Rôle de l’état dans la croissance économique en RDC.par Andy Onokoko Shango UNILU - Licence 2019 |
2° - Effets sur le transfert de technologiesLa littérature sur les transferts de technologies montre que les effets des IDE sur l'économie des pays d'accueil sont divers.Dans une importante revue de la littérature dans le domaine, de Mello ressort deux voies principales par lesquelles les IDE encouragent la croissance. Les IDE permettent la diffusion du progrès technique par des effets d'entraînement et par le transfert des connaissances, notamment par l'acquisition de nouvelles techniques managerielles et organisationnelles. Nelson et Phelps, Jovanovic et Rob , Grossman et Helman, Segerstrom et Barro et Sala-i-Martin et plus récemment Borensztein, de Gregorio et Lee, utilisant un modèle de croissance endogène soutiennent que les IDE aident à promouvoir la croissance dans les PVD en facilitant le transfert de technologie, en accroissant le niveau de qualification des travailleurs et surtout par l'augmentation des exportations et de la compétitivité. Pour eux, les IDE jouent un rôle central dans le processus de développement, contrairement aux théories traditionnelles où l'innovation technologique était laissée aux oubliettes. Dans le même ordre d'idées, les résultats des travaux de Barrel et Pain et Borensztein et al. ainsi que les travaux de Brooks et Hill suggèrent que le transfert des technologies est un canal à travers lequel la croissance peut être favorisée. Blomström et Kokko soutiennent que le « transfert de technologie entre les multinationales et leurs filiales ne s'opère pas seulement via les machines, le matériel, les brevets et l'expatriation des gestionnaires et des techniciens, mais également grâce à la formation des employés locaux des filiales. Cette formation touche la plupart des niveaux d'emploi, depuis les simples manoeuvres jusqu'aux techniciens et gestionnaires supérieurs en passant par les contremaîtres». Abwona relève les autres retombées des IDE comme étant l'octroi aux pays hôtes des compétences dans le domaine de la gestion, l'accès aux marchés extérieurs et la fourniture des biens manufacturés aux pays d'accueil. De plus, les IDE peuvent avoir des effets d'entraînement dans le domaine des infrastructures. Coe et Helman, Engelbrecht, Griffith, Redding et Van Reenen dans la même lignée affirment que les activités de recherche et de développement menées par les firmes multinationales étrangères exercent un effet de contagion sur les firmes locales que ce soit au niveau de la formation de la main-d'oeuvre ou au niveau du rendement des inputs. De Mello trouve que, selon les cas, l'entrée des flux d'investissements directs étrangers n'est pas nécessairement bénéfique à l'égard du pays d'accueil. L'auteur divise son échantillon de pays en deux parties, le groupe des pays « leaders » qui initient les innovations technologiques (pays développés) et le groupe des pays suiveurs (pays en développement) qui importent les technologies depuis les pays développés. Les effets des investissements directs étrangers sont généralement positifs sur la production dans les deux groupes de pays. Les effets sont aussi positifs sur la productivité totale des facteurs des pays développés mais en revanche négatifs sur la productivité des pays en développement8( *). Ce résultat est expliqué par le fait que les pays suiveurs ne font qu'utiliser la nouvelle technologie sans une absorption réelle. Les pays développés connaissent en revanche un effet de substitution et de diffusion des nouvelles technologies par rapport à celles existantes, ce qui occasionne une production plus efficace. On peut d'ailleurs interpréter autrement ces résultats. Le transfert technologique accompagné des flux entrants d'investissements directs étrangers ne sera bénéfique au pays d'accueil que si celui-ci dispose déjà d'un niveau d'appropriation assez avancé de la technologie ou si ce dernier a un niveau important de croissance économique. |
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