Processus électoral et gouvernance politique en RDC.par HERGIE KAFINGA BINKOLELE Université de Lubumbashi(UNILU) /RDC - Licence 2018 |
III.ETAT DE LA QUETIONLa Rédaction d'un mémoire peut se situer dans un domaine par rapport à des courants des penses qui le précèdent et l'influence. Il est donc important à ce niveau que le chercher prenne connaissance des travaux antérieurs qui portent sur des objets comparables et qu'il soit explicite sur ce qui rapproche et distingue son travail de ces courants des pensées. Lorsqu'un chercher entame un travail, il est peu probable que le sujet qu'il traite n'ait jamais été abordé, mais toute fois, il doit se démarquer. Il est absurde et présomptueux pour quoi pas égoïste et égotiste de croire que nous sommes le seul savant à pouvoir traiter ce thème, comme si on était à mesure de tout réinventer, loin de nous cette idée. L'état de la question est ici défini par Marcus BINDUNGWA IBANDA comme, « une analyse littéraire de ce que les autres chercheurs ont déjà produit sur un phénomène étudié, dans le but de produire les nouvelles connaissances et de ne pas confondre avec ce que les prédécesseurs ont déjà trouvée »2(*) La définition de cet auteur porte sur une revue de la littérature, et cette revue cherche à établir l'originalité de ses propres recherches. Cette originalité se fait voir par plusieurs aspects dont « Réalisé un travail empirique qui n'a pas été mené jusque-là ; interprété des idées, des approches connue d'une nouvelle manière; apporter des donnés nouvelles (new évidence) sur des sujets ou des problèmes anciens, faire une synthèse originale de ces qui a déjà été fait; appliqué un résultat dans un contexte particulier à un autre contexte[du point de vue espace]; appliqué une technique utilisée dans un contexte ou une discipline a un(e) autre; être transdisciplinaire en utilisant des méthodologies diverses; étudier un domaine nouveau, non encore couvert par la discipline ; augmenter la connaissance d'une manière qui n'avait pas été utilisé jusque-là. L'originalité consistera, par ailleurs, par la façon : F D'aborder un problème d'un point de vue théorique qui n'a jamais été adopté auparavant ; F D'appliqué une nouvelle méthode d'analyse ; F De travailler sur un nouveau corpus d'application qui soulève des questions ou des difficultés inédites. Cela étant, notre travail trouve son essence dans des travaux préexistants qui ont un rapport direct ou indirecte, pas pour raison d'en faire sujet de plagiat, mais plutôt expliquer aux lecteurs que ce présent sujet a déjà été traité et analyser dans différentes documentations d'une manière ou d'une autre. C'est ainsi que, bon nombre de travaux qui nous ont inspirés d'une manière ou d'une autre dans l'élaboration de cette étude feront sujet d'une analyse, c'est notamment : Nous citons, Goran HYDEN et MICHAEL BRATON,3(*) dans leur ouvrage collectif intitulé « Gouverner l'Afrique vers un partage des rôles ». Dans cette ouvrage, les auteurs s'illustrent dans la politique comparée des certains pays africains sous l'effet conjugué de l'effondrement des pays totalitaires à l'Est, du marasme économique persistant en Afrique et de la montée des pays des exigences populaires à l'intérieur de ce continent, les gouvernant des pays africains ont annoncé un processus de libéralisation qui passe par le partage du pouvoir avec les autres forces de la société, notamment les associations des citoyens. Ces auteurs observent la façon dont l'Afrique a été gouvernée depuis l'indépendance, soulignent aussi les réformes mises en oeuvre depuis 1990 et s'interrogent sur les chances de réussite de ce que d'aucuns nomment la « seconde libération » de l'Afrique. Au coeur de ces réformes, se trouvent de nouveau style et des nouvelles de gouvernement. Goran HYDEN et Michel BRATON, en se fondant sur leurs connaissances de la vie politique après l'indépendance, vont tenter de replacer dans leur contexte les programmes de réforme en cours et de trouver un concept qui leur aide à en faire une étude comparée. Plus précisément, ils vont étudier la manière dont une série des pays africains sont gouvernés depuis l'indépendance ; faire connaitre au lecteur les reformes politiques lancées ces dernières années dans divers pays répartis sur tout le continent, en particulier en 1990; mettre au point le concept « gouvernance » qui leurs servira pour l'analyse de politique comparée. Ils sont convaincus de l'importance de tous ces objectifs, mais ils souhaitent surtout insister sur le dernier. Ils veulent évoquer par gouvernance la manière dont sont gérés les rapports internes du régime, c'est-à-dire les règles qui fixent le cadre de la conduite de la politique. Selon qu'ils respectent ou non les règles, les acteurs politique diffèrent, mais ils tendent à devenir très attentifs dès lors que la société exige des réformes et que les règles anciennes doivent être remplacées. Pour notre part, la politique comparée n'est pas notre objet d'étude, mais la réforme institutionnelle et la refondation de l'Etat dans son secteur politique en ait un. Orienter la gouvernance dans le sens de gérer les rapports internes du régime de l'Etat en fixant les règles qui cadrent la conduite de la politique, c'est notre batail. Nelson W. POLSBY, Aaron WILDAVSKY4(*) « l'élection présidentielle aux États-Unis ». Dans cette dixième édition de l'ouvrage, ces deux auteurs démontrent comment et pourquoi tous les quatre ans, les citoyens américains participent au long rituel politique qui débouche, au mois de novembre, sur l'élection de leur président qui sera le dirigeant suprême d'un pays dont le destin pèse sur le sort des autres nations. C'est pourquoi, il importe de comprendre quels mécanismes a élaborés l'Amérique pour choisir, entre tant de candidats possibles, son président. Dans cet ouvrage qui fait autorité aux Etats-Unis, on retrouve l'exposé clair des rouages du système et du cadre institutionnel à l'intérieur duquel les divers acteurs opèrent des choix stratégiques. Le livre intègre les données de l'élection de 1996 ainsi que les nouvelles avancées dans l'étude des partis, des candidats, des journalistes et de l'électorat. Il se fait aussi l'écho des débats et critiques portant notamment sur les partis politiques et le mode d'investiture. L'ouvrage ne tient pas seulement à sa clarté et à son exhaustivité, mais aussi à sa capacité de dégager les lignes de force dans l'évolution de la vie politique américaine, ainsi que les problèmes et enjeux qui ne manqueront pas d'affecter l'horizon électoral. Il porte de savoir que, cet ouvrage apporte des modifications aux éditions précédentes et ces modifications reflètent les évolutions incessantes de la vie politique américaine et les nouvelles contributions de la recherche s'agissant de la place des électeurs, des partis, des candidats et de la presse dans le contexte de l'élection présidentielle. Mais cette nouvelle édition témoigne aussi une continuité, et l'élément de continuité le plus important du livre ou de l'ouvrage dans cette édition est son fondement théorique. Il s'est révélé à l'expérience si solide qu'il a pu, depuis la première édition de 1964, servir de charpente à chacune des « éditions successives ». L'essentiel de ce fondement théorique pourrait se résumer ainsi : Une bonne partie de ce qui se passe lors d'une élection présidentielle ne peut se comprendre que si on analyse ces faits et gestes comme choix stratégiques effectués par des acteurs évoluant dans un monde en partie manipulable c'est-à-dire où les stratégies entrent en jeu et en partie structuré par des éléments plus ou moins constants. Les principales influences structurelles affectant les choix stratégiques des acteurs sont : Ä La réglementation régissant la désignation des candidats et le déroulement du scrutin. Ä Les principes comportementaux qui déterminent la façon dont les électeurs participent à l'élection. Ainsi s'explique que les auteurs de l'ouvrage présentent les choix des hommes politiques à la lumière des évolutions structurelles de la vie politique, celle des partis, des élections primaires des conventions nationales, des compagnes et de leur organisation, et ils s'appuient sur l'étude naissante du comportement de masse des électeurs. L'apport de ce livre dans notre travail ne pas de faire une étude comparative entre la vie politique américaine et la vie politique congolaise, ou soit comparer le processus électoral américain à celui de notre pays, ou encore rendre comparative le système politique américain à celui de la République Démocratique du Congo. Mais plutôt, prendre pour bon exemple les États-Unis d'Amérique en matière de démocratie et surtout en ce qui concerne les élections. Gauthier DEVILLERS,5(*) « République Démocratique du Congo, De la guerre aux élections, l'ascension de Joseph KABILA et la naissance de la troisième République (Janvier 2001-Août 2008) ». Cet ouvrage est une histoire politique de la République Démocratique du Congo dans la période qui va de l'assassinat de Laurent Désiré KABILA en Janvier 2001 aux élections du second semestre 2006 et à la naissance de troisième République. Il entreprend ce démêlé l'écheveau des évènements dramatiques et confus qui marquent ces années cruciales. En même temps qu'il est une analyse historique, qu'il cherche à établir les faits et leurs connexions, à discerner le profil et le rôle de multiples acteurs, en même temps qu'il ouvre des pistes pour l'élaboration d'un cadre général d'interprétation des changements qui s'opèrent en République Démocratique du Congo. Cet ouvrage est le quatrième d'une série consacrée à l'histoire politique du Congo/Zaïre depuis l'ouverture en avril 1990 d'une époque de transition, celle du passage d'un régime de parti unique à un régime « Démocratique » à travers des élections générales Il porte sur les deux dernières périodes de cette transition : celle qui va de l'accession à la présidence de Joseph KABILA en janvier 2001 à la conclusion en décembre 2002 d'un accord de partage du pouvoir avec les leaders « rebelles », et celle qui conduit aux élections de la fin 2006. Un dernier chapitre traite des débuts de la troisième République. Il y a, bien entendu, des nombreuses continuités entre les différentes périodes : une grande partie des acteurs politiques restent en scène, des événements se prolongent ou s'enchainent. L'histoire telle qu'écrite dans ce livre est une histoire événementielle. Elle vise à saisir et décrire les événements politiques marquants d'une période, à identifier et caractériser les principaux acteurs en présence. L'approche n'est cependant pas seulement analytique et descriptive. L'auteur cherche à établir des connexions entre les événements, à mesurer et évaluer le rôle des acteurs, et pose des jalons, ouvre des pistes pour l'élaboration d'un cadre général d'interprétation des changements politiques qui s'opèrent en République Démocratique du Congo. Ce livre se veut un livre d'histoire, mais aussi outil de travail pour les chercheurs qui reviendront avec plus de recul sur les évènements et les phénomènes analysés. En ce qui nous concerne, nous ne voulons pas aller dans l'angle de résoudre ou de donner des solutions aux conflits politiques ou de tracer un trajet qui analyse les différentes guerres que la République Démocratique du Congo a connues, mais donner juste un aperçu historique des élections pour en tirer une leçon. Emil TCHAWE HATCHEU, 6(*) « comprendre la gouvernance ». Cet auteur commence par une série des questions : comment gouverne ? Comment gouverner les autres ? Par qui doit-on accepter d'être gouverné ? Comment faire pour être le meilleur gouverneur possible ? En quoi consiste l'art de gouverner ? Comment être gouverné ? On sait parler compétences l'égales, on ne sait pas parler en ternes de mode de gouvernance. On n'a pas compris que le coeur du politique est le processus par lequel s'élaborent une solution satisfaisante et non la question de savoir qui oppose sa signature en dernier. Ainsi dit-il, ces questions se posaient hier aux patrons d'entreprises de toutes tailles confondues. Elles se posent aujourd'hui avec acuité aux hommes politiques qui ambitionnent de dominer leur société. Pour l'auteur, l'ouvrage est une contribution à la compréhension et pratique du « vivre ensemble » et de « gérer ensemble » en toute transparence. Les mutations rapides de la société contemporaines, les crises multiformes qui ébranlent les certitudes et les acquis d'hier, l'émergence de nouveaux acteurs qui exigent en douce ou bruyamment, mais fermement d'être prise en compte dans la gestion des affaires qui les concernent, sont autant de motifs qui imposent que le concept de gouvernance soit revisité en permanence. Le travail de l'auteur est une synthèse sur la problématique de la gouvernance urbaine à douala, la plus grande ville du Cameroun et de la sous-région de l'Afrique centrale. Comme s'intitule son ouvrage (comprendre la gouvernance), Emil TCHAWE aborde ce concept depuis ces origines, et ensuite la place dans divers domaines selon qu'il est utilisé ou affilié. Notre pertinence est d'orienté ce concept de gouvernance dans un cadre purement politique d'où, la nécessité de parler gouvernance politique. Claude MWILAMBWE MWENDE,7(*)« processus électoral : une chance pour les congolais ? Actes des douzièmes journées scientifiques de L'ISIM ». Ce sont des rencontres de réflexion d'échange qui relèvent des activités académiques organisées annuellement au sein des établissements d'enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique du Congo. Dans l'intitulé du thème, il y a une interrogation et une affirmation. La question est audacieuse et pertinente. En effet, il est temps que l'on s'interroge sur la place des échéances électorales dans la recherche du mieux-être des congolais. La question vaut la peine d'être posée, et la recherche d'une réponse consistera à faire une sorte d'extrapolation à partir de notre pays. Ainsi, dans les circonstances sociopolitiques du moment, on peut bien se convaincre que la R.D.C ne peut pas tirer positivement bénéfice des élections là où les solutions les plus essentielles sont détruites, là où des hommes et des femmes sont ignorées dans leur dignité et leur capacité de gérer leur destin. Les élections ne peuvent être que libératrices de cette contrainte existentielle. Nous vivons dans une époque d'incertitude, il faudra que les élections apportent des certitudes, tout en se sauvegardant de la tentation qui la guette de devenir une panacée. Il est donc impérieux de s'interroger sur la qualité du processus même électoral. Les élections que nous attendons sont celles qui seront capables d'ouvrir un horizon de chance pour le congolais; celles qui donneront la couleur du développement authentique, et donc intégral, à la nation congolaise. Quatre communications ont été retenues pour ses assises : ? La première communication « processus électoral : Aperçu historique » a été présentée par Donatien DIBWE DIA MWEMBU, Docteur en histoire et professeur à l'université de Lubumbashi. Il a mis en exergue le fait que l'organisation des élections remonte à la période précoloniale. Cependant chaque époque laisse voir certaines particularités qui résultent de la conjugaison de nombreux facteurs. ? « campagne électoral et élection : Analyse critique » fut le thème de la deuxième communication présentée par Anastase DIBWE MWEMBU, Docteur en sciences politiques et Administratives et professeur à l'université de Lubumbashi. Outre la mise en évidence des nuances entre la campagne de notoriété et la campagne électorale, il a démontré sur base des chiffres que par les élections, la population inflige une sanction à l'endroit de ses représentants en rapport avec la gestion des institutions locales, provinciales, nationales. ? Quant à la troisième communication « Election et bien-être des populations » par Maurice BANZA KAYEMBE, Assistant à la faculté des sciences politique et administratives de l'université de Lubumbashi, a attiré l'attention de l'assemblée sur le fait que l'organisation des élections n'implique pas automatiquement le bien-être des populations. Ce dernier est le résultat de la qualité du choix des représentants ainsi que de leurs compétences. ? Enfin, la quatrième et la dernière communication « place de la communauté internationale dans le processus électoral » par Germain TSHBAMBE, Docteur en relations internationales et professeur à l'université de Lubumbashi, a fait mention de la particularité des élections dans les pays du tiers-monde. L'impulsion vient toujours de l'extérieur, a déclaré l'orateur. Cependant, les populations sont incapables de s'en servir pour leur bien-être. Les échanges autour de ces communications ont conduit à la prise de conscience de certaines failles, insuffisances constatées au niveau institutionnel et au niveau du comportement des acteurs politiques ainsi que de la population de mutualiser les efforts pour que les élections concourent à son bien-être. Ces différents auteurs ont soulevés différents aspects qui nous ont donnés une ligne de conduite dans la réforme institutionnelle et la refondation de l'Etat dans son secteur politique, surtout en matière de gouvernance. Notre contribution se situe au niveau où nous voulons en premier lieu tirer une leçon en matière d'élection en s'appuyant sur l'aperçu historique d'élection en République Démocratique du Congo notre pays, et soulever la question de responsabilité politique en le liant de manière directe à la notion de gouvernance politique car la notion de responsabilité politique, pourrait limiter les possibilités de mise en jeu des gouvernements impopulaires qui entraînent une désaffection de la vie publique et pourrait stopper les nouvelles formes d'instabilités de l'exécutif.Ces analyses feront une base solide dans la démarche de notre étude. L'originalité de notre travail, transparaîtra avec éclat dans la problématique où sera manifestée notre position de rupture avec nos prédécesseurs. * 2Marcus BINDUNGWA IBANDA, cité par Landry NZITA NDOKIMASINDA, « christianisme et Démocratie en Afrique : cas de la R.D.C, mémoire en S.P.A/UNILU, 2016, p7. * 3 Goran HYDEN et Michael BRATON, gouverner l'Afrique vers un partage des rôles, éd. nouveaux horizons, paris, 1992. * 4Nelson w. POLSBY, Aaron WILDAVSKY, L'élection présidentielle aux Etats-Unis, 10e éd. Nouveaux Horizons, Paris, 2000. * 5Gauthier DEVILLERS, République Démocratique du Congo. De la guerre aux élections. L'ascension de Joseph KABILA et la naissance de la troisième République (Janvier 2001-Août 2008), éd. L'HARMATTAN, paris, 2009. * 6 Emil TCHAWE HATCHE, Comprendre la gouvernance, éd. L'harmattan, Paris, 2013 * 7 Claude MWILAMBWE MWENDE, Processus électoral : une chance pour les congolais ? Actes des douzièmes journées scientifiques de l'ISIM, éd. Du centre interdiocésain de Lubumbashi, 2017 |
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