I.1.1.3. Les piliers de la démocratie
Un régime ne peut se prétendre être
démocratique s'il ne se fonde pas sur le principe de/du :
ü la souveraineté du peuple : en
démocratie toute personne qui exerce un pouvoir en reçoit en
effet mandat du « souverain primaire » par voie des
urnes ;
ü l'égalité de tous les citoyens devant la
loi ;
ü la liberté fondamentale de chaque
citoyen ;
ü la tolérance ;
ü sens de la coopération et du compromis ;
ü pluralisme social, politique,
économique ;
ü la règle de la majorité et de
l'écoute de la minorité.
Toutes ces valeurs se rejoignent dans des objectifs moraux et
sociaux précis que sont le rejet de tout arbitraire et de toute
domination des uns sur les autres, la quête de la paix, de la justice
(distributive), de la coopération, du respect de la dignité de
chacun et de tous impliqué par les idées de liberté et
d'égalité de tous devant la loi. Aucun système ne peut
prétendre être démocratique s'il ne manifeste aucun respect
pour la dignité de la personne ni aucun intérêt pour la
paix et le progrès social.
Comment toutes ces valeurs fonctionnent-elles
concrètement dans un système ?
I.1.1.4. Caractéristiques d'un Etat
démocratique
Un Etat démocratique se préoccupe
de/du :
o La participation de tous à la gestion de la chose
publique : généralement le peuple participe à
l'exercice du pouvoir indirectement par la médiation de ses
représentants élus, comme nous l'avons déjà
signalé plus haut.
o L'organisation d'élection et de
référendums libre, justes et réguliers pour permettre au
peuple de se prononcer sur les questions importantes de sa vie et pour se
choisir ses dirigeants.
Les élections démocratiques et l'alternance qui
lui est corrélative permettent en effet le meilleur choix des programmes
et des animateurs des organes de l'Etat ainsi que la résolution du
problème de la gestion des ambitions politiques.
Cependant l'on doit éviter que les élections ne
deviennent ce fameux « piège à cons »
dénoncé par Jean-Paul Sartre : les élections ne
doivent pas être en effet une occasion pour le peuple de renoncer
à sa souveraineté en cédant le pouvoir aux usurpateurs qui
prétendent le représenter sans défendre ses
intérêts, une duperie qui consiste à faire croire au peuple
qu'il se choisit des représentants alors qu'il se dote maitres.
o Respect de l'opinion majoritaire : l'idéal
serait évidemment de décider à l'unanimité. Mais
puisque cela n'est pas toujours possible, surtout dans les
sociétés nombreuses, la prise des décisions se fait
conformément à l'opinion de la majorité. La
décision ainsi prise s'impose à tout le monde sans
discrimination.
o Reconnaissance des droits de la minorité : la
protection et le bonheur de l'homme doivent être les principales
préoccupations de l'Etat démocratique qui doit veiller dès
lors à ce que la majorité dont l'opinion est respectée et
exécutée n'écrase pas la minorité entendue dans son
sens le plus intégral : minorité politique, tribale,
raciale, culturelle, religieuse, sexuelle....
o Pluralisme social, politique et économique : le
pluralisme est un régime où la diversité d'opinions et
d'intérêts est admise et où son organisation, au plan
politique, social, économique et même culturel est
considérée comme normale. Les organisations de la
société civile doivent jouer un rôle de premier plan dans
l'avènement du pluralisme. Contrairement aux politiques en effet, les
organisations de la société civile ne cherchent pas à
gouverner mais à faire prévaloir leurs opinions respectives,
à défendre leurs intérêts et ceux de la
société ainsi qu'à influer sur les décisions
politiques par des méthodes pacifiques, non-violentes.
Le pluralisme démocratique se manifeste sur le plan
économique par l'encouragement de l'initiative privée, la
concurrence loyale et la transparence.
o Justice sociale : la justice sociale comprend la
justice contributive et la justice distributive.
La justice contributive se fonde sur le fait que tout citoyen
a l'obligation morale et matérielle de participer au progrès de
la communauté. Elle se manifeste entre autres par les contributions
obligatoires (impôts, taxes fiscales....) imposées par l'Etat
à tout citoyen, au prorata du revenu de chacun pour le bien commun.
Quant à la justice distributive, elle consiste à
veiller à la répartition équitable des biens communs en
vue d'assurer à chacun une part juste des richesses nationales
nécessaire à son épanouissement morale, matériel et
spirituel.
o Séparation et limitation des pouvoirs : cette
caractéristique autorise le contrôle mutuel des dirigeants. La
séparation des pouvoirs signifie que les pouvoirs législatif,
exécutif et judiciaire sont confiés aux personnes et aux
institutions différentes pour éviter la concentration du pouvoir
ou la dictature. Elle comporte deux principes : le principe de la
spécialisation des fonctions (chaque fonction de l'Etat est
attribuée à l'organe qui ne peut accomplir que les actes relevant
de cette fonction) et le principe de l'autonomie des organes (chaque organe
capable a le droit d'exercer librement sa fonction sans être placé
dans une situation de subordination par rapport aux autres).
Mais la démocratie ne serait-elle que l'affaire de ceux
qui exercent activement le pouvoir ? Non au contraire, tout le monde doit
se sentir partie prenante de l'avènement et de l'accroissement de la
démocratie.
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