Accidents de travail, réel problème de santé publique.par Armando Noble Docteur Ntumba Kabongo Université Simon Kimbangu - Master 2 international en vaccinologie appliquée 2015 |
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IntroductionLa manifestation post vaccinale indésirable (MAPI), est un incident médical fâcheux qui survient après la vaccination et qui n'a pas obligatoirement un lien de cause à effet avec le vaccin. Le vaccin pour être mis sur le marché subit des essais cliniques en étapes allant de 3 à 5 ans chacune. Une phase pré clinique précède les essais cliniques. Ce temps suffisamment long permet au candidat vaccin de prouver son innocuité, son efficacité et sa tolérance. Cependant, du fait de l'insuffisance des essais cliniques malgré toute la rigueur qui y est mise, l'on peut relever des MAPI inattendues, des MAPI graves et des MAPI à fréquence élevée après mise sur le marché. C'est ce qui justifie que le système de santé fasse la pharmacovigilance qui permet entre autres de suivre la nocivité intrinsèque du produit et les conditions d'utilisation qui favorisent la survenue de MAPI. En général les proportions des MAPI liées à la réaction du vaccin sont communiquées par le producteur. Le nombre des personnes impliquées dans les essais cliniques pour surveiller l'apparition des MAPI du candidat vaccin s'évalue comme suit : Ø Phase 1 : 10 à 100 personnes ; Ø Phase 2 : 100 à 1000 personnes ; Ø Phase 3 : 1000 à 10000 personnes ; En principe rare, la survenue de MAPI graves durant ces trois premières phases au-delà d'un seuil toléré en ce qui concerne particulièrement les vaccins vivants atténués élimine le candidat vaccin. La phase 3 est celle où le vaccin reçoit l'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) qui correspond aussi à son pré qualification par l'OMS. Ø Phase 4 : phase de suivi du vaccin sur le terrain c'est-à-dire après l'AMM On l'appelle aussi phase post marketing. Car c'est durant cette phase que les MAPI sont surveillées et prises en charge. Une fois le candidat vaccin passe les épreuves d'essais cliniques il devient un produit biologique qui peut être administré à des cibles beaucoup plus importantes et pendant de nombreuses années que dure la maladie en cause. Les vaccins sont très sûrs. La plupart des réactions vaccinales sont habituellement mineures et passagères, un bras douloureux ou une légère fièvre par exemple. Les manifestations post-vaccinales graves sont extrêmement rares et elles font l'objet d'un suivi et de recherches approfondies. Vous courez un risque beaucoup plus grand si vous contractez la maladie évitable par la vaccination que si vous vous faites vacciner contre celle-ci. Par exemple, dans le cas de la polio, la maladie peut entraîner la paralysie; la rougeole peut provoquer une encéphalite ou la cécité, et certaines maladies évitables par la vaccination peuvent même être mortelles. S'il est vrai qu'un seul cas de dommage grave ou de décès dû à un vaccin est toujours un cas de trop, il n'en reste pas moins que les avantages de la vaccination dépassent largement les risques et, sans les vaccins, beaucoup, vraiment beaucoup plus de dommages et de décès seraient à déplorer (1(*)) Cependant le vaccin qui n'observe pas les conditions d'administration recommandées par le fabricant ou qui est fait en l'absence des règles de l'art peut causer des MAPI. Les règles de l'Art des vaccins concernent notamment : Ø respecter les conditions de température de conservation des vaccins (+2°c et +8°C) garder le vaccin à l'abri de lumière ; Ø respecter les conditions de transport des vaccins (maintien du froid aux températures indiquées de +2°C +8°C durant le transport ; Ø respecter les sites d'administration des vaccins et les doses requises ; Ø frictionner légèrement le site d'injection après administration du vaccin. Les grandes articulations de notre MRO sont : 1. Introduction avec un énoncé du problème, des hypothèses, des objectifs et la revue de la littérature 2. Cadre et Méthodes de l'étude 3. Résultats 4. Discussion 5. Conclusion 6. Suggestions 1.1 Enoncé du problèmeLa vaccination a été l'un des grands succès de la santé publique. Elle a permis de sauver la vie de millions d'enfants et de donner à des millions d'autres la perspective d'une vie plus longue en meilleure santé, ainsi que de meilleures chances d'apprendre, de lire et d'écrire, mais aussi de jouer et de se déplacer librement sans souffrir(2(*)) Néanmoins, les maladies évitables par la vaccination demeurent une cause majeure de morbidité et de mortalité dans le monde. Il existe actuellement des vaccins contre plus de 25 maladies infectieuses et le nombre des vaccins ne cesse d'augmenter. L'Afrique a célébré la victoire du continent envers la méningite à méningocoque A car, en moins de dix ans, le vaccin MenAfrivac a été lancé et a produit une rupture immédiate et drastique dans le cycle des épidémies des méningite-A. Au cours des cinq années écoulées depuis son introduction, plus de 235 millions de personnes ont été vaccinées à travers l'Afrique sub-saharienne. En 2020, le vaccin devrait protéger plus de 400 millions de personnes - qui empêchent un million des cas de méningite, 150.000 décès dus à la maladie et 250.000 cas de handicap sévère chez les survivants. Cependant, malgré son effet protecteur, le vaccin peut entrainer directement ou indirectement des effets indésirables dont il faut surveiller la survenue d'une part et de l'autre, assurer la prise en charge pour promouvoir l'utilisation de services de santé. Il est attendu que l'administration d'un vaccin pré qualifié par l'OMS en routine ou en campagne ne génère pas de MAPI au-delà de seuils acceptables (= 1 à 3/1000000). Par MAPI graves on implique : - nécessité d'hospitalisation ou - nécessité de prolongation d'hospitalisation ou - mise en jeu du pronostic vital ou - décès ou - invalidité ou incapacité persistante ou - effet sur le produit de conception A l'opposé de « grave » on a « non grave ». Dans cette catégorie on peut citer, la fièvre légère (< ou = à 38°C), la céphalée, les troubles digestifs, la douleur et la rougeur au point d'injection. L'administration d'un vaccin de surcroit nouveau, par un personnel de santé insuffisamment formé à cet effet, moins attentif aux conditions de conservation, de transport ou de manipulation et non ou insuffisamment supervisé favorise des MAPI évitables chez les cibles vaccinés. Les MAPI créent souvent une vive inquiétude dans les communautés concernées qui finissent par abandonner les services de vaccination et bien souvent les personnels supposés être à la base de ces MAPI fuient les services ou sont déférées devant les juridictions. En effet, les parents, les gardiens d'enfants ou les victimes eux-mêmes, au départ en bonne santé apparente, conçoivent mal de subir à tort ou à raison les effets indésirables de vaccins par le fait d'avoir accepté un vaccin pour lequel les assurances d'innocuité, d'efficacité et de tolérance ont été largement diffusées. Les MAPI graves ont donc une conséquence fâcheuse dans l'utilisation des services de vaccination voire les établissements de soins de manière générale. Le pays se réfère jusqu'alors qu'aux recommandations fournies par le fabricant pour connaitre l'incidence de MAPI reprise dans le prospectus, à savoir en ce qui concerne le menAfriVac absence des MAPI graves et survenue des MAPI mineures à partir du 3è jour après la vaccination.. Il est créé dans chaque pays, un sous-comité d'experts MAPI chargé de la gestion des MAPI pendant les campagnes. Les rôles et les responsabilités de ce sous-comité sont définis et validés lors des réunions de concertation du comité national, suivi de l'organisation d'ateliers d'orientation pour les différents acteurs retenus dans la mise en oeuvre des activités sur le terrain. Il faut noter que des protocoles de pharmacovigilance vaccinale et les outils de gestion des MAPI sont élaborés pour assurer une prise en charge correcte des cas de MAPI détectés pendant et après les campagnes de vaccination. A ce titre, une surveillance renforcée des cas est mise en place pour détecter et prendre en charge toutes les formes de MAPI survenant au sein des populations vaccinées. La surveillance des MAPI devient de plus en plus un problème préoccupant pour le programme de vaccination et la pharmacovigilance en général dans le pays. En 2015, un événement de taille nommé le syndrome de Tshindembele où 6 enfants sur 19 vaccinés dans la ZS de Mutena, aire de santé de Kampengele, Province sanitaire du Kasaï·ont trouvé la mort dans un tableau fait d'une tétrade : fièvre, diarrhée, toux et vomissement. Cette grappe de MAPI a montré qu'il s'agissait d'une erreur de vaccination lors d'une stratégie avancée. La séance de vaccination a été mal préparée sans information de la communauté et réalisée par un personnel non qualifié recruté par l'infirmier du poste de santé de Kapanda. Les traces du diluant utilisé n'avaient pas été retrouvées alors que sur 6 enfants décédés 5 avaient reçus les vaccins lyophilisés. Ceci démontre à suffisance les lacunes qu'il y a dans le chef des prestataires non seulement dans l'art de la vaccination mais aussi dans la gestion des MAPI. C'est pourquoi il s'avère nécessaire de déterminer l'incidence des MAPI dans le contexte de campagne préventive au menAfriVac compte tenu d'un nombre élevé des cibles. * (1)L'accès universel à la vaccination comme fondement de la santé et du développement en Afrique * (2)Nelson Mandela 2002, president - Vaccine Fund Board |
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