Le ménage
africain face à l'énergie
Les ménages sont supposés avoir des
préférences entre plusieurs catégories d'énergie
selon leurs différents besoins, et de faire le choix qui maximise leur
utilité en fonction de leur contrainte de revenu
Le choix d'une source d'énergie donnée,
dépend à la fois des caractéristiques
socio-économiques(revenu ; Prix ), socio-démographiques
(niveau d'éducation ; influence de la taille du
ménage ;Effet de l'âge) et des caractéristiques
psychologiques(l'accessibilité
géographique ;Sexe ;Religion...) etc... .
Ces caractéristiques diffèrent d'un
ménage à un autre. Ce qui implique logiquement une divergence en
ce qui concerne le choix du type d'énergie du ménage.
En Afrique, en ce qui concerne l'énergie
affectée à la cuisson, le choix des ménages se fait
principalement entre trois formes d'énergie : le feu de bois, le
charbon de bois et le gaz butane.
Les combustibles ligneux sont de loin les plus utilisés
car 80 à90% de l'énergie utilisée par les ménages
relèvent de combustibles ligneux.
Plusieurs explications pourraient être apportées
à un tel constat.
La première est le facteur culturel. Les ménages
africains sont fortement encrés dans leurs traditions. L'utilisation des
combustibles ligneux à des fins culinaires ou à toutes autres
fins remontent aux ancêtres. Dès lors, les dispositions
inhérentes comme les foyers culinaires, les fourneaux et les trois
cailloux existent depuis des générations et semblent demander aux
générations suivantes de perpétrer cette
tradition. Cette situation explique surtout
la dualité dont fait objet le gaz butane dans sa consommation. Les
ménages dans le milieu rural africain utilisent principalement le bois
de feu comme source principale d'énergie tandis que ceux des milieux
urbains utilisent le charbon de bois et le gaz butane.
La seconde explication provient des habitudes culinaires des
ménages africains.
En Afrique la majeure partie des mets consommés exige
une forte quantité d'énergie. Les repas sont pour la plupart du
temps constitués de sauces, qui mettent beaucoup de temps à cuir
et qui ainsi déterminent le choix du type d'énergie du
ménage.
Bakayoko (2002), a montré que la fréquence de
préparation du tô au Burkina-Faso, était un facteur
déterminant dans le choix de l'énergie de cuisson des
ménages. Selon lui, l'augmentation de la fréquence de
préparation du tô par un ménage, accroît la
probabilité d'adoption des combustibles ligneux de 0.02%. De plus, les
repas sont préparés à l'air libre, surtout en milieu
rural, ce à quoi se prêtent mieux les combustibles ligneux. Le gaz
butane par contre, est très difficile à utiliser dans ces
conditions là.
Aussi, l'existence d'une cuisine ou non dans la maison est un
très bon indicateur du choix du type d'énergie du ménage.
Le passage des ménages dont la maison est sans cuisine à ceux
dont la maison a une cuisine, accroît de .0,11% la probabilité
d'adoption du gaz et du charbon de bois et baisse de 0,03% la
probabilité de choisir le bois.
Il faut également faire allusion à la taille du
ménage africain, dans l'explication du choix
«énergétique du ménage. En Afrique la taille du
ménage a un fondement culturel. Le ménage n'est pas seulement
constitué du père, de la mère et des enfants. C'est une
famille élargie. Dès lors, les repas sont beaucoup plus grands et
demandent une forte quantité d'énergie pour les cuir.
L'utilisation du gaz butane est difficile au vu de la taille des accessoires de
cuisine. Les combustibles ligneux sont plus adaptés.
Selon Boukary Ouedraogo, une augmentation de 1% de la taille
du ménage entraîne un accroissement de la probabilité
d'adoption du bois de feu par les ménages de 0.02%, tout en
réduisant celle du gaz de 0,01%.
Au-delà, de tous ces facteurs, il y a également
le niveau d'éducation du chef du ménage qui joue un rôle
significatif dans le choix énergétique du ménage. Plus le
niveau d'éducation de celui-ci est élevé, plus le
ménage a tendance à choisir le gaz au détriment des
combustibles ligneux. Boukary Ouedraogo montre qu'au Burkina, Lorsque le niveau
d'éducation du chef de ménages décroît d'un niveau
plus élevé au niveau primaire d'éducation, la
probabilité d'adoption des combustibles ligneux comme principale source
d'énergie de cuisson, s'accroît de 0,61%. En plus, 74%
d'utilisateurs de combustibles ligneux sont illétrés,13% ont fait
le primaire,6% le secondaire et 7% un niveau plus élevé.
Outre les facteurs démographiques, climatique et
socio-économiques la demande de gaz butane est également
expliquée par des facteurs socioculturels comme énoncé
plus haut. Ces facteurs sont importants, d'autant plus qu'ils influencent
surtout le choix énergétique des ménages, en dehors des
facteurs économiques.
Deux ménages peuvent être différents en ce
qui concerne leur niveau de revenu, mais par contre opter pour la même
source d'énergie à cause de leur trop grandes tailles.
Cependant même s'ils influencent significativement le choix
des ménages, ils ne peuvent faire l'objet de politiques
économiques de court ni de long terme, selon Boukary Ouedraogo. Les
seules variables sur lesquelles l'Etat peut envisager faire des actions de
court et de moyen terme est le revenu réel des ménages.
LE POTENTIEL ENERGETIQUE IVOIRIEN
La production et la fourniture de l'énergie sont l'un
des axes prioritaires de la politique énergétique du gouvernement
ivoirien avec pour objectif d'assurer l'autonomie énergétique du
pays et alimenter la sous région en électricité et en
pétrole raffiné.
Le secteur énergétique ivoirien s'appuie
principalement sur deux ressources : le sous secteur de
l'électricité et le sous secteur pétrolier.
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