La problématique du jeu parifoot comme moyen de survie pour ses consommateurs.par Ange Mondo Université de Kinshasa - Graduat en sciences économiques et de gestion. 2021 |
1.2.3. Différentes formes des paris sportifsLes paris sportifs ont commencé à prendre forme à partir du 20ième siècle au moyen des courses des chevaux qui ont engendré l'apparition des paris hippiques. Ceux-ci sont considérés comme étant le premier pari au vrai sens du terme, en raison de l'intervention dans le circuit, d'une troisième personne jouant le rôle d'organisateur (superviseur) des paris. En outre, sa mission consiste à redistribuer les gains aux différents gagnants. Ainsi, tout au long de son évolution, après les paris hippiques, une autre forme de pari a vu le jour, cette fois-là, il s'agit des paris sportifs mutuels. A ces deux formes de paris, s'ajoutent les paris sportifs modernes ou paris à côte. Ces paris, bien qu'ayant tous le statut sportif, se distinguent les uns des autres par leurs caractéristiques spécifiques que nous essayons d'expliciter dans ce point. Le pari hippique représente un cas particulier dans l'univers de paris sportifs en raison des divergences qui entourent sa classification. En effet, bien que les paris sur les courses de chevaux correspondent à la définition des paris sportifs, certains auteurs à l'instar de Kessler, Wardle et autres, ne les classifient pas sous cette bannière mais plutôt sous la simple appellation « course de chevaux ». Toutefois, d'autres auteurs tels qu'Anderson et Smith, les incluent sous l'appellation « paris sportifs » en les combinant avec d'autres types de paris sportifs. Dans la majorité des pays du monde, le système législatif considère les paris hippiques et les paris sportifs comme deux activités distinctes. Le pari hippique consiste à miser sur les résultats d'une ou de plusieurs courses de chevaux. Cette activité qui jadis, fut très populaire entre les années 1955 et 1980, connaît un important déclin de popularité au cours de cette dernière décennie. La loterie sportive appelée aussi loto pari, est une forme de pari sportif qui a vu le jour vers les années 1985. Elle est basée sur les mêmes caractéristiques qu'une loterie mais la principale différence est qu'au niveau du loto, le tirage est supposé être un processus aléatoire pur, contrairement aux résultats des matches de football. Aux origines de cette forme de pari, le mérite revient à l'Anglais John Moores qui fonda, en 1923, la compagnie Littlewoods, une société de vente au détail, qui vendait par correspondance tout en offrant des paris sur le football. Parmi les jeux les plus célèbres qu'il offrait, se trouvait le Treble Chance, où les joueurs devraient prédire la victoire de 10, 11 voire 12 matchs de football dans un seul ticket pour gagner un lot. A ce propos, Forrest et Pérez notent, qu'après la seconde guerre mondiale, cette forme de pari a été modélisée en intégrant la formule dite 1X2 où, le joueur a la possibilité de prédire sur un ensemble de 12 à 15 matchs, si l'équipe à domicile va gagner (1), perdre (2) ou faire match nul (35(*)). Les loteries sportives se caractérisent par le nombre élevé des prédictions dans un même ticket (pas moins de 10 prédictions). Chaque prédiction se voit attribuer une côte et celle-ci permet de déterminer le gain potentiel du pari. Ce gain est obtenu en multipliant chacune des côtes associées aux prédictions du joueur par le montant de sa mise (ex. côte 1 x côte 2 x mise = Gain potentiel). A cela une large variété de types de paris est offerte aux joueurs, dont les principaux sont : gagnants du match à deux issues ; gagnants du match à trois issues, gagnant du match avec écart, de type total et de type duel de joueurs. C'est système mis au point par le Français R. Oller en 1887, révolutionna l'industrie des paris hippiques et sera officiellement autorisé en France comme la première forme de pari. Ensuite, 40 ans plus tard, il sera adopté et légalisée par les britanniques et les américains suite au développement du football moderne intervenu au début du 20ième siècle. Le principe régissant cette forme de pari est très simple : toutes les mises des parieurs vont dans un pot commun avant d'être partagées équitablement entre les gagnants. Ce qui veut autrement dire que l'ensemble des enjeux misés par les parieurs est mutualisé en une somme commune qui est ensuite redistribuée aux gagnants au prorata de leurs mises après déduction d'un prélèvement proportionnel destiné à financer l'opérateur servant d'intermédiaire. Pour faire simple, les uns gagnent ce que les autres perdent. Dans ce système, l'opérateur joue le rôle d'intermédiaire entre les parieurs et centralise leurs paris. Ainsi, il n'est pas intéressé financièrement par le résultat des courses ou rencontres, mais seulement par le volume des paris. Ce fonctionnement assure un échange plus sain et est moins enclin à des dérapages tels que des matches truqués, des corruptions et autres dérivés liées aux paris sportifs. Contrairement aux autres types de pari, le pari mutuel constitue, en quelque sorte, un moyen d'échanger des moments de convivialité et d'émotions. Toutefois, il sied de noter que le pari mutuel est l'unique forme de pari utilisée dans les courses de chevaux. L'histoire des paris à côte remonte vers l'année 1795. Au cours de cette année, Monsieur Harry Ogden de nationalité anglaise proposait des paris à côte et offrait des gains garantis (c'est-à-dire des côtes fixes) à tous ceux qui misaient sur un cheval gagnant. Depuis lors, les systèmes de côte sont à l'origine des paris sportifs modernes. D'abord, ces paris sont misés dans les vrais sports non plus sur les courses des chevaux, ensuite, chaque événement est côté par rapport au niveau de sa probabilité de se réaliser et enfin, ces paris grâce à l'internet, offrent plusieurs types de pari par rapport aux anciennes formes. Tableau I. Comparaison entre deux formes de paris sportifs (pari mutuel et pari à côte)
Source : LFP, France, 2020 Le tableau ci-haut nous renseigne sur la différence qui réside entre l'ancienne forme qui ne représente actuellement qu'environ 5% du produit brut des paris mondiaux, car ici, les côtes sont faites par les joueurs en fonction du nombre de mises. C'est pourquoi, on parle des rapports donc probables et non de côtes fixes, car elles ne sont pas élaborées de la même manière et sont susceptibles d'évoluer jusqu'à la dernière minute. Contrairement aux paris sportifs traditionnels où les côtes sont élaborées par les organisateurs des paris en tenant compte d'un certain nombre des paramètres. Ce qui nous donne l'opportunité de soutenir que les paris à côte sont plus révolutionnaires que ceux des autres formes, car les parieurs connaissent déjà en avance le montant de son gain, ce qui n'est pas le cas pour les paris mutuels puisque seule la côte finale prise au moment de la fin de prise de jeu est utilisée pour le calcul des gains. Quelques rares sociétés sont restées dans cet ancien système, notamment, France-pari et Friendbet, en France. * 35FORREST, D. et PÉREZ, L., «The Football Pools», in The Oxford Handbook of the Economics of Gambling, 2013, p.147. |
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