L'analyse des déterminants de l'endettement extérieur public des pays en développement( Télécharger le fichier original )par Sidiki TRAORE Université de ouagadougou - DEA 2005 |
2. Les récentes conceptions2.1. Les approches alternatives à la théorie keynésienne face à l'endettement La théorie keynésienne justifie la nécessité de l'endettement public pour la relance économique alors que ces approches explorent le champ des stratégies électorales, les gouvernements de coalition et les gouvernements unitaires etc... Pour Alesina et Tabellini (1989)17(*), s'il existe dans un pays où on a deux partis qui sont potentiellement en position d'accéder fréquemment au pouvoir. Ces partis ont des préférences différentes quant à la nature des dépenses publiques. Le parti au pouvoir peut décider d'augmenter aujourd'hui les dépenses publiques en s'endettant, satisfaisant son électorat, au mieux de se maintenir au pouvoir et au pire de ne pas faciliter la vie de son adversaire. Ainsi, il crée des conditions de gêner ultérieurement son adversaire politique du point de vue de la gestion du budget, si ce dernier venait à conquérir le pouvoir. Il engage aujourd'hui des recettes fiscales futures et donc diminue les possibilités futures de dépense de son adversaire surtout si la dette venait a être importante. En effet, le deuxième parti, une fois au pouvoir sera tenue de rembourser à un moment le service de la dette de l'emprunt. Ainsi, il sera obligé de réviser ses promesses électorales en diminuant les dépenses sociales et au risque de mécontenter son électorat. D'où l'idée de stratégie électorale à travers la dette. D'autres auteurs ont également élaborer les modèles sur les stratégies électorales et les cycles politiques et l'endettement public (Persson, Svenson [1989] ; Aghion et Bolton [1990] ; Milesi-Ferret [1995] )18(*) . Alesina et Drazen (1991)19(*) explique l'endettement public par le report des reformes fiscales nécessaires à l'ajustement budgétaire dans un contexte de deux ou plusieurs partis d'un gouvernement au pouvoir où gouvernement de coalition, ne s'entendent pas sur la répartition de la charge de l'impôt pouvant compenser les déficits. A cet effet, chaque partie essaie de préserver son électorat et de faire payer les autres franges de la population réservées par rapport à son idéologie. 2.2. L'approche de la nouvelle théorie de la détermination du niveau général des prix face à l'endettement public Les partisans du courant de la FTPL `' fiscal théorie of price level'' (Leeper [1991] et Woodford [1995])20(*), pensent que le déficit budgétaire et l'endettement non anticipé qui lui est associé entraîneraient une hausse du niveau général des prix. Ils affirment qu'au sein d'un régime budgétaire non-Ricardien, et suite à une progression non anticipée de la dette ( du fait d'un déficit budgétaire), le niveau général des prix est la seule variable qui puisse ajuster la valeur réelle de la dette et la somme actualisée des soldes budgétaires futurs anticipés. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une théorie quantitative de la dette. Au regard de ce qui précède, nous n'avons pas cerné les facteurs déterminants de l'endettement au plan théorique et empirique et puis , l'évolution de l'endettement du Mali. Dans le chapitre suivant, nous allons étayer la revue de la littérature théorique et empirique sur les déterminants de la dette. Aussi, nous analyserons l'évolution de la dette extérieure publique du Mali. * 17 Cité par Gervasio SEMEDO (2001) * 18 Idem * 19 Idem * 20 Cité par Berthrand BLANCHETON (2004) |
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