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La responsabilité sociale de l'entreprise et l'accès au financement par les PME de la ville de Bukavu.


par Prosper Eddy son BISIMWA BYANJIRA
Université officielle de Bukavu (UOB) - Licence en Gestion Financière 2018
  

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I.2.2. Théories sur le Financement

La règle de l'orthodoxie financière (équilibre financier minimum) recommande que les immobilisations soient financées par des ressources stables (capitaux propres et dettes de long terme) et que les emplois cycliques (circulants) soient financés par des ressources cycliques. Cette notion implique que l'on admette une certaine spécialisation des ressources aux emplois. Ainsi, les notions de Fonds de Roulement et de Besoin en Fonds de Roulement (FR et BFR) ne sont que l'expression de cette exigence.46 Les ressources nécessaires pour la satisfaction de ces besoins proviennent des diverses structures de financement.

1. Les structures de financement

La question de la structure financière des entreprises, entendue comme la répartition des dettes financières et des fonds propres a toujours suscité réflexion et controverse. Nous passons en revue les deux théories représentatives, à savoir : la théorie du financement par compromis, autrement dite « Trade Off Théorie (TOT) »et la théorie du financement hiérarchique, dite aussi « Packing Oder Theory (POT) », la première mettant l'accent sur les taxes et la seconde sur l'existence de l'asymétrie de l'information.47

46 Prof MUSHAGALUSA NSOMBO Jean-Marie, « cours d'analyse financière », G3 Economie, UOB, 2015-2016, Inédit.

47 Prof MUTABAZI NGABOYEKA, cours de gestion financière à Court Terme», G3 Economie, UOB, 2015-2016, Inédit.

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a. La théorie de Trade Off (TOT)

Pour la TOT, l'analyse de la structure financière est basée sur le ratio du cout d'opportunité entre les ressources internes et externes à l'entreprise. Il s'agit donc d'un arbitrage en terme d'avantages et inconvénients de deux principales sources de financement en prenant en compte les diverses incidences qui prédéterminent cet arbitrage, entre autres : la fiscalité, les coûts de défaillance ou ceux de mandat, etc. c'est en fait le prolongement du modèle de Modigliani et Miller prônant la neutralité de la structure financière par rapport à la valeur de la firme sous restriction de certaines hypothèses : les marches sont parfaits, les agents économiques peuvent prêter ou emprunter à un taux fixe et sans limite, non existence des coûts de faillite, présence de deux types des titres (actions et obligations), non prise en compte des effets de la fiscalité, constance de tous les flux et donc aucune croissance possible, absence d'asymétrie d'information entre les agents et la poursuite par les intérêts des actionnaires.48

Les résultats de ce modèle renseigne que toutes les formes de financement sont équivalentes sur les marchés financiers parfaits du fait que les écarts de rentabilité corrigent exactement les écarts de risque, le cout moyen pondéré du capital reste constant pour des firmes appartenant à la même classe de risque et la taille n'intervient pas dans la détermination du cout, etc. ; d'autres auteurs se sont penchés sur la question relative à la problématique de la théorie de la TOT, en l'occurrence de Jensen et Meckling. Leurs travaux laissent entendre que quand les entreprises sont rentables, elles devraient préférer la dette pour bénéficier de la déductibilité des intérêts financiers. En outre, si la rentabilité passée est un bon indicateur pour la rentabilité future, les entreprises rentables seront moins soumises au rationnement et aux autres contraintes financières.49

Concernant spécifiquement les PME, Aghion & Bolton montrent que le taux d'imposition réduit dont bénéficient ces entreprises limite, à un certain point, la pratique d'une politique d'endettement conditionnée à la déductibilité des charges d'intérêts. De plus la réalisation des économies d'impôts liées à l'endettement est influencée par la variabilité supérieure des

48 F. Modigliani, and M. Miller, « The cost of capital, corporate finance, and the theory of investment » American Economic Review 48, 1958, p 261.

49 M. Jensen, and W. Meckling, « Theory of the firm: managerial Behavior, agency costs, and capital structure », Journal of Financial Economics 3, 1976, p.305.

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investissements et le caractère moins prévisible des bénéfices réalisés par ce type d'entreprise.50

b. La « Pecking Oder theory » (POT) ou théorie du financement hiérarchique

La Théorie du Pecking Order consiste en une combinaison des ressources financières qui, sous un climat d'asymétrie d'information et respectant une certaine hiérarchie (autofinancement, endettement et obligation), maximise la valeur de la firme.

A l'inverse des théories de la TOT, celles de la POT privilégient l'élaboration d'une règle de comportement générale sur la détermination d'un montant optimal d'endettement de l'entreprise. Cette règle de comportement se traduit par l'existence d'une hiérarchie des sources de financement établie principalement selon les hypothèses d'asymétrie d'information, laquelle hiérarchie intègre également des éléments décisionnels réalités à l'objectif principal poursuivi par le dirigent d'entreprise et qui sont particulièrement pertinents dans un cadre d'analyse dédié aux PME.51

La théorie de financement hiérarchique, développée par Myers et Majluf est comme dit tantôt, la conséquence de l'asymétrie d'information qui existe entre les acteurs internes (propriétaire, dirigent) et les acteurs externes (bailleurs de fonds) à l'entreprise. Les dirigeants adoptent une politique financière qui a pour but de minimiser les coûts associés et ils préfèrent le financement interne au financement externe. Selon cette théorie, le dirigeant doit respecter la hiérarchie suivante : l'autofinancement, la dette non risquée, la dette risquée, l'augmentation du capital. Le respect de cette hiérarchie a pour avantage de dividendes pour augmenter l'autofinancement, de réduire le coût du capital en limitant le plus possible le recours aux emprunts.52

La suite de la littérature insiste beaucoup sur l'accomplissement des hypothèses de neutralité de la structure financière et Modigliani et Miller ont même remis en cause cette neutralité,

50 Aghion & Bolton, «An Incomplete Contracts Approach to Financial Contracting », Review of Economic Studies, 59(3), 1992, p.94.

51 M.C. Adam., A. FARBER et P. MICHEL, « Théorie financière et PME », Nouvelles de la Science et des Technologies, Vol.7, n°3, p64.

52 S. Myers, and N. MajLuf, «Corporate financing and investment decisions when firms have information that investors do not have », Journal of Financial Economics 13, 1984, p187.

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considérant que les entreprises sont incitées à recourir à l'endettement plus qu'aux fonds propres dont les rémunérations ne sont pas déductibles d'impôt.53

La théorie du signal suppose que les agents internes à l'entreprise plus informés que les agents externes qui sont principalement les banques, dans le cas des PME, ont intérêt à transmettre une partie de l'information à ces derniers par le biais de signal afin d'accéder à la dette. Cette signalisation peut se transmettre soit par niveau de l'endettement de la firme ou par le degré d'implication du dirigeant lui-même dans le financement des projets d'investissement.54

D'une manière brève, le travail ici présent est assis sur la théorie des parties prenantes (stakehoders theory). Cette théorie sous-entend une réflexion à long terme et l'entreprise qui met en pratique ce concept se concentre sur le fait de maximiser les bénéfices économiques et sociaux à long terme, et non seulement sur la création de profit à court terme. Concernant la théorie de financement, nous basons cette étude sur la théorie du financement hiérarchique (Pecking Order Theory) du fait que les PME dans le choix du mode de financement de leurs besoins financiers raisonnent en termes d'hiérarchie et préfèrent le financement interne au financement externe.

53 J. Tiemy, « Décision économique et valeur actionnariale chez Michelin »In Revue Analyse Financière, N° 115, Juin 1998, p.122.

54 S.A. ROSS, Finance Corporate, éd. Dunod, Paris, 2005, p.54.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon