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La responsabilité pénale du fait de l’empoisonnement et de ses problèmes en droit positif congolais.


par André-JoàƒÂ«l MAKWA KANDUNGI
Université de Lubumbashi - Licence en Droit 2015
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Le dernier chapitre se focalise sur la responsabilité pénale où nous avons commencé par démontrer l'existence des éléments constitutifs des infractions sous examen. L'histoire des poisons est ancienne et leur incrimination varie aussi d'une époque à une autre. Toutefois, l'infraction d'empoisonnement soulève quelques problèmes, surtout quant à la pertinence de poursuite dès lors que l'être humain visé a déjà disparu. Quel intérêt aura la partie civile à engager des frais pour telle cause ! Un autre problème est celui de détermination de la responsabilité de l'agent, du fait de la subtilité dans la commission même de l'infraction d'empoisonnement. Nous avons donné quelques pistes de solution afin de remédier à ces problèmes.

CONCLUSION GENERALE

Au terme de ce travail, force est de rappeler qu'il a consisté à l'étude de la responsabilité pénale du fait de l'empoisonnement et ses problèmes en droit positif congolais.

L'empoisonnement est un problème de toutes sociétés et, d'une manière singulière, de la société congolaise. Toutes les époques, depuis l'antiquité, l'ont connu. Sa conception comme infraction a évolué avec le temps. Avant la fin du XVIIe siècle, l'empoisonnement n'est pas une infraction distincte de celle de l'homicide. Les moyens utilisés pour attenter à la vie ne sont pas pris en compte. Mais, avec l'impact politique de l'empoisonnement sous le règne de louis XIV en France, notamment avec l'affaire des poisons, apparaît la nécessité de légiférer sur les homicides par poison.

A cet effet, c'est en 1682, que l'édit du roi en France contre les empoisonneurs érige l'empoisonnement en infraction autonome et réglemente le trafic des substances vénéneuses.

En fait, la dangerosité de l'empoisonnement ne pouvait que conduire à sa pénalisation comme infraction autonome au regard des effets qu'il produit, notamment la mort de la victime. Cela a conduit les législations, en l'occurrence celle congolaise, à punir sévèrement l'empoisonnement.

Toutefois, en dépit du fait que l'empoisonnement est puni sévèrement par la loi, il se bute au problème de la preuve et la difficulté d'en déterminer les auteurs. D'où la propagation du phénomène de l'empoisonnement dans notre société. Il est devenu le moyen le plus utilisé pour éliminer physiquement ses adversaires tant politiques, familials, etc., du fait qu'il est une infraction sournoise.

Du coup le problème que pose l'infraction d'empoisonnement. Celui de la détermination de la responsabilité pénale de l'autre suite à la difficulté d'en trouver l'auteur et par le fait l'empoisonnement n'est retenu qu'à l'issue de la mort de la victime.

Pour arriver à cette conclusion, nous nous sommes imposé une logique qui a subdivisé notre travail en trois chapitres.

Le premier chapitre a été consacré à la clarification des concepts. Toute discipline utilisant son vocabulaire propre et qu'en science les mots sont polysémiques, il nous a paru important de donner sens aux termes que nous avons employé dans le travail. Ainsi avons-nous défini les notions comme celle de la responsabilité pénale, la peine, la tentative punissable, l'empoisonnement, ses causes, etc.

L'analyse de l'empoisonnement en tant qu'infraction en droit positif congolais et en droit comparé, en l'occurrence le droit belge et français, a fait l'objet de notre deuxième chapitre. Il nous a été important d'appréhender comment l'empoisonnement a été pénalisé en droit positif congolais. Et dans la mesure où ce droit s'inspire de celui français et belge, il n'était pas inutile de jeter un regard sur ces droits pour voir comment ils entendent et punissent l'empoisonnement.

Enfin, le troisième chapitre qui est l'épicentre de nos recherches a abordé la question de la détermination de la responsabilité pénale du fait de l'empoisonnement. Quand et comment peut-on être coupable de l'infraction d'empoisonnement ?

Il s'est avéré que l'on ne peut déterminer la responsabilité pénale que lorsque l'infraction d'empoisonnement elle-même est retenue. La notion de la responsabilité pénale, mieux de la culpabilité pénale est étroitement liée à celle de l'infraction. De ce fait, lorsque l'infraction n'est pas retenue, il n'y a pas de responsabilité pénale. Mais comment retenir l'infraction d'empoisonnement lorsqu'il est difficile d'en terminer l'auteur ?

Tel est le problème qui se pose en droit positif congolais quant à la détermination de la responsabilité pénale du fait de l'empoisonnement. Ce problème est celui de la difficulté de la preuve, étant donné que cette infraction n'est retenue qu'après la mort de la victime.

Un autre problème et pas le moindre que pose la détermination de la responsabilité pénale du fait de l'empoisonnement est celui de la contamination volontaire du VIH. Nous le savons, cette maladie, est, au niveau actuel de la science, une maladie qui conduit à la mort faute de médicament approprié.

Dès lors, comment qualifier une personne qui contamine volontaire une autre du VIH alors que l'on sait qu'il conduit à la mort ?

Ainsi, avons-nous suggéré au législateur congolais de muer l'infraction d'empoisonnement de l'infraction matérielle à l'infraction formelle. Que la simple administration des substances nuisibles soit considérée comme empoisonnement et soit punie de la même peine. Ce qui permettrait de décourager les éventuels auteurs d'empoisonnement et faciliterait la détermination de la preuve lorsque la victime n'est pas encore morte.

Aussi, avons-nous proposé de pénaliser la contamination volontaire du VIH comme empoisonnement. Ce qui découragerait la propagation de cette maladie et protègerait la vie humaine et son intégrité physique. Le législateur congolais avait fini par remédier à cette situation en érigeant en une infraction à part entière la transmission délibérée du vih/sida. Cela ne serait pas contraire au but du droit pénal.

Tel est le contour de notre entreprise qui se veut être, non pas une solution, mais une contribution aux recherches en la matière.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon