II.2. Méthodes
II.2.1 Collecte des données
II.2.1.1 Collecte des données secondaires
La recherche documentaire a été faite dans la
bibliothèque du Centre National d'Appui à la Recherche (CNAR) de
N'Djamena, à la direction des AP du Tchad, à la
bibliothèque de la représentation de la FAO à N'Djamena,
à la direction des eaux et forêts et auprès du point focal
REDD+ du Tchad. A cela s'ajoutent les informations recueillies au laboratoire
d'écologie et de Systématique botanique de l'Université de
Yaoundé I, mais aussi par les recherches sur internet.
II.2.1.2 Collecte des données primaires
II.2.1.2.1. Méthodes de collecte des
données
Avant la réalisation de ce travail sur le terrain, la
carte du PNM a été consulté au préalable ; ceci
dans le but de déterminer dans le site d'étude, des points de
repère permettant d'établir les unités
d'échantillonnages (transects). Compte tenu du besoin d'obtenir des
unités d'échantillonnages représentatives et permettant
d'échantillonner le plus de formations végétales possibles
(Ntonmen, 2013).
II.2.1.2.1.1. Couverture
végétale
La couverture de la végétation a
été déterminée par la méthode des transects.
Elle a été utilisée par plusieurs auteurs en Afrique
centrale (Nkongmeneck, 1999; Hardy et Sonké, 2004 ; Zapfack, 2005 ;
Ntonmen, 2013 ; Banoho, 2013). Chacun des 07 transects prévus au plan de
sondage avait un point de départ situé à environ 2 km
après l'axe principal afin de minimiser les effets de bords et garantir
la fiabilité des données collectées. Chaque point de
départ est marqué par un piquet sur lequel sont inscrits au
marqueur les renseignements (numéro du transect, coordonnée GPS
du dit point, position du piquet par rapport à la longueur totale du
layon en mètre soit 0 m). Un inventaire des espèces est
réalisé dans tous les types de végétation
rencontrés le long de chaque transect. Le transect dégagé
par le machetteur (en coupant un minimum de végétation tout en
s'assurant de ne pas abîmer les arbres ou toutes autres plantes qui sont
comptées dans l'échantillon) est jalonné tous les 200 m et
porte les informations suivantes sur son dernier jalon : le numéro du
transect, la mention « Fin », la distance cumulée en
mètres soit 1200 m. L'identification des types de
végétation a été à l'aide de
caractéristiques discriminatives visuelles, ce sont : l'espacement entre
les plants, l'éclairage et les espèces présentes le long
du transect. L'importance de chaque TUT le long des transects permet
également d'évaluer les changements de couvert
végétal dans le Nord-ouest du PNM. Le dispositif
d'échantillonnage est présenté sur la figure 2, ci-dessous
:
20
Fig. 2: Carte de localisation des transects du relevé
floristique
II.2.1.2.1.2. Méthode des transects
II.2.1.2.1.2.1. Equipe
d'échantillonnage
La collecte des données (comptage) est faite sur une
largeur de 10 m de part et d'autre de l'axe central du transect, soit une
parcelle de comptage rectangulaire totale de 2,4 ha mesurant 1,2 km de long sur
20 m de large (Fig. 2). L'équipe d'échantillonnage est
composée de trois (03) personnes dont :
- un pointeur qui enregistre les données dans les
fiches de collecte tout en consultant les prospecteurs si le nom de
l'espèce est la bonne ;
- et deux prospecteurs qui ont la charge de prospecter les
arbres dont la circonférence à 1,3 m du sol est supérieure
ou égale à 4 cm et aussi de mesurer l'arbre.
10m
Axe central du layon
Prospecteur de gauche
10m
Pointeur
Prospecteur de droite
1,2 km
Fig. 3: Equipe d'échantillonnage (comptage)
utilisé. (Adapté de: Ntonmen, 2013)
La phase d'échantillonnage est
précédée par celle du layonnage. L'équipe
responsable du layonnage pour cette étude est composée de 04
personnes (Fig.3) :
- un machetteur de tête appelé « traceur
» et aussi un boussolier qui doivent faire un dégagement sommaire
du transect tout en assurant la bonne orientation ;
- deux jalonneurs (chaîneurs) dont l'un à l'avant
tenant une extrémité du ruban de 100 m de long, coupant, plantant
et numérotant au fur et à mesure les piquets servant au
jalonnement, et le second à l'arrière tenant l'autre
extrémité du ruban et portant les échantillons
collectés.
Chaîneur
Axe central du layon Chaîneur Boussolier Traceur
Point de départ
Sens
d'évolution
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Fig. 4: Equipe de layonnage uilisé (Adapté de :
Ntonmen, 2013).
Le dispositif déjà établi, sur chaque
arbre sélectionné, les paramètres à
considérer sont les suivants : l'essence qui est
déterminée sur la base de plusieurs caractéristiques
discriminants observés (silhouette générale, texture et
odeur de l'écorce/tranche, couleur, type et forme des feuilles...) ; la
circonférence (en cm) à 1,30 m du sol à l'aide d'un ruban
tailleur et enfin la hauteur du fût (en m). Il est à noter que
tous les prospecteurs ont des connaissances approfondies en essences
savanicoles. Les arbres inventoriés sont marqués pour ne pas
être comptés deux fois. Les espèces à contreforts
sont mesurées à 30 cm au-dessus de ces contreforts.
II.2.1.2.1.3. Estimation de la biomasse
végétale et des stocks de carbone
La collecte des données a eu lieu de Novembre à
décembre 2016 au sein du PNM. Elle a eu lieu en saison sèche,
cela explique le faible taux de biomasse végétale fraiche
prélevée. En plus à cette période sont
déclenchés les feux de brousse qui débarrassent le couvert
végétal de sa strate herbacée. A cause de cela, le long du
transect six (T6), la collecte des herbacées a été
très difficile.
Deux méthodes ont été utilisées
pour l'estimation du carbone. La méthode non destructive a servie
à l'estimation du carbone des ligneux de DHP = 4 cm (Ngomanda et
al., 2013). Elle prend en compte deux paramètres assez
accessibles à savoir : le diamètre et la densité
prédéfinie par l'équation allométrique de Chave et
al. (2005). Ces paramètres sont obtenus à l'issu des
relevés floristiques. Tandis que la méthode destructive a
été utilisée pour l'estimation du carbone
épigé et hypogé des strates inférieures (sous-bois,
litière, fines racines du sol). Les échantillons de
litière, de racines et des espèces coupées sur pied
grâce au dispositif décrit à la figure 5 et ensuite
séchés à l'étuve jusqu'à poids constant.
Lorsque le poids devient constant, cela signifie que toute l'eau contenue dans
la biomasse s'est évaporée
(Zapfack, 2005 ; Ngomanda op.cit).
0,5 m
1 m
20 cm
22
Fig. 5: dispositif d'échantillonnage du carbone
épigé et hypogé
23
Au total 126 quadras ont étés posés dont
: 42 de 1 m de côté, 42 de 0,5 m de côté et 42 de 20
cm de côté sur 50 cm de profondeur.
II.2.1.2.1.3.1. Evaluation du carbone
épigé
Les diamètres obtenus lors de l'inventaire floristique
sont utilisés pour évaluer la masse de carbone
séquestré par les individus recensés (Zapfack, 2005). Le
DHP est calculé par la formule C2/ð à l'aide du
tableur Excel 2013. L'équation allométrique
développée par Chave et al. (2005) a permis de calculer
la biomasse de chaque individu et de déduire le carbone des ligneux du
système étudié. Elle s'énonce comme suit :
Y= ñ*exp (-1,499+2,148lnD+0,207
ln(D)2)-0,0281(lnD)3)*0.001
Avec ñ=0,58 et 0,001 correspond à la conversion
en tonne/ha ; Y = biomasse (kg), ñ = densité du bois
(g/cm3), D = DHP (cm).
La quantité de carbone est obtenue en multipliant cette
biomasse par 0,47 (Hughes et al., 2000). Les arbustes dont le DHP
n'atteint pas 4 cm ainsi que les herbes (débarrassées de la
faune), sont collectés dans des quadrats de un mètre de
côté posé tous les 200 m le long de l'axe central du layon.
Ils sont coupés au niveau du sol, mis dans un sachet et refermés
hermétiquement pour éviter que le contenu des sachets ne se
mélange. Au laboratoire, ils sont transférés dans des
enveloppes, séchés à température constante et le
poids sec mesuré. Après avoir coupé la matière
verte dans les cadres d'un mètre de côté, les cadres de 0,5
m de côté sont utilisés pour collecter la litière.
Celle-ci est également enfermée dans des sachets plastiques. Ces
échantillons sont ensuite transportés jusqu'au laboratoire
où ils sont empaquetés dans des enveloppes puis
séchés dans une étuve jusqu'à poids constant. Leur
masse sèche est ensuite pesé à l'aide d'une balance de
précision (Zapfack, op.cit ; Ngomanda et al.,
2013).
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