RESUME
Suite à la crise économique des années
80-90 causée par l'effondrement des cours mondiaux des cultures
d'exportation et dans le cadre de son programme d'ajustement structurel, l'Etat
ivoirien a procédé à la libéralisation du secteur
agricole et notamment de la filière coton en 1998. Cette
libéralisation est perçue comme un moyen d'assurer des prix au
producteur plus avantageux qu'en période de monopole. Et, de permettre
aux Organisations paysannes de prendre une part active dans la gestion des
différentes filières dans lesquelles elles sont investies.
Quant on sait que la filière coton joue un rôle
très important dans la vie économique et sociale des populations
des régions de savane, il est important de se demander si :
La libéralisation a-t-elle permis aux producteurs
d'améliorer leurs revenus ? Aussi, a-t-elle permis une protection des
producteurs ? La libéralisation a-t-elle permis aux Organisations
Professionnelles Agricoles d'être plus dynamique ? Quelle est la
structuration de la filière coton dans ce nouveau contexte ?
C'est pour lever un coin de voile que le présent
mémoire, dont l'objectif principal est de mesurer l'impact de la
libéralisation de la filière coton sur les revenus des
producteurs et sur la dynamique des OPA, a été initié.
Pour ce faire, une série d'hypothèses a
été émise à savoir :
1. Les coopératives sont mieux organisées et mieux
structurées dans le contexte libéral qu'avant.
2. La libéralisation a amélioré la
rentabilité financière et économique de l'activité
des producteurs de la filière coton.
3. Les producteurs de la filière coton sont moins
protégés dans le contexte de libéralisation de la
filière coton.
4. Le transfert de gains des producteurs vers les autres
secteurs de l'économie dans le contexte post libéralisation est
moins élevé.
5. L'accroissement du rendement agricole est la variable la plus
importante pour améliorer à la fois la rentabilité
privée et la compétitivité des producteurs.
Pour tester ces hypothèses, divers outils ont
été utilisés :
- la Matrice d'Analyse des Politiques
- les logiciels EXCEL et WORD pour les analyses statistiques et
traitements de texte.
Au terme de cette étude, les constats suivants s'imposent
:
- Après la libéralisation de la filière
coton, l'activité de production est moins rentable financièrement
et
économiquement.
- Après la libéralisation le niveau de protection
des producteurs est plus élevé. Cependant aussi bien
dans le contexte de libéralisation qu'avant, les
producteurs ne sont pas protégés puisque les coefficients de
protection sont restés inférieurs à 1.
- Le niveau de transfert vers les autres secteurs de
l'économie est moins élevé dans le contexte de
libéralisation. Mais l'activité de production contribue au
financement des autres secteurs de l'économie. - L'accroissement du
rendement est la variable la plus importante pour améliorer à la
fois la rentabilité financière et la compétitivité
des producteurs.
- Les coopératives sont mieux organisées et mieux
structurées dans le contexte libéral. Elles se sont
dotées de moyens matériels modernes et, humains
compétents de travail et de gestion en dépit de graves
difficultés de financement.
Ainsi pour permettre au producteur d'améliorer sa
rentabilité financière et aux coopératives d'être
plus dynamiques, les propositions suivantes sont faites :
- La réduction du coût des intrants chimiques
à travers une réduction des marges bénéficiaires de
chaque opérateur dans la filière des intrants chimiques ; La
création d'une Coopérative d'approvisionnement et de gestion des
intrants agricoles dotée d'un CA au sein duquel siègent les
Délégués d'Organisations Paysannes.
- La mise en place d'un Programme d'information sur les prix du
marché de la fibre de coton (PRIMA- COTON).
- La formation des comptables de section et autres
administrateurs des coopératives pour un renforcement des
capacités de gestion.
- La constitution de capital physique et social par les
coopératives leur garantira l'accès aux
financements extérieurs.
- La redistribution en fin d'exercice d'une partie des
bénéfices aux adhérents au prorata de leurs
transactions avec la coopérative.
Toutefois, cette étude comporte quelques limites ;
notamment celles relatives à la zone d'étude et aux non prise en
compte de toutes les coopératives de cette zone. De même, nous
avons limité le concept de OPA aux seules coopératives.
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