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Impact de la consommation abusive d'alcool sur le psychisme et sa portée sociale dans la vie des jeunes à¢gés de 15 à  34 ans du quartier Palar II


par Fabien WADOUKA
Institut de formation en santé du Sahel de Mokolo (IFOSSA/Mokolo) - Infirmier principal 2022
  

Disponible en mode multipage

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SOMMAIRE

SOMMAIRE ..............................................................................................................................i

DEDICACE...............................................................................................................................ii

REMERCIEMENTS...............................................................................................................iii

LISTE DES ABREAVIATIONS ET ACRONYMES ..........................................................v

LISTE DES FIGURES ..........................................................................................................vii

LISTE DES TABLEAUX .....................................................................................................viii

RESUME .................................................................................................................................ix

ABSTRACT..............................................................................................................................x

Introduction ..............................................................................................................................1

Chapitre premier : Problématique .........................................................................................3

Chapitre deuxième : déroulement des concepts ................................................................... 9

Chapitre troisième : Matériels et méthodes de l'étude .......................................................39

Chapitre quatrième : présentation des résultats..................................................47

Chapitre cinquième : analyse et discussion des résultats.......................................58

Conclusion et Suggestions..............................................................................63

Annexe .....................................................................................................................................79

DEDICACE

Je dédie ce travail à ma délicate Mère

MOBRONG Madeleine

REMERCIEMENTS

Mes remerciements vont d'abord à l'endroit du DIEU Tout-Puissant, le Miséricordieux, Lent à la colère et plein d'Amour ;LUI qui m'a accordé santé et le souffle de vie et tout le nécessaire pour que ce travail puisse voir le jour.

Je remercie également de tout coeur, mes directeurs de mémoire

Ø Dr GANAVA MAURICE, Médecin de Santé Publique et Chef de District de Santé de Maroua 3, Région de l'Extrême-Nord Cameroun.

Ø M. NGAIBAI NDAWADAI, Infirmier Spécialisé en Santé Mentale et chef de Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie à l'Hôpital Régional Annexe de Mokolo dans le département de Mayo-Tsanaga, Extrême-Nord Cameroun.

Tous deux ont été des encadreurs émoustillants. Ils ont su conduire mes pas, répondre à toutes mes préoccupations, me donner le meilleur d'encadrement qui puisse exister. C'est à eux que je dois la réalisation de ce merveilleux travail. Ils ont voulu partager avec moi, sans ménage, toutes les expériences nécessaires dont il me fallait et au moment où j'en avais besoin.

Je remercie également de tout coeur :

- Mon Papa, SADJO HAMADOU. Un homme courageux et plein d'amour, qui a toujours su répondre à mes cris et qui, toujours arrivait à trouver un moyen de me montrer à sa façon, la plus extraordinairement possible combien il était là pour moi.

- Le Père JUAN ANTONIO AYANZ O., (CSSP). Un homme au grand Coeur. Il a toujours été là pour moi. Lui qui m'a soutenu de bout en bout, durant toute la formation jusqu'à la réalisation de ce travail. Ses prières et ses bénédictions ne m'ont jamais quitté.

- ROUKAYATOU DAIROU HAMMAWA, Ingénieur du génie logiciel. Mon amie de tous les temps dont son soutien a toujours été une bouffée d'oxygène pour moi.

Mes remerciements vont maintenant à l'endroit de :

- Mr DOUFTA JEAN-MARC, Directeur de l'IFOSSA.

- Dr AMADOU SANDA, PhD, Biologiste, Infirmier Diplômé d'Etat, Directeur de l'Ecole des Aides-soignants de Yagouga, département de Mayo-Danay, Extrême-Nord Cameroun.

- Dr DONKOU FADIL R., Médecin Généraliste.

- Dr WANDAI Jean-Marie, Pharmacien, Major de Service de Médecine Générale à l'hôpital Régional annexe de Mokolo.

- Mme CHURI, Infirmière Diplômé d'Etat.

- Mr AMADOU GARGA, Infirmier Supérieur, spécialisé en Santé Publique.

- Mr BEYENE MBASSI HENRI PATRICE, Infirmier Diplômé d'Etat.

- Mr CHOUPO Patrick, Infirmier du Bloc Opératoire.

- Mr DAH NGWA Dieudonné, Infirmier du Bloc Opératoire.

- Mr DJIHAN Stéphane, Infirmier spécialiste de santé mentale.

- Mr EYENGA ATONGO'O Louis Arnaud, Infirmier Diplômé d'Etat, Spécialisé en Anesthésie et Réanimation, Chef SES de l'IFOSSA.

- Mr HAMADOU Gaspard, Infirmier Spécialisé en Ophtalmologie

- Mr LEMKA Jean YATTAHAI, Infirmier du Bloc Opératoire.

- Mr MANRE Christophe Infirmier Diplômé d'Etat Spécialisé en Santé Mentale.

- Mr NANTSA Bernard Mitterrand, Infirmier Supérieur

- Mr TIGE Jérôme, Infirmier Diplômé d'Etat, Spécialisé en Ophtalmologie.

- Mr ZRA Pascal, Infirmier Diplômé d'Etat, Spécialisé en Anesthésie et Réanimation et Surveillant Général (SG) de l'hôpital Régional annexe de Mokolo.

Tous, mes Enseignants qui m'ont formé, assisté et soutenu tout au long de cette formation et de ce travail.

Je remercie également tous ceux qui m'ont soutenu de près ou de loindont les noms ne sont pas cités ici

- Mes frères et soeurs qui ont enduré avec moi en silence cette formation et m'ont donné toute leur affection ;

- Mes autres enseignants dont les noms ne sont pas cités ;

- Ma grande famille à Maroua.

LISTE DES ABREAVIATIONS ET ACRONYMES

ANAES : Agence National d'Accréditation et d'Evaluation en Santé

APA : American Psychiatric Association.

AS : Aire de santé

ATMS : Agent Technique Médico - sanitaire

BUCREP : Bureau central des recensements et des études de la population

C2H5OH : Ethanol

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CIM-10 : Classification international des maladies - 10e révision

Collab : Collaborateurs

CSI : Centre de santé Intégré

Dr : Docteur

DSM - 4 : Manuel Diagnostique et statistique des troubles mentaux - 4e édition

DSM - 5 : Manuel Diagnostique et statistique des troubles mentaux - 5eédition

EIDE : Elève Infirmier diplômé d'Etat

FCFA : Franc CFA

GABA ERGIQUIE : Acide Y-aminobutyrique

GABA : (Gamma-aminobutyrique acide)

GL : Gay-Lussac. Ex : Alcool de 70° = Alcool de 70°GL. Unité de mesure de degré d ' alcool

HAS : Haute autorité de santé

IDEP : Infirmier diplôme d'ETAT principal

ICF : International Coaching Federation

IFOSSA : Institut de formation en santé du sahel de Mokolo

INS : Institut National de la Statistique

MINSS : Ministère de la santé et de la solidarité (Française)

Mr : Monsieur

NMDA : N - méthyl -D - Aspartate

OMS : Organisation mondiale de la santé

OR : Odds ratio (en français rapport des chances, risque relatif rapproché, rapport des cotes)

PEC : prise en charge

PIB : produit intérieur brute

PTME : Prévention de transmission Mère-enfant

ROH : Composé Organique de la famille des alcools

SD : Sant date

SN : Système Nerveux

UIA : Unité Internationale d'Alcool

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Cellule nerveuse ou neurone.

Figure 2 : Subdivision du système nerveux cérébro-spinal.

Figure 3 : Les aires impliquées dans le système de la récompense.

Figure 4 : graphique sur la violence conjugale selon la consommation d'alcool du conjoint.

Figure 5 : organigramme d'inclusion.

Figure 6 : histogramme de répartition des consommateurs selon qu'il aient eu des trous de mémoire ou non après une consommation abusive d'alcool.

Figure 7 : histogramme de répartition des participants consommateurs d'alcool selon leurfréquence des trous de mémoire après une ingestion d'alcool.

Figure 8 : diagramme à barre donnant la répartition des participants selon qu'il ou non eu à frapper sur quelqu'un après avoir bu de l'alcool.

Figure 9 : histogramme de répartition des répondants consommateurs d'alcool selon les fréquences des tentatives de suicide.

Figure 10 : digramme en secteur donnant la répartition des répondants selon qu'ils soient victimes ou non d'emportement de leurs proches après abus d'alcool.

Figures 11 : diagramme en secteur donnant la distribution des répondants selon qu'ils soient victimes de violences physiques ou non de leurs proches.

Figures 12 : histogramme de répartition des répondant selon qu'ils connaissent ou non des gens parmi leurs proches qui prononce des « paroles bizarres » après abus d'alcool.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Population Palar II.

Tableau 2 : profils sociodémographiques des répondants.

Tableau 3 : répartition des répondants consommateurs d'alcool selon le sexe par rapport à l'ensemble des répondants (Colonne A), et selon le sexe par rapport aux répondant du même sexe (Colonne B).

Tableau 4 : répartition des répondants par occupation.

Tableau 5 : Age à laquelle les participants (consommateurs) ont commencé à boire et à acheter de l'alcool.

Tableau 6 : Type de boisson alcoolisée et raisons de consommation données

Tableau 7 : effectif des victimes par fréquence et par source d'emportement.

Tableau 8 : effectif des victimes par fréquence et par source de violence physique

Tableau 9 : effectif des témoins par fréquence et par source de « paroles bizarres ».

RESUME

Introduction : Au Cameroun, beaucoup d'études ont été réalisées dans le but d'évaluer les proportions ou les risques liés à la consommation démesurée d'alcool. L'objectif de cette étude était de déterminer l'impact psychosocial de la consommation abusive d'alcool auprès des jeunes du quartier Palar II.

Méthodologie : nous avons mené une étude transversale dans le quartier Palar II de l'Aire de Santé de Palar du 1er Juillet au 30 Septembre 2022. En utilisant une méthode d'échantillonnage non probabiliste de commodité, nous avons abordé des jeunes d'âges compris entre 15 et 34 ans. Nous avons soumis individuellement et dans le respect des engagements d'éthique, et des principes mentionnés dans le consentement, un questionnaire à remplir. Les données recueillies sont ensuite introduites dans une plage de données conçu à l'aide du logiciel Épi info Version 7.2.5.0. La base de données générée est ensuite automatiquement compilée en Système de Gestion de base de données Excel. En fin à l'aide du logiciel Excel nous avons analysé et synthétisé ces données.

Résultats : Des 236 participants inclus dans notre étude, 154(65,25%) étaient de sexe masculin, et 82(34,75%) de sexe féminin. La prévalence de la consommation d'alcool déclarée était de 55,08% dont 41,95% pour les hommes et 13,14% pour les femmes. 59,23% ont commencé à boire de l'alcool avant l'âge de 18 ans et 74,62% à en acheter avant l'âge de 21 ans. La moyenne d'$âge de début de consommation était 15,66 ans allant de 2 à 28 ans.Par ailleurs, 76/236(32,20%) des participants ont été victimes de Violences physiques infligées par leur proche. Les auteurs de ces violences étaient, 26 par leurs amis, 23 par leurs parents, 13 par leurs conjoints, 12 par leurs frères ou leurs soeurs. 76,31%(173/236) ont déclaré avoir été témoins de troubles de personnalité de leurs proches survenant après avoir bu de l'alcool. Les proches déclarés étaient 20 conjoints, 20 frères et soeurs, 46 parents et 68 amis.

Conclusion et recommandations : L'impact de la consommation abusive d'alcool est relativement important. Plus d'un jeune sur deux consomme de l'alcool. Et 76 sur 236 cas de violences familiale (conjoint, parents ou entre frères) et 173 cas de troubles de personnalité nous ont été rapportés.Nous suggérons d'intervenir ensemble pour réduire de façon globale les méfaits psychiques et sociaux de l'alcool ; d'abord au niveau national, puis Régional, et en fin sur le point personnel.

Mots clés : consommation abusive d'alcool, l'alcool et les jeunes, Palar, IFOSSA.

ABSTRACT

Introduction: In Cameroon, many studies have been carried out with the aim of evaluating the proportions or risks associated with excessive alcohol consumption. The objective of this study was to determine the psychosocial impact of excessive alcohol consumption among young people from the Palar II district.

Methodology: we conducted a cross-sectional study in the Palar II district of the Palar Health Area from July 1st to September 30, 2022. Using a convenience non-probabilistic sampling method, we approached young people of ages between 15 and 34 years. We submitted individually and in compliance with the ethical commitments, and the principles mentioned in the consent, a questionnaire to fill out. The collected data is then fed into a data range designed to using the Epi info Version 7.2.5.0 software. The generated database is then automatically compiled into Excel Database Management System. Finally using the Excel software we analyzed and synthesized this data.

Results: Of the 236 participants included in our study, 154 (65.25%) were male, and 82 (34.75%) female. The prevalence of declared alcohol consumption was 55.08%, of which 41.95% for men and 13.14% for women. 59.23% started drinking alcohol before the age of 18 years and 74.62% to buy before the age of 21. The average age of onset of consumption was 15.66 years ranging from 2 to 28 years. In addition, 76/236 (32.20%) of the participants have been victims of physical violence inflicted by their loved one. The perpetrators of this violence were, 26 by their friends, 23 by their parents, 13 by their spouses, 12 by their brothers or their sisters. 76.31% (173/236) said they had witnessed personality disorders in their relatives occurring after drinking alcohol. The declared relatives were 20 spouses, 20 brothers and sisters, 46 parents and 68 friends. Conclusion and recommendations: The impact of heavy drinking is relatively large. More than one in two young people use alcohol. And 76 out of 236 cases of domestic violence (spouse, parents or between brothers) and 173 cases of personality disorders have been reported to us. We suggest working together to globally reduce the psychological and social harm caused by alcohol; first at the level national, then regional, and finally on the personal point.

Keywords : abusive alcohol consumption, the alcohol and the young people, Palar, IFOSSA

Introduction

Des nombreux chercheurs, pour l'essentiel anthropologues, ont souligné l'importance de la boisson alcoolisée, principalement de la bière de mil dans l'histoire, l'évolution de l'économie et les relations sociales des populations de Maroua et environs (Seignobos, C. 1976). Depuis des années, l'alcool est considéré comme un instrument clé dans les relations humaines et dans l'épanouissement de la personne (Stocksell, T. et al. 2019).

Néanmoins, Babor et Collab. (2003) ont montré que l'alcool diminue les habiletés motrices, augmente le temps de réaction, altère le jugement, influence les émotions et diminue les réponses aux attentes sociales. Pour ces raisons, il peut se générer des conséquences néfastes non seulement sur l'individu en question mais aussi sur d'autres personnes, par exemple lors des accidents ou des épisodes de violence (Educ'alcool, 2019). Par ailleurs, le bureau Régional de l'Afrique pour l'OMS (2007) à travers une publication similaire, déclare que « l'on ne peut pas dissocier l'usage nocif de l'alcool de ses conséquences sociales : effritement de la cellule familiale, maltraitance et défaut de soins à l'égard des enfants, malnutrition, problème lié au travail, violence, crime, stigmatisation sociale et pauvreté. De plus il a déclaré qu'en Afrique, il existe des liens entre l'usage de l'alcool et la violence au foyer. Ces situations traduisent les effets de l'alcool sur la santé ; mieux encore sur le plan psychique des usagers nocifs et leur entourage. Par ailleurs, la consommation d'alcool en soit n'est pas mauvaise. La modération est même bénéfique pour la santé (Addiction Suisse, 2013). Mais dans le milieu jeune (15 - 34 ans) camerounais nous concernant dans cette étude, la consommation est très loin d'être modéré (Carine, T. 19 Févr. 2020).

Au vu des changements récurrents de l'état mental (dont ont parlé des auteurs cités ci-haut) des jeunes, généralement après avoir bu à l'excès, les conduisant à des accès de violence, et beaucoup d'autres cas de figures, nous nous sommes proposés d'investiguer sur l'impact de l'alcool sur le psychisme des jeunes. Pour aiguiller cette recherche, nous l'articulerons de la manière suivante :

- Chapitre premier : il présente la Problématique ;

- Chapitre deuxième : nous développons le Déroulement des concepts ;

- Chapitre troisième : présente les Matériels et méthode d'étude ;

- Chapitre quatrième : présentation des résultats ;

- Chapitre cinquième : analyse et discussion des résultats ;

- Conclusion et Suggestions.

Chapitre premier : Problématique

1- Contexte du problème

a- Dans le monde

L'OMS déclare que 3,3 millions de personnes décèdent chaque année à cause de l'alcool, soit 5,9% des décès. En plus, dans la tranche d'âge 20 - 39 ans, près de 25% du nombre total des décès sont attribuables à l'alcool (OMS, 2018, septembre).

b- En Europe

Malgré les mesures très strictes de prévention des effets nocifs liés à l'alcool, 2 500 personnes meurent tous les jours (Bureau Régional de l'Europe, OMS, 2021, Mars). Mais cette déclaration n'en reste pas sans appui. Non loin de là, la presse canadienne (2019, mai) déclare que plus de quatre cents (400) canadiens sont hospitalisés chaque jour en raison des maux liés à l'alcool et dix (10) personnes décèdent tous les jours.

c- En Afrique

En 2020, Linfodrome publie les classements des pays africains où l'on consomme le plus l'alcool : top 10. Le Cameroun occupe la 2e place après le Gabon et avant le Nigéria. Cette position « spectaculaire » du Cameroun nous met dans une position très inquiétante quant à l'impact de la consommation abusive de l'alcool sur le psychisme du jeune camerounais. Car le Bureau Régional de l'Afrique pour l'OMS (2010) déclare qu'au sein du système de santé, les problèmes liés à l'alcool sont souvent ignorés ou minimisés ou ne sont pas correctement abordés. De plus il estime que la consommation d'alcool non comptabilisée représente 50% de la consommation totale.

d- Au Cameroun

Le Cameroun a dépensé 72,15 milliards de FCFA pour l'importation des boissons alcoolisées en 2019 ; contre 64,26 milliards en 2018. Soit environ 12,3% d'augmentation. Ce qui comptabilise environs 93 368 tonnes (Sylvain, A. 2020). Ces modalités nous montrent tour à tour qu'on ingère énormément d'alcool au Cameroun. Dès lors, Educ'alcool (2019) nous déroule une liste non exhaustive des effets de la consommation abusive d'alcool sur la santé mentale. Premièrement sur la personnalité, ensuite sur l'humeur et en fin le plus grave, la schizophrénie. Tous, susceptibles d'entrainer des graves accidents (de circulation, ou de travail), la violence, la violence conjugale, et en 2011, il avait souligné la dépendance, l'anxiété le trouble de sommeil, le suicide.

e- À Maroua

L'histoire et les habitudes de la consommation de la bière de mil au Cameroun, particulièrement à Palar, un quartier très animé du grand Nord-Cameroun, remonte dans les années 1930 (Christian Seignobos, 1976) et déjà à cette époque, les fêtes et les rituels n'étaient pas envisageables sans elle. Il était mal vu que des jeunes de moins de 25ans fréquentent les cabarets de bière au début des années 1970. Aujourd'hui, « débrouillards », « motoklando », « sauveteurs », mais aussi les élèves sont là en nombre (Seignobos et Tourneux, 2002). En effet, la consommation n'était pas non plus modérée. Car Seignobos souline le caractère désinhibiteur de l'alcool en disant ; « l'alcool délie les langues, si bien qu'au plus fort des ventes, le nombre des clients s'exprimant en français augmente dans la mesure où on ne craint plus de le mal parler » (Seignobos, 2002).

2- Formulation du problème

Mr X, un patient victime d'un accident de la voie publique, légèrement blessé (écorchures) sur les membres : mains, genoux et coudes, avait été reçu dans un hôpital H de la ville. Il présentait des signes francs d'ébriété : facultés affaiblies (incoordination motrice, démarche ébrieuse), les jugements et raisonnement altérés (discours bredouillant), etc.

Il est marié et père d'un un enfant, âgé de 25 ans il est taximan et conduisait une moto taxi au moment du drame, sans passager. La PEC n'a été que médicale. Nous avons remarqué une répétition de beaucoup d'autres cas se produisant dans les situations similaires. Cependant, il n'y a jamais eu de PEC psychologique, ni d'un simple entretient psychologique lié à leur consommation abusive d'alcool. Face à ces situations, nous nous sommes proposés d'investiguer le rôle de l'alcool dans les changements de personnalité, d'humeur, d'amnésie et beaucoup d'autres effets à la suite d'une boisson alcoolisée surconsommée, à savoir l'impact de la consommation abusive d'alcool sur le psychisme des jeunes âgés de 15 à 34 ans.

3- Question de recherche

3.1. Question de recherche principale

Quel est l'impact de la consommation abusive d'alcool sur le psychisme et sa portée sociale dans la vie des jeunes âgés de 15 à 34 ans ?

3.2- Questions de recherche secondaires

- Quels estla prévalence et les profils sociodémographiques des jeunes consommateurs d'alcool du quartier Palar II ?

- Quelle est le type d'alcool le plus consommé par ces jeunes ?

- Quels sont les facteurs qui les motive à consommer l'alcool de façon abusive ?

- Quel est l'impact psychique de l'alcool et la portée sociétale d'une telle consommation à longue durée, sur leur vie et leur entourage ?

4- Délimitation du problème

Le travail s'étendra sur le dépistage, auprès des jeunes y afférents, des problèmes donnant lieu à l'alcoolo-dépendance, aux effets négatifs aigues d'origine psychique, des problèmes socio-économiques et familiaux liés à des consommation débordées d'alcool et aux besoins d'aide de ces derniers.

5- Objectifs de l'étude

5.1-1. Objectif général

Déterminer l'impact de la consommation abusive d'alcool sur le psychisme et sa portée sociale dans la vie des jeunes âgés de 15 à 34 ans du quartier Palar II.

5.1-2. Objectifs spécifiques

- Déterminer la prévalence et le profil sociodémographique des jeunes consommateurs d'alcool du quartier Palar II ;

- Déterminer le type d'alcool le plus consommé par ces jeunes ;

- Déterminer les facteurs favorisant la consommation abusive ;

- Ressortir l'impact psychique de l'alcool et Identifier la portée sociétale d'une telle consommation à longue durée, sur la vie du consommateur et son entourage.

6- But de la recherche

Contribuer à améliorer l'état de santé du jeune homme et de la jeune fille en garantissant des nouvelles générations plus éclairées sur les effets de la consommation abusive d'alcool et ayant une partie prise pour la consommation sa modérée et une prise en charge médicale plus complète des patients avec des problèmes d'alcool ou arrivant ivre aux urgences.

7- Hypothèses

- On s'attend à ce que l'impact psychique regroupe de problèmes de nature variable : troubles de comportement, de l'humeur, de la personnalité...

- La portée sociétale sera gonflée par une contribution élevée d'alcool aux problèmes sociaux tels que les viols sexuels, les violences parentales, le banditisme, engueulades, bagarres, les accidents de travail ou de circulation, absences à l'école ou travail, gueule de bois,etc.

8- Intérêts de l'étude

· Intérêt politique

Les programmes de développement multisectoriels, les projets d'émergence, associant le secteur privé, les associations professionnelles, la société civile, le secteur informel, la crédibilité des dirigeants et les responsables communautaires sur la scène politique, ... sont menacés, et la qualité des jeunes à reprendre le flambeau dans la gestion des affaires du pays et la construction d'un Cameroun politiquement sein, n'inspire pas confiance si les conditions alcooliques du pays restent inchangées.

· Intérêt social

Il faut garantir une forme et une politique de sécurité sociale sure et saine. Un citoyen pourrait sortir et faire sa marche ou son jogging sans craindre de se faire percuter par une moto, une voiture, ... conduite par une personne ivre.

· Intérêt économique

Réduire la dépense dans l'importation des boissons alcoolisées, réduire l'exploitation non vitale des produits intérieurs brutes (PIB) dans la fabrication locale des boissons artisanales alcoolisées.

· Intérêt familial

Les membres de la famille devraient se sentir en sécurité chez eux. Les jeunes doivent faire des bons parents de demain (éducateurs, attentionnés... en accordant aux parents la latitude d'offrir à leurs enfants des meilleurs conditions d'éducation et d'épanouissement), des bons époux, des bons voisins...

· Intérêt clinique

Les dommages psychiques liés à la consommation abusive d'alcool qu'ils soient aigus ou à long termes, allant des troubles aigus de personnalité et de l'humeur jusqu'à la dépendance, ont des répercussions sociales et sanitaire souvent très graves. La prévention de ces situations soulève un intérêt capital dans la préservation de la santé mentale et sociale de cette communauté.

· Pronostics

Sans aide, les victimes d'effets nocifs d'alcool à long ou à courts deviennent sujets à l'addiction et perdent les chances d'avoir une vie normale, ou se font du mal ou eux-mêmes ou à leur entourage, et sont susceptibles de tentatives de suicides.

Chapitre deuxième : déroulement des concepts

I- Définition des concepts

1. Impact

Le Petit Larousse illustré (2017) définit l'impact comme un « effet produit par quelque chose ». C'est également le fait pour un corps, ou un projectile de venir frapper ou heurter un autre, et laissant des traces (conséquences) à l'endroit du choc. L'impact de la consommation abusive d'alcool dans notre étude, désigne alors les conséquences, les effets produits par l'abus d'alcool. Nous étudierons l'abus à long et à court terme.

2. Alcool

a) Histoire, origines de l'alcool

L'alcool est tout composé organique oxygéné de formule ROH, où R est un groupement organique. C'est également toute boissons contenant de l'alcool (Le Petit Larousse illustré, 2017). Par ailleurs, l'alcool (éthylique) est un liquide incolore, C2H5OH, qui bout à 78°C et se solidifie à -112°C, obtenu par la distillation des jus sucrés fermentés (raisin, etc.) ou des matières amylacées (grains, fécules, etc.) transformées en glucose. Mais bien avant ces termes utilisés par Larousse pour définir l'alcool, le Dictionnaire Encyclopédique Quillet (1979) a défini l'alcool comme étant un « liquide incolore, mobile, de saveur brûlante, produit par la distillation de certains corps (vin, bois, grains, fruits, betterave, etc.), appelé autrefois esprit-de-vin, et maintenant alcool éthique.

b) Fabrication et utilisation

Dans beaucoup de pays, la principale source d'alcool est la fermentation alcoolique. Elle se fait en trois étapes (Voir annexe 1) :

Ø L'obtention du moût sucré fermentescible : par hydrolyse des polyosides (saccharose du jus de la canne à sucre, de la betterave ; amidon de la pomme de terre et des céréales ; cellulose du coton et du bois), par actions des acides forts ou par un processus enzymatique ;

Ø La fermentation du moût sucré, obtenue par l'ensemencement des moûts avec une levure sélectionnée, afin d'éviter les autres fermentations (butyrique, lactique, etc.) ;

Ø La distillation du moût alcoolique, qui permet de séparer l'alcool éthylique de ses homologues supérieurs. Dans certains pays, on prépare aussi l'alcool éthylique industriellement par hydratation de l'éthylène provenant des gaz de cokeries ou des craquages des pétroles.

L'alcool dit bon goût sert à préparer les boissons alcooliques. L'alcool industriel sert soit de solvant (industrie des vernis, des matières plastiques, etc.), soit d'intermédiaire dans la fabrication des nombreux produits chimiques (acide acétique, oxyde d'éthyle, chloroforme, etc.).

En médecine, l'alcool est employé pour l'usage externe comme antiseptique ; l'alcool à 90°GL(Gay-Lussac) est un antiseptique très puissant. On le retrouve aussi à 70, 75 et 95°GL.

D'autres parts l'alcool est une substance psychoactive qui a une propension connue à produire une dépendance chez l'homme et chez l'animal (OMS, 2007). Dès lors, les cellules du cerveau vont aussi fonctionner différemment. Mais pour d'autres comme le professeur Henri Joyeux (2021), l'alcool à dose modérée n'a que des qualités.

3. Alcoolisme

ü Définition

Le Petit Larousse illustré (2017) définit l'alcoolisme comme étant « un abus de boisson alcoolique, ou une maladie liée à un abus chronique des boissons alcooliques, avec dépendance à l'alcool » ; dans les années 1950, Pierre Fouquet décrit le malade alcoolique comme « celui qui a perdu la liberté de s'abstenir de boire ». Cette perte de contrôle s'accompagne généralement d'une dépendance physique caractérisée par un syndrome de sevrage à l'arrêt de la consommation (pharmacodépendance), une dépendance psychique, ainsi qu'une tolérance (nécessité d'augmenter les doses pour obtenir le même effet).

L'usage sans dommage (appelé usage simple) précède l'usage à risque et l'usage nocif (sans dépendance), puis enfin la dépendance. L'alcool est une substance psychoactive à l'origine de cette dépendance mais elle est également une substance toxique induisant des effets néfastes sur la santé. L'alcoolo-dépendance est à l'origine de dommages physiques, psychiques et sociaux. Le médecin suédois Magnus Huss a été l'un des premiers en 1849 à situer l'alcoolisme dans le champ des maladies et à l'extraire de sa connotation de « vice ». Il l'introduit sous le terme « alcoolisme chronique ».

Mais avec une consommation abusive continuelle, à terme, certaines cellules du cerveau vont aussi disparaître, c'est ce qu'on appelle la "perte de tissu cérébral". Elle s'observe clairement à partir d'une consommation journalière de 6 verres d'alcool et est due à la toxicité de l'alcool qui vient détruire les cellules cérébrales ou compromet les messages envoyés, et dont le résultat sur le comportement et les signes physiques sont variables en fonction de la zone et de l'influx nerveux compromis. D'où les classifications possibles de l'alcoolisme :

CLASSIFICATIONS DE L'ALCOOLISME

Classification de Jellinek (Jellinek cité dans Joy Moser 1914, p. 12) :

ü Alcoolisme alpha : usage « indiscipliné » d'alcool visant à soulager une douleur « physique » ou « psychique » ; il correspond à une dépendance continuelle purement psychologique, mais l'abstention n'est pas très difficile, encore que certains faits sociaux puissent devenir apparents.

ü Alcoolisme beta : atteinte physique due à la consommation d'alcool, en l'absence d'une dépendance physique ou psychique.

ü Alcoolisme gamma : besoin obsédant d'alcool, perdre la maîtrise de soi et symptômes de sevrage (le « verre du matin », « les tremblements du matin »), il y a passage d'une dépendance psychologique à une dépendance physique et des modifications marquées du comportement.

ü Alcoolisme delta : dépendance avec incapacité de s'abstenir de boire, plutôt que perte de la maîtrise de soi après avoir bu.

ü Alcoolisme epsilon : alcoolisme périodique ou soulerie occasionnelle.

A partir de 1978, l'alcoolisme est reconnu comme une maladie par l' Organisation mondiale de la santé ( CIM-10). L'OMS classe l'alcoolisme en deux types : la forme aiguë (l'alcoolisme aigu) et l'alcoolisme chronique correspondant à une consommation excessive régulière.

4. Consommation modérée et abusive d'alcool

Les termes consommation modérée ou alcoolique découle des classifications de l'alcoolisme énumérées ci-haut.

a) Consommation modérée (standard) d'alcool

· Définition du verre standard

D'après Educ'alcool (2019, p. 3) et Rethink your drink (2016), un verre standard correspond à :

- Une bouteille de bière 340 ml (12 onces) à 5%

- Un verre de vin de 120 ml (5 onces)

- Un verre de spiritueux (whisky, vodka, pastis, rhum, liqueur, etc.)

NB : un verre standard UIA = 10g d'alcool pur = 1 unité de verre ou d'alcool.

La consommation modérée d'alcool est donc l'usage non problématique et non à risque d'alcool.

b) Consommation abusive d'alcool ou à risque

La consommation abusive ou à risque de l'alcool se définie par un dépassement des seuils de consommation décrits par unité de « verre standard consommé » rapportée à une échelle de temps exprimée soit en jour, soit en semaine :

§ Pour une femme : > 2 verres standard / jour, soit > 14 verres standard / semaine ;

§ Pour un homme : > 3 verres standard / jour, soit > 21 verres standard / semaine ;

§ Et > 4 verres standards par occasion (soirée, fête, repas).

§ Et au moins un jour par semaine sans alcool.

En effet, après avoir indiqué : Une consommation d'alcool est dite « à risque » ou « dangereuse » pour la santé lorsqu'elle correspond à un niveau et/ou un mode de consommation susceptible d'induire des pathologies si ces habitudes persistent. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini le niveau moyen de consommation à risque comme étant de 20 à 40 g d'alcool par jour pour les femmes et de 40 à 60g par jour pour les hommes ». Une définition plus stricte en France de la consommation à risque d'alcool est adoptée (MINSS) : « En France, une consommation est considérée comme à risque pour la santé si elle dépasse 20g d'alcool par jour pour les femmes et 30 g par jour pour les hommes ». Plus récemment, l'HAS (2014) a proposé une liste des situations particulières majorant le risque de dommages qui reprend les cas précédemment énoncés et les complètent en précisant que :


· Toute consommation régulière d'alcool en dessous de 25 ans est à risque.


· La consommation d'alcool par les personnes âgées, affectées de troubles psychiatriques ou prenant des médicaments psychotropes est à proscrire. (HAS, Outil d'aide repérage alcool cannabis tabac - Rapport d'élaboration, Saint Denis La Plaine, 2014, 54 p.)

5- Psychisme

Le dictionnaire médical avec atlas anatomique (2009) définit le psychisme comme étant l'ensemble des traits psychologiques caractéristiques d'un individu. Non loin de là, Arnaud Desjardins (1999) avait défini le psychisme comme un monde de conceptions, d'idées, d'émotions, de goûts et de références au passé. Le psychisme représente donc une partie de nous, liée à notre corps et qui dirige nos pensées, nos états mentaux, nos pulsions, et certaines de nos actions. Elle constitue la plus grande partie de notre identité psychologique.

6- Portée sociale

Au plan juridique, une société est une fiction légale conférant la personnalité juridique à une entité économique formée de plusieurs personnes qui mettent en commun des biens, des droits, des capitaux ou des services en vue d'un objet que leurs conventions déterminent. Dès lors, la portée sociale est l'impact qu'une action peut avoir sur la vie des personnes ou sur leurs biens. La portée sociale d'une consommation d'alcool serait donc l'ensembles des influences et effets qu'un individu pose de bien ou de mal en société.

7- La vie

Dans cette étude, nous épousons la pensée du philosophe Michel Henry citépar Jean-François Lavigne dansCahiers philosophiques 2011/3 n°126 à la page 71, selon quoi, il désigne la vie d'un point de vue observable et expérimentable, comme ce qui possède l'intellection et le pouvoir « Vivre veut dire s'éprouver soi-même, dont se trouve au contraire dépourvu du toutce qui relève de la matière et plus généralement du «monde». ». Pour lui, la vie est particulièrement ce qui ressort de l'ordinaire de notre quotidien, ce que l'expérimente, ce que l'on sent et ressent. La vie revient à tester ses limites, expérimenter ses forces et ses aptitudes. Il convient pour ce qui existe de monter au monde son existence, la présence incontestable du moi. C'est pour cela qu'il ajoute dans Qu'est-ce que cela que nous appelons la vie ?« Dans le monde toute existence est aliénée, brisée, indifférente, opaque, contingente, absurde. ». C'est pourquoi le philosophe allemand Arthur Schopenhauer (1778-1860) a écrit « la vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui. » dans Le monde comme volonté et comme représentation (1966) traduit par Burdeau en 2008. Quant à lui, la vie a tout son sens, lorsqu'il est rempli ou bien parce qu'elle est remplie de d'incertitudes, de douleur, de pertes, d'effort de la part des hommes pour obtenir ce qui hélas leur est souvent très pénible ; survient alors l'ennui lorsqu'ils décident de se reposer.

8- Jeune (15 - 34 ans)

Au Cameroun, on est jeune entre 15 et 34 ans (BUCREP, 2011). La jeunesse constitue une phase de la vie intermédiaire entre l'enfance et l'adulte. En effet, 15 ans correspondent à l'âge de l'adolescence, de la puberté (plus précoce chez la fille). Tandis que l'OMS définit le jeune comme toute tranche d'âge qui part de 10 à 24 ans.

II- Généralités sur le système nerveux

1. Définition du SN

Le système nerveux est ensemble organisé des neurones présidents aux fonctions de la vie de relation et aux fonctions végétatives (système nerveux végétatif : ensemble des structures nerveuses qui assurent le fonctionnement des organes). C'est également l'ensemble des nerfs, ganglions et centres nerveux qui assurent la coordination et la commande des fonctions vitales, de l'appareil locomoteur, réception des messages sensoriels et les fonctions psychiques et intellectuelles. La distinction entre système nerveux et système hormonal est quelquefois difficile, notamment à cause des neuro-hormones : ce sont des molécules produites par des neurones sous le contrôle d'impulsions nerveuses mais déversées dans le sang. Beaucoup de neuro-hormones sont produites dans l'hypothalamus et déversées dans le sang dans la neurohypophyse (Exemple : ocytocine, vasopressine...) ; et certaines de leurs fonctions semblent être similaires.

a) Figure 1 : cellule nerveuse ou neurone.

Les neurones

La cellule nerveuse ou neurone est l'unité fondamentale, morphologique et fonctionnelle du système nerveux. Selon leur fonction on classe les neurones en trois catégories :

- Les neurones moteurs (ou efférentes) conduisent les influx nerveux vers les muscles et les glandes.

- Les neurones sensitifs (ou afférentes) transmettent les messages provenant des récepteurs sensoriels vers le système nerveux.

- Les neurones d'associations (o interneurones) joignent deux autres neurones et représente 90% de tous les neurones du corps humain.

Selon leur structure on a :

- Les neurones multipolaires : les plus nombreux e possédant des multiples dendrites et un axone. Ce sont essentiellement des neurones moteurs et de interneurones ;

- Les neurones bipolaires : sont dotées de deux prolongements ;

- Les neurones unipolaires : sont toujours des neurones sensitifs et ont prolongement unique qui se divise en branches.

b) Transmission des messages (influx) nerveux

Au bout des axones, il y a de petites protubérances appelées terminaux synaptiques. Entre eux s'étend un espace infime que l'on appelle synapse. La synapse est l'endroit précis où le signal passe d'une cellule à l'autre. Pour acheminer ce signal à travers l'espace étroit de la synapse, le terminal synaptique d'un neurone va le plus souvent utiliser une substance qu'il stockait jusqu'alors dans de petites vésicules, et la libérer dans l'espace qui le sépare des dendrites du neurone voisin. Cette substance s'appelle un neurotransmetteur. Le neurotransmetteur n'est rien d'autre qu'un messager chimique. Il attend dans ses vésicules qu'une impulsion électrique, après avoir parcouru l'axone, le propulse de l'autre côté de l'espace synaptique. Il traverse alors la petite distance qui le sépare de la paroi d'une dendrite. Là, il est capté par des logements spéciaux ménagés sur la surface de la dendrite, qu'on appelle récepteurs. L'arrivée du neurotransmetteur dans les récepteurs déclenche une série de réactions biochimiques qui donne naissance à un signal électrique (François, 2008). Ainsi se propagent les signaux qui permettent la vie.

c) Les sous-ensembles du système nerveux

Le système nerveux est divisé en système nerveux cérébro-spinal ou système de la vie de relation et système nerveux végétatif.

Ø Le système nerveux cérébro-spinal ou système de la vie de relation. La vie de relation est l'ensemble des actes qui nous mettent en rapport avec le monde extérieur. Le système nerveux cérébro-spinal présidera donc à nos relations avec le monde extérieur et nous permettra de : penser, agir, entendre, voir, sentir, etc. on l'appelle aussi système volontaire, car il agit sous l'influence de notre volonté.

Ø Système nerveux cérébro-spinal

Système-nerveux Périphérique

Périphérique

Système-nerveux Central

Nerfs Périphériques

Centre nerveux + voies d'associations

Rachidiens

Crâniens

Encéphale

Moelle épinière

Figure 2 : sous-ensemble du système nerveux cérébro-spinal.

Le système nerveux végétatif qui dirige notre vie végétative. On appelle vie végétative l'ensemble des phénomènes nécessaire à l'entretien de la vie. C'est donc le système végétatif qui maintiendra constant notre milieu intérieur, qui assurera le fonctionnement de nos glandes, de nos viscères, etc. le système nerveux végétatif est involontaire : il est en effet soustrait à l'influence de notre volonté, aussi est-il appelé également système nerveux autonome.

2. Le système (ou circuit) de récompense

a) Définition

Le circuit de la récompense est un ensemble de zones dans le cerveau qui sont impliquées dans des sensations agréables suite à des actions ou des interactions de notre environnement (Naassila, sd.). Ce circuit de la récompense a d'abord été défini à l'aide de certaines expériences chez le rat (Pessiglione, 2014). On applique alors ces théories à l'humain en utilisant une coupe sagittale de cerveau humain, qui va de l'avant à gauche àl'arrière à droite. On voit ici un cerveau comme si on l'avait coupé en deux en passant par le nez.

b) Fonction/Fonctionnement

Quand ces conduites sont activées, ils procurent des sensations de plaisir (la récompense) par la voie dopaminergique dite méso-corticolimbique : des neurones à dopamine - dits dopaminergiques - situés dans l'aire tegmentale ventrale (dans le tronc cérébral) se projettent dans le noyau accumbens, où est libérée de la dopamine - le neuromédiateur du plaisir. Cette libération de dopamine dans le noyau accumbens (et plus précisément dans le striatum ventral) est commune à tous les agents et à toutes les circonstances suscitant un sentiment de plaisir. En agissant directement sur le système de récompense du cerveau, l'alcool produirait un puissant signal de récompense qu'aucun autre signal de récompense naturelle (sexe, nourriture) n'égalerait (Nassila, sd).

Figure 3 : Les aires impliquées dans le système de la récompense

Les principales aires impliquées dans le système de la récompense sont : l'aire tegmentale ventrale et le noyau accumbens, relié au septum, à l'amygdale cérébrale, à l'hypothalamus, à l'hippocampe et au cortex préfrontal. Les neurones qui libèrent de la dopamine et dont les corps cellulaires sont dans l'aire tegmentale ventrale se projettent dans le noyau accumbens, l'amygdale cérébrale et le cortex préfrontal (a, les flèches vertes). Normalement, ces neurones dopaminergiques sont activés par des signaux agréables. Ils émettent un signal aboutissant à la libération de dopamine dans la synapse qui le relie au neurone suivant. Cette libé- ration de dopamine est contrôlée par des neurones inhibiteurs GABAergiques (b).

En présence d'alcool, les neurones dopaminergiques sont suractivés, de sorte qu'ils libèrent davantage de dopamine. Un autre phénomène renforce cette production : l'alcool favorise la libération de substances opioïdes endogènes (des molécules analogues aux opiacés) qui ont des récepteurs sur les neurones GABAergiques. Quand ils se fixent, ils activent ces neurones qui cessent d'exercer leur action inhibitrice sur les neurones dopaminergiques (c).

III- L'alcool et le cerveau

1- L'action de l'alcool sur le système nerveux central

· L'alcool est une substance anesthésiante qui agit donc comme narcotique sur les cellules du cerveau, ce qui a pour effet un ralentissement de la communication entre les neurones. De plus, les cellules du cerveau vont aussi fonctionner différemment. A terme, certaines cellules du cerveau vont aussi disparaître, c'est ce qu'on appelle la « perte de tissu cérébral ». De ce fait, le volume du cerveau rétrécit quand on consomme de l'alcool avec excès pendant des années. Le volume du cerveau peut ainsi diminuer de 10 à 15 % chez les très gros buveurs après 10 à 15 ans.

· L'alcool agit considérablement sur le cortex frontal (partie frontale du cerveau). Or, celui-ci commande la maîtrise de soi et le comportement en société, ainsi que les actions ciblées, le raisonnement et la résolution de problèmes. Les dommages causés au cortex frontal entraînent donc une baisse des capacités intellectuelles. Par ailleurs, une moins bonne maîtrise de soi accentue les risques de réactions impulsives et réduit l'action de freins naturels (par ex. pour stopper l'envie de boire). Et les souvenirs ne passent plus non plus de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme, à cause, entre autres, de l'action de l'alcool sur l'hippocampe. Ce sont les black-out. Le fonctionnement de la mémoire subit souvent de plein fouet les effets d'une consommation de longue durée.

· L'action de l'alcool sur le cervelet (petit cerveau, situé à l'arrière du crâne) entraîne des troubles au niveau de la motricité, de la coordination et de l'équilibre. C'est déjà notable chez quelqu'un qui a bu beaucoup une seule fois. Une consommation excessive d'alcool de longue durée peut causer des dommages permanents au cerveau.

· La moelle qui se trouve dans le tronc cérébral commande un certain nombre de fonctions autonomes comme la respiration et les pulsations cardiaques. La personne peut tomber dans le coma, voire décéder, si cette partie du cerveau est anesthésiée sous l'effet de l'alcool. Ce risque concerne surtout les binge drinkers qui consomment de grandes quantités d'alcool en un temps record.

· L'hypophyse est une glande située au centre de la tête, sous le cerveau. L'hypophyse commande certaines hormones dont l'hormone de croissance. En agissant sur cette glande, l'alcool peut entraîner des anomalies de croissance chez les jeunes qui en consomment trop.

· Le cerveau se développe jusqu'à ce qu'on ait atteint l'âge de 23 ans environ. Il est particulièrement sensible aux substances toxiques jusqu'à cet âge. C'est pourquoi le fait de boire trop jeune peut causer des dommages irréversibles qui réduisent les capacités mentales, la mémoire et la maîtrise de soi.

En effet, l'abus chronique peut conduire à de graves lésions cérébrales pouvant aller jusqu'au déclin de certaines facultés mentales. En sont responsables, l'effet de l'alcool, de même qu'une malnutrition, fréquente parmi les personnes qui souffrent de dépendance sévère à l'alcool.

2- Métabolisme de l'alcool

Quand une personne consomme de l'alcool, celui-ci commence immédiatement à passer dans le sang. Une petite partie passe directement par la muqueuse buccale et par l'oesophage. Un quart environ de l'alcool passe dans le sang après assimilation par l'estomac et le restant par les intestins, principalement l'intestin grêle (addiction suisse, 2011. p. 2).

L'assimilation de l'alcool par le corps est plus ou moins rapide. Les facteurs suivants accélèrent le passage de l'alcool dans le sang :


· Les boissons alcooliques chaudes


· Les boissons alcooliques contenant du gaz carbonique


· L'alcool et le sucre


· L'ingestion rapide


· L'estomac vide


· Les facteurs individuels, comme certaines maladies.

3- Mécanisme de l'intoxication alcoolique

L'alcool a des effets directs sur la "fluidité" de la membrane neuronale : en cas de prise aiguë, la membrane devient "hyper fluide" - en cas de prise chronique, la membrane devient "hyper rigide" (rôle du cholestérol). L'alcool se lie à de nombreux récepteurs du système nerveux central comme les récepteurs glutamatergiques NMDA, les récepteurs GABAA, les récepteurs sérotoninergiques et nicotiniques. Il joue un rôle dans l'augmentation de la libération de la dopamine dans le système méso cortico limbique.

Ø La prise aiguë d'alcool entraine une diminution de la transmission glutamatergique (récepteurs NMDA au glutamate - acide aminé excitateur) et une potentialisation de la réponse GABAergique (récepteurs GABAA). Les effets sont dépresseurs du système nerveux central - ce qui explique les pertes d'équilibre (par effets de l'alcool sur les neurones du cervelet) et la survenue d'un possible "coma" éthylique. La prise aiguë d'alcool facilite l'endormissement et augmente la quantité de sommeil lent profond mais retarde l'apparition du sommeil paradoxal, qui est alors très fragmenté par les éveils ou le stade 1 de sommeil lent léger, la fragmentation étant très importante en fin de nuit. La consommation d'alcool favorise, entre autres, la survenue de ronflements et d'apnées dans le sommeil.

Ø La prise chronique d'alcool entraîne une "hypersensibilité" des récepteurs glutamatergiques (récepteurs NMDA au glutamate, acide aminé excitateur - effet neurotoxique) et une "désensibilisation" des récepteurs GABAergiques (récepteurs GABAA). Les effets sont alors préférentiellement excitateurs et neurotoxiques - ce qui explique les effets délétères sur le comportement (tremblements, crises d'épilepsie, délirium tremens) qui peuvent être observés lors d'un sevrage brutal. Dans l'alcoolisme chronique, le sommeil est profondément désorganisé ; il est fragmenté par de nombreux éveils et ne contient plus de stade 4 de sommeil lent profond ; le sommeil paradoxal reste très instable.

IV- Les troubles psychiques induits par l'alcool

1. Troubles et intoxication : définitions et critères diagnostiques

Le trouble de l'usage de l'alcool est défini par un ensemble de symptômes physiques et comportementaux qui peuvent inclure le syndrome de sevrage, la tolérance et l'envie impérieuse (craving) d'alcool. Les conduites addictives sont souvent associées à des troubles psychiatriques. Les comorbidités psychiatriques les plus fréquentes sont la dépression, l'anxiété et les troubles de la personnalité (Lejoyeux et Embouazza, 2013). Le DSM-5 (2013/2015) propose quelques critères diagnostiques des troubles de l'usage de l'alcool.

TROUBLE DE L'USAGE DE L'ALCOOL

Critères diagnostiques

 

A. Mode d'usage problématique de l'alcool conduisant à une altération du fonctionnement ou une souffrance cliniquement significative, caractérisé par la présence d'au moins deux des manifestations suivantes, au cours d'une période de 12 mois :

1. L'alcool est souvent consommé en quantité plus importante ou pendant une période plus prolongée que prévu.

2. Il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer ou contrôler la consommation d'alcool.

3. Beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour obtenir de l'alcool, à utiliser de l'alcool ou à récupérer de ses effets.

4. Envie impérieuse (craving), fort désir ou besoin pressant de consommer de l'alcool.

5. Consommation répétée d'alcool conduisant à l'incapacité de remplir des obligations majeures, au travail, à l'école ou à la maison.

6. Consommation continue d'alcool malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de l'alcool.

7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l'usage de l'alcool.

8. Consommation répétée d'alcool dans des situations où cela peut être physiquement dangereux.

9. L'usage de l'alcool est poursuivi bien que la personne sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou récurrent susceptible d'avoir été causé ou exacerbé par l'alcool.

10. Tolérance, définie par l'un des symptômes suivants :

a. Besoin de quantités notablement plus fortes d'alcool pour obtenir une intoxication ou l'effet désiré.

b. Effet notablement diminué en cas de l'usage continu de la même quantité d'alcool.

11. Sevrage caractérisé par l'une ou l'autre des manifestations suivantes :

a. Syndrome de sevrage caractéristique de l'alcool (cf. Les critères A et B du sevrage de l'alcool, p. 653).

b. L'alcool (ou une substance très proche, telle qu'une benzodiazépine) est pris pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

L'échelle suivante permet de spécifier la sévérité :

Léger : Présence de 2-3 symptômes.

Moyen : Présence de 4-5 symptômes.

Grave : Présence de 6 symptômes ou plus.

INTOXICATION PAR L'ALCOOL (DSM-5)

Critères diagnostiques

 

A. Ingestion récente d'alcool.

B. Changements comportementaux ou psychologiques problématiques, cliniquement significatifs (p.  ex. comportement sexuel ou agressif inapproprié, labilité de l'humeur, altération du jugement) qui se sont développés pendant ou peu après l'ingestion d'alcool.

C. Au moins un des signes ou symptômes suivants, se développant pendant ou peu après la consommation d'alcool :

1. Discours bredouillant.

2. Incoordination motrice.

3. Démarche ébrieuse.

4. Nystagmus.

5. Altération de l'attention ou de la mémoire.

6. Stupeur ou coma.

D. Les symptômes ne sont pas dus à une autre affection médicale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental, dont une intoxication par une autre substance.

2. Delirium

Lié à l'alcool, le delirium peut être classé en deux types : delirium par intoxication alcoolique et delirium du sevrage alcoolique (DSM-IV). Perturbation rie la conscience (c.-à-d. baisse d'une prise de conscience claire de l'environnement) avec diminution de la capacité à mobiliser, focaliser, soutenir ou déplacer l'attention. Étymologiquement, "delirium" signifie confusion mentale et "tremens" désigne le tremblement caractéristique de cette affection (Clinicum, 2007, tome 8). Le delirium par intoxication (souvent désigné par délire onirique) est aigu, intermittent, vespéral et très souvent nocturne, dominé par des cauchemars. Le malade se lève, se croit menacé et cherche à se défendre. Tandis que le délire du sevrage survient après un manque prolongé devenu insupportable par l'organisme.

3. Troubles amnésiques induits par l'alcool

Les troubles amnésiques sont caractérisés par une perturbation de la mémoire qui est due soit aux effets physiologiques directs d'une affection médicale générale soit aux effets persistants d'une substance (c.à.d. une substance donnant lieu à abus, un médicament, une substance toxique) (APA, 2013). Le fait de consommer de l'alcool de façon excessive a surtout un impact négatif sur la mémoire à court terme, mais aussi parfois sur la mémoire à long terme. Lors d'une soirée très arrosée, il peut arriver que les informations de la mémoire à court terme ne passent pas dans la mémoire à long terme. C'est ce qu'on appelle un black-out (Aide alcool, 2021). Dans ce genre de situation, on ne sait plus (ou presque plus) ce qu'on a fait ou dit, comment on est rentré à la maison, etc.

L'alimentation suffit normalement à couvrir les besoins en vitamines. Mais la consommation d'alcool réduit à elle seule cette absorption de vitamine B1. Si on ajoute à cela un dérèglement de l'alimentation (comme constaté chez de nombreux gros buveurs), cette carence en vitamine B1 s'accroît encore plus et s'accompagne alors d'oublis fréquents. Une carence en vitamine B1 peut aussi engendrer des névrites (/alcool-polyneuropathie). Et il existe, malheureusement, des cas où la lésion cérébrale est trop grave et il n'est plus alors possible de guérir les troubles de la mémoire (Aide alcool, 2021, 18 août).

4. Troubles psychotiques particuliers

a) Le délire paranoïaque

Ces délires, organisés et très bien systématisés, sont vécus en pleine lucidité. Ils sont essentiellement fondés sur des interprétations, le paranoïaque donnant une signification précise à chaque événement. Ces interprétations semblent souvent vraisemblables et convaincantes, permettant à un processus délirant (délire à deux). Le délire paranoïaque le plus fréquent chez les alcooliques est le délire de jalousie (Clinicum, 2007). Le sujet est convaincu qu'il est trompé par son conjoint :

Ø Il cherche des Indices, des preuves dans les moindres faits de la vie courante ;

Ø Il surveille son conjoint et interprète tous ses gestes dans le sens de son délire ;

Ø Il devient ainsi persécuteur du conjoint et parfois également du rival.

b) La schizophrénie alcoolique aiguë

La schizophrénie est caractérisée par la psychose (perte du contact avec la réalité), des hallucinations (fausses perceptions), des idées délirantes (fausses convictions), un comportement et une parole désorganisés, une affectivité lisse (gamme des émotions réduite), des déficiences cognitives (détérioration du raisonnement et de la capacité à résoudre des problèmes) et un dysfonctionnement social et professionnel (Tamminga, 2018, octobre). Par banalisation du sens propre, est parfois utilisé pour caricaturer toute situation où un individu se ressent ou est perçu comme inhabituellement incohérent, comme une sorte de double personnalité temporaire ; dans la schizophrénie alcoolique, les actes paraissant étrangement discordants ou en déphasage avec les paroles ou l'environnement. D'où le terme banalisation du sens propre de la schizophrénie.

c) Syndromes dépressifs

La dépression témoigne d'une perturbation de l'humeur, ou thymie, qui devient triste et douloureuse. Elle se traduit notamment par une douleur morale, une inhibition psychomotrice et une anxiété (Clinicum, 2007). Environ 90 % des adultes aux États-Unis ont fait, à un moment quelconque de leur vie, l'expérience de l'alcool et un nombre substantiel (60 % des hommes et 30 % des femmes) ont eu au moins un événement négatif dans leur vie du fait de l'alcool (p. ex., conduite après avoir consommé trop d'alcool, absence à l'école ou au travail du fait d'une « gueule de bois ») (DSM-IV). Les principaux symptômes de la dépression sont le découragement, la tristesse et la perte de l'élan vital ou désintérêt. Les symptômes de dépression sont fré-quents chez les alcooliques, notamment avant le sevrage. Un alcoologue américain, M. A. Schuckit a montré que 80 % des alcooliques présentent ces symptômes de la dépression. Un tiers des patients présentent l'ensemble des critères de la dépression majeure (tristesse, désintérêt, ralentissement, troubles du sommeil, de l'appétit) (Lejoyeux et Embouazza, 2013).

5. Conduite suicidaire

Les états dépressifs associés aux conduites alcooliques comportent un risque de suicide particulièrement élevé. Une étude menée à San Diego à partir de 283 cas de suicide avait retrouvé 58 % d'alcooliques et de toxicomanes. L'alcoolisme était dans plus d'un tiers des cas le diagnostic principal établi de manière rétrospective. Les patients alcooliques et déprimés sont donc exposés à un risque majeur de tentative de suicide et aussi de mort par suicide. Leurs gestes suicidaires, quand ils surviennent, sont souvent impulsifs. Ils surprennent le patient comme son entourage.

6. Dépendance alcoolique

La dépendance à l'alcool, appelée "alcoolo-dépendance" ou "alcoolisme", s'installe souvent de manière insidieuse. À plus ou moins long terme, l'alcool prend le dessus et la personne devient dépendante (https://sante.journaldesfemmes.fr/quotidien/2564630-alcoolisme-dependance-alcool-definition-symptomes-sevrage/). Tout d'abord, elle s'habitue à l'alcool et développe une tolérance en buvant des quantités de plus en plus importantes pour ressentir les effets qu'elle recherche. Il vient ensuite un moment où elle ne boit plus pour ce que lui procure l'alcool mais parce que cela devient une nécessité. Elle cherche à éviter le manque, qui se manifeste notamment par des sueurs, des tremblements, et des vertiges.

Une fois la dépendance installée, elle se traduit par une envie irrépressible de boire (le craving) et le manque, qui, faute d'une nouvelle prise d'alcool, peut induire un syndrome de sevrage : anxiété, tremblements, sueurs, agitation, tachycardie, fièvre et, dans les cas les plus graves une crise d'épilepsie et un delirium tremens qui peuvent être mortels. Certains signes permettent de reconnaître une dépendance :

Ø La consommation d'alcool est de plus en plus fréquente.

Ø Les quantités d'alcool bues sont de plus en plus importantes.

Ø Il apparaît des conséquences négatives (conflits, difficultés à assurer vos journées...) qui deviennent de plus en plus nombreuses.

Ø L'arrêt de la consommation devient de plus en plus difficile.

Ø L'envie de boire est plus forte et apparaît plus souvent.

Ø Il existe des signes de manque à l'arrêt : tremblements, sueurs...

Ø Une consommation d'alcool peut également devenir problématique si elle modifie le comportement et les relations avec les proches.

Les sujets qui ont une Dépendance alcoolique peuvent continuer à consommer de l'alcool malgré ses effets néfastes, souvent pour éviter ou pour atténuer les conséquences du sevrage parce que le Sevrage alcoolique peut être déplaisant et entraîner des manifestations intenses. Certains symptômes de sevrage (p. ex., des troubles du sommeil) peuvent persister à une intensité moindre pendant plusieurs mois. Une minorité substantielle de sujets qui ont une Dépendance alcoolique n'éprouvent jamais un Sevrage alcoolique qui ait une signification clinique, et seulement 5 % (environ) des sujets ayant une Dépendance alcoolique présentent des complications graves du sevrage (p. ex., delirium, convulsions de type grand mal) (DSM-IV). Une fois qu'un mode d'utilisation compulsive se développe, les sujets ayant une Dépendance peuvent passer des périodes de temps substantielles à obtenir et à consommer des boissons alcoolisées. Ces sujets continuent souvent leur prise d'alcool malgré ses effets néfastes, sur le plan psychologique ou physique (p. ex., dépression, trous de mémoire, maladie hépatique, ou autres complications).

7. Troubles neuro-psycho-développemental chez le nouveau-né associé à l'exposition à l'alcool : syndrome d'alcoolisme foetal

L'alcool est un tératogène puissant. La conséquence la plus grave d'un alcoolisme pendant la grossesse est le syndrome d'alcoolisme foetal, un trouble du développement caractérisé par des anomalies cranio-faciales, un retard de croissance et des lésions du système nerveux pouvant entraîner un handicap mental. (OMS, 2007, p. 9)

« Des problèmes de santé mentale ont été identifiés chez plus de 90% des individus présentant des antécédents d'exposition prénatale à l'alcool significative. Le diagnostic comorbide le plus courant est le déficit de l'attention/hyperactivité (O'Connor et Paley 2009) mais des recherches ont montré que les individus avec un TN-EPA se distinguent par leurs caractéristiques neuropsychologiques et leur sensibilité aux interventions pharmacologiques (Mattson et al. 2011). L'antécédent d'exposition prénatale à l'alcool est associé à un risque accru de développer des troubles liés à l'usage du tabac, de l'alcool et d'autres substances (Barr et al. 2006). » (DSM-5, version fr. 2015, p. 1032)

L'exposition prénatale à l'alcool peut avoir des effets dramatiques et permanents. L'éthanol franchit facilement la barrière placentaire et les concentrations retrouvées chez le foetus son supérieures à celles mesurées chez la mère car le système foetal d'élimination de l'alcool est peu développé. Il n'a jamais été mis en évidence de seuil en dessous duquel les risques sont nuls, d'où la recommandation « 0 alcool pendant la grossesse ». Pourtant, en 2017, 12 % des mères d'enfants de cinq ans ou moins déclaraient avoir consommé de l'alcool au cours de leur dernière grossesse, après avoir appris être enceinte (11 % uniquement pour les grandes occasions, et moins de 1% une fois par semaine ou plus) (INSERM, 2021, 25 octobre).

V- Résultantes caractéristiques ou retentissements sociaux des troubles associés à l'alcool

1. L'agressivité et l'impulsivité

L'alcool ne fait pas qu'enivrer, il désinhibe aussi. C'est pourquoi, lorsqu'on est saoul, on prend beaucoup plus facilement des décisions irréfléchies et on agit plus rapidement que d'habitude. On évoque d'ailleurs souvent l'alcool comme agent déclencheur dans des conflits particulièrement violents : méfait avec violence, dispute de bar, violence conjugale, agression routière, vandalisme et violence gratuite (Aide alcool, 2021). L'alcool peut notamment altérer la partie frontale du cerveau (cortex frontal), potentiellement de manière irréversible. Or, cette partie commande la maîtrise de soi et le comportement en société, ainsi que les actions ciblées, le raisonnement et la résolution de problèmes. Enfin, l'agressivité peut se manifester en cas de dépendance à l'alcool, lorsque la personne ressent un besoin intense de boire qu'elle ne peut pas assouvir. Elle sera alors très irritable et cela augmente les risques d'avoir un comportement violent (Doctissimo, 2019, 09 mai).

2. L'agression sexuelle et/ou rapport sexuel non protégé

Educ'alcool (2017b) souligne le penchant agressif sexuel de l'alcool et ses risques. En effet, l'alcool donne des envies, crée des pulsions ; mais favorise le rapport sexuel non protégé, expose les jeunes aux IST et aux grossesses non désirées (Educ'alcool, 2019). Par ailleurs, l'emploi de la force pour obtenir ou tenter d'obtenir des rapports sexuels sans consentement - tout comme la violence sexuelle dans le couple - vont hélas souvent de pair avec la consommation d'alcool. Le risque de violence augmente avec la consommation, aussi bien dans les agressions commises par des hommes que par des femmes. Lorsqu'on analyse les comportements et les traits antisociaux des agresseurs, quels qu'ils soient, on réalise que la violence et la consommation excessive d'alcool ont de fortes similarités, tels des traits génétiques ou des tempéraments semblables ou encore, un trouble de personnalité quelconque.

Lorsqu'une personne consomme de l'alcool de manière excessive, elle risque de souffrir d'une certaine « myopie » qui réduit ses capacités tant à reconnaître les signes de danger, qu'à identifier les situations qui ont un risque potentiel d'agression sexuelle. Parfois, faire boire la victime de manière excessive aura été la tactique de l'agresseur pour obtenir une relation sexuelle (Educ'alcool, 2017c).

3. Les accidents

De nos jours la plupart des accidents sont dues aux fait de conduire avec des facultés affaiblies. Effet, l'alcool a aussi un effet narcotique (Aide alcool, 2021, 18 août). Ce qui lui permet de provoque le sommeil chez un individu ayant bu plus que la quantité recommandée. Ce qui augmente dans tous les sens des comportements à risques (Taylor, 2015) pouvant se produire au travail, au volent, à l'école ou à la maison et causant des accidents au passage. Les accidents où qu'ils se produisent, peuvent générer de conséquences énormes et voire affecter d'autre personnes de l'entourage du buveur comme mettre le feu à la maison, percuter des passants en route en étant au volent d'une voiture, produire des résultats médiocres au travail peut impacter sur les profils de l'entreprise, etc.

4. Les suicides

Les différents effets de l'alcool signalés ci-haut tels que l'inhibition, les agissements en état de facultés affaiblies, l'agressivité, la violence et les actes à risques et même ceux liés aux maladies et grossesses non désirées perturbent la personnalité (Educ'alcool, 2019) et affectent les jugements de la personne (Babor et collab., 2003). En effet, le suicide est la complication majeure dela dépression (Clinicum, 2007). Le risque suicidaire est particulièrement élevé chez un sujet traversant un épisode de raptus anxieux (névrose d'angoisse, maladie maniaco-dépressive) ou un sujet psychotique.

5. Le déséquilibre familial

Lors des disputes entre les parents, les enfants (jeunes) sont très souvent tentés d'intervenir, car comment pourraient-ils rester indifférent alors qu'on bat sur la maman par exemple ? Cependant, les enfants n'écoutent plus les parents, ne suivent plus les conseils, et se lancent également dans l'alcool dans le but de "soulager" leurs soucis de famille. Les enfants résidant avec deux parents peuvent être les victimes directes ou indirectes de violences exercées par l'un ou l'autre parent (Condon et Al., 2019). De plus, Se soûler a pris une importance culturelle démesurée chez les jeunes et leur santé et leur bien-être sont sérieusement menacés par l'usage d'alcool. Les gros buveurs occasionnels d'alcool sont de plus en plus nombreux, surtout parmi les garçons, ce qui augmente considérablement les risques de perdre le contrôle et tomber dans l'alcoolisme chronique. L'altération du jugement produit par l'alcool (Babor et collab., 2003), l'impulsivité et le manque de contrôle (Aide alcool, 2021) poussent les jeunes à prendre des décisions irréfléchies comme quitter la maison, ou aux parents d'expulser les enfants. Toutes les situations ne sont cependant pas identiques : la sévérité de la problématique va influencer grandement la possibilité de réaction des proches. Dans les meilleurs cas, l'importance de la consommation constitue juste une source d'inquiétude pour la famille qui constate des moments d'excès, parfois seulement épisodiques, des fluctuations d'humeur, une altération de la qualité du contact et des échanges sociaux dans des moments spécifiques d'alcoolisation ou de récupération.

Dans les cas les plus graves, les répercussions sur l'entourage de l'alcoolique sont d'un autre ordre : violences sur le conjoint ou les enfants, engagements régulièrement bafoués parce que la consommation est devenue le principe directeur de son existence, isolement de la famille de toute vie sociale extérieure, en tous cas au sein du domicile, car la personne qui a dérapé dans la consommation n'est en quelque sorte plus « montrable », vécu de honte de la part de l'ensemble de la famille qui dissimule souvent très longtemps ce qui se passe en son sein, « parentification » des enfants qui tentent vaille que vaille de compenser les défaillances du parent qui boit et parfois même de le protéger contre lui-même en allant le rechercher au café, en planquant les bouteilles, en protégeant les plus jeunes... (Philippe de Timary, 2016).

Dans d'autres cas, les troubles addictifs se traduisent d'emblée par des symptômes au sein de la famille (OMS, 2011): violence conjugale, parentale, voire d'un ou plusieurs enfants vis-à-vis de leurs parents. Mais souvent, le comportement toxicomaniaque d'un jeune n'est pas immédiatement perçu par ses proches. Il arrive assez fréquemment qu'un frère ou une soeur soit alerté bien avant la prise de conscience des parents. Face aux troubles, les membres de la famille se sentent particulièrement démunis pour trouver des réponses adéquates souligne Jacques Miermont (2016). Les liens se délitent, le contact avec l'adolescent se réduit, voire devient inexistant, même si celui-ci reste en fait toujours à la maison et dépendant de ses parents. Les parents ont du mal à identifier ce qui ne va pas et ne savent pas à qui s'adresser (Philippe de Timary, 2016). Les troubles relationnels interrogent non seulement les effets spécifiques du toxique, de la personnalité du consommateur et de son âge, des pathologies mentales et comportementales éventuellement associées, mais aussi les singularités de son système familial, de son réseau social, de ses communautés d'appartenance, ainsi que les modes de tolérance, d'incitation et/ou de répression de la société (Miermont, 2016).

6. La violence conjugale

L'impulsivité et l'agression favorise l'acte de violence conjugale. En effet, sous l'emprise de l'alcool, le contrôle de soi est réduit sinon supprimé et le jugement altéré (DSM-5). La consommation d'alcool abusive de l'un des conjoints favorise l'éclatement de conflits pouvant aller jusqu'à la violence physique. Le risque de violence conjugale augmente avec la fréquence d'intoxication. Un lien a été établi entre la consommation d'alcool et la gravité de l'acte de violence commis entre conjoints. Lorsque le conjoint est sous les effets de l'alcool au moment de l'agression, la victime court effectivement un plus grand risque d'être blessée physiquement et d'être dans l'obligation d'avoir recours à une assistance médicale (Educ'alcool, 2019, p12).

La violence signale l'incapacité à communiquer, elle est perpétrée de façon univoque et destructrice (Jaspard et al., 2003). Les résultats montrent que prévalence de la violence conjugale augmente avec la consommation d'alcool du conjoint : 30 % des femmes dont le mari/partenaire ne boit pas ont déclaré avoir subi des actes de violence conjugale contre 64 % quand ce dernier est parfois soûl et 68 % quand il est souvent soûl. Chez les hommes, 22 % ont déclaré avoir subi des actes de violence conjugale quand leur épouse/partenaire ne boit pas contre 58 % quand elle est parfois soûle.

Figure 4 : graphique sur la violence conjugale selon la consommation d'alcool du conjoint.

Source : Institut National de la Statistique (INS) et ICF. (2020). Enquête Démographique et de Santé du Cameroun 2018. pp398.

7. Les absences à l'école / Les absences au travail

Les effets narcotiques ou la gueule de bois favorisent les absences et sont facteurs de production de mauvais résultats. Mais encore la dépendance et/ou la dépression augmentent considérablement les risque d'absence au travail ou à l'école car ils sont caractérisés principalement la baisse des facultés intellectuelle par la démotivation. Les mauvaises compagnies ou les paires encouragent à sécher les cours pour se retrouver ailleurs qu'à l'école dans le but de boire de l'alcool, fumer, et ou vandaliser les biens publics. Les collègues de travail peuvent devoir remplacer et couvrir l'absence d'un agent qui a « la gueule de bois » (OMS, 2007).

8. Déséquilibre économique

Le buveur risque de perdre son travail ou d'être exclu d'un cours de formation (OMS, 2007). Dans l'environnement du travail, l'alcool peut conduire à des absences, des accidents de travail et à une baisse de la productivité pouvant entraîner une perte d'emploi. Cela représente un coût pour l'employé, l'employeur et le système de sécurité sociale (Greenfacts, 2006). Avec l'addiction il devient plus difficile de faire des économies. Les parents (=45ans) seront confrontés à des factures impayées, la pension alimentaire non réglée, etc. Les jeunes qui trouvent des idées pour escroquer les parents pour se payer de l'alcool, et généralement l'accompagner avec d'autres substances psychoactives (Addiction suisse, 2013).

9. Les crimes-délits-infractions-incivilité

Le mode de consommation d'alcool d'un individu peut avoir des effets indésirables sur sa propre vie, perturbant ses relations conjugales et sa vie de famille, provoquant la perte d'emploi et le chômage, déclenchant l'accomplissement d'un délit entraînant l'arrestation, ou précipitant l'individu dans la rue ou dans toute autre forme de marginalisation ou de stigmatisation.

10. Le trouble du sommeil

Certains individus ont parfois de la difficulté à trouver le sommeil lorsqu'ils éprouvent du stress. Pour combattre ce problème, ils peuvent avoir tendance à consommer de l'alcool, pensant ainsi faciliter leur sommeil. Bien entendu, l'alcool peut aider un individu à s'endormir à cause de son effet, narcotique (Aide alcool, 2021). Cependant, l'alcool risque aussi de causer de l'insomnie et des éveils à répétition (Educ'alcool, 2011), augmentant ainsi les troubles du sommeil. L'alcool modifie le cycle de sommeil. Le lendemain d'une forte absorption d'alcool, une personne peut se sentir mal et fatiguée, même si elle a suffisamment dormi.

VI- Prise en charge de l'intoxication aigue ou d'abus chronique d'alcool

Notons qu'il est difficile d'établir un moyen de prise en charge standard de l'alcoolisme aigu ou chronique. Cependant, aux urgences, il est important de différencier un sujet alcoolo-dépendant et celui non alcoolo-dépendant. On pourra se baser sur signes physiques et psychiques définis par DSM-IV ou la CIM-10. Le questionnaire AUDIT permet de poser une orientation distinctive entre la dépendance probable (score 12 chez l'homme et 11 chez la femme) et l'usage nocive (score entre 8 et 12 homme et 7 et 11 femme).

Dans la synthèse des Orientations diagnostiques et prise en charge, au décours d'une intoxication éthylique aiguë, des patients admis aux urgences des établissements de soins de l'ANAES, 2001 aux pages 1 à 4, nous pouvons trouver un ensemble des recommandations relatives à la prise en charge des cas d'alcoolisme sous ses différentes formes aigues ou chroniques.

Ces types de cas peuvent être classés en trois types à l'arrivée du sujet aux urgences : la crise de manque (delirium tremens), la crise d'intoxication récente, et l'alcoolo-dépendance.

Dans le delirium tremens, l'administration des sédatifs (médicaments psychoactifs), est acceptable. Mais lorsqu'il s'agit d'une crise liée à une ingestion récente, les médicaments utilisés (Lorazepam par exemple) peuvent potentialiser les effets de l'alcool.

A. Évaluation spécifique

1. Consommation d'alcool

Ø Quantité : la consommation est évaluée en verres, unité internationalement reconnue de consommation que les patients savent bien exprimer. La quantité d'alcool ingérée est indépendante du type de boisson consommée car la taille des verres est inversement proportionnelle à la teneur en alcool de la boisson. Ainsi, si l'on considère les verres « standard » utilisés dans les cafés, il y a sensiblement autant d'alcool dans un verre de spiritueux, de vin ou de bière, soit environ 10 à 12 g d'alcool pur. Il convient de différencier :

- Les consommations régulières, quotidiennes : le nombre de verres consommés au cours de la semaine précédente donne une bonne idée de la situation ;

- Les consommations irrégulières : il faut estimer le nombre de verres consommés quand l'occasion de boire se présente, ainsi que le nombre de jours avec alcool, par semaine ou par mois selon les cas.

Ø Fréquence des intoxications.

Précocité de la consommation : âge de début de la consommation, des premières IEA.

2. Repérage des facteurs de risque psychosociaux

Ø La précocité du début des troubles.

Ø Les perturbations du comportement (notamment le caractère agressif).

Ø Les événements de vie traumatiques.

3. Repérage d'une comorbidité psychiatrique

Ø Les troubles des conduites/hyperactivité avec déficit de l'attention.

Ø Les troubles de l'humeur.

Ø Les troubles anxieux.

Ø Les troubles des conduites alimentaires.

4. Repérage des facteurs familiaux

Ø Les antécédents familiaux d'alcoolo-dépendance.

Ø Les événements de vie familiaux : décès, perte, séparation, abandon, etc.

5. Repérage des facteurs d'environnement social

Ø La perte de repères sociaux

Ø La misère familiale, le chômage, la dislocation de la cellule familiale.

Ø L'instabilité ou la rupture scolaire.

6. Repérage des consommations de substances psychoactives associées

Ø Tabac

Ø Psychotropes.

Ø Drogues illicites.

L'objectif d'une meilleure connaissance de ces différents indicateurs est de pouvoir apprécier la globalité d'un tableau clinique dans une histoire individuelle et environnementale singulière, et d'en repérer la persistance, la répétition et le cumul qui doivent faire craindre un malaise plus profond et imposent une action thérapeutique spécialisée.

B. L'infirmière d'alcoologie

L'infirmière d'alcoologie qui, dans la plupart des cas, est membre de l'équipe d'AL ou d'addictologie de liaison, intervient en deuxième ligne, après l'action des urgentistes. Elle travaille avec l'équipe médicale et paramédicale des urgences pour l'assister et l'aider dans sa prise en charge de ces patients. Les compétences spécifiques de l'infirmière sont d'évaluer le degré de motivation du patient, de faire des interviews approfondies du patient sur ses antécédents, sa problématique avec l'alcool, ses problèmes familiaux ou professionnels, etc. (voir plus haut). Elle doit être capable de faire des « interventions ultra brèves ». Si nécessaire, elle accompagne le patient vers une structure de soins d'aval. Elle devrait avoir un DU d'alcoologie.

C. L'assistante sociale

Un pourcentage important de patients ayant une IEA se trouve en difficulté sociale. Lorsque ce problème est détecté par l'équipe des urgences ou par l'infirmière d'alcoologie, l'assistante sociale intervient. Elle devrait connaître les structures Régionales et locales et pouvoir passer le relais à ses collègues extrahospitaliers.

Résumé de la prise en charge globale de mésusage d'alcool

Il est recommandé de recueillir certains éléments permettant d'évaluer la gravité et le contexte de l'IEA, car ils peuvent nécessiter une prise en charge spécifique :

- Consommations associées (psychotropes par exemple) pouvant nécessiter un traitement spécifique en urgence ;

- Conduites addictives associées nécessitant une consultation spécialisée en urgence ou une orientation ultérieure particulière ;

- Problème psychiatrique (état délirant, troubles du comportement, risque suicidaire, antécédents de suivi psychiatrique ou suivi en cours) nécessitant une consultation spécialisée en urgence ;

- Comorbidités somatiques nécessitant un traitement propre, événements de vie (deuil, séparation, perte d'emploi).

Deux niveaux complémentaires de prise en charge sont recommandés :

- Le premier niveau est effectué par l'ensemble de l'équipe des urgences et doit pouvoir être réalisé en permanence. Après la prise en charge initiale, et la disparition des signes cliniques d'IEA, et en l'absence de signes de sevrage, il consiste à faire la distinction entre les patients alcoolo-dépendants et non dépendants, et à rechercher des facteurs aggravants et/ou une comorbidité. En l'absence de tels facteurs, la réalisation d'une « intervention ultra-brève » selon le modèle proposé par l'OMS est recommandée et le médecin traitant en est informé avec l'accord du patient ; un livret d'aide est remis au patient. En présence de problèmes sociaux, l'intervention d'une assistante sociale est recommandée. Cette intervention non spécialisée ne doit pas se substituer à une intervention alcoologique structurée ;

- Le second niveau est une intervention spécialisée, effectuée selon les possibilités locales par les membres de l'équipe d'alcoologie et d'addictologie de liaison, de psychiatrie ou de l'équipe du SU ayant une formation en addictologie. La prise en charge des patients les plus difficiles est de leur ressort, en particulier ceux qui ont des facteurs aggravants ou une comorbidité. Cette intervention est effectuée après l'évaluation faite par le premier niveau

VII- Modèle Conceptuel Infirmier

Un modèle est une représentation symbolique en termes logiques d'une situation relativement simple qui démontre l'ossature d'un système original. C'est une représentation conceptuelle de la réalité. Ce n'est pas la réalité elle-même, mais une abstraction ou reconstruction de la réalité ». C'est ainsi un modèle de Nursing est une façon de voir le soin. C'est une Image mentale. Une représentation de l'esprit, une conception, une façon de voir, c'est donc une architecture ».

Une théorie se définit par une conception de l'homme, un niveau plus approfondie de la réalité que le modèle, de la santé, des soins infirmiers, et une description de la réalisation de ces soins infirmiers.

Ø Le modèle de V. HENDERSON

L'être humain converge vers la satisfaction de 14 besoins fondamentaux. Les soins infirmiers visent à conserver ou restaurer l'indépendance du client dans la satisfaction de ses 14 besoins fondamentaux. Et la maladie c'est lorsqu'il n'arrive pas à accomplir un ou plusieurs de ses besoins.

Ø Le modèle d'HILDEGARD PEPLAU

Décrit les soins infirmiers comme un processus interpersonnel thérapeutique orienté vers un but qui favorise le développement de la personne. Ce processus s'organise en 4 phases : l'orientation, la reconnaissance, l'approfondissement et la résolution (Rouis Hamouda,
2020, janvier, 10).

1°) Phase d'orientation (sensation d'un manque de besoin par le patient, l'infirmière aide à reconnaître et à comprendre le problème)

2°) Phase d'identification (ou reconnaissance. Le patient identifie l'infirmière qui l'aide à considérer sa maladie comme une expérience)

3°) Phase d'exploitation (tirer bénéfice de la relation infirmière/patient changer du comportement (indiqué dépendant)

4°) Phase de résolution (le client à sa sortie doit progresser vers la maturité, vers l'indépendance, l'infirmier doit encourager)

Nous classons les jeunes dans cette étude en deux catégories d'atteinte psychique liées à l'alcool :

Ø Premièrement ceux qui n'ont pas encore des graves problèmes psychologiques, par contre qui ont besoins d'être éduqués sur la question afin de prévenir les effets psychiques irréversibles. Ici, nous faisons appel à deux des 14 besoins de VIRGINIA HENDERSON : le besoin d'apprendre et d'être en sécurité. En effet, l'abus d'alcool expose à l'affaiblissement psychique circonstanciel lors de l'intoxication aiguë par exemple (Educ'alcool, 2019) ou permanente. Ce qui se solde par des dommages corporels, socio-affectifs, etc. D'où le besoin de sécurité.

Ø Deuxièmement, ceux qui traversent déjà des graves problèmes d'alcool. Eux par contre, ils ont besoin d'une assistance psycho-sociale plus rapprochée de la part des personnels soignants, en occurrence les infirmiers. La base de cette approche repose sur une meilleure relation infirmier-patient. Dès lors, Nous faisons appel à HIDEGARD Peplau pour cette dimension « Relation Interpersonnelle en Soins Infirmiers ».

Caractérisation des faits

Un problème d'alcool, qu'il soit chronique ou aigu, compromet une très grande partie des 14 besoins de VIRGINIA HENDERSON.

· L'alcool peut induire directement la dénutrition (Aide alcool, 2021, 18 août) : besoin de manger et boire

· L'alcool peut directement compromettre l'équilibre spécial, la démarche et la posture (DSM-V) : Besoin de se mouvoir et maintenir une bonne posture.

· Il corrompe le sommeil, provoque le désintérêt (Lejoyeux et Embouazza, 2013) : Besoin de dormir et de se reposer ; besoin de s'occuper et de se réaliser.

· L'alcool exposé aux dangers, aux accidents de la voie publique en affaiblissant les facultés (Taylor, 2015) : Besoin d'éviter le danger.

· Il altère le jugement, provoque l'agressivité et la violence (Babor et ses collaborateurs, 2003) : ce qui altère toute relation affective et cognitive : Besoin de communiquer.

· Il provoque également la dépression (DSM-V ; Clinicum, 2007) se caractérisant par le découragement, la tristesse, la perte de l'élan vital (DSM-IV) et le repli sur soi. Cette dimension des problèmes fermes quasiment toutes les portes qui s'ouvrent aux autres et à l'épanouissement : besoin de se recréer ; besoin de s'occuper pour se réaliser.

Cet essai d'analyse des faits caractéristiques des problèmes alcooliques nous laisse remarquer que l'alcool est susceptible de porter atteinte à au moins huit (08) des 14 besoins de V. Henderson de façon #177; directe.

En pratique, la prévention ou la PEC requiert une approche beaucoup plus psychologique et relationnelle. C'est là qu'intervient HILDEGARD PEPLAU. En effet, pour H. Peplau, les soins infirmiers aident au renforcement de la personnalité du patient par le biais la relation interpersonnelle. Il met l'accent sur l'aspect psychodynamique.

SCHEMA DU CADRE CONCEPTUEL

Chapitre troisième : Matériels et méthodes de l'étude

1. Lieu de l'étude

Le lieu de notre étude est le quartier Palar II de l'aire de santé de Palar.

2. Justification du choix du lieu de l'étude

Plusieurs de raisons justifient le choix de notre lieu d'étude. On peut alors énumérer entre autre :

Ø Le manque d'éducation ou de sensibilisation liée aux effets nocifs d'usage de l'alcool ;

Ø Prolifération des débits de boisson à savoir par exemple : Soit le quartier Palar disposant les populations suivantes,

Tableau 1 : population de Palar II

VILLAGES

POPULATIONS TOTALES

1

PALAR II

7 719 habitants

Or nous avons pu recenser environs :

· 24 débits de boisson de bil-bil

· 14 bars de bière industrielle

3. Description du lieu de l'étude

3.1. Situation géographique

Le quartier Palar II se trouve dans la Région de l'Extrême-Nord Cameroun. Il est situé dans le département du Diamaré, arrondissement de Maroua 1er, dans la circonscription du Lawanat de 3e degré de Palar Galion.

3.2. Situation sanitaire

Le quartier Palar II est située dans la Région de santé de l'Extrême-Nord, dans le district de santé de Maroua I et plus précisément un quartier de l'Aire de Santé de Palar. Il partage ses frontières au Nord avec les quartiers Djongo et Zaika. À l'Est, le quartier Palar I. À l'Ouest, avec l'aire de santé de Meskine et au Sud avec l'aire de Ouro-Tchédé.

3.3. Description du site d'accueil

Le site d'accueil est le quartier Palar II. Et nous travaillons en communauté. Cette communauté, constituée de plusieurs groupes ethniques ou culturels.

Le tout représente représentant environ 7 719 habitantspeut être décrite comme suit :

3.3.1. Les ethnies dominantes (les plus représentées) :

- Peuls

- Moundang

- Guiziga

- Massa / Mousey

- Mofou

- Mandara / Podoko

- Toupouri

- Kapsiki / Mada

- Guidar

- Ngambai

3.3.2. Les religions présentes

- Le Christianisme

- L'Islam

- L'Animisme

- Les Athées

3.3.3. Les activités lucratives présentes

- L'agriculture

- L'élevage

- Le commerce

- Le taxi (moto-clando)

- La maçonnerie/la soudure/la menuiserie/la peinture

- Etc.

3.3.4. Les activités de loisir

- Le football

- Visionner

- Marcher dans des lieux publics tels que les jardins publics, les bars ou boites de nuits.

3.3.5. Les autorités traditionnelles et religieuses

- 01 Lawanat (chefferie de 3e degré) du secteur Palar Galion (dans de Palar II)

- 01 Presbytère catholique (de la paroisse St Eugène de Mazenod de Palar).

- 03 presbytères protestantes pour chaque Eglise protestante officielle présente.

- 01 presbytère orthodoxe (de l'Eglise orthodoxe de Palar)

3.3.6. Les langues les plus parlées

- Fulfulde

- Français

- Mofou

- Massa / Mousey

- Guiziga

- Toupouri

- Moundang

 

3.3.7. Les structure privées ou publiques

- 01 CES

- 01 école maternelle publique (partagele même site que l'école publique de Palar 3)

- 01 école primaire publique (école publique de Palar 3)

- 01 école privée catholique (MAZENOD de Palar)

3.3.8. Les jours, lieux et heures du marché dans la communauté

- Mardi : Palar mardi vers 15h

- Jeudi : Palar jeudi vers 15h

- Samedi : Palar Samedi vers 15h

- De lundi à dimanche : Palar jeudi ouvre aux environs de 8h jusqu'à 23h environs. Exclu le jeudi de 10h à 23h environs à cause du « jeudi propre » C'est le carrefour et foyer le plus concentré en activités du quartier.

3.3.9. Localisation de quelques points de vente des boissons alcoolisées (voir annexe 2)

4. Méthode de recherche

4.1. Type de recherche

Nous adoptons une Recherche mixte.

4.2. Date et durée de l'étude

3 Mois : du 1er Juillet au 30 Septembre 2022.

4.3. Méthode d'échantillonnage

Echantillonnage non probabiliste de commodité.

4.3.1. Population cible

La population jeune âgée de 15 à 34 ans du quartier Palar II.

4.3.2. Technique et Taille de l'échantillon

1-

PALAR II

7 719 habitants (en 2021)

La Formule de Cochran ci-dessousa été adoptée pour nous aider à déterminer la taille de notre échantillon.

N = taille de l'échantillon

z = le niveau de confiance selon la loi normale centrée réduite. Nous fixons le niveau de confiance à 95%, donc z = 1,96

p = proportion estimée de la population qui présente la caractéristique p = 0,197 inspiré deConrald Ekukole Metuge et al. (2022) surPrévalence et facteurs associés à la consommation de substances chez les étudiants des établissements d'enseignement supérieur à Buea, Cameroun. Revue médicale panafricaine. Consulté le 29 juin 2022 à 00h58min à l'adresse: https://www.panafrican-medjournal.com/content/article/41/103/full

m = la marge d'erreur tolérée fixée à 5%

Application numérique :

 ; Cependant, nous pouvons utiliser la formule de correction suivante pour ajuster la taille de l'échantillon à notre population d'étude. Avec N'= la nouvelle taille de l'échantillon, n la population cible, et N la taille de l'échantillon trouvée avec la formule de Cochran.

4.3.3. Critères de sélection

i- Critère d'inclusion

- Etre âgé entre 15 et 34 ans

ii- Critère d'exclusion

- Avoir un âge exclu de l'intervalle] 15 - 34[ans

- N'ayant pas donné son consentement.

4.4. Instruments de collecte de données

Nous allons disposer des fiches de questionnaires qui seront dictés et expliqués aux participants dont nous les aiderons à remplir, ou bien que nous remplirons préférablement nous-même, en notant les réponses données par les participants qui ne savent pas lire et écrire.

4.5. Technique de collecte de données

En utilisant toujours la formule de Cochrane, avec un coefficient de correction pour obtenir le nombre de quartier qu'il nous faut. Il en ressort que l'échantillonnage concernera 01 village (quartier) de l'aire de santé de Palar dans cette étude. Nous utiliserons des questionnaires administrés, c'est-à-dire que nous poserons les questions et nous noterons les réponses, ce qui permettra de réduire considérablement les déviations dans les capacités de compréhension des questions et d'avoir le moins possible des questionnaires pas complétement remplis.

4.5.1. Déroulement de l'enquête

À la suite du dépôt du protocole et l'obtention de l'autorisation d'enquête auprès des autorités compétentes, nous irons au contact de notre population cible dans l'optique d'enquêter.

- Arrivée et présentation de l'enquêteur et des documents officiels, nécessaires à l'autorisation d'enquêter, auprès des autorités compétentes pour se faire signaler ;

- Arrivée et présentation de l'enquêteur auprès des participants ;

- Présenter le but de la rencontre ;

- Présenter le thème et son but ;

- Présenter la notices d'information et le processus de gestion des données qui seront collectées et obtenir le consentement du participant ;

- Aider le participant à remplir le questionnaire ;

- Le remercier à la fin ;

- Faire la synthèse des données collectées.

4.5.2. Dépouillement

Au lendemain de la collecte des données (réception des données brutes), nous réunirons toutes les fiches des questionnaires remplis et tous les enregistrements recueillis pour analyse et exploitation. On commencera par le tri, qui respectera une convenance d'une meilleure exploitation et d'une analyse plus simple et efficace. Il se fera selon, l'âge, le sexe, le type de boisson alcoolisée consommée, la motivation, la profession (ou sans profession), etc.

4.5.3. Traitement des données

Le traitement des données sera basé sur la saisie des données brutes assimilées et l'épuration, les codages, les enchaînements, contrôle et imputation, le tri suivi de la création d'un fichier de traitement final et des fichiers de diffusions.

4.6. Respect de l'éthique

Il est basé sur l'observation stricte des restrictions et les normes d'exploitation des données recueillies. La protection des données à caractère personnels en est la préoccupation centrale au stade d'exploitation des données. Un formulaire d'information et ou de consentement précisant les risques et bénéfices liée à l'étude seront respectivement fait connaitre et fait signé au participant.

4.7. Les limites de l'étude

Le thème que nous traitons dans cette étude ne saurait aborder tous les aspects épidémiologiques des problèmes psycho-sociaux générés par la consommation abusive de l'alcool.

Par exemple :

- L'impact de la consommation d'alcool sur le psychisme en association avec d'autres substances psychoactives.

- Quel est l'impact de la consommation abusive d'alcool sur les performances professionnelles ou scolaires ?

- Quel est l'impact de la consommation abusive d'alcool sur les rapports psychoaffectifs dans les familles ?

- Différentes quantités et degrés d'alcool consommée et leurs impacts respectifs sur le psychisme et leurs portée sociale.

4.8. Plan de communication des résultats

Les résultats de cette enquête seront présentés de différentes manières. D'abord dans notre institution sous forme de mémoire de fin de formation, et d'étude avec soumission d'abstract ; puis, une présentation orale ; et lors des publications enfin, une soumission d'article. Au final, acheminer dans des institutions habiletées pour archivage : IFOSSA, Aire de Santé de Palar, District de Santé de Maroua 1, Sous-Préfecture de Maroua 1er ...

4.9. Difficultés rencontrées

- Refus de coopération de la part des jeunes concernés

- Des questionnairesmal remplis.

- Les routes dans les quartiers sont très peu accessibles en saison des pluies rendant difficiles les déplacements quotidiens

- Le manque du sérieux des participants

Chapitre quatrième : présentation des résultats

1- Organigramme d'inclusion des sujets participants selon les critères d'inclusion et d'exclusion

Deux cent quatre-vingt (280) jeunes étaient invités à participer, 31 ont refusé de donner leur consentement pour participer ; 13 jeunes ont été exclus pour avoir mal répondu à leurs questionnaire (ou incomplètement remplis). En fin, 236 ont été définitivement inclus.

Jeunes invités (280)

Jeunes inclus (249)

Jeunes définitivement inclus (236)

Refus (31)

Fiches mal remplies exclues (13)

Figure 5 : organigramme d'inclusion des participants.

2- Résultats

2.1. Profils sociodémographique

Tableau 2 : profils sociodémographiques des répondants.

Variables

Modalités

Effectifs

Fréquences (%)

Sexe

Masculin

Féminin

154

82

65,25

34,75

Tranches d'âges

[15 - 19]

[20 - 24]

[25 - 29]

[30 - 34]

51

69

74

42

21,61

29,24

31,35

17,80

Niveaux d'études

Pas fait d'études

Primaire

Secondaire

Supérieur

4

20

111

101

1,69

8,47

47,03

42,80

Occupation

Élèves

Étudiants

Au chômage

Débrouillards

Autres

61

89

18

44

24

25,85

37,71

7,63

18,64

10,17

Il en est ressorti que 65,25 % des participants sont de sexe Masculin contre 34,75 % de sexe féminin. Soit un sexe ratio de 1,88 en faveur des hommes. Nous avons remarqué que l'intervalle d'âge le plus représenté va de 25 à 29 ans constituant 31 % des répondants ; et que le moins représenté se situe entre 30 et 34 ans équivalant à 17,80 %. Les jeunes enquêtés étaient quasiment célibataires avec une hauteur de 74,15%. Par ailleurs, la majorité des participants, soit 43,03 % a Secondaire comme niveau d'étude ; et ceux qui n'ont Pas Fait d'Etude (PFE) représente la minorité avec un pourcentage de 1,69%. L'occupation qui était plus représentée est « Etudiant » avec un pourcentage de 37,71%.

2.2. Participants qui boivent ou non de l'alcool

Tableau 3 : répartition des répondants consommateurs d'alcool selon le sexe par rapport à l'ensemble des répondants (Colonne A), et selon le sexe par rapport aux répondant du même sexe (Colonne B).

Répondants par sexe

Colonne A

Colonne B

Non buveurs

Pourcentage

(%)

Buveurs

Pourcentage

(%)

Nombre des répondants par sexe (b*+nb**)

Hommes et Femmes buveurs

Homme (b) / Homme en %

Femme(b) / Femme en %

Masculin

55

23,31

99

41,95

154

99

64,29

Féminin

51

21,61

31

13,14

82

31

37,80

Total

106

44,92

130

55,08

236

130

//////////

*b = buveurs. **nb = Non buveurs

On a :

Colonne A :

· Sur le nombre total des répondants (236), 106(44,92%) ont déclaré ne pas être des buveurs, dont 55(23,31%) des hommes et 51(21,61%) des femmes.

· Sur le nombre total des répondants (236), 130(55,08%) ont déclaré être des buveurs, dont 99(41,95%) des hommes et 31(13,14%) des femmes.

Colonne B :

· Sur le nombre total des répondants hommes (154), 99 ont déclaré être des buveurs c.-à-d. 64,29%.

· Sur le nombre total des répondants femmes (82), 31 ont déclaré être des buveurs c.-à-d. 37,80%.

Tableau 4 : répartition des répondants par occupation.

Colonnes

Colonne A

Colonne B

Total

Occupation

Elèves

Etudiants

Chômeurs

Débrouillards

Autres

Total par occupation (b+nb)

61

89

18

44

24

236

Pourcentage (%)

25,85

37,71

7,63

18,64

10,17

100,00

Buveurs

Par occupation

25

45

13

31

16

130

Pourcentage b* par rapport aux nb** (%)

40,98

50,56

72,22

70,45

66,67

//////

*b = buveurs. **nb = Non buveurs

De ce tableau ressort que les chômeurs occupent la tête de liste des consommateurs d'alcool avec 72,22%, suivie des débrouillards (70,45%).

2.3. Age à laquelle les participants (consommateurs) ont commencé à boire et à acheter de l'alcool.

Tableau 5 : Age à laquelle les participants (consommateurs) ont commencé à boire et à acheter de l'alcool.

Variables

Modalités

Effectifs

N= 130

Fréquences (%)

Commencer à boire de l'alcool

Avant 18 ans

Après 18 ans

77

53

59,23

40,77

Commencer à acheter de l'alcool

Avant 21 ans

Après 21 ans

Pas encore

97

31

2

74,62

23,85

1,54

Plus de la moitié des participants a commencé à boire de l'alcool avant l'âge de 18 ans (59,23% soit 77/130). 74,62 % (soit 97/130) des participants ont commencé à acheter de l'alcool avant l'âge de 21 ans, contre 23,85 % (97/130) de ceux après cet âge.

2.4. Type de boisson alcoolisée et raisons de consommation données

Tableau 6 : Type de boisson alcoolisée et raisons de consommation données.

Variables

Modalités

Effectifs

N= 130

Fréquences (%)

Type d'alcool consommé

Bière

Bilbil

Whisky

Vin RBR*

Vodka

Autre

52

45

14

12

4

2

40,00

34,62

11,54

9,23

3,08

1,52

Raisons de consommation données

Pour fêter

Pour être ivre

Oublier les soucis

Etre avec des amis

Trouver du courage

Pour le plaisir

Sans raison

Autre raison

29

5

27

29

8

15

12

5

22,31

3,85

20,76

22,31

6,15

11,54

9,23

3,85

*Vin RBR = Vin rouge/blanc/rosé

La bière (industrielle) était la boisson alcoolisée plus consommée de ces jeunes avec un pourcentage de 40,00 % (soit 52/130) contre 34,62 % (45/130) pour le Bilbil (bière artisanale à base des grains de mil).Fêter et se retrouver avec des amis représente les plus grandes raisons de consommer de l'alcool pour nos participants avec un seuil de 22,31% (soit 29/130) chacune. A coter de ces deux raisons, vient celle d'oublier les soucis avec 20,76% (soit 27/130).

2.5. Participants consommateurs qui ont été incapables de se rappeler un évènement parce qu'ils avaient bu de l'alcool

Figure 6 : histogramme de répartition des consommateurs selon qu'il aient eu des trous de mémoire ou non après une consommation abusive d'alcool.

Figure 7 : histogramme derépartition des participants consommateurs d'alcool selon leurfréquence des trous de mémoire après une ingestion d'alcool.

Il ressort de ces deux graphiques (figures 6 et 7) que 45,38% (soit 59/130) de nos consommateurs répondants ont été incapables de se rappeler un évènement parce qu'ils avaient bu de l'alcool, contre 54,62% (71/130) qui se sont toujours rappelés des évènements. Et que la fréquence dominante est "quelques fois" c'est-à-dire souvent.

2.6. Participants consommateurs d'alcool ayant déjà eu à frapper sur quelqu'un après avoir bu de l'alcool.

Figure 8 : diagramme à barre donnant la répartition des participants selon qu'il ou non eu à frapper sur quelqu'un après avoir bu de l'alcool.

19,23% de nos répondants ont déclaré avoir frappé sur quelqu'un après avoir abusé de l'alcool.

2.7. Consommateurs ayant eu envie de se suicider

Figure 9 : histogramme de répartition des répondants consommateurs d'alcool selon les fréquences des tentatives de suicide.

5,38% (soit 7/130) Consommateurs ont déjà eu envie de se suicider, au moins une fois, afin de se débarrasser de leurs soucis sous l'effet de l'alcool.

2.8. Les répondants qui ont été victimes d'emportements de la part de leurs proches qui a était sous l'effet de l'alcool.

Figure 10 : digramme en secteur donnant la répartition des répondants selon qu'ils soient victimes ou non d'emportement de leurs proches après abus d'alcool.

La prévalence des victimes d'emportement parmi les participants représentait 60,59% (soit 143/236).

Tableau 7 : effectif des victimes par fréquence et par source d'emportement.

Fréquences

Conjoint

Frère/Soeur

Voisin

Enfant

Ami(e)

Parent

Total Général

Une fois

6

7

1

0

20

2

36

Quelques fois

8

14

2

1

45

26

96

A chaque fois

3

1

0

0

0

7

11

Total

17

22

3

1

65

35

143

Pourcentage

11,89%

15,38%

2,10%

0,70%

45,45%

24,47%

100,00%

Ce tableau nous montre que les sources d'emportements les plus représentées sont les amis (45,45%), les parents (24,47%), les frères/soeur (15,38%) et le conjoint (11,89%).

2.9. Victimes de violence physique

Figures 11 : diagramme en secteur donnant la distribution des répondants selon qu'ils soient victimes de violences physiques ou non de leurs proches.

Le diagramme en secteur suivant montre que 32,20% (soit 76/236) des participants étaient victimes de violence physique au moins une fois.

Tableau 8 : effectif des victimes par fréquence et par source de violence physique.

Fréquence

Conjoint

Frère/Soeur

Voisin

Enfant

Ami(e)

Parent

Total Général

Une fois

6

1

1

0

13

3

24

Quelques fois

6

11

0

1

13

17

48

À chaque fois

1

0

0

0

0

3

4

Total

13

12

1

1

26

23

76

Pourcentage

17.11%

15.79%

1.32%

1.32%

34.21%

30.26%

100.00%

Ce tableau nous montre que les sources de violences physiques les plus représentées sont les amis(34,21%), les parents (30,26%), le conjoint (17,11%) et les frères et soeurs (15,79%).

2.10. Participant qui connaissent quelqu'un qui dit des « paroles bizarres » après avoir consommé de l'alcool.

Figures 12 : histogramme de répartition des répondant selon qu'ils connaissent ou non des gens parmi leurs proches qui prononce des« paroles bizarres » après abus d'alcool.

L'histogramme ci-dessus nous ressort qu'il y avait, parmi nos répondants, 73.31% (soit 173/236) de « Oui » concernant le fait de connaitre ou non quelqu'un (un de le leur proche) qui dit des « paroles bizarres » après avoir consommé de l'alcool ou non. Nous entendons par « paroles bizarres », ensemble pouvant traduire : les troubles de l'humeur, de personnalité, les agressions verbales, les discours ébrieux, etc..

Tableau 9 : effectif des témoins par fréquence et par source de « paroles bizarres ».

Fréquence

Conjoint

Frère / Soeur

Voisin

Enfant

Ami(e)

Parent

Total Général

Une fois

0

6

4

0

5

1

16

Quelques fois

12

22

2

0

50

26

116

À chaque fois

8

2

3

0

13

19

41

Total

20

30

9

0

68

46

173

Pourcentage

11.56%

17.34%

5.20%

0.00%

39.31%

26.59%

100.00%

La source des « paroles bizarres », la plus représentée selon les données obtenues sont les amis (39,31%), les parents (26,59%), les frères ou soeurs (17,34%) et le conjoint (11,56%).

Chapitre cinquième : analyse et discussion des résultats

L'objectif principal de notre étude était de déterminer l'impact de la consommation abusive d'alcool sur le psychisme et sa portée sociale dans la vie des jeunes âgés de 15 à 34 ans du quartier Palar II. La présente analyse et discussion met une lumière comparative des résultats obtenus de l'étude. Pour se faire, nous repartirons cette section du travail en 4 parties, dont chacune représentera un objectif spécifique au préalable.

1er partie : aspects sociodémographique et prévalence.

Notre étude a révélé 55,08% de buveurs parmi nos répondants (Tableau 3). Un chiffre similaire à une étude semblable effectuée à Abidjan (Côte-d'Ivoire) a montré un 53% de consommateurs d'alcool (Koffi, 2015).

Dans notre étude, cette prévalence des hommes qui consomment de l'alcool est aussi plus forte que celle des femmes, avec respectivement 64,29% contre 37,80%. Non loin de là, Ntone et al avaient trouvé des résultats très proches des nôtres au décours d'une étude similaire réalisée sur les Facteurs Favorisant la Consommation des Boissons Alcoolisées par les Étudiants des Campus Universitaires au Cameroun. Il s'est avéré que la consommation d'alcool est plus élevée chez les étudiants (60,96%) par rapport aux étudiantes (39,04%).

Par ailleurs, une autre étude menée au Canada en 2015, auprès des Canadiens âgés de 15 ans et plus, a révélé que plus de 75% des jeunes (âgés de 25 à 29 ans) ont consommé de l'alcool les 12 derniers mois (Rapport de l'administrateur de la santé publique du Canada, 2015, page 10, figure 2a). Ce qui était la tranche d'âge la plus représentée. Dans notre étude cette prévalence ressort pareille. Car sur 74 jeunes âgés de 25 à 29 ans (Tableau 2), 42 (soit 56,76%) consomment de l'alcool.

Dans notre étude, sur 61 élèves ayant participés, 25 boivent de l'alcool (soit 40,98%). On note encore que sur 89 étudiants ayant répondu aux questionnaires, 45 consomment de l'alcool, soit 50,56% (Tableau 4) ; une statistiqueproche provenant d'une autre étude similaire réalisée en Côte d'Ivoire par Koffi et al. (2015), qui a révélé 14% d'élèves et 49,7% d'étudiants buveurs d'alcool.

Un pourcentage de plus de 40% des élèves et étudiants qui consomment de l'alcool les prédisposent aux absences répétées à l'école, aux échecs, aux mauvais comportements (DSM-IV et V) et à des Black-out (Aide alcool, 2021).

Notre étude à travers le tableau 4, montre que les chômeurs et les débrouillards couvrent les soumets des plus buveurs d'alcool parmi nos sujets, avec respectivement avec respectivement 72,22% (des chômeurs) et 70,45% (des débrouillards). Une conjecture de point de vue scientifique suggère d'affirmer que le manque de travail contribue considérablement à la consommation d'alcool. Une thèse qu'on l'on appuie tranquillement avec les travaux de Ronchetti, J. & Terriau, A. (2021) sur Chômage et comportements à risque : quel effet de la perte d'emploi sur la consommation d'alcool et de tabac ? qui ont déclaré partager l'idée selon laquelle le chômage aurait un effet sur la consommation d'alcool.

En Espagne, d'après Perrine Laffon (2009), un (01) adolescents sur cinq (05) a déjà bu de l'alcool. Notre étude a ressorti parallèlement que deux (02) adolescents sur cinq (05) ont déjà bu de l'alcool. Dans les deux cas avant l'âge de 18 ans. En effet, consommer de l'alcool avant l'âge de 18 ans est déconseillé par beaucoup d'experts scientifiques (Pr Pierre Gillet, 2019), causant des dommages irréversibles sur le cerveau (Institut Pasteur, 2013). Car en fait, le cerveau n'a pas fini de se développer à cet intervalle d'âge-là. Il atteint sa maturité entre 20 et 30 ans (OCDE, 2007) ou toujours en développement (Tomas Pause, 2011).

2epartie : type d'alcool le plus consommée

Nous remarquons du tableau 6 que la boisson la plus consommée de nos répondants est la bière (40,00%). Des études similaires en Côte d'Ivoire (Pékani et al., 2008) sur approche épidémiologique de la consommation des boissons alcooliques en Côte-d'Ivoire ont montré que la bière la plus consommée globalement est également la bière à un pourcentage de 54,9%. Par ailleurs, Diboh et al. (2013) ont travaillé suralcoolisation chez les jeunes élèves en Côte-d'Ivoire : préférence et consommation effective. Ils ont trouvé que la bière était la boisson alcoolisée la plus consommée avec un pourcentage de 47,48%. Ce qui corrobore avec notre résultat.

3e partie : les factures favorisant la consommation d'alcool abusive d'alcool

En ce qui concerne ce qui pousserait les jeunes à se lancer dans la consommation d'alcool, d'un côté le besoin de se retrouver avec des amis (22,31%) encore désigné par d'autres auteurs comme des pairs ; et de l'autre, fêter (22,31%). Vient en deuxième position le besoin d'oublier les soucis (20,76%). En effet, des études sur les problèmes liés à l'alcool et aux autres drogues accomplies par l'Institut suisse de prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) aident à éclairer les motifs des « raisons de boire » des jeunes(Corine, K., 2008). Il ressort en effet que les jeunes avancent comme raisons pour faire recours aux boissons alcoolisées pour faire la fête avec des jeunes de leur âge et s'amuser. D'où la concordance avec notre résultat. De plus, Chipperfield et Vagal en 1965, révélaient déjà l'existence d'une influence franche de la présence de consommateurs d'alcool dans l'entourage des sujets d'après une étude réalisée auprès des jeunes âgés de 19 à 21 ans.

4e partie : l'impact psychique et portée sociale dans la vie du consommateur et son entourage.

Notre étude révèle un taux de 5,38% (histogramme de la figure 9) de tentative de suicide après avoir ingéré de l'alcool. Un nombre bien considérable pour des chercheurs tels que Park et al. (2017) qui ont montré, après une étude sur l'Impact de la consommation aiguë d'alcool sur la létalité des méthodes de suicide, que le risque de suicide n'est pas lié à la prévalence mais au taux d'alcoolémie. Soutenu par Cherpitel et al. (2004) qui ont mené des études sur la consommation aiguë d'alcool et conduites suicidaires. Leurs résultats soutiennent que la consommation d'alcool est associée à un comportement suicidaire. La prévalence de suicidaires ou de tentatives de suicide dont le test de consommation d'alcool était positif. Un large éventail de cas positifs à l'alcool a été trouvés pour les suicides réussis (10-69 %) et les tentatives de suicide (10-73 %). Des pourcentages dont les extrémités inférieures sont proches des nôtres.

Par ailleurs, les données épidémiologiques comme celles de Regier et al (1990) nous indiquent que l'alcool constitue la première ligne des comorbidités psychiatriques liées aux substances psychoactives avec entre 40 et 62%. Ces données rendent nos résultats inquiétants. Car les conduites addictives liées à l'alcool ou drogue augmente le risque de tentative de suicide (Hawton et al. 2005).

Les figures 8 et 9 révèlent que 45,38% (soit 59/130) de nos répondants qui boivent de l'alcool n'arrive pas à se rappeler certains évènements qui s'étaient déroulés pendant qu'ils avaient abusé de l'alcool, dont la fréquence "quelques fois" emporte sur les autres en représentant à elle seule 31,54% ; A chaque fois, 1,54% et une fois, 12,31 fois. Ces réponses se sont validé par les assertions de Nelson et al (2004) qui soutient l'existence des trous de mémoire après un abus d'alcool qu'il appelle « trou noir ».

Le figure 12 présente une répartition des répondants qui ont été témoins d'agencement de « paroles bizarres » (73,31%) après une prise d'alcool de la part de leurs proches. Au niveau des auteurs de ces circonstances, les plus représentés (Tableau 9) était les parents (26.59%), les amis (39.31%), le conjoint (11.56%), et en fin les frères/soeurs (17.34%). Cette dimension peut avoir des interprétations scientifiques caractéristiques de troubles de personnalité lié à l'alcool (Amine et al., 2013), d'intoxication aigüe à l'alcool(DSM-5), des violences verbales (Perez-Diaz et Huré), les traumatismes psychologues (INS, 2020) dans Enquête démographique et santé 2018, sont inclus dans cette partie des problèmes abordés.

Sur 130 consommateurs d'alcool, 25 (19,23%) de nos répondants ont déclaré avoir déjà eu à frapper sur leurs proches après avoir bu de l'alcool (figure 8). On remarque que l'alcool altère le jugement, influence les émotions... (babor et collab, 2003) afin de pousser à l'agressivité. Ce que Wilde, Graham et Rehm (1998) n'ont pas manqué de soutenir ; en soulignant que l'alcool est perçu comme un facteur agressogène et apparaît comme une cause probable dans l'émission des comportements violents. Subra et Bègue ont également montré au bout d'une étude sur l'alcool, une excuse ? rôle de l'alcoolisation des agresseurs dans l'attribution de responsabilité et de blâme, en 2014 queleurs résultats adhèrent à l'idée selon laquelle l'alcool est fortement lié aux comportements violents.

Le diagramme en secteur de la figure 10 et le Tableau 7 de notre travail nous montre que 143/236 soit 60,59% répondants ont déjà été victimes d'emportements de leur proche ; et que les sources d'emportements les plus culminants sont les Amis (45,45%), les parents (24,47%) et le conjoint (11,89%).

Le diagramme en secteur (figure 11) montre que 23,20% (soit 76/236) des participants étaient victimes de violence physique au moins une fois. Un chercheur affirmait autre fois que l'abus d'alcool joue un rôle particulièrement important sur la violence familiale. (Laneuville, 2015), soutenu par l'OMS (2007) afin d'étayer nos résultats, qui ajoute que dans la Région africaine, des études ont montré qu'il existe des liens entre l'usage de l'alcool et la violence au foyer.

Conclusion et suggestion

CONCUSION

Rendu à l'épilogue de notre étude qui consistait à déterminer l'impact psychique et la portée sociale de la consommation abusive d'alcool dans la vie des jeunes âgés de 15 à 34 ans du Palar II. Pour y parvenir, nous avons déterminé la prévalence et le profil sociodémographique des jeunes consommateurs d'alcool; déterminéle type d'alcool le plus consommé par ces jeunes ; déterminé les facteurs favorisant la consommation abusive ; ressorti l'impact psychique de l'alcool et Identifier la portée sociétale d'une telle consommation à longue durée, sur la vie du consommateur et son entourage.

Les hypothèses émises étaient :

- On s'attend à ce que l'impact psychique regroupe de problèmes de nature variable : troubles de comportement, de la mémoire, de l'humeur, de la personnalité...

- La portée sociétale sera gonflée par une contribution élevée d'alcool aux problèmes sociaux tels que les viols sexuels, les violences parentales, le banditisme, engueulades, bagarres, les accidents de travail ou de circulation, absences à l'école ou travail, gueule de bois, etc.

Au vu des résultats obtenus, nous validons et déclarons que nos deux hypothèses ont bien été confirmées.

SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS

A la lumière des résultats obtenus, nous recommandons :

· Au niveau national

Il serait nécessaire :

- Que gouvernement veille à ce que les lois qui règlementent les ventes et consommation d'alcool soient scrupuleusement appliquées.

- De former et affecter des urgentistes dans les hôpitaux nationaux, et renforcer le programme de formation des personnels médicaux sanitaires dans la prévention et la prise de l'intoxication aigüe ou chronique d'alcool.

- De pratiquer l'alcootest au victimes d'accident ou de violences physiques à l'accueil du patient dans le but de dépister et de mieux orienter le patient pour une prise en charge holistique.

- De mettre à la disposition de l'ensemble de la police nationale des alcootests pour prévention routière afin de limiter des accidents de voie publique, des agressions, des vols, etc.

· Au niveau Régional (du secteur santé)

- Mettre en application les programmes de prévention et de prise en charge des patients avec des problèmes d'alcool.

· Sur le point personnel

- Sensibiliser avec fougue toutes les couches sociales dont nous pouvons atteindre sur les méfaits de la consommation abusive d'alcool et la notion de verre standard.

- Orienter tout cas suspect de problème d'alcool vers les spécialistes.

- Nous devons être capable de prendre en charge en urgence un patient qui souffre d'intoxication aigüe ou chronique d'alcool ou de delirium tremens.

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Table des matières

SOMMAIRE Erreur ! Signet non défini.

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES ABREAVIATIONS ET ACRONYMES v

LISTE DES FIGURES vii

LISTE DES TABLEAUX viii

RESUME ix

ABSTRACT x

Introduction 1

Chapitre premier : Problématique 3

1- Contexte du problème 4

2- Formulation du problème 5

3- Question de recherche 5

3.1. Question de recherche principale 5

3.2- Questions de recherche secondaires 5

4- Délimitation du problème 6

5- Objectifs de l'étude 6

5.1-1. Objectif général 6

5.1-2. Objectifs spécifiques 6

6- But de la recherche 6

8- Intérêts de l'étude 7

Chapitre deuxième : déroulement des concepts 9

I- Définition des concepts 10

1. Impact 10

2. Alcool 10

a) Histoire, origines de l'alcool 10

b) Fabrication et utilisation 10

3. Alcoolisme 11

4. Consommation modérée et abusive d'alcool 12

a) Consommation modérée (standard) d'alcool 12

b) Consommation abusive d'alcool ou à risque 13

5- Psychisme 13

6- Portée sociale 14

7- La vie 14

8- Jeune (15 - 34 ans) 14

II- Généralités sur le système nerveux 15

1. Définition du SN 15

2. Le système (ou circuit) de récompense 17

a) Définition 17

b) Fonction/Fonctionnement 18

III- L'alcool et le cerveau 19

1- L'action de l'alcool sur le système nerveux central 19

2- Métabolisme de l'alcool 20

3- Mécanisme de l'intoxication alcoolique 21

IV- Les troubles psychiques induits par l'alcool 22

1. Troubles et intoxication : définitions et critères diagnostiques 22

2. Delirium 24

3. Troubles amnésiques induits par l'alcool 24

4. Troubles psychotiques particuliers 24

a) Le délire paranoïaque 24

b) La schizophrénie alcoolique aiguë 25

c) Syndromes dépressifs 25

5. Conduite suicidaire 26

6. Dépendance alcoolique 26

7. Troubles neuro-psycho-développemental chez le nouveau-né associé à l'exposition à l'alcool : syndrome d'alcoolisme foetal 27

V- Résultantes caractéristiques ou retentissements sociaux des troubles associés à l'alcool 28

1. L'agressivité et l'impulsivité 28

2. L'agression sexuelle et/ou rapport sexuel non protégé 28

3. Les accidents 29

4. Les suicides 29

6. La violence conjugale 31

7. Les absences à l'école / Les absences au travail 31

8. Déséquilibre économique 32

9. Les crimes-délits-infractions-incivilité 32

10. Le trouble du sommeil 32

VI- Prise en charge de l'intoxication aigue ou d'abus chronique d'alcool 33

A. Évaluation spécifique 33

B. L'infirmière d'alcoologie 35

C. L'assistante sociale 35

D. Résumé de la prise en charge globale de mésusage d'alcool 35

VII- Modèle Conceptuel Infirmier 36

Chapitre troisième : Matériels et méthodes de l'étude 40

1. Lieu de l'étude 41

2. Justification du choix du lieu de l'étude 41

3. Description du lieu de l'étude 41

3.1. Situation géographique 41

3.2. Situation sanitaire 41

3.3. Description du site d'accueil 42

3.3.1. Les ethnies dominantes (les plus représentées) : 42

3.3.2. Les religions présentes 42

3.3.3. Les activités lucratives présentes 42

3.3.4. Les activités de loisir 42

3.3.5. Les autorités traditionnelles et religieuses 42

3.3.6. Les langues les plus parlées 43

3.3.7. Les structure privées ou publiques 43

3.3.8. Les jours, lieux et heures du marché dans la communauté 43

3.3.9. Localisation de quelques points de vente des boissons alcoolisées (voir annexe 2) 43

4. Méthode de recherche 43

4.1. Type de recherche 43

4.2. Date et durée de l'étude 43

4.3. Méthode d'échantillonnage 43

4.3.1. Population cible 43

4.3.2. Technique et Taille de l'échantillon 43

4.3.3. Critères de sélection 44

4.4. Instruments de collecte de données 45

4.5. Technique de collecte de données 45

4.5.1. Déroulement de l'enquête 45

4.5.2. Dépouillement 45

4.5.3. Traitement des données 46

4.6. Respect de l'éthique 46

4.7. Les limites de l'étude 46

4.8. Plan de communication des résultats 46

4.9. Difficultés rencontrées 47

Chapitre quatrième : présentation des résultats 48

1- Organigramme d'inclusion des sujets participants selon les critères d'inclusion et d'exclusion 49

2- Résultats 50

2.1. Profils sociodémographique 50

2.3. Age à laquelle les participants (consommateurs) ont commencé à boire et à acheter de l'alcool. 52

2.4. Type de boisson alcoolisée et raisons de consommation données 53

2.5. Participants consommateurs qui ont été incapables de se rappeler un évènement parce qu'ils avaient bu de l'alcool 53

2.7. Consommateurs ayant eu envie de se suicider 55

2.8. Les répondants qui ont été victimes d'emportements de la part de leurs proches qui a était sous l'effet de l'alcool. 55

2.9. Victimes de violence physique 56

2.10. Participant qui connaissent quelqu'un qui dit des « paroles bizarres » après avoir consommé de l'alcool. 57

Chapitre cinquième : analyse et discussion des résultats 59

1er partie : aspects sociodémographique et prévalence. 60

2e partie : type d'alcool le plus consommée 61

3e partie : les factures favorisant la consommation d'alcool abusive d'alcool 61

4e partie : l'impact psychique et portée sociale dans la vie du consommateur et son entourage. 62

Conclusion et suggestion 64

Références bibliographiques : 67

Annexes a

Annexes 1 : Procédure de fabrication industrielle d'alcool (vue d'ensemble) b

Annexes 2 : Localisation de quelques sites de vente de boissons alcoolisée dans le quartier Palar II c

Annexes 3 : Chronogramme d'activité d

Annexes 4 : Budget e

Annexes 5 : Notice d'information f

Annexes 6 : Formulaire de consentement éclairé h

Annexes 7 : Curriculum vitae i

Annexes 8 : Demande de clairance éthique j

Annexes 9 : matériel d'enquête : questionnaire k

Annexes 10 : Autorisation de recherche du Délégué Régional de santé publique n

Annexes 11 : Autorisation de recherche du Sous-Préfet de Maroua 1er o

Annexes12 : Autorisation de recherche du Chef de District de Santé de Maroua I p

Annexes 13 : Attestation de dépôt de mémoire 1 q

Annexes 14 : Attestation de dépôt de mémoire 2 r






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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe