Rôle de l’état dans la croissance économique en RDC.par Andy Onokoko Shango UNILU - Licence 2019 |
I.3.2. La mesure de la croissanceLa croissance économique est généralement mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus courant est le produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la parité de pouvoir d'achat, qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de référence. Pour comparer la Situation d'un pays à des époques différentes on peut également raisonner à monnaie constante14(*). L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance Économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs critiques. Il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle. Une part importante des transactions, non déclarée, est ainsi perdue pour les statistiques comme le fisc. Même s'il prend en compte la production des activités non marchandes, il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.). Selon la boutade d'Alfred Sauvy, il suffit de se marier avec sa cuisinière pour faire baisser le PIB. Il ne mesure que les apports de valeur ajoutée dans l'immédiat (sur une année). Les effets de long terme, notamment dans des services tels que l'Éducation ou la Santé, ne sont pas ou mal comptabilisés à travers leur impact sur la production. Le PIB ne mesure que la Valeur Ajoutée produite par les agents économiques résidents. Il ne prend donc pas en compte les transferts de ressources internationaux, alors que ces derniers représentent souvent une part importante de leur richesse nationale. Il est possible d'utiliser un outil plus pertinent tel que le Revenu national brut. Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays, sans distinguer les effets positifs ou négatifs sur le bien-être collectif. Une catastrophe naturelle (Katrina détruisant La Nouvelle-Orléans, par exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction. Cette contradiction était dénoncée dès 1850 par l'économiste français Frédéric Bastiat qui dans son Sophisme de la vitre cassée écrivait que « la société perd la valeur des objets inutilement détruits », ce qu'il résumait par : « destruction n'est pas profit. » Cette contradiction apparente provient probablement du fait que le PIB ne mesure pas réellement le développement, le progrès en lui-même ; mais juste l'activité économique, pourvoyeuse d'emploi. Peu importe s'il y a progression de la société dans l'absolu : le fait est que toute augmentation de la Valeur Ajoutée signifie in fine un emploi et des revenus pour ceux qui y contribuent. À partir de là, on suppose la création de richesse par la dynamique de l'augmentation de la production. Dans son acception classique, le développement économique ne se résume pas à la seule croissance économique et des indicateurs ont été proposés pour mesurer plus finement celui-ci, comme l'indice de développement humain. A) Le taux de croissance du PIB La croissance économique est mesurée par le taux de croissance économique. Celui-ci se calcule par la différence entre le PIB réel (c'est-à-dire le PIB corrigé des variations de prix) de deux années successives (par exemple l'année t et l'année t+1), rapportée au PIB de la première année. Mathématiquement : Taux de la croissance économique g = (PIBt-1- PIB1 /PIB1) x 100 Parfois lorsqu'on s'intéresse à la croissance du niveau de vie, on utilise le taux de la croissance par habitant qui peut s'obtenir par soustraction du taux d'accroissement démographique au taux de croissance économique, soit : Taux de croissance du PIB par habitant15(*) Ghab = g-n, Où g indique le taux de croissance du PIB et n le taux d'accroissement démographique de la même année. B) Le produit intérieur brut (PIB) Le PIB correspond à la valeur totale de la production interne de biens et services marchands dans un pays donné au cours D'une année par les agents résidents à l'intérieur du territoire national. Comme les biens et services produits dans une économie ont des unités de mesure différents et donc non comparables directement les uns aux autres il faut les sommer proportionnellement à leur valeur. Cette valeur est donnée par leur coût complet de production (au coût des facteurs) exprimé par le prix. Théoriquement, il existe donc trois approches pour calculer le PIB d'un pays : · Par la production : on fait la somme des valeurs ajoutées en se basant sur les résultats fournis par les entreprises et les administrations. · Par la dépense : on additionne les dépenses finales effectuées par les différents agents économiques (les ménages, les entreprises, l'Etat et les administrations publiques) et le solde des opérations courantes avec l'extérieur. · Par les revenus : par le total des salaires distribués par les entreprises, les impôts indirects et l'excédent brut d'exploitation des entreprises. A côté du PIB dont l'usage est aujourd'hui largement répandu, certains pays développés utilisent le produit national brut (PIB) qui est la somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises nationales implantées tant dans le pays qu'à l'étranger. * 14Pierre Maillet, La Croissance économique, Presses Universitaires de France, 1976 * 15 Nshue«cours de macroéconomie» L1, FASE, 2014-2015 |
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