![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique1.png)
ATHÉNÉE SAINT JOSEPH ANTSIRABE
(A.S.J.A)
MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDE EN VUE DE L'OBTENTION DU
DIPLÔME DE MASTER II
Mention : Informatique
Parcours : Télécommunications
ÉTUDE DES ATTÉNUATIONS
DANS UNE TRANSMISSION PAR
FIBRE OPTIQUE
Présenté par : RABESALAMA
Iabaina Isidor Soutenu publiquement le : 07 Novembre 2016
Devant les membres du jury composés de
:
Président : Examinateurs :
Monsieur RASAMIMANANA François de Salle Monsieur
RAKOTOMALALA
Monsieur RATIANARIVO Paul Ezekel
Encadreur pédagogique : Monsieur
RANDRIAMIHAJARISON Mparany Jimmy
Année académique : 2015 - 2016
REMERCIEMENTS
I
Ce présent mémoire n'aurait jamais pu être
réalisé sans la grâce Divine et la collaboration des
quelques personnes.
Nous tenons donc à remercier avant tout, notre Seigneur
Dieu Tout Puissant de nous avoir donné la santé, la force et le
courage afin que nous puissions mener à bien ce mémoire.
L'existence de l'université Athénée Saint
Joseph Antsirabe (ASJA) nous offre la possibilité d'acquérir des
connaissances durant 5 ans et de réaliser ce présent travail.
Nous exprimons donc nos vifs remerciements :
> Au Révérend Père CUOMO Mario
Giuseppe pour la création de l'ASJA et sa contribution à assurer
l'avenir des jeunes étudiants ;
> À son Excellence, Monseigneur Rosario SARO VELLA
qui nous a aidé financièrement durant notre étude
universitaire ;
> À Monsieur Le Recteur TSIRINIRINDRAVO Herisetra
Lalaina pour ses efforts afin d'assurer une bonne administration de l'ASJA ;
> À Monsieur RASAMIMANANA François de Salle
qui a accepté d'être le Président de jury ;
> À Monsieur RATIANARIVO Paul Ezekel et Monsieur
RAKOTOMALALA de bien vouloir examiner ce mémoire ;
> À mon encadreur pédagogique, Monsieur
RANDRIAMIHAJARISON Mparany Jimmy de nous avoir bénéficié
d'une aide précieuse par ses conseils et son encadrement durant la
réalisation de ce travail.
Notre profonde gratitude s'adresse également à
ma famille pour leurs soutiens moraux et financiers tout au long de notre
étude.
Ainsi, nous présentons aussi nos plus humbles
remerciements à tous les professeurs de l'ASJA ainsi que mes ami(e)s,
pour toutes les bienveillances et les aides qu'ils nous ont
octroyées.
II
RÉSUMÉ
La fibre optique est actuellement l'un des moyens de
communication le plus efficace et le plus attirant dans le monde du fait de sa
performance. De ce fait, nombreuses sont les études qui sont en cours
afin de la rendre plus puissante mais aussi de l'améliorer car celle-ci
ne semble être un support de transmission parfait.
Le présent mémoire s'est basé sur les
problèmes dans une liaison par fibre optique selon son intitulé
« Étude des atténuations dans une transmission par fibre
optique ».
Les atténuations dans ce support de transmission sont
tributaires du type de la fibre utilisée. Les principaux
éléments qui entrent en jeu dans une liaison par fibres tels que
les interfaces optoélectroniques d'émission et de
réception ainsi que les amplificateurs optiques, qui sont tous
relatés dans la seconde partie, peuvent contribuer à
l'affaiblissement du signal.
On trouve également dans cette même partie la
base de notre étude qui expose les deux types d'atténuations dont
l'une est intrinsèque c'est-à-dire lié à la
structure et impureté d'une fibre et l'autre l'atténuation
extrinsèque dépendante du positionnement ou du milieu
d'installation. Au terme de cet ouvrage, quelques solutions sont
proposées afin de minimiser les problèmes dans une fibre.
Celles-ci sont suivies d'une étude plus pratique du thème
proposé, en concevant un logiciel qui permet de simuler ces
atténuations.
Mots clés: fibre optique,
atténuation, lumière, liaison, signal, transmission,
problème.
ABSTRACT
Nowadays, the optical fiber is an attractive and adequate
physical transmission support. To this end, several studies are underway to
improve and find a new type of fiber more efficient. Basically, this memory
presents the problems on the links by optical fibers and the title is «
Attenuations study in the transmission by optical fiber ».
To differ a kind of fiber allows specifying efficiently the
attenuation.
The basics component including in the links of optical fiber
such as transmitter, receiver and amplifier describing in this thesis can to
contribute to weaken the signal.
We can see also the basis of our study whose we show two kinds
of attenuations. The first is an intrinsic attenuation of which concerns the
fiber structure and its defect. The second attenuation is extrinsic of which
depend on the installation and place.
In order to minimize the problem by attenuation, some
solutions are giving in the last chapter. At last, we are developed software to
simulate these losses.
Keywords: optical fiber, attenuation, light,
link, signal, transmission, problem.
III
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS I
RÉSUMÉ II
ABSTRACT II
TABLE DES MATIÈRES III
LISTE DES ABRÉVIATIONS VI
LISTE DES TABLEAUX VIII
LISTE DES FIGURES VIII
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
PARTIE I : GÉNÉRALITÉS SUR LA FIBRE
OPTIQUE
Chapitre 1 : DESCRIPTION D'UNE FIBRE OPTIQUE
2
1.1 Historique 2
1.2 Structures d'une fibre optique 3
1.3 Les avantages et inconvénients d'une fibre optique
5
1.3.1 Les avantages 5
1.3.2 Les inconvénients 6
1.4 Les domaines d'utilisation de la fibre optique 6
1.5 Propagation de la lumière 8
1.5.1 Spectre de la lumière 8
1.5.2 La réflexion et la réfraction 9
1.5.3 Les lois de Snell-Descartes 10
1.5.4 Angle limite et condition de guidage 12
1.6 Principe de propagation de la lumière dans une fibre
optique 13
1.7 L'ouverture numérique et la fréquence
normalisée 14
Chapitre 2 : LES DIFFÉRENTS TYPES DE FIBRE OPTIQUE
17
2.1 Notion de mode de propagation 17
2.2 La fibre multimode 17
2.2.1 La fibre multimode à saut d'indice 18
2.2.2 La fibre multimode à gradient d'indice
20
2.3 La fibre monomode 23
2.3.1 Conditions de monomodalité d'une fibre optique
24
2.3.2 Diamètre de mode d'une fibre monomode 25
2.3.3 Facteur de confinement 27
IV
2.4 Les Recommandations G.652 à G.657 de l'UIT 28
PARTIE II : LES PARAMÈTRES DE TRANSMISSION ET
ATTÉNUATIONS DANS UNE LIAISON OPTIQUE
Chapitre 3 : LES PARAMÈTRES DE TRANSMISSION PAR
FIBRE 32
3.1 Les éléments d'un système de
transmission par fibre optique 32
3.2 L'interface optoélectronique d'émission 33
3.2.1 La diode électroluminescente 33
3.2.2 Diode LASER 34
3.3 Techniques de modulation 37
3.3.1 La modulation directe 37
3.3.2 La modulation externe 38
3.4 Répéteur ou amplificateur optique 38
3.4.1 Définition et principe d'un amplificateur
38
3.4.2 Bruit d'un amplificateur optique 39
3.5 Interface optoélectronique de réception 39
3.5.1 Photodiodes PIN 41
3.5.2 Photodiodes à avalanche (PDA) 41
3.5.3 Bruits des photodiodes 42
3.6 Multiplexage 43
3.6.1 Multiplexage temporelle (TDM) 44
3.6.2 Multiplexage en longueur d'onde (WDM) 44
3.6.3 Multiplexage fréquentielle (FDM) 45
Chapitre 4 : LES ATTÉNUATIONS DANS UNE LIAISON PAR
FIBRE OPTIQUE 46
4.1 Description de l'atténuation 46
4.1.1 Définition 46
4.1.2 Les différents types d'atténuations
46
4.2 Les atténuations extrinsèques 47
4.2.1 Pertes par courbure 47
4.2.2 Pertes par microcourbure 48
4.2.3 Pertes de jonction 48
4.2.4 Pertes par injection de la lumière dans la fibre
51
4.3 Les atténuations intrinsèques 52
4.3.1 L'atténuation linéique 52
V
4.3.2 Pertes par diffusion 54
4.3.3 Pertes par absorption 55
4.3.4 Dispersion modale 58
4.3.5 Dispersion chromatique 60
4.3.6 Dispersion de polarisation 65
PARTIE III : LES SOLUTIONS ET SIMULATION DES
ATTÉNUATIONS DANS UNE FIBRE OPTIQUE
Chapitre 5 : LES SOLUTIONS ET SIMULATION DES
ATTÉNUATIONS 68
5.1 Les solutions des atténuations 68
5.1.1 Solutions pour l'atténuation due à la
dispersion chromatique 68
5.1.2 Diverses solutions possibles pour minimiser les
problèmes d'atténuations 71
5.2 Bilan énergétique d'une liaison par fibre
optique 73
5.2.1 Puissance de réception 73
5.2.2 Puissance maximale et minimale de réception
74
5.2.3 Exemple du bilan de liaison 74
5.3 Étude quantitative des atténuations 76
5.3.1 Description du logiciel de simulation MATLAB 76
5.3.2 Présentation du programme de simulation
77
CONCLUSION GÉNÉRALE 85
ANNEXES X
BIBLIOGRAPHIE XIV
WEBOGRAPHIE XV
PAGE DE RENSEIGNEMENT XVI
VI
LISTE DES ABRÉVIATIONS
AlGa : Arséniure de Galium
AlGaAs : Arséniure de Galium Aluminium
ASN : Amplified Spontaneous Noise
ATM : Asynchronous Transfer Mode
dB : déciBel
dBm : déciBel milliwatt
DCF : Dispersion Compensating Fiber
DEL : Diode ELectroluminescente
DGD : Differential Group Delay
DSF : Dispersion Shifted Fiber
FDM : Frequency Division Multiplexing
GaAs : Arséniure de Gallium
GHz : GigaHertz
GVD : Group Velocity Dispersion
IOE : Interface Optique d'Émission
IOR : Interface Optique de Réception
IR : InfraRouge
InP : Phosphure d'Indium
InGaAsP : Phosphure d'Arséniure de Galium-Aluminium et
Indium
IT : Intervalle de temps
km : kilomètre
LASER : Light Amplification by Stimulated Emission of
Radiation
LED : Light Emitting Diode
mA : miliAmpère
MATLAB : MATrix LABoratory
MMF : Multi Mode Fiber
MRT : Multiplexage à répartition dans le
temps
mW : milliWatt
nm : nanomètre
NZDSF : Non Zero Dispersion Shifted Fiber
OH : Hydroxyde
ON : Ouverture Numérique
VII
ONU : Organisation des Nations Unies
PDA : PhotoDiode à Avalanche
PIN : Positive Intrinsec Negative
PMD : Polarisation Mode Dispersion
RIN : Relative Intensity Noise
SiO2 : Dioxyde de Silicium
SMF : Single Mode Fiber
TDM : Time Division Multiplexing
THz : Terahertz
TDM : Time Division Multiplexing
TDMA : Time Division Multiple Access
THz : Terahertz
UIT-T : Union International de Télécommunication
et de la Télégraphe
UV : UltraViolet
w : watt
WDM : Wave Division Multiplexing
ìm : Micromètre
ZCE : Zone de Charge d'Espace
VIII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2.01 : Les Recommandations G652 à G657
de l'UIT 28
Tableau 4.01 : Comparaison entre les trois
fenêtres de transmission 57
Tableau 5.01 : Tableau montrant les effets de la
variation du rayon du coeur et d'indice 72
Tableau 5.02 : Comparaison des atténuations
dues au raccordement des fibres 84
LISTE DES FIGURES
Figure 1.01 : Structure générale d'une
fibre optique 4
Figure 1.02 : Principales structures d'interconnexion
d'une fibre 4
Figure1.03 : Spectre de la lumière
8
Figure 1.04 : Domaine du spectre
électromagnétique 9
Figure 1.05 : Phénomène de la
réflexion et
réfraction............................................................................................10
Figure 1.06 : a) Le faisceau réfracté n'existe
plus......................................................................................................12
b) Le faisceau incident est entièrement
réfléchi
............................................................................12
Figure 1.07 : Propagation de la lumière dans la fibre par
réflexion totale ..............................................13 Figure
1.08 : Cône d'acceptance
...............................................................................................................................................14
Figure 2.01 : Profil d'indice d'une fibre multimode
à saut d'indice 18
Figure 2.02 : Chemins optiques empruntés
par les rayons lumineux et l'impulsion d'entrée
etsortie 19
Figure 2.03 : Exemples du profil d'indice d'une fibre
à gradient d'indice 21
Figure 2.04 : Impulsion d'entrée et sortie des
rayons lumineux et leurs trajets 22
Figure 2.05 : Signal d'entrée et sortie dans
une propagation par fibre monomode 23
Figure 2.06 : Profil d'indice d'une fibre monomode
25
Figure 2.07 : Distribution d'intensité de mode
fondamental (ligne continue) et son
approximation par une forme gaussienne (ligne
discontinue 26
Figure 2.08 : Facteur de confinement
27
Figure 3.01 : Les éléments d'une
transmission point à point par fibre optique 32
Figure 3.02 : Symbole d'une diode
électroluminescente 33
Figure 3.03 : Spectre d'émission d'une DEL
34
Figure 3.04 : Symbole d'une diode laser
35
Figure 3.05 : Puissance émise par diode laser
36
Figure 3.06 : Synoptique de la modulation directe
37
Figure 3.07 : Synoptique de la modulation externe
38
IX
Figure 3.08 : Symbole normalisé d'une
photodiode 40
Figure 3.09 : Structure d'une photodiode
40
Figure 3.10 : Symbole d'une photodiode PIN
41
Figure3.11 : Principe du multiplexage
43
Figure 3.12 : Principe du multiplexage à
répartition dans le temps 44
Figure 3.13 : Multiplexage en longueur d'onde
44
Figure 4.01 : Différentes pertes dans une
fibre optique 47
Figure 4.02 : Séparation longitudinale des
deux fibres 49
Figure4.03 : Désalignement axial
50
Figure4.04 : Écartement angulaire
50
Figure 4.05 : Deux fibres de diamètres
différents 51
Figure4.06 : Portion d'une fibre
52
Figure 4.07 : Diffusion de Rayleigh dans une fibre
optique 54
Figure 4.08 : Courbe d'atténuation par
diffusion en fonction de la longueur d'onde 55
Figure 4.09 : Allure d'atténuation par
absorption 56
Figure 4.10 : Courbe d'atténuation par
absorption et fenêtres de transmission 57
Figure 4.11 : Parcours du rayon lumineux axial et
réfléchi dans une fibre à saut d'indice
59
Figure 4.12 : Influence de la dispersion due aux
matériaux sur une impulsion optique 62
Figure 4.13 : Dispersion d'une partie de la
puissance optique dans la gaine 63
Figure 4.14 : Influence de la dispersion modale de
polarisation sur une impulsion optique......66
Figure 5.01 : Exemple de compensation de
dispersion de 100% 69
Figure 5.02 : Courbes de dispersion chromatique
des fibres G652, G653, G655 70
Figure 5.03 : Effet d'une fibre à
réseau de Bragg à pas variable sur un signal 71
Figure 5.04 : Fenêtre d'accueil
78
Figure 5.05 : Fenêtre d'évaluation
des atténuations intrinsèques 79
Figure 5.06 : Exemple d'application sur le calcul
des atténuations intrinsèques 80
Figure 5.07 : Fenêtre des
atténuations extrinsèques 82
Figure 5.08 : Exemple de calcul des
atténuations extrinsèques 83
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
De nos jours, les supports de transmission ont une très
grande importance dans l'utilisation quotidienne du réseau informatique
et de la télécommunication. Ils sont utilisés pour
transporter un signal depuis une entité émetteur jusqu'au
récepteur. Que ce soit dans le domaine du travail professionnel ou
divertissement, ces supports de transmission permettent un échange des
informations vitales dans notre société de communication.
Autrefois, la transmission des informations via des
câbles électriques et des ondes hertziennes semblait être
satisfaisante pour la télécommunication. Face à la
croissance considérable des nouvelles technologies, de
l'avènement de l'Internet et de l'apparition des nouveaux services
liés au développement du multimédia, ces types de supports
de transmission n'arrivent plus à échanger correctement des
grandes quantités d'informations surtout sur une longue distance.
Ce qui nécessite un système de communication
plus performant et fiable qui répond aux besoins des utilisateurs
notamment en termes de qualité de service.
Avec une bande passante plus large et une possibilité
de conduire plusieurs signaux sur un même support, la fibre optique
apparait comme une solution idéale pour les transmissions à haut
débit. Dès l'apparition de la source laser à très
faible divergence, on note un regain d'intérêt pour la
transmission d'information par voie optique. Ainsi, la fibre optique, par
rapport aux autres supports de transmission, semble avoir toutes les
qualifications techniques nécessaires pour satisfaire les besoins
croissants des actuels réseaux de télécommunication et des
réseaux informatiques.
Néanmoins, étant le meilleur support de
transmission recensé jusqu'ici, la fibre optique n'en est pas moins un
support parfait. Des nombreux problèmes tels que les différentes
atténuations dues à la structure de la fibre, des
atténuations au niveau de la ligne de transmission, ainsi que celles au
niveau des installations doivent être minimisées, et des
recherches sont encore en cours dans ce sens. D'où l'intitulé de
notre mémoire « Étude des atténuations dans une
transmission par fibre optique ». Ce travail consiste à bien
identifier tous les paramètres relatifs à l'affaiblissement du
signal provoquant des pertes d'information afin de faciliter la recherche des
solutions correspondantes.
Dans ce présent mémoire, nous
présenterons des divers aspects liés à la transmission par
fibre optique et les atténuations. Pour en faire, nous adopterons trois
grandes parties entamées par généralités sur la
fibre optique suivi des paramètres de transmission et
atténuations dans une liaison optique, enfin les solutions et la
simulation de ces atténuations sous un logiciel approprié sont
présentées au terme de cet ouvrage.
2
PARTIE I : GÉNÉRALITÉS SUR LA FIBRE
OPTIQUE
Chapitre 1 : DESCRIPTION D'UNE FIBRE OPTIQUE
L'initiation d'une étude sur un objet particulier doit
être entamée par son apprentissage généralisé
en parlant de son origine, sa définition, ses structures, ses avantages
et inconvénients ainsi que le domaine de son utilisation. On parle
évidemment ici de la fibre optique qui est un support de transmission si
récent. Dans le système de communication optique, c'est la
lumière qui porte l'information à travers la fibre. Dans ce cas,
la connaissance du principe de la propagation de la lumière
s'avère aussi très importante. Tous ceux-ci font l'objet de ce
chapitre.
1.1 Historique
À l'époque des Grecs anciens, le
phénomène du transport de la lumière dans des cylindres de
verre était déjà connu.
La première démonstration scientifique du
principe de la réflexion totale interne fut faite par les physiciens
suisses et français Jean-Daniel Colladon à Genève et
Jacques Babinet à Paris au début des années 1840.
L'Irlandais John Tyndall répéta l'expérience devant la
Société Royale Britannique en 1853. À l'époque,
l'idée de courber la trajectoire de la lumière, de quelque
façon que ce soit, était révolutionnaire puisque les
scientifiques considéraient que la lumière voyageait uniquement
en ligne droite. Leur démonstration consistait à guider la
lumière dans un jet d'eau déversé d'un trou à la
base d'un réservoir. En injectant de la lumière dans ce jet,
celle-ci suivait bien la courbure du jet d'eau, démontrant ainsi qu'elle
pouvait être déviée de sa trajectoire rectiligne. Cette
expérience a permis d'envisager l'application du même principe sur
une trajectoire à base de la fibre optique.
La possibilité de transporter de la lumière le
long de fine fibre de verre fut exploitée vers 1900. Quelques
années plus tard, en 1930, Heinrich Lamm réussit à
transmettre l'image d'un filament de lampe électrique grâce
à un assemblage rudimentaire de fibres de quartz. Cependant, il
était encore difficile à cette époque de concevoir que ces
fibres de verre puissent trouver une application.
La première application fructueuse de la fibre optique
eut lieu au début des années 1950, lorsque le fibroscope flexible
fut inventé par Abraham Van Heel et Harold Hopkins. Malheureusement, la
transmission ne pouvait pas être faite sur une grande distance
étant donnée la piètre qualité des fibres
utilisées.
Les télécommunications par fibre optique
restèrent impossibles jusqu'à l'invention du laser en 1960. Le
laser offrit en effet la possibilité de transmettre un signal de faible
perte sur une longue distance.
3
En 1966, Charles Kao démontra expérimentalement,
avec la collaboration de Georges Hockman, qu'il était possible de
transporter de l'information sur une grande distance sous forme de
lumière grâce à la fibre optique. Cette expérience
est souvent considérée comme la première transmission de
données par fibre optique. Cependant, les pertes dans cette fibre
optique étaient telles que le signal disparaissait au bout de quelques
mètres. Cela la rendait encore peu avantageuse par rapport au fil de
cuivre traditionnel. L'atténuation linéaire entrainée par
l'usage d'une fibre de verre homogène constituait le principal obstacle
à l'utilisation courante de la fibre optique.
En 1970, trois scientifiques de la compagnie Corning Glass
Works de New York : Robert Maurer, Peter Schultz et Donald Keck produisirent la
première fibre optique avec une atténuation linéaire
suffisamment faible pour être utilisée dans les réseaux de
télécommunications (20 décibels par kilomètre) ;
mais aujourd'hui la fibre conventionnelle affiche des pertes de moins de 0,25
décibel par kilomètre pour la longueur d'onde 1 550 nm,
utilisée dans les télécommunications.
Le premier système de communication
téléphonique optique fut installé au centre-ville de
Chicago en 1977. La première liaison optique fut réalisée
en France Paris en 1980 reliant les centraux téléphoniques des
Tuileries et Philippe-Auguste.
La fibre optique s'est, dans une première phase, de
l'année 1984 à 2000, limitée à l'interconnexion des
centraux téléphoniques, eux seuls nécessitant de forts
débits. Cependant, avec la baisse des coûts du fait de sa
fabrication en masse et les besoins croissants des particuliers en très
haut débit, on envisage depuis 1994 et 2005 son arrivée
même chez les particuliers. [3] [18]
1.2 Structures d'une fibre optique
Dans la télécommunication optique, les signaux sont
transmis sous forme d'onde lumineuse. Une fibre optique est un fil en verre ou
en plastique très fin qui a la propriété d'être un
conducteur de la lumière. Elle est constituée de deux couches
diélectriques de même axe, entourés d'un
élément protecteur. Ces deux couches diélectriques
possèdent des indices de réfraction différents.
La fibre optique est composée généralement
de :
o La couche centrale ou le coeur
dans lequel se propage la lumière. Il peut être
fabriqué à base de silice, de quartz ou de plastique et son
diamètre est variable suivant le type de fibre à concevoir ;
o La couche périphérique ou la
gaine optique : en général, fait de
mêmes matériaux que le coeur mais avec des additifs qui la permet
d'avoir un indice de réfraction inférieur à celui
4
du coeur ; ce qui assure le confinement du rayon lumineux dans ce
dernier ; o La couche protectrice ou revêtement de protection
: généralement en plastique, qui
assure la protection mécanique de la fibre et à
piéger la lumière qui se propage dans la gaine.
Cette structure est illustrée par la figure ci-dessous
:
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique2.png)
Figure 1.01 : Structure générale d'une
fibre optique
En réalité, le diamètre de la fibre optique
mesure un peu plus de quelques centaines de micromètre (ìm) par
rapport au diamètre du cheveu du corps humain. [13]
Il existe deux principales structures d'une fibre qui sont mises
en oeuvre lors de son conditionnement [6] :
? Fibre à structure libre :
Deux ou plusieurs fibres sont placées « libres
» à l'intérieur d'un tube. Ce type de fibre est à
usage extérieur, elle sera donc particulièrement mise en oeuvre
dans les liaisons entre plusieurs destinataires. L'inconvénient de cette
structure est son encombrement, son poids, la rigidité et mise oeuvre
des connexions assez complexes.
? Fibre à structure serrée :
Une seule gaine optique est placée à
l'intérieur de la gaine protectrice. Elle a comme avantages sa
légèreté, flexibilité et faible encombrement.
La figure ci-dessous illustre cette structure serrée
(figure de droite) et celle décrit précédemment (figure de
gauche).
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique3.png)
Figure 1.02 : Principales structures
d'interconnexion d'une fibre
5
1.3 Les avantages et inconvénients d'une fibre
optique
1.3.1 Les avantages
En tant que support de transmission de communication
relativement récent, la fibre optique présente des nombreux
avantages. L'avantage décisif n'est pas toujours le même suivant
l'utilisation envisagée.
Ces avantages sont observés au niveau de :
? La performance de transmission :
La fibre optique a une très large bande passante de
l'ordre de quelques gigahertz (GHz) permettant d'atteindre des débits de
l'ordre de quelques Gigabits par seconde. [22]
En général, la capacité de communication
dépend du type de la fibre en fonction du profil d'indice.
? L'insensibilité aux interférences
électromagnétiques et perturbation extérieur :
Les signaux optiques dans les fibres optiques sont
généralement rayonnés à l'intérieur du
coeur, de sorte que les informations à transmettre en elles sont
hautement sécurisées vis à vis des interférences et
perturbations diverses du milieu extérieur.
Les fibres optiques, réalisées en verre, ou
parfois en polymère plastique, sont des isolants électriques et
sont immunes vis-à-vis des interférences
électromagnétiques. Elles peuvent être utilisées
dans des environnements électromagnétiques. L'interférence
croisée parmi plusieurs signaux optiques distincts (diaphonie) ne se
produit pas lorsque l'on transmet simultanément des différentes
lumières situées dans le même câble. [3]
? L'insensibilité thermique :
A haute fréquence, il n y a pas d'échauffement
de la fibre optique tandis que le câble à base de cuivre
nécessite un refroidissement pour des hautes fréquences et hautes
puissances. [22]
? Petite taille et poids faible :
Les fibres optiques présentent un diamètre
très petit, souvent comparé au diamètre d'un cheveu
humain. Même si elles sont recouvertes de revêtements protecteurs,
elles sont plus petites et plus légères que les câbles en
cuivre. Les fibres optiques n'ont pas besoin beaucoup d'espace pour
l'installation et s'avèrent très pratiques à
transporter.
? Riches en ressources et une longue durée de vie
:
La matière première utilisée pour
fabriquer la fibre optique est le dioxyde de silicium SiO2, il est
abondant dans la nature, contrairement à celle du cuivre.
6
Enfin, un autre point fort de la fibre optique est sa
durée de vie plus longue par rapport aux autres supports de
transmission. En effet, la fibre optique est estimée utilisable pendant
une durée d'environ 25 ans, or une station relais ou terminale d'une
liaison par faisceau hertzien dure environ 10 ans et la durée de vie
maximale d'un satellite géostationnaire est autour de 10 à 15
ans. Elle nécessite peu d'interventions en maintenance. [20]
1.3.2 Les inconvénients
Cependant, la fibre optique possède également
des inconvénients : parmi lesquels, des difficultés au niveau de
l'installation du fait de la taille en miniature des composants utilisés
dans une liaison par fibre optique et des exigences micromécaniques
importantes (connexions, alignement). À cause de cette complexité
d'installation, le coût de la mise en place d'une liaison est souvent
cher par rapport celui d'une liaison radio terrestre. En plus, suite à
l'exigence de précision lors de la fabrication des divers composants
optoélectroniques, ces derniers sont aussi onéreux.
Malgré les performances avérées des
fibres optiques, les signaux qui les traversent subissent des
atténuations lors de la propagation. Les
différents types de pertes sont liés à la diffusion de
Rayleigh, l'absorption, la dispersion modale et chromatique, l'imperfection des
connexions, la présence des courbures et micro-courbures dans la fibre.
L'atténuation du signal dépend essentiellement de la nature de la
fibre (monomode ou multimode).
Les fibres monomodes SMF (Single Mode Fiber) exploitées
à la longueur d'onde de 1550 nm présentent des
atténuations minimales de l'ordre de 0,2 dB/km. Par contre les fibres
multimodes MMF (Multi Mode Fiber) utilisées à cette même
longueur d'onde présentent des atténuations plus importantes de
l'ordre de 1dB/km pour les fibres multimodes à gradient d'indice et 4
dB/km pour les fibres multimodes à saut d'indice. [6]
1.4 Les domaines d'utilisation de la fibre optique
Le principal est bien entendu celui des
télécommunications, mais les fibres optiques débordent
largement ce secteur et connaissent un grand nombre d'applications
industrielles.
Ces domaines d'applications sont les suivant [18] [20]:
? Télécommunications :
Les deux premiers grands domaines d'utilisation, liés
aux besoins des réseaux, ont été les liaisons urbaines, de
capacités considérables et les liaisons sous-marines telles que
les liaisons transocéaniques ou les liaisons côtières sans
répéteurs.
7
Les liaisons terrestres régionales, nationales et
internationales connaissent un très fort développement.
Grâce au multiplexage qui consiste à envoyer en même temps
plusieurs signaux portés par des longueurs d'onde différentes sur
la même fibre, un seul câble de 144 fibres peut transmettre
simultanément 40 000 conversations téléphoniques. Le
débit est 250 fois plus fort que celui des fils de cuivre.
Aux Etats Unis, quasiment tous les appels
téléphoniques interurbains et 90% des appels transcontinentaux
passent par les installations à fibres optiques.
? Éclairage :
Les fibres optiques plastiques, transparentes à la
lumière visible, conduisent facilement la lumière d'un endroit
à un autre. Une source illumine l'extrémité d'un faisceau
de fibres optiques. Son énergie transite à travers l'ensemble des
fibres jusqu'à leurs extrémités. Outre l'aspect
décoratif de ces pointes lumineuses, cette lumière visible
éclaire les oeuvres d'art, les vitrines, etc. Grâce à la
faible sensibilité des fibres plastiques à l'humidité,
elles participent aussi à l'éclairage des fontaines lumineuses,
des piscines et du balisage routier.
? Médecine :
La fibre optique est utilisée dans le domaine de la
médecine pour filmer des endroits sensibles ou inaccessibles du corps
humain, du fait de la réalisation de caméra et du câble de
très petite taille. La fibre de verre a été mise au
service de la médecine pour l'examen des infections de l'organisme
humain. Leur bande passante se situe dans le visible et le proche infrarouge.
On introduit dans le corps du patient un câble souple appelé
endoscope muni d'une mèche (ou un lot) d'une centaine de fibres par un
conduit ou une cavité de l'organisme. La lumière est
insérée à une des extrémités et
éclaire le tissu à examiner. Un autre faisceau de fibres optiques
contenu dans l'endoscope renvoie l'image à travers un système
optique vers l'observateur. Dans certains dispositifs, une mini-caméra
transmet les images à un écran vidéo. Parfois, l'endoscope
se termine par un outil chirurgical pour un prélèvement sur la
zone observée.
? Scalpel optique :
Au système précédent de visualisation
peut être associée une fibre polycristalline d'halogénure
métallique qui transporte les impulsions d'un laser.
L'extrémité de l'endoscope devient un outil chirurgical optique.
Le médecin peut alors pulvériser les calculs rénaux,
découper une tumeur, réparer une rétine, sans «
ouvrir » le patient. Celui-ci voit sa convalescence
considérablement réduite, comparée à une
opération classique.
? Applications diverses :
- Dans l'armé, la fibre a son utilité dans le
Polyphème qui est un missile à fibre optique venant d'être
inventée. Ce missile possède derrière lui une bobine de
fibre optique qui le relie au poste de tir et qui permet de le guider
jusqu'à sa cible via un opérateur agissant grâce à
une caméra embarquée.
- Des capteurs comme le gyromètre à fibre optique
est un instrument utilisé par les navires, les sous-marins, les avions
ou les satellites pour donner la vitesse angulaire. Il contient des fibres
à maintien de polarisation.
- Ses propriétés sont également
exploitées dans le domaine des capteurs que ce soit température,
pression ou autre. Grâce à ces capteurs, on peut calculer la
distance d'un objet par rapport à un autre, la vitesse de rotation, les
vibrations. [22]
1.5 Propagation de la lumière
Dans une liaison optique les signaux sont transmis sous forme
d'onde lumineuse. Par suite, une connaissance de certaines
caractéristiques de la lumière sera nécessaire.
1.5.1 Spectre de la lumière
Le spectre de la lumière n'est qu'une infime frange d'une
énergie plus générale qu'on nomme rayonnement
électromagnétique. Ce dernier peut être
décomposé en différentes catégories selon leur
longueur d'onde ou selon leur fréquence, c'est le spectre des ondes
électromagnétiques. La lumière fait partie de ces ondes
électromagnétiques. Elle est constituée d'un ensemble des
rayons lumineux formant une palette allant de l'ultraviolet à
l'infrarouge.
En fonction de la longueur d'onde, la lumière change soit
de couleur, soit du type.
La décomposition de la lumière en plusieurs
franges colorées s'appelle le spectre de la lumière.
L'homme ne peut voir qu'une partie des ondes. Le rayonnement
électromagnétique probablement le plus connu est la
lumière visible. Il ne constitue cependant qu'une très faible
partie du spectre électromagnétique.
La partie qui correspond à la lumière visible
s'étend sur une gamme de longueurs d'ondes approximativement comprises
entre 400 nm et 750 nm.
Voici la figure qui montre le spectre de la lumière :
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique4.png)
Figure 1.03 : Spectre de la
lumière
8
9
Dans une lumière visible, les rayonnements de haute
fréquence (faible longueur d'onde) sont de couleur plus près du
violet, tandis que les ondes de basses fréquences (grandes longueurs
d'ondes) sont rouges. Entre les deux sont réparties toutes les couleurs
de l'arc-en-ciel. Il y a 5 couleurs principales distinctes dans le spectre
(rouge, jaune, vert, bleu, violet) mais il existe des mélanges
intermédiaires qui donnent des nombreuses couleurs.
Si l'on superpose des rayons de toutes les couleurs
d'intensité identique, on obtient une lumière blanche, tandis que
l'absence totale de lumière donne bien entendu le noir.
Les longueurs d'ondes inférieures à 400 nm
correspondent au rayonnement ultraviolet ; celles encore plus basses
caractérisent les rayons X et Gamma. Au dessus de 750 nm, il y a les
rayons infrarouges. C'est à partir de 750 nm, aux alentours des rayons
infrarouges, que se situent les longueurs d'ondes utilisées pour la
fibre optique. Juste en dessous de la fréquence de l'infrarouge, nous
trouvons les micro-ondes et aux fréquences les plus basses se situent
les ondes radio.
La figure ci-dessous présente les domaines du spectre
électromagnétique.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique5.png)
Figure 1.04 : Domaine du spectre
électromagnétique
Il convient de signaler que la frontière entre ces
bandes de fréquences n'est pas définie de manière nette :
il n'existe ainsi aucune fréquence caractéristique en dessous de
laquelle le rayonnement est de type ultraviolet et au-delà de laquelle
il est un rayon X ; ces définitions recouvrent plutôt des bandes
de fréquences, et l'appellation dépend parfois de l'application
que l'on en fait. [2] [7] [20]
1.5.2 La réflexion et la réfraction
La propagation de la lumière à travers une
fibre optique est basée sur le principe de la réflexion
successive du faisceau lumineux. Il est alors nécessaire de prendre en
compte les notions fondamentales sur le déplacement de la lumière
au niveau d'une surface réfléchissante appelée «
dioptre » séparant deux milieux plus ou moins transparents
d'indices de réfraction différents. Lorsqu'un rayon lumineux
monochromatique heurte obliquement un dioptre qui sépare deux milieux
d'indice différents n1 et n2, il se divise généralement en
deux : une partie est réfléchie
10
tandis que l'autre est réfractée
c'est-à-dire transmise dans le second milieu en changeant de direction.
On obtient donc le rayon réfléchi et rayon
réfracté.
Le rayon lumineux est dit incident avant d'avoir
rencontré la surface réfléchissante. Le point de rencontre
du rayon incident et de la surface réfléchissante ou dioptre est
appelé point d'incidence. La droite orthogonale au dioptre au
point d'incidence est dite normale au dioptre.
L'angle d'incidence, de réflexion et de réfraction
sont mesurés par rapport à la normale au dioptre.
Ce phénomène de réflexion et de
réfraction est illustré dans la figure ci-dessous.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique6.png)
Figure 1.05 : Phénomène de la
réflexion et réfraction
L'indice de réfraction est une grandeur
caractéristique des propriétés optiques d'un
matériau. La vitesse de la lumière dans un matériau
d'indice n est donnée par la formule :
[ rn/si
Où c : vitesse de lumière dans le vide, c
= 299 792 458 m/s (cette valeur est exacte) ; n : indice du milieu
auquel la lumière traverse.
La lumière voyage donc plus rapidement dans un
matériau avec un indice de réfraction plus petit. Il est à
noter que l'indice de réfraction du vide est de 1. On dit aussi que
l'indice de l'air est égal à 1 puisque la vitesse de la
lumière dans l'air est à peu près égale à
celle dans le vide.
Pour guider la lumière, la fibre utilise le
phénomène de réflexion totale qui se produit à
l'interface de deux milieux d'indices différents. Ces deux milieux sont
définis par le coeur et la gaine. L'indice de réfraction de la
gaine doit être inférieur à celui du coeur.
1.5.3 Les lois de Snell-Descartes
Il y a des lois qui correspondent à ces
phénomènes de réflexion et de réfraction. On
appelle cette loi : Lois de Snell-Descartes. Elles s'énoncent comme suit
[7] [16] :
11
? Première loi :
Le plan d'incidence est le plan qui contient le rayon
incident et la droite normale au dioptre au point d'incidence.
La première loi de Snell-Descartes stipule que les
rayons réfléchi et réfracté sont dans le plan
d'incidence. Donc le rayon incident, le rayon réfléchi, le rayon
réfracté, et la normale au dioptre appartiennent au même
plan. On en déduit que le plan de réfraction et le plan de
réflexion sont dans le plan d'incidence.
? Deuxième loi :
Cette loi évoque les relations entre les
différents angles.
Lorsqu'un rayon est réfléchi, il est
symétrique du rayon incident par rapport à la normale au dioptre
et l'angle de réflexion r1 est de même
valeur que l'angle d'incidence i1, c'est la
loi de réflexion. En prenant comme l'angle nul
la normale au dioptre et en tournant vers le sens trigonométrique, on
obtient la relation en valeur absolue :
r1 = i1 (1.02)
Avec
r1 : angle de réflexion dans le milieu d'indice n1 i1
: angle d'incidence dans le milieu d'indice n1
Lorsqu'un rayon est réfracté, on a la
loi de réfraction :
n1.sin i1= n2.sin r2 (1.03)
Où r2 : angle de réfraction dans le milieu
d'indice n2
On remarque que :
Pour n1 < n2
Puisque sin i1/sin r2= n2/n1 < 1,
l'équation (1.03) devient :
sin i1 > sin r2 (1.04)
Comme la fonction
sinus est croissante, donc on a :
i1 > r2 (1.05)
Le rayon réfracté se rapproche donc de la normale
en traversant le dioptre.
Pour n1 > n2
On a :
i1 < r2 (1.06)
Cela signifie que le rayon
réfracté s'écarte de la normale lorsque l'angle
d'incidence augmente.
1.5.4 Angle limite et condition de guidage
L'angle limite est la valeur de l'angle incident i1 à
partir duquel il y a réflexion totale.
On remarque que pour n1 > n2, le rayon réfracté
s'écarte de la normale lorsqu'on augmente
progressivement la valeur de l'angle d'incidence. Quand l'angle
de réfraction arrive à 90°, l'angle d'incidence atteint sa
limite c'est-à-dire la valeur minimum sur laquelle il n'y a pas de
rayon réfracté. Au-delà de cet angle
limite, noté t le faisceau réfracté
disparait car le faisceau incident est alors entièrement
réfléchie (Figure 1.06b). On parle
alors de « réflexion totale ». [7]
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique7.png)
12
Figure 1.06 : a) Le faisceau réfracté
n'existe plus ; b) Le faisceau incident est entièrement
réfléchi.
Pour i1 = t on a i2 = 90°
La relation (1. 03) permet d'écrire :
n1.sin t = n2.sin 90°
(1.07)
Ce qui entraine :
sin t = (1.08)
Finalement, l'angle limite s'écrit :
t = arcsin
(1.09)
( )
Par exemple, si la lumière passe d'un verre quelconque
d'indice n1=1,5 dans l'air d'indice n2=1,
alors l'angle limite est tel que sin t
= . Il est alors proche de 42°.
Ainsi,
o Si l'angle d'incidence est inférieur à 42°,
le faisceau est réfracté dans l'air ;
o S'il vaut 42°, il est alors rasant ;
o S'il est plus grand que 42°, il est entièrement
réfléchi par l'air et reste dans le verre.
13
La condition de guidage est la condition pour que tous les rayons
circulant dans la fibre optique soient réfléchis par la gaine.
Elle est obtenue par la relation :
i1 > arcsin (nn
2', (1.10)
1.6 Principe de propagation de la lumière dans
une fibre optique
Les propriétés de guidage de la lumière
reposent sur le principe physique de la réflexion totale décrit
précédemment. Dans la fibre optique, le coeur et la gaine ont des
indices de réfraction différents. Pour qu'il y ait propagation de
la lumière, l'indice de réfraction du coeur doit être plus
grand que celui de la gaine de sorte qu'on retrouve un effet miroir à
l'intérieur de la gaine. La lumière est donc confinée
à l'intérieur du coeur. [1][6][24]
Pour avoir la propagation de la lumière avec une
moindre perte dans la fibre optique, tous les rayons lumineux heurtant
l'interface entre le coeur et la gaine devront respecter la condition de
réflexion totale interne. L'angle d'entrée de la lumière,
calculé en fonction des indices, devra donc scrupuleusement
respecté.
Lorsqu'un rayon lumineux entre dans une fibre optique
à l'une de ses extrémités avec un angle adéquat, il
subit de multiples réflexions totales. Ce rayon se propage alors
jusqu'à l'autre extrémité de la fibre optique, en
empruntant un parcours en zigzag comme la figure ci-dessous nous montre.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique8.png)
Figure 1.07 : Propagation de la lumière
dans la fibre par réflexion totale
Dans cette figure précédente, n0 représente
l'indice du milieu entre émetteur et fibre (souvent de l'air). La
condition de guidage dans le coeur de la fibre pour que la lumière
subisse une réflexion
totale est : i1 > l
Si cette condition n'est pas vérifiée alors le
rayon est réfracté dans la gaine de la fibre optique. Mais
partant de l'émetteur, le rayon lumineux doit subir une
réfraction pour qu'il puisse entrer dans le coeur de la fibre. Il doit
suivre la relation (1.03).
14
1.7 L'ouverture numérique et la fréquence
normalisée
En plus des conditions de guidage, pour qu'un rayon lumineux
soit effectivement guidé dans la fibre optique, il faut que le faisceau
incident i0 appartienne à un cône dit
d'acceptance.
L'angle d'acceptance de la fibre est l'angle d'incidence limite
maximal i0lim qui permet à la lumière,
issue de l'émetteur, une propagation par réflexion successive
dans la fibre.
Pour un angle d'incidence en dehors de l'angle d'acceptance, la
lumière est transmise soit du coeur vers la gaine, soit
réfléchi et retourné à l'extérieur de la
fibre. L'information alors transportée par la lumière est perdue
car non propagée jusqu'à la sortie de la fibre. [1][24] Observons
la figure suivante afin d'énoncer la formule de l'ouverture
numérique:
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique9.png)
Figure 1.08 : Cône
d'acceptance
Un faisceau de lumière rentre dans la fibre avec un
angle i0 par rapport à la normale à la surface (axe central de la
fibre).
Puisqu'il y a un changement du milieu, appliquons le principe
de Descartes pour calculer l'angle d'incidence limite i0lim
.
En appliquant la loi de Descartes, formule
(1.03), l'angle de réfraction á1 dans le
matériau d'indice n1 vérifie :
n0.sin i0lim = n1.sin ?? (1.11)
Avec :
?? ? i? (1.12)
Pour l'angle limite, on a :
?1lim = i1lim (1.13)
On a alors :
sin ?1lim= sin( ) =
sin i0lim = cos i1lim (1.14)
Ce qui donne :
sin i0lim = v (1.15)
15
D'après la condition de guidage : i1lim
arcsin
Alors :
= v
sin i0lim (1.16)
v ( )
Or, en général, n0 représente l'indice de
réfraction de l'air qui est égal à 1. Donc :
sin i0lim v (1.17)
Dans ce cas, l'angle d'acceptance est :
i0lim arcsin (v ) (1.18)
L'ouverture numérique (O.N) ou en anglais «
numerical aperture » (N.A.) d'une fibre caractérise l'angle
d'incidence que doit faire le faisceau à l'entrée pour assurer sa
propagation. Elle est ainsi définie par :
ON= sin i0lim v (1.19)
Sur la figure précédente (Figure
1.08), lorsque l'angle d'incidence est inférieur à
l'angle d'acceptance i0lim , la
propagation du faisceau lumineux dans la fibre est assurée tandis que
pour un faisceau lumineux qui n'appartient pas dans le cône d'acceptance
c'est-à-dire d'angle d'incidence supérieur à celui
d'acceptance, le rayon lumineux est perdu. [7]
Afin de faciliter l'injection de la lumière dans la
fibre, on a intérêt à avoir l'angle limite le plus grand
possible. Ceci s'obtient pratiquement en choisissant l'indice de la gaine et du
coeur le plus proche.
En effet, une fibre optique est souvent décrite selon
deux paramètres :
o La différence d'indice normalisé, qui donne une
mesure du saut d'indice entre le coeur et la gaine. Elle est donnée par
la formule :
(1.20)
o L'ouverture numérique de la fibre, qui est
concrètement le sinus de l'angle d'entrée maximal de la
lumière dans la fibre pour que la lumière puisse être
guidée sans perte et mesuré par rapport à l'axe de la
fibre.
A partir de cette ouverture numérique, et sachant le
rayon du coeur de la fibre, on peut déduire la fréquence
normalisée. Elle permet de prédire le nombre de modes (chemins
possibles) qu'une fibre peut contenir.
La fréquence normalisée est exprimée par
:
V = v =
(1.21)
16
Avec :
a : rayon du coeur de la fibre
: longueur d'onde dans le vide
À mesure que V augmente, le nombre de modes
supportés par la fibre va augmenter. Ce paramètre V est
important pour définir les conditions de propagation monomode.
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons parlé de la fibre optique
depuis son apparition suivi de ses structures. Ce support de transmission offre
des avantages en particulier au niveau du débit et de son faible poids
par rapport aux autres supports câblés. Aussi récente et
performante qu'elle est, la fibre optique présente quand même des
inconvénients conduisant à l'atténuation des signaux. La
fibre et la lumière sont deux choses inhérentes et l'analyse des
comportements de la lumière dans une liaison par fibre optique est aussi
apportée dans ce chapitre.
17
Chapitre 2 : LES DIFFÉRENTS TYPES DE FIBRE
OPTIQUE
Introduction
Nous avons vu dans le chapitre précédent que la
fibre optique présente des problèmes entrainant
l'atténuation des signaux transmis. Ces inconvénients ne sont pas
tous les mêmes selon la structure dont une fibre a été
conçue. En fonction de cette structure, il existe différents
types de fibre optique et nous allons voir dans ce présent chapitre ces
types de la fibre et leurs spécificités.
2.1 Notion de mode de propagation
Les faisceaux lumineux, sortant de leur source pour
être transmis vers la fibre, peuvent subir de la réflexion ou
réfraction. Selon le phénomène auxquelles ils sont soumis,
ces rayons lumineux peuvent être, soient restés confiner dans le
coeur de la fibre, soient dirigés vers l'extérieur et perdus.
Le rayon incident, s'il fait partie du cône d'acceptance,
doit pouvoir se propager dans la fibre. Chaque direction du rayon incident qui
satisfait les conditions de propagation est associée à un mode.
Dans ce cas, toutes les directions permettant aux rayons lumineux de rester
dans le coeur constituent les modes de propagation.
Les fibres optiques peuvent être classées en
deux grandes catégories selon le nombre des modes des ondes
lumineuses.
Le rayon du coeur entre en jeu pour définir le nombre
de mode qui peut s'introduire dans la fibre. En d'autre terme, plus le rayon du
coeur de la fibre est grand, plus l'ouverture numérique s'élargit
et le nombre de rayon lumineux entrant dans la fibre augmente ; ce qui donne
plusieurs modes. [14]
Suivant le nombre de modes N des ondes lumineuses, on distingue
:
o la fibre multimode (N>1) et
o la fibre monomode (N=1).
2.2 La fibre multimode
Dans ce type de fibre, le signal lumineux se propage par des
multitudes des rayons le long de la fibre. Le terme « multimode »
signifie que la lumière repartit dans plusieurs modes (trajets lumineux
interne) simultanément. Donc plusieurs chemins de propagation y sont
possibles. Elles sont caractérisées par un diamètre de
coeur de plusieurs dizaines à quelques centaines de
micromètres.
Les fibres multimodes (dites MMF, pour Multi Mode Fiber), ont
été les premières sur le marché. Elles sont
maniables grâce à ses dimensions relativement grandes ou encore
une ouverture numérique élevée.
18
Le problème de la fibre multimode est que les modes
n'arrivent au même moment en bout de fibre. Ce qui entraine la «
dispersion modale ». Il y a donc élargissement des impulsions
lumineuses émises. Du fait de la dispersion modale, on constate un
étalement temporel du signal proportionnel à la longueur de la
fibre. Par conséquent, l'utilisation la plus fréquente pour ce
type de fibre est la transmission à bas débit ou à courte
distance.
La dispersion modale peut cependant être
minimisée en réalisant un gradient d'indice dans le coeur de la
fibre.
Il existe deux types de fibre multimode :
o la fibre à saut d'indice et
o la fibre à gradient d'indice.
Leur différence réside principalement au niveau de
l'homogénéité ou non de l'indice du coeur.
2.2.1 La fibre multimode à saut d'indice
2.2.1.1 Profil d'indice
La fibre est caractérisée par son profil
d'indice. Il s'agit de la représentation de l'indice de la fibre en
fonction de la distance r à l'axe centrale de la fibre : n(r).
Soit 2a le diamètre du coeur, le profil d'indice est
représenté comme suit :
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique10.png)
Figure 2.01 : Profil d'indice d'une fibre multimode
à saut d'indice
2.2.1.2 Caractéristiques
Dans ce type de fibre, le coeur et la gaine présentent
des indices de réfraction différents et constants. Le passage
d'un milieu vers l'autre est caractérisé par un saut d'indice.
Le « saut d'indice » signifie que la
différence entre l'indice de réfraction du coeur et celui de la
gaine est assez importante et constitue de ce fait un palier.
19
Dans cette structure, lorsque la lumière rencontre la
gaine, il est brusquement réfléchi.
Cette fibre est caractérisée par son indice de
réfraction du coeur n1 homogène de valeur normalisée entre
1,40 à 1,55. Ce coeur est entouré d'une gaine optique d'indice n2
inférieure à n1 de valeur se trouvant dans un même
intervalle que celle du coeur. Ces valeurs d'indice sont aussi valables aux
autres types de fibres.
En moyenne, le diamètre du coeur est de 50 à 200
ìm et celui de la gaine est de 125 à 400 ìm. Le faisceau
lumineux injecté à l'entrée de la fibre va atteindre la
sortie en empruntant des chemins optiques différents. Le rayon est
guidé par la réflexion totale au niveau de l'interface
coeur-gaine.
La figure ci-dessous montre les différents trajets de
chaque rayon lumineux et la différence entre l'impulsion d'entrée
et celle de la sortie.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique11.png)
Figure 2.02 : Chemins optiques empruntés par
les rayons lumineux et
l'impulsion d'entrée et
sortie
Dans cette figure, chaque faisceau lumineux possède
son angle de départ et angle de réflexion différent l'un
de l'autre.
En analysant la propagation dans une fibre à saut
d'indice, on voit une propagation par chemins multiples. Les rayons lumineux
qui s'y propagent suivent des trajets différents les uns des autres et
se déplacent à différentes vitesses en fonction de leurs
longueurs d'onde. Ce qui entraine des temps de propagation différents
des signaux transmis. Ce retard provoque une dispersion du signal dans le temps
qui se traduit par un accroissement de la durée de l'impulsion. Il y a
donc à l'arrivée un étalement du spectre
conséquent. Ce phénomène est appelé dispersion
intermodale. La capacité de transmission de ce type de fibre est
d'environ 100 à 200Mbits/s.
Cette valeur correspond également à la bande
passante. On peut exprimer la bande passante en Mhz*km. Ici pour la fibre
à saut d'indice elle est de 20 à 100Mhz*km. Cette capacité
est assez faible car chaque rayon a parcouru une distance plus ou moins
différente. Par conséquent il faut à
l'extrémité attendre que tous les faisceaux soient
arrivés. [19] [22]
20
2.2.1.3 Modes
Les modes sont l'expression des différents chemins
optiques que peut suivre le signal dans la fibre. Le nombre de modes se calcule
en fonction de la fréquence normalisée V décrit auparavant
par la formule (1.21). Pour les fibres multimodes à saut d'indice, le
nombre de modes est donné expérimentalement par [19] :
N = (2.01)
2.2.2 La fibre multimode à gradient d'indice
La fibre à gradient d'indice est la plus courante.
Elle connaît plusieurs améliorations par rapport à la fibre
à saut d'indice.
Le but, pour ce profil d'indice est de rendre la vitesse de
propagation des différents rayons plus proche, c'est-a-dire de minimiser
l'étalement du signal en rendant plus lents les rayons qui sont proches
de l'axe de la fibre et rapides ceux qui s'en éloignent.
Dans cette catégorie le coeur n'est plus
homogène : la valeur de l'indice décroît
légèrement depuis l'axe du coeur jusqu'à l'interface
coeur-gaine. Alors, les chemins optiques empruntés par les rayons
lumineux prennent une allure sinusoïdale.
L'avantage essentiel de ce type de fibre est la minimisation
de la dispersion du temps de propagation entre les rayons. [7]
2.2.2.1 Profil d'indice
Le profil d'indice est représenté
mathématiquement comme suit. Dans le coeur : 0 < r < a
J i-2L(r/a)" (2.02)
Dans la gaine : r > a
(2.03)
Avec :
r : distance à l'axe ;
a : rayon du coeur ;
a : exposant du profil d'indice (souvent 1 à 2)
L : différence relative d'indice (diminution
relative de l'indice entre l'axe et la gaine)
Exemple du profil d'indice :
o Pour a = 2, le profil est parabolique.
o Pour a = 1, le profil devient triangulaire.
o Pour a -00, on est ramené au cas d'une fibre
à saut d'indice.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique12.png)
21
Figure 2.03 : Exemples du profil d'indice d'une fibre
à gradient d'indice
2.2.2.2 Ouverture numérique
Pour une fibre à saut d'indice l'ouverture
numérique est égale à . ni2 --
n22 (formule 1.19). Pour une fibre à gradient
d'indice, en raison de la variation de l'indice du coeur, on définit une
ouverture numérique locale :
ON = . n(r)2--n22
(2.04)
oca
Où n(r) : indice à la distance r de l'axe du
coeur. On remarque que :
o L'ouverture numérique est maximale pour r = 0.
On a alors n(r) = nl
o Elle est minimale (et même nulle) pour r = a
.On a alors n(r) = n2
Plus l'ouverture numérique est grande, plus l'angle
d'acceptance est grand, et plus la puissance véhiculée est
importante. Ainsi, une fibre à saut d'indice transporte plus de
puissance lumineuse que celle à gradient d'indice. [3]
2.2.2.3 Caractéristiques
Contrairement aux fibres à saut d'indice, le coeur, n'est
pas homogène.
Il est constitué de plusieurs couches de verre ayant
chacune un indice de réfraction légèrement
différent de la couche contigüe.
Alors le rayon lumineux n'est pas brusquement
réfléchi lorsqu'il rencontre la gaine, mais sa trajectoire est
déviée progressivement à chaque fois qu'il traverse une
nouvelle couche.
Le guidage est cette fois dû à l'effet du gradient
d'indice. La gaine optique n'intervient pas directement mais elle
élimine les rayons trop inclinés.
Pour ce type de fibre, le diamètre du coeur mesure entre
50 et 100 um et celui de la gaine se situe entre 125 et 140 um. La fibre
multimode à gradient d'indice est caractérisée par la
variation linéaire de l'indice n1 du coeur de la fibre optique en
fonction de la distance r à l'axe suivant la formule (2.02).
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique13.png)
22
La trajectoire du rayon lumineux dans une fibre à
gradient d'indice est incurvée et la vitesse des rayonnements
étant de plus en plus faible quand il se rapproche du centre du coeur.
Ceci est dû à la non homogénéité de l'indice
de réfraction du coeur. Cet indice est très élevé
au centre du coeur et diminue jusqu'à la gaine optique grâce aux
différentes couches de verre.
L'avantage avec ce type de fibre est la minimisation de la
dispersion du temps de propagation entre les rayons, sans utiliser pour cela
l'ouverture numérique trop faible ainsi qu'un étalement du
spectre moins important étant donné que les faisceaux lumineux
arrivent presque à un même moment lorsqu'ils passent par l'axe du
coeur.
La bande passante est de l'ordre de 500Mbits/s. Cette
capacité est plus élevée que celle pour une fibre à
saut d'indice car le temps d'arrivée de chaque rayon se rapproche.
Pour une fibre à gradient d'indice fabriquée en
silice dopée qui possède un coeur de diamètre 50 à
62,5 ìm, la bande passante est entre 100 et 1000MHz*km et
l'affaiblissement à une longueur d'onde de 1550 nm est inférieur
à 2dB/km. [2] [23]
Elle peut être utilisée pour une liaison
à grande distance.
Ces améliorations apportées à cette
fibre ont permet de réduire l'atténuation de l'information par
rapport à la fibre à saut d'indice, ce qui fonctionne
parfaitement car l'impulsion du signal de sortie représente plus de la
moitié du signal d'entrée comme le montre la figure suivante.
Figure 2.04 : Impulsion d'entrée et sortie
des rayons lumineux et leurs trajets
Nous pouvons remarquer que les résultats sont nettement
améliorés par rapport à ceux procurés par la fibre
à saut d'indice.
2.2.2.4 Modes
Le nombre de modes N dans ce type de fibre est donné par
la relation :
N = (2.05)
-. -.
23
On a donc :
y2
o Pour une fibre à profil d'indice parabolique (a ? 2), N
vaut
y2
o Pour une fibre à profil triangulaire (a ? 1), le nombre
de mode est
6
o Pour un paramètre de profil d'indice très grand
(a - 00), N revient à y22 (fibre à
saut
d'indice)
2.3 La fibre monomode
Vu le problème de la fibre multimode (dispersion modale),
une des solutions est de rétrécir le diamètre de la fibre
pour avoir un seul mode, d'où la naissance de la fibre monomode.
Le but recherché dans cette fibre est que le chemin
parcouru par le faisceau soit le plus direct possible. Pour cela, on
réduit fortement le diamètre du coeur qui est dans la plupart des
cas
environ 10ìm. Les rayons lumineux ont un parcours
rectiligne et dans la figure ci-dessous, le signal de sortie ressemble presque
au signal d'entrée.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique14.png)
Figure 2.05 : Signal d'entrée et sortie dans
une propagation par fibre monomode
Le fait que le coeur soit si fin va obliger le signal lumineux
à se propager en ligne droite.
Comme la trajectoire ne change pas, le temps de parcours du
rayon lumineux diminue et la vitesse de transmission augmente.
Dans ce cas :
o Le faisceau de lumière ne rencontre pas la gaine ;
o La déformation du signal dans ce type de fibre est
quasi inexistante ;
o La dispersion modale est quasi nulle.
Étant donné que les faisceaux lumineux ne se
dispersent pas, la bande passante est donc augmentée, plus de10 GHz*km.
[21]
Du fait de ces précieux avantages, la fibre monomode a
pris une ampleur considérable dans les transmissions sur des grandes
distances.
Le problème de la fibre monomode est le raccord entre
fibres, ou entre fibre et connecteur qui nécessite un alignement
parfait. De plus, le petit diamètre du coeur requiert une grande
puissance d'émission, donc des diodes laser qui sont relativement
onéreuses.
24
2.3.1 Conditions de monomodalité d'une fibre
optique
2.3.1.1 Longueur d'onde critique ou de coupure
Il s'agit de la valeur de la longueur d'onde à partir
de laquelle la fibre n'est plus monomode.
La fibre reste toujours monomode si V< 2,404, où V
est la fréquence normalisée définie par la
formule (1.21).
On a donc :
< 2,404 (2.06)
Ce qui entraine :
(2.07)
>
La longueur d'onde critique est la limite de cette
équation et qui est définie par :
=
(2.08)
D'après cette condition sur la valeur de la
fréquence normalisée, pour vérifier la
monomodalité
d'une fibre, la longueur d'onde utilisée doit être
supérieure à longueur d'onde de coupure (en
dessous de cette valeur un deuxième mode apparaît
dans la fibre). C'est-à-dire pour > , la
fibre est dite monomode. [11]
Par exemple, soit une fibre dont a = 3
um, ON = 0,151 et = 1,3um.
La fibre a donc un rayon de coeur de 3 um, une ouverture
numérique de 0,151 et elle est prévue pour transmettre la
longueur d'onde 1,3 um. A partir de la formule (1.21), on obtient comme
fréquence normalisée V = 2,19.
Comme V est ici inférieur à 2,404 ; on conclut
donc que la fibre est monomode.
De plus, si on calcul la longueur d'onde critique on trouve =
1,184um qui est réellement inférieure à la longueur d'onde
= 1,3 um.
2.3.1.2 Profil d'indice d'une fibre monomode
Le profil d'indice est représenté par la courbe
n(r) dans la figure 2.06 sur la page suivante.
Les fibres monomodes ont un profil à saut d'indice, avec
un coeur beaucoup plus étroit que pour
les fibres multimodes.
Comme pour la fibre multimode à saut d'indice, l'indice
du coeur est homogène.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique15.png)
25
Figure 2.06 : Profil d'indice d'une fibre monomode
2.3.2 Diamètre de mode d'une fibre monomode
2.3.2.1 Définition du diamètre de
mode
Il se peut que la largeur du rayon lumineux touche la gaine
lorsque le diamètre du coeur est très étroit ou lorsque la
fibre n'est plus en position rectiligne.
En raison de la diffraction de l'onde dans une fibre
monomode, une partie transverse du champ modal optique s'élargi
jusqu'à l'intérieur de la gaine. C'est pourquoi, on
définit un nouveau diamètre de mode, plus large que le
diamètre du coeur, qui caractérise la largeur réelle du
faisceau lumineux.
En monomode, la lumière est généralement
guidée par le coeur, mais, une certaine partie de la puissance est
transmise dans la gaine. La répartition de cette puissance lumineuse est
à peu près « gaussienne », c'est-à-dire en forme
de cloche.
L'intensité du mode fondamental varie en fonction du
rayon transverse de la fibre dont le point culminant correspond à
l'origine au centre du coeur.
Le diamètre du mode est défini par 2w0 sur
lequel w0 représente la demi-largeur du mode. [12][23]
2.3.2.2 Valeur du diamètre de mode
En général, le diamètre de mode
fondamental d'une fibre optique monomode peut être assimilé
à une distribution gaussienne. La figure suivante présente la
distribution réelle (mesurée expérimentalement) du mode
fondamental et son approximation gaussienne.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique16.png)
26
Figure 2.07 : Distribution d'intensité de mode
fondamental (ligne continue) et son approximation par une forme gaussienne
(ligne discontinue).
Où r est la distance par rapport à l'axe central
de la fibre.
Il est à noter que l'intensité lumineuse aux
alentours de cet axe est très importante vis-à-vis de celui plus
près de la gaine. C'est pour cette raison que les faisceaux lumineux
sont supposés toujours placés au centre du coeur.
Il existe une expression analytique empirique qui permet de
déterminer en fonction de la
fréquence normalisée V et
rayon du coeur a pour une fibre standard à saut d'indice qui est aussi
valable pour une fibre monomode. Il s'agit de la formule de Marcuse
définit par [9]:
(2.09)
Avec a : rayon du coeur de la fibre V : Fréquence
normalisée Par exemple :
o Pour V = 2,404 (à la limite du monomode) on obtient. w0
= 1,11a ;
o Pour V = 2, on obtient w0 = 1,26a ;
o Pour V = 1,5, on a : w0 = 1,78a ;
o Pour V = 1, on obtient : w0 = 5,15a. On remarque qu'ici, le
rayon du mode pour cette valeur de V=1 s'étend de plus en plus dans la
gaine.
27
Pour la fibre monomode, le diamètre de la gaine mesure
souvent entre 100 et 150um.
Le diamètre de mode est une caractéristique des
fibres monomodes. Il augmente très rapidement avec la longueur d'onde,
ce qui rend la transmission de plus en plus sensible aux
déformations.
2.3.3 Facteur de confinement
Le facteur de confinement décrit la fraction de puissance
du mode contenue dans le coeur par rapport à la puissance totale du
mode.
Il est donné par la formule suivante :
Pc
F = = 1 - exp (_2 a 2) (2.10)
Pc+Pg
Avec Pc : puissance du mode dans le coeur
Pg : puissance du rayon dans la gaine et avoisinant l'interface
coeur-gaine.
Plus la fréquence normalisée augmente, plus la
quantité de lumière transportée par la gaine diminue (donc
plus le facteur de confinement F augmente).
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique17.png)
Figure 2.08 : Facteur de
confinement
La figure ci-dessus présente la dépendance en
V du facteur de confinement. On remarque que F n'est pas égal
à 1 si V = 2,404, ce qui veut dire qu'une certaine partie de la
puissance se propage dans la gaine.
28
2.4 Les Recommandations G.652 à G.657 de
l'UIT
L'UIT (Union Internationale des
Télécommunications) est un organe de l'Organisation des Nations
Unies (ONU) chargé de la réglementation et la normalisation des
télécommunications dans le monde. Les Recommandations G.652
à G.657 de l'UIT sont spécialement dédiées à
la fibre optique monomode.
Les points essentiels de cette série sont
représentés par le tableau suivant. [25]
G.652
|
G.652.A
|
Attribut
|
Détail
|
Valeur
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
2Omin
|
1300 nm
|
|
1324 nm
|
|
0,092 ps/nm2 km
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum à 1310 nm
|
0,5 dB/km
|
|
0,4 dB/km
|
G.652.B
|
Attribut
|
Détail
|
Valeur
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
2Omin
|
1300 nm
|
|
1324 nm
|
|
0,092 ps/nm2 km
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum à 1310 nm
|
0,4 dB/km
|
|
0,35 dB/km
|
|
0,4 dB/km
|
G.652.C / G.652.D
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
2Omin
|
1300 nm
|
|
1324 nm
|
|
0,092 ps/nm2 km
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum de 1310 nm à 1625 nm
|
0,4 dB/km
|
|
= 0,4 dB/km
|
|
0,3 dB/km
|
|
29
G.653
G.653.A
|
Attribut
|
Détail
|
Valeur
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
??min
|
1500 nm
|
|
1600 nm
|
|
3,5 ps/
nm.km
|
|
0,085 ps/nm2 km
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum à 1550 nm
|
0,35 dB/km
|
G.653.B
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
Dmin (?) : 1460 - 1525 nm
|
0,085(? ? ????) ? ???
|
|
3,5(? ? ????)/75
|
|
3,5(? ? ????)/75
|
|
0,085(? ? ????) + 3,5
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum à 1550 nm
|
0,35 dB/km
|
G.654
|
G.654.A / G.654.B / G.654.C
|
Attribut
|
Détail
|
Valeur
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
D1550max
|
20 ps/
nm.km
|
|
0,070 ps/nm2 km
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum à 1550 nm
|
0,22 dB/km
|
G.655
|
G.655.C
|
Attribut
|
Détail
|
Valeur
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
?0min
|
1530 nm
|
|
1565 nm
|
|
1,0 ps/
nm.km
|
|
10,0 ps/
nm.km
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum à 1550 nm
|
0,35 dB/km
|
|
0,4 dB/km
|
G.655.D
|
Coefficient de dispersion
|
Dmin (?) : 1460 - 1550 nm
|
7,00(? ? ????)/90 ? ????
|
|
2,97(? ? ????)/75 + ????
|
|
30
chromatique
Dmax (X) : 1460 - 1550 nm
|
2,91(X -- 1460)/90 + 3,29
|
|
5,06(X -- 1550)/75 + 6,20
|
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum à 1550 nm
|
0,35 dB/km
|
|
0,4 dB/km
|
G.655.E
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
Dmin (X) : 1460 - 1550 nm
|
5,42(X -- 1460)/90 + 0,64
|
|
3,30(X -- 1550)/75 + 6,06
|
|
4,65(X -- 1460)/90 + 4,66
|
|
4,12(X -- 1550)/75 + 9,31
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum à 1550 nm
|
0,35 dB/km
|
|
0,4 dB/km
|
G.656
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
Dmin (X) : 1460 - 1550 nm
|
2,60(X -- 1460)/90+ 1,00
|
|
0,98(X -- 1550)/75+ 3,60
|
|
4,68(X -- 1460)/90 + 4,60
|
|
4,72(X -- 1550)/75 + 9,28
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum à 1460 nm
|
0,4 dB/km
|
|
0,35 dB/km
|
|
0,4 dB/km
|
G.657
|
G.657.A
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
X0min
|
1300 nm
|
|
1324 nm
|
|
0,092 ps/nm2 km
|
Coefficient d'atténuation
|
Maximum de 1310 nm à 1625 nm
|
0,4 dB/km
|
|
= 0,4 dB/km
|
|
0,3 dB/km
|
G.657.B
|
Coefficient de dispersion chromatique
|
X0min
|
1300 nm
|
|
1424 nm
|
|
0,10 ps/nm2 km
|
|
31
Coefficient d'atténuation
Maximum à 1310 nm
|
0,5 dB/km
|
|
0,3 dB/km
|
|
0,4 dB/km
|
|
Tableau 2.01 : Les Recommandations G652 à
G657 de l'UIT
Le coefficient de dispersion chromatique D est
spécifié en imposant des limites aux paramètres d'une
courbe de dispersion chromatique qui est une fonction de la longueur d'onde.
La limite du coefficient de dispersion chromatique pour
n'importe quelle longueur d'onde X est calculée à l'aide de la
longueur d'onde minimale de dispersion nulle X0min , de la longueur d'onde
maximale de dispersion nulle X0max et du coefficient maximal de pente à
la dispersion nulle S0max
Conclusion
Ainsi, nous pouvons dire que ce chapitre permet de distinguer
les trois types de fibre optique et leurs particularités au niveau de la
performance. Ce sont la dimension et l'indice du coeur qui les
différencient principalement et le nombre de mode ou faisceaux lumineux
pouvant se propager dans la fibre dépend de cette dimension du coeur. Ce
qui donne le nom du multimode comme étant une fibre capable de
transmettre plusieurs modes et le monomode pour un seul mode.
PARTIE II : LES PARAMÈTRES DE TRANSMISSION
ET
ATTÉNUATIONS DANS UNE LIAISON OPTIQUE
Chapitre 3 : LES PARAMÈTRES DE TRANSMISSION PAR
FIBRE
Introduction
Lors d'une transmission par fibre optique, il existe
plusieurs paramètres qui coopèrent à l'acheminement des
signaux lumineux. Nous allons décrire quelques éléments
nécessaires dans une liaison par fibre optique contribuant à
l'affaiblissement du signal. Il s'agit des composants qui émettent et
captent de la lumière ainsi que des régénérateurs.
Les techniques de modulation et de multiplexage sont aussi abordées dans
ce présent chapitre.
3.1 Les éléments d'un système de
transmission par fibre optique
Dans les fils métalliques, on transmet les informations
par l'intermédiaire d'un courant électrique modulé. Avec
la fibre optique, on utilise un faisceau lumineux pour faire transiter
l'information. La transmission d'un signal par fibre optique nécessite
une double transformation : à l'émission, le signal
électrique est transformé en signal optique et à la
réception la transformation est inverse.
Une liaison point à point par fibres optiques comprend :
[2] [13] [24]
o les fibres optiques elles-mêmes, contenues
dans un câble qui la protège et qui peut comporter un grand nombre
de fibres ;
o l'interface optique d'émission,
constituée du composant optoélectronique d'émission
qui est le plus souvent une diode électroluminescente (DEL) ou une diode
laser (DL) ayant pour rôle de transformer le signal électrique en
signal optique. L'interface contient également des circuits permettant
le fonctionnement correct de l'émission et l'adaptation du signal ;
o l'interface optique de réception
constituée d'une interface optoélectronique de
réception généralement la photodiode qui effectue la
conversion inverse de la précédente, des circuits d'adaptation et
d'un amplificateur compensant l'atténuation de la fibre optique.
o Les répéteurs ou amplificateur,
lorsque la longueur de la liaison le nécessite, on y insère
un ou plusieurs entre plusieurs fibres pour amplifier le signal affaibli le
long d'une fibre.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique18.png)
Figure 3.01 : Les éléments d'une
transmission point à point par fibre optique
32
33
3.2 L'interface optoélectronique
d'émission
Les sources en transmission par fibre optique servent
à convertir le signal électrique en signal lumineux qui est plus
adapté au support de transmission. Pour cela, on a besoin des composants
à semi-conducteurs tels que les diodes électroluminescentes DEL
et les diodes LASER dont leurs dimensions sont bien adaptées au
diamètre du coeur de la fibre. Ces composants peuvent en effet
être modulés à des fréquences élevées
sous des tensions faibles. [16]
Les semi-conducteurs sont des matériaux
présentant une conductivité électrique
intermédiaire entre les métaux et les isolants.
3.2.1 La diode électroluminescente
3.2.1.1 Principe d'émission de lumière
dans une DEL
Dans un semi-conducteur, un courant électrique est
favorisé par deux types de porteurs : les électrons et les trous.
Les propriétés d'un semi-conducteur (c'est-à dire le
nombre de porteurs, électrons ou trous) peuvent être
contrôlées en le dopant avec des impuretés (autres
matériaux). Un semi-conducteur présentant plus d'électrons
que de trous est alors dit de type N, tandis qu'un semi-conducteur
présentant plus de trous que d'électrons est dit de type P.
Les transitions dans la diode à semi-conducteur
correspondent à une recombinaison des niveaux tendant à combler
les trous de la bande de valence par la transition des électrons en
provenance de la bande de conduction. Cette recombinaison d'une paire
électron-trou est radiative : il y a alors émission de
rayonnement et c'est le cas des diodes électroluminescentes
Une diode électroluminescente, couramment
abrégée sous le sigle DEL et le plus souvent sous l'anglicisme
LED (Light Emitting Diode) est un composant électronique capable
d'émettre de la lumière lorsqu'il est parcouru par un courant
électrique. C'est le composant le plus simple, qui réalise
directement l'émission de photons par recombinaison de paires
électron-trou. [14][19]
3.2.1.2 Caractéristiques des diodes DEL
Une diode électroluminescente ne laisse passer le courant
électrique que dans un seul sens et produit un rayonnement non
cohérent à partir de la conversion d'énergie
électrique lorsqu'un courant la traverse. Une diode
électroluminescente se symbolise comme suit :
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique19.png)
Figure 3.02 : Symbole d'une diode
électroluminescente
Ces diodes sont polarisées : on raccorde le pôle
« - » à la cathode et donc le pôle « + »
à l'anode. Les DEL sont généralement constituées
par des matériaux semi-conducteurs d'Arséniure de
34
Gallium (GaAs) à la longueur d'onde 850 nm qui
fonctionnent dans le rouge visible et Arséniure de Galium-Aluminium
(AlGaAs) pour diode infrarouge qui émette un rayon invisible à
1300 nm. Elles peuvent travailler dans la gamme de courant de quelques
milliampères jusqu'à des centaines de milliampères.
La puissance lumineuse émise est alors pratiquement
proportionnelle au courant injecté, avec un rendement externe
médiocre ; en particulier, seule une faible partie peut être
couplée dans une fibre optique à cause de la forte divergence. En
effet, une diode électroluminescente convertit environ 40 à 60%
de l'énergie électrique en lumière, le reste étant
dégagé sous forme de chaleur. Le spectre typique de
l'émission spontanée, est continu et assez large, d'où
forte sensibilité à la dispersion chromatique. La largeur de
spectre d'une DEL est environ 50 nm et représenté dans la figure
ci-dessous.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique20.png)
Figure 3.03 : Spectre d'émission d'une
DEL
Quant au rendement, la technologie actuelle permet d'avoir un
rendement d'émission de l'ordre de 20 à 200 mW/A. [7]
Dans les liaisons longues distances, les DEL ne sont pas
très convaincantes vue leur largeur de bande un peu large et leur
sensibilité à la dispersion chromatique.
En contre partie une DEL présente une faible
quantité de bruit ainsi qu'un coût relativement faible. Elles sont
employées dans les réseaux locaux.
3.2.2 Diode LASER
3.2.2.1 Caractéristiques d'une diode Laser
Le mot LASER vient de l'acronyme anglais « Light
Amplification by Stimulated Emission of Radiation » ce qui peut être
traduit en français comme amplification de la lumière par
émission stimulée de radiation.
35
Ce dispositif d'émission de lumière se symbolise
comme suit :
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique21.png)
Figure 3.04 : Symbole d'une diode
laser
C'est un dispositif qui amplifie la lumière et la
rassemble en un étroit faisceau. Ce dernier est cohérent, tous
les rayons ont la même longueur d'onde et se propagent en phase dans la
même direction. Le laser émet donc de la lumière à
très haute intensité.
Une diode laser est un composant optoélectronique
à base de matériaux semi-conducteurs destiné à
produire un faisceau laser à l'aide des matériaux
semi-conducteurs comme par exemple AlGaAs à la longueur d'onde 1300 nm
et InGaAsP à 1550 nm.
Une diode laser est caractérisée par son courant
de seuil, en dessous duquel, il effectue une émission spontanée,
c'est-à-dire qu'il se comporte comme une simple diode
électroluminescente. L'avantage de l'utilisation des diodes lasers est
qu'on peut avoir de puissance relativement élevée par rapport
à une DEL. De plus, un rayon laser a une largeur spectrale faible moins
de 5nm et une directivité parfaite. [20]
Son aspect très fin le rend très compatible
avec l'ouverture numérique d'une fibre monomode. Les diodes lasers sont
donc utilisées comme sources dans les liaisons longues distances.
3.2.2.2 Principe d'émission
Le concept d'émission consiste à exciter un
milieu actif qui est un réservoir d'électron, par un apport
d'énergie ; ceci dans le but d'élever le niveau d'énergie
de ces électrons à un niveau supérieur. Cette excitation
du milieu actif est appelée « pompage ». Le pompage se fait
à l'aide d'un courant électrique.
Le mouvement aléatoire de ces électrons dans le
niveau d'énergie plus faible s'accompagne de l'émission de
particule lumineuse appelée Photon. Lorsque ces photons rencontrent
d'autres atomes excités, des particules identiques (photons) se forment
et se propagent à la même longueur d'onde.
La lumière est produite au niveau de la jonction par
la recombinaison des trous et des électrons. Elle est amplifiée
lorsqu'il y a beaucoup de photons qui se déplacent dans le
dispositif.
Le résonateur est une cavité optique dans laquelle
l'onde lumineuse se réfléchit et s'amplifie.
Les diodes laser sont des semi-conducteurs dans lesquels on a
recréé un milieu amplificateur avec sa cavité
résonnante et dont l'inversion de la population est
réalisée par un courant.
36
Tant que l'on reste en dessous d'une valeur seuil de ce
courant, la diode laser se comporte comme une diode électroluminescente
classique ; dès que le seuil est atteint, l'inversion de population est
réalisée et l'effet laser est déclenché. [2]
[23]
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique22.png)
Figure 3.05 : Puissance émise par une diode
laser
3.2.2.3 Bruit des diodes lasers
Néanmoins, les diodes lasers présentent
quelques imperfections.
En effet, on constate que le rayon laser fourni est
affecté par des bruits d'amplitude et de phase qui peuvent
dégrader la performance des systèmes de communications. Ce bruit
est provoqué par l'émission spontanée dans la diode laser.
Chaque photon émis spontanément ajoute une petite composante
aléatoire en phase au champ optique cohérent
(généré par émission stimulée) et perturbe
ainsi à la fois l'amplitude et la phase du signal de sortie du laser de
manière aléatoire.
Le bruit d'amplitude ou la fluctuation de l'amplitude est
caractérisé par le bruit d'intensité rin (Relative
Intensity Noise) défini par le rapport entre la densité
spectrale des fluctuations de la puissance optique <?P> et le
carré de cette puissance.
On utilise habituellement la quantité RIN(f),
expression en décibels de rin(f), exprimant la puissance
relative dans une bande de 1 Hz en dB/Hz.
( LP(f))2
rin(f) = (3.01)
( P(f)) 2
RIN(f) = 10 log[rin(f)] (3.02)
37
Les photons émis spontanément qui changent
aléatoirement la phase du champ optique constituent un mécanisme
contribuant aux fluctuations de phase. [11]
Le bruit de phase induit un élargissement du spectre de
la lumière émise à la sortie du laser.
3.3 Techniques de modulation
Afin de transmettre des informations dans les systèmes
numériques optiques, il faut les imprimer sur le signal et les adapter
au support de transmission qui est la fibre optique ; c'est ce que l'on entend
par modulation.
Il existe principalement deux techniques de modulation
optique : la modulation directe et la modulation externe.
3.3.1 La modulation directe
Un des principaux avantages de l'utilisation des lasers
à semi-conducteur pour les systèmes de
télécommunications par fibres optiques réside sur le fait
qu'il est possible de les moduler facilement : la modulation du courant qui les
traverse entraîne directement la modulation en intensité de la
lumière émise. Cette technique est appelée modulation
directe.
Ainsi, il suffit d'inscrire les données sur
l'alimentation du laser.
Cette solution de modulation directe requiert assez peu de
composants. En dehors de la source optique, le laser, seuls un
générateur de courant et un driver sont nécessaires.
Le premier va émettre à un débit
donné une séquence de données, expression de l'information
à transmettre. Le second a pour rôle de commander la source
optique au niveau des puissances émises (en fixant les valeurs du
courant d'alimentation).
Pour cela, il modifie et transforme les niveaux du courant issu
du générateur.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique23.png)
Figure 3.06 : Synoptique de la modulation
directe
La modulation directe connaît beaucoup d'avantages, en
particulier le faible coût de mise en oeuvre. Mais elle comporte aussi
des limites. Les lasers en sont souvent la cause. Leur temps de
réaction, le bruit créé font que la modulation directe
engendre, pour les hauts et très hauts débits, certaines
dégradations sur le signal optique modulé. A cela, la modulation
externe constitue un remède. [20]
3.3.2 La modulation externe
La modulation externe consiste à écrire les
données électriques sur un signal optique continu. Elle est
obtenue en modulant directement le faisceau lumineux en sortie du laser et non
plus le courant d'alimentation à l'entrée du laser.
Ainsi les défauts de la modulation directe
favorisés par le laser ne seront plus présents sur le signal
optique. La modulation est effectuée par un composant indispensable : le
modulateur externe. Celui-ci est commandé par une tension externe
v(t), modulée et représentative de l'information
à transmettre. Cette tension appliquée au modulateur a pour
propriété de modifier le facteur de transmission en
intensité à la sortie. Le signal optique continu émis par
le laser alimenté par un courant constant est donc peu
dégradé.
En traversant le modulateur, il subit les modifications du
facteur de transmission et le signal de sortie se trouve modulé selon
v(t).
Un driver est souvent présent entre les données
et le modulateur afin de fixer les niveaux de v(t) et de
choisir les modifications du facteur de transmission.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique24.png)
38
Figure 3.07 : Synoptique de la modulation
externe
La modulation directe, plus simple et moins coûteuse est
encore très utilisée si les données sont transmises
à un débit de quelques gigabits/s, selon la qualité du
laser. Mais au-delà de 5 Gbits/s, la modulation externe est
indispensable pour maintenir une qualité de transmission correcte.
Cependant, les modulateurs ne sont pas totalement parfaits et peuvent quand
même engendrer des défauts mais leurs impacts sont moins
importants. [12] [14] [19]
3.4 Répéteur ou amplificateur
optique
3.4.1 Définition et principe d'un amplificateur
L'évolution des systèmes de transmission par
fibre optique a connu une véritable révolution avec la mise au
point et le développement industriel des amplificateurs optiques, qui
ont permis au
39
multiplexage un meilleur contrôle des pertes, mais
surtout a fourni un avantage économique décisif par sa
capacité d'amplifier le signal. Ce sont des dispositifs qui amplifient
la lumière transmise dans les fibres optiques et augmentent sa puissance
pour étendre la distance de transmission des systèmes à
fibre optique vu que le signal est atténué au cours de son
parcours dans la fibre optique.
Les répéteurs optiques servent à
régénérer le signal entre deux segments de fibres. Ils
captent l'information affaiblie en sortie de la première fibre, la
remettent en forme, l'amplifient et la réinsèrent dans la seconde
fibre par modulation.
Dans la plupart des cas, un amplificateur intensifie un
signal lumineux sans avoir besoin de le convertir en signal électrique
avant de l'amplifier avec les techniques classiques de l'électronique.
Dans ce cas l'apport d'énergie extérieur augmente la
quantité de photon constituant le signal lumineux, on effectue un
système de pompage. [21]
3.4.2 Bruit d'un amplificateur optique
Les amplificateurs optiques génèrent des bruits
que l'on appelle bruit de l'émission spontanée
amplifiée (Amplified Spontaneous Noise ou ASN).
Ce bruit est le résultat d'une émission parasite
de photons par certains ions dans la fibre.
La densité spectrale du bruit est donnée par [7]
:
(v) = nsp (G - 1) hv
(3.03)
Avec G : gain en puissance
nsp : paramètre
d'émission spontanée de l'amplificateur
h : constante de Planck (h=
6,626.10-34 J.s)
v : fréquence optique
Un amplificateur optique est aussi caractérisé par
son facteur de bruit Fa exprimé par :
+
Fa= nsp (3.04)
3.5 Interface optoélectronique de
réception
L'interface optoélectronique de réception, dans
une liaison par fibre optique, est chargée de convertir le signal
lumineux en signal électrique, en lui apportant le minimum de
dégradation. Ce rôle est tenu par le photodétecteur. Deux
variantes de photodétecteur sont fréquemment utilisées
dans une liaison par fibre optique :
o la photodiode PIN et
o la photodiode à avalanche (PDA).
40
Mais avant de décrire ces deux types de photodiodes, il
est nécessaire de reprendre quelque notion sur la photodiode en
générale.
Une photodiode est un composant semi-conducteur ayant la
capacité de détecter un rayonnement du domaine optique et de le
transformer en signal électrique.
C'est une diode qui entre en conduction seulement lorsqu'elle
est frappée par une source lumineuse. Elle peut être reconnue par
son symbole normalisée suivant.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique25.png)
Figure 3.08 : Symbole normalisé d'une
photodiode
Une photodiode est un semi-conducteur formé par une
simple jonction P-N photoréceptrice généralement non
amplificatrice. Sa structure générale est illustré dans la
figure ci-dessous.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique26.png)
Figure 3.09 : Structure d'une
photodiode
Dans cette configuration il y a apparition de trois zones (ou
régions), une zone de charge d'espace (ZCE) appelée couramment
zone de déplétion de diffusion ainsi que deux régions
neutre de type N et P.
Quand un semi-conducteur est exposé à un flux
lumineux, les photons sont absorbés.
Lorsque les photons d'énergie Eph
pénètrent dans le semi-conducteur, pourvu qu'ils aient une
énergie suffisante, ils peuvent créer des photoporteurs en
excès dans les matériaux.
Ces photoporteurs sont des paires d'électrons-trous et
ils sont minoritaires dans la zone de déplétion. Dans la couche
de déplétion, le champ électrique accélère
les électrons vers la couche N et les trous vers la couche P où
ils sont majoritaires.
41
Il en résulte une charge positive dans la couche P et
une charge négative dans la couche N, proportionnelle au nombre de
photons absorbés, et donc à l'intensité du faisceau
lumineux incident. [20]
3.5.1 Photodiodes PIN
La photodiode PIN est un composant semi-conducteur de
l'optoélectronique. Elle est utilisée comme photodétecteur
dans de nombreuses applications industrielles. Sa particularité vient de
sa jonction composée d'une région à forte
résistivité (zone intrinsèque I) intercalée entre
deux zones porteurs : une région fortement dopée P et une autre
fortement dopée N. Elle est symbolisée comme suit :
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique27.png)
Figure 3.10 : Symbole d'une photodiode
PIN
Elle utilise la photodétection (conversion d'un photon
en une paire d'électron-trou) dans un semi-conducteur.
Comme a déjà parlé, seuls les photons
d'énergie suffisante hí pourront être
détectés.
Afin d'obtenir un bon rendement, on utilise une structure de
diode PIN polarisée en inverse ; les photons sont absorbés dans
la zone intrinsèque qui, du fait de la polarisation, est vide de
porteurs mobiles ; les électrons et les trous ainsi crées ont une
faible probabilité d'être recombinés.
Ils sont séparés par un champ électrique
E qui règne dans la zone intrinsèque et qui les dirige vers la
zone n et p où ils sont majoritaires. Le déplacement de ces
porteurs est à l'origine du photocourant.
Le seuil typique de détection pour un taux d'erreur
binaire de 10-9 pour ce photodétecteur est environ -10
à -45dBm pour un débit de 1 à 10Gbits/s. [15] [24]
3.5.2 Photodiodes à avalanche (PDA)
Le signal reçu peut être très faible, il est
nécessaire d'amplifier le photocourant.
La photodiode est suivie d'un amplificateur, mais le bruit de
celle-ci est souvent prépondérant. On peut avoir
l'intérêt à utiliser un composant à gain interne, la
photodiode à avalanche (PDA). L'effet d'avalanche se produit à
l'intérieur de semi-conducteur lorsque le champ électrique
à l'intérieur du matériau est suffisamment important pour
accélérer les électrons jusqu'au point où,
lorsqu'ils percutent des atomes, ils libèrent d'autres électrons
: le nombre d'électrons libres augmente alors rapidement car les
nouveaux électrons libres en entraînent à nouveau d'autres,
dans un phénomène comparable à celui d'une avalanche
neigeuse.
42
Ce principe est l'ionisation en chaîne, par impact, des
porteurs, sous l'effet d'un champ électrique très intense. C'est
l'effet d'avalanche qui, s'il n'est pas contrôlé, aboutit au
claquage de la jonction. Pour un taux d'erreur binaire de 10-9, la
photodiode à avalanche a un taux d'erreur binaire de -12 à
-42dBm. [14]
3.5.3 Bruits des photodiodes
3.5.3.1 Bruit de grenaille ou bruit quantique
Comme dans toute jonction pn polarisée en sens
inverse, un bruit de grenaille apparaît dans la photodiode. Ce bruit
résulte de la nature corpusculaire du photocourant.
Le caractère aléatoire de l'arrivée des
photons est responsable de ce bruit dont les effets prédominent
largement sur ceux du bruit thermique. Il se manifeste par la fluctuation du
courant détecté autour de sa valeur moyenne. C'est un bruit blanc
dont la densité spectral est donnée par la formule de Schottky
[16] :
g ( f ) = e.I (3.05)
Avec, e : charge
d'électron (e = -1,6.10-19C) ;
I : courant dans la photodiode
Ce bruit quantique constitue la limite théorique à
la capacité des systèmes de transmission. Dans une bande B, la
puissance de bruit recueillie est alors 2.e.I.B .
Si l'on admet que les photons arrivent de manière
purement aléatoire (phénomène de type poissonnien), la
probabilité de recevoir x photons pendant un intervalle de temps T est
donnée par la loi de poisson.
Prob(x, T) = exp( ) (3.06)
Où représente le nombre moyen de photons
reçus pendant le temps T . [14]
3.5.3.2 Bruit des diodes à avalanche
Dans les photodiodes à avalanche, un excès de
bruit apparaît du fait de la multiplication. La densité spectrale
du courant de bruit de la PDA est donnée par :
g ( f ) = e.iD . M 2.F(M) (3.07)
Avec
M : gain d'avalanche ;
F(M) : fonction croissante du gain M, dit facteur
d'accès de bruit ; iD : courant d'obscurité
Le courant d'obscurité iD qui circule dans la jonction
en absence d'éclairement, a des origines multiples :
génération thermique dans la zone intrinsèque I, courant
de surface, courant de fuite.
43
Il dépend beaucoup du matériau et augmente avec la
température suivant une loi :
iD = exp?? E kT? (3.08)
Où, E : désigne le champ électrique ;
k : constante de Boltzman (1,38.10-23 Ws/K) ; T :
température absolue (K).
3.5.3.3 Bruit thermique
Ce bruit, lié à l'agitation thermique
apparaît souvent dans tout conducteur quelque soit sa nature. Sa
densité spectrale n'est pas considérée comme uniforme. La
puissance de bruit thermique est donnée par la relation [16] :
dNth= dv (3.09)
hv
Avec k : constante de Boltzman ; T :
température absolue.
3.6 Multiplexage
Le multiplexage est une technique qui permet de faire passer
sur un seul canal les signaux issus de plusieurs canaux.
Les signaux entrant dans le multiplexeur (MUX) et sortant du
démultiplexeur (DEMUX) sont dits voies basse vitesse. Entre ces deux
équipements se trouve une voie haute vitesse.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique28.png)
Figure 3.11 : Principe du multiplexage
Il existe 3 techniques de multiplexage optique :
o Le multiplexage temporel : on partage dans le temps
l'utilisation de la voie haute vitesse en l'attribuant successivement aux
différentes voies basses vitesses ;
o Le multiplexage fréquentiel : on attribue à
chaque signal une bande passante particulière en s'assurant qu'aucune
bande passante de voie basse vitesse ne se chevauche ;
o Le multiplexage en longueur d'onde : plusieurs signaux de
longueur d'onde différente sont transmis dans un seul canal.
44
3.6.1 Multiplexage temporelle (TDM)
Le multiplexage TDM (Time Division Multiplexing) ou MRT
(Multiplexage à répartition dans le temps) consiste à
affecter à un utilisateur unique la totalité de la bande passante
pendant un court instant appelé IT (intervalle de temps) et à
tour de rôle pour chaque utilisateur.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique29.png)
Figure 3.12 : Principe du multiplexage à
répartition dans le temps
Le multiplexage TDM permet alors de regrouper plusieurs canaux
de communications à bas débits sur un seul canal à
débit plus élevé (par exemple, conception d'un
débit 40 Gbits/s, à partir de 4 séquences à 10
Gbits/s).
Pour émettre la suite de son message chaque utilisateur
doit attendre une période afin que l'intervalle de temps qui lui a
été attribué soit à nouveau disponible.
L'émetteur n'émet donc pas en continu, mais les
messages sont compressés et insérés dans l'IT
alloué. [21]
3.6.2 Multiplexage en longueur d'onde (WDM)
Le multiplexage en longueur d'onde (WDM ou Wavelength Division
Multiplexing) consiste à juxtaposer plusieurs ondes de longueur d'ondes
différentes sur une même fibre. Cette technique de multiplexage
est illustrée comme suit :
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique30.png)
Figure 3.13 : Multiplexage en longueur
d'onde
Il repose sur la propriété physique de la
lumière. Chaque signal lumineux possède sa propre longueur
d'onde. Ainsi, plutôt que de transmettre de l'information sur une seule
longueur d'onde, on va utiliser plusieurs longueurs d'onde et multiplier
d'autant le débit de la liaison.
45
De cette façon, on peut aisément augmenter le
débit de transmission d'une fibre sans avoir à la remplacer par
une autre. Il suffit tout simplement de disposer d'un émetteur et d'un
récepteur capables de distinguer les différentes longueurs d'onde
utilisées.
Ainsi à l'émission, on doit multiplexer
plusieurs canaux en attribuant à chacun une longueur d'onde. Le signal
lumineux composé de toutes ces longueurs d'onde va transiter sur la
fibre, et le récepteur n'aura qu'à démultiplexer le signal
pour obtenir les différents canaux de départ.
Le défaut de ce type de multiplexage réside sur
le fait que le nombre de longueur d'onde qu'une fibre peut transporter est
limité. La norme internationale UIT-T G692 autorise l'utilisation de
longueurs d'onde comprises entre 1530 et 1565 nm. Une des
caractéristiques du WDM est l'intervalle minimum entre deux longueurs
d'onde utilisable.
3.6.3 Multiplexage fréquentielle (FDM)
Le multiplexage fréquentiel consiste à partager
la bande de fréquence disponible en un certain nombre de canaux ou
sous-bandes plus étroits et à affecter en permanence chacun de
ces canaux à un utilisateur ou à un usage particulier.
Ainsi plusieurs transmissions peuvent être faites
simultanément, chacune sur une bande de fréquences
particulières.
Ce procédé est encore appelé
multiplexage en longueur d'onde WDM. Ces deux termes recouvrent la même
notion, mais par habitude, on parle de multiplexage en longueur d'onde lorsque
la séparation entre deux canaux est relativement grande (typiquement
plus de 1 nm), tandis que l'on parle de multiplexage en fréquence
lorsque cet écart est relativement petit.
Conclusion
Une description des éléments
optoélectroniques d'émission et de réception a
été apportée précédemment. A
l'émission, deux composants tels que les diodes DEL et les diodes LASER
peuvent être utilisés pour convertir le signal électrique
en signal optique. Ce sont la photodiode à avalanche et la photodiode
PIN qui sont les plus utilisées pour la reconversion du signal optique
à son état initial. Ces composants présentent tout de
même quelques imperfections plus précisément des bruits.
Nous avons également décrit dans ce chapitre deux types de
modulations ainsi que les techniques de multiplexage temporel,
fréquentiel et en longueur d'onde.
46
Chapitre 4 : LES ATTÉNUATIONS DANS UNE LIAISON
PAR FIBRE OPTIQUE
Introduction
Après avoir acquis des diverses notions sur la fibre
optique et ses paramètres de transmission, nous allons aborder, d'une
manière plus attentive, les problèmes dans une transmission par
fibre optique notamment les atténuations du signal. Il est à
noter que nous ne nous lancerons pas dans une étude approfondie de ces
phénomènes ; ce qui semble être une tâche très
complexe et persistante compte tenue des multitudes des données à
manipuler, mais nous nous contenterons d'en exposer tous les faits essentiels
afin de les comprendre et de les caractériser.
Pour cela, nous allons élucider les deux types
d'atténuations dans une fibre optique qui sont les atténuations
extrinsèques et les atténuations intrinsèques.
4.1 Description de l'atténuation
4.1.1 Définition
Une information codée en signal lumineux transite vers
le récepteur par l'intermédiaire d'une fibre optique. A la
réception, l'information doit être restituée sans
défaut. Mais lors de la transmission, les pertes et la dispersion de la
lumière dans la fibre risquent de déformer le signal.
L'atténuation est la perte de puissance que subit la lumière au
cours de sa propagation dans la fibre optique. Cette perte est soit locale soit
régulièrement repartie sur toute la longueur de la fibre. Dans le
premier cas, la perte ou l'atténuation s'exprime en décibels (dB)
alors que dans le deuxième cas, elle se mesure en décibel par
kilomètre (dB/km) pour une longueur de fibre traversée. [3]
4.1.2 Les différents types
d'atténuations
D'une manière générale, les liaisons
optiques présentent des caractéristiques d'atténuation de
la puissance optique transmise, qui peuvent être divisées en deux
grandes catégories [8]:
o Les atténuations intrinsèques :
Ces types d'atténuations sont liés à la
structure et les matériaux constituant une fibre elle-même. Elles
dépendent des caractéristiques typiques du processus
technologique de fabrication ou de vieillissement de la fibre qui se
manifestent généralement par des pertes par diffusion,
l'atténuation linéique, la dispersion de la lumière et
pertes par absorption engendrées par les impuretés
présentes dans la fibre. Ces défauts se repartissent souvent le
long d'une fibre optique.
o Les atténuations extrinsèques :
Ce sont des pertes dues à l'installation et le milieu
d'installation d'une fibre optique par les défauts de positionnement et
d'interconnexion
47
des plusieurs fibres entre eux (épissures,
connecteurs, courbures,...). Elles apparaissent lors de la
réalisation de la liaison. Ces pertes sont locales et uniquement
présentent dans une partie ou une portion de la fibre où le
défaut a lieu.
Les différents types de pertes sont illustrés dans
la figure suivante :
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique31.png)
Figure 4.01 : Différentes pertes dans une
fibre optique 4.2 Les atténuations extrinsèques
4.2.1 Pertes par courbure
Les obstacles sur le lieu d'installation peuvent
nécessairement nous obligent à courber la fibre optique afin de
les franchir. Dans ce cas, la fibre suit donc un trajet curviligne et cette
courbure peut provoquer une atténuation plus ou moins importante car le
rayon est transmis dans la gaine ; ce qui se traduit par une perte
d'énergie transmise.
Lorsque le coeur de la fibre décrit un arc de cercle
de rayon très petit, les rayons lumineux pénètrent
majoritairement dans la gaine qu'à l'intérieur du coeur et
pourrait être complètement dégradés au-delà
d'une certaine flexion.
En pratique, l'effet de cette perte de courbure est
négligeable lorsque le rayon de courbure R est grand par
rapport au rayon critique Rc. On calcule ce dernier à l'aide de
la relation suivante et à préciser que son unité est en
centimètre :
o pour les fibres multimodes :
Rc = [cm] (4.01)
48
o pour les fibres monomodes :
[cm] (4.02)
Rc = 20 x ( )
Avec :
a : rayon du coeur [um] ; ON : ouverture
numérique ;
n1 : indice du coeur ;
n2 : indice de la gaine ;
? ? longueur d'onde utilisée [um] ; ?c
? longueur d'onde critique [um] ;
Dans les deux cas précédents, on peut remarquer
que plus la différence d'indice entre le coeur et la gaine optique est
grande, moins la fibre est sensible à la perte par courbure.
Mais pour une fibre possédant un diamètre de
coeur grand, elle est plus vulnérable à la courbure. En pratique,
l'ordre de grandeur de Rc est environ de quelque centimètre.
[9] [22]
4.2.2 Pertes par microcourbure
Elles sont dues à une déformation locale de la
dimension d'une fibre lors de sa fabrication ou par une forte pression qu'elle
subisse sur son lieu d'installation et elle provoque le même effet que
celui causé par la courbure et souvent la cause de la dispersion de
polarisation.
Elle ne dépend pas de la longueur d'onde
utilisée mais de la fibre proprement dite, surtout avec une fibre
optique de diamètre très petit.
Les microcourbures sont des variations aléatoires du
diamètre du coeur ou de la gaine (de l'ordre de quelques
micromètres). Il y a donc un risque, pour un rayon lumineux, de ne pas
remplir la condition de réflexion totale, d'où la perte dans la
gaine par réfraction. [22]
4.2.3 Pertes de jonction
Les pertes de jonction ou de raccordement sont
provoquées par le défaut d'alignement et la réflexion dans
les épissures et au niveau des connecteurs optiques.
Inévitablement, une partie de la lumière quittant la fibre est
perdue par la divergence du faisceau et par réflexion : le faisceau
repart en sens inverse, c'est le « return loss ».
L'épissurage est le mode de raccordement de deux
fibres et il en existe deux sortes : celle qui se fait avec une soudure, et
celle qui utilise des connecteurs. Mais dans ces deux cas, une perte de
raccordement est toujours présente.
L'épissurage par soudure est moins sensible au
défaut par rapport à celui utilisant des connecteurs. Ce type de
jonction est relativement fragile et le raccordement est définitif.
[5][20]
L'alignement des fibres n'est jamais totalement parfait, il
existe donc une perte de lumière lors du passage de celle-ci d'un
côté à l'autre. Cette perte est plus ou moins importante
suivant les défauts résiduels d'alignement.
Il existe plusieurs causes des pertes de jonction telles que
: la séparation longitudinale, le désalignement axial,
l'écartement angulaire et les dimensions différentes des
fibres.
4.2.3.1 La séparation longitudinale
La séparation longitudinale se traduit par un petit
écartement entre deux fibres qui devraient être parfaitement
connectées. Il existe une variation d'indice dans la partie vide qui
sépare les deux fibres, donc le rayon lumineux peut être
réfracté ou réfléchi selon le cas. La perte due
à cette séparation est critique mais non rédhibitoire.
Dans ce défaut, les faces des fibres sont
écartées l'une de l'autre d'une distance l
comme la figure ci-dessous nous montre.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique32.png)
Figure 4.02 : Séparation longitudinale des
deux fibres
L'atténuation est exprimée par [6] :
rr
A[dB] = -- 10 log L1+
(4.03)
l2. )2]
(
21cn1D
Avec A : longueur d'onde utilisée [um] ;
l : distance de séparation entre deux fibres
[um] ; n1 : indice du coeur de la fibre ;
D : diamètre de la fibre optique [um].
49
Soient deux fibres de même dimension de coeur jointes par
un connecteur supposé parfait. Lorsqu'une mince épaisseur d'air
les sépare, recherchons les facteurs de réflexion
théorique liée à cet écartement.
Au niveau de chaque dioptre séparant l'air de la
fibre, une partie de la lumière peut subir une réflexion dans
cette interface air-verre. Alors, le facteur de réflexion en
intensité s'exprime par :
Re = (ni_1)2 (4.04)
n1+1
Avec n1 : indice du coeur.
50
Et le coefficient de transmission en intensité est :
T = 1 - Re (4.05)
Pour un indice de 1,5 du coeur de la fibre, Re = 4 % à
chaque dioptre et T vaut 1 - Re = 96 %.
4.2.3.2 Le désalignement axial
Le défaut se présente par le non alignement des
axes des deux fibres. Elles sont écartées d'une distance
e l'un de l'autre.
L'atténuation est donnée par [6] :
A[dB] = 10 log * ( )+ (4.06)
Ce désalignement radial est illustré dans la
figure 4.04 suivante. Les coeurs et les gaines optique des fibres
raccordées présentent une pente et l'effet de celle-ci se
déduit en fonction du rapport de l'excentrement par le diamètre
des fibres.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique33.png)
Figure 4.03 : Désalignement
axial
4.2.3.3 L'écartement angulaire
Dans le désalignement angulaire (figure 4.04), il y a une
présence d'un angle d'écartement entre l'axe des deux fibres.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique34.png)
Figure 4.04 : Écartement
angulaire
Les rayons lumineux arrivant à la deuxième
fibre subissent une déviation qui peut se traduire par une perte. Cette
dernière dépend de l'angle que font les deux fibres à
raccorder.
L'axe de la deuxième fibre fait un angle ? par rapport
à celui du premier. L'atténuation est calculée par [6]
:
A[dB] = 10 log [ ( ( ) )] (4.07)
51
4.2.3.4 Les dimensions différentes des fibres
raccordées
Pour une répartition uniforme de l'énergie
lumineuse, le rapport est égal au rapport où S1 est la surface de
la section transverse du coeur de la première fibre et S2 celle de la
seconde fibre.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique35.png)
Figure 4.05 : Deux fibres de diamètres
différents
La perte locale vaut :
A[dB] = 10 log = 10 log = 10 log ( ) (4.08)
Finalement :
A[dB]= 20 log( ) (4.09)
Où a1 et a2
désignent respectivement le rayon du coeur (plus grand) et celui
(plus petit) des deux
fibres.
4.2.4 Pertes par injection de la lumière dans la
fibre
Lors d'une insertion des rayons lumineux dans le coeur de la
fibre, il se peut qu'il ait une perte importante des signaux. Cette perte du
rayonnement lumineux se manifeste lorsque l'angle d'incidence dépasse
une valeur minimale dite angle d'acceptance
i0lim qui dépend de l'indice de
réfraction du coeur et de la gaine.
La condition permettant de récupérer la
lumière issue d'un émetteur se présente comme suit :
i1 < i0lim (4.10)
Avec i1 : angle d'incidence ;
i0lim : angle d'acceptance définie par la
relation 1.18 du premier chapitre
Outre la valeur de l'angle d'incidence, la divergence de la
lumière provenant de la source lumineuse contribue aussi à cette
perte d'insertion. En effet les diodes DEL, présentant une grande
largeur spectrale, dispersent une partie de la lumière
considérable.
Par contre, la diode laser constitue une source la plus
intéressante pour faire injecter la lumière dans la fibre, mais
celui-ci présente quand même des bruits parfois non
négligeables.
52
4.3 Les atténuations intrinsèques
4.3.1 L'atténuation linéique
L'atténuation linéique est une perte
régulièrement repartie le long d'une fibre. Cette
atténuation est toujours présente dans toutes les fibres. Elle
est due aux matériaux constituants la fibre optique et les constructeurs
en donnent souvent sa valeur. On pourra tout de même calculer cette
atténuation en connaissant la puissance du signal à une distance
donnée.
Soit une fibre optique de diamètre constant. Calculons
la perte de puissance lumineuse, pour une certaine longueur de fibre en
choisissant deux sections de droites (perpendiculaires à la direction de
propagation) distantes d'une petite distance dL appelée
distance élémentaire. La puissance lumineuse (ou flux) est le
rapport de la qualité d'énergie lumineuse traversant une section
sur l'unité de temps.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique36.png)
Figure 4.06 : Portion d'une fibre
Soit P1, la puissance lumineuse traversant S1, et P2 la
puissance lumineuse traversant S2.
En raison de l'atténuation dans une fibre, on a P2 <
P1.
La variation élémentaire de puissance dP = P2 - P1
est négative et :
o Proportionnelle à dL : une longueur x fois dL donne des
pertes x fois plus grandes ;
o Proportionnelle à un coefficient d'atténuation
linéique á caractérisant la fibre.
La quantification des pertes est calculée suivant la loi
de décroissance de la puissance optique de Beer-Lambert, pour une
distance dL faible tel que :
= a .P (4.11)
Équivalent à :
= a .dL (4.12)
Par intégration sur une longueur L2 et L1 mesurée
respectivement au niveau de la section S2 et S1 de la fibre correspondant
à la puissance P2 et P1, on obtient :
?
= a. ? (4.13)
On en déduit que :
Ln = a (L2 L1) (4.14)
53
Alors :
=??xp [ ? ?L2 L1)] (4.15)
Donc, pour Pe et Ps la puissance à l'entrée et
à la sortie de la fibre, le bilan de puissance d'entrée et sortie
du signal de l'atténuation linéaire se traduit par la
décroissance exponentielle de puissance injectée en fonction de
la longueur de la fibre. C'est la loi de Beer-Lambert se définissant
comme suit :
Ps = Pe .?? (4.16)
Avec Ps : Puissance à la
sortie de la fibre [en Watt]
Pe : Puissance à l'entrée de la fibre [en Watt]
: coefficient d'atténuation linéique [en ]
L : Longueur de la fibre [en km]
L'atténuation en dB/km de la lumière dans une
fibre de longueur L se caractérise par un terme d'atténuation
linéique ?. Elle est exprimée par la relation suivante :
??
? ?
[dB/km] (4.17)
L'accroissement de cet affaiblissement reste constant pour
toute distance traversée dans une fibre optique ou plusieurs fibres
raccordées de même structure.
On en déduit le bilan de puissance d'entrée et
sortie du signal de l'atténuation linéique qui se traduit par
:
= (4.18)
On peut utiliser la relation de mesure suivante pour une
conversion : ? [dB.km-1] = ? [km-1]
L'atténuation linéique totale pour une fibre de
longueur L est donnée par :
? linéique ? ? x L [dB]
(4.19)
Exemple de calcul d'atténuation linéique
:
A l'entrée d'une fibre, on injecte une puissance P1 =
36 dBm. Au bout d'1 km, on récupère une puissance P2 = 35,8 dBm.
Cherchons le coefficient d'atténuation de la fibre puis la puissance P3
à la sortie de la fibre de longueur totale 100 km et
l'atténuation linéique totale.
D'abord, il est impératif de savoir que la puissance en
Watt est obtenue par :
P[W] = 1W. [ ]
Alors P1 = 36dBm = 3,981W et P2 = 35,8 dBm = 3,802W
54
L'atténuation linéique exprimée en [dB/km]
vaut : a [ dB.km-1] = 10. =10.log10 = 0,2
On en déduit sa
conversion en [km-1] par :
a[ dB.km-1] x
a [ km-1] = = 0,046
Pour trouver P3, on peut
utiliser :
o Soit la relation 4.06 : P3 = P1 . = 3,981
o Ou bien la formule 4.08 : P3 = P1 . = 3,981
.
Ce qui donne le même résultat :
P3 = 0,03981 W = 16 dBm
Donc, l'atténuation linéique totale pour une fibre
de 100 km est :
Alinéique = a[dB.km-1] . L =
0,2 .100 = 20 dB
4.3.2 Pertes par diffusion
Les pertes par diffusion sont créées par les
irrégularités des compositions et d'indice de réfraction
de la fibre.
Cette perte appelée perte de RAYLEIGH proviennent de la
diffusion de la lumière. Quand la lumière rencontre une
irrégularité, le phénomène de diffusion disperse
l'énergie lumineuse dans toutes les directions.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique37.png)
Figure 4.07 : Diffusion de Rayleigh dans une fibre
optique
Quelques rayons ne satisfont plus les conditions de
réflexion totale et ne coopèrent plus à la transmission du
signal. [7]
55
La diffusion de Rayleigh dépend de la longueur d'onde de
la lumière incidente. Elle est d'autant plus grande que la longueur
d'onde est petite mais plus la longueur d'onde du photon est grande, moins il y
aura d'interaction et de perte par diffusion.
L'atténuation varie comme l'inverse de la puissance
quatrième de la longueur d'onde :
A{dB] = (4.20)
L'allure de l'atténuation est donc
représentée comme suit :
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique38.png)
Figure 4.08 : Courbe d'atténuation par
diffusion en fonction de la longueur d'onde
4.3.3 Pertes par absorption
Les matériaux qui constituent le coeur de la fibre ne
sont pas parfaitement transparents, plus précisément ils n'ont
pas un indice de réfraction pur.
Ces matériaux sont plus ou moins absorbants et par
conséquent, une partie de l'énergie
électromagnétique est convertie en chaleur par effet joule.
Les impuretés de la fibre se présentent sous
forme de molécules qui absorbent la lumière à des
fréquences spécifiques, ce qui entraine alors une
atténuation de la lumière transmise.
Cette perte présente un pic lorsque la longueur d'onde
utilisée est au milieu de 1300 et 1550 nm notamment au voisinage de 1380
nm comme la montre la figure 4.09 suivante. Celle-ci est due
à
la présence des petites quantités des ions
hydroxydes dans la silice.
La liaison entre l'oxygène et l'hydrogène (dans
) donne de la résonnance et absorbe
fortement la longueur d'onde aux
alentours de 1230 nm et 1380 nm.
Les molécules de dioxyde de Silice (SiO2) qui est le
principal constituant de la fibre se lient aux
ions et vibrent à une fréquence
équivalente à ? = 2730 nm. Les harmoniques suscitent
une
accrue d'atténuation à partir de cette valeur de longueur
d'onde.
Une onde qui se propage dans ce milieu est donc de la forme
donnée par la relation (4.21) qui comporte un terme réel
d'amplitude exponentiel associé au terme imaginaire de phase ; il lui
correspond un affaiblissement linéique exprimé en dB/km.
?? ?? (4.21)
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique39.png)
56
Figure 4.09 : Allure d'atténuation par
absorption
En outre, une infime présence de métal (chrome,
fer, cobalt, cuivre, nickel...) dans la fibre optique produit aussi une
très forte absorption. [4][11]
Comme toute trace de métal absorbe une grande partie
de l'énergie lumineuse transportée, la fabrication des fibres
optiques exige des produits extrêmement purs.
4.3.3.1 Fenêtre de transmission
Historiquement, les premières fibres optiques furent
utilisées dans une fenêtre optique comprise entre 800 nm et 900 nm
car ces longueurs d'ondes correspondaient à l'époque au minimum
d'absorption de ces fibres, mais aussi à cause du moindre coût des
sources et des détecteurs fonctionnant dans cette fenêtre.
A partir des années 80, de nouveaux composants
réalisés sur substrat de Phosphure d'Indium (InP) ont permis de
travailler dans une nouvelle fenêtre optique autour de 1300 nm. Cette
longueur d'onde correspond à une moyenne relative d'atténuation
(0,4 dB/km) de la fibre optique moderne. Elle a une dispersion chromatique
minimale et est utilisée couramment en transmission à moyenne
distance ainsi qu'à haut débit en réseau d'accès et
réseau métropolitain.
Pour les télécommunications sur longue distance
(plus de 100 km), les longueurs d'onde les plus intéressantes se
trouvent dans une troisième fenêtre qui est situé aux
voisinages de 1550 nm. En effet, celle-ci correspond au minimum
d'atténuation de la silice (0,2 dB/km) et de plus, coïncide
parfaitement aux longueurs d'onde de fonctionnement des amplificateurs optiques
disponibles aujourd'hui. Cependant, elle demande des composants plus
coûteux parce que la dispersion chromatique apparait facilement dans
cette fenêtre.
57
La figure ci-dessous présente l'allure typique de
l'atténuation par absorption d'une fibre optique en fonction de la
longueur d'onde, ainsi que les trois fenêtres optiques d'utilisation.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique40.png)
Figure 4.10 : Courbe d'atténuation par
absorption et fenêtres de transmission
On constate d'après la figure précédente
que les longueurs d'onde 1300 nm et 1550 nm sont favorables à la
transmission car c'est dans ces valeurs que l'atténuation est minimale.
C'est pour cela que l'on prend ces valeurs dans la plupart des
expériences effectuées récemment.[6] [8] [14] Voici le
tableau montrant la différence entre les trois principales
fenêtres de transmission optimale :
Première fenêtre
(800 - 900 um)
|
Deuxième fenêtre (1280
-1330nm)
|
Troisième
fenêtre (1525-1625nm)
|
- Atténuation élevée
|
- Atténuation moyenne
|
- Atténuation minimale ( -0,2dB/km) ;
|
( -3,5dB/km);
|
(-0,4dB/km) ;
|
- Lasers et amplificateurs performants
|
- Composants très bon marché
|
- Lasers disponibles depuis
|
(assez onéreux) ;
|
(Diodes LED) ;
|
longtemps et peu couteux ;
|
|
|
|
- Composé de deux sous-bandes :
|
- Ne peut être utilisée qu'en
|
- Utilisation en multimode et
|
C (1525-1565nm) et L (1565-1625 nm)
|
multimode ;
|
monomode ;
|
|
|
|
- Fenêtre de choix pour les applications
|
- Assez commode pour le réseau
|
- Largement utilisée pour les
|
modernes de hauts débits et à longue
|
LAN ;
- Utilisation en cours de décroissance.
|
réseaux MAN et WAN mais aussi pour LAN.
|
distance ;
- Utilisation en phase d'accroissement.
|
|
Tableau 4.01 : Comparaison entre les trois
fenêtres de transmission
58
4.3.4 Dispersion modale
L'information se propage dans la fibre sous forme d'impulsion
lumineuse. Cette dernière subit un phénomène de dispersion
qui se traduit par un étalement temporel plus ou moins important selon
la structure d'une fibre.
Les rayons lumineux s'écartent et une impulsion de
courte durée à l'entrée de la fibre s'élargit et
s'atténue lors de la propagation dans la fibre optique : c'est la
dispersion de la lumière.
Cette dispersion se manifeste sous diverses manières
en fonction du type de la fibre optique dont on parle de dispersion modale ou
intermodale pour les fibres multimodes. [9]
Les fibres multimodes permettent à la lumière
de se propager selon plusieurs modes. Chaque mode parcourt un chemin
différent dans la fibre optique. Les ordres faibles se propagent
près du centre du coeur alors que les ordres élevés
s'approchent de la gaine. Les trajets extrêmes constituent les chemins
les plus longs à la propagation que les trajets situés sur l'axe
optique. Ainsi des impulsions initiales transmises dans la fibre, transitant
par plusieurs modes, ressort à des instants différents de la
fibre selon les modes qui l'ont transportée. L'impulsion est
élargie en sortie de fibre : il s'agit de la « dispersion modale
».
La longueur de la liaison et l'ouverture numérique
influent sur la distorsion de l'impulsion lumineuse. En effet, plus grande est
la distance que parcourent les rayons lumineux, plus grands sont les retards
engendrés ; donc plus grande est la distorsion. De même, pour
l'ouverture numérique, plus elle est grande, nombreux sont les rayons
dans la fibre, engendrant ainsi une dispersion modale plus importante.
La dispersion intermodale n'est présente que dans les
fibres multimodes car il s'agit d'une dispersion liée à la
multitude des chemins parcourus par les rayons lumineux.
4.3.4.1 Cas d'une fibre à saut d'indice
Les rayons lumineux traversant la fibre optique multimode est
décomposé en plusieurs rayons qui présentent des angles
d'incidences différents, ce qui procure pour chaque rayon une distance
de parcours différent.
Pour la fibre à saut d'indice, le mode arrivant en
premier à la sortie de la fibre est celui qui traverse longitudinalement
le coeur (angle d'incidence 0°). Le mode qui arrive en dernier est celui
dont l'angle d'incidence est l'angle d'injection critique.
Le délai modal est caractérisé par la
différence de durée maximale et minimale ?? de la transmission de
la puissance lumineuse. Il est mesuré à la mi-hauteur de
l'impulsion de sortie de la fibre. [23]
59
Pour une fibre à saut d'indice, l'expression de la
dispersion modale en ps/km est donnée par :
Dmod = (4.22)
Avec ON : ouverture numérique ;
n1 : indice du coeur ;
c : vitesse de la lumière dans le vide [m/s].
Le calcul du délai modal dépend de l'indice du
coeur et de la gaine ainsi que du diamètre du coeur. Soit deux rayons
lumineux qui se propagent dans la fibre à saut d'indice dont l'un
parcourt le chemin le plus long et l'autre celui le plus court illustré
par la figure ci-dessous.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique41.png)
Figure 4.11 : Parcours du rayon lumineux axial et
réfléchi dans une
fibre à saut
d'indice
D'après la figure précédente, on a :
|
|
|
|
|
|
|
|
d =
|
|
|
|
|
(4.23)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
=
|
d =
|
|
|
|
(4.24)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
=
|
|
|
|
(4.25)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
=
|
|
|
|
(4.26)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Alors l'écart du temps est :
|
|
|
|
|
|
|
=
|
|
|
=
|
|
|
(4.27)
|
|
(
|
)
|
|
En fonction de la différence relative d'indice , la
différence temporelle pour une fibre à saut
d'indice, après un trajet d'une distance L est
décrit par [8] :
=
(4.28)
60
4.3.4.2 Cas d'une fibre à gradient d'indice
La lumière transite dans la fibre sous plusieurs modes
mais le délai modal de la fibre à gradient d'indice est plus
faible que celui d'une fibre à saut d'indice.
En effet, quand un mode s'écarte de l'axe de la fibre,
il traverse du milieu dont l'indice diminue légèrement. Il en
résulte une augmentation de la vitesse de transmission de la
lumière. Le parcours du rayon lumineux décrit un trajet
sinusoïdal dans le coeur d'indice variable. Les modes d'ordre
élevé, possédant la plus grande longueur de chemin
à cause de leur excursion supplémentaire par rapport à
l'axe, ont une vitesse moyenne qui s'élève résultant d'une
diminution relative d'indice en fonction de la distance partant l'axe du
coeur.
Ce qui donne, un temps de parcours qui se rapproche entre les
modes de faibles vitesses et les modes de hautes vitesses, donnant ainsi un
croisement proche de l'axe central.
Pour une fibre à gradient d'indice, l'expression de la
dispersion modale s'écrit [8] :
Dmod = (4.29)
[ ]
Avec n(r) : l'indice du coeur à une distance r par
rapport à l'axe D'où le décalage temporel de propagation
des modes est donné par :
?? = L x Dmod (4.30)
4.3.5 Dispersion chromatique
4.3.5.1 Définition de la dispersion
chromatique
Cette dispersion vient du fait que l'indice de réfraction
de la fibre dépend de la longueur d'onde et que les sources
utilisées pour transmettre le signal ne sont pas purement
monochromatiques. La dispersion chromatique (ou GVD pour Group Velocity
Dispersion) est un phénomène qui se traduit par un
élargissement d'une impulsion lumineuse du fait de la différence
de vitesse de groupe en fonction des différentes longueurs d'onde.
La dispersion chromatique introduit différents retards
de propagation pour différentes composantes spectrales du signal et elle
concerne généralement la fibre monomode. [5]
61
4.3.5.2 La vitesse de groupe et vitesse de phase
Une onde sinusoïdale est caractérisée par
sa fréquence ou pulsation w (en rad/s), et par son vecteur d'onde de
norme :
k = [rad/m] (4.31)
Où X est la longueur d'onde.
Il existe deux vitesses caractéristiques
différentes [7] :
o La vitesse de phase : qui est la vitesse à
laquelle la phase de l'onde se propage dans l'espace et définit par :
v? = (4.32)
o La vitesse de groupe : qui correspond à la
dérivée de la pulsation par rapport au nombre
d'onde associée à cette pulsation. Elle peut
être définie comme étant la vitesse à laquelle le
sommet d'une impulsion se déplace :
vG = (4.33)
Si :
? = 0 (4.34)
Alors :
vg = v? (4.35)
On peut dire ainsi qu'il n'y a pas de dispersion.
Mais si,
? ? 0 (4.36)
Alors, il existe une dispersion.
4.3.5.3 Les principales causes de la dispersion
chromatique
La dispersion chromatique provient de deux causes principales :
la dispersion due aux matériaux et celle provoquée par le guide.
[15]
a) La dispersion due aux matériaux :
Elle est liée à la dépendance de l'indice
de réfraction du milieu dit « dispersif » à la longueur
d'onde. En optique, un matériau est qualifié « dispersif
» si son indice varie en fonction des longueurs d'onde que l'on
transmet.
Par exemple, la silice (composant de base des fibres) est un
matériau très dispersif dont l'indice obéit à la
relation de Cauchy :
n(?) = A + (4.37)
Où A et B sont des constantes
En conséquence, chaque « couleur » se
déplace à une vitesse qui lui est propre :
(4.38)
On a : c est la vitesse de la lumière dans le
vide et l'indice de groupe relatif à la longueur
d'onde de la « couleur ».
Pour mieux comprendre le phénomène de la
dispersion due aux matériaux, on peut se référer à
l'expérience de NEWTON : un faisceau de lumière blanche,
après avoir traversé un prisme de verre se décompose en
une série de couleurs diverses, l'ensemble représente le spectre
de la lumière visible.
Il en de même dans la fibre optique, si une impulsion
de lumière blanche est injectée à l'entrée d'une
fibre de silice, les longueurs d'onde rouges émergent de la fibre
premièrement suivies de l'orange, du jaune, du vert et du bleu et la
durée de l'impulsion en sortie est plus longue qu'en entrée
(figure 4.12). Aux longueurs d'ondes visibles, le rouge va plus vite que le
bleu. C'est ce que l'on appelle la dispersion de vitesse de groupe normale ou
positive. Alors, les grandes longueurs d'onde se propagent plus rapidement que
les longueurs d'onde plus courtes.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique42.png)
62
Figure 4.12 : Influence de la dispersion due aux
matériaux sur une impulsion optique
La dispersion du matériau Dm est
donnée par :
Dm = (4.39)
Pour la silice, Dm varie d'environ -100
ps/nm/km à 0,85um et +25 ps/nm/km à 1,55 um ; elle s'annule
à 1,27 um.
La différence dans le temps de propagation est
donnée comme étant :
(= ) (4.40)
Où est la largeur du spectre de la source, L est
la longueur d'onde nominale de la source et
la dérivée seconde de l'indice du coeur avec
réfraction. [5][9]
63
b) La dispersion dans le guide
Ce phénomène est essentiellement dû
à la structure géométrique de la fibre, et en particulier
aux dimensions réduites du diamètre du coeur (10 à 50
ìm). Cette dispersion est particulièrement spécifique aux
fibres monomodes.
En effet, une partie de la puissance optique
transportée par le mode fondamental se propage aussi dans la gaine
(figure 4.13). Les indices de réfraction de la gaine et du coeur
étant différents; la lumière se propage donc à des
vitesses différentes (v = c/n).
Cette dispersion est liée à la structure
géométrique du guide d'onde et résulte de la variation de
la constante de propagation â avec la fréquence normalisée
V; la dispersion du guide dépend des paramètres de la fibre. [5]
[9]
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique43.png)
Figure 4.13 : Dispersion d'une partie de la
puissance optique dans la gaine
On peut définir la constante de propagation
normalisée qui est très utile dans le calcul de la dispersion du
guide, elle est donnée par :
( ) ( )
b = (4.41)
Une expression de ? peut être écrite comme :
? (4.42)
Dans ce cas, la dispersion du guide est
donnée par :
*Dg + (4.43)
Où
0,08 + 0,5439 (2,834 - (4.44)
En particulier, le délai causé par la dispersion
du guide est :
?guide = (4.45)
64
La différence dans le temps de propagation est :
??guide = ?? (4.46)
4.3.5.4 Les paramètres de la dispersion
chromatique
La dispersion chromatique résulte de la somme de la
dispersion propre au matériau et la dispersion du guide liée
à la forme du profil d'indice. À cause de la dispersion
chromatique, la vitesse de groupe vg à
l'intérieur d'un mode de propagation varie en fonction de la longueur
d'onde ?. Le retard de groupe du signal après une longueur de
propagation L sera alors :
tg (?) = (4.47)
= L
La dispersion chromatique en fonction de la longueur d'onde
D(?) est alors définie par :
D(?) = (4.48)
Dans la silice, dans la région du proche infrarouge
pour les longueurs d'ondes croissantes la dispersion est d'abord
négative, c'est la dispersion normale, passe par un zéro à
?=1310 nm, appelé zéro de dispersion, et puis devient positive.
Le zéro de dispersion est important puisque pour cette longueur d'onde
les signaux ne subissent pas, en théorie, de distorsion. Les fibres
optiques monomodes standards présentent une dispersion chromatique de 17
ps/nm/km autour de 1500 nm.
Pour déterminer la valeur de la dispersion, la
constante de propagation ? est développée en série de
Taylor autour de la pulsation centrale ?0 de l'onde :
(4.49)
?n = , n = 1,2,3,... (4.50)
Le paramètre ?1 est lié à la
vitesse de groupe des ondes (?1 = ). Le terme ?2 est
lié au
coefficient de dispersion D(?) par la relation suivante
:
D(?) = = ?2 [ps/nm/km] (4.51)
Où D(?) est la dispersion chromatique
tributaire de la longueur d'onde et mesurée dans une distance d'1
kilomètre. L'unité de la dispersion (ps/nm/km) signifie que pour
chaque kilomètre de propagation, deux longueurs d'onde
écartées de 1 nm ont un écart temporel en picoseconde
égal à D(?) à la sortie. Cette dispersion doit
être fournie par le constructeur et la recommandation de l'UIT
précise la valeur maximale et minimale selon la longueur d'onde
utilisée.
65
La dispersion chromatique induit un élargissement
temporel des impulsions se propageant dans la fibre. Elle limite aussi la
distance sur laquelle un signal peut être transmis sans
régénération électronique du signal
numérique d'origine. [5] [9] [15]
Pour qu'un signal puisse traverser la distance totale de la
liaison, il y a une limite maximale de dispersion appelée dispersion
maximale admissible Dmax. Elle est en
générale donnée par le constructeur de la fibre
elle-même. La limite de dispersion estimée permet de calculer la
largeur spectrale d'un signal AX en tenant compte de l'atténuation
linéique et le débit :
[nm] (4.52)
?? =
Avec :
Alinéique : Atténuation linéique
par km
? : Débit binaire de transmission (en bit/s).
Ainsi la dispersion chromatique totale Dtotale
pour un signal optique possédant un spectre de largeur ??
s'écrit :
Dtotale = D(?).??.L [ps] (4.53)
Où L est la longueur totale de la fibre
Une variation de temps de propagation de groupe en fonction de
la longueur d'onde est définie par la relation :
?? = D(?).?? ?ps/km? (4.54)
D'une
manière générale, un rapport de 0,25 entre la dispersion
chromatique totale et la durée de l'impulsion ? constitue une
limite acceptable pour une transmission le mieux convenable. On en
déduit le taux d'élargissement :
TE = ??
< 0,25 (4.55)
Avec ? = 1/?
On peut alors calculer l'atténuation due à la
dispersion chromatique à l'aide de la formule empirique:
ADispersion = 10.log [?? ( )
]
(4.56)
4.3.6 Dispersion de polarisation
Il existe aussi une autre forme de dispersion qui perturbe la
propagation des signaux dans une fibre optique : la dispersion de polarisation
(ou PMD : Polarisation Mode Dispersion).
Ce phénomène de PMD représente une autre
cause de l'élargissement temporel d'une impulsion à la
traversée de la fibre par le changement de l'état de polarisation
du mode.
Les fibres optiques monomodes permettent en fait la
transmission de deux modes de propagation partant ensemble dont leur
polarisation est orthogonale. Lorsque la fibre présente une
symétrie circulaire, ces deux modes de polarisation se propagent avec la
même vitesse de groupe. En revanche, lorsque la symétrie
circulaire est brisée, les vitesses de groupe sont différentes :
la PMD représente alors la différence entre les temps de groupes
associés aux deux modes de polarisation orthogonaux et elle a la
propriété de provoquer la déformation temporelle du signal
transmis.
Lors de la fabrication de la fibre, celle-ci peut
présenter certains défauts tels qu'une ellipticité du
coeur ou alors des contraintes résiduelles. De plus, les fibres
déjà installées peuvent aussi subir des contraintes
mécaniques (courbures, microcourbures,...). Tous ces
phénomènes se manifestent pour induire ce qu'on appelle la
biréfringence dans la fibre optique.
Lorsque la fibre présente une biréfringence, on
observe une levée de dégénérescence des constantes
de propagation (3x ? (3y (on suppose ici une biréfringence
linéaire d'axe propre Ox et Oy). Les 2 modes se propagent alors à
des vitesses de groupe différentes ce qui entraîne
l'élargissement de l'impulsion.
Dans une fibre de longueur L avec une
biréfringence constante, l'élargissement de l'impulsion peut
être estimé à partir du retard temporel 4T entre
les deux composantes de polarisation pendant la propagation de l'impulsion,
appelé le retard différentiel de groupe (DGD : Differential
Group Delay) définit par la relation suivante.
4T = |L L | = L | | L4(3
(4.57)
où les indices x et y identifient les deux modes de
polarisation orthogonaux et 4(3 est liée à la
différence des vitesses de groupe
(vg,x et vg,y) le long des
deux axes principaux de polarisation. Cet effet de dispersion de polarisation
sur une impulsion du signal de sortie est représenté
graphiquement comme suit :
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique44.png)
66
Figure 4.14 : Influence de la dispersion modale de
polarisation sur une impulsion optique
67
Pour les fibres longues, le DGD est proportionnel à la
racine carrée de la distance de propagation L :
?T = Dp VL (4.58)
On introduit alors le paramètre de dispersion de
polarisation Dp caractéristique de la fibre qui
s'exprime en (ps/Vkm) :
Dp = V (4.60)
Les valeurs typiques pour Dp sont de 0,01 à 10
(ps/Vkm). En raison de la dépendance en VL, l'élargissement de
l'impulsion induite par la PMD est relativement faible par rapport aux effets
de la GVD. Toutefois, la PMD devient un facteur limitant pour les
systèmes conçus pour fonctionner sur de très longues
distances à des débits élevés. [5] [9]
Conclusion
La transmission de la lumière à travers une
fibre optique est souvent soumise à des nombreux écueils.
D'abord, la structure et les matériaux constituants une fibre
elle-même peut se présenter comme causes de l'atténuation
du signal. Cette atténuation dite intrinsèque se manifeste par la
diffusion, absorption et dispersion de la lumière accompagnée
d'une atténuation linéique. Le positionnement d'une fibre lors de
son installation et le mode de raccordement de plusieurs fibres entre eux font
parti des facteurs qui accentuent l'atténuation des signaux. Pourtant il
existe des solutions qui peuvent être efficace pour minimiser ces
problèmes. Ces remèdes sont trouvés dans le chapitre
suivant.
PARTIE III : LES SOLUTIONS ET SIMULATION
DES
ATTÉNUATIONS DANS UNE FIBRE OPTIQUE
68
Chapitre 5 : LES SOLUTIONS ET SIMULATION DES
ATTÉNUATIONS
Introduction
Il est rarissime d'avoir une liaison par fibre optique
exempte d'atténuation étant donné qu'il existe plusieurs
causes qui peuvent contribuer à l'apparition de celle-ci. Face à
cette circonstance, il y a d'autant de solutions que l'on peut choisir afin de
minimiser ce problème. Le fait de quantifier ces atténuations
permet de faciliter la recherche des solutions relatives à chaque type
d'atténuation. Pour cela nous allons apporter les diverses solutions
possibles pour réduire ces problèmes et nous établissons
ensuite un bilan de liaison. Une étude quantitative de ces
atténuations utilisant un programme de simulation
développé sous un logiciel Matlab sera présentée en
dernier.
5.1 Les solutions des atténuations
Nombreuses sont les solutions proposées pour
réduire, voire annuler ces atténuations dans une fibre optique
donnée. Ceci afin d'exploiter aux maximum l'énorme potentiel de
ce type de support de transmission. Voici quelques-unes de ces solutions aussi
efficaces les unes aux autres. Les solutions présentées ici ne
paraissent pas être exhaustives mais elles font parties de celles les
plus utilisées.
5.1.1 Solutions pour l'atténuation due à la
dispersion chromatique
5.1.1.1 Fibres compensatrices de dispersion
La compensation permet de remettre en forme les impulsions
optiques étalées par la dispersion chromatique. Pour cela on
utilise des fibres compensatrices de dispersion ou « Dispersion
Compensating Fiber » (DCF).
Les fibres à compensation de dispersion ont une
dispersion négative et une valeur absolue très
élevée du coefficient de dispersion chromatique (de l'ordre de
100 ps/nm/km).
Comme la dispersion chromatique est stable et
prévisible, il est possible de la compenser afin de rétablir la
forme initiale de l'impulsion lumineuse émise.
A partir des caractéristiques de la fibre, fournit par
le fabricant, dont principalement, le zéro de dispersion et la pente de
dispersion il est possible de prévoir la valeur de la dispersion
à un endroit donné et concevoir par la suite des modules de
compensation. La dispersion totale est la somme de la dispersion de la ligne et
de celle de la compensatrice.
Dtotale = Dligne + Dcompensatrice (5.01)
69
La figure ci-dessous illustre cette technique de compensation de
la dispersion :
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique45.png)
Figure 5.01 : Exemple de compensation de dispersion
de 100%
Dans l'exemple illustré par cette figure, la liaison
est constituée de 100 km de fibre standard G652 de coefficient de
dispersion D = 17 ps/nm/km, donc Dligne = 1700 ps/nm. Le module de
compensation est formé par une DCF de coefficient de dispersion
égal à -100 ps/nm/km sur 17 km. C'est ainsi qu'on réalise
la compensation de dispersion de 100%.
Certes, la technique est efficace mais le problème est
que les fibres compensatrices présentent une atténuation
linéique plus élevée que les fibres standards (0.6 au lieu
0.2 dB/km). [5] [15]
5.1.1.2 Les fibres à dispersion
décalées
Dans une fibre donnée, il est possible de
décaler la courbe de dispersion en optimisant son profil d'indice. Cela
permet de sélectionner des valeurs de la longueur d'onde pour lesquelles
D = 0 (zéro de dispersion).
On distingue principalement deux types de fibres à
dispersion décalée ou DSF (Dispersion Shifted Fiber) :
o La fibre à dispersion décalée dont le
zéro de dispersion se situe dans la bande C (autour de 1550 nm). Ces
types de fibres sont définit par la recommandation G653 de l'UIT. Cette
fibre élimine le problème de dispersion mais elle crée des
complexités sur le multiplexage.
o La fibre à dispersion décalée
non-nulle dont le zéro de dispersion se situe près de la bande C
(à 1525 nm) ou NZDSF (Non Zero Dispersion Shifted Fiber). Elles font
l'objet de la recommandation G655 de l'UIT.
C'est au niveau de la fabrication que l'on peut concevoir des
fibres à dispersion décalée.
La fibre G653 de l'UIT élimine le problème de
dispersion mais elle crée des difficultés au niveau du
multiplexage WDM. Comme remède à cela fut créée la
fibre NZDSF.
NZDSF désigne un type de fibre monomode qui
présente un zéro de dispersion juste à coté de la
bande C (utilisée pour les télécommunications). Cela
signifie que la dispersion reste très faible dans cette bande, et permet
toutefois d'éliminer les problèmes sur la fibre
précédente. [5]
70
La figure 5.02 suivante nous montre les différentes
courbes de dispersion des fibres G652, G653 (DSF) et de la G655 (NZDSF).
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique46.png)
Figure 5.02 : Courbes de dispersion chromatique des
fibres G652, G653, G655
On constate que par rapport à la G652, les fibres DSF
et NZDSF sont très performantes du point de vue de la dispersion
chromatique.
5.1.1.3 Réseau de Bragg
On entend par réseau de Bragg dans une fibre optique
une modification permanente et partielle de l'indice de réfraction du
coeur. Pour corriger la dispersion chromatique, on fait parfois appel à
un réseau de Bragg à pas variable. Un réseau de Bragg
à pas constant se comporte comme un filtre pour une longueur d'onde
donnée. Avec un réseau à pas variable, on travaille sur
toute une bande spectrale, on ralentit les longueurs d'onde les plus rapides.
Si on propage de la lumière dans un tel système, on aura un effet
positif si la longueur d'onde coïncide avec la longueur d'onde de Bragg
selon la Loi de Bragg :
ABragg = 2.neff. p
(5.02)
Dans cette relation, p désigne la
période de modulation ou modification d'indice et
neff l'indice de réfraction effective.
Dans un réseau à pas variable deux longueurs
d'onde différentes ne sont pas décélérées
dans un même tronçon de fibre. Ainsi la dispersion est
compensée et le signal d'origine est rétabli et retrouve sa forme
initiale.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique47.png)
71
Figure 5.03 : Effet d'une fibre à
réseau de Bragg à pas variable sur un signal
Un réseau de Bragg est inscrit dans la fibre par
holographie ou bien par chauffage, tension ou pression, sur un segment de
quelques centimètres. [14]
5.1.2 Diverses solutions possibles pour minimiser les
problèmes d'atténuations
Le choix d'une interface optique d'émission
adéquate à l'usage conçu devrait être la
première chose qu'il faut prendre en considération pour
éviter la perte significative des signaux depuis la source. Il en est de
même à la réception, sinon toutes les améliorations
apportées durant le long du trajet de transmission sont
annihilées.
Quant aux pertes par raccordement des fibres, il faut
réunir donc des nombreuses conditions afin de réaliser une
connexion qui minimisera les pertes, parmi lesquelles :
o Aplanir la face de contact, ou la rendre parfaitement
sphérique par polissage, en veillant à ce qu'elle soit
perpendiculaire à l'axe optique ;
o Bien aligner les deux fibres à raccorder en
utilisant les outils spécialisés tels qu'une bague d'alignement,
connecteur, épissureuse, etc ;
o Vérifier la soudure s'il y en a et l'entourer d'une
gaine de protection.
Réaliser toutes ces conditions sur un câble de
l'ordre de micromètre en laboratoire et plus encore sur le terrain n'est
pas une chose aisée. Cela requiert du matériel de pointe. Si on
n'utilise pas les connecteurs pour la jonction des fibres, il faut alors
travailler avec les nanotechnologies. [20]
Autres moyens permettant d'éviter les pertes reposent
sur l'amélioration de la fabrication de la fibre optique qui est souvent
la source des pertes par absorption et diffusion ainsi que les dispersions. Par
suite de cela, les utilisateurs sont incités à opter la fibre
optique le mieux adapter
72
à leur usage étant donné que le
diamètre du coeur et la différence d'indice ont des influences
défavorables sur les différentes sortes d'atténuations. Le
tableau suivant récapitule ces effets dont la flèche
dirigée vers le haut et celle vers le bas signifie respectivement un
accroissement et une diminution, le symbole égal « = » montre
qu'il n'y a aucune variation.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique48.png)
Tableau 5.01: Tableau montrant les effets de la
variation du rayon du coeur et d'indice
Un compromis dépendant des conditions d'utilisation
telles que courbures, contraintes, distance entre les raccordements et
qualité de ceux-ci est donc à trouver.
Il se traduit par un choix de la fibre optique parmi les
standards existants et il suffit de déterminer la valeur optimale du
diamètre et de la différence d'indice en fonction de
l'utilisation de la fibre.
Eu égard à des nombreuses contraintes qui se
rapportent à l'utilisation de la fibre, l'optimum correspond ainsi
à un petit diamètre de coeur et une différence d'indice
relativement faible.
Afin de faciliter le choix d'une fibre à
utilisée, l'UIT a instauré des normes internationales pour les
fibres optiques déployées dans les réseaux de
télécommunications.
Voici quelques standards [5] :
o G.651: fibre multimode
Souvent utilisée pour une transmission à courte
distance.
o G.652 : NDSF (Non-Dispersion Shifted Fiber)
Elle admet une dispersion nulle à la longueur d'onde
de 1310 nm. Son atténuation est moins importante lorsque la longueur
d'onde arrive à 1550 nm. En général, ce sont les fibres
les plus couramment installées dans le monde.
o G.653 : DSF (Dispersion Shifted Fiber)
La dispersion nulle et l'atténuation minimale se
coïncident autour d'une valeur de longueur d'onde de 1550 nm. On utilise
cette fibre pour une transmission très longue distance.
73
o G.654 : Cut off shifted fiber
Elle a un coeur très large en silice pure et une
faible atténuation, mais une forte dispersion chromatique. Elle est
utilisée pour une transmission très longue distance, par exemple
une liaison sous-marine.
En plus de ces standards donnés, les
caractéristiques des fibres optiques monomodes correspondant à la
recommandation de l'UIT qui montre les valeurs d'atténuation et de
dispersion (tableau 2.01 du second chapitre) constituent une sorte
d'indication afin de prévenir les éventuelles pertes avant que la
fibre ne soit pas installée.
5.2 Bilan énergétique d'une liaison par
fibre optique
Le bilan de liaison consiste à identifier le maximum de
perte permise entre l'émetteur et le récepteur. Cela a pour but
d'obtenir une puissance du signal à la réception le plus
convenable. L'atténuation totale durant la transmission est
évaluée dans ce bilan.
L'utilisation d'un système de transmission
jusqu'à la limite de leur capacité n'est pas conseillée.
Il faut toujours tenir compte des différentes perturbations dans leur
fonctionnement (dérive en température, incident entrainant
l'épissure, remplacement des composants...) afin d'assurer un
fonctionnement stable. C'est la raison pour laquelle, lors de la conception
d'une liaison par fibre optique, il est nécessaire d'inclure dans le
bilan de liaison une certaine marge de sécurité MS (entre 3 et 10
dB).
La marge de sécurité choisie doit être plus
importante pour les systèmes utilisant des diodes
électroluminescentes (DEL ou LED) que ceux utilisant des diodes LASER.
Ceci s'explique par le fait que les caractéristiques des diodes LED sont
beaucoup moins stables en température. La marge de fonctionnement est la
marge dans laquelle une transmission peut s'effectuer. Elle est égale
à la différence entre la puissance minimale reçue et le
seuil de réception.
L'atténuation totale en ligne occasionnées par
la fibre et ses connexions doivent être inférieure à la
puissance minimale émise compte tenu de la marge de
sécurité.
5.2.1 Puissance de réception
La puissance du signal qui doit être envoyée
dans la fibre optique dépend des caractéristiques de bruit du
récepteur, de la bande passante de la fibre, des pertes des connecteurs
et des atténuations intrinsèques de la fibre.
74
La puissance reçue PR est donnée par la relation
suivante en décibel :
PR = PE -- AAbsorption -- ADispersion -- Alinéique --
PEpissures -- PConnecteurs (5.03)
Avec PR : puissance reçue
PE : puissance émise
A : atténuation
P : perte
Cette puissance reçue doit être supérieure
au seuil de réception S(TEB) pour un taux
d'erreur
binaire TEB donné, avec une certaine marge de
fonctionnement MF , et inférieure à la puissance
maximale admissible PRmax , sous peine de
dégradation, avec une marge de sécurité MS .
S(TEB) + MF < PR < PRmax - MS (5.04)
5.2.2 Puissance maximale et minimale de
réception
Le fabricant indique en général deux
caractéristiques de puissance d'émission : l'une est la
puissance minimale PEmin, qui correspond à
la valeur garantie en fin de vie, et l'autre à la puissance maximale
PEmax.
En conséquence, en appelant ATotale
l'atténuation totale, la puissance de réception est comprise
entre les valeurs :
PEmin -- ATotale < PR < PEmax - ATotale (5.05)
Avec ATotal = AAbsorption + ADispersion +
AEpissures + Alinéique +
PConnecteurs+Psupplémentaires (5.06) On admet donc comme
puissance minimale et maximale de réception comme suit:
PRmin = PEmin -- ATotale (5.07)
PRmax = PEmax -- ATotale (5.08)
5.2.3 Exemple du bilan de liaison
Considérons une liaison par fibre optique
réalisée avec un débit nominal de 2,5 Gbits/s dont la
longueur d'onde de transmission est de 1,55 um. Les fibres utilisées ont
une longueur totale de 100 km composé de 20 fibres monomodes de type
G652 de longueur 5 km chacune dont les caractéristiques sont les
suivantes :
Atténuation linéique : ? ? 0,2 dB.
km-1
Dispersion chromatique : D(?) = 17 ps. nm-1.
km-1
Perte par épissure : PEpissure = 0,05Db
Atténuation par diffusion : 0,17 dB
75
Les caractéristiques des équipements sont :
Dispersion maximale admissible : Dmax = 3000 ps/nm
Débit nominal : a = 2510 Mbit/s
Puissance maximale
d'émission : PEmax = 40 dBm Puissance minimale d'émission : PEmin
= 36 dBm
Seuil de réception : S(TEB) = -- 15 dBm
Pertes des connecteurs : PConnecteur = 1,25 dB
On en déduit le bilan de transmission suivant :
: T =
Durée du bit 0- i / = 398,40 ps
T
Largeur spectrale du laser : AX = ? = 0,026 nm
a. L = 20 dB
Dmax
Atténuation linéique totale : Alinéique
=
Atténuation par les épissures : AEpissures =
PEpissures . L = 1 dB
Dispersion chromatique totale : Dtotal = D(X).AX.L = 45,15 ps
Taux d'élargissement : TE= DtT al =
0,11
RO 0 614 l Atténuation chromatique : ADispersion =
10.log (expL ( )2]
) = 0,
, .0- 11 dB
Dtota
L'atténuation totale de la transmission est donc :
ATotale = Alinéique + ADiffusion + AEpissure+
ADispersion + Pconnecteur = 22,53 dB En tenant compte la marge de
sécurité de 4 dB :
ATotale = 26,53 dB
La puissance de réception se situe dans l'intervalle
fermée des deux puissances suivantes:
Puissance maximale reçue : PRmax = PEmax - ATotale =
13,47 dBm
Puissance minimale reçue : PRmin = PEmin - ATotale = 9,47
dBm La marge de fonctionnement est : MF = PRmin - S(TEB) = 24,47 dBm
Parmi les atténuations montrées dans ce bilan,
l'atténuation linéique semble être la plus dominante. La
puissance maximale et minimale reçue dépend majoritairement de
cette atténuation. On peut remarquer que la puissance minimale
reçue est supérieure au seuil de réception avec la marge
de fonctionnement, et inférieure à la puissance maximale
admissible sous l'influence de la marge de sécurité, donc la
puissance à l'émission parviendra à émettre les
rayons lumineux.
76
5.3 Étude quantitative des
atténuations
5.3.1 Description du logiciel de simulation MATLAB
5.3.1.1 Généralité sur le
logiciel Matlab
Matlab est un environnement puissant destiné aux
calcules scientifiques. Il intègre le calcul matriciel et l'analyse
numérique dans les fonctions de base. De plus, son architecture
graphique orientée objets permet la génération graphiques
de qualité.
Matlab tire son nom de l'anglais et constitue une contraction
de MATrix LABoratory. C'est donc un logiciel qui a été
développé pour traiter spécifiquement les problèmes
nécessitant un formalisme matriciel important.
L'ensemble Matlab est formé d'un noyau et de
nombreuses bibliothèques de fonctions spécialisées. Le
noyau est le logiciel Matlab en lui-même : c'était à
l'origine le logiciel à part entier. Il intègre de nombreuses
fonctions mathématiques codées en langage Matlab sous forme
d'extension « .m » (les m-files). Les bibliothèques de
fonctions Matlab spécialisées permettent de personnaliser
l'environnement de travail. Elles ont été ajoutées au
noyau sous forme de « boites à outils » (ou Toolbox). Ces
toolbox sont donc des bibliothèques de fonctions écrites en
langage Matlab : elles regroupent des m-files par thème. Par exemple
Image Processing (pour le traitement d'image), Signal
Processing (pour le traitement du signal), Control system (pour
l'automatique), etc. [10]
5.3.1.2 Caractéristiques du Matlab
La particularité de Matlab est qu'il permet le travail
interactif soit en mode commande, soit en mode programmation; tout en ayant
toujours la possibilité de faire des visualisations graphiques.
Considéré comme un des meilleurs langages de programmations,
MATLAB possède les caractéristiques suivantes :
o La programmation facile ;
o La continuité parmi les valeurs entières,
réelles et complexe ;
o La gamme étendue des nombres et leurs précisions
;
o La bibliothèque mathématique
compréhensible ;
o L'outil graphique qui inclut les fonctions d'interface
graphique et les utilisateurs ;
o La possibilité de liaison avec les autres langages
classiques de programmations.
Dans MATLAB, aucune déclaration n'est à
effectuer sur les nombres. En effet, il n'existe pas de distinction entre les
nombres entiers, les nombres réels, les nombres complexes. Cette
caractéristique rend le mode de programmation très facile et
très rapide.
77
La bibliothèque des fonctions mathématiques dans
MATLAB donne des analyses mathématiques très simples. En effet,
l'utilisateur peut exécuter dans le mode commande n'importe quelle
fonction mathématique se trouvant dans la bibliothèque sans avoir
à recourir à la programmation. Pour l'interface graphique, des
représentations scientifiques et même artistiques des objets
peuvent être créées sur l'écran en utilisant les
expressions mathématiques. [10]
5.3.1.3 Motif de choix de ce logiciel
Nous avons choisi le logiciel de programmation Matlab
puisqu'il est un système interactif et convivial de calcul
numérique et de visualisations graphiques destiné aux
ingénieurs, chercheurs et tous scientifiques. C'est un environnement
performant, ouvert et programmable qui permet de remarquable gain de
productivité et de créativité.
Matlab dispose de plusieurs centaines voire des milliers de
fonctions mathématiques, scientifiques et techniques, selon les
versions. Il est un outil performant capable d'afficher des données en
trois dimensions (3D).
Par ailleurs, les possibilités de
représentations graphiques offertes par Matlab et ses
fonctionnalités nous permettent d'établir aisément notre
logiciel de simulation et de créer ainsi une interface graphique que
nous allons décrire par la suite.
La version 7.10.0 (R2010a) de Matlab que nous avons
utilisée est tout à fait satisfaisante sachant qu'elle inclut
déjà toutes les fonctions de base précédentes et
qu'elle prend également en charge les autres fonctions indispensables
pour réaliser notre simulation.
5.3.2 Présentation du programme de simulation
Le logiciel élaboré permet d'une part, de faire
l'étude quantitative des atténuations, et d'autre part,
d'établir le bilan énergétique d'une liaison à
fibre optique.
Il ne s'agit pas en aucun cas d'un logiciel parfaitement
conçu pour être utilisé dans le domaine professionnel
rattaché au secteur de télécommunications et réseau
par fibre optique, mais il s'agit uniquement d'un programme que nous avons
développé pour montrer d'une manière plus pragmatique la
présence des atténuations dans une liaison par fibre optique.
Ce programme est composé de trois fenêtres
distinctes qui sont :
o La fenêtre principale (accueil),
o L'interface représentant les atténuations
intrinsèques,
o La fenêtre d'évaluation des atténuations
extrinsèques.
78
5.3.2.1 La fenêtre principale (accueil)
C'est l'interface principale du programme de simulation. Elle
met en exergue le thème étudié ainsi que d'autres
informations. Le bouton « Suivant » placé au dessous constitue
un lien vers l'interface d' « Atténuations intrinsèques
».
La figure ci-dessous nous montre cette fenêtre
d'accueil.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique49.png)
Figure 5.04 : Fenêtre
d'accueil
5.3.2.2 L'interface représentant les
atténuations intrinsèques
Plusieurs paramètres sont présentés dans
cette fenêtre. Il est à noter que les éléments
colorés en bleu sont les données résultats et ceux qui
sont en noir les données d'entrées. Il en est de même pour
les autres fenêtres. Cette interface d'atténuation
intrinsèque est montrée par la figure suivante.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique50.png)
79
Figure 5.05 : Fenêtre d'évaluation des
atténuations intrinsèques
Comme il est déjà expliqué dans le
chapitre précédent, cette atténuation intrinsèque
concerne la structure d'une fibre elle-même (valeur d'indice, dimension,
impureté des matériaux constitutifs, longueur, etc). Dans ce cas,
pour étudier ce type d'atténuation, il est indispensable de
séparer le type de la fibre utilisée et c'est le cas qui est
illustré par cette figure 5.05. Pour les fibres multimodes (à
saut d'indice et à gradient d'indice), la dispersion modale qui se
traduit par le retard des modes est majoritaire. Par contre pour les fibres
monomodes, c'est la dispersion chromatique qui modifie l'impulsion du
signal.
L'atténuation linéique et celle par diffusion
dans la zone placées en haut de cette fenêtre sont communes
à ces trois types de fibres.
On peut visualiser graphiquement l'allure de
l'atténuation linéique et de l'atténuation par diffusion
dans la zone de représentation graphique placée dans la partie
supérieure à droite. Une fonctionnalité zoom permet de
voir de plus près la courbe depuis le centre de l'axe. Cet
agrandissement prenne uniquement effet en appuyant sur le bouton «
Actualiser ».
80
Tous les résultats et les courbes hormis celles de
dispersion et atténuation chromatique, sont affichés après
avoir introduit dans les champs de saisi toutes les données en
entrées suivi d'un appui sur le bouton « Afficher les
résultats ».
Pour la représentation graphique de la dispersion et
atténuation chromatique, on est amené à choisir d'abord la
courbe à afficher.
Les autres boutons existants nous donnent la possibilité
d'accéder à d'autre fenêtre.
a) Exemple d'application
Considérons un exemple montré dans la figure
ci-dessous dont les valeurs introduites sont celles correspondant aux
données du bilan de liaison énoncé dans la seconde section
du présent chapitre.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique51.png)
Figure 5.06 : Exemple d'application sur le calcul
des atténuations intrinsèques
Dans une fibre de longueur totale de 100 km,
l'atténuation linéique, résultant de la différence
entre une puissance d'entrée (36dBm) et celle de sortie (16dBm), est de
0,2dB pour chaque distance d'1 km.
81
En choisissant une fenêtre de transmission de 1,55um de
longueur d'onde, l'atténuation par diffusion est de 0,17 dB.
Dans le cas où la fibre utilisée est multimode,
la valeur de la dispersion et celle du retard modal sont obtenues une fois que
l'indice du coeur et de la gaine sont connus et nous optons comme valeur
d'indice du coeur 1,48 et celle de la gaine 1,47. L'indice du coeur de la fibre
à gradient d'indice varie évidemment dans cet intervalle.
Les données fournies par le fabricant de la fibre
monomode tels que la dispersion maximale admissible, débit nominale de
transmission et la dispersion chromatique par kilomètre nous permettent
de calculer la largeur spectrale de la lumière émise, le retard
par kilomètre, la dispersion chromatique totale ainsi que
l'atténuation chromatique.
b) Interprétation des résultats
Si on veut étudier l'influence d'une seule
donnée d'entrée, il faut varier sa valeur.
En diminuant la valeur de la puissance de sortie de la fibre,
on constate que l'atténuation linéique devient de plus en plus
importante. De plus, d'après la courbe représentative de ladite
atténuation, elle croit progressivement en fonction de la distance
parcourue dans une fibre. Cela signifie que plus la fibre est longue plus la
puissance du signal s'atténue.
Quant à l'atténuation par diffusion, elle
décroit fortement lorsque la longueur d'onde est inférieure
à 1 et elle s'annule petit à petit au-delà de cette
valeur. La représentation graphique de cette atténuation nous
montre qu'elle décroit légèrement à partir d'une
certaine valeur de la longueur d'onde environ 1.5 um. Donc le choix de la
troisième fenêtre de transmission à une longueur d'onde aux
alentours de 1,55 um est plus avantageux.
La différence entre la fibre multimode à saut
d'indice et celle à gradient d'indice est apparente d'après ces
résultats de dispersion modale et du retard des modes. Ces derniers
diminuent lorsque la valeur d'indice du coeur et de la gaine se rapproche.
Pour la fibre monomode, le retard est presque
négligeable par rapport à celui des fibres multimodes. Sa
dispersion chromatique croit linéairement de l'ordre de 20 ps pour tous
les 1/100 de largeur spectrale. Mais l'atténuation chromatique varie
légèrement d'une manière croissante en fonction de la
largeur spectrale et on peut dire qu'elle est assez faible par rapport à
l'atténuation linéique et celle par diffusion pour une distance
de 100 km.
82
5.3.2.3 La fenêtre d'évaluation des
atténuations extrinsèques
On utilise cette fenêtre pour calculer la valeur
numérique de quelques atténuations extrinsèques et
représenter graphiquement chaque courbe d'atténuation en
comparant les unes aux autres. La figure suivante nous montre cette
interface.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique52.png)
Figure 5.07 : Fenêtre des
atténuations extrinsèques
L'étude effectuée ici se focalise sur les
atténuations liées à l'installation d'une fibre optique
notamment le raccordement des fibres.
Pour en faire, on introduit d'abord les valeurs des 7
paramètres suivants :
o la distance de séparation longitudinale entre 2 fibres
raccordées,
o la distance de désalignement de leur axe,
o l'angle d'écartement de l'axe de la deuxième
fibre,
o l'indice du coeur en supposant qu'il soit le même pour
chaque fibre,
o le rayon du coeur de la 1ere et 2e fibre
et
o la longueur d'onde utilisée.
83
Puis en appuyant sur le bouton « Calculer les
atténuations », on pourra alors caractériser les influences
de ces paramètres d'entrés en observant les valeurs
affichées dans la zone des résultats au dessous de ce bouton et
la courbe représentative de chaque atténuation.
Il est aussi possible d'ouvrir soit la fenêtre des
atténuations intrinsèques soit retourner à la
fenêtre d'accueil à l'aide des boutons correspondants
placés au dessous à gauche.
a) Exemple de calcul
L'étude des atténuations que nous allons
effectuée dans cette fenêtre s'est basée sur la comparaison
de chaque atténuation afin d'identifier celle la plus
prépondérante dans une liaison par fibre. Pour cela nous allons
commencer par introduire des valeurs identiques dans le champ de saisi pour la
séparation longitudinale, le désalignement axial, l'angle
d'écartement et le rayon du coeur de la deuxième fibre. La figure
ci-dessous nous montre cet exemple.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique53.png)
Figure 5.08 : Exemple de calcul des
atténuations extrinsèques
Les fibres utilisées dans cet exemple sont des fibres
multimodes à saut d'indice dont le rayon de la première fibre est
de 60 um et celui de la seconde est 50 um. Il y a donc une différence de
la dimension du coeur de 10 um.
84
Considérons un deuxième et troisième exemple
sur lesquels nous prenons respectivement les valeurs 20 et 30 à la place
de 10 montré dans la figure 5.08 précédente.
b) Résultats et discussion
D'après les résultats d'atténuations
présentés dans la figure précédente, toutes les
atténuations sauf celle par séparation longitudinale sont
à peu près égales à 3,6 dB.
En tenant compte le deuxième et troisième exemple,
les résultats sont illustrés dans le tableau suivant.
Atténuation par :
|
Résultats en décibel (dB)
|
|
2e exemple
|
3e exemple
|
- séparation longitudinale
|
0,00083
|
0,0033
|
0,0075
|
- désalignement axial
|
3,61
|
14,47
|
32,57
|
- écartement angulaire
|
3,69
|
7,38
|
11,07
|
- dimension (rayon) différente des fibres
|
3,64
|
8,10
|
13,86
|
|
Tableau 5.02 : Comparaison des atténuations
dues au raccordement des fibres
Les résultats dans le tableau ci-dessous nous montrent
qu'une liaison par fibre optique est beaucoup plus sensible au
désalignement axial tandis que l'effet de la séparation
longitudinale est moins apparent. Cette affirmation reste vraie quelle que soit
la valeur de l'indice et de la longueur d'onde utilisée.
En observant la courbe représentative du
désalignement axial et d'écartement angulaire,
l'atténuation est maximale lorsque la distance de désalignement
axial de la seconde fibre est égale au rayon de la première fibre
et le maximum est atteint pour l'atténuation par écartement
angulaire lorsque l'angle d'écartement est supérieur à
90°.
Conclusion
Dans ce dernier chapitre, nous avons apporté quelques
solutions sur la dispersion chromatique, la dispersion modale et sur les
atténuations extrinsèques. On a pu remarquer que le choix d'une
fibre à utiliser semble aussi très indispensable avant la mise en
place d'une liaison. Le bilan de liaison établi nous a permis de
quantifier l'ensemble des atténuations ainsi que la puissance du signal
restante à la réception. La quantité d'une
atténuation et sa variation en fonction d'un ou plusieurs
paramètres sont bien visibles grâce à l'utilisation d'un
programme spécialement conçu à cet effet.
85
CONCLUSION GÉNÉRALE
L'esquisse d'étude décrit dans ce
présent mémoire se porte sur les notions fondamentales de la
transmission par fibre optique en parlant de la description de ce support de
transmission et le principe d'émission de l'information dans celle-ci.
La transmission d'information dans une fibre optique se fait à l'aide
d'un rayon lumineux qui possède aussi ses propres
caractéristiques.
La fibre optique apporte des nombreux intérêts
dans divers domaines étant donné sa performance notamment au
niveau du débit et de la bande passante vis-à-vis des autres
supports.
Malgré des nombreux avantages auxquels la fibre
procure, elle présente quand même des inconvénients qui
peuvent être très désavantageux à son utilisation.
La lumière portant les informations qui traverse le long d'une fibre
optique est soumise à des nombreuses phénomènes tels que
la réflexion, réfraction et elle peut s'atténuer en
fonction du milieu ou la structure de la fibre qu'elle traverse. Ce
phénomène d'atténuation constitue l'objet de notre
étude présenté dans ce mémoire selon son
intitulé « Étude des atténuations dans une
transmission par fibre optique ». Ces problèmes dans la fibre
optique se manifestent différemment selon le type de la fibre
utilisée et nous avons constaté que les pertes sont plus faibles
pour la fibre monomode par rapport aux fibres multimodes. En comparant ces
derniers, on peut dire que la fibre multimode à gradient d'indice est
plus avantageuse que celle à saut d'indice. Les équipements
d'émission, de réception et de régénération
du signal font parti des facteurs qui contribuent à ce
phénomène d'atténuation. A l'aide d'un programme de
simulation développé sous un logiciel Matlab, la quantification
de ces atténuations a été donnée et on a vu
qu'elles ne sont pas tous les mêmes mais il y a celles qui sont plus
prépondérantes que les autres.
Face à ces problèmes qui
dégénèrent le signal transmis dans une fibre, il existe
toutefois des solutions que l'on peut prendre afin de les contourner. Ainsi, la
mise en place d'une liaison par fibre optique requiert des études
préalables au niveau du milieu d'installation, de la fibre
utilisée et ses équipements ainsi que l'usage auquel elle est
conçue.
X
ANNEXES
ANNEXE 1 : Fabrication d'une fibre optique
La fabrication d'une fibre optique ayant les qualités
requises pour les télécommunications a nécessité la
mise au point des procédés techniques très complexes.
La technique générale de fabrication comporte
d'abord la fabrication d'une préforme, que l'on tire ensuite en fibre.
La préforme est un barreau cylindrique qui représente la
géométrie de la fibre. Ce barreau peut être imaginé
comme une grosse fibre de courte longueur. Une fois étirée, la
fibre préserve le même profil d'indice et le même rapport
entre le diamètre du coeur et celui de la gaine que ceux présents
dans la préforme du départ. En l'étirant, on obtient un
cylindre beaucoup plus long mais beaucoup plus mince. Alors, une
préforme de dix centimètres de diamètre et d'un
mètre de long peut former par étirement une fibre de 150
kilomètres et de quelques micromètres de diamètre.
A1.1 Étapes de fabrication
La préforme est fabriquée par
dépôt des composants chimiques sous forme vapeur à
l'intérieur d'un tube de verre ou en périphérie d'une tige
de substrat. Les couches successives de coeur et de gaine ainsi
superposées subissent ensuite une compression (opération de
restreint), pour l'obtention de la préforme.
La dernière étape (le fibrage) étire la
préforme pour lui donner la dimension finale de la fibre. En fin
d'opération, la fibre est recouverte de diverses gaines protectrices.
A1.2 Préparations des composants
Le verre et les dopants sont préparés en phase
vapeur à partir des chlorures ou des bromures. Ces produits
créent des préformes pour fibres monomodes et multimodes avec
l'atténuation linéique de l'ordre de 0,2 dB/km à 0,5
dB/km.
La variation de l'indice du verre est obtenue par des
additifs, les dopants : l'oxyde de bore (B2O3) diminue l'indice alors que
l'oxyde de phosphore (P2O5) et l'oxyde de germanium (GeO2) l'augmentent.
[12]
A1.3 Obtention de la préforme
Pour fabriquer des préformes, on utilise la
méthode du dépôt chimique en phase vapeur, plus
communément appelée méthode CVD (Chemical Vapour
Deposition). Cette technique permet de fabriquer des verres de très
haute qualité à partir d'une réaction chimique de produits
en phase vapeur. Les chlorures utilisés (SiCl4, GeCl4, POCl3, BCl3) sont
transformées en oxydes (SiO2,
XI
GeO2, P2O5, B2O3). La silice (SiO2) constitue la matière
de base de la préforme. L'addition de GeO2 et de P2O5 augmente l'indice
de la silice mais l'ajout de B2O3 le réduit. Il existe plusieurs
variantes de cette technique pour la fabrication de préformes.
o La technique par dépôt interne est appelée
MCVD (Modified Chemical Vapour Deposition ou dépôt de vapeurs
chimiques modifiées).
o Il y a aussi les techniques de dépôts externes
des oxydes. Ce sont la méthode OVPO (Outside Vapour Phase Oxydation) et
la méthode VAD (Vapor Axial Deposition).
A2.4 Fibrage
La préforme est placée verticalement et est
étirée pour donner à la fibre la dimension finale.
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique54.png)
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique55.png)
XII
Figure A2.02 : Étirage du
préforme
On réalise le tirage de la fibre en plaçant la
préforme dans un four à induction qui fond la silice. On fixe sur
un tambour en rotation le filament de verre qui s'est étiré par
gravitation. On rajoute un revêtement en silicone qui assure une
protection mécanique de la fibre. La vitesse de rotation du tambour
définit le diamètre de la fibre.
ANNEXE 2 : Interface principal du logiciel MATLAB
![](tude-des-attnuations-dans-une-transmission-par-fibre-optique56.png)
XIII
XIV
BIBLIOGRAPHIE
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1990
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XVI
PAGE DE RENSEIGNEMENT
Nom : RABESALAMA
Prénoms : Iabaina Isidor
Adresse : Lot 300PA Est-Météo
Tombontsoa Tsaravavaka Antsirabe II ANTSIRABE 110
E-mail :
easydoor.is@gmail.com Contact
: 033 74 923 00
|
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Titre de mémoire :
« ÉTUDE DES ATTÉNUATIONS DANS UNE TRANSMISSION
PAR FIBRE OPTIQUE »
Nombre de pages : 85 Nombre de tableaux
: 04 Nombre de figures : 51
Mots clés : fibre optique,
atténuation, transmission, perte, lumière, réflexion,
dispersion, signal, longueur d'onde.
Encadreur pédagogique :
Monsieur RANDRIAMIHAJARISON Mparany Jimmy