ORGANISME INTER ÉTATIQUE REPUBLIQUE
DU CAMEROUN
INSTITUT DE FORMATION ET DE RECHERCHES
DEMOGRAPHIQUES
LES INEGALITES DE LA MORTALITE DES ENFANTS DE MOINS DE
CINQ ANS
SELON LE SEXE : CAS DU CONGO
Université de Yaoundé II
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES EN VUE DE L'OBTENTION
DU
DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES
EN
DEMOGRAPHIE
(DESSD)
Option : Administration et gestion des
programmes de population
(AGPP)
27ème promotion
Année académique
2006-2007
Présenté et soutenu par ODZO
DIMI Arsène
Sous la direction de :
Directeur : Dr Gervais
BENINGUISSE
Lecteur : Dr ONDOUA OWOUTOU
Yaoundé, Septembre 2007
Les propos tenus dans ce mémoire sont propres
à son auteur et n'engagent en aucun cas l'Institut de Formation et de
Recherche Démographique
(IFORD)
DÉDICACES
Je dédie ce travail à la très Sainte
Trinité, source de toute connaissance.
A toutes les personnes qui ont cru en mes capacités
intellectuelles et valeurs profondes ainsi qu'à ceux qui m'ont
encouragé, de quelle que manière que ce soit, à poursuivre
les études.
Je pense également à toutes les personnes qui
luttent pour toutes les formes de discriminations sociales, en particulier
celles qui sont fondées sur le sexe.
Que toutes ces personnes trouvent à travers ce modeste
travail, l'expression de leur confiance, de leurs encouragements et de leur
combat.
REMERCIEMENTS
Mes remerciements s'adressent en tout premier lieu à
mon directeur de mémoire, Dr Gervais BENINGUISSE, d'abord pour le sujet
lui-même qui a réveillé ma première intention de
traiter les risques de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans,
ensuite pour les orientations d'ordre méthodologique, mais
également pour l'attention qu'il m' a accordé chaque fois que
nous avons eu besoin de le rencontrer.
Nous remercions le Dr ONDOUA OWOUTOU pour la lecture attentive
et informée qu'il a faite de notre travail.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
tous les enseignants de l'IFORD qui ont donné le meilleur
d'eux-mêmes pour que nous soyons bien formés. Nous pensons
particulièrement à Monsieur MINCHE Honoré qui a
accepté de lire ce travail malgré ces multiples occupations.
Ce travail qui marque la fin de deux ans
d'études a bénéficié du financement conjoint du
Centre Hospitalier et Universitaire de Brazzaville (C.H.U.B) et du gouvernement
Congolais. Qu'ils soient ici vivement remerciés respectivement à
travers son Directeur général, le Colonel Ignace NGAKALA et le
ministre de l'enseignement supérieur, le Dr Henri OSSEBI.
Nos vifs remerciements s'adressent aussi aux messieurs
EKAMA Raphael, GANONGO Joseph, GAKALA Bernard, ELENGA Bernard, ONDELE NGOLI
Anicet, MBAN ELIE Nazaire, KANGA Philippe, Chancel LIKOUKA, Audrey NTOUNDA et
Achille MONGO pour leurs contributions et conseils.
Nos remerciements vont aussi à l'endroit des personnes
ci-après : Mr NGOTENI et Madame, FONKOU Laure, MAFO Elise, Mme
MOTSEBO Véronique pour leur aide multiforme dont il nous manque les
mots pour qualifier.
Enfin je remercie tous les condisciples de la
27ème promotion et mes compatriotes de la
28ème promotion dont l'esprit de fraternité qui a
régné tout au long de ces deux années d'études a
été très encourageant et très profitable pour la
complémentarité. J'ai une gratitude toute spéciale envers
NOUHOU Abdul, ADECHIAN DJABAR, ALI Blaise Bienvenu, SORO DOGNIMON, OUEDRAOGO
Habibou, ZONGO ISSA, GOKABA Jean Martin, et ABOUBACAR ABACHE qui m'ont
aidé avec beaucoup de gentillesse et d'efficacité à
améliorer la qualité de ce travail.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
1q0 : Quotients de mortalité infantile
(entre 0 et 1 an)
1q0F : Quotients de mortalité infantile des
filles (entre 0 et 1 an)
1q0G : Quotients de mortalité infantile des
garçons (entre 0 et 1 an)
4q1 : Quotient de mortalité juvénile
(entre 1 et 4 ans)
4q1F : Quotient de mortalité juvénile
des filles (entre 1 et 4 ans)
4q1G : Quotient de mortalité juvénile
des garçons (entre 1 et 4 ans)
5q0 : Quotient de mortalité infanto
juvénile (0 et 5 ans)
5q0F : Quotient de mortalité infanto
juvénile des filles (0 et 5 ans)
5q0G : Quotient de mortalité infanto
juvénile des garçons (0 et 5 ans)
ACP : Analyse en Composantes Principales
CCC : Communication pour le Changement de
Comportement
CEPED : Centre Français sur la Population et
le Développement
CERPOD :Centre d'Etude et de Recherche sur la
Population et le Développement
CFA : Communauté Financière d'Afrique
CHU : Centre Hospitalier et Universitaire de
Brazzaville
CM2 : Cours Moyen 2
CNSEE : Centre National de la Statistique et des
Etudes Economiques
DC : Décès
DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
EDS : Enquête Démographique et de
Santé
EDSC1 : Enquête Démographique et de
Santé du Congo n°1
EMF : Enquête Mondiale de
Fécondité
EMIJ : Enquête Mortalité Infantile et
Juvénile
ENAM : Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature
FCM : Femme Chef de Ménage
FSCM : Femme Sans Statut de Chef de
Ménage
IC : Intervalle de Confiance
ICNU : Indice Combiné des Nations Unis
IDH : Indice de Développement Humain
IFORD : Institut de Formation et de Recherche
Démographique
INED : Institut National des Etudes
Démographiques
INS : Institut National de Statistique
MIJ: Mortalité Infanto Juvénile
MIJF : Quotient de Mortalité infanto
Juvénile des Filles
MIJG : Quotient de mortalité infanto
juvénile des Garçons
MJ: Mortalité Juvénile
MNN : Mortalité Néonatale
MNNF : Mortalité Néonatale des
filles
MNNG : Mortalité Néonatale des
garçons
MPNN : Mortalité Post Néonatale
MPNNF : Mortalité Post Néonatale des
filles
MPNNG : Mortalité Post Néonatale des
garçons
NV : Naissances Vivantes
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PUF : Presse Universitaire de France
QMJF : Quotient de Mortalité Juvénile
des Filles
QMJG : Quotient de mortalité juvénile
des Garçons
RGPH : Recensement général de la
Population et de l'Habitat
RM : Rapport de Masculinité
RMIJ : Rapport de Masculinité Infanto
Juvénile
RMJ : Rapport de Masculinité
Juvénile
RMN : Rapport de Masculinité à la
naissance
RMQ : Rapport de masculinité des Quotients
RNA : Rapport des Naissances Annuelles
SIDA : Syndrome d'Immunodéficience Acquise
SPAD: Segmentation par Arbre de décision binaire
Discrimination et Régression
SPSS: Statistical Package for the Social Sciences
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
VIH : Virus d'Immunodéficience Humaine
ZD : Zone de Dénombrement
SOMMAIRE
Dédicaces
iii
Remerciements
iv
Liste des sigles et abreviations
v
Sommaire
vii
Liste des tableaux
x
Liste des graphiques
xi
Liste des schemas et cartes
xii
Résumé
xiii
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE: ASPECTS THEORIQUES ET
METHODOLOGIQUES
CHAPITRE1 : SYNTHESE DE LA
LITTERATURE
5
I.1. Les théories explicatives des
inégalités de la mortalité des enfants selon le sexe
5
I.1.1.Les théories biologiques
6
I.1.2. Les théories socioculturelles
7
I.2. Facteurs générateurs des
inégalités de mortalité des enfants
9
I.2.1. Les facteurs culturels
9
a). L'ethnie
9
b). La religion
9
c). Le type d'union
10
d). L'instruction de la mère
10
I.2.2. Facteurs biodémographiques
11
L'âge de la mère à
l'accouchement
11
I.3. Les caractéristiques
socioéconomiques
12
a). Occupation de la femme et le niveau de vie du
ménage
12
b). Le milieu de résidence
14
c). La région de résidence
15
CHAPITRE 2 : CONTEXTE DE
L'ETUDE
16
II.1. Présentation du cadre
d'étude
16
II.2. Contexte sociopolitique et
économique
18
II.3. Contexte démographique
20
II.4. Mortalité des enfants au Congo :
Résultats de quelques études
21
II.4.1. Les causes de la mortalité des
enfants de moins de 15 ans à Pointe- Noire
22
II.4.2. Mortalité hors hôpital des
enfants à Brazzaville
23
II.4.3.Morbidité et la mortalité des
enfants de 5 à 14 ans à l'hôpital général de
Brazzaville
24
II.4.4. Morbidité et mortalité
infantile et juvénile en République populaire du Congo
25
II.5. Désirs d'enfants selon le sexe au
Congo
26
CHAPITRE 3 : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
30
III.1. Problématique
30
III.2. Objectifs et Hypothèses
33
III.2.1. Objectifs
33
III.2.2. Hypothèses
33
III.3. Définitions des concepts de base
37
III.3.1. Le statut de la femme
37
III.3.2. Les caractéristiques
socioculturelles et biodémographiques de la femme
37
III.4. Méthodologie
37
III.4.1. Source de données et champ de
l'étude
37
III.4.2. Objectifs de l'enquête
38
III.4.3. Questionnaires
38
III.4.4. Echantillonnage
39
III.5. Evaluation de la qualité des
données
40
III.5.1. Détermination de la proportion de
non réponse des variables
40
III.5.2. Evaluation de l'âge des Femmes
41
III.5.3. Evaluation de l'âge des enfants
45
a). Déplacement des dates de naissance
45
b) Rapports de masculinité à la
naissance
47
c). Le ratio à l'âge x
48
d). Répartition des enfants (nés
vivants et décédés) par sexe et rapports de
masculinité selon l'âge de la mère
49
III.6. Méthodes d'analyse de la
Mortalité
52
III.6.1. Formules de calcul
53
La variable dépendante
54
III.6.2. Construction des indicateurs
54
DEUXIEME PARTIE: ANALYSE DES INEGALITES DE LA
MORTALITE DES ENFANTS
CHAPITRE 4 : ANALYSE DIFFERENTIELLE
DES INEGALITES
SEXUELLES DE MORTALITE DES ENFANTS
58
IV.1. Evolution temporelle des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants
59
IV.2. Facteurs socioculturels des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants
60
IV.2.1. L'ethnie de la mère
60
IV.2.2. La religion de la mère
63
IV.2.3. L'âge de la mère à
l'accouchement
65
IV.2.4. Le type d'union
66
IV.2.5. l'état matrimonial de la
mère
68
IV.2.6. Le milieu de résidence
70
IV.2.7. La région de résidence
71
IV.2.8. Le département de résidence
de la mère
73
IV.3. Les facteurs socioéconomiques des
inégalités sexuelles de la mortalité des enfants
76
IV.3.1. Le statut dans le ménage
76
IV.3.2. Le niveau d'instruction de la
mère
79
IV.3.3. L'occupation de la mère
80
IV.3.4. Le statut de la femme
82
IV.3.5. Le niveau de vie du ménage
83
CHAPITRE 5 : LES CARACTERISTIQUES
SOCIALES DES
INEGALITES DE LA MORTALITE
DES
ENFANTS : APPROCHE
MULTIDIMENSIONNELLE
87
V.1. Présentation de la méthode
d'analyse
87
V.2. Exécution de l'ACP et les
résultats obtenus
88
V.2.1. Exécution de l'ACP
88
V.2.2. Dictionnaire des variables
90
V.2.3. Les résultats de l'ACP
91
a). La matrice de corrélation des
variables
91
b). Les valeurs propres
92
V.3. Les caractéristiques sociales des
inégalités sexuelles de mortalité juvénile
92
V.3.1. Interprétation du plan factoriel
93
V.4. Caractéristiques sociales des
inégalités sexuelles de mortalité infanto
juvénile
96
SYNTHESE ET CONCLUSION
GENERALE
101
BIBLIOGRAPHIE
110
ANNEXES
i
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau2.1 : Mortalité des enfants de
moins de cinq ans
19
Tableau2.2 : Evolution de quelques indicateurs
démographiques du Congo
21
Tableau2.3: Hiérarchie des principales
causes de mortalité dans la jeune enfance
22
Tableau2.4: Traumatisme selon le sexe
25
Tableau2.5 : Mortalité selon le
sexe
25
Tableau2.6: Mortalité infantile et
juvénile par sexes et par âges (en %O)
26
Tableau2.7 : Répartition des femmes
enquêtées selon le nombre idéal d'enfant par sexe
27
Tableau3.1 : Présentation des variables
et proportion de non réponse
40
Tableau3.2 : Rapport des naissances annuelles
(RNA en %)
46
Tableau3.3: Rapports de masculinité à
la naissance (RMN)
47
Tableau3.4 : Ages attractifs pour les enfants
survivants
49
Tableau3.5: Répartition d'enfants nés
vivant et décédés selon l'âge de la mère
49
Tableau4.1: Rapports de masculinité des
quotients de mortalité des enfants
59
Tableau4.2 : Rapports de masculinité
des quotients selon l'ethnie de la mère
62
Tableau4.3 : Rapports de masculinité
des quotients selon la religion de la mère
64
Tableau4.4 : Rapports de masculinité
selon l'âge de la mère à l'accouchement
65
Tableau 4.5 : Rapports de masculinité
(%) selon le type d'union
67
Tableau 4.6 : Rapports de masculinité
des quotients selon l'état matrimonial de la mère
69
Tableau 4.7: Rapports de masculinité
selon le milieu de résidence de la mère
70
Tableau 4.8: Rapports de masculinité
(en %) selon la région de résidence
72
Tableau 4.8: Rapports de masculinité
infanto juvénile (en %) selon le département
73
Tableau 4.9: Rapports de masculinité
des quotients selon le statut dans le ménage
77
Tableau 4.11: Rapports de masculinité
des quotients selon l'instruction de la mère
79
Tableau 4.12: Rapports de masculinité
des quotients selon l'occupation de la mère
81
Tableau 4.13: Rapportys de masculinité
des quotients selon le statut de la femme
82
Tableau 4.14: Rapports de masculinité
des quotients selon l'âge le niveau de vie du ménage
84
Tableau5.1 : Corrélations des variables
actives avec les facteurs
92
Tableau5.2 : Corrélations des variables
actives avec les facteurs
97
Tableau A.1 : Effectifs des âges ronds
entre 23 et 62 ans.
i
Tableau A.2 : Effectifs des populations entre
23 et 62 ans
ii
Tableau A.3: Récapitulatif des calculs de
l'ICNU
iii
Tableau D.1 : Tableau de contingence
ix
D2.Tableaux des résultats de l'ACP
(Mortalité juvénile)
x
D3.Tableau des résultats de l'ACP
(Mortalité infanto juvénile)
xi
LISTE DES
GRAPHIQUES
Graphique3.2 : Attraction des âges et
Evolution des effectifs de femmes par milieu de résidence
42
Graphique3.3 : Préférences des
âges d'après l'indice de Myers
43
Graphique3.4 : Préférences des
âges d'après l'indice de Bâchi
44
Graphique3.5 : Evolution de la structure par
âge de la population féminine
45
Graphique3.6 : Variation des rapports de
masculinité à la naissance
48
Graphique3.8 : Variation des rapports de
masculinité selon l'âge de la mère
50
Graphique3.9 : Variation du nombre d'enfants
moyen décédés par femme
51
Graphique3.10 : Proportion d'enfants
décédés parmi les enfants nés vivants selon
l'âge des mères
51
Graphique3.11 : Répartition des
ménages selon le niveau de vie
55
Graphique3.12 : Répartition des femmes
selon leur statut social
55
Graphique4.1 : Variation du niveau de
surmortalité masculine selon l'âge des enfants
60
Graphique4.2 : Variation du niveau de
surmortalité selon l'ethnie de la mère
63
Graphique4.3 : Variation du niveau de
surmortalité selon la religion
64
Graphique4.4 : Variation du niveau de
surmortalité selon de la mère à l'accouchement
66
Graphique4.5 : Variation du niveau de
surmortalité selon le type d'union
68
Graphique 4.6 : Variation du niveau de
surmortalité selon l'état matrimonial de la mère
69
Graphique 4.7: Variation du niveau de
surmortalité selon le milieu de résidence
71
Graphique 4.8: Variation du niveau de
surmortalité selon la région de résidence
73
Graphique 4.10: Variation du niveau de
surmortalité selon le statut de la mère dans le
ménage
78
Graphique 4.11: Variation du niveau de
surmortalité selon l'instruction de la mère
80
Graphique 4.12: Variation du niveau de
surmortalité selon l'occupation
81
Graphique 4.13: Variation du niveau de
surmortalité selon le statut de la mère
83
Graphique 4.13: Variation du niveau de
surmortalité selon le niveau de vie du ménage
85
Graphique5.1 : Plan factoriel
95
Graphique5.2 : Plan factoriel
98
Graphique D.1 : Caractéristiques
culturelles des inégalités sexuelles entre 1 et 4 ans
xii
Graphique D.2 : Caractéristiques
socioéconomiques des inégalités sexuelles de la
mortalité des enfants (1 et 4 ans)
xiii
Graphique D.3 : Caractéristiques
culturelles des inégalités sexuelles entre 0 et 5 ans
xiv
Graphique D.4 : Caractéristiques
socioéconomiques des inégalités sexuelles de
mortalité entre 0 et 5 ans
xv
LISTE DES SCHEMAS ET
CARTES
Carte du Congo
17
Schema3.1 : Cadre conceptuel
34
Schema3.2 : Cadre d'analyse
36
Schéma 3.3 : Diagramme de Lexis
53
Carte des inégalités sexuelles de
mortalité infanto juvénile au Congo (non compris Brazzaville)
75
RESUME
Cette étude a permis de mettre en évidence les
facteurs susceptibles de prédire les variations de la mortalité
différentielle des enfants en fonction du sexe. Pour approfondir la
description des inégalités sexuelles en matière de
mortalité des enfants, les facteurs retenus ont été mis en
relation de façon simultanée avec les quotients de
mortalité des enfants ainsi que leurs rapports de masculinité. Ce
qui a permis de regrouper les femmes ou les mères des enfants selon la
nature des inégalités sexuelles et l'ampleur de ces
dernières. L'échantillon de l'étude est constitué
essentiellement des femmes qui ont déjà mis au monde au moins une
fois, elles sont sélectionnées sur les critères de
l'âge au décès de l'enfant (inférieur à 60
mois) et son année de naissance (compris entre 1966 et 2000). Sur cette
base, 4043 enfants contre 8139 femmes ont été
sélectionnés.
L'hypothèse selon laquelle : Les
inégalités de mortalité des enfants selon le sexe sont
fortement associées au statut de la femme appréhendé par
son niveau d'instruction et son statut dans le ménage. Ainsi la
précarité de ce statut est un facteur d'augmentation des
inégalités. Les caractéristiques socioculturelles et
démographiques de la femme déterminent la nature ou l'ampleur des
inégalités sexuelles de la mortalité des enfants dans le
sens d'une surmortalité masculine ou féminine a constitué
l'orientation de base de cette recherche.
Conformément aux objectifs de l'étude et aux
hypothèses à tester, cette étude a montré qu'il
existe une relation entre l'ampleur de la mortalité
différentielle et le statut de la femme dans le ménage, son
niveau d'instruction, son âge à l'accouchement. Elle
révèle également une relation entre la nature des
inégalités sexuelles de mortalité et l'appartenance
ethnique ainsi que la religion de la mère.
Au niveau multivarié, on a trouvé que les femmes
M'bochi se distinguent des autres pour la surmortalité féminine
qui se manifeste dès le premier mois d'existence. Cependant la
surmortalité masculine est presque générale dans le pays
avec les femmes Vili, Kongo qui enregistrent les niveaux les plus
élevés au même titre que les femmes catholiques, les femmes
non instruites. L'étude a donc eu le mérite de mesurer le niveau
et d'identifier les facteurs qui peuvent influencer les
inégalités. Il reste donc à proposer une explication sur
les mécanismes d'action de ces différents facteurs.
Introduction
générale
« Lorsqu'on s'intéresse à la
mortalité différentielle dans l'enfance, il convient de noter que
l'enfant n'est pas évidemment responsable de sa propre santé. Il
est alors indispensable de considérer le comportement des personnes (la
mère, le père, le couple, la famille,...) qui en ont la
charge ». M. Biaye (1994).
Le niveau de mortalité des enfants est souvent
considéré comme un des meilleurs indicateurs du niveau de
développement d'un pays. La connaissance de la mortalité des
enfants devient donc indispensable non seulement aux démographes, mais
aussi, aux pouvoirs publics pour la mise en place des programmes sanitaires et
de développement socioéconomiques.
Les nombreuses études entreprises dans le domaine de
la mortalité des enfants ont mis en évidence la baisse de la
mortalité infanto juvénile. Des progrès importants ont
été accomplis de 1950 (où ce taux était de 250 %o
dans le monde) à nos jours avec une moyenne mondiale de l'ordre de 80
%o.
Mais l'Afrique Subsaharienne (175 %o) et l'Asie du Sud (100%o)
présentent les taux les plus marqués et les progrès ont
tendance à stagner. A l'intérieur de chaque région, on
trouve une variété de situations qui reflètent le niveau
de développement de chaque pays ou de la sous région
considérée. La moyenne pour les pays occidentaux est de 8
décès pour 100 000 naissances, de 49 en Europe de l'Est et
en Asie centrale, ces moyennes atteignent des niveaux particulièrement
élevés en Asie du Sud (410%o) et en Afrique subsaharienne (571%o)
(UNICEF cité par OMS, 2003).
Les disparités régionales entre les pays d'Afrique Subsaharienne
sont énormes comme en témoigne les estimations de l'OMS de 1999
(cf. tableau.1 en annexe).
A
cause de la situation sanitaire préoccupante, la mortalité
infantile demeure encore élevée en Afrique Subsaharienne (95%o)
alors que dans les autres régions en développement, son niveau
oscille entre 30 et 50 pour mille (United Nations, 2003 ; Tabutin et
Schoumaker). Ce niveau varie de 52 %o en Afrique australe à 116 %o en
Afrique centrale.
Les études sur les niveaux et les déterminants
de la mortalité des enfants sont de plus en plus légions en
Afrique. Mais le Congo est resté en marge en raison du déficit de
données.
Aussi, la toute première EDS dont les résultats
affichent un taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans de 117%o
offre telle l'opportunité d'examiner les déterminants de la
mortalité des enfants. L'évolution de la mortalité infanto
juvénile au cours des 15 dernières années se
caractérise par une importante augmentation de près de 30% entre
la période 1991-1995 (101%o) et la période 1996-2000 (131%o).
Cette augmentation est fort probablement la conséquence des troubles
sociopolitiques marquées par les conflits armés que le pays a
connus en 1993, 1997 et 1998.
Mais la mortalité affecte différemment, les
enfants de sexe masculin et ceux de sexe féminin. Il se trouve que ce
contexte de crise et de guerre, marqué par une augmentation de la
mortalité infanto juvénile a eu un impact négatif sur la
mortalité différentielle selon le sexe.
En effet, dans les années 90, on parlait d'une
légère surmortalité des filles à Brazzaville alors
que les résultats de cette étude montrent une surmortalité
masculine non moins importante, près de 20 % entre zéro et cinq
ans.
La présente étude est une contribution à
la recherche des déterminants de la mortalité des enfants dans
une approche genre de manière à mettre en évidence les
caractéristiques associées à la surmortalité
masculine et féminine. Il s'agira précisément de
déterminer les niveaux et tendances des inégalités de
mortalité des enfants selon le sexe. Elle obéit au souci des ONG
internationales et des pouvoirs publics d'assurer l'égalité des
sexes en matière de mortalité. L'amélioration des
connaissances sur l'ampleur, la nature et les facteurs
générateurs des inégalités de la mortalité
différentielle selon le sexe devient donc indispensable pour
l'élaboration des plans stratégiques de réduction de la
pauvreté dont le Congo s'emploie à élaborer.
Ce travail comprend deux grandes parties
réparties en cinq chapitres. La première partie est
consacrée aux aspects théoriques et méthodologiques et
comporte deux chapitres. Le premier chapitre présente la synthèse
de la littérature aussi bien sur la mortalité
générale que sur les inégalités sexuelles de
mortalité des enfants au Congo. Le deuxième chapitre est
consacré aux contextes de l'étude. Il sera question à ce
niveau de présenter le contexte dans lequel vivent les enfants, sous les
aspects susceptibles de générer les inégalités
sexuelles de mortalité et propices au risque de décès
élevé.
Le troisième chapitre est l'étape de la
construction théorique de l'étude, il présente à
cet effet, la méthodologie adoptée pour les analyses qui feront
l'objet des chapitres suivants. Plus précisément, il
présente les indices choisis pour saisir certaines variables
après avoir posé le problème, énoncé les
objectifs et les hypothèses de recherche. C'est à ce niveau que
nous définissons les concepts, les formules et les procédures de
calcul de quelques indicateurs et indices. Il discute également de la
qualité des données qui nous serviront de base empirique.
La seconde et dernière partie traite des analyses
proprement dites et est constituée de deux chapitres. Le premier
décrit de façon différentielle les
inégalités de mortalité des enfants selon leur sexe. Il
s'agit de suivre les tendances de ces inégalités suivant le
découpage classique de la mortalité des enfants de moins de cinq
ans. Ce chapitre fait le point sur les caractéristiques des mères
qui discriminent les enfants en ce qui concerne la mortalité
différentielle selon le sexe.
Le dernier chapitre est le point d'encrage de ce travail vu
qu'il constitue l'aboutissement de toute la réflexion menée au
tour de la question. Car il permet de catégoriser les femmes selon
certaines caractéristiques retenues dans l'étude. Autrement dit,
les regrouper selon la prévalence ou l'ampleur des
inégalités de mortalité de façon à
identifier les groupes cibles en vue de faire des recommandations
adéquates pour des actions ponctuelles et efficaces.
PREMIERE PARTIE : ASPECTS THEORIQUES ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE1 : SYNTHESE DE LA LITTERATURE
La synthèse de la littérature est une
démarche scientifique importante pour la recherche en science sociale.
Elle permet de préciser sur le plan théorique la réflexion
à mener, notamment le choix des approches et des variables pertinentes
pour l'étude, voire d'élaborer le cadre théorique à
soumettre aux vérifications empiriques.
L'objectif de ce chapitre est d'examiner les théories
explicatives des inégalités sexuelles de mortalité et de
mettre en évidence les principaux facteurs qui déterminent les
inégalités de mortalité des enfants fondées sur le
sexe.
I.1.
Les théories explicatives des inégalités de la
mortalité des enfants selon le sexe
De façon générale, deux grandes approches
essaient d'apporter une explication sur les inégalités sexuelles
de la mortalité des enfants de moins de cinq ans. Il s'agit de ce qu'on
peut appeler les approches biologiques et les approches socioculturelles.
Mais il faut tout de suite avouer que ces deux approches
n'interviennent pas aux mêmes étapes de la vie des enfants. Elles
interviennent conséquemment au schéma classique de la
mortalité des enfants dont M. Biaye (1994) en fait l'hypothèse
fondamentale de sa recherche :
« La surmortalité masculine que
l'on admet depuis la mortalité intra-utérine se maintient pendant
la période néonatale et se poursuit en général dans
l'enfance. Mais, ce schéma (...) en tant que résultats d'un
processus ne peut être vérifié que si le comportement des
familles vis-à-vis de l'enfant n'est pas lié au sexe de
celui-ci ».
En d'autres termes à une étape de la vie de
l'enfant la tendance devrait s'inverser en faveur garçons avec
l'intervention des facteurs exogènes.
I.1.1.Les théories biologiques
Les approches biologiques
expliquent clairement les différences de mortalité selon le sexe
entre zéro et un an. A ce niveau, le consensus se dégage tel que
D. Tabutin, C. Gourbin et G. Beninguisse
l'affirment : « Les garçons sont dans l'ensemble
moins résistants et donc plus vulnérables à nombre de
maladies congénitales ou infectieuses, notamment dans les premiers mois
ou années de la vie. On parle d'une surmortalité masculine
` biologique' qui s'accentue avec le déclin de la
mortalité, quand le poids des causes infectieuses recule au profit des
causes périnatales ou congénitales. Ces auteurs soulignent que
dans le monde, la surmortalité infantile de petits garçons
devrait être quasi générale.
D'après Waldron (1998), le désavantage
biologique masculin est dû entre autres à un système
immunitaire plus faible, et semble néanmoins varier selon le type de
maladies et selon l'âge. Il précise en outre le caractère
imprécis des connaissances sur les processus biologiques en cause. En
1983, ce dernier montrait que la moindre résistance des garçons
aux maladies infectieuses en général ou le rythme de
développement foetal différent, est lié à une
grande fragilité pulmonaire qui entraîne une prévalence de
maladies respiratoires plus forte chez les garçons (cité par P.
Rakotodondrabe, 1996). Certains auteurs expliquent le désavantage
masculin par la paire de chromosome XY, qui détermine le sexe masculin,
en la considérant comme une version amoindrie de la paire XX du sexe
féminin, réduisant l'homme à la portion congrue (Lenz,
1940 ; Federeci, 1950)1(*).
Toujours sur le plan biologique, la littérature
évoque également le lien entre le risque de décès
élevé d'enfants avec l'âge de la mère à
l'accouchement. Notamment pour les mères jeunes (moins de 20ans) et les
mères âgées (plus de 35ans). Barbieri (1991), explique cela
par l'immaturité biologique des mères jeunes, pour dire que le
système reproductif de la femme n'est pas encore préparé
adéquatement pour la grossesse. Par contre, les femmes
âgées courent les risques tels que les fausses couches, les
malformations congénitales et autres dus au vieillissement. Certains
auteurs parlent du « syndrome d'épuisement
maternel » qui accroît les probabilités de
connaître un dysfonctionnement d'accouchement, une
détérioration de l'utérus et de l'inefficacité du
système reproductif, C.J Echarri Canovas, (1994). Ce dernier fait
également remarquer que les femmes âgées sont sensibles
aux maladies comme le diabète et l'hypertension qui ont des
conséquences négatives sur la santé des enfants. En ce qui
concerne la mortalité différentielle, ces considérations
peuvent accentuées la mortalité du sexe défavorisé
et creuser ainsi l'écart entre la mortalité masculine et
féminine.
Cela est d'autant plus vrai si l'on s'inscrit dans l'opinion
de M. Biaye (1994) qui écrit :
« L'enfant qui naît a, en
réalité, commencé de vivre dès sa conception. Sa
(sur)vie va dépendre très fortement, sinon, totalement, des
conceptions en amont et en aval de cet instant qui marque sa venue au monde.
Il y a aussi les conditions de ce moment même, c'est-à-dire celles
dans lesquelles s'est déroulé l'accouchement ».
En amont, l'auteur fait allusion aux conditions de
gestation, le patrimoine biologique. Du point de vue biologique, il semblerait
que les nouveau-nés de sexe masculin bénéficient d'un
niveau d'immunité passive naturelle inférieur à celui des
filles, d'où leur vulnérabilité aux maladies infectieuses
en général. En aval, il fait référence aux
caractéristiques du milieu de vie de l'enfant ainsi que les modes de vie
familiaux dans lesquels s'inscrivent les parents. Ce ci étant, les
différences de mortalité ne dépendent pas seulement des
mécanismes biologiques, mais également du comportement social.
I.1.2. Les théories
socioculturelles
Au-delà d'un an, on passe souvent d'une
`surmortalité biologique des garçons à une
surmortalité sociale des filles entre un an et cinq ans. La
surmortalité féminine au-delà d'un an est sociale parce
que le désavantage des petites filles généralement
observé est attribuable à des facteurs exogènes, d'ordre
environnemental ou socioculturel, que certains chercheurs résument en
des différences de comportements des communautés ou des familles
face à la maladie d'un garçon ou d'une fille (D. Tabutin, C.
Gourbin et G. Beninguisse, document inédit). En effet, selon ces
mêmes auteurs, à ces âges les jeunes garçons sont
plus libres à l'extérieur du ménage par rapport aux jeunes
filles, ils seraient donc normalement assez exposés aux risques
d'infections et aux accidents. Dans ce même ordre d'idées, Akoto
(2005) pense que l'impact de l'environnement devient tellement important au
delà d'un an, à tel point que les différences de
mortalité entre garçons et filles ne peuvent s'expliquer que par
les soins prodiguer aux enfants par son entourage. Pour comprendre ces
différences de comportements des parents à l'égard du sexe
de l'enfant, il suffit d'examiner :
- Le rapport de forces entre hommes et femmes ;
- Le rôle et le statut des sexes ;
- La division sexuelle du travail.
Ces facteurs sont mieux exploités par les
féministes et les institutionnalistes dans le but d'expliquer la
fécondité élevée des pays en voie de
développement. En effet, le caractère non étanche des
phénomènes démographiques n'est pas exempt de ces
théories explicatives. C'est pourquoi dans leurs postulats, ces
théories justifient également les préférences aux
enfants de sexe masculin.
Les théories féministes reposent sur le
contrôle de la force de travail des enfants par les hommes dans un
système patriarcal. Dans ce système, la position dominante des
hommes et les avantages matériels dont ils bénéficient
grâce au travail familial (constitué par la force des enfants)
justifient non seulement une descendance nombreuse mais de
préférence masculine à cause des rapports de force entre
les deux sexes. Les femmes étant dépendantes
économiquement de leurs maris, considèrent la
préférence pour les garçons comme une stratégie de
sécurité.
Les institutionnalistes partagent le point de vue des
féministes. Parlant des comportements en matière de
fécondité relativement aux structures patriarcales, Mason formule
l'hypothèse selon laquelle :
« Plus les femmes dépendent
économiquement des hommes, plus grande est la préférence
tant des hommes que des femmes pour les garçons. Ces derniers
représentent en effet une source potentielle d'aide économique en
cas d'urgence ou lorsque les parents seront vieux, rôle que ne peuvent
jouer les filles. Dans un environnement à risques, il y aura de ce fait
une tendance à la forte fécondité pour s'assurer d'un
grand nombre suffisant de fils survivants »2(*).
I.2.
Facteurs générateurs des inégalités de
mortalité des enfants
Plusieurs facteurs sont responsables des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants. Il y a des
facteurs d'ordre socioéconomique, culturel et biodémographique.
Dans cette section, nous présentons quelques uns d'entre eux
considérés comme les plus déterminants.
I.2.1.
Les facteurs culturels
a). L'ethnie
L'ethnie est le reflet de la diversité des cultures,
donc des structures de pouvoir, des mentalités, des modes de vie, des
pratiques et des comportements face à la fécondité,
à l'alimentation, à la maladie et aux systèmes de
santé (traditionnels ou modernes, D. Tabutin, 1994). Dans leur
étude sur les inégalités socioéconomiques en
matière de mortalité en Afrique au sud du Sahara, Akoto et
Tabutin, ont montré que l'ethnie est une variable cruciale pour
l'étude de la mortalité dans la mesure où, ces effets sur
la mortalité restent significatifs après l'avoir
contrôlé par d'autres variables. Les normes et valeurs à
l'égard du sexe de l'enfant varient généralement en
fonction du lignage. Au Sénégal M. Biaye (1994) a montré
que l'ethnie de la mère a une influence sur l'ampleur des
différences de mortalité entre sexes à 1- 5ans : Les
garçons bénéficient d'un avantage dans toutes les ethnies,
mais si le niveau de la surmortalité féminine est comparable pour
les Serer et les Wolof, il est beaucoup plus élevé chez les
Poular qui se distinguent par une nette préférence pour les
garçons. Dans ces conditions, on peut s'attendre à ce que les
ethnies patrilinéaires soient plus enclines à exprimer leur
préférence pour les fils tandis que les ethnies
matrilinéaires le seraient pour les filles.
b). La
religion
La religion véhicule un certain nombre de valeurs et de
normes qui régissent la vie des fidèles sur le plan
comportemental, physiologique et psychique. Elle peut refléter
l'ouverture à la civilisation occidentale (religion catholique et
protestante), le niveau de tradition des gens (religion traditionnelle), et
parfois la situation des individus dans la hiérarchie sociale (par
exemple, dans un pays très christianisé, les catholiques et les
protestants bénéficieraient d'une situation
privilégiée dans la société par rapport aux
musulmans ou adeptes d'autres religions, écrit Akoto (1985). Dans la
plupart des pays d'Afrique, il a été montré que les
quotients de mortalité infanto juvénile les plus faibles sont
observés chez les enfants nés de parents catholiques et
protestants et on estime que la surmortalité des autres religions serait
de l'ordre de 20 à 60% plus. Lorsqu'on le contrôle par d'autres
variables de nature culturelle, la religion perd son pouvoir explicatif. Bien
que la religion n'apparait pas comme un facteur générateur de
différences de mortalité en Afrique, à tout point de vue,
il convient néanmoins de vérifier pour le Congo où l'on
dénombre une diversité de religions chrétienne et
musulmane comment les différences de mortalité varient en
fonction du sexe de l'enfant.
c). Le type d'union
La nuptialité africaine caractérisée par
une proportion élevée d'hommes polygames, n'est pas sans
conséquences sur les chances de survie des enfants. Le système
polygamique conduit partout aux différences de mortalité entre
sexes. Le rôle non négligeable du type d'union a été
observé au Mali, au Sénégal et au Liberia par M. Biaye
(1994) : La monogamie conduit partout à peu de différences
entre sexes, tandis que le système polygamique désavantage
sensiblement les filles, dès la période post néonatale au
Sénégal et au Mali, entre 2 et 5 ans au Liberia. L'auteur
attribue cet état de choses à l'importance souvent
accordée aux garçons dans un contexte polygame :
« Les mères des ménages polygames,
pour leur sécurisation, pourraient compter sur leur(s) fils... Ce type
de comportement des mères peut également prévaloir en
matière d'héritage », M. Biaye (1994, p.138).
d). L'instruction de la
mère
L'instruction est l'une des variables les plus discriminantes
dans l'explication d'un phénomène démographique. Son
rôle sur la mortalité des enfants est très bien connu, mais
les inégalités dues à celle-ci varient selon les pays. En
Afrique, peu de résultats sont disponibles à propos des
inégalités de mortalité entre sexes. Les mécanismes
à travers lesquels l'instruction influence la mortalité des
enfants sont à la fois économiques et culturels. L'instruction
est un facteur de modification des relations familiales traditionnelles. Avec
l'instruction des femmes, le pouvoir de décision n'est plus du seul
ressort du mari ou de la belle mère ; l'autonomie des femmes
scolarisées est généralement accrue, ce qui leur permet de
distribuer plus équitablement les ressources disponibles au profit des
enfants, J. Caldwell (1979). Si le rôle de l'éducation sur la
mortalité générale est bien connu, cela n'est pas tout
à fait le cas pour la mortalité différentielle selon le
sexe. Pendant la décennie 80, que la mère soit instruite ou non,
on a observé au Sénégal et au Liberia (pour des niveaux de
mortalité différents) qu'une légère
surmortalité féminine d'intensité comparable entre 1 et 5
ans (M. Biaye,1994).
A la même époque, un résultat contraire a
été trouvé dans les pays africains,
précisément, plus les mères étaient instruites,
plus paraissait une surmortalité classique des garçons. Les
analyses effectuées récemment sur le Cameroun
révèlent une surmortalité des petites filles qui
disparaît chez les mères ayant le niveau secondaire et
supérieur, tandis qu'au Burkina Faso, mères instruites ou pas,
les garçons et les filles connaissent une quasi-égalité
de mortalité, D. Tabutin et al., (inédit).
I.2.2.
Facteurs biodémographiques
La mortalité en général et la
mortalité différentielle en particulier sont fortement
corrélées avec les caractéristiques
biodémographiques de l'enfant et de la mère. M. Biaye (1994) les
considère comme étant des déterminants proches de la
mortalité différentielle selon le sexe et les appellent
` facteurs propres à l'enfant' et
` facteurs maternels'. Dans le cadre de cette étude, nous
n'avons retenu que l'âge de la mère à l'accouchement,
à cause de la nature et des objectifs de l'étude. Les autres
caractéristiques telles que l'intervalle inter génésique,
le sexe de l'enfant, le poids de l'enfant et la taille de l'enfant à la
naissance étant plus pertinentes pour les études explicatives
n'ont pas été retenues.
L'âge de la
mère à l'accouchement
De façon classique, il est reconnu que la
mortalité infantile est plus élevée chez les mères
les plus jeunes (moins de 20 ans) et chez les mères les plus
âgées (plusde35ans) à la naissance de leurs enfants. Le
risque de mortalité est rattaché à l'âge de la
mère pour des raisons physiologique et comportementale. En effet, on
estime que les jeunes sont moins expérimentées et qu'elles
n'accordent pas assez d'attention au nouveau-né, c'est pourquoi dans la
société africaine, les jeunes mères sont toujours
accompagnées pendant une certaine durée par une autre femme de la
famille plus expérimentée. L'effet de l'âge de la
mère sur la survie de l'enfant peut être contrôlé par
les soins prénataux dont l'absence selon Barbieri explique le
désavantage des enfants nés des mères jeunes.
Du point de vue différentiel, la mise au point faite
par M. Biaye (1994) nous semble tout à fait pertinente. Il suppose
que :
« l'effet de l'âge de la mère
à la naissance de l'enfant sur les différences sexuelles de la
mortalité traduise une certaine attitude préférentielle
vis-à-vis de l'enfant lié au sexe : dans un contexte
patriarcal donné, les jeunes mamans peuvent se montrer plus
réceptives à certaines idéaux de la famille (par exemple,
la préférence pour une naissance masculine dans le but de
répondre rapidement à l'assouvissement des désirs
lignagers, ou ceux d'un système de production dont les règles du
jeu penchent à l'avantage de la progéniture mâle) ; de
même, les générations des mères les plus
âgées sont supposées plus prises sous le charme des valeurs
traditionnelles que les benjamines, mais leur perception d'un problème
comme la préférence sexuelle n'est pas indépendante de
leur expérience reproductive (par exemple, par rapport à leurs
soeurs moins âgées elles peuvent exprimer une
préférence masculine moins forte dans le désir ou la
perspective d'un autre enfant) ».
Si cela se confirme, il est donc tout à fait
juste de penser que plus la mère est jeune, plus sera le désir
d'avoir un enfant de sexe masculin et plus la mère est
âgée, moins sera le désir d'avoir un enfant de sexe
masculin ; bien évidemment que ce raisonnement ne distingue pas
l'effet de l'âge à celui de la génération.
I.3. Les caractéristiques
socioéconomiques
a). Occupation de la femme
et le niveau de vie du ménage
Généralement, le niveau de vie du ménage
est appréhendé par l'activité des parents, mieux du
père ou du chef de ménage. En choisissant l'occupation de la
femme, nous voulons tout simplement mesurer son impact sur l'ampleur des
inégalités sexuelles de mortalité dans la mesure ou
celle-ci leur attribue le pouvoir de décision susceptible
d'améliorer non seulement les conditions de vie du ménage mais
également l'état de santé des enfants, en particulier
celui des petites filles.
En effet, comme nous l'avons vu dans le chapitre premier, on
estime que les femmes préfèrent tout comme leurs maris, les
garçons parce qu'elles sont dépendantes économiquement des
hommes. Dans ces conditions on peut supposer que dans un ménage
où la femme (ou le couple) travaille, les inégalités de
mortalité dues aux préférences sexuelles seront
négligeables, sinon nulles.
Cependant, faute de données ad hoc, le niveau de vie du
ménage sera saisi par le confort de l'habitat. Ce dernier, lorsqu'il
reflète bien le revenu du ménage peut s'avérer comme la
caractéristique familiale la plus déterminante pour la
santé des enfants et par conséquent de leur survie.
« Les ressources économiques influencent
la possession de toute une série de biens et le recours à de
nombreux services susceptibles d'affecter la mortalité des enfants
à travers leurs impacts sur les déterminants proches. La
disponibilité en eau potable et en nourriture, garantes d'un bon
équilibre physiologique ainsi que la présence d'installations
sanitaires (et le type ou le confort du logement), qui
détermine en partie le degré d'exposition au risque pour
de nombreuses maladies infectieuses et parasitaires, sont largement
influencées par le niveau économique du
ménage », Barbieri (1991, cité par Biaye,
1994).
L'emploi salarié, en tant qu'indicateur des ressources
économiques du ménage et donc de sa capacité
d'accès aux biens et services utiles à la santé de
l'enfant, permet de disposer (en quantité et en variété)
des aliments nutritifs au sein de la cellule familiale, notamment lorsque la
mère est enceinte ou allaitante. Il permet aussi de disposer de moyens
d'assurer une alimentation saine (cuisson des aliments, stérilisation
des ustensiles, conservation de la nourriture...).
Enfin, toujours d'après Barbieri, « le
revenu permet de recourir aux moyens d'information et de circulation
nécessaire pour utiliser efficacement les services de santé de la
communauté. Le coût de tels services (consultations
médicales, hospitalisation, médicament) limite en outre leurs
utilisation aux classes les plus aisées de la
population ».
Faisant le rapport de ces deux indicateurs avec les
différences entre sexes en matière de mortalité des
enfants, M. Biaye estime que le fait de disposer des revenus au sein du
ménage, rend les infrastructures sanitaires plus accessibles aux enfants
et amoindrie les différences sexuelles de mortalité du fait d'une
situation supposée favorable aux dépenses.
b). Le milieu de
résidence
Ce concept se réfère généralement
à deux définitions ; l'une insiste sur l'aspect physique et
géographique et l'assimile au :
«Processus impliquant une concentration de plus en
plus forte de gens dans certaines entités, avec le cas
échéant un changement de type d'activité (primaire,
secondaire et tertiaire), et le contact avec des gens de cultures et d'horizon
différents », Akoto (1993, p.112).
L'autre, insiste sur l'aspect global ou sociologique de
l'urbanisation, la considère comme :
« La diffusion géographique de valeurs,
de comportements, d'organisation et d'institutions urbaines »
(G. Courade et M. Bruneau, 1984, cité par Biaye).
Le constat fait par Akoto en 1993, constat selon le quel
l'urbanisation physique est en avance sur l'urbanisation sociologique est
encore valable de nos jours dans les pays africains. Cela s'explique par
l'hétérogénéité du système
urbain :
« La ville est une mosaïque de
population, d'activité, de conditions d'existence, de niveaux culturels
et de traditions fort disparates. Tous les habitants d'une agglomération
urbaine ne jouissent pas de la même façon de l'infrastructure
socioéconomique et sanitaire dont celle-ci est dotée. Certaines
couches de la population en sont exclues. Le problème des villes du
tiers monde s'exprime en effet souvent en termes de marginalité ou
d'exclusion d'une frange plus ou moins importante des citadins du mode de vie
urbain ».
En ce qui concerne la mortalité
générale, il est clair que les infrastructures
socioéconomiques et sanitaires qui ont un pouvoir réducteur sur
la morbidité et la mortalité des enfants, s'améliorent
avec l'urbanisation. Sous cette hypothèse, les enfants en milieu urbain
auront une mortalité moins élevée que ceux en milieu
rural. Cette hypothèse est discutable dans la mesure où le
phénomène de bidonvilisation (due lui-même à l'exode
rural massif, au sous emploi et au chômage) plus ou moins
prononcé peut tout à fait conduire à une situation
contraire, où la survie sera nettement meilleur en milieu rural qu'en
milieu urbain.
Pour les différences de mortalité, on
estime que près des villes et dans les villes les gens sont moins
imprégnés des normes et valeurs traditionnelles que la campagne
est supposée conserver et, en cas de désavantage d'un sexe dans
l'enfance, le milieu urbain présenterait des situations
atténuantes par rapport à ce que l'on attendrait. Dans sa forte
hétérogénéité, en milieu urbain le
changement peut n'être souvent que dans l'apparence et non dans les
mentalités pour la grande majorité moins impliqués dans le
processus ; on peut pour cela présager, comme M. BIAYE une
situation de manque où les rares ressources doivent être
utilisées avec parcimonie pourrait éveiller (inconsciemment
surtout) certains comportements et attitudes inégalitaires selon le sexe
dans les soins infantiles. Dans ce cas, il est difficile de prévoir
comment les différences de mortalité vont varier. Certains
auteurs pensent que dans les villes, la situation sera en faveur des
garçons, d'autres par contre pensent qu'en ville, le milieu urbain sera
nettement favorable aux petites filles.
c). La région de
résidence
Elle occupe une place importante dans l'explication de la
mortalité des enfants. Cette variable est responsable des
inégalités de mortalité du fait des politiques d'actions
et de planification sanitaire non équilibrées entre les
différentes régions d'un même territoire. En effet,
certaines régions bénéficient des conditions
écologiques, sanitaires et scolaires qui les avantage à tout
point de vue ; tandis que dans d'autres ces mêmes conditions
augmentent le risque d'exposition et limitent l'accessibilité aux
services sociaux de base. Pour ce qui est de la mortalité
différentielle, il convient de noter que l'univers culturel qui
détermine les considérations des individus à
l'égard du sexe est calqué généralement sur le
découpage territorial. Et comme nous l'avons déjà
signalé un peu plus haut, l'opposition du système
lignagère qui s'observe au niveau de l'appartenance ethnique peut
l'être également au niveau de la région de
résidence. Il est donc possible qu'on observe une surmortalité
féminine dans les régions où domine le patriarcat et une
surmortalité masculine dans les régions où la filiation
est à dominance matrilinéaire.
CHAPITRE 2 : CONTEXTE
DE L'ETUDE
Ce présent chapitre a pour objet de présenter de
façon sommaire le champ empirique de l'étude. Il s'agit plus
précisément de présenter le contexte dans le quel les
enfants ont évolué pendant ou juste après les guerres
à répétition que le Congo a connu de manière
à aider le lecteur à comprendre les résultats aux quels
cette étude est parvenu.
II.1. Présentation du
cadre d'étude
Situé au centre ouest de l'Afrique, le Congo fait
partie des 8 États qui composent l'Afrique Centrale. Le Congo est
à cheval sur l'équateur et s'étend au Sud-ouest entre le
11ème degré de longitude Est et le
5ème degré de latitude sud et au Nord-est entre le
18ème degré de longitude Est et le
4ème degré de latitude Nord, sur plus de 1.500 km du
nord (frontière centrafricaine) au sud (rivages du Golfe de
Guinée). D'une superficie de 342.000 km², il partage ses
frontières avec 5 pays : le Gabon (à l'ouest), le Cameroun (au
nord-ouest), la Centrafrique (au nord), la République
Démocratique du Congo (à l'est) et l'Angola (enclave de Cabinda,
au sud-est).
Sur le plan administratif, le Congo est structuré en 12
départements (y compris Brazzaville et Pointe Noire qui font parties
intégrante respectivement des départements du Pool et du
Kouilou), 86 sous préfectures et 6 communes urbaines (Brazzaville,
Pointe-Noire, Dolisie, Mossendjo, Nkayi et Ouesso). Du point de vue
géographique, 10 départements sont cartographiés, à
savoir les départements de la Likouala, de la Sangha, de la Cuvette, de
la Cuvette-Ouest, des Plateaux, du Pool, de la Lékoumou, de la Bouenza,
du Niari et du Kouilou.
Carte du Congo
Source: Division Géographique du
Ministère des Affaires Etrangères,
www.izf.net/izf/documentation/Cartes/Pays/supercartes/Congo.htm
II.2. Contexte sociopolitique
et économique
L'économie congolaise est basée sur
l'exploitation des matières premières dont les principales sont,
le pétrole et le bois. Le budget de l'état est constitué
à plus de 60% des recettes pétrolières. La croissance
amorcée depuis 2002 reste tributaire des changements brutaux du cours du
baril de pétrole sur le marché international et cela n'augure pas
un avenir certain quant au maintien de celle-ci. En 2004, le taux de
croissance réel du produit intérieur brut (PIB) était
estimé à 3.7%, pour un PIB qui se chiffrait à 2324
milliards de dollars dont la répartition par secteurs d'activité
se présente de la manière suivante :
Ø l'industrie (extraction de pétrole, ciment,
bois de charpente, sucre, huile de palme, savon, farine, cigarettes)
représente 52% ;
Ø Les services représentent 40,6% ;
Ø L'agriculture dont l'exploitation des terres arables
ne dépasse pas 2% représente 7.4% seulement (Source :
The World
Factbook 2005).
Les investissements publics, représentaient 25,8% du
PIB en 2004, ils sont en nette augmentation depuis 2002, mais tardent à
produire leurs effets sur la vie des populations. En effet, 70% de la
population vivent au dessous du seuil de pauvreté alors que le produit
intérieur brut par habitant est évalué à 800
dollars. Les fonctionnaires continuent de payer le lourd fardeau de la
dévaluation du franc CFA, qui a occasionné non seulement la
réduction des salaires de l'ordre de 12,5% à 27,5% mais
également la signature entre le Gouvernement et les partenaires sociaux
d'une trêve sociale, renouvelée en mars 2006. Le taux d'inflation
bien qu'en baisse reste élevé et continu de peser sur les
dépenses alimentaires et des soins de santé des ménages.
En effet, le taux d'inflation est de 2,1% en 2005 contre 3,5 % l'année
précédente (Rapport final de l'EDSC).
Comme la plupart des pays de l'Afrique centrale, le Congo
Brazzaville a connu une crise économique dans les années 80
relayée par une série de guerres civiles entre 1993 et 2000. Ce
contexte de crise et de guerre n'est pas sans conséquences sur la vie
sociale et sur la survie des enfants. En effet, les enfants à cause de
leur fragilité, sont les premières victimes de la
dégradation des conditions de vie des ménages, raison pour
laquelle le taux de mortalité infantile est considéré
comme l'un des meilleurs indicateurs du niveau de développement
socioéconomique d'un pays, surtout en l'absence de l'indice de
développement humain (IDH). D'après ce dernier et selon le
rapport des Nations Unis, le Congo est classé 144ème sur un
total de 177 pays en 2004.
Jadis classé parmi les pays à revenu
intermédiaire de la tranche inférieure, le Congo Brazzaville a vu
son revenu par habitant diminuer de façon continue du milieu des
années 80 à la fin des années 90. Son PIB réel par
habitant se situait ainsi, en 2003 à 70% environ de son niveau des
années 1984, et cela a eu pour corollaire une progression de la
pauvreté, surtout durant les années 90. Une décennie de
conflits a eu des effets dévastateurs sur l'économie congolaise
et le bien-être de la population. L'infrastructure de base, surtout
sanitaire a subi des dégâts considérables ; les
populations des départements entières sont privées
d'accès à l'eau salubre et aux soins de santé de
qualité.
Le Congo est en proie à une crise sociale aigue. Selon
l'UNICEF, 11% des enfants de moins de 15 ans sont orphelins, 60 000 femmes et
filles ont été victimes de viol, et 5 000 enfants ont
combattu durant la guerre. A la fin de 2001, on estimait à 7,2% la
proportion des Congolais de la tranche d'âge des 15 à 49 ans
atteints du VIH/SIDA.
Par ailleurs, 70% environ de la population vivaient en
dessous du seuil de pauvreté, contre environ 30% en 1993. Le taux de
scolarisation primaire est tombé de 90% en 1990 à 40% en 2000, et
l'espérance de vie à la naissance a elle aussi baissée
dans le même temps, passant d'environ 52 ans au début des
années 90 à 48,6 ans en 2002. La mortalité des enfants a
beaucoup évolué négativement dans toutes les tranches
d'âges tels qu'illustre le tableau ci-dessous :
Tableau2.1 : Mortalité des enfants de
moins de cinq ans
Nombre d'années précédant
l'enquête
|
Périodes
|
Mortalité Néonatale
(%)
|
Mortalité périnatale
(%)
|
Mortalité infantile
1q0 (%)
|
Mortalité juvénile
4q1 5%)
|
Mortalité infanto juvénile
5q0 (%)
|
0-4
|
2000-2005
|
35
|
43
|
75
|
44
|
117
|
5-9
|
1996-2000
|
38
|
49
|
87
|
48
|
131
|
10-14
|
1991-1995
|
29
|
36
|
65
|
39
|
101
|
La prévalence de la pauvreté ressort
également des statistiques de la main d'oeuvre. Le chômage touche
en effet plus de 50% de la population active et les jeunes sont
particulièrement frappés : moins des 15-25 ans ont un
emploi, moins de 2% d'entre eux sont employés dans le secteur formel.
II.3.
Contexte démographique
La connaissance de l'effectif et des caractéristiques
de la population du Congo demeure très préoccupante à
cause de l'insuffisance des opérations de collecte d'envergure
nationale.
En effet, suite à l'invalidation des résultats
du Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 1996
(RGPH 96) par le Gouvernement de la République, les données
démographiques actuellement disponibles à l'échelon
national sont caduques puisqu'elles sont issues des Recensements
Généraux de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 1974 et
1984.
D'après les estimations des travaux cartographiques du
RGPH 1996, l'effectif de la population du Congo se chiffrait à cette
période à 2 590 811 habitants ; ceci correspond à un taux
d'accroissement de 2,69 % dans la période 1984-1996 contre 3,45 % entre
1974 et 1984. Cette population était inégalement répartie
sur le territoire national : les six communes du pays abritaient près de
57 % de la population totale du pays ; en particulier, un habitant sur trois
résidait à Brazzaville. Les résultats des deux
recensements menés à terme révèlent que la
population du Congo est relativement jeune et à prédominance
féminine.
En 1984, la population âgée de moins de 15 ans
représentait 45 % de la population totale contre 51 % pour les 15-59 ans
et 4 % pour les personnes âgées de plus de 60 ans. Les femmes
représentaient 51 % de la population totale du pays. Les estimations les
plus récentes indiquent une population totale de 3.579.948 habitants
(INS, 2006) repartis sur 342 000 Km², soit une densité de
10,47 habitants au Km2. L'enquête
démographique et de santé a permis de mieux connaître la
population congolaise, notamment le niveau de certains phénomènes
démographiques. Les enfants de moins de cinq représentent 38,5 %
de la population des ménages enquêtés, soit 20,2% de filles
contre 18,3 % de garçons. Les indicateurs les plus importants sont
résumés dans le tableau ci-dessous.
Tableau2.2 :
Evolution de quelques indicateurs démographiques du Congo
Indicateurs
|
RGPH 15/02/74
|
RGPH 31/12/84
|
EDS 23/11/05
|
Population totale
|
139790
|
1909248
|
na
|
Taux brut de natalité
|
41
|
45,2
|
na
|
Indice synthétique de fécondité
|
7
|
6,3
|
4,5
|
Taux brut de mortalité
|
17,9
|
11,7
|
na
|
Taux de mortalité infantile
|
100,6
|
71,5
|
75
|
Espérance de vie à la naissance
|
46,7
|
50,9
|
-
|
A côté de ces indicateurs, nous pouvons
également citer quelques études de portée
épidémiologique et anthropologique dont jugeons utile de
présenter quelques résultats. Cela nous permettra de se fixer sur
les interprétations à faire dans la seconde partie de ce travail,
notamment sur les facteurs d'exposition au risque de mortalité.
II.4.
Mortalité des enfants au Congo : Résultats de quelques
études
Il s'agira dans cette sous section de présenter les
résultats auxquels ont abouti quelques études consacrées
jusque là sur le Congo. En effet, plusieurs travaux ont
été engagés par l'institut national de statistique,
parfois en collaboration avec l'IFORD dans les années 80, mais
malheureusement les résultats ne sont pas disponibles, soit parce que
les opérations de collectes n'ont été menées
à terme, soit parce que les données n'ont été
exploitées ou analysées. On peut citer par exemple
l'enquête Mortalité infantile et juvénile, EMIJ en
abrégé (1983) et l'enquête sur la morbidité et la
mortalité maternelle à Brazzaville, Kinkala, Mouyondzi et Ouesso.
Néanmoins, un aperçu sommaire peut être dressé pour
certaines d'entre elles à savoir :
v Les causes de la mortalité des enfants de moins de 15
ans dans une ville africaine, le cas de Pointe-Noire
(Congo-Brazzaville) ;
v Mortalité hors hôpital des enfants à
Brazzaville ;
v Morbidité et mortalité des enfants de 5
à 14 ans à l'hôpital général de
Brazzaville ;
v Morbidité et mortalité infantile et
juvénile en République populaire du Congo.
II.4.1. Les causes de la mortalité des enfants de moins
de 15 ans à Pointe- Noire
L'objectif de l'étude était de
déterminer directement et de façon exhaustive, les causes de
décès dans la ville de Pointe-Noire chez les enfants de moins de
15 ans. Les auteurs3(*) ont
utilisé à la fois une approche épidémiologique et
démographique pour analyser les causes de maladies et calculer les taux
de mortalité. Il résulte de cette étude que le taux de
mortalité infantile était de 40 %o à Pointe-Noire. Ce taux
a été probablement sous estimé, car l'étude
démontre qu'une proportion non négligeable des
décès n'était pas amenée à la morgue et
à l'hôpital. En ce qui concerne la prévalence des
différentes causes de maladies, l'étude révèle
que :
« Chez les enfants de moins de 15 ans, les
affections néonatales sont globalement la première cause de
mortalité devant le paludisme, la rougeole, les affections digestives et
le sida ».
Le tableau 1.1 donne la hiérarchie des
décès par causes :
Tableau2.3:
Hiérarchie des principales causes de mortalité dans la jeune
enfance
Rang
|
Brazzaville1981
|
Zone rurale 1984
|
Brazzaville 1984
|
Pointe-Noire 2001
|
1
|
Rougeole 17 %
|
Rougeole 34 %
|
Rougeole 32 %
|
Prématurité 27 %
Rougeole
|
2
|
Prématurité 15 %
|
Infections
respiratoires 27%
|
Maladies
diarrhéiques 14%
|
Paludisme 21 %
|
3
|
Maladies
diarrhéiques 10 %
|
Malnutrition 14 %
|
Infections respiratoires
|
Rougeole 13,3 %
|
4
|
Infections
respiratoires 10 %
|
Maladies
diarrhéiques 11 %
|
Paludisme
|
Affections respiratoires 11,8%
|
Source : CNSEE
1 Brazzaville1981 ; causes de décès chez
951 enfants de 0 à 24 mois.
2 Zone rurale 1984; causes de décès entre 1980
et 1984 chez les enfants de moins de 5 ans hospitalisés à Linzolo
3 Brazzaville 1984 ; Enquête rétrospective sur
les causes de décès chez les enfants de moins de 5 ans
4 Pointe-Noire 2001 ; Enquête sur les causes de
mortalité, cas des enfants de moins de 5 ans. (n=510)
II.4.2. Mortalité hors hôpital des enfants
à Brazzaville
Pendant 6 mois, du 1er janvier au 30 juin 1991, tous les
décès d'enfants constatés à l'arrivée aux
Urgences pédiatriques du CHU de Brazzaville ont été
collectés. Il s'agissait de décès survenus à
domicile ou au cours du transport au CHU. En vue d'en préciser la cause,
l'anamnèse ayant Précédé le décès de
l'enfant a été recueilli. Six variables ont été
étudiées : l'âge, le sexe, le statut social, la notion
d'une prise en charge médicale sous la forme d'une consultation ou d'une
hospitalisation avant le décès, la durée de
l'évolution de la maladie, la symptomatologie. Celle-ci a pu être
précisée grâce à l'interrogatoire de la famille ou
à l'examen du carnet de soins de l'enfant ou de la fiche de transfert
établie par un centre médical. L'examen somatique à
l'arrivée a pu également fournir des indications
précieuses d'orientation diagnostique. Aucune autopsie n'a
été réalisée. Sur 210 décès
enregistrés à l'arrivée, 170 ont eu une anamnèse
correcte et ont donc été retenus pour ce travail. Les
résultats obtenus sont les suivants :
Fréquence
Du 1er janvier au 30 juin 1991, 210 enfants sont
décédés avant leur arrivée au CHU, soit une moyenne
de 35 par mois. Ils représentaient dans la même période
4,57 % des 4588 enfants admis aux Urgences Pédiatriques et 31,34 % des
décès (n = 670) survenus dans les Services de pédiatrie du
CHU. L'étude analytique des 170 cas a permis les constatations
suivantes.
Ø Age
Il y avait 78 enfants (46,20 %) âgés de moins
d'un an, 66 (38,60 %) de 1 à 4 ans et 26 (15,20 %) de 4 ans et plus.
Ø Sexe
On dénombrait 87 garçons et 83 filles soit un
sex-ratio de 1,03.
Ø Statut social
Les parents n'avaient aucune activité professionnelle
dans 96 cas (56,57 %), l'un des parents ou les deux étaient
salariés dans 64 cas (37,65 %) et sans revenus fixes dans 10 cas (5,88
%).
Ø Durée d'évolution de la
maladie
La maladie évoluait depuis moins de 24 heures dans 57
cas (33,52 %), 24 à 48 heures dans 26 cas (15,29 %), 3 à 7 jours
dans 48 cas (28,23 %), 8 à 15 jours dans 12 cas (7,05 %) et plus de 15
jours dans 22 cas (12,94 %). Dans 5 cas (2,94 %) la mort a été
subite, sans signes précurseurs.
Ø Prise en charge avant le
décès
La majorité des enfants, 101 (59,41 %) n'avaient fait
l'objet d'aucune consultation dans un centre médical avant le
décès ; 61 (35,88 %) avaient bénéficié d'un
traitement ambulatoire alors que 8 (4,70 %) avaient été
transférés d'un hôpital secondaire.
Ø Données cliniques
La symptomatologie présentée par ces enfants
tous âges confondus était dominée par la fièvre, la
diarrhée, l'anémie et la toux. Le paludisme, les
gastro-entérites aiguës, les infections respiratoires et la
drépanocytose étaient les principales causes
présumées de décès.
II.4.3.Morbidité et la mortalité des enfants de
5 à 14 ans à l'hôpital général de
Brazzaville
Du 1er janvier au 31 décembre 1987, les motifs
d'hospitalisation et les causes de décès de tous les enfants de 5
à 14 ans admis à l'Hôpital Général de
Brazzaville ont été analysés. Cette population
représentait 5,7 % de toutes les admissions.
Les maladies infectieuses et parasitaires venaient au premier
rang des causes d'hospitalisation (31,7%) suivies des accidents, 17,3 % et des
affections du sang 12%. Les affections parasitaires étaient
essentiellement représentées par le paludisme (88,7 %), les
maladies infectieuses par la rougeole (15,5%), la tuberculose (14,7 %), la
fièvre typhoïde (9,3 %) et le tétanos (8,8 %). La pathologie
accidentelle était surtout le fait des traumatismes (95,8%). Le taux de
mortalité était de 57 %o. Les motifs de décès les
plus fréquents étaient les infections et les maladies du sang
(46,3 %). La mortalité était environ 4 fois plus
élevée chez les enfants issus de familles socialement
défavorisées. Dans 20 % des cas, le décès
était survenu avant la 24ème heure. Les tableaux
ci-après résument la situation selon le sexe.
Tableau2.4: Traumatisme
selon le sexe
Sexe
|
Total
|
AVP
|
Chutes
|
Autres
|
Total accidents
|
Garçons
|
1011
|
77
|
63
|
38
|
178
|
60 %
|
7,6 %
|
6,3 %
|
3,7%
|
17,6 %
|
Filles
|
673
|
41
|
40
|
20
|
101
|
40 %
|
6,2 %
|
5,9 %
|
2,9 %
|
15 %
|
Tableau2.5 :
Mortalité selon le sexe
Sexe
|
Nbre de cas
|
décès
|
Pourcentage
|
Garçons
|
1011
|
54
|
5,3
|
Filles
|
673
|
43
|
6,3
|
Source : Médecins d'Afrique
II.4.4. Morbidité et mortalité infantile et
juvénile en République populaire du Congo
Il s'agit des travaux de Pierre Duboz, consacrés
à l'analyse des données recueillies lors de cinq enquêtes
différentes et réalisées dans des localités et
périodes différentes. Ces différentes études
semblent montrer que les mortalités infantile et juvénile ne sont
pas particulièrement élevées pour un pays africain. Elles
suggèrent également que :
« Le paludisme ne joue pas le rôle qu'on
serait tenté de lui attribuer dans cette zone
d'holo-endémicité ».
Les principales causes de décès sont
liées à la grossesse et à l'accouchement avant un mois et
aux maladies infectieuses en particulier la rougeole au-delà de cet
âge. En ce qui concerne la morbidité, ce sont principalement les
affections respiratoires et les gastro-entérites qui sont à
l'origine des maladies dans l'enfance. Les résultats de ces
études révèlent une surmortalité infantile
masculine telle qu'illustrée par le tableau2.6.
Tableau2.6:
Mortalité infantile et juvénile par sexes et par âges (en
%O)
Sexe
|
Lékoumou
|
Brazzaville
|
Kinkala
|
Linzolo
|
1972
|
1973
|
1974
|
1975
|
1982
|
1976
|
Quotients
|
1q0
|
1q0
|
4q1
|
1q0
|
4q1
|
1q0
|
4q1
|
1q0
|
1q0
|
4q1
|
Masculin
|
156,2
|
131,8
|
138,6
|
65,2
|
66
|
78,4
|
87
|
|
|
|
Féminin
|
137,9
|
112,1
|
115,5
|
63
|
68
|
79,9
|
75,2
|
|
|
|
Ensemble
|
145,2
|
122,9
|
127
|
64,1
|
67,1
|
79,2
|
81,3
|
61,7
|
71,2
|
43
|
Naissances
|
62
|
236
|
691
|
16932
|
44624
|
8438
|
48192
|
162
|
548
|
509
|
Décès
|
9
|
29
|
24
|
1085
|
785
|
668
|
517
|
10
|
39
|
22
|
Source :
0.R.S.T.0.M, centre de Brazzaville (Congo)
II.5.
Désirs d'enfants selon le sexe au Congo
Le Congo connaît sur le plan culturel une certaine
hétérogénéité des régimes
matrimoniaux. De façon générale, deux groupes ethniques
s'opposent ; les M'bochi, patrilinéaires et les Kongo,
matrilinéaires. Ces régimes sont accompagnés d'un certains
nombre de considérations vis-à-vis du sexe de l'enfant.
Car, si pour les M'bochi la pérennité du lignage
est assurée par les fils, chez les kongo celle-ci est plutôt
assurée par les filles. Dans cette dernière ethnie, les gens
entretiennent l'idée selon laquelle la vraie descendance est celle
engendrée par sa soeur, car toute la communauté peut constater
son état de gestation, on est donc plus sur des liens de
consanguinité qui unissent les enfants de la soeur avec les
frères et autres membres de la famille. Par contre, il est très
difficile en Afrique d'établir les liens de consanguinité entre
le père et l'enfant à naître, a cause de la faiblesse de la
technologie dans le domaine médicale et biologique. Les M'bochi quant a
eux reconnaissent tout simplement que ce sont les mères qui connaissent
les vrais pères de leurs enfants. Ce qui pose le problème
d'infidélité de la femme. Signalons à ce sujet que cette
réalité est très souvent a l'origine des ruptures d'unions
dans la société congolaise. Ces considérations justifient
a notre avis les préférences pour les enfants de sexe masculin,
car dans les deux cas, l'héritage, en cas de décès du chef
de famille, est légué aux enfants de sexe masculin à la
seule différence que dans les ethnies patrilinéaires on
l'attribue au fils alors que dans les ethnies matrilinéaires on
l'attribue au neveu.
Pendant l'enquête démographique et
de santé de 2005, on a demandé à toutes les femmes
enquêtées le nombre d'enfants idéal, de sexe masculin et de
sexe féminin qu'elles voudront avoir au cours de leur vie
génésique. Les réponses données à cette
question donnent une idée sur la fécondité
désirée et en même temps sur leurs désirs d'avoir
des enfants de sexe masculin ou féminin. Le tableau 2.3 résume
l'information sur le désir des mères d'avoir soit un enfant de
sexe masculin ou de sexe féminin. Il apparaît clairement que les
enfants de sexe masculin sont autant voulus que ceux de sexe féminin.
Car, pour chaque nombre les proportions des femmes qui
désirent avoir des garçons ou des filles est le même.
D'après ces résultats, chaque femme Congolaise désire
avoir en moyenne un peu plus de deux enfants pour chaque sexe, soit deux
filles et deux garçons.
Tableau2.7 : Répartition des femmes
enquêtées selon le nombre idéal d'enfant par
sexe
Nbre idéal d'enfants
|
Sexe masculin
|
Sexe féminin
|
Effectifs de femmes désirants des
garçons
|
%
|
Effectifs de femmes désirants des
filles
|
%
|
0
|
3307
|
19,7
|
3297
|
19,7
|
1
|
890
|
5,3
|
835
|
5,0
|
2
|
4073
|
24,3
|
3792
|
22,6
|
3
|
3693
|
22,0
|
3793
|
22,6
|
4
|
1317
|
7,9
|
1526
|
9,1
|
5
|
824
|
4,9
|
842
|
5,0
|
6
|
213
|
1,3
|
182
|
1,1
|
7
|
39
|
0,2
|
54
|
0,3
|
8
|
6
|
0,0
|
34
|
0,2
|
9
|
0
|
0,0
|
14
|
0,1
|
10
|
11
|
0,1
|
5
|
0,0
|
11
|
0
|
0,0
|
0
|
0,0
|
12
|
5
|
0,0
|
2
|
0,0
|
Autres
|
2380
|
14,2
|
2380
|
14,2
|
Total
|
16756
|
100
|
16756
|
100,0
|
Ces résultats se confirment pour un certain nombre de
caractères des femmes. Notamment l'instruction, l'occupation, l'ethnie,
l'âge à l'accouchement, le statut dans le ménage, la
région de résidence et la religion. Pourtant, on note une
légère différence dans la manière de traiter les
enfants dès les premiers moins d'existence. Concernant la nutrition des
enfants par exemple, le rapport de l'EDS montre que durant les cinq
dernières années, précédents l'enquête, 94 %
de garçons a été allaitée au sein contre 93 % de
filles. Au cours de la même période, 77 % de garçons contre
75 % de filles ont été allaité durant les premiers jours
qui ont suivi la naissance de l'enfant. Cependant, 62 % de garçons
contre 61 % de filles n'ont pas reçu le colostrum4(*) très
bénéfique pour le renforcement du système immunitaire de
l'enfant.
De 1984 jusqu'à récemment en 2001, il
apparaît que la rougeole était la première cause de
décès des enfants au Congo. Or, il s'avère que cette
maladie est évitable par la vaccination. Le rapport de l'EDS montre
à ce sujet que les filles sont mieux protégées par rapport
aux garçons. En effet, il y a 69 % de filles vaccinées contre la
maladie et 64 % de garçons. De même pour l'ensemble des vaccins,
on constate que la proportion d'enfants vaccinés tourne à
l'avantage du sexe féminin avec une légère
différence. Par contre, sur 100 cas de diarrhées, 29 cas ont fait
l'objet d'une recherche de traitement chez les garçons et 20 cas chez
les filles. Les résultats de l'EDS font également état du
fait que plus de garçons dorment sous une moustiquaire
imprégnée que les filles. Cela peut être
préjudiciable pour les enfants du sexe défavorisé dans la
mesure où le paludisme est considéré comme la
première cause de mortalité. Cela est d'autant plus vrai que le
Congo se situe dans une zone de forte endémicité à cause
des caractéristiques physiques très favorables au
développement des moustiques.
L'examen de ces
résultats montre que ceux-ci sont plus ou moins bien corroborés
non seulement avec les théories explicatives des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants mais
également au schéma classique de la mortalité. Ils
suggèrent de ce point de vue que le Congo ne fait pas totalement
exception au regard des connaissances acquises dans le domaine de la
mortalité, sous réserve des évolutions éventuelles.
On constate que les garçons sont défavorisés par rapport
aux filles presque à toutes les étapes de la vie. Ces
résultats suggèrent également la
prépondérance des causes endogènes par rapport aux causes
exogènes qui sont le fait des comportements parentaux
différentiels selon le sexe. Au regard des résultats actuels qui
confirment cette tendance, on peut supposer que le contexte
socioéconomique caractérisé par la crise, n'a pas vraiment
éveillé les attitudes discriminatoires de façon à
renverser la tendance. Cette hypothèse est à nuancer dans la
mesure où en 1974, on observait une surmortalité féminine
juvénile à Brazzaville. De plus, les effectifs ne sont pas aussi
significatifs pour pouvoir tirer des conclusions pertinentes.
CHAPITRE 3 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
A la lumière de ce qui est connu sur le sujet, ce
chapitre présente le cadre théorique dans lequel l'étude
s'inscrit. Il précise les aspects abordés de façon
général dans l'introduction, notamment la question de recherche
au quelle l'étude se propose de répondre, les objectifs et les
hypothèses à tester. Ce chapitre présente également
la méthodologie adoptée pour atteindre les objectifs de
l'étude. C'est toujours dans ce chapitre que la qualité des
données (issues de l'EDSC1), base empirique pour la vérification
des hypothèses est appréciée.
III.1. Problématique
La mortalité peut être définie comme
étant le processus d'extinction des individus (ou des populations) sous
l'effet de la mort. L'analyse de la mortalité se fait par la
confrontation du nombre de décès avec le volume de cette
population dans un laps de temps donné. Par inégalités de
la mortalité selon le sexe, nous entendons les différences de
mortalité fondées sur le sexe. On peut également parler
de la mortalité différentielle selon le sexe.
Il existe de nombreuses études sur la
mortalité des enfants en Afrique subsaharienne, mais celles-ci ne sont
pas axées sur les inégalités sexuelles. Ce constat peut
se justifier par le fait que les études qui ont été
menées jusque là ont abouti à la conclusion selon
laquelle, ces inégalités n'étaient pas importantes. Ce
résultat est d'autant plus vrai qu'en Afrique, l'enfant est
désiré quel que soit son sexe, ce qui justifie par ailleurs le
caractère nataliste des Africains au Sud du Sahara. En Afrique, dans les
sociétés traditionnelles où celles reposant
essentiellement sur l'agriculture, l'idée qui prévaut de la
famille est que son but est :
« De perpétuer un patrimoine de force
vitale qui s'intensifie dans la mesure où elle manifeste en des corps
vivants, en des existants, de plus en plus nombreux et
prospères » (L.S. Senghor cité par Biaye, 1994).
Cependant, les études récentes dénotent
une sensible augmentation des inégalités dans cette région
du monde avec des disparités éventuelles entre pays et à
l'intérieur d'un même pays. Lorsque l'on s'intéresse
à la mortalité différentielle dans l'enfance, il est clair
que l'enfant n'est pas évidemment responsable de sa propre santé.
Il est alors indispensable de considérer le comportement des parents (la
mère, le père, le couple, la famille, ..., la
société) qui en ont la charge. Aussi la culture, le
système socioéconomique ou encore ce dernier dans une conjoncture
donnée peuvent influencer divers mécanismes psychologiques chez
l'individu, M. Biaye (1994). Cette observation va de paire avec les
théories explicatives des inégalités de mortalité
entre sexes et montre bien les approches dans lesquelles les études
menées jusqu'à présent s'inscrivent.
Aussi, ces études existantes sur le sujet tout comme
celles relatives à la mortalité en général font
écho d'une corrélation forte du phénomène avec, la
condition féminine, les rapports de force entre hommes et femmes, bref
avec le statut de la femme.
La société africaine est
particulièrement réputée pour sa préférence
aux enfants de sexe masculin. Cela se manifeste par les attitudes et
comportements différentiels à l'égard des enfants selon
leurs sexes. On s'attendrait donc à ce que les jeunes garçons
bénéficient de plus d'attention et de soins par rapport aux
jeunes filles. Ce qui aura certainement une répercussion sur la survie
des enfants qui, devrait être nettement meilleure pour les garçons
que pour les filles. En d'autres termes, on devrait observer une
surmortalité féminine infanto juvénile, voire
juvénile étant donné que la mortalité infanto
juvénile dépend beaucoup plus des facteurs exogènes.
Mais, alors que cela se confirme « dans
près d'un pays sur deux en Afrique sub-saharienne »5(*), le Congo fait sans doute
partie des rares pays qui en font exception. En effet, le rapport de l'EDSC1
révèle une surmortalité masculine de près de 14 %
à l'âge juvénile et une surmortalité masculine
infanto juvénile de 10 %. Ce résultat confirme la conclusion au
quelle T. Lococh et K. Gbenyon ont abouti, dans une étude
réalisée dans trois capitales africaines y compris
Brazzaville :
« A l'avenir avec le système de soins
payants, la situation pourrait évoluer au détriment du sexe
féminin ».
Signalons au passage que D. Tabutin, C. Gourbin et G.
Beninguisse dans leur étude6(*) ont :
« Observé quelques changements brutaux
de situation des années 1980 aux années 1990, (passage pour un
pays d'un type de surmortalité à un autre) :
réalité (qui resterait à expliquer) ou artefact dû
à la nature et à la mauvaise qualité des
données » ? Quelles sont les
caractéristiques des mères associées aux
inégalités de mortalité selon le sexe chez les
enfants de moins de cinq ans au Congo?
Pour répondre à cette question nous avons
privilégié à la fois les approches socioéconomique
et culturelle qui se sont révélées très
déterminantes au regard des études antérieures. L'analyse
que nous voulons essentiellement descriptive se fera uniquement au niveau
collectif où le statut de la femme sera mis en exergue. La mère
reste la personne la plus proche de l'enfant et c'est pourquoi d'ailleurs elle
à la responsabilité de veiller à sa santé ainsi
qu'à tous les autres soins. Cela fait partie de son rôle social.
Une enquête sur la perception de la responsabilité du
décès de l'enfant menée à Brazzaville,
révèle que dans 28,7 % des cas on attribue le décès
de l'enfant au comportement de la mère derrière la
négligence du corps médical (30,7 %) et les raisons familiales
(37,6 %)7(*). Le
comportement du père ne vient qu'en quatrième position avec 2 %.
Cette étude est la bienvenue dans la mesure où les questions de
genre sont au centre des politiques et programmes de population, sur la
scène nationale et internationale.
Aussi, le contexte politique et socioéconomique actuel
et celui des dix dernières années sur le plan national est
propice pour observer les inégalités quelles qu'elles soient,
surtout quand on sait que la période de référence choisie
correspond avec celle de l'augmentation de la mortalité d'après
les résultats de l'EDS.
III.2.
Objectifs et Hypothèses
III.2.1. Objectifs
L'objectif général
de cette étude est de contribuer à l'amélioration des
connaissances sur l'ampleur, la nature et les facteurs
générateurs des inégalités de la mortalité
différentielle selon le sexe. Plus spécifiquement, cette
étude permettra de:
· Décrire la mortalité
différentielle des enfants selon le sexe et mettre en évidence
les inégalités ;
· Déterminer les caractéristiques
associées à la mortalité différentielle selon
le sexe ;
· Formuler les recommandations pertinentes visant
à lutter efficacement contre les inégalités sexuelles.
III.2.2. Hypothèses
L'hypothèse de base qui sous tend ce travail est la
suivante :
Nous supposons que les inégalités de
mortalité des enfants selon le sexe sont fortement associées au
statut de la femme appréhendé par son niveau d'instruction et son
statut dans le ménage.
Ainsi, la précarité de ce statut est un facteur
d'augmentation des inégalités. Les caractéristiques
socioculturelles et biodémographiques de la femme déterminent la
nature ou l'ampleur des inégalités sexuelles de la
mortalité des enfants dans le sens d'une surmortalité masculine
ou féminine.
Schema3.1 : Cadre
conceptuel des inégalités sexuelles de mortalité des
enfants
Contexte Politique économique et socioculturel
du pays
Statut de la femme
Caractéristiques socioculturelles et
biodémographiques des mères
Différences de mortalité selon le
sexe
De cette hypothèse
générale nous avons tiré six (06) hypothèses
spécifiques. Elles s'énoncent en ces termes :
ü La prévalence des inégalités de
mortalité des enfants selon le sexe varie en fonction du statut social
de la femme en matière de pouvoir de décision. Cette
prévalence diminue à mesure que le statut social de la femme en
matière de pouvoir de décision augmente.
ü L'ampleur des inégalités de
mortalité des enfants selon le sexe varie en fonction du niveau
d'instruction de la femme. Elle diminue à mesure que le niveau
d'instruction de la femme augmente.
ü La nature des inégalités sexuelles de
mortalité des enfants selon le sexe varie en fonction de l'appartenance
ethnique. La surmortalité masculine est liée aux ethnies
matrilinéaires alors que la surmortalité féminine est
liée aux ethnies patrilinéaires.
ü La prévalence des inégalités
sexuelles varie en fonction du type d'union. Cette prévalence est
élevée dans les ménages polygames que dans les
ménages monogames.
ü L'ampleur des inégalités sexuelles de
mortalité varie en fonction de l'âge de la mère à
l'accouchement, suivant une courbe en U. Elles sont d'autant plus
prononcées pour les mères qui accouchent jeunes ou celles qui
accouchent aux âges avancés et moins prononcées pour les
benjamines de ces dernières.
ü La région de résidence a une influence
sur la nature des inégalités sexuelles de mortalité des
enfants selon le sexe. On observe une surmortalité masculine dans les
régions dominées par le système lignagère
matrilinéaire et une surmortalité féminine dans les
régions dominées par le système lignagère
patrilinéaire.
Schema3.2 : Cadre d'analyse des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants
Statut dans le ménage
Niveau d'instruction
Ethnie
Rapport de masculinité des quotients de
mortalité des enfants
L'âge de la mère à
l'accouchement
Le type d'union
Région de résidence de la
femme
III.3.
Définitions des concepts de base
III.3.1. Le statut de la femme
Le statut de la femme renvoie à plusieurs dimensions
(variables) d'ordre économique et social. Dans cette étude le
statut de la femme fait référence au statut social ou à la
position sociale pour désigner la place qu'occupe la femme dans la
famille ou dans la société. Dans ce sens, il sera mesuré
par le statut dans le ménage et l'instruction qui peut renforcer le
pouvoir de décision de la femme pour le bien être de ces enfants.
III.3.2. Les caractéristiques socioculturelles
et biodémographiques de la femme
Les caractéristiques socioculturelles peuvent se
résumer à ce que certains auteurs appellent modèle
culturel défini comme étant l'ensemble de normes, d'images,
d'habitudes et de croyances relatives à un risque, qui procurent
à l'individu des cadres de pensée et de pratique qui sont
reconnus et valorisés socialement dans la vie quotidienne des individus,
(L.MUDUBU, 1996). Les caractéristiques biodémographiques quant
à elles se réfèrent aux facteurs maternels. Pour cette
étude nous avons retenu l'âge de la mère à
l'accouchement.
III.4.
Méthodologie
III.4.1. Source de données et champ de
l'étude
Les données qui permettront d'effectuer les analyses,
seront tirées de la base de données de l'enquête
démographique et de santé du Congo, (EDSC1). Plus
précisément, nous constituerons un fichier d'analyse à
partir du questionnaire femme. Etant donné que l'EDS a
été réalisée dans toute l'étendue du
territoire nationale, notre étude portera sur tous les enfants de moins
de cinq ans nés entre 1996 et 2000, y compris les enfants
décédés de la génération dont l'âge au
décès est inférieur à 60 mois. Ces enfants ont
l'âge compris entre 5 et 10 ans à la date de l'enquête et
représente 13.2 % de la population des ménages
enquêtés. L'étude concerne également les femmes qui
ont entamé leur vie génésique. La période de
référence choisie est quinquennale et précède celle
des cinq dernières années avant l'enquête.
III.4.2. Objectifs de
l'enquête
L'objectif global de la première Enquête
Démographique et de Santé du Congo (EDSC-1) était de
disposer des indicateurs démographiques et de santé
indispensables à la mise en place des politiques et des programmes et
plus particulièrement à la finalisation du Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) et au suivi
des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
De manière spécifique, cette enquête,
réalisée auprès d'un échantillon national de femmes
de 15-49 ans et d'hommes de 15-59 ans, visait à atteindre un certain
nombre d'objectifs dont entre autres :
· La collecte, à l'échelle nationale et
par milieu de résidence, des données permettant de calculer
divers indicateurs démographiques, en particulier les taux de
fécondité et de mortalité infantile et juvénile
;
· Analyser les facteurs directs et indirects qui
déterminent les niveaux et tendances de la mortalité ;
III.4.3.
Questionnaires
Trois types de questionnaires ont été
utilisés pour la collecte des données :
§ le questionnaire ménage ;
§ le questionnaire individuel pour les femmes de 15-49
ans ;
§ le questionnaire individuel pour les hommes de 15-59
ans.
Questionnaire
femme
Ce questionnaire destiné aux femmes âgées
de 15-49 ans comporte neuf sections parmi lesquelles :
Caractéristiques sociodémographiques des
enquêtées.
Cette section est consacrée aux
informations sur le lieu de résidence, l'âge et la date de
naissance, la scolarisation, l'alphabétisation, l'accès aux
médias, la religion et l'ethnie ;
Reproduction
Cette section permet de recueillir des informations sur (i)
les naissances vivantes que la femme a eues durant sa vie ainsi que sur leur
état de survie au moment de l'enquête, (ii) l'état de
grossesse au moment de l'enquête et (iii) la connaissance de la
période féconde au cours du cycle menstruel.
III.4.4. Echantillonnage
L'échantillon de L'EDSC-I est
représentatif au niveau national, et stratifié à deux
degrés.
Les 12 départements du pays ont été
regroupés en quatre domaines1 de la manière suivante :
Brazzaville, Pointe-Noire, Sud Congo (Kouilou, Niari,
Lékoumou, Bouenza, Pool) stratifié en urbain et rural, Nord Congo
(Plateaux, Cuvette, Cuvette-Ouest, Sangha, Likouala) stratifié en urbain
et rural. L'échantillon a été tiré
indépendamment dans chaque strate. Au premier degré, 225 grappes
ont été tirées, proportionnellement à leur taille,
à partir de la liste des Zones de Dénombrement (ZD)
établie lors du Recensement Général de la Population et de
l'Habitat (RGPH) de 1996. Toutes les grappes sélectionnées ont
fait l'objet d'un dénombrement exhaustif des ménages.
Deux autres domaines ont été constitués
aux moments de la tabulation et de l'analyse ; il s'agit :
- Du milieu urbain, composé des six communes du pays,
à savoir Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi, Ouesso et Mossendjo
;
- Et du milieu rural composé de toutes les autres
localités qui ne sont pas des communes.
Au deuxième degré, des ménages ont
été tirés, à probabilité égale,
à partir de la liste des ménages établie lors de
l'opération de dénombrement. Le nombre de ménages
tirés est de 24 dans chaque grappe urbaine et 34 dans chaque grappe
rurale. Au total, 6 012 ménages ont été
sélectionnés pour l'enquête ménage. Tous les membres
des ménages tirés ont été identifiés
à l'aide du questionnaire ménage. Toutes les femmes
âgées de 15 à 49 ans (résidantes habituelles ou
visiteuses) qui se trouvaient dans ces ménages ont été
enquêtées individuellement.
En outre, ces femmes, de même que tous les enfants
âgés de moins de cinq ans, ont été mesurés,
pesés et ont fourni un échantillon de sang pour estimer la
prévalence de l'anémie. De plus, dans un ménage sur deux,
tous les hommes de 15 à 59 ans (résidants habituels ou visiteurs)
ont également été enquêtés individuellement.
Toutes les 225 grappes sélectionnées dans l'échantillon
ont pu être enquêtées. Par contre, sur les 6 012
ménages sélectionnés, 5 926 ménages ont
été identifiés et trouvés au moment de
l'enquête. Parmi les ménages identifiés, 5 879 ont pu
être enquêtés avec succès, soit un taux de
réponse de 99 %.
III.5.
Evaluation de la qualité des données
L'évaluation consiste à porter un regard
critique sur la qualité des données en vue de déceler des
erreurs éventuelles. Deux grands types d'erreurs sont souvent
mentionnés, à savoir les erreurs d'échantillonnage (dues
à l'inférence statistique) et les erreurs d'observation (dues aux
mauvaises déclarations et enregistrements, voire à la saisie des
données).
De leurs effets, va dépendre non seulement la
qualité des données et les résultats de l'enquête
(EDSC1), mais également les méthodes d'analyses ainsi que les
résultats auxquels ces analyses aboutiront. Dans cette section nous nous
proposons d'examiner la deuxième catégorie d'erreurs, notamment
les erreurs d'observation.
III.5.1. Détermination de la proportion de non
réponse des variables
Au regard des résultats, on constate que, seule la
variable type d'union n'est pas pertinente parmi les variables retenues dans
l'étude. Ce qui implique que l'interprétation des
résultats sur cette variable devra être relativisée.
Tableau3.1 :
Présentation des variables et proportion de non
réponse
Variables
|
Réponses valides
|
Valeurs manquantes
|
Proportion de non réponse (%)
|
Statut dans le ménage
|
-
|
-
|
-
|
Niveau d'instruction
|
16798
|
0
|
0
|
Occupation
|
16673
|
125
|
0,75
|
Ethnie
|
16778
|
20
|
0,12
|
Religion
|
16779
|
19
|
0,11
|
Age à l'accouchement
|
-
|
-
|
-
|
Etat matrimonial
|
16798
|
0
|
0
|
Type d'union
|
12803
|
3995
|
23,78
|
Milieu de résidence
|
16798
|
0
|
0
|
Région de résidence
|
16798
|
0
|
0
|
III.5.2. Evaluation de l'âge des
Femmes
L'indice de Whipple permet de se prononcer sur la
préférence (attraction ou répulsion) des âges ronds
(qui se terminent par 0 et 5). Cet indice vaut 5 lorsque tous les âges
enregistrés se terminent par 0 ou 5; il vaut 1 lorsqu'il y a aucune
préférence pour ces chiffres ; il est inférieur
à 1 lorsqu'il y a au contraire répulsion ou attraction pour ces
deux chiffres et vaut 0 si aucun âge ne se termine par l'un de ces deux
chiffres. Pour ce cas d'espèce l'indice de Whipple est égal
à 1,66; il est supérieur à 1. On peut conclure qu'il y a
des préférences pour les âges ronds comme l'indique
d'ailleurs le graphique ci-dessous.
Graphique3.1 :
Attraction des âges des femmes enquêtées
Ce graphique montre également une diminution des
effectifs des femmes en dents de scie qui dénote un mauvais classement
des femmes par rapport à leurs âges dans l'ensemble. Dans le
souci d'examiner les disparités des préférences pour les
âges ronds et le mauvais classement nous avons repris le graphique
précédent selon le milieu de résidence. On peut constater
qu'en dépit d'une petite différence au niveau des adolescentes,
la baisse des effectifs suit presque une même tendance et un même
rythme comparable à celui de l'ensemble. En milieu urbain comme en
milieu rural, il y a attraction pour les âges ronds. Cependant on
remarque des saillies et des creux au niveau des âges qui se terminent
par des chiffres autres que 0 et 5 qui dénotent une attraction ou une
répulsion qui serait nécessaire de vérifier avec les
indices de Myers et Bâchi.
Graphique3.2 : Attraction des âges et
Evolution des effectifs de femmes par milieu de résidence
Pour déterminer les indices de Myers et de Bâchi
nous avons eu recours à la procédure SINGAGE du logiciel PASEX.
En effet, à la différence de l'indice de Whipple qui est le plus
simple à calculer manuellement, ces indices sont plus complexes.
L'indice de Myers exprime les préférences ou les
aversions pour les âges se terminant par les chiffres compris entre 0 et
9. Si les déclarations d'âges sont exactes, l'indice est à
peu près nul. Sa valeur est d'autant plus élevée que les
aversions pour les âges se terminant par certains chiffres sont plus
grandes et sa valeur maximale est atteinte lorsqu'il y a
préférence pour tous les âges se terminant par un seul et
un même chiffre, il vaut dans ce cas 180.
Pour les données de l'EDSC1, l'indice de Myers que nous
avons trouvé vaut 11,2 pour les hommes et 9,9 pour les femmes. Cela
voudrait dire qu'il y a une préférence que pour certains de ces
chiffres et que ces préférences ne sont pas très
importantes.
L'examen du graphique3.3 obtenu à cet effet, montre une
légère répulsion pour les âges qui se terminent par
les chiffres 1 et 4 puis une légère attraction pour ceux qui se
terminent par les chiffres 0 ; 2 et 5. Les âges qui se terminent par
8 sont attractifs pour les hommes et répulsifs pour les femmes. Toute
fois les aversions pour ces chiffres sont plus prononcées chez les
hommes que chez les femmes, ce qui sous entend que les femmes ont plus ou moins
bien déclaré les âges par rapport aux hommes.
Graphique3.3 : Préférences des
âges d'après l'indice de Myers
-3
-2
-1
0
1
2
3
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Hommes
Femmes
L'indice de Bâchi peut être
considéré comme une version améliorée de l'indice
de Myers. Elle permet d'observer l'attraction et la répulsion de l'un
des chiffres de 0 à 9. Le principe d'interprétation de cet indice
est le même que celui de Myers, à la différence qu'il varie
entre 0 et 90, il est généralement à peu près
égale à la moitié de l'indice de Myers pour les
mêmes données. Il est égal à 6,3 pour les hommes et
5,3 pour les femmes, ce qui suppose une préférence pour quelques
chiffres.
A travers le graphique3.4, on peut se rendre compte qu'il
s'agit d'une attraction des âges qui se terminent par les chiffres
0 ; 2 et 5 puis d'une répulsion des âges qui se
terminent par les chiffres 1 ; 4 ; 6 et légèrement
par ceux qui se terminent par 9. L'indice de bâchi confirme la tendance
observée au niveau de l'indice de Myers puisque le chiffre 8 demeure
répulsif pour les femmes et attractif pour les hommes. Il introduit une
petite différence au niveau de l'ampleur des préférences
pour tous ces chiffres.
Graphique3.4 : Préférences des
âges d'après l'indice de Bâchi
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Hommes
Femmes
Etant donné que l'absence de préférence
pour certains âges n'exclut pas la mauvaise déclaration
d'âges, nous avons utilisé la procédure AGESEX pour
évaluer la structure de la population avec l'indice combiné des
Nations Unies (ICNU). Cet indice permet d'apprécier la qualité
des données, notamment la structure par groupes d'âges et par sexe
de la population.
En effet, une valeur de l'ICNU inférieur à 20
indique que les données sont de bonne qualité, lorsqu'elle est
comprise entre 20 et 40, les données sont de mauvaise qualité et
elles sont de très mauvaise qualité lorsque l'ICNU est
supérieur à 40.
Les calculs que nous venons de faire aboutissent à un
indice brut de 57,94. Corrigé du fait que l'effectif de la population
est inférieur à un million, cet indice vaut finalement 35,31.
Cela dénote un mauvais classement des effectifs par groupes d'âge
puisque l'ICNU est compris entre 20 et 40 (20<ICNU<40). Cela peut encore
se remarquer à travers la courbe d'évolution des effectifs de
femmes ajustée. Car, on voie bien que l'allure de cette courbe n'est pas
tout à fait régulière. Ce qui veut dire que les
indicateurs de mortalité qui seront estimés sur la base de
l'âge des mères pourront comportés un biais, notamment une
surestimation ou une sous estimation (selon les cas) de la mortalité
puisque la mauvaise déclaration de l'âge des mères implique
un mauvais classement des événements (naissances et
décès) selon l'âge.
Graphique3.5 : Evolution de la structure par
âge de la population féminine
III.5.3. Evaluation de l'âge des enfants
Pour évaluer l'âge des enfants nous
allons examiner :
ü Le déplacement des dates de naissance des
enfants en calculant les rapports des naissances annuelles ;
ü Les préférences pour certains âges
en calculant les ratios à l'âge x ;
ü La variation des rapports de masculinité
à la naissance et des rapports de masculinité classés
selon l'âge des mères ;
ü La variation du nombre moyen de décès par
femme et la variation des enfants décédés parmi les
enfants nés vivants selon l'âge des mères et le sexe de
l'enfant.
a). Déplacement des
dates de naissance
Le rapport des naissances annuelles peut rendre compte du
déplacement différentiel des dates de naissances des enfants. En
effet, selon que les enfants soient vivant ou décédés et
bien que n'affectant pas les niveaux de mortalité de l'ensemble de la
période rétrospective, ces déplacements peuvent induire
une sous estimation de la mortalité d'un intervalle donné et par
conséquent une surestimation de la mortalité d'un autre
intervalle. Il s'agit ici des intervalles quinquennaux par exemple. Ils peuvent
également affecter la mortalité différentielle selon le
sexe dans la mesure où ces transferts peuvent être importants pour
un sexe que pour l'autre.
RNA= [ ]*100
Tableau3.2 : Rapport des naissances annuelles
(RNA en %)
Années
|
garçons
|
RNA
|
Filles
|
RNA
|
Ensemble
|
RNA
|
1994
|
312
|
|
305
|
|
617
|
|
1995
|
359
|
108,2
|
362
|
113,0
|
721
|
110,6
|
1996
|
351
|
88,6
|
337
|
84,3
|
687
|
86,4
|
1997
|
434
|
118,8
|
437
|
127,2
|
870
|
122,9
|
1998
|
379
|
82,8
|
350
|
81,2
|
729
|
82,1
|
1999
|
481
|
125,5
|
426
|
105,0
|
907
|
115,0
|
2000
|
388
|
84,6
|
460
|
103,5
|
849
|
93,9
|
2001
|
437
|
96,9
|
464
|
102,8
|
901
|
99,8
|
2002
|
514
|
|
442
|
|
956
|
|
En l'absence de déplacement d'années de
naissance, d'attraction sur les années de naissance particulières
ou d'évolution erronée du nombre total des naissances, la valeur
attendue du ratio des naissances serait approximativement égale à
100. On soupçonnerait un transfert de naissances lorsque cette valeur
est significativement inférieure ou supérieur à 100.
L'analyse du tableau ci-dessus fait observer un report de naissances pour les
années 1996,1998 et 2000.
En effet, on note un déficit de naissances au cours de
ces années pour l'ensemble des deux sexes tout comme au niveau de
chacun des sexes. Ces déficits pourraient également traduire un
sous enregistrement de naissances pendant cette année.
Cependant un transfert important de naissances de 2000 se
serait produit au profit de l'année 1999, notamment chez les
garçons où le RNA s'élève à 125,5 en 1999
contre 84,6 en 2000. Ce plafonnement des naissances au cours de la
septième année précédent l'enquête peut
être interprétée comme un report de naissances qui serait
survenues pendant la sixième année avant l'enquête. Cela
est d'autant plus vrai du moment où on observe un déficit de
naissances au cours de cette année. On peut supposer comme M. Barbieri
que les enquêtrices, cherchant à alléger leur travail ont
eu tendance à repousser de quelques années les naissances limites
(c'est-à-dire proche des cinq dernières années avant
l'enquête).
En effet, « les questions
qui concernent les naissances ayant eu lieu au cours des cinq dernières
années précédents l'enquête sont beaucoup plus
nombreuses et détaillées que pour les naissances ayant eu lieu
antérieurement. Les enquêteurs ont eu tendance à repousser
d'un an les naissances ayant eu lieu cinq ans avant l'enquête pour
alléger leur charge de travail », cité par M.
BIAYE.
Par contre plus loin des cinq ans précédents
l'enquête, les transferts de naissances peuvent s'expliquer par la
tendance des mères de rajeunir leurs enfants pour
éviter le déphasage entre l'âge exact de l'enfant et
l'âge d'entrer à l'école. Ce serait par exemple le cas des
enfants nés en novembre et décembre et les parents se sont
arrangés à obtenir un acte de naissance pour l'année
suivante afin d'éviter que l'enfant ait une année de plus
à cause d'un ou de deux mois supplémentaires. En
dehors des déficits constatés en 1996 (plus importants chez les
filles), qui pourront sous-estimer la mortalité de la période
1996-2000, ceux de 1998 et 2000 sont sans conséquences sur les niveaux
de mortalité, car se produisant à l'intérieur de
l'intervalle.
b) Rapports de
masculinité à la naissance
Tableau3.3: Rapports de
masculinité à la naissance (RMN)
Années
|
garçons
|
Filles
|
RMN
|
1996
|
351
|
337
|
104
|
1997
|
434
|
437
|
99
|
1998
|
379
|
350
|
108
|
1999
|
481
|
426
|
113
|
2000
|
388
|
460
|
84
|
Ensemble
|
2033
|
2010
|
101
|
Les rapports de masculinité à la naissance
permettent de déceler les omissions sélectives des enfants selon
le sexe. Il est établi qu'à la naissance, il nait 105
garçons contre 100 filles, ce qui signifie qu'un rapport de
masculinité à la naissance qui s'éloignerait de 105 peut
être interprété comme une omission des garçons ou
celle des filles selon que ce dernier est considérablement
inférieur à 105 ou significativement supérieur à
105 respectivement.
Pour bien interpréter les rapports de
masculinité nous pouvons calculer l'intervalle de confiance par rapport
à l'échantillon pour voir s'il y a des valeurs extrêmes.
IC= avec p=105/205=0,512 et q=1-p ou q=100/205=0,488 et n=4043.
IC= [0.49659 ; 0.52741], en multipliant par 205, on
peut déterminer la variation normale des rapports de masculinité
à la naissance pour cette échantillon : IC= [101,8 ;
108,12]. Lorsqu'on observe le tableau, on remarque que les naissances semblent
être males déclarées en 1997, 1999 et en 2000, les rapports
de masculinité n'étant pas bien encadrés par l'intervalle
de confiance (IC), tout en acceptant une marge d'erreur de 5%. Ces
résultats supposent qu'il y a eu omission des garçons pour les
années 1997 et 2000 alors que celle des filles se fait remarquer pour
l'année 1999. Cette tendance est mieux illustrer par le graphique.
Graphique3.6 : Variation des rapports de
masculinité à la naissance
c). Le ratio à
l'âge x
Le calcul (sous l'hypothèse de
linéarité) de l'indice d'attraction centré sur un
âge x, en rapportant l'effectif des enfants survivants à cet
âge à la demi somme des effectifs des enfants ayant
survécus jusqu'aux âges encadrant, nous permet d'examiner la
nature et l'ampleur de l'attraction de certains âges.
Le tableau ci-après donne les résultats du
calcul de cet indice entre 4 ans et 9 ans.
Le ratio à l'âge x =
Tableau3.4 : Ages attractifs pour les enfants
survivants
Ages (ans)
|
Garçons
|
âge ratio
|
Filles
|
âges ratio
|
Ensemble
|
âges ratio
|
3
|
101
|
-
|
113
|
-
|
214
|
-
|
4
|
384
|
162
|
405
|
154,0
|
789
|
157,6
|
5
|
373
|
100
|
413
|
113,3
|
786
|
106,6
|
6
|
363
|
103
|
324
|
87,0
|
686
|
94,9
|
7
|
330
|
92
|
331
|
96,4
|
661
|
93,9
|
8
|
358
|
119
|
363
|
117,7
|
721
|
118,2
|
9
|
272
|
90
|
286
|
93,5
|
558
|
91,5
|
10
|
250
|
-
|
248
|
-
|
498
|
-
|
Certes, les petits écarts
par rapport à 100 à un âge donné ne sauraient
être systématiquement interprétés comme le fait
d'une attraction ou répulsion de cet âge. Si dans ce cas
précis, les écarts importants inférieurs à 100
peuvent être considéré comme le résultat d'une
mortalité sélective des enfants de 7 ans et 9 ans (à cause
des effets de la situation socioéconomique et politique sur les
enfants), l'écart supérieur à 100, peut au contraire
être interprété comme le résultat d'une attraction
à l'âge 8 ans, chez les filles comme chez les garçons. On
peut supposer que les mères ont plus ou moins déclarés les
enfants âgés de 9 ans parmi ceux de 8 ans. Ce
phénomène d'attraction est également observé chez
les filles à l'âge de 5 ans dont l'écart par rapport
à 100 est de 13 points.
d). Répartition des
enfants (nés vivants et décédés) par sexe et
rapports de masculinité selon l'âge de la mère
Les données fournies par ce tableau sont
nécessaires pour estimer le nombre moyen d'enfants
décédés par femme ainsi que la proportion d'enfants
décédés parmi les enfants nés vivants. Lesquelles
données permettront d'évaluer la complétude des
événements (naissances vivantes et décès). On peut
également se prononcer sur les omissions sélectives par sexe
puisque les événements sont répartis par sexe.
Tableau3.5: Répartition d'enfants nés
vivant et décédés selon l'âge de la
mère
Ages
|
Femmes
|
Masculin
|
Féminin
|
Ensemble
|
RM
|
NV
|
DC
|
NV
|
DC
|
NV
|
DC
|
15-19
|
1814
|
7
|
4
|
7
|
5
|
14
|
9
|
100
|
20-24
|
1690
|
236
|
38
|
258
|
27
|
494
|
65
|
91,5
|
25-29
|
1389
|
565
|
97
|
598
|
82
|
1163
|
179
|
94,5
|
30-34
|
1083
|
470
|
52
|
500
|
57
|
970
|
109
|
94,0
|
35-39
|
963
|
404
|
62
|
362
|
43
|
766
|
105
|
111,6
|
40-44
|
664
|
223
|
34
|
200
|
26
|
423
|
60
|
111,5
|
45-49
|
536
|
130
|
23
|
84
|
13
|
214
|
36
|
154,8
|
Graphique3.8 : Variation des rapports de
masculinité selon l'âge de la mère
La courbe ci-dessus donne la variation des rapports de
masculinité selon les groupes d'âges des mères. A
l'exception du groupe des 15 à 19 ans, ces rapports devraient être
compris entre 102 et 107 et ne devraient pas croître en fonction de
l'âge de la mère. Or, cette courbe est constante et est en dessous
de 100 entre 15 et 30 ans avant de croître au-delà de 107 entre 35
et 49 ans. Cette variation anormale des rapports de masculinité laisse
penser à une omission sélective des enfants de sexe masculin chez
les femmes de moins de 35 ans et celle des filles chez les femmes de plus de 35
ans. Cela peut également traduire le mauvais classement des mères
selon leurs groupes d'âges. Par exemple, lorsqu'une femme de 34 ans
déclare avoir 36 ans, elle sera classée dans le groupe
d'âge 35-39 ans avec ses enfants plutôt que dans le groupe 30-34
ans où ils devraient être.
Les données du tableau3.5 permettent aussi de calculer
le nombre moyen d'enfants décédés par femme et la
proportion d'enfants décédés parmi les enfants nés
vivants. Les graphiques ci-dessous en sont une illustration. Le nombre moyen
d'enfants décédés et la proportion d'enfants
décédés parmi les enfants nés vivants devraient
croître avec l'âge des mères, sinon les enfants
décédés ont été omis dans une proportion
importante que ceux qui sont restés en vie.
L'examen du premier graphique montre une décroissance
du nombre moyen d'enfants décédés par femme au-delà
de 25 ans. On peut aussi constater que la proportion des garçons
décédés décroît plus vite que celle des
filles. Cela suppose une omission des décès, qui serait plus
important chez les garçons pour les femmes âgées de plus de
25 ans.
Graphique3.9 : Variation du nombre d'enfants
moyen décédés par femme
Graphique3.10 : Proportion d'enfants
décédés parmi les enfants nés vivants selon
l'âge des mères
Ce graphique confirme les résultats
précédents avec la variation du nombre moyen d'enfants
décédés. Car la chute rapide de la proportion d'enfants
décédés parmi les enfants nés vivants traduit une
omission importante des enfants décédés par rapport aux
enfants restés en vie. Cependant, si ce phénomène
d'omission peut affecter considérablement le niveau de mortalité
générale, cela ne devrait pas être autant pour la
mortalité différentielle. En effet, on constate que toutes les
courbes chutent avec le même rythme et varient-en suivant une même
tendance entre 10 et 20 %. Cela suppose que le gap entre les omissions des
décès et celles des survivants est très important, car si
cette proportion devrait croître comme on pouvait s'y attendre, le point
le plus bas se situerait entre 50 et 70 %.
III.6. Méthodes d'analyse de la
Mortalité
Les données que nous utilisons sont issues d'une
enquête rétrospective, qui offre l'avantage de procéder
aussi bien aux analyses transversale que longitudinale. L'approche
longitudinale étudie la survenance des événements dans les
cohortes successives et permet de caractériser l'individu (ou les
groupes d'individus) concerné, le temps est repérer par le
millésime des cohortes successives. L'approche transversale
étudie les événements qui se sont produits au cours des
périodes successives, il permet de caractériser l'occurrence du
phénomène étudié. Ici le temps est repérer
par le millésime de chaque période.
Or, cette étude vise à caractériser au
niveau agrégé les enfants selon quelques caractéristiques
des mères en ce qui concerne les discriminations sexuelles en
matière de mortalité. De ce point de vue l'analyse longitudinale
sera privilégiée au détriment de l'analyse transversale.
Dans la plupart des études de la mortalité infanto
juvénile, on reproche souvent à l'approche longitudinale de poser
les problèmes d'effets de troncature et de la durée
d'exposition au risque de mourir lorsqu'on travaille sur les
cinq dernières années précédents l'enquête.
En effet, les informations concernant les
variables intermédiaires ne sont disponibles que pour les
enfants nés au cours des trois dernières années avant
l'enquête. Le recours à la période quinquennale des cinq
dernières années avant l'enquête requiert
impérativement l'hypothèse d'indépendance qui n'est pas
toujours vérifié pour toutes les femmes ou pour tous les enfants.
Mais dans le cadre de cette étude, l'objectif poursuivi
n'étant que la description du phénomène, ne nous oblige
pas de recourir ni aux variables intermédiaires, ni à
l'hypothèse d'indépendance et aux cinq dernières
années comme période de référence. Ce qui nous
évite les problèmes de durée d'exposition et d'effet de
troncature. Le schéma ci-dessous illustre bien la délimitation de
la période de référence et permet de comprendre le
principe de calcul des indicateurs utilisés selon l'optique
longitudinale que nous adoptons dans cette étude.
Schéma 3.3 :
Diagramme de Lexis
III.6.1. Formules de calcul
Deux types d'indicateurs seront calculés, à
savoir le quotient de mortalité et le rapport de masculinité des
risques de mortalité. Le quotient de mortalité sera obtenu en
rapportant l'effectif des décès survenus entre les âges x
et x+a par celui des survivants à l'âge x. C'est la
probabilité pour un enfant ayant atteint l'âge x de mourir avant
d'atteindre l'âge x+a, a étant l'intervalle d'âge
considéré.
On notera :
Par exemple sur le diagramme, l'expression de calcul du
quotient de mortalité infanto juvénile pour la
génération 96-2000 sera obtenue par la relation :
5q0 = *1000, avec x=0.
En procédant de la même façon, nous
pouvons distinguer :
o La mortalité néo-natale(MNN) ou la
probabilité de mourir durant les 28 premiers jours qui suivent la
naissance ;
o La mortalité post néo-natale (MPNN) ou la
mortalité au cours de la période comprise entre le
29ème jour et le 1er anniversaire ;
o La mortalité infantile (MI), qui est la
probabilité pour un enfant qui vient de naître de mourir avant son
premier anniversaire ;
o La mortalité juvénile (MJ) ou la
probabilité de décéder entre le 1er et le
4ème anniversaire ;
o Et particulièrement la mortalité infanto
juvénile (MIJ) qui est la probabilité de décès
avant 5ans. L'âge au décès de l'enfant a été
utilisé pour la création de ces indicateurs à travers les
multiples sélections.
La variable dépendante
La variable dépendante de cette recherche est la
différence de mortalité des enfants selon le sexe. Ces
différences de mortalité seront mesurées par le rapport de
masculinité des risques ou des quotients de mortalité des
enfants. Elle peut être définie comme étant l'écart
entre le quotient de mortalité des garçons et celui des filles.
L'ampleur des inégalités sera donnée par l'écart
du rapport de masculinité des risques de mortalité par rapport
à 1 ou à 100. Cet indicateur sera fourni ou calculé pour
chaque groupe de femmes constitué en fonction des variables retenues
dans l'analyse.
Le rapport de masculinité des risques de
mortalité est calculé en rapportant le quotient de
mortalité des garçons (QMG) d'un groupe de femmes donné
par celui des filles (QMF) du même groupe.
On notera .
III.6.2. Construction des indicateurs
Dans le but de vérifier certaines hypothèses
émises dans le cadre de cette étude, deux variables composites
ont été créées. Il s'agit du niveau de vie du
ménage et du statut de la femme.
a). Le niveau de vie du ménage
Le niveau de vie du ménage est une
variable composite construit à travers plusieurs variables relatives aux
caractéristiques de l'habitat du ménage et aux biens
possédés par le ménage. En effet, la difficulté de
saisir le revenu des enquêtés dans les EDS en terme
monétaire oblige le plus souvent les chercheurs à construire un
indicateur composite à partir du confort de l'habitat. Cet indicateur
sera catégorisé en trois modalités à savoir pauvre,
moyen et riche. Elle a été recodée en trois
modalités à savoir : pauvre, moyen et riche.
Graphique3.11 : Répartition des
ménages selon le niveau de vie
b). Le statut de la femme
Cet indicateur est constitué des variables relatives
à la position sociale de la femme. La variable comprend également
trois modalités qui sont faible, moyen et élevé.
Graphique3.12 : Répartition des femmes
selon leur statut social
Dans les deux cas, on a utilisé la même
procédure. Notamment, l'Analyse en Composantes Principales (ACP) qui
permet de réduire le nombre de variables. Le but n'étant pas
d'examiner les corrélations entre ces différentes variables. La
procédure ACP permet de faire l'extraction des facteurs
indépendants les uns des autres. Ces facteurs sont en quelque sorte des
combinaisons linéaires entre les anciennes variables. Ils sont
destinés à remplacer les anciennes variables. Dans ce cas
précis et pour chaque indicateur, on a demandé à la
machine de créer un seul facteur en trois fractiles. Le recodage du
premier facteur d'après les trois intervalles a permis de nommer
l'indicateur et ces différentes modalités. Les programmes de
création des deux indicateurs ainsi que les variables ayant pour leur
création figurent à l'annexeB.
A l'issue de ces investigations, on
retiendra que malgré leur mauvaise qualité, les données de
l'enquête démographique et de santé du Congo
réalisée en 2005 peuvent se prêter aux analyses. Le mauvais
classement des effectifs selon l'âge peut être surmonté en
faisant des regroupements par tranches d'âges. De façon
générale, la mauvaise qualité des données qui se
révèle est de nature à sous estimer ou à surestimer
uniquement le niveau de la mortalité des enfants.
Cependant la mortalité différentielle ne se
trouve pas biaisée ou affectée puisque les omissions des
événements (naissances et décès) ne sont pas
sélectives par rapport au sexe de l'enfant. Aussi, le fait que les
quotients de mortalité et les rapports de masculinité sont
calculés pour les tranches d'âges permet de minimiser les biais
relatifs aux transferts des années de naissance et des
décès des enfants.
DEUXIEME PARTIE :
ANALYSES DES INEGALITES DE LA MORTALITE DES ENFANTS
CHAPITRE 4 : ANALYSE
DIFFERENTIELLE DES
INEGALITES SEXUELLES DE
MORTALITE DES ENFANTS
Il est très difficile de faire comprendre à un
africain, plus particulièrement à une mère ou à un
père qu'il existe une discrimination sexuelle du point de vue des
traitements apportés aux enfants dont la finalité est la
différence de mortalité entre les enfants de sexe masculin et
ceux de sexe féminin. Cette difficulté tient du fait que ces
derniers estiment que l'enfant qu'il soit de sexe masculin ou de sexe
féminin, il reste un enfant. La plupart des études
consacrées à cette question n'ont pas permis jusque-là
d'avoir des connaissances sur chaque pays. Il existe néanmoins une
régionalisation des inégalités sexuelles de
mortalité dans l'enfance.
En Afrique la région la plus touchée est le
Moyen Orient suivi de l'Afrique de l'Ouest. Ce chapitre permettra de
répondre aux deux premières préoccupations de cette
étude. Notamment, celles de vérifier s'il existe des
inégalités de mortalité des enfants fondées sur le
sexe et de dire à quelle ampleur celles-ci se manifestent au Congo. Les
inégalités et leurs ampleurs seront mesurées à
toutes les tranches d'âges classiques de la vie de l'enfant pour
certaines caractéristiques des mères regroupées en deux
catégories. Il s'agit des caractéristiques socioculturelles ainsi
que celles relatives au statut de la femme, qui constitueront l'ossature de ce
chapitre.
Pour ce faire nous avons opté pour les tableaux
à doubles entrées qui offrent deux avantages :
· Le premier est relatif à l'entrée
verticale et permettra de suivre l'évolution de la surmortalité
selon l'âge de l'enfant pour chaque modalité de la variable
considérée ;
· Le second est relatif à l'entrée
horizontale, elle permettra de comparer les rapports de masculinité des
risques de mortalité entre les différentes modalités de la
variable pour un âge donné de l'enfant.
IV.1.
Evolution temporelle des inégalités sexuelles de mortalité
des enfants
On observe à travers ce tableau une surmortalité
masculine à tous les âges. Les rapports de masculinité des
risques de mortalité varient entre 112 % pour la mortalité
juvénile et 128 % pour la mortalité post néonatale. Le
rapport de masculinité de la mortalité infanto juvénile
s'établit à 121,30 %, soit une surmortalité masculine de
17.55 %. Mais la comparaison simple des rapports de risque de mortalité
ne nous dispose pas de se prononcer sur l'importance des
inégalités. Il faut mesurer les écarts par rapport
à 100, pour se rendre compte de l'évolution de cette
surmortalité. En effet, en divisant la différence entre les
quotients de mortalité masculine et féminine par le quotient de
mortalité masculine/féminine et en multipliant le résultat
par 100 ([(qG-qF)/qG]*100 ou [(qF-qG)/qF]*100), on trouve l'intensité de
la surmortalité masculine. Le graphique 4.1 illustre mieux
l'intensité de la surmortalité masculine et son évolution
selon l'âge des enfants.
Tableau4.1: Rapports de masculinité des
quotients de mortalité des enfants
Quotients de mortalité en pour mille
|
Sexes
|
RMQ
en pour 100
|
Ensemble en pour mille
|
Masculin
|
Féminin
|
MNN
|
41,8
|
34,8
|
120,05
|
38,34
|
MPNN
|
56
|
43,8
|
127,71
|
49,90
|
1q0
|
94,9
|
77,6
|
122,32
|
86,32
|
4q1
|
44,6
|
39,9
|
111,65
|
42,23
|
5q0
|
143,6
|
118,4
|
121,30
|
131,09
|
On constate que la surmortalité masculine avant un an
et la surmortalité masculine infanto juvénile se situent presque
au même niveau. Mais cela ne signifie pas que celle-ci n'a pas
variée entre le premier et le cinquième anniversaire, puisqu'elle
a baissée entre temps jusqu'à 10,55 % à l'âge
juvénile. Ce résultat sous entend que les facteurs externes ne
sont pas à l'avantage des petits garçons. Le chapitre suivant
nous aidera à y voir un peu plus claire sur les facteurs qui
discriminent plus les garçons.
Graphique4.1 : Variation du niveau de
surmortalité masculine selon l'âge des enfants
IV.2.
Facteurs socioculturels des inégalités sexuelles de
mortalité des enfants
Les inégalités sexuelles de la mortalité
sont généralement le fait de deux catégories de
facteurs ; les facteurs internes encore appelés facteurs
biologiques et les facteurs externes ou socioculturels et économiques.
Dans cette section nous envisageons étudier exclusivement les facteurs
socioculturels. Cette méthodologie comporte un petit biais dans la
mesure où les facteurs biodémographiques de la mère qui
peuvent beaucoup contribué pour expliquer les inégalités
sexuelles de la mortalité ne sont pas pris en compte dans cette
étude. Néanmoins, nous pouvons examiner comment ces
inégalités varient en fonction des caractéristiques
socioculturelles des mères. Cependant, les caractéristiques
socioéconomiques feront l'objet de la deuxième section.
IV.2.1. L'ethnie de la mère
L'examen des rapports de masculinité des quotients de
mortalité selon l'ethnie révèle quelques nuances. Car, la
surmortalité masculine n'est plus systématique à
l'exception des ethnies Kongo et vili pour les quelles on observe une
surmortalité masculine dans toutes les tranches d'âges. Tandis que
chez les M'bochi on observe une surmortalité féminine en dehors
de la surmortalité féminine post néonatale qui se
dégage. Cette dernière ethnie se caractérise une fois de
plus par sa propension à discriminer les filles dans la mesure où
la surmortalité masculine infanto juvénile est presque
quasi-totale dans toutes les autres ethnies du Congo.
En effet, ce n'est que chez les M'bochi qu'on observe une
surmortalité féminine pour les moins de cinq ans où le
rapport de masculinité infanto juvénile s'établit à
84,1 %, soit une surmortalité féminine de 16,1 %. Le rapport de
surmortalité masculinité infanto juvénile le plus
élevé est enregistré chez les vili avec une
surmortalité de 60%.
Ces résultats confirment la réalité
sociale du Congo. La surmortalité masculine dans les ethnies Kongo et
Vili peut s'expliquer par leur appartenance au système
matrilinéaire. Le système matrilinéaire est un concept
utilisé en Sociologie et Anthropologie pour désigner
l'organisation sociale dans lequel les origines sont retracées par la
lignée des femmes, et où tous les enfants appartiennent au clan
de la mère. Ce système est associé à
l'héritage par la lignée féminine des biens
matériels et des prérogatives sociales. De même la
surmortalité féminine chez les M'bochi trouve son origine dans le
système patrilinéaire. Dans ce système la descendance est
déterminée par la lignée masculine et où tous les
enfants portent le nom du père ou appartiennent à son
clan8(*). Le système
est également associé avec l'héritage par la lignée
masculine des biens matériels et surtout des prérogatives
sociales. Seulement chez les M'bochi, la primogéniture9(*) n'est pas souvent
pratiquée, car de son vivant le père peut repérer un des
fils qui suscite sa confiance et à qui il peut léguer les
prérogatives sociales.
Tableau4.2 : Rapports de masculinité des
quotients selon l'ethnie de la mère
Quotients et rapports de masculinité des quotients
|
Ethnies
|
Bembé
|
M'bochi
|
Téké
|
Kongo
|
Vili
|
Sangha
|
MNN
|
MNNG
|
21
|
32
|
62
|
51
|
7
|
78
|
MNNF
|
14
|
65
|
30
|
40
|
-
|
56
|
RMQ
|
148,5
|
49,1
|
203,3
|
127
|
-
|
138,7
|
MPNN
|
MPNNG
|
39
|
50
|
75
|
40
|
70
|
59
|
MPNNF
|
54
|
26
|
53
|
32
|
17
|
60
|
RMQ
|
71,8
|
189,5
|
141,2
|
125,5
|
416,6
|
99,4
|
1q0
|
1q0G
|
59
|
80
|
132
|
89
|
83
|
133
|
1q0F
|
68
|
94
|
82
|
71
|
17
|
112
|
RMQ
|
87,6
|
85,3
|
161,3
|
125,7
|
494,5
|
117,9
|
4q1
|
4q1G
|
47
|
39
|
17
|
58
|
45
|
36
|
4q1F
|
38
|
50
|
36
|
36
|
34
|
27
|
RMQ
|
123,6
|
79,1
|
46,6
|
161,7
|
133,1
|
132,5
|
5q0
|
5q0G
|
114
|
120
|
162
|
144
|
125 *
|
195
|
5q0F
|
109
|
143
|
119
|
108
|
50 *
|
144
|
RMQ
|
105,2
|
84,1
|
136,5
|
132,5
|
248,3
|
134,9
|
Le quotidien des congolais semble également confirmer
ces résultats. En effet, de nos jours une descendance féminine
nombreuse est synonyme de richesse à cause des biens procurés par
la dot. Autre fois la dot10(*) était symbolique pour vérifier la
maturité et l'engagement du futur époux, voire se rassurer de
l'épanouissement de la jeune mariée. Mais actuellement la dot est
devenue un prestige que seules les couches privilégiées peuvent
s'offrir à cause du prix à payer. Le système
matrilinéaire n'est pas exempt de cette situation car, donner une fille
en mariage peut être vécu comme une perte lorsque celle-ci ne
reste pas dans le système. Cela a pour conséquences les obstacles
des mariages inter ethniques et la sur taxation de la dot. Dans certains
groupes ethniques, les Tékés, les Vili et les Kongos, ce montant
peut être exagérément élevé. Pour ces deux
groupes, la dot est considérée comme une sorte de preuve de la
détermination du garçon. L'ethnie de la mère est donc
très révélatrice des inégalités sexuelles de
mortalité des enfants, du point de vue de leur nature
et leur ampleur. En ce qui concerne la nature, on peut distinguer les ethnies
matrilinéaires caractérisées par la surmortalité
masculine des ethnies patrilinéaires caractérisées par la
surmortalité féminine. Lorsqu'on examine l'ampleur des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants, on constate
que les Bembé se détachent des Kongo et Vili, qui constituent
tous le grand groupe Kongo.
Graphique4.2 : Variation du niveau de
surmortalité selon l'ethnie de la mère
Le graphique ci-dessus nous aide à visualiser
le niveau de surmortalité masculine ou féminine à chaque
tranche d'âges pour toutes les ethnies. De façon
générale, les niveaux de surmortalité masculine les plus
élevés sont enregistrés chez les vili alors que la
surmortalité féminine (néonatale et juvénile) est
plus intense respectivement chez les M'bochi et les téké
où elle dépasse 50 %.
IV.2.2. La religion de la mère
Au niveau de la religion les inégalités
sexuelles sont remarquables aussi bien pour la mortalité des enfants de
moins d'un an que pour la mortalité juvénile et infanto
juvénile. On observe une surmortalité masculine dans toutes les
religions chrétiennes traditionnelles ou anciennes (Catholique,
Protestant et Salutiste) et une surmortalité féminine dans les
autres religions. Les rapports de masculinité des quotients les plus
élevés sont enregistrés chez les enfants âgés
de plus d'un an, nés de mères catholiques suivi de ceux des
mères salutistes.
Tableau4.3 : Rapports de masculinité des
quotients selon la religion de la mère
Religion
|
Quotients et rapports
|
Catholiques
|
Protestants
|
Salutistes
|
Autres
|
MNN
|
MNNG
|
60
|
30
|
83
|
34
|
MNNF
|
31
|
29
|
42
|
35
|
RMQ
|
158,4
|
162,6
|
153,7
|
80
|
MPNN
|
MPNNG
|
58
|
57
|
18
|
57
|
MPNNF
|
31
|
45
|
-
|
54
|
RMQ
|
190,1
|
126,2
|
-
|
104,9
|
1q0
|
1q0G
|
115
|
85
|
100
|
89
|
1q0F
|
67
|
63
|
54
|
93
|
RMQ
|
170.3
|
163.0
|
184.5
|
95.3
|
4q1G
|
4q1G
|
52
|
37
|
111
|
41
|
4q1F
|
18
|
33
|
95
|
55
|
RMQ
|
287.1
|
114.6
|
116.3
|
75.7
|
5q0
|
5q0G
|
167
|
123
|
183
|
138
|
5q0F
|
88
|
98
|
144
|
145
|
RMQ
|
189.7
|
125.3
|
126.8
|
95.1
|
L'intensité de la surmortalité masculine
à moins d'un an est légèrement plus élevée
pour les enfants des fidèles salutistes que pour les enfants des femmes
catholiques. Cette tendance s'inverse avec la croissance des enfants puisque la
surmortalité masculine juvénile et infanto juvénile
deviennent rapidement plus élevées pour les fils de
catholiques.
Graphique4.3 : Variation du niveau de
surmortalité selon la religion
IV.2.3. L'âge de la mère à
l'accouchement
La variation des inégalités sexuelles des
enfants selon l'âge de la mère à l'accouchement semble
suivre le schéma classique de mortalité pour les périodes
néonatale, post néonatale et infanto juvénile où
l'on observe une surmortalité masculine élevée chez les
mères ayant accouchés jeunes (moins de 25 ans) ainsi que chez
celles qui ont accouché à plus de 35 ans, plutôt que chez
les mères dont l'âge à l'accouchement est compris entre 25
ans et 35 ans. La surmortalité féminine n'est observée
qu'au niveau de la mortalité juvénile chez les enfants nés
de mères âgées de plus de 35 ans. Donc plus les femmes
accouchent très jeunes ou à un âge avancé, plus les
inégalités sexuelles seront prononcées.
Tableau4.4 : Rapports de masculinité selon
l'âge de la mère à l'accouchement
Ages
|
Quotients et rapports
|
Age1 (15-24 ans)
|
Age2 (25-34 ans)
|
Age3 (35-49 ans)
|
MNN (%o)
|
MNNG
|
43
|
37
|
45
|
MNNF
|
34
|
35
|
37
|
RMQ (%)
|
126,5
|
105,7
|
121,6
|
MPNN
(%o)
|
MPNNG
|
54
|
49
|
89
|
MPNNF
|
49
|
38
|
39
|
RMQ (%)
|
110,2
|
128,7
|
228,2
|
1q0
(%o)
|
1q0G
|
95
|
85
|
130
|
1q0F
|
82
|
71
|
74
|
RMQ (%)
|
115,8
|
119,7
|
175,7
|
4q1
(%o)
|
4q1G
|
51
|
39
|
35
|
4q1F
|
37
|
39
|
64 *
|
RMQ (%)
|
137,8
|
100
|
54,7
|
5q0
(%o)
|
5q0G
|
151
|
124
|
170
|
5q0F
|
119
|
112
|
142
|
RMQ (%)
|
126,9
|
110,7
|
119,7
|
L'observation du graphique4.4 montre que la
surmortalité masculine néonatale et post néonatale est
plus forte chez les femmes qui ont accouché étant très
âgées tandis que la surmortalité masculine juvénile
et infanto juvénile l'est au niveau des femmes qui ont accouché
lorsqu'elles étaient jeunes.
Graphique4.4 : Variation du niveau de
surmortalité selon de la mère à l'accouchement
IV.2.4. Le type d'union
Le type d'union apparaît très
révélateur des inégalités sexuelles de
mortalité dans l'enfance. Si à la naissance le niveau de
surmortalité est presque le même pour les femmes en union
monogamique et polygamique, les différences sont cependant très
nettes au-delà d'un mois d'existence avec des écarts très
importants sans toute fois montrer une tendance précise. Le
contrôle de ces résultats par l'ethnie devrait en principe
permettre de donner une explication sur les écarts constatés dans
un contexte où le système matrilinéaire est presque clair.
Dans ce cas nous seront amené à vérifier si les
différences des inégalités sexuelles entre les femmes en
union monogamique et celles en union polygamique sont dues à ce
système.
Tableau 4.5 : Rapports de masculinité (%)
selon le type d'union
Type d'union
|
Quotients et rapports
|
Monogamique
|
Polygamique
|
MNN
|
MNNG
|
38
|
55
|
MNNF
|
32
|
46
|
RMQ
|
119
|
119,7
|
MPNN
|
MPNNG
|
48
|
78
|
MPNNF
|
43
|
52
|
RMQ
|
111
|
151,1
|
1q0
|
1q0G
|
84
|
129
|
1q0F
|
74
|
95
|
RMQ
|
113,5
|
135,7
|
4q1G
|
4q1G
|
47
|
53
|
4q1F
|
29
|
75
|
RMQ
|
162,1
|
70,7
|
5q0
|
5q0G
|
138
|
184
|
5q0F
|
105
|
163
|
RMQ
|
131,4
|
113
|
Du moins, ces résultats reflètent la situation
au quelle on attendait d'après les résultats obtenus dans les
autres pays africains. En effet, il nous semble que les petits garçons
issus des ménages polygames ont été beaucoup plus
désavantagés par les facteurs biologiques (136 % à moins
d'un an) que par les facteurs culturels (71 % au-delà d'un an). On peut
donc supposer que la surmortalité masculine observée chez les
femmes polygames entre 0 et 5 ans a été beaucoup plus
influencée par la surmortalité infantile. Cela sous entend que
l'on devrait en réalité observer une surmortalité
féminine infanto juvénile dans les ménages polygames comme
c'est le cas au niveau de la mortalité juvénile, qu'on peut
assimiler à une préférence pour les enfants de sexe
masculin.
On peut donc dire que le régime polygamique conduit
à une surmortalité féminine alors que le régime
monogamique conduit à une surmortalité masculine au-delà
d'un an. La surmortalité féminine dans le régime
polygamique ne peut se comprendre que dans un contexte patrilinéaire
dans ce sens que chaque coépouse cherche à
bénéficier d'un certains nombre de privilèges de la part
du mari pour avoir engendré une descendance masculine nombreuse. En
régime monogamique, la préférence masculine pour les
mères est très négligeable dans la mesure où les
enfants issues de cette union sont les seules à hériter les biens
du père. On peut donc comprendre que l'absence de concurrence entre les
demi-frères dans ce régime aboutit à une
surmortalité masculine.
Graphique4.5 : Variation du niveau de
surmortalité selon le type d'union
IV.2.5. l'état
matrimonial de la mère
L'état matrimonial fait également ressortir les
inégalités sexuelles de la mortalité dans l'enfance. Seul
le niveau de surmortalité masculine peut faire la différence
entre les femmes célibataires, mariées, divorcées et les
femmes en union libre. Ces dernières sont remarquables
non seulement parce que la surmortalité masculine est moins forte mais
aussi parce que celle-ci s'observe à toutes les étapes de la vie
de l'enfant. En effet, entre 1 et 4 ans, on observe une surmortalité
féminine sauf chez les femmes en union libre où la
surmortalité masculine est la plus forte. Les femmes divorcées
enregistrent les niveaux de surmortalité masculine les plus
élevés dès l'âge post néonatal. La
différence de surmortalité juvénile féminine et de
surmortalité infanto juvénile masculine n'est pas très
importante entre les enfants des célibataires et ceux des
mariées.
Tableau 4.6 : Rapports de masculinité des
quotients selon l'état matrimonial de la mère
Etat matrimonial
|
Quotients et rapports
|
Célibataires
|
Mariées
|
Unions libres
|
Divorcées
|
MNN
|
MNNG
|
68
|
36
|
45
|
50
|
MNNF
|
31
|
29
|
42
|
35
|
RMQ
|
219,3
|
125
|
107,7
|
142,1
|
MPNN
|
MPNNG
|
41
|
57
|
54
|
63
|
MPNNF
|
32
|
42
|
50
|
12
|
RMQ
|
130,2
|
137,6
|
109,6
|
519,3
|
1q0
|
1q0G
|
97
|
91
|
97
|
110
|
1q0F
|
62
|
69
|
89
|
47
|
RMQ
|
156,6
|
131,8
|
108,5
|
234,4
|
4q1G
|
4q1G
|
64
|
35
|
52
|
34
|
4q1F
|
77
|
41
|
34
|
49
|
RMQ
|
83,7
|
86,7
|
150,3
|
68,4
|
5q0
|
5q0G
|
154
|
132
|
152 *
|
140 *
|
5q0F
|
134
|
112
|
125 *
|
94 *
|
RMQ
|
115,7
|
118,4
|
121,9
|
149,2
|
En faisant une lecture horizontale, on constate que les petits
garçons nés de mères célibataires, mariées
et en union libre bénéficient d'une situation meilleurs par
rapport à ceux qui sont nés de mères divorcées et
veuves entre 0 et 5 ans. La surmortalité masculine infanto
juvénile est deux fois plus élevée chez les
divorcées et les veuves (près de 30 %) que chez les
célibataires, mariées et les femmes en union libre (10 à
15 %).
Graphique 4.6 : Variation du niveau de
surmortalité selon l'état matrimonial de la mère
IV.2.6. Le milieu de
résidence
Les différences de mortalité fondées sur
le sexe de l'enfant selon le milieu de résidence ne sont pas
sélectives ; cette variable conduit à une
surmortalité masculine aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain.
Cependant, ces inégalités sont très prononcées en
milieu urbain plutôt qu'en milieu rural. L'écart de
surmortalité masculine entre le milieu urbain et le milieu rural peut
s'expliquer par l'effet d'un (ou plusieurs) facteur externe certainement
spécifique à la ville.
Tableau 4.7: Rapports de masculinité selon
le milieu de résidence de la mère
Quotients et rapports de masculinité
|
Milieu de résidence
|
Urbain
|
Rural
|
MNN
|
MNNG
|
46
|
38
|
MNNF
|
33
|
36
|
RMQ
|
139,4
|
105,6
|
MPNN
|
MPNNG
|
41
|
69
|
MPNNF
|
33
|
53
|
RMQ
|
124,2
|
130,2
|
1q0
|
1q0G
|
86
|
103
|
1q0F
|
66
|
87
|
RMQ
|
130,3
|
118,4
|
4q1
|
4q1G
|
50
|
41
|
4q1F
|
39
|
41
|
RMQ
|
128,2
|
100
|
5q0
|
5q0G
|
134
|
152
|
5q0F
|
104
|
130
|
RMQ
|
128,8
|
116,9
|
On peut soupçonner le coût de la vie qui peut
conduire à certains comportements inégalitaires des plus
inattendus. Comme nous l'avons dans le propos introductif, une situation de
crise peut s'accompagner d'une réduction au strict minimum de la
satisfaction des besoins du ménage. Dans ces conditions les mères
peuvent se montrer beaucoup plus insensibles qu'ils ne l'étaient quand
la situation était bonne, même à l'égard des enfants
préférés. Elles seront donc beaucoup plus insensibles
vis-à-vis de ceux dont elles manifestent un certain rejet en termes
d'affection maternelle.
Graphique 4.7: Variation du niveau de
surmortalité selon le milieu de résidence
Mis à part la surmortalité
masculine post néonatale, les inégalités sexuelles de
mortalité des enfants de moins de cinq ans qui s'expriment uniquement en
termes de surmortalité masculine sont plus prononcées en milieu
urbain qu'en milieu rural.
IV.2.7. La région de
résidence
La région de résidence telle qu'elle a
été conçue, permet d'observer deux situations
différentes que nous avons déjà abordées. En effet,
Brazzaville et Pointe-Noire regroupent près de 80 % de la population
urbaine du pays s'opposent aux régions Sud et Nord, qui abritent la
population rurale. On retrouve à ce niveau les inégalités
sexuelles qui varient dans le même sens tel que nous venons de voir avec
le milieu de résidence. Toutefois, on peut distinguer l'influence du
poids démographique de l'ethnie Vili à Pointe-Noire et du grand
groupe ethnique kongo (Vili, Lari, Bembé) au Sud tandis que celle du
groupe M'bochi se fait remarquée au Nord. Ce qui donne lieu à une
seconde opposition entre le système matrilinéaire bien
représenté chez les Kongo et le système
patrilinéaire qui règne chez les M'bochi.
Comme on pouvait s'y attendre, on constate une
surmortalité masculine à tous les âges de l'enfance au Sud
à cause des préférences féminines étant
donné que nous sommes dans un contexte matrilinéaire et une
tendance à la surmortalité féminine au Nord,
au-delà d'un an puisque la surmortalité infanto juvénile
qui s'observe au Nord peut être considérée comme
étant apparente. Cela est d'autant plus vrai dans la mesure où la
mortalité infanto juvénile qui ne dépend pas des facteurs
biologiques indique un rapport de masculinité largement en faveur des
petites filles. En d'autres termes, la surmortalité masculine infanto
juvénile constatée au Nord est beaucoup plus `biologique' que
`sociale'. La région Nord est tellement rurale à tel point que
les moyens de lutte contre les affections qui assaillent l'enfant (surtout les
garçons) à cet âge sont limités. Donc, en l'absence
d'une surmortalité masculine biologique à la naissance, on
devrait normalement observer une surmortalité féminine entre 0 et
5 ans au Nord Congo.
Tableau 4.8: Rapports de masculinité (en
%) selon la région de résidence
Milieu de résidence
|
Quotients et rapports
|
Brazzaville
|
Pointe Noire
|
Sud
|
Nord
|
MNN
|
MNNG
|
58
|
21
|
24
|
62
|
MNNF
|
42
|
27
|
18
|
63
|
RMQ
|
140
|
79,5
|
131,3
|
98,8
|
MPNN
|
MPNNG
|
36
|
47
|
64
|
73
|
MPNNF
|
36
|
27
|
53
|
50
|
RMQ
|
102
|
171,4
|
122,4
|
145,7
|
1q0
|
1q0G
|
93
|
67
|
85
|
131
|
1q0F
|
74
|
53
|
70
|
110
|
RMQ
|
125
|
125,9
|
122,2
|
119
|
4q1
|
4q1G
|
42
|
64
|
49
|
28
|
4q1F
|
39
|
32
|
42
|
43
|
RMQ
|
107
|
200,1
|
117,3
|
65,5
|
5q0
|
5q0G
|
134
|
130
|
140
|
168
|
5q0F
|
110
|
91
|
115
|
150
|
RMQ
|
122
|
143
|
121,5
|
112,1
|
Le graphique ci-dessous illustre la variation de la
surmortalité masculine selon la région de résidence.
Excepté la période juvénile, les niveaux de
surmortalité les plus élevés sont observés à
Pointe-Noire. La surmortalité masculine infanto juvénile
affranchie 25 % à Pointe-Noire. Brazzaville connaît les plus bas
niveaux de surmortalité masculine, elle semble être
avantagée par sa position politique du fait de l'accessibilité
géographique des soins de santé maternelle et infantile.
Graphique 4.8: Variation du niveau de
surmortalité selon la région de résidence
IV.2.8. Le département de résidence de la
mère
Pour éviter le problème de faibles effectifs,
les inégalités sexuelles au niveau du département n'ont
été étudiées que pour la mortalité infanto
juvénile. Malgré cela, les effectifs restent faibles, puisqu'en
dehors des départements du Kouilou, de la Bouenza et de Brazzaville qui
sont exempt de ce problème, les quotients de mortalité dans les
autres départements ont été calculés avec moins de
20 cas de décès, voire moins de 10 cas.
Tableau 4.8: Rapports de masculinité
infanto juvénile (en %) selon le département
Départements
|
Quotients et rapports de masculinité
|
5q0G
|
5q0F
|
RMQ
|
Kouilou
|
134
|
88
|
153,2
|
Niari
|
47
|
72
|
64,6
|
Lékoumou
|
249
|
208
|
120
|
Bouenza
|
194
|
125
|
155,1
|
Pool
|
120
|
155,1
|
77 ,7
|
Plateaux
|
154
|
77,7
|
109,4
|
Cuvette
|
139
|
133
|
104,4
|
Cuvette Ouest
|
161
|
174
|
92,5
|
Sangha
|
314
|
215
|
146,5
|
Likouala
|
169
|
139
|
122,1
|
Brazzaville
|
134
|
110
|
121,6
|
Les résultats sont un peu aberrants, puisqu'on
s'attendait à une surmortalité masculine dans le
département du Pool et à une surmortalité féminine
dans les départements des Plateaux et surtout de la
cuvette à cause des zones d'influence des systèmes d'organisation
sociales (patriarcat et matriarcat). Une autre raison est que les ethnies
étant presque bien identifiées par rapport à chaque
département, on devait retrouver une situation à peu près
semblable que celle que nous avons vue avec l'ethnie de la mère. Or
cela ne semble pas être le cas ici.
Carte des
inégalités sexuelles de mortalité infanto juvénile
au Congo (non compris Brazzaville)
IV.3.
Les facteurs socioéconomiques des inégalités sexuelles de
la mortalité des enfants
La survie de l'enfant est fortement dépendante de
l'accessibilité aux soins de santé pendant la première
année de vie. Dans la section précédente nous avons vu
comment l'accessibilité géographique des soins de santé
agit sur les inégalités sexuelles. Notamment, en introduisant des
disparités entre les zones défavorisées et celles qui sont
favorisées par rapport à l'accès aux soins de
santé. Dans cette section, nous allons examiner l'effet de
l'accessibilité économique des soins de santé sur les
inégalités sexuelles à travers le niveau de vie du
ménage. Il est également question de vérifier le sens de
variation des inégalités sexuelles de la mortalité des
enfants en fonction du statut de la femme. Dans un premier temps, le statut de
la femme sera appréhendé par différentes variables et dans
un second temps, nous allons le saisir à travers la variable composite
créée à partir de ces variables. Cette section est
très importante, dans ce sens qu'elle aborde les variables sur
lesquelles se reposent nos hypothèses et devra bénéficier
de beaucoup d'attention.
IV.3.1. Le statut dans le ménage
Le statut dans le ménage fait référence
à la responsabilité ou à l'autorité qu'on
reconnaîtra à la femme par les membres du ménage. La
variable v150 de l'EDSC1 a saisi le lien de parenté de chaque membre par
rapport au chef de ménage. Dans le fichier femme de cette enquête,
la première modalité qui correspond au code 1 donne la
fréquence des femmes chefs de ménage.
Ainsi le recodage de cette variable en deux modalités
a permis de créer une nouvelle variable, dénommée statut
dans le ménage où le code 1 a été affecté
aux femmes chefs de ménage (FCM) et celui de 2 aux femmes sans statut de
chef de ménage (FSCM).
Tableau 4.9: Rapports de masculinité des
quotients selon le statut dans le ménage
Statut de chef de ménage
|
FCM
|
FSCM
|
MNN
|
MNNG
|
44
|
42
|
MNNF
|
26
|
36
|
RMQ
|
169,2
|
116,7
|
MPNN
|
MPNNG
|
41
|
57
|
MPNNF
|
32
|
45
|
RMQ
|
128
|
126,7
|
1q0
|
1q0G
|
83
|
96
|
1q0F
|
58
|
80
|
RMQ
|
143,1
|
120
|
4q1
|
4q1G
|
38
|
45
|
4q1F
|
61
|
38
|
RMQ
|
62,3
|
118,4
|
5q0
|
5q0G
|
123
|
147
|
5q0F
|
121
|
118
|
RMQ
|
101,6
|
124,6
|
La différence entre les
femmes chefs de ménage et celles qui ne bénéficient pas de
ce statut du point de vue des inégalités sexuelles est
très nette au-delà d'un an. On observe une surmortalité
masculine avant le premier anniversaire pour toutes les femmes. Cependant, si
cette surmortalité masculine persiste chez les femmes non chef de
ménage, elle cède la place à la surmortalité
féminine au cours de la période juvénile (RMQ = 62,3 %o).
Mais celle-ci a tendance à se résorber à partir de cinq
ans puisque le rapport de masculinité des quotients est très
proche de 100, ce qui traduit généralement une
égalité des chances de survie entre les garçons et les
filles. Une telle interprétation peut être admise au niveau des
femmes chefs de ménage.
Etant donné que le quotient de mortalité infanto
juvénile est calculé tout en incluant les décès
survenus au cours des périodes néonatale et post
néonatale, qui comme on le voit sont très important, il devient
difficile d'attribuer cette égalité à une absence de
discrimination sexuelles chez les femmes chefs de ménage. Cela suppose
que si la mortalité néonatale n'était pas trop importante,
on devrait normalement observer une surmortalité féminine chez
les femmes chefs de ménage tandis que chez les femmes n'ayant pas ce
statut, une surmortalité masculine comme c'est le cas ici, nous semble
évidente.
La surmortalité féminine juvénile chez
les femmes chefs de ménage (FCM) peut s'expliquer par leurs
préférences pour les enfants de sexe masculin dans la mesure
où les garçons constituent non seulement la force de travail mais
également une protection, voire une sécurité pour la
famille surtout lorsque la femme n'a pas encore eu une naissance
masculine. Cela est d'autant plus vrai dans les sociétés
qui sont restées traditionnelles où l'on sait que les femmes
accèdent généralement au statut de chef de ménage
dans des circonstances telles que le veuvage, le divorce qui ne font
qu'accentuer cette préférence pour les enfants de sexe masculin.
Si on se place dans ce contexte, la préférence
pour les enfants de sexe masculin devrait être moins forte pour les
femmes qui vivent dans les ménages dirigés par un homme et par
conséquent, la moindre attention qui leur sera accordée peut
aboutir à une petite discrimination de façon inconsciente de la
part de leurs mères.
Graphique 4.10: Variation du niveau de
surmortalité selon le statut de la mère dans le
ménage
Ce graphique montre que la surmortalité masculine
avant le premier anniversaire est beaucoup plus importante pour les enfants
vivants dans des ménages dirigés par une femme que pour leurs
collatéraux (des ménages dirigés par les hommes). On peut
expliquer cet écart par le fait que les femmes chefs de ménage ne
sont pas souvent à la maison pour prendre soins de leurs enfants, soit
parce qu'elles travaillent, soit parce qu'elles exercent une activité
pour se prendre en charge et pour subvenir aux besoins de la famille.
En effet, les soins donnés à l'enfant à
moins d'un an sont très déterminants pour la survie et
l'épanouissement futur de ce dernier. L'ampleur des
inégalités sexuelles en général et de la
surmortalité masculine en particulier est fortement liée au
statut dans le ménage de la femme ou de la mère. Dans l'enfance
entre 0 et cinq ans, les garçons et les filles bénéficient
à peu près du même traitement et donc des chances de survie
que lorsque la mère a la responsabilité sur la gestion des biens
du ménage. Donc autant la mère a l'autorité sur le
ménage, autant la surmortalité masculine sera moins
élevée. Elle est plus importante lorsque la redistribution des
biens du ménage est effectuée par le père.
IV.3.2. Le niveau d'instruction de la mère
Le constat que l'on peut faire en examinant les
résultats du tableau est que le fait d'être instruit pour une
femme n'élimine pas totalement les préférences pour l'un
des sexes. Néanmoins, l'instruction a une influence sur les
préférences à l'égard du sexe de l'enfant. En
effet, les inégalités sexuelles de mortalité des enfants
de moins de cinq ans ont tendance à diminuer au fur et à mesure
que le niveau d'instruction de la femme s'élève. Le rapport de
masculinité des quotients de mortalité infanto juvénile
pour les femmes sans niveau est estimé à 146 %, il diminue de 23
% pour les femmes de niveau primaire et tombe à 108 % chez les femmes
de niveau secondaire et supérieur, soit une baisse de 14 %. Cependant,
on observe une surmortalité masculine très importante chez les
femmes de niveau secondaire et supérieur pendant la période
juvénile alors que chez leurs congénères sans niveau et de
niveau primaire, on note une surmortalité féminine. A l'âge
néonatal, on observe une surmortalité masculine sauf chez les
femmes de niveau primaire.
Tableau 4.11: Rapports de masculinité des
quotients selon l'instruction de la mère
Niveau d'instruction
|
Sans niveau
|
Primaire
|
Secondaire &+
|
MNN
|
MNNG
|
88
|
40
|
32
|
MNNF
|
43
|
44
|
29
|
RMQ
|
204,7
|
90,9
|
110,3
|
MPNN
|
MPNNG
|
115
|
70
|
34
|
MPNNF
|
72
|
39
|
43
|
RMQ
|
159,7
|
179,5
|
79,1
|
1q0
|
1q0G
|
193
|
108
|
66
|
1q0F
|
112
|
81
|
70
|
RMQ
|
172,3
|
133,3
|
94,3
|
4q1
|
4q1G
|
68
|
43
|
41
|
4q1F
|
72
|
45
|
33
|
RMQ
|
94,4
|
95,6
|
124,2
|
5q0
|
5q0G
|
257
|
154
|
113
|
5q0F
|
176
|
125
|
104
|
RMQ
|
146,0
|
123,2
|
108,7
|
Le graphique ci-dessous donne la variation des niveaux de
surmortalité masculine selon le sexe. Excepté la mortalité
post néonatale et juvénile où la surmortalité
masculine la plus élevée est observée respectivement chez
les femmes de niveau primaire (près de 40 %) et chez les femmes de
niveau secondaire ou supérieur (20 %), les niveaux de
surmortalité masculine les plus élevés sont
enregistrés parmi les femmes non scolarisées.
Graphique 4.11: Variation du niveau de
surmortalité selon l'instruction de la mère
Donc, plus la femme est instruite, moins élevée
sera la surmortalité masculine infanto juvénile.
IV.3.3. L'occupation de la mère
Ici, on observe une fluctuation des rapports de
masculinité des quotients. De façon générale, il y
a une surmortalité masculine pour tous les groupes de femmes. La
surmortalité féminine ressort respectivement chez les femmes
inactives au niveau de la mortalité néonatale, chez les femmes
commerçantes pendant la période post néonatale, chez
celles qui travaillent dans l'administration à un an et au cours de la
période juvénile pour les femmes agricultrices. Le
résultat le plus inattendu est constaté chez les femmes qui
travaillent dans les services administratifs où la surmortalité
juvénile et infanto juvénile sont les plus élevée
à comparer à celle des autres femmes.
Tableau 4.12: Rapports de masculinité des
quotients selon l'occupation de la mère
Occupation de la mère
|
Quotients et rapports
|
Inactive
|
Service
|
commerçantes
|
agricultrices
|
MNN
|
MNNG
|
37,1
|
37,4
|
42,6
|
44,2
|
MNNF
|
56,6
|
17,5
|
34,6
|
27,2
|
RMQ
|
65,6
|
213,1
|
122,9
|
162,3
|
MPNN
|
MPNNG
|
40,7
|
48,5
|
35,9
|
81
|
MPNNF
|
17,8
|
17,9
|
57,8
|
52,5
|
RMQ
|
228,9
|
271,8
|
62,1
|
154,2
|
1q0
|
1q0G
|
76,3
|
84,1
|
76,9
|
122,9
|
1q0F
|
73,3
|
35,1
|
90,4
|
78,3
|
RMQ
|
239,7
|
85,1
|
156,9
|
123
|
4q1
|
4q1G
|
40,2
|
20,4
|
58,5
|
40,6
|
4q1F
|
29,4
|
9,1
|
40,2
|
50,5
|
RMQ
|
136,6
|
224,5
|
145,7
|
80,4
|
5q0
|
5q0G
|
121,6
|
102,8
|
137,5
|
167,1
|
5q0F
|
102,7
|
43,9
|
128,8
|
130,5
|
RMQ
|
118,4
|
234,4
|
106,7
|
128
|
On peut soupçonner les recodages effectués
à ce niveau, car pour contourner le problème de faible effectif,
on a été amené à regrouper par exemple les femmes
qui travaillent dans les services avec les femmes cadres. Il semble que les
facteurs sociaux ont beaucoup plus contribué à la
surmortalité masculine que les facteurs biologiques. En effet,
excepté les femmes agricultrices qui enregistrent une
surmortalité masculine néonatale et post néonatale plus
important, les autres femmes connaissent une surmortalité masculine plus
importante au-delà d'un an où en général les
facteurs sociaux expliquent mieux les différences entre sexes.
Graphique 4.12: Variation du niveau de
surmortalité selon l'occupation
Le graphique révèle une surmortalité
masculine très forte à tous les âges au niveau des femmes
qui travaillent dans les services. Les femmes commerçantes et inactives
se caractérisent respectivement par la forte
surmortalité féminine post néonatale et une
surmortalité féminine néonatale.
IV.3.4. Le statut de la femme
Du point de vue de la mortalité différentielle
des enfants selon le sexe, le statut de la femme permet à la
lumière de ces résultats de différencier les femmes de
statut moyen avec celles de statuts faible et élevé. La
distinction entre les deux groupes se situe au niveau de la nature des
inégalités observées. Le premier groupe se
caractérise par une surmortalité féminine alors que le
second groupe se caractérise par une surmortalité masculine. Dans
les deux cas, l'exception est faite au niveau de la mortalité
juvénile où se manifeste une surmortalité masculine pour
les femmes de statut moyen et une surmortalité féminine pour les
femmes de faible statut.
Tableau 4.13: Rapportys de masculinité des
quotients selon le statut de la femme
Statut de la femme
|
Quotients et rapports
|
Faible
|
Moyen
|
Elevé
|
MNN
|
MNNG
|
49,6
|
28,8
|
47,1
|
MNNF
|
44
|
41
|
28,3
|
RMQ
|
112,8
|
70,3
|
166,6
|
MPNN
|
MPNNG
|
38,7
|
39,6
|
77,9
|
MPNNF
|
18,8
|
44,7
|
56
|
RMQ
|
205,5
|
88,5
|
139
|
1q0
|
1q0G
|
86,4
|
67,3
|
121,3
|
1q0F
|
62
|
84
|
82,7
|
RMQ
|
139,4
|
80,2
|
146,7
|
4q1
|
4q1G
|
38,2
|
41,2
|
50,9
|
4q1F
|
42,6
|
34,6
|
42,2
|
RMQ
|
89,6
|
119,1
|
120,6
|
5q0
|
5q0G
|
123,2
|
117
|
175,5
|
5q0F
|
106
|
117,5
|
125,7
|
RMQ
|
116
|
99,5
|
139,7
|
Ces résultats sont très surprenants dans la
mesure où les inégalités sexuelles sont plus
prononcées chez les femmes de statut élevé que chez les
femmes de faible statut et ce à toutes les étapes de la vie de
l'enfant, sauf au cours de l'étape post néonatale. On peut
observer cela à travers le graphique ci-dessous. Le croisement entre le
statut de la femme et le rapport de masculinité des quotients conduit
à un résultat mitigé. La relation entre les variables
n'est ni négative, ni positive. Néanmoins, on retiendra que le
fait pour une femme d'avoir un statut élevé n'améliore en
rien les inégalités sexuelles de mortalité des enfants.
Graphique 4.13: Variation du niveau de
surmortalité selon le statut de la mère
IV.3.5. Le niveau de vie du ménage
L'analyse des inégalités sexuelles de
mortalité des enfants selon le niveau de vie du ménage aboutit
aux résultats très fluctuants. On n'observe pas une variation
cohérente des rapports de masculinité. Notamment, en
considérant chaque niveau de vie pour voir l'évolution selon
l'âge de l'enfant (lecture verticale) et en considérant un
âge donné pour comparer la distribution des rapports de
masculinité des quotients par rapport à chaque niveau de vie du
ménage (lecture horizontale). Aux extrêmes (pauvre et riche), les
inégalités sexuelles de mortalité sont prononcées
tandis qu'entre les deux extrêmes (moyen), celles-ci ont tendance
à se résorber avec l'âge des enfants. Les ménages de
niveau moyen connaissent une surmortalité féminine à
l'âge post néonatale.
Tableau 4.14: Rapports de masculinité des
quotients selon l'âge le niveau de vie du ménage
Niveau de vie
|
Quotients et rapports
|
Pauvre
|
Moyen
|
Riche
|
MNN
|
MNNG
|
34,3
|
41,2
|
46,1
|
MNNF
|
28,6
|
34,3
|
40,1
|
RMQ
|
120
|
120,1
|
115,1
|
MPNN
|
MPNNG
|
62,8
|
53,2
|
54,2
|
MPNNF
|
42,1
|
54,3
|
31,8
|
RMQ
|
149,1
|
98
|
170,3
|
1q0
|
1q0G
|
94,9
|
90,2
|
95,9
|
1q0F
|
69,5
|
86,7
|
72,5
|
RMQ
|
136,6
|
104
|
132,3
|
4q1
|
4q1
|
51,3
|
38,8
|
51
|
4q1
|
44
|
37,5
|
20,6
|
RMQ
|
116,8
|
103,4
|
248
|
5q0
|
5q0
|
151,5
|
135,3
|
149,4
|
5q0
|
110,4
|
131
|
91,6
|
RMQ
|
137,2
|
103,2
|
163,1
|
Comparés aux ménages de niveaux de vie faible,
les femmes qui vivent dans les ménages de niveau élevé
connaissent une surmortalité masculine plus forte. Comme on peut le
constater, la relation entre le niveau de vie du ménage et les
inégalités sexuelles de mortalité des enfants est
ambiguë dans ce sens que les résultats ne reflètent pas ce
qui est théoriquement admis ou connu sur la mortalité des
enfants. Contre toute attente, ces résultats montrent que les
inégalités sexuelles de mortalité ne dépendent pas
du niveau de vie du ménage. Car, si c'était le cas les rapports
de mortalité allaient croître ou baisser avec
l'élévation du niveau de vie du ménage ou vis vers
ça. Or aucune de ces deux situations n'est observée dans cette
élude.
Graphique 4.13: Variation du niveau de
surmortalité selon le niveau de vie du ménage
La surmortalité masculine est visible à tous les
niveaux mais à des proportions beaucoup plus importantes dans les
ménages riches que dans les ménages pauvres. Ce qui est quand
même aberrant.
On peut affirmer avec conviction qu'il existe bel et bien des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants au Congo
Brazzaville. De façon globale, on observe une surmortalité
masculine relativement élevée à tous les âges. Cette
surmortalité masculine varie avec l'âge des enfants entre 10,54 %
pour la mortalité juvénile et 21,79 % pour la mortalité
post néonatale. La surmortalité infanto juvénile se situe
dans cette fourchette avec 17,55 %.
Le calcul des quotients de mortalité et des rapports
de masculinité des quotients selon certaines caractéristiques
socioculturelles et économiques des mères a permis de
déceler les facteurs qui amplifient ou atténuent ces
inégalités. Parmi ces facteurs, on peut citer l'ethnie,
l'âge à l'accouchement, le milieu de résidence, le type
d'union, l'instruction et le statut dans le ménage comme ceux qui
montrent une variation plus ou moins nette et cohérente des
inégalités sexuelles de mortalité. Certains
résultats aberrants ont été trouvés, notamment au
niveau de l'occupation de la femme, le statut de la femme et le niveau de vie
du ménage.
Certes, on constate une surmortalité masculine sur
l'ensemble des facteurs, mais cela ne nous dispose pas de donner une
explication claire sur le sens de variation de ces inégalités ou
de leur nature dans la mesure où l'analyse par rapport à
certaines variables, pourtant pertinente pour l'étude a aboutie à
des résultats très ambigus. Étant donné que nous
travaillons sur les catégories d'observations ou groupes d'individus et
non sur les individus eux-mêmes, il convient de s'interroger sur
certaines particularités ou ressemblances aussi bien sur la nature que
sur l'ampleur des inégalités constatées par rapport aux
différents groupes. Cela nous amène à contrôler les
effets bruts des variables catégorielles de façon
simultanée tout en les comparant avec les variables quantitatives
dépendantes.
CHAPITRE 5 : LES
CARACTERISTIQUES SOCIALES DES
INEGALITES DE LA MORTALITE
DES ENFANTS : APPROCHE MULTIDIMENSIONNELLE
Les associations établies entre variables deux
à deux, notamment entre la variable dépendante et les
différentes variables explicatives sont souvent qualifiées de
fallacieuses. Elles ne donnent pas lieu de tirer des conclusions pertinentes et
solides. Pour mieux examiner les hypothèses émises dans le cadre
de cette étude, nous avons jugé utile de compléter les
analyses bivariées effectuées dans le chapitre
précédent par une méthode d'analyse multivariée.
Cela permettra d'atteindre l'objectif visé, celui de
caractériser les femmes par rapport aux inégalités
sexuelles de mortalité des enfants et d'identifier les
caractéristiques qui y sont associées.
Pour atteindre cet objectif, nous allons utiliser l'Analyse en
Composantes Principales (ACP) non pas comme une procédure de
réduction de données mais plutôt dans une perspective
d'analyse descriptive multivariée.
Avant de passer aux analyses proprement dites, nous
présenterons d'abord très succinctement la méthode ainsi
que la manière dont nous avons procédé pour constituer le
fichier au quel porterons les analyses.
V.1. Présentation de la
méthode d'analyse
Le choix d'une méthode d'analyse se justifie
par l'objectif de l'étude et la nature des variables. Il ressort de la
définition des objectifs de cette étude et de la
définition des variables et indicateurs à utiliser que l'ACP est
indiquée, car remplissant les deux exigences essentielles (car les
variables dépendantes sont quantitatives et l'étude a une
portée descriptive).
L'Analyse en Composantes Principales fait partie des
méthodes d'analyse dites factorielles. Ces dernières
établissent des représentations synthétiques de vastes
tableaux de données, en général sous forme de
représentation graphique. Elles ont pour objet de réduire les
dimensions des tableaux de données de façon à
représenter les associations entre individus et entre variables dans des
espaces de faibles dimensions.
Les méthodes d'analyse factorielle consistent à
rechercher des sous-espaces de faibles dimensions qui ajustent au mieux le
nuage de points des individus et le nuage de points des variables. Les
proximités mesurées dans ces sous-espaces doivent refléter
au mieux les proximités réelles. L'espace de
représentation obtenu est appelé espace factoriel. Les
méthodes diffèrent selon la nature des variables
analysées : il peut s'agir de variables continues,
de variables nominales ou de catégories dans le cas des tableaux de
contingences. Les lignes peuvent être des individus ou des
catégories.
L'ACP permet de décrire et d'explorer les relations qui
existent entre plusieurs variables simultanément à la
différence des méthodes bivariées qui étudient les
relations supposées entre deux variables.
V.2. Exécution de
l'ACP et les résultats obtenus
V.2.1. Exécution de
l'ACP
Pour des besoins de commodité, l'ACP
sera effectuée à l'aide du logiciel SPAD qui présente
mieux les résultats comparés à ceux fournis par SPSS sous
Windows. Pour ce faire un nouveau fichier a été crée
à partir du tableau des caractéristiques des individus
présenté en Annexe D (Tab D.1). Dès que le fichier SPSS
est disponible, il reste plus qu'une affaire de transformation ou d'importation
dans la base SPAD pour son utilisation. Pour éviter les effets de
colinéarité entre différentes variables, il s'avère
(nous a semblé) indispensable d'introduire dans la
filière11(*) les
quinze variables tour à tour par groupes de trois.
En effet, l'ACP exige au moins deux variables continues. Le
choix des trois variables est orienté par l'objectif de l'étude
(description des inégalités sexuelles de mortalité des
enfants de moins de cinq ans) qui nécessite la présence du
rapport de masculinité des quotients de mortalité, les quotients
de mortalité des garçons et filles de la période
considérée qui joueront le rôle de variables
actives12(*) tandis que le
reste des variables seront considérée comme des variables
illustratives13(*).
V.2.2. Dictionnaire des
variables
Identifiants des variables
|
Libellés des variables
|
qmjg
|
Quotient de mortalité juvénile des
garçons
|
qmjf
|
Quotient de mortalité juvénile des filles
|
rmj
|
Rapport de masculinité des quotients juvéniles
|
qmijg
|
Quotient de mortalité infanto juvénile des
garçons
|
qmijf
|
Quotient de mortalité infanto juvénile des
filles
|
rmij
|
Rapport de masculinité des quotients infanto
juvéniles
|
mbé
|
Bembé
|
mbo
|
M'bochi
|
Téké
|
Téké
|
Kngo
|
Kongo
|
Vili
|
Vili
|
Sgha
|
Sangha
|
Cath
|
Catholiques
|
Prot
|
Protestantes
|
Salu
|
Salutistes
|
Aut
|
Autres
|
Cél
|
Célibataires
|
Mar
|
Mariées
|
Ubre
|
Union libre
|
Divo
|
Divorcées
|
Mono
|
Monogames
|
Poly
|
Polygames
|
Age1
|
Age1 (moins de 24 ans)
|
Age2
|
Age2 (25 à 24 ans)
|
Age3
|
Age3 (35 à 49 ans)
|
Urb
|
Urbain
|
Rur
|
Rural
|
Bzv
|
Brazzaville
|
PNre
|
Pointe Noire
|
Sud
|
Sud
|
Nord
|
Nord
|
FCM
|
Femmes chef de ménage
|
FSCM
|
Femmes sans statut de chef de ménage
|
Sans
|
Sans instruction
|
Paire
|
Primaire
|
Secsu
|
Secondaire
|
inac
|
Inactive
|
serv
|
Service
|
come
|
Commerçantes
|
agri
|
Agricultures
|
Fble
|
Faible
|
Mos
|
Moyen statut
|
Elev
|
Elevé
|
Pvre
|
Pauvre
|
Mon
|
Moyen niveau de vie
|
V.2.3. Les résultats de
l'ACP
Le logiciel SPAD fournit beaucoup de résultats dont on
s'efforcera de présenter que les plus importants. Certains d'entre eux
seront joints en annexes pour permettre aux lecteurs de comprendre les
interprétations y afférentes.
La prise en compte de l'objectif du chapitre, qui se
propose d'identifier les caractéristiques sociales des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants, restreint
finalement l'analyse à trois phases : la mortalité
infantile, la mortalité juvénile et la mortalité infanto
juvénile qui peuvent montrer l'impact de l'environnement socioculturel
et économique sur la survie différentielle des enfants.
Ces résultats seront présentés et
interprétés pour chaque phase. Il s'agit notamment, des
coordonnées factorielles des individus (catégories) et des plans
factoriels. Mais avant tout, il est nécessaire d'examiner la
qualité des représentations sur les plans factoriels.
a). La matrice de
corrélation des variables
Les résultats de l'ACP font remarquer une forte
corrélation positive entre les quotients de mortalité,
corrélation qui varie entre 0,54 (mortalité infantile et
juvénile) et 0,65 (mortalité infanto juvénile).
L'association est positive et donc à une valeur élevée du
quotient de mortalité masculine on associera également une valeur
élevé du quotient de mortalité féminine. Mais
cette interprétation n'est pas valable entre les quotients de
mortalité et les rapports de masculinité correspondants.
En effet, la corrélation entre les quotients de
mortalité infantile masculine et les rapports de masculinité des
quotients est très faible. On note cependant une forte association
négative entre les rapports de masculinité et les quotients de
mortalité juvénile et infanto juvénile féminine. A
chaque valeur élevée du quotient de mortalité
féminine (4q1F et 5q0F) on associera une valeur faible du rapport de
masculinité des quotients. Car, la liaison entre les deux variables est
négative.
Le fait que les corrélations ne soient pas toutes
positives et fortes indique que la nature des inégalités
sexuelles de mortalité n'est pas de même nature dans toutes les
catégories. C'est-à-dire, la surmortalité masculine ou
féminine n'est pas observée au niveau de toutes les
catégories. L'examen des matrices de corrélation des
valeurs-test qui renseigne sur la significativité des liaisons entre
variables montre que l'analyse des inégalités sexuelles de
mortalité infantile n'est pas pertinente par rapport aux données
en présence. En effet, non seulement les corrélations entre les
quotients de mortalité et le rapport de masculinité des quotients
sont faibles, les valeurs-tests sont inférieures à 2. La relation
n'est donc pas significative. Cette dimension sera donc écartée
pour l'analyse.
b). Les valeurs
propres
Les tableaux des valeurs propres sont
présentés en annexe. Dans les deux phases retenues pour
l'analyse, on obtient respectivement une première composante principale
expliquant près de 58 % (MJ) et 64 % (MIJ) de l'inertie totale. Les deux
premiers axes factoriels donnent à elles seules près de 98 % de
l'inertie ou de la dispersion de tout le nuage de points au seuil de 5 %. Donc
le problème d'axe à retenir ne se pose pas. Pour les deux
dimensions retenues, le nuage de points représentants les
catégories sera projetées dans les deux premiers axes
factoriels.
V.3. Les
caractéristiques sociales des inégalités sexuelles de
mortalité juvénile
Pour mieux interpréter le plan factoriel nous allons
utiliser les aides à l'interprétation édités
conjointement avec le graphe. Il s'agit du cercle de corrélation des
variables, des coordonnées, des contributions et des cosinus
carrés des individus sur les axes factoriels.
Tableau5.1 : Corrélations des variables
actives avec les facteurs
Libellé de la variable
|
Axe 1
|
Axe 2
|
QMJG
|
0,53
|
-0,84
|
QMJF
|
0,98
|
-0,05
|
RMJ
|
-0,69
|
-0,71
|
Le premier axe est une combinaison linéaire des trois
variables considérées (QMJF, RMJ, QMJG) alors que le second est
une combinaison linéaire de deux variables (QMJG, RMJ). Cela voudrait
dire que la mortalité juvénile féminine n'est pas prise en
compte par l'axe2 et que l'axe1 prend en compte aussi bien la mortalité
juvénile masculine et féminine. Ce qui rend très difficile
l'interprétation.
Néanmoins on sait que le quotient de mortalité
juvénile masculine est corrélé positivement avec l'axe1 et
négativement avec l'axe2. Ce tableau indique également une
corrélation positive du quotient de mortalité juvénile
féminine avec le premier axe ainsi qu'une corrélation
négative du rapport de masculinité avec les deux axes factoriels.
On peut donc repartir le plan factoriel en quatre parties pour mieux se situer
par rapport au type d'inégalité, voire à l'ampleur de ces
derniers. On a donc :
· Le quart du plan factoriel délimité par
le côté positif du second axe (F2+) et le côté
négatif du premier axe (F1-) : Elle correspond à la
surmortalité masculine, car le rapport de masculinité des
quotients est la seule variable prise en compte par l'un des deux facteurs.
· Le quart du plan factoriel délimité par
les côtés positifs des deux axes factoriels (F1+ ;
F2+) : Correspond à la surmortalité féminine. En
effet, le quotient de mortalité juvénile féminine est
exclusivement prise en compte par le premier axe avec le quel il est
associé positivement.
· Le quart du plan factoriel délimité par
le côté négatif du second axe (F2-) et le côté
positif du premier axe (F1+) : Il représente à la fois une
zone de forte mortalité masculine et féminine à
l'âge juvénile.
· Le quart du plan factoriel délimité par
les côtés négatifs des deux axes factoriels : est la
zone où se manifeste de façon précise la
surmortalité masculine.
V.3.1. Interprétation du plan factoriel
Le plan factoriel est une approximation de la configuration
réelle des individus ou des catégories d'individus. Nous avons
préféré le plan dual pour son avantage de
représenter en même temps les individus et les variables dans le
cercle de corrélation. Il offre également l'avantage de
repérer automatiquement les points aberrants. Certaines distances entre
couples de points sont bien représentées, tandis que d'autres ne
reflètent pas fidèlement les distances réelles.
L'approximation de la distance entre deux points du plan factoriel est
d'autant plus meilleure que la proximité entre ces derniers est grande.
La proximité du plan factoriel de projection est mesurée par les
cosinus carrés de chaque point avec les axes factoriels. Le tableau des
cosinus carrés ainsi que celui des contributions des catégories
d'observation est en annexe. L'examen du plan factoriel permet de distinguer
deux groupes qui s'opposent du point de vue de la nature des
inégalités sexuelles.
Le premier groupe est celui des femmes qui se
caractérisent par une surmortalité féminine. Elles
résident dans la région Nord qui est pratiquement rural. Il
s'agit des femmes M'bochi qui tirent parties de leurs revenus dans les travaux
agricoles. Elles ont en général atteint le cours moyen 2, ce qui
peut expliquer leur faible statut social et économique. La
surmortalité féminine est plus authentique chez les femmes qui
ont accouché après 35 ans et devenu chef de ménage soit
par rupture d'union, soit par la mort du mari. La surmortalité
féminine est également la caractéristique des femmes
mariées en régime polygamique.
Graphique5.1 : Plan
factoriel
Le second groupe est celui des femmes qui se
caractérisent par une surmortalité masculine. Il s'agit des
femmes Kongo, Bembé et Vili qui vivent dans la région Sud
où se situent géographiquement toutes les grandes villes dont
Brazzaville et Pointe Noire. Ce sont des commerçantes qui vivent en
union libre mais également des femmes mariées en régime
monogamique. Elles sont très instruites, ce qui justifie leur statut
élevé. Il y a également dans ce groupe les femmes
inactives, elles se comptent parmi les élèves, les
étudiantes et les diplômés sans emplois. Les femmes
Sangha-Likouala se retrouvent également parmi celles qui discriminent
les petits garçons tout comme les femmes protestantes. Elles ont
accouché entre 25 et 35 ans et habitent les ménages de niveau
moyen où elles n'ont pas le pouvoir de décision en ce qui
concerne la redistribution des revenus.
En ce qui concerne l'ampleur des inégalités
sexuelles, on peut identifier les points qui se situent à
proximité du cercle de corrélation, notamment les femmes
Téké, les femmes polygames, les femmes non instruites et celles
qui vivent à Pointe Noire.
Dans le but de vérifier si les associations entre les
variables et les observations peuvent se modifier, nous avons effectué
le plan dual en séparant les caractéristiques culturelles des
caractéristiques socioéconomiques. Ces résultats sont
présentés en annexe. Ils montrent un léger
déplacement des variables comme des individus dans le plan factoriel
à comparer à celui du plan d'ensemble.
V.4. Caractéristiques
sociales des inégalités sexuelles de mortalité infanto
juvénile
Cette section présente les résultats de
l'analyse sur les inégalités sexuelles de la mortalité des
enfants entre 0 et 5 ans. Elle permettra de circonscrire les
caractéristiques des femmes liées à la surmortalité
masculine et féminine. Cela passe par la caractérisation des axes
et l'interprétation du plan factoriel. Les coordonnées et les
contributions des individus sur les axes ainsi que les cosinus carrés
qui rendent compte de la qualité de la représentation des points
sur le plan factoriels figurent en annexe D.
Tableau5.2 :
Corrélations des variables actives avec les facteurs
Libellé de la variable
|
Axe 1
|
Axe 2
|
MIJG
|
0,67
|
-0,74
|
MIJF
|
0,99
|
0,00
|
RMIJ
|
-0,70
|
-0,70
|
Ce tableau donne la corrélation
entre les différentes variables et les deux axes qui représentent
mieux les inégalités sexuelles de mortalité chez les
enfants de moins de cinq ans. On peut constater que la mortalité infanto
juvénile masculine est corrélée positivement avec le
premier axe et négativement avec le second axe. Le rapport de
masculinité des quotients est négativement corrélé
avec les deux facteurs au même degré, soit un coefficient de
corrélation de -0,7. Le quotient de mortalité infanto
juvénile féminine est fortement corrélés et
exclusivement avec le premier facteur.
En effet, l'inertie non expliquée par cet axe ne
représente que 1 %. La répartition du plan factoriel
établie dans la première phase (la mortalité
juvénile) dans la section précédente reste
valable.
Graphique5.2 : Plan
factoriel
Ce plan factoriel ne fait pas ressortir de façon
remarquable les différents groupes identifiés au niveau de la
première phase. Néanmoins on peut distinguer les femmes qui se
caractérisent par la surmortalité féminine avec celles qui
se caractérisent par la surmortalité masculine. Les
caractéristiques sociales, culturelles et économiques de ces
femmes restent identiques à celles que nous venons décrire au
niveau de la mortalité juvénile. Ce constat montre que l'impact
de l'environnement socioéconomique et culturel sur la mortalité
différentielle des enfants selon le sexe est beaucoup plus
déterminante entre 1 et 4 ans par rapport à la tranche
d'âge 0 et 5 ans dont l'ampleur est largement influencé par la
mortalité néonatale et la mortalité postnéonatale,
elles mêmes dépendantes des facteurs biologiques. Les points
aberrants sont principalement ceux qui ont le plus contribué à la
formation des axes factoriels. Ces points sont situés à
l'extérieur du cercle de corrélation des variables. Ils sont plus
nombreux au niveau de la mortalité infanto juvénile qu'au niveau
de la mortalité juvénile.
Au terme de cette analyse, il ressort deux types
d'inégalités sexuelles de mortalité des enfants au Congo.
Il y a la surmortalité masculine qui est presque répandue dans
tout le pays et la surmortalité féminine qu'on retrouve dans
certaines communautés. Le chapitre 5 consacré essentiellement
à l'analyse multivariée, a permis de catégoriser non
seulement les femmes selon le type d'inégalités mais
également selon l'ampleur de ces dernières et ceux pour la
mortalité juvénile et infanto juvénile. La
surmortalité féminine à l'âge infanto
juvénile se maintient uniquement pour les femmes M'bochi (point
aberrant) et celles qui fréquentent les nouvelles religions
chrétiennes.
Par contre, en ce qui concerne l'ampleur de ces
inégalités on observe des nuances ou des variations entre les
deux dimensions d'analyse pour les mêmes catégories d'individus.
Ce chapitre a permis d'établir aussi bien les différences que les
ressemblances entre les femmes en ce qui concerne la mortalité
différentielle selon le sexe de l'enfant. Sur ce plan, on a vu que les
femmes appartenant aux ethnies Vili, Kongo, Téké et Bembé
se distinguent des femmes M'bochi du point de vue de la nature des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants. Le premier
groupe se caractérise par une surmortalité masculine alors que
les femmes M'bochi se caractérisent par une surmortalité
féminine. Les ressemblances sont observables au niveau de la
surmortalité masculine où des sous groupes de femmes peuvent
être formés par rapport à l'ampleur des
inégalités. En dehors de l'ethnie, d'autres variables comme la
région de résidence, la religion et l'instruction se distinguent
pour la prévalence des inégalités sexuelles de
mortalité des enfants.
SYNTHESE ET Conclusion générale
En introduisant cette étude, nous avons relevé
l'insuffisance du traitement des questions de genre dans les études de
mortalité des enfants. Pour prendre en compte cette
préoccupation, nous avons choisi d'étudier les
inégalités sexuelles de mortalité des enfants au Congo
Brazzaville. Ce choix se justifie en partie par notre propre souci
d'approfondir les connaissances sur la mortalité en
général et en particulier sur les rapports de chance entre les
garçons et les filles face à la mort. Cela en dépit de
l'évolution négative des inégalités sexuelles au
fil des décennies en Afrique au Sud du Sahara, pourtant reconnu jadis
comme une région où les inégalités sexuelles de
mortalité étaient presque inexistantes. Pour le Congo, cette
étude vient à point nommé dans ce sens que la situation
des inégalités sexuelles de mortalité des enfants n'est
pas connue et n'attire presque l'attention de personne.
Cette étude est axée sur l'approche genre dans
ce sens que les inégalités sexuelles de mortalité des
enfants sont appréhendées à travers le statut de la femme.
En prenant l'optique de l'approche genre, nous avons voulu non seulement nous
conformer avec l'actualité internationale dans le domaine du
développement mais également avec certains résultats de
recherches dans le domaine de la mortalité des enfants. A travers cette
approche nous venons de vérifier si les femmes étaient en partie
responsables des différences constatées dans la manière
d'élever les enfants selon leur sexe. Nous venons également de
vérifier si l'amélioration de leur situation sociale, mieux de
leur statut socioéconomique pouvait atténuer, sinon contribuer
à éliminer les disparités qui existent en matière
de mortalité des enfants.
Cependant à la lumière du cadre théorique
qui découle de la synthèse de la littérature, il
ressortait que les facteurs socioculturels jouent un grand rôle dans la
manifestation des inégalités sexuelles de mortalité des
enfants. La plupart des écrits existants sur ce sujet situent les
inégalités sexuelles de mortalité par rapport aux
préférences des parents à l'égard du sexe de
l'enfant. Ce constat nous a amené à inclure dans le modèle
les caractéristiques socioculturelles des femmes pour mieux rendre
compte des facteurs ou caractères qui peuvent être à
l'origine de la mortalité différentielle des enfants selon le
sexe. Ces différentes approches sont résumées dans le
postulat de base qui sous tend cette recherche:
Les inégalités de mortalité des enfants
selon le sexe sont fort associées au statut de la femme
appréhendé par son niveau d'instruction et son statut dans le
ménage. Ainsi la précarité de ce statut est un facteur
d'augmentation des inégalités. Les caractéristiques
socioculturelles et démographiques de la femme déterminent la
nature ou l'ampleur des inégalités sexuelles de la
mortalité des enfants dans le sens d'une surmortalité masculine
ou féminine.
Plus spécifiquement nous avons supposé
que :
1. La prévalence des inégalités de
mortalité des enfants selon le sexe varie en fonction du statut social
de la femme en matière de pouvoir de décision. Cette
prévalence diminue à mesure que le statut social de la femme en
matière de pouvoir de décision augmente.
2. L'ampleur des inégalités de mortalité
des enfants selon le sexe varie en fonction du niveau d'instruction de la
femme. Elle diminue à mesure que le niveau d'instruction de la femme
augmente.
3. La nature des inégalités sexuelles de
mortalité des enfants selon le sexe varie en fonction de l'appartenance
ethnique. La surmortalité masculine est liée aux ethnies
matrilinéaires alors que la surmortalité féminine est
liée aux ethnies patrilinéaires.
4. La prévalence des inégalités sexuelles
varie en fonction du type d'union. Cette prévalence est
élevée dans les ménages polygames que dans les
ménages monogames.
5. L'ampleur des inégalités sexuelles de
mortalité varie en fonction de l'âge de la mère à
l'accouchement, suivant une courbe en U. Elles sont d'autant plus
prononcées pour les mères qui accouchent jeunes ou celles qui
accouchent aux âges avancés et moins prononcées pour les
benjamines de ces dernières.
6. La région de résidence a une influence sur
la nature des inégalités sexuelles de mortalité des
enfants selon le sexe. On observe une surmortalité masculine dans les
régions dominées par le système lignagère
matrilinéaire et une surmortalité féminine dans les
régions dominées par le système lignagère
patrilinéaire.
Toutes ces hypothèses devraient nous permettre
d'atteindre les objectifs fixés à savoir :
Contribuer à l'amélioration des connaissances
sur l'ampleur et les facteurs générateurs des
inégalités de mortalité différentielle selon le
sexe. Notamment, par :
· La description de la mortalité
différentielle des enfants selon le sexe et la mise en évidence
des inégalités;
· La détermination des caractéristiques
associées à la mortalité différentielle ;
· La formulation des recommandations pertinentes visant
à lutter efficacement contre les inégalités sexuelles.
Les données de l'Enquête Démographique
et de Santé du Congo (EDSC1), la première à être
organisée ont été exploitées pour tester les
hypothèses. L'évaluation de leur qualité
révèle quelques insuffisances qui ne sont pas de nature à
entraver l'atteinte des objectifs de l'étude. Cependant le
problème de faibles effectifs peut porter atteinte aux résultats
obtenus au niveau de la mortalité néonatale, postnéonatale
et infantile où certains quotients de mortalité ont
été calculés avec moins de 30 cas de décès.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'analyse multivariée n'a pu
être appliquée avec la mortalité infantile, les
corrélations entre quotients de mortalités et le rapport de
masculinité des quotients n'étant pas significatif au seuil de
5%.
Les analyses ont été
réalisées à l'aide des logiciels ci-après :
- SPSS sous Windows pour les tableaux croisés
d'effectifs de décès et de naissances en fonction des
caractères des mères ;
- Excel pour le calcul quotients de
mortalité ;
- SPAD pour l'ACP qui a permis la typologie des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants.
Ceci étant, cette étude a abouti à un
certain nombre de résultats dont il convient de faire le point.
Au niveau bivarié, cette étude a
permis de mesurer le niveau ou l'ampleur globale des inégalités
sexuelles de mortalité des enfants selon le sexe. La surmortalité
masculine qui a été mise en évidence, atteint son pic
à l'âge post néonatale avec près de 22 %. Cela
voudrait dire qu'au Congo, sur 100 enfants ayant survécus à la
mort courant le premier mois de leur existence, 22 garçons meurent en
plus à comparer à l'effectif des décès
féminins avant d'atteindre le premier anniversaire. Ce surplus de
décès masculins diminue de moitié à l'âge
juvénile, soit près de 11% de surmortalité masculine. La
surmortalité masculine est estimée à 16,75 %, 18,23 %, et
à 17,55 % respectivement pour la mortalité néonatale,
infantile et infanto juvénile. La comparaison des niveaux de
surmortalité entre d'une part, la mortalité juvénile et la
mortalité infantile (néonatale et post néonatale) et
d'autre part, entre la mortalité juvénile et la mortalité
infanto juvénile permet de faire un constat, celui de dire qu'il nous
semble que les causes endogènes que nous savons en défaveur des
garçons ont beaucoup plus pesés que les causes externes ou
sociales. Ces niveaux globaux d'inégalités cachent un certains
nombre de disparités relatives à leur nature et à leur
ampleur.
En effet, le calcul des rapports de masculinité selon
les caractères des femmes a montré une surmortalité
féminine et des niveaux de surmortalité très
élevés chez certaines catégories de femmes.
Ainsi, en ce qui concerne l'appartenance ethnique, les femmes
M'bochi se caractérisent par une surmortalité féminine qui
se manifeste dès le premier mois d'existence du nouveau né. Par
contre les femmes Bembé, Téké, Kongo, Vili et
Sangha-Likouala se caractérisent par une surmortalité masculine
infanto juvénile avec un niveau particulièrement
élevé chez les Vili (60 %). Ce résultat conforte donc la
cinquième hypothèse selon la quelle le type
d'inégalité est déterminé par l'appartenance
ethnique.
L'âge de la mère à l'accouchement
révèle une surmortalité masculine. Cette
surmortalité masculine est élevée pour les femmes qui ont
accouché avant 25 ans que pour celles qui ont accouché
après cet âge. Elle diminue de 16 % entre les intervalles 15-24
ans et 25-34 ans avant d'augmenter de près de 10 % entre 35-50 ans. La
septième hypothèse est donc confortée.
La préférence masculine qui caractérise
les ménages polygames s'est traduite par une surmortalité
masculine moins prononcée par rapport aux ménages monogames
où ces préférences sont moins fortes. Le niveau de
surmortalité masculine est deux fois plus élevé pour les
mères monogames, soit 22 % pour les monogames contre 11 % pour les
polygames. Cependant on a observé une surmortalité
féminine infantile et juvénile respectivement chez les femmes
monogames (89,8%) et polygames (70,7 %). On peut dire que l'hypothèse 6
a été confortée.
L'analyse bivariée montre que la surmortalité
masculine varie en fonction de la région de résidence. On
constate que toute la partie méridionale du pays, peuplée en
majorité d'ethnies Kongo connaît une surmortalité masculine
beaucoup plus accentuée que la partie septentrionale qui forme à
elle seule la région Nord peuplée des Ngala où on observe
même une surmortalité féminine à l'âge
juvénile (rapport de masculinité des quotients égal
à 65,5%). Le rapport de masculinité des quotients infanto
juvénile est de près de 122% pour les régions de
Brazzaville et du Sud, 143 % pour la région de Pointe-Noire et de 112,1
seulement pour la région du Nord. Autrement dit, pendant qu'au Nord 11
garçons sur 100 meurent plus que les filles entre 0 et 5 ans, 18
garçons et 30 garçons meurent plus que les filles respectivement
à Brazzaville, au Sud et à Pointe-Noire. L'hypothèse
formulée à partir de cette variable, selon laquelle la nature
des inégalités sexuelles de mortalité serait liée
à la région de résidence n'est pas confortée.
L'examen des rapports de masculinité des quotients
infanto juvénile a montré que les ménages dirigés
par les femmes (101,6%) conduisent à peu de discriminations sexuelles,
comparé aux ménages dirigés par les hommes (124,8). Ce
résultat est très discutable dans la mesure où on observe
une surmortalité féminine juvénile importante (62,3 %) au
niveau des femmes chefs de ménages qui peut traduire une
préférence pour les enfants de sexe féminin. Mis à
part ce constat, l'évolution des rapports de masculinité infanto
juvénile conforte cette hypothèse, fondée sur le statut
dans le ménage de la femme. Donc, plus les femmes ont le pouvoir de
décision dans le ménage, plus les inégalités de
mortalité fondées sur le sexe sont atténuées.
En ce qui concerne le niveau d'instruction, on constate que
plus la femme est instruite plus la surmortalité masculine est moins
élevée. La surmortalité masculine infanto juvénile
diminue à peu près de moitié au fur et à mesure que
l'instruction de la mère augmente. Le niveau de surmortalité
masculine est évalué à 32 % pour les garçons
nés de femmes sans instruction, 19% pour les garçons nés
de femmes de niveau primaire et 8% pour les fils dont les mères ont
atteint le secondaire et/ou l'Université. Cette hypothèse est
également confortée dans la mesure où les niveaux de
surmortalité sont, sans cesse décroissant tant que l'instruction
augmente.
Les résultats de l'analyse bivariée pour
l'occupation de la femme, le statut de la femme et le niveau de vie du
ménage ne sont pas décisoires dans la mesure où la
variation des inégalités sexuelles de mortalité des
enfants ne montre pas une tendance précise. C'est à ce niveau que
les résultats sont les plus inattendus et ne confortent pas les
hypothèses formulées.
Ainsi, sur six (06) hypothèses qui ont
été formulées, cinq (05) ont été
confortées alors que trois (03) ne l'ont pas été.
Signalons pour terminer avec l'analyse
bivariée qu'en dehors des variables dont les hypothèses ont
été formulées, les quotients de mortalité ainsi que
leurs rapports de masculinité ont été calculés pour
d'autres variables telles que la religion, l'état matrimonial, le milieu
de résidence et le département de résidence. Pour
l'ensemble de ces variables, on a observé une surmortalité
masculine infanto juvénile quasi générale, excepté
l'ensemble de femmes regroupées dans la modalité autre de la
religion où l'on observe une surmortalité féminine infanto
juvénile. Ces résultats montrent que la surmortalité
masculine est plus prononcée en milieu urbain (129,6%) qu'en milieu
rural (117,5%). Les divorcées (et les veuves) représentent le
point extrême en ce qui concernent le niveau de surmortalité
masculine avec 33% soit un rapport de masculinité de 149,2 %.
Néanmoins, en ce qui concerne le niveau de vie, le
rapport de masculinité le plus faible est observé dans les
ménages de niveau moyen alors que les rapports les plus
élevés sont observés dans les ménages pauvres et
riches.
Le statut de la femme fait ressortir une surmortalité
féminine pour les femmes de statut moyen et une surmortalité
masculine pour les femmes de statut faible et celles de statut
élevé où les niveaux de surmortalité masculine sont
des plus élevés.
Par contre, au niveau de l'activité économique,
les résultats sont très fluctuants et le problème de
faibles effectifs se fait ressentir. Le résultat le plus aberrant est
observé chez les femmes qui travaillent dans les services et les cadres
pour lesquelles la surmortalité masculine juvénile et infanto
juvénile affranchie respectivement la barre de 224 % et 234 %.
L'analyse multivariée dont l'objectif principal
était la catégorisation ou la caractérisation des femmes
selon les inégalités sexuelles de mortalité des enfants a
confirmé les résultats de l'analyse bivariée malgré
le problème de multicolinéarité. Ainsi, les femmes ont
été réparties en deux groupes, celui de la
surmortalité masculine et celui de la surmortalité
féminine. Le premier groupe est représenté par les femmes
Vili, Kongo, Téké, Bembé et Sangha-Likouala, qui sont des
fidèles des religions catholiques, protestantes et salutistes. La
surmortalité féminine est une particularité pour les
femmes M'bochi qui sont animistes, sinon adeptes des nouvelles églises
dites réveillées. En ce qui concerne l'ampleur, trois sous
groupes de femmes peuvent être formés.
Le premier sera celui des femmes qui se caractérisent
par une faible surmortalité masculine (100 = RMQ = 115). Dans ce sous
groupe, on retrouve les femmes Bembé, chefs de ménage, celles qui
ont le statut moyen et qui ont accouchées entre 25 et 35 ans. Elles ont
atteint le secondaire et/ou l'université et se ressemblent par l'ampleur
de la surmortalité masculine. A ce groupe, on peut associer les femmes
polygames, celles qui vivent au Nord du pays et celles qui vivent dans des
ménage de niveau moyen.
Le deuxième groupe est celui dont on observe une
surmortalité masculine relativement élevée (115 < RMQ =
130). Ce groupe est composé des protestantes, des femmes inactives, des
mariées et celles qui ne sont pas chefs de ménage. Elles sont
localisées au Sud du Pays et vivent en milieu urbain, notamment
à Brazzaville. A ce groupe on peut adjoindre les salutistes (femmes de
l'armée du salut), les femmes qui ont eu leurs enfants étant
jeunes (moins de 25 ans) et à un âge avancé (plus de 35
ans). Notamment, les femmes célibataires et celles qui vivent en union
libre et en milieu rural dont le niveau d'instruction ne dépasse pas le
cours moyen 2 (CM2). Leur statut social est faible.
Le dernier groupe où l'on observe une
surmortalité masculine élevée (RMQ>130) est
constitué des femmes Téké, Kongo, Vili et Sangha-likouala.
On retrouve dans ce groupe les femmes monogames ce qui peut s'expliquer par la
présence des chrétiennes catholiques. Elles vivent dans des
ménages riches alors que d'autres sont dans des ménages pauvres.
Cette prévalence de la surmortalité masculine s'observe à
Pointe Noire où les ethnies Kongo sont très
représentatives. Les divorcées et les femmes non instruites font
également parti de ce groupe.
Ce regroupement concerne uniquement la mortalité
infanto juvénile, il serait différent dans le cas de la
mortalité juvénile. On peut le vérifier à travers
une comparaison des plans factoriels. Avant ça, nous nous sommes rendu
compte du fait que la mortalité infanto juvénile était
très influencée par la mortalité néonatale et post
néonatale que nous savons en défaveur des garçons.
L'examen des rapports de masculinité des quotients à
différents âges ou périodes de vie de l'enfant permet de
confirmer ce constat. C'est pourquoi nous estimons que la lutte contre les
inégalités sexuelles ou contre la surmortalité masculine
passe par la réduction de la mortalité infantile. Pour ce faire
nous formulons quelques recommandations à l'endroit des pouvoirs publics
et à la communauté scientifique.
Aux pouvoirs publics nous recommandons :
ü La mise en place d'un programme de sensibilisation au
près des femmes sur les inégalités sexuelles de
mortalité des enfants au Congo dans tous les centres de
maternité, à travers les medias en vue d'un changement de
comportement. En effet, il est apparu dans cette étude que le
problème des inégalités sexuelles de mortalité des
enfants est beaucoup plus culturel qu'économique. Il faut donc
s'attaquer aux comportements parentaux liés au système de lignage
par une stratégie de communication pour le changement de comportement
(CCC).
ü La mise en place d'un programme d'amélioration
de la protection maternelle et infantile afin de réduire la
morbidité et la mortalité infantile. Cela permettra de maximiser
les chances de survie des enfants, plus particulièrement des
garçons considérés comme les plus fragiles face aux
infections respiratoires, diarrhéiques et aux malformations
congénitales au cours de la première année de vie. Car,
dans un contexte de surmortalité masculine, une mortalité
néonatale et post néonatale élevées ne ferons que
creuser l'écart des différences de mortalité entre filles
et garçons dans la mesure où ces derniers seront
défavorisés à la fois par les facteurs biologiques,
sociaux et culturels.
ü La mise en place d'un programme de renforcement du
pouvoir d'action des femmes et leur pleine participation sur un pied
d'égalité à tous les domaines de la vie sociale, y compris
aux prises de décisions. Il veillera de doter toutes les femmes, au
même titre que tous les hommes, d'une éducation qui leur permette
de satisfaire les besoins humains fondamentaux de la personne humaine.
A la communauté scientifique nous
recommandons :
ü Le développement des recherches ou des
études explicatives sur les inégalités sexuelles de
mortalité des enfants afin de maîtriser les mécanismes
d'actions des déterminants. D'intégrer dans les études
explicatives de la mortalité différentielle des enfants selon le
sexe, les facteurs relatifs à l'enfant, les facteurs maternels ainsi que
les facteurs relatifs à l'offre et à l'accessibilité
(géographique et économique) des soins de santé infantile
afin d'affiner les explications en matière d'inégalité
sexuelles de mortalité des enfants.
ü Le développement des enquêtes qualitatives
afin de saisir les perceptions des individus sur les inégalités
sexuelles de mortalité des enfants. Ce ci permettra d'appréhender
le phénomène dans tous ces aspects, notamment dans sa dimension
culturelle dans le but de lui donner une explication rationnelle.
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ANNEXES
Tableau1 : Le taux de
mortalité des enfants de moins de cinq ans (pour 1000) de quelques pays
d'Afrique Subsaharienne
Afrique de l'Est
|
Afrique de l'Ouest
|
Afrique centrale
|
Afrique Australe
|
Burundi 168
|
Bénin 153
|
Cameroun 122
|
Afrique du Sud 76
|
Kenya 100
|
Burkina Faso 177
|
Congo 107
|
Botswana 98
|
Rwanda 176
|
Côte-d'Ivoire 135
|
Gabon 90
|
Mozambique 193
|
Ethiopie 183
|
Mali 235
|
RCA 148
|
Zambie 169
|
Ouganda 159
|
Niger 335
|
Tchad 175
|
Zimbabwe 118
|
Source : OMS, 2003
A. Evaluation de la qualité des
données
Calcul de l'indice de Whipple :
Formule de calcul :
Tableau A.1 : Effectifs des âges ronds
entre 23 et 62 ans.
Ages
|
Hommes
|
Femmes
|
25
|
296
|
326
|
30
|
265
|
254
|
35
|
225
|
240
|
40
|
192
|
173
|
45
|
151
|
136
|
50
|
82
|
147
|
55
|
82
|
120
|
60
|
79
|
96
|
?
|
1372
|
1493
|
;
Tableau A.2 : Effectifs des populations entre 23
et 62 ans
Ages
|
Hommes
|
Femmes
|
Ages
|
Hommes
|
Femmes
|
23
|
247
|
315
|
43
|
134
|
111
|
24
|
182
|
277
|
44
|
109
|
92
|
25
|
296
|
326
|
45
|
151
|
136
|
26
|
224
|
243
|
46
|
100
|
113
|
27
|
210
|
254
|
47
|
104
|
107
|
28
|
257
|
320
|
48
|
105
|
89
|
29
|
206
|
246
|
49
|
80
|
91
|
30
|
265
|
254
|
50
|
82
|
147
|
31
|
187
|
218
|
51
|
59
|
88
|
32
|
214
|
225
|
52
|
69
|
119
|
33
|
194
|
208
|
53
|
65
|
114
|
34
|
129
|
177
|
54
|
54
|
84
|
35
|
225
|
240
|
55
|
82
|
120
|
36
|
141
|
218
|
56
|
55
|
75
|
37
|
173
|
207
|
57
|
55
|
69
|
38
|
161
|
154
|
58
|
56
|
82
|
39
|
163
|
145
|
59
|
44
|
47
|
40
|
192
|
173
|
60
|
79
|
96
|
41
|
115
|
142
|
61
|
54
|
48
|
42
|
177
|
145
|
62
|
52
|
60
|
|
|
|
Total
|
3958
|
4488
|
Calcul de l'indice combiné des Nations Unies
ICNU= Jm + Jf
+3K
Jm = 1/13
Jf=1/13
K=1/13
ICNU= 7,46 + 8 + 3*14,16 = 57,94
ICNU= 57,94
Correction de l'indice des Nations Unies
I= I-S = 57,94 -
ICNU = 35,31
Tableau A.3:
Récapitulatif des calculs de l'ICNU
Ages (ans)
|
Hommes
|
m(i)
|
I m(i)-100 I
|
Femmes
|
f(i)
|
I f(i)-100 I
|
r(i)
|
I r(i)-r(i+1) I
|
0-4
|
2605
|
|
|
2528
|
|
|
103,0
|
4,7
|
5-9
|
2091
|
89
|
11
|
2127
|
91
|
9
|
98,3
|
1,2
|
10-14
|
2119
|
112
|
12
|
2128
|
108
|
8
|
99,5
|
6,2
|
15-19
|
1693
|
102
|
2
|
1814
|
95
|
5
|
93,3
|
21,6
|
20-24
|
1212
|
84
|
16
|
1690
|
106
|
6
|
71,7
|
14,2
|
25-29
|
1194
|
109
|
9
|
1389
|
100
|
0
|
85,9
|
5,3
|
30-34
|
988
|
96
|
4
|
1083
|
92
|
8
|
91,2
|
1,7
|
35-39
|
863
|
101
|
1
|
963
|
110
|
10
|
89,6
|
19,9
|
40-44
|
727
|
104
|
4
|
664
|
89
|
11
|
109,5
|
8,8
|
45-49
|
540
|
102
|
2
|
536
|
88
|
12
|
100,7
|
41,0
|
50-54
|
329
|
79
|
21
|
551
|
119
|
19
|
59,7
|
14,6
|
55-59
|
292
|
97
|
3
|
393
|
95
|
5
|
74,3
|
23,2
|
60-64
|
271
|
107
|
7
|
278
|
92
|
8
|
97,5
|
3,9
|
65-69
|
215
|
106
|
6
|
212
|
97
|
3
|
101,4
|
17,7
|
70-74
|
133
|
?=
|
97
|
159
|
?=
|
104
|
83,7
|
|
|
|
?= 184,1
|
B. CREATION DES INDICATEURS
B.1. NIVEAU DE VIE DU MENAGE
set more=off.
get file "gemael.sys".
freq v113 v116 v119 v120 v121 v122 v123 v124 v125 v127 v128
v129.
rec v113 (11 thru 13,21,31,42,61,71=1) (20,22,30,40,41,51=2)
(96=3)
(else=sysmis).
var lab v113 "Source d'approvisionnement en eau".
val lab v113 1"eau1" 2"eau2" 3"eau3".
if (v113=1) eau1=0.
if (v113<>1) eau1=1.
if (v113=2) eau2=0.
if (v113<>2) eau2=1.
if (v113=3) eau3=0.
if (v113<>3) eau3=1.
rec v116 (11=1) (21=2) (22=3) (31=4) (else=sysmis).
var lab v116 "type de toilette".
val lab v116 1"toil1" 2"toil2" 3"toil3" 4"toil4".
if (v116=1) toil1=0.
if (v116<>1) toil1=1.
if (v116=2) toil2=0.
if (v116<>2) toil2=1.
if (v116=3) toil3=0.
if (v116<>3) toil3=1.
if (v116=4) toil4=0.
if (v116<>4) toil4=1.
var lab v119 "possession d'electricit".
val lab v119 0"non" 1"oui".
var lab v120 "possession de la radio".
val lab v120 0"non" 1"oui".
var lab v121 "Possession de la tlvision".
val lab v121 0"non" 1"oui".
var lab v122 "Possession du refrigerateur".
val lab v122 0"non" 1"oui".
var lab v123 "Possession de la bicyclette".
val lab v123 0"non" 1"oui".
var lab v124 "possession d'une moto".
val lab v124 0"non" 1"oui".
var lab v125 "possession d'une voiture".
val lab v125 0"non" 1"oui".
rec v127 (11,21,32=1) (33,34,35=2) (else=sysmis).
var lab v127 "Materiau du sol".
val lab v127 1"terre" 2"cimen".
if (v127=1) terre=0.
if (v127<>1) terre=1.
if (v127=2) cimen=0.
if (v127<>2) cimen=1.
rec v128 (11,21,22,23=1) (31,32=2) (96=3) (else=sysmis).
var lab v128 "Materiau du mur".
val lab v128 1"briq" 2"parp" 3"autre".
if (v128=1) briq=0.
if (v128<>1) briq=1.
if (v128=2) parp=0.
if (v128<>2) parp=1.
if (v128=3) autre=0.
if (v128<>3) autre=1.
rec v129 (11=1) (31,32=2) (else=sysmis).
var lab v129 "Materiau du toit".
val lab v129 1"paill" 2"tole".
if (v129=1) paill=0.
if (v129<>1) paill=1.
if (v129=2) tole=0.
if (v129<>2) tole=1.
freq eau1 eau2 eau3 toil1 toil2 toil3 toil4 v119 v120 v121
v123 v124 v125 terre
cimen briq parp autre paill tole.
factor var=eau1 eau2 eau3 toil1 toil2 toil3 toil4 v119 v120
v121 v122 v123 v124
v125 terre cimen briq parp autre paill tole/extraction
pc/print extraction
rotation fscore/CRITERIA FACTORS(1)/SAVE reg (1 fac).
freq fac1// ntiles 3.
rec fac1 (lo thru -0.586=1) (-0.5859 thru 0.200=2) (0.2001
thru hi=3).
var lab fac1 "Niveau de vie du mnage".
val lab fac1 1"Pauv" 2"moye"3"Riche".
B.2. STATUT DE LA FEMME
set more=off.
get file "gemael.sys".
freq v106 v150 v717.
rec v106 (0=0) (1=1) (2,3=2) (else=sysmis).
val lab v106 "Niveau d'instruction".
val lab v106 0"sans" 1"prim" 2"secs".
if (v106=0) sans=0.
if (v106<>0) sans=1.
if (v106=1) prim=0.
if (v106<>1) prim=1.
if (v106=2) secs=0.
if (v106<>2) secs=1.
rec v150 (1=1) (2 thru 15=2) (else=sysmis).
var lab v150 "statut de chef de mnage".
val lab v150 1"cm" 2"scm".
if (v150=1) cm=0.
if (v150<>1) cm=1.
if (v150=2) scm=0.
if (v150<>2) scm=1.
rec v717 (0,6=0) (1=1) (2,7,8=2) (3=3) (4,5=4) (9=5)
(else=sysmis).
var lab v717 "occupation de la femme".
val lab v717 0"inac" 1"Kdre" 2"serv" 3"come" 4"agri"
5"ouvn".
if (v717=0) inac=0.
if (v717<>0) inac=1.
if (v717=1) Kdre=0.
if (v717<>1) Kdre=1.
if (v717=2) serv=0.
if (v717<>2) serv=1.
if (v717=3) come=0.
if (v717<>3) come=1.
if (v717=4) agri=0.
if (v717<>4) agri=1.
if (v717=5) ouvn=0.
if (v717<>5) ouvn=1.
rec v013 (1=1) (2=2) (3=3) (4=4) (5=5) (6=6) (7=7).
var lab v013 "Age de la femme".
val lab 1"age1" 2"age2" 3"age3" 4"age4 5"age5" 6"age6"
7"age7".
if (v013=1) age1=0.
if (v013<>1) age1=1.
if (v013=2) age2=0.
if (v013<>2) age2=1.
if (v013=3) age3=0.
if (v013<>3) age3=1.
if (v013=4) age4=0.
if (v013<>4) age4=1.
if (v013=5) age5=0.
if (v013<>5) age5=1.
if (v013=6) age6=0.
if (v013<>6) age6=1.
if (v013=7) age7=0.
if (v013<>7) age7=1.
freq sans prim secs cm scm inac Kdre serv come agri ouvn age1
age2 age3 age4
age5 age6 age7.
factor var=sans prim secs cm scm inac Kdre serv come agri ouvn
age1 age2
age3 age4 age5 age6 age7/extraction pc /print extraction
rotation fscore
/CRITERIA FACTORS(1)/SAVE reg (1 fac).
fre fac1//NTILES 3.
rec fac1=fac1 (lo thru 0.278=0) (0.2779 thru 0.427=1) (0.4269
thru hi=2).
var lab fac1 "statut de la femme".
val lab fac1 1"faib" 2"moye"3"elev".
Rename fac1= fac2.
save out/keep=fac1 fac2="euverte.sys".
C. CHAPITRE QUATRE
Tableau C.1: Effectifs des naissances et des
décès pour la génération 96-2000 (0-5 ans)
Variables
|
Sexe masculin
|
Sexe féminin
|
Naissances
|
Décès
|
Naissances
|
Décès
|
Ethnies
|
Bembé
|
473
|
54
|
562
|
61
|
Mbochi
|
249
|
30
|
245
|
35
|
Téké
|
340
|
55
|
329
|
39
|
Kongo
|
494
|
71
|
452
|
49
|
Vili
|
144
|
18
|
119
|
6
|
Sangha
|
128
|
25
|
125
|
18
|
Religions
|
Catholique
|
567
|
95
|
476
|
42
|
Protestante
|
527
|
65
|
589
|
58
|
Salutiste
|
60
|
11
|
55
|
8
|
Autres
|
876
|
121
|
888
|
129
|
Age à l'accouchement
|
Age1
|
1131
|
171
|
1190
|
142
|
Age2
|
702
|
87
|
686
|
77
|
Age3
|
200
|
34
|
134
|
19
|
Type d'union
|
|
|
|
|
Monogamique
|
1256
|
173
|
1271
|
134
|
Polygamique
|
326
|
60
|
326
|
53
|
Etat matrimonial
|
Célibataires
|
104
|
16
|
97
|
13
|
Mariées
|
868
|
115
|
840
|
94
|
Unions libres
|
961
|
146
|
987
|
123
|
Divorcées
|
100
|
14
|
85
|
8
|
Milieu de résidence
|
Urbain
|
969
|
130
|
898
|
93
|
Rural
|
1064
|
162
|
1112
|
144
|
Région de résidence
|
Brazzaville
|
582
|
78
|
526
|
58
|
Pointe Noire
|
285
|
37
|
264
|
24
|
Sud
|
715
|
100
|
773
|
89
|
Nord
|
451
|
76
|
446
|
67
|
Départements de résidence
|
Kouilou
|
395
|
53
|
354
|
31
|
Niari
|
193
|
9
|
236
|
17
|
Lékoumou
|
68
|
17
|
67
|
14
|
Bouenza
|
227
|
44
|
264
|
33
|
Pool
|
116
|
14
|
116
|
18
|
Plateaux
|
130
|
20
|
128
|
18
|
Cuvette
|
86
|
12
|
97
|
13
|
Cuvette-Ouest
|
50
|
8
|
52
|
9
|
Sangha
|
38
|
12
|
47
|
10
|
Likouala
|
148
|
25
|
123
|
17
|
Brazzaville
|
582
|
78
|
526
|
58
|
Statut dans le ménage
|
FCM
|
228
|
28
|
191
|
23
|
FSCM
|
1805
|
265
|
1819
|
214
|
Occupation de la femme
|
Inactive
|
486
|
59
|
477
|
49
|
Service
|
107
|
11
|
114
|
5
|
Commerçantes
|
610
|
84
|
519
|
67
|
Agricultrices
|
814
|
136
|
881
|
116
|
Niveau d'instruction
|
Sans niveau
|
238
|
61
|
188
|
33
|
Primaire
|
696
|
107
|
702
|
88
|
Secondaire
|
1099
|
124
|
1120
|
116
|
Niveau de vie du ménage
|
Pauvre
|
495
|
75
|
489
|
54
|
Moyen
|
510
|
69
|
496
|
65
|
Riche
|
542
|
81
|
524
|
48
|
statut de la femme
|
Faible
|
544
|
67
|
500
|
53
|
Moyen
|
624
|
73
|
536
|
63
|
Elevé
|
849
|
149
|
955
|
120
|
Tableau D.1 : Tableau de contingence
Catégories
|
Variables continues de la matrice
|
MNNG
|
MPNNG
|
1q0G
|
4q1G
|
5q0G
|
MNNF
|
MPNNF
|
1q0F
|
4q1F
|
5q0F
|
RMNN
|
RMPNN
|
R1q0
|
R4q1
|
R5q0
|
Bembé
|
21
|
39
|
59
|
47
|
114
|
14
|
54
|
68
|
38
|
109
|
149
|
71,8
|
88
|
123,6
|
105,2
|
Mbochi
|
32
|
50
|
80
|
39
|
120
|
65
|
26
|
94
|
50
|
143
|
49,1
|
189,5
|
85
|
79,1
|
84,1
|
Téké
|
62
|
75
|
132
|
17
|
162
|
30
|
53
|
82
|
36
|
119
|
203
|
141,2
|
161
|
46,6
|
136,5
|
Kongo
|
51
|
40
|
89
|
58
|
144
|
40
|
32
|
71
|
36
|
108
|
127
|
125,5
|
126
|
161,7
|
132,5
|
Vili
|
7
|
70
|
83
|
45
|
125
|
-
|
17
|
17
|
34
|
50
|
-
|
416,6
|
495
|
133,1
|
248,3
|
Sangha
|
78
|
59
|
133
|
36
|
195
|
56
|
60
|
112
|
27
|
144
|
139
|
99,4
|
118
|
132,5
|
134,9
|
Catholiques
|
60
|
31
|
115
|
52
|
167
|
31
|
58
|
67
|
18
|
88
|
158
|
190,1
|
170
|
287,1
|
189.7
|
Protestantes
|
30
|
45
|
85
|
37
|
123
|
29
|
57
|
63
|
33
|
98
|
163
|
126,2
|
163
|
114,6
|
125.3
|
Salutistes
|
83
|
-
|
100
|
111
|
183
|
42
|
18
|
54
|
95
|
144
|
154
|
-
|
185
|
116,3
|
126.8
|
Autres
|
34
|
54
|
89
|
41
|
138
|
35
|
57
|
93
|
55
|
145
|
80
|
104,9
|
95
|
75,7
|
95.1
|
Célibataires
|
68
|
41
|
97
|
64
|
154
|
31
|
32
|
62
|
77
|
134
|
219
|
130,2
|
157
|
83,7
|
116
|
Mariées
|
36
|
57
|
91
|
35
|
132
|
29
|
42
|
69
|
41
|
112
|
125
|
137,6
|
132
|
86,7
|
118
|
Union libre
|
45
|
54
|
97
|
52
|
152
|
42
|
50
|
89
|
34
|
125
|
108
|
109,6
|
109
|
150,3
|
122
|
Divorcées
|
50
|
63
|
110
|
34
|
140
|
35
|
12
|
47
|
49
|
94
|
142
|
519,3
|
234
|
68,4
|
149
|
Monogames
|
38
|
48
|
84
|
47
|
138
|
32
|
43
|
74
|
29
|
105
|
119
|
111,4
|
90
|
162,6
|
131
|
Polygames
|
55
|
78
|
129
|
53
|
184
|
46
|
52
|
95
|
75
|
163
|
120
|
151,1
|
415
|
70,7
|
113
|
Age1
|
43
|
54
|
95
|
51
|
151
|
34
|
49
|
82
|
37
|
119
|
127
|
110,2
|
116
|
137,8
|
127
|
Age2
|
37
|
49
|
85
|
39
|
124
|
35
|
38
|
71
|
39
|
112
|
106
|
128,9
|
120
|
100
|
111
|
Age3
|
45
|
89
|
130
|
35
|
170
|
37
|
39
|
74
|
64
|
142
|
122
|
228,2
|
176
|
54,7
|
120
|
Urbain
|
46
|
41
|
86
|
50
|
134
|
33
|
33
|
66
|
39
|
104
|
139
|
124,2
|
130
|
128,2
|
129
|
Rural
|
38
|
69
|
103
|
41
|
152
|
36
|
53
|
87
|
41
|
130
|
106
|
130,2
|
118
|
100
|
116,9
|
Brazzaville
|
58
|
36
|
93
|
42
|
134
|
42
|
36
|
74
|
39
|
110
|
140
|
102,2
|
125
|
106,8
|
122
|
Pointe Noire
|
21
|
47
|
67
|
64
|
130
|
27
|
27
|
53
|
32
|
91
|
79,5
|
171,4
|
126
|
200,1
|
143
|
Sud
|
24
|
64
|
85
|
49
|
140
|
18
|
53
|
70
|
42
|
115
|
131
|
122,4
|
122
|
117,3
|
122
|
Nord
|
62
|
73
|
131
|
28
|
168
|
63
|
50
|
110
|
43
|
150
|
98,8
|
145,7
|
119
|
65,5
|
112
|
FCM
|
44
|
41
|
83
|
38
|
123
|
26
|
32
|
58
|
61
|
121
|
169
|
128,1
|
143
|
62,3
|
102
|
FSCM
|
42
|
57
|
96
|
45
|
147
|
36
|
45
|
80
|
38
|
118
|
117
|
126,7
|
120
|
118,4
|
125
|
Sans
|
88
|
115
|
193
|
68
|
257
|
43
|
72
|
112
|
72
|
176
|
205
|
159,7
|
172
|
94,4
|
146
|
Primaire
|
40
|
70
|
108
|
43
|
154
|
44
|
39
|
81
|
45
|
125
|
90,9
|
179,5
|
133
|
95,6
|
123
|
Secondaire
|
32
|
34
|
66
|
41
|
113
|
29
|
43
|
70
|
33
|
104
|
110
|
79,1
|
94
|
124,2
|
107
|
Inactive
|
37
|
41
|
76
|
40
|
121,6
|
56,6
|
18
|
73
|
29
|
103
|
65,6
|
228,9
|
240
|
136,6
|
118
|
Service
|
37
|
49
|
84
|
20
|
102,8
|
17,5
|
18
|
35
|
9,1
|
43,9
|
213
|
271,8
|
85
|
224,5
|
234
|
Commerçantes
|
43
|
36
|
77
|
59
|
137,5
|
34,6
|
58
|
90
|
40
|
129
|
123
|
62,1
|
157
|
145,7
|
107
|
Agricultures
|
44
|
81
|
123
|
40,6
|
167,1
|
27,2
|
53
|
78
|
51
|
131
|
162
|
154,2
|
123
|
80,4
|
128
|
Faible
|
50
|
39
|
86
|
38,2
|
123,2
|
44
|
19
|
62
|
43
|
106
|
113
|
205,5
|
139
|
89,6
|
116
|
Moyen
|
29
|
40
|
67
|
41,2
|
117
|
41
|
45
|
84
|
35
|
118
|
70,3
|
88,5
|
80,
|
119,1
|
99,5
|
Elevé
|
47
|
78
|
121
|
50,9
|
175,5
|
28,3
|
56
|
83
|
42
|
126
|
167
|
139
|
147
|
120,6
|
140
|
Pauvre
|
34
|
63
|
95
|
51,3
|
151,5
|
28,6
|
42
|
70
|
44
|
110
|
120
|
149,1
|
137
|
116,8
|
137
|
Moyen
|
41
|
53
|
90
|
38,8
|
135,3
|
34,3
|
54
|
87
|
38
|
131
|
120
|
98
|
104
|
103,4
|
103
|
Riche
|
46
|
54
|
96
|
51
|
149,4
|
40,1
|
32
|
73
|
21
|
91,6
|
115
|
170,3
|
132
|
248
|
163
|
D2.Tableaux des
résultats de l'ACP (Mortalité juvénile)
Coordonnées des individus
|
Contributions des individus
|
Cosinus carrés des individus
|
Identificateur
|
Poids relatif
|
Distance à l'origine
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Axe 3
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Axe 3
|
Axe 1
|
Axe 2
|
somme cos²
|
mbé
|
2,50
|
0,09
|
-0,23
|
-0,10
|
-0,18
|
0,07
|
0,02
|
1,22
|
0,54
|
0,12
|
0,66
|
mbo
|
2,50
|
1,08
|
0,58
|
0,86
|
0,08
|
0,49
|
1,52
|
0,27
|
0,31
|
0,68
|
0,99
|
Téké
|
2,50
|
6,06
|
-0,33
|
2,44
|
-0,09
|
0,15
|
12,33
|
0,32
|
0,02
|
0,98
|
1,00
|
Kngo
|
2,50
|
1,56
|
-0,42
|
-1,16
|
-0,21
|
0,25
|
2,77
|
1,75
|
0,11
|
0,86
|
0,97
|
Vili
|
2,50
|
0,36
|
-0,56
|
-0,11
|
-0,17
|
0,45
|
0,02
|
1,16
|
0,88
|
0,03
|
0,91
|
Sgha
|
2,50
|
1,44
|
-1,13
|
0,37
|
-0,15
|
1,84
|
0,29
|
0,89
|
0,89
|
0,10
|
0,98
|
Cath
|
2,50
|
13,68
|
-2,73
|
-2,42
|
0,64
|
10,76
|
12,10
|
15,57
|
0,54
|
0,43
|
0,97
|
Prot
|
2,50
|
0,71
|
-0,63
|
0,54
|
-0,14
|
0,58
|
0,60
|
0,77
|
0,56
|
0,41
|
0,97
|
Salu
|
2,50
|
29,78
|
4,23
|
-3,44
|
-0,12
|
25,94
|
24,54
|
0,59
|
0,60
|
0,40
|
1,00
|
Aut
|
2,50
|
1,45
|
0,90
|
0,78
|
0,19
|
1,17
|
1,26
|
1,32
|
0,56
|
0,42
|
0,98
|
Cél
|
2,50
|
6,51
|
2,46
|
-0,56
|
0,39
|
8,74
|
0,66
|
5,71
|
0,93
|
0,05
|
0,98
|
Mar
|
2,50
|
0,97
|
-0,03
|
0,98
|
-0,06
|
0,00
|
2,00
|
0,13
|
0,00
|
1,00
|
1,00
|
Ubre
|
2,50
|
0,82
|
-0,55
|
-0,69
|
-0,22
|
0,43
|
0,98
|
1,91
|
0,36
|
0,57
|
0,94
|
Divo
|
2,50
|
1,86
|
0,52
|
1,26
|
0,09
|
0,39
|
3,29
|
0,32
|
0,14
|
0,85
|
1,00
|
Mono
|
2,50
|
1,46
|
-1,05
|
-0,59
|
-0,11
|
1,60
|
0,71
|
0,49
|
0,76
|
0,23
|
0,99
|
Poly
|
2,50
|
5,17
|
2,20
|
0,18
|
0,54
|
7,02
|
0,06
|
10,95
|
0,94
|
0,01
|
0,94
|
Age1
|
2,50
|
0,38
|
-0,31
|
-0,49
|
-0,20
|
0,14
|
0,50
|
1,54
|
0,26
|
0,64
|
0,89
|
Age2
|
2,50
|
0,42
|
-0,15
|
0,61
|
-0,13
|
0,03
|
0,78
|
0,66
|
0,05
|
0,91
|
0,96
|
Age3
|
2,50
|
3,95
|
1,37
|
1,34
|
0,53
|
2,73
|
3,71
|
10,45
|
0,48
|
0,45
|
0,93
|
Urb
|
2,50
|
0,16
|
-0,14
|
-0,31
|
-0,20
|
0,03
|
0,20
|
1,46
|
0,13
|
0,63
|
0,75
|
Rur
|
2,50
|
0,27
|
0,00
|
0,51
|
-0,12
|
0,00
|
0,53
|
0,53
|
0,00
|
0,95
|
0,95
|
Bzv
|
2,50
|
0,18
|
-0,14
|
0,37
|
-0,16
|
0,03
|
0,28
|
0,93
|
0,11
|
0,76
|
0,86
|
PNre
|
2,50
|
4,51
|
-0,84
|
-1,95
|
-0,16
|
1,02
|
7,85
|
0,98
|
0,16
|
0,84
|
0,99
|
Sud
|
2,50
|
0,05
|
0,09
|
-0,13
|
-0,16
|
0,01
|
0,03
|
0,99
|
0,15
|
0,33
|
0,48
|
Nord
|
2,50
|
2,60
|
0,10
|
1,61
|
0,03
|
0,01
|
5,37
|
0,03
|
0,00
|
1,00
|
1,00
|
FCM
|
2,50
|
2,90
|
1,24
|
1,10
|
0,38
|
2,23
|
2,51
|
5,42
|
0,53
|
0,42
|
0,95
|
FSCM
|
2,50
|
0,08
|
-0,22
|
0,08
|
-0,18
|
0,07
|
0,01
|
1,20
|
0,56
|
0,07
|
0,63
|
Sans
|
2,50
|
5,79
|
2,23
|
-0,88
|
0,16
|
7,20
|
1,62
|
0,96
|
0,86
|
0,14
|
1,00
|
Paire
|
2,50
|
0,28
|
0,28
|
0,44
|
-0,07
|
0,12
|
0,41
|
0,17
|
0,28
|
0,70
|
0,98
|
Secsu
|
2,50
|
0,46
|
-0,62
|
0,22
|
-0,18
|
0,56
|
0,10
|
1,21
|
0,83
|
0,10
|
0,93
|
inac
|
2,50
|
0,98
|
-0,97
|
0,11
|
-0,16
|
1,36
|
0,03
|
1,02
|
0,96
|
0,01
|
0,97
|
serv
|
2,50
|
11,77
|
-3,36
|
0,05
|
0,68
|
16,36
|
0,01
|
17,39
|
0,96
|
0,00
|
0,96
|
come
|
2,50
|
1,09
|
-0,04
|
-1,01
|
-0,26
|
0,00
|
2,12
|
2,62
|
0,00
|
0,94
|
0,94
|
agri
|
2,50
|
1,00
|
0,67
|
0,74
|
0,07
|
0,66
|
1,13
|
0,17
|
0,45
|
0,54
|
1,00
|
Fble
|
2,50
|
0,63
|
0,12
|
0,78
|
-0,05
|
0,02
|
1,28
|
0,08
|
0,02
|
0,98
|
1,00
|
Mos
|
2,50
|
0,33
|
-0,48
|
0,28
|
-0,15
|
0,33
|
0,16
|
0,88
|
0,69
|
0,23
|
0,93
|
Elev
|
2,50
|
0,12
|
0,10
|
-0,28
|
-0,19
|
0,01
|
0,17
|
1,31
|
0,08
|
0,64
|
0,72
|
Pvre
|
2,50
|
0,13
|
0,23
|
-0,24
|
-0,15
|
0,08
|
0,12
|
0,84
|
0,41
|
0,42
|
0,83
|
Mon
|
2,50
|
0,40
|
-0,22
|
0,58
|
-0,14
|
0,07
|
0,69
|
0,74
|
0,12
|
0,83
|
0,95
|
Riche
|
2,50
|
8,49
|
-2,21
|
-1,87
|
0,37
|
7,04
|
7,24
|
5,05
|
0,57
|
0,41
|
0,98
|
D3.Tableau des
résultats de l'ACP (Mortalité infanto
juvénile)
Coordonnées des individus
|
Contributions des individus
|
Cosinus carrés des individus
|
Identificateur
|
Poids relatif
|
Distance
à
l'origine
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Axe 3
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Axe 3
|
Axe 1
|
Axe 2
|
somme cos²
|
Bembé
|
2,50
|
2,06
|
-0,40
|
1,38
|
-0,05
|
0,21
|
4,58
|
0,18
|
0,08
|
0,92
|
1,00
|
Mbosi
|
2,50
|
4,01
|
1,00
|
1,68
|
0,45
|
1,30
|
6,78
|
14,21
|
0,25
|
0,70
|
0,95
|
Téké
|
2,50
|
0,39
|
0,21
|
-0,58
|
-0,11
|
0,06
|
0,80
|
0,86
|
0,11
|
0,86
|
0,97
|
Kongo
|
2,50
|
0,15
|
-0,36
|
-0,02
|
-0,16
|
0,16
|
0,00
|
1,79
|
0,83
|
0,00
|
0,83
|
Vili
|
2,50
|
21,70
|
-4,17
|
-2,03
|
0,44
|
22,57
|
9,90
|
13,87
|
0,80
|
0,19
|
0,99
|
Sgha
|
2,50
|
4,27
|
1,52
|
-1,40
|
-0,04
|
3,01
|
4,70
|
0,10
|
0,54
|
0,46
|
1,00
|
Cath
|
2,50
|
5,56
|
-1,43
|
-1,86
|
-0,20
|
2,66
|
8,35
|
2,80
|
0,37
|
0,62
|
0,99
|
Prot
|
2,50
|
1,31
|
-0,88
|
0,71
|
-0,19
|
1,00
|
1,21
|
2,61
|
0,59
|
0,38
|
0,97
|
Salu
|
2,50
|
2,90
|
1,44
|
-0,91
|
0,05
|
2,69
|
1,99
|
0,16
|
0,72
|
0,28
|
1,00
|
Aut
|
2,50
|
2,49
|
1,20
|
0,97
|
0,36
|
1,85
|
2,25
|
9,19
|
0,57
|
0,37
|
0,95
|
Cél
|
2,50
|
0,70
|
0,83
|
0,09
|
0,11
|
0,89
|
0,02
|
0,84
|
0,97
|
0,01
|
0,98
|
Mar
|
2,50
|
0,44
|
-0,21
|
0,62
|
-0,08
|
0,06
|
0,94
|
0,42
|
0,10
|
0,88
|
0,99
|
Ubre
|
2,50
|
0,20
|
0,44
|
0,01
|
-0,01
|
0,25
|
0,00
|
0,00
|
1,00
|
0,00
|
1,00
|
Divo
|
2,50
|
1,28
|
-1,08
|
-0,26
|
-0,22
|
1,51
|
0,16
|
3,32
|
0,91
|
0,05
|
0,96
|
Mono
|
2,50
|
0,33
|
-0,51
|
0,18
|
-0,17
|
0,34
|
0,08
|
2,00
|
0,81
|
0,10
|
0,91
|
Poly
|
2,50
|
5,44
|
2,22
|
-0,63
|
0,33
|
6,40
|
0,96
|
7,75
|
0,91
|
0,07
|
0,98
|
Age1
|
2,50
|
0,04
|
0,17
|
-0,07
|
-0,08
|
0,04
|
0,01
|
0,41
|
0,74
|
0,12
|
0,86
|
Age2
|
2,50
|
1,03
|
-0,24
|
0,99
|
-0,05
|
0,07
|
2,34
|
0,16
|
0,06
|
0,94
|
1,00
|
Age3
|
2,50
|
1,80
|
1,27
|
-0,41
|
0,11
|
2,09
|
0,42
|
0,86
|
0,90
|
0,10
|
0,99
|
Urb
|
2,50
|
0,47
|
-0,58
|
0,33
|
-0,16
|
0,44
|
0,27
|
1,74
|
0,71
|
0,23
|
0,95
|
Rur
|
2,50
|
0,46
|
0,66
|
0,12
|
0,05
|
0,57
|
0,04
|
0,18
|
0,96
|
0,03
|
0,99
|
Bzv
|
2,50
|
0,33
|
-0,30
|
0,48
|
-0,10
|
0,12
|
0,57
|
0,76
|
0,27
|
0,70
|
0,97
|
PNre
|
2,50
|
1,61
|
-1,24
|
0,13
|
-0,22
|
2,00
|
0,04
|
3,39
|
0,96
|
0,01
|
0,97
|
Sud
|
2,50
|
0,11
|
-0,05
|
0,33
|
-0,07
|
0,00
|
0,26
|
0,36
|
0,02
|
0,93
|
0,96
|
Nord
|
2,50
|
2,62
|
1,59
|
-0,19
|
0,24
|
3,28
|
0,09
|
4,04
|
0,96
|
0,01
|
0,98
|
FCM
|
2,50
|
1,48
|
0,14
|
1,21
|
0,07
|
0,03
|
3,51
|
0,39
|
0,01
|
0,98
|
1,00
|
FSCM
|
2,50
|
0,02
|
0,11
|
0,08
|
-0,06
|
0,02
|
0,01
|
0,30
|
0,53
|
0,28
|
0,81
|
Sans
|
2,50
|
21,75
|
3,34
|
-3,26
|
-0,08
|
14,43
|
25,59
|
0,43
|
0,51
|
0,49
|
1,00
|
Paire
|
2,50
|
0,22
|
0,46
|
-0,06
|
-0,03
|
0,27
|
0,01
|
0,05
|
0,98
|
0,02
|
1,00
|
Secsu
|
2,50
|
2,22
|
-0,59
|
1,36
|
-0,14
|
0,46
|
4,46
|
1,37
|
0,16
|
0,83
|
0,99
|
inac
|
2,50
|
1,22
|
-0,64
|
0,89
|
-0,15
|
0,53
|
1,89
|
1,57
|
0,34
|
0,64
|
0,98
|
serv
|
2,50
|
21,77
|
-4,50
|
-1,15
|
0,44
|
26,28
|
3,16
|
13,80
|
0,93
|
0,06
|
0,99
|
come
|
2,50
|
0,81
|
0,55
|
0,71
|
0,11
|
0,39
|
1,20
|
0,85
|
0,37
|
0,61
|
0,99
|
agri
|
2,50
|
0,86
|
0,78
|
-0,51
|
-0,01
|
0,78
|
0,63
|
0,01
|
0,70
|
0,30
|
1,00
|
Fble
|
2,50
|
1,09
|
-0,51
|
0,90
|
-0,12
|
0,33
|
1,97
|
0,95
|
0,24
|
0,75
|
0,99
|
Mos
|
2,50
|
1,99
|
-0,02
|
1,41
|
0,07
|
0,00
|
4,78
|
0,30
|
0,00
|
1,00
|
1,00
|
Elev
|
2,50
|
1,39
|
0,60
|
-1,01
|
-0,12
|
0,47
|
2,45
|
0,97
|
0,26
|
0,73
|
0,99
|
Pvre
|
2,50
|
0,18
|
-0,22
|
-0,31
|
-0,18
|
0,06
|
0,24
|
2,34
|
0,28
|
0,54
|
0,82
|
Mon
|
2,50
|
1,17
|
0,62
|
0,87
|
0,15
|
0,50
|
1,83
|
1,68
|
0,33
|
0,65
|
0,98
|
Riche
|
2,50
|
2,13
|
-1,20
|
-0,80
|
-0,20
|
1,87
|
1,55
|
2,98
|
0,68
|
0,30
|
0,98
|
Graphique D.1 : Caractéristiques
culturelles des inégalités sexuelles entre 1 et 4 ans
Graphique D.2 :
Caractéristiques socioéconomiques des inégalités
sexuelles de la mortalité des enfants (1 et 4 ans)
Graphique D.3 :
Caractéristiques culturelles des inégalités sexuelles
entre 0 et 5 ans
Graphique D.4 :
Caractéristiques socioéconomiques des inégalités
sexuelles de mortalité entre 0 et 5 ans
* 1 Cité par Jacques
Vallin dans « Les déterminants de la mortalité « Tome
II.
* 2 Cité par J. Wakam,
`Facteurs de la fécondité dans les pays du Sud' Ecole
d'été (2002).
* 3 Jean-Baptiste DOUMA,
Université de Paris X-Nanterre, Sophie LE COEUR, INED, Paris, Gaston
HALEMBOKAKA, Raphael BIOKO, M'Pondo BATALA, Association Congolaise pour la
Santé Publique et Communautaire (1996).
* 4 En BIOLOGIE liquide
très nutritif de la première lactation maternelle après
l'accouchement
au bout de quelques jours, la sécrétion de
colostrum est remplacée par la sécrétion de lait
Collection Microsoft® Encarta® 2004. (c) 1993-2003
Microsoft Corporation.
* 5 Dominique TABUTIN, Catherine
GOURBIN et Gervais BENINGUISSE .
* 6 Surmortalité et
santé des petites filles en Afrique. Tendances des années 1970
aux années 1990.
* 7 Naasson LOUTETE-DANGUI,
la protection de l'enfant dans le domaine de la sante cas du Congo,
C.N.S.E.E
* 8 Groupe de famille se
reclamant d'origines communes, Ancartha, 2004.
* 9 Terme désignant le
droit du fils aîné à bénéficier en
priorité de l'héritage d'un parent defunt,
généralement celui du père.
* 10 Ensemble des biens que
l'un des époux apporte au moment du mariage pour subvenir aux besoins du
ménage. La dot c'est aussi la compensation donnée au groupe de la
jeune fille pour la perte d'une femme et, si l'on se réfère au
symbole de fécondité que représente la femme dans beaucoup
de ces sociétés, la perte des futurs enfants de la femme.(c)
1993-2003 Microsoft Corporation.
* 11 Enchaînement des
Méthodes statistiques, de procédures d'archivage ou d'exportation
applicables à une Base. C'est la structure fondamentale de SPAD.
* 12 Variables qui
participent à la construction des axes de l'analyse
factorielle.
* 13Toutes les variables
qui n'ont pas participé à la construction des axes, mais
permettent d'illustrer les analyses factorielles.
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