Université de Ouagadougou
Burkina Faso
**********
Unité-Progrès-Justice
Unité de Formation et de Recherche
en Science Economique et de Gestion
**********
Programme de Troisième Cycle
Interuniversitaire (PTCI)
10ème Promotion
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE
L'ANALYSE DES DETERMINANTS DE L'ENDETTEMENT EXTERIEUR
PUBLIC DES PAYS EN DEVELOPPEMENT:
LE CAS DU MALI
Spécialité : Macro économie
appliquée Monnaie-Finance-Banque
Option : Finances Publiques
Présenté par :
Sous la Direction du :
Sidiki TRAORE Professeur
Souleymane SOULAMA
Maître de
Conférences
Ouagadougou, juin 2005DÉDICACE
Je dédie ce modeste travail à :
ma maman et mon papa, comme
témoignage de ma profonde affectation et ma reconnaissance pour tous les
sacrifices consentis et les efforts apportés à mon
éducation.
I
REMERCIEMENTS
Au terme de cette formation pour l'obtention du Diplôme
d'Etude Approfondie en Economie, j'adresse mes remerciements :
- à mon Directeur de mémoire le Professeur
Souleymane SOULAMA pour avoir accepté de diriger ce travail et surtout
sa constante disponibilité malgré son emploi du temps très
chargé ;
- à la Direction du Programme de Troisième Cycle
Interuniversitaire (PTCI), pour leur
dévouement à la réussite du
programme ;
- à tous les Enseignants de l'Université de
Ouagadougou particulièrement, les enseignants de l'UFR/SEG et ceux du
Campus Commun des Cours à Options, pour la qualité de
l'enseignement dispensé et m'avoir transmis leur savoir ;
- au Directeur National du Budget, au Directeur
Général de la Dette Publique, au Directeur National de la
Statistique et de l'Information et tous leurs personnels, pour leur
contribution au bon déroulement dans la collecte des données de
l'étude dans leurs services respectifs
- à tous mes parents et amis particulièrement
la famille Coulibaly, la famille Diakité, la famille
Miningou etc...pour leur soutien constant durant mon séjour à
Ouagadougou et à la réussite de ce travail.
Qu'ils trouvent tous ici, l'expression de ma
très haute reconnaissance.
II
SIGLES ET ABREVIATIONS
APD
|
Aide Publique au Développement
|
BAD
|
Banque Africaine de Développement
|
BEI
|
Budget Européen d'Investissement
|
BID
|
Banque Islamique de Développement
|
BM
|
Banque Mondiale
|
CAD
|
Coordination d'Action de Développement
|
CAN
|
Coupe d'Afrique des Nations
|
DNSI
|
Direction Nationale de la Statistique et de l'Information
|
F CFA
|
Franc
|
FAD
|
Fonds Africain de Développement
|
FED
|
Fonds Européen de Développement
|
FIDA
|
Fonds International pour le Développement de
l'Agriculture
|
FMI
|
Fonds Monétaire International
|
FTPL
|
Fiscal Theorie of Price Level
|
GDF
|
Global Development financial
|
HIPC
|
Highhly Indedtet Poor Contries
|
IDA
|
International Dispensary Association
|
IDH
|
Indice du Développement Humain
|
IFI
|
Institution Financière Internationale
|
IMF
|
International Monetary Fund
|
OCDE
|
Organisme de Coopération pour le Développement
Economique
|
OPEP
|
Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PNB
|
Produit National Brut
|
PNUD
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
PPA
|
Parité de Pouvoir d'Achat
|
PPTE
|
Pays Pauvres Très Endettés
|
UEMOA
|
Union Economique Monétaire Ouest Africaine
|
VAN
|
Valeur Actualisée Nette
|
III
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau 1 : Les étapes de l'endettement
du Mali..............................................24
Tableau 2 : Evolution de la part des
principales Institutions et principaux
pays dans les prêts
multilatéraux et bilatéraux
(en % des types de
prêts)........................................................26
Tableau 3 : Crédit d'Ajustement
de la Banque Mondiale, 1980-98.........................32
Tableau 4 : Prêts d'Ajustement du
FMI.........................................................32
Tableau 5 : Evolution comparative des indicateurs
du poids de la
dette du Mali et de l'Afrique
subsaharienne (%)...............................33
Tableau 6: Accords Multilatéraux
d'Ajustement de la Dette avec
les Créanciers Publics,
1980-1998.............................................34
Tableau 7 : Allègement de dette obtenue (en
milliards de francs CFA)...................34
Tableau 8 : Dette extérieure du
Mali : allègement PPTE en millions de F CFA...........37
Tableau 9 : Test de
Dickey-Fuller-Augmenté pour toutes les
variables.....................46
Tableau 10 : Résultat du test de
Durbin-Watson...............................................47
Tableau 11 : Le test de
Dyckey-Fuller-Augmenté.............................................48
Tableau 12 : Résultat des
estimations..........................................................51
IV
LISTE DES GRAPHIQUES
Pages
Graphique 1 : Evolution de la dette
extérieure du Mali..................................25
Graphique 2 : Ventilation de l'encours de
la dette selon les sources....................27
Graphique 3 : Dette bilatérale selon
les principaux pays.................................28
Graphique 4 : Dette multilatérale
selon les principales Institutions.....................29
Graphique 5 : Evolution des indicateurs du
poids de la dette............................31
Graphique 6 : Evolution du ratio
logarithmique de la dette sur le PIB..................45
V
TABLE DES MATIERES
Pages
Dédicace...........................................................................I
Remerciements..................................................................II
Sigles et
abréviations...........................................................III
Liste des
tableaux...............................................................IV
Liste des
graphiques............................................................V
Introduction......................................................................1
Chapitre I. Les concepts et théories de
l'endettement...........................9
I. Définition de quelques
concepts...................................................9
1. Dette extérieure et
surendettement..............................................................9
1.1. Endettement extérieur et dette
odieuse.........................................................9
1.1.1. Dette
extérieure..................................................................................9
1.1.2. La notion de dette
odieuse.....................................................................11
1.2. La notion du
surendettement...................................................................11
2. Les notions des étapes de la balance des
paiement et de
solvabilité/souténabilité....12 2.1.
La notion des étapes de la balance des
paiements...........................................12
2.2. Les notions de
solvabilité/souténabilité.......................................................12
II. Les différentes interprétations de
l'endettement public...................14
1. Les anciennes
conceptions........................................................................14
1.1. La conception keynésienne
.....................................................................14
1.2. La conception classique
........................................................................14
1.3. La conception de l'école des
anticipations rationnelles
2. Les conceptions
nouvelles........................................................................15
2.1. Les approches alternatives à la
théorie keynésienne
.......................................15
2.2. L'approche de la nouvelle théorie de la
détermination
du niveau général
des prix face à l'endettement
public...................16
Chapitre II : Le cadre général de
l'endettement public du Mali............17
I. L'impact de l'endettement sur certaines variables
..............................17
1. Les variables macroéconomiques
internes ....................................................17
1.1. L'endettement et la
croissance.................................................................17
1.2. L'endettement face au déficit
public..........................................................18
2. Les variables liées à l'environnement
extérieur.............................................19
2.1. L'endettement extérieur face aux chocs
extérieurs.........................................19
2.2. L'endettement face à l'ouverture
commerciale et la fuite des capitaux.................20
2.2.1. L'ouverture
commerciale......................................................................20
2.2.2. La fuite des
capitaux...........................................................................20
3. Regard sur quelques études empiriques des
déterminants de l'endettement..........21
II. Le profil de l'endettement public du
Mali..........................................23
1. Les étapes et la caractéristique de la
dette extérieure du Mali............................23
1.1. Les étapes de l'endettement du
Mali.........................................................24
1.1.1. Les deux premières
périodes..................................................................24
1.1.2. Les deux dernières
périodes...................................................................24
1.2. La caractéristique de la dette
extérieure du
Mali.........................................25
1.2.1. La composition de l'endettement public
extérieur du pays...............................25
1.2.2. La structure de la dette extérieure du
Mali....................................................26
2. L'évolution et les mesures d'allègement
de la dette extérieure...........................29
2.1. Les différentes
évolutions....................
..................................................29
2.1.1. L'évolution du niveau d'endettement global et
les arriérés de la dette
extérieure du
Mali...............................................................................29
2.1.2. L'évolution de quelques indicateurs du poids
de la dette extérieure du Mali.........30
2.2. Les mesures d'allégement de la dette
extérieure publique du Mali..................33
2.2.1. Les initiatives traditionnelles en la
matière.................................................33
2.2.2. L'initiative nouvelle en faveur des Pays Pauvres
Très Endettés..........................35
Chapitre III : Application
économétrique sur les variables
hypothétiques de la dette extérieure du
Mali..............................38
I. Modélisation et estimation du
modèle.................................................38
1. Spécification du modèle et
méthodologie
d'analyse.........................................38
1.1. Spécification du
modèle.........................................................................38
1.1.1. Modèle
théorique................................................................................38
1.1.2 Modèle
empirique................................................................................39
1.2. Méthodologie
d'analyse.........................................................................41
1.2.1. Collecte des
données...........................................................................41
1.2.2. Méthode
d'analyse..............................................................................42
2. Estimation du
modèle.............................................................................44
2.1. Analyse graphique de l'évolution du ratio
logarithmique de l'encours
de la dette en pourcentage du
PIB.............................................................45
2.2. Etude de
stationnarité...........................................................................45
3.Validation du
modèle..............................................................................46
3.1. Validation économique et
statistique..........................................................46
3.2. Validation
économétrique.......................................................................47
II. Analyse et interprétation des
résultats........................................................52
1. Interprétation des
résultats......................................................................52
1.1. La relation de long
terme........................................................................52
1.2. la relation de court
terme........................................................................54
2.
Recommandations.................................................................................55
CONCLUSION...............................................................................57
INTRODUCTION
Au cours des deux dernières décennies, le
contexte économique de l'ensemble des pays en développement, a
été marqué par un endettement excessif. Dès
l'acquisition de leur l'indépendance, les nouvelles autorités
africaines, chargées de mener la bataille du développement
économique et social, se sont vite rendues compte que les
infrastructures d'équipement et de production léguées par
le colonisateur étaient insuffisantes pour amorcer un quelconque
décollage économique. Entre le besoin d'investissement
dégagé et nécessaire, compte tenu des objectifs de
croissance accélérée, et les ressources internes
disponibles, le fossé est immense. La seule issue de secours est le
recours à l'endettement extérieur pour combler le déficit
de capitaux propres nécessaires au financement du développement
économique. L'endettement extérieur est considéré
comme la dette contractée chaque année par un gouvernement ou un
Etat auprès des pays partenaires et Institutions Financières
Internationales, pour financer son effort de développement.
C'est dans ce sillage que des modèles de
développement ont été expérimentés dans le
but de rattraper les pays occidentaux. L'objectif final était d'aboutir
à une croissance économique accélérée pour
combler le déficit de développement qui les maintient dans un
état de pauvreté inquiétant. La croissance
économique qui aurait été amorcée aurait
créé les ressources nécessaires au remboursement des
prêts contractés.
Ainsi, à partir des années 1970, des sommes
importantes ont été empruntées par les pays en
développement pour satisfaire un désir d'investissement intensif
destiné à réaliser des taux de croissance forte du produit
intérieur brut. Au lieu de créer la croissance attendue, le
mécanisme a conduit à un cercle d'endettement public
extérieur.
Si on avait considéré en son temps que le manque
de capital était une des causes principales du retard du Tiers Monde et
que le recours au crédit et aux investissements extérieurs
était considéré comme un élément normal de
politique économique dans ces pays. De l'avis de certains auteurs
« il aurait été impensable que ces pays,
jusqu'à la fin des années 1960 deviennent des emprunteurs
privilégiés du marché international des capitaux et que
les sommes empruntées atteignent les montants en cause
aujourd'hui ». (J-C Sanchez ARNAU, 1982)1(*).
Les effets négatifs du niveau élevé de
l'endettement sur le suivi des politiques macro-économique
nécessaire à la croissance et au développement ont
été admis, en partie, à travers le financement
préconisé par le plan Baker [1985], mais surtout, depuis les
accords de Toronto [1988] et le plan Brady [1989], dans le cadre de
négociations fondées sur des menus d'options combinant
réduction et refinancement de la dette. Ce dernier point a
été pris en compte par l'initiative en faveur des pays pauvres
très endettés (PPTE ou HIPC), adoptée par le FMI et la
Banque Mondiale en octobre 1996, et renforcée à Cologne en 1999.
Cette initiative tente d'apporter une solution définitive au
problème de la dette.
Face à ce problème récurrent de
l'endettement sans précédent des pays en développement, le
Mali n'a pas échappé au fléau. Au début des
années 1980, le pays a été confronté à une
crise économique et financière persistante avec un point de mire
le problème de la dette. Le tarissement des sources traditionnelles
à modifier le cadre de sa politique économique, et à
réviser les modalités de son financement public.
Au plan macro-économique, de 1970 à 1999, le PIB
réel du Mali est passé de 360 milliards de francs CFA à
921 milliards de francs CFA, soit un taux annuel moyen de croissance de 3,3 %,
toutefois irrégulière sur la période, 4 % pour la
première décennie 1970-80 contre
2 % seulement pour la décennie 1980-90, et ensuite 3,7
% par an depuis 1990 (DNSI, Comptes économiques du Mali, avril 1999).
Les contre-performances du début des années 80
ont donné lieu à l'application des politiques d'ajustement
structurel, qui ont eu pour effet une croissance régulière de
1982 à présent, excepté les années 1992-1993
où l'on observe une diminution du PIB, de 4 % ; d'où
l'intérêt pour le Mali de l'ajustement monétaire d'abord en
1984 traduisant par son retour à l'intérieur de l'Union
économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) , puis la
dévaluation du franc CFA en janvier 1994.
Le faible niveau du taux de croissance, surtout du PIB, s'est
aussi accompagné de la faiblesse de l'épargne locale et donc de
l'investissement local, et ceci bien que l'environnement macroéconomique
soit de plus en plus assaini. L'évolution des finances publiques
était caractérisée par une relative stabilité du
déficit budgétaire, le solde budgétaire global hors dons
se situait en 1999 à 8,7 % du PIB. Cette évolution
résulterait des effets conjugués d'une progression des recettes
budgétaires de 6,8 % et de celle des dépenses publiques de 9,5 %.
Quant au solde global, il se détériorerait en passant de -3,7 %
du PIB en 1999 à -4,5 % en 2000, en liaison avec la baisse des dons. Le
taux d'épargne est passé de 7,7 % en 1980 à 25,3 % en
1996, avec le plus fort taux de 27 % en 1994 et un creux de 5 % en 1985 lorsque
le cours du coton (principale matière première d'exportation)
avait considérablement chuté. L'investissement direct
étranger ne semble pas pallier l'insuffisance de l'effort interne pour
l'accroissement des capacités intérieures de production et la
modernisation du système productif.
De 1970 à 1997, le solde de la balance des paiements
s'est dégradé en moyenne de 18 % par an. Depuis l'entrée
en application des programmes d'ajustement en 1982, la
détérioration est revenue à 3 %, soit une
amélioration de 1,8 point par an. Le profil d'ensemble des
échanges extérieurs a été marqué par un
déficit de 36,9 milliards en 1998, contre 7,1 milliards un an plus
tôt. La chute abrupte du prix du coton et de l'or dans la
période de 1995 à 1998, a entraîné une baisse des
recettes d'exportation bien que la facture des importations augmentait compte
tenu de leur caractère relativement incompressible et de la
dévaluation de la monnaie sous régionale. Les exportations
dominantes sont le coton, l'or et le bétail, trois produits qui,
à eux seuls, représentent 73 % de la valeur totale tandis que les
importations portent essentiellement sur les équipements, les
hydrocarbures et les denrées alimentaires (Chambas et al ,
2000). La balance commerciale a enregistré une
détérioration de 12,9 milliards, en passant d'un excédent
de 5,6 milliards en 1997, à un déficit de 7,3 milliards en 1998.
Cette évolution résulte d'une hausse des exportations de 0,1 %,
conjuguée à une hausse des importations de 2,3 %.
Au plan social, on note une démographie galopante, la
population croit en moyenne 1,8% l'an entre 1980 et 1990 (comptes
économiques du Mali, DNSI, 2001). En outre il apparaît une
pauvreté grandissante touchant 72 % de la population, c'est à
dire de personnes vivant avec moins de 1 $ US par jour. Le Rapport du Programme
des Nations Unies pour le développement (PNUD 1999) établit, pour
le Mali, l'indicateur de développement humain (IDH) à 0,375
(obtenu sur la base d'une espérance de vie de 53 ans, d'un PIB
réel par habitant de 740 PPA équivalent à 271 $ US, d'un
taux d'alphabétisation des adultes de
35,5 % et d'un taux brut de scolarisation de 25 %). Ce niveau
d'IDH classe le Mali au 166ème rang sur 174 pays. La
population du Mali augmente selon un taux de 2,3 % l'an en raison d'un
accroissement naturel très important : l'indice synthétique de
fécondité est de 6,7 enfants par femme et le taux d'accroissement
naturel est de 3,4 %. La différence entre le taux d'accroissement
naturel et le taux d'accroissement de la population est due à une forte
émigration. Le taux d'urbanisation, qui est estimé seulement
à 28 % en raison de l'exode rural, augmente rapidement : le taux de
croissance de la population urbaine est de 6 % l'an. Le revenu Malien par
habitant est évalué à 250 dollars EU en 1997 ce qui est
inférieur au revenu moyen de 321 $ relevé pour l'ensemble des
pays africains2(*). Il fait
partie du groupe des pays à revenu faible et de celui des pays les moins
avancés.
Le stock total de la dette du Mali a commencé à
être relativement important à la fin des années 70 ; les
100 milliards de FCFA sont dépassé en 1990 et l'accumulation va
se poursuivre à partir de là pour dépasser 1000 milliards
de FCFA en 1994. La dette commerciale (ou dette privée)
représentant rarement plus de 5 % de l'encours total. Ainsi, la dette
extérieure du Mali se décompose en dette multilatérale et
dette bilatérale. La part de la dette multilatérale a
régulièrement progressé et prédomine à
partir de 1995, alors que celle de la dette bilatérale régressait
de façon régulière à partir de la même
période.
Au 31 décembre 1999, l'encours se répartissait
uniquement en dette publique multilatérale (72 %) et en dette publique
bilatérale (28 %). A cette date, les principaux créanciers
multilatéraux étaient l'IDA (37 %), la Banque africaine de
développement (12 %) et le FMI (11 %); les principaux créanciers
bilatéraux membres du Club de Paris comprenaient la France (9 %), le
Japon (4 %) et les autres bilatéraux dont la Chine (5 %), l'ex-URSS
(4,6 %) et les Fonds Arabes (4,2 %) (World Bank, World debt tables, External
debt of developing countries, volume II, Country tables, 1987-90, 2000).
A fin décembre 2004, l'encours de la dette publique
extérieure, estimé à 725 milliards de FCFA, a
représenté 64,47 % du PIB contre 43,42% en 1980.
L'intérêt qui était de 1,58 milliards en 1980 est
aujourd'hui de 18,5 milliards FCFA. Le service de la dette extérieure du
Mali s'est aussi accru , passant de 9,8 en 1970 à 73 milliards FCFA en
1980 à 111,1 milliards FCFA. De cette dette extérieure, la
dépense publique destinée au secteur de l'éducation est
passée de 3, 2 % du PIB de 1985-1987 à 2,2% du PIB de 1995-1997.
Quant au secteur de la santé, il a connu une amélioration par
rapport à celui de l'éducation, passant de 1,2% du PIB en 1990
à 2,1% du PIB en 1998. Aussi, de 1994-1997 37,2% du total de la dette a
été destiné aux infrastructures et services sociaux contre
18,3% aux infrastructures et services économiques (OCDE, CAD,
système de notification des créances).
Bien qu'il y a eu l'assistance technique et financière
des partenaires aux développements, la dépendance vis à
vis du financement extérieur est restée constante. Plus
spécifiquement, la nécessité de réduire le fardeau
de sa dette l'a conduit à quatre passages devant le Club de Paris 1988,
1989, 1992 et 1996 (Banque Mondiale , GDF, 1999), puis des négociations
avec la Russie en vue du traitement de la dette envers l'ex-URSS aux conditions
du Club de Paris, des moratoires avec la Chine sur des prêts assortis
d'intérêt nul, solliciter et obtenir des allégements de
dette envers des créanciers bilatéraux comme l'Egypte, la Libye,
le Maroc, le Qatar et la Yougoslavie, demander son éligibilité au
bénéfice des facilités prévues dans l'initiative
PPTE . Chose effective aujourd'hui, car, le Mali est perçu comme un pays
très endetté ce qui lui value le bénéfice d'un
allégement de sa dette extérieure ces dernières
années.
Nous estimons que cette dette pourrait avoir un lien sur
l'évolution récente des relations extérieures, aux plans
commercial, économique et financier. Ce qui nous conduit à
étudier le lien qui existe entre des variables hypothétiques de
l'endettement et le niveau de la dette extérieure du Mali.
Pourquoi est il important de mieux comprendre quels sont les
facteurs qui agissent sur le niveau d'endettement du Mali ?
Dans les pays en développement, les principales
contraintes de la politique budgétaire et de la gestion
macro-économique sont une base d'imposition inadéquate, une
capacité limitée à collecter les impôts, le recours
au financement monétaire (dans certain cas) et la dépendance
à l'égard du financement extérieur, (St ETIENNE,
1990)3(*) traduisant des
niveaux élevés de la dette publique.
Cependant, le degré élevé de la
dépendance à l'endroit du financement extérieur,
créateur d'endettement pour financer les déficits
budgétaires dans certains pays, qui souvent entraîne une
instabilité macro-économique. De tel sorte que, les
différents Sommets des Chefs d'Etat des pays les plus
industrialisés au monde et les consultations des bailleurs de fonds en
ont fait une préoccupation majeure. La problématique de la dette
revient à l'ordre du jour de la plupart des rendez-vous internationaux.
Car, il s'agit d'un élément central des enjeux économiques
du monde actuel. Depuis quelques années, le problème de
l'endettement fait l'objet d'un grand nombre de travaux et suscite diverses
interprétations. Dans la littérature, l'endettement est
lié à un déséquilibre. Suivant les cas, il s'agit
soit du déséquilibre épargne-investissement, du
déficit budgétaire et du déficit de la balance courante.
L'approche du "double déficit" est attribuée Chenery
[1966]4(*) qui peut
être transposée en approche du "triple déficit" (Bacha,
[1990], Taylor [1994])5(*),
en ajoutant le déficit budgétaire. Ces études ont ouvert
la voie à des recherches fécondent dont la majorité a
testé les hypothèses générales
La plupart des études sur la détermination des
facteurs susceptibles d'encourager ou de réduire le niveau total de la
dette extérieure publique, s'accordent à reconnaître comme
des variables hypothétiques influençant l'endettement, les
variables suivantes. Il s'agit, du déficit budgétaire (Reisen et
VanTrotsenburg [1988]6(*),
Blancheton (2004) et Arcand (2000)), l'ouverture commerciale (Raffinot (2001)),
la balance courante, le taux de change, ( N'diaye (1993), Sachs (1988), Krugman
(1988), Boreinsztein (1990) et Cohen (1996)), l'importation, l'exportation, le
taux d'intérêt, la variation des termes de l'échange, le
taux de croissance, le service de la dette (Artus et Morin (1991), Loubelo
(2002), Ndo Dong (1991), Yapo (2001), Eichengreen et Portes (1986) , Ojo
(1989) , Ajayi (1991), Cohen (1996), Rougier (1994) ). Parmi toutes ces
études, celles qui traitent les déterminants de l'endettement
il n'est pas fait cas de la fuite des capitaux et de l'impact du surendettement
sur le niveau de l'encours de la dette. Certains auteurs ont fait beaucoup
d'effort pour le premier à une analyse statistique, exemple surtout
dans le cas de la fuite des capitaux en Afrique notamment Boyce et Ndikumana
(2000). Pour le second, il apparaît pour montrer l'impact du fardeau
virtuel de la dette (debt overhang) sur l'investissement (Gürbüz et
Raffinot, 2001) et sur le taux de change (Sene, 2004). Ce surendettement peut
expliquer les difficultés de nombreux pays à sortir du sous
développement en raison de son effet dissuasif sur les efforts des
débiteurs à améliorer leurs performances
économiques (Corden [1988], Krugman [1989], Sachs [1989], en
particulier)7(*).
Aujourd'hui, les économistes ont progressivement reconnu le
surendettement et la fuite des capitaux comme un obstacle majeur à la
croissance et au développement des pays débiteurs et ou de ses
conséquences en termes de contraintes de liquidité et de
rationnement du crédit sur les marchés internationaux
(Borensztein,1990 , Callier,1989, Claessens ,1990, Hofman et Reisen ,1990,
Froot 1989 )8(*) et (Hermes
et Linsink, 1992)9(*).
Face au problème de fuite des capitaux, le
surendettement et à celui du caractère spécifique de
l'endettement du Mali, ce pays n'a autre source de financement de son
développement que l'endettement international. Ainsi, malgré son
niveau d'endettement, le pays continuera donc à s'endetter. A terme le
pays va persister à moins qu'il se réalise des allègements
successifs dans le temps comme aujourd'hui avec le programme PPTE. Cette
succession d'allègements étant peu envisageable, il faut
identifier des mécanismes par lesquels les pays en développement
pourront continuer à s'endetter tout en maintenant leur capacité
de remboursement. Donc, traiter les déterminants de l'endettement,
savoir que tel ou tel facteur permet de favoriser la dépendance à
jamais vis à vis du financement extérieur ou de
décourager cet état de fait, voir assurer le payement des
engagements de la dette extérieure. Ceux-ci nous conduit en effet,
à poser le problème d'identification des facteurs explicatifs du
niveau de la dette extérieure des pays en développement.
Autrement, c'est se demander quelles sont les variables hypothétiques
explicatives de l'évolution de la dette publique extérieure de
ces pays. La question devient alors « comment le Mali pourra faire
face aux remboursements de ses dettes ou recourir à l'endettement massif
dans l'avenir?
Nous voudrions dans le cadre de cette étude,
étudier la relation entre le niveau de la dette et les variables
susceptibles de le déterminer dans le cas du Mali. Notre
réflexion s'inspire des études déjà
réalisées sur le thème ou parallèlement au sujet,
intégrant la spécificité du pays, tout en
vérifiant si les déterminants de l'endettement reconnus dans les
études faites sont significatifs pour le cas du Mali.
L'approche que nous adopterons dans le cadre de cette
étude n'est pas différente au vue des études similaires.
En effet, Nous ajouterons deux variables intéressantes : la fuite
des capitaux et l'effet du surendettement dans le modèle d'endettement
du Mali.
Aujourd'hui, il est nécessaire de fournir les bases
de gestion plus adaptées de l'endettement, surtout au moment où
la communauté internationale et les gouvernements s'accordent à
reconnaître que le fardeau de la dette constitue une véritable
entrave au développement économique et social des pays.
L'objectif de cette étude est d'étudier les
déterminants de l'endettement public extérieur du Mali,
autrement, il s'agit plus spécifiquement :
- d'analyser l'évolution de l'endettement
extérieur du Mali;
- d'identifier les facteurs explicatifs qui permettent de
réduire ou d'encourager l'endettement extérieur public du
Mali;
Ceux-ci soulèvent un certain nombre de
questions :
Comment évoluent la dette extérieure du Mali et
ses principaux ratios ?
Quelle est l'influence des variables hypothétiques
liées à l'environnement interne et externe sur le niveau de
l'endettement du Mali ?
Ce faisant, la réponse à ces questions ci dessus
évoquées, nous conduit à formuler certaines
hypothèses.
Hypothèses
H1 : la fuite des capitaux, l'effet du
surendettement, le ratio des importations/PIB, le service de la dette/PIB,
l'ouverture commerciale, le taux de change $/FCFA et la
détérioration des termes de l'échange sont les moteurs
aggravant le niveau de l'endettement du Mali.
H2 : Le taux de croissance du PIB et
l'amélioration de la Balance fiscal/PIB permettent de réduire
l'endettement extérieur public de Mali.
Enfin, dans les développements qui suivent, ce
mémoire sera organisé autour de trois (3) chapitres. Le premier
Chapitre s'intitule les concepts et théorie de l'endettement ;
définition de quelques concepts (premier titre) et les
différentes interprétations de l'endettement (deuxième
titre). Le second chapitre concernera le cadre général de
l'endettement du Mali. Le premier titre est l'impacte de l'endettement sur les
certaines variables, puis le profil de
l'endettement du Mali (deuxième titre). En dernier
Chapitre, nous verrons l'application économétrique sur les
variables hypothétiques de la dette extérieure du Mali. Dans un
premier temps, nous verrons la modélisation et l'estimation du
modèle, puis l'analyse et l'interprétation des
résultats.
CHAPITRE I.
QUELQUES CONCEPTS ET INTERPRETATIONS DE L'ENDETTEMEMT
PUBLIC EXTERIEUR DANS
LA THEORIE ECONOMIQUE
Le présent chapitre est consacré aux concepts
et théories de l'endettement. Le premier titre définit les
concours de l'endettement et le second titre présente les explications
de l'endettement.
I. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS DE L'ENDETTEMENT
Nous verrons sous ce titre la dette extérieure et le
surendettement puis les notions des étapes de la balance de paiement et
de solvabilité/souténabilité.
1. Dette extérieure et surendettement
1.1. Endettement extérieur et dette
odieuse
1.1.1. Dette extérieure
L'endettement extérieur d'un pays est une transaction
économique naturelle, qui permet aux agents économiques nationaux
et étrangers de procéder à des arbitrages inter temporels
mutuellement avantageux, qu'ils n'auraient pas pu réaliser dans une
économie fermée. Pour être naturel et favorable à
l'efficacité du système économique, les flux de capitaux
peuvent néanmoins déboucher sur des situations de crise
d'endettement, et on considère souvent que la dette extérieure
crée autant de problèmes qu'elle n'en résout. C'est
à dire, on entend par endettement l'ensemble des concours
demandés par un Gouvernement auprès des partenaires
(bilatéraux, multilatéraux, institutions financières,
marchés financiers, etc) pour financer les actions de
développement qui n'ont pu être prises en charge par le budget
national. C'est le montant total des dettes contractées, chaque
année l'endettement augmente à cause de nouvelles dettes et
diminue parce que les dettes antérieures sont remboursées. A ne
pas confondre endettement et déficit (ou besoin de financement). Le
déficit annuel est à l'origine de la variation annuelle de
l'endettement. Aussi, la dette extérieure est le plus souvent
remboursée en devises étrangères.
Nous retenons de ces définitions, que la
première est beaucoup trop théorique, mais par contre l'autre
définition est plutôt technique.
- Dette publique : contractée
par des emprunteurs publics (un état) auprès de particuliers,
des banques, des entreprises, des états.
- Dette privée : emprunts
contractés par des emprunteurs privés (banques commerciales,
grandes entreprises) quel que soit le prêteur. Certaines
dettes privées sont devenues des dettes publiques car les états
du Tiers Monde ont donné leur aval.
- Dette bilatérale : contractée
par un état auprès d'un autre état et
négociée au sein du Club
de Paris (le cartel des états créanciers).
- Dette multilatérale :
contractée auprès des institutions financières
internationales (FMI,
BM). Plus le pays est pauvre, plus la part de la dette
multilatérale est importante.
- Taux d'intérêt nominal / taux
d'intérêt réel : Le taux d'intérêt
nominal est égale au taux d'intérêt réel
majoré par le taux d'inflation.
- Le service de la dette : amortissement du
principal emprunté + remboursement de l'intérêt.
- Le rééchelonnement : consiste
à repousser dans le futur les échéances d'un
prêt.
- Le Club de Paris : groupement des
principaux états créanciers. Présidence et
secrétariat
sont assurés par le trésor français.
- Le Club de Londres : enceinte de la
négociation entre gouvernements débiteurs et banques
créancières.
- Les Institutions financières
internationales: Nous en retenons les deux fameuses institutions
Financières.
- La Banque Mondiale (BM) :
créée en 1944 à Bretton Woods. C'est une banque
transnationale chargée de prêter à long terme pour financer
des actions de développement dans le Tiers Monde ou les ex-pays
socialistes. Son capital est apporté par les états membres et
elle emprunte sur les marchés financiers. Montée en puissance de
cette banque à la fin des années 60 sous la direction de Mac
Namara.
- Le Fonds Monétaire International (FMI)
: créé à Bretton Woods en 1944 pour assurer la
stabilité monétaire internationale par des taux de change fixes
et aider ponctuellement des pays connaissant des difficultés de balance
de paiements. Son capital est constitué par l'apport en devises fortes
et en monnaie locale des pays membres (182 en 1998). En fonction de cet apport,
chaque membre a des Droits de Tirage Spéciaux : des actifs
monétaires échangeables contre des devises d'un pays tiers. Huit
pays en détiennent 50% (les USA 18%, la France 5%, le Royaume Uni
5%).
En 1971 (fin des accords de Bretton Woods et de la
parité or / dollar), le FMI voit disparaître
sa fonction de surveillance du système de Bretton
Woods, les grands pays ont laissé flotter leur monnaie, c'est le
début de la spéculation financière. En 1973 (choc
pétrolier), les PVD
importateurs de pétrole sont touchés, le FMI
devient une «coopérative» de banques centrales.
Quand les caisses d'un état sont vides, il peut
emprunter au FMI, mais celui-ci dicte ses règles et restructure
l'économie de cet état. Le mode de décision du FMI est
celui d'une répartition des droits de vote en fonction de la cotisation
des états membres. Avec 18% les USA disposent d'une minorité de
blocage.
1.1.2. La notion de dette odieuse
Selon Alexander Sack, théoricien de cette doctrine,
« Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas selon les besoins
et les intérêts de l'Etat, mais pour fortifier son régime
despotique, pour réprimer la population qui le combat, cette dette est
odieuse pour la population de l'Etat entier. Cette dette n'est pas obligatoire
pour la nation : c'est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir
qui l'a contractée; par conséquent, elle tombe avec la chute de
ce pouvoir » (Sack, 1927)10(*).
Ainsi, les dettes contractées à l'encontre des
intérêts de la population du pays endetté sont
«odieuses» et, en cas de changement de régime, les nouvelles
autorités ne sont pas tenues de les rembourser. La doctrine de la dette
odieuse trouve son origine au 19ème siècle. Une de ses
applications remonte à l'année 1898, lorsque les Etats-Unis
prirent le contrôle de Cuba après la guerre contre l'Espagne et
que celle-ci leur demanda d'assumer la dette cubaine à l'égard de
la couronne espagnole, conformément au droit international. La
Commission de négociation des Etats-Unis refusa cette dette, la
qualifiant de «poids imposé au peuple cubain sans son accord».
Selon ses arguments, «la dette fut créée par le gouvernement
de l'Espagne pour ses propres intérêts et par ses propres agents.
Cuba n'a pas eu voix au chapitre». La Commission ajouta que «les
créanciers ont accepté le risque de leurs investissements».
Le litige fut éteint par la conclusion d'un traité international
entre les Etats-Unis et l'Espagne signé à Paris en 1898. La dette
fut entièrement annulée11(*).
1.2. La notion du surendettement
Selon J.Sachs (1989)12(*) , le surendettement est analogue à la
situation d'une entreprise insolvable non protégée par les lois
de la faillite. Dans ce cas, les créanciers prennent des actions
antagoniques pour se servir les premiers sur la valeur restante des actifs,
préjudiciables à la survie de l'entreprise. Sachs
démontre, à partir d'un modèle interpemporel à deux
périodes, dans lequel le service de la dette agit comme une taxe
désincitative à la production. Pour lui, il existe un seuil
optimal d'endettement pour lequel tout supplément marginal d'endettement
conduit à une réduction importante de l'investissement et le
débiteur aurait intérêt à ne pas rembourser la
dette. D'où la notion de debt overhang (le fardeau virtuel de la
dette).
2. Les notions des étapes de la balance des
paiements et de
solvabilité souténabilité
2.1. La notion des étapes de la balance
des paiements
La littérature sur les étapes de la balance des
paiements analyse le profil de l'emprunt et du prêt extérieurs par
lequel une économie, au départ faiblement pourvue en capital,
passe au cours du processus de développement. Cette littérature a
lié le comportement des comptes extérieurs au cours du temps aux
sentiers de croissance dans lesquels l'investissement est d'abord
supérieur à l'épargne, l'épargne dépasse
ensuite l'investissement. De façon spécifique, la
littérature distingue cinq phases :
· une étape de jeune
débiteur-emprunteur au cours de laquelle la balance commerciale et le
compte courant sont en déficit et le pays est un débiteur net
;
· une étape débiteur-emprunteur adulte
au cours de laquelle la balance commerciale devient excédentaire mais le
compte courant demeure encore déficitaire en raison des obligations du
service de la dette ;
· une étape de débiteur-rembourseur au
cours de laquelle le pays est encore un débiteur net mais le compte
courant est excédentaire ;
· une étape de jeune
créditeur-prêteur dans laquelle le compte courant et la balance
commerciale sont excédentaires et le pays devient un créditeur
net ;
· une étape de créditeur-prêteur
adulte dans laquelle la balance commerciale devient déficitaire mais le
compte courant est toujours excédentaire en raison des revenus des
intérêts provenant de l'extérieur.
2.2. Les notions de solvabilité
/souténabilité
Il y a maintenant deux façons d'aborder la notion de
soutenabilité de la dette : la première traditionnelle,
considère qu'un pays peut rembourser lorsqu'il dispose de ressources
suffisantes pour le faire.
La seconde approche, plus récente, considère que
des pays qui ont la capacité de rembourser ne le feront que s'ils y
trouvent leur intérêt.
- Approche traditionnelle:
Quoique la terminologie ne soit pas fixe dans la
littérature théorique, il importe de distinguer deux notions, que
nous nommerons ici solvabilité d'une part et soutenabilité
d'autre part.
Au plan théorique, le critère de
solvabilité est tel que la dette finisse par s'annuler. C'est un
critère assez peu opérationnel.
En pratique, ce qui importe essentiellement, c'est que le pays
puisse continuer à recevoir des financements extérieurs. La
condition pour cela est qu'il paye régulièrement les
intérêts sur l'encours de ses dettes. Cette condition
diffère fondamentalement de la première, puisqu'elle est
compatible avec le fait que l'encours de la dette progresse
régulièrement. Pour traduire cette condition sur le plan
quantitatif, on utilise la notion de soutenabilité. Le critère de
soutenabilité n'est qu'un ratio déterminé
(généralement le rapport D/Q, encours de la dette divisé
par le PIB) tende vers une limite finie. Dans les modèles
théoriques on considère en général que ce
critère est suffisant : le fait que les ratios d'endettement ne
connaissent pas de tendance explosive suffirait à assurer la
possibilité de continuer à s'endetter.
En pratique, il est cependant difficile d'en rester là
: le plafond atteint en cas de "soutenabilité" peut être
très élevé, insupportable dans la mesure où il
existe malgré tout un niveau minimal de consommation (ou de
dépenses publiques) qu'il faut pouvoir continuer à assurer. Et
l'analyse de ce niveau minimal est difficile à mener sur le seul plan
économique, car il dépend de la capacité des gouvernements
à faire accepter à leurs citoyens une réduction de leur
niveau de vie. Il est possible d'obtenir une évaluation empirique des
seuils en observant les valeurs des indicateurs atteintes par les pays qui
n'ont pas pu ou pas voulu honorer la totalité du service de leur
dette.
- Approche par le calcul d'optimisation des
agents:
Au début des années quatre-vingt, un nouveau
courant théorique a proposé une approche différente. Le
remboursement de la dette est analysé comme le résultat d'une
volonté de payer correspondant à la maximisation de son
intérêt par le débiteur, en l'absence de toute
possibilité de saisie de garanties par le créancier (Eaton et
Gersovitz [1981], Eaton, Gersovitz et Stiglitz [1986], Cohen [1986],
etc.)13(*). Il ne s'agit
donc plus, comme dans les anciens modèles, d'établir si le
débiteur disposera ou non à terme des ressources suffisantes pour
payer, mais s'il a intérêt à le faire. Cette approche
débouche notamment sur la thèse du surendettement (debt overhang
ou fardeau virtuel de la dette) que nous avons vu plus haut : dans certains
cas, les agents des économies très endettées n'auraient
plus intérêt à investir, car une partie très
importante de la productivité marginale de leur investissement serait
prélevée par les créanciers.
Après ce bref rappel de ces notions, qu'en est -il des
interprétations de l'endettement dans la théorie
économique.
II. LES DIFFERENTES INTERPRETATIONS THEORIQUES DE
LA DETTE EXTERIEURE PUBLIQUE
On peut regrouper ces différentes
interprétations en deux conceptions. Les conceptions anciennes et celles
nouvelles.
1. Les anciennes conceptions
1.1. La conception keynésienne de
l'endettement
Pour les keynésiens, l'endettement en
général n'entraîne pas de coût ni pour les
générations présentes et futures du fait des
investissements nouveaux qu'il génère. Dans le modèle
keynésien de l'endettement de l'Etat, la démarche globale et les
effets multiplicateur et accélérateur sont des
caractéristiques fondamentales de leur théorie. Dans cette
approche, l'endettement favorisant la relance de la demande globale
entraîne par l'effet accélérateur une augmentation plus que
proportionnelle de l'investissement, qui provoque à son tour une hausse
de la production. Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux
successifs à augmenter le stock de la dette produit l'expansion du cycle
économique par la demande et l'investissement autonome. Le
déficit auquel correspond l'emprunt stimule la demande et permet
d'alléger le coût de son remboursement Cet argument reste
plausible tant que le sous-emploi des ressources productives existent, selon la
thèse keynésienne14(*).
1.2. La conception classique de
l'endettement
Au contraire d'un endettement public qui favorise
l'accumulation du capital et la consommation des générations
futures ou présentes, les classiques assimilent l'endettement à
l'impôt futur et imputent à l'Etat une connotation
négative. Selon Ricardo (1817)15(*), les citoyens voient dans l'emprunt un impôt
différé dans le temps et se comportent comme s'ils sont
contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet
emprunt quelque soit le décalage intergénérationnel. En
d'autre terme, le comportement des agents économiques est guidé
par une anticipation à la hausse des impôts. Toutefois, une
réserve peut être introduite selon la nature ou la qualité
des dépenses (dépenses de transfert ou d'investissement)
financées par l'emprunt.
1.3. La conception de l'école des
anticipations rationnelles face à l'endettement
Il faut donc remarquer que Barro expose sa théorie
grâce à un outil appelé fonctions d'utilités inter
temporelles à générations imbriquées, appelé
principe d'équivalence Ricardienne. La paternité revient à
Ricardo mais le principe est attribué à Barro (1974)16(*) . Il approfondit la
thèse de Ricardo en combinant les thèmes d'évictions et
d'anticipations rationnelles. Selon lui, si le gouvernement finance un
accroissement de dépenses publiques en ayant recours à l'emprunt
(cher aux keynésiens), ou s'il abaisse les impôts en laissant la
dépense publique et la masse monétaire inchangées, le
public va anticiper les hausses d'impôts qui seront nécessaires
ultérieurement pour payer les intérêts de la dette accrue
et pour rembourser le principal. De ce fait, les agents savent a priori que ces
deux modalités de financement sont un recours aux déficits
publics ; ils savent aussi qu'il aura alourdissement de la dette publique
et usage de la taxe inflationniste. L'accumulation de l'inflation à long
terme et l'augmentation des impôts finiront par rendre peu
crédible l'Etat. Les agents vont donc se préparer à la
purge fiscale future. Ils vont accroître leur épargne actuelle en
prévision des alourdissements futurs des impôts et ne se
considéreront pas plus riches après la mise en oeuvre de la
politique de relance. Il en résultera que cette politique suivie par le
gouvernement n'aura aucun effet stimulant sur l'économie, quelles que
soient les modalités de financement des déficits ; les
effets à long terme sont équivalents. Cette proposition
générale signifie donc la neutralité de la dette publique
à long terme (multiplicateur fiscal et budgétaire tendant vers
zéro).
2. Les récentes conceptions
2.1. Les approches alternatives à la
théorie keynésienne face à
l'endettement
La théorie keynésienne justifie la
nécessité de l'endettement public pour la relance
économique alors que ces approches explorent le champ des
stratégies électorales, les gouvernements de coalition et les
gouvernements unitaires etc...
Pour Alesina et Tabellini (1989)17(*), s'il existe dans un pays
où on a deux partis qui sont potentiellement en position
d'accéder fréquemment au pouvoir. Ces partis ont des
préférences différentes quant à la nature des
dépenses publiques. Le parti au pouvoir peut décider d'augmenter
aujourd'hui les dépenses publiques en s'endettant, satisfaisant son
électorat, au mieux de se maintenir au pouvoir et au pire de ne pas
faciliter la vie de son adversaire. Ainsi, il crée des conditions de
gêner ultérieurement son adversaire politique du point de vue de
la gestion du budget, si ce dernier venait à conquérir le
pouvoir. Il engage aujourd'hui des recettes fiscales futures et donc diminue
les possibilités futures de dépense de son adversaire surtout si
la dette venait a être importante. En effet, le deuxième parti,
une fois au pouvoir sera tenue de rembourser à un moment le service de
la dette de l'emprunt. Ainsi, il sera obligé de réviser ses
promesses électorales en diminuant les dépenses sociales et au
risque de mécontenter son électorat. D'où l'idée de
stratégie électorale à travers la dette. D'autres auteurs
ont également élaborer les modèles sur les
stratégies électorales et les cycles politiques et l'endettement
public (Persson, Svenson [1989] ; Aghion et Bolton [1990] ;
Milesi-Ferret [1995] )18(*) .
Alesina et Drazen (1991)19(*) explique l'endettement public par le report des
reformes fiscales nécessaires à l'ajustement budgétaire
dans un contexte de deux ou plusieurs partis d'un gouvernement au pouvoir
où gouvernement de coalition, ne s'entendent pas sur la
répartition de la charge de l'impôt pouvant compenser les
déficits. A cet effet, chaque partie essaie de préserver son
électorat et de faire payer les autres franges de la population
réservées par rapport à son idéologie.
2.2. L'approche de la nouvelle théorie de
la détermination du niveau général des prix face à
l'endettement public
Les partisans du courant de la FTPL `' fiscal
théorie of price level'' (Leeper [1991] et Woodford [1995])20(*), pensent que le déficit
budgétaire et l'endettement non anticipé qui lui est
associé entraîneraient une hausse du niveau général
des prix. Ils affirment qu'au sein d'un régime budgétaire
non-Ricardien, et suite à une progression non anticipée de la
dette ( du fait d'un déficit budgétaire), le niveau
général des prix est la seule variable qui puisse ajuster la
valeur réelle de la dette et la somme actualisée des soldes
budgétaires futurs anticipés. Il ne s'agit ni plus ni moins que
d'une théorie quantitative de la dette.
Au regard de ce qui précède, nous n'avons pas
cerné les facteurs déterminants de l'endettement au plan
théorique et empirique et puis , l'évolution de l'endettement du
Mali.
Dans le chapitre suivant, nous allons étayer la revue
de la littérature théorique et empirique sur les
déterminants de la dette. Aussi, nous analyserons l'évolution de
la dette extérieure publique du Mali.
CHAPITRE II.
LE CADRE GENERAL DE L'ENDETTEMENT PUBLIC DU MALI
Ce chapitre tournera autour de deux points :
- l'impact de l'endettement sur certaines variables ;
- le profil d l'endettement public extérieur du
Mali.
I. L'IMPACT DE L'ENDETTEMENT SUR CERTAINES
VARIABLES
Sous ce titre, nous exposerons les relations qui existent
entre les facteurs de l'endettement et la dette extérieure, aussi bien
théorique qu'empirique.
1. Les variables liées à l'environnement
interne
1.1.L'endettement et la
croissance
Dans la littérature traditionnelle consacrée au
développement, le recours à l'endettement peut exercer des effets
positifs ou négatifs sur la croissance. Ce plaçant du
côté du pays emprunteur, l'endettement peut
accélérer la croissance ( Kessler (D) et Ulmo (PA)
[1985])21(*). De nombreux
travaux théorique et empirique ont souvent recherché le lien
dans les pays en développement entre la croissance et le recours massif
à l'endettement par ces pays. Parmi ceux qui traitent du lien entre
recours à l'endettement extérieur et le niveau de croissance, une
part importante a été motivée par le souci de mettre en
évidence des effets du financement extérieur sur la croissance
économique du pays.
En effet, l'influence que peut avoir un endettement
extérieur sur la croissance d'un pays est difficile à mesurer.
Néanmoins deux grandes hypothèses se rencontrent dans la
littérature.
Selon la première, l'endettement extérieur
permet de réaliser les investissements que l'épargne
intérieur ne peut financer ( Oliviera, Martins (J) et Plihon (D) [1990]
)22(*).
La seconde soutient que le recours à l'endettement se
substitut à l'épargne intérieure qui aurait donc tendance
à fléchir. L'effet sur la croissance serait ici nul et les
influences à long terme négatives puisque les comportements
d'épargne auraient été affectés de façon
défavorable (Grinffin (K) et Enos (J) [1970])23(*). Helpman (1989), Krugman
(1988) et Sachs (1989) ont affirmé qu'au delà d'un certain point,
un niveau élevé de dette extérieure agit comme une taxe
marginale sur l'investissement car une fraction des gains de production
provenant d'une augmentation de la formation du capital revient aux
créditeurs sous la forme de remboursement de la dette. Dans la mesure
où les investisseurs individuels internalisent l'effet de la taxe sur la
dette (une hypothèse qui n'est pas aussi innocente qu'elle paraît)
la peur de l'appropriation réduira le taux de rendement anticipé
du capital après taxe. L'explication la plus connue est avancée
dans les théories du surendettement, si l'on peut penser que la dette
future dépassera les capacités de remboursement des pays
débiteurs, le coût de son service découragera les
investissements intérieurs et extérieurs pénalisant ainsi
la croissance24(*). Un
endettement élevé peut donc entraîner un investissement
faible, une croissance faible et en définitive un remboursement
faible.
1.2. L'endettement face au déficit public
De nombreuses études ont montré que les
déficits budgétaires entraînent un endettement
extérieur. A cet effet la plupart des modèles d'accumulation de
la dette ou d'endettement extérieur ont pour socle la contrainte
budgétaire de l'Etat, celle ci est approchée par le
déficit budgétaire ou solde primaire.
Cependant, Artus et Pierre MORIN (1991) soulignent que face
aux chocs pétroliers, beaucoup de pays ont accru leur déficit
structurel afin d'éviter la dépression. Ces déficits ont
été pour la plupart financés par émission de
titres. S'intéressant à la dette publique, ils ajoutent que s'il
n'y a pas de création monétaire, à chaque période,
une nouvelle dette est émise pour couvrir à la fois le
déficit public nouveau (hors payement d'intérêt) et les
intérêts de la dette. Ce qui leur permet d'écrire la
fameuse équation suivante: Dt = Dt-1(1 + i ) + G-T
Eduardo WIESNER et al (1998)25(*) ont également mis en exergue que le
déficit public était à l'origine du financement
extérieur créateur d'endettement. Ils estiment que la crise
d'endettement des pays de l'Amérique latine résulte des
interactions et de la combinaison des facteurs suivants les politiques
économiques inadaptées suivies par beaucoup de pays, les
politiques imprudentes de crédit de la part des banques commerciales et
les conditions macro-économiques internationales défavorables. En
ce qui concerne les politiques internationales de ces pays, il faut ajouter que
la plupart d'entre eux ont enregistré des déficits
budgétaires élevés. Ces déficits publics ont
entraîné des déficits courants et un endettement
extérieur excessifs. Par ailleurs, la forte augmentation de
l'endettement ne s'est pas accompagnée d'un accroissement des
investissements. Elle a été suivie d'une hausse de la
consommation et d'une diminution du taux d'épargne domestique. Il
conclue que pour éviter un accroissement substantiel de la dette
extérieure, ces pays doivent procéder à un assainissement
de leurs finances publiques.
2. Les variables liées à l'environnement
extérieur
2.1. L'endettement face aux chocs
extérieurs
De plus, l'instabilité des économies à
faible revenu est un autre thème récurrent (Hugon, Pourcet et
Quiers-Valette, 1995)26(*). Même s'ils sont stables à long terme,
la plupart des paramètres peuvent être l'objet de variations
brusques (chocs). Dans le domaine spécifique de l'endettement, ces chocs
peuvent porter soit sur les caractéristiques de la dette elle-même
ou du financement, soit sur les recettes qui permettent le remboursement.
- Le taux d'intérêt et le taux de
change : Au premier niveau, on pense évidemment aux
brusques variations des taux d'intérêts, ainsi qu'aux variations
des montants de crédits accordés (taux de change), qui peuvent
être très brutales lorsqu'on assiste à un renversement des
anticipations. On sait notamment que ces deux éléments ont
joué un rôle central dans la crise de la dette de 1982 qui a
frappé les pays d'Amérique latine.
En ce qui concerne les pays à faible revenu, ces deux
éléments ne jouent par contre qu'un rôle mineur,
étant donné que leur financement extérieur est surtout
public, constitué à base de dotations budgétaire à
forte inertie. De même, les taux d'intérêts, souvent
très faibles, varient aussi très peu (Marc RAFFINOT [1998]).
- Les termes de l'échange : Au
second niveau, il s'agit essentiellement des variations des prix ou des
quantités des produits exportés, de certains produits
importés (pétrole), ainsi que des recettes publiques. La
spécialisation quasi-totale des économies à faible revenu
dans l'exportation de matières premières les rend très
vulnérables à ce type d'instabilité. Ainsi dans le
débat sur les causes de la dégradation régulière
des exportations des pays au sud du Sahara depuis le début des
années 1970, « on a soutenu qu'ils avaient très mal
géré les perturbations des termes de l'échange et que leur
incapacité à surmonter les chocs extérieurs avait
aggravé les problèmes d'endettement de l'Afrique (Cashin (P) et
Pottillo ( C ) [2000])27(*).
2.2. L'endettement face à l'ouverture
commerciale et la fuite des capitaux
2.2.1. L'endettement extérieur et l'ouverture
économique
La contrainte extérieure générée
par l'endettement en devise devrait conduire les pays endettés à
opter pour des politiques favorisant les exportations et plus
généralement pour une ouverture croissante de
l'économie.
Par ailleurs, les décisions de politique
économique des Etats endettés sont souvent contraintes par
l'intervention des Institutions Financières Internationales. On suppose
généralement que celles-ci cherchent à accroître le
degré d'ouverture des économies endettées. Marc Raffinot
et Baptiste Venet (2001) sur un panel de 81 pays dont le taux d'endettement a
augmenté entre 1980 et 1990, 43 ont connu une réduction du taux
d'ouverture, soit 52% d'entre eux. Il semble donc bien a priori que le lien
entre endettement et ouverture soit faible, voir inexistant.
2.2.2. L'endettement et la fuite des capitaux
Commençant au milieu des années 80, le
phénomène de la fuite des capitaux des pays en voie de
développement a suscité l'attention considérable dans la
littérature de sciences économiques. Les études de cas
dans les pays spécifiques ont examiné l'importance de fuite des
capitaux, de ses causes, et de ses effets. Dans une étude sur les fuites
de capitaux de l'Afrique subsaharienne vers les pays les plus
industrialisés intitulée « L'Afrique est-elle un
créancier net ? », deux auteurs James K. Boyce et
Léonce Ndikumana, estiment que la fuite des capitaux au départ de
25 pays d'Afrique subsaharienne qui représentent 92% de la population du
sous-continent, 93% du Produit intérieur brut et 91 % de la dette
externe (l'Afrique du Sud n'est pas comprise dans les calculs) atteint 193
milliards de dollars pour la période 1970 - 1996. C'est nettement plus
que le stock de la dette extérieure des pays concernés qui
s'élevait en 1996 à 178 milliards de dollars. Poursuivant leur
analyse, ils estiment que si cet argent avait été placé en
banque à un taux d'intérêt normal, 193 milliards plus les
intérêts représenteraient au bout de la période 285
milliards de dollars. C'est 50 % de plus que le total de la dette des pays
concernés. Bref, dans la première comme dans la seconde
hypothèse, les avoirs de l'Afrique déposés à
l'étranger sont supérieurs à la dette. Cela leur permet de
répondre positivement à la question qu'ils posaient dans le titre
de leur étude. Oui, l'Afrique subsaharienne est
créancière nette.
Au cours de leur étude, ils se réfèrent
aux travaux d'autres auteurs qui ont abouti au constat suivant :
« Pour chaque dollar emprunté à long terme par les
pouvoirs publics ou avec leur garantie, de 75 à 95 cents semblent avoir
été réexportés sous forme de fuite des
capitaux » (Hermes et Lensink, 1992)28(*), concluant ainsi que la fuite des capitaux entretient
l'endettement des pays africains.
3. Regard sur les études empiriques des
déterminants de l'endettement
Les études recensées en rapport avec le
thème ne sont pas nombreuses. En effet, le lien entre le degré
d'endettement et certaines variables macro-économiques a fait l'objet de
recherches économétriques, bien que la plus part d'entre elles ne
traitent pas spécifiquement le cas du Mali.
Le plus connu des travaux est celui réalisé par
K. O. Ojo (1989)29(*) ''
Debt capacity model of Sub-saharan African ''qui par une approche
économétrique montre que le rapport de l'encours de la dette/PIB
d'une trentaine de pays africains durant la période de 1976 à
1984 est déterminé par : la variation des exportations (X), au
rapport des importations/PIB (M), la population (Pop) et au taux de croissance
du PIB (Y). Les résultats statistiques lui permet de conclure que le
rapport de l'encours de la dette/PIB est lié négativement
à la variation des exportations, au taux de croissance du PIB et
positivement au rapport des importations/PIB, et à la croissance de la
population (Pop). Cette étude est laquelle la nôtre se rapporte
beaucoup, mais se différencie par la tenue en compte du
phénomène surendettement et la fuite des capitaux.
L'étude de K.O Ojo sera reprise par Leonce YAPO (2002)
. Dans une étude sur la Côte d'ivoire durant la période
1975-1999, ils trouvent les mêmes résultats, sauf pour le rapport
importations /PIB qui n'est pas significative. En outre, il montre que
l'encours de la dette de la Cote d'Ivoire est influencé positivement par
la détérioration des termes de l'échange et trouve que le
déficit primaire n'est pas significatif.
Lamine N'Diaye (1993), fait une modélisation de
l'endettement pour le Sénégal. Il montre que l'endettement
s'explique positivement par le stock de dette antérieure et
négativement par le niveau de déficit de la balance courante.
Aussi, l'appréciation du taux de change moyen CFA/US diminue le service
de la dette. Considérant la quasi-inexistence de réserves au
Sénégal, l'équation qui essaie d'expliquer les mouvements
monétaires composés du compte d'opération, du tirage sur
le FMI et de la contribution des banques primaires au financement de la balance
des paiements, il trouve que malgré la faiblesse du coefficient de
corrélation, cette explication des mouvements monétaires par le
compte courant et les investissements directs nets peut être retenue. Au
regard de ce résultat et de l'évolution de l'encours de la dette
en rapport avec le compte courant, il est difficile de justifier le niveau
d'endettement du Sénégal par la recherche d'un équilibre
des grandeurs macro-économiques. C'est dire que le Sénégal
ne s'endette ni pour équilibrer sa balance courante ni pour
accroître ses investissements, car le modèle montre que l'impact
du stock de dette sur ces derniers est très faible. Il estime en outre
que l'explication des mouvements monétaires (compte d'opération)
par le solde de la balance des paiements courants et les investissements nets
directs, n'est pas satisfaisante du point de vue des résultats
statistiques.
S.Ibi AJAYI (1991), analyse l'impact des facteurs
extérieurs et intérieurs de l'endettement du Nigéria. En
effet, il choisit comme déterminants du ratio dette/ exportations les
variables suivantes les termes de l'échange, le taux de croissance du
revenu des pays industrialisés, le taux d'intérêt
réel, le ratio déficit budgétaire/PIB et le trend. Il
affirme qu'on doit s'attendre à ce qu'une aggravation des
déficits budgétaires accroisse le ratio dette/exportation. Les
résultats de l'estimation de son modèle confirment cet
état de fait.
Aussi, d'autres auteurs ont-ils identifié le service
de la dette comme étant un déterminant qui influence positivement
l'endettement extérieur à travers des modèles
économétriques (Claessens (1990), Warner (1992) et surtout de
Borensztein (1990])30(*) .
Borensztein a conclu par une étude économétrique sur les
données de la dette des Philippines l'encours et le ratio du service de
la dette/exportations ont globalement un effet inverse sur la formation du
capital privé et incitent l'endettement du pays.
Les travaux de (B. Eichengreen et de R. Portes
(1986))31(*) se sont
intéressés à l'identification des déterminants du
stock de la dette d'une trentaine de pays à un moment donné
(1955) de leur économie. Pour eux, l'endettement excessif et le
défaut de paiement tendent à réduire le taux de croissance
réelle et la crédibilité de l'Etat.
D.Cohen [1996]32(*) montre empiriquement que la dette a pesé sur
la croissance dans les pays en développement (ainsi d'ailleurs, que le
nombre de rééchelonnements). Cependant, ce résultat
général n'est pas obtenu pour tous les pays de
l'échantillon, notamment en ce qui concerne les pays africains. L'impact
de l'endettement sur la réduction de la croissance est
négligeable pour le Burkina Faso, le Kenya, Maurice, le Rwanda,
l'Afrique du Sud, le Zaïre, le Zimbabwe et le Mali. Dans deux autres cas,
l'impact de la dette sur la croissance est même positif (Ghana et
Tanzanie).
Rougier [1994]33(*) trouve, de même, des résultats
contrastés au sein des pays africains. D'après ses analyses
économétriques, l'encours de la dette rapporté au PIB
exerce un effet dépressif sur la croissance en Côte d'Ivoire, au
Mali et au Tchad sur la période 1970-1991. En revanche, l'effet est
positif pour le Niger, Madagascar et le Kenya.
On ne peut terminer cette revue de la littérature sans
faire référence à l'article de Massa Coulibaly et al
(2001) . il s'agit en fait d'une étude réalisée sur
l'endettement du Mali. Dans cet article, ils montrent par des indicateurs
statistiques, que le taux d'intérêt, le financement des
importations, surtout de biens de consommation courante, et le processus
cumulatif de l'endettement ont un effet positif sur le niveau d'endettement du
Mali. Cette dernière étude aussi n'aborde pas notre thème
dans la même démarche méthodologique.
Dans cette revue de la littérature, nous avons
constaté que le thème déterminant de l'endettement n'a pas
fait l'objet de beaucoup d'interprétation de la part des
économistes. Ceux-ci se sont surtout orientés à
l'étude des relations bivariées ou trivariées de
l'endettement et certaines variables économiques, les
déterminants de l'endettement étant traité un
caractère trop général. Ces études ne s'attardent
pas sur le cas particulier du Mali.
Il convient à présent de répondre
à une des questions spécifiques de l'étude à
savoir comment évolue la dette extérieure du Mali et ses
principaux ratios.
II. LE PROFIL DE L'ENDETTEMENT PUBLIC DU MALI
Nous allons répondre à la question
précédemment cité si-dessus. Il s'agit donc d'expliquer
les étapes et la caractéristique de la dette extérieure du
Mali puis évaluer l'évolution et les mesures d'allègements
de la dette.
1. Les étapes et la caractéristique de la
dette extérieure du Mali
L'allure de la courbe d'endettement du Mali est celle de
source bilatérale celle-ci comprend principalement la dette vis à
vis de la France, du Japon, de la Chine, de l'Ex-URSS et les Fonds arabes.
La modification de la structure de la dette, de
bilatérale à multilatérale (Annexe 1) s'expliquerait par
l'évolution du cycle d'endettement du pays, mais aussi par les
rééchelonnements et annulations de créances
bilatérales, ainsi que les décaissements obtenus dans le cadre
des politiques et réformes d'ajustement.
1.1. Les étapes de l'endettement du
Mali
Tableau 1 : Les étapes de l'endettement
du Mali
Les étapes
|
1960-1970
|
1970-1976
|
1976-1982
|
1982 à nos jours
|
Principales destinations
|
Création d'entreprises publiques
|
Projets d'infrastructures de base
|
Electrification
|
Prêts d'ajustement structurel pour le budget national
|
Principales sources
|
Chines et anciens pays socialistes
|
IDA
|
Fonds arabes
|
IFI-Bretton Woods
|
Types de prêts
|
Prêts clearing
|
Prêts concessionnels
|
Prêts concessionnels à moyen terme
|
Prêts financiers
|
Source : Massa COULIBALY et al (2001)
Comme indiqué dans le tableau 1, quatre cycles
d'endettement bien distincts permettent de retracer l'évolution de
l'endettement extérieur du Mali. Cette évolution paraît
étroitement liée à l'évolution politique et
économique du pays.
1.1.1.Les deux premières périodes
Les premières années après
l'indépendance (1960-1970) pendant l'expérience socialiste sont
caractérisées par un endettement extérieur,
principalement, auprès des pays de l'ancien bloc socialiste, notamment
l'ex URSS et la Chine.
Après 1970, l'industrialisation a été
partiellement l'oeuvre du secteur privé et l'Etat s'est surtout
consacré à la mise en oeuvre d'une politique de
désendettement du pays. Ainsi de 1970 à 1976, la dette a
été orientée vers le financement des projets
d'infrastructures de transport et de moyens de communication correspondant
à la mise en oeuvre d'un programme de redressement qui fait l'objet de
deux accords de confirmation avec le FMI.
1.1.2. Les deux dernières périodes
De 1976 à 1982, l'endettement a été
surtout marqué par la mobilisation des
« pétrodollars » en quête de recyclage sous
forme d'aide publique au développement. Les fonds arabes ainsi
mobilisés ont été utilisés pour le
désenclavement du nord du pays avec la construction de la route
Sévaré-Gao ainsi que la réalisation de barrages
hydroélectriques de Sélingué et de Manantali.
Depuis 1982 à nos jours l'endettement se singularise
par la fréquence des prêts d'ajustement structurel
contractés dans le cadre de la mise en oeuvre des programmes de
réformes économiques. Ce dernier cycle est lié à
des phases de politique économique soutenues par le FMI et la Banque
Mondiale. L'endettement est depuis lors limité aux seuls prêts
concessionnels c'est-à-dire aux prêts dont l'élément
« don » est supérieur à 35%.
1.2. Les caractéristiques de la dette
extérieure du Mali
1.2.1. La composition de l'endettement public
extérieur du pays
La dette a été contractée presque
exclusivement auprès des bailleurs officiels. La dette d'origine
privée n'a jamais dépassée 5% du stock de la dette totale
à long terme et est nulle depuis 1996 (Graphique 1).
La dette auprès des bailleurs officiels était
détenue à 68,8% par les bilatéraux en 1980. La politique
d'assistance au Mali de ces derniers ayant développé l'octroi de
dons plutôt que de prêt a entraîné une diminution de
la part relative de la dette bilatérale du Mali. En 1997 cette
dernière tombe à 41,4% de l'encours total de la dette publique
à long terme. Parallèlement, les organismes prêteurs
multilatéraux, et en particulier les institutions de Bretton Woods, ont
pris une importance considérable dans l'encours de la dette en raison de
l'importance de leurs engagements mais aussi parce qu'ils accordent peu de
dons. L'encours de leur dette représente 58,6% de la dette publique
totale à long terme en 1997.
Tableau 2: Evolution de la part des principales
Institutions et principaux pays dans les
prêts multilatéraux et
bilatéraux (en % des types de prêts)
Année
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
|
France
|
22,5
|
22,4
|
20
|
11,2
|
11,2
|
10
|
9,5
|
9,6
|
8,2
|
8
|
7,6
|
9,5
|
Prêts
|
Russie
|
20,7
|
19,6
|
19,5
|
21
|
19,2
|
20,1
|
21,8
|
20,8
|
20,5
|
21,3
|
21,2
|
5
|
Bilatéraux
|
Fonds arabes34(*)
|
12.37
|
12.49
|
13.08
|
15.74
|
13.61
|
12.52
|
12.28
|
11.63
|
11.73
|
11.48
|
11.07
|
17.08
|
|
Japon
|
0.3
|
2.3
|
2.6
|
3.8
|
4.93
|
6.2
|
5.75
|
6.36
|
7.38
|
6.63
|
5.82
|
9.37
|
|
Chine
|
5,1
|
4,3
|
4,2
|
4,5
|
4,8
|
4,8
|
5,4
|
5,3
|
5,1
|
5,6
|
5,8
|
6,7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Prêts
|
IDA
|
53,7
|
54,2
|
55,8
|
56,5
|
55,8
|
56,3
|
64,6
|
64,2
|
64,4
|
63,5
|
64,7
|
65,0
|
Multilatéraux
|
BAD
|
23,5
|
22,5
|
22,1
|
21,0
|
21,6
|
22,0
|
22,9
|
23,7
|
23,7
|
23,8
|
22,3
|
22,3
|
|
FMI
|
2,4
|
2,6
|
2,7
|
4
|
5,2
|
5,6
|
6,5
|
6,6
|
6,9
|
6,6
|
6,5
|
6,7
|
Source : IMF , statistique des
finances internationales, et autorités du Mali
Le changement dans l'origine des prêts a fortement
modifié la composition de la dette extérieure publique du Mali.
Le tableau 2 permet de suivre l'évolution de la part des
différents créanciers multilatéraux et bilatéraux
du Mali respectivement selon les principales institutions et principaux pays
amis.
1.2.2. La structure de la dette extérieure du
Mali
- Le partage dette bilatérale -
multilatérale
L'évolution de la courbe dette bilatérale et
multilatérale (graphique 2) a connu une assez ample fluctuation.
Si l'on considère la période 1980-1994, il
semble que la part relative des prêts bilatéraux dominent celle
relative des prêts multilatéraux (annexe 1).
L'écart entre la dette bilatérale et
multilatérale se creuse à partir de 1994 pour commencer à
se rétrécir en 1993 malgré les apports du FMI jusqu'en
1985 c'est à dire jusqu'aux facilités
d'ajustement structurel. Sur la même période,
malgré son déclin progressif la part de la dette
bilatérale demeure prépondérante à hauteur de 52,2%
en 1994.
- Le poids déclinant de
la dette bilatérale
La structure de la dette bilatérale est composée
principalement de la Chine, de la France, de la Russie (Graphique 3).
Le principal partenaire du club de Paris demeure la France.
Avec 22,5% de part relative de la dette bilatérale en 1991 à 9,5%
en 2002 (tableau 1)
Il est clair que parmi les prêts bilatéraux, la
dette due à la France a été droitement associée
à certaines phases critiques de la politique économique : en
1967 avec le retour du Mali dans la zone franc, en 1984 avec sa
réintégration dans la zone franc (sur la période
1982-1985) enfin en 1994 avec la dévaluation du franc CFA.
Outre la France, la Russie demeure un partenaire
bilatéral important pour le Mali. Cependant de 20,7% en 1991, sa part ne
représente que 5% en 2002. Cela s'expliquerait par l'accord conclu avec
la Russie (réduction de 80% sur le principal dû). Depuis 1997 des
négociations étaient en cours pour les arriérés
d'intérêts. Les pays arabes ont leur part dans la dette
bilatérale. Les fonds arabes n'ont jamais dépassé les 20%
de 1991-2002. Ils fluctuent entre 11,01% à 17,08% dans la même
période. Quant aux partenaires asiatiques, ils sont
représentés par la Chine et le Japon. La part du Japon a
augmenté durant la période 1991-2002. De 0,3% en 1991, elle est
passée à 9,37% en 2002. Cette évolution s'expliquerait par
l'approfondissement des relations bilatérales entre les deux pays. Cet
approfondissement est lié par la signature de nombreux accords de
prêts pour permettre la construction des
infrastructures pour l'organisation de la CAN 2002 au Mali.
Pour la Chine la part très faible et reste presque stable
évoluant de 5,1% en 1991 à 6,7% en 2002.
- La dette
multilatérale et le financement de la politique
économique
L'évolution de la courbe de la dette
multilatérale (graphique 2) montre une allure progressive de
1980-2002.
Elle commence à être importante à partir
de 1994 par rapport à la dette de source bilatérale.
L'évolution majeure qui intervient en contrepartie est naturellement la
croissance de la part des institutions Bretton Woods. La dette
multilatérale n'a cessé d'augmenter de 1980 à 2002
atteignant son niveau élevé en 2001 soit à 1304,6
milliards de francs CFA ( annexe 1). La part de la dette multilatérale
par rapport à la dette totale a été importante que celle
de la dette multilatérale de 1994-2002. Cette évolution
s'expliquerait par la dévaluation du franc CFA en 1994 d'une part, qui a
eu pour conséquence le quasi doublement de l'encours libellé en
devises étrangères pour la presque totalité des
prêts. D'autre part, par les rééchelonnements et les
annulations de dettes dont a bénéficié le Mali par
certains de ses créanciers bilatéraux (club de Paris 1992 et 1996
et autres bilatéraux).
Dans la structure de la dette multilatérale, la Banque
Mondiale (crédit IDA) joue un rôle de chef de file. Les
crédits IDA, occupent plus de la moitié des prêts de source
multilatérale de 1991 à 2002. Ils contribuent 65% en 2002 contre
22,3% pour la BAD et 6,7% pour le FMI (graphique 3). Ce changement a
naturellement contribué à renforcer le lien potentiel entre les
prêts de nature bilatérale et les réformes
économiques. Au cours de la période 1980-2002, la BAD et le FMI
viennent derrière la Banque Mondiale. L'évolution de la part de
la BAD est
restée relativement inchangée tandis que celle
du FMI a augmenté de 2,4% en 1991 à 6,9% en 1999.
2. L'évolution et les mesures
d'allègement de la dette extérieure
2.1. Les différentes évolutions de la
dette extérieure
2.1.1. L'évolution du niveau d'endettement
global et les arriérés de la dette extérieure du Mali
L'encours à long terme de la dette extérieure du
Mali (plus de 90% du stock total) a connu un rythme de croissance quasi
exponentiel de 1980 à 2004 de 154,651 milliards de F CFA en 1980, il est
passé à 1725 milliards en 2004 soit une hausse annuelle moyenne
de 13,26%. Sur le Graphique 1, on note une très forte progression en
1994. Ceci résulterait de l'effet de la dévaluation du franc CFA
survenue à cette même année.
Comme l'encours le service payé de la dette
extérieure du Mali s'est aussi accrue passant de 9,8 milliards en 1980
à 57,7 milliards de francs CFA en 2004 (annexe 1). Il est
également très élevé en 1994 soit 111,1 milliards.
Aussi, l'intérêt de la dette est passé 1,58 milliards de F
CFA à 23,9 milliards en 1995. Depuis 1995, il se maintient au dessus des
20 milliards dû par des conditions de prêts très
favorables.
- les Arriérés de la dette
extérieure du Mali
Selon les sources gouvernementales, le Mali n'accumule pas
d'arriéré extérieur depuis 1994, le service de la dette
étant correctement réglé. Cependant, il convient de
préciser qu'il s'agit là du règlement des
échéances courantes. En effet, en dépit de la non
disponibilité de toutes les données, des arriérés
de dette subsistent. Ces arriérés comprennent :
- la dette vis à vis de la Chine qui a
toujours accordé au Mali des moratoires successifs de paiement ;
- la dette du à la Russie (Ex URSS) qui a
aussi fait l'objet de plusieurs moratoires mais dont une réduction du
stock de 80% a été obtenu dans le cadre du club de
Paris ;
- la dette monétaire vis à vis de la
France constituée du solde débiteur du compte
d'opérations de l'ancienne Banque Centrale du Mali au moment de sa
liquidation en juin 1984 à la suite de l'intégration du Mali
à l'UEMOA, et des avances consenties par le Trésor
Français au Trésor Malien depuis 1970 et pour lesquelles aucune
conditionnalité de remboursement n'a été
précisée.
Le Mali a connu ses premiers arriérés de
paiement en 1980 avec un total de 16,81 milliards de francs CFA dont 16,59 sur
le principal (annexe 1), quand la période de grâce de la
première génération d'emprunt arrivait à terme. Les
premiers programmes d'ajustement ont permis d'alléger ces
arriérés qui sont apurés en 1985 de 1985 à 1987, le
pays n'accuse aucun arriéré de paiement. Au début des
années 1988 les arriérés réapparaissent, passant de
6,968 milliards de francs CFA en 1988 à 217,047 milliards de francs CFA
en 1994, soit une augmentation annuelle moyenne de 148,50%.
2.1.2. L'évolution de quelques indicateurs du poids
de la dette extérieure du Mali
Trois principaux indicateurs permettent d'apprécier le
poids réel de la dette sur une économie, à savoir les
ratios d'endettement. En examinant certains ratios caractéristiques de
la dette extérieure, on relève les évolutions
suivantes :
- le rapport de la dette extérieure au PNB est
passé de 41,66% en 1980 à 63,91% en 2004 soit un niveau
d'endettement extérieur à l'échelle de l'activité
économique supérieure à la valeur critique de 50% à
l'exception de l'année 1980. Le poids de l'endettement mesuré
par le ratio de l'encours au PNB, a régulièrement augmenté
sur la période 1980-97 sauf la sous période 1989-1993. Les pics
de 1988 et 1994 s'expliqueraient respectivement par : le crédit
d'ajustement structurel de la Banque Mondiale (Tableau 3) en 1988 et les
prêts d'ajustement du FMI notamment l'accord de confirmation VI et la
facilité d'Ajustement structurel (tableau 4) la même année
et enfin la dévaluation de 1994, qui a mis au double la dette
extérieure. Depuis 1994 le ratio a diminué progressivement
(graphique 5).
- Le rapport de la dette extérieure sur les
exportations est resté toujours supérieur au seuil de
tolérance de 275% sauf pour 2002 et 2004. Le ratio de la dette
évaluée par rapport aux recettes d'exportation, permet de voir
que son poids a été presque toujours lourd (graphique 5). De
283,20% en 1980 , le ratio atteint son niveau le plus élevé en
1994 soit 701,58%. Le ratio semble avoir fortement augmenté au cours de
la période 1980-94, au taux moyen de 8,68% par an. De 1995 à
2004, le poids a baissé de 6,1% par an, mais demeure
élevé face à la faiblesse des recettes d'exportation du
Mali et surtout face à la faiblesse de cette structure des exportations,
dominée par trois produits seulement, le coton, l'or et le
bétail.
- Le ratio du service de la dette sur les exportations a
oscillé entre 49,44% et 8,23% durant la période 1980-2004. Sur le
graphique 5 , le ratio demeure inférieur au seuil critique de 20%
pour les périodes 1980-1984 et 1997-2002 supérieur pour les
autres. La courbe du ratio service de la dette sur les exportations a
progressé dans les sous périodes 1983-1985 et 1987-1994 avec une
légère baisse en 1988 et 1993. Cette évolution
s'expliquerait par des années de sécheresse dont les
conséquences immédiates ont entraîné la chute des
exportations liées à la production agricole. Depuis 1999, le
ratio diminue et n'est plus que 8,13% en 2004. Cette évolution
s'expliquerait notamment par les efforts de réduction de la dette dans
le cadre de l'initiative PPTE que nous verrons plus tard.
Tableau 3 :Crédit d'Ajustement de la Banque
Mondiale, 1980-98
Millions de US $
|
Prêts
|
Type
|
Date d'approbation
|
Montant Approuvé
|
Montant
Tiré
|
Agriculture
|
CASec
|
1983
|
|
56,6
|
Entreprises Publiques
|
CASec
|
1988
|
40
|
40
|
Agriculture
|
CASec
|
1990
|
53
|
53
|
CAS
|
CAS
|
1990
|
70
|
70
|
Elance Economique
|
CASec
|
1994
|
25
|
25
|
Education
|
CASec
|
1995
|
50
|
50
|
Gestion Economique
|
CAS
|
1996
|
60
|
46,1
|
Source : Banque Mondiale
Note : CAS = Crédit d'Ajustement Structurel et CASec
= Crédit d'Ajustement Sectoriel
Tableau 4 : Prêts
d'Ajustement du FMI
Millions de DTS Millions de US $
|
Prêt
|
Durée
|
Année
|
Montant
Approuvé
|
Montant
Tiré
|
Montant
Approuvé
|
Montant
Tiré
|
Ac. Confirmation I
|
1 Année
|
1969
|
|
3,0
|
|
3,0
|
Ac. Confirmation II
|
1 Année
|
1971
|
|
4,5
|
|
4,5
|
Ac. Confirmation III
|
1 Année
|
1982
|
|
30,3
|
|
33,5
|
Ac. Confirmation IV
|
2 Années
|
1983
|
|
40,5
|
|
43,3
|
Ac. Confirmation V
|
2 Années
|
1985
|
|
22,8
|
|
23,1
|
Ac. Confirmation VI
|
2 Années
|
1988
|
12,7
|
12,7
|
17,1
|
17,1
|
FAS
|
3 Années
|
1988
|
35,6
|
25,7
|
47,2
|
34,1
|
FASR
|
4 Années
|
1992
|
79,2
|
79,2
|
111,5
|
111,5
|
FASR
|
3 Années
|
1996
|
62,0
|
62,0
|
90,0
|
90,0
|
Source : FMI et Marchés
Tropicaux.
Au vu de ces données, on remarque que cette dette
extérieure du Mali se caractérise de nouveau par son
évolution rapide. Ces données révèlent en outre une
inadéquation entre cette progression et les grands agrégats macro
économiques surtout en 1985 et 1994, deux années au cours
desquelles les mauvaises pluies ont lourdement pesé sur
l'activité économique.
En comparant ces indicateurs à ceux de la moyenne de
l'Afrique subsaharienne pour 1980,1990 et 1998, les trois ratios traduisant le
poids de la dette sont tous supérieurs à la moyenne des
mêmes indicateurs pour l'Afrique subsaharienne (Tableau 5). Pour
l'Afrique subsaharienne les ratios dette sur exportation, dette sur PNB et
service de la dette sur exportation ont tous augmenté. Cependant, bien
qu'ils soient élevés, ils ont diminué en 1998 pour le
Mali.
Tableau 5 : Evolution comparative des indicateurs
du poids de la dette du Mali et de
l'Afrique subsaharienne
(%)
Année
|
1980
|
1990
|
1998
|
Indicateurs
|
Mali
|
AS
|
Mali
|
AS
|
Mali
|
AS
|
Dette/Exp
|
283,2
|
65,5
|
591,4
|
209,6
|
550105
|
238,9
|
Dette/PNB
|
41,6
|
23,5
|
98,38
|
63
|
94,95
|
72,3
|
SD/Exp
|
17,95
|
7,2
|
41,61
|
12,9
|
14,20
|
14,7
|
Source : Banque Mondiale, Global Finance
Development 1999.
2.2. Les mesures d'allègement de la dette
extérieure publique du Mali
2.2.1. Les initiatives traditionnelles en la
matière
Les techniques d'allégement de la dette
extérieure peuvent être regroupées en trois
catégories:
- les techniques de réaménagement
consacrées à la dette extérieure vis-à-vis
des créanciers publics ;
- les techniques utilisées pour le
réaménagement de la dette extérieure due aux
créanciers privés ;
- les annulations de dettes.
Selon la nature des créanciers (publics ou
privés), les mécanismes consacrés au
réaménagement de la dette sont ceux proposés aux pays
débiteurs dans le cadre du Club de Paris pour les créances
publiques et dans le cadre du Club de Londres pour les créances
privées (généralement dues aux banques commerciales)
Au-delà des techniques du Club de Paris et du Club de
Londres, les annulations pures et simples de la dette constituent aussi des
mécanismes d'allègement. Jusqu'à la mise en place de
l'initiative PPTE, elles étaient consenties uniquement par les
créanciers bilatéraux. L'annulation de créances se fait
dans le cadre des dettes contractées auprès des pouvoirs publics,
sinon dans le cas des banques, l'annulation prend la forme de décotes
pour lesquelles des provisions sont faites dans les limites fiscalement
tolérables.
Le Mali a bénéficié de nombreux
réaménagements de sa dette que ce soit en club de Paris, ou dans
le cadre des relations bilatérales directes, notamment avec la Chine et
l'ex-URSS. Dans ce cadre le club de Paris qui traite la dette
bilatérale uniquement, le Mali a signé quatre accords permettant
de consolider 221 millions de $ ( tableau 6), correspondant à un encours
contracté avant le 1er janvier 1988 (date butoir). Lors de
ses deux premiers passages, en 1988 et 1989, le Mali a
bénéficié du traitement aux conditions dites de
« Toronto » ; qui consistaient à annuler 33%
des échéances au titre de la dette éligible. Ce premier
traitement représentait une diminution de 5% de la valeur nette
présente du service. En 1992, pour son troisième passage, la
dette bilatérale du Mali a été
réaménagée suivant les conditions de Toronto
renforcées (ou de Londres), permettant un allègement de 50% des
échéances consolidées.
Enfin, en 1996, le Mali a bénéficié des
termes de Naples, accordant une annulation de 67% de la dette éligible,
traitement s'appliquant non plus simplement aux échéances mais
également au stock. En raison de la faiblesse de ses engagements
auprès du secteur privé, le Mali n'a pas eu besoin de
réaménager sa dette commerciale au club de Londres.
Tableau 6 : Accords Multilatéraux
d'Ajustement de la Dette avec les Créanciers Publics,
1980-1998
Période
de consolidation Consolidation inclus
Repayment terms
|
Date de
L'accord
|
Date butoir
|
Date de
Départ
|
Durée
|
Arriérés
|
Dette déjà
rééchelonnée
|
Part de la dette consolidée (%)
|
Montant consolidé
US $ mn
|
Maturité
|
Grâce
|
27 oct 88
|
1 jan 88
|
1 juil 88
|
16
|
Oui
|
|
100
|
48
|
Menu 1/
|
Menu
|
22 nov 89
|
1 jan 88
|
1 nov 99
|
26
|
|
Oui
|
100
|
33
|
Menu
|
Menu
|
29 oct 92
|
1 jan 88
|
1 oct 92
|
35
|
Oui
|
Oui
|
100
|
107
|
Menu
|
Menu
|
20 mai 96
|
1 jan 88
|
20 mai 96
|
Stock
|
Oui
|
oui
|
100
|
33
|
Menu
|
Menu
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Menu
|
Menu
|
Source : Global Development Finance, banque
Mondiale, 1997
Note : 1/ Le terme « Menu » fait
référence aux options qui ont fait l'objet d'un accord
au sommet de Toronto en 1988 : pour les accords
démarrant en 1995, le terme « Menu » fait
référence aux options dites de « Naples »,
élaborées à partir de décembre 1994.
Tableau 7: Allègement de dette obtenue (en
milliards de francs CFA)
Année
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
Rééchelonnement
Annulation
|
18,47
0,89
|
6,77
2,58
|
3,29
0,55
|
2,82
0,28
|
7,41
4,23
|
8,21
0,85
|
0
229,30
|
0
0
|
9,83
8,28
|
Total allègement
|
19,36
|
9,35
|
3,84
|
3,11
|
11,64
|
9,06
|
229,30
|
0
|
18,1
|
Source : Direction nationale de la dette
publique
Le tableau 7 retrace l'allègement total obtenu avant
l'initiative PPTE que nous verrons dans le titre prochain. Le
rééchelonnement de la dette du Mali a concerné la
période 1988-1993 et 1996. Au cours de la période 1988 à
1996 il y a eu des annulations de dettes sauf en 1995, en 1994 , 229,30
milliards de francs CFA de dette a été annulée.
2.2.2. L'initiative nouvelle en faveur des Pays Pauvres
Très Endettés (PPTE)
L'initiative PPTE est le nouveau mécanisme de
désendettement conçu et mis en oeuvre par la Communauté
Financière Internationale, depuis 1996, sous l'égide des
Institutions de Bretton Woods (le Fonds Monétaire International et la
Banque Mondiale) en vue d'apporter une assistance exceptionnelle aux pays
pauvres très endettés afin de les aider à réduire
le poids de leur dette extérieure à un niveau soutenable. Les
économies liées aux allègements de dettes devront servir
à financer des projets dans les secteurs sociaux (santé,
éducation, développement rural) en vue de contribuer à la
lutte contre la pauvreté.
La soutenabilité de la dette des pays PPTE est
essentiellement définie selon une logique financière. Le but de
l'analyse est de déterminer la capacité du pays à
rembourser sa dette en fonction des recettes qu'il tire de ses exportations et
éventuellement des ressources budgétaires annuelles
allouées au service de la dette.
A ce titre, trois indicateurs sont utilisés :
- Valeur Actuelle Nette (VAN) du stock de la dette /
exportations de biens et services :
Il évalue pour une année donnée, le poids
relatif de la dette totale du pays par rapport au montant de ses exportations
en valeur de cette même année.
- Service de la dette / exportations de biens et
services : Il évalue pour une année donnée,
le poids relatif de ce que doit rembourser le pays par rapport au montant de
ses exportations en valeur de cette même année.
-Valeur Actuelle Nette (VAN) du stock de la dette /
Recettes budgétaires, en VAN :
Il évalue pour une année donnée le poids
relatif de la dette totale du pays par rapport au
montant de ses recettes budgétaires collectées
cette même année.
Par le biais de ces trois indicateurs, les créanciers
évaluent, d'une part, la capacité du pays à
dégager les ressources nécessaires au
remboursement de sa dette extérieure et, d'autre part, le poids que ces
remboursements font peser sur la capacité financière de l'Etat.
Le troisième
indicateur n'est utilisé que si le pays est fortement
ouvert sur l'extérieur, ce qui risque de le
rendre non-éligible au titre des deux premiers
critères.
Dans le cadre de l'Initiative PPTE, les créanciers ont
imposé des ratios sur ces indicateurs afin de définir de
façon chiffrée la notion de souténabilité de
l'endettement extérieur d'un pays. Ces ratios étaient moins
favorables dans le cadre de l'initiative initiale, ce qui explique en partie le
fait que sept pays seulement aient pu bénéficier de l'initiative
avant que la campagne internationale de la société civile
obtienne l'abaissement des seuils.
Les Critères de souténabilité de la dette
extérieure sont :
Initiative PPTE originale Initiative PPTE
renforcée
Stock de la dette (VAN) / Exportations < 200 - 250 %
< 150 %
Service de la dette (VAN) / Exportations < 20 - 25 %
< 15 %
Stock de la dette (VAN) / Recettes Budgétaires < 280
% < 250 %
En septembre 1998, le Mali a été
déclaré éligible aux nouveaux mécanismes de
rééchelonnement de la dette multilatérale applicable aux
pays pauvre très endettés (initiative PPTE ou HIPC). L'objectif
étant de permettre aux pays pauvres lourdement endettés
d'atteindre des niveaux de désendettement, tels qu'ils puissent servir
leur dette sans avoir à recourir à de nouveaux
rééchelonnements.
Pour le Mali, le bénéfice des ressources PPTE a
été lié à la mise en oeuvre des conditions
tirées du programme économique et financier appuyé par les
ressources de la Facilité de Réduction de la pauvreté et
pour la croissance (FRPC remplaçant la FASR). Le respect des engagements
au titre du programme économique et financier a permis la
réalisation des conditions spécifiques au PPTE.
Le PPTE met l'accent sur les mesures spécialement
orientées vers la lutte contre la pauvreté. Ces mesures
spécifiques du PPTE pour le Mali étaient les suivantes :
- L'élaboration de cadre stratégique de lutte
contre la pauvreté (CSLP) et la mise en oeuvre des mesures de
réformes économiques qui y sont contenues ;
- la mise en oeuvre des réformes dans les secteurs
sociaux (santé, éducation et promotion de la femme) ;
- la privatisation des entreprises publiques convenues dans le
cadre du programme (EDM, SOTELMA principalement) ;
- la reforme de la filière coton ;
- l'amélioration du cadre réglementaire des
affaires.
De son point de décision en 1998 et à la mise
à jour effectuée et suite à l'initiative renforcée,
l'allègement attendu par le pays est estimé à 539 millions
de dollars en valeur actualisée (VA). Cet allègement est reparti
entre les créanciers bilatéraux pour 169 millions de dollars et
les créanciers multilatéraux pour 370 millions de dollars.
Tableau 8 : Dette extérieure du
Mali : allègement PPTE en millions de F CFA
CREANCIERS
FMI
IDA
CLUB PARIS
FONDS KOWEITIEN
BEI/FED
OPEP
BOAD
BAD/FAD
BID
FIDA
|
2000 (*)
|
2001 (*)
|
2002 (*)
|
2003 (*)
|
2004 (*)
|
2005 (P)
|
2006 (P)
|
2007 (P)
|
2008 (P)
|
401
2039
169
0
0
0
0
0
0
|
4103
9880
544
0
0
1793
6512
0
226
|
5169
10335
536
210
1304
2675
1631
4504
0
1095
|
5715
8903
4849
454
1336
1096
451
6793
0
541
|
7068
8614
5099,00
889
825
0
524
4555
0
1077
|
6879
8985
5380
1356
642
0
451
6085
0
1440
|
7113
9218
5538
1395
660
0
464
6264
0
1482
|
7342
9515
5716
1440
682
0
478
6466
0
1530
|
7339
9485
5698
1435
676
0
473
6430
0
1520
|
TOTAUX
|
2609
|
23058
|
27459
|
30138
|
28651
|
31218
|
32134
|
33169
|
33056
|
N.B. : - (*) réalisation PPTE, (P)
prévision,
Source : Direction
Générale de la Dette Publique
Dans le tableau ci-dessus, nous avons l'allègement
réalise et prévisionnel de 2000-2008 selon les différents
bailleurs de fonds. Pour la période, on remarque un allègement
total de 241.492 milliards de Fcfa, qui est inférieur au stock de la
dette total en 1982 (298.368 milliards de Fcfa) et il est de 14% seulement du
stock total de la dette en 2004.
Au total, le Mali a bénéficié d'un
allègement de 59,8 milliards de F CFA de sa dette extérieure
dont 58,3 milliards au titre de la dette multilatérale, 1,3 milliards au
titre de la dette bilatérale due au club de Paris et 210 millions au
titre des autres dettes bilatérales au cours de la période
intérimaire ( Rapport sur la stratégie de désendettement
durable, DNDP,juillet 2004). Les principaux bailleurs de fonds qui ont
contribué à ces allègements sont : l'IDA, le FMI, le
FAD au titre des multilatéraux et des créanciers membres du club
de Paris au titre des bilatéraux.
Jusque là nous n'avons répondu que partiellement
aux questions spécifiques, reste à identifier les facteurs
explicatifs qui permettent de réduire ou d'encourager l'endettement
public extérieur. L'objectif principal étant d'étudier les
déterminants de l'endettement du Mali. Ce faisant, le dernier chapitre
permettra de répondre à la question suivante, quelle est
l'influence des variables hypothétiques liées à
l'environnement économique externe et interne de l'endettement du Mali
?
CHAPITRE III.
APPLICATION ECONOMETRIQUE SUR LES VARIABLES
HYPOTHETIQUES DE LA DETTE EXTERIEURE DU MALI
Dans ce dernier chapitre, il s'agira de modéliser
d'estimer le modèle, puis interpréter les résultats et
donner des recommandations en matière de politique économique.
I. MODELISATION ET ESTMATION DU MODELE
1. Spécification du modèle et
méthodologie d'analyse
La plupart des auteurs qui se sont penchés sur les
déterminants de la dette extérieure publique ont utilisé
des méthodes économétriques notamment K.O. Ojo (1989),
Lamine N'Diaye (1993), Rougier (1994), D. Cohen (1996) etc... Certains on
recouru à d'autres approches; ainsi, il n'y a pas de théories qui
se seraient imposées au fil des recherches, mais un ensemble
d'hypothèses qu'il convient d'affiner et de tester.
1.1. Spécification du modèle
1.1.1. Modèle théorique
Les liens entre le degré d'endettement et certaines
variables macro économique ont fait l'objet de recherches
économétriques. Nous retenons le modèle théorique
estimé dans l'article de K.O.Ojo (1989) sur la dette d'une trentaine de
pays africains durant la période 1974-1984.
Le modèle théorique se présente comme
suit :
Avec :
= Le rapport de l'encours de la dette sur le PIB
= Variation des exportations
= Rapport des importations sur le PIB
= Le taux de croissance de la population
= Le taux de croissance du PIB
est le terme aléatoire, est la constante, ,, et sont les coefficients des variables explicatives.
Compte tenu du caractère spécifique de
l'endettement du Mali, ce modèle théorique parait très
simple dans la ligne de conduite des objectifs de l'étude. A cet effet
nous avons formulé un modèle empirique en apportant quelques
modifications au modèle théorique de K.O.Ojo (1989).
1.1.2. Modèle Empirique
Nous estimons que le modèle de K.O.Ojo (1989)
paraît trop simple pour étayer la spécificité de
l'endettement du Mali. Ce qui nous conduit à un modèle beaucoup
plus détaillé pour être en cohérence avec les
hypothèses de l'étude particulièrement la dernière
hypothèse. Autrement dit que l'accroissement de la dette
extérieure ou processus cumulatif de la dette (surendettement) conduit
à demander de nouveaux prêts, Nous choisissons l'encours de la
dette sur le PIB (DTpib) comme variable endogène.
Supposons Y les variables explicatives pour la variable
dépendante DTpib . L'équation empirique se présente comme
suit :
(1)
est le terme d'erreurs.
Le choix des variables du modèle prend en compte les
réalités politiques, économiques et financières du
pays. Aussi convient-il de souligner que la transformation logarithmique de
certaines variables répond à un double souci. D'abord, il s'agit
d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur,
ensuite, de faciliter les interprétations avec les
élasticités entre les variables explicatives (Bourbonnais (1998).
Ce faisant, les formes fonctionnelles retenues sont les suivantes :
- Définition des variables
DTpib est la variable dépendante et
désigne l'encours de la dette en fin de période en pourcentage du
PIB. Pour cette équation, les variables explicatives suivantes ont
été retenues :
BFPIB : la balance fiscale par rapport
au PIB exprime la différence entre les recettes fiscales et les
dépenses totales en pourcentage au poids économique du Pays.
L'amélioration de ce solde diminue les possibilités d'emprunt de
l'Etat. Ce faisant, le signe attendu est négatif.
Sdpib : le service de la dette par
rapport au produit intérieur brut dont dispose toute l'économie.
On considère que, si le ratio augmentent cela a un effet positif sur la
variable dépendante. Donc le signe attendu est positif.
TXchge : Le taux de change US $ par
rapport au F cfa. La variation de ce taux à un effet positif sur le
niveau de la dette. Le signe attendu est positif.
VTE : les termes de l'échange
donne l'évolution de la valeur relative des exportations par rapport
aux importations. La dégradation de cette variable agit positivement sur
la variable dépendante. Le signe attendu est positif
Surdt : désigne le
surendettement ou l'accumulation de la dette. Le surendettement apparaît
lorsque la dette dépasse un certain niveau au delà duquel on peut
estimer que le débiteur aurait intérêt à ne pas
rembourser. La notion théorique est claire, mais il reste assez
difficile à la traduire par un indicateur quantitatif. Le signe attendu
est positif. Dans le cadre de ce travail, nous utiliserons un indicateur
dérivé de l'analyse traditionnelle de la dynamique de
l'endettement, le même utilisé par Barak GÜRBÜZ et Marc
RAFFINOT (2001). Soit b le ratio dette extérieure / exportations. La
relation classique entre l'accroissement du taux d'endettement db et le taux
d'endettement b, le taux d'intérêt r auquel la dette est
contractée, le taux de croissance en valeur de l'économie (g) et
le déficit primaire de la balance courante rapporté au PIB (DEF)
s'écrit :
?b = b(r-g) + DEF
La valeur db ainsi calculée peut être
utilisée comme un indicateur de surendettement. En effet, si db est
positif, le ratio d'endettement b a tendance à croître
indéfiniment. Dans le cas inverse, le ratio b se réduit,
indiquant une situation de solvabilité (la dette s'annule à
terme).En détaillant cette formule nous obtenons:
SURDT = RIDTExp + (M-X)/Pib - RDTExp*Txpib
SURDT = surendettement
RIDTExp = ratio intérêt de la dette sur
exportation
M = importation
X = exportation
Pib = le produit intérieur brut
RDTExp = ratio dette sur exportation
Txpib = taux de croissance du produit intérieur brut
FC : la fuite des capitaux est
calculé par :
un indicateur de fuite des capitaux élaboré par (Banque
Mondiale et Erbe [1985])35(*). Avec la variation de l'encours de la dette, l'investissement direct
étranger, BC le solde de la balance courante et la variation des
réserves. Le signe attendu pour cet indicateur doit être
positif.
OUVC: le degré d'ouverture commerciale
représenté par le ratio de la somme des exportations et
importations sur le produit intérieur brut en volume. Plus ce ratio est
élevé, le pays acquiert des devises qui lui permettent de
faciliter le remboursement des charges de la dette. En effet, le signe attendu
est négatif.
Txpib : le taux de croissance
détermine l'évolution quantitative du développement
économique en terme réel. Le signe attendu est négatif.
MPIB : les importations
rapportées au PIB, reflètent le ratio des importations par
rapport à la capacité de création de revenu de
l'économie dans son ensemble. Le signe attendu est positif.
á0 est la constante ; á1,
á2, á3,á4,
á5 et á6 sont les coefficients des
variables explicatives et enfin çt le terme
aléatoire.
1.2. Méthodologie d'analyse
1.2.1. La collecte des données
Nous utiliserons les données secondaires. Les
données annuelles issues des Institutions internationales (le FMI et la
Banque Mondiale), régionales (l'UEMOA et la BCEAO) et nationales ( la
Direction Nationale de la Dette Publique, le Ministère de l'Economie et
des Finances , La Direction Nationale du Budget et la Direction Nationale de la
Statistique et de l'Informatique) seront mobilisées pour construire une
base de donnée. Il s'agira ainsi des séries chronologiques qui
couvrent la période 1980-2004, soit 25 observations. Cela
nécessite un traitement préalable des données.
1.2.2. Méthode d'analyse
La présente étude va faire essentiellement
recours aux outils statistiques et économétriques pour la
vérification des hypothèses formulées.
Cependant, les tests de stationnarités de
Dickey-Fuller Augmenté ADF seront faits pour vérifier la
stationnarité des variables.
Les hypothèses sont les suivantes :
: racine unitaire (non stationnaire)
: non racine unitaire (stationnaire)
Si ADF test stabilitic< critical value alors on accepte
H0 au seuil de 5%, la série est non
stationnaire
SiADF test stabilitic> critical value alors on rejette
H0 au seuil de 5%, la série est stationnaire.
Aussi le test de cointégration sur les
résidus sera fait pour valider l'inexistence de relation de
cointégration entre les séries.
La méthode d'estimation que nous allons utiliser,
est la méthode du double moindre carré
ordinaire. L'estimation du modèle se fera
sur le logiciel eviews.
La validation économique est faite sur la base
des signes prévus.
La validation statistique de la qualité globale des
modèles est appréciée par le coefficient de
détermination des modèles et par le test de Fisher.
L'analyse de la qualité globale du modèle
s'effectue à travers le coefficient de détermination du
modèle (R2 ). Ce coefficient explique la part de
l'évolution de la variable dépendante qui est
expliquée par les variables exogènes.
Le test d'adéquation d'ensemble est fait à
travers le test de Fisher.
Les hypothèses à posés sont les
suivantes :
: , touts les coefficients sont nuls
: ,il existe au moins un coefficient non nul
avec k le nombre de paramètre estimé
Si le Fischer calculé est supérieur au
Fisher théorique Fth (k-1, n-k), ou la Prob(F-stat) < 5%,
on rejette l'hypothèse nulle, la qualité de
la régression est bonne au seuil de 5%.
Dans le cas contraire , on accepte hypothèse nulle au
même seuil, la qualité de la régression n'est pas
bonne.
La validation statistique de la qualité
individuelle des variables est appréciée par le test de
Student.
Le test de Student, qui pose comme
hypothèses :
: , le coefficient i n'est pas significativement différent de
zéro
: , le coefficient i est significativement différent de
zéro
Si la statistique calculée de Student est
supérieure à la statistique théorique t5%(n-k),
ou la probabilité calculée est inférieure à 5%, on
rejette l'hypothèse nulle, les variables sont statistiquement
significatives au seuil de 5%.
Dans le cas contraire, on accepte l'hypothèse nulle,
les variables ne sont pas significatives au seuil de 5%.
Le test de Durbin et Watson (DW) ou celui de
Breusch Godfrey permettront la détection de
l'autocorrélation des erreurs.
La statistique est donnée par de Breusch
Godfrey:
avec p le nombre de retard des résidus , n le nombre
d'observations et R2 coefficient de détermination.
Les hypothèses sont les suivantes
: erreurs non corrélées
: erreurs corrélées
Si BG< ÷(p)2 ,
Fc< Fth ou Pc>Pth :5%
avec c= calculée th= théorique , on accepte l'hypothèse
nulle d'absence de corrélation des résidus au seuil de 5%.
Le cas contraire, on rejette l'hypothèse nulle, les
erreurs sont corrélées au seuil de 5%.
Le test de White sera faite pour vérifier
l'hypothèse d'homocédastique.
Ce test de white est appliqué pour la détection
de l'hétéroscédasticité des erreurs. Sa Statistique
est donnée par :
avec p=2(k-1), k le nombre de paramètres estimés et n le
nombre d'observations et R2 le coefficient de
détermination.
Les hypothèses sont les suivantes
: homoscédasticité des résidus
: hétéroscédasticité des résidus
Si W< ÷(p)2 , Fc<
Fth ou Pc>Pth :5% avec c=
calculée th= théorique , on accepte l'hypothèse
homoscédasticité des résidus au seil de
5%.
Le cas contraire on rejette l'hypothèse nulle les
erreurs sont hétéroscédastique au seuil de 5%.
Enfin, le test de norMalité des erreurs
permettra de valider les propriétés des moindres carrées
ordinaires.
La statistique de Jarque-Bera est définie par ,
ou S est le coefficient de dissymetrie skwness et K le coeficient
d'aplatissement (kurtosis), JB suit sous l'hypothèse de norMalité
une loi de khi-deux à deux degrés de liberté.
Les hypothèses sont :
: suit une loi normale
: ne suit pas une loi normale
X est la variable, m la moyenne et ä l'écart type
On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de
norMalité si JB<5.99 ou si la probabilité critique est
supérieure à 5%, la variable X suit une loi normale. On rejette
au seuil de 5% l'hypothèse de norMalité le cas contraire.
2. Estimation du modèle
L'estimation du modèle comprend l'analyse des variables
et le choix de la méthode d'estimation. L'analyse des données
permet de dégager les caractéristiques essentielles des
variables. Elle comprend l'analyse graphique de la variable à expliquer
et se poursuit par l'étude de la stationnarité de toutes les
variables des équations. La méthode d'estimation est les moindres
carrées ordinaires. Tous les tests et estimations ont été
faits sur le logiciel Eviews.
2.1. Analyse graphique de l'évolution du
ratio logarithmique de l'encours
de la dette en pourcentage du produit
intérieur brut
L'allure générale de la courbe de l'indicateur
de l'endettement extérieur du pays est concave avec trois pics
importants en 1988,1994 et 2003. Ces pics ont les mêmes explications que
celles indiquées dans le chapitre précédent. En effet,
L'indicateur connaît une augmentation croissante de 1980-1987, une
stabilité entre 1989 et 1993 puis une diminution croissante sur la
période 1995-2002.
2.2. Etude de stationnarité
- Le test de stationnarité
Les résultats de ce test sont consignés dans le
tableau 9, ils montrent que cinq (5) variables sont intégrées
d'ordre 1 dont la variable dépendante et les autres variables sont
stationnaires à niveau. Comme il existe des variables non
stationnaires. Cela nous a conduit à envisager l'étude de la
cointégration.
Tableau 9 : Test de
Dickey-Fuller-Augmenté pour toutes les variables
Variables
|
Niveau
|
Différence première
|
Conclusion
|
ADFcal
|
ADFth
|
trend
|
Cst
|
NR
|
ADFcal
|
ADFth
|
trend
|
Cst
|
NR
|
Ldtpib
|
-2,82
|
-3,61
|
non
|
oui
|
0
|
-6,29
|
-3,62
|
oui
|
non
|
0
|
I(1)
|
Lmpib
|
-4,12
|
-3,61
|
non
|
oui
|
0
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
ouvc
|
-4,67
|
-3,61
|
oui
|
non
|
0
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
txchge
|
-1,83
|
-3,61
|
non
|
non
|
0
|
-3,99
|
-3,62
|
non
|
non
|
0
|
I(1)
|
Fcap
|
-5,88
|
-3,61
|
non
|
non
|
0
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
Lsdpib
|
-1,46
|
-3,61
|
non
|
non
|
0
|
-4,81
|
-3,61
|
non
|
non
|
0
|
I(1)
|
Lvte
|
-3,45
|
-3,61
|
oui
|
oui
|
0
|
-4,81
|
-3,62
|
non
|
non
|
0
|
I(1)
|
Bfpib
|
-3,49
|
-3,61
|
oui
|
oui
|
0
|
-5,46
|
-3,62
|
non
|
non
|
0
|
I(1)
|
Txpib
|
-8,02
|
-3,61
|
non
|
non
|
0
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
Surdt
|
-7,85
|
-3,61
|
non
|
oui
|
0
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
ADFcal = Dickey-Fuller-Augmenté calculé,
ADFth = Dickey-Fuller-Augmenté théorique, Cst=
constante, NR= nombre de retard
En estimant le modèle, nous avons éliminé
avant de procéder à la validation du modèle les variables
ouverture commerciale (ouvc), le surendettement (Surdt), la fuite des capitaux
(Fcap) de l'équation 1 dans le tableau 12 ; puis l'importation sur
le PIB (Lmpib), le terme de l'échange (LVTE) et le taux de croissance du
PIB de l'équation 2 du tableau 12. Il convient de remarquer qu'elles
respectent les signes attendus sauf qu'elles n'étaient pas
significatives.
L'équation 3 du tableau 12 a été retenue
Elle se présente comme suit :
(2,0951)
(3,8427) (2,9113) (-2,7141)
( ) : t - Statistique
R2 = 0,6824 Rajusté =
0,63708 F = 15,0436 Prob (F-stat)= 0,000019 N= 25
3. Validation du modèle
Elle comprend les validations
économique, statistique et économétrique.
3.1. Validation économique et
statistique
- Validation économique
Dans l'ensemble le modèle est cohérent du
point de vue de la théorie économique. En effet
toutes les variables ont respecté les signes
prévus (équation estimée ci-dessus).
- Validation statistique
Dans notre modèle ce coefficient est sensiblement
égale à 0,6824 (voir équation 3 du Tableau 12). Ce qui
signifie que les variations de la dette en pourcentage du produit
intérieur brut sont expliquées à 68% par les variables
retenues dans le modèle.
Le test d'adéquation d'ensemble de Fisher vient
conforter celui du coefficient de détermination. En effet, la
statistique de Fisher calculée Fc=15,04 est supérieure
à sa statistique théorique Fth(k-1,n-k)=
Fth(3,21)= 3,07 . Donc la qualité globale du
modèle est très acceptable.
Ce qui nous conduit à vérifier la qualité
individuelle des variables explicatives.
Le test de la qualité individuelle des variables est
apprécié par la statistique de Student. La statistique de Student
au seuil de 1% est t1%(n-k)=t1%(21)=2,83 au seuil de 5%
c'est t5%(21)=2,08. Dans notre modèle ce test montre que la
variable Balance fiscale (Bfpib) la constante est significative à 5%,
les variables service de la dette sur les exportations (LSdpib), le taux de
change (LTxchge) sont significatives à 1%. La règle de
décision nous permet de dire que toutes les variables sont
statistiquement pertinentes.
Nous allons maintenant passer à la validation
économétrique.
3.2. Validation
économétrique
Elle porte sur l'analyse de la qualité des
résidus de l'équation 3 du tableau 12.Elle consiste à
vérifier la non autocorrelation, l'homoscédasticité, la
normalité et la cointégration entre les variables
Le test d'autocorrélation
La statistique calculé de DW*= 1,44 et est entre 1,12
et 1,66.
Tableau 10 : Résultat du test de Durbin
Watson
Valeur de DW*
|
0 1,12 DW* 1,66
2,34 2,88 4
|
Résultat du test
|
Autocorrelation positive
|
Doute
|
Autocorrelation nulle
|
Doute
|
Autocorrelation négative
|
DW* est dans la zone de doute, nous allons utiliser le test de
Breusch Godfrey.
Ce doute a été levé par ce test (voir
annexe 4) qui donne une statistique
BG=n*R2=25*0,048=1,2 est inférieur à
X2(2)=5,99.
La statistique calculée de Fisher Fc=0,19
est inférieure à sa statistique théorique
F(k-1, n-k)=F(5,19)=2,74 au seuil de 5%.
On accepte l'hypothèse nulle qui est la non
autocorrelation des erreurs au seuil de 5%.
Le test d'homoscédasticité des
erreurs
Dans notre étude la statistique de White W=
n*R2=25*0,242=6,05 est inférieure à
X2(6)=12,592 (voir annexe 5).
La statistique calculée de Fisher Fc=0,96
est inférieur à sa statistique théorique
F(k-1, n-k)=F(6,18)=2,66 au seuil de 5%.
Donc, on accepte l'hypothèse nulle, il y a
homoscedasticité des erreurs au seuil de 5%.
Le test de norMalité des erreurs
Le test sur les erreurs de l'équation 3 du tableau 12
donne JB= 2,49 est inférieur à X2(2)=5,99
(voir annexe 6). Au seuil de 5%. Ce qui montre que les erreurs sont
normales.
Les test de cointégration
Les critères de validation du modèle
étant respectés nous allons vérifier la relation de
cointégration entre les variables qui sont intégrés
d'ordre I(1). Pour cela, nous avons récupéré les
résidus de l'équation 3 du tableau 12 comme relation de long
terme pour effectuer le test ADF. Afin de voir si les résidus sont
stationnaires.
Tableau 11 : Le test de
Dyckey-Fuller-Augmenté
ADF Test Statistic
|
-4,499278
|
1% Critical Value*
|
-3,7343
|
|
|
5% Critical Value
|
-2,9907
|
|
|
10% Critical Value
|
-2,6348
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
Le test montre que les erreurs sont stationnaires à
niveau au seuil de 1% (tableau11). Les résidus étant
stationnaires, on conclu que les variables sont cointégrées.
Donc, on peut retenir l'équation 3 comme relation de long terme.
L'existence de cette relation de cointégration entre
les variables, valide l'utilisation du modèle à correction
d'erreur. Ce modèle sert à déterminer la dynamique de
court terme, pour cela nous utiliserons l'approche à deux étapes
de Engle et Granger.
La première étape de cette approche consiste
à estimer la relation de long terme par la méthode des moindres
carrées ordinaires (MCO). Cette étape a été
réalisée avec le test de cointégration.
La deuxième étape consiste à
récupérer les résidus de la relation à long terme
pour estimer le modèle à correction d'erreur qui donne la
dynamique de court terme. Nous spécifions le modèle à
correction d'erreur suivant :
ái : les
coefficients , D : différence première
åt : le terme
d'erreur RO(-1) : les erreurs de l'équation 3
retardées d'une période
Le résultat de l'estimation du modèle de court
terme sont consignés dans le tableau 12 (équation 4 et 5).
Après les validations économique et statistique
l'équation 5 a été retenue comme le modèle de court
terme. Il se présente de la façon suivante :
(0,642) (-5,078) (-2,912)
( ) : t-student
R2 :0,58 DW :1,88 F: 15, 06
Prob(F-stat): 0,000088
La force de rappel à l'équilibre de cette
équation mesurée, par le coefficient des résidus
retardés d'une année est significative et comprise entre -1 et
0.Ce qui signifie que l'impact des facteurs déterminants la dette
extérieure ne s'estompe qu'après un an et 59% des effets sont
absorbés à la fin de la première année.
La statistique théorique de Student c'est
t5%(n-k)= t5%(21)=2,08. Le résultat de ce test
prouve que la balance fiscal par rapport au PIB (Bfpib) et les résidus
retardés de l'équation 3 d'une période sont
statistiquement significatifs au seuil de 5%.
La dette est expliquée à 58% par les variables
explicatives.
Le Fisher calculé Fc=15,06 est
supérieur au Fisher théorique Fth(k-1,n-k)=
Fth(2,21)= 3,47.
Donc, l'adéquation d'ensemble du modèle à
court terme est bonne.
Nous avons ensuite procédé à la
validation économétrique sur les résidus de
l'équation 5.
Le test d'autocorrélation des
résidus
L'équation de court terme comporte des variables
décalées ce qui fait qu'on ne peut pas utiliser le test de
corrélation de Durbin Watson. Cependant, nous allons utiliser celui de
Breusch Godfrey.
Le résultat de ce test est consigné dans
l'annexe 8. Il a révélé l'absence d'autocorrélation
des résidus. En effet,
BG=n*R2 = 24*0,123=2,95 est inférieur
à X2(2)=5,99 au seuil de 5%.
La statistique calculée de Fisher Fc=0,66
est inférieure à sa statistique théorique
F(k-1, n-k)=F(4,19)=2,90 au seuil de 5%.
On accepte l'hypothèse nulle qui est la non
autocorrelation des erreurs au seuil de 5%.
Le test d'homoscédasticité des
erreurs
Dans le modèle de court terme la statistique de White a
conclu l'absence d'hétéroscédasticité des erreurs
(voir annexe 9).
W= n*R2 =24*0,05 =1,248 est inférieur
à X2(4)=9,48 au seuil de5%.
Le test de Fisher vient confirmer celui de White. La
statistique calculée de Fisher Fc=0,26 est inférieure
à sa statistique théorique F(k-1, n-k)=F(4,21)=2,84 au seuil de
5%.
La règle de décision est l'acceptation de
l'hypothèse nulle, il y a homoscedasticité des erreurs au seuil
de 5%.
Le test de norMalité des erreurs:
Pour l'équation 5 du tableau 12 (modèle de court
terme) . La statistique de Jarque-Bera
JB= 1,95 est inférieure à
X2(2)=5,99 au seuil de 5%. Ce qui montre que les erreurs
sont normales.
Tableau 12 : Résultat des estimations
Variable endogène
|
La dette extérieure par rapport au
PIB
|
Différence première de la dette
extérieure par rapport au PIB
|
Variables exogènes
|
Modèle à long terme
|
Modèle à court terme
|
|
Equa.1
|
Equa.2
|
Equa.3
|
Equa.4
|
Equa.5
|
C
|
0,2637
(0,106)
|
1,105
(0,96)
|
1,60
(2,095)**
|
0,011
(0,35)
|
0,021
((0,642)
|
LSdpib
|
0,285
(2,43)**
|
0,28
(2,740)**
|
0,30
3,842)***
|
|
|
DLSdpib
|
|
|
|
0,134
(1,416)
|
|
Lmpib
|
0,55
(0,594)
|
0,24
(0515)
|
|
|
|
Ltxchge
|
0,32
(1,955)*
|
0,30
(1,929)*
|
0,32
(2,911)***
|
|
|
DLTxchge
|
|
|
|
0,35
(0,0724)*
|
|
RO(-1)
|
|
|
|
-0,75
(-3,798)***
|
-059
(-2,912)***
|
LVTE
|
0,171
(0,312)
|
0,21
(0,466)
|
|
|
|
DLVTE
|
|
|
|
|
|
OUVC
|
-0,0005
(-0,49)
|
|
|
|
|
Surdt
|
0,004
(1,229)
|
|
|
|
|
Fcap
|
0,0001
(0,41)
|
|
|
|
|
BFpib
|
-0,02
(-0,757)
|
-0,03
(-1.388)
|
-0,04
(-2,714)**
|
|
|
DBFpib
|
|
|
|
-0,051
(-3,244)***
|
-0,072
(-5,058)***
|
Txpib
|
0,24
(0,965)
|
-0,006
(-0,991)
|
|
|
|
R2
|
0,73
|
0,70
|
0,68
|
0;68
|
0,58
|
DW
|
1,37
|
1,21
|
1,44
|
1,86
|
1,88
|
F
|
4,62
|
7,107
|
15,04
|
10,44
|
15,06
|
Prob(F-stat)
|
0,004555
|
0,000529
|
0,000019
|
0,000120
|
0,000088
|
NB: ( ): T-Student, Equa. : Equation ,
***:Significatif au seuil de 1%, **: Significatif au seuil de 5%, * :
Significatif au seuil de 10%
Les résultats seront analysés et
interprétés dans le titre suivant.
II. INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
1. Interprétations des résultats
Le résultats des différentes estimations de la
relation de long terme et de court terme sont respectivement consignés
dans le tableau 12 (équation 3 et 5). Au terme des régressions,
on retient les résultats suivants :
1.1. La relation de long terme
Elle lie d'une part positivement le service de la dette par
rapport au PIB (LSdpib), le taux de change $/Fcfa (LTxchge) et d'autre part,
négativement la balance fiscale par rapport au PIB (BFpib). Le
schéma d'endettement du Mali est bien expliqué par le
modèle l'équation de long terme avec un degré de
confiance de 95% et un coefficient de détermination de 0,68.
De la relation de long terme il ressort les observations
suivantes.
- l'ouverture commerciale (OUVC), elle n'est pas
aussi pertinente (voir équation1 du tableau 12) son coefficient est
(-0,005). Le résultat controverse de Marc Raffinot et Baptiste Venet
(2001) qui ont conclu une inexistence de relation entre l'endettement et
l'ouverture commerciale, semble être vérifier pour le Mali. La
faiblesse du lien entre l'endettement extérieur et l'ouverture
commerciale est a priori surprenante, puisqu'une économie qui s'endette
à l'extérieur devrait avoir le souci de préserver sa
solvabilité. Néanmoins, ceci peut sans doute s'expliquer par le
fait que le Mali, n'emprunte qu'auprès d'organismes publics qui ne
sanctionnent que faiblement les défauts de paiement.
- L'effet du surendettement (Surdt) n'est pas un
motif pour expliquer l'endettement du Mali. On trouve une relation positive
avec un coefficient de (0,004) voir équation 1 du tableau 12. Cela se
comprend car dans les analyses précédentes du chapitre 2, nous
avons remarqué que malgré quelques
rééchelonnements le pays s'installe dans une période non
d'accumulation d'arriéré de dette depuis 1996. Aussi, la courbe
d'endettement de ces dix dernières années tend à baisser.
-La fuite des capitaux (Fcap), si l'Afrique reste un
exportateur de capitaux pour Boyce et Léonce N'DIKUMANA (2000), le
phénomène ne semble pas pertinent pour expliquer l'endettement du
Mali avec un coefficient de 0,0001 (voir équation 1 du tableau 12).
L'Explication plausible à ce fait serait donc l'importance de transfert
de revenu des immigrants dans l'amélioration de la balance des
transferts courants
- L'importation par rapport au PIB, il y'a une
corrélation positive avec l'endettement du Mali, mais n'est pas
significative. Son coefficient est de 0,24 (voir Equation 2 du tableau 12).
Pour une augmentation d'un pour cent du ratio, on assiste à un
accroissement de 57% de la dette par rapport au PIB. Ce résultat
s'explique par la non influence des produits importés (hydrocarbures,
alimentaires, intrants et équipements) qui traduit les sorties de
devises par rapport à la base des ressources sur l'endettement du pays.
Les études similaires ne confirment pas le même résultat,
notamment celle de K.O.Ojo (1989) dans le cas des pays de l'Afrique
sub-saharienne, trouve une relation positive et significative. Par contre,
l'étude de Léonce YAPO (2001) dans le cas de la Côte et
d'Ivoire abouti à une relation négative avec un coefficient
significatif.
- la dégradation des termes de l'échange
(LVTE), tend à accroître le processus d'endettement du Mali,
mais non significative statistiquement avec un coefficient (0,21) (voir
équation 2 du tableau 12). Ce qui veut dire qu'elle n'explique pas
l'endettement. Léonce YAPO (2002) et Cashin.P et Pottillo.C (2000)
trouvent que c'est significatif. La controverse de ce résultat, pourrait
s'expliquer par le fait que la détérioration des termes de
l'échange n'a pas atteint le point ou les recettes en devises
fléchissent, en dégradant la situation financière et
économique du pays. -
- Le taux de croissance du produit intérieur
brut évolue dans le sens contraire de l'endettement du pays avec un
coefficient de (-0,006) et n'est pas significative. L'explication a ce fait est
que, le taux de croissance en moyenne sur les 25 dernières années
est sensiblement égale à 3%. Donc, l'endettement du pays ne
semble pas décourager les investissements privés (effet du
surendettement).Dans le cas contraire, Pottillo.C et al (2002) affirme la
thèse que le taux de croissance serait pénalisé dont un
faible investissement et faible niveau de remboursement. Cette thèse est
confirmée par l'étude. Les études de K.O.Ojo (1989) et
Léonce Yapo (2001) sont contraires à nos résultats. Car
ils trouvent que le coefficient du taux de croissance est significatif. D.
Cohen ( 1996) a montré empiriquement que l'impact de l'endettement sur
la réduction de la croissance est négligeable pour 8 pays de
l'Afrique y compris le Mali. Bien que le sens de causalité ne soit pas
le même dans le cas présent les conclusions sont similaires.
- La balance fiscal par rapport au PIB (BFpib), est
apparue négative et significative à 1% . Ce résultat
implique qu'une amélioration de 10% du déficit fiscal à la
moyenne de l'échantillon entraîne une diminution de 3,12% de la
dette extérieure sur le PIB du pays. La thèse de Edwads WIESNER
et al (1998) semble donc vérifier : les déficits publics ont
entraîné des déficits courants et un endettement excessif.
Donc c'est la faiblesse des recettes fiscales ou l'augmentation des
dépenses publiques qui amène les pouvoirs publics à
s'endetter. S. Ibi. AJAYI (1991) ; trouve le même résultat
pour le Nigeria, une aggravation de déficit budgétaire sur le PIB
accrois le ratio de la dette sur les exportations.
- Le taux de change (LTxchge), il y a une relation
positive avec l'endettement et significatif à1% (voir équation 3
du tableau 12).Lorsque le taux de change £/Fcfa s'apprécie d'un
pour cent (1%) , la dette sur le PIB subit une augmentation de 32%. Le
résultat de Lamine N'DIAYE (1993) pour le cas du Sénégal
et de Hugon, Pourcet et Quiers-Valette, (1995) est le même pour
nôtre étude. Ce résultat peut s'expliquer par la
coopération monétaire avec la France (intégration du Mali
dans la zone franc en 1982) et en 1994 par la dévaluation de la monnaie
de 50% de sa valeur par rapport au Francs Français (FF). Graphiquement
nous avons constaté les effets de ces changements de parité sur
l'évolution de l'indicateur de la dette.
- Le service de la dette par rapport au PIB (LSdpib),
influence significativement la dette extérieure à 1%. A long
terme une augmentation d'un pour cent du ratio entraîne un accroissement
de 30% de la dette par rapport au produit intérieur brut. Donc pour
réduire le niveau d'endettement, il n' y a que deux façons pour
le faire. Soit d'augmenter le produit intérieur du pays ou
l'allègement du service de la dette. Le résultat de cette
variable est confirmé par Artus et Pierre Morrin (1991) dans
l'équation de la dette avec la contrainte budgétaire de l'Etat.
Sur le plan empirique , Léonce YAPO (2002) trouve le même
résultat pour la Côte d'Ivoire.
1.2. La relation de court terme
Le modèle (voir équation 5 du tableau 12) montre
qu'on arrive à ajuster 59% du déséquilibre entre le niveau
désiré et effectif de l'encours de la dette en pourcentage du
produit intérieur brut. Dans cette relation de court terme, on observe
que la variable balance fiscale est significative à1% et avec un
coefficient de (-0,072). Cela montre qu'à court terme une
amélioration de 10% de la variable à la moyenne de
l'échantillon on obtient une réduction de 5,56%. L'effet de court
terme est supérieur à l'effet de long terme de la même
variable. Donc pour réduire le niveau de l'endettement il faut agir dans
le court terme et il y a que deux façons pour le faire : soit
augmenter l'aide publique au développement ou soit l'allègement
du service de la dette . Car d'un côté les recettes sont faibles
et de l'autre côté le paiement du service de la dette fait
augmenté les dépenses publiques.
2. Recommandations
Ces présentes recommandations s'adressent aux pouvoirs
publics du Mali, ainsi qu'à la communauté financière
internationale (créanciers). Pour cela, nous prenons en compte
l'ensemble du processus de développement dans toute sa
complexité, tout en sachant que les politiques, les institutions, les
facteurs exogènes et la gestion interne de la dette interviennent
généralement dans cette problématique.
L'examen des recommandations met l'accent sur les cadres
d'actions et de stratégies, à
savoir sur l'allégement du service de la dette
extérieure et l'additionnalité des financements, sur le cadre
adéquat pour stimuler la croissance économique et sur la
réduction de la précarité des exportations. Toutes
ces interventions sont liées mais chacune peut revêtir des
interventions bien spécifiques.
- Au niveau de l'allégement du service de la dette
extérieure et de l'additionnalité des
financements, il convient de faire appel à
la responsabilité des bailleurs de fonds et à la
concessionnalité des capitaux
extérieurs octroyés aux pays très endettés. En
effet, les créanciers surtout multilatéraux doivent veiller
à ce que la panoplie d'instruments de financement en vigueur corresponde
à la capacité de service de la dette du pays. Toutefois, la
solidité et la solvabilité des créanciers doivent
être préservées afin d'assurer la pérennité
de leurs opérations. Les financements extérieurs accordés
au Mali doivent être assortis de conditions suffisamment concessionnelles
ou revêtir la forme de dons.
L'importance de la gestion de la dette et la
transparence doivent être réaffirmées et mises
effectivement en pratique par les pays débiteurs. Leur peu
d'intérêt à pour la gestion de la dette et des emprunts
expliquent fortement l'accumulation excessive des dettes extérieures.
Les pays allouent les fonds sans se préoccuper de leur impact sur les
activités économiques. La transparence doit résider dans
l'information des acteurs coordonnant les politiques budgétaires et
monétaires, surtout dans le suivi des politiques nationales devant
être ajustées aux chocs extérieurs. La communauté
des bailleurs de fonds doit respecter le caractère additionnel
(additionnalité) de leur appui financier et technique. Les
nouveaux financements pour le développement devraient venir s'ajouter
aux efforts déjà en cours notamment l'Initiative PPTE et autres
transferts dans le cadre de l'aide publique au développement (APD) comme
d'emblée, le stipule l'un des principes de cette initiative.
- Le deuxième niveau de recommandations
s'appuie sur les actions et les stratégies à mettre en oeuvre
pour stimuler la croissance économique. Cela permettra à l'Etat
d'améliorer ses recettes fiscales. Il s'agit essentiellement de la
bonne gestion macro-économique et du renforcement des investissements
privés. En effet, la mise en oeuvre des politiques
macro-économique et structurelle intégrant les politiques
commerciales, fiscales et sectorielles contribuent à un environnement
stable pour l'activité économique. Ces réformes
économiques influencent davantage les incitations à investir. Il
est reconnu que les pays qui entreprennent de bonnes politiques
macro-économiques et ayant des structures économiques favorables
au fonctionnement du marché peuvent connaître une croissance
économique relativement souple et stable. L'amélioration et
la création d'infrastructures économiques et sociales
s'avèrent nécessaire pour cibler des sources potentielles et
redynamiser la croissance.
L'accroissement du volume des exportations est plus
que jamais nécessaire pour résoudre durablement les
problèmes liés aux questions des recettes en devises du Mali. Le
pays doit améliorer significativement sa capacité d'exportation
et aptitude à exporter. Le besoin d'une croissance dynamique des
exportations pour renforcer ses capacités de paiements extérieurs
et disposer de ressources supplémentaires passe en partie par la
diversification des exportations. Ceci permettrait de ne pas subir le
domination des deux produits (cacao et café) et d'être moins
vulnérable, comme l'est aujourd'hui pour le coton. En outre, les
exportations doivent être mieux rémunérées
sur les marchés des matières premières .Ainsi, les
partenaires commerciaux doivent élargir l'accès des PPTE aux
marchés américains, européens et asiatiques.
CONCLUSION
La fragilité de l'économie du pays et sa faible
capacité de remboursement sont manifestes. La grande leçon de
l'endettement du Mali est la dépendance du pays au financement
extérieur. Le financement international a influencé
profondément l'économie du pays, bien au delà du simple
engagement à respecter les échéances du service de la
dette.
L'objectif de cette étude qui était
d'étudier les déterminants de l'endettement public
extérieur du Mali a été atteint. Car au terme de notre
réflexion, on retient que les variables pertinentes pour l'endettement
du pays sont très peu nombreuses. Le service de la dette par rapport au
produit intérieur brut, la balance fiscale par rapport au PIB et le taux
de change $/Fcfa semblent être les déterminants globalement
satisfaisant de l'endettement du pays.
Par contre il y a eu des variables qui n'ont pas
été pertinentes statistiquement, comme : Le taux de
croissance du PIB, le terme de l'échange, la fuite des capitaux ,
l'effet du surendettement, et l'ouverture commerciale.
Le principal enseignement tiré de ces
résultats montre que le niveau d'endettement du pays n'est d'abord
qu'une question de solvabilité avant d'être un besoin en
liquidité. Ce problème de solvabilité n'a pas aussi
atteint le stade où l'effet du surendettement devient
préoccupant.
La non prise en compte parmi les déterminants de
l'endettement tel que l'indicateur de la spécificité de
l'économie (taille, densité, instabilité du pays etc..),
l'impact de l'initiative PPTE et enfin l'élargissement de la taille de
la série chronologique (1970-2004) sont à notre avis les
principales limites de l'étude.
Au total, comme tout travail scientifique notre étude
pourrait comporter des limites parfois inhérentes à
l'exploitation des données économiques, surtout de source
secondaire. C'est pourquoi nos interprétations et recommandations
doivent être analysées avec mesure.
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pp.
ANNEXES
ANNEXE 1: La dette extérieure du Mali en
milliard s de Fcfa
Année
|
|
|
|
Dette à long terme
|
|
|
Arriéré de paiements
|
Dette totale
|
Encours de la dette
|
dette à court terme
|
Dette
bilatérale
|
Dette
multilatérale
|
Service de la dette
|
Intérêt de la dette
|
Total
|
Principal
|
Intérêt
|
1980
|
162,05
|
154,65
|
7,40
|
106,409
|
48,242
|
9,800
|
1,580
|
16,82
|
16,598
|
0,221
|
1981
|
234,89
|
226,73
|
8,15
|
147,843
|
78,891
|
5,800
|
2,300
|
0,54
|
0
|
0
|
1982
|
298,37
|
288,84
|
9,53
|
182,955
|
105,884
|
5,400
|
5,720
|
0,66
|
0
|
0
|
1983
|
395,89
|
377,98
|
17,91
|
225,194
|
152,781
|
9,200
|
4,590
|
0,76
|
0
|
0
|
1984
|
627,26
|
605,78
|
21,48
|
389,114
|
216,665
|
20,000
|
6,230
|
4,67
|
0
|
0
|
1985
|
682,11
|
659,66
|
22,45
|
432,367
|
227,295
|
40,000
|
8,690
|
0
|
0
|
0
|
1986
|
627,53
|
608,14
|
19,39
|
393,003
|
215,134
|
25,000
|
9,400
|
0
|
0
|
0
|
1987
|
639,49
|
621,16
|
18,33
|
396,142
|
225,022
|
29,000
|
9,100
|
0
|
0
|
0
|
1988
|
945,04
|
937,00
|
8,04
|
580,765
|
356,235
|
27,500
|
11,100
|
6,97
|
5,76
|
1,21
|
1989
|
733,13
|
727,00
|
6,13
|
452,356
|
274,644
|
33,200
|
13,000
|
2,89
|
2,32
|
0,58
|
1990
|
678,19
|
673,80
|
4,39
|
410,741
|
263,059
|
47,400
|
15,800
|
20,00
|
17,44
|
2,56
|
1991
|
704,29
|
700,90
|
3,39
|
413,249
|
287,651
|
42,900
|
12,200
|
56,46
|
48,43
|
8,03
|
1992
|
731,89
|
730,30
|
1,59
|
424,700
|
305,600
|
44,200
|
13,400
|
81,93
|
72,57
|
9,36
|
1993
|
775,63
|
774,50
|
1,13
|
434,200
|
340,300
|
40,900
|
12,200
|
111,13
|
99,04
|
12,09
|
1994
|
1 577,71
|
1 576,60
|
1,11
|
822,800
|
753,800
|
111,100
|
23,900
|
217,05
|
201,01
|
16,04
|
1995
|
1 396,20
|
1 395,20
|
1,00
|
639,100
|
756,100
|
80,900
|
17,600
|
0
|
0
|
0
|
1996
|
1 498,40
|
1 498,40
|
0,00
|
651,700
|
846,700
|
69,500
|
14,500
|
0
|
0
|
0
|
1997
|
1 614,80
|
1 614,80
|
0,00
|
669,200
|
945,600
|
41,100
|
13,800
|
0
|
0
|
0
|
1998
|
1 684,30
|
1 684,30
|
0,00
|
659,600
|
1 024,700
|
43,500
|
16,900
|
0
|
0
|
0
|
1999
|
1 618,00
|
1 618,00
|
0,00
|
468,000
|
1 150,000
|
56,900
|
12,600
|
0
|
0
|
0
|
2000
|
1 751,60
|
1 751,60
|
0,00
|
469,600
|
1 282,000
|
61,300
|
14,400
|
0
|
0
|
0
|
2001
|
1 785,50
|
1 785,50
|
0,00
|
480,900
|
1 304,600
|
67,300
|
13,800
|
0
|
0
|
0
|
2002
|
1 746,10
|
1 746,10
|
0,00
|
548,600
|
1 197,500
|
78,000
|
16,300
|
0
|
0
|
0
|
2003
|
1 646,70
|
1 646,70
|
0,00
|
|
|
52,200
|
18,80
|
0
|
0
|
0
|
2004
|
1 725,00
|
1 725,00
|
0,00
|
|
|
52,700
|
18,50
|
0
|
0
|
0
|
Source : IMF International financial
statistics, Mali 1980-2002
DNDP, MEF,
ANNEXE 2: Données de l'estimation
Année
|
dtpib
|
surdt
|
ouvc
|
fcap
|
vte
|
mpib
|
bfpib
|
txpib
|
Dette/PNB
|
Dette/PIB
|
Dette/Export
|
Sdette/PNB
|
sdette/PIB
|
Sdette/exp
|
Intérêt/exp
|
1980
|
43,43
|
8,61
|
42,62
|
-12,36
|
0,86
|
27,28
|
-11,42
|
2,20
|
41,660
|
43,427
|
283,187
|
2,640
|
2,752
|
17,945
|
2,893
|
1981
|
59,24
|
21,59
|
41,63
|
-191,28
|
0,86
|
27,57
|
-11,60
|
-0,90
|
56,360
|
59,236
|
421,509
|
1,440
|
1,515
|
10,782
|
4,276
|
1982
|
70,22
|
-21,41
|
44,23
|
-9,86
|
0,93
|
29,17
|
-16,00
|
9,60
|
66,360
|
70,216
|
466,185
|
1,240
|
1,313
|
8,716
|
9,232
|
1983
|
81,25
|
10,10
|
48,21
|
-31,90
|
0,96
|
31,28
|
-16,96
|
2,10
|
76,690
|
81,247
|
479,895
|
1,870
|
1,978
|
11,681
|
5,828
|
1984
|
112,09
|
-14,01
|
53,27
|
-94,01
|
1,01
|
32,51
|
-16,28
|
5,80
|
102,150
|
112,091
|
539,963
|
3,370
|
3,701
|
17,827
|
5,553
|
1985
|
118,97
|
61,64
|
59,75
|
65,37
|
0,96
|
40,99
|
-18,54
|
-4,90
|
103,700
|
118,971
|
634,022
|
6,290
|
7,214
|
38,445
|
8,352
|
1986
|
102,55
|
112,39
|
49,66
|
97,86
|
0,85
|
34,93
|
-16,69
|
-11,70
|
93,760
|
102,548
|
696,048
|
3,850
|
4,216
|
28,614
|
10,759
|
1987
|
105,21
|
-95,14
|
47,02
|
36,51
|
1,00
|
31,04
|
-16,09
|
18,20
|
96,970
|
105,207
|
658,571
|
4,530
|
4,912
|
30,746
|
9,648
|
1988
|
159,84
|
152,44
|
49,02
|
92,44
|
0,87
|
32,80
|
-16,60
|
-12,60
|
147,040
|
159,844
|
985,548
|
4,260
|
4,691
|
28,925
|
11,675
|
1989
|
112,52
|
5,81
|
48,43
|
54,75
|
0,90
|
31,94
|
-17,04
|
3,20
|
103,810
|
112,517
|
682,194
|
4,740
|
5,138
|
31,154
|
12,199
|
1990
|
107,34
|
31,25
|
51,90
|
-18,09
|
0,89
|
33,75
|
-17,17
|
-0,30
|
98,380
|
107,343
|
591,488
|
6,920
|
7,551
|
41,610
|
13,870
|
1991
|
101,40
|
12,61
|
50,65
|
23,54
|
0,83
|
32,64
|
-15,90
|
2,10
|
90,700
|
101,403
|
563,171
|
5,550
|
6,207
|
34,470
|
9,803
|
1992
|
101,28
|
-25,43
|
48,02
|
45,00
|
0,83
|
31,83
|
-14,60
|
8,40
|
91,600
|
101,284
|
625,589
|
5,540
|
6,130
|
37,863
|
11,479
|
1993
|
108,83
|
49,77
|
50,11
|
24,91
|
0,71
|
31,84
|
-13,15
|
-4,50
|
97,870
|
108,833
|
595,810
|
5,170
|
5,747
|
31,464
|
9,385
|
1994
|
161,19
|
14,59
|
66,04
|
-694,36
|
0,67
|
43,06
|
-18,09
|
2,30
|
137,100
|
161,193
|
701,584
|
9,530
|
11,359
|
49,439
|
10,635
|
1995
|
117,15
|
-9,19
|
63,12
|
307,98
|
0,83
|
41,29
|
-14,69
|
6,60
|
103,900
|
117,150
|
536,696
|
6,020
|
6,793
|
31,120
|
6,770
|
1996
|
113,10
|
-2,06
|
56,00
|
77,08
|
0,85
|
36,77
|
-11,46
|
4,30
|
101,070
|
113,097
|
588,293
|
4,770
|
5,246
|
27,287
|
5,693
|
1997
|
114,01
|
-17,31
|
59,86
|
-113,14
|
0,87
|
34,33
|
-10,88
|
6,70
|
109,500
|
114,015
|
446,558
|
2,560
|
2,902
|
11,366
|
3,816
|
1998
|
108,64
|
-9,59
|
51,89
|
110,28
|
0,86
|
32,14
|
-12,38
|
5,00
|
94,950
|
108,643
|
550,105
|
2,450
|
2,806
|
14,207
|
5,520
|
1999
|
89,75
|
-11,84
|
51,08
|
180,33
|
0,72
|
30,20
|
-10,23
|
5,70
|
90,030
|
89,754
|
429,862
|
3,170
|
3,156
|
15,117
|
3,348
|
2000
|
92,63
|
26,73
|
55,51
|
73,14
|
0,66
|
32,74
|
-11,02
|
-3,30
|
92,220
|
92,628
|
406,786
|
3,230
|
3,242
|
14,236
|
3,344
|
2001
|
80,68
|
-26,29
|
60,34
|
106,55
|
0,82
|
34,20
|
-11,82
|
11,90
|
79,890
|
80,682
|
308,624
|
3,040
|
3,041
|
11,633
|
2,385
|
2002
|
76,00
|
-7,76
|
58,36
|
237,02
|
0,79
|
29,62
|
-10,42
|
4,20
|
74,470
|
76,000
|
264,460
|
3,330
|
3,395
|
11,814
|
2,469
|
2003
|
110,19
|
-6,21
|
85,04
|
107,20
|
0,78
|
46,50
|
-14,97
|
6,10
|
64,818
|
110,191
|
285,946
|
2,055
|
3,493
|
9,064
|
3,265
|
2004
|
64,47
|
-5,94
|
51,97
|
159,30
|
0,78
|
28,03
|
-10,79
|
4,80
|
63,905
|
64,467
|
269,303
|
2,138
|
1,970
|
8,227
|
2,888
|
Sources : Comptes économique du
Mali, DNSI,70-1991, 90-2004
Balance de paiement du Mali, BCEAO ,1985-2002
TOFE, MEF 1996-2004
Et nos propres calculs
ANNEXE 3: Estimation de l'équation de long
terme
Dependent Variable: LDTPIB
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
Date: 05/04/05 Time: 08:58
|
|
|
|
Sample: 1980 2004
|
|
|
|
|
Included observations: 25
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
LSDPIB
|
0.302383
|
0.078689
|
3.842749
|
0.0009
|
LTXCHGE
|
0.320384
|
0.110046
|
2.911352
|
0.0083
|
BFPIB
|
-0.044283
|
0.016316
|
-2.714134
|
0.0130
|
C
|
1.603641
|
0.765390
|
2.095196
|
0.0485
|
R-squared
|
0.682448
|
Mean dependent var
|
|
4.572011
|
Adjusted R-squared
|
0.637084
|
S.D. dependent var
|
|
0.291316
|
S.E. of regression
|
0.175496
|
Akaike info criterion
|
|
-0.496755
|
Sum squared resid
|
0.646775
|
Schwarz criterion
|
|
-0.301735
|
Log likelihood
|
10.20944
|
F-statistic
|
|
15.04365
|
Durbin-Watson stat
|
1.442136
|
Prob(F-statistic)
|
|
0.000019
|
ANNEXE 4: Test Breusch Godfrey sur l'équation de
long terme
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.480681
|
Probability
|
0.625680
|
Obs*R-squared
|
1.204030
|
Probability
|
0.547707
|
Test Equation:
|
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
Date: 05/04/05 Time: 10:00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
LSDPIB
|
0.014115
|
0.087576
|
0.161173
|
0.8737
|
LTXCHGE
|
-0.015345
|
0.115851
|
-0.132453
|
0.8960
|
BFPIB
|
0.003895
|
0.017276
|
0.225479
|
0.8240
|
C
|
0.127967
|
0.808676
|
0.158243
|
0.8759
|
RESID(-1)
|
0.196709
|
0.237100
|
0.829642
|
0.4170
|
RESID(-2)
|
-0.155934
|
0.250119
|
-0.623441
|
0.5404
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.048161
|
Mean dependent var
|
5.51E-16
|
Adjusted R-squared
|
-0.202323
|
S.D. dependent var
|
0.164161
|
S.E. of regression
|
0.180004
|
Akaike info criterion
|
-0.386115
|
Sum squared resid
|
0.615626
|
Schwarz criterion
|
-0.093584
|
Log likelihood
|
10.82643
|
F-statistic
|
|
0.192273
|
Durbin-Watson stat
|
1.804584
|
Prob(F-statistic)
|
0.961799
|
ANNEXE 5: Test de white sur l'équation de long
terme
White Heteroskedasticity Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.962108
|
Probability
|
0.477622
|
Obs*R-squared
|
6.070680
|
Probability
|
0.415319
|
Test Equation:
|
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID^2
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
Date: 05/04/05 Time: 10:00
|
|
|
|
Sample: 1980 2004
|
|
|
|
|
Included observations: 25
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
C
|
5.636928
|
4.315363
|
1.306246
|
0.2079
|
LSDPIB
|
0.109216
|
0.084082
|
1.298932
|
0.2104
|
LSDPIB^2
|
-0.044726
|
0.032861
|
-1.361074
|
0.1903
|
LTXCHGE
|
-1.691492
|
1.455980
|
-1.161755
|
0.2605
|
LTXCHGE^2
|
0.136974
|
0.121758
|
1.124968
|
0.2754
|
BFPIB
|
0.069822
|
0.061343
|
1.138224
|
0.2700
|
BFPIB^2
|
0.002530
|
0.002164
|
1.169350
|
0.2575
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.242827
|
Mean dependent var
|
0.025871
|
Adjusted R-squared
|
-0.009564
|
S.D. dependent var
|
0.047589
|
S.E. of regression
|
0.047816
|
Akaike info criterion
|
-3.011422
|
Sum squared resid
|
0.041154
|
Schwarz criterion
|
-2.670136
|
Log likelihood
|
44.64277
|
F-statistic
|
|
0.962108
|
Durbin-Watson stat
|
2.215067
|
Prob(F-statistic)
|
0.477622
|
ANNEXE 6: Histogramme et statistique du résidu
de l'équation de long terme
ANNEXE 7: Estimation de l'équation de court
terme
Dependent Variable: DLDTPIB
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|
Method: Least Squares
|
|
|
|
Date: 05/04/05 Time: 10:14
|
|
|
|
Sample(adjusted): 1981 2004
|
|
|
|
Included observations: 24 after adjusting endpoints
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
DBFPIB
|
-0.072633
|
0.014302
|
-5.078597
|
0.0000
|
RO_1
|
-0.597182
|
0.205058
|
-2.912259
|
0.0083
|
C
|
0.021107
|
0.032866
|
0.642224
|
0.5277
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.589256
|
Mean dependent var
|
0.016462
|
Adjusted R-squared
|
0.550137
|
S.D. dependent var
|
0.239929
|
S.E. of regression
|
0.160925
|
Akaike info criterion
|
-0.699288
|
Sum squared resid
|
0.543834
|
Schwarz criterion
|
-0.552032
|
Log likelihood
|
11.39146
|
F-statistic
|
|
15.06334
|
Durbin-Watson stat
|
1.884084
|
Prob(F-statistic)
|
0.000088
|
ANNEXE 8: Test Breusch Godfrey sur l'équation
de court terme
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
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|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.334401
|
Probability
|
|
0.286898
|
Obs*R-squared
|
2.955920
|
Probability
|
|
0.228103
|
Test Equation:
|
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
Date: 05/04/05 Time: 10:15
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
DBFPIB
|
0.003661
|
0.014802
|
0.247347
|
0.8073
|
RO_1
|
0.044248
|
0.251938
|
0.175630
|
0.8624
|
C
|
0.004553
|
0.032554
|
0.139869
|
0.8902
|
RESID(-1)
|
-0.011140
|
0.295352
|
-0.037719
|
0.9703
|
RESID(-2)
|
-0.378748
|
0.232033
|
-1.632304
|
0.1191
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.123163
|
Mean dependent var
|
0.000000
|
Adjusted R-squared
|
-0.061434
|
S.D. dependent var
|
0.153769
|
S.E. of regression
|
0.158422
|
Akaike info criterion
|
-0.664056
|
Sum squared resid
|
0.476853
|
Schwarz criterion
|
-0.418628
|
Log likelihood
|
12.96867
|
F-statistic
|
|
0.667200
|
Durbin-Watson stat
|
1.809955
|
Prob(F-statistic)
|
0.622584
|
ANNEXE 9: Test White sur l'équation de court
terme
White Heteroskedasticity Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.261061
|
Probability
|
0.899240
|
Obs*R-squared
|
1.250325
|
Probability
|
0.869745
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID^2
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
Date: 05/04/05 Time: 10:15
|
|
|
|
Sample: 1981 2004
|
|
|
|
|
Included observations: 24
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
C
|
0.028871
|
0.010940
|
2.638941
|
0.0162
|
DBFPIB
|
0.000681
|
0.003471
|
0.196127
|
0.8466
|
DBFPIB^2
|
-0.000430
|
0.001094
|
-0.393313
|
0.6985
|
RO_1
|
0.013056
|
0.047467
|
0.275058
|
0.7862
|
RO_1^2
|
-0.149464
|
0.164464
|
-0.908794
|
0.3748
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.052097
|
Mean dependent var
|
0.022660
|
Adjusted R-squared
|
-0.147462
|
S.D. dependent var
|
0.033785
|
S.E. of regression
|
0.036190
|
Akaike info criterion
|
-3.616992
|
Sum squared resid
|
0.024885
|
Schwarz criterion
|
-3.371564
|
Log likelihood
|
48.40391
|
F-statistic
|
|
0.261061
|
Durbin-Watson stat
|
2.219567
|
Prob(F-statistic)
|
0.899240
|
ANNEXE 10: Histogramme et statistique du résidu
de l'équation de court terme
* 1 Cité par RAFFINOT
Marc (1991)
* 2 moyenne simple, Afrique du
Sud et Nigeria exclus.
* 3 Cité par Jean
Sylvain NDO NDONG (2001)
* 4 Cité par Marc
RAFFINOT (1998)
* 5 Idem
* 6 Idem
* 7 Cité par Anne
GENSOLLEN (2001)
* 8 Idem
* 9 Boyce et Ndikumana
(2000)
* 10 Cité par E.
Toussaint (2004)
* 11 Voir M Kremer et S
Jayahandran, (2002).
* 12 Cité par E.Loubelo
(2002)
* 13 Cité par Marc
RAFFINOT (1998)
* 14 Cité par Leonce
YAPO (2001)
* 15 Idem
* 16 Cité par Gervasio
SEMEDO (2001)
* 17 Cité par Gervasio
SEMEDO (2001)
* 18 Idem
* 19 Idem
* 20 Cité par Berthrand
BLANCHETON (2004)
* 21 Cité par E LOUBELO
(2002)
* 22 Idem
* 23 Idem
* 24 Voir C Pottillo et al
(2002)
* 25 Cité par Jean
Louis ARCAND (2000)
* 26 Marc RAFFINOT (1998)
* 27 Cité par E LOUBELO
(2002)
* 28 Idem
* 29 Cité par Leonce
YAPO (2001)
* 30 Idem
* 31 Cité par
Léonce YAPO (2001)
* 32 Cité par Marc
RAFFINOT (1998)
* 33 Idem
* 34 Il s'agit de :
l'Egypte, la Libye, le Qatar, l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et
l'Iraq
* 35 Cité par Boyce et
Ndikumana (2000)
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