La problématique du jeu parifoot comme moyen de survie pour ses consommateurs.par Ange Mondo Université de Kinshasa - Graduat en sciences économiques et de gestion. 2021 |
Source : LFP, France, 2020 Le tableau ci-haut nous renseigne sur la différence qui réside entre l'ancienne forme qui ne représente actuellement qu'environ 5% du produit brut des paris mondiaux, car ici, les côtes sont faites par les joueurs en fonction du nombre de mises. C'est pourquoi, on parle des rapports donc probables et non de côtes fixes, car elles ne sont pas élaborées de la même manière et sont susceptibles d'évoluer jusqu'à la dernière minute. Contrairement aux paris sportifs traditionnels où les côtes sont élaborées par les organisateurs des paris en tenant compte d'un certain nombre des paramètres. Ce qui nous donne l'opportunité de soutenir que les paris à côte sont plus révolutionnaires que ceux des autres formes, car les parieurs connaissent déjà en avance le montant de son gain, ce qui n'est pas le cas pour les paris mutuels puisque seule la côte finale prise au moment de la fin de prise de jeu est utilisée pour le calcul des gains. Quelques rares sociétés sont restées dans cet ancien système, notamment, France-pari et Friendbet, en France. 1.2.4. Caractéristiques des paris sportifs à côtesLes paris sportifs mutuels proposés par les loteries nationales (de type Loto Sportif ou Totocalcio) qui, jadis, représentaient 95% des paris sportifs, en 1990, ont presque disparu au profit des paris à côtes. Au cours de ces année-là, le parieur remplissait une grille de type 1N2 (pari sur le vainqueur de la rencontre) comportant, selon les pays, entre 12 et 16 matches de football (uniquement des compétitions majeures). Actuellement, il est possible de parier sur les championnats de tous les pays dans plus de 50 sports, sur plus de 150 paris sous différentes formes (score exact, écart de buts, paris à handicap, buteurs, ...) et pour tous les types de résultats ou de phases de jeu. C'est ainsi que dans ce large panel de paris sportifs, nous nous limitons seulement à présenter quelques types de paris proposés par les bookmakers. Mais avant toute chose, abordons d'abord le processus de sélection d'un pari sportif. Dans ce processus, la première étape consiste à sélectionner l'évènement sportif sur lequel parier. Par évènement sportif, on sous-entend l'opposition de deux ou plusieurs équipes ou individus. Une fois l'évènement sportif sélectionné, une deuxième étape consiste à sélectionner le type de pari sur lequel parier. De nombreux types de pari sont disponibles et varient selon l'évènement sportif sélectionné. A la suite de sélection du type de pari, le parieur doit alors sélectionner un des résultats qui lui sont offerts. Les résultats disponibles dépendent logiquement du type de pari sélectionné précédemment ainsi que de l'estimation de la probabilité de réalisation de chacun des résultats possibles. Une fois l'évènement sportif et la suite des étapes réalisées, le parieur n'a plus qu'à décider de la somme d'argent (mise) qu'il souhaite parier. Enfin, le parieur termine le processus par la validation du pari. Ces cinq étapes du processus de sélection d'un pari sportif peuvent être résumées par la figure ci-dessous : Figure 1. Processus de sélection et de validation d'un pari sportif Source : DI GASPERO, M., Op.cit. De nombreux types de pari sont disponibles et varient selon l'évènement sportif sélectionné. Par exemple, pour un match de football, il est possible de parier sur le résultat de l'évènement (type de pari connu sous le nom de « 1N2 »), mais également sur le nombre de buts qui vont être marqués (type de pari connu sous le nom de « Over/Under »), ou encore sur le nombre de cartons jaunes qui seront distribués. Malgré cette diversité de type de paris, nous pouvons les classer en deux grands groupes. D'un côté, les paris simples et de l'autre, les paris combinés ou multiples. 1.1.1.7.1. Paris simplesDans cette catégorie, on distingue plusieurs types de paris, parmi lesquels, il y a : - le Pari simple ou 1X2 : dans ce type de pari considéré comme formule reine, l'objectif est de sélectionner une rencontre sportive pour miser sur le résultat final. Pour les sports comme le football, vous avez 3 issues possibles. Pour d'autres comme le tennis, il existe seulement 2 issues sur lesquelles parier. Le pari simple est la mise la plus basique qui soit ; - la Chance double : dans un pari chance double, au lieu de miser sur un seul résultat possible, il y a possibilité de jouer sur 2 résultats, ce qui signifie donc une double chance de gagner ; - Pari à handicap : un pari à handicap (aussi appelé spread), veut dire, une des deux équipes ou un des deux joueurs part avec un handicap (donc l'autre a un avantage), ce handicap peut être exprimé en terme de buts ou de points selon les sports ; - le Plus de / Moins de : ce pari consiste à pronostiquer si le nombre total de buts dans un match sera supérieur ou inférieur au seuil de buts indiqué par le bookmaker ou opérateur ; - le Score exact : il s'agit de déterminer le score exact de la rencontre parmi les multiples choix proposés par l'opérateur. Cela peut être également un pari proposé sur le nombre de jeux en tennis par exemple, le temps additionnel, etc. ; - la Mi-Temps / Fin de Match : le parieur parie sur le résultat à la fin de la 1ère mi-temps et sur le résultat à la fin de la rencontre. Les paris sont présentés sous la forme de : 1/1, 2/2, 1/2, X/X, 1/X, X/1, X/2, 2/X et 2/1 Par exemple, 1/X signifie que l'équipe à domicile gagne à la mi-temps et qu'il y a match nul à la fin de la rencontre. Mais, pour des raisons financières, on peut aussi combiner deux types de paris simples ou plus sur un même coupon dans le but d'accroitre le gain. C'est ce qu'on appelle pari combiné. Ce type de paris sportifs présente plus de risque que les paris simples. En effet, il suffira que l'un de pronostics soit faux pour que la mise se perde totalement. 1.1.1.7.2. Paris multiplesLes paris multiples sont les types de paris les moins utilisés par les parieurs ordinaires mais très sollicités par les parieurs professionnels, car ils génèrent de sommes très élevées à cause de multiplication des côtes. Nous trouvons dans cette catégorie, plusieurs types de paris dont les plus utilisés sont : - le Pari Double : est un pari combiné sur 2 événements sportifs. Les résultats des 2 événements du pari double doivent être bons pour générer des gains. On doit multiplier les côtes des 2 événements pour connaître la côte totale. Si vous faites plusieurs paris doubles dans une sélection de plus de 2 événements (par exemple des paris doubles sur une sélection de 4 matches), vous pouvez gagner à partir de 2 bons résultats ; - le Pari Triple : est un pari combiné sur 3 événements sportifs. Il est basé sur le même principe qu'un pari double, sauf que ce sont des combinaisons triples. Les résultats des 3 événements du pari triple doivent être bons pour générer des gains. Si vous faites plusieurs paris triples dans une sélection de plus de 3 événements (par exemple des paris triples sur une sélection de 5 matchs), vous pouvez gagner à partir de 3 bons résultats ; - l'Accumulateur : Un pari accumulateur ou X-uple (pour quadruple, sixtuple, etc., ) est un pari multiple où un gain est généré à partir de X bons résultats dans la sélection. On utilise également selon les opérateurs, le terme accumulateur X volets ou le terme système. Un accumulateur X volets correspond à un pari X-uple. Dans un pari accumulateur, votre mise de départ est toujours multipliée par le nombre de combinaisons possibles. Chez certains opérateurs de paris sportifs, un accumulateur est considéré comme un seul pari combiné sur la sélection de matches, c'est-à-dire que tous les résultats doivent être corrects pour gagner (c'est en fait un accumulateur "X volets" sur X). Figure 2. Les types de paris sportifs simples Source : LFP, France, 2020 1.2.4.2. Différents types descôtesDe prime abord, nous devons savoir que le marché de paris sportifs est organisé de différentes manières. Pour mieux circonscrire ce marché, il convient de définir un terme clé de ce domaine : il s'agit de la côte. En effet, cette notion est très importante dans l'activité de paris sportifs du fait que, d'une part, elle donne une indication sur la probabilité de réalisation d'un évènement et, d'autre part, elle renseigne en avance le gain probable que le parieur attend gagner en cas d'un résultat positif. Même s'il existe différents types de côtes, trois parmi eux se distinguent et sont les plus répandus de nos jours. Il s'agit de la côte européenne, de la côte anglaise et de la côte américaine.
Source : nous-même à partir des données tirées de PAVÉE, F., cité par DI GASPERO, M., op.cit., 1.2.4.3. Fonctionnement des côtesLes côtes ont une importance majeure dans les paris sportifs non seulement parce qu'elles déterminent les profits des parieurs mais aussi pour les opérateurs (bookmakers). Pour comprendre l'importance des côtes dans le secteur des paris, il est nécessaire de connaître ses fonctionnements théorique et pratique. De façon théorique, les bookmakers proposent des côtes qui sont l'inverse de la probabilité du résultat pour lesquelles elles sont associées. Cela signifie que plus un résultat est probable plus la côte est faible, et inversement. L'opérateur estime donc la côte d'un résultat en appliquant la formule qui suit : avec ci la côte du résultat i et pi la probabilité de réalisation du résultat i. Ainsi, si un bookmaker estime qu'une équipe a 80% de chances de l'emporter, il devrait en théorie associer une côte de 1/80%=1,25 à la réalisation de ce résultat. Cependant, dans la pratique, il ressort que l'application stricte de cette logique est impossible étant donné que les bookmakers, comme toute entreprise, doivent générer des profits pour continuer d'opérer et de payer les impôts et taxes. Pour ce faire, ils biaisent les côtes à la baisse, c'est-à-dire réduisent les côtes de manière à diminuer les sommes d'argent distribuées aux parieurs, dans le but final d'augmenter leur profit. La marge que prélèvent les bookmakers sur le résultat de chaque pari fait donc l'objet de calculs d'optimisation par rapport aux marges fixées par les autres de manière à rester compétitif. Pour calculer la marge que prélèvent les bookmakers sur chaque résultat de chaque pari, il convient tout d'abord de calculer un paramètre, que nous nommons â, ce paramètre se calcule comme suit : avec ci la côte du résultat i et n le nombre de résultats. Pratiquement, une fois qu'un bookmaker a estimé les probabilités de réalisation de chacun des résultats possibles d'un pari et qu'il a déterminé la marge (et donc le paramètre â) qu'il souhaite en retirer, il lui suffit d'appliquer la formule suivante pour déterminer les côtes qu'il va proposer aux parieurs : avec cla côte du résultat i et pi la probabilité de réalisation du résultat i. Conclusion du chapitre Prise comme entrée à la matière, l'exposé de ce chapitre reparti en deux sections a eu pour but de baliser la compréhension de l'activité de paris sportifs de manière générale. À la première section, toute une recension d'écrits consacrée à la question des jeux d'argent et de hasard où le pari sportif fait partie, a été livrée pour déterminer l'importance que revêt cette activité dans notre société. Il est ressorti dans ces écrits que l'activité de paris sportifs, en particulier, et celle des jeux d'argent, en général, parce qu'elle offre aux parieurs une occasion de rêver, a pu résister aux obstacles aussi bien religieux, moraux que légaux qui se sont érigés face à son développement. Aussi les a-t-il surmontés pour devenir, à en croire certains auteurs, une activité génératrice de revenus, c'est-à-dire une source de revenus à part entière pour un grand nombre des parieurs. La seconde section, au regard de la complexité qui caractérise l'activité de paris sportifs, nous a édifié sur les notions spécifiques liées à cette activité en se fondant sur son historique, sur ses structures de fonctionnement et, enfin, sur la notion de côte. Cette section, au regard des données qu'elle a développées, nous a nourri l'esprit autour de la question de paris sportifs. Comment est aperçu le pari sportif en RDC et au monde avec l'engouement que ces jeux ont provoqué dans la conscience des parieurs ? C'est cette matière qui est abordée dans le chapitre suivant. Deuxième chapitrePRESENTATION GENERALE DU SECTEUR
|
Au niveau mondial |
1995 |
2013 |
Opérateurs de paris |
Environ 250 opérateurs |
Entre 5000 et 10.000 opérateurs dans le monde |
Produit brut des jeux |
4 milliards euros |
#177; 20 milliards euros (environs 1/3 sur internet) |
Marché illégal |
Résiduel et limité à certains marché (Chine, Italie, USA, etc.) |
+ 1/3 du marché global (environ la moitié réalisé sur internet) |
Taux moyen de retour aux joueurs |
75% |
95% |
Source : LFP, France, 2020
Ce sont de telles données qui nous amené à observer que le sport, qui jadis, n'était qu'un simple jeu, disparait au profit de l'obligation d'un résultat positif susceptible de générer des revenus a ceux qui ont tenter leur chance. Cette remarque s'observe, de plus en plus, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voies de développement, à l'exception de quelques pays, de l'Asie du Sud, Hong-Kong et Malaisie où, les jeux de hasard, en général, et les paris sportifs, en particulier, étaient déjà encrés dans leurs habitudes et, par conséquent, font partie intégrants de leur culture nationale.
C'est ainsi dans cette partie de ce travail, nous survolons en premier lieu, les piliers à la base de l'essor de cette activité à travers le monde, ensuite nous livrons quelques tendances liées à cette activité pour enfin, chuter sur une petite présentation de la situation de cette activité dans le continent africain où ils sont pris comme une mine d'or pour enterrer leur souffrance due à la précarité de vie.
2.1.2. Atouts dans l'expansion des paris sportifs à travers le monde
Ainsi que nous l'avons spécifié plus haut, depuis l'apparition de la connexion internet dans notre société, les paris sportifs ont pris un essor phénoménal au cours de ces 15 dernières années. Qu'il s'agisse en ligne ou qu'il s'agisse en dur, c'est-à-dire dans les points de vente des paris sportifs, ceux-ci génèrent des sommes considérables, qui se comptent en milliards de dollars. Les paris sportifs sont devenus une activité mondialisée qui offre aux parieurs, la possibilité de parier n'importe où, sur toutes les disciplines et sur un éventail immense de compétitions et phases de jeu.
La démocratisation de l'internet a fait accroître non seulement la demande de service, mais a fait en plus, augmenté de manière exponentielle l'offre concernant cette activité. C'est pour cela qu'une abondance des sociétés des paris sportifs offre, à travers le réseau en dur ou en ligne, leurs services pour satisfaire la demande des parieurs.
En raison des similitudes qui caractérisent les services à offrir, pour prétendre accroître leurs chiffres d'affaires, plusieurs sociétés des paris sportifs misent, en grande partie, sur des stratégies de communication en investissant des moyens très conséquents dans ces différents supports communicationnels (médias, sponsoring, marketing) dans le but d'atteindre un grand public. Ces supports constituent, en dehors de leur ultime objectif, celui d'atteindre le public le plus large possible ainsi que de grands consommateurs, eux qui sont des piliers à la base de l'expansion spectaculaire de cette activité à travers le monde. Quel est l'apport de chacun de ces piliers dans l'ancrage de pari sportif dans la conscience de ses usagers ?
Comme nous pouvons nous en rendre compte, au cours de ces dernières années, la publicité est devenue cette forme moderne et supérieure de la propagande. A travers elle, le pari sportif a pris une place importante dans la société d'aujourd'hui. D'ailleurs, qu'il soit à l'approche de grandes compétitions sportives ou pendant les heures normales, nous sommes victimes des médias traditionnels (radio, télévision, ...) qui exposent la promotion des opérateurs de paris sportifs grâce aux moyens publicitaires.
De manière générale, la publicité concerne toute communication qui vise, directement ou indirectement, à faire connaître une marque, un produit ou un service, quels que soient l'endroit ou les moyens de communication utilisés. Elle peut donc revêtir des formes diverses et peut opérer de manière consciente ou non. La publicité prend en son compte aussi bien des activités de promotion, de partenariat que du sponsoring, au moyen de stratégies marketing variées qui recourent aux slogans, à des images frappantes, à des ventes associées, etc. (45(*)).
Les médias traditionnels (presse, télévision, la radio, affichage, cinéma, ...) constituent un canal de diffusion très important pour les opérateurs de paris sportifs à travers lesquels ils ont la possibilité de présenter leur service à un nombre élevé de la population. Aujourd'hui, avec l'avènement de la nouvelle technologie de l'information et de la communication, les médias surtout télévisés ont transité vers la TNT, l'espace publicitaire réservé à ces sociétés diffuse, de manière régulière, des spots publicitaires qui vantent les mérites de ces opérateurs. Ce qui les crédibilise et les ascence au plus haut point produits de ces sociétés et donne confiance aux joueurs en la sécurité devers ces sociétés. Il faut noter que l'absence de médiatisation réduit considérablement la fréquentation. Or, la confiance et la fréquentation massive sont les deux atouts majeurs pour l'expansion et la rentabilisation de ces sociétés.
Selon Sébastien Rouquette, en dehors de ces médias traditionnels, l'avènement du numérique a joué un rôle majeur dans la publicité et internet a contribué à abolir certaines limites physiques pour que la publicité s'épanouisse sur des lieux de partage supplémentaires (46(*)).On pense, entre autres, aux sites internet, aux réseaux sociaux, aux plateformes d'affiliation. Tous ces nouveaux supports ont favorisé le développement de nouvelles techniques publicitaires ainsi que la perspective d'une manne financière non négligeable pour le secteur de pari sportif.
Ainsi, l'objectif poursuivi par ces sociétés de jeu est de parvenir à convaincre un public plus large que celui qui mise déjà. C'est pour cela que McMullan et Kervin dans leur étude qui a consisté à analyser le contenu de différents sites de l'ensemble des jeux d'argent et des publicités qui en faisaient la promotion, ont abouti à la conclusion selon laquelle, à l'instar des publicités pour les jeux diffusées dans les médias de masse (télévision, radio...), que les messages promotionnels sur les sites internet véhiculent dans son ensemble des discours très positifs sur le jeu en :
- association entre la présence d'argent, le gain, le déni des pertes et l'investissement continu dans le jeu ;
- association entre faire confiance à ses compétences et sa propension à oublier ses pertes ;
- association entre la normalisation du jeu, la fabrique de mythes, les pensées erronées et les probabilités réelles de succès et de mobilité sociale. (47(*))
En sus des lourds investissements publicitaires consentis par les opérateurs des paris sportifs pour imposer leur notoriété à travers les médias traditionnels dans leur ensemble, ils emploient aussi d'autres stratégies dont le sponsoring. Ceci peut être compris selon Maher et sa suite comme une forme de publicité indirecte qui s'avère très efficace pour créer et développer des attitudes positives envers une marque, un lien émotionnel et une relation basée sur le partage de valeurs communes (48(*)). En d'autre termes, le sponsoring c'est une pratique qui consiste à échanger un financement contre de la publicité. C'est ainsi que depuis presqu'une décennie, on assiste à la floraison de cette pratique dans le monde sportif. Déjà associés à la pratique professionnelle du football, les sociétés de paris sportifs ont vu leurs logos s'imposer dans divers sports (basket, handball, Formule 1, etc.) et à différents niveaux même au sein du sport amateur.
En considérant la saison sportif 2019-2020, la grande partie des clubs de Premier League possédaient un opérateur de pari sportif comme sponsor à l'exception de Brighton, de Sheffield United et de Southampton qui n'avaient signé aucun partenariat avec ces opérateurs. Ce chiffre augmente considérablement dans le Championship (deuxième League anglaise), où dix-sept des vingt-quatre clubs de la division étaient sponsorisés par desdites sociétés. En France, seul deux clubs de Ligue 1 Lille (Winamax) et Montpellier (PasinoBet) possèdent des contrats de sponsoring avec des opérateurs de pari sportif.
En dehors d'affichage des logos sur les maillots des clubs de football, d'autres opérateurs utilisent sur les panneaux publicitaires au sein des stades ou dans les lieux sportifs pour renvoyer le message au public, c'est le cas du groupe Partouche qui détient de l'espace publicitaire dans les stades de Dijon, de Metz et de Toulouse, c'est de même pour ZEBet qui en possède du côté de Dijon et de Saint-Etienne ou encore Unibet avec le Paris Saint-Germain, pour ne citer qu'eux. Ces sociétés dépenses de sommes colossales pour figurer sur le monde sportif.
Toujours dans l'optique d'augmenter la visibilité et de pousser les spectateurs à s'offrir leur service, au cours de grandes compétitions, tels que la coupe du Monde, l'Euro, le Champions League, etc.font appel à des célébrités du monde sportifs dans leurs spots publicitaires pour se rapprocher d'une communauté (club, pays, ...). Ils jouent de l'image de ces personnalités pour faire passer leurs communications. Ainsi, en apposant son logo sur le maillot, d'un joueur par exemple, la marque s'assurera d'être liée à cette image idéalisée dans l'imaginaire du supporter.
En effet, de manière concrète, les consommateurs sont généralement plus attentifs à ce qu'un sportif célèbre a à leur dire. C'est pourquoi, en associant leur produit à l'image valorisante du héros sportif, les opérateurs s'assurent un capital sympathieauprès des supporters et misent sur le besoin d'identification propre à chaque être humain. Les futurs parieurs auront tendance à vouloir ressembler à leur idole et pratiqueront des activités les menant vers cet « idéal».
Cette technique s'avère efficace pour les opérateurs de paris qui sont relativement nombreux sur le marché et qui tous tentent de se démarquer en matière de communication et de marketing. Le service proposé reste sensiblement le même d'une plateforme à une autre, c'est ainsi qu'elles tentent de jouer sur des personnalités reconnues dans le monde entier ou sur des communautés massives pour communiquer.
Parmi les piliers de l'expansion de l'activité de paris sportifs, notons également la digitalisation de ce marché qui est venu innover et, par conséquent, a permis aux opérateurs de paris sportifs d'entrer dans une nouvelle dimension. En effet, comme nous l'avions souligné à plusieurs reprises, le marché des paris sportifs reste un secteur dynamique qui connait une croissance constante depuis quelques années. Si celle-ci est consécutive, en quelque sorte, aux moyens de communication employées, l'innovation reste tout aussi un axe de développement primordial pour ce domaine comme en témoigne jusqu'en 2019, l'apport des jeux sur mobile qui représentent environ un tiers de la totalité des sommes investies dans le monde.
Selon les prévisions, par les années avenir, on estime que la technologie numérique représentera plus de la moitié de tous les paris sportifs en ligne (49(*)). D'ailleurs, selon Global betting and Gaming Consultants, le marché international des jeux d'argent en ligne dans son ensemble, aurait triplé ses revenus depuis 2005 jusqu'à générer des sommes atteignant 41 milliards de dollars en 2015 (50(*)).
Ces innovations technologiques employées par les industries de divertissement notamment les paris sportifs jouent un rôle majeur dans le développement des habitudes des parieurs à l'endroit de parifoot en leur procurant des expériences sans cesse innovantes mais aussi, à leur offrant des moyens de parier les plus simples, les plus pratiques (simplification du jeu) et les plus ludiques qu'avant (diversification de l'offre et payement mobile ou en ligne). Toutefois, il sied de noter que cet axe de développement vise, pour la plupart des opérateurs de paris sportifs, à attirer une nouvelle clientèle plus jeune, c'est-à-dire celle qui est née au début de l'ère digitale (51(*)).
Actuellement, grâce au développement de dispositifs sociotechniques dont les ordinateurs, les tablettes, les smartphones et surtout la connexion internet à haut débit (la 4G), il est maintenant possible de parier partout et à tout moment. Ce décloisonnement des espaces est d'autant plus important qu'il s'accompagne d'une part, par une large gamme d'options de paris et d'autre part, par une multitude de moyens de paiement.
Cette accessibilité s'opère à travers les applications et sites web spécifiques à chaque opérateur, dédiés à la circonstance pour livrer les statistiques, les résultats, les conseils, les matchs en directs, ... Cette expérience innovante et enivrante plonge le parieur dans une atmosphère de la réalité virtuelle qui l'incite à parier.
L'objectif des opérateurs de paris sportifs étant clair, il s'agit d'attirer, parfois à un coût élevé, puis de rentabiliser, la cible incontournable des « gros joueurs », ces clients réguliers au fort panier moyen qui aiment jouer à tout. Chaque année, de nouveaux produits apparaissent ainsi sur ce marché. Les opérateurs tentent ainsi de se démarquer de leurs concurrents, même s'ils copient généralement leur offre les uns sur les autres. En plus de cela, ces opérateurs sont pour la quasi-totalité d'entre eux devenus des « généralistes » qui offrent plusieurs types des jeux d'argent, à l'exception de quelques grands opérateurs qui sont restés exclusivement à ne servir que les paris sportifs.
Au regard de ces différents éléments évoqués ci-haut, il semble évident que dans l'ère actuelle, la publicité directe ou indirecte, occupe un rôle majeur dans notre société. Présente au coeur même de plusieurs domaines de la vie quotidienne, et par nature complexe et multidisciplinaire, elle continue sa conquête de manière insidieuse, incitant un public toujours plus large à une pratique ludique active.
2.2.2. Quelques tendances de l'activité des paris sportifs
2.2.2.1. Les principaux pays de paris sportifs dans le monde
En considérant les chiffres de l'offre légal et illégal en million d'euros générés par cette activité, en quelques années seulement, la Chine est devenue le premier pays de paris sportifs au monde et devance très largement les USA et la Corée du Sud comme le renseigne le graphique ci-dessous.
Figure 3. Evolution mondiale en million d'Euro du Produit Brut
du Jeu
légal et illégal en 2016
Source : LFP, France, 2020.
Parmi les 10 premiers pays au monde, on trouve six pays d'Asie et tous les grands pays européens sauf l'Allemagne, dont la politique restait particulièrement restrictive en 2018. A cela, il nous faut signaler que la France, qui n'est traditionnellement pas considérée comme un pays de culture des paris sportifs, progresse à grand pas et dépasse désormais l'Italie. Cette situation s'est davantage confirmée, en 2019, où les paris sportifs en ligne seulement, ont enregistré une croissance de 27% par rapport à l'année précédente. Notons également que, les Etats-Unis d'Amérique viennent d'entrer, en 2019, dans le Top 10 mondial, suite à la décision de la Cour Suprême de ne plus interdire les paris en raison des risques pour le sport professionnel (52(*)).
Figure 4. Evolution mondiale en million d'Euro du Produit Brut
du Jeu
exclusivement légal en 2016
Source : LFP, France, 2020
En nous penchant sur les offres légales, il transparait que les loteries d'État réalisent, à elles seules, près de 2/3 du marché légal mondial, avec un PBJ « paris sportifs » de plus de 5 milliards d'euros en Asie et de plus de 2,5 milliards d'euros en Europe. Les seules exceptions, où les opérateurs de paris Anglo-Saxons dominent, sont le Royaume-Uni, l'Italie et l'Australie, où Bet365 et William Hill affirment leur suprématie. La France, grâce notamment à FDJ qui réalise toujours (en 2018) plus de la moitié du marché national, devient un pays de référence (53(*)).
Dans leur souci de maintenir l'intérêt d'une multitude de parieurs, les opérateurs de paris sportifs (bookmakers) mettent les petits plats dans les grands pour couvrir tous les évènements sportifs médiatisés ou non, allant de la Coupe du monde de football, à la National Basketball Association (NBA), en passant par les Jeux Olympiques, les Championnats du monde d'athlétisme et la Ligue des champions de l'UEFA, ... Dans la liste des sports, on retrouve le football, le basketball, le baseball, le tennis, la boxe, le hockey sur glace, la Formule 1, les courses hippiques, le rugby et la liste ne cesse d'augmenter, car déjà en avril 2020, d'autres disciplines sportives ont été intégrées, notamment, le e-sport (en plein développement), le bandy (hockey russe), le biathlon, le saut à ski, le surf, la voile, le water-polo, etc. dans la liste de sports proposés.
Figure 5. Panoplie de sport soumis aux paris sportifs
Dans cette panoplie des sports, le football apparait comme étant le premier sport qui sert de support aux paris dans le monde. Cela est dû sans conteste, de par sa grande médiatisation et son mode d'organisation (système de championnat permettant de proposer des paris sur la même équipe une ou deux fois par semaine). C'est ainsi que le football, réalise à lui seul, environ 70% du marché mondial des paris sportifs (en dehors des courses hippiques et des lévriers) qui l'installent dans le statut du sport roi dans ce domaine. Il est aujourd'hui suivi par le tennis, qui est devenu le second sport au monde grâce aux possibilités offertes par le « Live Betting ».
2.2.3. Vue panoramique de l'activité de paris sportifs en Afrique
Comme d'aucuns le savent, l'Afrique, berceau de l'humanité, est le continent qui compte actuellement plus de jeunes que de vieux et selon les perspectives, d'ici dix ans, le nombre de la population de moins de 35 ans atteindra 400 millions (54(*)). Cela représente, en quelque sorte, un atout majeur qui offre plus d'avantages qui font de l'Afrique un continent dont on ne pourrait s'en passer que ce soit pour la production, la transformation que pour l'utilisation des produits et services qui proviennent de différents horizons.
La mondialisation mais surtout l'avènement de l'internet et des nouvelles technologies de la communication ont été, en Afrique plus qu'ailleurs, un facteur de transformation profonde de la société et de l'économie. Elles ont été suivies de l'introduction et de la croissance fulgurante de nouveaux marchés ainsi que de nouvelles habitudes. C'est le cas, particulièrement, du secteur des jeux d'argent où les paris sportifs ont fait leur entrée dans le sol africain. Bien qu'il ne soit légalement interdit que dans sept pays, il n'était cantonné jusqu'aux années 2000 qu'à une frange de la population adepte de courses hippiques fréquemment appelé PMU dont les sociétés d'Etat jouissaient du monopole sur le marché.
Comme c'est le cas dans le reste du monde, le pari sportif est devenu, en Afrique, un phénomène dont l'ampleur ne cesse de s'accroitre, dopé par le développement des smartphones, des ordinateurs, des tablettes connectés à l'internet et aussi par les formes très variées de paris offerts. Face à cette explosion économique générée par ce secteur, plusieurs pays de ce continent réajustent leurs dispositifs règlementaires et légaux pour les contextualiser dans le contexte actuel.
En se basant sur les données de l'étude du News Agency Nigeria (55(*)), le Nigéria constitue le géant africain du marché des paris sportifs avec un nombre de 60 millions de parieurs qui misent quotidiennement l'équivalent de 5 millions Usd. Quant à l'Afrique du Sud, le rapport du National Gambling Board signale qu'en 2017 déjà, le Revenu Brut du Jeu qui mesure la différence entre le Volume des paris et les Gains distribués, était évalué à 21 milliards de rands, soit 1,619 milliards de dollars. Enfin au Kenya, le volume annuel des paris est estimé à 2 milliards Usd, avec un budget mensuel de 50 Usd en moyenne par joueur.
C'est pour cette raison que dans son édition de 2019, Gaming Compliance Report classifie Nigeria, Afrique du Sud et Kenya parmi les pays africains ayant les plus fortes proportions de joueurs et les plus gros volumes de paris. En dehors de ce trio, on retrouve également l'Ouganda et le Ghana, malgré le fait qu'ils soient pour la plupart des pays à majorité musulmane. Sur la même ligné, parmi les marchés qui émergents, on liste la République Démocratique du Congo, le Sénégal, le Mali et le Maroc.
Comme déjà effleuré ci-haut, dans la plupart des pays du monde, les jeux d'argent dans son ensemble et, les paris sportifs, en particulier, constituent une activité soumise au régime de licence ainsi qu'à un encadrement règlementaire strict. Par contre, en Afrique, compte tenu de son étendu et de sa diversité culturelle, la législation en matière d'encadrement de cette forme de divertissement dépend prioritairement du contexte économique, politique que culturelle propre à chaque pays.
C'est ainsi qu'on retrouve dans ce continent, plusieurs acteurs locaux et étrangers qui investissent dans ce secteur du jeu. Ils sont attirés par l'opportunité d'un terrain « vierge » et des profits importants, là où la régulation a toujours eu du mal à contenir l'activité des opérateurs. A l'exception de quelques pays comme la Libye, la Mauritanie, le Soudan, la Guinée-Bissau, le Burundi, l'Érythrée et la Somalie où l'activité de paris sportifs est totalement interdite et punie par la loi. Cette interdiction est liée, en quelque sorte, même si ce n'est pas un facteur probant, à l'influence culturelle de l'Islam qui pèse sur certains de ces pays.
Toutefois, dans un contexte un peu plus large, il faut retenir que l'Afrique a une législation beaucoup plus souple face aux jeux d'argent réel (physique) comparativement à d'autres continents tels que l'Europe ou l'Amérique. En effet, les organismes tels que la National Gambling Act, en Afrique du Sud, ou la Loterie Nationale du Togo (LONATO) sont très ouverts aux opérateurs de jeux en ligne étrangers. De ce fait, on remarque sur le marché de l'Afrique de nombreuses plateformes qui offrent leur service, les plus connues et les plus appréciées étant PremierBet, 1xbet, Bwin, BetClic, Unibet, Winamax, etc. (57(*)).
Pour chuter, relevons que s'il existe bien une chose qu'il ne faut pas négliger, c'est qu'en dépit du fait que les lois sur les jeux d'argent en Afrique ne sont pas très impartiales, cela n'empêche pas les organismes nationaux de fixer une limite à l'action des sites. C'est le cas par exemple de la LONATO qui est considérée dans toute l'Afrique de l'Ouest comme un vrai modèle de législation en matière des jeux d'argent sur lequel de nombreux pays se calquent pour faire tourner les paris sportifs sur leurs territoires (58(*)).
2.2.3.3. La survenance et l'extension du marché deparifoot à Kinshasa
Commençons d'abord par rappeler que le parifoot est un produit relevant des paris sportifs mais ayant pour spécificité d'être centré uniquement sur les résultats des événements footballistiques. De manière très claire, il s'agit d'un pari basé sur les résultats du match de football. A Kinshasa, le parifoot est devenu une véritable activité génératrice des revenus pour les milliers de ses adeptes.
Si l'enthousiasme manifesté par les kinois pour ce jeu est motivée par diverses raisons, relevons que son extension est consécutive aux différents facteurs notamment des stratégies que déploient les opérateurs pour attirer les consommateurs, de la culture sportive qui caractérise la population kinoise et, enfin, des dispositifs sociotechniques, à l'occurrence, le téléphone portable. Dans les lignes qui suivent, nous livrons l'apport de chaque élément dans l'élargissement de ce jeu dans la ville de Kinshasa.
2.2.3.3.1. Stratégies d'attirance des parieurs par les opérateurs
Comme déjà effleuré plus haut, la publicité prise dans son sens large qui intègre aussi bien des activités de promotion, de partenariat que du sponsoring, permet aux différents produits/services de se faire connaitre par un large public. Compte tenu de son caractère très prometteur dans une ville qui compte plus de 10 millions d'habitants, le marché congolais de paris sportifs a naturellement suscité la convoitise des investisseurs des divers horizons. Et depuis, Kinshasa est pris d'assaut par les opérateurs de parifoot au prix de lourds investissements. On ne dénombre pas moins de six opérateurs de parifoot qui se disputent la part du marché à Kinshasa.
Cette ouverture à la concurrence s'accompagne des offres taillées sur mesure pour séduire des clients potentiels. Cela est étayé par des campagnes publicitaires agressives qui sont centrées essentiellement sur la promesse de gagner facilement de l'argent. Il n'est pas étonnant de constater que, soit sur les médias traditionnels ou numériques, soit sur d'autres supports communicationnels (59(*)), on tombe sur une publicité ou sur une annonce d'un opérateur congolais de paris sportifs qui essaie de persuader les parieurs à s'offrir ses services.
Toutefois, comme partout ailleurs, cette politique publicitaire n'a pas que l'influence sur le parieur mais elle se trouve réellement au coeur de la stratégie de différenciation des offres dans ce secteur caractérisé par beaucoup de similitudes. La publicité s'avère donc une stratégie incontournable de discrimination des offres (60(*)) sur le marché congolais pour ces différents opérateurs, en vue de garantir des profits à long terme.
Comme on le sait bien, le prix constitue un élément déclencheur qui attire le consommateur à se procurer un bien ou un service. Dans le secteur congolais de paris sportifs, il s'observe, en dehors de quelques offres promotionnelles et de bonus de bienvenu (pour le pari en ligne), cette politique dite de moindre coût. Celle-ci fait partie des moyens que ces opérateurs emploient dans ce marché marqué par un faible pouvoir d'achat de la population.
Conscient de ce faible niveau de vie qui ne prédispose pas aux consommateurs kinois de consacrer une part importante au jeu, les opérateurs de parifoot minimisent le coût d'un pari à un montant minimal de 300 Fc soit 0,15$. Cette petite somme équivaut à un prix d'achat d'un pain et donc ne représente absolument pas grande chose surtout lorsqu'on sait que dans ce jeu, un dollar misé peut rapporter 100 si la chance est de son côté. Cette politique de casse-prix, comme nous l'avons constatée lors de nos enquêtes, permet d'attirer les habitants du quartier Livulu, même les plus démunis et pourquoi pas les mineurs de pouvoir tenter leur chance malgré l'interdiction formelle qui pèse sur eux.
Parmi les éléments marquant de la culture congolaise se pointe aussi leur amour pour le sport, en général, et surtout pour le football, en particulier. En effet, dans le monde, le sport fait parler de lui en permanence à travers ses différentes disciplines dont la plus médiatisée et la plus suivie reste le football. Ce sport attire des admirateurs de toutes les tendances et élargit sans cesse le nombre des spectateurs comme celui des téléspectateurs.
Dans la capitale congolaise, les jours des matches de football ne sont pas comme les autres. On assiste à une sorte de petite festivité surtout quand il s'agit de leur équipe nationale les Léopards ou lorsqu'il s'agit des grands clubs européens tels que le Réal de Madrid, le FC Barcelone, le Paris Saint Germain, ... qui jouent un match de tournoi d'une grande envergure comme la League de champion.
Conscients de cet enjeu, la plupart des opérateurs congolais qui proposent leurs services de manière traditionnelle, c'est-à-dire en dur ou en physique, n'offrent que des paris sur le football, d'où le nom de parifoot tire sa substance. Ces opérateurs ayant compris la passion manifestée par les Kinois pour ce sport, ont aménagé dans certains coins de la capitale des locaux équipés d'écrans de télé où les gens peuvent parier et suivre en même temps les rencontres de football (61(*)).
Tout compte fait, pour bon nombre de parieurs, c'est à travers ce jeu qu'ils prétendent faire valoir leur connaissance du monde sportif en misant sur les compétitions de tous niveaux dans toutes les régions du monde. Ces compétitions partent des plus prestigieuses aux plus modestes, voire de celles qui présentent des grands enjeux sportifs à celles de moindre importance. En tout, leur penchant pour le football fait en sorte qu'ils se donnent à coeur joie au jeu parifoot.
Nul ne peut ignorer que nous sommes actuellement dans l'ère de la technologie de l'information et de la communication. En effet, relevons qu'en cette matière de la technologie, la RDC d'aujourd'hui n'est pas la même que celle d'hier, surtout dans le secteur de la téléphonie mobile. A en croire les données du ministère des NTIC, le taux de pénétration du téléphone portable s'élève autour de 40% de la population. Historiquement parlant, le secteur de la téléphonie a fait son entrée vers les années 1990, mais c'est surtout autour des années 2000, avec l'implantation des opérateurs des services de télécommunication, notamment, les entreprises Celtel (aujourd'hui Airtel) et Vodacom que va se développer l'usage des téléphones portables dans la ville de Kinshasa et, par extension, dans toute l'étendue du territoire national.
Cette popularité croissante des téléphones mobiles en RDC est en quelque sorte tributaire d'une forte présence des jeunes dans la population congolaise, lesquels apprivoisent le plus rapidement les nouveautés sociotechniques du domaine de l'information et de la communication (téléphone, tablette, ordinateur, ...). Pour la plupart de ces parieurs, fautes de moyens conséquents pour acquérir toutes ces choses, se contentent de posséder un téléphone portable qui est à leur portée de mains (avec 10$ us à Kinshasa, on peut s'acheter un smartphone). Sans vouloir renier l'apport aussi important des autres dispositifs sociotechniques dans notre société actuelle, le téléphone portable constitue dans la vie de beaucoup de gens, à la fois un moyen de communication, d'information, de transaction financière et de divertissement.
L'appareil mobile et l'internet, qualifiés à juste titre comme deux des plus grandes inventions du siècle, ont permis au marché congolais de paris sportifs de connaître un essor remarquable du fait que l'internet fait déjà partie du quotidien d'une bonne partie de la population. Un téléphone connecté au réseau internet est devenu un outil indispensable au service des parieurs kinois qui s'en servent, soit pour consulter les informations sportives, soit pour suivre très attentivement le déroulement des matches pronostiqués.
En conséquence, de plus en plus, comme partout ailleurs, les parieurs recourent au canal d'internet pour placer leurs paris. C'est ce qui amène aussi les opérateurs congolais de parifoot de s'associer avec les principales sociétés téléphoniques pour relier le service d'argent mobile tels que M-pesa, Orange money ou Airtel money à leurs produits. Tout ceci dans le but de faciliter au parieur les opérations de dépôt et de retrait de fonds dans son compte de jeu.
Il s'est agi au cours de ce chapitre d'une part, de présenter les acteurs qui prennent part, d'une manière ou d'une autre, dans l'activité de pari sportif, et d'autre part, à établir un état de lieux de cette activité à travers le monde. A la lumière des éléments exposés, il ressort clairement que chaque acteur joue un rôle plus ou moins majeur quant au déroulement de ce jeu tel que nous la vivons aujourd'hui.
Aussi, ce chapitre a eu le mérite entre autres, de circonscrire quelques piliers qui sont à la base d'amplification de cette forme de jeux d'argent à travers le monde. Hormis certaines stratégies développées par les différents opérateurs, la propagande publicitaire trouve une bonne part dans l'élargissement de ce jeu. Une attention particulière a été dévolue sur le continent africain où ce jeu est perçu comme sa terre de prédilection. Mais comment est aperçu ce jeu en RDC au regard de l'engouement qu'il provoque dans la conscience de ses nombreux habitants ? C'est cette matière qui est abordée dans le chapitre qui suit.
Nous voici enfin, au troisième et dernier chapitre de cette étude qui porte sur l'évaluation du jeu parifoot comme moyen de survie pour les parieurs. Pour mieux cerner ce mystère, nous avons trouvé mieux de procéder au rapprochement des données théoriques et des données empiriques qui proviennent de la réalité congolaise. Par-là, la présente étude a le mérite de bénéficier des opinions des parieurs spécifiques de la commune de Lemba, plus précisément, des opinions des parieurs du quartier Livulu. De ce point de vue, ce chapitre constitue, en raison de l'originalité de ses données de terrain, le coeur de cette étude.
Cependant, les matières développées dans cette partie de l'étude gravitent autour de trois points. Le premier présente l'univers d'enquête et la manière dont on s'y est pris pour produire ces données. Le deuxième livre, de façon claire et concise, sous forme des tableaux statistiques, l'ensemble des résultats de l'enquête. Enfin, le dernier point, quant à lui, ouvre une analyse critique de l'ensemble des résultats.
Tenant compte de différentes attitudes que certains Kinois affichent face au jeuparifootet qui considèrent ce jeu comme un simple divertissement dans un contexte qui est le nôtre, parifoot reste quoi qu'on dise,un moyen de survie. Pour justifier cette opinion, une descente sur terrain s'est avérée indispensable afin de recueillir des informations de première main auprès des individus qui fréquentent ces différents points de vente dans le but de participer à ce jeu. Pour cela, les résultats de cette enquête permettront de :
- établir les caractéristiques sociodémographiques des parieurs kinois ;
- recueillir leurs opinions sur l'avènement du jeu parifoot dans leur ville ;
- interpréter ces données afin de dégager les grandes tendances en rapport avec la question en étude ;
- analyser ces données afin de faire ressortir les points saillants qui nous permettrons d'affirmer ou d'infirmer les différentes hypothèses émises.
Mais, tenant compte de l'immensité de la commune de Lemba et face aux moyens matériels et financiers très modestes à notre disposition, nous avonsopté pour le seul quartier Livulu comme notre champ d'investigation.
Le choix porté sur le quartier Livulu ainsi que nous l'avons déjà souligné précédemment, se justifie, en premier lieu, par la connaissance parfaite de ce site pour y avoir résidé durant plusieurs années et, en second lieu, ce quartier est à quelques kilomètres du site universitaire de l'Université de Kinshasa. Au regard de sa position géographique, ce quartier est censé contenir un bon nombre d'intellectuels qui sont capables de déceler certaines logiques sociales et individuelles qui attirent et motivent les parieurs à se montrer de plus en plus accrocheur à ce jeu. Quant au quartier Livulu lui-même, disons qu'il est entouré, de part et d'autre, des quartiers Mbanza-Lemba, Kiamfu, Djaga et Salongo. Au sujet spécifiquement de l'activité du parifoot dans ce quartier, nous avons dénombré pas moins de dix points de vente, dominés par la société Winnerbet.
2.2.6. De la population de l'étude
La population d'enquête est un ensemble délimité dans le temps et dans l'espace, auquel le chercheur s'intéresse tout particulièrement et sur lequel il porte son observation (62(*)). Pour le présent travail, la population en étude est constituée des parieurs vivant au sein du quartier Livulu. En effet, ne disposant pas du nombre total de tous les parieurs qui fréquentent ces lieux, nous avons procédé à un échantillon accidentel. Dans le cadre d'une recherche scientifique, Delandsheere considère l'échantillon comme un nombre d'individus, d'objets ou d'événements dont l'observation permet de tirer des conclusions applicables à la population entière dont ils font partie (63(*)).
C'est afin que pour donner à cette population cible la chance de participer à la présente enquête, nous avons enquêté sur ceux qui étaient présentement disponibles et accessibles lors de l'enquête. L'échantillon constitué était composé de 60 sujets. Cependant, il nous a été difficile de réaliser le maximum prévu pour la simple raison que certaines copies du questionnaire n'ont pas été complètement ou bien remplies par les parieurs mineurs rencontrés sur les lieux de jeu. Par conséquent, les copies à problème ont été purement et simplement déclassées. Ceci étant, 52 protocoles ont été remplis. Ce nombre final de 52 sujets représente ainsi les 100% de l'échantillon retenu.
2.2.7. Production proprement dite des données
Au cours de cette enquête de terrain, nous avons utilisé un questionnaire élaboré ad hoc en fonction des hypothèses émises, en tant qu'outil de production des données. Ce questionnaire exploité renferme deux modules. Le premier comprend des questions relatives à l'identification de chaque enquêté. Il spécifie le sexe, l'âge, le niveau d'instruction, la profession, l'état civil et le revenu mensuel de l'enquêté. Les réponses à ces questions nous a permis de disposer une vue d'ensemble sur le profil du virtuel enquêté.
S'agissant du second module, une douzaine de questions a été posée en vue de susciter les opinions des parieurs sur leurs habitudes, attitudes et perceptions quant à ce qui concerne leur participation au jeu parifoot. Chaque question comporte une série d'assertions dont le choix est laissé à la discrétion du répondant.
L'administration du questionnaire a été tantôt indirecte, tantôt directe selon le niveau d'instruction de chaque parieur. Ce qui nous a permis de disposer des réponses notées par des enquêtés instruits (universitaire, secondaire) et d'accompagner les moins instruits et les non lettrés dans la transcription de leurs opinions (primaire, sans niveau). Il s'agit là, d'un procédé commode pour n'importe quel type d'enquête dès lors qu'il consiste à porter une croix (cocher) sur une case correspondante qui renferme une opinion de son choix.
De manière concrète, l'administration du questionnaire d'enquête a été, à chaque séance, introduite oralement pendant environ deux minutes pour solliciter l'accord du virtuel enquêté à se mettre à notre disposition. En cas de réaction favorable, ce qui a été le plus souvent le cas, nous passions alors à la lecture des questions, l'une après l'autre, suivant l'ordre de succession préétabli.
Cette méthodologie d'administration du questionnaire nous a permis de gagner du temps dans la collecte des réponses et, par la même occasion de fournir des explications supplémentaires et/ou des éclaircissements relatifs aux questions en cas de besoin. En plus, elle a permis à nos sujets de garder leur anonymat, favorisant ainsi une grande franchise dans leurs réponses.
Pour atteindre le nombre des sujets retenu dans l'échantillon, l'enquête s'est déroulée pendant dix jours, soit du 03 au 12 décembre 2020. Pour éviter de biaiser les résultats, l'enquête n'a pas été concentrée sur un seul coin mais a touché tous les points de vente de jeu installés dans le quartier Livulu.
Ce point livre l'ensemble des données de terrain résultant de l'administration du questionnaire ad hoc sur un échantillon des parieurs de Livulu prélevé pour la circonstance. Aussi, pour mieux faciliter leur lecture, ces données sont reprises en des tableaux statistiques et même, en graphiques pour des assertions ayant recueilli 70% ou plus d'opinions (exception faite au tableau concernant l'identification des enquêtés). Le dépouillement commence par les résultats obtenus des questions portant sur l'identité des enquêtés regroupés en un seul tableau et se termine par les questions ayant suscité les avis de ces derniers.
Les caractéristiques sociodémographiques sont résumées dans le tableau ci-dessous relatif aux informations sur le sexe, l'âge, le régime matrimonial, le niveau d'instruction, la profession ainsi que sur le revenu mensuel des répondants.
Tableau IV. Données sociodémographiques des enquêtés
N° |
Profil des enquêtés |
Effectif |
% |
01 |
Sexe |
||
masculin |
50 |
96,2 |
|
Féminin |
2 |
3,8 |
|
Total |
52 |
100 |
|
02 |
Age |
||
moins de 18 ans |
8 |
15,4 |
|
18 - 25 ans |
25 |
48,1 |
|
26 - 33 ans |
12 |
23,1 |
|
34 - 42 ans |
5 |
9,6 |
|
43 ans et plus |
2 |
3,8 |
|
Total |
52 |
100 |
|
03 |
Etat civil |
||
célibataire |
43 |
82,7 |
|
marié (e) |
- |
- |
|
union libre |
9 |
17,3 |
|
divorcé (e) |
- |
- |
|
veuf (ve) |
- |
- |
|
Total |
52 |
100 |
|
04 |
Niveau d'études |
||
sans niveau |
3 |
5,8 |
|
primaire |
11 |
21,1 |
|
secondaire |
17 |
32,7 |
|
universitaire |
21 |
40,4 |
|
Total |
52 |
100 |
|
05 |
Profession financière |
||
sans emploi |
40 |
77 |
|
travailleur indépendant |
4 |
7,7 |
|
employé informel |
6 |
11,5 |
|
employé formel |
2 |
3,8 |
|
Total |
52 |
100 |
|
06 |
Revenu mensuel |
||
aucun revenu |
29 |
55,8 |
|
moins de 10.000 Fc |
11 |
21,1 |
|
10.000 - 50.000 Fc |
3 |
5,8 |
|
51.000 - 100.000 Fc |
7 |
13,5 |
|
plus de 100.000 Fc |
2 |
3,8 |
|
Total |
52 |
100 |
Source : Notre propre enquête de terrain. Cette
source est la même
pour tous les tableaux qui suivent.
La lecture de ce tableau permet de dégager les considérations ci-après :
- les résultats obtenus qui donnent 96,2% aux hommes et 3,8% aux femmes se livrant au jeu parifoot, semble confirmer la thèse qui stipule que cette activité est souvent pratiquée par les hommes que par les dames, car cela implique une petite connaissance du monde sportif, domaine auquel celles-ci n'accordent pas beaucoup d'attention ;
- au sujet de l'âge, le premier enseignement qui saute aux yeux à partir de ces données ci-haut, est celui de considérer que l'âge n'est pas une variable d'exclusion dans le déroulement du jeu parifoot à Kinshasa, car dans la pratique de cette activité ludique, nous avons retrouvé aussi bien des mineurs (15,4%), des jeunes (80,8%) dont la tranche la plus représentée est celle de 18 à 25 ans avec 48,1% que des vieux (3,8%) ;
- en ce qui concerne l'état civil, il n'est pas étonnant de constater que la majorité soit 82,7% des sujets interrogés disposent du statut de célibataire, ce qui est tout à fait logique du fait que ce jeu attire plus de jeunes à force de l'âge et sujet à l'oisiveté permanente. Malgré cela, parmi les enquêtés touchés par la présente enquête, on retrouve aussi, même à un pourcentage très marginal, des parieurs en situation d'union libre 17,3% ;
- de l'observation faite des données du tableau ci-dessus, il transparait que 73,1% des parieurs interrogés sont suffisamment instruits, soit 32,7% relevant du cycle secondaire et 40,4% du niveau supérieur et universitaire. Cet état des choses peut être l'effet de l'emplacement géographique de notre champ d'investigation, situé non loin de l'Université de Kinshasa. Quant aux 26,9% restants, ils sont constitués des parieurs qui ont abandonné le chemin de l'école (5,8%) et ceux qui se sont arrêtés au niveau primaire (21,1%) ;
- à propos des parieurs qui, en dehors de jouer au parifoot, se donnent à une autre occupation financière, la majorité d'entre eux, soit 77% n'ont aucune occupation pécuniaire. Ce qui prouve en passant, l'étroitesse tant décriée du marché d'emploi formel à Kinshasa comme du reste, sur l'ensemble du pays surtout si on établit le rapport entre ceux qui sont pris comme travailleurs dans l'informel (11,5%) et ceux qui sont employés dans le secteur formel (3,8%). A cela s'ajoutent ceux qui ont entrepris une activité génératrice de revenus ou qui travaillent de façon indépendante (7,7%).
- Enfin, dans un contexte de paupérisation généralisée, on ne devrait pas s'attendre qu'un individu dispose d'un revenu mensuel consistant capable de lui permettre de survivre et de nouer pendant les deux bouts du mois. Ainsi, les données de ce tableau livrent que 55.8% des parieurs ne disposent d'aucun revenu mensuel. Ce qui va de soi au regard du nombre des parieurs sans source de revenus. Par ailleurs, 21,1% des sujets reconnaissent disposer d'un revenu qui ne dépasse pas 10.000 FC (5$), 5,8% ont un revenu entre 10.000 Fc et 50.000 Fc (5 et 25$), 13,5% atteignent 51.000 à 100.000 Fc (25,5 - 50$) et à peine 3,8% arrivent à toucher un montant supérieur à 100.000 Fc.
A observer de près ces données, nous sommes en face d'une activité qui attire plus des jeunes aux revenus faibles et aux dépenses croissantes qui espèrent obtenir par le jeu, l'argent nécessaire pour répondre aux besoins immédiats et ainsi de mener à bien leur projet de vie. Le recours à ce jeu par ces différentes catégories sociales, démontre à suffisance l'importance que revêt ce jeu aux yeux de ses pratiquants en quête de survie.
2.2.10. Opinions émises par les parieurs de Livulu
Tableau X. Ancienneté dans le jeu
Durée en année |
Effectif |
% |
moins de 1 année |
- |
- |
1 - 2 ans |
10 |
19,3 |
3 - 4 ans |
15 |
28,8 |
plus de 4 ans |
27 |
51,9 |
Total |
52 |
100 |
Dans notre curiosité pour déterminerl'ancienneté des parieurs qui prennent part dans cette activité, il ressort de ces données qu'aucun parmi ceux interrogés par la présente enquête n'a une ancienneté inférieure à une année. Ce qui est une très bonne chose pour nous, car un tel sujet est considéré comme n'ayant pas encore été suffisamment documenté sur les méandres de cette activité.
A ce propos, il importe de faire observer que les 100% des enquêtés s'inscrivent dans la catégorie de ceux qui ont intégré cet univers il y a presque 1 à 2 ans (19,3%) soit de ceux qui ont déjà une durée comprise entre 3 et 4 ans (28,8%). La grande partie de parieurs interrogés ont une expérience de plus de 2 ans (51,9%) dans ce jeu. Ainsi, l'échantillon prélevé comporte des personnes parfaitement intégrées dans cet univers de parifoot à Kinshasa.
Tableau V. Canal des paris
Voies de prise des paris |
Effectif |
% |
sur les points de vente |
32 |
61,5 |
sur internet (en ligne) |
4 |
7,7 |
sur les deux canaux (mixte) |
16 |
30,8 |
Total |
52 |
100 |
Contrairement à ce qui se passe ailleurs dans le monde, l'activité de parifoot en Afrique, en général, et en RDC, en particulier, se déroule le plus souvent, dans des endroits destinés à recevoir les parieurs qui viennent participer au jeu plutôt que par voie d'internet. C'est ce qu'attestent les données puisées dans l'enquête de terrain où il transparait une majorité, soit 61,5% des parieurs qui se rendent sur les points de vente (maison de jeu, kiosque, etc.).
D'ailleurs, ce pourcentage devrait être plus relevé par quelques enquêtés parmi ceux qui ont émis un avis réservé quant à ce qui concerne le canal par lequel ils prennent part au jeu (30,8%). Ce qui est normal, car depuis longtemps, ils ne côtoyaient que ces lieux qui, par ricochet, deviennent leurs lieux de prédilection pour effectuer les paris. Ces lieux sont aussi considérés par eux comme des cadres de socialisation, d'échanges, de partages d'idées et consort.
Toutefois, depuis très peu, il s'observe dans la ville de Kinshasa, une intensification de sociétés de parifoot qui offrent des services par voie d'internet. Même alors, étant déjà ancré dans l'habitude de jouer sur les lieux de jeu, le pourcentage des parieurs qui recourent en ligne pour effectuer les paris, atteigne à peine 7,7%. Ceci est dû, en quelque sorte, aux multiples processus qu'implique le pari par voie d'internet, notamment : la création d'un compte, l'accessibilité de la connexion internet, le dépôt des fonds dans le compte... Tout ceci fait appel, directement ou indirectement, à d'autres frais que les parieurs kinois n'ont pas l'intention de lâcher facilement.
Tableau VI. Temps consacré au jeu parifoot
Intervalle de temps |
Effectif |
% |
moins de 30 minutes |
7 |
13,5 |
30 à 1 heure |
17 |
32,7 |
1 à 2 heures |
18 |
34,6 |
plus de 2 heures |
10 |
19,2 |
Total |
52 |
100 |
Comme il fallait s'y attendre, quiconque observe les lieux de parifoot, remarquera que les parieurs congolais, en général, et kinois, en particulier, ne consultent pas leur montre lorsqu'ils se lancent dans ce jeu. En d'autres termes, le temps ne compte presque pas pour eux. C'est pour cela que seulement 13,5% de l'échantillon prélevé affirment n'être pas allé au-delà de 30 minutes dans le jeu parifoot. Par contre, 32,7% consacrent entre 30 et 60 minutes, 34,6% passent entre 1 et 2 heures au jeu. Quant aux 19,2% restants, ils regorgent ceux pour qui cette activité représente tout. C'est pourquoi ils y consacrent parfois plus de 2 heures. C'est dire que ce qui devrait être qu'un simple jeu, devient pour certains, une activité de survie.
Tableau VII. Montant de mise journalière
Hauteur de mise |
Effectif |
% |
300 - 3.000 Fc |
32 |
61,5 |
3.100 - 10.000 Fc |
11 |
21,2 |
plus de 10.000 Fc |
9 |
17,3 |
Total |
52 |
100 |
Nous pouvons lire clairement à partir des données de ce tableau que la majorité, soit 61,5% des parieurs interrogés ne misent que des petites sommes qui varient entre 300 et 3.000 FC (0,15 $ et 1,5 $) pendant la journée. Ces petites mises témoignent de très faibles revenus constatés dans le chef de la plupart des parieurs comme déjà indiqué plus haut. D'ailleurs, dès que le montant des mises journalières quitte le cap de 3.000 Fc (1,55$), le pourcentage des parieurs tombe à 38,5% dont 21,2% des parieurs investissent de sommes allant de 3.100 à 10.000 FC (1,55 $ à 5 $) et 17,3% seulement arrivent à tenter la chance avec des sommes supérieures à 10.000 FC (plus de 5 $). Dans cette dernière catégorie, on trouve des gens qui parient des grosses sommes d'argent lorsqu'il y a des matchs qu'ils estiment avoir la grande probabilité de remporter. Ils les qualifient par le terme coup sûr.
Tableau VIII. Somme d'argent hebdomadaire investie dans le jeu parifoot
Hauteur de mise hebdomadaire |
Effectif |
% |
moins de 2.000 Fc |
8 |
15,4 |
2.000 - 5.000 Fc |
22 |
42,3 |
5.100 - 10.000 Fc |
12 |
23,1 |
10.100 - 20.000 Fc |
7 |
13,5 |
plus de 20.000 Fc |
3 |
5,7 |
Total |
52 |
100 |
Quant auxsommes misées hebdomadairement par des parieurs kinois, elles reflètent déjà le niveau de leur investissement dans ce jeu. A cela, comme renseignées dans le tableau précédent, on ne doit pas s'attendre à ce que le montant des mises cumulées durant toute la semaine soit aussi conséquent. C'est ainsi que pour la majorité (80,1%), leurs mises hebdomadaires tournent autour de moins de 2.000 à 10.000 Fc (moins de 1 à 5 $ us) reparti respectivement, dans l'ordre de 15,4% pour ceux qui ont misé moins de 2.000 Fc (moins de 1$), 42,3% entre 2.000 et 5.000 Fc (1 et 2,5 $ us). Et 23,1% des parieurs ont quand même atteint des montants allant de 10.100 à 20.000 Fc (5,05 et 10 $ us).
Même dans un tel cas, reparties au nombre de jours de la semaine comme au nombre de tickets joués par jour, ces sommes ne représentent absolument rien en tant que montant de mise. Ceci peut être dû à la situation économique que vivent les parieurs surtout lorsqu'on sait que l'échantillon prélevé renferme des mineurs, des jeunes sans emploi et des gens sous-employés. Ce qui justifie le pourcentage très minime, à la hauteur de 5,7% seulement des parieurs pour qui le montant total des mises hebdomadaires dépasse les 20.000 FC, soit 10 $.
Tableau IX. Gain hebdomadaire gagné au parifoot
Hauteur de gain hebdomadaire |
Effectif |
% |
aucun |
49 |
94,3 |
5.000 - 10.000 Fc |
- |
- |
10.100 - 20.000 Fc |
1 |
1,9 |
20.100 - 30.000 Fc |
- |
- |
plus de 30.000 Fc |
2 |
3,8 |
Total |
52 |
100 |
Il n'est pas facile dans cet univers de parifoot qu'on gagne le plus souvent, comme on dit toujours que ce n'est pas chaque jour qu'on gagne. Ce constat se retrouve consacré dans ce tableau où l'on peut lire clairement que la majorité très significative soit 94,3% des parieurs interrogés, n'ont encaissé aucune somme gagnante durant toute la semaine malgré tous les sacrifices consentis et les efforts déployés pour participer à ce jeu. Il va de soi que malgré ces échecs répétés, rien ne les empêche de continuer à tenter leur chance. Par contre, dans un tout autre registre où l'on retrouve ceux qui ont eu la chance de gagner quelque chose au courant de la semaine, il ressort que 3,8% des parieurs ont réussi à toucher une somme supérieure à 30.000 Fc (15 $). Ce qui n'est pas étonnant, comparé aux petits montants qu'ils mettent en jeu. On ne peut pas s'attendre à ce qu'ils gagnent plus. C'est ce qui atteste que ces montants qu'ils remportent hasardeusement, constituent pour eux, un moyen de lutte pour la survie.
Tableau X. Motivation à la base du recours au jeu parifoot
Spécification |
Effectif |
% |
raison de divertissement |
8 |
15,4 |
recherche du gain financier |
43 |
82,7 |
résolution de certains problèmes |
1 |
1,9 |
Total |
52 |
100 |
En examinant les données consignées dans le tableau ci-dessus, il ressort clairement que la majorité, soit 82,7% des parieurs enquêtés sont attirés par l'appât du gain qui les incite, le plus souvent, à recourir au jeu parifoot. Cela se justifie au regard de la situation socioéconomique qui caractérisent Kinshasa et qui laisse à désirer. Sans aucun contredit, ce sont les mauvaises conditions sociales et financières qui expliquent la participation de cette majorité des parieurs à la recherche du gain financier en vue de tenir les deux bouts du mois ou pour apporter une réponse à leurs besoins quotidiens.
D'un autre côté, la motivation à la base du recours à ce jeu n'est pas seulement la recherche du gain. C'est ce qu'atteste ce tableau, où il transparait que pour15,4% des parieurs, le jeu parifoot n'est qu'un moyen de divertissement, c'est-à-dire de mettre en pratique leurs connaissances sportives ou de développer leur propre culture sportive. Au regard de ces données, nous pouvons comprendre qu'à Kinshasa, le jeu parifoot n'est pas spécifiquement qu'un simple jeu ludique mais qu'il est surtout une nécessité qui procure à ses adeptes de l'argent.
Tableau XI. Représentation du jeu parifoot
Opinion |
Effectif |
% |
un moyen de gagner facilement de l'argent |
23 |
44,2 |
un divertissement rentable |
4 |
7,7 |
un moyen susceptible d'améliorer son statut social et économique |
16 |
30,7 |
système qui appauvrit ses consommateurs |
3 |
5,8 |
un simple jeu de divertissement |
6 |
11,5 |
Total |
52 |
100 |
Dans toute activité, les perceptions sont loin d'être uniformes dans le rang de ses pratiquants. Ainsi, pour la question de savoir ce que représente le jeu parifoot pour les parieurs rencontrés sur le terrain, trois groupes sortent du lot. Dans le premier, se classent les parieurs qui perçoivent cette activité comme une source de revenus. Pour cela, 44,2% trouvent que le jeu parifoot est le moyen le plus facile pour eux de gagner de l'argent. Pour 30,7%des enquêtés, grâce au fonds que leur génèrent ce jeu, même si c'est de façon aléatoire, ils peuvent changer de manière sensible, leur statut socioéconomique. Le deuxième, renferme d'un côté, les parieurs qui considèrent ce jeu comme une simple forme de divertissement (11,5%) et de l'autre, ceux pour qui il est un divertissement qui procure de temps à autre de revenus (7,7%). Le dernier groupe projette une vision opposée aux deux autres. Ainsi, pour 5,8% des parieurs, ce jeu n'est ni plus ni moins qu'une activité qui leur extorque des petites mises qu'ils investissent dans le jeu, ce qui les maintient dans la pauvreté.
Tableau XII. Rentabilisation du jeu parifoot
Opinion |
Effectif |
% |
positive |
7 |
13,5 |
ça dépend |
16 |
30,7 |
négative |
29 |
55,8 |
Total |
52 |
100 |
S'agissant de la rentabilité par rapport à la pratique du jeu parifoot, mais surtout par rapport au caractère accrocheur à ce jeu, l'enquête atteste qu'une majorité expressive de 55,8% renforcée par une partie des indécis (30,7%), avoue que ce jeu ne leur est point lucratif. Cela parait évident, à les entendre parler, car la somme des montants misés reste supérieure à celle des gains gagnés. Quant aux 13,5% des parieurs qui admettent subjectivement que ce jeu leur est profitable du point de vue financier, ils se composent, en grande partie, des individus qui, lorsqu'ils gagnent, oublient toutes les pertes enregistrées et se versent dans la consommation de ce gain.
Tableau XIII. Bien de valeur acheté grâce au jeu parifoot
Spécification |
Effectif |
% |
financer les études |
11 |
21,2 |
un téléphone |
27 |
51,9 |
une moto |
1 |
1,9 |
une télévision |
3 |
5,8 |
un frigo |
2 |
3,8 |
autres biens |
8 |
15,4 |
Total |
52 |
100 |
La culture de gagne dans le jeu parifoot n'est pas aisée. Lorsque cela arrive, pour le cas des parieurs interrogés, ils cherchent, soit à acquérir un bien de valeur, soit résoudre certains problèmes auxquels ils font face. Pour cela, les données inscrites dans ce tableau indiquent que les gains obtenus dans ce jeu ont permis aux parieurs, en dehors de quelques-uns (21,2%) qui en ont versés pour financer leurs études (frais scolaires, frais académiques, etc.), de s'acheter un bien d'équipement qui se présente de manière décroissante : téléphone (51,9%), télévision (5,8), réfrigérateur (3,8%) et moto (1,9%).
Tableau XIV. Effets négatifs découlant du jeu parifoot
Spécification |
Effectif |
% |
Dépendance |
36 |
69,2 |
Perte de temps |
42 |
80,8 |
Suicide |
8 |
15,4 |
Perte d'argent |
47 |
90,4 |
Endettement |
35 |
67,3 |
Improductivité réduite |
12 |
23,1 |
trouble social |
18 |
34,6 |
Blanchissement d'argent |
7 |
13,5 |
D'emblée, faisons remarquer que la complexité de ce tableau est due à la non limitation des choix d'assertions proposées, et par conséquent, le nombre des répondants ne s'est pas arrêté à 52 comme dans les autres tableaux et même le pourcentage d'ensemble n'est pas calculé. C'est plutôt celui qui renseigne sur le poids de chaque obstacle qui est considéré de manière autonome sur l'ensemble de personnes interrogées. Aussi nous revient-il de rapporter sur la liste des effets néfastes qu'engendre la pratique du jeu parifoot, les parieurs de Livulu renseignent de manière décroissante, les pertes d'argent (90,4%), perte de temps (80,4%), la dépendance (69,2%) et l'endettement (67,3%). Les autres effets n'ont recueilli que moins de 40%.
Tableau XV. Persévérance dans le jeu
Opinion |
Effectif |
% |
oui |
32 |
61,5 |
ça dépend |
17 |
32,7 |
non |
3 |
5,8 |
Total |
52 |
100 |
En dépit de ces effets sus-évoqués et malgré des pertes qu'ils enregistrent dans la pratique de ce jeu, 61,5% des enquêtés s'en sont, au fil de temps, carrément identifiés à ce jeu au point d'en faire une seconde nature. Aussi considérons-nous que parmi les 32,7% d'indécis, constitués principalement des jeunes, notamment, des diplômés qui, en attendant de trouver un emploi ou une activité génératrice de revenus, une bonne partie n'est pas prête à laisser tomber. Par contre, 5,8% d'enquêtés déclarent être prêts à mettre fin à la pratique de ce jeu. Ainsi se réfèrent-ils aux parieurs qui considèrent le parifoot non pas comme un moyen pour changer durablement leurs conditions de vie mais plutôt comme un système que les opérateurs de paris sportifs ont installé pour les enfoncer dans la pauvreté, mieux dans la misère.
A travers ce dernier point du chapitre, nous nous proposons d'analyser les données issues de l'enquête de terrain. Ces données ainsi dépouillées méritent une analyse approfondie pour comprendre les contours qui s'attachent à la question du jeu parifootdepuis son avènement dans la ville de Kinshasa. En effet, parmi les enseignements qui sautent aux yeux figurent en bonne place : l'appât du gain comme facteur capital de son inclination par les kinois, son appréciation comme moyen de survie par les kinois et enfin, la dualité deses incidences observées depuis son déploiement. Ci-dessous nous développons brièvement chacun de ces points.
2.2.11. Appât du gain financier comme facteur clé d'inclination au jeuparifoot
Pour mieuxrendreintelligiblelesfacteursqui poussent autant des Kinois à se jeter dans le jeu parifoot, il est primordial de jeter un coup d'oeilsur les conditions socioéconomiques dans lesquelles ils se trouvent. Comme d'aucuns l'ignorent, la situation sociale et économique de la ville de Kinshasa ne se démarque pas à celle de l'ensemble du territoire national où le taux de pauvreté se chiffre à 71%(64(*)).
Cette pauvreté qui gangrène la vie de la plupart des Kinois est tributaire de plusieurs maux, notamment, les crises politiques et socioéconomiques, la mauvaise politique de l'Etat en matière d'emploi, l'économie extravertie, l'explosion démographique, l'absence des politiques d'éducation, l'absence des politiques salariales responsables, l'inflation monétaire, le manque d'accompagnement des initiatives privées de la population et tant d'autres. A ces maux, il faut ajouter les différentes guerres civiles qui se sont succédées depuis 1960 jusqu'à présent, lesquelles ont aggravé la crise économique qui, elle-même, fut accentuée par la nationalisation des entreprises étrangères.
C'est Kinshasa qui paie le lourd tribut de ces différents maux, car la paupérisation des milieux ruraux ne fait que s'accentuer au fil du temps poussant ainsi les paysans à quitter la campagne pour venir gonfler les effectifs de la population kinoise, contrainte de vivre dans la précarité. D'où les infrastructures du secteur formel sont dépassées par la flambée démographique. Celle-ci a augmenté de façon vertigineuse quittant 5.000 en 1881 à 6.000.000 d'habitants en 2003 et elle s'est rapidement accrue pour atteindre plus de 10.000.000 d'habitants estimés à ce jour. Les effets de cette explosion ont conduit la population kinoise à observer la détérioration non seulement des infrastructures de base, mais surtout de leurs conditions de vie (65(*)).
A l'image des grandes capitales africaines, le chômage est nettement plus élevé à Kinshasa que dans le reste du pays. Il touche plus particulièrement les jeunes de 15 à 24 ans (29,5%). Parmi les actifs occupés évalués à 27 millions, près d'un tiers gagnent et survivent avec moins de 1$ us par jour et près du quart travaillent involontairement moins de 35 heures par semaine. Cette situation est concomitante avec la politique de basse salaire constatée au niveau des emplois formels du secteur public. Ce qui engendre le phénomène de sous-emploi. Ce phénomène très répandu dans la ville touche près de 53,1% des actifs occupés (66(*)). Malgré des appuis multiformes, tant au niveau du gouvernement que du système des Nations Unies, déployés afin d'éradiquer le triple phénomène de la pauvreté, du chômage et du sous-emploi dans un pays où, chaque année, le système éducatif déverse plus de 600.000 primo-demandeurs d'emplois sur le marché de travail, la problématique et les défis de l'emploi en RDC restent toujours d'actualité (67(*)).
L'ensemble de cet état de la choseplonge la ville toute entière dans une situation de précarité profonde qui se manifeste dans le vécu quotidien de la population. A cet effet, de nombreux autres fléaux qui en résultent à la suite de la détérioration des conditions de vie des Kinois, notamment, la corruption, le vol, le détournement, la désertion des figures parentales, l'analphabétisation, ... mènent la population à un désespoir sans nom. C'est ainsi que pour pallier à cela, certains Kinois ont opté pour divers moyens parallèles dont le recours au jeu parifootafin d'arriver à leurs besoins.
Ce jeu basé sur les résultats des matches de football, sport roi en RDC, seprésente aux yeux de ses adeptes comme une source de revenus étant donné que grâce aux paris combinés, même des sommes modiques (petites mises) peuvent être multipliées par 10 voire par 100 et procurées des gains considérables. Ce qui n'est pas étonnant de constater que depuis son arrivée, beaucoup de Kinois aient mordu à l'hameçon. D'ailleurs c'est ce qui atteste que 82,7% des parieurs interrogés évoquentla recherche du gain financier, c'est-à-dire l'appât du gain comme facteur incitateur qui les attire de se donner à ce jeu. De ce fait, l'illusion de gagner facilement de l'argent et d'accéder ainsi à une vie plus ou moins meilleure contribuerait à rendre la pratique de ce jeu très attractive.
Aujourd'hui, comme on le sait bien, dans toutes les sociétés, l'argent est perçu comme une voie qui mène droit au bonheur et qui assure un accès au pouvoir et à la popularité. Depuis l'avènement de ce jeu au Congo, sa pratique ne cesse de s'intensifier et de prendre place dans la vie d'un bon nombre de Congolais, en général, et des Kinois, en particulier. C'est pour cela qu'il se dégage dans les opinions d'entre les parieurs de Livulu que le jeuparifoot permet un accès facile et rapide à des sommes d'argent colossales (44,2% d'opinions). Pour beaucoup d'entre eux, le jeu semble être une solution rationnelle au moindre effort pour un bénéfice plus important. Ce qui contribue à entretenir dans leur imagination la perspective d'une vie meilleure. Cet état des choses a été exprimé par 7,7% des parieurs qui pensent qu'à force de jouer, ils finiront un jour par décrocher un gros lot qui changera à tout jamais leur statut social et économique.
Mais, comment arriver à se défaire d'un tel raisonnement aussi terre à terre, surtout lorsque nous savons que la participation d'un individuà une activité est une affaire de rationalité, c'est-à-dire de balance entre les coûts et les gains, d'équilibre entre les bénéfices et les pertesmais aussi que le parieur reste avant tout, un homooeconomicus68(*), c'est-à-direun acteur rationnel qui agit volontairement, de façon sensée et intelligible ? Ce qui prouve que l'évaluation d'un jeu comme le parifoot dépend d'un individu à un autre. C'est ce que nous élucidons dans le point qui suit.
2.2.12. Appréciation du jeu parifoot comme stratégie de survie par les kinois
D'entrée de jeu, soulignons que l'avènement du jeu parifoot à Kinshasa mis ensemble avec l'état de la grande paupérisation qui gangrène les habitants de cette ville et, par conséquent, de ceux de Livulu, a fait naitre, dans la conscience de certaines personnes et cela se manifeste dans leurs habitudes, l'esprit du moindre effort pour lutter contre la pauvreté et son corollaire immédiat qu'est la mauvaise condition de leur existence. Dès lors, le jeu parifoot apparaît comme l'une des meilleures voies de contournement pour vaincre tant soit peu la misère et la pauvreté, car comme le démontrent les données de terrain, la pratique de ce jeu ne fait appel ni à un niveau d'étude très élevé (26,9% des enquêtés ne sont pas suffisamment scolarités), ni à des fonds conséquents pour parier (61,5% jouent avec moins de 1,5$ us la journée). Il suffit de posséder une somme de base de 300 Fc et une connaissance sur la manière de parier pour espérer multiplier sa mise par 10, 20, voire plus.
Aussi, l'enquête révèle que le jeu est perçu de différente manière par les parieurs.Les résultats identifient deux tendances concernant la façon dont ces parieurs aperçoivent et s'approprient du jeu parifoot par rapport à leur condition de vie. D'un côté, se trouve les parieurs qui, à tort ou à raison, considèrent ce jeu comme un divertissement rentable qui leur procure des revenus complémentaires, c'est-à-dire pour eux, ce jeu ne constitue ni plus ni moins, qu'un des moyens de survie. On retrouve dans cette catégorie, des parieurs qui possèdent déjà, soit un travail rémunérateur, soit une activité qui leur génère des revenus constants. Malheureusement pour eux, ce revenu ne leur permet pas de supporter toutes les charges et encore moins de résoudre tous les problèmes qu'ils rencontrent quotidiennement. C'est pour contourner cet état de modicité de revenu qu'ils recourent sans hésiter à ce jeu.
D'un autre côté, se classent les parieurs qui, par manque d'emploi et donc de toute source des revenus, trouvent dans le jeu parifoot leur unique alternative dans la satisfaction de leurs besoins existentiels toujours grandissants. Dans ce groupe, on peut trouver des jeunes étudiants et élèves, des gens animés d'un esprit d'oisiveté, des parents sans revenus mais qui sont submergés par des charges familiales et qui ne comptent que par les gains qu'ils gagnent en pariant. Pour ce genre des parieurs, dont le niveau de vie se trouve, pour la plupart, en deçà du seuil de pauvreté, le jeu parifoot se révèle être une petite bouffée d'oxygène financière.
Partant de ces différentes considérations du jeu parifoot par ses consommateurs kinois, nous pouvons constater que dans le chef de certains parieurs, ce jeu constitue « un moyen de gagner de l'argent facile ». Ce qui nourrit en nous, un questionnement selon lequel l'argent facile est-il vraiment facile à gagner ?
Si cela semble se confirmer dans d'autres domaines, dans le jeu parifoot, la littérature récuse cette illusion. Dans le cas précis de cette étude,les résultats de l'enquête révèlent que sur une période de sept jours de prise des paris, seuls 5,7% des parieurs ont réussi à placer un pari gagnant (1,9% ont gagné une somme inférieure à 10$ us et 3,9%, supérieure à 15$ us). Relevons que certains parieurs, par envie démesurée, réinvestissent et, par conséquent font noyer le fameux gain réalisé au bout d'un long intervalle de temps et après d'innombrable tentatives. Par ailleurs, même si les individus investissent dans le jeu en espérant gagner davantage mais sur le long terme, toutes choses restant égales par ailleurs, le total des sommes investies reste toujours supérieur au montant de gains cumulés. C'est ce quijustifie, économiquement parlant, l'espérance négative au jeuque renseigne les données du tableau XII qui démontrent que 55,8 % des parieurs affirment cet état des choses.
Toutefois, dans cet univers, la perte ne génère aucune anxiété auprès de ces parieurs. Ils sont déjà habitués aux échecs. La plupart d'entre eux savent que les résultats positifs ou négatifs de ce jeu reposent en grande partie sur le hasard, car le parifoot est un jeu de semi hasard. Qui pouvait croire que le FC Barcelone ou le Real de Madrid allait perdre un match de championnat face à une équipe promis en deuxième division ? Ainsi la loi du foot stipule qu'on ne prédit pas le résultat d'un match avant son déroulement.
En attendant de trouver mieux, ces parieurs continuent leur routine quotidienne dans l'espoir d'une vie meilleure. Ils sont convaincus qu'ils détiennent à travers ce jeu, un moyen plus ou moins sûr pour trouver des solutions à leurs problèmes qui se traduisent le plus souvent par les achats des biens matériels comme téléphone, télévision, radio, .... Malheureusement pour eux, le gain résultant de ce canal n'est pas non seulement consistant pour couvrir tous les besoins qu'ils font face mais aussi il survient de façon aléatoire. Ce qui rend presque hypothétique le rêve de certains kinois qui recourent à ce jeu parifoot dans l'idée d'améliorer significativement leur condition de vie.
D'une manière générale, bien que la pratique du jeu parifootsoit associé au plaisir et au fait de permettre à ses consommateurs de vivre des sensations fortes, dans le contexte congolais, il est d'abord perçu comme un moyen facile et rapide d'accéder à l'argent. Cette perception lui vaut une valorisation sociale capitale dans cette société. A cette liste, s'ajoutent quelques retombées positives au niveau macroéconomique dues à l'autorisation par l'Etat congolais de libéraliser ce segment du secteur des JAH, domaine jadis réservé à la Sonal.
L'exploitation du jeu parifoot par les sociétés privées nationaux et internationaux a entrainé non seulement la création de quelques emplois pour les congolais, réduisant tant soi peu le taux de chômage, mais aussi permet au gouvernement d'accroitre son assiette fiscale au travers les différentes taxes (TVA, taxe ad valorem des parieurs, ...) payées par ces sociétés. Toutefois, par manque de chiffres fiables sur l'effectif total de ces sociétés, nous ne pouvons déterminer avec précision leurs contributions notamment au produit intérieur brut, au produit national brut et leurs charges publiques par la fiscalité.
Cependant, en nous tablant sur les données publiées sur le site web du média Digital Congo, il transparait qu'en 2017, l'unique taxe ad valorem des parieurs avait rapporté plus de 1,7 milliard de francs congolais, une augmentation nette par rapport à l'année 2016 qui a rapporté à l'Etat 888.823.348 Fc, soit 186 % des réalisations par rapport à la prévision. Selon les condensés annuels du ministère du Budget, «Business et Finances» indiquait qu'en 2016, cette taxe avait apporté au Trésor public, plus que certains services d'assiette, comme les ministères de la Communication et des Médias (105.957.812 Fc), de la Culture et des Arts (255.482.509 Fc), du Plan (41.643.341 Fc), de la Recherche scientifique (12.958.160 Fc).69(*)Ce qui prouve à quel point les JAH, en général, et les paris sportifs, en particulier, montent en puissance non seulement dans la capitale, mais aussi dans les grandes agglomérations de l'arrière-pays.
Par contre, même si ce jeu semble être bénéfique pour les parieurs et semble être d'une certaine manière, stimulatrice de la croissance économique, il est, au-delà des échauffourées qu'il occasionne, une source de désagrégation sociale, caractéristique commune des jeux d'argent. Il génère cependant, en cas d'une pratique excessive, des effets nocifs qui provoquent des dommages dans la vie du parieur. Celui-ci devient dépendant du jeu et lorsqu'il perd de l'argent, il se sente obligé à rejouer pour récupérer la somme perdue et par conséquent, risque de perdre un montant plus élevé que celui déjà perdu. Au final, il tombe dans une forme de cercle vicieux duquel il aura du mal à sortir.
En effet, l'addiction au jeu appelée aussi « jeu pathologique » est une maladie ou une dépendance incontrôlable vis-à-vis du jeu. Les parieurs pathologiques sentent un « besoin » extrême à miser de l'argent et à jouer pour combler le manque et l'angoisse qu'ils sentent lorsqu'ils ne jouent pas. Cela entraine des conséquences financières, légales, personnelles, familiales, sociales, scolaires et professionnelles jugées négatives.
Néanmoins, bien que les parieurs interrogés aient fait montre d'un niveau élevé des connaissances sur les effets néfastes résultant de ce jeu comme renseigné dans le tableau XIV, la majorité d'entre eux considèrent que leurs habitudes vis-à-vis de ce jeu ne sont pas problématiques. Malgré ces dangers(perte du temps, endettement, dépendance,...) qu'ils encourent en cas d'une pratique excessive mais surtout des pertes endurées depuis lors dans ce jeu, 61,5% des parieurs ont manifesté sans ambages l'envie de continuer de tenter leur chance bien que 32,7% hésitent encore.
Or, selon American Psychiatric Association(70(*)), la problématique du jeu apparaît, lorsque des difficultés persistantes et récurrentes empêchent le parieur de surmonter le désir de jouer et que ce comportement rejaillit sur le plan occupationnel, personnel et familial. N'est-ce pas là, le cas pour ces parieurs qui ne manifestent point l'idée d'abandonner ce jeu malgré les frustrations et le niveau des risques liés à l'addiction qu'il peut engendrer ?
La normalisation des comportements de ces parieurs trouve probablement une partie de son explication aussi bien dans les croyances qu'ils entretiennent que dans les valeurs propres au contexte social et économique dans lequel ils évoluent. En effet, dans cet état de choses, le parifoot représente pour eux, une occasion de trouver quoi satisfaire leurs besoins. Leur attitude véhicule une vision du jeu comme une voie à leur portée pour accéder à la richesse, à la réussite et au pouvoir, qui se résume en tout, en argent liquide.
C'est ainsi que pour terminer, nous ne pouvons-nous empêcher de noter que c'est au travers de cette illusion erronée sur le jeu parifoot que les opérateurs mènent à bon escient leurs campagnes publicitaires jugées très captivantes. Celles-ci présentent le jeu non seulement comme une option acceptable et à la portée de tous pour avoir du plaisir et accéder à la richesse, mais présentent aussi le fait de parier en lui-même comme une démonstration de pouvoir et de compétence (71(*)). Il n'est pas surprenant de tomber à longueur des journées sur des slogans du genre « beta, olongi, to futi », « jouer et gagner », « gagner avant de jouer », « le pari des gagnants », ... Ilsconstituent autant de formules percutantesque font circuler les publicités des opérateurs pour titillerles parieurs de tenter leur chance.
Si les jeux d'argent, de manière générale et, les paris sportifs, en particulier, ne sont pas dangereux en soi, retenons qu' une étude publiée en février 2018, par les chercheurs Derrick Ssewanyana et Byron Bitanihirwe révèle qu'ils représentent en Afrique subsaharienne un réel problème de santé publique (72(*)). Cela est d'autant inquiétant surtout pour des personnes en proie à la pauvreté, etpour qui, ce jeu représente une source des revenus. Aussi, dans un environnement comme le nôtre, c'est-à-dire régulé de manière très vaporeuse, la popularité du jeu parifoot et son accessibilité, multiplient les risques d'addiction surtout pour les mineurs.
L'enquête menée auprès de l'échantillon des parieurs de Livulu n'a point détecté des individus sombrés dans une spirale infernale ou dans une tout autre sorte de dépendance liée à ce jeu. Mais cela ne nous empêche pas d'interpeler aussi bien les autorités que les institutions tant nationales qu'internationales, sur la nécessite d'initier une étude globale sur la prévalence de jeu parifoot sur les parieurs congolais pour ressortir le niveau de dangerosité qui entoure cette pratique.
Les résultats de cette étude attestent que dans le milieu congolais marqué par un contexte de désoeuvrement et de chômage massif, le jeu parifoot perd sa dimension ludique, pourtant sa principale fonction, au détriment de l'appât du gain. Dans leur façon de jouer, les parieurs de Livulu donnent l'impression que ce jeu constitue tout pour eux, c'est-à-dire leur unique espoir pour améliorer leurs conditions de vie au quotidien. Pour tout dire, terminons par révéler cette pensée tirée dans l'oeuvre de Dostoïevski pour qui « le joueur ne joue plus à un jeu, il joue sa vie ».
C'est ce que nous observons chaque jour, auprès de ces parieurs qui recourent souvent à ce jeu, non pas pour se divertir mais pour la quête de leur survie. Cet enthousiasme au jeu parifoot explique son expansion spectaculaire dans nos quartiers où les points de vente ne cessent de naitre comme des champignons. Ce jeu attire des personnes de toutes les catégories sociales, de tous âge, de tout genre, ... mieux, c'est un jeu pour monsieur tout le monde.
Tout au long de cette étude, nous avons tenté d'esquisser autant que faire ce peu, un phénomène complexe de notre société qui est celui de parifoot. En effet, le jeu de pari est un phénomène social dont l'apparition se perd dans la nuit des temps. Par ailleurs, en tant que phénomène global, la fièvre des paris sur le sport a atteint tous les pays du monde, y compris ceux d'Afrique, notamment, la RDC. C'est ce qui nous a motivé d'aborder cette thématique axée sur L'état des lieux du jeu parifoot comme moyen de survie pour ses consommateurs ».
Parti pour être une simple forme de divertissement, miser de l'argent sur les résultats sportifs est devenu une véritable passion pour certaines personnes. Il est vrai que la RDC n'a pas rejoint la danse au même moment que certains pays du monde, voire même de l'Afrique, mais ce qui est sûr, c'est que le pays entier a pris le pas et s'est arrimé sur le jeu parifoot.Cependant, même avec un regard distrait, il ressort quel'avènement de ce jeu dans la ville de Kinshasa où une bonne partie de sa population vit dans une situation de précarité démesurée, est considéré par plus d'un comme un moyen de vivre et mieux desurvivre.
À travers cette étude, notre principale préoccupation était de savoir sur quoi est fondé l'inclination de la population kinoise au jeu parifoot ? Ce propos interrogatif a suscité d'autres questions secondaires dont les plus pertinentes ont pu être formulées en ces termes :
i) l'avènement de ce jeu à Kinshasa, a-t-il eu un impact substantiel dans le train de vie de ses consommateurs ?
ii) quelles sont les incidences constatées depuis l'avènement de ce jeu dans cette ville capitale de la RDC ?
Pour valablement répondre à ces interrogations, dont l'essentiel a constitué le fil conducteur de l'étude, nous avons résolu de mener une investigation auprès des parieurs kinois, ce qui nous a conduit à enquêter dans la commune de Lemba et plus précisément au quartier Livulu. Afin de mener à bon port cette étude, l'usage des méthodes analytique et statistique, s'est révélé très important. A ces méthodes, nous avons adjoint les techniques documentaire, d'observation directe et de questionnaire pour la production des données.
Dans le but de mieux assurer le cheminement de notre pensée, outre l'introduction générale et la conclusion générale, cette étude a été articulée en trois chapitres.Le premier chapitre a porté sur les considérations générales des paris sportifs. Le deuxième a présenté un état des lieux global de l'activité paris sportifs. Et le troisième et dernier chapitre quant à lui, a évalué le jeu parifoot comme moyen de survie pour les parieurs kinois.
À l'issue de l'enquête de terrain, les principaux résultats nous révèlent que,les paris sportifs s'emparent sensiblement des moeurs des Kinois et la raison principale de l'explosion de ce marché reste, en grande partie, la forte paupérisation qui caractérise cette population. A cela s'ajoute d'autres stratégies employées par les opérateurs de parifoot pour attirer la clientèle. Dans une situation comme la nôtre, l'enquête fait remarquer que les plus indigents s'adonnent le plus au parifoot à la recherche du gain financier pour espérer subvenir à leurs besoins existentiels. Cette pratique qui attire un grand monde mais surtout les jeunes et parfois même les mineurs, représente pour ces personnes une lueur d'espoir. Tel est le facteur clé qui explique l'attirance des Kinois au jeu parifoot.
Au regard de ce qui précède, dans un contexte marqué par l'étroitesse du marché d'emploi et surtout de limitation de sources de revenus, l'activité de paris sportifs est perçue comme la nouvelle mine d'or pour les parieurs kinois.En réalité, les résultats de l'enquête attestent que, ce qui est qualifié de « l'argent facile » par les parieurs, s'avère ne pas l'être au final. Toutefois, ce jeu procure à ses consommateurs, même de façon incertaine, des revenus qui leurs permettent de résoudre tant bien que mal, quelques problèmes quotidiens et dans certaines mesures, ils leur permettent de subvenir aux besoins existentiels auxquels ils font face.
Pour ce qui est des retombées de ce jeu dans la ville de Kinshasa, l'étude révèle qu'à travers les données aussi bien de l'enquête que de la documentation, certains éléments sont à mettre dans son actif, notamment, la balance des emplois créés par les sociétés de parifoot installées à Kinshasa, les impôts qu'elles payent sur les revenus et les gains que certains parieurs remportent. Cependant, notons que le parifoot est une forme de divertissement à risque qui entraîne parfois des coûts exorbitants dans la vie de certains parieurs. Ces effets s'accompagnent des conséquences négatives.
Ainsi, à l'issue de l'analyse de ces résultats, toutes les hypothèses que nous avons alignées se sont avérés exactes et vérifiables à partir des données de terrain récoltées auprès des parieurs de Livulu. C'est ici l'occasion pour nous de recommander à l'Etat congolais d'évaluer les conséquences tant économiques que sociales causées par ce jeu afin de mettre en place des bonnes politiques qui limitent les effets négatifs de ce jeu de hasard en favorisant ce secteur qui s'annonce déjà prometteur.
Loin de nous toute idée de prétention d'avoir épuisé la matière qui porte sur ce jeu et sur les parieurs qui sont ses animateurs dans un si petit espace que nous offre le cadre de ce travail. Aussi ne nous empêchons-nous pas de reconnaitre que cette étude reste notre modeste contribution à l'oeuvre commune. Pour cela, nous invitons d'autres chercheurs à nous emboîter le pas et à l'enrichir avec de nouvelles réflexions scientifiques en vue de l'édification de cet édifice commun.
I. Ouvrages
- CAILLOIS, R., Les jeux et les hommes : le masque et le vertige [1958], Paris, Gallimard, 1967.
- HUIZINGA, J., Homo ludens. Essai sur la fonction sociale du jeu, Paris, Gallimard, 1951.
- INSERM, Jeux de hasard et d'argent : Contextes et addictions, Paris, Editions Inserm, 2008.
- LAUBET, J.-L., Initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, L'Harmattan, 2000.
- MARTIGNONI-HUTIN, J.-P., Faites vos jeux, Paris, L'Harmattan, 1993.
- MUCCHIELLI, A., Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences humaines et sociales, Paris, éd. Armand Colin, 1996.
- SHOMBA KINYAMBA, Méthodologie de la recherche. Les ficelles de captage et les logiques d'analyse des données, Kinshasa, éd. PUK, 2012.
- SHOMBA KINYAMBA, S., Méthodologie et épistémologie de la recherche scientifique, Kinshasa, PUK, 2013.
II. Articles scientifiques
- AMADIEU, T., « Prises de risques délibérées avec l'argent : les modalités de consommation des jeux de hasard », in Revue Française de Sociologie, vol. 4, 2015.
- BRODY, A., et AGATI (d'), M., « Apprendre à jouer à un jeu d'argent : comparaison entre les processus de socialisation des joueurs de poker en France et des parieurs sportifs en Italie », in Pratiques sociales et apprentissages, Paris, juin, 2017.
- FORREST, D., et PÉREZ, L., «The Football Pools», in The Oxford Handbook of the Economics of Gambling, 2013.
- JÄRVINEN-TASSOPOULOS, J., « Les jeux d'argent : un nouvel enjeu social ? », in De Boeck Supérieur, n°23, 2010.
- LAVIGNE, J.-C., « Les jeux d'argent », in Revue d'éthique et de théologie morale, n°262, 2010.
- MCMULLAN, JL, KERVIN M., « Vente de jeux sur Internet : publicité, nouveaux médias et le contenu de la promotion de poker », in Revue internationale de santé mentale et de toxicomanie, 2012.
III. Travaux de fin des cycles universitaires
- BATTISTINI, C., En quoi le comportement d'unparieur influence-t-il saréussite ?, Mémoire de DEA en Psychologie, Canada, 2014.
- DI GASPERO, M., Les déterminants de la performance des parieurs sportifs sur internet, Mémoire de Maitrise en Sciences de Gestion, HEC Montréal, mai 2012.
- FUMWAKWAU KINIATI, J., Les déterminants du chômage parmi les jeunes diplômés d'universités de 20-24 ans dans la ville de Kinshasa. Avec interprétations statistiques et sociologiques, Mémoire de licence en Economie et Gestion, Université de Kinshasa, 2015
- IMAD NAHAS, Le jeu et le pari en droit, Thèse de doctorat en Droit, Université Panthéon-Assas, Paris.
- MERCIER, J., Cognitions des parieurs sportifs, Thèse de Doctorat en Psychologie, Université Laval, Québec-Canada, 2019.
- SASHA M., Etude des motivations, des cognitions et des émotions chez les joueurs de jeu de hasard et d'argent, Thèse de doctorat en Psychologie, Université Paris Descartes, 2018.
- SAVARD, A.-C.,Habitudes problématiques de jeux de hasard et d'argent à l'adolescence : une analyse axée sur la perspective de l'acteur, Thèse de doctorat en Philosophie, Université Laval, Quebec, 2016.
IV. Notes de cours
- BOLITO LOSEMBE, R., Support du cours d'Economie politique II, Deuxième Graduat, FASEG, 2019.
- KIMUANGA EYAMBO, P.-F., Support du cours d'Economie Industrielle Générale, Troisième Graduat en FASEG/Unikin, 2019-2020.
- MBWINGA, Support du cours de Gestion Marketing, Troisième Graduat en FASEG/Unikin, 2019-2020
V. Divers documents
- Guide d'utilisation à destination des « référents paris sportifs », Ligue de Football Professionnel, France, 2020.
- MAHER, A., et alii, Modèles de parrainage sportif par le jeu, compagnies d'alcool et de produits alimentaires : une enquête Internet, BMC Public Health, 2006.
- MINOTTE, P. et BOVORT, C., Les usages jeunes des espaces numériques dédiés aux jeux d'argent et de hasard, Rapport du Centre de Référence en Santé Mentale (CRéSaM), Belgique, 2015.
- PAPINEAU, E., Les impacts socioéconomiques attribuables aux jeux de hasard et d'argent en ligne : dimensions individuelles et collectives, Rapport de recherche Programme Action Concertée, Québec, 2012.
- PNUD, Profil résumé : Pauvreté et conditions de vie des ménages, province de Kinshasa, mars 2009
- Rapport de l'ACC, L'analyse contextuelle et de conjonctures de la R.D. Congo, octobre 2015.
- SEVIGNY, S., et alii, Les joueurs de paris sportifs : synthèse critique des connaissances, Québec, Université Laval, 2016.
VI. Webographie
- BLANCHARD-DIGNAC, C., « La révolution numérique des jeux d'argent », in Pouvoirs, n° 139, 2011, sur : https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2011-4-page-25.htm
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Bookmaker
- https://parissportifstpe.wordpress.com/fonctionnement/
- https://www.africatopsuccess.com/etat-des-lieux-du-jeu-de-hasard-en-afrique/ consulté le 20/11/2020
- https://www.digitalcongo.net/article/5bcf0a01a6a2ad0004c49681/
- https://www-gamblingsites-com/sports-betting/introduction/types-ofbookmakers/,
- KERESZTES, M., La publicité pour les jeux d'argent en ligne. Son intérêt, nous plumer toujours et partout, Analyse n°356, Centre Permanent pour la Citoyenneté et la Participation, Bruxelles, décembre, 2018, sur http://www.cpcp.be/publications/jeux-publicite
- OROCOTI, F., Les paris sportifs en Afrique : Évolution et lois en vigueur, sur http://www.africatopsports.com
- PASCAL, B., sur https://dicocitations.lemonde.fr/citations/citation-93532.php
- GAUDIN, Y., Les jeux de hasard. Un usage problématique de l'argent, in « Terrains/Théories », sur http://journals.openedition.org/teth/367
- SSEWANYANA, D. et BITANIHIRWE, B., En Afrique, la démocratisation des smartphones fait prospérer les jeux de hasard, sur https://korii.slate.fr/et-caetera/afrique-jeunesse-democratisation-smartphones-jeux-hasard-argent-paris-risque-addiction
- VOINÇON, M., Les nouvelles technologies révolutionnent les centres de paris sportifs, sur https://www.digilor.fr/les-nouvelles-technologies-revolutionnent-les-centres-de-paris-sportifs/
4.1. Intérêt d'ordre scientifique 2
4.2. Intérêt d'ordre pratique 2
5. But et objectifs du travail 2
CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES PARIS SPORTIFS 2
1.1. REVUE DE LA LITTERATURE 2
1.2. NOTIONS GENERALES SUR LES PARIS SPORTIFS 2
1.2.2. Courte évolution de l'activité des paris sportifs 2
1.2.3. Différentes formes des paris sportifs 2
1.2.3.2. Loterie sportive ou loto pari 2
1.2.3.3. Pari sportif mutuel 2
1.2.3.4. Paris à côtes ou paris sportifs modernes 2
1.2.4. Caractéristiques des paris sportifs à côtes 2
1.2.4.2. Différents types des côtes 2
1.2.4.3. Fonctionnement des côtes 2
PRESENTATION GENERALE DU SECTEUR DES PARIS SPORTIFS 2
2.1. LES ACTEURS IMPLIQUES DANS LE DEROULEMENT DE PARIS SPORTIFS 2
2.1.1.1. Fonctionnement de bookmaker 2
2.1.1.2. Catégories des opérateurs de paris sportifs 2
2.1.1.2.1. Du point de vue fonctionnel 2
2.1.1.2.2. Du point de vue juridique 2
2.1.2.1. Autour de l'intervention de l'Etat dans l'activité de pari sportif 2
2.1.2.1.1. Raison du maintien de l'ordre social et public 2
2.1.2.1.2. Raison d'ordre financier 2
2.1.2.2. Canaux de participation de l'Etat dans l'activité de paris sportifs 2
2.1.2.2.1. L'Etat en tant qu'autorité de régulation 2
2.1.2.2.2. L'Etat en tant qu'opérateur 2
2.2. EVOLUTION DE L'ACTIVITE DES PARIS SPORTIFS A TRAVERS LE MONDE 2
2.2.1. Atouts dans l'expansion des paris sportifs à travers le monde 2
2.2.1.1. Le matraquage publicitaire 2
2.2.1.3. Celebrity marketing 2
2.2.1.2.1. Simplification du jeu 2
2.2.1.2.2. Diversification de l'offre 2
2.2.2. Quelques tendances de l'activité des paris sportifs 2
2.2.2.1. Les principaux pays de paris sportifs dans le monde 2
2.2.2.2. Le sport le plus misé dans les paris sportifs 2
2.2.3. Vue panoramique de l'activité de paris sportifs en Afrique 2
2.2.3.1. Le marché africain des paris sportifs 2
2.2.3.2. La régulation des jeux d'argent 2
2.2.3.3. La survenance et l'extension du marché de parifoot à Kinshasa 2
2.2.3.3.1. Stratégies d'attirance des parieurs par les opérateurs 2
2.2.3.3.3. Dispositifs sociotechniques 2
EVALUATION DU JEU PARIFOOT COMME MOYEN DE SURVIE POUR LES PARIEURS KINOIS 2
2.3.5. Production proprement dite des données 2
2.3.5.1. Outil de production des données 2
2.3.5.2. Administration du questionnaire 2
2.4. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE 2
2.4.2. Identification des enquêtés 2
2.4.3. Opinions émises par les parieurs de Livulu 2
2.4.3.1. Habitude au jeu parifoot 2
2.4.3.3. Appréciation du jeu parifoot 2
2.5. ANALYSE DES DONNEES DE L'ENQUETE 2
2.5.2. Appât du gain financier comme facteur clé d'inclination au jeu parifoot 2
2.5.3. Appréciation du jeu parifoot comme stratégie de survie par les kinois 2
2.5.4. Dualité des retombées du jeu parifoot à Kinshasa 2
* 1SIMIAND, F., cité par GAUDIN, Y., Les jeux de hasard. Un usage problématique de l'argent, in « Terrains/Théories », mis en ligne le 17/11/2014, consulté le 12/11/2019, sur http://journals.openedition.org/teth/367
* 2 Citation de PASCAL, B., consulté le 30/8/2020 sur https://dicocitations.lemonde.fr/citations/citation-93532.php
* 3 CAILLOIS, R., Les jeux et les hommes : le masque et le vertige [1958], Paris, Gallimard, 1967, p.124.
* 4BATTISTINI, C., En quoi le comportement d'unparieur influence-t-il saréussite ?, Mémoire de DEA, 2014, p.10.
* 5 DI GASPERO, M., Les déterminants de la performance des parieurs sportifs sur internet, Mémoire de Maitrise en Sciences de Gestion, HEC Montréal, mai 2012, p.14.
* 6L'acte notarié du 18 mai 1984 qui lui confère ce monopole vaut dérogation par rapport au Décret du 17 août 1927 qui interdisait formellement le déroulement de ces jeux sur toute l'étendue du territoire national.
* 7 www.memoireonline.com/11/12/6488/m_Causes-de-la-pauvrete-en-ville-de-Beni-en-RDC-Cas-du-quartier-Mabolio1.html, consulté le 02/02/2021
* 8 Rapport de l'ACC, « L'analyse contextuelle et de conjonctures de la R.D. Congo », octobre 2015, p.37.
* 9 Jeu basé sur les résultats de courses des chevaux se déroulant en France.
* 10 www.memoireonline.com/05/19/10804/m_La-pratique-excessive-du-PMU--Abidjan2.html, consulté le 25/02/2021
* 11 SHOMBA. KINYAMBA, S., Méthodes de recherche scientifique, Kinshasa, éd. M.E.S., 2006, p.53.
* 12 SHOMBA KINYAMBA, S., Méthodologie et épistémologie de la recherche scientifique, Kinshasa, PUK, 2013, p.6.
* 13 SHOMBA KINYAMBA, Méthodologie de la recherche. Les ficelles de captage et les logiques d'analyse des données, Kinshasa, éd. PUK, 2012, pp.50-51.
* 14 MUCCHIELLI, A., Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences humaines et sociales, Paris, éd. Armand Colin, 1996, p.6.
* 15 VERHAEGEN B. cité par SHOMBA KINYAMBA, S., op.cit., p. 51.
* 16 LAUBET, J.-L., Initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, L'Harmattan, 2000, p.120
* 17Idem, p.122.
* 18 HUIZINGA, J., Homo ludens. Essai sur la fonction sociale du jeu, Paris, Gallimard, 1951. p.23.
* 19Idem, p.79.
* 20LAVIGNE, J.-C., « Les jeux d'argent », in Revue d'éthique et de théologie morale, n°262, 2010, p. 3.
* 21JÄRVINEN-TASSOPOULOS, J., « Les jeux d'argent : un nouvel enjeu social ? », in De Boeck Supérieur, n°23, 2010, p. 5.
* 22LAVIGNE, J.-C., op.cit., p.3.
* 23BLASZCZYNSKI et NOWER cité par SASHA M., Etude des motivations, des cognitions et des émotions chez les joueurs de jeu de hasard et d'argent, Thèse de doctorat en Psychologie, Université Paris Descartes, 2018, p.326.
* 24 INSERM, Jeux de hasard et d'argent : Contextes et addictions, Paris, Editions Inserm, 2008, p.108.
* 25 WILLIAMS, R.J., cité par MERCIER, J., Cognitions des parieurs sportifs, Thèse de Doctorat en Psychologie, Université Laval, Québec-Canada, 2019, p.76.
* 26 CURRIE et alii cité par MERCIER, J., op.cit., p.108.
* 27 BLANCHARD-DIGNAC, C., « La révolution numérique des jeux d'argent », in Pouvoirs, n° 139, 2011, p.9, disponible en ligne sur : https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2011-4-page-25.htm
* 28 MARTIGNONI-HUTIN, J.-P., Faites vos jeux, Paris, L'Harmattan, 1993, pp. 207 et 211.
* 29 CAILLOIS, R., op.cit., p. 52.
* 30 MERCIER, J., op.cit., p.79.
* 31 DI GASPERO, M., op.cit., p.78.
* 32BATTISTINI, C., op.cit., p. 9.
* 33 Résumé effectué à partir des données tirées du site web https://parissportifstpe.wordpress.com/fonctionnement/ consulté le 7/11/2020.
* 34Le gladiateur est une forme de combat qui mettait en duel des condamnés à mort.
* 35FORREST, D. et PÉREZ, L., «The Football Pools», in The Oxford Handbook of the Economics of Gambling, 2013, p.147.
* 36 https://fr.wikipedia.org/wiki/Bookmaker, consulté le 25/11/2020.
* 37 https://www-gamblingsites-com/sports-betting/introduction/types-of-bookmakers/, consulté le 10/10/2020
* 38 WILLIAMS, WOOD et PARKE, cités par PAPINEAU, E., Les impacts socioéconomiques attribuables aux jeux de hasard et d'argent en ligne : dimensions individuelles et collectives, Rapport de recherche Programme Action Concertée, Québec, 2012, p. 44.
* 39 MINOTTE, P. et BOVORT, C., Les usages jeunes des espaces numériques dédiés aux jeux d'argent et de hasard, Rapport du Centre de Référence en Santé Mentale (CRéSaM), Belgique, 2015, p.11.
* 40Guide d'utilisation à destination des « référents paris sportifs », Ligue de Football Professionnel, France, 2020, p. 29.
* 41 Chiffres provenant d'une étude de Cert-Lexsi, cité dans Guide d'utilisation ..., Idem.
* 42 IMAD NAHAS, Le jeu et le pari en droit, Thèse de doctorat en Droit, Université Panthéon-Assas, Paris, p.243
* 43 LAVIGNE, J.-C., op.cit., p.15.
* 44 LAVIGNE, J.-C., Op.cit., p.14.
* 45 KERESZTES, M., La publicité pour les jeux d'argent en ligne. Son intérêt, nous plumer toujours et partout, Analyse n°356, Centre Permanent pour la Citoyenneté et la Participation, Bruxelles, décembre, 2018, p.4., consulté en ligne sur http://www.cpcp.be/publications/jeux-publicite, le 17 novembre. 2020.
* 46 KERESZTES, M., Op.cit.
* 47 MCMULLAN, JL, KERVIN M., « Vente de jeux sur Internet : publicité, nouveaux médias et le contenu de la promotion de poker », in Revue internationale de santé mentale et de toxicomanie, 2012, p.622-645.
* 48 MAHER, A., et alii, Modèles de parrainage sportif par le jeu, compagnies d'alcool et de produits alimentaires : une enquête Internet, BMC Public Health, 2006, pp.95-104.
* 49 http://www.eurosportbet.fr/2019/05/14/comment-la-technologie-digitale-change-lunivers-des-paris-sportifs/ consulté le 18/11/2020
* 50 Idem
* 51 VOINÇON, M., les nouvelles technologies révolutionnent les centres de paris sportifs, publié le 15 avril 2020 en ligne sur https://www.digilor.fr/les-nouvelles-technologies-revolutionnent-les-centres-de-paris-sportifs/ consulté le 19/11/2020
* 52Guide d'utilisation à destination des « référents paris sportifs », Ligue de Football Professionnel, France, 2020, p. 33.
* 53Guide d'utilisation à destination des « référents paris sportifs », p.34
* 54 https://www.africatopsuccess.com/etat-des-lieux-du-jeu-de-hasard-en-afrique/ consulté le 20/11/2020
* 5556 https://www.africatopsuccess.com/etat-des-lieux-du-jeu-de-hasard-en-afrique/, op.cit.
* 57OROCOTI, F., Les paris sportifs en Afrique : Évolution et lois en vigueur, consulté le 18/11/2020 sur http://www.africatopsports.com
* 58OROCOTI, F., Les paris sportifs en Afrique ..., op.cit
* 59 Comme on peut identifier clairement les affiches publicitaires accolées dans les bus de transport en commun (Transco).
* 60 KIMUANGA EYAMBO, P.-F., Support du cours d'Economie Industrielle Générale, troisième graduat en FASEG/Unikin, 2019-2020, p. 162.
* 61 Dans le cas du quartier Livulu, nous avons dénombré trois espaces bien aménagés en écran, en chaises, même en décor pour recevoir les virtuels parieurs de ce quartier. Ce nombre peut sensiblement croitre si on élargit davantage le terrain d'observation (Salongo, Righini, Rond-point Ngaba).
* 62 CHEVRY G. et GABRIEL R-C., Pratique d'enquête statistique, Paris, PUF, 1962, p. 169.
* 63 DELANDSHEERE G., Introduction à la recherche en science de l'éducation, Paris, Armand Colin, 1971, p. 251.
* 64 PNUD, Profil résumé : Pauvreté et conditions de vie des ménages, province de Kinshasa, mars 2009, p.7.
* 65 Idem, p.23.
* 67FUMWAKWAU KINIATI, J., op.cit. p.43.
* 68 Selon BOLITO LOSEMBE, R., un homo oeconomicus est un sujet humain, calculateur individuel, mutuellement indifférent, ne s'intéressant qu'à son propre besoin ou préférence et considéré comme à peu près rationnels, notes de cours d'Economie politique II, G 2, FASEG, 2018-2019
* 69 https://www.digitalcongo.net/article/5bcf0a01a6a2ad0004c49681/, consulté le 01/02/2021
* 70American Psychiatric Association cité dans l'étude deMERCIER, J., op.cit., p.18
* 71 MCMULLAN et al., cité par SAVARD, A.-C., Habitudes problématiques de jeux de hasard et d'argent à l'adolescence : une analyse axée sur la perspective de l'acteur, Thèse de doctorat en Philosophie, Université Laval, Quebec, 2016, p.124.
* 72 SSEWANYANA, D. et BITANIHIRWE, B., En Afrique, la démocratisation des smartphones fait prospérer les jeux de hasard, publié le 29/11/2019 sur https://korii.slate.fr/et-caetera/afrique-jeunesse-democratisation-smartphones-jeux-hasard-argent-paris-risque-addiction, consulté le 24/01/2020.