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Processus électoral et gouvernance politique en RDC.


par HERGIE KAFINGA BINKOLELE
Université de Lubumbashi(UNILU) /RDC - Licence 2018
  

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CHAPITRE DEUXIEME : CADRE D'ETUDE : PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Il s'agit d'une présentation des différents cadres ou aspects de la vie de notre cher et beau pays, la République Démocratique du Congo qui est notre champ d'étude ou d'investigation.

II.1. SITUATION HISTORIQUE

Le Congo Kinshasa est né suite à des aventures Léopoldiennes de 1885 à 1908. LEOPOLD II eut à construire au centre de l'Afrique un grand empire qui deviendra plus tard son Etat indépendant du Congo EIC en sigle. En effet pour sa promotion, Léopold II a dut engager ses propres fonds en vue de l'exploitation effective ainsi que la construction de son empire pour ce qui est de l'Etat indépendant du Congo, il faut noter que le caoutchouc a été le premier minerai privilégié y compris plus tard l'or et l'ivoire.

Ainsi donc le Roi Léopold II, n'eut pas toute occasion de gérer à perpétuité son empire, c'est pourquoi pour des raisons déficitaires, des moyens financiers susceptibles d'assurer son entreprise privée qui n'était que dans son état embryonnaire, il résolut de rendre son empire au gouvernement belge23(*).

Pour se faire, le congrès belge votera le 24 Aout 1908 l'annexion de l'Etat indépendant du Congo au gouvernement belge. Depuis lors, l'Etat indépendant du Congo cessa d'être la propriété privée du Roi Léopold II, pour devenir une colonie belge.

Après, c'est la colonisation qui s'étendit de 1908-1960. Ces deux évènements cités ci-haut font partie des origines lointaines de la République Démocratique du Congo.

Cette période de la servitude belge se déclina avec la vague des indépendances des pays africains.

D'où, suite à certains évènements qui ont joué le rôle de pression notamment le phénomène Emery Patrice Lumumba pour celui-ci, le roi Baudouin s'accordera pour proclamer l'indépendance au Congo-belge le 30 Juin 1960, un certain jeudi, ceux-ci constituent les origines récentes de la République Démocratique du Congo.

La République Démocratique du Congo d'Afrique centrale, traversé par l'équateur et sa superficie est de 2.345.410km2, deuxième en Afrique après l'Algérie.

La République Démocratique du Congo est limité au nord par la République centrafricaine et le Soudan, à l'Est par l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, au nord par la Zambie et l'Angola et à l'Ouest par le Congo Brazza et l'océan atlantique.

II.2. LE CONGO ET SES TERRITOIRES

Amorcée l'espace congolais dès l'aube de l'humanité, l'empire humain s'y est renforcé avec l'expansion des peuples Bantous, il y a plus de deux milles ans.

Bien plus tard, au XVème siècle, l'Afrique centrale s'ordonnait selon une partition de type écologique.

Dans la forêt dense de la cuvette, les sociétés rurales Bantous restaient disséminées et segmentaires, en relation de clientèle avec les chasseurs-cueilleurs pygmées.

Dans les forêts claires et savanes du pourtour, elle se structurait en royaumes plus ou moins vastes ; au sud ceux de kongo, des Yaka, des Luba ou l'empire Lunda, à l'Est le royaume des grands Lacs, tels que le Rwanda, au nord les royaumes (non Bantous) des Zandés des Mangbetu.

Le tableau change au XIXème siècle, lorsque se resserre l'étau des ingérences venues d'outre-mer, le futur Congo se trouve partagé entre deux mouvances, Luso-africaine à l'Ouest, orientée vers les Amériques, Arabo-swahilie à l'Est, tournée vers le proche orient. L'ébranlement des vieux royaumes laisse alors le champ libre à des pouvoirs inédits, fondé sur la traite des esclaves ; Ngogo-Lutete au Kasaï, Tippo-tip au Maniema, M'siri au Katanga. C'est cet espace en réorganisation qui va être, pour la première fois, unifier politiquement dans le cadre de l'Etat indépendant du Congo, en fait la propriété personnelle du Roi Léopold II.

Après la période Léopoldienne, relativement courte de 1885 à 1908, celle de la colonisation Belge effective de 1908 à 1960 sera décisive pour la mise en place d'un schéma fonctionnel encore lisible de nos jours. Le modèle reste périphérique et extraverti, opposant à la cuvette centrale déprimée une sorte d'anneau utile où se déploie pleinement la mise en valeur coloniale.

Mais l'intégration de l'espace congolais, assurée par la créationprogressive d'un puissant réseau circulaire, le sera aussi par un maillage territorial de plus en plus serré, coercitif et efficace.

Au début, l'Etat Léopoldien reparti son domaine en districts assez flous (11 en 1888, 15 en 1895), ensuite, avec l'instauration du véritable système coloniale, l'encadrement de l'espace et des hommes se renforce peu à peu, notamment afin de geler l'ancienne mobilité des groupes ethniques en les territorialisant.

Dès 1914, le Congo Belge est restructuré en quatre grandes provinces, le Congo-Kasaï, l'Equateur, la province orientale et le Katanga, s'y articule les 22 districts existants, divisés en territoires et, les territoires en secteurs.

Ces derniers englobent la multitude des chefferies agglutinées pour les plus pétilles, retaillés quand elles semblent trop vaste, voire assez souvent assimilées telles quelles a des secteurs, mais toutes solidement amarrées à la nouvelle grille administrative. En 1933, au prétexte de la crise mondiale, l'autonomie de gestion jusqu'alors assez large des provinces est sévèrement rognée, leur nombre passe à six, et elles prennent les noms de leur chef-lieu : province de Léopoldville et Lusambo par scission du Congo-Kasaï, de Coquilhatville par scission de la province orientale ; d'Elisabethville (l'ex Katanga).

En 1947, on les rebaptises encore, province de Léopoldville, du Kasaï, de l'Equateur, orientale, du Kivu et du Katanga et le nombre de district est porté à 25.

La trame ainsi formée peut être vue comme définitive, car les réaménagementsultérieurs respecteront le maillage fondamental des districts, complété par de rare districts urbains, des territoires et des secteurs ou chefferies. A l'échelle régionale, le morcellement va reprendre après l'indépendance.

Au tout début certes, sous l'imperium contradictoire du président Joseph Kasavubu, fédéraliste, et du premier ministre Emery Patrice Lumumba, unitariste, vont maintenir les six provinces hérités de belges, mais redevenues, cette fois politiquement autonomes.

Mais dès 1962, le chaos de la guerre civile débouche sur leur remplacement par 21 entités bien plus petites et vite affublées du surnom des provincettes, autonomes toujours elles ont surtout une connotation ouvertement ethnique, ce qu'illustre leur architecture d'ensemble plus ou moins inspirée des anciens districts, mais intégrant aussi pour y faire pièce, les deux zones en sécession du sud Kasaï d'Albert kalonji et du sud Katanga de Moïse Tshombe, bien que consacrée par la constitution dite de Luluabourg de 1964, elles n'auront guère eu, ou demeurant le loisir d'exister.

A partir de 1965 en effet, le nouveau régime de Joseph Désiré Mobutu cherche à raffermir l'unité du pays.

Dans cette optique, il revient à l'organigramme colonial, tout en changeant l'intitulé des diverses échelons.

On parlera des régions, des sous-régions, villes et zones et surtout en les vidant de toute réalité politique.

En vertu de son idéologiede retour à l'authenticité, Mobutu rebaptise non seulement le Congo lui-même qui devient le zaïre, mais aussi plusieurs provinces.

Si l'Equateur et le Kivu gardent leur nom, le Katanga et la province orientale deviennent le Shaba et le Haut-Zaïre, la province de Léopoldville fait place aux régions de Kinshasa, du Bas-Zaïreet du Bandundu ; celle du Kasaï donne naissance au Kasaï-Occidental et au Kasaï-Oriental, on le voit, la logique de l'empiètement territorial n'est que partiellement enrayée, face aux aspirations identitaires.

Elle se renforce encore en 1988 avec la création de plusieurs sous-régions ou ville et surtout des régions du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema, pour remplacer le Kivu, mais aussi à titre expérimental, dans l'optique d'un futureredécoupage de l'ensemble du pays. C'est que l'ethnicisme, en dépit du dogme officiel, n'est nullement aboli.

Il reprend vigueur au contraire et se revendique même, d'autant plus que délitent inexorablement l'économie et les niveaux de vie, les liaisons internes vitales du pays et une administration territoriale dissoute dans le parti-Etat et réduite de ce fait à une hiérarchie de compétence en trompe-oeil.

En ce temps de crépuscule du mobutisme, les forces centrifuges semblent devoir l'emporter sur les facteurs d'intégration et cet égard la conférence nationale souveraine de 1990-1992 n'arrange rien, une partition nouvelle se dessine, qui décalque en réalité les grandes aires socioculturelles du passé précoloniale.

Une mouvance occidentale, globalement lingala phone et kikongo phone reste orienté vers Kinshasa et l'atlantique, une mouvance orientale, axée sur les hautes terres, swahili phones, et presque sans lien avec la capitale, est tournée vers l'océan indien et une mouvance méridionale, l'espace katangais, swahili phone encore est tournée vers l'Afrique centrale. Fait exception l'espace Kasaïen du centre-sud, Tshiluba phone qui affirme son dynamisme et son identité propre.

Mais ce schéma ne concerne guère que l'anneau utile, la cuvette centrale faisant figure d'immense isolat.

A cette situation, le régime imposé en 1997 par le coup de force de Laurent Désiré Kabila n'est pas en mesure de changer grand-chose. Consacrant le canevas territorial en place, il se borne à établir les anciens intitulés, provinces, districts et territoires, et à restaurer quelques dénominations d'avants Mobutu ; le Zaïre devient le Congo, et l'on voit renaitre le Bas-Congo, le Katanga, la province orientale. Mais la généralisation des conflits armés confirme très vite la partition déjà émergente, faisant du Congo un géant dépiécés par se voisins, qu'ils soient protecteurs du régime ou des rebellions, dans l'Ouest les angolais, dans le sud les zimbabwéens, au deux Kasaï, dans l'Est et le Nord, les ougandais et les rwandais dans la cuvette forestier, l'incertaine ligne de front.

Pourtant, comme quarante ans plus tôt, la désintégration ne va pas à son terme, sans doute parce que les congolais n'en veulent pas. La République Démocratique du Congo continue donc d'exister vaille que vaille seules quelques créations dispersées des districts ou des territoires suggèrent que les tensions ethniques localement affutées par la guerre étrangère, et plus généralement manipulées au grand jours dans l'arène politique, poussent non pas à un éclatementvéritable du pays, au moins à sa recomposition territoriale, c'est finalement ce qui est consacré à l'échelle nationale, la nouvelle constitution qui fait doubler le nombre de provinces.

La réforme doit prendre en effet dans les 36 mois suivant l'installation des institutions politiques soit au plus tard le 03 Février 2010. Toute fois les limites provinciales proposées doivent être entérinées par une loi organique qui reste à venir, et il est précisé que des nouvelles entités territoriales peuvent être créées, par démembrement ou regroupement. L'affaire parait donc loin d'êtreréglée. En attendant coexistent les onze grandes provinces, toujours en place, et les 26 petites, en gestations dans une incertitude porteuses de conflits.

Dont voilàles nouvelles provinces; Sud-Ubangi, Nord-Ubangi, Mongala, Equateur, Tshuapa, Tshopo, Bas-Uélé, Haut-Uélé, Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Mai-Ndombe, Sankuru, Maniema, Kinshasa, Kongo-Central, Kwilu, Kasaï, Kwango, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Lomami, Tanganyika, Haut-Lomami, Lualaba, Haut-Katanga. La capitale congolaise Kinshasa a désormais rang de province, bâtie surtout en territoire Teke, elle a mêlé de longue date en un vrai syncrétisme de divers peuples, même si, les originaires des régions limitrophes, les Kongo surtout les Yaka et d'autres y restent sans doute majoritaires.

Cette identité Kinoise appuyée sur l'usage du Lingala, fait que la capitale échappe assez largement au schéma ethnocentrique. Mais elle fut aussi le pivot du système mobutiste, d'où ces rapports ambigus avec l'actuel pouvoir d'Etat, comme avec les gens de l'Est (swahili phones) censés être ses soutiens et dont les poids relatif s'est ici accru.

* 23 MWEPU ILUNGA MANU, Gouvernance et ethnicité en République Démocratique du Congo, mémoire en SPA/UNILU, 2016, p27.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams