UNIVERSITE DE PARAKOU
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FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
(FLASH) DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
(DGAT) **********
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE EN VUE D'OBTENIR LE DIPLOME DE
MASTER PROFESSIONNEL EN GEOGRAPHIE
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OPTION: SIG ET DYNAMIQUES ENVIRONNEMENTALES
(SIGDE)
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2ème PROMOTION
PRATIQUES AGRICOLES ET DEGRADATION DES SOLS DANS LA
COMMUNE DE NIKKI
Présenté et soutenu publiquement le 14 / 09 / 2020
par GUIDIGBI Adimi Alamou Achille
Sous la direction de : Professeur Jean Bosco
VODOUNOU
Enseignant-Chercheur Maître de
Conférences (CAMES)
Et codirigé par :
Dr Imorou OUOROU BARRE FOUSSENI
Enseignant- Chercheur Maître - Assistant
(CAMES)
Jury d'évaluation :
M. Paulin Jésutin DOSSOU,
Maître de conférences (CAMES) :
Président
M. Jean Bosco VODOUNOU, Maître de
conférences (CAMES) : Rapporteur
M. Imorou OUOROU BARRE
FOUSSENI, Maître - Assistant (CAMES) :
Examinateur
Septembre 2020
1
Sigles et Acronymes
ACC : Adaptation au Changement Climatique
ATDA: Agence Territoriale de Développement Agricole
C : Carbone
CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement
Supérieur
CARDER : Centre d'Action Régionale pour le
Développement Rural
CEC : Capacité d'Echange Cationique
CIRADEL : Centre International de Recherche et d'Action pour
le Développement Local
CO : Carbone Organique
COS : Carbone Organique des Sols
DGAT : Département de Géographie et
Aménagement du Territoire
DGEFC : Direction Générale des Eaux, Forêt
et Chasse
DGFRN : Direction Générale des Forêts et
des Ressources Naturelles
FA : Faculté d'Agronomie
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
FC : Foret Classée
FLASH: Faculté des Lettres, Arts et Sciences
Humaines
GDT : Gestion Durables des Terres
LADA-L: Land Degradation Assessment in Drylands Local
Assessment
MAEP: Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche
MCVDD : Ministère du Cadre de Vie et du
Développement Durable
MOS : Matière Organique des Sols
N : Nitrogène
PDC : Plan de Développement Communal
pH : Potentiel Hydrogène
ProSOL : Projet de Protection et Réalisation des Sols
dégradés pour améliorer la
sécurité alimentaire
RGPH : Recensement Générale de la Population et
de l'Habitation
SIG : Système d'Information Géographique
TAC : Techniques Agricoles de Conservation des terres
TJA : Technologies de Jachère
Améliorée
UNCCD: United Nations Convention to Combat
Désertification
UP : Université de Parakou
2
Dédicace
Je dédie le présent document :
- A ma mère Sabine YAI
- A mon père Eugène F. GUIDIGBI
Vous qui avez su me guider tout au long de ma vie, ce travail est
le fruit de vos peines.
Longue vie à vous chers parents !
3
Remerciements
Au terme de ce travail, je remercie Dieu Tout-puissant pour sa
bienveillance et sa protection tout au long de mon parcours scolaire en
particulier lors de la réalisation du présent travail mené
au Département de Géographie et Aménagement du Territoire
de l'Université de Parakou.
Je remercie mon Directeur de mémoire Pr. VODOUNOU Jean-
Bosco et mon Co-Directeur Dr. Imorou OUOROU BARRE FOUSSENI qui ont su encadrer
ce mémoire jusqu'à son terme malgré leurs multiples
occupations. Ce travail a bénéficié de leur rigueur
scientifique, des critiques et conseils très remarquables. Qu'ils
trouvent à travers ce témoignage l'expression de mes
sincères sentiments de reconnaissance.
J'exprime ma gratitude au personnel de l'ATDA de Nikki
particulièrement à Monsieur Nadjibou AMADOU Ba, Chef Cellule
Communale de l'ATDA Pôle 4 de Nikki pour sa disponibilité, son
apport technique et moral, de la collecte des données sur le terrain
jusqu'à la réalisation de ce document.
Ma reconnaissance s'adresse également :
- à tout le corps enseignant du Département de
Géographie et Aménagement du
Territoire (DGAT) de la FLASH de l'Université de Parakou
pour la formation reçue ;
- à mon père Eugène F. GUIDIGBI et ma
mère YAI Sabine pour leurs prestigieux conseils et leurs soutiens de
tout genre tout au long de ma formation ;
- à tous les membres de la famille GUIDIGBI et YAI qui
ont toujours veillé sur moi par leurs prières durant les moments
de collecte de données et de rédaction ;
- à mes frères et soeurs Olivier, Arnaud,
Yolande, Armand, Reine, Marie-Claire, Edith, Gisèle, et à mes
cousins Éric, Roland, Guy, Brice, Eustache, etc. pour leurs soutiens
moraux tout au long de ma formation ;
- à mon épouse BATIAN B. N. N. Mariatou pour la
patience, son soutien et son assistance inconditionnelle pendant les moments
difficiles de ma formation et de la réalisation de ce document ;
- à mon frère Éric A. TAIWO et son
épouse Claudine ADJIYO qui n'ont ménagé aucun effort pour
me soutenir et m'encouragé dans les moments difficiles durant cette
formation. Qu'ils retrouvent à travers ce témoignage mes
sincères remerciements ;
- à monsieur ALI Baboukari et son épouse
Bawéna ZACARI pour leur soutien de tout genre ;
- à madame SAIDOU Azoumi pour sa contribution lors de la
collecte des données ;
- à mes enfants Astrid et Alvares pour leur patience et
pour avoir accepté tous les sacrifices auxquels je les ai soumis durant
ma formation ;
- à mes camarades de la 2ème
promotion de Master Professionnel du DGAT- FLASH/UP
pour la franche collaboration et l'harmonie qui a
régné entre nous durant cette formation. Enfin, mes profondes
gratitudes et reconnaissances vont à l'endroit de tous ceux qui, d'une
manière ou d'une autre m'ont soutenu dans la réalisation de ce
travail.
4
Résumé
Dans le but d'apporter une contribution aux pratiques
agricoles et d'adopter une agriculture de conservation des sols, une
étude a été effectuée sur les pratiques culturales
et les dégradations des sols dans la commune de Nikki. L'objectif de
cette étude est d'évaluer la dégradation des sols, issues
des pratiques agricoles dans la commune de Nikki. C'est ainsi que sur la base
des méthodes d'analyse in situ et ex situ, les paramètres
physico-chimiques des sols réalisés à partir d'une
superposition d'images par télédétections ont
été analysés. Les résultats obtenus de ces analyses
révèlent que tous les différents types de sols de la
commune à savoir les sols ferralitiques, les sols ferrugineux tropicaux
à concrétion ou lessivés sans concrétion, les sols
hydromorphes et les sols minéraux bruts sont acides avec un degré
d'acidité qui varie de légèrement acides à
fortement acides. C'est ainsi qu'on retient que 36,05 % des sols de la commune
de Nikki sont fortement acides ; 43,55 % sont modérément acides
et 20,40 % sont légèrement acides car ils présentent
majoritairement un pH inférieur à 7. Par rapport au taux du stock
du Carbone Organique (CO) 6,17 % des sols accumulent un très faible
stock du CO ; 10,06 % des sols accumulent un faible stock du CO ; 8,08 % des
sols accumulent un stock moyen du CO et 75,70 % des sols accumulent un fort
stock du CO. En ce qui concerne la Capacité d'Echange Cationique (CEC) ;
28,16 % des sols de la commune ont une faible CEC ; 35,27 % ont une CEC moyenne
; 26,37 % ont une forte CEC et 10,20 % ont une très forte CEC.
Concernant le taux du Nitrogène (N) ; 11,85 % des sols de la commune ont
un très faible taux du N ; 20,96 % ont un faible taux du N ; 58,38 % ont
taux moyen du N et enfin 8,80 % ont fort taux du N. Quant au niveau de
fertilité des sols de la commune, il ressort que 5,22 % des sols ont un
faible niveau de fertilité ; 57,5 % des sols ont un niveau moyen de
fertilité et 37,28 ont un fort niveau de fertilité. À
partir de l'analyse de ces paramètres, il ressort que 58,35 % des
espaces cultivés sont faiblement dégradés ; 37,29 % sont
moyennement dégradés et 4,36 % sont fortement
dégradés. Les facteurs responsables de cette dégradation
sont relatifs à l'utilisation excessive des intrants chimiques dans la
production agricole, les mauvaise pratiques culturales, les activités
humaines liées à la production agricole (coupe et
incinération des arbres, les défrichements des champs, etc.).
Face à cette situation, il s'avère important que les mesures de
conservation et de bonnes pratiques agricoles soient prises.
Mots clés : Pratiques agricole ;
dégradation ; Sols ; Commune de Nikki.
Abstract
With the aim of contributing to agricultural practices and
adopting soil conservation agriculture, a study was carried out on cultivation
practices and soil degradation in the municipality of Nikki. The objective of
this study is to assess the degradation of the soil, resulting from
agricultural practices in the municipality of Nikki. This is how, on the basis
of in situ and ex situ analysis methods, the physico-chemical parameters of the
soils obtained from a superposition of images by remote sensing were analyzed.
The results obtained from theses analyzes reveal that all the different types
of soil in the municipality, namely ferralitic soils, tropical ferruginous
soils with concretion or leached without concretion, hydromophic soils and
mineral soils crudes are acidic with varying degrees of acidity from mildly
acidic to strongly acidic. For example, 36.05 % of the soils in the
municipality of Nikki are strongly acidic; 43.55 %are moderately acidic and
20.40 % are slightly acidic because they mainly have a pH below 7 compared to
the rate of the stock of Organic Carbon (CO) 6.17 % of soils accumulate a very
low of CO; 10.06 % of soils accumulate a low stock of CO; 8.08 % of soils
accumulate an average stock of CO and 75.70 % of soils accumulate a strong CO
stock. With regard to Cationic Exchange Capacity (CEC); 28.16 % of the
commune's soils have a low CEC; 35.27 % have an average CEC; 26.37 % have a
strong CEC and 10.20 % have a very strong CEC. Concerning the rate of Nitrogen
(N); 11.85 % of the soils of the municipality have a very low rate of N; 20.96
% have a low N level; 58.38 % an average N rate and finally 8.80 % have a high
N rate. As for the level of soil fertility in the municipality, it appears that
5.22 % of the soil has a low level of fertility; 57.5 % of soils have an
average level of fertility and 37.28 % have a high level of fertility. From the
analysis of these parameters, it emerges that 58.35 % of cultivated areas are
slightly degraded; 37.29 % are moderately degraded and 4.36 % strongly
degraded. The factors responsible for this degradation are relating to the
excessive use of chemical inputs in agricultural production, poor cultural
practices, human activities linked to agricultural production (cutting and
incineration of trees, clearing of fields, etc.). Faced with this situation, it
is important that conservation measures and good agricultural practices are
taken.
Keys words: Agricultural Practices; Soils;
Degradation; Nikki municipality.
5
INTRODUCTION
De nos jours, plusieurs pays de l'Afrique tropicale en
générale et particulièrement le Bénin ont vu
malgré la diversification des systèmes agricoles que les
rendements agricoles sont devenus faibles par endroit à cause de la
pauvreté des sols cultivables. Cette pauvreté des sols est due
non seulement à l'action des facteurs climatiques mais aussi aux
différentes pratiques agricoles utilisées dans ces milieux. Il
est de même important de retenir que ces pratiques agricoles
utilisées par les grands exploitants appauvrissent les terres arables
progressivement de nos jours. Signalons que plus de 25% des terres du globe
sont fortement dégradées ou subissent un taux élevé
de dégradation [dont 50% de terres agricoles] et près de 12
millions d'hectares disparaissent chaque année (UNCCD, 2016, p.1). Cette
dégradation croissante est conséquente des systèmes et
techniques inappropriées aux terres cultivables par les producteurs.
C'est ce que viennent confirmer les études effectuées par C.
Reijntjes & al., (1995, p.28) lorsqu'elles affirment que les
techniques traditionnelles de production ont continué de se
développer en interaction constante avec la culture et l'écologie
locales. Lorsque les conditions changeaient (par exemple : augmentation de
population ou influence de valeurs étrangères), le système
de production lui aussi évoluait. Ce facteur entraine progressivement la
dégradation du sol. Il faut aussi noter que l'agriculture autrefois
extensive est devenu intensive avec non seulement l'utilisation des produits
chimiques (pesticides, herbicides, insecticides, etc.) mais aussi l'usage des
machines agricoles (faucheuses, tracteurs, charrues, etc.) dans le but
d'accroitre la productivité. Ces pratiques contribuent et facilitent la
dégradation du sol dans ces différentes facettes. C'est
d'ailleurs l'idée que soutiennent A. Courtoux & C. Claveirole (2015,
p.11), en affirmant que les matières organiques et la
biodiversité immense sont au coeur de la qualité des sols et
assurent des fonctions essentielles, dont vont largement dépendre les
autres services rendus par les sols. Il convient ainsi de souligner la
diversité microbiologique et génétique présente
dans les sols puisqu'un gramme de terre contient notamment environ un milliard
de bactéries appartenant à plusieurs centaines de milliers
d'espèces différentes et un million de champignons relevant
eux-aussi de plusieurs milliers d'espèces. On retient alors de cette
assertion que toutes les différentes pratiques agricoles participent
à la destruction partielle ou totale de la structure du sol
6
qui entraine soit directement ou indirectement la
dégradation du sol dans les régions tropicales. Selon CIRADEL
(2017, p.26), plus de 70 % de la population de la commune de Nikki vit de
l'agriculture qui représente plus de 75 % du secteur primaire. Les
terres cultivables sont abondantes avec une fertilité acceptable et se
prêtent à cette activité. Par conséquent, la commune
de Nikki n'étant pas à l'abri de ces éventuelles
dégradations, il est donc important qu'une étude des pratiques
agricoles et des dégradations des sols, soit effectuée dans la
commune de Nikki afin que les mesures de conservation durables des sols soient
prises. Pour mener à bien cette étude, il s'avère
nécessaire de chercher les éléments de réponse aux
questions essentielles suivantes :
? qu'est ce qui caractérise les pratiques agricoles
dans la commune de Nikki ?
? quelles sont les types de dégradations de sols issues
des pratiques agricoles ?
? quelles sont les systèmes et techniques agricoles
adoptés pour une conservation
durable des sols ?
Les réponses à ces interrogations permettent de
mieux cerner les facettes des pratiques agricoles et dégradations des
sols dans ladite commune.
Pour y parvenir, cette étude s'articule autour de trois
chapitres à savoir :
? Le premier consacré à la problématique,
aux objectifs et hypothèses, au cadre d'étude et à la
clarification conceptuelle ;
? Le deuxième porte sur une revue de littérature
et à la démarche méthodologique devant permettre
l'aboutissement des objectifs de cette étude ;
? Le troisième porte sur les résultats, leurs
interprétations, l'évaluation des dégradations et enfin
sur une discussion qui va conduire à la proposition des systèmes
et techniques agricoles pour une conservation durable du sol.
7
8
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET
HYPOTHESES, CADRE D'ETUDE ET LA CLARIFICATION CONCEPTUELLE
1. Problématique
Le Bénin tout comme les autres pays de l'Afrique est
soumis à une croissance démographique dont la conséquence
immédiate est celle de la surexploitation des ressources naturelles
à cause du développement des activités agricoles qui sont
les principales activités des populations qui y vivent de nos jours. Ces
activités agricoles avec l'adoption des différentes pratiques
culturales sont pour la plupart responsables des dommages à la ressource
terre. Cette ressource non renouvelable connait des dégradations de
jours en jours dans toutes ces formes. Cette dégradation progressive des
terres suscite la polémique de plusieurs auteurs dont P. Brabant (2010,
p.4) qui affirme que la terre est une ressource en constante diminution
à cause de la croissance démographique et des effets
défavorables des activités humaines (surexploitation des terres,
pollutions, etc.) : 2 hectares de terre étaient disponibles par habitant
en 1900 dans le monde contre moins de 0,5 hectare en 2010. Il conclut en
soulignant que la dégradation des terres a drastiquement augmenté
depuis une soixantaine d'années, partout sur la planète, du fait
de la croissance démographique et de l'expansion industrielle. Pour A.
M. Igue & al. (2006a) cité par A. M. Igue & al
(2010, p.124) une réduction de la stratification et du taux de
recouvrement accompagne la conversion des formations forestières en
savanes et zones de cultures. Cette modification du couvert
végétal par les défrichements, les coupes de bois d'oeuvre
et de bois énergie expose les sols aux phénomènes de
ruissellement en nappe et en ravines et les fragilisent.
Selon S. Chibani (2016, p.23), toute opération
culturale induit une modification de l'état structural du sol et de
l'infiltration et par conséquent une diminution ou augmentation du
ruissellement et de l'érosion. C'est ainsi que dans la même
année, N. Turpin (2016, p.2) souligne à son tour que depuis plus
de vingt ans, de nombreuses actions incitatives ont vu le jour pour imaginer
des pratiques agricoles répondant au triple défi d'assurer un
niveau de vie pour les agriculteurs similaire au reste de la population, de
préserver les ressources naturelles exploitée par l'agriculture
et de fournir des services écosystémiques locaux
(biodiversité, paysage) ou à échelle plus globale en
participant à l'atténuation du changement climatique. Il faut
signaler que la diversité des semences,
des pratiques culturales et l'utilisation de la machination
dans le domaine agricole ont un impact sur le sol. Mais dans une étude
menée par M. Naitormbaide & al. (2010, p.877), les
exploitants affirment que l'emplacement d'une culture « est lié
à la force de la terre », c'est-à-dire le niveau de la
fertilité de celle-ci.
Quant à K. F. Benbrahim (2004, p. 318), il affirme que
l'augmentation des besoins alimentaires, suite à la surpopulation,
entraîne une surexploitation des ressources naturelles, ce qui se traduit
par l'utilisation des terres marginales, dont les parcours et les forêts,
comme terres de culture, ainsi que par l'intensification des techniques
d'exploitation des terres utilisant souvent des outils peu appropriés et
mobilisant de fortes doses d'eau pour l'irrigation. C'est ce qui pousse la Fao,
(1984a) cité par C. Reijntjes & al, (1995, p.26) en
affirmant que si aucune mesure visant à conserver les terres des zones
pluviales n'est prise, l'érosion et les pertes de sol dues à
l'eau ou au vent, l'augmentation de salinité ou d'alcalinité,
l'épuisement en éléments minéraux
nécessaires aux plantes et en matière organique, la
détérioration de la structure du sol et la pollution vont
provoquer la perte de 544 millions d'hectares de terres arables : 10% en
Amérique du Sud, 16,5% en Afrique, 20% en Asie du Sud-Ouest, 30% en
Amérique centrale et 36% en Asie du Sud Est. Ils ajoutent qu'une grande
partie des terres restantes perdront également de leur fertilité,
en raison de la détérioration de la couche arable. Elle continue
à cet effet en disant que la perte totale de productivité des
terres arables des régions pluviales atteindra le taux effarant de 29%.
C'est alors que la Fao (2016, p.5) affirme que si les sols sont mal
gérés ou s'ils sont cultivés selon des pratiques agricoles
non durables, le carbone présent dans le sol peut être
libéré dans l'atmosphère sous la forme de dioxyde de
carbone et contribuer aux changements climatiques.
Face à cette dynamique de la terre qui ne met pas la
commune de Nikki à l'abri des dégradations des sols, il est
indispensable que des mesures spécifiques soient prises pour
réduire les effets de dégradation, d'où la
nécessité de la présente étude intitulée
« Pratiques agricoles et dégradation des sols dans la
commune de Nikki ».
9
1.1 Objectifs et hypothèses de l'étude
Pour mener cette étude, quelques objectifs et
hypothèses de recherche ont été formulées.
1.1.1 Objectif de l'étude
L'objectif global de cette étude est d'évaluer la
dégradation du sol causée par les
pratiques agricoles dans la commune de Nikki.
De façon spécifique, il s'agit de :
1' caractériser les pratiques agricoles et les
dégradations du sol dans la commune
de Nikki ;
1' déterminer les dégradations des sols issues des
pratiques agricoles dans la
commune de Nikki ;
1' évaluer les impacts des pratiques agricoles sur les
sols dans la commune de Nikki.
1.1.2 Hypothèses de L'étude
Pour mener à bon cette étude, quelques
hypothèses ont été formulées et se
présentent
comme suit :
1' différentes pratiques agricoles et les
dégradations des sols s'observent dans la
commune de Nikki ;
1' les pratiques agricoles dégradent les sols dans la
commune de Nikki ;
1' les pratiques agricoles impactent négativement les
sols dans la commune de
Nikki.
1.2 Présentation du milieu d'étude
1.2.1 Situation géographique et organisation
administrative
1.2.1.1 Situation géographique
Située dans le département du Borgou la commune
de Nikki a une superficie de 3.171 km2 et est située entre
9° 55' 60» de latitude Nord et 3° 12' 30» de longitude Est.
Elle est à 529 km de Cotonou et à 115 km de Parakou Chef-lieu du
département. Elle est l'une des plus anciennes circonscriptions
administratives du département du Borgou et est limitée au nord
par la commune de Kalalé, au sud par celle de
Pèrèrè, à l'est par la République
Fédérale du Nigéria et à l'ouest par les communes
de Bembèrèkè et de N'Dali (figure 1).
10
Figure 1 : Situation géographique et
administrative de la commune de Nikki 1.2.1.2 Organisation
administrative
La commune de Nikki compte environ trois cent cinquante-neuf
(359) agglomérations regroupées en quatre-vingt-dix (90)
villages/quartiers de ville répartis dans sept (7) arrondissements que
sont : Biro, Gnonkourokali, Ouénou, Nikki, Sérékali, Suya
et Tasso. L'administration locale comporte trois (3) niveaux : la commune,
l'arrondissement, le village ou quartier de ville.
Définie par la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant
organisation des communes en République du Bénin détermine
l'organisation et le fonctionnement du conseil communal. Le Conseil communal de
Nikki a été installé par un arrêté
N°5/278/PDBA-SG-STCCD-DAC du 06 Août 2015 pris par le préfet
des départements du Borgou et de l'Alibori. Ce conseil est
composé de dix-neuf (19) membres dont deux (2) femmes. Il y a deux cent
un (201) conseillers locaux dont vingt (20) femmes pour assister le conseil
communal.
1.2.2 Milieu physique 1.2.2.1 Climat
Le climat de la commune de Nikki est de type
Soudano-guinéen comportant une saison de pluies et une saison
sèche. La saison des pluies va de Mai à octobre, et une saison
11
sèche allant de Novembre à Avril. La hauteur
d'eau annuellement enregistrée varie entre 1.100 mm et 1.300 mm Le
régime des vents est assez différencié suivant la
latitude. Pendant la saison sèche, l'harmattan, vent sec et frais
souffle du Nord-Est et est responsable de la baisse brutale de
l'humidité relative dans le mois de décembre (PDC, 2005, p. 4).
Cet important volume pluviométrique et le climat modéré de
la commune permettent de réduire non seulement les effets de la
modification climatique mais crée une température locale et
entraine l'infiltration d'eau nécessaire pour la survie des plantes.
1.2.2.2 Relief
Le relief est accidenté, comparé aux
régions méridionales du Bénin qui varie entre 0 à
504 mètres d'altitude. Le point le plus haut est au Sud de Tasso. Le
relief présente une diversité de roches d'âges
différents avec un système de glacis-buttes cuirassées
dont les pentes varient entre 2 et 4%. Les sols sont issus de
l'évolution des formations sédimentaires récentes et sont
globalement favorables à l'agriculture. La superficie totale
cultivée est d'environ 65,8% de la superficie totale de la commune
(CIRADEL, 2017, p.21). Ce relief accidenté participe à la
dégradation des sols de la commune par l'érosion causée
par le détachement et le transport des particules des sols sous l'effet
des eaux de ruissèlement et de pluie. Ce phénomène porte
ainsi atteinte aux rendements agricoles.
1.2.2.3 Sols
Les sols de la commune de Nikki sont issus de
l'évolution des formations sédimentaires récentes et aptes
à l'agriculture. Il s'agit de sols relativement profonds (1 à 4
mètres), bien drainés sur au moins un mètre de profondeur.
On y trouve également des sols ferrugineux tropicaux dont la
porosité et la perméabilité sont
généralement bonnes (CIRADEL, 2010, p. 19). L'augmentation des
superficies culturales dans le but d'améliorer les rendements agricoles,
l'utilisation des intrants chimiques dans la production agricole et les
mauvaises pratiques agricoles appauvrissent de jours en jours les sols dans ce
milieu.
12
1.2.2.4 Faune et flore
La végétation de la commune est dominée
par les savanes boisées, arborées et arbustives. On y rencontre
également des forêts claires par endroits. Cette
végétation ayant connu l'emprise de l'homme, est
caractérisée par la disparition de nombreux ligneux et des
ressources fauniques.
Cette commune est également caractérisée
par les savanes arborées et arbustives saxicoles qui sont des formations
qui occupent essentiellement les affleurements rocheux aux sols peu
évolués, graveleux et peu profonds. La dégradation de
cette savane est conséquente des pratiques agricoles (agriculture
itinérante sur brûlis, fréquence des feux de
végétation tardives).
1.2.2.5 Formation végétale et réseau
hydrographique
La commune de Nikki dispose d'une formation forestières
caractérisée d'une part par la présence de certaines
espèces forestières telles que : Combretum nigricans,
Detarium microcarpum, Gardenia erubescens et Gardenia Ternifolia et
d'autre part par les espèces ligneuse telles que : le Karité
(Vitellaria paradoxa) et néré (Parkia biglobosa)
qui sont pour la plupart protégées et conservées par
l'homme en raison de leurs importances économiques.
Sur le plan hydrographique, la commune de Nikki est
très peu arrosée en cours d'eau. Selon R. A. Houngnihin (2006, p.
10), on distingue deux cours d'eau qui sont des affluents du fleuve
Ouémé auxquelles s'ajoutent de nombreuses sources qui ne
résistent pas à la saison sèche (Figure 2).
13
Figure 2 : Réseau hydrographique de la
commune de Nikki 1.2.3 Démographie
La commune de Nikki compte 151 232 habitants dont 75 339
hommes, soit 49,82% et 75 893 femmes, soit 50,18%. Signalons que le taux
d'accroissement intercensitaire est de 3,8% (RGPH4, 2013, p.18). La population
estimée en 2020 est de 184 318 habitants. Cette croissance
démographique de cette commune (Figure 3) favorise une pression sur les
sols cultivables. Ce qui entraine le développement de l'agriculture qui
est la principale activité des populations de cette commune d'où
l'accroissement des terres cultivables ayant pour conséquence
l'augmentation du degré de dégradation des sols naturels.
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
2025
Années
Populations
200 000
180 000
160 000
140 000
120 000
100 000
40 000
80 000
60 000
20 000
14
Figure 3 : Evolution de la population de la
commune de Nikki de 1979 à 2020
La figure 3 présente l'évolution de la
population de Nikki de 1979 à 2020. A la lecture de cette figure, il
ressort que la population de la commune de Nikki a considérablement
évolué.
1.2.4 Activités économiques de la commune
L'agriculture est la principale activité qui occupe la
population de la commune. Plus de 70% de la population de la Commune vit de
l'agriculture qui représente plus de 75 % du secteur primaire. Les
terres cultivables sont abondantes avec une fertilité acceptable et se
prêtent à cette activité. Les principales
spéculations rencontrées sont : les céréales, les
tubercules, les légumineuses, les produits maraichers et les cultures de
rente (Zéa mays (Maïs), Sorghum bicolor (Sorgho),
Pennisetum glaucum (Mil), Oryza sativa (Riz), Dioscorea
spp (Igname), Manihot esculenta (Manioc), Glycine max
(Soja), Vigna radiata (Haricot), Arachis hypogaea (Arachide),
Gossypium (Coton), légumes : Solanum lycopersicum
(Tomate), Abelmoschus esculentus (Gombo), Capsicum annuum
(Piment), etc.) (CIRADEL (2017, p. 26).
À l'agriculture, s'associent plusieurs d'autres
activités économiques qui contribuent directement ou
indirectement à l'économie de la commune. Il s'agit de :
l'élevage pastoral, l'artisanat, le tourisme, l'hôtellerie et le
commerce informel.
15
1.3 Clarification conceptuelle
i' Pratique agricole
C'est l'ensemble des activités et systèmes de
production, dont le but est la transformation et l'exploitation de la terre
à des fins de cultures.
i' Dégradation
Toutefois, il signifie toute action humaine causée par
les pratiques agricoles qui met la nature ((physique, chimique, biologique) du
sol ou des éléments nutritifs du sol en mauvais état.
i' Sol
Selon C. Pautrot (2012, p. 203), le sol désigne «
la partie superficielle de la terre susceptible d'être cultivée en
raison de ses propriétés physiques et chimiques. Il
résulte de l'interaction de la biocénose et du sous-sol sous
certaines conditions climatiques. La plupart des plantes cultivées
puisent l'essentiel de leur nourriture dans l'horizon supérieur du sol
riche en matière organique qui lui donne une structure idoine ».
Dans le cadre de la présente étude, le sol est
la partie superficielle de la terre sur laquelle les plantes se
développent et se mènent les activités agricoles, et qui
est également favorable à la biodiversité en raison de ces
propriétés physico-chimiques.
i' Dégradation des sols
La dégradation des sols est un phénomène
naturel inhérent aux processus physico-chimiques et biologiques qui
dynamisent notre planète (S. Chibani, 2016, p.13).
Dans le cadre de la présente étude, elle
désigne toute action humaine relative aux activités agricoles qui
met la partie superficielle de la surface terrestre sur laquelle existe un
écosystème bénéfique à la production
agricole dans un mauvais état.
16
CHAPITRE II : POINT DE CONNAISSANCES ET
APPROCHES METHODOLOGIQUES
2.1 Revue de littérature
Plusieurs auteurs ont mené des études en rapport
avec les pratiques agricoles et les dégradations du sol à
l'échelle nationale du Bénin en générale et celle
de la commune de Nikki en particulier. De ces études, il ressort une
multiplicité et diversité des perceptions de ces auteurs face
à la question des dégradations du sol liées aux
pratiques
agricoles. C'est ainsi que K. Koffi (2012, p.37) affirme que,
les activités de défrichements et abattage d'arbres, de
dénudation du sol, de terrassements et préparation de l'assiette
des routes, de construction et revêtement des routes, du transport des
emprunts, carrières, déblais et remblais et du matériels
vers le chantier, etc. constituent des risques de dégradation de terres
et d'érosion des sols. Donc, il faut comprendre comme le définir
J-P. Camuzard, (2005, p.85) que, le processus de dégradation des sols
est un phénomène qui n'émeut pas les populations et il
n'existe pas, à ce sujet, de pression sociale susceptible d'alerter la
classe politique comme c'est le cas pour la perte de biodiversité, pour
le trou de la couche d'ozone, pour le réchauffement de la Terre ou pour
la pollution de l'air. Pourtant il s'agit d'un phénomène
naturellement présent dans les cycles géologiques mais
accéléré par les contraintes liées au mode de vie
occidental et par l'émergence des processus de production intensifs.
Pour cela, l'accroissement des besoins devra être compensé par une
augmentation de la productivité agricole, car la majeure partie des
bonnes terres de la planète est déjà exploitée.
Dans ce même temps, il faudra éviter l'expansion ultérieure
de l'agriculture sur les sols de faible rendement (Sommet de la Terre, 1992, p.
24). Ceci au nom de la satisfaction des besoins alimentaires de la
planète. Dans cette même logique, G. Caldwell (1988), cité
par M. Brouillette-Paradis, (2010, p.13) confirme que c'est l'inscription de la
production agricole dans une logique de marché qui provoqua une
transformation des modes de production. Pour la FAO (2015i, p.1), la
dégradation des sols est causée par des pratiques de gestion et
d'utilisation des terres non durables, et par des phénomènes
climatiques extrêmes qui résultent de différents facteurs
sociaux, économiques et de gouvernance. Actuellement, 33 pour cent des
terres sont modérément ou gravement dégradées du
fait de l'érosion, de la salinisation, du compactage, de l'acidification
et de
17
18
la pollution chimique des sols. Le taux actuel de
dégradation des sols menace la capacité des
générations futures à satisfaire leurs besoins les plus
élémentaires.
L'agriculture repose sur un processus continu d'intervention
et de modification de la nature ; son fonctionnement dépend de
l'environnement et du maintien de sa qualité tout en nécessitant
sa transformation et en causant inévitablement une atteinte à cet
environnement (K. Weiss & al., 2006, p.79). Les
différents systèmes et techniques agricoles impactent le sol dans
ces différentes facettes par la perte de la couche arable et favorisent
l'érosion des champs de culture. Selon certaines études
effectuées par A. Azontonde (1993, p.223), le labour isohypse
réduit fortement l'érosion; mais, au lieu d'entraîner une
forte réduction des pertes de matière organique en conservant la
fertilité des sols, ce labour conduit au contraire à une chute du
stock organique et des rendements. Ces études révèlent
également que, le grattage léger avec brûlis aboutit
à la destruction de la matière organique, à la
dénudation du sol et à une augmentation du ruissellement. Mais
pourtant, les études effectuées par G. Richard, (2008, p.8) ont
montré que pour ce qui est de l'activité biologique des sols
tassés, la présence d'une structure du sol dégradée
(i.e. dont la proportion de zones tassées dans la couche
travaillée est plus importante) affecte différemment les
espèces de vers de terre. Un passage d'engin lourd en conditions humides
peut entraîner une baisse de près de 50 % du nombre de vers de
terre, soit par une mort directe par écrasement lors du tassement, soit
par fuite des individus hors de la zone tassée.
Selon P. Gareau & al., (1999) cité par
RQGE, (2007, p.17), l'augmentation des superficies en culture de maïs et
de céréales ainsi que l'abandon graduel de la rotation des
cultures n'ont fait qu'aggraver le problème de perte de sol. D'où
la nécessité de changement des pratiques agricoles aux fins
d'accroitre les rendements. C'est ce qu'a compris A. M. Igue (2013, p. 24) en
résumant que la dégradation des terres est un problème qui
aujourd'hui compromet le développement et même le survie de la
population.
D'aucun attribuent non seulement ce phénomène de
diversité des pratiques agricoles et de dégradation des sols
à la non-maitrise des techniques culturales et à la
qualité du sol mais également à la pauvreté. C'est
ainsi que (M. Bied-Charreton, 2017 p.12) affirme que l'accroissement de la
production agricole s'est souvent fait au prix d'une pression
accrue sur les ressources et l'espace: augmentation des
superficies cultivées, diminution de la jachère, et donc perte de
la fertilité et plus grande sensibilité à la
dégradation. S'ajoute à cela le surpâturage et les
déboisements pour le bois de feu et d'autres usages comme l'urbanisation
C'est d'ailleurs dans cette optique que les études effectuées par
E. N. Houngbo, (2012, p.250) au Bénin pendant la période
2000!2007 sur le plateau Adja affirment que, les chances des ménages
pauvres de sortir de la pauvreté ont été globalement
améliorées tout comme celles des non pauvres de demeurer non
pauvres. Ces chances sont renforcées au niveau des ménages qui
mettent en oeuvre les techniques agricoles de conservation des terres (TAC)
comparativement à ceux qui ne les pratiquent pas. Les pratiques de
jachère naturelle, déjà chère
améliorée et de plantation, outre l'amélioration de la
qualité environnementale, améliorent les chances du ménage
pauvre de sortir de la pauvreté et celles du ménage non pauvre de
le rester. Plus spécifiquement, l'analyse par TAC indique que les
technologies de jachère améliorée (TJA) sont la pratique
la plus efficace économiquement devant la jachère naturelle et la
plantation pure, pour réduire à long terme l'incidence de la
pauvreté.
2.2 Matériel et Méthodes
2.2.1 Matériel
Les matériels utilisés pour l'atteinte des
objectifs de cette étude sont multiples. Il s'agit : - des documents
planimétriques (carte topographique feuille de Nikki de l'IGN et les
images satellitaires LandsatETM+, Spot, pour la réalisation des cartes
paramètres physico chimiques ;
- des questionnaires de levés d'informations
socioéconomiques et autres renseignements complémentaires
permettant l'atteinte des objectifs fixés ;
- un appareil photographique numérique pour la prise
des photos sur le terrain ;
- un GPS pour la prise des coordonnées sur le terrain
;
- une tarière pour le prélèvement des
carottes permettant la description des horizons des sols ;
- un ordinateur (le Microsoft Word et Excel pour le traitement
des textes et tableaux statistiques) ;
- une moto pour les déplacements ;
- etc.
19
2.2.2 Méthodes
2.2.2.1 Méthode de collecte des données
Elle s'est déroulée en trois phases : une phase
exploratoire, une phase de recherche documentaire et une phase de collecte des
données sur le terrain.
? Phase d'exploration
Elle a consisté à faire une visite sur certains
champs cibles, de prendre contact avec les producteurs, les responsables
techniques du secteur agricole (encadreurs, conseillers agricoles, etc.) les
personnes ressources du milieu d'étude et toute autre personne
susceptible de fournir les informations fiables pour atteindre les objectifs de
cette étude. Cette phase a permis également de s'entretenir avec
ces derniers pour s'enquérir des réalités du terrain.
? Recherche documentaire
La recherche documentaire a permis de collecter des
données et informations, relatives aux pratiques et dégradation
du sol. La collecte de ses données a été effectuée
dans les bibliothèques des centres universitaires, des mairies, les
services déconcentrés de l'État, les bibliothèques,
les directions et les sites internet.
? Méthode de collecte des données
proprement dite sur le terrain
Cette méthode a consisté à renseigner
auprès des personnes ressources, des responsables du secteur agricole,
des agriculteurs ou producteurs qui travaillent les sols et toute autre
personne susceptible de fournir les informations relatives à :
- l'utilisation des sols dues aux changements de la
qualité du sol en se basant sur les aspects de la production agricole
tels que :
? diminution des rendements ;
? difficultés à maintenir les rendements ;
? mauvaises herbes ;
? présence des roches dures à la surface rendant le
labourage difficile.
- la perception des utilisateurs des terres afin de savoir
comment la production, les pratiques agricoles changent et la façon dont
les plantes, le sol, les ressources en eau et la végétation
naturelle se détériorent pour rendre la production plus
dommageable.
20
- l'identification des indicateurs de contraintes à la
production dans les champs afin d'identifier les problèmes qui peuvent
causer la dégradation des terres. Pour y parvenir, l'utilisation des
techniques et outils appropriés est mise en application pendant la
collecte. Les enquêtes sur le terrain ont consisté à la
collecte des informations relatives aux pratiques agricoles de même que
celles des dégradations issues de ces pratiques La population cible
regroupe l'ensemble des acteurs directs et indirects du secteur agricole de la
commune de Nikki. À cet effet, les guides d'entretien et les
questionnements ont été élaborés et
administrés à la population cible.
La méthode raisonnée d'échantillonnage
est utilisée. La raison de ce choix est liée
spécifiquement à des ménages agricoles de la commune
(Tableau I).
Tableau I : Population agricoles par
arrondissement de la commune de Nikki
Arrondissements
|
Population
|
Ménages Agricoles
|
NIKKI
|
66 109
|
4 021
|
TASSO
|
17 883
|
1 609
|
OUENOU
|
17 154
|
1 425
|
SEREKALI
|
15 804
|
1 401
|
GNONKOUROKALI
|
13 825
|
1 246
|
BIRO
|
12 650
|
1 151
|
SUYA
|
7 807
|
639
|
TOTAL Commune
|
151 232
|
11 492
|
Source : RGPH4 (2013)
La taille de l'échantillonnage est de 5% du nombre
total des ménages agricoles (NTM) de la commune sachant que le
nombre de ménages agricole de la commune est de 11.492 ménages.
Donc le nombre total de ménages à enquêter(Nt)
dans cette commune est de 575 ménages (Tableau IV). Il est défini
par la formule :
????= ?ni ou ????= ?(5% x ??????(??))
Avec : ni : nombre de ménages à
enquêter par arrondissement ;
Ntr(x) : nombre de ménages par arrondissement et
x est variable.
Soit ni le nombre de ménage d'un arrondissement
défini par la formule :
??????(??) x ????
ni =
N????
|
ou ni = 5% x ??????(??) ;
|
21
Le nombre de ménages à enquêter par
arrondissement étant connu, le nombre total des ménages à
enquêter dans la commune (Nt) est donc égale à la
somme de tous les ménages à enquêter par arrondissement
(ni). Il est défini par la formule suivante :
- ????= ? ???? = 201 + 80 + 71 + 70 + 62 + 58 + 32
= 575 ménages
NB : Sachant bien que chaque ménage est
représenté par un Chef de ménage, le nombre de
ménages à enquêter dans cette commune est donc égale
au nombre de Chef de ménages de cette commune.
La synthèse des ménages enquêtés se
résume dans le tableau II.
Tableau II : Ménages
enquêtés par arrondissement.
Arrondissements
|
Population
|
Ménages Agricoles (Ntr(x))
|
Ménages à enquêter
(ni)
|
NIKKI
|
66 109
|
4 021
|
201
|
TASSO
|
17 883
|
1 609
|
80
|
OUENOU
|
17 154
|
1 425
|
71
|
SEREKALI
|
15 804
|
1 401
|
70
|
GNONKOUROKALI
|
13 825
|
1 246
|
62
|
BIRO
|
12 650
|
1 151
|
58
|
SUYA
|
7 807
|
639
|
32
|
TOTAL COMMUNE
|
151 232
|
11 492
|
575
|
Source : Enquête du terrain, 2020
2.2.2.2 Dépouillement et traitement des
données
Cette phase a consisté dans un premier temps au
dépouillement des fiches d'enquêtes adressées aux personnes
concernées. Il a suivi ensuite le traitement manuel et automatique des
données spécifiques et statistiques recueillies sur le terrain en
vue de l'évaluation de la dégradation des sols causées par
les différentes pratiques agricoles. 2.2.2.3 Analyse des
données
Elle s'est déroulée en deux étapes :
l'identification des indicateurs des contraintes à la production ou
facteurs de dégradation et la méthode d'analyse des
données.
? Identification des indicateurs de contraintes à
la production ou facteurs de dégradation
Étant donné que les contraintes à la
production impliquent des observations et des données de plusieurs
sources, pour mieux connaitre ces contraintes, l'outil d'évaluation des
caractéristiques de croissance d'une culture de LADA-L (2007) a
été utilisé. Cet outil a permis d'identifier clairement
les indicateurs des contraintes à la production en
22
tenant compte de la qualité de la graine, des pratiques
agricoles, de la qualité du sol et du climat. Pour y parvenir, deux
séries de questions relatives aux facteurs de récolte et de
dégradation du sol sont posées aux producteurs sur la base des
observations utiles faites sur le terrain. Ceci a permis d'obtenir la
perception des agriculteurs sur la croissance des cultures favorisant la
dégradation du sol ou ayant un impact négatif sur la structure du
sol.
? Méthode d'analyse des
données
L'outil d'évaluation des caractéristiques de
croissance d'une culture de LADA-L (2007) de même que la liste de
contrôle de BISSET (1987) ont été utilisés pour
identifier respectivement les indicateurs des contraintes de la production
d'une culture et les sources d'impacts. Les indicateurs physiques de
l'état du sol ont été ensuite croisés aux sources
d'impacts identifiées à partir de la matrice de Léopold
(1971) pour déterminer l'impact de ces activités sur le sol.
Tableau III: Sources d'impacts
identifiées
Activités
|
Sources d'impacts
|
A
|
|
B
|
|
C
|
|
Source : Bisset (1987)
La matrice d'impacts de Léopold (1971) a permis de
croiser les sources d'impacts avec les indicateurs physiques de la santé
du sol (Tableau IV). Ce croisement a permis d'identifier les composantes du sol
touchées par les pratiques agricoles. C'est ainsi que l'identification
des composantes a donné la possibilité d'apprécier le
degré de dégradation des pratiques agricoles sur le sol. Par
conséquent, les résultats des interrogations relatives aux
facteurs de récoltes et des facteurs de dégradation
croisés aux indicateurs des contraintes à la production ont
favorisé l'identification des pratiques culturales qui influencent la
nature du sol.
23
Tableau IV : Matrice d'identification des
composantes et des sources d'impacts
Sources d'impacts
|
Indicateurs physiques de la santé du
sol
|
Milieu physique
|
Milieu humain
|
C1
|
|
C3
|
C4
|
C5
|
C6
|
A
|
|
|
|
|
|
|
B
|
|
|
|
|
|
|
C
|
|
|
|
|
|
|
D
|
|
|
|
|
|
|
E
|
|
|
|
|
|
|
Source : adapté de Léopold
(1971)
Enfin, les prélèvements des sols ont
été faits sur quelques types de sols notamment les sols en
jachères, les sols des champs et les sols nus ou sols transformés
et leurs propriétés physico-chimiques ont été
évaluées. Deux méthodes d'évaluation ont
été appliquées pour l'évaluation de ces sols. Il
s'agit de la méthode d'évaluation in situ et la méthode
d'évaluation ex situ.
La méthode d'évaluation in situ s'est
déroulée sur le terrain. Elle a consisté dans un premier
à faire des prélèvements sur les sols des champs
laissés en jachères, les sols des champs cultivés et les
sols nus. Les échantillons des prélèvements de sols ont
été ensuite analysés à partir d'une observation
directe en tenant compte la couleur du sol, la porosité, l'abondance des
racines et la présence des vers de terres dans le sol, etc. Cet exercice
a permis d'apprécier la nature des sols.
Quant à la méthode d'évaluation ex situ,
elle a consisté à faire des superpositions des paramètres
physico-chimiques par télédétection au laboratoire afin
d'évaluer le niveau de dégradation des sols dans la commune de
Nikki. C'est ainsi que l'évaluation a été effective en se
basant sur le taux du potentiel hydrogène (pH), la quantité du
stock de Carbone Organique (CO), la Capacité d'Échange Cationique
(CEC), le taux de Nitrogène et le niveau de fertilité des sols
suivant les classifications indiquées dans le tableau V.
24
Tableau V : Classification des paramètres
physico-chimiques
PARAMETRES PHYSICO- CHIMIQUES
|
TAUX
|
APPRECIATION
|
|
|
|
POTENTIEL HYDROGENE (pH)
|
0-5,5
|
Fortement acide
|
5,5-6
|
Modérément acide
|
6 - 6,3
|
Légèrement acide
|
CARBONE ORGANIQUE (CO)
|
|
|
0 - 50
|
Très faible
|
50 - 100
|
Faible
|
100 - 150
|
Moyen
|
150 - 367
|
Fort
|
|
|
|
CAPACITE D'ECHANGE CATIONIQUE (CEC) EN
|
0 - 50
|
Faible
|
50 - 100
|
Moyenne
|
100 - 150
|
Forte
|
150 - 178
|
Très Forte
|
|
|
|
NITROGENE (N)
|
0 - 50
|
Très faible
|
50 - 100
|
Faible
|
100 - 150
|
Moyen
|
150 - 280
|
Fort
|
Après la superposition des paramètres
physico-chimiques réalisée par
télédétection, ceux-ci ont été
confrontés avec les organismes vivants du sol. Ceci a permis
d'apprécier le niveau de fertilité et de dégradation des
sols du milieu d'étude à trois niveaux : faible, moyen et
fort.
25
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 Résultats
La population agricole de la commune de Nikki se distingue des
autres populations agricoles des communes voisines par les différentes
pratiques agricoles qu'elle pratique. Mais il faut noter que ces
différentes pratiques sont de nos jours responsables des
différentes dégradations qu'on enregistre dans cette commune.
C'est la raison qui sous-tend la nécessité des travaux de
terrain. Les travaux de terrain effectués à cet effet
révèlent les résultats suivants.
3.1.1 Pratiques agricoles et dégradation des sols
à Nikki
3.1.1.1 Généralités sur les pratiques
agricoles dans la commune de Nikki
Des résultats de terrains, il ressort que la population
agricole de la commune de Nikki est constituée de 88,17 % de
ménages agricoles de sexe masculin et de 11, 83 % de sexe féminin
parmi lesquels on distingue 85,04 % d'autochtones et 14, 96 % de migrants venus
pour la plupart des départements de la Donga et de l'Atacora et des pays
voisins tels le Niger et le Togo. Ceci permet de retenir que dans la commune de
Nikki, les personnes de sexe masculin s'intéressent plus aux
activités agricoles que celles du sexe féminin. De
surcroît, les ménages agricoles sont plus autochtones que migrants
et sont composés en majorité des personnes valides de
différents âges. Donc ce sont des personnes adultes qui exploitent
plus les sols dans ce milieu. Ces personnes ont des situations familiales
variables. Par exemple 17,22 % des Chefs ménages agricoles
enquêtés sont célibataires ; 78,96 % sont mariés ;
1,57 % sont divorcés et 2,26 % sont veufs. Ils sont pères de
famille avec à leur charges les enfants dont l'effectif varient de 1
à 25 enfants.
3.1.1.2 Caractéristiques des pratiques agricoles
dans la commune de Nikki
Les ménages agricoles de la commune de Nikki à
l'instar de certains ménages agricoles d'autres communes du Bénin
pratiquent une agriculture qui emblave de grandes superficies. Ces superficies
varient d'un agriculteur à un autre en fonction de leurs besoins
alimentaires et du rendement attendu. Dans la commune, 14,09 % des
26
agriculteurs exploitent une superficie comprise entre 0,5 et 2
ha ; 21,22 % des agriculteurs exploitent une superficie entre 3 et 4 ha ; 19,65
% des agriculteurs exploitent une superficie entre 5 et 6 ha ; 14,96 des
agriculteurs exploitent une superficie entre 6 et 8 ; 8,70 % des agriculteurs
exploitent une superficie entre 8 et 10 ha ; 9,57 % des agriculteurs exploitent
une superficie entre 10 et 12 ha et enfin 11,83 % des agriculteurs exploitent
une superficie personnes 12 et plus.
Pour ce fait, il s'avère nécessaire de signaler
que les travaux de préparation, de nettoyage et de désherbage des
champs avec des superficies plus ou moins grandes nécessitent les moyens
et techniques appropriés.
3.1.1.2.1 Moyens utilisés pour le
défrichage
Plusieurs moyens sont utilisés pour les
préparations des champs dans la commune de Nikki, mais quatre moyens
sont les plus utilisés par les agriculteurs pour défricher leurs
champs : il s'agit du défrichage manuel avec la machette, l'utilisation
des herbicides, la technique d'abattage des arbres soit par la coupe ou par la
mise du feu au pied des friches ou arbres et enfin l'attelage. Les
résultats de terrains révèlent également que 42,78
% des ménages agricoles de la commune de Nikki utilisent manuellement la
machette pour le défrichage ; 33,57 % utilisent des herbicides ; 22,96
pratiquent la technique d'abattages des arbres et enfin 0,70 % adoptent
l'attelage.
3.1.1.2.2 Différents types de pratiques agricoles
et le moyen utilisé
Les pratiques agricoles dans la commune de Nikki sont
multiples. Il s'agit de la pratique du labour plat, du billonnage et de
buttage. Les agriculteurs pratiquent plus le billonnage, suivi du labour plat
et enfin le buttage spécifiquement destinées pour les tubercules
telles que Dioscorea spp (Igname), Ipomoea batatas (Patate
douce) et Manihot esculenta (Manioc). Plus de 25,57 % ménages
agricoles font le labour plat ; 59,48 % font le billonnage et les 14, 96 % font
les buttes.
Pour l'effectivité des différentes pratiques
agricoles, plusieurs moyens sont utilisés par les agriculteurs pour
labourer leurs champs. Il s'agit de : le labour avec traction animale (les
boeufs), le labour à la machine (tracteur) et le labour manuel avec la
houe. C'est ainsi qu'on dénombre plus de 53,57 % des ménages
agricoles de la commune de
27
Nikki qui labourent leur champs avec la traction animale
précisément les boeufs ; 29,57 % labourent manuellement leur
champs avec la houe et 16,87 % labourent leurs champs avec la machine
précisément avec le tracteur.
3.1.1.2.3 Types de cultures
Deux types d'agricultures sont pratiqués par les
populations agricoles de la commune de Nikki : la monoculture pratiquée
par 30,43 % des ménages agricoles et la polyculture pratiquée par
69,57 % des ménages agricoles.
Signalons que la monoculture est un type d'agriculture
basée sur la culture d'une seule spéculation ou produit sur le
même champ contrairement à la polyculture qui est basée sur
la culture de plusieurs spéculations dans le même champ durant une
saison agricole.
3.1.1.2.4 Cultures du milieu
Les différentes cultures qu'on rencontre dans la
commune de Nikki sont les céréales : Zéa mays
(Maïs), Pennisetum glaucum (Mil), Glycine max
(Soja), Sorghum bicolor (Sorgho), Vigna unguiculata
(Niébé), Oryza sativa (Riz) ; les tubercules :
Manihot esculenta (Manioc), Ipomoea batatas (Patate douce),
Dioscorea spp (Igname) ; les fibres Gossypium (Coton) et les
légumineux : Arachis hypogaea (Arachide). Les 20,17% des
ménages agricoles de la commune de Nikki cultivent Zéa
mays (Maïs) ; 5,74 % font le Pennisetum glaucum (Mil) ;
21,91 % du Glycine max (Soja) ; 12,70 % du Manihot esculenta
(Manioc) ; 17,04 % de Dioscorea spp (Igname) ; 9,04 % du
Gossypium (Coton) ; 2,09 % de Oryza sativa (Riz) ; 1,74 % de
Arachis hypogaea (Arachide) et 1,04 % de Ipomoea batatas
(Patate douce).
3.1.1.3 Caractéristiques des dégradations des
sols
Les dégradations des sols dans la commune de Nikki sont
multiples et diversifiées. 3.1.1.3.1 Types de dégradation
de sols
Les différents types de dégradation des sols
enregistrés dans la commune de Nikki sont : la dégradation
physique, la dégradation chimique et la dégradation
biologique.
28
? Dégradation physique
Elle se caractérise par la modification de la
morphologie structurale du sol et par l'action d'érosion. Les
modifications du ruissellement et de l'érosion peuvent en effet
être considérées comme représentant effet global des
dégradations physiques dont souffrent les sols, lorsque l'on passe du
milieu naturel non perturbé aux milieux agricoles profondément
modifiés par l'homme (J.-Cl. Leprun, 1994, p.46).
? Dégradation chimique
La dégradation chimique ne concerne pas que les seuls
horizons labourés, Certaines accumulations peuvent se produire dans les
horizons sous-jacents. Ceci est particulièrement net dans le cas des
éléments chimiques présentant une mobilité
réelle au sein des sols. S'il y a transfert, ce dernier sera-t-il
arrêté dans certaines structures pièges ? Ce
piégeage pourra-t-il être considéré comme
définitif ou au contraire comme temporaire ("bombe à
retardement,) ? L'exemple choisi pour illustrer ce thème est celui du
cadmium apporté au sol par le biais d'épandage de boues de
stations d'épuration (C. Cheverry, 2008, p. 13)
? Dégradation biologique
La dégradation biologique ou la biodégradation
est la mort des organismes vivants du sol qui favorisent la fertilisation et
l'accroissement du stock de matière organique sous l'effet de la
toxicité des produits chimiques utilisées et les pratiques
culturales dans la production agricoles.
3.1.1.3.2 Facteurs de dégradations des sols
Les facteurs de dégradation des sols sont de divers
ordres. On retient ainsi : l'utilisation excessive des intrants chimiques dans
la production agricole, la coupe incontrôlée des arbres; les
activités humaines liées aux pratiques agricoles.
? Utilisation excessive des intrants chimiques dans la
production agricole
Le facteur le plus dégradant hormis les pratiques
culturales, l'utilisation des engrais chimiques dans le domaine de
l'agriculture est un facteur non moins négligeable qui crée de
dommages au sol en détruisant dans la logique de rendre plus fertile le
sol et d'accroitre le rendement. Plusieurs agriculteurs utilisent les engrais
chimiques (herbicides, insecticides, pesticides, etc.) tels que NPK,
Urée, Kalach, Force Up,
29
ButaPlus, etc. dans les cultures céréaliennes
telles : Zea mays (Maïs), Pennisetum glaucum (Mil),
Sorghum bicolor (Sorgho), Glycine max (Soja) et dans la culture
du Gossypium (Coton) afin de rendre non seulement les sols cultivables
fertiles mais aussi dans la logique d'avoir un meilleur rendement tout en
ignorant les dommages que ces produits créent au sol. R. Macina (2008,
p. 91) confirme cette idée en affirmant que l'urée est
utilisée pour le Pennisetum glaucum (Mil) et le NPK pour
Arachis hypogaea (Arachide). Les résultats obtenus sur le
terrain dans ce cas, révèlent que 89,04 % des agriculteurs dans
la commune de Nikki utilisent l'engrais chimique ; 1,57 % utilisent de la
fumure ; 1,57 % utilisent de l'humus ; 7,83 % n'utilisent rien. Mais il faut
noter que les agriculteurs utilisent ces produits pendant les saisons
sèche et pluvieuse. Les intrants chimiques sont utilisés pendant
la saison sèche pour préparer les sols pour les prochaines
cultures d'ignames et pendant la saison pluvieuse pour ce qui concerne la
culture des céréales tels que Glycine max (Soja),
Zéa mays (Maïs), Vigna unuiculata
(Niébé), Sorghum bicolor (Sorgho) et Vigna radiata
(Haricot) etc. Plus de 4,52 % appliquent les intrants agricoles au sol
pendant la saison sèche et 87,65 % appliquent ces produits au sol
pendant la saison pluvieuse. Par contre 7,83 % n'utilisent rien donc utilisent
le sol à l'état naturel. Signalons que 54,78 % des agriculteurs
de la commune de Nikki ignorent les conséquences de l'utilisation des
intrants agricoles sur le sol. 45,22 % affirment qu'ils reconnaissent les
conséquences de l'utilisation des intrants agricoles sur le sol
contrairement à 54 % qui méconnaissent les conséquences de
l'utilisation de ces produits sur le sol.
- Activités humaines liées à la
production agricole
Elles sont caractérisées par les
différentes pratiques agricoles (labour, billonnage, buttage, etc.) dont
les indicateurs les mieux connus sont l'abattage anarchique des arbres et des
arbustes (par la coupe ou par incinération), les défrichements
pendant la préparation d'espaces de culture, l'utilisation des
herbicides pour la destruction des herbes et des friches lors de la
préparation et le défrichement des champs de culture. Ces
activités participent à la mise à nu du sol et rendent le
sol vulnérable aux aléas (Rayon solaire, la pluie, le vent, la
sécheresse) ainsi qu'aux phénomènes d'érosion
(Photo a, b et c).
a b c
30
Planche n°1 : Activités humaines
liées à la production agricole : Photo a) Labour plat sur un
terrain en pente à Kparisserou ; Photo b) Terrain préparé
pour le labour à Biro ; Photo c) Terrain nettoyé à
Gnonkourokali
Prise de vue : Achille A. A. GUIDIGBI, Avril
2020
- Pratique de la Jachère
Les agriculteurs de la commune de Nikki laissent les espaces
cultivés en jachère après les avoir cultivé un
nombre de fois. Ainsi, on note que 90,96 % des agriculteurs
cultivent une seule fois dans leurs champs pendant la période agricole
avant de les abandonner en jachère et 9,04 % agriculteurs cultivent au
plus deux fois dans le même champ avant de les abandonner en
jachère. Cette pratique entraine non seulement la mise en jachère
de 32,70 % des espaces cultivés mais également la destruction du
couvert végétal et expose les terrains non cultivés ou
naturels aux effets de la dégradation.
3.1.1.3.3 Conséquences des pratiques agricoles
Les pratiques agricoles ne sont pas sans conséquence
sur le sol. Parmi tant d'autres on peut retenir : la pollution de l'eau et de
l'air, l'érosion, la baisse des rendements, la destruction du couvert
végétal, l'appauvrissement du sol, la dégradation
progressive des sols, etc.
? Pollution de l'eau et de l'air
Elle se caractérise par la pollution de la nappe
phréatique et des rivières. Dans le premier cas, elle se
manifeste par le lessivage des substances chimiques et toxiques des intrants
agricoles présentent dans le sol sous l'action de l'infiltration de la
quantité d'eau superficielle. Dans le second cas, elle se manifeste par
le transport des substances chimiques utilisées dans la production
agricole vers les rivières, retenue d'eau, marigot sous l'action des
eaux de ruissellement. Quant à la pollution de l'air, elle se manifeste
par le dégagement des fumées des machines agricoles, le
soulèvement de la poussière par les troupeaux en
déplacements et par le rejet des particules volatiles des intrants
31
agricoles (herbicides, insecticides, pesticides, engrais,
etc.) dans l'atmosphère lors des opérations de traitements des
champs. À cet effet, l'air ambiant dans les environnements
immédiats devient nauséabond et parfois nocifs.
? Érosion des sols
L'érosion du sol entraine une baisse de la
productivité dans les zones touchées, et de plus, peut
réduire les taux d'infiltration de l'eau dans le sol, augmentant le
transport de sédiments vers les cours d'eau ou les
écosystèmes en aval et occasionnant des dégâts
potentiels (G. T. Yengoh & al, 2011, p.43).
? Baisse de rendement
La baisse de rendement est la conséquence
immédiate que les agriculteurs vivent en raison de leurs taux de
rendements à la fin des récoltes comparativement aux
précédents. C'est ce que vient confirmer, les rendements sur une
superficie de 10.000 m2 (soit un hectare) des agriculteurs pour la
saison écoulée dans la commune. Il ressort ainsi que 12.35 %
obtiennent un rendement compris entre 0 et 4 sacs ; 27.13 % obtiennent un
rendement compris entre 5 et 10 sacs ; 29.74 % obtiennent un rendement compris
entre 11 et 15 sacs ; 17.57 % obtiennent un rendement compris entre 16 et 20
sacs ; 6.96 % obtiennent un rendement compris entre 21 et 25 sacs et enfin 6.26
% agriculteurs obtiennent un rendement de 25 sacs et plus. Mais selon les
informations recueillies auprès des conseillers agricoles lors des
enquêtes de terrain, les rendements que doit attendre un agriculteur se
résument dans la grille suivante (Tableau VI).
Tableau VI: Rendement possible à
l'hectare
Rendements
Cultures
|
Sacs
|
Tonne
|
Kg
|
Maïs (Zea mays)
|
30 à 40
|
3 à 4
|
3000 à 4000
|
Sorgho (Sorghum bicolor)
|
30 à 50
|
3 à 5
|
3000 à 5000
|
Soja (Glycine max)
|
16 à 32
|
1,6 à 3,2
|
1600 à 3200
|
Coton (Gossypium)
|
13 à 20
|
1,3 à 2
|
1300 à 2000
|
Ignames (Dioscorea spp)
|
100 à 150
|
10 à 15
|
10000 à 15000
|
Anacardes (Arnacadium occidentale
|
35 à 45
|
3.5 à 4,5
|
3500 à 4500
|
Source : Enquête de terrain, Mai 2020
32
? Appauvrissement du sol
L'appauvrissement du sol avec pour corollaire la disparition
de certains microorganismes qui participent à la décomposition
des débris végétaux est relatif aux mauvaises pratiques
culturales, l'utilisation et le mauvais dosage des intrants agricoles, la
destruction du couvert végétal, l'entassement des particules du
sol, la dégradation physique, etc. qui affaiblissent progressivement le
sol.
3.1.2 Évaluation de la dégradation des sols
3.1.2.1 Indicateurs de contraintes
Les indicateurs des contraintes ont été
effectués à l'aide de l'outil d'évaluation des
caractéristiques de croissance d'une culture de LADA-L (2007). Cet outil
a permis d'identifier clairement les indicateurs des contraintes à la
production en tenant compte de la qualité de la graine, des pratiques
agricoles, de la qualité du sol et du climat. Pour y parvenir, deux
séries de questions relatives aux facteurs de récolte et de
dégradation du sol sont posées aux producteurs sur la base des
observations et des mesures simple et utiles observées sur le terrain.
Les réponses à ces questions ont permis d'obtenir la perception
des agriculteurs sur la croissance de culture favorisant la dégradation
du sol ou ayant un impact négatif sur la structure du sol. Les
différentes réponses se présentent comme suit :
? Première série de questions : Facteurs
de récoltes
Les questions issues de cette série présentent
les facteurs relatifs aux récoltes. Ainsi, les résultats obtenus
révèlent que 24,35 % des agriculteurs sèment les cultures
de la même variété tandis que 75,65 % sèment des
cultures de différentes variétés. Ceci note la
diversité de la variété des cultures chez les
agriculteurs. De plus il faut souligner que la manière d'ensemencer les
plants de cultures varie d'un agriculteur à un autre. Il ressort que
4,87 % ensemencent ou introduisent au sol toutes les cultures en même
temps tandis que 95,13 % introduisent les plantes au sol différemment.
La distance entre les rangs de ces cultures diffère également
d'un agriculteur à un autre. On rencontre dans la plupart des champs de
ces agriculteurs que, les distances entre les rangs des cultures sont
constantes à travers le champ chez 39,65 % des enquêtés.
Cette même distance est
33
plus denses dans le champ de 27,30 % des enquêtés
et sont enfin constantes dans certaines parties du champ et denses dans
d'autres parties dans le champ de 33,04 % des enquêtés. On observe
également dans ces champs certains signes qui influencent
l'évolution des cultures dans les champs tels que les infestations des
plantes, la consommation des plantes par des pestes, etc. (Photo d et e). Il
faut souligner également la présence des mauvaises herbes telles
le striga, cactus et autres qui influencent non seulement
l'évolution des cultures mais également participent à
l'appauvrissement du sol. Pour ce fait 28,52 % contre 71, 48 % des agriculteurs
traitent leurs champs avec les intrants agricoles tels que : herbicides,
insecticides, pesticides, etc. (Photo f). Il faut également signaler
l'effet exercé par des animaux sur les plantes le long des champs.
d e f
Planche n°2 : Infestation de champ à
Ganrou Photo d) Présence des chenilles sur un plant de Zea mays
(Maïs) ; Photo e) Destruction des plantes de Zéa mays (Maïs) ;
Photo f) Intrants agricoles.
Prise de vue : Achille A. A. GUIDIGBI, Avril
2020
La Planche n°2 montre la présence des chenilles
dans un champ de Zea Mays (Maïs) (Photo d). Ces chenilles
dévastatrices ont envahi un champ de Zea mays et
détruisent les plantes en croissance en broutant leurs feuilles (Photo
e). Dans ces cas, des intrants agricoles sont utilisés convenablement
à la nature de la situation afin de procéder aux traitements
(Photo f).
? Deuxième série de questions :
Facteurs de dégradation
Les facteurs de dégradation identifiés sont ceux
relatifs à l'exposition ou non de certaines parties des champs au vent,
de la présence de certaines parties des champs en
34
pente, de l'effet des pratiques de conservation ou de labour
dans le champ et de l'accumulation des sols derrières des
barrières telles que des murets et haies. Les résultats obtenus
révèlent que plus de 67,3 % contre 32,27 % des champs
présentent des reliefs plus exposées au vent que le reste. Dans
ces champs, il existe également des reliefs plus en plus
accidentés que d'autres. C'est ainsi qu'on distingue plus de 69,22 % des
parties des champs dans la commune de Nikki en pente contre 30,78 % champs sur
un relief presque plat.
De même, notons que les pratiques de conservation ou de
labour créent dans plus de 70,96 % des champs des différences
dans la profondeur des sols et dans plus de 29,04 % des champs des
accumulations de sédiments fertiles. On constate aussi des accumulations
de sols derrières les murets et haies dans 32,87 % des champs contre
67,13 % qui constituent les barrières dans les champs des
agriculteurs.
3.1.2.2 Méthode d'évaluation des
propriétés physique et chimique du sol
Elle s'est déroulée en deux phases :
méthode d'évaluation in situ et ex situ. ? Méthode
d'évaluation in situ
Elle a consisté à investiguer à travers
une observation physique, sur l'état des sols en jachère, des
sols des champs et les sols nus transformés par les activités
agricoles sur la base des prélèvements des sols effectués
d'une fosse pédologique de 20 cm de profondeur (Photo g). Les
propriétés physiques des différents sols ont
été ensuite analysées. C'est après que les
informations sur l'état, la couleur, la porosité, l'abondance des
racines a été renseignées sur les échantillons de
sols. La couleur des sols a été déterminée par
observation directe et par la méthode de comparaison avec les planches
du code de Munsell. L'état des sols a été défini
par observation et une touchée des mottes de sols
prélevées. Le volume d'eau contenue dans les mottes des sols a
permis de déterminer que les sols sont humides ou sec. La
présence des pores et traces de certains microorganismes
constatés par endroit de même que la texture des sols traduisent
le caractère poreux des sols.
On retrouve alors pour les sols en jachère qu'ils sont
en bon état, de couleur noire, poreux avec une abondance des racines
(Photo h). Pour les sols des champs, ils sont plus ou moins en bon état,
de couleur brune, peu poreux, avec présence de quelques fines
35
racines (Photo i). Quant aux sols nus, ils sont dans un
état peu dégradé, de couleur brune, non poreux et ne
disposent pas de racines (Photo j). Le caractère noir, gris et brun avec
une porosité des sols permet de déduire que les sols du milieu
d'étude sont hydromorphes, ferralitiques et ferrugineux. La
présence des racines dans les échantillons des sols en
jachères et des sols des champs traduit le développement du
microorganisme et la disponibilité des matières organiques dans
les sols, donc la fertilité des sols. Par contre, l'absence des racines
et de porosité au niveau des sols nus transformés se traduirait
par l'effet de l'utilisation des intrants chimiques des activités
agricoles sur la vie des éléments nutritifs du sol ou par l'effet
des aléas climatiques (vent, sécheresse, le soleil, etc.) sur des
sols nus ou encore sous l'effet du piétinement des animaux et engins
(machines) lors des activités agricoles.
j
g h i
Planche n°3 : Analyse des sols in situ
; Photo g) Fosse pédologique à Gori; Photo h)
Échantillon des sols en jachère à Nikki ; Photo i)
Échantillon des sols des champs à Gori ; Photo j) :
Échantillon des sols nus à Nikki
Prise de vue : Achille A. A. GUIDIGBI, Avril
2020
? Méthode d'évaluation ex situ
Elle a été effectuée par
télédétection au laboratoire LaGECa/FLASH-UP en
superposant les paramètres physico-chimiques suivants : le stock de
Carbone Organique, le pH-eau, la capacité d'échange cationique et
le taux du Nitrogène. Mais avant, les superficies des espaces
cultivés sont déterminées et se présentent comme le
retrace la figure 4.
36
Figure 4: Espace cultivé dans la commune
de Nikki
La figure 4 montre les espaces cultivées dans la commune
de Nikki dont les superficies et les proportions sont indiquées dans le
tableau VII
Tableau VII: Superficies et proportions des
espaces cultivés.
Occupation du sol
|
Superficie (Km2)
|
Proportion en %
|
Espace non cultivés
|
1 953
|
59,31
|
Espaces cultivés
|
1 340
|
40,69
|
Total
|
3 293
|
100
|
Source : LaGECa/FLASH-UP, 2020
De la lecture de ce tableau VII, il ressort que sur les 3
293,15 Km2 de superficies que dispose la commune de Nikki ; 1 340
Km2 soit 40,69 % sont cultivées et 1 953 Km2 soit
59,31 % des superficies ne sont pas cultivés.
37
- Potentiel Hydrogène (pH -Eau)
La figure 5 présente le taux du pH- eau dans le sol.
Figure 5: Taux de pH dans les sols de la commune
de Nikki
La figure 5 montre le taux de pH dans les sols de la commune
de Nikki. De l'analyse de cette figure, il ressort que 36,05 % des sols de la
commune de Nikki ont un pH compris entre 0 et 5,5. On note également que
43,55 % des sols disposent d'un pH compris entre 5,5 et 6 et 20,40 % des sols
ont un pH compris entre 6 et 6,3. Le tableau suivant présente la teneur
du pH.
Tableau VIII: Taux du pH
Taux
|
pH
|
Superficies en Km2
|
Proportion en %
|
Fortement acide
|
[0-5,5[
|
25,58
|
36,05
|
Modérément acide
|
[5,5-6[
|
30,90
|
43,55
|
légèrement acide
|
[6 - 6,3]
|
14,48
|
20,40
|
TOTAL
|
70,96
|
100,00
|
Source : LaGECa/FLASH-UP, 2020
38
Le tableau VIII présente le taux du pH dans les sols de
la commune de Nikki. Il ressort à la lecture de ce tableau que 36,05 %
des sols disposent d'un pH compris entre 0 et 5,5 ; 43,55 % disposent d'un pH
compris entre 5,5 et 6 et enfin 20,40 % disposent d'un pH compris entre 6 et
6,3. Signalons que les sols agricoles de la commune sont acides car ils
présentent un pH égal à 5,5 et 6 soit inférieur
à 7. Le taux d'acidité augmente au fur et à mesure que le
pH décroit de 7 à 0 tandis que le taux de concentration basique
diminue. C'est ce qui justifie la chute progressive du pH de 6,3 à 6
puis à 5,5. Le taux d'acidité des sols passe de
légèrement acide à fortement acide au niveau de tous les
types de sols de la commune de Nikki à cause de la saturation de l'eau
des sols en ions H+ (Tableau IV). Cette acidité n'est pas favorable
à la survie des micro-organismes des sols qui favorisent le
développement des plantes. L'activité agricole se trouve ainsi
menacée.
Tableau IV: Taux du pH des types de sols de la
commune de Nikki
pH
TYPES DE SOLS
|
[0 - 5,5 [
(Fortement acide)
|
[5,5 - 6,0 [ (Modérément
acide)
|
[6,0 - 6,3 [ (Légèrement
acide)
|
Superficie en Km2
|
Proportion en %
|
Superficie en Km2
|
Proportion en %
|
Superficie en Km2
|
Proportion en %
|
Sols ferralitiques
|
94.1
|
2.9
|
187.0
|
5.7
|
129.5
|
3.9
|
Sols ferrugineux tropicaux lessivés à
concrétions
|
44.1
|
1.3
|
1400.7
|
42.6
|
613.8
|
18.7
|
Sols ferrugineux tropicaux appauvris sans concrétions
|
0
|
0
|
11.1
|
0.3
|
12.5
|
0.4
|
Sols ferrugineux tropicaux hydromorphes
|
0
|
0
|
8.5
|
0.3
|
0
|
0
|
Sols ferrugineux tropicaux indurés
|
0
|
0
|
46.9
|
1.4
|
19.2
|
0.6
|
Sols ferrugineux tropicaux lessivés sans
concrétions
|
0
|
0
|
436.7
|
13.3
|
184.7
|
5.6
|
Sols Hydromorphes
|
0
|
0
|
1.8
|
0.1
|
5.4
|
0.2
|
Sols minéraux bruts
|
38.2
|
1.2
|
36.2
|
1.1
|
20.3
|
0.6
|
Source : LaGECa/FLASH-UP, 2020
Le tableau IV montre que le pH-eau de certains types de sols
varie de légèrement acides à fortement acides. C'est ainsi
qu'il ressort de l'analyse de ce tableau que 3,9 % des sols ferralitiques, de
18,7 % des sols ferrugineux tropicaux lessivés à
concrétions et de 0,6 % des sols minéraux bruts sont
légèrement acides car ils présentent un pH compris entre 0
et 5,5. 5,7 % des sols ferralitiques, de 42,6 % des sols ferrugineux tropicaux
lessivés à concrétions et 1,1 % des sols minéraux
bruts sont modérément acides à cause de leur teneur en pH
comprise entre 5,5 et 6. 2,9 % des sols ferralitiques ; de 1,3% des sols
39
ferrugineux tropicaux lessivés à
concrétions et de 1,2 % des sols minéraux bruts sont fortement
acides car leur teneur en pH est comprise entre 0 et 5,5.
En ce qui concerne les sols variant entre
légèrement acides et modérément acides, il ressort
que 0,3 % des sols ferrugineux tropicaux appauvris sans concrétions ;
0,3 % également des sols ferrugineux tropicaux hydromorphes ; 1,4 % des
sols ferrugineux tropicaux indurés ; 13,3 % des sols ferrugineux
tropicaux lessivés sans concrétions et 0,1 % des sols
Hydromorphes sont modérément acides avec un pH compris entre 5,5
et 6. 0,4 % des sols ferrugineux tropicaux appauvris sans concrétions ;
0,6 % des sols ferrugineux tropicaux indurés ; 5,6 % des sols
ferrugineux tropicaux lessivés sans concrétions et 0,2 % des sols
hydromorphes sont légèrement acides avec un pH compris entre 6 et
6,3.
- Stocks de Carbone Organique (CO) dans les
sols
La quantité de stockage du carbone organique dans la
commune de Nikki se présente comme suit :
Figure 6: Taux de stocks de carbone organique
dans le sol
40
Il relève de l'analyse de la figure 6 que 6,17 % des
sols accumulent un taux de Carbone Organique (CO) compris entre 0 et 50 dg/kg :
donc un très faible taux d'accumulation ; 10,06 % accumulent un taux de
Carbone Organe compris entre 50 et 100 dg/kg ; donc un faible taux de CO ; 8,08
% accumulent un taux de Carbone Organique comprise entre 100 et 150 dg/kg ;
donc un taux moyen du CO et 75,70 % accumulent un taux de Carbone Organique
comprise entre 150 et 367 dg/kg : donc un fort taux de Carbone Organique. La
synthèse des proportions du CO se résume dans le tableau X.
Tableau X: Taux de Carbone Organique des sols
à Nikki
Taux
|
CARBONE
ORGANIQUE (CO)
|
Superficies en Km2
|
Proportion en %
|
Très faible
|
[0 - 50 [
|
25,58
|
6,17
|
Faible
|
[50 - 100[
|
41,72
|
10,06
|
Moyen
|
[100 - 150 [
|
33,50
|
8,08
|
Fort
|
[150 - 367]
|
314,00
|
75,70
|
TOTAL
|
414,80
|
100,00
|
Source : LaGECa/FLASH-UP, 2020
Le tableau X présente les taux de stockage du Carbone
Organique des sols de Nikki. A la lecture de ce tableau, il ressort que les
6,17 % des sols de Nikki stockent un très faible taux du CO ; 10,06 %
stockent un faible taux du CO ; 8,08 % stockent un taux moyen du CO et 75, 70 %
stockent un fort taux du CO dans les sols. Le fort taux de stock du CO
enregistré montre l'équilibre existant entre la
minéralisation et l'apport des amendes des végétaux, des
débris et les résidus issus des activités agricoles dans
les sols. Ce processus permet de maximiser un stock important de
matières organiques qui améliorent la fertilité des sols
pour la production agricoles.
- Capacité d'Échange Cationique (CEC) en
mmol (c)/kg
La CEC de la commune de Nikki se résume comme l'indique la
figure 7.
41
Figure 7 : Capacité d'Échange
Cationique des sols dans la commune de Nikki
Il ressort de l'analyse de la figure 7 que 28,16 % des sols de
Nikki ont une Capacité d'Echange Cationique (CEC) comprise entre 0 et 50
mmol (c)/kg ; 35,27 % ont une CEC comprise entre 50 et 100 mmol (c)/kg ; 26,37
% ont une CEC comprise entre 100 et 150 mmol (c)/kg et enfin 10,20 % ont une
CEC comprise entre 150 et 178 mmol (c)/kg (Tableau XI).
Tableau XI : Proportion de la Capacité
d'Echange Cationique (CEC)
Taux
|
Capacité d'Echange Cationique (CEC) en mmol (
c)/kg
|
Superficies en Km2
|
Proportion en %
|
Faible
|
[0 - 50 [
|
33,14
|
28,16
|
Moyenne
|
[50 - 100 [
|
41,51
|
35,27
|
Forte
|
[100 - 150 [
|
31,04
|
26,37
|
Très Forte
|
[150 - 178]
|
12,00
|
10,20
|
TOTAL
|
117,69
|
100,00
|
Source : LaGECa/FLASH-UP, 2020
Le tableau XI montre la quantité de la CEC dans les
sols de Nikki. Il ressort ainsi de l'analyse de ce tableau que 28,16 % des sols
à Nikki ont une faible Capacité d'Echange
42
Cationique (CEC) ; 35,27 % ont un taux moyen de CEC ; 26,37 %
ont une forte CEC et enfin 10,20 % ont une très forte CEC. A travers ces
résultats, on déduit que les sols de la zone d'étude ont
une Capacité d'Echange Cationique moyenne que peut absorber les sols
pour être fertiles et bénéfiques pour la survie des
plantes.
- Le taux de Nitrogène (ou Nitrogen en
Anglais)
Le taux de Nitrogène présente dans le sol de la
commune de Nikki se présente comme l'indique la figure 8.
Figure 8 : Taux de Nitrogène dans les
sols de la commune de Nikki
La figure 8 montre la quantité du Nitrogène
présente dans les sols de la commune de Nikki. A la lecture de cette
figure, il ressort que 11,85 % des sols du milieu d'étude contiennent un
taux du Nitrogène (N) compris entre 0 et 50 cg/kg ; 20,96 % contiennent
un taux de Nitrogène compris entre 50 et 100 cg/kg ; 58,38 % contiennent
un taux de Nitrogène compris entre 100 et 150 cg/kg et enfin 8,80 %
contiennent un taux du Nitrogène compris entre 150 et 280 cg/kg. C'est
ce que retrace d'ailleurs le tableau XII.
43
Tableau XII: Proportion du Nitrogène
(N)
Taux
|
NITROGENE (N)
|
Superficies en Km2
|
Proportion en %
|
Très faible
|
0 - 50
|
25,58
|
11,85
|
Faible
|
50 - 100
|
45,24
|
20,96
|
Moyen
|
100 - 150
|
126,00
|
58,38
|
Fort
|
150 - 280
|
19,00
|
8,80
|
|
TOTAL
|
215,82
|
100,00
|
Source : LaGECa/FLASH-UP, 2020
Le tableau XII présente la quantité du
Nitrogène présente dans les sols dans la commune de Nikki. A la
lecture de ce tableau, il ressort que 11,85 % des sols ont un très
faible taux du Nitrogène ; 20,96 % ont un faible taux du
Nitrogène ; 58,38 % ont un taux moyen du Nitrogène et 8,80 % ont
un fort taux du Nitrogène. Suite à ces résultats, on
déduit que les sols de Nikki disposent d'une quantité moyenne des
éléments nutritifs et minéraux qui participent à la
croissance des plantes et qui permettent d'améliorer le rendement et la
qualité de la production agricole.
- Taux de fertilité
Le taux de fertilité des sols de Nikki se
présentent comme l'indique la figure 9.
Figure 9 : Niveau de fertilité des sols
de la commune de Nikki
44
La lecture de la figure 9 indique que 5,22 % des sols ont un
faible niveau de fertilité ; 57,50 % ont un niveau de fertilité
moyenne et 37,28 % ont un fort niveau de fertilité. La proportion de
fertilité des sols dans la commune de Nikki se présente comme
suit :
Tableau XIII: Proportion de fertilité des
sols
Niveau de fertilité
|
Superficie
|
Proportion en %
|
Faible
|
172
|
5,22
|
Moyen
|
1 894
|
57,5
|
Fort
|
1 227
|
37,28
|
Total
|
3 293
|
100
|
Source : LaGECa/FLASH-UP, 2020
Le tableau XIII, retrace les superficies et les proportions
des sols fertiles dans la commune de Nikki. Il faut noter que le niveau de
fertilité des sols diffère d'une spéculation à une
autre. Mais de façon générale 5,22 % des sols du milieu
d'étude ont un niveau de fertilité faible ; 57,5 % ont un niveau
moyen de fertilité et 37,28 % ont un fort niveau de fertilité.
La superposition des paramètres physico-chimiques des
sols tels que le pH des sols, le taux de stock du CO dans des sols, le taux de
la CEC, le taux du N dans les sols et le taux de fertilité des sols a
permis de déterminer le degré de dégradations des sols en
raison des pratiques culturales qui s'effectuent dans cette commune.
C'est ainsi que les proportions des espaces
dégradés sont appréciés en tenant compte des
espaces cultivés (Figure 10)
45
Figure 10 : Dégradation des sols dans la
commune de Nikki
La figure 10 présente le niveau de dégradation des
sols et les proportions de superficies dégradées dans la commune
de Nikki. Ces proportions se présentent comme l'indique le tableau
XIV.
Tableau XIV: Proportion des superficies des
espaces dégradés
Niveau de dégradation
|
Superficies en Km2
|
Proportion en %
|
Faible
|
782
|
23,74
|
Moyen
|
500
|
15,17
|
Fort
|
58
|
1,77
|
Total
|
1 340
|
40,69
|
Source: LaGECa/FLASH-UP, 2020
46
Il ressort que 40,69 % de la superficie totale des sols sont
dégradés dans la commune de Nikki : 23,74 % des espaces
dégradés présentent un faible niveau de dégradation
; 15,17 % présentent un niveau moyen de dégradation et 1,77 %
présentent un fort niveau de dégradation. On peut déduit
que les pratiques agricoles du milieu d'étude dégradent moins le
sol. De plus les agriculteurs de la commune de Nikki pratiquent une agriculture
de conservation qui dégrade moins le sol.
3.1.3 Impacts des pratiques agricoles sur le sol 3.1.3.1
Détermination des sources d'impacts
L'identification des sources d'impacts a été
effectuée à partir de la liste de contrôle de BISSET
(1987). Celle-ci a permis de mettre en évidence les
sous-activités des pratiques agricoles qu'on considère comme des
sources d'impacts des pratiques agricoles dans le milieu d'étude.
Le tableau XV présente la synthèse des sources
d'impacts identifiées.
Tableau XV : Sources d'impacts
identifiées
Activités
|
Sources d'impacts
|
Agriculture
|
Le défrichement, Le désherbage, le labour à
la machine (tracteur), le
labour manuel avec la houe (buttage ou formation des buttes),
l'utilisation d'intrants agricoles (engrais chimique, herbicides et
pesticides), le sarclage; entassement du sol lors du transport des
récoltes, abattage des arbres.
|
Élevage
|
Piétinement du sol, le surpâturage,
ébranchement et coupe des essences forestières.
|
Chasse
|
Feux de végétation, Creusement des trous, mort des
jeunes plantes
|
Déforestation
|
Coupe incontrôlée des arbres, fabrication de
charbon de bois, transport des bois de chauffage et les madriers
|
Source : Enquête de terrain, 2020
Le tableau XV présente la synthèse des sources
d'impacts. Il ressort à cet effet que plus que l'agriculture, les
activités dont l'élevage, la chasse et la déforestation
ont d'influence sur le sol à travers leurs sous-activités qui
constituent les sources d'impacts. Le croisement entre ces sources d'impacts et
les indicateurs physique de la santé du sol tels (texture du sol, la
porosité, la structure du sol, l'infiltration) et l'eau utilisable par
les
47
plantes ont permis d'apprécier le degré de
dégradation des pratiques agricoles sur le sol. C'est d'ailleurs ce que
retrace le tableau XVI.
Tableau XVI : Composantes du milieu
impacté par les pratiques agricoles
Sources d'impacts
|
Composante du milieu pouvant être
affecté
|
Milieu physique
|
Milieu humain
|
Texture du sol
|
Porosité
|
Structure du sol
|
Infiltration de l'eau
|
Eau utilisable par les plantes
|
Économie individuelle
|
La santé
|
Le défrichement
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Le désherbage
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Le labour à la machine (tracteur)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+/-
|
Le labour manuel avec la houe (buttage ou billonnage)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
L'utilisation d'intrants agricoles (engrais chimique, herbicides
et pesticides)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+/-
|
-
|
Le sarclage
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Entassement du sol lors du transport des récoltes,
abattage des arbres
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
Piétinement du sol,
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Le surpâturage,
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+/-
|
Ébranchement et coupe des essences forestières
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+/-
|
Allumage des feux de végétation
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Coupe incontrôlée des arbres
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Fabrication de charbon de bois
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Transport des bois de chauffage et les madriers
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Adapté de Léopold (1971)
Légende: Positive (+), Négative (-), Plus ou
moins (+/-)
De l'analyse du tableau XVI, il ressort que les indicateurs de
la santé du sol sont entièrement touchés au même
moment, les activités humaines sont moins affectées par ces
pratiques. À cet effet, l'analyse et l'évaluation de ces
indicateurs ont permis de classer ces impacts en milieu physique et milieu
humain.
Pour ce qui concerne le milieu physique, les activités
à savoir l'agriculture, l'élevage, la déforestation et la
chasse présentent plusieurs facteurs négatifs qui influencent la
fonction du sol. Parmi tant d'autres, on retient que dans le domaine de
l'agriculture, le défrichement, le désherbage, le labour à
la machine (tracteur) ou à traction animale (boeuf), le labour manuel
avec la houe (billonnage, buttage ou formation des buttes),
l'utilisation d'intrants agricoles (engrais chimique,
herbicides et pesticides), le sarclage; entassement du sol lors du transport
des récoltes, abattage des arbres participent non seulement à la
modification de la structure du sol mais aussi à l'appauvrissement du
sol et à la mort des organismes vivants qui participent à la
fertilité du sol (Planche n°4)
m
k
l
Planche n°4 : Pratiques agricoles dans la
commune de Nikki : Photo k) Billons à Koni ;
Photo l) Buttes à Sakabansi ; Photo m) Labour à
traction animale (boeufs) ; Prise de vue : Achille. A. A.
GUIDIGBI, Avril 2020
La planche n°4 montre les différentes pratiques
agricoles qui participent à la dégradation des sols. Les Photos
k, l et m traduisent le degré de dégradation des sols à
travers les pratiques agricoles. Celles-ci participent à la destruction
du couvert végétal entrainant la disparition de la
biodiversité en place et le retournement de la couche arable par une
couche non productive à la surface terrestre. Il faut noter que le
degré de dégradation par ces pratiques varie en fonction de la
taille des moyens (houe, tracteur, etc.) utilisés pour les labours.
Quant à l'élevage, à travers le
piétinement et l'entassement du sol, le surpâturage,
l'ébranchement et la coupe des essences forestières, il participe
à la détérioration de la texture du sol qui entrave le
processus de l'infiltration directe de l'eau dans le sol, de l'aération
des pores et de la vie des organismes vivants des sols qui participent la
porosité des sols (Photo n et o).
48
Photo n) : Pâturage des boeufs
Prise de vue : Achille A. A. GUIDIGBI, 2020
Photo o) : Désherbage et
défrichage d'un terrain Prise de vue : Achille A. A.
GUIDIGBI, 2020
49
La chasse et la déforestation sont deux
activités complémentaires à travers l'allumage des feux de
végétation, la coupe incontrôlée des arbres, la
fabrication de charbon de bois, transport des bois de chauffage et les madriers
qui mettent les sols à nus et les rendent sensibles aux aléas
climatiques.
3.1.4 Techniques de cultures appropriées pour la
gestion durable des sols
Pour une agriculture de conservation dégradant moins
les sols, les mesures de conservations et de gestion durables des sols sont
proposées aux ménages agricoles de la commune de Nikki. Ces
mesures se résument comme suit :
? la pratique d'une agriculture de conservation des sols
agricoles dans la commune de Nikki ;
? l'adoption des mesures de conservation basées sur les
systèmes et techniques de gestion durable des sols agricoles
3.1.4.1 Pratique de conservation des sols
Cette pratique se repose sur les systèmes culturaux
suivants :
? Pratique de la culture sous paillis
Le paillis est une couche de feuilles, pailles, débris
végétaux qu'on épand pour protéger le sol et pour
apporter de la matière organique. On distingue plusieurs sortes de
paillis suivant leurs origines : le paillis provenant d'une culture dont les
résidus sont récupérés et épandus sur une
surface contrôlée (maraichage, pépinière) ; le
paillis provenant d'une plante produite sur place avec assez de biomasse
suffisante pour couvrir le sol de culture. La gestion de la biomasse se fait
soit par le fauchage soit par herbicidage. Le paillis d'une espèce en
proximité mais non cultivée (feuilles d'arbuste, andropogon ou de
défriche) (ProSOL, 2018, p.39). Cette pratique accroit la
fertilité des sols de cultures.
? Fertilisation des sols
Cette technique est la pratique d'une agriculture biologique
basée sur l'amélioration des matières organiques et le
développement des micro-organismes du sol en optant pour les cultures
associées. Son but est de cultiver simultanément sur le
même terrain des cultures ayant presque le même cycle de
production. Dans ce cas, on sème la première
50
et après deux à quatre semaines, on sème
la deuxième culture. Ex : Zea mays (Maïs) + glycine max (Soja)
ou Glycine max (Soja) + Sorghum bicolor (Mil).
Au cas où les cultures sont de différents cycles
de production, on sème la première culture qui suit normalement
son cycle de production. À la fin de son cycle, on sème la
deuxième qui va se développer aussi normalement. Exemple :
Arachis hypogaea (Arachide) et le Zea mays (Maïs) ou
Zea mays (Maïs) et Vigna unguiculata (Niébé)
ou encore Zea mays (Maïs) et Zea mays
(Maïs).
? Assolement et la rotation des cultures
? L'assolement consiste à cultiver deux ou plusieurs
cultures séparément dans un champ au cours d'une saison agricole
ou végétative donnée. Par exemple : Champ de Dioscorea
spp (Igname), Champs de Zéa mays (Maïs) et Champ de
Gossypium arboreum (Coton), etc. cultivés
séparément dans le même espace de culture (Planche
n°5).
q
p
Planche n°5 : Assolement : Photo p) Champ
de Glycine max (Soja) - Oriza sativa (Riz) à
Séréwondirou ; Photo q) Champ de Zea mays (Maïs) -
Gosypium (Coton) à Ganrou Prise de vue :
Achille A. A. GUIDIGBI, Avril 2020
Quant à la rotation des cultures, elle consiste
à cultiver sur un même sol, diverses cultures de façon
successive ou par alternance. Dans ce cas, les successions de cultures
possibles que les agriculteurs peuvent adopter sont : Gossypium arboreum
(Coton) - Glycine max (Soja) - Zéa mays
(Maïs) ou Dioscorea spp (Igname) - Zéa mays
(Maïs) - Glycine max (Soja).
Ces méthodes permettent de faire non seulement une
répartition ou une mosaïque des cultures sur le terrain mais
permettent aussi une utilisation rationnelle des espaces culturaux et des
éléments nutritifs du sol.
51
3.1.4.2 Mesures de conservation et de gestion durable des
sols agricoles On peut retenir :
s Labour perpendiculaire à la pente
Elle consiste simplement à faire seulement des billons
perpendiculaires à un terrain en pente (incliné) ou presque plat
afin de lutter contre l'érosion. Cette méthode empêche le
transport des sédiments et permet de réduire les pertes des
matières organiques, des fumures et de l'humus sous l'action des eaux de
ruissellement.
s Cordon pierreux
C'est un équipement de protection traditionnellement
conçu qui protège le sol contre les effets de l'érosion.
Elle consiste à disposer des pierres sur une même ligne (courbe de
niveau) en amont d'un champ ou d'un terrain en pente afin de freiner
l'érosion et de constituer une barrière pour les sédiments
que transportent les eaux de ruissellement. Les pierres ainsi disposées
forment un cordon surélevé de manière à obtenir les
grosses pierres en amont et les petites en aval pour permettre au cordon de
résister à la force des eaux de ruissèlement. Elle permet
également de retenir les matières organiques, facilite
l'infiltration de l'eau. Toutes ces conditions sont favorables à la
production agricole.
s Ados végétalisés
Les ados végétalisés consistent à
réaliser sur un terrain en pente une barrière de gros billons
renforcés par la végétation, confectionnés à
des distances régulières le long d'une pente perpendiculairement
à celle-ci (ProSOL, 2018, p.50). Cette technique permet de ralentir la
vitesse des eaux de ruissellement, entraine le dépôt des
sédiments et permet l'infiltration de l'eau dans le sol.
s Faxine
La faxine consiste à implanter au niveau d'un bas-fond
ou un ravin un dispositif composé de branchages ou de fagot de bois
tissés sous forme de panier filtrant pour servir de barrière aux
eaux de ruissellement (figure 11). Cette méthode permet de
réduire les effets de l'érosion et entraine le dépôt
des sédiments issus d'une dégradation.
52
Ruissellement
Largeur du ravin
Branchages
Sédiments
Figure 11 : Installation d'une faxine
Source : Achille A. A GUIDIGBI, 2020
? Utilisation de l'humus et de la fumure
Elle consiste à utiliser sur un terrain de culture ou
sur un sol pauvre de l'amendement issu d'un ensemble d'éléments
composé des excréments, urines, restes de fourrages des animaux
(boeufs, chevaux, moutons, cabris, etc.) des résidus de récolte,
des feuilles mortes, etc. pour améliorer la fertilité du sol,
d'accroitre le taux de matières organique et des micro-organismes du
sol. Cette méthode permet de lutter contre la dégradation
biologique du sol et contribue au maintien de la stabilité du sol.
? Parcage des animaux
Il consiste à faire séjourner des troupeaux de
boeufs sur un terrain cultivé pendant la saison sèche afin
d'utiliser leurs excréments comme de l'engrais organique pendant la
saison pluvieuse dans la production agricole. Cette technique améliore
la fertilité du sol.
? Culture du Cajanus cajan (Pois d'Angole) et
du Mucuna pruriens (Haricot velouté)
La culture du Cajanus cajan (Pois d'angole) et du
Mucuna pruriens (Haricot vélouté) consiste à
semer les grains de ces plantes sur tout l'espace d'un terrain pauvre ou un
terrain présentant un faible degré de fertilité puis
abandonner ce terrain en jachère pendant au moins trois ans avant de le
cultiver à nouveau.
Le pois d'Angole est une espèce multifonctionnelle
jouant un rôle important dans la restauration des sols. À cause de
son système racinaire puissant, il peut extraire les
éléments nutritifs dans les couches les plus profondes du sol,
tout en améliorant la structure du sol par la rupture des croûtes
dures pour favoriser l'infiltration. Le pois
53
d'Angole peut être taillé
régulièrement et ses branches forment un Mulch ou un paillis qui
protège le sol contre l'érosion causée par le vent ou la
pluie (M. Hyppolyte, 2017, p. 28). Le Cajanus cajan (Pois d'angole)
tout comme le Mucuna (Haricot vélouté) sont des plantes
légumineuses qui résistent aux aléas climatiques (les
vents, la sècheresse, la pluie). La culture de ces plantes permet non
seulement de protéger le sol contre le développement des
mauvaises herbes (Chiendent, Striga, Imperata, etc.), les effets des
rayons solaires, l'incidence des gouttes de pluies, de l'érosion mais
favorise la croissance des organismes vivants dans le sol, l'accumulation des
matières organiques, l'infiltration de l'eau rendant ainsi le sol meuble
et poreux. Ceci entraine la restauration des sols et est favorable à la
production agricole.
? Culture des Crotalaria retusa
(Crotalaires)
r s
Les Crotalaria retusa sont un genre de la famille des
papilionacées (légumineuses), regroupant plus de 200
espèces à travers le monde. Les espèces les plus connues
sont utilisées pour leurs qualités d'engrais vert, de fourrage
pour les animaux, de plantes d'association culturale ou de plantes de
couverture en jachère (ISTOM, 2013, p. 8) (Photo r et s). Sa
présence sur un sol est synonyme de la fertilité de ce sol. La
culture du Crotalaria retusa consiste d'abord à récolter
les grains de cette plante puis les semer dans un champ dont la
fertilité est faible après les labours pour permettre d'accroitre
le taux de matière organiques et des microorganismes du sol favorable
à la production agricole.
Planche n°6 : Culture du Crotalaria
retusa (Crotalaire) : Photo r) : Plant du Crotalaria retusa
(Crotalaire) ; Photo s) Répartition des plantes du Crotalaria
retusa (Crotalaire) dans un champ à Kparisserou ;
Prise de vue : Achille A. A. GUIDIGBI, Mai
2020
? Semis direct
Il consiste à cultiver sur un terrain sans avoir faire
des billons et des buttes. Pour cette pratique, il faut défricher
proprement le sol puis semer directement les grains. Cette
54
pratique nécessite un suivi régulier des plantes
dans les champs car elles ne résistent pas à l'érosion des
eaux de ruissèlement et de la force du vent. Dans ce cas, il est
recommandé de faire un léger billonnage par endroit dans le
champ. Cette technique permet la stabilité des sols.
3.2 Discussion
La recherche effectuée sur les pratiques agricoles et
la dégradation des sols dans la commune de Nikki a permis de conclure
que les pratiques culturales ne sont pas sans incidence sur les sols. Il
ressort que la dégradation des sols est caractérisée par
la modification de la morphologie structurale des sols, la mort des
microorganismes des sols et la mobilité des éléments
chimiques des sols causée par les pratiques agricoles. Elle se
résume aux facteurs responsables comme : l'utilisation excessive des
intrants chimiques dans la production agricole, les activités humaines
liées à la production agricole (abattage et incinération
des arbres, labours parallèles à la pente), les pratiques
fantaisistes de la jachère. Les causes liées aux activités
humaines, sont techniques, sociales, économiques et politiques (P.
Brabant (2012, p.39). Toutes ces pratiques ont des conséquences tant sur
les éléments nutritifs des sols que sur la texture des sols.
Parmi autres, on peut citer : la pollution de l'eau et de l'air,
l'érosion sous diverses formes, la baisse du rendement agricole et
l'appauvrissement des sols. La diminution des rendements des récoltes
peut être indicative de la dégradation des terres, mais ce n'est
pas la seule explication possible des rendements décroissants.
Même si les rendements augmentent, la dégradation des terres peut
également se produire, mais ses effets peuvent être masqués
par les pratiques de gestion adoptées par l'exploitant agricole, telles
que l'utilisation de plus grandes quantités d'engrais. En effet, ce
masquage de la dégradation des terres par l'utilisation de plus en plus
grande quantité d'engrais est considéré par certains
auteurs comme étant la conséquence la plus grave de la
dégradation des terres indiquant que les futurs rendements
s'effondreront quand les exploitants agricoles ne seront plus en mesure
d'acheter les engrais (E. D. Akpinfa & al. (2017, p.363).
Signalons également que les causes de la baisse des rendements agricoles
sont celles qui émanent des activités de l'élevage, de
l'agriculture, de la chasse et de la déforestation à travers les
sous-activités qui se développent autour d'elles et qui
55
constituent des sources d'impacts qui influencent le
fonctionnement du sol. L'identification des sources d'impacts effectuée
à partir de la liste de contrôle de BISSET (1987) a permis de
déterminer qu'en dehors de l'agriculture, les activités comme
l'élevage, la chasse et la déforestation participent aussi
à la dégradation des sols dans la commune de Nikki. Ces sources
d'impacts touchent négativement les indicateurs de l'état des
sols tandis que ceux du milieu humain son moins touchés en dehors de la
santé des agriculteurs. L'analyse et l'évaluation des
caractéristiques de croissance d'une culture de la LADA-L (2007) a
permis de déterminer que les facteurs de récoltes à savoir
(variété de la culture, la manière d'ensemencer les
plantes, la présence des signes d'infestation, la distance entre les
rangs des cultures, le comportement des animaux face aux cultures, et le
traitement du champ) et les facteurs de dégradation (exposition ou non
des parties des champs au vent, présences des parties des champs en
pente, existence de différences dans la profondeur du sol ou des
accumulations derrières des murets ou haies) participent non seulement
à la baisse des rendements agricoles mais aussi à la
dégradation des sols cultivables.
L'analyses des paramètres physico-chimiques du sol dont
le nombre du Potentiel hydrogène (pH), la Capacité
d'Échange des Cationique (CEC), le stock du Carbone Organique (CO), la
quantité du Nitrogène (N) et le niveau de fertilité des
sols a permis de déterminer le niveau de dégradation des sols
dans la commune de Nikki. Les résultats révèlent que tous
les différents types de sols de la commune de Nikki sont acides car leur
teneur en pH est inférieur à 7. Le taux d'acidité de ces
sols varie de légèrement acides à fortement acides. Cette
acidité se traduit par la concentration de l'eau en ions H+ dans le sol.
Ceci entrave la séquestration du CO et l'activité des
microorganismes. Cette acidité traduit également la faible CEC
dans les sols. Ceci signifie que les sols de la zone d'étude sont acides
et peu favorables à la production agricole. L'acidité de ces sols
constitue un handicap pour les éléments nutritifs des sols et
ralentir l'évolution des plantes qui prennent leurs substances sous le
sol pour leur développement. Pour une bonne production agricole dans ce
cas, il faut corriger ce taux en utilisant les amendements et le compost qui
peut permettre l'accroissement de la Capacité d'Echange Cationique des
sols et des organismes vivants du sol de se développer. Mais comme le
révèlent les résultats de cette étude ; 28,16 % des
sols de la commune de
56
57
58
59
Nikki ont une faible Capacité d'Echange Cationique
(CEC) ; 35,27 % ont un taux moyen de CEC ; 26,37 % ont une forte CEC et enfin
10,20 % ont une très forte CEC. Les taux élevé du CEC
variant entre faible et moyen signifie que les sols de Nikki ont une
capacité moyenne de rétention ou d'emmagasinement des
éléments nutritifs dans les sols.
Concernant le taux du Nitrogène (N), il ressort que
11,85 % des sols ont un très faible taux du Nitrogène ; 20,96 %
ont un faible taux du Nitrogène ; 58,38 % ont un taux moyen du
Nitrogène et 8,80 % ont un fort taux du Nitrogène. La faible
proportion du fort taux du Nitrogène dans la commune traduit la
disponibilité d'une quantité moyenne des éléments
nutritifs et minéraux pouvant participer à la croissance des
plantes, à l'amélioration des rendements et à la
qualité de production agricole. Concernant le stock du Carbone Organique
dans les sols, les résultats révèlent que 6,17 % des sols
de Nikki stockent un très faible taux du CO ; 10,06 % stockent un faible
taux du CO ; 8,08 % stockent un taux moyen du CO et 75, 70 % stockent un fort
taux du CO. La forte proportion des sols au niveau du fort taux de stock du CO
enregistré détermine l'équilibre existant entre la
minéralisation et l'apport des amendes des végétaux, des
débris et les résidus issus des activités agricoles dans
les sols. Ce processus permet de maximiser un stock important de
matières organiques qui améliorent la fertilité des sols
pour la production agricole. On peut alors conclure que le faible taux du CO
des sols est dû à l'absence des activités agricoles sur ces
sols. Quant au fort taux de séquestration enregistré, il traduit
la fréquence de la production agricole sur ces sols. Ces sols
bénéficient de la décomposition des résidus des
récoltes, des débris des végétaux qui accroissent
le stock de matière organique. Allant dans la même logique, FAO
(2017, p. 7) affirme que, la séquestration du COS est un
mécanisme par lequel le carbone atmosphérique est fixé et
stocké dans le sol grâce aux plantes ou aux résidus
organiques. A partir du CO2, la séquestration du COS comporte trois
étapes: 1) prélèvement de CO2 dans l'atmosphère via
la photosynthèse des végétaux, 2) transfert de carbone du
CO2 en biomasse végétale et 3) transfert du carbone de la
biomasse végétale vers le sol dans lequel il est stocké
sous forme de COS dans le réservoir le plus instable. Ce
réservoir est caractérisé par le plus fort taux de
renouvellement (de quelques jours à quelques années) et est
composé de résidus de plantes récemment incorporés
et est rapidement
décomposable par la faune du sol, ce qui
génère souvent des émissions de CO2 en retour dans
l'atmosphère. Mais, Il faut qu'on comprenne comme l'explique Nature
Québec (2009, p.12) que, l'accumulation de carbone se fait
principalement : lors de la photosynthèse des plantes, des arbustes et
des arbres. En effet, lors de leur croissance, ils captent le CO2 et accumulent
le carbone dans leur biomasse; lors de la restitution au sol de la
matière organique. Cette restitution s'effectue lorsque les
résidus de culture et les racines retournent au sol après la
récolte, sous forme de matière organique. Cette dernière
contribue ainsi à l'accumulation du carbone dans le sol; lors de
l'application des fumiers. Ceux-ci augmentent la quantité de carbone
dans les sols. Les variables écologiques ainsi que les
propriétés physiques et chimiques des sols peuvent avoir une
influence sur les accumulations de carbone organique (CO) dans les sols. La
grande variabilité spatiale des stocks de C peut être attribuable
à ces variables (J. L. Banville, 2009, p.84). Donc il faut retenir comme
le démontre la FAO (2017, P.12), que d'une part, la biodiversité
du sol contribue grandement à la formation de MOS à partir de la
litière organique, contribuant ainsi à l'augmentation du contenu
en COS. D'autre part, la quantité et la qualité de MOS (par
conséquent de la COS) détermine le nombre et l'activité du
biotope du sol qui interagit avec les racines des végétaux.
L'absence de labour augmenterait le stockage de C par une
moindre minéralisation des matières organiques due à leur
meilleure protection physique dans les agrégats du sol (qui ne sont plus
détruits par le labour, ni exposés à la pluie lorsque le
sol est nu), et à des conditions plus froides et humides dans la couche
de surface du sol (C. Chenu & aI., 2014, p.26). Néanmoins,
l'apport du fumier réduit l'érosion, probablement à cause
de la création du complexe organominéral qui stabilise les
agrégats et protège le sol contre la battance. Mais cette
technique n'a pas pu être adoptée par les paysans qui,
n'étant pas dans une zone d'élevage, l'ont trouvée trop
contraignante malgré tous les efforts de la vulgarisation (A. Azontonde,
1993, p. 223). Selon (I. Amonmidé, 2019 p. 1857), les très bas
taux de matière organique peuvent être corrigés à
travers la bonne valorisation des résidus de récolte et la
production locale de la matière organique qui est le socle de
l'amélioration et du maintien du niveau de la fertilité des sols,
et par conséquent de l'amélioration des rendements des cultures
qui est le gage d'une sécurité alimentaire sûre. C'est
pourquoi D. Arrouays & al, (2003, p.349) argumentait en disant
qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de mesure
indirecte fiable des stocks de C des sols. Toute estimation doit reposer sur
des mesures ponctuelles, réalisées sur des
prélèvements de sol. Les changements de stocks de matière
organique dans les sols sont difficiles à mesurer à cause de leur
forte variabilité de répartition dans les trois directions du
volume «sol», ainsi qu'à cause de l'ordre de grandeur des
stocks, qui est en règle générale nettement
supérieur à celui des variations mesurables sur un pas de temps
court. Il faut également noter que concernant le niveau de
fertilité des sols dans la commune de Nikki, 5,22 % des sols ont un
faible niveau de fertilité ; 57,50 % ont un niveau de fertilité
moyenne et 37,28 % ont un fort niveau de fertilité. Les fortes
proportions du fort et moyen niveau de fertilité des sols traduisent la
densité des activités agricoles dans le milieu avec les pratiques
culturales basées sur la polyculture car le niveau de fertilité
des sols varie d'une spéculation à une autre. Cependant, de
nombreuses caractéristiques physico-chimiques des sols (teneurs en C, N,
argile, bases échangeables, niveau de CEC, pH) peuvent servir
d'indicateur de fertilité des sols. Mais tous ne renseignent pas sur les
processus en cause dans l'évolution de la fertilité des sols (H.
Guibert, 1999, p.114). Mais Schnitzer & Skinner (1969) cité par O.
Samake (2017 p.22) affirment que, la capacité élevée
d'échange cationique de la matière organique implique une plus
grande capacité de rétention des sols pour le calcium, ce qui
entraîne une dissolution supérieure du phosphate naturel. Les
fractions humiques de la matière organique forment des complexes avec le
calcium, qui peuvent également réduire la concentration de
calcium en solution, entraînant ainsi une solubilisation accrue des
phosphates naturels.
L'analyse des paramètres physico-chimiques du sol a
permis de déterminer le niveau de fertilité des sols de la zone
d'étude. Du coup, on peut retenir que les différentes
dégradations des sols observées dans la commune de Nikki
dépendent de l'activité biologique de paramètres
physico-chimiques des sols, des systèmes de production adoptées
et de la dominance des champs de cultures dans le milieu. Pour K. Traore &
A. M. Toe (2008, p. 59) par exemple, le système de production de
l'igname tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, est hérité
des pratiques ancestrales: le défrichement précoce (entre
novembre et janvier de l'année précédente) consiste
à sarcler les hautes herbes et à couper les arbustes que l'on
entasse autour des grands arbres; les herbes qui restent sur
place couvrent le sol jusqu'à la période de
buttage qui intervient entre décembre et avril. Il faut alors
réorienter les techniques de cultures vers une agriculture de
conservation et de bonne pratique durables. Cependant il est intéressant
d'indiquer que ces techniques, surtout le semis direct, se distinguent par une
compacité plus élevée que le travail conventionnel.
L'augmentation de la compacité en semis direct est due au fait que le
non travail du sol permet de stabiliser le sol contrairement au travail
conventionnel qui le perturbe continuellement (R. Boudiar, 2013, p.76).
Pour prévenir ou réduire les dégradations
des sols dans la commune de Nikki, il est essentiel d'orienter les pratiques
agricoles vers une agriculture traditionnelle peu mécanisée baser
sur l'utilisation de la bourse animale, de l'humus et de fumure, l'utilisation
des résidus des récoltes, la rotation des cultures, la sauvegarde
de l'environnement par la protection des arbres et la variation des cultures
annuellement ou vers une agriculture biologique qui adopte les systèmes
agroforestiers, qui utilise moins d'engrais, diversifie les cultures et
spécifie les cultures selon le milieu.
Les pratiques agricoles dans la commune de Nikki pour sa
durabilité nécessitent l'application des pratiques et mesures de
conservation et de gestion durable des sols agricoles.
60
CONCLUSION
Au terme de la présentes étude, il
s'avère important de retenir comme l'affirme CIRADEL (2017, p. 26) que,
plus de 70% de la population de la commune de Nikki vit de l'agriculture qui
représente plus de 75 % du secteur primaire.
Le secteur agricole dans la commune de Nikki occupe une place
importante avec 88.17 % des ménages agricoles de sexe masculins et 11.83
% de sexe dont 85.04 % majoritairement des autochtones et 14.96 % de migrants
venus pour la plupart des départements de la Donga et l'Atacora et du
Togo. Cette population agricole est constituée de personnes d'âges
compris entre 20 et 70 ans. Parmi ces derniers, 78.96% sont mariés avec
au moins un enfant et 2.43 % sont sans enfants. Mais il faut signaler que la
population des agriculteurs ayant zéro enfant est celle des agriculteurs
dont 11.83% ont pour la plupart un niveau d'étude secondaire voire
universitaire.
Les agriculteurs de cette commune emblavent en moyenne 6.5 ha
de la superficie cultivée dans la commune pendant une campagne agricole.
Pour ce faire ils utilisent des moyens tels le défrichage manuel avec la
manchette, les herbicides, l'abattage des arbres et l'attelage pour
défricher leurs champs. À cet effet, 25.57 % de ces agriculteurs
font le labour plat ; 59.48 % font les billons et 14.96% les buttes. Ces
pratiques de labour s'expliquent par la nature du sol en raison du relief
accidenté et presque plat sur toute la ligne du milieu dont
l'épaisseur de la matière organique est moins épaisse.
C'est ainsi que 53.57 % parmi les agriculteurs de cette commune labourent leurs
champs à l'aide de la traction animale (avec les boeufs) ; 29.59 %
manuellement avec la houe et 16.87 % avec la machines surtout le tracteur. Il
faut signaler que les laboure à la machine (tracteur)
génèrent un coût pour les agriculteurs qui sollicitent les
prestations des propriétaires de ces machines. En fonction des besoins
alimentaires et familiaux de chaque chef ménage, les agriculteurs de la
commune de Nikki optent pour une agriculture de subsistance fondée sur
deux systèmes culturaux à savoir la monoculture et la polyculture
basés sur les cultures céréaliennes (Zéa
mays (Maïs), Sorghum bicolor (Sorgho), Pennisetum
glaucum (Mil), Glycine max (Soja), Oryza sativa (Riz)),
légumineuses (Vigna radiata (Harricot)), les
oléagineuses (Arachis hypogaea (Arachide)), tuberculeuses
(Manihot esculenta (Manioc), Diosorea spp (Igname) et
Ipomoea batatas ( Patate douce)) et de rente (Gossypium (Coton))
etc. des qui réduisent
61
constamment de la dégradation des sols. Comme l'affirme
également (M. Bied-Charreton, 2017, p.12), les systèmes de
monoculture dits "modernes" (à base de coton, d'arachide, de
maïs,...) sont également fragiles et sont des acteurs de la
désertification : par exemple une monoculture peut entrainer une plus
grande sensibilité à l'érosion et à la
dégradation des sols par suite de leur dénudation. Par ailleurs
une irrigation mal conduite conduit à la salinisation puis à la
stérilisation des sols.
Mais la pratique des différents systèmes
culturaux ne sont pas sans impacts sur le sol. Parmi tant d'autres, on peut
retenir l'appauvrissement du sol, la baisse des rendements agricoles, la
dégradation physique, chimique et biologiques du sol, etc. Signalons
aussi que les sources d'impacts des activités développées
dans la commune de Nikki telles que l'abattage, les coupes anarchiques et
incinération des arbres, l'utilisation des engrais chimiques dans la
production agricoles participent également à la
dégradation progressive des sols. Une analyse basée sur la
superposition des paramètres physiques et chimiques du sol
réalisée par télédétection a permis de
déterminer les éléments nutritifs qui participent à
la fertilisation, à l'accumulation et au maintien du sol. À cet
effet, le pH, le taux de stocks du CO, la CEC, le Nitrogène et le niveau
de fertilité du sol ont été analysés. Les
résultats de cette analyse ont montré que les sols de la commune
de Nikki varient de légèrement acides à fortement acides
car ils présentent un pH strictement inférieur à 7 soit un
pH qui décroit de 6,3 à 5,5 et puis à 5 ; avec une faible
Capacité d'Échange Cationique, une faible quantité du
stock de Carbone Organique, un faible taux du Nitrogène et un niveau
moyen de fertilité. Ce qui démontre que les pratiques agricoles
influencent les indicateurs de fertilisation des sols dans cette commune. C'est
alors qu'on retient que sur 1340 Km2 des espaces soit 40,69 % de la
superficie totale de la commune, 58,35 % soit 782 km2 des espaces
cultivés sont faiblement dégradés ; 37,29 % soit 500
km2 sont moyennement dégradés et 4,36 % soit 58
km2 des espaces cultivés sont fortement
dégradés. Les facteurs responsables de cette dégradation
sont relatifs à l'utilisation excessive des intrants chimiques dans la
production agricole, les mauvaise pratiques culturales, les activités
humaines liées à la production agricole (coupe et
incinération des arbres, les défrichements des champs, etc.).
Pour une politique de gestion durable, il faut que les autorités
à divers niveaux vulgarisent la gestion intégrée de la
fertilité des sols (amendement organique et minéraux pour
corriger la structuration
62
du sol) et l'agriculture sous couvert végétal
(semis sous couvert végétal installé sur une parcelle plus
de labour ni saclo-butage) ; renforcent la connaissance des agriculteurs sur la
pratiques de conservation et d'utilisation des engrais organiques.
63
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69
Liste des figures Pages
Figure 1 : Situation de la commune de Nikki 10
Figure 2 : Réseau hydrographique de la commune de Nikki
13
Figure 3 : Evolution de la population de la commune de Nikki
de 1970 à 2018 14
Figure 3: Espace cultivé dans la commune de Nikki 36
Figure 5: Taux de Ph dans les sols de la commune de Nikki
37
Figure 6: Taux de stocks de carbone organique dans le sol
39
Figure 7 : Capacité d'Échange Cationique des
sols dans la commune de Nikki 41
Figure 8 : Taux de Nitrogène dans les sols de la
commune de Nikki 42
Figure 9: Niveau de fertilité des sols de la commune de
Nikki 43
Figure 10 : Dégradation des sols dans la commune de
Nikki 45
Figure 11: Installation d'une faxine 52
Pages
Liste des Photos
Photo a : Labour plat sur un terrain en pente à
Kparisserou 30
Photo b : Terrain préparé pour le labour
à Biro 30
Photo c : Terrain nettoyé à Gnonkourokali 30
Photo d : Présence des chenilles sur un plant de
Zea mays (Maïs) 33
Photo e : Dévastation d'un de Zea mays
(Maïs) 33
Photo f : Intrant agricoles 33
Photo g : Fosse pédologique 35
Photo h: Échantillon des sols en jachère 35
Photo i : Échantillon des sols des champs 35
Photo j : Échantillon des sols nus 35
Photo k : Billons à Koni 48
Photo l : Buttes à Sakabansi 48
Photo m : Labour à traction animale (Boeufs) 48
Photo n: Pâturage des boeufs 48
Photo o: Désherbage et défrichement d'un terrain
48
Photo p Champ de Glycine max (Soja) - Oryz sativa
(Riz) 50
Photo q : Champ de Zea mays (Maïs) -
Gossypium (Coton) 50
Photo r : Plante du crotalaria retusa 53
Photo s : Répartition des plantes du Crotalaria
retusa dans un champ 53
70
Listes des Planches Pages
Planche n°1 : Activités humaines liées
à la production agricoles 30
Planche n°2 : Infestation de champs à Ganrou 33
Planche n°3 : Analyse des sols in situ 35
Planche n°4 : Pratiques agricoles dans la commune e Nikki
48
Planche n°5 : Assolement 50
Planche n°6 : Culture du Crotalaria retusa (
Crotalaire) 53
Liste des Tableaux Pages
Tableau I: Population agricoles par arrondissement de la commune
de Nikki 20
Tableau II : Ménages à enquêter par
arrondissement 21
Tableau III : Les sources d'impacts identifiées 22
Tableau IV : Matrice d'identification des composantes et des
sources d'impacts 23
Tableau V : Classification des paramètres
physico-chimiques 24 Tableau VI : Rendements possible à l'hectare
31
36
37
Tableau VII : Superficies et proportions des espaces
cultivés dans la commune de Nikki Tableau VIII : Taux du pH
Tableau IV : Taux du pH des types de sols de la commune de
Nikki
38
Tableau X : Proportion du Carbone Organique 40
Tableau XI : Proportion de la CEC 41
Tableau XII : Proportion du Nitrogène 43
Tableau XIII : Proportion de fertilité des sols 44
Tableau XIV: Superficies des espaces dégradés 45
Tableau XV: Sources d'impacts 46
Tableau XVI Composantes du milieu impacté par les
pratiques agricoles 47
71
Annexes
Questionnaire de levés d'information à
l'endroit des agriculteurs
I-Identification
1. Sexe : Village/Quartier :
Masculin Féminin
2. Statut :
Autochtone Migrant
3. Age :
20-30 30-40 40-50 50-60 60-70 70-80
4. Statu matrimonial :
Célibataire Marié Divorcé Veuf (ve) Autre
5. Nombre d'enfant :
1-5 5-10 10-15 15-20 20-25 +25
6. Niveau d'étude :
Aucun Primaire Secondaire Universitaire
7. Combien d'année avez-vous fait dans ce village ?
0-5 5-10 11-15 + 15 II- Facteurs de récolte et
modalités de pratique agricole
1. Etes-vous de ce village ? Oui Non - Si Non, Pourquoi
avez-vous quitté votre ancien village ?
Sol peu fertile Manque de terre Guerre Autre
2. Pourquoi avez-vous préféré vivre dans ce
village ? Populations accueillantes
Abondance de terre Disponibilité de terres fertiles
Naissance
Proximité de la maison Niveau de vie abordable Autre,
3. Quelle est la superficie de votre champ (ha) ?
0,5 - 2ha 2 - 4ha 4 - 6ha 6-8ha 8-10ha 10-12 +12
4. Avec quel moyen défrichez-vous votre champ ?
Manuellement avec la machette Avec des herbicides
Techniques d'abatage des arbres Autres,
5. a°) Quel type de labour faites-vous ?
Labour plat Sillon Butte Autre b°) Avec quel moyen vous
labourez votre champ ?
La Traction animale (boeuf) Manuellement avec la houe
La machine(Tracteur) Autre,
6. Combien d'arbre y a- t-il dans votre champ ?
0 1-5 5-10 +10
7. y a-t-il présence de roches (cailloux) dans votre
champ ?
Oui Non Autre,
8. Existe-t-il de mauvaises herbes dans votre champ ? Oui Non
- Si oui lesquelles ?
9. Combien de fois par an cultivez-vous sur ce champ?
1 2-3 4-5 +5
10. Quel mois vous avez fait les dernières
récoltes ?
Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier
11. Comment évoluent vos récoltes ?
Augmentent chaque année Reste constantes Diminues
12. Que faites-vous pendant les périodes non agricoles
?
Commerce Chasse Carbonisation Pastoralisme
72
Pêche Rien Autre
13. Quel type de culture pratiquez-vous ?
Monoculture Polyculture Autre, .
14. Quel sont vos différentes cultures ?
Maïs Mil Soja Manioc Igname
Coton Sorgho Riz Arachide Autre
15. Quel est votre rendement par sac ou par tonne à
l'hectare ?
0-4 5-10 11-15 16-20 20-25 25+
Autre, précisé
16. Qu'es ce qui est à la base de ce rendement ?
Sol non fertile Sol fertile Mauvais dosage d'intrant
Manque de Pluie Autre,
17. Toutes les cultures sont-elles de la même
variété ? Oui Non Comment toutes ces plantes ont
été-t-elles ensemencées ou introduites au sol?
En même temps Différemment Autre
18. Quelle est la distance entre les rangs des cultures dans
votre champ ?
Constantes à travers le champ Les cultures sont plus
denses
Une partie constante et une partie dense Autre
19. Quels sont les signes qu'on peut rencontrer dans votre champ
?
Infestation des plantes Consommation des plantes par des
pestes
Rien Autre
20. Les animaux ont-ils brouté le long des limites du
champ ? Oui Non - Si oui, Qu'es ce que cela a-t-il crée comme dommage
?
Réduit la densité et la vigueur de la culture
Augmenté la densité de la culture
Autre,
22- Une partie du champ a-t- elle reçut un traitement
différent ?
III- Facteurs dégradation et mesures de
conservation du sol 1. Quel sont les intrants que vous utilisez ?
Engrais Fumure Humus Rien Autre
2. Ces produits ont-ils des conséquences sur le sol ? Oui
Non
Si Oui, lesquelles
3. Depuis combien d'année utilisez-vous ces produits ?
0- 5 5-10 10-15 +15
4. A quelle période de l'année appliquez-vous ces
produits au sol ?
Saison sèche Saison de pluie Autre
5. Quel type d'agriculture faite-vous?
Rotation de culture Polyculture Monoculture Autre .
6. Existe-t-il des parties du champ plus exposées au vent
que le reste ? Oui Non
7. Existe-t-il des parties du champ plus en pente que les autres
? Oui Non
8. a) Des pratiques de conservation ou de labour ont
créés dans le champ :
Des différences dans la profondeur du sol Des
accumulations de sédiments fertiles
Autre
b) Y a-t-il des accumulations de sol derrières des
barrières telles que des murets et haies ?
Oui Non
9. Quelles peuvent être les conséquences que peut
avoir un sol nu ?
Dégradation du sol Augmentation de la fertilité
Erosion
73
Autres
10. L'agriculture que vous pratiquez a-t-elle des
conséquences sur le sol ? Oui Non
- Si oui énumérez quelques-unes :
11. Quand votre sol ne sera plus fertile que faire-vous ?
Jachère Changé de village Utilisation des engrais
Changé d'activité
Autre
12. Connaissiez-vous des méthodes de restauration des
sols ? Oui Non
- Si oui, lesquelles ?
13. Connaissiez-vous des techniques de conservation des sols?
Oui Non
-Si oui, lesquelles ? terres agricoles ?
15- Suggestions
QUESTIONNAIRE DE LEVES D'INFORMATION A L'ENDROIT DES
TECHNICIENS AGRICOLES
I-Identification
1. Sexe : Zone d'intervention (ZI) :
Masculin Féminin
II- Facteurs de récolte et modalités de
pratique agricole
1. Que signifie selon vous les expressions suivantes :
Agriculture : Sol
Pratiques agricole :
Dégradation du sol :
2- Combien d'agriculteur encadrez-vous ? Inscrit le nombre
ici
3. Quelle est la moyenne des superficies du champ (ha) d'un
agriculteur dans votre ZI ?
0,5 - 2ha 2 - 4ha 4 - 6ha 6-8ha 8-10ha 10-12 +12
4. Avec quel moyen les agriculteurs que vous encadrez
défrichent-ils leurs champs ?
Manuellement avec la machette Avec des herbicides
Techniques d'abatage des arbres Autres,
5. a°) Quel type de labour font-ils ?
Labour plat Sillon Butte Autre b°) Avec quel moyen
labourent-ils leurs champs ?
La Traction animale (boeuf) Manuellement avec la houe
La machine(Tracteur) Autre,
6- Rencontrez-vous de mauvaises herbes dans leurs champs lors de
visites de terrain ?
Oui Non
- Si oui lesquelles ?
7- Quel type de culture pratiquent-ils ?
74
Monoculture Polyculture Autre, .
8- Quelles sont les trois (03) cultures dominantes que
rencontrez-vous dans votre ZI ?
Maïs Mil Soja Manioc Igname
Coton Sorgho Riz Arachide Autre
9- Que doit être normalement le rendement de ces 3 cultures
à l'hectare (par sac ou par tonne) pour un agriculteur ayant suivi les
conseils techniques que vous les prodiguez ?
10- Quels sont les trois premières cultures de votre ZI
?
N°
|
Cultures
|
Rendement Sac/Tonne
|
1
|
|
|
2
|
|
|
11- Quels sont les facteurs qui peuvent empêcher un
agriculteur d'obtenir ce rendement ?
Sol non fertile Sol fertile Mauvais dosage d'intrant
Manque de Pluie Présence de roche (cailloux) dans le
champ
Autre,
III- Facteurs dégradation et mesures de
conservation du sol
1. Les agriculteurs de votre ZI utilisent-ils des intrants? Oui
Non
Si Oui, lesquels ?
2. Ces produits ont-ils des conséquences sur le sol ? Oui
Non
Si Oui, lesquelles
4. À quelle période de l'année
appliquent-ils ces produits au sol ?
Saison sèche Saison de pluie Autre . 5. Quel type
d'agriculture font-ils ?
Rotation de culture Polyculture Monoculture Autre .
6. Certaines parties des champs que vous visitez sont plus
exposées au vent que d'autres ?
Oui Non
7. Rencontrez-vous des champs dont certaines parties sont plus
en pente que d'autres ?
Oui Non
8. Dans les champs que vous visitez, les pratiques de
conservation ou de labour dans ces champs créés :
Des différences dans la profondeur du sol Des
accumulations de sédiments fertiles
Autre
9. Quelles peuvent être les conséquences que peut
avoir un sol nu ?
Dégradation du sol Augmentation de la fertilité
Érosion
Autres
10. L'agriculture que pratiquent ces agriculteurs a-t-elle des
conséquences sur le sol ?
Oui Non
- Si oui énumérez quelques-unes :
11. Quand vous constatez que le sol qu'ils exploitent n'est
plus fertile, que recommandez-vous à ces agriculteurs ?
Jachère Changé de village Utilisation des engrais
Changé d'activité
Autre
75
12 Les dégradations que vous constatez sur le sol sont
évaluées ou appréhendées par :
Absence des microorganismes Couleur des plantes Faible
rendement
Présence de mauvaises herbes Autres, précisez
Techniques/Méthodes, décrivez
13. Connaissiez-vous des techniques de conservation des sols?
Oui Non
-Si oui, lesquelles 7
14. Quel type d'agriculture ou système agricole
pouvez-vous proposé aux agriculteurs de votre
ZI pour une gestion durable des terres agricoles 7
15- Suggestions
Fiche d'évaluation du sol Site : Date :
Parcelle n° :
1. Érosion : nul pluviale en nappe pluviale en rigole
2. Temps : ensoleillé neutre précipitation
3. Climat : humide froid sec chaud
4. Sol : sec humide
5. Pente : nul faible moyen forte Pourcentage 20% 20-40% 4060%
60-80%
6. Décomposition des végétaux:
végétaux identifiables avec
traces de décomposition peux identifiables non
identifiables pas de végétaux
7. Activité biologique en surface : absente peu
abondante
8. Activités biologiques des : vers de terres termites
fourmis criquets autres
9. Compacité : meuble compact peu compact très
compact
10. Structure : grumeleuse micro grumeleuse particulaire
11. Texture : limono-sableuse sablo-limoneuse sablo-argileuse
argilo- sableuse argilo-limoneuse autres
Pourcentage des éléments texturaux: ? 10 % 10-25 %
25-50 % 50-80 % ?80%
13. La couleur du sol est : homogène
hétérogène autres
14. couleur : noire gris-rouge Brun-gris Brun autres
15. abondance des racines à : 2 cm 5 cm 8 cm 10 cm 15 cm
20 cm 25cm 30 cm
76
Sommaire Pages
Sigles et Acronymes 1
Dédicace 2
Remerciements 3
Résume / Abstract 4
INTRODUCTION 5
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES, 7
CADRE D'ETUDE ET LA CLARIFICATION CONCEPTUELLE
1. Problématique 7
1.1 Objectifs et hypothèses de l'étude 9
1.1.1 Objectif de l'étude 9
1.1.2 Hypothèses de L'étude 9
1.2 Présentation du milieu d'étude 9
1.2.1 Situation géographique et organisation
administrative 9
1.2.1.1 Situation géographique 9
1.2.1.2 Organisation administrative 10
1.2.2 Milieu physique 10
1.2.2.1 Climat 10
1.2.2.2 Relief 11
1.2.2.3 Sols 11
1.2.2.4 Faune et flore 12
1.2.2.5 Formation végétation et réseau
hydrographique 12
1.2.3. Démographie 13
1.2.4 Activités économiques de la commune 14
1.3 Clarification conceptuelle 15
CHAPITRE II : POINT DE CONNAISSANCES ET APPROCHE 16
METHODOLOGIQUE
2.1 Revue de littérature 16
2.2 Matériels et Méthodes 18
2.2.1 Matériels 18
2.2.2 Méthodes 19
2.2.2.1 Méthode de collecte des données 19
2.2.2.2 Dépouillement et traitement des données
21
2.2.2.3 Analyse des données 21
CHAPITRE III : RESULTATS, INTERPRETATIONS ET DISCUSSION 25
3.1 Résultats 25
3.1.1 Pratiques agricoles et dégradations des à
Nikki 25
3.1.1.1 Généralité des pratiques
agricoles dans la commune de Nikki 25
3.1.1.2 Caractéristiques des pratiques agricoles dans
la commune de Nikki 25
3.1.1.2.1 Moyens utilisés pour les défrichages
26
3.1.1.2.2 Différents types de pratiques agricoles et
les moyens utilisés 26
3.1.1.2.3 Types de cultures 27
3.1.1.2.4 Cultures du milieu 27
77
3.1.1.2 Caractéristiques des dégradations des
sols 27
3.1.1.2.1 Types de dégradation de sols 27
3.1.1.2.2 Les facteurs de dégradations des sols 28
3.1.1.2.3 Conséquences des pratiques agricoles 30
3.1.2 Évaluation de la dégradation des sols
32
3.1.2.1 Identification des indicateurs 32
3.1.2.2 Méthode d'évaluation des
propriétés physique et chimique du sol 34
3.1.3 Impacts des pratiques agricoles sur le sol 46
3.1.3.1 Détermination des sources d'impacts 46
3.1.4 Techniques de cultures appropries pour la gestion
durable des sols 49
3.1.4.1 Pratique d'une agriculture de conservation des sols
agricoles dans la 49
commune de Nikki
3.1.4.2 Mesures de conservation et de gestion durable des sols
agricoles 51
3.2 Discussion 54
CONCLUSION 60
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 63
Liste des Figures 68
Liste des Photos 68
Liste des Planches 70
Liste des Tableaux 70
Annexes 71
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