SOMMAIRE
SOMMAIRE
..............................................................................................................................i
DEDICACE...............................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS...............................................................................................................iii
LISTE DES ABREAVIATIONS ET ACRONYMES
..........................................................v
LISTE DES FIGURES
..........................................................................................................vii
LISTE DES TABLEAUX
.....................................................................................................viii
RESUME
.................................................................................................................................ix
ABSTRACT..............................................................................................................................x
Introduction
..............................................................................................................................1
Chapitre premier : Problématique
.........................................................................................3
Chapitre deuxième : déroulement des
concepts ................................................................... 9
Chapitre troisième : Matériels et
méthodes de l'étude
.......................................................39
Chapitre quatrième : présentation
des
résultats..................................................47
Chapitre cinquième : analyse et discussion
des résultats.......................................58
Conclusion et
Suggestions..............................................................................63
Annexe
.....................................................................................................................................79
DEDICACE
Je dédie ce travail à ma délicate
Mère
MOBRONG Madeleine
REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont d'abord à l'endroit du
DIEU Tout-Puissant, le Miséricordieux, Lent à la
colère et plein d'Amour ;LUI qui m'a accordé santé et le
souffle de vie et tout le nécessaire pour que ce travail puisse voir le
jour.
Je remercie également de tout coeur, mes directeurs de
mémoire
Ø Dr GANAVA MAURICE, Médecin de
Santé Publique et Chef de District de Santé de Maroua 3,
Région de l'Extrême-Nord Cameroun.
Ø M. NGAIBAI NDAWADAI, Infirmier
Spécialisé en Santé Mentale et chef de Centre de Soins,
d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie à
l'Hôpital Régional Annexe de Mokolo dans le département de
Mayo-Tsanaga, Extrême-Nord Cameroun.
Tous deux ont été des
encadreurs émoustillants. Ils ont su conduire mes pas, répondre
à toutes mes préoccupations, me donner le meilleur d'encadrement
qui puisse exister. C'est à eux que je dois la réalisation de ce
merveilleux travail. Ils ont voulu partager avec moi, sans ménage,
toutes les expériences nécessaires dont il me fallait et au
moment où j'en avais besoin.
Je remercie également de tout coeur :
- Mon Papa, SADJO HAMADOU. Un homme courageux et plein
d'amour, qui a toujours su répondre à mes cris et qui, toujours
arrivait à trouver un moyen de me montrer à sa façon, la
plus extraordinairement possible combien il était là pour moi.
- Le Père JUAN ANTONIO AYANZ O., (CSSP). Un homme au
grand Coeur. Il a toujours été là pour moi. Lui qui m'a
soutenu de bout en bout, durant toute la formation jusqu'à la
réalisation de ce travail. Ses prières et ses
bénédictions ne m'ont jamais quitté.
- ROUKAYATOU DAIROU HAMMAWA, Ingénieur du génie
logiciel. Mon amie de tous les temps dont son soutien a toujours
été une bouffée d'oxygène pour moi.
Mes remerciements vont maintenant à l'endroit de :
- Mr DOUFTA JEAN-MARC, Directeur de l'IFOSSA.
- Dr AMADOU SANDA, PhD, Biologiste, Infirmier
Diplômé d'Etat, Directeur de l'Ecole des Aides-soignants de
Yagouga, département de Mayo-Danay, Extrême-Nord Cameroun.
- Dr DONKOU FADIL R., Médecin
Généraliste.
- Dr WANDAI Jean-Marie, Pharmacien, Major de Service de
Médecine Générale à l'hôpital Régional
annexe de Mokolo.
- Mme CHURI, Infirmière Diplômé d'Etat.
- Mr AMADOU GARGA, Infirmier Supérieur,
spécialisé en Santé Publique.
- Mr BEYENE MBASSI HENRI PATRICE, Infirmier
Diplômé d'Etat.
- Mr CHOUPO Patrick, Infirmier du Bloc Opératoire.
- Mr DAH NGWA Dieudonné, Infirmier du Bloc
Opératoire.
- Mr DJIHAN Stéphane, Infirmier spécialiste de
santé mentale.
- Mr EYENGA ATONGO'O Louis Arnaud, Infirmier
Diplômé d'Etat, Spécialisé en Anesthésie et
Réanimation, Chef SES de l'IFOSSA.
- Mr HAMADOU Gaspard, Infirmier Spécialisé en
Ophtalmologie
- Mr LEMKA Jean YATTAHAI, Infirmier du Bloc
Opératoire.
- Mr MANRE Christophe Infirmier Diplômé d'Etat
Spécialisé en Santé Mentale.
- Mr NANTSA Bernard Mitterrand, Infirmier Supérieur
- Mr TIGE Jérôme, Infirmier Diplômé
d'Etat, Spécialisé en Ophtalmologie.
- Mr ZRA Pascal, Infirmier Diplômé d'Etat,
Spécialisé en Anesthésie et Réanimation et
Surveillant Général (SG) de l'hôpital Régional
annexe de Mokolo.
Tous, mes Enseignants qui m'ont formé,
assisté et soutenu tout au long de cette formation et de ce travail.
Je remercie également tous ceux qui m'ont
soutenu de près ou de loindont les noms ne sont pas cités
ici
- Mes frères et soeurs qui ont enduré avec moi
en silence cette formation et m'ont donné toute leur affection ;
- Mes autres enseignants dont les noms ne sont pas
cités ;
- Ma grande famille à Maroua.
LISTE DES ABREAVIATIONS ET
ACRONYMES
ANAES : Agence National d'Accréditation et
d'Evaluation en Santé
APA : American Psychiatric Association.
AS : Aire de santé
ATMS : Agent Technique Médico - sanitaire
BUCREP : Bureau central des recensements et des
études de la population
C2H5OH : Ethanol
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CIM-10 : Classification international des maladies -
10e révision
Collab : Collaborateurs
CSI : Centre de santé Intégré
Dr : Docteur
DSM - 4 : Manuel Diagnostique et statistique des troubles
mentaux - 4e édition
DSM - 5 : Manuel Diagnostique et statistique des troubles
mentaux - 5eédition
EIDE : Elève Infirmier diplômé
d'Etat
FCFA : Franc CFA
GABA ERGIQUIE : Acide Y-aminobutyrique
GABA : (Gamma-aminobutyrique acide)
GL : Gay-Lussac. Ex : Alcool de 70° = Alcool de
70°GL. Unité de mesure de degré d ' alcool
HAS : Haute autorité de santé
IDEP : Infirmier diplôme d'ETAT principal
ICF : International Coaching Federation
IFOSSA : Institut de formation en santé du sahel de
Mokolo
INS : Institut National de la Statistique
MINSS : Ministère de la santé et de
la solidarité (Française)
Mr : Monsieur
NMDA : N - méthyl -D - Aspartate
OMS : Organisation mondiale de la santé
OR : Odds ratio (en français rapport des chances,
risque relatif rapproché, rapport des cotes)
PEC : prise en charge
PIB : produit intérieur brute
PTME : Prévention de transmission
Mère-enfant
ROH : Composé Organique de la famille des alcools
SD : Sant date
SN : Système Nerveux
UIA : Unité Internationale d'Alcool
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Cellule nerveuse ou neurone.
Figure 2 : Subdivision du système nerveux
cérébro-spinal.
Figure 3 : Les aires impliquées dans le
système de la récompense.
Figure 4 : graphique sur la violence conjugale selon
la consommation d'alcool du conjoint.
Figure 5 : organigramme d'inclusion.
Figure 6 : histogramme de
répartition des consommateurs selon qu'il aient eu des trous de
mémoire ou non après une consommation abusive d'alcool.
Figure 7 : histogramme de répartition des
participants consommateurs d'alcool selon leurfréquence des trous de
mémoire après une ingestion d'alcool.
Figure 8 : diagramme à barre donnant la
répartition des participants selon qu'il ou non eu à frapper sur
quelqu'un après avoir bu de l'alcool.
Figure 9 : histogramme de répartition des
répondants consommateurs d'alcool selon les fréquences des
tentatives de suicide.
Figure 10 : digramme en secteur donnant la
répartition des répondants selon qu'ils soient victimes ou non
d'emportement de leurs proches après abus d'alcool.
Figures 11 : diagramme en secteur donnant la
distribution des répondants selon qu'ils soient victimes de violences
physiques ou non de leurs proches.
Figures 12 : histogramme de répartition des
répondant selon qu'ils connaissent ou non des gens parmi leurs proches
qui prononce des « paroles bizarres » après abus
d'alcool.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Population Palar II.
Tableau 2 : profils sociodémographiques des
répondants.
Tableau 3 : répartition des répondants
consommateurs d'alcool selon le sexe par rapport à l'ensemble des
répondants (Colonne A), et selon le sexe par rapport aux
répondant du même sexe (Colonne B).
Tableau 4 : répartition des répondants
par occupation.
Tableau 5 : Age à laquelle les participants
(consommateurs) ont commencé à boire et à acheter de
l'alcool.
Tableau 6 : Type de boisson alcoolisée et
raisons de consommation données
Tableau 7 : effectif des victimes par
fréquence et par source d'emportement.
Tableau 8 : effectif des victimes par
fréquence et par source de violence physique
Tableau 9 : effectif des témoins par
fréquence et par source de « paroles bizarres ».
RESUME
Introduction : Au Cameroun, beaucoup
d'études ont été réalisées dans le but
d'évaluer les proportions ou les risques liés à la
consommation démesurée d'alcool. L'objectif de cette étude
était de déterminer l'impact psychosocial de la consommation
abusive d'alcool auprès des jeunes du quartier Palar II.
Méthodologie : nous avons
mené une étude transversale dans le quartier Palar II de l'Aire
de Santé de Palar du 1er Juillet au 30 Septembre 2022. En utilisant une
méthode d'échantillonnage non probabiliste de commodité,
nous avons abordé des jeunes d'âges compris entre 15 et 34 ans.
Nous avons soumis individuellement et dans le respect des engagements
d'éthique, et des principes mentionnés dans le consentement, un
questionnaire à remplir. Les données recueillies sont ensuite
introduites dans une plage de données conçu à l'aide du
logiciel Épi info Version 7.2.5.0. La base de données
générée est ensuite automatiquement compilée en
Système de Gestion de base de données Excel. En fin à
l'aide du logiciel Excel nous avons analysé et synthétisé
ces données.
Résultats : Des 236 participants
inclus dans notre étude, 154(65,25%) étaient de sexe masculin, et
82(34,75%) de sexe féminin. La prévalence de la consommation
d'alcool déclarée était de 55,08% dont 41,95% pour les
hommes et 13,14% pour les femmes. 59,23% ont commencé à boire de
l'alcool avant l'âge de 18 ans et 74,62% à en acheter avant
l'âge de 21 ans. La moyenne d'$âge de début de consommation
était 15,66 ans allant de 2 à 28 ans.Par ailleurs, 76/236(32,20%)
des participants ont été victimes de Violences physiques
infligées par leur proche. Les auteurs de ces violences étaient,
26 par leurs amis, 23 par leurs parents, 13 par leurs conjoints, 12 par leurs
frères ou leurs soeurs. 76,31%(173/236) ont déclaré avoir
été témoins de troubles de personnalité de leurs
proches survenant après avoir bu de l'alcool. Les proches
déclarés étaient 20 conjoints, 20 frères et soeurs,
46 parents et 68 amis.
Conclusion et recommandations : L'impact
de la consommation abusive d'alcool est relativement important. Plus d'un jeune
sur deux consomme de l'alcool. Et 76 sur 236 cas de violences familiale
(conjoint, parents ou entre frères) et 173 cas de troubles de
personnalité nous ont été rapportés.Nous
suggérons d'intervenir ensemble pour réduire de façon
globale les méfaits psychiques et sociaux de l'alcool ; d'abord au
niveau national, puis Régional, et en fin sur le point personnel.
Mots clés : consommation abusive
d'alcool, l'alcool et les jeunes, Palar, IFOSSA.
ABSTRACT
Introduction: In Cameroon, many studies have
been carried out with the aim of evaluating the proportions or risks associated
with excessive alcohol consumption. The objective of this study was to
determine the psychosocial impact of excessive alcohol consumption among young
people from the Palar II district.
Methodology: we conducted a cross-sectional
study in the Palar II district of the Palar Health Area from July 1st to
September 30, 2022. Using a convenience non-probabilistic sampling method, we
approached young people of ages between 15 and 34 years. We submitted
individually and in compliance with the ethical commitments, and the principles
mentioned in the consent, a questionnaire to fill out. The collected data is
then fed into a data range designed to using the Epi info Version 7.2.5.0
software. The generated database is then automatically compiled into Excel
Database Management System. Finally using the Excel software we analyzed and
synthesized this data.
Results: Of the 236 participants included in
our study, 154 (65.25%) were male, and 82 (34.75%) female. The prevalence of
declared alcohol consumption was 55.08%, of which 41.95% for men and 13.14% for
women. 59.23% started drinking alcohol before the age of 18 years and 74.62% to
buy before the age of 21. The average age of onset of consumption was 15.66
years ranging from 2 to 28 years. In addition, 76/236 (32.20%) of the
participants have been victims of physical violence inflicted by their loved
one. The perpetrators of this violence were, 26 by their friends, 23 by their
parents, 13 by their spouses, 12 by their brothers or their sisters. 76.31%
(173/236) said they had witnessed personality disorders in their relatives
occurring after drinking alcohol. The declared relatives were 20 spouses, 20
brothers and sisters, 46 parents and 68 friends. Conclusion and
recommendations: The impact of heavy drinking is relatively large.
More than one in two young people use alcohol. And 76 out of 236 cases of
domestic violence (spouse, parents or between brothers) and 173 cases of
personality disorders have been reported to us. We suggest working together to
globally reduce the psychological and social harm caused by alcohol; first at
the level national, then regional, and finally on the personal point.
Keywords : abusive alcohol consumption, the
alcohol and the young people, Palar, IFOSSA
Introduction
Des nombreux chercheurs, pour l'essentiel anthropologues, ont
souligné l'importance de la boisson alcoolisée, principalement de
la bière de mil dans l'histoire, l'évolution de l'économie
et les relations sociales des populations de Maroua et environs (Seignobos, C.
1976). Depuis des années, l'alcool est considéré comme un
instrument clé dans les relations humaines et dans
l'épanouissement de la personne (Stocksell, T. et al. 2019).
Néanmoins, Babor et Collab. (2003) ont montré
que l'alcool diminue les habiletés motrices, augmente le temps de
réaction, altère le jugement, influence les émotions et
diminue les réponses aux attentes sociales. Pour ces raisons, il peut se
générer des conséquences néfastes non seulement sur
l'individu en question mais aussi sur d'autres personnes, par exemple lors des
accidents ou des épisodes de violence (Educ'alcool, 2019). Par ailleurs,
le bureau Régional de l'Afrique pour l'OMS (2007) à travers une
publication similaire, déclare que « l'on ne peut pas
dissocier l'usage nocif de l'alcool de ses conséquences sociales :
effritement de la cellule familiale, maltraitance et défaut de soins
à l'égard des enfants, malnutrition, problème lié
au travail, violence, crime, stigmatisation sociale et pauvreté. De plus
il a déclaré qu'en Afrique, il existe des liens entre l'usage de
l'alcool et la violence au foyer. Ces situations traduisent les effets de
l'alcool sur la santé ; mieux encore sur le plan psychique des
usagers nocifs et leur entourage. Par ailleurs, la consommation d'alcool en
soit n'est pas mauvaise. La modération est même
bénéfique pour la santé (Addiction Suisse, 2013). Mais
dans le milieu jeune (15 - 34 ans) camerounais nous concernant dans cette
étude, la consommation est très loin d'être
modéré (Carine, T. 19 Févr. 2020).
Au vu des changements récurrents de l'état
mental (dont ont parlé des auteurs cités ci-haut) des jeunes,
généralement après avoir bu à l'excès, les
conduisant à des accès de violence, et beaucoup d'autres cas de
figures, nous nous sommes proposés d'investiguer sur l'impact de
l'alcool sur le psychisme des jeunes. Pour aiguiller cette recherche, nous
l'articulerons de la manière suivante :
- Chapitre premier : il présente la
Problématique ;
- Chapitre deuxième : nous développons le
Déroulement des concepts ;
- Chapitre troisième : présente les
Matériels et méthode d'étude ;
- Chapitre quatrième : présentation des
résultats ;
- Chapitre cinquième : analyse et discussion des
résultats ;
- Conclusion et Suggestions.
Chapitre premier : Problématique
1- Contexte du problème
a- Dans le monde
L'OMS déclare que 3,3 millions de personnes
décèdent chaque année à cause de l'alcool, soit
5,9% des décès. En plus, dans la tranche d'âge 20 - 39 ans,
près de 25% du nombre total des décès sont attribuables
à l'alcool (OMS, 2018, septembre).
b- En Europe
Malgré les mesures très strictes de
prévention des effets nocifs liés à l'alcool, 2 500
personnes meurent tous les jours (Bureau Régional de l'Europe, OMS,
2021, Mars). Mais cette déclaration n'en reste pas sans appui. Non loin
de là, la presse canadienne (2019, mai) déclare que plus de
quatre cents (400) canadiens sont hospitalisés chaque jour en raison des
maux liés à l'alcool et dix (10) personnes décèdent
tous les jours.
c- En Afrique
En 2020, Linfodrome publie les classements des pays africains
où l'on consomme le plus l'alcool : top 10. Le Cameroun occupe la
2e place après le Gabon et avant le Nigéria. Cette
position « spectaculaire » du Cameroun nous met dans une
position très inquiétante quant à l'impact de la
consommation abusive de l'alcool sur le psychisme du jeune camerounais. Car le
Bureau Régional de l'Afrique pour l'OMS (2010) déclare qu'au sein
du système de santé, les problèmes liés à
l'alcool sont souvent ignorés ou minimisés ou ne sont pas
correctement abordés. De plus il estime que la consommation d'alcool non
comptabilisée représente 50% de la consommation totale.
d- Au Cameroun
Le Cameroun a dépensé 72,15 milliards de FCFA
pour l'importation des boissons alcoolisées en 2019 ; contre 64,26
milliards en 2018. Soit environ 12,3% d'augmentation. Ce qui comptabilise
environs 93 368 tonnes (Sylvain, A. 2020). Ces modalités nous
montrent tour à tour qu'on ingère énormément
d'alcool au Cameroun. Dès lors, Educ'alcool (2019) nous déroule
une liste non exhaustive des effets de la consommation abusive d'alcool sur la
santé mentale. Premièrement sur la
personnalité, ensuite sur l'humeur et en fin
le plus grave, la schizophrénie. Tous, susceptibles
d'entrainer des graves accidents (de circulation, ou de travail), la violence,
la violence conjugale, et en 2011, il avait souligné la
dépendance, l'anxiété le trouble de sommeil, le
suicide.
e- À Maroua
L'histoire et les habitudes de la consommation de la
bière de mil au Cameroun, particulièrement à Palar, un
quartier très animé du grand Nord-Cameroun, remonte dans les
années 1930 (Christian Seignobos, 1976) et déjà à
cette époque, les fêtes et les rituels n'étaient pas
envisageables sans elle. Il était mal vu que des jeunes de moins de
25ans fréquentent les cabarets de bière au début des
années 1970. Aujourd'hui, « débrouillards »,
« motoklando », « sauveteurs », mais
aussi les élèves sont là en nombre (Seignobos et Tourneux,
2002). En effet, la consommation n'était pas non plus
modérée. Car Seignobos souline le caractère
désinhibiteur de l'alcool en
disant ; « l'alcool délie les langues, si bien qu'au
plus fort des ventes, le nombre des clients s'exprimant en français
augmente dans la mesure où on ne craint plus de le mal
parler » (Seignobos, 2002).
2- Formulation du problème
Mr X, un patient victime d'un accident de la
voie publique, légèrement blessé (écorchures) sur
les membres : mains, genoux et coudes, avait été reçu
dans un hôpital H de la ville. Il présentait des
signes francs d'ébriété : facultés affaiblies
(incoordination motrice, démarche ébrieuse), les jugements et
raisonnement altérés (discours bredouillant), etc.
Il est marié et père d'un un enfant,
âgé de 25 ans il est taximan et conduisait une moto taxi au moment
du drame, sans passager. La PEC n'a été que médicale. Nous
avons remarqué une répétition de beaucoup d'autres cas se
produisant dans les situations similaires. Cependant, il n'y a jamais eu de PEC
psychologique, ni d'un simple entretient psychologique lié à leur
consommation abusive d'alcool. Face à ces situations, nous nous sommes
proposés d'investiguer le rôle de l'alcool dans les changements de
personnalité, d'humeur, d'amnésie et beaucoup d'autres effets
à la suite d'une boisson alcoolisée surconsommée, à
savoir l'impact de la consommation abusive d'alcool sur le psychisme des jeunes
âgés de 15 à 34 ans.
3- Question de recherche
3.1.
Question de recherche principale
Quel est l'impact de la consommation abusive d'alcool sur le
psychisme et sa portée sociale dans la vie des jeunes âgés
de 15 à 34 ans ?
3.2-
Questions de recherche secondaires
- Quels estla prévalence et les profils
sociodémographiques des jeunes consommateurs d'alcool du quartier Palar
II ?
- Quelle est le type d'alcool le plus consommé par ces
jeunes ?
- Quels sont les facteurs qui les motive à consommer
l'alcool de façon abusive ?
- Quel est l'impact psychique de l'alcool et la portée
sociétale d'une telle consommation à longue durée, sur
leur vie et leur entourage ?
4- Délimitation du problème
Le travail s'étendra sur le dépistage,
auprès des jeunes y afférents, des problèmes donnant lieu
à l'alcoolo-dépendance, aux effets négatifs aigues
d'origine psychique, des problèmes socio-économiques et familiaux
liés à des consommation débordées d'alcool et aux
besoins d'aide de ces derniers.
5- Objectifs de l'étude
5.1-1. Objectif général
Déterminer l'impact de la consommation abusive d'alcool
sur le psychisme et sa portée sociale dans la vie des jeunes
âgés de 15 à 34 ans du quartier Palar II.
5.1-2. Objectifs spécifiques
- Déterminer la prévalence et le profil
sociodémographique des jeunes consommateurs d'alcool du quartier Palar
II ;
- Déterminer le type d'alcool le plus consommé
par ces jeunes ;
- Déterminer les facteurs favorisant la consommation
abusive ;
- Ressortir l'impact psychique de l'alcool et Identifier la
portée sociétale d'une telle consommation à longue
durée, sur la vie du consommateur et son entourage.
6- But de la
recherche
Contribuer à améliorer l'état de
santé du jeune homme et de la jeune fille en garantissant des nouvelles
générations plus éclairées sur les effets de la
consommation abusive d'alcool et ayant une partie prise pour la consommation sa
modérée et une prise en charge médicale plus
complète des patients avec des problèmes d'alcool ou arrivant
ivre aux urgences.
7-
Hypothèses
- On s'attend à ce que l'impact psychique regroupe de
problèmes de nature variable : troubles de comportement, de l'humeur, de
la personnalité...
- La portée sociétale sera gonflée par
une contribution élevée d'alcool aux problèmes sociaux
tels que les viols sexuels, les violences parentales, le banditisme,
engueulades, bagarres, les accidents de travail ou de circulation, absences
à l'école ou travail, gueule de bois,etc.
8-
Intérêts de l'étude
· Intérêt politique
Les programmes de développement multisectoriels, les
projets d'émergence, associant le secteur privé, les associations
professionnelles, la société civile, le secteur informel, la
crédibilité des dirigeants et les responsables communautaires sur
la scène politique, ... sont menacés, et la qualité des
jeunes à reprendre le flambeau dans la gestion des affaires du pays et
la construction d'un Cameroun politiquement sein, n'inspire pas confiance si
les conditions alcooliques du pays restent inchangées.
· Intérêt social
Il faut garantir une forme et une politique de
sécurité sociale sure et saine. Un citoyen pourrait sortir et
faire sa marche ou son jogging sans craindre de se faire percuter par une moto,
une voiture, ... conduite par une personne ivre.
· Intérêt économique
Réduire la dépense dans l'importation des
boissons alcoolisées, réduire l'exploitation non vitale des
produits intérieurs brutes (PIB) dans la fabrication locale des boissons
artisanales alcoolisées.
· Intérêt familial
Les membres de la famille devraient se sentir en
sécurité chez eux. Les jeunes doivent faire des bons parents de
demain (éducateurs, attentionnés... en accordant aux parents la
latitude d'offrir à leurs enfants des meilleurs conditions
d'éducation et d'épanouissement), des bons époux, des bons
voisins...
· Intérêt clinique
Les dommages psychiques liés à la consommation
abusive d'alcool qu'ils soient aigus ou à long termes, allant des
troubles aigus de personnalité et de l'humeur jusqu'à la
dépendance, ont des répercussions sociales et sanitaire souvent
très graves. La prévention de ces situations soulève un
intérêt capital dans la préservation de la santé
mentale et sociale de cette communauté.
· Pronostics
Sans aide, les victimes d'effets nocifs d'alcool à long
ou à courts deviennent sujets à l'addiction et perdent les
chances d'avoir une vie normale, ou se font du mal ou eux-mêmes ou
à leur entourage, et sont susceptibles de tentatives de suicides.
Chapitre deuxième : déroulement des
concepts
I- Définition des
concepts
1. Impact
Le Petit Larousse illustré (2017) définit
l'impact comme un « effet produit par quelque chose ». C'est
également le fait pour un corps, ou un projectile de venir frapper ou
heurter un autre, et laissant des traces (conséquences) à
l'endroit du choc. L'impact de la consommation abusive d'alcool dans notre
étude, désigne alors les conséquences, les effets produits
par l'abus d'alcool. Nous étudierons l'abus à long et à
court terme.
2. Alcool
a) Histoire, origines de
l'alcool
L'alcool est tout composé organique
oxygéné de formule ROH, où
R est un groupement organique. C'est également toute
boissons contenant de l'alcool (Le Petit Larousse illustré, 2017). Par
ailleurs, l'alcool (éthylique) est un liquide incolore,
C2H5OH, qui bout à
78°C et se solidifie à
-112°C, obtenu par la distillation des jus sucrés
fermentés (raisin, etc.) ou des matières amylacées
(grains, fécules, etc.) transformées en glucose. Mais bien avant
ces termes utilisés par Larousse pour définir l'alcool, le
Dictionnaire Encyclopédique Quillet (1979) a défini l'alcool
comme étant un « liquide incolore, mobile, de saveur
brûlante, produit par la distillation de certains corps (vin, bois,
grains, fruits, betterave, etc.), appelé autrefois
esprit-de-vin, et maintenant alcool éthique.
b) Fabrication et
utilisation
Dans beaucoup de pays, la principale source d'alcool est la
fermentation alcoolique. Elle se fait en trois étapes (Voir annexe 1) :
Ø L'obtention du moût sucré
fermentescible : par hydrolyse des polyosides
(saccharose du jus de la canne à sucre, de la betterave ;
amidon de la pomme de terre et des céréales ;
cellulose du coton et du bois), par actions des acides forts ou par un
processus enzymatique ;
Ø La fermentation du moût
sucré, obtenue par l'ensemencement des moûts avec une
levure sélectionnée, afin d'éviter les autres
fermentations (butyrique, lactique, etc.) ;
Ø La distillation du moût
alcoolique, qui permet de séparer l'alcool éthylique de
ses homologues supérieurs. Dans certains pays, on prépare aussi
l'alcool éthylique industriellement par hydratation de
l'éthylène provenant des gaz de cokeries ou des craquages des
pétroles.
L'alcool dit bon goût sert à
préparer les boissons alcooliques. L'alcool industriel sert
soit de solvant (industrie des vernis, des matières plastiques, etc.),
soit d'intermédiaire dans la fabrication des nombreux produits chimiques
(acide acétique, oxyde d'éthyle, chloroforme, etc.).
En médecine, l'alcool est employé pour l'usage
externe comme antiseptique ; l'alcool à
90°GL(Gay-Lussac) est un antiseptique très
puissant. On le retrouve aussi à 70, 75 et 95°GL.
D'autres parts l'alcool est une substance psychoactive qui a
une propension connue à produire une dépendance chez l'homme et
chez l'animal (OMS, 2007). Dès lors, les cellules du cerveau vont aussi
fonctionner différemment. Mais pour d'autres comme le professeur Henri
Joyeux (2021), l'alcool à dose modérée n'a que des
qualités.
3. Alcoolisme
ü Définition
Le Petit Larousse illustré (2017) définit
l'alcoolisme comme étant « un abus de boisson alcoolique, ou
une maladie liée à un abus chronique des boissons alcooliques,
avec dépendance à l'alcool » ; dans les
années 1950, Pierre Fouquet décrit le malade
alcoolique comme « celui qui a perdu la liberté de s'abstenir de
boire ». Cette perte de contrôle s'accompagne
généralement d'une dépendance physique
caractérisée par un syndrome de sevrage à l'arrêt de
la consommation (pharmacodépendance), une dépendance psychique,
ainsi qu'une tolérance (nécessité d'augmenter les doses
pour obtenir le même effet).
L'usage sans dommage (appelé usage simple)
précède l'usage à risque et l'usage nocif (sans
dépendance), puis enfin la dépendance. L'alcool est une substance
psychoactive à l'origine de cette dépendance mais elle est
également une substance toxique induisant des effets néfastes sur
la santé. L'alcoolo-dépendance est à l'origine de dommages
physiques, psychiques et sociaux. Le médecin suédois
Magnus Huss a été l'un des premiers en
1849 à situer l'alcoolisme dans le champ des maladies
et à l'extraire de sa connotation de « vice ». Il l'introduit
sous le terme « alcoolisme chronique ».
Mais avec une consommation abusive continuelle, à
terme, certaines cellules du cerveau vont aussi disparaître, c'est ce
qu'on appelle la "perte de tissu cérébral". Elle s'observe
clairement à partir d'une consommation journalière de 6 verres
d'alcool et est due à la toxicité de l'alcool qui vient
détruire les cellules cérébrales ou compromet les messages
envoyés, et dont le résultat sur le comportement et les signes
physiques sont variables en fonction de la zone et de l'influx nerveux
compromis. D'où les classifications possibles de
l'alcoolisme :
CLASSIFICATIONS DE L'ALCOOLISME
Classification de Jellinek (Jellinek cité
dans Joy Moser 1914, p. 12) :
ü Alcoolisme alpha : usage
« indiscipliné » d'alcool visant à soulager
une douleur « physique » ou
« psychique » ; il correspond à une
dépendance continuelle purement psychologique, mais l'abstention n'est
pas très difficile, encore que certains faits sociaux puissent devenir
apparents.
ü Alcoolisme beta : atteinte physique due
à la consommation d'alcool, en l'absence d'une dépendance
physique ou psychique.
ü Alcoolisme gamma : besoin obsédant
d'alcool, perdre la maîtrise de soi et symptômes de sevrage (le
« verre du matin », « les tremblements du
matin »), il y a passage d'une dépendance psychologique
à une dépendance physique et des modifications marquées du
comportement.
ü Alcoolisme delta : dépendance avec
incapacité de s'abstenir de boire, plutôt que perte de la
maîtrise de soi après avoir bu.
ü Alcoolisme epsilon : alcoolisme
périodique ou soulerie occasionnelle.
A partir de 1978, l'alcoolisme est reconnu comme une maladie
par l'
Organisation
mondiale de la santé (
CIM-10). L'OMS classe
l'alcoolisme en deux types : la
forme
aiguë (l'alcoolisme aigu) et l'alcoolisme
chronique correspondant à une consommation excessive
régulière.
4. Consommation modérée et abusive
d'alcool
Les termes consommation modérée ou alcoolique
découle des classifications de l'alcoolisme
énumérées ci-haut.
a) Consommation modérée (standard)
d'alcool
· Définition du verre standard
D'après Educ'alcool (2019, p. 3) et Rethink your drink
(2016), un verre standard correspond à :
- Une bouteille de bière 340 ml (12 onces) à
5%
- Un verre de vin de 120 ml (5 onces)
- Un verre de spiritueux (whisky, vodka, pastis, rhum,
liqueur, etc.)
NB : un verre standard UIA = 10g d'alcool pur = 1
unité de verre ou d'alcool.
La consommation modérée d'alcool est
donc l'usage non problématique et non à risque d'alcool.
b) Consommation abusive
d'alcool ou à risque
La consommation abusive ou à risque de l'alcool se
définie par un dépassement des seuils de consommation
décrits par unité de « verre standard consommé »
rapportée à une échelle de temps exprimée soit en
jour, soit en semaine :
§ Pour une femme : > 2 verres standard / jour, soit
> 14 verres standard / semaine ;
§ Pour un homme : > 3 verres standard / jour, soit
> 21 verres standard / semaine ;
§ Et > 4 verres standards par occasion (soirée,
fête, repas).
§ Et au moins un jour par semaine sans alcool.
En effet, après avoir indiqué : Une consommation
d'alcool est dite « à risque » ou « dangereuse »
pour la santé lorsqu'elle correspond à un niveau et/ou un mode de
consommation susceptible d'induire des pathologies si ces habitudes persistent.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini le niveau
moyen de consommation à risque comme étant de 20 à 40 g
d'alcool par jour pour les femmes et de 40 à 60g par jour pour les
hommes ». Une définition plus stricte en France de la consommation
à risque d'alcool est adoptée (MINSS) : « En France, une
consommation est considérée comme à risque pour la
santé si elle dépasse 20g d'alcool par jour pour les femmes et 30
g par jour pour les hommes ». Plus récemment, l'HAS (2014) a
proposé une liste des situations particulières majorant le risque
de dommages qui reprend les cas précédemment
énoncés et les complètent en précisant que :
· Toute consommation régulière
d'alcool en dessous de 25 ans est à risque.
· La consommation d'alcool par les personnes
âgées, affectées de troubles psychiatriques ou prenant des
médicaments psychotropes est à proscrire. (HAS,
Outil d'aide repérage alcool cannabis tabac - Rapport
d'élaboration, Saint Denis La Plaine, 2014, 54 p.)
5- Psychisme
Le dictionnaire médical avec atlas anatomique (2009)
définit le psychisme comme étant l'ensemble des traits
psychologiques caractéristiques d'un individu. Non loin de là,
Arnaud Desjardins (1999) avait défini le psychisme comme un monde de
conceptions, d'idées, d'émotions, de goûts et de
références au passé. Le psychisme représente donc
une partie de nous, liée à notre corps et qui dirige nos
pensées, nos états mentaux, nos pulsions, et certaines de nos
actions. Elle constitue la plus grande partie de notre identité
psychologique.
6- Portée sociale
Au plan juridique, une société est une fiction
légale conférant la personnalité juridique à une
entité économique formée de plusieurs personnes qui
mettent en commun des biens, des droits, des capitaux ou des services en vue
d'un objet que leurs conventions déterminent. Dès lors, la
portée sociale est l'impact qu'une action peut avoir sur la vie des
personnes ou sur leurs biens. La portée sociale d'une consommation
d'alcool serait donc l'ensembles des influences et effets qu'un individu pose
de bien ou de mal en société.
7- La vie
Dans cette étude, nous épousons la pensée
du philosophe Michel Henry citépar
Jean-François Lavigne dansCahiers philosophiques 2011/3
n°126 à la page 71, selon quoi, il désigne la
vie d'un point de vue observable et expérimentable, comme ce qui
possède l'intellection et le pouvoir « Vivre veut dire
s'éprouver soi-même, dont se trouve au contraire dépourvu
du toutce qui relève de la matière et plus
généralement du «monde». ». Pour lui, la vie est
particulièrement ce qui ressort de l'ordinaire de notre quotidien, ce
que l'expérimente, ce que l'on sent et ressent. La vie revient à
tester ses limites, expérimenter ses forces et ses aptitudes. Il
convient pour ce qui existe de monter au monde son existence, la
présence incontestable du moi. C'est pour cela qu'il ajoute dans
Qu'est-ce que cela que nous appelons la vie ?« Dans le monde
toute existence est aliénée, brisée, indifférente,
opaque, contingente, absurde. ». C'est pourquoi le philosophe
allemand Arthur Schopenhauer (1778-1860) a écrit
« la vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la
souffrance à l'ennui. » dans Le monde comme volonté
et comme représentation (1966) traduit par Burdeau
en 2008. Quant à lui, la vie a tout son sens, lorsqu'il est rempli ou
bien parce qu'elle est remplie de d'incertitudes, de douleur, de pertes,
d'effort de la part des hommes pour obtenir ce qui hélas leur est
souvent très pénible ; survient alors l'ennui lorsqu'ils
décident de se reposer.
8- Jeune (15 - 34 ans)
Au Cameroun, on est jeune entre 15 et 34 ans (BUCREP, 2011).
La jeunesse constitue une phase de la vie intermédiaire entre l'enfance
et l'adulte. En effet, 15 ans correspondent à l'âge de
l'adolescence, de la puberté (plus précoce chez la fille). Tandis
que l'OMS définit le jeune comme toute tranche d'âge qui part de
10 à 24 ans.
II- Généralités sur le
système nerveux
1. Définition du SN
Le système nerveux est ensemble organisé des
neurones présidents aux fonctions de la vie de relation et aux fonctions
végétatives (système nerveux
végétatif : ensemble des structures nerveuses qui
assurent le fonctionnement des organes). C'est également l'ensemble des
nerfs, ganglions et centres nerveux qui assurent la coordination et la commande
des fonctions vitales, de l'appareil locomoteur, réception des messages
sensoriels et les fonctions psychiques et intellectuelles. La distinction entre
système nerveux et système hormonal est quelquefois difficile,
notamment à cause des neuro-hormones : ce sont des molécules
produites par des neurones sous le contrôle d'impulsions nerveuses mais
déversées dans le sang. Beaucoup de neuro-hormones sont produites
dans l'hypothalamus et déversées dans le sang dans la
neurohypophyse (Exemple : ocytocine, vasopressine...) ; et certaines de
leurs fonctions semblent être similaires.
a) Figure 1 : cellule nerveuse ou
neurone.
Les neurones
La cellule nerveuse ou neurone est l'unité
fondamentale, morphologique et fonctionnelle du système nerveux. Selon
leur fonction on classe les neurones en trois catégories :
- Les neurones moteurs (ou efférentes)
conduisent les influx nerveux vers les muscles et les glandes.
- Les neurones sensitifs (ou
afférentes) transmettent les messages provenant des récepteurs
sensoriels vers le système nerveux.
- Les neurones d'associations (o
interneurones) joignent deux autres neurones et représente 90% de tous
les neurones du corps humain.
Selon leur structure on a :
- Les neurones multipolaires : les plus
nombreux e possédant des multiples dendrites et un axone. Ce sont
essentiellement des neurones moteurs et de interneurones ;
- Les neurones bipolaires : sont
dotées de deux prolongements ;
- Les neurones unipolaires : sont
toujours des neurones sensitifs et ont prolongement unique qui se divise en
branches.
b) Transmission des messages (influx)
nerveux
Au bout des axones, il y a de petites protubérances
appelées terminaux synaptiques. Entre eux s'étend un espace
infime que l'on appelle synapse. La synapse est l'endroit
précis où le signal passe d'une cellule à l'autre. Pour
acheminer ce signal à travers l'espace étroit de la synapse, le
terminal synaptique d'un neurone va le plus souvent utiliser une substance
qu'il stockait jusqu'alors dans de petites vésicules, et la
libérer dans l'espace qui le sépare des dendrites du neurone
voisin. Cette substance s'appelle un neurotransmetteur. Le
neurotransmetteur n'est rien d'autre qu'un messager chimique. Il attend dans
ses vésicules qu'une impulsion électrique, après avoir
parcouru l'axone, le propulse de l'autre côté de l'espace
synaptique. Il traverse alors la petite distance qui le sépare
de la paroi d'une dendrite. Là, il est capté par des logements
spéciaux ménagés sur la surface de la dendrite, qu'on
appelle récepteurs. L'arrivée du
neurotransmetteur dans les récepteurs déclenche une série
de réactions biochimiques qui donne naissance à un signal
électrique (François, 2008). Ainsi se propagent les
signaux qui permettent la vie.
c) Les sous-ensembles du système
nerveux
Le système nerveux est divisé en
système nerveux cérébro-spinal ou système
de la vie de relation et système nerveux
végétatif.
Ø Le système nerveux
cérébro-spinal ou système de la vie de relation.
La vie de relation est l'ensemble des actes qui nous mettent en rapport avec le
monde extérieur. Le système nerveux cérébro-spinal
présidera donc à nos relations avec le monde extérieur et
nous permettra de : penser, agir, entendre, voir, sentir, etc. on l'appelle
aussi système volontaire, car il agit sous l'influence de notre
volonté.
Ø Système nerveux
cérébro-spinal
Système-nerveux
Périphérique
Périphérique
Système-nerveux Central
Nerfs Périphériques
Centre nerveux + voies d'associations
Rachidiens
Crâniens
Encéphale
Moelle épinière
Figure 2 : sous-ensemble du système
nerveux cérébro-spinal.
Le système nerveux
végétatif qui dirige notre vie végétative.
On appelle vie végétative l'ensemble des phénomènes
nécessaire à l'entretien de la vie. C'est donc le système
végétatif qui maintiendra constant notre milieu intérieur,
qui assurera le fonctionnement de nos glandes, de nos viscères, etc. le
système nerveux végétatif est involontaire : il est en
effet soustrait à l'influence de notre volonté, aussi est-il
appelé également système nerveux autonome.
2. Le système (ou circuit) de
récompense
a) Définition
Le circuit de la récompense est un
ensemble de zones dans le cerveau qui sont impliquées dans des
sensations agréables suite à des actions ou des interactions de
notre environnement (Naassila, sd.). Ce circuit de la récompense a
d'abord été défini à l'aide de certaines
expériences chez le rat (Pessiglione, 2014). On applique alors ces
théories à l'humain en utilisant une coupe sagittale de cerveau
humain, qui va de l'avant à gauche àl'arrière à
droite. On voit ici un cerveau comme si on l'avait coupé en deux en
passant par le nez.
b) Fonction/Fonctionnement
Quand ces conduites sont activées, ils procurent des
sensations de plaisir (la récompense) par la voie dopaminergique dite
méso-corticolimbique : des neurones
à dopamine - dits dopaminergiques - situés dans l'aire
tegmentale ventrale (dans le tronc cérébral) se
projettent dans le noyau accumbens, où est
libérée de la dopamine - le neuromédiateur du plaisir.
Cette libération de dopamine dans le noyau accumbens
(et plus précisément dans le striatum ventral) est commune
à tous les agents et à toutes les circonstances suscitant un
sentiment de plaisir. En agissant directement sur le système de
récompense du cerveau, l'alcool produirait un puissant signal de
récompense qu'aucun autre signal de récompense naturelle (sexe,
nourriture) n'égalerait (Nassila, sd).
Figure 3 : Les aires impliquées dans le
système de la récompense
Les principales aires impliquées dans le système
de la récompense sont : l'aire tegmentale ventrale et
le noyau accumbens, relié au septum,
à l'amygdale cérébrale, à
l'hypothalamus, à l'hippocampe et au
cortex préfrontal. Les neurones qui libèrent de la dopamine et
dont les corps cellulaires sont dans l'aire tegmentale
ventrale se projettent dans le noyau accumbens, l'amygdale
cérébrale et le cortex préfrontal (a, les flèches
vertes). Normalement, ces neurones dopaminergiques sont activés par des
signaux agréables. Ils émettent un signal
aboutissant à la libération de dopamine dans la synapse qui le
relie au neurone suivant. Cette libé- ration de dopamine est
contrôlée par des neurones inhibiteurs GABAergiques (b).
En présence d'alcool, les neurones dopaminergiques sont
suractivés, de sorte qu'ils libèrent davantage de dopamine. Un
autre phénomène renforce cette production : l'alcool favorise la
libération de substances opioïdes endogènes (des
molécules analogues aux opiacés) qui ont des récepteurs
sur les neurones GABAergiques. Quand ils se fixent, ils activent ces neurones
qui cessent d'exercer leur action inhibitrice sur les neurones dopaminergiques
(c).
III- L'alcool et le cerveau
1- L'action de l'alcool sur le système nerveux
central
· L'alcool est une substance
anesthésiante qui agit donc comme
narcotique sur les cellules du cerveau, ce qui a pour effet un
ralentissement de la communication entre les neurones. De plus, les cellules du
cerveau vont aussi fonctionner différemment. A terme, certaines cellules
du cerveau vont aussi disparaître, c'est ce qu'on appelle la
« perte de tissu cérébral ».
De ce fait, le volume du cerveau rétrécit quand on
consomme de l'alcool avec excès pendant des années. Le volume du
cerveau peut ainsi diminuer de 10 à 15 % chez les très gros
buveurs après 10 à 15 ans.
· L'alcool agit considérablement sur le
cortex frontal (partie frontale du cerveau). Or, celui-ci
commande la maîtrise de soi et le comportement en société,
ainsi que les actions ciblées, le raisonnement et la résolution
de problèmes. Les dommages causés au cortex frontal
entraînent donc une baisse des capacités intellectuelles. Par
ailleurs, une moins bonne maîtrise de soi accentue les risques de
réactions impulsives et réduit l'action de freins naturels (par
ex. pour stopper l'envie de boire). Et les souvenirs ne passent plus non plus
de la mémoire à court terme à la mémoire à
long terme, à cause, entre autres, de l'action de l'alcool sur
l'hippocampe. Ce sont les black-out. Le fonctionnement de la mémoire
subit souvent de plein fouet les effets d'une consommation de longue
durée.
· L'action de l'alcool sur le cervelet
(petit cerveau, situé à l'arrière du crâne)
entraîne des troubles au niveau de la motricité, de la
coordination et de l'équilibre. C'est déjà notable chez
quelqu'un qui a bu beaucoup une seule fois. Une consommation excessive d'alcool
de longue durée peut causer des dommages permanents au cerveau.
· La moelle qui se trouve dans le tronc
cérébral commande un certain nombre de fonctions autonomes comme
la respiration et les pulsations cardiaques. La personne peut tomber dans le
coma, voire décéder, si cette partie du cerveau est
anesthésiée sous l'effet de l'alcool. Ce risque concerne surtout
les binge drinkers qui consomment de grandes quantités d'alcool en un
temps record.
· L'hypophyse est une glande
située au centre de la tête, sous le cerveau. L'hypophyse commande
certaines hormones dont l'hormone de croissance. En agissant sur cette glande,
l'alcool peut entraîner des anomalies de croissance chez les jeunes qui
en consomment trop.
· Le cerveau se développe
jusqu'à ce qu'on ait atteint l'âge de 23 ans environ. Il est
particulièrement sensible aux substances toxiques
jusqu'à cet âge. C'est pourquoi le fait de boire trop jeune peut
causer des dommages irréversibles qui réduisent les
capacités mentales, la mémoire et la maîtrise de soi.
En effet, l'abus chronique peut conduire à de graves
lésions cérébrales pouvant aller jusqu'au déclin de
certaines facultés mentales. En sont responsables, l'effet de l'alcool,
de même qu'une malnutrition, fréquente parmi les personnes qui
souffrent de dépendance sévère à l'alcool.
2- Métabolisme de l'alcool
Quand une personne consomme de l'alcool, celui-ci commence
immédiatement à passer dans le sang. Une petite partie passe
directement par la muqueuse buccale et par l'oesophage. Un quart environ de
l'alcool passe dans le sang après assimilation par l'estomac et le
restant par les intestins, principalement l'intestin grêle (addiction
suisse, 2011. p. 2).
L'assimilation de l'alcool par le corps est plus ou moins
rapide. Les facteurs suivants accélèrent le passage de l'alcool
dans le sang :
· Les boissons alcooliques chaudes
· Les boissons alcooliques contenant du gaz
carbonique
· L'alcool et le sucre
· L'ingestion rapide
· L'estomac vide
· Les facteurs individuels, comme certaines
maladies.
3- Mécanisme de l'intoxication
alcoolique
L'alcool a des effets directs sur la "fluidité" de la
membrane neuronale : en cas de prise aiguë, la membrane devient "hyper
fluide" - en cas de prise chronique, la membrane devient "hyper rigide"
(rôle du cholestérol). L'alcool se lie à de nombreux
récepteurs du système nerveux central comme les récepteurs
glutamatergiques NMDA, les récepteurs GABAA, les récepteurs
sérotoninergiques et nicotiniques. Il joue un rôle dans
l'augmentation de la libération de la dopamine dans le système
méso cortico limbique.
Ø La prise aiguë d'alcool
entraine une diminution de la transmission glutamatergique (récepteurs
NMDA au glutamate - acide aminé excitateur) et une potentialisation de
la réponse GABAergique (récepteurs GABAA). Les
effets sont dépresseurs du
système nerveux central - ce qui explique les pertes d'équilibre
(par effets de l'alcool sur les neurones du cervelet) et la survenue d'un
possible "coma" éthylique. La prise aiguë d'alcool facilite
l'endormissement et augmente la quantité de sommeil lent profond mais
retarde l'apparition du sommeil paradoxal, qui est alors très
fragmenté par les éveils ou le stade 1 de sommeil lent
léger, la fragmentation étant très importante en fin de
nuit. La consommation d'alcool favorise, entre autres, la survenue de
ronflements et d'apnées dans le sommeil.
Ø La prise chronique d'alcool
entraîne une "hypersensibilité" des récepteurs
glutamatergiques (récepteurs NMDA au glutamate, acide aminé
excitateur - effet neurotoxique) et une "désensibilisation" des
récepteurs GABAergiques (récepteurs GABAA). Les
effets sont alors préférentiellement
excitateurs et neurotoxiques - ce qui explique les effets
délétères sur le comportement (tremblements, crises
d'épilepsie, délirium tremens) qui peuvent être
observés lors d'un sevrage brutal. Dans l'alcoolisme chronique, le
sommeil est profondément désorganisé ; il est
fragmenté par de nombreux éveils et ne contient plus de stade 4
de sommeil lent profond ; le sommeil paradoxal reste très instable.
IV- Les troubles psychiques induits par l'alcool
1. Troubles et
intoxication : définitions et critères
diagnostiques
Le trouble de l'usage de l'alcool est défini par un
ensemble de symptômes physiques et comportementaux qui peuvent inclure le
syndrome de sevrage, la tolérance et l'envie impérieuse (craving)
d'alcool. Les conduites addictives sont souvent associées à des
troubles psychiatriques. Les comorbidités psychiatriques les plus
fréquentes sont la dépression, l'anxiété et les
troubles de la personnalité (Lejoyeux et Embouazza, 2013). Le DSM-5
(2013/2015) propose quelques critères diagnostiques des troubles
de l'usage de l'alcool.
TROUBLE DE L'USAGE DE L'ALCOOL
A. Mode d'usage problématique de l'alcool conduisant
à une altération du fonctionnement ou une souffrance cliniquement
significative, caractérisé par la présence d'au moins deux
des manifestations suivantes, au cours d'une période de
12 mois :
1. L'alcool est souvent consommé en quantité
plus importante ou pendant une période plus prolongée que
prévu.
2. Il y a un désir persistant, ou des efforts
infructueux, pour diminuer ou contrôler la consommation d'alcool.
3. Beaucoup de temps est passé à des
activités nécessaires pour obtenir de l'alcool, à utiliser
de l'alcool ou à récupérer de ses effets.
4. Envie impérieuse (craving), fort désir ou
besoin pressant de consommer de l'alcool.
5. Consommation répétée d'alcool
conduisant à l'incapacité de remplir des obligations majeures, au
travail, à l'école ou à la maison.
6. Consommation continue d'alcool malgré des
problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents,
causés ou exacerbés par les effets de l'alcool.
7. Des activités sociales, professionnelles ou de
loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause
de l'usage de l'alcool.
8. Consommation répétée d'alcool dans des
situations où cela peut être physiquement dangereux.
9. L'usage de l'alcool est poursuivi bien que la personne
sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou
récurrent susceptible d'avoir été causé ou
exacerbé par l'alcool.
10. Tolérance, définie par l'un des
symptômes suivants :
a. Besoin de quantités notablement plus fortes d'alcool
pour obtenir une intoxication ou l'effet désiré.
b. Effet notablement diminué en cas de l'usage continu
de la même quantité d'alcool.
11. Sevrage caractérisé par l'une ou l'autre des
manifestations suivantes :
a. Syndrome de sevrage caractéristique de l'alcool (cf.
Les critères A et B du sevrage de l'alcool, p. 653).
b. L'alcool (ou une substance très proche, telle qu'une
benzodiazépine) est pris pour soulager ou éviter les
symptômes de sevrage.
L'échelle suivante permet de spécifier
la sévérité :
Léger : Présence de 2-3
symptômes.
Moyen : Présence de 4-5
symptômes.
Grave : Présence de 6
symptômes ou plus.
INTOXICATION PAR L'ALCOOL (DSM-5)
A. Ingestion récente d'alcool.
B. Changements comportementaux ou psychologiques
problématiques, cliniquement significatifs (p. ex. comportement
sexuel ou agressif inapproprié, labilité de l'humeur,
altération du jugement) qui se sont développés pendant ou
peu après l'ingestion d'alcool.
C. Au moins un des signes ou symptômes suivants, se
développant pendant ou peu après la consommation
d'alcool :
1. Discours bredouillant.
2. Incoordination motrice.
3. Démarche ébrieuse.
4. Nystagmus.
5. Altération de l'attention ou de la
mémoire.
6. Stupeur ou coma.
D. Les symptômes ne sont pas dus à une autre
affection médicale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre
trouble mental, dont une intoxication par une autre substance.
2. Delirium
Lié à l'alcool, le delirium peut être
classé en deux types : delirium par intoxication alcoolique
et delirium du sevrage alcoolique (DSM-IV). Perturbation rie la
conscience (c.-à-d. baisse d'une prise de conscience claire de
l'environnement) avec diminution de la capacité à mobiliser,
focaliser, soutenir ou déplacer l'attention. Étymologiquement,
"delirium" signifie confusion mentale et "tremens" désigne le
tremblement caractéristique de cette affection (Clinicum, 2007, tome 8).
Le delirium par intoxication (souvent désigné par
délire onirique) est aigu, intermittent,
vespéral et très souvent nocturne, dominé par des
cauchemars. Le malade se lève, se croit menacé et cherche
à se défendre. Tandis que le délire du sevrage survient
après un manque prolongé devenu insupportable par l'organisme.
3. Troubles amnésiques induits par
l'alcool
Les troubles amnésiques sont caractérisés
par une perturbation de la mémoire qui est due soit aux effets
physiologiques directs d'une affection médicale générale
soit aux effets persistants d'une substance (c.à.d. une substance
donnant lieu à abus, un médicament, une substance toxique) (APA,
2013). Le fait de consommer de l'alcool de façon excessive a surtout un
impact négatif sur la mémoire à court terme, mais aussi
parfois sur la mémoire à long terme. Lors d'une soirée
très arrosée, il peut arriver que les informations de la
mémoire à court terme ne passent pas dans la mémoire
à long terme. C'est ce qu'on appelle un black-out (Aide alcool, 2021).
Dans ce genre de situation, on ne sait plus (ou presque plus) ce qu'on a fait
ou dit, comment on est rentré à la maison, etc.
L'alimentation suffit normalement à couvrir les besoins
en vitamines. Mais la consommation d'alcool réduit à elle seule
cette absorption de vitamine B1. Si on ajoute à cela un
dérèglement de l'alimentation (comme constaté chez de
nombreux gros buveurs), cette carence en vitamine B1 s'accroît encore
plus et s'accompagne alors d'oublis fréquents. Une carence en vitamine
B1 peut aussi engendrer des névrites (/alcool-polyneuropathie). Et
il existe, malheureusement, des cas où la lésion
cérébrale est trop grave et il n'est plus alors possible de
guérir les troubles de la mémoire (Aide alcool, 2021, 18
août).
4. Troubles psychotiques particuliers
a) Le délire
paranoïaque
Ces délires,
organisés et très bien systématisés, sont
vécus en pleine lucidité. Ils sont essentiellement fondés
sur des interprétations, le paranoïaque donnant une signification
précise à chaque événement. Ces
interprétations semblent souvent vraisemblables et convaincantes,
permettant à un processus délirant (délire à deux).
Le délire paranoïaque le plus fréquent chez les alcooliques
est le délire de jalousie (Clinicum, 2007). Le sujet est convaincu qu'il
est trompé par son conjoint :
Ø Il cherche des Indices,
des preuves dans les moindres faits de la vie courante ;
Ø Il surveille son conjoint
et interprète tous ses gestes dans le sens de son délire ;
Ø Il devient ainsi
persécuteur du conjoint et parfois également du rival.
b) La schizophrénie
alcoolique aiguë
La schizophrénie est
caractérisée par la psychose (perte du contact avec la
réalité), des hallucinations (fausses perceptions), des
idées délirantes (fausses convictions), un comportement et une
parole désorganisés, une affectivité lisse (gamme des
émotions réduite), des déficiences cognitives
(détérioration du raisonnement et de la capacité à
résoudre des problèmes) et un dysfonctionnement social et
professionnel (Tamminga, 2018, octobre). Par banalisation du sens propre, est
parfois utilisé pour caricaturer toute situation où un individu
se ressent ou est perçu comme inhabituellement incohérent, comme
une sorte de double personnalité temporaire ; dans la
schizophrénie alcoolique, les actes paraissant étrangement
discordants ou en déphasage avec les paroles ou l'environnement.
D'où le terme banalisation du sens propre de la schizophrénie.
c) Syndromes dépressifs
La dépression témoigne d'une perturbation de
l'humeur, ou thymie, qui devient triste et douloureuse. Elle se traduit
notamment par une douleur morale, une inhibition psychomotrice et une
anxiété (Clinicum, 2007). Environ 90 % des adultes aux
États-Unis ont fait, à un moment quelconque de leur vie,
l'expérience de l'alcool et un nombre substantiel (60 % des hommes et 30
% des femmes) ont eu au moins un événement négatif dans
leur vie du fait de l'alcool (p. ex., conduite après avoir
consommé trop d'alcool, absence à l'école ou au travail du
fait d'une « gueule de bois ») (DSM-IV). Les principaux
symptômes de la dépression sont le découragement, la
tristesse et la perte de l'élan vital ou désintérêt.
Les symptômes de dépression sont fré-quents chez les
alcooliques, notamment avant le sevrage. Un alcoologue américain, M. A.
Schuckit a montré que 80 % des alcooliques présentent ces
symptômes de la dépression. Un tiers des patients
présentent l'ensemble des critères de la dépression
majeure (tristesse, désintérêt, ralentissement, troubles du
sommeil, de l'appétit) (Lejoyeux et Embouazza, 2013).
5. Conduite
suicidaire
Les états dépressifs associés aux
conduites alcooliques comportent un risque de suicide particulièrement
élevé. Une étude menée à San Diego à
partir de 283 cas de suicide avait retrouvé 58 % d'alcooliques et de
toxicomanes. L'alcoolisme était dans plus d'un tiers des cas le
diagnostic principal établi de manière rétrospective. Les
patients alcooliques et déprimés sont donc exposés
à un risque majeur de tentative de suicide et aussi de mort par suicide.
Leurs gestes suicidaires, quand ils surviennent, sont souvent impulsifs. Ils
surprennent le patient comme son entourage.
6. Dépendance alcoolique
La dépendance à l'alcool, appelée
"alcoolo-dépendance" ou "alcoolisme", s'installe souvent de
manière insidieuse. À plus ou moins long terme, l'alcool prend le
dessus et la personne devient dépendante
(https://sante.journaldesfemmes.fr/quotidien/2564630-alcoolisme-dependance-alcool-definition-symptomes-sevrage/).
Tout d'abord, elle s'habitue à l'alcool et développe une
tolérance en buvant des quantités de plus en plus importantes
pour ressentir les effets qu'elle recherche. Il vient ensuite un moment
où elle ne boit plus pour ce que lui procure l'alcool mais parce que
cela devient une nécessité. Elle cherche à éviter
le manque, qui se manifeste notamment par des sueurs, des tremblements, et des
vertiges.
Une fois la dépendance installée, elle se
traduit par une envie irrépressible de boire (le craving) et le manque,
qui, faute d'une nouvelle prise d'alcool, peut induire un syndrome de sevrage :
anxiété, tremblements, sueurs, agitation, tachycardie,
fièvre et, dans les cas les plus graves une crise d'épilepsie et
un delirium tremens qui peuvent être mortels. Certains signes permettent
de reconnaître une dépendance :
Ø La consommation d'alcool est de plus en plus
fréquente.
Ø Les quantités d'alcool bues sont de plus en
plus importantes.
Ø Il apparaît des conséquences
négatives (conflits, difficultés à assurer vos
journées...) qui deviennent de plus en plus nombreuses.
Ø L'arrêt de la consommation devient de plus en
plus difficile.
Ø L'envie de boire est plus forte et apparaît
plus souvent.
Ø Il existe des signes de manque à l'arrêt
: tremblements, sueurs...
Ø Une consommation d'alcool peut également
devenir problématique si elle modifie le comportement et les relations
avec les proches.
Les sujets qui ont une Dépendance alcoolique peuvent
continuer à consommer de l'alcool malgré ses effets
néfastes, souvent pour éviter ou pour atténuer les
conséquences du sevrage parce que le Sevrage alcoolique peut être
déplaisant et entraîner des manifestations intenses. Certains
symptômes de sevrage (p. ex., des troubles du sommeil) peuvent persister
à une intensité moindre pendant plusieurs mois. Une
minorité substantielle de sujets qui ont une Dépendance
alcoolique n'éprouvent jamais un Sevrage alcoolique qui ait une
signification clinique, et seulement 5 % (environ) des sujets ayant une
Dépendance alcoolique présentent des complications graves du
sevrage (p. ex., delirium, convulsions de type grand mal) (DSM-IV). Une fois
qu'un mode d'utilisation compulsive se développe, les sujets ayant une
Dépendance peuvent passer des périodes de temps substantielles
à obtenir et à consommer des boissons alcoolisées. Ces
sujets continuent souvent leur prise d'alcool malgré ses effets
néfastes, sur le plan psychologique ou physique (p. ex.,
dépression, trous de mémoire, maladie hépatique, ou autres
complications).
7. Troubles
neuro-psycho-développemental chez le nouveau-né associé
à l'exposition à l'alcool : syndrome d'alcoolisme foetal
L'alcool est un tératogène puissant. La
conséquence la plus grave d'un alcoolisme pendant la grossesse est le
syndrome d'alcoolisme foetal, un trouble du développement
caractérisé par des anomalies cranio-faciales, un retard de
croissance et des lésions du système nerveux pouvant
entraîner un handicap mental. (OMS, 2007, p. 9)
« Des problèmes de santé mentale ont
été identifiés chez plus de 90% des individus
présentant des antécédents d'exposition prénatale
à l'alcool significative. Le diagnostic comorbide le plus courant est le
déficit de l'attention/hyperactivité (O'Connor et
Paley 2009) mais des recherches ont montré que les individus avec
un TN-EPA se distinguent par leurs
caractéristiques neuropsychologiques et leur sensibilité aux
interventions pharmacologiques (Mattson et al. 2011).
L'antécédent d'exposition prénatale à l'alcool est
associé à un risque accru de développer des troubles
liés à l'usage du tabac, de l'alcool et d'autres substances (Barr
et al. 2006). » (DSM-5, version fr. 2015, p. 1032)
L'exposition prénatale à l'alcool peut avoir des
effets dramatiques et permanents. L'éthanol franchit facilement la
barrière placentaire et les concentrations retrouvées chez le
foetus son supérieures à celles mesurées chez la
mère car le système foetal d'élimination de l'alcool est
peu développé. Il n'a jamais été mis en
évidence de seuil en dessous duquel les risques sont nuls, d'où
la recommandation « 0 alcool pendant la
grossesse ». Pourtant, en 2017, 12 % des mères
d'enfants de cinq ans ou moins déclaraient avoir consommé de
l'alcool au cours de leur dernière grossesse, après avoir
appris être enceinte (11 % uniquement pour les grandes
occasions, et moins de 1% une fois par semaine ou plus) (INSERM,
2021, 25 octobre).
V- Résultantes
caractéristiques ou retentissements sociaux des troubles associés
à l'alcool
1. L'agressivité et
l'impulsivité
L'alcool ne fait pas qu'enivrer, il désinhibe aussi.
C'est pourquoi, lorsqu'on est saoul, on prend beaucoup plus facilement des
décisions irréfléchies et on agit plus rapidement que
d'habitude. On évoque d'ailleurs souvent l'alcool comme agent
déclencheur dans des conflits particulièrement violents :
méfait avec violence, dispute de bar, violence conjugale, agression
routière, vandalisme et violence gratuite (Aide alcool, 2021). L'alcool
peut notamment altérer la partie frontale du cerveau (cortex frontal),
potentiellement de manière irréversible. Or, cette partie
commande la maîtrise de soi et le comportement en société,
ainsi que les actions ciblées, le raisonnement et la résolution
de problèmes. Enfin, l'agressivité peut se manifester en cas de
dépendance à l'alcool, lorsque la personne ressent un besoin
intense de boire qu'elle ne peut pas assouvir. Elle sera alors très
irritable et cela augmente les risques d'avoir un comportement violent
(Doctissimo, 2019, 09 mai).
2. L'agression sexuelle
et/ou rapport sexuel non protégé
Educ'alcool (2017b) souligne le penchant agressif sexuel de
l'alcool et ses risques. En effet, l'alcool donne des envies, crée des
pulsions ; mais favorise le rapport sexuel non protégé,
expose les jeunes aux IST et aux grossesses non désirées
(Educ'alcool, 2019). Par ailleurs, l'emploi de la force pour obtenir ou tenter
d'obtenir des rapports sexuels sans consentement - tout comme la violence
sexuelle dans le couple - vont hélas souvent de pair avec la
consommation d'alcool. Le risque de violence augmente avec la consommation,
aussi bien dans les agressions commises par des hommes que par des femmes.
Lorsqu'on analyse les comportements et les traits antisociaux des agresseurs,
quels qu'ils soient, on réalise que la violence et la consommation
excessive d'alcool ont de fortes similarités, tels des traits
génétiques ou des tempéraments semblables ou encore, un
trouble de personnalité quelconque.
Lorsqu'une personne consomme de l'alcool de manière
excessive, elle risque de souffrir d'une certaine « myopie » qui
réduit ses capacités tant à reconnaître les signes
de danger, qu'à identifier les situations qui ont un risque potentiel
d'agression sexuelle. Parfois, faire boire la victime de manière
excessive aura été la tactique de l'agresseur pour obtenir une
relation sexuelle (Educ'alcool, 2017c).
3. Les
accidents
De nos jours la plupart des accidents sont dues aux fait de
conduire avec des facultés affaiblies. Effet, l'alcool a aussi un effet
narcotique (Aide alcool, 2021, 18 août). Ce qui lui permet de provoque le
sommeil chez un individu ayant bu plus que la quantité
recommandée. Ce qui augmente dans tous les sens des comportements
à risques (Taylor, 2015) pouvant se produire au travail, au volent,
à l'école ou à la maison et causant des accidents au
passage. Les accidents où qu'ils se produisent, peuvent
générer de conséquences énormes et voire affecter
d'autre personnes de l'entourage du buveur comme mettre le feu à la
maison, percuter des passants en route en étant au volent d'une voiture,
produire des résultats médiocres au travail peut impacter sur les
profils de l'entreprise, etc.
4. Les
suicides
Les différents effets de l'alcool signalés
ci-haut tels que l'inhibition, les agissements en état de
facultés affaiblies, l'agressivité, la violence et les actes
à risques et même ceux liés aux maladies et grossesses non
désirées perturbent la personnalité (Educ'alcool, 2019) et
affectent les jugements de la personne (Babor et collab., 2003). En effet, le
suicide est la complication majeure dela dépression (Clinicum, 2007). Le
risque suicidaire est particulièrement élevé chez un sujet
traversant un épisode de raptus anxieux (névrose d'angoisse,
maladie maniaco-dépressive) ou un sujet psychotique.
5. Le déséquilibre familial
Lors des disputes entre les parents, les enfants (jeunes) sont
très souvent tentés d'intervenir, car comment pourraient-ils
rester indifférent alors qu'on bat sur la maman par exemple ? Cependant,
les enfants n'écoutent plus les parents, ne suivent plus les conseils,
et se lancent également dans l'alcool dans le but de "soulager" leurs
soucis de famille. Les enfants résidant avec deux parents peuvent
être les victimes directes ou indirectes de violences exercées par
l'un ou l'autre parent (Condon et Al., 2019). De plus, Se soûler a pris
une importance culturelle démesurée chez les jeunes et leur
santé et leur bien-être sont sérieusement menacés
par l'usage d'alcool. Les gros buveurs occasionnels d'alcool sont de plus en
plus nombreux, surtout parmi les garçons, ce qui augmente
considérablement les risques de perdre le contrôle et tomber dans
l'alcoolisme chronique. L'altération du jugement produit par l'alcool
(Babor et collab., 2003), l'impulsivité et le manque de contrôle
(Aide alcool, 2021) poussent les jeunes à prendre des décisions
irréfléchies comme quitter la maison, ou aux parents d'expulser
les enfants. Toutes les situations ne sont cependant pas identiques : la
sévérité de la problématique va influencer
grandement la possibilité de réaction des proches. Dans les
meilleurs cas, l'importance de la consommation constitue juste une source
d'inquiétude pour la famille qui constate des moments d'excès,
parfois seulement épisodiques, des fluctuations d'humeur, une
altération de la qualité du contact et des échanges
sociaux dans des moments spécifiques d'alcoolisation ou de
récupération.
Dans les cas les plus graves, les répercussions sur
l'entourage de l'alcoolique sont d'un autre ordre : violences sur le conjoint
ou les enfants, engagements régulièrement bafoués parce
que la consommation est devenue le principe directeur de son existence,
isolement de la famille de toute vie sociale extérieure, en tous cas au
sein du domicile, car la personne qui a dérapé dans la
consommation n'est en quelque sorte plus « montrable », vécu
de honte de la part de l'ensemble de la famille qui dissimule souvent
très longtemps ce qui se passe en son sein, « parentification
» des enfants qui tentent vaille que vaille de compenser les
défaillances du parent qui boit et parfois même de le
protéger contre lui-même en allant le rechercher au café,
en planquant les bouteilles, en protégeant les plus jeunes... (Philippe
de Timary, 2016).
Dans d'autres cas, les troubles addictifs se traduisent
d'emblée par des symptômes au sein de la famille (OMS, 2011):
violence conjugale, parentale, voire d'un ou plusieurs enfants vis-à-vis
de leurs parents. Mais souvent, le comportement toxicomaniaque d'un jeune n'est
pas immédiatement perçu par ses proches. Il arrive assez
fréquemment qu'un frère ou une soeur soit alerté bien
avant la prise de conscience des parents. Face aux troubles, les membres de la
famille se sentent particulièrement démunis pour trouver des
réponses adéquates souligne Jacques Miermont (2016). Les liens se
délitent, le contact avec l'adolescent se réduit, voire devient
inexistant, même si celui-ci reste en fait toujours à la maison et
dépendant de ses parents. Les parents ont du mal à identifier ce
qui ne va pas et ne savent pas à qui s'adresser (Philippe de Timary,
2016). Les troubles relationnels interrogent non seulement les effets
spécifiques du toxique, de la personnalité du consommateur et de
son âge, des pathologies mentales et comportementales
éventuellement associées, mais aussi les singularités de
son système familial, de son réseau social, de ses
communautés d'appartenance, ainsi que les modes de tolérance,
d'incitation et/ou de répression de la société (Miermont,
2016).
6. La violence
conjugale
L'impulsivité et l'agression favorise l'acte de
violence conjugale. En effet, sous l'emprise de l'alcool, le contrôle de
soi est réduit sinon supprimé et le jugement altéré
(DSM-5). La consommation d'alcool abusive de l'un des conjoints favorise
l'éclatement de conflits pouvant aller jusqu'à la violence
physique. Le risque de violence conjugale augmente avec la fréquence
d'intoxication. Un lien a été établi entre la consommation
d'alcool et la gravité de l'acte de violence commis entre conjoints.
Lorsque le conjoint est sous les effets de l'alcool au moment de l'agression,
la victime court effectivement un plus grand risque d'être blessée
physiquement et d'être dans l'obligation d'avoir recours à une
assistance médicale (Educ'alcool, 2019, p12).
La violence signale l'incapacité à communiquer,
elle est perpétrée de façon univoque et destructrice
(Jaspard et al., 2003). Les résultats montrent que prévalence de
la violence conjugale augmente avec la consommation d'alcool du conjoint : 30 %
des femmes dont le mari/partenaire ne boit pas ont déclaré avoir
subi des actes de violence conjugale contre 64 % quand ce dernier est parfois
soûl et 68 % quand il est souvent soûl. Chez les hommes, 22 % ont
déclaré avoir subi des actes de violence conjugale quand leur
épouse/partenaire ne boit pas contre 58 % quand elle est parfois
soûle.
Figure 4 : graphique sur la violence conjugale selon la
consommation d'alcool du conjoint.
Source : Institut National de la
Statistique (INS) et ICF. (2020). Enquête Démographique et de
Santé du Cameroun 2018. pp398.
7. Les absences à
l'école / Les absences au travail
Les effets narcotiques ou la gueule de bois favorisent les
absences et sont facteurs de production de mauvais résultats. Mais
encore la dépendance et/ou la dépression augmentent
considérablement les risque d'absence au travail ou à
l'école car ils sont caractérisés principalement la baisse
des facultés intellectuelle par la démotivation. Les mauvaises
compagnies ou les paires encouragent à sécher les cours pour se
retrouver ailleurs qu'à l'école dans le but de boire de l'alcool,
fumer, et ou vandaliser les biens publics. Les collègues de travail
peuvent devoir remplacer et couvrir l'absence d'un agent qui a « la gueule
de bois » (OMS, 2007).
8.
Déséquilibre économique
Le buveur risque de perdre son travail ou d'être exclu
d'un cours de formation (OMS, 2007). Dans l'environnement du travail, l'alcool
peut conduire à des absences, des accidents de travail et à une
baisse de la productivité pouvant entraîner une perte d'emploi.
Cela représente un coût pour l'employé, l'employeur et le
système de sécurité sociale (Greenfacts, 2006). Avec
l'addiction il devient plus difficile de faire des économies. Les
parents (=45ans) seront confrontés à des factures
impayées, la pension alimentaire non réglée, etc. Les
jeunes qui trouvent des idées pour escroquer les parents pour se payer
de l'alcool, et généralement l'accompagner avec d'autres
substances psychoactives (Addiction suisse, 2013).
9. Les
crimes-délits-infractions-incivilité
Le mode de consommation d'alcool d'un individu peut avoir des
effets indésirables sur sa propre vie, perturbant ses relations
conjugales et sa vie de famille, provoquant la perte d'emploi et le
chômage, déclenchant l'accomplissement d'un délit
entraînant l'arrestation, ou précipitant l'individu dans la rue ou
dans toute autre forme de marginalisation ou de stigmatisation.
10. Le trouble du
sommeil
Certains individus ont parfois de la difficulté
à trouver le sommeil lorsqu'ils éprouvent du stress. Pour
combattre ce problème, ils peuvent avoir tendance à consommer de
l'alcool, pensant ainsi faciliter leur sommeil. Bien entendu, l'alcool peut
aider un individu à s'endormir à cause de son effet, narcotique
(Aide alcool, 2021). Cependant, l'alcool risque aussi de causer de l'insomnie
et des éveils à répétition (Educ'alcool, 2011),
augmentant ainsi les troubles du sommeil. L'alcool modifie le cycle de sommeil.
Le lendemain d'une forte absorption d'alcool, une personne peut se sentir mal
et fatiguée, même si elle a suffisamment dormi.
VI- Prise en charge de
l'intoxication aigue ou d'abus chronique d'alcool
Notons qu'il est difficile d'établir un moyen de prise
en charge standard de l'alcoolisme aigu ou chronique. Cependant, aux urgences,
il est important de différencier un sujet alcoolo-dépendant et
celui non alcoolo-dépendant. On pourra se baser sur signes physiques et
psychiques définis par DSM-IV ou la CIM-10. Le questionnaire AUDIT
permet de poser une orientation distinctive entre la dépendance probable
(score 12 chez l'homme et 11 chez la femme) et l'usage nocive (score entre 8 et
12 homme et 7 et 11 femme).
Dans la synthèse des Orientations
diagnostiques et prise en charge, au décours d'une intoxication
éthylique aiguë, des patients admis aux urgences des
établissements de soins de l'ANAES, 2001 aux pages 1 à 4,
nous pouvons trouver un ensemble des recommandations relatives à la
prise en charge des cas d'alcoolisme sous ses différentes formes aigues
ou chroniques.
Ces types de cas peuvent être classés en trois
types à l'arrivée du sujet aux urgences : la crise de manque
(delirium tremens), la crise d'intoxication récente, et
l'alcoolo-dépendance.
Dans le delirium tremens, l'administration des sédatifs
(médicaments psychoactifs), est acceptable. Mais lorsqu'il s'agit d'une
crise liée à une ingestion récente, les médicaments
utilisés (Lorazepam par exemple) peuvent potentialiser les effets de
l'alcool.
A.
Évaluation spécifique
1. Consommation d'alcool
Ø Quantité : la consommation
est évaluée en verres, unité internationalement reconnue
de consommation que les patients savent bien exprimer. La quantité
d'alcool ingérée est indépendante du type de boisson
consommée car la taille des verres est inversement proportionnelle
à la teneur en alcool de la boisson. Ainsi, si l'on considère les
verres « standard » utilisés dans les cafés, il y a
sensiblement autant d'alcool dans un verre de spiritueux, de vin ou de
bière, soit environ 10 à 12 g d'alcool pur. Il convient de
différencier :
- Les consommations régulières,
quotidiennes : le nombre de verres consommés au cours de la
semaine précédente donne une bonne idée de la situation ;
- Les consommations irrégulières
: il faut estimer le nombre de verres consommés quand
l'occasion de boire se présente, ainsi que le nombre de jours avec
alcool, par semaine ou par mois selon les cas.
Ø Fréquence des
intoxications.
Précocité de la consommation : âge de
début de la consommation, des premières IEA.
2. Repérage des facteurs de risque
psychosociaux
Ø La précocité du début des
troubles.
Ø Les perturbations du comportement (notamment le
caractère agressif).
Ø Les événements de vie traumatiques.
3. Repérage d'une comorbidité
psychiatrique
Ø Les troubles des conduites/hyperactivité avec
déficit de l'attention.
Ø Les troubles de l'humeur.
Ø Les troubles anxieux.
Ø Les troubles des conduites alimentaires.
4. Repérage des facteurs familiaux
Ø Les antécédents familiaux
d'alcoolo-dépendance.
Ø Les événements de vie familiaux :
décès, perte, séparation, abandon, etc.
5. Repérage des facteurs d'environnement
social
Ø La perte de repères sociaux
Ø La misère familiale, le chômage, la
dislocation de la cellule familiale.
Ø L'instabilité ou la rupture scolaire.
6. Repérage des consommations de substances
psychoactives associées
Ø Tabac
Ø Psychotropes.
Ø Drogues illicites.
L'objectif d'une meilleure connaissance de ces
différents indicateurs est de pouvoir apprécier la
globalité d'un tableau clinique dans une histoire individuelle et
environnementale singulière, et d'en repérer la persistance, la
répétition et le cumul qui doivent faire craindre un malaise plus
profond et imposent une action thérapeutique spécialisée.
B.
L'infirmière d'alcoologie
L'infirmière d'alcoologie qui, dans la plupart des cas,
est membre de l'équipe d'AL ou d'addictologie de liaison, intervient en
deuxième ligne, après l'action des urgentistes. Elle travaille
avec l'équipe médicale et paramédicale des urgences pour
l'assister et l'aider dans sa prise en charge de ces patients. Les
compétences spécifiques de l'infirmière sont
d'évaluer le degré de motivation du patient, de faire des
interviews approfondies du patient sur ses antécédents, sa
problématique avec l'alcool, ses problèmes familiaux ou
professionnels, etc. (voir plus haut). Elle doit être capable de faire
des « interventions ultra brèves ». Si nécessaire, elle
accompagne le patient vers une structure de soins d'aval. Elle devrait avoir un
DU d'alcoologie.
C.
L'assistante sociale
Un pourcentage important de patients ayant une IEA se trouve
en difficulté sociale. Lorsque ce problème est
détecté par l'équipe des urgences ou par
l'infirmière d'alcoologie, l'assistante sociale intervient. Elle devrait
connaître les structures Régionales et locales et pouvoir passer
le relais à ses collègues extrahospitaliers.
Résumé de la prise en charge globale de
mésusage d'alcool
Il est recommandé de recueillir certains
éléments permettant d'évaluer la gravité et le
contexte de l'IEA, car ils peuvent nécessiter une prise en charge
spécifique :
- Consommations associées (psychotropes par exemple)
pouvant nécessiter un traitement spécifique en urgence ;
- Conduites addictives associées nécessitant une
consultation spécialisée en urgence ou une orientation
ultérieure particulière ;
- Problème psychiatrique (état délirant,
troubles du comportement, risque suicidaire, antécédents de suivi
psychiatrique ou suivi en cours) nécessitant une consultation
spécialisée en urgence ;
- Comorbidités somatiques nécessitant un
traitement propre, événements de vie (deuil, séparation,
perte d'emploi).
Deux niveaux complémentaires de prise en charge sont
recommandés :
- Le premier niveau est effectué par
l'ensemble de l'équipe des urgences et doit pouvoir être
réalisé en permanence. Après la prise en charge initiale,
et la disparition des signes cliniques d'IEA, et en l'absence de signes de
sevrage, il consiste à faire la distinction entre les patients
alcoolo-dépendants et non dépendants, et à rechercher des
facteurs aggravants et/ou une comorbidité. En l'absence de tels
facteurs, la réalisation d'une « intervention ultra-brève
» selon le modèle proposé par l'OMS est recommandée
et le médecin traitant en est informé avec l'accord du patient ;
un livret d'aide est remis au patient. En présence de problèmes
sociaux, l'intervention d'une assistante sociale est recommandée. Cette
intervention non spécialisée ne doit pas se substituer à
une intervention alcoologique structurée ;
- Le second niveau est une intervention
spécialisée, effectuée selon les possibilités
locales par les membres de l'équipe d'alcoologie et d'addictologie de
liaison, de psychiatrie ou de l'équipe du SU ayant une formation en
addictologie. La prise en charge des patients les plus difficiles est de leur
ressort, en particulier ceux qui ont des facteurs aggravants ou une
comorbidité. Cette intervention est effectuée après
l'évaluation faite par le premier niveau
VII- Modèle
Conceptuel Infirmier
Un modèle est une
représentation symbolique en termes logiques d'une situation
relativement simple qui démontre l'ossature d'un système
original. C'est une représentation conceptuelle de la
réalité. Ce n'est pas la réalité elle-même,
mais une abstraction ou reconstruction de la réalité ».
C'est ainsi un modèle de Nursing est une façon
de voir le soin. C'est une Image mentale. Une représentation de
l'esprit, une conception, une façon de voir, c'est donc une architecture
».
Une théorie se définit par une
conception de l'homme, un niveau plus approfondie de la réalité
que le modèle, de la santé, des soins infirmiers, et une
description de la réalisation de ces soins infirmiers.
Ø Le modèle de V.
HENDERSON
L'être humain converge vers la
satisfaction de 14 besoins fondamentaux. Les soins infirmiers visent à
conserver ou restaurer l'indépendance du client dans la satisfaction de
ses 14 besoins fondamentaux. Et la maladie c'est lorsqu'il n'arrive pas
à accomplir un ou plusieurs de ses besoins.
Ø Le modèle d'HILDEGARD
PEPLAU
Décrit les soins infirmiers comme un processus
interpersonnel thérapeutique orienté vers un but qui favorise le
développement de la personne. Ce processus s'organise en 4 phases :
l'orientation, la reconnaissance,
l'approfondissement et la résolution
(Rouis Hamouda, 2020, janvier, 10).
1°) Phase d'orientation (sensation d'un manque de besoin
par le patient, l'infirmière aide à reconnaître et à
comprendre le problème)
2°) Phase d'identification (ou reconnaissance. Le patient
identifie l'infirmière qui l'aide à considérer sa maladie
comme une expérience)
3°) Phase d'exploitation (tirer bénéfice de
la relation infirmière/patient changer du comportement (indiqué
dépendant)
4°) Phase de résolution (le client à sa
sortie doit progresser vers la maturité, vers l'indépendance,
l'infirmier doit encourager)
Nous classons les jeunes dans cette étude en deux
catégories d'atteinte psychique liées à l'alcool :
Ø Premièrement ceux qui n'ont pas encore des
graves problèmes psychologiques, par contre qui ont besoins d'être
éduqués sur la question afin de prévenir les effets
psychiques irréversibles. Ici, nous faisons appel à deux des 14
besoins de VIRGINIA HENDERSON : le besoin d'apprendre et d'être en
sécurité. En effet, l'abus d'alcool expose à
l'affaiblissement psychique circonstanciel lors de l'intoxication aiguë
par exemple (Educ'alcool, 2019) ou permanente. Ce qui se solde par des dommages
corporels, socio-affectifs, etc. D'où le besoin de
sécurité.
Ø Deuxièmement, ceux qui traversent
déjà des graves problèmes d'alcool. Eux par contre, ils
ont besoin d'une assistance psycho-sociale plus rapprochée de la part
des personnels soignants, en occurrence les infirmiers. La base de cette
approche repose sur une meilleure relation infirmier-patient. Dès lors,
Nous faisons appel à HIDEGARD Peplau pour cette dimension «
Relation Interpersonnelle en Soins Infirmiers ».
Caractérisation des faits
Un problème d'alcool, qu'il soit chronique ou aigu,
compromet une très grande partie des 14 besoins de VIRGINIA
HENDERSON.
· L'alcool peut induire directement la dénutrition
(Aide alcool, 2021, 18 août) : besoin de manger et
boire
· L'alcool peut directement compromettre
l'équilibre spécial, la démarche et la posture (DSM-V) :
Besoin de se mouvoir et maintenir une bonne posture.
· Il corrompe le sommeil, provoque le
désintérêt (Lejoyeux et Embouazza, 2013) : Besoin
de dormir et de se reposer ; besoin de s'occuper et de se
réaliser.
· L'alcool exposé aux dangers, aux accidents de la
voie publique en affaiblissant les facultés (Taylor, 2015) :
Besoin d'éviter le danger.
· Il altère le jugement, provoque
l'agressivité et la violence (Babor et ses collaborateurs, 2003) : ce
qui altère toute relation affective et cognitive : Besoin de
communiquer.
· Il provoque également la dépression
(DSM-V ; Clinicum, 2007) se caractérisant par le découragement,
la tristesse, la perte de l'élan vital (DSM-IV) et le repli sur soi.
Cette dimension des problèmes fermes quasiment toutes les portes qui
s'ouvrent aux autres et à l'épanouissement : besoin de se
recréer ; besoin de s'occuper pour se réaliser.
Cet essai d'analyse des faits caractéristiques des
problèmes alcooliques nous laisse remarquer que l'alcool est susceptible
de porter atteinte à au moins huit (08) des 14 besoins de V. Henderson
de façon #177; directe.
En pratique, la prévention ou la PEC requiert une
approche beaucoup plus psychologique et relationnelle. C'est là
qu'intervient HILDEGARD PEPLAU. En effet, pour H. Peplau, les
soins infirmiers aident au renforcement de la personnalité du patient
par le biais la relation interpersonnelle. Il met l'accent sur l'aspect psychodynamique.
SCHEMA DU CADRE CONCEPTUEL
Chapitre troisième : Matériels et
méthodes de l'étude
1. Lieu de
l'étude
Le lieu de notre étude est le quartier Palar II de
l'aire de santé de Palar.
2. Justification du choix du lieu de
l'étude
Plusieurs de raisons justifient le choix de notre lieu
d'étude. On peut alors énumérer entre autre :
Ø Le manque d'éducation ou de sensibilisation
liée aux effets nocifs d'usage de l'alcool ;
Ø Prolifération des débits de boisson
à savoir par exemple : Soit le quartier Palar disposant les
populations suivantes,
Tableau 1 : population de Palar II
N°
|
VILLAGES
|
POPULATIONS TOTALES
|
1
|
PALAR II
|
7 719 habitants
|
Or nous avons pu recenser environs :
· 24 débits de boisson de bil-bil
· 14 bars de bière industrielle
3. Description du lieu de l'étude
3.1. Situation géographique
Le quartier Palar II se trouve dans la Région de
l'Extrême-Nord Cameroun. Il est situé dans le département
du Diamaré, arrondissement de Maroua 1er, dans la
circonscription du Lawanat de 3e degré de Palar Galion.
3.2. Situation sanitaire
Le quartier Palar II est située dans la Région
de santé de l'Extrême-Nord, dans le district de santé de
Maroua I et plus précisément un quartier de l'Aire de
Santé de Palar. Il partage ses frontières au Nord avec les
quartiers Djongo et Zaika. À l'Est, le quartier Palar I. À
l'Ouest, avec l'aire de santé de Meskine et au Sud avec l'aire de
Ouro-Tchédé.
3.3. Description du site d'accueil
Le site d'accueil est le quartier Palar II. Et nous
travaillons en communauté. Cette communauté, constituée de
plusieurs groupes ethniques ou culturels.
Le tout représente représentant environ
7 719 habitantspeut être décrite comme
suit :
3.3.1. Les ethnies
dominantes (les plus représentées) :
- Peuls
|
- Moundang
|
- Guiziga
|
- Massa / Mousey
|
- Mofou
|
- Mandara / Podoko
|
- Toupouri
|
- Kapsiki / Mada
|
- Guidar
|
- Ngambai
|
3.3.2. Les religions
présentes
- Le Christianisme
- L'Islam
- L'Animisme
- Les Athées
3.3.3. Les
activités lucratives présentes
- L'agriculture
- L'élevage
- Le commerce
- Le taxi (moto-clando)
- La maçonnerie/la soudure/la menuiserie/la peinture
- Etc.
3.3.4. Les
activités de loisir
- Le football
- Visionner
- Marcher dans des lieux publics tels que les jardins publics,
les bars ou boites de nuits.
3.3.5. Les
autorités traditionnelles et religieuses
- 01 Lawanat (chefferie de 3e degré) du
secteur Palar Galion (dans de Palar II)
- 01 Presbytère catholique (de la paroisse St
Eugène de Mazenod de Palar).
- 03 presbytères protestantes pour chaque Eglise
protestante officielle présente.
- 01 presbytère orthodoxe (de l'Eglise orthodoxe de
Palar)
3.3.6. Les langues les
plus parlées
- Fulfulde
|
- Français
|
- Mofou
|
- Massa / Mousey
|
- Guiziga
|
- Toupouri
|
- Moundang
|
|
3.3.7. Les structure
privées ou publiques
- 01 CES
- 01 école maternelle publique (partagele même
site que l'école publique de Palar 3)
- 01 école primaire publique (école publique de
Palar 3)
- 01 école privée catholique (MAZENOD de
Palar)
3.3.8. Les jours, lieux et
heures du marché dans la communauté
- Mardi : Palar mardi vers 15h
- Jeudi : Palar jeudi vers 15h
- Samedi : Palar Samedi vers 15h
- De lundi à dimanche : Palar jeudi ouvre aux
environs de 8h jusqu'à 23h environs. Exclu le jeudi de 10h à 23h
environs à cause du « jeudi propre » C'est
le carrefour et foyer le plus concentré en activités du
quartier.
3.3.9. Localisation de
quelques points de vente des boissons alcoolisées (voir annexe 2)
4. Méthode de
recherche
4.1. Type de recherche
Nous adoptons une Recherche mixte.
4.2. Date et durée de
l'étude
3 Mois : du 1er Juillet au 30 Septembre
2022.
4.3. Méthode
d'échantillonnage
Echantillonnage non probabiliste de
commodité.
4.3.1. Population cible
La population jeune âgée de 15 à 34 ans du quartier Palar II.
4.3.2. Technique et Taille
de l'échantillon
1-
|
PALAR II
|
7 719 habitants (en 2021)
|
La Formule de Cochran ci-dessousa été
adoptée pour nous aider à déterminer la taille de notre
échantillon.
N = taille de l'échantillon
z = le niveau de confiance selon la loi
normale centrée réduite. Nous fixons le niveau de confiance
à 95%, donc z = 1,96
p = proportion estimée de la
population qui présente la caractéristique p = 0,197
inspiré deConrald Ekukole Metuge et al. (2022)
surPrévalence et facteurs associés à la
consommation de substances chez les étudiants des établissements
d'enseignement supérieur à Buea, Cameroun. Revue
médicale panafricaine. Consulté le 29 juin 2022 à 00h58min
à l'adresse:
https://www.panafrican-medjournal.com/content/article/41/103/full
m = la marge d'erreur tolérée
fixée à 5%
Application numérique :
; Cependant, nous pouvons utiliser la formule de
correction suivante pour ajuster la taille de l'échantillon à
notre population d'étude. Avec N'= la nouvelle
taille de l'échantillon, n la population
cible, et N la taille de l'échantillon
trouvée avec la formule de Cochran.
4.3.3. Critères de sélection
i- Critère d'inclusion
- Etre âgé entre 15 et 34 ans
ii- Critère d'exclusion
- Avoir un âge exclu de l'intervalle] 15 - 34[ans
- N'ayant pas donné son consentement.
4.4. Instruments de collecte de
données
Nous allons disposer des fiches de
questionnaires qui seront dictés et expliqués aux
participants dont nous les aiderons à remplir, ou bien que nous
remplirons préférablement nous-même, en notant les
réponses données par les participants qui ne savent pas lire et
écrire.
4.5. Technique de collecte de
données
En utilisant toujours la formule de Cochrane, avec un
coefficient de correction pour obtenir le nombre de quartier qu'il nous faut.
Il en ressort que l'échantillonnage concernera 01 village (quartier) de
l'aire de santé de Palar dans cette étude. Nous utiliserons des
questionnaires administrés, c'est-à-dire que nous poserons les
questions et nous noterons les réponses, ce qui permettra de
réduire considérablement les déviations dans les
capacités de compréhension des questions et d'avoir le moins
possible des questionnaires pas complétement remplis.
4.5.1. Déroulement de
l'enquête
À la suite du dépôt du protocole et
l'obtention de l'autorisation d'enquête auprès des
autorités compétentes, nous irons au contact de notre population
cible dans l'optique d'enquêter.
- Arrivée et présentation de l'enquêteur
et des documents officiels, nécessaires à l'autorisation
d'enquêter, auprès des autorités compétentes pour se
faire signaler ;
- Arrivée et présentation de l'enquêteur
auprès des participants ;
- Présenter le but de la rencontre ;
- Présenter le thème et son but ;
- Présenter la notices d'information et le processus de
gestion des données qui seront collectées et obtenir le
consentement du participant ;
- Aider le participant à remplir le
questionnaire ;
- Le remercier à la fin ;
- Faire la synthèse des données
collectées.
4.5.2. Dépouillement
Au lendemain de la collecte des données
(réception des données brutes), nous réunirons toutes les
fiches des questionnaires remplis et tous les enregistrements recueillis pour
analyse et exploitation. On commencera par le tri, qui respectera une
convenance d'une meilleure exploitation et d'une analyse plus simple et
efficace. Il se fera selon, l'âge, le sexe, le type de boisson
alcoolisée consommée, la motivation, la profession (ou sans
profession), etc.
4.5.3. Traitement des données
Le traitement des données sera basé sur la
saisie des données brutes assimilées et l'épuration, les
codages, les enchaînements, contrôle et imputation, le tri suivi de
la création d'un fichier de traitement final et des fichiers de
diffusions.
4.6. Respect de l'éthique
Il est basé sur l'observation stricte des restrictions
et les normes d'exploitation des données recueillies. La protection des
données à caractère personnels en est la
préoccupation centrale au stade d'exploitation des données. Un
formulaire d'information et ou de consentement précisant les risques et
bénéfices liée à l'étude seront
respectivement fait connaitre et fait signé au participant.
4.7. Les limites de l'étude
Le thème que nous traitons dans cette étude ne
saurait aborder tous les aspects épidémiologiques des
problèmes psycho-sociaux générés par la
consommation abusive de l'alcool.
Par exemple :
- L'impact de la consommation d'alcool sur le psychisme en
association avec d'autres substances psychoactives.
- Quel est l'impact de la consommation abusive d'alcool sur
les performances professionnelles ou scolaires ?
- Quel est l'impact de la consommation abusive d'alcool sur
les rapports psychoaffectifs dans les familles ?
- Différentes quantités et degrés
d'alcool consommée et leurs impacts respectifs sur le psychisme et leurs
portée sociale.
4.8. Plan de communication des
résultats
Les résultats de cette enquête seront
présentés de différentes manières. D'abord dans
notre institution sous forme de mémoire de fin de formation, et
d'étude avec soumission d'abstract ; puis, une présentation
orale ; et lors des publications enfin, une soumission d'article. Au
final, acheminer dans des institutions habiletées pour archivage :
IFOSSA, Aire de Santé de Palar, District de Santé de Maroua 1,
Sous-Préfecture de Maroua 1er ...
4.9. Difficultés rencontrées
- Refus de coopération de la part des jeunes
concernés
- Des questionnairesmal remplis.
- Les routes dans les quartiers sont très peu
accessibles en saison des pluies rendant difficiles les déplacements
quotidiens
- Le manque du sérieux des participants
Chapitre quatrième : présentation des
résultats
1- Organigramme d'inclusion
des sujets participants selon les critères d'inclusion et
d'exclusion
Deux cent quatre-vingt (280) jeunes étaient
invités à participer, 31 ont refusé de donner leur
consentement pour participer ; 13 jeunes ont été exclus pour
avoir mal répondu à leurs questionnaire (ou incomplètement
remplis). En fin, 236 ont été définitivement inclus.
Jeunes invités (280)
Jeunes inclus (249)
Jeunes définitivement inclus (236)
Refus (31)
Fiches mal remplies exclues (13)
Figure 5 : organigramme d'inclusion des
participants.
2-
Résultats
2.1. Profils
sociodémographique
Tableau 2 : profils sociodémographiques des
répondants.
Variables
|
Modalités
|
Effectifs
|
Fréquences (%)
|
Sexe
|
Masculin
Féminin
|
154
82
|
65,25
34,75
|
Tranches d'âges
|
[15 - 19]
[20 - 24]
[25 - 29]
[30 - 34]
|
51
69
74
42
|
21,61
29,24
31,35
17,80
|
Niveaux d'études
|
Pas fait d'études
Primaire
Secondaire
Supérieur
|
4
20
111
101
|
1,69
8,47
47,03
42,80
|
Occupation
|
Élèves
Étudiants
Au chômage
Débrouillards
Autres
|
61
89
18
44
24
|
25,85
37,71
7,63
18,64
10,17
|
Il en est ressorti que 65,25 % des participants sont de sexe
Masculin contre 34,75 % de sexe féminin. Soit un sexe ratio de 1,88 en
faveur des hommes. Nous avons remarqué que l'intervalle d'âge le
plus représenté va de 25 à 29 ans constituant 31 % des
répondants ; et que le moins représenté se situe
entre 30 et 34 ans équivalant à 17,80 %. Les jeunes
enquêtés étaient quasiment célibataires avec une
hauteur de 74,15%. Par ailleurs, la majorité des participants, soit
43,03 % a Secondaire comme niveau d'étude ; et ceux qui n'ont Pas
Fait d'Etude (PFE) représente la minorité avec un pourcentage de
1,69%. L'occupation qui était plus représentée est
« Etudiant » avec un pourcentage de 37,71%.
2.2. Participants qui boivent ou non de
l'alcool
Tableau 3 : répartition des
répondants consommateurs d'alcool selon le sexe par rapport à
l'ensemble des répondants (Colonne A), et selon le sexe par rapport aux
répondant du même sexe (Colonne B).
Répondants par sexe
|
Colonne A
|
Colonne B
|
Non buveurs
|
Pourcentage
(%)
|
Buveurs
|
Pourcentage
(%)
|
Nombre des répondants par sexe
(b*+nb**)
|
Hommes et Femmes buveurs
|
Homme (b) / Homme en %
Femme(b) / Femme en %
|
Masculin
|
55
|
23,31
|
99
|
41,95
|
154
|
99
|
64,29
|
Féminin
|
51
|
21,61
|
31
|
13,14
|
82
|
31
|
37,80
|
Total
|
106
|
44,92
|
130
|
55,08
|
236
|
130
|
//////////
|
*b = buveurs. **nb = Non buveurs
|
On a :
Colonne A :
· Sur le nombre total des répondants (236),
106(44,92%) ont déclaré ne pas être des buveurs, dont
55(23,31%) des hommes et 51(21,61%) des femmes.
· Sur le nombre total des répondants (236),
130(55,08%) ont déclaré être des buveurs, dont 99(41,95%)
des hommes et 31(13,14%) des femmes.
Colonne B :
· Sur le nombre total des répondants hommes (154),
99 ont déclaré être des buveurs c.-à-d. 64,29%.
· Sur le nombre total des répondants femmes (82),
31 ont déclaré être des buveurs c.-à-d. 37,80%.
Tableau 4 : répartition des répondants
par occupation.
Colonnes
|
Colonne A
|
Colonne B
|
Total
|
Occupation
|
Elèves
|
Etudiants
|
Chômeurs
|
Débrouillards
|
Autres
|
Total par occupation (b+nb)
|
61
|
89
|
18
|
44
|
24
|
236
|
Pourcentage (%)
|
25,85
|
37,71
|
7,63
|
18,64
|
10,17
|
100,00
|
Buveurs
Par occupation
|
25
|
45
|
13
|
31
|
16
|
130
|
Pourcentage b* par rapport aux nb** (%)
|
40,98
|
50,56
|
72,22
|
70,45
|
66,67
|
//////
|
*b = buveurs. **nb = Non buveurs
|
De ce tableau ressort que les chômeurs occupent la
tête de liste des consommateurs d'alcool avec 72,22%, suivie des
débrouillards (70,45%).
2.3. Age à laquelle
les participants (consommateurs) ont commencé à boire et à
acheter de l'alcool.
Tableau 5 : Age à laquelle les participants
(consommateurs) ont commencé à boire et à acheter de
l'alcool.
Variables
|
Modalités
|
Effectifs
N= 130
|
Fréquences (%)
|
Commencer à boire de l'alcool
|
Avant 18 ans
Après 18 ans
|
77
53
|
59,23
40,77
|
Commencer à acheter de l'alcool
|
Avant 21 ans
Après 21 ans
Pas encore
|
97
31
2
|
74,62
23,85
1,54
|
Plus de la moitié des participants a commencé
à boire de l'alcool avant l'âge de 18 ans (59,23% soit 77/130).
74,62 % (soit 97/130) des participants ont commencé à acheter de
l'alcool avant l'âge de 21 ans, contre 23,85 % (97/130) de ceux
après cet âge.
2.4. Type de boisson
alcoolisée et raisons de consommation données
Tableau 6 : Type de boisson alcoolisée et
raisons de consommation données.
Variables
|
Modalités
|
Effectifs
N= 130
|
Fréquences (%)
|
Type d'alcool consommé
|
Bière
Bilbil
Whisky
Vin RBR*
Vodka
Autre
|
52
45
14
12
4
2
|
40,00
34,62
11,54
9,23
3,08
1,52
|
Raisons de consommation données
|
Pour fêter
Pour être ivre
Oublier les soucis
Etre avec des amis
Trouver du courage
Pour le plaisir
Sans raison
Autre raison
|
29
5
27
29
8
15
12
5
|
22,31
3,85
20,76
22,31
6,15
11,54
9,23
3,85
|
*Vin RBR = Vin rouge/blanc/rosé
|
La bière (industrielle) était la boisson
alcoolisée plus consommée de ces jeunes avec un pourcentage de
40,00 % (soit 52/130) contre 34,62 % (45/130) pour le Bilbil (bière
artisanale à base des grains de mil).Fêter et se retrouver avec
des amis représente les plus grandes raisons de consommer de l'alcool
pour nos participants avec un seuil de 22,31% (soit 29/130) chacune. A coter de
ces deux raisons, vient celle d'oublier les soucis avec 20,76% (soit
27/130).
2.5. Participants
consommateurs qui ont été incapables de se rappeler un
évènement parce qu'ils avaient bu de l'alcool
Figure 6 : histogramme de répartition
des consommateurs selon qu'il aient eu des trous de mémoire ou non
après une consommation abusive d'alcool.
Figure 7 : histogramme derépartition des
participants consommateurs d'alcool selon leurfréquence des trous de
mémoire après une ingestion d'alcool.
Il ressort de ces deux graphiques (figures 6 et 7) que 45,38%
(soit 59/130) de nos consommateurs répondants ont été
incapables de se rappeler un évènement parce qu'ils avaient bu de
l'alcool, contre 54,62% (71/130) qui se sont toujours rappelés des
évènements. Et que la fréquence dominante est "quelques
fois" c'est-à-dire souvent.
2.6. Participants consommateurs d'alcool ayant déjà
eu à frapper sur quelqu'un après avoir bu de l'alcool.
Figure 8 : diagramme à barre donnant la
répartition des participants selon qu'il ou non eu à frapper sur
quelqu'un après avoir bu de l'alcool.
19,23% de nos répondants ont déclaré avoir
frappé sur quelqu'un après avoir abusé de l'alcool.
2.7. Consommateurs ayant eu
envie de se suicider
Figure 9 : histogramme de répartition
des répondants consommateurs d'alcool selon les fréquences des
tentatives de suicide.
5,38% (soit 7/130) Consommateurs ont déjà eu envie
de se suicider, au moins une fois, afin de se débarrasser de leurs
soucis sous l'effet de l'alcool.
2.8. Les répondants
qui ont été victimes d'emportements de la part de leurs proches
qui a était sous l'effet de l'alcool.
Figure 10 : digramme en secteur donnant la
répartition des répondants selon qu'ils soient victimes ou non
d'emportement de leurs proches après abus d'alcool.
La prévalence des victimes d'emportement parmi les
participants représentait 60,59% (soit 143/236).
Tableau 7 : effectif des victimes par
fréquence et par source d'emportement.
Fréquences
|
Conjoint
|
Frère/Soeur
|
Voisin
|
Enfant
|
Ami(e)
|
Parent
|
Total Général
|
Une fois
|
6
|
7
|
1
|
0
|
20
|
2
|
36
|
Quelques fois
|
8
|
14
|
2
|
1
|
45
|
26
|
96
|
A chaque fois
|
3
|
1
|
0
|
0
|
0
|
7
|
11
|
Total
|
17
|
22
|
3
|
1
|
65
|
35
|
143
|
Pourcentage
|
11,89%
|
15,38%
|
2,10%
|
0,70%
|
45,45%
|
24,47%
|
100,00%
|
Ce tableau nous montre que les sources d'emportements les plus
représentées sont les amis (45,45%), les parents (24,47%), les
frères/soeur (15,38%) et le conjoint (11,89%).
2.9. Victimes de violence
physique
Figures 11 : diagramme en secteur donnant la
distribution des répondants selon qu'ils soient victimes de violences
physiques ou non de leurs proches.
Le diagramme en secteur suivant montre que 32,20% (soit 76/236)
des participants étaient victimes de violence physique au moins une
fois.
Tableau 8 : effectif des victimes par
fréquence et par source de violence physique.
Fréquence
|
Conjoint
|
Frère/Soeur
|
Voisin
|
Enfant
|
Ami(e)
|
Parent
|
Total Général
|
Une fois
|
6
|
1
|
1
|
0
|
13
|
3
|
24
|
Quelques fois
|
6
|
11
|
0
|
1
|
13
|
17
|
48
|
À chaque fois
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
4
|
Total
|
13
|
12
|
1
|
1
|
26
|
23
|
76
|
Pourcentage
|
17.11%
|
15.79%
|
1.32%
|
1.32%
|
34.21%
|
30.26%
|
100.00%
|
Ce tableau nous montre que les sources de violences physiques les
plus représentées sont les amis(34,21%), les parents (30,26%), le
conjoint (17,11%) et les frères et soeurs (15,79%).
2.10. Participant qui
connaissent quelqu'un qui dit des « paroles bizarres »
après avoir consommé de l'alcool.
Figures 12 : histogramme de répartition
des répondant selon qu'ils connaissent ou non des gens parmi leurs
proches qui prononce des« paroles bizarres » après
abus d'alcool.
L'histogramme ci-dessus nous ressort qu'il y avait, parmi nos
répondants, 73.31% (soit 173/236) de
« Oui » concernant le fait de connaitre ou
non quelqu'un (un de le leur proche) qui dit des « paroles
bizarres » après avoir consommé de l'alcool ou non.
Nous entendons par « paroles bizarres », ensemble pouvant
traduire : les troubles de l'humeur, de personnalité, les
agressions verbales, les discours ébrieux, etc..
Tableau 9 : effectif des témoins par
fréquence et par source de « paroles bizarres ».
Fréquence
|
Conjoint
|
Frère / Soeur
|
Voisin
|
Enfant
|
Ami(e)
|
Parent
|
Total Général
|
Une fois
|
0
|
6
|
4
|
0
|
5
|
1
|
16
|
Quelques fois
|
12
|
22
|
2
|
0
|
50
|
26
|
116
|
À chaque fois
|
8
|
2
|
3
|
0
|
13
|
19
|
41
|
Total
|
20
|
30
|
9
|
0
|
68
|
46
|
173
|
Pourcentage
|
11.56%
|
17.34%
|
5.20%
|
0.00%
|
39.31%
|
26.59%
|
100.00%
|
La source des « paroles bizarres », la plus
représentée selon les données obtenues sont les amis
(39,31%), les parents (26,59%), les frères ou soeurs (17,34%) et le
conjoint (11,56%).
Chapitre
cinquième : analyse et discussion des résultats
L'objectif principal de notre étude était de
déterminer l'impact de la consommation abusive d'alcool sur le psychisme
et sa portée sociale dans la vie des jeunes âgés de 15
à 34 ans du quartier Palar II. La présente analyse et discussion
met une lumière comparative des résultats obtenus de
l'étude. Pour se faire, nous repartirons cette section du travail en 4
parties, dont chacune représentera un objectif spécifique au
préalable.
1er partie : aspects
sociodémographique et prévalence.
Notre étude a révélé 55,08% de
buveurs parmi nos répondants (Tableau 3). Un chiffre similaire à
une étude semblable effectuée à Abidjan
(Côte-d'Ivoire) a montré un 53% de consommateurs d'alcool (Koffi,
2015).
Dans notre étude, cette prévalence des hommes
qui consomment de l'alcool est aussi plus forte que celle des femmes, avec
respectivement 64,29% contre 37,80%. Non loin de là, Ntone et al avaient
trouvé des résultats très proches des nôtres au
décours d'une étude similaire réalisée sur les
Facteurs Favorisant la Consommation des Boissons Alcoolisées par les
Étudiants des Campus Universitaires au Cameroun. Il s'est
avéré que la consommation d'alcool est plus
élevée chez les étudiants (60,96%) par rapport aux
étudiantes (39,04%).
Par ailleurs, une autre étude menée au Canada en
2015, auprès des Canadiens âgés de 15 ans et plus, a
révélé que plus de 75% des jeunes (âgés de 25
à 29 ans) ont consommé de l'alcool les 12 derniers mois (Rapport
de l'administrateur de la santé publique du Canada, 2015, page 10,
figure 2a). Ce qui était la tranche d'âge la plus
représentée. Dans notre étude cette prévalence
ressort pareille. Car sur 74 jeunes âgés de 25 à 29 ans
(Tableau 2), 42 (soit 56,76%) consomment de l'alcool.
Dans notre étude, sur 61 élèves ayant
participés, 25 boivent de l'alcool (soit 40,98%). On note encore que sur
89 étudiants ayant répondu aux questionnaires, 45 consomment de
l'alcool, soit 50,56% (Tableau 4) ; une statistiqueproche provenant d'une autre
étude similaire réalisée en Côte d'Ivoire par Koffi
et al. (2015), qui a révélé 14% d'élèves et
49,7% d'étudiants buveurs d'alcool.
Un pourcentage de plus de 40% des élèves et
étudiants qui consomment de l'alcool les prédisposent aux
absences répétées à l'école, aux
échecs, aux mauvais comportements (DSM-IV et V) et à des
Black-out (Aide alcool, 2021).
Notre étude à travers le tableau 4, montre que
les chômeurs et les débrouillards couvrent les soumets des plus
buveurs d'alcool parmi nos sujets, avec respectivement avec respectivement
72,22% (des chômeurs) et 70,45% (des débrouillards). Une
conjecture de point de vue scientifique suggère d'affirmer que le manque
de travail contribue considérablement à la consommation d'alcool.
Une thèse qu'on l'on appuie tranquillement avec les travaux de
Ronchetti, J. & Terriau, A. (2021) sur Chômage et comportements
à risque : quel effet de la perte d'emploi sur la consommation
d'alcool et de tabac ? qui ont déclaré partager l'idée
selon laquelle le chômage aurait un effet sur la consommation d'alcool.
En Espagne, d'après Perrine Laffon (2009), un (01)
adolescents sur cinq (05) a déjà bu de l'alcool. Notre
étude a ressorti parallèlement que deux (02) adolescents sur cinq
(05) ont déjà bu de l'alcool. Dans les deux cas avant l'âge
de 18 ans. En effet, consommer de l'alcool avant l'âge de 18 ans est
déconseillé par beaucoup d'experts scientifiques (Pr Pierre
Gillet, 2019), causant des dommages irréversibles sur le cerveau
(Institut Pasteur, 2013). Car en fait, le cerveau n'a pas fini de se
développer à cet intervalle d'âge-là. Il atteint sa
maturité entre 20 et 30 ans (OCDE, 2007) ou toujours en
développement (Tomas Pause, 2011).
2epartie : type d'alcool le
plus consommée
Nous remarquons du tableau 6 que la boisson la plus
consommée de nos répondants est la bière (40,00%). Des
études similaires en Côte d'Ivoire (Pékani et al., 2008)
sur approche épidémiologique de la consommation des boissons
alcooliques en Côte-d'Ivoire ont montré que la bière
la plus consommée globalement est également la bière
à un pourcentage de 54,9%. Par ailleurs, Diboh et al. (2013) ont
travaillé suralcoolisation chez les jeunes élèves en
Côte-d'Ivoire : préférence et consommation effective. Ils
ont trouvé que la bière était la boisson alcoolisée
la plus consommée avec un pourcentage de 47,48%. Ce qui corrobore avec
notre résultat.
3e partie : les factures
favorisant la consommation d'alcool abusive d'alcool
En ce qui concerne ce qui pousserait les jeunes à se
lancer dans la consommation d'alcool, d'un côté le besoin de se
retrouver avec des amis (22,31%) encore désigné par d'autres
auteurs comme des pairs ; et de l'autre, fêter (22,31%). Vient en
deuxième position le besoin d'oublier les soucis (20,76%). En effet, des
études sur les problèmes liés à l'alcool et aux
autres drogues accomplies par l'Institut suisse de prévention de
l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) aident à éclairer les
motifs des « raisons de boire » des jeunes(Corine, K.,
2008). Il ressort en effet que les jeunes avancent comme raisons pour faire
recours aux boissons alcoolisées pour faire la fête avec des
jeunes de leur âge et s'amuser. D'où la concordance avec notre
résultat. De plus, Chipperfield et Vagal en 1965,
révélaient déjà l'existence d'une influence franche
de la présence de consommateurs d'alcool dans l'entourage des sujets
d'après une étude réalisée auprès des jeunes
âgés de 19 à 21 ans.
4e partie : l'impact
psychique et portée sociale dans la vie du consommateur et son
entourage.
Notre étude révèle un taux de 5,38%
(histogramme de la figure 9) de tentative de suicide après avoir
ingéré de l'alcool. Un nombre bien considérable pour des
chercheurs tels que Park et al. (2017) qui ont montré, après une
étude sur l'Impact de la consommation aiguë d'alcool sur la
létalité des méthodes de suicide, que le risque de
suicide n'est pas lié à la prévalence mais au taux
d'alcoolémie. Soutenu par Cherpitel et al. (2004) qui ont mené
des études sur la consommation aiguë d'alcool et conduites
suicidaires. Leurs résultats soutiennent que la consommation
d'alcool est associée à un comportement suicidaire. La
prévalence de suicidaires ou de tentatives de suicide dont le test de
consommation d'alcool était positif. Un large éventail de cas
positifs à l'alcool a été trouvés pour les suicides
réussis (10-69 %) et les tentatives de suicide (10-73 %). Des
pourcentages dont les extrémités inférieures sont proches
des nôtres.
Par ailleurs, les données
épidémiologiques comme celles de Regier et al (1990) nous
indiquent que l'alcool constitue la première ligne des
comorbidités psychiatriques liées aux substances psychoactives
avec entre 40 et 62%. Ces données rendent nos résultats
inquiétants. Car les conduites addictives liées à l'alcool
ou drogue augmente le risque de tentative de suicide (Hawton et al. 2005).
Les figures 8 et 9 révèlent que 45,38% (soit
59/130) de nos répondants qui boivent de l'alcool n'arrive pas à
se rappeler certains évènements qui s'étaient
déroulés pendant qu'ils avaient abusé de l'alcool, dont la
fréquence "quelques fois" emporte sur les autres en représentant
à elle seule 31,54% ; A chaque fois, 1,54% et une fois, 12,31 fois. Ces
réponses se sont validé par les assertions de Nelson et al (2004)
qui soutient l'existence des trous de mémoire après un abus
d'alcool qu'il appelle « trou noir ».
Le figure 12 présente une répartition des
répondants qui ont été témoins d'agencement de
« paroles bizarres » (73,31%) après une prise d'alcool de la
part de leurs proches. Au niveau des auteurs de ces circonstances, les plus
représentés (Tableau 9) était les parents (26.59%), les
amis (39.31%), le conjoint (11.56%), et en fin les frères/soeurs
(17.34%). Cette dimension peut avoir des interprétations scientifiques
caractéristiques de troubles de personnalité lié à
l'alcool (Amine et al., 2013), d'intoxication aigüe à
l'alcool(DSM-5), des violences verbales (Perez-Diaz et Huré), les
traumatismes psychologues (INS, 2020) dans Enquête
démographique et santé 2018, sont inclus dans cette partie
des problèmes abordés.
Sur 130 consommateurs d'alcool, 25 (19,23%) de nos
répondants ont déclaré avoir déjà eu
à frapper sur leurs proches après avoir bu de l'alcool (figure
8). On remarque que l'alcool altère le jugement, influence les
émotions... (babor et collab, 2003) afin de pousser à
l'agressivité. Ce que Wilde, Graham et Rehm (1998) n'ont pas
manqué de soutenir ; en soulignant que l'alcool est perçu comme
un facteur agressogène et apparaît comme une cause probable dans
l'émission des comportements violents. Subra et Bègue ont
également montré au bout d'une étude sur l'alcool, une
excuse ? rôle de l'alcoolisation des agresseurs dans l'attribution de
responsabilité et de blâme, en 2014 queleurs résultats
adhèrent à l'idée selon laquelle l'alcool est fortement
lié aux comportements violents.
Le diagramme en secteur de la figure 10 et le Tableau 7 de
notre travail nous montre que 143/236 soit 60,59% répondants ont
déjà été victimes d'emportements de leur
proche ; et que les sources d'emportements les plus culminants sont les
Amis (45,45%), les parents (24,47%) et le conjoint (11,89%).
Le diagramme en secteur (figure 11) montre que 23,20% (soit
76/236) des participants étaient victimes de violence physique au moins
une fois. Un chercheur affirmait autre fois que l'abus d'alcool joue un
rôle particulièrement important sur la violence familiale.
(Laneuville, 2015), soutenu par l'OMS (2007) afin d'étayer nos
résultats, qui ajoute que dans la Région africaine, des
études ont montré qu'il existe des liens entre l'usage de
l'alcool et la violence au foyer.
Conclusion et
suggestion
CONCUSION
Rendu à l'épilogue de notre étude qui
consistait à déterminer l'impact psychique et la portée
sociale de la consommation abusive d'alcool dans la vie des jeunes
âgés de 15 à 34 ans du Palar II. Pour y parvenir, nous
avons déterminé la prévalence et le profil
sociodémographique des jeunes consommateurs d'alcool;
déterminéle type d'alcool le plus consommé par ces
jeunes ; déterminé les facteurs favorisant la consommation
abusive ; ressorti l'impact psychique de l'alcool et Identifier la
portée sociétale d'une telle consommation à longue
durée, sur la vie du consommateur et son entourage.
Les hypothèses émises étaient :
- On s'attend à ce que l'impact psychique regroupe de
problèmes de nature variable : troubles de comportement, de la
mémoire, de l'humeur, de la personnalité...
- La portée sociétale sera gonflée par
une contribution élevée d'alcool aux problèmes sociaux
tels que les viols sexuels, les violences parentales, le banditisme,
engueulades, bagarres, les accidents de travail ou de circulation, absences
à l'école ou travail, gueule de bois, etc.
Au vu des résultats obtenus, nous validons et
déclarons que nos deux hypothèses ont bien été
confirmées.
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
A la lumière des résultats obtenus, nous
recommandons :
· Au niveau national
Il serait nécessaire :
- Que gouvernement veille à ce que les lois qui
règlementent les ventes et consommation d'alcool soient scrupuleusement
appliquées.
- De former et affecter des urgentistes dans les
hôpitaux nationaux, et renforcer le programme de formation des personnels
médicaux sanitaires dans la prévention et la prise de
l'intoxication aigüe ou chronique d'alcool.
- De pratiquer l'alcootest au victimes d'accident ou de
violences physiques à l'accueil du patient dans le but de
dépister et de mieux orienter le patient pour une prise en charge
holistique.
- De mettre à la disposition de l'ensemble de la police
nationale des alcootests pour prévention routière afin de limiter
des accidents de voie publique, des agressions, des vols, etc.
· Au niveau Régional (du secteur
santé)
- Mettre en application les programmes de prévention et
de prise en charge des patients avec des problèmes d'alcool.
· Sur le point personnel
- Sensibiliser avec fougue toutes les couches sociales dont
nous pouvons atteindre sur les méfaits de la consommation abusive
d'alcool et la notion de verre standard.
- Orienter tout cas suspect de problème d'alcool vers
les spécialistes.
- Nous devons être capable de prendre en charge en
urgence un patient qui souffre d'intoxication aigüe ou chronique d'alcool
ou de delirium tremens.
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à l'adresse suivante le 25 Aout 2022 :
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/alcohol
Table des matières
SOMMAIRE
Erreur ! Signet non
défini.
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES ABREAVIATIONS ET
ACRONYMES
v
LISTE DES FIGURES
vii
LISTE DES TABLEAUX
viii
RESUME
ix
ABSTRACT
x
Introduction
1
Chapitre premier :
Problématique
3
1- Contexte du
problème
4
2- Formulation du
problème
5
3- Question de
recherche
5
3.1. Question de recherche
principale
5
3.2- Questions de recherche
secondaires
5
4-
Délimitation du problème
6
5- Objectifs de
l'étude
6
5.1-1. Objectif
général
6
5.1-2. Objectifs
spécifiques
6
6- But de la
recherche
6
8-
Intérêts de l'étude
7
Chapitre deuxième :
déroulement des concepts
9
I-
Définition des concepts
10
1.
Impact
10
2. Alcool
10
a) Histoire,
origines de l'alcool
10
b) Fabrication et
utilisation
10
3.
Alcoolisme
11
4. Consommation
modérée et abusive d'alcool
12
a) Consommation
modérée (standard) d'alcool
12
b) Consommation
abusive d'alcool ou à risque
13
5-
Psychisme
13
6- Portée
sociale
14
7- La
vie
14
8- Jeune (15 - 34
ans)
14
II-
Généralités sur le système
nerveux
15
1.
Définition du SN
15
2. Le
système (ou circuit) de récompense
17
a)
Définition
17
b)
Fonction/Fonctionnement
18
III- L'alcool et le
cerveau
19
1- L'action de
l'alcool sur le système nerveux central
19
2-
Métabolisme de l'alcool
20
3- Mécanisme
de l'intoxication alcoolique
21
IV- Les troubles
psychiques induits par l'alcool
22
1. Troubles et
intoxication : définitions et critères
diagnostiques
22
2.
Delirium
24
3. Troubles
amnésiques induits par l'alcool
24
4. Troubles
psychotiques particuliers
24
a) Le délire
paranoïaque
24
b) La
schizophrénie alcoolique aiguë
25
c) Syndromes
dépressifs
25
5. Conduite
suicidaire
26
6.
Dépendance alcoolique
26
7. Troubles
neuro-psycho-développemental chez le nouveau-né associé
à l'exposition à l'alcool : syndrome d'alcoolisme
foetal
27
V-
Résultantes caractéristiques ou retentissements
sociaux des troubles associés à l'alcool
28
1.
L'agressivité et l'impulsivité
28
2. L'agression
sexuelle et/ou rapport sexuel non protégé
28
3. Les
accidents
29
4. Les
suicides
29
6. La violence
conjugale
31
7. Les absences
à l'école / Les absences au travail
31
8.
Déséquilibre économique
32
9. Les
crimes-délits-infractions-incivilité
32
10. Le trouble du
sommeil
32
VI- Prise en charge
de l'intoxication aigue ou d'abus chronique d'alcool
33
A.
Évaluation spécifique
33
B.
L'infirmière d'alcoologie
35
C. L'assistante
sociale
35
D.
Résumé de la prise en charge globale de
mésusage d'alcool
35
VII- Modèle
Conceptuel Infirmier
36
Chapitre troisième :
Matériels et méthodes de l'étude
40
1. Lieu de
l'étude
41
2. Justification du
choix du lieu de l'étude
41
3. Description du
lieu de l'étude
41
3.1. Situation
géographique
41
3.2. Situation
sanitaire
41
3.3. Description du
site d'accueil
42
3.3.1. Les ethnies
dominantes (les plus représentées) :
42
3.3.2. Les
religions présentes
42
3.3.3. Les
activités lucratives présentes
42
3.3.4. Les
activités de loisir
42
3.3.5. Les
autorités traditionnelles et religieuses
42
3.3.6. Les langues
les plus parlées
43
3.3.7. Les
structure privées ou publiques
43
3.3.8. Les jours,
lieux et heures du marché dans la communauté
43
3.3.9. Localisation
de quelques points de vente des boissons alcoolisées (voir annexe
2)
43
4. Méthode
de recherche
43
4.1. Type de
recherche
43
4.2. Date et
durée de l'étude
43
4.3. Méthode
d'échantillonnage
43
4.3.1. Population
cible
43
4.3.2. Technique et
Taille de l'échantillon
43
4.3.3.
Critères de sélection
44
4.4. Instruments de
collecte de données
45
4.5. Technique de
collecte de données
45
4.5.1.
Déroulement de l'enquête
45
4.5.2.
Dépouillement
45
4.5.3. Traitement
des données
46
4.6. Respect de
l'éthique
46
4.7. Les limites de
l'étude
46
4.8. Plan de
communication des résultats
46
4.9.
Difficultés rencontrées
47
Chapitre quatrième :
présentation des résultats
48
1- Organigramme
d'inclusion des sujets participants selon les critères d'inclusion et
d'exclusion
49
2-
Résultats
50
2.1. Profils
sociodémographique
50
2.3. Age à
laquelle les participants (consommateurs) ont commencé à boire et
à acheter de l'alcool.
52
2.4. Type de
boisson alcoolisée et raisons de consommation
données
53
2.5. Participants
consommateurs qui ont été incapables de se rappeler un
évènement parce qu'ils avaient bu de l'alcool
53
2.7. Consommateurs
ayant eu envie de se suicider
55
2.8. Les
répondants qui ont été victimes d'emportements de la part
de leurs proches qui a était sous l'effet de l'alcool.
55
2.9. Victimes de
violence physique
56
2.10. Participant
qui connaissent quelqu'un qui dit des « paroles bizarres »
après avoir consommé de l'alcool.
57
Chapitre cinquième : analyse et
discussion des résultats
59
1er partie : aspects
sociodémographique et prévalence.
60
2e partie : type d'alcool le
plus consommée
61
3e partie : les factures
favorisant la consommation d'alcool abusive d'alcool
61
4e partie : l'impact psychique
et portée sociale dans la vie du consommateur et son
entourage.
62
Conclusion et suggestion
64
Références bibliographiques
:
67
Annexes a
Annexes 1 : Procédure de fabrication
industrielle d'alcool (vue d'ensemble) b
Annexes 2 : Localisation de quelques sites de
vente de boissons alcoolisée dans le quartier Palar II c
Annexes 3 : Chronogramme
d'activité d
Annexes 4 : Budget e
Annexes 5 : Notice d'information
f
Annexes 6 : Formulaire de consentement
éclairé h
Annexes 7 : Curriculum vitae i
Annexes 8 : Demande de clairance
éthique j
Annexes 9 : matériel d'enquête :
questionnaire k
Annexes 10 : Autorisation de recherche du
Délégué Régional de santé publique
n
Annexes 11 : Autorisation de recherche du
Sous-Préfet de Maroua 1er o
Annexes12 : Autorisation de recherche du Chef de
District de Santé de Maroua I p
Annexes 13 : Attestation de dépôt de
mémoire 1 q
Annexes 14 : Attestation de dépôt
de mémoire 2 r
|