Conclusion
La tendance irréversible des entreprises de la Zone
UEMOA à se tourner vers le marché financier pour lever des
capitaux s'observe depuis la création de la BRVM et prend une proportion
significative. En conséquence une attention particulière doit
être portée sur la BRVM chargée de fournir ce service et
satisfaire les investisseurs selon les lois économiques qui gouvernent
toutes les bourses.
La BRVM a l'obligation de prouver son efficience en vue
d'attirer non seulement les investisseurs locaux mais surtout les entreprises
étrangères qui souhaitent minimiser le risque de leur
portefeuille en faisant des diversifications sur des marchés
émergeants.
L'efficience des marchés financiers a toujours fait
l'objet d'une grande attention car l'enjeux est de faire de bonnes
prévisions d'achat et de vente de titres pour faire des gains
supplémentaires. Sur le marché de la BRVM, plusieurs
stratégies sont utilisées pour rentabiliser les portefeuilles
notamment l'approche active par les SGI et les Sociétés
spécialisées en ingénierie financière et l'approche
passive pour les entreprises voulant minimiser le coût de gestion de
leurs portefeuilles.
D'une manière générale, tout
investisseur rationnel avant d'opérer des choix de gestion de son
portefeuille s'assure d'abord si le marché est efficient et c'est
à cette seule condition qu' il fait le choix de sa stratégie de
gestion.
Notre étude a porté sur le test de l'efficience
du marché de la BRVM et la recherche d'une stratégie de gestion
de portefeuille. Pour ce faire, nous avons choisi de tester l'hypothèse
semi forte de l'efficience des marchés qui postule que les prix sur un
marché intègre à tout moment toute l'information publique
disponible. Ainsi nous avons posé l'hypothèse que les cours
à la BRVM sont fonction des variables internes aux entreprises
émettrices de titres, des variables du marché lui même et
des variables du macro environnement.
Nous nous sommes fixé comme objectifs :
- De tester l'hypothèse semi forte de la BRVM
- De définir une stratégie de gestion
appropriée pour les portefeuilles de titres sur ce marché.
L'étude a été conduite sur un
échantillon de dix sept (17) données semestrielles des onze(11)
variables candidates soit cent quatre vingt sept (187) données brutes.
La méthode de régression selon les Moindre Carrées
Ordinaires (MCO) a été utilisée.
Au terme de notre étude, après validation par
des critères économiques, statistiques et
économétriques, nous sommes parvenu à découvrir
l'existence d'une relation entre l'indice BRVM composite représentatif
de tous les titres, ses cours antérieurs, les volumes transigés
sur le marché, le nombre de transaction, le ratio cours /
bénéfice des sociétés cotées, les taux de
rendement du marché, le taux d'inflation spécifique à la
Cote d'Ivoire et le taux de pension de la BCEAO.
L'étude nous a montré que les prévisions
de PIB ne sont pas pertinentes dans le modèle donc ne permettent pas
d'expliquer l'évolution des cours à la BRVM. Cela signifie que
les investisseurs ne tiennent pas compte des prévisions de PIB comme
indice de hausse ou de baisse des cours. Par contre le volume transigé,
le ratio cours / bénéfice et surtout le nombre de transaction ont
un pouvoir explicatif très élevé de l'indice BRVM.
Au vu de ces conclusions, il apparaît que la BRVM est
inefficient au sens semi faible. Il s'en suit l'identification des facteurs
favorisants la gestion active de portefeuille étant entendu qu'à
chaque instant il y a 67 % de chance de prévoir le cours d'un titre
à la BRVM avec notre modèle. Notre étude recommande le
gestion active pour une stratégie offensive et une gestion passive pour
une stratégie visant à minimiser les coûts des
spécialistes d'analyse technique.
Les limites de l'étude portent sur la
méthodologie et sur les données utilisées. En effet les
MCO n'est pas la méthode de test la plus robuste étant entendu
qu'il existe d'autres modèles et méthodes pour mieux capter les
séries temporelles et les données sont très insuffisants
(moins de 10 ans) pour établir une relation long terme. Ces
insuffisances appellent l'approfondissement de cette recherche par des
modèles plus robustes avec d'autres variables témoins
d'informations publiques voire privées sur le marché de la
BRVM.
|