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Processus électoral et gouvernance politique en RDC.


par HERGIE KAFINGA BINKOLELE
Université de Lubumbashi(UNILU) /RDC - Licence 2018
  

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TROISIEME CHAPITRE : DE LA DEMOCRATIE, DU PROCESSUS ELECTORAL ET DE LA GOUVERNANCE POLITIQUE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Dansce chapitre, la pertinence sera de donner tour à tour un point de vue sur la pratique de la démocratie, du processus électoral et de la gouvernance politique en républiquedémocratique du Congo sous forme d'un aspect historique en vue de nous tracer une ligne de conduite sur des phénomènes politiques le plus saillants du pays et, chacun de ces points constituera une section.

III. 1. DE LA DEMOCRATIE EN RDC

L'option pour la démocratie a été faite par le peuple congolais depuis son accession àl'indépendance en 1960. Ainsi dans cette section, nous parlerons d'un bref parcours historique de la démocratie, du blocage de la démocratie en RDC et en fin, de la démocratie et de la responsabilité politique.

III.1.1. BREF PARCOURS HISTORIQUE

Il s'agit ici du processus de démocratisation du pays. Parlons en premier lieu des tentatives de démocratisationaprès la première guerre du Shaba (guerre de 80 jours) le président de la républiqueprononça le premier juillet 1977 un discours d'autocritique dans lequel il décida de démocratiser le régimeparce que le régime politique risquait d'être bloqué par asphyxie du faite que la voix du peuple était souvent étouffée24(*).

La guerre de 80 jours qui avait en effet failli emporter le régime a servi de signal d'alarme qui obligera le présidentMobutu sous la pression de ses alliés étrangers d'amorcer une libéralisation du mode de gestion de l'Etat.

La première mesure de démocratisation fut l'introduction de l'électionlibre au sein ou au niveau de certains organes du parti(MPR), cette mesure concernait les organes ci- après : le bureau politique, le conseil législatif(parlement) et au niveau des zones urbaines et des sous-régions urbaines (villes)25(*).

En RDC, l'entrée en démocratie a été inaugurée par trois discours fondateurs, c'est-à-dire ceux par lesquels le processus de démocratisation a été officiellement ou solennellement enclenché26(*).

A la fin de la décennie 80, tout semble devoir changer au zaïre de Mobutu, non pas au sens où il voyait ou voulait orienter ce changement, mais dans un sens qui lui sera imposé par le cours d'histoire et auquel il devra se plier. Au plan international, le contexte politique est marqué par la perestroïka de Gorbatchev et des changements importants en Europe de l'Est ; au plan national aussi, les contestations politiques amorcées en 1988 s'intensifient, accentuées justement par les changements internationaux. Sentant monter les risques d'embrassements, Mobutu une fois, décide de devancer les évènements, dans l'espoir de pouvoir mieux les contrôlés.

C'est ce qu'il tente de faire dans les trois discours ou trois allocutions officielles que l'on peut qualifier de des discours « d'entrée en démocratie ». Ce n'était évidemment pas la première fois que le thème de la démocratie apparaissait dans les allocutions du présidentMobutu ; ce dernier avait toujours présenté son régime comme étantdémocratique, avec la spécificité d'une « démocratie africaine »27(*) dans laquelle le chef est tellement aimé par son peuple qu'il n'a aucun mal de se faire élire et réélire avec plus de 99% des voix !Ce qui va distinguer les discours des années 90, ce n'est donc pas la thématique de la démocratie, mais bien le contexte et, partant, le contenu sémantique de ce thème.

Le premier discours est celui sur la consultation populaire dont le peuple ne pouvait que, sans contredit, s'attendre à l'ouverture politique du régime. Ce discours fut à cause de la contestation intérieure du pouvoir, et des pressions exercées sur le présidentMobutu par ses allies et soutientextérieur, et ce fut le discours du 14 janvier 1990. Le présidentMobutu se trouvait de la sorte dans la contrainte suite aux pressions du peuple au travers très souvent des tracts comme l'affirme ici E. Tshimanga «le tract lancé le 15avril1990 le plus important et le plus significatif par son contenu car il était diffusé le jour de paques dans toutes les régions du pays et il appelait le peuple à la révolte pour chasser la dictature28(*) ». Ceci prouve à suffisance combien la population avait soif de la démocratie qu'elle réclamaittous les jours à corps et à cris.

Le second discours est celui qui inaugure la transition : 24 avril 1990. En fait c'est peu après la consultation populaire que le Marechal annonça subitement qu'il adresserait à la nation, le mardi 24 avril, un « message d'une portée vitale et capitale et capital » qui pourraitêtre suivi d'un « bouleversement complet du paysage politique zaïrois29(*) ».

Ainsi, devons-nous savoir que « le discours prononcé par le présidentMobutu le 24 avril 1990 consacrait l'abandon du parti unique et du système autoritaire pour entrer dans le multipartisme et le démarrage du processus de démocratisation du pays. C'était en fait un discours qui annonçait des réformesdémocratiques qui devaient êtreopéréesdans le pays30(*) ».

Le dernier discoursest celui de rectification : 3 mais 1990, qui portait sur la précision de la pensée du maréchal et de non-dits de son discours du 24 avrilprécèdent, et reprend quasiment tout ce qu'il cédé.

Ce discours du 3 mai 1990 apparu comme un discours de « rectification » ou d'ajustement politique, à usage interne, dans le quel Mobutuprécise sa pensée et trace clairement les limites de la recréation politique qu'il a annoncée avec fracas ; il essaie de modérer l'agitation ou l'activisme politiquesubséquentà son discours du 24 avrilen faisant comprendre qu'il le seul maitre à bord du navire « zaïre » et qu'il entend bien le demeurer.

Le présidentMobutu bien qu'il avait pris des mesures d'ouverture politique, mais faut-il toujours savoir qu'il montait lui-même des stratégies pour faire bloquer le processus de démocratisation. C'est ainsi que tous les efforts déployés par les diverses couches de la population à cette évoque était voués très souvent à l'échec. L'ouverture démocratique posait de sérieuxproblèmesquant à son effectivité comme à la veille de de l'indépendance selon que l'affirme Modeste Mutinga « à l'aube de l'accession à l'indépendance, l'ouverture démocratique par le plein exercice de libertés fondamentales au profit des autochtones avait donné naissance à un multipartisme sauvage, justifié à cette époque par la précipitation et la carence des cadres ayant une culture politique suffisant(...)31(*) »...

Le manque de volonté politique réelle de s'engager dans le processus démocratique relancé avec le discours du 24 avril 1990 causait multiple problèmes. C'est pourquoi la transition avait été émaillée d'innombrables vicissitudes. C'est ainsi que l'organisation dela CNS (conférence Nationale Souveraine) qui avait normalement débutée le 07 aout 1991 n'avait pas toujours changé la donne. La CNS le dit E. Tshimanga « fut un cadre idéal de concertation qui avait permis au peuple congolais d'y exprimer clairement sa volonté de rompre d'avec la dictatureet les antivaleurs, et de prendre une option irréversible pour une société démocratique pluraliste, fondée sur les valeurs morales et spirituelles et respectueuses des libertés et de droits de l'homme32(*) ».

* 24 Isango IDI WA NZILA, Histoire politique et administrative du Congo, cours inédit, G3 SPA/UNILU 2013-2014, p46.

* 25 Idem.

* 26 Dieudonné WAMU OYATAMBWE, Les mots de la démocratie au condo-zaïre (1990-1997), L'harmattan, paris, 2006, p37

* 27Op.cit., p37.

* 28Clément KABAMBA ILUNGA, de la problématique des violences post électorales et de l'avancée démocratique en Afrique noire : regard sur la RDC, mémoire en SPA/UNILU 2011, p32

* 29Dieudonné OYATAMBWE, Op.cit. p37

* 30 Clément KABAMBA, Op.cit. p32

* 31Idem

* 32Idem

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon