CHAPITRE IV : LES
CONTRAINTES DU TOURISME DANS LE FAKO
Bien que la région du Mont Cameroun dispose de nombreux
atouts touristiques dont la présentation a constitué la mouture
du chapitre précédent, il reste néanmoins que ceux-ci
ne suffisent pas à eux tout seuls, pour provoquer le rayonnement attendu
de la région. C'est pourquoi nous consacrons le présent chapitre
à l'étude des facteurs qui y entravent le développement du
tourisme. Il consistera à mettre au premier plan les handicaps de tous
les ordres qui étouffent, retardent ou annulent l'éclosion de ce
secteur d'activité dans cette partie du Fako.
Pour y parvenir, nous répondrons aux questions
suivantes :
· La destination Fako est-elle connue de ses visiteurs
et promue pour en attirer de nouveaux ?
· La qualité de l'offre (Propreté,
aménagement des sites, infrastructures...) peut-elle constituer un frein
à l'épanouissement de ce secteur d'activité dans la
région ?
Cette étude nous donnera l'occasion de relever les
faiblesses de la pratique du tourisme et de proposer des solutions visant
à en améliorer les performances. Les hypothèses de
recherche de recherche que nous émettons à cet effet
sont :
i. La promotion du tourisme et l'information des touristes
feraient cruellement défaut dans cette région.
ii. L'aménagement des sites, des infrastructures
d'accueil et des voies de communication serait embryonnaire.
Pour les vérifier, nous procéderons de la
même manière que dans le chapitre III à savoir
l'exploitation des données secondaires obtenues auprès du MCEO et
les données primaires que nous avons récoltées pendant
notre séjour sur le terrain. Dans ce cas, ces données comportent
aussi bien les informations que nous avons obtenues des touristes à qui
nous avons adressé notre questionnaire que celles issues des entretiens
que nous ont accordés d'une part aux autorités en charge du
MINTOUR dans ses services centraux et dans sa représentation provinciale
du Sud-Ouest et d'autre part aux piliers de l'industrie touristique (le Mount
Cameroon Project, le Mount Cameroon Ecotourism Organization, le Limbé
Botanic Garden, les agences de voyage et les hôteliers). Il faut rappeler
que les entretiens avec toutes ces autorités ont été
semi-directifs.
Ainsi, nous essayerons de recenser et de rassembler ces
informations en catégories selon leurs provenances : le MCEO, les
résultats de l'enquête par questionnaire et ceux des
interviews.
4.1. LE MONT CAMEROON ECOTOURISM
ORGANIZATION
Appartenant au secteur privé, cette ONG a l'obligation
des résultats et sa survie est liée à cette
activité (tourisme) d'une certaine façon. En effet, le MCEO doit
s'échiner à satisfaire ses visiteurs. C'est d'ailleurs cela qui
justifie tout le soin accordé aux touristes ainsi que la qualité
du suivi qui est fait de cette activité. Dans ce contexte, les questions
relatives à l'amélioration de la qualité ne peuvent que se
trouver au coeur de leurs préoccupations. C'est ainsi qu'il est
préoccupé par l'accès à l'information par les
touristes, leurs goûts, la qualité de leur séjour ainsi que
leurs souhaits et perspectives.
4.1.1. Accès
aux sources d'information
La fiche que remplit l'usager du MCEO permet à l'ONG
entre autre, de savoir comment l'information de l'existence de cette
organisation et de ces activités lui est parvenue. Les données
contenues dans le tableau suivant résument les résultats de
l'évaluation sous cette rubrique.
Tableau 4.1.: Pourcentages exprimés par
les visiteurs du MCEO sur leurs sources d'information.
Sources d'information
|
Guides de voyage
|
Agence de voyage
|
Brochures & dépliants
|
Trans - actions
|
Amis, connaissances et collègues
|
Autres (séjour à Buéa)
|
%
|
14,1
|
5,8
|
3,6
|
1,2
|
70,6
|
4,7
|
Source : Enquêtes de terrain.
Mont Cameroun, Juillet
2003.
Les touristes n'ont été pratiquement atteints
par les actions de promotion et d'information qu'à 23,5% notamment par
les guides de voyage, les agences de voyage, les dépliants et brochures.
Pour le reste, ce sont les contacts interpersonnels qui ont permis que
l'information leur soit transmise, soit 76,5%. Dans ce cas, ce sont souvent des
informations tronquées et parfois parcellaires. On peut comprendre
pourquoi les touristes ne sont pas particulièrement informés sur
la destination et la conséquence de ce faible niveau de
fréquentation actuelle peut alors s'expliquer. Ceci peut s'expliquer par
la jeunesse de cette organisation qui n'a que 4 ans d'âge et qui en est
encore à chercher ses repères.
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