4.1.2. Structuration du marché rural du village
de Kouré
Les villages riverains de la brousse tigrée du canton
de Kouré (dont le village de Kouré), se sont organisés en
marchés ruraux de bois afin de mieux exploiter cette richesse.
Fonctionnel bien avant la nouvelle législation
forestière, le marché rural du village de Kouré
était un MRC. Pour cela : la gestion, le contrôle et la partage
équitable des ressources du massif forestier du village étaient
co-assurés par la SLG mise sur pied par le PED II, avec l'appui
technique des agents des services des eaux et forêts.
Voici l'organigramme de la SLG :
Un (1) président ;
§ Un (1) secrétaire ;
§ Un (1) gestionnaire ;
§ Deux (2) contrôleurs
§ Un (1) représentant des agriculteurs ;
§ Un (1) représentant des éleveurs ;
§ Des bûcherons dont le nombre varie selon le
marché ;
§ Des brigadiers deux (2) ou trois (3). (Laminou,
2005)
Etant un MRC, les brigadiers avaient pour mission le
contrôle de la coupe de bois et l'obligation de saisir le bois vert
coupé sans permission de la SLG. Les bûcherons n'avaient le droit
d'exploiter que du bois mort, ce qui était loin d'être le cas dans
la réalité car ces derniers ne manquent jamais d'astuce et de
raisons de couper du bois vert clandestinement.
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4.1.3. Etat actuel du marché de bois
énergie
Des deux types de marchés cités
précédemment (MRO et MRC), il est important de notifier que le
marché de bois énergie actuel dans le village de Kouré
n'est semblable à aucun des deux. En effet, le MRC du village de
Kouré qui a vu le jour en 1995 a cessé de fonctionner
véritablement en 2009.
Depuis lors il n'existe plus de marché rural digne de
ce nom dans le village de Kouré, néanmoins la coupe et la vente
de bois n'ont pas cessé de suivre leur cours.
Il faut signaler que ces activités se déroulent
désormais de façon informelle et sans suivi conséquent,
car la SLG de Kouré ne fonctionne plus à l'heure actuelle.
4.1.4. Les acteurs de la filière
Les principaux acteurs de la filière qui interviennent sur
le marché hebdomadaire sont :
Ø Les charretiers : ce sont des agriculteurs, à
part cette activité agricole ils ne possèdent aucune autre source
de survie après les récoltes. Ainsi, la majorité pratique
l'activité du `'bucheronnage» durant les temps de soudure afin de
subvenir à leurs besoins.
Ø Les camionneurs : ils viennent pour la plupart de
Niamey plus précisément des environs de l'aéroport le jour
du marché hebdomadaire du village de Kouré. Leurs camions, connu
sous le nom de `' Dogon-baro» ont une capacité de charge
d'environ 120 à 180 fagots.
NB. Un fagot contient en moyenne 17 petites tiges de ligneux.
Ø Les commerçantes : en provenance des environs
de l'aéroport de Niamey, s'associent à deux (2) ou trois (3) pour
louer un camion qui transporte le bois qu'elles achètent sur le
marché hebdomadaire.
La demande qui ne cesse de s'accroître au niveau des
centres urbains, fait que celles-ci tirent d'énormes
bénéfices de la vente du bois énergie sur les
marchés de Niamey. Les photos n°1 et n°2 montrent les
principaux acteurs qui oeuvrent dans le transport du bois énergie du
lieu d'approvisionnement au marché hebdomadaire du village ; et de
là vers la zone de l'aéroport de Niamey.
(Kouré, jour du marché hebdomadaire
31-12-12)
Photo n°1 : charretier-bûcheron de
Kouré Photo n°2 : camionneur de Niamey
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