4.2-IMPLICATIONS DES RESULTATS
Les différents résultats obtenus dans le cadre
de notre recherche présentent globalement trois implications. Elles sont
relatives d'une part à la capacité d'attractivité et de
stabilité de l'épargne mobilière nationale comme
internationale du marché de Nairobi, d'autre part à
l'applicabilité sur ce marché des outils modernes de finance
notamment le CAPM et enfin à l'efficience de ce marché. En ce qui
concerne la capacité d'attractivité de la bourse de Nairobi, il
ressort des résultats de nos recherches qu'elle n'est pas
appréciable. En effet la plupart des titres présentent
simultanément un risque global très élevé et un
rendement moindre qui est même parfois négatif. Le taux de
sous-performance des actions sur ce marché est donc très
élevé ;d'ailleurs les résultats de nos études
militent en faveur de l'inexistence d'une prime de risque sur ce marché.
Tout cela ajouté au faible taux de liquidité qui
caractérise les marchés boursiers de tailles modeste, constitue
un véritable handicape pour l'attrait des investisseurs avides de gain.
Par ailleurs, il ne permettra pas aux investisseurs non initiés en
l'occurrence les locaux d'avoir un retour positif sur leurs mises. Cette non
stabilité de l'épargne reste particulièrement une
contrainte pour le financement des économies du continent africain en
général.
En ce qui concerne l'applicabilité des outils modernes
de la finance, nous pouvons retenir que le CAPM a été
appliqué sans succès ; ce qui met en difficulté les
investisseurs de cette place financière qui, pourtant, se doivent, dans
ce contexte de financiarisation, d'utiliser universellement les outils modernes
pour la gestion de leurs portefeuilles d'actions. La non validité de ce
modèle sur ce marché rend complexe la prévision des
espérances de rendement pour les investisseurs qui peuvent recourir au
mimétisme pour la gestion de leur actif.
Par ailleurs, la prime de risque des rendements d'action de
cette bourse n'étant pas signicativement différent de
zéro, il est question de savoir si cette non significatibilité
statistique est dû à la contre performance des titres ou bien
à d'autres facteurs. A cet effet, il faut noter que ce résultat
peut être dû à la particularité de la structure des
marchés émergents qui aux yeux de certains présentent des
niveaux de risques élevés pour un rendement moindre et ceci
comparativement aux marchés développés. Par ailleurs ce
résultat est dû au faible niveau de liquidité et de
sophistication des marchés émergents notamment le marché
de Nairobi.
Enfin en ce qui concerne l'efficience, nous pouvons dire que
ce marché est efficient au sens fort, ce qui est d'ailleurs une
caractéristique des marchés boursiers émergents.
CONCLUSION
Cette étude en essayant d'analyser un outil moderne de
la finance sur un marché africain à savoir le CAPM, nous a permis
de faire un certain nombre de constats.
Le premier constat est relatif à la nature des titres.
A ce sujet, notre recherche a permis de mettre en évidence que les
actions sur le marché de Nairobi sont peu performantes et peu
liquides.
Aussi a-t-on remarqué que les hypothèses
fondamentales sous-jacentes au modèle de marché avec les
données de la bourse de Nairobi ne sont pas concluants. Nous avons
trouvé qu'à un degré de 0,05, la non normalité
constituait un problème important pour de nombreux actions, au
même titre que celui de la non spécification, avec des estimateurs
du modèle MCO biaisés et non convenables. Il n'existe non plus de
corrélation linéaire significative, alors même que les
tests de stabilité de bêta mettent en évidence une grande
instabilité temporelle.
Le modèle de marché n'est peut être pas
valide, et encore moins dans les périodes de turbulence et de
spéculation qui animent notamment les marchés
émergents.
Enfin, les résultats produits par notre étude
ont montré qu'il n'existe pas de relation statistique significative
entre les rentabilités et bêta, ce qui est contraire au CAPM. En
effet le risque systématique serait capable d'explique les rendements
des actions seulement qu'à 2,6 %.
Est-ce que le CAPM ne constitue qu'un modèle purement
théorique sans réelle application pratique ? Une telle
conclusion serait excessive.
En revanche, les résultats du présent travail
soulignent que l'utilisation du bêta obtenu dans les conditions dans ce
document (échantillon, fréquence de calcul journalier,
portefeuille cde marché, hypothèse de comportement temporel des
variables) pour effectuer des choix d'investissement, évaluer la
performance des gestionnaires de fortune ou évaluer le coût du
capital conduirait à des prises de décision erronées du
fait de l'absence de relation entre les rentabilités et les
rendements.
|