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Rôle de l’état dans la croissance économique en RDC.


par Andy Onokoko Shango
UNILU - Licence 2019
  

Disponible en mode multipage

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SUJET : Rôle de l'état dans la croissance économique en RDC.

INTRODUCTION

0. Contexte de l'étude

La croissance économique est une préoccupation majeur des pays en voie de développement en général et de la R.D.C. en particulier. Elle est essentiellement un processus visant à améliorer la vie des individus en leur procurant plus des biens et des services.

Cette évolution est amenée par des mesures d'accroissement de la seule production économique fondée sur les facteurs classiques, tel que la quantité de capital, de travail ou encore la productivité et l'innovation à la plupart des modèles de croissance économique, que soit celui de Harrod-Domar, ou celui de Solow fondaient leurs mécanismes sur ces variables essentielles.

La croissance économique de la R.D.C. est soutenue par les secteurs miniers, pétroliers, commerciaux, de construction et de l'agriculture, nul n'ignore qu'il est un vaste pays jonché des multiples ressources. Malgré ses ressources, elle n'a pas encore atteint une croissance économique envisagée.

1. REVUE DE LITTERATURE

A. Les théories de la croissance économique

Selon F. Perroux, cité par Beiton et Al (2004) « la croissance est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global en terme réel. ». Garello et Naudet (1991), de leur part précisent que : «La croissance économique se caractérise par une augmentation durable de la production et des principales grandeurs économiques - comme le Produit Intérieur Brut (PIB)». Donc de manière générale, la croissance économique est une augmentation soutenue et durable sur une ou plusieurs périodes, en générale l'année, d'une mesure synthétique de l'économie qui peut être le PIB réel ou le PIB par habitants. L'indicateur le plus utilisé pour repérer la croissance économique est le taux de croissance annuel moyen du PNB ou du PIB en valeur courante. Mais quand on raisonne dans le long terme, le PIB par habitant ou PNB par habitant est l'indicateur de mesure le plus adapté. Il permet de mieux comparer dans l'espace et le temps les capacités productives d'un pays, d'une région, en divisant le volume de richesses créés par le nombre d'habitants.

La croissance économique doit être distinguée de certaines notions que sont le progrès économique, le développement économique, l'expansion économique et les crises.

En effet, il y a progrès économique lorsque le revenu par tête de la population augmente pour tous les individus. Ainsi, comme le précise Perroux citer par Beiton et Al (2004), il peut y avoir augmentation du produit global (et même du produit moyen) sans cependant creusement des inégalités économiques comme c'est le cas dans certains pays du tiers monde. Dans ces cas, le revenu engendré par la croissance est accaparé par une minorité. Le progrès, quant à lui, se rapporte à une analyse des performances qualitatives, à l'amélioration de l'efficacité économiques (productivité) et aux innovations.

Le développement est un processus qualitatif lié au bien être de la population (hausse de l'espérance de vie, élévation du niveau d'étude, urbanisation et tertiarisation, etc.), qui englobe la croissance économique qui est un processus quantitatif. En effet, le développement est un processus qui fait appel à des transformations sociales, psychologiques, politiques, institutionnelles, financières et économique, c'est l'état de l'économie tandis que la croissance mesure le degré d'évolution de l'économie d'un instant PVEMOJI

   L'expansion est un phénomène qui désigne une amélioration quantitative à court terme des performances économiques qui est plus utilisé dans les analyses de cycles et des fluctuations. Selon Beiton et Al (2004), l'expansion désigne un phénomène d'accélération conjoncturelle du rythme de croissance de l'économie par rapport au taux de croissance de longue période. La croissance évoque donc la même tendance sur le long terme.

Il faut en fin distinguer la croissance des crises car, il peut y avoir croissance en tant de crise. On parle de crise au sens strict, quand il y a retournement ou chute brusque de l'activité économique (quantités de biens et services produits) ; cette crise débouche sur une dépression qui correspond à une baisse de l'activité économique.

Après avoir donné une définition de la croissance économique, nous pouvons exposer les théories de la croissance économiques. Nous allons commencer par exposer les prémisses de la théorie de la croissance avant d'aboutir sur les nouvelles théories de la croissance en passant par les analyses keynésiennes et modèle néoclassique.

B. Analyse keynésienne de la croissance économique.

La contribution de la pensée keynésienne à la théorie de la croissance économique se retrouve précisément dans les travaux de Harrod-Domar. Keynes, de lui-même n'a pas apporté une grande contribution.

Keynes, dans son analyse de la croissance suppose que la société épargne plus qu'elle en a besoin. Ainsi, partant de l'analyse de l'efficacité marginale du capital, il démontre que le sous-emploi du facteur capital va entrainer une baisse de son rendement ; ce qui au final va décourager l'accumulation de capital. Mais, il a manqué de voir que cette baisse de la productivité marginal du capita peut être atténué par la croissance économique.

Les travaux d'Harrod-Domar sont cités comme les plus grandes contributions de l'école de pensée keynésienne à la théorie de la croissance. Il s'agit d'un modèle basé sur le concept de l'ICOR (Incrémental Capital Out put Ratio) qui établit une relation constante entre le taux de croissance et le ratio d'investissement. Le modèle illustre le double rôle de l'investissement :

· Premièrement un rôle de stabilisateur selon le modèle keynésien étant donné qu'il constitue un élément de la demande globale ;

· Secundo, l'investissement constitue un accroissement du stock du capital donc des capacités de production de l'économie.

En outre, le modèle définit les conditions d'une croissance équilibrée se traduisant par l'égalité entre le taux de croissance garanti et le taux de croissance naturelle. Solow qualifie un tel équilibre d'« équilibre au fil de rasoir » car il présente des instabilités et quand on s'en écarte, on n'est pas sûre d'y revenir. Ce modèle sera la base des politiques économiques dans plusieurs PSD qui ont recouru à l'aide extérieur pour financer leur investissement nécessaire pour atteindre le taux de croissance désiré ; ce qui a conduit beaucoup de pays à s'endetter sans aboutir aux résultats escomptés car leurs environnement économiques n'était pas propice.

Les néoclassique vont essayer de résoudre l'incohérence du modèle d'Harrod-Domar à travers une modification de leur fonction de production.

2. Revue empirique sur l'investissement direct étranger

De nombreuses études empiriques ont analysé l'impact des IDE sur les PVD avec des résultats divergents. Alors que certaines études soutiennent que l'IDE a des effets positifs sur la croissance économique des pays d'accueil, d'autres par contre pensent que l'IDE n'est pas une condition nécessaire ni suffisante. Dans la littérature sur les effets des IDE dans les pays d'accueil, on distingue d'une manière générale deux grands courants d'analyse : une étude de causalité entre les IDE et la croissance (premier paragraphe), une étude des effets d'entraînement des IDE et des « spillovers » engendrés dans les pays d'accueil (deuxième paragraphe). Il convient aussi de mettre l'accent sur les problèmes souvent rencontrés dans ces études concernant l'utilisation des méthodes statistiques.

1° - Effets sur la distribution des revenus

Les effets des IDE sur la répartition des revenus dans les pays d'accueil ont été diversement interprétés dans la littérature. Certains auteurs soutiennent que ces effets sont positifs dans la répartition et l'amélioration des revenus des travailleurs, d'autres pas. Les effets positifs des IDE ont été vérifiés dans le domaine de la redistribution des revenus et de la richesse dans certains pays en développement tels le Botswana contrairement à d'autres pays tels le Zaïre (de Mobutu) et l'Angola (de Dos Santos) où l'argent des multinationales a servi soit à corrompre les politiciens, soit à acheter les armes.

Aux dires de Jalilian et Weiss et soutenus par Klein, Aaron et Hadjimichael les IDE ont un effet direct sur la réduction de la pauvreté. Dollar et Kraay soutiennent que les IDE sont bons pour la croissance, laquelle croissance est bonne pour réduire la pauvreté. D'après différents rapports de la Banque mondiale et Mainguy, la diminution de la pauvreté en Asie serait associée à une croissance rapide laquelle est véhiculée par les IDE, en Chine certes mais aussi au Vietnam où la pauvreté aurait chuté de 58% à 37% entre 1993 et 1998.

Bussman et al. en prenant comme indicateurs le coefficient de Gini, trouvent que les IDE tout comme les investissements domestiques ont un impact sur les revenus moyens dans les PVD. Il faut noter que ces résultats ne sont valables qu'en coupe transversale et doivent être pris avec réserve. En effet, dans une étude empirique basée sur 88 pays en développement, Milanovic n'a trouvé aucune relation entre les IDE et les inégalités de revenus.

En conclusion, on peut dire avec Lipsey qu'il faut tenir compte aussi bien des spécificités et des politiques des pays que des caractéristiques des firmes et des industries pour évaluer les retombées des IDE sur les revenus et la pauvreté7( *).

2° - Effets sur le transfert de technologies

La littérature sur les transferts de technologies montre que les effets des IDE sur l'économie des pays d'accueil sont divers.Dans une importante revue de la littérature dans le domaine, de Mello ressort deux voies principales par lesquelles les IDE encouragent la croissance. Les IDE permettent la diffusion du progrès technique par des effets d'entraînement et par le transfert des connaissances, notamment par l'acquisition de nouvelles techniques managerielles et organisationnelles.

Nelson et Phelps, Jovanovic et Rob , Grossman et Helman, Segerstrom et Barro et Sala-i-Martin et plus récemment Borensztein, de Gregorio et Lee, utilisant un modèle de croissance endogène soutiennent que les IDE aident à promouvoir la croissance dans les PVD en facilitant le transfert de technologie, en accroissant le niveau de qualification des travailleurs et surtout par l'augmentation des exportations et de la compétitivité. Pour eux, les IDE jouent un rôle central dans le processus de développement, contrairement aux théories traditionnelles où l'innovation technologique était laissée aux oubliettes.

Dans le même ordre d'idées, les résultats des travaux de Barrel et Pain et Borensztein et al. ainsi que les travaux de Brooks et Hill suggèrent que le transfert des technologies est un canal à travers lequel la croissance peut être favorisée. Blomström et Kokko soutiennent que le « transfert de technologie entre les multinationales et leurs filiales ne s'opère pas seulement via les machines, le matériel, les brevets et l'expatriation des gestionnaires et des techniciens, mais également grâce à la formation des employés locaux des filiales. Cette formation touche la plupart des niveaux d'emploi, depuis les simples manoeuvres jusqu'aux techniciens et gestionnaires supérieurs en passant par les contremaîtres».

Abwona relève les autres retombées des IDE comme étant l'octroi aux pays hôtes des compétences dans le domaine de la gestion, l'accès aux marchés extérieurs et la fourniture des biens manufacturés aux pays d'accueil. De plus, les IDE peuvent avoir des effets d'entraînement dans le domaine des infrastructures.

Coe et Helman, Engelbrecht, Griffith, Redding et Van Reenen dans la même lignée affirment que les activités de recherche et de développement menées par les firmes multinationales étrangères exercent un effet de contagion sur les firmes locales que ce soit au niveau de la formation de la main-d'oeuvre ou au niveau du rendement des inputs.

De Mello trouve que, selon les cas, l'entrée des flux d'investissements directs étrangers n'est pas nécessairement bénéfique à l'égard du pays d'accueil. L'auteur divise son échantillon de pays en deux parties, le groupe des pays « leaders » qui initient les innovations technologiques (pays développés) et le groupe des pays suiveurs (pays en développement) qui importent les technologies depuis les pays développés. Les effets des investissements directs étrangers sont généralement positifs sur la production dans les deux groupes de pays. Les effets sont aussi positifs sur la productivité totale des facteurs des pays développés mais en revanche négatifs sur la productivité des pays en développement8( *).

Ce résultat est expliqué par le fait que les pays suiveurs ne font qu'utiliser la nouvelle technologie sans une absorption réelle. Les pays développés connaissent en revanche un effet de substitution et de diffusion des nouvelles technologies par rapport à celles existantes, ce qui occasionne une production plus efficace. On peut d'ailleurs interpréter autrement ces résultats. Le transfert technologique accompagné des flux entrants d'investissements directs étrangers ne sera bénéfique au pays d'accueil que si celui-ci dispose déjà d'un niveau d'appropriation assez avancé de la technologie ou si ce dernier a un niveau important de croissance économique.

3° - Effets sur le capital humain

Au cours de la décennie écoulée, des études conséquentes sur le rôle des IDE comme vecteurs de la croissance économique à travers l'amélioration du capital humain ont été menées par Markusen, Kinoshita et Sjholm. Ces auteurs soutiennent qu'un changement technologique introduit par les firmes multinationales peut provoquer des effets d'imitation et d'entraînement dans le secteur industriel.

Blomström et Kokko insistent sur l'importance relative des FMN sur l'enseignement. Pour eux, si le rôle des FMN est assez marginal sur l'enseignement primaire et secondaire, la demande de travail qualifiée par les FMN peut encourager les gouvernements à investir davantage dans l'enseignement supérieur.

Pour l'OCDE, la présence des FMN dans un pays d'accueil pourrait être un élément clé du développement des compétences d'autant que certains savoirs sont impossibles à transmettre par écrit. En effet, les compétences acquises en travaillant pour une entreprise étrangère peuvent prendre une forme non quantifiable, il s'agit bien évidemment des saviors tacites, c'est-à-dire difficiles à codifier et à formuler. La meilleure façon de les transmettre étant d'en faire la démonstration et l'expérience. « De plus, le savoir tacite s'échange difficilement sur de longues distances. Le meilleur moyen, pour les pays en développement, d'acquérir le savoir contenu dans le processus de production des économies les plus développés pourrait donc être la présence d'entreprises étrangères dans l'économie nationale9( *) ».

Ritchie reconnaît que les multinationales ont joué un rôle important dans la croissance de l'Asie du Sud-Est, mais il se montre plus critique sur l'impact de leurs activités sur la formation de ce qu'il appelle le « capital technique intellectuel », c'est-à-dire la connaissance et les qualifications des managers, ingénieurs, scientifiques et techniciens dans l'économie locale. Il admet que les multinationales peuvent indirectement affecter l'offre de travail en influençant les institutions éducatives des pays hôtes.

Même si les multinationals investissent davantage dans la formation que les entreprises locales, le savoir-faire créé au sein de la multinationale ne se diffuse pas nécessairement au sein des entreprises locales. Les qualifications qui se transmettent sont en général confinées à des processus de production bas de gamme, et les développements technologiques sont limités à des segments étroits de production (exemple de l'emballage en Malaisie).

Ainsi, Ritchie pense que l'IDE peut fournir un savoir explicite, mais le savoir tacite doit être développé au préalable de manière endogène avant qu'une technologie étrangère puisse être transférée dans l'économie locale. Des pays comme la Corée du Sud et Taiwan peuvent davantage bénéficier des retombées de l'IDE sur le capital humain dans la mesure où ils se sont ouverts de manière sélective à l'IDE, notamment après avoir développé un capital intellectuel significatif.

Les effets néfastes du transfert de technologies et surtout les agissements de certaines FMN dans les PVD ont été mis en exergue également dans la littérature. Tsaï, Ross, Hertz, Stiglitz, Mold, Gries et Jungblut ont attiré l'attention sur les agissements des FMN et les conséquences d'une trop grande dépendance envers ces firmes. Les reproches à l'endroit des IDE relevés dans la littérature font état essentiellement des influences que ces firmes exercent sur les gouvernements locaux dans le but de preserver leurs intérêts et des inégalités dans la répartition des richesses qu'elles génèrent.

En résumé, on peut estimer avec Blomström et Kokko que les pays relativement bien dotés en capital humain ont la capacité d'attirer des investissements étrangers intensifs en technologie, lesquels peuvent contribuer à accroître la qualification du travail local. En revanche, dans les pays dont les conditions initiales sont moins favorables, les multinationales qui y investissent auront tendance à utiliser des technologies plus simples qui contribueront marginalement à l'apprentissage et au développement d'une qualification locale. Les recherches sur la relation entre IDE et formation du capital humain doivent encore être approfondies et posent la question des politiques publiques à mettre en oeuvre pour améliorer la capacité d'absorption des pays hôtes10( *).

4° - Effets sur les investissements domestiques

Dans les études empiriques sur les effets des IDE, une question centrale revient régulièrement à savoir, dans quelle mesure l'IDE exerce un effet d'éviction ou un effet d'entraînement sur les investissements domestiques. Cette question a été largement traitée par Borenstein. D'autres études théoriques considèrent qu'il existe également des effets possibles de complémentarité entre les IDE et les entreprises domestiques .

Dans le World Development Report de 2001, la CNUCED avance que l'effet positif des IDE sur l'investissement domestique se manifeste à travers plusieurs canaux tels que : (1) l'accroissement de la concurrence et de l'efficacité, (2) la transmission des techniques de contrôle de qualité à leurs fournisseurs et (3) l'introduction d'un nouveau savoir-faire (effet de démonstration des nouvelles technologies). Les FMN peuvent aussi pousser les entreprises locales à améliorer leur gestion ou à adopter les techniques de commercialisation employées par les multinationales sur le marché local ou mondial11( *)

De Gregorio et Lee montrent une relation positive entre les IDE et les investissements domestiques, même si cet impact n'est pas très significatif. De même, De Soya et Oneal affirment que les IDE encouragent les investissements locaux au lieu de leur nuire. Bosworth et Collins estiment les effets des IDE et des flux de capitaux sur l'investissement intérieur pour un panel de 58 pays en développement entre 1978 et 1995.L'échantillon assure une bonne couverture de l'Asie de l'Est et du Sud, de l'Amérique latine, du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et de l'Afrique subsaharienne. Trois types de flux sont considérés (IDE, investissements de portefeuille, prêts bancaires) qui n'apparaissent pas corrélés entre eux. Les auteurs trouvent qu'à chaque dollar d'entrée de capitaux correspond une augmentation de 50 cents des investissements intérieurs pour l'ensemble de l'échantillon.

Ce résultat général cache toutefois des différences marquées selon le type de flux. En effet, l'IDE a l'impact le plus important : un dollar d'IDE augmente l'investissement intérieur de 80 cents; les investissements de portefeuille n'ont pratiquement pas d'incidence et les prêts bancaires ont un effet intermédiaire.

Dans le même sens, Agosin et Mayer étudient justement l'impact des IDE sur l'investissement intérieur par région en retenant un échantillon moins étendu que celui de Bosworth et Collins (32 pays) mais une période plus longue (1970-1996). Ces auteurs montrent que l'IDE a stimulé l'investissement intérieur en Asie (c'est-à-dire que 1 dollar supplémentaire d'IDE entraîne une augmentation de plus d'un dollar d'investissement total (crowding in)), qu'il a eu par contre un effet d'éviction (crowding out) en Amérique latine et que son incidence est plutôt neutre en Afrique, où néanmoins quelques pays semblent tirer parti des investissements étrangers.

Dans le but d'analyser les effets des FMN dans le pays d'accueil, Markusen et Venables (1999) construisent un modèle théorique dans lequel ils montrent que l'effet d'entraînement dépend de la stratégie suivie par les multinationales (production pour le marché local ou exportation à l'étranger) et du volume des liens en amont générés par elles. Pour ces auteurs, plus ces liens sont importants plus la probabilité de l'effet d'éviction sera faible. Sinon, du fait qu'elles disposent d'un pouvoir de marché en termes d'avantages technologiques, de produits de marques ainsi que des techniques de marketing, l'entrée des firmes multinationales peut affecter négativement l'existence des firmes locales12( *).

Bouklia et Zatla soutiennent qu'un effet d'éviction de l'investissement domestique par les IDE dans les PSEM réduit nécessairement leur contribution à la croissance économique. Les auteurs pensent qu' « à côté d'éventuels effets de seuil ou d'une insuffisante capacité d'absorption technologique des entreprises locales, c'est, tout autant, l'absence de complémentarité entre le capital étranger et local qui expliquerait le faible impact de l'IDE sur la croissance des économies sud et est-méditerranéennes».

Dans le même ordre d'idées, une étude de Harrison et McMillan sur l'impact des IDE sur les marchés financiers de la Côte d'Ivoire entre 1974 et 1987 montre que les FMN, grâce à la supériorité de leurs garanties et de leur rentabilité, bénéficient d'un accès plus facile aux banques locales, au détriment des entreprises locales. Cela étant, une des limites de ces analyses tient au cadre de statique comparée adopté, alors qu'il semble plus réaliste de supposer que l'incidence de l'IDE sur l'investissement intérieur est par nature dynamique et peut se dérouler en deux temps : (i) un effet initial négatif dû à l'entrée de la multinationale qui, du fait de ses avantages compétitifs, gagne des parts de marché au détriment des entreprises locales ; (ii) un effet à long terme plus favorable sur les entreprises locales, qui bénéficient des externalités liées aux activités des multinationales, par « effet de démonstration » ou diffusion du savoir-faire.

5° - Effets sur les exportations et le commerce extérieur

Dunning est l'un des premiers économistes à avoir parlé d'un lien direct entre les IDE et la politique économique à travers les échanges commerciaux. Les IDE peuvent être d'un apport considérable en devises étrangères pour les pays en développement.

Il explique ce phénomène par la présence simultanée de trois avantages pour les FMN : 1) « ownership-spécific advantage », 2) « location advantage », et 3) « internationalization advantage », c'est-à-dire les avantages spécifiques liés à la propriété, à la localisation et à l'internationalisation du commerce (OLI).

Rhee et Belot mettent en évidence à travers des études de cas, le rôle catalyseur des exportations des investisseurs étrangers, lesquels contribuent à la genèse d'une industrie d'exportation dans certains pays en développement. Par exemple, l'industrie de l'habillement au Bangladesh, qui constitue la première source de devises du pays, trouve sa source dans la présence d'investisseurs coréens qui ont favorisé la création de centaines de petites entreprises locales tournées vers l'exportation. La prépondérance des multinationales américaines dans les exportations de l'industrie électronique de certains pays d'Asie à la fin des années 70 suggère également que l'IDE a pu lancer cette industrie dans la région avec le succès que l'on connaît. La part des filiales américaines dans les exportations était comprise entre 97 % aux Philippines et 75 % en Malaisie et en Thaïlande en 1982 ; elle dépassait 50 % à Singapour et atteignait 30 % à HongKong et Taiwan en 1977.

Jun et Sing trouvent un lien direct entre les exportations d'un pays en général et les IDE mais pensent que les exportations devraient être considérées comme une variable de contrôle à cause de la propension à exporter qui est on ne peut plus élevée chez les investisseurs étrangers.

Une analyse plus critique de la contribution de l'IDE au succès à l'exportation des économies asiatiques est développée dans une étude de l'OCDE. Selon les auteurs, les performances commerciales des quatre principaux pays de l'ASEAN (Singapour, Malaisie, Indonésie, Thaïlande) qui reposent sur l'IDE sont en réalité cantonnées à un faible nombre de produits, en majorité intermédiaires. Les secteurs de production sous contrôle étranger seraient en réalité des « enclaves étrangères virtuelles » à l'intérieur du pays d'accueil, caractérisées le plus souvent par un faible potentiel à augmenter la valeur ajoutée avec des transferts de technologie réduits. Les ratios élevés de dépendance à l'importation des exportations des multinationales sont considérés comme symptomatiques de la faible intégration des filiales étrangères dans l'économie locale. L'exemple de l'industrie du matériel de traitement automatique des données, où les importations représentent respectivement 80 % et 95 % de la valeur des exportations des biens finals en Thaïlande et en Malaisie, illustre bien ce problème.

Les auteurs en concluent un peu rapidement que ces pays n'ont pas réussi à améliorer leur appareil de production pour faire face à la montée en puissance de la Chine et du Vietnam, ce qui expliquerait en partie leurs problèmes structurels croissants qui ont débouché sur la crise financière asiatique.

La CNUCED a testé cette relation dans un modèle simple couvrant 33 pays en développement en 1995. L'intérêt de leur analyse est de décomposer les exportations selon leur intensité technologique. Les régressions mettent en évidence une relation positive et significative : une augmentation de 1 % de l'IDE par habitant dans un pays est associée à une hausse de 0,45 % des exportations manufacturières totales du pays. L'élasticité apparaît plus élevée (0,78) pour les exportations les plus intensives en technologie. Parmi les autres variables explicatives, les dépenses de R&D et la valeur ajoutée manufacturière par tête sont également significatives13( *)

Ces résultats peuvent être critiqués dans la mesure où ils n'établissent pas une causalité directe; ils suggèrent néanmoins que l'IDE peut être un facteur de soutien des exportations.

· La République démocratique du Congo : une logique à part 

L'image donnée par les analyses qui ont été effectuées pour le compte des pays en développement nous laisse davantage perplexes. Les propos de Giovannetti et Ricchiuti, ne peuvent que conforter un tel avis : « L'IDE est généralement associé à une augmentation de la productivité et de la croissance. Il représente aussi un important facteur du transfert de la technologie, stimule l'innovation et contribue à l'amélioration de la compétitivité ». Ainsi, théoriquement, l'IDE a un impact positif sur la croissance. Cependant, ceci n'a pas été toujours confirmé par les résultats empiriques. 

Pour la République démocratique du Congo il n'y a pas une évidence empirique pour soutenir l'hypothèse de l'effet positif de l'IDE sur la croissance. Ce manque de certitude s'explique d'un côté par la faiblesse de la part de ces pays en IDE aussi bien en terme absolue que relatif (en % du PIB), et d'autre part par le caractère instable du taux de croissance dans ces pays ».

Les résultats mitigés sous-tendent l'idée que l'effet de l'IDE dépend étroitement des caractéristiques propres du pays d'accueil et de la nature de l'IDE en question. Un effet plus favorable de l'IDE sur une.

3. DESCRIPTION DES PHENOMENES OBSERVE

La création des richesses ou les recettes de l'état sont donc l'ensemble des ressources à sa disposition pour la mise en oeuvre des politiques publiques, pour la réalisation des certains de ses projet sur l'ensemble du pays.

L'état crée des richesses par plusieurs moyens dont l'investissement, la fiscalité et bien sûr par d'autres moyens également. En ce qui concerne la fiscalité, l'état effectue des prélèvements sur les contribuables, pour rapporter des recettes pour son budget déjà établis.

Mais nous avons constaté, que la croissance économique de la république démocratique du Congo n'était pas régulière ou performante chaque année mais elle baissait considérablement.

4. PROBLEMATIQUE

D'après le dictionnaire le grand robert de la langue française, la problématique est la présentation d'un problème sous différents aspect, c'est un art de science de poser des problèmes, c'est aussi un ensemble de problèmes dont les éléments sont liés.

Pour Michel BEAUD(1997), la problématique est l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyses qui permettent de traiter le sujet choisi.1(*)

Le professeur Maurice MBAYO MUSEWA(1998), déclare que la problématique est une série des préoccupations que soulève un thème sous étude, de façon que son développement y apporte des lumières.2(*)

TSHUNGU BAMESA(2003)3(*), définit la problématique est comme un procès flexionnel et l'art de poser clairement les problèmes et aussi de résoudre en suivant leurs transformations dans la réflexion scientifique ou philosophique.

La croissance économique de la RDC est soutenue par les secteurs Primaire, secondaire et tertiaire. Ainsi que dans le cadre étroite de notre étude, une question a été soulevée:

« Comment a évolué la croissance économique de la RDC durant la période sous examen ? »

5. HYPOTHESE

Plusieurs définition nous sont proposées autour du concept hypothèse à ce titre nous citons quelques auteurs qui ont défini ce concept.

Le dictionnaire français Larousse parle de l'hypothèse comme étant une supposition que l'on fait sans se demander si elle est vraie ou fausse, mais seulement pour en tirer des conséquences à vérifier. Il se dit encore de l'assemblage de plusieurs suppositions faites pour parvenir plus facilement à l'explication de certains phénomènes.

Selon le professeur MULUMBATI(2001), c'est «la grande interrogation que le chercheur se pose et à laquelle il s'engage de répondre par un certain nombre d'investigation»4(*)

Le professeur MALEMBA NSAKILA (1999-2000), explique l'hypothèse de la manière suivante : Pour que l'observation de la nature soit rentable, il convient que le chercheur pose des questions adéquates. Ces questions appellent une réponse supposé, c'est-à-dire provisoire dont la recherche vérifie le bien fondé, et cette réponse est bien l'hypothèse5(*)

Etant donné que cette étude relève de l'implication ou du rôle de l'état dans la croissance économique en RDC, notre hypothèse s'inscrit dans la logique des moyens de performance dont a utilisé l'état congolais pendant la période sous études pour des résultats plus important

En guise de réponse provisoire à la question évoquée,

· Durant la période sous étude, la croissance économique du pays a connu une trajectoire à la hausse, grâce aux investissements.

6. METHODE DE RECHERCHE

Grawitz et Pinto cité par Mulumbati (2010), affirme que la méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontrent et les vérifient.

Pour sa part, Henri Guitton définit la méthode comme étant «les procédures rationnelles employés pour découvrir une vérité».

C'est ainsi que partant de ces deux définitions de ces auteurs nous avons utilisés les méthodes suivantes :

a) Méthode Analytique

La méthode analytique est définit comme étant celle qui décompose un objet en ces éléments constitutif afin de les étudier (Thank kho 1961). Cette méthode nous a permis d'interpréter et de faire des analyses des données recueillis. Elle consiste a l'exploitation des faits, en décelant les différences et les ressemblances entre les phénomènes comparent.

b) Méthode comparative

Comparer c'est confronter deux ou plusieurs faits pour déceler les ressemblances et les différences qui existent entre eux. Toute comparaison suppose qu'il existe entre les faits à comparer à la fois des ressemblances et des différences. (Mulumbati, 2014).

Nous avons comparé les données des différentes années. Elle consiste à analyser les effets des variables indépendantes sur la variable dépendante.

6. TECHNIQUES DE RECHERCHE

La techniques est l'ensemble des procédés opératoires rigoureux bien définit, transmissibles et susceptibles d'être appliqué à nouveau dans les mêmes conditions, adaptés au genre de problème et phénomènes sous l'étude (Grawitz 2001). Dans notre recherche, voici les techniques auxquelles nous avons faits recours

· Technique documentaire : Nous avons puisé des informations en rapport avec notre travail dans certains documents, ouvrages de base, rapport, et internet.

· Technique d'observation directe : 6(*)Selon QUIVY « l'observation directe est celle où le chercheur procède directement lui- même au recueil des informations sans s'adresser aux sujets concernés. Elle fait directement appel à son sens de l'observation. Les sujets observés n'interviennent pas dans la production de l'information recherchée. Celle- ci est manifesté et  prélevée directement sur eux par l'observateur»

Elle nous a aidés à porter une attention particulière sur la situation du PIB et évaluer les actions menées par l'état pour accroitre ce dernier.

7. OBJECTIS

A. Objectif général

Notre objectif est celui de connaitre l'évolution de la croissance économique en république démocratique du Congo, savoir les moyens à mettre en place par l'état pour une croissance économique continue au fil des années avenir.

B. Objectifs spécifiques

L'objectif spécifique de notre travail est l'évolution du PIB suivant les différentssecteurs économiques de la RDC durant la période de notre travail.Savoir comment l'état va accroître ses ressources dans les secteurs :

· primaires : les mécanismes industriels que doit mettre l'état congolais pour le paysannat dans le but de produire au maximum et enrichir ce secteur par des techniques mécanisé dans le but de nourrir la population nationale et ainsi augmenter la demande intérieure.

· Secondaire : voir les entreprises et industries du pays s'acquitter sans exception de leur droit fiscal, qui jouera un rôle important dans la croissance du PIB et PNB.

· Tertiaire : encouragé les investissements publics et privés, mais également les épargnes, ce secteur est devenu au fil du temps très indispensable car il intègre la totalité de l'économie.

8. CHOIX ET INTERET DU SUJET

1. Choix du sujet

Le choix de ce sujet se justifie à deux niveaux :

Ø Sur le plan personnel, par le fait qu'il se rapproche du domaine de notre formation universitaire comme futur économiste des entreprises et institutions publiques et privées ; ceci constitue donc pour nous une ouverture dans le monde de l'économique politique qui est un domaine dans lequel notre regard est focalisé. En plus, cette étude nous permettra non seulement de maitriser les concepts clés de notre sujet, mais aussi de comprendre et expliquer le phénomène sous étude.

Ø Sur le plan scientifique, ce travail constitue une documentation sur la croissance de l'économie en RDC, que les chercheurs pourraient consulter.

2. Intérêt du sujet

Sur le plan scientifique, ce travail servira de documentation aux lecteurs et aux personnes avisées sur ce sujet afin d'avoir une idée ou une connaissance sur la notion de la croissance économique nationale.

9. DELIMITATION SPATIO-TEMPOREL

Dans le cas de notre travail, celui-ci s'étale sur une période de 2015-2017 et Dans l'espace, cette étude a porté sur la croissance économique en république démocratique du Congo.

10. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Notre travail sera subdivisé en trois chapitres outre l'introduction générale et la conclusion :

Chapitre I :Les généralités ;

· Section I :Définition des concepts ;

· Section II : Présentation du champ empirique.

Chapitre II : Les concepts théoriques ;

Chapitre III : L'impact de l'état dans la création des richesses en RDC.

· Section I :Evolution du PIB et de la croissance économique en 2015-2016 ;

· Section II : Evolution du PIB et de la croissance économique en 2016-2017.

CHAPITRE 1 : GENERALITE

Ce chapitre parle sur l'état et son impact dans l'économie nationale, par ses différents moyens de créer ou d'améliorer les performances économiques en parlant notamment du PIB qui est un indicateur de la croissance économique, en passant par les investissements, les infrastructures etc... mais également la présentation des différents secteurs économique nationale.

SECTION 1 : DEFINITION DES CONCEPTS

1.1 DEFINITION DE L'ETAT

Un Etat7(*) est un territoire délimité par des frontières et régi par des lois qui lui sont propres. Par extension, il désigne également une personne morale de droit public instituant ces lois et garant du bien-être de ses habitants. L'Etat peut agir sur le plan économique au travers de différents leviers dont les deux principaux sont la politique budgétaire et la politique monétaire.

Son gouvernement se base alors sur l'observation d'outils statistiques (taux de chômage, taux de croissance du PIB, taux d'inflation...) pour établir des diagnostics et mettre en place la politique qu'il juge la plus adéquate. Dans certains cas, tout ou partie de ces pouvoirs peut être transférée à une instance supranationale8(*)

Aujourd'hui, dans la plupart des pays, l'Etat intervient de manière importante dans le fonctionnement de l'activitéì économique. Cette intervention prend trois formes principales : production, redistribution, réglementation et régulation. Ces trois grandes fonctions sont diversement représentés d'un pays aÌ l'autre, l'action de l'Etat étant très présente dans certaines économies et moins interventionniste dans d'autres.9(*)


1. LA PRODUCTION


La principale fonction productive de l'Etat consiste aÌ fournir aux ménages et aux entreprises des services non marchands. Ces services sont ainsi dénommes parce qu'ils ne donnent pas lieu, lors de leur consommation, aÌ une transaction monétaire. L'entretien des routes, la signalisation urbaine, l'école publique, la protection des services de secours, la Défense nationale, l'éclairage des rues, les musées publics sont quelques exemples des « services publics » mis aÌ la disposition de la population. Ces services sont soit gratuits, soit partiellement payants (mais la participation financière demandée est alors très inférieure au coût du service rendu).
Les services non marchands peuvent relever de la responsabilitéì des administrations publiques centrales (justice, police, armée...) ou être assurés par les administrations publiques locales comme la région, le département, ou la commune (ramassage des ordures ménagères, transports publics, entretien des locaux scolaires...). Pour financer ces services non marchands, l'Etat.
L'Etat peut aussi participer aÌ la production marchande en détenant des participations dans le capital de certaines entreprises. L'Etat français, par exemple, est un actionnaire important dans le capital d'EDF ou des Aéroports de Paris ou encore dans l'entreprise Renault. Cette situation est largement liée aÌ l'histoire de ces entreprises. Aujourd'hui, la tendance est plutôt au désengagement de l'Etat de la sphère de la production marchande.


2. REDISTRIBUTION

La redistribution des revenus est liée aÌ deux objectifs distincts : d'une part l'Etat cherche aÌ atténuer les inégalités de revenus entre les groupes sociaux, d'autre part il organise un système de protection sociale contre les grands risques auxquels peuvent être confrontes les ménages.


La réduction des inégalités sociales passe par des transferts monétaires entre les groupes sociaux les plus aisés et les groupes sociaux les plus pauvres. L'Etat prélevé des impôts, notamment sur les revenus les plus élevés et distribue des prestations sociales dont certaines sont sous condition de ressources, c'est-aÌ-dire qu'elles ne sont versées qu'aux ménages les plus pauvres (allocation de parent isoléì, aide au logement, bourses d'études...). Cette redistribution est dite verticale car elle réduit les écarts de revenus entre les plus aisés et les plus pauvres.


Mais la protection sociale met aussi en oeuvre une redistribution horizontale entre des catégories qui ne sont pas confrontées aÌ certains risques et celles qui les subissent : les actifs financent les pensions des retraites, les familles sans enfants financent des allocations familiales, les personnes en bonne santéì financent les dépenses de soins des malades...
Il existe cinq grands risques : vieillesse, santeì, maternitéì-famille, emploi, exclusion sociale.


3. REGLEMENTATION ET REGULATION

L'Etat organise juridiquement les relations entre les acteurs économiques pour que ces relations soient équilibrées et sûres et ne tournent pas abusivement aÌ l'avantage de certains acteurs au détriment des autres.

Ainsi, l'Etat crée le cadre juridique des échanges aÌ travers le droit de la concurrence, pour éviter la domination de certaines entreprises sur certains secteurs de l'économie. Il interdit, par exemple, les situations de monopole ou les ententes entre producteurs qui placeraient les consommateurs en situation d'inférioritéì (par exemple les ententes sur le prix de vente qui annuleraient les effets de la libre concurrence).

Dans un autre domaine, l'Etat intervient sur le droit de la consommation. Il s'agit de protéger les consommateurs contre des pratiques abusives qui pourraient porter atteint aÌ leur sécuritéì (normes sanitaires par exemple) ou les priver de l'information nécessaire aÌ leurs achats (étiquetage, composition des produits, conditions du service après-vente...).

Enfin l'Etat réglemente également les relations entre employeurs et salariés aÌ travers le droit du travail, qui encadre le contrat de travail et définit les devoirs et les droits de chaque partenaire.

Mais l'Etat intervient aussi pour tenter d'harmoniser le rythme de l'activitéì économique : par ses propres dépenses (dépenses publiques), il peut mettre en oeuvre des plans de relance de l'économie lorsque l'activitéì est ralentie ou lorsqu'une crise survient. AÌ l'inverse, en période de difficultés financières, il peut mettre en place des mesures de rigueur pour rétablir par exemple l'équilibre des finances publiques. Il a donc un rôle de régulateur qui lui permet de compenser les défaillances du marchéì. Ce rôle de compensation a trouvéì une illustration particulièrement significative lors de la crise financière de 2008- 2009 : dans la plupart des pays occidentaux, les Etats sont intervenus pour empêcher les faillites de grands établissements bancaires qui s'étaient imprudemment engagés dans des stratégies de spéculation.

L'état possède une triple action :

· Sociologique

· Organisationnelle

· Juridique

1. Sur le plan sociologique, l'état est un ensemble de personne vivant sur un territoire déterminé et soumis à un gouvernement donné.

2. Du point de vue Organisationnel, c'est une forme d'organisation que la société utilise pour s'orienter et se gérer. L'état désigne également un ensemble de personnes qui acceptent de s'imposer un ordre sous certaines conditions.

3. Sur le plan juridique, «l'état peut être considérer comme l'ensemble des pouvoirs d'autorité et de contrainte collectives que la nation possède sur les citoyens et les individus en vue de faire prévaloir ce qu'on appelle l'intérêt général, et une nuance éthique le bien public ou bien commun»

L'état demeure l'acteur principale des relations internationales après en avoir été l'unique jusqu'à la fin du XIXe siècle. Si, désormais les organisations internationales les ONG les individus voire les mafias ont également un rôle reconnu sur la scène mondiale, l'état occupe une place toujours centrale et de nombreux peuple aspirent à en constituer un.

1.2 Richesses nationales

Le produit intérieur brut (PIB) est l'un des agrégats majeurs des comptes nationaux.En tant qu'indicateur économique principal de mesure de la production économique réalisée à l'intérieur d'un pays donné, le PIB vise à quantifier pour un pays et une année donnés la valeur totale de la « production de richesse » effectuée par les agents économiques résidant à l'intérieur de ce territoire (ménages, entreprises, administrations publiques). Le PIB reflète donc l'activité économique interne d'un pays et la variation du PIB d'une période à l'autre est censée mesurer son taux de croissance économique.10(*)

L'agrégat PIB représente le résultat final de l'activité de production des unitésproductrices résidentes d'un pays. Cette notion peut se définir de trois manières :Le PIB est la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d'activité) ;Le PIB est la somme des emplois finaux intérieurs de biens et de services (consommation) finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations.11(*)

En 2018, le produit intérieur brut par Congolais s'élève à 466 dollars. Un chiffre stable parrapport à 2017 et qui lui vaut la 7e place au classement des pays les plus pauvres de la planète. Il a désormais un PIB de 41,62 milliards de dollars pour 89,25 millions d'habitants.D'après la Banque mondiale, la proportion de la population congolaise vivant en dessous duSseuil de pauvreté atteignait 37% en 2011.

PIB par habitant en 2018 : 466 dollars

PIB 2018 : 41,62 milliards de dollars

Population 2018 : 89,25 millions d'habitants.

I.3. CROISSANCE ECONOMIQUE

La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement une période longue. En pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit intérieur brut ou PIB12(*). Il est mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation. Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indication de l'amélioration de la richesse individuelle, assimilée au niveau de vie.

La croissance est un processus fondamental des économies contemporaines, reposant sur le développement des facteurs de production, lié notamment à la révolution industrielle, à l'accès à de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et énergétiques (charbon, pétrole, gaz, énergie nucléaire...) ainsi qu'au progrès technique. Elle transforme la vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services. À long terme, la croissance a un impact important sur la démographie et le niveau de vie (à distinguer de la qualité de vie) des sociétés qui en sont le cadre. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance économique peut permettre de faire reculer la pauvreté.

I.3.1. Définition

Les économistes utilisent le terme de croissance conventionnellement pour décrire une augmentation de la production sur le long terme. Selon la définition de François Perroux, la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur deDimension, pour une nation, le produit global net en termes réels. »13(*) La définition de Simon Kuznets va au-delà et affirme qu'il y a croissance lorsque la croissance du PIB est supérieure à la croissance de la population.

À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion », qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. La croissance potentielle estime l'écart entre la croissance mesurée et celle qui serait obtenue avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production ; cet écart est minimal au plus fort d'une expansion.

Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en développement. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de développement économique. Selon François Perroux, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rend apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global. » Le terme de « croissance » s'applique alors plus particulièrement aux économies déjà développés.

La Commission du développement durable du gouvernement britannique souligne qu'il est important de distinguer trois notions qui « ne sont absolument pas les mêmes choses » :

La croissance des flux biophysiques (énergie et matériaux) La croissance de la valeur monétaire de la production (PIB), La croissance du bien-être économique de la population.

Le croissantisme économique est considéré comme étant l'idéologie de la croissance par opposition à la philosophie décroissantiste.

I.3.2. La mesure de la croissance

La croissance économique est généralement mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus courant est le produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la parité de pouvoir d'achat, qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de référence. Pour comparer la

Situation d'un pays à des époques différentes on peut également raisonner à monnaie constante14(*). L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance

Économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs critiques.

Il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle.

Une part importante des transactions, non déclarée, est ainsi perdue pour les statistiques comme le fisc. Même s'il prend en compte la production des activités non marchandes, il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.). Selon la boutade d'Alfred Sauvy, il suffit de se marier avec sa cuisinière pour faire baisser le PIB. Il ne mesure que les apports de valeur ajoutée dans l'immédiat (sur une année). Les effets de long terme, notamment dans des services tels que l'Éducation ou la Santé, ne sont pas ou mal comptabilisés à travers leur impact sur la production.

Le PIB ne mesure que la Valeur Ajoutée produite par les agents économiques résidents. Il ne prend donc pas en compte les transferts de ressources internationaux, alors que ces derniers représentent souvent une part importante de leur richesse nationale. Il est possible d'utiliser un outil plus pertinent tel que le Revenu national brut. Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays, sans distinguer les effets positifs ou négatifs sur le bien-être collectif. Une catastrophe naturelle (Katrina détruisant La Nouvelle-Orléans, par exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction. Cette contradiction était dénoncée dès 1850 par l'économiste français Frédéric Bastiat qui dans son Sophisme de la vitre cassée écrivait que « la société perd la valeur des objets inutilement détruits », ce qu'il résumait par : « destruction n'est pas profit. »

Cette contradiction apparente provient probablement du fait que le PIB ne mesure pas réellement le développement, le progrès en lui-même ; mais juste l'activité économique, pourvoyeuse d'emploi. Peu importe s'il y a progression de la société dans l'absolu : le fait est que toute augmentation de la Valeur Ajoutée signifie in fine un emploi et des revenus pour ceux qui y contribuent. À partir de là, on suppose la création de richesse par la dynamique de l'augmentation de la production.

Dans son acception classique, le développement économique ne se résume pas à la seule croissance économique et des indicateurs ont été proposés pour mesurer plus finement celui-ci, comme l'indice de développement humain.

A) Le taux de croissance du PIB

La croissance économique est mesurée par le taux de croissance économique. Celui-ci se calcule par la différence entre le PIB réel (c'est-à-dire le PIB corrigé des variations de prix) de deux années successives (par exemple l'année t et l'année t+1), rapportée au PIB de la première année. Mathématiquement :

Taux de la croissance économique g = (PIBt-1- PIB1 /PIB1) x 100

Parfois lorsqu'on s'intéresse à la croissance du niveau de vie, on utilise le taux de la croissance par habitant qui peut s'obtenir par soustraction du taux d'accroissement démographique au taux de croissance économique, soit :

Taux de croissance du PIB par habitant15(*) Ghab = g-n,

Où g indique le taux de croissance du PIB et n le taux d'accroissement démographique de la même année.

B) Le produit intérieur brut (PIB)

Le PIB correspond à la valeur totale de la production interne de biens et services marchands dans un pays donné au cours

D'une année par les agents résidents à l'intérieur du territoire national.

Comme les biens et services produits dans une économie ont des unités de mesure différents et donc non comparables directement les uns aux autres il faut les sommer proportionnellement à leur valeur. Cette valeur est donnée par leur coût complet de production (au coût des facteurs) exprimé par le prix.

Théoriquement, il existe donc trois approches pour calculer le PIB d'un pays :

· Par la production : on fait la somme des valeurs ajoutées en se basant sur les résultats fournis par les entreprises et les administrations.

· Par la dépense : on additionne les dépenses finales effectuées par les différents agents économiques (les ménages, les entreprises, l'Etat et les administrations publiques) et le solde des opérations courantes avec l'extérieur.

· Par les revenus : par le total des salaires distribués par les entreprises, les impôts indirects et l'excédent brut d'exploitation des entreprises.

A côté du PIB dont l'usage est aujourd'hui largement répandu, certains pays développés utilisent le produit national brut (PIB) qui est la somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises nationales implantées tant dans le pays qu'à l'étranger.

I.3.3. Histoire de la croissance économique

Grâce au développement des statistiques nationales, les économistes, les historiens et les démographes ont constaté qu'avant la Révolution industrielle, la croissance économique est essentiellement liée à celle de la population: on produit plus parce qu'il y a plus d'individus pour produire, mais le niveau de vie reste le même. À partir du XVIIIe siècle, la croissance économique se déconnecte de celle de la population et l'augmentation du niveau de vie devient exponentielle, mais très irrégulière. Après la très forte croissance mondiale des années 1830 et croissance mondiale des années 1850, la Grande Dépression (1873-1896) donne un sérieux coup de frein. De même, la grande dépression des années 1930 fait suite à la croissance économique de la Belle Époque et à la puissante expansion des années 1920. Plus généralement les périodes de reconstruction suivant une guerre sont

Favorables, comme lors de la très forte croissance des années 1950, socle des Trente Glorieuses16(*)

Les historiens s'accordent sur le fait que le niveau de vie sur l'ensemble du globe a peu évolué de l'Antiquité jusqu'au XVIIIe siècle (entre l'an 1 et l'an 1000 l'économie mondiale aurait même décliné), mis à part une embellie en Europe occidentale entre les Xe et XIIIe siècles, annulés par les épidémies et lesfamines des XIVe et XVe siècles. Ils s'accordent aussi à constater qu'il y a de grandes disparités selon les peuples et selon les époques. Sachant qu'on a affaire à des sociétés ou presque toute la population est rurale, il est de toutes façon presque impossible d'obtenir la statistique de leur production, puisque celle-ci est presque complètement locale, voire familiale (bâtiment, mobilier, confection, alimentation, services) et très marginalement commerciale, de telle sorte qu'il est impossible de reconstituer un standard moyen de consommation et de l'évaluer en monnaie.

La croissance économique, aussi bien comme phénomène que comme donnée objectivable, est donc quelque chose de récent, lié à l'urbanisation des sociétés et à l'apparition de statistiques nationales. Jusqu'aux années 1970, c'était aussi un phénomène géographiquement limité, qui concernait surtout les pays occidentaux et le Japon.

Les Pays-Bas sont la première société à connaître un phénomène de croissance, au XVIIe siècle. Comme le note Henri Lepage en reprenant les analyses de Douglass North, « pour la première fois dans l'histoire connue de l'humanité, un pays se trouvait en mesure d'offrir un niveau de vie croissant à une population croissante, et cela un siècle avant que se manifestent les premiers signes réels de la Révolution industrielle. »

Le phénomène s'est ensuite progressivement étendu. La phase de développement économique depuis la Révolution industrielle n'a aucun précédent historique. Après le XVIe siècle, lorsque différentes parties du monde développent des relations commerciales, on constate des périodes de croissanceÉconomique, mais éphémères et marginales. Les écarts entre conditions de vie au XVIIIe siècle étaient réduits, pour certains auteurs comme Paul Bairoch: l'Inde possédait même un niveau de vie supérieur à l'Europe. On estime que la croissance globale de l'économie entre 1500 et 1820 n'est que d'un trentième de ce qu'elle a été depuis (de 247 milliards de dollars internationaux en 1500 à 695 en 1820, puis 33 725 en

1998). Les revenus en Europe ont été multipliés par 20 depuis 1820. L'Asie accélère aussi son rythme de croissance depuis un demi-siècle : le niveau de vie en Chine a été multiplié par six et celui du Japon par huit.

Cependant, au XIXe siècle le développement économique entraîne des bouleversements sociaux comme l'exode rural. Le niveau de vie et le développement n'ayant commencé à être étudiés

Rigoureusement qu'au XIXe siècle, il est cependant difficile, faute de données, de faire une comparaison entre le XVIIIe et le XIXe siècle.

           

I.4. Les déterminants de la croissance

On peut désigner plusieurs types de déterminants à la croissance : richesses naturelles, environnement extérieur, population, innovation17(*) (concept qui ne concerne pas seulement le progrès technique), investissement, connaissance, cohérence du développement18(*). Les principales conclusions des travaux de Xavier Sala-i-Martin, économiste espagnol spécialiste de la croissance, confirment qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant simple de la croissance économique.

En parlant des sources de la croissance, on tente de comprendre pourquoi certains pays sont économiquement plus avancés que d'autres ou quel est le moteur de la croissance économique.

Il est difficile de dresser un inventaire exhaustif des facteurs de la croissance économique. Néanmoins, les enseignements de la science économique permettent d'en énumérer quelques-uns, assez pertinents pour être souvent cités par divers auteurs. Nous évoquerons successivement l'investissement, les infrastructures, la taille du marché, le progrès technique et l'environnement institutionnel.

1.4.1 L'investissement

Au niveau national, l'investissement correspond à un accroissement des moyens de production. Puisqu'il accroit la capacité productive de l'économie, il est la première source de la croissance économique. Il faut noter que les moyens ou les facteurs de production dont il est question incluent aussi bien le capital physique (machines, unisses, équipements logistiques, etc.) que le capital humain (main d'oeuvre qualifiée et instruite disponible).

On distingue l'investissement net de l'investissement brut. Ce dernier inclut les amortissements ou les investissements de remplacement qui permettent le renouvellement de l'outil de production et donc le maintien du niveau de production. Diminué des amortissements l'investissement brut donne l'investissement net qui permet d'élever le niveau de production.

Pour un même volume d'investissement, la composition du montant global peut varier. Et à des compositions différentes des investissements il est possible d'observer l'accroissement de la production d'ampleurs différentes. En d'autres termes, tous les investissements privés comme publics ne sont pas également efficaces, du point de vue de leur aptitude à accroitre les possibilités de production19(*).

Il importe de faire remarquer que l'investissement accroit la capacité de production d'une économie. Autrement dit il entraine une croissance potentielle. La réalisation effective de la croissance économique demeure dépendante d'une bonne allocation des dépenses d'investissement vers les secteurs de l'économie identifiés comme étant porteurs de croissance.

La croissance économique n'est donc pas un résultat mécanique de l'investissement ou de l'accumulation du capital. L'investissement est certes une condition nécessaire, mais non suffisante de la croissance économique.

1.4.2 Les infrastructures et l'état du marché

C'est sur le marché que les entreprises écoulent leurs produits et services, et arrivent à réaliser leurs profits. La décision d'investir résulte souvent d'une analyse cout avantage. Si les espérés par les entreprises s'avèrent supérieurs au cout d'installation de l'investissement, celui-ci devient alors envisageable. Lorsqu'un pays est doté d'infrastructures importantes, il réduit considérablement pour les entrepreneurs potentiels le cout de l'investissement. Ceci améliore le rapport cout avantage de l'investissement, ce qui rend le pays attrayant pour les investisseurs.

La taille et le fonctionnement du marché affectent également les activités des entrepreneurs dans la mesure où ils influencent leurs décisions de production. L'existence des débouchés ou une potentielle demande solvable rassure les producteurs quant à l'écoulement de leurs produits. En outres, si les prix pratiqués sur le marché ne sont pas intéressants à leurs yeux, ils peuvent se désengager des activités de production avec toutes les conséquences qui peuvent s'en suivre : ralentissement de la croissance et hausse taux de chômage.

1.4.3 Le progrès technique

On parle de progrès technique lorsqu'on évoque le fait d'obtenir une augmentation de la production tout en maintenant inchangé le volume des facteurs de production utilisés.

Si les différences dans les infrastructures sont l'explication principale des différences de performance économique entre les pays, la réforme de ces infrastructures (par le progrès technique) peut davantage stimuler la croissance économique d'un pays.

En effet, le progrès technique induit par l'innovation a l'avantage d'offrir de nouvelles opportunités d'investissement, ce qui donne lieu à davantage d'accumulation des qualifications, tout en favorisant les transferts de technologie et une utilisation plus efficace de ces investissements.

1.4.4 L'environnement institutionnel

L'activité économique s'exerce toujours dans un environnement institutionnel donné. Ce dernier la détermine à bien des égards. Pour un étranger, investir dans un pays revient, dans une certaine mesure, à livrer les investissements réalisés aux autorités de ce pays. Si la croissance passe nécessairement par l'accroissement de l'investissement net, il sied de noter qu'un environnement institutionnel caractérise par l'instabilité politique (insurrections, guerre, etc.), par la corruption, par la lourdeur administrative ou par l'investissement. Ce problème concerne en particulier un grand nombre de pays en voie de développement.

SECTION 2: PRESENTATION DU CHAMPS EMPIRIQUE

2.1 LES INDICATEURS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE 

2.2. PRODUIT INTERIEUR BRUT

Le produit intérieur brut (PIB) est l'un des agrégats majeurs des comptes nationaux. Sa dénomination anglaise est le GDP, pour Gross Domestic Product. En tant qu'indicateur économique principal de mesure de la production économique réalisée à l'intérieur d'un pays donné, le PIB vise à quantifier pour un pays et une année donnés la valeur totale de la « production de richesse » effectuée par les agents

Économiques résidant à l'intérieur de ce territoire (ménages, entreprises, administrations publiques)

Le PIB reflète donc l'activité économique interne d'un pays et la variation du PIB d'une période à l'autre est censée mesurer son taux de croissance économique. Le PIB par habitant mesure le niveau de vie            

 Et, de façon approximative, celui du pouvoir d'achat car n'est pas prise en compte de façon dynamique l'incidence de l'évolution du niveau général des prix.

Il diffère du produit national brut (PNB) qui additionne au PIB (produit intérieur brut) les rentrées nettes de revenus de facteurs en provenance de l'étranger (revenus de facteurs provenant du reste du monde diminués des revenus de facteurs payés au reste du monde).

La composition de cet indice est dans certains cas sujet à caution ou à suspicion, en particulier lorsque les gouvernements y voient un outil politique et qu'ils ont la capacité d'influencer la production

De cet indicateur (1*)

2.3 Les indicateurs du PNUD  et l'indice de sécurité sociale

a. Ø Les indicateurs du PNUD :

Le PNUD publie depuis 1990 un rapport annuel sur le développement humain dans le monde, contenant une batterie, enrichie au fil des ans, d'indicateurs économiques, sociaux et environnementaux.

Cet indicateur est tout simplement la moyenne de trois indicateurs permettant chacun de classer les pays sur une échelle de 0 à 1 : le PIB par habitant (exprimé en parités de pouvoir d'achat), l'espérance de vie à la naissance, et le niveau d'instruction (mesuré par un indicateur alliant pour deux tiers le taux d'alphabétisation des adultes et pour un tiers le taux de scolarisation).

Le PNUD a publié annuellement trois autres indicateurs synthétiques. D'abord, l'ISDH indicateur « sexospécifique » de développement humain  qui permet d'évaluer les différences de situation des hommes et des femmes sous l'angle des trois critères retenus pour caractériser le développement humain. A partir de 1995, l'IPF, indicateur de participation des femmes à la vie économique et politique, complète le précédent.

Pour les pays développés, l'IPH-2 tient compte de quatre critères auxquels il accorde le même poids : probabilité de décéder avant 60 ans, illettrisme, pourcentage de personnes en deçà du seuil de pauvreté, pourcentage de chômeurs de longue durée. Un dernier indicateur a été ajouté en 2001, l'IDT, indicateur de développement technique.

Quelles que soient les limites de ces indicateurs, ils « indiquent » déjà bien des choses, y compris pour les pays développés. Il n'est pas sans importance, par exemple, de constater que les pays nordiques obtiennent d'excellentes notes dans presque toutes les catégories, et surtout dans le domaine de la réduction des inégalités sous diverses formes (pauvreté, inégalités entre hommes et femmes), tout en restant très honnêtement classés lorsque intervient (pour une part) la richesse économique (IDH). Il n'est pas sans intérêt non plus d'observer le cas des pays dont les performances sociales (en termes de classement) sont nettement meilleures que les performances économiques brutes (à nouveau les pays nordiques).

b. Ø L'indice de santé sociale :

Cet indice a été mis au point, dans le cadre du Ford Ham Institut for Innovation in Social Policy (Fordham University, Tarrytown, NY) par Marc et Marque-Luisa Mitringoff.

L'ISS est un indicateur social synthétique visant à concurrencer ou à compléter le PIB dans les jugements de progrès. Il est calculé à partir de seize variables élémentaires, regroupées en cinq composantes associées à des catégories d'âge. L'intérêt d'un raisonnement par catégories d'âge est explicité dans les termes suivants par Brink et Zeesman (1997) :

- Les groupes d'âge sont universels, chaque individu passant (potentiellement) par tous les groupes ;

- Il permet de créer un cadre holiste, une vision globale des grands problèmes sociaux ;

- Il permet de mettre en relief plusieurs tendances sociales fortes, comme la détérioration du statut des enfants et l'amélioration relative du statut des personnes âgées au cours des années 1980

- Les résultats sont aisés à interpréter par tous, facilitant ainsi les débats publics sur les publics sur les politiques économiques et sociales.

Dans le cas de l'ISS comme dan celui des indicateurs du PNUD ou du BIP 40 (voir suivant), on ne saurait se contenter, si l'on souhaite produire un diagnostic pertinent de l'évolution de la « santé sociale », de l'indice synthétique : il faut examiner les indicateurs composants et leurs variations.

12

En résumé, pour cet indicateur synthétique comme pour tous les autres les résultats les plus spectaculaires et les plus « médiatiques » (notamment la confrontation avec le PIB) sont certainement les plus critiquables scientifiquement. Ils n'en ont pas moins l'immense mérite d'attirer l'attention sur des questions qui, faute de telles tentatives, risquent de ne jamais « faire la une », alors qu'elles ont autant (ou plus) d'importance que la santé économique ou les cours de la Bourse.

2.4. Le BIP 40, l'ISP et les Indicateurs territoriaux

a. Ø Le Baromètre des Inégalités et de Pauvreté BIP 40 :

Des économistes et statisticiens professionnels français, associés à un réseau associatif militant pour la réduction des inégalités, le RAI (Réseau d'alerte sur les inégalités) ont mis au point et présenté à la presse en 2002 un nouvel indicateur synthétique, le BIP40. Le nom de cet indicateur est une référence ironique à la fois au PIB et au CAC 40.

L'objectif de cet indicateur est de couvrir plusieurs dimensions un indicateur (résultant lui-même de plusieurs indicateurs) permettant de suivre l'évolution dans le temps des inégalités correspondantes, et enfin d'additionner (ou d'  « agréger ») ces indicateurs par dimensions pour obtenir un indicateur global `le BIP 40.

Commençons par les dimensions retenues et par leur contenu. Elles sont au nombre de six :

- emploi et travail : les 24 indicateurs correspondant à cette dimension sont répartis en quatre rubriques : chômage (8 indicateurs, dont le taux global de chômage, mais aussi les inégalités hommes et femmes face au chômage, la part des chômeurs de longue durée...), précarité (5 indicateurs), conditions de travail (8 indicateurs : et relations professionnelles (3 indicateurs) ;

- revenus : on trouve 15 indicateurs pour cette dimension.

Ils portent sur quatre rubriques : salaires (i20(*)négalités, poids des bas salaires, etc. ; en tout 5 indicateurs), pauvreté (4 indicateurs), inégalités et fiscalité (3 indicateurs), consommation (3 indicateurs) ;

- santé : les 5 indicateurs sont proches de ceux qu'utilise le PNUD dans ses rapports annuels sur le développement humain (ex. : espérance de vie, différence d'espérance de vie entre cadres et ouvriers...) ;

- éducation : 5 indicateurs, dont les taux de jeunes sortant du système éducatif sans diplôme et certaines mesures des inégalités de performances scolaires ;

- logement : 5 indicateurs, dont la part des logements « sociaux » (ou aidés) dans les mises en chantier ;

- justice : 4 indicateurs, dont le taux de personnes en prison par rapport à la population.

Ø 13

b. L'indice de sécurité Personnelle (ISP):

L'ISP offre l'avantage de retenir certaines dimensions peu présentes dans les indicateurs que nous avons examinés jusqu'ici. La sécurité dont il est question est considérée comme majeure dans la perception et la mesure de bien-être. Elle englobe trois grandes dimensions :

1) La sécurité économique comprenant les aspects de sécurité de l'emploi et de sécurité financière ;

2) La sécurité devant la santé (protection contre les risques de maladie) ;

3) La sécurité physique (sentiment de sécurité face aux délits).

En termes conceptuels, il s'agit de mieux cerner la qualité de vie des individus, sous l'angle des insécurités auxquelles ils sont confrontés en présentant un indicateur unique permettant une meilleure contribution au débat public.

D'un point de vue méthodologique, l'indice synthétique agrège des données hétérogènes compilées sur la base d'une méthode proche de la logique retenue dans l'ISS. Mais sa principale originalité est qu'il s'agit de l'un des rares indicateurs qui combinent des dimensions objectives et subjectives du bien-être. La publication des données et le suivi de leur évolution permettent donc non seulement de comparer cet indicateur aux tendances de la croissance économique, mais également d'étudier les écarts entre les données « objectives » et la perception des insécurités par les habitants. Ils permettent également des comparaisons entre les régions des comparaisons par sexes et par groupes d'âges.

Cette innovation méthodologique a un coût puis qu'elle nécessite qu'une enquête d'opinion soit réalisée à rythme annuel.

c. Ø Les Indicateurs Territoriaux :

Dans grande majorité des cas, il ne s'agit pas d'indicateurs synthétiques, mais de bilans ou de tableaux de bord rassemblant un certain nombre de variables, qui sont à peu près les même que celle que l'on trouve dans les initiatives plus globales recensées aux questions économiques, sociales et environnementales. Les valeurs mises en avant sont, elles aussi, semblables (accorder plus d'importance au progrès social, à la qualité de l'environnement, etc. avec toutefois la présence fréquente de questions concernant la qualité de la démocratie ou gouvernance locale.

Il faut bien entendu regarder ces initiatives, comme les autres, avec circonspection, et en particulier se demander jusqu'à quel point l'engouement pour des indicateurs ne relève pas d'une mode de la quantification, ou du réflexe bien connu qui consiste à préconiser la création d'un observatoire en pensant régler des problèmes de fond qui dépendent avant tout de l'action collective et de l'usage politique d'éventuels indicateurs. Mais la puissance de ce mouvement et l'examen de ses impacts conduisent à y voir une tendance de fond, liée à la fois à la territorialisation de l'action publique et à d'autres facteurs plus généraux de contestation de la « religion » de la croissance économique et de ses chiffres.

Nous nous limiterons ici à une recommandation assez normative de »  méthode politique : l'utilité éventuelle du recours a des indicateurs locaux repose sur la qualité de l'action politique locale dans lesquels ils sont insérés. Ainsi, pour répondre à la question fondamentale « Qu'est ce qui fait la richesse d'un territoire ? » il importe que les acteurs construisent et choisissent ensemble, de façon partenariale, les mots, les valeurs et les objectifs, les critères, les modes d'évaluation et de jugement, et éventuellement les indicateurs. Une autre condition décisive est l'acquisition progressive, par le groupe des promoteurs, d'une légitimité suffisante dans le territoire concerné. Or une légitimité ne s'impose pas, elle se conquiert par la conviction, par des réseaux d'intéressement, des alliances, des compromis, des conflits de valeurs gérés intelligemment.

2.5 ETAT DE LIEUX DE L'ECONOMIE CONGOLAISE

Dans l'accomplissement des missions
qui lui sont dévolues par son ministère de tutelle, parmi lesquelles l'évaluation périodique de l'évolution économique du pays, la direction générale de l'économie a mené au cours du premier trimestre 2014, une enquête retraçant l'évolution de l'économie congolaise au deuxième semestre 2013 et décrivant ses perspectives pour l'année 2014

Les résultats de cette enquête ont été présentés, le 9 juillet, aux opérateurs économiques et aux hommes d'affaires congolais par le directeur général de l'économie, Michel Niama.
Intitulée « Note de conjoncture de l'économie congolaise au deuxième semestre 2013 et perspectives 2014 », cette enquête a été menée auprès des entreprises privées et des administrations publiques du pays. Elle s'est appuyée également sur les données des différentes structures productrices de statistiques, à savoir : le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l'organisation de coopération et de développement économique, l'office des statistiques de l'Union européenne, l'observatoire statistique de l'Afrique Sub-saharienne, la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) et l'Institut national de la statistique.

Selon la Direction générale de l'économie, cette étude qui a duré trois mois a permis de décrire les dernières évolutions des activités économiques dans le pays. Ainsi, il ressort de cette expertise que l'environnement économique congolais a connu au deuxième semestre 2013, une légère amélioration grâce au dynamisme du secteur non pétrolier, notamment les bâtiments et travaux publics (BTP), la transformation du bois (hors copeaux) et les télécommunications, qui ont compensé pour une bonne part, la baisse de la production pétrolière.

Le sous-secteur agricole

D'après l'enquête, il résulte que ce secteur n'a pas encore atteint les résultats escomptés, en dépit de l'engouement observé au niveau de l'agriculture industrielle et la reprise de certaines cultures vivrières. La demande en viande reste tributaire des importations, malgré les efforts déployés pour relancer l'élevage, les résultats de celui-ci sont encore timides. Néanmoins, avec la maîtrise de certaines épidémies, les cheptels porcins, caprins et ovins ont affiché des hausses respectives de 20%, 10% et 9,9% par rapport à l'année 2012.

La pêche et l'aquaculture

Il a été noté que l'activité de pêche continentale reste prédominante. Un regain d'intérêt s'est manifesté dans ce secteur au cours du deuxième semestre 2013 et la production nationale a connu une évolution de 9,6% par rapport à 2012, en rapport avec la mise en place progressive d'une logistique appropriée aux activités halieutiques.

L'exploitation forestière

Pour ce secteur, les experts ont souligné qu'il est demeuré à un niveau relativement stable, avec une augmentation modérée de la production en volume de grumes (2,0%) et une baisse significative de la production des rondins d'eucalyptus (-14,1%), suite à la réduction des commandes des importateurs de copeaux.

La production pétrolière

Quant au secteur pétrolier, l'enquête a révélé qu'il a été marqué par une baisse de 6,9%, consécutive au vieillissement de certains champs pétroliers, à la baisse de production de Moho-Bilondo et aux difficultés enregistrées sur le champ Azurite.

Industries agroalimentaires

Ce secteur d'activité s'est traduit par une hausse de 15,6% de la production en quantité par rapport au second semestre de l'année précédente. Cette performance est imputable à la bonne tenue des sous-secteurs, production de boissons (11,9%) et autres produits alimentaires (27,0%).

Bâtiments et travaux publics (BTP)

De l'évolution du chiffre d'affaires de ce secteur s'est caractérisée par une hausse de 35,9% au second semestre 2013. Celle-ci a été occasionnée par le financement des grands travaux d'infrastructures en cours dans le pays, conformément à la politique de municipalisation accélérée et la volonté des pouvoirs publics de doter le pays en infrastructures de base, nécessaires à la création d'un environnement favorable aux affaires, afin d'attirer les investissements directs étrangers.

Les transports

Les résultats de l'enquête précisent que ce secteur serait en progression constante. Elle est boostée par la modernisation et l'extension du Port autonome de Pointe-Noire, la construction de la route Brazzaville-Pointe-Noire, la modernisation des aéroports de Maya-Maya et de Pointe-Noire, la réhabilitation du chemin de fer. Exception faite pour le transport fluvial, le fret et la poste qui accusent des reculs nets de trafics.

Secteur de la téléphonie

Cette zone d'activité se caractériserait, selon l'étude, par un accroissement des activités des sociétés de téléphonie mobile qui auraient enregistré une hausse de 10,7% de leur chiffre d'affaires, encouragé particulièrement par la montée en puissance de celui des SMS (47,3%).

Taux d'inflation

Dans les deux grandes agglomérations de Brazzaville et Pointe-Noire, le taux d'inflation serait de 4,7%, du fait des produits importés et des coûts de transport encore élevés entre Pointe-Noire et Brazzaville. Malgré l'augmentation du nombre d'entreprises créées, les emplois sont en hausse, mais à dominance précaire, suite au boom des BTP.

Les finances publiques

Quant aux finances publiques, elles se caractérisent par la baisse des recettes pétrolières et non pétrolières entre les premier et deuxième semestres. Les dépenses, par contre connaissent une accélération avec l'intensification des investissements publics, due aux travaux liés à l'organisation des Jeux Africains de 2015. Ainsi, dans l'ensemble, l'exécution budgétaire 2013 a dégagé une progression des recettes de l'ordre de 14,94% sur l'année, une augmentation de 24,87% des dépenses en capital et une réduction des dépenses courantes de 0,04% ayant généré une contraction des soldes budgétaires.

La situation monétaire et de crédit

Elle s'est déterminée par une baisse du rythme de progression des avoirs extérieurs nets et une quasi-stagnation de la masse monétaire. Bien que les crédits au secteur privé aient progressé de l'ordre de 20,3%, la répartition de ceux-ci par échéance de remboursement, dégage dans l'ensemble et par rapport à 2012, une légère régression des crédits à court terme de 15,4%, une hausse du niveau des crédits à moyen terme de 26,5% et un niveau de crédit à long terme, toujours dérisoire dans la quasi-totalité des secteurs économiques.

En définitive, pour le directeur général de l'économie et selon l'enquête, au niveau national, notamment en s'appuyant sur les objectifs du Plan national de développement (PND) 2012-2016, les perspectives pour l'année 2014 sont encourageantes dans tous les secteurs d'activité économique. « La croissance économique s'afficherait à 7.9%, tandis que l'inflation se fixerait à 3,4%. Cela serait le fruit des efforts amorcés par le gouvernement visant à augmenter la production locale, à réduire l'inflation importée, à baisser les coûts de transport et à améliorer l'approvisionnement en eau et en électricité », a conclu Michel Niama.

2.6. PRESENTATION DU SECTEUR ECONOMIQUE

1. Secteur primaire

A) AGRICULTURE

La République démocratique du Congo (RDC), après une période de relatif dynamisme économique, a subi une sévère dépression entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 2000, liée aux guerres civiles qui ont ravagé le pays. Avec une croissance économique de 8,2 % en 2008 et de 2,7 % en 2009, la RDC a ensuite été l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la crise de 2008-2009.
Entre 2010 et 2015, le pays a connu une croissance moyenne de 7,9% avec un pic de 9,2% en 2014 et une inflation largement maîtrisée. Avec la chute du prix des matières premières et la crise politique en 2016, le taux de croissance n'était plus que de 2,4% avant de remonter à 3,4% en 2017.
L'agriculture reste le principal secteur de l'économie, représentant 57,9 % du PIB en 1997, et occupait 66 % de la population active.

B. Élevage

L'élevage, dont les capacités potentielles varient entre 30 et 40 millions de bovins avec une charge bétail de 1/6 à 1/12 pendant toute l'année, n'est pas encore la priorité du gouvernement. Il est peu développé en république démocratique du Congo, en partie en raison des conditions naturelles qui ne sont pas favorables à l'élevage du gros bétail, sur une grande partie du territoire. La forêt dense n'a pas de pâturages et la trypanosomiase, véhiculée par la mouche tsé-tsé, sévit à l'état endémique dans la plupart des régions basses du pays. Les régions montagneuses de l'est et du sud-est (Kivu) sont, en revanche, propices à l'élevage. Le bétail y aurait été introduit par des populations tutsies venant des pays voisins. Cet élevage est pratiqué par des populations de pasteurs spécialisées ou par quelques rares ranches modernes. Les techniques d'élevage restent cependant rudimentaires chez les éleveurs traditionnels et les soins vétérinaires sont peu pratiqués.

Les effectifs du cheptel bovin ont été estimés au niveau national à environ 11 277 130 têtes. Ils sont en constante baisse depuis 1990, avec une chute de 11 % en 1993 et 18 % en 1995. Outre ce troupeau, dans presque tous les villages, un petit cheptel de caprins, de porcs, d'animaux de basse-cour (volailles) vit en liberté autour des cases et à la périphérie des villes. D'une manière générale, même si la viande, surtout les morceaux « nobles », est de moins en moins consommée par les couches défavorisées, qui privilégient les bas morceaux (capa), la poule (1 000 t. importées mensuellement) ou le poisson bon marché dans leur alimentation, la production de viande et de volailles demande de recourir aux importations. De même, la production d'oeufs et de lait est très insuffisante.

2. SECTEUR SECONDAIRE

A. Industrie

Un père et son fils déchargeant des sacs de ciment près de Goma.
Le secteur industriel n'a contribué pour 5,6 % au PIB en 2003. Autrefois important, il est actuellement composé de quelques petites usines dans le textile, l'agroalimentaire, la chimie et le secteur des biens d'équipement. Toutes les branches de production ont souffert de la crise qui frappa le pays. Les industries manufacturières ont été coupées de leurs sources d'approvisionnement en matières premières et de leurs débouchés en produits finis; elles n'utiliseraient qu'entre 15 et 17 % des capacités productives installées.
Le secteur secondaire est très peu développé et caractérisé par une forte présence de l'État, marginalisant ainsi le secteur privé. La plupart des sociétés sont publiques ou à participation mixte, avec souvent une participation majoritaire de l'État. Malgré le processus de privatisation en cours (programme PMPTR), l'État reste le principal opérateur dans la plupart des secteurs économiques comme l'énergie, les mines, les forêts, l'hydraulique, le transport et le bâtiment.


La république démocratique du Congo se lance dans la mise en place de zones économiques spéciales pour encourager la renaissance de son industrie. La première ZES devrait voir le jour en 2012 dans la commune kinoise de N'Sélé et sera consacrée aux agro-industries. Les autorités congolaises prévoient déjà d'en ouvrir une autre dédiée aux industries minières (dans le Katanga) et une troisième consacrée aux cimenteries (dans le Bas-Congo)

3. SECTEUR TERTIAIRE

A. SERVICE

Le secteur des services est dominé par les transports et les télécommunications. Timidement, il a commencé à attirer des investisseurs. Le secteur tertiaire a représenté 27,9 % du PIB en 2005 et affiché un taux de croissance réel de 7,8 %, essentiellement dû aux bonnes performances des transports, des télécommunications et des services financiers. Si le conflit a fortement détérioré la qualité des infrastructures routières, fluviales et ferroviaires, la reprise amorcée en 2003/04 a soutenu la demande de transports en commun dans les grandes villes.

CHAPITRE II : CONCEPTS THEORIQUES

Dans chapitre nous parlerons des théories économiques, des courants et écoles sur la croissance économique, pour expliquer au mieux notre sujet, par les différents auteurs des classiques, marxistes, et keynésiens.

1. THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Laréflexion économique sur la croissance remonte vraisemblablement à la première révolution industrielle Adam Smith, dans son ouvrage Recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations. Publié en 1776, est le premier à présenter une théorisation de la croissance économique. Pour lui, la croissance économique est illimitée et elle est déterminée par la division du travail qui permet d'accroître la productivité. Cette pensée évoluera avec les autres économistes classiques

1.2. L'école classique

La plus part des économistes de l'école classique, écrivant pourtant au commencement de la révolution industrielle, pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute production devait, selon eux, inexorablement converger vers un état stationnaire. C'est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l'état stationnaire était les produits des rendements décroissants des terres cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à son «principe de population » mais aussi pour John Stuart Mill.Les économistes de l'école classique pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car cette production devait, selon eux, inévitablement tendre vers un état stationnaire. C'est le cas de David Ricardo pour qui l'état stationnaire était dû aux rendements décroissants des terres cultivables. C'est aussi le cas de Thomas Malthus qui mettait en évidence le rythme de croissance de la population. Toutefois, Adam Smith, comme évoqué ci haut, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance sans limite.

Toutefois Adam Smith, à travers son étude des effets de productivité induits par le développement de la division du travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance ininterrompue. Et JB-Say écrivait « Remarquez en outre qu'il est impossible d'assigner une limite à la puissance qui résulte pour l'homme de la faculté de former des capitaux ; car l'épargne et son industrie, n'ont point de bornes.» 20(*)

1.2.1. L'état stationnaire de David Ricardo

Pour D. Ricardo, la croissance trouve son origine dans le réinvestissement productif du surplus. Puisque l'augmentation de la population entraîne la hausse du prix des aliments (du fait des rendements décroissants de la terre), il est nécessaire d'augmenter la production agricole en mettant en culture de nouvelles terres. Mais celles-ci sont soumises aux rendements décroissants. Le coût de production et donc le prix des denrées alimentaires augmentent. Les industriels doivent augmenter les salaires, qui sont fixés au niveau de subsistance, ce qui réduit leurs profits donc les investissements, bloquant par conséquent la croissance. Le libre-échange peut faire pression à la baisse permettant de rétablir les profits. Mais c'est une solution de court terme. L'état stationnaire est inéluctable à long terme.

1.2.2. La théorie de Marx

             

Karl Marx, explique la croissance par l'accumulation du capital. Dans le monde capitaliste qu'il décrit, la recherche incessante des profits a pour conséquence la substitution du capital au travail. Le chômage va donc se multiplier et les salaires baisser, ce qui va diminuer la consommation ouvrière et ouvrir une crise des débouchés. Avec le temps, le taux de profit va baisser et réduire progressivement l'accumulation du capital et donc la croissance.

1.2.3. La croissance limitée vue par R. Malthus

Thomas R. Malthus affirme que les ressources de la terre augmentent à un rythme arithmétique tandis que la population croît suivant un rythme géométrique. Il en conclut la nécessité de limiter les naissances pour éviter des catastrophes démographiques. Il prévoit de graves crises de famine à long terme qui, cependant, ne se réaliseront pas.

1.2.4 Joseph Alois Schumpeter et l'innovation

Joseph Schumpeter a développé la première théorie de la croissance sur une longue période. Pour lui, les méthodes de production et les pratiques de consommation routinières et adaptatives conduisent à l'état stationnaire. Cette routine est brisée, selon Schumpeter, par l'entrepreneur et ses innovations. Ainsi aucune augmentation des facteurs traditionnels (capital, travail) ne peut conduire à l'évolution. Celle-ci ne peut provenir que d'une modification qualitative. Schumpeter montre que le facteur déterminant de cette évolution est innovation. L'innovation est donc au coeur du processus de croissance. En plus, il souligne que l'innovation est à la fois source de croissance et crise. C'est ce phénomène qu'il désigne par le concept de «destruction créatrice»21(*)

1.2.5 La croissance instable des post keynésiens Domar et Harrod

Après la seconde guerre mondiale, les économistes Harrod et Domar, influencés par Keynes, vont chercher à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être durable. Ainsi, ils développent un modèle qui permet de faire ressortir le caractère forment instable de tout processus d'expansion. En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit équilibre (c'est-à-dire que l'offre de production augmente ni moins ni plus que la demande), il faut que l'investissement augmente à un taux précis. Ce taux est fonction de l'épargne et du coefficient de capital (quantité de capital utilisée pour produire une unité) de l'économie. La croissance est donc, selon une expression d'Harrod, toujours sur le fil du rasoir. Ainsi pour les deux économistes, la croissance ne peut être équilibrée.22(*)

1.2.6. Jean-Baptiste Say : la croissance illimitée et stable.

Jean-Baptiste Say propose, de son cote, une vision optimiste de la croissance. Il fait rupture avec la vision pessimiste des économistes classiques et parle d'une croissance illimitée et stable grâce à certains mécanismes d'ajustement. Il élargit les facteurs productifs retenus par les classiques : l'industrie et les services sont des activités productives au même titre que l'agriculture. La loi des débouchés permet une croissance infinie. Et s'il existe des désajustements, ils sont toujours temporels.

1.2.7. Les variations du coefficient de capital permettent la stabilité de la croissance (Solow, 1956)

Robert Solow a été le premier à proposer un modèle formel de la croissance. D'inspiration néo-classique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de production) et de travail (main d'oeuvre)23(*)

Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il pose également comme hypothèse que les facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant que la population connait un taux de croissance que Solow qualifié de « naturel » (non influencé par l'économie), le modèle déduit trois prédications :

1. Augmenter la quantité de capital (c'est-à-dire investir) augmente la croissance : avec un capital plus important, la main d'oeuvre augmente sa productivité (dite apparente).

2. Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays riches

3. En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre un point ou toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroit la productivité des facteurs.

   Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technologique. Toutefois, ce progrès technologique est exogène au modèle, c'est-à-dire qu'il ne l'explique pas mais le considère comme donné

1.2.8. Les nouvelles théories de la croissance : les théories de la croissance endogène (Romer, Lucas, Barro, Greenwood, Jovanovic)

Les nouvelles théories de la croissance sont nombreuses, mais on retiendra seulement elles de la croissance endogène24(*)Elles trouvent leur origine dans les critiques de la théorie de Solow. La critique essentielle concerne le progrès technique :

ce n'est pas u facteur de croissance exogène mais endogène car il est le fruit des investissements des agents.

Puisque les facteurs de croissance sont endogènes, l'Etat peut jouer un rôle dans le processus de croissance en incitant les agents à investir davantage dans le progrès technique. Cette théorie réhabilite le rôle structurel de l'Etat, ses dépenses publiques à long terme dans une vision néo-classique.

Contrairement à Solow, la théorie de la croissance endogène suppose que la productivité marginale du capital ne décroit pas.

Les facteurs de la croissance sont l'accumulation de capital physique (Romer), la recherche développement (Romer), l'accumulation de capital humain (Lucas), les infrastructures publiques (Barro). Les difficultés à expliquer la totalité de la croissance par mesures quantitatives (combinaison capital travail) permettent de comprendre pourquoi certains économistes. Parmi lesquels Rostow les étapes de la croissance économique (1962), soulignent les facteurs politiques, sociaux et institutionnels de la croissance.

I.3. Le modèle de Solow

Robert Solow propose un modèle néoclassique de croissance. Ce modèle repose essentiellement sur l'hypothèse d'une productivité marginale décroissante du capital dans la fonction de production. Le modèle est dit néoclassique au sens où les facteurs de production sont utilisés de manière efficace et rémunérés à leur productivité marginale. Solow montre que cette économie tend vers un état stationnaire. Dans ce modèle, la croissance de long terme ne peut provenir que du progrès technique

(et non plus de l'accumulation du capital)25(*)

Si on pense que tous les pays convergent vers le même état stationnaire, alors le modèle de Solow prédit un phénomène de convergence : les pays pauvres devraient croître plus vite que les pays riches.

L'une des faiblesses théoriques du modèle de Solow vient du fait qu'il considère le progrès technique comme exogène. Autrement dit, il ne dit rien sur la façon dont le progrès technique apparaît.

I.3.1 Endogénéiser le progrès technique : les nouvelles théories de la croissance

Les théories récentes cherchent précisément à rendre ce facteur endogène c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son apparition. Ces modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer, Robert E. Lucas et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle génère du progrès technique, n'a donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient.26(*)

Ces modèles expliquent que la croissance engendre du progrès technique par trois grands mécanismes:

· Le Learning by doing : plus on produit, plus on apprend à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en particulier de l'expérience, qui accroît la productivité ;

· La croissance favorise l'accumulation du capital humain, c'est-à-dire les compétences possédées par la main d'oeuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le système éducatif. D'une manière générale, la hausse du niveau d'éducation de la population - par des moyens publics ou privés - est bénéfique ;

· La croissance permet de financer des infrastructures (publiques ou privées) qui la stimulent. La création de réseaux de communication efficaces favorise, par exemple, l'activité productive.

« La principale des conclusions de ces nouvelles théories est qu'alors même qu'elles donnent un poids important aux mécanismes de marché, elles en indiquent nettement les limites. Ainsi il y a souvent nécessité de créer des arrangements en dehors du marché concurrentiel, ce qui peut impliquer une intervention active de l'État dans la sphère économique ». En particulier ce « retour de l'État » se traduit par le fait qu'il est investi d'un triple rôle :

Ø Encourager les innovations en créant un cadre apte à coordonner les externalités qui découlent de toute innovation (par exemple grâce à la protection qu'offre aux innovateurs les brevets) ;

Ø Susciter celles-ci en investissant dans la recherche (notamment fondamentale) et les infrastructures dont les externalités dépassent le profit que peuvent en attendre les acteurs privés ;

Ø Améliorer le capital humain en investissant dans le système éducatif. D'une manière générale, c'est le rôle des politiques structurelles de l'État, en particulier les investissements dans le capital public, qui est ainsi souligné.

Ces modèles sont toutefois très frustes en ce qu'ils n'expliquent pas les mécanismes précis qui font que la croissance économique stimule le progrès technique. En particulier, chacun des modèles de ces théories ne s'attache qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et croissance. Comme le notent Dominique Guellec et Pierre Ralle, « Le modèle général recouvrant l'ensemble des formes du progrès technique est sans doute trop complexe pour être élaboré, ce qui limite la portée des résultats obtenus puisque les interactions entre plusieurs formes existantes sont ignorées ».

CHAPITREIII : IMPACT DE L'ETAT DANS LA CREATION DES RICHESSES EN RDC

Dans ce chapitre, il sera question de présenter la croissance économique de 2015 à 2017, la contribution des différents secteurs au PIB (produit intérieur brut), l'utilisation du PIB, les parts respectives de composantes de la demande globale dans le PIB en pourcentage et enfin les parts relatives des différents secteurs au PIB en pourcentage.

SECTION 1. EVOLUTION DU PIB ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN 2015-2016

Croissance du PIB et du revenu réel par habitant (en pourcentage)

L'analyse de l'activité économique, selon l'approche de la production, indique que la croissance en 2016 a été soutenue principalement par le secteur tertiaire, dont la contribution s'est établie à 1,75 point de pourcentage. Cette situation est consécutive au dynamisme observé dans les branches «Commerce», «Transports et télécommunications» ainsi que «Hôtels et restaurants».

En deuxième position vient le secteur secondaire, dont la contribution à la croissance a été de 0,38 point de pourcentage contre 1,20 point en 2015. Ce niveau a résulté de la baisse d'activités dans la branche « Industries manufacturières », dont la contribution a été de 0,99 point de pourcentage ainsi que de la contribution négative de 0,67 point de la branche « Bâtiment et travaux publics ». Concernant la branche « Electricité, gaz, vapeur et eau », sa contribution a été marginale, soit 0,06 point de pourcentage.

1.1. EVOLUTION DU PIB SELON L'APPROCHE DE LA PRODUCTION

251652608251651584251662848Branche d'activité2015 2016

Tableau I.1 Contribution des différents secteurs à la croissance économique(en point de croissance)

S

Secteur primaire 2,0 0,4

Agriculture, forêt,

Chasse et élevage 0,8 0,5

Agriculture 0,7 0,5

Extraction 1,3 -0,2

Secteur secondaire 1,2 0,4

Industrie manufacturières 1,5 1,0

Industrie alimentaire 1,2 0,9

Autres industries manufact0,3 0,1

Bâtiment et travaux public -0,3 -0,7

Electricité, vapeur, gaz et

251657728Eau -0,0 0,1

Secteur tertiaire 3,5 1,7

251658752Commerce 1,5 0,9

Transport et telecommuni-

Cations 1,2 0,4

Autres service hors adm. 0,7 0,3

Service d'administration

Public 0,1 0,1

SIFIM -0,1 -0,0

251659776PIB au cout des facteurs6,7 2,5

251660800Taxe sur les produits 0,2 -0,1

PIB aux prix constants du

251661824Marché 6,9 2,4

Source: Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux (C.E.S.C.N.)

Pour ce qui est du secteur Primaire, sa contribution à la croissance a représenté 0,37 point contre 2,0 points en 2015. Cette situation est expliquée par le ralentissement de la production dans la branche « Extractions », dont la contribution à la croissancea été négative de 0,17 point contre une contribution positive de 1,3 point, une année auparavant.

Il importe de relever que le ralentissement de l'économie congolaise en 2016, par rapport à 2015, a été observé sur l'ensemble de trois secteurs composant l'activité économique.

Graphique 1.2 Contribution principale branches d'activités à la croissance du PIB

(En pourcentage)

Source : Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux (CESCN).

I.1.1. Agriculture, Forêt, Elevage, Pêche et Chasse

Bien qu'en léger repli par rapport à l'année 2015, la croissance de cette branche, perceptible au cours des quatre années précédentes, s'est maintenue au cours de l'année sous analyse, réconfortant la bonne tenue des activités dans ce secteur dans son ensemble. En effet, la valeur ajoutée de la branche d'activité « Agriculture, Forêt, Elevage, Pêche et Chasse » a connu une progression de 3,3 % contre 4,7 % en 2015. Son indice d'activité s'est accru de 3,7 %, s'établissant à 118,6 points en 2016.

Il sied de relever que ce comportement est attribuable au renouvellement des engagements pris par les partenaires techniques et ?nanciers (PTF), particulièrement la tripartite (FAO-FIDA-PAM) dans l'accompagnement du secteur agricole et celui de l'agro-industrie.

I.1.1.1. Agriculture

La valeur ajoutée de la sous-branche « Agriculture » s'est accrue de 3,1 % durant l'année sous analyse, établissant son indice d'activité à 115,3 points. Cette progression a été favorisée par les investissements réalisés dans ce secteur notamment à traversles ouvertures des pistes agricoles, ainsi que la mise à disposition d'intrants aux agriculteurs
· Production agricole vivrière

Avec une valeur ajoutée en léger ralentissement par rapport à 2015, soit 3,1 %, la production vivrière a enregistré une contribution à la croissance du PIB réel de 0,5 point de pourcentage, en recul de 0,2 point. Cette évolution est attribuable aux maladies ayant affecté deux cultures constituant la base du régime alimentaire de la population, à savoir : la striure brune du manioc et le wilt bactérien du bananier.

De palme et de palmiste ainsi que les grumes ont enregistré des variations négatives.

I.1.1.2. Forêt

La croissance de cette sous-branche a quasiment stagné autour de 6,7 %, d'une année à l'autre. Cette activité recèle la source d'énergie la plus utilisée par les ménages, en vue de remédier au dé?cit énergétique par la société nationale d'électricité. Ainsi, les deux productions, à savoir : le bois de chauffage et le charbon, se sont accrues respectivement, comme en 2015, de 7,9 % et 9,7 %.

I.1.1.3. Elevage, Pêche et Chasse

La valeur ajoutée de cette sous-branche a progressé de 3,0 %, en baisse de 4,5 points par rapport à 2015. Parallèlement, sa contribution à la croissance du PIB a été quasiment nulle en 2016, tandis que son indice d'activité s'est situé à 132,1 points, en hausse de 8,4 % comparativement à l'année précédente.

I.1.2. Extraction

La contreperformance de la branche « Extraction » s'est poursuivie au cours de l'année sous-revue, à la suite de l'évolution défavorable des cours de principaux produits miniers et des hydrocarbures sur le marché international. En effet, la valeur ajoutée de cette branche s'est inscrite en baisse de 0,7 % en 2016, après un accroissement de 4,8 %, une année auparavant. En termes de contribution à la croissance, la branche a renseigné un niveau négatif de 0,2 point de pourcentage en 2016 contre +1,3 % une année auparavant. Par conséquent, son évolution a tiré vers le bas la contribution du secteur primaire à la croissance pour la deuxième année consécutive. Ces évolutions sont également re?étées par l'indice d'activité de la production minière et des hydrocarbures, lequel a été de 122,4 points contre 135,0 points.

Outre l'évolution défavorable des cours sur le marché international, les contreperformances enregistrées sont le fruit d'une conjugaison d'autres facteurs dont les plus importants sont :

· le ralentissement du régime de production à l'approche de la pleine utilisation des capacités de production installées, pour certaines entreprises ;

· le déficit en fourniture énergétique attesté par une multiplication des épisodes de délestage

I.1.3. Industries manufacturières

La branche « Industries Manufacturières » a renseigné un ralentissement de l'ensemble de ses activités. En effet, la croissance de sa valeur ajoutée s'est établie à 8,6 % contre 13,7 % une année auparavant. Ce comportement observé dans les deux sous branches « Industrie Alimentaire, Boisson et Tabacs » ainsi que « Autres Industries Manufacturières », tient de facteurs structurels, notamment la faible fourniture en énergie électrique et la concurrence des produits importés.

I.1.6. Commerce

En 2016, la valeur ajoutée de la branche « Commerce » a connu une progression de 6,4 % après avoir atteint 10,8 % une année auparavant, ramenant sa contribution à la croissance à 0,9 point de pourcentage après 1,5 point en 2015. Le ralentissement observé est corollaire à celui des activités minières, lesquelles font intensément recours aux biens d'équipement importés.

I.1.7. Transports et Télécommunications

La branche « Transports et Télécommunications » a connu un ralentissement en 2016, avec une croissance de 3,5 % venant de 9,7 % l'année précédente. Sa contribution, en points de croissance, a été de 0,4 point contre 1,2 point en 2015.

I.1.3.1. Industries Alimentaires, Boissons et Tabac

La sous-branche « Industries Alimentaires, Boissons et Tabac » a connu une progression de 9,3 % de sa valeur ajoutée en 2016 contre 13,2 % l'année précédente. Au cours de l'année sous analyse, seules les industries alimentaires ont été performantes de par leur rythme de production, tandis que celles brassicoles sont restées plombées et celle de Tabac a renseigné un niveau de production quasi-nul. Par ailleurs, d'une année à l'autre, l'indice d'activité de la sous-branche a progressé de 2,6 %.

I.1.4. Electricité, gaz, vapeur et eau

Cette branche a connu un accroissement de 9,3 % de ses activités en 2016, après une contraction de 4,5 % de sa valeur ajoutée en 2015, induisant une légère augmentation à 0,1 point de sa contribution à la croissance du PIB contre un niveau quasi nul, une année auparavant.

I.1.7.2. Télécommunications

Après plusieurs années de croissance, les activités de télécommunication ont connu une forte contraction en 2016. En effet, il a été observé une baisse de temps de communication en 2016 de l'ordre de 2,4 %, correspondant à 16.725.203,3 milliers de minutes consommées, en liaison notamment avec la baisse du revenu réel des ménages et du ralentissement des activités minières. Par ailleurs, un accroissement de 20,3 % du nombre d'abonnés a été noté, atteignant 35.631,0 milliers.

Ce déséquilibre tient de la sensibilité des consommateurs face à la modi?cation tarifaire enregistrée au cours de l'année sous analyse dans les différentes gammes de produits offerts par les opérateurs du secteur de télécommunication sur le marché national.

I.1.8. Autres services hors Administration publique

La valeur ajoutée de cette branche est restée vigoureuse, enregistrant un accroissement de 3,1 %. Rapproché à son niveau de 2015, il s'est observé un léger ralentissement de 4,6 points de pourcentage. En effet, malgré le processus d'amélioration du climat des affaires par le Gouvernement, un essoufflement des activités dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration s'est fait ressentir.

I.1.9. Services d'Administration publique

La branche « Services d'Administration publique » a enregistré un accroissement de 3,9 % de sa valeur ajoutée après 3,7 % l'année précédente. Ce comportement s'explique par l'amélioration constatée notamment dans les domaines de la santé et de l'enseignement.

1.2 EVOLUTION DU PIB SELON L'APPROCHE DE LA DEMANDE

Source : Commission d'étude Statistiques et des comptes Nationaux (CESCN)

L'évolution de la demande globale a été marquée, en 2015-2016, par un affaiblissement de l'absorption, dans un contexte de régression du solde des échanges avec l'extérieur. La faiblesse de l'absorption a résulté de l'atonie des investissements tant privés que publics et de la décélération de la consommation des ménages.

En 2017 La croissance économique a été tirée essentiellement par la demande extérieure nette, laquelle a connu une amélioration de 17,4 % contre 8,6 % en 2016. Cette évolution est consécutive particulièrement à la consolidation des exportations des biens et services, dans un contexte de montée des cours des matières premières sur le marché mondial. Pour sa part, la demande intérieure s'est légèrement améliorée de 1,0 % après 0,9 % une année auparavant, en raison notamment du bon comportement des investissements et consommation privés, avec une contribution positive à la croissance globale de 1,2 point.

Tableau I.2 Parts relatives des composantes de la demande globale dans le PIB réel (en pourcentage du PIB aux prix de 2005)

251663872

Composantes

2015(p)

2016(p)

2017

Demande intérieure

Consommation publique

Consommation privée

Investissement bruts

Demande extérieure nette

Exportations des biens et services

Importations des biens et services

116,4

12,5

76,6

27,3

-16,4

28,1

44,4

114,6

11,4

76,8

26,3

-14,6

27,2

41,8

111,6

81,4

-

30,3

-11,6

28,6

40,3

Produit intérieure Brut

100,0

251664896100,0

100,0


Source : Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux (CESCN).

I.2.1. Demande intérieure

La demande intérieure s'est faiblement accrue de 0,9 % au cours de l'année sous examen après 2,0 % l'année précédente, ramenant sa contribution à la croissance à 1,0 point de pourcentage contre 2,5 points en 2015, sous l'effet notamment d'un climat d'incertitude politique qui a affecté les investissements notamment privés ainsi que le rythme de la consommation des ménages.

Globalement, la consommation ?nale s'est faiblement accrue en 2016 par rapport à l'année précédente, soit 1,4 % contre 6,0 %, avec une contribution de 1,3 point de pourcentage à la croissance.

La consommation publique a été la composante la plus touchée avec une décroissance de 6,1% et une contribution négative à la croissance de 0,8 point, s'expliquant par la compression de certaines dépenses courantes de l'Etat après l'adoption de la Loi des ?nances recti?cative, résultant d'une faible mobilisation des recettes publiques induite par la chute des cours de matières premières.

A l'opposé, la consommation privée s'est faiblement accrue de 2,7 % contre 6,6 % une année plus tôt, dans un contexte de ralentissement de l'activité économique et de la psychose consécutive à l'approche des échéances électorales. Toutefois, la consommation privée est restée le principal moteur de la croissance économique. Le ralentissement de sa croissance observé en 2016 est corollaire à la perte notamment du pouvoir d'achat des ménages.

En ce qui concerne les investissements, la formation brute de capital ?xe (FBCF) a accusé un recul de 0,3 % en volume contre une régression de 9,4 % en 2015. Spéci?quement, les investissements publics ont baissé de 6,9 % en 2016, sous l'effet de la non-exécution de certains projets publics. Parallèlement, les investissements privés ont enregistré un léger accroissement de 0,9 % après 1,9 % en 2015.

Le taux d'investissement a légèrement baissé pour s'établir à 26,3 % du PIB contre 27,3 % une année auparavant.

Graphique I.12 Structure du Produit Intérieur Brut selon l'approche de la demande (en pourcentage)

Source : Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux (CESCN)

En 2017, la demande intérieure a été soutenue par l'investissement et la consommation privés, dans un contexte de ralentissement de la consommation publique. Globalement, la consommation ?nale s'est repliée de 1,2 % en 2017 contre un repli de 2,5 % en 2016, avec une contribution négative de 1,0 point de pourcentage à la croissance. En poursuivant sa tendance baissière, la consommation publique a été la faible composante de la demande intérieure, avec une décroissance de 32,8 % et une contribution négative à la croissance de 2,8 points, en raison essentiellement des mesures prises par le Gouvernement pour contenir certaines dépenses courantes, dans un contexte de faible mobilisation des recettes publiques. En ce qui concerne la consommation privée, elle a enregistré une hausse de son rythme de croissance, soit 2,3 % contre 2,4 % l'année précédente, consécutive à l'évolution modérée des revenus des ménages, de la persistance du niveau élevé du chômage et de poussées in?ationnistes enregistrées au cours de la période. Concernant les investissements, la formation brute de capital fixe (FBCF) a enregistré une progression de 7,5 %, en volume, après 9,7 % en 2016, en liaison avec le raffermissement des investissements privés, lesquels ont progressé de 17,3 % après 16,8 % en 2016. Cette évolution est corollaire à la reprise du dynamisme de l'activité extractive favorisé par le relèvement des cours de produits de base. En revanche, les investissements publics ont baissé de 73,6 % en 2017 sous l'effet dela non-exécution de certains projets publics. A la faveur de cette évolution, le taux d'investissement s'est ressorti à 30,3 % du PIB après 29,2 % en 2016.

Source : Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux (CESCN)

I.2.2. Demande extérieure

Les exportations totales de biens et services ont régressé, en 2016, de 0,9 % contre une amélioration de 4,1 % en 2015, induisant une contribution négative à la croissance de 0,2 point de pourcentage. Cette évolution est consécutive notamment aux pesanteurs ayant affecté l'activité extractive.

Les importations de biens et services ont également chuté de 3,7 %, en volume, renseignant une contribution négative à la croissance de 1,6 %, suite essentiellement à la baisse de 33,6 % des approvisionnements en biens intermédiaires, en dépit de la hausse de 23,5 % des achats des biens de consommation.

En 2017, Les exportations totales de biens et services ont connu une reprise de 9,3 % contre une régression de 0,9 % en 2016, induisant une contribution positive à la croissance de 2,5 points de pourcentage, faisant de cette composante le principal moteur de la croissance en 2017. Cette évolution est consécutive notamment à la vigueur de

L'activité extractive, laquelle a induit une hausse des exportations du cuivre et du cobalt. Par ailleurs, les importations des biens et services, quant à elles, ont légèrement chuté de 0,1 %, après le recul de 3,7 % en 2016, renseignant une contribution quasi nulle à la croissance, suite essentiellement à la baisse drastique des importations des services (-8,9 %).

SECTION 2 :EVOLUTION DU PIB ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN 2016-2017

L'activité économique a repris un trend haussier en 2017, après le ralentissement noté une année auparavant. En effet, l'économie congolaise a enregistré une croissance du PIB réel de 3,7 % en 2017 contre 2,4 % en 2016. Cette évolution tient d'un environnement extérieur plus favorable, caractérisé par la consolidation de l'activité économique dans les pays avancés. Il s'en est suivi une hausse de la demande des principaux produits miniers exportés par la R.D.C. et l'amélioration de l'investissement privéEn 2017, suivant l'approche par la production, la croissance a été soutenue principalement par le secteur primaire dont la contribution s'est élevée à 2,3 points de croissance contre 0,3 point en 2016.

Cet affermissement du secteur primaire est expliqué par le regain de dynamisme dans la branche « Extraction », dont la contribution a été de 2,0 points de croissance contre une contribution négative de 0,2 point une année auparavant, suite à l'entrée en phase de production et la reprise des activités de certaines entreprises, dans un contexte d'embellie des cours des principaux métaux d'exportations dont le cuivre et le cobalt. Les secteurs secondaire et tertiaire ont contribué, chacun, à hauteur de 1,1 et 1,0 point de croissance contre respectivement 0,4 point et 1,3 point en 2016. Le bon comportement observé dans le secteur secondaire est consécutif au dynamisme de la branche « Bâtiments et Travaux publics ». Par contre, la baisse de la contribution à la croissance observée dans le secteur tertiaire est expliquée notamment par le ralentissement des activités de « Commerce » ainsi que « Transports et Télécommunications ».

2.2 ANALYSE SELON L'APPROCHE DE LA PRODUCTION

Tableau I.1 Contribution de différents secteurs à la croissance économique (en point de croissance)

Branche d'activité

2015

2016

2017

Secteur primaire

2,0

0,4

2,2

Agriculture, Chasse, Sylviculture et pêche

Industrie extractive

0,7

1,3

0,6

-0,2

0,2

2,0

Secteur secondaire

1,2

0,4

1,2

Industries manufacturières

Electricité, gaz et eau

Bâtiments et travaux publics

1,5

-0,0

-0,3

1,0

0,1

-0,7

0,3

0,1

0,8

Secteur tertiaire

3,5

1,7

1,2

Transport et communications

Commerce de gros et de détail

Autres

1,2

1,5

0,8

0,4

0,9

0,4

0,3

0,7

0,2

PIB au prix de base

6,7

2,5

4,6

Taxes sur les produits

0,2

-0,1

-0,9

PIB aux prix constant du marché

6,9

2,4

3,7

Source : Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux (CESCN)

I.1.1. Agriculture, Forêt, Elevage, Pêche et Chasse

Le ralentissement de la branche « Agriculture, Forêt, Elevage, Pêche et Chasse », entamé depuis 2016 s'est poursuivi en 2017. En effet, la valeur ajoutée de cette branche a progressé de 1,6 % en 2017 contre 3,3 % en 2016, portant sa contribution à la croissance du PIB à 0,3 point contre 0,5 point en 2016

1.2. Extraction

En 2017, la croissance de la valeur ajoutée de la branche « Extraction » s'est située à 7,8 % après une contraction de 0,7 % en 2016. Cet accroissement a induit une contribution de 2,0 points à la croissance, représentant 52,8 % du taux de croissance économique global du pays.

1.3. Industries manufacturières

En 2017, la valeur ajoutée de la branche « Industries manufacturières » a connu une progression de 2,4 % contre 8,6 % en 2016, correspondant à un niveau de contribution à la croissance de 0,3 point.

1.4. Electricité, gaz, vapeur et eau

L'activité de production et de distribution d'eau et d'électricité a connu une décélération au cours de l'année 2017. En effet, la valeur ajoutée de cette branche a dégagé une croissance de 5,3 % au cours de l'année sous analyse contre 9,3 % en 2016. Sa contribution à la croissance a été quasi nulle comme en 2016.

1.5. Bâtiments et travaux publics

Après la baisse observée de 19,6 % en 2016, la valeur ajoutée des activités de construction s'est accrue substantiellement de 31,4 % en 2017 tel que l'atteste la consommation du ciment gris dans le secteur privé, laquelle s'est améliorée de 283,4 %.

1.7. Transports et Télécommunications

La valeur ajoutée de la branche « Transport et Télécommunications » s'est accrue de 2,6 % en 2017 contre 3,5 % en 2016. Sa contribution à la croissance a été de 0,3 point contre 0,4 en 2016.

1.7.1. Transports

L'activité de transport a globalement renseigné une évolution mitigée en 2017, concernant le comportement de ses principaux postes à savoir « le trafic des marchandises et des personnes » ainsi que « la manutention dans les principaux ports ». En effet, les mouvements des marchandises et des personnes ont été les plus dynamiques durant l'année sous analyse, dégageant ainsi des contributions supérieures aux manutentions.

1.7.2. Télécommunications

En dépit de la légère baisse du nombre d'abonnés en 2017, l'activité de télécommunication a révélé une consommation de 19,2 milliards de minutes, en hausse de 12,1 % par rapport à 2016. Ce niveau est attribuable à l'augmentation du nombre d'appels durant l'année sous analyse.

1.8 Commerce

Les activités de commerce, quoi qu'en ralentissement, sont restées dynamiques en 2017. En effet, la valeur ajoutée de cette branche s'est accrue de 4,7 % en 2017 après 6,4 % une année plus tôt, ramenant sa contribution à la croissance à 0,7 point de pourcentage après 0,9 point en 2016. La poursuite de son dynamisme résulte notamment du raffermissement des activités minières, lesquelles recourent activement aux biens d'équipement importés, ainsi qu'au développement des activités de commerce sur toute l'étendue du pays.

1.9 Interprétation des résultats

Dans l'approche de la production, le secteur tertiaire s'est accru en 2016, grâce aux commerces, transport et télécommunications qui ont favorisé une croissance importante dans le PIB, alors que dans l'approche de la demande globale, celle-ci a été marquée à la même période par un affaiblissement de l'absorption dans un contexte de régression du solde des échanges avec l'extérieur. Et cette absorption a résulté par le manque d'activité et de vigueur des investissements privés et publics, mais en 2016, la croissance économique a été tirée essentiellement par la demande extérieure nette laquelle a connu une amélioration de 17,4% contre 8,6% en 2016 et la demande intérieure s'est légèrement améliorer de 1,0% contre 0,9% en 2016 grâce notamment à un bon comportement des investissements.

L'activité économique a repris un trend haussier en 2017, après des faibles ralentissements en 2016, dans l'approche de la demande intérieure et de la production. En effet, l'économie congolaise, a enregistré une croissance du PIB réel de 3,7%  contre 2,4% en 2016. Cette évolution est due à un environnement extérieur favorable caractérisé par la consolation de l'activité économique dans les pays avancés. L'amélioration de l'investissement privé en 2017 suivant l'approche de la production, la croissance a été soutenue par le secteur primaire dont la contribution s'est élevée à 2,3 point de croissance contre 0,3 en 2016.

Nous disons que les investissements ont contribué grandement à la croissance économique de la RDC à la période 2016-2017, dans toutes les approches tant de la production que de la demande et surtout de la demande extérieure. 

CONCLUSION GENERALE

Notre étude a porté sur l'analyse de la croissance économique de la RDC de 2015 à 2017, qui avait comme préoccupation essentielle de savoir comment a évolué cette croissance économique durant la période sous étude.Pour répondre à cette préoccupation Nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle, cette croissancea connu une trajectoire à la hausse, grâce aux investissements réalisés.

Pour vérifier notre hypothèse, nous avons fait appel aux méthodes Analytique pour étudier les données récoltées et comparative pour comparer les données reçues des années qui font l'objet de notre travail. Ensuite nous avons fait appel aux et techniques documentaire, dans lequel nous avons eu recours aux ouvrages et la technique d'observation directe.

Pour y arriver, nous avons pu éclater notre travail en trois chapitres:

Dont :

Ø le premier chapitre a traité des théories sur les généralités c.à.d. les définitions des concepts de base et en outre de l'historique sur la croissance en parlant aussi de l'investissement en passant par les indicateurs de la croissance économique, et les secteurs économiques. 

Ø le deuxième chapitre a parlé sur les théories économiques, les courants ainsi que quelques écoles économiques sur la croissance des richesses d'un pays, en énumérant notamment quelques autres auteurs.

Ø Le troisième chapitre a analysé les différents données collectées renseignant sur l'ensemble des secteurs d'activité de la RDC en PIB pour en procurer la richesse nationale, et Nous avons pu constater que : 

Le secteur secondaire a faiblement diminué au cours de l'année 2016 en termes d'industrie manufacturière avec 1,0 ou même alimentaire 0,9 qui n'ont pas fourni un bon rendement des ressources à cause d'une mauvaise réalisation de chiffres d'affaires qui a eu un impact sur sa contribution au trésor public.

La demande intérieure a continué sa décroissance de 116,4 en 2015, 114,6 en 2016, et 111,6 en 2017 à cause d'un climat d'incertitude qui a affecté les investissements notamment privés ainsi que le rythme de la consommation des ménages.L'activité économique a repris un trend haussier en 2017, après des faibles ralentissements en 2016, dans l'approche de la demande intérieure et de la production. En effet, l'économie congolaise, a enregistré une croissance du PIB réel de 3,7%  contre 2,4% en 2016. Cette évolution est due à un environnement extérieur favorable caractérisé par la consolation de l'activité économique dans les pays avancés. L'amélioration de l'investissement privé en 2017 suivant l'approche de la production, la croissance a été soutenue par le secteur primaire dont la contribution s'est élevée à 2,3 point de croissance contre 0,3 en 2016.

En 2017 le constat établit est celui de la performance de l'économie nationale, qui a pris le déçu sur celle de 2016, avec 2,2 point de plus dans le secteur primaire, de 1,2 dans le secteur secondaire

L'état congolais a su mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour augmenter sa richesse nationale au PIB Cette performance s'explique par la vigueur des industries extractives et des investissements associent, en dépit du ralentissement de l'économie mondiale et de la baisse du cours du pétrole observée et de la baisse de la demande et des prix des minerais que les pays exportent.

Les investissements publics ont aussi contribué à stimuler la croissance économique de la République Démocratique du Congo.

Au terme de notre recherche nous pouvons dire que notre hypothèse de départ est affirmée du fait que les investissements jouent un rôle important dans la croissance économique d'un pays. En ce sens nous pensons que le gouvernement doit favoriser les investissements pour des résultats meilleurs au PIB.

BIBLIOGRAPHIE

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13. HÉNIN, P.Y. et P. RALLE. 1994. « Les nouvelles théories de la croissance.» Vol. 44, La découverte, Paris.

II. Rapports et Articles

1. Rapport Annuel de la BCC 2015

2. Rapport Annuel de la BCC 2016

3. Rapport annuel de la BCC 2017

III. Notes des Cours 

v Méthode de recherche scientifique 2017-2018

v Comptabilité nationale 2018-2019

v Finance publique 2018-2019

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* 6QUIVY, R., Manuel de Recherche en Sciences Sociales, Nouvelle édition, Dunod, Paris

* 7 G.fabre, 1999, p.17

* 8 P.Daillier et Pellet, op.cit, p.507

* 9 Www.wikipedia.com/économieetgestion

* 10 Francois.P Dictionnaire économique et social, Hatier 1990

* 11 P.Maillet, La croissance économique, Presse universitaire de France, 1976

* 12 Note du cours d'économie politique II, G2 éco,UNILU 2013

* 13 F.Perroux, Dictionnaire écomique et sociale, Hatier 1990

* 14Pierre Maillet, La Croissance économique, Presses Universitaires de France, 1976

* 15 Nshue«cours de macroéconomie» L1, FASE, 2014-2015

* 16 R. benichis et M. Nouschi, «histoire économique comptemporaine », 2e éd. Paris 1986. P.47

* 17 A.Maddison, the world economy : A millennial perspective, OCDE, Paris, 2001, P.46

* 18 Lester. Brown, Eco-économie, une autre croissance est possible, écologique et durable, seuil, 2001, P.69

* 19 Rapport 2014 sur le developpement en Afrique

* 20 Traité d'economie politique, Livre I, Chapitre II

* 21 A.Frost, dynamique économique, éd. Dalloz, Paris 1995. P35.

* 22 Lafargue, «Croissance endogène ouverture sur l'exterieur et développement point de vue recents» C.E.D, Paris 1993

* 23 A. Richard, croissance triomphante: une perspective sur le XIXe siècle, Paris, 1996 P.48

* 24 Muet, croissance et cycles: theories contemporaines, éd. Economica Paris, 1993. P. 12

* 25 R.Solow « A contribution to the theory of economic growth», Quarterly journal of economics 1956

* 26Jean Arrous : les théories de la croissance, seuil, P.265






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote