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Le stress en milieu carcéral


par Coomlan Paul NAKPON
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2016
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU BENIN

*-*-*-*-*-*

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)

*-*-*-*-*-*-*

Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
(FLASH)
*-*-*-*-*-*-*-*
Département de Psychologie et des Sciences de l'Education
(DPSE)
*-*-*-*-*-*-*-*

FILIERE : PSYCHOLOGIE

OPTION : PSYCHOLOGIE DE LA VIE SOCIALE ET PROFESSIONNELLE

*-*-*-*-*-*-*-*

MEMOIRE DE MAÎTRISE

SUJET

LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU
BENIN : CAS DU PERSONNEL
D'ENCADREMENT DE
LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

Réalisé et soutenu par : Maître de mémoire :

NAKPON Coomlan Paul Dr. DAH-LOKONON BODEHOU

Gbènoukpo, Maître-assistant des

Universités (CAMES) FLASH-UAC

Soutenu le 24 Février 2016

LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

SOMMAIRE

DEDICACE 3

REMERCIEMENTS 4

SIGLES 6

LISTE DES TABLEAUX 7

LISTE DES FIGURES 8

RESUME / ABSTRACT 9

INTRODUCTION 10

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 12

1.1. Problématique de l'étude 12

1.2. Objectifs 13

1.3. Hypothèses 14

1.4. Clarification conceptuelle 14

CHAPITRE II : CADRE PRATIQUE DE L'ETUDE ET

DEMARCHE METHOLOGIQUE 32

2.1. Présentation du cadre de l'étude 32

2.2. Démarche méthodologique 36

CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES 42

3.1. Présentation et analyse des données 42

3.2. Analyse des données de terrain 45

3.3. Interprétation des données de terrain 47

CHAPITRE IV : DISCUSSION ET SUGGESTIONS 55

4.1. Discussion 55

4.2. Suggestions 59

CONCLUSION 62

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 64

ANNEXE 66

TABLE DES MATIERES 78

Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

DEDICACE

In memorium :

NAKPON Coovi-Daho, mon père ;

MINANON Cica, ma mère ;

« Votre rappel à Dieu a laissé un sentiment au goût inachevé sur ma vie ».

? Mon épouse Jocelyne Sèdjro HOUNHA qui a su supporter mes humeurs et qui m'a soutenu tout au long de la formation et surtout, pendant la réalisation de ce mémoire ;

? Nadine, Charly, Marx, Scholastique et Candide NAKPON, mes enfants ; «Vous avoir comme enfants a constitué pour moi, une source de motivation ; aussi et surtout, ai-je l'envie de vous donner le goût des études ».

Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

REMERCIEMENTS

Dans le cadre de ce travail, je voudrais remercier :

· Mon maître de mémoire, Docteur DAH-LOKONON BODEHOU Gbènoukpo, pour avoir accepté de m'encadrer dans ce travail, pour ses conseils et sa disponibilité ;

· Tous mes enseignants, pour tout l'enseignement reçu, recevez dans ce travail ma profonde gratitude ;

· Les membres de Jury : Docteur KOUGBEAGBEDE Thierry, Président, Docteur AYELO Justin, Examinateur et Docteur DAH-LOKONON BODEHOU Gbènoukpo, Rapporteur du jury ; pour avoir accepté d'évaluer ce travail et pour leurs observations, critiques et recommandations ;

· Monsieur le Directeur de l'Administration Pénitentiaire et de l'Assistance Sociale du Ministère de la Justice, de la Législation et des Droits de l'Homme ;

· Monsieur le Régisseur de la Prison Civile de Parakou pour sa franche collaboration ;

· Le personnel de la Prison Civile de Parakou, pour son accueil et sa collaboration ;

· Les Magistrats et Greffiers du Tribunal de Première Instance de Première Classe de Parakou ;

· Le personnel du Service Social de Justice du Tribunal de Première Instance de Première Classe de Parakou ;

· Le Coordonnateur National et l'équipe terrain Parakou de Prisonniers Sans Frontières-Bénin ;

· Tous les détenus de la Prison Civile de Parakou qui ont bien voulu contribuer à la concrétisation de ce travail ;

Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

? Messieurs Adébouté Pierre ADELEKE et Romaric KINKPE pour

leurs conseils et soutien moral ;

? Mes camarades de promotion que j'ai eu le plaisir de côtoyer pendant
notre formation ;

? Mes frères et soeurs, mes oncles, tantes et amis qui ont cru en moi,
m'ont encouragé et m'ont donné la force d'aller jusqu'au bout, notamment : Apollinaire NAKPON, Marcellin NAKPON, Pulchérie NAKPON, Fiacre HOUNNOU, Donatien SOKOU, Rock Aimé MEDAGNON, Léopold Sourou FAGNON, Basile SONOUNAMETO, Louis HOUNDONOUGBO, Josué OGOUCHINA ;

? Enfin, tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de
ce travail, merci.

Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

SIGLES

APA : American Psychological Association

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

DAPAS : Direction de l'Administration Pénitentiaire et de l'Assistance

Sociale

DARES : Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des

Statistiques

DGT : Direction Générale du Travail

DPSE : Département de Psychologie et des Sciences de l'Eduction

ESTEV : Enquête Santé, Travail et Vieillissement

FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

IFAS : Institut Français de l'Anxiété et du Stress

INRES : Institut National de Recherches Et de Sécurité

INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

LASDEL : Laboratoire d'Etudes et de Recherches sur les Dynamiques

Sociales et le Développement Local

MSF : Médecin Sans Frontière

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PrSF : Prisonniers Sans frontières

SUMER : Surveillance Médicale des Expositions aux Risques professionnels

UP : Université de Parakou

Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Centres de documentation parcourus et types d'informations 36

Tableau II : Effectif des détenus de la Prison Civile de Parakou 38

Tableau III : Echantillon des stresseurs (détenus) 39

Tableau IV : Ratio par les différents types d'agents servant dans la prison civile de

Parakou 42

Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte du ressort territorial du Tribunal de Première Instance de

Parakou .....34

Figure 2 : Carte du ressort territorial de la Cour d'Appel de Parakou 35

Figure 3 : Effectif du personnel permanent de la Prison Civile de

Parakou 37

Figure 4 : Effectif du personnel non permanent de la Prison civile de

Parakou 37

Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

RESUME

Depuis les indépendances, les institutions de veille de la société se sont multipliées sans que des accompagnements nécessaires ne soient faits pour garantir la sécurité psychologique de ceux qui y travaillent. C'est fort de ce constat que nous avons choisi de faire l'étude portant sur : «Le stress en milieu carcéral au Bénin : cas du personnel d'encadrement de la Prison Civile de Parakou». Cette étude a permis d'objectiver que la densité et le rythme de travail à la Prison Civile de Parakou provoquent assez de stress chez le personnel d'encadrement. Cette situation est responsable de l'altération, aussi bien des relations conjugales (divorce entre couple, séparation temporaire, infidélité des couples...), que des relations parents-enfants (à cause du manque cruel de temps). Tout ceci à un impact sociétal sur le personnel qui travaille à la Prison Civile caractérisé par un isolement social (relâchement des liens sociaux) ainsi qu'une altération de la santé physique et psychique. Il urge alors que les autorités politiques à divers niveaux puissent jouer leur partition afin que le personnel d'encadrement de nos prisons se sente à l'aise dans l'accomplissement de leur mission.

Mots clés : Stress, Milieu carcéral, Personnel d'encadrement, Prison civile.

ABSTRACT

Since the independence periods, the institutions which regularize peace have increased without the use of necessary process to guaranty psychological security of people who work inside. It is by this remark that we decide to study about a theme which is the following `'the well-being of workers of Prison areas in Benin : the case of the administrative workers in Parakou prison». This study permits us to notice that the rhythm and the density of work provoke some mistakes in workers lifestyle. This situation is the cause of the destruction, as same as relationship between parent (divorce, temporal separation, infidelity...) and the relationship between father and children. All this provoke some social consequences on the workers characterized by the fact that parents are far from children and the tired of physical and psychological health of them.

It is time; by looking for all this that political authorities bring some solutions to this situation to help workers of our prison to live in ease by accomplishing their partition.

Keys Words : Bad mind; Prison; Followers; civil prison.

Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

INTRODUCTION

La prison est une institution, un élément de l'ordre social et quel que soit le jugement porté sur son efficacité, a un rôle capital dans la régulation de la société. Pourtant ses finalités, c'est-à-dire celles qui consistent à protéger la société, à favoriser la sécurité et justifier la sanction par l'expiation, la dissuasion, la neutralisation et la réadaptation, tel que décrites par Alvaro Pires (1998) ne sont pas toujours atteintes, à cause des effets pervers de l'enfermement marqué par l'exclusion avec son caractère traumatisant, les atteintes identitaires graves des détenus ainsi que leurs capacités adaptatives. La prison est devenue aujourd'hui un véritable cadre de stress caractérisé par l'enfermement, la perte des repères identitaires sociaux, la promiscuité, la violation de l'intimité, la frustration sexuelle, l'inactivité, l'impuissance d'action, les ruptures (affectives, familiales, sociales et professionnelles). Son impact sur le comportement, la santé psychique et physique des détenus n'est plus à démontrer.

Au Bénin, la situation est beaucoup plus critique du fait de la non modernisation du milieu carcéral favorisée par le surpeuplement des prisons, la lenteur judicaire, l'augmentation du nombre des détenus condamnés à de longues peines ou non jugés depuis plusieurs années. Les caractéristiques criminologiques, psychopathologiques qui en découlent compromettent très gravement l'équilibre mental du détenu.

La privation de liberté physique, sociale et symbolique, justifiée par la mission de sécurité de la prison visant à prévenir les manifestations transgressives et dangereuses pour la collectivité, les comportements violents agressifs et d'autres déviances persistent toujours dans nos prisons. A cela s'ajoute les conditions de détention extrêmement difficiles et l'inexistence de suivi psychologique adéquat pour les détenus dans la plupart des prisons du Bénin.

Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

De ce qui précède, l'on se rend bien compte que les milieux carcéraux béninois exposent des détenus à d'importants problèmes psychologiques, ce qui rejaillit sur le personnel de sécurité et même sur le personnel d'encadrement en général. Pourtant aucune disposition n'est prise pour le suivi du détenu en détresse psychologique dont les agissements rendent craintifs les personnels intervenant dans les prisons. C'est fort de ce constat que nous avons choisi de faire cette étude sur : «Le stress en milieu carcéral au Bénin : cas du personnel d'encadrement de la Prison Civile de Parakou».

Le plan de notre travail se présente comme suit : Dans la première partie, nous présentons au chapitre I, le cadre théorique de l'étude ; la problématique posée, nous en avons déduit les objectifs et hypothèses ainsi que la clarification conceptuelle avant de finir avec la revue de littérature. Le chapitre II présente le cadre pratique de l'étude, la justification de ce choix et la démarche méthodologique adoptée.

La deuxième partie présente au chapitre III, les résultats issus de notre enquête de terrain et les analyses relatives à cette enquête riche en expériences. Nous avons au chapitre IV, exposé la discussion sur les résultats obtenus avant de finir par nos suggestions et recommandations qui ont précédées la conclusion.

L'annexe au document renferme le questionnaire d'enquête et les grilles d'entretien pour le personnel pénitentiaire et les détenus et enfin l'autorisation du Ministère de la Justice de la Législation et des Droits de l'Homme.

Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

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Réalisé et soutenu par NAKPON Coomlan Paul

LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

1.1. Problématique de l'étude

La prison agit sur l'existence du détenu avant tout, selon une dimension spatiale. L'espace du détenu est ainsi réduit à son minimum car, les regards peuvent s'y poser à tout instant. La fuite dans ces conditions est quasi impossible. Il survient alors un sentiment de résignation ou bien un sentiment de rage et d'insoumission.

Pourtant, le besoin d'espace individuel et d'intimité en dehors de celui d'un partage approprié des sphères publiques et privées constitue des éléments essentiels pour le bien-être de l'individu. En effet, il semble que lorsque l'aménagement des espaces se fait sans tenir compte du besoin d'espace individuel et d'intimité, les résidents seraient portés à agir de façon non coopérante (Côté & Daigle, 2005). Il transparaît dès lors un rapport tendu qui peut suffire à exacerber la tension et l'agressivité.

C'est pourquoi, dans les conditions carcérales, il peut parfois être difficile pour les détenus de se conformer aux contraintes du milieu qui génère énormément de frustrations. Ces différentes frustrations sont d'ailleurs identifiées comme une des causes de la violence carcérale (Bulatao &Vandenb Bos, 1996) qui à leur tour, rendent la tâche des personnels en charge des détenus difficile et stressante.

Ainsi, le retard dans la fourniture des repas, des toilettes non vidangées, deviennent-ils des vecteurs de troubles et de soulèvements. Aussi, faudra-t-il le souligner, tous les problèmes des prisonniers, qu'ils soient d'ordre familial, professionnel ou personnel, deviennent de facto les problèmes du personnel d'encadrement. Face à ces réalités, les membres d'encadrement sont toujours aux aguets. On peut les solliciter à tout moment. Autrement dit, la vie familiale des membres du personnel d'encadrement prend un coup. Alors le rythme du travail de ces agents ne leur permet pas de jouer efficacement leur rôle de père ou de mère de famille. En conséquence, le

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

dévouement professionnel du personnel d'encadrement en faveur des détenus risque d'entraîner beaucoup de problèmes autour de l'éducation des enfants, du fonctionnement de la famille et peut affecter négativement même la santé de ces derniers.

Quelles sont les réalités de la vie en prison ? En quoi la mission assignée aux membres du personnel de la prison civile de Parakou est stressante ? La gestion d'une prison civile exige-t-elle de compétences spécifiques ? Que doit faire l'Etat pour alléger un tant soit peu, la tâche au personnel d'encadrement dans les prisons ?

Voilà quelques interrogations qui pourront nous aider à réfléchir sur notre thème intitulé : «Le stress en milieu carcéral au Bénin : cas du personnel d'encadrement de la Prison Civile de Parakou».

1.2. Objectifs

V' Objectif général

Exposer les réalités de la vie du personnel d'encadrement en milieu carcéral en vue d'attirer l'attention de la société sur le caractère spécial de la mission.

V' Objectifs spécifiques

? Identifier les facteurs de stress du personnel d'encadrement en milieu carcéral.

? Déterminer le fondement de la lourde charge professionnelle en milieu carcéral.

? Déterminer l'impact du stress sur le personnel d'encadrement des détenus.

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

1.3. Hypothèses

V' Hypothèse générale

Notre étude a pour conjecture principale : les personnels d'encadrement en milieu carcéral subissent d'énormes frustrations dans l'accomplissement de leur mission. Pour mieux appréhender notre problème, nous éclatons cette conjecture en trois autres dites spécifiques.

V' Hypothèses spécifiques

? La densité et le rythme de travail à la Prison civile de Parakou entraînent assez de stress chez le personnel d'encadrement.

? Le manque de personnel d'encadrement en milieu carcéral

constitue souvent une charge professionnelle difficile à gérer.

? La méconnaissance du milieu carcéral pose de véritables problèmes au personnel d'encadrement.

1.4. Clarification conceptuelle

1.4.1. Le stress

D'un point de vue scientifique, le concept du stress reste encore vague et peu consensuel. Une première source d'imprécision semble résider dans le fait que le terme de stress « est déjà tout un programme puisqu'il désigne à la fois l'agent responsable, la réaction à cet agent et l'état dans lequel se trouve celui qui réagit », (Dantzer, 2002). Une seconde source d'imprécision réside dans le fait que le concept du stress est au carrefour de multiples disciplines qui ont toutes insisté sur les aspects leur tenant à coeur et sans toujours considérer les autres approches et leurs apports. Ainsi, notons-nous à l'heure actuelle, un besoin croissant pour développer une approche à la fois interdisciplinaire et intégrative des différents aspects référant au stress.

Dans le cadre de la présente étude nous nous référons à la définition consensuelle du stress au travail proposée par l'Agence Européenne pour la Santé au travail, reprise par l'INRS (rapport 2005). « Un état de stress

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

survient lorsqu'il y a un déséquilibre entre la perception qu'une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu'elle a des ressources pour y faire face. Bien que le processus d'évaluation des contraintes et des ressources soit d'ordre psychologique, les effets du stress ne sont pas uniquement de nature psychologique. Il affecte également la santé physique, le bien-être et la productivité de la personne qui y est soumis ». Trois éléments majeurs ressortent de cette définition : le mot stress désigne à la fois, les facteurs de stress (ce qui nous stresse), la perception que nous avons de la situation et la réaction de stress de l'individu (notre manière de faire face au stress, ce que nous ressentons et faisons). En conséquence, l'étude du stress ne peut ni se limiter à la description des facteurs de stress, c'est-à-dire réduire le concept de stress à l'environnement, ni se restreindre à l'étude des caractéristiques psychologiques des individus. 1.4.2. Le milieu carcéral

Le milieu carcéral est communément appelé au Bénin Prison civile qui est un lieu où on isole toutes les personnes en situation de poursuite. Alors que ce que nous appelons généralement Prison, renferme la maison centrale, la maison d'arrêt, le centre de détention et le centre pénitentiaire.

En effet, la maison centrale est un établissement pénitentiaire où sont exécutées, en principe, les peines égales ou supérieures à cinq ans de prison ; elle peut aussi servir en même temps de maison d'arrêt (un régime de détention essentiellement axé sur la sécurité). La maison d'arrêt constitue un établissement pénitentiaire qui reçoit les prévenus et les condamnés dont le reliquat de peine est inférieur à un an. Le centre de détention, un établissement pénitentiaire qui reçoit les condamnés considérés comme présentant les perspectives de réinsertion les meilleures, d'où un régime de détention principalement orienté vers la resocialisation des détenus. Le centre pénitentiaire est un établissement pénitentiaire qui comprend au

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

moins deux quartiers à régimes de détention différents (maison d'arrêt et centre de détention par exemple).

Ainsi les services que regroupe la Prison Civile de Parakou se présentent comme suit :

? Les services pénitentiaires

L'administration pénitentiaire est placée sous l'autorité du Ministre de la Justice par arrêté de 1941 qui a été remplacé par le décret de 1973 ; elle contribue à l'objectif général de sécurité publique en assumant deux missions :

- surveiller les personnes qui lui sont confiées par l'autorité judiciaire ;

- favoriser leur réinsertion sociale, d'où la création d'une Direction de l'Administration Pénitentiaire et de l'Assistance Sociale.

L'administration pénitentiaire prend en charge les personnes placées sous-main de justice. Les mesures prononcées à leur égard interviennent avant ou après jugement et sont exécutées soit en milieu fermé (dans les prisons), soit en milieu ouvert (liberté provisoire, contrôle judiciaire, sursis avec mise à l'épreuve, travail d'intérêt général), avec ou sans enfermement préalable. Ces services sont constitués de :

- Administration : dirigée par le Régisseur, chargé de veiller à la
légalité de la détention, surveiller l'exécution des marchés souscrits pour les diverses fournitures à faire à la prison, tenir la comptabilité des espèces et matières, assurer la discipline, etc. ;

- Greffe : qui assiste le Régisseur dans ses attributions ;

- Service de santé : les soins sont à la charge d'un établissement public

de santé prévu à cet effet dans les locaux de l'établissement pénitentiaire (où sont affectés des infirmiers agents permanents de l'état), sous la responsabilité du Médecin-chef de la Circonscription médicale ;

- Service social qui actuellement n'est disponible qu'au Tribunal et
dont le personnel intervient par moments à la Prison ;

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

- Brigade pénitentiaire : détachée auprès du Ministre de la Justice et

dont le personnel, essentiellement des Gendarmes, assure la surveillance et la sécurité ainsi que les procédures judiciaires dans lesquelles sont auteurs ou victimes, les détenus.

? Le personnel d'encadrement

On distingue deux catégories de personnes travaillant dans la prison civile de Parakou : le personnel permanent et le personnel non permanent. En effet, le personnel permanent constitue l'ensemble des agents de sécurité, de santé affecté à la prison. Tandis que le personnel non permanent est l'ensemble formé des prestataires de service.

? Inculpé

Personne poursuivie pour crime ou délit complexe et qui fait l'objet d'une information judiciaire.

? Accusé

Personne poursuivie pour crime et faisant objet d'un arrêt de renvoi devant la cour d'assise par la chambre d'accusation.

? Prévenu

Personne poursuivie pour contravention ou délit et qui n'a pas encore été jugée ou dont la condamnation n'est pas définitive.

? Condamné

Personne détenue dans un établissement pénitentiaire en vertu d'une condamnation judiciaire définitive.

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

Il faut noter qu'au Bénin, toutes ces catégories de détenus sont gardées dans les mêmes résidences. Il n'y a pas de lieu spécifique de détention tenant compte de la catégorie.

? Aménagements de peine

Six mesures d'aménagement de peine sont possibles :

· Le fractionnement et la suspension de peine : il s'agit d'une décision du Juge correctionnel, prononcée en audience à l'encontre d'un délinquant primaire à titre d'avertissement, la peine prononcée est soit sursise totalement ou soit partiellement, une partie ferme et une autre assortie de sursis.

· La permission de sortie (la personne détenue est autorisée à s'absenter de l'établissement pénitentiaire pendant un temps qui s'impute sur la durée de la peine) : elle est accordée dans des situations exceptionnelles tenant compte de la personnalité et de la conduite du détenu.

· Le placement à l'extérieur sans surveillance (régime de détention aménagé) : il est accordé à une catégorie de détenus condamnés dont la conduite est sans reproche ; on peut parler de détachement pénitentiaire placé sous la responsabilité du Sous-préfet (actuellement Maire) qui nomme un agent civil de l'état chargé de l'administrer.

· La semi-liberté (pour une personne condamnée à une peine inférieure ou égale à 1 an) appelé encore corvée sans garde généralement au profit de l'administration publique ; le bénéficiaire doit réintégrer la prison les soirs pour y passer la nuit.

· Le placement sous surveillance électronique (réservé aux condamnés à des peines inférieures ou égales à 1 an ou dont le reliquat n'excède pas 1 an), qui n'est pas encore effectif au Bénin.

· La libération conditionnelle (suspension de l'exécution de la peine privative de liberté assortie de mesures d'aide et de contrôle) : elle est

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

accordée à des condamnés qui ont donné des preuves suffisantes de bonne conduite et présentent de gages sérieux de réadaptation sociale.

1.5. Revue de littérature

Fragnière (2009), écrit qu'« on est rarement le premier à aborder une question ou, plus précisément, le champ thématique que l'on entreprend d'analyser est déjà balisé par des études voisines ou « cousines » ou bien, il se réfère à des thèmes fondamentaux sur lesquels des bibliothèques entières ont été écrites. Dans ces conditions celui qui entreprend la réalisation d'un mémoire doit faire « l'état de la question ».

Afin de définir comme il se doit, le concept de stress, penchons-nous sur des ouvrages qui traitent cette notion. Sahler (2007 : 10) fait ressortir la problématique devant laquelle nous nous trouvons. En effet, il convient de dire que ce terme de « stress » est un terme générique employé couramment pour définir de manière imprécise un « ensemble disparate de mécanismes biologiques, d'états de santé, de ressentis individuels,... ».

Malgré cela, et malgré l'utilisation populaire de ce concept, la majorité des auteurs spécialistes s'accordent à dire que le stress pourrait être défini de la manière suivante : « état physique et émotionnel que ressent la personne quand elle perçoit un déséquilibre entre la demande de l'environnement et ses propres ressources pour y répondre ». Cette définition, donnée par Bachelard (2008 : 131), est reprise par d'autres auteurs notamment Fontana qui indique dans son ouvrage Gérer le stress que le stress est une demande faite aux capacités d'adaptation de l'esprit et du corps. De ce fait, si, grâce à nos capacités individuelles, nous sommes capables de gérer la demande de l'environnement faite à l'organisme, le stress ne sera pas ressenti comme gênant. Ce ne sont donc pas les éléments extérieurs qui sont eux-mêmes stressants, mais la manière dont nous pouvons y réagir. Chaque individu pourra ainsi répondre de manière différente à un même agent stressant.

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

Comme nous venons de le voir, afin que l'on puisse parler du concept de stress, la présence d'un « stresseur », d'une source de stress est obligatoire. C'est dans ce contexte que se trouve toute la différence avec le concept d'anxiété. Dans l'homme stressé, Rivolier donne une définition de cette notion. Pour lui, il s'agit davantage d'une émotion anticipée, d'une peur sans objet. Dans ce type de situation, il n'y a aucun élément responsable de ce comportement.

Il s'agit ainsi d'une inquiétude quant à ce qui pourrait arriver. Maintenant que nous avons défini cette notion et que nous avons expliqué que, pour qu'il y ait stress, il fallait des responsables générateurs de ce stress, penchons-nous sur ces types d'éléments.

1.5.1. Agents stressants et types de stress

Un agent stressant est un élément qui bouleverse l'équilibre de l'organisme, et qui favorise ainsi la production de stress.

Selon Cungi, dans Savoir gérer son stress en toutes circonstances, il existe plusieurs types d'agents stressants. Il y a en effet, ce qu'il appelle les stresseurs aigus et les stresseurs chroniques. Les premiers peuvent être d'une intensité variable et surviennent de manière épisodique (accidents, agressions, mais également des évènements positifs comme des mariages). Quant aux deuxièmes qui sont également nommés stresseurs répétés, ils surviennent, comme leur nom l'indique, de manière répétée et chronique (surcharge professionnelle par exemple).

Ces multiples agents peuvent provoquer du « bon stress » ou du « mauvais stress ». En effet, le stress n'est pas qu'un élément négatif avec des conséquences dangereuses pour l'organisme. Dans Sans stress la vie est impossible, Baumann et Turpin vont même jusqu'à dire que le stress est l'une des conditions de la créativité et de l'accomplissement de l'être humain. L'important est alors de parvenir à un effet de stress sans détresse.

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

Effectivement, pour de nombreux auteurs, le « bon » stress permet une amélioration de la performance. Afin de ne pas confondre ces deux types de stress, l'IFAS (Institut Français de l'Anxiété et du Stress) qui dirige un observatoire médical du stress, de l'anxiété et de la dépression a proposé le terme de « surstress » lorsque le niveau de celui-ci pourrait entraîner un risque sur la santé de l'individu.

Les agents stresseurs peuvent découler des situations suivantes :

? Violences entre détenus

Les formes d'agression sont aussi diverses que surprenantes et expriment assez bien le rapport qu'entretiennent les détenus dans le milieu. Pour donner une idée de ces différents types de violences, l'étude réalisée par McCorkle (1992) sur 42 cas d'attaques graves de détenus incarcérés indique dans la majorité des cas que les victimes avaient soit été poignardées, soit reçues des coups de poing ou des coups de pied, soit subies des matraquages, soit été agressées sexuellement, ou encore brûlées. Mais ces données nous permettent-elles d'affirmer que la violence est véritablement importante en prison ? Si l'on s'en tient à une étude canadienne qui a comparé le taux d'homicide annuel entre la population carcérale et la population générale, le risque d'homicide serait 13 fois supérieur à celui de la société (Ouimet, 1999). Les pénitenciers représenteraient donc un plus grand danger que le milieu extérieur. Une autre étude avait également comparé les infractions commises à l'intérieur avec celles de l'extérieur. Elle démontrait que ces infractions étaient deux fois plus nombreuses concernant les vols qualifiés, et 6 fois plus pour les voies de fait (Cooley, 1992). Cependant, le caractère plus contrôlant du système carcéral peut jouer un rôle sur cet écart aussi important. Si le système de surveillance était similaire dans la société, probablement que le nombre de crimes ou de délits constatés augmenterait tout autant.

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Pourtant, O'Donnell (1999) contredit cette idée en affirmant qu'il y aurait malgré tout, une sous-estimation du phénomène en précisant que la plupart des individus emprisonnés auraient été témoins de violence dans le mois antérieur, allant même jusqu'à préciser dans une autre étude que 26 % d'entre eux auraient directement subi cette violence (O'Donnell et al., 1998). La fréquence de cette violence a par ailleurs été étudiée par Ireland et Archer (1996) qui ont évoqué notamment le chiffre de 3 victimes d'intimidation par semaine. Cependant, il faut préciser que malgré le caractère extraordinaire de certaines violences, elles ne représentent pas nécessairement les violences qui ont cours en général dans les institutions carcérales. Cette forme de victimisation serait en réalité bien plus souvent le fait de violences ordinaires (Vacheret, 2004). Parmi ces victimisations, il faut noter la victimisation personnelle (menaces, rackette, agressions) qui est globalement davantage dénoncée que la victimisation contre la propriété (vols en cellule, vandalisme) (Cooley, 1993). La victimisation est en général peu déclarée en prison. Les motifs généralement responsables de ces comportements étaient pour la plupart, soit des affaires de drogue, de dette, ou de détenus intoxiqués, soit ils étaient le fruit d'une vengeance quelconque, soit une victime était au préalable repérée comme étant un délateur ; certains cas concernaient des agressions sexuelles ou encore étaient en lien avec des vols entre détenus.

Le lieu où se déroule l'infraction a également son importance. Pour la plupart, elle se déroule dans une cellule ou dans une rangée. Pour les autres, cela peut se passer dans la cour d'exercice ou dans le gymnase. Le niveau de sécurité n'est pas non plus sans conséquence. Les détenus évoquent généralement plus de violences extraordinaires en maison centrale, alors qu'il y aurait un nombre très important de violences ordinaires en maison d'arrêt et peu de violences en centre de détention. À ce propos, une étude de Bottoms (1999) indique que plus le niveau de sécurité n'est élevé, plus le

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niveau des agressions augmentent. On peut attribuer à ces résultats deux phénomènes. D'une part, l'effet d'une plus grande surveillance dans les milieux à sécurité élevée, ainsi qu'une plus grande concentration d'individus dangereux. Cependant, les actes violents surviennent généralement dans des lieux où la supervision par les surveillants est moindre et dans des secteurs de la prison où les déplacements des hommes incarcérés sont plus libres (Ireland et al., 1996). Le contexte carcéral agit donc pour produire un nombre important de violences. Certaines s'affichent par leurs impacts graves sur le corps de la victime, d'autres plus sournoises, agissent sur le moral. Ainsi, les insultes qui ont généralement cours dans le milieu vont surtout être utilisées pour isoler un détenu ou pour le confirmer dans sa vulnérabilité. Elles peuvent être de nature manipulatrice, diffamatoire ou raciste. Elles agissent pour instituer une relation de domination. À l'intérieur des pénitenciers, la pire insulte que peut recevoir un détenu est de se faire accuser de délinquant sexuel ou de délateur selon Ireland. Ces menaces visent également à ce que le détenu fasse quelque chose contre son gré, pour éventuellement provoquer le conflit physique. Les insultes sont employées pour tenir à l'écart, exclure un délinquant dont le crime, l'apparence physique ou la personnalité est rejeté. Ils sont très dommageables pour l'estime de soi du détenu. Conséquemment, les délinquants sexuels, les détenus souffrant d'une maladie mentale et les détenus physiquement faibles représentent les victimes par excellence visées par cette stigmatisation (Ireland et al., 1996). Les hommes en détention qui n'ont pas payé leurs dettes, qui sont gênés ou introvertis, qui manquent de confiance, qui ne se conforment pas aux normes institutionnelles, qui sont solitaires ou qui ne se lient pas à un groupe sont plus susceptibles de devenir les cibles de violences psychologiques (Harvey & Liebling, 2001). Le racket est également une autre dynamique de violence où sont combinés la menace verbale et le vol et peut parfois s'accompagner d'une agression physique. Le racket peut

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s'amplifier, allant de petits vols ou petites demandes vers des exigences plus dommageables.

Comme le font remarquer Buchanan et ses collègues (1986), l'accentuation de la violence dans les pénitenciers peut découler d'une tendance des détenus à se comporter avec plus d'agressivité et de violence pour répondre à l'image de dureté qui leur est attribuée. L'inverse s'applique aux pénitenciers à sécurité minimum où les hommes emprisonnés démontrent plus de souplesse et d'obéissance. Les caractéristiques physiques ont une place importante dans cette attribution des rôles.

Tewksbury (1989) a montré que la peur des agressions chez les détenus était significativement reliée aux caractéristiques physiques (poids et taille). Et une des agressions qui est indubitablement reliée au physique est celle de l'agression sexuelle. En effet, la sexualité est une composante importante, qui constitue à la fois un besoin physiologique et psychologique et qui est très influencée par la construction de la culture institutionnelle (Tewksbury & West, 2000). Certains, comme Sykes (1958), considéraient la privation sexuelle comme faisant partie de la peine de prison. Les relations sexuelles dans le milieu carcéral prennent la forme soit de relations hétérosexuelles lors des parloirs, ou alors de relations homosexuelles consenties entre les détenus. Eigenberg (1992) distingue deux types d'homosexualité, les "vrais» et les "situationnels». Les "vrais» homosexuels sont décrits comme des hommes ayant une homosexualité déjà orientée avant leur incarcération. Ils sont perçus négativement dans le milieu et parfois considérés comme des anormaux (Sykes, 1958). Ce serait ces détenus le plus souvent victimes des viols.

? Violence auto-infligée

Les violences auto-infligées peuvent correspondre à différents degrés d'intensité, et peuvent aller de la simple automutilation sans risque au suicide.

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Historiquement, la définition du suicide a largement évolué. Durkheim (1897) considérait le suicide comme tous les cas de mort résultant directement ou indirectement d'un acte positif ou négatif de la victime elle-même, bien qu'elle en connaisse les conséquences. Plus récemment Baechler (1980) le considérait comme tout comportement qui cherche et trouve la solution à un problème existentiel en tentant de s'enlever la vie. Le suicide serait donc un acte conscient d'annihilation induite par l'individu, mieux compris comme un malaise multidimensionnel ressenti par l'individu et où le suicide serait perçu comme la meilleure solution (Shneidma, 1985). Plus précisément, la définition du suicide a quatre éléments : le suicide est considéré si la mort se produit ; il doit être la conséquence de son propre acte ; l'agent du suicide peut être actif ou passif ; et il implique l'intentionnalité de mettre fin à sa propre vie (Mayo, 1992).

L'OMS (1998) définira le suicide comme l'acte de se tuer délibérément initié et exécuté par la personne concernée dans la pleine connaissance des conséquences mortelles de l'acte. Cependant, l'acte suicidaire n'est pas nécessairement mortel et doit se comprendre selon différents degrés de létalité (Smith, Conroy, & Ehler, 1984). En effet, le comportement suicidaire qui n'est pas nécessairement fatal peut présenter plusieurs niveaux d'intentionnalité (De Leo, Burgis, Bertolote, Kerkhof, & Bille-Brahe, 2006). L'acte suicidaire peut être ainsi compris soit comme fortement probable ou encore compris comme un comportement suicidaire instrumentalisé (O'Carroll et al., 1996). Le milieu carcéral est largement suicidogène par rapport à la société en général. Le risque de suicide en milieu carcéral serait près de 12 fois plus élevé qu'en milieu extérieur, soit 226 à 240 suicides pour 100.000 détenus contre 17 à 21 décès pour 100.000 habitants (Bourgoin, 1992). Les raisons généralement évoquées pour expliquer ces différences sont l'agglomérat d'individus vulnérables dans un milieu confiné et fermé, les caractéristiques spécifiques de sexe, d'âge, de type de délit

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(plus de suicides dans le cas des meurtres, assassinats, parricides et infanticides), le temps d'incarcération (la grande majorité des suicides sont réalisés durant les trois premiers mois), le nombre d'incarcérations (la majorité des détenus qui se suicident sont incarcérés pour la première fois), les antécédents sociaux, l'architecture contraignante de la prison, les règlements pesants et difficiles à suivre, et les influences parfois néfastes, ségrégatives, de la culture carcérale. D'après d'autres études qui ont dressé un profil type, ce détenu serait un individu âgé entre 20 et 30 ans ; de race blanche; célibataire, ayant commis un délit d'homicide ou de vol, purgeant une sentence vie, placé dans un établissement de haute sécurité à l'admission, ayant peu de qualifications académiques ou professionnelles, ancien fugueur, victime de brutalité en milieu scolaire, provenant d'un milieu familial problématique, ayant un passé criminel, ayant eu un traitement psychiatrique, ayant déjà une histoire d'automutilations avant l'incarcération, des histoires d'abus de drogues et d'alcool, et une absence d'amitié reconnu en prison (Liebling ; 1999 ; Leduc, 2000).

Globalement, le détenu suicidaire serait plus vulnérable et présenterait de plus grandes difficultés d'adaptation. Ainsi, aurait-il peu de capacité à se distraire ; des difficultés à faire face à l'ennui de la détention prolongée en cellule ; des difficultés à vaincre l'isolement ; des conflits avec les autres personnes incarcérées ; peu de visites ; peu de communication avec des gens de l'extérieur ; et serait souvent victime d'ostracisme et d'intimidation (Liebling, 1999).

La nature de la relation, à savoir si le comportement suicidaire apparaît avant la violence ou si la violence déclenche un état d'esprit suicidaire, ne semble pas corrélée. La violence sérieuse (menaces de mort ou de blessures corporelles) serait mieux corrélée au risque de suicide que le faible niveau de violence (insultes, rumeurs, etc.) (Blaauw et al., 2001). Cependant, selon Blaauw et ses collaborateurs (2001), un individu suicidaire, moralement plus

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démuni, aurait peut-être davantage tendance à exagérer les attaques, les percevant plus dommageables que ce qu'elles sont en réalité. Et inversement, les détenus non suicidaires seraient davantage imperméables aux offenses.

Les suicides qui découlent de causes propres aux caractéristiques de l'individu présentent également des composantes environnementales. Ainsi, les suicides surviendraient-ils surtout la nuit, par pendaison, les fins de semaine, durant les mois d'été, en début de détention et dans des secteurs spécifiques de la prison, tels que l'infirmerie et les lieux d'isolement. L'environnement physique restrictif et la crainte constante de la victimisation ne sont donc pas sans répercussion. Ainsi, pour échapper à l'intimidation journalière et au stress engendré par le milieu, certains détenus entrevoient le suicide comme cette ultime solution à leur délivrance. Les tentatives de suicide et les automutilations représentent ainsi le moyen in extremis d'appel à l'aide (Liebling, 1999).

Toutefois, nous pouvons nous questionner sur la capacité effective des détenus suicidaires à demander de l'aide. La culture carcérale peut inciter le refus des hommes emprisonnés à chercher des ressources de soutien, en ne voulant pas être intimidés ou en ne voulant pas se montrer faible. Conséquemment, la violence inhérente à la prison pourrait interagir avec le suicide, les tentatives de suicide ou les gestes d'automutilation.

? Violences des détenus faites aux membres du personnel

Les cas de violence physique envers une personne autre qu'un incarcéré, peuvent être divers et variés. Ces actes sont posés généralement contre des surveillants et plus rarement contre d'autres membres du personnel. Dans le cadre d'une étude sur les prises d'otage (Seidman & Williams, 1999), le personnel impliqué était majoritairement constitué de surveillants, mais également de psychologues, d'instituteurs, de commis ou de bibliothécaires. La durée des incidents pouvait aller de quelques instants à plus de 60 heures.

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Une autre étude (Furr, 1994) a décrit les caractéristiques des détenus ayant agressé sexuellement des employées. Ce sont en général des délinquants sexuels qui avaient déjà agressé sexuellement des femmes, ainsi que des employées et qui voyaient leur situation comme désespérée ou extrêmement pénible. Ils révélaient également un diagnostic de psychopathie (Mailloux & Serin, 2002). Parmi ces cas, il y a rarement des blessures sérieuses. Le plus généralement, la violence a lieu dans des cas où la force est utilisée pour contrôler la personne incarcérée, ou lorsque le détenu a fait des menaces, a frappé un mur, a été agressif ou a invité un surveillant à se battre (Lemire, 1990). Selon Toch, Adams et Grant (1989), les détenus jeunes, célibataires et sans emploi avant l'incarcération sont les plus portés à commettre ce type d'infractions. Le crime commis et la longueur de la sentence ne seraient pas reliés au taux d'infractions disciplinaires. Au contraire, la réduction des infractions au cours d'une sentence prolongée serait due au vieillissement du détenu. L'expérience de la prison atténuerait l'importance des infractions disciplinaires chez les hommes incarcérés depuis une longue durée. Le refus de se conformer aux ordres et le bris des règlements carcéraux sont les deux infractions disciplinaires les plus courantes, et le harcèlement des surveillants venant en troisième position (Toch et al., 1989).

Contrairement à la violence déployée entre les hommes incarcérés, la violence contre les surveillants serait concrétisée dans les endroits supervisés et publics, par exemple les cellules et les unités spéciales de détention (Bottoms, 1999). Elle surviendrait la plupart du temps dans les circonstances suivantes : suite à un ordre donné par un surveillant ; comme marque de protestation à une intervention considérée injuste par le détenu ; lors d'une fouille de cellule ou d'une fouille à nu ; lors des déplacements du détenu, durant une altercation entre hommes emprisonnés ; ou lors d'une suspicion d'un surveillant de la possession de substances illicites par un détenu. La violence contre les surveillants serait plus fréquente à certains moments de la

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journée, tel qu'à l'ouverture des cellules le matin, au commencement de la période de travail en matinée, à la reprise du travail en après-midi, et à la fermeture des cellules en soirée (Bottoms, 1999 ; Toch et al., 1989). Les actes de violence envers les surveillants coïncident généralement avec des temps forts de confrontation entre les deux parties. Comme nous l'avons dit ci-dessus, la violence dirigée vers les surveillants est surtout caractérisée par le harcèlement et les menaces. Selon Bottoms (1999), la combinaison des facteurs âge plus avancé et expérience plus poussée chez les surveillants diminuerait le taux de violence des hommes incarcérés envers ces derniers. Les surveillants plus âgés et plus expérimentés auraient développé de meilleures habiletés interpersonnelles et seraient plus aptes à régler les conflits par la communication. À l'opposé, les surveillants plus jeunes et moins expérimentés émettraient davantage de rapports disciplinaires et ce, pour des actes d'agression moins sérieux, traduisant surtout un manque de confiance dans leur propre autorité (Davies & Burgess, 1988, Cooke, Johnstone, & Gadon, 2004). Aussi, de nombreux auteurs suggèrent-ils de porter une attention spéciale dans le placement et la formation des surveillants (Buchanan et al., 1986; Grant & Luciani, 1998; Rice, Harris, Varney, & Quinsey, 1989).

En réalité, même si la violence des détenus envers les surveillants paraît importante, elle n'en reste pas moins marginale, comparée à celle que les incarcérés se font subir les uns aux autres, et comparativement à d'autres corps professionnels. Concernant ce dernier propos, une étude de Lusignan (1995) révèle que les surveillants de prison ont des taux de victimisation nettement inférieurs à ceux des huissiers, policiers ou travailleurs sociaux. Et ils ont une mortalité professionnelle moins importante que les mineurs, les camionneurs, les ouvriers de la construction ou les policiers. Lusignan explique cela par le fait que les surveillants se rendent rarement vulnérables

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face aux détenus. Ils savent se défendre à mains nues et s'organisent pour qu'un autre surveillant ne soit jamais loin.

Tous ces agissements ou comportements constituent des effets de l'incarcération sur les détenus et par extension, sur les personnels d'encadrement : la privation excessive de la liberté non seulement, change les prisonniers, mais elle change aussi leurs geôliers et par extension, la société qu'il représente (Cormier, Bruno & Williams ; 1966).

1.5.2. Le stress au travail : un vrai problème ?

Étudions les données déjà existantes sur le stress au travail et les enquêtes menées au cours des années passées.

Dans l'ouvrage précédemment cité de Bachelard, ce dernier explique, qu'en France, selon une enquête réalisée en 2002, 37 % des salariés déclarent ressentir du stress au travail. Il cite ensuite, l'enquête SUMER, commandée par le Ministère du Travail et co-pilotée par la DARES (Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) et la DGT (Direction Générale du Travail) : en 2008, 61 % des salariés français déclaraient percevoir leur travail comme très stressant, 72 % ressentaient du stress dans leur travail, 56 % pensaient que le stress au travail allaient augmenter et 48 % vivaient leur charge de travail comme stressante. Dans cette situation, l'on constate que le stress qui a malheureusement une place importante dans ce milieu, ne se limite pas au seul cas de la France, mais aussi se retrouve à l'échelle européenne, voire même mondiale. En effet, la quatrième enquête européenne sur les conditions de travail démontre que quatre travailleurs européens sur cinq sont satisfaits ou très satisfaits de leurs conditions de travail, mais qu'un tiers d'entre eux (soit 27 % de français) déclarent que leur travail affecte leur santé et qu'ils ressentent alors des douleurs dorsales, de la fatigue, du stress (pour 22 % des européens et 18 % des français), des maux de tête, etc.

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Aux États-Unis, une étude sur le stress professionnel, citée par Stora dans Le stress, explique que neuf américains sur dix souffrent une à deux fois par semaine des effets du stress et qu'un américain sur quatre déclare en souffrir de manière quotidienne. De ce fait, selon l'American Psychological Association (APA), 75 % des visites médicales chez un médecin du travail seraient liées au stress ressenti dans la profession. La situation est alors assez semblable en France, puisque les médecins du travail déclarent que 75 à 90 % de leurs visites ont pour cause, un stress professionnel (contre 65 % il y a dix ans).

Enfin, au Canada, une recherche effectuée par Pierre Dubois et Associés sur le stress inhérent à la fonction d'agent de la paix et publiée dans la revue Face à la justice, présente les répercussions psychologiques, physiques, familiales et sociales du travail sur l'Agent de la paix. Il est à noter que, font partie des Agents de la paix, les constables de la Cour du Bien-être Social, les Inspecteurs des Routes, les constables de l'Assemblée Nationale, les Agents de conservation de la faune et des pêcheries et les Surveillants en établissement de détention ou Gardiens. Pour les auteurs, 13,46% des Agents de la paix de la fonction publique manifestent sur une base presque continuelle, différents symptômes névrotiques sérieux (paranoïa, dépression, peur de devenir fou etc.) Alors que 65 % des sujets de l'étude ne ressentent à peu près pas ces symptômes, 21,54 % révèlent les manifester à l'occasion. Les auteurs ont également noté que les Agents de la paix manifestent une tendance générale assez forte à l'agressivité et à l'impulsivité. En effet, 30 % des sujets de l'étude éprouvent ces sentiments sur une base presque continuelle et 56 % à l'occasion.

Ces résultats nous montrent la place grandissante qu'occupe le stress au travail, que ce soit en France ou à une échelle plus large. Nous pouvons alors nous poser la question de la raison d'une telle augmentation.

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CHAPITRE II : CADRE PRATIQUE DE L'ETUDE ET DEMARCHE METHOLOGIQUE

2.1. Présentation du cadre de l'étude

2.1.1. Choix de sujet et de cadre géographique de l'étude

Le choix de la prison civile de Parakou comme cadre de cette étude est lié à plusieurs facteurs à savoir :

- L'ancienneté de cette prison car construite en 1928.

- Le sureffectif, puisque, construite pour 150 détenus, cette prison abrite actuellement environ 520 détenus soit plus de trois fois sa capacité initiale. - Les conditions de détention faisant partie des plus difficiles du Bénin : (dortoirs, cellules disciplinaires, très exigus, 09 bâtiments de détention sans aération, le surpeuplement, les carences alimentaire et médicale, les détentions préventives à rallonge etc.).

- Présence de détenus de tous statuts judiciaires et de tous sexes.

- L'inexistence de suivi médico-psychologique des détenus.

- et surtout, la diversité du personnel d'encadrement.

2.1.2. Présentation du cadre géographique de l'étude : Prison Civile de Parakou

Construite dans les années 1928 et érigée en prison en 1932, la prison civile de Parakou se trouve à environ 410 Kilomètres de Cotonou. Elle est située au quartier Ladjifarani dans le deuxième arrondissement ; bâtie sur une superficie d'environ 1,5 hectare, elle jouxte l'Agence de la BCEAO de la ville, non loin du Camp Militaire SERO KPERA.

Elle reçoit les déférés de toutes les communes du Borgou à savoir, celles de Tchaourou, Pèrèrè, N'Dali, Nikki, Kalalé, Bembèrèkè, Sinendé et bien évidemment Parakou. Prison d'un Tribunal de Première classe et du siège de la Cour d'Appel, elle reçoit également dans le cadre des sessions de la cour d'assises et des audiences en appel, les accusés et les prévenus des prisons civiles de Kandi et Natitingou, (voir figures 1 et 2 ci-dessous)

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Sous la tutelle du Ministère de la Justice, de la Législation et des Droits de l'Homme, cet établissement pénitentiaire est actuellement dirigé par un Régisseur assisté d'un certain nombre de personnel civil et militaire.

Dans cette prison se dressent quatre (04) bâtiments subdivisés en 09 dortoirs (quartier des hommes), un (01) quartier pour mineurs et un (01) quartier pour femmes récemment construits. Aujourd'hui en pleine reconstruction, elle donnera à terme, un visage de prison moderne aux normes internationales.

Initialement prévue pour 150 détenus, elle compte à ce jour 520 détenus de toutes les catégories réparties en quartiers : le quartier des hommes adultes, celui des mineurs et enfin, celui des femmes. On y trouve des détenus de tous les statuts judicaires à savoir, prévenus, inculpés, accusés et condamnés. Elle est dotée d'une infirmerie, d'un atelier et d'un bâtiment qui abrite l'administration.

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Figure 1: Carte du Tribunal de Première Instance de Parakou Source : Tribunal de Première Instance de Parakou, Mars 2015

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Figure 2: Carte de la Cour d'Appel de Parakou

Source : Tribunal de Première Instance de Parakou, Mars 2015

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2.2. Démarche méthodologique

2.2.1. Recherche documentaire

Elle a consisté à parcourir plusieurs centres de recherche, les bibliothèques de l'université de Parakou, celle de l'Institut Français de Parakou, celle du LASDEL ainsi que l'internet (voir Tableau).

Tableau I : Centres de documentation parcourus et types d'informations

Centres de Nature des documents Types d'informations

documentation et obtenus obtenues

bibliothèques

Bibliothèque de l'UP Ouvrages généraux Informations conceptuelles,

méthodologiques

IF de Parakou Livres, ouvrages généraux, Informations conceptuelles,

dictionnaires méthodologiques, thématiques

Salle de documentation du LASDEL

Livres et ouvrages

psychologiques, ouvrages généraux

Informations conceptuelles, méthodologiques, thématiques

Internet Mémoires, livres, articles, Informations conceptuelles,

rapport d'étude. thématiques, statistiques,

méthodologiques

Bibliothèque Cours et ouvrages Informations sur la

personnelle méthodologie de recherche,

les techniques de recherche d'analyse en psychologie

Source : Données de recherche, Février 2015

2.2.2. Population cible

La population cible de notre recherche est constituée de 37 personnes qui encadrent 520 détenus à la date de l'enquête. Ce personnel d'encadrement peut être subdivisé en deux groupes : le personnel permanent et le personnel non permanent. Le personnel permanent est composé de vingt (20) travailleurs selon la figure ci-après :

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20

18

16

14

12

10

4

2

6

0

8

Figure 3: Effectif du personnel permanent de la Prison Civile de Parakou Source : Prison Civile de Parakou, Mars 2015

Le personnel non permanent constitué de dix-sept (17) personnes, est réparti selon la figure ci-après :

Magistrats Greffiers Assistant Social Animatrice Sociale Volontaires d'ONG Total

50%

14%

15%

15%

3%

3%

Figure 4: Effectif du personnel non permanent de la Prison civile de Parakou

Source : Prison Civile de Parakou, Mars 2015

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Tableau II : Effectif des détenus de la Prison Civile de Parakou

GENRE TRANCHE PREVENU INCULPE CONDAMNE TOTAL %

D'AGES

FEMININ

00 00 00 00 00

15 -17 ans

03 02 08 13 2,5

18 - 35 ans

03 00 04 07 1,4

35 ans et Plus

10 00 01 11 2,1

15- 17 ans

MASCULIN

147 26 192 365 70,2

18 - 35 ans

57 44 23 124 23,8

35 ans et Plus

220 72 228 520 100

TOTAL

Source : Prison Civile de Parakou, Mars 2015

2.2.3. Echantillonnage et échantillons

? Echantillonnage

Il existe deux techniques d'échantillonnage : les techniques probabilistes et celles non probabilistes. Dans le cadre de cette étude, compte tenu des caractéristiques de notre objet d'investigation, nous avons fait l'option de la technique d'échantillonnage probabiliste selon les strates. En effet, l'échantillon de hasard stratifié a été choisi à cause du caractère hétérogène de notre population cible. Alors il s'agira pour nous de constituer des échantillons stratifiés en respectant les proportions des strates de la population.

? La taille de l'échantillon

Déterminer la taille de l'échantillon revient à déterminer le nombre d'unités qu'on retrouvera dans notre échantillon, d'où deux types d'échantillon sont constitués.

Pour ce qui concerne l'échantillon des incarcérés, nous n'allons pas nous servir de la table d'estimation de la taille d'un échantillon1. C'est pourquoi la

1Depelteau, F. (2001). La démarche d'une recherche en sciences humaines : De la question de départ à la communication des résultats, De Boeck, p. 233.

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taille d'échantillon des détenus sera constituée de 10 % des individus de la population des détenus.

Tableau III : Echantillon des stresseurs (détenus)

Genre Tranche

d'âge

Inculpés Prévenus Condamnés Total

 
 

Féminin 15-17 ans 00 00 00 00

18-35 ans 01 01 02 04

+35 ans 01 00 01 02

Masculin 15-17 ans 03 00 01 04

18-35 ans 10 03 10 23

+35 ans 09 05 05 19

Total 24 09 19 52

Source : Prison Civile de Parakou, Mars 2015

Concernant l'échantillon du personnel d'encadrement, nous estimons que l'effectif global de ce dernier étant faible, il fallait prendre en compte tout le personnel d'encadrement. D'où l'échantillon du personnel d'encadrement revient à la taille de la population cible relative au personnel d'encadrement.

2.2.4. Méthodes de collecte des données

Pour récolter nos données, nous avons choisi la méthode clinique. En effet, « elle veut approfondir l'observation de son objet jusqu'à y percevoir une structure d'ensemble qui organise les faits et en permet une interprétation cohérente. Elle s'intéresse par conséquent aux processus, c'est-à-dire à la façon dont ont été obtenus les résultats observés (phénomènes), (...) Ses méthodes sont celles de l'observation sur le terrain et de l'entretien clinique.»2 Lorsqu'on parle de l'entretien clinique, il s'agit de l'entretien du thérapeute avec son patient. Alors celui-ci peut être oral ou sur la base des tests. Mais pour le cas de notre étude, il s'agit d'un entretien oral.

2J. Cardinet et M. Schmutz, (1975). L'évaluation des recherches en pédagogie, Neuchâtel, I.R.D.P., p 6.

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? L'observation directe

- Pour obtenir des comportements réels de quelques décrocheurs en milieu scolaire, il faut être discret et effacé. S'ils se sentent observés, ils réagiront au regard. Car le regard d'autrui influence le comportement de celui qui est observé.

- Si l'observation scientifique est la constatation attentive des phénomènes sans volonté de les modifier, l'observation pédagogique est loin d'être une simple constatation. Elle a pour but, selon les propos de Delandsheere « de connaître et de prédire des faits relatifs aux systèmes, aux processus et aux procédés d'éducation. Une observation approfondie renseigne sur la nature et la fréquence des phénomènes »3.

L'observation directe n'exclut pas l'utilisation des instruments qui peuvent faciliter la maîtrise des informations. Alors, dans le cas d'espèce, nous avons fait usage des outils tels que le registre de garde au poste de police, le registre des punitions disciplinaires, les registres d'écrou, des condamnations et des mandats de dépôt.

? L'entretien

L'entretien semi-dirigé est une méthode présentielle d'entretien, fondée sur l'empathie. Elle est utilisée pour le recueil de données qui dépendent de la subjectivité des acteurs sujets. C'est ce qui donne le caractère clinique de cet entretien. Cette technique favorise par conséquent la libre expression du sujet tout en permettant au chercheur de cadrer le discours selon la perspective de la recherche. Le récit reste balisé par un cadre de narration, construit autour de l'objet de recherche et négocié dans le contrat de communication qui guide l'évocation.

Comme Desgagné (2005) le précise, la narration soutenue par le chercheur en cours d'entretien représente une étape de coopération qui revêt la forme

3De Landsheere, op. cit. p.40.

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d'une action conjointe. Le moment de l'entretien peut aussi être considéré comme une occasion de développement professionnel pour le sujet (Schön, 1994).

Pour réussir l'entretien, il faut disposer des moyens pour persuader l'interviewé, de l'utilité de ses réponses et des avantages que l'enquête peut lui apporter de façon directe ou indirecte. Une fois le sujet est convaincu et mis en confiance, sa coopération dépasse souvent les prévisions les plus optimistes. Pour cette technique nous avions utilisé le guide d'entretien comme support.

2.2.5. Difficultés rencontrées

Au cours de la réalisation de cette étude, nous avons rencontré quelques difficultés entre autres, l'accès au cadre d'étude à savoir la prison civile de Parakou. Bien que nous sommes membre de l'administration, nous nous sommes fait l'obligation d'obtenir l'autorisation d'accès pour les recherches. La Direction de l'Administration Pénitentiaire et de l'Assistance Sociale (DAPAS) a accordé cette autorisation après plusieurs mois d'attente, cette situation a retardé quelque peu notre enquête.

Ensuite durant notre enquête nous avons eu beaucoup de difficultés pour la collecte de l'information sur sa qualité. Les informations collectées ont connu beaucoup de biais compte de notre position dans l'administration de Prison Civile de Parakou ; nous nous sommes vus obligé d'utiliser des personnes étrangères au cadre d'étude afin de minimiser les biais.

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CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES

3.1. Présentation et analyse des données

3.1.1. Le calcul du ratio personnel d'encadrement et détenus

De l'effectif du personnel d'encadrement à l'effectif des détenus, nous avons calculé pour montrer l'écart qu'il y a entre l'offre et la demande en termes de prise en charge en milieu carcéral.

Tableau 4 : Ratio par les différents types d'agents servant dans la prison civile de Parakou

Personnel permanent d'encadrement

Ratio

1

Régisseur

1/520 soit : 0,19%

2

Gardien-chef

1/520 soit : 0,19%

3

Greffier

1/520 soit : 0,19%

4

Infirmiers

2/520 soit : 0,38%

5

Conducteur

1/520 soit : 0,19%

6

Commandants de brigade

2/520 soit : 0,38%

7

Agents de sécurité

12/520 soit 2,3%

 

Personnel non permanent d'encadrement

Ratio

8

Magistrats

5/520 soit : 0,96%

9

Assistants sociaux

2/520 soit : 0,38%

10

Volontaires d'ONG

5/520 soit : 0,96%

11

Greffiers

6/520 soit : 1,1%

Source : Prison Civile de Parakou, Mars 2015

La détermination de ratio détenu/personnel d'encadrement affiche clairement l'immensité des tâches et la pression avec laquelle le personnel d'encadrement travaille dans la prison civile de Parakou. C'est la densité et l'intensité du risque de travail qui créent le stress chez le travailleur et non la tâche elle-même. C'est pourquoi notre étude ne perçoit pas les agressions et menaces des détenus comme un phénomène qui cause le stress. Cependant, la fréquence des menaces et des plaintes peut contribuer à la pression et au

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rythme du travail, d'où le stress. C'est ce que véhicule ce témoignage de Monsieur P. N. un des administrateurs de la PC de Parakou :

« Regardez tout ceci, toutes ces demandes, ce sont des plaintes des détenus ou encore des détenus qui veulent me faire savoir des situations familiales, personnelles, de santé qu'ils ont et que je dois gérer... Je reçois plus de vingt demandes d'audiences par jour de la part des détenus, de leurs familles...et je dois les écouter ; je n'ai pas un temps de repos fixe ».

Donc, les révoltes et revendications sont considérées comme étant des stimuli puis la pression et le rythme du travail comme des réponses. C'est nous qui qualifions les détenus de stresseurs.

3.1.2. Temps du travail des membres du personnel

Dans la Prison Civile de Parakou, on distingue trois plages horaires. Ces plages horaires s'appliquent au personnel permanent et se présentent comme suit :

? La garde de 24 heures exécutée par six agents de sécurité dont un

gendarme et cinq militaires qui viennent en appui du camp. Ils montent la garde à partir de 18 heures et descendent le lendemain à 18 heures ;

? La garde de 12 heures couvre la période de 7 heures-19 heures ;

? Le service régulier qui commence à 8 heures et prend fin à 18heures

30 minutes.

En cas d'hospitalisation de détenu malade, l'agent de sécurité qui est en service régulier, va monter la garde à l'hôpital pendant toute la durée de l'hospitalisation (c'est un service de 18h à 18h le lendemain).

3.1.3. De la typologie de détention à la typologie des délits

A partir de cette typologie qui nous a permis de synthétiser les nombreuses informations recueillies dans nos entretiens, nous pouvons désormais

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avancer un certain nombre d'hypothèses concernant les déterminants sociologiques qui pourraient expliquer le mode de processus d'intégration à l'égard des différentes sous-cultures carcérales.

Notre analyse nous a en effet permis de dégager deux grandes variables explicatives dont le type de détention et le type de délit.

? Type de détention

Les différents environnements carcéraux tels que la maison d'arrêt (MA), le centre de détention (CD) ou la maison centrale (MC), sont des milieux très distincts du point de vue de la population accueillie, du niveau sécuritaire ou des activités proposées. Ces fortes disparités, qui ne modifient pas nécessairement structurellement les configurations de groupe à l'intérieur des milieux, semblent néanmoins agir sur certaines tendances où peuvent se renforcer les valeurs et opinions, augmentant ainsi le degré de coercition. En effet, d'après nos résultats, il semble exister une différence importante dans les récits de vie évoqués pour chacun des milieux. Les détenus disaient ainsi avoir subi ou avoir fait subir plus de violences physiques, d'insultes ou de tentatives de suicides en prison et racontaient avoir vécu plus d'émeutes ou d'expériences de violences graves en MC. Aussi, avons-nous constaté que les détenus avaient montré une plus grande résistance aux valeurs du personnel, un plus grand renforcement de leurs valeurs anti-carcérales, avec une participation plus accrue aux trafics, à la consommation de substances psychoactives ou aux violences.

Dans les CD, il semble donc que la polarisation entre sous-groupes, exprimée notamment par la violence, soit moins présente. Nos entrevues font apparaître que les règles moins strictes en CD, le respect du numerus clausus ou le fait d'accueillir des détenus présentant de meilleures perspectives de réinsertion pourraient favoriser la qualité des rapports interpersonnels à la fois entre les détenus, mais également entre les détenus et les membres du personnel pénitentiaire. Il semble donc que les modes de

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gestion des différents contextes carcéraux ou la sélection des populations accueillies aient des implications directes sur la qualité du mode d'intégration carcérale.

? Type de délits

Nous avons constaté que l'adaptation des détenus dépendait également des causes de l'incarcération. Ainsi, les détenus auteurs d'agressions sexuelles éprouvaient plus de difficultés à s'adapter, vivant une forte stigmatisation et subissant plus d'insultes ou même de violences physiques. Nous avons observé que ces détenus vivaient un fort rejet de la part du reste de la population carcérale. À l'inverse, les autres détenus pouvaient paradoxalement, se sentir valorisés pour leurs crimes.

Il s'instaure ainsi une forme de hiérarchisation à partir du délit qui vient déterminer le rôle et la place du détenu dans le milieu. Conséquemment, cela vient renforcer chez les détenus des distorsions sociales dans un système où l'objectif est pourtant au contraire de les modifier, une situation qui déteint sur la masse de travail du personnel d'encadrement qui est appelé à intervenir en cas de collision entre détenus.

3.2. Analyse des données de terrain

3.2.1. L'analyse qualitative

Analyser qualitativement, c'est observer, percevoir, ressentir, comparer, juger, nommer, étiqueter, ordonner, vérifier, intégrer, rassembler, rapporter, relier, etc. L'analyse est une tâche complexe prise en charge par le chercheur dès le moment du recueil des données. C'est lui qui va recueillir et lire les traces en vue de leur attribuer un sens. Pour ce faire, il va tenter de les faire parler, dans un temps différé par rapport aux prises de données, sans qu'il y ait nécessairement un cadre prédéfini (Paillé et Mucchielli, 2005).

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3.2.2. Les données qualitatives

Les objets appréhendés par les méthodes qualitatives sont uniques et non reproductibles. Ils concernent essentiellement des productions de l'homme : un texte, un discours, des ensembles d'actions, des représentations (Mucchielli, 1996, p.183). Ainsi, étant de l'ordre des représentations, nos données sont qualitatives.

Les recueils de ce type de données se caractérisent par l'implication du chercheur dans le maniement de la technique utilisée. Cette implication se traduit notamment par une attitude empathique qui est une disposition de l'esprit, une disponibilité et un respect des témoignages. Selon Mucchielli, (1996, p. 55) « l'empathie est la sympathie intellectuelle par laquelle nous sommes capables de comprendre le vécu de quelqu'un d'autre sans l'éprouver pour autant de façon réelle dans notre propre affectivité ».

3.2.3. Les techniques de traitement ou d'analyse des données qualitatives Après avoir choisi des techniques de recueil, il s'agit d'envisager des modalités d'analyse compatibles avec nos questions, nos buts de recherche et les données recueillies. L'analyse qualitative est une schématisation qui rassemble les éléments les plus significatifs de la situation pour l'acteur (Mucchielli, 1994). Elle repose sur une catégorisation ou sur une recherche d'analogies et sur la sélection d'entités caractéristiques formant un tout cohérent (Paillé et Mucchielli, 2005). Ainsi, l'analyse qualitative reste-t-elle humble dans le sens où elle ne sera jamais qu'une lecture limitée de la complexité du monde. Elle engage des choix qui permettent d'embrasser la complexité. L'enjeu de l'analyse qualitative est de pouvoir expliciter les opérations interprétatives qui l'ont nourrie.

Pour notre part, les dépouillements de nos données recueillies sont faits manuellement et ce, de façon systématique après chaque sortie sur le terrain. Nous avons utilisé pour traiter nos données, la technique d'analyse des

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contenus mais aussi le logiciel Word pour les tableaux. Cette activité a consisté à confronter les informations reçues, à mesurer leur degré de pertinence par apport à notre thème d'étude.

3.3. Interprétation des données de terrain

3.3.1. Le temps, une ressource limitée mais structurée

Le conflit entre le temps consacré au travail et celui alloué aux activités hors travail n'est pas seulement quantitatif. C'est aussi, et pour beaucoup, un problème d'articulation : d'importantes discordances existent entre horaires professionnels d'une part et exigences temporelles de la vie hors travail d'autre part. En effet, près de 90 % des personnes enquêtées nous ont révélés qu'ils sont souvent rappelés par l'administration pénitentiaire à n'importe quelle heure et n'importe quel jour après avoir terminé leurs activités pénitentiaires réglementaires :

«....Dans ce boulot, il n'y a pas samedi ni dimanche, ni temps de repos, on peut t'appeler à tout moment de la journée, c'est pourquoi j'ai toujours mon téléphone portable allumé... c'est quotidien ; par exemple tu descends à 18h pour te reposer, mais tu dois avoir en tête qu'à 19h, on peut te rappeler pour une urgence... C'est un sacerdoce, on se contente de le faire...». [Propos d'un agent de sécurité pénitentiaire].

3.3.2. Un conflit avec les rythmes biologiques

On sait que le fonctionnement de l'être humain est, dans son ensemble, sous-tendu par des rythmes biologiques et en particulier par une rythmicité circadienne dont une des manifestations les plus importantes est l'alternance veille/sommeil qui est réglée sur l'alternance du jour et de la nuit (Reinberg, 1997). Ce rythme de vie normale est évidemment remis en cause dans les situations de travail de nuit, mais aussi dans celles où le travail commence à des heures très matinales ou s'achève à des heures fort tardives, pouvant, dans les deux cas, empiéter partiellement sur la nuit.

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La mise à mal de la rythmicité circadienne par certains horaires de travail ne se limite pas au sommeil ; les horaires décalés constituent de sérieuses contraintes pour les heures de prises de repas dont le dérèglement peut être source de troubles digestifs et, au-delà, de problèmes cardiovasculaires (Costa, 1996 ; Prunier-Poulmaire, 1997).

3.3.3. Un conflit avec les rythmes sociaux

Un bon nombre d'activités de la vie quotidienne sont socialement programmées selon des plans horaires déterminés. Cette donnée est familière à tout un chacun : les parents ont à compter avec les heures de début et de fin de la journée scolaire, les consommateurs avec les heures d'ouverture des marchés ; l'heure du journal télévisé et celle du début de telles ou telles émissions pèsent sur l'organisation de la vie familiale en soirée : temps du dîner et gestion du temps des devoirs scolaires. La force de ces rythmes est bien établie par toutes les familles ou du moins celles des grandes villes béninoises.

De son côté, le temps de travail obéit à des impératifs techniques et économiques qui déterminent les plages de présence des travailleurs à leur poste :

- journée effectuée en deux vacations, séparées par une coupure de plusieurs heures, afin d'ajuster les effectifs du personnel aux variations d'affluence de la clientèle (grande distribution alimentaire et vestimentaire) ;

- travail en équipes successives utilisé tantôt pour satisfaire aux contraintes techniques d'un fonctionnement continu 24h sur 24 (services carcéraux, hôpitaux, services de secours, police, ...). C'est le cas de la Prison Civile de Parakou.

- travail en permanence.

Ainsi, dans beaucoup de cas, la présence au travail est requise à des heures où il serait nécessaire ou souhaitable d'être libre pour vaquer à différentes activités de la vie hors travail. Cette discordance entre les contraintes

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horaires du travail et les besoins de la vie hors travail présente des formes multiples. Elle est de moindre envergure mais néanmoins complexe pour les salariés dont l'heure de prise de travail ne leur permet pas d'accompagner leurs enfants à l'école. Ils se trouvent privés de la possibilité de suivre le travail scolaire de ses enfants, de participer au dîner familial, de suivre les émissions de télévision programmées aux heures de plus grande écoute, ou encore d'assister à une réunion d'association en soirée. En contrepartie, les heures libres dont il dispose le matin peuvent lui servir à bricoler, à jardiner, éventuellement à faire des courses ou des démarches administratives, mais non pas à récupérer les activités qu'il n'a pu effectuer en soirée. Aussi, n'y a-t- il pas que des restrictions : il peut y avoir des avantages mais rarement de compensation.

3.3.4. Structure de la partition temporelle du temps travail/hors-travail Temps de travail et temps hors travail peuvent se trouver découpés, de multiples manières, en périodes plus ou moins longues. Ainsi, dans la prison civile de Parakou, certains agents de surveillance fonctionnent sur la base de postes journaliers ou hebdomadaires : les agents de santé, de surveillance, des assistants sociaux, etc.

Comme le montre cet exemple, la combinaison des deux paramètres « durée journalière du travail » et « mode d'enchaînement des jours de travail et des jours de repos » peut produire à l'échelle de la semaine, du mois, voire de l'année un temps libre très fractionné ou au contraire concentré en plages de longue durée. Cette amplitude des plages de temps libre est un élément central. En effet, toute activité hors travail s'inscrit dans un emploi du temps où elle doit être agencée avec d'autres en prenant en compte les conditions spécifiques d'exécution de chacune comme par exemple les partenaires requis, les lieux de réalisation, etc.

Plus longues sont les plages de temps libres, plus larges les marges de manoeuvre dont on dispose pour organiser l'emploi de ces temps : atout

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pragmatique, mais aussi avantage subjectif dans la mesure où, bien souvent le temps hors-travail s'oppose à celui du travail par l'autonomie dont on dispose. Ainsi, parmi les salariés pour lesquels ce passage a pris la forme d'une réduction quotidienne des heures travaillées, nombreux sont ceux qui auraient préféré une autre modalité de réduction du temps de travail comme la libération hebdomadaire d'une demi-journée de travail ou l'attribution de jours de repos supplémentaires (DARES, 2000).

3.3.5. Stabilité ou variabilité des horaires

L'articulation de l'activité professionnelle et des activités hors travail exige, de la part des individus, l'élaboration de compromis et d'arrangements qui impliquent souvent l'ensemble de la cellule familiale et les différents partenaires de la vie hors-travail au travers de tentatives de coordination des emplois du temps.

Ces mesures d'organisation de la vie quotidienne peuvent, par exemple, porter sur le choix d'un mode de garde des enfants, celui du mode de transport pour les déplacements domicile-travail, celui du moment et des modalités de réalisation des courses hebdomadaires. Ces coordinations et ces modes d'organisation mettent en jeu des ressources (réseau d'aides, moyens collectifs, ...) sujettes à des contraintes propres telles qu'il est généralement malaisé de les mobiliser à des moments différents selon les jours ou les semaines. Modifier fréquemment l'organisation quotidienne de la vie hors-travail pour l'ajuster à la variabilité des horaires exige une gestion complexe qui constitue in fine une charge mentale élevée dont l'exemple le plus évident concerne la garde des enfants (Prévost & Messing, 2001). Or, la variabilité est aujourd'hui une caractéristique des horaires de travail très répandue surtout en contexte carcéral à Parakou où le ratio travailleur/détenu est quasiment nul.

Nombreux sont donc les salariés qui doivent mettre en place des solutions différentes selon les jours, et donc gérer un système plus complexe et plus

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vulnérable. S'ajoute en outre à ces difficultés pratiques, l'impact psychologique que ces fluctuations font peser sur les interactions au sein de la famille, spécialement au regard des temps de présence des parents auprès de leurs enfants.

Les difficultés sont accrues quand la variabilité s'accompagne d'une faible prévisibilité, avec des changements d'horaires décidés et annoncés dans des délais très courts, comme c'est le cas par exemple pour l'infirmière ou d'un soldat de garde, auxquelles il peut être demandé, en raison d'une maladie inattendue ou de la révolte des détenus, de retarder de plusieurs heures la fin du travail journalier.

3.3.6. Effets à moyen et long terme

Cumulées au fil des ans, les restrictions quotidiennes des temps de rencontre avec le conjoint, les enfants et le cercle des relations amicales aboutissent à des modifications qualitatives des relations familiales et sociales :

? Vers une altération des relations conjugales

Au sein du couple, ces restrictions temporelles tendent généralement à déséquilibrer la contribution de chacun des partenaires aux activités quotidiennes de la vie familiale, à affecter la compréhension mutuelle et à réduire le vécu commun dont se nourrissent les dimensions affectives de la relation de couple. L'hypothèse a parfois été avancée que le travail posté aurait pour conséquence d'accroître la fréquence des divorces. Les données sur ce point sont rares et ne permettent pas de conclusions claires. Cependant, sans une étude scientifiquement menée, il n'y a pas le couple pour vivre séparément ; ils se sont mis ensemble non pour vivre comme si on ne l'était pas. Ils constituent le couple parce qu'ils veulent d'abord vivre ensemble. Alors, lorsque le travail (mission sociale) s'oppose à ce voeu, la vie du couple prend un coup. Les propos d'une infirmière de la Prison sont édifiants :

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« ....Vous savez, des fois quand on me rappelle tard dans la nuit, mon mari se met souvent en colère et me demande parfois de demander une affectation ou encore des fois, il me dit qu'il arrivera un jour où je vais choisir entre ce boulot et mon mariage ».

C'est ce qu'atteste cette enquête longitudinale récente effectuée sur un échantillon national de familles aux Etats-Unis qui a fait apparaître que le travail de nuit accroît la probabilité de séparation ou de divorce alors que ce n'est pas le cas pour les salariés en postes fixes d'après-midi, ou pratiquant des horaires alternants. En revanche la pratique de ces types d'horaires diminue la probabilité d'être marié 5 ans plus tard pour les femmes mais pas pour les hommes (Presser, 1998).

? Vers une altération des relations parents-enfants

La qualité des rapports parent/enfant semble également affectée par la pratique d'horaires atypiques. Pour compenser les absences ou l'indisponibilité du parent travailleur en horaire atypique, le conjoint tend à prendre une place prépondérante dans l'éducation des enfants, situation que les travailleurs postés ne perçoivent pas toujours (Lee, Moon & Cho, 1982, Thierry & Jansen, 1982). Ceci peut parfois s'accompagner d'une dégradation de l'autorité paternelle (Koller & al., 1990, Bourdhouxe & al., 1997, Prunier-Poulmaire, 1997).

Des répercussions négatives sont aussi possibles sur le parcours scolaire des enfants. Cette question n'a donné lieu qu'à un très petit nombre d'études dont les résultats ne sont pas convergents : certaines constatent des performances scolaires moindres chez les enfants de travailleurs postés (Jugel, Spangenberg, & Stollberg, 1978, Maasen, 1979, Diekman, 1981) tandis que d'autres ne révèlent pas de différences (Lambert & Hart, 1976). Ces résultats divergents tiennent

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probablement à la disparité des contextes sociaux et à celle des horaires postés pratiqués par les populations étudiées.

Enfin, des effets sur le développement psychologique des enfants peuvent aussi apparaître : ainsi une enquête auprès d'enfants des deux sexes âgés de 8 à 11 ans montre que les filles des travailleurs postés, par rapport à leurs camarades dont les pères ont des horaires normaux, jugent de façon plus défavorable leur compétence scolaire, ont une estime de soi plus négative et déclarent davantage de symptômes dépressifs. Ces effets n'apparaissent pas chez les garçons, ce qui s'expliquerait, selon les auteurs, par le fait bien établi d'une tendance générale des filles à surestimer les facteurs internes dans l'attribution des causes d'échecs (Barton, Aldridge & Smith, 1998).

Au travers de ces études, bien que peu nombreuses, l'impact sur les enfants de la pratique d'horaires postés apparaît sans doute plus important que l'attention qui lui a été accordée jusqu'ici.

? Vers un isolement social

Cette étude sur ce point, la plupart des enquêtes attestent d'une restriction du cercle des relations amicales et d'une moindre pratique d'activités sociales formalisées (Knauth, 1996, Prunier-Poulmaire, 1997). Là encore ces effets des horaires de travail se modulent en fonction des caractéristiques des horaires et de la situation familiale. L'étude de Grech-Szukalo & Nachreiner (1997), déjà citée, en apporte une illustration : la participation aux associations est plus importante d'une part lorsque les horaires de travail sont non concentrés en vacation de longue durée et d'autre part lorsque le passage de l'équipe de l'après-midi à l'équipe de nuit à lieu à 21 heures. Mais dans les deux cas, l'effet est modulé par la situation professionnelle de l'épouse. La restriction des temps de rencontres amicales et de la participation à des activités associatives peut aboutir, à terme, à une

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certaine marginalisation. En atteste clairement la vaste enquête ESTEV (1990) ; comparés à un groupe de référence de salariés pratiquant des horaires normaux, ceux qui sont assujettis à des horaires décalés, mais aussi ceux qui le furent à un moment donné de leur vie, sont plus nombreux à ressentir un sentiment d'isolement social. Chez les femmes, ce sentiment de marginalisation augmente très clairement à partir de la quarantaine (Barrit & al., 1994).

? Vers une altération de santé physique et psychique

Certains modes d'organisation du temps de travail ont, sur la santé, des incidences négatives qui sont pour une large part la résultante de processus biologiques dont l'analyse ne relève pas principalement du champ de la psychologie. C'est particulièrement le cas pour ce qui est des troubles de santé générés par la pratique des horaires décalés qui ne seront pas développés ici, dans la mesure où un exposé synthétique récent existe par ailleurs (Gadbois, 1998). Cependant, les troubles de santé peuvent aussi avoir pour origine des phénomènes ou des éléments des facteurs situationnels dont l'action relève de la psychologie. Troubles du sommeil, troubles gastro-intestinaux et, bien entendu mal-être psychologique, qui constituent les pathologies classiquement associées à la pratique du travail posté peuvent aussi découler des difficultés relationnelles rencontrées dans la vie personnelle en raison du déphasage du rythme de vie quotidien. En outre, le mal-être physique et les troubles de santé générés par la pratique d'horaires de travail peu compatibles avec la vie privée influent sur le déroulement de la vie hors travail et l'analyse du jeu de ce registre de causalité relève pleinement de la psychologie.

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CHAPITRE IV : DISCUSSION ET SUGGESTIONS

4.1. Discussion

Il faut noter une différenciation à faire entre les corps de métiers. Il y a des corps de fonctions qui disposent d'horaires classiques comme les fonctionnaires des administrations. Mais dans ce lot on peut ressortir d'autres (fonctionnaires) qui en raison de la spécificité de leur fonction, sont constamment sollicités pour accomplir leur devoir républicain. Ces corps ne disposent pas d'horaires classiques, ces agents sont souvent à disposition à tout heure pour servir : ce sont en général les Forces de Sécurité Publiques. Qu'on la nomme harcèlement moral (Hirigoyen, Dejours), harcèlement professionnel ou encore violence psychologique au travail (Moreau), cette forme de violence au travail se manifeste par des comportements portant atteinte à l'intégrité physique ou psychique d'une personne, à sa dignité en tant que membre d'une organisation de travail et qui a pour effet de mettre en péril l'exécution du travail et la position de la personne au sein de l'organisation. Comme le précise Dejours, il s'agit bien d'une « forme clinique d'aliénation sociale dans le travail ».

Ces comportements violents peuvent se manifester par une ou plusieurs formes de violence psychologique (Moreau, 1999 ; Au rousseau & Landry, 1998, cités par Moreau 1999) :

- l'agression verbale, privée ou publique qui représente, dans certains pays, 70 % des manifestations de violence (chiffres cités par Moreau, 1999) pour le Canada) et qui se manifeste par des menaces, un discours partial, des injures ou des messages n'ayant aucune justification liée au travail ;

- l'intimidation, le manque de respect ou encore le mépris ;

- le dénigrement des compétences et la dévalorisation systématique, souvent associés à un contrôle excessif ;

- le refus de promotion, de ressourcement et de soutien professionnel ;

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- les brimades (8 % des cas avec l'intimidation, selon Chappel et Martino (1998), le refus des communications autres qu'instrumentales accompagné d'un harcèlement administratif ;

- l'isolement professionnel et social pouvant aller jusqu'à l'exclusion, formelle ou informelle.

Au-delà des typologies et des questions de définition, ce qui interroge la psychologie du travail et des organisations est peut-être moins, la classification et l'identification de cette violence que la possibilité d'identifier des catégories de personnes, ou encore des traits de personnalité, susceptibles de porter certains individus à être les auteurs d'actes de violence et d'autres à en être la cible, mais aussi de savoir quels effets elle peut avoir sur les personnes et sur les organisations et quel peut être le degré d'implication de l'organisation de travail dans l'émergence de la violence au travail.

Ce sont là des questions qui interrogent ce que la psychologie nous apprend des personnes et ce que nous savons des interactions entre personnes et organisations de travail ou famille.

Les causes du stress sont multiples et souvent combinées ; Damant, Dompierre & Jauvin (1997) les regroupent en cinq catégories qui permettent de cerner tout aussi bien les comportements des victimes que les raisons des auteurs à commettre ces actes violents :

- les facteurs liés à la personne : maladie mentale ou physique, conduites addictives, etc.

- les facteurs relationnels : manque de communication, jalousie, climat de travail tendu, inimitié, rapports conflictuels avec des usagers ou des clients, etc.

- les facteurs sociaux : conditions économiques difficiles, banalisation de la violence dans les médias, échec ou absence des mécanismes régulateurs, etc.

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- les facteurs organisationnels : hiérarchie trop pesante, manque de personnel et de moyens, surcharge de travail, manque de temps, manque de formation, etc.

- les facteurs d'environnement de travail : travail solitaire, exposition à des situations physiquement dangereuses, exiguïté des locaux ou locaux mal adaptés, promiscuité, etc.

Le ressort de ce stress repose sur une sorte de domination symbolique qui amène la personne à accepter les « sacrifices » demandés au nom des contraintes économiques (accepter de travailler sans contrat ou sans permis pour échapper au chômage ou à l'expulsion), organisationnelles (accepter les heures supplémentaires non payées ou une charge de travail exagérée au nom de la survie de l'entreprise et donc des emplois) ou encore hiérarchique (subir le harcèlement d'un supérieur au nom d'une pseudo-convivialité) (Dejours, 1999).

Les effets de stress peuvent être à la fois physiologiques et psychologiques. En effet, les effets physiques (hors agression physique) se manifestent par des troubles du sommeil (insomnie, réveils fréquents, endormissement difficile, réveil anticipé) et des troubles de la sphère gastro-intestinale (ulcères, perte d'appétit, vomissements). Les effets psychologiques relèvent des troubles de l'humeur (dépression, anxiété, baisse de l'estime de soi, sentiment de vulnérabilité, voire de culpabilité). Le sens même du travail est affecté puisque la motivation à travailler est dégradée.

Au-delà des personnes impliquées, l'organisation de travail est, elle aussi, affectée par le phénomène de stress. Outre la détérioration du climat social de la structure de travail, le roulement du personnel, l'absentéisme, la baisse de production ou de la qualité de service offert aux usagers ou aux clients entraînent des coûts financiers et humains parfois importants, dont l'organisation ne prend pas toujours la mesure.

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Pour lutter contre le stress, les stratégies déployées par les victimes s'apparentent finalement aux stratégies de lutte contre la violence : elles sont soit centrées sur le problème avec des tentatives de réponses rationnelles aux attaques, soit centrées sur la recherche de soutien social à l'intérieur et à l'extérieur de l'organisation de travail (famille, médecin, syndicat) ou encore centrées sur les émotions avec les phénomènes de déni et d'évitement bien connus.

Dejours (1999) a parfaitement résumé le processus morbide qui conduit aux manifestations pathologiques : « Le mouvement d'indignation et de révolte naissant chez le sujet, au lieu de créer chez les autres, l'émotion et la mobilisation collectives et solidaires, isole encore davantage le sujet en proie à une juste colère. La passivité, l'indifférence et l'inertie des collègues probablement en rapport avec leur soumission à la domination symbolique, exaspèrent encore la souffrance du sujet. Tous ses propos, ainsi que les reproches qu'il adresse aux autres, contribuent à le stigmatiser et à le repousser encore davantage dans la solitude, au prétexte que sa révolte serait irréaliste et irrationnelle... C'est cette situation où le sujet est seul à soutenir un rapport critique à la réalité de travail, rapport critique parfois rationnel mais cependant désavoué par sa propre communauté d'appartenance, qui le déstabilise et le fait douter de sa raison même et crée en fin de compte, la faille psychopathologique : l'atteinte à son identité. Le sujet est alors cliniquement dans un état pré-morbide, dont il tente de se défendre avec ses propres moyens... et risque de basculer dans la psychopathologie avec, un jour, des actes médico-légaux sur les lieux de travail ou des actes de désespoir sous forme d'alcoolisme aigu ou de violence dans l'espace domestique »4.

4Dejours (2000).Violence ou domination, Revue Travailler n°3, éditions Martin Média.

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4.2. Suggestions

En faisant constater la nature stressante de la mission assignée aux personnels d'encadrement de la prison civile de Parakou et la spécificité de la compétence en matière de gestion d'une prison civile, il est important de mettre un accent sur ce que doit faire l'Etat pour alléger un tant soit peu, la tâche au personnel d'encadrement dans les prisons. A cet effet, les suggestions suivantes sont faites :

+ A l'endroit des Autorités centrales de l'Etat

> Mettre en oeuvre une politique pénitentiaire d'éducation et de gestion
de la récidive au Bénin car il est prouvé que les détenus qui sont à leur deuxième séjour en prison ont plus l'audace d'affronter les personnels d'encadrement ;

> Mettre en place une politique de modernisation des prisons du Bénin
(celle de Parakou étant en chantier) afin d'éviter les soulèvements dus aux problèmes liés à la vidange de fosses et puisards, à l'alimentation et à la prise en charge médicale des détenus ;

> Pourvoir tous les services nécessaires de personnels qualifiés à savoir,
le greffier, des infirmiers et un médecin, l'assistant social, le psychologue, le psychiatre pour la prise en charge intégrale des détenus ;

> Faire adopter en procédure d'urgence, la loi créant le corps spécial des
gardiens de prison ;

> Régler à bonne date les factures des prestataires de service
d'alimentation et de vidange des fosses et puisards.

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59

LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

+ A l'endroit du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, de la Législation et des Droits de l'Homme :

> Faire un plaidoyer en faveur d'un recrutement spécial de gendarmes
pour renforcer les effectifs de toutes les prisons en général et celle de Parakou en priorité ;

> Organiser des séminaires de formation à l'intention des personnels
d'encadrement des prisons en vue d'améliorer ou de renforcer leurs capacités en matière de prise en charge des prisonniers (formations spécifiques pratiques des agents de sécurité et des infirmiers des prisons) ;

> Faire adopter un règlement intérieur des prisons en guise de soutien de
l'administration aux personnels ;

> Régler le problème des primes accordées aux personnels aux vues des
risques encourus ;

> Faire accélérer le processus devant conduire au vote de la nouvelle loi
sur le régime pénitentiaire au Bénin, ce qui prévoit la création du corps spécial des Gardiens de Prison.

+ A l'endroit des autorités judiciaires

? Procureur de la République, Président du Comité de surveillance de la
Prison et Ministère public aux audiences : animer convenablement, le comité de surveillance tel que prévu par le décret l'instituant en son article 2 ;

? Juges d'instruction : instruire les dossiers en temps utile
conformément aux dispositions du code de procédure pénale en la matière ;

? Juge des libertés et de la détention : jouer pleinement son rôle de
régulateur comme son nom l'indique dans les prises de décision en matière de détention et de liberté ;

? Juges en charge des audiences : rendre les décisions en toute
impartialité afin de donner plus de crédibilité et de confiance en la justice.

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60

LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

? A l'endroit du personnel de santé et administratif de la Prison Civile de Parakou

? Sensibiliser la population carcérale par des activités de communication pour un changement de comportement sur les attitudes à avoir en milieu carcéral. Cette sensibilisation permettra de leur faire comprendre la différence entre les causes de leur incarcération et les conséquences qu'ils subissent en prison pour les amener à respecter scrupuleusement le règlement intérieur de la prison.

? Etre assez sociable vis-à-vis des détenus qu'ils doivent considérer
comme des personnes à part entière : toute personne privée de sa liberté a le droit au respect de sa dignité et de son intégrité physique et morale ;

? Se rendre toujours disponible telles que l'exigent les contraintes du
service.

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CONCLUSION

En prenant l'initiative de cette recherche, l'objectif principal est de présenter les réalités de la vie des personnels d'encadrement en milieu carcéral en vue d'attirer l'attention de la société sur le caractère spécial de leur mission et contribuer ainsi à l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Tout au long de cette recherche nous avions pu constater que, faire de la recherche dans un milieu carcéral n'était pas gagné à l'avance car rien n'est prévisible, les données pouvant changer au gré du temps. Cette étude a permis d'objectiver que la densité et le rythme de travail à la Prison Civile de Parakou provoquent assez de stress chez le personnel d'encadrement. Ceci s'explique par le manque de personnel d'encadrement, ce qui constitue souvent une charge professionnelle difficile à gérer pour ces agents. La méconnaissance de la vie carcérale ainsi que le manque de formation spécifique posent de véritables problèmes au personnel d'encadrement. Cette situation est responsable de l'altération, aussi bien des relations conjugales (divorce entre couple, séparation temporaire, infidélité des couples...), que des relations parents-enfants (à cause du manque cruel de temps). Tout ceci à un impact sociétal sur le personnel qui travaille à la Prison Civile caractérisé par un isolement social (relâchement des liens sociaux) ainsi qu'une altération de la santé physique et psychique. Aussi pourrions-nous ajouter à cette kyrielle d'agents stressants, les agissements des personnes incarcérées découlant de leur état de prisonniers.

Bien que plusieurs études ont démontré que des dispositifs ont été mise en place pour contribuer à l'amélioration des conditions de vie et de travail des personnels intervenant dans l'encadrement des détenus, il n'en demeure pas moins que cela reste un défi important à relever par l'Etat.

C'est dans cette optique que nous avions fait des suggestions aux différents acteurs à tous les niveaux dans le cadre de ce mémoire dans le but d'améliorer les conditions de travail du personnel pénitentiaire. Sommes-

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

nous convaincus tout de même que d'autres études après nous, viendrons questionner les conditions de travail du personnel pénitentiaire en l'occurrence, les rapports psycho-affectifs qu'entretiennent les détenus avec le personnel pénitentiaire.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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11. Décret N°73- 293 du 15 Septembre 1973 portant régime pénitentiaire.

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14. DUBOIS, P., & Associés, (1976), Etude du stress inhérent à la fonction d'Agent de la paix. Recherche sur les répercussions psychologiques,

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

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15. ESCOBAR MOLINA, A. (2001), L'enfermement : Espace, Temps, Clôture, Paris, éd. Klincksieck.

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PP : 190.

18. JORDA, M. (1966), Les délinquants aliénés et anormaux mentaux, Paris.

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Université, /2 (no 17), 266 pages.

WEBOGRAPHIE

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? http://sante-prison.com/web/article.php du 09 février 2015

? www.psychologue.net du 14 février 2015

? www.oip.org du 27 décembre 2014

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ANNEXE

? RENSEIGNEMENTS GENERAUX SUR DETENUS

N

Questions

Réponses

Codes

Facteurs sociodémographiques

?

Quel âge avez-vous ?

/__/__/ Années

Q1

?

Sexe

1=Masculin/__/ 2=Féminin /__/

Q2

?

Nationalité (Si béninoise, passer à 4 et 5)

1= Béninoise /__/ 2= Etrangère /__/

Q3

?

Ethnie

1=Bariba /__/

2=Yorouba/Nago/__/

3=Peulh /__/ 4=Dendi /__/ 5=Fon et apparenté/__/ 6=Otamari/Berba/Waama/Yom /__/

7=Autres /__/ Préciser

Q4

?

Quel est votre rang de fratrie

1= 1er /__/ 2=2e /__/ 3=3e /__/ 4=4e /__/ 5=5e/__/ 6=Dernier (Benjamin)/__/

Q5

?

Statut matrimonial

1=Célibataire /__/ 2=Marié/en couple /__/ 3=Divorcé /__/ 4=Veuf /__/

Q6

?

Niveau d'instruction

1=Aucun/N'a jamais fréquenté /__/ 2=Alphabétisé /__/ 3=Primaire /__/ 4=Secondaire/__/

5=Supérieur /__/

Q7

66

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?

Profession

1=Fonctionnaire /__/ 2=Commerçant /__/

3=Artisan /__/
4=Paysan/__/

5=Etudiant/Elève /__/ 6=Enseignant /__/ 7=Zem/Conducteur de taxi /__/ 8=Chômeur /__/ 9=Sans emploi /__/

Q8

?

Environnement de

résidence

1=Ville /__/

2= Campagne /__/

Q9

Facteurs individuels

?

Avez-vous des enfants ?

1=Oui/__/ 2=Non/__/

Q10

?

Nombre d'enfants

1=0 enfant/__/ 2=1 Enfant/__/ 3=2 enfants/__/ 4=3 enfants/__/ 5==4 enfants/__/

Q11

?

Style de vie

1=Seul /__/

2=En groupe /__/

Q12

?

Structure parentale

1=Monogamie /__/ 2=Polygamie/__/

Q13

Facteurs carcéraux

?

Depuis quand êtes-vous détenu (délai entre le jour d'incarcération et le jour de l'enquête) ?

/__/__/ Nombre de Mois

Q14

?

De quoi êtes-vous accusé ? (Type d'accusation.)

1=Meurtre/Assassinat /__/ 3=Braquage /__/

4=Viol /__/

5=Coups/blessures volontaires /__/

6=Vol qualifié /__/
7=Vol simple /__/

Q15

67

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7=Abus de confiance /__/

8=Escroquerie /__/

9=Autres /__/ A préciser

 

?

Statut juridique

1=Condamné /__/ 2=Inculpé /__/ 3=Prévenu /__/

Q16

Facteurs comportementaux

?

Consommation de SPA au cours de la vie

1=Oui /__/

2=Non /__/

Q17

?

Types de consommation

1=Alcool /__/

2=Alcool + Drogues illicites /__/

3=Drogues illicites /__/

a-Héroïne /__/

b-Cannabis /__/

c-Cocaïne/__/

e-Tabac/__/

f-Diazépams/__/

g-Autres /__/ à préciser

Q18

?

Effets sur la santé

1=Altération du jugement /__/ 2=Violence/Agressivité /__/ 3=Dispute/Rivalité /__/

Q19

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? QUESTIONNAIRE DÉTENUS

- Statut (détenu/prévenu/condamné) :

- Age : - Sexe :

- Profession :

- Situation matrimoniale :

- Nombre d'enfants : - Ethnie :

- Motif d'incarcération : Quantum de peine :

Nature de plaintes/de besoins

Peu élevé

Élevé

Très élevé

Psycho-somatiques: maladies

 
 
 

Affectives et sexuelles

 
 
 

Alimentaires

 
 
 

Économiques

 
 
 

Autres

 
 
 

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+ GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES DETENUS

THEME

QUESTIONS

Etat

psychologique

> Quel est votre état d'esprit au moment de votre arrestation ?

> Dans quelles conditions avez-vous été arrêté ?

> Comment avez-vous vécu votre première journée en prison ?

> Comment vivez-vous votre séjour en prison ?

> Quels sont vos sentiments vis-à-vis du personnel

d'encadrement ?

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? QUESTIONNAIRE PERSONNEL PERMANENT

- Profession :

- Age :

- Sexe :

- Ethnie :

- Situation matrimoniale :

- Nombre d'enfants :

- Expérience professionnelle :

Questions

Réponses

Cod es

?

Comment concevez-vous votre travail à l'égard des détenus ?

 

Q1

?

Etes-vous menacé par moments à l'occasion de

1=/__/Q3

Q2

 

l'exercice de votre service ?

2= /__/

 
 

1=oui 2= non

 
 

?

Par quel genre de détenu ?

 

Q3

 

1= Délits :

1= /__/

 
 

Vol simple

2=/__/

 
 

Complicité de vol simple

3=/__/

 
 

Recel de vol simple

 
 
 

Attentat à la pudeur

 
 
 

Faux et usage de faux

 
 
 

Abus de confiance

 
 
 

Détournement de fond

 
 
 

Escroquerie

 
 
 

Coups et blessures volontaires ou involontaires

 
 
 

2= Crimes :

 
 
 

Vol qualifié

 
 
 

Association de malfaiteurs

 
 
 

Enlèvement ou trafic de mineurs

 
 

71

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Détournement de fonds

Meurtre et complicité de meurtre

Assassinat et complicité d'assassinat

Pratiques de sorcellerie

Viol

Faux et usage de faux

3= Autres : à préciser

 
 

?

Avez-vous subi une fois, une agression physique ou verbale de la part d'un détenu ?

1=oui (bref aperçu)

2= non

1=/__/ Q5

2= /__/

Q4

?

Par quelle catégorie de détenu ? 1= Prévenu 2=Inculpé 3=Condamné

1= /__/ 2=/__/ 3=/__/ Q6

Q5

?

Savez-vous quel en était le mobile ? 1=oui (bref aperçu)

2= non

1= /__/Q7

2=/__/

Q6

?

Quel est votre état d'esprit après l'incident ?

 

Q7

?

Avez-vous été approché une fois par des détenus ? 1=oui 2= non

1=/__/ Q9

2=/__/

Q8

?

Quel est généralement l'objet de leurs plaintes ?

 

Q9

?

Etes-vous motivé par votre employeur ? 1=oui 2= non

1=/__/

2=/__/

Q10

?

Menez-vous une vie normale de famille ? 1=oui 2= non (bref aperçu)

1= /__/

2= /__/

Q11

?

Difficultés rencontrées ?

 

Q12

72

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

? QUESTIONNAIRE PERSONNEL NON PERMANENT

- Profession :

- Age :

- Sexe :

- Ethnie :

- Situation matrimoniale :

- Nombre d'enfants :

- Expérience professionnelle :

Questions

Réponses

Codes

?

Comment concevez-vous votre travail à l'égard des détenus ?

 

Q1

?

Nourrissez-vous des craintes lors de vos contacts avec

1=/__/ Q3

Q2

 

des détenus ?

2= /__/

 
 

1=oui 2= non

 
 

?

Quelle catégorie de détenus craignez-vous ?

 

Q3

 

1= Délits :

1= /__/

 
 

Vol simple

2=/__/

 
 

Complicité de vol simple

3=/__/

 
 

Recel de simple

 
 
 

Attentat à la pudeur

 
 
 

Faux et usage de faux

 
 
 

Abus de confiance

 
 
 

Détournement de fond

 
 
 

Escroquerie

 
 
 

Coups et blessures volontaires ou involontaires

 
 
 

2= Crimes :

 
 
 

Vol qualifié

 
 
 

Association de malfaiteurs

 
 
 

Enlèvement ou trafic de mineurs

 
 
 

Détournement de fonds

 
 
 

Meurtre et complicité de meurtre

 
 

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

 

Assassinat et complicité d'assassinat

Pratiques de sorcellerie

Viol

Faux et usage de faux

3= Autres : à préciser

 
 

?

Avez-vous subi une fois, une agression physique ou verbale de la part d'un détenu ?

1=oui (bref aperçu)

2= non

1=/__/ Q5

2= /__/

Q4

?

Savez-vous quel en était le mobile ? 1=oui (bref aperçu)

2= non

1= /__/

2=/__/

Q5

?

Quel est votre état d'esprit après l'incident ?

 

Q6

?

Un détenu vous a-t-il posé un problème privé en dehors de son dossier judiciaire ?

1=oui 2= non

1=/__/ Q7

2=/__/

Q7

?

Quel est généralement l'objet de leurs plaintes ?

 

Q8

?

Etes-vous motivé par votre employeur ? 1=oui 2= non

1=/__/

2=/__/

Q9

?

Menez-vous une vie normale de famille ? 1=oui 2= non (bref aperçu)

1= /__/

2= /__/

Q10

?

Difficultés rencontrées ?

 

Q11

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74

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LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

? QUELQUES TABLEAUX DE DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES ENQUETES

Répartition du personnel selon leur âge

TRANCHE D'AGES

Permanent

Non permanent

Total

15 -17 ans

00

00

00

18 - 35 ans

14

00

14

35 ans et Plus

06

17

23

Total

20

17

37

Répartition du personnel selon leur catégorie professionnelle

Numéro

Fonction

Nombre

Administratif

?

Régisseur

01

?

Gardien-chef

01

?

Juges

05

?

Greffier

06

Santé

?

Infirmiers

02

Soutien

?

Service social

02

?

Conducteur

01

?

ONG

05

Surveillant

?

Commandant de brigade

01

?

Commandant de brigade adjoint

01

?

Agents de sécurité

12

TOTAL

 

37

75

LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

Répartition du personnel selon le sexe

GENRE

Permanent

Non permanent

Total

FEMININ

02

04

06

MASCULIN

18

13

31

Total

20

17

37

Répartition du personnel selon leur situation matrimoniale

SITUATION

Permanent

Non permanent

Total

Célibataire

01

00

01

Marié

19

17

36

Total

20

17

37

Répartition des détenus selon les motifs d'incarcération ? Atteintes aux biens

INFRACTION

NOMBRE

Total

Masculin

Féminin

Vol simple

181

01

182

Recel de vol

21

00

21

Vol qualifié

12

00

12

Escroquerie

46

02

48

Abus de confiance

34

02

36

Détournement de deniers publics

03

00

03

Autres

40

07

47

Total

337

12

349

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76

LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

? Atteintes aux personnes

INFRACTION

NOMBRE

TOTAL

Masculin

Féminin

Meurtre ou homicide volontaire

37

00

37

Assassinat

07

02

09

Coups et blessures volontaires

59

02

61

Homicide involontaire

02

00

02

Viol

15

00

15

Traite d'enfants ou de personnes

13

01

14

Enlèvement de mineurs sans fraude ni violences

02

02

04

Violences et voies de fait

01

00

01

Blessures involontaires

02

00

02

Coups mortels

12

01

13

Séquestration

02

00

02

Pratiques de charlatanisme

05

02

07

Autres

03

01

04

Total

160

11

171

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77

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TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE

 

2

DEDICACE

 

3

REMERCIEMENTS

 

4

SIGLES

 

6

LISTE DES TABLEAUX

 

7

LISTE DES FIGURES

 

8

RESUME

 

9

ABSTRACT

 

9

INTRODUCTION

 

10

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

 

12

1.1. Problématique de l'étude

 

12

1.2. Objectifs

 

13

1.3. Hypothèses

 

14

1.4. Clarification conceptuelle

 

14

1.4.1. Le stress

 

14

1.4.2. Le milieu carcéral

 

15

1.5. Revue de littérature

 

19

1.5.1. Agents stressants et types de stress

 

20

1.5.2. Le stress au travail : un vrai problème ?

 

30

CHAPITRE II : CADRE PRATIQUE DE L'ETUDE ET

 
 

DEMARCHE METHOLOGIQUE

 

32

2.1. Présentation du cadre de l'étude

 

32

2.1.1. Choix de sujet et de cadre géographique de l'étude

 

32

2.1.2. Présentation du cadre géographique de l'étude : Prison Civile

de Parakou

32

 

2.2. Démarche méthodologique

 

36

2.2.1. Recherche documentaire

 

36

2.2.2. Population cible

 

36

2.2.3. Echantillonnage et échantillons

 

38

2.2.4. Méthodes de collecte des données

 

39

2.2.5. Difficultés rencontrées

 

41

CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES

 

42

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78

LE STRESS EN MILIEU CARCERAL AU BENIN : CAS DU PERSONNEL D'ENCADREMENT DE LA PRISON CIVILE DE PARAKOU

3.1. Présentation et analyse des données 42

3.1.1. Le calcul du ratio personnel d'encadrement et détenus 42

3.1.2. Temps du travail des membres du personnel 43

3.1.3. De la typologie de détention à la typologie des délits 43

3.2. Analyse des données de terrain 45

3.2.1. L'analyse qualitative 45

3.2.2. Les données qualitatives 46

3.2.3. Les techniques de traitement ou d'analyse des données qualitatives 46

3.3. Interprétation des données de terrain 47

3.3.1. Le temps, une ressource limitée mais structurée 47

3.3.2. Un conflit avec les rythmes biologiques 47

3.3.3. Un conflit avec les rythmes sociaux 48

3.3.4. Structure de la partition temporelle du temps travail/hors-travail 49

3.3.5. Stabilité ou variabilité des horaires 50

3.3.6. Effets à moyen et long terme 51

CHAPITRE IV : DISCUSSION ET SUGGESTIONS 55

4.1. Discussion 55

4.2. Suggestions 59

CONCLUSION 62

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 64

ANNEXE 66

TABLE DES MATIERES 78

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79






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand