Introduction générale
Le processus de mondialisation a favorisé la
concentration des Bourses à travers le monde.
Ainsi, en septembre 2000, naissait la Bourse
paneuropéenne EURONEXT issue de la fusion des places d'Amsterdam, de
Bruxelles et de Paris. Tandis que NOREX, regroupement des bourses de Stockholm,
de Copenhague, d'Oslo et de Reykjavik entamaient un rapprochement avec les
Places Baltes : l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie.
C'est dans cette même vision que les sept pays de
l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) ont privilégié
dans leur projet d'organisation d'un Marché Financier, l'option d'une
Bourse Commune, plus appropriée à leurs économies,
plutôt qu'une juxtaposition de Bourses nationales harmonisées,
appelées à se fédérer.
Dans le cadre de leur financement, les entreprises se
retrouvent limitées au seul secteur des banques et établissements
financiers, avec lesquels les conditions d'obtention de crédits sont
élevées. En outre, ce mode de financement ne leur permet pas de
financer efficacement leur développement et leur croissance, vue la
nature du crédit octroyé.
Le rôle du marché financier et
particulièrement de la Bourse Régionale est de mobiliser
l'épargne sous - régionale dans le souci prioritaire de financer
à coût réduit le développement des entreprises et
des Etats.
(1) NOTRE PROBLEMETIQUE
Malheureusement, l'on constate, que le Marché Financier
Régional et la BRVM en particulier a, aujourd'hui, du mal à
prouver son efficacité en raison de son manque de dynamisme, de
profondeur ainsi que de son incapacité à s'adapter à son
environnement et à l'évolution internationale. Cet état
de fait emmène à se poser la question suivante :
Comment rendre la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) plus efficace pour le
financement des entreprises dans l'espace UEMOA ?
L'analyse primaire de ce thème soulève
différentes interrogations qui sont :
- le marché financier est - il organisé
efficacement ?
- les produits offerts par le marché financier
répondent-ils à l'attente des sociétés ?
- Quelles sont les forces et les faiblesses de la BRVM dans le
financement des entreprises ?
- la BRVM arrive t- elle à satisfaire les besoins des
entreprises en matière de financement?
- les institutions étatiques contribuent elles à
la dynamisation du marché ?
- quelles actions pour le renforcement de l'efficacité
de la BRVM dans le financement des entreprises ?
(2) NOTRE DEMARCHE
La première partie de notre travail a consisté
en la collecte d'informations sur la base d'interviews et de sources
documentaires.
Le questionnaire des interviews est disposé en annexe
IV.
Cette étape a débuté par une
enquête effectuée par entretien avec les responsables des
opérations du marché de la BRVM, le Directeur
Général de la BRVM, les Directeurs des antennes nationales de
Bourse de Côte d'Ivoire, du Sénégal, le Directeur
d'Exploitation du Dépositaire Central/Banque de Règlement, le
Secrétaire Général du Conseil Régional de l'Epargne
Publique, et les responsables d'entreprises.
Nous avons par la suite procédé à des
collectes de données dans des documents spécialisés et des
sites Internet tels que deux CREPMF et de la BRVM.
Cette approche nous a permis d'avoir une connaissance de
l'environnement financier de l'UEMOA, du fonctionnement du Marché
financier, des activités et du fonctionnement de la BRVM et du DCBR.
Nous avons aussi pris connaissance des différents types de financement
des entreprises dans la zone UEMOA et des limites qu'elles rencontrent dans le
financement de leur exploitation et de leur croissance.
La seconde partie de notre travail a consisté en une
analyse des différentes informations collectées, afin
d'établir un diagnostic critique du financement des entreprises dans
l'UEMOA.
Nous avons conclu, en troisième partie, notre travail
par des propositions et recommandations pour améliorer
l'efficacité de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
dans le cadre du financement des entreprises.
PRESENTATION DU MARCHE BOURSIER REGIONAL DE L'UEMOA
INTRODUCTION PREMIERE PARTIE
Cette première partie de notre étude donne au
lecteur un aperçu de l'organisation et des activités du
marché financier de l'Union Economique et Monétaire de l'Afrique
de l'Ouest.
Cette démarche va permettre au lecteur de comprendre le
diagnostic critique du financement des entreprises par la BRVM, et mieux
apprécier nos propositions et recommandations.
Pour ce faire, nous procèderons tout d'abord à
la présentation et à l'analyse des activités du
marché financier dans son ensemble, puis à une
présentation de l'organisation, des activités de la BRVM. Ceci
permettra au lecteur d'avoir une appréciation nette du marché
financier de l'UEMOA et de l'importance de la BRVM dans le financement des
entreprises.
CHAPITRE I :
PRESENTATION DU MARCHE FINANCIER REGIONAL
DE L'UEMOA
section i : organisation du marché
financier
Les responsabilités des différents acteurs et
intervenants du marché ont fait l'objet d'une nette séparation
suivant les standards internationaux généralement admis. D'un
côté, le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des
Marchés Financiers (CREPMF), qui est l'organe public chargé de la
régulation du marché et de l'autre, les structures centrales du
marché que sont la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM), le Dépositaire Central/Banque de Règlement
constituées sous forme de sociétés privées et les
intervenants commerciaux que sont les Sociétés de Gestion et
d'Intermédiation, les Sociétés de Gestion de Patrimoine,
les Apporteurs d'Affaires, les Conseillers en Investissements Boursiers et les
Démarcheurs.
Le Conseil Régional de l'Epargne Publique et
des Marchés Financiers (CREPMF) est régi par une
Convention signée le 3 juillet 1996 entre les Etats membres de l'UEMOA
et son Annexe portant composition, organisation, fonctionnement et attributions
du CREPMF. Il a pour principales missions de réglementer l'appel public
à l'épargne, d'habiliter, de contrôler et au besoin de
sanctionner les intervenants du marché. En vue d'asseoir
l'autorité et la légitimité requises pour assurer la
transparence, la sécurité et l'intégrité du
marché, les Autorités de l'Union ont décidé
d'attribuer au CREPMF, le statut d'organe de l'UEMOA.
La Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM) est chargée de l'organisation du
marché boursier ainsi que de la diffusion des informations. Elle se
compose d'un site central basé en Côte d'Ivoire et de sept
Antennes Nationales de Bourse dans chacun des pays de l'Union, sauf la
Guinée Bissau.
Le Dépositaire Central/Banque de
Règlement, est chargé de la centralisation et de la
conservation des titres inscrits en compte pour les intervenants, du
règlement des espèces et de la livraison des titres, de la
gestion des opérations sur titres ainsi que celles du Fonds de Garantie
du marché.
Les Sociétés de Gestion et
d'Intermédiation, (SGI), constituées en
sociétés anonymes, elles exercent à titre principal les
activités de négociation de valeurs mobilières en bourse
et de conservation de titres pour le compte de la clientèle. A titre
accessoire, elles font de la gestion sous mandat ainsi que du Conseil
Financier.
Les Sociétés de Gestion de Patrimoine,
(SGP), constituées également en sociétés
anonymes, elles gèrent les portefeuilles titres sous mandat notamment
pour les investisseurs non professionnels.
Les Apporteurs d'Affaires sont des banques ou
des personnes physiques ou morales habilitées par le Conseil
Régional pour dynamiser le marché en dehors des circuits
traditionnels et mettre les clients en relation avec les SGI et les SGP.
Les Conseils en Investissements Boursiers
sont des personnes physiques ou morales spécialisées dans
l'orientation du choix de leurs clients sans se substituer à eux. Ils
n'interviennent pas en Bourse.
Les Démarcheurs sont des personnes
physiques ou morales spécialisées qui mettent en relation un
client avec une SGI ou une SGP pour l'ouverture d'un compte titres, les
conseils en placement ou la gestion sous mandat, transmettre les ordres
d'achat et de vente de titres.
Les autres acteurs du marché sont :
Les Banques Teneurs de compte et
Compensateurs partagent avec les SGI le monopole de la conservation de
titres pour le compte de la clientèle.
Les Sociétés de Gestion d'OPCVM
sont dédiées à la gestion exclusive des Fonds Communs de
Placement (FCP) et des Sociétés d'Investissement à Capital
Variable (SICAV).
Le Marché Financier Régional est animé
par les acteurs ci-après :
· Le Conseil Régional de l'Epargne Public et des
Marchés Financiers ;
· La Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM) ;
· Le Dépositaire Central / Banque de
Règlement (DC/BR) ;
· Dix-huit (19) Sociétés de Gestion et
d'Intermédiation (SGI) ;
· Cinq (5) Banques Teneurs de comptes et
Compensateurs ;
· Six (6) Sociétés de Gestion
d'OPCVM ;
· Trois (3) Apporteurs d'Affaires ;
· Une (1) Société de Gestion de Patrimoine
(SGP).
Les acteurs tels que les Conseillers en Investissements
Boursiers (CIB) et les Démarcheurs ne sont pas encore actifs sur le
marché.
Au total, quarante sept (35) acteurs ont été
agréés par le CREPMF depuis la création du
marché, dont 50 % les deux premières années. Le
Marché Financier Régional comprend, au 30 septembre 2005, trente
neuf (39) sociétés cotées, seize (16) lignes obligataires
dont deux (2) emprunts d'Etat (un du Burkina Faso et un de la Côte
d'Ivoire).
SECTION II : ANALYSE DU
MARCHÉ
Au terme de cinq années de fonctionnement, le
marché financier dont les activités avaient connu un certain
essor à ses débuts, a enregistré globalement des
performances contrastées.
Concernant le marché primaire, sur la période de
1998 à septembre 2005, le Conseil Régional a autorisé au
total 79 opérations financières dont 24 emprunts obligataires par
appel public à l'épargne, 17 Offres Publiques et 26 emprunts
obligataires par placement privé. Ces opérations ont permis de
mobiliser plus de 807 305 milliards de FCFA répartis comme l'indique le
tableau ci-après :
Tableau 1 :
Evolution du marché primaire
(en millions de FCFA)
Nature des opérations
|
97
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05 (Sept)
|
TOT
|
Emprunt Obligataire Privé
|
|
2 000
|
19 150
|
7 000
|
32 735
|
35 500
|
8 000
|
30 500
|
16 604
|
151 489
|
Emprunt Obligataire Public
|
|
57 120
|
61 293
|
8 505
|
34 952
|
76 870
|
99 403
|
65 000
|
165 975
|
569 118
|
Offre Publique d'Achat
|
|
|
|
1 753
|
|
|
|
|
|
1 753
|
Offre Publique de Retrait
|
|
|
|
|
53
|
|
|
|
|
53
|
Offre Publique de Vente
|
34 437
|
1 109
|
8 845
|
2 386
|
11 819
|
4 639
|
645
|
11 800
|
|
75 680
|
Offre Publique d'Echange
|
|
|
|
|
7 125
|
|
|
|
|
7 125
|
Placement Etranger
|
|
|
252
|
496
|
97
|
877
|
365
|
|
|
2 087
|
Placement Privé d'Actions
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
34 437
|
60 229
|
89 540
|
20 140
|
86 781
|
117 886
|
108 413
|
107 300
|
182 579
|
807 305
|
(*) Milliards de FCFA
Source : statistique du CREPMF (site web)
S'agissant du marché secondaire, il se
caractérise par une capitalisation boursière, qui se situait en
décembre 1998 à 1 018,9 milliards FCFA. Après une
légère amélioration de 5,4 % en 1999, elle a reculé
en 2000 à 948,3 milliards FCFA avant d'amorcer une reprise à
partir de 2001 pour atteindre les 1 010 milliards FCFA en décembre 2002.
Avec l'inscription à la cote de nouveaux titres,
notamment sur le marché obligataire, la capitalisation boursière
au 31 décembre 2003 s'est établie à 1 108 milliards
FCFA. Au 30 septembre 2005, la capitalisation boursière est de
1 299 milliards F CFA.
Le volume des transactions réalisées sur le
marché boursier n'a cessé de chuter depuis 1999 passant de plus
de 4 millions de titres transigés à environ un million en 2003.
Enfin, les indices boursiers de la BRVM, le "BRVM10" et le "BRVM Composite",
ont évolué de manière instable mais avec une tendance
baissière. En effet, ils s'affichaient en 1998 respectivement à
94,61 et 98,05 points, mais se sont repliés en fin 2002 respectivement
à 82,36 et 74,34 points puis ont amorcé une légère
reprise pour s'établir à fin 2004 à 102,70 et 87,61
points. Le tableau ci-après traduit l'évolution des indicateurs
du marché secondaire.
Tableau 2 :
Evolution du marché
secondaire
Désignation
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05 (Sept.)
|
Volume des transactions
|
489 163
|
4 819 593
|
1 519 193
|
912 193
|
1 015 152
|
1 118 903
|
3 025 032
|
898 125
|
Valeur des transactions (*)
|
10,6
|
53,6
|
36,9
|
12,6
|
12,3
|
14,4
|
37,2
|
12,9
|
Capitalisation boursière (*)
|
1 018,9
|
1 073,3
|
948,3
|
976,0
|
1 010,5
|
1 108,3
|
1 283,5
|
1 299,4
|
Marché des actions (*)
|
1 018,9
|
990,1
|
828,1
|
857,9
|
852,4
|
858,1
|
1 005,0
|
1 100,7
|
Marché des obligations (*)
|
|
83,2
|
120,2
|
118,1
|
158,1
|
250,2
|
278,5
|
198,7
|
Indices Boursiers
|
|
|
|
|
|
|
|
|
BRVM 10
|
94,61
|
97,08
|
77,27
|
84,11
|
82,36
|
88,26
|
102,70
|
122,4
|
BRVM composite
|
98,05
|
91,31
|
74,76
|
77,46
|
74,34
|
76,53
|
87,61
|
95,6
|
Nombre de sociétés
cotées
|
35
|
39
|
41
|
38
|
38
|
39
|
39
|
39
|
Nombre de lignes obligataires
|
13
|
21
|
17
|
17
|
19
|
19
|
16
|
16
|
(*) Milliards de FCFA
Source : année boursier 2004 et revue
trimestrielle septembre 2005de la BRVM
Le ralentissement des activités du Marché
Financier Régional s'explique d'une part, par des difficultés
liées à l'environnement et d'autre part, par des
difficultés tenant aux conditions internes de fonctionnement du
marché lui-même.
CHAPITRE II :
PRESENTATION DE LA BRVM
section i : objectifs, organisation et
fonctionnement de la brvm
La volonté des autorités monétaires de
mettre en place un marché boursier unique et efficace pour l'ensemble
des pays de l'Union résulte de la dégradation de la situation
économique des pays du tiers monde en général et des pays
africains en particulier. Ce qui a conduit ces Etats à s'engager
résolument dans des programmes d'ajustement structurel, avec l'appui de
la communauté financière internationale.
Ces programmes se résument pour l'essentiel au
recouvrement d'une croissance durable, par la libéralisation et
l'ouverture accrue des économies sur l'extérieur.
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine avait
déjà en commun une banque centrale, la BCEAO dont la vocation se
résume entre autres à l'émission de la monnaie CFA et
à la régulation de la création monétaire. Elle
disposait en outre d'une autre banque, la BOAD qui a pour objet le financement
du développement des pays membres de l'Union. Mais, à l'heure des
grands regroupements régionaux, il est apparu nécessaire qu'une
troisième structure financière soit créée afin de
rendre effective l'intégration économique recherchée ainsi
que les effets escomptés. Il s'agit de la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM). Ce marché boursier régional
commun aux huit pays de l'UEMOA, devrait permettre le financement des
investissements réalisés dans cette zone de l'Afrique.
I / OBJECTIFS DE LA BRVM
La création de la BRVM a pour objectifs de contribuer
à la diversification du secteur financier, de mobiliser les ressources
longues nécessaires au financement de la production et de
l'investissement et enfin de favoriser l'intégration
régionale.
Les principaux objectifs sont :
· Le relèvement du taux
d'épargne :
Le taux d'épargne de la zone se situe à des
niveaux insuffisants pour soutenir une croissance forte et durable, 6,5% en
1993 et 12,9% en 1996. Par la diversification des produits financiers, la
hausse de la rémunération et la
possibilité du développement d'un actionnariat
populaire, le marché boursier régional doit créer les
conditions pour la mobilisation accrue de l'épargne intérieure et
des capitaux extérieurs.
· Le retour au rôle premier des
banques :
Les banques, face au besoin de financement à long terme
des opérateurs économiques, ont souvent été
contraintes de leur octroyer des capitaux courts. Ce qui laisse
apparaître des déséquilibres financiers dommageables au
développement de l'activité économique. Le marché
boursier régional dans sa fonction de pourvoyeur de ressources longues,
vient régulariser cette situation en permettant aux banques de se
consacrer désormais au financement à court et moyen terme de
l'économie.
· Le renforcement de la structure
financière des entreprises :
La structure financière des entreprises laisse
apparaître dans l'ensemble une sous capitalisation marquée et une
insuffisance de capitaux permanents. Le marché boursier qui, par
vocation, permet de mobiliser des capitaux longs, avec comme supports les
actions et les obligations, leur offre l'opportunité de renforcer leur
structure financière.
· La réduction de coût
d'intermédiation financière :
Le niveau élevé des taux débiteurs des
banques (entre 12 et 18%) et la faiblesse de la rémunération
offerte aux épargnants (entre 3 et 5%) laisse apparaître des
coûts d'intermédiation relativement importants. Par la mise en
relation directe de l'offre et de la demande des capitaux, la bourse permettra
une réduction sensible des coûts d'intermédiation, et
offrira par la même occasion une plus grande rémunération
aux épargnants, en même temps qu'elle impliquera une
réduction sensible des charges financières pour les
émetteurs de titres.
II / ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA
BRVM
La BRVM a en charge l'organisation du marché boursier
et la diffusion des informations boursières ; pour cela elle
garantit les opérations suivantes :
· l'inscription des titres à la cote de la
Bourse ;
· la cotation des valeurs mobilières ;
· la publication des cours et des informations
boursières ;
· la promotion et le développement du
marché des valeurs mobilières.
Le siège de la BRVM est situé à Abidjan.
La Bourse Régionale est représentée dans chaque Etat
membre de l'Union par une Antenne Nationale de Bourse qui a pour
missions :
· d'assurer les relations publiques de la Bourse
Régionale et du Dépositaire Central / Banque de Règlement
avec les tiers sur le plan national ; de diffuser les informations du
marché;
· d'assister les Sociétés de Gestion et
d'Intermédiation et les autres intervenants du marché;
· d'organiser la promotion locale du Marché
Financier Régional.
Les principes de fonctionnement retenus pour la mise en place
du marché boursier obéissent à la fois au souci de la
conformité aux standards internationaux et à celui de son
adaptabilité à l'environnement socio-économique de
l'Union.
Sur la base de ces principes fondamentaux, les options
suivantes ont été arrêtées :
· Un marché centralisé et dirigé par
des ordres ;
· Une séance quotidienne de bourse avec une
cotation au fixing, qui évoluera rapidement vers plusieurs cotations
journalières, pour atteindre des séances de cotation en
continu.
· Un marché au comptant avec un dénouement
glissant des transactions, qui permet aux opérateurs de connaître
avec précision la date à la quelle ils devront faire face
à leurs engagements. Au démarrage, il est retenu un
dénouement à J+5, qui doit évoluer vers le respect des
recommandations internationales qui préconisent en la matière, un
dénouement à J+3.
· Des transactions garanties, grâce à la
mise en oeuvre d'un fonds de garantie constitué par les S.G.I. pour
couvrir d'éventuelle défaillance de l'une d'entre elles. Cette
option fondamentale diminue le risque systémique et offre aux
épargnants une garantie à même de les attirer vers la
Bourse
Présentation de l'organisation de la
BRVM
La Bourse Régionale est
dotée de deux compartiments pour les actions
dénommés : premier et deuxième compartiment, et d'un
compartiment pour les emprunts obligataires
Les conditions à remplir par une société
pour son introduction sur le marché boursier varient selon les
compartiments.
Est admissible au Premier Compartiment de la cote
régionale, tout titre de capital répondant aux conditions
suivantes :
- présenter une capitalisation boursière de plus
de 500 millions de FCFA ;
- avoir une marge nette sur chiffre d'affaires sur chacune des
trois dernières années de 3% ;
- présenter 5 années de comptes
certifiés ;
- s'engager à signer un contrat d'animation de
marché prévoyant une cotation ou une indication de cours lors des
séances dont la fréquence est précisée par
Instruction de la Bourse Régionale ;
- diffuser dans le public au moins 20% de son capital,
dès l'introduction en bourse ;
- s'engager à publier au BOC des estimations
semestrielles de chiffre d'affaires et de tendance de résultats.
Les valeurs rattachées à ces titres de capital
sont également éligibles au Premier Compartiment.
Est admissible au Second Compartiment de la cote
régionale tout titre de capital répondant aux conditions
suivantes :
- présenter une capitalisation boursière de plus
de 200 millions de FCFA ;
- présenter 2 années de comptes
certifiés ;
- s'engager à signer un contrat d'animation de
marché prévoyant une cotation ou une indication de cours dont la
fréquence est précisée par Instruction de la Bourse
Régionale ;
- s'engager à diffuser dans le public au moins 20% de
son capital dans un délai de deux ans, ou 15% en cas d'introduction par
augmentation de capital.
Les valeurs rattachées à ces titres de capital
sont également éligibles au Second Compartiment.
Est admissible au Compartiment obligataire de la cote
régionale tout titre de capital répondant aux conditions
suivantes :
Nombre minimal de titres à l'émission :
25 000 titres ;
Valeur nominale minimale de l'émission : 500
millions de francs CFA.
* Fonctionnement du Dépositaire Central /
Banque de Règlement
Dans
le cadre de sa mission, la BRVM est accompagnée par le
Dépositaire Central / Banque de règlement (DC/BR), le second
organe central du marché financier de l'UEMOA. Le DC/BR est
chargé, en sa qualité de dépositaire, de centraliser la
conservation et assurer la circulation scripturale des valeurs
mobilières pour le compte de ses adhérents afin de simplifier la
circulation et l'administration des titres.
Il est également chargé, en sa qualité de
banque de règlement, de l'enregistrement de l'ensemble des virements
espèces consécutifs aux engagements pris sur le marché,
à l'achat ou à la vente, par les intermédiaires, ainsi que
les règlements au crédit, par le débit des
émetteurs ou de leurs mandataires, des intermédiaires lors
d'événements sur valeurs générateurs de mouvements
espèces.
Les principales opérations effectuées par le
DC/BR à la suite d'une séance de cotation sont les
suivantes :
* Saisie des transactions
Les transactions du Marché sont
transférées automatiquement du système de
négociation au système de dépositaire à la fin de
la séance, à 11h30 (TU) en T, c'est-à-dire le jour
même de la cotation. Ces transactions sont automatiquement
affectées aux comptes indiqués sur les ordres transmis au
marché.
* Affectation aux Conservateurs
S'il est connu au moment de transmettre l'ordre au
marché, le numéro de compte du Conservateur doit être
indiqué sur celui-ci. Le cas échéant, la transaction sera
automatiquement affectée à son compte.
Si l'identité du Conservateur n'était pas connue
au moment de transmettre l'ordre au marché, la SGI doit affecter la
transaction au compte de ce dernier avant 13h00 en T. Une transaction peut
être affectée en totalité ou en partie à un
Conservateur.
* Rapport Quotidien des Transactions Affectées
(préliminaire)
Le rapport préliminaire est mis à la disposition
des Adhérents par le DC/BR en T, à 13h00. Ce rapport fait
état des transactions affectées au compte de chaque
Adhérent (exécutées par lui ou, dans le cas d'un
Conservateur, reçues d'une SGI) et des sommes dues ou à
recevoir.
* Confirmation
Les Conservateurs ont jusqu'à T+1, 17h00 pour confirmer
les transactions affectées à leurs comptes par les SGI. Toute
transaction non confirmée par le Conservateur en T+1, 17h00 est
automatiquement ré-affectée à la SGI. Le DC/BR se
réserve le droit d'imposer une amende pour tout retard dans la
confirmation d'une transaction.
Une transaction n'impliquant pas de Conservateur est
automatiquement confirmée en T, 13h00 au compte de la SGI l'ayant
exécutée.
* Rapport Quotidien des Transactions Affectées
(final)
Le rapport final est mis à la disposition des
Adhérents en T+1, 17h00.
* Paiement et livraison
Chaque Adhérent désigne un établissement
bancaire (la Banque de l'Adhérent) par l'entremise duquel il effectue le
règlement de ses transactions. Il communique les coordonnées de
sa Banque au DC/BR. Ce dernier se réserve le droit de refuser ou
d'annuler la désignation d'un établissement bancaire qui ne se
conforme pas aux exigences de la Commission Bancaire. Le cas
échéant, l'Adhérent désigne un autre
établissement bancaire.
Le DC/BR désigne un établissement bancaire (la
Banque du DC/BR) par l'entremise duquel il effectue le règlement des
transactions. Il communiquera les coordonnées de sa Banque aux
Adhérents.
* Paiement au DC/BR
Les paiements des Adhérents débiteurs (incluant
les frais relatifs aux transactions et aux opérations de
règlement livraison) doivent parvenir à la Banque du DC/BR avant
T+5, 8h00.
* Mouvement des titres et ordres de paiement aux
Adhérents
Ayant constaté que les fonds des débiteurs ont
été reçus, le DC/BR affecte les comptes titres dans ses
livres et donne des ordres de virement à sa Banque au profit des
Adhérents créditeurs en T+5, 8h00.
* Rapport des
Transactions Réglées
Le Rapport des Transactions Réglées est mis
à la disposition des Adhérents par le DC/BR en T+5,
après 8h00. Ce rapport fait état des transactions
réglées dans le compte de chaque Adhérent
(exécutées par lui ou, dans le cas d'un Conservateur,
reçues d'une SGI).
section ii : présentation et analyse des
activités
La Bourse Régionale a démarré ses
activités le 16 Septembre 1998, avec trois séances de cotation
toutes les semaines (Lundi, Mercredi et Vendredi).
Le premier système de Cotation retenu était la
Cotation Electronique Centralisée (
CEC). Les
Sociétés de Gestion et d'Intermédiation (
SGI) devaient
acheminer leurs ordres de bourse à l'
Antenne
Nationale qui se trouvait dans leur pays. L'antenne se chargeait
d'acheminer les ordres au site central de la BRVM où s'effectuent les
saisies.
A partir de 24 Mars 1999, la Bourse Régionale est
passée à la Cotation Electronique décentralisée (
CED),
chaque SGI doit se rendre à l'Antenne Nationale de son pays pour
effectuer les saisies et suivre l'évolution du marché dans toute
la sous région. A cet effet un
chronogramme
a été établi pour les jours de cotation.
La méthode de détermination des cours des titres
est le
fixing
depuis l'ouverture de la BRVM, un premier fixing a lieu tous les jours de
cotation à 10H45 (GMT), et un fixing complémentaire à
12H00 (GMT) pour les titres qui n'ont pas cotés au premier fixing.
Le
dénouement
des transactions se fait cinq jours ouvrés après le jour de
la cotation. Depuis le 12 Novembre 2001, la Bourse Régionale passe
à une cotation quotidienne donc cinq séances toutes les semaines.
Les jours fériés respectent la législation du pays
où se trouve le siège de la BRVM, c'est à dire en
Côte d'Ivoire. Les actions des sociétés cotées
à la BRVM sont évaluées quotidiennement. Ce rôle
d'évaluation découle des cotations quotidiennes.
En effet, au cours des séances de cotation, il y a
rencontre entre l'offre et la demande de capitaux, il en sort un cours boursier
qui est le prix de l'action de la société cotées.
Grâce au cours boursier, l'actionnaire connaît donc la valeur de
ses actions. Quand les actions sont évaluées, l'investisseur est
orienté dans ses décisions et arbitrages.
Avec le marché boursier, il y a un indicateur de
confiance dans la santé des entreprises. En effet les cours boursiers
publiés quotidiennement mesurent de façon presque permanente la
valeur des titres cotés.
La valorisation repose sur des jugements de valeur que l'on
porte sur les titres et qui traduisent le degré de confiance des
investisseurs dans les entreprises et plus précisément dans leur
capacité à présenter des résultats financiers
susceptibles de donner lieu à des distributions de dividendes.
Par ailleurs l'entrée en Bourse de l'entreprise permet
de rendre liquide les actions. Cela est un avantage pour les actionnaires
désirant se retirer de la société pour d'autres
opportunités d'investissement.
Tableau 3 :
Evolution des indices boursiers et de la
Capitalisation boursière de 1998 à septembre 2005
|
1998**
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
30 septembre. 2005
|
|
Indice BRVM 10
|
94,61
|
97,08
|
77,27
|
84,11
|
82,36
|
88,26
|
102,7
|
122,48
|
Indice BRVM C
|
98,05
|
91,34
|
74,76
|
77,46
|
74,34
|
76,53
|
87,61
|
95,62
|
Capitalisation Boursière ( en FCFA )*
|
1 018 934
|
1 074 081
|
948 376
|
976 157
|
990 519
|
1 108 380
|
1 283 644
|
1 299 472
|
- Marché Actions
|
1 018 934
|
990 897
|
828 121
|
857 999
|
832 398
|
858 140
|
1 005 048
|
1 100 716
|
- MarchéObligations*
|
-
|
83 184
|
120 255
|
118 158
|
158 120
|
250 240
|
278 596
|
198 756
|
* Montant en million de francs CFA
Source : année boursière 2004
Diagramme 1 :
Diagrammes comparatifs de la capitalisation
boursière par secteur d'activité
Source : revue trimestrielle de la BRVM 3e
T 2004 Source : revue trimestrielle de la BRVM 3e T
2005
Nous constatons une évolution du secteur de services
publics qui passe de 40,33% du troisième trimestre 2004 à
50,25% au troisième trimestre 2005 cela s'explique essentiellement
par la flambé des cours des actions SONATEL au profit des autres
secteurs d'activités. La capitalisation du secteur de services
publics passe donc de 356 milliards F CFA en 2004 à 553 milliards F
CFA en 2005.
Diagramme 2 :
Capitalisation boursière action et obligation
au 30 septembre 2005
Source : revue trimestrielle 3e T 2005
S'agissant des actions, la répartition par pays classe
la Côte d'ivoire en tête avec 51% de la capitalisation total. Cette
première place s'explique par la présence de la côte
d'ivoire au niveau de tous les secteurs d'activités mais de son monopole
au niveau du secteur de l'industrie. Le Sénégal arrive juste
derrière avec 47% dû essentiellement à la capitalisation de
la SONATEL.
Quant aux obligations, la répartition par pays classe
le Togo en tête avec 36% de la capitalisation totale. Ce rang est
essentiellement imputable aux différents emprunts BOAD dont le
siège est aux Togo. Toutefois, il est important de remarquer que la
Côte d'Ivoire avait 23% de la capitalisation totale.
Diagramme 3 :
Evolution des indices BRVM 10 et BRVM Composite de
1998 à septembre 2005
Cotation quotidienne à partir du
28/11/2001
Indices BRVM 10 et Composite 1998 - 2005
Septembre
1998/ 1999
2000
2001
2005
(10 mois)
2002
2003
2004
10
Composite
+ haut : 133,48
+ bas : 71,38
+ haut : 112,73
+ bas : 64,93
Base 100
18 septembre 1998
Source : statistique BRBM 2005
De 1998 à 1999 Les indices <<BRVM 10>> et
<<BRVM Composite>> sont passés respectivement de 94,61
points et 98,05 à 97,08 points et 91,05 points cette étape
constitue la phase de lancement avec l'introduction à la cote de
plusieurs sociétés.
En 2000 nous constatons une chute générale des
cours du à la crise socio-économique que traverse la zone UEMOA ;
cette crise à poussé la majorité des investisseurs
à céder leurs titres provoquant la chute des cours, l'offre
étant supérieur à la demande.
Depuis 2001 Les indices <<BRVM 10>> et
<<BRVM Composite>> ne cessent de progresser passant respectivement
de 82,36 points et 74,34 points en 2002 à 122,48 points et 95,62 points
en 2005.Cette remontée des points d'indice boursier s'est faite en
relation avec les résultats positifs obtenus au niveau des
différents compartiments du marché financier. Toutefois, il est
important de signaler une remontée du cours des actions SONATEL.
Sur le marché des titres, de 83,184 Millions en 1999
nous passons en 2005 à 198,756 Millions avec une évolution
significative de 2002 à 2004. Cette évolution plus ou moins lente
est imputable au repli des emprunts obligataires privés au profit des
emprunts obligataires publics.
Tableau 4 :
Evolution des transactions de 1998 à
septembre 2005
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
3 janv. - 30 sept. 2005
|
|
Volume de transaction (en titres)
|
489 163
|
4 819 997
|
1 519 593
|
912 193
|
1 051 152
|
1 118 721
|
3 025 032
|
898 125
|
- Transactions courantes
|
466 720
|
999 963
|
690 400
|
777 287
|
879 647
|
536 509
|
839 821
|
453 435
|
- Achetés / Vendus
|
22 443
|
3 820 034
|
829 193
|
134 906
|
171 505
|
582 212
|
2 185 211
|
444 690
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Valeur de transaction (en FCFA)*
|
10 623
|
53 589
|
36 974
|
12 626
|
12 337
|
14 426
|
37 203
|
12 953
|
- Transactions courantes
|
9 655
|
26 692
|
29 067
|
10 404
|
10 135
|
9 102
|
16 057
|
9 616
|
- Achetés / Vendus
|
968
|
26 897
|
7 907
|
2 222
|
2 202
|
5 324
|
21 146
|
3 337
|
Transactions sur dossier
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- Volume
|
0
|
0
|
48 124
|
266 831
|
407 140
|
361 141
|
1 205 557
|
1 366 931
|
- Valeur (en FCFA)*
|
0
|
0
|
289
|
3 121
|
4 294
|
3 667
|
5 111
|
19 667
|
* Montant en million de francs CFA
Source : statistique BRBM 2005
Diagramme 4 :
Evolution de l'activité de cotation de titres
sur le marché au 30 septembre 2005
Source : statistiques BRVM 2005
Les titres cotés sont restés pratiquement
constants de 1998 à 2005. Il y a donc peut d'introduction à la
cote et peu d'augmentation de capital. La moyenne des titres transigés a
diminué de 1998 à 2005 passant respectivement de 17 à 8
soit une diminution de plus de 50%.
Tableau 5 :
Toutes les Compostions de l'indice BRVM 10 en
2004
|
2004
|
01 Janvier au 31 Mars
|
|
01 Avril au 30 Juin
|
|
01 Juillet au 30 Septembre
|
|
01 Octobre au 31 Décembre
|
1
|
SONATEL SN
|
|
SONATEL SN
|
|
SONATEL SN
|
|
SONATEL SN
|
2
|
BICI CI
|
|
FILTISAC
|
|
FILTISAC
|
|
FILTISAC
|
3
|
UNILEVER CI
|
|
SITAB CI
|
|
CIE CI
|
|
BICI CI
|
4
|
CIE CI
|
|
CIE CI
|
|
BOA BN
|
|
CIE CI
|
5
|
SGB CI
|
|
BOA BN
|
|
NESTLE CI
|
|
BOA BN
|
6
|
SITAB CI
|
|
SAPH CI
|
|
SGB CI
|
|
SAPH CI
|
7
|
FILTISAC
|
|
SHELL CI
|
|
SAPH CI
|
|
SODECI
|
8
|
TOTAL CI
|
|
UNILEVER CI
|
|
SHELL CI
|
|
PALM CI
|
9
|
BOA BN
|
|
SOGB CI
|
|
SOGB CI
|
|
SOGB CI
|
10
|
SOGB CI
|
|
SGB CI
|
|
PALM CI
|
|
SIVOA CI
|
|
Source : année boursière 2004
Des titres les plus actifs SONATEL reste le plus actif
avec une occupation de la première place durant toute l'année
2004.
Le deuxième trimestre s'identifie par la sotie de TOTAL et
de la BICICI mais de l'arrivée de SHELL CI et la SAPH. Le
troisième trimestre se caractérise par la sortie de la SITAB et
de UNILEVER CI. Ils furent remplacés par NESTLE CI et PALM CI. En fin le
dernier trimestre a enregistré la sortie de NESTLE CI, SGBCI et de
SHELL. Nous remarquons l'entrée de la BICICI, SPDECI et de la
SIVOA.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Les points essentiels qui ressortent de la présentation
et des activités du marché financier en
général, et de la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières en particulier, sont :
* forces :
Nous sommes face à un marché financier et d'une
bourse de valeurs mobilières à caractère régional,
dont les acteurs sont issus des différents pays unis au sein de l'Union
Economique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest. De cette
régionalisation ressort les éléments suivants :
- l'interconnexion entre les états dans le cadre du
financement des entreprises.
- la population est élevée, donc l'existence
d'une grande capacité d'absorption du marché.
- un marché jeune, donc un fort potentiel
d'évolution.
- L'existence d'un dépositaire central et d'une banque
de règlement.
- Un marché organisé.
* faiblesses :
Malgré le caractère régional de la BRVM,
nous constatons :
- une insuffisance de ressources générées
par le marché.
- Une insuffisance d'intervenant et des émissions.
- Un faible niveau de transactions.
DIAGNOSTIC CRITIQUE DU FINANCEMENT DES ENTREPRISES
PAR LA BOURSE REGIONALE DE
VALEURS MOBILIERES
INTRODUCTION DEUXIEME PARTIE
La crise du système bancaire de la décennie 1980
a mis en relief les limites du financement accru de l'économie par la
monnaie centrale. Ainsi, il est apparu nécessaire de créer les
conditions d'une mobilisation accrue de l'épargne intérieure aux
fins du financement sain du développement des entreprises, la monnaie
centrale ne devant jouer qu'un rôle d'appoint.
Dans cette deuxième partie, nous ferons un diagnostic
critique de la BRVM dans le cadre du financement des entreprises cotées
de l'espace UEMOA.
Cette démarche permettra au lecteur d'apprécier
les forces et les faiblesses de la BRVM en tant qu'outil de financement des
entreprises et de l'économie.
Nous procèderons d'abord à une étude de
l'existant des types de financement des entreprises dans l'espace UEMOA, puis
à une critique du mode de financement de celles-ci.
CHAPITRE I :
ETUDE DE L'EXISTANT DU FINANCEMENT
DES ENTREPRISES DE L'UEMOA
section i : le financement des entreprises
Dans le cadre de leur fonctionnement, les entreprises sont
emmenées à financer soit leur exploitation, c'est à dire
le Besoin en Fonds de Roulement, soit leur croissance, c'est à dire les
investissements.
A cet effet, elles s'adressent soit aux banques et
établissements financiers pour le financement de l'exploitation
courante, soit au Marché Financier pour le financement de leur
investissement et le renforcement de leurs capitaux permanents.
Pour assurer une compréhension immédiate de
notre propos, nous procéderons à une schématisation simple
du marché des types de financement.
I / FINANCEMENT PAR LES BANQUES ET ETABLISSEMENTS
FINANCIERS
Le recours au système bancaire et aux
établissements financiers se définit simplement par le recours
à l'emprunt de court ou moyen terme, généralement d'une
durée de 1 à 3 ans, et 5 ans dans des cas de structuration
spécifique de crédits
Les différents outils de financements offerts par les
banques et les établissements de crédit ou autres institutions
financières actives dans ce secteur sont divers et variés. A
titre d'illustration, nous ne citerons que les exemples suivants :
I.1/ LES CRÉDITS À COURT
TERME
Les prêts à court terme sont relativement
diversifiés, mais on peut les regrouper selon une classification simple
:
· Les prêts non affectés ;
· Les prêts affectés.
Dans le premier cas, aucun usage déterminé n'a
été assigné au prêt. Dans le second cas, le
prêt est consenti en fonction d'une destination particulière.
I.1.1) Les Prêts Non Affectés
(Crédits en Blanc)
Il existe en fait deux techniques :
I.1.1.1) Le Crédit par
Caisse
Il peut s'agir d'abord d'un prêt par virement direct des
sommes au bénéficiaire. Plus souvent sera utilisée la
technique du découvert en compte : le banquier laisse le compte
devenir débiteur.
Le crédit par découvert en compte est
normalement un crédit revolving. En d'autres termes, à chaque
remboursement opéré par l'emprunteur, une autre
possibilité de crédit lui est accordée, dans la mesure de
son remboursement. L'emprunteur reconstitue en fait sa réserve de
crédit au fur et à mesure des remboursements.
I.1.1.2) Le Crédit par
Billet
On retient ici la technique de l'escompte de papier financier.
Il est demandé au bénéficiaire de souscrire un billet
à l'ordre de son banquier. Le banquier escompte le billet et
crédite le compte de l'entreprise du montant du billet sous
déduction des agios calculés sur la période à
courir jusqu'à l'échéance.
La pratique bancaire connaît diverses catégories
de crédits à court terme répondant à un vocabulaire
assez spécifique (Crédit de courrier, Crédits spots,
Facilités de caisse, Découvert).
* Crédit de Courrier
Il s'agit d'une aide de très courte durée :
24 heures à 48 heures.
* Crédits Spots
Ces crédits n'intéressent que de grandes
entreprises industrielles ou commerciales qui peuvent avoir besoin de
facilités de trésorerie pour des durées très
courtes, parfois pour quelques heures.
Les crédits spots sont des opérations portant
sur des montants très élevés, et sont consentis dans le
cadre d'accords exorbitants du droit commun.
Les titres de créances négociables, et plus
particulièrement les billets de trésorerie, ont été
créés notamment pour permettre aux entreprises d'obtenir des
crédits concurrentiels de ces spots.
* Facilités de Caisse
Il s'agit de concours bancaires consentis pour quelques jours.
Ces facilités sont appréciées par les
entreprises qui doivent faire face à des décalages de
trésorerie. Elles sont souvent renouvelées, mais il ne saurait
s'agir de concours permanents.
* Découvert
Intérêts du découvert
Pour l'entreprise, le découvert offre une très
grande facilité d'utilisation. Elle ne paie d'intérêts
débiteurs que sur les sommes effectivement utilisées, le
prêt étant en permanence adapté à ses besoins.
La charge de la dette est très facile à
alléger puisque toute rentrée nouvelle contribue à cet
allégement.
Risques du découvert
Pour le client, le risque est celui de l'incertitude : le
crédit par découvert n'offre pas une sécurité
absolue sur le plan de la trésorerie.
Il est nécessaire, si l'on veut se mettre à
l'abri de certains dangers, de demander une confirmation écrite :
cette confirmation mentionnera clairement le montant autorisé.
I.1.2) Les Prêts affectés (Crédits
de Trésorerie Spécialisés)
I.1.2.1) Crédits Relais
Ces crédits intéressent les situations dans
lesquelles une entreprise est dans l'attente d'une rentrée
précise et exceptionnelle.
I.1.2.2) Crédits de Campagne
Bénéficient notamment des crédits de
campagne, les activités à caractère périodique
(activités agricoles, tourisme, ventes de nature saisonnière
etc.)
Le crédit de campagne peut être distribué
sous trois formes (Crédit par caisse, Crédit par billet,
Warrantage).
* Crédit par caisse
L'entreprise se fait consentir une avance en compte courant.
La banque autorise l'entreprise à devenir débitrice en compte
pendant la durée de la campagne.
* Crédit par billet
L'entreprise escompte auprès de son banquier des
billets financiers dans la limite de l'autorisation qui lui est
accordée.
* Warrantage
Ce financement se fait par escompte de warrants.
Les crédits de campagne peuvent être
accordés sans aucune garantie. Parfois, le banquier a quelque raison
de se méfier et il demande des sûretés. Peuvent ainsi
être utilisés :
Le cautionnement donné par les dirigeants ;
Le nantissement des marchandises.
I.1.2.3) Escompte
L'escompte est l'opération de crédit par
laquelle un fournisseur de crédit, l'escompteur (le plus souvent une
banque) avance au crédité, titulaire d'une créance
à terme (souvent le porteur d'une lettre de change), le montant de
celle-ci, contre son transfert en propriété, moyennant
rémunération et sous réserve d'encaissement à
l'échéance.
L'escompte est un instrument de crédit commode pour le
crédité qui est déchargé du soin de recouvrer
l'effet de commerce et pour le créditeur qui peut se refinancer.
I.2/ LES CRÉDITS À MOYEN
TERME
I.2.1) Crédits à Moyen Terme
Mobilisable
Ce crédit est consenti à ses risques par un ou
plusieurs établissements de crédit après avoir fait
l'objet d'un accord préalable d'un organisme mobilisateur.
Durée des prêts : deux à sept ans.
Biens financés: acquisition d'investissements
productifs ou construction et l'aménagement de locaux professionnels.
I.2.2) Crédits à Moyen Terme non
mobilisables
Toutes les banques peuvent octroyer des crédits
à moyen terme : hors mobilisation, il n'y a plus de contrainte.
Chacun peut définir librement les modalités de
ses interventions.
I.2.2.1) Multiples Options Financing Facilities
(MOFF)
Fréquentes autour des années 1988, les MOFF sont
rares aujourd'hui car trop coûteuses pour les banques en terme de ratio
cooke.
Il s'agit d'enveloppes multicrédits sur lesquels les
entreprises ont la possibilité de tirer à tout moment.
Accordée généralement pour une
durée de cinq ans, la MOFF permet indéfiniment d'obtenir des
crédits classiques à divers taux, des emprunts par adjudication
et des montages d'émissions sur l'euromarché.
Elle peut servir de caution à des billets de
trésorerie ou à des eurocommercials papers. Pour les entreprises,
l'avantage de ces MOFF est indiscutable : elles disposent désormais
de ressources sûres sur de longues périodes ; elles n'ont
plus à négocier au coup par coup avec les banques.
La MOFF confère à l'émetteur une
réserve de financement à moyen terme à faible coût
qui permet de saisir toute opportunité de croissance sans devoir
affronter une négociation de façon impromptue avec les
banques.
La MOFF peut être utilisée pour l'acquisition
d'une société ; elle peut être utilisée pour la
simple gestion de la trésorerie.
Caractéristiques des
MOFF
Le montant d'une MOFF est toujours considérable
(plusieurs milliards de FCFA) ; la durée est de trois à
cinq ans, avec souvent possibilité de renouvellement jusqu'à
sept ans ;
La MOFF est assurée par un pool de banques.
La MOFF n'est pas un produit au sens strict mais un ensemble
de produits dans lequel on trouve : des émissions de divers
papiers, des crédits bancaires classiques, des contrats d'échange
de devises ou de taux d'intérêt ;
La MOFF est d'usage très souple. Le tirage peut se
faire dans n'importe quelle devise prévue au contrat. La MOFF peut
être utilisée par la société mère ou ses
filiales françaises ou étrangères ;
La MOFF est une ouverture de crédit à un taux
avantageux.
I.2.2.2) Crédits Bail
Mobilier
Les opérations de crédit-bail de matériel
sont des opérations de location de biens d'équipement, de
matériel et d'outillage achetés en vue de leur location par des
entreprises qui en demeurent propriétaires, lorsque ces
opérations, quelle que soit leur qualification, donnent aux locataires
la possibilité d'acquérir tout ou partie des biens loués
moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour partie, des versements
effectués à titre de loyer.
Le crédit-bail se présente alors comme un mode
de financement d'achats de biens d'équipement, de biens de consommation
durable effectués par des sociétés financières
spécialisées acquérant la propriété de ces
biens pour le compte d'un tiers et les lui confiant en location pour une
durée plus ou moins longue.
Au terme de la période locative, le preneur a en
principe la faculté d'acquérir la propriété du bien
pour un faible prix, déterminé dès la conclusion du
contrat.
I.3/ LES CREDITS A LONG TERME
Le crédit à long terme bancaire a quelque peu
souffert du développement du crédit à long terme
« désintermédié ». Selon les
époques, les entreprises recourent plus volontiers à la banque ou
au marché.
Deux grands circuits de distribution opèrent en
matière de crédit à long terme : les institutions
financières spécialisées ; les banques.
I.3.1) Prêts épargne
Entreprise
Il s'agit des prêts accordés au titre du livret
épargne entreprise. Ce livret permet d'aider les créateurs ne
bénéficiant que d'un capital très modeste au
départ. Le montant du prêt consenti est toujours fonction de
l'épargne précédemment constituée.
I.3.2) Contrat de
Développement
C'est un contrat d'une durée de six ans, proposé
par la Banque à des petites et moyennes entreprises. Il est assorti
d'une rémunération de base faible, majorée d'un
complément de rémunération qui est fonction de
l'évolution du chiffre d'affaires hors taxes, en tout état de
cause plafonné dès la signature du contrat.
En effet, le prêt accordé se rapproche de
l'idée de quasi-fonds propres par le fait qu'il est accordé sans
garanties et qu'il comporte une clause de participation.
Il s'en éloigne en revanche car il ne s'agit pas d'une
créance de dernier rang.
II / FINANCEMENT PAR LE MARCHÉ
FINANCIER
La deuxième composante majeure du marché des
capitaux est le Marché Financier subdivisé en un marché
primaire et d'un marché secondaire. Les marchés secondaires sont
soit libres, et on parle alors de « Gré à
gré » ou de « Other The Counter - OTC »,
soit organisé et là intervient l'outil majeur qu'est la Bourse
des Valeurs Mobilières.
Ce descriptif volontairement sommaire nous semble
nécessaire pour établir précisément la nuance avec
l'objet principal de notre réflexion : la contribution du
Marché Financier et plus précisément de la BRVM au
financement des entreprises.
En effet, la BRVM est un outil de valorisation des titres des
entreprises cotées et donc un outil de valorisation de ces entreprises
elles-mêmes. Ainsi positivement perçues par le
«marché », ces entreprises (agents économiques
à en besoin de financement) ayant des titres cotés renforcent
leur crédibilité auprès des investisseurs potentiels
(agents économiques à capacité de financement). Cette
crédibilité permet à l'investisseur de disposer d'un moyen
d'évaluer les risques et la rentabilité de l'opportunité
de placement de son épargne dans l'acquisition des valeurs
mobilières que ces entreprises émettront pour assurer le
financement de leur croissance.
Par ailleurs, l'investisseur en valeurs cotées n'est
plus « enfermé » dans cet investissement puisque la
BRVM lui assure une liquidité de ses portefeuilles qui sont librement
cessibles à condition de trouver sur le marché une contrepartie
qui envisagerait un intérêt à transiger
II.1) LE MARCHÉ PRIMAIRE
On appelle Marché « Primaire » la
phase correspondant à la création de titres et à leur
vente de « première main » par l'Emetteur aux
Investisseurs tandis que la notion de marché secondaire renvoie à
l'idée d'une « revente d'occasion ou de seconde
main ».
Le financement via le marché primaire se fait soit par
appel public à l'épargne, soit par emprunt privé. Il est
constitué de titres à placer directement auprès
d'investisseurs en contrepartie de l'encaisse de fonds destinés à
renflouer la trésorerie de l'émetteur. Et en respect des
règles d'émission et de placement définies par
l'Autorité de Tutelle du Marché Financier au sein de la Zone
UEMOA constituée des 8 pays utilisant le Franc CFA émis par la
BCEAO.
L'appel public à l'épargne (APE) est un
processus qui consiste à lever des capitaux dans le public. Selon la
réglementation en vigueur en Afrique de l'Ouest (zone UEMOA), sont
réputés faire appel public à l'épargne, les
sociétés, les États ou toute autre entité
émettrice de valeurs :
- dont les titres sont disséminés au travers
d'un cercle de cent personnes au moins, n'ayant aucun lien juridique entre
elles ; qui, pour offrir au public de l'UEMOA des produits de placement, ont
recours à des procédés quelconques de sollicitation du
public, au titre desquels figurent notamment la publicité et le
démarchage ;
- dont les titres sont inscrits à la cote de la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières.
Tout appel public à l'épargne doit être
autorisé par le Conseil Régional de l'Épargne Publique et
des Marchés Financiers, autorité de tutelle du Marché
Financier Régional.
Le Placement Privé de Titres consiste en
l'émission de titres à l'attention d'un public restreint
d'investisseurs institutionnels (« zinzins ») et de
personnes morales en des conditions de garanties et de communication
financière allégées par rapport à ce qui est
imposé dans le cas des APE.
L'emprunt obligataire privé sur le marché financier
de l'UMOA est constitué par :
- L'émission d'obligations réalisées sans
publicité et dont les titres ne feront pas l'objet d'inscription
à la cote de la Bourse Régional des Valeurs Mobilières ;
- L'émission d'obligations placées au travers
d'un cercle d'au plus cent (100) investisseurs qualifiés agissant pour
leur propre compte. Un investisseur qualifié est une personne morale
à même d'appréhender les mérites et les risques
inhérents aux opérations sur les instruments financiers;
- L'émission d'obligations dont le nominal est de F CFA
50 millions. Les conditions sues énumérées sont
cumulatives,
Lorsque l'autorisation du CREPMF est acquise, la BRVM met
à la disposition de l'émetteur et du syndicat de placement (SGI
& Banques) ses infrastructures notamment ses plates-formes de
communication
II.2) LE MARCHÉ SECONDAIRE
Le Marché Secondaire tel que brièvement
évoqué plus haut correspond à la négociation entre
investisseurs de titres déjà émis et placés sur le
marché primaire. Les flux de trésorerie en circulation sur le
marché secondaire ne concernent en rien l'émetteur de la valeur
sauf cas exceptionnels :
- Lorsque l'émetteur assure la contrepartie d'une
offre ou d'une demande de ses propres titres sur le marché (par exemple
en cas d'intervention d'animation du titre ou de régulation du cours du
titre) ;
- Lorsque le placement primaire d'une émission se fait
directement par enregistrement des souscriptions correspondant aux ordres
d'achats à l'occasion d'une séance de bourse, le cours de la
valeur ainsi introduite est établi à la clôture
après confrontation du prix d'émission (faisant office de
« cours de référence ») et des offres d'achat
retenues aux fixing ; Ce cas exceptionnel sur le jeune marché Ouest
Africain s'est observé au moment de l'augmentation de capital de SHELL
Côte d'IVOIRE en 2000.
- Lorsque que le marché s'organise en
« gré à gré » les prix des
transactions sont fixés de commun accord des parties à
l'échange sans contrôle par une autorité quelconque
même si la conservation des titres peut être exclusivement
confiée à un organisme central comme c'est le cas sur le
Marché Financier régional de l'UEMOA où le
Dépositaire Central/Banque de Règlement joue ce rôle.
- Lorsque le Marché est administré alors on
parle de Bourse des Valeurs qui dispose de conditions spécifiques
d'introduction à la cote, de négociation, d'animation et
d'informations relatives auxdits titres cotés.
La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de
l'Afrique de l'Ouest (BRVM) offre un marché des actions et un
marché des obligations distinct dans lesquels les titres sont
répartis en compartiments en fonction de critères qualitatifs et
quantitatifs.
Synthèse
Pour être inscrit au premier compartiment des actions,
l'émetteur doit justifier d'au moins cinq (5) bilans certifiés et
d'une capitalisation boursière de plus de cinq cent millions
(500.000.000) de Francs CFA. Il doit également diffuser au moins vingt
pour cent (20 %) de son capital dans le public.
Le second compartiment des actions est accessible aux
entreprises moyennes présentant une capitalisation boursière d'au
moins deux cents millions (200.000.000) de Francs CFA et justifiant de deux
années de comptes certifiés. Elles s'engagent en outres de
diffuser au moins quinze pour cent (15 %) de leur capital dans le public.
Il est crée un compartiment unique des titres de
créance où le montant nominal total à l'émission
des titres dont l'introduction est sollicitée, doit être
supérieur à cinq cent millions (500.000.000) de francs CFA. Les
titres émis par les Etats membres sont admis de plein droit à la
côte de la Bourse sans procédures particulières des titres
circulant exclusivement.
section ii : les difficultes rencontrees par les
entreprises dans l'uemoa
I / CONDITION D'ACCES AU FINANCEMENT
Les dirigeants des petites et moyennes entreprises dans les
pays de l'UEMOA mentionnent généralement les difficultés
d'accès au financement du secteur bancaire comme une importante
contrainte à leur bon fonctionnement. Ces difficultés sont le
plus souvent associées aux politiques monétaires en vigueur et
aux pratiques bancaires qui font qu'il est difficile pour les banques de
couvrir les coûts et les risques élevés qu'impliquent les
opérations de prêt aux petites entreprises.
S'agissant du marché financier, les conditions
d'opérer sur le marché primaire limitent d'office son
accès aux grandes entreprises, dont le capital est ouvert à plus
de 100 personnes.
Les PME et PMI à fort potentiel, dont la
géographie du capital ne respect pas ces conditions ne peuvent donc pas
avoir accès au financement pour leur croissance. Seules les grandes
entreprises peuvent intervenir sur le marché financier, alors que
environ 80% des entreprises de la zone sont dans l'impossibilité de
respecter ces critères, vu leur petite taille (capital, chiffre
d'affaire, nombre d'actionnaires).
De plus, ces grandes entreprises sont
généralement des filiales de multinationales européennes.
De ce fait leur financement se fait directement à partir de la maison
mère.
II / LA FISCALITE ET LES GARANTIES
II.1) LA FISCALITÉ
Une bonne politique d'harmonisation des législations
fiscales passe par une connaissance des régimes existants et par une
réelle perception de leur impact sur le fonctionnement du marché
financier. Le constat qui ressort de notre analyse, c'est que les
systèmes fiscaux actuels sont inadaptés et ne favorisent pas un
développement harmonieux du système financier régional.
L'inadaptation des systèmes fiscaux
apparaît globalement à travers l'imposition des revenus en
général. Les Etats membres de I'UEMOA
ont hérité leurs systèmes fiscaux de la colonisation. Ces
systèmes ont donc pour base le droit fiscal
français pour ce qui est des pays francophones, et le
système fiscal portugais pour ce qui est de la Guinée Bissau.
Mais, contrairement aux systèmes d'emprunt qui ont connu une rapide
évolution induite par le développement économique et
social, les systèmes fiscaux des pays de I'UEMOA comme ceux des autres
pays en voie de développement sont restés figés, presque
en l'état de leur réception.
L'essentiel des réformes fiscales est dicté par
des considérations budgétaires, la préoccupation
première des Pouvoirs Publics étant d'essayer de combler le gap
qui existe entre d'une part, des dépenses publiques qui ne cessent
d'augmenter, et d'autre part, des recettes fiscales dont la maîtrise
reste incertaine.
Cette situation explique la complexité et la lourdeur
de ces systèmes fiscaux qui n'ont pas connu de véritables
réformes de fond allant dans le sens de leur modernisation et de leur
simplification.
La complexité des systèmes fiscaux
apparaît d'abord à travers l'existence, encore dans certains Etats
comme la Côte d'ivoire, le Bénin, le Niger, de la vieille
méthode d'imposition cédulaire des revenus qui combine, d'une
part une imposition distincte de chaque catégorie de revenu et d'autre
part, un impôt de superposition: impôt général sur le
revenu. Dans certains Etats, comme le Sénégal, où le
système d'imposition cédulaire n'existe plus
théoriquement, la technique d'imposition des revenus des personnes
physiques en vigueur, qui allie des droits proportionnels par catégorie
de revenu et un droit progressif s'ajoutant auxdits droits, ressemble beaucoup
au système d'imposition cédulaire.
L'on note aussi l'existence de techniques complexes de
paiement de l'impôt sur le revenu avec, dans la plupart des Etats, un
système de paiement par anticipation basé sur le versement
d'acomptes provisionnels dont la méthode de calcul est très
difficile à maîtriser. Ce qui occasionne des redressements fiscaux
et l'application de pénalités préjudiciables aux
entreprises.
Quant à la lourdeur des prélèvements
fiscaux, elle s'explique par la portion congrue des contribuables qui sont
connus des administrations fiscales de ces pays et qui s'acquittent
correctement de leurs obligations fiscales.
En effet, il y a dans tous ces pays une coexistence entre,
d'une part, un secteur dit moderne avec des entreprises
régulièrement déclarées au fisc, et d'autre part,
un secteur traditionnel qualifié d'informel, officiellement inconnu du
fisc, qui occupe une bonne frange de la population. Le poids des
prélèvements fiscaux est ainsi
supporté par les entreprises du secteur dit formel et par les
salariés. Cela se traduit naturellement par la lourdeur
de la charge fiscale pour ces entreprises alors que, paradoxalement, le niveau
de la pression fiscale est relativement très
bas dans tous ces pays,
Pour ce qui concerne les revenus des valeurs
mobilières, des différences fondamentales existent entre les
Etats membres aussi bien par rapport aux taux d'imposition que par rapport aux
modalités d'imposition.
Concernant les taux d'imposition les disparités sont
frappantes. A titre d'exemple, le taux de droit commun de la retenue à
la source sur les produits d'actions est de 18% au Bénin, 25% au Burkina
Faso, 10% au Sénégal et 12% en Côte d'ivoire (pour ce qui
est des dividendes distribués par les sociétés non
cotées à la BRVM). Les revenus d'obligations connaissent
également d'importantes disparités: 6% au Burkina, 12% en
Côte d'Ivoire, 25% au Niger.
Il est certain que de tels systèmes fiscaux ne
favorisent pas le développement d'un marché financier
intégré.
Dans un contexte de marché financier régional,
comme celui de l'UEMOA, dont l'ambition est de promouvoir
l'épargne intérieure et la mobilité des capitaux, la
fiscalité applicable aux revenus de valeurs mobilières ne peut
être neutre. En effet, le choix des placements de capitaux étant
dicté, entre autres facteurs déterminants, par des
considérations fiscales, les investisseurs avertis seront plus
attirés par les Etats offrant des avantages fiscaux les plus attractifs.
Or, les disparités que nous avons relevées entre
les régimes fiscaux en vigueur dans les différents Etats de
l'UEMOA constituent des facteurs réels de distorsion parce que pouvant
considérablement influer sur la mobilité des capitaux et
même sur l'investissement en valeurs mobilières du fait de leur
complexité et de leur lourdeur. En outre, la complexité des
systèmes en vigueur dans les Etats membres de l'UEMOA et
l'imprécision de certaines dispositions fiscales dans beaucoup de
situation constitue une cause d'insécurité juridique pour les
investisseurs non locaux.
Par essence, la règle de droit fiscal doit garantir la
sécurité juridique de ses destinataires. Cette règle doit
donc permettre de déterminer avec certitude le montant des impositions
mise à la charge d'un contribuable. La sécurité fiscale
des contribuables dépend du degré de
précision avec lequel est déterminé le champ d'application
des règles de droit fiscal. Aussi, tant que cette sécurité
juridique ne sera pas assurée dans l'UEMOA par une politique
adaptée de simplification et d'harmonisation des législations
fiscales, il sera difficile d'attitrer les capitaux étrangers.
II.2) LES GARANTIES
Conformément aux dispositions réglementaires
actuellement en vigueur, l'émission d'un emprunt obligataire sur le
Marché Financier Régional (MFR) requiert la production
préalable d'une garantie à première demande
destinée à couvrir à hauteur de 100%, en principal et en
intérêts, le risque de défaillance de l'emprunteur.
Du point de vue de l'organe régulateur, cette exigence
vise la protection des investisseurs dans un contexte de marché
naissant.
Cette disposition est jugée contraignante par les
acteurs du marché, dans la mesure où elle ne permet pas un
accès aisé à tous les émetteurs.
En effet, il a été observé que le
coût élevé d'obtention des garanties renchérit le
taux de sortie des financements obtenus par le biais du marché. De
même, les formalités administratives et les délais
nécessaires à la délivrance desdites garanties
réduisent la compétitivité du marché financier. Les
émetteurs se tournent alors vers le financement bancaire qui est plus
facile d'accès.
Par ailleurs, le système actuel de garantie rend la
répartition des risques sur le marché financier très
asymétrique. En effet, il concentre l'ensemble des risques sur un petit
nombre de garants, au lieu de les diversifier au sein du pool des
émetteurs. Dès lors, l'appréciation du risque
spécifique et l'analyse par les investisseurs des informations
financières diffusées par chaque émetteur, perdent leur
importance.
Enfin, une comparaison avec les places financières de
même maturité montre que, contrairement à la pratique en
vigueur sur le Marché Financier Régional, la production de
garanties n'est pas une exigence réglementaire sur les autres
marchés émergents. Souvent, sa production est facultative et ne
sert qu'à renforcer la solvabilité de l'émetteur,
déjà indiquée par sa note délivrée par des
agences de notation de renom.
Au total, la disposition réglementaire sur les
garanties semble constituer un frein pour plusieurs émetteurs potentiels
d'emprunts obligataires de l'Union. Elle a conduit à un marché
financier où le "pricing" des titres obligataires ne reflète pas
nécessairement le risque intrinsèque de chaque émetteur.
CHAPITRE II :
CRITIQUE DU MODE DE FINANCEMENT
DES ENTREPRISES PAR LA BRVM DE L'UEMOA
section i : les forces de la brvm dans le financement
des entreprises
I / DE NOUVELLES OPPORTUNITES DE FINANCEMENTS
OFFERTS AUX ENTREPRISES
La BRVM a démarré ses activités avec 48
titres dont 35 sociétés et 13 emprunts obligataires. Sept (7) ans
plus tard, suite à l'introduction de 7 nouvelles sociétés
et 29 nouveaux emprunts et à la radiation de 29 titres de la cote dont 3
sociétés et 26 emprunts, le nombre de titres cotés
s'établit à 55 dont 39 sociétés et 16 emprunts au
30 septembre 2005. Le nombre de sociétés inscrites à la
cote du Marché Boursier Régional a évolué comme
suit :
En 1998, la BRVM comprend 36
sociétés cotées dont 35 sociétés ivoiriennes
et 1 société sénégalaise (SONATEL). Les 35
sociétés ivoiriennes qui sont entrées à la BRVM le
16 septembre 1998 lors du démarrage des activités étaient
déjà cotées à l'ex Bourse des Valeurs d'Abidjan
(ex-BVA).
En 1999, deux (2) sociétés
ivoiriennes : PALMCI et SIVOA ont fait leur entrée à la
cote. Cela porte le nombre de sociétés cotées à
trente- huit (38).
En 2000, c'est le tour de trois (3) autres
sociétés que sont : NEI et ABIDJAN CARTERING pour la
Côte d'Ivoire ; Bank Of Africa (BOA) pour le Bénin.
En 2001, deux (2) sociétés
ivoiriennes SOCIMAT-CI et SICM sortent de la cote tandis que deux (2) autres,
TOTAL-CI et ELF, fusionnent pour donner TOTALFINAELF.
En 2003, une société
nigérienne (Bank Of Africa Niger) fait son entrée à la
cote. Au 31 décembre 2003, ce sont seulement 39 sociétés
qui sont régulièrement inscrites à la cote d'un
marché commun à huit (8) pays.
Le tableau ci-dessous montre l'évolution du nombre de
sociétés cotées à la BRVM.
Le nombre de SGI est passé de 14 en 1998 à 19 au
30 septembre 2005.
Tableau 6 :
Tableau de la répartition des SGI par
pays
PAYS
|
1998
|
30 septembre 2005
|
Côte d'Ivoire
|
7
|
9
|
Bénin
|
3
|
3
|
Burkina Faso
|
1
|
1
|
Mali
|
1
|
1
|
Sénégal
|
1
|
3
|
Togo
|
1
|
1
|
Niger
|
-
|
1
|
Source : statistique BRVM
Tableau 7 :
Tableau des opérations de capital en
2005
RADIATIONS (remboursements)
|
|
NOUVELLES INTRODUCTIONS
|
DATE
|
TITRE
|
|
DATE
|
TITRE
|
|
15-janv-05
|
SONATEL 7% 1999-2004
|
|
03-juin-05
|
BOAD 5,35% 2004-2011
|
03-mai-05
|
CAA BENIN 8% 2000-2005
|
|
28-juil-05
|
SONATEL 6,65% 2005-2011
|
06-mai-05
|
ICS 7% 2002-2005
|
|
11-oct-05
|
TPCI 6.50% 2005-2008
|
10-juin-05
|
TPCI 7% 2002-2005
|
|
14-oct-05
|
Etat du Sénégal 5.50% 2005-2010
|
15-juin-05
|
BOAD 6,25% 1995-2005
|
|
|
|
16-juin-05
|
SAGA-CI 7,50% 2000-2005
|
|
|
|
Source : revue trimestrielle 1er,
2nd et 3e trimestre 2005
II / UNE AUGMENTATION DES RESSOURCES MOBILISEES PAR
LES ENTREPRISES
Depuis le démarrage des activités du
marché financier en novembre 1997, 82 opérations d'appel
public à l'épargne ont été initiées,
permettant de mobiliser des ressources s'élevant à 526 milliards
de FCFA, soit une moyenne annuelle de 88 milliards. Le marché des titres
publics, créé en 2001, a contribué à
accroître le volume des opérations sur le marché des
capitaux. Le nombre de valeurs inscrites à la cote est aujourd'hui de
55, comprenant 39 actions et 16 obligations.
Tableau 8 :
Etat récapitulatif des opérations sur
le marché boursier
|
1998**
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
3 janv. - 30 sept. 2005
|
Nombre de titres cotés au 31
déc.
|
49
|
59
|
58
|
55
|
57
|
58
|
59
|
55
|
- Sociétés
|
36
|
38
|
41
|
38
|
38
|
39
|
39
|
39
|
- Emprunts
|
13
|
21
|
17
|
17
|
19
|
19
|
20
|
16
|
Nouvelles introductions
|
1
|
10
|
8
|
0
|
4
|
8
|
3
|
4
|
- Sociétés
|
1
|
2
|
3
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
- Emprunts
|
0
|
8
|
5
|
0
|
4
|
7
|
3
|
4
|
Radiation de la cote
|
0
|
0
|
9
|
3
|
2
|
7
|
2
|
6
|
- Sociétés
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
- Emprunts
|
0
|
0
|
9
|
0
|
2
|
7
|
2
|
6
|
Nombre de SGI
|
14
|
15
|
15
|
15
|
16
|
17
|
19
|
19
|
- Côte d'Ivoire
|
7
|
8
|
7
|
7
|
8
|
8
|
9
|
9
|
- Hors Côte d'Ivoire
|
7
|
7
|
8
|
8
|
8
|
9
|
10
|
10
|
Suspension de cotation
|
0
|
2
|
7
|
5
|
5
|
1
|
6
|
5
|
- Sociétés
|
0
|
2
|
6
|
5
|
5
|
1
|
5
|
3
|
- Emprunts
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2
|
Opérations de capital
|
0
|
0
|
0
|
4
|
5
|
2
|
4
|
2
|
- Augmentation de capital
|
0
|
0
|
0
|
3
|
2
|
1
|
2
|
1
|
- Réduction de capital
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
- Réduction - Augmentation
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
2
|
0
|
- Fusion-Absorption
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
0
|
1
|
Source : statistiques BRVM 2005
III / UNE DIVERSIFICATION GEOGRAPHIQUE DES
EMETTEURS ET INVESTISSEURS
Le caractère régional de la BRVM implique qu'il
y a un fort potentiel de levée de fonds, grâce à la
population des huit (8). Ce qui permet aux entreprises de l'espace UEMOA de
lever des fonds importants, quelque soit le niveau économique du pays
d'origine.
En outre, lorsqu'une société est
déjà inscrite en bourse, elle a la possibilité de
réaliser des opérations capitalistiques : Fusion-
acquisition, émission d'emprunts obligataires, émission d'actions
dans le cadre d'une augmentation de capital en numéraire et autres,
beaucoup plus aisément que si elle ne l'était pas ; les
cours des actions de la société cotée étant connu
de tous.
IV / REDUCTION DES COUTS D'INTERMEDIATION
FINANCIERE
La Bourse Régionale a permis une réduction
sensible des coûts d'intermédiation, et par la même occasion
une plus grande rémunération aux épargnants.
Les différents taux du marché boursier
sont :
Taux d'intermédiation de la BRVM : entre 0.5% et 2%
Taux de rendement du marché : 9.74%
Alors que les taux appliqués sur le marché
bancaire sont :
Taux débiteurs des banques entre 12 et 18%
Taux de rémunération offerte entre 3 et 5%
section ii : les faiblesses de la brvm dans le
financement des entreprises
Le financement des entreprises par la BRVM est limité
par dix principaux facteurs :
I / LE NOMBRE INSUFFISANT D'INVESTISSEURS
INSTITUTIONNELS (ASSURANCES,
CAISSE D'EPARGNE, CAISSE DE RETRAITE) DANS LA
ZONE UEMOA
En effet, les investisseurs institutionnels, principaux
pourvoyeurs de fonds du marché boursier, sont très peu nombreux,
ce qui peut avoir pour conséquence à terme un assèchement
du marché. De plus, s'agissant des assurances, la majeure partie est
représentée par des filiales de groupe européen. Le centre
de décision est donc délocalisé et par conséquent
l'aptitude à intervenir sur le marché, ce qui augmente le risque
d'étroitesse du marché.
II / LE NOMBRE LIMITE DE PRODUITS OFFERTS PAR
LA BRVM
Il nous est donné aujourd'hui de constater que les
produits offerts par la BRVM sont limités aux produits classiques
(actions, obligations, droits), alors que le financement des entreprises
à court, moyen et long terme sur les places financières
européennes et américaines se font plus facilement grâce
à d'autres produits tels que les options. En ce qui concerne les
obligations, nous pouvons citer les obligations convertibles.
III / LES CONDITIONS D'INTRODUCTION SUR LE
MARCHE
Pour l'introduction en bourse, nous rappelons les conditions
suivantes :
Est admissible au Premier Compartiment de la cote
régionale, tout titre de capital répondant aux conditions
suivantes :
- présenter une capitalisation boursière de plus
de 500 millions de FCFA ;
- avoir une marge nette sur chiffre d'affaires sur chacune des
trois dernières années de 3% ;
- présenter 5 années de comptes
certifiés ;
- s'engager à signer un contrat d'animation de
marché prévoyant une cotation ou une indication de cours lors des
séances dont la fréquence est précisée par
Instruction de la Bourse Régionale ;
- diffuser dans le public au moins 20% de son capital,
dès l'introduction en bourse ;
- s'engager à publier au BOC des estimations
semestrielles de chiffre d'affaires et de tendance de résultats
Les valeurs rattachées à ces titres de capital
sont également éligibles au Premier Compartiment.
Est admissible au Second Compartiment de la cote
régionale tout titre de capital répondant aux conditions
suivantes :
- présenter une capitalisation boursière de plus
de 200 millions de FCFA ;
- présenter 2 années de comptes
certifiés ;
- s'engager à signer un contrat d'animation de
marché prévoyant une cotation ou une indication de cours dont la
fréquence est précisée par Instruction de la Bourse
Régionale ;
- s'engager à diffuser dans le public au moins 20% de
son capital dans un délai de deux ans, ou 15% en cas d'introduction par
augmentation de capital.
Les valeurs rattachées à ces titres de capital
sont également éligibles au Second Compartiment.
Est admissible au Compartiment obligataire de la cote
régionale tout titre de capital répondant aux conditions
suivantes :
Nombre minimal de titres à l'émission :
25 000 titres ;
Valeur nominale minimale de l'émission : 500
millions de francs CFA.
Ces différentes conditions limitent les outils de
financement offert par le Marché qu'aux grandes entreprises. Les PME et
PMI, qui représentent plus 60% des entreprises sont donc contraintes de
s'adresser au système bancaire, ou de financer leur développement
par des fonds propres ou des emprunts à risque pour les actionnaires.
IV / SITUATION POLITIQUE INSTABLE
En ce qui concerne l'environnement, il faut noter que
plusieurs pays de l'Union ont connu ces dernières années une
situation socio - politique difficile. Or, l'un des facteurs-clé du
développement et de la crédibilité d'un marché
financier est
la stabilité de son environnement. En effet, le
fonctionnement du Marché Financier Régional a été
particulièrement perturbé par la situation sociopolitique en
Côte d'Ivoire. Ce pays abrite notamment le Conseil Régional, les
structures centrales du marché et plus de la moitié des
intervenants commerciaux. Les titres inscrits à la cote de la BRVM sont
également en majorité des valeurs de sociétés
installées en Côte d'Ivoire.
V / NON IMPLICATION DES GOUVERNEMENTS DANS
LE DEVELOPPEMENT DU MARCHE
Il convient de relever que la non réalisation des
programmes de privatisation des Etats par le canal du marché, s'est
traduite par la faiblesse du nombre d'entreprises introduites en bourse.
En effet, en dehors des entreprises ivoiriennes
héritées de l'ex-Bourse des Valeurs d'Abidjan, seule la
Société Nationale des Télécommunications du
Sénégal a été privatisée par le canal du
marché financier puis inscrite à la cote de la Bourse
Régionale. Les entreprises du secteur privé ont peu
sollicité le marché pour une admission volontaire en raison
notamment de leur réticence à ouvrir leur capital au public. On
note néanmoins, l'admission des titres de certaines filiales du Groupe
Bank Of Africa (BOA) à savoir la BOA-Bénin et la BOA-Niger.
Le Marché Financier Régional est une
réforme structurelle qui revêt une importance capitale pour les
pays de l'UEMOA. Il doit être suffisamment réglementé, bien
organisé et fonctionner adéquatement pour mobiliser les
ressources nécessaires au financement des entreprises de l'Union. A ce
titre, il doit être appuyé par les autorités publiques
ainsi que les bailleurs de fonds.
VI / UN MANQUE DE CULTURE BOURSIERE
Le démarrage des activités du Marché
Financier et de la BRVM n'a pas été appuyé par des actions
de sensibilisation, d'éducation et de formation. La diffusion de la
culture boursière n'a donc pas été effective. En
conséquence, les responsables d'entreprises n'ont pas une connaissance
suffisante des opportunités qu'offre le marché pour les
saisir.
VII / LA FISCALITE NON HARMONISEE ET LE MANQUE
DE DISPOSITIF JURIDIQUE
APPROPRIE
Le manque d'harmonisation de la fiscalité des valeurs
mobilières s'est traduit par la disparité des taux
appliqués dans les Etats membres sur les valeurs mobilières et
une inégalité entre les intervenants commerciaux du
marché. De même, des dispositions juridiques spécifiques
aux infractions boursières n'ont pas été mises en place et
les délits propres au marché boursier, s'ils ne restent pas
souvent inconnus, ne sont pas sanctionnés.
Depuis le démarrage des activités du
marché, aucune mesure fiscale incitative n'a été
adoptée pour attirer les émetteurs vers la cote et les
investisseurs à acquérir des valeurs mobilières.
VIII / MANQUE DE DYNAMISME ET DE
PROFESSIONNALISME
DES ACTEURS DU MARCHE
On peut noter un certain manque de dynamisme des acteurs
commerciaux qui se traduit notamment par une faible fréquence des
opérations initiées par les émetteurs et une insuffisante
diversification des produits financiers proposés aux épargnants.
Le faible niveau de professionnalisme des acteurs du marché constitue
également un frein à son développement. Cette situation
découle du fait que le programme de formation des acteurs, prévu
lors du lancement des activités du marché, n'a pu être
réalisé en raison notamment de l'absence d'une structure de
formation spécialisée aux métiers boursiers.
IX / LES GARANTIES
Les garanties exigées par le Conseil Régional
tant pour l'agrément des acteurs du marché que pour les
émissions obligataires sont non seulement coûteuses et difficiles
à obtenir en raison de la lourdeur administrative, mais aussi les
établissements garants sont peu nombreux et arrivent à la limite
de leurs possibilités d'octroi de garanties, entravant ainsi l'essor du
marché.
X / MECONNAISSANCE DU MARCHE BOURSIER DE
L'UEMOA
PAR LES AUTRES PLACES
FINANCIERES
Le Marché Boursier Régional et ses produits sont
peu connus aussi bien à l'intérieur qu'à
l'extérieur de l'UEMOA. Très peu d'actions ont été
menées pour attirer les émetteurs et les investisseurs vers ce
Marché. Son développement n'est pas soutenu par des investisseurs
étrangers qui sont souvent à la recherche de zones à hauts
rendements pour leurs placements.
XI / MARCHE PEU LIQUIDE
Le Marché Boursier Régional est également
peu liquide et peu profond à cause de la réticence des
émetteurs et des investisseurs potentiels à y recourir, face
à la multiplicité des commissions appliquées aux
opérations du marché. Ceci constitue un frein à la
compétitivité du marché.
CONCLUSION DEUXIEME PARTIE
Il ressort de cette deuxième partie les points
essentiels suivants :
· Forces :
Après six ans de fonctionnement, la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières a fait la preuve de son
utilité en tant qu'instrument de mobilisation de l'épargne et de
financement des entreprises.
En effet, elle a offert aux opérateurs
économiques de nouvelles opportunités de financement de leurs
activités, en complément aux financements traditionnels du
système bancaire.
· Faiblesses :
La BRVM a du mal à prouver son efficacité en raison
des points suivants :
- Le nombre insuffisant d'investisseurs institutionnels ;
- le nombre limité de produits offerts par la
BRVM ;
- les conditions d'introduction sur le marché ;
- Situation politique instable ;
- Non implication des gouvernements dans le développement
du marché ;
- Un manque de culture boursière ;
- La fiscalité non harmonisée et le manque de
dispositif juridique approprié ;
- Manque de dynamisme et de professionnalisme des acteurs du
marché ;
- Les garanties ;
- Méconnaissance du marché boursier de l'UEMOA par
les autres places financières ;
- Marché peu liquide.
RECOMMANDATIONS POUR UNE MEILLEURE EFFICACITE
DES PRESTATIONS DE LA BRVM DANS LE FINANCEMENT DES
ENTREPRISES
INTRODUCTION TROISIEME PARTIE
Dans cette troisième partie de notre étude, nous
ferons à des propositions et des recommandations pour
l'amélioration de l'efficacité de la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières comme outil de financement des entreprises dans
l'espace UEMOA.
A cet effet, nous allons d'abord proposer des solutions pour
l'amélioration de l'environnement externe de la BRVM, puis faire des
recommandations pour l'amélioration de ses prestations.
CHAPITRE I :
AMELIORATION DE L'ENVIRONNEMENT EXTERNE
DE LA BRVM
SECTION I : Amélioration des actions des
pouvoirs publics et Autorités du Marché
I / L'INTERVENTION DES POUVOIRS PUBLICS ET
DES AUTORITES DU MARCHE
FINANCIER
I.1) LES POUVOIRS PUBLICS
Pour mobiliser l'épargne en faveur des capitaux
propres, il faut une réglementation stable qui favorise le droit de
propriété et une fiscalité claire et pas trop lourde sur
les plus values et les dividendes. Enfin un état qui ne ponctionne pas
toute l'épargne disponible pour couvrir le déficit
budgétaire.
Il faut poursuivre les efforts de stabilisation du cadre
macroéconomique dans les pays de l'UEMOA, avec la mise en oeuvre de
politiques économiques saines au niveau national et coordonnées
à l'échelle régionale de manière à
préserver les conditions d'une croissance durable et forte.
En outre, pour relancer rapidement le développement du
Marché Financer, il est impératif que les Etats s'engagent
à utiliser le canal de la BRVM pour effectuer les
privatisations.
Ces différentes actions des pouvoirs publics auront les
principaux impacts suivants : Premièrement, elles favoriseront les
discussions des Etats avec les partenaires (repreneurs) stratégiques
réticents à l'introduction en Bourse en les dotant d'un texte
communautaire.
Ensuite, elles démontreront aux bailleurs de fonds
internationaux que les privatisations s'inscrivent dans le sens de la bonne
gouvernance, et les amèneraient à mieux les soutenir.
Enfin, elles permettront aux structures du Marché de
passer leur seuil de rentabilité, les aideraient à mener des
actions de promotion de la culture boursière et de développer des
outils financiers et de diminuer les coûts de l'intermédiation
financière.
I.2) RENFORCEMENT DES OUTILS DE TRAVAIL DU
CREPMF
Le Conseil Régional en sa qualité de
régulateur du marché financier, chargé de protéger
l'épargne investie en valeurs mobilières, doit se doter de moyens
suffisants pour assumer pleinement les missions qui lui ont été
assignées par les autorités des Etats membres de l'Union. Son
environnement de travail doit être moderne afin de se maintenir à
un niveau de performance élevé et disposer en permanence des
informations les mieux sécurisées et les mieux partagées.
Il doit être en connexion aisée et permanente avec tous les
acteurs et les autres régulateurs à travers le monde.
A cet effet, le Conseil Régional doit acquérir
des équipements informatiques, des logiciels pour renforcer ses
capacités opérationnelles ainsi que les outils modernes des
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (ordinateurs,
serveurs dédiés, systèmes de gestion électronique
de documents, liaisons radio, outils réseaux, etc.).
Le pouvoir de contrôle donné au Conseil
Régional lui fait obligation de l'exercer efficacement afin de garantir
une plus grande équité et une transparence du marché
financier notamment dans le cadre des opérations du marché
secondaire.
Le Conseil Régional doit donc se doter d'un
système de surveillance du marché capable en permanence :
- de détecter rapidement les mauvaises pratiques et
délits sur le marché boursier notamment les manipulations de
cours, les délits d'initiés ainsi que les comportements
frauduleux des intervenants ;
- de procéder à des analyses exhaustives sur
les données relatives aux opérations boursières;
- de produire des statistiques pertinentes à l'usage de
ses autorités.
Le Marché Financier Régional ne dispose pas
actuellement d'un cadre pour la sanction des infractions boursières. Il
est urgent de combler ce vide juridique qui existe depuis la création du
marché. Pour assurer le développement d'un marché juste,
équitable et transparent d'une part, et d'autre part, pour renforcer le
climat de confiance qui garantira l'essor d'un marché secondaire plus
dynamique, des travaux doivent être réalisés dans le cadre
du projet afin :
- de définir et de mettre en oeuvre un cadre
réglementaire qui permettra de sanctionner toutes les pratiques
délictueuses qui surviendraient sur le marché;
- d'assurer une large diffusion de ces dispositions
réglementaires à l'échelle de l'Union.
A cet effet, des séances de travail doivent être
organisées avec la Cour de Justice de l'UEMOA, la Commission
Régionale sur le blanchiment afin de s'assurer de la
cohérence et de l'harmonisation des textes à adopter. Des
séminaires d'information et de formation doivent également
être organisés à l'intention des Parlementaires de
l'Union.
II / REFORME DES GARANTIES ET POLITIQUE
FISCALE
II.1) LA REFORME DES GARANTIES
Actuellement, sur le Marché Financier Régional,
en l'absence d'une agence de notation et dans un souci de protection des
épargnants, les sociétés emprunteuses sont soumises
à l'obligation de produire une garantie à hauteur de 100 % pour
les emprunts obligataires par appel public à l'épargne. Cette
disposition réglementaire constitue un sérieux blocage pour
certaines sociétés en raison des difficultés d'obtention
de cette garantie ainsi que les coûts élevés qu'elle
engendre. L'élimination progressive de l'exigence de garantie devra
être planifiée en fonction de l'introduction d'un système
de notation sur le Marché Financier Régional. Une période
transitoire devra être observée pendant laquelle une analyse
approfondie basée sur les ratios financiers des émetteurs sera
utilisée comme critère de sélection.
Certains émetteurs, en fonction du secteur
d'activité, doivent être dispensés partiellement ou
totalement de la garantie, sous certaines conditions. C'est le cas, par
exemple, des banques.
Ainsi, des travaux sur la réforme des garanties doivent
être menés afin de trouver des solutions concrètes
relatives :
- Aux mécanismes à mettre place pour assouplir
les garanties exigées sur le marché ;
- Aux mécanismes de substitution des garanties
actuelles par des analyses de ratios financiers ;
- A la définition d'un cadre institutionnel pour
l'installation d'une agence de notation au sein de l'UEMOA ;
- A l'adaptation du cadre réglementaire afin d'accepter
les notations faites par les agences internationales.
II.2) LA POLITIQUE FISCALE
L'étape la plus importante vers le développement
du marché financier intégré a été la
création le 16 septembre 1998 de la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM), institution commune aux huit Etats membres de
I'UEMOA.
La BRVM constitue aussi une réponse adéquate des
Etats membres aux défis de la mondialisation: il valait mieux opter pour
la mise en place d'un instrument communautaire dédié à une
plus grande intégration de leur économie, plutôt que pour
la création de marchés financiers nationaux voués à
l'éclatement.
Il est important de rappeler que la BRVM a été
créée dans un contexte d'harmonisation des législations
initiées soit dans le cadre de I'UEMOA avec notamment l'institution d'un
système comptable commun (le SYSCOA), soit dans le cadre d'une
coopération plus large qui intègre I'UEMOA avec notamment
l'adoption, dans le cadre du Traité relatif à l'harmonisation du
Droit des Affaires en Afrique, de l'Acte Uniforme Relatif au Droit des
Sociétés Commerciales et du Groupement d'Intérêt
Economique.
Ainsi, la combinaison de l'ensemble de ces initiatives avec
une politique réelle de modernisation et d'harmonisation des
législations fiscales en général, et celle de la
fiscalité des valeurs mobilières en particulier, devrait
contribuer au développement du marché financier régional
par la promotion de l'épargne intérieure et l'accroissement de la
mobilité des capitaux.
Conscient de l'impact négatif des systèmes
fiscaux actuels sur le fonctionnement et le développement du
marché financier, I'UEMOA avait appelé ses Etats membres à
prendre les dispositions appropriées en vue d'intégrer dans leurs
lois de finances pour l'année 1997 les mesures suivantes :
La suppression du système de la « double
imposition » et l'institution en lieu et place d'une retenue à la
source, libératoire de tout autre impôt, à des taux
différenciés qui pourraient être :
· 10% pour les actions
· 13% pour les obligations
· 15% pour les lots
Le réaménagement de la fiscalité
indirecte applicable aux Valeurs Mobilières, par l'institution d'un
droit au titre des droits d'enregistrement sur les souscriptions d'actions
et les augmentations de capital (le droit proposé était de 6
000 FCFA) ;
La suppression du droit de timbre sur les titres de
société, ainsi que l'exonération des intérêts
d'obligations au titre de la TVA et de toute autre taxe sur le chiffre
d'affaires ;
L'exonération des résidents hors UEMOA de la
retenue à la source sur les revenus des obligations ;
L'exonération des SICAF et SICAV de tout impôt
sur le revenu à l'exclusion de la retenue à la source sur les
revenus qui leur sont versés ;
L'extension du régime de l'exonération en
vigueur dans trous pays à l'ensemble de l'Union, pour les plus values
des valeurs mobilières réalisées par les personnes
privées ;
L'adoption d'un certain nombre de mesures d'accompagnement
parmi lesquelles la simplification des formalités de déclaration
et de paiement de la retenue à la source.
Cependant, malgré les efforts faits par certains Etats
en vue d'appliquer ces recommandations, les régimes fiscaux en vigueur
dans les Etats membres de I'UEMOA constituent encore des facteurs réels
de distorsion et de désarticulation du marché financier
régional.
Nous pensons qu'il est impératif malgré les
errements constatés dans l'application des mesures
préconisées par l'UEMOA, de poursuivre la politique
d'harmonisation de la fiscalité des revenus de valeurs mobilières
pour assurer un fonctionnement harmonieux du marché financier
régional. Cependant, l'UEMOA doit également prendre des mesures
d'accompagnement devenues indispensables.
L'application par les Etats membres des mesures
préconisées par l'UEMOA est partielle et mitigée pour
plusieurs raisons dont les plus déterminantes sont à notre
avis :
Le régime juridique de l'acte pris par l'UEMOA :
le Conseil des Ministres a préféré prendre une simple
recommandation au lieu d'une décision ou d'un règlement ce qui
laisse aux Etats toutes la latitude quant à la mise en application des
mesures préconisées ;
Les difficultés d'ordre budgétaire qui semblent
être l'une des principales raisons de l'application partielle et
mitigée desdites mesures ;
Les politiques d'ajustement structurel imposées par les
bailleurs de fonds laissent une faible marge de manoeuvre aux pays « en
voie de développement » pour toutes les réformes
susceptibles d'avoir une incidence budgétaire ;
L'importance que les Etats attache à leur
souveraineté, en particulier lorsqu'il s'agit d'un aspect aussi sensible
que la fiscalité directe. Cela n'est d'ailleurs pas propre à
l'UEMOA. Par exemple, dans l'Union Européenne de nombreuses
tentatives pour revoir la règle de l'unanimité qui
régit encore les prises de décision en matière fiscale ont
échouées.
Or, sans une harmonisation des fiscalités applicables
aux revenus des valeurs mobilières, le marché financier
régional continuera de connaître des distorsions importantes de
nature à perturber son fonctionnement et à hypothéquer son
développement.
Aussi, malgré les difficultés rencontrées
dans sa mise en oeuvre, la politique d'harmonisation des fiscalités
initiée par l'UEMOA ne doit pas être abandonnée. Elle doit
simplement être revue tant du point de vue de la méthode
utilisée que par rapport au degré et au contenu même de
l'harmonisation.
En ce qui concerne la méthode d'harmonisation, il
faudrait que la coordination soit privilégiée par rapport
à la centralisation car, s'agissant d'impôts directs, une
centralisation poussée risquerait d'être dissuasive pour les Etats
qui, par essence, sont très jaloux de leur souveraineté.
Toujours concernant la méthode, il faudrait davantage
privilégier la concertation et la persuasion pour convaincre les Etats
de l'importance et des enjeux de cette harmonisation. Toutefois, au lieu d'une
initiative timide qui consiste, par la voie d'une simple recommandation,
à laisser aux Etats toute la latitude quant à l'application des
mesures préconisées, la coordination doit être
renforcée; c'est-à-dire que les Etats membres doivent accepter
«une mise en commun délibérée et limitée de
leur souveraineté fiscale en vue d'une prise de décision
collective».
Par ailleurs, comme instrument juridique, la directive qui lie
les Etats membres quant aux résultats nous parait plus appropriée
que le règlement qui est plus contraignant parce qu'obligatoire dans
tous ses éléments et directement applicable.
Quant à son contenu, l'harmonisation devrait
s'étendre, au delà des taux de prélèvement sur les
revenus des valeurs mobilières, aux systèmes nationaux
d'imposition des revenus qui doivent être revus dans le sens de leur
modernisation et de leur simplification. Mais pour être mieux
perçue par les Etats, l'harmonisation de la fiscalité des valeurs
mobilières devrait être accompagnée par quelques mesures
qui nous paraissent indispensables.
S'agissant des mesures d'accompagnement de façon
concrète, la première concerne la nécessité pour
les Etats membres de l'UEMOA de signer une convention fiscale. Les conventions
fiscales ont généralement pour objet d'éviter les doubles
impositions qui pourraient résulter, pour les personnes dont le domicile
fiscal est situé dans l'un des Etats contractants, de la perception
simultanée ou successive dans cet Etat contractant et dans l'autre (ou
les autres) Etat contractant des impôts couverts par le champ
d'application desdites conventions. Elles peuvent régler, en
particulier. En ce qui concerne l'imposition des revenus d'une personne
physique ou morale, la répartition de ces revenus entre les Etats
signataires selon des modalités précises.
Un autre objet des conventions fiscales concerne l'assistance
administrative entre les Administrations fiscales des Etats contractants.
Ainsi, ces administrations pourront se transmettre des renseignements d'ordre
fiscal à leur disposition et qui sont utiles pour assurer
l'établissement et le recouvrement régulier des impôts
couverts par le champ d'application des conventions. II existe aussi, en droit
fiscal international des conventions d'assistance au recouvrement.
La signature d'une convention fiscale
multilatérale entre les Etats membres de l'UEMOA permettrait ainsi
d'éviter les doubles ou multiples impositions des revenus de valeurs
mobilières qui constituent un facteur d'immobilisation des
investisseurs.
Par ailleurs, à travers cette convention fiscale, l'on
pourrait prévoir une clef de répartition des
prélèvements sur les revenus de valeurs mobilières entre
Etat d'origine de l'investisseur et Etat du siège de l'entité
distributrice. L'intérêt d'une telle clause est double elle permet
à la fois de tenir compte des disparités économiques
existantes entre Etats membres et d'atténuer les effets négatifs
d'une concurrence fiscale entre eux.
Une telle démarche est un gage de succès de la
politique d'harmonisation car elle permet d'écarter les
réticences basées sur les considérations
budgétaires. II convient de souligner que deux conventions fiscales
multilatérales ont été signées par certains membres
de I'UEMOA il s'agit de la convention générale de
coopération fiscale entre les Etats membres de l'OCAM signée
à Fort-Lamy le 29 janvier 1971 et de la convention fiscale des Etats
membres de la CEAO signée à Bamako le 29 octobre 198412.
Même si l'OCAM et la CEAO ont été
dissoutes, les conventions fiscales signées par les Etats membres de ces
deux organisations restent en principe toujours en vigueur.
Cependant, l'application de ces deux conventions fiscales pose
des problèmes. Pour ce qui est de la convention fiscale CEAO, il existe
deux Etats membres de I'UEMOA qui n'ont jamais été membres de la
CEAO à savoir le Togo et la Guinée Bissau. Aussi, le Bénin
qui a adhéré à la CEAO après la signature de la
convention fiscale entre les Etats membres de cette organisation n'est pas
lié par cette convention.
En ce qui concerne la convention fiscale OCAM, certains Etats
membres de cette organisation ne l'auraient pas signée. En outre, un
Etat comme l'lle Maurice l'aurait dénoncée. Par
conséquent, seule la signature d'une convention fiscale
multilatérale entre les Etats membres de l'UEMOA pourra écarter
de manière durable
les risques de doubles ou multiples impositions. La seconde
mesure d'accompagnement concerne l'élargissement de l'assiette qui doit
être concomitante avec la mise en oeuvre de la politique
d'harmonisation.
L'une des caractéristiques des finances publiques des
pays de l'UEMOA est la faiblesse du niveau de la pression fiscale. Le taux
moyen de la pression fiscale est passé de 12,50% en 1993
(son niveau le plus bas au cours des dix dernières
années) à 15,50% en l996.
Depuis, il semble se stabiliser à 15%.
L'écart constaté entre 1993 et les années en
cours s'explique par les actions qui ont été menées par
les gouvernements et visant :
- la simplification de la législation fiscale
- le désarmement tarifaire au niveau des cordons
douaniers
- l'élargissement de l'assiette fiscale en direction
notamment du secteur informel
- le renforcement du contrôle et de la lutte contre la
fraude
- et la limitation des exonérations.
Malgré les efforts considérables consentis par
certains Etats et dont l'objectif principal est d'équilibrer les
recettes fiscales par rapport aux dépenses courantes, il demeure que le
niveau de la pression fiscale est encore particulièrement bas,
comparé à celui des pays européens la moyenne pour ces
pays avoisine les 30%. Cette situation s'explique, comme nous l'avons
déjà évoqué, par l'existence dans tous les pays de
l'UEMOA d'un secteur informel qui malgré son dynamisme dans
les domaines de l'emploi et de la distribution des revenus échappe
encore largement à l'impôt.
L'enjeu de la maîtrise et de la fiscalisation du secteur
informel est tellement important que les chances de succès de la
politique d'harmonisation de la fiscalité des valeurs mobilières
entreprise par l'UEMOA dépend dans une large mesure de la
capacité des Etats à accompagner les mesures prises dans le cadre
de cette harmonisation par des réformes hardies allant dans le sens de
l'élargissement de l'assiette fiscale.
Les réformes déjà entreprises dans ce
domaine par un pays comme le Mali pourraient servir d'exemple à d'autres
pays de l'Union. Le Mali vient d'opter, à travers la loi N°99-011
du 01 Avril 1999 pour l'institution d'un impôt synthétique. Cet
impôt est dû par les exploitants individuels réalisant plus
de 30 millions de chiffre d'affaires annuel. L'assujettissement à
l'impôt synthétique, dont les montants sont fixes et varient selon
la nature de l'activité et le niveau du chiffre d'affaires,
libère l'entreprise concernée de tous autres impôts ou
taxes directs ou indirects intérieurs. Celle technique d'imposition qui
a le mérite d'être simple et adaptée au contexte social et
économique des pays de la sous région, apparaît comme un
début de solution à l'épineux problème de
l'élargissement de l'assiette fiscale.
section ii : développement de la culture
boursière dans l'espace uemoa
I / RENFORCEMENT DES COMPETENCES DES INTERVENANTS
ET FORMATION DES ACTEURS
PUBLICS
Le rôle central joué par la BRVM et le DC/BR dans
le bon fonctionnement du marché secondaire et le traitement juste et
équitable des intervenants quel que soit leur position
géographique d'une part, et d'autre part la spécificité et
l'évolution rapide des pratiques boursières au niveau
international, nécessitent un professionnalisme toujours accru de la
part du personnel de ces deux structures tant au niveau du siège que des
antennes nationales.
Il est donc nécessaire d'engager des actions de
formations ciblées pour le renforcement des capacités
professionnelles des agents des structures centrales du marché,
c'est-à-dire la BRVM et le DCBR. Il s'agit de formation auprès
d'autres bourses sur : les systèmes de négociation ; les
systèmes de compensation ; la surveillance du marché etc.
Compte tenu du rôle central que doit jouer le Conseil
Régional dans le développement du marché des capitaux au
sein de l'UEMOA, son personnel doit être très bien qualifié
et formé de manière à se comparer avantageusement aux
autres régulateurs. Le personnel du Conseil Régional doit
maîtriser toutes les questions liées aux valeurs mobilières
de manière à accomplir ses missions et encadrer les autres
structures et acteurs du marché.
Ces derniers doivent également être
compétitifs dans leurs domaines d'activités respectifs et
capables de répondre aux exigences et attentes des investisseurs
internationaux. Leur bonne compréhension des outils et techniques des
marchés financiers sont un gage d'efficience.
Des actions de formations soutenues seront mises en oeuvre,
des formations du personnel du Conseil Régional dans les domaines
suivants : droit des valeurs mobilières, analyse financière,
techniques de surveillance du marché, techniques d'audit, administration
et comptabilité, analyse économique, gestion des valeurs
mobilières, etc.
S'agissant des autres acteur du marché, les formation
pourront porter sur : la négociation des valeurs mobilières,
la gestion déléguée de portefeuille, la gestion collective
des valeurs mobilières, les techniques de contrôle, l'analyse et
l'utilisation de l'information financière, le conseil en
investissement.
II / VULGARISATION DE LA CULTURE
BOURSIERE
Les mécanismes du marché financier sont
très peu connus des opérateurs économiques de l'UEMOA. Ces
opérateurs économiques ne sont pas forcément au courant
des opportunités qu'offre le marché pour pouvoir les saisir. La
culture boursière est quasiment inexistante dans la sous région.
Les actions de promotion et d'éducation qui doivent être
menées et devraient permettre :
· une meilleure connaissance du marché par les
opérateurs économiques ;
· un recours plus important des émetteurs au
marché financier pour leur financement ;
· une augmentation sensible de l'épargne investie
en valeurs mobilières avec une mobilisation de l'épargne
informelle ;
· et une plus grande animation du marché
secondaire pour une meilleure liquidité et une efficience plus
accrue.
Pour atteindre ces objectifs, les actions ci-après
peuvent être réalisées :
§ Journées portes ouvertes dans les Antennes
Nationales de Bourse et dans les Chambres de Commerce,
§ Séances d'information à l'intention des
émetteurs et investisseurs institutionnels,
§ Émissions radiotélévisées
dans les huit pays de l'UEMOA sur des thèmes liés au
marché financier,
§ Séances d'éducation des investisseurs
particuliers,
§ Organisation de manifestations publiques
récurrentes dédiées à l'industrie des valeurs
mobilières
§ Documentaires sur le marché financier à
diffuser dans les différents pays.
§ Formation des experts comptables, consultants, juristes
et journalistes économiques.
En complément de l'épargne disponible dans la
zone UEMOA, l'attraction des capitaux venant de l'étranger est
essentielle pour le développement du Marché Financier
Régional, et par conséquent pour le financement des entreprises.
Ces capitaux contribueront, notamment, à un accroissement des
volumes de transactions sur le marché, au renforcement de la
crédibilité du Marché Financier Régional et son
ouverture sur les places financières étrangères, au
développement des produits d'épargne collective, etc.
Les actions ci-après peuvent être
menées :
· L'organisation des séances d'information pour la
diaspora ;
· La participation à des forums internationaux
organisés sur la mobilisation de l'épargne et les marchés
financiers ;
· La création d'une fenêtre sur le site WEB
du Conseil Régional et celui de la BRVM pour la diaspora et les
investisseurs étrangers pour répondre à leurs questions
spécifiques ;
· La coopération avec des banques de l'habitat
pour la création de valeurs mobilières sous forme de titres
hypothécaires.
CHAPITRE II :
AMELIORATION DES PRESTATIONS DE LA BRVM
section i : assouplissement des conditions
d'accès au marché et promotion
de la concurrence et de
l'équité dans le traitement
I / REVISION DES TARIFS
L'un des problèmes auxquels le Marché Financier
Régional doit faire face est celui de sa capacité à se
révéler plus concurrentiel que les autres sources de financement
notamment celles du secteur bancaire. En effet, le marché ne
présentera aucun intérêt pour les émetteurs
potentiels si les tarifs qui y sont pratiqués ne sont pas attractifs
d'une part, et d'autre part, si les procédures d'accès à
ce type de financement se révèlent trop contraignantes. Il en est
de même pour les investisseurs qui ne viendront pas sur le marché
si les coûts des transactions sont élevés. Actuellement, le
marché financier régional a une structure de coûts
élevés comparativement aux autres marchés
émergents.
II / ALLEGEMENT DE LA PROCEDURE ET DES
CONDITIONS D'ACCES
Les conditions d'accès au marché sont
jugées trop contraignantes notamment, le niveau de capital exigé
aux entreprises qui exclut une grande partie des émetteurs potentiels
que sont les PME/PMI.
Les actions suivantes doivent être menées
pour :
· identifier à travers une étude les
mécanismes appropriés à mettre en place pour
réduire les tarifs appliqués sur le marché sans
compromettre la viabilité de ces différents acteurs
· mettre en oeuvre une bonne politique visant
l'augmentation du nombre de sociétés inscrites à la cote
;
· promouvoir la concurrence et l'équité
entre les professionnels de l'industrie des valeurs mobilières ;
· procéder à une révision de la
réglementation sur les conditions d'accès au marché en
l'adaptant aux réalités économiques de l'Union ;
· étudier la mise en place d'un marché
dirigé par les cours pour réduire les frais de négociation
sur la BRVM ;
· étudier la mise en place d'un marché hors
cote.
Section ii : développement de nouveaux
produits
Les réalités de l'environnement
économique de l'Union et les besoins de redynamisation du marché
boursier rendent nécessaire l'ouverture d'un compartiment aux
entreprises de taille modeste et aux entreprises innovantes. Ce compartiment
donnera un accès plus facile aux entreprises non éligibles
à la cote officielle par l'assouplissement des conditions d'admission.
L'objectif de la mise oeuvre du nouveau compartiment de la
BRVM consiste à répondre au problème
endémique de la faible accessibilité aux financements à
long terme par les petites et moyennes entreprises et industries, de
l'UEMOA.
Ce nouveau compartiment dit « Compartiment de croissance
» devra être orienté sur les émissions de titres de
capital des PME / PMI, négociables à la BRVM.
La PME se définie comme « la jeune entreprise
à fort potentiel de développement caractérisée par
un besoin ardent d'investissement et présentant une bonne
rentabilité future ».
S'agissant des aspects réglementaires, ils devront
être principalement relatifs aux conditions d'accès à
l'Appel Public à l'Epargne (APE) et à l'admission à la
cote. Ils se situent au niveau du Conseil Régional de l'Epargne Public
et des Marchés Financiers (CREPMF) ainsi qu'à celui de la BRVM et
du DC/BR.
Des mesures incitatives seront aussi nécessaires pour
attirer des entreprises. Les Autorités régionales devront
favoriser la formation de capital fixe.
S'agissant des critères d'admission, nous proposons les
conditions suivantes :
· La capitalisation : plus de 100
millions de Fcfa;
· La rentabilité : elle
n'est pas exigée sur les exercices passés. Cependant, un plan de
développement sur trois ans doit faire apparaître les
potentialités de croissance et de profitabilité;
· L'ancienneté : au moins un
exercice, avec des comptes certifiés par un Commissaire aux Comptes, et
une Assemblée Générale Ordinaire tenue;
· Les modalités de mise en
Bourse :
Ø Augmentation de capital si l'entreprise a une
existence de moins de 2 ans ;
Ø Cession d'actions anciennes ou augmentation de
capital si l'entreprise a une existence d'au moins 2 ans ;
Ø Diffusion dans le public d'au moins 20% du
capital;
Ø Signature d'un contrat d'animation.
· La forme juridique :
société anonyme.
· L'obligation de communication :
engagement à divulguer l'information conformément aux textes
réglementaires du CREPMF, de la BRVM et du DC/BR.
Le succès du «Nouveau Compartiment»
dépendra également des aspects environnementaux et
commerciaux :
Les aspects environnementaux consistent à l'adoption de
mesures d'incitation en faveur des PME désireuses de s'inscrire sur ce
nouveau compartiment. Ces mesures peuvent être d'ordre fiscales à
l'initiative des Etats de l'UEMOA et d'ordre financières telles que
l'octroi des lignes de crédit à court et moyen terme à des
conditions préférentielles, la mise en place de
conditions privilégiées d'accès aux fonds de garantie, par
les organismes de développement régionaux et internationaux.
Ces aspects environnementaux concernent également les
appuis et les assistances techniques aux PME (organisation juridique,
administrative, comptable et financière; étude de
faisabilité; formation; accompagnement dans le processus d'introduction
en Bourse; suivi après la cotation; subvention, etc.).
La mise en place d'un marché de titres de la dette
publique et d'un marché de titres hypothécaires est aussi une
piste à exploiter
CONCLUSION TROISIEME PARTIE
Il ressort de cette deuxième partie les points
essentiels suivants :
· les autorités publiques doivent entreprendre
toutes les actions nécessaires afin de permettre à la BRVM de
jouer son rôle dans la recherche de financement des entreprises, sans
qu'elles ne rencontrent des difficultés relatives aux garanties,
à la fiscalité.
· Une plus grande communication doit être
établie entre les dirigeants d'entreprises, le grand public et les
activités du marché boursier, afin qu'ils puissent
apprécier les différentes opportunités que présente
le marché.
· Des actions de formation des acteurs publics et
privés du marché devront être menées.
· La BRVM devra proposer d'autres produits aux
entreprises.
Conclusion générale
Avec l'entrée en vigueur de l'UEMOA, nous assistons
à une libre circulation des capitaux y compris une
liberté de prise de participation, d'émission et de placement de
titres sur un marché financier intégré regroupant les
Etats membres de l'Union partageant la même monnaie, le
FCFA.
Cependant, malgré la création de la BRVM qui a
pour objectifs de contribuer à la diversification du secteur financier,
de mobiliser les ressources longues nécessaires au financement de la
production et de l'investissement des entreprises et enfin de favoriser
l'intégration régionale, nous constatons un manque de dynamisme
du marché bousier.
« Comment rendre la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières plus efficace pour le
financement des entreprises dans l'espace UEMOA ? »
Au terme de notre étude, nous pouvons noter comme
points forts que la BRVM a favorisé :
- De nouvelles opportunités de financements offerts aux
entreprises.
- Une augmentation des ressources mobilisées par les
entreprises
- Une diversification géographique des émetteurs
et investisseurs
- Réduction des coûts d'intermédiation
financière
Mais ce cadre favorable au développement des
entreprises reste perturbé par les points faibles suivants :
- le nombre insuffisant d'investisseurs institutionnels ;
- le nombre limité de produits offerts par la
BRVM ;
- Le marché peu liquide.
- les conditions d'introduction sur le marché ;
- une situation politique instable ;
- la non implication des gouvernements dans le
développement du marché ;
- La fiscalité non harmonisée et le manque de
dispositif juridique approprié ;
- Les garanties trop contraignantes ;
- le manque de culture boursière des
populations ;
- Le manque de dynamisme et de professionnalisme des acteurs
du marché ;
- La méconnaissance du marché boursier de
l'UEMOA par les autres places financières ;
Au vue de cette analyse, certaines actions sont à
prendre en compte pour une véritable relance de notre marché
financier et concernent principalement :
· la diversification des produits offerts par le
marché boursier et l'élargissement des cibles ;
· l'organisation efficace du marché
financier et la révision des conditions d'accès;
· la perception de la BRVM comme structure
d'épargne et l'apport des institutions étatiques à
la dynamisation du marché et à la stabilité politique de
la région ;
· l'harmonisation de la fiscalité et la reforme
des garanties.
· les actions de développement de la culture
boursière et de promotion de la BRVM à l'intérieur comme
à l'extérieur de la zone UEMOA ;
En effet, l'ouverture d'un troisième compartiment qui
aurait pour cible les PME/PMI, aurait pour avantage la diversification de nos
produits et services mais également l'élargissement de nos
cibles, et de rendre le marché plus liquide.
En outre, afin de respecter les standards internationaux, une
séparation des acteurs (pôles public et privé) devrait
permettre une meilleure gestion des opérations.
De plus, une révision des conditions d'accès
s'impose pour permettre à plus d'entreprises d'avoir recours au
marché, et une collaboration avec les banques et établissements
d'épargne qui n'ont pas la même politique de rétrocession
de l'épargne collectée auprès des agents à
capacité de financement devrait clarifier les émetteurs et
investisseurs sur le rôle de chaque acteur et d'harmoniser les
stratégies qui sont plus complémentaires que concurrentes.
Enfin, la BRVM constituant une réponse adéquate
des Etats membres de l'UEMOA aux défis de la mondialisation, par l'aide
au développement et à la croissance à moindre coût
des entreprises installées sur leur territoire respectif, une plus
grande implication des Etats dans le processus de privatisation devrait
permettre d'accueillir un plus grand nombre de sociétés à
la cote, mais aussi une révision de la fiscalité régionale
et du système des garanties.
Pour finir, des actions de promotion, de formation et
d'information doivent être entreprises afin de vulgariser la culture
boursière et permettre aux entreprises, quelque soit leur taille et leur
secteur d'activité, de prendre conscience de l'outil de financement que
représente la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières.
SIGLES ET OBSERVATIONS
ACDI
|
:
|
Agence Canadienne de Développement
International
|
AFD
|
:
|
Agence Française de
Développement
|
BCEAO
|
:
|
Banque Centrale des États de l'Afrique de
l'Ouest
|
BM
|
:
|
Banque Mondiale
|
BOAD
|
:
|
Banque Ouest Africaine de
Développement
|
BRVM
|
:
|
Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières
|
CREPMF
|
:
|
Conseil Régional de l'Epargne Publique et des
Marchés Financiers ou "Conseil Régional"
|
DC/BR
|
:
|
Dépositaire Central/Banque de
Règlement
|
MAE
|
:
|
Ministère Français des Affaires
Etrangères
|
MFR
|
:
|
Marché Financier Régional
|
OPCVM
|
:
|
Organisme de Placement Collectif en Valeurs
Mobilières
|
PARM
|
:
|
Plan d'Actions pour la Relance du
Marché
|
SGI
|
:
|
Société de Gestion et
d'Intermédiation
|
UEMOA
|
:
|
Union Économique et Monétaire Ouest
Africaine
|
TABLEAUX ET DIAGRAMMES
Tableaux
Tableau 1
|
:
|
Evolution du marché primaire
|
Tableau 2
|
:
|
Evolution du marché secondaire
|
Tableau 3
|
:
|
Evolution des indices boursiers et de la capitalisation
boursière
|
Tableau 4
|
:
|
Evolution des transactions boursières de 1998 à
septembre 2005
|
Tableau 5
|
:
|
Composition de l'indice BRVM 10 en 2004
|
Tableau 6
|
:
|
Répartition des SGI par pays
|
Tableau 7
|
:
|
Opération de capital en 2005
|
Tableau 8
|
:
|
Etat récapitulatif des opérations sur le
marché boursier
de 1998 à septembre 2005
|
Diagrammes
Diagramme 1
|
:
|
Diagramme comparatif de la capitalisation boursière
par secteur d'activité
|
|
|
|
Diagramme 2
|
:
|
Capitalisation boursière action et obligation
au 30 septembre 2005
|
|
|
|
Diagramme 3
|
:
|
Evolution de l'indice BRVM 10 et BRVM Composite
de 1998 septembre 2005
|
|
|
|
Diagramme 4
|
:
|
Evolution de l'activité de cotation des titres
de 1998 à septembre 2005
|
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1) BRVM 2002, l'Année Boursière, Abidjan,
IMPRISUD
2) BRVM 2003, l'Année Boursière, Abidjan,
IMPRISUD
3) BRVM 2004, l'Année Boursière, Abidjan,
IMPRISUD
4) BRVM 2005, Revue trimestrielle numéro 26, Abidjan,
IMPRISUD
5) BRVM 2005, Revue trimestrielle numéro 27, Abidjan,
IMPRISUD
6) BRVM 2005, Revue trimestrielle numéro 28, Abidjan,
IMPRISUD
7) BRVM 2005, Direction des opération de marché,
données statistiques Abidjan
8) BRVM 2005, Le règlement général de la
BRVM, Abidjan
9) CREPMF 2005, Le règlement général du
CREPMF, Abidjan
10) BRVM, site Internet
http://www.brvm.org
11) CREPMF, site Internet
http://www.crepmf.org
ANNEXES
ANNEXE I
|
|
Agrégats du marché boursier de l'UEMOA en
2004
|
|
|
|
ANNEXE II
|
|
Zoom sur une société cotée à la
BRVM (SOLIBRA S.A.)
|
|
|
|
ANNEXE III
|
|
Bulletin officiel de la cote au 30 septembre 2005
|
|
|
|
ANNEXE IV
|
|
Questionnaire
|
|