III L'efficacité des thérapies
cognitivo-comportementale dans le traitement des phobies sociales ?
Nous avons pu voir précédemment comment les
phobies sociale se caractérisent et ce qu'était les
thérapies cognitivo-comportementale. Il serait bon à
présent de voir quelles sont les techniques utilisées dans ce
genre de thérapies et de montrer leur efficacité si
efficacité il y a dans le traitement de l'anxiété sociale.
Une étape importante de la prise en charge
thérapeutique d'un patient phobique consiste à choisir les
techniques les plus pertinentes pour atteindre l'objectif d'une
réduction de l'anxiété et la résolution du trouble
anxieux. Nous allons donc faire une brève description des techniques les
plus fréquemment utilisées dans le cadre de thérapies
cognitivo-comportementale.
Tout d'abord les techniques d'exposition sont
caractérisées sur le principe d'une exposition au stimulus
anxiogène. Il s'agit d'amener le patient à se confronter aux
stimuli qui provoquent chez lui de l'anxiété et en même
temps, d'éviter la mise en place de comportement de fuite et
d'évitement. Le fait d'exposer un individu à une situation
redoutée va permettre de repérer ses pensées
dysfonctionnelles et de les discuter. L'utilisation de la
désensibilisation systématique est tout aussi fréquente
(fait qu'une réponse antagoniste à l'anxiété soit
produite en présence de stimuli et provoquent de l'anxiété
de manière à produire la suppression totale ou partielle de la
réponse d'anxiété). La technique de l'implosion confronte
le sujet, en imaginaire, directement aux situations les plus anxiogènes,
tandis que la technique d'immersion fait la même chose mais dans la
réalité. La restructuration cognitive vise quand à elle
à modifier directement les pensées dysfonctionnelles et les
distorsions cognitive qui provoquent un vécu stressant. Le
thérapeute et le patient repèrent avec précision les
croyances automatiques qui surgissent pendant les situations stressantes afin
de les discuter, de les modifier et de les remplacer par des idées plus
souple, plus rationnelle. Enfin, il existe la technique d'affirmation de soi
qui serait la plus pertinente pour diminuer l'anxiété chez des
patients présentant une anxiété importante dans les
situations sociales, difficultés à communiquer et déficit
d'affirmation de soi. Par exemple, ils n'osent pas répondre à une
critique ou le font sur un registre agressif. Cette technique est
particulièrement indiquée pour résoudre des
difficultés dues à une inhibition sociale et à un
déficit des compétences sociales.
Après avoir vu un bref descriptif de ces techniques,
nous allons voir si ces thérapies se révèlent efficace.
Très récemment (le 26 février 2004),
l'INSERM a publié un rapport sur l'efficacité des
psychothérapies. C'et dans le but d'améliorer les soins des
troubles mentaux ou problèmes psychologique que le ministère de
la santé a demandé une évaluation de l'efficacité
des trois formes principales de psychothérapies dont les
thérapies cognitivo-comportementale font parti. Cette étude a
duré 2 ans et a été fondée sur plus de 1000
études scientifique internationales et française. Les
résultats de ce rapport ont été classés selon les
trois niveaux de preuve d'efficacité adopté par l'ANAES (Agence
Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé).Il s'est
avéré que pour les troubles examinés, dont font partie les
phobies sociale, les thérapies cognitivo-comportementale on fait preuve
d'efficacité (elles ont en effet atteint le grade A de l'ANAES ce qui
signifie que la thérapie peut être considérée
efficace par rapport à l'absence de traitement)pour une grande
majorité d'entre eux (soit pour 15 troubles sur 16). Selon cette
même étude, les thérapies cognitivo-comportementale ont une
nette supériorité en comparaison aux diverses formes de
psychothérapies, même pour les cas où ces dernières
se sont révélées efficace. Selon les
psychothérapeutes les thérapies cognitivo-comportementale
aboutiraient à des gains thérapeutiques importants mais
« superficiels » caractérisés par une
durée plus limitée des bénéfices par rapport aux
autres approches ou par une « substitution de
symptômes ». Contrairement à cette critique, les
résultats de l'INSERM montrent que la supériorité des
thérapies cognitivo-comportementale est maintenus pendant les mois et
les années suivant la thérapie et de plus, aucune des 1000
études examinées n'a constaté un déplacement ou
encore une substitution des symptômes mais au contraire, la
thérapie cognitivo-comportementale peut avoir des effets
bénéfique sur la personnalité et la qualité de vie
des patients. Ces thérapies restent donc très largement efficace
pour la majorité des troubles et les critiques auxquelles elles doivent
faire face ne sont en aucun points fondées.
Nous avons vu au fil de cette étude que la phobie
sociale est un mal qui peut se soigner de diverses manières, nous avons
plus particulièrement étudiée la thérapie
cognitivo-comportementale. De nombreuses études ont montrées que
ces thérapies se révélaient très efficace dans le
traitement de la phobie sociale. La cible de ces thérapies
cognitivo-comportementale est centrée sur les différentes
dimensions de la phobie sociale telles les manifestations anxieuses
physiologique, les interprétations et les attentes négative sur
les conséquence sociales et les comportements d'évitement. Il est
indiscutable que les thérapies comportementale et cognitive ont
apportées une contribution significative dans les principaux domaines de
la psychopathologie. C'est thérapies vont de pairs avec la recherche en
psychologie expérimentale et sont constamment objet d'évaluation
(telle celle menée par l'INSERM). Les thérapies
cognitivo-comportementale apparaissent donc clairement comme un aide pour les
patients souffrant de troubles d'anxiété sociale cependant, il
reste beaucoup de questions concernant la technique idéale et la place
des thérapies cognitivo-comportementale en pratique dans la prise en
charge globale des patients.
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