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La société sucrière du Burkina Faso (SN SOSUCO : de l'aménagement du territoire à  la construction de la mémoire (1965-2020)


par Thomas Frank Bancé
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Master de recherche 2023
  

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B/ Objectifs

L'objectif général de cette étude est de démontrer la valeur patrimoniale de la société sucrière du Burkina Faso et de développer des moyens pour mettre en lumière ce patrimoine.

Au-delà de cet objectif général, il nous appartiendra de :

Retracer l'histoire de l'implantation du complexe sucrier au Burkina Faso afin de comprendre les modifications socio-économiques et paysagères.

Montrer l'apparition d'un nouveau paysage industriel avec la culture et la transformation de la canne à sucre.

Montrer dans quelle mesure l'histoire et le patrimoine peuvent promouvoir l'activité sucrière au Burkina Faso.

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V. Cadre conceptuel

Notre présent thème de recherche implique un certain nombre de concepts et de terminologies clés qui nécessitent une clarification préalable. Ces définitions, qui ne sont pas exhaustives, ont pour but de situer chaque terme dans le contexte de cette étude.

- Patrimoine

Lorsqu'on se penche sur l'étymologie du mot patrimoine, on constate qu'il s'agit d'une notion dont les premières mentions remontent à l'Antiquité et désignent « L'ensemble des biens que l'on hérite de ses ascendants ou que l'on constitue pour le transmettre à ses descendants » selon le Dictionnaire de l'Académie française8. Si le terme était circonscrit à l'espace familial, privé ; il faut reconnaitre qu'il s'est rapidement élargi au fil des siècles pour devenir « Ce qui est considéré comme l'héritage commun d'un groupe » 9 . Par extension, le patrimoine désigne l'ensemble des biens d'une communauté, d'un État et reconnus comme tels, valorisés et transmis aux générations futures. Lorsque ces biens ont une valeur historique, archéologique, industrielle, culturelle, monumentale, ethnologique, etc., on parle de patrimoine culturel. Mais lorsque ces biens concernent des formations physiques, biologiques et géologiques remarquables et exceptionnelles, on parle de patrimoine naturel. C'est la notion de dualité du patrimoine. Dans la présente étude, nous nous intéresserons davantage au patrimoine culturel.

Pour l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), est considéré comme patrimoine culturel :

« a1. Les monuments : oeuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, a2. Les ensembles : groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, a3. Les sites : oeuvres de l'homme ou oeuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique »10.

8 Site web de l'Académie française, consulté le 17 mars 2023, URL : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/ A9P1012.

9 Site web de Le Larousse, consulté le 17 mars 2023, URL : https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/patrimoine/ 77550.

10 Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture, Convention concernant la protection du patrimoine culturel et naturel, Adoptée par la Conférence générale à sa dix-septième session Paris, 16 novembre 1972, p. 2, consulté le 17 mars 2023, URL : https://whc.unesco.org/archive/convention-fr.pdf.

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Si cette définition de l'UNESCO a le mérite d'être la plus complète possible, elle semble large. Pour obtenir une définition synthétique adaptée à notre étude, il faut se référer à la Loi N° 024-2007/AN portant protection du patrimoine culturel au Burkina Faso, en son article 3, qui définit le patrimoine culturel comme suit : « On entend par patrimoine culturel, l'ensemble des biens culturels, naturels, meubles, immeubles, immatériels, publics ou privés, religieux ou profanes dont la préservation ou la conservation présente un intérêt historique, artistique, scientifique, légendaire ou pittoresque »11.

En ce qui concerne le patrimoine industriel, une des composantes du patrimoine culturel, on remarque que la notion est en constante évolution au regard du sens large du mot « industrie ». Toutefois, grâce à la présence d'organismes importants, des définitions de références ont été élaborées. Parmi elles, on peut citer la définition conjointe du Comité international pour la conservation du patrimoine industriel (TICCIH) et du Conseil international des monuments et des Sites (ICOMOS) adoptée en 2011 :

« Le patrimoine industriel comprend les sites, les constructions, les complexes, les territoires et les paysages ainsi que les équipements, les objets ou les documents qui témoignent des procédés industriels anciens ou courants de production par l'extraction et la transformation des matières premières ainsi que des infrastructures énergétiques ou de transport qui y sont associées. Il exprime une relation étroite entre l'environnement culturel et naturel puisque les procédés industriels - anciens ou modernes - dépendent de ressources naturelles, d'énergie et de voies de communication pour produire et distribuer des biens sur les marchés. Ce patrimoine comporte des dimensions immatérielles comme les savoir- faire techniques, l'organisation du travail et des travailleurs ou un héritage complexe de pratiques sociales et culturelles résultant de l'influence de l'industrie sur la vie des communautés et sur la mutation des sociétés et du monde en général »12.

Cette définition justifie le statut de patrimoine industriel que nous avons attribué à la SN SOSUCO dans cette étude. Elle permet également de comprendre que le patrimoine industriel n'est pas seulement constitué d'éléments physiques mais aussi de dimensions immatérielles à prendre en compte.

11

Assemblée nationale du Burkina Faso, Loi N° 024-2007/AN portant protection du patrimoine culturel au Burkina

Faso, Ouagadougou, AN, 2007, consulté le 25 mars 2023, URL : https://www.google.com/url? sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjUsdfq0-P9AhWLP-wKHQ5RANYQFnoECAoQAQ&url= https://faolex.fao.org/docs/texts/bkf78671.doc&usg=AOvVaw2VZtEiBIQX-QLcHWwmont0.

12 The International Council on Monuments and Sites, Principes conjoints ICOMOS-TICCIH pour la conservation des sites, constructions, aires et paysages du patrimoine industriel : « Les principes de Dublin », Adoptés par la 17e Assemblée générale de l'ICOMOS le 28 novembre 2011, consulté le 15 mars 2023, p. 2, URL: https://www.icomos.org/ images/DOCUMENTS/Charters/GA2011_ICOMOS_TICCIH_joint_principles_EN_FR_final_20120110.pdf.

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« En définitive, il demeure de la prérogative de chaque pays de formuler sa propre terminologie et sa propre interprétation du patrimoine. » conclut l'UNESCO dans sa définition du patrimoine13. Ainsi, on peut dire que le patrimoine sucrier du Burkina Faso est l'ensemble des biens historiques, culturels et économiques liés à la culture de la canne à sucre, à sa transformation et à sa commercialisation. Par biens matériels, on entend les champs de canne, les infrastructures, les machines et les archives. Le savoir-faire sucrier, l'organisation du travail et des planteurs appartiennent à la dimension immatérielle de ce patrimoine.

- Histoire

Nous n'avons ni la capacité ni la prétention de donner une définition large et consensuelle du mot Histoire dans cette étude ; nous cherchons à en clarifier l'usage. Nous partageons ainsi la définition du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRLT) qui définit l'histoire comme la : « Recherche, connaissance, reconstruction du passé de l'humanité sous son aspect général ou sous des aspects particuliers, selon le lieu, l'époque, le point de vue choisi »14. Qu'il s'agisse de « l'histoire du sucre », « l'histoire de la SN SOSUCO », on se réfère à l'ensemble des évènements, des actions qui, à une période déterminée, ont concerné des espaces, des personnes, des institutions. Ces faits seront relatés en application de la méthodologie historique.

- Paysage industriel

Le dictionnaire Le Larousse définit le mot paysage comme « une étendue spatiale, naturelle ou transformée par l'homme, qui présente une certaine identité visuelle ou fonctionnelle »15. Quant à la définition du paysage industriel, François Crouzet parle « d'un paysage où les activités industrielles sont évidentes, révélées par des bâtiments et équipements caractéristiques, lesquels, finalement, dominent ce paysage »16. Pour nous, le paysage industriel correspond à l'espace aménagé pour accueillir les activités industrielles de la société sucrière dans la commune de Bérégadougou.

13 Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture, Les indicateurs UNESCO de la culture pour le Développement (IUCD), Genève, UNESCO, 2009, p. 134, consulté le 17 mars 2023, URL : https:// fr.unesco.org/creativity/sites/creativity/files/digital-library/cdis/Dimension%20Patrimoine.pdf.

14 Site web du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, consulté le 16 mars 2023, URL : https:// www.cnrtl.fr/definition/histoire.

15 Site web de Le Larousse, consulté le 17 mars 2023, URL : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/paysage/ 58827.

16 Crouzet François, « Naissance du paysage industriel », Histoire, économie et société, n°3, 16? année, Environnement et développement économique, 1997, p. 420, consulté le 13 mars 2023, URL : https://www.persee.fr/doc/ hes_0752-5702_1997_num_16_3_1955, DOI : https://doi.org/10.3406/hes.1997.1955.

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- Société sucrière

Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales définit le mot sucrière comme un adjectif « qui est relatif à la production, à la fabrication du sucre »17. De ce fait, une société sucrière désigne une entreprise qui produit ou fabrique du sucre. Dans le présent sujet de recherche, les expressions « industrie sucrière », « société sucrière », « complexe sucrier » font toutes référence à la SN SOSUCO située à Bérégadougou.

- Mémoire

Dans cette étude, le mot « mémoire » est étroitement lié à la mémoire collective. La définition du Larousse arrive donc à point nommé. Pour ce dictionnaire, version en ligne, la mémoire est « l'Ensemble des faits passés qui reste dans le souvenir des hommes, d'un groupe »18. Ces faits renvoient à des souvenirs communs, des connaissances et d'informations appartenant à un groupe social et créant une identité sociale. A travers cette mémoire collective, nous souhaitons construire, partager et transmettre une identité des travailleurs du sucre de la région des Cascades.

VI. État de la question

Le présent sujet de recherche s'intitule : La société sucrière du Burkina Faso (SN SOSUCO) : de l'aménagement du territoire à la préservation de la mémoire (1965-2020). La formulation de ce sujet est précédée d'une minutieuse phase d'historiographie. Cette étape a permis de dresser d'abord un bilan de la littérature existante sur le thème avant de proposer une analyse de la question de recherche. Des articles scientifiques, des ouvrages individuels et collectifs, des thèses, des mémoires, des périodiques et des rapports annuels sur la production sucrière ont ainsi été exploités. Les principaux thèmes abordés sont le patrimoine industriel, l'aménagement du territoire et l'industrie sucrière.

Mener une recherche sur une industrie agroalimentaire nécessite une large connaissance du domaine de l'industrie, de ses composantes et de son fonctionnement. C'est pourquoi nous avons commencé à explorer des ouvrages, des travaux universitaires et des articles scientifiques. Parmi

17 Site web du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, consulté le 14 mars 2023, URL : https:// www.cnrtl.fr/definition/sucrière.

18 Site web de Le Larousse, consulté le 17 mars 2023, URL : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/mémoire/ 50401.

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eux, la thèse du géographe Georges Compaoré intitulé « L'industrialisation de la Haute-Volta »19 . Cet ouvrage, publié en 1984, présente le processus d'industrialisation de la Haute-Volta, aujourd'hui Burkina Faso. L'auteur concentre ses recherches sur les industries de transformation de matières premières et des produits industriels, puis sur le conditionnement des produits industriels et agroalimentaires. En trois phases, Georges Compaoré a retracé le processus d'installation des industries au Burkina Faso. La dernière phase a été fondamentale pour nous car l'auteur évoque le projet de création du complexe sucrier de Banfora à partir de 1965. Il rappelle les objectifs de l'usine et le statut d'économie mixte que le gouvernement voltaïque voulait lui accorder. Il présente également les potentialités naturelles et humaines de la ville de Banfora, qui ont certainement influencé le choix d'implantation de l'usine dans cette partie du pays. Cette thèse propose une lecture spatio-temporelle de l'industrialisation du Burkina Faso.

En 2019, Thiombiano Taladidia a publié un ouvrage intitulé L'enclave industrielle : la Société Sucrière de Haute-Volta20. L'auteur structure son ouvrage en six parties dans lesquelles il propose une analyse socio-économique de la société sucrière au Burkina Faso. Il s'intéresse particulièrement aux aspects théoriques de l'économie agro-industrielle. Il analyse également le fonctionnement du complexe sucrier sous la direction de la société transnationale française SOMDIAA. L'auteur dénonce les insuffisances de la gestion de la SOSUHV, avant de s'interroger sur l'avenir même de l'agro-industrie en Haute-Volta, aujourd'hui Burkina Faso. Cet ouvrage a le mérite de présenter les données micro et macro-économiques de la SOSUHV durant la période 1975-1982. Il a également permis de comprendre les insuffisances de la gestion de la SOMDIAA conformément aux contrats qu'elle avait signés avec le gouvernement burkinabè.

Un article intéressant que nous avons consulté est celui du géographe français Thierry Hartog. En 1983, il a publié un article intitulé « Le périmètre sucrier de Banfora. (Haute-Volta) : du pouvoir technocratique aux déboires paysans »21. Dans cet article, l'auteur note la profonde opposition entre les modes de vie traditionnels des paysans et la modernité créée par l'installation de l'usine dans la région de Banfora. S'il reconnait que la région de Banfora était à l'époque la plus propice à

19 Compaoré Georges, « L'industrialisation de la Haute-Volta », thèse de doctorat de 3e cycle en Géographie et Écologie tropicales, Université de Bordeaux III, 1984, 281 p., consulté le 2 octobre 2021, URL : https://beep.ird.fr/collect/ depgeo/index/assoc/COMGEO84/COMGEO84.pdf.

20 Thiombiano Taladidia, L'enclave industrielle : la Société Sucrière de Haute-Volta, CODESRIA/ NENA, [version numérique], 2019, ISBN: 978-2-86978-888-6.

21 Hartog Thierry, « Le périmètre sucrier de Banfora. (Haute-Volta) : du pouvoir technocratique aux déboires paysans », Cahiers d'Outre-mer, n°142 - 36e année, 1983, pp. 119-135, consulté le 20 juin 2022, URL : https://www.persee.fr/doc/ caoum_0373-5834_1983_num_36_142_3061, DOI : https://doi.org/10.3406/caoum.1983.3061.

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l'implantation de la nouvelle usine, il déplore que le système d'aménagement n'ait pas pris en compte le monde paysan de cette région. Il justifie cela par les nombreux villages qui ont été expulsés pour faire place à des champs de canne à sucre sans système de compensation fiable. En conséquence, on assiste à une triple évolution régressive agricole, économique et sociale tandis qu'un nouveau monde se crée au nord de Banfora rassemblant les industriels, les ouvriers et tout l'aménagement induit. Thierry Hartog a voulu révéler les impacts négatifs de l'aménagement de Banfora pour accueillir la SN SOSUCO en 1965 et c'est en cela que cet article est digne d'intérêt pour notre présente étude même si nous déplorons que l'auteur n'ait pas pu fournir suffisamment d'informations sur ces profonds contrastes.

Un travail universitaire plus spécifique sur la SN SOSUCO a été réalisé en 2009 par Oumar Cissé. Dans son mémoire de maîtrise intitulé : « Une approche historique de l'agro-industrie au Burkina Faso : le cas de la SN SOSUCO de 1974 à 2008 »22, l'auteur développe trois grandes parties de l'histoire du complexe sucrier de la Haute-Volta, aujourd'hui Burkina Faso. Dans la première partie, il examine les raisons du choix de la plaine de Bérégadougou comme environnement propice à l'installation de l'usine. Les principaux facteurs étaient la disponibilité de l'eau, de l'énergie et de la main d'oeuvre. Ensuite, Oumar Cissé explique le processus de culture et de récolte de la canne à sucre à la SN SOSUCO. L'auteur présente les différentes phases de culture de la canne à sucre, sa transformation en produits finis et sa commercialisation. Les installations industrielles sont brièvement décrites. Dans la dernière partie de son mémoire, l'auteur passe en revue les grandes mutations qu'a connues la SN SOSUCO depuis sa création en 1965. Les principales crises et difficultés de l'entreprise sont décrites. Ce travail est d'un apport fondamental pour la première partie de notre travail car il offre une approche historique sur le fonctionnement de la société sucrière.

A cela s'ajoute le mémoire de master de Biaou Orèdola Daryle : « Améliorer la disponibilité des coupeurs de canne à sucre sur un périmètre industriel : cas de la SN SOSUCO »23. Daryle a soutenu ce travail en 2017 après un stage à la SN SOSUCO pour l'obtention du diplôme d'ingénieur de l'eau et de l'environnement. Présenté comme l'un des rares chercheurs à s'intéresser aux conditions de travail des ouvriers de la canne à sucre, l'auteur s'intéresse aux causes de la diminution des

22 Cissé Oumar, « Une approche historique de l'agro-industrie au Burkina Faso : le cas de la SN SOSUCO de 1974 à 2008 », Mémoire de maîtrise en Histoire économique, Université de Ouagadougou, 2009, 126 p.

23 Biaou Orèdola Daryle, « Améliorer la disponibilité des coupeurs de canne à sucre sur un périmètre industriel : cas de la SN SOSUCO », Mémoire de master en Ingénierie de l'eau et de l'environnement, Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement, 2017, p. 100, consulté le 1 décembre 2022, URL : http://documentation.2ie-edu.org/ cdi2ie/opac_css/doc_num.php?explnum_id=2614.

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coupeurs de canne dans le complexe sucrier. Il met ensuite en évidence les facteurs susceptibles de motiver les coupeurs et d'améliorer leurs conditions de travail. L'ouvrage de Daryle offre une vision du monde de travail à la SN SOSUCO basée sur des enquêtes de terrain et des entretiens avec les premiers acteurs. Ce travail permettra de mieux comprendre l'histoire des planteurs et de proposer des pistes pour valoriser leur savoir-faire technique.

Un autre exemple est le mémoire de master TPTI de Rose Timeu Guiawa intitulé « Les multinationales au Cameroun au lendemain des indépendances : cas de la SOSUCAM de 1964 à nos jours »24. Dans ce travail, l'auteure s'intéresse à la politique globale des multinationales au Cameroun, à leurs relations avec l'État et à leur implication au niveau local en prenant l'exemple de la Société Sucrière du Cameroun. Cette analyse nous permet de faire une comparaison avec le cas du Burkina Faso quand on sait que la même multinationale a eu la SOSUCO pour filiale entre 1965-1985. Le travail de Guiawa a également été fondamental pour nous aussi car la dernière partie est consacrée à des propositions de valorisation du patrimoine industriel de la SOSUCAM. Ces propositions nous ont inspiré dans la rédaction de notre projet de patrimonialisation de la SN SOSUCO.

Dans le cadre de leur travail de fin de cycle, les étudiants du Master Urbanisme, Habitat et Aménagement de l'Université de Perpignan ont élaboré un projet d'aménagement du territoire25. Le projet vise à transformer l'ancien théâtre municipal de Laroque-des-Albères (France) en centre d'interprétation. Ils se sont appuyés sur de nombreuses études comparatives avec d'autres centres d'interprétation, ainsi que sur la documentation du ministère français de la Culture. L'ouvrage propose de nombreuses solutions en termes d'aménagement, de mise en valeur et de circulation au sein du centre d'interprétation. Il comprend des propositions en matière d'aménagement de l'espace, de sécurité des bâtiments, de scénographie et de muséographie. L'accessibilité du public et le fonctionnement du centre d'interprétation ont également fait l'objet de nombreuses propositions pour la municipalité bénéficiaire. La proposition d'aménagement du centre d'interprétation de Laroque-des-Albères a été pour nous un exemple important dans nos propositions de valorisation du patrimoine sucrier burkinabè.

24 Guiawa Rose Timeu, « Les multinationales au Cameroun au lendemain des indépendances : cas de la SOSUCAM de 1964 à nos jours. », Mémoire de master en Techniques, Patrimoine et Territoires de l'industrie, Université de Padoue, 2021, 244 p.

25 Perlik, Barela, Baptista, Terres, Geres et Ali-Guechu, Projet du centre d'interprétation de la commune de Laroque des

Albères. Partie 2 : préconisations et proposition d'aménagement, Master professionnel en Urbanisme, Habitat et Aménagement, Perpignan, 2015, 74 p., consulté le 27 juin 2023, URL : https://www.payspyreneesmediterranee.org/ mbFiles/documents/etudes/etudefac-2015- cimta-document3.pdf.

VII. Méthodologie

Le choix d'une méthode de travail est nécessaire pour mener à bien une recherche en histoire et même dans toute autre discipline. Cette méthode de travail a pour but d'expliquer le type de méthodologie choisi, la nature des sources utilisées et la méthode d'analyse de ces sources. Dans notre présente étude, nous avons choisi une approche méthodologique qualitative et pluridisciplinaire (histoire, géographie, anthropologie, sociologie, aménagement, économie, muséologie). Ainsi, nous avons mené des recherches documentaires d'une part et des entretiens d'autre part.

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