CONCLUSION
Nous voici au terme de notre travail de fin d'études
qui a porté sur la problématique de l'impact de l'Accord-cadre
d'Addis-Abeba de 2013 sur la stabilisation de la République
Démocratique du Congo afin d'entrevoir des perspectives prometteuses
pour que le pays redevienne maître de son destin dans les domaines de la
défense et de la sécurité. C'est une angoisse à
laquelle ne peut échapper un étudiant ou écrivain ou
encore un chercheur qui a toujours « quelque chose » à
ajouter. Pensant toujours jusqu'à la dernière minute
précédent l'impression de ce travail, qu'il n'a pas dû dire
l'essentiel de ce qu'il aurait pu dire, pensant à tort ou à
raison de découvrir de contre sens, des idées et des commentaires
superflus et pourtant un travail à la taille de celui-ci impose de tirer
quelques conclusions.
Nos préoccupations ont tourné autour des questions
suivantes :
? Les principes généraux auxquels se
réfèrent les accords de paix dans la Région en
général et de la RDC en particulier, et qui sont pour une
énième fois repris dans l'Accord-cadre du 24 février 2013,
avec des mécanismes similaires de suivi, sont-ils cette fois-ci
respectés ?
? Quel est l'impact géopolitique de cet accord-cadre
dans la région de Grands Lacs africains ?
? Quel est le bilan provisoire de l'accord-cadre d'Addis-Abeba
six ans après sa signature ?
? Comment remédier durablement voire
définitivement à cette situation de persistance et de
récurrence des violences et de l'instabilité à l'Est de la
RDC ?
A ce questionnement, nous avons avancé les
hypothèses ci-après : l'accord cadre d'Addis-Abeba souffre du
« manque de volonté politique » des signataires. Les pays
signataires de l'accord cadre d'Addis-Abeba saluent les progrès
réalisés dans la mise en oeuvre de cet accord sans lequel la
crise se serait déjà aggravée dans la région des
Grands Lacs mais on note un certain manque de volonté politique
manifeste de la part des pays signataires pour honorer les engagements pris
dans le cadre de cet accord. Les principes généraux dudit
accord-cadre ne sont pas strictement respectés par les signataires.
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L'impact géopolitique de l'accord-cadre d'Addis-Abeba a
notamment permis une certaine accalmie dans les liens et les rapports qui
existent entre les 11 Etats signataires. La RDC s'est engagée à
opérer des réformes institutionnelles pour notamment renforcer
l'autorité de l'Etat et les 10 autres Etats se sont engagés
à ne plus soutenir directement ou indirectement la
déstabilisation du Congo.
Nous estimons que le bilan provisoire de l'accord-cadre
d'Addis-Abeba de 2013 est mitigé dans ce sens que cet accord continue
à souffrir du manque de volonté politique des signataires en vue
de son application stricte bien qu'il y a quelques progrès.
L'insécurité persiste à l'Est du pays où les
groupes armés locaux et étrangers soutenus par certains Etats
voisins continuent à sévir en perpétrant de crimes de
guerre et de crimes contre l'humanité notamment au Nord-Kivu, Sud-Kivu
et en Ituri. D'où, les accusations répétées des
autorités de la RDC contre le Rwanda et l'Ouganda plus
particulièrement.
Pour remédier durablement et définitivement
à cette situation d'instabilité à l'Est de la RDC, il faut
avant tout une prise de conscience collective (révolution mentale de
grande envergure) des gouvernants et gouvernés congolais pour travailler
en vue de refonder l'Etat sur de bases nouvelles et solides,
c'est-à-dire construire un Etat uni, fort, prospère et
responsable qui serait avant tout au service des populations puis d'autres ; en
érigeant une armée professionnelle, républicaine, bien
rémunérée, bien équipée, capable de remplir
de manière efficace et efficiente sa mission traditionnelle de
défense de l'intégrité territoriale contre toutes les
menaces internes et externes . Si non, le statuquo perdurera,
c'est-à-dire l'ONU via la MONUSCO continuera à faire le
babysitting pour assurer la paix et la sécurité en RDC en lieu et
place des forces de défense et sécurité congolaises
(FARDC, PNC, etc.). Et les pays voisins tels que le Rwanda, l'Ouganda et le
Burundi continueront à soutenir des groupes armés pour la
déstabilisation continue de la RDC et la perpétuation du pillage
de ses richesses naturelles. D'où, l'application stricte de
l'Accord-cadre d'Addis-Abeba par les 11 pays signataires dont la RDC,
c'est-à-dire que chaque pays respecte scrupuleusement ses engagements.
Ce qui conduira la sous-région des Grands Lacs africains en proie
à l'instabilité chronique depuis des
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indépendances à la stabilité et au
développement durable pour le bonheur de ses populations. Et passera du
qualificatif de « ventre mou » de l'Afrique au qualificatif de «
havre de paix » voire d'« épicentre du développement
durable » du continent africain.
Pour la vérification de ces hypothèses, nous
avons non seulement subdivisé notre travail en trois chapitres mais
aussi empruntait un corps méthodologique composé de la
méthode systémique et des techniques documentaire et celle
d'interview libre.
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