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Les enjeux de l'Union Africaine (U.A.)

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par Adingra Prince-Florent MENZAN
ENA COTE D'IVOIRE (Abidjan) - Brevet section Diplomatie 2001
  

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C - LA DYNAMISATION DES COMMUNAUTES ECONOMIQUES

L'Afrique compte à ce jour cinq sous-ensembles régionaux. Visant tous l'intégration du continent africain, ils constituent un véritable acquis pour l'Union Africaine. En dépit des nombreux problèmes liés à la réalisation de leurs objectifs de création d'espaces économiques homogènes ou encore de développement sous régional, ils peuvent contribuer efficacement à la réalisation d'une union durable du continent. A la seule condition qu'ils soient dynamisés par la libéralisation des échanges au niveau de chacun d'eux, mais aussi par la mise en place de projets communs de production et d'infrastructures.

1 - La libéralisation des échanges

La libéralisation des échanges est une condition nécessaire à la construction d'une Afrique unie et forte.

JEAN DE GAULE, conseiller pour les affaires africaines, du président français, JACQUES CHIRAC, confiait au mensuel Africa International que « sur le plan strictement économique, ce qui fait défaut au continent africain, c'est le cloisonnement des marchés ».

Chaque Etat vit dans une certaine autarcie et a du mal à s'ouvrir à ses voisins, encore moins aux Etats de sa sous région. Cette politique de protectionnisme, digne d'un autre âge dans cette ère de globalisation des échanges, a pour conséquence de laisser indifférents les investisseurs qui sont plutôt à la recherche de marchés qui leur offrent des facilités d'écoulement de leurs productions.

Il faut donc impérativement opter au sein des ensembles sous régionaux pour une libéralisation des échanges afin de constituer des marchés assez vastes pour les investisseurs et aboutir à la longue à un marché continental.

Cette libéralisation, pour réussir, doit être voulue par les gouvernants africains qui veilleront à l'élimination entre les Etats membres de la même communauté économique, des droits de douane à l'importation et à l'exportation des marchandises. Les Etats membres doivent également veiller à l'abolition des barrières non tarifaires en vue de la création d'une zone de libre échange au niveau de chaque communauté économique régionale.

Ces différentes mesures qui visent la libéralisation des échanges entre Etats membres d'une même communauté, pourront ensuite être étendues aux communautés entre elles.

Elles doivent procéder par l'élaboration d'études pour fixer un calendrier d'exécution des différentes mesures arrêtées. Ces actions pour être plus efficaces doivent s'accompagner du renforcement du cadre institutionnel des communautés économiques. Celles ci devront mettre en place des textes qui régiront plus clairement les modalités pour parvenir à la libéralisation des échanges.

2 - La réalisation de projets communs de production et

d'infrastructures

La création d'infrastructures communes aux Etats du continent et la mise en place de projets communs de production, à n'en point douter, peut contribuer à susciter au niveau des Etats et de leurs peuples, le sentiment d'appartenir à une même communauté.

Du fait de posséder quelque chose en commun, on se sent plus proches, car liés par le même destin, le même sort.

Cette option pourrait consolider davantage l'union et la solidarité entre les peuples d'Afrique. A ce sujet, l'exemple de l'Afrique australe citée dans le rapport annuel 1998, de la BAD est édifiant et plein d'enseignements en matière d'intégration.

Reconnaissant que les transports et les communications par route sont indispensables pour lever les obstacles opérationnels et faciliter la circulation des biens et des personnes, les membres de la communauté de développement de l'Afrique australe ( SADC ) ont créé des corridors de développement. Des routes qui relient les Etats de la sous région.

Une autre initiative a consisté à mettre en commun les installations électriques du Mozambique, du Swaziland et de l'Afrique du sud pour alimenter en électricité l'usine d'aluminium Mozal au Mozambique.

En outre, cinq Etats membres de la SADC, l'Afrique du sud, l'Ile Maurice, le Lesotho, le Malawi et la Zambie ont créé des fonds pour les routes.

Bien que réalisées souvent au niveau de quelques Etats seulement, ces initiatives, peuvent donner un élan positif à la réalisation d'une union durable et solide de l'Afrique si elles se multiplient à travers le continent.

Les Etats africains doivent quitter le champ des projets jamais mis en oeuvre et des décisions jamais appliquées pour passer aux actes concrets. Les projets communs de production et d'infrastructures doivent se multiplier à travers l'Afrique pour en faire un chantier où se construisent des symboles forts d'entente, de solidarité et d'union.

L'Afrique doit bâtir un patrimoine africain, des réalisations qui appartiennent à la communauté africaine, à l'ensemble des fils et filles du continent, comme les deux tours jumelles du World Trade Center le sont pour les USA.

Cet idéal doit commencer d'abord dans les communautés sous régionales et s'étendre par la suite à l'ensemble du continent.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard