0.7.
REVUE DE LA LITTERATURE
La question de développement du tourisme a
constitué le menu de plusieurs travaux (Publications) dans les villes
des pays du Tiers-Monde. De façon générale sous ces cieux,
le bilan du tourisme est très contrasté. Certains de ces pays
reçoivent un nombre important de touristes tandis que d'autres dans le
meilleur des cas n'en reçoivent qu'un nombre insignifiant voire presque
aucun dans le pire des cas. Pourtant assez souvent, toute une batterie
d'initiatives de développement a été prise à cet
effet. Pour la plupart, ces pays sont les laissés pour compte des
retombées que l'activité touristique génère. Ils
sont bien loin du cap des 500 000 touristes internationaux faisant d'un pays,
d'une ville, une destination touristique.
C'est particulièrement le cas de plusieurs pays
d'Afrique au Sud du Sahara qui, pour des raisons d'instabilité et de
garantie de sécurité pour le touriste voient leur activité
battre de l'aile (Ciss et al, 2002). En conséquence, les
rentrées de devises sont minables et les effets pervers nombreux sur
l'environnement et la culture, bref, sur la vie de la communauté
d'accueil (Dieng et al, 1980).
Pour ce qui est du Cameroun, la situation n'est guère
plus reluisante. Le riche potentiel touristique contraste fortement avec le
faible niveau de fréquentation du pays. En effet, le nombre de visiteurs
est bien en déça du minimum de fréquentation prescrit par
l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) pour devenir une destination
touristique. Pourtant la volonté des pouvoirs publics maintes fois
réaffirmée, ne manque pas (Enogo, 2002).
Quelques auteurs mettent à contribution leurs aptitudes
et connaissances depuis plusieurs décennies pour inverser la tendance et
partant, travailler au développement du tourisme. Au départ, il
est question plus ou moins de la présentation des richesses attractives
dont regorgent le pays. Du point de vue culturel, les quatre zones d'attraction
pouvant servir de base à la promotion d'un tourisme de culture sont
définies. Il s'agit notamment de l'Ouest, du Littoral, du Nord et de
l'ensemble composé des provinces administratives du Sud-Centre-Une
partie du Littoral. Ce travail rend possible la présentation d'une offre
culturelle harmonieuse dans chaque zone, jaillissant du milieu de la grande
diversité culturelle, qui est par ailleurs le fruit du brassage des
traditions, des religions...au fil de l'histoire du peuplement du pays
(Essono, 1973).
Du point de vue géographique, il est rendu
évident que le Cameroun dispose de nombreux atouts sur lesquels son
développement peut reposer. C'est tantôt les
éléments de la nature (Plages, stations d'altitude, paysages
naturels, faune) tantôt ceux du bâti (aéroports, routes,
hôtels et équipements) et même les éléments de
la culture tels l'artisanat, le folklore. Il apparaît que la
géographie du Cameroun est généreuse en ressources
touristiques qu'il y a donc lieu de valoriser (Mainet, 1979).
La valorisation de ce potentiel touristique partiellement
inventorié jusqu'à ce jour, passe par des actions
concrètes du nombre desquelles l'aménagement s'insérant
dans la logique d'un aménagement équilibré,
concerté et planifié du pays en général dans la
perspective de la maîtrise du territoire (Essono, 1981).
Le problème des politiques touristiques en rapport avec
le développement du pays peut alors se poser. En effet, le manque de
politique cohérente et incitative, l'inadaptation et les contradictions
dans les orientations politiques, l'inefficience et la non application des
plans de développement expliquent le sous développement du
secteur touristique du Cameroun (Ekori, 1986).
La précision de l'option du politique en matière
de type de tourisme à promouvoir - à savoir un tourisme de masse
à l'intérieur à côté d'un tourisme
élitiste pour visiteurs internationaux (Biya, 1986) - n'a valeur que
d'orientation.
Le chemin parcouru par le tourisme camerounais donne lieu
à une évaluation sans complaisance. Ainsi sont passées en
revue les questions en relation avec les attractions touristiques, les espaces
d'hébergement, l'odyssée de la structure administrative, la
promotion, la commercialisation... dans ce qu'il convient d'appeler la
mémoire du tourisme camerounais. Le pays y est découpé en
quatre régions touristiques (Côte, Nord, Ouest, Centre-Sud-Est) et
en dix pôles de développement avec pour toile de fond
l'aménagement du territoire et la valorisation du produit touristique
comme le gage de l'essor du secteur (Essono, 2000).
Eu égard aux potentialités que le tourisme
dispose à se développer, le constat de non-envol reste
implacable. Les travaux menés jusque-là abordent rarement la
question de l'évaluation des performances touristiques du Cameroun.
Souvent, on a eu droit à des historiques du tourisme mais jamais dans la
perspective d'une ou des villes de Buéa et de Limbé. C'est ce qui
explique le fait que nos efforts de recherche se déploient autour de la
question de l'étude de ces performances à l'échelle de
cette région. Pour ce faire, nous dresserons un état des lieux de
l'activité touristique, nous en relèverons tant les forces que
les faiblesses avant de faire quelques suggestions pouvant contribuer à
améliorer l'image et le niveau touristiques de cette partie du Fako.
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