SUJET : Rôle de l'état dans la
croissance économique en RDC.
INTRODUCTION
0. Contexte de l'étude
La croissance économique est une préoccupation
majeur des pays en voie de développement en général et de
la R.D.C. en particulier. Elle est essentiellement un processus visant à
améliorer la vie des individus en leur procurant plus des biens et des
services.
Cette évolution est amenée par des mesures
d'accroissement de la seule production économique fondée sur les
facteurs classiques, tel que la quantité de capital, de travail ou
encore la productivité et l'innovation à la plupart des
modèles de croissance économique, que soit celui de Harrod-Domar,
ou celui de Solow fondaient leurs mécanismes sur ces variables
essentielles.
La croissance économique de la R.D.C. est soutenue par les
secteurs miniers, pétroliers, commerciaux, de construction et de
l'agriculture, nul n'ignore qu'il est un vaste pays jonché des multiples
ressources. Malgré ses ressources, elle n'a pas encore atteint une
croissance économique envisagée.
1. REVUE DE LITTERATURE
A. Les théories de la croissance
économique
Selon F. Perroux, cité par Beiton et Al (2004) « la
croissance est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes
longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global en
terme réel. ». Garello et Naudet (1991), de leur part
précisent que : «La croissance économique se
caractérise par une augmentation durable de la production et des
principales grandeurs économiques - comme le Produit Intérieur
Brut (PIB)». Donc de manière générale, la croissance
économique est une augmentation soutenue et durable sur une ou plusieurs
périodes, en générale l'année, d'une mesure
synthétique de l'économie qui peut être le PIB réel
ou le PIB par habitants. L'indicateur le plus utilisé pour
repérer la croissance économique est le taux de croissance annuel
moyen du PNB ou du PIB en valeur courante. Mais quand on raisonne dans le long
terme, le PIB par habitant ou PNB par habitant est l'indicateur de mesure le
plus adapté. Il permet de mieux comparer dans l'espace et le temps les
capacités productives d'un pays, d'une région, en divisant le
volume de richesses créés par le nombre d'habitants.
La croissance économique doit être distinguée
de certaines notions que sont le progrès économique, le
développement économique, l'expansion économique et les
crises.
En effet, il y a progrès économique lorsque le
revenu par tête de la population augmente pour tous les individus. Ainsi,
comme le précise Perroux citer par Beiton et Al (2004), il peut y avoir
augmentation du produit global (et même du produit moyen) sans cependant
creusement des inégalités économiques comme c'est le cas
dans certains pays du tiers monde. Dans ces cas, le revenu engendré par
la croissance est accaparé par une minorité. Le progrès,
quant à lui, se rapporte à une analyse des performances
qualitatives, à l'amélioration de l'efficacité
économiques (productivité) et aux innovations.
Le développement est un processus qualitatif lié au
bien être de la population (hausse de l'espérance de vie,
élévation du niveau d'étude, urbanisation et
tertiarisation, etc.), qui englobe la croissance économique qui est un
processus quantitatif. En effet, le développement est un processus qui
fait appel à des transformations sociales, psychologiques, politiques,
institutionnelles, financières et économique, c'est l'état
de l'économie tandis que la croissance mesure le degré
d'évolution de l'économie d'un instant PVEMOJI
L'expansion est un phénomène qui
désigne une amélioration quantitative à court terme des
performances économiques qui est plus utilisé dans les analyses
de cycles et des fluctuations. Selon Beiton et Al (2004), l'expansion
désigne un phénomène d'accélération
conjoncturelle du rythme de croissance de l'économie par rapport au taux
de croissance de longue période. La croissance évoque donc la
même tendance sur le long terme.
Il faut en fin distinguer la croissance des crises car, il peut y
avoir croissance en tant de crise. On parle de crise au sens strict, quand il y
a retournement ou chute brusque de l'activité économique
(quantités de biens et services produits) ; cette crise débouche
sur une dépression qui correspond à une baisse de
l'activité économique.
Après avoir donné une définition de la
croissance économique, nous pouvons exposer les théories de la
croissance économiques. Nous allons commencer par exposer les
prémisses de la théorie de la croissance avant d'aboutir sur les
nouvelles théories de la croissance en passant par les analyses
keynésiennes et modèle néoclassique.
B. Analyse keynésienne de la croissance
économique.
La contribution de la pensée keynésienne à
la théorie de la croissance économique se retrouve
précisément dans les travaux de Harrod-Domar. Keynes, de
lui-même n'a pas apporté une grande contribution.
Keynes, dans son analyse de la croissance suppose que la
société épargne plus qu'elle en a besoin. Ainsi, partant
de l'analyse de l'efficacité marginale du capital, il démontre
que le sous-emploi du facteur capital va entrainer une baisse de son rendement
; ce qui au final va décourager l'accumulation de capital. Mais, il a
manqué de voir que cette baisse de la productivité marginal du
capita peut être atténué par la croissance
économique.
Les travaux d'Harrod-Domar sont cités comme les plus
grandes contributions de l'école de pensée keynésienne
à la théorie de la croissance. Il s'agit d'un modèle
basé sur le concept de l'ICOR (Incrémental Capital Out put Ratio)
qui établit une relation constante entre le taux de croissance et le
ratio d'investissement. Le modèle illustre le double rôle de
l'investissement :
· Premièrement un rôle de stabilisateur selon
le modèle keynésien étant donné qu'il constitue un
élément de la demande globale ;
· Secundo, l'investissement constitue un accroissement du
stock du capital donc des capacités de production de
l'économie.
En outre, le modèle définit les conditions d'une
croissance équilibrée se traduisant par l'égalité
entre le taux de croissance garanti et le taux de croissance naturelle. Solow
qualifie un tel équilibre d'« équilibre au fil de rasoir
» car il présente des instabilités et quand on s'en
écarte, on n'est pas sûre d'y revenir. Ce modèle sera la
base des politiques économiques dans plusieurs PSD qui ont recouru
à l'aide extérieur pour financer leur investissement
nécessaire pour atteindre le taux de croissance désiré ;
ce qui a conduit beaucoup de pays à s'endetter sans aboutir aux
résultats escomptés car leurs environnement économiques
n'était pas propice.
Les néoclassique vont essayer de résoudre
l'incohérence du modèle d'Harrod-Domar à travers une
modification de leur fonction de production.
2. Revue empirique sur
l'investissement direct étranger
De nombreuses études empiriques ont analysé
l'impact des IDE sur les PVD avec des résultats divergents. Alors que
certaines études soutiennent que l'IDE a des effets positifs sur la
croissance économique des pays d'accueil, d'autres par contre pensent
que l'IDE n'est pas une condition nécessaire ni suffisante. Dans la
littérature sur les effets des IDE dans les pays d'accueil, on distingue
d'une manière générale deux grands courants d'analyse :
une étude de causalité entre les IDE et la croissance (premier
paragraphe), une étude des effets d'entraînement des IDE et des
« spillovers » engendrés dans les pays d'accueil
(deuxième paragraphe). Il convient aussi de mettre l'accent sur les
problèmes souvent rencontrés dans ces études concernant
l'utilisation des méthodes statistiques.
1° - Effets sur la distribution des revenus
Les effets des IDE sur la répartition des revenus dans
les pays d'accueil ont été diversement interprétés
dans la littérature. Certains auteurs soutiennent que ces effets sont
positifs dans la répartition et l'amélioration des revenus des
travailleurs, d'autres pas. Les effets positifs des IDE ont été
vérifiés dans le domaine de la redistribution des revenus et de
la richesse dans certains pays en développement tels le Botswana
contrairement à d'autres pays tels le Zaïre (de Mobutu) et l'Angola
(de Dos Santos) où l'argent des multinationales a servi soit à
corrompre les politiciens, soit à acheter les armes.
Aux dires de Jalilian et Weiss et soutenus par Klein, Aaron et
Hadjimichael les IDE ont un effet direct sur la réduction de la
pauvreté. Dollar et Kraay soutiennent que les IDE sont bons pour la
croissance, laquelle croissance est bonne pour réduire la
pauvreté. D'après différents rapports de la Banque
mondiale et Mainguy, la diminution de la pauvreté en Asie serait
associée à une croissance rapide laquelle est
véhiculée par les IDE, en Chine certes mais aussi au Vietnam
où la pauvreté aurait chuté de 58% à 37% entre 1993
et 1998.
Bussman et al. en prenant comme indicateurs le coefficient de
Gini, trouvent que les IDE tout comme les investissements domestiques ont un
impact sur les revenus moyens dans les PVD. Il faut noter que ces
résultats ne sont valables qu'en coupe transversale et doivent
être pris avec réserve. En effet, dans une étude empirique
basée sur 88 pays en développement, Milanovic n'a trouvé
aucune relation entre les IDE et les inégalités de revenus.
En conclusion, on peut dire avec Lipsey qu'il faut tenir
compte aussi bien des spécificités et des politiques des pays que
des caractéristiques des firmes et des industries pour évaluer
les retombées des IDE sur les revenus et la pauvreté7(
*).
2° - Effets sur le transfert de technologies
La littérature sur les transferts de technologies
montre que les effets des IDE sur l'économie des pays d'accueil sont
divers.Dans une importante revue de la littérature dans le domaine, de
Mello ressort deux voies principales par lesquelles les IDE encouragent la
croissance. Les IDE permettent la diffusion du progrès technique par des
effets d'entraînement et par le transfert des connaissances, notamment
par l'acquisition de nouvelles techniques managerielles et
organisationnelles.
Nelson et Phelps, Jovanovic et Rob , Grossman et Helman,
Segerstrom et Barro et Sala-i-Martin et plus récemment Borensztein, de
Gregorio et Lee, utilisant un modèle de croissance endogène
soutiennent que les IDE aident à promouvoir la croissance dans les PVD
en facilitant le transfert de technologie, en accroissant le niveau de
qualification des travailleurs et surtout par l'augmentation des exportations
et de la compétitivité. Pour eux, les IDE jouent un rôle
central dans le processus de développement, contrairement aux
théories traditionnelles où l'innovation technologique
était laissée aux oubliettes.
Dans le même ordre d'idées, les résultats
des travaux de Barrel et Pain et Borensztein et al. ainsi que les travaux de
Brooks et Hill suggèrent que le transfert des technologies est un canal
à travers lequel la croissance peut être favorisée.
Blomström et Kokko soutiennent que le « transfert de technologie
entre les multinationales et leurs filiales ne s'opère pas seulement via
les machines, le matériel, les brevets et l'expatriation des
gestionnaires et des techniciens, mais également grâce à la
formation des employés locaux des filiales. Cette formation touche la
plupart des niveaux d'emploi, depuis les simples manoeuvres jusqu'aux
techniciens et gestionnaires supérieurs en passant par les
contremaîtres».
Abwona relève les autres retombées des IDE comme
étant l'octroi aux pays hôtes des compétences dans le
domaine de la gestion, l'accès aux marchés extérieurs et
la fourniture des biens manufacturés aux pays d'accueil. De plus, les
IDE peuvent avoir des effets d'entraînement dans le domaine des
infrastructures.
Coe et Helman, Engelbrecht, Griffith, Redding et Van Reenen
dans la même lignée affirment que les activités de
recherche et de développement menées par les firmes
multinationales étrangères exercent un effet de contagion sur les
firmes locales que ce soit au niveau de la formation de la main-d'oeuvre ou au
niveau du rendement des inputs.
De Mello trouve que, selon les cas, l'entrée des flux
d'investissements directs étrangers n'est pas nécessairement
bénéfique à l'égard du pays d'accueil. L'auteur
divise son échantillon de pays en deux parties, le groupe des pays
« leaders » qui initient les innovations technologiques (pays
développés) et le groupe des pays suiveurs (pays en
développement) qui importent les technologies depuis les pays
développés. Les effets des investissements directs
étrangers sont généralement positifs sur la production
dans les deux groupes de pays. Les effets sont aussi positifs sur la
productivité totale des facteurs des pays développés mais
en revanche négatifs sur la productivité des pays en
développement8(
*).
Ce résultat est expliqué par le fait que les
pays suiveurs ne font qu'utiliser la nouvelle technologie sans une absorption
réelle. Les pays développés connaissent en revanche un
effet de substitution et de diffusion des nouvelles technologies par rapport
à celles existantes, ce qui occasionne une production plus efficace. On
peut d'ailleurs interpréter autrement ces résultats. Le transfert
technologique accompagné des flux entrants d'investissements directs
étrangers ne sera bénéfique au pays d'accueil que si
celui-ci dispose déjà d'un niveau d'appropriation assez
avancé de la technologie ou si ce dernier a un niveau important de
croissance économique.
3° - Effets sur le capital humain
Au cours de la décennie écoulée, des
études conséquentes sur le rôle des IDE comme vecteurs de
la croissance économique à travers l'amélioration du
capital humain ont été menées par Markusen, Kinoshita et
Sjholm. Ces auteurs soutiennent qu'un changement technologique introduit par
les firmes multinationales peut provoquer des effets d'imitation et
d'entraînement dans le secteur industriel.
Blomström et Kokko insistent sur l'importance relative
des FMN sur l'enseignement. Pour eux, si le rôle des FMN est assez
marginal sur l'enseignement primaire et secondaire, la demande de travail
qualifiée par les FMN peut encourager les gouvernements à
investir davantage dans l'enseignement supérieur.
Pour l'OCDE, la présence des FMN dans un pays d'accueil
pourrait être un élément clé du développement
des compétences d'autant que certains savoirs sont impossibles à
transmettre par écrit. En effet, les compétences acquises en
travaillant pour une entreprise étrangère peuvent prendre une
forme non quantifiable, il s'agit bien évidemment des saviors tacites,
c'est-à-dire difficiles à codifier et à formuler. La
meilleure façon de les transmettre étant d'en faire la
démonstration et l'expérience. « De plus, le savoir tacite
s'échange difficilement sur de longues distances. Le meilleur moyen,
pour les pays en développement, d'acquérir le savoir contenu dans
le processus de production des économies les plus
développés pourrait donc être la présence
d'entreprises étrangères dans l'économie
nationale9(
*) ».
Ritchie reconnaît que les multinationales ont
joué un rôle important dans la croissance de l'Asie du Sud-Est,
mais il se montre plus critique sur l'impact de leurs activités sur la
formation de ce qu'il appelle le « capital technique intellectuel »,
c'est-à-dire la connaissance et les qualifications des managers,
ingénieurs, scientifiques et techniciens dans l'économie locale.
Il admet que les multinationales peuvent indirectement affecter l'offre de
travail en influençant les institutions éducatives des pays
hôtes.
Même si les multinationals investissent davantage dans
la formation que les entreprises locales, le savoir-faire créé au
sein de la multinationale ne se diffuse pas nécessairement au sein des
entreprises locales. Les qualifications qui se transmettent sont en
général confinées à des processus de production bas
de gamme, et les développements technologiques sont limités
à des segments étroits de production (exemple de l'emballage en
Malaisie).
Ainsi, Ritchie pense que l'IDE peut fournir un savoir
explicite, mais le savoir tacite doit être développé au
préalable de manière endogène avant qu'une technologie
étrangère puisse être transférée dans
l'économie locale. Des pays comme la Corée du Sud et Taiwan
peuvent davantage bénéficier des retombées de l'IDE sur le
capital humain dans la mesure où ils se sont ouverts de manière
sélective à l'IDE, notamment après avoir
développé un capital intellectuel significatif.
Les effets néfastes du transfert de technologies et
surtout les agissements de certaines FMN dans les PVD ont été mis
en exergue également dans la littérature. Tsaï, Ross, Hertz,
Stiglitz, Mold, Gries et Jungblut ont attiré l'attention sur les
agissements des FMN et les conséquences d'une trop grande
dépendance envers ces firmes. Les reproches à l'endroit des IDE
relevés dans la littérature font état essentiellement des
influences que ces firmes exercent sur les gouvernements locaux dans le but de
preserver leurs intérêts et des inégalités dans la
répartition des richesses qu'elles génèrent.
En résumé, on peut estimer avec Blomström
et Kokko que les pays relativement bien dotés en capital humain ont la
capacité d'attirer des investissements étrangers intensifs en
technologie, lesquels peuvent contribuer à accroître la
qualification du travail local. En revanche, dans les pays dont les conditions
initiales sont moins favorables, les multinationales qui y investissent auront
tendance à utiliser des technologies plus simples qui contribueront
marginalement à l'apprentissage et au développement d'une
qualification locale. Les recherches sur la relation entre IDE et formation du
capital humain doivent encore être approfondies et posent la question des
politiques publiques à mettre en oeuvre pour améliorer la
capacité d'absorption des pays hôtes10(
*).
4° - Effets sur les investissements domestiques
Dans les études empiriques sur les effets des IDE, une
question centrale revient régulièrement à savoir, dans
quelle mesure l'IDE exerce un effet d'éviction ou un effet
d'entraînement sur les investissements domestiques. Cette question a
été largement traitée par Borenstein. D'autres
études théoriques considèrent qu'il existe
également des effets possibles de complémentarité entre
les IDE et les entreprises domestiques .
Dans le World Development Report de 2001, la CNUCED avance que
l'effet positif des IDE sur l'investissement domestique se manifeste à
travers plusieurs canaux tels que : (1) l'accroissement de la concurrence et de
l'efficacité, (2) la transmission des techniques de contrôle de
qualité à leurs fournisseurs et (3) l'introduction d'un nouveau
savoir-faire (effet de démonstration des nouvelles technologies). Les
FMN peuvent aussi pousser les entreprises locales à améliorer
leur gestion ou à adopter les techniques de commercialisation
employées par les multinationales sur le marché local ou
mondial11(
*).
De Gregorio et Lee montrent une relation positive entre les
IDE et les investissements domestiques, même si cet impact n'est pas
très significatif. De même, De Soya et Oneal affirment que les IDE
encouragent les investissements locaux au lieu de leur nuire. Bosworth et
Collins estiment les effets des IDE et des flux de capitaux sur
l'investissement intérieur pour un panel de 58 pays en
développement entre 1978 et 1995.L'échantillon assure une bonne
couverture de l'Asie de l'Est et du Sud, de l'Amérique latine, du
Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et de l'Afrique subsaharienne. Trois types
de flux sont considérés (IDE, investissements de portefeuille,
prêts bancaires) qui n'apparaissent pas corrélés entre eux.
Les auteurs trouvent qu'à chaque dollar d'entrée de capitaux
correspond une augmentation de 50 cents des investissements intérieurs
pour l'ensemble de l'échantillon.
Ce résultat général cache toutefois des
différences marquées selon le type de flux. En effet, l'IDE a
l'impact le plus important : un dollar d'IDE augmente l'investissement
intérieur de 80 cents; les investissements de portefeuille n'ont
pratiquement pas d'incidence et les prêts bancaires ont un effet
intermédiaire.
Dans le même sens, Agosin et Mayer étudient
justement l'impact des IDE sur l'investissement intérieur par
région en retenant un échantillon moins étendu que celui
de Bosworth et Collins (32 pays) mais une période plus longue
(1970-1996). Ces auteurs montrent que l'IDE a stimulé l'investissement
intérieur en Asie (c'est-à-dire que 1 dollar
supplémentaire d'IDE entraîne une augmentation de plus d'un dollar
d'investissement total (crowding in)), qu'il a eu par contre un
effet d'éviction (crowding out) en Amérique latine
et que son incidence est plutôt neutre en Afrique, où
néanmoins quelques pays semblent tirer parti des investissements
étrangers.
Dans le but d'analyser les effets des FMN dans le pays
d'accueil, Markusen et Venables (1999) construisent un modèle
théorique dans lequel ils montrent que l'effet d'entraînement
dépend de la stratégie suivie par les multinationales (production
pour le marché local ou exportation à l'étranger) et du
volume des liens en amont générés par elles. Pour ces
auteurs, plus ces liens sont importants plus la probabilité de l'effet
d'éviction sera faible. Sinon, du fait qu'elles disposent d'un pouvoir
de marché en termes d'avantages technologiques, de produits de marques
ainsi que des techniques de marketing, l'entrée des firmes
multinationales peut affecter négativement l'existence des firmes
locales12(
*).
Bouklia et Zatla soutiennent qu'un effet d'éviction de
l'investissement domestique par les IDE dans les PSEM réduit
nécessairement leur contribution à la croissance
économique. Les auteurs pensent qu' « à côté
d'éventuels effets de seuil ou d'une insuffisante capacité
d'absorption technologique des entreprises locales, c'est, tout autant,
l'absence de complémentarité entre le capital étranger et
local qui expliquerait le faible impact de l'IDE sur la croissance des
économies sud et est-méditerranéennes».
Dans le même ordre d'idées, une étude de
Harrison et McMillan sur l'impact des IDE sur les marchés financiers de
la Côte d'Ivoire entre 1974 et 1987 montre que les FMN, grâce
à la supériorité de leurs garanties et de leur
rentabilité, bénéficient d'un accès plus facile aux
banques locales, au détriment des entreprises locales. Cela
étant, une des limites de ces analyses tient au cadre de statique
comparée adopté, alors qu'il semble plus réaliste de
supposer que l'incidence de l'IDE sur l'investissement intérieur est par
nature dynamique et peut se dérouler en deux temps : (i) un effet
initial négatif dû à l'entrée de la multinationale
qui, du fait de ses avantages compétitifs, gagne des parts de
marché au détriment des entreprises locales ; (ii) un effet
à long terme plus favorable sur les entreprises locales, qui
bénéficient des externalités liées aux
activités des multinationales, par « effet de démonstration
» ou diffusion du savoir-faire.
5° - Effets sur les exportations et le commerce
extérieur
Dunning est l'un des premiers économistes à
avoir parlé d'un lien direct entre les IDE et la politique
économique à travers les échanges commerciaux. Les IDE
peuvent être d'un apport considérable en devises
étrangères pour les pays en développement.
Il explique ce phénomène par la présence
simultanée de trois avantages pour les FMN : 1) «
ownership-spécific advantage », 2) « location advantage
», et 3) « internationalization advantage », c'est-à-dire
les avantages spécifiques liés à la
propriété, à la localisation et à
l'internationalisation du commerce (OLI).
Rhee et Belot mettent en évidence à travers des
études de cas, le rôle catalyseur des exportations des
investisseurs étrangers, lesquels contribuent à la genèse
d'une industrie d'exportation dans certains pays en développement. Par
exemple, l'industrie de l'habillement au Bangladesh, qui constitue la
première source de devises du pays, trouve sa source dans la
présence d'investisseurs coréens qui ont favorisé la
création de centaines de petites entreprises locales tournées
vers l'exportation. La prépondérance des multinationales
américaines dans les exportations de l'industrie électronique de
certains pays d'Asie à la fin des années 70 suggère
également que l'IDE a pu lancer cette industrie dans la région
avec le succès que l'on connaît. La part des filiales
américaines dans les exportations était comprise entre 97 % aux
Philippines et 75 % en Malaisie et en Thaïlande en 1982 ; elle
dépassait 50 % à Singapour et atteignait 30 % à HongKong
et Taiwan en 1977.
Jun et Sing trouvent un lien direct entre les exportations
d'un pays en général et les IDE mais pensent que les exportations
devraient être considérées comme une variable de
contrôle à cause de la propension à exporter qui est on ne
peut plus élevée chez les investisseurs étrangers.
Une analyse plus critique de la contribution de l'IDE au
succès à l'exportation des économies asiatiques est
développée dans une étude de l'OCDE. Selon les auteurs,
les performances commerciales des quatre principaux pays de l'ASEAN (Singapour,
Malaisie, Indonésie, Thaïlande) qui reposent sur l'IDE sont en
réalité cantonnées à un faible nombre de produits,
en majorité intermédiaires. Les secteurs de production sous
contrôle étranger seraient en réalité des «
enclaves étrangères virtuelles » à l'intérieur
du pays d'accueil, caractérisées le plus souvent par un faible
potentiel à augmenter la valeur ajoutée avec des transferts de
technologie réduits. Les ratios élevés de
dépendance à l'importation des exportations des multinationales
sont considérés comme symptomatiques de la faible
intégration des filiales étrangères dans l'économie
locale. L'exemple de l'industrie du matériel de traitement automatique
des données, où les importations représentent
respectivement 80 % et 95 % de la valeur des exportations des biens finals en
Thaïlande et en Malaisie, illustre bien ce problème.
Les auteurs en concluent un peu rapidement que ces pays n'ont
pas réussi à améliorer leur appareil de production pour
faire face à la montée en puissance de la Chine et du Vietnam, ce
qui expliquerait en partie leurs problèmes structurels croissants qui
ont débouché sur la crise financière asiatique.
La CNUCED a testé cette relation dans un modèle
simple couvrant 33 pays en développement en 1995. L'intérêt
de leur analyse est de décomposer les exportations selon leur
intensité technologique. Les régressions mettent en
évidence une relation positive et significative : une augmentation de 1
% de l'IDE par habitant dans un pays est associée à une hausse de
0,45 % des exportations manufacturières totales du pays.
L'élasticité apparaît plus élevée (0,78) pour
les exportations les plus intensives en technologie. Parmi les autres variables
explicatives, les dépenses de R&D et la valeur ajoutée
manufacturière par tête sont également
significatives13(
*).
Ces résultats peuvent être critiqués dans
la mesure où ils n'établissent pas une causalité directe;
ils suggèrent néanmoins que l'IDE peut être un facteur de
soutien des exportations.
· La République démocratique du
Congo : une logique à part
L'image donnée par les analyses qui ont
été effectuées pour le compte des pays en
développement nous laisse davantage perplexes. Les propos de Giovannetti
et Ricchiuti, ne peuvent que conforter un tel avis : « L'IDE est
généralement associé à une augmentation de la
productivité et de la croissance. Il représente aussi un
important facteur du transfert de la technologie, stimule l'innovation et
contribue à l'amélioration de la
compétitivité ». Ainsi, théoriquement, l'IDE a
un impact positif sur la croissance. Cependant, ceci n'a pas été
toujours confirmé par les résultats empiriques.
Pour la République démocratique du Congo il n'y
a pas une évidence empirique pour soutenir l'hypothèse de l'effet
positif de l'IDE sur la croissance. Ce manque de certitude s'explique d'un
côté par la faiblesse de la part de ces pays en IDE aussi bien en
terme absolue que relatif (en % du PIB), et d'autre part par le
caractère instable du taux de croissance dans ces pays ».
Les résultats mitigés sous-tendent l'idée
que l'effet de l'IDE dépend étroitement des
caractéristiques propres du pays d'accueil et de la nature de l'IDE en
question. Un effet plus favorable de l'IDE sur une.
3. DESCRIPTION DES PHENOMENES OBSERVE
La création des richesses ou les recettes de
l'état sont donc l'ensemble des ressources à sa disposition pour
la mise en oeuvre des politiques publiques, pour la réalisation des
certains de ses projet sur l'ensemble du pays.
L'état crée des richesses par plusieurs moyens
dont l'investissement, la fiscalité et bien sûr par d'autres
moyens également. En ce qui concerne la fiscalité, l'état
effectue des prélèvements sur les contribuables, pour rapporter
des recettes pour son budget déjà établis.
Mais nous avons constaté, que la croissance
économique de la république démocratique du Congo
n'était pas régulière ou performante chaque année
mais elle baissait considérablement.
4. PROBLEMATIQUE
D'après le dictionnaire le grand robert de la langue
française, la problématique est la présentation d'un
problème sous différents aspect, c'est un art de science de poser
des problèmes, c'est aussi un ensemble de problèmes dont les
éléments sont liés.
Pour Michel BEAUD(1997), la problématique est
l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de
recherche et des lignes d'analyses qui permettent de traiter le sujet
choisi.1(*)
Le professeur Maurice MBAYO MUSEWA(1998), déclare que
la problématique est une série des préoccupations que
soulève un thème sous étude, de façon que son
développement y apporte des lumières.2(*)
TSHUNGU BAMESA(2003)3(*), définit la problématique est comme un
procès flexionnel et l'art de poser clairement les problèmes et
aussi de résoudre en suivant leurs transformations dans la
réflexion scientifique ou philosophique.
La croissance économique de la RDC est soutenue par les
secteurs Primaire, secondaire et tertiaire. Ainsi que dans le cadre
étroite de notre étude, une question a été
soulevée:
« Comment a évolué la croissance
économique de la RDC durant la période sous examen ?
»
5. HYPOTHESE
Plusieurs définition nous sont proposées autour
du concept hypothèse à ce titre nous citons quelques auteurs qui
ont défini ce concept.
Le dictionnaire français Larousse parle de
l'hypothèse comme étant une supposition que l'on fait sans se
demander si elle est vraie ou fausse, mais seulement pour en tirer des
conséquences à vérifier. Il se dit encore de l'assemblage
de plusieurs suppositions faites pour parvenir plus facilement à
l'explication de certains phénomènes.
Selon le professeur MULUMBATI(2001), c'est «la grande
interrogation que le chercheur se pose et à laquelle il s'engage de
répondre par un certain nombre d'investigation»4(*)
Le professeur MALEMBA NSAKILA (1999-2000), explique
l'hypothèse de la manière suivante : Pour que l'observation
de la nature soit rentable, il convient que le chercheur pose des questions
adéquates. Ces questions appellent une réponse supposé,
c'est-à-dire provisoire dont la recherche vérifie le bien
fondé, et cette réponse est bien l'hypothèse5(*)
Etant donné que cette étude relève de
l'implication ou du rôle de l'état dans la croissance
économique en RDC, notre hypothèse s'inscrit dans la logique des
moyens de performance dont a utilisé l'état congolais pendant la
période sous études pour des résultats plus important
En guise de réponse provisoire à la question
évoquée,
· Durant la période sous étude, la
croissance économique du pays a connu une trajectoire à la
hausse, grâce aux investissements.
6. METHODE DE RECHERCHE
Grawitz et Pinto cité par Mulumbati (2010), affirme que
la méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités
qu'elle poursuit, les démontrent et les vérifient.
Pour sa part, Henri Guitton définit la méthode
comme étant «les procédures rationnelles employés
pour découvrir une vérité».
C'est ainsi que partant de ces deux définitions de ces
auteurs nous avons utilisés les méthodes suivantes :
a) Méthode Analytique
La méthode analytique est définit comme
étant celle qui décompose un objet en ces éléments
constitutif afin de les étudier (Thank kho 1961). Cette méthode
nous a permis d'interpréter et de faire des analyses des données
recueillis. Elle consiste a l'exploitation des faits, en décelant les
différences et les ressemblances entre les phénomènes
comparent.
b) Méthode comparative
Comparer c'est confronter deux ou plusieurs faits pour
déceler les ressemblances et les différences qui existent entre
eux. Toute comparaison suppose qu'il existe entre les faits à comparer
à la fois des ressemblances et des différences. (Mulumbati,
2014).
Nous avons comparé les données des
différentes années. Elle consiste à analyser les effets
des variables indépendantes sur la variable dépendante.
6. TECHNIQUES DE RECHERCHE
La techniques est l'ensemble des procédés
opératoires rigoureux bien définit, transmissibles et
susceptibles d'être appliqué à nouveau dans les mêmes
conditions, adaptés au genre de problème et
phénomènes sous l'étude (Grawitz 2001). Dans notre
recherche, voici les techniques auxquelles nous avons faits recours
· Technique documentaire : Nous
avons puisé des informations en rapport avec notre travail dans certains
documents, ouvrages de base, rapport, et internet.
· Technique d'observation directe : 6(*)Selon QUIVY
« l'observation directe est celle où le chercheur
procède directement lui- même au recueil des informations sans
s'adresser aux sujets concernés. Elle fait directement appel à
son sens de l'observation. Les sujets observés n'interviennent pas dans
la production de l'information recherchée. Celle- ci est
manifesté et prélevée directement sur eux par
l'observateur»
Elle nous a aidés à porter une attention
particulière sur la situation du PIB et évaluer les actions
menées par l'état pour accroitre ce dernier.
7. OBJECTIS
A. Objectif général
Notre objectif est celui de connaitre l'évolution de
la croissance économique en république démocratique du
Congo, savoir les moyens à mettre en place par l'état pour une
croissance économique continue au fil des années avenir.
B. Objectifs spécifiques
L'objectif spécifique de notre travail est
l'évolution du PIB suivant les différentssecteurs
économiques de la RDC durant la période de notre travail.Savoir
comment l'état va accroître ses ressources dans les secteurs :
· primaires : les mécanismes industriels que doit
mettre l'état congolais pour le paysannat dans le but de produire au
maximum et enrichir ce secteur par des techniques mécanisé dans
le but de nourrir la population nationale et ainsi augmenter la demande
intérieure.
· Secondaire : voir les entreprises et industries du pays
s'acquitter sans exception de leur droit fiscal, qui jouera un rôle
important dans la croissance du PIB et PNB.
· Tertiaire : encouragé les investissements publics
et privés, mais également les épargnes, ce secteur est
devenu au fil du temps très indispensable car il intègre la
totalité de l'économie.
8. CHOIX ET INTERET DU SUJET
1. Choix du sujet
Le choix de ce sujet se justifie à deux niveaux :
Ø Sur le plan personnel, par le fait
qu'il se rapproche du domaine de notre formation universitaire comme futur
économiste des entreprises et institutions publiques et privées ;
ceci constitue donc pour nous une ouverture dans le monde de
l'économique politique qui est un domaine dans lequel notre regard est
focalisé. En plus, cette étude nous permettra non seulement de
maitriser les concepts clés de notre sujet, mais aussi de comprendre et
expliquer le phénomène sous étude.
Ø Sur le plan scientifique, ce travail
constitue une documentation sur la croissance de l'économie en RDC, que
les chercheurs pourraient consulter.
2. Intérêt du sujet
Sur le plan scientifique, ce travail servira de documentation
aux lecteurs et aux personnes avisées sur ce sujet afin d'avoir une
idée ou une connaissance sur la notion de la croissance
économique nationale.
9. DELIMITATION SPATIO-TEMPOREL
Dans le cas de notre travail, celui-ci s'étale sur une
période de 2015-2017 et Dans l'espace, cette étude a porté
sur la croissance économique en république démocratique du
Congo.
10. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Notre travail sera subdivisé en trois chapitres outre
l'introduction générale et la conclusion :
Chapitre I :Les
généralités ;
· Section I :Définition des
concepts ;
· Section II : Présentation du champ
empirique.
Chapitre II : Les concepts
théoriques ;
Chapitre III : L'impact de l'état
dans la création des richesses en RDC.
· Section I :Evolution du PIB et de la croissance
économique en 2015-2016 ;
· Section II : Evolution du PIB et de la croissance
économique en 2016-2017.
CHAPITRE 1 : GENERALITE
Ce chapitre parle sur l'état et son impact dans
l'économie nationale, par ses différents moyens de créer
ou d'améliorer les performances économiques en parlant notamment
du PIB qui est un indicateur de la croissance économique, en passant par
les investissements, les infrastructures etc... mais également la
présentation des différents secteurs économique
nationale.
SECTION 1 : DEFINITION DES CONCEPTS
1.1 DEFINITION DE L'ETAT
Un Etat7(*)
est un territoire délimité par des frontières et
régi par des lois qui lui sont propres. Par extension, il désigne
également une personne morale de droit public instituant ces lois et
garant du bien-être de ses habitants. L'Etat peut agir sur le plan
économique au travers de différents leviers dont les deux
principaux sont la politique budgétaire et la politique
monétaire.
Son gouvernement se base alors sur l'observation d'outils
statistiques (taux de chômage, taux de croissance du PIB, taux
d'inflation...) pour établir des diagnostics et mettre en place la
politique qu'il juge la plus adéquate. Dans certains cas, tout ou partie
de ces pouvoirs peut être transférée à une instance
supranationale8(*)
Aujourd'hui, dans la plupart des pays, l'Etat intervient de
manière importante dans le fonctionnement de l'activitéì
économique. Cette intervention prend trois formes principales :
production, redistribution, réglementation et régulation. Ces
trois grandes fonctions sont diversement représentés d'un pays
aÌ l'autre, l'action de l'Etat étant très présente
dans certaines économies et moins interventionniste dans
d'autres.9(*)
1. LA PRODUCTION
La principale fonction productive de l'Etat consiste
aÌ fournir aux ménages et aux entreprises des services non
marchands. Ces services sont ainsi dénommes parce qu'ils ne donnent pas
lieu, lors de leur consommation, aÌ une transaction monétaire.
L'entretien des routes, la signalisation urbaine, l'école publique, la
protection des services de secours, la Défense nationale,
l'éclairage des rues, les musées publics sont quelques exemples
des « services publics » mis aÌ la disposition de la
population. Ces services sont soit gratuits, soit partiellement payants (mais
la participation financière demandée est alors très
inférieure au coût du service rendu). Les services non
marchands peuvent relever de la responsabilitéì des
administrations publiques centrales (justice, police, armée...) ou
être assurés par les administrations publiques locales comme la
région, le département, ou la commune (ramassage des ordures
ménagères, transports publics, entretien des locaux
scolaires...). Pour financer ces services non marchands, l'Etat. L'Etat
peut aussi participer aÌ la production marchande en détenant des
participations dans le capital de certaines entreprises. L'Etat
français, par exemple, est un actionnaire important dans le capital
d'EDF ou des Aéroports de Paris ou encore dans l'entreprise Renault.
Cette situation est largement liée aÌ l'histoire de ces
entreprises. Aujourd'hui, la tendance est plutôt au désengagement
de l'Etat de la sphère de la production marchande.
2. REDISTRIBUTION
La redistribution des revenus est liée aÌ deux
objectifs distincts : d'une part l'Etat cherche aÌ atténuer les
inégalités de revenus entre les groupes sociaux, d'autre part il
organise un système de protection sociale contre les grands risques
auxquels peuvent être confrontes les ménages.
La réduction des inégalités sociales
passe par des transferts monétaires entre les groupes sociaux les plus
aisés et les groupes sociaux les plus pauvres. L'Etat
prélevé des impôts, notamment sur les revenus les plus
élevés et distribue des prestations sociales dont certaines sont
sous condition de ressources, c'est-aÌ-dire qu'elles ne sont
versées qu'aux ménages les plus pauvres (allocation de parent
isoléì, aide au logement, bourses d'études...). Cette
redistribution est dite verticale car elle réduit les écarts de
revenus entre les plus aisés et les plus pauvres.
Mais la protection sociale met aussi en oeuvre une
redistribution horizontale entre des catégories qui ne sont pas
confrontées aÌ certains risques et celles qui les subissent : les
actifs financent les pensions des retraites, les familles sans enfants
financent des allocations familiales, les personnes en bonne
santéì financent les dépenses de soins des
malades... Il existe cinq grands risques : vieillesse, santeì,
maternitéì-famille, emploi, exclusion sociale.
3. REGLEMENTATION ET REGULATION
L'Etat organise juridiquement les relations entre les acteurs
économiques pour que ces relations soient équilibrées et
sûres et ne tournent pas abusivement aÌ l'avantage de certains
acteurs au détriment des autres.
Ainsi, l'Etat crée le cadre juridique des
échanges aÌ travers le droit de la concurrence, pour
éviter la domination de certaines entreprises sur certains secteurs de
l'économie. Il interdit, par exemple, les situations de monopole ou les
ententes entre producteurs qui placeraient les consommateurs en situation
d'inférioritéì (par exemple les ententes sur le prix de
vente qui annuleraient les effets de la libre concurrence).
Dans un autre domaine, l'Etat intervient sur le droit de la
consommation. Il s'agit de protéger les consommateurs contre des
pratiques abusives qui pourraient porter atteint aÌ leur
sécuritéì (normes sanitaires par exemple) ou les priver de
l'information nécessaire aÌ leurs achats (étiquetage,
composition des produits, conditions du service après-vente...).
Enfin l'Etat réglemente également les relations
entre employeurs et salariés aÌ travers le droit du travail, qui
encadre le contrat de travail et définit les devoirs et les droits de
chaque partenaire.
Mais l'Etat intervient aussi pour tenter d'harmoniser le
rythme de l'activitéì économique : par ses propres
dépenses (dépenses publiques), il peut mettre en oeuvre des plans
de relance de l'économie lorsque l'activitéì est ralentie
ou lorsqu'une crise survient. AÌ l'inverse, en période de
difficultés financières, il peut mettre en place des mesures de
rigueur pour rétablir par exemple l'équilibre des finances
publiques. Il a donc un rôle de régulateur qui lui permet de
compenser les défaillances du marchéì. Ce rôle de
compensation a trouvéì une illustration particulièrement
significative lors de la crise financière de 2008- 2009 : dans la
plupart des pays occidentaux, les Etats sont intervenus pour empêcher les
faillites de grands établissements bancaires qui s'étaient
imprudemment engagés dans des stratégies de
spéculation.
L'état possède une triple action :
· Sociologique
· Organisationnelle
· Juridique
1. Sur le plan sociologique, l'état est un ensemble de
personne vivant sur un territoire déterminé et soumis à un
gouvernement donné.
2. Du point de vue Organisationnel, c'est une forme
d'organisation que la société utilise pour s'orienter et se
gérer. L'état désigne également un ensemble de
personnes qui acceptent de s'imposer un ordre sous certaines conditions.
3. Sur le plan juridique, «l'état peut être
considérer comme l'ensemble des pouvoirs d'autorité et de
contrainte collectives que la nation possède sur les citoyens et les
individus en vue de faire prévaloir ce qu'on appelle
l'intérêt général, et une nuance éthique le
bien public ou bien commun»
L'état demeure l'acteur principale des relations
internationales après en avoir été l'unique jusqu'à
la fin du XIXe siècle. Si, désormais les organisations
internationales les ONG les individus voire les mafias ont également un
rôle reconnu sur la scène mondiale, l'état occupe une place
toujours centrale et de nombreux peuple aspirent à en constituer un.
1.2 Richesses nationales
Le produit intérieur brut (PIB) est l'un des
agrégats majeurs des comptes nationaux.En tant qu'indicateur
économique principal de mesure de la production économique
réalisée à l'intérieur d'un pays donné, le
PIB vise à quantifier pour un pays et une année donnés la
valeur totale de la « production de richesse » effectuée par
les agents économiques résidant à l'intérieur de ce
territoire (ménages, entreprises, administrations publiques). Le PIB
reflète donc l'activité économique interne d'un pays et la
variation du PIB d'une période à l'autre est censée
mesurer son taux de croissance économique.10(*)
L'agrégat PIB représente le résultat
final de l'activité de production des unitésproductrices
résidentes d'un pays. Cette notion peut se définir de trois
manières :Le PIB est la somme des valeurs ajoutées brutes des
différents secteurs institutionnels ou des différentes branches
d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur
les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches
d'activité) ;Le PIB est la somme des emplois finaux intérieurs de
biens et de services (consommation) finale effective, formation brute de
capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les
importations.11(*)
En 2018, le produit intérieur brut par Congolais
s'élève à 466 dollars. Un chiffre stable parrapport
à 2017 et qui lui vaut la 7e place au classement des pays les plus
pauvres de la planète. Il a désormais un PIB de 41,62 milliards
de dollars pour 89,25 millions d'habitants.D'après la Banque mondiale,
la proportion de la population congolaise vivant en dessous duSseuil de
pauvreté atteignait 37% en 2011.
PIB par habitant en 2018 : 466 dollars
PIB 2018 : 41,62 milliards de dollars
Population 2018 : 89,25 millions d'habitants.
I.3. CROISSANCE ECONOMIQUE
La croissance économique désigne la variation
positive de la production de biens et de services dans une économie sur
une période donnée, généralement une période
longue. En pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le
produit intérieur brut ou PIB12(*). Il est mesuré « en volume » ou
« à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation.
Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent
la croissance du PIB par habitant comme indication de l'amélioration de
la richesse individuelle, assimilée au niveau de vie.
La croissance est un processus fondamental des économies
contemporaines, reposant sur le développement des facteurs de
production, lié notamment à la révolution industrielle,
à l'accès à de nouvelles ressources minérales
(mines profondes) et énergétiques (charbon, pétrole, gaz,
énergie nucléaire...) ainsi qu'au progrès technique. Elle
transforme la vie des populations dans la mesure où elle crée
davantage de biens et de services. À long terme, la croissance a un
impact important sur la démographie et le niveau de vie (à
distinguer de la qualité de vie) des sociétés qui en sont
le cadre. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance
économique peut permettre de faire reculer la pauvreté.
I.3.1. Définition
Les économistes utilisent le terme de croissance
conventionnellement pour décrire une augmentation de la production sur
le long terme. Selon la définition de François Perroux, la
croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue
pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur deDimension,
pour une nation, le produit global net en termes réels. »13(*) La définition de Simon
Kuznets va au-delà et affirme qu'il y a croissance lorsque la croissance
du PIB est supérieure à la croissance de la population.
À court terme, les économistes utilisent
plutôt le terme d'« expansion », qui s'oppose à «
récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle
économique. La croissance potentielle estime l'écart entre la
croissance mesurée et celle qui serait obtenue avec une pleine
utilisation de tous les facteurs de production ; cet écart est minimal
au plus fort d'une expansion.
Au sens strict, la croissance décrit un processus
d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc
pas directement à l'ensemble des mutations économiques et
sociales propres à une économie en développement. Ces
transformations au sens large sont, conventionnellement,
désignées par le terme de développement économique.
Selon François Perroux, « le développement est la
combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rend
apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit
réel global. » Le terme de « croissance » s'applique
alors plus particulièrement aux économies déjà
développés.
La Commission du développement durable du gouvernement
britannique souligne qu'il est important de distinguer trois notions qui «
ne sont absolument pas les mêmes choses » :
La croissance des flux biophysiques (énergie et
matériaux) La croissance de la valeur monétaire de la production
(PIB), La croissance du bien-être économique de la population.
Le croissantisme économique est considéré
comme étant l'idéologie de la croissance par opposition à
la philosophie décroissantiste.
I.3.2. La mesure de la croissance
La croissance économique est généralement
mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus
courant est le produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine
mesure quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des
comparaisons internationales, on utilise également la parité de
pouvoir d'achat, qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de
référence. Pour comparer la
Situation d'un pays à des époques
différentes on peut également raisonner à monnaie
constante14(*).
L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance
Économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs
critiques.
Il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle.
Une part importante des transactions, non déclarée,
est ainsi perdue pour les statistiques comme le fisc. Même s'il prend en
compte la production des activités non marchandes, il ne mesure pas
l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.).
Selon la boutade d'Alfred Sauvy, il suffit de se marier avec sa
cuisinière pour faire baisser le PIB. Il ne mesure que les apports de
valeur ajoutée dans l'immédiat (sur une année). Les effets
de long terme, notamment dans des services tels que l'Éducation ou la
Santé, ne sont pas ou mal comptabilisés à travers leur
impact sur la production.
Le PIB ne mesure que la Valeur Ajoutée produite par les
agents économiques résidents. Il ne prend donc pas en compte les
transferts de ressources internationaux, alors que ces derniers
représentent souvent une part importante de leur richesse nationale. Il
est possible d'utiliser un outil plus pertinent tel que le Revenu national
brut. Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la
richesse possédée, par un pays, sans distinguer les effets
positifs ou négatifs sur le bien-être collectif. Une catastrophe
naturelle (Katrina détruisant La Nouvelle-Orléans, par exemple),
qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à
travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer.
Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni
le coût du financement de la reconstruction. Cette contradiction
était dénoncée dès 1850 par l'économiste
français Frédéric Bastiat qui dans son Sophisme de la
vitre cassée écrivait que « la société perd la
valeur des objets inutilement détruits », ce qu'il résumait
par : « destruction n'est pas profit. »
Cette contradiction apparente provient probablement du fait que
le PIB ne mesure pas réellement le développement, le
progrès en lui-même ; mais juste l'activité
économique, pourvoyeuse d'emploi. Peu importe s'il y a progression de la
société dans l'absolu : le fait est que toute augmentation de la
Valeur Ajoutée signifie in fine un emploi et des revenus pour ceux qui y
contribuent. À partir de là, on suppose la création de
richesse par la dynamique de l'augmentation de la production.
Dans son acception classique, le développement
économique ne se résume pas à la seule croissance
économique et des indicateurs ont été proposés pour
mesurer plus finement celui-ci, comme l'indice de développement
humain.
A) Le taux de croissance du PIB
La croissance économique est mesurée par le taux de
croissance économique. Celui-ci se calcule par la différence
entre le PIB réel (c'est-à-dire le PIB corrigé des
variations de prix) de deux années successives (par exemple
l'année t et l'année t+1), rapportée au PIB de la
première année. Mathématiquement :
Taux de la croissance économique g = (PIBt-1- PIB1 /PIB1)
x 100
Parfois lorsqu'on s'intéresse à la croissance du
niveau de vie, on utilise le taux de la croissance par habitant qui peut
s'obtenir par soustraction du taux d'accroissement démographique au taux
de croissance économique, soit :
Taux de croissance du PIB par habitant15(*) Ghab = g-n,
Où g indique le taux de croissance du PIB et n le taux
d'accroissement démographique de la même année.
B) Le produit intérieur brut (PIB)
Le PIB correspond à la valeur totale de la production
interne de biens et services marchands dans un pays donné au cours
D'une année par les agents résidents à
l'intérieur du territoire national.
Comme les biens et services produits dans une économie ont
des unités de mesure différents et donc non comparables
directement les uns aux autres il faut les sommer proportionnellement à
leur valeur. Cette valeur est donnée par leur coût complet de
production (au coût des facteurs) exprimé par le prix.
Théoriquement, il existe donc trois approches pour
calculer le PIB d'un pays :
· Par la production : on fait la somme des
valeurs ajoutées en se basant sur les résultats fournis par les
entreprises et les administrations.
· Par la dépense : on additionne les
dépenses finales effectuées par les différents agents
économiques (les ménages, les entreprises, l'Etat et les
administrations publiques) et le solde des opérations courantes avec
l'extérieur.
· Par les revenus : par le total des
salaires distribués par les entreprises, les impôts indirects et
l'excédent brut d'exploitation des entreprises.
A côté du PIB dont l'usage est aujourd'hui largement
répandu, certains pays développés utilisent le produit
national brut (PIB) qui est la somme des valeurs ajoutées de toutes les
entreprises nationales implantées tant dans le pays qu'à
l'étranger.
I.3.3. Histoire de la croissance économique
Grâce au développement des statistiques nationales,
les économistes, les historiens et les démographes ont
constaté qu'avant la Révolution industrielle, la croissance
économique est essentiellement liée à celle de la
population: on produit plus parce qu'il y a plus d'individus pour produire,
mais le niveau de vie reste le même. À partir du XVIIIe
siècle, la croissance économique se déconnecte de celle de
la population et l'augmentation du niveau de vie devient exponentielle, mais
très irrégulière. Après la très forte
croissance mondiale des années 1830 et croissance mondiale des
années 1850, la Grande Dépression (1873-1896) donne un
sérieux coup de frein. De même, la grande dépression des
années 1930 fait suite à la croissance économique de la
Belle Époque et à la puissante expansion des années 1920.
Plus généralement les périodes de reconstruction suivant
une guerre sont
Favorables, comme lors de la très forte croissance des
années 1950, socle des Trente Glorieuses16(*)
Les historiens s'accordent sur le fait que le niveau de vie sur
l'ensemble du globe a peu évolué de l'Antiquité jusqu'au
XVIIIe siècle (entre l'an 1 et l'an 1000 l'économie mondiale
aurait même décliné), mis à part une embellie en
Europe occidentale entre les Xe et XIIIe siècles, annulés par les
épidémies et lesfamines des XIVe et XVe siècles. Ils
s'accordent aussi à constater qu'il y a de grandes disparités
selon les peuples et selon les époques. Sachant qu'on a affaire à
des sociétés ou presque toute la population est rurale, il est de
toutes façon presque impossible d'obtenir la statistique de leur
production, puisque celle-ci est presque complètement locale, voire
familiale (bâtiment, mobilier, confection, alimentation, services) et
très marginalement commerciale, de telle sorte qu'il est impossible de
reconstituer un standard moyen de consommation et de l'évaluer en
monnaie.
La croissance économique, aussi bien comme
phénomène que comme donnée objectivable, est donc quelque
chose de récent, lié à l'urbanisation des
sociétés et à l'apparition de statistiques nationales.
Jusqu'aux années 1970, c'était aussi un phénomène
géographiquement limité, qui concernait surtout les pays
occidentaux et le Japon.
Les Pays-Bas sont la première société
à connaître un phénomène de croissance, au XVIIe
siècle. Comme le note Henri Lepage en reprenant les analyses de Douglass
North, « pour la première fois dans l'histoire connue de
l'humanité, un pays se trouvait en mesure d'offrir un niveau de vie
croissant à une population croissante, et cela un siècle avant
que se manifestent les premiers signes réels de la Révolution
industrielle. »
Le phénomène s'est ensuite progressivement
étendu. La phase de développement économique depuis la
Révolution industrielle n'a aucun précédent historique.
Après le XVIe siècle, lorsque différentes parties du monde
développent des relations commerciales, on constate des périodes
de croissanceÉconomique, mais éphémères et
marginales. Les écarts entre conditions de vie au XVIIIe siècle
étaient réduits, pour certains auteurs comme Paul Bairoch: l'Inde
possédait même un niveau de vie supérieur à
l'Europe. On estime que la croissance globale de l'économie entre 1500
et 1820 n'est que d'un trentième de ce qu'elle a été
depuis (de 247 milliards de dollars internationaux en 1500 à 695 en
1820, puis 33 725 en
1998). Les revenus en Europe ont été
multipliés par 20 depuis 1820. L'Asie accélère aussi son
rythme de croissance depuis un demi-siècle : le niveau de vie en Chine a
été multiplié par six et celui du Japon par huit.
Cependant, au XIXe siècle le développement
économique entraîne des bouleversements sociaux comme l'exode
rural. Le niveau de vie et le développement n'ayant commencé
à être étudiés
Rigoureusement qu'au XIXe siècle, il est cependant
difficile, faute de données, de faire une comparaison entre le XVIIIe et
le XIXe siècle.
I.4. Les déterminants de la croissance
On peut désigner plusieurs types de déterminants
à la croissance : richesses naturelles, environnement extérieur,
population, innovation17(*) (concept qui ne concerne pas seulement le
progrès technique), investissement, connaissance, cohérence du
développement18(*).
Les principales conclusions des travaux de Xavier Sala-i-Martin,
économiste espagnol spécialiste de la croissance, confirment
qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant simple de la croissance
économique.
En parlant des sources de la croissance, on tente de comprendre
pourquoi certains pays sont économiquement plus avancés que
d'autres ou quel est le moteur de la croissance économique.
Il est difficile de dresser un inventaire exhaustif des facteurs
de la croissance économique. Néanmoins, les enseignements de la
science économique permettent d'en énumérer quelques-uns,
assez pertinents pour être souvent cités par divers auteurs. Nous
évoquerons successivement l'investissement, les infrastructures, la
taille du marché, le progrès technique et l'environnement
institutionnel.
1.4.1 L'investissement
Au niveau national, l'investissement correspond à un
accroissement des moyens de production. Puisqu'il accroit la capacité
productive de l'économie, il est la première source de la
croissance économique. Il faut noter que les moyens ou les facteurs de
production dont il est question incluent aussi bien le capital physique
(machines, unisses, équipements logistiques, etc.) que le capital humain
(main d'oeuvre qualifiée et instruite disponible).
On distingue l'investissement net de l'investissement brut. Ce
dernier inclut les amortissements ou les investissements de remplacement qui
permettent le renouvellement de l'outil de production et donc le maintien du
niveau de production. Diminué des amortissements l'investissement brut
donne l'investissement net qui permet d'élever le niveau de
production.
Pour un même volume d'investissement, la composition du
montant global peut varier. Et à des compositions différentes des
investissements il est possible d'observer l'accroissement de la production
d'ampleurs différentes. En d'autres termes, tous les investissements
privés comme publics ne sont pas également efficaces, du point de
vue de leur aptitude à accroitre les possibilités de
production19(*).
Il importe de faire remarquer que l'investissement accroit la
capacité de production d'une économie. Autrement dit il entraine
une croissance potentielle. La réalisation effective de la
croissance économique demeure dépendante d'une bonne allocation
des dépenses d'investissement vers les secteurs de l'économie
identifiés comme étant porteurs de croissance.
La croissance économique n'est donc pas un résultat
mécanique de l'investissement ou de l'accumulation du capital.
L'investissement est certes une condition nécessaire, mais non
suffisante de la croissance économique.
1.4.2 Les infrastructures et l'état du
marché
C'est sur le marché que les entreprises écoulent
leurs produits et services, et arrivent à réaliser leurs profits.
La décision d'investir résulte souvent d'une analyse cout
avantage. Si les espérés par les entreprises s'avèrent
supérieurs au cout d'installation de l'investissement, celui-ci devient
alors envisageable. Lorsqu'un pays est doté d'infrastructures
importantes, il réduit considérablement pour les entrepreneurs
potentiels le cout de l'investissement. Ceci améliore le rapport cout
avantage de l'investissement, ce qui rend le pays attrayant pour les
investisseurs.
La taille et le fonctionnement du marché affectent
également les activités des entrepreneurs dans la mesure
où ils influencent leurs décisions de production. L'existence des
débouchés ou une potentielle demande solvable rassure les
producteurs quant à l'écoulement de leurs produits. En outres, si
les prix pratiqués sur le marché ne sont pas intéressants
à leurs yeux, ils peuvent se désengager des activités de
production avec toutes les conséquences qui peuvent s'en suivre :
ralentissement de la croissance et hausse taux de chômage.
1.4.3 Le progrès technique
On parle de progrès technique lorsqu'on évoque le
fait d'obtenir une augmentation de la production tout en maintenant
inchangé le volume des facteurs de production utilisés.
Si les différences dans les infrastructures sont
l'explication principale des différences de performance
économique entre les pays, la réforme de ces infrastructures (par
le progrès technique) peut davantage stimuler la croissance
économique d'un pays.
En effet, le progrès technique induit par l'innovation a
l'avantage d'offrir de nouvelles opportunités d'investissement, ce qui
donne lieu à davantage d'accumulation des qualifications, tout en
favorisant les transferts de technologie et une utilisation plus efficace de
ces investissements.
1.4.4 L'environnement institutionnel
L'activité économique s'exerce toujours dans un
environnement institutionnel donné. Ce dernier la détermine
à bien des égards. Pour un étranger, investir dans un pays
revient, dans une certaine mesure, à livrer les investissements
réalisés aux autorités de ce pays. Si la croissance passe
nécessairement par l'accroissement de l'investissement net, il sied de
noter qu'un environnement institutionnel caractérise par
l'instabilité politique (insurrections, guerre, etc.), par la
corruption, par la lourdeur administrative ou par l'investissement. Ce
problème concerne en particulier un grand nombre de pays en voie de
développement.
SECTION 2: PRESENTATION DU CHAMPS EMPIRIQUE
2.1 LES INDICATEURS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
2.2. PRODUIT INTERIEUR BRUT
Le produit intérieur brut (PIB) est l'un des
agrégats majeurs des comptes nationaux. Sa dénomination anglaise
est le GDP, pour Gross Domestic Product. En tant qu'indicateur
économique principal de mesure de la production économique
réalisée à l'intérieur d'un pays donné, le
PIB vise à quantifier pour un pays et une année donnés la
valeur totale de la « production de richesse » effectuée par
les agents
Économiques résidant à l'intérieur de
ce territoire (ménages, entreprises, administrations publiques)
Le PIB reflète donc l'activité économique
interne d'un pays et la variation du PIB d'une période à l'autre
est censée mesurer son taux de croissance économique. Le PIB par
habitant mesure le niveau de vie
Et, de façon approximative, celui du pouvoir d'achat
car n'est pas prise en compte de façon dynamique l'incidence de
l'évolution du niveau général des prix.
Il diffère du produit national brut (PNB) qui additionne
au PIB (produit intérieur brut) les rentrées nettes de revenus de
facteurs en provenance de l'étranger (revenus de facteurs provenant du
reste du monde diminués des revenus de facteurs payés au reste du
monde).
La composition de cet indice est dans certains cas sujet à
caution ou à suspicion, en particulier lorsque les gouvernements y
voient un outil politique et qu'ils ont la capacité d'influencer la
production
De cet indicateur (1*)
2.3 Les indicateurs du PNUD et l'indice de
sécurité sociale
a. Ø Les indicateurs du PNUD :
Le PNUD publie depuis 1990 un rapport annuel sur le
développement humain dans le monde, contenant une batterie, enrichie au
fil des ans, d'indicateurs économiques, sociaux et environnementaux.
Cet indicateur est tout simplement la moyenne de trois
indicateurs permettant chacun de classer les pays sur une échelle de 0
à 1 : le PIB par habitant (exprimé en parités de
pouvoir d'achat), l'espérance de vie à la naissance, et le niveau
d'instruction (mesuré par un indicateur alliant pour deux tiers le taux
d'alphabétisation des adultes et pour un tiers le taux de
scolarisation).
Le PNUD a publié annuellement trois autres indicateurs
synthétiques. D'abord, l'ISDH indicateur
« sexospécifique » de développement
humain qui permet d'évaluer les différences de situation
des hommes et des femmes sous l'angle des trois critères retenus pour
caractériser le développement humain. A partir de 1995, l'IPF,
indicateur de participation des femmes à la vie économique et
politique, complète le précédent.
Pour les pays développés, l'IPH-2 tient compte de
quatre critères auxquels il accorde le même poids :
probabilité de décéder avant 60 ans, illettrisme,
pourcentage de personnes en deçà du seuil de pauvreté,
pourcentage de chômeurs de longue durée. Un dernier indicateur a
été ajouté en 2001, l'IDT, indicateur de
développement technique.
Quelles que soient les limites de ces indicateurs, ils
« indiquent » déjà bien des choses, y compris
pour les pays développés. Il n'est pas sans importance, par
exemple, de constater que les pays nordiques obtiennent d'excellentes notes
dans presque toutes les catégories, et surtout dans le domaine de la
réduction des inégalités sous diverses formes
(pauvreté, inégalités entre hommes et femmes), tout en
restant très honnêtement classés lorsque intervient (pour
une part) la richesse économique (IDH). Il n'est pas sans
intérêt non plus d'observer le cas des pays dont les performances
sociales (en termes de classement) sont nettement meilleures que les
performances économiques brutes (à nouveau les pays
nordiques).
b. Ø L'indice de santé sociale :
Cet indice a été mis au point, dans le cadre du
Ford Ham Institut for Innovation in Social Policy (Fordham University,
Tarrytown, NY) par Marc et Marque-Luisa Mitringoff.
L'ISS est un indicateur social synthétique visant à
concurrencer ou à compléter le PIB dans les jugements de
progrès. Il est calculé à partir de seize variables
élémentaires, regroupées en cinq composantes
associées à des catégories d'âge.
L'intérêt d'un raisonnement par catégories d'âge est
explicité dans les termes suivants par Brink et Zeesman (1997) :
- Les groupes d'âge sont universels, chaque individu
passant (potentiellement) par tous les groupes ;
- Il permet de créer un cadre holiste, une vision globale
des grands problèmes sociaux ;
- Il permet de mettre en relief plusieurs tendances sociales
fortes, comme la détérioration du statut des enfants et
l'amélioration relative du statut des personnes âgées au
cours des années 1980
- Les résultats sont aisés à
interpréter par tous, facilitant ainsi les débats publics sur les
publics sur les politiques économiques et sociales.
Dans le cas de l'ISS comme dan celui des indicateurs du PNUD ou
du BIP 40 (voir suivant), on ne saurait se contenter, si l'on souhaite produire
un diagnostic pertinent de l'évolution de la « santé
sociale », de l'indice synthétique : il faut examiner les
indicateurs composants et leurs variations.
12
En résumé, pour cet indicateur synthétique
comme pour tous les autres les résultats les plus spectaculaires et les
plus « médiatiques » (notamment la confrontation
avec le PIB) sont certainement les plus critiquables scientifiquement. Ils n'en
ont pas moins l'immense mérite d'attirer l'attention sur des questions
qui, faute de telles tentatives, risquent de ne jamais « faire la
une », alors qu'elles ont autant (ou plus) d'importance que la
santé économique ou les cours de la Bourse.
2.4. Le BIP 40, l'ISP et les Indicateurs territoriaux
a. Ø Le Baromètre des
Inégalités et de Pauvreté BIP 40 :
Des économistes et statisticiens professionnels
français, associés à un réseau associatif militant
pour la réduction des inégalités, le RAI (Réseau
d'alerte sur les inégalités) ont mis au point et
présenté à la presse en 2002 un nouvel indicateur
synthétique, le BIP40. Le nom de cet indicateur est une
référence ironique à la fois au PIB et au CAC 40.
L'objectif de cet indicateur est de couvrir plusieurs dimensions
un indicateur (résultant lui-même de plusieurs indicateurs)
permettant de suivre l'évolution dans le temps des
inégalités correspondantes, et enfin d'additionner (ou d'
« agréger ») ces indicateurs par dimensions pour
obtenir un indicateur global `le BIP 40.
Commençons par les dimensions retenues et par leur
contenu. Elles sont au nombre de six :
- emploi et travail : les 24 indicateurs correspondant
à cette dimension sont répartis en quatre rubriques :
chômage (8 indicateurs, dont le taux global de chômage, mais aussi
les inégalités hommes et femmes face au chômage, la part
des chômeurs de longue durée...), précarité (5
indicateurs), conditions de travail (8 indicateurs : et relations
professionnelles (3 indicateurs) ;
- revenus : on trouve 15 indicateurs pour cette
dimension.
Ils portent sur quatre rubriques : salaires (i20(*)négalités, poids
des bas salaires, etc. ; en tout 5 indicateurs), pauvreté (4
indicateurs), inégalités et fiscalité (3 indicateurs),
consommation (3 indicateurs) ;
- santé : les 5 indicateurs sont proches de ceux
qu'utilise le PNUD dans ses rapports annuels sur le développement humain
(ex. : espérance de vie, différence d'espérance de
vie entre cadres et ouvriers...) ;
- éducation : 5 indicateurs, dont les taux de jeunes
sortant du système éducatif sans diplôme et certaines
mesures des inégalités de performances scolaires ;
- logement : 5 indicateurs, dont la part des logements
« sociaux » (ou aidés) dans les mises en
chantier ;
- justice : 4 indicateurs, dont le taux de personnes en
prison par rapport à la population.
Ø 13
b. L'indice de sécurité
Personnelle (ISP):
L'ISP offre l'avantage de retenir certaines dimensions peu
présentes dans les indicateurs que nous avons examinés jusqu'ici.
La sécurité dont il est question est considérée
comme majeure dans la perception et la mesure de bien-être. Elle englobe
trois grandes dimensions :
1) La sécurité économique comprenant les
aspects de sécurité de l'emploi et de sécurité
financière ;
2) La sécurité devant la santé (protection
contre les risques de maladie) ;
3) La sécurité physique (sentiment de
sécurité face aux délits).
En termes conceptuels, il s'agit de mieux cerner la
qualité de vie des individus, sous l'angle des insécurités
auxquelles ils sont confrontés en présentant un indicateur unique
permettant une meilleure contribution au débat public.
D'un point de vue méthodologique, l'indice
synthétique agrège des données
hétérogènes compilées sur la base d'une
méthode proche de la logique retenue dans l'ISS. Mais sa principale
originalité est qu'il s'agit de l'un des rares indicateurs qui combinent
des dimensions objectives et subjectives du bien-être. La publication des
données et le suivi de leur évolution permettent donc non
seulement de comparer cet indicateur aux tendances de la croissance
économique, mais également d'étudier les écarts
entre les données « objectives » et la perception
des insécurités par les habitants. Ils permettent
également des comparaisons entre les régions des comparaisons par
sexes et par groupes d'âges.
Cette innovation méthodologique a un coût puis
qu'elle nécessite qu'une enquête d'opinion soit
réalisée à rythme annuel.
c. Ø Les Indicateurs Territoriaux :
Dans grande majorité des cas, il ne s'agit pas
d'indicateurs synthétiques, mais de bilans ou de tableaux de bord
rassemblant un certain nombre de variables, qui sont à peu près
les même que celle que l'on trouve dans les initiatives plus globales
recensées aux questions économiques, sociales et
environnementales. Les valeurs mises en avant sont, elles aussi, semblables
(accorder plus d'importance au progrès social, à la
qualité de l'environnement, etc. avec toutefois la présence
fréquente de questions concernant la qualité de la
démocratie ou gouvernance locale.
Il faut bien entendu regarder ces initiatives, comme les autres,
avec circonspection, et en particulier se demander jusqu'à quel point
l'engouement pour des indicateurs ne relève pas d'une mode de la
quantification, ou du réflexe bien connu qui consiste à
préconiser la création d'un observatoire en pensant régler
des problèmes de fond qui dépendent avant tout de l'action
collective et de l'usage politique d'éventuels indicateurs. Mais la
puissance de ce mouvement et l'examen de ses impacts conduisent à y voir
une tendance de fond, liée à la fois à la
territorialisation de l'action publique et à d'autres facteurs plus
généraux de contestation de la « religion »
de la croissance économique et de ses chiffres.
Nous nous limiterons ici à une recommandation assez
normative de » méthode politique : l'utilité
éventuelle du recours a des indicateurs locaux repose sur la
qualité de l'action politique locale dans lesquels ils sont
insérés. Ainsi, pour répondre à la question
fondamentale « Qu'est ce qui fait la richesse d'un
territoire ? » il importe que les acteurs construisent et
choisissent ensemble, de façon partenariale, les mots, les valeurs et
les objectifs, les critères, les modes d'évaluation et de
jugement, et éventuellement les indicateurs. Une autre condition
décisive est l'acquisition progressive, par le groupe des promoteurs,
d'une légitimité suffisante dans le territoire concerné.
Or une légitimité ne s'impose pas, elle se conquiert par la
conviction, par des réseaux d'intéressement, des alliances, des
compromis, des conflits de valeurs gérés intelligemment.
2.5 ETAT DE LIEUX DE L'ECONOMIE CONGOLAISE
Dans l'accomplissement des missions qui lui sont
dévolues par son ministère de tutelle, parmi lesquelles
l'évaluation périodique de l'évolution économique
du pays, la direction générale de l'économie a mené
au cours du premier trimestre 2014, une enquête retraçant
l'évolution de l'économie congolaise au deuxième semestre
2013 et décrivant ses perspectives pour l'année 2014
Les résultats de cette enquête ont été
présentés, le 9 juillet, aux opérateurs économiques
et aux hommes d'affaires congolais par le directeur général de
l'économie, Michel Niama. Intitulée « Note de conjoncture
de l'économie congolaise au deuxième semestre 2013 et
perspectives 2014 », cette enquête a été menée
auprès des entreprises privées et des administrations publiques
du pays. Elle s'est appuyée également sur les données des
différentes structures productrices de statistiques, à savoir :
le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, la Banque
africaine de développement, l'organisation de coopération et de
développement économique, l'office des statistiques de l'Union
européenne, l'observatoire statistique de l'Afrique Sub-saharienne, la
Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) et l'Institut national de
la statistique.
Selon la Direction générale de l'économie,
cette étude qui a duré trois mois a permis de décrire les
dernières évolutions des activités économiques dans
le pays. Ainsi, il ressort de cette expertise que l'environnement
économique congolais a connu au deuxième semestre 2013, une
légère amélioration grâce au dynamisme du secteur
non pétrolier, notamment les bâtiments et travaux publics (BTP),
la transformation du bois (hors copeaux) et les
télécommunications, qui ont compensé pour une bonne part,
la baisse de la production pétrolière.
Le sous-secteur agricole
D'après l'enquête, il résulte que ce secteur
n'a pas encore atteint les résultats escomptés, en dépit
de l'engouement observé au niveau de l'agriculture industrielle et la
reprise de certaines cultures vivrières. La demande en viande reste
tributaire des importations, malgré les efforts déployés
pour relancer l'élevage, les résultats de celui-ci sont encore
timides. Néanmoins, avec la maîtrise de certaines
épidémies, les cheptels porcins, caprins et ovins ont
affiché des hausses respectives de 20%, 10% et 9,9% par rapport à
l'année 2012.
La pêche et l'aquaculture
Il a été noté que l'activité de
pêche continentale reste prédominante. Un regain
d'intérêt s'est manifesté dans ce secteur au cours du
deuxième semestre 2013 et la production nationale a connu une
évolution de 9,6% par rapport à 2012, en rapport avec la mise en
place progressive d'une logistique appropriée aux activités
halieutiques.
L'exploitation forestière
Pour ce secteur, les experts ont souligné qu'il est
demeuré à un niveau relativement stable, avec une augmentation
modérée de la production en volume de grumes (2,0%) et une baisse
significative de la production des rondins d'eucalyptus (-14,1%), suite
à la réduction des commandes des importateurs de copeaux.
La production pétrolière
Quant au secteur pétrolier, l'enquête a
révélé qu'il a été marqué par une
baisse de 6,9%, consécutive au vieillissement de certains champs
pétroliers, à la baisse de production de Moho-Bilondo et aux
difficultés enregistrées sur le champ Azurite.
Industries agroalimentaires
Ce secteur d'activité s'est traduit par une hausse de
15,6% de la production en quantité par rapport au second semestre de
l'année précédente. Cette performance est imputable
à la bonne tenue des sous-secteurs, production de boissons (11,9%) et
autres produits alimentaires (27,0%).
Bâtiments et travaux publics (BTP)
De l'évolution du chiffre d'affaires de ce secteur s'est
caractérisée par une hausse de 35,9% au second semestre 2013.
Celle-ci a été occasionnée par le financement des grands
travaux d'infrastructures en cours dans le pays, conformément à
la politique de municipalisation accélérée et la
volonté des pouvoirs publics de doter le pays en infrastructures de
base, nécessaires à la création d'un environnement
favorable aux affaires, afin d'attirer les investissements directs
étrangers.
Les transports
Les résultats de l'enquête précisent que ce
secteur serait en progression constante. Elle est boostée par la
modernisation et l'extension du Port autonome de Pointe-Noire, la construction
de la route Brazzaville-Pointe-Noire, la modernisation des aéroports de
Maya-Maya et de Pointe-Noire, la réhabilitation du chemin de fer.
Exception faite pour le transport fluvial, le fret et la poste qui accusent des
reculs nets de trafics.
Secteur de la téléphonie
Cette zone d'activité se caractériserait, selon
l'étude, par un accroissement des activités des
sociétés de téléphonie mobile qui auraient
enregistré une hausse de 10,7% de leur chiffre d'affaires,
encouragé particulièrement par la montée en puissance de
celui des SMS (47,3%).
Taux d'inflation
Dans les deux grandes agglomérations de Brazzaville et
Pointe-Noire, le taux d'inflation serait de 4,7%, du fait des produits
importés et des coûts de transport encore élevés
entre Pointe-Noire et Brazzaville. Malgré l'augmentation du nombre
d'entreprises créées, les emplois sont en hausse, mais à
dominance précaire, suite au boom des BTP.
Les finances publiques
Quant aux finances publiques, elles se caractérisent par
la baisse des recettes pétrolières et non
pétrolières entre les premier et deuxième semestres. Les
dépenses, par contre connaissent une accélération avec
l'intensification des investissements publics, due aux travaux liés
à l'organisation des Jeux Africains de 2015. Ainsi, dans l'ensemble,
l'exécution budgétaire 2013 a dégagé une
progression des recettes de l'ordre de 14,94% sur l'année, une
augmentation de 24,87% des dépenses en capital et une réduction
des dépenses courantes de 0,04% ayant généré une
contraction des soldes budgétaires.
La situation monétaire et de
crédit
Elle s'est déterminée par une baisse du rythme de
progression des avoirs extérieurs nets et une quasi-stagnation de la
masse monétaire. Bien que les crédits au secteur privé
aient progressé de l'ordre de 20,3%, la répartition de ceux-ci
par échéance de remboursement, dégage dans l'ensemble et
par rapport à 2012, une légère régression des
crédits à court terme de 15,4%, une hausse du niveau des
crédits à moyen terme de 26,5% et un niveau de crédit
à long terme, toujours dérisoire dans la quasi-totalité
des secteurs économiques.
En définitive, pour le directeur général de
l'économie et selon l'enquête, au niveau national, notamment en
s'appuyant sur les objectifs du Plan national de développement (PND)
2012-2016, les perspectives pour l'année 2014 sont encourageantes dans
tous les secteurs d'activité économique. « La croissance
économique s'afficherait à 7.9%, tandis que l'inflation se
fixerait à 3,4%. Cela serait le fruit des efforts amorcés par le
gouvernement visant à augmenter la production locale, à
réduire l'inflation importée, à baisser les coûts de
transport et à améliorer l'approvisionnement en eau et en
électricité », a conclu Michel Niama.
2.6. PRESENTATION DU SECTEUR ECONOMIQUE
1. Secteur primaire
A) AGRICULTURE
La République démocratique du Congo (RDC),
après une période de relatif dynamisme économique, a subi
une sévère dépression entre le milieu des années
1980 et le milieu des années 2000, liée aux guerres civiles qui
ont ravagé le pays. Avec une croissance économique de 8,2 %
en 2008 et de 2,7 % en 2009, la RDC a ensuite été l'un des
pays d'Afrique les plus touchés par la crise de 2008-2009. Entre 2010
et 2015, le pays a connu une croissance moyenne de 7,9% avec un pic de 9,2% en
2014 et une inflation largement maîtrisée. Avec la chute du prix
des matières premières et la crise politique en 2016, le taux de
croissance n'était plus que de 2,4% avant de remonter à 3,4% en
2017. L'agriculture reste le principal secteur de l'économie,
représentant 57,9 % du PIB en 1997, et occupait 66 % de la
population active.
B. Élevage
L'élevage, dont les capacités potentielles varient
entre 30 et 40 millions de bovins avec une charge bétail de 1/6 à
1/12 pendant toute l'année, n'est pas encore la priorité du
gouvernement. Il est peu développé en république
démocratique du Congo, en partie en raison des conditions naturelles qui
ne sont pas favorables à l'élevage du gros bétail, sur une
grande partie du territoire. La forêt dense n'a pas de pâturages et
la trypanosomiase, véhiculée par la mouche tsé-tsé,
sévit à l'état endémique dans la plupart des
régions basses du pays. Les régions montagneuses de l'est et du
sud-est (Kivu) sont, en revanche, propices à l'élevage. Le
bétail y aurait été introduit par des populations tutsies
venant des pays voisins. Cet élevage est pratiqué par des
populations de pasteurs spécialisées ou par quelques rares
ranches modernes. Les techniques d'élevage restent cependant
rudimentaires chez les éleveurs traditionnels et les soins
vétérinaires sont peu pratiqués.
Les effectifs du cheptel bovin ont été
estimés au niveau national à environ 11 277 130
têtes. Ils sont en constante baisse depuis 1990, avec une chute de
11 % en 1993 et 18 % en 1995. Outre ce troupeau, dans presque tous
les villages, un petit cheptel de caprins, de porcs, d'animaux de basse-cour
(volailles) vit en liberté autour des cases et à la
périphérie des villes. D'une manière
générale, même si la viande, surtout les morceaux
« nobles », est de moins en moins consommée par les
couches défavorisées, qui privilégient les bas morceaux
(capa), la poule (1 000 t. importées mensuellement) ou le poisson
bon marché dans leur alimentation, la production de viande et de
volailles demande de recourir aux importations. De même, la production
d'oeufs et de lait est très insuffisante.
2. SECTEUR SECONDAIRE
A. Industrie
Un père et son fils déchargeant des sacs de ciment
près de Goma. Le secteur industriel n'a contribué pour
5,6 % au PIB en 2003. Autrefois important, il est actuellement
composé de quelques petites usines dans le textile, l'agroalimentaire,
la chimie et le secteur des biens d'équipement. Toutes les branches de
production ont souffert de la crise qui frappa le pays. Les industries
manufacturières ont été coupées de leurs sources
d'approvisionnement en matières premières et de leurs
débouchés en produits finis; elles n'utiliseraient qu'entre 15 et
17 % des capacités productives installées. Le secteur
secondaire est très peu développé et
caractérisé par une forte présence de l'État,
marginalisant ainsi le secteur privé. La plupart des
sociétés sont publiques ou à participation mixte, avec
souvent une participation majoritaire de l'État. Malgré le
processus de privatisation en cours (programme PMPTR), l'État reste le
principal opérateur dans la plupart des secteurs économiques
comme l'énergie, les mines, les forêts, l'hydraulique, le
transport et le bâtiment.
La république démocratique du Congo se lance
dans la mise en place de zones économiques spéciales pour
encourager la renaissance de son industrie. La première ZES devrait voir
le jour en 2012 dans la commune kinoise de N'Sélé et sera
consacrée aux agro-industries. Les autorités congolaises
prévoient déjà d'en ouvrir une autre dédiée
aux industries minières (dans le Katanga) et une troisième
consacrée aux cimenteries (dans le Bas-Congo)
3. SECTEUR TERTIAIRE
A. SERVICE
Le secteur des services est dominé par les transports et
les télécommunications. Timidement, il a commencé à
attirer des investisseurs. Le secteur tertiaire a représenté
27,9 % du PIB en 2005 et affiché un taux de croissance réel
de 7,8 %, essentiellement dû aux bonnes performances des transports,
des télécommunications et des services financiers. Si le conflit
a fortement détérioré la qualité des
infrastructures routières, fluviales et ferroviaires, la reprise
amorcée en 2003/04 a soutenu la demande de transports en commun dans les
grandes villes.
CHAPITRE II : CONCEPTS THEORIQUES
Dans chapitre nous parlerons des théories
économiques, des courants et écoles sur la croissance
économique, pour expliquer au mieux notre sujet, par les
différents auteurs des classiques, marxistes, et keynésiens.
1. THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Laréflexion économique sur la croissance remonte
vraisemblablement à la première révolution industrielle
Adam Smith, dans son ouvrage Recherche sur la nature et les causes de la
richesse des Nations. Publié en 1776, est le premier à
présenter une théorisation de la croissance économique.
Pour lui, la croissance économique est illimitée et elle est
déterminée par la division du travail qui permet
d'accroître la productivité. Cette pensée évoluera
avec les autres économistes classiques
1.2. L'école classique
La plus part des économistes de l'école classique,
écrivant pourtant au commencement de la révolution industrielle,
pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute
production devait, selon eux, inexorablement converger vers un état
stationnaire. C'est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l'état
stationnaire était les produits des rendements décroissants des
terres cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à son
«principe de population » mais aussi pour John Stuart Mill.Les
économistes de l'école classique pensaient qu'aucune croissance
ne pouvait être durable, car cette production devait, selon eux,
inévitablement tendre vers un état stationnaire. C'est le cas de
David Ricardo pour qui l'état stationnaire était dû aux
rendements décroissants des terres cultivables. C'est aussi le cas de
Thomas Malthus qui mettait en évidence le rythme de croissance de la
population. Toutefois, Adam Smith, comme évoqué ci haut, laissait
entrevoir la possibilité d'une croissance sans limite.
Toutefois Adam Smith, à travers son étude des
effets de productivité induits par le développement de la
division du travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance
ininterrompue. Et JB-Say écrivait « Remarquez en outre qu'il est
impossible d'assigner une limite à la puissance qui résulte pour
l'homme de la faculté de former des capitaux ; car l'épargne
et son industrie, n'ont point de bornes.» 20(*)
1.2.1. L'état stationnaire de David Ricardo
Pour D. Ricardo, la croissance trouve son origine dans le
réinvestissement productif du surplus. Puisque l'augmentation de la
population entraîne la hausse du prix des aliments (du fait des
rendements décroissants de la terre), il est nécessaire
d'augmenter la production agricole en mettant en culture de nouvelles terres.
Mais celles-ci sont soumises aux rendements décroissants. Le coût
de production et donc le prix des denrées alimentaires augmentent. Les
industriels doivent augmenter les salaires, qui sont fixés au niveau de
subsistance, ce qui réduit leurs profits donc les investissements,
bloquant par conséquent la croissance. Le libre-échange peut
faire pression à la baisse permettant de rétablir les profits.
Mais c'est une solution de court terme. L'état stationnaire est
inéluctable à long terme.
1.2.2. La théorie de Marx
Karl Marx, explique la croissance par l'accumulation du capital.
Dans le monde capitaliste qu'il décrit, la recherche incessante des
profits a pour conséquence la substitution du capital au travail. Le
chômage va donc se multiplier et les salaires baisser, ce qui va diminuer
la consommation ouvrière et ouvrir une crise des
débouchés. Avec le temps, le taux de profit va baisser et
réduire progressivement l'accumulation du capital et donc la
croissance.
1.2.3. La croissance limitée vue par R.
Malthus
Thomas R. Malthus affirme que les ressources de la terre
augmentent à un rythme arithmétique tandis que la population
croît suivant un rythme géométrique. Il en conclut la
nécessité de limiter les naissances pour éviter des
catastrophes démographiques. Il prévoit de graves crises de
famine à long terme qui, cependant, ne se réaliseront pas.
1.2.4 Joseph Alois Schumpeter et l'innovation
Joseph Schumpeter a développé la première
théorie de la croissance sur une longue période. Pour lui, les
méthodes de production et les pratiques de consommation
routinières et adaptatives conduisent à l'état
stationnaire. Cette routine est brisée, selon Schumpeter, par
l'entrepreneur et ses innovations. Ainsi aucune augmentation des facteurs
traditionnels (capital, travail) ne peut conduire à l'évolution.
Celle-ci ne peut provenir que d'une modification qualitative. Schumpeter montre
que le facteur déterminant de cette évolution est innovation.
L'innovation est donc au coeur du processus de croissance. En plus, il souligne
que l'innovation est à la fois source de croissance et crise. C'est ce
phénomène qu'il désigne par le concept de
«destruction créatrice»21(*)
1.2.5 La croissance instable des post keynésiens
Domar et Harrod
Après la seconde guerre mondiale, les économistes
Harrod et Domar, influencés par Keynes, vont chercher à
comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être
durable. Ainsi, ils développent un modèle qui permet de faire
ressortir le caractère forment instable de tout processus d'expansion.
En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit équilibre
(c'est-à-dire que l'offre de production augmente ni moins ni plus que la
demande), il faut que l'investissement augmente à un taux précis.
Ce taux est fonction de l'épargne et du coefficient de capital
(quantité de capital utilisée pour produire une unité) de
l'économie. La croissance est donc, selon une expression d'Harrod,
toujours sur le fil du rasoir. Ainsi pour les deux économistes, la
croissance ne peut être équilibrée.22(*)
1.2.6. Jean-Baptiste Say : la croissance
illimitée et stable.
Jean-Baptiste Say propose, de son cote, une vision optimiste de
la croissance. Il fait rupture avec la vision pessimiste des économistes
classiques et parle d'une croissance illimitée et stable grâce
à certains mécanismes d'ajustement. Il élargit les
facteurs productifs retenus par les classiques : l'industrie et les services
sont des activités productives au même titre que l'agriculture. La
loi des débouchés permet une croissance infinie. Et s'il existe
des désajustements, ils sont toujours temporels.
1.2.7. Les variations du coefficient de capital
permettent la stabilité de la croissance (Solow, 1956)
Robert Solow a été le premier à proposer un
modèle formel de la croissance. D'inspiration néo-classique, ce
modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs :
le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la
mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de
production) et de travail (main d'oeuvre)23(*)
Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les
facteurs de production connaissent des rendements décroissants,
c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion
engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il
pose également comme hypothèse que les facteurs de production
sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant
que la population connait un taux de croissance que Solow qualifié de
« naturel » (non influencé par l'économie), le
modèle déduit trois prédications :
1. Augmenter la quantité de capital
(c'est-à-dire investir) augmente la croissance : avec un capital plus
important, la main d'oeuvre augmente sa productivité (dite
apparente).
2. Les pays pauvres auront un taux de croissance
plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé
moins de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus
faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une
augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays
riches
3. En raison des rendements décroissants
des facteurs de production, les économies vont atteindre un point ou
toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation
de la production. Ce point correspond à l'état stationnaire.
Solow note toutefois que cette troisième prédiction est
irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade,
en raison du progrès technique qui accroit la productivité des
facteurs.
Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la
croissance provient du progrès technologique. Toutefois, ce
progrès technologique est exogène au modèle,
c'est-à-dire qu'il ne l'explique pas mais le considère comme
donné
1.2.8. Les nouvelles théories de la croissance :
les théories de la croissance endogène (Romer, Lucas, Barro,
Greenwood, Jovanovic)
Les nouvelles théories de la croissance sont nombreuses,
mais on retiendra seulement elles de la croissance endogène24(*)Elles trouvent leur origine
dans les critiques de la théorie de Solow. La critique essentielle
concerne le progrès technique :
ce n'est pas u facteur de croissance exogène mais
endogène car il est le fruit des investissements des agents.
Puisque les facteurs de croissance sont endogènes, l'Etat
peut jouer un rôle dans le processus de croissance en incitant les agents
à investir davantage dans le progrès technique. Cette
théorie réhabilite le rôle structurel de l'Etat, ses
dépenses publiques à long terme dans une vision
néo-classique.
Contrairement à Solow, la théorie de la croissance
endogène suppose que la productivité marginale du capital ne
décroit pas.
Les facteurs de la croissance sont l'accumulation de capital
physique (Romer), la recherche développement (Romer), l'accumulation de
capital humain (Lucas), les infrastructures publiques (Barro). Les
difficultés à expliquer la totalité de la croissance par
mesures quantitatives (combinaison capital travail) permettent de comprendre
pourquoi certains économistes. Parmi lesquels Rostow les étapes
de la croissance économique (1962), soulignent les facteurs politiques,
sociaux et institutionnels de la croissance.
I.3. Le modèle de Solow
Robert Solow propose un modèle néoclassique de
croissance. Ce modèle repose essentiellement sur l'hypothèse
d'une productivité marginale décroissante du capital dans la
fonction de production. Le modèle est dit néoclassique au sens
où les facteurs de production sont utilisés de manière
efficace et rémunérés à leur productivité
marginale. Solow montre que cette économie tend vers un état
stationnaire. Dans ce modèle, la croissance de long terme ne peut
provenir que du progrès technique
(et non plus de l'accumulation du capital)25(*)
Si on pense que tous les pays convergent vers le même
état stationnaire, alors le modèle de Solow prédit un
phénomène de convergence : les pays pauvres devraient
croître plus vite que les pays riches.
L'une des faiblesses théoriques du modèle de Solow
vient du fait qu'il considère le progrès technique comme
exogène. Autrement dit, il ne dit rien sur la façon dont le
progrès technique apparaît.
I.3.1 Endogénéiser le progrès
technique : les nouvelles théories de la croissance
Les théories récentes cherchent
précisément à rendre ce facteur endogène
c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son
apparition. Ces modèles ont été développés
à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer,
Robert E. Lucas et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la
croissance génère par elle-même le progrès
technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements
décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui
permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle
génère du progrès technique, n'a donc plus de limite.
À travers le progrès technique, la croissance constitue un
processus qui s'auto-entretient.26(*)
Ces modèles expliquent que la croissance engendre du
progrès technique par trois grands mécanismes:
· Le Learning by doing : plus on produit, plus on apprend
à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en
particulier de l'expérience, qui accroît la productivité
;
· La croissance favorise l'accumulation du capital humain,
c'est-à-dire les compétences possédées par la main
d'oeuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la
croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau
d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le
système éducatif. D'une manière générale, la
hausse du niveau d'éducation de la population - par des moyens publics
ou privés - est bénéfique ;
· La croissance permet de financer des infrastructures
(publiques ou privées) qui la stimulent. La création de
réseaux de communication efficaces favorise, par exemple,
l'activité productive.
« La principale des conclusions de ces nouvelles
théories est qu'alors même qu'elles donnent un poids important aux
mécanismes de marché, elles en indiquent nettement les limites.
Ainsi il y a souvent nécessité de créer des arrangements
en dehors du marché concurrentiel, ce qui peut impliquer une
intervention active de l'État dans la sphère économique
». En particulier ce « retour de l'État » se traduit par
le fait qu'il est investi d'un triple rôle :
Ø Encourager les innovations en créant un cadre
apte à coordonner les externalités qui découlent de toute
innovation (par exemple grâce à la protection qu'offre aux
innovateurs les brevets) ;
Ø Susciter celles-ci en investissant dans la recherche
(notamment fondamentale) et les infrastructures dont les externalités
dépassent le profit que peuvent en attendre les acteurs privés
;
Ø Améliorer le capital humain en investissant dans
le système éducatif. D'une manière générale,
c'est le rôle des politiques structurelles de l'État, en
particulier les investissements dans le capital public, qui est ainsi
souligné.
Ces modèles sont toutefois très frustes en ce
qu'ils n'expliquent pas les mécanismes précis qui font que la
croissance économique stimule le progrès technique. En
particulier, chacun des modèles de ces théories ne s'attache
qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et
croissance. Comme le notent Dominique Guellec et Pierre Ralle, « Le
modèle général recouvrant l'ensemble des formes du
progrès technique est sans doute trop complexe pour être
élaboré, ce qui limite la portée des résultats
obtenus puisque les interactions entre plusieurs formes existantes sont
ignorées ».
CHAPITREIII : IMPACT DE L'ETAT DANS LA CREATION
DES RICHESSES EN RDC
Dans ce chapitre, il sera question de présenter la
croissance économique de 2015 à 2017, la contribution des
différents secteurs au PIB (produit intérieur brut),
l'utilisation du PIB, les parts respectives de composantes de la demande
globale dans le PIB en pourcentage et enfin les parts relatives des
différents secteurs au PIB en pourcentage.
SECTION 1. EVOLUTION DU PIB ET DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE EN 2015-2016
Croissance du PIB et du revenu réel par
habitant (en pourcentage)
L'analyse de l'activité économique, selon
l'approche de la production, indique que la croissance en 2016 a
été soutenue principalement par le secteur tertiaire, dont la
contribution s'est établie à 1,75 point de pourcentage. Cette
situation est consécutive au dynamisme observé dans les branches
«Commerce», «Transports et
télécommunications» ainsi que «Hôtels et
restaurants».
En deuxième position vient le secteur secondaire, dont la
contribution à la croissance a été de 0,38 point de
pourcentage contre 1,20 point en 2015. Ce niveau a résulté de la
baisse d'activités dans la branche « Industries
manufacturières », dont la contribution a été de 0,99
point de pourcentage ainsi que de la contribution négative de 0,67 point
de la branche « Bâtiment et travaux publics ». Concernant la
branche « Electricité, gaz, vapeur et eau », sa contribution a
été marginale, soit 0,06 point de pourcentage.
1.1. EVOLUTION DU PIB SELON L'APPROCHE DE LA PRODUCTION
251652608251651584251662848Branche d'activité2015
2016
Tableau I.1 Contribution des différents secteurs
à la croissance économique(en point de croissance)
S
Secteur primaire 2,0 0,4
Agriculture, forêt,
Chasse et élevage 0,8 0,5
Agriculture 0,7 0,5
Extraction 1,3 -0,2
Secteur secondaire 1,2 0,4
Industrie manufacturières 1,5 1,0
Industrie alimentaire 1,2 0,9
Autres industries manufact0,3 0,1
Bâtiment et travaux public -0,3 -0,7
Electricité, vapeur, gaz et
251657728Eau -0,0 0,1
Secteur tertiaire 3,5 1,7
251658752Commerce 1,5 0,9
Transport et telecommuni-
Cations 1,2 0,4
Autres service hors adm. 0,7 0,3
Service d'administration
Public 0,1 0,1
SIFIM -0,1 -0,0
251659776PIB au cout des facteurs6,7 2,5
251660800Taxe sur les produits 0,2 -0,1
PIB aux prix constants du
251661824Marché
6,9 2,4
Source: Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux
(C.E.S.C.N.)
Pour ce qui est du secteur Primaire, sa contribution à la
croissance a représenté 0,37 point contre 2,0 points en 2015.
Cette situation est expliquée par le ralentissement de la production
dans la branche « Extractions », dont la contribution à la
croissancea été négative de 0,17 point contre une
contribution positive de 1,3 point, une année auparavant.
Il importe de relever que le ralentissement de l'économie
congolaise en 2016, par rapport à 2015, a été
observé sur l'ensemble de trois secteurs composant l'activité
économique.
Graphique 1.2 Contribution principale branches
d'activités à la croissance du PIB
(En
pourcentage)
Source : Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes
Nationaux (CESCN).
I.1.1. Agriculture, Forêt, Elevage, Pêche
et Chasse
Bien qu'en léger repli par rapport à l'année
2015, la croissance de cette branche, perceptible au cours des quatre
années précédentes, s'est maintenue au cours de
l'année sous analyse, réconfortant la bonne tenue des
activités dans ce secteur dans son ensemble. En effet, la valeur
ajoutée de la branche d'activité « Agriculture, Forêt,
Elevage, Pêche et Chasse » a connu une progression de 3,3 % contre
4,7 % en 2015. Son indice d'activité s'est accru de 3,7 %,
s'établissant à 118,6 points en 2016.
Il sied de relever que ce comportement est attribuable au
renouvellement des engagements pris par les partenaires techniques et ?nanciers
(PTF), particulièrement la tripartite (FAO-FIDA-PAM) dans
l'accompagnement du secteur agricole et celui de l'agro-industrie.
I.1.1.1. Agriculture
La valeur ajoutée de la sous-branche « Agriculture
» s'est accrue de 3,1 % durant l'année sous analyse,
établissant son indice d'activité à 115,3 points. Cette
progression a été favorisée par les investissements
réalisés dans ce secteur notamment à traversles ouvertures
des pistes agricoles, ainsi que la mise à disposition d'intrants aux
agriculteurs · Production agricole vivrière
Avec une valeur ajoutée en léger ralentissement par
rapport à 2015, soit 3,1 %, la production vivrière a
enregistré une contribution à la croissance du PIB réel de
0,5 point de pourcentage, en recul de 0,2 point. Cette évolution est
attribuable aux maladies ayant affecté deux cultures constituant la base
du régime alimentaire de la population, à savoir : la striure
brune du manioc et le wilt bactérien du bananier.
De palme et de palmiste ainsi que les grumes ont
enregistré des variations négatives.
I.1.1.2. Forêt
La croissance de cette sous-branche a quasiment stagné
autour de 6,7 %, d'une année à l'autre. Cette activité
recèle la source d'énergie la plus utilisée par les
ménages, en vue de remédier au dé?cit
énergétique par la société nationale
d'électricité. Ainsi, les deux productions, à savoir : le
bois de chauffage et le charbon, se sont accrues respectivement, comme en 2015,
de 7,9 % et 9,7 %.
I.1.1.3. Elevage, Pêche et Chasse
La valeur ajoutée de cette sous-branche a progressé
de 3,0 %, en baisse de 4,5 points par rapport à 2015.
Parallèlement, sa contribution à la croissance du PIB a
été quasiment nulle en 2016, tandis que son indice
d'activité s'est situé à 132,1 points, en hausse de 8,4 %
comparativement à l'année précédente.
I.1.2. Extraction
La contreperformance de la branche « Extraction » s'est
poursuivie au cours de l'année sous-revue, à la suite de
l'évolution défavorable des cours de principaux produits miniers
et des hydrocarbures sur le marché international. En effet, la valeur
ajoutée de cette branche s'est inscrite en baisse de 0,7 % en 2016,
après un accroissement de 4,8 %, une année auparavant. En termes
de contribution à la croissance, la branche a renseigné un niveau
négatif de 0,2 point de pourcentage en 2016 contre +1,3 % une
année auparavant. Par conséquent, son évolution a
tiré vers le bas la contribution du secteur primaire à la
croissance pour la deuxième année consécutive. Ces
évolutions sont également re?étées par l'indice
d'activité de la production minière et des hydrocarbures, lequel
a été de 122,4 points contre 135,0 points.
Outre l'évolution défavorable des cours sur le
marché international, les contreperformances enregistrées sont le
fruit d'une conjugaison d'autres facteurs dont les plus importants sont :
· le ralentissement du régime de production à
l'approche de la pleine utilisation des capacités de production
installées, pour certaines entreprises ;
· le déficit en fourniture énergétique
attesté par une multiplication des épisodes de
délestage
I.1.3. Industries manufacturières
La branche « Industries Manufacturières » a
renseigné un ralentissement de l'ensemble de ses activités. En
effet, la croissance de sa valeur ajoutée s'est établie à
8,6 % contre 13,7 % une année auparavant. Ce comportement observé
dans les deux sous branches « Industrie Alimentaire, Boisson et Tabacs
» ainsi que « Autres Industries Manufacturières », tient
de facteurs structurels, notamment la faible fourniture en énergie
électrique et la concurrence des produits importés.
I.1.6. Commerce
En 2016, la valeur ajoutée de la branche « Commerce
» a connu une progression de 6,4 % après avoir atteint 10,8 % une
année auparavant, ramenant sa contribution à la croissance
à 0,9 point de pourcentage après 1,5 point en 2015. Le
ralentissement observé est corollaire à celui des
activités minières, lesquelles font intensément recours
aux biens d'équipement importés.
I.1.7. Transports et
Télécommunications
La branche « Transports et Télécommunications
» a connu un ralentissement en 2016, avec une croissance de 3,5 % venant
de 9,7 % l'année précédente. Sa contribution, en points de
croissance, a été de 0,4 point contre 1,2 point en 2015.
I.1.3.1. Industries Alimentaires, Boissons et Tabac
La sous-branche « Industries Alimentaires, Boissons et Tabac
» a connu une progression de 9,3 % de sa valeur ajoutée en 2016
contre 13,2 % l'année précédente. Au cours de
l'année sous analyse, seules les industries alimentaires ont
été performantes de par leur rythme de production, tandis que
celles brassicoles sont restées plombées et celle de Tabac a
renseigné un niveau de production quasi-nul. Par ailleurs, d'une
année à l'autre, l'indice d'activité de la sous-branche a
progressé de 2,6 %.
I.1.4. Electricité, gaz, vapeur et eau
Cette branche a connu un accroissement de 9,3 % de ses
activités en 2016, après une contraction de 4,5 % de sa valeur
ajoutée en 2015, induisant une légère augmentation
à 0,1 point de sa contribution à la croissance du PIB contre un
niveau quasi nul, une année auparavant.
I.1.7.2. Télécommunications
Après plusieurs années de croissance, les
activités de télécommunication ont connu une forte
contraction en 2016. En effet, il a été observé une baisse
de temps de communication en 2016 de l'ordre de 2,4 %, correspondant à
16.725.203,3 milliers de minutes consommées, en liaison notamment avec
la baisse du revenu réel des ménages et du ralentissement des
activités minières. Par ailleurs, un accroissement de 20,3 % du
nombre d'abonnés a été noté, atteignant 35.631,0
milliers.
Ce déséquilibre tient de la sensibilité des
consommateurs face à la modi?cation tarifaire enregistrée au
cours de l'année sous analyse dans les différentes gammes de
produits offerts par les opérateurs du secteur de
télécommunication sur le marché national.
I.1.8. Autres services hors Administration publique
La valeur ajoutée de cette branche est restée
vigoureuse, enregistrant un accroissement de 3,1 %. Rapproché à
son niveau de 2015, il s'est observé un léger ralentissement de
4,6 points de pourcentage. En effet, malgré le processus
d'amélioration du climat des affaires par le Gouvernement, un
essoufflement des activités dans le secteur de l'hôtellerie et de
la restauration s'est fait ressentir.
I.1.9. Services d'Administration publique
La branche « Services d'Administration publique » a
enregistré un accroissement de 3,9 % de sa valeur ajoutée
après 3,7 % l'année précédente. Ce comportement
s'explique par l'amélioration constatée notamment dans les
domaines de la santé et de l'enseignement.
1.2 EVOLUTION DU PIB SELON L'APPROCHE DE LA DEMANDE
Source : Commission d'étude Statistiques et des
comptes Nationaux (CESCN)
L'évolution de la demande globale a été
marquée, en 2015-2016, par un affaiblissement de l'absorption, dans un
contexte de régression du solde des échanges avec
l'extérieur. La faiblesse de l'absorption a résulté de
l'atonie des investissements tant privés que publics et de la
décélération de la consommation des ménages.
En 2017 La croissance économique a été
tirée essentiellement par la demande extérieure nette, laquelle a
connu une amélioration de 17,4 % contre 8,6 % en 2016. Cette
évolution est consécutive particulièrement à la
consolidation des exportations des biens et services, dans un contexte de
montée des cours des matières premières sur le
marché mondial. Pour sa part, la demande intérieure s'est
légèrement améliorée de 1,0 % après 0,9 %
une année auparavant, en raison notamment du bon comportement des
investissements et consommation privés, avec une contribution positive
à la croissance globale de 1,2 point.
Tableau I.2 Parts relatives des composantes de la demande
globale dans le PIB réel
(en
pourcentage du PIB aux prix de 2005)
251663872
Composantes
|
2015(p)
|
2016(p)
|
2017
|
Demande intérieure
Consommation publique
Consommation privée
Investissement bruts
Demande extérieure nette
Exportations des biens et services
Importations des biens et services
|
116,4
12,5
76,6
27,3
-16,4
28,1
44,4
|
114,6
11,4
76,8
26,3
-14,6
27,2
41,8
|
111,6
81,4
-
30,3
-11,6
28,6
40,3
|
Produit intérieure Brut
|
100,0
|
251664896100,0
|
100,0
|
Source : Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes
Nationaux (CESCN).
I.2.1. Demande intérieure
La demande intérieure s'est faiblement accrue de 0,9 % au
cours de l'année sous examen après 2,0 % l'année
précédente, ramenant sa contribution à la croissance
à 1,0 point de pourcentage contre 2,5 points en 2015, sous l'effet
notamment d'un climat d'incertitude politique qui a affecté les
investissements notamment privés ainsi que le rythme de la consommation
des ménages.
Globalement, la consommation ?nale s'est faiblement accrue en
2016 par rapport à l'année précédente, soit 1,4 %
contre 6,0 %, avec une contribution de 1,3 point de pourcentage à la
croissance.
La consommation publique a été la composante la
plus touchée avec une décroissance de 6,1% et une contribution
négative à la croissance de 0,8 point, s'expliquant par la
compression de certaines dépenses courantes de l'Etat après
l'adoption de la Loi des ?nances recti?cative, résultant d'une faible
mobilisation des recettes publiques induite par la chute des cours de
matières premières.
A l'opposé, la consommation privée s'est faiblement
accrue de 2,7 % contre 6,6 % une année plus tôt, dans un contexte
de ralentissement de l'activité économique et de la psychose
consécutive à l'approche des échéances
électorales. Toutefois, la consommation privée est restée
le principal moteur de la croissance économique. Le ralentissement de sa
croissance observé en 2016 est corollaire à la perte notamment du
pouvoir d'achat des ménages.
En ce qui concerne les investissements, la formation brute de
capital ?xe (FBCF) a accusé un recul de 0,3 % en volume contre une
régression de 9,4 % en 2015. Spéci?quement, les investissements
publics ont baissé de 6,9 % en 2016, sous l'effet de la
non-exécution de certains projets publics. Parallèlement, les
investissements privés ont enregistré un léger
accroissement de 0,9 % après 1,9 % en 2015.
Le taux d'investissement a légèrement baissé
pour s'établir à 26,3 % du PIB contre 27,3 % une année
auparavant.
Graphique I.12 Structure du Produit Intérieur Brut
selon l'approche de la demande (en pourcentage)
Source : Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes
Nationaux (CESCN)
En 2017, la demande intérieure a été
soutenue par l'investissement et la consommation privés, dans un
contexte de ralentissement de la consommation publique. Globalement, la
consommation ?nale s'est repliée de 1,2 % en 2017 contre un repli de 2,5
% en 2016, avec une contribution négative de 1,0 point de pourcentage
à la croissance. En poursuivant sa tendance baissière, la
consommation publique a été la faible composante de la demande
intérieure, avec une décroissance de 32,8 % et une contribution
négative à la croissance de 2,8 points, en raison essentiellement
des mesures prises par le Gouvernement pour contenir certaines dépenses
courantes, dans un contexte de faible mobilisation des recettes publiques. En
ce qui concerne la consommation privée, elle a enregistré une
hausse de son rythme de croissance, soit 2,3 % contre 2,4 % l'année
précédente, consécutive à l'évolution
modérée des revenus des ménages, de la persistance du
niveau élevé du chômage et de poussées
in?ationnistes enregistrées au cours de la période. Concernant
les investissements, la formation brute de capital fixe (FBCF) a
enregistré une progression de 7,5 %, en volume, après 9,7 % en
2016, en liaison avec le raffermissement des investissements privés,
lesquels ont progressé de 17,3 % après 16,8 % en 2016. Cette
évolution est corollaire à la reprise du dynamisme de
l'activité extractive favorisé par le relèvement des cours
de produits de base. En revanche, les investissements publics ont baissé
de 73,6 % en 2017 sous l'effet dela non-exécution de certains projets
publics. A la faveur de cette évolution, le taux d'investissement s'est
ressorti à 30,3 % du PIB après 29,2 % en 2016.
Source : Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes
Nationaux (CESCN)
I.2.2. Demande extérieure
Les exportations totales de biens et services ont
régressé, en 2016, de 0,9 % contre une amélioration de 4,1
% en 2015, induisant une contribution négative à la croissance de
0,2 point de pourcentage. Cette évolution est consécutive
notamment aux pesanteurs ayant affecté l'activité extractive.
Les importations de biens et services ont également
chuté de 3,7 %, en volume, renseignant une contribution négative
à la croissance de 1,6 %, suite essentiellement à la baisse de
33,6 % des approvisionnements en biens intermédiaires, en dépit
de la hausse de 23,5 % des achats des biens de consommation.
En 2017, Les exportations totales de biens et services ont connu
une reprise de 9,3 % contre une régression de 0,9 % en 2016, induisant
une contribution positive à la croissance de 2,5 points de pourcentage,
faisant de cette composante le principal moteur de la croissance en 2017. Cette
évolution est consécutive notamment à la vigueur de
L'activité extractive, laquelle a induit une hausse des
exportations du cuivre et du cobalt. Par ailleurs, les importations des biens
et services, quant à elles, ont légèrement chuté de
0,1 %, après le recul de 3,7 % en 2016, renseignant une contribution
quasi nulle à la croissance, suite essentiellement à la baisse
drastique des importations des services (-8,9 %).
SECTION 2 :EVOLUTION DU PIB ET DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE EN 2016-2017
L'activité économique a repris un trend haussier en
2017, après le ralentissement noté une année auparavant.
En effet, l'économie congolaise a enregistré une croissance du
PIB réel de 3,7 % en 2017 contre 2,4 % en 2016. Cette évolution
tient d'un environnement extérieur plus favorable,
caractérisé par la consolidation de l'activité
économique dans les pays avancés. Il s'en est suivi une hausse de
la demande des principaux produits miniers exportés par la R.D.C. et
l'amélioration de l'investissement privéEn 2017, suivant
l'approche par la production, la croissance a été soutenue
principalement par le secteur primaire dont la contribution s'est
élevée à 2,3 points de croissance contre 0,3 point en
2016.
Cet affermissement du secteur primaire est expliqué par le
regain de dynamisme dans la branche « Extraction », dont la
contribution a été de 2,0 points de croissance contre une
contribution négative de 0,2 point une année auparavant, suite
à l'entrée en phase de production et la reprise des
activités de certaines entreprises, dans un contexte d'embellie des
cours des principaux métaux d'exportations dont le cuivre et le cobalt.
Les secteurs secondaire et tertiaire ont contribué, chacun, à
hauteur de 1,1 et 1,0 point de croissance contre respectivement 0,4 point et
1,3 point en 2016. Le bon comportement observé dans le secteur
secondaire est consécutif au dynamisme de la branche «
Bâtiments et Travaux publics ». Par contre, la baisse de la
contribution à la croissance observée dans le secteur tertiaire
est expliquée notamment par le ralentissement des activités de
« Commerce » ainsi que « Transports et
Télécommunications ».
2.2 ANALYSE SELON L'APPROCHE DE LA PRODUCTION
Tableau I.1 Contribution de différents secteurs
à la croissance économique (en point de croissance)
Branche d'activité
|
2015
|
2016
|
2017
|
Secteur primaire
|
2,0
|
0,4
|
2,2
|
Agriculture, Chasse, Sylviculture et pêche
Industrie extractive
|
0,7
1,3
|
0,6
-0,2
|
0,2
2,0
|
Secteur secondaire
|
1,2
|
0,4
|
1,2
|
Industries manufacturières
Electricité, gaz et eau
Bâtiments et travaux publics
|
1,5
-0,0
-0,3
|
1,0
0,1
-0,7
|
0,3
0,1
0,8
|
Secteur tertiaire
|
3,5
|
1,7
|
1,2
|
Transport et communications
Commerce de gros et de détail
Autres
|
1,2
1,5
0,8
|
0,4
0,9
0,4
|
0,3
0,7
0,2
|
PIB au prix de base
|
6,7
|
2,5
|
4,6
|
Taxes sur les produits
|
0,2
|
-0,1
|
-0,9
|
PIB aux prix constant du marché
|
6,9
|
2,4
|
3,7
|
Source : Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes
Nationaux (CESCN)
I.1.1. Agriculture, Forêt, Elevage, Pêche et
Chasse
Le ralentissement de la branche « Agriculture, Forêt,
Elevage, Pêche et Chasse », entamé depuis 2016 s'est
poursuivi en 2017. En effet, la valeur ajoutée de cette branche a
progressé de 1,6 % en 2017 contre 3,3 % en 2016, portant sa contribution
à la croissance du PIB à 0,3 point contre 0,5 point en 2016
1.2. Extraction
En 2017, la croissance de la valeur ajoutée de la branche
« Extraction » s'est située à 7,8 % après une
contraction de 0,7 % en 2016. Cet accroissement a induit une contribution de
2,0 points à la croissance, représentant 52,8 % du taux de
croissance économique global du pays.
1.3. Industries manufacturières
En 2017, la valeur ajoutée de la branche « Industries
manufacturières » a connu une progression de 2,4 % contre 8,6 % en
2016, correspondant à un niveau de contribution à la croissance
de 0,3 point.
1.4. Electricité, gaz, vapeur et eau
L'activité de production et de distribution d'eau et
d'électricité a connu une décélération au
cours de l'année 2017. En effet, la valeur ajoutée de cette
branche a dégagé une croissance de 5,3 % au cours de
l'année sous analyse contre 9,3 % en 2016. Sa contribution à la
croissance a été quasi nulle comme en 2016.
1.5. Bâtiments et travaux publics
Après la baisse observée de 19,6 % en 2016, la
valeur ajoutée des activités de construction s'est accrue
substantiellement de 31,4 % en 2017 tel que l'atteste la consommation du ciment
gris dans le secteur privé, laquelle s'est améliorée de
283,4 %.
1.7. Transports et
Télécommunications
La valeur ajoutée de la branche « Transport et
Télécommunications » s'est accrue de 2,6 % en 2017 contre
3,5 % en 2016. Sa contribution à la croissance a été de
0,3 point contre 0,4 en 2016.
1.7.1. Transports
L'activité de transport a globalement renseigné une
évolution mitigée en 2017, concernant le comportement de ses
principaux postes à savoir « le trafic des marchandises et des
personnes » ainsi que « la manutention dans les principaux ports
». En effet, les mouvements des marchandises et des personnes ont
été les plus dynamiques durant l'année sous analyse,
dégageant ainsi des contributions supérieures aux
manutentions.
1.7.2. Télécommunications
En dépit de la légère baisse du nombre
d'abonnés en 2017, l'activité de télécommunication
a révélé une consommation de 19,2 milliards de minutes, en
hausse de 12,1 % par rapport à 2016. Ce niveau est attribuable à
l'augmentation du nombre d'appels durant l'année sous analyse.
1.8 Commerce
Les activités de commerce, quoi qu'en ralentissement, sont
restées dynamiques en 2017. En effet, la valeur ajoutée de cette
branche s'est accrue de 4,7 % en 2017 après 6,4 % une année plus
tôt, ramenant sa contribution à la croissance à 0,7 point
de pourcentage après 0,9 point en 2016. La poursuite de son dynamisme
résulte notamment du raffermissement des activités
minières, lesquelles recourent activement aux biens d'équipement
importés, ainsi qu'au développement des activités de
commerce sur toute l'étendue du pays.
1.9 Interprétation des
résultats
Dans l'approche de la production, le secteur tertiaire s'est
accru en 2016, grâce aux commerces, transport et
télécommunications qui ont favorisé une croissance
importante dans le PIB, alors que dans l'approche de la demande globale,
celle-ci a été marquée à la même
période par un affaiblissement de l'absorption dans un contexte de
régression du solde des échanges avec l'extérieur. Et
cette absorption a résulté par le manque d'activité et de
vigueur des investissements privés et publics, mais en 2016, la
croissance économique a été tirée essentiellement
par la demande extérieure nette laquelle a connu une amélioration
de 17,4% contre 8,6% en 2016 et la demande intérieure s'est
légèrement améliorer de 1,0% contre 0,9% en 2016
grâce notamment à un bon comportement des investissements.
L'activité économique a repris un trend haussier en
2017, après des faibles ralentissements en 2016, dans l'approche de la
demande intérieure et de la production. En effet, l'économie
congolaise, a enregistré une croissance du PIB réel de 3,7%
contre 2,4% en 2016. Cette évolution est due à un environnement
extérieur favorable caractérisé par la consolation de
l'activité économique dans les pays avancés.
L'amélioration de l'investissement privé en 2017 suivant
l'approche de la production, la croissance a été soutenue par le
secteur primaire dont la contribution s'est élevée à 2,3
point de croissance contre 0,3 en 2016.
Nous disons que les investissements ont contribué
grandement à la croissance économique de la RDC à la
période 2016-2017, dans toutes les approches tant de la production que
de la demande et surtout de la demande extérieure.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude a porté sur l'analyse de la croissance
économique de la RDC de 2015 à 2017, qui avait comme
préoccupation essentielle de savoir comment a évolué cette
croissance économique durant la période sous étude.Pour
répondre à cette préoccupation Nous sommes partis de
l'hypothèse selon laquelle, cette croissancea connu une trajectoire
à la hausse, grâce aux investissements réalisés.
Pour vérifier notre hypothèse, nous avons fait
appel aux méthodes Analytique pour étudier les données
récoltées et comparative pour comparer les données
reçues des années qui font l'objet de notre travail. Ensuite nous
avons fait appel aux et techniques documentaire, dans lequel nous avons eu
recours aux ouvrages et la technique d'observation directe.
Pour y arriver, nous avons pu éclater notre travail en
trois chapitres:
Dont :
Ø le premier chapitre a traité des
théories sur les généralités c.à.d. les
définitions des concepts de base et en outre de l'historique sur la
croissance en parlant aussi de l'investissement en passant par les indicateurs
de la croissance économique, et les secteurs
économiques.
Ø le deuxième chapitre a
parlé sur les théories économiques, les courants ainsi que
quelques écoles économiques sur la croissance des richesses d'un
pays, en énumérant notamment quelques autres auteurs.
Ø Le troisième chapitre a
analysé les différents données collectées
renseignant sur l'ensemble des secteurs d'activité de la RDC en PIB pour
en procurer la richesse nationale, et Nous avons pu constater que :
Le secteur secondaire a faiblement diminué au cours de
l'année 2016 en termes d'industrie manufacturière avec 1,0 ou
même alimentaire 0,9 qui n'ont pas fourni un bon rendement des ressources
à cause d'une mauvaise réalisation de chiffres d'affaires qui a
eu un impact sur sa contribution au trésor public.
La demande intérieure a continué sa
décroissance de 116,4 en 2015, 114,6 en 2016, et 111,6 en 2017 à
cause d'un climat d'incertitude qui a affecté les investissements
notamment privés ainsi que le rythme de la consommation des
ménages.L'activité économique a repris un trend haussier
en 2017, après des faibles ralentissements en 2016, dans l'approche de
la demande intérieure et de la production. En effet, l'économie
congolaise, a enregistré une croissance du PIB réel de 3,7%
contre 2,4% en 2016. Cette évolution est due à un environnement
extérieur favorable caractérisé par la consolation de
l'activité économique dans les pays avancés.
L'amélioration de l'investissement privé en 2017 suivant
l'approche de la production, la croissance a été soutenue par le
secteur primaire dont la contribution s'est élevée à 2,3
point de croissance contre 0,3 en 2016.
En 2017 le constat établit est celui de la performance de
l'économie nationale, qui a pris le déçu sur celle de
2016, avec 2,2 point de plus dans le secteur primaire, de 1,2 dans le secteur
secondaire
L'état congolais a su mettre en oeuvre les moyens
nécessaires pour augmenter sa richesse nationale au PIB Cette
performance s'explique par la vigueur des industries extractives et des
investissements associent, en dépit du ralentissement de
l'économie mondiale et de la baisse du cours du pétrole
observée et de la baisse de la demande et des prix des minerais que les
pays exportent.
Les investissements publics ont aussi contribué à
stimuler la croissance économique de la République
Démocratique du Congo.
Au terme de notre recherche nous pouvons dire que notre
hypothèse de départ est affirmée du fait que les
investissements jouent un rôle important dans la croissance
économique d'un pays. En ce sens nous pensons que le gouvernement doit
favoriser les investissements pour des résultats meilleurs au
PIB.
BIBLIOGRAPHIE
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sociales, 4e édition, Paris, Dalloz, 1997.
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4. MARGARIN. J et AUSSET G. «
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économique, éd. Dalloz, Paris, 1995.
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12. ABRAHAM-FROIS, G. 1984. « Élément de
dynamique économique. », 4ième édition,
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13. HÉNIN, P.Y. et P. RALLE. 1994. « Les
nouvelles théories de la croissance.» Vol. 44, La
découverte, Paris.
II. Rapports et Articles
1. Rapport Annuel de la BCC 2015
2. Rapport Annuel de la BCC 2016
3. Rapport annuel de la BCC 2017
III. Notes des Cours
v Méthode de recherche scientifique 2017-2018
v Comptabilité nationale 2018-2019
v Finance publique 2018-2019
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thèse P. 32, paris, la découverte, 1997
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confectionner un travail scientifique, PUL, Paris 1998
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2003, p.3
* 4 M.Ngasha, manuel de
sociologie générale, collection savoir et connaitre aux
éditions Africa, P.37, 2001
* 5 M.Nsakila, syllabus de cours
des méthodes des sciences sociales, G1 droit, UNILU, P.20, 1999-2000
* 6QUIVY, R., Manuel de
Recherche en Sciences Sociales, Nouvelle édition, Dunod,
Paris
* 7 G.fabre, 1999, p.17
* 8 P.Daillier et Pellet,
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Www.wikipedia.com/économieetgestion
* 10 Francois.P Dictionnaire
économique et social, Hatier 1990
* 11 P.Maillet, La croissance
économique, Presse universitaire de France, 1976
* 12 Note du cours
d'économie politique II, G2 éco,UNILU 2013
* 13 F.Perroux, Dictionnaire
écomique et sociale, Hatier 1990
* 14Pierre Maillet, La
Croissance économique, Presses Universitaires de France, 1976
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macroéconomie» L1, FASE, 2014-2015
* 16 R. benichis et M. Nouschi,
«histoire économique comptemporaine », 2e
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durable, seuil, 2001, P.69
* 19 Rapport 2014 sur le
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politique, Livre I, Chapitre II
* 21 A.Frost, dynamique
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endogène ouverture sur l'exterieur et développement point de vue
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* 23 A. Richard, croissance
triomphante: une perspective sur le XIXe siècle, Paris, 1996 P.48
* 24 Muet, croissance et
cycles: theories contemporaines, éd. Economica Paris, 1993. P. 12
* 25 R.Solow « A
contribution to the theory of economic growth», Quarterly journal of
economics 1956
* 26Jean Arrous : les
théories de la croissance, seuil, P.265
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