UNIVERSITE DE KISANGANI
B.P. 2012 KISANGANI
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES
ET POLITIQUES
Département des Relations
Internationales
ENVIRONNEMENT FACE AUX RELATIONS INTERNATIONALES : Analyse
de gestion de l'incendie de la forêt amazonienne
Par
Bernard KAMBALE KALONGOLERO
Mémoire,
Présenté en vue de l'obtention du grade de
Licencié en Relations Internationales.
Directeur : Papy BAMBU LIENA
Professeur Associé
Encadreur : Willy MBOMBO MANDEMBE
Assistant 1
ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020
Deuxième session
0. INTRODUCTION
0.1. Contexte de l'étude
Les problèmes globaux en environnement sont devenus de
véritables enjeux planétaires. Les changements climatiques, la
pollution de l'air, la dégradation de la biodiversité et/ou les
incendies rendent nécessaire l'adoption d'une politique mondiale qui
renforcerait la gouvernance mondiale de l'environnement.1
Les problèmes posés par la
détérioration du climat ne doivent plus être
appréhendés comme de simples éléments d'un vaste
thème environnemental. Au contraire, ils apparaissent aujourd'hui au
carrefour des préoccupations politiques, environnementales,
économiques, et donc, en dernier lieu, des orientations
stratégiques des acteurs politiques.2
Les incendies résultant d'une déforestation
incontrôlée empoisonnent l'air que des millions de personnes
respirent, affectant la santé dans toute l'Amazonie brésilienne.
Les incendies qui ont frappé la forêt amazonienne en 2019 se sont
invités jusqu'au G7, sommet réunissant quelques-unes des plus
grandes économies du monde à Biarritz, entre le 24 et le 26
août 2019. A l'issue de cet événement, les sept pays ont
proposé une aide de 20 millions de dollars pour assister le
Brésil dans sa lutte contre les incendies, avant que son
Président Jair BOLSONARO ne refuse la proposition.
Pourtant, la gestion des risques environnementaux implique que
les États doivent privilégier une forme de coopération
internationale dont l'un des objectifs consiste à mettre au point une
stratégie globale. Cette approche nécessite un consensus. Or, les
intérêts des États en environnement sont plutôt
divergents. L'impasse dans l'application de certains traités, comme
c'est le cas pour le Protocole de Kyoto, témoigne de la
difficulté qu'éprouvent les États à s'entendre sur
la mise en oeuvre de mesures concrètes3.
1 Rapport 5 -- La gouvernance mondiale de l'environnement;
un processus marginalisé et défaillant ? Mai 2008, pdf.
Disponible sur
www.google.com.
Consulté le 15 mars 2020 à 15h30'.
2 Elvire Fabry et de Damien Tresallet,
Etude_Environnement_et_Compétitivité, pdf. Disponible
sur
www.google.com.
Consulté le 15 mars 2020 à 17h16'.
3 FEARNSIDE P. M., Deforestation impacts, environmental
services and the international community. Amazonia 2000 Conference,
Londres,Royaume-Uni. Disponible sur
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/ratifications.pdf.,
consulté le 16 mars 2020 à 17h33'.
2
0.2. Etat de la question
Depuis la prise de conscience de la crise environnementale,
aux environs de la deuxième moitié du XXe siècle, avec la
conférence de Stockholm4, la gestion des grands massifs
forestiers du monde ne peut plus être la responsabilité de seuls
Etats qui les abritent. La sollicitation des acteurs au-delà des
frontières nationales devient aussi indispensable lorsqu'il s'agit des
incendies et des catastrophes sur ces écosystèmes naturels. C'est
le cas de l'incendie ayant touché les massifs forestiers de l'Amazonie
brésilienne et entrainé des réactions de plusieurs acteurs
internationaux à travers le monde.
Dans ce domaine, plusieurs études y ont
déjà été orientées. Ainsi avons-nous retenu
les études de Lukas SCHEMPER, Olivier MULAMBA ZINDE, Chloé MOREL,
NIMBA, Jean-Luc DUPUY, le 4ème rapport d'évaluation du GIEC,
TSAYEM DEMAZE, BELIVAU Annie, celui du Plan d'action 2006-2012 sur les
changements climatiques du gouvernement du Québec et de AITECHE
TASSA.
L'étude de Lukas SCHEMPER5 a traité
de la prévention des catastrophes naturelles et les organisations
internationales du temps de la Société des Nations (SDN).
L'auteur voulait retracer le processus d'internationalisation de la gestion des
catastrophes naturelles du temps de la SDN jusqu'aux années 1990. Il
part des exemples choisis, organisation des nations unies pour
l'éducation la science et la promotion de la culture (UNESCO), Bureau du
Coordonnateur de Nations Unies Pour les Secours En Cas de Catastrophe (UNDRO),
Décennie Internationale pour la Prévention des Catastrophes
Naturelles (DIPCN) pour démontrer que l'environnement et les
catastrophes naturelles constituent, les plus souvent, deux agendas clairement
différents : ces organisations internationales ont longtemps
dissocié leur objectif principal - le secours ad hoc - et la
recherche scientifique au service de la prévention. C'est pourtant
à travers l'activité de prévention que ces mêmes
acteurs ont commencé à s'intéresser à
l'environnement sans nécessairement
4 FLIPO, F. En quoi la crise environnementale
contribue-telle à renouveler la question de la justice ? Le cas du
changement climatique, Histoire, Philosophie et Sociologie des sciences.
Université de Technologie de Compiègne, 2002. Disponible sur
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00957797.
Consulté le 06 novembre, 2020.
5LUKAS SCHEMPER, « La prévention
des catastrophes naturelles et les organisations internationales du temps de la
SDN au lendemain de la guerre froide. Quelle place pour l'environnement ?
» In Études internationales, Volume 47, Numéro 1, Mars
2016, p. 29-55. Disponible sur
https://id.erudit.org/iderudit/1039468ar.
Consulté le 06 novembre 2020.
3
se préoccuper de la protection environnementale ou de
créer un lien entre les régimes circulatoires de ces deux
champs.
Quant à Olivier MULAMBA ZINDE6, il a
travaillé sur la forêt de la République Démocratique
du Congo (RDC) et la problématique du réchauffement climatique.
L'idée de cet auteur était d'approfondir les analyses sur la
curiosité de la communauté internationale sur la géante
forêt équatoriale qu'abrite la RDC ; afin d'en découvrir
les enjeux et indiquer les perspectives.
Après analyse et explication, il a conclu que les
forêts congolaises, qui ont un bilan positif dans la lutte contre le
réchauffement climatique, sont dans les viseurs de la communauté
internationale. Elle joue un rôle crucial en matière
d'épuration physique et physiologique, et préalablement
biologique de l'air et de l'eau. La santé humaine dépend en
dernier ressort de la capacité de la société à
gérer l'interaction entre les activités humaines et
l'environnement physique. En outre, ce dernier illustre cela en indiquant que
la plante absorbe le C02 pour le déroulement de la réaction de la
photosynthèse (dont elle a besoin pour sa survie), en libérant de
l'oxygène. Le gaz détruisant l'oxygène est à ce
niveau absorbé par la plante, elle freine, diminue les effets de ce gaz
nuisible de l'atmosphère. C'est cela qui augmente l'attention de la
communauté internationale sur les forêts du Bassin du Congo se
trouvant en RDC.
Chloé Maurel7, lui, nous donne un autre son
de cloche avec la forêt amazonienne. L'auteur a déclaré la
forêt amazonienne comme un bien commun de l'humanité, une
idée pas si neuve d'autant plus que c'est depuis 1946 que l'UNESCO
(organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la
culture) développait un projet pour que la forêt de l'Amazonie
devienne un bien du patrimoine mondial. C'est dans ce cadre qu'en cette
même période, le scientifique brésilien Paulo de
Berrêdo Carneiro avait préconisé que l'UNESCO
établisse un « Institut international de la forêt amazonienne
» (IIHA).
6MULAMBA ZINDE, O., La forêt de la RDC et
la problématique du réchauffement climatique: enjeux et
perspectives, Mémoire en Relations Internationales, Faculté
des sciences sociales, politiques et administratives Université de
Lubumbashi, 2012.
7 CHLOE MAUREL, Déclarer la forêt amazonienne
bien commun de l'humanité, une idée pas si neuve, November
26, 2019 9.35pm SAST Updated August 24, 2020 4.35pm SAST, Université
Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Disponible sur
https://theconversation.com/declarer-la-foret-amazonienne-bien-commun-de-lhumanite-une-idee-pas-si-neuve-127085.
Consulté le 05 novembre 2020.
4
Il a été démontré que ce projet
répondait à plusieurs motivations : approfondir la connaissance
scientifique de la forêt amazonienne, développer la
coopération scientifique internationale entre chercheurs de tous les
pays et surtout travailler à la mise en valeur des ressources naturelles
de cette forêt, et notamment le bois et les minéraux dont elle
regorge, au bénéfice des populations, afin de contribuer au
développement économique de l'Amérique latine. Une «
Commission internationale pour la création d'un institut international
de l'hyléa amazonique » est mise en place en 1947. Et un plan de
travail est élaboré en février 1948. Mais cela n'avait pas
encore abouti.
L'article publié par Jean-Luc DUPUY8 qui
avait pour objectifs de : proposer un état des lieux des projections de
l'impact du changement climatique sur le risque d'incendie de forêt ;
d'illustrer les conséquences possibles de l'interaction entre incendies
et pullulations d'insectes, a porté sur l'impact du changement
climatique sur les risques en forêt.
Il est arrivé aux résultats selon lesquels, pour
évaluer l'extension des zones géographiques présentant un
niveau de danger élevé, le pourcentage de jours dans
l'année où l'Indice Forêt-Météo est
supérieur à 14 est calculé et le niveau de danger est
représenté en quatre classes que nous dénommerons faible,
moyen, élevé et très élevé.
Ces résultats portent sur un danger purement climatique
qui ne tient pas compte de l'occupation du sol. Pour produire un
résultat plus réaliste en termes de danger pour les forêts,
l'indicateur climatique a été croisé avec un niveau de
sensibilité au feu des types forestiers estimés à dire
d'experts et sur la base des données d'inventaire. Il en résulte
un indice combiné de sensibilité aux incendies exprimé en
trois classes. La projection de cet indice combiné ne concerne alors que
l'horizon 2031-2050 considérant qu'à cet horizon, la couverture
forestière et sa composition ne pourront pas évoluer
significativement.
Selon les projections du climat en Europe
réalisées pour le 4ème rapport d'évaluation du
GIEC, les régions méditerranéennes devraient
connaître, dans les décennies à venir, le plus fort
réchauffement en Europe, une baisse des précipitations et des
évènements extrêmes plus fréquents. Ces
changements
8 DUPUY, J.L., Impact du changement climatique sur les
risques en forêt : le cas de l'incendie et de ses interactions avec la
sécheresse et les pullulations d'insectes, Innovations Agronomiques
47 (2015), 29-50, pdf. Disponible sur
www.google.com consulté le 20
novembre, 2020.
5
indiquent que les menaces devraient augmenter pour les
forêts méditerranéennes. Le réchauffement climatique
devrait aussi conduire à une extension depuis la
Méditerranée vers le nord de l'Europe, des aires
géographiques favorables aux incendies de forêt à la fin du
siècle. Cette projection est à mettre en parallèle avec
l'extension prévue de l'aire potentielle de répartition des
espèces méditerranéennes. Les projections de climat plus
récentes, réalisées selon les nouveaux scénarios du
GIEC, confirment ces tendances.
Pour la France, c'est l'essentiel du territoire national qui
connaitrait un danger d'incendie significatif, avec notamment un fort
accroissement dans un grand quart nord-ouest du pays. Dans ce contexte, les
incendies pourraient, avec d'autres perturbations comme les pullulations
d'insectes, devenir un processus indirect, mais majeur, de l'impact du
changement climatique sur les forêts européennes, comme cela
semble démontré pour d'autres continents.
TSAYEM DEMAZE9 pense que la préoccupation qui est
à la base de sa thèse est à la fois thématique et
méthodologique. Le but de son travail était de chercher dans la
gamme des données aérospatiales disponibles, celles dont
l'interprétation et le traitement permettent d'évaluer et de
surveiller l'évolution du couvert forestier en Amazonie. Une telle
étude implique néanmoins une analyse critique des
potentialités et limites des systèmes actuels d'observation par
satellites. Ses résultats ont montré que la déforestation
imputable aux abattis progresse localement au rythme de 0,2 % par an en Guyane
française, et s'accompagne de recrûs forestiers consécutifs
à la pratique de la jachère.
Les traitements appliqués aux images, et les
résultats qui en découlent, dénotent de la
faisabilité de la surveillance de l'environnement forestier amazonien
par télédétection. Ces résultats ont permis de
proposer une stratégie de « monitoring » basée sur des
méthodes simples pour fusionner les images multi-dates et/ou multi
capteurs. Ces fusions permettent d'améliorer la qualité des
données par l'exploitation complémentaire des enregistrements
issus de systèmes d'acquisitions différents. La stratégie
globale proposée se décline en trois niveaux spatiaux d'alerte
correspondant aux échelles d'observation régionale, sous
régionale et locale.
9 TSAYEM DEMAZE, M., Caractérisation et suivi de la
déforestation en milieu tropical par télédétection
: application aux défrichements agricoles en Guyane française et
au Brésil. Sciences de l'Homme et Société,
Thèse de doctorat, Université d'Orléans, Français,
2002.
6
BELIVAU Annie10présente le projet sur la
déforestation et agriculture sur brûlis en Amazonie
brésilienne. L'objectif de son étude est de caractériser
temporellement et spatialement les effets du déboisement par
brûlis sur les propriétés physico-chimiques et l'Hg(symbole
chimique du mercure) des sols, au cours de la première année
suivant le brûlis et à l'échelle du bassin du bas Tapajos.
Ses résultats montrent qu'il existe une grande variation entre les
niveaux initiaux d'Hg entre les 5 communautés étudiées.
Par exemple, Santo Antônio (SA) est la communauté la plus riche en
Hg tandis que Nova Canâa (NC) est la plus pauvre en Hg. Ces deux
communautés ont une dominance de sols argileux, mais NC est cependant
caractérisée par plusieurs vieilles jachères.
Le Plan d'action 2006-2012 sur les changements climatiques du
gouvernement du Québec, intitulé Le Québec et les
changements climatiques, un défi pour l'avenir11, met
à contribution plusieurs ministères et organismes
québécois. Le Fonds vert, une redevance sur les carburants et les
combustibles fossiles, assure majoritairement le financement de 26 actions
s'articulant autour de 2 grands objectifs : la réduction ou
l'évitement des émissions de gaz à effet de serre et
l'adaptation aux changements climatiques. Ce plan a présenté les
résultats des études épidémiologiques lesquels, les
épisodes de feux de végétation et les augmentations de
particules issues de la combustion de la végétation ont
été associés à des hausses de l'usage des services
médicaux (c'est-à-dire visites aux urgences, hospitalisations,
visites médicales) et de consultations médicales, surtout pour
des problèmes respiratoires. De plus, il semble que les symptômes
respiratoires et l'irritation des muqueuses augmenteraient aussi chez les
populations exposées aux particules issues de feux de
végétation.
S'agissant de Baruti Nimba12, il a mené son
étude sur l'impact du réchauffement climatique sur les ressources
en eaux souterraines, tout en notant que le climat qui constitue un facteur
primordial pour tout développement économique, risque
d'être controversé par les activités anthropiques
polluantes. Ainsi, parmi les
10 BÉLIVEAU, A., Déforestation et
agriculture sur brûlis en Amazonie brésilienne: les impacts de la
première année de culture sur les sols de fermes familiales de la
région du Tapajós, Mémoire de maîtrise en
sciences de l'environnement Université du Québec à
Montréal, Mai 2008.
11 1679_ImpactsSanitParticulesIncendiesForet, pdf.
Disponible sur
www.google.com.
Consulté le 20 mars, 2020 à 20h42'.
12 BARUTI NIMBA, L'impact du réchauffement
climatique sur les ressources en eaux souterraines, UNILU, Faculté
des sciences, Département de Géologie, 2010, p.34.
7
causes du réchauffement climatique, il cite les
émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, les
déforestations à différentes échelles à
travers l'agriculture itinérante sur brûlis notamment,
émissions des automobiles et d'autres engins phares utilisant de
pétrole et d'autres portent de types de combustibles polluants.
Son travail ayant quasiment touché tous les
éléments causant le réchauffement climatique, notre
étude s'appuie sur un autre élément qui est l'homme,
origine de toute catastrophe du monde. Les incendies qui se
répètent aujourd'hui dans le monde (Australie et Brésil)
étant essentiellement d'origine humaine car sa survie dépend de
l'exploitation forestière d'une manière ou d'une autre.
Les études précédentes ont bien
abordé les questions relatives aux catastrophes naturelles, aux
politiques de gestion des forêts, en rapport avec le changement
climatique et quelque peu des incendies. Contrairement à ces
études, qui n'oriente pas le débat directement vers ces
variables, la nôtre voudrait analyser les réactions de la
communauté internationale face à l'incendie de la forêt
Amazonienne et à sa gestion par le Brésil.
0.3. Problématique
Dans le cadre de cette étude, tout est parti de
l'observation faite sur les réactions au niveau international suite
à l'incendie qui a ravagé la forêt amazonienne.
D'aucuns peuvent, peut-être, être
étonnés, comme les brésiliens, qu'une forêt dans un
pays souverain puisse prendre feu et susciter autant de réactions
à travers le monde. Il sied de préciser, à la suite de la
crise environnementale : pollution, réchauffement climatique, refonte de
glace dans l'arctique, etc.., les Etats et certains acteurs internationaux sont
devenus de plus en plus vigilants voir exigeants sur la question de gestion des
écosystèmes naturels forestiers ou non. Pour les
écosystèmes forestiers, l'exploitation illicite de bois,
l'agriculture, l'élevage qui déboisement des forêts ainsi
que les feux des brousses sont souvent au centre des conventions et accord,
afin de réduire les actes dévastateurs de l'environnement.
En ce qui concerne les incendies par exemple, l'Organisation
Météorologique Mondiale (OMM) a indiqué que l'année
2019 a été une année « plus active que la moyenne
dans plusieurs régions des hautes latitudes » avec des
? Pourquoi l'incendie des forêts de l'Amazonie
brésilienne dans un pays souverain a-t-il suscité des
réactions au niveau international ?
8
incendies « dans certaines régions de l'Arctique
où ils étaient auparavant extrêmement rares ».
Selon le service de surveillance de l'atmosphère (CAMS)
du programme européen Corpernicus entre le 1er janvier et le 30 novembre
2019, les feux de forêts ont été relâché
environ 6375 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère.
En Amazonie brésilienne qui occupe les deux tiers du
bassin de l'Amazonie, le déboisement y avait atteint un pic
préoccupant en 2005 avec 30000 km2 (la surface de la
Bretagne). Depuis, les choses s'étaient relativement calmées,
grâce à une politique active du ministre brésilien de
l'Environnement, avec un déboisement d'environ 5000 km2 par
an (équivalent d'un département français).
Entre l'arrivée au pouvoir de Jair BOLSONARO, le 1er
janvier 2019 et le mois d'août 2019 (période après laquelle
les feux déclinent), l'Institut National d'Etudes Spatiales
Brésiliens a constaté une augmentation de 83% par rapport
à la même période de l'année
précédente. Le nouveau Président ayant clairement
encouragé les bûcherons et les agriculteurs à utiliser la
forêt, et beaucoup se sont précipités, pensant que cette
ouverture sans frein ne pourra pas durer. Maintenant que l'incendie s'est
déclenché, les suspicions convergent vers cette présence
des exploitants et des agriculteurs d'en être à la base. Ces
suspicions sont fondées sur le fait que ces grands exploitants,
agriculteurs voir les éleveurs ont fait recours aux pratiques assez
dévastatrices. C'est le cas des éleveurs. Comme les sols
s'épuisent vite si on ne les amende pas, ces derniers les abandonnent et
vont brûler plus loin afin d'avoir de pâturage.
Ce tableau sombre lié à la politique de gestion
de la forêt de l'Amazonie, associé à l'incendie qui a
ravagé ces forêts du côté de Brésil ne pouvait
que susciter de la curiosité scientifique d'un internationaliste. Cette
curiosité ne pouvait que s'aiguiser, après les réactions
de la communauté internationale et des multiples commentaires y relatifs
sur les réseaux sociaux.
C'est à ce titre que nous nous sommes principalement
posé la question
de savoir :
9
De cette préoccupation, la question secondaire suivante a
été dégagée :
? Quel impact l'incendie amazonien a-t-il fait peser à
l'environnement planétaire ?
0.4. Hypothèses
Par rapport à la question principale, nous
présupposons l'incendie que de forêts d'Amazonie
brésilienne a suscité des réactions au niveau
international parce que ces forêts séquestrent une quantité
importante de carbone, compensent la pollution des autres Etats. Grâce
à ses arbres, elles emmagasinent 90 à 140 milliards de tonnes de
CO2, ce qui contribue à réguler le réchauffement
climatique dans le monde.
Subsidiairement à cette hypothèse principale,
l'hypothèse secondaire suivante est avancée, les incendies qui
ont dévasté les forêts amazoniennes ont causé
l'hospitalisation de 2195 personnes atteintes de problèmes respiratoires
mais aussi le réchauffement climatique à l'échelle
mondiale.
0.5. Objectifs de l'étude
En menant cette étude, nous avons d'une part un
objectif principal, et, d'autre part, un objectif spécifique.
Principalement, la présente étude vise à
analyser les facteurs qui ont fait que l'incendie des forêts de
l'Amazonie brésilienne dans un pays souverain suscite des
réactions au niveau international.
De cet objectif principal, l'objectif spécifique
consiste à analyser l'impact que l'incendie de la forêt
amazonienne a fait peser à l'environnement planétaire
0.6. Cadre théorique et méthodologique
0.6.1. Cadre théorique
Pour atteindre l'explication, cette étude s'est
appuyée sur la théorie de pivot géographique de
l'histoire, la théorie du Heartland est le nom donné par une
10
analyse géopolitique globale de l'histoire du monde
proposée par le Géographe Britannique Halford John
MACKINDER13.
Mackinder pense qu'il existe une région de la
planète dont le contrôle constituerait la clé de la
domination du monde. Ce point qualifié de central est appelé
pivot géographique de l'histoire par Mackinder14.
A travers le pivot géographique de l'histoire,
Mackinder cherche à dégager une corrélation entre les
évènements historiques et les cadres géographiques. Il
cherche à déterminer ou démontrer que l'on peut tenir le
monde à condition d'en contrôler le point de bascule qui n'est pas
bien localisé lors de sa recherche.
Nous pensons avec l'auteur que l'Europe n'est pas le centre du
monde. Ceci est plutôt ailleurs. Vu la taille gigantesque de l'Amazonie
et le rôle qu'elle joue depuis jadis dans le monde, ceci nous pousse
à basculer le centre du monde, dans le sens de l'auteur, comme Heartland
au Brésil où les forêts d'Amazonie séquestrent une
quantité importante de carbone. Grâce à ses arbres, elle
emmagasine 90 à 140 milliards de tonnes de CO2, ce qui contribue
à réguler le réchauffement climatique dans le monde.
En ce qui concerne la deuxième pensée de
l'auteur qui s'attèle à la lutte pour le contrôle de
Heartland, Mackinder considère que le monde est divisé en trois
grands ensembles de tailles inégales, entre autres, l'Océan
mondial, l'île monde ou Grand continent (Eurasie) et les îles
satellites de l'île monde (Grande Bretagne, Japon et l'Australie). De son
apophtegme : qui tient l'Europe orientale, contrôle l'île mondiale
et enfin qui tient l'île mondiale, contrôle le monde.
Enfin, sa troisième idée est le midland ocean ou
l'idée de contre poids, l'auteur propose une alliance en trois
pôles de l'océan central entre la France, les Etats-Unis
d'Amérique, la Grande Bretagne et le Canada afin de nécessiter le
développement des armements aériens et planter le pouvoir
terrestre incarné par le Heartland.
Nous proposons à notre tour, contrairement au
Géographe Halford John Mackinder, une alliance en trois pôles
entre le Brésil (les forêts d'Amazonie),
13 MACKINDER, H.J., The Geographical pivot of
history. Disponible sur www.cairn.info. Consulté le
20/Fev/2020 à 14h49'.
14 MACKINDER, H.J. cité par TSHIYEMBE M.,
Géopolitique, cours L1 RI, FSSAP, UNIKIS, 20182019.
11
l'Afrique subsaharienne (forêts équatoriales) et
l'Australie (les forêts humides de Gondwana) pour ajuster et
réguler les aspirateurs du monde afin de réhabiliter la situation
climatologique de cette planète et d'atténuer le
réchauffement climatique ainsi que ces effets.
0.6.2. Cadre méthodologique
Pour mieux réaliser cette étude, le cadre
méthodologique choisi est constitué d'une méthode et des
techniques.
1. Méthode
Ainsi, comme dans le cadre de cette étude, nous avons
utilisé l'analyse fonctionnelle du modèle de Robert KING MERTON
à travers les postulats suivants :
1) Considérer la fonction comme une conséquence
observée d'un fait social, qui contribue à l'adaptation ou
à l'ajustement d'un système donné. Ici, Les incendies
résultant d'une déforestation incontrôlée
empoisonnent l'air que des millions de personnes respirent, affectant la
santé dans toute l'Amazonie brésilienne et l'incapacité
persistante de l'administration BOLSONARO à lutter contre cette crise
environnementale a des conséquences immédiates sur la
santé des habitants de l'Amazonie, et des conséquences à
long terme sur le changement climatique mondial
2) Opérer une distinction entre fonctions manifestes
voulues et reconnues par les participants au système, et fonctions
latentes. Nous considérons la forêt Amazonienne comme une fonction
manifeste voulue, au sein de laquelle s'accomplit différentes
activités pouvant bouleverser soit stabiliser son effectivité et
que le Brésil faisant partie de la communauté internationale peut
arriver à bien gérer l'incendie en répétition
(fonctions latentes) dans la forêt d'Amazonie à travers la mise en
pratique de conventions relatives au Droit International de l'Environnement et
des dispositions règlementant de l'exploitation de cette gigantesque
forêt.
3) Discerner la dysfonction qui, à l'inverse de la
fonction, réduit les possibilités d'adaptation ou d'ajustement du
système. (effets pervers). Vu les dernières données qui
montrent des chiffres alarmants pour la déforestation et les incendies
en Amazonie, les auteurs de cette étude craignent une situation encore
pire en 2020, d'autant que le problème pourrait être
exacerbé en raison de la pandémie de coronavirus.
12
4) Etablir une alternative fonctionnelle impliquant des
équivalents fonctionnels et des substituts fonctionnels
c'est-à-dire des alternatives aux déficiences fonctionnelles d'un
système ou d'un sous-système social qui devient inapte à
remplir certaines fonctions.
2. Techniques
Contrairement à la méthode qui est une
démarche intellectuelle permettant au chercheur d'atteindre un but, la
technique à son tour se présente comme un outil ou moyen de
collecte des informations liées au but défini.
Dans le cadre de cette étude, nous avons eu recours
à la technique documentaire pour la récolte des données.
Ce choix est justifié par le fait que le milieu d'étude est
géographiquement éloigné de nous, et la seule
manière d'y accéder, est de lire les publications ou document
écrit sur l'incendie de la forêt amazonienne et sa gestion.
0.7. Choix et intérêt du sujet
0.7.1. Choix du sujet
Le choix de ce sujet ne relève pas du hasard, dans la
mesure où il affecte notre sens en tant qu'analyste junior en relations
internationales. En effet, les mutations qui s'opèrent sur la
scène internationale dans les relations des acteurs ne pouvaient nous
laisser indifférents, l'idée étant d'apporter notre
contribution à la construction de l'édifice. C'est le cas de la
gestion de l'environnement, notamment les incendies en répétition
à l'échelle mondiale et leurs effets sur la planète.
0.7.2. Intérêt
L'intérêt (bénéfice) de ce travail est
double : scientifique et social.
? Sur le plan scientifique : cette étude va être
bénéfique à la science car elle va permettre à
d'autres chercheurs voulant aborder cette question de réactions
internationales face à l'incendie de se référer à
cette dernière. Le poids d'un Etat en Relations internationales est
notifié par ses ressources mais aussi le respect de son
écosystème. C'est pourquoi, nous, entant qu'internationaliste,
étant donné que nous nous sommes intéressé à
cette question depuis un temps relativement long, avons voulu mener une
étude sur l'incendie des forêts Amazoniennes en vue de rappeler
aux chercheurs la mise en application de
13
droit international de l'environnement se trouvant dans le
domaine de Droit International. Ainsi, ces analyses deviennent une contribution
à la science dont les autres chercheurs se serviront comme support
scientifique de référence.
? Sur le plan social et pratique : elle aidera la population
du monde à mieux comprendre les éléments pouvant
être à la base du déclenchement de l'incendie et de mieux
prendre position face à cette question. La présente étude
aidera en suite la société à comprendre la situation post
incendie de la forêt Amazonienne laquelle n'est pas une innovation de ce
millénaire et les enjeux de développement socio-économique
où nous sommes motivé par le souci de bien vouloir aider la
population à protéger l'environnement car le réchauffement
climatique en dépend.
0.8. Subdivision du travail
Au sujet de la subdivision du travail, il nous a paru
judicieux de prévoir, hormis l'introduction et la conclusion, trois
chapitres qui présentent la quintessence dudit travail. Le premier porte
sur les Considérations générales, le deuxième
s'articule autour de facteurs explicatifs des réactions de la
communauté internationale face à l'incendie de la forêt de
l'Amazonie et enfin, le troisième parle de l'impact que l'incendie de la
forêt de l'Amazonie a fait peser à la planète.
CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATIONS GENERALES
Section1. Définition des concepts
Dans cette section, nous allons définir les concepts
clés de notre étude à savoir : Environnement, incendie,
gestion et enfin la forêt amazonienne.
1.1. Environnement
Le mot d'environnement est réputé
polysémique. Il recouvre de nombreuses acceptions.
Etymologiquement, le concept environnement vient du verbe
environner qui signifie se trouver autour de (quelqu'un ou quelque
chose ; être dans la proximité de (quelque chose) ; disposer
quelqu'un ou quelque chose autour de (quelqu'un ou quelque chose). A s'en tenir
de l'étymologie, le concept environnement signifierait ce qui entoure,
avoisine, contexte, etc.15.
Le Dictionnaire de l'environnement, pour sa part,
définit le concept comme le milieu dans lequel un organisme fonctionne,
l'incluant l'air, l'eau, la terre, les ressources naturelles, la flore, la
faune, les êtres humains et leurs interrelations16.
Dans l'entendement des spécialistes, l'environnement
est l'ensemble des éléments biotiques ou abiotiques qui entourent
un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement
à subvenir à ses besoins. Précisons que les
éléments biotiques (bio-tique) sont ceux qui se rapportent aux
êtres vivants, tandis que les éléments abiotiques
(a-bio-tique) concernent les êtres non vivants.
L'environnement désigne aussi l'ensemble des
caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des
écosystèmes plus ou moins modifiées par l'action de
l'homme. Cette dernière définition est plus spécifique,
car elle confère à l'environnement une connotation
anthropique.
Toutefois, dans ce travail, nous entendons par environnement
tout ce qui concerne le cadre biophysique de l'homme : le sol, l'eau, l'air, la
faune, la flore, le climat, l'atmosphère, les roches. Ainsi, tout ce qui
se rapporte à la destruction ou à la protection de ce cadre fait
l'objet des nouvelles environnementales : la pollution, le déchet, la
déforestation, la reforestation, l'érosion,
l'énergie...
15 Dictionnaire Encyclopédia, 2009.
16 Dictionnaire de l'environnement, p.101.
15
1.2. Gestion
Le concept de « gestion » peut être
appréhendé comme une procédure, une science ou une
technique ou encore une méthode que l'homme établit dans une
société ou entreprise donnée afin d'assurer son
fonctionnement.
Pendant longtemps, la gestion fut considérée
comme une affaire de talent. Etymologiquement, le vocable Gestion vient du mot
Latin gerere qui signifie gérer ou porter, administrer,
organiser, coordonner.
La gestion est alors définie comme étant un
ensemble des procédures et des politiques mises en oeuvre dans les
Entreprises et qui vise à assurer un fonctionnement
satisfaisant.17
La gestion en tant qu'une science, elle permet de
déterminer la formation du prix de vente, la combinaison la plus
satisfaisante en termes de rendement et de productivité des moyens
matériels et de la ressource humaine dans les organisations.
La gestion en tant que technique d'administration des
organisations repose normalement sur un système d'information comptable.
Et si on assimile l'organisation à un ménage, la gestion est un
synonyme d'un vieux mot français management «
réimporté en anglais sous forme d'une entité ».
Ainsi, la gestion est l'ensemble des techniques, d'organisations qui sont mises
en oeuvre pour l'administration d'une entité.
1.3. Incendie
Dans cette étude, l'idée que l'on retient du
concept est celle de l'importance que nous avons donné à ce
dernier du fait qu'il ressort un aspect positif à notre domaine de
recherche et encombrant le caractère du feu.
Du latin incendium, le mot incendie vient du verbe
incedere qui signifie « allumer » ou candere qui
signifie « faire brûler, enflammer ».
Il s'agit du grand feu qui se propage en causant des
dégâts. A titre d'exemples : l'incendie de Moscou en 1813,
l'incendie de Londres 1666, l'incendie de San Francisco 1906, l'incendie des
forêts amazoniennes en 2018 etc.
17 Diction d'économie et de science sociale 8e
édition revue et augmenté, Nathan, 2009, p.229.
16
L'incendie peut aussi être considéré comme
une combustion qui se développe sans contrôle dans le temps ni
dans l'espace. La combustion étant une réaction chimique
d'oxydation d'un combustible par un comburant, nécessitant une source
d'énergie pour être initiée. Pour que « ça
brûle », il faut donc du combustible, du comburant et une source
d'énergie. C'est ce que l'on appelle le « triangle du feu ».
Il s'agit d'un symbole souvent utilisé pour afficher les liens,
nécessaires au feu, entre combustible, oxydant, et chaleur. Nous allons
le rappeler et le commenter.
L'entendement que l'on donne à ce concept dans cette
étude est une flamme de feu d'origine humaine ou naturelle qui ravage
une étendue sans une limite voulue et causant des dégâts
excessifs dégénérant l'atmosphère.
1.4. Relations Internationales
Avant d'aller vite en besogne à une définition
des relations internationales, il importe de préciser que l'expression
«relations internationales » renferme un double sens ; il
désigne à la fois un ensemble de comportements ou
phénomènes dans les rapports entre les Etats et aussi la
discipline qui s'efforce de les appréhender.
La définition de l'espace des relations internationales
pose en soi, un problème de taille par le fait que chaque l'aborde
parfois de manière rapprochée ou lointaine tantôt comme des
rapports sociaux tantôt comme des interactions des acteurs
privilégiés. En effet, l'expression « relations
internationales » signifie littéralement relations entre
nations.
Traditionnellement, les relations internationales sont
considérées comme un ensemble de liens, de rapports et de
contacts qui s'établissent entre les États et relèvent de
la politique étrangère de ces derniers. Cette conception tient
certes compte des diverses formes et dimensions que peuvent prendre ces
rapports (conflit et coopération, que ce soit sur les plans politique,
économique,...
Or, l'organisation de collectivité sous la forme
nationale est un phénomène relativement récent. Cette
observation est d'autant plus vraie que si l'on réfère à
la période où l'Etat moderne devient l'acteur principal des
relations entre
17
unités politiques territorialement organisées.
Ce sont les traités de Westphalie de 1648 qui pose l'Etat comme
unité de base des relations internationales18.
A cet effet, il est possible d'avoir des définitions
suivantes pour cette science des relations internationales :
Virally Michel définit les relations internationales
comme celles qui échappent à la domination d'un pouvoir politique
supérieure « interne »19.
Les relations internationales peuvent être simplement
définies comme les flux de toutes natures et de toutes origines qui
traversent les frontières20.
Roger Pinto quant à lui, distingue un peu plus le
rapport entre les relations internationales et les relations
interétatiques en admettant que les relations internationales « ont
tous les rapports sociaux dont les participants ou le contenu se rattachant
à deux ou plusieurs sociétés politiques
étatiques21».
Marcel Merle définit les relations internationales
comme étant les rapports sociaux de toute nature qui traversent les
frontières, échappant à l'emprise d'un pouvoir
étatique unique ou auxquels participent les acteurs qui se rattachent
à des sociétés étatiques
différentes22.
Quant au professeur Diur Katond23, il pense que
« c'est l'étude des actions et interactions des acteurs
privilégiés dans la vie internationale que sont les Etats
constitués ou en formation pendant une période
donnée».
Les relations internationales englobent les
réalités les plus universelles, les plus diverses et les plus
nombreuses du champ de l'action sociale dans la mesure où elles
s'intéressent aux situations qui mettent en relation l'ensemble des
acteurs de la vie des sociétés.
18 Dans leur Introduction à l'histoire des
relations internationales, Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle
mettent en évidence que « l'étude des relations
internationales s'attache surtout à analyser et à expliquer les
relations entre les communautés politiques organisées dans le
cadre d'un territoire, c'est-à-dire entre les États ».
19 VIRALLY, M., Relations internationales et science
politique, Ed. PUF, Paris, 1959, P.9.
20 BRAILLARD, P et M. REZA-DJALILI., Les relations
internationales, Ed. PUF, Paris, 1988, P.5.
21 PINTO, R., Le droit des relations internationales,
Ed. Payot, Paris, 1972, P.26.
22MERLE, M., La vie internationale, Ed. PUF.
Paris, 1977, P.30.
23 DIUR KATOND, Syllabus d'introduction aux relations
internationales, G1 RI, UNIKIN, 2001-2002.
18
Les relations internationales ne peuvent aller que dans les
sens de la prolifération caractérisée par la
multiplication des acteurs et de leurs actions et interactions dans le
système international.
Quant à nous, les relations internationales, c'est une
science qui nous permet de comprendre comment sont résolus les conflits
qui peuvent naître des rapports entre les Etats.
Dans cette étude, nous allons les appréhender
dans sa conception des comportements ou mieux phénomènes qui
caractérisent les rapports internationaux. C'est ainsi qu'Antoine GAZANO
a défini les relations Internationales comme étant tous les
rapports et flux transfrontaliers matériels et immatériels qui
peuvent s'établir entre deux ou plusieurs individus groupe ou
collectivités.24
Section2. Présentation de la forêt
amazonienne
2.1. Description générale
A. Le bassin Amazonien
Le bassin Amazonien couvre une superficie de six à sept
millions de km2, soit plus de la surface totale de l'Europe. Il se
répartit sur neuf pays : le Brésil, le Pérou, la Bolivie,
la Colombie, l'Equateur, le Venezuela, la Guyane, la Suriname et la Guyane
française. La majeure partie se trouve au Brésil. La plus grande
partie du bassin, environ 70% de sa superficie, est recouverte d'une grande
forêt tropicale ombrophile.25
La forêt amazonienne regorge 25 % des espèces
mondiales : plus de 30 000 espèces de plantes différentes sont
présentes en Amazonie. La région abrite 10 % de la
biodiversité mondiale, avec 3 000 espèces de poissons d'eau
douce, 1 500 d'oiseaux, 500 de mammifères, 550 de reptiles et 2,5
millions d'insectes, soit 25 % des espèces mondiales. 420 tribus :
l'Amazonie n'abrite pas que des animaux. Peuplée depuis au moins 11 000
ans, quelque 24 million d'habitants vit dans la région. Celle-ci abrite
également trois millions d'Indiens qui formeraient 420 tribus selon
l'OTCA. Raoni Metuktire est le plus célèbre de leurs
représentants et une figure
24 LABANA LASAY'ABAR : Les relations
Internationales, présentations panoramique et approches
théoriques, éd. Médias Paul, 2006 ; p.13.
25 ALBA RAAD SINFREU, Géopolitique de
l'Amazonie. Disponible sur
www.google.com .
Consulté à 15h15' le 19/07/2020.
19
emblématique de la lutte pour la préservation de
la forêt amazonienne et des indigènes. Ce dernier a même eu
l'occasion d'assister au dernier sommet du G7, où il a demandé
à Emmanuel Macron de l'aide pour la préservation des terres
amazoniennes.26
B. Hydrologie
Le Rio Amazonas est le plus vaste fleuve au monde, avec un
débit moyen d'environ 200000 km3/seconde, ce qui
représente 15% de tous les apports d'eau douce à l'océan.
Il n'est cependant pas le plus long, puisque le Nil dépasse de 250km,
sur un total de plus de 6000km. Il se forme au Pérou par la confluence
des rivières andines Ucayali et Marallon. Plus loin, la rivière
Napo venant de l'Equateur s'y jette. Le débit impressionnant de
l'Amazonie s'explique par sa situation en zone équatoriale. La
pluviométrie y atteint 2460mm en moyenne pour l'ensemble du bassin en
raison du faible dénivelé ; celui-ci n'est que 60mèters
entre la frontière Pérou - Brésil, à Tabatinga et
l'embouchure du fleuve, à la hauteur de Belém. L'Amazonie apporte
annuellement entre 600 et 800 millions des tonnes de sédiment de
l'Atlantique.27
C. Le climat
Le climat amazonien est principalement tropical,
caractérisé par des fortes précipitations et
températures presque constate. Il y a deux saisons en Amazonie
brésilienne : une période relativement sèche,
l'été (varâo), de Juillet à septembre, et une
période relativement humide, hiver (inverno), de décembre
à Mai. La saison de pluie peut s'expliquer par le fait que le continent
austral est plus chaud de décembre à mai à cause du
changement d'inclination de la terre, ce qui entraine une augmentation
d'évaporation à l'origine des pluies accrues. La
température moyenne annuelle varie entre 25.5°c et 27.5°c avec
une différence seulement de 1.5°c et 3.5°c entre les saisons.
En raison de sa situation proche de l'Equateur, l'ensoleillement est presque
constat durant l'année 12heures plus ou moins 30minutes par jour.
L'insolation moyenne de l'Amazonie n'est que d'environ 50%, à cause de
l'important et constat couvert nuageux caractéristique des tropiques.
Durant la saison des pluies, la crue des fleuves atteint plusieurs
mètres et gigantesques plaines inondables, les verzea, dans la plaine
alluviale, sont transformés en lacs.
26 Le Bassin amazonienne. Disponible sur
www.wikipedia.org.
Consulté le 15/03/2021 à 15h52'.
27 Hydrologie de l'Amazonie. Disponible sur
www.erudit.org.
Consulté le 15/03/2021 à 16h22'.
20
Environ 250000km2 sont ainsi
régulièrement inondés. Ces inondations périodiques
contribuent à fertiliser les sols et jouent un rôle important dans
l'écologie de la forêt ainsi que dans celle des
écosystèmes aquatiques.28
28 Le climat de l'Amazonie. Disponible sur
www.universalis.fr.
Consulté le 16/03/2021 à 1h14'.
29Déclarer%20la
forêt%20amazonienne%20bien%20commun%20de l'humanité,%20une
idée%20pas %20si%20neuve.html. Consulté le 02/11/2020.
CHAPITRE DEUXIEME : FACTEURS EXPLICATIFS DES REACTIONS
DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE FACE A L'INCENDIE DE FORET DE L'AMAZONIE
Dans ce présent chapitre, comportant essentiellement
quatre sections, nous allons, au premier plan, présenter le souci de
l'ONU de faire de la forêt amazonienne un bien du patrimoine mondial, de
montrer comment cette forêt est l'un des poumons de la planète
contre le réchauffement climatique et enfin de ramasser en bloc les
réactions de la communauté internationale et la perception du
Brésil face à ces réactions.
Section 1. Projet de l'ONU de faire de forêt
amazonienne un bien du patrimoine mondial
Avec les dramatiques incendies dans la forêt amazonienne
en 2019 et 2020, l'idée d'internationaliser l'Amazonie,
c'est-à-dire de la faire administrer collectivement par la
communauté internationale, a été évoquée.
L'idée de cette revendication ou son fondement repose sur son importance
écologique mondiale.
Les suggestions du Président Français Emmanuel
Macron en
septembre 2019, celles de faire de la forêt Amazonienne
un bien du patrimoine du monde, et en affirmant également que la France,
avec le territoire de la Guyane, était une « puissance amazonienne
», ont suscité le courroux du Président brésilien,
Jair BOLSONARO, et de son gouvernement. Le ministre de l'Éducation
nationale, Cristovam BUARQUE, a alors riposté en disant
qu'internationaliser l'Amazonie, impliquerait d'internationaliser
également « les réserves de pétrole du monde entier
», « le capital financier des pays riches », et « tous les
grands musées du monde »29.
Il est intéressant de faire un retour en arrière
et de rappeler que cette idée d'internationaliser l'Amazonie a
déjà été formulée dans le passé dans
le cadre des Nations-Unies.
En 1946, l'UNESCO (organisation des Nations unies pour
l'éducation, la science et la culture) avait développé un
projet allant dans ce sens. Cette année-là, le scientifique
brésilien Paulo de Berrêdo Carneiro préconise que l'UNESCO
établisse un « Institut international de la forêt amazonienne
» (IIHA). Le biologiste et
22
zoologue britannique Julian Huxley estimait que ce projet
répond à plusieurs motivations : approfondir la connaissance
scientifique de la forêt amazonienne, développer la
coopération scientifique internationale entre chercheurs de tous les
pays... et surtout travailler à la mise en valeur des ressources
naturelles de cette forêt, et notamment le bois et les minéraux
dont elle regorge, au bénéfice des populations, afin de
contribuer au développement économique de l'Amérique
latine.
Le but étant par exemple d'améliorer les
techniques de mise en valeur agricole et les conditions de santé des
Amérindiens, victimes de nombreuses maladies. Le projet, à cette
époque, vise davantage à exploiter les ressources de la
forêt qu'à la préserver, préoccupation plus
récente. Une latence qui est souvent à la base de l'échec
de ce projet intéressant. Une « Commission internationale pour la
création d'un institut international de l'hyléa amazonique »
est alors mise en place en 1947. Et un plan de travail est
élaboré en février 1948.
En mai 1948, l'UNESCO lance une enquête visant à
réunir toutes les données possibles sur la région. Six
mois plus tard, elle envoie une mission scientifique dans la vallée du
Rio Huallaga, dans la partie péruvienne de l'Amazonie. Mais ce projet se
heurte à de vives oppositions de la part de plusieurs pays, comme les
États-Unis. Ils reprochent à la mission de détourner des
fonds de l'UNESCO vers une recherche scientifique très
spécialisée et sans lien avec les véritables objectifs de
l'UNESCO.
Beaucoup craignent que ce projet ne devienne un échec
retentissant, et entame la crédibilité de la jeune organisation.
Bien qu'il jouisse du soutien de l'opinion brésilienne et
péruvienne (avide de recevoir une aide de l'UNESCO), ainsi que d'une
partie de la presse occidentale, le projet suscite en fait de plus en plus de
critiques - portant essentiellement sur le financement et les écueils
administratifs du projet. Devant les multiples obstacles qui se dressent devant
lui, il échoue finalement.
Parallèlement, l'UNESCO envisage à partir de
1947 la création d'un « Institut international de la zone aride
», et d'un « Institut international de l'Antarctique ». Julian
Huxley rédige en 1948 un « mémorandum sur la
possibilité d'internationalisation de la recherche scientifique dans
l'Antarctique ». Pour lui, cela permettrait de développer une
recherche plus efficace, moins axée sur la concurrence entre nations, et
qui constituerait un pas en avant dans la coopération internationale. En
ces années d'après-guerre, l'idée d'«
internationaliser » des zones naturelles
23
d'importance écologique mondiale était donc dans
l'air du temps, même si elle n'aboutit pas à l'époque.
Au fil des décennies, d'autres idées
éclosent dans cet esprit. Ainsi, en 1967, le futurologue
américain Herman Kahn, du Think Tank conservateur Hudson Institute,
suggère de barrer le fleuve Amazone pour créer un « grand
lac continental » qui faciliterait la circulation entre les pays
limitrophes et permettrait de produire de colossales quantités
d'énergie. Cette idée est « prise très au
sérieux par les militaires, au pouvoir depuis le coup d'État de
1964 », comme le relate le journaliste Renaud Lambert. Ce dernier rappelle
aussi que, « au XIXe siècle, l'hydrographe et
météorologue Matthew Fontaine Maury, directeur de l'Observatoire
naval de Washington, avait proposé de régler la question raciale
aux États-Unis en colonisant l'Amazonie pour y déplacer la
population noire américaine »
Aujourd'hui, on s'est intéressé à la
forêt amazonienne non seulement pour son potentiel écologique
(arbres émetteurs d'oxygène, réserve de bois, de minerais,
écosystème, biodiversité), mais aussi pour les humains qui
la peuplent. Il s'agit de protéger les peuples autochtones,
amérindiens, qui y vivent, contre les ravages de l'agrobusiness et du
capitalisme déchaîné incarné par le Président
Jair BOLSONARO.
Section 2. Forêt de l'Amazonie comme l'un des
principaux poumons de la planète contre le réchauffement
climatique
Il y a lieu de noter que l'Amazonie n'est pas qu'une
forêt et l'Amazonie n'est pas le Brésil. Le bassin amazonien
occupe 7 millions de km2 dont presque 60 % reviennent au seul Brésil.
Mais d'autres Etats se partagent l'Amazonie comme le Pérou, la Bolivie,
l'Equateur, la Colombie, le Venezuela, les Guyanes. La forêt appartient
donc à plusieurs Etats, même si le Brésil en détient
la plus grande part. Cette région brésilienne trop souvent
associée à l'unique image de la forêt est une région
géographique à part entière.
Les statistiques brésiliennes montrent que la
région administrative « Nord », en 1992, date du recensement
de l'I.B.G.E., institut brésilien de géographie et de
statistiques, rassemble plus de 10 millions d'habitants et connaît un
taux de croissance de sa population de l'ordre de 2 à 3 fois celui de la
population brésilienne.
30 La déforestation en Amazonie. Disponible
sur
www.revues.cirad.fr.
Consulté le 16/03/2021 à 8h30'.
24
Par ailleurs, les migrations inter-régionales
révèlent que la région Nord est très attractive et
connaît un solde migratoire positif.
L'homogénéité du paysage
stéréotypé cache une grande diversité. Vue d'avion,
la forêt amazonienne apparaît comme un moutonnement infini de
frondaisons où seuls quelques arbres apparaissent plus hauts que
d'autres. Vue du sol, la forêt amazonienne apparaît comme un bloc
impénétrable, formant un véritable mur épais et
touffu. Ces visions sont simplistes. L'homogénéité
n'existe pas dans le relief, le climat, le sol et donc la forêt. Il faut
aujourd'hui employer tous ces noms au pluriel. En Amazonie brésilienne,
il existe 3 grandes catégories de forêts : la forêt de Terra
Firme, la forêt de Varzea et la forêt d'Igapo.
Les discussions et les écrits autour des dramatiques
feux qui ravagent la forêt amazonienne emploient souvent la
métaphore de « poumon de la planète » pour
désigner les presque six millions de kilomètres carrés qui
constituent la plus grande forêt du globe. Si l'expression met - à
juste titre - l'accent sur les conséquences inquiétantes de la
disparition progressive de cette forêt, elle surreprésente
(légèrement) le rôle de l'Amazonie dans la «
respiration » de notre planète.
Selon des travaux publiés en 1998 dans
Science, celle-ci représente en effet environ 7 % de la
photosynthèse qui produit le dioxygène de l'atmosphère que
nous respirons, et qui absorbe le dioxyde de carbone qui réchauffe aussi
lentement que sûrement la terre. Si « poumon » il y a, il se
trouve plutôt au fond des océans que dans la verdure
sud-américaine, puisque près de la moitié de
l'oxygène terrestre est fabriquée par la photosynthèse des
phytoplanctons.30
Ce sont donc à ces minuscules planctons vivant en
suspension dans l'eau que nous devons notre oxygène. Les niveaux
d'oxygène ne sont toutefois pas à risque, tant celui-ci est
présent (il constitue 20,95 % de l'atmosphère terrestre). Selon
Scott Denning, professeur en science atmosphérique de
l'université du Colorado, la combustion de toute la matière
organique de la planète ne consommerait qu'un pour cent de
l'oxygène terrestre.
25
Section 3. Réactions de la communauté
internationale face à l'incendie
Dans cette section, nous allons faire un bref aperçu
sur les différentes réactions initiées par la
communauté internationale réparties en trois volets entre autres
: les réactions des chefs d'Etat, de personnalités ou autres
experts et enfin de organisations internationales.
2.3.1. Réactions des chefs d'Etat
Nous avons constaté qu'en fin juillet 2019, le
Président brésilien Jair BOLSONARO avait annulé au dernier
moment, une rencontre avec le ministre français des Affaires
Étrangères, Jean-Yves le Drian, en tournée en
Amérique latine31. Le Président français
Emmanuel Macron saisit cette aubaine pour déclencher son arme
écologique face au Brésil au travers d'un tweet « notre
maison brûle littéralement ». L'Amazonie, le poumon de notre
planète qui produit 20 % de notre oxygène, est en feu. C'est une
crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de
cette urgence»32. Ce tweet a été suivi par les
commentaires dans les réseaux sociaux et de réactions d'autres
personnalités et organisations internationales. Parmi ces
personnalités qui ont réagi, il y a le souverain pontife, le Pape
François qui a appelé à l'intervention internationale pour
sauver la forêt amazonienne33.
Beaucoup ont été frappés par le fait que
le 19 août 2019, la ville de Sao Paulo a connu quelques heures
d'obscurité en milieu d'après-midi. Vers 15 heures, le ciel est
devenu le noir, « comme si quelqu'un avait éteint le soleil ».
Le phénomène s'expliquait par une combinaison atypique, de gros
nuages bas et la présence de brouillard sec : chargée de
particule en suspension, cette couche dense bloquait la lumière
solaire.
31 Article 31 Juillet 2019, RTL, « Bolsonaro humilie Le
Drian en lui préférant un rendez-vous chez le coiffeur ».
Disponible sur
https://www.rtl.fr/actu/international/bolsonaro-humilie-le-drian-en-lui-preferant-un-rendez-vous-chez-le-coiffeur-7798132802.
Consulté le 30/10/2020 à 11h47'.
32 Tweet Emmanuel Macron du 22 Août 2019 - « Note
maison brûle littéralement ». Disponible sur
https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1164617008962527232.
Consulté le 30/10/2020 à 12h36'.
33 Mouvement #ActForTheAmazon sur Twitter. Disponible sur
https://twitter.com/hashtag/ActForTheAmazon?src=hashtagclick.
Consulté le 30/10/2020 à 14h09'.
26
2.3.2. Réactions des personnalités et autres
experts
A la suite de l'incendie des forêts de l'Amazonie
brésilienne, certains observateurs étrangers n'ont pas
hésité pas à parler de « paranoïa » quand
il s'agit de définir l'attitude méfiante des Brésiliens
envers toute ingérence sur l'Amazonie, c'est-à-dire ces
observateurs ont été convaincus qu'à l'issu de cet
incendie il y a eu un bon nombre de population qui ont rencontré des
problèmes mentaux ou encore de trouble de l'intelligence. En 2008, la
revue Veja publiait une étude montrant que 82,6% des militaires
brésiliens croyaient que l'Amazonie était menacée par une
invasion étrangère. En 2005, un sondage similaire montrait que
75% de la population était du même avis. C'est dire si ce
sentiment est profondément ancré.
Le sénateur Fernando Collor, ancien Président du
Brésil, chef de la Commission des relations extérieures et de la
Défense nationale (CRE) ne disait pas autre chose : « Il est vrai
qu'il y a un intérêt international, le Brésil
éveille les convoitises. La forêt amazonienne éveille les
convoitises à cause de sa biodiversité. Nous devons être
prêts à défendre toutes les avidités visant nos
richesses ».
L'ouvrage intitulé « Máfia verde : o
ambientalismo a serviço do Governo Mundial » - la Mafia verte :
l'environnement au service du gouvernement mondial, publié sous la
direction du Mexicain Lorenzo Carrasco, dénonce les ONG et les
écologistes les décrivant comme des « ennemis de la
civilisation ». Ce brûlot a reçu un accueil très
favorable au Brésil dans une large part de la population. Il
dénonce une action politico-économique
téléguidée par une oligarchie anglo-américaine qui
se sert des ONG comme WWF, Greenpeace, la Fondation Ford, la Fondation
Rockefeller et bien d'autres chargées de mettre en place l'agenda du
gouvernement mondial. Des fonds d'investissements américains
achèteraient même des terres en Amazonie au travers de
sociétés écrans selon l'ABIN, le service de renseignement
national.
Pourtant, le Brésil est le « champion » du
monde en matière de déforestation. Au Brésil on
prend très au sérieux toutes les déclarations des
responsables étrangers concernés par la situation
préoccupante de l'Amazonie : la déforestation, la condition des
peuples indigènes, la pollution, la sauvegarde des espèces
végétales et animales. Tout cela est considéré
comme des manoeuvres hypocrites des puissances étrangères (sont
souvent cités les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et
même la Chine) dans le but d'arracher des pans entiers du pays
27
afin d'exploiter les ressources avérées et
supposées de la forêt. Au Brésil on parle de «
discours menaçants », de « convoitise internationale »,
d' « ingérences déguisées ».
Eric G. L. Pinzelli34 pense que de nombreux
citoyens Brésiliens « bien informés » pourraient citer
les déclarations de Madeleine Albright : « quand l'environnement
est menacé, il n'y a pas de frontière » ; de l'ex
Président Gorbatchev : « le Brésil doit
déléguer une partie de ses droits sur l'Amazonie aux organismes
internationaux » ; du Prix Nobel de la paix Al Gore : « contrairement
à ce que les Brésiliens pensent, l'Amazonie ne leur appartient
pas, elle appartient à nous tous » ; ou encore de Pascal Lamy,
alors commissaire européen, qui affirmait que les forêts
tropicales devraient être considérées comme « un bien
public mondial » et donc soumises à une gestion collective. Au
Brésil, de telles déclarations ne sont jamais prises à la
légère.
Le général de réserve Luiz Eduardo Rocha
Paiva déclarait ainsi récemment que les Guyanes constituaient la
« tête de pont de One American News network OAN en sigle »
parce que « là se trouvent la France, la Grande Bretagne et les
Pays Bas ». Le Brésil serait donc un pays sans ennemi
déclaré mais entouré d'ennemis potentiels. Il s'agissait
d'un avertissement non déguisé.35
2.3.3. Réactions des Organisations
internationales
Selon l'institut brésilien de recherche sur le climat,
la fumée des incendies de forêt dans la région amazonienne
aurait sa part de responsabilité dans le problème, ils attribuent
le phénomène à de grands foyers d'incendies qui ont
été observées pendant plusieurs jours dans les Etats
amazoniens de Rondônia, Acre, en Bolivie et au Paraguay.
La population du Brésil est de 80% urbaine et n'a pas
de raisons d'encourager le déboisement. Mais le mythe de l'Eldorado
demeure : certains pensent encore que dans ces terres vierges, on peut
démarrer de zéro, et, si l'on n'a pas froid aux yeux, finir
riche. Ensuite, comme souvent dans les civilisations de culture
chrétienne, beaucoup voient la forêt comme une sorte de non-lieu,
inquiétant,
34 PINZELLI, E., Géopolitique du
Brésil. Disponible sur
www.diploweb.com.
Consulté le 02/11/2020 à 15h19'.
35
http://www.diploweb.com/france-bresil-un-pont-geoplitique.html.
Consulté le 02/11/2021 à 13h58'.
28
sombre et sauvage, où il est bon d'amener la
lumière, « l'ordre et le progrès », comme le dit la
devise du Brésil.36
Comme le disait Greta Thunberg37 « Our house
is on fire and I want you to panic » c'est-à-dire notre monde est
en feu et il y aurait sérieusement de quoi paniquer. Ravagée par
des dizaines de milliers d'incendies l'été dernier, l'Amazonie se
consume depuis des années sous nos yeux impuissants et cristallise
l'extrême polarisation du monde actuel.
En Suisse, alors qu'une nouvelle génération
engagée descend dans la rue pour déclarer l'urgence climatique,
l'arrière-garde au pouvoir négocie un accord de
libre-échange avec le gouvernement pyromane du Président
brésilien d'extrême droite, Jair BOLSONARO38.
Au grand bonheur des négociants suisses de
matières premières agricoles et du géant de l'agrochimie
Syngenta avec ses pesticides toxiques qui se réjouissent
déjà de ce nouvel eldorado de la culture intensive du soja et de
la production de viande industrielle.
Alors que Greta Thunberg s'indignait de l'assassinat de deux
autochtones qui voulaient protéger leurs terres contre la
déforestation illégale, BOLSONARO s'offusquait de voir les
médias accorder autant d'importance « à une petite morveuse
». Cette politique réactionnaire de la terre brûlée,
aux relents colonialistes, divise la société brésilienne
et menace l'existence même des peuples autochtones. Une de leur
délégation a justement parcouru l'Europe pour demander à
ses gouvernements, dont celui de la Suisse, de s'engager à
préserver leur environnement naturel. Hélas, il en faudra bien
plus pour que la Suisse renonce à signer l'accord de
libre-échange avec le Brésil de BOLSONARO.
La proposition d'une interdiction d'exportation de pesticides
vient par ailleurs de recevoir un soutien de poids au niveau international. La
Réunion conjointe de l'Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la
Santé (OMS) sur la gestion des pesticides a adopté, en novembre
dernier, une recommandation prévoyant que lorsqu'un pays interdit un
36 Institut brésilien de recherche sur le climat.
Disponible sur www.cairn.info. Consulté le 16/03/2021 à
11h22.
37 GRETA THUNBERG,
www.theguardian.com
Consulté le 02/11/2020 à 14h35'.
38 2020-01_PublicEye_LeMagazine_No21_Jan20_F_96dpi, pdf.
29
pesticide en raison de sa dangerosité, il bannisse
aussi sa production et son exportation.
M. Baskut Tuncak39, Rapporteur spécial des
Nations Unies sur les substances toxiques et les droits humains, a, quant
à lui, appelé les autorités helvétiques à
prononcer une interdiction d'exportation. Il est « difficile d'imaginer
», écrit-il dans une lettre ouverte, « comment des pesticides
dangereux interdits en Suisse pourraient être gérés en
toute sécurité dans des pays de destination aux structures de
gouvernances plus faibles ». Il a rappelé que les États ont
le devoir de prévenir l'exposition des travailleurs et travailleuses aux
substances dangereuses, y compris les pesticides, et que cette obligation
s'étend « au-delà des frontières ».
Par la voix de sa Secrétaire générale,
Mme Sue Longley, l'Union internationale des travailleurs de l'alimentation et
de l'agriculture (UITA) demande aussi à la Suisse de « respecter
les standards internationaux en matière de droits humains, en mettant
fin à l'exportation de ces substances qui répandent la maladie,
la souffrance et la mort ».
L'Europe dans son ensemble a perdu beaucoup de terrain
économique sur son concurrent direct, les États-Unis, et la crise
actuelle de l'Amazonie est une aubaine sur de nombreux aspects et pour certains
acteurs en particulier.
Ce qui est inquiétant, ce qu'en pleine crise
écologique amazonienne, la Norvège et l'Allemagne suspendent
leurs subventions au « Fonds amazonien » en réponse à
l'ingérence de Jair BOLSONARO, fonds créé par le
précédent Président brésilien Lula destiné
à collecter des fonds pour préserver la forêt amazonienne.
Fait étonnant de la part du plus gros donateur qu'est cette nation
écologique norvégienne. En réalité, la crise
amazonienne actuelle a fourni à la Norvège un formidable
écran de fumée pour dissimuler un scandale écologique de
grande ampleur.
39 BASKUT TUNCAK, M., Disponible sur
www.letemps.ch.
Consulté le 8/11/2020 à 11h22'.
30
Section 4. Perception du Brésil (Etat
brésilien et le peuple brésilien) sur les réactions de la
communauté internationale face à l'incendie de la forêt de
l'Amazonie
En plein après-midi, le 19 août 2019, la ville de
São Paulo a soudainement été plongée dans la
pénombre. Le ciel s'est obscurci. D'épais nuages de fumée,
transportés par le vent vers le sud sur les 3000 km qui séparent
la ville du bassin amazonien, alors ravagé par des milliers d'incendies,
ont envahi la métropole
brésilienne. Deux semaines auparavant, le
Président d'extrême droite, Jair BOLSONARO, qui qualifiait de
« psychose environnementale » l'inquiétude internationale
liée à l'ampleur des incendies en Amazonie, n'avait pas
hésité à licencier le directeur de l'Institut
brésilien de recherche spatiale (INPE).40
2.4.1. Incendie en base de phénomène
naturel41
Entre janvier et novembre 2019, 92 683 incendies ont
été répertoriés rien que dans la forêt
tropicale amazonienne, soit près d'un tiers de plus que pour la
même période l'année précédente. Plus au sud,
dans l'État du Cerrado, une région de plus en plus
exploitée pour les monocultures et l'élevage, d'immenses surfaces
sont aussi parties en fumée. La forêt amazonienne et les steppes
limitrophes de la Bolivie ont aussi été ravagées par des
incendies en grande partie liés à la politique agricole du
gouvernement de l'ancien Président Evo Morales, qui avait fait passer
plusieurs lois autorisant l'expansion de l'agriculture sur des surfaces de
forêt tropicale et des terres autochtones ces dernières
années. Le dernier épisode date de juillet 2019, avec
l'autorisation par décret du déboisement pour l'élevage et
l'agriculture (notamment la culture de soja) dans les deux départements
amazoniens de Santa Cruz et de Beni.
Au Brésil, BOLSONARO a d'abord qualifié les feux
de« phénomène naturel à la saison sèche
»42, avant d'accuser quelques agriculteurs félons et
même des associations de protection de l'environnement d'avoir
déclenché les incendies. Les images satellites, notamment du MAAP
(Monitoring of the Andean Amazon Project) montrent pourtant clairement qu'une
grande partie des foyers d'incendies s'étaient déclarés
là où des opérations de déboisement avaient eu
lieu. Les arbres avaient d'abord été coupés, puis les bois
ont été brûlés afin de rendre les terres
40 www.heidi.news
41
www.france24.com
42 2020-01_PublicEye_LeMagazine_No21_Jan20_F_96dpi.
Consulté le 18/11/2020 à 11h22.
31
utilisables pour l'agriculture. Le « slash and burn
» ou l'agriculture sur brûlis en français, est une pratique
courante.
Face à l'inquiétude de la communauté
internationale, la réaction de Jair BOLSONARO soulève des
mécontentements : « Nous allons exploiter l'Amazonie, elle nous
appartient » Le Président d'extrême droite ne se contente pas
de nier les faits scientifiques avancés par sa propre agence spatiale
quant à l'étendue des incendies : il dénigre
également les organisations environnementales, les communautés
autochtones et les gouvernements européens de la pire manière.
2.4.2. L'accord de libre-échange avec les pays du
Mercosur
Les pays du Mercosur (l'Argentine, le Brésil, le
Paraguay et l'Uruguay) ont longtemps repoussé les avances de l'AELE (la
Suisse, la Norvège, le Liechtenstein et l'Islande). Ce n'est qu'à
l'arrivée au pouvoir de gouvernements de droite en Argentine et au
Brésil que les choses ont commencé à bouger. Les
avancées ont alors
été plutôt rapides : après deux ans
de négociations, le Président brésilien BOLSONARO a
annoncé sur Twitter la réussite des négociations le 23
août 2019.43
L'accord prévoit que près de 95 % des
exportations suisses vers les États du Mercosur seront libres de douane
à moyen terme. La protection des brevets est également
renforcée dans ces États. À l'inverse, la Suisse garantit
un accès libre de douane pour la production industrielle de ses nouveaux
partenaires, ainsi qu'un abaissement des droits de douane sur la viande, les
céréales fourragères et d'autres produits issus de
l'agriculture.
Les détails de l'accord ne seront publiés
qu'après sa signature officielle par les États contractants, pour
laquelle aucune date n'a encore été fixée. Après
cela, l'accord de libre-échange devra être ratifié par les
parlements de tous les États concernés - en Suisse, il faudra
également remporter un référendum déjà
annoncé par plusieurs acteurs. Le Secrétariat
d'État à l'économie reste pourtant convaincu que le
traité pourra entrer en vigueur en 2021.
43
www.international.gc.ca
CHAPITRE TROISIEME : IMPACT DE L'INCENDIE DES FORETS DE
L'AMAZONIE SUR L'ENVIRONNEMENT
Avant de parler de l'incendie, la première section sera
consacrée aux causes de l'incendie dans la forêt de l'Amazonie.
Section 1. Causes des incendies en forêt
amazonienne
La cause principale de l'incendie en forêt tropicale
amazonienne est liée au défrichage de la forêt pour
l'agriculture et la gestion forestière. On distingue trois types de
défrichage des forêts par le feu :
? Agriculture itinérante (agriculture sur
brûlis), où la terre est abandonnée pour revenir à
la végétation forestière après une période
d'utilisation agricole relativement courte;
? Elimination complète mais temporaire du couvert
forestier, avant l'installation de plantations forestières
(monocultures);
? Conversion définitive de la forêt en
pâturages ou en terres agricoles, ou pour d'autres utilisations non
forestières des terres.
Dans tous les cas, le défrichage et le brûlis
suivent initialement le même schéma: les arbres sont abattus
à la fin de la saison humide, et les rémanents sont
laissés à sécher pendant un certain temps pour obtenir une
efficacité de combustion maximale.
A l'origine, les pratiques et l'étendue des
systèmes d'agriculture itinérante étaient largement
déterminées par une faible pression des populations humaines sur
les ressources forestières. Elles offraient une base durable de
subsistance aux habitants indigènes des forêts, et leurs impacts
ponctuels n'avaient que peu d'effets sur la stabilité de
l'écosystème forestier dans son ensemble.
Outre la culture itinérante, de vastes surfaces
forestières sont converties en terres agricoles ou en pâturages
permanents. Cependant, les feux de défrichage des forêts
échappent souvent au contrôle. Les observations récentes de
l'impact de la sécheresse et des incendies de 1998 sur la forêt
tropicale humide du Roraima ont montré que les biomes non
perturbés de la forêt humide peuvent parfois devenir
33
inflammables, et que les feux de défrichage des
forêts et les brûlages agricoles échappant au contrôle
entraînent des incendies très étendus.
La dernière glaciation qui s'est terminée il y a
60 000 ans, par une période froide et sèche, la foudre
était alors la seule cause des incendies, ce qui, associé
à une faible disponibilité en combustibles due à un climat
plus sec et à la présence de grands herbivores, laisse supposer
une très basse fréquence des incendies, concentrés pendant
la saison humide.
Dans cet ordre d'idées, après la période
suivante, entre -60 000 et -13 000, a été
caractérisée par la présence de chasseurs de la grande
faune du Pléistocène. Ils utilisaient le feu pour cuisiner et
probablement pour chasser, et la densité de population était
faible. Le régime des feux de cette époque peut être
décrit comme un régime de basse fréquence, la grande faune
contrôlant la végétation au niveau du sol.44
À la fin du Pléistocène, la disparition
de la grande faune laisse supposer de grands changements, en particulier au
niveau de la strate herbacée, avec cependant une augmentation de la
quantité de combustibles disponibles; ceci, associé au feu
utilisé par les premiers chasseurs, a certainement augmenté la
fréquence des incendies.
La fin de l'Holocène, entre -4000 et -2000, a
été marquée par l'arrivée de tribus d'Indiens
agriculteurs et chasseurs appartenant au groupe linguistique des
"macro-jê". La densité de population élevée (0,3
à 1,2 habitants au km2), et les implantations plus
importantes de ces tribus ont augmenté la fréquence des feux par
l'agriculture sur brûlis.
L'expansion territoriale des Européens au centre du
Brésil a commencé au XVIIème siècle; elle est
caractérisée jusqu'au début du XXème siècle
par une dépendance vis-à-vis de méthodes extractivistes et
par un bas niveau de vie. Les brûlages pour le renouvellement des
pâturages se sont généralisés, augmentant la
fréquence des incendies dans le centre du Brésil.
44
www.futura-sciences.com
34
Durant les 40 dernières années, le centre du
Brésil a connu une forte augmentation de la densité de
population, due essentiellement à l'établissement de la capitale
à Brasilia, qui a entraîné un développement
important de l'agriculture dans cette région, où les
brûlages de pâturages demeurent la première cause du
régime des incendies.
Section 2. Impact de l'incendie de la forêt
Amazonienne
3.2.1. Emissions de CO2 dans l'atmosphère
La première des conséquences est
évidemment la libération dans l'air d'une très grande
quantité de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de
serre contribuant au réchauffement du climat terrestre. Il en est de
même de la combustion de la biomasse qui émet naturellement du
CO2, mais aussi la mort des arbres qui libère tout le carbone qui y est
séquestré depuis des décennies.
Il est encore beaucoup trop tôt pour savoir combien de
CO2 sera émis par les événements en cours dans le bassin
amazonien, mais les quantités relâchées par des incendies
géants ne sont pas négligeables. Une étude publiée
en 2002 dans la revue Nature montrait que les incendies géants
de Bornéo, en Indonésie, en 1997 (les plus grands connus, 79 000
km2 détruits) ont dégagé entre 810 millions et
2,57 milliards de tonnes (Gt) de carbone, ce qui a contribué à la
plus grande augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 depuis
l'enregistrement des données, en 1957.
Emissions mondiales de CO2Feux de Bornéo24 Gt0, 81
-2,57 Gt En 1997, les incendies de forêt de Bornéo ont
représenté jusqu'à 10 % des émissions
mondiales45. Pour avoir un ordre de grandeur, le Brésil a
émis 476 millions de tonnes de CO2 en 2017, et les émissions
mondiales de CO2 ont atteint en 2018 37,1 milliards de tonnes.
3.2.2. Destruction de puits de carbone
La destruction de forêts, d'autant plus de forêts
primaires comme celle de l'Amazonie, la plus vaste et la plus riche de la
planète, la prive de ce qu'on appelle un « puits de carbone »,
c'est-à-dire de la capacité des végétaux à
absorber le
45 Nature & Global Carbon Project
35
carbone. En limitant la concentration du CO2 dans
l'atmosphère, ces puits de carbone sont cruciaux pour lutter contre le
réchauffement climatique.
Des publications récentes dans Science et
Nature ont montré qu'à l'exception des forêts
primaires - c'est-à-dire des forêts non façonnées
par l'homme, qui reculent d'année en année (en baisse de 10 %
dans les zones tropicales entre 1990 et 2015) -, les forêts, usées
par les sécheresses et la déforestation, jouaient de moins en
moins ce rôle d'absorption, voire pouvaient devenir des émetteurs
nets de CO246.
3.2.3. Destruction de la biodiversité
La destruction de la forêt amazonienne menace
directement l'exceptionnelle biodiversité qu'elle héberge. Cet
écosystème, qui représente seulement 1 % de la surface
émergée du globe, abrite 10 % des espèces connues et,
selon des estimations, jusqu'à 25 % de la biodiversité.
Selon le WWF (Fonds mondial pour la nature), on y a
dénombré 40 000 variétés de plantes, 2,5 millions
d'espèces d'insectes, 427 espèces de mammifères, 1 293
espèces d'oiseaux, 378 espèces de reptiles, 427 espèces
d'amphibiens et 3 000 espèces de poissons, dont beaucoup sont
endémiques, c'est-à-dire spécifiques à cette
région. Mais au vu des connaissances très partielles de la
richesse de la vie dans le bassin amazonien, ces chiffres sont très
probablement en dessous du décompte réel.
En plus du danger inhérent aux incendies de
forêt, les espèces endémiques sont menacées
d'extinction en raison de la richesse de cette forêt primaire, ce qui la
rend irremplaçable par des forêts secondaires qui auraient
repoussé ultérieurement (même si les recherches
menées en ce sens montrent que les forêts secondaires
recréées parviennent à un haut degré de
biodiversité).
Cette biodiversité constitue aussi la richesse de
centaines d'ethnies indigènes qui habitent depuis longtemps dans le
bassin amazonien, dont la culture et même la survie sont
étroitement liées à la forêt et à ses
ressources.
3.2.4. Assèchement du climat
Les forêts tropicales comme la forêt amazonienne
ne se contentent pas d'abriter une biodiversité extraordinaire et de
séquestrer de grandes quantités de
46 GARY DAGORN, Les feux en cours dans la forêt
amazonienne sont plus importants et plus fréquents cette année et
continuent de fragiliser un des plus riches écosystèmes
terrestres, Publié le 27 août 2019 à 17h36 - Mis
à jour le 29 août 2019 à 16h12, consulté le
05/11/2020 à 16h33.
36
carbone, elles régulent aussi en partie le climat,
localement et mondialement. A tel point que l'Amazonie est parfois
appelée l'« océan vert ». L'humidité de la
forêt génère ce que l'on appelle
l'évapotranspiration : de grandes quantités d'eau
s'évaporent et forment les nuages, qui à leur tour
entraînent des précipitations permettant d'irriguer les sols. Cela
participe au cycle hydrologique du bassin amazonien, c'est-à-dire au
cycle de l'eau. Or, cet équilibre est considéré comme
fragile.
La déforestation, par l'exploitation des ressources
forestières ou par les feux de forêt, réduit la
quantité d'eau qui s'évapore et rend le climat plus sec dans une
région dont les températures devraient augmenter d'environ 3,3
°C d'ici la fin du siècle. Moins de vapeur d'eau signifie moins de
précipitations, des sols plus arides, des sécheresses plus
régulières et plus importantes, qui entraîneront à
leur tour des feux de forêts plus ravageurs et des difficultés
croissantes à cultiver les terres autrefois déforestées,
désormais plus sensibles à l'érosion.
Ces enjeux dépassent largement le bassin amazonien. Le
climat de l'Amérique du Sud, et même du monde entier seraient
affectés tant le rôle de régulateur de la forêt
amazonienne est critique. La multiplication des grandes sécheresses
(2005, 2010, 2015-2016) fait penser à certains scientifiques qu'il
existe peut-être un point de bascule qui, s'il était franchi,
perturberait graduellement ce cycle hydrologique indispensable au climat.
« Si nous détruisons suffisamment de forêt, nous
pourrions faire basculer l'Amazonie dans un climat bien plus sec, qui peut
devenir une savane. Ce serait une grosse perte pour notre planète et un
quasi «game over» pour la lutte contre le changement climatique
», selon Roel Brienen, professeur à l'université de
Leeds, au Royaume-Uni, interrogé par NBC News le 23 août
2019.
Deux chercheurs américain et brésilien, Thomas
Lovejoy et Carlos Nobre, ont estimé dans un éditorial
publié dans Science en 2018 qu'une déforestation de 20
à 25 % de l'Amazonie pourrait faire s'effondrer ce cycle. On estime
aujourd'hui qu'un peu plus de 19 % de la forêt a été
détruite, depuis 1970.
37
Section 3. L'engagement des institutions face aux
incendies
Les brûlages de défrichage des forêts pour
l'installation de cultures ou de pâturages sont des pratiques culturelles
et constituent les causes principales des incendies. Les incendies ont
préoccupé la société brésilienne et le
gouvernement brésilien depuis le XVIIème siècle, comme le
montre le Règlement du 12 décembre 1605 sur le
"Pau-Brasil" (bois brésil), interdisant l'utilisation du feu
dans les forêts où cette essence était présente.
La première législation forestière, le
Code forestier (Código Florestal) établi par le
décret n° 23.793 du 23 janvier 1934, interdisait l'utilisation du
feu dans les prairies, les pâturages et les cultures sans autorisation
préalable des autorités forestières. La législation
forestière actuelle, établie par la Loi 4.771 du 15 septembre
1965, maintient les mêmes restrictions que le décret de 1934. Par
le décret 84.017 du 21 septembre 1979, les réglementations des
parcs nationaux interdisent toute action susceptible de déclencher un
incendie dans les parcs nationaux, mais autorise l'utilisation du feu comme
instrument de gestion. La Résolution de la CONAMA n° 11/1988 du 4
décembre 1998 a réglementé l'utilisation du feu en tant
que technique de gestion.
Cependant, depuis les années 80, les autorités
fédérales ont accordé plus d'attention au problème
des incendies et des brûlages. Auparavant, la prévention et la
lutte contre les incendies des zones protégées dépendaient
des efforts des responsables de ces zones, et il n'existait pas de structure
centrale capable d'organiser une coordination nationale pour traiter ces
problèmes.
Après 1987, avec l'arrivée des images thermiques
quotidiennes des satellites NOAA qui permettent la détection en temps
réel des points chauds, la société brésilienne a
été stupéfiée par le nombre alarmant de points
chauds détectés. Les brûlages très nombreux ont eu
des conséquences très importantes: pertes économiques pour
les paysans représentant environ 10% de leur production, entrave au bon
fonctionnement des aéroports, maladies respiratoires, etc.
L'an dernier, les incendies qui ont dévasté la
plus grande forêt tropicale du monde ont causé l'hospitalisation
de 2.195 personnes atteintes de problèmes respiratoires, selon cette
étude menée par plusieurs ONG, dont Human Rights
Watch
38
(HRW). Près d'un quart (467) étaient des
nourrissons de moins d'un an et environ la moitié avait plus de 60 ans.
"Les incendies résultant d'une déforestation
incontrôlée empoisonnent l'air que des millions de personnes
respirent, affectant la santé dans toute l'Amazonie
brésilienne", ont déclaré dans un communiqué
conjoint HRW, l'Institut amazonien pour la recherche environnementale (IPAM) et
l'Institut d'études pour les politiques de santé (IEPS).
Et au vu des dernières données qui montrent des
chiffres alarmants pour la déforestation et les incendies en Amazonie,
les auteurs de cette étude craignent une situation encore pire en 2020,
d'autant que le problème pourrait être exacerbé en raison
de la pandémie de coronavirus. Les États du nord du
Brésil, notamment celui de l'Amazonas, presque entièrement
recouvert par la forêt tropicale, ont été fortement
touchés, notamment en avril et en mai 2020.
La situation s'est améliorée depuis, mais la
recrudescence des feux de forêt, généralement plus
importants d'août à octobre 2019, pourrait à nouveau
saturer les hôpitaux. Une autre étude, publiée par
l'Institut socio-environnemental (ISA), montre également une
augmentation des hospitalisations chez les peuples indigènes au plus
fort des incendies en Amazonie.
De nombreux spécialistes considèrent que ces
problèmes ne font que s'aggraver depuis l'arrivée au pouvoir
début 2019 du Président d'extrême droite Jair BOLSONARO.
"L'incapacité persistante de l'administration BOLSONARO
à lutter contre cette crise environnementale a des conséquences
immédiates sur la santé des habitants de l'Amazonie, et des
conséquences à long terme sur le changement climatique mondial",
a dénoncé Maria Laura Canineu, directrice pour le Brésil
à Human Rights Watch.
CONCLUSION
Cette étude a porté sur l'Environnement face aux
Relations Internationales : analyse de gestion de l'incendie de la forêt
Amazonienne.
En effet, pour entreprendre cette étude, nous sommes
parti du constat que la forêt amazonienne dans un pays souverain comme le
Brésil avait pris feu et suscité de réactions à
travers le monde. Et pourtant, la gestion des forêts et les
activités y exercées comme l'exploitation de bois, l'agriculture,
l'élevage qui déboisement des forêts ainsi que les feux des
brousses, bien qu'au centre des conventions et accords internationaux
relèvent premièrement de la responsabilité de l'Etat
souverain concerné.
A ce titre, nous nous sommes principalement posé la
question de savoir pourquoi l'incendie des forêts de l'Amazonie
brésilienne dans un pays souverain a-t-il suscité les
réactions au niveau international ?
De cette préoccupation, la question secondaire suivante a
été dégagée :
? Quel impact l'incendie amazonien a-t-il fait peser à
l'environnement planétaire ?
Par rapport à la question principale, nous avons
présupposé que l'incendie des forêts d'Amazonie
brésilienne a suscité des réactions au niveau
international parce que ces forêts séquestrent une quantité
importante de carbone, laquelle compense la pollution des autres Etats.
Grâce à ses arbres, elles emmagasinent 90 à 140 milliards
de tonnes de CO2, ce qui contribue à réguler le
réchauffement climatique dans le monde.
Par rapport à la question secondaire, nous avons
pensé que les incendies qui ont dévasté les forêts
amazoniennes ont causé l'hospitalisation de 2195 personnes atteintes de
problèmes respiratoire, mais aussi le réchauffement climatique
à l'échelle mondiale.
En menant cette étude, l'objectif principal est
d'analyser les facteurs qui ont fait que l'incendie des forêts de
l'Amazonie brésilienne dans un pays souverain suscite des
réactions au niveau international. Quant à l'objectif
spécifique, il s'agit
40
d'analyser l'impact que l'incendie de la forêt
amazonienne a fait peser à l'environnement planétaire.
Ainsi, dans le cadre de cette étude, nous avons
utilisé la méthode de l'analyse fonctionnelle du modèle de
Robert KING MERTON.
En ce qui concerne la technique, nous avons eu recours
à la technique documentaire pour la récolte des données.
Ce choix est justifié par le fait que le milieu d'étude est
géographiquement éloigné de nous, et la seule
manière d'y accéder, est de lire les publications ou document
écrit sur l'incendie de la forêt amazonienne et sa gestion.
Par rapport à l'hypothèse principale, nous avons
abouti aux résultats
suivants :
- L'incendie de la forêt amazonienne a suscité
des réactions au niveau international par le fait que celle-ci
emmagasine de carbone en grande quantité répondant aux
problèmes de la pollution mondiale, de gaz à effet de serre, la
destruction de la couche d'ozone causant le réchauffement climatique
planétaire. Celle-ci fait une attention soutenue de la part de la
communauté internationale et des pays puissants économiquement
considérés comme les grands pollueur du monde.
Par rapport à l'hypothèse secondaire, les
résultats sont les suivants :
- A l'issue de cet incendie, les conséquences sont
nombreuses. La population locale est la première victime de cet incendie
dans le sens où il a causé l'hospitalisation de plusieurs
personnes estimées au nombre de 2195 personnes qui ont souffert des
problèmes respiratoires. La peur est que cet incendie risque encore de
causer un problème sur le climat si une mesure protectionniste n'est pas
prise.
Eu égard à ce qui précède, nous ne
prétendons pas avoir tout épuisé sur la question de la
gestion des incendies dans le domaine de droit international. D'autres
chercheurs pourront bien nous compléter ou exploiter d'autres pistes que
nous n'avons pas pu approfondir tel que le domaine hydrologique.
41
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
- MULUMBATI NGASHA A., Manuel de sociologie
générale, UNILU, Ed. Africa, 1988.
- LABANA LASAY'ABAR : Les relations Internationales,
présentations panoramique et approches théoriques,
éd. Médias Paul, 2006.
- DIUR KATOND, Histoire des Relations Internationales,
éd. Sirius, 2005.
II. WEBOGRAPHIE
- FLIPO, F. En quoi la crise environnementale contribue-telle
à renouveler la question de la justice ? Le cas du changement
climatique, Histoire,
Philosophie et Sociologie des sciences. Université de
Technologie de Compiègne, 2002. Disponible sur
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00957797.
- LUKAS SCHEMPER, « La prévention des catastrophes
naturelles et les organisations internationales du temps de la SDN au lendemain
de la guerre
froide. Quelle place pour l'environnement ? » In
Études internationales, Volume 47, Numéro 1, Mars 2016, p.
29-55. Disponible sur
https://id.erudit.org/iderudit/1039468ar.
- CHLOE MAUREL, Déclarer la forêt amazonienne
bien commun de l'humanité, une idée pas si neuve, November
26, 2019 9.35pm SAST Updated
August 24, 2020 4.35pm SAST, Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne. Disponible sur
https://theconversation.com/declarer-la-foret-amazonienne-bien-commun-de-lhumanite-une-idee-pas-si-neuve-127085.
- 2020-01_PublicEye_LeMagazine_No21_Jan20_F_96dpi, disponible
sur pdf. - environnement_et_developpement_regard_sur_30_projets_de_cooperation,
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- Déclarer%20la
forêt%20amazonienne%20bien%20commun%20de l'humanité ,%20une
idée%20pas%20si%20neuve.html
- Article 31 Juillet 2019, RTL, « BOLSONARO humilie Le
Drian en lui préférant
-
un rendez-vous chez le coiffeur »
https://www.rtl.fr/actu/international/BOLSONARO-humilie-le-drian-en-lui-preferant-un-rendez-vous-chez-le-coiffeur-7798132802
- 2020-01_PublicEye_LeMagazine_No21_Jan20_F_96dpi, pdf.
42
- GARY DAGORN, Les feux en cours dans la forêt
amazonienne sont plus
importants et plus fréquents cette année et
continuent de fragiliser un des
plus riches écosystèmes terrestres,
Publié le 27 août 2019 à 17h36
- Nature & Global Carbon Project
- protection incendie, pdf., 2003
- Mackinder, H.J., The Geographical pivot of history,
www.cairn.info
- Tweet Emmanuel Macron du 22 Août 2019 - « Note
maison brûle
-
-
littéralement »
https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1164617008962527232
- Mouvement #ActForTheAmazon sur Twitter
https://twitter.com/hashtag/ActForTheAmazon?src=hashtagclick
-
http://www.diploweb.com/france-bresil-un-pont-geoplitique.html
- Alba Raad Sinfreu, Géopolitique de l'Amazonie,
www.google.com
III. COURS
- ESISO ASIA AMANI, Méthode de recherche en sciences
sociales, G2 RI, UNIKIS, 2017.
- TSHIYEMBE, M., Géopolitique, cours L1 RI, FSSAP,
UNIKIS, 2018-2019.
IV. THESES, MEMOIRES ET TFC
- MULAMBA ZINDE, O., La forêt de la RDC et la
problématique du réchauffement climatique: enjeux et
perspectives, Mémoire en Relations Internationales, Faculté
des sciences sociales, politiques et administratives Université de
Lubumbashi, 2012.
- BARUTI NIMBA, L'impact du réchauffement
climatique sur les ressources en eaux souterraines, mémoire en
géologie, UNILU, 2010.
- Aiteche Tassa, Evolution selon le relief de la
recolonisation après l'incendie d'une communauté à Pinus
Halepensis par les cistes et les légumineuses et propositions de
restauration contre l'érosion hydrique, Département des
sciences Biologiques de l'environnement, Faculté des sciences de la
Nature et de la vie, Université Abderrahmane MIRA de Bejaia, 2015.
43
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i
IN MEMORIAM ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
0. INTRODUCTION 1
0.1. Contexte de l'étude 1
0.2. Etat de la question 2
0.3. Problématique 7
0.4. Hypothèses 9
0.5. Objectifs de l'étude 9
0.6. Cadre théorique et méthodologique 9
0.6.1. Cadre théorique 9
0.6.2. Cadre méthodologique 11
1. Méthode 11
2. Techniques 12
0.7. Choix et intérêt du sujet 12
0.7.1. Choix du sujet 12
0.7.2. Intérêt 12
0.8. Subdivision du travail 13
CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATIONS GENERALES 14
Section1. Définition des concepts 14
1.1. Environnement 14
1.2. Gestion 15
1.3. Incendie 15
1.4. Relations Internationales 16
Section2. Présentation de la forêt amazonienne 18
2.1. Description générale 18
CHAPITRE DEUXIEME : FACTEURS EXPLICATIFS DES REACTIONS
DE LA
COMMUNAUTE INTERNATIONALE FACE A L'INCENDIE DE FORET DE
L'AMAZONIE 21 Section 1. Projet de l'ONU de faire de forêt amazonienne un
bien du patrimoine mondial 21 Section 2. Forêt de l'Amazonie comme l'un
des principaux poumons de la planète contre le
réchauffement climatique 23
Section 3. Réactions de la communauté
internationale face à l'incendie 25
2.3.1. Réactions des chefs d'Etat 25
2.3.2. Réactions des personnalités et autres
experts 26
2.3.3. Réactions des Organisations internationales 27
44
Section 4. Perception du Brésil (Etat brésilien et
le peuple brésilien) sur les réactions de la
communauté internationale face à l'incendie de la
forêt de l'Amazonie 30
2.4.1. Incendie en base de phénomène naturel 30
2.4.2. L'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur
31
CHAPITRE TROISIEME : IMPACT DE L'INCENDIE DES FORETS DE
L'AMAZONIE SUR
L'ENVIRONNEMENT 32
Section 1. Causes des incendies en forêt amazonienne 32
Section 2. Impact de l'incendie de la forêt Amazonienne
34
3.2.1. Emissions de CO2 dans l'atmosphère 34
3.2.2. Destruction de puits de carbone 34
3.2.3. Destruction de la biodiversité 35
3.2.4. Assèchement du climat 35
Section 3. L'engagement des institutions face aux incendies 37
CONCLUSION 39
TABLE DES MATIERES 43
45 i
EPIGRAPHE
« Un être humain, c'est un être de
lumière libre, qui se fait braise quand il tombe, qui se fait
incendie quand il se relève. » Nelson Mandela, 2010
ii6
In memoriam
A notre très chère mère OKENDE OTOKO Chantal
dont la mort l'avait surprise dès nos premiers pas à
l'université
iii
DEDICACE
A notre Papa Bernard PALUKU KALONGOLERO
iv
REMERCIEMENTS
La présente étude nous offre l'occasion
d'exprimer notre profonde gratitude aux « âmes positives », ces
personnes de bonne volonté qui nous ont assisté tout au long de
notre étude.
Rendons gloire et honneur à nos maîtres, pour
leurs oeuvres immuables qui ont fait de nous les êtres responsables de
ces jours.
Pour le début et l'achèvement de ce
mémoire, qu'il nous soit permis de remercier le Professeur Papy BAMBU
LIENA et l'Assistant Willy MBOMBO MANDEMBE, qui nous ont guidé dans
l'élaboration de ce travail. Leurs remarques ont contribué d'une
manière significative à la réalisation de cette
étude. Nous avons été heureux de rédiger ce
mémoire sous la direction d'une pareille sommité et de pouvoir
ainsi bénéficier de leur compétence et rigueur
scientifiques qui nous ont rendu souple et apte à la recherche
scientifique.
Nous exprimons le même sentiment de remerciements aux
Professeurs, Chefs de Travaux et Assistants de la Faculté de Sciences
Sociales, Administratives et Politiques et particulièrement ceux
intervenant au Département de Relations Internationales pour leur
formation sans laquelle ce mémoire n'aurait pas dû être
rédigé.
Que les membres de notre famille frères et soeurs :
Héritier MUMBERE, MASIKA, Patience KAVIRA, Suzanne AUTANE, Annie
KIKUNGU, Brigitte KASWERA, Dorcas MBAMBU, Florance KAVUGHO, Levieux MUHINDO et
Vicky KASEREKA KALONGOLERO trouvent ici l'expression de nos sentiments de
profonde gratitude.
Nous ne saurions tourner la page sans pour autant remercier
nos camarades de promotion, à savoir : KYALUMBA MAMPETA, KABE GASO,
YAFALI ITAMBO, RACHID KAOWE, AMANGALIKYATO BASOMBA, BAWIMANA MWANAPA, BARUANI
KASIMU, AMIRI LUKUSA, KUNDA GASTON, YENYI NJATE et tous les autres dont les
noms ne sont pas cités dans ce mémoire.
Bernard KAMBALE KALONGOLERO
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