INTRODUCTION GENERALE
L'agriculture a toujours constitué la base de
l'économie ivoirienne. Le secteur agricole (production animale et
végétale, industries agroalimentaires) a représenté
en moyenne 38 % du PIB sur la période 1990-1997, 66 % des emplois et 70
% des recettes d'exportations(1).
Pendant les deux décennies après
l'indépendance, la Côte-d'Ivoire a connu une excellente
performance économique grâce à son secteur agricole dont le
PIB en termes réels a atteint une croissance annuelle de 4,8 % pendant
les années 60 et 3,3 % au cours des années
70(2).
La remarquable expansion de cette agriculture émane
principalement des exportations de produits agricoles et forestiers. Ces
exportations ont connu une progression de 7 % annuellement ; soit près
de deux fois le taux de croissance des cultures vivrières et de
l'élevage. C'est donc sur l'agriculture que s'est fondé le
développement économique et social du pays au cours de la
décennie 1965-1975.
Aussi, dans un objectif de diversification et de
rééquilibrage de l'économie et dans un souci de mettre ses
recettes à l'abri des fluctuations des cours de quelques produits,
l'Etat ivoirien a-t-il engagé de vastes programmes de diversification
des cultures ; tant en zone forestière qu'en zone de savane. Ainsi, un
accent particulier fut sur le développement de nouvelles cultures
d'exportation que sont le coton et la canne à sucre en zone de savane ;
le palmier à huile et l'hévéa en zone de forêt.
Parallèlement, l'Etat va encourager la mise en place
d'organisations paysannes débutée sous l'ère coloniale.
L'organisation des paysans n'est, en effet, pas un phénomène
récent en Afrique. Sous sa forme traditionnelle (les groupes d'entraide
pour les travaux agricoles, tontines, ...) elle reste encore en vigueur dans la
plupart des sociétés rurales. Quant à l'organisation des
paysans sous une forme moderne, empreinte de juridisme, elle a
été introduite pendant la période
coloniale(3). Ces organisations sont
améliorées à chaque fois que les insuffisances
liées à de nouveaux contextes apparaissent.
Concernant la filière coton, sa gestion fut
confiée à la CIDT dès 1974. Cette structure gérait
la filière pour le compte de l'Etat. Elle avait en charge la promotion
de la culture du coton et des cultures en assolement. L'objectif de l'Etat
était de faire du coton la principale ressource économique de la
région Nord de la Côted'Ivoire.
1- Patrick Bourgeois et Sébastien de Dianous, " Trois
filières, trois expériences de libéralisation " in
Marchés Tropicaux, novembre 1999, p3
2- Banque Mondiale, 1994, Revue du secteur Agricole, Abidjan,
Mission régionale
3- Réseau GAO, 1995, " Les Organisations paysannes et
rurales : des acteurs de développement en Afrique subsaharienne", p10
Le coton ivoirien a bénéficié d'une bonne
réputation en matière de pureté et de blancheur de la
fibre. Ceci a permis, en Côte-d'Ivoire, de bénéficier
durant des années de cours mondiaux élevés. Cette
spéculation qui a connu un engouement auprès des producteurs
grâce à sa relative rentabilité va connaître une
crise.
Les producteurs, suite à la crise de la
société cotonnière causée par l'effondrement des
cours du coton, vont s'organiser pour prendre en main la commercialisation
primaire du coton, l'approvisionnement en intrants et la gestion des
crédits de campagne. Ainsi, les premiers groupements vont se mettre en
place à la fin des années 70 début
80(4). De même que le contexte politique,
économique et social des Etats africains, notamment de la
Côte-d'Ivoire, les formes d'organisation du monde rural vont aussi
évoluer.
Depuis quelques années, nous assistons à un
retournement des cours mondiaux du coton. Ce retournement a durement
affecté la santé de la filière. De plus, le marché
du coton offre de mauvaises perspectives en raison de sa perte continue de part
de marché au profit des fibres synthétiques. Il faut
également tenir compte du fait que ce retournement des cours a
coïncidé avec la libéralisation de la filière.
La libéralisation est imputable dans une large mesure
aux carences des institutions responsable de l'achat, de la transformation et
de l'exportation des cultures de rente(5) sous
l'ère de la gestion étatique. Certains pays se sont
efforcés de procéder à une restructuration des
filières en transférant certaines fonctions de commercialisation
aux coopératives.
Les principes directeurs qui ont guidé le programme de
privatisation en Côte-d'Ivoire sont notamment le rétablissement de
la compétitivité des sociétés d'Etat, la soumission
des filières aux conditions du marché mondial grâce
à la mobilisation d'importants investissements privés et
l'intégration les différents acteurs à l'ensemble des
décisions de la filière.
Dans la filière coton, l'un des principaux enjeux de la
libéralisation est la fixation du prix d'achat du coton graine. Il
s'agit autant de mettre en place des structures coopératives puissantes
pour organiser la collecte et regrouper l'offre que de présenter un
front uni dans la négociation avec les autres partenaires. Avec la
libéralisation, un nouveau rapport de force est en cours d'instauration
entre producteurs et usiniers.
4 - Dénis Herbel, "La compétitivité du coton
ivoirien", GAMMP, p1 12
5 - ANDREW W. Shepherd et Stefano FAROLFI, 1999, «
libéralisation du secteur des cultures d'exportation en Afrique »,
bulletin FAO n° 135
Dans ce nouveau contexte, les revenus des producteurs sont
sujets aux variations des cours mondiaux. Ce constat nous pousse à nous
interroger sur l'évolution qu'ont connu les revenus des producteurs de
coton suite à la libéralisation. Aussi les OPA sont-elles plus
aptes à se défendre ; par conséquent à
défendre les intérêts de leurs coopérateurs ? Il est
donc nécessaire de connaître la part de la libéralisation
dans la performance économique et financière des activités
des producteurs et dans la dynamique des Organisations Professionnelles
Agricoles.
La rédaction de la présente étude se fait
en six chapitres en vue de mieux cerner la filière coton et l'impact de
la libéralisation sur celle-ci. Par conséquent, le premier
chapitre pose la problématique de l'étude et indique ses
objectifs, le chapitre 2 expose la revue de littérature ; le chapitre 3
présente les hypothèses et la méthodologie de
l'étude. Les résultats des enquêtes réalisées
auprès des producteurs et des OPA sont présentés dans le
chapitre 4. Le chapitre 5 indique les effets de la libéralisation. Et,
les recommandations en vue d'améliorer la rentabilité des
producteurs, de renforcer la dynamique des OPA font l'objet du chapitre 6.
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS
1.1 CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE DE LA LIBERALISATION
Le modèle de développement ivoirien a
été longtemps basé sur une très large intervention
de l'Etat. L'existence d'importantes disponibilités financières,
nées de la conjonction d'une période de hauts cours du
café et du cacao, du besoin de recyclage des pétrodollars, et de
l'absence d'une classe d'investisseurs nationaux pendant les premières
années d'indépendance ont favorisé l'émergence d'un
modèle de développement où l'Etat intervient dans les
activités productrices du secteur agricole.
Après deux décennies de bonne performance
économique, le secteur agricole va connaître un essoufflement
marqué par une baisse annuelle du taux moyen de croissance du PIB de 1,2
% entre 1980 et 1991. Cette contre performance est le résultat de
politiques macro-économiques et sectorielles inadéquates(
6 ) et de l'effondrement des prix des principales cultures
d'exportation ivoiriennes sur les marchés internationaux. Ces deux
effets auront un impact considérable sur notre économie.
Pour pallier ce problème, la Côte d'ivoire, sous
le poids de pressions extérieures, et notamment celles exercées
par les institutions de Bretton Woods, va mettre en place dès 1981 un
Plan d'Ajustement Structurel (PAS) puis en 1990 le Programme d'Ajustement du
Secteur Agricole (PASA). Cependant ces PAS ont présenté des
résultats mitigés( 7 ).
Malgré le souffle de vie économique qu'a
engendré la dévaluation en 1994, l'Etat ne pourra pas faire face
à ces dettes. D'où sous la pression de la Banque Mondiale et du
FMI, l'Etat ivoirien va donc mettre en place une politique de
désengagement des secteurs productifs de l'économie et de
libéralisation des marchés. C'est pour corroborer cette politique
que le gouvernement a décidé de la privatisation de la Compagnie
Ivoirienne pour le Développement des Textiles (CIDT) gérant la
filière coton en amont.
1.2 PROBLEMATIQUE
Les changements qui s'opèrent dans l'environnement
économique ne sont pas perçus de la même manière par
les uns et les autres. Tous les producteurs de coton n'ont pas eu le "flair" de
la diversification. La grande majorité d'entre eux, restée dans
à la monoculture, a ressenti le contrecoup de la baisse du prix d'achat
du coton graine aux producteurs et l'augmentation du coût des intrants.
Certains ont recouru aux usuriers, donc se sont endettés, d'autres ont
bradé ou hypothéqué purement et simplement leurs
biens(8).
6 - Banque Mondiale, 1994, "Revue du secteur Agricole". Abidjan,
Mission régionale
7 - SYLLA Kalilou, 1997
8 - Ce paragraphe a été largement inspiré
par l'article" Coton : la révolte des planteurs" de Ahmed KOUADIO et
William KRA dans Jeune Afrique économie n° 312, p8
5 Dans ce contexte de crise économique totale
intervient la libéralisation. Cette libéralisation est
perçue comme un moyen d'assurer les meilleurs prix aux producteurs et de
permettre aux coopératives des filières agricoles de prendre une
part active dans la gestion desdites filières.
Face à la libéralisation de la filière
coton, l'inquiétude des uns quant à une désorganisation de
la filière qui viendra perturber la production de coton s'oppose
à l'optimisme des autres pour qui les producteurs participeront plus
activement à la gestion de la filière et
prélèveront une part plus importante de la valeur
ajoutée.
En effet la filière coton joue un rôle
très important dans la vie économique et sociale des populations
des régions de savane. En plus de son rôle de stabilisation des
populations, elle joue un rôle de secteur créateur d'emplois
agricoles pour les jeunes déscolarisés. C'est ce capital
productif qui représente une ressource vitale pour l'économie du
Nord de la Côte d'Ivoire qui est assujetti à la
libéralisation.
Il apparaît donc judicieux et impératif dans ce
contexte de libéralisation de la filière de mieux
apprécier la situation des opérateurs, surtout des producteurs et
des Organisations Professionnelles Agricoles. L'amélioration du revenu
agricole du producteur, le niveau de protection accordé à
celui-ci doivent être les grandes préoccupations de l'Etat et de
tous les partenaires (tel INADES Formation) du monde rural. La
libéralisation donnera lieu à divers transferts, notamment des
transferts de gain du reste de l'économie vers les producteurs. Par
conséquent, le niveau de ces transferts ( en terme d'augmentation ou de
diminution) présente un grand intérêt dans ce contexte de
libéralisation.
Le niveau de structuration, d'organisation et de gestion, pour
ce qui concerne les Organisations Professionnelles Agricoles, devra être
étudié en vue d'aider ces Organisations à être plus
dynamiques et à s'armer de moyens adéquats pour leur
fonctionnement.
Notre étude se propose de donner des réponses
aux différentes préoccupations énoncées ci-dessus
en analysant l'évolution des revenus des producteurs. Cette mesure est
à saluer, dans la mesure où l'un des objectifs de la
libéralisation est de permettre aux producteurs de profiter du contexte
pour peser sur la négociation des prix d'achat et tirer un meilleur
profit de leurs activités. Aussi cette étude se propose-t-elle
d'analyser les effets de cette politique sur les OPA; quant on sait que ce
contexte permet d'intégrer les différents acteurs à
l'ensemble des décisions de la filière et donne plus de
responsabilité à celles-ci.
1.3 OBJECTIFS
Cette étude vise à mesurer l'impact de la
libéralisation de la filière coton sur les revenus des
producteurs et sur la dynamique des Organisations Professionnelles Agricoles.
L'atteinte de cet objectif global implique:
> L'évaluation de la rentabilité
économique et financière de l'activité des producteurs
avant et après la libéralisation ;
> L'analyse du niveau de transferts de gain des producteurs
vers le reste de l'économie avant et après la
libéralisation ;
> L'analyse du niveau de protection des producteurs avant et
après la libéralisation ;
> La détermination des facteurs qui influencent plus la
rentabilité financière et la compétitivité des
producteurs ;
> L'analyse du niveau de structuration et d'organisation des
Organisations Professionnelles Agricoles avant et après la
libéralisation ;
> La définition des politiques à mettre en
oeuvre au niveau des producteurs et des Organisations Professionnelles
Agricoles à la suite de la libéralisation.
7
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE
Ce chapitre nous présente d'une part la filière
coton avec ces partenaires et les intervenants ; d'autre part un certain nombre
de modèles économiques utilisés dans le cadre d'une
étude de filière. Dans une section transitoire de ce chapitre,
nous définissons certains concepts abordés dans notre
étude.
2.1 PRESENTATION DE LA FILIERE COTON
2.1.1 Historique du développement du coton et du
mouvement coopératif
a) Historique de la culture du coton
Le coton est une vieille culture qui a
pénétré la côte africaine depuis la traite
négrière. En effet, entre 1725 et 1775, les navires faisant la
traite négrière ramenèrent du nouveau monde des
variétés de cotonniers d'espèces « Gossipium
barbadense ». Elles furent semées sur toute la côte
africaine( 9 ).
Au 19ème siècle, des semences de
l'espèce « Gossipium hirsutum » en provenance des
Antilles anglaises furent cultivées. Mais toute leur production
alimentait l'artisanat local. A la fin du 19ème
siècle, la Côted'Ivoire connaissait déjà bien le
coton. Il demeurait toutefois en petites quantités avec des rendements
très faibles. Ce n'est qu'au 20ème siècle que
les filateurs français, soucieux d'échapper au monopole des
Etats- Unis pour le coton courant et de l'Egypte pour les longues soies,
créèrent une société, l'Association
Cotonnière Coloniale ( ACC) qui, pour l'Afrique de l'Ouest, s'installa
à Bouaké.
La production passe de 6 tonnes de coton graine en 1912
à 10 000 tonnes de coton graine en 1965 ( 10 ) ; date
à laquelle « Gossipium Barbadense » s'éteint
pour la variété Allen « Gossipium hirsutum ».
Cependant avant cette date, il fut crée plusieurs institutions ;
notamment IRCT (Institut de Recherche du Coton et des Textiles exotiques) en
1946. Cet institut avait la responsabilité de l'expérimentation
et de la sélection des variétés de coton.
Ensuite vint en 1949 la CFDT (Compagnie Française pour
le Développement des fibres Textiles) qui avait la responsabilité
de la vulgarisation. Ce n'est en 1974 que la Côte-d'Ivoire pris
véritablement en main la production du coton par la création de
la CIDT (Compagnie Ivoirienne pour le développement des Textiles). C'est
cette structure qui gérait la filière jusqu'à sa date de
privatisation totale.
9, 10 - "Coton magazine" novembre 1997 - Revue de la CIDT
b) Evolution historique et juridique du mouvement
coopératif
b-1) Evolution historique
Le mouvement coopératif ivoirien prend sa source
à l'époque coloniale. Pour comprendre la nature et
l'évolution du mouvement coopératif ivoirien, il est
nécessaire de faire un bref rappel des principaux contextes historiques,
sociologiques et politiques qui ont sous-tendu ce mouvement.
En se basant sur la typologie, on distingue deux
catégories dominantes d'associations opérant dans le milieu rural
en Côte-d'Ivoire : Il y a les associations de développement
(mutuelle) et les associations traditionnelles d'entraide.
Les associations de développement sont apparues en
Côte-d'Ivoire au milieu des années 1960. Ce type d'association,
à but explicite de développement, est généralement
promu par les fils et filles des localités concernées et
résidents des zones urbaines.
Elles ont connu une phase de démarrage et d'expansion
rapide dans les années 1968 à 1972 sous la forme de
sociétés locales de développement (SLD). Elles
étaient régies par la loi 60-315 du 21 septembre 1960 sur les
associations ; Avec pour objet essentiel le développement des
régions par les programmes de promotion économique, sociale et
culturelle. Les domaines de la santé, de l'éducation, de
l'agriculture, du cadre de vie ainsi que d'autres aspects des
communautés rurales intéressent également ces
associations. Bien qu'elles soient assujetties à l'obligation de se
faire enregistrer, il est difficile de les dénombrer et de rendre compte
de leurs activités.
Les associations traditionnelles d'entraide trouvent leur origine
dans l'histoire des sociétés et des peuples africains. Elles sont
de types divers dont les principales sont :
i. Les associations de classes d'âge : On les trouve
dans toutes les régions du pays. Elles ont généralement
pour objectif de permettre aux membres d'une génération de suivre
les rites initiatiques devant les amener à gravir les échelons de
la société traditionnelle.
ii. Les associations de jeunes et de femmes : Elles ont pour
but essentiel de susciter et de favoriser l'entraide sous diverses formes au
niveau d'activités économiques, sociales et culturelles. On peut
les identifier aux associations de main d'oeuvre agricole, aux tontines ou
encore aux groupes culturels de loisir.
Les Organisations Professionnelles Agricoles (O.P.A) sont la
nouvelle appellation des Groupements à Vocation Coopérative et
Union de coopératives. Les raisons de leur apparition sont d'ordre
stratégique et économique. La raison stratégique vise
à anticiper l'émergence d'autres formes d'organisations rurales
et agricoles autres que les coopératives. La raison économique
vise une organisation du monde rural pour faire face au marché dans un
contexte de libéralisation et de mondialisation. Elles ont
été instituées par la nouvelle loi coopérative de
1997. Elles regroupent les coopératives agricoles, les
confédérations de coopératives, les syndicats
agricoles.
9 Le mouvement coopératif dans la filière coton
s'est crée à partir de la prise en charge de la fonction
commercialisation du coton graine et en premier lieu de l'organisation du
marché de coton : groupage de la production, pesée
individualisée par producteur, tri selon la qualité, chargement
etc.
Les premiers GVC ont commencé à se mettre en place
à la fin des années 70 début 80. Ainsi en 1984, 283 GVC
fonctionnaient dans 14 départements et regroupaient 60 000
coopérateurs ( 11 ). L'organisation des producteurs de
coton est d'ores et déjà une réalité bien
ancrée dans le paysage économique de la zone des savanes. Le
transfert d'une partie des fonctions assumées jusqu'alors directement
par la CIDT est bien engagé. En 1986, 288 GVC collectent 145 800 tonnes
soit 78 % de la production de coton. En 1990, 634 GVC regroupant 130 000
producteurs commercialisent 99,5 % de coton graine ( 12 ).
Désormais, la totalité du coton graine est commercialisé
par les groupements. Les difficultés sans cesse rencontrées par
les producteurs vont susciter le regroupement en faîtière
dès 1991 avec la création de l'URECOS-CI , d'autres
faîtières verront le jour un peu plus tard.
b-2) Evolution juridique
L'institution coopérative a jouit d'un cadre juridique
différent de celui des sociétés privées, en vue de
permettre aux population déshéritées de participer
à l'atténuation des effets néfastes de l'économie
de marché, grâce à l'effort commun.
Le statut de la coopérative a été
fixé pour la première fois en Côte-d'Ivoire par la loi
66-251 du 05 août 1966. Mais avec le temps, ce statut de base s'est
avéré inadapté et a dû être remanié
pour être conforme aux réalités locales.
- La loi de 1966 instituait la création des
coopératives en deux étapes : une étape de pré -
coopérative au cours de laquelle les membres devaient
s'initier aux principes coopératifs et une étape
coopérative authentique. Les GVC étaient des organisations
à caractère obligatoire, transitoire et évolutif. Ils
disposaient d'un délai minimum d'un an et maximum de trois ans à
l'issu duquel ils pouvaient demander leur agrément en
coopérative. Au terme du délai de trois ans, les GVC qui ne
remplissaient pas les conditions d'agrément étaient dissous.
L'application stricte de cette disposition aurait
entraîné la dissolution pure et simple de la majorité des
GVC qui ont rendu d'appréciables services à leurs membres. Le
délai s'est avéré trop court pour la formation des membres
et des dirigeants aux méthodes et techniques coopératives. Pour
cette raison, la loi n° 72-853 du 21 décembre 1972 a apporté
quelques modifications à la législation de base.
11, 12 -Dénis Herbel, "La compétitivité du
coton ivoirien", GAMMP, p1 12
- La loi de 1972 en abrogeant les articles 5, 8 et 26 de la
précédente relative notamment au
délai pour être coopérative, dispose que
les GVC ont un délai probatoire renouvelable et qu'ils peuvent se
regrouper en union de GVC. Désormais, les GVC sont dotés de la
personnalité morale c'est à dire qu'ils peuvent être
titulaires de droits et débiteurs d'obligations.
Avec le développement économique de la
Côte-d'Ivoire, de nouvelles formes de coopératives se sont
imposées dans les secteurs non agricoles. Le caractère civil des
coopératives ne répondait plus à la réalité
économique. Certaines formes de coopératives réalisaient
des actes de commerce par nature (coopératives d'achat en commun, de
commerçants de bétail, de transport en commun etc.). Ainsi, pour
permettre une plus grande ouverture à l'institution coopérative
aux différents domaines de l'activité humaine, de nouvelles
dispositions ont été arrêtées et les deux
précédentes lois ont été purement abrogées
par la loi n° 77-332 du 01 juin 1977.
- La loi de 1977 consacre deux types de coopératives. Les
coopératives à caractère civil qui
doivent passer obligatoirement par l'étape de
pré coopérative et, les coopératives à
caractère commercial qui peuvent être constituées sans
avoir à passer par l'étape de pré - coopérative.
Cette loi prévoit la mise en place d'un conseil
supérieur de la coopération regroupant les Ministères
techniques et les représentants des différents types
d'organisations coopératives. Elle fixe le statut général
de la coopération et renvoie à des décrets particuliers la
fixation des modalités d'organisation de chaque catégorie de
coopérative.
- La loi de 1997 ( 13 ), la seule en vigueur
redéfinit les modalités de création et le domaine
d'intervention des coopératives. Cette loi stipule que
le projet de création d'une coopérative doit faire l'objet d'une
déclaration auprès de l'autorité administrative
territoriale compétente avec au moins sept membres fondateurs. Cette
condition de nombre pouvant être modifiée par une disposition
expresse de la réglementation particulière de certains types de
coopératives.
Les coopératives exercent une activité
économique en qualité de mandataire de leurs membres, à
titre non lucratif. Toute coopérative est tenue d'avoir une
comptabilité comportant les livres et documents comptables
nécessaires.
Les Unions et Fédérations de coopératives
ont le statut de coopérative. Elles peuvent s'ériger en
Confédération Nationale des Coopératives.
Cette loi crée un organe consultatif et d'arbitrage
dénommé "Conseil Supérieur de la Coopération"
(C.S.C). La présente loi en vigueur fixe un délai
(14 ) obligatoire aux coopératives non encore
déclarées afin qu'elles prennent les dispositions pour se faire
enregistrer sous peine d'interdiction ou de dissolution.
13 - Cette loi est la toute dernière loi
coopérative disponible. Elle indique toutes les conditions
nécessaires et suffisantes pour la création d'une
coopérative.
14 - Ce délai, d'une durée de deux ans, a pris
effet à partir de la date de promulgation de la loi coopérative
de 1997.
2.1.2 Les étapes du développement du coton
depuis 1974
a) De 1974 à 1990
Cette période est marquée par un
développement très net de la filière coton avec la
création de la CIDT qui est une société mixte au capital
de 7,2 milliards de FCFA appartenant pour 70 % à l'Etat ivoirien et pour
30 % à la CFDT ( 15 ).
Les principales missions confiées à cette
société sont les suivantes : ( 16 )
> la promotion de la production de coton ;
> l'achat, la collecte et la transformation du coton graine
;
> la commercialisation tant sur le marché
intérieur qu'à l'extérieur des produits obtenus
notamment la fibre et la graine de coton ;
> l'encadrement des agriculteurs des zones cotonnières
en relation avec les instituts de
recherche et de développement ;
> la production de semences ;
> la distribution d'intrants agricoles ;
> la modernisation des exploitations par l'introduction de la
culture attelée, de la motoculture
des bas-fonds, de la motorisation intermédiaire et ;
> le développement de toute activité agricole
destinée à améliorer le niveau de vie des
paysans des régions des savanes.
Aussi cette période est-elle marquée par
d'importantes mesures pour garantir les revenus des producteurs contre les
fluctuations des cours mondiaux de la fibre ; à savoir :
> intégrer le coton sur la liste des produits
agricoles soutenus par la Caisse de Stabilisation ; Ce système de
stabilisation était basé sur la fixation, lors de chaque
campagne, deux prix garantis (le prix du coton graine payé aux
producteurs et le prix CAF) et, sur un barème de coûts. Ce
système a évité, aux producteurs, les risques d'exposition
directe aux cours mondiaux.
> faire supporter les coûts des facteurs de production
(engrais, insecticides et semences) par la filière ;
> créer en collaboration avec les opérateurs
privés, les unités industrielles de filatures et de
trituration de la graine de coton (UTEXI, GONFREVILLE, COTIVO et
TRITURAF).
15 - " Coton magazine " novembre 1997
16 - BNETD, février 2000, " Etude de la situation de
référence de la CIDT avant la Privatisation "
Cependant, en 1984, face à la baisse des cours mondiaux
du café et du cacao dont les recettes d'exportation permettaient le
soutien du prix d'achat du coton, le Gouvernement ivoirien va décider de
la suppression de la gratuité des engrais. Cette mesure s'est
accompagnée d'une augmentation sensible des prix d'achat passant de 80
FCFA à 100 FCFA pour le 1er choix et de 70 FCFA à 90
FCFA le kilogramme pour le 2ème choix.
Cette période est marquée aussi par une production
record de 290 000 durant la campagne 1988/89 ; et par l'implantation de 10
usines d'égrenage d'une capacité de 300 000 tonnes /an.
b) De 1990 à 1998
Les différentes mesures, d'ajustement de la gestion,
entreprises par la CIDT n'ont pas amélioré la
compétitivité de la filière ( 17 ). Cette situation a
conduit le Gouvernement à :
- amorcer un début de son désengagement de la
filière coton par la signature en avril 1991, d'une convention cadre.
Les principaux objectifs de cette convention d'une durée de cinq ans
renouvelable de façon tacite, sont la responsabilisation des
opérateurs de la filière notamment les producteurs et la CIDT et
l'implication des opérateurs dans la gestion de cette
société ;
- éliminer le coton de la liste des produits agricoles
concernés par la Caisse de Stabilisation ;
- transférer à la CIDT, la commercialisation de la
fibre et graine jusqu'alors assurée par la Caisse de Stabilisation
à travers la CFDT pour l'exportation ;
Nous assistons au transfert d'une partie des fonctions
assumées jusqu'alors par la CIDT. Le premier "transfert" aux
organisations paysannes a concerné la commercialisation primaire du
coton graine ; fonction assurée jusqu'alors par les "équipes
d'achat" de la CIDT. Cela a entraîné une réduction relative
des coûts à la charge de la société
cotonnière et des ressources complémentaires pour le milieu rural
par la rémunération de ce service. La commercialisation primaire
du coton s'est accompagnée du transfert aux organisations de la gestion
des magasins d'intrant pour le coton et des équipements de culture
attelée au niveau du village.
- créer dans le cadre de la convention cadre Etat / CIDT,
un fonds de garantie coton géré par un comité paritaire
composé des représentants de l'Etat, de la CIDT et des
producteurs de coton.
Dans cette même période, la dévaluation du
FCFA intervenue le 11 janvier 1994 a permis à la filière de faire
face au contexte économique particulièrement difficile des deux
précédentes campagnes. En effet, le doublement des recettes
d'exportation, que la dévaluation a engendré, a permis à
la CIDT de retrouver une forte compétitivité. Ainsi a-t-elle
procédé à une augmentation des prix d'achat du coton
graine passant de 105 FCFA/kg en 1993/94 à 160 FCFA/kg en 1994/95, puis
à 180 FCFA/kg en 1995/96.
Les difficultés rencontrées par les producteurs ont
suscité la création de coopératives au sein de 3
principales faîtières que sont l'URECOS-CI (1991), la COOPAG-CI
(1993) et la CEACI (1995).
En effet la crise financière de la
société cotonnière suite à l'effondrement des cours
du coton, conjuguée aux contraintes de l'Etat, va conduire les
producteurs, par le biais des coopératives, à prendre en main
certaines des fonctions auparavant remplies par la CIDT.
c) Depuis 1998
La phase de privatisation de la filière qui a
démarré depuis 1996 et s'est achevée en septembre 1998
peut être qualifiée de privatisation partielle. Effectivement
après avoir réfléchit plusieurs scénarios, l'Etat a
opté pour une cession de la CIDT ancienne en 3 lots :
Lot centre (lot 1) comportant 4 usines;
Lot nord-est (lot 2) comportant 3 usines ;
Lot nord-ouest (lot 3) comportant 3 usines ;
Le lot 1, constituant la nouvelle CIDT, est
détenu à 70 % par l'Etat et à 30 % par la CFDT. Les autres
lots sont détenus à 70 % par des privés et à 30 %
par l'Etat ; notamment par le consortium IPS WA (Industrial Promotion
Services West Africa) et REINHART pour le lot 3 constituant la
société Ivoire Coton ; et par le groupe
Aiglon S.A, RIVAUD BOLLORE et SHOREX Investment pour le lot 2
constituant la société La Compagnie Cotonnière
Ivoirienne.
2.1.3 Les opérateurs de la filière coton
Les principaux opérateurs de la filière coton sont
:
Les industries nationales de filature et de la trituration, les
égreneurs, les fournisseurs d'intrants et de matériels agricoles,
les OPA, les producteurs.
a) Les industries nationales de filature et de la trituration
L'activité ivoirienne de filature et de tissage est
dévolue aux 3 opérateurs nationaux que sont : > COTIVO
(Société Cotonnière de Côte-d'Ivoire) basé
à Agboville ;
> UTEXI (Union Industrielle Textile de Côte-d'Ivoire)
basé à Dimbokro et ;
> FTG (Filature et Tissage Gonfreville) à
Bouaké
L'activité de trituration de la graine est menée
par TRITURAF sise à Bouaké.
Ces industries assurent la transformation d'environ 20% de la
production de coton graine et la quasi- totalité de la production de
graine de coton commercialisée par les égreneurs.
b) Les Egreneurs
Avant la libéralisation de la filière seule la
CIDT égrenait la totalité du coton graine produit par le biais de
ses 10 usines. Cependant, depuis la date de la libéralisation, trois
opérateurs qui interviennent dans ce secteur d'activité :
> La CIDT nouvelle dont les usines ont une capacité
globale de 103 000 tonnes ; > LCCI avec trois usines d'une capacité
d'égrenage de 101 000 tonnes ;
> Ivoire Coton avec une capacité totale de 120 000
tonnes (18 ).
c) Les fournisseurs d'intrants et de matériels
agricoles.
Les fournisseurs d'intrants agricoles et de matériels
agricoles ont en charge l'approvisionnement de la filière en engrais,
insecticides, herbicides, en matériels agricoles.
Avant la libéralisation, la sélection des
fournisseurs se faisait sur la base des appels d'offres internationaux
lancés par la CIDT. Dans le nouveau contexte, c'est les
coopératives où les OPA qui devraient rechercher les fournisseurs
d'intrants et négocier le prix d'achat de ces intrants.
d) Les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA)
Les OPA sont regroupées au sein des trois principales
faîtières. L'URECOS-CI est actuellement la plus importante de
celles-ci. En 1998, elle regroupe 1200 coopératives de base et 50 unions
de coopératives. Sur la campagne 1998-99, elle revendique la production
de 128 000 producteurs ( 85 % des producteurs de coton). Elle avait un volume
de coton commercialisé qui avoisinait 90 % du coton graine produit sur
le plan national ( 19 ). Les deux autres
faîtières commercialisent 10 % du coton graine.
e) Les Producteurs.
Les producteurs, maillon faible de la filière, ont
décidé de se regrouper pour mieux se défendre face aux
égreneurs. Dès la libéralisation, ils vont faire partie du
Comité Tripartite ( 20 ) ( au travers des
coopératives) en vue de pouvoir participer au mécanisme de
fixation de prix d'achat du coton graine.
18 - Patrick Bourgeois et Sébastien de Dianous, " Coton:
la fin du modèle CIDT " in Marchés Tropicaux, novembre 1999, pp1
0-15
19 - Ces données nous été livrées par
Patrick Bourgeois et Sébastien de Dianous dans, " Coton : la fin du
modèle CIDT " in Marchés Tropicaux, novembre 1999, pp10-15.
20 - Ce comité a été crée en 1998 par
décret présidentiel. Il est constitué par l'Etat, les
producteurs et les industriels. Pour plus d'information, voir annexe 6.
2.1.4 Commercialisation du coton
Le système de commercialisation du coton a connu trois
étapes depuis la date de création de la CIDT :
a) Jusqu'en 1990
Le mécanisme de commercialisation était
régi par la Caisse de Stabilisation (CAISTAB). La CAISTAB était
propriétaire des produits finis (fibre et graine de coton). Elle se
faisait assister par la CFDT pour la commercialisation à l'exportation
de la fibre de coton.
Le système de stabilisation était basé
sur la fixation, chaque campagne de deux prix garantis : le prix du coton
graine payé aux producteurs et le prix CAF et, sur un barème de
coûts ou grille prévisionnelle des coûts. La fixation des
prix et du barème était fondée sur ( 21 )
:
- un prix d'achat garanti aux producteurs pour le coton, prix
pratiqué par la société cotonnière ; - le
barème ou différentiel reprenait l'ensemble des coûts :
collecte, usinage, transport ;
- par addition du prix aux producteurs et aux charges du
barème, on obtient le prix CAF garanti à
l'exportation.
A cette période, même si le prix moyen FOB
atteignait près de 750 FCFA/kg de coton, notamment en 1983/84, le prix
d'achat du coton graine ne dépassait jamais 150 FCFA/kg de coton graine
( 22 ).
b) De 1991 à 1998
Après que le coton fut éliminé de la
liste des produits agricoles concernés par la stabilisation, la
commercialisation de la fibre fut confiée à la CIDT. La
commercialisation c'est à dire la collecte du coton graine était
l'affaire des OPA. Celles-ci recevaient en retour des ristournes.
Durant cette période, il fut mis en place deux
conventions - cadre entre l'Etat et la CIDT ; une en 1992 et l'autre en 1994.
Celle de 1994 a mis en place un comité paritaire. Ce comité
comprenait l'Etat, la CIDT et les Organisations des producteurs (OP) de coton
graine.
21 - Dénis Herbel, "La compétitivité du
coton ivoirien", GAMMP, pp105-106
22 - nous justifions cette assertion à l'aide du tableau
en annexe 1. Ce tableau indique en effet les différents prix d'achat du
coton graine aux producteurs de 1974 à 2000.
16 Ce comité paritaire( 23 ) avait
entre autres missions la fixation du prix d'achat de campagne de coton graine
de 1er et 2ème choix. Ainsi, le prix au paysan
était fixé comme suit( 24 ) :
PAn = PP + Sn avec Sn <= Sn-1 + 10
et PAn >= 90
PAn : Prix d'achat à l'année n PP : Prix
Plancher
Sn : Supplément à l'année n
Les ventes locales aux industries nationales se font sur la
base des conventions d'approvisionnement en fibre et graine de coton. Il
convient de souligner que les termes de ces conventions n'ont jamais
été réellement appliqués par les industriels(
25 ).
Les prix de vente de la fibre aux industriels nationaux par la
CIDT se font sur la base du prix de vente CAF moins les frais non
exposés par cette société notamment les frais d'usine
à FOB et de FOB à CAF. Toutefois, en raison de la situation
difficile de ces industries, l'Etat a dû le plus souvent intervenir pour
fixer le prix de cession de la fibre et graine de coton.
c) Depuis la libéralisation en 1998
Durant la phase transitoire de deux ans, c'est le
Comité Tripartite qui gère la commercialisation. Ce comité
fixe le prix d'achat du coton graine après analyse et accord des charges
en référence des cours mondiaux de la fibre de coton.
Une enquête auprès du MINAGRA nous
révèle que ce comité devrait aboutir après la phase
transitoire( 26 ) à une structure dite
Interprofession Coton. Cette structure réunie tous les
opérateurs de la filière et a en charge la gestion de la
filière tant sur le plan de l'encadrement des producteurs, de la
fourniture d'intrants agricoles que sur le plan de la commercialisation du
coton graine, de la fibre et de la graine.
23 - Ce comité a été mis en place dans le
cadre des modalités de fonctionnement du fonds de garantie de la
filière coton, nous prions de bien vouloir consulter l'annexe 4 pour
plus de détailles.
24 - vous verrez en annexe 5 toutes les variables indexées
dans le calcul du prix d'achat au paysan.
25 - BNETD, février 2000, " Etude de la situation de
référence de la CIDT avant la Privatisation
26 - La fin période transitoire qui était
prévue pour le 30 avril 2000 a été reportée
à une date ultérieure sur la demande des producteurs.
Il ressort que le coton a été soutenu par l'Etat
dans son élan de développement. L'Etat a su mettre en place des
politiques qui ont permis le développement de cette filière et
assurer pendant une période des prix au producteur satisfaisants.
L'environnement économique et social évoluant, l'Etat se devait
d'adapter ses politiques à celui-ci ;ce qui ne fût pas le cas. Par
conséquent, l'on assiste à un sursaut d'orgueil chez les
producteurs et une pression énorme de la part des bailleurs de fonds.
Ces derniers ont contraint l'Etat à libéraliser les secteurs
productifs et les marchés ; d'où la libéralisation de la
filière coton.
La gestion de la phase transitoire (d'une durée de 2
ans) de la libéralisation a été confiée à la
CIDT nouvelle. Cette structure assure l'exclusivité des missions
d'encadrement, de distribution d'intrants, de l'achat du coton graine et de
l'approvisionnement en coton graine de chacun des deux autres égreneurs
privés sur la base d'un taux d'affectation lié à la
capacité globale d'égrenage des usines. Après cette
période transitoire, les producteurs constitués en
coopératives et unions de coopératives, pourraient vendre
librement leur production à l'égreneur de leur choix. En
revanche, le relèvement de ce défi passe par une organisation
forte de ceux-ci.
Dans ce nouveau contexte les risques liés aux
variations des cours sont partagés plus ou moins équitablement
selon les rapports de forces entre l'ensemble des opérateurs de la
filière. Par conséquent, il faudra un nouveau comportement des
producteurs.
2.2 DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS DE L'ETUDE 2.2.1
Avantage comparatif
Le terme avantage comparatif sera synonyme de
compétitivité dans notre étude. Pour définir ce
terme, il y a deux approches quasi identiques( 27 ). La
première définit l'avantage comparatif qu'un pays a pour la
production d'un bien en comparant le coût d'opportunité de la
production de ce bien des pays concurrents. Dans ce cas, le pays qui a le
coût d'opportunité le plus faible est celui qui a le plus
d'avantage comparatif. L'autre approche consiste à l'intérieur
d'une économie nationale à comparer le coût
d'opportunité du bien produire avec celui d'un bien alternatif. Le plus
souvent, cette comparaison se fait en devises étrangères afin
d'évaluer ce que le pays perd en devises en décidant de produire
ce bien plutôt qu'un autre. Le bien pour lequel la perte (rapport
Coût / Bénéfice) sera la moins élevée
correspondra au bien pour lequel l'on a un avantage comparatif.
2.2.2 Taux de change réel
Le taux de change réel (TCR) est obtenu par le rapport des
prix des biens non échangeables (PNE) sur le prix des biens
échangeables (PE). La formulation mathématique est la suivante
:
L'influence de cet indicateur sur le secteur agricole a
été analysée par Krueger (1988). Cet auteur indique que la
baisse du taux de change réel a été engendrée par
les politiques commerciales (taxes, quotas) de protection de l'industrie au
détriment de l'agriculture.
27 - TSAKOK Isahel, 1990, « Agricultural price policy : a
practicioner's guide to partiel equilibrium analysis »,Ithaca NY,Cornell
University Press cité par BAMBA Lamine
2.2.3 La coopérative
La loi coopérative de 1997 définit la
coopérative comme un groupement de personnes physiques ou morales de
type particulier, de forme civile ou commerciale, apolitique et non
confessionnelle.
C'est cette définition que l'Alliance
Coopérative Internationale (A.C.I.) adoptait dans sa déclaration
de 1955 à savoir « la coopérative est une association
autonome de personnes volontairement réunie pour satisfaire leurs
aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au
moyen d'une entreprise dont la propriété est collective et
où le pouvoir est exercé démocratiquement( 28
) ».
Cette dernière définition, tout comme la loi
coopérative, prend en compte les principes coopératifs universels
à savoir ;
- adhésion volontaire et ouverte à tous,
- pouvoir démocratique exercé par les membres,
- participation économique des membres,
- autonomie et indépendance,
- éducation, formation et information,
- coopération entre coopératives,
- engagement envers la communauté.
On peut choisir cinq critères pour apprécier
l'existence d'un mouvement paysan( 29 ) : une autonomie
financière et intellectuelle, des objectifs conscients et explicites,
des rapports significatifs avec l'Etat et /ou le reste de la
société civile, une taille ou un poids économique
suffisant, une organisation interne déjà établie.
2.2.4 Organisation Professionnelle Agricole
Une OPA est un regroupement des personnes physiques ou morales
dont « l'activité principale s'exerce dans le domaine
agricole( 30 ) ». L'OPA peut être
considérée comme une coopérative qui exerce que dans le
milieu agricole.
Elle peut être composée de structures telles que
:
les syndicats,
les associations,
les sociétés coopératives,
les chambres d'agriculture.
28 - INADES-Formation Côte-d'Ivoire, 1999, « Comment
créer une coopérative ? »,p12
29 - GENTIL D. et MERCOIRET M.R., 1992, cité par
Réseau GAO, 1995, p17
2.2.5 La filière
L'approche filière consiste généralement
à raisonner le développement rural en centrant l'analyse sur un
produit donné. En général, cette approche est liée
à des produits d'exportation (coton, café, cacao, riz...), mais
peut aussi servir à mieux connaître l'écoulement de
produits vivriers.
La filière est un groupement cohérent et
opérationnel d'agents économiques qui ajoutent de la valeur
à un produit ou à un groupe de produits. La filière
comprend différents intervenants et partenaires qui pratiquent des
activités économiques de production, de commercialisation et de
transformation( 31 ).
De manière spécifique, on entend par
"filière de production" l'ensemble des agents économiques qui
contribuent directement à la production, puis à la transformation
et à l'acheminement jusqu'au marché de réalisation d'un
produit.
2.2.6 Distinction entre Partenaires et Intervenants de la
filière( 32 )
Les Partenaires de la filière ont un
intérêt direct dans cette filière et ne peuvent s'en
dégager du jour au lendemain : c'est le cas par exemples des producteurs
et des sociétés cotonnières.
Les intervenants dans la filière peuvent
se retirer à tout instant suivant les opportunités qui leur sont
offertes. C'est le cas des bailleurs de fonds et des sociétés de
commercialisation des intrants chimiques.
2.2.7 Distinction entre intrants échangeables et
facteurs domestiques
Nous considérons comme intrants échangeables
tous les intrants utilisés par le producteur qui sont susceptibles
d'être commercialisés à l'extérieur même s'ils
sont produits localement. Ces intrants rentrent dans la catégorie des
biens exportables ou importables. En d'autres termes, les biens
échangeables sont des biens qui peuvent fait l'objet d'échanges
au plan international.
Ainsi les herbicides, les insecticides, les outils
d'équipement (tracteur, herse, motoculteur, etc.), le petit outillage et
le chariot d'attelage, etc. seront considérés comme intrants
échangeables.
Les facteurs domestiques regroupent entre autre le personnel, la
terre, le capital.
30 - INADES-Formation Côte-d'Ivoire, 1999,"les
différents types de O.P.A. en Côte-d'Ivoire"
31 - PIERRE Fabre, 1994,"Note de méthodologie
générale sur l'analyse de filière", FAO, N° 35.
32 - Eléments issus du rapport d'étude du
réseau GAO, 1995.
2.2.8 Distinction entre les prix de
référence, frontière et de parité ( 33 )
a) Prix de référence
Les prix de référence sont des valeurs qui
remplacent les prix de marché dans des calculs théoriques lorsque
l'on considère que les prix du marché ne représentent pas
la vraie valeur économique du bien ou du service.
b) Prix frontière
Le prix frontière d'un bien ou d'un service est le
prix de ce bien au point d'entrée (importation) ou de sortie
(exportation) du pays. C'est le prix FOB pour les produits exportés et
le prix CAF pour les produits importés.
c) Prix de parité
Le prix de parité à l'importation
d'un produit est égal à son prix frontière auquel
on ajoute les coûts d'acheminement correspondant à toutes les
dépenses (hors taxes et subventions) intervenants entre le point
d'entrée et le lieu de consommation.
Le prix de parité à l'exportation
d'un produit est égal à son prix frontière auquel
on soustrait les coûts d'acheminement correspondant à toutes les
dépenses (hors taxes et subventions) intervenants entre le lieu de
production et le point de sortie.
33 - Ces définitions sont issues de la " Note de
méthodologie générale sur l'analyse de filière " de
PIERRE Fabre, 1994, document FAO, n°35
2.3 MODELES D'ANALYSE
Pour une étude de filière plusieurs
modèles macro-économiques s'offrent à nous. Dans cette
section, nous voudrions en présenter quelques-uns, notamment la SCP, la
VMC et la MAP. Cette présentation vise à appréhender
l'utilisation de ces différents modèles. Nous développons
le modèle MAP qui est notre outil économétrique de
travail.
2.3.1 Le modèle S.C.P ( 34 )
Le modèle Structure - Conduite - Performance permet de
décrire les systèmes de commercialisation dans une
filière. Il a comme concepts clés, la structure du marché,
la conduite du marché et les performances du marché.
La structure du marché désigne les
caractéristiques du marché qui influencent la nature de la
concurrence et les systèmes de prix.
La conduite du marché fait ressortir le comportement
des agents en termes de fixation des prix, les tactiques discriminatoires
contre les nouveaux intervenants et le degré de concurrence ou de
coordination entre les activités.
Les performances du marché s'évaluent par rapport
au marché concurrentiel. Elles sont analysées à travers
l'identification des freins à la concurrence.
2.3.2 Le modèle VMC ( 35 )
Le modèle Valeur de la Marge de Commercialisation
permet d'apprécier les différents facteurs qui influencent les
résultats de l'évolution des entreprises et organisations qui
participent à une activité donnée.
En même temps qu'elle présente des avantages pour
la mesure de l'efficacité, elle permet d'évaluer le rôle
joué par les comportements non compétitifs ainsi les effets de
législation portant sur la structure du marché ou sur la
formation des prix.
Ce modèle est basé sur le calcul de marge des
différents opérateurs d'un système de
commercialisation.
34 - Ce paragraphe a été largement inspiré
par le mémoire de AYEMOU, Décembre 1998, "Diagnostic de la
filière Karité en Côte-d'Ivoire" p13.
35 - Ce modèle est largement développé par
ATTA Brou dans sa Thèse de Doctorat 3ème cycle en
Economie Rurale, pp72-76.
2.3.3 Le modèle MAP
La MAP (Matrice d'Analyse des Politiques) est une
méthode d'analyse d'équilibre partiel. Elle est utilisée
pour les analyses régionales en vue d'évaluer la contribution de
la région à la croissance économique et évaluer si
cette région est favorisée ou non par les politiques existantes.
Ce Modèle est utilisé aussi pour les analyses prospectives. En
effet, à partir de la MAP qui représente la situation de
départ, on simule les changements probables de politique et de prix et
on évalue leur impact sur les systèmes( 36 ).
Sur le plan micro économie, la MAP permet de
s'interroger sur les changements possibles en vue d'améliorer la
rentabilité, la compétitivité et également
d'indiquer les directions de résolution. Aussi permet-elle d'analyser
l'impact de la recherche agronomique, des politiques d'investissement sur
l'efficacité économique.
Pearson et Monke (1987) ont décrit la MAP pour
permettre de déterminer les impacts des politiques gouvernementales sur
les prix et de ce fait, sur la rentabilité des techniques
d'exploitation. Cette méthode s'appuie beaucoup sur les données
micro économiques que les analystes de gestion de l'exploitation
fournissent couramment.
2.3.4 Quelques études antérieures et
justification du choix du modèle
Pour l'analyse économique de la collecte primaire de
l'igname dans le Nord de la Côte-d'Ivoire, précisément
à Korhogo, ATTA brou (1991) utilise les modèles SCP et VCM pour
étudier la structure, la conduite et la performance du marché et
il s'intéresse à la marge de commercialisation des
opérateurs de la filière igname.
KONE Yaridiouma (1997) a utilisé en outre le
modèle SCP pour étudier l'efficacité des circuits de
commercialisation de l'igname et de la tomate dans la sous-préfecture de
Bondoukou. Il s'est intéressé aux caractéristiques
organisationnelles du marché, aux comportements des acteurs dans ces
filières et à la performance des marchés.
De même, TOGUILA T. (1997), dans son étude " Les
producteurs de l'Indénié dans la filière tomate : Quelle
stratégie pour quel marché" utilise le modèle SCP pour
étudier la structure, la conduite et la performance du marché de
la tomate.
36 - Ce paragraphe a été largement
inspiré par AVILLEZ et NINA-JORGE, in « Instruments d'analyse de la
politique du secteur Agricole » l'IDE de la Banque Mondiale, 7-18 novembre
1994, p1 7
Pour l'analyse de politiques économiques et performance
de cultures de rente (filières café et cacao), OUATTARA (1996) a
utilisé le modèle MAP. Il s'est intéressé à
la rentabilité financière et a pris comme indicateur le RCBF.
Dans cette même logique d'analyse de politique, SYLLA
(1997) étudiant les politiques d'incitation et performance
économique des filières café, cacao et riz a
utilisé ce modèle. SYLLA a utilisé comme indicateur le CRI
pour montrer qu'à la suite de la privatisation, la
compétitivité de la filière café et cacao s'est
améliorée.
BAMBA (1998), évaluant les revenus des producteurs
villageois d'hévéa à la suite de la dévaluation,
utilise le RCBF et le CRI pour voir s'il y a regain de rentabilité
financière et économique à la suite de la
dévaluation. Il conclut qu'à la suite de la dévaluation,
les revenus des producteurs se sont améliorés car le RCBF est
passé de 0,78 à 0,30. Aussi conclut-il que la période post
dévaluation est marquée par une perte de la
compétitivité des producteurs et par les non-protection de
ceux-ci.
Récemment, DIBAKALA (2000) dans le cadre d'une
étude, a utilisé la MAP pour évaluer l'impact de la
libéralisation des filières café / cacao sur la
rentabilité des producteurs et sur la dynamique des OPA. Analysant les
RCBE et RCBF d'avant et d'après la libéralisation des
filières café / cacao, DIBAKALA conclut que la rentabilité
financière et économique de l'activité des producteurs est
moins élevée dans le contexte post libéralisation. Aussi
conclut-il que les producteurs des filières café / cacao sont
moins protégés car les différents coefficients de
protection ont tous baissés. Abordant, l'organisation et la
structuration des coopératives dans le monde café / cacao,
DIBAKALA a conclu que cette organisation et cette structuration des
coopératives étaient meilleures dans le contexte post
libéralisation de ces filières.
Par conséquent, Il ressort de cette revue d'étude
que :
Les analystes utilisent les modèles SCP et VCM pour
évaluer l'efficacité d'un circuit de commercialisation et pour
trouver une stratégie adéquate de commercialisation au niveau
d'une filière donnée.
Par contre pour mesurer l'impact de politiques sur un secteur de
production, sur une filière ou une région, les analystes
utilisent la MAP.
Par conséquent, l'utilisation de la MAP semble
appropriée pour l'estimation de la rentabilité de
l'activité du producteur, suite à la libéralisation de la
filière coton. De plus, notre choix se justifie par plusieurs raisons
essentielles :
- la disponibilité d'une MAP tableur et d'information sur
la filière,
- la facilité de compréhension et
d'interprétation des résultats fournis par la MAP et la
simplicité des
calculs et des données nécessaires.
2.3.5 Les fondements de la Matrice d'Analyse des
Politiques
Cette méthode est utilisée depuis le
début des années 1980. Elle fut élaborée au cours
d'un projet de recherche visant à évaluer l'impact de
l'entrée du Portugal dans la C.E.E. sur son agriculture. La MAP a pour
objectifs :
1. d'analyser la rentabilité du point de vue
de l'entrepreneur, du système de production et de la filière du
produit. Cette analyse a lieu aux prix de marché c'est à
dire aux prix observés sur le marché ;
2. d'analyser l'efficacité économique
de ces systèmes ou filières c'est à dire leur
rentabilité si aucune intervention de politique et si aucune
imperfection ne venaient troubler le bon fonctionnement du marché. Cette
analyse a lieu aux prix de référence ;
3. d'analyser les transferts dus aux
interventions de politique et aux imperfections du marché.
a) Elaboration de la MAP
a-1) Les données nécessaires
La qualité des résultats fournis par la MAP
dépend fondamentalement de la qualité des informations
réunies sur les systèmes de production et les filières de
produits tels qu'ils fonctionnent dans la réalité.
Les données doivent comprendre une information
détaillée des intrants et des produits du système de
production étudié. Ces données comprennent les niveaux de
rendements, les différents moyens de production et la demande du
système en ce qui concerne les ressources de la ferme( 37
).
Les données doivent plus précisément porter
sur les facteurs fixes, la main d'oeuvre, les intrants et sur les produits au
niveau de chaque budget( 38 ).
a-2) Construction des budgets
Dans le cas d'une filière, il faut bien identifier les
différentes étapes par lesquelles passe le produit. On peut alors
construire une MAP correspondante à chaque étape.
Les prix utilisés dans la MAP doivent être
représentatifs de la situation usuelle ou tendancielle et non
correspondre à des variations intra et inter annuelles( 39
).
37 - Dillon et Hardaker, 1996, « Recherche en gestion pour
le développement de la petite exploitation » Collection FAO,
N° 6, p281
38 - Pour cette étude, MAP Tableur a été
utilisée. Mise en place par TOM Randolph, ADRAO. Cette MAP se compose de
4 budgets.
39 - AVILLEZ et NINA-JORGE, in « Instruments d'analyse de la
politique du secteur Agricole » l'IDE de la Banque Mondiale, 7-18 novembre
1994, p17.
Pour évaluer le coût d'un intrant non
échangeable, on le décompose-en :
· Sa composante échangeable (pour laquelle on estime
le prix de parité internationale,
· Sa composante non échangeable, que l'on
décompose à son tour jusqu'à avoir essentiellement des
coûts en terre, en travail et en capital.
b) Présentation de la MAP
La MAP se présente comme suit dans le tableau 1 :
Tableau 1 : Présentation de la Matrice d'Analyse des
Politiques
|
Recettes
|
Coût des intrants échangeables
|
Coût des facteurs de production
intérieurs
|
Bénéfice
|
Prix du marché
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Prix de référence
|
E
|
F
|
G
|
H
|
Transferts
|
I
|
J
|
K
|
L
|
Source : Monke et Pearson
La 1ère ligne de cette matrice permet de
mesurer la rentabilité de la filière c'est à dire qu'elle
se rapporte aux recettes et aux cours observés sur le marché. Il
s'agit des prix de marché réellement perçus par les
paysans, les collecteurs, les transformateurs et les commerçants.
La 2ème ligne témoigne de
l'efficacité économique des opérateurs de la
filière. Pour établir cette ligne, il faut estimer les prix de
référence. Pour les biens échangeables, les prix de
référence sont les prix de parité internationale ( prix de
parité à l'importation pour les biens importables et prix de
parité à l'exportation pour les biens exportables).
En définitive, la 3ème ligne montre les
différences entre la rentabilité privée et la
rentabilité sociale. Elle correspond aux effets négatifs de la
politique et montre les imperfections du marché.
Connaissant les variables fondamentales ( A, B, C, E, F, G), les
différents indicateurs peuvent être calculés.
c) Les indicateurs de la MAP
c-1) Les indicateurs financiers de la MAP
Le Profit financier ( D )
D = A - B - C, représente la
rentabilité financière de la filière ou
de l'opérateur. Si D>0, alors la filière ou
l'activité de l'opérateur est dite rentable et de nouveaux
opérateurs peuvent entrer dans la filière. Dans le cas contraire,
ils ne le feront pas.
Le Ratio Coût Bénéfice
Financier (RCBF)
RCBF = C / (A - B)
Si RCBF est inférieur à 1, cela
signifie que la filière ou l'opérateur peut supporter les
coûts domestiques tout en restant rentable. Le RCBF
montre la capacité de la filière ou de
l'opérateur à s'autofinancer.
c-2) Les indicateurs économiques de la MAP
Le Profit économique ( H
)
H = E -F - G représente la
rentabilité économique de la filière ou de
l'activité de l'opérateur. Si H>0,
l'activité contribue à la croissance économique ;
l'absence d'intervention publique est profitable. C'est le contraire si
H est négatif.
Le Coût en Ressources Internes (
CRI )
CRI = G /( E-F)
Si CRI est inférieur à 1, alors la
région a un avantage comparatif dans la production du bien donné
car les dépenses de production du bien sont inférieures au gain
en devise.
Le Ratio Coût Bénéfice
Economique ( RCBE)
RCBE = (F+G) / E
Si RCBE est inférieur à 1 alors
les dépenses sont inférieures aux recettes lorsque la puissance
publique n'intervient pas. Donc l'activité est socialement rentable.
C'est le contraire si RCBE est supérieur à 1.
c-3) Mesure des transferts par la MAP
Transfert sur le marché du produit
agricole ( I )
I = A - E, I donne le montant de subvention ou
de taxe sur le produit agricole étudié. Si I est
supérieur à 0, c'est une subvention sinon c'est une taxe.
Transfert sur les intrants échangeables (
J )
J = B - F, J donne le montant
de subvention ou taxe sur le marché des biens échangeables. Si
J est supérieur à 0, c'est une taxe. Dans le cas
contraire, c'est une subvention.
Transfert sur le marché des intrants
domestiques ( K )
K = C - G, K donne le montant
de subvention ou taxe sur le marché des biens domestiques. Si
K est supérieur à 0, c'est une taxe ; sinon
c'est une subvention.
Transfert Total ( L )
L = I - J - K = D - H, si L
est négatif alors les transferts se font de la filière vers
d'autres activités (taxe). C'est le contraire si L est
positif. L est la somme des transferts sur les trois
marchés (marchés du produit agricole, des biens
échangeables et des biens domestiques).
c-4) Les coefficients de protection et taux de la MAP
Coefficient de protection nominale (
CPN )
CPN = A / E
Si CPN est supérieur à 1 alors
les opérateurs de la filière reçoivent une recette
supérieure à ce qu'ils obtiendraient en l'absence de politique.
Ils reçoivent plus avec l'intervention de l'Etat. Les opérateurs
sont protégés. Dans le cas contraire c'est à dire
CPN inférieur à 1, ils ne le sont pas.
Coefficient de protection effective (
CPE )
CPE = (A-B) / (E-F), si CPE est
supérieur à 1 alors les opérateurs de la filière
sont protégés ; si on tient compte du produit et des inputs. Dans
le cas contraire, ils ne le sont pas.
Coefficient de rentabilité ou de protection
globale ( CPG )
CPG = D / H = (A-B-C) / (E-F-G)
En tenant compte du prix du produit agricole et des
marchés des biens échangeables et domestiques, le
CPG donne un critère de protection globale des
opérateurs économiques de la filière. Si
CPG est supérieur à 1 alors les
opérateurs sont protégés. Sinon, ils ne le sont pas.
NB: Pour interpréter le CPG, les
variables D et H doivent être
positives.
Taux subvention producteur (
TSP )
TSP = L / E, TSP exprime
l'effet net des politiques de la filière en terme de subvention et de
taxe représentant une proportion du revenu social.
Si TSP est supérieur à 0 alors
c'est une subvention. Dans le cas contraire c'est une taxe.
Equivalent subvention producteur (
ESP )
ESP = L / A, ESP exprime
l'effet net des politiques de la filière en terme de subvention et de
taxe représentant une proportion du revenu financier.
Si ESP est supérieur à 0, c'est
une subvention. Dans le cas contraire, c'est une taxe.
d) Critique du modèle d'analyse
La MAP ne fournit pas de solution toute faite aux
problèmes de développement agricole, mais elle apporte des
éléments de réflexion au débat de politique
économique( 40 ). Cette assertion est partagée
par SYLLA (1997) quant il dit que la MAP facilite la transmission des
résultats aux décideurs.
L'approche de la MAP présente un certain nombre
d'avantages lorsqu'elle est utilisée pour une étude de la
politique économique des pays en voie de développement. Les
budgets par produit de base fournissant des estimations de coûts de
production et de rentabilité pour des groupes d'exploitations sont
largement utilisés par les bureaux commerciaux et les ministères
de l'agriculture de nombreux pays en développement dans
l'établissement des prix des produits et des intrants( 41
).
En effet, les résultats de la MAP sont assez faciles
à comprendre par les développeurs et mettent en lumière
les incohérences entre les objectifs politiques déclarés
et les situations politiques réelles.
L'une des faiblesses du modèle d'analyse réside
dans les hypothèses des coefficients input output fixes. Aussi fut-il un
modèle statique d'équilibre partiel qui indique de ce fait que
les changements qui interviennent dans le secteur agricole n'ont aucun effet
sur les autres secteurs et vice versa( 42 ).
Aussi l'une des difficultés est-elle, dans la
décomposition à effectuer pour chacun des facteurs de production
utilisés. En effet, la décomposition des intrants
échangeables et facteurs de production intérieure ainsi que la
détermination des prix sociaux peuvent être des sources
d'imperfection de la MAP.
Partiellement nous remarquons que la filière coton a
connu une gestion étatique à travers le système de
stabilisation basé sur la fixation de prix garantie et à travers
la CIDT. Cette dernière période a été
marquée par la fixation de prix selon un barème conçu par
l'Etat ivoirien. Cette approche a débouché sur à une crise
économique généralisée dans les années
80-90.
Malgré le souffle économique qu'engendré
la dévaluation intervenue en 1994, la filière coton n'a pas pu se
remettre de cette crise ; ce qui a conduit à sa libéralisation en
1998.
Il s'avère donc important d'initier une étude de
cette filière qui a fait les beaux jours de la région des
savanes. Il est nécessaire d'effectuer une étude d'impact de la
libéralisation de cette filière sur les opérateurs
notamment sur les producteurs.
Cette étude de filière selon la revue de
littérature peut se faire suivant plusieurs modèles
économiques. Cependant seul, le modèle MAP peut nous donner
satisfaction quant aux hypothèses que nous voudrions vérifier. A
cet effet, le chapitre suivant nous présente ces hypothèses ;
aussi aborde-t-il la méthodologie de l'étude.
40 - MONKE et PEARSON, 1989, cité par AVILLEZ et
NINA-JORGE, in « Instruments d'analyse de la politique du secteur Agricole
» l'IDE de la Banque Mondiale, 7-18 novembre 1994 p17
, 41 - Dillon et Hardaker, 1990, p286 42 - Sylla KALILOU, 1997
CHAPITRE III : HYPOTHESES DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE
3.1 HYPOTHESES D'ETUDE
Sur la base des objectifs spécifiques, nous avons
testé les hypothèses suivantes :
1. Les coopératives sont mieux organisées et mieux
structurées dans le contexte libéral qu'auparavant.
2. La libéralisation de la filière coton a
contribué à l'amélioration de la rentabilité
financière et économique de l'activité des producteurs.
3. Les producteurs sont plus protégés dans le
contexte de libéralisation de la filière coton.
4. Le transfert de gains des producteurs vers le reste de
l'économie est plus élevé dans le contexte de
libéralisation.
5. L'accroissement du rendement agricole est la variable la plus
importante pour améliorer à la fois la rentabilité
privée et la compétitivité des producteurs.
3.2 METHODES ET OUTILS D'ANALYSE DE L'ETUDE
Dans cette section, nous présentons tous les outils
informatiques et macro-économiques qui ont servi pour notre
étude. La collecte de données, la procédure d'estimation
des prix de référence et les différentes hypothèses
de calcul des matrices font l'objet de cette section.
3.2.1 Outils économiques d'analyse
Pour mener à bien notre étude et, en vue de
répondre aux attentes de tous, nous utilisons la Matrice d'Analyse des
Politiques. Nous avions justifié notre choix du modèle dans la
sous-section 2.3.4) du chapitre précédent. Ensuite pour permettre
de mieux appréhender ce modèle nous l'avions largement
développé dans la sous-section 2.3.5). L'analyse des
différents coefficients que nous donne ce modèle nous a permis
d'infirmer ou non les hypothèses 2, 3 et 4.
3.2.2 Collecte de données secondaires
La première phase de notre recherche a
été consacrée à la collecte d'informations
déjà disponibles sur la filière coton, les modèles
d'analyse ; sur les concepts évoqués dans notre étude et
sur les potentialités de la région des savanes en particulier la
zone de Korhogo.
3.2.3 Pré enquête
Nous avons effectué une tournée du 28 au 31
août 2000 dans la région de Korhogo. Cette mission se situe dans
le cadre d'une pré enquête. Cette pré enquête nous a
conduit dans plusieurs villages dont Fodontchion, Koko et
Gnambéléguékaha.
Cette tournée a eu pour but de nouer des contacts avec
la CO.WA.KO (Union) et ses coopératives de base ainsi qu'avec quelques
producteurs et personnes ressources.
L'objectif ultime était d'obtenir une base de
données sur laquelle a porté l'enquête définitive et
de tester nos différents questionnaires.
3.2.4 Collecte de données primaires
a) Zone d'étude
Nos critères de choix de la zone sont :
1. la part de production de la zone dans la production nationale
de coton graine,
2. la disponibilité de coopératives notamment
de faîtières. Sur ces bases, nous avons choisi la région
des savanes (région Nord ) parce qu'elle participe pour plus de 50 %
dans la production nationale (50,9 % en 1995/96 et 56,2 % en
1996/97)(43). Dans cette région, la ville de
Korhogo et ses alentours ont été choisis.
3. Aussi, ce choix est-il guidé par la présence
de plusieurs coopératives et faîtières au sein de la ville.
Parmi les coopératives de base de L'URECOS-CI, la Coopérative
Wallala de Korhogo (CO.WA.KO) a été choisie parce que IFCI
entretient des relations avec celle-ci.
b) Echantillonnage
Un échantillon de 84 producteurs et 10
coopératives a été interrogé dans la ville de
Korhogo et ses alentours. Nous avons procédé à un
échantillonnage raisonné. Nous avons choisi les villages en
tenant compte de leur accessibilité, de la présence d'un
comptable de section ou du gérant de coopérative. Ensuite pour
l'interrogation, nous avons tenu compte de la disponibilité des
producteurs.
Tableau 2 : Répartition des enquêtés selon le
village
Villages
|
Producteurs
|
Coopératives
|
Proportion
|
Bafimé
|
14
|
CO.BIN.KO
|
0,74
|
Dokaha
|
3
|
Gnambélégué
|
10
|
Koko
|
16
|
Koulokakaha
|
10
|
Zanakaha
|
9
|
Lataha
|
9
|
CO.WO.LA
|
0,15
|
Séridjakaha
|
4
|
Koni
|
5
|
CO.WO.KO
|
0,06
|
Siélékaha
|
4
|
CO.WE.SI
|
0,05
|
Total
|
84
|
|
1
|
43 - BNETD, 2000, « Etude de la situation de
référence de la CIDT avant la privatisation »
c) Techniques de collecte des données
Les enquêtes ont consisté en la collecte
d'informations sur l'identité de l'enquêté, sur la terre et
les cultures pratiquées ; et à déterminer les charges
supportées par les producteurs.
La rémunération de la main d'oeuvre ; le
coût, les doses et quantités d'intrants chimiques, le coût
des matériels agricoles et des équipements de travail serviront
à évaluer les coûts de production de la période
avant la libéralisation à la période après la
libéralisation.
d) Personnel d'enquête
L'enquête s'est déroulée pendant 14 jours
soit en moyenne un jour par village. Nous avons interrogé en moyenne 6
producteurs et une coopérative par jour. Nous avons été
seul à planifier et administrer notre questionnaire en vue de respecter
le délai que nous nous sommes fixé.
L'enquête a été réalisée
avec la collaboration des comptables de section et des gérants de
coopératives. Ces derniers ont servi d'interprètes auprès
des producteurs qui n'arrivaient pas à s'exprimer en français.
e) Difficultés rencontrées
Les obstacles majeurs au bon déroulement de notre
enquête peuvent se résumer en ces points :
- l'enquête s'est déroulée au cours d'une
période de haute tension dans le milieu des producteurs du fait du
non-paiement de la dernière décade par LCCI, aussi les
producteurs n'ont-ils pas été toujours très enclins
à donner les informations,
- les problèmes de communication, corrigés par la
présence d'interprète, ont certainement été
à l'origine de biais au cours de la collecte des données,
- le fait que les informations recherchées étaient
éloignées dans le temps pose le problème de la
fiabilité des informations reçues,
- le fait que les cahiers de campagne ou les carnets individuels
qui étaient les véritables sources
d'informations sont soit mal remplis ou ne sont pas disponibles
constitue un obstacle à notre étude.
3.2.5 Méthode de calcul du prix de référence
du coton graine
La détermination du prix de référence
estimé du coton graine se fera en tenant compte du taux
d'égrenage et du prix de référence de la fibre de
coton.
- le taux d'égrenage ( e % ) ;
- le prix de vente de référence ( Pi ) d'une tonne
de fibre de coton ;
- la quantité ( X ) de coton graine pour produire une
tonne de fibre de coton en tenant compte du taux d'égrenage ;
- le prix de vente de référence estimé (P* )
d'une tonne coton graine sera calculé de la manière suivante :
3.2.6 Méthode de calcul du taux d'intérêt
réel Le taux d'intérêt réel a été
calculé à l'aide de la formule suivante :
I = [ (1+ tn) / (1+ ti) ] - 1
tn taux d'intérêt nominal ti taux d'inflation
3.2.7 Hypothèses de conception des MAP
Pour la confection des Matrices d'Analyse des Politiques nous
avons considéré que :
1. Les matériels agricoles sont taxés à 25
% de TVA avant et après la libéralisation.
2. Les herbicides et insecticides subissent une TVA nulle avant
la libéralisation et une TVA de 20% après la
libéralisation.
3. L'urée et le NPK sont sujets à une TVA de 11%
après la libéralisation. Ils ne sont pas assujettis à la
TVA avant la libéralisation.
4. Quant aux machettes, limes et daba, nous leur avons
appliqué une TVA de 20% après la libéralisation.
3.2.8 Analyse de sensibilité
Le but essentiel de l'analyse de sensibilité est
d'identifier les paramètres qui permettent d'améliorer les
indicateurs de rentabilité et de compétitivité. Un seuil
de rentabilité est ainsi déterminé et permet de
définir les politiques prioritaires à entreprendre. Après
une telle analyse, nous sommes en mesure d'infirmer ou non l'hypothèse
5.
3.2.9 Méthode d'analyse des coopératives
Pour l'analyse de l'impact de la libéralisation de la
filière coton sur la dynamique des OPA, une comparaison de la situation
post libéralisation d'avec celle qui précède notamment
à travers quelques indicateurs de performance sera retenue comme outil
d'analyse. Ce type d'analyse est qualifié d'analyse diagnostic.
Nous retiendrons comme indicateurs la date de création,
le nombre d'adhérents, la structuration de la coopérative, la
disponibilité d'un compte, le volume d'activité. Cette approche
nous permet d'affirmer ou non la première hypothèse de notre
étude.
3.2.10 Outils informatiques
Pour le dépouillement, le traitement et l'analyse
statistique des données de notre enquête, nous avons
utilisé le logiciel EXCEL 97. Le logiciel WORD 97 a servi à la
saisie et au traitement de texte.
Au terme de ce chapitre il est essentiel de rappeler que la MAP
est le modèle macro-économique le mieux indiqué pour
mesurer l'impact de la libéralisation de la filière coton sur les
revenus des producteurs.
Une analyse diagnostic des OPA avant et après la
libéralisation permet d'évaluer l'impact de cette politique sur
la dynamique des coopératives. Cette analyse nous indique les efforts
réalisés ou non par les OPA pour faire face à ce nouveau
contexte.
En définitive, l'approche de collecte de données
et l'utilisation judicieuse des outils informatiques de dépouillement,
de traitement et d'analyse statistique à notre disposition ont permis
d'obtenir les résultats que nous présentons dans le chapitre
suivant.
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS D'ENQUETE 4.1
CARACTERISTIQUES DU PRODUCTEUR
4.1.1 Age
Les données d'enquête ont permis de connaître
la moyenne d'âge de la population enquêtée. Les
différentes caractéristiques des données sur l'âge
sont résumées dans le tableau 3 :
Tableau 3 : Moyenne d'âge des producteurs
|
Age moyen
|
Ecart type
|
Intervalle de
confiance *
|
Ecart moyen
|
Producteur de
l'échantillon
|
35
|
7,74
|
#177; 1,66
|
5,63
|
* á = 0,05
La population enquêtée a une moyenne d'âge
de 35 ans et un écart type de 7,74. Cette population qui fait partie des
premiers producteurs de coton s'est rajeunie avec l'arrivée de jeunes
producteurs. Ces derniers n'ont pas connu le succès dans le milieu
scolaire. Ils ont décidé alors, de se joindre aux parents pour
s'investir dans le coton qui est l'une des principales ressources dans la
région Nord.
4.1.2 Niveau scolaire
Les données d'enquête nous renseignent sur le niveau
scolaire des producteurs dans la zone de Korhogo. Les résultats sont
groupés dans le tableau 4.
Tableau 4 : Répartition des producteurs selon le niveau
scolaire
|
Nombre de producteurs
|
Proportion %
|
Analphabètes
Instruits
- Primaire
- Secondaire
Total
|
54
|
64,29
|
|
|
26
|
30,95
|
4
|
4,76
|
84
|
100
|
Les résultats nous indiquent que dans la population
enquêtée 64,29 % sont analphabètes, 30,95 % ont pu
atteindre le niveau primaire et 4,76 % sont arrivés au niveau secondaire
(pour la plupart en classe de 6e ).
Ces résultats sont conformes aux analyses relatives au
monde paysan en Côte d'Ivoire. En effet, la population paysanne est en
générale analphabète ; la région Nord confirme
cette tendance.
Le retour des jeunes de niveau primaire et secondaire à
la terre est dû à leur échec dans les différents
cycles ou quelquefois au manque de moyens financiers des parents pour subvenir
à leurs besoins didactiques.
4.2 TAILLE DES EXPLOITATIONS
Les plantations cotonnières sont d'ordinaire de petites
tailles. Celles rencontrées dans le cadre de notre étude
respectent les critères suivants :
Tableau 5 : Evolution de la taille moyenne des exploitations
|
Superficie moyenne (ha)
|
Ecart type
|
Intervalle de confiance *
|
Superficie maximale (ha)
|
Superficie minimale (ha)
|
1996/97
|
2,92
|
1,73
|
#177; 0,37
|
8
|
0,5
|
1997/98
|
2,99
|
1,83
|
#177; 0,39
|
10
|
1
|
1998/99
|
3,18
|
1,77
|
#177; 0,38
|
10
|
1
|
1999/00
|
3,24
|
1,72
|
#177; 0,37
|
10
|
1
|
* á = 0,05
Les superficies moyennes des exploitations cotonnières
avoisinent en moyenne autour de 3 ha avant et après la
libéralisation. Les superficies moyennes cultivées sont
passées de 2,92 ha sur la campagne 1996/97 à 3,24 ha en 1999/00.
Cette analyse indique une augmentation progressive des superficies
cultivées. Deux raisons sont à la base de cette augmentation. La
raison économique vise la recherche d'une production plus importante,
donc un meilleur profit pour pouvoir faire face aux différentes charges
familiales. La raison sociale est le nombre de plus en plus élevé
d'enfants et de femmes. Ces derniers constituent une main d'oeuvre importante
pour le chef de famille.
4.3 LE MODE D'ACQUISITION DE LA TERRE
Le capital terre est dans 98,8 % des cas acquis sous forme de
legs familiaux. Les chefs d'exploitations enquêtés sont en
général originaire des villages. Dans la tradition
Sénoufo, la terre fait rarement l'objet de transaction financière
entre propriétaires terriens et les individus allogènes.
4.4 LE MODE DE CULTURE
La culture du coton se pratique en général selon
trois modes : la culture manuelle, la culture attelée, la culture
motorisée. Les données d'enquête nous ont permis de
répartir notre population suivant ces modes.
Tableau 6 : Répartition des producteurs selon le mode de
culture
Mode de culture
|
Nombre de producteurs
|
Proportion %
|
Culture manuelle
|
7
|
8,33
|
Culture attelée
|
74
|
91,67
|
Culture motorisée
|
0
|
0
|
Total
|
84
|
100
|
Les données d'enquête nous révèlent
que 91,67 % des producteurs enquêtés font de la culture
attelée et 8,33 % font de la culture manuelle. L'enquête ne nous
permet pas de déterminer la proportion de producteurs en culture
motorisée. Cependant même s'il existe des producteurs en culture
motorisée dans la zone de Korhogo, cette proportion est de l'ordre de
0,29 % ( 44 ) ; donc en nombre pas très
élevé. Aussi pouvons - nous justifier la prédominance du
mode attelé par le fait qu'il dégage plus de marge à
l'hectare que la culture manuelle ( 45 ).
44 - Cette assertion est prouvée par le tableau en annexe
11 que nous avons recueilli auprès de la direction régionale de
la CIDT (Korhogo).
45 - HOUEDE Yao Jean-Philippe, Juillet 2000, « Analyse de
la rentabilité financière et économique des exploitations
cotonnières de la zone des savanes de Côte-d'Ivoire : cas de la
motorisation conventionnelle », Mémoire pour l'obtention du
Diplôme universitaire de Technologie, UFR Korhogo.
4.5 L'ACCES AU CREDIT
Dans la filière coton, la cession des intrants agricoles
et matériels nécessaires à l'activité de production
se fait dans la majorité des cas à crédit.
Les intrants chimiques sont livrés à
crédit aux producteurs. La CIDT nouvelle se charge de la fourniture (
à crédit) du NPK, de l'Urée et insecticides. Les
coopératives quant à elles se chargent de la fourniture des
herbicides. A la fin de la campagne une déduction est faite sur la vente
de la production. Il peut arriver qu'à la fin de la campagne le
producteur se retrouve en impayé, c'est-à-dire se retrouve avec
un revenu brut qui ne peut pas couvrir la totalité des coûts des
intrants acquit en début de campagne. Dans ce cas, il débute la
prochaine campagne avec un crédit.
Les données d'enquête révèlent que 95
% des producteurs reçoivent le matériel agricole à
crédit. Les boeufs d'attelage sont à 98 % acquis sur fonds
propre.
4.6 LES RENDEMENTS
L'enquête nous a permis de déterminer les rendements
de la population de producteurs interrogés. Les résultats sont
résumés dans le tableau 7.
Tableau 7 : Evolution du rendement des producteurs de 1996
à 2000
|
Rendement moyen kg/ha
|
Ecart type
|
Intervalle de confiance *
|
Rendement maximal
|
Rendement minimum
|
1996/97
|
1166,53
|
367,33
|
#177; 78,55
|
2337,2
|
460
|
1997/98
|
1196,13
|
418,71
|
#177; 89,54
|
2874,25
|
0
|
1998/99
|
1139,86
|
422,02
|
#177; 90,25
|
2595
|
336,6
|
1999/00
|
1287,83
|
448,89
|
#177; 95,99
|
2634
|
0
|
* á = 0,05
L'analyse de ce tableau indique que les rendements ont
progressé dans l'ensemble. Ce tableau mis en rapport avec le tableau 5
révèle qu'une augmentation des superficies n'est pas toujours
synonyme d'une augmentation du rendement dans la même proportion. La
volonté d'accroître la production peut être freiner par des
aléas climatiques ou des facteurs extérieurs tels l'apparition
d'insectes résistants qui ont provoqué une diminution du
rendement en 1998/99.
Ces rendements restent inférieurs aux rendements de la
zone de Korhogo (le tableau 8).
Tableau 8 : Evolution des superficies et rendements dans la zone
de Korhogo
|
1996/97
|
1997/98
|
1998/99
|
1999/00
|
Superficie cultivée (ha)
|
12437
|
13717
|
14028
|
14688
|
Production (tonne)
|
18272
|
21345
|
24063
|
26921
|
Rendement de la zone (kg/ha)
|
1469
|
1556
|
1715
|
1833
|
Rendement échantillon (kg/ha)
|
1166,53
|
1196,13
|
1139,86
|
1287,83
|
Sources :Rapports d'activité 1996, 1997, 1998, 1999,CIDT
Korhogo, Enquête
Les rendements de la zone de Korhogo ont évolué
au fil des campagnes ; passant de 1469 kg/ha en 1996/97
à 1833 kg/ha pour la campagne 1999/00. Ceci s'explique
d'une part par un nombre croissant de producteurs en culture attelée
abandonnant ainsi la culture manuelle ( 46 ) et d'autre part
par une amélioration des techniques culturales de production et par
l'apparition de conditions climatiques favorables pour la culture.
4.7 LES COUTS DE PRODUCTION
Les coûts de production regroupent
- les coûts de la main d'oeuvre, - les coûts des
intrants
- les charges d'amortissement.
4.7.1 Les coûts de la main d'oeuvre
Pour mieux apprécier la rentabilité de
l'activité, nous avons prie en compte ceux qui apportent une aide
bénévole et la main d'oeuvre rémunérée.
Dans la région de Korhogo et dans notre
échantillon, la rémunération est journalière
à 99 %. Cette rémunération a varié en moyenne, dans
notre échantillon, de 264 FCFA/ jrs avant la
libéralisation à 328 FCFA/ jrs après la
libéralisation. Sur cette base, la MO affectée à
l'entretien des parcelles, à l'épandage de l'engrais, au
traitement insecticide et herbicide et à la récolte peut
être évaluée comme suit dans le tableau 9.
46 - cette assertion est prouvée par le tableau en annexe
11 que nous avons recueilli auprès de la direction régionale de
la CIDT (Korhogo).
Tableau 9 : Variation des coûts de la main d'oeuvre avant
et après la libéralisation
|
Coût avant la
libéralisation (FCFA)
|
Coefficient de
variation (%)
|
Coût après la
libéralisation (FCFA)
|
Coefficient de
variation (%)
|
Entretien
|
62985
|
81,46
|
83020
|
79,68
|
Epandage engrais
|
8008
|
64,49
|
10164
|
74,21
|
Traitement insecticide / herbicide
|
4368
|
55,33
|
5824
|
52,69
|
Récolte
|
24625
|
68,61
|
32736
|
62,90
|
Total
|
99986
|
131744
|
Coût de la MO FCFA/ha
|
34242
|
41429
|
NB : Les frais d'entretien prennent en compte les frais
liés aux activités avant le semis et au cours du cycle de
production.
Les coefficients de variation ont été
calculés en divisant l'écart type par la moyenne, le tout
multiplié par 100. Ils nous renseignent sur le degré
d'homogénéité des différents frais avant et
après la libéralisation. Au regard des valeurs des coefficients
de variation, nous disons qu'en moyenne des différents coûts
d'avant et d'après la libéralisation sont
d'homogénéité égale.
Le coût moyen de la MO par hectare a connu une
augmentation passant de 34242 FCFA avant la
libéralisation à 41429 FCFA après la
libéralisation. Cette différence entre les coûts s'explique
par l'augmentation de la rémunération journalière de la
main d'oeuvre. Cette augmentation résulte, aux dires des producteurs, de
la cherté de la vie sociale qui elle-même découle de la
dévaluation survenue en 1994.
Il existe un mode de rémunération de la main
d'oeuvre de récolte que nous avons rencontré chez quelques
producteurs à Lataha. Cette rémunération tient compte du
nombre de billon récolté à raison de 100 FCFA par billon.
Ce mode de paiement semble être plus rentable pour la main d'oeuvre car
lié au rendement du salarié.
4.7.2 Les Coûts des intrants
Les enquêtes révèlent que les intrants les
plus utilisés en production cotonnière sont : les intrants
chimiques que sont le NPK, l'urée, les insecticides et herbicides du
coton ; les piles qui servent à alimenter les équipements de
pulvérisation.
a) Les intrants chimiques
Les doses à l'hectare prévues par la CIDT nouvelle
dans la zone respectent les prescriptions mentionnées dans le tableau
10.
Tableau 10 : Les doses d'intrants prescrit à l'hectare
|
1996/97
|
1997/98
|
1998/99
|
1999/00
|
NPK (kg)
|
200
|
200
|
200
|
200
|
Urée (kg)
|
50
|
50
|
50
|
50
|
Insecticides ( L)
|
6,01
|
6,01
|
8,66
|
7,54
|
Herbicides (L) *
|
4
|
4
|
4
|
4
|
Source : Rapports d'activité 1996, 1997, 1998, 1999 CIDT
Korhogo
*Pour certains herbicides (tel Gallant)
les doses sont en dessous.
Les différentes doses prescrites par la CIDT sont
restées constantes sur la période. Ces doses peuvent être
complétées par des amendements calciques si
nécessaires.
L'augmentation des doses d'insecticides en 1998 s'explique
selon un technicien, par l'apparition d'insectes plus résistants. Les
firmes ont aidé la CIDT par la mise en place de nouvelle formule de
produit en fin 1998. Cette population d'insectes semble être
maîtrisée ce qui explique la baisse des doses constatée en
1999/00.
Les données d'enquête nous ont permis
d'évaluer les doses des intrants chimiques utilisés par la
population enquêtée. Ces doses sont mentionnées dans le
tableau 11.
Tableau 11 : Variabilité des doses d'utilisation des
intrants à l'hectare
|
1996/97
|
1997/98
|
1998/99
|
1999/00
|
NPK (kg)
|
199,6
|
204,25
|
208,7
|
214,94
|
Urée (kg)
|
55,84
|
61,31
|
63,45
|
63,29
|
Insecticides ( L)
|
6,05
|
6,04
|
6,43
|
6,55
|
Herbicides (L) *
|
2,55
|
3,18
|
3,21
|
3,11
|
En mettant en rapport les tableaux 10 et 11, il apparaît
une surdose au niveau des doses appliquées par la population
enquêtée par rapport à celles prescrites par la CIDT. Les
doses d'herbicides restent inférieures aux doses prescrites. Les doses
de NPK ont évoluées progressivement sur la période passant
de 199,6 kg/ha en 1996/97 à 214,94
kg/ha en 1999/00.
La surdose d'urée et l'augmentation progressive des doses
de NPK s'expliquent par la volonté des producteurs d'accroître
leur production afin d'augmenter leur revenu brut.
Cependant, le constat sur le terrain permet de tempérer
cette assertion. En effet, Les producteurs par le biais du coton, se procurent
des engrais pour les vivriers, ce qui accroît la quantité
d'engrais affectée au volet coton.
Quant au surdosage de l'urée, son explication est
liée à l'apparition d'une nouvelle variété de
coton. En effet, cette nouvelle variété productrice est de taille
moyenne. Par conséquent, la récolte devient difficile car les
producteurs sont obligés de se courber. Connaissant les effets de
l'urée, les producteurs en utilisent abondamment pour faire grandir
cette variété afin de lui donner une taille facilitant la
récolte.
b) Les piles
Les piles sont des intrants utilisés pour alimenter les
appareils de pulvérisation. Les données d'enquête nous
indiquent qu'en moyenne les producteurs ont utilisé 14 piles sur la
période 1996-2000.
Le prix unitaire des piles est passé de 175
FCFA en 1996/97 à 160 FCFA en 1997/98 puis
s'est stabilisé à 140 FCFA de 1998/99 à
1999/00.
4.8 DESCRIPTION DE L'ETAT DES COOPERATIVES DE LA ZONE
D'ETUDE
Afin d'apprécier le niveau post libéralisation
de structuration et d'organisation des coopératives de notre zone
d'étude, des informations ont été collectées. La
présentation des résultats issus de ces informations fait l'objet
de cette section.
4.8.1 Date de création et agrément
Les données d'enquête permettent de distinguer les
coopératives suivant la date de création et l'agrément.
Les divers résultats obtenus sont résumés dans le tableau
12.
Tableau 12 : Classification des coopératives selon la date
de création et l'agrément.
Date de création
|
1999
|
2000
|
Total
|
Agrément
|
Agréées
|
Non agréées
|
Agréées
|
Non agréées
|
Agréées
|
Non agréées
|
Nombre de coopératives
|
6
|
0
|
2
|
2
|
8
|
2
|
Proportion partielle
|
100 %
|
0
|
50 %
|
50 %
|
Proportion totale
|
Agréée 80 %
|
Non agréée 20 %
Les résultats d'enquête nous indiquent que sur
les dix coopératives enquêtées, six ont été
créée en 1999. Ces dernières sont toutes
agréées. En l'an 2000, quatre coopératives ont vu le jour,
seules deux coopératives sont agréées.
Le constat général est que ces coopératives
sont nées après la loi coopérative et après la
libéralisation de la filière coton.
Cette donnée montre que, dans ce contexte de
libéralisation, la plupart des coopératives de la zone
d'étude ont fait des efforts afin de se conformer à la nouvelle
loi. Aussi traduit-elle une assez bonne application de la nouvelle loi
coopérative. Cette nouvelle loi a, en effet, contribué
significativement à la création de coopératives.
4.8.2 Nombre d'adhérents
Sur les six coopératives créées en 1999,
cinq ont révélé avoir perdu des membres depuis la date de
création ; une seule a reçu de nouveau membres.
Cette donnée montre que la notion de coopérative
et les exigences de la nouvelle loi coopérative ne sont pas
perçues dans notre zone d'étude de la même manière.
En effet, hormis une seule coopérative qui a enregistré le
décès de l'un de ces membres, les autres coopératives ont
perdu leur membre soit à cause des questions d'intérêt (de
distribution de ristourne) ; soit à cause de querelles entre personnes
(leaderships) ; soit à cause de dissensions politiques.
Contrairement à celles-ci, nous avons d'autres
coopérateurs qui s'activent au bon fonctionnement de leur
coopérative et invitent les producteurs à adhérer
massivement à la coopérative.
4.8.3 Organisation
Toutes les coopératives enquêtées sont
organisées en sections. Chaque section comporte des villages. Sur les
dix coopératives, quatre représentent en même temps la
section et comportent des villages.
Les coopératives ont un organigramme qui est
établie sur la base de la nouvelle loi coopérative. La
structuration de base établie par la nouvelle loi coopérative est
celle adoptée par les sections et villages mais avec des composantes en
moins.
En effet au niveau des villages ou section, nous avons un
président, un secrétaire, un comptable, un trésorier et
une Assemblée Générale.
Cette organisation répond à des exigences de bon
fonctionnement et de fluidité dans la transmission des informations de
la base vers le sommet et inversement.
Les coopératives et union de coopératives
encouragent cette organisation de la base car elles attendent s'appuyer sur
celle-ci pour être fortes. Cette politique leur permet à moyen et
long terme de dynamiser la coopérative afin de mieux maîtriser la
filière dans ce contexte de libéralisation.
Toutes les coopératives possèdent un Conseil
d'Administration avec en moyenne 14 membres. Les données
d'enquêtes indiquent que 80 % des coopératives ont un ou plusieurs
membres du Conseil d'Administration instruits et 20 % possèdent un
Conseil d'Administration qui n'a pas de membres instruits. Sur l'ensemble, les
coopératives comptent en leur sein en moyenne 2 membres instruits par
Conseil d'Administration.
4.8.4 Le personnel
Toutes les coopératives disposent de gérants.
Pour l'instant, leur niveau de rémunération reste lié
à la relative faiblesse des moyens financiers des coopératives.
Pour la plupart d'entre elles, c'est la première véritable
campagne qui va débuter en 2000/2001.
Conformément aux conditions d'agrément, les
gérants doivent avoir un niveau d'étude ou un diplôme leur
permettant la maîtrise des notions comptables. Les données
d'enquêtes nous indiquent que les gérants des coopératives
enquêtées ont un niveau d'études allant de la
maîtrise en sciences économiques au BEP comptabilité. Le
tableau 13 permet d'apprécier le niveau d'étude des
gérants enquêtés.
Tableau 13 : Niveau d'étude des gérants
|
Maîtrise en sciences
économiques
|
BTS comptabilité
commerciale
|
BT comptabilité
|
BEP comptabilité
|
Fréquence
|
1
|
3
|
3
|
3
|
Pourcentage
|
10 %
|
30 %
|
30 %
|
30 %
|
Cette donnée indique la volonté des
coopératives de se doter de personnes qualifiées pour la gestion
courante des activités et de la tenue régulière et
correcte de la comptabilité. Elle témoigne de la volonté
des coopératives à s'armer pour profiter et résister aux
effets de la libéralisation.
4.8.5 Compte bancaire et Accès au crédit
Toutes les coopératives enquêtées disposent
d'un compte bancaire ; ceci conformément aux conditions d'obtention de
l'agrément.
Les données d'enquête révèlent que
toutes les coopératives n'ont pas bénéficié
d'emprunt. Cependant, tous les gérants interrogés manifestent
leur volonté de rechercher des financements extérieurs pour
accroître et bien organiser les activités futures de leur
coopérative.
4.8.6 Financement des activités
4.8.7 Activités Principales
Les données d'enquête nous ont permis
d'établir la liste des activités principales
réalisées par les coopératives et le nombre de
coopératives réalisant ces activités. Le tableau 14 nous
présent ce résultat.
Tableau 14 : Activités des coopératives
|
Commercialisation
|
Production
|
Collecte
|
Transport
|
Nombre de coopératives réalisant
l'activité
|
10
|
8
|
2
|
1
|
Nombre de coopératives ne réalisant pas
l'activité
|
0
|
2
|
8
|
9
|
Proportion réalisant l'activité
|
100
|
80
|
20
|
10
|
Proportion ne réalisant pas l'activité
|
0
|
20
|
80
|
90
|
Toutes les coopératives interrogées exercent
l'activité de commercialisation de vivriers et d'herbicides. 80 % des
coopératives exercent l'activité de production. Elles s'adonnent
moins aux activités de collecte et de transport. Pour preuve, elles sont
effectuées respectivement par 20 % et 10 % des coopératives
interrogées. L'une explication qu'on peut donner à cette
limitation des activités est le manque de moyens financiers pour
acquérir la logistique de transport et de collecte.
4.8.8 Equipements et infrastructures
Les coopératives selon la nouvelle loi coopérative
ont hérité du patrimoine des défunts GVC à savoirs
les magasins, les bascule, etc.
Concernant les bâtiments administratifs, seules trois
coopératives en sont pourvues. Ces bâtiments ont été
soit construits grâce à une subvention de l'URECOS-CI depuis ses
premières années ; soit sont loués par la
coopérative à ses propres frais.
4.8.9 Moyen de déplacement
Sur les dix coopératives, une seule a acheté une
mobylette pour son gérant. Cet engin permet au gérant de mener
les activités de la coopérative.
4.8.10 Utilisation de matériel informatique - Recherche
d'information sur les prix
Les données d'enquête nous indiquent que six
coopératives utilisent le matériel informatique. Ce
matériel appartient à CO.WA.KO. L'effort réalisé
par les coopératives pour l'utilisation de l'outil informatique est
appréciable car cela permet de renforcer la capacité de gestion
et un meilleur suivi des activités de la coopérative.
Toutes les coopératives recherchent des informations
sur les prix de ventes des produits vivriers et sur le cours mondial du coton.
Pour cette recherche, les gérants utilisent plusieurs moyens dont le
sondage au marché, la télévision, la radio, Internet.
4.8.11 Relations entre coopératives et sections
Les gérants de coopératives sont en contact
direct avec les comptables de section et des villages. Grâce à
ceux-ci, les gérants sont informés des différentes
quantités d'herbicides dont chaque producteur a besoin, des états
financiers des producteurs et des préoccupations de la base.
Les gérants se servent des comptables de section pour
véhiculer les différentes informations provenant de l'union.
En somme nous disposons de données quantitatives et
qualitatives permettant de conduire efficacement notre étude. L'ensemble
de ces données nous servira à établir, au chapitre
suivant, un compte d'exploitation représentatif des producteurs
cotonniers dans la zone de Korhogo.
En Partant du fait que la majorité des producteurs
rencontrés sont en mode de culture attelée, nous
considérons que les résultats des différentes analyses
économiques ne sont applicables qu'à ceux-là. Les budgets
des fermes nécessaires à l'élaboration de la matrice
d'analyse des politiques sont largement inspirés des données
d'enquêtes.
CHAPITRE V : IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LA
DYNAMIQUE DES COOPERATIVES ET SUR LES REVENUS DES PRODUCTEURS
Producteurs
coton graine
Autres OPA,
URECOS-CI Unions de coopératives
et Coopératives
Coton graine
Coton graine
intervenants
sociétés de fourniture d'intrants agricoles et
matériels agricoles
INTERPROFESSION COTON gestion de la
filière
URECOSCI Nouvelle Ivoire Coton LCCI
CIDT
graine et fibre de coton
coton fibre
Industries locales :
(UTEXI, COTIVO, FTG, TRITURAF)
EXPORTATION
5.1 LA STRUCTURE DE LA FILIERE
Dans la nouvelle situation, il y a eu d'importantes mutations
au sein de la filière coton. La structure monopole du marché de
l'égrenage fait place à une structure oligopole. Il y a plusieurs
opérateurs qui interviennent au niveau de l'égrenage.
A côté de la Nouvelle CIDT ; LCCI, Ivoire Coton
et l'URECOSCI vont s'initier à la chose à partir de la fin de la
période transitoire.
Cette situation d'oligopole donnera lieu à une rude
concurrence au niveau de ces opérateurs. S'il n'existe pas d'organisme
régulateur de la filière, les plus faibles seront noyés
par les puissants.
Pour prévenir donc cette situation, les
opérateurs de la filière se sont concertés pour la mise en
place d'une Interprofession Coton. Cette structure comprend la partie
régulatrice qui est l'Etat et les autres opérateurs (producteurs,
OPA, égreneurs, intervenants et industrielles). Elle a en charge la
gestion de la filière et ; représente un cadre de concertation
pour les différents opérateurs. Les diverses concertations ont
pour objet la fixation consensuelle du prix d'achat du coton graine, du prix
des intrants agricoles et le prix de cession de la graine de coton et de la
fibre aux industries locales.
Au sein de cette organisation, chaque opérateur entend
jouer sa partition en prenant en main une partie des différentes
activités qui étaient jadis réalisées par la
CIDT.
C'est dans cet ordre d'idée que l'URECOSCI, l'une des
trois faîtières de la filière prévoit prendre en
charge l'encadrement technique et la fourniture d'intrants agricoles à
ces membres. Aussi cette faîtière veut-elle vendre directement sur
le marché international bien évidemment après avoir fait
subir une transformation au coton graine.
Les faîtières entendent négocier avec les
sociétés qui fournissent les intrants chimiques. Elles veulent
à travers ces actions arriver à réduire les coûts de
ces intrants à un niveau profitable à tous.
Au niveau des faîtières, la conquête de
producteurs est un challenge qui occasionne une rude concurrence. Cependant,
cette concurrence est déjà faussée vu que l'URECOSCI seule
regroupe plus de 90% des producteurs de coton.
Les grandes décisions concernant la filière ne
peuvent aboutir sans un engagement de ces faîtières surtout de
l'URECOSCI.
Dans ce contexte, les producteurs ont un plus grand choix
quant à leur appartenance à une faîtière.
L'adhésion à une faîtière tient compte de la
satisfaction des besoins du producteur et des avantages que celle-ci accorde
à ses membres.
5.2 IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LES
COOPERATIVES
L'étude de l'impact de la libéralisation sur la
dynamique des coopératives se fera à travers certains
indicateurs.
5.2.1 La date de création
Toutes les coopératives ont été
créées après la libéralisation. Cette
création, même si elle a été forcée, reste
une preuve des ex-GVC à s'unir pour faire face à la
libéralisation. En plus de la nouvelle loi coopérative, la
libéralisation des filières agricoles a
accéléré la création de coopérative.
Nous pensons que cet indicateur démontre la
volonté des producteurs de s'unir pour constituer un groupe fort et
d'améliorer leur compétitivité grâce à une
réduction des coûts de production et de commercialisation.
5.2.2 Le nombre d'adhérents
Le nombre de membre que compte les coopératives de la
zone d'étude varie entre 2976 et 181 avec une moyenne de 676,6 et un
écart type de 781,6.
Pour suivre le nombre des adhérents des
coopératives, nous nous sommes intéressés aux
coopératives créées en 1999. Au regard de ces
coopératives, 83,33 % de celles-ci ont perdu des membres. Par
conséquent, nous disons que la libéralisation n'a
véritablement pas d'effet sur le nombre d'adhérent. C'est
plutôt le niveau satisfaction des besoins des producteurs qui peut
motiver ou non leur adhésion à la coopérative.
5.2.3 La structuration de la coopérative
La structuration de base mise en place par la nouvelle loi
coopérative est celle adoptée par les coopératives.
Au-delà de cette structuration, les différents ex-GVC qui se sont
mus en coopérative ont conservé leur organisation c'est à
dire un président, un comptable, un trésorier et une
Assemblée Générale. Cette organisation de la base
répond à un besoin de consolidation et de dynamisation de la base
à la direction, de permettre la fluidité et la facilité de
fonctionnement de la coopérative.
Face à la libéralisation, les
coopératives ont décidé d'une organisation rigoureuse afin
de maîtriser les différents flux occasionnés par la gestion
de la filière. Cette donnée témoigne de la dynamique
organisationnelle des coopératives.
5.2.4 Le nombre de membre du Conseil d'Administration
Le nombre de membres du CA varie entre 26 et 9 avec une
moyenne de 14 membres par coopérative et un écart type de
4,38. Le pourcentage des membres du CA instruit varie entre 0
et 23 % soit une moyenne de 2 membres instruits par CA et un écart type
de 0,9.
Les coopératives mettent un accent sur l'information et
la formation des membres du CA afin qu'ils appréhendent mieux les enjeux
de la libéralisation, de la globalisation mais également la
gestion de leur organisation.
5.2.5 Le niveau d'instruction des gérants
Sachant qu'elles doivent faire face aux énormes enjeux
de la libéralisation, les coopératives, grâce aux soutiens
du ministère de tutelle, ont décidé de choisir des
personnes ressources de qualité pour la gestion rationnelle des
ressources et une bonne tenue de comptabilité. Elles attendent ainsi,
à travers la compétence des gestionnaires,
bénéficier d'apports extérieurs nécessaires au
financement de leurs activités.
5.2.6 Le nombre de sections
Le nombre de sections que compte les coopératives de la
zone d'étude se situe entre 22 et 1 avec une moyenne de 6 sections par
coopérative et un écart type de 5,99. Dans ce contexte de
libéralisation de la filière, les coopératives attendent
augmenter leur champ d'action en vue d'augmenter le volume de leur
activité.
Il ressort de cette analyse que les coopératives
enquêtées possèdent en général les moyens
humains et techniques nécessaires pour faire face aux défis que
leur impose le contexte de libéralisation.
En effet, la recherche d'information sur les prix, la
fourniture d'herbicides aux producteurs, l'existence de magasins de stockage et
le nombre élevé des adhérents (variable indispensable pour
la mobilisation d'un grand tonnage) constituent des éléments
justificatifs de la bonne organisation des coopératives.
De même, l'existence de membres instruits dans le CA, la
bonne structuration de base et la gestion des coopératives par des
personnes ayant le profil requis sont des éléments qui indiquent
la bonne structuration des coopératives et la recherche de
l'efficacité.
Au regard de ces éléments, nous pouvons affirmer
que l'hypothèse qui envisageait une bonne organisation et structuration
des coopératives après la libéralisation est
vérifiée.
5.3 IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LES REVENUS DES
PRODUCTEURS. 5.3.1 Evolution des revenus durant les campagnes 1996/97
à 1999/00
Les résultats des enquêtes exposés au
chapitre précédent nous ont permis de constituer des comptes
d'exploitation. Ces comptes présentent le niveau des revenus de la
période d'avant et d'après la libéralisation. Le tableau
15 nous indique les différents budgets.
Tableau 15 : Budget annuel d'un producteur type de coton
graine
Campagne
|
1996/97
|
1997/98
|
1998/99
|
1999/00
|
Superficie cultivée (ha)
|
2,92
|
2,99
|
3,18
|
3,24
|
Rendement (t / ha)
|
1166,53
|
1196,13
|
1139,86
|
1287,8
|
Coût en FCFA
|
Machette
|
2.500
|
2.500
|
2.778
|
3.000
|
Lime
|
600
|
600
|
667
|
720
|
Daba
|
1.600
|
1.600
|
1.600
|
1.600
|
Piles
|
2.450
|
2.240
|
1.960
|
1.960
|
NPK
|
107.476
|
112.982
|
132.738
|
146.250
|
Urée
|
26.000
|
29.333
|
37.330
|
39.987
|
Insecticides
|
64.596
|
66.268
|
75.082
|
104.751
|
Herbicides
|
48.457
|
62.300
|
86.572
|
64.042
|
Coût de la M.O
|
Entretien
|
62.985
|
62.985
|
83.020
|
83.020
|
Epandage engrais
|
8.008
|
8.008
|
10.164
|
10.164
|
Traitements insiher
|
4.368
|
4.368
|
5.824
|
5.824
|
Récolte
|
24.625
|
24.625
|
32.736
|
32.736
|
Coût de production / ha
|
121.118
|
126.358
|
147.947
|
152.486
|
Prix du coton
|
1er choix 2ème choix
|
180 140
|
200 170
|
200 170
|
175 145
|
Revenu brut
|
Rb 1
Rb 2
|
619.920 10.415
|
686.666 49.423
|
661.530 76.864
|
701.550 54.517
|
Revenu brut total
|
630.335
|
736.090
|
738.395
|
756.067
|
Revenu brut / ha
|
215.868
|
246.184
|
232.200
|
233.354
|
Revenu net / ha
|
94.750
|
119.826
|
84.253
|
80.868
|
Dans ce tableau, nous ne tenons pas compte des amortissements,
de la variation du taux de change et des parts d'utilisation des facteurs de
production. La MAP par contre tient compte de ces éléments ;
c'est ce qui explique la différence entre les résultats issus de
ce tableau et ceux de la MAP. Les outils comme la machette et la lime ont subit
une TVA de 11,11% en 1999.
Une analyse des budgets de campagne montre qu'il y a une
régression de la rentabilité financière par hectare de
l'activité du producteur après avoir connu un pic sur la campagne
1997/98. Le revenu par hectare après la libéralisation est
de 84362 FCFA contre 95 075 FCFA avant la
libéralisation.
Pour mieux apprécier cet écart, il importe de faire
une analyse des différentes composantes des budgets des campagnes
d'avant et d'après libéralisation.
Au cours de ces périodes, nous enregistrer une
augmentation progressive des superficies cultivées. Il va s'en dire que
les charges vont augmenter. Ces charges à l'hectare sont passées
de 121535 FCFA avant la libéralisation à
147838 FCFA après la libéralisation.
Le coût de la main d'oeuvre est passé de
34360 FCFA / ha avant la libéralisation à
41438 FCFA / ha après la libéralisation. Les
coûts de la main d'oeuvre d'entretien et de récolte sont les plus
importants. Ils représentent respectivement 87,62 % et
87,86% des coûts totaux de la main d'oeuvre avant et
après la libéralisation.
A la suite de la libéralisation, les prix des intrants
chimiques ont connu une hausse. Ces coûts sont passés de
84718 FCFA / ha à 104315 FCFA / ha
respectivement avant et après la libéralisation. Les
coûts des intrants chimiques, à l'hectare, sont les plus
élevés des coûts de productions. Ils ont
représenté 69,71 % de ses coûts de
production avant la libéralisation contre 70,56 %
après la libéralisation.
5.3.2 Impact de la libéralisation sur les performances
économiques des producteurs
Pour démontrer l'impact de la libéralisation sur
les revenus des producteurs, nous avons construit deux Matrices d'Analyse des
Politiques. Une MAP avant libéralisation a été bâtie
avec les données de la campagne 1996/97 et une MAP après
libéralisation conçue avec les données de la campagne
1998/99. Les tableaux 16 et 17 nous présentent les résultats des
MAP d'avant et d'après la libéralisation.
Tableau 16 : MAP avant libéralisation 1997
|
Recettes F CFA / Tonne
|
Coût des intrants
échangeables F CFA / Tonne
|
Coût des facteurs
intérieurs F CFA / Tonne
|
Bénéfice F CFA / Tonne
|
|
Prix du marché
|
A
|
180
|
000
|
B
|
55
|
108
|
C
81 780
|
D
|
43
|
112
|
Prix de référence
|
E
|
339
|
690
|
F
|
40
|
430
|
G
76 392
|
H
|
222
|
869
|
Transferts
|
I
|
-159
|
690
|
J
|
14
|
679
|
K
5 388
|
L
|
-179
|
757
|
Tableau 17 : MAP après libéralisation 1999
|
|
Recettes F CFA / Tonne
|
Coût des intrants échangeables
|
Coût des facteurs intérieurs F
CFA / Tonne
|
Bénéfice F CFA / Tonne
|
Prix du marché
|
A
|
200 000
|
B
69 600
|
C
103 151
|
D
|
27 249
|
Prix de référence
|
E
|
227 950
|
F
47 850
|
G
95 609
|
H
|
84 491
|
Transferts
|
I
|
-27 950
|
J
21 750
|
K
7 542
|
L
|
-57 242
|
L'analyse de ces tableaux nous indique que le
bénéfice privé par tonne de coton graine produit passe de
43 112 FCFA avant la libéralisation à 27
249 FCFA après la libéralisation. Par la même
occasion, inversement aux recettes liées au prix de
référence, les recettes au prix de marché connaissent une
augmentation après la libéralisation.
Pour une analyse plus approfondie regardons l'évolution
des différents indicateurs des différentes MAP ; indicateurs
résumés dans le tableau 18.
Tableau 18 : Appréciation des ratios de la MAP avant et
après la libéralisation
|
Avant la libéralisation 1997
|
Après la
libéralisation 1999
|
RCBF
|
0,655
|
0,791
|
RCBE
|
0,344
|
0,629
|
CRI
|
0,255
|
0,531
|
CPN
|
0,530
|
0,877
|
CPE
|
0,417
|
0,724
|
CPG
|
0,193
|
0,323
|
ESP
|
-0,999
|
-0,286
|
En examinant les ratios de rentabilité
financière et économique RCBFet RCBE, l'on constate que leurs
différentes valeurs restent inférieures à
1. Ce fait montre que l'activité du producteur est
toujours restée financièrement et économiquement
rentable.
L'évolution croissante des RCBF et RCBE indique que
l'hypothèse qui envisageait une amélioration de la
rentabilité financière et économique à la suite de
la libéralisation n'est pas vérifiée.
L'effet conjugué de la libéralisation et de la
baisse des cours internationaux du coton a entraîné la baisse de
la rentabilité financière et économique de
l'activité des producteurs.
a) Impact de la libéralisation sur la rentabilité
financière
La MAP avant libéralisation indique une
rentabilité financière de l'ordre de D = 43 112 FCFA /
tonne. Ce résultat satisfaisant est confirmé par le
ratio coût - bénéfice financier RCBF=
0,655. A la suite de la libéralisation, la rentabilité
financière baisse fortement pour atteindre D* = 27 249 FCFA /
tonne. Ce résultat faible est confirmé par le RCBF qui
s'établit à 0,791 relativement proche de 1.
La représentation des RCBF durant les quatre campagnes
précédentes permet d'apprécier le choc qu'a
constitué la libéralisation sur l'activité des
producteurs.
Graphique 1 : Appréciation de la rentabilité
financière de l'activité des producteurs
valeurs RCBF
0,9
0,8
|
|
|
0,7
|
|
0,6
|
|
0,4
|
|
|
0,3
|
|
|
0,2
|
|
|
0,1
|
|
|
0
|
|
Années
|
|
1996/97 1997/98 1998/99 1999/00
RCBF
0,5
Le graphique ci-dessus montre bien le choc qu'a
constitué la libéralisation sur la rentabilité entre 1997
et 2000. Le RCBF connaît une chute dans la période transitoire en
1998 avant de remonter pour atteindre un pic 0,791. A la
suite, le RCBF amorce une tendance à la baisse sur la campagne 1999/00.
Cette évolution peut s'expliquer par la chute des cours internationaux
et une augmentation des coûts de production. Bien attendu ces
événements ont coïncidé avec la
libéralisation.
Les valeurs du Ratio Coût Bénéfice Financier
sont restées inférieures à 1. Ce fait
indique que l'activité du producteur est toujours financièrement
rentable et que le producteur peut s'autofinancer.
b) Impact sur la compétitivité des producteurs
La compétitivité est le résultat le plus
important à mesurer lorsque l'on veut démontrer l'effet d'une
politique sur un opérateur ou sur l'ensemble d'une filière.
Cette compétitivité est mesurée par le
ratio Coût en Ressources Intérieures (CRI). Ce ratio indique de
façon empirique la quantité de monnaie locale (FCFA) qu'il faut
dépenser pour obtenir une unité de devise étrangère
( 47 ).
L'impact de la libéralisation sur la
compétitivité des producteurs peut être examiné
à travers le graphique 2.
47 - Ce paragraphe a été largement inspiré
par le mémoire de BAMBA Lamine p41
Graphique 2 : Appréciation de la
compétitivité des producteurs
Années
1996/97 1997/98 1998/99 1999/00
Valeurs CRI
0,6
CRI
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
L'effet conjugué de la libéralisation et de la
diminution des cours internationaux a provoqué une forte
régression de la compétitivité. Cette situation est
caractérisée par la croissance du CRI passant de
0,255 à 0,531 entre 1997 et 1999.
L'activité des producteurs conserve toujours un avantage comparatif.
c) Libéralisation et incitation à la production du
coton
L'incitation à la production du coton au niveau des
producteurs se mesure par les différents coefficients de protection que
sont le CPN, le CPE et le CPG. Le graphique 3 nous permet d'apprécier
l'évolution de ces différents coefficients.
0,1
0
Années
Valeurs CPN,CPE,CPG
1
1996/97 1997/98 1998/99 1999/00
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
CPN CPE CPG
Graphique 3 : Appréciation de la protection des
producteurs
Le CPN qui est obtenu en faisant le rapport de la recette
obtenue par le producteur au prix du marché (A) et de la recette au prix
de référence (E) indique si le producteur est taxé ou non.
La période avant la libéralisation nous présente un niveau
de taxation assez fort puisque le CPN est égal à
0,530 c'est à dire que le producteur ne reçoit
que 53 % de la recette évaluée au prix de
référence.
Après la libéralisation, nous assistons à
une élévation du niveau des protections nominale et effective
respectivement de 0,53 à 0,877 et de
0,417 à 0,724. Par contre, la
protection globale après avoir connu une augmentation en 1998 amorce une
tendance à la baisse. Le CPG est passé de 0,193
avant la libéralisation à 0,323
après.
Les différentes valeurs des coefficients de protection
sont inférieures à 1. Ce fait montre que les
politiques économiques développées n'ont jamais permis de
protéger les producteurs.
Au vu de l'évolution croissante des coefficients de
protection, l'hypothèse qui prétend qu'à la suite de la
libéralisation les producteurs sont plus protégés est
vérifiée.
Il y a une évolution relativement importante des
différents coefficients de protection. Les protections nominale et
effective après avoir atteint leur pic en 1999 ont amorcé une
légère chute sur la campagne 1999/00.
Les producteurs ont une grande incitation à produire du
coton sur la campagne 1998/99. Nous ne saurions prétendre que cette
incitation à produire restera toujours vérifiée sur le
reste de la période post libéral vu la descente qu'ont
amorcé les coefficients de protection nominale et effective.
d) Libéralisation et transfert au niveau du producteur
Le niveau de transferts est mesuré par l'Equivalent
Subvention au Producteur qui s'obtient en divisant les Transferts (L) par les
recettes au prix de marché (A). Le graphique 4 permet d'apprécier
les transferts au niveau des producteurs au cours des quatre dernières
campagnes.
Graphique 4 : Appréciation des transferts au niveau des
producteurs
Années
0
1996/97 1997/98 1998/99 1999/00
-1,2
valeurs ESP
-0,2
ESP
-0,4
-0,6
-0,8
-1
Globalement, la rentabilité de la filière coton
a rendu possible des transferts de la filière vers le reste de
l'économie. Le graphique ci-dessus le prouve ; puisque les
équivalents subventions de la production ESP sont tout négatifs.
Après la libéralisation le niveau de prélèvement
est moins élevé qu'avant. En effet, L'ESP de 1997 est de
- 0,999 ce qui signifie que les politiques en vigueur
engendraient des transferts de l'ordre de 99,9 % des recettes
obtenues par le producteur. En d'autres termes, l'ensemble des taxes
supportées par le producteur représentait 99,9 %
de son revenu financier en 1997. Ce ratio passe à 28,6%
en 1999 soit un ESP = -0,286.
Les différentes valeurs de l'ESP restent
inférieures à 0 ; ce qui montre que l'activité du
producteur supporte des taxes.
Il apparaît clairement qu'entre 1997 et 1999, l'ESP
croît ; ce qui atteste de la faiblesse des transferts à la suite
des reformes liées à la libéralisation de la
filière.
Au vu de l'évolution de ce ratio, nous pouvons affirmer
que l'hypothèse qui envisageait un niveau de transfert des producteurs
vers les autres secteurs de l'économie plus élevé dans le
contexte post libéralisation n'est pas vérifiée.
5.4 ANALYSE DE SENSIBILITE
L'analyse de sensibilité est un test qui permet de
traduire la sensibilité de la rentabilité financière et
économique et de la compétitivité des producteurs aux
variations de diverses variables que peuvent être le rendement, le prix
de référence, les coûts de la main d'oeuvre et des intrants
chimiques.
Elle permet ainsi de trouver un seuil de rentabilité. Par
conséquent l'on pourra faire des propositions pour soutenir la gestion
de la filière.
De manière pratique, nous considérons la
situation de la campagne 1996/97 comme la situation de référence.
Ensuite, nous ferons varier des différentes variables indexées de
10 % chaque campagne tout en maintenant les autres constantes.
5.4.1 Sensibilité de la rentabilité
financière et économique et, de la compétitivité
aux variations du rendement
Le test de sensibilité aux variations du rendement vise
à observer le comportement de la rentabilité financière,
de la rentabilité économique et de la compétitivité
d'un producteur si son rendement seul connaissait une variation de 40 %.
a) Test avec une augmentation de rendement
Le graphique 5 permet d'apprécier les variations des RCBF,
RCBE et CRI quant le rendement connaît une progression de 10 % chaque
campagne
0,7
0,1
0
0 10% 20% 30% 40%
RCBF RCBE CRI
Graphique 5 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une augmentation du rendement
Une augmentation du rendement ceteris paribus engendre une
amélioration du revenu brut du producteur, par conséquent une
amélioration de sa rentabilité financière. Ce qui se
justifie par un RCBF passant de 0,655 à
0,415. Le RCBE quant à lui passe de 0,344
à 0,246 ; la rentabilité sociale est
donc satisfaisante. Au niveau de la compétitivité, l'on observe
les mêmes effets à un moindre degré car la recette au prix
de référence s'accroît avec un niveau d'utilisation des
facteurs de production intérieurs constant.
b) Test avec une diminution du rendement
L'effet de la diminution de 10 % chaque campagne sur la
rentabilité et sur la compétitivité du producteur peut
être apprécié à travers le graphique 6.
Graphique 6 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une diminution du rendement
0 -10% -20% -30% -40%
RCBF RCBE CRI
1,8
1,6
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
Une diminution du rendement ceteris paribus engendre une
diminution du revenu brut du producteur ; par conséquent une diminution
de sa rentabilité financière. Cette affirmation se justifie par
un RCBF passant de 0,655 à 1,546.
L'activité reste rentable jusqu'à un seuil de baisse du rendement
de 20 % à 25 %. Au-delà de ce seuil, toute diminution du
rendement ne permet à l'activité du producteur d'être
rentable.
L'effet de la diminution du rendement sur la
compétitivité est à moindre degré. Cependant cette
diminution provoque une perte de la compétitivité du producteur.
Cette affirmation est justifiée par le passage du CRI de 0,255
à 0,468.
5.4.2 Sensibilité de la rentabilité et de la
compétitivité aux variations du cours international
a) Test avec une augmentation du prix international
Le graphique 7 permet d'apprécier le comportement de la
rentabilité et de la compétitivité face à une
augmentation de 10 % chaque campagne du prix international.
Graphique 7 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une augmentation du prix
international
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 10% 20% 30% 40%
RCBF 1 RCBF 2 RCBF 3
Une augmentation du prix international, ceteris paribus,
occasionne la réduction du CRI et n'a aucune influence sur le RCBF. En
effet, cette augmentation permet d'augmenter la recette au prix
référence. Le niveau de compétitivité
s'accroît avec un niveau d'utilisation des ressources domestiques
constant. Le CRI passe de 0,255 à
0,176.
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
b) Test avec une diminution du prix international
La variation des RCBF et CRI face à une baisse de 40 % du
prix international est présentée par le graphique 8.
Graphique 8 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une diminution du prix
international
0,7
0 -10% -20% -30% -40%
RCBF RCBE CRI
Une diminution du prix international, ceteris paribus,
provoque une augmentation du CRI. Le CRI passe de 0,255
à 0,468. La compétitivité des
producteurs baisse. Cette diminution du prix n'a pas d'effet sur le RCBF.
5.4.3 Sensibilité de la rentabilité et de la
compétitivité aux variations du coût de la main d'oeuvre
a) Test avec une augmentation du coût de la main
d'oeuvre
Le graphique 9 nous indique les variations de la
rentabilité et de la compétitivité face à une
augmentation du coût de la main d'oeuvre.
Une augmentation du coût de la main d'oeuvre, ceteris
paribus, occasionne une diminution du revenu brut du producteur, par
conséquent une baisse de sa rentabilité financière. Cette
baisse est indiquée par la variation du RCBF de 0,655
à 0,746.
Au niveau de la compétitivité, l'on observe les
mêmes effets à un degré moindre. Le CRI passe de
0,255 à 0,293. Le coût des
facteurs domestiques s'accroît avec une recette au prix de
référence constant. Le producteur garde son avantage
comparatif.
Graphique 9 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une augmentation du coût de
la main d'oeuvre
0,4
0,3
0,8
0,6
0,5
0,2
0,1
0
0 10% 20% 30% 40%
RCBF RCBE CRI
0,7
b) Test avec diminution du coût de la main d'oeuvre
Une diminution du coût de la main d'oeuvre, ceteris
paribus, provoque une augmentation de la rentabilité financière.
Cette affirmation se justifie par la variation du RCBF de 0,655
à 0,564. Nous avons une légère
variation du CRI. En effet, le CRI passe de 0,255 à
0,217 ; ce fait traduit un léger regain de la
compétitivité. Nous avons une diminution du coût des
ressources domestiques avec un niveau de recette au prix de
référence constant. Le graphique 10 nous présente ces
variations.
Graphique 10 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une diminution du coût de la
main d'oeuvre
0,3
0,2
0,7
0,5
0,4
0,1
0
0 -10% -20% -30% -40%
RCBF RCBE CRI
0,6
5.4.4 Sensibilité de la rentabilité et de la
compétitivité aux variations du coût des intrants
chimiques
a) Test avec une augmentation du coût des intrants
chimiques
Le graphique 11 nous montre les variations que subissent la
rentabilité et la compétitivité quant le coût des
intrants chimiques subit une augmentation de 40 %.
0,9
0,8
0,7
1
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 10% 20% 30% 40%
RCBF RCBE CRI
Graphique 11 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une augmentation du coût des
intrants chimiques
Une augmentation du coût des intrants chimiques aura
pour incidence un accroissement des coûts domestiques. Cette augmentation
a une influence significative sur la rentabilité financière. En
effet, cette augmentation fait varier le RCBF de 0,655
à 0,859. La rentabilité diminue du fait
de l'augmentation du coût des facteurs domestiques. Nous avons une
légère augmentation des coûts en ressource
intérieure (CRI).
b) Test avec une diminution du coût des intrants
chimiques
Une diminution du coût des intrants chimiques provoque
une baisse des coûts des facteurs domestiques tant bien au prix du
marché qu'au prix de référence. Il s'ensuit une
amélioration de la rentabilité financière et
économique et un regain de compétitivité. Ces faits sont
traduits par les variations de RCBE et CRI passant respectivement de
0,655 à 0,506 et de
0,255 à 0,216. Le graphique 12 nous
permet d'apprécier ces différentes variations.
0,6
0,5
0,7
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 -10% -20% -30% -40%
RCBF RCBE CRI
Graphique 12 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une diminution du coût des
intrants chimiques
5.4.5 Poids relatif du rendement, des coûts de la main
d'oeuvre et des intrants chimiques
Ce test vise à montrer de manière graphique
lequel des trois variables testées a le plus d'influence sur la
rentabilité financière et sur la compétitivité des
producteurs. Pour ce faire, nous allons comparer l'allure de chaque courbe.
Celle qui aura la pente la plus forte représentera la variable qui a le
plus de poids sur la compétitivité. Il en est de même pour
la rentabilité.
a) Influence sur la rentabilité financière
RCBF 1 désigne la courbe de variation du
RCBF à une augmentation du rendement ;
RCBF 2 désigne la courbe de variation du
RCBF à une diminution du coût de la main d'oeuvre ; RCBF 3
désigne la courbe de variation du RCBF à une diminution
du coût des intrants chimiques ;
Graphique 13 : Appréciation du poids relatif du rendement
et des coûts de la main d'oeuvre et des intrants chimiques sur la
rentabilité financière
0 10% 20% 30% 40%
RCBF 1 RCBF 2 RCBF 3
0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0
Une analyse de ce graphique nous permet de classer les trois
variables selon leur aptitude à influencer la rentabilité
financière.
Au regard de ces résultats, nous pouvons conclure que
le rendement, le coût des intrants chimiques et le coût de la main
d'oeuvre influent par ordre croissant sur la rentabilité
financière. En effet, une augmentation de la production induit une plus
grande amélioration de la rentabilité financière
comparativement aux autres variables indexées.
b) Influence sur la compétitivité
CRI 1 désigne la courbe de variation du
CRI à une augmentation du rendement ;
CRI 2 désigne la courbe de variation du
CRI à une diminution du coût de la main d'oeuvre ; CRI 3
désigne la courbe de variation du CRI à une diminution
du coût des intrants chimiques.
Le graphique 14 permet d'apprécier l'influence des
variables indexées sur la compétitivité des
producteurs.
Graphique 14 : Appréciation du poids relatif du rendement
et des coûts de la main d'oeuvre et des intrants chimiques sur la
compétitivité
0,25
0,2
0,3
0,15
0,1
0,05
0
0 10% 20% 30% 40%
CRI 1 CRI 2 CRI 3
Comme précédemment, ce graphique permet de
classer les variables selon leur aptitude à modifier la
compétitivité (CRI). Nous pouvons conclure que le rendement
influe le plus sur la compétitivité du producteur.
L'hypothèse qui supposait que le rendement était la
variable la plus importante pour améliorer la rentabilité
privée et la compétitivité des producteurs est
vérifiée.
Cependant il y a lieu de faire très attention quant aux
prix des intrants chimiques. Cette variable est à prendre au
sérieux car une augmentation excessive du coût des intrants
chimiques entraînera nécessairement une baisse de la
rentabilité financière et de la compétitivité.
L'examen des comptes d'exploitations et des indicateurs de la
MAP nous a permis d'observer que la libéralisation et la baisse du cours
international ont considérablement fait baisser la rentabilité
financière et ont plus soumis les producteurs aux effets de ces
politiques macro économiques.
Les coopératives, quant à elles, ont pris une
option sérieuse pour faire face aux effets de la libéralisation.
Elles se sont dotées de personnes qualifiées pour leur gestion
courante et pour la tenue correcte de la comptabilité.
CHAPITRE VI : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
A travers cette étude, nous avons constaté que
les effets après la libéralisation ne sont pas tous favorables
aux producteurs. La rentabilité financière et économique
de leur activité a baissé après la libéralisation.
Aussi convient-il de conclure que les producteurs n'ont jamais
été protégés des effets du cours international.
L'analyse de sensibilité réalisé au
chapitre précédent nous a permis de dégager les axes sur
lesquels doivent se déployer les politiques cotonnières pour
assurer la compétitivité et la rentabilité
financière des producteurs.
6.1 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE RENDEMENT
Un regain de la compétitivité et de la
rentabilité financière passe nécessairement par une
amélioration des rendements. Au-delà des facteurs
pédo-climatiques, il est important de garantir un prix
rémunérateur au producteur enfin de l'inciter à produire
plus.
Le producteur devra augmenter son rendement en suivant
strictement les techniques culturales, en diminuant ses coûts de
production et en faisant un choix judicieux des dates de semis et de
récolte en fonctions des périodes. Ces mesures lui permettront
d'avoir un coton de qualité et en quantité suffisante ; par
conséquent une production plus rémunératrice. Une
utilisation exacte des doses d'intrants chimiques peut lui permettre de
réduire son coût de production et d'améliorer son revenu
net.
6.2 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE PRIX DES INTRANTS
CHIMIQUES
Les dépenses occasionnées par l'utilisation des
intrants chimiques grèvent le budget du producteur. Elles influent sur
la rentabilité privée, sociale que sur la
compétitivité. Il est donc impérieux, si l'on veut agir
sur les charges des producteurs, de réduire les marges
bénéficiaires dues aux transferts entre l'Union et les
coopératives et, entre les coopératives et les producteurs.
La création d'une Coopérative
d'approvisionnement et de gestion des intrants agricoles dotée d'un
Conseil Administration. Au sein de ce conseil, siégeront les
délégués d'Organisations Paysannes. Cette
coopérative jouera le rôle d'une centrale d'achat. Elle pourra
agir ainsi sur les coûts des intrants.
6.3 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE COUT DE LA MAIN
D'OEUVRE
Le coût de la main d'oeuvre pèse également
sur le budget de l'exploitant. Il influe aussi bien sur la rentabilité
financière que sur la compétitivité. Il faudrait que le
producteur puisse tenir compte du nombre de personnes / jours qu'il faut pour
chaque type d'activité. Cette mesure lui permettra de contrôler
effectivement la quantité requise de main d'oeuvre.
L'évolution du coût de la main d'oeuvre est
fortement liée à l'inflation. Une politique envisageant la
maîtrise de l'inflation serait de nature à stabiliser le
coût de la main d'oeuvre.
6.4 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES
COOPERATIVES
Les coopératives doivent renforcer leur capacité de
gestion par la formation des membres de la coopérative ;
l'amélioration des problèmes liés à la gestion des
ressources et à la gestion financière.
La constitution de capital physique (matériel mobilier
et immobilier) et social, qui est la propriété de la
coopérative, doit être un objectif majeur. Disposant de moyens
propres, les coopératives pourront être éligibles à
des fonds extérieurs par la mise en oeuvre de leur programme
d'activité ; d'exprimer leur besoin en formation et en conseil.
Il serait bon pour les coopératives d'exercer avec la
collaboration des structures d'encadrement telle INADES-Formation. Ces
structures leur permettront de se doter de statut et règlements
intérieurs conformément à la nouvelle loi
coopérative et de participer à des formations.
Il est important pour les coopératives de redistribuer
en fin d'exercice une partie des bénéfices aux adhérents
au prorata de leurs transactions avec la coopérative et, d'accorder une
rémunération limitée aux parts sociales.
Il est important pour les coopératives de
développer une politique sociale en faveur des coopérateurs. Dans
ce cadre, la politique d'octroi de prêt scolaire aux producteurs
développée par l'URECOS-CI est exemplaire. Cette politique
pourrait être approfondie et les critères d'accès au
prêts mieux expliqués aux coopérateurs afin d'éviter
tout malentendu.
6.5 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES POUVOIRS PUBLICS ET
AUTRES PARTENAIRES
Il peut-être mis en place un programme national
d'information sur le prix international de la fibre de coton. Ce programme dont
le fonctionnement peut-être identique à celui du PRIMAC, doit
fixer un prix plancher et un prix plafond d'achat du coton graine. Cette
indication permettra aux producteurs et aux égreneurs de négocier
un juste prix, afin de garantir aux producteurs un revenu conséquent et
aux égreneurs un profit acceptable. Sur cette base, le producteur vendra
sa production à l'égreneur qui lui offrira le meilleur prix.
Ce contexte présentera un environnement plus
libéral que le contexte de libéralisation dans lequel se trouve
actuellement la filière.
Une politique visant à l'amélioration de la
qualité du coton devra être entreprise.
Les différentes décades doivent être payer
à temps afin de permettre aux producteurs de faire face à leurs
engagements.
Les prix des différents intrants agricoles doivent
être communiqués aux producteurs en début de campagne afin
qu'ils puissent eux-mêmes évaluer leurs charges.
L'Etat, en collaboration avec les partenaires et intervenants
de la filière, doit envisagé le financement de jeunes
diplômés pour la création de structures
intermédiaire d'approvisionnement en intrants agricoles. Cette politique
vise deux objectifs ; la promotion de l'auto emploi et la création
d'emploi. Aussi la situation d'oligopole (si elle est bien
négociée) pourra-t-elle avoir une influence (à la baisse)
sur les coûts des intrants.
CONCLUSION
L'Etat ivoirien a engagé de vastes programmes de
diversification des cultures. L'objectif principal de cette diversification
était l'équilibrage de l'économie et la mise à
l'abri de ses recettes des fluctuations des cours de quelques produits. Ce
programme a permis le développement de la culture de coton dans la
région des savanes. Autour de cette spéculation, des
Organisations Paysannes se sont constituées.
Après des années d'expansion, le retournement
des cours mondiaux des cultures d'exportation notamment du coton va affecter
gravement l'économie de notre pays. Pour faire face à cette
crise, l'Etat va développer sous la pression des bailleurs de fonds une
politique de désengagement des filières. C'est dans cette logique
qu'en 1998, l'Etat ivoirien décide de la libéralisation de la
filière coton.
Vu l'importance de cette culture dans la vie économique
et sociale des populations des régions de savane, notre étude
entendait mesurer l'impact de cette mesure macro économique sur la
rentabilité de l'activité des producteurs et sur la dynamique des
OPA qui se sont développées autour de cette culture.
Pour mener à bien cette étude, nous avons
utilisé la Matrice d'Analyse des Politiques et observé
l'évolution de quelques indicateurs au niveau des coopératives.
Le logiciel EXCEL nous a servi pour nos analyses statistiques.
Au terme de cette étude, les constats suivants s'imposent
:
- Après la libéralisation de la filière
coton, l'activité de production devient moins rentable
financièrement et économiquement. Cependant d'une
façon générale cette activité de production reste
financièrement et socialement rentable.
- Après la libéralisation le niveau de
protection des producteurs est plus élevé. Cependant une analyse
d'ensemble indique qu'aussi bien dans le contexte de libéralisation
qu'avant, les producteurs ne sont pas protégés puisque les
différents coefficients de protection restent inférieurs à
1.
- Le niveau de transfert vers les autres secteurs de
l'économie est moins élevé dans le contexte de
libéralisation. L'activité de production, analysée
globalement, a contribué au financement des autres secteurs de
l'économie.
- Les coopératives sont mieux organisées et mieux
structurées dans le contexte libéral. Elles se sont
dotées de moyens modernes de travail et de gestion.
Elles ont consenti des efforts pour exercer dans la légalité et
ont recruté les personnes qualifiées pour leur gestion en
dépit des difficultés de financement auxquels elles sont
confrontées.
Notre étude nous a permis de mettre en exergue des
contraintes liées au contexte de libéralisation de la
filière. Ainsi pour permettre aux producteurs d'améliorer sa
rentabilité financière et aux coopératives d'être
plus dynamique, nous avons formulé les propositions suivantes :
- Le respect des techniques culturales et le choix judicieux
d'une date de semis et de récolte. Cette
mesure conduira à obtenir un coton de 1er
choix.
- La réduction du coût des intrants chimiques
à travers une réduction des marges bénéficiaires de
chaque opérateur dans la filière des intrants chimiques, la
création d'industries de conditionnement des produits agro
pharmaceutiques.
- La mise en place d'un Programme d'information sur les prix du
marché de la fibre de coton (PRIMA- COTON).
- La formation des comptables de section et autres
administrateurs des coopératives pour un renforcement des
capacités de gestion.
- La constitution de capital physique et social par les
coopératives leur garantira l'accès aux
financements extérieurs.
- La redistribution en fin d'exercice d'une partie des
bénéfices aux adhérents au prorata de leurs
transactions avec la coopérative.
Limites de l'étude et recherche future
Cette étude s'est limitée à
l'évaluation de la rentabilité post libéralisation de
l'activité des producteurs de la filière coton. Elle s'est
intéressée seulement aux producteurs en culture attelée.
Elle n'a pas évalué la rentabilité des autres
opérateurs de la filière, ni aux autres types de producteurs.
Cette étude ne s'est pas intéressée aux
réorganisations profondes qui sont intervenues dans la filière.
Le manque d'outil pour l'analyse de la dynamique des OPA ne nous a pas permis
de développer suffisamment cet aspect de l'étude.
Les différents résultats obtenus sont
spécifiques à la zone de Korhogo, la situation peut être
différente dans les autres régions productrices de coton du
pays.
L'étude n'a pas pris en compte toutes les
coopératives de la zone de Korhogo, elle n'a pas abordé l'aspect
financier des coopératives et elle a limité le concept d'OPA aux
seules coopératives agricoles. Cette étude contribuera, nous le
souhaitons, à l'avancée de la filière et permettra aux
pouvoirs publics et ONG telles INADES-Formation Côte-d'Ivoire d'orienter
leurs actions vers la satisfaction des besoins et préoccupations du
monde rural.
Les limites dégagées par notre étude
pourront faire l'objet d'études et recherches futures.
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et performance économique des filières café, cacao et riz
: le cas du Centre Ouest de la Côte-d'Ivoire, Thèse de doctorat
3ème cycle d'Economie Rurale, UFR des sciences
économiques et de gestion, Université d'Abidjan - Cocody.
ANNEXES
Annexe n° 1 : Evolution du prix d'achat au producteur
Annexe n° 2 : Structure de la filière avant la
libéralisation Annexe n° 3 : Structure de la filière pendant
la période transitoire
Annexe n° 4 : Avenant relatif aux statuts et aux
modalités de Fonctionnement du fonds de garantie de la filière
coton
Annexe n° 5 : Formule de calcul du prix d'achat aux
producteurs du coton graine (de 1991 à 1998)
Annexe n° 6 : Décret n°98 - 463 du 12 août
1998 portant création du comite tripartite de suivi de la filière
coton
Annexe n° 7 : Evolution annuelle du cours mondial de la
fibre de coton
Annexe n° 8 : Inflation par les prix à la
consommation en Côte-d'Ivoire, 1991 à 1999
Annexe n° 9 : Evolution des prix à la consommation
des ménages de 1996 à 1999 (ménage dont le chef est
ouvrier)
Annexe n° 10 : Etats des cotons par type de planteurs zone
Korhogo Annexe n° 11 : Les équipements en mode de culture
attelée
Annexe n° 12 : Liste des Coopératives et section de
la CO.WA.KO Annexe n° 13 : Organigramme des coopératives
Annexe n° 14 : Questionnaire Producteur
Annexe n°15 : Questionnaire Coopérative
Annexe n° 16 : Carte de la zone cotonnière de la
Côte-d'Ivoire
V
TABLES DES MATIERES
RESUME I
REMERCIEMENTS III
TABLES DES MATIERES V
ACRONYMES VIII
LISTES DES TABLEAUX IX
LISTES DES GRAPHIQUES X
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS 4
1.1 CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE DE LA LIBERALISATION
4
1.2 PROBLEMATIQUE 4
1.3 OBJECTIFS 6
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE 7
2.1 PRESENTATION DE LA FILIERE COTON 7
2.1.1 Historique du développement du coton et du mouvement
coopératif 7
2.1.2 Les étapes du développement du coton depuis
1974 11
2.1.3 Les opérateurs de la filière coton 13
2.1.4 Commercialisation du coton 15
2.2 DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS DE L'ETUDE
18
2.2.1 Avantage comparatif 18
2.2.2 Taux de change réel 18
2.2.3 La coopérative 19
2.2.4 Organisation Professionnelle Agricole 19
2.2.5 La filière 20
2.2.6 Distinction entre Partenaires et Intervenants de la
filière 20
2.2.7 Distinction entre intrants échangeables et facteurs
domestiques 20
2.2.8 Distinction entre les prix de référence,
frontière et de parité 21
2.3 MODELES D'ANALYSE 22
2.3.1 Le modèle S.C.P 22
2.3.2 Le modèle VMC 22
2.3.3 Le modèle MAP 23
2.3.4 Quelques études antérieures et justification
du choix du modèle 23
2.3.5 Les fondements de la Matrice d'Analyse des Politiques 25
CHAPITRE III : HYPOTHESES DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE
30
3.1 HYPOTHESES D'ETUDE 30
3.2 METHODES ET OUTILS D'ANALYSE DE L'ETUDE
31
3.2.1 Outils économiques d'analyse 31
3.2.2 Collecte de données secondaires 31
3.2.3 Pré enquête 31
3.2.4 Collecte de données primaires 32
3.2.5 Méthode de calcul du prix de référence
du coton graine 34
3.2.6 Méthode de calcul du taux d'intérêt
réel 34
3.2.7 Hypothèses de conception des MAP 34
3.2.8 Analyse de sensibilité 35
3.2.9 Méthode d'analyse des coopératives 35
3.2.10 Outils informatiques 35
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS D'ENQUETE
36
4.1 CARACTERISTIQUES DU PRODUCTEUR 36
4.1.1 Age 36
4.1.2 Niveau scolaire 36
4.2 TAILLE DES EXPLOITATIONS 37
4.3 LE MODE D'ACQUISITION DE LA TERRE 38
4.4 LE MODE DE CULTURE 38
4.5 L'ACCES AU CREDIT 39
4.6 LES RENDEMENTS 39
4.7 LES COUTS DE PRODUCTION 40
4.7.1 Les coûts de la main d'oeuvre 40
4.7.2 Les Coûts des intrants 42
4.8 DESCRIPTION DE L'ETAT DES COOPERATIVES DE LA ZONE
D'ETUDE 44
4.8.1 Date de création et agrément 44
4.8.2 Nombre d'adhérents 45
4.8.3 Organisation 45
4.8.4 Le personnel 46
4.8.5 Compte bancaire et Accès au crédit 46
4.8.6 Financement des activités 46
4.8.7 Activités Principales 47
4.8.8 Equipements et infrastructures 47
4.8.9 Moyen de déplacement 47
4.8.10 Utilisation de matériel informatique - Recherche
d'information sur les prix 48
4.8.11 Relations entre coopératives et sections 48
CHAPITRE V : IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LA DYNAMIQUE
DES
COOPERATIVES ET SUR LES REVENUS DES PRODUCTEURS
49
5.1 LA STRUCTURE DE LA FILIERE 49
5.2 IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LES COOPERATIVES
51
5.2.1 La date de création 51
5.2.2 Le nombre d'adhérents 51
5.2.3 La structuration de la coopérative 51
5.2.4 Le nombre de membre du Conseil d'Administration 52
5.2.5 Le niveau d'instruction des gérants 52
5.2.6 Le nombre de sections 52
5.3 IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LES REVENUS DES
PRODUCTEURS 53
5.3.1 Evolution des revenus durant les campagnes 1996/97 à
1999/00 53
5.3.2 Impact de la libéralisation sur les performances
économiques des producteurs 54
5.4 ANALYSE DE SENSIBILITE 61
5.4.1 Sensibilité de la rentabilité
financière et économique et, de la compétitivité
aux variations du rendement 61
5.4.2 Sensibilité de la rentabilité et de la
compétitivité aux variations du cours international 63
5.4.3 Sensibilité de la rentabilité et de la
compétitivité aux variations
du coût de la main d'oeuvre 64
5.4.4 Sensibilité de la rentabilité et de la
compétitivité aux variations
du coût des intrants chimiques 66
5.4.5 Poids relatif du rendement, des coûts de la main
d'oeuvre et des intrants chimiques 68
CHAPITRE VI : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
70
6.1 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE RENDEMENT
70
6.2 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE PRIX DES INTRANTS
CHIMIQUES 70
6.3 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE COUT DE LA MAIN
D'OEUVRE 71
6.4 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES COOPERATIVES
71
6.5 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES POUVOIRS PUBLICS ET
AUTRES PARTENAIRES 72
CONCLUSION 73
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 75
ANNEXES 78
RESUME
Suite à la crise économique des années
80-90 causée par l'effondrement des cours mondiaux des cultures
d'exportation et dans le cadre de son programme d'ajustement structurel, l'Etat
ivoirien a procédé à la libéralisation du secteur
agricole et notamment de la filière coton en 1998. Cette
libéralisation est perçue comme un moyen d'assurer des prix au
producteur plus avantageux qu'en période de monopole. Et, de permettre
aux Organisations paysannes de prendre une part active dans la gestion des
différentes filières dans lesquelles elles sont investies.
Quant on sait que la filière coton joue un rôle
très important dans la vie économique et sociale des populations
des régions de savane, il est important de se demander si :
La libéralisation a-t-elle permis aux producteurs
d'améliorer leurs revenus ? Aussi, a-t-elle permis une protection des
producteurs ? La libéralisation a-t-elle permis aux Organisations
Professionnelles Agricoles d'être plus dynamique ? Quelle est la
structuration de la filière coton dans ce nouveau contexte ?
C'est pour lever un coin de voile que le présent
mémoire, dont l'objectif principal est de mesurer l'impact de la
libéralisation de la filière coton sur les revenus des
producteurs et sur la dynamique des OPA, a été initié.
Pour ce faire, une série d'hypothèses a
été émise à savoir :
1. Les coopératives sont mieux organisées et mieux
structurées dans le contexte libéral qu'avant.
2. La libéralisation a amélioré la
rentabilité financière et économique de l'activité
des producteurs de la filière coton.
3. Les producteurs de la filière coton sont moins
protégés dans le contexte de libéralisation de la
filière coton.
4. Le transfert de gains des producteurs vers les autres
secteurs de l'économie dans le contexte post libéralisation est
moins élevé.
5. L'accroissement du rendement agricole est la variable la plus
importante pour améliorer à la fois la rentabilité
privée et la compétitivité des producteurs.
Pour tester ces hypothèses, divers outils ont
été utilisés :
- la Matrice d'Analyse des Politiques
- les logiciels EXCEL et WORD pour les analyses statistiques et
traitements de texte.
Au terme de cette étude, les constats suivants s'imposent
:
- Après la libéralisation de la filière
coton, l'activité de production est moins rentable financièrement
et
économiquement.
- Après la libéralisation le niveau de protection
des producteurs est plus élevé. Cependant aussi bien
dans le contexte de libéralisation qu'avant, les
producteurs ne sont pas protégés puisque les coefficients de
protection sont restés inférieurs à 1.
- Le niveau de transfert vers les autres secteurs de
l'économie est moins élevé dans le contexte de
libéralisation. Mais l'activité de production contribue au
financement des autres secteurs de l'économie. - L'accroissement du
rendement est la variable la plus importante pour améliorer à la
fois la rentabilité financière et la compétitivité
des producteurs.
- Les coopératives sont mieux organisées et mieux
structurées dans le contexte libéral. Elles se sont
dotées de moyens matériels modernes et, humains
compétents de travail et de gestion en dépit de graves
difficultés de financement.
Ainsi pour permettre au producteur d'améliorer sa
rentabilité financière et aux coopératives d'être
plus dynamiques, les propositions suivantes sont faites :
- La réduction du coût des intrants chimiques
à travers une réduction des marges bénéficiaires de
chaque opérateur dans la filière des intrants chimiques ; La
création d'une Coopérative d'approvisionnement et de gestion des
intrants agricoles dotée d'un CA au sein duquel siègent les
Délégués d'Organisations Paysannes.
- La mise en place d'un Programme d'information sur les prix du
marché de la fibre de coton (PRIMA- COTON).
- La formation des comptables de section et autres
administrateurs des coopératives pour un renforcement des
capacités de gestion.
- La constitution de capital physique et social par les
coopératives leur garantira l'accès aux
financements extérieurs.
- La redistribution en fin d'exercice d'une partie des
bénéfices aux adhérents au prorata de leurs
transactions avec la coopérative.
Toutefois, cette étude comporte quelques limites ;
notamment celles relatives à la zone d'étude et aux non prise en
compte de toutes les coopératives de cette zone. De même, nous
avons limité le concept de OPA aux seules coopératives.
REMERCIEMENTS
Cette présente étude s'inscrit dans le cadre de
notre mémoire de fin d'étude pour l'obtention du Diplôme
d'Agronomie Approfondie ( D.A.A. ). Ce diplôme
sanctionne ainsi notre parcours au sein de l'Ecole Supérieure
d'Agronomie / Ex-ENSA, illustre Ecole au service du développement rural
en Côte-d'Ivoire.
Nous tenons à remercier toutes les personnes,
coopératives, directions départementales, Ministères et
institutions qui ont contribué de près ou de loin au bon
déroulement de nos recherches et travaux. Nous remercions
particulièrement :
- INADES Formation Côte-d'Ivoire pour
avoir bien voulu nous accepter en son sein et a mis à notre disposition
tous les moyens tant matériels que financiers.
- L'Ecole Supérieure d'Agronomie pour la
formation qualifiante dont elle nous a fait bénéficier tout au
long de notre cycle d'ingénieur de conception.
- La Banque Mondiale,
- La FAO,
- Le Ministère de l'Agriculture et des Ressources
animales et la CIDT direction régionale de Korh ogo,
Pour nous avoir gratuitement permis l'accès à leurs
différents centres de documentations et la mise à notre
disposition de diverses informations.
- URECOS-CI ( Union des Entreprises
Coopératives de la région des savanes de Côte-d'Ivoire) et,
- COWAKO ( Coopérative Wallala de Korhogo)
Pour nous avoir accordé leur couverture pour le
déroulement de notre enquête et pour avoir mis à notre
disposition certains gérants qui nous ont aidés dans
l'administration de nos questionnaires.
- M. BAMBA Souleymane, Directeur de l'INADES
Formation Côte-d'Ivoire pour cette confiance placée en nous
à travers cette étude. Nous espérons par notre
étude faire en sorte que cette confiance soit justifiée et que la
collaboration avec notre école se poursuive et se consolide à
l'avenir.
- Dr KAMA Berté, Enseignant - Chercheur
à l'ESA et
- Dr BANGASSARO Coulibaly, Enseignant -
Chercheur à l'ESA,
Nos encadreurs pédagogiques, pour leur
disponibilité et leurs précieux conseils.
IV
- Dr NOUFOU Coulibaly, Responsable du Service
Appui Pédagogique à IFCI, notre encadreur technique, pour sa
constante sollicitude et ses précieux conseils.
- M SORY Ouattara, Responsable du Service
Etudes, Evaluation et suivi des Projets à IFCI pour ses conseils.
- Dr SYLLA Kalilou, chercheur au CIRES, pour son
altruisme. Son encadrement dans l'élaboration de notre questionnaire, a
permis à notre étude de bénéficier de la
supervision d'un spécialiste en MAP.
- M MOMINE, Directeur de COWAKO et l'ensemble de
son équipe pour l'atmosphère conviviale dans laquelle nous avons
mené notre enquête et pour leur disponibilité.
- L'ensemble du personnel de l'INADES Formation pour l'accueil
chaleureux qu'il nous a réservé et pour l'atmosphère
fraternelle dans laquelle nous avons mené notre étude.
- Tous les producteurs et gérants de coopératives
qui ont accepté de bien vouloir nous accorder leur temps pour le bon
déroulement de nos enquêtes.
- Toutes les personnes ressources qui ont accepté de
participer à la conduite et à l'élaboration de la
présente étude.
ACRONYMES
INDEX ET SIGLES
|
DENOMINATION COMPLETE
|
CA
|
Conseil d'Administration
|
CAF
|
Coût Assurance Fret
|
CAISTAB
|
Caisse de Stabilisation
|
CEACI
|
Coopérative des Exploitants Agricole de
Côte-d'Ivoire
|
CFDT
|
Compagnie Française pour le Développement des
fibres Textiles
|
CIDT
|
Compagnie Ivoirienne pour le Développement des Textiles
|
COBINKO
|
Coopérative Bin Mi N'Tinnin de Korhogo
|
COOPAG-CI
|
Coopérative des Agriculteurs de Côte-d'Ivoire
|
COTIVO
|
Cotonnière Ivoirienne
|
COWAKO
|
Coopérative Wallala de Korhogo
|
COWESI
|
Coopérative Wegnigui de Siélékaha
|
COWOKO
|
Coopérative Womingno de Koni
|
COWOLA
|
Coopérative Wobinnibina de Lataha
|
FOB
|
Free On Board
|
FTG
|
Filature et Tissage Gonfreville
|
GVC
|
Groupement à Vocation Coopérative
|
IFCI
|
Institut Africain pour le Développement Economique et
social - Côte-d'Ivoire
|
LCCI
|
La Compagnie Cotonnière de Côte-d'Ivoire
|
MAP
|
Matrice d'Analyse des Politiques
|
MINAGRA
|
Ministère de l'Agriculture et des Ressources Animales
|
OPA
|
Organisation Professionnelle agricole
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
URECOS-CI
|
Union des Entreprises Coopératives de la région des
Savanes de Côte-d'Ivoire
|
UTEXI
|
Union Industrielle Textile de Côte-d'Ivoire
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Présentation de la Matrice d'Analyse des
Politiques 26
Tableau 2 : Répartition des enquêtés selon le
village 32
Tableau 3 : Moyenne d'âge des producteurs 36
Tableau 4 : Répartition des producteurs selon le niveau
scolaire 36
Tableau 5 : Evolution de la taille moyenne des exploitations
37
Tableau 6 : Répartition des producteurs selon le mode de
culture 38
Tableau 7 : Evolution du rendement des producteurs de 1996
à 2000 39
Tableau 8 : Evolution des superficies et rendements dans la zone
de Korhogo 40
Tableau 9 : Variation des coûts de la main d'oeuvre avant
et après la libéralisation 41
Tableau 10 : Les doses prescrites d'intrants à l'hectare
42
Tableau 11 : Variabilité des doses d'utilisation des
intrants à l'hectare 42
Tableau 12 : Classification des coopératives selon la date
de création et l'agrément 44
Tableau 13 : Niveau d'étude des gérants 46
Tableau 14 : Les différentes activités des
coopératives 47
Tableau 15 : Budget annuel d'un producteur type de coton graine
53
Tableau 16 : MAP avant libéralisation : 1997 55
Tableau 17 : MAP après libéralisation : 1999 55
Tableau 18 : Appréciation des ratios des MAP avant et
après libéralisation 56
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Appréciation de la rentabilité
financière de l'activité des producteurs 57
Graphique 2 : Appréciation de la
compétitivité des producteurs 58
Graphique 3 : Appréciation de la protection des
producteurs 58
Graphique 4 : Appréciation des transferts au niveau des
producteurs 60
Graphique 5 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une
augmentation du rendement 61
Graphique 6 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une
diminution du rendement 62
Graphique 7 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une
augmentation du prix international 63
Graphique 8 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une
diminution du prix international 64
Graphique 9 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une
augmentation du coût de la main d'oeuvre 65
Graphique 10 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une
diminution du coût de la main d'oeuvre 66
Graphique 11 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une
augmentation du coût des intrants chimiques 66
Graphique 12 : Appréciation de la rentabilité et de
la compétitivité face à une
diminution du coûts des intrants chimiques 67
Graphique 13 : Appréciation du poids relatif du rendement,
des coûts de la main
d'oeuvre et des intrants chimiques sur la rentabilité
financière 68
Graphique 14 : Appréciation du poids relatif du rendement,
des coûts de la main
d'oeuvre et des intrants chimiques sur la
compétitivité 69
Annexe n° 9 : Evolution des prix à la consommation
des ménages de 1996 à 1999 (ménage dont le chef est
ouvrier
Année 1996
|
Pondération
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Moyenne
|
Alimentation
|
48
|
144,3
|
144,2
|
146,2
|
149,19
|
151,08
|
152,78
|
150,2
|
150,21
|
151,87
|
148,89
|
148,48
|
148,7
|
148,84
|
Habitation
|
7,8
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
Eau-Elect-Gaz-Comb
|
8,5
|
131,5
|
138,7
|
132,1
|
130,16
|
141,54
|
142,19
|
143,78
|
146,76
|
142,83
|
146,76
|
146,07
|
145,4
|
140,65
|
Equipement
|
3,4
|
162,1
|
161,8
|
161,9
|
162,72
|
162,14
|
161,76
|
161,61
|
161,86
|
160,96
|
161,68
|
165,94
|
165,9
|
162,53
|
Habillement
|
10,1
|
167,2
|
170,8
|
171,3
|
171,26
|
171,43
|
171,23
|
171,32
|
171,32
|
170,5
|
170,5
|
170,62
|
170,6
|
170,67
|
Transport
|
6,8
|
138,4
|
138,4
|
138,4
|
138,37
|
138,37
|
138,37
|
138,37
|
138,37
|
138,37
|
138,37
|
137,56
|
137,6
|
138,25
|
Véhicule privée
|
5,4
|
141,9
|
141,9
|
141,9
|
141,89
|
141,89
|
141,89
|
140,65
|
140,14
|
140,67
|
140,67
|
141,24
|
142,2
|
141,41
|
Entretien ménagère
|
0,6
|
131,5
|
131,5
|
131,5
|
131,72
|
131,72
|
131,56
|
131,56
|
131,56
|
131,56
|
131,56
|
131,56
|
131,6
|
131,58
|
Hygiène
|
1
|
156,3
|
155,9
|
156
|
155,96
|
155,96
|
156,26
|
156,26
|
156,26
|
156,26
|
156,26
|
156,26
|
156,3
|
156,17
|
Santé
|
0,7
|
154,9
|
154,9
|
154,9
|
154,91
|
155,03
|
155,03
|
155,03
|
155,03
|
155,03
|
155,03
|
157,26
|
157,3
|
155,36
|
Divers
|
7,7
|
173,9
|
173,9
|
173,6
|
174,3
|
175,73
|
175,34
|
174,92
|
175,61
|
175,94
|
174,6
|
174,75
|
174,8
|
174,78
|
INDICE GENERAL
|
100
|
147,0
|
147,9
|
147,5
|
147,7
|
149,1
|
149,2
|
148,9
|
149,3
|
149,0
|
149,0
|
149,5
|
149,6
|
149
|
Année 1997
|
Pondération
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Moyenne
|
Alimentation
|
48
|
151,3
|
156,9
|
162,2
|
165,83
|
167,17
|
172,14
|
171,93
|
169,29
|
168,58
|
163,33
|
163,16
|
164,4
|
164,69
|
Habitation
|
7,8
|
114,7
|
114,7
|
114,7
|
114,73
|
114,73
|
114,7
|
114,7
|
114,7
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,72
|
Eau-Elect-Gaz-Comb
|
8,5
|
146,1
|
147,4
|
144,3
|
141,53
|
138,94
|
139,83
|
139,4
|
142,41
|
142,77
|
141,46
|
140,38
|
141,9
|
142,20
|
Equipement
|
3,4
|
167,1
|
167,1
|
172,2
|
172,19
|
171,9
|
171,9
|
171,77
|
171,77
|
171,77
|
171,77
|
171,77
|
171,8
|
171,09
|
Habillement
|
10,1
|
171
|
171
|
170,8
|
170,81
|
170,81
|
170,8
|
170,8
|
170,81
|
170,81
|
170,81
|
170,81
|
170,8
|
170,84
|
Transport
|
6,8
|
137,6
|
137,6
|
137,6
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,6
|
137,57
|
Véhicule privée
|
5,4
|
144,8
|
144,8
|
146
|
145,98
|
145,28
|
145,3
|
146,5
|
145,28
|
149,99
|
148,94
|
147,37
|
146,51
|
146,40
|
Entretien ménagère
|
0,6
|
131,6
|
131,6
|
131,6
|
131,56
|
131,56
|
131,6
|
131,6
|
131,56
|
131,51
|
131,51
|
131,51
|
131,5
|
131,56
|
Hygiène
|
1
|
156,2
|
156,2
|
156
|
156,05
|
156,64
|
154,87
|
154,87
|
154,87
|
154,87
|
154,87
|
156,93
|
156,93
|
155,78
|
Santé
|
0,7
|
157,3
|
158,9
|
158,9
|
159,17
|
157,38
|
157,4
|
159,17
|
159,11
|
159,11
|
159,17
|
159,97
|
160
|
158,80
|
Divers
|
7,7
|
174,7
|
174,9
|
174,7
|
174,66
|
174,25
|
174,3
|
174,64
|
176,76
|
179,06
|
181,72
|
177,86
|
176
|
176,13
|
INDICE GENERAL
|
100
|
150,22
|
151,01
|
151,73
|
151,82
|
151,47
|
151,85
|
152,09
|
152,19
|
152,80
|
152,35
|
152,00
|
152,02
|
151,80
|
Année 1998
|
Pondération
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Moyenne
|
Alimentation
|
48
|
169,1
|
174,6
|
180,9
|
189,15
|
199,3
|
204,78
|
200,64
|
191,54
|
187,53
|
177,27
|
173,07
|
166,7
|
184,55
|
Habitation
|
7,8
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,7
|
114,73
|
Eau-Elect-Gaz-Comb
|
8,5
|
145,1
|
146,5
|
145,8
|
143,18
|
143,18
|
139,91
|
144,49
|
147,11
|
132,9
|
144,55
|
144,55
|
142,8
|
143,34
|
Equipement
|
3,4
|
171,77
|
171,77
|
171,77
|
171,77
|
172,74
|
172,74
|
172,74
|
172,74
|
172,9
|
173,19
|
173,19
|
173,5
|
172,57
|
Habillement
|
10,1
|
170,81
|
170,81
|
170,81
|
170,81
|
173,62
|
173,65
|
173,65
|
173,65
|
174,51
|
174,51
|
174,51
|
174,5
|
172,99
|
Transport
|
6,8
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,6
|
137,56
|
Véhicule privée
|
5,4
|
146,5
|
144,1
|
144,1
|
142,31
|
143,19
|
143,19
|
142,66
|
144,06
|
143,71
|
144,06
|
142,31
|
142,3
|
143,54
|
Entretien ménagère
|
0,6
|
131,5
|
131,5
|
131,5
|
139,26
|
139,26
|
147,13
|
147,13
|
147,13
|
147,13
|
147,13
|
147,33
|
147,3
|
141,94
|
Hygiène
|
1
|
156,9
|
156,9
|
156,9
|
157,51
|
164,35
|
171,18
|
171,18
|
164,4
|
164,35
|
164,35
|
164,35
|
164,4
|
163,06
|
Santé
|
0,7
|
160
|
161,09
|
158,1
|
160,84
|
161,02
|
160,59
|
161,09
|
161,09
|
160,96
|
160,96
|
160,96
|
161,1
|
160,65
|
Divers
|
7,7
|
175,6
|
174,4
|
174,4
|
176,01
|
176,35
|
176,94
|
179,83
|
178,59
|
178,63
|
183,05
|
184,17
|
181,5
|
178,29
|
INDICE GENERAL
|
100
|
152,69
|
153,09
|
153,32
|
154,83
|
156,85
|
158,4
|
158,7
|
157,51
|
155,90
|
156,49
|
156,07
|
155,13
|
155,75
|
Année 1999
|
Pondération
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Moyenne
|
Alimentation
|
48
|
169,4
|
166,5
|
165,7
|
166,79
|
169,11
|
172,09
|
174,77
|
172,96
|
169,88
|
162,18
|
157,92
|
157,3
|
167,05
|
Habitation
|
7,8
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
114,73
|
Eau-Elect-Gaz-Comb
|
8,5
|
149,7
|
149,1
|
147,2
|
146,08
|
145,42
|
143,32
|
148,66
|
152,78
|
168,92
|
164,71
|
157,05
|
154,9
|
152,32
|
Equipement
|
3,4
|
174,1
|
174,6
|
174,6
|
174,61
|
174,61
|
174,61
|
174,61
|
174,61
|
174,61
|
174,61
|
174,61
|
174,61
|
174,57
|
Habillement
|
10,1
|
173,1
|
175
|
175,2
|
175,19
|
175,19
|
175,19
|
175,19
|
175,19
|
175,19
|
175,19
|
175,19
|
175,2
|
175,00
|
Transport
|
6,8
|
137,6
|
137,6
|
137,6
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,56
|
137,74
|
139,6
|
139,57
|
139,57
|
139,6
|
138,26
|
Véhicule privée
|
5,4
|
138,5
|
138,8
|
137,6
|
141,79
|
141,79
|
141,79
|
141,79
|
154,87
|
154,87
|
154,87
|
154,87
|
155,8
|
146,45
|
Entretien ménagère
|
0,6
|
147,3
|
147,3
|
147,3
|
147,33
|
147,33
|
147,33
|
147,33
|
147,33
|
147,33
|
147,33
|
147,33
|
147,33
|
147,32
|
Hygiène
|
1
|
164,9
|
164,9
|
164,9
|
164,94
|
164,94
|
164,94
|
169,22
|
169,22
|
169,22
|
169,22
|
169,22
|
169,22
|
167,07
|
Santé
|
0,7
|
161,1
|
161,1
|
161,9
|
157,07
|
161,09
|
161,09
|
161,09
|
161,09
|
161,09
|
157,5
|
161,09
|
161,5
|
160,56
|
Divers
|
7,7
|
182,6
|
182,8
|
183,3
|
182,82
|
182,92
|
182,83
|
183,57
|
184,34
|
184,43
|
184,07
|
183,89
|
183,9
|
183,46
|
INDICE GENERAL
|
100
|
155,73
|
155,68
|
155,46
|
155,36
|
155,88
|
155,95
|
157,14
|
158,62
|
159,99
|
158,54
|
157,77
|
157,64
|
156,98
|
Source : Institut National Statistique
Annexe n° 1 : Evolution du prix d'achat au producteur
PERIODE 1974-1982
Unité : FCFA / kg de coton graine
|
1974/1975
|
1975/1976
|
1976/1977
|
1977/1978
|
1978/1979
|
1979/1980
|
1980/1981
|
1981/1982
|
PRIX D'ACHAT
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1° qualité
|
70
|
70
|
80
|
80
|
80
|
80
|
80
|
80
|
2° qualité
|
60
|
60
|
70
|
70
|
70
|
70
|
70
|
70
|
Prix d'achat moyen pondéré
|
69,90
|
69,92
|
79,86
|
79,92
|
79,95
|
79,95
|
79,95
|
79,96
|
Source : Rapports annuels d'activité de la CIDT
PERIODE 1982-1990
Unité : FCFA / kg de coton graine
|
1982/1 983
|
1983/1 984
|
1984/1985
|
1985/1 986
|
1986/1 987
|
1987/1 988
|
1988/1 989
|
1989/1 990
|
PRIX D'ACHAT
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1° qualité
|
80
|
100
|
115
|
115
|
115
|
115
|
115
|
115
|
2° qualité
|
70
|
90
|
100
|
105
|
105
|
105
|
105
|
100
|
Prix d'achat moyen pondéré
|
79,93
|
99,73
|
114,65
|
114,79
|
114,75
|
114,64
|
111,12
|
105,42
|
Annexe n° 1 (suite)
PERIODE 1991-1998
Unité : FCFA / kg de coton graine
|
1990/1991
|
1991/1992
|
1992/1993
|
1993/1994
|
1994/1995
|
1995/1996
|
1996/1997
|
1997/1998
|
PRIX D'ACHAT
1° qualité
|
100
|
90
|
90
|
105
|
160
|
170
|
180
|
200
|
2° qualité
|
85
|
80
|
80
|
90
|
130
|
140
|
140
|
170
|
Prix d'achat moyen pondéré
|
94,99
|
89,33
|
89,30
|
103,20
|
157,42
|
166,82
|
174,04
|
nc
|
PERIODE 1999-2001
Unité : FCFA / kg de coton graine
|
1998/1 999
|
1999/2000
|
2000/2001
|
PRIX D'ACHAT
1° qualité
|
200
|
175
|
210
|
2° qualité
|
170
|
145
|
180
|
Prix d'achat moyen pondéré
|
nc
|
nc
|
nc
|
Annexe n° 10 : Etats des semis coton par type de planteurs
zone Korhogo
Campagnes
|
Nombre de planteurs
|
Surface semée (ha)
|
Pourcentage de surface semée
|
Surface moyenne
semée (ha)
|
CM
|
CA
|
MI
|
MC
|
CM
|
CA
|
MI
|
MC
|
CM
|
CA
|
MI
|
MC
|
96 / 97
|
1938
|
4324
|
17
|
0
|
1687
|
10587,5
|
162,5
|
0
|
13,56
|
85,13
|
1,31
|
0
|
1,98
|
97 / 98
|
1975
|
4443
|
16
|
0
|
1942,25
|
11592,25
|
182,5
|
0
|
14,16
|
84,51
|
1,33
|
0
|
2,13
|
98 / 99
|
2139
|
4523
|
2
|
14
|
1987
|
11844
|
6
|
191
|
14,16
|
84,43
|
0,04
|
1,36
|
2,10
|
99 / 00
|
2086
|
4789
|
1
|
19
|
2036
|
12422
|
5
|
225
|
13,86
|
84,57
|
0,03
|
1,53
|
2,13
|
Source : Rapports d'activité CIDT région Korhogo
CM : culture manuelle CA : culture attelée MI :
motorisation intermédiaire MC : motorisation conventionnelle
Annexe n° 11 : Les équipements en mode de culture
attelée
Campagnes
|
Nombre de
planteurs
|
Nombre de
boeufs
|
Nombre de multiculteur
|
Herses
|
Semoirs
|
Charettes
|
Arara
|
Arcona
|
Charrue mono
|
Fabrications locales
|
Autres
|
96 / 97
|
4324
|
10820
|
4454
|
496
|
0
|
0
|
374
|
892
|
1739
|
3062
|
97 / 98
|
4443
|
11205
|
4616
|
576
|
0
|
0
|
399
|
972
|
1893
|
3060
|
98 / 99
|
4523
|
11571
|
4669
|
486
|
13
|
133
|
433
|
951
|
1920
|
3177
|
99 / 00
|
4789
|
11698
|
4868
|
499
|
13
|
0
|
483
|
951
|
1954
|
3353
|
Source : Rapports d'activité CIDT région Korhogo
Les intrants
agricoles(engrais, insecticides,...)
Producteurs
coton graine
Ils assurent la commercialisation
GVC et Union de GVC du coton graine, la distribution
des intrants agricoles pour le compte de CIDT
intervenants :
artisans ruraux, institut de recherche Coton graine
sociétés de fourniture d'intrants agricoles
et matériels agricoles
Elle gère la filière, encadre les CIDT producteurs,
achète la totalité
du coton graine, égrène le coton Commercialisation
de fibre et graines
Fibre de coton Graine de coton
20 % coton fibre
Annexe n° 2 : Structure de la filière avant
la libéralisation
Les intrants
coton graine
Producteurs
agricoles(engrais, insecticides,...)
Ils assurent la commercialisation OPA, Coopératives du
coton graine, la distribution
et unions de coopératives des intrants agricoles
COMITE TRIPARTITE
suivi de la libéralisation, gestion de la
filière
intervenants
sociétés de fourniture d'intrants agricoles
et matériels agricoles encadre les producteurs
achète la totalité du coton graine
CIDT livre le coton graine aux autres
Coton graine égreneurs.
Coton graine
Ivoire Coton LCCI
20 % coton fibre
100 % de graine de coton
Industries locales :
80 % coton fibre (UTEXI, COTIVO, FTG, TRITURAF)
EXPORTATION
Annexe n° 3 : Structure de la filière
pendant la période transitoire
Annexe n° 4 : Avenant relatif aux statuts et aux
modalités de Fonctionnement du fonds de garantie de la filière
coton
Préambule
Dans le cadre de la politique de développement de la
Côte-d'Ivoire, il est conclu entre l'Etat et la CIDT une convention -
cadre qui s'assigne entre autres missions la préservation de
l'équilibre financier de la filière coton pour lequel un fonds de
garantie est mis en place.
Article 1 :Objet
Il est créé en application des articles 4c), et
8 de la convention - cadre intervenue entre l'Etat de Côte-d'Ivoire et la
CIDT un Fonds de Garantie qui bénéficie de la personnalité
morale et qui a pour objet la préservation de l'équilibre
financier de la filière coton.
Article 2 : Durée
La durée du Fonds de Garantie correspond à la vie
de la convention - cadre conformément à l'article 15 de la dite
convention.
Article 3 : Administration du Fonds
Le Fonds est administré par un Comité Paritaire
composé de :
- deux représentants des administrations de tutelle (le
Ministère de l'Agriculture et des Ressources
Animales et le Ministère Délégué
auprès du Premier Ministre chargé de l'Economie, des Finances, du
Commerce et du Plan) ;
- deux représentants de la CIDT ;
- deux représentants des Organisations de Producteurs de
coton graine.
Les membres du Comité Paritaire sont nommés et
renouvelés tous les deux ans par leurs mandats.
En tout état de cause, la durée de fonction d'un
membre ne peut excéder cinq ans.
Les modalités de fonctionnement du Fonds de Garantie
seront déterminées par le règlement intérieur
élaboré par le Comité Paritaire.
Article 4 : Ressources du Fonds de Garantie
Elles comprennent :
- les prélèvements sur le solde brut ;
a) en totalité tant que le Fonds n'a pas atteint son
plancher soit 10 % des prix de vente de fibre et graines valorisées aux
coûts de revient normatifs ;
b) pour moitié tant que le Fonds n'a pas atteint son
plafond soit 20 % des prix de vente de fibre et graines valorisées aux
coûts de revient normatifs
- le produit du placement de ces ressources ;
- la réserve pour la revalorisation du prix de campagne
;
- toutes dotations affectées au Fonds par l'Etat.
Article 5 : Emploi
Les disponibilités du Fonds sont exclusivement
affectées à la couverture en fin d'exercice du solde brut,
lorsqu'il est négatif, de la filière, au titre de ses
opérations agro-industrielles et commerciales.
Les disponibilités de la réserve sont
affectées à la revalorisation du prix d'achat garanti telle que
défini à l'article 7c) de la convention - cadre.
Article 6 : Bureau du Comité Paritaire
Le Comité Paritaire élit parmi ses membres un
président. Le président est élu pour une durée de
deux ans, renouvelable.
Article 7 : Réunion du Comité
Paritaire
Le Comité Paritaire se réunit sur l'initiative de
son président ou sur l'initiative de deux au moins de ses membres aussi
souvent que l'exige l'intérêt de Fonds.
Le Comité se réunit au moins deux fois par an.
Les convocations portant l'ordre du jour sont faites par lettre
recommandée mises à la poste dix jours au moins avant la
réunion le cachet de la poste faisant foi.
Le Comité peut aussi se réunir sur simple
convocation verbale et sans délai si tous les membres sont
présents ou représentés.
Les réunions ont lieu au siège ou à tout
autre endroit indiqué dans la convocation.
Chaque partie doit être représentée aux
réunions par au moins un des membres ou de son mandataire.
Toutefois le mandataire ne peut disposer de plus de deux voix, y
compris la sienne.
Pour validité des délibérations, la
présence effective de l'un au moins des représentants de chaque
partie est obligatoire pour que le Comité puisse prendre des
décisions.
Les séances du Comité Paritaire sont
présidées par le président du Comité ou, en cas
d'empêchement par un membre du Comité nommé en
séance par celui-ci.
Les décisions sont prises à la majorité des
voix des membres présents ou représentants, chaque membre
disposant d'une voix.
En cas de partage, la voix du président est
prépondérante.
La justification du nombre des membres en exercice et leur
nomination résulte suffisamment vis-à- vis des tiers à
l'énonciation dans le procès-verbal de chaque séance des
noms des membres présents et ceux des membres absents.
Article 8 : Délibération du Comité
Paritaire
Les délibérations du Comité Paritaire sont
constatées par des procès-verbaux qui sont portés sur un
registre spécial tenu par le Comité.
Les procès-verbaux sont signés au moins par un
membre de chaque partie du Comité ayant assisté à la
séance.
Les copies ou extraits à produire en justice ou ailleurs
sont certifiés par le président ou par deux membres du
Comité.
Article 9 : Pouvoirs du Comité
Paritaire
Le Comité Paritaire fixe ses règles de
fonctionnement dans le règlement intérieur et
généralement procède à toutes opérations
entrant dans l'objet du Fonds tel que prévu dans la convention - cadre
et notamment :
- il élit son président,
- il établit son budget financé dans le cadre des
coûts normatifs,
- il fixe le prix d'achat de campagne du coton graine
1er choix,
- il fixe également le prix d'achat de campagne du coton
graine 2ème choix en fonction de celui du 1er
choix,
- il décide de la révision du prix plancher
conformément à l'article 5c) de la convention - cadre,
- il assure le contrôle et le suivi de la convention -
cadre,
- il décide de la répartition des coûts des
insecticides et des semences entre les opérateurs de la
filière,
- il détermine l'emploi des ressources du Fonds, en
garantit la sécurité et optimise au besoin le
produit de leurs placements,
- il reçoit sur l'initiative des Ministères de
tutelles, l'audit annuel de la gestion du Fonds.
Article 10 : Délégation de
Pouvoirs
Le Comité Paritaire délègue au
président les pouvoirs nécessaires pour la gestion du Fonds de
Garantie.
Les mouvements du Fonds sont ordonnancés exclusivement par
le président conformément au procès-verbal des
réunions signé par tous les membres.
Article 11 : Clause de sauvegarde
En cas de non - renouvellement de la convention - cadre ou de la
suppression du Fonds, les ressources de celui-ci seront acquises pour la
régulation de la filière.
Annexe n° 5 : Formule de calcul du prix d'achat
aux producteurs du coton graine (de 1991 à 1998) Liste des variables
Toutes les variables sont indexées en fonction de
l'année n de calcul du prix d'achat au producteur.
SB : Solde Brut
SN : Solde Net
SNP : Solde Net Producteur
CN : Charges Normatifs
PV : Produit des Ventes
PECG : Production Estimée de Coton Graine
PP : Prix Plancher
S : Supplément
VF : Versement au Fonds
PA : Prix d'Achat
Mode de calcul
SN = SB - VF
SN SB - VF
SNP= =
2 2
SNP (n-1) SB (n-1) - VF (n-1)
PECG (n) 2 PECG (n)
PV (n-1) - CN (n-1) - VF (n-1)
Sn =
2 PECG (n)
Pour la campagne n, le calcul d'achat coton graine
1ère qualité devient PAn = PP + Sn
Avec Sn <= Sn-1 + 10 et PAn >= 90
Annexe n° 6 : Décret n°98 - 463 du 12 août
1998 portant création du comite tripartite de suivi de la filière
coton
Ministère de l'Agriculture REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
et des Ressources Animales Union - Discipline - Travail
Ministère de l'Economie et des Finances
DECRET N°98 - 463 DU 12 AOUT 1998 PORTANT
CREATION DU COMITE TRIPARTITE DE SUIVI DE LA FILIERE COTON
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Sur rapport conjoint du Ministre de l'Agriculture et des
Ressources
Animales et du Ministère de l'Economie et des Finances
;
Vu la Constitution ;
Vu la loi n°91 - 999 du 27 décembre 1991 relative
à la concurrence ;
Vu le décret n°92 - 50 du 29 janvier 1992 portant
réglementation de la
Concurrence et des prix ;
Vu le décret n°97 - 340 du 12 juin 1997 portant
modification de
l'annexe du décret n°92 - 50 du 29 janvier 1992,
portant Réglementation de la Concurrence et des prix ;
Vu le décret n°98 - 462 du 12 août 1998 relatif
aux conditions
d'exercice des activités d'égrenage de coton graine
notamment en son article 2 ;
Vu le décret n°98:/PR 005 du 11Août 1998
modifiant le décret
n°96/PR 002 du 26 janvier 1996 portant nomination des
membres du Gouvernement ;
Vu le décret n°96 - 179 du 1er mars 1996
portant attribution des
membres du Gouvernement ;
DECRETE
Article 1er - Création
Il est créé un Comité Tripartite de suivi de
la filière coton.
Article 2 - Missions
Le Comité Tripartite est chargé, au titre de la
campagne 1998/1 999 et 1999/2000 :
- d'assurer le suivi de la libéralisation de la
filière coton et, à ce titre :
d'organiser et de fixer les conditions, notamment
financières de l'achat du coton - graine aux producteurs
d'approuver les conditions et modalités de l'assistance
aux producteurs de coton - graine en matière d'encadrement,
- de préparer la mise en place effective à
compter de 1er mai 2000, de l'organisation interprofessionnelle de
la filière coton, et à ce titre à définir les
règles minimum à respecter en matière d'égrenage du
coton - graine et d'encadrement des producteurs de coton - graine.
Article 3 - Attributions
Dans le cadre de ses missions définies à l'article
2 ci-dessus, le comité Tripartite :
- approuve le mécanisme de fixation du prix d'achat du
coton - graine par référence au cours mondial de la fibre de
coton :
- approuve pour la campagne 1999/2000, le cahier des charges
définissant les conditions et modalités opérationnelles et
techniques de la réalisation des actions d'assistance en matière
d'encadrement des producteurs de coton graine et s'assure du respect des
prescriptions dudit cahier des charges
- approuve pour la campagne 1999/2000, le devis
détaillé présentant les coûts globaux et unitaires
par action à exposer en matière d'encadrement.
Article 4- Composition
Le Comité Tripartite comprend 15 membres :
- un représentant du Ministre de l'Agriculture et des
Ressources Animales ;
- un représentant du Ministre de l'Economie et des
Finances ;
- un représentant du Ministre du Développement
Industriel et des Petites et Moyennes entreprises ; - deux représentants
de chacune des trois sociétés d'égrenage ;
- six représentants des Organisations Professionnelles
Agricoles (O.P.A.).
Les représentants des O.P.A. sont
désignés par arrêté du Ministre de l'Agriculture et
des Ressources Animales, à raison de deux représentants pour
chaque zone d'activités cotonnières, sur proposition des O.P.A.
les plus représentatives des producteurs de coton graine dans chacune
desdites zones.
La composition du Comité Tripartite est élargie
aux représentants des sociétés de filature et de
trituration, dans la limite de quatre membres, pour les domaines ayant trait
aux industries de la filature et de la trituration.
Article 5- Organisation et fonctionnement
Le Comité Tripartite est présidé par le
représentant du Ministre de l'Agriculture et des Ressources Animales.
Le Comité Tripartite se réunit sur convocation de
son président aussi souvent que nécessaire.
Les décisions du Comité Tripartite ont un
caractère obligatoire et s'imposent à l'ensemble de ses membres.
Le Comité Tripartite émet également des avis et formule
des recommandations sur toutes les questions dont il est saisi, relatives
à l'organisation de la filière coton.
Le Comité Tripartite est automatiquement dissous le 30
avril 2000. Article 6
Le Ministre de l'Agriculture et des Ressources Animales et le
Ministre de l'Economie et des Finances sont chargés, chacun en ce qui le
concerne, de l'exécution du présent décret qui sera
publié au Journal Officiel de la République de
Côte-d'Ivoire.
Fait à ABIDJAN le 12 août 1998
Henri Konan BEDIE
Annexe n° 7 : Evolution annuelle du cours mondial
de la fibre de coton
Année
|
Cours international (Cents E.Uilivre)
|
Cours international
(FCFA / tonne)
|
1997
|
78.91
|
789100
|
1998
|
65.28
|
652800
|
1999
|
52.93
|
529300
|
2000
|
57.33
|
573300
|
Source :
http://www.fao.org
Coton (COTLOOK, indice 'A' 1-3
Annexe n° 8 : Inflation par les prix à la
consommation en Côte-d'Ivoire de 1991 à 1999
Année
|
Taux (%)
|
1981
|
24,3
|
1982
|
7,3
|
1983
|
6,0
|
1984
|
4,3
|
1985
|
4,8
|
1986
|
6,9
|
1987
|
6,9
|
1988
|
7,0
|
1989
|
1,3
|
1990(*)
|
-
|
1991
|
1,3
|
1992
|
4,2
|
1993
|
3,0
|
1994
|
25,7
|
1995
|
13,6
|
1996
|
2,5
|
1997
|
5,4
|
1998
|
4,6
|
1999
|
0,7
|
Source : Service des statistiques des prix et commerce
intérieur de l'Institut national des Statistiques ( * ) non
déterminé
Annexe n° 13 :Organigramme des
Coopératives
AG SECTION
AG SECTION
AG SECTION
Assemblée Générale
Commissaires aux comptes
Conseil d'Administration
Gérant ( e)
Secrétaire
Comptable
Chauffeur
Gardien
|
|
|
|
Comité technique de gestion des intrants
|
Magasinier
|
|
|
|
Annexe n° 12 : Liste des Coopératives et
section de la CO.WA.KO Tél : 36 - 86 - 00 - 45
B.P. 608 Kgo
Coopératives
|
Sections
|
N bre de coopérateurs
|
NANGAKAHA COCHINA
|
Nangakaha
|
382
|
Kafiokaha
|
Dorogo
|
KONI COWOKO
|
Koni
|
318
|
Famankaha
|
Nouplé(Bodonon)
|
Kafa
|
Krignarivogo
|
BINGUEBOUGOU CO.GBE.BIN
|
Binguebougou
|
192
|
Katégué
|
Targnan
|
OLLEO CO.MIN.O
|
Olléo
|
92
|
KOKAHA
CO.NA.KO
|
Kokaha
|
200
|
Bêvogo
|
Nitchion
|
Odoro
|
KOKO CO.BIN.KO
|
Koko
|
1388
|
Kafigué
|
Fodontch ion
|
Dokaha
|
Zonguitakaha
|
Kapélé
|
Litio
|
Kombolokoura
|
Gbonzoro
|
Kafonon
|
Lofiné
|
Katoumara
|
Yacoubavogo
|
Bafimé
|
Bodonon
|
Nalougokaha
|
Oumbolo 1
|
Oumbolo 2
|
Oumbolo 3
|
Fononfla
|
Gbonkaha
|
Tawara
|
LAGNENEVOGO
CO.YE.LA
|
Lagnénévogo
|
181
|
Kanidjovogo
|
Darivogo
|
Donatèvogo
|
KPONGBOVOGO CO.WO.KPO
|
Kpongbovogo
|
236
|
Nahoualavogo
|
Navanavogo
|
Yapédjovogo
|
Navoungavogo
|
Namenevogo
|
SIELEKAHA
CO.WE.SI
|
Siélékaha
|
318
|
Koèvogo
|
Sientérikaha
|
Nafoungnaragbaha
|
Ziémongokaha
|
Nadonavogo
|
FAPAHA
CO.YE.FA
|
Fapaha
|
291
|
Zou man i
|
Dokaplé
|
Nouplé(Fapaha)
|
Pignion 1
|
Pignion 2
|
LATAHA
CO.WE.LA
|
Lataha
|
578
|
Séridjakaha
|
Nabékounvogo
|
SOULKAHA
CO.YE.SO
|
Soulkaha
|
260
|
Pakafrovogo
|
Kataha
|
Lèlouroukaha
|
Tadjamanvogo
|
Soungoukaha
|
Koulatchovogo
|
LAKPOLO
CO.LA.LA
|
Lakpolo
|
|
Natio-Kobadara
|
KASSOUMBARGA
CO.NI.KA
|
Kassoumbarga
|
327
|
Madina
|
Meyéréguévogo
|
Louwaha
|
Nangassérégué
|
Dihi
|
Tiélivogo
|
FONONVOGO
CO.TCHE.FO
|
Fononvogo
|
227
|
Kouavogo
|
Lagnénégavogo
|
Namenevogo
|
15 coopératives
|
83 sections
|
4990 coopérateurs
|
Annexe n°15 : QUESTIONNAIRE COOPERATIVE
Ce questionnaire est réalisé dans l'objectif de
cerner le niveau de structuration et le taux d'adhésion aux OPA
après la libéralisation. Toutes les informations que vous donnez
seront confidentielles.
0- Identification de l'enquêteur
Nom et Prénoms :
Date de l'enquête / /2000
Code du questionnaire :
1- Identification de la coopérative
1.1.Nom de la coopérative : 1.2.Date de
création : 1.3.Siège : Département
1.4.Le montant de la part sociale : 1.5.Le nombre
d'adhérents
|
1995/1996
|
1996/1997
|
1997/1998
|
1998/1999
|
1999/2000
|
Nombre de sections
|
|
|
|
|
|
Nombres de coopérateurs
|
|
|
|
|
|
2.Caractéristiques socio-économiques de la
coopérative
2.1 .Comment est-ce que votre coopérative est
organisé ?
2.2. Existe-t-il un conseil d'administration ?
1 oui
2 non
2.2.a) Si oui, quel est le nombre des membres du conseil
d'administration ?
2.2. b) Sont-ils instruits?
1 oui
2 non
2.2. c) Si oui, combien sont instruits
2.3. La coopérative dispose t - elle d'un compte
d'épargne ou bancaire ?
Annexe n° 14 : QUESTIONNAIRE PRODUCTEUR
0. Identification de l'enquêteur
0.1 .Nom et Prénoms :
0.2.Date de l'enquête : / /2000 0.3.Code du
questionnaire :
1. Identification de l'enquêté
1.1. Nom et Prénoms : 1 .2.Age ou classe
d'âge :
1 .3.Village : Préfecture ou S/p :
1 .8.Sexe : 1 Masculin 2 Féminin
1 .9.Situation familiale : 1 Marié(e) 1.1 une femme 2
Célibataire 3 Veuf (ve)
1.2 deux femmes
1.3 plus
1.10.Niveau de formation : 1 instruit 1.1 primaire 2
analphabète
1.2 secondaire
1.3 supérieure
1.11.Appartenez-vous à une Coopérative ? 1 Oui 2
Non
1.12.Si oui, laquelle ?
2. Données sur la Terre et les cultures
pratiquées
2.1 .Comment avez-vous obtenu la terre que vous exploitez ?
|
Superficie (ha)
|
Date d'acquisition
|
Coût total (FCFA)
|
Legs familiaux
|
|
|
|
Achat
|
|
|
|
Location
|
|
|
|
2.2.Quels types de cultures faites-vous ? et quelle est la
superficie par culture ?
|
Superficie par campagne
|
Type de cultures
|
1995/96
|
1996/97
|
1997/98
|
1998/99
|
1999/00
|
Coton
|
|
|
|
|
|
Anacarde
|
|
|
|
|
|
Riz
|
|
|
|
|
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
Arachide
|
|
|
|
|
|
République de Côte-d'Ivoire
Union - Discipline - Travail
Institut National Polytechnique Institut Africain pour le
Développement
Félix Houphouët Boigny Economique &
Social
Ecole Supérieure d'Agronomie Inades Formation Cote
d'Ivoire ( IFCI)
(ESA)
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES Pour l'obtention
du DIPLÔME D'AGRONOMIE APPROFONDIE EN
AGRO-ECONOMIE
ANALYSE DE LA FILIERE COTON DANS LE CONTEXTE DE
LA LIBERALISATION : CAS DE LA ZONE DE KORHOGO
Présenté par CHIAPO Adassé
Christophe, 31e Promotion, Ingénieur Agronome
ENSA
COMPOSITION DU JURY
Président : Dr KAMA Berté Docteur
d'Etat 3ème cycle en Economie Rurale,
Enseignant-Chercheur à l'ESA
Membres:
NOUFOU Coulibaly, Ph.D Responsable du Service
Appui Pédagogique à IFCI,
Enseignant - Chercheur à l'ESA
Dr kalilou SYLLA Docteur 3ème
cycle en Economie Rurale,
Enseignant-Chercheur UFR-SEG/CIRES
Séraphin BIATCHON Juriste,
Secrétaire Exécutif de l'ANOPACI
|