La normalisation comptable Tunisienne face à
l'enjeu de l'harmonisation
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE MAITRISE EN SCIENCE COMPTABLE
UNIVERSITE DE LA MANOUBA INSTITUT SUPERIEUR DE
COMPTABILITE ET D'ADMINISTRATION DES ENTREPRISES (ISCAE DE
TUNIS)
2004 - 2005
ELABORE PAR: Mr MOHAMED WASSIM ABDESSLEM
ENCADRE PAR: Mme HANEN MOALLA
Parmi ces enjeux figure l'harmonisation comptable
internationale sur laquelle nous avons choisi de se focaliser. Nous avons
essayé, en premier lieu, de situer la normalisation comptable tunisienne
par rapport à la normalisation internationale
RESUME
La Tunisie se trouve confronté à des enjeux
considérables suite à l'ouverture de son économie et
à l'internationalisation des marchés.
RESUME
La Tunisie se trouve confronté à des enjeux
considérables suite à l'ouverture de son économie et
à l'internationalisation des marchés. Parmi ces enjeux figure
l'harmonisation comptable internationale sur laquelle nous avons choisi de se
focaliser. Nous avons essayé, en premier lieu, de situer la
normalisation comptable tunisienne par rapport à la normalisation
internationale. Ensuite, à travers une étude comparative entre
des normes tunisiennes et des normes internationales, nous allons identifier
les éventuelles divergences qui peuvent exister. Enfin, nous allons
procéder à l'évaluation de ces divergences pour conclure
quant au caractère harmonieux ou non des normes tunisiennes avec les
normes internationales.
ABSTRACT
Tunisia is facing a great challenge especially after the
emancipation of its economy and the globalization of markets. Among theses
challenges, there is the accounting harmonization which this report is aimed to
focus on. First of all, we try to define the position of Tunisian normalization
between international normalization. Second, by a comparison made between
Tunisian standards and international standards, we will identify probably
differences. Finally, we will try to appreciate the importance of these
differences to judge if Tunisian standards are in conformity with the
international standards.
Les IFRS à terme pour
tous ?1(*)
Monsieur René Ricol
Président de l'IFAC
(International Federation of Accountants)
« Depuis les sommets atteints par les marchés
d'actions début 2000, la confiance du public dans la qualité des
informations publiées par les entreprises a été
ébranlée par des évènements intervenus dans le
monde entier.
Plusieurs faillites et scandales touchant de grandes
sociétés ont sapé la confiance que les investisseurs
placent dans les responsables de la publications de ces informations.
(...) une crise de confiance des marchés s'est
instaurée.
Pour restaurer la confiance du public, les dirigeants
d'entreprises, les auditeurs, les analystes, les normalisateurs comptables et
les autorités boursières autour du globe - c'est-à-dire,
tous les acteurs de la chaîne de la communication financière
-doivent travailler ensemble et introduire responsabilité, transparence
et intégrité dans le système. Les marchés de
capitaux ne fonctionnent que si l'information est crédible et fiable.
(...) un seul jeu de normes appliquées de façon
harmonisée sur le plan mondial permettrait des comparaisons entre
sociétés, d'un pays à l'autre, pour tous les pays et tous
les secteurs industriels
(...) Tel est l'objectif des International Financial Reporting
Standards (IFRS) élaborées par L'International Accounting
Standards Board (IASB), que l'Union européenne s'apprête à
adopter. Il est ainsi prévu que, dés 2005, toutes les
sociétés cotées de l'Union européenne publient
leurs résultats financiers selon la présentation IFRS.
Si cette tendance venait effectivement à se confirmer
ou si le programme de convergence récemment adopté par l'IASB et
le FASB se réalisait comme prévu, les IFRS deviendraient
universelles en pratique. Et tout pays désireux d'avoir sa place dans
l'économie mondiale serait virtuellement obligé de les
utiliser. »
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 : L'ÉVOLUTION DE LA NORMALISATION
COMPTABLE TUNISIENNE VERS L'HARMONISATION INTERNATIONALE
CHAPITRE 1 : LA NORMALISATION COMPTABLE TUNISIENNE FACE
À LA NORMALISATION INTERNATIONALE
CHAPITRE 2 : LES EFFORTS D'HARMONISATION À TRAVERS
UNE ÉTUDE COMPARATIVE AU NIVEAU DU FONDEMENT THÉORIQUE
PARTIE 2 : ETUDE COMPARATIVE AU NIVEAU DU CADRE DE
PRÉSENTATION (IAS1 ET NCG) ET AU NIVEAU DES AUTRES NORMES
CHAPITRE 3 : ÉTUDE COMPARATIVE AU NIVEAU DU CADRE DE
PRÉSENTATION ET AU NIVEAU DES AUTRES NORMES
CHAPITRE 4 : ETUDE COMPARATIVE PORTANT SUR LES NORMES DE LA
CONSOLIDATIONS
PARTIE 3 : ENQUÊTE AUPRÈS DES
PROFESSIONNELS COMPTABLES
CHAPITRE 5 : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
CHAPITRE 6 : ANALYSE DES RÉSULTATS
CONCLUSION GENERALE
BIBLOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
LISTE DES ABRÉVIATIONS
IASB : International Accounting
Standards Boards
FASB : Financial Accounting Standards Boards
SEC : Security Exchange Commission
GAAP : Generally Accepted Accounting
Principles
BVMT : Bourse des Valeurs Mobilières
de Tunis
OICV : Organisation Internationale
des Comités de Valeurs (IOSCO)
NCT : Normes Comptables Tunisiennes
CNC : Conseil National de
Comptabilité
IFAC : International Federation of
Accountants
OECT : Ordre des Experts Comptables de
Tunisie
PCG : Plan Comptable Général
1968
CMF : le Conseil du Marché
Financier
NCG : Norme Comptable
Général
SIG : Solde Intermédiaire de Gestion
PME : Petites et Moyennes Entreprises
FIFO : First In First Out
CMP : Coût Moyen Pondéré
LIFO : Last In First Out
IFRS : International Financial Reporting
Standards
OMC : Organisation Mondiale de Commerce
VRN : Valeur de Réalisation Nette
INTRODUCTION GENERALE
L'internationalisation des marchés financiers a rendu
nécessaire, voire vitale, une certaine harmonisation des méthodes
de préparation et de présentation des états financiers, en
particulier pour les entreprises multinationales.
L'affaire Enron, cette société
américaine, parmi les plus importantes entreprises qui a cessé
ses paiements en décembre 2001, alors que ses états financiers
consolidés dégageaient un résultat positif plus important
que les résultats des années précédentes. Ceci pour
ne pas mentionner les scandales qui ont suivi. On voit concrètement, que
l'hétérogénéité des systèmes
comptables nuit à l'information financière et à ses
qualités. En fait, cette
hétérogénéité représente un des
facteurs d'inefficience des marchés financiers, elle met l'investisseur
en état de doute, elle ne facilite pas la fluidité de l'offre et
de la demande et elle favorise une communication opportuniste voir trompeuse.
C'est pour cette raison que les normalisateurs canadiens, américains et
de l'IASB se sont réunis du 22 au 24 octobre 2003 à Toronto. De
ce fait, un grand pas de plus vers la convergence sur de nombreuses questions a
été franchi. Ils ont proposé un plan de travail en ce sens
pour les trois prochaines années. Le président du FASB, Robert
Herz, a qualifié de « très positifs » les
résultats des réunions triparties. Le président de l'IASB
Sir David Tweedie, a confirmé lors d'une conférence de presse qui
a suivi les réunions : « Nous avons
déterminé toute une série d'exposés sondages
à publier et toute une série de différence à
éliminer, en plus d'un échéancier de travaux ». Ceci
va militer en faveur d'une transparence tant recherchée
par les investisseurs et il va conduire les organes de régulation des
marchés vers l'adoption d'un référentiel
comptable communément partagé et
inéluctablement uniforme. L'adoption des IFRS dans leur
version 2005 par les entreprises cotées dans plusieurs places
boursières va favoriser une meilleure intelligibilité,
comparabilité, pertinence et fiabilité de l'information
financière divulguée par ces entreprises.
Comme la Tunisie a choisi de s'intégrer dans
l'économie mondiale et d'être un pole actif au coeur du
changement, elle a procédé à des réformes qui ont
touché presque tous les domaines, allant de la législation
fiscale arrivant à la législation comptable. Cette réforme
comptable qui parait sans précédent, une réforme qui a
devancé même les pays européennes à plan comptable,
une réforme qui a rattrapé le train de l'harmonisation
internationale. C'est dans ce cadre que s'inscrit notre travail de recherche et
dans lequel nous essayons de répondre à la question suivante :
Comment pouvons nous situer la normalisation
comptable tunisienne par rapport à l'harmonisation internationale ? En
d'autres termes, est ce que le système comptable des entreprises est
resté en harmonie avec les normes internationales même
après les modifications récemment apportées par l'IASB
à un grand nombre de ses normes ?
Cette interrogation suscite un double intérêt
à savoir :
Un intérêt théorique, dans la mesure
où elle va permettre aux chercheurs et aux professionnels de la
comptabilité de saisir les divergences qui peuvent
exister entre le référentiel comptable tunisien et le
référentiel international.
Un intérêt pratique, dans la mesure où la
réponse à cette problématique va éclaircir le
chemin pour les investisseurs qui veulent investir en Tunisie
et qui veulent établir des états financiers conformes aux normes
comptables tunisiennes.
Pour ce faire, nous avons formulé les deux
hypothèses suivantes :
Hypothèse de base : Les divergences entre les normes
tunisiennes récemment publiées et les normes internationales sont
substantielles et par conséquent une actualisation des normes comptables
tunisiennes est nécessaire.
Hypothèse nulle : Ces divergences ne sont pas
substantielles et il n'y a pas lieu d'actualiser les normes.
Pour répondre à cette question de recherche,
nous avons développé trois parties. Nous avons consacré
une première partie pour situer historiquement la normalisation
comptable tunisienne par rapport à la normalisation internationale et
pour faire le lien entre l'harmonisation internationale et la réforme
comptable tunisienne entreprise par le normalisateur. Dans la deuxième
partie, nous traitons quelques divergences qui peuvent exister entre les normes
tunisiennes et les normes internationales. Ceci nous permet de voir si
l'objectif d'harmoniser la normalisation comptable tunisienne est encore
vérifié surtout après le train de modification et
d'actualisation des normes internationales. Enfin, dans une troisième
partie, nous exposons le résultat d'une enquête effectuée
auprès des professionnels comptables. Cette enquête a pour
objectif de voir si les divergences entre les normes tunisiennes et les normes
internationales sont substantielles ? Et par conséquent, juger si les
normes tunisiennes sont restées en harmonie avec les normes
internationales.
PREMIERE Partie
L'ÉVOLUTION de la normalisation comptable
tunisienne vers l'harmonisation INTERNATIONALE
INTRODUCTION
La Tunisie s'est résolument engagée dans un
processus de libération économique s'acheminant vers son
intégration progressive dans l'économie mondiale. Cette
libération aura pour conséquence le démantèlement
progressif des barrières douanières d'ici à 2007. Avec ces
changements économiques et ces mutations profondes, il a fallu un
système comptable qui soit à la hauteur de ces enjeux. Une
réforme a été entreprise en décembre 1996 par la
promulgation de la loi N°96-112 du 30 Décembre 1996 portant
système comptable des entreprises. Ce système a été
conçu en vue d'assurer une certaine harmonisation avec les normes
internationales et dans le but d'améliorer les qualités de
l'information financière divulguée par les entreprises
tunisiennes. La question à laquelle on essayera de répondre tout
au long de cette première partie, est la suivante :
Où pouvons nous situer la normalisation
comptable tunisienne par rapport au processus d'harmonisation
internationale ?
Pour répondre, nous avons développé deux
chapitres. Dans le premier nous essayons de tracer l'évolution
historique de la normalisation comptable tunisienne vers l'harmonisation
internationale. Ce chapitre nous permet, d'un coté, de prendre
connaissance de cette harmonisation internationale et d'un autre cote
d'apprécier la réforme comptable tunisienne qui a
été entreprise dans le but de faire partie de ce mouvement
d'harmonisation. Un des outils nécessaire pour la réussite cette
harmonisation est l'adoption d'un cadre conceptuel qui soit en harmonie avec
celui international. Nous proposons dans un second chapitre, l'étude des
divergences qui peuvent exister entre le cadre conceptuel tunisien et celui
international. Ceci pour pouvoir identifier s'il existe des divergences entre
les deux cadres. L'existence de certaines divergences nous permet de prendre
une réserve sur le caractère harmonieux au niveau de la base
théorique. Si nous arrivons à identifier plusieurs divergences,
il y a lieu dans ce cas d'apprécier leur caractère substantiel.
S'il y a des divergences substantielles2(*) au niveau du fondement théorique, ça
sera légitime de trouver des divergences au niveau des normes techniques
puisqu'elles découlent systématiquement de la base
théorique.
Chapitre 1
la normalisation comptable Tunisienne face à la
normalisation internationale
On entend parler beaucoup de l'harmonisation internationale et
de ses perspectives. Des doutes et des incertitudes planent quant à
l'avenir de cette harmonisation. Le normalisateur tunisien s'est engagé
dans le processus d'harmonisation internationale lors de sa réforme. Ce
chapitre va nous permettre de situer la normalisation comptable tunisienne par
rapport à la normalisation internationale. Une première section
est consacrée pour tracer l'évolution historique de la
normalisation comptable tunisienne par rapport à l'harmonisation
internationale. Une deuxième section vise à rendre compte de
l'importance de l'harmonisation à travers : l'étude de ses
avantages, la détermination de l'approche de cette harmonisation et les
outils nécessaires pour la réussite de cette harmonisation. Comme
le normalisateur tunisien a entreprit une réforme comptable dans
laquelle il utilise une de ces outils, nous proposons d'étudier cette
réforme à travers une étude de positionnement en
précisant ses enjeux et son apport dans le cadre d'une troisième
section.
Section 1 : Revue Historique de la normalisation comptable
Tunisienne et internationale
Cette section va traiter de trois sous sections. Le
découpage en sous section a été basé sur des
évènements, que nous avons considéré comme les plus
marquant de l'histoire. La première sous section est consacrée
à la période qui a précédé l'adoption du PCG
1947. La deuxième sous section a comme objet la période qui suit
immédiatement l'adoption du PCG 1947. Finalement, une troisième
sous section sera consacrée à la période qui a suivi la
création de l'IASB.
1.1) Période précédent l'adoption
du PCG 1947
On a vu la comptabilité se développer dans les
souks, à travers le rôle que jouait "AMINE EL MEL". En effet, il
était un arbitre entre les commerçants et aussi un comptable.
Puisque à cette époque, les propriétaires des locaux
commerciaux n'étaient pas eux même les gérants, ils
déléguaient la responsabilité de gérer le commerce
à une autre personne qu'ils jugent digne de confiance. Cette personne va
enregistrer les ventes et les recettes qui en découlent et aussi les
achats jour par jour. A la fin d'une période contractuelle (semaine,
mois...), le propriétaire fait appel au service d'EL AMINE pour lui
calculer le résultat de la période et par la même occasion
ce dernier entrait dans le magasin pour passer en revue les différents
articles existant en stock (ce qu'on appelle inventaire physique des stocks) et
apprécie sa valeur puisque les achats consommés viennent en
déduction du résultat. Une fois ce résultat a
été déterminé, il sera partagé entre le
propriétaire et son gérant selon les clauses contractuelles.
Pendant cette période de l'histoire, il n'y
avait pas un souci pour l'harmonisation car elle était une
forme de la comptabilité rudimentaire : une simple
technique comptable mais qui répondait parfaitement aux besoins
économique des utilisateurs. En outre, les marchés étaient
cloisonnés et les processus économiques étaient assez
simples.
A partir de 1850, nous pouvons relever l'application de
certaine dispositions comptables (la charge pour les entreprises
d'établir un bilan et un compte de perte et de profit) à travers
le code de commerce promulgué en 1850 en s'inspirant du code de commerce
français de 1807. En mai 1881, le protectorat français a
été décrété d'où l'application de la
législation française proprement dite. En 1880, le premier
congrès des comptables tunisiens a eu lieu et avait pour thème
"unification de la comptabilité".3(*)
Pendant ce temps, et en dehors de la Tunisie, et plus
précisément aux Etats Unies d'Amérique à Saint
Louis, le premier congrès international des comptables se
déroulait (1904). Dans le cadre de ce congrès, des discussions
ont eu lieu sur la comparaison des systèmes comptables dans le monde au
niveau des pratiques et des principes comptables. Cependant, il y a lieu de
signaler que ce congrès n'avait pas pour objectif d'harmoniser mais
uniquement pour comparer. Comme ce congrès se tenait chaque 5 ans, le
problème résidait dans le fait qu'il n'y avait pas de
continuité de travail. Chaque congrès était
considéré indépendant de l'autre de ce fait peu de
progrès ont été réalisé vers
l'harmonisation.4(*)
Pendant la période coloniale, à la vue d'un
bilan et d'un compte de perte et de profit qui remonte à la
période de 1920 à 1925 on observe ce qui suit :
Concernant le bilan : A l'actif, on trouve les rubriques
suivantes : valeurs immobilisés, valeurs disponibles, valeurs
engagées et tiers débiteurs.
Au passif, on trouve deux rubriques : passif patron et
passif tiers.
Concernant le compte de perte et de profit: les produits
comprennent des éléments d'exploitation, des
éléments accidentels et divers; les charges comprennent de
même des éléments d'exploitations, des
éléments accidentels et divers.
Les entreprises tenaient un journal général, un
grand livre et des balances avec une inexistence des numéros de comptes
Les français utilisaient le plan comptable 1942
institué par le décret du 22 février 1942.
Puis, ils ont utilisé un autre plan comptable
institué par un arrêté ministériel datant du 18
septembre 1947.
1.2) La période qui suit l'adoption du PCG
1947
En 1950, le problème de l'harmonisation a
été soulevé par un comptable européen
dénommé JACOB KRAAYENHOF qui lors d'un discours à Saint
Francisco en 1959 a appelé pour la création de comités
comptables dans les pays les plus puissants économiquement. Le but de ce
comité est d'échanger des informations sur la pratique comptable
ayant pour objectif de réduire les divergences.
Entre temps, la Tunisie a pris son indépendance, mais,
les entreprises tunisiennes ont continuées à appliquer le plan
comptable 1947, qui a été révisé en 1957 par un
arrêté ministériel datant du 11 Mai 1957.
Arrivant à l'année de 1963, les professionnels
ont sentit l'insuffisance du plan comptable 1957. Au moins, 4 raisons ont
justifié l'élaboration du plan comptable 1968 qui peuvent se
résumer comme suit : l'impératif de souveraineté de l'Etat
tunisien, pays indépendant, voulant se libérer totalement et
définitivement des séquelles du colonialisme; l'incapacité
du plan comptable 1957 de jouer son rôle économique; pallier
à ses insuffisances et surtout adapter la comptabilité des
entreprises aux besoins de la comptabilité nationale. C'est pour cette
raison, que le secrétaire d'Etat a confiée l'élaboration
d'un plan comptable à une commission nationale crée à cet
effet et qui est dirigée par le président de la compagnie des
experts comptables et le directeur général de la BCT.
Sur la scène internationale, on assiste en 1966
à la mise en place d'un groupe d'étude international
chargé de publier des études comparatives en matière de
comptabilité entre 3 pays (U.S.A, Canada, UK). Ce groupe avait en
réalité pour objectif de comparer et indirectement
d'harmoniser.
En 1968, le premier plan comptable tunisien a
été mis en place servant d'instrument de politique
économique et dans un contexte ou l'Etat se veut le principal
gestionnaire des ressources économiques du pays. En
réalité, ce plan comptable avait des avantages qui était
indiscutable par : l'institution des S.I.G; la fixation des destinataires
cibles et le fait de doter la comptabilité d'un outil de planification
économique.5(*)
Le point sur lequel nous voulons nous attarder, c'est que ce
plan comptable comportait des schémas comptables simplifiés, pour
faciliter la tache aux PME qui ne disposaient ni de ressources
matérielles, ni de ressources humaines satisfaisante pour appliquer le
plan comptable général. Notamment, les coopératives en
trouvent leur satisfaction.
Il est à noter aussi, que bien qu'il n'existait aucun
texte législatif rendant obligatoire l'application de ce plan comptable,
son adoption par les entreprises était quasi totale.
Il fallait attendre 1973, date de création de
l'organisme de normalisation internationale.
1.3) La période suivant la création de
l'IASB
A l'échelle internationale, et pendant le
dixième congrès, l'idée est arrivée à
maturité. En effet, le 29 juin 1973, l'IASB a été
crée à l'initiative de Henry Benson, associé de Coopers
and Lybrand, par la signature de la charte de création par les
représentants des organisations comptables professionnels des dix pays
(Australie, Canada, France, Allemagne, Japon, Mexique, Pays Bas, Grande
Bretagne, Irlande et l'USA). Cet organisme international avait pour mission
telle que formalisée dans sa constitution : "développer dans
l'intérêt du public, un jeu unique de normes
compréhensibles et applicables, favorisant la divulgation d'une
information de haute qualité, transparente et comparable
véhiculée par les états financiers et ce dans le but
d'aider les acteurs des marchés de capitaux mondiaux dans la prise de
décisions économiques ; promouvoir l'usage et l'application
rigoureuse de ces normes; contribuer à la convergence des normes
comptables nationales et des normes comptables internationales vers des
solutions de haute qualité". L'IASB a publié sa première
norme IAS 1 traitant de "la publicité des méthodes comptables" en
1974.
Quatre ans plus tard, les travaux de comparaison
effectués par la commission ont été publiés.
En Avril 1989, un cadre conceptuel a été
adopté par l'IASB, et en Juillet 1989, il a été
publié. A la différence des projets initiaux qui se sont
intéressés à la globalité des informations
financières à caractère général, l'IASB a
focalisé son champ d'action aux états de synthèses et aux
notes jointes aux états financiers. En fait, le cadre conceptuel de
l'IASB parle des caractéristiques de l'information comptable alors que
le cadre conceptuel du FASB parle des caractéristiques de l'information
financière.
Par la suite, l'IASB a publié un projet relatif
à "la comparabilité des états financiers"(projet ED 32).
L'objectif de ce projet était de réduire les options
prévues par les normes en suivant deux approches : soit de ne laisser
dans une norme qu'une seule méthode de comptabilisation, soit de laisser
les options en précisant les préférences de l'IASB et si
il n'y a pas de préférence l'IASB prévoit les conditions
d'applications de ces options. Ce projet a été prévu pour
faire face à la non comparabilité de états financiers car
les options étaient si différentes qu'ils s'avèrent
parfois contradictoire. 6(*)
Face a ce changement à l'échelle mondial, la
BVMT à travers son comité des normes comptables a effectué
une étude de positionnent de la pratique comptable en Tunisie par
rapport au processus d'harmonisation international. Ce comité a
cessé son activité suite à la réactivation du
CNC.
En juin 1990, l'IASB a publié une déclaration
d'intention sur la comparabilité des états financiers
précisant les notions de méthode de référence et
des méthodes autorisées. En juillet 1995, un accord a
été conclu avec l'OICV selon lequel une entreprise qui
établit ses états financiers selon le référentiel
international peut être cotée à n'importe quel place
financière dans le monde sans avoir à retraiter ses états
financiers7(*).
Si nous revenons à la Tunisie pour voir le
résultat de l'étude effectuée par la BVMT, nous trouvons
qu'elle a identifié un dysfonctionnement grave dans le reporting
financier et dans les états financiers produits par les entreprises. Par
conséquent, il a été décidé de la
réactivation du CNC en vue d'améliorer la transparence de
l'information financière. Deux ans plus tard, une deuxième
enquête a été effectuée par le CNC, qui a aboutit au
même résultat que celui de la première enquête,
d'où la décision de doter la Tunisie d'un
référentiel d'une dimension mondial et ceci, en vue de la
globalisation des marchés de capitaux.
Une troisième étude a vu le jour, mais cette
fois ci, c'est une étude de positionnement de la pratique comptable en
Tunisie. Le CNC a adopté en 1995 principalement le chemin des GAAP
américains pour arriver finalement à publier un Système
comptable des entreprises en décembre 1996 comportant 14 normes
thématiques, une NCG et à sa base un cadre conceptuel.
Maintenant, l'IASB travaille activement avec les principaux
normalisateurs nationaux surtout ceux qui représentent les
capitalisations boursières les plus importantes afin que les normes
nationales ne soient pas sensiblement divergentes des normes
internationales.
Dans l'accord de l'OICV et de l'IASB en mai 2000, l'OICV a
reconnue officiellement les normes internationales et elle recommande par la
même occasion les autorités boursières du monde d'accepter
l'utilisation du référentiel international de l'IASB (exception
faite des normes qui sont en cours de révision) comme base pour une
cotation transnationale des valeurs mobilières.
Cette décision est venue mettre fin à une
période d'incertitude quant à l'avenir de l'harmonisation
comptable internationale. Cependant, la reconnaissance de ces normes
n'empêchera pas certaines autorités boursières de demander
des réconciliations, des informations supplémentaires ou des
interprétations ponctuelles de postes que le référentiel
comptable national l'exige.
Le normalisateur comptable tunisien a adopté d'autres
normes depuis la réforme : des normes relatives aux OPCVM datant du
22/1/1999, des normes thématiques relatives aux états financiers
intermédiaires et aux dépenses de recherche et de
développement du 22/1/1999, des normes sectorielles relatives au secteur
bancaire du 25/3/1999, des normes sectorielles relatives au secteur d'assurance
et de réassurance du 26/6/2000, des normes relatives aux associations
autorisées à accorder des micro crédits du 22/11/2001 et
enfin les normes relatives aux groupes de sociétés du 1/12/2003.
La Tunisie est en état de Veil stratégique, elle
n'a pas voulu être dépassé par les changements sur le plan
international et elle était parmi les premiers pays à avoir opter
pour l'harmonisation comptable. Quelle importance cette harmonisation puisse
revêtir ? Puisque qu'elle a poussé un organisme international
à choisir une approche et à se doter d'outils garantissant sa
réussite.
Section 2 : Vers le chemin de l'harmonisation
A travers l'étude des avantages d'une harmonisation
nous allons montrer l'importance de cette dernière. Vu les bienfaits
considérables d'une harmonisation, les chercheurs ont
déterminé deux approches aboutissant à cette
harmonisation. L'IASB se trouve au coeur de la deuxième approche. En vue
de convaincre8(*) les pays
pour opter son référentiel, elle s'est dotée d'outils,
qu'elle juge nécessaire, pour garantir la réussite de cette
harmonisation.
2.1) Les avantages d'une harmonisation
Par harmonisation comptable internationale on entend un
processus institutionnel ayant pour objet de mettre en convergence les normes
et les pratiques comptables nationales et par conséquent de faciliter la
comparaison des états financiers produites par des entreprises de
différents pays.
Comme un nouveau contexte économique à
l'échelle mondial vient de s'installer caractérisé par la
protection des investisseurs, la pression est devenue de plus en plus grande
sur les normalisateurs comptables d'harmoniser leurs pratiques comptables.
Ces changements de l'environnement, accompagnés par les
avantages immenses que puisse avoir une harmonisation ont rendu cette
dernière une nécessité. En effet, une information
comptable, pour qu'elle soit utile, doit avoir deux qualités
essentielles : la comparabilité et la relevance ou la pertinence.
Cette comparabilité d'un point de vue internationale est l'objet
même des efforts d'harmonisation comptables. Une harmonisation comptable
serait avantageuse tant pour les préparateurs des états
financiers que pour les utilisateurs.
Une information comparable pour les utilisateurs : va
leur aider dans le processus de prise de décision économique et
va leur permettre une meilleur allocation de leur ressources économiques
c'est-à-dire une allocation efficiente et optimale ; les
décisions qu'ils prendront ne se feront plus à l'échelle
nationale mais à l'échelle internationale. Car une harmonisation
va permettre de réduire l'un des éléments du risque,
à savoir la bonne compréhension des informations
financières étrangères, pour ceux qui prêtent et
investissent à l'étranger et par conséquent réduire
le risque lié à l'investissement dans un contexte mondiale.
9(*)
En ce qui concerne les préparateurs des états
financiers, un jeu unique de norme va leur faciliter l'élaboration des
états financiers puisqu'il n'existe plus un problème de
transition entre différents systèmes comptables (le coût de
transition peut atteindre 2,8 millions $). Ceci va faciliter la tâche par
la suite pour les auditeurs et va permettre à la profession comptable,
de manière générale, de conduire plus efficacement son
action dans les différents pays.
En réalité, ceux qui vont profiter
réellement de cette harmonisation sont les multinationales car elles ne
seront plus contraintes d'établir des états financiers pour
chaque pays où leurs filiales existent et ceci est de nature à
réduire les coûts d'exploitation de ces sociétés.
En outre, cette harmonisation va permettre à une
entreprise d'être cotée sur plusieurs places financières et
donc d'être en mesure de collecter des capitaux de différents
pays.
D'autre part l'harmonisation va éviter la confusion que
crée l'annonce par une entreprise de chiffres différents, parfois
dans des proportions alarmantes, concernant sa situation financière et
ses performances selon le corps de règle national adopté.
Un autre avantage qui consiste dans la réduction des
coûts d'élaboration des normes si chaque pays veut élaborer
ses propres normes.
On remarque clairement l'importance de cette harmonisation
internationale, pour ce faire deux approches dans la littérature ont
été développées pour répondre à la
question comment harmoniser ?
2.2) L'approche de l'harmonisation
Face à ce besoin d'harmonisation, deux écoles de
pensées ont été développées. La
première école de pensée a mis l'accent sur le principe
d'évolution des principes comptable.
Selon cette approche, on reconnaissait les raisons d'une
diversité nationale des pratiques comptables : le fait que des pays
ont des environnement différents ils devraient avoir
nécessairement des systèmes comptables différents.
Toujours selon cette approche, les chercheurs ont fait une liste des
barrières à une harmonisation rapide et ils ont conclus que le
temps et le développement naturel de l'économie des pays
étaient nécessaires pour rapprocher les principes comptables.
En effet, les forces naturelles (la compétition, la
concurrence internationale, l'augmentation du besoin en capitaux) vont pousser
ces pays à harmoniser et donc à adopter des principes comptables
compréhensibles par les différents investisseurs.
La deuxième approche est plus dominante dans la mesure
où elle demande qu'une action formelle doive être entreprise pour
réduire les divergences entre différents systèmes
comptables.
Selon cette approche, des organisations et des associations
doivent être créés pour développer et établir
des normes internationales. L'autorité qui va obliger l'application de
ces normes, c'est OICV.
Conformément à cette approche, 10 organisations
ou normalisateurs nationaux se sont organisés pour développer des
normes internationales dont les plus important sont : IASB, IFAC, CEE,
ONU. De façon qu'en réduisant les diversités comptables on
peut aboutir à harmoniser les principes comptables.
Le problème sous jacent de cette approche reste de
savoir la composition de ces organes, leur autorité, leur financement et
leur relation avec les normalisateurs nationaux.
Comme l'IASB se trouve au coeur de cette deuxième
approche et dans le but d'atteindre son objectif d'harmonisation internationale
elle a utilisé des outils. Quels sont ses outils ?
2.3) Les outils de l'harmonisation
Une harmonisation nécessite de déterminer un
dénominateur commun en terme d'information financière acceptable
par différentes nations donc par différentes cultures. Plusieurs
acteurs sont concernés par ce processus d'harmonisation, notamment, les
pouvoirs publics qui sont amené à adapter leur législation
aux nouvelles requête internationales et aussi les préparateurs
des états financiers qui sont les entreprises cotées (un petit
nombre par rapport à un grand nombre de PME). Ce dénominateur
commun doit conduire à trouver un accord sur les objectifs visés
par les états financiers et sur les moyens de les atteindre. Ce ci est
rendu possible à travers l'adoption de l'IASB d'un cadre conceptuel. Les
cadres conceptuels comptables ont contribué au développement de
l'harmonisation comptable internationale car ils ont permis de fixer les
utilisateurs de états financiers, leur besoin et surtout de faire le
lien entre les normes et le cadre conceptuel.
Cependant, une harmonisation n'est pas synonyme de
standardisation. On veut dire par standardisation, les mêmes normes et
les mêmes pratiques comptables sont utilisées de telle sorte
qu'aucune différence de traitement n'est permise. Par contre, par
harmoniser on cherche à avoir les mêmes principes comptables de
base et en même temps on admet des pratiques comptables
différentes surtout lorsque celles ci sont expliquées par des
sensibilités régionales ou nationales.
Les autres outils nécessaires à une bonne
harmonisation 10(*):
une communication de l'information financière en temps réel; une
compréhension universelle des états financiers par les
investisseurs; des normes de reporting et d'audit de haute qualité et
universelles; le maintien des spécificités régionales aux
seuls cas ou elles ne constituent pas des barrières indues.
Le bon reporting consiste dans : un langage commun de
reporting à travers les normes comptables internationales, une
fiabilité des comptes rendues aux investisseurs à travers les
normes d'audit internationales et "The Enforcement" par une combinaison de
lois, de règlements boursiers et d'audit.
Pour promouvoir l'acceptation de ses normes, l'IASB utilise
aussi les outils suivants : elle donne aux étudiants des bourses
d'études, permet aux normalisateurs des pays de la visiter, entreprend
des séminaires de formation et aussi elle utilise des activités
de lobbying en vue de faire accepter ses normes par les différentes
cotes boursières.
Comme le normalisateur tunisien a opté pour un cadre
conceptuel, dont le fonds est en harmonie avec le cadre conceptuel de l'IASB
lors de sa réforme comptable, nous jugeons nécessaire
d'étudier cette réforme.
Section 3 : Une réforme en vue d'une
harmonisation
Comme il y a des facteurs qui ont poussé le
normalisateur tunisien à réfléchir sur une réforme,
nous allons essayer de les rassembler pour voir comment il est arrivé
par la suite à confectionner le système comptable des
entreprises. Enfin, nous allons passer en revue l'apport de ce dernier afin de
mettre en évidence les efforts entrepris par le normalisateur.
3.1) Les enjeux de la réforme
Le premier motif ayant justifié la réforme c'est
les insuffisances constatées du PCG 1968.
Il est vrai que ce plan a joué pleinement son
rôle dans un contexte d'économie planifié, mais, en passant
à la logique d'économie libérale tout à basculer.
Les insuffisances du PCG peuvent se résumer dans les différents
points suivants :11(*)
Une absence de structure de référence
théorique pour la discipline comptable ce qui constitue un obstacle face
à la résolution des difficultés comptables et les nouveaux
problèmes comptables. Une chose qui a conduit les entreprises et les
auditeurs à adopter des solutions différentes ce qui a nuit
à l'image de l'information financière et à ses
caractéristiques.12(*)
Une absence de définition des concepts, principes et
règles régissant la discipline comptable.
Son inadaptation au nouveau contexte économique, donc
cette désuétude du PCG est loin d'être du à un
handicap congénital.
L'utilisateur privilégié était
l'état donc l'information comptable était utilisée pour
des considérations fiscales et macroéconomiques.
L'approche juridique prévaut sur l'approche
économique.
D'autre part, le contexte économique du pays a
changé, d'une économie planifiée vers une économie
de marché. L'intégration de la Tunisie dans l'économie
mondiale, cette décision stratégique avait pour objectifs de
base de promouvoir l'investissement privé tunisien et
étranger, de sécuriser les transactions économiques et
assurer leur transparence, de préparer un terrain favorable à
l'initiative entrepreneuriale et favoriser les décisions de placement et
de crédit.
Les buts recherchés de cette réforme sont :
la mise à niveau de l'information financière, qui doit être
pourvue de certaines caractéristiques, pour qu'elle puisse
répondre aux besoins des différents opérateurs; doter les
réformes d'un support de reddition des comptes pour une meilleur
transparence; utiliser le même langage que les partenaires et doter le
système de mécanismes nécessaire à son
évolution future.13(*)
La Tunisie a conclu des accords de libre échange
surtout avec son partenaire : la communauté européenne et
l'accord du GATT et de l'OMC.
Enfin, l'entretien d'une mise à niveau qui a
touché tous les domaines. En particulier la réforme du
marché financier ; par la réactivation de la BVMT et la
création d'un contrôleur de marché CMF; la réforme
du marché monétaire par la libéralisation des taux
d'intérêt, la libéralisation du taux de change et la
convertibilité courante du dinar tunisien; la réforme du
système fiscal par la promulgation du Code d'incitation aux
investissements et finalement la réactivation du CNC.
D'où l'idée de faire doter la Tunisie d'un
système comptable qui soit à la hauteur des enjeux
économiques. De ce fait une démarche a été
poursuivi par le normalisateur tunisien pour concevoir le système
comptable des entreprises.
3.2) La démarche de la normalisation comptable
tunisienne
Cette démarche a débuté par un diagnostic
de d'existant en réalisant une enquête diagnostic sur la pratique
comptable en Tunisie. Cette enquête a permis de cerner le paysage
comptable tunisien qui a été fortement influencé par le
modèle français continental. Cette enquête a aboutit
à une conclusion selon laquelle le PCG 1968 n'est plus en mesure de
répondre aux enjeux économiques.
Une étude de positionnement a été faite
par référence à trois sources principales de
normalisation : les normes internationales de l'IASB, la normalisation
comptable anglo-saxonne et particulièrement le modèle de USA et
du Canada et finalement, la normalisation comptable des pays à plan
comptable à travers l'exemple de la France et du Maroc.
La troisième étape était l'orientation de
la réforme qui a aboutit à prendre le système comptable de
l'IASB comme base lors de l'élaboration des normes tunisiennes.
En définitive, la réalisation des travaux
proprement dits a eu lieu aboutissant en 1996 à une loi comptable, un
cadre conceptuel qui représente l'ossature de ce système
comptable et à un ensemble de normes.
La Tunisie a effectué un grand pas vers
l'intégration dans l'économie mondiale en optant pour les normes
internationales. L'option est bien calculée, elle n'était jamais
naît du hasard. En prévoyant que les normes internationales
gagneront le terrain sur les normes nationales. Nous allons plus loin, en
disant que pour certains points le normalisateur a opté pour les
solutions du FASB car il a prévu aussi la convergence inéluctable
des normes US GAAP et les normes internationales.
On assiste ces dernières années à une
acceptation presque universelle des normes internationales tant par les pays
industrialisés ; aussi bien pour les européens, que pour les pays
en voie de développement.
La Tunisie était parmi les premiers adhérents
à ce mouvement international. Dés sa naissance, le
système comptable tunisien était presque en harmonie avec les
normes internationales. Cette orientation s'inscrit dans le cadre de l'accord
entre l'OICV et le CMF dont il est membre.
Le système comptable des entreprises constitue une
oeuvre assez précieuse qui a devancé même l'union
européenne et une révolution comptable qui a coupé avec le
passé sans s'en détacher. D'où il y a lieu de
déterminer son apport.
3.3) Les Apports du système comptable tunisien
Le premier apport consiste : dans l'existence à la
base de ce système comptable, une assise conceptuelle internationale
avec l'adoption de certains aspects de l'approche continentale14(*). Cette conciliation entre ces
deux approches antagonistes a donné naissance à un système
comptable national dont le fond est en harmonie avec le
référentiel international. On peut dire que la Tunisie a
opté pour une harmonisation plutôt qu'à une
standardisation, ce n'est pas non plus un alignement pure et simple sur le
modèle anglo-saxon.
Le deuxième consiste dans la libération de la
comptabilité, même formellement, de la tutelle de la
fiscalité. Car en voyant les dirigeant comment ils raisonnent, on sent
que la comptabilité ne s'est pas libérée réellement
de la fiscalité.
Le troisième apport consiste dans la libération
des comptables de leur technicité pour les inciter à la recherche
et au raisonnement scientifique.
Les autres apports peuvent se résumer comme suit :
une combinaison fort réussie de l'aspect réglementaire et de
l'aspect normatif; cette inspiration internationale sans
précédent; la définition claire des concepts, conventions
et hypothèses de bases et surtout la consécration de la
comparabilité des états financiers. 15(*)
En définitive, on peut conclure que la normalisation
comptable tunisienne s'est imprégnée aussi bien par la
normalisation anglo-saxonne que par la normalisation internationale. Si on veut
situer la normalisation comptable tunisienne on peut dire que la Tunisie en
optant pour la normalisation internationale a accepté un grand
défi et elle est amenée à le relever. On peut qualifier
l'essor qualitatif de la normalisation comptable tunisienne comme étant
assez spectaculaire par rapport à d'autre pays. Il faut signaler que le
système juridique est très actif en matière de
normalisation : est ce que c'est le cas en matière d'actualisations des
normes. La Tunisie a pris l'initiative d'avoir un rôle au sein de
l'économie mondiale et apparemment elle a réussit d'être en
harmonie avec le référentiel international puisque le
normalisateur comptable tunisien a pris le référentiel
international comme base pour l'élaboration de son propre
système. C'est ce qui nous amène à étudier les
divergences éventuelles qui peuvent exister entre les deux
référentiels d'abord au niveau de cette base théorique
d'élaboration des normes qui est le cadre conceptuel.
CHAPITRE 2
LES EFFORTS D'HARMONISATION À TRAVERS UNE
ÉTUDE COMPARATIVE AU NIVEAU DU FONDEMENT THÉORIQUE
Après avoir pris connaissance de l'harmonisation
internationale et situer la réforme comptable tunisienne au sein de
cette normalisation internationale, nous avons su que le normalisateur tunisien
a opté pour cette normalisation par choix. Nous allons passer voir sur
le terrain est ce que le système comptable des entreprises est en
harmonie avec le référentiel internationale. Nous allons
commencer par étudier la norme des normes qui est la constitution ou le
cadre conceptuel et ce ci avant de passer à la comparaison des normes
elles même. En effet, si le cadre conceptuel contient des divergences
substantielles avec le cadre internationale on s'attendra à des normes
divergentes. Nous voulons étudier à travers ce chapitre la
racine, voir l'essence des divergences qui peuvent exister entre les normes
comptables tunisiennes et internationales.
Le normalisateur tunisien avait pour ambition de construire une
théorie générale de la comptabilité
financière. Cette ambition a même devancé la logique
continental selon laquelle le plan comptable 1968 a été
établis. Sans toutefois s'en décoller, puisque lors du passage
subit vers la logique à cadre conceptuel les entreprises ne se sont pas
retrouvés c'est pour cela la norme comptable générale 1
est venu pour lever les ambiguïtés. Ce chapitre est divisé
en trois sections. La première va s'intéresser à
l'étude des divergences au niveau des objectifs du cadre conceptuel et
aux utilisateurs de l'information financière. Dans une deuxième
section nous nous intéresserons à l'étude comparative au
niveau des caractéristiques de l'information financière, les
principes comptables d'élaboration des états financiers et leurs
éléments. La troisième section traitera des conditions de
prise en compte et d'évaluation des éléments des
états financiers et la notion de capital. (Voir Annexes)
Section 1 : Etude comparative au niveau des objectifs et au
niveau des utilisateurs
L'étude du cadre conceptuel doit passer
obligatoirement par l'étude de ses objectifs pour passer par la suite
à identifier les utilisateurs des états financiers et les
objectifs de l'élaboration de ces états financiers ce qui nous
amène à consacrer pour chaque idée une sous section.
1.1) Objectifs du cadre conceptuel
A travers ce paragraphe nous essayons de répondre
à la question pourquoi un cadre conceptuel ?
Les objectifs du cadre conceptuel tunisien peuvent être
identifié comme suit : constituer un cadre
général pour l'élaboration de nouvelles normes,
arbitrer entre deux normes en cas de divergence,
interpréter les états financiers et
résoudre des questions comptables n'ayant pas
été traité par les normes.
Alors que les objectifs du cadre de préparation et de
présentation des états financiers (cadre conceptuel) de l'IASB
sont plus larges que ceux définis par le référentiel
comptable tunisien ils consistent en effet à : servir de base
pour l'élaboration de normes comptables cohérentes et
réviser les normes existantes ; harmoniser les réglementations,
les normes comptables et les procédures liées à la
présentation des états financiers ; aider les organismes
nationaux à développer des normes nationales ; aider les
préparateurs des états financiers à appliquer les normes
comptables ; aider les auditeurs à se faire une opinion sur la
conformité des états financiers avec les normes internationales ;
fournir des informations sur l'approche d'élaboration des normes suivie
par l'IASB ; préciser les objectifs des états financiers ;
définir les éléments essentiels des états
financiers et les principes comptables servant de base pour la
comptabilité (En cas de conflit entre une norme et le cadre conceptuel
les dispositions de la norme qui prévalent) et finalement, aider les
utilisateurs à interpréter les états financiers.
Une fois on a répondu à la question pourquoi
un cadre conceptuel, nous essayons de répondre à la question
pour qui ces états financiers ?
1.2) Les utilisateurs des états financiers
Le cadre conceptuel tunisien distingue entre les utilisateurs
internes et les utilisateurs externes. En effet, les utilisateurs internes sont
: les dirigeants, les organes d'administration et les différentes
structures internes de l'entreprise. Les utilisateurs externes sont : les
fournisseurs de capitaux qui sont les investisseurs, les prêteurs et ceux
qui accordent des subventions ; l'administration, et autres institutions
Dotées de pouvoirs de réglementations et de contrôle ; les
autres partenaires de l'entreprise telles que les salariés et leurs
syndicats, les fournisseurs et autres créanciers ainsi que les clients
et autres bénéficiaires des biens et services produits par
l'entreprise et enfin, les autres groupes d'intérêt telles que les
organismes professionnels et de défense d'intérêts, la
presse spécialisée et les médias, les chercheurs, les
divers organes et associations et le public en général.
Le cadre conceptuel tunisien souligne qu'il prend les
investisseurs et les bailleurs de fonds comme utilisateur
privilégié.
Le cadre conceptuel de l'IASB distingue quant à lui
sept utilisateurs des états financiers : les investisseurs actuels
et potentiels qui sont concernés par le risque et la
rentabilité de leurs investissements (Ils souhaitent des informations
qui les aident à prendre des décisions éclairées et
réfléchie soit acheter ou vendre soit conserver les actions de
l'entreprise) ; les salariés qui s'intéressent à la
rentabilité de leur employeur pour choisir soit changer d'emplois, soit
le conserver pour voire son salaire s'améliorer ; les prêteurs qui
s'intéressent particulièrement à la solvabilité de
leur débiteur pour savoir si les montants qui leurs sont dus
(intérêt et principal) seront remboursés à
échéance ; les fournisseurs et autres créditeurs ; les
clients se préoccupent surtout de la continuité de l'exploitation
de leur fournisseur ; l'Etat et les organismes publics ; le Public et
finalement, les dirigeants sont aussi intéressés par
l'information contenue dans les états financiers.
Comme le cadre conceptuel tunisien, le cadre conceptuel de
l'IASB considère l'investisseur comme l'utilisateur
privilégié des états financiers et en répondant aux
besoins de ce dernier, qui a des moyens et des sources d'informations
limités, elle satisfera systématiquement les besoins des autres
utilisateurs.
Pour satisfaire les besoins de ces utilisateurs, quels sont
les objectifs poursuivis par la publication des états financiers ?
1.3) Les Objectifs des états financiers
Le cadre conceptuel tunisien distingue plusieurs objectifs des
états financiers. Le premier objectif, c'est de fournir des informations
utiles à la prise de décision et au crédit. Le
deuxième, c'est de donner des informations pour estimer la
probabilité de réalisation de flux futurs. Enfin, renseigner sur
la situation financière de l'entreprise particulièrement sur les
ressources qu'elle contrôle et sur ses obligations ; renseigner sur la
performance financière de l'entreprise ; renseigner sur la
manière dont l'entreprise a obtenue et dépensée ses
liquidités ; fournir des informations sur le degré de
réalisation des objectifs par les dirigeants et sur le degré de
conformité aux lois en vigueur.
Pour l'IASB l'objectif des états financiers consiste
à fournir des informations sur la situation financière de
l'entreprise et son évolution, en premier lieu, et qui est
présentée par le bilan. En second lieu, renseigner sur la
performance de l'entreprise et en particulier sur sa rentabilité. En
troisième lieu, renseigner sur la variation de la situation
financière de l'entité et sur sa capacité à
générer des liquidités, puisqu'elle permet
d'apprécier les activités d'investissement, de financement et
opérationnelle au cours de l'exercice. Ceci étant, l'information
sur la variation de situation financière peut être donnée
dans un état séparé.
Le cadre conceptuel signale à la fin que les
composantes des états financiers constituent des éléments
interdépendants.
Une fois, on a répondu à la question pourquoi
des états financiers nous allons chercher les qualités que doit
revêtir l'information financière contenues dans ces états
financiers.
Section 2 : Etude comparative au niveau des
caractéristiques de l'information financière, au niveau des
principes et au niveau des éléments des états
financiers
Cette section va traiter des caractéristiques de
l'information financière dans le cadre d'une première sous
section, puis elle va présenter les principes comptables dans une
deuxième sous section et enfin, les éléments des
états financiers feront l'objet d'une troisième sous section.
2.1) Les caractéristiques qualitatives de
l'information financière
Sont les attributs que doit revêtir l'information
financière qui rendent utile pour les utilisateurs, l'information
fournie dans les états financiers. Elles sont au nombre de quatre.
La première caractéristique c'est
l'intelligibilité (understandability) : selon le
cadre conceptuel tunisien l'intelligibilité veut dire que l'information
fournie par les états financiers doit être compréhensible
par les utilisateurs. Donc il suppose implicitement que les utilisateurs aient
une connaissance raisonnable des affaires et de la comptabilité.
Néanmoins, le cadre de l'IASB ajoute qu'une information complexe, qui
doit être incluse dans les états financiers du fait de sa
pertinence, ne doit pas être exclue au seul motif qu'elle serait trop
difficile à comprendre pour certains utilisateurs.
En ce qui concerne la deuxième caractéristique
qui est la pertinence (relevance), une information est dite
pertinente lorsqu'elle est de nature à influencer les décisions
économiques des utilisateurs en les aidant à évaluer les
évènements passés, présents et futures ou en
confirmant ou corrigeant leurs évaluations antérieurs. En effet,
une information pertinente doit avoir trois qualités : une valeur
prédictive (c'est à dire qui aidera les utilisateurs
à prévoir les résultats et des événements
futurs), une valeur rétrospective ou de confirmation (C'est que
l'information peut être utilisée pour comprendre ou corriger des
résultats, des événements et des prédictions
antérieures) et la rapidité de divulgation (toute
information doit être divulguée au moment où elle est
susceptible d'être utile à la prise de décision). Mais, le
cadre conceptuel de l'IASB ajoute la notion d'importance relative
(material) qui peut être définit ainsi : une information
d'importance relative est une information dont l'absence ou l'inexactitude est
susceptible d'influencer les décisions des utilisateurs.
Pour le cadre conceptuel tunisien, l'importance relative est
considérée comme un seuil ou un critère de
séparation plus qu'une caractéristique qualitative.
Enfin, pour la rapidité de divulgation (appelé
la célérité de l'information), le cadre conceptuel la
présente au niveau des contraintes à respecter pour garantir la
fiabilité et la pertinence de l'information.
Concernant la caractéristique fiabilité
(reliability) de l'information financière, une information est
fiable est une information fidèle, neutre et vérifiable et
n'inclue pas d'erreurs ou de biais. Le cadre conceptuel tunisien
présente trois critères pour qu'une information soit
fiable : la représentation fidèle (c'est la
correspondance entre la mesure ou la description et les faits et les
transactions qu'elles sont censées traduire), la
neutralité (l'information comptable est neutre si elle est
dépourvue que possible de subjectivité) et la
vérifiabilité (elle est matérialisée par
des pièces justificatives qui peuvent être contrôlées
à tout moment).
D'un autre coté, le cadre conceptuel de l'IASB
définit une information fiable comme étant une information
exempte d'erreur et de biais significatifs. Il distingue cinq critères
d'une information fiable : l'image fidèle (faithful representation)
des transactions et autres évènement que l'information vise
à représenter, la neutralité (neutral) puisqu' il
ne faut pas que l'information comptable oriente l'utilisateur dans un sens
prédéterminé à l'avance, la
prééminence du fond sur la forme (substance over form) qui
veut dire que les transactions et événements comptabilisés
doivent refléter l'aspect économique des transactions de
l'entreprise et non l'aspect juridique, la prudence qui est
définie comme la prise en compte d'un certain degré de
précaution dans l'exercice des jugements nécessaires aux
estimations afin d'éviter que les actifs ou les produits soient
surévalués et les passifs ou les charges sous
évalués (Cependant, ce ci ne doit pas conduire à
constituer des réserves occultes) et enfin, l'exhaustivité
(complete) qui stipule que l'information contenue dans les états
financiers doit être exhaustive et complète autant que le permet
le souci de l'importance relative.
Parfois, fiabilité et pertinence
s'opposent, d'où un compromis est nécessaire.
En ce qui concerne la comparabilité
(comparability) de l'information financière, le cadre
conceptuel tunisien exige que l'information soit comparable d'un exercice
à un autre afin de suivre l'évolution de la situation
financière de l'entreprise ce ci pour la comparabilité dans le
temps. En ce qui concerne la comparabilité dans l'espace elle est
obtenue en comparant deux entreprises (nécessité d'indiquer les
chiffres de l'exercice précédent et aussi l'utilisation des
mêmes méthodes comptables). Le cadre conceptuel de l'IASB stipule
la même chose, néanmoins, il ajoute que : Le principe de
comparabilité ne doit pas conduire à une uniformité pure
dans les méthodes comptables, en effet lorsqu'une nouvelle
méthode aboutie à une information plus pertinente et une
meilleure image fidèle, elle doit être adoptée cependant
une mention de ce changement et de son impact doit être porte dans les
notes annexes.
Le cadre conceptuel tunisien prescrit que les
caractéristiques qualitatives de l'information doivent être
appliquées en tenant compte de deux contraintes ou limites qui sont
l'équilibre avantage / coût (les avantages procurés
par l'information doivent être supérieurs au coût de sa
production ou de sa divulgation) et l'Importance relative de l'information (qui
a été traité au niveau des contraintes à prendre en
compte et sa définition est similaire à celle de l'IASB). La
notion de rapidité de divulgation a été traitée au
niveau de la pertinence de l'information comptable. Quant à lui, le
cadre de l'IASB distingue deux contraintes à respecter pour que
l'information soit pertinente et fiable l'équilibre
avantage/coût (La notion de l'importance relative a
été traitée au niveau de la pertinence) et la
célérité.
C'est vrai que l'information financière doit être
pourvue de caractéristiques qualitatives importante, mais, savoir aussi
la base sur laquelle ces états financiers ont été
élaboré n'est pas d'une importance moindre.
2.2) Les conventions comptables
Ce sont des règles et des conventions qu'il y a lieu de
respecter lors de l'élaboration des états financiers. Le cadre
conceptuel tunisien les a énumérés, il distingue en effet
douze conventions comptables : convention de l'entité, convention de
l'unité monétaire, convention de la périodicité,
convention de la réalisation du revenu, convention de rattachement des
charges aux produits, convention de l'objectivité, convention de la
permanence des méthodes, convention de l'information complète,
convention de prudence, convention de l'importance relative, convention de la
prééminence du fond sur la forme et la convention du coût
historique. Le coût historique (valeur d'origine) sert de base pour
la comptabilisation des postes d'actifs et de passif de l'entreprise.
Le coût historique constitue la principale convention
comptable de base adoptée pour la préparation des états
financiers. Cependant, les IFRS admettent la réévaluation des
immobilisations incorporelles, des immobilisations corporelles ainsi que les
immobilisation financière. Les IFRS requièrent
l'évaluation de certaines catégories d'instruments financiers
à la juste valeur. Le cadre conceptuel tunisien selon une étude
récente effectuée par l'OECT n'est pas explicite sur la question.
D'une part, on trouve dans la nomenclature comptable un compte appelé
réserve pour réévaluation, d'autre part la
consécration de certaines évaluations à l'inventaire
à la juste valeur pour quelques instruments financiers qui sont des
arguments en faveur de la réévaluation alors qu'on trouve la
convention de coût historique comment une convention de base pour
l'élaboration des états financiers qui est bien sure un argument
contre la réévaluation.
Par contre, le cadre conceptuel de l'IASB n'a pas
énuméré les conventions comptables. Toutefois, ils peuvent
être tirés des normes comptables, du cadre conceptuel et surtout
de l'IAS 1 relative à la présentation des états
financiers. On cite quelques unes : convention de la permanence des
méthodes, convention de l'importance relative, convention de la
périodicité, convention de la juste valeur ou de la valeur
récupérable, la convention de l'information complète
retenue comme une composante de la fiabilité de l'information, de
même pour la convention de prudence et celle de prééminence
du fond économique sur la forme juridique et la présentation
fidèle. Selon les IFRS, une entité ne peut s'écarter d'une
norme, que dans des circonstances extrêmement rare et ce toutes les fois
que la direction considère que le fait de se conformer à une des
dispositions d'une norme ou d'une interprétation serait tellement
trompeur au point d'être en conflit avec les attentes des utilisateurs
privilégiés. Ce qui va induire l'utilisateur en erreur ou il va
affecter la fiabilité et la sincérité des états
financiers. La nature, la raison et surtout l'impact de cette
non-conformité doivent être explicité dans les notes aux
états financiers. Mais, la possibilité de s'écarter par
apport à une norme est admise par les normes comptables tunisiennes a
condition de justifier le choix et d'évaluer l'impact sur le
résultat et sur les capitaux propres.
En ce qui concerne les hypothèses sous jacentes
à l'élaboration des états financiers et qui sont au nombre
de deux. La première, c'est la comptabilité
d'engagement (accrual basis) c'est-à-dire qu'il y a lieu de
comptabiliser les transactions des qu'ils se produisent et non au moment de
l'encaissement ou du décaissement. C'est-à-dire qu'une vente est
comptabilisée comme telle au moment du transfert des risques
attachés à la propriété du bien objet de la vente
et non au moment de l'encaissement du produit de la vente conformément
aux dispositions de l'IAS 18. La deuxième hypothèse sous jacente,
c'est la continuité d'exploitation (going concern) veut
dire que les états financiers sont préparés sous
l'hypothèse que l'entreprise poursuivra ses activités dans un
avenir prévisible et qu'elle n'a ni l'obligation ni l'intention de
mettre fin à ses activités ou de réduire de façon
importante la taille de son exploitation. Si par contre cette hypothèse
n'est plus vérifiée les éléments des états
financiers seront évalués sur une base différente et ce ci
doit faire l'objet d'une mention dans l'annexe.
Ces dispositions sont similaires à ce qui a
été prévu par le cadre conceptuel tunisien par contre nous
avons tenu à les mentionner vu leur importance capitale dans
l'élaboration des états financiers.
Après avoir étudié les principes comptables
sur lesquels se base l'élaboration des états financiers nous
allons passer à l'étude des éléments des
états financiers.
2.3) Les éléments des états
financiers
Le cadre conceptuel tunisien distingue sept
éléments des états financiers : les actifs, les passifs,
les capitaux propres, les revenues, les gains, les charges et les pertes.
Le cadre conceptuel de l'IASB distingue cinq
éléments des états financiers. Le premier
élément à considérer c'est les
actifs (assets) :( provides future economic benefits). La
définition d'un actif donnée par le
« framework » de l'IASB est similaire à celle
donnée par le cadre conceptuel tunisien sauf que celui de l'IASB
précise que la forme physique et le droit de propriété ne
sont pas déterminant pour inscrire l'élément en actif
à l'exemple de l'IAS 17 qui traite du leasing. En effet, les biens
faisant l'objet de contrat de location financement sont comptabilisés
à l'actif du locataire sans pour autant être sa
propriété. Le cadre de l'IASB fournit en plus des
exemples d'utilisation d'actif : production de biens ou de services
(c'est le cas des immobilisations et des stocks), échangé contre
d'autre actifs, régler un passif (liquidités) et distribué
aux propriétaires de l'entreprise (liquidités)
Le deuxième élément, c'est
Les passifs (liabilities). La définition donnée
par le cadre conceptuel de l'IASB est similaire à celle donnée
par le cadre conceptuel tunisien toutefois, le cadre de l'IASB ajoute des
précisions quant' à la différence existante entre
l'obligation actuelle et engagement future. Pour qu'une obligation soit prise
en compte comme un passif il faut qu'elle soit actuelle. Ainsi, la
décision d'acquérir un actif ne donne pas, en elle-même,
lieu à la constitution d'un passif donc l'obligation ne naîtra que
lorsque l'actif est livré ou que l'engagement a un caractère
irrévocable. Le cadre de l'IASB présente en plus les
façons d'éteindre une obligation : un paiement en
espèce, un transfert d'autres actifs, une fourniture de services, le
remplacement de cette obligation par une autre obligation, la conversion de
l'obligation en part du capital.
Dans la définition de l'élément les
capitaux propres (equity) il y a une grande similitude entre les deux cadre
conceptuel.
Par la suite, on a les produits (income) et enfin, on a les
charges (expenses).
Le cadre conceptuel tunisien distingue entre les revenues et
les gains d'une part et qui sont présenté comme deux
éléments des états financiers distincts. D'autre part, il
distingue les charges et les pertes.
Le cadre conceptuel de l'IASB définit les
produits (comprennent les produits des activités courantes et
les gains) comme suit : les produits sont les accroissements
d'avantages économiques sous forme d'accroissements d'actifs ou, de
diminutions de passifs et qui ont induit une augmentation des capitaux
propres autrement que par de nouveaux apports en capital.
C'est-à-dire un produit tout accroissement des capitaux propres autres
qu'une augmentation de capital.
Le cadre conceptuel de l'IASB présente d'une part les
produits des activités ordinaires et les gains comme
un seul élément des états financiers. D'autre part il
exige qu'ils soient présentés séparément dans
l'état de résultat.
Ici on note la précision du cadre conceptuel tunisien
en ce point par rapport à celui de l'IASB en effet, le cadre conceptuel
tunisien définit les revenus comme suit :
"Les revenus sont, soit les rentrées de fonds ou autre
augmentation de l'actif d'une entreprise, soit le règlement des dettes
de l'entreprise, soit les deux. Et qui résultent de la
livraison ou de la fabrication de marchandises, de la prestation de services ou
la réalisation d'autres opérations qui s'inscrivent dans le cadre
des activités principales ou centrales de l'entreprise".
Le cadre conceptuel tunisien définit les gains
ainsi : "les gains sont les accroissements des capitaux
propres résultant de transactions périphériques ou
incidentes ainsi que de toutes autres
transactions,évènements et circonstances affectant l'entreprise
à l'exception de ceux résultant des revenus ou des apports des
propriétaires sur capital".
Les charges tels que définit par le
cadre conceptuel tunisien sont, "soit les sorties de fonds ou
autres formes d'utilisation des éléments actifs, soit la
constitution de passifs, soit les deux. Et qui résultent de la
livraison ou de la fabrication de marchandises, de la prestation de services ou
la réalisation d'autres opérations qui s'inscrivent dans le cadre
des activités principales ou centrales de l'entreprise".
Les pertes sont définit par le cadre
conceptuel tunisien ainsi : "elles sont des diminutions des
capitaux propres résultant des transactions périphériques
ou incidentes ainsi que de toutes autres transactions et
autres événements et circonstances affectant l'entreprise
à l'exception de ceux résultant des charges ou des distributions
aux propriétaires du capital".
Le cadre conceptuel de l'IASB regroupe les charges provenant
des activités ordinaires de l'entreprise et les pertes en donnant une
définition aux charges qui se présente comme
suit : elles sont les diminutions d'avantages économiques
futures apparues au cours de l'exercice sous forme de diminution d'actifs ou
d'accroissement de passifs. Et qui ont induit une diminution dans les
capitaux propres autrement que par des distributions aux propriétaires
du capital.
Section 3 : Etude comparative au niveau des conditions de
prise en compte et d'évaluation des éléments des
états financiers et la notion de capital
Cette section va s'intéresser à l'examen des
conditions de prise en compte des éléments des états
financiers en premier lieu pour passer par la suite à l'étude de
l'évaluation de ces éléments. La troisième sous
section traitera de la notion de capital.
3.1) Les conditions de prise en compte des
éléments des états financiers
3.1.1) La prise en compte d'un élément des
états financiers
Le cadre de l'IASB définit « the
recognition » comme le processus consistant à incorporer dans
le bilan ou dans le compte de résultat un élément des
états financiers. En effet, il pose un principe général
selon lequel un article (item) qui satisfait à la définition d'un
élément des états financiers doit être
comptabilisé : d'abord, s'il est probable qu'un avantage
économique futur, apprécié au moment de la
préparation des états financiers, qui lui est lié viendra
influer, en plus ou en moins sur l'entreprise.16(*)Et ensuite, si le dit article a un coût ou une
valeur qui peut être évalué avec
fiabilité.
La possibilité de déterminer un coût ou
une valeur à un article n'est pas une condition à sa
comptabilisation, il convient même une estimation raisonnable pour qu'il
soit pris en compte et assurer de la sorte la fiabilité de
l'information.
3.1.2) La prise en compte d'un actif
Un actif est pris en compte dans le bilan lorsque il
est probable que des avantages économiques futurs
bénéficieront à l'entreprise et que l'actif a un
coût ou une valeur qui peut être mesuré d'une façon
fiable.
Cette définition est la même donnée par
les deux référentiels mais le cadre conceptuel de l'IASB ajoute
que lorsqu'il est improbable qu'une dépense procure à
l'entreprise des avantages économiques futures au-delà de
l'exercice en cours, cette dernière n'est pas prise en compte car elle
serait une charge et elle sera comptabilisée en tant que telle dans le
compte de résultat.
3.1.3) La prise en compte d'un passif
Un passif est pris en compte dans le bilan lorsque il
est probable qu'un transfert de ressources économiques résultera
du règlement de l'obligation à la charge de l'entreprise et
lorsque le montant de ce règlement peut être mesuré de
façon fiable. C'est la même définition donnée par
les deux référentiels.
3.1.4) La prise en compte des produits et des
charges
Selon le cadre conceptuel tunisien, les revenus
sont pris en compte lorsque une augmentation des avantages économiques
futurs liée à une augmentation d'actif ou à une diminution
de passifs s'est produite et lorsque, ces revenus peuvent être
mesurés de façon fiable. Les gains sont pris en compte
lors de leur réalisation et lorsque leur montant peut être
déterminé avec un degré suffisant de certitude.
Tandis que le cadre conceptuel de l'IASB stipule que le
produit est pris en compte lorsqu' un accroissement d'avantages
économiques futurs lié à un augmentation des d'actif ou
à une diminution de passif s'est produit et lorsque ces produits peuvent
être évalués de façon fiable.
Le cadre conceptuel tunisien définit les charges et les
pertes comme suit : D'un coté les charges sont prises en compte
lorsqu' une diminution d'avantages économiques futurs, liée
à la diminution d'un actif ou à l'augmentation d'un passif s'est
produite et lorsque la charge peut être mesurée de façon
fiable. D'un autre coté les pertes sont prises en compte lorsqu' une
diminution d'actif ou une augmentation de passif est probable et lorsque le
montant de la perte peut être déterminé avec un certain
degré de précision.
Le cadre conceptuel de l'IASB, néanmoins,
définit et fournit les conditions de prise en compte uniquement des
charges. Ces derniers sont comptabilisés lorsqu' une diminution
d'avantages économiques futurs, lié à la diminution des
actifs ou à une augmentation des passifs s'est produite et lorsque la
charge peut être mesurée de façon fiable.
Les charges doivent être comptabilisées en
respectant le principe de rattachement des charges aux produits (matching
principle). En effet, à partir du moment ou un produit est
comptabilisé, toutes les charges ayant concourus à l'obtention de
ce produit doivent l'être aussi. Après avoir pris connaissance des
divergences au niveau des conditions de prise en compte nous allons se
focaliser sur l'évaluation des ces éléments.
3.2) L'évaluation des éléments des
états financiers
La mesure des éléments financiers consiste
à déterminer la valeur à la quelle ces
éléments seront comptabilisés. Elle implique le choix
d'une base d'évaluation
Le cadre conceptuel tunisien distingue quatre bases de
mesures. Ces bases sont les même que celles préconisées par
l'IASB : le coût historique (historical cost), le coût de
remplacement désigné par le cadre conceptuel de l'IASB par
coût actuel (current cost), la valeur de réalisation (realisable
value) et la valeur actualisée (present value).
Le coût historique demeure la base de mesure
la plus utilisé pour préparer les états financiers ;
il est définit par le cadre conceptuel tunisien comme étant le
montant de liquidité versé ou reçus pour acquérir
un élément, habituellement combiné avec d'autres
systèmes comme la VRN pour les stocks.
Le cadre conceptuel de l'IASB dispose que les actifs sont
enregistrés pour le montant de liquidités payé ou pour la
valeur vénale de la contrepartie donnée lors de leur acquisition
et que les passifs sont enregistrés pour le montant de liquidités
reçu en échange de l'obligation ou (dans le cas de provision pour
risque et charge) pour le montant de liquidités qu'on s'attend à
verser pour régler l'obligation dans le cours normal de
l'exploitation.
Le coût de remplacement tels que définit
par le cadre conceptuel tunisien est le montant qui serait nécessaire
aujourd'hui pour acquérir un élément. Pour définir
la notion de coût actuel le cadre conceptuel de l'IASB dispose que les
actifs figurent pour le montant de liquidités qu'il faudrait payer si le
même actif ou un actif équivalent était acquis actuellement
et les passifs figurent pour le montant non actualisé de
liquidités qui serait nécessaire pour régler l'obligation
actuellement.
La valeur de réalisation tels que
définit par le cadre conceptuel tunisien est le montant correspondant
aux prix qui pourrait être tiré de la cession d'un
élément. Alors que le cadre conceptuel de l'IASB prévoit
qu'en cas d'utilisation de cette méthode comme base pour
l'évaluation, les actifs sont évalués au montant de
liquidités qui pourrait être obtenu actuellement en les vendant
lors d'une cession non liquidative de l'entreprise. Les passifs figurent au
bilan pour leur valeur de règlement, c'est-à-dire pour les
montants non actualisés de liquidités que l'on s'attendrait
à payer pour régler les obligations correspondantes dans le cours
normal de l'exploitation.
Le cadre conceptuel tunisien définit La Valeur
actualisée comme suit : C'est la valeur actualisée des
rentrées de fonds futurs que procurera vraisemblablement un
élément. En revanche, le cadre conceptuel de l'IASB en donne la
définition suivante : les actifs figurent pour la valeur
actualisée des flux nets de liquidités que
l'élément est supposé générer dans le cours
normal de l'exploitation. Après avoir évaluer les
différents éléments des états financiers on doit
évaluer le capital de l'entreprise.
3.3) Le concept du capital et de maintient du capital et
les mécanismes de communication de l'information financière
Cette sous section va s'intéresser à la
manière avec laquelle l'entreprise doit évaluer son capital. Une
fois on a terminé avec la prise en compte et l'évaluation des
différents éléments des états financiers.
L'information financière est prête pour être exploiter il
nous reste de savoir sur quelle forme.
3.3.1) Le concept de capital et de maintient du
capital
Les deux cadres conceptuels de l'IASB et celui tunisien
définissent le capital de l'entreprise selon deux concepts majeurs : le
capital physique et le capital financier. Le capital financier peut
être définit comme l'argent nominal investi dans l'entreprise ou
le pouvoir d'achat de cet argent qui est utilisé pour la
préparation des états financiers. Alors que, le capital
physique est définit comme la capacité
opérationnelle ou la capacité de production de l'entreprise.
La divergence entre les deux cadres conceptuel réside
dans les facteurs influençant le choix du concept de capital en effet le
cadre conceptuel tunisien cite trois facteurs : l'importance du niveau
d'inflation et des variations spécifiques des prix, les
caractéristiques de l'entreprise et de son environnement technologique
et les besoins des utilisateurs des états financiers et leur souci de
maintenir un type de capital ou un autre.
La notion de maintien du capital et de mesure de profit se
présente comme suit : en principe un profit n'est obtenu
qu'après avoir préservé le capital. Le maintien du capital
financier considère qu'un profit est réalisé lorsque le
montant financier de l'actif net à la fin d'une période
excède celui en début de période en excluant les
distributions et les apports des propriétaires durant la
période). Le maintient du capital financier peut être
mesuré en termes d'unités monétaires
nominales soit en unités du pouvoir d'achat
c'est-à-dire en unités monétaires
constantes.
Le maintien du capital physique considère qu'un profit
n'est réalisé que si la capacité productive physique de
l'entreprise déterminée à la fin d'une période
excède celle en début de période exclusion faite des
distributions ou des apports par les propriétaires. Le concept de
maintient du capital physique exige l'adoption d'une valeur actuelle comme base
d'évaluation.
Le cadre conceptuel de l'IASB, quant à lui, dispose que
: le choix du concept de capital doit être fondé sur les besoins
des utilisateurs des états financiers.
Le cadre conceptuel tunisien ne traite que des effets de
changements des prix selon le concept de capital financier, alors que, le cadre
de l'IASB note que la principale différence entre les deux concepts est
le traitement des effets des changements de prix des actifs et des passifs de
l'entreprise. En effet, selon le concept de capital financier si le capital est
défini en terme d'unités monétaires nominales, les
accroissements des prix des actifs sont incorporés au
bénéfice. Si le capital est défini en terme
d'unités de pouvoir d'achat investi sur l'exercice, seule la part de
l'accroissement des prix des actifs qui excède17(*) *. L'accroissement du niveau
général des prix est considéré comme un
bénéfice, le reste fait partie des capitaux propres.
Selon le concept de capital physique tous les changements de
prix affectant les actifs et les passifs sont traités comme des
ajustements de maintien du capital qui font partie des capitaux propres et non
pas comme des bénéfices.
La relation entre le maintien du capital et
l'évaluation des états financiers se présente comme suit
en effet les flux d'actifs qui dépassent les montants nécessaires
pour maintenir le capital sont considérés comme du profit.
Si on faisait la combinaison entre les concepts de capital et
les bases d'évaluation on trouve les modèles comptables. Le cadre
conceptuel tunisien en distingue quatre modèles comptables. On a le
modèle comptable, basé sur les coûts d'origine et
les unités monétaires en numéraires (coûts
historiques recouvrables), qui permet de maintenir le capital financier
exprimé en numéraire. Ensuite, on a le modèle comptable,
basé sur les coûts d'origine et les unités
monétaires constantes, permet de protéger le capital
financier exprimé en terme de pouvoir d'achat. Puis, on a le
modèle comptable basé sur les coûts de
remplacement et les unités monétaires en
numéraires, qui permet de protéger le capital physique et
numéraire de l'entreprise. Enfin, le modèle comptable basé
sur le coût de remplacement et les unités
monétaires constantes permet de protéger le capital physique
et le pouvoir d'achat de l'entreprise.
Le cadre conceptuel tunisien fournit un choix de
modèles basé : sur les caractéristiques de
l'environnement où s'effectue la mesure comptable en ce qui concerne aux
variations dans les prix, la nature de l'élément à
évaluer, de la nature des décisions et les coûts et
avantages de chaque modèle. Pratiquement, lorsque les prix
généraux et les prix spécifiques sont relativement stables
le modèle (1) est utilisé. Lorsque l'environnement est
caractérisé par des variations générales dans les
prix (inflation) le modèle (2) est utilisé. Lorsque
l'environnement est caractérisé par des variations
spécifiques dans les prix le modèle (3) est utilisé et
lorsque l'environnement est caractérisé par des variations
générales des prix et des variations spécifiques le
modèle (4) est utilisé.
Le cadre de l'IASB ne cite pas expressément ces
modèles mais dispose que le choix des conventions d'évaluation et
du concept du maintien de capital détermine le modèle comptable
à utiliser pour la préparation des états financiers. Le
cadre ne propose aucun modèle à suivre. Néanmoins le cadre
définit le modèle des coûts historiques recouvrables comme
le modèle le plus utilisé par les entreprises.
3.3.2) Les mécanismes de communication de
l'information financière
Les états financiers constituent le principal
mécanisme de communication de l'information financière. Le cadre
conceptuel tunisien énumère les états financiers
suivant : un bilan, un état de résultat (au lieu de 4
comptes de résultat dans le plan comptable 1968), un état de flux
de trésorerie et des notes aux états financiers. Les entreprises
sont encouragées à fournir d'autres informations qui se
rapportent aux éléments suivants : les comptes
prévisionnels, l'état sur les ressources humaines, un rapport sur
la performance environnementale et un état sur la technologie.
Pour l'IASB, les états financiers se composent d'un
bilan, d'un compte de résultat, d'un état indiquant les
variations des capitaux propres, d'un tableau de flux de trésorerie et
les notes explicatives qui doivent mentionner entre autre les méthodes
comptables adoptées par l'entreprise. Les autres informations qui
peuvent être fournit sont : un rapport de gestion sur la performance
financière et la situation financière de l'entreprise ainsi que
sur les incertitudes auxquelles elle est confrontée et un rapport sur
l'environnement et sur la valeur ajoutée.
Le cadre conceptuel exprime l'intérêt de
divulguer d'autres informations qui concernent les prévisions, les
ressources humaines, l'environnement et la technologie, que les IAS ne les
prévoient pas.
En ce qui concerne les IFRS, ces derniers exigent en principe
une application rétrospective intégrale de
toutes les normes IFRS et ceci à compter du premier exercice de
publication des états financiers sauf quelques exceptions qui
concernent : les immobilisations corporelles et autres actifs ainsi que le
regroupement d'entreprises et les engagements de retraites et avantages
assimilés. En plus des informations comparatives doivent être
préparés et présenté selon les IFRS. Pour l'IASB
des états financiers ne peuvent être qualifiés de conformes
aux normes internationales qu'à condition qu'elles respectent
intégralement les exigences de chaque norme et de chaque
interprétation publiée.
L'adoption des normes comptables tunisiennes pour la
première fois nécessite de retraiter les éléments
des états financiers relatifs à l'exercice
précédent.
En définitive, nous pouvons conclure que les
divergences entre le cadre conceptuel tunisien et celui internationale ne sont
pas nombreuses puisque les deux référentiels adoptent plus ou
moins les mêmes concepts. Donc, pour affirmer que le normalisateur
comptable tunisien a bien réussit a forger un cadre conceptuel en
harmonie avec celui internationale on doit vérifier ce fait
empiriquement.
CONCLUSION
En guise de conclusion pour cette première partie nous
pouvons affirmer que le normalisateur comptable tunisien a bien voulu tendre
vers une harmonisation de la pratique comptable tunisienne avec les normes
internationales. Cette initiative a débuté par une réforme
comptable qui a été sans précédent. Cette
volonté s'est concrétisée aussi par l'adoption d'un cadre
conceptuel qui ne connaît pas beaucoup de divergence par rapport au cadre
conceptuel international.
On a étudié les divergences au niveau de la base
théorique. Qu'en est il au niveau des autres normes ?
DEUXEME Partie
ÉTUDE comparative au niveau du cadre de
PRÉSENTATION ET AU niveau des autres normes Introduction
A priori, le fait d'avoir la même assise conceptuelle aide
à concevoir des normes comptables qui sont en harmonie pour ne pas dire
identique. C'est ce qui va faire l'objet de la deuxième partie. En
effet, cette deuxième partie est consacrée à une
comparaison entre les normes tunisiennes et les normes internationales.
D'abord, dans un premier chapitre nous nous intéresserons au cadre de
préparation et de présentation des états financiers que
nous jugeons important car le fait de divulguer une information qui n'est pas
présenté de la même manière peut affecter une
caractéristique assez importante qui est la comparabilité des
états financiers par conséquent ce ci peut affecter l'opinion des
utilisateurs des états financiers. Nous passons par la suite vers
l'étude de normes qui ont été adopté par le
normalisateur comptable lors de la réforme.
Un deuxième chapitre sera consacré à
l'étude des normes de la consolidation des comptes vue qu'elles ont
été les dernières normes adoptées par le
normalisateur comptable tunisien. Cela nous laisse penser qu'elles sont en
harmonie avec les normes internationales. C'est ce qu'on va découvrir
ensemble !
Chapitre 3
ÉTUDE comparative au niveau du cadre de
PRÉSENTATION des états financiers (NCG et IAS 1) et au niveau
d'autres normes
Etant donné l'importance que revêt la
présentation des états financiers, en préservant entre
autre la comparabilité ses états financiers, nous avons
consacré une sous section à cette présentation. En effet,
un investisseur peut trouver des difficultés dans la comparaison des
états financiers d'une entité par rapport à d'autres s'il
y a des différences à la base dans le contenu des
différentes rubriques de ces derniers et
au niveau de la présentation des états financiers en
général.
Section 1 : Etude comparative portant sur le cadre de
préparation et de présentation des états financiers
Dans le cadre de cette section nous traitons dans une
première sous section des divergences au niveau des objectifs et au
niveau du champ d'application de la norme. Dans une deuxième sous
section nous traiterons des considérations générales pour
la préparation et la présentation des états financiers. La
troisième sous section va traiter des divergences au niveau de la
structure et le contenue des états financiers.
1.1) Objectifs et champ d'application
Les objectifs énoncés par la NCG sont plus larges
et plus détaillés que l'IAS 1. Les deux normes convergent sur le
fait que prescrire une base de présentation des états financiers
à usage général préserve la qualité de la
comparabilité tant dans le temps que dans l'espace.
L'IAS 1 propose trois outils pour atteindre cet objectif : des
dispositions générales relatives à la
présentation des états financiers, des lignes
directives concernant la structure des états financiers
et des dispositions minimales en matière de contenu des
états financiers.
La NCG présente les outils suivants : des dispositions
relatives à la présentation des états
financiers18(*), des
dispositions traitant de l'organisation comptable19(*) et une nomenclature
comptable20(*).
La NCG a été claire et précise en disposant
qu'elle s'applique, en matière de présentation des états
financiers et en matière d'organisation comptable, à toutes les
entreprises même celles régies par les normes sectorielles sauf si
ces normes prévoient des dérogations.
1.2) Considérations générales
relatives à la présentation et à l'élaboration des
états financiers
Les deux normes définissent les états financiers
comme une représentation structurée de la situation
financière et de la performance financière d'une
entité.
L'objectif des états financiers est de fournir des
informations sur la situation financière, la performance et les flux de
trésorerie de l'entité qui soient utiles à un large
éventail d'utilisateurs pour la prise de décisions
économiques.
La NCG présente le processus
d'élaboration des états financiers, en premier lieu, qui
peut se résumer comme suit :
L'agrégation : c'est le fait de simplifier et de
synthétiser l'information financière à travers des
montants et des totaux. Cette agrégation dépendra de l'avantage
procuré par la divulgation de cette information et du respect du
postulat avantage supérieur aux coûts.
La classification : la classification des
éléments des états financiers par nature ou par
destination facilite l'analyse. Cette analyse peut être
améliorée si les informations sont groupées en composantes
homogènes (même degré de permanence, de stabilité,
de risque et de précision).
La structure : c'est la présentation des
différentes composantes dans les états financiers et les notes
correspondantes.
L'articulation : c'est le fait que les états
financiers soient en interrelation puisqu'ils reflètent
différents aspects des mêmes transactions.
Après avoir présenté ce processus, la NCG a
fait référence aux principes comptables
généralement admis, et à la bonne
information. La NCG a présenté aussi une rubrique dans
laquelle elle a présenté des dispositions communes
à l'ensemble des états financiers.
L'IAS 1 n'a pas présenté ce processus mais elle a,
par contre, énoncé des principes qu'il faudrait respecter lors de
la présentation et de l'élaboration des états financiers.
Les principes comptables énoncés par l'IAS 1 sont : l'image
fidèle et la conformité aux IFRS, la continuité
d'exploitation, la comptabilité d'engagement, la permanence de la
présentation, l'importance relative et le regroupement, la compensation
et les informations comparatives. La NCG a fait référence
à ces principes comptables généralement admis sans pour
autant les développer comme l'a fait IAS 1. Ces principes comptables
doivent être divulgués dans les notes aux états financiers
conformément aux dispositions des deux normes.
La NCG entend par le principe de la bonne information les
notes aux états financiers qui jouent un triple rôle :
ils expliquent des éléments présentés dans le corps
des autres états financiers, fournissent le traitement alternatif de
certaines évènements et fournissent des informations sur des
éléments qui n'existent pas dans le corps des autres états
financiers. Toujours selon ce principe, un traitement erroné ne peut
être corrigé par une mention dans les notes aux états
financiers d'ailleurs comme le prévoit l'IAS 1. Aussi, selon ce
principe, les notes doivent être impartiale et exempte de toute
ambiguïté, l'image de la situation financière de
l'entité doit être complète et ce ci dans le respect de
l'équilibre avantage coût.
Les dispositions communes prévoient que les états
financiers doivent comprendre les mentions suivantes : le nom de
l'entité, la date d'arrêté, l'unité
monétaire, l'indication de l'arrondi et la mention consolidé si
les états financiers se rapportent à un groupe et ceci dans
chaque page. Cette disposition est similaire aux dispositions de l'IAS 1.
Les chiffres à titre comparatif doivent être
présentés et les postes qui ne sont pas significatifs peuvent
être groupés avec d'autres postes ceci est comparable avec le
principe de l'importance relative et le regroupement énoncé par
l'IAS 1.
La compensation n'est pas admise sauf si elle est
autorisée par une autre norme et ce ci est conforme au principe de
compensation énoncé par IAS 1.
L'IAS 1, dans ses considérations générales,
ne diffère pas sensiblement des dispositions de la NCG. En effet, elle
présente en premier lieu le principe suivant : l'image fidèle
et la conformité aux IFRS selon lequel une entité doit
procéder à une déclaration explicite et sans
réserve qu'elle établit ses états financiers
conformément aux IFRS. L'objectif d'image fidèle est atteint par
la conformité aux normes internationales et par la fourniture d'autres
informations lorsqu'il est nécessaire.
Les méthodes comptables inappropriées ne sont
corrigées ni par une mention des méthodes comptables
utilisées ni par une note.
Dans des circonstances extrêmement rares
ou la direction estime que l'application une norme ou une interprétation
serait trompeur au point d'être contraire à l'objectif des
états financiers, l'entité doit s'en écarter si le
cadre légal pertinent l'autorise. Cette dérogation,
néanmoins, est conditionnée dans la mesure ou la direction :
estime que les états financiers donnent une image fidèle, qu'elle
s'est conformée aux IFRS à l'exception d'une disposition
particulière, elle doit porter une indication sur le titre de la norme
dont l'entité s'est écartée déterminer l'effet
financier de l'écart par rapport à cette disposition si elle
était appliquée.
Voyons maintenant le cas ou le cadre légal pertinent
interdit un tel écart, l'entité doit alors réduire, autant
que possible, le caractère trompeur en fournissant les informations
suivantes : le titre de la norme en question, la raison pour laquelle la
direction a conclu que le respect de cette disposition a le caractère
trompeur et les écarts par rapport à ce que voit la direction
comme nécessaire pour donner une image fidèle.
En deuxième lieu, elle présente le principe de
continuité d'exploitation selon lequel la direction
évalue la capacité de l'entité à poursuivre son
exploitation sur la base des informations qui lui sont disponibles qui
s'étalent sur une période de 12 mois sans, toutefois, s'y
limiter. Si l'entité a un passé d'activité
bénéficiaire et un accès sans difficultés aux
sources de financement, il n'y a pas lieu de procéder à une
analyse détaillée pour démontrer la continuité
d'exploitation. Mais, si c'est le contraire, une analyse
détaillée de la situation financière de l'entreprise
s'impose avec la présentation des calendriers de remboursement des
dettes pour démontrer la continuité d'exploitation. Si la
direction, à l'occasion de son appréciation, constate qu'il
existe une incertitude significative liée à des
évènements susceptibles de jeter un doute important sur la
capacité de l'entité a poursuivre son activité. Ces
incertitudes doivent faire l'objet d'une note.
En troisième lieu, la méthode de la
comptabilité d'engagement doit être appliquée sauf
en ce qui concerne les informations relatives au traitement de l'état de
flux de trésorerie.
En quatrième lieu, le respect de la permanence de la
présentation est exigé. En effet, la présentation et la
classification des postes des états financiers doivent être
conservés d'une période à l'autre sauf si un changement
est rendu obligatoire par une norme ou si ce changement présenterait
l'information d'une manière plus adéquate (plus de pertinence et
de fiabilité).
En cinquième lieu, le principe d'importance relative
et le regroupement doit être respecté. Selon ce principe,
chaque catégorie significative d'éléments similaires doit
faire l'objet d'une présentation séparée dans les
états financiers et les éléments de nature dissemblables
sont présentés séparément sauf s'ils sont non
significatifs. Le regroupement des transactions se fait par nature ou par
fonction. Ceci est similaire à ce que la NCG prévoit.
En sixième lieu, le principe de la compensation selon
lequel la compensation est interdite sauf si elle est autorisée ou
imposée par une norme. Par exemple, les frais bancaires relatifs
à l'opération de cession des titres de participation peuvent
venir en déduction du prix de cession des titres de participation.
En définitive, le principe des informations comparatives
doit être respecté. Conformément à ce principe, des
informations comparatives au titre de la précédente
période doivent être présentées pour tous les
montants figurants dans les états financiers, sauf disposition contraire
d'une norme.
Les états financiers doivent être
présentés au moins une fois par an. Lorsqu'une entité
modifie sa date de clôture et présente ses états financiers
pour une période plus longue ou plus courte qu'une année elle
doit indiquer : la raison de ce changement et le fait que les montants sont
comparables ou non.
1.3) Structure et contenu des états financiers
Nous allons étudier la structure et le contenu des
états financiers respectivement du bilan, de l'état de
résultat et de l'état de flux de trésorerie.
1.3.1) Le bilan
Selon IAS 1 la classification des actifs et des passifs par
nature, par destination ou eu égard à leur
liquidité et exigibilité facilite l'analyse et
ce ci pour garantir aux utilisateurs une information utile21(*). Cette possibilité de
présenter les actifs et les passifs en fonction de leur liquidité
ne s'applique que si cette présentation va rendre l'information plus
fiable et plus pertinente qu'une
présentation courant et non courant. La NCG dans son § 26
prévoit que la distinction courant et non courant est obligatoire.
La NCG prévoit que la distinction courant
et non courant repose sur le critère de la
destination et l'utilisation réelle plutôt que sur la nature. Pour
qualifier un élément de courant la NCG quand il satisfait l'un
des critères suivants : soit qu'il fait partie des activités
d'exploitation de l'entreprise et il est attendu qu'il soit
réalisé ou consommé dans le cours normal du cycle
d'exploitation de l'entreprise, soit qu'il est détenu principalement
à des fins de placement ou pour une courte période et il est
attendu qu'il soit réalisé dans les 12 mois à compter de
la date de clôture. L'IAS 1 définit les actifs courants comme un
actif qui satisfait l'un des 4 critères suivants. Soit que
l'entité s'attend à pouvoir réaliser l'actif dans le cadre
du cycle d'exploitation ou que l'actif est détenu essentiellement aux
fins d'être négocié. Soit qu'on s'attend à ce que
l'actif soit réalisé dans les 12 mois suivant la date de
clôture ou encore il s'agit de trésorerie ou d'équivalent
de trésorerie sauf s'il ne peut pas être échangé ou
utilisé pour régler un passif pendant au moins 12 MOIS à
compter de la date de clôture.
En ce qui concerne la définition des passifs courants. La
NCG prévoit deux critères pour pouvoir classer un passif comme
courant. Le premier c'est qu'il est attendu qu'il soit réglé par
utilisation de la trésorerie provenant des éléments
classés comme actifs courants. Le deuxième critère c'est
qu'il doit être payé dans les douze mois qui suivent la date de
clôture. Cependant, l'IAS 1 prévoit 4 critères. Soit que
l'entité s'attend à régler le passif au cours de son cycle
d'exploitation normal ou qu'il est détenu essentiellement aux fins
d'être négocié. Soit qu'il doit être
réglé dans les 12 mois à compter de la date de
clôture ou que l'entité ne dispose pas d'un droit inconditionnel
de différer le règlement du passif pour au moins 12 mois à
compter de la date de clôture.
On a identifié une divergence au niveau de la prise en
compte du refinancement au niveau des deux normes.
1.3.2) Etat de résultat et état de flux de
trésorerie
La norme IAS 1 n'impose pas de modèles d'états de
résultat, elle indique, uniquement, les informations devant figurer dans
les états financiers.
L'IAS 1 impose la présentation des rubriques suivantes:
les produits des activités ordinaires, les charges financières,
la quote-part dans le résultat net des entités associées
et des coentreprises comptabilisées selon la méthode de la mise
en équivalence, la charge d'impôt, le profit ou la perte avant
impôt, comptabilisé lors de la cession des actifs ou le
règlement des passifs attribuables à des abondons
d'activité, la charge d'impôt sur le résultat, le
résultat global de la période, les intérêts
minoritaires, et le résultat net de l'exercice attribuable aux
actionnaires.
La NCG, par contre, fournit un format de présentation de
l'état de résultat qui est fournit à titre de
modèle qui sera adapté aux besoins de l'entité en
question.
L'entité ne doit plus présenter une rubrique
relative au résultat extraordinaire que ce soit dans le
corps de l'état de résultat ou dans les notes annexes selon les
dispositions révisées de l'IAS 1 § 85. La NCG dispose que
les éléments extraordinaires doivent faire l'objet d'une mention
séparée dans l'état de résultat.
Le terme élément exceptionnel ne figure pas dans
les IFRS, toutefois, selon le § 84 de l'IAS 1 : parce que les effets des
différents activités, transactions et autres
évènements diffèrent dans leur fréquence, leur
potentiel de profit ou de perte et leur prévisibilité, la
communication des composantes de performance financière aide à
comprendre la performance financière réalisée et à
effectuer des projections des résultats futures. Les facteurs à
prendre en compte sont l'importance relative, la nature et la fonction des
composantes des produits et des charges. Ils peuvent être
mentionnés dans le corps de l'état de résultat ou dans les
notes. Selon la NCG, les éléments exceptionnels font partie
intégrante de l'état de résultat.
Les deux normes disposent qu'il existe deux formes d'analyse du
résultat. La première forme est appelée la méthode
des charges par nature, appelée par la norme tunisienne :
modèle autorisé, l'autre est appelé méthode des
charges par destination ou du coût des ventes, appelé par la norme
tunisienne modèle de référence.
Les deux normes sont similaires sur le fait que l'entreprise
présentant un état de résultat selon le modèle de
référence doivent obligatoirement présenter leur charge
par nature. Et que les entreprises sont encouragées à
présenter les charges par leur destination. Il est à signaler que
le SIG n'a pas été prévu par l'IAS 1.
Il est à signaler que les deux normes présentent
des similitudes au niveau de la présentation de l'état de flux de
trésorerie sauf au niveau de quelques points qui sont les
suivants22(*) :
Le premier point consiste dans l'interdiction de l'IAS 1 de la
présentation des éléments extraordinaires. Alors que, la
NCG oblige les entreprises à les présenter dans l'une des
rubriques de l'état de flux.
Le deuxième point concerne les intérêts et
les dividendes versés qui sont classés parmi les
éléments financiers au niveau de la NCG. Alors que IAS 7 relative
à l'état de flux de trésorerie prévoit qu'ils
doivent être présentés séparément. Ils sont
considérés pour un établissement financier comme des flux
d'exploitation. Il y a un problème en ce qui concerne les autres
entreprises dans la mesure où certains considèrent les
intérêts et dividendes payés comme la
conséquence de la politique de financement choisie et classent donc ces
éléments parmi les flux de financements. D'autres estiment, qu'il
est plus utile de mettre en évidence la capacité de l'entreprise
à dégager, par son activité, les ressources de son
financement donc ils font partie des flux d'exploitation. De même en ce
qui concerne les intérêts et les dividendes
reçus, certains les considèrent comme un flux
d'investissement, alors que d'autres les considère comme un flux
d'exploitation. La norme ne s'est pas prononcée sur la question et elle
exige uniquement que la solution retenue soit la même d'une année
à une autre.
Le troisième point concerne les informations à
fournir dans la mesure ou l'IAS 7 relative à l'état de flux de
trésorerie impose aux entreprises de fournir les soldes de
trésorerie et équivalents de trésorerie non
disponible.23(*)Le tableau
de variation des capitaux propres est une composante des états
financiers en IAS 1 alors qu'il est présenté parmi les notes aux
états financiers dans la NCG. En outre, On n'a pas identifié de
divergences au niveau des notes aux états financiers.
Section 2 : Etude des similitudes et des divergences au
niveau d'autres normes
Cette section est divisée en trois sous section. Dans
la première section, nous traitons des divergences entre l'IAS 2 et la
NCT 4 relatives aux stocks. La deuxième sous section sera
consacrée à l'étude des divergences entre NCT 10 et IAS 38
relative aux charges reportées. Dans la troisième section nous
allons étudier les divergences entre IAS 11 et NCT 9 relative aux
contrats de constructions.
2.1) Etude comparative entre l'IAS 2 et la NCT 4
Les deux normes traitent de l'évaluation des stocks.
Elles s'efforcent de préciser quelles sont les charges à prendre
en compte dans le calcul des coûts des stocks et de fixer les
règles d'évaluation à la clôture de l'exercice.
Les deux normes définissent de la même
manière les stocks. Ce sont des éléments d'actifs
détenus pour être vendus dans le cours normal de l'exploitation ou
bien en cours de production pour une telle vente ou bien sous forme de
matières ou de fournitures devant être consommées au cours
du processus de production ou de la prestation de service.
Les deux normes s'accordent sur le fait que le critère
distinctif fondamental pour reconnaître un élément de stock
c'est sa destination et son utilisation par rapport à l'activité
courante de l'entreprise plutôt que sa nature. Le principe fondamental,
présenté par les deux normes, pour l'évaluation des stocks
c'est de l'évaluer au coût historique et à la valeur de
réalisation nette si elle est inférieur.
Il existe, néanmoins, une divergence entre la NCT 4 et
l'IAS 2 au niveau de l'évaluation des stocks. Les deux normes stipulent
que le coût des stocks doit comprendre tous les coûts
d'acquisition, coûts de transformation et autres coûts encourus
pour amener les stocks à l'endroit et dans l'état où ils
se trouvent. Les deux normes citent des exemples de chaque type de
coût. 24(*) En ce
qui concerne le coût d'acquisition, les deux normes sont presque
identiques dans la définition de ce type de coût. Cependant, l'IAS
2 a exclu les différences de changes des coûts de stocks
même s'il s'agit d'une grave dévaluation contre laquelle il est
impossible de se couvrir et même si cette différence de change
provient d'un achat récent en devise.
C'est l'unique divergence qu'on a pu relever au niveau de
cette norme surtout quand l'IASB a supprimé la méthode LIFO
d'identification des sorties des stocks. Désormais, on aura deux cas
d'évaluation des sorties des stocks. Pour le premier cas, en ce qui
concerne les éléments identifiables ils doivent faire l'objet
d'une évaluation individuelle et spécifique. Pour le
deuxième cas, il y a lieu d'utiliser soit la méthode FIFO soit la
méthode du CMP.
2.2) Etude comparative entre NCT 10 et IAS 38
La norme comptable charges reportées est en
contradiction avec les dispositions de IAS 38. En effet, la norme IAS 38
"immobilisation incorporel" prévoit deux critères dans son §
68 pour qu'une dépense soit comptabilisée en charges d'abord, il
faut que la dépense soit encourue, sauf si elle fait partie du
coût d'une immobilisation incorporelle satisfaisant aux critères
de comptabilisations, ensuite, si l'élément est acquis lors d'un
regroupement d'entreprises et ne peut être comptabilisé en tant
qu'immobilisation incorporelle. Cependant, la NCT 10 permet de comptabiliser
des charges en immobilisations dans la rubrique autres actifs non courants sans
être ni dans le premier cas ni dans le deuxième cas. Et ceci soit
comme étant des charges à répartir ou des frais
préliminaires. Les dépenses relatives aux activités de
démarrage, les dépenses de formation, les dépenses de
publicité, et de promotion, les dépenses de délocalisation
ou de réorganisation de tout ou partie de l'entreprise, puisqu'elles ne
créent pas d'actifs identifiables, doivent être
comptabilisé en charges lorsqu'elles sont encourues. Même si les
dépenses sont relatives à un élément incorporel qui
ont été initialement comptabilisés en charges par
l'entreprise dans ses états financiers annuels antérieurs ou ses
rapports financiers intermédiaires ne doivent pas incorporés dans
le coût d'une immobilisation à une date ultérieure.
2.3) Etude comparative entre IAS 11 et NCT 9
Les deux normes se ressemblent dans plusieurs points. Nous
n'avons pas identifié des divergences dans la manière de
constater les produits et les coûts du contrat sauf une petite divergence
dans les éléments à exclure du coût du contrat de
construction. La NCT 9 prévoit dans son § 16 parmi les exemples de
coûts du contrat qui sont à exclure il s'agit notamment les
coûts du contrat qui portent sur une activité future au titre du
contrat25(*), Les
payements effectués aux sous-traitants, à titre d'acompte sur les
travaux de sous-traitance à exécuter. Cependant, l'IAS 11
prévoit qu'il faut exclure les dépenses administratives sauf
celles dont le remboursement est expressément stipulé dans le
contrat, les frais de ventes, les frais de recherche et de développement
à moins que leur remboursement ait été expressément
prévu au contrat et l'amortissement des constructions ou
d'équipements inutilisés et non nécessaires à
l'exécution d'un contrat particulier.
La NCT 9 prévoit des conditions, qui à notre
sens se rapprochent avec les conditions énoncées par l'IAS 11,
pour pouvoir estimer de façon fiable le résultat du contrat. Il
s'agit d'abord d'effectuer un inventaire des biens et des travaux en cours
à la date de clôture. Puis, il s'agit d'obtenir l'acceptation du
client sur l'ensemble des travaux qui ont été
réalisés et des produits non prévus au contrat. Enfin, il
faut disposer d'un système de comptabilité analytique de gestion
permettant le suivi fiable des coûts et des prix de revient. L'IAS 11
prévoit les conditions suivantes : d'abord, il faut établir les
droits exécutoires de chaque partie concernant l'actif à
construire dans le contrat. Ensuite, il s'agit de s'accorder sur la
contrepartie qui fera l'objet d'échange. Le contrat doit mentionner
aussi les moyens et les conditions de règlements. Enfin, il faut
disposer d'un système budgétaire et d'information interne.
Il existe aussi des divergences au niveau de l'information
à fournir entre les deux normes.
Section 3 : Etude de la norme regroupement
d'entreprises (IFRS 3 et NCT 38)
Avec la suppression de la méthode de "pooling of
interests" appelée la mise en commun d'intérêt, l'IFRS 3 et
la NCT 38 sont devenu en harmonie sur ce point puisque les deux normes
n'acceptent qu'une seule méthode de comptabilisation des
opérations d'acquisition. D'où une seule méthode est
autorisée par les deux normes celle de d'acquisition "purchase method".
Selon cette dernière, l'entité, l'acquéreur, qui
détient le contrôle doit être identifié et les actifs
et les passifs identifiables doivent être comptabilisées pour leur
juste valeur dans le bilan de l'acquéreur.
3.1) Le coût d'acquisition et la méthode de
réestimation
La première divergence qui peut
être identifiée entre les deux normes s'analyse comme suit :
l'IFRS 3 n'admet plus que les coûts d'émissions d'un instrument de
capitaux propres, directement attribuables à l'acquisition d'une
entreprise font partie intégrante du coût du regroupement. Alors
que la NCT 38 continue à le considérer ainsi. La NCT 38 dispose
dans son § 20 "qu'en plus du prix d'acquisition l'acquéreur peut
encourir des coûts directs liés à l'acquisition. Ceux-ci
comprennent les coûts d'inscription et d'émission de titres".
Toutefois, l'IFRS 3 dispose dans le § 30 et 31 que les coûts
d'organisation, et d'émission de passifs financiers font partie
intégrante de la transaction d'émission de ce passif même
lorsque les passifs sont émis pour effectuer un regroupement
d'entreprise plutôt que d'être des coûts directement
attribuables au regroupement. Par conséquent, les entités ne
doivent pas inclure de tels coûts dans le coût d'un regroupement
d'entreprise. Selon l'IAS 39 ces coûts doivent être inclus dans
l'évaluation initiale du passif. De même pour les coûts
d'émission d'instruments de capitaux propres, ils font partie
intégrante de l'opération d'émission d'instruments de
capitaux propres, même lorsque ces instruments sont émis pour
effectuer un regroupement d'entreprise plutôt que d'être des
coûts directement attribuables au regroupement. Par conséquent,
les entités ne doivent pas inclure de tels coûts dans le
coût d'un regroupement d'entreprises. Selon l'IAS 39 de tels coûts
réduisent le produit résultant de l'émission des
instruments de capitaux propres donc ils viennent en déduction des
capitaux propres (en net de tout avantage d'impôt sur le résultat
y afférent).
Au niveau d'un autre point de l'IFRS 3 traitant de
l'acquisition reverse, il apparaît plutôt q'il existe une
similitude. Le principe de cette opération est le suivant. D'habitude,
dans les opérations d'acquisition donnant lieu à échange
de titres, l'entité juridique qui émet les titres est
l'acquéreur. Au niveau du traitement des acquisitions inversées,
"reverse acquisitions" précisé par l'IFRS 3 et la NCT 38. Ce
n'est pas le cas, car le véritable acquéreur est celui qui
dispose du pouvoir de conduire les politiques financières et
opérationnelles et donc du contrôle.26(*) Ceci requiert l'examen de
l'ensemble des faits permettant de déterminer quel est en substance le
véritable acquéreur en comparant par exemple le poids des deux
entités.
La deuxième divergence peut se
résumer dans l'application de la méthode de réestimation.
En effet, l'IFRS 3 n'autorise que la méthode de réestimation
totale à 100% des actifs acquis, passifs et passifs éventuels
pris en charge qui conduit en contrepartie à reconnaître les
intérêt minoritaires qui s'y rattachent. La NCT 38 prévoit
la réestimation partielle des actifs acquis et passifs pris en charge
(limitation de la réestimation des éléments identifiables
à la quotte part acquise par le groupe).
3.2) Provisions pour restructuration et les passifs
éventuels
La troisième divergence est que
désormais, l'IFRS 3 limite strictement les possibilités de
comptabiliser au passif de la cible des provisions pour arrêt ou
réduction d'activité qui ont pour origine des opérations
de regroupement. Ceci n'est rendu possible que si les critères,
énoncés par l'IAS 37 provisions, passifs éventuels et
actifs éventuels, sont respectés. Il faut qu'il existe un plan
détaillé du programme de restructuration et la mise en oeuvre de
ce plan a débuté ou encore l'annonce des mesures
envisagées aux tiers concernés a eu lieu à la date
d'acquisition. En plus la norme précise que dans le cas d'un
plan de restructuration dont l'exécution serait conditionnée par
l'acquisition aucun passif ne pourra être comptabilisé dans le
cadre de l'allocation du coût d'acquisition. Bref, seules les
restructurations énoncées ou leur mise en oeuvre a
commencé à la date d'acquisition pourront faire l'objet de
provision dans le bilan de la cible (entité acquise). La NCT 38 est
beaucoup moins restrictive en ce qui concerne ce point dans la mesure ou il est
possible de comptabiliser des provisions destinées à couvrir les
coûts de restructurations dans le bilan de la cible même si
l'acquéreur développe les principales caractéristiques du
plan détaillé dans un délai de 3 mois à compter de
la date 'acquisition ou si elle est antérieur à la date
d'approbation des états financiers annuels.
La quatrième divergence selon la NCT
14 les passifs éventuels ne font pas parties des passifs identifiables
et ne sont pas par conséquent comptabilisés au passif de la
cible. Cependant, ils peuvent être comptabilisés
ultérieurement en charge des lors qu'ils remplissent les critères
de passifs. L'IFRS 3, néanmoins, pose le principe d'une allocation du
coût d'acquisition à des passifs éventuels si leur juste
valeur peut être mesuré de façon fiable. Un passif
éventuel peut être définis comme une obligation possible
trouvant son origine dans des faits passés et dont l'existence sera
confirmée ou non par des évènements futurs dont
l'entreprise n'a pas le contrôle. Aussi, c'est une obligation
présente non comptabilisée en raison de son caractère non
probable (0%<probabilité< 50%) ou du fait que son montant ne peut
pas être mesuré avec suffisamment de fiabilité.
3.3) Période d'évaluation définitive
et goodwill
La cinquième divergence est que l'IFRS
3 prévoit un délai de 12 mois pour une identification et une
évaluation définitive des actifs acquis, passifs et passifs
éventuels pris en charge et ceci à compter de la date
d'acquisition. Au cours de ce délai, les ajustements sont
comptabilisés comme s'il avait été calculés
à la date d'acquisition, une fois ce délai dépassé,
les ajustements correspondent à des erreurs au sens de l'IAS 8. Par
conséquent, ils font l'objet d'un traitement rétrospectif. En
revanche, les changements d'estimations sont traités de manière
prospective en résultat de l'exercice. La NCT 38 prévoit un
délai de 24 mois après une acquisition au début de
l'exercice.
La sixième divergence et qui parait la
plus importante dans la mesure ou l'IFRS 3 a supprimé l'amortissement
systématique du goodwill27(*)et a remplacé cet amortissement par un test
annuel de dépréciation "impairement test". Ce test vise à
s'assurer que la valeur recouvrable28(*) n'est pas inférieure à sa valeur
comptable nette. La NCT 38 quant à elle impose un amortissement
systématique du goodwill sur une durée qui peut refléter
la meilleur estimation de la période durant laquelle il est attendu que
des avantages économiques futures iront à l'entreprise dans tous
les cas la durée d'amortissement ne peut excéder 20 ans. A
défaut d'autres méthodes qui permettant de refléter le
rythme de consommation des avantages économiques futures, le mode
linéaire doit être appliqué.
La septième divergence, l'IFRS 3
prévoit qu'après un examen approfondi des estimations
effectuées, les écarts d'acquisitions négatifs29(*)seront comptabilisés en
résultat. Cependant, la NCT 38 distingue le traitement de l'écart
d'acquisition négatif correspondant à des pertes et des
dépenses futures attendues identifiées dans le plan d'acquisition
de l'acquéreur de celui lié à d'autres hypothèses.
L'écart d'acquisition négatif devrait être rapporté
en résultat lorsque les pertes et les dépenses futures sont
comptabilisées en respect du principe de rattachements des charges aux
produits. Dans la mesure ou les pertes et les dépenses futures sont
comptabilisées au cours de l'exercice attendu ou lorsque l'écart
d'acquisition négatif ne correspond pas à des pertes et des
dépenses futures identifiables attendu pourront être estimé
de façon fiable à la date d'acquisition. L'écart
d'acquisition est rapporté en résultat comme suit : le montant de
l'écart d'acquisition négatif n'excédant pas les justes
valeurs des actifs non monétaires identifiables (immobilisation, stock)
acquis doit être rapporté en produits sur une base
systématique sur la durée d'utilité moyenne
pondéré restant à courir des actifs amortissables
identifiables acquis. Et le montant de l'écart d'acquisition
négatif excédant les justes valeurs des actifs non
monétaires identifiables acquis doit être comptabilisé
immédiatement en produits.
Chapitre 4
ÉTUDE comparative au niveau des normes de la
consolidation
Le § 7 de la NCT 35 exprime l'utilité des
états financiers consolidés. Il dispose en effet, que les
utilisateurs des états financiers d'une société
mère sont généralement intéressés par la
situation financière, les résultats et les changements de la
situation financière du groupe pris dans son ensemble et ont besoin d'en
être informés. Ce besoin est satisfait par les états
financiers consolidés qui présentent l'information
financière du groupe comme celle d'une entreprise unique, sans tenir
compte des frontières juridiques des différentes entités
juridiques. 30(*)
La séparation des activités juridiquement
revient à un souci de gestion de risque. La publication
simultanée des états financiers pour chaque entité
appartenant à un groupe ne reflète pas l'image réelle du
tout le groupe.
Le bilan et l'état de résultat d'une
société holding ne donne une indication sur le poids
économique réel de cette société.
Au niveau du bilan : Son actif est
constitué : de titres de participations : uniquement le
coût d'acquisition qui apparaît alors que réellement ils
représentent la valeur d'éléments patrimoniaux
détenu par les filiales. La valeur de ces actifs est inscrite au
coût d'entré dans le périmètre de consolidation si
par la suite ce bien est transféré d'une entreprise à
l'autre il ne change pas de valeur et garde son coût d'entré. Le
bilan contient aussi les créances sur les filiales, le poste de
trésorerie et parfois il n'existe pas d'immobilisation. Son passif est
constitué de dettes à caractère financier.
Au niveau de l'état de résultat : le
produit financier : dividendes, revenus des brevets et de marques et les loyers
rapporté par des immobilisations éventuels.
Le résultat de la société dépend
substantiellement des dividendes et autres revenus perçus des filiales
alors qu'en réalité ces dividendes reviennent à la
distribution de bénéfices réalisés par les filiales
l'année N-1.
Les bénéfices affectés en réserves
ou en résultat reporté ne sont pas pris en compte par la
société mère.
Si les résultats des filiales sont déficitaires
ça ne se traduit dans les comptes de la société
mère qu'au moyen d'une éventuelle provision.
En définitive, le but de la consolidation c'est de
donner du groupe une image comptable analogue à celle d'une entreprise
unique de point de vue : patrimoine, situation financière,
résultat et activité.
On a voulu étudier ces normes vu qu'elles sont les plus
récemment apparues. Cela suppose qu'elles sont les plus harmonieuses
avec les normes internationales. On a voulu aussi les étudier dans le
but d'éclairer aux investisseurs31(*)sur les divergences entre les deux
référentiels. Ce qui est de nature à les rassurer sur les
opportunités d'investissement en Tunisie. Ce chapitre est divisé
en trois sections. La première section traite des divergences entre la
NCT 35 et l'IAS 27 vu qu'elle est la plus importante et vu qu'elle constitue la
base de l'élaboration d'états financiers consolidés. La
deuxième section va traiter des divergences au niveau de la NCT 37 et
l'IAS 31 relatives aux participations dans les coentreprises. Enfin, la
troisième section va s'intéresser aux divergences au niveau des
normes relatives aux participations dans les entreprises associées et au
niveau de la norme informations sur les parties liées.
Section 1 : Etude comparative entre la norme IAS 27 et
NCT 35
Cette section est divisée en trois sous sections. La
première sous section traite des divergences au niveau du champ
d'application et au niveau de la définition des concepts. La
deuxième sous section traite des divergences au niveau de la
présentation des états financiers consolidés et au niveau
du périmètre. La troisième sous section va
s'intéresser aux divergences au niveau de la procédure de
consolidation et au niveau de l'information à fournir.
1.1) Champ d'application et définition des
concepts
1.1.1) Champ d'application
Les deux normes régissent la préparation et la
présentation des états financiers consolidés d'un groupe
d'entreprise contrôlée par une entreprise mère. Toutefois,
on dégage une divergence dans la mesure où l'IAS 27
prévoit que cette norme doit être également
appliquée pour la comptabilisation de participations dans des filiales,
des entités contrôlées conjointement et des entreprises
associées lorsqu'une entité choisit de présenter
des états financiers individuels ou y est obligée par des
dispositions locales. Cette divergence peut même être
décelée à la lecture du titre des deux normes. En effet,
L'IAS 27 est dénommée « états financiers
consolidés et individuels » alors que la NCT 35 est
intitulée « nome comptable relative aux états
financiers consolidés ».
1.1.2) La définition des concepts
LE CONTROLE : La NCT 35 le définit comme
étant le pouvoir qu'exerce la mère pour diriger les politiques
financières et opérationnelles d'une filiale afin d'obtenir des
avantages de ses activités. La définition apportée par
l'IAS 27 est similaire.
FILIALE : La NCT 35 définit la filiale
comme étant une entreprise contrôlée par une autre
entreprise (appelée la mère). L'IAS 27 présente une
définition similaire à celle donnée par la NCT mais elle
considère en plus comme filiale l'entité qui n'a pas de
personnalité juridique telles que certaine société de
personnes. Est réputée filiale au sens de l'article 461 du
CSC « toute société dont plus de cinquante pour cent du
capital est détenu directement ou indirectement par la
société mère, et ce abstraction faite des actions ne
conférant pas à leur porteur des droits de vote. »
UNE MERE OU UNE SOCIETE MERE : Est une
entité qui a une ou plusieurs filiales et ce ci conformément aux
deux normes en question. L'article 462 du CSC précise que la
société mère doit détenir une participation directe
ou indirecte dans le capital des chacune des sociétés appartenant
au groupe de sociétés, en plus elle doit avoir la forme d'une
société anonyme.
UN GROUPE : Est une société
mère et de toutes ses filiales. C'est la même définition
proposée par les deux normes. L'article 461 CSC dispose
que « le groupe de sociétés est un ensemble de
sociétés ayant chacune sa personnalité juridique, mais
liées par des intérêts communs, en vertu desquels l'une
d'elles, dite société mère, tient les autres sous son
pouvoir de droit ou de fait et y exerce son contrôle, assurant ainsi, une
unité de décision...le groupe de société ne jouit
pas de la personnalité juridique. »
LES ETATS FINANCIERS CONSOLIDES : Sont les
états financiers d'un groupe présentés comme ceux d'une
entité économique unique. Les deux définitions sont
similaires.
LES INTERETS MINORITAIRES : La NCT 35 les
définit comme la quote-part dans les résultats nets et dans
les capitaux propres d'une filiale attribuable aux intérêts
qui ne sont détenus par la mère ni directement ni indirectement
par l'intermédiaire des filiales. Alors que l'IAS 27, les définit
ainsi : ils sont la quote-part, dans les résultats nets et dans
l'actif net d'une filiale, attribuable aux intérêts qui ne
sont détenus par la mère ni directement ni indirectement par
l'intermédiaire des filiales. L'IAS 27 a définit en plus des
éléments présentés ci dessus : Les états
financiers individuels : sont ceux que présente une
société mère, un investisseur dans une entreprise
associée ou un co-entrepreneur dans une entité
contrôlée conjointement, dans lesquels les investissements sont
comptabilisées sur la base de la participation directe plutôt que
sur la base des résultats et de l'actif net publiés des
entreprises détenues. La méthode du coût :
est une méthode de comptabilisation d'une participation selon laquelle
la participation est comptabilisée au coût .l'investisseur ne
comptabilise le profit lié à la participation que dans la mesure
où il reçoit des distributions provenant du cumul des
résultats de l'entité détenue, intervenant après la
date d'acquisition. Les distributions reçues en sus de ces
bénéfices sont considérées comme une
récupération de la participation et sont comptabilisés
comme une réduction du coût de la participation.
L'IAS 27 ajoute des dispositions que la NCT ne les
prévoit pas : Dans le § 5-6 la norme dispose que si une
société mère ou sa filiale Est un investisseur dans une
entreprise associée ou Un co-entrepreneur dans une entité
contrôlée conjointement.
Les états financiers consolidés doivent
respecter les dispositions des IAS 28 intitulée
« participation dans les entreprises associées » et
IAS 31 « participations dans des coentreprises ». Elle
prévoit aussi que les états financiers individuels sont
préparés en plus des états financiers consolidés et
que les états financiers individuels ne doivent pas accompagner ou
être joint aux états financiers consolidés.
Les §7 et 8 disposent que les états financiers
d'une entité qui n'a pas de filiale, d'entreprise associée ou de
participation de co-entrepreneur dans une entité contrôlée
conjointement ne sont pas considérés comme des états
financiers individuels. Toutefois, une société mère qui se
trouve exemptée de la présentation des états financiers
consolidés aux termes des raisons évoqués au § 10,
peut présenter des états financiers individuels comme
étant ses seuls états financiers.
1.2) Divergences au niveau de la présentation et au
niveau du périmètre des états financiers
consolidés
Nous allons commencer par traiter les divergences au niveau de
la présentation des états financiers pour savoir qui
prépare les états financiers consolidés, pour passer par
la suite à l'étude des divergences au niveau du
périmètre des états financiers.
1.2.1) Au niveau de la présentation
Le principe est qu'une société
mère32(*)a
l'obligation de présenter des états financiers consolidés.
L'exception est fortement conditionnée par l'IAS 27 qui
présente les conditions suivantes (§10) : Une
société mère qui est à la tête d'un sous
groupe, c'est-à-dire qu'elle est une filiale détenue totalement
ou quasi totalement, n'est pas tenue de publier des états financiers
consolidés si les conditions suivantes sont réunies : la
première condition consiste en fait soit qu'elle est une filiale
détenue totalement (100% par une mère), soit qu'elle est
détenue quasi totalement et aucun des détenteurs des
intérêts minoritaires ne s'oppose au fait que leur entité
ne prépare pas des états financiers consolidés . La
deuxième condition c'est que les titres de cette société
ne sont pas cotés en bourse et ne sont pas en voies de l'être. La
troisième condition c'est que la société n'a ni de
capitaux propres ni de dettes qui sont négociés sur un
marché public national ou étranger, local ou régional.
c'est à dire qu'elle n'est pas en train de déposer ses
états financiers auprès d'une commission de valeurs
mobilières ou d'un autre régulateur avec l'objectif
d'émettre une quelconque catégorie d'instrument financiers sur un
marché public. Enfin, la troisième condition c'est que la
société mère ultime ou toute société
mère intermédiaire de cette filiale prépare des
états financiers consolidés conformément aux IAS/IFRS et
les publie.
Toutefois, l'exception prévue par la NCT 35 dans son
§6 est telle que :
Il n'est pas nécessaire pour une entreprise mère
qui est une filiale d'une autre entreprise mère d'établir des
états financiers consolidés sous certaines conditions : la
première c'est que la société mère, ayant
l'obligation de présenter des états financiers consolidés,
doit être établit en Tunisie. La deuxième condition, c'est
qu'aucun des détenteurs des intérêts minoritaires
représentant 5% du capital ne s'oppose au fait que l'entreprise
n'établit pas des états financiers consolidés.
C'est-à-dire il suffit qu'un seul actionnaire parmi les minoritaires
veuille que l'entreprise établisse des états financiers
consolidés qu'elle sera tenue de le faire. Cette exception est
motivée par le §8 de la NCT par deux raisons : la
première c'est le fait que les états financiers consolidés
ne sont pas nécessairement imposés par les actionnaires
conformément au § 6 de la NCT 35. Et que les besoins des autres
utilisateurs peuvent être mieux satisfait par les états financiers
consolidés de sa mère.
1.3) Au niveau du périmètre
Le § 9 des deux normes IAS 27 et NCT 35 disposent que la
société mère, autre que celle prévue respectivement
au §10 et au § 11 de ces deux normes, doit présenter des
états financiers consolidés dans les quels elle consolide toutes
les filiales étrangères et nationales. Quand consolider une
filiale, lorsque le contrôle existe et quand ce contrôle
existe-t-il ?
Le contrôle, tels que
déterminé par les deux normes, existe : Lorsque la
mère détient, directement ou indirectement par
l'intermédiaire des filiales plus de la moitié des droits
de votes d'une entité. Lorsque la mère détenant
la moitié ou moins de la moitié des droits de votes
d'une entité et elle dispose en plus : soit du pouvoir
sur plus de la moitié des droits de votes en vertu d'un
accord avec d'autres investisseurs. Soit du pouvoir de
diriger les politiques financière et
opérationnelle de l'entité en vertu des
statuts ou d'un contrat. Soit du pouvoir de
nommer ou de révoquer la
majorité des membres du conseil d'administration ou de l'organe de
direction équivalent. Soit aussi du pouvoir de réunir la
majorité des droits de vote dans les réunions du conseil
d'administration ou de l'organe de direction équivalent.
La NCT 35 ajoute toutefois, que le contrôle est
présumé exister dés lors : Qu'une entreprise
détient directement ou indirectement 40% au moins des droits de
vote dans une autre entreprise. Ou qu'aucun autre associé
ne détient dans cette dernière une
fraction supérieure.
Maintenant, voyons quand le contrôle n'existe
pas ?
En fait, Les deux normes sont similaires en ce qui concerne la
présente disposition :
Lorsque la mère détenant, directement ou
indirectement, plus de la moitié des droits de votes mais l'existence de
circonstances exceptionnelles permettent de démontrer que cette
détention ne permet pas le contrôle.
Concernant les filiales qui sont exclus du
périmètre de consolidation, le §16 de l'IAS 27
disposent que la filiale doit être exclus de la consolidation
lorsque : le contrôle est destiné à être
temporaire et pour démontrer ce fait, deux choses
doivent être démontré que la filiale est acquise et
détenue dans l'unique perspective de sa cession ultérieure dans
un délai de 12 mois. Et que la direction recherche activement un
acquéreur. Ce type de filiale est comptabilisé comme actif
détenu à des fins de transactions conformément à
l'IAS 39. Par contre, si la cession n'a pas lieu dans les 12 mois, la filiale
doit être, sauf des circonstances particulières, consolidée
rétroactivement à compter de sa date d'acquisition et par
conséquence, les états financiers des périodes
ultérieures doivent être retraités. Il y a lieu ici de
mentionner que la NCT 35 parle uniquement d'avenir proche sans fixer un
délai, en plus, elle ne prévoit pas le fait que la direction est
en train de rechercher activement un acquéreur.
La NCT 35 prévoit une autre alternative, que l'IAS 27
ne prévoit pas, selon la quelle une filiale peut être exclue du
périmètre de consolidation lorsque : la filiale est soumise
à des restrictions durables et fortes
qui limitent de façon importante sa capacité à
transférer des fonds à la mère. Mr Yaich considère
que cette condition n'est pas suffisante, il faut en plus que la filiale ne
soit plus contrôlée (RCF 64).
Les deux normes prévoient qu'une filiale n'est pas
exclue de la consolidation lorsque ses activités sont dissemblables de
celles des autres entités du groupe, l'IAS 27 en donne des
exemples §19: un organisme de capital à risque, un fonds
commun, une forme de trust ou une autre entité similaire. L'information
sera plus pertinente en la consolidant et en fournissant par la même des
informations supplémentaires dans les états financiers
consolidés sur les différents activités des filiales. Par
exemple les informations à fournir conformément aux règles
régissant l'information sectorielle.
L'IAS 27 apporte d'autres précisions à travers
son § 14-15 que la NCT ne prévoient pas ; en effet,
l'existence et l'effet des droits de votes potentiels exerçables
ou convertibles détenus par une entité (A), y compris
les droits de votes potentiels détenus par une autre
entité (B), sont pris en considération quand une
entité apprécie si elle détient le pouvoir de diriger les
politiques financières et opérationnelles d'une autre
entité.
La notion de droits de vote potentiels peut être
cerné en donnant d'abord des exemples : les bons de souscriptions
d'actions, les options d'achat d'actions, les instruments d'emprunts ou de
capitaux propres convertibles en actions ordinaires et les autres instruments
analogues. Ces instruments s'ils sont exercés ou convertis ont la
faculté de donner à une entité un pouvoir de vote ou de
restreindre le pouvoir de vote d'une autre entité. Ces instruments
peuvent ne pas être exerçable ou convertibles qu'a une date
donnée ou lors de la réalisation d'un évènement
donné.
Comme ils ont un effet sur le contrôle ces droits de
votes potentiels doivent être apprécié. Comment ?
L'entité doit examiner tous les faits et circonstances
(entre autre les conditions d'exercices et tous les autres accords
contractuels) susceptible d'affecter les droits de votes potentiels à
l'exception : des intentions de la direction et de la capacité
financière d'exercice ou de conversion.
1.3) Divergences au niveau de la procédure de
consolidation et au niveau des informations à fournir
On va commencer par traiter des divergences au niveau de la
procédure de consolidation pour passer par la suite à
l'étude des divergences au niveau des informations à fournir.
1.3.1) Au niveau de la procédure de
consolidation
La première divergence le § 1_ de
la NCT 35 dispose que les états financiers doivent être
établis en utilisant des méthodes comptables uniformes pour des
transactions semblable dans des circonstances similaires. S'il n'est pas
possible d'utiliser les mêmes méthodes comptables ce fait doit
être indiqué de même que les proportions respectives des
éléments des états financiers consolidés auxquels
les différentes méthodes comptables ont été
appliquées. Alors que l'IAS 27 ne reconnaît pas cette
impossibilité dans son § 29.
La deuxième divergence les deux normes
prévoient que l'élimination des soldes et des transactions
intragroupes alors que la NCT 35 dans son § 14 précise que les
pertes latentes résultants de transactions intragroupes doivent
également être éliminé à moins que le
coût ne puisse être recouvré.
La troisième divergence les deux
normes prévoient que les mêmes dispositions dans le cas de la
cession de la filiale. La NCT 35 dans son § 20 impose la divulgation d'un
complément d'information concernant l'effet de l'acquisition et de la
sortie de la filiale sur la situation financière à la date de
clôture et sur les résultats de l'exercice ainsi que sur les
montants correspondants de l'exercice précédent.
1.3.2) Divergences au niveau des informations à
fournir
Toutefois, cette filiale mère doit indiquer dans ses
notes aux états financiers : les motifs pour les quelles des
états financiers consolidés n'ont pas été
présenté, les bases sur les quelles ses participations dans les
filiales ont été comptabilisé dans ses états
financiers individuels et le nom et le siège social de sa mère,
qui va établir des états financiers consolidés, doivent
également être fournies.
Section 2 : Etude comparative au niveau de la norme
NCT 37 et IAS 31
Cette section va traiter d'abord, des divergences au niveau du
champ d'application et au niveau de la définition des concepts. Ensuite,
va s'intéresser à l'étude des divergences au niveau des
méthodes de consolidations. Enfin, on va traiter les divergences au
niveau des informations à fournir.
2.1) Au niveau du champ d'application et au niveau de la
définition des concepts
La première divergence l'IAS 31 exclue
de son champ d'application les participations de co-entrepreneurs dans des
entités contrôlées conjointement détenues par des
organismes de capital risque ou des fonds de placement, des formes de trust et
des entités semblables telles que les fonds d'assurance lié
à des participations .
La deuxième divergence la
définition de la notion "des états financiers individuelles" qui
est mentionné par l'IAS 31 et non par la NCT 37. Les états
financiers sont ceux que présente une société mère,
un investisseur dans une entreprise associée ou un co-entrepreneur dans
une entité contrôlée conjointement dans laquelle les
participations sont comptabilisées sur la base de la part directe dans
les capitaux propres plutôt que sur la base des résultats et de
l'actif net publiées des entreprises détenues.
2.2) La méthode de consolidation
La troisième divergence l'IAS 31
dispose dans son § 8 que le contrôle conjoint peut être
écarté lorsqu'une entreprise détenue est en
restructuration légale ou en faillite ou lorsqu'elle est soumise
à des restrictions sévères et durables qui limitent de
façons importante sa capacité à transférer des
fonds au co-entrepreneur. Si le contrôle conjoint se poursuit, ces
évènements ne sont pas suffisants par eux même pour
justifier de ne pas comptabiliser les coentreprises conformément
à la présente norme d'où il faut l'existence d'autres
circonstances. Et selon le § 2 de la même norme, un co-entrepreneur
détenant une participation dans une entité contrôlée
conjointement est exempté de la consolidation proportionnelle et de la
mise en équivalence si les conditions suivantes sont remplies : il
existe des indications que la participation est acquise et détenue
exclusivement en vue de sa cession dans les 12 mois de l'acquisition et que la
direction recherche activement un acquéreur ; l'exception du § 10
IAS 27 qui autorise une société mère détenant
également une participation dans une entité
contrôlée conjointement à ne pas présenter des
états financiers consolidés. Cependant, la NCT 37 dans son §
32 dispose que l'utilisation de la consolidation proportionnelle n'est pas
approprié lorsque l'une des deux situations suivantes existent : lorsque
la participation dans une entité contrôlée conjointement
soit elle est détenue exclusivement en vue de sa cession
ultérieur dans un avenir proche, soit elle est soumise à des
restrictions durables et fortes qui limitent de façon importante sa
capacité à transférer des fonds au co-entrepreneur
d'où le co-entrepreneur doit comptabiliser sa participation comme des
placements.
La quatrième divergence, et qui est,
à mon sens, la plus importante vu que la NCT 37 ne reconnaît
qu'une seule méthode de présentation de la participation dans une
entité contrôlée conjointement c'est la consolidation
proportionnelle alors que l'IAS 31 reconnaît deux méthodes. Une
méthode de référence et une méthode
autorisée. La méthode de référence c'est celle
adopté par la NCT 37 et la méthode autorisée c'est la
méthode de mise en équivalence. L'IAS 31 motive l'adoption de la
méthode autorisée par le fait que cette méthode est
préconisée par ceux qui font valoir qu'il est inapproprié
de regrouper des éléments contrôlés avec des
éléments contrôlées conjointement et aussi par ceux
qui estiment que les co-entrepreneurs exercent une influence notable et non un
contrôle conjoint sur une entité contrôlée
conjointement. L'IAS 31 recommande, toutefois, la non utilisation de cette
méthode car la consolidation proportionnelle rend mieux compte de la
substance et de la réalité économique de la participation
c'est-à-dire du contrôle du co-entrepreneur sur sa quote part des
avantages économiques futures. L'IAS 31 précise que le
co-entrepreneur doit mentionner la méthode qu'il utilise pour
comptabiliser sa participation.
2.3) Les informations à fournir
La cinquième divergence la NCT 37 a
consacré le § 41 et 42 pour fixer les informations à fournir
qu'un co-entrepreneur non soumis à l'établissement d'états
financiers consolidés doit divulguer. En effet, lorsque le
co-entrepreneur utilise la méthode de consolidation proportionnelle, il
doit fournir aux notes l'incidence de l'utilisation de cette méthode. Il
est soumis aussi aux mêmes obligations que les entreprises que les
entreprises qui émettent des états financiers consolidés
et qui utilisent la méthode de consolidation proportionnelle pour
comptabiliser leur participation dans les co-entreprises.
La sixième divergence au niveau des
information à fournir l'IAS 31 prévoit qu'un co-entrepreneur dit
indiquer séparément du montant déterminé pour les
autres passifs éventuels, le montant global
déterminé pour les passifs éventuelles
suivant à moins que la probabilité de perte ne soit
très faible. D'une part la NCT 37 n'utilise pas le
terme passifs éventuels mais elle fait référence à
la NCT 14 relative aux éventualités et évènements
postérieurs à la date de clôture. D'autre part la NCT 37
désigne la probabilité de perte de faible.
Section 3 : divergences au niveau de la norme relative aux
participations dans les entreprises associés et au niveau de la norme
informations sur les parties liées
Cette section se répartit en deux sous sections. La
première sous section traite d'une étude comparative au niveau de
la NCT 39 et de l'IAS 24 relatives aux parties liées. La deuxième
sous section s'intéresse à l'étude des divergences au
niveau de la NCT 36 et l'IAS 28 relative aux participations dans les
entreprises associées.
3.1) Etude comparative entre NCT 39 et IAS 24
3.1.1) Au niveau du champ d'application et au niveau de
la définition des concepts
La problématique posée par cette norme, c'est
qu'il existe entre deux parties liées des relations qui peuvent amener
celles-ci à effectuer des transactions à des conditions
particulièrement avantageuse pour l'une d'elle ou même
réaliser des opérations qu'elles réaliserait pas si elles
n'étaient pas liés d'où la nécessité
d'informer les utilisateurs sur de tels liens. Le champ d'application de l'IAS
24 exclut de l'application de la norme deux co-entrepreneurs ne sont pas des
parties liées du seul fait qu'ils ne se partagent le contrôle
d'une coentreprise. L'IAS 24 inclut dans son champ d'application de la norme
les avantages postérieurs à l'emploi bénéficiant au
personnel de l'entité ou à celui de l'une de ses parties
liées.
La NCT 39 est applicable pour le traitement des parties
liées et des transactions qui lient une entreprise et les parties qui
lui sont liées. La norme prévoit qu'elle s'applique à
toutes les entreprises présentant des états financiers tels que
prévue par le § 3 et § 6. En effet, le §3 de la NCT
est similaire à la définition apportée par l'IAS 24 au
terme partie lié qui précise les cas suivants : le premier
cas c'est celui d'une partie qui est liée à une autre partie
directement ou indirectement par le biais de plusieurs intermédiaires
soit que la partie : Contrôle l'entité ou elle est
contrôlée par elle ou elle est soumise à un contrôle
conjoint au même titre que l'entité (ceci couvre les
société s mères, les filiales et les filiales
apparentées), la partie détient dans l'entité une
participation qui lui permet d'exercer une influence notable sur elle et enfin,
la partie exerce le contrôle conjoint sur l'entité. Le
deuxième cas, la partie est une entreprise associée de
l'entité. Le troisième, la partie est une entreprise dans
laquelle l'entité est un co-entrepreneur. Le quatrième et le
dernier cas, la partie fait partie des principaux dirigeants de
l `entité ou de sa société mère. La partie est
un des membres proches de la famille des individus visés dans (1).
Une partie est considérée liée à
une entité si directement ou indirectement la partie contrôle ou
elle est contrôlée par l'entité. Elle est
considérée comme liée si elle a un contrôle conjoint
sur l'entité ou si elle est contrôlée conjointement. Aussi,
si la partie liée a une influence notable sur l'entité ou elle
est membre de la direction de l'entité ou encore si elle gère un
régime de prestation postérieur à l'emplois.
3.1.2) Les autres divergences
La première divergence qui se situe
à ce niveau c'est que le normalisateur comptable tunisien pour limiter
le champ d'application de la NCT 39 a utilisé la définition de
l'IAS 24 de partie liée. En effet, la NCT 39 définit la partie
liée si une partie peut contrôler l'autre partie lors de la prise
de décision financière et opérationnelle.
La deuxième divergence peut se
résumer dans le faite que la NCT 39 ne prévoit pas la divulgation
des informations pour chacune des catégories suivantes
séparément : la société mère, les filiales,
les entités associées, les coentreprises, les entités qui
exercent un contrôle conjoint sur l'entité qui prépare les
états financiers, les principaux dirigeants et les autres parties
liées.
La troisième divergence toujours au
niveau des informations à fournir l'IAS 24 révisée en 2003
impose de fournir des informations sur la rémunération des
dirigeants clés, elle impose aussi la présentation des montants
des transactions et des soldes, des échéances des contrats et les
modalités de remboursement des soldes existant, les créances
douteuses et les pertes de valeur sur créances comptabilisée dans
l'exercice, un détail des garanties données et reçues des
parties liée doit être présenté.33(*)
La quatrième divergence le § 21
et le § 22 de la NCT et le § 17 de l'IAS 24 divergent en
matière d'information à fournir. Il y a des exigences similaires
en matière de divulgation de la nature des relations mais il y a des
divergences quant la NCT a exigé l'indication des types de transactions
et les éléments des ces transactions nécessaires pour la
compréhension des états financiers. Les éléments
des transactions incluent le volume des transactions en montant ou en
proportion. Alors que l'IAS 24 exige le montant des transactions. La NCT exige
la mention soit du montant soit de la proportion des éléments
existants alors que l'IAS 24 exige le montant des soldes y compris (leurs
termes, les conditions, l'existence de garantie, la nature de la contrepartie
attendu lors du règlement, les modalités des garanties
données ou reçues. En troisième lieu,
l'IAS 24 exige la mention des provisions pour créances douteuses
liés aux montants des soldes et les charges comptabilisés pendant
la période au titre des créances douteuses sur partie liée
(perte sur créances irrécouvrables...) alors que la NCT exige la
mention de la politique de fixation des prix de cession interne.
La cinquième divergence l'IAS 24 exige
que l'entité doive dévoiler le nom de sa société
mère et celui de la société tête du groupe s'il est
différent. Si ni la société mère, ni la
société tête du groupe ne produit des états
financiers mis à la disposition du public il y a lieu de mentionner le
nom de la société mère la plus proche.
La sixième divergence l'IAS 24 apporte
la définition des termes suivants : les membres de la familles proche
d'une personne, la rémunération, que la NCT ne les
prévoient pas. Mais les deux normes prévoient que les
transactions et les soldes entre partie liées avec d'autres
entités du groupe doivent être mentionnés alors que les
transactions et soldes entre parties liées intragroupe sont
éliminés lors de la préparation des états
financiers consolidés.
La septième divergence, la NCT a
prévu plusieurs méthodes de fixation des prix de transfert entre
les parties liées : la méthode du prix comparable non
contrôlée c'est-à-dire l'utilisation du même prix sur
le marché entre deux parties qui n'ont pas de liens entre eux. Cette
méthode est utilisée aussi pour déterminer le coût
du financement, la deuxième méthode qui est du prix de revente
est utilisée quand les biens sont transférés entre des
parties liées avant leur vente à une partie qui leurs sont
indépendante. Il y a des difficultés de jugement quant à
la rémunération de la partie 2. Cette méthode est
utilisée pour le transfert d'autres ressources tels que les droits et
les services. La troisième méthode proposée par la norme
c'est la méthode du coût majoré elle consiste à ce
que la partie qui fournit le service majore le coût de ce service d'un
montant approprié34(*). Pour les mesures susceptibles d'aider à
déterminer les prix de transfert on trouve le taux de rendement
comparable dans des secteurs d'activités similaires sur le chiffre
d'affaire ou sur la capital utilisé. Parfois, aucune de ces trois
méthodes n'est utilisée ou aucun prix n'est facturé.
3.2) Comparaison entre la NCT 36 et IAS 28
3.2.1) Au niveau du champ d'application et au niveau de la
définition des concepts
Les deux normes définissent le champ d'application de
la même manière qui se définit comme suit : la
NCT 36 et IAS 28 doivent être appliquées à la
comptabilisation des participations dans des entreprises associées.
Toutefois, l'IAS 28 prévoit que la présente norme ne s'applique
pas aux participations dans des entreprises associées détenues
par : des organismes de capital à risque et des fonds de placements, des
formes de trust et des entités similaires telles que fonds d'assurance
liés à des participations.
Les deux normes ont donnés presque les mêmes
définitions des concepts suivants :
Une entité associée : Est une
entité dans laquelle l'investisseur a une influence
notable et qui n'est ni une filiale ni une participation dans une
coentreprise. Toutefois, l'IAS 28 ajoute que la définition englobe les
entités sans personnalité juridique telle que certaines
sociétés de personnes.
Le contrôle : comme ça
été définit par la précédente norme c'est le
pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles
d'une entité afin d'obtenir des avantages de ces activités.
La méthode de mise en
équivalence : Tels que soulignée par la NCT Est une
méthode de comptabilisation selon laquelle la participation est
initialement comptabilisée au coût et ensuite
ajustée pour prendre en compte les
changements postérieurs à l'acquisition de la
quote-part de l'investisseur dans les capitaux propres
(l'IAS 28 parle d'actif net) de
l'entreprise détenue. L'état de résultat
reflète la quote-part de l'investisseur dans les résultats de
l'entreprise détenue c'est-à-dire que l'état de
résultat présente dans une rubrique à part la quote-part
de l'investisseur alors que l'IAS 28 souligne que le résultat de
l'investisseur comprend sa quote-part du résultat de l'entreprise
détenue.
L'influence notable : est le pouvoir de
participer aux décisions de politique financière et
opérationnelle de l'entreprise détenue, sans toutefois exercer un
contrôle sur ces politiques (l'IAS ajoute que ce contrôle ne peut
être un contrôle conjoint).
Une filiale : est une entité
contrôlée par une autre entité (l'IAS fait inclure la
société sans personnalité juridique telle que certaines
sociétés de personnes)
3.2.2) Les autres divergences
La première divergence : l'IAS 28 dans
son § 40 parle de passif éventuel alors que la NCT 36 renvois
à la NCT 14 § 20 en utilisant le terme éventualité.
La NCT 36 dans le même § impose à l'investisseur d'indiquer
les éventualités qui proviennent du fait que l'investisseur est
solidairement responsables de tous les passifs de l'entreprise
associé alors que l'IAS 28 précise que même si
l'investisseur est solidairement responsable d'une partie du
passif.
La deuxième divergence : réside
dans les modalités d'application de la méthode de la mise en
équivalence. La NCT au § 12 prévoit que des ajustements
appropriés sont apportés à la quotte part de
l'investisseur dans les résultats postérieurs à
l'acquisition pour tenir compte de l'amortissement des actifs amortissables sur
la base de leurs justes valeurs jusqu'ici les deux normes se rejoignent mais
ils divergent dans la mesure ou la NCT 36 ajoute la prise en compte de
l'amortissement du goodwill alors que les IFRS comme nous allons le voir a
supprimé l'amortissement systématique du goodwill.
La troisième divergence réside
dans les informations à fournir
La quatrième divergence la NCT 36
reconnaît deux méthodes de comptabilisation de la participation
dans une entreprise associée la méthode de mise en
équivalence et la méthode de coût alors que l'IAS 28 ne
préconise qu'une seule méthode c'est la méthode de mise en
équivalence. Le principe de la méthode de coût peut
être résumé comme suit : la participation demeure à
son coût d'acquisition aussi longtemps qu'il n'y a pas lieu de la
déprécier seuls les bénéfices distribués
après la date d'acquisition sont comptabilisés en résultat
mais si ces bénéfices ont été
réalisés antérieurement à la prise de participation
ils viennent en déduction du coût de la participation. Alors que
le principe de le méthode de mise en équivalence equity method
peut être mesuré comme suit la participation est
réévaluée chaque année en fonction des
résultats de l'entreprise associés et en fonction des
évènements affectant ses capitaux propres
(réévaluation d'actif, différence ce change,
différence de regroupement d'entreprise...) toutefois, la NCT 36
prévoit que l'application de la méthode de mise en
équivalence fournit une meilleure information sur les actifs nets et le
résultat net de l'investisseur
La cinquième divergence la NCT 36 la
participation est comptabilisée selon la méthode de coût
quand elle est acquise est détenue dans l'unique perspective d'une
cession ultérieur dans un avenir proche ou lorsque l'entreprise est
soumise à des restrictions durables et fortes qui limitent de
façon importante sa capacité à transférer des fonds
à l'investisseur. Alors que l'IAS 28 prévoit les condition
suivantes pour qu'une participation dans une entreprise associée ne soit
pas mise en équivalence : il y a des indications que la participation
est acquise et détenue exclusivement en vue de sa cession dans les 12
mois suivant l'acquisition et la direction recherche activement un
acquéreur soit l'exception visée au § 10 de l'IAS 27
applicable selon laquelle une société mère qui
détient des participations dans une coentreprise peut ne pas
présenter des états financiers consolidés.
La sixième divergence les deux normes
prévoient qu'une entreprise doit cesser d'utiliser la méthode de
mise en équivalence une fois qu'elle n'a plus d'influence notable sauf
que la NCT 36 ajoute un autre cas selon lequel l'entreprise associée est
soumise à des restrictions durables et fortes qui limitent de
façon importante sa capacité de transférer des fonds
à l'investisseur
La septième divergence les deux normes
prévoient que les états financiers de l'investisseur sont
préparés en utilisant des méthodes comptables uniformes
pour des transactions et évènement semblables et se produisant
dans des circonstances analogues sinon les états financiers de
l'entreprise associée doivent être ajustés la NCT 36
prévoit que s'il n'est pas probable de déterminer le montant des
ses ajustements une note aux états financiers de l'investisseur est
nécessaire.
Conclusion
En définitive, nous pouvons conclure de ce qui a
précédé comme analyse qu'il y a beaucoup de divergences
d'abord, au niveau du cadre de préparation et de présentation des
états financiers. Ensuite, nous pouvons affirmer aussi qu'il y a
beaucoup de divergences entre les normes tunisiennes et les normes
internationales. Ceci est clair aussi bien pour des normes récemment
publiées que pour les normes qui ont été publiés
par l'IASB et n'ont pas fait l'objet de révision depuis. L'existence de
nombreuse divergence ne veut pas dire, systématiquement, que les deux
référentiels ne sont pas en harmonie. En effet, l'existence ou
l'inexistence de cette harmonie est tributaire à la manière avec
laquelle l'investisseur perçoit ces divergences entre les normes
tunisiennes et les normes internationales. C'est vrai que l'existence de
plusieurs divergences peut paraître à priori un signe de
l'inexistence d'harmonie. Ceci ne veut rien dire, car deux
référentiels peuvent avoir plusieurs divergences et ils restent
néanmoins en harmonie l'un avec l'autre. A ce niveau d'analyse, nous ne
pouvons rien conclure quant au poids de ces divergences. En fait, on ne peut
pas se prononcer sur le fait que malgré ces divergences les normes
étudiées restent en harmonie avec les normes internationales. Ca
nécessite un certain jugement professionnel. Donc, il faut
apprécier le caractère substantiel ou non des divergences entre
les deux référentiels. Ce qui va faire l'objet de la
troisième partie.
Partie 3
ENQUÊTE AUPRÈS des
Professionnels
Comptables
Introduction
Les mutations à l'échelle internationale n'ont pas
laissé le normalisateur tunisien indifférent. Elles ont
suscité chez lui la volonté d'innover, d'être parmi les
premiers pays à vivre une expérience, assez différente et
par conséquent, il a décidé de la réforme comptable
pour répondre à ces nouveaux enjeux.
Notre sujet a été développé sur le
plan théorique sur la base de divers éléments : de la
littérature, des textes de lois comptables, des normes et de cours de
professeurs et d'experts en la matière.
Nous avons traité une première partie, dans
laquelle nous avons essayé de contourner la notion de l'harmonisation
comptable internationale, de voir les interactions entre la normalisation
comptable tunisienne et la normalisation internationale et de voir de
près la réforme comptable surtout son cadre théorique dans
une logique comparative avec le cadre conceptuel internationale. Pour passer
dans une deuxième partie au traitement des divergences qui peuvent
exister entre les normes tunisiennes récemment publiées et les
normes internationales. Cette troisième partie que nous sommes en train
de la développer, va nous permettre de répondre à la
problématique de notre recherche : Cette enquête a
pour but de savoir est-ce que les normes tunisiennes sont restées en
harmonie avec les normes internationales malgré les révisions
perpétuelles de ces dernières.
Sur le plan théorique, à travers l'étude des
divergences qui existent entre les normes tunisiennes et internationales, nous
pouvons dire qu'il y a des divergences qui sont qualifiées de
substantielles d'autres qui ne le sont pas. Ce qui modère ces
divergences, c'est l'existence d'une harmonie entre le cadre conceptuel
tunisien et le cadre conceptuel international. L'existence de ces divergences
parfois substantielles appelle à une mise à jour urgente des
normes tunisiennes pour garder l'avantage concurrentiel d'avoir un
système comptable harmonieux avec celui international.
Dans le cadre du premier chapitre de cette partie, nous
exposerons notre méthodologie de recherche pour passer par la suite
à la présentation et à l'analyse des résultats de
notre étude sur le terrain au niveau du deuxième chapitre.
Chapitre 5
La MÉTHODOLOGIE de recherche
Dans le cadre de ce chapitre nous exposons dans une
première section notre méthode de collecte et d'analyse des
données avec une identification de l'échantillon
considéré. Dans une deuxième section nous allons
définir notre cadre d'analyse. Enfin, une troisième section sera
consacrée à l'analyse du contenue du questionnaire.
Section 1 : La méthode de collecte des
données
Cette section est divisée en trois sous section. D'abord,
nous allons procéder à la motivation de notre choix de la
population. Dans une deuxième sous section nous allons définir la
taille et la composition de notre échantillon. Une troisième
section sera consacrée à la présentation de la
méthode d'analyse des résultats du questionnaire.
1.1) Motivation du choix de la population
La méthode de collecte des données nécessite
au préalable la définition de la population de notre
étude, le choix de l'échantillon et la construction et
l'administration du questionnaire.
D'abord, nous avons choisis la population des professionnels
comptables qui ont vécu la transition du plan comptable 1968 vers le
système comptable des entreprises.
Sont concernée par ce questionnaire les experts
comptables et les enseignants de la comptabilité et ceci compte tenu de
leur qualification professionnelle, de leur expérience en matière
de la pratique du système comptable des entreprises.
Nous avons aussi ciblé la population des jeunes experts
comptables dans l'espérance qu'ils ont pris connaissance des
révisions apportées aux normes internationales.
Dans tous les cas les experts comptables sont les mieux
placés que n'importe quel autre personne à connaître les
divergences qui peuvent exister entre la pratique comptable internationale et
la pratique comptable tunisienne et surtout à exprimer une opinion
responsable et qui soit la plus objective que possible sur l'importance de ces
divergences. Ils sont les mieux placés aussi à prendre des
jugements professionnels, qui traduisent ce qu'ils avaient rencontré
lors de l'audit des entreprises tunisiennes et étrangères.
Nous n'avons pas choisi la population des comptables car dans la
plupart du temps leur travail devient limité à des
opérations comptables routinières à passer.
Donc, leur capacité de réflexion diminue ceci
étant, les comptables sont emprisonné par le contexte de
l'entreprise dans laquelle ils opèrent, par contre, les experts
comptables, ils sont, toujours, confrontés à de nouvelles
situations d'où la nécessité pour eux d'être
toujours à la page. Notre population est formée par les experts
comptables membre de l'ordre.
1.2) Taille et structure de l'échantillon
En ce qui concerne la taille de l'échantillon choisi,
nous affirmons à ce propos qu'en prenant cet échantillon de
professionnel nous avons eu un souci de représentativité. La
taille de l'échantillon a été de 36 experts comptables. La
structure de l'échantillon a été comme suit : comme nous
l'avons déjà précisé nous avons effectué
d'abord un choix qui s'est basé sur l'age et l'ancienneté.
C'est-à-dire nous avons choisi deux catégories d'experts des
jeunes experts comptables et des anciens. Les jeunes experts seront plus aptes
à répondre aux questions que nous jugeons vraiment
d'actualité de part leur formation récente dans le domaine. Les
anciens seront plus aptes à répondre aux questions qui se
rapportent à l'évaluation de part leur intuition qui s'est
forgé à travers de longues années d'expérience. Le
deuxième critère de choix a été le domaine
d'intervention des experts comptables. Nous avons choisis des experts
comptables enseignants et des experts comptables non enseignants. Les experts
comptables enseignant surtout des étudiants d'expertise comptable ont eu
largement l'occasion d'étudier les questions relatives aux divergences
entre les deux référentiels comptables tunisien et international.
Donc le taux de réponse de cette catégorie sera
particulièrement plus élevé. Les experts comptables non
enseignant vont nous être utile surtout par leur expérience dans
la pratique. Voici un tableau récapitulatif de la répartition de
la population en fonction de l'age et en fonction du domaine d'intervention de
l'expert.
Tableau 1 : Structure de l'échantillon selon le
critère de l'age
|
TRANCHE D'AGES
|
NOMBRES
|
POURCENTAGES
|
JEUNES EXPERTS
|
26-35
|
18
|
50%
|
RELATIVEMENT PLUS AGES
|
35-45
|
12
|
33%
|
PLUS AGES
|
45-55
|
6
|
17%
|
TOTAL
|
|
36
|
100%
|
Graphique 1 : Structure de l'échantillon selon le
critère de l'age
Le graphique 1 permet de récapituler les données du
tableau 1. Il montre la répartition de l'échantillon selon le
critère de l'age.
Tableau 2 : Structure de l'échantillon selon le domaine
d'intervention de l'expert
|
NOMBRES
|
POURCENTAGES
|
EXPERTS ENSEIGNANTS
|
8
|
22%
|
EXPERTS NON ENSEIGNANT
|
28
|
78%
|
TOTAL
|
36
|
100%
|
Graphique 2 : Structure de l'échantillon selon le
domaine d'intervention de l'expert
Le graphique montre le pourcentage des experts enseignants et le
pourcentage des experts non enseignants.
1.3) La méthode d'analyse
A travers cet échantillon et en notant que la
majorité des experts comptables s'accordent sur une idée bien
traduite par une question particulière du questionnaire, cela,
forcément, veut dire qu'il faut corriger la situation sur le plan
pratique ou bien chercher des solutions à un problème
posé. Si la majorité n'est pas d'accord sur une idée
c'est-à-dire soit qu'elle n'est pas bonne ou elle n'est pas valable.
Si jamais nous serons confronté à une situation
d'égalité des pourcentages entre les experts comptables qui sont
pour et les experts comptables qui sont contre, un autre critère
d'appréciation sera retenu c'est celui qui donne la justification qui
nous semble la plus pertinente et la plus proche de la réalité.
Cela suppose donc que nous allons intervenir dans cet arbitrage par notre
opinion et nous nous engageons à ce propos de s'abstenir de donner des
jugement subjectifs et que nous allons garder le plus que possible notre
objectivité et notre distance pour ne pas tomber dans la non science.
Tout au long de notre analyse, nous allons essayer de faire le
lien entre notre partie théorique et les résultats empiriques
auxquels nous allons aboutir. Pour ce faire nous allons commencer par
présenter le cadre d'analyse de notre enquête.
Section 2 : Le cadre d'analyse
Cette section est répartie en trois sous section. La
première sous section est consacrée à l'analyse de
l'instrument de mesure. Une deuxième sous section sera consacrée
à la définition de l'outil d'analyse des résultats. Une
dernière sous section sera consacrée à la
présentation du questionnaire.
2.1) La méthode de collecte des données
Nous avons choisi la méthode du questionnaire vu que notre
recherche se base sur des normes qui ont été récemment
publiées d'où les experts comptables peuvent ne pas être
mis encore à la page ou encore, il se peut qu'ils n'ont pas eu encore
l'occasion d'actualiser leur connaissances. Donc, le choix du questionnaire
semble non seulement plus approprié pour sa réussite en tant que
technique pour répondre à notre but de recherche, mais, aussi
pour éviter que l'expert comptable ne soit embarrasser par les questions
dans le cadre d'une interview. En lui donnant un questionnaire on lui donne le
temps de consulter soit des ouvrages soit des personnes pour prendre
connaissance de la chose.
Souvent, les experts comptables sont envahis par une charge de
travail assez importante surtout pendant cette période
d'élaboration de notre mémoire donc, ils n'auront, certainement,
pas de temps à nous consacrer pour répondre à une
interview par exemple. Avec un questionnaire, ils ont largement le temps pour
le remplir.
Le choix de la technique du questionnaire est motivé par
la nature des questions posées qui nécessitent un jugement
professionnels plutôt qu'un cas pratique ou une interview. La recherche
de l'aspect qualitatif, qui se matérialise dans le jugement de valeur,
et l'aspect quantitatif aussi nous a conduit à choisir cette technique
et uniquement cette technique et pas d'autres.
Certaines questions nécessitent une certaine
réflexion, c'est pour cela que nous n'avons pas exigé de la
personne interrogée de rendre immédiatement le questionnaire
rempli. Donc cette question de temps et de précision justifie notre
choix.
Nous avons achevé la construction du questionnaire au
cours du mois d'avril et nous l'avons distribués à la fin de ce
mois même. Les réponses ont été collectées
durant la première semaine du mois de mai.
2.2) Les outils d'analyse
Nous avons utilisé pour analyser les données
statistiques le logiciel SPSS. Nous avons utilisé aussi EXCEL pour faire
des récapitulations des résultats donnés par SPSS. Nous
avons, d'abords, saisi les variables, nous avons passé par la suite
à la définition de chacune d'elles. Chaque question posée
dans le questionnaire constitue une variable. Parfois, nous trouvons un
répondant qui remplit plusieurs modalités pour la même
question. Alors, nous étions obligés de considérer chaque
modalité comme une variable à part. Cette nouvelle variable est
analysée comme une variable dichotomique35(*). Nous avons par la suite définit les valeurs
manquantes. Le schéma suivant montre l'affichage des données sur
le logiciel SPSS.
Graphique 3 : Affichage des données sur le logiciel
SPSS
Puis nous avons choisis dans la barre des tâches l'onglet
analyse à travers lequel nous avons exploité les résultats
du questionnaires. Nous avons effectué des tableaux croisés pour
mettre en relief une éventuelle corrélation entre les variables
qualitatives deux à deux.
Dans une autre étape, nous étions obligés
de retraiter les données sur EXCEL pour faire des tableaux
agrégés et présenter une information sommaire au niveau de
l'analyse des résultats obtenus. Nous avons aussi profité de la
présentation graphique d'EXCEL pour générer des graphiques
en secteurs. Nous avons choisi ce type de représentation graphique parce
que il nécessite un seul type de donnée ceci est motivé
aussi par le fait que nous avons des pourcentages qui mesurent la contribution
des répondants à une modalité donnée de la question
traitée.
1.3) Présentation du questionnaire
Nous avons joint au questionnaire une lettre d'accompagnement
dans la quelle nous avons essayé d'exprimer notre gratitude et notre
reconnaissance aux experts comptables qui sont censés remplir le
questionnaire avec soin et diligence. Cette lettre contient notre nom, la date
d'achèvement du questionnaire et le lieu de son élaboration.
Cette lettre contient l'objectif de notre recherche ainsi que le
titre du mémoire pour que l'expert comptable ait une idée
préalable sur le contenu du questionnaire. Finalement, nous avons
insisté sur le fait que les réponses resteront anonymes et
strictement confidentielles pour que la responsabilité de l'expert
comptable ne soit pas engagée et aussi pour qu'il réponde aux
questions en dehors de toutes pressions et surtout avec
spontanéité.
Pour répondre aux différentes questions nous avons
demandé aux répondants de cocher la réponse qui leur
semble la plus appropriée. Nous avons ajouté un renvoie,
apparemment il n'a pas été lu par la plupart des experts
comptables.
En vue de répondre à notre problématique,
nous avons divisé le questionnaire en trois parties. La première
est intitulée la normalisation comptable tunisienne : perspectives et
enjeux, la deuxième partie est intitulée l'avenir de
l'harmonisation comptable internationale et finalement, la troisième
partie traite d'une étude comparative entre les normes tunisiennes et
les normes internationales.
Le questionnaire contient dix-huit questions, nous avons voulu
développer plus, mais nous avons peur que les experts comptables seront
gênés par la longueur du questionnaire.
Nous étudions les questions posées par nos soins
une par une afin de justifier le pourquoi de cette question. Pourquoi a-t-on
posé cette question et pas une autre ?
Section 3 : Analyse du questionnaire
Nous allons entamer l'analyse du questionnaire partie par partie.
Puisque notre questionnaire se divise en trois parties. Dans une
première partie nous analysons la normalisation comptable tunisienne ;
ses perspectives et ses enjeux. Dans une deuxième partie nous essayons
de se pencher sur l'avenir de l'harmonisation internationale puisque la Tunisie
fait partie de ce mouvement d'harmonisation. D'où l'avenir de la
normalisation comptable tunisienne est fortement lié à l'avenir
de cette harmonisation internationale. Enfin, nous essayons de faire un
rapprochement entre les normes internationales et les normes comptables
tunisiennes afin d'évaluer l'importance des divergences entre ces deux
référentiels.
3.1) La normalisation comptable tunisienne : perspectives
et enjeux
La première question était la suivante : croyez
vous que la Tunisie adoptera purement et simplement les IFRS comme c'est le cas
en matière d'audit et aussi comme l'a fait l'Union Européenne
?
Cette question nous a permis d'introduire la personne
interrogée, et elle va servir aussi à nous permettre de voir est
ce que le normalisateur tunisien continuera à suivre le chemin de
l'harmonisation ou non. Etre certifié comme conforme aux normes
tunisiennes n'aura pas d'impact significatif sur les investisseurs comme
déclaré être certifié conforme aux normes
internationales. Les investisseurs ne peuvent pas avoir connaissance de tous
les systèmes comptables. Ils connaissent bien leurs normes nationales et
les normes internationales. Ils n'ont ni les moyens, ni le temps pour pouvoir
prendre connaissance du référentiel de chaque pays. Cette
question a été posée, parce qu'on a constaté la
lenteur du système juridique dans l'actualisation des normes puisque les
normes tunisiennes depuis leur publication n'ont subit aucune révision.
Et il y a un certain nombre de normes qui ne sont pas encore
promulguées. En outre, le normalisateur tunisien ne peut pas se mesurer
par rapport au FASB ou par rapport à l'IASB car ces organismes ont les
fonds nécessaires pour investir d'avantage dans la recherche comptable.
Leur dotation budgétaire s'élève à des milliards de
dollars. Pour toute ces raisons nous avons pensé alors, que le
normalisateur tunisien adoptera purement et simplement les normes
internationales.
La deuxième question que nous avons posée, permet
de savoir est ce qu'il serait nécessaire de consacrer des normes
spécifiquement aux PME ?
Cette question a été posée, lors d'une
constatation que le tissu économique tunisien est composé
à concurrence de 90 % de PME. Surtout lorsqu'on considère le
nombre assez élevé de PME qui a été crée
grâce aux incitations remarquables à la création
d'entreprise. Imposer aux PME les mêmes obligations de divulgation qu'aux
grandes entreprises, va rendre la tâche de préparation des
états financiers difficile et coûteuse. On gardera bien sur les
autres normes pour les grandes entreprises et pour les PME qui vont se
transformer par fusion ou par diversification.
La troisième question posée permet de juger la
qualité de l'information financière divulguée par les
entreprises tunisiennes, étant donnée qu'une information
financière fiable, pertinente et complète est le gage des
investisseurs, surtout que les études effectuées au moment de
l'adoption du système comptable des entreprises avaient abouti à
des résultats assez limités comme nous l'avons
démontré dans la première partie.
La quatrième question est posée en vu de savoir est
ce que le normalisateur tunisien a opté pour une harmonisation ou pour
une standardisation. Cette question tend à apporter une réponse
à la question posée au niveau du premier chapitre quand nous
avons parlé de l'objectif du normalisateur tunisien de vouloir
être en harmonie avec les normes internationales.
A travers la cinquième question nous avons essayé
de trouver une solution pour une meilleure convergence des normes tunisiennes
avec les normes internationales.
La sixième question a pour objectif d'évaluer le
système comptable des entreprises en cherchant à détecter
l'existence d'incompatibilités (contradiction ou incohérences).
Nous avons relevé des incohérences au niveau de la norme relative
aux "capitaux propres", nous avons alors pensé qu'il existe d'autre
incohérence qu'il y a lieu de prendre en considération et qui
peuvent éventuellement remettre en question la qualité de la
normalisation comptable tunisienne. Nous allons voir à quel point le
législateur n'était pas précis et à quel point la
comptabilité est sujette au jugement professionnel et à
l'interprétation. En effet deux expert comptable face à la
même épreuve ont réagit différemment :
Lorsque l'entreprise détient des actions
rachetées à la date de clôture, un expert comptable a
opté pour la réévaluation et l'autre ne l'a pas fait. Le
premier expert n'a passé aucune écriture comptable sous la
justification que ce sont les actions de l'entreprise il n'y a pas lieu de
constater de provision donc ce dernier ne passe aucune écriture quelques
soit les cours constatés. Alors que le deuxième expert a
constaté une écriture selon laquelle il a crédité
le compte 119 avoirs des actionnaires pour le faire diminuer de la moins value
sur titre par le débit 1178 autres compléments d'apports et s'il
reste un reliquat il sera résorbé en débitant 118
réserves facultatives. La plus value ne sera pas constatée par
application du principe de prudence sauf pour les titres cotés
très liquide et ce ci conformément à la norme revenus.
En deuxième lieu, le premier expert considère
que les commissions exigées par la banque sur les transactions
effectuées sont comptabilisées en charge chez l'entreprise alors
que l'autre considère ce traitement comme un abus des biens sociaux et
il y lieu de l'incorporer au coût lors du rachat et en diminution de la
somme versée à la banque lors de la revente de ces actions
rachetées.
En troisième lieu, lors du rachat, l'entreprise
effectue en fait de la gestion pour le compte des actionnaires. Si
l'opération a pour objectif de réguler le cours ou aussi la
réduction du capital36(*). La norme prévoit que la perte
résultante de ces opération doit être
résorbée par priorité : 1178 Autres
compléments d'apport, 118 Autres réserves et 112 Résultats
reportés. Jusque la on ne touche que la richesse des actionnaires mais
elle prévoit finalement que cette perte peut être supportée
aussi par la société en prévoyant deux autres compte 67
pertes extraordinaires et 272 Charges à répartir. Ce qui peut
être analysé d'un point de vue juridique un abus des biens
sociaux. Peut être en inscrivant le reliquat de la perte comme une
créance sur les actionnaires qui doit être réglée
par eux même.
Enfin, nous avons noté une contradiction entre la norme 2
des capitaux propres et celle de la norme comptable 8. En effet, un
élément est considéré comme extraordinaire si il
remplit 3 conditions : ils ne sont pas censés se
répéter fréquemment au cours des prochains exercices alors
que les opérations de rachats peuvent se répéter, ils ne
sont pas typiques des activités ordinaires de l'entreprise et ils ne
découlent pas principalement de décisions ou
d'appréciations des dirigeants ou des propriétaires ce qui n'est
pas le cas. La norme 2 prévoit l'inscription de la perte dans le compte
perte extraordinaire. En effet, cette question va nous permettre
d'évaluer la qualité de la normalisation comptable tunisienne. Ce
qui nous sera utile par la suite pour tirer des conclusions sur les
perspectives de son évolution future.
En tant que conclusion à cette partie nous avons
essayé d'évaluer la normalisation comptable tunisienne et sa
capacité à défier l'enjeu de l'harmonisation
internationale. On s'est intéressé pour ce fait à
l'existant pour se pencher par la suite sur le futur pour évaluer les
perspectives de la normalisation comptable tunisienne.
3.2) L'avenir de l'harmonisation comptable internationale
La septième question posée avait pour objectif
d'évaluer les perspectives de la normalisation comptable internationale
et de voir est ce que cette normalisation a des perspectives de survivre comme
une nouvelle culture comptable. Est-elle prometteuse ? Les IFRS deviendront-ils
un jour le langage universel de la comptabilité ? Comme nous avons
adopté les IFRS et le fait que les IFRS deviendront un langage universel
de la comptabilité c'est-à-dire que nous seront confronté
à des enjeux économiques énormes.
La huitième question traite de l'impact d'une adoption
pure et simple des IFRS. Nous avons constaté qu'il y a des pays qui
adoptent les normes internationales sans pour autant que leur environnement
soit encore adapté aux contexte économique des pays
développés. Nous précisons à ce propos que les
normes internationales sont élaborées dans une logique de
marché financier développés. Bref, l'impact de l'adoption
des normes internationales peut être bénéfique pour certain
pays, comme leur adoption peut avoir un impact négatif pour d'autres
pays. A travers la réponse à cette question nous seront capable
de voir la relation entre l'effet normale d'une adoption des IFRS et l'effet
sur l'information financière divulguée par les entreprises
tunisiennes (voir question 3 de 3.1).
La neuvième question tient à recenser les obstacles
qui peuvent contrecarrer l'harmonisation internationale. Cette question nous
projette dans le future tout en nous laissons lié à notre
présent en cherchant les obstacles que l'harmonisation internationale
rencontre aujourd'hui et les rencontrerait demain.
3.3) Etude comparative entre les normes tunisiennes et les
normes internationales
La dixième question tient à fouiller dans les
divergences substantielles qui peuvent exister entre les normes tunisiennes et
les normes internationales d'abord au niveau du cadre conceptuel. L'existence
de divergences substantielles entre les deux cadres conceptuels veut dire
carrément que le système comptable des entreprises n'est pas en
harmonie avec référentiel internationale sans passer pour voir
les divergences au niveau des normes thématiques.
La onzième question s'attache à l'identification de
divergences qui sont jugés substantielles entre les deux cadres de
préparation et de présentation des états financiers.
Parfois, une divergence au niveau de la présentation uniquement peut
affecter la comparabilité des états financiers et par la suite
affecter l'opinion des utilisateurs.
La douzième question porte sur l'identification
d'éventuelles divergences qui peuvent exister entre l'IFRS 3 et la NCT
38 et qui ont le caractère d'être substantielle. Cette
appréciation nous permet de conclure est ce que les deux normes sont
restée en harmonie malgré les révisions qu'elle a
subit.
La treizième question va nous permettre d'apprécier
l'impact des divergences entre la NCT 38 et l'IFRS 3 sur le résultat.
Est-ce que cet impact est significatif ou pas. on se rappelle bien ce qui s'est
passé à Mercedes Benz en 1998 qui a préparé ses
états financiers d'abord selon le référentiel allemand et
qui fait apparaître un bénéfice de 150 millions EURO.
Ensuite, voulant être coté sur le marché de New York elle a
retraité ses états financiers conformément au
référentiel américain, son résultat se chiffre
à 200 millions EURO de perte. Ce ci est dû bien sur aux charges
non décaissables et aux produits non encaissables.
La quatorzième question a traité des divergences
entre les normes tunisiennes et les normes internationales, qui sont
jugées substantielles et qui se rapportent à la consolidation des
comptes. Cette question va nous permettre de prendre une position, est ce que
les normes tunisiennes sont restées en harmonie avec les normes
internationales et ce ci malgré la révision de ces normes par
l'IASB.
La quinzième question va nous permettre d'apprécier
l'impact des divergences substantielles identifiées dans la
précédente question d'abord sur les états financiers et
par la suite sur l'opinion des investisseurs.
La seizième question, bien qu'elle traite de la norme
monnaie étrangère, nous avons remarqué son rapport
étroit avec les normes de la consolidation. Car une mère qui
établit en Tunisie va consolider ses filiales qui existent à
l'étranger seront tenu inéluctablement à appliquer cette
norme.
La dix-septième question va nous permettre d'ouvrir
d'autre perspective de recherche sur les divergences substantielles qui peuvent
exister au niveau des autres normes puisqu' ils n'ont pas fait l'objet
d'étude dans le cadre de ce mémoire.
La dernière question a en fait le caractère de
résumé puisqu'elle s'attache à un problème
général qui touche les états financiers dans leurs
globalités. Une entreprise tunisienne établissant ses
états financiers selon le référentiel tunisien et elle
décide d'établir ses états financiers selon le
référentiel internationale est ce que la comparabilité de
ses états financiers sera-t-elle affectée.
Il est à noter que pour les questions 14 et 17 se sont des
questions ouvertes nécessitant de l'expert de la réflexion, de
par l'objet de notre étude, les questions ouvertes permettent de fournir
une meilleure information que les questions fermé. Mais, de peur que les
experts comptables n'auront pas le temps de faire ce long travail de
réflexion nous avons limité le nombre de ces questions ouvertes.
Après avoir achevé l'analyse de notre
méthodologie de recherche il convient d'entamer l'analyse des
résultats obtenus.
Chapitre 6
PRESENTATION ET Analyse des rEsultats
Après avoir analysé l'enquête en tant que
telle nous allons passer à l'analyse des résultats de cette
dernière. Pour ce faire, nous allons suivre le découpage qu'on
effectué au niveau du questionnaire. Ce chapitre est
découpé en trois sections. La première section permet de
traiter des perspectives de développement de la normalisation comptable
tunisienne. Surtout que dans notre analyse de la première partie nous
avons essayé de situer la normalisation comptable tunisienne par rapport
à la normalisation internationale et de tracer son évolution
historique. C'est pour cette raison qu'il y a lieu d'évaluer l'existant
pour pouvoir le développer dans le futur. Une deuxième section
sera consacrée à l'évaluation de l'avenir de la
normalisation comptable internationale comme la Tunisie a opté pour
l'harmonisation internationale d'où le développement de la
normalisation comptable tunisienne est fortement relié au
développement de la normalisation internationale. En fait,
connaître l'avenir de la normalisation comptable internationale c'est
connaître l'avenir de la normalisation comptable tunisienne. Enfin, une
étude comparative entre les normes tunisiennes et les normes
internationales fera l'objet de la troisième section afin
d'évaluer le poids des divergences entre les deux
référentiels.
Section 1 : La normalisation comptable tunisienne :
perspectives et enjeux
Cette section sera découpée en trois sous section.
La première sous section sera consacrée à l'étude
des perspectives de développement de la normalisation comptable
tunisienne. La deuxième sous section permet d'évaluer la
qualité de l'information financière divulguée par les
entreprises tunisiennes et de voir est ce que le normalisateur a opté
pour une harmonisation ou une standardisation. La troisième sous section
aura pour but de proposer des solutions pour assurer une meilleure convergence
entre les normes tunisiennes et les normes internationales.
1.1) Les perspectives de la normalisation comptable
tunisienne
La première question traite de la probabilité que
le normalisateur tunisien adoptera purement et simplement les IFRS.
C'est-à-dire que toutes les normes qu'adoptera l'IASB prendront effet
automatiquement pour les entreprises tunisiennes. En adoptant cette
possibilité, le normalisateur tunisien se décharge de la
normalisation et on élimine ainsi la possibilité de créer
un comité permanent chargé de mettre à jour les normes
tunisiennes. Le pourcentage des répondants à cette question
était de 100%. La majorité des experts comptables (78%) ont
répondu à cette question en optant pour la première
alternative qui prévoit qu'il est probable que le normalisateur tunisien
adoptera purement comme c'est le cas pour l'union européenne et comme
l'a fait la Tunisie en matière d'audit en adoptant les ISA. Par contre
(11%) des experts comptables disent qu'ils ne croient pas que le normalisateur
adoptera purement et simplement les normes internationales peut être pour
des considérations de souveraineté, peut être par ce que
les normes internationales ne conviennent pas parfaitement à
l'environnement tunisien donc il faut les adopter en essayant de les adapter au
contexte économique du pays. Il y a en troisième lieu 11%
d'experts qui associent une faible probabilité au fait que le
normalisateur tunisien adopte purement et simplement les IFRS et ce ci pour les
mêmes considérations citées ci-dessus. En fait, la
différence entre la deuxième alternative et la troisième
alternative c'est le pourcentage de réalisation : la deuxième
alternative exprime une négation avec un pourcentage de 50% alors que la
deuxième alternative exprime une négation avec un pourcentage de
10%. Ce pourcentage élevé pour la première alternative
confirme l'idée évoquée dans le chapitre 1 de la
première partie et selon laquelle le normalisateur tunisien
poursuivra le chemin qu'il a déjà commencé en
matière d'harmonisation comptable. (Voir Annexes) Voici
un tableau récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 3 : le normalisateur tunisien adopte purement et
simplement les IFRS
Concernant la deuxième question, elle propose la
consécration de normes spécifiquement aux PME. Le taux de
réponse à cette question était de 100%. La
répartition de ce pourcentage était comme suit : la
majorité des experts comptables avec un pourcentage atteignant 59% ont
confirmé qu'il est nécessaire de consacrer des normes
spécifiquement aux PME. Ce ci va aider les PME dans
l'établissement des états financiers compatible avec leur taille
et va faciliter par la suite leur audit. Par contre 33% des experts comptables
ont précisé qu'il n'est pas nécessaire de concevoir des
normes spécifiques aux PME. Car les investisseurs étrangers
voulant entrer en partenariat avec les entreprises tunisiennes vont rencontrer
des difficultés. Finalement, un pourcentage assez faible atteignant 8%
affirment qu'il serait mieux de consacrer des normes spécifiques aux PME
et non pas nécessaire ni même indispensable de le faire. Puisque
les PME peuvent se contenter du système comptable existant. (Voir
Annexes)
Nous pouvons conclure que vu le contexte économique actuel
caractérisé par la création des PME. Il est
nécessaire de les soutenir en leur prévoyant des règles de
bonnes gestions. En les aidant par des normes qui s'appliquent par domaine
d'activité. Il faut leur alléger la méthode
d'élaboration des états financiers pour que les avantages de
préparer ces états financiers dépassent de loin le
coût nécessaire à leur établissement. A partir d'une
certaine taille ou à partir d'un certain chiffre d'affaires la PME sera
contrainte à appliquer le système comptable des
entreprises.
Voici un tableau récapitulatif des
résultats
Tableau 4 : consacrer des normes spécifiquement aux
PME
1.2) La qualité de l'information financière
et positionnement du système comptable
La troisième question nécessite un jugement
professionnel sur la qualité de l'information financière
divulguée par les entreprises tunisiennes. Est-ce que cette information
financière est elle satisfaisante pour les investisseurs, est elle assez
satisfaisante ou est mauvaise ou sans utilité. La majorité des
experts comptables avec un pourcentage de 70% ont choisi la deuxième
alternative, c'est-à-dire que les qualités de l'information
financière se sont améliorées depuis la dernière
étude faite lors de la conception du système comptable des
entreprises comme l'avons déjà mentionné dans le chapitre
un de la première partie. Ce qui confirme l'atteinte partielle des
objectifs du normalisateur en optant pour l'harmonisation internationale.
C'est-à-dire que l'harmonisation a contribué à
l'amélioration de la qualité de l'information divulguée
par les entreprises. 22% de la population des experts comptables estiment que
l'information financière ne s'est pas améliorée et qu'elle
est restée mauvaise. 5% des experts comptables estiment que
l'information financière est devenue satisfaisante. Donc un essor
important aurait connue l'information. Cependant, 3% uniquement des experts
comptables estiment que l'information financière est sans
utilité. Une seule personne s'est abstenue à donner son avis sur
cette question. En outre, il est à signaler qu'il y a un expert
comptable qui a rempli deux cases. Selon ce dernier, l'information
financière est à la fois mauvaise et parfois sans aucune
utilité. Nous pouvons conclure que l'information
financière divulguée par les entreprises tunisiennes suite
à la réforme s'est remarquablement améliorée. On
peut l'améliorer d'avantage en adoptant les IFRS (Voir
Annexes) Voici un tableau récapitulatif des résultats
obtenus.
Tableau 5 : La qualité de l'information
financière divulguée par les entreprises tunisiennes
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Satisfaisante (1)
Assez satisfaisante (2)
Mauvaise (3)
Sans utilité (4)
TOTAL
Manquante
TOTAL
Nombre de personnes répondant à la
question
|
2
26
8
1
37
1
38
35
|
5,26%
68,42%
21,05%
2,63%
97,36%
2,64%
100%
|
5%
70%
22%
3%
100%
|
5%
75%
97%
100%
|
En ce qui concerne la quatrième question, nous avons voulu
savoir : est ce que le positionnement du système comptable des
entreprises par rapport au référentiel international s'est
traduit par un alignement au niveau des concepts et au niveau de la pratique
comptable ? C'est-à-dire, est ce que le normalisateur tunisien a
opté pour une standardisation ou pour une harmonisation qui s'est
limité à un alignement qui a touché uniquement les
concepts ? Nous avons déjà évoqué au niveau de la
partie théorique que le normalisateur tunisien a utilisé un des
outils que l'IASB utilise pour atteindre son objectif d'harmonisation
internationale c'est le cadre conceptuel. 53% des experts comptables ont
répondu qu'il s'agit d'une standardisation alors 47% considèrent
qu'il s'agit uniquement d'une harmonisation. Il est à signaler que deux
individus de l'échantillon ont ignoré la réponse à
cette question. (Voir Annexes)
Vu que les deux pourcentages ne sont pas très
éloignés, nous ne pouvons pas juger sur la base des pourcentages
obtenus. L'existence de nombreuse divergence milite en faveur d'une
harmonisation. Voici un tableau récapitulatif des
résultats obtenus.
Tableau 6 : Harmonisation ou standardisation
1.3) Les solutions pour une meilleure convergence entre les
deux référentiels et évaluation du
référentiel comptable tunisien
La cinquième question permet de trouver d'autres solutions
autres que celles déjà existante et qui permettent d'assurer une
meilleure convergence des normes tunisiennes avec les normes internationales.
La première alternative c'était de créer un comité
permanent qui serait chargé de mettre à jour continuellement les
normes tunisiennes chaque fois que des modifications sont apportées aux
normes internationales. 45% des experts comptables ont choisit cette solution.
45% des experts comptables consacrent la deuxième solution selon
laquelle, il faut adopter purement et simplement le référentiel
international puisque nous avons opté pour l'harmonisation et cela parce
que le comité ne va pas fournir un grand effort puisque toute la base
lui est disponible. 5% des experts comptables ont opté pour la
troisième alternative qui prescrit de supprimer l'intervention du
système juridique dans le domaine comptable vu sa lenteur dans
l'actualisation des normes et les 5% restant ont proposé d'autres
solutions : la première solution proposée c'était
créer un comité permanent qui tient compte des difficultés
rencontrés par les professionnels dans l'exercice de leurs missions, la
deuxième solution proposée c'était d'aider le CNC à
jouer son rôle convenablement. (Voir Annexes)
La conclusion qu'on peut tirer de cette analyse qu'il est
nécessaire de créer un comité qui sera chargé de
plusieurs rôles. Parmi ces rôles nous pouvons citer qu'il
prend en considération des difficultés et des problèmes
pratiques rencontrés par les professionnels comptables. Et il sera en
communication permanente avec le CNC pour chercher les solutions pour
résoudre les différents problèmes. Voici un tableau
récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 7 : comment assurer une meilleure convergence des
normes tunisiennes avec les normes internationales
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Créer un comité (1)
Adoption IFRS (2)
Supprimer
l'intervention juridique (3)
Autres à préciser (4)
TOTAL
Manquante
TOTAL
Nombre de personnes répondant à la
question
|
17
17
2
2
38
0
38
36
|
45%
45%
5%
5%
100%
0
100%
|
45%
45%
5%
5%
100%
|
45%
90%
95%
100%
|
La sixième question a traité des
incompatibilités qui peuvent exister au niveau du système
comptable des entreprises. Il peut s'agir notamment de contradiction ou des
incohérences. La majorité des experts comptables avec un
pourcentage de 56% ont relevé des incompatibilités au niveau du
système comptable des entreprises. Le reste n'a relevé aucune
incohérence. Il est à noter qu'il y a une seule personne qui n'a
pas voulu répondre à cette question et Il y a d'autres qui n'ont
pas fait encore les recherches nécessaires pour pouvoir répondre
à cette question. Selon la majorité, il y a des
incompatibilités au niveau de la norme "les charges d'emprunts",
"monnaie étrangère" expliqué par le fait qu'il y a des
sociétés étrangères établis en Tunisie et
disposant de comptes en devises et des dettes en devises, la convention de
prééminence du fond sur la forme et la loi 94 relative au
leasing, au niveau de l'état de flux de trésorerie. D'autres
experts ont signalé l'incompatibilité entre la fiscalité
et la comptabilité. Il y a un expert qui a parlé de
l'incompatibilité entre le principe de non constatation du revenu latent
et la norme monnaie étrangère dans la mesure elle permet la
constatation du gain de change latent pour les éléments courants.
Dans le même contexte la norme placement autorise la constatation de la
plus value latente sur les titres très liquide. De même pour la
norme contrat de construction, qui autorise la constatation du revenu au taux
d'avancement des travaux même sans avoir encore rien facturer. Un expert
a souligné qu'il y a certes des incohérences au niveau du
système comptable des entreprises mais il juge qu'ils ne sont pas
significatifs. Cette synthèse ne doit pas être
considéré en aucun cas comme un inventaire exhaustif des
incohérences. La conclusion que nous pouvons tirer à ce propos,
que c'est vrai que la normalisation comptable tunisienne a connue un essor
important mais il existe des lacunes, d'ailleurs comme tout travail humain,
qu'il y a lieu de les prendre en considération. En prenant le
jugement de l'expert comptable que ces incohérences sont insignifiantes,
la normalisation comptable tunisienne a de bonnes perspectives de
développement et qu'il lui reste un long chemin à
parcourir. (Voir Annexes) Voici un tableau
récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 8 : Les incompatibilités au niveau du
système comptable des entreprises
Section 2 : L'avenir de l'harmonisation comptable
internationale
Cette deuxième section traiter de trois sous sections.
La première sous section va s'intéresser à la
probabilité que les IFRS seront le langage universel de la
comptabilité. La deuxième sous section va traiter de l'impact
d'une adoption des IFRS. La troisième sous section va essayer
d'identifier les obstacles que l'harmonisation internationale puisse
rencontrer.
2.1) IFRS un langage universel de la
comptabilité
La septième question a traité des perspectives de
développement de la normalisation internationale. Les IFRS deviendront
ils un jour le langage universel de la comptabilité ? Les
réponses à cette question tournent autour deux alternatives la
première et la troisième alternative. En effet, 50% des
répondants ont une conviction personnelle que les normes internationales
seront le langage universel de la comptabilité. 44% des
répondants estiment que cette hypothèse reste probable. 6%
uniquement des répondants partagent équitablement les deux autres
alternatives. Le taux de réponse à cette question a atteint les
100%. Nous pouvons conclure que même si les normes
internationales ne seront pas le langage universel de la comptabilité
nous avons une certitude raisonnable qu'elle a un avenir et un avenir
promettant aussi. (Voir Annexes) Voici un tableau
récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 9 : Les IFRS un langage universel de la
comptabilité
2.2) Impact de l'adoption des IFRS
La huitième question a traité de l'impact d'une
adoption pure et simple des IFRS. La majorité des experts comptables
avec un pourcentage de 53% estiment que l'adoption des IFRS va
bénéficier à l'information financière dans la
mesure où elle va devenir plus transparente et elle reflètera la
réalité des faits économiques des transactions qui se sont
déroulés au sein de l'entité. 30% des experts comptables
confirment le fait que l'adoption des IFRS va bénéficier aux
entreprises multinationales surtout par la réduction des coûts de
traduction des états financiers d'un référentiel à
un autre (comme cela a été démontré au niveau du
chapitre 1 section 2). 11% des experts comptables ont fournit d'autres
avantages et d'autres inconvénients que puisse avoir l'adoption des
IFRS. Les avantages ont été présenté comme suit :
une plus grande comparabilité dans l'espace, faciliter le travail des
professionnels, amélioration du fonctionnement des marchés
financiers et le transfert des richesses des pays riches vers les pays
pauvres.
Comme l'harmonisation a des avantages, elle peut avoir aussi
des inconvénients. Et un inconvénient assez important a
été soulevé par un des répondants c'est que
l'adoptions des IFRS peut amener a ignorer les spécificités du
tissu économique et législatif du pays. 3% des observations ont
choisis la deuxième alternative. Cette deuxième alternative est
en réalité une hypothèse à travers laquelle on a
voulu savoir : est ce que l'adoption de normes non compatibles avec
l'environnement économique peut il avoir comme conséquence
l'appauvrissement du pays en faveur des pays des investisseurs
étrangers. Apparemment, le résultat de 3% ne nous permet pas de
conclure. Donc notre hypothèse n'est pas confirmée.
Les 3% restantes ont estimé que l'adoption des normes
internationales n'aura aucun impact. De même, ce pourcentage faible nous
donne une assurance raisonnable que les IFRS auront un impact.
La conclusion que nous pouvons tirer de cette question
que l'adoption des IFRS va avoir comme impact : une information
financière transparente, meilleure comparabilité et une
réduction des coûts de traductions entre les
référentiels. (Voir Annexes) Voici un tableau
récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 10 : L'impact d'une adoption pure et simple des IFRS
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Information transparente (1)
Transfert des richesses des pays pauvres aux plus riches
(2)
Réduction des coûts de traduction d'un
référentiel à un autre (3)
Aucun impact (4)
Autres à préciser
(5)
TOTAL
Manquante
TOTAL
Nombre de personne répondant à la
question
|
20
1
11
1
4
37
1
38
35
|
53%
3%
29%
3%
10%
98%
2%
100%
|
53%
3%
30%
3%
11%
100%
|
53%
56%
86%
89%
100%
|
2.3) Les obstacles à l'harmonisation
La neuvième question a traité des obstacles que
l'harmonisation internationale puisse rencontrer. Un pourcentage
élevé des répondants 37% a choisis la troisième
alternative selon laquelle la réglementation des pays constitue un
obstacle assez important. Ce ci est concrétisé dans le conflit
permanent entre les règles comptables et les règles fiscales.
Dans une proportion moindre 34% ont opté pour la première
alternative selon laquelle la différence de développement entre
les pays empêche certain pays de s'engager dans l'adoption des IFRS. Un
expert comptable nous a fournit le passage suivant dans un article comme
justificatif. "A certains égards, le débat "Big GAAP - Small
GAAP" influence les économies en voie de développement...si
l'IASB ne souhaite pas connaître une terrible insatisfaction, il doit
être très souple dans son approche des économies en voie de
développement. L'adaptation aux situations spécifiques de chaque
pays dépendra du nombre des entreprises concernées par les normes
comptables. L'IASB doit concevoir rapidement une stratégie "Small
GAAP"...". 37(*) 26% des
répondants ont opté pour la deuxième alternative qui
suppose la culture comme un obstacle face au développement des normes
internationales. Le reste avec un pourcentage de 3% a insisté sur les
problèmes fiscaux, sur la règle avantage coûts et sur le
contexte économique.
En définitive, nous pouvons classer les obstacles par
ordre d'importance : la réglementation des pays puis la
différence de développement entre les pays et enfin la
différence de culture. Pour que les normes internationales jouent
pleinement leur rôle il y a des préalables qu'il faut faire il
faut essayer de mettre à jour la législation en vigueur, il faut
essayer d'améliorer le contexte économique et enfin, il faut
préparer l'instauration de cette nouvelle culture. (Voir
Annexes) Voici un tableau récapitulatif des résultats
obtenus.
Tableau 11 : Les obstacles à l'harmonisation
internationale
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Différence de développement (1)
Divergence de culture (2)
Réglementation des pays (3)
Autres à préciser (4)
TOTAL
Manquante
TOTAL
Nombre de personne répondant à la
question
|
21
16
22
2
61
1
63
35
|
34%
25%
36%
3%
98%
2%
100%
|
34%
26%
37%
3%
100%
|
34%
60%
97%
100%
|
Section 3 : Etude comparative entre les normes tunisiennes
et les normes internationales
Cette section sera découpée en trois sous sections.
La première sous section va essayer d'évaluer le poids des
divergences entre le cadre conceptuel tunisien et le cadre conceptuel
international d'une part et la NCG et IAS 1 d'autre part sans oublier de
traiter les divergences entre IFRS 3 et NCT 38. La NCT 38 a été
publié en décembre 2003 et l'IFRS 3 a subit plusieurs
révisions depuis cette date. Malgré, la différence entre
les deux normalisateur dans la fréquence d'actualisation des normes est
ce qu'ils sont restés en harmonie. La deuxième sous section va
traiter des divergences au niveau des normes de la consolidation vue qu'elles
ont été publié en décembre 2003 et au niveau de la
norme monnaie étrangère qui lui sont étroitement
liée. La troisième sous section traitera de l'impact des
divergences au niveau des autres normes sur la comparabilité des
états financiers.
3.1) Etude comparative au niveau du cadre conceptuel, du
cadre de préparation et de présentation des états
financiers et entre IFRS 3 et NCT 38
La dixième question nécessite un jugement
professionnel dans la mesure ou le répondant va juger de l'importance
des divergences que nous avons identifié au niveau du cadre conceptuel
(voire chapitre deux de la première partie). 76% un pourcentage
rassurant des répondants qui nous ont confirmé que ces
divergences ne sont pas substantielles. Alors que 24% des répondants
jugent que ces divergences sont substantielles. Le point de divergence
substantielle soulevé par les experts comptables c'est que la
réévaluation des actifs immobilisés est permise par le
cadre conceptuel international alors qu'elle ne l'est pas au niveau du cadre
conceptuel tunisien (coût historique/valeur économique IAS 39).
Ce fait nous permet de tirer la conclusion suivante : que le cadre
conceptuel tunisien est en harmonie avec le cadre conceptuel international et
la divergence soulevée peut être considéré comme une
adaptation du cadre conceptuel internationale aux exigences économiques
de la Tunisie. Surtout que le taux d'inflation déclaré
s'élève à 4%, d'où la mesure du coût
historique semble appropriée. Ce qui confirme la réponse à
la question 4 qu'il s'agit d'une harmonisation. (Voir Annexes)
Voici un tableau récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 12 : L'existence de divergences substantielles au
niveau du cadre conceptuel
A travers la onzième question, nous avons essayé
d'apprécier le degré d'importance des divergences que nous avons
identifié (voir la deuxième partie chapitre 3) au niveau de la
NCG et l'IAS 1. 73% des répondants estiment que les divergences
identifiées ne peuvent pas être considérés comme
substantielles alors que 27% confirment l'existence de divergences
substantielles. Les divergences qui ont été jugées
substantielles peuvent être résumé comme suit : la
première c'est que la NCG s'est orienté au modèle à
plan comptable en présentant un plan des comptes et une
présentation normalisée des états financiers. La
deuxième divergence c'est que le tableau de variation des capitaux
propres est une composante des états financiers au niveau de IAS 1 alors
qu'il fait partie des notes aux états financiers au niveau de la NCG et
d'autres divergences relatives aux notes aux états financiers en
général. La troisième divergence réside dans la
mention des aspects du contrôle interne. La dernière divergence
c'est le classement par la NCG d'éléments comme extraordinaire ce
qui n'est pas admis par IAS1. Malgré ces divergences, 73% est un
résultat réconfortant pour affirmer que ces divergences ne sont
pas substantielles. Nous pouvons expliquer ces divergences entre les deux
normes par le fait que la NCG a essayé de prendre en
considération le changement de culture comptable. Pour que ce changement
ne soit pas brutal entre la culture à plan comptable à la culture
à cadre conceptuel. Nous pouvons tirer la conclusion suivante que
les deux normes sont en harmonie. (Voir Annexes)
Voici un tableau récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 13 : L'existence de divergences substantielles entre IAS
1 et NCG
La douzième question a traité des divergences, qui
sont jugées substantielles, entre IFRS 3 et NCT 38. Les résultats
que nous avons obtenus ne nous permettent pas de prendre une position
particulière. Nous avons obtenus 50% pour le fait que les divergences
sont substantielles et 50% pour le fait qu'ils ne le sont pas. Du moins, nous
allons présenter les divergences qui ont été jugés
substantielles par les répondants. La première divergence, elle
concerne l'amortissement du goodwill pour NCT 38 sur une durée
raisonnable qui traduit au mieux la consommation des avantages
économiques futures ne dépassant pas 20 ans et le test de
réduction de valeur pour IFRS 3. La deuxième divergence, elle est
liée au traitement du coût d'acquisition ; le traitement
autorisé du coût d'acquisition prévue par NCT 38 est le
seul prévu par IFRS 3. La troisième divergence, l'IFRS 3 ignore
la notion de goodwill négatif. La quatrième divergence
réside dans le fait que l'IFRS 3 est plus restrictive en matière
de comptabilisation au passif de la cible des provisions pour restructuration.
Et enfin, la prise en compte par IFRS 3 des passifs éventuels comme des
passifs identifiables faisant partie du passif de la cible ce qui n'est pas le
cas pour la NCT 38. Vu que les résultats ne sont pas concluantes, et au
vu des divergences considérés comme substantielles par une bonne
partie de la population nous allons pousser l'analyse plus loin et voir le
résultat que va donner la prochaine question. (Voir Annexes)
Voici un tableau récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 14 : L'existence de divergences substantielles entre
IFRS 3 et NCT 38
La treizième question est venue consolider la
douzième question en prenant comme critère d'appréciation
du degré d'importance des divergences ; l'impact sur le résultat.
Les résultats ont été les suivants : 65% des experts
comptables estiment que les divergences n'ont pas un impact significatif sur le
résultat alors que 35% estiment que l'impact sera significatif. Si nous
exposons les justifications apportées par la minorité nous allons
trouver que l'impact sur le résultat va dépendre de l'importance
du goodwill. Comme la majorité ayant opté pour la non
significativité de l'impact sur le résultat n'a pas donné
une justification de sa position, nous sommes obligés de prendre la
réponse de la minorité puisque elle est la plus convaincante. En
définitive Nous pouvons conclure quant à l'importance des
divergences entre la NCT 38 et IFRS 3. (Voir Annexes) Voici un
tableau récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 15 : Impact sur le résultat lors de la
transition du référentiel tunisien vers le
référentiel international concernant la NCT 38 et IFRS 3
3.2) Etude comparative au niveau des normes de la
consolidation et monnaie étrangère
La quatorzième question va traiter des divergences
jugées substantielles entre les normes tunisiennes et les normes
internationales au niveau de la consolidation. Deux répondants sur onze
ont souligné la divergence substantielle au niveau de la
définition du périmètre de consolidation, deux autres ont
mentionné la norme monnaie étrangère et le contrat de
location. Un troisième a mentionné l'utilisation par les normes
internationales de la technique de l'impôt différé pour la
consolidation (IAS 12) non prévues par les NCT. Une autre personne a
parlé des acquisitions inversées et de la suppression de
l'amortissement systématique des écarts d'acquisitions. Soit que
la question ait été mal formulée soit que la question
nécessite de la réflexion que la plus part des experts n'ont pas
voulu répondre. Aucune conclusion ne pourrait être tiré
pour valider notre étude sur les divergences sur les normes de la
consolidation. (Voir Annexes) Voici un tableau récapitulatif des
résultats obtenus.
Tableau 16 : Statistiques concernant la question 14
|
Nombre des répondants
|
Total de l'échantillon
|
Nombre des non répondants
|
% de réponse à la question
|
nombre des répondants par des
explications
|
Statistiques
|
11
|
36
|
25
|
31%
|
11
|
En adoptant la même logique pour la question 12 et 13, nous
avons voulu réconforter notre position en ajoutant une autre question
qui nous permet d'apprécier mieux l'importance des divergences entre les
normes tunisiennes et les normes internationales au niveau de la consolidation.
Mais cette fois ci nous avons retenus comme critère l'effet des
divergences sur l'opinion des utilisateurs s'ils étaient
confrontés aux mêmes états financiers d'un groupe
établit une fois selon les normes tunisiennes et une autre fois selon
les normes internationales. 46% des répondants ont opté pour le
fait que ces divergences n'auront pas d'impact sur l'opinion des utilisateurs
des états financiers. Dans la mesure ou ces retraitements seront
divulgués au niveau des notes aux états financiers. Par contre
dans un pourcentage moindre 42% des répondants que l'impact sera
significatif et par conséquent soit mettre l'utilisateur dans un
état d'incertitude soit qu'il prend une décision en voyant
l'impact de ces divergences sur les composantes des états financiers.
Ils disent que le transfert des dividendes d'une entreprise
étrangère établis en Tunisie vers les actionnaires
étrangers aura un impact sur la prise de décision des
investisseurs. 12% des experts comptables ont souligné l'inexistence
d'impact sur l'opinion des utilisateurs sans pour autant donner des
explications. A première vue, nous pouvons conclure à base des
explications convaincantes qui nous ont été fournit que l'opinion
des utilisateurs ne sera pas affecté surtout lorsqu'il sera
réconforté par des notes explicatives pertinentes. Ca nous permet
aussi de revenir à la question précédente pour nous
rattraper et dire que les divergences entre les normes tunisiennes et
les normes internationales en matière de consolidation ne sont pas
substantielles. (Voir Annexes). Voici un tableau
récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 17 : L'impact des divergences au niveau des normes de
la consolidation sur l'opinion des utilisateurs confrontés aux
mêmes états financiers établis selon les deux
référentiels
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Non (1)
Oui (2)
Pas d'impact (3)
TOTAL
Manquante
TOTAL
Nombre de personne répondant à la
question
|
12
11
3
26
12
38
24
|
32%
29%
8%
69%
31%
100%
|
46%
42%
12%
100%
|
46%
88%
100%
|
La seizième question a traité des divergences au
niveau de la norme monnaie étrangère. A travers cette question
nous voulons estimer l'importance de la divergence entre la norme tunisienne et
la norme internationale. Pour ce fait, nous avons estimé d'utiliser le
critère de la treizième question qui est l'impact sur le
résultat. Les résultats obtenus étaient comme suit : 64%
des répondants ont confirmé l'impact significatif sur le
résultat. Le reste a estimé que l'impact n'est pas significatif.
Nous pouvons conclure alors que les deux normes restent en harmonie
malgré cette exception prévue par le norme tunisienne
d'étaler la perte et le gain de change sur la duré de vie de
l'élément monétaire à long terme. En fait,
cette exception a été prévue pour prendre en
considération les spécificités économiques du pays
puisque la monnaie tunisienne peut subir des dévaluations. (Voir
Annexes) Voici un tableau récapitulatif des résultats
obtenus.
Tableau 18 : L'impact sur le résultat de la divergence
existante au niveau de la norme opérations en monnaies
étrangères
3.3) Identification de divergences substantielles au niveau
des autres normes et appréciation de leur impact sur la
comparabilité
La dix-septième question a traité des autres
divergences qui sont jugés substantielles et qui existent au niveau des
autres normes. Certains ont souligné les divergences au niveau des
normes. Les exemples qui ont été cités sont : la
réévaluation des actifs, la dépréciation des
actifs, immobilisations corporelles, subvention, monnaie
étrangère, la norme charges reportées et
particulièrement pour les charges à répartir et au niveau
de la norme charges d'emprunts dans la quelle la NCT oblige l'incorporation
dans le coût de l'actif acquit les charges de l'emprunt spécifique
ayant servit pour financer l'acquisition de cet actif alors que l'IFRS laisse
le choix pour les dirigeants. D'autres ont soulevé le point selon lequel
l'arsenal des normes tunisiennes mérite d'être renforcé par
d'autres normes comme le leasing, norme relative au résultat par action,
agriculture, la comptabilisation des instruments financiers... La
conclusion qui peut être tiré à ce niveau, c'est que les
normes tunisiennes nécessitent de l'actualisation. D'autres normes
doivent marquer leur apparition pour combler le vide dans certains secteurs et
pour lever des ambiguïtés sur certaines questions sujette à
des controverses et à des interprétations. (Voir
Annexes) Voici un tableau récapitulatif des résultats
obtenus.
Tableau 19 : Statistiques au niveau de la question 17
|
Nombre des répondants
|
Total de l'échantillon
|
Nombre des non répondants
|
% de réponse à la question
|
nombre des répondants par des
explications
|
Statistiques
|
11
|
36
|
25
|
31%
|
11
|
Les réponses à la dernière question
étaient comme suit : en effet, uniquement une seule personne n'a pas
essayé de répondre à cette question même par
l'apposition d'une croix alors que nous avons demandé en plus des
explications. Une douzaine d'experts comptables nous ont fournit des
explications alors que les autres ne l'ont pas fait. Le taux de réponse
à cette question s'est élevé à 94%. 50% des experts
confirment que la comparabilité des états financiers est
affectée lors de la traduction d'une entreprise tunisienne ses
états financiers selon le référentiel international du
fait des divergences qui existent entre les deux référentiels qui
vont engendrer la modification des résultats antérieures et la
difficulté de retraiter la rubrique des actifs non courants si on
applique les IFRS. Alors que l'autre moitié dit le contraire du fait que
les normes tunisiennes sont inspirées des normes internationales, du
fait du retraitement en pro format des exercices en comparaison et des
exercices antérieurs et du fait de la mention des écarts de
retraitements avec les justifications et les explications nécessaires.
La conclusion qu'on peut retirer de cette analyse que les divergences entre les
normes tunisiennes et les normes internationales ne sont pas un
réel handicap on peut retraiter les états financiers et organiser
le passage d'un référentiel à un autre. Il reste
à voir et étudier la sensibilité et la réaction de
l'investisseur face à des états financiers élaborés
selon deux référentiels comptables. (Voir Annexes) Voici
un tableau récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 20 : L'impact des divergences au niveau des normes de
la consolidation sur l'opinion des utilisateurs confrontés aux
mêmes états financiers établis selon les deux
référentiels
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Non (1)
Oui (2)
TOTAL
Manquante
TOTAL
Nombre de personne répondant à la
question
|
17
17
34
4
38
32
|
45%
45%
90%
10%
100%
|
50%
50%
100%
|
50%
100%
|
En définitive, nous pouvons conclure que parmi les
divergences identifiées entre les normes tunisiennes et les normes
internationales il y a ceux qui sont jugée substantielles et d'autres
qui ne le sont pas. Mais, ces divergences ne constituent pas réellement
un handicap dans la mesure ou le retraitement des états financiers et
les notes aux états financiers permettent d'organiser le passage d'un
référentiel à un autre. Sauf quelques exceptions dans les
quelles l'impact des divergences peut se ressentir énorme vu que le
résultat peut être touché sensiblement38(*).
En évaluant l'effort de la normalisation comptable
tunisienne, un comité doit voir le jour qui sera chargé entre
autre du problème d'actualisation des normes tunisiennes, de combler le
vide de norme existant et s'occupera des problèmes rencontrés
par les professionnels dans l'exercice de leur fonction. Des normes
spécifiquement aux PME doivent voir le jour pour créer une
scène complète d'accompagnement des PME dans leur processus de
création de la richesse.
CONCLUSION
La troisième partie nous a été très
utiles, dans la mesure ou elle nous a aidé à prendre connaissance
de l'importance des divergences entre les normes tunisiennes et les normes
internationales en appréciant l'impact de ces divergences sur le
résultat d'une part et leur impact sur l'opinion des utilisateurs
d'autre part. Cette partie nous a permis d'apporter une réponse aux
différentes hypothèses constituées préalablement et
une réponse aux différentes questions relatives à la
première et à la deuxième question. Nous avons abouti au
fait que parmi les divergences qui ont été identifiée dans
la première et la deuxième partie il y a ceux qui dans des
circonstances bien particulières deviennent substantielles d'autres ne
le sont pas de nature ou par essence. Il peut y avoir des divergences mais leur
effet n'est pas significatif ou bien leur effet est de portée
limitée.
CONCLUSION GENERALE
Comment pouvons nous situer la normalisation
comptable tunisienne par rapport à l'harmonisation internationale ? En
d'autres termes, est ce que le système comptable des entreprises est
resté en harmonie avec les normes internationales même
après les modifications récemment apportées par l'IASB
à un grand nombre de ses normes ?
Nous avons posé au début de ce travail de
recherche deux hypothèses pour répondre à cette question.
Il y a lieu maintenant de voir laquelle est valable et laquelle qui est n'est
pas valable.
Hypothèse de base selon laquelle les divergences entre
les normes tunisiennes récemment publiées et les normes
internationales sont substantielles et par conséquent une actualisation
des normes comptables tunisiennes est nécessaire.
Hypothèse nulle selon laquelle ces divergences ne sont
pas substantielles et il n'y a pas lieu d'actualiser les normes.
En prenant en considération les développements
qui ont précédé, nous pouvons affirmer avec une assurance
raisonnable qu'il y a des divergences substantielles entre les normes
internationales et les normes tunisiennes qu'il y a lieu de les prendre en
considération si le normalisateur veut poursuivre son chemin qu'il a
déjà commencé. C'est suivre la normalisation
internationale et veiller à la convergence des deux
référentiels nationale et internationale.
A cette effet, nous validons l'hypothèse de base qui
exige qu'une actualisation des normes comptables tunisiennes soit
effectué si le normalisateur veut poursuivre son but qu'il a fixé
au début de son chemin.
Quant aux limites de notre étude, elles sont
nombreuses. On va se contenter de citer quelques un. Et c'est à vous
d'évaluer ce modeste travail.
Notre étude se limite d'abord, dans le temps, dans la
mesure ou ce mémoire a été élaboré sur la
base des normes internationales mises à jour par l'IASB en septembre
2004 et applicable le 1/1/2005. C'est-à-dire toute modification qui
intervient postérieurement à cette date n'est pas prise en
considération.
Notre étude se limite dans l'espace, dans la mesure nous
n'avons pas étudié les divergences entre toutes les normes
tunisiennes et les normes internationales ce qui va biaiser dans une certaine
mesure notre généralisation et les résultats auxquels nous
avons aboutit.
Nous avons ignoré les publications effectuées et
qui concernent les normes sectorielles et les normes relatives aux organismes
à but non lucratif qui sont considéré comme des normes
spécifiques donc nous nous sommes intéressés uniquement
aux normes récemment publiés par le normalisateur tunisien et
quelques aspects qui leurs sont liés.
Nous avons développé excessivement certains aspects
que nous avons jugé fondamentale. Nous avons aussi omit certains aspects
soit par maladresse soit que nous n'avons pas voulu les développer vu la
contrainte temps, la contrainte méthodologique et d'autres
contraintes.
Parmi aussi les limites de ce travail de recherche c'est le fait
qu'il se base sur des jugements qu'on a considéré comme objectif
mais, en réalité la subjectivité en est une grande partie.
Notre étude serait plus fructueuse si elle a
été complétée par une étude sur le terrain
en prenant un échantillon d'entreprise qui établit des
états financiers selon les deux référentiels. En
effectuant les différents testes que nous avons effectués les
résultats seront peut être plus concluante.
BIBLIOGRAPHIE
Les livres :
Ø Eglem.J. Y, Gazil. P; "la consolidation outil de
gestion et de contrôle des groupes" ; Editeur Vuibert gestion ;
Edition 1984 ; p47.
Ø Mabkhout. A ; "Similarités et Divergences
(une comparaison entre les normes comptables internationales,
américaines et tunisiennes)", édition Price Waterhouse
Coopers ; septembre 2004.
Ø Obert. R ; "Pratique des normes IAS/IFRS
comparaison avec les règles françaises et les US GAAP" ;
2ème éditions DUNOD ; septembre 2004.
Ø Raffournier. B ; "Les normes comptables
internationales (IAS)" ; Edition ECONOMICA 1996.
Ø Price Waterhouse Coopers ; "IFRS 2005 divergences
France /IFRS" ; Editions Francis Lefebvre ; à jour avril
2003.
Les normes :
Ø Normes comptables internationales
Ø Normes comptables tunisiennes
Les revues :
Ø Abderraouf Yaich ; "Normes comptables internationales
ce qui change version 2003" ; RCF N°64-Deuxième trimestre 2004 ; P
35-42.
Ø Abderraouf Yaich ; "Informations sur les parties
liées guide d'application de la norme 39" ; RCF
N°64-Deuxième trimestre 2004 ; P 45-51.
Ø Abderrazzak Gabsi ; "le cadre conceptuel de la
comptabilité financière en Tunisie" ; RCF
N°32-Dexième trimestre 1996 ; p21-27.
Ø Faycal Derbel ; " le nouveau système
comptable un évènement marquant l'histoire de la
comptabilité en Tunisie" ; 27 Novembre 1997.
Ø Abdessattar Mabkhout; "Recherche comptable et
normalisation internationale" ; ITEC 27-28 Novembre 1997 ; PREMIER COLLOQUE
INTERNATIONAL (la culture comptable à travers les siècles de
l'ère Babylonienne au nouveau système comptable tunisien 1997),
Hôtel Abou Nawas, Tunis, Congrès 2000 : congrès de
l'OECT avec le concours du CMF.
Ø M.Gilbert Gélard ; "Enjeux et perspectives des
normes comptables internationales dans le cadre de l'accord avec l'IOSCO" ;
IASC Congrès 2000 : congrès de l'OECT avec le concours du
CMF, 18-19 Février 2000.
Ø Samy Ben Naceur ; "La réforme comptable en
Tunisie : apports et limites" ; RFC N° 305; Novembre 1998 ; p
63-68.
Ø Férid Kobbi ; " Le système comptable
tunisien : Démarche, Composants, Caractéristiques" ; premier
colloque de l'ITEC ; 27-28 Novembre 1997.
Ø KPMG FIDUCIAIRE DE FRANCE ; "l'IASB et les pays en
voie de développement : un processus de persuasion, de
coopération et d'éducation par étapes" ; ITEC 27 /11/1997.
Les lois :
Ø Loi N°2001-117 du 6/12/2001 ajoutant le titre VI
« du groupe de société » au code des
sociétés commerciales.
Ø Le code des sociétés commerciales
(promulgué par la loi N°2000-93 du 3 /11/2000)
Les séminaires :
Ø Bureau Tunisien de Management ; séminaire
portant sur le nouveau système comptable des entreprises, par Mr
NOUREDDINE MOALLA, décembre 2002.
Les cours :
ü Cours d'expertise comptable Abderrazzak Gabsi
ü Cours d'expertise Hergli Neji
ü Cours de DEA Comptabilité Chadli Baccouche
Les sites d'Internet :
Ø
WWW.procomptable.com
Ø WWW.iasplus.comTABLE
DES MATIERES
PAGES
LISTE DES
ABREVIATIONS...........................................................4
INTRODUCTION
GENERALE......................................................6
PARTIE 1 : L'ÉVOLUTION DE LA NORMALISATION
COMPTABLE TUNISIENNE VERS L'HARMONISATION INTERNATIONALE
INTRODUCTION DE LA PARTIE
1......................................10
CHAPITRE 1 : LA NORMALISATION COMPTABLE TUNISIENNE
FACE À LA NORMALISATION INTERNATIONALE
Section 1 : Revue Historique de la normalisation comptable
Tunisienne et
internationale..................................................................................12
1.1) Période précédent l'adoption du PCG
1947.......................................13
1.2) La période qui suit l'adoption du PCG
1947......................................15
1.3) La période suivant la création de
l'IASB...........................................16
Section 2 : Vers le chemin de l'harmonisation
internationale..............................19
2.1) Les avantages d'une
harmonisation................................................19
2.2) L'approche de
l'harmonisation.......................................................21
2.2) Les outils de
l'harmonisation.........................................................22
Section 3 : Une réforme en vue d'une
harmonisation.................................23
3.1) Les enjeux de la
réforme...............................................................23
3.2) Etude de
positionnement...............................................................25
3.3) Les apports du système comptable
tunisien.......................................26
CHAPITRE 2 : LES EFFORTS D'HARMONISATION À
TRAVERS UNE ÉTUDE COMPARATIVE AU NIVEAU DU FONDEMENT
THÉORIQUE...........................................................................28
Section 1 : Etude comparative au niveau des objectifs et au
niveau des
utilisateurs.......................................................................................29
1.1) Etude comparative au niveau des
objectifs du cadre conceptuel.........29
1.2) Etude comparative au niveau des
utilisateurs des états financiers.......30
1.3) Etude comparative au niveau des objectifs des
états financiers...............31
Section 2 : Etude comparative au niveau des
caractéristiques de l'information financière, au niveau des
principes et au niveau des éléments des états
financiers.......................................................................................32
2.1) Etude comparative au niveau des caractéristiques
qualitatives de l'information
financière..................................................................32
2.2) Etude comparative au niveau des principes
comptables.....................35
2.3) Etude comparative au niveau des éléments des
états financiers............37
Section 3 : Etude comparative au niveau des conditions de prise
en compte et d'évaluation des éléments des états
financiers et la notion de capital ............39
3.1) Etude comparative au niveau des conditions de prise en
compte des éléments des états financiers
...............................................................39
3.2) Etude comparative au niveau de l'évaluation des
éléments des états financiers
........................................................................................41
3.3) Etude comparative au niveau du concept du capital et de
maintient du capital et au niveau des mécanismes de communication de
l'information
financière........................................................................................42
CONCLUSION DE LA PARTIE
1..........................................47
PARTIE 2 : ETUDE COMPARATIVE AU NIVEAU DU CADRE DE
PRÉSENTATION (IAS1 ET NCG) ET AU NIVEAU DES AUTRES
NORMES............................................................48
INTRODUCTION A LA PARTIE
2.......................................49
CHAPITRE 3 : ÉTUDE COMPARATIVE AU NIVEAU DU
CADRE DE PRÉSENTATION ET AU NIVEAU DES AUTRES
NORMES..............................................................................50
Section 1 : Etude comparative au niveau du cadre de
préparation et de présentation des états
financiers..............................................................................50
1.1) Objectifs et champ
d'application...................................................50
1.2) Considérations générales relatives
à la présentation et à l'élaboration des
états
financiers..........................................................................................51
1.3) Structure et contenue des états
financiers..................................55
Section 2 : Etude comparative portant sur d'autres
normes.............................58
1.1) Etude comparative entre IAS 2 et NCT
4..........................................59
1.2) Etude comparative entre NCT 10 et IAS
38.......................................60
1.3) Etude comparative entre IAS 11 et NCT
9.........................................60
Section 3 : Etude comparative au niveau de l'IFRS 3 et NCT
38.......................61
1.1) Le coût d'acquisition et la méthode de
réestimation............................62
1.2) Provisions pour restructuration et les passifs
éventuels........................63
1.3) Période d'évaluation définitive et
goodwill.......................................64
CHAPITRE 4 : ETUDE COMPARATIVE PORTANT SUR LES NORMES DE
LA CONSOLIDATIONS.......................................66
Section 1 : Etude comparative au niveau des normes la norme
IAS 27 et NCT 35 relatives à la participation dans les
coentreprises.................................................67
1.1) Champ d'application et définition des
concepts.................................68
1.2) Divergences au niveau de la présentation, au
niveau du périmètre des états financiers
consolidés............................................................................70
1.3) Divergences au niveau de la procédure de
consolidation et au niveau des informations à
fournir.................................................................................74
Section 2 : Etude comparative entre NCT 37 et IAS
31.........................................75
2.1) Au niveau du champ d'application et au niveau de la
définition des
concepts...............................................................................................................75
2.2) La méthode de
consolidation............................................................................75
2.3) Les informations à
fournir.........................................................77
Section 3 : Etude comparative au niveau des normes relatives
aux participations dans les entreprises associées et aux parties
liées........................77
3.1) Etude comparative entre NCT 39 et IAS
24..............................................77
3.2) Comparaison entre la NCT 36 et IAS
28.......................................80
CONCLUSION DE LA PARTIE
2................................................. ....84
PARTIE 3 : ENQUÊTE AUPRÈS DES
PROFESSIONNELS
COMPTABLES..................................................................85
INTRODUCTION DE LA PARTIE
3..........................................86
CHAPITRE 5 : MÉTHODOLOGIE DE
RECHERCHE...............88
Section 1 : la méthode de collecte des
données.............................................88
1.1) Motif du choix de la
population...................................................88
1.2) Taille et structure de
l'échantillon................................................89
1.3) La méthode
d'analyse................................................... ............91
Section 2 : Le cadre
d'analyse.....................................................92
2.1) La méthode de collecte des
données................................................92
2.2) Les outils
d'analyses..................................................................93
2.3) Présentation du
questionnaire........................................................94
Section 3 : Analyse du
questionnaire......................................................96
3.1) La normalisation comptable tunisienne : perspectives et
enjeux.................96
3.2) L'avenir de l'harmonisation comptable
internationale........................99
3.3) Etude comparative entre les normes tunisiennes et les normes
internationales.......................................................................................100
CHAPITRE 6 : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RÉSULTATS
Section 1 : La normalisation comptable tunisienne :
perspectives et enjeux.............102
1.1) perspectives de la normalisation comptable
tunisienne.............................102
1.2) La qualité de l'information financière et
positionnement du système
comptable..........................................................................................103
1.3) Les solutions pour une meilleure convergence entre les deux
référentiels et évaluation du référentiel
comptable tunisien..........................................105
Section 2 : L'avenir de l'harmonisation comptable
internationale...............................107
2.1) IFRS langage universel de la
comptabilité....................................................109
2.2) Impact de l'adoption des
IFRS........................................................................109
2.3) Les obstacles à
l'harmonisation.......................................................................110
Section 3 : Etude comparative entre les normes tunisiennes et
les normes
internationales..............................................................................112
3.1) Etude comparative au niveau du cadre conceptuel, du cadre de
préparation et de présentation des états financiers et
entre IFRS 3 et NCT 38...........113
3.2) Etude comparative au niveau des normes de la
consolidation et monnaie
étrangère................................................................................................................................114
3.3) Identification de divergences substantielles au niveau des
autres normes et appréciation de leur impact sur la
comparabilité.......................................................117
CONCLUSION DE LA PARTIE
3.........................................122
CONCLUSION
GENERALE.............................................123
BIBLIOGRAPHIE............................................................126
ANNEXES.....................................................................134
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Structure de l'échantillon selon le
critère de l'age
Tableau 2 : Structure de l'échantillon selon le domaine
d'intervention de l'expert
Tableau 3 : le normalisateur tunisien adopte purement et
simplement les IFRS
Tableau 4 : Consacrer des normes spécifiquement aux
PME
Tableau 5 : La qualité de l'information financière
divulguée par les entreprises tunisiennes
Tableau 6 : Harmonisation ou standardisation
Tableau 7 : comment assurer une meilleure convergence des normes
tunisiennes avec les normes internationales
Tableau 8 : Les incompatibilités au niveau du
système comptable des entreprises
Tableau 9 : Les IFRS un langage universel de la
comptabilité
Tableau 10 : L'impact d'une adoption pure et simple des IFRS
Tableau 11 : Les obstacles à l'harmonisation
internationale
Tableau 12 : L'existence de divergences substantielles au niveau
du cadre conceptuel
Tableau 13 : L'existence de divergences substantielles entre IAS
1 et NCG
Tableau 14 : L'existence de divergences substantielles entre IFRS
3 et NCT 38
Tableau 15 : Impact sur le résultat lors de la transition
du référentiel tunisien vers le référentiel
international concernant la NCT 38 et IFRS 3
Tableau 16 : Statistiques concernant la question 14
Tableau 17 : L'impact des divergences au niveau des normes de la
consolidation sur l'opinion des utilisateurs confrontés aux mêmes
états financiers établis selon les deux
référentiels
Tableau 18 : L'impact sur le résultat de la divergence
existante au niveau de la norme opérations en monnaies
étrangères
Tableau 19 : Statistiques au niveau de la question 17
Tableau 20 : L'impact des divergences au niveau des normes de la
consolidation sur l'opinion des utilisateurs confrontés aux mêmes
états financiers établis selon les deux
référentiels
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Structure de l'échantillon selon le
critère de l'age
Graphique 2 : Structure de l'échantillon selon le domaine
d'intervention de l'expert
Graphique 3 : Affichage des données sur le logiciel SPSS
ANNEXES
Annexe 1 : Structure du cadre conceptuel de L'IASB et
structure du cadre conceptuel tunisien
Annexe 2 : Structure de l'IASB
Annexe 3 : le cadre conceptuel de la
comptabilité financière
Annexe 4 : Architecture du système comptable
tunisien
Annexe 5 : Complément
d'analyse
La première question : (Graphique
1)
La deuxième question : (Graphique
2)
La troisième question : (Graphique
3)
La quatrième question : (Graphique
4)
La cinquième question : (Tableau 5, Graphique
5)
La sixième question : (Tableau 6, Graphique
6)
La septième question : (Tableau 7, Graphique
7)
La huitième question : (Tableau 8, Graphique
8)
La neuvième question : (Tableau 9, Graphique
9)
La dixième question : (Tableau 10, Graphique
10)
La onzième question : (Tableau 11, Graphique
11)
La douzième question : (Tableau 12, Graphique
12)
La treizième question : (Tableau 13, Graphique
13)
La quinzième question : (Tableau 15, Graphique
15)
La seizième question : (Tableau 16, Graphique
16)
La dix-huitième question : (Tableau 18,
Graphique 18)
Etudiant: Abdesslem Mohamed Wassim La
Manouba, le 20/04/2005
Questionnaire destiné aux experts
comptables
Monsieur,
Permettez nous de faire appel à votre aimable
collaboration pour répondre au questionnaire ci-joint, qui nous est
extrêmement utile et indispensable pour l'élaboration d'un modeste
mémoire de maîtrise en comptabilité.
Notre mémoire porte sur l'étude de la normalisation
comptable tunisienne face à l'enjeu de l'harmonisation
internationale.
Nous vous remercions d'avance pour votre participation à
cette enquête et nous vous prions de bien vouloir nous aider en
répondant à notre questionnaire.
Nous précisons à ce propos que les réponses
resteront anonymes et strictement confidentielles.
Vos honorables encouragements des efforts des étudiants
chercheurs vont permettre d'avancer la science comptable.
Signature
SVP, cochez la réponse qui vous semble la
plus appropriée?39(*)
1) La normalisation comptable tunisienne : perspectives et enjeux
:
Q1) Croyez-vous que la Tunisie adoptera purement et simplement
les IFRS (comme c'est le cas en matière d'audit et aussi comme l'a fait
l'union européenne) ?
C'est probable
Je ne crois pas
C'est peu probable
Q2) Serait-il nécessaire de consacrer des normes
spécifiquement aux PME ?
Oui
Non
Ca sera mieux
Q3) Comment jugez-vous la qualité de l'information
financière divulguée par les entreprises tunisiennes ?
Satisfaisante
Assez satisfaisante
Mauvaise
Sans utilité
Q4) Jugez-vous que le normalisateur tunisien a opté pour
une
Harmonisation (au niveau des principes)
Standardisation (qui a touché même les pratiques
comptables)
Q5) Pour assurer une meilleure convergence entre le
référentiel comptable international et le
référentiel comptable tunisien que proposez-vous comme solution
?
Créer un comité permanent qui met à jour
continuellement les normes comptables tunisiennes chaque fois
que des modifications sont apportées aux
normes internationales
Adopter simplement et purement le référentiel
international
Supprimer l'intervention du système juridique
Autres à préciser
.............................................................................................................................................................................................................................................
Q6) Avez-vous relever des incompatibilités (contradiction
ou incohérence) au niveau du système comptable des entreprises
?
Non
Oui
Si oui précisez S.V.P
..........................................................................................................................................................................................................................................
2) L'avenir de l'harmonisation comptable internationale :
Q7) D'après vous, les IFRS deviendront ils un jour le
langage universel de la comptabilité?
Ca c'est sure
Je ne crois pas
Probablement
Peu probable
Q8) Quels serait l'impact d'une adoption pure et simple des IFRS
?
Une information financière transparente
Transfert des richesses des pays pauvres vers les pays les plus
riches
Réduction des coûts de traduction d'un
référentiel à un autre
Aucun impact
Autres à préciser
......................................................................................................
Q9) Quels obstacles pouvez-vous identifier, qui pourront
empêcher l'harmonisation comptable internationale ?
Différence de développement entre pays
Divergence de culture
La réglementation des pays
Autres à préciser
.....................................................................................................................
3) Etude comparative entre les normes tunisiennes et les normes
internationales :
Q10) Existe-t-il des divergences, que vous jugez substantielles,
entre le cadre conceptuel tunisien et le cadre conceptuel international ?
Non
Oui
Si oui, précisez S.V.P
..........................................................................................................................................................................................................................................
Q11) Existe-t-il des divergences, que vous jugez substantielles,
entre IAS1 et la norme comptable générale ?
Non
Oui
Si oui, précisez S.V.P
..........................................................................................................................................................................................................................................
Q12) Existe-t-il des divergences, que vous jugez substantielles,
entre IFRS 3 et la norme 38 ?
Non
Oui
Si oui, précisez S.V.P
..........................................................................................................................................................................................................................................
Q13) Une entreprise qui applique la norme tunisienne 38 et qui
veut faire une transition vers le référentiel international en
appliquant IFRS 3, l'impact sur le résultat est-il significatif ?
Non
Oui
Si oui précisez S.V.P
..........................................................................................................................................................................................................................................
Q14) Quelles divergences, que vous jugez substantielles,
pouvez-vous souligner entre les normes comptables tunisiennes et les normes
internationales au niveau des normes de la consolidation ?
..........................................................................................................................................................................................................................................
Q15) Jugez-vous que l'impact de ces divergences affecte l'opinion
des utilisateurs si ils ont été confronté aux mêmes
états financiers d'un groupe établit une fois selon les normes
tunisiennes et une autres fois selon les normes internationales?
Non
Oui
Pas d'impact
Expliquez:........................................................................................................................................................................................................................
Q16) Jugez-vous que la divergence entre la norme comptable
tunisienne et internationale relative aux monnaies étrangère a
une incidence significative sur le résultat ?
Non
Oui
Q17) Quelles sont les autres divergences, que vous jugez
substantielles, qui peuvent exister au niveau des autres normes ?
..........................................................................................................................................................................................................................................
Q18) Supposons qu'une entreprise établit ses états
financiers selon le référentiel comptable international
décide d'établir ses états financiers selon le
référentiel comptable tunisien. Est-ce que vous jugez que la
comparabilité de ses états financiers est affectée ?
Non
Oui
Expliquez
:.........................................................................................................
Respect des délais
Structure du cadre conceptuel de l'IASB
Intelligibilité
Comptabilité d'engagement
Continuité d'exploitation
Caractéristiques qualitatives
Pertinence
Fiabilité
Comparabilité
Equilibre avantage coût
Equilibre entre les caractéristiques
qualitatives
Image fidèle
* 1 Cette préface est tirée
de IFRS 2005 Divergences France / IFRS, édition Francis Lefebvre
à jour avril 2003
* 2 Le caractère substantiel des
divergences entre le cadre conceptuel tunisien et le cadre conceptuel
international sera apprécié et validé au niveau de
l'étude empirique.
* 3 Derbel Fayçal; " le nouveau
système comptable un évènement marquant l'histoire de la
comptabilité en Tunisie"; 27 Novembre 1997.
* 4 Dans le cadre de notre recherche nous
n'exposerons pas les efforts d'harmonisations qui ont été
entreprise par ONU, OCDE, les directives européennes et de L OICV
puisque c'est l'IASB qui a pris la relève et aussi vu que nous voulons
nous focaliser sur les travaux de l'IASB par méthodologie.
* 5 Mabkhout Abdessattar;
"Similarité et divergences une comparaison entre les normes comptables
internationales, américaine et tunisienne"; Septembre 2004.
* 6 Obert Robert; "Pratique des normes
IAS/IFRS comparaison avec les règles françaises et les US GAAP";
septembre 2004; p7-21.
* 7 Sauf en ce qui concerne les
informations à fournir par exemple en USA la SEC en demande d'avantage.
* 8 Pour convaincre les pays du monde
d'opter pour son référentiel comptable, l'IASB a construit des
normes qui contiennent plusieurs options, par la suite elle a commencé
à supprimer les options et enfin, elle n'a gardé que les options
préconisées par le FASB.
* 9 Mabkhout Abdessattar; "Recherche
comptable et normalisation internationale"; ITEC 27-28 Novembre 1997.
* 10 Gélard Gilbert; "Enjeux et
perspectives des normes comptables internationales dans le cadre de l'accord
avec l'IOSCO"; IASC Congrès 2000 : congrès de l'OECT avec le
concours du CMF, 18-19 Février 2000.
* 11 Derbel Faycal ; Opcit.
* 12 Ben Naceur Samy; "La réforme
comptable en Tunisie : apports et limites"; RFC N° 305; Novembre
1998; p 63-68.
* 13 Férid Kobbi; " Le
système comptable tunisien : Démarche, Composants,
Caractéristiques"; premier colloque de l'ITEC; 27-28 Novembre 1997.
* 14 Loi comptable,
nomenclature des comptes...
* 15 Derbel Fayçal; Opcit.
* 16Cela veut dire qu'on doit prendre en
compte aussi les évènements survenus après la date de
clôture conformément à l'IAS 10
* 17 Gabsi Abderrazak; « le
cadre conceptuel de la comptabilité financière en
Tunisie »; RCF N° 32 deuxièmes trimestres 1996.
* 18 Il existe une similitude à ce
niveau.
* 19 Cette partie traite des règles
et des principes d'organisation comptable de l'entreprise afin qu'elle puisse
préparer et présenter des informations comptables qui
répondent aux caractéristiques qualitatives définis dans
le cadre conceptuel.
* 20 Cette partie traite des règles
de fonctionnement des comptes et de certaines définitions.
* 21 C'est une exception.
* 22 Il y a une norme à part pour
l'état de flux de trésorerie IAS 7
* 23 L'IAS 07 encourage les entreprises
à fournir des informations tels que : le montant des facilités de
crédit non utilisées, le montant des flux de trésorerie
pour chaque secteur d'activité et chaque secteur géographique, le
montant des flux de trésorerie relatifs aux participations
détenues dans des coentreprises
* 24 Coût de transformation,
coût d'acquisition et autres coûts
* 25 Tels que les coûts
des matériaux qui ont été livrés sur le chantier,
ou mis à coté pour être utilisés au titre du contrat
sans avoir été encore installés, consommés ou mis
en oeuvre pendant l'exécution du contrat à moins que ces
matériaux aient été fabriqués spécialement
pour le contrat.
* 26 L'entité absorbée est
celle dont les titres ont été apportés.
* 27 Ecart d'acquisition
positif
* 28 La plus
élevée entre la valeur d'usage et la juste valeur diminuée
des frais de cession.
* 29 L'excédant de la
part d'intérêt de l'acquéreur dans la juste valeur nette
des actifs, passifs et passifs éventuels identifiable de l'entreprise
acquise sur le coût d'acquisition
* 30 Eglem J.Y, Gazil. P; " La
consolidation outil de gestion et de contrôle des groupes" ;
Éditeur Vuibert gestion ; édition 1984 ; p47.
* 31 Essentiellement les
entreprises multinationales
* 32 Sauf l'exception
prévue par le § 6 de la NCT et le § 10 de l'IAS 27
* 33 § 16-17-18 de l'IAS 24
* 34 Il existe des difficultés dans
la détermination du coût attribuable et de la majoration.
* 35 1 : OUI
2 : NON
* 36 Soit pour cause de
surliquidité soit que la société a décidé de
se fermer
* 37 KPMG FIDUCIAIRE DE FRANCE ; "l'IASB
et les pays en voie de développement : un processus de persuasion,
de coopération et d'éducation par étapes" ; ITEC 27
/11/1997
* 38 Exemple : Le goodwill peut avoir une
valeur assez importante donc son amortissement va toucher le résultat
sensiblement.
* 39 Remplissez le vide s'il y
a lieu de remplir et si vous n'avez pas assez de place pour votre
réponse mettez la au verso ou joignez une autre feuille au
questionnaire.
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