FONDATION UNIVERSITAIRE MERCURE
------------------
CHAMBRE ECONOMIQUE EUROPEENNE
3 rue Abbé Cuypers - 1040 Bruxelles - Tel : 02.741
24 52- Fax : 02.734 79 10
INSTITUT AFRICAIN D'ADMINISTRATION
ET D'ETUDES COMMERCIALES
---------------------
IAEC-LOME
THEME :
L'EFFICIENCE BOURSIERE ET LA RECHERCHE D'UNE
STRATEGIE DE GESTION DE PORTE-FEUILLE A LA BRVM
MEMOIRE
Pour l'obtention du Diplôme de : Master
3eme Cycle
Option : Management
des Entreprises
Présenté et soutenu par :
Directeur de Mémoire
TAMANDJA Matofam
Docteur SAMBO A. Outouloum
Professeur à l'Université de Lomé
Membre du Comité Académique à IAEC
Année Universitaire 2002-2003
Avertissement
2004 Tamandja Matofam. Tout droit réservé.
Les opinions émises dans ce mémoire n'engagent uniquement que
l'auteur et en aucune façon l'Institut Africain d 'Administration et
d'Études Commerciales.
L'efficience boursière et la recherche d'une
stratégie de gestion de portefeuille à la BRVM
Tamandja Matofam,
tamandja@hotmail.com
Mots clés :Test d'efficience de marché,
Gestion de porte feuille .
DEDICACE
A Mon père ( memorium.) TAMANDJA Rigobert
A Ma mère PANIAH Améyo
A Mon épouse, Romaine
A Mon fils Tony et à ma fille Gorety.
REMERCIEMENTS
« A mon Dieu »
Ils vont d'abord à notre Directeur de Mémoire
Monsieur Sambo A. Outouloum qui nous a orienté pour concevoir cet
ouvrage.
Au Directeur Général de l'IAEC, Monsieur KAGBARA
Bassabi, à son personnel et à tout le corps professoral qui ne
ménagent aucun effort pour la réussite de cette Ecole.
Aux membres de jury, Monsieur Koffi TESSIO et Madame
BITHO-ATCHOLI Nathalie pour leur apport.
A tous mes collègues de la promotion.
A Monsieur et Madame NATCHABA pour leur bienfait.
A Monsieur et Madame LAMBONI Mindi pour leur soutien.
A Messieurs KOULALO, KANKARTI, MAFELE, MATCHEKE, KOAGNI,
KOUASSI,NANDJI.
A Esther, Happy, kossi, Ilosam,Toutou et Afi.
A tous mes amis et proches parents qui de près ou de
loin ont contribué à l'élaboration de ce
mémoire.
Liste des abréviations
BRVM : Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières
UMOA : Union Monétaire Ouest Africain
UEMOA: Union Économique et Monétaire Ouest
Africain
BECAO : Banque Centrale de l'Afrique de l'Ouest
BR/DC : Banque de Règlement / Dépositaire
Central
SGI: Société de Gestion et
d'Intermédiation
BRVM 10: Indice composé des dix titres les plus actifs
sur le marché
BRVM COMPOSITE: Indice composé de tous les titres sur
le marché
AFP : Agence France Presse
OPA : Offre Publique d'Achat
OPV : Offre Publique de Vente
OPE : Offre Publique d'Échange
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
EMH : Hypothèse d'Efficience de Marché
CAPM : Capital Asset Price Model
MEDAF : Modèle d'Évaluation des Actifs
Financiers
APT: Arbitral Price Theory
PNB : Produit National Brut
PIB : Produit Intérieur Brut
BOC : Bulletin de la cote
EVIEW : Econometric view
EXCEL : Tableur sous windows
PER : Price Earning Ratio
SKEWNESS : Coefficient d'Asymétrie
KURTOSIS : Coefficient d'Aplatissement
T-TEST : Test de Student
H1 : Hypothèse alternative
H0 : Hypothèse nulle
DFc : Dickey-Fuller calculé.
DFth : Dickey-Fuller théorique.
Liste des figures pages
Figure 1: Capitalisation boursière
15
Figure 2 : Évolution annuelle du volume
transigé
15
Figure 3: Évolution annuelle de la valeur
des transactions 15
Figure 4: Part de détention d'actions par pays
18
Figure 5 : Part de détention de titres
obligataires par pays 19
Figure 6 : Schéma des différentes
formes d'efficience
22
Figure 7 : Schéma du modèle
d'analyse
46
Figure 8 : Évolution trimestrielle de
l'Indice BRVM Composite 60
Figure 9 : Histogramme et Statistique descriptive
de l'Indice BRVM Composite 61
Figure 10 : Évolution trimestrielle du
nombre des transactions 61
Figure 11 : Évolution trimestrielle du
logarithme du nombre des transactions 62
Figure 12 : Évolution trimestrielle du
volume transigé
62
Figure 13 : Évolution trimestrielle du
logarithme du volume transigé 63
Figure 14 : Évolution trimestrielle du
taux d'inflation dans l'UEMOA 63
Figure 15 : Évolution trimestrielle du taux
d'inflation en Cote d'Ivoire 63
Figure 16 : Évolution trimestrielle du taux
de rendement du Marché 64
Figure 17 : Évolution trimestrielle du
ratio cours/ bénéfice
64
Figure 18 : Évolution trimestrielle du ratio
cours/ bénéfice après ajustement 65
Figure 19 : Évolution trimestrielle du
PIB de l'UEMOA 65
Figure 20 : Évolution trimestrielle du PIB
de l'UEMOA après ajustement saisonnier 66
Figure 21 : Évolution trimestrielle du taux
de pensions de la BCEAO 66
Figure 22 : Test de normalité des erreurs
73
Liste des Tableaux
pages
Tableau 1 : Principales opérations sur le
marché primaire 13
Tableau 2 : Les principaux indicateurs de la
BRVM 13
Tableau 3: Quelques statistiques descriptives des
indicateurs du marché de la BRVM 16
Tableau 4 : Part des actions par secteur et par
pays 18
Tableau 5 : Part de détention de titres
obligataires par pays 19
Tableau 6 : Les Titres retenus et leur cours
à l'émission
50
Tableau 7 : Quelques Statistiques sur les
cours des titres à la BRVM 51
Tableau 8 : Nature des variables explicatives et
signes attendus 56
Tableau 9 : Étude de stationnarité
68
Tableau 10 : Synthèse des
résultats obtenus
73
Résumé
La présente recherche concerne l'efficience des
marchés avec l'hypothèse que les prix des titres reflètent
les informations disponibles sur le marché .Notre étude porte
sur la BRVM et conclut que les prix peuvent être prédits en
analysant trois types de variables notamment les variables du marché,
les variables liées à l'entreprise et les variables de
l'environnement macro économiques.
Abstract
This recherch regarding the market efficient hypothesis
assumption that price reflect all available information. Our test is done on
BRVM stock market and the result is that stock price can be predict by tree
types of variables: first, market aggregate variables second, the firm
variables and the end macro economic environnement variables.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
GÉNÉRALE......................................................................1
PREMIÈRE PARTIE : ACTIVITÉ
BOURSIÈRE ET CONCEPTS D'EFFICIENCE À
LA BRVM
CHAPITRE I : ACTIVITÉS À LA BRVM,
THÉORIES DE L'EFFICIENCE DES
MARCHÉS ET
STRATÉGIE DE GESTION DE PORTEFEUILLE .....11
Section 1 : Présentation des
activités de la BRVM
................................................11
1.1 Marché des actions et des
obligations............................................................17
1.2 L'indice
boursier.....................................................................................19
Section 2 : Revue de la
littérature sur l'efficience boursière et sur les
stratégies de
gestion de portefeuille
applicables à la BRVM...................................20
2.1 Les Théories de l'efficience des
marchés..........................................................21
2.2 Les théories sur le risque et le rendement et les
stratégies de gestion de portefeuille.......31
CHAPITRE II : APPLICATION DE LA MÉTHODE
DES MOINDRES CARRÉES
ORDINAIRES POUR TESTER
L'EFFICIENCE À LA BRVM
Section 1: Description de la
méthode...............................................................43
1.1 Choix et justification de la
Méthode..............................................................43
1.2 Présentation générale de la
méthode...............................................................43
1.3 Les exigences de la régression linéaire
simple..................................................44
1.4 Présentation de notre Modèle
d'analyse.........................................................45
Section 2 : Choix des données
exigées par la
méthode............................................47
2.1 Les
données...........................................................................................47
2.2 Les
instruments.......................................................................................49
2.3 Mode de traitement des
données...................................................................49
2.4 Spécification des variables et leurs
sources......................................................49
DEUXIÈME PARTIE : RESULTATS ET
DÉFINITION DE STRATÉGIE DE
GESTION DE
PORTEFEUILLE LA BRVM
CHAPITRE III : RÉSULTATS DES TESTS
D'EFFICIENCE À LA BRVM.............59
Section 1 : Présentation des
résultats des
tests...................................................59
1.1 Analyse des
variables................................................................................59
1.2 Régression de
l'équation............................................................................68
1.3 Estimation et validation du
Model.................................................................68
Section 2 :
Interprétation des résultats .............
................................................73
2.1 Plan d' analyse des
Résultats.......................................................................73
2.2 Vérification de l'hypothèse de
l'étude............................................................74
CHAPITRE IV : DÉFINITION DE
STRATÉGIE DE GESTION DE PORTEFEUILLE
À LA BRVM
Section 1 : Analyse stratégique et
processus de gestion de portefeuille à la BRVM.......75
1.1 Les facteurs favorisant la gestion active de portefeuille
à la BRVM...........................76
1.2 Les facteurs favorisant la gestion passive de portefeuille
à la BRVM.........................76
1.3 Les Étapes de gestion de
portefeuille...............................................................77
Section 2 : Pistes de recherche
.......................................................................78
2.1 Point de vue
général.................................................................................78
2.2 Les insuffisances de l'étude à
approfondir......................................................80
Conclusion.................................................................................................82
Bibliographie.............................................................................................84
Table des matières
......................................................................................91
Annexes...................................................................................................95
INTRODUCTION GENERALE
Jensen [1978] (1): « There is no other
proposition in
economics which has more solid empirical evidence
supporting it than the EMH (2) ».
Les pays africains ont toujours fait recours à la dette
auprès des organismes internationaux et des pays amis pour financer
leurs investissements aussi bien pour les grands projets de l'État que
pour les projets des entreprises para-publiques et privées.
Cette pratique qui s'inscrit dans la logique d'une
économie d'endettement a été soutenue par plusieurs
auteurs dont Regnard NURKSE [1963](3) qui affirme que du
côté de la demande des pays en développements, l'incitation
à investir peut être faible à cause de la faible dimension
du marché. La dimension du marché se mesure en terme de pouvoir
d'achat (revenu réel) et ne dépend ni du nombre d'habitants, ni
de l'étendue du territoire.
Le facteur déterminant de la dimension d'un
marché est la productivité, laquelle détermine à
son tour les revenus réels. Ainsi, au dessous d'un certain niveau de son
pouvoir d'achat, l'individu ne peut pas épargner. Pour échapper
à ce cercle vicieux, Regnard NURKSE recommande aux pays moins
avancés de recourir à l'endettement extérieur qui selon
lui est le seul moyen de combler l'insuffisance du fonds de subsistance.
Cette approche a entraîné la négligence de
l'épargne intérieure et à contribué à un
surendettement de ces États. L'endettement reste en théorie, un
déterminant de la croissance à long terme en Afrique selon les
études de Ojo et Oshikoya [1995](4) qui ont trouvé une
relation significative entre le ratio d'endettement extérieur et le
Produit Intérieur Bruit ( PIB) réel par tête d'habitat.
(1) Pour une biographie
complète de Michael. C. JENSEN voir son site :
www.people.hbs.edu/mjensen.
(2) EMH est le sigle que les
chercheurs ont retenu pour designer la théorie de l'efficience des
marchés.
(3) AHARH Kpéssou,
Problème de développement et la dette extérieure du Togo,
Thèse de
Doctorat, Université Clermont I,1988.
(4) Tenou Kossi, Les
déterminants de la croissance à long terme dans les pays de
l'UEMOA, BCEAO, Septembre 1998.
Ainsi, pour les pays de l'Union Économique et
Monétaire Ouest Africain (UEMOA), une hausse du taux d'investissements
par les crédits
extérieurs réduit la croissance du PIB parce
que l'investissement n'a d'effets positifs sur la croissance que lorsqu'il est
financé par l'épargne domestique(5) et donc la
politique d'endettement ne peut être source de mobilisation efficace de
ressources pour financer les entreprises comme l'ont suggéré les
responsables des politiques économiques en Afrique jusqu'à un
passé très récent.
Par contre dans les pays avancés, le financement de
l'économie est fait essentiellement sur les marchés financiers
qui sont l'émanation de la désintermédiation
financière. C'est le modèle de l'économie de
marché.
A partir des années 1980 avec la crise de l'endettement
ou les débiteurs n'arrivent plus à honorer leurs engagements, les
pays de l'Afrique de l'ouest tentent de sortir du cercle vicieux de
l'endettement pour expérimenter le modèle d'économie de
marché. Ainsi, compte tenue de l'étroitesse de leur marché
pris individuellement, ils se sont constitués en un regroupement sous
régional (UEMOA) qui est chargé d'intégrer les
économies des huit États membres(6) qui le composent
et d'en faire un marché commun économiquement viable.
L'UEMOA, dans sa stratégie de mobilisation de
l'épargne intérieure en vue de financer l'activité
économique des pays membres a décidé de créer un
marché financier en Décembre 1996. Cette décision s'est
concrétisée par la création de la Bourse Régionale
des Valeurs Mobilières (BRVM) et le Dépositaire central / Banque
de règlement (DC/BR) en décembre 1996.
Au vu du rôle important que la BRVM est appelée
à jouer dans l'économie des pays de l'UEMOA il convient de porter
une attention particulière sur son fonctionnement aussi bien
théorique que pratique, notamment en ce qui concerne son efficience.
(5) Tenou Kossi op. cit. page 1
(6) Les huit pays de l'UEMOA comprenant
le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le
Sénégal, le Togo et la Guinée Bissau.
La première étude rigoureuse sur l'efficience
boursière a été faite par Maurice Kendall [1953]
(7) qui à révélé qu'il est difficile
de distinguer par des méthodes statistiques, une véritable
série aléatoire d'une série dans laquelle la composante
systématique est faible. Il a conclu en disant qu'il n'y a donc pas
espoir de prévoir les cours boursiers. En effet depuis cette
étude, plusieurs chercheurs se sont penchés sur le
phénomène d'efficience des marchés boursiers d'une
manière plus intense à partir des années 1970. Il s'agit
d'utiliser les moyens stochastiques disponibles pour prévoir le
comportement du marché en vue de réaliser des gains. C'est ainsi
que les marchés boursiers américains ont été
testé sous toutes leurs formes ce qui constitue aujourd'hui un monument
empirique de tests d'efficience des marchés.
La déclaration célèbre de Jensen
[1978] (8) qui dit qu'il n y a pas de sujet en économie qui
ait été exploré par les chercheurs comme
l'hypothèse d'efficience des marchés (EMH), est d'autant vraie
que la revue de la littérature semble aisée.
Ainsi, en 1965, Fama Eugène donnera une
définition plus précise à la notion d'efficience des
marchés :
« Un marché efficient est défini
comme un marché sur lequel il existe un grand nombre d'agents rationnels
maximisant leur profit [rational profit-maximizers] engagés dans une
concurrence active, chacun essayant de prédire les cours futurs des
actions individuelles et sur lequel l'information courante importante est
disponible presque gratuitement pour tous les participants.
Sur un marché efficient, la concurrence entre les
nombreux participants conduit à une situation ou, à chaque
instant, les prix courants des actions individuelles reflètent
déjà les effets des informations basées à la fois
sur les évènements qui se sont réalisés et sur les
évènements pour lesquels le marché anticipe qu'ils se
réaliseront dans le futur. Autrement dit, sur un marché efficient
le prix courant d'une action sera à tout instant un bon estimateur de sa
valeur fondamentale [intrinsic value] ».
(7) Maurice Kendell, The analysis of
economic time-series. Part I : Prices, in Cootner (1964) P 85-99
(8) Michael
C. Jensen, Some Anomalous Evidence Regarding Market Efficiency, Journal of
Financial Economics, 1978.
En théorie des organisations, l'efficience renvoie
aux résultats aux moindres coûts(9) et consiste
à la transformation au meilleur rendement des ressources en biens et
services(10). Cette approche suppose que les transactions sont
faites à un coût acceptable par tous les opérateurs aussi
bien pour les professionnels du marché que pour les investisseurs non
avisés.
L'efficience boursière est plus basée sur les
tests d'hypothèse en vue de démontrer que le comportement des
marchés est aléatoire, que les prix des titres ne sont pas
prévisibles. Par ailleurs, étant donné que le coût
pour prévoir le cours d'un titre est élevé, le gain
futur sur ce titre est ramené au niveau de gain d' un certain nombre
d'investisseurs qui n'ont pas engagé des coûts dans des
études spécifiques avant d'acheter ou de vendre le titre. Bref
personne ne pourra faire des profits en analysant les marchés.
Le test d'efficience d'un marché a également
pour objectif de définir une stratégie de gestion de portefeuille
étant entendu que l'investisseur cherche dans tous les cas à
maximiser son profit et prendre moins de risque.
La théorie précise qu'il existe trois
types de marchés efficients qui sont fonction du type d'informations
disponibles :
· L'hypothèse de marché efficient en forme
faible, suppose que les prix reflètent toute l'information contenue
dans la série historique des prix.
· L'hypothèse de marché efficient en forme
semi-forte, établit que les prix reflètent toute l'information
publique disponible.
· L'hypothèse de marché efficient en forme
forte, établit quant à elle que toute l'information connue,
publique et privée, est reflétée dans les prix des
titres.
Pour tester la forme faible de l'hypothèse, les
chercheurs ont utilisé l'analyse des séries temporelles en
testant spécifiquement l'hypothèse d'une tendance au hasard.
Plus spécifiquement ces tests ont essayé de vérifier si
les accroissements des prix sont indépendants des accroissements
passés.
(9 ) Approche D. Scott. Sink de
performance, cours de théorie des organisations, Master 3eme cycle IAEC,
SAMBO,2003.
(10) Vérificateur
Général du Québec ( LRQ chap. V5,01), cours SAMBO, op. cit
p.3
Si l'hypothèse d'une tendance au hasard est
rejetée, alors le marché n'est pas efficient, car les
accroissements de prix passés pourraient aider à anticiper les
prix futurs des actifs. L'évidence empirique soutient donc
l'hypothèse de marché efficient en forme
faible(11).
Pour tester la forme semi-forte de l'hypothèse, on a
évalué la vitesse d'ajustement des prix de marché à
l'arrivée de nouvelle information; l'évidence en faveur d'un
rapide ajustement des prix de marché est dominante.
La forme forte de l'hypothèse de l'efficience des
marchés, consiste à vérifier s'il est possible de profiter
sur la base d'information privilégiée (information accessible
à un petit groupe des agents économiques) pour faire des gains
sur le marché. Étant donné qu'on ne peut pas identifier
l'information non publique, un type de test de forme forte considère
l'examen de la performance d'investissement des individus ou groupes qui
pourraient avoir de l'information privée.
Les tests d'efficience ont pour but essentiel de mettre en
place une stratégie de gestion de portefeuille. Cette implication de
stratégie s'explique par les raisonnements suivants :
- Si un marché est inefficient au sens faible, il
suffit de chercher par les moyens de prévisions statistiques et
économétriques à partir des anciens prix d'un titre pour
savoir quand le titre aura le cours x et alors on l'achète à la
date de son cours le plus bas en étant assuré que dans t jours
exactement le titre en question va atteindre son cours le plus
élevé et alors on le revend au prix élevé pour
réaliser des bénéfices. Et comme tout le monde peut faire
cette prévision, personne ne voudra acheter quand on sait que le cours
va baisser.
En conclusion il faut nécessairement que personne ne
puisse prévoir le cours d'un titre à partir des anciens prix.
Alors on dira que le marché est efficient au sens faible parce que
l'offre et la demande existent à tout moment et donc les
stratégies basées sur des prévisions statistiques et
économétriques ne marchent pas.
(11) Voir les différents tests
d'hypothèse d'efficience en annexe 0
- Si un marché est inefficient au sens semi faible,
il suffira d'utiliser les informations publiques pour prévoir les cours
des titres, ainsi, à chaque fois qu'il y a une publication
d'informations économiques aussi bien sur les entreprises que sur
l'environnement économique général ( la politique
monétaire, les prévisions de croissance du PIB, les fusions, les
acquisitions etc.. ), les cours fluctuent. Alors la conséquence
stratégique dit qu'il est inutile d'utiliser ces informations comme
base de stratégie durable de prévision pour réaliser des
gains.
- Si un marché est inefficient au sens fort, cela
voudra dire que sur la base des informations privées des entreprises on
peut prévoir les cours de son titre. L'implication stratégique en
est que ce n'est pas la peine de fonder sa stratégie sur les
informations privées des firmes car quelques temps après les prix
reviennent à la normale incluant cette information.
La BRVM étant une place Boursière relativement
jeune il apparaît nécessaire aux investisseurs locaux de savoir
qu'elle stratégie de gestion de portefeuille développer sur ce
marché. Mieux, il convient de rassurer les investisseurs
internationaux de la non menace de leur richesse sur ce marché par le
jeux de la concurrence pure et parfaite et par l'optimisation des gains par
rapport aux risques pris.
La seule étude spécifique sur la BRVM en
matière d'efficience est celle de Founanou [1999](12), dans
une analyse sur la formation des prix sur la BRVM. Il parvient à des
résultats qui différent de ceux habituellement obtenus sur les
marchés financiers développés.
En effet, il trouve une auto corrélation
(négative 17 titres sur 33) des rendements de clôture et des
rendements d'ouverture, avec un coefficient d'auto corrélation
supérieur à 10%, alors que sur les marchés
développés il est inférieur à ce seuil. Or, l'auto
corrélation mesure le caractère prévisible des rendements
futurs sur la base de ceux passés. Il s'agit donc d'une anomalie du
marché financier régional, qui rend discutable l'efficience au
sens faible du marché. Alors on peut dire que cette étude
conclut que la BRVM est inefficient à la forme faible.
(12) Balibié Serge Auguste Bayala,
la BRVM, l'Introduction en bourse, pourquoi et pourquoi pas ? les
Sociétés et les
investisseurs. These de Doctorat University of
Groningen and Ouagadougou, 2002.
Notre étude a pour objet l'efficience boursière
et la stratégie de gestion de portefeuille à la BRVM. Ainsi,
notre problématique se résume aux questions suivantes :
- Les cours des titres sur le marché de la
BRVM sont-ils prévisibles ?
- Quelle stratégie de gestion de portefeuille faut-il
adopter sur le marché de la BRVM ?
De ces questions principales nous dégageons les
questions subsidiaires suivantes :
- La BRVM est-elle un marché efficient de forme
semi-forte ?
- Les investisseurs sur le marché de la BRVM
intègrent-ils l'approche d'efficience dans leurs
stratégies de gestion de portefeuille ?
L'objectif premier de notre étude est de
démontrer l'hypothèse d'efficience de la BRVM. Pour atteindre
notre but nous allons tester la forme semi-forte d'efficience de la BRVM sous
l'hypothèse que les cours des titres reflètent toutes les
informations publiques sur le marché notamment en ce qui concerne les
informations macroéconomiques, les indicateurs boursiers et les
données internes des entreprises qui sont publiées
périodiquement.
Notre deuxième objectif consiste à orienter les
gestionnaires de portefeuille sur le choix de stratégie à adopter
sur le marché de la BRVM.
Pour ce faire, nous allons tester l'hypothèse selon
laquelle les cours des titres sur le marché
régional de la BRVM reflètent l'information
empirique et publique. Il s'agit de voir si les cours des titres en un temps t
peuvent être prédits au temps t+1 par les cours du
temps t, les variables choisies.
L'intérêt et la contribution de cette
étude résident dans le fait que le modèle proposé
combine deux tests empiriques : il s'agit du test de la forme faible
étant donné que nous allons voir si s les coefficients des
variables sont statistiquement significatifs et de la forme semi forte qui nous
permettra de mettre à l'épreuve l'ensemble des variables ayant un
pouvoir explicatif des cours des titres.
Ainsi la contribution de l'étude se situe à
plusieurs niveaux :
- Pour les intervenants sur le marché de la BRVM (SGI
etc..), l'étude leur permettra de mettre en place des stratégies
adaptées sur ce marché et s'inscrire dans l'efficacité.
- Pour le dépositaire central/ banque de
règlement, l'étude lui permettra en temps que market maker
d'entretenir l'efficience. Pour la communauté financière
internationale, il s'agit de savoir s' il est possible dans leur
stratégie de diversification de portefeuilles internationaux,
d'intégrer sans trop de risque des titres de la BRVM et pouvoir compter
sur son efficience.
- Pour l'Institut Africain d'Administration et d'Etudes
Commerciales (IAEC), elle aura permis l'enrichissement de la recherche en
finance de marché.
- Pour nous même auteur, l' étude nous permet de
mettre à l'épreuve notre aptitude à la recherche qui nous
a été communiquée tout le long de notre formation et
l'esprit de synthèse des nombreuses littératures sur le sujet.
La délimitation de notre étude s'avère
nécessaire pour une analyse rigoureuse et une démarche
synthétique. En effet, notre étude traite de l'efficience de la
BRVM et de la de stratégie de gestion de portefeuille.
Il ne s'agit pas de tester toutes les formes d'efficience que
la théorie nous apprend. On se limitera simplement de se limiter
à la problématique de notre étude qui renvoie au test
d'efficience semi forte et oriente les investisseurs sur les stratégies
adaptées sur le marché de la BRVM.
De façon générale notre démarche
s'articule autour de deux axes : La première partie :
Activité boursière et concepts d'efficience à la BRVM
contient deux chapitres : Le premier, Activités à la BRVM,
théories de l'efficience des marchés et stratégie de
gestion de portefeuille passe en revue la présentation des
activités de la BRVM dans la section I et la revue de la
littérature sur l'efficience boursière et sur les
stratégies de gestion de portefeuille applicables à la BRVM dans
la section II.
Le second chapitre, Application de la méthode des
moindres carrées ordinaires pour tester l'efficience à la BRVM,
prend en compte la description du modèle dans la section I qui identifie
et justifie le choix méthodologique ainsi que les exigences de la
méthode. La section II aborde le choix des données exigées
par la méthode en identifiant les variables et leurs sources.
La deuxième partie : Résultats et
définition de stratégie de gestion de portefeuille à la
BRVM, contient également deux chapitres : Le premier,
résultats des tests d'efficience à la BRVM qui est reparti en
deux sections : section I, Présentation des résultats des
tests, qui prend en compte l' analyse des variables, l'estimation de
l'équation et sa validation. La section II, Interprétation des
résultats, fait le point sur les résultats.
Le deuxième chapitre, Définition de
stratégie de gestion de portefeuille à la BRVM appelle à
l'analyse stratégique et au processus de gestion de portefeuille
à travers les facteurs favorisant les différentes
stratégies dans la section I ainsi que les différentes
étapes du processus de gestion de portefeuille. La section II
énonce les limites de l'étude et les pistes de recherches.
PREMIÈRE PARTIE
ACTIVITÉ BOURSIÈRE ET CONCEPTS
D'EFFICIENCE À LA BRVM
Introduction
La première partie de notre étude,
« Activité boursière et concepts d'efficience à
la BRVM » porte sur l' activité à la BRVM, le
cadre de référence théorique et la méthodologie
appropriée pour tester l'efficience sur ce marché. Cette partie
a pour objectif de cerner la BRVM sous son aspect fonctionnel en vue d'analyser
et de comprendre les différentes opérations qui s'y
déroulent. Cela permet également de dégager une
méthodologie de travail adaptée à notre étude. Tout
ceci passe par la littérature appropriée qui se rapporte aux
activités boursières dans le cadre de l'efficience et des
stratégies de gestion de portefeuille. Cette partie comporte deux
chapitres dont le premier examine les activités de la BRVM et fait le
point sur la littérature pertinente et le deuxième
présente les aspects méthodologiques de l'étude.
CHAPITRE I : ACTIVITÉS À LA BRVM,
THÉORIE DE L'EFFICIENCE DES MARCHÉS ET STRATÉGIE DE
GESTION DE PORTEFEUILLE
La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières est
un instrument de mobilisation de l'épargne en vue de permettre aux
agents à besoin de financement principalement de l'UEMOA de faire leurs
opérations sur un marché organisé. Avant toute analyse de
ce marché il convient de présenter ses activités, en
préciser le cadre de référence théorique sur
l'efficience des marchés et la stratégie de gestion de
portefeuille.
Section 1: Présentation des activités de la
BRVM
La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM) est une bourse entièrement électronique. Le Site Central,
situé à Abidjan, assure les services de cotation, de
négociation ainsi que les services de règlements c'est à
dire la livraison de titres.
A partir des postes de
travail installés dans leurs locaux ou de ceux situés dans les
Antennes Nationales de Bourse des pays de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), les agents des Sociétés
de Gestion et d'Intermédiation (SGI) peuvent saisir les ordres de
bourse et les transmettre au Site Central via le réseau satellite,
consulter et éditer les résultats de cotation, consulter les
informations statistiques du marché et du Dépositaire Central et
obtenir la diffusion des informations.
Les principes retenus pour la mise en place du marché
boursier de la BRVM obéissent à la fois au souci de
conformité aux standards internationaux et à celui de son
adaptabilité à l'environnement socio-économique de
l'UEMOA. L'égalité quant à l'accès à
l'information, au traitement des investisseurs, au coût d'accès au
réseau, quel que soit le lieu d'implantation de l'opérateur
économique forment les points cardinaux.
Le marché se caractérise comme suit : un
marché centralisé dirigé par les ordres,
c'est-à-dire le cours d'une valeur, est déterminé par la
confrontation des ordres d'achat et de vente collectés avant la
cotation.
Trois séances hebdomadaires de bourse avec deux (2)
cotations au " fixing " (cours unique obtenu par confrontation des
ordres d'achat et de vente). Les séances ont évolué
rapidement vers une séance quotidienne pour atteindre des séances
de cotation en continu, un marché au comptant avec un dénouement
glissant des transactions, qui permet aux opérateurs de connaître
avec précision la date à laquelle ils devront faire face à
leurs engagements. Lors de son démarrage, la BRVM a retenu un
dénouement des transactions à J+5 (jour de négociation
plus 5 jours ouvrés) qui doit évoluer vers les normes
internationales en la matière, soit un dénouement à
J+3.
Les transactions sont garanties grâce à la mise
en place d'un Fonds de Garantie du Marché alimenté par les SGI
pour pallier une éventuelle défaillance. La conservation et la
centralisation des titres sont pour leur part garanties par le
Dépositaire Central/Banque de Règlement.
Les principales opérations réalisées sur
le Marché Financier Régional s'effectuent sur les marchés
primaire et secondaire.
Le tableau qui suit regroupe l'ensemble des principales
opérations réalisées de 1997 à 2002 sur le
marché primaire :
Tableau 1 : Principales opérations sur le
marché primaire
|
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
TOTAL
|
Emprunt privé
|
0
|
2 000
|
19 150
|
7 000
|
34 735
|
13 700
|
76 585
|
Emprunt public
|
0
|
52 120
|
61 293
|
8 500
|
30 504
|
60 500
|
212 917
|
Offre publique d'achat
|
0
|
0
|
0
|
1 753
|
0
|
0
|
1 753
|
Offre publique de retrait
|
0
|
0
|
0
|
0
|
53
|
0
|
53
|
Offre publique de vente
|
34 437
|
1 109
|
11 297
|
2 221
|
10 152
|
1 944
|
61 160
|
Offre publique d'échange
|
0
|
0
|
0
|
0
|
7 397
|
0
|
7 397
|
Placement étranger
|
0
|
0
|
252
|
496
|
97
|
0
|
845
|
Placement privé d'actions
|
|
|
|
165
|
|
|
165
|
TOTAL
|
|
34 437
|
552 229
|
91 992
|
20 134
|
82 938
|
76 144
|
|
Source : SGI-Togo
Les principaux indicateurs de la BRVM sont essentiellement la
Capitalisation Boursière, le Volume des transactions, l'Indice BRVM,
l'Indice BRVM Composite 10, le Volume total des actions
négociées. Ils sont résumés dans la tableau 2.
Tableau 2 : Les principaux indicateurs de la BRVM
|
|
|
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Capitalisation Boursière (en mrds de F CFA)
|
1 019
|
1 074
|
948
|
976
|
910
|
Volume transigé
|
|
|
489 163
|
4 819 844
|
1 519 758
|
961 648
|
953 869
|
Valeur des transactions (en mrds de F CFA)
|
11
|
53
|
37
|
13
|
11
|
Indice BRVM Composite
|
|
|
94,61
|
97,08
|
77,27
|
84,11
|
74,34
|
Indice BRVM 10
|
|
98,05
|
91,34
|
74,76
|
77,46
|
82,36
|
Volume total des actions négociées
|
|
487 230
|
4 800 522
|
947 088
|
424 763
|
704 354
|
Source : SGI-Togo
Une analyse de la dynamique à long terme des
indicateurs du marché selon les figures 1,2 et 3 ( page 15 ) nous montre
que un an après l'ouverture de la bourse, celle-ci a connu un niveau
d'activité très élevé jusqu'à 1074
milliards de FCFA de capitalisation, ce qui a tiré naturellement le
volume transigé et la valeur des transactions. Mais en 2000 il y a eu un
choc qui a ramené la capitalisation boursière à 948
milliards de FCFA et aussi le volume transigé a été
ramené à un niveau également bas alors que la valeur des
transactions n'a pas subi le coup d'une manière significative.
Cette situation s'explique par le ralentissement des
activités de l'économie ivoirienne durant le premier trimestre de
l'année 2000. En effet, la Côte d'Ivoire qui occupe plus de 90% de
l'activité du marché régional, avec 38
sociétés cotées sur les 39 inscrites à la cote, a
connu des troubles sociopolitiques qui ont débuté le 24
décembre 1999.
L'incertitude occasionnée par ce changement a eu pour
conséquence de susciter dans un premier temps, des ventes massives de
titres sur le marché boursier et dans un second temps, une
rétention des ordres d'achat de la part des investisseurs. Tout ceci
combiné, a entraîné un fort recul des indicateurs du
marché ( indices, volumes et valeurs, capitalisation boursière)
comme nous le verrons dans l'analyse détaillée.
Le deuxième trimestre de l'année marque la
période des assemblées générales qui se manifeste
généralement par une remontée des cours due à une
anticipation des investisseurs sur les dividendes à venir. Durant le
trimestre sous revue, ces anticipations ont contribué à freiner
la baisse des cours, enregistrée depuis le premier trimestre. En effet,
la première moitié du deuxième trimestre a connu le
même scénario que les trois premiers mois de l'année c'est
à dire une baisse des principaux indicateurs du marché boursier,
mais dans des proportions moindres. Ce qui pourrait s'expliquer par une
position attentiste de la part des investisseurs après les
périodes de ventes massives de titres.
La deuxième moitié du trimestre a offert un tout
autre visage. L'on a assisté dans un premier temps à une
stabilisation des cours et par la suite, à de fortes fluctuations qui
ont coïncidé avec l'annonce des résultats financiers des
entreprises ainsi que des dividendes à verser.
Le troisième trimestre de l'année 2000 a
été à l'image des deux derniers. Tendance à la
baisse, coupée de légères corrections avec des volumes
soutenus par le marché obligataire. En effet, le comportement des
opérateurs sur le marché boursier s'est caractérisé
par une forte rétention des ordres ce qui a influé
négativement sur les volumes et valeurs des transactions. A cela, il
faudrait ajouter le souci de certains investisseurs de se dessaisir de leurs
titres afin de disposer de liquidité ce qui à contribué
à faire baisser davantage les indicateurs du marché.
Figure N01 :
Évolution annuelle de la capitalisation boursière
Figure N02: Évolution
annuelle du volume transigé
Figure N03 Évolution
annuelle de la valeur des transactions
Tableau 3 : Quelques statistiques descriptives des
indicateurs du marché de la BRVM
CAPBOURS
|
|
VOLTR
|
|
VALTRANS
|
|
BRVMC
|
Moyenne
|
985,4
|
Moyenne
|
1748856,4
|
Moyenne
|
25
|
Moyenne
|
Erreur-type
|
28,4176002
|
Erreur-type
|
784919,754
|
Erreur-type
|
8,55569985
|
Erreur-type
|
Médiane
|
976
|
Médiane
|
961648
|
Médiane
|
13
|
Médiane
|
Mode
|
#N/A
|
Mode
|
#N/A
|
Mode
|
11
|
Mode
|
Écart-type
|
63,5436858
|
Écart-type
|
1755133,93
|
Écart-type
|
19,1311265
|
Écart-type
|
Variance de l'échantillon
|
4037,8
|
Variance de l'échantillon
|
3,0805E+12
|
Variance de l'échantillon
|
366
|
Variance de l'échantillon
|
Kurstosis
|
-0,54915786
|
Kurstosis
|
4,15130065
|
Kurstosis
|
-1,16044074
|
Kurstosis
|
Coefficient d'assymétrie
|
0,40864039
|
Coefficient d'assymétrie
|
2,00070112
|
Coefficient d'assymétrie
|
0,97972116
|
Coefficient d'assymétrie
|
Plage
|
164
|
Plage
|
4330681
|
Plage
|
42
|
Plage
|
Minimum
|
910
|
Minimum
|
489163
|
Minimum
|
11
|
Minimum
|
Maximum
|
1074
|
Maximum
|
4819844
|
Maximum
|
53
|
Maximum
|
Somme
|
4927
|
Somme
|
8744282
|
Somme
|
125
|
Somme
|
Nombre éch
|
5
|
Nombre éch
|
5
|
Nombre éch
|
5
|
Nombre éch
|
Maximum(1)
|
1074
|
Maximum(1)
|
4819844
|
Maximum(1)
|
53
|
Maximum(1)
|
Minimum(1)
|
910
|
Minimum(1)
|
489163
|
Minimum(1)
|
11
|
Minimum(1)
|
|
BRVM10
|
|
VOLACTION
|
|
85,482
|
Moyenne
|
84,794
|
Moyenne
|
1472791,4
|
4,53485104
|
Erreur-type
|
4,35295716
|
Erreur-type
|
836969,111
|
84,11
|
Médiane
|
82,36
|
Médiane
|
704354
|
#N/A
|
Mode
|
#N/A
|
Mode
|
#N/A
|
10,1402352
|
Écart-type
|
9,7335081
|
Écart-type
|
1871519,83
|
102,82437
|
Variance de l'échantillon
|
94,74118
|
Variance de l'échantillon
|
3,5026E+12
|
-2,67985811
|
Kurstosis
|
-1,62471591
|
Kurstosis
|
4,75703591
|
0,15227357
|
Coefficient d'assymétrie
|
0,53801391
|
Coefficient d'assymétrie
|
2,17024485
|
22,74
|
Plage
|
23,29
|
Plage
|
4375759
|
74,34
|
Minimum
|
74,76
|
Minimum
|
424763
|
97,08
|
Maximum
|
98,05
|
Maximum
|
4800522
|
427,41
|
Somme
|
423,97
|
Somme
|
7363957
|
5
|
Nombre éch
|
5
|
Nombre éch
|
5
|
97,08
|
Maximum(1)
|
98,05
|
Maximum(1)
|
4800522
|
74,34
|
Minimum(1)
|
74,76
|
Minimum(1)
|
424763
|
1.1 Marché des actions et des
obligations
La Bourse Régionale des valeurs Mobilières
dispose, pour le démarrage de ses activités, de deux
compartiments pour les actions et d'un compartiment unique pour les emprunts
obligataires. Pour être admise au premier compartiment, la
société doit répondre aux conditions suivantes :
- Présenter une capitalisation boursière
égale ou supérieure à 500 millions de francs CFA;
- avoir une marge nette sur chiffre d'affaires sur chacune des
trois dernières années de 3% ;
- présenter 5 années de comptes
certifiés;
- s'engager à signer un contrat d'animation de
marché;
- diffuser dans le public au moins 20% de son capital,
dès l'introduction en bourse;
- s'engager à publier les estimations semestrielles de
chiffre d'affaires et les tendances de résultats.
Au second compartiment, l'admission de la
société est soumise aux conditions suivantes :
- Présenter une capitalisation boursière
égale ou supérieure à 200 millions de francs CFA;
- présenter deux années de comptes
certifiés;
- S'engager à signer un contrat d'animation de
marché;
- s'engager à diffuser dans le public au moins 20% de
son capital dans un délai de deux ans, ou 15% en cas d'introduction par
augmentation de capital.
1.1.1 Le compartiment des Actions
Les sociétés émettrices jusqu'à la
fin de l'année 2002 sont pour la plupart ivoiriennes reparties dans les
différents secteurs :
BRVM-Industrie : 15 sociétés (toutes
ivoiriennes)
BRVM-Services Publics : 3 sociétés (1
sénégalaise + 2 ivoiriennes)
BRVM-Finances : 4 sociétés (1
Béninoise + 3 ivoiriennes)
BRVM-Transport : 3 sociétés (toutes
ivoiriennes)
BRVM-Agriculture : 5 sociétés (toutes
ivoiriennes)
BRVM-Distribution : 7 sociétés (toutes
ivoiriennes)
BRVM-Autres Secteurs : 1 société
(ivoirienne)
Tableau 4 : Part des actions par secteur et par
pays
Répartition
|
|
Industrie
|
Services
|
Finances
|
Transport
|
Agricu
|
Distrib
|
Autres
|
|
|
Sectorielle
|
|
|
Publics
|
|
|
|
|
Secteurs
|
Total
|
%
|
Pays
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Côte d'Ivoire
|
15
|
2
|
3
|
3
|
5
|
7
|
1
|
36
|
94,74
|
Sénégal
|
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2,63
|
Bénin
|
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2,63
|
Togo
|
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Burkina Faso
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Mali
|
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Institutions
|
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
|
15
|
3
|
4
|
3
|
5
|
7
|
1
|
38
|
100
|
Source : Site officiel de la BRVM.
Figure N04: Part de
détention d'actions par pays
1.1.2 Le compartiment obligataire
Le compartiment obligataire (titres de créance) est
accessible aux emprunts obligataires dont le nombre total de titres à
l'émission est supérieur à vingt cinq mille (25.000), et
représentant un montant nominal au moins égal à cinq cents
millions (500.000.000) de francs CFA.
Il est constitué en fin 2002 de la Côte
d'Ivoire : 5 titres, du Sénégal : 2 titres, du Bénin : 4
titres. Le Togo, le Burkina Faso, et le Mali : 1 titre chacun. Par
ailleurs les organismes institutionnels détiennent : 5 titres.
Tableau 5 : Part de détention de titres
obligataires par pays
Pays
|
Obligations
|
%
|
Côte d'Ivoire
|
5
|
26,3157
|
Sénégal
|
2
|
10,5263
|
Bénin
|
4
|
21,0526
|
Togo
|
1
|
5,2631
|
Burkina Faso
|
1
|
5,2631
|
Mali
|
1
|
5,2631
|
Institutions
|
5
|
26,3157
|
Total
|
19
|
100
|
Source : Site officiel de la BRVM
Figure N05: Part de
détention de titres obligataires par pays
1.2 Les indices boursiers
Les deux indices boursiers de la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM) représentent l'activité des
titres du marché des actions. Le BRVM Composite est constitué de
toutes les valeurs admises à la cote ; le BRVM 10 est
composé des dix sociétés les plus actives du
Marché.
La formulation et les critères de sélection du
BRVM Composite et du BRVM 10 s'inspirent des principaux indices boursiers du
monde, tout particulièrement de l'indice FCG, de l'International
Financial Corporation, société affiliée à la Banque
mondiale. La formule des indices tient compte de la capitalisation
boursière, du volume de transactions par séance et la
fréquence des transactions. En outre, seules les actions ordinaires sont
retenues pour le calcul des indices.
Par ailleurs, la notion de liquidité occupe une place
fondamentale dans la sélection des valeurs composant l'indice BRVM 10.
En effet pour chacune d'entre elles, le montant quotidien moyen des
transactions au cours des trois mois précédant la revue
trimestrielle ne doit pas être inférieur à la
médiane des montants quotidiens moyens des transactions de l'ensemble
des titres, la fréquence des transactions doit être toujours
supérieure à 50% et le titre doit transiger au moins une fois sur
deux, durant la période d'étude de trois mois.
Les indices sont automatiquement générés
par le système de négociation de la BRVM et diffusés
après chaque séance de négociation. Par ailleurs, le BRVM
10 est révisé quatre fois par année (le premier lundi de
janvier, avril, juillet et octobre ) et le BRVM COMPOSITE après chaque
nouvelle inscription à la cote, de manière à être
adaptés à l'évolution du Marché Financier
Régional.
L'analyse de l'activité à la BRVM nous a permis
d'appréhender d'une façon claire et concise la pratique
boursière qui se réalise sur ce marché. A cet titre, nous
pouvons dire que la BRVM présente les caractéristiques d'un
marché boursier et peut faire l'objet de test d'efficience. Il convient
avant toute analyse de passer en revue la littérature sur l'efficience
des marchés boursiers et sur les stratégies de gestion de
portefeuille.
Section 2 : Revue de la littérature sur
l'efficience boursière et sur les stratégies de gestion de
portefeuille applicables à la BRVM
La littérature sur l'efficience des marchés a
commencé aux USA par les études de Fama and all [1969 ] et a
été la proposition centrale en finance durant environ trente ans
et sur les marchés boursiers français par Modigliani et Cohn
[ 1979 ]. C'est donc sur la base de vérifications empiriques
solides, que s'est construit un ensemble d'applications théoriques et
pratiques notamment en matière d'analyse des titres financiers.
Pour notre étude, cette revue de la littérature
nous permettra d'appréhender les différentes approches
d'efficience et les différents travaux qui ont été
réalisés aussi bien sur les autres places boursières qu'
à la BRVM ce qui nous aidera à mieux orienter notre
recherche.
2.1 Les Théories de
l'Efficience des Marchés
La théorie de l'efficience des marchés renvoie
à trois types d'efficiences , Gillet [ 1991 ]:
l'efficience allocationnelle, l'efficience
opérationnelle et l'efficience informationnelle. Notre étude
porte essentiellement sur l'efficience informationnelle c'est-à-dire
comment les informations agissent- elles sur les prix des titres boursiers ?
Cette question est fondamentale pour tous les intervenants sur un marché
boursier car l'analyse des deux autres formes d'efficience ne permet pas
à un investisseur de prédire les cours des titres et de
réaliser des gains. Toutefois, de brèves définitions de
l'efficience allocationnelle et opérationnelle seront données
avant d'aborder l'efficience informationnelle selon la théorie .
2.1.1 Efficience Allocationnelle
L'efficience allocationnelle indique que le marché est
capable d'orienter les fonds vers les emplois les plus productifs et contribue
ainsi à un développement satisfaisant de l'économie.
Ainsi, les prix sur le marché égalent les taux de rendement
marginal des emprunteurs et des prêteurs (13) . Le test de
cette forme d'efficience n'est pas approprié pour notre étude car
elle ne permet pas de définir une stratégie de gestion de
portefeuille.
(13) La définition explicite
que Jensen, [1978] exposé se fonde sur l'impossibilité de
réaliser un profit d'arbitrage en tenant compte de ces coûts.
Remarquons à l'occasion que, ce faisant, Jensen tirait
déjà les enseignements des travaux de Coase [1937] et de Demsetz
[1969], qui insistaient sur la nécessaire prise en compte des
coûts de transaction pour disposer d'une définition pertinente de
l'efficience allocationnelle et qui allaient également inspirer sa
démarche en finance organisationnelle.
2.1.2 Efficience Opérationnelle
La théorie de l'efficience opérationnelle
précise que les intermédiaires financiers mettent en relation de
manière satisfaisante les offreurs et les demandeurs de capitaux et ce,
au coût le plus faible tout en retirant une juste
rémunération. Le rôle des
« market-makers » dans le cadre de la régulation
des marchés boursiers est souvent bien rempli et ne pose pas de
problème étant entendu que les cries ne sont pas très
fréquentes sur les places boursières même si elles sont
graves de conséquence quand elles surviennent. L'efficience
opérationnelle, en la testant ne nous permet pas non plus de
définir une stratégie de gestion de portefeuille tels que
fixées dans nos objectifs.
2.1.3 Efficience informationnelle
Le type d'efficience qui traite les informations qui agissent
sur les cours des titres sur le marché est l' efficience
informationnelle, la plus explorée en finance. Elle prend en compte la
forme forte, semi-forte et faible des hypothèses formulées par
les chercheurs en la matière.
Figure N06: Schéma des
différentes formes d'efficience
Forme forte : Toute l'information y compris celle
privée.
Forme semi forte :Toute l'information publique.
Forme faible : Toute l'information historique sur les
prix.
2.1.3.1 Efficience faible
Le test de l'efficience faible revoie à
l'hypothèse que les prix courants reflètent toute l'information
historique sur les prix. Pour le tester il suffit d'appliquer les
modèles de prévisions dont les variables explicatives seront les
anciens prix ou encore des données antérieures.
Kendall [1953] a appliqué le test
d'autocorellation aux fluctuations hebdomadaires de 19 indices des cours
d'action britannique. Fama [1969] a examiner les fluctuations de 30 titres du
Dow Jones au cours de la période s'étendant de décembre
1957 à septembre 1962.
D'autres auteurs ont appliqué les tests de forme faible
en intégrant des variables macro-économiques comme l'inflation.
Il s'agit de Linter [1975], Bodie [1977], Nelson [1976], Jaffe et Mandelker
[1976], Fama et Schwert [1977], Fama [1981], Gultekin [1983] qui ont
globalement mis en évidence une relation négative entre le
rendement réel et nominal observés des actions et l'inflation
observée, anticipée ou non anticipée pour mieux expliquer
l'efficience. Ces résultats, obtenus à partir de données
du marché américain ainsi que celles de certains marchés
européens, ont été interprétés comme une
preuve de l'inefficacité de l'investissement en actions à
protéger contre l'inflation (14) et comme tel contredisant
l'hypothèse de Fisher.
Toujours dans l'optique des tests de forme faible, Solnick
[1973] a repris les travaux de Fama sur d'autres marchés
européens et a observé des valeurs de coefficients Rp
proche de zéro quels que soient les valeurs de i et a donc
conclu que la fluctuation des cours Ti (t) est linéairement
indépendante des fluctuations des cours observés pendant les
i jours précédents.
En résumé la forme faible d'efficience fait
référence au test d'autocorelation dont le coefficient
Rp permet d'apprécier la relation qui existe entre la valeur du
cours à l'instant t et celle à l'instant t-p.
Rp = Cov (Ti (t) ; Ti-(t-p)/Var (Ti (t). Il existe
également d'autres méthodes pour tester la forme faible notamment
la technique des filtres, des moyennes mobiles et la technique dite des points
et des croix (15).
(14) Plusieurs explications de cette
relation négative ont été avancées par les auteurs,
mais l'explication la plus controversée est de loin celle
proposée par Modigliani et Cohn [1979]. Ces auteurs pensent que la
valeur de la firme (prix des actions) devait rester constante en période
d'inflation et qu'une relation négative observée entre les cours
boursiers et l'inflation ne peut être dite qu'au fait que le
marché est induit en erreur à cause de l'irrationalité des
investisseurs et de leurs incapacité à se libérer de
l'illusion monétaire. Cette hypothèse, si elle était
vérifiée, remettrait manifestement en question l'efficience des
marchés financiers.
(15) La techniques des filtres
d'Allexandère précise que si les cours d'un titre augmente de x
% au moins par rapport à son dernier minimum, il convient d'acheter ce
titre et de le garder jusqu'à ce le cours baisse d'au moins x % par
rapport à son maximum précédent. A ce moment, il faut
couvrir sa position à découvert et prendre une position longue.
Tous les mouvements d'ampleur inférieurs à x % sont
ignorés. Cette technique a été testée par Fama,
Blume et Galesne, Jensen et Bennington, [1970]. Les résultats obtenus
montrent que l'application de ces règles ne permet pas d'obtenir des
résultats significativement supérieurs à ceux que l'on
obtient par une méthode d'achat conservation.
La technique de moyenne mobile quant à elle
consiste à acheter (vendre) par un signal donné lorsque la courbe
des variations des cours franchit la courbe de la moyenne mobile en suivant une
phase haussière (baissière). Cette méthode a
été testée par Van Home et Parker [1967]. Ils ont
utilisé cinq tailles de filtres différents et ils ont
calculé les moyennes mobiles sur les périodes de 100, 150 et 200
jours. Pour toutes les combinaisons de filtres et de longueurs de moyennes
mobiles, l'application de la technique moyenne n'a pas permis d'obtenir des
profits supérieurs à 100 obtenus par l'application d'une
stratégie achat détention.
La technique dite des points et des croix testés
par J. Hamon suppose que toutes les variations des cours inférieurs
à un certain seuil sont ignorées : une variation
supérieure à zéro est représentée par une
croix, une variation inférieure à zéro est
représentée par un point., Pour une variation de signe constant
des points ou des croix (suivant le singe de la variation) sont sur une
même colonne à la position correspondant au cours. A chaque
changement du signe de la variation, les rangs de la colonne est
incrémenté . le mouvement de hausse et de baisse sont
représentés verticalement en fonction du temps.
Les conclusions révèlent que les
résultats de l'application de ces différents tests de forme
faible sont inférieurs à ceux obtenus par la méthode
d'achat conservation.
Sur le marché de la BRVM, il n'y a pas eu
d'études utilisant les techniques de filtre et de moyenne mobile ou
celle des points et des croix à notre connaissance. Toutefois, la
méthode des moindres carrés ordinaires a été
utilisée pour faire des tests de forme faible. Notre étude
prendra en compte la forme faible en intégrant dans le modèle,
les cours antérieurs des titres et évoluera vers la forme semi
forte.
2.1.3.2 Efficience semi forte
La forme semi forte postule que les prix sur le marché
reflètent toute l'information publique donc comment reagissent les prix
à l'annonce de nouvelles informations. Certains auteurs comme E. Fama,
L. Fisher, M. C. Jensen, R. Roll [1969] ont travaillé sur l'ajustement
des prix des titres aux nouvelles informations.
Rendleman, Jones E.T. Latane [1982], Jegadeesh et Titman
[1993] ont pour leur part étudié les réactions aux
annonces de résultats financiers et ont conclu à l'inefficience
c'est à dire qu'il y a possibilité de prévoir les cours
des titres quand on annonce les résultats financiers mais cette
conclusion n'est pas valable pour tous les marchés.
Laporta, Lakonishik, Schleifer et Vishny [1997] ont par
ailleurs, examiné les revenus des croissances à la date de
l'annonce et ont conclu que le débat théorique tourne autour du
prix c'est-à-dire le rendement attendu et la préférence de
l'investisseur.(16)
Aussi, si l'hypothèse bayésienne qui dit que les
investisseurs font de bonnes prévisions est-elle remplie et qu'ils sont
identiques alors on peut conclure que les marchés sont efficients.
(16) Concernant la
préférence de l'investisseur, Von Neumann et Morgenstern [1994]
ont insisté sur la maximisation de l'utilité de l'investisseur
(EU). Il s'agit pour ces deux auteurs de maximiser l'utilité de
l'investisseur (EU) de fonction additive et séparable sous les axiomes
de pré-ordre totale A1, A2 et A3
L'axiome A1 de pré-ordre total et
transitivité s'explique pour tout a1 et a2
:
a1 >* a2 ; a2 >*
a1 ; ou a1 ~* a2
Si a1 * a 2 et a 2 * a
3 alors a1 * a 3 c'est la
transitivité.
L'axiome A2 de continuité
démontre que pour tout a1, a2 et a3 tel
que a1 a3 a2 alors il existe des scalaires
(; ); 0 1; 0 1 ; tel que a3 * [ x a2 + (1 - )
a1] et a3 >* [a2 + (1 -
a1]
L'axiome A3 d'indépendance : Pour tout
a1; a2 ; a3 et tout (0 1), si
a1 * a2 alors [a1 + (1 - ) a3] *
[a2 + (1 - ) a3]. On peut dire que les
préférences entre a1 et a2 sont
indépendantes de a3.
Bref sous les axiomes A1, A2 et
A3, on a la fonction d'utilité suivante : EU (ai)
= i U(aij) . Pr(aij)
Les postulats du modèle sont :
1- Les individus se préoccupent de tout ce qui est
source d'utilité ou de désutilité (éléments
pécuniaires ou non) et sont des « évaluateurs ». Ils
sont à même de faire des arbitrages entre les différentes
sources d'utilité et leurs préférences sont transitives
;
2- Les individus sont insatiables ;
3- Les individus sont maximisateurs. Ils sont
censés maximiser une fonction d'utilité sous contraintes. Ces
contraintes peuvent être cognitives et les choix effectués
tiennent compte des coûts d'acquisition du savoir et de l'information
;
4-Les individu sont créatifs et savent s'adapter ;
ils sont à même de prévoir les changements de leur
environnement, d'en prévoir les conséquences et d'y
répondre en créant de nouvelles opportunités.
Odean, [1999] a également tiré des
conclusions dans l'étude du comportement de l'investisseur sur un
marché efficient selon lesquelles les investisseurs transigent trop,
vendent les titres gagnants et gardent les perdants. Dans tous les cas, pour le
comportement des investisseurs, ils ne sont pas rationnels, ils utilisent des
règles de décisions «heuristiques» (rules of thumb)
dans leur prise de décision.
Certains modèles de comportement
développés par Bikhchandani, Hirshleifer et Welch [1992] et
Kahmeman et Tversky [1999] dans la théorie des perspectives concourent
à l'hypothèse des marchés sous forme de cascade
informationnelle. Shiller [1990] observe que 65 % des opérateurs du
marché considèrent que c'est d'abord la psychologie du
marché qui guide les investisseurs.
Les principales conclusions de la théorie des
perspectives sont les suivantes :
- la plupart des sujets violent l'utilité
exactement comme l'a montré Allais [1953] ; à savoir qu'ils
réagissent à des changement similaires de
probabilité.
- les sujets accordent généralement plus
d'importance aux changements de richesses qu'à la richesse totale, ce
qui contredit une nouvelle fois le paradigme d'utilité.
- la fonction de valeur est une fonction en «S»
c'est-à-dire concave dans le domaine des gains (aversion au risque) et
convexe dans celui des pertes. Cette fonction est définie par les
déviations du point de référence.
- la pondération de décision assignée
à la probabilité est généralement plus faible que
la probabilité correspondante excepté dans l'intervalle des
très faibles probabilités.
Toujours dans le cadre des tests de l'hypothèse
d'efficience semi forte, Dodd et Ruback [1977], Kummer et Hoffineister [1978]
et Brddley [1980] ont traité l'impact d'une annonce d'OPA sur les cours
boursiers. L'étude de Navatte [1978] sur les fusions et de Eckbo et
Langohr [1985] et Husson [1986] ont permis de tirer des conclusions pertinentes
sur les entreprises françaises.
D'autres études ont également été
réalisées afin de tester les réactions du marché
à l'annonce des résultats ou des distributions de dividendes
Watts[1973], Ball [1978], Pattel et Wolfson [1984] ou encore Collins et Kothary
[1989] et mettent souvent en avant l'existence d'un délai de
réaction relativement bref (deux jours).
Toutes ces études confortent l'hypothèse
semi-forte selon laquelle le prix courant des titres reflètent toute
l'information publique sur le marché à tout instant notamment les
annonces de résultats ou des dividendes, les fusions, les splits
d'actions et les OPA.
Ces différentes approches intéressent notre
recherche dans ce sens que l'annonce des résultats et de distribution
de dividendes est un signe aux investisseurs pour procéder à la
détermination des ratios comme : le bénéfices par
action, le rendement du marché, le ratio cours / bénéfice
ainsi que d'autres anticipations en vue d'une optimisation de leur
portefeuille. Toute fois, des critiques sont formulées sur la nature et
la source de l'information dite publique (17).
(17) Daniel Szpiro, [2000] fait
remarquer que le constat sur l'efficience des marchés peut en fait
s'interpréter de plusieurs manières. Soit que l'hypothèse
d'efficience dans sa version semi-forte doit être rejetée ; soit
la notion d'information publique reste à définir avec plus de
clarté . Après tout, peu de gens consultent à tout moment
les agences d'information supposées publiques (Reuters ou AFP). Dans ce
cas, l'interprétation du phénomène observé dans
l'étude de Daniel Szpiro serait que le coût de l'information est
trop élevé et que les intervenants sont malgré tout
rationnels, quand bien même ils n'investissent pas massivement dans le
suivi de l'information.
Le modèle de Grossman S. J. & Stiglitz J. E.
[1980] décrit ce type d'équilibre où l'information
coûteuse empêche l'efficience des marchés dans un cadre
statique, mais la prise en compte de délais dans la
révélation de l'information par les prix de marché rend
possible l'acquisition coûteuse de cette information, comme le
suggère Larnac P. M. [1992].
Cependant l'argument consistant à considérer
que les informations fournies grâce à des prestations payantes qui
ne sont pas entièrement "publiques" n'est théoriquement pas
fondé : il n'est pas nécessaire que tous les intervenants soient
informés pour que les prix convergent vers la "vraie" valeur car les
transactions des seuls agents informés feront bouger les prix s'ils sont
suffisamment nombreux , Holden C. W. & Subrahmanyam A. [1992].
De plus, s'il doit y avoir un arbitrage entre le
coût de l'information et les opportunités d'interventions en
bourse, on pourrait s'attendre à ce qu'une probabilité de gains
plus élevée accélère les délais de
réaction des cours ; or sur l'échantillon de D. Szpiro,
l'amplitude totale des mouvements de cours enclenchés par la nouvelle
ainsi que la taille de la valeur ne jouent pas sur les délais de
réaction.
Une autre interprétation serait qu'une fois la
nouvelle connue, son interprétation serait divergente, ce qui
générerait des perturbations de prix étalées dans
le temps. Cela impliquerait que des phénomènes d'imitation, voire
de sur-réaction, sont à l'oeuvre y compris une fois l'information
connue.
Dans la même étude, D. Szpiro a montré
que la source de l'information paraît être un déterminant
significatif de la vitesse de réaction : lorsque la
société est à l'origine de la nouvelle, les cours
commencent à réagir vers 15 heures la veille du jour de
l'annonce, pour se stabiliser vers 15 heures le lendemain de l'annonce alors
que pour les autres sources, les cours réagissent après
l'ouverture du jour de l'annonce et se stabilisent vers 5 ou 6 heures avant
l'annonce.
Deux interprétations de ce constat sont possibles:
soit le premier type de nouvelles correspond à une plus grande
asymétrie d'information entre les intervenants, soit le contenu de la
nouvelle qui est en général une annonce de résultat donne
plus facilement lieu à des anticipations précises une fois la
date de divulgation de l'information connue.
En ce qui concerne la fin de l'intégration de la
nouvelle dans les cours boursiers, la première méthode d'analyse
de la croissance des cours fait apparaître un dernier mouvement à
14 heures le lendemain de l'annonce, alors qu'une deuxième
méthode indique seulement des mouvements de cours qui ne durent que
jusqu'à l'ouverture du lendemain du jour de l'annonce.
Ainsi, même après la diffusion publique de la
nouvelle, les délais de réactions continuent à courir,
alors que dans le modèle de Kyle A. [1985], les cours devraient se
stabiliser : l'asymétrie d'information et le jeu entre informés
et non-informés ne semblent donc pas être la seule cause de
l'ajustement graduel des cours boursiers, ce qui est peut-être
contradictoire avec un comportement rationnel des intervenants.
2.1.3.3 Efficience forte
Notre étude ne teste pas l'hypothèse de
l'efficience selon la forme forte. Toute fois, il est souhaitable de savoir ce
que dit la théorie sur l'efficiente forte et les conclusions des auteurs
sur cet aspect. Etant entendu que l'on ne peut faire une analyse efficace de
l'efficience semi forte sans maîtriser les frontières avec
l'efficience forte.
Pour aller dans le sens de l'efficience forte, on a
montré que l'information même privée induit des mouvements
de prix sur le marché, alors que dans le sens de l'inefficience, on a
démontré que l'intégration de cette information par le
marché n'est pas immédiate.
Les dernières recherches n'ont pas validé le
modèle de Holden C. & Subrahmanyam A. [1992] qui prévoit que
la concurrence des agents informés entraînera des mouvements de
prix qui ne durent que très peu de temps. Par contre, les
résultats des chercheurs sont plutôt cohérents avec une
modélisation à la Kyle A. [1985] : l'information n'est
reflétée dans les prix de marché que de façon
progressive, les agents informés ne mettant pas de grandes
quantités sur le marché de façon à tirer parti de
la liquidité des agents non informés. De fait, on observe que les
volumes échangés ne deviennent réellement plus importants
qu'au lendemain de l'annonce, alors que la taille "unitaire" des
échanges ne se modifie apparemment pas (mais il existe peut-être
des ordres "soignants" destinés justement à éviter
d'attirer l'attention).
De façon indirecte, l'idée qu'il y a une
stratégie, un jeu, entre agents informés et non informés
est corroborée par le fait que le nombre d'analystes qui suivent une
valeur a une influence sur les délais de réaction : lorsqu'une
valeur est très suivie, les cours anticipent moins tôt la
nouvelle. Cela est en effet cohérent avec l'idée que le
camouflage de la stratégie d'informé est plus difficile
lorsqu'une valeur fait l'objet d'attentions intenses.
Cet bref aperçu sur l'hypothèse de l'efficience
au sens fort nous montre que le débat sur l'efficience des
marchés n'est pas homogène.
Il existe des arguments contre les marchés efficients.
En effet, nous voyons qu' au coeur de la théorie de l'efficience des
marchés réside le fait d'admettre le comportement raisonnable
des investisseurs. Ce qui le discrédite le plus est que les anomalies
cognitives, les influences sociales et de foule peuvent parfois excessivement
biaiser les perceptions, menant à des décisions
désastreuses. Les gens simplement:
-ne recueillent pas et ne traitent pas l'information de
façon impartiale, - attachent une trop forte ou trop faible
importance aux événements récents ou extraordinaires,
déformant la réalité dans le processus.
- attachent une importance anormale (ou aucune importance)
à certains événements souhaitables ou
indésirables.
Ainsi, l'argument standard contre l'hypothèse
d'efficience des marchés est du genre : la bourse n'est pas efficiente
car il y a beaucoup d'opinions erronées, de traductions
incorrectes, et d'émotions telles que fierté, doute, crainte et
espoir. Il y a parfois des jugements simplement mauvais ou superficiels, de
nombreuses variables complexes, et des événements très
changeants rapides, que les investisseurs ne pèsent pas correctement.
Cela même s'ils ont toute l'information adéquate, ce qui est
l'exception plus que la règle.
Fondamentalement, le marché n'est pas efficient parce
que trop d'avis faux et d'émotions fortes des investisseurs peuvent
créer des tendances. Elles finissent par porter les
cours des actions bien en-dessous ou au-dessus de leurs
valeurs raisonnables.
A tout ceci, on peut répondre que certes les
marchés peuvent se caractériser par des comportements individuels
irrationnels, mais qu'ils se compensent entre eux du fait des grands nombres.
Ainsi, le plus bas dénominateur commun de la rationalité
resterait le facteur comportemental principal.
En effet, une définition possible du comportement
rationnel est l'indépendance entre individus. Ce point est juste, mais
il déplace la question de "les marchés sont-ils efficients? "
vers "quel est le niveau et le type d'efficience des marchés?", ce qui
semble acceptable aux économistes. Il entraîne aussi le
scénario des marchés à efficience limitée,
où le prix et la valeur tendent à converger, mais les
marchés peuvent encore parfois s'écarter de la
réalité. Ceci ouvre la porte à la recherche d'explications
aux anomalies du marché et comment elles évoluent.
C'est le thème principal de recherche en finance
comportementale. Certains adeptes de la Behavior Finance vont plus loin, pour
dire que ces anomalies sont la règle. Ils considèrent
l'équilibre optimal comme rarement trouvé dans le monde
réel, et les modèles basés sur cette approche " forte" de
l'hypothèse d'efficience des marchés comme la simple "la limite
centrale". Pour eux, la bonne approche scientifique commence par étudier
les comportements d'investisseurs.
La revue de la littérature sur l'efficience
informationnelle est immense et précise qu'en général sur
les marchés financiers des pays développés, les tests
selon la forme faible ont conclu à l'efficience et rassurent que sur ces
marchés nul ne peut réaliser des gains en faisant des tests
d'autocorelation, de moyenne mobile, des filtres, des points et des croix. Par
contre sur les nouveaux marchés comme celui de la BRVM, l'efficience
n'est pas garantie mais cette affirmation ne sera valable que sur la base de
nombreux tests comme ceux effectués sur les grandes places
financières.
Concernant les tests sous la forme forte et semi forte, le
résultat est le même car l'information s'intègre rapidement
aux prix des titres sur les marchés des pays développés
alors que sur la BRVM par exemple il manque tout simplement d'études sur
la question.
Apres cette présentation de la littérature sur
l'efficience des marchés et le constat d'un déficit
d'études sur le marché de la BRVM, il convient de passer en revue
la littérature sur le risque et le rendement pour ressortir les
différentes stratégies de gestion de portefeuille, ce qui nous
permettra d'identifier celles qui seront applicables sur le marché de la
BRVM à l'issu de nos tests.
2.2 : Les théories sur le risque et le
rendement et les stratégies de gestion de portefeuille
Pour aborder les stratégies de gestion de portefeuille,
il est important d'analyser la place du risque dans la gestion du portefeuille
notamment dans l'évaluation des actifs financiers. Ce sont donc les
tests sur le risque et le rendement qui ont permis de définir les
stratégies modernes de gestion de portefeuille. Le choix d'une
stratégie en particulier dépend du degré d'aversion au
risque du client et de la conception de l'efficience du marché
2.2.1 : Les théories sur le risque et le
rendement
La littérature sur la théorie de gestion de
portefeuille est liée aux modèles d'évaluation des actifs
financiers, le MEDAF ou CAPM et le modèle d'arbitrage. Plusieurs
auteurs ont travaillé sur la détermination du risque
systémique qui est le Bêta du portefeuille afin de permettre aux
investisseurs de faire une meilleure combinaison de portefeuille et surtout
qu'à un moment donné dans les recherches, les tests d'efficience
se réalisent à partir des rendements anormaux des titres
après avoir appliqué les modèles d'évaluation
d'actifs financiers pour déterminer les prix et les variations.
Ainsi cette littérature a pour but d'appréhender
l'évolution des recherches sur les modèles d'évaluation
des actifs financiers et les contradictions qui s'y attachent ce qui nous
permettra pour notre étude de constituer un portefeuille c'est à
dire un échantillon de titres pour faire nos tests ou de produire le
test sur l'un des indices représentatif.
Le CAPM développé par Sharp [1964], Lintner
[1965], Mossin [1966] et Black [1972]. prévoit une relation positive et
linéaire entre le rendement des actifs et leur niveau de risque
systémique (Bêta). Seul le degré de sensibilité aux
variations du marché permet d'expliquer les différences de
rendement entre les actifs, car le risque non systémique peut
être éliminé par la diversification de portefeuille.
Ce résultat fondamental qui a des implications
très importantes en finance est particulièrement contesté
depuis quelques années, notamment avec la parution d'un article de
Fama et French [1992] montrant que la relation entre le bêta et les
rendements est complètement horizontale. En effet, d'après leurs
conclusions les rendements boursiers américains peuvent être
partiellement prévus à l'aide de deux variables : la taille
et le ratio de la valeur comptable à la valeur marchande des fonds
propres.
Si la mesure du risque systémique est introduite dans
le modèle, elle ne joue aucun rôle dans l'explication des
variations observées entre les rendements. Cet article pionnier a
sévèrement contesté le CAPM. De plus Fama et French
[1996], admettent qu'il est possible que cet échec du CAPM soit
attribuable à une mauvaise approximation du vrai portefeuille de
marché.
Pour leurs parts, Chen, Roll et Ross [1986] invoquent un
argument similaire pour expliquer la prime de risque. Cependant, l'APT
précise davantage le risque comme étant relié à
de grandes variables financières ou macro économiques (les
facteurs) communes à tous les titres.
Reinganum [1981] trouve que des portefeuilles avec des
bêtas estimés très différents ne donnent pas des
rendements moyens statistiquement différents.
Tinic et West [1984] rejettent le CAPM en se basant
essentiellement sur la non-cohérence intertemporelle des bêtas et
sur le fait qu'ils ne sont pas suffisants pour mesurer le risque.
Ross [1976], montre qu'en réalité, le test du
CAPM est problématique, car il est fondé sur des variables qui
sont difficilement observables (rendements anticipés). En effet en
montrant que le test CAPM est très sensible au choix de l'indice pour
subroger le marché, il en déduit que le véritable
portefeuille de marché (qui inclut tous les actifs) est
nécessaire pour tester le CAPM. Or l'inobsevabilité de celui ci
introduit un doute quant à la possibilité de tester le CAPM.
Roll et Ross [1994] vont plus loin en montrant qu'il peut
exister deux proxy qui ont une même moyenne et une même variance,
dont le premier donne de bons résultats et le second des
résultats défavorables lorsqu'ils sont utilisés dans les
tests du CAPM. Toute fois ces conclusions accablantes ont été
atténué par Kandell et Stambaugh [1995], qui les restreignent
à l'utilisation des moindres carrés ordinaires.
De plus le modèle CAPM est davantage mise en cause par
d'autres études qui ont fait ressortir des anomalies qu'il est incapable
d'expliquer. En effet, Basu [1977] est le premier à signaler
l'anomalie liée à l'effet du ratio cours /
bénéfice. Il trouve que le portefeuille de marché n'est
plus efficient relativement aux portefeuilles formés sur la base du
ratio cours / bénéfice. Les firmes qui ont un ratio cours /
bénéfice élevé ont des rendements plus faibles que
celles qui ont un faible ratio cours / bénéfice.
Dans la même lancée, Bennz [1981] et Reinganum
[1981] mettent en évidence ce qui est communément appelé
« l'effet taille ». Ils trouvent que les firmes de petite
taille ont des rendements plus élevés que ceux prédits par
le CAPM. Lakonishok [1984] et Shapiro [1986] vont plus loin en montrant que
n'importe quelle mesure de la taille surpasse en même temps la variance
du bêta.
Aussi, notons que depuis les travaux de Rozeff et Kinney
[1976], bon nombre d'études ont-elles mis en lumière l'effet
janvier qui résulte du fait que la rentabilité observée en
janvier est significativement plus grande que celle observée dans les
autres mois.
L'effet janvier a été observé dans la
plus part des marchés financiers, notamment aux USA par Branch [1977],
Reinganum [1983] et Roll [1983], au Canada par Berges, Mc Connell et March
[1983], Calvet et Lefoll [1989], en France par Hamon [1986], au Japon par Jaffe
et Westerfield [1985]. Cependant, les conclusions se rapportant à
l'effet janvier ont été modérées par les
études de Roll [1983] et Reinganum [1983].
Même si toutes ces études n'ont pas
complètement démontré l'inexactitude du CAPM, elles ont
jeté un sérieux doute sur la validité du modèle. La
conséquence en est que les chercheurs se sont de plus en plus
tournés sur des versions conditionnelles (C-CAPM), c'est à dire
celles qui permettent des déformations temporelle des
opportunités d'investissement des investisseurs.
Ainsi, en utilisant une spécification GARCH et un
portefeuille de couverture pour se prémunir des déformations
temporelles de l'ensemble des opportunités de placement, Turtle, Buse
et Korkie[1994] supportent la version conditionnelle du CAPM. Aussi,
Pettengill, Sundaram et Mathur [1995] , trouvent-ils qu'en permettant à
la prime de marché de varier dans le temps, il existerait une relation
cohérente et significative entre le risque systémique
(bêta) et les rendements.
De plus ils suggèrent que les tests de la relation non
conditionnelle entre les bêtas et les rendements sont biaisés
à cause de la nature même conditionnelle entre le bêta et
les rendements anticipés. Enfin, Jagannthan et Wang [1996] soutiennent
que les tests statiques du CAPM sont problématiques, car la
réalité est plus dynamique que statique et à
l'inobservation du portefeuille du marché .
Ainsi en permettant aux bêtas de varier dans le temps,
ils trouvent une relation risque - rendement très significative. De
plus, en supposant que le CAPM valide période par période, ils
rejettent l'effet taille décrit par Fama et French [1992]. Et, quand
ils ajoutent aux modèles précédents l'indice de rendement
du capital humain, les erreurs résiduelles ne jouent plus aucun
rôle dans l'explication des rendements, sans ajouter un pouvoir
supplémentaire à la taille.
Certaines études récentes ont tenté de
résoudre l'énigme du C-CAPM standard. Il s' agit notamment des
études de Kocherkota [1996], Cochrane [1997], Campbell [2003], Mehra et
Prescott [2003]. Ces auteurs ont exploré trois voies de recherche qui
ont cherché chacune à remettre en cause une des trois
hypothèses fondamentales à la source de la construction du C-CAPM
standard. Les conclusions de Mehra et Prescott révèlent
qu'aucune de ces tentatives n'apporte une solution satisfaisante à
l'énigme (18) de la prime de risque qui doit passer par la
détermination d'un cadre théorique permettant à la fois de
produire des primes de risque de niveau de celle observées tout en
considérant des investissements modérément averses au
risque.
Cette littérature sur les modèles
d'évaluation des actifs financiers nous montre la complexité des
options sur les variables avant de passer aux tests d'efficience c'est à
dire que l'on peut utiliser les modèles d'évaluation pour
déterminer les différents cours des titres ou du portefeuille et
voir si l'on peut prévoir ces cours dans le temps.
Toutefois sur le marché de la BRVM, étant
donné que les titres ne sont pas nombreux et qu'ils se retrouvent dans
un indice ( BRVMComposite), il est inutile de passer par la composition de
portefeuille selon Fama et Mac Beth [1973] et procéder par l'utilisation
d'un modèle d'évaluation d'actifs financiers pour obtenir les
variations des rendements. Il nous suffirait d'utiliser la variation de
l'indice BRVMComposite qui représente tous les titres sur ce
marché.
(18) Le terme énigme est
utilisé par les chercheurs parce que dans la pratique pour
détenir un actif risqué un investisseur demande une prime de
risque de 6% c'est à dire le (Rm - rf) dans la
formule d'équilibre du CAPM qui est : - = ( - ) alors
que Mehra et Prescott montrent au travers d'un exercice de calibration du
C-CAPM de Lucas [1978], que ce modèle ne peut produire une prime de
risque maximale que de 0,35 %. Cet écart considérable entre les
prescriptions théoriques et les observations les a conduits donc
à utiliser les termes d'énigme.
2.2.2 les stratégies de gestion de portefeuille
Les différentes théories de gestion de
portefeuille fondées sur le risque et le rendement ont permis de mettre
en place les stratégies de gestion active de portefeuille et les
stratégies de gestion passive.
2.2.2.1 : La gestion Passive de portefeuille
La gestion passive de portefeuille est une stratégie
qui consiste à éviter toute analyse économique des titres
et à se concentrer sur les indices du marché. Il existe deux
approches de stratégies passives : L'approche de la gestion indicielle
qui prend en compte la construction de l'indice à répliquer et
son impact sur le portefeuille le répliquant, et l'approche
d'achat-détention (buy and hold).
? La Gestion Indicielle
Un portefeuille indiciel est un portefeuille
géré de façon à répliquer le plus
parfaitement possible un indice de référence
désigné. il est motivé par les hypothèses
suivantes : La théorie du CAPM qui conclut que le portefeuille de
marché est le portefeuille de tangence, les coûts liés
à la gestion active qui sont relativement élevés (frais de
recherche, coûts de transaction etc...) et enfin, il est
démontré que les gestionnaires parviennent rarement à
battre l'indice phare.
la gestion indicielle consiste à sélectionner
l'indice à répliquer (benchmark) , les titres en fonction des
choix effectués par les firmes construisant les indices et une erreur de
réplication (Tracking error) acceptable. L'erreur de réplication
se traduit par l'égalité suivante :
E
r = R t p - R t i
E r = Erreur de réplication
R t p = Rendement total du portefeuille
répliquant l'indice
R t i = Rendement total
de l'indice à répliquer.
L'Objectif principal est de Minimiser l'erreur de
réplication. La gestion indicielle vise donc une erreur de
réplication égale à zéro.
? Construction de l'indice à
répliquer et son impact sur le portefeuille le
répliquant
Il existe trois méthodes de construction des indices
boursiers : La pondération selon la capitalisation boursière
(value weighted), la pondération selon le prix (price weighted) et la
pondération supposant la même somme investie dans tous les titres
(equally weighted).
Il convient de noter que les indices arithmétiques
peuvent être facilement répliqués quelle que soit la
méthode de pondération utilisée, que l'utilisation d'une
moyenne arithmétique avec les deux premières méthodes de
pondération réduit substantiellement le rebalancement de
portefeuille pour un gestionnaire pratiquant de la gestion indicielle, que le
rebalancement est inévitable dans certains cas dont les fusions, que
des compagnies peuvent être retranchées de (ou ajoutées)
à l'indice que les fractionnements et les dividendes en actions de
nouveaux titres peuvent être émis, et enfin que certains titres
peuvent être rachetés.
Le différentes méthodes de construction d'un
portefeuille répliquant un indice boursier sont :
La méthode simpliste
Il s'agit d'acheter tous les titres de l'indice (en
proportion de leurs poids dans cet indice). Cette méthode a pour
avantage de minimiser l'erreur de réplication. Les inconvénients
résident dans les frais de transaction qui sont très
élevés et le réinvestissement des dividendes qui
entraîne des frais d'ajustement élevés.
La méthode de la capitalisation
boursière
Considérer d'abord les titres d'entreprises de grande
capitalisation de l'indice à répliquer (mêmes proportions
que leur importance dans l'indice de référence), le reste du
portefeuille étant réparti en proportion égale dans chacun
des autres titres de l'indice.
La méthode de l'échantillonnage
stratifié
Elle consiste a acheter des titres les plus
représentatifs compris dans l'indice à répliquer, classer
les titres composant l'indice à répliquer en strates (industrie,
risque total, etc.), choisir dans chaque strate, quelques titres
représentatifs du groupe, pondérer les portefeuilles des
différentes strates par leur importance dans l'indice à
répliquer.
Méthode d'optimisation quadratique
Elle consiste à l'utilisation de données
historiques de variations de prix et des
corrélations, déterminer la composition du
portefeuille qui minimisera l'erreur de réplication. Les limites de
cette méthode est qu'un changement dans l'évolution des prix et
des corrélations impliquerait une erreur de réplication
relativement élevée.
2.2.2.2 Gestion Active de portefeuille
Trois hypothèses peuvent amener le gestionnaire
à opter pour une gestion active de portefeuille:
Premièrement, est-ce qu'il dispose d'informations
privilégiées (présence d'incertitude sur l'information) ?
La présence d'incertitude sur l'information nous ramène à
la théorie de l'asymétrie d'information qui a été
largement abordée par les chercheurs, deuxièmement, est-ce qu'il
dispose des compétences analytiques particulières
(supérieures à la moyenne des autres intervenants sur le
marché) ? et enfin est-ce que les marchés sont- ils inefficients
? Si une réponse affirmative est apportée à ces trois
questions, alors il est intéressant de mettre en oeuvre une technique de
gestion active de portefeuille. Il s'agit notamment de l'approche Top down,
Bottom up et l'analyse fondamentale et technique que nous présentons
brièvement dans notre étude.
? L'approche Top down
· Évaluer et prévoir les perspectives
économiques futures.
· Décider des proportions à investir par
pays ou région économique.
· Identifier les secteurs et industries qui profiteront
des perspectives
économiques prévues.
· Décider des proportions à investir par
secteurs et industries
· Choisir les meilleurs titres dans les secteurs
sélectionnés.
? L'approche Bottom up
· Sélectionner des titres et accorder moins
d'importance aux cycles
économiques
· Sélectionner des titres avec des
caractéristiques bien définies:
- un ratio cours / bénéfice relativement
faible ;
- un ratio VM/VC faible ;
- des firmes à petites capitalisations.
? L' Analyse fondamentale et l'Analyse technique
L'analyse fondamentale se préoccupe des perspectives de
bénéfices futurs pour les différentes entreprises
(états financiers, perspectives de l'industrie, concurrence,
management), alors que l'analyse technique se préoccupe des tendances
relatives aux prix et volumes historiques des titres individuels et du
marché dans son ensemble.
- Les Stratégies basées sur l'analyse
technique
· Technique des filtres qui consiste à acheter le
titre quant son prix augmente de X % par rapport au dernier creux et le
conserver jusqu'à ce que son prix baisse de Y % du dernier haut.
· Moyenne mobile
· Relation entre le prix et le volume : Suggère
une relation entre le
volume transigé et le prix comme signal d'achat ou
de vente du titre.
· Sur-réaction du marché : les
investisseurs sur-réagissent suite à la
divulgation de l'information sur les titres.
· Ligne des gagnants et perdants : le nombre de gagnants
relativement
aux perdants sur une période
déterminée peut être un indicateur des
mouvements à court terme du marché.
· Ratio des ventes à découvert (Short
interest ratio) : le nombre de
titres vendus à découvert par rapport au
volume quotidien moyen
- Stratégies basées sur l'analyse
fondamentale
Principales mesures utilisées par le gestionnaire : les
variations à court et à long terme des bénéfices.
Certaines de ces stratégies sont basées sur l'identification des
surprises de bénéfices et sur le ratio cours
/bénéfice.
- Stratégies basées sur les anomalies de
marchés
- Effet de taille
- Effet de firmes négligées
- Effets calendaires
- Effet des transactions des initiés.
? Les modes ou styles de gestion de portefeuille
d'actions
Il a été observé chez les
gestionnaires en général des styles génériques et
des expansions de ces styles.
- Les différents styles de gestion
*Styles génériques
Le Gestionnaire orienté vers les titres de croissance :
sélection de titres de compagnies enregistrant de fortes croissances des
bénéfices et la gestion axée sur la valeur, le
gestionnaire orienté vers les titres de valeur : Sélection des
titres jugés pas chers (ratio VM/VC jugé faible par rapport
à la moyenne)
*Expansion des styles
génériques
Gestion axée sur les titres de valeur à grande
capitalisation
Gestion axée sur les titres de croissance à
grande capitalisation
Gestion axée sur les titres de valeur à faible
capitalisation
Gestion axée sur les titres de croissance à
faible capitalisation.
. Sous styles du mode basé sur la
valeur
Gestion axée sur les ratios
Cours/Bénéfices les plus bas : low P/E managers,
Gestion axée sur les ratios VM/VC les plus bas du fait
des cycles non favorables (avec anticipation d'une inversion du cycle)
Contrarian managers,
Gestion axée sur les titres à rendement de
dividendes élevés (conservateurs) : yield managers.
. Sous styles du mode basé sur la
croissance
Gestion axée sur les entreprises de grande
qualité avec une croissance uniforme,
Gestion axée sur les titres ayant une croissance plus
volatile, Gestion axée sur les entreprises à petites
capitalisations, en se préoccupant de l'évolution à court
terme des bénéfices.
. Les modes de gestion hybrides
Gestion axée sur les compagnies dont on anticipe une
croissance supérieure à la croissance moyenne, mais qui se
transigent à une valeur raisonnable.
- Système de classification : Exemple
basé sur le ratio VM/VC
Sélectionner un ensemble de titres à
classer ;
Calculer la capitalisation boursière de tous les titres
dans l'univers des titres ;
Calculer le ratio VM/VC pour les titres de l'univers
choisi ;
Calculer la capitalisation boursière cumulée en
commençant par le titre ayant le ratio VM/VC le plus faible ;
Sélectionner les titres à ratios VM/VC les plus
faibles jusqu'au point ou l'on atteint la moitié de la capitalisation
boursière totale. Ces titres sont considérés comme des
titres de valeur (faible VM/VC) et les titres restants sont
considérés comme des titres de croissance.
- Performance des styles de gestion basés sur
la valeur et la croissance
Styles basés sur la croissance > Styles basés
sur la valeur dans les situations suivantes :
.Une perte de vitesse des bénéfices : la
croissance des bénéfices devient plus rare. Les
investisseurs paient une prime plus élevée pour une croissance
des bénéfices plus élevés.
.Une baisse des taux d'intérêt : duration des
titres de croissance > durée des titres de valeur.
.Une courbe de taux inversée (décroissance de
l'économie et d'une perte de vitesse des bénéfices)
.Une augmentation des taux de distribution de dividendes :
prime plus élevée pour une croissance plus élevée
des bénéfices.
Nous venons d'explorer théoriquement la plupart des
stratégies de gestion de portefeuille observées chez les
gestionnaires. Ce passage en revue des stratégies nous permet d'orienter
les gestionnaires sur le choix de la stratégie adaptée à
la BRVM après que nos tests d'efficience nous auraient guidé. En
d'autres termes, si la BRVM est un marché efficient, la gestion passive
sera recommandée mais si nos tests nous prouvent le contraire, il sera
recommandé la gestion active. Ceci étant nous pouvons aborder la
méthodologie que nous allons développer pour tester l'efficience
sur le marché de la BRVM.
CHAPITRE II : APPLICATION DE LA MÉTHODE DES
MOINDRES CARRÉES ORDINAIRES POUR TESTER L'EFFICIENCE À LA
BRVM
La méthode des moindres carrées ordinaires est
une méthodologie connue pour effectuer des tests en théories
quantitatives. Il s'agit pour nous de présenter cette méthode et
de voir comment l'appliquer à notre étude pour obtenir un
modèle testable. Notre démarche consiste alors dans la section
première à partir de la présentation
générale des moindres carrées ordinaires pour aboutir
à notre modèle d'analyse. La deuxième section prendra en
compte les données exigées par la méthode et leur
l'analyse.
Section 1 : Description de la méthode
La description du modèle porte sur le choix et la
justification de la méthode en analysant les hypothèses et les
conditions de validités de cette méthode.
1.1 Choix et justification de la
Méthode
La méthode de régression linéaire semble
plus appropriée pour notre étude car nous cherchons à
établir un lien linéaire entre les variables que nous aurons
choisies notamment la variable expliquée à caractère
aléatoire et les variables explicatives mesurées sans erreurs.
Cette méthode se justifie pour la simple raison qu'elle a servi à
plusieurs chercheurs dans le cadre des tests d'efficience.
1.2 Présentation générale de la
méthode
Le modèle général est le
suivant :
yi = â1X1i +
â2X 2i + ........âk X ki
+ i i= 1,2,..., n
(1)
avec yi : La variable
dépendante ou expliquée,
X1,....,Xk : les variables
indépendants ou explicatives,
i : l'indice de la neme observation
de l'échantillon.
: est l'erreur aléatoire, capte tous les chocs
inexpliqués incluant les erreurs de mesure.
â : les bêtas sont les coefficients
de régressions théoriques du modèle que l'on devra estimer
à l'aide d'un échantillon.
1.3 Les hypothèses de la régression
linéaire simple
L'utilisation de la technique de régression
linéaire étant justifiée, elle ne pourra s'appliquer que
sous certaines conditions, dont les principales selon Evrard, Pras et Roux
[2000] sont :
(i) l'indépendance des variables explicatives les unes des
autres ;
(ii) toutes les variables doivent être métriques
; pour chaque valeur de la variable explicative X, la variable à
expliquer Y a une distribution normale ;
(iii) les moyennes de ces distributions constituent une ligne
droite ;
(iv) les distributions de Y (correspondantes aux
différents niveaux de X) ont des variances égales ;
(vi) les erreurs doivent être distribuées selon
une loi normale de moyenne 0 et de variance constante
(homoscédasticité) autrement on parlera
d'hétéroscédasticité ; les erreurs doivent
être indépendantes de toutes les variables explicatives ; les
erreurs relatives à deux observations différentes, quelles
qu'elles soient, ne doivent pas être corrélées entre elles
(sinon on parle d'auto corrélation).
1.3.1 Linéarité du
modèle
On cherche à établir s'il y a un lien
linéaire entre deux variables X et Y . Dans le
modèle (1) ramené à sa plus simple expression
suivante :Y = â0 + â1X +
å, On entend par lien linéaire entre X et
Y , la relation : E [Y |X = x] = â0 + â1x ,
c'est- à -dire que la relation entre la valeur moyenne
de Y étant donné une valeur donnée x de X
(notée E [Y |X = x]) et les diverses valeurs x de X peut
être représenté par une droite.
1.3.2 Hypothèse liée au problème
de Multicolinéarité
X est une matrice singulière c'est à dire qu'il
n'y a pas de combinaison linéaire dans X ce qui implique
(X'X)-1 Existe.
1.3.3 Les erreurs ont toutes une moyenne
nulle
(E [åi] = 0);
1.3.4 Homoscédasticité des
erreurs
(V ar [åi|X = xi] = ó
2å) i = 1,2,.....,n c'est-`a-dire que la
dispersion des erreurs autour de la droite de régression reste
constante, elle ne dépend pas de la valeur de X;
1.3.5 Hypothèse d'indépendance
Les erreurs sont indépendantes entre elles
({åi, i {1, 2, ..., n}} et forment
une suite de variables aléatoires
indépendantes); toutes les covariances entre åi sont
nulles
cov [åi, åj|X ]= 0 i j
1.3.6 Les erreurs sont
distribuées normalement
Les erreurs sont distribuées normalement avec une
moyenne nulle et une covariance constante ( åi est de loi N (0,
ó 2å)). L'avantage de cette
hypothèse est la facilité d'obtenir les résultats
statistiques tels que le T-test et le F-test. Toute fois, elle est parfois
inadéquate pour expliquer certaines données économiques ou
financières. La distribution de ces dernières est assez souvent
asymétrique et/ou avec des queues épaisses.
1.4 Présentation de notre Modèle
d'analyse
La Présentation de notre Modèle
d'analyse passe par l'identification de la forme
générale du modèle et les hypothèses
théoriques de sa validité.
Notre question de recherche consiste à savoir si
les prix sur le marché de la BRVM sont prévisibles à
partir des informations publiques disponibles ?
En réponse à la question de recherche, nous
posons l'hypothèse que : le cours des actions à la BRVM
dépendent des facteurs internes des entreprises émettrices, des
facteurs du marché et des facteurs de l'environnement macro
économique de la zone.
Figure No 7 : Schéma du
modèle d'analyse
Variables indépendantes
Variable dépendante
variables liées aux données internes
variables du marché
Cours des actions
( Indice
BRVMcomp)
variables liées à l'environnement
externe
La forme mathématique de l'équation
théorique se présente comme suit :
Ci = f ( Ii, Mi,
Ei )
(2)
La transformation de l'équation (2) en forme
linéaire pour nos tests permet d'établir si le niveau
courant du prix des actions Ci t
dépend de ses niveaux antérieurs [Ci
t-1 ], des indicateurs internes à
l'entreprise ou au secteur [ I i ] , des indicateurs du
marchés [ Mi ] et des indicateurs de l'environnement
macroéconomique [ E i ]. Il en résulte
l'expression suivante :
Ci t = â0 +
â1Ci t-1+ 1 x1,
t-1+ 2 x2, t-1+ 3
x3, t-1 + 4 x4, t-1 +
5 x5, t-1+ 6 x6,
t-1 +
7 x7,
t-1+ t
(3)
Ci t est le niveau courant du prix des
actions.
Ci t-1 est le cours initial et est la
constance du modèle. Elle constitue le cours en début
d'introduction du titre en bourse.
x1,....... x7, sont les variations
des variables explicatives.
â0, â1 et
1,.......... 7, sont les coefficient de
régressions théoriques à estimer.
Pour toute régression selon l'équation (3)
appliquée au marché de la BRVM on ne saurait rejeter
l'hypothèse d'efficience par rapport à l'information
concernée si seule la constance estimative
(â0) est statistiquement différent de
zéro. Pour constater au moins les apparences d'une efficiente semi forte
du point de vue de Fama [1970], il faudrait d'abord obtenir des bêtas
(âi) et gammas (i) estimatifs
significatifs.
Section 2 Choix des données exigées par la
méthode
Cette section nous permet de préciser les
données de l'étude, leur mode de traitement, les instruments
utilisés et la spécification des variables.
2.1 Les données
Deux types de données ont fait l'objet d'analyse
à savoir les données secondaires obtenues à la suite de la
recherche documentaire qui porte sur plus de trente cinq (35) articles et
revues statistiques et les données primaires qui constitues les
informations directes recueillies sur le marché de la BRVM et à
la BCEAO.
2.1.1 Données secondaires
La recherche documentaire nous a permis de nous rendre compte
de l'importance dans la littérature financière de la formation
des prix sur un marché boursier. Mais aussi de constater que les
marchés boursiers des pays sous développés sont presque
dépourvus de tests sur les données empiriques et les
études sur ses différents aspects sont limitées en
particulier sur le marché de la BRVM. Ces insuffisances se justifient
par leur création très récente et la rareté des
financements alloués à la recherche en Afrique en
général.
Il existe de nombreux articles sur les tests d'efficiences des
marchés qui sont effectués sur des données
américaines et françaises qui ont obtenu des résultats
pouvant confirmer le caractère imprévisible des taux de
rendement.
Toutefois certaines études qui ont
été réalisées récemment remettent fortement
en question ces conclusions. C'est ainsi qu'une comparaison statistique de la
volatilité sur plusieurs durées de placement différentes
appliquée aux taux de rendement hebdomadaires d'un portefeuille de
titres sur la période de 1962 à 1994 permet de conclure à
l'invalidité de la théorie de la marche aléatoire
(efficience), et ce, avec un résultat statistique très
élevé (supérieur à 99,9 %).
En effet, les
taux de rendement hebdomadaires d'un portefeuille investi à parts
égales, en termes de valeur, dans chacun des titres
négociés sur le New York Stock Exchange et l'American Stock
Exchange « un portefeuille à pondération égale »
sont très étroitement corrélés d'une semaine
à l'autre, avec un coefficient d'auto-corrélation de 20 %. Le
coefficient de corrélation est un indice d'association se situant dans
la fourchette - 100 % à 100 %, où - 100 % correspond à une
corrélation négative parfaite, 100 % à une
corrélation positive. parfaite et 0 à une corrélation
nulle.
Un coefficient d'auto-corrélation de 20 % signifie,
a priori, qu'environ 4 % de la variance du taux de rendement de la semaine
à venir s'explique par le taux de rendement de la semaine en cours. Un
portefeuille à pondération égale composé uniquement
de « petites » capitalisations boursières (titres figurant
dans les derniers 20 %) affiche un coefficient de corrélation de 35 %
sur la période de 1962 à 1994.
Cela signifie, qu'environ 10 % de la variance du taux de
rendement de la semaine à venir s'explique par le taux de rendement de
la semaine en cours. Des chiffres de l'ordre de 4 % ou de 10 % peuvent sembler
peu élevés, mais, sachant qu'un niveau de
prévisibilité de 100 % permettrait d'obtenir un taux de rendement
très élevé, les rendements obtenus avec des taux de
prévisibilité nettement inférieurs sont très
intéressants.
Sur le marché de la BRVM, les tests ont conclu à
une inefficience de forme faible ce qui justifie notre choix d'analyser la
forme semi-forte. A l'issue de la documentation, nous avons pu cerner les
différentes formes de tests d'hypothèse d'efficience de
marché qui ont été effectués et les
stratégies de gestion de portefeuille que pratiquent les SGI et les
autres intervenants sur le marché de la BRVM.
2.1.2 Données primaires
Les données primaires de notre recherche sont issues du
site officiel de la BRVM notamment dans le journal de la cote BOC et les autres
données macroéconomiques sur le site de l'UEMOA et à la
BECAO. L'échantillon porte sur le cours l'indices BRVM composite
à la clôture trimestrielle depuis la création de la bourse
au dernier trimestre 2002. Les autres données sont recueillies
trimestriellement sauf le ratio cours/bénéfice et le taux de
rendement qui sont des données annuelles et qui ont été
transformés par la suite.
2.2 Les instruments
Les instruments suivants nous ont permis de mener à
bien notre étude :
Le modèle de recherche composé de
l'hypothèse de recherche et des variables de l'étude;
Les bulletins journaliers ( BOC ) et les revues trimestrielles
de la BRVM;
Le logiciel économétrique Eviews qui nous a
permis de faire les estimations et la régression de l'équation
sur les 17 semestres des 11 données semestrielles recueillies, soit 187
données brutes; le logiciel Excel nous a servi à faire les
calculs préliminaires.
2.3 Mode de traitement des données
Les données recueillies ont été
traitées d'abord manuellement et les estimations ont été
faites par les moindres carrées ordinaires (MCO) dont les
résultats ont été analysés selon la démarche
des méthodes quantitatives déjà établies en
matière économique.
2.4 Spécification des variables et leurs
sources
L'un des aspects importants dans une démarche
scientifique est d'identifier les variables et leurs sources qui constituent
la base de la recherche. Les variables identifiées sont fonction de la
question de recherche à laquelle nous voulons répondre d'une
part et de la disponibilité des données d'autres part ainsi que
les exigences de la méthode.
2.4.1 La variable dépendante ou
expliquée
Le cours de l'action Ci t :
La variable dépendante est la variable à
expliquer, elle subit l'influence de la variable indépendante. Dans le
cadre de notre recherche il s'agit du cours de l'action Ci
t . Le cours de l'action est l'élément
témoin de la valeur de la firme. Tous les investisseurs sur un
marché boursier tentent de le prédire et pouvoir faire des gains.
Les titres retenus sont :
Tableau 6 : Les Titres
retenus et leur cours à l'émission
Symbols
|
Titres
|
Ci t-1
|
BIBC
|
BICI-CI
|
34 000
|
BNBC
|
BERNABE-CI
|
28500
|
CDAC
|
CEDA-CI
|
15790
|
CIEC
|
CIE-CI
|
17900
|
FTSC
|
FILTISSAC-CI
|
29000
|
PRSC
|
PEYRISAC-CI
|
60200
|
SACC
|
SAEC-CI
|
10500
|
SAFC
|
SAFCA-CI
|
49100
|
SPHC
|
SAPH-CI
|
10460
|
SDVC
|
SDV-CI
|
16500
|
SGBC
|
SGB-CI
|
15790
|
CABC
|
SICABLE-CI
|
53000
|
SIMC
|
SICM-CI
|
35600
|
SICC
|
SICOR-CI
|
18500
|
STBC
|
SITAB-CI
|
76500
|
SMBC
|
SMB-CI
|
19420
|
SCMC
|
SOCIMAT-CI
|
32650
|
SDCC
|
SODE-CI
|
14500
|
SOGC
|
SOGB-CI
|
17000
|
SLBC
|
SOLIBRA-CI
|
118000
|
TOTC
|
TOTAL-CI
|
37780
|
CFAC
|
CFAO-CI
|
18000
|
SRIC
|
SARI-CI
|
81200
|
SHEC
|
SHELL-CI
|
30375
|
ELFC
|
ELF OIL-CI
|
83600
|
SAGC
|
SAGA-CI
|
22190
|
SVOC
|
SIVOM-CI
|
14100
|
BLHC
|
BLOHORN-CI
|
56800
|
NTLC
|
NESTLE-CI
|
105970
|
SGCC
|
SAGECO-CI
|
5290
|
TTRC
|
TRITURAF-CI
|
18000
|
PHC
|
PH-CI
|
15000
|
UNXC
|
UNIWAX-CI
|
81000
|
SEMC
|
SIEM-CI
|
22000
|
STAC
|
SETAO-CI
|
10100
|
|
|
|
Source : Bulletin de la cote BRVM
Tableau 7 : Quelques Statistiques sur les
cours des titres à la BRVM
Statistiques descriptives des cours à
l'émission des actions
|
|
|
Moyenne
|
36409
|
Erreur-type
|
4938,551313
|
Médiane
|
22190
|
Mode
|
15790
|
Écart-type
|
29216,86358
|
Variance de l'échantillon
|
853625117,4
|
Kurstosis (Coefficient d'aplatissement)
|
0,960887363
|
Coefficient d'asymétrie
|
1,341392976
|
Plage
|
112710
|
Minimum
|
5290
|
Maximum
|
118000
|
Somme
|
1274315
|
Nombre d'échantillons
|
35
|
Maximum(1)
|
118000
|
Minimum(1)
|
5290
|
Niveau de confiance(95,0%)
|
10036,33719
|
Le tableau des statistiques descriptives nous montre que les
prix des actions à la BRVM varient de 5 290 à 118 000 fcfa ce
qui justifie un écart type élevé soit 29 216,86 pour un
échantillon de 35 titres du premier et du second compartiment. Le prix
moyen se situe à 36 409 fcfa avec un coefficient
d'aplatissement de 0,96 et d'asymétrie de 1,34.
Pour des raisons de l'étude nous avons besoin d'une
seule variable dépendante c'est à dire un seul titre car il
serait fastidieux de faire une régression pour chaque titre. Ainsi la
valeur la plus proche de tous les titres et plus représentative est
l'indice BRVM composite. Cet indice est composé de toutes les actions
qui sont cotées à la BRVM contrairement à l'indice BRVM 10
qui ne regroupe que les dix meilleurs titres du trimestre. Notre variable
expliquée est donc ramenée à l'indice BRVM composite.
2.4.2 Les Variables Explicatives ou
indépendantes
Les variables indépendantes permettent de comprendre la
variable dépendante. L'indépendance de ces variables vient du
fait qu'elles influencent d'une manière ou d'une autre la variable
dépendante sans être influencées en retour.
Les variables indépendantes de notre recherche sont
construites sur l'idée simple que dans leur stratégie de gestion
de portefeuille les gestionnaires utilisent l'analyse technique (qui
suggère une relation entre le volume transigé et le prix comme
signal d'achat ou de vente du titre, etc... ) et l'analyse fondamentale
(basées sur l'identification des surprises de bénéfices et
sur le ratio cours /bénéfice, elle cherche donc à
expliquer les cours des titres par l'étude des variables du macro
environnement notamment le taux de croissance de l'économie, du secteur
etc...). De ces différentes approches, il ressort les paniers de
variables suivants :
2.4.2.1 Le panier des variables liées aux
données internes de l'entreprise [ I i ]
Le coefficient de capitalisation des bénéfices
(le ratio cours / bénéfice).
Le ratio cours/ bénéfice rend compte de la
rentabilité des titres par rapport aux fluctuations des cours. Il
indique le multiple du bénéfice auquel se vend une action;
calculé en divisant le cours par le bénéfice courant par
action (compte tenu des fractionnements et regroupements d'actions); dans le
cadre de ce calcul, le bénéfice par action est établi en
divisant le bénéfice des douze (12) derniers mois par le nombre
d'actions ordinaires en circulation. Un multiple plus élevé
signifie que les investisseurs ont des attentes plus grandes quant à la
croissance future et ont fait monter le cours de l'action.
Selon la théorie, l'investisseur achète le
bénéfice d'une entreprise. Par conséquent, plus le ratio
cours/bénéfice est faible, plus vous achetez de
bénéfices et plus le placement est prometteur à long
terme. Le ratio cours/bénéfice varie selon l'industrie. Le ratio
courant est de neuf (9) environ pour les banques, de treize (13) pour les
services publics et de près de sept (7) pour l'industrie de l'acier.
Mais dans le secteur de la haute technologie, le ratio est
très élevé et se situe entre 18 et 41. Ces ratios sont de
loin supérieurs à celui des banques, mais le taux de croissance
prévu dans le secteur de la haute technologie l'est aussi.
Désireux de profiter de la croissance prévue, les
épargnants achètent leurs actions et l'augmentation des cours
s'accompagne d'une progression du ratio cours/bénéfice.
Le Taux de rendement des actions (ratio dividendes /
cours)
Le rendement prévisible est Rendement exprimé
sous forme de pourcentage et fondé sur le taux trimestriel le plus
récent multiplié par quatre; le rendement est établi en
divisant le dividende annuel par le cours de l'action.
Le rendement réel d'une action, le ratio du
bénéfice par action, après le paiement des impôts et
des intérêts sur la dette à intérêt fixe, sur
le cours actuel de l'action, c'est l'inverse du ratio
cours/bénéfice, correspond au bénéfice total pour
12 mois divisé par le nombre d'actions en circulation, divisé par
le cours récent, multiplié par 100. Le résultat est
exprimé sous forme de pourcentage.
2.4.2.2 Le panier des variables du marché [ M
i ]
Le volume transigé
Plusieurs études empiriques ont conclu à
l'existence d'un lien fort instantané entre la variation de cours et
le volume de titres échangés. Cette interaction entre volume de
transaction et cours peut être interprétée comme une
conséquence de la corrélation entre volume transigé et
flux d'information arrivant sur le marché. Les signes attendus sont donc
liés aux résultats positifs issus d'une augmentation du volume
transigé sur les cours des actions.
Le nombre de transactions
L'achat et la vente fréquentes de titres
anéantissent les gains après avoir payé les impôts
car les commissions et autres coûts de transactions agissent sur le
rendement des titres. Mais la plupart des investisseurs transigent trop souvent
et ce n'est pas seulement parce que l'on essaie de battre le marché.
Le marché haussier attire l'attention des
investisseurs, et ils veulent faire quelque chose. Il existe un concept
intéressant en psychologie appelé l'illusion du contrôle.
Les gens croient que s'ils font quelque chose (comme des transactions
boursières), ils sont en contrôle. " Ainsi le nombre de
transaction peut expliquer les cours des actions et donc est une variable
importante dans la formation des prix sur un marché boursier. Le signe
attendu est un signe positif.
2.4.2.3 Le panier des variables liées à
l'environnement externe [ E i ]
Le Taux d'inflation
La relation entre le rendement des actions et l'inflation, a
fait l'objet de plusieurs recherches et études empiriques. Ils ont
globalement mis en évidence une relation négative entre le
rendement réel et nominal observé des actions et l'inflation
observée, anticipée, ou non anticipée. Ces
résultats, obtenus à partir de données du marché
boursier américain ainsi que celles de certains marchés
Européens, ont été interprétés comme une
preuve de l'inefficacité de l'investissement en actions à
protéger contre l'inflation et comme contredisant l'hypothèse de
Fisher.
Plusieurs explications de cette relation négative ont
été avancées par les différents auteurs, mais
l'explication la plus controversée est de loin celle proposée par
Modigliani et Cohn [1979]. Ces auteurs pensent que la valeur de la firme
devrait rester constante en période d'inflation; et qu'une relation
négative observée entre les cours boursiers et l'inflation ne
peut être due qu'au fait que le marché est induit en erreur
à cause de l'irrationalité des investisseurs et de leur
incapacité à se libérer de l'illusion monétaire.
Cette hypothèse, si elle était vérifiée, remettrait
manifestement en question l'efficience des marchés financiers.
Le Taux de croissance
Le prix des actifs financiers est un indicateur avancé
bien connu de l'activité économique, il peut augmenter parce que
les agents anticipent une forte croissance du produit intérieur brut
(PIB). L'indicateur de croissance en matière économique
étant le Produit Intérieur Brut. Les études empiriques ont
démontré que les marchés réagissent aux
prévisions du PNB et aux erreurs de ces prévisions, mais non
à l'évolution du PNB. Pour cette variable nous retenons les
prévisions de PIB du pays de l'entreprise émettrice du titre.
Le Taux d'intérêt
Les études empiriques sur la variable taux
d'intérêt ont montré que la courbe de taux
d'intérêt est reliée aux cours futurs des actions. Le taux
d'intérêt est probablement la variable économique sur
laquelle se concentrent le plus d'informations économiques et qui
traduit les anticipations des agents économiques. Le taux
d'intérêt agit en quelque sorte comme un condensé
d'informations au temps présent incorporant le temps futur.
Le taux d'intérêt est d'autant plus une variable
centrale de la politique monétaire qui plus est au coeur de la politique
économique : les taux d'intérêt directeurs sont le
signal le plus éclatant des intentions affichées en
matière de politique monétaire. Par ailleurs, dans un espace
financier globalisé, il constitue, avec le taux de change, un
« lien organique » fort entre des économies
désormais interdépendantes. Il n'est donc pas étonnant que
les économistes cherchent à édifier un corps analytique
important et « englobant » susceptible d'expliquer la
formation des taux d'intérêt.
La théorie des taux d'intérêt
s'appuie sur les notions d'anticipations rationnelles, de marché parfait
et d'efficience. La théorie des anticipations constitue l'application
directe au problème de la structure par terme des taux
l'hypothèse du marché parfait : sur le marché des
produits de taux, les agents achètent et vendent des titres s'ils
pensent pouvoir réaliser, selon les anticipations qu'ils font, des
plus-values ou dégager des rendements positifs sur la durée. A
l'équilibre, la courbe des taux ne doit normalement pas permettre
d'opération générant un profit anticipé positif. En
termes plus concrets, un placement ou un prêt à long terme
à taux fixe entièrement refinancé par un emprunt à
court terme doit générer une espérance de profit nulle.
La théorie des anticipations affirme
l'égalité entre les taux à terme (à toute date,
pour toute échéance) déduits de la courbe des taux (donc
observables) et les anticipations (non observables) formulées par les
agents sur ces mêmes taux.
Dans toutes les situations de récession, les cours des
actions en bourse connaissent des baisses importantes. En effet, une
récession plonge les entreprises dans de graves difficultés et
leur inflige des pertes, les dividendes attendus par les actionnaires seront
souvent en baisse et les prix des actions diminueront en conséquence.
Toutefois, le facteur taux d'intérêt a une importance capitale
dans les mouvements des cours des actions.
D'après le concept de valeur actuelle, une hausse des
taux utilisés pour calculer la valeur aujourd'hui de paiements futurs
diminue cette valeur. Or, cette approche constitue la base de
l'évaluation des actions. Cette dernière stipule que le rendement
d'une action se détermine à partir du taux offert sur un
investissement sans risque, plus une prime de risque offerte sur l'action. Dans
une période de hausse des taux, tous les taux d'intérêt
subissent une hausse consécutive, y compris le taux hors risque. De
manière logique, les taux de rendement attendus sur les actions
augmentent. La valeur actuelle de ces paiements, soit le cours de l'action,
sera donc influencée à la baisse.
Ce raisonnement explique pourquoi, même hors d'une
période de récession, les bourses peuvent connaître des
mouvements brutaux de baisse sous l'influence d'une hausse des taux
d'intérêt.
Le taux d'intérêt utilisé dans notre
étude est le taux d'escompte ou le taux de pension de la BCEAO ou encore
les deux si leur pouvoir explicatif est élevé à tel point
que le modèle les conserve tous. Le taux de marché
monétaire est resté le même sur toute la période (
4,95 %) donc sans variation et ne peut pas expliquer le
phénomène. Etant donnée la spécificité de
l'économie des huit Etats qui composent le marché financier
régional en terme de politique monétaire commune, nous y
attendons un signe négatif.
Tableau 8 : Nature des variables explicatives et signes
attendus
Nature des Variables
|
Abrév
|
Signe Attend
|
Le panier des variables liées aux données
internes des entreprises
Le coefficient de capitalisation des actions ( ratio
cours/bénéfice)
Le Taux de rendement des actions (ratio
dividende/cours)
|
[ I i ]
PERM
TXREND
|
Positif
Positif
|
Le panier des variables du marché
Le volume transigé
Le nombre de transactions
|
[ M i ]
VOLTR
NBRTR
|
Positif
Positif
|
Le panier des variables liées à
l'environnement externe
Le Taux d'inflation anticipé
Le Taux de croissance (Prévision de PI
B)
Le Taux d'intérêt (Escompte)
Le Taux d'intérê ( Pensions)
Le Taux d'inflation anticipé en
CI
Le Taux de croissance (Prévision de PI B) en
CI
|
[ E i ]
TXINF
TXPIB
TXINT
TXPENS
TXINFC
TXPIBC
|
Negatif
Positif
Negatif
Negatif
Negatif
Positif
|
Compte tenue du poids de la Côte d'Ivoire dans
l'économie de l'UEMOA nous pensons que les facteurs macro
économiques spécifiques à ce pays notamment en ce qui
concerne le taux de croissance du PIB et l'inflation, peuvent être plus
significatifs que les pays pris dans leur ensemble. Cette analyse justifie
l'intégration dans le modèle les variables taux d'inflation
(TXINFC) et taux de croissance (TXPIBC) de l'économie Ivoirienne.
L'équation (3) devient :
BRVMCt = â0 + â1 *(BRVMCt-1)
+1 *PERM+ 2 * TXREND + 3 *VOLTR + 4
* NBRTR + 5 *TXINF + 6 *TXPIB + 7 *TXINT +
8 * TXPENS+ 9 *TXINFC + 10 *TXPIBC +
t (4)
2.4.3 Prévision théoriques des signes des
coefficients
Comme l'indique le tableau No 8, Nous attendons
des variables liées au données internes des entreprises
émettrices des titres notamment le coefficient de capitalisation des
actions ( ratio cours/bénéfice) et le taux de rendement des
actions (ratio dividende/cours), des signes positifs. Pour les variables du
marché retenues à savoir : Le volume transigé et le
nombre de transactions, des signes positifs sont attendus. Quant aux variables
liées aux données de l'environnement extérieur notamment
la variable inflation anticipée, nous attendons un signe
négatif, la variable taux de croissance (Prévision de PI B), un
signe positif et un signe négatif pour la variable taux
d'intérêt (TXPENS et TXINT).
.
DEUXIÈME PARTIE
RÉSULTATS ET DÉFINITION DE
STRATÉGIE DE GESTION DE PORTEFEUILLE À LA BRVM
Introduction
Les variables ayant été soumises à
plusieurs estimations, les fonctions réponses du modèle de base
spécifié nous permet de dégager les résultats issus
des tests et de procéder à leurs interprétations. Le
premier chapitre présente les résultats des tests avec les
règles de décision recommandées par la théorie
ainsi que l'interprétation des résultats par rapport à
l'hypothèse de l'étude. Le deuxième chapitre renvoie
à la définition de stratégie de gestion de portefeuille
à la BRVM et les pistes de recherche issues des insuffisances
observées de l'étude.
CHAPITRE III : RESULTATS DES TESTS D'EFFICIENCE
À LA
BRVM
Les résultats des différentes estimations sont
présentés dans la première section suivant les
différents critères de validités et les analyses et
interprétations sont faites dans la deuxième section. La
vérification de l'hypothèse de l'étude qui est faite
également dans la deuxième section nous oriente d'ors et
déjà pour la définition de stratégies.
Section 1 : Présentation des résultats
des Tests
La présentation des résultats du modèle
proposé passe par plusieurs tests notamment les tests sur les variables
et des tests relatifs à l'équation elle même.
1.1 Analyse des variables
L' analyse des variables est très importante pour toute
étude rigoureuse car elle permet d'éliminer les variables non
pertinentes qui n'expliquent pas le phénomène. Cette analyse
porte essentiellement sur l'analyse graphique et sur certaines
caractéristiques des variables pour prouver leur pouvoir explicatif.
1.1.1 Analyse graphique
Figure No 8 :
Évolution trimestrielle de l'Indice BRVM Composite
L'évolution de l'indice BRVMC ( Figure 8 ) nous montre
que la première chute significative s'est produite au troisième
trimestre 1999 et atteint 87.13. Les analystes du marché de la BRVM ont
estimé tout simplement que cette période est la période
des vacances et donc un ralentissement de l'activité boursière en
générale. En suite une reprise en fin d'année 1999.
Cette reprise va s'arrêtera à partir du premier
trimestre de l'année 2000 et l'indice va connaître un recule
jusqu'au deuxième trimestre 2001 pour atteindre 68,65 et une reprise en
fin d'année 2001 pour s'établir à 77,46 mais qui ne va pas
persister mais va chuter jusqu'à 67,20 au troisième trimestre
2002. La dégression de l'indice BRVM Composite a commencé durant
le premier trimestre de l'année 2000.
En effet, la Côte d'Ivoire qui occupe plus de 90% de
l'activité du marché régional, avec 38
sociétés cotées sur les 39 inscrites à la cote, a
connu un changement de régime politique, le 24
décembre 1999. L'incertitude occasionné par ce
changement a eu pour conséquence de susciter dans un premier temps, des
ventes massives de titres sur le marché boursier et dans un second
temps, une rétention des ordres d'achat de la part des investisseurs.
Tout ceci combiné, a entraîné un fort recul des indicateurs
du marché ( indices, volumes et valeurs, capitalisation
boursière).
Figure No 9 :
Histogramme et Statistique descriptive de l'Indice BRVM Composite
La figure 9 nous montre que l'indice BRVM Composite a
évolué sur la période du dernier trimestre 1998 au
quatrième trimestre 2002 avec une moyenne de 80,12 et atteint un minimum
de 67,2 . Le coefficient d'aplatissement ( skewness) est de 0.6,
différent de 0, signifie que l'indice BRVM Composite ne suit pas une loi
normale et un kurtosis de 1,7 qui devait être égale à 3.
L'écart type est de 11,20 montre qu'il y existe une dispersion
significative de l'indice.
Figure No 10 :
Évolution Trimestrielle du nombre des transactions
Le nombre de transaction étant nominal il nous a
semblé nécessaire de transformer cette série avec la
norme logarithmique qui s'exprime en pourcentage et n'a pas d'incidence sur
l'évolution de la série.
Figure No 11 :
Évolution Trimestrielle du logarithme du nombre des transactions
Figure No12 :
Évolution trimestrielle du volume transigé
Le volume transigé étant également en
valeur nominale nous le transformons en pourcentage par logarithme et en
éliminer les fortes variations.
Figure No13 :
Évolution trimestrielle du logarithme du volume transigé
Figure No 14 :
Évolution trimestrielle du taux d'inflation dans l'UEMOA
Figure No 15 :
Évolution trimestrielle du taux d'inflation en Cote d'Ivoire
Figure No16 :
Évolution trimestrielle du taux de rendement du marché
Figure No17 :
Évolution trimestrielle du ratio cours/bénéfice du
marché
La variable PERM n'étant pas disponible
trimestriellement, sur la période de l'étude nous avions
procède à un ajustement saisonnier pour obtenir les
données ajustées additives PERMSA (Figure No18).
Figure No18 :
Évolution trimestrielle du ratio cours/bénéfice du
marché après ajustement saisonnier.
Figure No19 :
Évolution trimestrielle du PIB de l'UEMOA
Les données du PIB de l'UEMOA et du PIB de la Cote
d'Ivoire étant annuelle nous les avons ajusté par la
méthode d'ajustement saisonnier additive. TXPIBSA et TXPIBCSA (Figure
20) pour tenir compte uniquement du PIB de l'UEMOA.
Figure No20 :
Évolution trimestrielle du PIB de l'UEMOA par ajustement saisonnier
Figure No21 :
Évolution trimestrielle du taux de pension de la BECAO
1.1.2 Analyse de la multicolinéarités
Il y a multicolinéarités lorsque les variables
explicatives du modèle sont fortement corrélées entre
elles. Elles perturbent ainsi la résolution du modèle, dans ce
cas on doit éliminer l'une ou l'autre en constituant des sous
échantillons ou ces variables se retrouvent deux à deux.
L'analyse de multicolinéarité passe le calcul de la matrice des
colinéarités et ensuite sélectionner les variables qui
sont fortement corrélées c'est à dire qui ont un
coefficient de corrélation R2 = COV(XY)/ V(X)*V(Y)
supérieur à 0,80.
La lecture de l'Annexe I, nous montre que le Taux d'inflation
TXINF de l'Union est fortement corrélé avec le Taux d'inflation
de la Cote d'Ivoire TXINFC (0,98). Nous avons donc éliminé la
variable Taux d'inflation TXINF de notre modèle par ce que les deux
variables ont les mêmes pouvoirs explicatifs.
Le Taux de pension( TXPENS) et le Taux d'escompte ( TXINT)
sont parfaitement corrélés, nous enlevons le taux d'escompte du
modèle pour conserver le taux de pension.
Le Taux d'évolution du Produit Intérieur Brut de
l'Union (TXPIBSA) et le Taux d'évolution du Produit Intérieur
Brut de la Cote d'Ivoire (TXPIBCSA) sont également fortement
corrélés à (0,92). Ce qui exclut l'une des variables du
modèle. Nous avons choisi de sortir la variable Taux d'évolution
du Produit Intérieur Brut de l'Union (TXPIBSA) pour la qualité du
test.
En définitif, les variables conservées pour
continuer les tests sont les suivantes : BRVMC0, LNBRTR, TXINFC,
TXPIBCSA, TXREND, LVOLTR, TXPENS et le PERMSA. Nous avons donc en Annexe II la
matrice de corrélation qui révèle également des
indices d'autocorrelation entre les couples ( BRVMC0; TXPIBCSA), (PERMSA;
TXPIBCSA) et (TXPENS; TXINFC) qui sont donc à surveiller que nous
éliminerons ou conserverons par la suite par d'autres tests.
1.1.3 Analyse de la stationnarité (test de racine
unitaire)
Cet analyse se fait par le test Dickey-Fuller (DF) et on lit
les DF calculés (DFc) , toute fois avant de le lire il faut voir si le
trend est pertinent c'est à dire la valeur absolue du t-statistique >
2 pour rejeter l'hypothèse nulle Ho et accepter l'hypothèse
alternative H1 et dire que la série est stationnaire qui est
notée I(0). Dans tous les cas si une série n'est pas stationnaire
il suffit de calculer la différence première (
Äyt = yt -yt-1) et refaire le
test.
L'équation générale
étant :
Äyt =
(á-1 )yt-1 +
ât + á +ìt
(5)
(á -1 ) => test
DF
ât= trend
á = constante
Ainsi nous ne pourrons adopter les MCO que si toutes les
variables sont stationnaires. Les Annexes III à XI nous présente
les tests de Dickey-Fuller (DF). Aucune variable n'est stationnaire à
niveau, mais à la différence première les variables BRVMC,
BRVMC0, LNBRTR, TXINFC, sont stationnaires. Le PERMSA, TXPIBCSA, TXREND,
LVOLTR,TXRENS ont été stationnaires à la
différence seconde et à 5%.
Tableau No9 :
Étude de stationnarité
Variables
|
R-Squared
|
Trend
|
Constance
|
DFc
|
DFth
|
Conclusion
|
BRVMC
|
0,83
|
NON
|
OUI
|
-8,17
|
<-3,08
|
I(1)
|
BRVMC0
|
0,85
|
NON
|
OUI
|
-8,78
|
-3,08
|
I(1)
|
LNBRTR
|
0,63
|
NON
|
OUI
|
- 4.77
|
-3,08
|
I(1)
|
PERMSA
|
0,75
|
NON
|
OUI
|
- 6,01
|
- 3,10
|
I(2)
|
TXINFC
|
0,67
|
NON
|
OUI
|
- 5,20
|
- 3,08
|
I(1)
|
TXPIBCSA
|
0,75
|
NON
|
OUI
|
-6,00
|
-3,10
|
I(2)
|
TXREND
|
0,80
|
NON
|
OUI
|
-7,06
|
-3,10
|
I(2)
|
LVOLTR
|
0,62
|
NON
|
OUI
|
-4,47
|
- 3,10
|
I(2)
|
TXPENS
|
0,75
|
NON
|
OUI
|
-6,04
|
- 3,10
|
I(2)
|
I(0) = variables en niveau
I(1) = variables en différence première
I(2) = variables en différence seconde
1.2 Régression de l'équation
La régression nous permet d'obtenir les variables et
leurs coefficients. Les coefficients sont acceptables si les R2 sont
supérieurs à 0,60. L'Annexe XII nous montre que le R-Squared est
supérieurs à 0,60 soit 0,87.
1.3 Estimation et Validation du Modèle
L'estimation consiste à trouver les valeurs
á i tel que la somme
des carrés des résidus est minimale. Le problème est
donc :
n
Min ? (yi - x'i
â) 2
â i=1
= Min S (â) Min '
â
= Min (y-X â)' (y-X â)
â
= Min y'y -2y'X â+ â'X'X â
â
La dérivée première par rapport à
â nous donne la solution de b^ de ce paramètre :
X'X b^ =X'y donc b^MCO = (X'X)-1X'y.
La validation du modèle passe par le critère
économique, statistique et économétrique.
1.3.1 Critère économique
Le critère économique consiste essentiellement
à se prononcer sur les coefficients provisoirement obtenus avant les
différentes corrections. La BRVMC0 au temps t -1
évolue négativement par rapport à sa valeur au temps t.
Le nombre de transactions, le PER du marché et le
volume transigé agissent négativement sur l'indice BRVMC
contrairement à nos prévisions.
Par contre comme la théorie le prévoit
l'inflation anticipée agit négativement sur l'indice. Les taux du
PIB ivoirien et le taux de rendement du marché agissent positivement
conformément à la théorie.
1.3.2 Critère statistique
Le critère statistique porte sur la qualité globale
du Modèle et la qualité individuelle des estimations.
1.3.2.1 La qualité globale du Modèle
Le modèle est globalement acceptable car comme le
prévoit la théorie le coefficient de détermination
R2 dans l'équation suivante :
? (yi
-?)2 = ?(?i -?)2 +?(yi - ?i)2 (6)
i
i
et quand on divise l'équation par la somme des
carrés totales pour obtenir 1, alors le rapport entre la somme des
carrés des résidus et la somme des carrés totale
représente le R2 . IL est la part de la variation totale
expliquée par le modèle et également un nombre sans
dimension compris entre 0 et 1. La règle de décision
étant que plus on s'approche de 1 plus le modèle est bon. Un
coefficient de détermination R2 faible signifie qu'il y a
d'autres variables explicatives qui n'ont pas été pris en compte
ou encore que la forme de la relation n'est pas celle qui convient.
Si R2 > 0,80 le modèle est
considéré comme bon mais entre 0,60 et 0,80 aucune conclusion
n'est possible si le test de Fisher n'est pas fait.
Dans notre étude le R2 est
supérieur à 0,80 soit 0.87(Annexe XII) il convient de renforcer
quand même ce résultat par le test de Fisher.
L'hypothèse nulle Ho dans le test de Fisher
serait que tous les coefficients soient statistiquement nuls. Alors que
l'hypothèse alternative H1 voudrait qu'au moins un
coefficient soit non nul c'est dire qu'il existe j tel que á j
? 0, avec j = 1..........k en comparant Fc et Fth ( k-1; n-k) avec k
, le nombre de paramètres y compris la constance et n le nombre
d'observations. La règle de décision est que Fc > Fth pour
dire que les résultats du test sont bons. Dans notre modèle k= 9
et n = 17 donne dans la table Fth à 5% = 3,44; le Fc = 6,89 est
supérieur aux Fth (Annexe XII), on rejette l'Ho c'est dire qu'il existe
au moins une parmi les variables explicatives qui n'est pas nulle.
1.3.2.2 La qualité individuelle des
estimations
La qualité individuelle des estimations se
réalise à partir du T-test ( test de Student ) à n-k
degrés de liberté.
L'hypothèse nulle Ho : le coefficient est
statistiquement nul (ái = 0).
L'hypothèse alternative H1 : le
coefficient est statistiquement non nul (ái ? 0).
La statistique Tc = ái / ái à comparer
à Tth (n-k).
La règle de décision : Tc = Tth,
acceptation de Ho la variable n'est pas pertinente.
Tc > Tth, acceptation
de H1 rejette Ho.
Il permet d'apprécier la pertinence des variables
explicatives dans le modèle.
Dans notre modèle (Annexe XII), les Tc sont 1.6; - 0.5;
-0.3; -1.9; - 0.19; 2.6; 0.7; -0.04 et - 0.75. Le Tth pour k = 9 et n = 17 est
de 1,86. Sur le plan individuel donc, seul la constante, le TXPIBCSA et le
TXINFC sont non pertinents. Dans tous les cas il faudra d'abord passer aux
critères économétriques avant d'apprécier les
variables non pertinentes révélées par le test de
Student.
1.3.3 Critère
économétrique
Le critère économétrique permet de
vérifier que les hypothèses de base des MCO sont
vérifiées comme décrit précédemment dans la
présentation du modèle des MCO. Ce critère consiste
à analyser essentiellement la qualité des résidus.
1.3.3.1 Non autocorrelation des erreurs
On dira qu'il y a autocorrelation sérielle si l'erreur
au temps (ti) présent des cours dépend de l'erreur au
temps (ti-1) passé. Il peut être d'ordre 1, 2 et 3. Le
test de Durbin-Wtson ( DW) permet de vérifier l'autocorrelation
dans la relation DW = 2- 2 ?. Après estimation, les résultats (
DW = 2,49 ) situent le modèle dans la zone de doute, le test de
Cochrane-Orcutt (Annexe XIV) n'étant pas concluant, c'est donc le test
de Breusch-Godfrey qui a l'apparence d'un test de khi-deux à deux
degrés de liberté qui nous permettra de lever le voile. Il se
fait par la régression des résidus sur les variables explicatives
du modèle de base (Annexe XV). La règle de décision
étant que :
BG = n* R2 = à2
(2)= 5,99 implique l'acceptation de l'Ho ou alors il y
a une deuxième possibilité c'est que le Fc < Fth pour accepter
l'hypothèse nulle.
BG = n* R2 est égale à 6,77 =
à2 (2) = 5,99 alors il y a présence
d'autocorrelation. Toute fois, tous les T-Statistiques sont < 2 alors le
résultat du test est bon.
1.3.3.2 Homocédasticité
L' Homocédasticité appelle le test de White qui
permet de faire la régression du carré des résidus sur les
variables explicatives et son carré. Ho :
Homocédasticité des erreurs
H1 : Hétéroscédasticité des
erreurs
Dans notre modèle le test de White nous
révèle la présence
Hétéroscédasticité des erreurs car la statistique
de White donne 17 (Annexe XVI) qui est supérieur au
à2 (2) = 5,99. Étant donné que l'Ho
est rejeté, nous allons corriger cette
Hétéroscédasticité des erreurs soit par la
correction de White ou de Newey-West. Nous optons pour la correction de
Newey-West car elle à l'avantage de corriger à la fois
l'Hétéroscédasticité et l'Autocorrelation des
erreurs. (Annexe XVII) et c'est cette estimation que nous allons
interpréter pour nos résultats tout en s'assurant que les
coefficients n'ont pas varié lors des changements intervenus au niveau
des T-statistiques.
1.3.3.3 Normalité des erreurs
La statistique de Jarque-Berta doit tendre vers 0 si la loi est
normale, il est 0,6. Le skewness doit être de 0, il est de - 0,08. Le
kurtosis doit être égale à 3 et il est égale
à 2,3. ( Figure No 22). Dans tous les cas le test de Jarque-Berta n'est
pas très puissant selon la théorie ce qui nous permet de
continuer notre analyse même si les résidus ne suivent pas
strictement une loi normale.
Figure No22 : Test de
normalité des erreurs
Section 2 :
Interprétation des résultats
L'interprétation des résultats sera faite par
rapport au comportement des variables explicatives et par rapport
à la variable expliqué ce qui guidera l'étude pour la
définition de stratégie. Avant toute analyse , il convient de
préciser qu' après correction ( Annexe XVII ), la variable
TXPIBCSA a un T-Stats > 2 donc induit des biais dans le modèle. Nous
le sortons dans l' équation ( Annexe XVIII).
2.1 Plan d'analyse des Résultats
Les résultats seront analysés par rapport au
tableau de bord dressé à cette fin comportant la nature des
variables, les signes attendus, les signes observés et les degrés
de significativité.
Tableau No10 : Synthèse des
résultats obtenus
Nature des Variables
|
Abréviation
|
Signes Attendus
|
Signes
Observés
|
Degré de significativité
|
ratio cours/bénéfice
ratio dividende/cours
|
PERMSA
TXREND
|
Positif
Positif
|
Positif
Positif
|
Non significatif
Significatif
|
Le volume transigé
Le nombre de transactions
|
VOLTR
NBRTR
|
Positif
Positif
|
Positif
Positif
|
Significatif
Significatif
|
Le Taux d'inflation anticipé en
CI
Le Taux d'intérêt (pension)
|
TXINFC
TXPENS
|
Négatif
Négatif
|
Négatif
Négatif
|
Significatif
Significatif
|
Notre relation s'établit avec un pouvoir explicatif du
modèle d'évolution de l'indice BRVM est de 76 % ( R2 =
0,763).Tous les signes attendus sont respectés. Dans le
détail :
- Le coefficient de la BRVMC0 indique qu'une hausse de 10% des
cours à la fermeture entraîne une hausse de 2,4 points de
pourcentage à la prochaine ouverture.
- Le coefficient du nombre de transactions indique qu'une hausse
de 10% engendre une hausse de 48,9 point de pourcentage ce qui est très
élevé.
- le coefficient du PERMSA montre qu'une
annonce du ratio cours/bénéfice en augmentation de 10% induit une
hausse de 2,4 point de pourcentage sur l'indice BRVMC et par conséquent
sur les cours sur le marché de la BRVMC. Ces résultats sont les
mêmes que ceux de la théorie financière.
- Le coefficient du taux d'inflation confirme les
théories car à la BRVM une anticipation de ce taux implique une
baisse des cours et de l'indice de 9,7 points de pourcentage.
- Le coefficient du taux de rendement indique qu'une hausse
de ce taux de 10% entraîne une hausse de 8,8 points de base des cours et
de l'indice.
- Le coefficient de 1,98 du volume transigé indique que
quand il est en hausse de 10% il y a augmentation de 19,8 points de
pourcentage des cours et de l'indice.
- Le coefficient du taux de pension de la BCEAO est
également un signale pour les investisseurs qui anticipent une baisse de
50% des cours. Cette réaction est très significatif parce que la
BCEAO ne modifie pas régulièrement les taux directeurs et donc
des que cela se produit la réaction est vive.
L'analyse détaillée nous confirme que les
prévisions théoriques des signes des variables sont
observées conformément à la théorie
financière.
2.2 Vérification de l'hypothèse de
l'étude
L'hypothèse de notre étude postule que les prix
à la BRVM ( Indice BRVM composite) peuvent être prédits par
les variables : Ratio cours / bénéfice (PER), Ratio
dividende/cours (TXREND), le volume transigé (VOLTR), le nombre de
transaction (NBRTR), le taux d'inflation anticipé (TXINF), le taux de
croissance du PIB (TXPIB), le taux d'intérêt (TXINT), le taux
d'inflation anticipé en Cote Ivoire (TXINFC) et le taux de croissance
du PIB en Cote d'Ivoire (TXPIBC).
L'anticipation du taux de croissance du PIB, contrairement
à la théorie ne sert pas à expliquer les cours boursiers
à la BRVM. Le coefficient très élevé du nombre de
transaction, du volume transige et du changement dans le taux de pension de la
BCEAO est préjudiciable à la BRVM car on peut conclure à
une inefficience au sens semi fort.
La deuxième remarque est que les investisseurs à
la BRVM utilisent beaucoup plus les indicateurs du marché pour
gérer leurs portefeuille c'est à dire l'analyse technique avec
une surveillance de l'inflation.
Avec les différents tests nous pouvons conclure
à la possibilité de prédiction de prix à la BRVM
avec l'équation extrait du logiciel EVIEWS ( Annexe XIX) : BRVMC =
C(1) +
C(2)*BRVMC0+C(3)*LNBRTR+C(4)*PERMSA+C(5)*TXINFC+C(6)*TXREND+C(7)*LVOLTR+C(8)*TXPENS.
CHAPITRE IV : DÉFINITION DE
STRATÉGIE DE GESTION DE PORTEFEUILLE
À LA BRVM
L'application du test d'efficience nous permet de dire s'il
est utile de gérer les portefeuilles d'une manière active sur le
marché de la BRVM. Pour ce faire, la première section
procède à une analyse stratégique des facteurs à
prendre en compte pour la gestion de portefeuille à la BRVM suivant nos
tests. La seconde section dégage les insuffisances et les pistes de
recherche.
Section 1 : Analyse stratégique et processus de
gestion de portefeuille à la BRVM
La définition de stratégie de gestion de
portefeuille porte sur l'identification des facteurs favorisant la gestion
active et les facteurs favorisant la gestion passive de portefeuille à
la BRVM orientés par nos tests ainsi qu'une approche de processus de
gestion de portefeuille.
1.1 Les facteurs favorisant la gestion active de
portefeuille à la BRVM
- L'information macro économique agit dans une certaine
mesure sur les cours des titres à la BRVM. Ainsi une analyse minutieuse
de l'environnement des entreprises et de leurs secteurs peut être source
de gains à la BRVM ce qui justifie la possible utilisation de l'analyse
fondamentale pour prédire le cours des titres sur ce marché.
Notre étude mitige cette approche car le PIB n'est pas pertinent dans
notre modèle mais c'est plutôt l'inflation qui conforte les
investisseurs.
- Le marché de la BRVM étant très jeune,
tous les comportements qui lui sont propres ne sont pas encore testés et
donc jouit de l'avantage de l'asymétrie d'informations scientifiques.
Ainsi, en tant que marché émergent, l'investissement à la
BRVM peut procurer un gain considérable pour peu d'effort d'analyse en
terme du coût élevé lié à la gestion
active.
- En fin nos tests nous révèlent que la BRVM,
comme d'ailleurs tous les marchés boursiers n'est pas totalement
efficient ainsi, aussi bien les fondamentalistes que les analystes de
graphiques y trouvent leur compte.
1.2 Les facteurs favorisant la gestion passive de
portefeuille à la BRVM
- Le nombre limité des titres à la BRVM permet de
minimiser plus facilement les erreurs de réplication.
- Le nombre limité des secteurs facilite le choix du
benchmark à répliquer notamment les indices sectoriels qui ne
sont que sept (7).
- Le caractère long terme de l'épargne de la
zone monétaire UEMOA permet aux gestionnaires de constituer un meilleur
portefeuille répliquant les indices.
- La courbe de la capitalisation boursière est
favorable pour la construction d'un portefeuille répliquant un
indice.
- La rentabilité des gestionnaires buy and hold
étant moyenne et leur nombre étant plus élevé que
les gestionnaires actifs, est un élément encourageant pour la
gestion passive.
1.3 Les étapes de gestion de
portefeuille
L'adoption d'une stratégie de gestion de portefeuille
appelle à suivre un processus bien déterminé à
savoir : l'élaboration d'une politique de placement , la
détermination et la mise en place de la répartition des actifs,
le suivi des changements ( dans l'économie, sur les marchés
financiers et dans la situation de l'investisseur) et le réajustement
du portefeuille après évaluation des résultats.
1.3.1 L'élaboration d'une politique de
placement
L'élaboration de la politique de placement est la
première et la plus importante des étapes du processus de gestion
de portefeuille. Elle permet avant tout au gestionnaire de bien connaître
l'investisseur (le client) et de définir les éléments
stratégiques qui doivent orienter la composition et la gestion de son
portefeuille.
La politique de placement est un énoncé des
objectifs et des directives auxquels souscrivent le gestionnaire de
portefeuille et l'investisseur. On y retrouve, entre autres, les principaux
éléments ci-après: Les objectifs de placement de
l'investisseur, les contraintes de l'investisseur et les stratégies de
gestion (style de gestion du portefeuille, répartition de
l'actif).
1.3.2 La détermination et la mise en place de
la répartition des actifs
Les composantes de la politique de placement permettent de
déterminer les catégories d'actifs qui peuvent faire partie du
portefeuille. La principale préoccupation du gestionnaire est
désormais de déterminer la combinaison optimale ou
l'équilibre appropriée entre les différentes classes
d'actifs dans le portefeuille afin d'obtenir le meilleur rendement possible
compte tenus des contraintes de risque de liquidité et autres
considérations de l'investisseur.
Il existe plusieurs stratégies de répartition d
'actif notamment la répartition stratégique, la
répartition tactique, la répartition dynamique, la
répartition avec valeur garantie et la répartition avec
pondération constante.
1.3.3 Le suivi des changements
Le suivi des changements est une étape très
importante (en terme de temps alloué par le gestionnaire de
portefeuille) dans le processus de gestion de portefeuille. Des changements au
niveau de l'économie entière, les changements dans les
différents marchés financiers et les changements dans la
situation de l'investisseur sont suivis de près par le gestionnaire de
portefeuille afin d'ajuster à tout moment le portefeuille et l'adapter
aux nouvelles donnes selon qu'il utilise une stratégie de gestion active
ou passive.
1.3.4 Le réajustement du portefeuille
après évaluation des résultats.
L'évaluation de la performance du portefeuille est la
dernière étape du processus de gestion de portefeuille. Elle est
l'une des plus délicates. Le gestionnaire de portefeuille doit faire
constamment une évaluation de la performance du portefeuille sous sa
gestion afin de voir si elle est conforme à celle attendue dans la
politique de placement. Les mesures de performance sont :
Calcul des rendements, Évaluation du risque et
diversification.
Section 2 : Les pistes de recherche
Les pistes de recherche portent tout d'abord sur le point de
vue général de l'efficience des marchés qui doit
caractériser chaque place boursière et dont la preuve doit
être donnée par des recherches effectuées par des
chercheurs et mis à la disposition des investisseurs et ensuite les
insuffisances de la méthodologie en vue de susciter l'application
d'autres modèles et méthodes pour vérifier les
résultats de notre étude.
2.1 : Point de vue général
Aucun opérateur n'étant capable de battre le
marché, il n'est pas possible de réaliser des gains anormaux
(Leroy, 1989). Aucune gestion active de portefeuille ne peut en moyenne obtenir
un rendement supérieur à une sélection au hasard des
placements.
Un agent surinformé ne peut pas obtenir en moyenne des
gains supérieurs à un agent qui n'observe que le prix des actifs.
Evidemment, le fait que les agents ne sont pas en mesure de
systématiquement "battre le marché" n'exclut pas l'obtention a
posteriori des gains "anormaux". Signe, non pas d'une irrationalité des
marchés mais de leur efficience au sens informationnel.
Comme le souligne Aglietta (1998), il n'est pas plus
conseillé d'acheter une action si l'on croit à la qualité
de la gestion d'une entreprise que si l'on croit à l'effet d'une plus
grande activité des tâches solaires.
· Dans le premier cas, cette qualité aura
été perçue par les autres opérateurs et le prix de
l'action montera dès aujourd'hui (impossible d'avoir un rendement
supérieur à celui du marché).
· Dans le second cas, toute information, même
bizarre, étant connue de tous, d'autres feront le même calcul. Le
prix de l'action montera avec le même effet que dans le premier cas.
Si l'on se fonde sur l'efficience des marchés, on est
incité rationnellement à se comporter passivement dans la gestion
d'un portefeuille. C'est ce que font plutôt les investisseurs
institutionnels qui s'occupent de portefeuilles collectifs. Plutôt que de
rechercher les entreprises performantes, les compagnies d'assurance-vie et les
caisses de retraite investissent dans des indices boursiers qui sont
représentatifs de la performance moyenne des marchés. Gestion
selon un benchmark de référence. Fonds indiciels (sur
longue période), la grande majorité des portefeuilles
institutionnels réalisent des performances inférieures à
celles des indices boursiers, d'où ces fonds indiciels composés
des mêmes titres que l'indice de référence choisi.
Les derniers produits en date sont les Trackers (fonds
indiciels négociables en Bourse).
La gestion indicielle s'est développée
particulièrement ces dernières années, notamment pour
l'épargne longue (type fonds de pension). Les gestionnaires de fonds y
trouvent un double intérêt
- moindres coûts de transaction (pas de
réallocation en permanence de la composition des portefeuilles ;
- pas de sanction en cas de contre-performance des
portefeuilles dès lors que les indices de référence sont
baissiers ;
En fin, dans la mesure où les marchés ne sont
pas parfaitement efficients, une gestion active (ou gestion quantitative) est
possible et s'est même développée ces 10 dernières
années notamment sur le court terme.
De ce point de vue général, il convient donc que
des chercheurs se penchent plus sur le test de l'efficience forte à de
la BRVM afin de donner confiance aux investisseurs étrangers qui
souhaiteraient diversifier le risque de leur portefeuille en y incluant des
titres des sociétés cotées à la BRVM si elle
s'avérait efficiente au sens fort.
2.2 : Les insuffisances de l'étude à
approfondir
Les insuffisances de l'étude portent surtout sur la
méthodologie, la revue de littérature spécifique à
la BRVM et le manque de base de données appropriées.
2.2.1 Les Insuffisances
Méthodologiques
Sur le plan méthodologie on peut faire recours aux
Moindres Carrées Généralisées (MCG) qui se
justifient en cas de violation de l'hypothèse
d'homoscédasticité et/ou d'indépendance des erreurs c'est
à dire en cas d'hétéroscédasticité et / ou
d'auto corrélation. Ainsi l'utilisation des MCG appliquées
à notre étude peut donner des résultats
intéressants étant entendu que les MCO que nous avions
adoptées dans notre étude n'est pas en réalité un
test robuste mais pratique sur le plan académique.
En outre, l'extension des variables macro économiques
à celles de certains pays comme le Sénégal par exemple,
pourra renforcer le modèle et donner des résultats
appréciables
Par ailleurs, nos données étant
trimestrielles, pour avoir une estimation sans biais il est souvent
recommandé d'utiliser un autre test de stabilité que celui de
Dickey Fuller Avancé . Ce test a pour avantage également de
capter les ruptures de structure, c'est à dire qu'il prend en compte
les situations normales ou exceptionnelles en cas de troubles ou autres
évènements agissants sur les variables
Enfin, pour régler le problème de
multicolinéarité entre la variable dépendante
retardée (BRVM composite au temps t-1) qui devient variable
explicative et la variable dépendante dans le modèle, il serait
intéressant de procéder éventuellement à une
spécification ARCH au lieu du test de Durban Waston pour s assurer qu il
n y a pas eu sous estimation.
Pour mieux capter les séries temporelles d'autres
méthodes plus raffinées peuvent servir à traiter les
données notamment les tests de cointégration, la méthode
des Vecteur Auto Régressif (VAR) etc...
2.2.2 Les problèmes de revue de littérature
et de bases de données
La littérature est très limitée à
la BRVM , il convient pour des questions crédibilité
d'opérer beaucoup d'études sur la formation des prix,
l'évolution des taux d'intérêt et les autres variables
monétaires et vérifier l'impact sur la bourse en cas d'adoption
d'une monnaie unique intégrant les autres pays de la CEDEAO comme le
recommande la théorie des Zones Monétaires Optimum. En
conséquence, les recherches suivantes peuvent être faites sur la
BRVM :
- Test des indicateurs de politique monétaire et
efficience à la BRVM
- L'analyse des prix en période d'inflation sur le
marché de la BRVM
- Test d'efficience par le modèle du réseau des
neurones à la BRVM
- Analyse de l'impact de l'épargne sur les cours
à la BRVM
Enfin il convient de créer une base des données
payante pouvant générer les données journalières,
hebdomadaires, mensuelles, trimestrielles, semestrielles et annuelles de la
BRVM pour des raisons de recherche. L'avantage est que toutes les
études seront faites avec les mêmes données et permet
également des gains de temps de traitement.
Conclusion
La tendance irréversible des entreprises de la Zone
UEMOA à se tourner vers le marché financier pour lever des
capitaux s'observe depuis la création de la BRVM et prend une proportion
significative. En conséquence une attention particulière doit
être portée sur la BRVM chargée de fournir ce service et
satisfaire les investisseurs selon les lois économiques qui gouvernent
toutes les bourses.
La BRVM a l'obligation de prouver son efficience en vue
d'attirer non seulement les investisseurs locaux mais surtout les entreprises
étrangères qui souhaitent minimiser le risque de leur
portefeuille en faisant des diversifications sur des marchés
émergeants.
L'efficience des marchés financiers a toujours fait
l'objet d'une grande attention car l'enjeux est de faire de bonnes
prévisions d'achat et de vente de titres pour faire des gains
supplémentaires. Sur le marché de la BRVM, plusieurs
stratégies sont utilisées pour rentabiliser les portefeuilles
notamment l'approche active par les SGI et les Sociétés
spécialisées en ingénierie financière et l'approche
passive pour les entreprises voulant minimiser le coût de gestion de
leurs portefeuilles.
D'une manière générale, tout
investisseur rationnel avant d'opérer des choix de gestion de son
portefeuille s'assure d'abord si le marché est efficient et c'est
à cette seule condition qu' il fait le choix de sa stratégie de
gestion.
Notre étude a porté sur le test de l'efficience
du marché de la BRVM et la recherche d'une stratégie de gestion
de portefeuille. Pour ce faire, nous avons choisi de tester l'hypothèse
semi forte de l'efficience des marchés qui postule que les prix sur un
marché intègre à tout moment toute l'information publique
disponible. Ainsi nous avons posé l'hypothèse que les cours
à la BRVM sont fonction des variables internes aux entreprises
émettrices de titres, des variables du marché lui même et
des variables du macro environnement.
Nous nous sommes fixé comme objectifs :
- De tester l'hypothèse semi forte de la BRVM
- De définir une stratégie de gestion
appropriée pour les portefeuilles de titres sur ce marché.
L'étude a été conduite sur un
échantillon de dix sept (17) données semestrielles des onze(11)
variables candidates soit cent quatre vingt sept (187) données brutes.
La méthode de régression selon les Moindre Carrées
Ordinaires (MCO) a été utilisée.
Au terme de notre étude, après validation par
des critères économiques, statistiques et
économétriques, nous sommes parvenu à découvrir
l'existence d'une relation entre l'indice BRVM composite représentatif
de tous les titres, ses cours antérieurs, les volumes transigés
sur le marché, le nombre de transaction, le ratio cours /
bénéfice des sociétés cotées, les taux de
rendement du marché, le taux d'inflation spécifique à la
Cote d'Ivoire et le taux de pension de la BCEAO.
L'étude nous a montré que les prévisions
de PIB ne sont pas pertinentes dans le modèle donc ne permettent pas
d'expliquer l'évolution des cours à la BRVM. Cela signifie que
les investisseurs ne tiennent pas compte des prévisions de PIB comme
indice de hausse ou de baisse des cours. Par contre le volume transigé,
le ratio cours / bénéfice et surtout le nombre de transaction ont
un pouvoir explicatif très élevé de l'indice BRVM.
Au vu de ces conclusions, il apparaît que la BRVM est
inefficient au sens semi faible. Il s'en suit l'identification des facteurs
favorisants la gestion active de portefeuille étant entendu qu'à
chaque instant il y a 67 % de chance de prévoir le cours d'un titre
à la BRVM avec notre modèle. Notre étude recommande le
gestion active pour une stratégie offensive et une gestion passive pour
une stratégie visant à minimiser les coûts des
spécialistes d'analyse technique.
Les limites de l'étude portent sur la
méthodologie et sur les données utilisées. En effet les
MCO n'est pas la méthode de test la plus robuste étant entendu
qu'il existe d'autres modèles et méthodes pour mieux capter les
séries temporelles et les données sont très insuffisants
(moins de 10 ans) pour établir une relation long terme. Ces
insuffisances appellent l'approfondissement de cette recherche par des
modèles plus robustes avec d'autres variables témoins
d'informations publiques voire privées sur le marché de la
BRVM.
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Site de CITIBANK comportant des recherches.
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Site de BICI BOURSE
TABLE DES MATIÈRES
Avertissement..............................................................................................ii
Résumé..................................................................................................................iii
Dédicace....................................................................................................iv
Remerciement..........................................................................................................v
Sommaire................................................................................................................vi
Liste des
Tableaux...................................................................................................ix
Liste des
figures........................................................................................................x
Liste des
Abréviations..............................................................................................xii
INTRODUCTION
GÉNÉRALE......................................................................1
PREMIÈRE PARTIE : ACTIVITÉ
BOURSIÈRE ET CONCEPTS D'EFFICIENCE À
LA BRVM
CHAPITRE I : ACTIVITÉS À LA BRVM,
THÉORIES DE L'EFFICIENCE DES
MARCHÉS ET
STRATÉGIE DE GESTION DE PORTEFEUILLE .....11
Section 1 : Présentation des
activités de la BRVM
................................................11
1.1 Marché des actions et des
obligations............................................................17
1.1.1 Le compartiment des
actions......................................................................17
1.1.2 Le compartiment des
obligations................................................................18
1.2 L'indice
boursier.....................................................................................19
Section 2 : Revue de la
littérature sur l'efficience boursière et sur les
stratégies de
gestion de portefeuille
applicables à la BRVM....................................20
2.1 : Les Théories de l'efficience des
marchés........................................................21
2.1.1 Efficience
Allocationnelle..........................................................................21
2.1.2 Efficience
Opérationnelle..........................................................................21
2.1.3 Efficience
informationnelle........................................................................22
2.1.3.1 Efficience faible
..................................................................................23
2.1.3.2 Efficience semi
forte.............................................................................25
2.1.3.4 Efficience
forte....................................................................................29
2.2 Les théories sur le risque et le rendement et les
stratégies de gestion de portefeuille.......31
2.2.1 Les théories sur le risque et le
rendement........................................................32
2.2.2 Les stratégies de gestion de
portefeuille........................................................35
2..2.2.1 La gestion passive de
portefeuille............................................................ 35
2.2.2 La gestion active de
portefeuille...................................................................38
CHAPITRE II : APPLICATION DE LA MÉTHODE
DES MOINDRES CARRÉES
ORDINAIRES POUR TESTER
L'EFFICIENCE À LA BRVM
Section 1: Description de la
méthode...............................................................43
1.1 Choix et justification de la
Méthode..............................................................43
1.2 Présentation générale de la
méthode...............................................................43
1.3 Les exigences de la régression linéaire
simple..................................................44
1.3.1 Linéarité du modèle
..............................................................................44
1.3.2 Hypothèse liées au problème de
Multicolinéarité.............................................44
1.3.3 Les erreurs ont toutes une moyenne
nulle......................................................44
1.3.4 Homoscédasticité des
erreurs..................................................................45
1.3.5 Hypothèse
d'indépendance.....................................................................45
1.3.6 Les erreurs sont distribuées
normalement...................................................45
1.4 Présentation de notre Modèle
d'analyse.........................................................45
Section 2 : Choix des données
exigées par la
méthode............................................47
2.1 Les
données...........................................................................................47
2.1.1 Données
secondaires............................................................................47
2.1.2 Données
primaires..............................................................................48
2.2 Les
instruments...................................................................................49
2.3 Mode de traitement des
données...............................................................49
2.4 Spécification des variables et leurs
sources...................................................49
2.4.1 La variable dépendante ou
expliquée.........................................................49
2.4.2 Les Variables explicatives ou
indépendantes.................................................51
2.4.2.1 Le panier des variables liées aux
données internes de l'entreprise [ I i ].................52
2.4.2.2 Le panier des variables du marché [ M
i ]...................................................53
2.4.2.3 Le panier des variables liées à
l'environnement externe [ E i ]...........................54
2.4.3 Prévision théorique des signes des
coefficients...............................................57
DEUXIÈME PARTIE : RESULTATS ET
DÉFINITION DE STRATÉGIE DE
GESTION DE
PORTEFEUILLE LA BRVM
CHAPITRE III : RÉSULTATS DES TESTS
D'EFFICIENCE À LA BRVM.............59
Section 1 : Présentation des
résultats des
tests...................................................59
1.1 Analyse des
variables................................................................................59
1.1.1 Analyse
Graphique.................................................................................59
1.1.2 Analyse de la multicolinéarité....
...............................................................66
1.1.3 Analyse de la stationnarité (test de racine
unitaire)...........................................67
1.2 Régression de
l'équation............................................................................68
1.3 Estimation et validation du
Model.................................................................68
1.3.1 Critère
Économique..............................................................................69
1.3.2 Critère
Statistique................................................................................69
1.3.2.1 La qualité globale du modèle..
................................................................70
1.3.2.2 La qualité individuelle des
estimations......................................................70
1.3.3 Critère Économétrique
.........................................................................71
1.3.3.1 Non autocorrelation des
erreurs................................................................71
1.3.3.2
Homocédasticité.................................................................................72
1.3.3.3 Normalité des
erreurs...........................................................................72
Section 2 :
Interprétation des résultats .............
................................................73
2.3 Plan d' analyse des
Résultats.......................................................................73
2.4 Vérification de l'hypothèse de
l'étude...........................................................74
CHAPITRE IV : DÉFINITION DE
STRATÉGIE DE GESTION DE PORTEFEUILLE
À LA BRVM
Section 1 : Analyse stratégique et
processus de gestion de portefeuille à la BRVM.......75
1.1 Les facteurs favorisant la gestion active de portefeuille
à la BRVM...........................76
1.2 Les facteurs favorisant la gestion passive de portefeuille
à la BRVM.........................76
1.3 Les Étapes de gestion de
portefeuille...............................................................77
1.3.1 L'élaboration d'une politique de
placement....................................................77
1.3.2 La détermination et la mise en place de la
répartition des actifs............................77
1.3.3 Le suivi des changements
........................................................................78
1.3.4 Le réajustement du portefeuille après
évaluation des résultats..............................78
Section 2 : Pistes de recherche
.......................................................................78
2.1 Point de vue
général.................................................................................78
2.2 Les insuffisances de l'étude à
approfondir......................................................80
2.2.1 Les insuffisances
Méthodologiques.............................................................80
2.2.2 Les problèmes de revue de littérature et
de bases de données................................81
Conclusion.................................................................................................82
Bibliographie.............................................................................................84
Table des
matières.......................................................................................91
Annexes...................................................................................................95
ANNEXES
Annexe
0
Les tests de forme
faible
Le test de rapport variance : Il soutient que
s'il n y a pas de dépendance sérielle, la variance estimée
d'un rendement à q périodes est équivalente à q
fois la variance estimée sur une seule période.
Var[rt(q)]
q-1
VR(q) = = 1+ 2 ? (1- k/q)
ñ(k)
qVar [ rt ]
k=1
et sous l'hypothèse d'homoscédasticité de
z(q), on a :
VR(q)-1
VR(q) = ~ N (0,1)
vÖ(q)
Le test des suites (runs) :
+++-+--++-+---+-++++--+--++
Une suite est une séquence de données ayant
la même caractéristique (ici 2 caractéristiques). Si nous
prenons 15 suites sur un échantillon de taille 27, l'idée est que
dans un échantillon aléatoire, la probabilité que la ieme
valeur soit plus grande ou plus petite que la i+1 ieme valeur suit une loi
binomiale. La méthodologie consiste à déterminer N(+) et
N(-) et de la taille de l'échantillon. Dans notre exemple N1
= N( +) = 15 et N2 = N(-) = 12 et N = 27,on détermine le
nombre de suites R=15. Pour des échantillons suffisamment grands >
20, on aura
2 N1 N2
2 N1 N2 (2 N1
N2-N) R- Ur
Ur = + 1 et
ó n2 = sous H0, ~ N
(0,1)
N
N2 (N-1) ó R
|