INTRODUCTION GENERALE
Le souci d'une bonne gestion des finances publiques, socle de
tout développement, a conduit en république du Bénin
à la création de divers organes intervenant a priori,
concomitamment ou a posteriori dans l'exécution des opérations
budgétaires par des contrôles administratifs, juridictionnels et
parlementaires. Ces contrôles sont dits, administratifs lorsqu'ils sont
exécutés par les structures de l'administration, juridictionnels
quand ils relèvent de la compétence d'une juridiction et enfin
parlementaires parce que dévolus à un parlement.
L'assainissement des finances publiques exigeant le
contrôle effectif de toutes les institutions de la république, le
contrôle de la gestion financière desdites institutions a
posteriori est dévolu à la Chambre des Comptes de la Cour
Suprême qui dispose d'un pouvoir administratif et d'un pouvoir
juridictionnel.
L'Assemblée Nationale, étant une institution de
la république, le contrôle de sa gestion financière a
posteriori, incombe à la Chambre des Comptes conformément aux
dispositions de l'article 99 de la constitution du 11/12/90 et de l'article179
du règlement intérieur du parlement.
Mais jusqu'à ce jour, l'Assemblée Nationale,
représentation du peuple, dotée de l'autonomie financière
et chargée du contrôle de l'action gouvernementale, n'a jamais
fait l'objet de contrôle externe a posteriori. Le contrôle de la
gestion financière de l'Assemblée Nationale effectué
jusqu'ici est essentiellement endogène et les résultats issus
dudit contrôle n'ont jamais débouché sur des sanctions
concrètes et réelles. Dans le souci d'une dynamisation du
contrôle de la gestion financière du parlement, une
réflexion s'impose.
C'est donc pour essayer de faire la lumière sur cette
innovation majeure que constitue le contrôle de la gestion
financière de l'Assemblée Nationale par la juridiction
financière aujourd'hui encore inopérant, que nous avons
décidé d'axer notre étude sur la problématique de
« l'effectivité du contrôle juridictionnel sur
les finances de l'Assemblée Nationale».
Notre problème général est
l'ineffectivité du contrôle de la gestion
financière de l'Assemblée Nationale par la
Chambre des Comptes et se manifeste à travers les trois
problèmes spécifiques ci après :
- défaut d'apurement des comptes du
parlement ;
- non reddition des comptes du parlement à la
juridiction financière ;
- et absence de moyens de contraintes de la
juridiction financière sur le parlement en vue de la reddition de ses
comptes.
La réalisation de cette étude passera par deux
étapes à savoir :
· observations de stage, ciblage de la
problématique et vision globale de résolution ;
· objectifs de l'étude, analyse des
résultats de l'enquête, approches de solutions et conditions de
leur mise en oeuvre.
CHAPITRE PREMIER : Observations de stage
et ciblage de la problématique
Dans ce chapitre, nous ferons le ciblage de la
problématique et l'exposé de la
vision globale de résolution après avoir
restitué les observations de stage
Section I : Observations de stage
Dans cette section, nous restituerons l'état des lieux
de base une fois terminée la présentation de la structure
d'accueil du stage.
Paragraphe 1 : Présentation de la structure
d'accueil
du stage
Cette présentation se fera à travers non
seulement le fonctionnement mais également l'historique, les
attributions et l'organisation de la Chambre des Comptes.
I- Présentation de la chambre des
comptes
A- Historique
1- Evolution institutionnelle
La juridiction financière béninoise est issue
de la section des comptes du tribunal d'Etat chargée de juger les
comptes de la république ; ceux des collectivités locales et
des établissements publics créée par la loi n°59-3 du
15 Janvier 1959 portant constitution du Dahomey. Cette section était
composée d'un président et de quatre conseillers dont le
trésorier payeur et le contrôleur financier. Après
l'accession du Bénin à l'indépendance le 1er
août 1960, elle devint la Chambre des Comptes, une des quatre composantes
de la Cour Suprême aux termes de l'article 1 de la loi n°61-42 du 18
octobre 1961 relative à l'organisation et au fonctionnement de la Cour
Suprême. Pendant la période révolutionnaire, la Cour
Suprême dénommée Cour Populaire Centrale par la loi n°
81-004 du 23 mars 1981 n'était composée avec la suppression de
la Chambre Constitutionnelle, que de :
· la Chambre Administrative ;
· la Chambre Judiciaire ;
· et la Chambre des Comptes.
Avec le renouveau démocratique, la Chambre
Constitutionnelle sera érigée en une cour indépendante et
la Cour Populaire Centrale reprendra sa dénomination antérieure
de Cour Suprême. Aujourd'hui, conformément à la
constitution du 11 décembre 1990, la Cour Suprême est la plus
haute juridiction de l'Etat en matière administrative, judiciaire, des
comptes de l'Etat et du contentieux des élections locales.
2- Evolution normative
La Chambre des Comptes a été régie
successivement par :
· la loi n°61-42 du18 octobre 1961 relative à
l'organisation et au fonctionnement de la Cour Suprême,
· la loi n°65-35 du 7 octobre 1965 portant
composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Cour
Suprême ;
· l'ordonnance 21/PR du 26 avril 1966 portant
composition, organisation, fonctionnement et attributions de la Cour
Suprême ;
· et la loi n°81-oo4 du 23mars 1984 portant
organisation judiciaire en république du Bénin.
Actuellement, en dehors des dispositions de la constitution du
11/12/90 consacrées au pouvoir judiciaire, de l'ordonnance n°21/PR
du 26 avril 1966 remise en vigueur par la loi organique de la cour
suprême, la Chambre des Comptes a vu également ses attributions
étendues et plus définies par la loi n° 98-007 du 15 janvier
1999 portant régime financier des communes en république du
Bénin. Il convient de souligner que la loi n° 2001-37 du 27
août 2002 portant organisation judiciaire en république du
Bénin contient également des dispositions sur l'organisation de
la juridiction financière.
B- Attributions et organisation de la chambre des
comptes
1-Attributions de la chambre des comptes
La juridiction financière est compétente en
matière de vérification des comptes et de la gestion de :
· l'Etat ;
· des collectivités locales ;
· des établissements publics ;
· des sociétés d'Etat et
d'économie mixtes ;
· des organismes de sécurité
sociale ;
· des organismes subventionnés par une
collectivité publique ou un établissement public.
Conformément à l'ordonnance 21/PR du 26 avril
1966 et aux dispositions des diverses normes la régissant, la Chambre
des Comptes exerce deux types de missions :
Ø une mission juridictionnelle (contrôle
juridictionnel) qui consiste en l'exercice d'un pouvoir juridictionnel sur les
comptables de deniers publics et les comptables de deniers privés soumis
réglementairement au maniement d'un comptable public.
Ø une mission extra juridictionnelle qui consiste
en :
· l'exercice d'un pouvoir de contrôle administratif
sur les collectivités publiques, les établissements publics, les
sociétés d'économie mixtes, les organismes
subventionnés par une collectivité publique ou un
établissement public ;
· la déclaration générale de
conformité des comptes du comptable principal et de l'ordonnateur en ce
qui concerne l'Etat ainsi que tous autres certificats de concordance pour les
autres comptabilités ;
· la réalisation de toutes enquêtes et
études se rapportant à l'utilisation des crédits et
à l'emploi des deniers publics ;
· la vérification des comptes de campagnes des
partis politiques et la réception des déclarations des biens des
membres du gouvernement ;
· la réalisation de l'audit de performance de
l'exécution des budgets programmes des ministères ;
· l'élaboration du rapport sur l'exécution
de la loi de finance et de la production annuelle d'un rapport public.
C'est l'expression du rôle de conseil et d'expertise que
joue la Chambre des Comptes au profit de l'exécutif, du parlement ou de
l'opinion publique.
2- Organisation de la Chambre des Comptes
La mise en pratique de l'ensemble des attributions de la
Chambre des Comptes repose sur l'ensemble de ses agents composés de
conseillers, vérificateurs et du personnel administratif et de
soutien.
Depuis sa création en 1961, jusqu'en 2001, le
personnel magistrat de la Chambre des Comptes n'a pas dépassé
trois membres dont le président et deux conseillers.
En 1992, année à partir de laquelle la
juridiction financière a effectivement démarré ses
activités, son personnel magistrat s'est vu adjoindre du personnel non
magistrat composé de fonctionnaires dont l'effectif était d'une
dizaine jusqu'en 2001.
A partir de janvier 2002, l'effectif du personnel de la
juridiction financière s'est accru grâce à un recrutement
par concours de vérificateurs et d'assistants de vérification.
Actuellement la Chambre des Comptes, en dehors du personnel administratif et de
soutien, compte huit conseillers, onze vérificateurs ( la
catégorie A1), cinq assistants de vérification (
catégorie A et B).
Pour mieux atteindre ses objectifs et réaliser ses
missions, la juridiction financière est subdivisée,
conformément à l'ordonnance n° 2002-0032/PCS-CAB du 09
décembre 2002 portant composition de la Cour Suprême, en trois
sections à savoir :
· Section des Comptes de l'Etat ;
· Section des Collectivités Locales ;
· et d'une Section des Entreprises Publiques et autres
Organismes.
Par ailleurs, la Chambre des Comptes dispose d'un
secrétariat et d'un greffe. Le parquet près la Cour Suprême
assure le rôle du ministère public dans les affaires relevant de
la compétence de la juridiction financière. Le président
de la Chambre des Comptes et les conseillers sont nommés en conseil des
ministres sur proposition du président de la Cour Suprême.
II- Fonctionnement de la Chambre des
Comptes
A -Procédures devant la Chambre des
Comptes
En matière de contrôle juridictionnel, cinq
procédures sont utilisées par la Chambre des Comptes : la
collégialité, la procédure inquisitoire, la
procédure contradictoire ; la procédure écrite et la
saisine d'office.
1-La saisine d'office
Les comptables publics principaux doivent produire et
déposer leur compte de gestion chaque année à la Chambre
des Comptes dans le délai légal qui est le 30 juin de
l'année suivant l'exécution du budget. Cette reddition des
comptes est d'ordre public, opère saisine et tire sa source du vieil
adage « le compte saisit le juge ». Les comptes des
collectivités publiques d'une part, les bilans, les comptes
d'exploitation et comptes profits et pertes des établissements publics
d'autre part, affirmés sincères et véritables datés
et signés par les comptables et revêtus du visa du contrôle
de leur supérieur hiérarchique, sont présentés
à la juridiction dans les formes et délais prescrits par les
règlements.
Ces comptes doivent être en état d'examen et
appuyés des pièces justificatives classées dans l'ordre
méthodique des opérations. En cas de décès du
comptable, l'obligation de rendre compte incombe à ses héritiers
ou à un fondé de pouvoir habilité par procuration ou par
un commis d'office nommé par le ministre des finances.
2- La procédure écrite
Les communications (reddition des comptes, arrêts ;
réponses etc.) entre la juridiction financière et les
justiciables sont écrites.
3- La procédure contradictoire
Les justiciables de la Chambre des Comptes
bénéficient des droits de la défense. Ainsi, ils
reçoivent communication des arrêts provisoires et doivent, dans un
délai de deux mois après notification, faire connaître
leurs observations à la juridiction financière.
4-La procédure
inquisitoire
L'obligation de secret professionnel imposée par le
statut général de la fonction publique n'est pas opposable au
magistrat de la Chambre des Comptes qui présente un rapport
appuyé des pièces justificatives frappées d'observations.
La chambre dispose de pouvoirs d'investigation les plus étendus pour
s'assurer de la régularité et de la réalité des
opérations décrites. Elle effectue des contrôles sur
pièces et sur place. L'instruction des dossiers est faite par un
rapporteur qui adresse son rapport à la cour.
5- la collégialité
Le rapport est soumis à une formation collégiale
composée d'un nombre impair de magistrats pour les débats
à l'audience en présence du ministère public qui
présente ses conclusions à l'audience. En séance, le juge
financier soutient son rapport et conclut sur chaque observation à une
proposition de décision.
La chambre statue successivement sur chacune de ces
observations tandis que les comptables ainsi que leurs mandataires, ne sont pas
admis à discuter en séance les décisions de la chambre.
Celle-ci, après examen des réponses aux observations contenues
dans l'arrêt provisoire, rend un jugement définitif en cas
d'insatisfaction.
Elle peut toutefois avant de se prononcer à titre
définitif rendre sur un même compte plusieurs arrêts
provisoires.
La délibération se fait sans la présence
du ministère public et le rapporteur procèdera à la
rédaction des arrêts et communications lesquels sont revus par le
président.
Les gestions de faits entraînent les mêmes
obligations et responsabilités que les gestions patentes et
régulièrement décrites.
En cas de gestion de fait, par un arrêt provisoire le
constatant, la juridiction financière enjoint au comptable de fait de
produire son compte et lui impartit un délai de trois mois pour
répondre à l'arrêt à compter de sa qualification
comme comptable de fait. En cas de production par le comptable de fait de son
compte, la chambre confirme par arrêt définitif la
déclaration de gestion de fait et statue sur le compte.
Lorsqu'il conteste l'arrêt provisoire, la chambre
examine les moyens invoqués et lorsqu'elle maintient à titre
définitif la déclaration de gestion de fait, elle renouvelle
l'injonction de rendre compte dans le même délai. En outre, elle
mentionnera dans son arrêt provisoire qu'en l'absence de toute
réponse, elle statuera de droit à titre définitif
après l'expiration du délai imparti pour contredire.
B- Les différents arrêts du juge financier
et les sanctions encourues par le comptable public
1- Les différents arrêts du juge
financier
Deux types d'arrêts sont rendus par le juge financier.
D'abord, on a un arrêt provisoire, ensuite vient l'arrêt
définitif. La nature des arrêts rendus par le juge financier varie
selon les circonstances.
Lorsqu' aucune omission ou irrégularité n'est
constatée lors de l'examen du compte, il rend un arrêt de
décharge si le comptable est encore en fonction et un arrêt de
quitus si ce dernier cesse d'exercer ses fonctions. Ce dernier arrêt lui
permet d'ailleurs d'obtenir la levée des garanties qu'il avait
constituées à son entrée en fonction. Dans ce dernier cas,
un seul arrêt est rendu et a le caractère définitif.
Pour ce qui concerne les irrégularités, deux
situations sont possibles :
· soit l'irrégularité est par excès
et la cour rend un arrêt de décharge mais déclare le
comptable en avance ;
· soit le compte est irrégulier par défaut
et la cour rend un arrêt provisoire par lequel, elle informe les
comptables des charges retenues à leur encontre.
Dans ce dernier cas, le comptable dispose d'un délai de
deux à trois mois, soit pour présenter à la cour des
justifications, soit pour le reversement de la somme litigieuse. A l'expiration
du délai imparti, la Chambre des Comptes rend un arrêt
définitif qui peut être de décharge en cas de
justifications recevables ou de débet dans le cas contraire.
En cas de débet, le comptable doit verser au
trésor, à la caisse de la collectivité ou de
l'établissement public, le montant du débet plus les
intérêts de droits. A l'exception des arrêts provisoires,
les arrêts de la Chambre des Comptes sont susceptibles de recours
formulés par le comptable public concerné sur présentation
de pièces justificatives découvertes après arrêts,
soit à la demande du ministre des finances ou des représentants
légaux des collectivités publiques et établissements
intéressés, soit d'office pour erreur, omission, faux ou double
emplois découverts postérieurement à l'arrêt.
La requête du comptable ou des administrateurs,
accompagnée des pièces probantes, est adressée au
président de la chambre avec un récépissé du
greffier.
La chambre décide souverainement d'ouvrir ou non une
instance en révision et statue à titre définitif sur
l'admission ou le rejet de la demande en révision. L'exercice du recours
en révision n'est soumis à aucun délai et le pourvoi en
révision n'a d'effet suspensif que si les moyens invoqués par le
comptable paraissent sérieux et si le préjudice encouru est
irréparable.
Il convient de souligner que l'appréciation de la
responsabilité du comptable par le ministre des finances peut priver
l'arrêt de débet de tout effet et, ceci, si
l'irrégularité constatée par la juridiction
financière trouve son origine dans un cas de force majeure que la
jurisprudence administrative et civile définit de façon classique
comme un évènement extérieur, imprévisible et
irrésistible.
De même, lorsqu'il n'est pas susceptible d'obtenir
décharge de débet, le comptable peut demander au ministre des
finances la remise gracieuse totale ou partielle en se fondant sur des
considérations d'équité.
2-Les sanctions encourues par le comptable public
En ce qui concerne les amendes, tout comptable qui n'a
présenté son compte dans les délais prescrits par les
règlements pourra être condamné par la Chambre des Comptes
à payer un montant de 5000 francs au maximum par mois de retard. S'il
n'a pas répondu aux injonctions prononcées sur ses comptes dans
les délais prescrits, il sera passible d'une amende de 1000 francs au
maximum et par mois de retard s'il ne fournit aucune excuse valable.
En cas de découverte de faux ou concussions par la
juridiction financière lors de l'examen des comptes, compte sera rendu
au ministre des finances et référé garde des sceaux,
ministre de la justice pour les poursuites devant les tribunaux de droits
communs.
Dans le cas où la gestion de fait n'a pas fait l'objet
des poursuites prévues par l'article 258 CP pour usurpation de fonction
et l'amende pour immixtion dans les fonctions d'un comptable, le comptable de
fait pourra être condamné par la Chambre des Comptes à une
amende calculée suivant l'importance et la durée du maniement des
deniers et dont le montant ne pourra dépasser le total des sommes
indûment maniées. Toutes ces amendes sont assimilées aux
débets des comptables des collectivités ou établissements
quant aux modes de recouvrement, de poursuites et de remises.
Pour les ordonnateurs avec la loi n° 2004-07 du 14/05/04
non promulguée, toute irrégularité constatée allant
dans le sens de la non protection du patrimoine public comme le non respect de
la réglementation sur les marchés publics amène la
juridiction financière à engager à son encontre la
procédure de faute de gestion. Les éléments moral et
matériel sont énoncés en une formulation aussi
générale que générique : les personnes qui ont
procuré ou tenté de se procurer à elles -mêmes ou
à autrui un avantage injustifié, pécuniaire ou en nature,
ou encore toute personne qui, en méconnaissance de ses obligations, a
porté préjudice à la collectivité publique.
Paragraphe 2 : Etat des lieux de base
Il s'agira pour nous de restituer les constats faits lors de
notre stage au niveau des activités extra juridictionnelles une fois
terminé ceux des activités juridictionnelles de la Chambre des
Comptes.
I- Au niveau des
activités juridictionnelles
A- La reddition des comptes publics
1- Au niveau de l'Etat et des collectivités
locales
Aux termes des dispositions de la constitution du 11/12/90
(articles 35 et 37) :
« Les citoyens chargés d'une fonction
publique ou élus à une fonction politique ont le devoir de
l'accomplir avec conscience, compétence, probité,
dévouement et loyauté dans le respect du bien commun »
et « Les biens publics sont sacrés et inviolables.
Tout citoyen béninois doit les respecter
scrupuleusement et les protéger. Tout acte de sabotage, de vandalisme,
de corruption, de détournement, de dilapidation ou d'enrichissement
illicite est réprimé dans les conditions prévues par la
loi ».
Ces principes sont mis en oeuvre par l'obligation de la
reddition de compte devant la Chambre des Comptes.
Cette reddition des comptes, pilier essentiel de la gestion
transparente des finances publiques et condition sine qua non pour l'apurement
des comptes publics, ne sera effective qu'à partir de la gestion 1998
pour le volet dépôt des comptes de l'Etat. Pour les
collectivités locales, jusqu' en février 2007 seulement quatre
vingt cinq (85) comptes de gestion contre cent cinquante quatre (154) attendus
ont été reçus à la juridiction financière
(Plan Stratégique National de Lutte contre la Corruption P15).
Tableau n°1 : dépôt des
comptes de gestion de l'Etat à la chambre des comptes
Exercice budgétaire
|
Date de dépôt à la
chambre
des comptes
|
Observations
|
1998
|
29septembre 1999
|
-
|
1999
|
21 août 2000
|
-
|
2000
|
05 décembre 2001
|
-
|
2001
|
Non disponible
|
-
|
2002
|
05fevrier 2004
|
-
|
2003
|
22 avril 2005
|
-
|
2004
|
24 juillet 2006
|
Comptes rejetés par la juridiction financière
pour défaut d'archives pour les accueillir.
|
2005 et 2006
|
Non disponible
|
En cours d'élaboration à la DGTCP
|
Source :
DGTCP/DCCE
En ce qui concerne les pièces justificatives,
l'arrêté n° 1264/MF/DC du 30 décembre1997
détermine les pièces justificatives générales des
opérations budgétaires en l'absence d'une nomenclature
spécifique aux comptes justiciables. Dans le droit positif
béninois, il n'y pas encore de textes fixant limitativement les
pièces constitutives de comptes de gestion.
Seuls les documents constitutifs du compte de gestion de
certaines structures comme La Direction Générale du Trésor
et de la Comptabilité Publique sont précisés dans le
manuel de procédure de la Chambre des Comptes (voir annexe 1) Dans
l'espoir de la régularisation de cette situation, chaque comptable
continue de produire le compte de gestion à sa manière.
En plus de l'insuffisance des textes sur les comptes de gestion, il y a
une quasi inexistence et un retard des redditions des comptes.
L'Etat est une entité politique dotée d'un
territoire délimité par des frontières, d'une population
et d'un pouvoir institutionnalisé. Ainsi les comptes des diverses
institutions de la république sont intégrés à ceux
de l'exécutif déposés à la Chambre des Comptes.
Mais force est de constater que l'Assemblée Nationale n'a jamais produit
les comptes d'exécution de son budget à la juridiction
financière comme en témoignent les différentes redditions
faites au titre de comptes de gestion de l'Etat au greffe de la Cour
Suprême. Les démarches de la juridiction financière afin
que ces comptes soient joints à ceux reçus du ministre des
finances, par ses deux correspondances et diverses rencontres avec les
questeurs, sont restées sans suites. Il en résulte une
non reddition des comptes de l'Assemblée Nationale et une absence de
moyens de contraintes de la juridiction financière sur le parlement en
vue de la reddition de ses comptes.
2-Au niveau des Etablissements publics et autres
justiciables
de la Chambre des Comptes
La compétence juridictionnelle de la chambre des
comptes à l'égard des établissements publics dotés
de comptables publics nommés par le ministre des finances sur
proposition du ministre de tutelle, a été confirmé par la
loi n° 94-009 du 28 juillet 1994 portant Création, Organisation et
Fonctionnement des offices à caractère social culturel et
scientifique en son article 21.
Il s'agit des établissements suivants :
· établissement d'enseignement secondaire et
supérieur ;
· Caisse Autonome d'Amortissement ;
· Fond Routier ;
· Centre National Hospitalier et Universitaire ;
· Centres Hospitaliers Départementaux ;
· Office de Radiodiffusion et Télévision du
Bénin ;
· Etablissements publics à caractère
industriel et commercial dotés de comptables publics ;
· autres offices à caractère social ;
culturel et scientifique etc.
Pour les offices, la juridiction financière a
compétence juridictionnelle sur ceux qui sont dotés de la
personnalité morale, de l'autonomie financière et pourvus de
comptable public comme l'Office Béninoise de Sécurité
Sociale aujourd'hui Caisse Nationale de Sécurité Sociale.
La reddition des comptes de ces divers établissements
et offices souffre de beaucoup d'insuffisances. La juridiction
financière ne reçoit que très peu de comptes
spontanément de ces établissements. Le plus souvent, elle est
obligée de réclamer cette reddition de comptes. Il est
donc à déplorer la faible production spontanée des comptes
des établissements publics et offices à la Chambre des
Comptes
B -Les jugements de la chambre des comptes
1- Au niveau de l'Etat et des Collectivités
Locales
La mission d'une juridiction financière est de juger
les comptes des comptables publics qui avant de lui être soumis, sont mis
en état d'examen. Cette mise en état d'examen est une
activité administrative de contrôle du compte de gestion qui
constitue le premier stade de vérification et consiste
à :
- apprécier la qualité du comptable
public ;
- vérifier si :
· le comptable a bien utilisé les comptes ouverts
dans la nomenclature
des comptes ;
· les opérations sont exécutées
conformément à la réglementation en vigueur ;
· le compte de gestion est établi en sa forme
régulière.
- comparer par compte les données de la balance des
comptes :
· aux pièces justificatives ;
· aux bordereaux de développement des recettes et
aux bordereaux de développement des dépenses.
Le compte de gestion est transmis à la Chambre des
Comptes appuyé de ses annexes (loi de finances, collectif
budgétaire, compte administratif) et des pièces justificatives de
recettes et de dépenses classées dans l'ordre de leur
présentation dans la nomenclature budgétaire et ceci au plus tard
le 30 juin de l'année suivante. Sur la base de pièces
justificatives de toutes les structures publiques, la Chambre des Comptes se
prononce sur la régularité des opérations
exécutées par les deux agents intervenant dans l'exécution
du budget que sont le comptable et l'ordonnateur. Définissant le concept
de contrôle le professeur Nicaise MEDE, in Revue
Française des Finances publiques n° 9O P262, affirme
« Dérivé de la contraction des mots
« contre » et « rôle » ce qui
signifie un feuillet ou un registre tenu à l'effet d'en vérifier
un autre, le contrôle se fonde sur le souci de la
régularité et du besoin de transparence des finances
publiques ». Si les principes d'efficience, d'efficacité et de
transparence sont impératifs dans la gestion des finances publiques, les
exigences d'éthique et de régularité demeurent toujours.
La régularité et l'efficacité sont les deux piliers de la
gestion publique auxquels la juridiction financière assure la
solidité. Il s'agit surtout ici de l'apurement sur pièces. La
finalité de ce contrôle est la mise en oeuvre de la
responsabilité pécuniaire du comptable. Ce contrôle
permet le respect du principe de la séparation entre l'ordonnateur et du
comptable.
La Chambre des Comptes ne s'est prononcée que sur
très peu de gestion alors que son plein emploi est normalement d'environ
trois cent comptes par an. L'instruction des comptes de gestion des
années 1998 et 1999 entamée depuis 2002 a été
suspendue pour des raisons liées au problème d'archivage. Les
états de synthèse des comptes de gestion (comptes sur chiffres)
des exercices 2000 à 2004 ont été reçus par la
chambre des comptes mais leur instruction n'est pas encore amorcée.
Quant à ceux des exercices 2005 et 2OO6, ils ne sont pas encore
enregistrés au greffe de la juridiction. La juridiction
financière n'a encore rendu aucun arrêt définitif
jusqu'à ce jour. On note la lenteur dans l'instruction et le
défaut d'apurement juridictionnel des comptes de gestion.
La juridiction financière béninoise a
demandé au trésor public de conserver en ses locaux les
pièces justificatives de reddition de comptes car ne disposant pas de
locaux appropriés pour les recevoir et des moyens pour leur
conservation. Cette solution d'ordre pratique, un handicap dans l'exercice de
sa mission fait apparaître au cours du contrôle juridictionnel
une grande difficulté à disposer de pièces
justificatives et l'absence de salles pour leur conservation.
La juridiction financière continue de dépendre
de la haute juridiction qu'est la Cour Suprême alors que l'exercice du
contrôle des finances publiques exige de l'organe chargé de
contrôle une indépendance. Il est à remarquer une
absence réelle d'autonomie de la Chambre des Comptes.
3-Au niveau des établissements publics et autres
justiciables
La juridiction financière procède au jugement
de leur compte de gestion sur la base de leur comptabilité
spécifique. Pour Christian Descheemaeker dans « La cour
des comptes » 2ème édition, collection
Retour aux textes, P 65, « Juger un compte consiste :
· à vérifier que les opérations
effectuées dans l'exercice ont été correctement
retracées ;
· ce contrôle de régularité conduit
la chambre à constater les soldes à la clôture des comptes
du dernier exercice ;
· s'assurer que les opérations décrites
dans les comptes et justifiées par les pièces produites à
l'appui du compte (liasse) ont été correctement effectuées
par le comptable ».
A ce jour, de tous les cinquante six établissements
publics et entreprises publiques existant au Bénin conformément
à l'arrêté n° 179/MFE/DC/ DGAE/ DSAEP/SE du 10 mars
2003 fixant la liste des sociétés d'Etat, d'économie mixte
et offices de la république du Bénin, seulement les comptes de
quatre établissements1(*) sont en instruction. Dans le passé, la
juridiction financière n'a pu juger provisoirement qu'une quinzaine de
comptes d'entreprises publiques et d'établissements publics2(*) dont le nombre s'élevait
à cent vingt en 1980(ADEKOUNTE, F.L, 1996, P24).
Le bilan actuel de la juridiction financière en la
matière se résume en sept arrêts provisoires sur dix
comptes de gestion entre 1992 et 1995 relatifs à certains organismes
publics à savoir le Centre National Hospitalier et Universitaire, les
centres hospitaliers départementaux du Borgou, du Zou, l'ex
maternité Lagune et les centres d'actions régionales pour le
développement rural. On note une faible exécution de la
mission d'apurement juridictionnel des comptes des établissements
publics et offices.
La Chambre des Comptes peut se faire communiquer les rapports
des services d'inspection et de contrôle comme l'Inspection
Générale des Finances. Il y existe une source
d'information pour une meilleure appréciation des comptes de
gestion.
II- Au niveau des activités extra
juridictionnelles
A- Le Contrôle
Administratif
1- Le contrôle administratif proprement
dit
Le contrôle administratif permet de s'assurer que la
gestion des ordonnateurs est conforme aux prescriptions du manuel de
procédure d'exécution des dépenses publiques et de la
nomenclature des pièces justificatives mises en application par
l'arrêté n°1264/MF/DC/CTF du 30/12/97 et à celle de
tous autres textes applicables en matière de comptabilité
publique. Les irrégularités et insuffisances sont
notifiées par référé par le président de la
chambre aux responsables concernés qui doivent dans un délai de
trois mois, lui adresser les mesures subséquentes à prendre avec
ampliation faite au ministre des finances. Les irrégularités de
moindre importance sont relevées dans une note du président de la
juridiction financière aux autorités concernées. Ce
contrôle va au delà du contrôle de la
régularité. Ainsi, la juridiction financière examine les
conditions de fonctionnement des services et porte une appréciation sur
la qualité de gestion de l'ordonnateur. Les rapports de ce
contrôle effectué sur les ministères pour la gestion 1998
et 1999 démarré en 2003 n'ont été finalisés
qu'en 2006 alors qu'ils devaient être terminés à la fin du
premier semestre de 2004. Il y a donc lenteur dans le processus
d'instruction et d'adoption des rapports de contrôle
administratif.
Le bilan officiel en la matière est de dix notes
adressées à diverses autorités, quinze
référés envoyés aux ministres et quinze rapports de
contrôle administratifs adoptés.
2- L'audit de performance
Il résulte du protocole signé entre la Banque
Mondiale et le Bénin dans lequel ce dernier s'est engagé à
faire une série de réformes dont l'adoption des budgets
programmes appuyée par le Crédit d'Ajustement pour la
Réforme des Dépenses Publiques (PERAC). Il vise à centrer
l'action du gestionnaire public sur la performance et à certifier la
fiabilité et la justesse des informations produites par les
ministères. La réalisation de l'audit de performance ainsi que
l'élaboration et l'adoption du Rapport sur l'Exécution de la Loi
de Finances ont émoussé la volonté d'apurement des
comptes. En tous, quatorze rapports d'audits ont été
publiés par la juridiction financière. Cette mission peut
être rattachée à la vérification du bon emploi des
crédits, fonds et valeurs prévus par le droit communautaire
à travers la déclaration de Lima sur les lignes directrices du
contrôle des finances publiques adoptée en 1977 par l'Organisation
Internationale des Institutions Supérieures (INTOSAI) de contrôle
des finances publiques.
La mise en oeuvre des attributions de la Chambre des Comptes
est faite par une ressource humaine composée actuellement de huit
conseillers, onze vérificateurs (catégorie A) et de cinq
assistants de vérification (catégorie A et B) qui devront juger
si la juridiction fonctionne normalement 300 comptes et exécuter aussi
les activités extra juridictionnelles. Les vérificateurs de la
Chambre des Comptes dans le cadre de la réalisation des audits de
performance ont été formés par des experts canadiens. Ce
qui leur a permis entre autres de mieux appréhender les critères
d'évaluation et d'appréciation de la fiabilité des
informations contenues dans les budgets programmes des ministères que
sont : la pertinence, la compréhensibilité, l'exactitude,
l'équilibre et l'utilité. Ce nombre d'agents, certes
qualifiés, est insuffisant pour un bon fonctionnement de la juridiction
financière.
De même les différentes catégories
d'agents évoluent au sein de la juridiction financière sous leur
statut d'origine. Il y a donc inexistence de statut propre pour la
juridiction comme c'est le cas à l'Inspection
Générale des Finances.
Pour accomplir sa mission, la chambre est dotée de
moyens financiers par l'Etat à travers le budget général
de l'Etat et par les bailleurs de fonds et organismes internationaux soucieux
de la transparence et de la bonne gestion des finances publiques. La
juridiction financière dispose de ressources financières pour
l'accomplissement de ses missions.
1- Le contrôle de l'Exécution de la Loi de
Finances
Aux termes de l'article 99 de la constitution du
11/12/90 : « Les lois de règlement contrôlent
l'exécution des lois de finances sous réserve de l'apurement
ultérieur des comptes de la nation par la chambre des comptes de la cour
suprême ».
La chambre contrôle l'exécution du budget de
l'Etat et délivre la déclaration générale de
conformité entre les comptes du comptable principal et de l'ordonnateur.
Ce contrôle aboutit à un rapport sur
l'exécution des lois de finances (RELF) qui examine la cohérence
globale des chiffres contenus dans les différentes situations produites,
le niveau d'exécution des crédits votés par le parlement
et révèle les irrégularités constatées dans
la gestion des autorisations budgétaires. Il est d'excellente
qualité selon le rapport de la Banque Mondiale intitulé
« Evaluation de la gestion des finances publiques au
Bénin : Avril 2005 » et est transmis à chaque
député, aux membres du gouvernement et mis à la
disposition du public par tout moyen. Ledit rapport appuyé de la
déclaration générale de conformité est joint au
projet de loi de règlement soumis par le gouvernement à l'examen
et au vote de l'Assemblée Nationale. De 1998 à 2002, la chambre a
régulièrement joué ce rôle. On note une
assistance au parlement dans le vote de la loi de règlement.
Le RELF 1999 n'a été élaboré qu'en
2001 par la Chambre des Comptes à la suite du dépôt le 21
août 2000 par le Receveur Général des Finances, comptable
principal de l'Etat et agent comptable du Fonds National de Retraite du
Bénin de l'ensemble des documents relatifs aux comptes de gestion et par
le ministre des finances (CGAF) et du projet de loi de règlement
respectivement le 30 octobre 2000 et le 9 novembre 2000. Ce rapport est
accompagné de la déclaration générale de
conformité de la même année arrêtée par la
chambre le 20 décembre 2001. Pour la gestion 2000, ce n'est que par
lettre n° 007-C/CS/CC du 17 juillet 2003 que la version provisoire du
rapport a été transmise aux fins de contradictions.
Les documents ayant servi à l'élaboration du
rapport sur l'exécution de la loi de finance et de la déclaration
générale de conformité pour la gestion ont
été reçus entre le 4 décembre 2001 et le 22 mai
2002 soit près de onze mois de retard. Il est à souligner
un retard dans l'élaboration des rapports sur l'exécution des
lois de finances.
Les différents RELF de 1998 à 2002 n'ont
cessé de faire des recommandations aux diverses institutions et
administrations pour leur rapide élaboration et ceci dans le temps.
Malheureusement les mêmes faits décriés continuent
d'être observés. Il y a une non mise en oeuvre des
recommandations de la Chambre des Comptes.
La juridiction financière n'a rempli sa mission de
production d'un rapport public tous les ans, qui a pour objet d'attirer
l'attention du pouvoir et de l'opinion sur toutes les
irrégularités et de formuler des recommandations, que le 21 mars
1995 (Rapport Public 1994) avec comme base 1991.Or la bonne gouvernance exige
de nos jours, des juridictions financières, de produire à temps
des rapports de qualité, pertinents, utiles,
compréhensibles et accessibles aux différents destinataires
à un coût raisonnable. Il existe donc une
sous-information du citoyen béninois sur la gestion de ses contributions
au développement du pays.
.
B- Les autres activités extra
juridictionnelles
1-La vérification des dépenses de
campagne
La campagne électorale, aux termes de l'article 55 de
la loi n° 2005-14 du 28 juillet 2005 portant règles
générales des élections en république du
Bénin, est « l'ensemble des opérations de propagande
précédant une élection et visant à amener les
électeurs à soutenir les candidats en
compétition ». En ce qui concerne la dépense de
campagne électorale, le manuel à l'usage des responsables
électoraux aux finances des partis politiques de la Chambre des
Comptes février 1999, la définit comme « le
coût ou la valeur de tous les biens et services utilisés durant et
pour la campagne électorale par un parti politique ou un
candidat ». La vérification des comptes des campagnes,
contrôle prescrit par la loi n°98-034 du 15 janvier1999 portant
règles générales des élections en république
du Bénin, a pour but de vérifier les dépenses de campagnes
électorales et de faire sanctionner par le procureur de la
république du tribunal de première instance, tous les
dépassements du plafond fixé. La chambre a produit des rapports
et a procédé à leur publication quelle que soit la nature
des élections (Présidentielle, Législatives et
communales). En tout huit rapports de vérification de comptes de
campagnes ont été publiés. La dernière publication
porte sur les dernières élections législatives du 30 mars
2007. Il est à souligner un contrôle effectif des comptes
de campagne.
2- La réception des déclarations de biens
des gouvernants
En matière de déclaration écrite des
biens et du patrimoine du président de la république et des
membres du gouvernement ayant pour fondement l'article 52 de la constitution du
11/12/90, cette obligation n'est exécutée que très
rarement par les politiciens. Ce n'est qu'avec l'installation du nouveau
président de la république que l'ensemble du gouvernement a
satisfait à cette obligation.
Les prérogatives de la Chambre ne consistant qu'en la
réception et la conservation desdites déclarations, il y
a une inexécution de l'obligation de déclaration des biens par
les gouvernants et une insuffisance des textes.
Section 2 : Ciblage de la problématique et
vision
globale de résolution
Nous consacrerons cette section à l'exposé de
notre vision globale de résolution une fois terminé le ciblage
de la problématique.
Paragraphe 1 : Ciblage de la problématique
Il s'agira ici d'exposer les différentes
problématiques possibles après avoir inventorié les forces
et les faiblesses de la Chambre des Comptes.
I- Inventaire des forces et faiblesses
A- Inventaire des forces
· respect du principe de la séparation entre
ordonnateurs et comptables ;
· source d'information pour une meilleure
appréciation des comptes de gestions ;
· agents qualifiés ;
· existence de ressources financières pour
l'accomplissement de ses missions ;
· contrôle effectif des comptes de
campagne ;
· et assistance au parlement dans le cadre du vote des
lois de règlement.
B- Inventaire des faiblesses
· insuffisance des textes sur les comptes de
gestion ;
· inexistence de statut de juge financier ;
· quasi inexistence et retard de reddition des comptes
publics ;
· défaut d'apurement juridictionnel des comptes
publics ;
· difficulté à disposer de pièces
justificatives ;
· absence de chambre de conservation ;
· retard dans l'élaboration du RELF ;
· non mise en oeuvre des recommandations de la Chambre
des Comptes ;
· sous information du citoyen béninois sur la
gestion de ses contributions
au développement du pays ;
· faible production spontanée des comptes par les
établissements publics ;
· lenteur dans le processus d'instruction et d'adoption
des rapports de contrôle ;
· absence d'autonomie réelle de la Chambre des
Comptes ;
· défaut d'apurement des comptes du
parlement ;
· non reddition des comptes de gestion de
l'Assemblée Nationale ;
· et non mise en oeuvre des recommandations de la
juridiction financière.
II- Regroupement des problèmes par centre
d'intérêt
Tableau n° 2 : récapitulatif
des problématiques identifiées
|
Centre d'intérêt
|
Problèmes
spécifiques
|
Problèmes généraux
|
Libellé de la problématique
|
01
|
Capacités de la juridiction
financière
|
-insuffisances des textes ;
-insuffisance de personnel ;
- inexistence de statut de juge financier ;
- non mise en oeuvre des recommandations de la Chambre des
Comptes ;
- absence d'autonomie réelle.
|
Insuffisance des capacités de la juridiction
financière
|
Renforcement des capacités de la chambre des comptes
|
02
|
Information du citoyen béninois
|
- retard dans l'élaboration du RELF ;
- sous information du citoyen béninois sur la gestion de
sa contribution au développement du pays.
|
Sous information du citoyen béninois
|
Information du citoyen béninois par la juridiction
financière
|
03
|
Comptes publics
|
- quasi inexistence et retard de reddition de comptes
publics ;
-défaut d'apurement juridictionnel des comptes
publics ;
- difficulté à disposer des pièces
justificatives ;
- lenteur dans le processus d'instruction et d'adoption des
rapports de contrôle ;
-faible production spontanée des comptes des
établissements publics
|
Défaut d'apurement juridictionnel des comptes publics
|
Apurement juridictionnel des comptes publics.
|
04
|
Compte de gestion du parlement
|
- défaut d'apurement des comptes du parlement par la
juridiction financière ;
-non reddition des comptes du parlement ;
- absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes.
|
Ineffectivité du contrôle de la gestion
financière du parlement béninois par la chambre des comptes
|
Ineffectivité du contrôle juridictionnel sur les
finances de l'Assemblée Nationale
|
Source : Etat des lieux de base
Paragraphe 2 : Choix ; spécification de la
problématique et
vision globale de résolution
Il sera question ici d'exposer la vision globale de
résolution après avoir choisi et spécifié la
problématique.
I- Choix et spécification de la
problématique
A- Choix de la problématique
Tous les centres d'intérêt identifiés
à partir de l'état des lieux de base représentent des
problématiques auxquelles il faudra faire face afin de trouver des
solutions aux problèmes actuels de la Chambre des Comptes. Cependant le
choix de notre problématique sera fortement guidé par le souci
d'application des notions acquises au cours de notre cycle universitaire en
Administration des Finances et Trésor mais également par
celui de la dynamisation du contrôle des finances publiques
effectué a posteriori par la juridiction financière.
Pour cela, nous avons ciblé quatre
problématiques qui tiennent compte de nos objectifs.
Il s'agit de :
· renforcement des capacités de la Chambre des
Comptes ;
· l'information du citoyen béninois par la
juridiction financière ;
· l'apurement juridictionnel des comptes
publics ;
· et l'effectivité du contrôle
juridictionnel sur les finances de l'Assemblée Nationale.
Etant donné qu'il ne peut y avoir de contrôle
efficace de finances publiques, une bonne gestion des deniers publics, si tous
les comptes publics ne sont pas apurés et compte tenu du fait que notre
étude ne doit porter que sur une seule problématique, nous avons
décidé d'axer cette étude
sur « l'effectivité du contrôle
juridictionnel sur les finances de l'Assemblée
Nationale ».
Rappelons que cette problématique se libelle à
travers le problème général de l'ineffectivité du
contrôle de la gestion financière du parlement béninois par
la chambre des comptes et les problèmes spécifiques ci
après :
· défaut d'apurement des comptes du parlement ;
· non reddition des comptes du parlement ;
· et l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes.
C'est donc dans le souci de participer à la
résolution des problèmes spécifiques qui sont les
manifestations du problème général lié à
cette problématique que nous avons décidé de mener notre
réflexion sur le thème « problématique de
l'effectivité du contrôle juridictionnel sur les finances de
l'Assemblée Nationale ».
B- Spécification de la problématique
choisie
Selon Christian Descheemaecher dans « La Cour des
Comptes » Retour aux textes 2ème édition, P 105
« La Cour des Comptes française ne se voit pas
reconnaître compétence pour contrôler les dépenses du
parlement ».
Le contrôle de la gestion financière de
l'Assemblée Nationale par la juridiction financière
consacré par l'article 179 alinéa 2 du règlement
intérieur du parlement béninois conformément à
l'article 99 de la constitution du 11/12/90 constitue une innovation et une
avancée pour la démocratie béninoise. Mais plus d'une
décennie après l'historique conférence des forces vives de
la nation et l'adoption de la constitution du 11/12/90, tandis que la
cinquième législature a été installée, ce
contrôle n'a jamais été effectif.
Le contrôle de l'exécution annuelle du budget du
parlement jusqu'à ce jour est effectué par une commission
spéciale et temporaire composée d'un représentant par
groupe parlementaire qui reçoit des questeurs les comptes3(*) de la représentation
nationale. Cette commission donne quitus aux questeurs et adresse au
président de l'Assemblée Nationale une proposition de loi de
règlement des comptes du parlement qu'il soumet à la
plénière pour délibération. Ensuite, une
décision de règlement du budget est prise et copie est
adressée au gouvernement pour intégration dans le projet de loi
de règlement du budget national. Entre 1999 et 2005, sept commissions
d'enquêtes ont été mises sur pied mais les résultats
de ces enquêtes n'ont pas débouché sur des sanctions
réelles malgré les graves irrégularités
constatées.
Le président de l'Assemblée Nationale,
ordonnateur du budget du parlement, rend compte de sa gestion, de ses
activités et fournit toutes les explications qui lui seront
demandées au début de chaque session ordinaire. La reddition du
compte du président du parlement peut être
déclenchée par tout député à travers des
questions écrites ou orales et le président est tenu d'y
répondre dans un délai de quinze jours.
Il est un secret de polichinelle que l'évaluation
politique manque d'objectivité, que sur des sujets délicats, pour
des raisons de solidarité politique, il y a un risque d'émission
de points de vue éloignés du diagnostic précis que seule
peut faire une évaluation scientifique. L'Assemblée Nationale
étant le haut lieu de politique par excellence, il y a lieu de rendre
effectif le contrôle externe de la gestion financière du parlement
dont la compétence est dévolue à la Chambre des Comptes.
Ce qui permettra, non pas l'exclusion des acteurs politiques de toute
décision d'évaluation, mais de faciliter au mieux
l'exécution de leur mission par l'exploitation des résultats de
ce contrôle pour servir leur vision de la société et
l'intérêt général.
Pour cela, nous maintiendrons pour la suite de notre
étude les problèmes spécifiques retenus que sont :
· le défaut d'apurement des comptes du parlement
;
· la non reddition des comptes du parlement ;
· et l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes.
La résolution de ces trois problèmes
spécifiques liés à la problématique choisie et au
problème général, nous paraît salutaire pour
contribuer à l'assainissement des finances publiques et faire de notre
pays un exemple en matière de bonne gestion des finances publiques.
II- Vision globale de résolution de la
problématique spécifiée
Une fois les problèmes spécifiques à
résoudre choisis, notre sujet formulé et la problématique
spécifiée, il importe de préciser la vision globale
pouvant permettre de résoudre les problèmes spécifiques
retenus et, par voie de conséquence, de résoudre le
problème général identifié.
A- Approches génériques de
résolution du problème général et des
problèmes spécifiques
1-Approche générique de
résolution du problème général
Notre problème général étant
l'ineffectivité du contrôle de la gestion financière du
parlement par la Chambre des Comptes, nous pouvons retenir l'exécution
partielle de la mission de contrôle a posteriori par la juridiction
financière, l'absence de comptes du parlement, la non
vérification de ces comptes par la juridiction financière et
enfin l'absence de moyens de contraintes de la juridiction financière
sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes.
Nous nous trouvons donc dans la théorie
générale du contrôle effectif de la gestion
financière du parlement par la Chambre des Comptes, qui sera
présentée dans ses compartiments par rapport aux problèmes
spécifiques retenus.
2- Approches génériques de
résolution des problèmes spécifiques.
Le problème spécifique n°1 relatif au
défaut d'apurement des comptes du parlement laisse penser à une
exécution partielle de la mission de contrôle de la juridiction
financière. Il peut entraîner une mauvaise gestion des deniers
publics et la violation des principes budgétaires. La résolution
de ce problème spécifique n°1 fait donc
référence à une approche basée sur la bonne gestion
des finances publiques et le respect des principes budgétaires.
En ce qui concerne la non reddition des comptes du parlement,
elle constitue un handicap à la vérification et au contrôle
opérés par la Chambre des Comptes.
La résolution du problème spécifique
n°2 fait référence à la définition de cadre
cohérent pour la reddition des comptes du parlement.
Quant au problème spécifique n°3 concernant
l'absence de moyens de contraintes de la juridiction financière sur le
parlement en vue de la reddition de ses comptes, les solutions utiles sont donc
basées sur une approche générique de renforcement de
l'autorité de la juridiction financière sur ses justiciables.
B- Synthèse des approches
génériques par problème et étape de
résolution de la problématique retenue
1-Synthèse des approches
génériques par problème
Tableau n°3 : synthèse des
approches génériques
Niveau spécifique
|
Problèmes spécifiques
|
Caractéristiques des approches
génériques retenues
|
1
|
Défaut d'apurement des comptes du parlement
|
Approche basée sur la bonne gestion des finances
publiques et respect des principes budgétaires
|
2
|
Non reddition des comptes du parlement
|
Approche générique de définition de cadre
cohérent pour la reddition des comptes du parlement
|
3
|
l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes
|
Approche générique basée sur le
renforcement de l'autorité de la juridiction financière
|
Source : approches génériques de
résolution
2-Etape de résolution de la problématique
retenue
Cette vision globale de résolution de la
problématique, que nous venons de retenir, sera restituée en
douze étapes à savoir :
1- fixation des objectifs de la recherche ;
2- formulation des hypothèses de travail ;
3- construction du tableau de bord de l'étude ;
4- revue de littérature ;
5- choix de l'outil de mobilisation des données;
6- choix de l'outil d'analyse des données ;
7- mobilisation des données ;
8- analyse des données ou vérification des
hypothèses ;
9- établissement du diagnostic ;
10- proposition des approches de solutions ;
11- conditions de mise en oeuvre des solutions
proposées ;
12-construction du tableau de synthèse de
l'étude.
Chapitre deuxième : Objectifs de
l'étude, analyse des résultats de l'enquête, approches de
solutions et conditions de leur mise en oeuvre
Dans ce chapitre, il sera question essentiellement
après la restitution des résultats de nos investigations de
proposer des solutions aux problèmes en étude une fois
terminé l'exposé des objectifs de l'étude.
Section I : Des objectifs de l'étude
à la
méthodologie adoptée
Dans cette section, nous présenterons la
méthodologie adoptée pour notre étude, après en
avoir exposé les objectifs.
Paragraphe1 : Objectifs, hypothèses et tableau
de bord
de l'étude
Il sera ici question de formuler nos hypothèses de
recherche et d'élaborer notre tableau de bord, une fois terminé
le rappel de la problématique retenue et des objectifs de
l'étude.
I- Rappel de la problématique retenue et objectifs
de l'étude
A- Rappel de la problématique
Au vu de tout ce qui précède, notre étude
sera donc axée exclusivement sur l'effectivité du contrôle
de la gestion financière du parlement béninois par la Chambre des
Comptes. Pour cela, la problématique retenue est celle de
l'effectivité du contrôle juridictionnel
sur les finances de l'Assemblée Nationale qui comprend un
problème général et trois problèmes
spécifiques à savoir :
Problème général :
ineffectivité du contrôle de la gestion financière du
parlement par la Chambre des Comptes
Problème spécifique
n°1 : défaut d'apurement des comptes du parlement
Problème spécifique n°2 : non
reddition des comptes du parlement
Problème spécifique n°3 :
l'absence de moyens de contraintes de la juridiction financière sur le
parlement en vue de la reddition de ses comptes
B-Objectifs de l'étude
Les objectifs de l'étude se fixeront en termes
d'objectif général et d'objectifs spécifiques comme
suit :
objectif général :
contribuer à l'effectivité du contrôle de la gestion
financière du parlement béninois par la chambre des comptes;
objectif spécifique n°
1 : contribuer à l'apurement des comptes du
parlement ;
objectif spécifique
n°2 : contribuer à la définition de
cadre cohérent pour la reddition des comptes du parlement;
objectif spécifique
n°3 : proposer les conditions de renforcement de
l'autorité de la juridiction financière sur ses justiciables.
II- Hypothèses et tableau de bord de
l'étude
A-Causes et hypothèses liées aux
problèmes spécifiques
Depuis sa création, la Chambre des Comptes a toujours
été confrontée à un problème de personnel.
Déjà en 1961, elle ne disposait que de trois juges des comptes
(un président et deux conseillers) et le nombre d'auditeurs était
limité à dix pour l'ensemble des chambres.
En 1981, le nombre de juges professionnels et non
professionnels a été fixé respectivement à trois et
à quatre par chambre de la Cour Suprême. Quant aux auditeurs, leur
nombre était illimité. Mais en réalité, la
juridiction financière n'a jamais eu au complet les deux conseillers et
les auditeurs existants lui étaient rarement rattachés. Ainsi,
malgré les nominations des intéressés, il n'y avait en
1990 qu'un président de chambre et un juge professionnel en place.
En 1992, année à partir de laquelle la
juridiction financière a effectivement démarré ses
activités, son personnel magistrat s'est vu adjoindre du personnel non
magistrat composé de fonctionnaires dont l'effectif était d'une
dizaine jusqu'en 2001.
A partir de janvier 2002, l'effectif du personnel de la
juridiction financière s'est accru grâce à un recrutement
de vérificateurs et d'assistants de vérification par concours.
Actuellement, la Chambre des Compte en dehors du personnel administratif et de
soutien, compte huit conseillers, onze vérificateurs (catégorie
A1), cinq assistants de vérification (catégorie A et B).
La nomination des conseillers et du président de la
Chambre des Comptes jusqu'à ce jour se fait en conseil des ministres sur
proposition du président de la Cour Suprême parmi les magistrats
et les juristes de haut niveau ayant quinze (15) ans d'expériences. Le
corollaire d'une telle situation est l'absence de statut spécial de juge
financier.
Devant le triste bilan sans aucun jugement définitif
que présente la juridiction financière, quand on sait qu'en plein
emploi elle devait contrôler environ trois cent comptes, que les
conseillers sont les seuls à instruire les dossiers et à
siéger aux audiences et réaliser aussi les activités
extra juridictionnelles avec l'aide des vérificateurs et assistants de
vérification. Cette insuffisance du personnel de la juridiction
financière justifie le défaut d'apurement des comptes du
parlement. (Hypothèse n°1)
En ce qui concerne la non reddition des comptes du parlement,
l'exécution du budget de l'Assemblée Nationale essentiellement en
dépenses (indemnités parlementaires, traitement du personnel
d'appui, dépenses de matériel et dépenses
d'équipement socio administratif) est faite par deux
représentants du peuple élus par leurs pairs au poste de
président de l'institution et de questeurs qui jouent respectivement le
rôle d'ordonnateur et de gestionnaire. Les questeurs sont à la
tête d'une véritable administration composée de
différents services ayant en charge les questions liées à
l'élaboration et à l'exécution du budget du parlement.
L'exécution du budget en matière de dépense se fait en
deux phases que sont :
· la phase administrative exécutée
normalement par l'ordonnateur constituée de l'engagement,
l'ordonnancement et de la liquidation;
· et la phase comptable exécutée par le
comptable ;
Ordonnateur du budget du parlement, une fois la loi de
finances promulguée, le président de l'Assemblée Nationale
procède à son exécution par tranche trimestrielle selon
les besoins. Toute dépense doit préalablement faire l'objet d'une
proposition d'engagement par les questeurs à l'ordonnateur. Ce travail
se réalise par le service comptabilité à travers la
préparation de bons de commande, de contrats et des marchés qui
sont soumis au visa des questeurs avant la signature du président qui
apprécie l'opportunité et qui donne l'ordre de payer avant tout
déblocage des crédits par les questeurs aux services
utilisateurs.
La liquidation et l'ordonnancement des dépenses du
parlement sont préparés par les questeurs et ceci à
travers le service comptabilité en ce qui concerne le contrôle de
validité, de conformité, l'arrêté des factures et le
service matériel pour la constatation du service fait.
Les questeurs cumulent donc les fonctions d'ordonnateur et de
comptables et ceci en violation du règlement général de la
comptabilité publique et de l'article 167 du règlement
intérieur de la représentation nationale qui stipule que
« la qualité du questeur est incompatible avec celle
d'ordonnateur délégué ».
Cette violation du principe de séparation entre
ordonnateur et comptable constitue un sérieux handicap à
l'élaboration des comptes de la gestion financière du parlement
nécessaire à la fois pour la reddition à la juridiction
financière et à leur contrôle externe a posteriori.
Cette violation du principe sacré de séparation entre
ordonnateur et comptable à l'Assemblée Nationale est à la
base de la non reddition des comptes du parlement à la Chambre des
Comptes (Hypothèse n°2).
Quant au problème spécifique n° 3 c'est
à dire l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes, les
textes régissant la juridiction financière n'ont pas prévu
la suite à donner à la non reddition des comptes du parlement.
La qualité des deux acteurs de l'exécution du budget du parlement
ne permet pas de les soumettre aux sanctions prévues. La bonne
gouvernance ne pouvant être effective sans un contrôle effectif de
l'ensemble des composantes de l'Etat et devant l'égalité tant
prônée de tous devant la loi, les mesures nécessaires
doivent être prises. La seule sanction morale que constitue la
révélation de telle situation dans le rapport public ou le RELF
destiné aux citoyens ne saurait suffire. Nous pouvons alors
émettre l'hypothèse n° 3 de la façon suivante :
l'insuffisance des textes régissant la juridiction
financière justifie l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses
comptes.
B- Cause, hypothèse liée au
problème général et tableau de bord de
l'étude
Les causes et hypothèses spécifiques
n'étant rien d'autres que les manifestations de la cause et de
l'hypothèse générale, nous n'avons pas pu trouver une
cause générique qui coiffe toutes les causes spécifiques
identifiées. Cela étant, nous n'avons pas pu formuler une cause
générale et par conséquent une hypothèse
générale.
La problématique choisie, les problèmes
spécifiques retenus, les objectifs poursuivis, les causes
supposées se trouvant à la base des problèmes et les
hypothèses de travail ci-dessus exposés peuvent être
résumés dans le tableau de l'étude ci après.
Tableau n° 4 : tableau de bord de
l'étude sur l'effectivité du contrôle
juridictionnel sur les finances
de l'Assemblée Nationale
Niveau d'analyse
|
Problématique
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Problème général:
ineffectivité du contrôle de
la gestion financière du parlement
par la Chambre des Comptes
|
Objectif général:
contribuer à l'effectivité du contrôle
de la gestion financière du parlement
par la Chambre des Comptes
|
Cause générale:
---
|
Hypothèse générale:
-----
|
Niveau spécifique 1
|
Problème spécifique n°1:
Défaut d'apurement
des comptes du parlement
|
Objectif spécifique n° 1:
Contribuer à l'apurement
des comptes du parlement
|
Cause spécifique n°1
Insuffisance du personnel à la juridiction
financière
|
Hypothèse n° 1:
L'insuffisance du personnel à la juridiction
financière est à la base du défaut d'apurement des comptes
du parlement
|
Niveau spécifique 2
|
Problème spécifique n°2
non reddition des comptes du parlement
|
Objectif spécifique n°2:
Contribuer à la définition de cadre cohérent
pour la reddition des comptes du parlement à la juridiction
financière
|
Cause spécifique n° 2
Violation du principe de séparation entre ordonnateurs et
comptable à
l'Assemblée Nationale
|
Hypothèse n° 2
La violation du principe de séparation entre ordonnateurs
et comptables à l'Assemblée Nationale est à la base de la
non reddition des comptes du parlement à la juridiction
financière.
|
Niveau spécifique 3
|
Problème spécifique n° 3:
l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes
.
|
Objectif spécifique n° 3:
proposer les conditions de renforcement de l'autorité de
la juridiction financière sur les justiciables
|
Cause spécifique n° 3:
Insuffisance des textes régissant la Chambre des
Comptes.
|
Hypothèse n° 3:
L'insuffisance des textes régissant la juridiction
financière est à l'origine de l'absence de moyens de contraintes
de la juridiction financière sur le parlement en vue de la reddition de
ses comptes
|
Source : réalisation
personnelle
Paragraphe2 : Adoption de la méthodologie de la
recherche à partir de la revue de
littérature
Avant d'aborder ici la méthodologie adoptée pour
l'étude, nous restituerons les contributions antérieures
liées aux problèmes en étude (revue de
littérature).
I- Revue de littérature
Comme l'indique son nom, la revue de littérature est un
exercice qui permet dans le cadre de toute recherche de s'assurer au
préalable de l'état des connaissances acquises à partir de
la documentation mobilisée sur les problèmes identifiés.
Le point des connaissances relatives aux problèmes spécifiques
étant sous le couvert de la théorie de la problématique
relative à l'effectivité du contrôle juridictionnel sur les
finances de l'Assemblée Nationale; seuls les points relatifs aux
problèmes spécifiques seront exposés.
A- Contributions antérieures liées au
problème du défaut d'apurement des comptes du
parlement
« L'autre maillon très faible du
système de gestion et de contrôle des finances publiques au
Bénin est l'absence de l'apurement des comptes qui est la raison
même de la création des juridictions financières. Comment
les crédits ont-ils été gérés ? Les
personnes en charge de cette gestion, et principalement le comptable public se
sont- elles acquittées de leur mission en conformité des textes
et procédures prévus à cet effet ? C'est à
cette question que répond l'apurement des comptes qui est un
contrôle de régularité. Sur la base de pièces
justificatives des recettes et des dépenses de toutes les structures
publiques, les vérificateurs de la juridiction financière doivent
se prononcer sur la régularité des opérations »
(Maxime B. AKAKPO 2005).
« La Chambre des Comptes n'arrive pas à
exercer effectivement ses compétences en matière de
contrôle juridictionnel et extra juridictionnel de façon à
garantir la bonne gestion des finances publiques. Les raisons sont
nombreuses : insuffisance de rapporteurs, absence d'archives,
défaut d'une organisation porteuse de performance, caractère
désuet des textes régissant l'institution » (Maxime B.
AKAKPO 2007).
« Ce bilan s'explique par une contrainte
majeure : l'effectif réduit du personnel de la Chambre des
comptes » (Norbert KASSA 2002).
« Le système de contrôle et de
suivi de l'utilisation des fonds publics semble manquer d'efficacité. En
fait, sa conception même parait ne pas donner à
l'efficacité des contrôles la priorité qu'elle
mérite... La Chambre des Comptes, un organe indépendant qui n'a
ni les capacités ni les ressources suffisantes pour fonctionner
efficacement » (Banque Mondiale 2001).
« La question du renforcement du personnel devra
être réglée à court terme. Il doit être
organisé chaque année la promotion d'un ou de deux jeunes
diplômés frais émoulus de l'Ecole Nationale
d'Administration ou du 2ème cycle de l'Institut National d' Economie. Il
va sans dire qu'ils doivent être choisis parmi les meilleurs »
(Richard ADJAHO 1992).
« Selon les résultats des
précédents audits organisationnels de la Cour Suprême, un
effectif optimum de soixante magistrats-conseillers est indiqué pour la
Chambre des Comptes » (Nicaise MEDE 2007).
« Le programme des concours de recrutement de
magistrats, pour la Cour des Comptes du Sénégal, préfigure
une exigence de profil de la magistrature financière. Le décret
n°99-965 fixant les conditions, modalités et programmes des
concours de recrutement des magistrats de la Cour des Comptes énonce en
annexe 39 thèmes d'évaluation des candidats répartis en
deux grandes rubriques : finances et gestion publique d'une part, finances
et gestion privée, d'autre part » (Nicaise MEDE 2005).
« Il est donc indispensable d'ouvrir l'accès
à cette institution à tous les cadres présentant le profil
requis par l'organisation d'un concours. C'est à cette seule condition
que tout procès d'incompétence et de non intégrité
pourrait être épargné aux membres de la juridiction
financière » (Maxime B. AKAKPO).
« Certains pensent également que la
décision des députés de contrôler eux mêmes
leur gestion implique qu'ils ne voudront pas être contrôlés
par une autre structure. Les récentes déclarations de
l'inspecteur général d'Etat qui annonçait que toutes les
institutions seront contrôlées ont sans doute provoqué une
crainte chez les députés » (Cecil ADJEVI 2006).
« La transformation de la chambre des comptes en
une Cour des Comptes constituera un début de solution à cette
inquiétude » (Plan stratégique national de lutte contre
la corruption 2007).
« Une véritable Cour des Comptes
créée dans un nouveau cadre financier où la reddition
devient effectivement la règle impérieuse. Une Cour des Comptes
où le problème d'un personnel suffisant, compétent,
motivé et inamovible est correctement réglé, rendra des
services immenses à nos finances publiques. Si une fois encore la
question de cette institution capitale de contrôle des finances publiques
est éludée comme le préfigure la constitution de
décembre 1990 alors commencera un nouveau bail de mauvaise gestion
financière du pays » (Richard ADJAHO 1992).
« Tous ceux qui s'intéressent aux finances
publiques savent que c'est un univers où l'on voit la vertu la plus
intransigeante côtoyer les manipulations les moins orthodoxes. C'est une
grande force des Cours des comptes que de pouvoir exercer, quand il le faut, un
pouvoir juridictionnel capable de sanctionner les acteurs publics responsables
de contrôles défaillants, de gestions hasardeuses ou franchement
irrégulières. Nous pouvons contribuer, avec nos moyens à
la lutte contre la corruption en transmettant au juge pénal les cas qui
relèvent de sa compétence. Nous pouvons aussi exercer une
discipline financière en sanctionnant les erreurs les plus graves. Dans
l'espace UEMOA, plusieurs Cours des Comptes ont été
déjà créées et installées ; d'autres
sont en constitution, d'autres enfin se heurtent à des obstacles
juridiques ou à l'inertie des gouvernements. Nous ne pouvons que
réaffirmer ici combien cette étape institutionnelle
préalable est indispensable dans la voie de la responsabilité et
de la transparence » (Philippe SEGUIN 2007).
B- Contribution antérieures liées au
problème de l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes et la
non reddition des comptes du parlement
« La reddition de comptes est le fait pour
quelqu'un, qui a été chargé d'une mission, de dire
à celui qui l'en a chargée la façon dont il s'en est
acquitté. La gestion des fonds publics est basée sur le
même principe dans l'organisation d'un Etat démocratique.
Les citoyens qui, par leurs contributions diverses procurent
aux pouvoirs publics les moyens pour le fonctionnement de l'Etat et le
développement de la nation ont droit d'apprécier la gestion qu'en
font leurs mandataires » (Maxime B. AKAKPO 2005).
« L'obligation de rendre compte est un processus
où chaque acteur de la vie citoyenne tient sa place, à commencer
par le chef de l'Etat qui doit oeuvrer à ce que le système soit
opérationnel mais seulement au niveau exécutif. Obligation de
résultats et obligation de rendre compte sont-ils de véritable
leitmotiv pour galvaniser la volonté des nouvelles autorités
béninoises de nous tirer de la pauvreté ou de simples slogans
destinés à couvrir de nouvelles prévarications sur nos
ressources publiques » (Maxime B. AKAKPO 2005).
« En effet, au Bénin, on constate de la part
des principaux intéressés la méconnaissance totale ou le
mépris souverain des dispositions relatives au contrôle de gestion
qui leur impose chaque année de mettre leurs comptes à jour et de
l'adresser à la Chambre des Comptes » (Richard ADJAHO
1992).
« Il n'existe pas de manuels de procédure
d'élaboration de comptes de gestion qui précisent les documents
à joindre à ceux-ci. » ( Etienne HOUNGBEDJI 2007).
« Une concertation entre les juges et les
justiciables est d'autant plus nécessaire que la liste des pièces
et documents indispensables pour permettre au compte déposé
d'opérer valablement saisine du juge. Cette rencontre doit
déboucher sur un consensus entre la juridiction et les justiciables afin
que les modalités de reddition et de recevabilité des comptes
soient harmonisées et réglementées » (Marouf C.
ALABI et Serge B. BATONON 2005).
« Les vérifications ainsi effectuées
ont néanmoins permis de mettre en évidence diverses insuffisances
comme l'obsolescence de l'ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 notamment en
ce qui concerne les dispositions ayant trait à la plupart des
procédures suivies par la Chambre des Comptes, au montant des amendes de
défaut, de retard de reddition de comptes et au retard ou au
défaut de réponses aux injonctions jugées
faibles » (Norbert KASSA 2002).
« Avec toute cette batterie de contrôle, on
aurait pu penser à première vue, que les deniers publics seraient
constamment bien gérés à divers niveaux. Mais,
hélas ! En effet, nombreux sont les cas de gaspillages, de
malversations et de détournements relevés dans l'exécution
des opérations financières pour diverses raisons. Si ces
irrégularités sont souvent le fait des comportements humains, il
n'est pas exclu qu'elles soient aussi favorisées à la fois par
les imperfections du cadre institutionnel et organisationnel, l'insuffisance
des moyens de fonctionnement alloués aux corps de contrôle et le
contexte socioculturel dans lequel ce contrôle est
exercé. » (Norbert KASSA 2002)
« Les textes qui créent et organisent le
contrôle doivent contenir des dispositions suffisamment claires en ce qui
concerne les missions et les modalités de leurs mise en oeuvre et faire
l'objet d'évaluation périodique pour prendre en compte les
innovations constatées dans le domaine » (Maxime B. AKAKPO
2002).
II- Méthodologie de l'étude
Cette partie fera ressortir la méthodologie de notre
étude à travers les approches théoriques et empiriques.
A- Approches empiriques
Notre enquête a pour objectif général de
mobiliser les données nécessaires pour vérifier les
différentes hypothèses formulées dans notre travail de
recherche. Ainsi, notre enquête nous permettra de voir si d'une
manière spécifique :
· l'insuffisance du personnel à la juridiction
financière explique vraiment le défaut d'apurement des comptes du
parlement ;
· la violation du principe de séparation entre
ordonnateurs et comptables à l'Assemblée Nationale est à
la base de la non reddition des comptes du parlement;
· et l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes
résulte véritablement de l'insuffisance des textes
régissant la juridiction financière.
Nous avons choisi une enquête à volet double
(interne et externe). Ainsi, comme cadre d'investigation, nous aurons la
Chambre des Comptes et l'Assemblée Nationale.
Cette enquête se déroulera par sondage au moyen
d'un questionnaire conçu (voir annexe) pour l'échantillon
représentatif de la population cible (députés, juges
financiers, vérificateurs, assistants de vérification, personnel
administratif et personnes ressources). Les questions posées lors de
l'enquête sont conçues par rapport aux problèmes
spécifiques identifiés au cours de notre étude. Elles
serviront à recenser des informations pouvant nous permettre de formuler
des recommandations concrètes et pertinentes pour l'effectivité
du contrôle juridictionnel sur les finances de l'Assemblée
Nationale.
Par souci de fiabilité des réponses et au regard
des contraintes de délai et de disponibilité des
enquêtés, l'effectif total de l'échantillon est de 100 et
est réparti comme suit :
45 pour l'Assemblée Nationale ;
30 pour la Chambre des Comptes ;
et 25 personnes ressources.
La réalisation de l'enquête se fera par une
descente sur le terrain pour rencontrer chacun des individus de
l'échantillon et ceci du 15 novembre au 3 décembre 2007.
Une fois les données recueillies auprès de
l'échantillon, elles devront être dépouillées
manuellement. Les résultats seront analysés en effectuant des
tris à plat orientés dans le sens de la vérification des
différentes hypothèses formulées.
Enfin, la présentation des résultats de
l'enquête suivra. Ce faisant, nous respectons les différents
constituants de la méthodologie liée aux enquêtes à
savoir :
· la fixation des objectifs de l'enquête;
· la présentation du cadre et de la nature de
l'enquête;
· l'identification de la population mère et
définition de l'échantillon;
· la définition du centre d'intérêt
du questionnaire;
· la conception du questionnaire;
· la réalisation de l'enquête;
· la technique de dépouillement;
· et les outils d'analyse et de présentation
statistique.
B- Approches théoriques retenues
1-Choix théorique lié au
problème spécifique n°1 et norme
d'amélioration de la situation.
L'approche théorique qui sera finalement retenue pour
analyser le problème du défaut d'apurement des comptes du
parlement est celle préconisée par Richard ADJAHO (1992) et
Nicaise MEDE (2005). Il s'agit du recrutement des meilleurs énarques
pour faire valoir leurs compétences dans la juridiction mais
également de définir les besoins nécessaires en formation
pour ces futurs juges financiers. La norme d'amélioration est
l'existence à la juridiction financière de juges financiers,
compétents et suffisants pour la mise en oeuvre de l'ensemble des
attributions de la Chambre des Comptes. De ce fait, la juridiction
financière sortira de la léthargie dans laquelle elle est
plongée depuis des années.
2-Choix théorique lié au problème
spécifique n°2 et norme d'amélioration de la
situation.
Le décret n° 2001-039 du 15 février 2001
portant Règlement Général sur la Comptabilité
Publique dispose « Les fonctions d'ordonnateur et de comptable
sont incompatibles ».
De même l'article 167 du règlement
intérieur de l'Assemblée Nationale dispose en son dernier
alinéa « La qualité de questeur est incompatible avec
celle d'ordonnateur délégué ».
L'approche retenue ici est celle de BONOU Raphaël (2005)
et DJEIDOU Segbè Hermann (2007) qui suggèrent pour une
transparence de la gestion de l'institution et la sécurité des
fonds publics la prise en compte des principes universels du droit
budgétaire. La norme d'amélioration est en effet le respect
strict du principe de séparation entre ordonnateur et comptable, gage
d'une véritable reddition de comptes pouvant être mis en
état d'examen et apurés.
3- Choix théorique lié au problème
spécifique n°3 et norme d'amélioration de
la situation
L'approche théorique qui sera retenue pour analyser le
problème est celle de Maxime B. AKAKPO (2002) et du Plan
Stratégique National de Lutte contre la Corruption qui proposent une
réforme législative au niveau des textes régissant la
juridiction financière et une évaluation périodique
prenant en compte les innovations constatées dans le domaine. Les
nouveaux textes devront non seulement assurer une protection juridique
suffisante aux contrôleurs mais faciliter leur tâche en leur
donnant les moyens nécessaires d'amener les gestionnaires à une
bonne gestion des finances publiques.
Ces nouveaux textes devront surtout prendre en
considération l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes en la
dotant de véritables moyens d'actions.
4- Seuil de décision pour la vérification
des hypothèses liées aux problèmes
spécifiques
Concernant chaque problème spécifique, une
question à trois items spécifiés et autres à
préciser a été posée aux enquêtés
(voir questionnaire annexe 2).Une question posée aux
enquêtés comporte trois items spécifiés. Si nous
supposons que le poids total des items spécifiés est de 100%. Le
poids moyen sera alors de 33%. Ainsi le choix se fera par rapport à
l'item spécifié qui aura un poids supérieur au poids moyen
de 33%. Toutefois, au cas où aucun item spécifié n'aurait
atteint ce poids, ce sera celui qui aura le poids le plus élevé
qui sera retenu. Le même seuil est valable pour tout item non
spécifié.
Section II : De la collecte des données aux
conditions
de mise en oeuvre des solutions
Dans cette section, nous proposerons des solutions aux
problèmes en étude une fois terminée la restitution des
résultats de nos investigations.
Paragraphe 1 : De la collecte des données
à l'analyse des
résultats de l'enquête
Il sera essentiellement question ici de vérifier les
hypothèses préalablement formulées après avoir
exposé les conditions de collectes des données.
I- Collecte, difficultés rencontrées et
limites des données.
A- Préparation et réalisation de
l'enquête
Il est un secret de polichinelle que l'obtention de
données complètes lors d'une recherche est subordonnée
à l'utilisation d'outils fiables pour la collecte des informations dont
on a besoin.
Dans cette logique, notre enquête effectuée du 15
novembre 2007 au 3 décembre 2007 a été
réalisée sur la base d'un questionnaire adressé à
l'ensemble des individus de notre échantillon. L'élaboration de
notre questionnaire a tenu compte de notre souci de déceler les causes
réelles des différents problèmes spécifiques
identifiés.
En vue d'adapter la formulation des questions au niveau de
compréhension des enquêtés, le questionnaire support de
notre enquête a fait l'objet d'un test et a été
corrigé par la suite en tenant compte des observations faites par les
enquêtés et les avis des personnes ressources.
B- Difficultés rencontrées et limites des
données
Diverses difficultés ont été
rencontrées et ont constitués des obstacles au bon
déroulement de l'enquête. Les difficultés liées
à l'enquête tiennent surtout à la diversité, la
disparité et l'indisponibilité des individus ciblés.
La plupart des enquêtés (surtout les
députés) se sont montrés réticents à nous
fournir des informations. Certains sous prétexte d'être trop
pressés ou très occupés ont refusé de nous
répondre. .Mais après maints explications et échanges,
heureusement pour nous, une grande partie de la population cible (90 individus)
finit par comprendre la pertinence du problème et acceptent alors de
remplir le questionnaire. Néanmoins, nous avons su mettre à
profit notre chronogramme afin de recueillir les données
nécessaires à notre étude.
De même, malgré notre inexpérience en
matière de technique de conduite d'une enquête et de collecte de
données lors d'une enquête, nous nous sommes efforcé de
nous conformer du mieux possible aux normes et principes académiques
existants.
Les difficultés rencontrées expliquent les
limites des informations liées à la qualité et à la
fiabilité.
En raison du délai qui nous est imparti et des moyens
dont nous disposons, notre enquête s'est déroulée
essentiellement à Cotonou et à Porto Novo. D'autres limites sont
également liées au peu de temps que les enquêtés
nous consacrent pour répondre à nos questions. Toutefois, ces
limites ne sont pas de nature à disqualifier le caractère
scientifique et technique des résultats que nous allons
présenter.
II- Analyse des données, vérification des
hypothèses et établissement du diagnostic
A- Présentation et analyse des
données
Le questionnaire ayant été administré et
validé désormais avec un échantillon de 90 individus dont
cinq ont été écartés pour mauvais remplissage du
questionnaire, il s'agit ici de présenter les résultats de
l'enquête en tenant compte de chacun des problèmes
spécifiques en résolution et de faire l'analyse des
données à caractère quantitatif.
Pour le problème spécifique n° 1 relatif au
défaut d'apurement des comptes du parlement, une seule question
fondamentale dans notre questionnaire a été posée pour
conduire l'enquête à la vérification de notre
hypothèse spécifique n°1 formulée. Les
résultats découlant de cette question sont consignés dans
le tableau suivant :
Tableau n°5 : Répartition
des données d'enquête par rapport au défaut d'apurement des
comptes du parlement
Modalités
|
Nombre d'observations
|
Fréquences observées
|
Absence d'une Cour des Comptes au Bénin
|
30
|
35%
|
Inexistence de document comptables fiables et de manuels de
procédures à l'Assemblée Nationale
|
05
|
05%
|
Insuffisance du personnel à la juridiction
financière
|
40
|
47%
|
Autres (à préciser)
|
10
|
13%
|
Total
|
85
|
100%
|
Source : Question n°1 : qu'est ce
qui selon vous justifie le défaut d'apurement des comptes du
parlement ?
Par rapport au tableau présenté ci-dessus, face
à la question relative au défaut d'apurement des comptes du
parlement :
Ø 35% des enquêtés pensent qu'il est
dû à l'absence d'une Cour des Comptes au Bénin ;
Ø 05% de la population identifiée trouvent que
cette situation est due à l'inexistence de documents comptables fiables
et de manuels de procédure à l'Assemblée
Nationale ;
Ø 47% de l'échantillon estiment que cette
situation résulte de l'insuffisance du personnel à la juridiction
financière. Le reste soit 13% de l'échantillon avancent des
raisons qui ne sauraient être regroupées en une appellation unique
pouvant représenter une et une seule cause générique. Nous
pouvons donc affirmer que l'insuffisance du personnel à la
juridiction financière est à la base du défaut d'apurement
des comptes du parlement.
Pour la vérification de l'hypothèse liée
au problème spécifique n°2 relatif à la non reddition
des comptes du parlement à la juridiction financière, une seule
question fondamentale se trouvant dans le questionnaire a été
également posée.
Tableau n°6 : Répartition des
données d'enquête par rapport à la non reddition
des comptes du parlement
à la juridiction financière
Modalités
|
Nombre d'observations
|
Fréquences relatives
|
Violation du principe de séparation entre ordonnateurs et
comptables à l'Assemblée Nationale
|
22
|
26%
|
Inexistence de liste nominative des pièces et documents
spécifiques aux comptes du parlement
|
15
|
18%
|
Absence de comptable public au niveau de l'administration
parlementaire
|
02
|
02%
|
Autres (à préciser)
|
46
|
54%
|
Total
|
85
|
100%
|
Source : Question n°2 : A votre avis
qu'est ce qui explique la non reddition des comptes du parlement à la
juridiction financière
L'analyse des résultats de cette question
consignés dans le tableau ci-dessus révèle les
observations ci après :
Ø 22% des enquêtés trouvent que la non
reddition des comptes du parlement à la juridiction financière
est due à la violation du principe de séparation entre
ordonnateurs et comptables ;
Ø 18% de cet échantillon estiment que
l'inexistence de liste nominative de pièces et documents propres aux
comptes du parlement justifie la non reddition des comptes du parlement
à la juridiction financière ;
Ø 02% des enquêtés pensent que la non
reddition des comptes du parlement à la juridiction financière
résulte de l'absence d'un comptable public au sein de l'administration
parlementaire ;
Ø 54% de la population identifiée avancent des
raisons que nous avons regroupées sous une appellation
générique d'inexistence de culture de reddition de comptes du
parlement à la juridiction financière.
De cette analyse, nous constatons que c'est l'item n°4
relatif à l'inexistence de culture de reddition de comptes du
parlement à la juridiction financière qui sera retenu comme
étant la cause réelle du problème spécifique
n°2
La question n°3 du questionnaire posée aux
individus de la population identifiée concourt à
déterminer les vraies raisons de l'absence de moyens de contraintes de
la juridiction financière sur le parlement en vue de la reddition de ses
comptes. Les résultats obtenus pour cette question sont consignés
dans le tableau suivant :
Tableau n° 7 : Répartition des
données d'enquêtes par rapport à l'absence de
moyens de contraintes de la
juridiction financière sur le parlement
en vue de la reddition de ses
comptes.
Modalités
|
Nombres d'observations
|
Fréquences relatives
|
Insuffisance des textes régissant la juridiction
financière
|
50
|
59%
|
Autonomie financière du parlement
|
20
|
23%
|
Stricte application de la séparation des pouvoirs
|
15
|
18%
|
Autres (à préciser)
|
00
|
00%
|
Total
|
85
|
100%
|
Source : Question n°3 :Qu'est ce qui
selon vous justifie l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses
comptes ?
L'analyse des résultats de cette question
consignés dans le tableau ci-dessus révèle les
observations ci après :
Ø 59des enquêtés trouvent que l'absence de
moyens de contraintes de la juridiction financière sur le parlement en
vue de la reddition de ses comptes résulte de l'insuffisance des textes
régissant la juridiction financière ;
Ø 23% de l'échantillon pensent que l'autonomie
financière du parlement justifie l'absence de moyens de contraintes de
la juridiction financière sur le parlement en vue de la reddition de ses
comptes ;
Ø 18% restants de la population identifiée
avancent que la stricte application de la séparation des pouvoirs est
à la base de l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes.
En définitive, nous pouvons dire de cette analyse,
l'insuffisance des textes régissant la juridiction
financière est à la base de l'absence de moyens de contraintes
sur la juridiction financière en vue de la reddition de ses
comptes.
B- Vérification des hypothèses et
synthèses du diagnostic
Nous nous efforcerons dans cette partie de procéder
successivement à la vérification des hypothèses
formulées en tenant compte du seuil de décision fixé et
à la réalisation de la synthèse du diagnostic relatif
à chaque problème en résolution.
1- Degré de vérification des
hypothèses
Pour éradiquer la cause se trouvant à la base du
défaut d'apurement des comptes du parlement, il est fixé comme
seuil de décision tout item qui aura un poids supérieur à
33%.
Or les données quantitatives qui ont servi de base
à notre analyse ont révélé que le
défaut d'apurement des comptes du parlement est dû :
· à l'absence d'une cour des comptes au
Bénin avec un taux de l'ordre de 35% ;
· à l'inexistence de documents comptables fiables
et de manuels de procédure à l'Assemblée Nationale avec un
pourcentage de l'ordre de 05% ;
· à l'insuffisance de personnel à la
juridiction financière avec un pourcentage
· de 47%;
· et à des causes non regroupables sous une
dénomination unique avec un pourcentage de l'ordre de 13%.
· De ce qui précède, il ressort qu'il n'y a
que l'item n° 3 qui a un poids supérieur
à 33%.
Notre hypothèse n° 1 selon laquelle
l'insuffisance du personnel à la juridiction financière est
à la base du défaut d'apurement des comptes du parlement est donc
vérifiée.
Pour la résolution du problème lié
à l'hypothèse spécifique n°2 qui est celui de la non
reddition des comptes du parlement à la juridiction financière,
il est fixé comme seuil de décision tout item ayant un poids
supérieur à 33%. De l'analyse des données
mobilisées, il ressort que la non reddition des comptes du parlement
à la juridiction financière est due aux observations comme
suit :
§ violation du principe de séparation entre
ordonnateur et comptable : 22% ;
§ inexistence de liste nominative des pièces et
documents spécifique aux comptes du parlement :18%;
§ absence de comptable public au niveau de
l'administration parlementaire : 02% ;
§ et inexistence de culture de reddition de comptes du
parlement à la juridiction financière : 54%.
Ainsi, l'analyse faite des réponses obtenues par
rapport à la cause se trouvant à la base de ce problème de
non reddition des comptes du parlement à la juridiction
financière et par rapport au seuil de décision fixé, nous
amène à retenir l'inexistence de culture de reddition de
comptes du parlement à la juridiction financière comme cause
réelle du défaut de reddition des comptes du parlement à
la juridiction financière.
L'hypothèse n°2 préalablement
formulée n'est donc pas vérifiée. Nous reformulerons notre
hypothèse n° 2 de la manière suivante :
l'inexistence de culture de reddition de comptes du parlement est
à la base de la non reddition des comptes du parlement à la
juridiction financière.
En se référant au seuil de décision
retenu pour la vérification de cette hypothèse liée au
problème de l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière en vue de la reddition de ses comptes, il est prévu
qu'il sera maintenu l'item qui aura un poids supérieur à 33%
comme étant la cause réelle du problème.
En effet, nos analyses par rapport aux données
d'enquête nous ont révélé les différents
pourcentages que voici :
§ 59% pour la cause qui est celle de l'insuffisance des
textes régissant la juridiction financière ;
§ 23% pour la cause qui est celle de l'autonomie
financière du parlement ;
§ 18% pour la cause qui est celle de la stricte
application de la séparation des
pouvoirs ;
Nous percevons aisément que c'est le premier item qui a
rencontré le poids le plus élevé et supérieur
à 33%. De ce fait, l'hypothèse n° 3 selon l'absence
de moyens de contraintes de la juridiction financière sur le parlement
en vue de la reddition de ses comptes est due à l'insuffisance des
textes régissant la juridiction financière se trouve ainsi
justifiée.
2-Synthèse du diagnostic
Les causes réelles des problèmes
identifiés sont celles à attaquer afin de les
éradiquer.
La vérification de l'hypothèse n°1 nous
permet de retenir définitivement que l'insuffisance du personnel
à la juridiction financière justifie le défaut d'apurement
des comptes du parlement.
La non vérification de notre hypothèse n°2
formulée nous conduit à retenir de façon définitive
que l'inexistence de culture de reddition de comptes du parlement
à la juridiction financière est à la base de la non
reddition des comptes du parlement à la juridiction
financière.
Quant au problème spécifique n°3, avec la
vérification de notre hypothèse formulée nous retenons que
l'insuffisance des textes régissant la juridiction
financière est à l'origine de l'absence de moyens de contraintes
de la juridiction financière en vue de la reddition de ses
comptes.
*
Paragraphe 2 : Des approches de solutions aux
conditions de mise
en oeuvre
Il sera question dans ce dernier paragraphe de faire des
recommandations aux divers acteurs concernés après avoir
proposé des solutions aux problèmes liés à la
problématique en étude.
I- Approches de solutions
Trouver solution à un problème, c'est trouver
le moyen d'éradication des causes se trouvant à la base de ce
problème. Ainsi des solutions seront proposées pour
l'éradication des différentes causes se trouvant à la base
des différents problèmes spécifiques.
A- Approches de solutions au problème du
défaut d'apurement des comptes du parlement
Pour trouver solution au problème du défaut
d'apurement des comptes du parlement, nous allons proposer les conditions
d'éradication de l'insuffisance du personnel à la juridiction
financière. A cet effet, nous suggérons :
§ la dotation des juges financiers d'un statut
spécial
Ce statut organisera les conditions d'accès à la
profession surtout en privilégiant le concours, les modalités
d'avancement, rémunération et sanctions. Ceci permettra
l'effectivité de carrière à la juridiction
financière comme c'est le cas dans les Cours de Comptes où on a
trois niveaux de grade (auditeurs, conseillers référendaires
et les conseillers maîtres). De même, la juridiction
financière ne connaitra plus de départ disparate de son personnel
à la retraite, à cause de leur statut spécifique. Enfin,
l'existence de ce statut limitera les risques d'allégeance du fait que
la nomination aux postes de conseillers et de président est faite sur
proposition du président de la Cour Suprême.
§ la définition d'un programme de
recrutement
Il s'agira ici d'élaborer un programme de recrutement
cohérent en tenant compte des résultats des audits
organisationnels de la Cour Suprême qui suggèrent un effectif
optimum de soixante conseillers pour la Chambre des Comptes. L'effectif
à recruter sera fonction de l'avancement de grade et des besoins
réels de la chambre.
§ la mise à disposition de la Chambre des
Comptes de siège adéquat
Ceci permettra aux agents de pouvoir travailler dans les
meilleures conditions. Le nouveau bâtiment qui fera office de
siège doit disposer de salles d'archives, de salle de conférence
et de bureau en adéquation avec l'effectif du personnel.
§ la sensibilisation des personnes ayant le
profil recherché pour accéder à la fonction de juge
financier
Ceci permettra à la juridiction financière de
pouvoir disposer en son sein des meilleurs cadres formés et ayant le
profil nécessaire.
B- Approches de solutions au problème de non
reddition des comptes du parlement à la juridiction
financière.
Pour éradiquer la cause qu'est l'inexistence de
culture de reddition de comptes des comptes du parlement à la
juridiction financière se trouvant à la base de ce
problème, nous proposons :
§ la sensibilisation des députés et
des acteurs de la société civile
La culture étant selon le Petit Larousse 2001
«L'ensemble de convictions partagées, de manières de voir et
de faire qui orientent plus ou moins consciemment le comportement d'un
individu » ; cette sensibilisation doit être axée
sur la nécessité de cette reddition de compte. L'accent sera mis
sur l'enjeu et le prestige que le parlement pourrait valablement
acquérir une fois cette obligation exécutée lors du
contrôle des actions de l'exécutif.
§ l'amendement du règlement financier
actuel de l'Assemblée Nationale surtout en matière de
contrôle de l'exécution de son budget
Les nouvelles dispositions devraient donner la priorité
au contrôle de la juridiction financière. Ainsi, la reddition des
comptes du parlement à la commission spéciale et temporaire ne
devrait être fait qu'antérieurement à celle de la Chambre
des Comptes et surtout en cours de gestion. De même, pouvoir devrait
être donné à tout député d'exiger la
reddition des comptes des deux acteurs de la gestion financière du
parlement.
-l'élaboration et l'adoption d'une liste
nominative des pièces et documents constitutifs de comptes de gestion du
parlement comme c'est déjà le cas pour certaines
structures
C- Approches de solutions au problème de
l'absence de moyens de contraintes de la juridiction financière sur le
parlement
Rappelons que la cause à la base de ce problème
est l'insuffisance du texte régissant la juridiction financière
en l'occurrence l'ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966portant Composition
Organisation Fonctionnement et Attributions de la Cour Suprême.
En éradiquant cette cause, nous parviendrons à
résoudre le problème de l'absence de moyens de contraintes de la
juridiction financière sur le parlement en vue de la reddition de ses
comptes. A cet effet, nous suggérons :
§ l'amendement de la loi organique actuel de la
cour suprême
Ceci devrait viser le renforcement de l'autorité de la
juridiction financière sur ces justiciables. Il s'agira non seulement de
revoir le montant des amendes pour retard ou non dépôt de
reddition de compte mais également de mieux définir les moyens de
contraintes de la juridiction financière sur certains de ses
justiciables particuliers comme l'Assemblée Nationale.
§ la Criminalisation comme `' crimes
économiques'' de tout acte handicapant le fonctionnement de la
juridiction financière comme l'absence de reddition de
comptes.
§ l'interdiction de la candidature de tout
gestionnaire (élu ou autorité) qui n'a pas rendu compte de sa
gestion ou dont la gestion serait entachée d'irrégularités
constatées par la juridiction financière à un poste
électif.
§ La considération comme exceptions de
poursuites du parlementaire des crimes économiques.
II- Conditions de mise en oeuvre des
solutions
L'éradication des causes se trouvant à la base
des différents problèmes spécifiques ne pourra être
possible que lorsque certaines dispositions seront prises pour garantir une
efficacité des solutions.
A- Recommandations à l'endroit de la
juridiction financière
La juridiction financière devra :
- organiser des séances de travail avec les acteurs
intervenant dans la gestion financière du parlement afin
d'harmoniser les points de vues sur la liste nominative des pièces et
documents de reddition de comptes ;
- utiliser tous les canaux nécessaires (spots,
affichage, presse et conférences) pour faire la sensibilisation.
Préalablement une conférence devra être faite pour
restituer l'état des lieux sur les activités de la juridiction
financière. La sensibilisation devrait être faite dans les langues
les plus parlées du pays afin d'éveiller la conscience du peuple
sur la question ;
- délivrer un certificat de quitus à
l'ordonnateur et au gestionnaire du budget de l'assemblée nationale
avant toute participation de ces derniers à une nouvelle
élection ;
- entrer en contact avec l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature (ENAM) en vue de la définition
et de l'élaboration des programmes de formation des Enarques qui
constitue dans la majorité des pays son personnel ;
- débloquer le processus de recrutement
prévu dans le cadre du PERAC ;
- veiller aux capacités opérationnelles des
futurs recrus de l'institution par un plan de formation en adéquation
avec les exigences en matière de contrôle ;
- renouer avec la publication de son Rapport Public
annuel ;
- entrer en contact avec les autorités
compétentes pour l'attribution d'un siège ;
- animer un forum sur le site web de la cour suprême
afin d'informer et de répondre aux questions des citoyens ;
- publier dans la première semaine suivant le
délai légal de reddition de compte un bulletin sur l'état
des redditions de comptes public à son niveau ;
B- Recommandations à l'endroit du
gouvernement
L'assainissement des finances publiques nécessitant
une juridiction financière efficace et crainte, l'exécutif
devra :
- mettre tous les moyens nécessaires à la
disposition de la Chambre des Comptes ;
- élaborer les projets de loi nécessaires au
renforcement de l'autorité de la juridiction financière et le
statut du juge financier ;
- initier des états généraux sur le
contrôle des Finances Publiques ;
- garantir l'indépendance de la juridiction
financière en évitant l'immixtion dans ses
décisions.
C- Recommandations à l'endroit des
députés
Les législateurs, représentants du peuple dans
le souci de la bonne gouvernance devront :
- voter les textes nécessaires au bon
fonctionnement de la juridiction financière ;
- amender dans le plus bref délai le
règlement financier de l'Assemblée Nationale ;
- tout mettre en oeuvre pour faciliter l'accès aux
informations comptables et financières à toutes les
autorités et à tous ;
- exercer leur droit en adressant
régulièrement aux deux acteurs de la gestion financière du
parlement des questions écrites ou orales sur leur activité
en insistant sur l'état de la reddition des comptes à la Chambre
des Comptes. Pour plus d'effet ceci devrait avoir lieu lors de la
deuxième session ordinaire qui commence en octobre. De même, des
séances de formation et de recyclage du personnel du service comptable
devront être organisées ;
- voter les lois nécessaires à
l'institutionnalisation d'une Cour des Comptes.
D- Recommandations à la société
civile et aux citoyens
La société civile devra être
incitée à plus orienter plus ses actions dans le contrôle
de la gestion des finances publiques. A cet effet, elle doit
régulièrement par divers canaux exercer des pressions pour la
reddition des comptes publics. De même une pression serait exercée
sur la juridiction financière afin qu'une fois la reddition des comptes
effectuée, leur apurement soit fait. La société ayant le
droit de demander compte à tout agent public de son administration, les
citoyens béninois gagneraient en s'impliquant dans le combat pour la
bonne gouvernance en exerçant régulièrement et
légalement leur droit à l'information.
CONCLUSION
GENERALE
La réalisation de la présente étude nous
a permis de découvrir le cadre de fonctionnement de la juridiction
financière qu'est la Chambre des Comptes de la Cour Suprême et de
mettre en relief ses forces et faiblesses.
La bonne gestion des finances publiques, comme le souligne
Cheik Touré dans `' le contrôle des finances','
« nécessite un système de contrôle efficace
faisant planer en permanence le spectre de contrôle sur toutes les
structures de gestion de l'Etat ».
A cet effet, dans un monde où les citoyens attendent
des pouvoirs publics une transparente gestion de leurs contributions au
développement, il urge de dynamiser les organes de contrôle
existants et de rendre effectif le contrôle de toutes les institutions de
la république.
Cette dynamisation au niveau de la Chambre des Comptes ne
saurait, à notre avis, être possible sans l'effectivité du
contrôle de la gestion financière de l'Assemblée Nationale,
siège de la Souveraineté Nationale qui devrait donner l'exemple
en matière de bonne gouvernance. Aussi, la juridiction financière
devra-t- elle être dotée de ressources adéquates et
nécessaires (personnel et matériels).
Selon le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) `'Rapport Mondial sur le Développement
Humain 2000'' «les droits civils et politiques, d'une part et
les droits économiques et sociaux d'autre part sont non pas les deux
cotés d'une même médaille mais deux visions concurrentes de
l'avenir ».
A l'heure actuelle, notre pays le Bénin, exemple de
démocratie saluée, semble certes gagner le combat pour le
respect des droits de l'homme, mais reste le combat pour la bonne gestion des
finances publiques.
De ce fait, il nous paraît, indispensable, au
delà de l'ensemble des réformes en cours, de revoir tout le
système de contrôle, spécialement celui a posteriori, en
rendant particulièrement la juridiction financière plus
indépendante, performante, crédible et renforcée par
d'autres dispositions légales. Tout ceci contribuera à ramener
à un niveau compatible la société et les normes de bonne
gouvernance. Tous les acteurs concernés sont appelés à
donner la priorité à l'intérêt général
en harmonisant leurs points de vue pour qu'on surmonte les obstacles à
l'existence d'une véritable juridiction financière au
Bénin et ceci passe par l'institutionnalisation d'une Cour des
Comptes.
Notre souhait est de voir le plus tôt possible le
contrôle de la gestion financière de l'Assemblée Nationale
par la Chambre des Comptes, une innovation de nos dispositions devenir une
réalité, renforçant de ce fait la thèse de Joseph
KI ZERBO qui affirmait déjà il y a quelques années
«De l'Afrique, il faut s'attendre à voir jaillir quelque chose de
nouveau ».
TABLEAU N° 8 :
Synthèse de l'étude sur l'effectivité du
contrôle Juridictionnel sur
les Finances de
l'Assemblée Nationale
Niveau d'Analyse
|
Problématique
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Diagnostic
|
Solutions
|
Niveau général
|
Problème Général :
Ineffectivité du contrôle de la gestion
financière de l'Assemblée Nationale par la Chambre des Comptes
|
Objectif Général :
Contribuer à l'effectivité du contrôle de la
gestion financière de l'Assemblée Nationale par la Chambre des
Comptes
|
-----
|
----
|
|
|
Niveau Spécifique n° 1
|
Problème Spécifique n°1 :
Défaut d'apurement des comptes du parlement
|
Objectif Spécifique n°1 :
Contribuer à l'apurement des comptes du parlement
|
Cause Spécifique n°1 :
Insuffisance du personnel à la juridiction
financière
|
Hypothèse Spécifique
n°1 :
L'insuffisance du personnel à la juridiction
financière est à la base du défaut
d'apurement des comptes du parlement
|
Diagnostic n°1 :
L'insuffisance du personnel à la juridiction
financière est à la base du défaut d'apurement
des comptes du parlement
|
Solutions n°1 :
-doter les juges financier d'un statut spécial ;
-définition d'un programme de recrutement ;
-sensibilisation des acteurs ayant le profil requis ;
|
Niveau Spécifique n°2
|
Problème Spécifique
n°2 :
Non reddition des comptes du parlement à la juridiction
financière
|
Objectif Spécifique n°2 :
Contribuer à la définition d'un cadre
cohérent pour la reddition des comptes du parlement
|
Cause spécifique n°1 :
Violation du principe de séparation entre ordonnateur et
comptable
|
Hypothèse Spécifique
n°2 :
La violation du principe de séparation entre ordonnateur
et comptable à l'Assemblée Nationale est à la base de la
non reddition de ses comptes à la juridiction financière.
|
Diagnostic n°2 :
L'inexistence de culture de reddition des comptes du parlement
justifie la non reddition de ses comptes à la juridiction
financière
|
Solutions n°2 :
-Sensibilisation des députés et des acteurs de la
société civile ;
-amendement du règlement financier de l'Assemblée
Nationale ;
-élaboration et adoption d'une liste nominative de
pièces et document constitutifs de comptes de gestion du parlement
|
Niveau Spécifique n° 3
|
Problème Spécifique n°3 :
Absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes
|
Objectif Spécifique n°3 :
Proposer les conditions de renforcement de l'autorité de
la juridiction financière sur le parlement
|
Cause Spécifique n°3 :
Insuffisances des textes régissant la juridiction
financière
|
Hypothèse Spécifique n°
3 :
L'insuffisance des textes régissant la juridiction
financière explique l'absence de moyens de contrainte de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes.
|
Diagnostic n° 3 :
L'insuffisance des textes régissant la juridiction
financière explique l'absence de moyens de contrainte de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes.
|
Solutions n°3 :
-Amendement de la loi organique de la Cour
Suprême ;
-criminalisation de la non reddition des comptes ;
-interdiction de toute candidature d'un gestionnaire en situation
irrégulière vis-à-vis de la juridiction financière
à tout poste électif ;
- Considérer les crimes économiques comme exception
à l'immunité parlementaire
|
Source : Réalisation Personnelle
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES ET COMMUNICATIONS
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entreprises publiques béninoises : la descente
aux enfers. » édition du
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(1960-1990). » édition du Flamboyant
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pour mieux affronter les défis actuels de la bonne
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& AKAKPO B. Maxime et NOUNAGNON Timothée
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panafricaine de présidents de Cours de Comptes, Tanger
2007 »
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« Réflexions sur la gouvernance financière
au Bénin »
& Banque Mondiale (2005)
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Bénin »
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contrôles financiers, comptables, administratifs et juridictionnels des
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« La reddition des comptes de gestion des
communes, approches de la Chambre des Comptes »
Communication
& BERTONI Pascal « l essentiel sur les finances
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responsabilité pénale des hommes politiques »
L.G.D.J
& BONOU Raphael (2005) :
« L'essentiel sur le Budget Général de
l'Etat » CAPAN
& Chambre des Comptes / Cours
suprême : « Rapport sur l'Exécution des Lois
de Finances de 1998 à 2002 »
& Chambre des Comptes (1997) : « Manuel de
procédures »
& Chambre des Comptes/ Cours Suprême :
« Rapport Public 1994 »
& DESCHEEMACKER Christian :
« La cour des comptes »
& FABRE J. (1968) : « Le
contrôle des finances publiques »
& MEDE Nicaise (2007) :
« Cours de finances publiques »
ENAM/UAC
& MEDE Nicaise
(2007) : « L'établissement d'une
comptabilité patrimoniale de l'Etat au
Bénin : avancées et
contraintes » Revue Française des Finances
Publiques n° 98
& MEDE Nicaise
(2005) : « L'UEMOA et le développement
des Cours de Comptes en Afrique de
l'ouest » Revue Française des Finances
Publiques n°90
& MUZELLEC Raymond
(1995) : « Finances
Publiques » Sirey 10 édition
& Observatoire de Lutte contre la Corruption (OLC,
2006) : « Plan Stratégique
National de Lutte contre la
Corruption »
& OCDE (2002) : « Les autres
visages de la bonne gouvernance publique »
& PHILLIPE Loïc (1995) :
« Finances Publiques » Sirey 5
édition
& PNUD (2000) : « Rapport
mondial sur le développement humain ».
& SEGUIN Philippe (2007) :
« Discours à la conférence panafricaine des
présidents des Cours de Comptes »
Communication
MEMOIRES
& DJEIDOU Sègbè Hermann (2007) :
« Contribution à l'amélioration de la
gestion financière de l'Assemblée
Nationale » Cycle II, ENAM
& HOUNGBEDJI G. Etienne (2007) :
« Contribution à l'efficacité de la
chaîne de contrôle des finances publiques en république du
Bénin » Cycle II, ENAM
& PATHY Déladie Hélène
(2006) : «Contribution à l'efficacité
du contrôle des comptes de l'Etat par la Chambre des Comptes de la Cour
Suprême » CYCLE I, ENAM
NORMES ET RECUEILS JURIDIQUES
& KPENOUKOUN Césaire et TOUDONOU J. Athanase
(1997) : « Constitutions et textes constitutionnels
de la république du Bénin depuis les origines
dahoméennes »
& Ordonnance n°21/PR portant Composition Organisation
fonctionnement et attributions de la Cour Suprême
& Ordonnance n° 2002/PCS-CAB portant composition de
la Cour Suprême
& Ordonnance n° 69.5/POUR/MF du 13 février
1969 relative aux statuts des comptables publics
& Recueil des lois sur la décentralisation (mai
2002)
& Règlement intérieur de l'Assemblée
Nationale
SITES VISITES
: www.google.fr
:
www.assembleenationale.fr
:
www.afrilex.u.bordeau4.fr
: www.ccomptes.fr
: www.uemoa.int
: www.courdescomptes.sn
: www.coursuprême.net
: www.gouv.bj
ANNEXES
ANNEXE : 2
QUESTIONNAIRE
Dans le cadre de nos travaux de recherches de fin de formation
à l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) sous la
direction de Nicaise MEDE sur la problématique de l'effectivité
du contrôle juridictionnel sur les finances de l'Assemblée
Nationale, nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions
ci-dessous.
Identification de
l'enquêté
Nom :
Prénom :
Fonction :
1) Qu'est ce qui, selon vous, justifie le défaut
d'apurement des comptes du parlement ?
Absence d'une Cour des Comptes
Inexistence de documents comptables fiables et de manuels de
procédure
à l'Assemblée Nationale
Insuffisance du personnel à la juridiction
financière
Autres (à préciser)
...........................................................................
2) A votre avis, qu'est- ce qui explique la non reddition
des comptes du parlement à la
Juridiction financière
Violation du principe de séparation entre ordonnateur
et comptable à l'Assemblée Nationale
Inexistence de liste nominative de pièces et documents
spécifiques aux comptes du parlement
Absence de comptable public au sein du parlement
Autres ( à
préciser)............................................................................
3) Qu'est- ce qui, selon vous, justifie l'absence de moyens de
contraintes de la juridiction financière sur le parlement en vue de la
reddition de ses comptes ?
Insuffisance des textes régissant la juridiction
financière
Autonomie financière du parlement
Stricte application de la séparation des pouvoirs
Autres (à
préciser)...........................................................................
Merci pour votre collaboration
Table des matières
Jury d'évaluation du mémoire
|
i
|
Déclaration d'engagement de l'auteur
|
ii
|
Dédicaces
|
iii
|
Remerciements
|
iv
|
Liste des sigles
|
v
|
Liste des tableaux
|
vi
|
Glossaire de l'étude
|
vii
|
Résumé
|
ix
|
Sommaire
|
x
|
Avant propos
|
xi
|
INTRODUCTION GENERALE
|
1
|
CHAPITRE PREMIER : Observation de stage, ciblage
de la problématique et vision
globale de
résolution
|
3
|
SECTION I : Observations de stage
|
4
|
Paragraphe1 : Présentation de la structure
de stage
|
4
|
I- Présentation de la Chambre des Comptes
|
4
|
A- Historique
|
4
|
1- Evolution institutionnelle
|
5
|
2-Evolution normative
|
5
|
B- Attributions et organisation de la Chambre des Comptes
|
5
|
1-Attribution de la Chambre des Comptes
|
7
|
2-Organisation de la Chambre des Comptes
|
8
|
II- Fonctionnement de la Chambre des Comptes
|
8
|
A- Procédures devant la Chambre des Comptes
|
8
|
1- La saisine d'office
|
8
|
2-La procédure écrite
|
8
|
3-La procédure contradictoire
|
8
|
4-La procédure inquisitoire
|
9
|
5- La collégialité
|
9
|
B- Différents arrêts du juge financier et les
sanctions encourues par le comptable public
|
10
|
1-Différents arrêts du juge financier
|
11
|
2-Sanctions encourues par le comptable public
|
11
|
Paragraphe 2 : Etat de lieux de base
|
12
|
I- Au niveau des activités juridictionnelles
|
12
|
A- La reddition des comptes publics
|
12
|
1- Au niveau de l'Etat et des Collectivités Locales
|
12
|
2-Au niveau des établissements publics et autres
justiciables
|
14
|
B- Les jugements de la Chambre des Comptes
|
15
|
1- Au niveau de l'Etat et des Collectivités Locales
|
15
|
2- Au niveau des établissements publics et autres
justiciables
|
17
|
II- Au niveau des activités extra juridictionnelles
|
18
|
A- Le contrôle administratif
|
18
|
1- Le contrôle administratif proprement dit
|
19
|
2- L'audit de performance
|
19
|
3- Le contrôle de l'Exécution de la Loi de
Finances
|
20
|
B- Les autres activités extra juridictionnelles
|
21
|
1- La vérification des dépenses de campagne
|
21
|
2- La réception des déclarations de biens des
autorités
|
22
|
SECTION II: Ciblage de la problématique et vision
globale de résolution
|
22
|
Paragraphe 1 : Ciblage de la
problématique
|
22
|
I- Inventaire des forces et faiblesses
|
22
|
A- Inventaire des forces
|
22
|
B- Inventaire des faiblesses
|
23
|
II- Tableau des différentes problématiques
possibles
|
24
|
Paragraphe 2 : Du choix de la problématique
à la vision globale de résolution
|
25
|
I- Choix et spécification de la problématique de
l'étude
|
25
|
A- Choix de la problématique de l'étude
|
25
|
B- Spécification de la problématique
|
26
|
II- Vision globale de résolution
|
28
|
A- Approches génériques de résolution du
problème général et des problèmes
spécifiques
|
28
|
1- Approches génériques de résolution du
problème général
|
28
|
2- Approches génériques de résolution des
problèmes spécifiques
|
28
|
B- Synthèse des approches génériques par
problèmes et étape de résolution de la
problématique retenue
|
29
|
1-Synthèse des approches génériques par
problème
|
29
|
2- Etape de résolution de la problématique
retenue
|
30
|
CHAPITRE DEUXIEME : Des Objectifs de l'étude
aux conditions de mise en oeuvre des
solutions
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31
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SECTION I : Des objectifs de l'étude
à la méthodologie adoptée
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Paragraphe 1 : Objectifs, hypothèses et
tableau de bord de l'étude
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32
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I- Rappel de la problématique retenue et objectifs de
l'étude
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32
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A- Rappel de la problématique
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32
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B- Objectifs de l'étude
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32
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II- Hypothèses et tableau de l'étude
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33
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A- Causes et hypothèses liées aux
problèmes spécifiques
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33
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B- Cause, hypothèse liée au problème
général et tableau de bord de l'étude
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35
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Paragraphe 2 : Adoption de la méthodologie
de l'étude à partir de la revue de littérature
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37
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I- Revue de littérature
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37
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A- Contributions antérieures liées au
problème du défaut d'apurement des comptes du
parlement
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38
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B- Contributions antérieures liées aux
problèmes de l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes et la
non reddition des comptes du parlement
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40
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II- Méthodologie de l'étude
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42
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A- Approches empiriques
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42
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B- Approches théoriques retenues
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42
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1- Choix théorique lié au problème
spécifique n°1 et norme d'amélioration
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43
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2-Choix théorique lié au problème
spécifique n°2 et norme d'amélioration
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44
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3-Choix théorique lié au problème
spécifique n°3 et norme d'amélioration
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44
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4- Seuil de décision pour la vérification des
hypothèses liées aux problèmes
spécifiques
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45
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SECTION II : De la collecte des données aux
conditions de mise en oeuvre des solutions
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45
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Paragraphe 1 : De la collecte des données
à l'analyse du résultat de l'enquête
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45
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I- Collecte, difficultés rencontrées et limites
des données
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45
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A- Préparation et réalisation de
l'enquête
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45
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B- Difficultés rencontrées et limites des
données
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46
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II- De l'analyse des données à
l'établissement du diagnostic
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46
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A-Présentation et analyse des données
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46
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B -Vérification des hypothèses et
synthèse du diagnostic
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50
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1-Dégré de vérification des
hypothèses
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50
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2- Synthèse du diagnostic
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52
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Paragraphe 2 : Des approches de solutions aux
conditions de mise en oeuvre
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52
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I-Approches de solutions
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52
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A- Approches de solutions au problème du défaut
d'apurement des comptes du parlement
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53
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B- Approches de solutions au problème de non reddition
des comptes du parlement à la
juridiction financière
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54
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C- Approches de solutions au problème de l'absence de
moyens de contraintes de la
juridiction financière sur le parlement en vue de
la reddition de ses comptes
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54
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II - Conditions de mise en oeuvre des solutions
proposées et tableau de synthèse de l'étude
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55
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A- Recommandations à l'endroit de la juridiction
financière
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55
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B- Recommandations à l'endroit du gouvernement
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56
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C- Recommandations à l'endroit des
députés
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57
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D- Recommandations à l'endroit de la
société civile et des citoyens
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57
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CONCLUSION GENERALE
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58
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BIBLIOGRAPHIE
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63
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ANNEXE
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66
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* 1 Caisse Autonome
d'Amortissement, Fond routier, Agence Béninoise de l'Environnement et la
CNERTP
(Gestion 1998 à 2002)
* 2 Office des postes et
télécommunications : gestion 1959 à 1969 ;
Société Nationale des Industries et des Corps Gras
(SONICOG) : 1965 à 1968 et la Caisse Autonome
d'Amortissement : gestion 1969
* 3 - il s'agit du budget
primitif, du budget complémentaire, le compte administratif, le compte
de gestion et toutes les pièces justificatives.
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