1-2- Situation des forêts
1-2-1- Rôle des forêts
Les forêts jouent de nombreux rôles tels que
fournir des matières premières renouvelables, assurer le maintien
de la biodiversité et la protection des ressources terrestres et
aquatiques (FAO, 2006). Elles jouent aussi un rôle important dans le
cycle des émissions de gaz à effet de serre, agissant à la
fois comme un piège et une source de dioxyde de carbone, de
méthane et d'oxyde d'azote. Le rôle des écosystèmes
forestiers dans le cycle mondial du carbone a pris
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de l'importance depuis que le monde se préoccupe
davantage du changement climatique (Megevand et al., 2013),
d'où elles jouent un rôle dans la quantité de dioxyde de
carbone présente dans l'atmosphère. Quand les forêts
poussent, elles « puisent » le carbone de l'atmosphère et le
stockent dans le bois, les feuilles et le sol (Phillips et al., 1998 ;
Malhi & Grace, 2000 ; Pan et al., 2011). Etant donné que
les forêts peuvent absorber du carbone et le stocker pendant longtemps,
elles sont considérées comme des « puits de carbone » ;
on estime que les écosystèmes forestiers renferment plus de
carbone que l'atmosphère toute entière (FAO, 2006). Les
forêts jouent également un rôle vital dans
l'atténuation du changement climatique mondial et contribuent à
la conservation des sols et de l'eau dans nombre d'écosystèmes
fragiles (FAO, 2016). Elles fournissent toute une série de produits, non
seulement du bois rond industriels et du bois à brûler, mais
également des aliments (FAO, 2006).
1-2-2- Les forêts tropicales
La forêt tropicale humide se distingue dans trois zones
différentes dans le monde : la zone amazonienne, en Amérique ; la
zone indo-malayse, en Asie et la zone guinéenne, en Afrique. Ses
caractéristiques essentielles sont celles de formations denses humides,
sempervirentes ou semi-caducifoliées. Excepté les conditions
édaphiques, climatiques, hydrologiques ou biotiques
particulières, la forêt tropicale vit sous de nombreuses variantes
écologiques et floristiques dans ces trois zones (Sita, 1989).
Les forêts tropicales couvrent des surfaces
considérables. Elles représentent plus de deux milliards
d'hectares et sont très importantes pour la santé de la
planète. La majorité se trouve dans les pays en voie de
développement. La meilleure solution serait de les protéger ou au
moins d'assurer la meilleure gestion possible en particulier pour celles qui
sont déjà dégradées (FAO, 2002).
Les prairies permanentes et les pâturages extensifs
(terres de parcours ou range-lands) couvrent plus de 3 milliards d'hectares
dont la majorité se trouve dans les zones sèches ; l'état
de dégradation de ces sols est estimé à 14 à 31
%.
Selon l'évaluation mondiale de la dégradation du
sol (Oldeman et al., 1991), les sols dégradés
représentent une grande proportion des différents types de sol,
quel que soit le genre d'occupation.
La dégradation physique et chimique, qui sont les
principaux et premiers processus, ont très souvent pour résultat
la dégradation biologique. L'érosion par l'eau et par le vent
sont de loin, quantitativement, les processus de dégradation les plus
importants. Les principales causes sont
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le déboisement, le surpâturage et la gestion
inappropriée du sol. La perte de matière organique n'a pas
été identifiée comme un processus de dégradation
spécifique, mais en gros, la moitié des sols chimiquement
dégradés sont appauvris.
La teneur en matière organique du sol est
généralement plus basse là où la dégradation
est plus grave. Par conséquent, la quantité de carbone
séquestré par le réaménagement des sols
dégradés sera considérable. Pour les sols tropicaux, les
sols dégradés représentent 45 à 65 %, selon le
continent. Cette situation fait espérer de très grandes
possibilités de séquestration du carbone dans les sols tropicaux
dégradés. Les bénéfices attendus comprendront les
améliorations des propriétés chimiques, la
biodisponibilité des éléments (une plus grande
fertilité), et la réaction contre la dégradation physique,
en particulier l'érosion. Par conséquent, la séquestration
du carbone aidera à restaurer la qualité des sols
dégradés (FAO, 2002). L'extension des forêts tropicales n'a
fait que fluctuer tout au long de l'histoire et beaucoup de formation que nous
connaissons actuellement n'ont pas plus de 2000 ans. Les forêts
tropicales sont donc des milieux très dynamiques et chaque formation est
nécessairement l'aboutissement d'un processus plus ou moins long, dont
on connait rarement le début et la fin (Vande, 2004).
La forêt tropicale est la forêt
caractéristique des régions tropicales et équatoriales.
Elle représente environ 10 % de la surface du globe. C'est un milieu
fragile qui est d'une importance cruciale pour le bien-être de l'ensemble
de la planète. Elle nous fournit une multitude de produits utiles (bois,
fruits, légumes, champignons, médicament/molécules, huiles
essentielles, gomme, résines cires, gibier, etc.). La
biodiversité des forêts tropicales dépasse de loin celle de
tous les autres écosystèmes terrestres de la planète. Ces
forêts abritent en effet au moins 50 % de toutes les espèces
végétales et animales du monde (FAO, 1999). Les forêts
tropicales jouent un rôle important dans la régulation du climat
à l'échelle mondiale en constituant des « puits de carbone
» : elles absorbent, via la photosynthèse, le CO2 de
l'atmosphère et le conserve sous forme de biomasse (le bois) (Houghton
et al., 2001).
Les forêts tropicales humides sont des
écosystèmes complexes composés des populations de
nombreuses espèces d'arbres qui interagissent entre elles, avec les
populations animales et le milieu physique (Jesel, 2007).
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