ANNEE ACADEMIQUE
2014 - 2015 Première session
- 1 -
UNIVERSITE DE KISANGANI
B.P. : 2012 KISANGANI
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES Département des Sciences de l'Information et de la
Communication
ETUDE DES STRATEGIES DE COMMUNICATION DU
PROJET PILOTE REDD+ POUR LA GESTION DURABLE DES FORETS DANS LE TERRITOIRE
D'ISANGI
Par
Alois YENGA Walo
Mémoire
Présenté et défendu en vue de
l'obtention du grade de Licencié en Sciences de l'Information et de la
Communication
Option : Communication des
Organisations.
Directeur : Pr. Alexis KATAMBWA
Encadreur: Assistant Paul-Henri IYELE
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Epigraphe
« Les hommes vivent en communauté en vertu des
choses qu'ils ont en commun ; et la communication traduit leur volonté
d'en posséder ensemble ».
John DEWAY.
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Dédicace
A ma cousine Sarah ATCHALINA, A mon cousin Dido
SANGO.
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Remerciements
Notre expression de reconnaissance
A toi Dieu, Le Tout-Puissant, pour ton amour infini, ta
divine protection et ta grâce sur notre vie et nos études ; Gloire
et louange à Toi ; Ton nom est magnifique !
Au Professeur Alexis KATAMBWA Mutombo, Directeur du
présent travail, pour son dévouement à notre formation et
pour avoir bien ménager de mains de maître le fond et la forme de
cette étude ; vous êtes gravé dans notre coeur.
A l'Assistant Henri-Paul IYELE Batsu, pour avoir
été disponible et attentif à nos préoccupations
lors de la rédaction du présent Mémoire de Licence ; votre
encadrement mérite notre vive gratitude.
Aux autorités académiques de
l'Université de Kisangani,
Aux autorités de la Faculté des Lettres et
Sciences Humaines,
Aux autorités du Département des Sciences de
l'Information et de la Communication,
A tous les Professeurs, Chefs de Travaux, Assistants et
Personnel administratif, technique et ouvrier de la Faculté de Lettres
et Sciences Humaines ; vos enseignements et conseils nous ont affranchis de
l'ignorance et nous ont rendus utile aujourd'hui à la
société.
Aux membres des familles WENDA, NGANDI, LOBELA, KITAMBO,
ATCHALINA, WAWINA, WALO et LINGOSO ; vos soutiens tant moraux que
matériels nous ont beaucoup aidé à parachever nos
études universitaires.
A tous nos neuves et cousins, à toutes nos
nièces et cousines ; nous sommes sincerèment reconnaissant de vos
soutiens de diverse nature à notre égard.
A tous nos camarades et collègues étudiants
de Promotion, votre attachement à notre personne et surtout votre
solidarité nous ont certainement trop édifiés : Guylain
DJUNDU, Thiery AFUMBUTU, Wilfred RADJA, Tonny ATCHASONI, Théo-Scott
ELONGO, Mélanie KELEKELE, Christine BOLAMBA, Patience YAKAMBILI, Evelyne
KAYUMBA, ..., notre cordon ne se délaissera jamais.
A nos amis et connaissances Joseph BASSAY, Siméon
BAYAMBOSE et Peter KENDEWA, Couple Charles AWAZI et toutes les personnes qui
nous ont soutenues, d'une manière ou d'une autre ;
Vous êtes gravés dans notre
mémoire.
Alois YENGA Walo.
G2, G3 : Deuxième Graduat, Troisième Graduat
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Accronymes
APV : Accord de Partenariat Volontaire
C.O. : Communication des Organisations
CAPLEMI : Communication et Actions pour la Promotion Local par
Entreprenariat Moyen Industriel
CARG : Conseil Agricol Rural de Gestion
CCPF : Conseil Consultatif Provincial des Forêts
CCSC : Communication pour le Changement Social et de
Comportement
CD : Compact Disc
CFT : Compagnie Forestière et Transformation
CMED : Commission Mondiale pour l'Environnement et le
Développement
CNREDD : Coordination Nationale de Réduction des Emissions
dues à la Déforestation et
Dégradation des forets
CNUED : Conférence des Nations Unies sur l'Environnement
et le Développement
CO2 : Gaz à effet de serre ou de Dioxyde de Carbone
COTEPAC : Comité Territorial de Participation
Communautaire
CRCR : Croix Rouge et Croissant Rouge
D.E.S. : Diplôme d'Etudes Supérieures
DSCRP : Document de Stratégie de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté
EPCCI : Ecole Pratique de Chambre de Commerce et d'Industrie
ETD : Entité Territoriale Décentralisée
F.L.S.H. : Faculté des Lettres et Sciences Humaines
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
FFBC : Fonds Forestier du Bassin du Congo
FLEGT : Application des Réglementations
Forestières, Gouvernance et Echanges
Commerciaux
FSSAP : Faculté des Sciences Sociales, Administratives et
Politiques
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Ha : Hectare
IEC : Information, Education et Communication
IFA : Institut Facultaire Agronomique
IFASIC : Institut Facultaire des Sciences de l'Information et
de la Communication
INERA : Institut National des Etudes et Recherches
Agronomiques
Km : Kilomètre
L2 : Deuxième Licence
MAB : Man And Biosphere
MECNT : Ministères de l'Environnement, Conservation de
la Nature et Tourisme
MRV : Monitoring/Monitorage Reportage et
Vérification
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication
O.N.G. : Organisation Non Gouvernementale
OCEAN : Organisation Consertée des Ecologistes et Amis
de la Nature
ONU : Organisation des Nations Unies
p. : Page
P.O. : Province Orientale
PCN : Programme d'éducation pour la Protection et
Conservation de la Nature
PK : Point Kilométrique
PNL : Programme National de Lutte
PPRGII : Projet Pilote REDD Géographiquement
Intégré d'Isangi
PUF : Presse Universitaire de France
R.I. : Relations Internationales
RDC : République Démocratique du Congo
RECO : Relais Communautaire
REDD : Réduction des Emissions dues à la
Déforestation et Dégradation des forets
REDD+ : REDD et Développement durable ou
Réduction de la pauvreté
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RRN : Réseau Ressources Naturelles
SAF/Bois : Société Africaine de Bois
SIC : Sciences de l'Information et de la Communication
SMS : Short Messager Service
SPA : Sciences Politiques et Administratives
SVL : Système de Vérification de la
Légalité
TBI : TropenBos International
TFC : Travail de Fin de Cycle
TL2 : Tshuapa-Lomami-Lualaba
UICN : Union Internation pour la Conservation de la Nature
UNIKIS : Université de Kisangani
UTBC : Université Technologique de Bel Campus
0. INTRODUCTION
0.1. Objet d'étude
Le présent travail porte sur l'« Etude des
stratégies de communication du Projet Pilote REDD+ pour la gestion
durable des forêts dans le territoire d'Isangi » en Province
Orientale.
Elle s'investit dans la quête des stratégies de
communication adaptées au contexte des communautés locales pour
la gestion durable des forêts et le développement de leurs milieux
à travers les fonds forestiers que la communauté internationale
donne au gouvernement congolais et aux ONG du secteur.
0.2. Etat de la question
La question du réchauffement de la planète terre
constitue, depuis le sommet mondial de Rio de Janeiro en juin 19921,
l'objet de plusieurs conférences internationales et ne cesse d'abonder
la littérature scientifique dans divers domaines. Les effets y
afférents, mais aussi la gestion durable des forêts qui, pour
l'instant, demeure une solution à ce problème, sont devenus l'une
des préoccupations mondiales de l'ère.
Ecologiste, sociologue, économiste, politologue, de
même communicologue, etc., chacun aborde le sujet dans une approche de sa
discipline pour essayer d'apporter, un tant soit peu, et d'une manière
ou d'une autre, la solution au problème de perturbations climatiques et
de la hausse exagerée de température que connaît
l'humanité aujourd'hui.
NASI R., NGUINGUIRI et EZZI se sont appesantis sur
l'implication des populations locales à la gestion durable des
forêts du bassin du Congo, selon une approche communicationnelle. Les
chercheurs ont montré que l'exploitation des forêts du bassin du
Congo est aussi en compétition avec les populations locales qui
dépendent de la forêt pour leurs subsistances. Il faut
nécessairement les impliquer dans la gestion de ces forêts
naturelles pour sa durabilité2.
S'intéressant à la gouvernance environnementale
sous une perspective de la conservation des aires protégées en
RDC, notamment la réserve de biosphère de Yangambi, Justin
KYALE3 s'est attardé à l'analyse de la
légitimité et acceptation sociale de la réserve de
biosphère de Yangambi vis-à-vis des acteurs concernés.
Pourquoi y a-t-il envahissement de la réserve de biosphère de
Yangambi par différents acteurs ?
1 ONU, La conférence des nations unies
sur l'environnement et le développement (CNUED) ou « sommet de
la planète terre » tenue en juin 1992 à RIO de Janeiro.
2 NASI, R. et al., Exploitation et gestion durable
des forêts en Afrique centrale, Paris, L'Harmattan, 2006, p.xxx.
3 KYALE, J., L'état des lieux et enjeux
de la gouvernance des aires protégées en RDC : question de
légitimité de la réserve de biosphère de Yangambi
vis-à-vis des acteurs, Mémoire de D.E.S./D.A., Master en
Sciences et Ressources Naturelle, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, pp.2 et 4.
- 9 -
A ce problème, le chercheur a conclu que la protection
d'un écosystème forestier est une réalité qui
nécessite l'implication et l'acceptation de tous les acteurs et surtout
des communautés locales et autochtones qui entretiennent des relations
directes avec lui. L'envahissement de la réserve de biosphère de
Yangambi est dû à sa crise de légitimité
vis-à-vis des acteurs. Plus les conditions socio-économiques du
milieu et des acteurs sont difficiles et que la gestion de la réserve de
biosphère de Yangambi est autoritaire, plus cette dernière est
confrontée aux problèmes de légitimité.
Yves BAUMA Baelongandi4, s'efforçant de
proposer une approche de gestion durable des ressources naturelles par les
communautés riveraines, a voulu savoir ce que rapporte l'exploitation du
bois énergie aux moyens d'existence des ménages riverains et leur
incidence sur la Reserve de Yoko dans le territoire d'Ubundu.
Au terme de sa recherche, il a abouti aux résultats
selon lesquels l'exploitation du bois énergie améliore de
façon substantielle les moyens d'existence et le revenu des
ménages des communautés riveraines de la réserve de Yoko.
Mais le fait de la surexploitation des ressources ligneuses
génère des problèmes de dégradation de la
biodiversité et éloigne progressivement la forêt de leurs
habitations.
Sylvain BOSSISSE Iyembela s'est penché sur la question
de savoir le rôle de la communication pour le développement d'une
zone poste-conflit comme Ikela. En réponse, il a conclu que le
développement d'une zone poste-conflit est fonction de la culture, de la
quantité d'informations transmises et des moyens et stratégies de
communication utilisés par les acteurs pour persuader les citoyens, les
paysans5.
L'un ou l'autre de nos prédecesseurs a abordé la
question de la gestion durable des forets congolaises ou du bassin du congo
sous une approche d'implication des populations locales, de rapport et
d'incidence de ces dernières sur les forêts dont elles s'en
servent au quotidien, mais aussi du rôle de la communication pour le
développement d'un milieu donné.
A la différence de ces travaux antérieurs, cette
étude aborde les stratégies de communication du Projet Pilote
REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire d'Isangi
» en Province Orientale. Ce qui marque son caractère original et
spécifique.
0.3. Problématique
Toute recherche scientifique, au regard du domaine qui en est
le soubassement, doit avoir un problème non seulement à clarifier
mais également et surtout à résoudre. Et il n'y
4 BAUMA, Y., Exploitation du bois
énergie par les ménages riverains de la réserve
forestière de Yoko (province de la Tshopo, RDC), Mémoire de
D.E.S./D.A., Master en Gestion de Biodiversité et Aménagement
Forestier Durable, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, pp. 3 et 45.
5 BOSSISSE, I., Stratégies de
communication pour le développement d'une zone poste-conflit, cas du
territoire d'Ikela, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O.,
Kisangani, UNKIS, 2012-2013, p.70.
8REDD-RDC, Stratégie-cadre nationale REDD+
de la République Démocratique du Congo, Kinshasa,
CNREDD, 2014, p.18.
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a pas de meilleure thérapie sans un bon diagnostic
posé. Selon ESISO Asia Amani6 « la mise en oeuvre d'une
série des questions débouche nécessairement sur les
hypothèses ». Celles-ci naissent donc à partir des questions
posées au niveau de la problématique.
Ainsi, depuis plus de deux décenies, l'humanité
toute entière ne cesse de s'alarmer tout haut sur les changements
climatiques dépréciés et l'intense réchauffement
planétaire. Les effets de ces changements climatiques sont de nos jours
très visibles et vécus au niveau tant local, national
qu'international.
Ces effets dus, entre autres, à la déforestation
et dégradation des forets ont aussi comme résultante
l'émission des gaz à effet de serre ou de dioxyde de carbone
(CO2), causée à 60% par les activités
humaines7.
En riposte pour la résolution de cette calamité,
un mécanisme mondial dénommé la « Réduction
des Emissions dues à la Déforestation et Dégradation des
forets » (REDD) a été mis en place, visant ainsi la lutte
contre les changements climatiques et la réduction des gaz à
effet de serre.
Dans ce contexte, la forêt devient une
nécessité évidente et incontournable pour remédier
à cette menace, du fait qu'elle contribue efficacement à
l'atténuation des gaz à effet de serre.
Ainsi, la communication s'établit comme une des
approches fondamentales à envisager et à employer dans la mise en
oeuvre de ce mécanisme afin d'intéresser et impliquer, de
manière active et responsable, tous les acteurs concernés dans la
démarche de protection des forêts.
La RD Congo avec une superficie forestière de 155
millions d'hectares, qui détient le plus grand massif forestier africain
conservant plus de la moitié des forêts tropicales du Bassin du
Congo et le deuxième poumon forestier au monde avec près de 10%
des forêts tropicales humides de la planète8, a une
part significative de responsabilité dans cette lutte.
Conscient de cette importante richesse et de la place qu'elle
occupe ainsi que du rôle qu'elle joue dans la lutte contre les
changements climatiques, mais aussi dans le développement
socio-économique de sa population, le pays s'est engagé depuis
2009 dans la
6 ESISO, A., Cours de Méthode de
recherche en sciences sociales, Cours inédit en G2 SPA,
Anthropologie, Sociologie et R.I., FSSAP, Kisangani, UNIKIS, 2009-2010,
p.23.
7 KALO, D., Estimation de stock de carbone
forestier par la méthode de chave dans la réserve
forestière de Yoko, TFC inédit en Sciences Agronomiques,
Kisangani, UNIKIS, 2013-2014, p.1.
- 11 -
mise en oeuvre du mécanisme REDD pour assurer une
gestion durable et responsable de son patrimoine forestier9,
considéré aujourd'hui comme un patrimoine mondial.
Quand bien même que les ressources naturelles du pays
demeurent largement inexploitées, la RD Congo est classée parmi
les dix pays du monde perdant le plus de surface forestière chaque
année, corrélativement à l'importance de sa couverture
forestière10. Il y a, en conséquence, une
nécessité de protéger ces forêts par la mise en
place des diverses stratégies, dont celles de communication reste
charnière et vecteur des autres stratégies.
De même, le territoire d'Isangi, situé dans la
Province Orientale, l'une des provinces plus forestières en RDC,
conserve des vastes étendues des forêts naturelles, avec environ
un million trois cents quarante-six mille cent cinquante-neuf
hectars11 (1.346.159,934 Ha) des forêts denses et humides,
comportant plusieurs et d'importantes espèces de
l'écosystème congolais. Ces forêts du territoire d'Isangi,
en particulier, comme celles de la RD Congo, en général, sont
fortement menacées par environ 70% de sa population12 qui en
dépend directement, pour tirer l'essentiel de leurs revenus.
Pour protéger ces forêts de la destruction
qu'elles connaissent par les populations locales, l'OGN OCEAN pilote un projet
du mécanisme REDD+ dans le territoire d'Isangi depuis 2012 dans l'angle
de gestion durable des forêts et de réduction de la
pauvrété. Ce projet s'exécute dans quatre
chefféries et secteurs du terroir.
Cependant, les populations locales du territoire d'Isangi ne
cessent d'exercer des fortes pressions sur les forêts par les
activités d'agriculture itinérante sur brûlis, de
récolte de bois de chauffe et de production de charbon, de feux de
brousse, de braconnage, mais aussi par la coupe artisanale de bois d'oeuvre.
La biosphère de Yangambi qui est une réserve
forestière importante en Afrique et dans le monde est fortement
menacée par le feu de brousse, l'intense agriculture sur brûlis et
d'autres pratiques qui la dégradent de ses essences importantes et
provoquant ainsi le récul de son couvert forestier. Cette réserve
régorge plus 20 000 espèces végétales et animales,
aujourd'hui poussées à l'immigration sous la pression
d'activités humaines sur la forêt13. Ce qui affecte
davantage l'écosystème forestier d'Isangi.
Cet ensemble d'activités constitue les principales
causes directes de la
9 Idem, Plan intégré de
communication pour la promotion de la REDD+ en RDC 2013-2017, Kinshasa,
CNREDD-RDC, 2013, p.2.
10 Idem, Stratégie-cadre nationale de REDD+
de la République Démocratique du Congo, Op. cit, p.18.
11 PPRGII, Plan d'amenagement du territoire :
Amenagement durable des forets de la zone du projet pilote redd
geographiquement intégré d'Isangi, Draft1, Kisangani,
OCEAN, 2014.
12 NASI, R. et al., Op. ci, p.51.
13INERA-Yangambi cité par Radio Okapi,
Un drone pour surveiller la réserve de biosphère de Yangambi,
Archives-journal radio Okapi, mise en ligne le 28 mai 2014 à 11
heures 56 min.
http://www.radiookapi.net,
consulté le 30 novembre 2014 à 14 heures 43 min.
- 12 -
déforestation et dégradation des forêts du
territoire d'Isangi. En outre, la forte croissance démographique
(estimée au taux de croissance annuel moyen de 3,1% en RDC14)
se présente comme une cause sous-jacente à la pression
anthropique sur les forêts, qui s'exerce directement en milieu rural au
travers des activités susmentionnées.
Et comment sauver les forêts du territoire d'Isangi des
menaces des populations locales qui s'y recourent pour l'essentiel de leur
survie et qui ignorent surtout les dangers que représentent ces menaces
dans l'équilibre climatique mondial aujourd'hui ?
Dans cette optique, la mise en oeuvre des stratégies de
communication appropriées aux contextes des communautés locales
est nécessaire pour mieux les informer, les éduquer et les
sensibiliser sur les conséquences de la déforestation et
dégradation des forêts et sur l'utilisation rationnelle des
forêts, en vue d'obtenir le changement social et des comportements,
l'appropriation et l'engagement de ces dernières au mécanisme
REDD.
Ces stratégies de communication doivent, en outre,
promouvoir une communication de plaidoyer auprès des différents
acteurs étatiques et porteurs des projets REDD+, au niveau local que
national, pour qu'ils mettent au profit du développement réel des
populations locales les fonds forestiers que donne la communauté
internationale.
En effet, accorder une place importante aux communautés
locales15 pour leur développemnet, va donc rencontrer les
attentes de l'Etat congolais qui considère « la lutte contre les
changements climatiques comme l'un des principaux leviers pour une
réduction sensible de la pauvreté en RD
Congo»16.
Cependant, l'impact du mécanisme REDD semble
jusque-là ne pas produire des effets attendus de populations locales.
Les fonds alloués aux différents projets pour l'exécution
de ce mécanisme profitent, en grande partie, aux exécutifs
politiques, administratifs et aux responsables des ONG tant au niveau local que
national.
Par ailleurs, parlons-en, les populations rurales du
territoire d'Isangi sont englouties par la pauvrété et dans un
sous-développement enfoncé. Elles n'ont que la forêt comme
ressource principale pour satisfaire plusieurs de leurs besoins au quotidien.
Ainsi, cette pauvrété les amène, en grande masse, à
faire pression sur la forêt pour qu'elle leur génère des
substances dont elles ont besoins pour survivre.
Ces constats ne pourraient que renforcer nos
inquiétudes relatives à la destruction des forêts de la
RDC, en général et de celles du territoire d'Isangi, en
particulier.
14 REDD-RDC, Op. cit, p.17 ; voir aussi
Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la
Pauvreté - DSCRP 2, Kinshasa, Min. de plan, sept. 2011,
p.24.
15 RDC, Document de Stratégie de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté - DSCRP 2,
Kinshasa, Min. de plan, sept. 2011, p.13.
16 RDC, Document de Stratégie de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté - DSCRP 2,
Kinshasa, Min. de plan, sept. 2011, p.9.
- 13 -
Leur demander de cesser les activités
forestières, n'est-ce pas autrement leur demander de mettre fin à
leur survie ? Faut-il que ces populations cessent d'exploiter la forêt
qui pourtant se présente comme une ressource naturelle pour leur survie
? Faut-il les laisser continuer d'utiliser les forêts suivant des
anciennes pratiques déforestant et dégradant, de plus en plus,
l'écosystème forestier de ce territoire ? C'est tout à
fait paradoxe !
Il ne s'agit donc pas d'empêcher les populations
à utiliser les forêts, ni de les laisser continuer à user
de ces forêts selon leurs anciennes pratiques. Mais c'est, d'un
côté, le problème des bonnes stratégies de
communication pour leur inculquer des comportements responsables
vis-à-vis des forêts afin de les protéger le plus longtemps
pérenne et, de l'autre côté, le programme de
développement à réaliser à travers les actions de
communication.
Dans ce contexte, nous nous sommes préoccupé, au
coeur de ce problème, de savoir : « Quelles stratégies de
communication mettre en place pour préserver les forêts naturelles
de la destruction et de la dégradation, tout en contribuant à
l'amélioration du niveau de vie des populations locales d'Isangi ?
»
De cette question générale, découlent les
préoccupations subsidiaires suivantes :
- Comment l'ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+ dans le
territoire d'Isangi planifie-t-elle sa communication avec la population
riveraine pour la gestion durable de leurs forêts ?
- Quelles sont les actions et tactiques de communication
appropriées au contexte actuel des populations locales pouvant permettre
à cette ONG d'atteindre efficacement ses objectifs ?
0.4. Hypothèses
L'hypothèse, selon Robert PINTO, est « une
réponse provisoire à la question posée, une proposition
relative à l'expiration d'un problème, d'un
phénomène, d'une cause provisoire »17. C'est une
relation supposée entre une cause et un effet.
De leur côté, Madeleine GRAWITZ et Robert PINTO
postulent que « l'hypothèse doit être formulée en des
termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse
à la question posée » 18.
C'est une prédiction fondée sur la logique de la
problématique et des objectifs de recherche définis19.
BINDUNGWA, M. quant à lui, définit l'hypothèse comme
étant l'idée ou
17 PINTO, R., Méthode en Sciences
Sociales, Paris, Dalloz, 1971, p.299.
18 GRAWITZ, M. et PINTO, R., Méthodes des
sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1974, p. 16.
19 ASSIE, M. et KOUASSI, R., Initiation à
la méthodologie de recherche, Cours inédit en EPCCI,
Abidjan, 20122013, p.23.
20 BINDUNGWA, M., Comment élaborer un
travail de fin cycle ? Contenu et étapes, Kinshasa,
Médiaspaul, 2010, p.41.
- 14 -
la pensée que l'on veut défendre ou
démontrer comme thèse tout au long du travail20. Elle
est, par rapport à la problématique, la réponse directe
à l'interrogation de la recherche.
Par rapport à notre question principale, nous avons
estimé que la mise en place des stratégies de communication
pragmatique et de communication participative active pourraient
préserver ces ressources naturelles de menaces des populations locales
et réléver leur niveau de vie.
Quant aux questions spécifiques soulevées
ci-haut, nous avons émis des hypothèses suivantes :
- L'ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+ à Isangi
planifierait la communication intégrative et participative pour informer
les populations riveraines sur problèmes environnementaux de
l'ère ;
- Au contexte actuel de ces populations locales, les actions
et tactiques de communication appropriées qui pourraient permettre
à l'OCEAN d'atteindre efficacement ses objectifs seraient la
communication communautaire, le porte-à-porte, la communication groupale
et de masse pour échanger avec les riverains ainsi que les actions
concrètes du développement.
0.5. Objectifs du travail
En menant cette étude, notre objectif principal est de
proposer des nouvelles pistes de solutions et des nouvelles stratégies
et actions de communication pouvant permettre aux responsables de
mécanisme REDD+ d'atteindre efficacement leurs objectifs à
Isangi. Sous un angle concret, cette étude poursuit les objectifs
spécifiques ci-après : - Connaître les stratégies et
actions de communication que l'ONG OCEAN utilise pour communiquer avec les
populations riveraines d'Isangi autour de la gestion durable de leurs
forêts qui jouent un rôle indispensable dans la régulation
climatique au monde.
- Analyser les réponses des populations locales
enquêtées et dégager des résultats qui nous
permettront de connaître leur besoin en matière d'information et
de communication ainsi que de dévéloppement.
0.6. Intérêt du travail
Outre l'intérêt personnel, ce travail a un double
intérêt : scientifique et pratique.
- 15 -
Sur le plan scientifique, la présente étude non
seulement qu'elle apporte une littérature dans le domaine de
communication et d'environnement en matière des forêts, mais aussi
qu'elle concilie deux disciplines, notamment par l'application de la
communication au domaine de l'environnement pour traiter des questions de
l'ère.
Sur le plan pratique, le présent travail se
présente comme un outil indispensable aux ONG porteuses des Projets
REDD+ au niveau tant local que national et à l'Etat congolais, afin de
mieux orienter leurs stratégies et actions de communication vis-a-vis
des populations riveraines pour une gestion durable des forêts et un
développement réel du monde rural.
Sur le plan personnel, la réalisation de cette
étude a non seulement édifié nos connaissances dans le
domaine de l'environnement qui nous a paru nouveau, mais nous a aussi
doté d'un esprit d'ouverture et inspiré des nouveaux
thèmes de recherche en communication environnementale.
0.7. Méthodes et techniques de la
recherche
Le but visé par les sciences sociales, en
général, et les Sciences de l'Information et de la Communication,
en particulier, consiste à décrire, à comprendre et
à expliquer scientifiquement les faits réellement observés
et observables. Pour réussir cette démarche, une recherche
fondamentale nécessite l'usage des méthodes et techniques
appropriées susceptibles de permettre au chercheur d'atteindre la
vérité et de collecter des données fiables.
C'est dans cette logique que J. HERMAN considère la
méthodologie « comme l'ensemble des idées directrices qui
orientent l'investigation scientifique » 21. C'est par elle que
le chercheur aura à orienter avec prudence et assurance toute sa
recherche. Elle comprend la méthode et les techniques de récolte
et de traitement ou l'analyse des données.
0.7.1. Méthode
La méthode est l'ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démonte et les
vérifie22. Elle est une démarche théorique qui
fixe les principes, associe et organise les différentes techniques
à utiliser et donne la ligne de conduite à suivre pour
résoudre un problème23.
OTEMIKONGO Mandefu24 définit la
méthode comme étant une voie qu'empreinte le chercheur pour
arriver à l'explication des faits observés. Elle coordonne en
outre plusieurs techniques qui sont les moyens concrets. Elle est une ligne
directrice dans le processus d'analyse et d'explication des faits.
21 HERMAN, J., Langage de la sociologie, PUF,
Paris, 1983, p.15
22 GRAWITZ, M., Méthode des sciences
sociales, Paris, 11ième édition Dollaz, 2001,
p.398.
23 BINDUNGWA, M., Op. cit. p.47.
24 OTEMIKONGO MANDEFU Y., Initiation à la
recherche scientifique, Cours inédit en G2 Droit, Kisangani,
UNIKIS, 2006-2007.
- 16 -
Dans le présent travail, nous avons fait appel à
la méthode analytique. Elle nous a permis de scruter les
actions de communication pratiquée par le PPRGII. En outre, cette
méthode nous a permis de connaître les attentes de quelques
fragments de populations locales du Territoire d'Isangi pour une gestion
rationnelle des forêts.
0.7.2. Techniques
Les techniques sont des moyens pratiques qui aident à
concrétiser les principes fixés par la
méthode25. Elles sont des stratégies qui permettent la
récolte, le traitement des données.
Pour objectivement réaliser cette recherche
scientifique, nous avons recouru à trois techniques et outils de
collecte des données, notamment, la technique documentaire, l'entretien
libre semi-structuré, l'observation directe désengagée.
? La technique documentaire, nous a servi à
extraire des informations pertinentes dans les différents travaux
antérieurs, des ouvrages et archives officielles, articles, des revues
et magasines en rapport avec notre sujet de travail.
? L'interview libre semi-structuré, nous a
permis de nous entretenir avec des paysans habitant la zone du projet REDD+
Isangi afin de récueillir leurs avis et visions sur la
problématique de gestion durable des forêts.
Cette technique a été utilisée en deux
sortes : premièrement, de manière diligente avec les paysans de
la zone du projet que nous avons rencontré de manière
occasionnelle et, en second lieu, de manière douce lors de deux
descentes sur le milieu d'étude. En cette deuxième façon,
il s'est agi d'un entretien semi structuré proprement dit, en
sélectionnant les interviewés en mode aléartoire.
? L'observation directe désengagée,
elle, nous a permis de connaître les habitudes de ces populations en
matière d'information et de communication et de vivre l'état de
recul du couvert forestier ainsi que les pratiques actuelles des populations
locales sur la forêt, et ce par rapport à notre connaissance du
passé sur cette zone du projet. En outre, elle a nous permis de voir
quelques pistes de développement initiées par l'ONG OCEAN
à travers ses actions de communication menées dans le secteur.
? Pour le traitement des données recueillies
auprès de nos interviewés, nous avons recouru à
l'analyse de contenu quantitatif et qualitatif pour mesurer et
déceler le sens de leurs opinions.
0.8. Délimitation de l'étude
25 BINDUNGWA, M., Ibid.
- 17 -
Dans le souci d'être clair et concis, nous avons
circonscrit cette étude en trois dimensions, à savoir : spatial,
temporelle et théorique.
- Dans la dimension spatiale, c'est le territoire d'Isangi qui
a constitué le terrain principal de nos investigations.
- Dans la dimension temporelle, les données et
résultats fournis par ce travail sont l'oeuvre de nos observations et
recherches dans une période allant de juin 2013 à juin 2015.
- Enfin, dans sa dimension théorique, le présent
travail s'insère dans l'approche de communication pour la mise en oeuvre
du développement durable.
0.9. Division du travail
Hormi l'introduction et la conclusion, ce travail est
divisé en trois chapitres. Le premier s'attarde sur le fondément
conceptuel et théorique de l'étude. Le deuxième chapitre
présente le projet pilote REDD+ d'Isangi (PPRGII) et ses axes de
communication. Enfin, le troisième chapitre s'atèle à
l'analyse les données et interprète les résultats de cette
recherche.
- 18 -
PREMIER CHAPITRE : FONDEMENT CONCEPTUEL ET THEORIQUE
DE L'ETUDE
Ce premier chapitre s'appesantit sur le cadre conceptuel et
théorique de notre étude ainsi que le milieu d'étude de
notre travail, qui est le territoire d'Isangi.
Le cadre conceptuel va ainsi définir et
développer les notions sur la communication, les stratégies de
communication, le développement et la gestion durable (des
forêts), les populations ou communautés locales et la forêt.
Le cadre théorique, lui, va s'attarder sur l'approche des
stratégies de communication pour la mise en oeuvre du
développement durable.
Enfin, nous allons, en abordant le milieu d'étude,
présenter le territoire d'Isangi sur le plan géographique,
juridique , administratif, son paysage forestier actuel et les pratiques des
populations locales sur les forêts et leurs activités
socio-économiques.
1.1. Cadre conceptuel de l'étude
1.1.1. Notion sur la
communication
La communication est une notion qui évolue et prend
diverses significations avec le temps. De son origine latine jusqu'à ce
jour, elle a constitué l'objet de plusieurs définitions
proposées par des théoriciens et auteurs de cette discipline.
Cependant, aucune des définitions avancées par l'un ou l'autre
auteur n'est paradigme ou miroir. Chaque praticien ou chercheur en Sciences de
l'Information et de la Communication se rallie à une définition
ou propose une nouvelle définition suivant l'angle et les objectifs de
son étude.
1.1.1.1. Etymologie de la communication
Etymologiquement, le terme communication vient du latin «
communicare » qui signifie rendre commun, être en relation
avec. Le terme apparaît pour la première fois au
XIVième siècle. Il est cependant proche de
communion « partage » ou « participation ». Au fil des
siècles, il a subi beaucoup d'amélioration et tour à tour
différents auteurs ont tenté de lui donner une signification.
Pour l'instant, le plus ancien document écrit où
l'on peut trouver le mot « commun » date du 14 février
84226. Ce document s'intitule :« Serments de Strasbourg »
écrits en deux langues, notamment Tudesq (ancêtre de la langue
allémande) et Roman (ancêtre de la langue française).
Strasbourg est donc le nom de la ville où les deux fils de Louis LE
PIEUX (Charles et Louis le Germanique) ont signé leur accord de
comploter contre leur aîné Lothaire afin de s'emparer de l'empire
après la mort de leur père, Louis LE PIEUX27.
26 EKAMBO, D., Communication globale en
entreprise, Notes de cours inédites, L2 Communication des
Organisations, SIC/FLSH, Kisangani, UNIKIS, 2014-2015.
27 EKAMBO, D., Communication globale en
entreprise, Notes de cours inédites, L2 Communication des
Organisations, SIC/FLSH, Kisangani, UNIKIS, 2014-2015.
- 19 -
C'est dans les textes de ce document plus ancien que l'on
retrouve le mot commun dans la phrase indiquée en langue romane
« Pro deo amur et pro nostro commun salvament », ce qui
signifie en français, « pour l'amour de Dieu et pour notre salut
commun28 ». De là, seront tirés dans le terme
« commun » trois enseignements suivants :
- Ce qui est commun entre dans un contexte favorable ou
harmonieux, ce qui renforce le lien des gens de même contexte ;
- Ce qui est commun appartient à tous
simultanément ;
- Ce qui est commun relève toujours de la
pluralité partenariale, c'est-à-dire appartenant à
plusieurs partenaires.
C'est à partir de ces trois enseignements ou
significations du mot « commun » que plusieurs théoriciens ou
auteurs vont diversement forger des définitions.
1.1.1.2. Différentes facettes de la
communication
La communication est une discipline transversale et au
carrefour de toutes les autres disciplines de la vie humaine. Chacune de ces
disciplines en colle une signification selon sa visée et sa
manière de s'en servir. De ce fait, la communication a pris plusieurs
facettes ou définitions selon les auteurs, les époques, les
domaines et les angles de recherche.
La communication est l'action de communiquer, de transmettre
des informations ou des connaissances à quelqu'un ou, s'il y a
échange, de les mettre en commun. C'est le cas, par exemple, de
dialogue. Le mot communication désigne aussi le contenu de ce qui est
communiqué (avoir une communication urgente à faire) ou le fait
d'être en relation avec quelqu'un (couper une
communication)29.
Jean Michel LEFEVRE définit la communication comme un
mécanisme par lequel peut s'étudier et s'organiser le processus
de transformation des cibles30. Pour Anthony D'SOUZA, la
communication est l'échange mutuel de l'information et la
compréhension par le biais de tout moyen efficace 31.
Communiquer, c'est exercer sur les cibles que l'on a définis une action
destinée à les transformer de la façon que l'on a
choisie.
La communication est ce qui permet d'établir une
relation entre des personnes, des objets ou entre les deux à la fois.
Elle désigne soit l'action de communiquer, soit le résultat de
cette action. Ce qui est communiqué est soit matériel (des
documents, des données...), soit immatériel (des idées,
des sentiments...). Cette transmission et cet échange se
réalisent
28 Ibid.
29 Définitions de la communication
tirée de
http://
www.toupie.org/Dictionnaire/Communication.htm, consulté le
12 décembre 2014 à 18 heures 20'.
30 LEFEVRE, J.M., Savoir communiquer à
l'ère des nouveaux médias, Paris, Dunod, 1998, p.27.
31 D'SOUZA, A. cité par KIZENGE M.,
Etude des circuits internes de communnication au sein de l'Université de
Kisangani, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kisangani,
UNIKIS, 2011-2012, p.15.
- 20 -
essentiellement par des signes (la vue) et par des sons
(l'ouïe). Bref, ils nécessitent la présence d'un
émetteur, d'un message et d'un récepteur32.
Pour Abraham MOLES, la communication est l'action de faire
participer un organisme ou un système situé en un point
donné R ; aux stimuli et aux expériences de l'environnement d'un
autre individu ou système situé en un autre lieu et à une
autre époque E, en utilisant les éléments de connaissance
qu'ils ont en commun33.
C'est donc un lien établi entre deux partenaires par
l'intermédiaire d'un moyen de transmission et qui permet
l'échange d'information symbolique entre ces
correspondants34. Bien que comprise de différentes
manières, la communication englobe également l'ensemble des
moyens entrepris.
En sociologie et en linguistique, la communication est
l'ensemble des phénomènes qui peuvent intervenir lorsqu'un
individu transmet une information à un ou plusieurs autres individus
à l'aide du langage articulé ou d'autres codes (ton de la voix,
gestuelle, regard, respiration, ...)35.
CHRISTINE AUBREE la définit comme un choix infini de
lieux d'exercices (entreprise, agence, structure publique) dans tous les
secteurs d'activités possible36.
A leur suite, dans le contexte de notre travail, nous
définissons la communication comme un processus dynamique
d'échange et d'influence réciproque basé sur des
possibilités immatérielles et matérielles mises en jeu
entre les différents acteurs, en vue de susciter de la part de ces
acteurs un comportement ou une attitude spécifique.
Les possibilités matérielles peuvent comprendre
les canaux et circuits de communication utilisés, les documents,
données, fonds et biens mis en jeu pour influencer l'autre ; tandis que
les possibilités immatérielles renvoient aux informations,
idées, sentiments, attitudes, ...
Le comportement ou l'attitude à susciter
réciproquement entre l'émetteur et le récepteur est une
conduite, une manière que l'on veut insinuer et faire adopter à
ces acteurs vis-à-vis d'une cause (personnelle, sociale ou d'un ensemble
de personnes).
Dans ce contexte, les stratégies de communication du
projet pilote REDD+ à Isangi doivent nécessairement prendre en
compte, non seulement la dimension immatérielle qui concerne les
informations, idées, sentiments, etc., mais elles doivent
également combiner des
32 LOHISSE, J., La communication : de la
transmission à la relation, Bruxelles, de Boeck, 2001, P 162.
33 MOLES, A., Théories structurelles de la
communication et société, Paris, Ed. Maison, 1998, p.25.
34 LARMORIN, E. cité par Héritier
NTUMBA M., La communication institutionnelle et image de marque. Analyse
des stratégies de la Raw Bank, Mémoire de Licence
inédit en SIC/C.O., Kinshasa, UTBC, 2008,
http://www.memoireonline.com/sommaires/communication-journalisme.html,
consulté le 23 janvier 2015 à 19 heures 20 min
35
www.toupie.org/Dictionnaire/Communication.htm,
consulté le 12 décembre 2014 à 18 heures 20 min.
36 AUBREE, C., Les métiers de la
communication, l'étudiant, 2003-2004, p.13.
- 21 -
éventualités matérielles, telles que les
fonds et biens, outre les canaux et circuits ainsi que documents de
communication.
1.1.1.3. Formes de communication
On peut généralement distinguer trois formes de
communication37. De manière la plus brève, ces trois
formes de communication peuvent signifier, chacune, ce qui suit :
1) La communication interpersonnelle
: qui met en relation deux individus. Les
caractéristiques de la communication interpersonnelle
sont38 :
- Langage parlé (niveaux de langue)
- Marqueurs kinésiques (kinèmes)
- Marqueurs proxémiques.
2) La communication de groupe : qui
met en relation plusieurs individus. Une
communication de groupe peut avoir deux dimension, à
savoir la communication d'un individu avec un groupe de personnes et la
communication de groupe à groupe. Cette deuxième forme comporte
deux dimensions des caractéristiques, notamment, celles d'une personne
en face d'un groupe et celles d'un groupe en face d'un autre groupe.
Les caractéristiques de communication d'une personne avec
un groupe sont39 :
- Identité des membres
- Finalités explicites
- Hiérarchie
- Déterminants de la communication interpersonnelle +
interactivité horizontale
Les caractéristiques de communication de groupe
à groupe sont :
- Rumeur
- Coutume
- Mythe
- Légende Folklore
- Particularismes locaux
- Communication scientifique
3) La communication de masse : qui
est un ensemble de techniques permettant à un acteur de s'adresser
à un large public ou à un public nombreux. Elle recourt aux
moyens de communication médias : la télévision, radio,
presse, le cinéma, l'internet, l'affichage, etc.
La communication de masse se caractérise par40
:
37
www.maxicours.com/soutien-scolaire/information-et-communication/1re-stg.,
consulté le 22 décembre 2014 à 16 heures 45.
38 MICHEL, J.L., Théorie de
communication, Cours inédit en G3 Communication, Université
Jean Monnet, 20072008, p.10.
39 MICHEL, J.L., Op. cit, p.10.
40 MICHEL, J.L., Op. cit, p.9.
- 22 -
- Conglomérat de personnes ;
- Ensemble d'individus (atomes sociaux);
- Absence d'organisation sociale
- Homme moyen/homme de masse ;
- Caractère anonyme ;
- Non personnification du récepteur ;
- Pseudo-personnification du récepteur.
Schématiquement, nous pouvons représenter ces
trois formes de communication
comme suit :
Figure 1 : Schéma de formes de communication
Communication interpersonnelle
E R
R
R
E
R
Communication de groupe
R
R
R
Communication de masse
R
R
R
R
R
R
E
R
R
R
R
R
R
R
R
R
R
R
Source : Notre conception à partit
des définitions ci-dessus.
1.1.1.4. Types de communication
De ces trois formes principales de communication
résultent différentes
classifications de communication, tantôt opposés ou
parallèles. On peut avoir suivant leur
typologie :
- La communication verbale et la communication non verbale ;
- La communication horizontale, la communication verticale et la
communication
transversale ;
- La communication synchrone et la communication asynchrone ;
- La communication unilatérale et la communication
bilatérale, etc.
1°. La communication verbale et la communication
non verbale
- 23 -
La communication verbale est celle qui
utilise la voix (humaine) pour passer ou transmettre le message d'un bout
à l'autre. Elle réunit et concene toutes les informations
transmises, de l'émetteur au récepteur, par la voix quel que soit
le support uilisé.
La communication non verbale concerne tous
les autres éléments qui ne sont pas transmissibles par la la
voix, mais par l'image, le geste, la mimique, la posture, les attitudes, etc.
Elle empoie souvent les canaux cinétiques ou le langage de signes pour
passer le message de l'émetteur au récepteur.
2°. La communication horizontale, la
communication verticale et la communication transversale
La communication horizontale s'adresse
à des personnes de même niveau, entre employés par exemple,
dans un contexte de communication interne d'entreprise ; alors que la
communication verticale s'adresse à des personnes de niveaux
différents, par exemple des fournisseurs, des clients, dans un contexte
de communication externe.
La communication transversale, elle, est
oblique et indirecte. Elle est collatérale et proche à la fois de
la communication horizontale et verticale.
3°. La communication synchrone et la
communication asynchrone
La communication synchrone est celle qui se
passe en direct. C'est le cas de la publicité, du discours, etc. par
exemple, qui se passe en instant et le message qui en est contenu passe
soudainement.
La communication asynchrone s'opère
avec un certain décalage de temps. Il peut s'agir d'un journal, d'une
newsletter, d'un magazine en ligne réçu ou
télechargé le matin mais que vous lisez le soir en rentrant du
travail, etc.
4°. La communication unilatérale et la
communication bilatérale
La communication unilatérale est une
communication qui ne va que dans un sens : de l'émetteur vers le
récepteur, d'un groupe d'émetteurs vers un groupe de
récepteurs, du marketeur ou vendeur vers le consommateur ou acheteur, le
maître vers l'élève, etc. Elle a constamment un
caractère informatif ou qu'elle va généralement en sens
unique.
En revanche, la communication bilatérale
est celle qui va dans les deux sens, il y a un échange
communicationnel. Elle implique du feedback ou d'échange
réciproque des messages entre l'émetteur et le récepteur,
le vendeur et le client, le maître et l'élève, etc. Son
caractère revêt la vraie communication où il y a la
véritable participation des acteurs en communication, chacun exprime son
opinion, ses idées, ses considérations, etc.
1.1.1.5. Finalités de la
communication
- 24 -
La finalité de toute communication c'est
l'intercompréhension. C'est-à-dire, permettre
deux ou plusieurs acteurs en situation de communication de se comprendre,
d'avoir le niveau égal, même quantité et même
qualité, sur les informations ou connaissances échangées
ou partagées lors de ce processus.
Autrement dit, l'émetteur et le récepteur se
sont transmis des intentions sincères et chacun a saisi bien ce que
l'autre lui a transmis. C'est cette intercompréhension qui noue et
harmonise les relations entre différents acteurs communicants.
1.1.1.6. Moyens et circuits de communication
Les moyens et circuits de communication peuvent être
régrouper en deux grandes catégories :
- Les moyens et circuits de communication média : qui
comprennent la radio et la télevision, le cinéma et la presse, le
téléphonie mobile et l'internet, etc.
- Les moyens et circuits de communication hors-média : qui
peuvent s'agir des réunions, atéliers et séminaires, focus
group, affiches, pièces théâtrales ou de sketchs,
mégaphone. 1.1.2. Notion de stratégies de
communication
La notion de stratégie de communication est aujourd'hui
au coeur de discussions entre les savants des écoles francophones et
américaines41. La définir sans remonter à
l'étymologie de deux concepts qui la compose, c'est mettre en cause ses
structures de surface et profonde. Pour ce, dans cette étude, nous
commençons par définir, d'abord, le concept de «
stratégie » et, ensuite, celui de «
stratégie de communication ». 1.1.2.1. Etymologie de
la stratégie
Ce terme tire ses racines du mot grec « stratos »,
c'est-à-dire « armée » et désigne tout
simplement la technique armée pour attaquer l'ennemi ou une certaine
sagesse dans la conduite des opérations militaires
»42.
L'écologie idéelle du concept stratégie a
vu le jour en France au XVIIIème siècle avec les
opérations militaires lors de la première guerre mondiale.
Quelques mois plus tard, elle a été appropriée par le
monde politique français.
En nous référant à cet étymon, la
« stratégie » désigne « l'art de coordonner
l'action des forces militaires, politiques, économiques et morales
impliquées dans la conduite d'une guerre ou la préparation de la
défense d'une nation ou d'une coalition »43.
41 IYELE, H.P., Mécanismes de
communication pour le règlement du conflit autour de l' exploitant
industrielle de la forêt dans le territoire d'Ikela, Mémoire
de D.E.S. inédit en Communication des Organisations, Kisangani, UNIKIS,
2012-2013, p.68.
42 Encyclopédie universelle, Paris,
Hachette, 1988, p.98.
43 Dictionnaire Encyclopédique, Paris,
Hachette, 1986, p.99.
- 25 -
Au sens actuel, la « stratégie » consiste
à « déterminer les objectifs et les buts fondamentaux
à long terme d'une organisation puis à choisir les modes
d'actions et d'allocations des ressources qui permettront d'atteindre ces buts
et objectifs »44.
1.1.2.2. Types de stratégies en SIC
La stratégie peut être classifiée en
différents types, notamment la stratégie de communication, la
stratégie discursive, la stratégie média, etc.
a) La stratégie de
communication
44 LENDREVIE, J. & BRONCHARD, B., cités
par IYELE, H.P., Op. cit., p.70.
- 26 -
Appliquée dans le domaine de communication, la
stratégie de communication prend des orientations distinctes et
hypertextuelles à partir de ses origines grecques45. Voyons
comment les spécialistes de ce domaine définissent et appliquent
ce concept dans leur discipline.
La stratégie de communication, pour Francis BALLE, est
l'ensemble de décisions déterminant la communication d'une
organisation, notamment la définition des cibles à atteindre, les
objectifs des différents types de communication mobilisés, les
contraintes budgétaires, le temps, les calendriers pour les campagnes
publicitaires ...46.
L'école managériale française
définit le concept de stratégie de communication comme
étant l'ensemble de décisions moyennes et interdépendantes
sur les objectifs à atteindre et les principaux moyens à mettre
en oeuvre pour les réaliser47.
Quant à Edouard FINN, une stratégie est «
la conception, la représentation, l'ordonnance, la séquence et la
mise en oeuvre d'une série de comportements déployés en
vue d'atteindre un but »48. Bernard BRONCHARD et Jacques
LENDREVIE définissent la stratégie comme un « ensemble des
décisions majeures et interdépendantes »49.
En communication des organisations une stratégie de
communication se conçoit comme un ensemble de réflexions, de
choix et de décisions visant à définir les objectifs d'un
investissement en communication, le budget permettant cet investissement, les
canaux devant drainer les messages communicants, selon les cibles à
toucher, ainsi que la répartition dans le champ de l'effort de
communication par message et par canal »50. Elle est aussi
comprise comme la manière de planifier et de coordonner une action de
communication.
L'école managériale française
définit le concept de stratégie de communication comme
étant l'ensemble de décisions moyennes et interdépendantes
sur les objectifs à atteindre et les principaux moyens à mettre
en oeuvre pour les réaliser51.
Dyna-Albert POMBO Ngunza pense que la stratégie de
communication est comprise généralement comme la manière
de combiner, de coordonner, de gérer et de
45 BATESON, G.dans « La nature et esprit
», cité par IYELE H.P., Op. cit., p.72.
46 BALLE, F., Lexique d'information communication,
Paris, 1ière éd. Dalloz, 2006, p. 424.
47 BATESON, G., cité par LUMU, M.,
stratégie de communication pour l'assainissement du marché
central de Kisangani, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O.,
Kisangani, UNIKIS, 2012-2013, p.10.
48 FINN, E., Stratégie de communication :
un guide de PNL, Québec, éd. Montagne, 1989, p.189.
49 BRONCHARD, B. & LENDREVIE, J., Le
publicitor, Paris, Dalloz, 1985, p.17.
50 LANDREVIE, J., stratégie de
communication institutinnelle, Paris, Nouvelle horizon, 2006, p.37.
51 BATESON, G., cité par LUMU, M.,
stratégie de communication pour l'assainissement du marché
central de Kisangani, Mémoire de Licence in»dit en SIC/C.O.,
UNIKIS, 2012-2013, p.10.
- 27 -
planifier les actions de communication en vue
d'atteindre un but bien déterminé par la politique de
communication52.
Par stratégie de communication, il faut
l'entendre avec Henri-Paul IYELE, une combinaison d'actions et d'interventions
de communication capables de susciter le changement nécessaire en
matière de connaissance, d'opinions, de croyances, moyens, d'attitudes
ou des comportements auprès de la population visée afin de
résoudre un problème selon un calendrier bien
déterminé et compte tenu des ressources
disponibles53.
Nous appuyant sur cette dernière
définition pour opérationnaliser le concept de stratégie
de communication dans notre travail, nous avançons que la
stratégie de communication du projet pilote REDD+ dans le territoire
d'Isangi, à son stade actuel, doit nécessairement tenir compte de
deux évidences liées au contexte des populations locales pour une
gestion durable des forêts naturelles.
Il s'agit, d'une part, de l'application de l'approche
Information, Education et Communication (IEC) pour parfaire les informations et
connaissances, obtenir une structuration des communautés locales par
segmentation ou par secteur d'activités sur les forêts, en vue
d'envisager leur émancipation et leur responsabilité dans la
gestion de ces ressources naturelles.
D'autre part, c'est question d'être pragmatique
dans les actions de communication. C'est-à-dire que les actions de
communication doivent se matérialiser et se convertir en des pistes et
initiatives de développement pouvant, non seulement constituer des
réponses aux besoins et attentes des populations locales, mais aussi
exciter et amener à des attitudes et comportements favorables de ces
populations vis-à-vis des forêts.
D'où, la nécessité d'une
communication pragmatique qui nécessite, à notre sens,
l'accompagnement des paroles par des actes concrets du développement.
Considérant et prônant la stratégie de communication du
PPRGII pour une communication pragmatique, nous prévenons que cette
stratégie doit observer les éléments essentiels de
communication stratégique. Ces éléments
sont54:
- La définition des objectifs :
cognitifs, affectifs et conatifs ;
- La définition de la cible : en
l'analysant en trois étapes, dont son recensement, sa qualification et
son hiérarchisation ;
- La création des messages : oraux,
scripturaux et iconiques ;
52 POMBO, Ng. , Stratégies pour une
communication efficace d'une organisation, Kinshasa, IFASIC, 2013,
p.48.
53 IYELE, H.P., Op. cit., p.73.
54 POMBO, Ng., Notes de cours, Op. cit.
- 28 -
- Le choix des moyens de communication :
mix-communication, moyens médias et moyens hors-médias ;
- L'élaboration d'un plan médias ou
du média planing : opérer le choix des
médias et des supports, tout en arrêtant les stratégies de
choix, acheter les espaces médias et diffuser les messages suivant le
timing ;
- L'élaboration d'un budget
conséquent par rapport aux activités et actions de
communication envisagées ;
- Contrôle et évaluation de
l'efficacité de la communication
stratégique.
b) La stratégie discursive
La stratégie discursive correspond à l'ensemble
de choix de langage, de présentation des arguments retenus par un
individu ou par une entreprise pour faire passer son message avec
efficacité55.
Son objectif est la persuasion de l'auditoire par un discours
ou un message efficace, lequel peut s'appuyer, selon le cas, sur
l'énoncé de vérités scientifiques, sur
l'évitement, sur un effet d'annonce. Ici, le PPRGII doit définir
l'angle d'attaque du message à apporter à chaque segment de la
population cible, relativement à leurs pratiques sur les
forêts.
c) La stratégie média
La stratégie média, elle, correspond au choix
effectué entre les différents médias pour faire passer son
message56. Elle repose sur une analyse des objectifs de
communication, une prise en compte des médias disponibles et de leur
capacité ou non à atteindre la cible, enfin sur une
évaluation de différentes combinaisons possibles de communication
entre un média principal, dit média de base, et les autres.
A ce niveau, le PPRGII est appelé à faire usage
de quelques moyens et canaux de communication médias et
hors-médias qui sont efficaces et plus utilisés par les
populations de la zone du projet.
Pour permettre la gestion durable des forêts par les
communautés locales, ce projet peut employer quelques techniques de
communication comme : les émissions radio, l'affichage public, la
vidéo-projection, le focus group, la communication groupale et
communautaire structurée, la communication-image, les sketchs, le
message par mégaphone. Chacune de ces techniques est à utiliser
en fonction des spécificités de chaque segment cible et de son
efficacité.
1.1.3. Développement et Gestion durable
(des forêts)
55 BALLE, F., Op. cit., p. 424.
56 Ibid.
- 29 -
Le concept de « gestion durable » se joint le plus
souvent au concept du « développement durable » dans le
domaine de l'environnement. La gestion durable paraît aujourd'hui comme
l'expression courante du développement durable. Les deux expressions
semblent être inséparables et sont parfois utilisées comme
synonyme.
Ce dernier, le développemnt durable57, a
été utilisé pour la première fois en 1980 par
l'UINC à travers la commission Bruntland mandatée l'ONU pour
mettre au point une stratégie globale face aux problèmes de
développement et de l'environnement58.
Autour de ce concept, deux approches opposées ont vu le
jour : une perspective occidentale représentée par la commission
Bruntland et une perspective orientale Bouddhiste, comme celle
présentée par le philosophe et moine thaïlandais Phra
DHAMMAPIDHOK59.
a) Perspective occidentale : la commission
Bruntland
Selon cette perspective de la commission mandiale pour
l'environnement et le développement (CMED) également connue comme
la commission Bruntland, le développement durable c'est le «
développement qui satisfait les besoins des générations
présentes sans compromettre la capacité des futures
générations à satisfaire leurs propres besoins. »
Elle postule, selon PEZZEY, pour l'amélioration
continue du niveau des vies des populations humaines utilisatrices des
ressources naturelles et une existence pérene de la base de ces
ressources sur laquelle s'appuie une telle amélioration du niveau de
vie60.
b) Perspective orientale : Phra Dammapidhok
Pour cette approche, le développemnt ne sera pas
durable si les populations ne sont pas satisfaites. D'un point de vue
bouddhiste, la durabilité renvoie à l'écologie,
l'économie et la capacité d'évoluer. Et la mission
centrale du développemnt durable est d'encourager et de convaincre les
êtres humains à vivre en harmonie avec leur environnement et non
à le contrôler et à le détruire61.
Il affirme qu' « un système de relation correcte
de l'espèce humaine développée est l'acceptation du fait
que les êtres humains font partie de la nature et de son écologie.
Les êtres humains devraient se développer pour acquérir une
meilleure capacité à aider leurs autres
57 « Sustainable » en anglais, le terme «
soutenable » est quelques fois utilisé.
58 NASI, R. et al., Op. cit., p.3.
59 ONU, Communication et développement
durable : sélection d'articles présentés lors de la
9ièmetable ronde des Nations Unies sur la communication pour
le développement, Rome, FAO, 2007, p.5.
60 PEZZEY cité par NASI, R. et al., Op.
cit., p.4.
61 PEZZEY cité par NASI, R. et al., Op.
cit., p.4.
62 Ibid., p.7.
- 30 -
espèces soeurs dans le domaine de la nature ; à
vivre d'une façon harmonieuse et à ralentir les
exploitations afin de contribuer à un monde
meilleur62.»
Cette approche hollistique de l'humanité renvoie à
trois dimensions :
- Les comportements et styles de vie qui ne menacent pas la
nature ;
- Les esprits en harmonie avec l'éthique, la
stabilité et la motivation ;
- La sagesse, qui comprend le savoir et compréhension,
l'attitude, les normes et valeurs
qui permettent de vivre en harmonie avec la nature.
En bref pour Hibrahim NAHAL63, au coeur du concept
du développement durable, on trouve la condition importante « que
les pratiques actuelles sur l'environnement ne puissent pas diminuer en aucune
façon les possibilités du maintien ou de l'amélioration du
niveau de vie des générations futures. »
La gestion durable apparaît donc ainsi
comme un ensemble de pratiques et techniques que les gestionnaires de
ressources naturelles rénouvelables mettent en application pour essayer
d'atteindre l'idéal de développement durable64. Ces
techniques peuvent être appliquées à une ressources
naturelles, à un écosystème, ou mieux à l'ensemble
incluant l'écosystème et son contexte socio-économique.
En matière de gestion de forêts, l'Article 2b des
« Principes forestiers non juridiquement contraignants mais faisant
autorité » publiés à Rio en 1992 dispose que «
les ressources et les terres forestières doivent être
gérées d'une façon écologiquement viable afin de
répondre aux besoins sociaux, économiques, écologiques,
culturels et spirituels des générations actuelles et
futures65».
De cette logique, la gestion durable des forêts peut
être vue comme la gérance et l'utilisation des forêts et
terrains boisés, d'une manière rationnelle et à une
intensité telle qu'elles maintiennent leur diversité biologique,
leur productivité, leur capacité à satisfaire,
actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques,
économiques et sociales pertinentes66.
Au regard de toutes ces littératures sur le
développement et la gestion durable, de notre part, nous soulignons que
l'utilisation rationnelle des ressources naturelles est un devoir et doit
être une éthique des sociétés présentes
envers les générations futures au niveau local que national, tant
régional qu'international.
Quand bien même qu'elle introduit un paradoxe complexe:
nature à protéger et ressource à exploiter (exploitation
forestière constitue une menace pour la forêt autant qu'elle
génère des gains économiques, fiscaux et sociaux
importants), la gestion des ressources
- 31 -
naturelles doit être faite de manière rationnelle
et régie par une éthique des générations actuelles
pour ne pas offenser les générations futures.
1.1.4. Populations ou communautés
locales
Le terme de « communauté » se définit
comme un groupe de personnes qui partagent des caractéristiques et/ou
des intérêts67. Elle est basée sur :
- L'appartenance à une zone géographique
commune, c'est-à-dire des personnes vivant dans une ville, un village ou
ayant des liens spécifiques de voisinage ;
- Le partage d'une même vie économique et
sociale.
La « communauté locale » désigne une
population traditionnellement organisée sur la base de la coutume et
unie par des liens de solidarité clanique ou parentale qui fondent sa
cohésion interne. Elle est caractérisée, en outre, par son
attachement à un terroir déterminé68.
On parle parfois de communauté riveraine comme synonyme
de communauté locales. En effet, la communauté riveraine se
comprend comme étant un ensemble de personnes vivant en
périphérie d'un écosystème (aire
protégée, concession forestières ou milieu aquatique) avec
lequel elles sont en interaction69.
1.1.5. Forêts
Les codes verts de la RDC donnent deux connotations à la
forêt :
- Les terrains recouverts d'une formation
végétale à base d'arbres ou d'arbustes aptes à
fournir des produits forestiers, abriter la faune sauvage et exercer un effet
direct ou indirect sur le sol, le climat ou le régime des eaux.
- Les terrains qui, supportant précédemment un
couvert végétal arboré ou arbustif, ont été
coupés
à blanc ou incendiés et font l'objet
d'opérations de régénération naturelle ou de
reboisement.
Par extension, sont assimilées aux forêts, selon
le même code, les terres réservées pour être
recouvertes d'essences ligneuses soit pour la production du bois, soit pour la
régénération forestière, soit pour la protection du
sol.
63 NAHAL, H., Principes d'agriculture durable,
Paris, éd. Estem, 1998, p.33.
64 NASI, R. et al., Op. cit., p.4.
65 KYALE, J., Gestion durable des forêts,
Module I de l'atélier de formation des parties prénantes à
l'exploitation artisanale de bois, Kisangani, TropenBos Internationnal,
Septembre 2014, p.2.
66 Ibid.
67 RRN-RDC, Renforcement de la Gouvernance des
Forêts Africaines, Manuel de formation des producteurs et responsables de
programmes des radiosnrurales sur la gouvernance forestière et le
processus APV/FLEGT, Kinshasa, Juin 2014, p.9.
68 Les codes verts, textes juridiques de la RDC
en matière de l'environnement et des ressources naturelles, Tome I,Titre
Ier, Kinshansa, Loi N° 011/2002 du 29 août 2002
portant code forestier.
69BAUMA, Y., Exploitation du bois
énergie par les ménages riverains de la réserve
forestière de Yoko (Territoire d'Ubundu, Province Orientale, RDC),
Mémoire de D.E.S./D.A., Master en Gestion de Biodiversité et
Aménagement Forestier Durable, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, p.12.
- 32 -
Pour la FAO70, la forêt est définie
comme un terrain couvrant plus de 0,5 ha, supportant (i) des arbres de hauteur
supérieure à 5 mètres totalisant une couverture
supérieure à 10%, ou (ii) des arbres capables d'atteindre ce
seuil sur le site considéré.
Les forêts jouent une diversité des
fonctions71 dans la vie humaine. Ces fonctions, à
préserver et à concilier à la fois, sont de trois grandes
dimensions :
y' Fonctions écologiques : maintien de
la biodiversité, régulation climatique locale, protection des
sols contre l'érosion, régulation des régimes hydriques,
régulation climatique globale grâce au stockage du carbone.
y' Fonctions socio-économiques :
production de bois d'oeuvre à usage industriel et ensemble des
retombées économiques en milieu rural, autres produits à
usage des populations locales, appelé produits autres que le bois
d'oeuvre : pour la construction, pour l'artisanat, pour l'alimentation, pour la
médecine, réserve de terres agricoles.
y' Fonctions socio-culturelles : cultures des
populations intimement liées au milieu forestier, existence de sites
sacrés, d'arbres ou espèces sacrées,
écotourisme.
Groot (1994) fait un regroupement centré sur les
fonctions productives, les fonctions régulatrices, les fonctions de
support physique et les fonctions informationnelles72.
1.1.6. Concept « REDD Plus » ou « REDD+
»
Le concept « REDD » est un acronyme sygnifiant la
Réduction des Emissions due à la Déforestation et
Dégradation des forets. C'est un mécanisme mondial mis en place
pour lutter contre le changement climatique et la réduction des gaz
à effet de serre.
La REDD est une notion émegente dans le monde il y a
bientôt près d'une décenie. Elle est liée au
problème du changement climatique mondial. C'est la forme
d'atténuation de réchauffement planétaire et des
perturbations climatiques73. Au niveau national, ce processus a
commencé depuis l'année 2009.
La mise en oeuvre de REDD doit être appuyée par
des stratégies de développement durable plus vastes à
l'échelon national pour la réussité de ce mécanisme
dans les pays en voie de développement74. Et la RDC s'est
engagée dans la mise en oeuvre de l'approche REDD comme mécanisme
visant à promouvoir le développement durable et la lutte contre
la pauvreté75.
70 PONETTE cité par KYALE, J., Gestion
durable des forêts, Module I de l'atélier de formation Op. cit.,
p.4
71 Ibid.
72 Groot cité par KYALE, J., Gestion
durable des forêts, Module I de l'atélier de formation,
Ibid.
73
www.cd.chm-cbd.net/implémentation/redd-en-rdc,
consulté le 12 décembre 2014 à 16 heures 26 min.
74
www.iisd.org/climate/land_use/redd/about_fr.aspx,
consulté le 20 décembre 2014 à 7 heures 8 min.
75 REDD, Plan Intégré de
communication, Op. cit., p.iv.
- 33 -
La stratégie REDD+ est aussi l'un des trois cadres
d'élaboration de politiques de développement définis dans
le document stratégiqque de croissance et de réduction de la
pauvrété en RDC76.
La première menace parmi les quatre menaces majeures que
le développement attendu en RDC veut limiter est la menace
environnementale. Elle prend toute sa signification dans un pays qui doit
préserver son énorme capital de ressources naturelles et qui peut
apporter une contribution majeure à la lutte contre le changement
climatique au niveau mondial77. 1.2. Cadre théorique
de l'étude : Approche de stratégies de communication pour la mise
en oeuvre du développement durable78
Les stratégies de communication pour la mise en oeuvre
du développement durable pourraient être identifiées
à trois niveaux :
- La communication pour les changements de comportement ;
- La communication de plaidoyer ;
- La communication pour le changement social ou la communication
pour le changément structurel et durable.
Pour chaque niveau, des perspectives différentes sur le
rôle et la place de l'information et de la communication pour la gestion
durable des forêts et le développement peuvent être
envisagées.
En général, les choix suivants pourraient
être discutés au cas par cas : communication interpersonnelle
contre communication de masse, nouveaux médias contre anciens
médias, rôle et place des médias communautaires, rôle
et impact de NTIC, etc.
1.2.1. La communication pour le changement de
comportement
Cette communication peut être divisée en
perspectives qui expliquent :
- Le comportement individuel ;
- Le comportement interpersonnel ;
- Le comportement communautaire ou social.
1.2.1.1. Le comportement individuel
La communication orientée vers le comportement
individuel estime que le modèle de croyance se base sur le postulat
selon lequel les pensées et sentiments personnels d'un individu
déterminent les actions qu'il entreprend.
Ce modèle pose l'hypothèse spécifique que
le comportement de chaque individu est déterminé par plusieurs
facteurs internes79 :
76 RDC, Document de Stratégie de Croissance
et de Réduction de la Pauvreté - DSCRP 2, Op. cit., p.44.
77 Idem, p.46.
78 ONU, Communication et développement
durable..., Op. cit., p.17.
79 Ibid.
- 34 -
- Prédisposition perçue :
c'est-à-dire la croyance à une chance ou à un risque, ou
d'être directement affecté par un problème.
- Gravité perçue : qui exprime la
conviction de la gravité d'un problème.
- Enjeux et défis perçus : il s'agit de
la croyance à l'efficacité d'une action pour réduire le
risque ou la gravité (avantages perçus), en comparaison avec
l'opinion sur les risques psychologiques tangibles ou les coûts de
l'action proposée (obstacles perçus).
Ce modèle explique également qu'avant de
décider d'agir, les individus examinent si les avantages (aspects
positifs) pèsent davantage ou non que les inconvenients (aspects
négatifs), dans un comportement donné80.
1.2.1.2. Le comportement interpersonnel
D'autres cadres théoriques encore expliquent le
comportement interpersonnel. La théorie du réseau social explique
les mécanismes par lesquels les interactions sociales peuvent encourager
ou inhiber les comportements individuels et collectifs. Ce modèle
demande qu'on puisse analyser l'impact que les amis, les familles ou d'autres
personnes d'importance particulière auront sur les individus ou groupes
qu'ils cherchent à influencer.
La théorie du soutien social, quant à elle,
renvoie au contenu de ces relations, c'est-à-dire ce qui est
partagé ou transmis durant les différentes interactions.
A ce titre, le soutien proposé ou échangé
peut être :
- Le soutien émotionnel ;
- Le soutien instrumental, comme une aide ou service concret ;
- Le soutien évaluatif, comme le feedback ou la critique
;
- Le soutien informationnel sous fome d'avis et suggestions.
1.2.1.3. La communication communautaire ou
sociétale
Pour expliquer les comportements communautaires, Roger DOT
propose l'approche de diffusion des innovations81. Celle-ci demande
à ce que des nouveautés et changements dans la manière de
voir et de faire les choses puissent avoir lieu au sein des groupes
communautaires.
Mc KEE et al. proposent le modèle conceptuel
d'émacipation communautaire. Ce modèle met en lumière le
rôle des membres de la communauté dans la planification et la
gestion de leurs propres environnements82.
Par ailleurs, on découvre de plus en plus que le
savoir, à lui seul, n'est pas suffisant pour déclencher le
changement de comportement ; responsabiliser la population ne vise pas
seulement à encourager des styles ou modes de vie, mais aussi à
lui permettre de
80 ONU, Communication et développement
durable..., Op. cit., p.18.
81 Ibid.
82 Idid, p.27.
- 35 -
mobiliser les forces sociales et à créer des
conditions pour l'émergence de politiques publiques communautaires
favorables à l'environnement, et pour aboutir à des pratiques
rationnelles sur la manière de traiter leur environnement.
La communication pour le développement durable repose
sur l'hypothèse qu' « un développement rural réussi
se fonde sur la participation active et consciente des
bénéficiaires à toutes les étapes du processus de
développement ; car en définitive, le développement rural
ne peut intervenir sans changement d'attitudes et de comportements au sein de
la population concernée »83.
De ce fait, l'émacipation de la population est
nécessaire pour qu'elle soit en mesure de prendre ses propres
décisions. L'approche de conscientisation de FREIRE (1983) a
montré, à cet effet, comment la population peut s'automotiver
dans l'action pour affronter ses problèmes prioritaires.
Cependant, accompagner les communauté locales par
l'expertise des ONG et bureaux d'études, la réglementation de
l'Etat et l'appui financier des bailleurs internationaux soutenant la promotion
des forêts va permettre à cette population émancipée
de bien gérer ses forêts de manière pérenne.
1.2.2. La communication de
plaidoyer
Le plaidoyer pour le développement est une combinaison
d'actions sociales destinées à obtenir un engagement politique et
communautaire, une approbation sociale et un soutien systémique pour un
objectif ou un programme spécifique84.
Il comporte la collecte et la structuration de l'information,
sous forme d'argumentaire, la communication du dossier aux décideurs et
à d'autres soutiens potentiels, y compris l'opinion publique, en
utilisant divers canaux de communaication de masse ou interpersonnels, et la
stimulation d'actions par les institutions sociales, les acteurs et
décideurs politiques en soutien à l'objectif ou au programme.
Cette communication de plaidoyer est principalement
destinée aux politiques et aux décideurs aux niveaux national et
international. L'accent est mis sur la recherche du soutien des
décideurs, en faisant l'hypothèse que s'ils sont «
convenablement éclairés ou mis sous pression », ils seront
plus réactifs aux changements sociétaux. Cependant, le plaidoyer
est efficace lorsque des individus, des groupes et tous les secteurs de la
société sont moblisés.
En conséquence, trois principales stratégies
pour l'action de plaidoyer peuvent être identifiées :
83ONU, Communication et développement
durable..., Op. cit., p.31. 84 Ibid, p.18.
- 36 -
a) Le plaidoyer : susciter un engagement politique pour les
politiques de soutien et renforcer l'intérêt et la demande
publique sur les questions de développement.
b) Le soutien social : développer des alliances et des
systèmes de soutien social qui encouragent les actions relatives au
développement et les légitimer en tant que normes sociales.
c) L'émacipation : apporter aux individus et groupes
le savoir, les valeurs et les
compétences qui favorisent une action efficace en faveur
du développement.85
1.2.3. La communication pour le changement social ou
le changement structurel
La communication pour le changement des comportements et la
communication
de plaidoyer, bien qu'utiles en elles-mêmes, ne suffisent
pas et ne seront pas en mesure de créer
un développement durable.
Celle-ci combine et intègre les différents aspects
de l'environnement plus large
qui influencent et contraignent le changement structurel et
durable. Ces aspects comprennent :
- Les facteurs structurels et conjoncturels (l'histoire, les
migrations, les conflits) ;
- La politique et la juridiction ;
- La fourniture des services et les systèmes
d'éducation ;
- Les facteurs institutionnels et organisationnels (la
bureaucratie, la corruption, ...) ;
- Les facteurs culturels (religion, normes et valeur, ...) ;
- Les facteurs sociodémographiques (comme
l'éthnicité des classes, ...) ;
- Les facteurs sociopolitiques et les facteurs
socioéconomiques ;
- L'environnement physique.
1.3. Milieu d'étude : Territoire
d'Isangi
1.3.1. Situation géographique
Le territoire d'Isangi est situé dans la Province
Orientale en RD congo. Son chef-lieu prend une distance de 125 Km à
l'ouest de la la ville de Kisangani. Situé au centre de la Tshopo, il
est entouré et limité :
- Au nord : par les territoires de Basoko et de Banalia ;
- Au sud :par les territoires d'Ubundu et d'Opala ;
- A l'est : par la ville de Kisangani et les territoires de
Banalia et d'Opala ;
- A l'ouest : par les territoires de Yahuma et de Basoko.
La zone du projet REDD+ est constituée principalement
de deux secteurs et deux chefferies parmi les treize que compte le territoire
d'Isangi. Il s'agit de secteur de Turumbu, secteur de Yawembe Baonga Basoa,
chefferie de Kombe et chefferie de Liutua.
85ONU, Communication et développement
durable..., Op. cit., p.19.
- 37 -
Les activités du projet pilote REDD+
géographiquement intégré d'Isangi se réalisent
principalement dans les cinq villages-cibles ci-après86 :
1. Lilanda/Yafake: Village de secteur
Turumbu situé à 8 kilomètres de la cité
d'Isangi, à la bifurcation de la route Basoko- Kisangani et Isangi-
Kisangani. Ses forêts s'étendent jusqu'à la réserve
biosphère de Yangambi. La population pratique l'agriculture et
l'élevage.
2. Yaekela: Village de secteur Yawembe-
Baonga Basoa situé à la rive droite du fleuve Congo en face
d'Isangi Centre. Population riveraine constituée des pêcheurs
Lokele, mais en pleine mutation pour les activités agropastorales et
confinée sur des petits terroirs forestiers marécageux longeant
le fleuve. Les habitants sont parfois propriétaires des îles
forestières.
3. Yalosuna: Village de la chefferie
Kombe situé au PK 25 sur l'axe Isangi-Ligasa. Cette chefferie a
beaucoup de forêts marécageuses.
4. Yatumbo: Village de la chefferie
Liutua situé au PK 40 sur l'axe Isangi-Ligasa, entouré des
forêts marécageuses.
5. Ligasa-Mosenge: Village de la
chefferie Liutua, érigé en centre extra-coutumier ;
longé par la rivière Lokombe. Il est situé au PK 55 de la
cité d'Isangi et entouré par beaucoup de forêts aussi
marécageuses.
1.3.2. Cadre administratif
Sur le plan administraatif, le territoire d'Isangi est une
entité décentralisée de Province Orientale. Le territoire
comprend treize secteurs et chefferies ainsi que quatre cités : Isangi,
Yangambi, Ibolo industriel et Yanonge. Il est dirigé par un
Administrateur du territoire et deux administrateurs adjoints.
1.3.3. Paysage forestier du territoire
d'Isangi
Les forêts de la Province Orientale sont du type
équatorial dense et humide. Ces forêts couvrent le Sud- Ouest (la
Tshopo) et la partie Sud du Haut Uélé ainsi que l'ouest de
l?ITURI sur une superficie d'environ 377.000 Km2, soit près
de 73% de sa superficie totale. La savane occupe sa partie Nord et
Est87. Des forêts marécageuses et périodiquement
inondées occupent des superficies importantes dans les Territoires
d?Ubundu, Opala, Isangi, Yahuma et Basoko.
Le territoire d'Isangi se trouve dans le secteur forestier
central des forêts de la Tshopo. Sa couverture forestière est
d'une superficie de plus de 1.346.159,934 ha88.
86 PPRGII, Plan d'aménagement du territoire
..., Op. cit., p.12.
87 Gouvernement provincial/P.O., Plan quinquinal
de croissance et de l'emploi 2011-2015, Kisangani, 2ième
éd., Mars 2013, p.29.
88 PPRGII, Plan d'aménagent du territoire,
..., Op. cit., p.6.
- 38 -
Les forêts du territoire sont très
fragmentées avec, d'une part, des concessions forestières et,
d'autre part, par les réserves forestières. Les concessions
forestières couvrent un total d'environ 861.172,19 ha comprenant ainsi
une concession de SAF/Bois (de 334.000 ha89), une concession de CFT
et une concession de FORABOLA.
Les réserves forestières d'environ sont
constituées essentiellement de la réserve de biosphère de
Yangambi avec une superficie de 235.000 ha90, les zones de boisement
de LOKOMBE avec 76 Km2 et de BOSOLO, 54 Km2, des
plantations de palmier à huile de BUSIRA-LOMAMI avec environ 40
Km2.91
En outre, une étendue importante de forêt fait
partie du projet d'extension d'une aire protégée appelé
« TL2 », Tshuapa-Lomami-Lualaba, où l'on retrouve des
espèces rares telles le singe « Bonobo » et des grandes
étendues forestières moins affectées par les
activités humaines.
Les forêts du territoire d'Isangi sont plus
marécageuses longeant le fleuve Congo, la rivière Lomami et plus
de 30 petites rivières qui les traversent. Font également partie
de ces forêts des îles hébergeant plusieurs arbres de grande
taille et de grand diamètre. D'autres arbres d'îles sont de genre
d'essences importantes jouant à la fois les fonctions
écologiques, socio-économiques et socio-culturelles.
Dans la zone du projet, les forêts primaires occupent
environ 80 % de superficie totale de la zone. Fort est de constater avec le
PPRGII que les forêts s'éloignent des villages jusqu'à 12
km dans certaines localités. Certaines forêts sont établies
sur le sol ferme (environ 30 %) et d'autres sur les sols hydromorphes (70
%)92. La végétation de la zone correspond à la
forêt dense, ombrophile et sempervirente (qui porte des feuilles vertes
et persistantes toute l'année) où il pleut pratiquement tous les
mois de l'année.
En somme, les forêts du territoire Isangi sont encore
naturelles et vastes. Sa constitution biophysique contient des espèces
végétales rares et recherchées et plusieurs espèces
fauniques, d'après une étude récente menée par
BOYEMBA93. Il s'agit de singes, sangliers, antilopes, tortues,
serpents, okapi, buffles, ... Il y a aussi des espèces phares
protégés : Eléphant, chimpanzé, Bonobo. Mais suite
à la surexploitation, certaines tendent à disparaitre ou tout
simplement ont disparu (Eléphant,). La zone du projet regorge aussi des
espèces halieutiques dans les cours d'eau telles que : silures, carpes,
capitaines, anguilles.
1.3.4. Pratiques des populations locales sur les
forêts
89 JADORA Internationnal, Le projet de
biodiversité REDD d'Isangi, Dépliant d'informations, date et
lieu de publication non signalés.
90 KYALE, J., Op. cit., p.41.
91 PPRGII, Plan d'aménagent du territoire,
..., Op. cit, p.6.
92PPRGII, Plan d'aménagement du
territoire,..., Op. cit., p.21.
93 BOYEMBA, cité par le PPRGII, Plan
d'aménagement du territoire, ...,Op. cit., p.23.
- 39 -
Les populations locales recourent principalement à la
forêt pour les moyens possibles de leur subsistance. De ce fait, la part
importante de leurs activités est basée sur les forêts. Il
s'ajoutent à cette ressource forestière, des activités
exercées par les populations riveraines sur les cours d'eau.
En effet, les pratiques des populations locales sur les
forêts dans le terroir d'Isangi sont notamment :
a) L'agriculture itinérante sur
brûlis
Elle constitue la principale activité des
communautés locales et se présente comme la principale cause de
la destruction de l'écosystème forestier du territoire d'Isangi.
L'agriculture seule occupe 75 % de ses activités94. Elle est
pratiquée sur de terre fertilisée par le brûlis des arbres
et autres espèces végétales coupées dans une
étendue donnée.
Ce système agricole extensif adapté au capital
limité des ménages ruraux (la force de traval de famille) va
d'étendue en étendues défrichées, chaque trois ou
six mois après, et entraîne ainsi l'éloignement des champs
des agglomérations et la dégénérescence
forestière. Les paysans par ménage cultive en moyenne 0.75
à 1 ha pour une saison culturale de trois mois95. Pourtant la
réalité locale livre qu'une habitation communautaire locale
comprend entre 3 à 5 ménages.
Quoi qu'il en soit, le secteur agricole assure le maintien et
l'amélioration des conditions de vie de ces populations locales. Il
prend la forme commerciale par le fait des habitants des centres urbains et
ruraux qui font cultiver des grandes étendues de champs de riz, de
maïs, de manioc, ... dans certains villages. Poutant, selon Greenpeace,
l'agriculture commerciale, est de loin le plus grand facteur de
déforestation tropicale dans le monde. Elle est à l'origine de de
plus de 70% de la déforestation entre 2000 et 201396.
Cette agriculture provoquant le recul du couvert forestier
d'Isangi est intensifiée par la croissance démographique dans les
milieux ruraux. Celle-ci se présente comme la cause sous-jacente de
cette déforestation et dégradation.
b) La récolte de bois et fabrication de charbon
de bois pour l'énergie
Cette activité occupe après l'agriculture une
place importante dans la vie des populations locales d'Isangi. Elle
génère de lucre à ces dernières et contribue au
maintien de leur survie. Cette activité menace et dégrade les
forêts du territoire d'Isangi de ces essences importances par la pratique
de coupe des arbres vivants et morts, et leur mis en feu à travers de
grands fours les couvant.
94 PPRGII, Plan d'aménagement du
territoire, ..., Op. cit., p.26.
95 Ibid.
96 VERBELEN, Ph., La conversion des
forêts pour l'agriculture commercial: une menace croissante pour le
Bassin du Congo, in GREENPEACE-AFRIQUE, Magasine, Echos de la
forêt, Kinshasa, Bulletin 02, Novembre 2014, p.3.
- 40 -
Des fours transformant les bois en charbon à but
commercial, peuvent couvrir trois à dix arbres (de diamètre
moyen). Ces fours peuvent varier de dix à quarente mètres de
longueur et de trois à huit mètre de largeur. Une grande part de
bois récoltés et charbon de bois fabriqués par les
populations rurales de cette entité est vendue à Kisangani et une
faible part est localement consommée.
Cette activité est parfois même faite dans les
réserves forestières, dans les îles et les zones
periphériques des rivières ; ce qui cause aussi des
érosions. Le secteur de biomasse ou bois-énergie seul est
à l'origine de perte de 400.000 ha chaque année en
RDC97. La consommation annuelle de bois-énergie
représente l'équivalent de 45 millions de m3 de bois,
dont 200 milles m3 pour la seule ville de Kisangani98.
c) Les feux de brousse
Les feux de brousse sont également à l'origine
des forêts répoussées à grandes distances des
habitations villageoises. Ils sont mis par les paysans souvent pendant les
saisons sèches pour brûler étendues estimées avoir
gardé des reptiles vénimeux et des espèces volantes
agressives. D'autres étendues sont brûlées par l"intension
de rendre clair un espace.
Ces feux de brousse créent des graves incendies de
forêts. En début 2014, plus de 20 hectares de forêts ont
été ravagés par les feux de brousse dans la réserve
de biosphère de Yangambi. D'après les chercheurs de
l'INERA-Yangambi, certains arbres fruitiers comme le mangoustanier, les arbres
à thé et autres sont menacés de disparition suite à
des feux de brousse99.
La biosphère de Yangambi n'est pas le seul lieu
à connaitre cette menace; bon nombre d'hectares des autres forêts,
notamment dans les secteurs et chefferies de Yawembe B.B., Kombe, Bolomboki,
... connaissent également des incendies forestières
demesurées.
d) L'exploitation artisanale de bois
Cette pratique connaît depuis ces cinq dernières
années une accélération sans précédant. Le
nombre des exploitants artisanaux de bois d'oeuvre ne font qu'augmenter.
Certains utilisent la scie de long et d'autres usent de tronçonneuse
mécanique, à but souvent commercial, sur des pratiques aussi
informelles et plus ou moins illégales.
Cette activité est venue agraver, ces dernières
années, la déforestation dans le territoire d'Isangi. Certtains
paysans se sont procurés les tronçonneuses ou des des scies de
long pour exploiter des centaines de m3 de bois d'oeuvre pour leur
compte commercial. D'autres
97 REDD/RDC, Stratégie-cadre national REDD+
de la RDC, Op. cit., p.11.
98 Ibid, p.61.
99 SOCI et INERA-Yangambi, raporté par Radio
Okapi, Vingt hestares de forêt ravagés par des feux de
brousse,
www.radiookapi.net,
consulté le 22 septembre 2014 à 16 heures 37 min.
- 41 -
villageois par contre exploitent ces bois en sous-traitance de
certains acteurs éconmiques, selon des accords ou partenariats conclus
librement entre les parties engagées.
Etant donné que dans les entités rurales les
forêts et certaines îles forestières sont liées aux
familles, aux clans et aux groupements, chaque exploitant ou groupe
d'exploitants coupent les arbres dans leur concession respective selon leur
gré, sans respect des normes d'exploitation artisanale de bois. D'autres
achètent des arbres ou des étendues à exploiter dans les
concessions des paysans qui en sont tributaires.
Derrière l'argent, des paysans, pauvres,
concèdent leurs forêts et même les arbres rares qui restent
aux côtés des habitations à des exploitants paraissant. Ce
type d'activité ravit aux forêts de ce territoire des milliers de
ses arbres et détruit massivement les jeunes arbres en
régénérescence.
e) La coupe des arbres pour la fabrication des pirogues,
paguets, mortiers, etc.
Elle est souvent oubliée dans le registre des causes
de la déforestation et de la dégradation des forêts et
considérée comme ayant moins d'effets sur les forêts.
Pourtant, elle offense beaucoup d'espèces végétales. La
coupe des arbres pour la fabrication des pirogues détruit les arbres
voisins de l'arbre visé. Un arbre coupé tombe avec un à
trois autres arbres et ces derniers détruisent les arbres qui
régénèrent sur ce milieu.
En outre, sortir la pirogue fabriquée du milieu de la
forêt jusqu'à un cours d'eau navigable, beaucoup de jeunes plantes
encore sont ravagés par le fait de tirer la nouvelle pièce. Ces
jeunes plantes sont en plus coupés massivement par les paysans, surtout
dans le secteur de Turumbu, pour former les paguets, mortiers, etc.
f) La récolte des produits alimentaires et
pharmaceutiques
Les forêts du territoire d'Isangi contiennent beaucoup
de substances alimentaires et pharmaceutiques à ramasser ou à
cueillir. Les populations locales y passent pour ramasser des fruits,
légumes et chapignons, des espèces invertébrés
consommables, du miel, etc. Elles en recourent également pour tirer des
plantes médecinales qu'elles connaissent comme remèdes à
certaines maladies. Cette pratique est très moins dangereuse dans la vie
des forêts.
g) Le braconnage et la chasse
Le braconnage et la chasse menacent beaucoup plus la faune.
Elle a moins d'impact sur les espèces végétales.
Malgré cela, les chasseurs dans la forêt coupent parfois des
jeunes plantes pour en faire des piquets de pièges tendus aux gibiers,
des huttes leur servant comme lieux de repos pendant les jours de chasse et se
servent de bois morts pour boucaner les
- 42 -
gibiers attrapés. Elle est plus pratiquée dans
le secteur Turumbu et touche même les zones sensibles comme la
réserve de biosphère de Yangambi.
La somme de toutes ces pratiques sur l'espace vert constitue
le moyen de vie dépendante des populations locales du territoire
d'Isangi vis-à-vis de leurs les forêts. Elles sont nées et
grandies aux côtés de ces forêts, et en dépendent au
quotidien pour l'essentiel de leurs besoins en substances alimentaires. Mais
leur nombre croissant rapidement accélère la pression sur les
forêts au travers ces pratiques et, celles-ci, sont à la base de
la déforestation et dégradation de l'écosystème
forestier d'Isangi.
1.3.4. Activités socio-économiques
des populations
Les populations du territoire d'Isangi sont reparties dans des
diverses activités socio-économiques. Mais la grande partie de
ces populations pratique l'agriculture. Outre les activités
exercées dans les forêts, ces populations font aussi le petit et
moyen commerce, la pêche, et un très faible pourcentage de ces
populations est dans la vie professionnelle.
La plupart des commerçants sont concentrés dans
les cités d'Isangi et de Yangambi, ainsi que quelques uns qui sont de
centres ruraux ou villages voisinant les cités. Les uns vendent les
produits agricoles, les autres, les produits manufacturés. Les villes de
Kisangani, Kinshasa, Kampala, Butembo constituent leurs ressources
régulières en marchandises manufacturées. Les territoires
d'Opala, Yahuma, Basoko et la Province de l'Equateur leur alimentent en
produits vivriers. Une quantité importante de marchandises agricoles est
produite localement.
La pêche est plus pratiquée par le peuple Lokele
et une partie de peuple Turumbu principalement dans le fleuve Congo et la
rivière Lomami. Il s'agit de pêche à filet et
hameçon jeté sur la ligne. Il y a aussi la pêche à
écopage et autres types de pêche pratiquée souvent par le
peuple Topoke dans les étangs en forêts.
Le territoire est plus habité par ces trois tribus :
Lokele, Topoke et Turumbu. On note aussi la présence des autres peuples,
numériquement faibles : Soko, Ngando, Kongo, Luba, Mongo, Mbudja, Ngala,
...
En terme de conclusion de ce premier chapitre, nous rappelons
qu'il s'est articulé sur la définition des concepts
opératoires, la présentation du cadre théorique et du
milieu d'étude. En définissant ces concepts, nous avons
passé en revue les concepts de communication et stratégie de
communication, de développement et de gestion durable, de
communautés locales et de forêts, ainsi que le concept REDD+.
En voulant éclaircir le concept de communication, nous
l'avons conçue suivant l'esprit de notre étude qui la
définit comme un processus dynamique d'échange et d'influence
réciproque basé sur des possibilités matérielles et
immatérielles mises en jeu entre différents
- 43 -
acteurs communicants, en vue de susciter de la part de ces
acteurs un comportement ou une attitude spécifique.
Et pour la stratégie de communication, nous avons
avancé que la stratégie de communication du projet pilote REDD+
dans le territoire d'Isangi, à son stade actuel, doit
nécessairement tenir compte de deux évidences liées au
contexte des populations locales pour une gestion durable des forêts
naturelles. Il s'agit, d'une part, de l'application de l'approche Information,
Education et Communication (IEC) et d'autre part, d'être pragmatique dans
les actions de communication.
En outre, nous avons résumé le
développement et la gestion durable des forêts en une utilisation
rationnelle remplissant des fonctions écologiques,
socioéconomiques et culturelles, tout en pérennisant ces
ressources naturelles avec les mêmes potentialités d'aujourd'hui
pour demain.
En abordant le cadre théorique, nous avons
présenté l'approche de communication pour la mise en oeuvre du
développement durable. Ici, nous avions identifié trois niveaux,
notamment la communication pour les changements de comportement, la
communication de plaidoyer et la communication pour le changement social ou la
communication pour le changement structurel et durable.
Enfin, dans ce premier chapitre, nous avons
présenté le territoire d'Isangi qui constitue le milieu de la
présente étude. Ainsi, le territoire d'Isangi se trouve dans le
secteur central des forêts de la Tshopo. Sa couverture forestière
est d'une suprfice de plus de 1.346.159,934 ha100. Elles sont
très fragmentées avec, d'une part, des concessions
forestières et, d'autre part, par des réserves forestières
ainsi que des étendues forestières importantes.
L'agriculture est le principal facteur de la
déforestation et de la dégradation des forêts de ce
territoire. Aussi s'ajoutent les feux de brousse, la fabrication de charbon
à bois et récolte de bois pour l'énergie et l'exploitation
artisanale de bois d'oeuvre. Outre ces activités forestières, les
populations font également le commerce et la pêche.
100 PPRGII, Plan d'aménagent du territoire, ...,
Op. cit., p.6.
DEUXIEME CHAPITRE : PROJET PILOTE REDD+ D'ISANGI
(PPRGII) ET SES AXES DE COMMUNICATION
Dans ce deuxième chapitre, nous parlons du Projet
Pilote REDD+ Géographiquement Intégré d'Isangi, «
PPRGII » en sigle, et de ses axes de communication dans la zone
d'exécution du projet ainsi que d'une lecture critique de plan local des
stratégies de communication du PPRGII. En parlant du PPRGII, nous
donnons la genèse et le contexte justificatif du projet et les
différents acteurs qui interviennent et qui sont impliqués dans
la mise en oeuvre du mécanisme REED au territoire d'Isangi.
Dans la deuxième partie de ce chapitre, nous abordons
les axes de communication du projet pilote REDD d'Isangi. Il est question pour
nous de parler de différentes branches qui constituent l'arbre de
communication et sur lesquelles repose les stratégies de communication
de ce projet qui intervient dans le cadre de la gestion durable des
forêts et réduction de la pauvreté dans le territoire
Isangi. Enfin, nous analysons le Plan Local des stratégies de
communication mise en place par le projet.
2.1. Genèse et contexte du projet
Le Projet Pilote REDD Géographiquement
Intégré d'Isangi, « PPRGII » en sigle, est né
des préoccupations de la stratégie REDD en RDC qui
considère toutes les écorégions du pays comme des sites
des études et de l'expérimentation de la REDD. Et la politique en
cette matière stipule que le territoire est l'unité de base de la
planification des activités REDD+ en RDC.
Au-delà de ces raisons, d'une part, le choix du
territoire d'Isangi a été dicté à la fois par le
fait qu'il est dans le secteur forestier central de la Province Orientale et
par le fait que ce territoire se situe dans la province la plus
forestière parmi les provinces du bloc oriental, ce qui montre un
intérêt particulier101.
D'autre part, de part sa superficie forestière de plus
de 1.346.159,934 ha, le territoire est très fragmenté, avec d'une
part, des concessions forestières avec un total d'environ 861.172,19 Ha
(1 concessions de SAF/Bois, une concession de CFT et une concession de
FORABOLA), la réserve de la biosphère de Yangambi d'une
superficie de 235.000 Ha et quelques boisements considérés comme
réserves forestières, des plantations de palmier à huile
de la société Busira Lomami et un projet d'extension d'une aire
protégée appelé TL2 ( Tshuapa-Lomami-Lualaba).
Aussi, les populations d'Isangi représentent une forte
densité comparativement aux autres territoires de la Tshopo et elles
pratiquent intensément l'agriculture itinérante sur
101 PPRGII, Plan d'aménagent du territoire, ...,
Op. cit., p.6.
- 45 -
brulis sur des sols très filtrants. Leur pression sur
les forêts est tellement forte ces dernières années.
Toutes ces raisons font du territoire d'Isangi une zone
expérimentale appropriée pour collecter des informations qui
peuvent renseigner la stratégie REDD+ et dont les résultats
peuvent être extrapolés dans d'autres terroirs ayant des
caractéristiques similaires102.
2.2. Différents acteurs du PPRGII
Le projet REDD+ à Isangi, fait intervenir plusieurs
acteurs à la fois. Outre les bailleurs des fonds et l'Etat congolais,
nous pouvons les classifier à travers l'organe et les consultants du
projet.
2.2.1. Organes du PPRGII
a) ONG OCEAN
L'Organisation Concertée des Ecologistes et Amis de la
Nature, « OCEAN » en sigle, est une ONG fondée depuis 1995
dans le but de lutter pour la protection et la conservation des ressources
naturelles renouvelables. Cette organisation est l'organe de mise en oeuvre du
projet pilote REDD géographiquement intégré d'Isangi,
PPRGII.
C'est donc elle qui met en application expérimentale
le mécanisme REDD dans le territoire d'Isangi en coordonnant toutes les
actions et activités y afférentes. Elle travaille en
étroite collaboration avec le Conseil Agricole Rural de Gestion,
abrégé en CARG, le Conseil Consultatif Provincial des
Forêts, CCPF en sigle, les experts du gouvernement provincial et les
consultants locaux désignés.
Elle a élaboré et a mis en place, avec le
concours de ses collaborateurs précités, le plan
d'aménagement du territoire d'Isangi. L'aménagement du
territoire correspond en effet à « l'action et la pratique de
disposer avec ordre, à travers l'espace d'un pays et dans une vision
perspective, les hommes et leur activité, les équipements et les
moyens de communication qu'ils peuvent utiliser, en prenant en compte les
contraintes naturelles, humains et économiques, voire
stratégiques103».
b) CARG
Le Conseil Agricole Rural de Gestion, « CARG », est
une structure de concertation associant les différents acteurs du monde
rural. L'exécutif et le législatif (provincial),
l'administration, le secteur privé, les associations et les syndicats
paysans, les universités et centres de recherche, les
congrégations religieuses ...soit la société civile au
sens large qui constitue la structure technique et de concertation en
matière d'affectation des terres à l'échelle du
territoire.
102 PPRGII, Plan d'aménagent du territoire, ...,
Op. cit., p.6.
103 REDD-RDC, Stratégie-Cadre nationale REDD+ de la
RDC, Op. cit., p.93.
- 46 -
A part plusieurs rôles qui lui incombe, il facilite
aussi la concertation intersectorielle au niveau décentralisé,
pour l'aménagement du territoire dans le cadre des activités
agricoles. C'est pour ce motif que le projet l'a choisi dans le processus
d'élaboration du plan d'aménagement du territoire et de mise en
oeuvre du processus REDD dans le territoire d'Isangi, en vue de lui fournir
d'importantes informations sur la zone du projet.
En partenariat avec l'OCEAN, le CARG facilite également
la mise en place des micros plans d'aménagement dans les villages de la
zone du projet et planifie l'utilisation des ressources forestières.
c) CCPF
Le Conseil Consultatif Provincial des Forêts est
composé de membres des ministères provinciaux de l'environnement,
conservation de la nature et tourisme (MECNT), des affaires foncières,
de l'énergie ainsi que celui de l'agriculture. Il participe dans ce
projet non seulement pour représenter ces ministères, mais aussi
pour servir d'orientations en matière d'environnement et
d'aménagement du territoire suivant la politique mise en place par ces
ministères.
d) Les experts du gouvernement provincial
Ce sont les personnes représentant l'autorité
provinciale dans la mise en oeuvre du mécanisme REDD dans le territoire
d'Isangi.
2.2.2. Consultants du PPRGII
a) UNIKIS
L'Université de Kisangani, « UNIKIS »
participe dans ce projet pour assurer le stock et les parcelles de carbone
devant aider et contribuer, un tant soit peu, à l'atténuation de
gaz à effet de serre en vue de lutter contre les changements
climatiques. Sa consultance procède donc au monitorage, rapportage et
vérification, « MRV » en sigle, pour prélever et
disposer des données nécessaires en cette matière.
b) IFA/Yangambi
L'Institut Facultaire d'Agronomie de Yangambi, «
IFA/Yangambi » en sigle, intervient pour la mise en place de la pratique
d'agriculture durable dans la zone du projet. De ce fait, il assiste les
populations de la zone en leurs apportant des informations et conseils
essentiels pour une pratique d'agriculture durable.
En outre, l'IFA/Yangambi apporte son expertise aux paysans
pour les initier aux mesures alternatives de survie. Ces activités
alternatives de survie peuvent concerner la pisciculture, la riziculture,
l'élevage de petit bétail et poulailler, ...
c) INERA
- 47 -
L'Institut National des Etudes et Recherches Agronomiques,
abrégé « INERA », fait consultance dans le projet
pilote REDD+ d'Isangi pour le reboisement des zones dégradées et
qui sont en situation de déforestation. Ainsi, cet institut plante et
distribue aux paysans les pépinières des espèces
végétales à croissance rapide.
Les types de ces espèces végétales
boisées ou distribuées sont des arbres à impact à
la fois écologique et socio-économique.
d) PCN
Le programme d'éducation pour la Protection et la
Conservation de la Nature, dit « PCN », est chargé de la
communication dans l'exécution du mécanisme du projet pilote
REDD+ d'Isangi. Le PCN met en oeuvre l'approche Information, Education et
Communication, « IEC ».
Pour assurer cette approche, le PCN, avec l'expertise des
experts de la Coordination Nationale REDD et des gouvernements national et
provincial, a mis en place un plan local de communication du projet pilote REDD
géographiquement intégré d'Isangi. Ce plan contient
l'ensemble de stratégies et axes de communication du mécanisme
REDD RDC dans la zone du projet. C'est de ce plan local de communication que
nous avons tiré des matières constituant la troisième
partie de ce chapitre et qui feront l'objet d'une lecture critique dans la
quatrième partie.
Le PCN appuie ainsi les radios communautaires en formation et
en matériels techniques pour assurer la sensibilisation des populations.
Pour ce, il a garanti :
- La mise en oeuvre de diverses activités notamment :
des émissions radios et télévisions, les
articles de presse, des séances de sensibilisation et
des causeries éducatives ciblées, des bulletins d'information
pour la vulgarisation et l'expérimentation de quelques supports
audiovisuels (CD, DVD, Cassette) en collaboration avec le Réseau des
Medias de la Tshopo.
- La mise en place d'un noyau de communicateurs et animateurs
REDD locaux à ISANGI et la mise en place d'un réseau des
médias pour la diffusion des informations sur la REDD104.
Dans ses actions de communication, il a jeté quelques petits ponts sur
les rivières traversant les voies routières rurales de la zone du
projet.
2.2.3. Autres organisations de protection et gestion
des ressources naturelles à Isangi a) TropenBos International RD
Congo
Cette OGN est opérationnelle depuis 2010 et
réalise des études sur l'exploitation artisanale de bois
d'oeuvre, les modes de gestion des forêts par les communautés
locales, la gouvernance locale des ressources naturelles, les petites et
moyennes entreprises
104 PPRGII, Plan local de communication pour la promotion du
PPRGII, Op. cit., p.9.
- 48 -
forestières, la tenue foncière, les produits
forestiers, ... Ces différentes études visent à contribuer
aux discussions relatives aux réformes forestière et
foncière en cours dans le pays et aux processus internationaux dont la
REDD+ et la FLEGT105.
Cependant, l'intervention du TropenBos International RD Congo
dans le territoire d'Isangi s'insert dans le contexte de « l'exploitation
et du commerce légaux du bois » suivant les normes tracées
par l'Union Européenne telles qu'adoptées par la RDC. Cette
intervention se fait à travers le projet APV/FLEGT (Accord de
Partenariat Volontaire pour l'application des réglementations
forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux). Le
système de vérification de la légalité (SVL) du
bois dans le marché national et international sert de la police à
ce projet.
Ce projet d'APV/FLEGT exécuté dans les six
territoires de la Tshopo et de l'Ituri (Bafwasende, Isangi, Ubundu et Aru,
Mahagi, Mambasa), vise à faire participer toutes les parties prenantes
en matière de gestion durable des forêts, surtout l'implication
des acteurs locaux et la prise en compte de leurs préoccupations qui,
depuis longtemps, ont été oubliés dans ce
processus106. L'ONG TBI-RDC s'inscrit ainsi dans la lutte contre les
pratiques illégales et dégradant les forêts, en perspective
de la lutte contre les changements climatiques.
b) Jadora International LLC
Le programme Jadora International LLC est le tout premier
projet du mécanisme REDD dans le territoire d'Isangi, conclu depuis 2009
à la suite de l'engagement du gouvernement congolais au mécanisme
mondial REDD. Ce programme est soutenu par le fonds forestier du Bassin du
Congo, « FFBC » en sigle, et le TerraGlobal de la REDD.
C'est un projet issu de l'entente entre Jadora International
LLC et la Société Africaine de Bois, « Safbois », pour
la compensation de carbone sur une étendue de 334.000 ha de
l'exploitation forestière gérée par Safbois107.
Ainsi, ce programme vise la séquestration du carbone, le
développement de boisement, la promotion de la biodiversité et
des programmes sociaux de développement favorisant les initiatives
d'utilisation durable des terres et des forêts108.
Ce programme travaille avec les populations locales, les
gouvernements provincial et national, ainsi que les OGN pour améliorer
les moyens d'existence des paysans grâce à des initiatives de
développement durable.
2.3. Axes de communication du
PPRGII
105 TropenBos International RD Congo, Mettre le savoir au
service de l'homme et des forêts, Dépliant d'informations,
Kisangani, TBI-RDC, Anonyme, p.7.
106 Idem, APV/FLEGT : exploitation et commerce
légaux du bois, une affaire de tous en Province Orientale, Fiche
d'information, Kisangani, TBI-RDC, avril 2014, pp. 1 et 2.
107 JADORA International LLC, Le projet de
biodiversité REDD d'Isangi, Dépliant d'information, Anonyme,
p.1.
108 Ibid, p.2.
- 49 -
La communication pratiquée par le projet pilote REDD+
d'Isangi dans la zone du projet est basée sur l'approche IEC mise en
oeuvre par l'OGN PCN. Dans l'application de cette approche, le PCN s'est servi
du plan local de communication qu'il a élaboré avec l'assistance
des experts de la Coordination nationale REDD, selon le modèle du plan
intégré de communication pour la promotion de la REDD en RDC.
Pour cette raison, les matières
développées dans cette partie reprennent les grandes lignes de
communication du PPRGII telles que présentées dans son plan local
de communication. Toutefois, nous avons habillé ces matières de
notre style et forme d'ordonnancement d'idées pour la simple raison de
mise en forme dans le contexte de la présente étude. Mais le
contenu reste respecté.
En effet, les principaux axes de communication du PPRGII sont
contenus dans les stratégies de communication109 que l'on
peut retrouver dans son plan local de communication, notamment : les nouvelles
technologies de l'information et de la communication (NTIC), la communication
Institutionnelle/Marketing Social, la communication pour le changement social
et de comportement, le plaidoyer, la mobilisation sociale et le Renforcement
des capacités, motivation des acteurs et empowerment communautaire.
Avant de nous appesantir sur ces stratégies, parlons de
la justification du PPRGII pour son choix sur l'approche de communication pour
le changement social et de comportement.
2.3.1. Justification du choix de l'approche de
communication pour le changement social et de comportement pour le
PPRGII
En vue d'atteindre les objectifs et réaliser les
résultats attendus par l'approche IEC dans le cadre de la mise en oeuvre
de ce plan local de communication, l'approche proposée a exigé
une communication efficace, inclusive, participative et interactive tant au
niveau provincial, régional que territorial. Elle a visé à
la fois les individus, les populations autochtones, les communautés
locales, les décideurs politiques, les leaders d'opinion et le porteur
du projet REDD Isangi par une approche ciblée.
A cet effet, ce plan local de communication recourt à
l'approche de communication basée sur le changement social et de
comportement qui consiste à mener les interventions de communication
soutenues et guidées par les stratégies de communication
correctement planifiées, adéquates et adaptées au contexte
local et spécifique à chaque audience cible visée en
fonction des comportements et actions de changement souhaités .
L'avantage de cette approche est qu'elle aborde les
problèmes en fonction des domaines d'intervention, des comportements
à changer, des facteurs prédisposant, renforçant et
109 PPRGII, Plan local de communication pour la promotion du
PPRGII, Op. cit., pp.9-14.
- 50 -
favorisant les petites actions faisables pour le changement en
rapport avec les audiences ciblées.
Il s'agit d'une méthode plus participative,
responsabilisante et inclusive qui a fait ses preuves d'efficacité dans
le contexte d'élaboration du plan intégré de communication
au niveau national. Elle s'est appliquée sur les domaines d'intervention
associant à la fois :
- la diffusion des messages ;
- les échanges d'informations ;
- les partages de connaissances, et d'expériences ;
- les opportunités de dialogue interactif ;
- l'apprentissage de savoirs et pratiques et
l'élaboration d'un consensus afin d'obtenir le changement comportemental
et des pratiques souhaités ;
- L'accompagnement dans l'action.
2.3.2. Strategies de communication du
PPRGII
Les stratégies utilisées pour la mise en oeuvre
de ce plan local de communication sont les suivantes :
2.3.2.1. Les nouvelles technologies de l'information et
de la communication (NTIC)
Les outils de nouvelles technologies de l'information et de la
communication « NTIC » envisagés par le PPRGII dans sa
communication sont le WEB et la téléphonie. a) Le web
: en vue de présenter :
- La rubrique infos : pour un résumé
illustré de chaque activité réalisée sur terrain,
missions et événements réalisés par le PCN et ses
animateurs (sensibilisateurs), en particulier, et du projet, en
général ;
- La rubrique documents : pour permettre la publication et
l'archivage des documents relatifs au travail du projet ;
- Newsletter : afin de permettre aux internautes inscrits sur
le site web de PCN de recevoir par e-mail des notifications lorsque des infos,
des offres d'emploi ou des documents seront publiés sur ledit site ;
- Le Forum : pour susciter les échanges et dialogues
interactifs entre la CN-REDD, le projet REDD Isangi, les autres partenaires et
permettre aux internautes sympathisants d'insérer des articles et
expériences sur les matières traitées par le projet et d'y
réagir en donnant des avis ;
- Le placement des données d'archives du projet REDD
Isangi et de ses partenaires : il s'agit essentiellement des rapports
d'activités, résumés des projets, cartes sur les
réalisations et le rayon d'action, et autres informations
nécessaires à placer dans le site
- 51 -
web (informations et données à produire et à
placer sous forme de documentaire vidéo et documentaire
scriptovisuels).
b) La téléphonie
Les fonctionnalités de la téléphonie dans
les stratégies de communication du PPRGII sont entre autres :
- SMS ; - Appel ciblé ;
- Ligne verte ; - Plate-forme ;
- Flash info ; - Générique.
2.3.2.2. La communication institutionnelle/marketing
Social
Elle a consisté à mener les actions de
communication visant la visibilité et le marketing institutionnel. Il
s'est agi de reproduire le prospectus informatif et les posters divers sur
l'organisation, le fonctionnement et les activités
réalisées par le PPRGII à travers le PCN et ses animateurs
pour le public en général.
Cette communication devra permettre en plus de faire connaitre
la vie institutionnelle et les besoins du PPRGII à travers le PCN et ses
partenaires en lien avec la REDD. En outre, la mise en place d'un
Top-Réseau Médias et la production des publireportages, des
génériques, des spots, des slogans, des illustrations d'images
dans l'espace médiatique sur les chaines locales, provinciales et voire
nationales de radiotélévision.
Ici, une campagne médiatique avec la participation du
réseau des radios communautaires opérant dans les secteurs
ciblés par le projet REDD Isangi a été envisagée,
afin d'assurer la sensibilisation sur la REDD et la diffusion des messages par
l'animation des émissions interactives avec les acteurs locaux.
2.4. La communication pour le changement social et de
comportement
Elle est basée sur des actions de conscientisation, de
sensibilisation et d'information des diverses catégories des populations
locales, la diffusion et la transmission des messages éducatifs visant
à changer les comportements, à s'approprier et à
participer aux actions de promotion et de l'appropriation des acquis du projet
REDD Isangi par les communautés locales et peuples autochtones ainsi que
toutes les parties prenantes.
Elle concerne la promotion et la vulgarisation des
informations et des pratiques essentielles visant l'utilisation des services
offerts auprès des communautés. Cette forme de communication,
(CCSC), oriente ses actions vers des audiences ciblées, en fonction du
changement souhaité. Elle comprend les composantes suivantes :
- La communication interpersonnelle ou de proximité qui
vise les individus, les ménages, les groupes de personnes
spécifiques ou homogènes, les communautés
identifiées selon les problèmes et les besoins ciblés
utilisant les supports tels que la
- 52 -
boîte à image, les cartes conseils, les
dépliants, les radios clubs, les vidéo forums, les affiches
messages conseils, les clubs d'écoute, les focus group, les visites
à domicile, les mouvements des Relais communautaires et autres ;
- La communication de masse qui vise l'utilisation des
médias comme la radio, la télévision, les journaux, les
dépliants messages, les panneaux messages, les
théâtres/sketchs, les films et la chanson/concert, la
sensibilisation dans les lieux publics ouverts tels que les points chauds,
parkings, ronds points, églises, stades et marchés,
écoles, .... ;
- Le Top-Réseau Médias mis en place,
utilisé comme interface et mécanisme catalyseur visant la
diffusion des messages ;
- La campagne d'affichage publique avec les affiches, les
panneaux routiers, les messages muraux, les tableaux messages, les calicots et
autres supports de mobilisation ;
- Une campagne de sensibilisation et d'information
communautaire, réalisée pendant toute la durée du projet
et pilotée par les réseaux locaux des Relais communautaires et
mobilisateurs locaux des sites du projet REDD Isangi.
2.5. Le plaidoyer
Ce plaidoyer a consisté à développer les
actions de communication qui visent à faire connaître et faire
soutenir les actions menées par le PPRGII à travers le PCN et ses
partenaires auprès des leaders d'opinion, des décideurs et de ses
partenaires au développement afin d'obtenir leur engagement et leur
appui aux différentes actions de mise en oeuvre du projet REDD
Isangi.
Il s'est agi du développement des actions qui
influencent les décideurs, les différents leaders et
autorités ayant un certain pouvoir afin de les amener à prendre
les décisions et d'apporter les soutiens et appuis essentiels aux
actions de promotion du projet REDD Isangi.
Dans le plaidoyer, la mise en place de groupe de lobbying, de
Stewardship et de Task forces comme moyen efficace pour influencer et obtenir
les décisions favorables à la réalisation des
activités prévues dans le projet REDD Isangi.
Le COTEPAC a servi entre autre d'outil stratégique pour
renforcer les actions de plaidoyer social dans l'ensemble du territoire.
2.6. La mobilisation sociale
Elle s'est penchée à la création
d'alliances et de réseaux entre les leaders des groupes, les confessions
religieuses, les organisations communautaires, les ONGD et les organisations de
la société civile pour atteindre leurs audiences respectives.
- 53 -
Cette stratégie est porteuse d'impulsions favorisant la
mobilisation communautaire, l'engagement populaire et stimule ainsi les
partenariats et la participation communautaire. De ce fait, elle mettra
à profit les expériences réussies pour inciter des
partenariats actifs et constructifs dans la mise en oeuvre des interventions de
communication pour la promotion du projet REDD Isangi.
Un cadre de concertation et de mobilisation a
été envisagé afin de rassembler et d'animer les
différents groupes thématiques, les projets locaux ayant les
liens avec la REDD, les autorités politico-administratives, les
partenaires au développement et les ONG locales pour stimuler le travail
en synergie et impulser les dynamiques de participation communautaires et de
réseautage autour de la REDD+ dans le rayon d'action du projet
Isangi.
Le Comité Territorial de participation communautaire,
« COTEPAC », mis en place comme structure fédératrice
et synergique pour la mobilisation communautaire a constitué l'un des
principaux acteurs pour animer l'ensemble d'actions et des structures locales
de participation communautaire. Il est le trait d'union entre les
communautés locales, les porteurs des projets REDD et autres programmes
de développement local ainsi que les autorités locales des ETD du
territoire d'Isangi.
2.7. Renforcement des capacités et empowerment
communautaire
Cette stratégie a été proposée
pour permettre la mise en place des actions de formation pour le transfert des
compétences et le renforcement des capacités des acteurs d'une
part, et d'autre part, la promotion de mécanismes de participation
communautaire par le développement des capacités d'autonomisation
et de responsabilisation des parties prenantes à s'approprier des
actions développées dans le cadre de la mise en oeuvre du
projet.
Elle a visé, en outre, la libération de
l'expression des communautés locales, spécifiquement les
populations autochtones, et les organisations à assise communautaire
à s'impliquer et à participer activement en tant qu'acteurs et
bénéficiaires des actions de promotion du projet REDD à
tous les niveaux. Il s'agit de susciter des mécanismes locaux de
participation communautaire, de surveillance et protection locales des
activités de promotion du projet REDD Isangi.
Les moyens utilisés pour stimuler le renforcement de
capacité, la motivation des acteurs et l'empowerment communautaire
(commissions et comités communautaires) sont :
- Formations des acteurs locaux,
- Appui logistique et technique aux organisations à
assise communautaire,
- Appui et accompagnement des initiatives communautaires,
- Développement des capacités d'expression
populaire des communautés locales et des peuples autochtones,
- 54 -
- Structuration des programmes d'action et intervention à
assise communautaire,
- Vulgarisation, communication, information, sensibilisation et
conscientisation.
Dans ce contexte, le projet REDD Isangi a animé et
accompagné l'approche « Relais Communautaire » afin de
susciter le développement des comités locaux de
développement et de conservation, comme mécanismes de promotion
de la participation communautaire.
En plus, l'on note l'organisation des assemblées
villageoises sous forme des sous-ensembles des comités de
développement local dans tous les villages du rayon d'action du projet
REDD Isangi. La pédagogie sous-tendue ici a visé la
création des alliances fédératives pour les synergies
communautaires en faveur de la REDD+ au niveau local. Dans ce contexte, le
COTEPAC a été l'instrument ou un acteur avant-gardiste pour
impulser les synergies et les alliances communautaires locales pour la
participation communautaire.
3. Objectifs du plan local de communication
3.1. Objectif général du plan local de
communication
L'objectif général visé par ce plan local
de communication est de contribuer à la promotion des pratiques
clés et des actions essentielles, visant la lutte contre la
déforestation et la dégradation des forêts, par des
activités de communication pour le changement social et des
comportements en vue de promouvoir le développement durable.
3.2. Objectifs spécifiques du plan local de
communication
Ce plan local de communication vise d'ici quatre ans à:
- Informer, éduquer, sensibiliser et renforcer les
capacités d'au moins 80% des parties prenantes sur le mécanisme
REDD et les domaines d'interventions du projet REDD Isangi comme approche de
développement durable pour ce territoire.
- Mobiliser et organiser au moins 80% des parties prenantes
pour participer au processus de mise en oeuvre des activités du projet
REDD Isangi.
- Informer et sensibiliser au moins 80% des autorités
publiques, des leaders communautaires et institutionnels pour leur soutien et
participation au processus de mise en oeuvre des activités du projet
REDD Isangi.
- Renforcer techniquement et logistiquement au moins 80% des
parties prenantes en vue de faciliter leur participation aux activités
de communication pour la mise en oeuvre du projet REDD Isangi.
- Mettre en place au moins 4 mécanismes de concertation
et de participation communautaire pour la promotion des activités de
communication pour la REDD dans le territoire d'Isangi et ses environs.
- Appuyer les Radios locales de la Tshopo et du chef lieu de la
province à Kisangani.
- 55 -
- Mettre en place une structure mixte formée en
technique de patrouille et surveillance communautaire dans la gestion des
forets.
- Mettre en place une structure de gestion des conflits dont
les membres sont formés en médiation/prévention,
cartographie et aux techniques de monitoring de la dynamique des conflits
à l'échelle du territoire d'ici 2015.
3.3. Lecture du plan local des stratégies de
communication du PPRGII
Notre lecture sur les stratégies de communication du
projet pilote REDD d'Isangi pour la gestion durable des forêts et le
développement des communautés locales du territoire d'Isangi est
une analyse critique faite à partir du plan local de communication, mis
en oeuvre par le PCN et sur l'ensemble d'actions de communication dudit
projet.
Cette analyse critique se réalise à trois niveaux,
notamment :
- Au niveaux de l'application de stratégies de
communication dites dans le plan local de communication du PPRGII ;
- Au niveau de l'approche choisie pour la mise en oeuvre des
actions de communication en vue de déclencher le développement du
monde rural ;
- Enfin, le troisième niveau propose une approche que
nous avons conçu pour déclencher le développement local et
réduire l'hyperdépendance et la forte pression des populations
locales aux forêts.
3.3.1. Analyse critique des stratégies de
communication du PPRGII
Le choix de la démarche de communication pour le
changement social et de comportement, bâtie sur l'approche IEC, est
convenablement une option fondée et congruente au contexte d'une
communication orientée vers les communautés locales et
autochtones, et surtout dans une situation des populations rurales et paysannes
dépendantes des forêts.
Le projet pilote REDD d'Isangi, dans ses stratégies de
communication, a employé une approche communicationnelle, « IEC
», adéquate à l'écologie des populations locales.
Néanmoins, dans l'application de cette approche, elle présente
certaines faiblesses considérables. Nous les relevons sous les angles
suivants :
a) Manque de ségmentation propre de la cible de
communication.
Les populations locales sont les agents détruisant
directement et fortement les forêts de par leur hyperdépendance
à ces ressources. Elles sont constituées de personnes de
différentes activités, dont leurs usages et leurs besoins dans
les forêts sont aussi différenciés.
Tous les paysans n'ont pas la même pratique sur les
forêts ; étant donné qu'ils n'exercent pas les mêmes
types d'activités forestières. Les uns cultivent les champs, les
autres fabriquent le charbon de bois ou récoltent le bois de chauffe.
Certains coupent le bois d'oeuvre
- 56 -
artisanal, d'autres coupent des arbres pour la fabrication des
pirogues, paguets, mortiers, des sticks pour la construction des huttes, feux
de brousse, braconage ou chasse des gibiers, etc.
En effet, la communication du PPRGII devrait prendre en compte
les divergences d'acivités des paysans pour ségmenter la cible en
sous groupes ou ségments ; et ainsi concevoir des messages et
communiquer avec chaque ségment ou groupe selon ses pratiques et ses
besoins vis-à-vis des forêts. Focaliser les messages à
chaque groupe de paysans selon ses activités et ses pratiques sur les
forêts, devrait rendre plus efficace la communication du PPRGII envers
les populations locales de la zone du projet.
Cette ségmentation devrait même aussi guider la
structuration des paysans en sous groupes différents, chacun suivant son
type d'activité et de pratique, qui seront réunis tous au sein
d'un grand ensemble COTEPAC pour l'assistance en conseils et le suivi des
pratiques faites sur les forêts.
b) Contexte psychosociologique de communication
interpersonnelle
Parler ici du contexte psychosociologique de communication
interpersonnelle, c'est faire appel à des cadres ou lieux où se
passent les séminaires et ateliers d'information, de formation ou
d'éducation dans la communication du PPRGII avec les communautés
locales. En fait, faire appel ou déplacer un paysan de son village pour
la ville d'Isangi ou de Kisangani, en terme d'atelier ou de séminaire et
en assurant sa prise en charge (transport, logis et restauration), donne
psychologiquement au paysan invité l'idée d'aller gagner de
l'argent que de comprendre l'ampleur du problème communiqué
à la rencontre.
En effet, les animateurs de communication du PPRGII pourront
devoir aller vers les communautés locales, dans leurs villages,
groupements, chefferies ou secteurs, pour faire ainsi de leurs milieux natifs
cadres d'échanges et de communication. Cette stratégie a comme
avantage de mettre les acteurs en communication sur le même diapason
social, avec l'utilisation de la langue du milieu. Car un paysan dans son
milieu peut énoncer mieux et plus clairement ses idées et
attitudes que lorsqu'il se trouve dans un endroit un peu plus loin de chez lui.
Elle réduit la prépotence des animateurs vis-à-vis des
paysans.
Le personnel Relais Communautaire, « RECO »,
prévu pour la communication de proximité visant les individus,
les ménages, les groupes de personnes spécifiques ou
homogènes, etc., n'a été qu'au niveau théorique que
pratique. Les paysans qui sont les utilisateurs réels et directs des
forêts ne sont jusqu'ici atteints par les messages du projet et ne
comprennent pas en fait de quoi s'agit-il. Même le COTEPAC
envisagé n'est pas opérationnel dans la zone du projet, ce qui
accuse la participation passive des communautés locales à cette
démarche REDD de gestion durable des forêts et de réduction
de la pauvreté.
- 57 -
Quelques points focaux mis en place dans certains villages se
sont limités juste à la pose des panneaux des messages REDD le
long de certaines routes rurales. Si la stratégie de RECO était
pratique, la communication interpersonnelle du PPRGII devrait avoir sa chance
d'être réussie et performante.
La méthode participative, responsabilisante et
inclusive, dite et imité par le plan local de communication du PPRGII,
qui a fait ses preuves d'efficacité dans le contexte
d'élaboration du plan intégré de communication au niveau
national110, ne saurait pas réussir si cette participation,
responsabilisation et inclusion ne tiennent compte que des leaders coutumiers,
d'opinions et de la société civile.
Au niveau national ou provincial, associer ces acteurs parait
évident pour l'élaboration des stratégies,
activités et actions de communication à appliquer au niveau
local. Cependant, à ce dernier niveau, l'on doit concrètement
atteindre et faire participer activement les paysans en associant leaders
locaux.
3.3.2. Critique de l'approche choisie pour la mise
en oeuvre des actions de communication
L'approche de distribution des semences, de poulaillers et
betailles,
etc. ne date pas d'aujourd'hui et n'est pas
dans sa première expérience à Isangi. FAO, CRCR, et
d'autres organisations locales, nationale qu'internationales l'ont
déjà appliquées en répétition depuis plus
d'une décennie, par la distribution des semences de manioc, riz,
maïs, de soja,..., des poulaillers, betailles, les fritures pour la
pisciculture, etc., mais les populations rurales ne s'y accrochent pas.
La grande partie de ces semences agricoles et piscicoles ainsi
que celles d'élevage sont directement consommés par les paysans.
Ce qui ne produit pas d'impact considérable à cette lutte de
réduction de la pauvreté. Et parfois, les types de semences
apportés ne s'accordent pas avec climat de ce terroir. Il est
aujourd'hui, à notre point de vue, difficile que cette même
approche, devenue de routine et dont le passé marque une
expérience stérile, réussisse à déclencher
le développement dans les milieux ruraux, en vue de réduire
l'hyperdépendance des populations locales aux forêts.
C'est pourquoi il s'avère important de mettre en place
une nouvelle approche, dans le cadre d'actions ou projets de
développement effectif des populations locales, pouvant relayer cette
première. Voila la raison pour nous de proposer une nouvelle approche
baptisée « Approche CAPLEMI » (Communication et Actions pour
la Promotion Local par Entreprenariat Moyen Industriel).
3.3.3. Approche CAPLEMI (de Alois YENGA ) : pour
une communication pragmatique et réussie dans la gestion durable des
forêts et le réel développement local
110 PPRGII, Plan local de communication pour la promotion du
PPRGII, idem, p.10.
- 58 -
La nouvelle « Approche CAPLEMI » (Communication et
Actions pour la Promotion Local par Entreprenariat Moyen Industriel), nous
l'avons conçue pour rendre pragmatique la communication visant la
gestion durable des forêts et le développement des populations
locales.
L'« Approche CAPLEMI » prône, dans la
situation des milieux ruraux pauvres et pour épargner les ressources
naturelles de fortes pressions et menaces des populations locales ou
riveraines, la communication, en plus de sa dimension participative, inclusive
et responsabilisante, doit envisager des actions concrètes du
développement et le programme engagé dans une cause doit mettre
en place des projets et moyens conséquents du développement
réel.
Dans cette optique, pour mieux relancer et déclencher
le développement réel du territoire expérimental du
mécanisme REDD à Isangi, le PPRGII devrait envisager, dans sont
plan stratégique de communication, des actions du type :
- La mise en place d'un noyau de communication communautaire
fonctionnel, rassemblant les structures communautaires chargées
d'assurer régulièrement la communication de proximité et
de plaidoyer social ;
- L'ouverture et réhabilitation des routes de desserte
agricole, reliant des villages aux centres ruraux et via des cités et
villes proches ;
- L'organisation et la prise en charge de l'agriculture parr
l'Etat ou le mixte, à travers son programme de rélance agricole
;
- L'encadrement et appui des groupements locaux agricoles dans
les structures plus ou moins légales, pour des pratiques d'agriculture
d'autosubsistance renouvellable et durable, à la réservation des
forêts ;
- L'initiative des populations locales à des
activités alternatives de survie et d'entreprenariat : élevage,
pisciculture, sallons de coiffure et de beauté, ... ;
- La mise en place des petites et moyennes entreprises,
industrielles ou non, de trasnformation et de conservation des produit
agricoles ;
- La cartographie des zones forestières à
protéger de l'exploitation agricole et artisanale de bois, en fonction
de leur importance biodiversitaire ou écologique et les forêts qui
peuvent servir de substances à la vie quotidienne des populations
locales ;
- La vulgarisation du code forestier congolais et des
réformes apportées sur la matière d'exploitation
forestière en RDC ;
- La mise en place des structures médias permanentes
chargées des tâches de communication, pour la diffusion
continuelle des informations et messages suivant la démarche IEC sur le
mécanisme REDD.
- 59 -
Cependant, les types d'actions que nous avons proposés
dans cette étude peuvent être employés dans d'autres cas
similaires, mais en les adaptant au contexte de l'environnement dans lequel ils
sont appliqués.
En conclusion de ce deuxième chapitre, nous avons
commencé par présenter le Projet Pilote REDD+
Géographiquement Intégré d'Isangi, « PPRGII » en
sigle, ensuite, ses axes de communication dans la zone d'exécution du
projet et, enfin, nous avons analysé le plan local des stratégies
de communication du PPRGII.
Nous pouvons ainsi retenir que le projet pilote REDD d'Isangi
est un projet d'expérimentation qui est exécuté par l'ONG
OCEAN avec le concours d'autre organisations publiques qu'extra-privées,
désignées comme des consultants. Le choix de la zone du projet a
été motivé par l'importance de son étendue
forestières, immense et au centre d'une des provinces plus
forestières de la RDC, regorgeant des plusieurs milliers
d'espèces végétales et animales faisant la fierté
de la biodiversité ou de `écosystème forestier
congolais.
Ensuite, nous avons, en abordant les axes de communication du
PPRGII, présenté les stratégies de communication
utilisées ou envisagées par le PPRGII, dont les NTIC, la
communication institutionnelle et marketing social, la CCSC, le plaidoyer, la
mobilisation sociale, le renforcement des capacités, motivation des
acteurs et empowerment communautaire et les objectifs assignés,
contenues dans le plan local de communication du PPRGII .
S'en est suivi une lecture critique de ce plan local de
communication, réalisée sur trois niveaux, notamment l'analyse
critique des stratégies de communication du PPRGII, la critique de
l'approche choisie pour la mise en oeuvre des actions de communication du
PPRGII et la nouvelle « Approche CAPLEMI » que nous avions
proposé pour une communication plus pragmatique et réussie dans
la gestion durable des forêts et le réel développement
local.
TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION, ANALYSE DES DONNEES
ET
INTERPRETATION DES RESULTAS
Ce dernier chapitre s'atèle sur la présentation de
la population et de l'échantillon d'étude ainsi que les
caractéristiques de l'échantillon utilisé, la
présentation, après analyse, des données
récueillies et l'interprétation et discussion des
résultats observés à la fin de ce travail. 3.1.
Description de la population et de l'échantillon
d'étude
3.1.1. Population d'étude
Une population cible de la recherche réfère
à la population que le chercheur désire étudier et
à partir de laquelle il voudra faire des
généralisations.
Ne nous attardant pas trop sur des multiples
définitions émises par différents auteurs, nous
considerons, avec nous-même, la population d'étude comme un
ensemble de sujets ou d'objets bien définis par leurs
caractéristiques, ciblé par les études d'un chercheur dans
un espace et dans un temps déterminés111.
Elle désigne la collection d'individus ou l'ensemble
d'unités élémentaires sur lesquels l'étude est
portée 112. Pour MUCHIELLI, R., la population d'étude
est un ensemble de personnes sur lesquelles porte l'enquête et qui
constitue une collectivité113.
Ainsi, notre population d'étude est constituée
de deux couches, notamment, les communautés riveraines des forêts
du territoire d'Isangi et l'ONG OCEAN qui pilote le projet du mécanisme
REDD+ dans cette entité. Dans la première couche, nous nous
sommes intéressé particulièrement à la population
riveraine habitant la zone du projet REDD+ d'Isangi.
3.1.2. Echantillon d'étude
L'échantillon est un modèle réduit d'une
population d'étude. C'est l'ensemble de sujets ou d'objets ayant
représenté la population entière et répondu
à la préoccupation du chercheur lors d'enquête de son
étude114. Un échantillon est un sous-ensemble
d'éléments ou de sujets tirés de la population, qui sont
sélectionnés par le chercheur pour participer à
l'étude115.
L'échantilllon en lui-même n'est pas
intéressant. Ce sont les conclusions sur la population que l'on peut
tirer de son observation qui en font l'intérêt : c'est
l'inférence. Dans cette logique, les résultats observés au
terme de cette recherche caractérisent l'ensemble de population locale
et l'organisation qui ont fait objet de cette étude. Ils peuvent aussi
être généralisés aux populations locales se
retrouvants dans les cas et contextes similaires.
111 YENGA, A., Lecture critique des lignes
éditoriales des organes de presse audiovisuelle de la ville de
Kisangani, TFC inédit en SIC, Kisangani, UNIKIS, 2013, p.47.
112 ASSIE, G. et KOUASSI, R., Initiation à la
méthodologie de recherche, Cours inédit, L1 Ecole pratique
de la chambre de commerce et d'industrie, Abidjan, EPCCI, 2012, p.28.
113 MUCHIELLI, R., Questionnaire dans l'enquête
psychosociale, Paris, PUF, 1989, p.24.
114 YENGA, A., Op. cit., p.48.
115 ASSIE, G. et KOUASSI, R., Op. cit., p.14.
- 61 -
Nous avions constitué notre échantillon de
manière occasionnelle. Selon William-James OSBY, l'échantillon
occasionnel est celui constitué sur base d'un critère de
disponibilité ou de facilité d'accès116.
Comme nous l'avons dit à l'introduction, la technique
d'entretien libre nous a servie de récolter les données, de
manière diligente, auprès des paysans de la zone du projet que
nous avons rencontré occasionnellement. Ensuite, cette technique a
été utilisée de manière douce lors de la descentes
sur le milieu d'étude. Il s'est agi d'un entretien semi structuré
proprement dit, en sélectionnant les interviewés en mode
aléartoire.
Notre échantillon est constitué de 43
interviewés ou enquêtés, dont un sujet pour le compte de
l'ONG OCEAN qui met en oeuvre le mécanisme REDD+ à Isangi et 42
sujets pour le compte de la population locale de la zone du projet.
Diagramme 1 : Deux catégories
d'interviewés utilisés dans cette étude
ONG OCEAN Population locale
98%
2%
Source : Notre enquête sur terrain,
Juin 2015.
Ce diagramme nous présente les deux catégories
d'interviewés que nous avons utilisées dans cette étude.
La première catégorie est l'ONG OCEAN dans laquelle nous avons
tiré un échantillon (2%) pour savoir, à son niveau, les
stratégies de communication qu'elle utilise pour conscientiser la
population locale du territoire d'Isangi sur la gestion durable de leurs
forêts.
La deuxième catégorie concerne la population
locale de la zone du projet. Nous avons tiré de l'ensemble de cette
population un échantillon de 42 sujets (98%) qui nous ont confié
leurs opinions sur la connaissance du mécanisme REDD et les modes de
communications qu'ils souhaitent écouter, au mieux, les messages sur la
REDD ainsi que les autres activités qu'ils peuvent s'y adapter, si
l'occasion aurait été offerte, pour diminuer leur
hyperdépendance des forêts, en vue de favoriser la gestion durable
des forêts. Ce niveau nous a permis de penser à des nouvelles
stratégies et actions de communication à mettre en place.
116 IYELE, H-P., Op cit., p.236.
- 62 -
3.2. Présentation des données relatives
au responsponsable du projet pilote REDD+ Isangi
Notre sujet enquêté dans la première
catégorie (A) qui concerne OCEAN est le Coordonateur de cette ONG qui
met en oeuvre le projet pilote REDD+ à Isangi. Ainsi, au cours de notre
entretien avec ce dernier, nous avons noté que l'ONG OCEAN utilise la
communication, dont les communautés riveraines en constitue aussi la
cible. L'appui et la formation aux médias locaux et la diffusion des
messages sur la REDD+ ont constitué la base de l'approche IEC
utilisée dans leurs stratégies de communication. Cette
communication est participative et intégrative.
Néanmoins, en ce qui concerne quelques actions de
commuications pouvant réduire l'hyperdépendance des populations
locales des forêts, nous avons noté que le projet pilote REDD+
d'Isangi accompagne sa communication auprès des communautés
locales par des actions d'apprentissage aux techniques d'agriculture
améliorée à faible impact sur la forêt et à
augmenter la superficie forestière à impact, à la fois,
écologique et économique.
Les techniques d'agriculture améliorée
consistent donc à apprendre aux populations locales de cultiver sur la
jachère et à leur fournir des variétés de
sémence améliorée et à courte durée. Le
reboisement des arbres à croissance rapide et à double
utilité, écologique et économique, a été
fait dans le cadre de l'augmentation du couvert forestier.
Pour améliorer la commercialisation des produits
agricoles des paysans, le projet a déjà réhabilité
45 Km sur 60 Km de route prevus sur l'axe Isangi-Ligasa. Il a aussi construit
trois dépôts de stock des marchandises agricoles des populations
dans les marchés d'Isangi-centre, Yafira et de Yaekela. Toutes ces
activités sont faites dans le cadre des actions de communication, par le
PCN, pouvant réduire la pauvreté de ces populations locales.
Cependant, aucune action jusque-là n'est inscrite dans
la logique de petit ou moyen entreprenariat, comme tactique de la communication
pragmatique, pouvant retirer une bonne partie de ces riverains des
activités forestières et leur attribuer d'autres occupations,
pour ainsi réduire leur surdépendance de la forêt.
3.3. Présentation des caractéristiques
de l'échantillon, relatives aux populations locales
Nous avons utilisé, dans cette étude, cinq
variables pour préléver les caractéristiques de notre
population d'étude (B), en ce qui les communnautés riveraines des
forêts. Il s'agit notamment des variables âge, sexe, chefferie ou
secteur d'habitation, niveau d'étude et fonction ou activité
exercée. Les graphiques ci-dessous nous présentent chaque
variable avec ses éléments et les données recueillies y
afférentes.
- 63 -
3.3.1. Répartition des interviewés ou
enquêtés selon la tranche d'âge Tableau 1 :
La présentation des interviewés par tranche
d'âge
TRANCHE D'AGE F
|
%
|
MOINS DE 20ANS
|
3
|
7,1
|
20 A 29 ANS
|
11
|
26,1
|
30 A 39 ANS
|
13
|
30,9
|
40 A 49 ANS
|
10
|
23,8
|
50 ANS ET PLUS
|
5
|
11,9
|
TOTAL
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
Graphique 1 : Présentation des
tranche d'âge des interviewés selon leur sexe
Présentation des tranches d'âge des
interviewés selon leur sexe
025%
020%
015%
010%
005%
000%
|
Moins de 20 ans
|
20 à 29 ans
|
30 à 39 ans
|
40 à 49 ans
|
50 ans et plus
|
M
|
005%
|
017%
|
021%
|
017%
|
012%
|
F
|
002%
|
010%
|
010%
|
007%
|
0%
|
pourcentages de tranche d'âge par sexe
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
De tableau et du graphique ci-dessus, il se dégage que,
sur 42 interviewés, 3 sujets, soit 7,1%, sont des personnes de moins de
20 ans, dont 4,7% de masculin (2 sujets) et 2,3% de féminin (1 sujet).
11 enquêtés, soit 26,1%, sont des individus dont l'âge varie
entre 20 à 29 ans et parmi eux, 16,6% d'hommes (7 sujets) et 9,5% de
femmes (4 sujets).
Il y a 10 sujets, soit 23,8%, de personnes d'entre 40 à
49 ans, dont 16,6% de sujets masculins (7 personnes) et 7,1% de sujets
féminins (3 personnes). Aucune femme ne fait mention parmi les
inetrviewés de 50 ans révolus, dont la fréquence est
exprimée à 5 sujets, soit 11,9%, de sujets masculins.
- 64 -
3.3.2. Répartition des interviewés
selon le sexe
Tableau 2 : La présentation des
interviewés par sexe
Sexe f %
Masculin
|
30
|
71,4
|
Féminin
|
12
|
28,6
|
Total
|
42
|
100
|
Graphique2: Représentation des
interviewés par sexe
080%
060%
040%
020%
000%
Sexe
Masculin
071%
Sexe
Féminin
029%
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
Tel que nous renseigne le tableau et le graphique ci-dessus, il y
a 30 interviewés sur 42, soit 71,4%, qui sont du sexe masculin ; et 12
enquêtés, soit 28,6%, qui sont des personnes de sexe
féminin.
3.3.3. Répartition des interviewés par
niveau d'étude
Tableau 3 : La présentation des
inteviewés par niveau d'étude
Niveau d'étude f
|
%
|
Supérieur et Universitaire
|
4
|
9,5
|
Secondaire
|
26
|
61,9
|
Primaire
|
11
|
26,1
|
Sans niveau
|
1
|
2,3
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
- 65 -
Figure 3 : Présentation du niveau
d'étude des interviewés par sexe
Homme
Femme
060%
050%
040%
030%
020%
010%
000%
Supérieur et Universitaire
007%
002%
Niveau d'étude des interviewéspar
sexe
Secondaire
052%
010%
Primaire
012%
014%
Sans niveau
002%
0
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
Les données telles que présentées par les
tableau et graphique ci-dessus font observer qu'il y a 4 personnes sur 42
interviewés, soit 9,5%, qui sont du niveau d'étude
supérieur et universitaire, dont 7,1% de masculin (3 sujets) et 2,3% de
féminin (1 sujet). Il 26 personnes, soit 61,9%, du niveau d'étude
secondaire, dont 52,3% qui sont des hommes (22 hommes) et 9,5% qui sont des
femmes (4 personnes).
Nous avons 11 sujets, soit 26,1%, de personnes du niveau
peimaire, parmi elles, 11,9% des hommes (5 enquêtés) et 14,2% des
femmes (6 sujets). Il y a une personne, parmi nos enquêtés, qui
est sans niveau quelconque, représentant ainsi 2,3% de femmes.
3.3.4. Répartition des interviewés par
activité ou fonction exercée
Tableau 4 : Présentation des
interviewés par activité ou fonction
Activité ou fonction exercée f
|
%
|
Agriculteur
|
21
|
50
|
Fabriquant de charbon de bois
|
6
|
14,2
|
Commerçant
|
3
|
7,1
|
Artisan de bois d'oeuvre
|
4
|
9,5
|
Pêcheur
|
1
|
2,3
|
Etudiant
|
2
|
4,7
|
Enseignant
|
1
|
2,3
|
Agent fonctionaire de l'Etat
|
1
|
2,3
|
Société civile et Journaliste
|
2
|
4,7
|
Chasseur
|
1
|
2,3
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
|
|
- 66 -
Graphique 4 : Présentation des
activités ou fonctions des interviewés par sexe
Homme
Femme
035%
030%
025%
020%
015%
010%
005%
000%
Agricult eur
033%
017%
Fabriqua nt de charbon de bois
007%
007%
Commer çant
005%
002%
Activités/fonctions des interviewés par
sexe
Artisan de boi d'oeuvre
010%
0%
Pêcheur
002%
0%
Etudiant
002%
002%
Enseign ant
002%
0%
Agent de l'Etat
002%
0%
Chasseu r
002%
0%
Société civile
005%
0%
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
Les données telles que présentées dans le
tableau et le graphique ci-haut nous renseignent que, parmi les 42
enquêtés, il y a 21 paysans, soit 50%, agriculteurs ; dont, par
sexe, nous comptons 33,3% des hommes (14 paysans) et 16,6% des femmes (7
paysannes). Il ya 6 paysans, soit 14,2%, fabricateurs de charbon et
récolte de bois pour énergie ; dont 7,1% pour chaque sexe (soit 3
paysans et 3 paysannes).
Encore, il y a 4 sujets sur 42 interviewés, soit 9,5%,
qui sont exploitants artisanaux de bois d'oeuvre et aucune femme marque la
fréquence, soit 0% de femme dans cette catégorie. Parmi les 2
étudiants, représentant 4,7% dans cette enquête, il y a un
homme, soit 2,3% et une femme, soit 2,3% ; etc.
3.3.5. Répartition des interviewés
par secteur ou chefferie de zone du projet
Tableau 5 : Présentation des
interviewés par secteur/chefferie dans la zone du projet REDD+
Isangi
Secteur/Chefferie f
|
%
|
Kombe
|
11
|
26,1
|
Liutua
|
7
|
16,6
|
Turumbu
|
19
|
45,2
|
Yawembe Baonga B.
|
5
|
11,9
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
- 67 -
Graphique 5 : Présentation des
secteurs/chefferie des interviewés par sexe
Présentation des secteurs/Chefferie des
interviewés par sexe
030%
000%
Homme
Femme
Kombe
|
Liutua
|
Turumbu
|
Yawembe B.B.
|
019%
|
012%
|
029%
|
012%
|
007%
|
005%
|
017%
|
0%
|
025%
020%
015%
010%
005%
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
Nous avons, dans le tableau et le graphique ci-dessus, 11
personnes sur 42 interviewés, soit 26,1%, de la Chefferie Kombe ; dont
19,1% des hommes (8 personnes) et 7,1% des femmes (3 personnes). Pour la
Chefferie de Liutua, nous avons 7, personnes, soit 16,6%, des paysans ayant
participé à cette interview ou enquête. Parmi eux, il y a
11,9% des hommes (5 paysans) et 4,7% des femmes (2 paysannes).
Nous avons encore dans le Secteur des Turumbu 19
enquêtés, soit 45,2% personnes qui ont été
interviewé ; dont 28,5% des hommes (12 personnes) et 16,6% des femmes (7
personnes). Dans le Secteur de Yawembe B.B. 5 personnes, soit 11,9%, totalement
hommes ayant été intervieswés.
3.4. Présentation et analyse des
données
Les données que nous analysons et présentons
dans ce point sont les réponses de nos interviewés
récoltées lors de nos entreptiens libres avec les variables qui
composent l'ensemble de ces enquêtés. Ces réponses sont
structurées en sept questions proprement-dites ci-après, que nous
présentons en tableaux et graphiques :
- 68 -
Question 1 : Avez-vous déjà entendu parler
du mécanisme REDD+ ?
Tableau 6 : Les réponses des
interviewés par rapport à avoir entendu parler du
mécanisme
REDD+
|
|
Réponse f
|
%
|
Oui
|
37
|
88,1
|
Non
|
5
|
11,9
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
Graphique 6 : Les réponses des
interviewés par sexe par rapport à avoir entendu parler du
mécanisme REDD+
Présentation des interviewés par sexe par
rapport à la connaissance du mécanisme REDD+
80%
Oui
Non
0%
Homme
69%
002%
Femme
019%
010%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
Sur 42 sujets interviewés sur le fait d'avoir entendu
parler du mécanisme REDD+, 37 personnes, soit 88,1%, ont
déjà entendu parler du mécanisme REDD+ ; parmi ces
personnes, il y a 69% des hommes (29 sujets) et 19,10% des femmes (8
personnes).
Il y a aussi 5 personnes, soit 11,9%, qui n'ont pas encore
attendu parler de la REDD+ ; dont 2,3% des hommes (1 sujet) et 9,5% des femmes
(4 personnes).
3.4.1. Analyse et lecture des données par
rapport à avoir entendu parler de RE»»
La grande majorité des interviewés,
exprimée à 88,1%, ont répondu avoir déjà
entendu parler de la REDD+ dans leur milieu, souvent, à travers la radio
et parfois à travers les membres de la communauté locale ou des
animateurs des ONG qui leur arrivent pour en parler. D'autres ont
signifié qu'ils ont appris la REDD+ à travers les rares pancartes
placées tout au
- 69 -
long de certaines routes qui mènent vers quelques
villages de la zone du projet (surtout sur l'axe Ligasa-Mosenge).
Beaucoup de personne qui en ont déjà entendu
parler sont les hommes, représentant 69%. Pendant que les femmes sont
moins dans la grande majorité de 88,1% qui ont dit avoir
déjà éntendu parler du mécanisme REDD+, ne
présentant que 19,1% ; elles marquent un taux
élévé, 9,5%, dans l'ensemble de 11,9% des
interviewées qui répondu n'avoir pas encore entendu parler de la
REDD+, et les hommes ici sont moins, 2,3%.
Question 2 : Qu'est-ce que REDD représente pour
vous ?
Tableau 7 : Ce que représente la REDD
pour les personnes interviewés
Réponses des interviewés/ la REDD est :
f
|
%
|
Mécanisme mondial pour la réduction
des CO2 liées à la déforestation/dégradation des
forêts
|
5
|
11,9
|
Mécanisme mondial pour la gestion durable
des forêts
|
24
|
57,1
|
Programme d'action pour la réduction de
la
pauvreté
|
8
|
19
|
Programme national pour l'éducation et la
santé
|
1
|
2,3
|
Pas de réponse
|
4
|
9,5
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
|
|
|
Graphique 7 : Ce qu'est la REDD pour les
interviewés par sexe
060%
050%
040%
030%
020%
010%
000%
|
Réduction des CO2 dues à
la déforestation
|
Mécanisme/Gesti on durable des forêts
|
Programme/Rédu ction de la pauvreté
|
Programme/Educ ation et santé
|
Pas de réponse
|
Homme
|
007%
|
50%
|
012%
|
002%
|
0%
|
Femme
|
005%
|
007%
|
007%
|
0%
|
010%
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
Les données telles que s'observent dans le tableau et
la graphique ci-dessus nous indiquent qu'il y a, sur 42 personnes
interviewées, 5 sujets, soit 11,9%, dont la REDD
- 70 -
représente le mécanisme mondial pour la
réduction des émissions dues à la déforestation et
dégradation des forêts ; parmis ces personnes, 7,1% des hommes (3
individus) et 4,7% des femmes (2 individus). Il y a encore 24 personnes, soit
57,1%, qui comprennent la REDD comme un mécanisme mondial pour gestion
durable des forêts ; dont 50% des hommes (21 personnes) et 7,1% des
femmes (3 sujets).
8 sujets parmi nos enquêtés, soit 19%, se
représentent la REDD comme un programme d'action pour la
réduction de la pauvreté ; dont 11,9% des hommes (5 individus) et
7,1% des femmes (3 sujets). Il y a aussi 4 personnes interviewées, soit
9,5%, essentiellement les femmes, qui ont manqué de réponses
à donner à cette question.
3.4.2. Analyse et lecture des données par
rapport à ce que représente la REDD pour les
interviewés
La mise en oeuvre du mécanisme REDD dans territoire
d'Isangi est comprise par beaucoup de populations riveraines des forêts
comme étant une un mécanisme mondial pour la gestion durable des
forêts et pour la réduction de la pauvreté. Les
réponses des personnes interviewées au cours de notre
enquête dans la zone opérationnelle du projet REED+ Isangi ont
révelé 57% de personnes qui considère la REDD+ sous son
aspect de gestion durable des forêts, dont 50% des hommes et 7,1% des
femmes.
D'autres, 19% de personnes interviewées,
considèrent la REDD+ comme une approche de réduction de la
pauvreté. Parmi elles, 11,9% des hommes et 7,1% des femmes. L'on note
aussi des pourcentages considérables, 11,9% dont 7,1% des hommes et 4,7%
des femmes, des personnes qui comprennent la REDD commme un mécanisme
mondial pour la réduction des émissions dues à la
déforestation et dégradation des forêts
(énoncé définitionnelle simple de la REDD).
Cependant, parmi nos enquêtés, il y a 9,5%,
essentiellement les femmes, qui ne comprennent rien de ce qu'est la REDD+. Dans
cette enquête, elles ont manqué de réponses à donner
à la question relative à ce que représente la REDD+.
Question 3 : Ressentez-vous une forte chaleur ou
l'augmentation de la température ces dernières années
?
Tableau 8 : Réponses des
interviewés par rapport à la sensation d'une forte chaleur
ces
dernières années
|
|
Réponses f
|
%
|
Oui
|
39
|
92,9
|
Non
|
3
|
7,1
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
- 71 -
Graphique 8 : Réponses des interviewés par
sexe, par rappot à la sensation d'une forte chaleur et l'augmentation de
la température ces dernières années
Homme
060%
050%
040%
030%
020%
010%
000%
Oui
067%
Non
005%
002%
Femme
026%
080%
070%
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
Suivant les données du tableau et du graphique
susmenssionnés, sur 42 sujets interoogés, 39 sujets, soit 92,9%,
dont 66,8% des hommes (28 sujets) et 26,1% des femmes (11 sujets), disent avoir
ressenti une forte chaleur ou avoir connu l'augmentation de la
température ces dernières années. Un faible taux de 3 sur
42 sujets interrogés, soit 7,1% , notamment 4,7% des hommes (2
individus) et 2,3% des femmes (1 individu), ne reconnaît pas avoir
ressenti une forte chaleur ou l'augmentation de la température ces
dernières années.
3.4.3. Analyse et lecture des données par
rapport à la forte charleur ressentie et l'augmentation de la
température ces dernières années.
Dans cette investigation, plusieurs paysans, 92,9%,
reconnaissent qu'il y a l'augmentation rapide de la température dont les
effets se dégagent en une forte chaleur qu'ils ressentent ces
dernières années dans leurs habitations, le jour comme la nuit,
dans leurs champs, par la secheresse de certaines sémenses.
Les hommes, les femmes, tous ces effets de
réchauffement de la terre et des perturbations climatiques, surtout dans
le calendrier saisonnier de la culture agricole et de la pêche ; ce qui
donnes parfois des mauvais rendements à leurs activités de champs
et de pêche.
- 72 -
Question 4 : Avez-vous déjà entendu parler
des changéments climatiques chez vous ? Tableau 9 :
Répartition des réponses des interviewés
à la question d'avoir entendu parler des changéments climatiques
dans leur milieu rural
Réponses f
|
%
|
Oui
|
36
|
85,7
|
Non
|
6
|
14,3
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
Graphique 9 : Réponses des interviewés
ayant entendu parler des changéments climatiques dans leur milieu
rural
080%
070%
Femme
19%
Oui
Non
067%
005%
Homme
010%
060%
050%
040%
030%
020%
010%
000%
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
Il ressort des tableau et graphique ci-dessus que, sur 42
sujets interviewés, 36 personnes, soit 85,7%, ont dit déjà
avoir entendu parler des changéments climatiques dans leur mileu local ;
dont 66,7% des hommes (28 personnes) et 19% des femmes (8 personnes). Il y a 6
sujets, soit 14,3%, dont 4,7% des hommes (2 individus) et 9,5% des femmes (4
individus), qui ont dit n'avoir pas encore entendu parler des
changéments climatiques dans leur milieu local. 3.4.4.
Analyse et lecture des données par rapport à avoir entendu parler
des changéments
climatiques dans leur milieu
local
Un nombre très important dans l'ensemble des
interviewés, exprimé à 85,7% dont 66,7% des hommes et 19%
des femmes, affirme d'avoir entendu parler des changéments climatiques
dans leur milieu rural. Et 14,3% de notre échantillon, où nous
avons 4,7% des hommes et 9,5% des femmes, sont des individus n'ayant pas encore
entendu parler des changéments climatiques dans leur milieu local.
- 73 -
Beaucoup de personnes, à cette préoccupation,
disent ne pas s'intéresser ou accorder leur attention là
où on parle des questions qui concernent les changéments
climatiques. Car, pour certains d'entre nos interviewés ou
enquêtés, les problèmes des rechauments et
changéments climatiques ne leur concernent pas, mais ce sont des
problèmes des blancs (des occidentaux), etc.
Question 5 : Savez-vous que les forêts
constituent un moyen pour lutter contre l'augmentation de température et
les changements climatiques ?
Tableau 10 : Les réponses des
interviewés par rapport à la connaissance des forêts
comme
moyen de lutter contre l'augmentation de la
température et les changéments climatiques
|
Réponses f
|
%
|
|
Oui
|
32
|
76,2
|
|
Non
|
10
|
23,8
|
Total
|
42
|
100
|
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
Graphique 10 : La connaissance des forêts comme
moyen de lutte contre les changéments climatiques, par sexe des
interviewés
070%
Oui
Non
000%
Homme
064%
007%
Femme
012%
017%
060%
050%
040%
030%
020%
010%
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
Sur 42 personnes interrogées, comme nous indiquent le
tableau et le graphique ci-dessus, nous avons recensé 32 sujets, soit
76,8%, qui ont affirmé qu'ils savent que les forêts constituent un
moyen pour lutter contre l'augmentation de la température et les
changéments climatiques. Parmi ces personnes, nous retrouvons 64,3% des
hommes (27 sujets) et 11,9% des femmes (5 sujets). Nous avons encore 10 sujets,
soit 23,8% dont 7,1% des hommes (3personnes) et 16,6% des femmes (7
personnes).
- 74 -
3.4.5. Analyse et lecture des données par
rapport à la connaissance des forêts comme moyen de lutter contre
les changéments climatiques
A croire aux assertions des interviewés, il y a une
grande partie de population locale, 76,8%, qui savent que les forêts sont
un moyen pour lutter contre le rechaffement planétaire et les
changéments climatiques. Mais beaucoup parmi les interviewés qui
en savent et même ceux n'en savent pas encore s'expriment en ces termes
:
- « Même s'il en est le cas, nous n'avons pas
d'autres choix que de cultiver nos champs pour vivre ».
- « L'homme blanc a déforesté chez lui et
il nous demande de diminuer les activités dans la forêt, pourtant
lui est déjà plus développé, il est tranquille. Et
comment nous allons-nous vivre ? »
- « S'ils ont besoins que nous protégeions nos
forêts et que nous y cessons les activités, qu'ils nous donnent
d'autres choses à faire » ; etc.
Nombreux interviewés déclarent qu'il leur est
difficile de diminuer les activités dans la forêt, étant
donné que c'est la forêt qui est une ressource principale et
génératrice des moyens et subsustances pour leur survie.
Par ailleurs, les interviewés ont rappelé
l'importance de leur production agricole, de bois d'oeuvre artisanal, de
charbon de bois et le bois d'énergie, des matériaux forestiers de
constructions d'habitations qui servent non seulement eux-mmêmes au
niveau local, mais qui alimentent aussi des agglomérations urbaines. Ces
activités leur permettent d'entrer en échange régulier
avec les milieux urbains pour compenser, après la vente, leur produits
issus de la forêt en produits manufacturés et en d'autres biens,
quelle que soit la nécessité.
Question 6 : Allaz-vous accepter qu'on vous communique
la manière dont vous pouvez protéger vos forêts
?
Tableau 11 : Les réponses des
interviewés par rapport à leur acceptation de la communication
sur la manière de protéger leurs forêts
Réponses f
|
%
|
Oui
|
40
|
95,2
|
Non
|
2
|
4,7
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
- 75 -
Graphique 11 : Répartition des réponses des
enquêtés par sexe sur l'acceptation de la communication sur la
manière de protéger leurs forêts
070% 060% 050% 040% 030% 020% 010% 000%
Homme Femme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Oui
067%
029%
|
Non
005%
0%
|
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
Il y a 40 sujets sur 42 enquêtés, soit 95,2%, qui
sont favorables ou qui ont accepté qu'on leur communique la
manière de protéger leurs forêts. Parmis eux, 66,6% des
hommes (28 personnes) et 28,6% des femmes (12 personnes). A l'opposé, il
y a 2 sujets, soit 4,7%, totalement des hommes qui ont dit « non »
à la communication sur la manière de protéger leurs
forêts.
? Si oui, dans quelle manière allez-vous
préférer qu'on vous le communique ?
Tableau 12 : La manière
préférée par les interviewés pour être
communiqués sur la manière
de protéger leurs forêts
Communication préférée f
|
%
|
Communication communautaire
|
12
|
28,6
|
Communication Porte-à-porte
|
6
|
14,3
|
Communication groupale
|
14
|
33,3
|
Communication de masse ( radio, vidéo,
...)
|
10
|
23,8
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
- 76 -
Garaphique 12 : Présentation par sexe des
réponses des enterviewés par rappor à la communication
préférée
030% 025% 020% 015% 010% 005%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
000%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Communication communautaire
|
Communication porte-à-porte
|
Communication groupale
|
Communication de masse
|
Homme
|
026%
|
005%
|
021%
|
19%
|
Femme
|
002%
|
010%
|
012%
|
005%
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
Il ressort des tableau et graphique ci-dessus que, sur 42
personnes interviewées, 12 sujets, soit 28,6% dont 26,1% des hommes et
2,3% des femmes, ont choisi la communication communautaire comme la
manière préférée pour apprendre comment ils peuvent
protéger leurs forêts. 6 personnes, soit 14,3% dont 4,7% des
hommes et 9,5% des femmes, préfèrent la communication
porte-à-porte.
Il y a également 14 personnes, soit 33,3% dont 21,4%
des hommes et 11,9% des femmes, qui ont préféré la
communication groupale. Et, enfin, 10 sujets, soit 23,8%, qui ont
préféré la communication de masse, impliquant la radio, la
vidéo ou cinéma, presse, etc. Ici, l'on retrouve 19% des hommes
et 4,7% des femmes.
3.4.6. Analyse et lectures des données par
rapport à l'acceptation de la communication sur la manière de
protéger leurs forêts
Comme nous pouvons l'obeserver dans les tableau et graphique y
afférents, nombreux membres des communautés riveraines
enquêtées, 95,2%, acceptent la communication comme moyen pour leur
parler sur la manière dont ils peuvent protéger leurs
forêts.
Cependant, les point de vue sont diversés quant
à la communication préférée. Selon l'ordre, nous
pouvons dire que la communication groupale est la plus
préférée par les communautés riveraines des
forêts, avec 33,3% ; ensuite, la communication communautaire,
exprimée par 28,6% des interviewés. La communication de masse
vient ensuite avec 23,8% et, enfin, c'est la communication porte-à-porte
qui est préférée par 14,3% de nos
enquêtés.
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
- 77 -
Ainsi, la communication groupale et la communication
communautaire, appuyée par la communication de masse peuvent être
utilisées pour mieux atteindre les membres des communautés
locales forestières avec les mmessages relatifs au mécanisme
REDD+. Bon nombre de paysans et paysannes préfèrent qu'on leur
parle au sein de leurs groupes ou associations et mutuelles villageoises et en
communauté lorsqu'ils sont réunis sous un arbre, sous une
paillotte, ...
Et la communication de masse à travers la radio, les
projections vidéos ou cinémas et ds illustrations diverses
peuvent s'y ajouter pour renforcer les deux premières modes de
communication. Les paysans aiment aussi suivre la radio, mais beaucoup ne
possèdent de postes récepteur radio et encore la
télévision qui est exclue ; ce qui fait que la communication de
masse soit moin performante que les deux premières modes
préférées par les enquêtés. Toutefois, ils
suivent la radio en communauté, c'est-à-dire en groupe ou en
masse. Question 7 : Allez-vous accepter de diminuer ou laisser les
activités dans la forêt et faire
d'autres activités, si on vous proposait ou
qu'on vous amenait ?
Tableau 13 : Réponses des
enquêtés par rapport à l'acceptation de diminuer les
activités dans la forêt et faire d'autres activités, si
elles leur seraient proposées.
Réponses f %
Oui 39 92,8
Non 3 7,1
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
Graphique 13 : Répartition des réponses
des enquêtés par sexe sur l'acceptation de diminuer les
activités dans la forêt et faires d'autres activités
à proposer
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80%
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70% 60% 50% 40% 30% 20% 10%
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0%
Homme Femme
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Oui
69%
024%
|
Non
002%
005%
|
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015, Excell.
- 78 -
Dans ces tableau et graphique ci-dessus, parmi les 42 sujets
ayant répondu à nos questions, il y a 39 personnes, soit 92,8%
dont 69% des hommes (29 personnes) et 23,8% des femmes (10 personnes), qui ont
répondu « oui » à la diminution des activités
dans la forêt, si d'autres activités leur pouvaient être
proposées.
Par contre, 3 sujets parmi nos interviewés, soit 7,1%,
dont 2,3% des hommes (1sujet) et 4,7% des femmes (2 sujets), ont répondu
« non » à cette préoccupation. Ces derniers ont
avancé quelques raisons justifiant leur position. Ces raisons, nous
allons les avoir dans les lignes qui suivent, au niveau de l'analyse et lecture
des résultats.
? Si oui, laquelle parmi ces activités est
bonne et faisable pour vous ?
Tableau 14 : Quelques activités qui
peuvent remplacer les activités des enquêtés dans la
forêt
Activité possible
|
f
|
%
|
Elévage en ferme
|
11
|
26,2
|
Pisciculture/étangs
|
2
|
4,7
|
Commerce
|
6
|
14,3
|
Travailler/ouvrier dans
une entreprise donnée
|
23
|
54,7
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Notre enquêté du
terrain, Juin 2015.
045%
000%
Homme
Femme
Elévage en ferme
|
Pisciculture
|
Commerce
|
Travailler/Ouvrier
|
021%
|
005%
|
005%
|
041%
|
005%
|
0%
|
010%
|
013%
|
040%
035%
030%
025%
020%
015%
010%
005%
Graphique 14 : Choix des enquêtés par sexe
des activités pouvant remplacer les activités dans la
forêt
- 79 -
Quant aux autres activités qui peuvent être
bonnes et réalisables par les communautés riveraines pour
diminuer les activités dans la forêt, 11 personnes sur 42 sujets
interrogés à ce sujet, soit 26,2%, ont choisi
l'élévage en ferme, parmi ces personnes, nous avons 21,4% des
hommes et 4,7% des femmes. 2 personnes, soit 4,7% totalement des hommes, ont
choisi la pisciculture. 6 personnes, soit 14,3% dont 4,7% des hommes et 9,5%
des femmes, ont choisi l'activité commerciale. Enfin, 23 personnes, soit
54,7% dont 40,5% des hommes et 14,3% des femmes, ont choisi travailer ou
être ouvrier dans une entreprise locale de production des biens ou
services.
3.4.7. Analyse et lectures des données par
rapport à la proposition de diminuer des activités dans la
forêt et faire d'autres activités
proposées
La grande partie des enquêtés,
représentant 92,8% dont 69% des hommes et 23,8% des femmes membres des
communautés locales de la zone projet REDD+ Isangi, est favorable pour
diminuer leurs activités ou réduire leur hyperdépendance
de la forêt et faire d'autres activités alternatives de survie qui
leur seront proposées et amenées.
Parmi les activités alternatives de survie que nous
avons proposées dans cette enquête, 54,7% des interviewés,
hommes et femmes, ont préféré travailler comme agent ou
ouvrier dans une entreprise de proximité produisant des biens et
services. Et 26,2% des enquêtés ont opté pour
l'élévage comme l'activité à post-foresterie. Ce
sont les hommes qui ont beaucoup choisi cette activité. Encore, 14,3%
majoritairement femmes ont choisi faire le commerce dans la sphère
locale.
Les activités proposées ici sont celles qui
peuvent faire l'objet d'une communication de plaidoyer auprès du
gouvernement congolais et auprès des OGN internationales que nationales
qui expérimentent le mécanisme REDD+ dans les milieux ruraux
pauvres. La mise en place de ces activités, au travers le fond forestier
que donne la communauté internationale au pays, constiturait une des
stratégies relatives aux tactiques de communication pragmatique
prônée par cette étude.
3.5. Interprétation des
résultats
Après l'analyse des opinions récoltées et
données présentées dans les tableaux et les graphiques
ci-dessus, nous avons abouti aux résultats suivants :
- L'OCEAN utilise les stratégies de communication
participative et intégrative des populations riveraines, dont le
fondément est l'approche IEC ;
- Les actions stratégiques et tactiques de cette
communication sont axées sur les techniques d'agriculture
améliorée à faible impact sur la forêt et à
augmenter la superficie forestière
Dans la situation des pays en voie de développement
comme la RD Congo, les stratégies de communication visant la gestion
durable des forêts, dont les communautés
- 80 -
par le réboisement des arbres à croissance
rapide et à double impact, écologique et économique ;
- Quelques actions de communication faites se limitent au
niveau de la réhabilitation de 45 Km de route sur les 60 Km prevus sur
l'axe Isangi-Ligasa et la construcion de trois dépôts de stock des
marchandises agricoles dans les trois marchés de la zone du projet ;
- Par rapport aux populations riveraines interviewées,
88,1% des personnes ont déjà entendu parler du mécanisme
REDD+, dont 57,1% des riverains forestiers qui la considèrent comme un
mécanisme mondial pour la gestion durable des forêts, 19% sont des
paysans qui se représentent la REDD comme un programme d'action pour la
réduction de la pauvreté et 11,9% des personnes qui la
considèrent comme un mécanisme mondial pour la réduction
des émissions dues à la déforestation et
dégradation des forêts.
- 92,9% des membres des communautés locales de la zone
du projet REDD+ Isangi disent avoir ressenti une forte chaleur ou avoir connu
l'augmentation de la température ces dernières années et
85,7% ont déjà entendu parler des changéments climatiques
dans leur mileu local .
- 76,8% parmi eux savent que les forêts constituent un
moyen pour lutter contre l'augmentation de la température et les
changéments climatiques et 95,2% des populations sont favorables
à la communication qui peut leur parler la manière de
protéger leurs forêts.
- 33,3% des riverains forestiers préfèrent la
communication groupale comme la manière appropriée pour apprendre
comment ils peuvent protéger leurs forêts, 28,6% ont choisi la
communication communautaire, 23,8%, qui ont préféré la
communication de masse et 14,3% préfèrent la communication
porte-à-porte.
- 92,8% des membres des communautés locales de la zone
du projet sont favorable à la réduction des activités dans
la forêt, si d'autres activités leur pouvaient être
proposées.
- A cet effet, 54,7% des populations locales ont choisi
travailer ou être ouvrier dans une entreprise locale de production des
biens ou services, 26,2%, ont choisi l'élévage en ferme, parmi
ces personnes et 14,3% ont choisi l'activité commerciale.
- Tous ces résultats nécessitent la mise en
place des stratégies de communication pragmatique, qui se traduit par
communication et actions concrètes du développement, en vue de
réduire les menaces des populations locales vis-à-vis de ces
ressources naturelles et réléver leur niveau de vie.
3.6. Point de vue du chercheur
- 81 -
riveraines en dépendent directement, nécessite
la revision des approches communicationnelles utilisées dans la mise en
application du mécanisme REDD+ en milieux ruraux.
En effet, les acteurs du gouvernement et les porteurs des
projets inscrits dans l'ordre de gestion durable des forêts ne doivent
pas seulement penser à des stratégies de communication
participative des communautés locales et des actions du
développement de routine qui, depuis bien de temps utilisées par
beaucoup d'ONG/D locales tant nationales qu'internationales, ne
déclenchent pas le développement et n'arrachent pas l'adaptation
des populations locales.
Ces approches sont défictaires et ne sauraient
durablement résoudre la problématique de gestion durable des
forêts, étant donné que les populations riveraines du
territoire d'Isangi, en particulier, comme celles de la RD Congo, en
général, sont englouties dans la pauvreté et n'ont de
ressource que les forêts. Car souvent, dans les affaires REDD+, les
acteurs de l'Etat congolais et les ONG ont tendance à dévier
aisément les besoins réels exprimés par les populations
locales en matière de gestions des ressources naturelles, dont elles en
sont directement liées pour la survie.
Pour suppléer aux faiblesses des stratégies et
actions de communication employées par le gouvernement congolais et les
ONG qui mettent en oeuvre le mécanisme REDD+ dans le territoire
congolais, nous leur proposons, dans cette étude, l'utilisation des
stratégies de communication pragmatique.
Cette communication pragmatique consiste donc à
accompagner les paroles par les actes concrets du développement. Ainsi,
les activités de communications doivent comprendre les messages à
passer et les actions de communications doivent correspondre aux initiaves et
faits concrets mis en place pour entrainer le développement réel
du monde rural.
Dans l'implication des communautés locales, la
communication doit être intégrative et participative active,
de manière à favoriser la prise en compte des opinions de ces
dernières dans la prise des décisions correspondantes.
A cettte communication pragmatique, nous ajoutons
l'approche CAPLEMI (Communication et Actions pour la Promotion Locale
par l'Entrenariat Moyen-Industriel). Celle-ci constitue la mesure tactique de
communication pragmatique proposée, en vue de rafler le succès
dans la démarche de gestion durable des forêts de la RDC.
L'« Approche CAPLEMI » prône, dans la
situation des milieux ruraux pauvres et pour épargner les ressources
naturelles de fortes pressions et menaces des populations locales ou
riveraines, la communication, en plus de sa dimension participative active et
inclusive, doit envisager des actions concrètes du développement
et le programme engagé dans une cause doit mettre en place des projets
et moyens conséquents du développement réel.
- 82 -
Il est plus pérenne que l'Etat et les ONG
envisagent des actions de communication du type entreprenarial pouvant octroyer
à une bonne moitié des populations locales d'autres
activités à l'écart des forêts en vue de diminuer
leur hyperdépendance de ces ressources naturelles. Ce faisant,
les forêts vont se régénérer et récouvrir des
superficies importantes, et le niveau de vie des populations sera
amélioré.
Quelques actions proposées par cette approche, à
titre de communication pragmatique, dans le contexte du projet pilote REDD+
d'Isangi sont mentionnées dans le dernier point du deuxième
chapitre de ce mémoire. Ces actions peuvent également être
utilisées dans d'autres régions où la vie des populations
est similaire avec celles du territoire d'Isangi.
En conclusion de ce troisième et dernier chapitre de ce
travail, nous récapitulons qu'il s'est préoccuper à la
présentation, l'analyse des données et de l'interprétation
des résultats. Nous y avons présenté les données
récoltées auprès des personnes interviewées
à l'intérieur comme à l'extérieur de la zone du
projet REDD+ d'Isangi. Mais toutes les personnes interrogées dans cette
enquête sont des membres résidant et opérant actuellement
dans une des communautés locales intégrées dans la zone du
projet .
Ces données sont analysées au strict respect de
la technique d'analyse de contenu qualitatif, avant d'être
présentées en tableaux et graphiques des distributions
statistiques qui donnent les fréquences (f) et les pourcentages (%)
exprimés par chaque classe de personne, et ce, par rapport à une
question respectivement posée.
A la fin de chaque question ou au dessous des commentaires
afférents aux tableaux et graphiques, nous avons dégagé
l'analyse et la lecture des données, en montrant certains aspects
implicites, exprimés ou non exprimés directement par les
personnes interviewées, qui ont trait avec la question traitée
par cette étude. Ensuite, nous avons interprété et
présenté les résultats auxquels nous sommes abouti
à l'issue des analyses faites sur les données
récoltées auprès des interviewés.
Enfin, nous avons donné notre point de vue relatif aux
stratégies de communication utilisées par les acteurs du
gouvernements congolais et les porteurs des projets REDD+ pour la gestion
durable des ressources naturelles congolaise. Nous avons ainsi trouvé
des approches utilisées par ces derniers comme étant de routine
et déficitaires. En riposte, nous proposons la communication pragmatique
faisant participer activement les communautés locales. L'« approche
CAPLEMI » y est jointe comme une tactique de communication efficace dans
le contexte des riverains forestiers pauvres.
- 83 -
CONCLUSION
Notre étude a poeté sur l'« Etude des
stratégies de communication du Projet Pilote REDD+ pour la gestion
durable des forêts dans le territoire d'Isangi » en Province de la
Tshopo. Elle s'est investie dans la quête des stratégies de
communication adaptées au contexte des communautés locales pour
la gestion durable des forêts et le développement de leurs
milieux.
En menant cette recherche, notre objectif principal
était de connaître les stratégies et actions de
communication utilisées par les responsables du projet pilote REDD+ pour
communiquer avec les populations riveraines d'Isangi autour de la gestion
durable de leurs forêts qui jouent un rôle indispensable dans la
régulation climatique au monde.
A côté de cet objectif principal s'est
ajouté un autre objectif spécifique, celui de proposer une
nouvelle approche stratégique d'actions de communication pour permettre
à l'ONG OCEAN d'atteindre efficacement ses objectifs à Isangi, la
gestion durables des forêts et la réduction de la
pauvreté.
Dans cette étude, nous avons voulu savoir, «
Quelles stratégies de communication mettre en place pour
préserver les forêts naturelles de la destruction et de la
dégradation, tout en contribuant à l'amélioration du
niveau de vie des populations locales d'Isangi ? »
De cette préocuupation centrale, sont
découlées deux questions spécifiques
suivantes :
- Comment l'ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+ dans le
territoire d'Isangi planifie-t-elle sa communication avec la population
riveraine pour la gestion durable de leurs forêts ?
- Quelles sont les actions et tactiques de communication
adéquates au contexte actuel des populations locales pouvant permettre
à cette ONG d'atteindre efficacement ses objectifs ?
Pour attester nos hypothèses et atteindre les objectifs
de ce travail, nous avons employé la méthode analytique. Elle a
été appuyée par la technique documentaire, l'entretien
libre semi-structuré et l'observation désengagée. Pour le
traitement des données recueillies auprès de nos
enquêtés, nous avons recouru à l'analyse de contenu
qualitatif et quantitatif.
A la fin de cette recherche, nous avons noté que :
- L'ONG OCEAN qui pilote le projet du mécanisme REDD+
dans le territoire d'Isangi utilise les stratégies de communication
participative et intégrative des populations riveraines, dont le
fondément est l'approche IEC ;
- 84 -
Ce premier constat confirme notre première
hypothèse selon laquelle, l'ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+
à Isangi planifierait la communication intégrative et
participative pour informer les populations riveraines sur problèmes
environnementaux de l'ère .
- 33,3% des riverains forestiers préfèrent la
communication groupale comme la manière appropriée pour apprendre
comment ils peuvent protéger leurs forêts, 28,6% ont choisi la
communication communautaire, 23,8%, qui ont préféré la
communication de masse et 14,3% préfèrent la communication
porte-à-porte.
Ces résultats viennent confirmer notre deuxième
hypothèse considérant que dans Au contexte actuel de ces
populations locales, les actions et tactiques de communication
appropriées qui pourraient permettre à l'OCEAN d'atteindre
efficacement ses objectifs seraient la communication communautaire, le
porte-à-porte, la communication groupale et de masse pour
échanger avec les riverains ainsi que les actions concrètes du
développement.
92,8% des membres des communautés locales de la zone du
projet sont favorable à la réduction des activités dans la
forêt, si d'autres activités leur pouvaient être
proposées.
- A cet effet, 54,7% des populations locales désirent
travailer ou être ouvrier dans une entreprise locale de production des
biens ou services, 26,2%, ont choisi l'élévage en ferme, parmi
ces personnes et 14,3% ont choisi l'activité commerciale.
- Tous ces résultats nécessitent la mise en
place des stratégies de communication pragmatique, qui se traduit par
communication et actions concrètes du développement, en vue de
réduire les menaces des populations locales vis-à-vis de ces
ressources naturelles et réléver leur niveau de vie.
Cet ensemble des résultats confirment notre
hypothèse générale soulignant que la mise en place des
stratégies de communication pragmatique et de communication
participative active pourraient préserver ces ressources naturelles de
menaces des populations locales et réléver leur niveau de vie.
Toutes nos hypothèses étant
vérifiées et confirmées, après une analyse
systématique des données et des résultats observés
; la communication pragmatique et l'« Approche CAPLEMI » étant
proposées, dans notre point de vue, comme un ensemble constituant un
tout des stratégies de communication appropriées aujourd'hui au
contexte des communautés locales pour gérer durablement les
ressources naturelles congolaises, nous pensons atteindre les objectifs que
nous nous sommes assignés au débit et placer cette étude
sous ses intérêts pratique et scientifique.
Au regard de ce qui précède, nous suggérons
ce qui suit :
Bibliographie
- 85 -
- Que l'ONG OCEAN utilise les stratégies de
communication pragmatique et participative active dans les étapes
prochaines de l'application du mécanisme REDD+ en RDC ;
- Que les ONG qui exécutent les projets REDD+ en RDC
associent les gouvernements national et provincial dans l'étude et mise
en oeuvre de la REDD et développement ;
- Que l'Etat congolais et les ONG porteurs des projets REDD+
mettent en place des actions
tactiques de communication, celles des activitivités
alternatives de survie et des petites et moyennes entreprises industrielles
publiques ou mixtes pouvant permettre de réduire, tant soit peu,
l'hyperdépendance des populations locales aux ressources naturelles dont
elles en sont directement liées.
Notre travail a été subdivisé, outre
l'introduction et la conclusion, en trois chapitres. Le premier s'est
attardé sur le fondément conceptuel et théorique de
l'étude. Le deuxième chapitre a présenté le projet
pilote REDD+ d'Isangi (PPRGII) et ses axes de communication. Enfin, le
troisième chapitre a présenté et a analysé les
données, a interprété les résultats de cette
recherche et nous a permis d'émettre notre point de vue par rapport aux
stratégies de communication auprès des communautés locales
pour la gestion durable des forêts.
En étudiant les stratégies de communication du
Projet Pilote REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire
d'Isangi, nous n'avons pas abordé tous les aspects relatifs aux
stratégies de communication de la REDD+ pour la gestion rationnelle des
forêts. Notre étude s'est spécifiée à la
quête des stratégies de communication qui sont aujourd'hui
équitables au contexte des communautés locales pour la gestion
durable des forêts et le développement du monde rural.
Des chercheurs qui voudront faire la suite de cette
étude peuvent aborder la communication de plaidoyer auprès des
gouvernements national comme provincial et leur responsabilité dans la
gestion durables des ressources naturelles, les stratégies de
vulgarisation des lois relatives à l'exploitation rationnelle des
ressources naturelles auprès des exploitants artisanaux et industriels,
etc.
Nous n'avons pas prétendu avoir réalisé
un travail parfait. Notre joie est d'avoir contribuer à la science et
d'avoir disposer un outil pouvant aider l'Etat congolais et les ONG dans leurs
interventions relatives à la gestion durable des ressources naturelles.
Nous restons ouvert à toutes vos observations constructives pour
réléver nos imperfections dans ce travail.
RDC, Document de Stratégie de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté - DSCRP 2, Kinshasa, Min.
de plan, sept. 2011.
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décembre
2014.
www.maxicours.com/soutien-scolaire/information-et-communication/1re-stg.,
consulté le 22 décembre 2014.
www.toupie.org/Dictionnaire/Communication.htm,
consulté le 12 décembre 2014.
- 90 -
Table des matières
0. INTRODUCTION
|
- 8 -
|
0.1. Objet d'étude
|
- 8 -
|
0.2. Etat de la question
|
- 8 -
|
0.3. Problématique
|
- 9 -
|
0.4. Hypothèses
|
- 13 -
|
0.5. Objectifs du travail
|
- 14 -
|
0.6. Intérêt du travail
|
- 14 -
|
0.7. Méthodes et techniques de la recherche
|
- 15 -
|
0.7.1. Méthode
|
- 15 -
|
0.7.2. Techniques
|
- 16 -
|
0.8. Délimitation de l'étude
|
- 16 -
|
0.9. Division du travail
|
- 17 -
|
PREMIER CHAPITRE : FONDEMENT CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE
L'ETUDE ..
|
- 18 -
|
1.1. Cadre conceptuel de l'étude
|
- 18 -
|
1.1.1. Notion sur la communication
|
- 18 -
|
1.1.1.1. Etymologie de la communication
|
- 18 -
|
1.1.1.2. Différentes facettes de la communication
|
- 19 -
|
1.1.1.3. Formes de communication
|
- 21 -
|
1.1.1.4. Types de communication
|
- 22 -
|
1°. La communication verbale et la communication
non verbale
|
- 22 -
|
2°. La communication horizontale, la
communication verticale et la communication transversale- 23 -
3°. La communication synchrone et la
communication asynchrone
|
- 23 -
|
4°. La communication unilatérale et la
communication bilatérale
|
- 23 -
|
1.1.1.5. Finalités de la communication
|
- 23 -
|
1.1.1.6. Moyens et circuits de communication
|
- 24 -
|
1.1.2. Notion de stratégies de communication
|
- 24 -
|
1.1.2.1. Etymologie de la stratégie
|
- 24 -
|
1.1.2.2. Types de stratégies en SIC
|
- 25 -
|
a) La stratégie de communication
|
- 25 -
|
b) La stratégie discursive
|
- 28 -
|
c) La stratégie média
|
- 28 -
|
|
1.1.3. Développement et Gestion durable (des
forêts)
|
- 28 -
|
a) Perspective occidentale : la commission Bruntland
|
- 29 -
|
b) Perspective orientale : Phra Dammapidhok
|
- 29 -
|
- 91 -
1.1.4. Populations ou communautés locales
- 31 -
1.1.5. Forêts - 31 -
1.1.6. Concept « REDD Plus » ou « REDD+
» - 32 - 1.2. Cadre théorique de l'étude
: Approche de stratégies de communication pour la mise en
oeuvre du développement durable - 33 -
1.2.1. La communication pour le changement de
comportement - 33 -
1.2.1.1. Le comportement individuel - 33 -
1.2.1.2. Le comportement interpersonnel - 34
-
1.2.1.3. La communication communautaire ou
sociétale - 34 -
1.2.2. La communication de plaidoyer -
35 -
1.2.3. La communication pour le changement social ou
le changement structurel - 36 -
1.3. Milieu d'étude : Territoire d'Isangi
- 36 -
1.3.1. Situation géographique -
36 -
1.3.2. Cadre administratif - 37 -
1.3.3. Paysage forestier du territoire d'Isangi
- 37 -
1.3.4. Pratiques des populations locales sur les
forêts - 38 -
a) L'agriculture itinérante sur brûlis
- 39 -
b) La récolte de bois et fabrication de charbon
de bois pour l'énergie - 39 -
c) Les feux de brousse - 40 -
d) L'exploitation artisanale de bois - 40 -
e) La coupe des arbres pour la fabrication des pirogues,
paguets, mortiers, etc. - 41 -
f) La récolte des produits alimentaires et
pharmaceutiques - 41 -
g) Le braconnage et la chasse - 41 -
1.3.4. Activités socio-économiques des
populations - 42 - DEUXIEME CHAPITRE : PROJET PILOTE
REDD+ D'ISANGI (PPRGII) ET SES AXES DE
COMMUNICATION
|
- 44 -
|
2.1. Genèse et contexte du projet
|
- 44 -
|
2.2. Différents acteurs du PPRGII
|
- 45 -
|
2.2.1. Organes du PPRGII
|
- 45 -
|
a) ONG OCEAN
|
- 45 -
|
b) CARG
|
- 45 -
|
c) CCPF
|
- 46 -
|
d) Les experts du gouvernement provincial
|
- 46 -
|
2.2.2. Consultants du PPRGII
|
- 46 -
|
a) UNIKIS
|
- 46 -
|
b) IFA/Yangambi
|
- 46 -
|
- 92 -
c) INERA - 46 -
d) PCN - 47 -
2.2.3. Autres organisations de protection et
gestion des ressources naturelles à Isangi - 47 -
a) TropenBos International RD Congo - 47
-
b) Jadora International LLC - 48 -
2.3. Axes de communication du PPRGII
- 48 -
2.3.1. Justification du choix de l'approche de
communication pour le changement social et de
comportement pour le PPRGII - 49 -
2.3.2. Strategies de communication du PPRGII
- 50 -
2.3.2.1. Les nouvelles technologies de l'information
et de la communication (NTIC) - 50 -
2.3.2.2. La communication institutionnelle/marketing
Social - 51 -
2.4. La communication pour le changement social et de
comportement - 51 -
2.5. Le plaidoyer - 52 -
2.6. La mobilisation sociale - 52 -
2.7. Renforcement des capacités et empowerment
communautaire - 53 -
3. Objectifs du plan local de communication -
54 -
3.1. Objectif général du plan local de
communication - 54 -
3.2. Objectifs spécifiques du plan local de
communication - 54 -
3.3. Lecture du plan local des stratégies
de communication du PPRGII - 55 -
3.3.1. Analyse critique des stratégies de
communication du PPRGII - 55 -
a) Manque de ségmentation propre de la cible de
communication. - 55 -
b) Contexte psychosociologique de communication
interpersonnelle - 56 -
3.3.2. Critique de l'approche choisie pour la mise
en oeuvre des actions de communication - 57 -
3.3.3. Approche CAPLEMI (de Alois YENGA ) : pour
une communication pragmatique et réussie
dans la gestion durable des forêts et le
réel développement local - 57 -
TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION, ANALYSE DES DONNEES
ET
INTERPRETATION DES RESULTAS - 60 -
3.1. Description de la population et de
l'échantillon d'étude - 60 -
3.1.1. Population d'étude -
60 -
3.1.2. Echantillon d'étude -
60 -
3.2. Présentation des données relatives
au responsponsable du projet pilote REDD+ Isangi - 62 -
3.3. Présentation des caractéristiques
de l'échantillon, relatives aux populations locales - 62 -
3.4. Présentation et analyse des données
- 67 -
3.4.1. Analyse et lecture des données par
rapport à avoir entendu parler de REDD - 68 -
3.4.2. Analyse et lecture des données par
rapport à ce que représente la REDD pour les
interviewés - 70 -
- 93 -
3.4.3. Analyse et lecture des données par
rapport à la forte charleur ressentie et l'augmentation
de la température ces dernières
années. - 71 -
3.4.4. Analyse et lecture des données par
rapport à avoir entendu parler des changéments
climatiques dans leur milieu local -
72 -
3.4.5. Analyse et lecture des données par
rapport à la connaissance des forêts comme moyen
de
lutter contre les changéments climatiques
- 74 -
3.4.6. Analyse et lectures des données par
rapport à l'acceptation de la communication sur la
manière de protéger leurs
forêts - 76 -
3.4.7. Analyse et lectures des données par
rapport à la proposition de diminuer des activités
dans
la forêt et faire d'autres activités
proposées
|
- 79 -
|
3.5. Interprétation des résultats
|
- 79 -
|
3.6. Point de vue du chercheur
|
- 80 -
|
CONCLUSION
|
- 83 -
|
Bibliographie
|
- 85 -
|
Table des matières
|
- 90 -
|
Annexes
|
- 94 -
|
- 94 -
Annexes
- 95 -
I. GUIDES DES ENTRETIENS
I.1. Guide d'entretien des responsables du projet REDD+
Isangi
A. Identité de l'interviewé
a) Age : ans e) Organisation :
b) Sexe : M F f) Fonction : .
c) Niveau d'étude :
B. Questions proprement dites
1. Votre organisation emploie-t-elle la communication dans la
mise en oeuvre du mécanisme
REDD+ dans le territoire d'Isangi ? Oui Non
Oui
Non
? Si oui, la population locale constitue aussi la cible de votre
communication lors de vos activités sur le terrain d'exécution du
mécanisme REDD+ ?
2. Quelle est l'approche de communication que vous utilisez pour
communiquer avec cette
population locale ? R/
3. Dans vos stratégies de communication, une
communication intégrative, c'est-à-dire qui implique la
population locale dans la planification, les orientations et dans la prise de
décisions sur la manière d'utiliser et de protéger
durablement les forêts, est-elle :
Utilisée Moins utilisée Non utilisée
Envisagée Non envisagée ?
4. La communication participative est-elle, elle aussi :
Utilisée Moins utilisée Non utilisée
Envisagée Non envisagée ?
5.
Oui
Non
Avez-vous d'autres formes de communication que vous utilisez ?
? Si oui, laquelle ou lesquelles ? R/
Oui
Non
6. Pensez-vous à quelques actions pouvant réduire
l'hyperdépendance de cette population des forêts et réduire
la pauvreté qui la gangrène ?
? Si oui, lesquelles ?
R/
7. Parmi les activités citées, lesquelles sont
déjà faites sur terrain ?
R/
8. Lesquelles sont en cours de réalisation ?
R/
- 96 -
I.2. Guide d'entretien libre des communautés
locales
Monsieur, Madame,
Nous menons une enquête sur l'« Etude des
stratégies de communication du Projet Pilote REDD+ pour la gestion
durable des forêts dans le territoire d'Isangi » en Province
Orientale dans le cadre de notre Mémoire de Licence en Communication des
Organisation, UNIKIS. Nous vous prions de vouloir répondre aux questions
ci-dessous afin de nous aider à bien le réaliser. Nous vous
garantissons l'anonymat.
A. Identité de l'enquêté
: ans e) Chefferie ou Secteur :
a) Age
b) Sexe : M F f) Activité ou Fonction :
c)
Oui
Non
Niveau d'étude :
B. Questions proprement dites
1. Avez-vous déjà entendu parler du
mécanisme REDD+ ?
2. Qu'est-ce que REDD représente pour vous ?
Mécanisme mondial pour la réduction des
émissions dues à la déforestation et
dégradation des forets »
Programme mondial pour la gestion durable des forêts
Programme d'action pour la réduction de la
pauvreté
Programme national pour l'éducation et la santé
Pas de réponse
3. Ressentez-vous une forte chaleur ou l'augmentation de la
température ces dernières années
? Ou No
4. avez-vous déjà entendu parler des changements
climatiques chez vous ?
5. Si oui, savez-vous que les forêts constituent un moyen
pour lutter contre l'augmentation de
No
température et les changements climatiques ? O
6. Allez-vous accepter qu'on vous communique la manière
dont vous pouvez bien protéger vos
No
forêts ? Ou
Si oui, dans quelle manière allez-vous
préférer qu'on communique ?
Appeler la population dans un lieu connu du village pour leur
communiquer la manière
d'utiliser et protéger durablement vos forêts/
Communication communautaire.
Passer porte-à-porte pour communiquer à chaque
ménage ou famille la manière
d'utiliser et protéger durablement vos forêts/
Communication porte-à-porte.
Vous le communiquer en groupe dans vos associations/
Communication groupale.
Vous en parler à la radio, à la presse ou vous le
montrer en vidéo/cinéma (C/masse).
Oui
Non
7. Allez-vous accepter de diminuer ou laisser les
activités dans la forêt et faire d'autres activités, si on
vous proposait ou qu'on vous amenait ?
Si oui, laquelle parmi ces activités est bonne et faisable
pour vous ?
Elevages en ferme
|
Pisciculture
|
Commerce
|
Travailler ou être ouvrier dans une entreprise.
- 97 -
II. DONNEES DEMOGRAPHIQUES DE LA ZONE DU PROJET
PILOTE
REDD ISANGI
II.1. Groupes ethnolinguistiques et langues
parlées dans la zone du projet
Secteur et chefferie
|
|
Langue parlée
|
|
Peuple/Tribu
|
|
|
|
|
|
|
|
Chefferie des Kombe
|
|
|
|
Topoke
|
|
Topoke
|
Secteur de Yawembe Basoa
Baonga
Chefferie des Liutua
Topoke
Lokele
Topoke
Lokele
Secteur de Turumbu
|
|
Turumbu
|
|
Turumbu
|
Source : Plan d'aménagement du
territoire d'Isangi (PPRGII).
II.2. Statut de l'agglomération dans les
villages cibles du projet
Villages cible
|
|
Statut de l'agglomération
|
|
|
|
|
|
Ligasa
|
|
|
|
Agglomération Extra-coutumière dans la Chefferie
Liutua
|
Yatumbo
|
|
|
|
|
|
|
|
Agglomération coutumière, chef-lieu de la
Chefferie des Liutua
|
|
|
|
|
|
Yalosuna
|
|
|
|
Agglomération coutumière, chef-lieu de la
Chefferie des Kombe
|
Yaekela
|
|
Agglomération coutumière, village du Secteur de
Yawembe
|
|
|
|
Lilanda
|
|
Agglomération coutumière, village du Secteur de
Turumbu
|
|
Source : Plan d'aménagement du
territoire d'Isangi (PPRGII).
II.3. Population dans la zone du projet par
secteur
Entités concernées
|
Moyenne de populations
|
Effectif minimum
|
Effectif maximum
|
Village du Secteur Turumbu
|
1.078
|
136
|
5.295
|
Village de la Chefferie des Liutua
|
777
|
433
|
2.200
|
Village de la Chefferie des Kombe
|
804
|
56
|
1.552
|
Villages du Secteur de Yawembe
|
1.180
|
148
|
2.143
|
Source : Plan d'aménagement du
territoire d'Isangi (PPRGII).
- 98 -
II.4. Population de la Zone du projet par entité
de 2007 à 2008.117
Années
|
|
2007
|
|
|
2008
|
|
Entités administratives
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Chefferie de KOMBE
|
16
|
479
|
16
|
879
|
33
|
358
|
16
|
891
|
17
|
301
|
34
|
192
|
Chefferie de LIUTUA
|
20
|
198
|
20
|
688
|
40
|
886
|
20
|
703
|
21
|
205
|
41
|
908
|
Secteur de TURUMBU
|
22
|
681
|
23
|
233
|
15
|
914
|
23
|
248
|
23
|
814
|
47
|
062
|
Secteur de YAWEMBE-BAONGA BASOA
|
9
|
924
|
10
|
165
|
20
|
089
|
10
|
172
|
10
|
419
|
20
|
591
|
CITE D'ISANGI
|
6
|
089
|
6
|
236
|
12
|
325
|
6
|
241
|
6
|
392
|
12
|
633
|
CITE DE YANGAMBI
|
19
|
732
|
20
|
210
|
39
|
942
|
20
|
225
|
20
|
715
|
40
|
941
|
Annexe de la Monographie du District de la TSHOPO,
p9.
117 Annexe de la Monographie du District de la TSHOPO,
p9.
- 99 -
III. CARTES ILLUSTRATIVES DE LA ZONE DU PROJET REDD+
D'ISANGI III.1. Carte administrative de la Zone du projet pilote REDD+
d'Isangi
Source : Plan d'aménagement du
territoire d'Isangi (PPRGII).
- 100 -
III.2. Carte du couvert forestier dans la zone du projet
REDD+ d'Isangi
Source : Plan d'aménagement du
territoire d'Isangi (PPRGII).
|