CONCLUSION GENERALE
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La recherche présentée dans le cadre de cette
étude portant sur la sociologie de l'analyse des politiques publiques
avait pour thématique centrale la place de la politique culturelle
dans le projet d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035 :
contribution à une analyse des politiques publiques. À tout
prendre, le rappel des grandes lignes de cette étude s'impose afin de
mieux expliciter les éléments développés dans les
deux parties de cette recherche.
Cette étude a pour objet de recherche
l'appréciation de la place de la PC dans le projet d'émergence
à l'horizon 2035 et est centrée autour d'une question de
recherche principale, formulée comme suit: comment la PC en tant
qu'outil de développement et de bien-être est-elle prise en compte
dans le projet d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035? A la
périphérie de cette question de recherche principale, se sont
greffées deux questions de recherche subsidiaires afin de mieux
comprendre le peu d'intérêt accordé au secteur culturel
dans les politiques de développement du Cameroun en
général et singulièrement dans le projet
d'émergence. C'est dans ce sens que les interrogations subsidiaires de
cette recherche étaient formulées en ces termes :
? quelles sont les logiques d'action et les rationalités
pouvant rendre compte de la non prise
en compte suffisante de la PC dans le projet
d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035 ?
? que gagnerait le Cameroun à intégrer une PC
dans son projet d'émergence du Cameroun ?
Les principales interrogations qui étaient au coeur de
cette recherche se sont adossées sur des hypothèses qui ont
été élaborées de manière suivante. En ce qui
concerne l'hypothèse principale de notre réflexion, elle
postulait que le projet d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035
ne prend pas en compte suffisamment la PC. Car, au regard des objectifs
visés par ce document, il est clairement établi que
l'émergence se fera sans le secteur culturel. Ainsi, après la
délimitation de l'hypothèse de recherche principale, notre
recherche a également été structurée autour de deux
hypothèses subsidiaires à savoir :
? la faible prise en compte de la PC dans le projet
d'émergence du Cameroun s'explique par la faible connaissance de
l'apport de la culture à l'émergence des nations.
? à travers une bonne élaboration et une prise
en compte effective de la PC, le Cameroun
aura un projet d'émergence davantage efficace pouvant
conduire plus vite à son émergence.
Pour faire la preuve de notre investigation, notre recherche
s'est adossée sur trois orientations théoriques à savoir
une théorie de grande portée (la théorie de l'action
sociale) et deux théories de moyenne portée en occurrence la
théorie de la rationalité limitée et la théorie
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néo-institutionnaliste. Ce triptyque
théorique a été mobilisé parce que « le
sociologue ne crée pas des modèles arbitraires de conduite ni ne
peut découvrir d'explication totale de la vie et du destin des
sociétés. Il recourt à des grilles de lectures,
adaptées aux problèmes étudiés
».245
De l'opérationnalisation de la théorie de la
rationalité limitée et la théorie
néo-institutionnaliste, il ressort que le projet d'émergence est
élaboré par des acteurs à la rationalité
limitée due à l'influence subtile des pouvoirs publics dans le
cycle de conception et d'élaboration de la politique d'émergence.
Ces grilles de lecture nous ont conduit à observer que le secteur
culturel, bien qu'étant une filière importante de la croissance,
n'est pas suffisamment pris en compte dans les quatre politiques de
développement implémentées au Cameroun depuis son
accession à l'autonomie interne en général et dans le
projet d'émergence en particulier. C'est ainsi que nous nous sommes
rendu compte la culture au Cameroun oscille entre la marginalité et la
marginalisation.
La marginalité de la culture au Cameroun est
perceptible dans la mesure où, cette dernière n'est
convoquée que pour divertir, pour égayer, bref pour amuser les
individus au cours des cérémonies protocolaires, des
cérémonies festives. C'est-à-dire, elle est toujours en
marge des choses sérieuses et n'est convoquée que pour amuser,
égayer et divertir. La marginalisation de ce secteur s'opère lors
de l'élaboration et de la conception des politiques de
développement qui sont orientées par le gouvernement.
Malgré cette tradition de marginalisation du secteur culturel, notre
étude nous a conduit à observer que certaines initiatives du
monde d'en bas (détenteurs de la culture, les artistes
musiciens etc.) sont prises pour promouvoir et valoriser la culture au sein de
notre environnement social. Au regard des ramifications
épistémologiques de notre objet d'étude, le recours
à la multidisciplinarité nous a conduit à faire une
conjonction de plusieurs disciplines scientifiques afin de mieux cerner notre
objet dans toutes ses dimensions, dans toute sa multiplicité.
Sur la base d'une enquête qualitative
réalisée auprès des responsables chargés de
l'élaboration et de la mise en oeuvre du projet d'émergence,
trois techniques de collecte de donnée ont été
mobilisées dans le cadre de la production des données. C'est dans
ce sens que l'observation directe libre et l'entretien semi-directif nous ont
contraint à une descente sur le terrain. L'observation documentaire nous
a permis d'accéder aux différentes politiques de
développement du Cameroun, les rapports, les lois ainsi qu'à
toutes les ressources documentaires pouvant rendre compte de l'apport
significatif de la culture dans les initiatives visant à
l'amélioration des conditions de vie des individus. Cette méthode
nous a également
245Gilles FERREOL et
Jean-Pierre NORECK, Introduction...Op. Cit, p.45.
conduit à une immersion au coeur du concept
d'émergence. Un concept qui a vue développer autour de
lui une série de rhétoriques explosives et ronflantes, un concept
qui alimente depuis 2009 toutes les conversations sociales,
politico-économiques au sein de notre environnement social. Cette
technique constitue également l'une des motivations qui nous a conduit
à axer notre réflexion sur une telle problématique car,
c'est à travers la lecture du projet d'émergence, que nous avons
orienté notre recherche sur cette problématique.
La conjonction de l'observation documentaire et les entretiens
nous a conduit à l'observation selon laquelle le projet
d'émergence du Cameroun ne prend pas suffisamment en compte la PC en
tant qu'outil de développement et de bien-être ce qui nous
amène à réaffirmer l'actualité du constat fait par
Henri TEDONGMO TEKO selon lequel, « le manque d'intérêt
accordé au secteur culturel et artistique par les pouvoirs publics dans
le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE), suppose
que jusqu'à 2035, ce secteur sera condamné à rester
très loin des préoccupations des décideurs
».246 Cet état de faite nous renseigne à
suffire que le secteur culturel et artistique camerounais jusqu'en 2035,
restera toujours confiné dans la marginalisation, dans la folklorisation
et dans le bricolage. Cependant, une telle affirmation pourrait paraitre
laudatrice voire prétentieuse à cause de la carence
d'explicitation des grands moments autour duquel cette étude a
été bâti.
La partie première de notre recherche, qui s'articule
autour de la politique d'émergence et de la PC, est structuré
autour de deux principaux chapitres. Dans le chapitre premier, nous avons
passé au scanner le projet d'émergence du Cameroun à
travers une réflexion en profondeur de ce concept. Cette
réflexion intègre entre autre l'origine du concept
d'émergence, les pays africains à l'épreuve des politiques
d'émergence, la sociohistoire du projet d'émergence du Cameroun,
les fondements de ce projet ainsi que ses grandes orientations, la
compréhension de cette vision et de son calendrier et ce qui nous est
apparu comme limites de ce projet. La réflexion menée dans le
cadre ce chapitre nous a amené à observer que l'émergence
est un concept extrêmement ambigu marqué par une exceptionnelle
fluidité sémantique et que le prendre pour en faire une vision
pose deux problèmes fondamentaux en réalité.
Premièrement, l'émergence est le fruit d'une
construction qui repose sur un certain nombre d'exigences comme l'atteinte d'un
taux de croissance à deux chiffres. Elle n'est pas le fruit d'une
incantation des pouvoirs publics car, l'émergence ne se
décrète pas, il se construit. Deuxièmement, les Etats
africains apparaissent comme des amateurs de mode. Lorsque les
246 Henri TEDONGMO TEKO, Réussir
l'entrepreneuriat...Op. Cit, p.23.
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nations unies parlaient des OMD dans les années 2000,
tous les pays africains quasiment en parlaient également et lorsque ces
dernières parlaient des ODD, tous les états africains
s'étaient également embarqués dans cette dynamique. Ainsi,
le concept d'émergence est à l'image des slogans comme ceux de
santé pour tous en l'an 2000 etc. L'émergence devenant ainsi, la
voix par laquelle viendra le salut de la population camerounaise. Elle mue
dès lors en ce que Jacques CHATUE qualifie si pertinemment d'une
imposture théorique et c'est dans cette perspective que l'atteinte
de ce cap se mue en un mirage, une illusion au regard de la modicité des
moyens et des stratégies adoptées dans la mesure où,
« le mythe du résultat peut induire une certaine rigueur, mais
seulement une rigueur adialectique et mortifère
».247
La réflexion sur l'émergence nous a permis
également de nous rendre compte qu'il existe des préalables
à mobiliser pour parler d'émergence. En nous inscrivant dans la
même dynamique que l'économiste Rostow WALT WHITMAN lorsqu'il
parle des étapes par lesquelles passent tous les pays pour atteindre le
développement, l'on se rendra à l'évidence compte que le
Cameroun est loin de réunir les conditionnalités
préalables à l'atteinte de l'émergence. En nous appuyant
sur les cinq étapes de cet auteur, l'on se rend compte que nous ne
sommes qu'à la première étape c'est-à-dire,
à l'étape de la société traditionnelle alors que
l'émergence dans sa théorie, renvoie à la troisième
étape c'est-à-dire l'étape du décollage. Ce
décollage d'après Rostow WALT WHITMAN requiert trois
conditionnalités à savoir :
Une hausse du taux d'investissements productifs passant
par exemple de 15% à
30% du PIB, le développement d'un ou de plusieurs
secteurs manufacturiers et l'existence ou l'émergence rapide
d'un système politique, social et institutionnel qui, en exploitant
finement l'expansion initiale dans le secteur moderne et les potentiels effets
externes économiques du décollage, arrive à donner
à la croissance un caractère continu.248
Dans le chapitre deuxième de notre étude, nous
nous intéressons à la notion de culture et
de la PC à travers l'analyse des interactions qu'il y'a
entre ces deux notions. Il s'agissait donc de questionner l'origine de la
notion de culture, ses différentes fonctions, la conception de ce
concept dans le champ de la rationalité sociologique, les
caractéristiques de la culture ainsi que les différentes
approches de compréhension de la culture sous le prisme de la sociologie
; la notion de PC ; le processus d'élaboration d'une PC ainsi que ses
objectifs ; les modèles de PC ainsi que les visés des PC.
247Jacques CHATUE,
Epistémologie et sciences de développement : questionnements
sur une imposture théorique, Yaoundé, éditions CLE,
2014, p, 92.
248Repris par Moubarack LO «
l'émergence...Op. Cit
Comme la notion d'émergence, la culture est
également une notion ambigüe et polysémique. Son
caractère polysémique est conséquentiel à la
définition que chaque discipline scientifique donne à cette
notion. C'est dans ce que nous pouvons nuancer notre propos à la suite
d'Henri TEDONGMO TEKO lorsqu'il observe que : « l'analyse de la notion
de culture révèle la diversité et la complexité
d'une notion qui ne peut être saisie que par un processus
définitionnel qui explore les acceptions dans ce qu'elles ont
d'idéologies et d'affiliations disciplinaires
».249
L'analyse de la notion de PC dans ce chapitre nous a permis de
nous rendre compte que, bien qu'ayant des traits en commun, il n'existe pas de
PC standard, c'est-à-dire une PC qui serait à l'image d'une
clé de voute qui ouvrirait toutes les serrures. Il existe cependant des
modèles de PC auxquelles les autres Etats se sont inspirés pour
élaborer la leur. L'énumération de typologies de PC nous a
également permis d'observer que chaque PC s'illustre par sa
singularité, par sa typicité. La PC, dans un contexte
donné est le plus souvent le corolaire d'une ambition de valorisation de
ses potentialités artistiques et culturelles à travers le
développement infrastructurel, social, économique, etc.
Notre étude sur l'apport de la culture à
l'émergence nous a révéler que cette dernière (la
culture) est une composante essentielle de l'émergence. C'est ainsi
qu'au chapitre troisième de cette investigation structurée autour
de la présentation de la PC en tant que vecteur d'émergence des
sociétés, nous nous sommes attelés à souligner
cette monstration. Ce chapitre s'articulait autour de la notion d'ICs à
travers sa genèse et ces différentes composantes, la PC comme
élément conséquentiel des ICs, la PC et l'émergence
des Etats sur le plan socio-économique. C'est ainsi qu'il est devenu de
nos jours indéniable que le secteur culturel fait incontestablement
partie des nouvelles filières de la croissance. L'économie
nigériane est l'une des plus attrayantes aujourd'hui grâce au
secteur culturel en général et singulièrement à son
industrie cinématographique.250
Face à la raréfaction des matières
premières doublée de la baisse drastique du prix de baril de
pétrole qui constituait naguère le poumon essentiel de son
économie, le gouvernement nigérian s'est lancé dans la
diversification de son économie et à réussir à
faire de sa culture un pilier majeur de son économie. Ce chapitre nous a
permis de nous rendre compte que les ICs sont génératrices
d'emplois, ce qui favorise la réduction substantielle de la
pauvreté. Elles contribuent aussi à la croissance. La
contribution des ICs à l'économie mondiale telle que nous
249Henri TEDONGMO
TEKO, Op. Cit, p.33.
250 Nollywood est la deuxième industrie
de cinéma dans le monde derrière l'industrie
cinématographique américaine Hollywood.
l'avons vu dans le cadre de ce chapitre est importante au
regard de son apport au PIB. De cette analyse, est ressortir le lien entre les
ICs et la PC. Il existe de ce fait un lien de consubstantialité entre
l'éclosion des ICs et la PC car, c'est celle-ci qui oriente, encadre et
permet le développement des ICs ; ce qui nous a conduit à
souligner que les ICs sont la propédeutique de la PC. Les ICs
découlent de l'implémentation de la PC. Dans toutes les nations
où la contribution des ICs est importante, l'on observe que ces nations
sont dotées d'une PC clairement pensée.
Ainsi, la culture sous l'impulsion de la PC contribue au
rayonnement international d'un pays, sur le plan social, transcende les
clivages, favorise et oeuvre pour le vivre ensemble car elle n'a pas de langage
spécifique mais plutôt un langage universel. Elle unie les
peuples, contribue au renversement de l'échelle de valeurs. Dans un
entretien donné à Christian MALARD et Florence KLEIN-BOURDON,
l'ancien ministre sénégalais de la culture YOUSSOU NDOUR, par
ailleurs artiste musicien, soutenait fort pertinemment que :
Je pense qu'à part quelques pays qui ont du
pétrole et du diamant, pour le reste,
c'est la culture. Si on la valorise, cela peut apporter
énormément de devises, de
respect et de rayonnement. Le problème aujourd'hui,
c'est sa valorisation. On a
une culture assez riche, diverse, énorme et
inexploité : si elle est valorisée, elle
peut apporter énormément à l'Afrique
économiquement.251
La réflexion menée au chapitre quatrième et
le dernier de cette étude, s'est articulée
autour de la politique sans culture et de la culture sans
politique au Cameroun. Cette section de notre étude a eu pour ambition
d'emblée de mener une réflexion sur les quatre politiques de
développement implémentées au Cameroun depuis 1960.
L'analyse séquentielle de ces politiques nous a amené à
nous rendre compte que, toutes ses politiques ont une spécificité
qui est celle du peu d'intérêt accordée à la culture
en tant qu'un outil de développement et de bien-être. Il
était subdivisé en plusieurs sous sections entre autre,
politiques sans culture au Cameroun articulé autour des plans
quinquennaux, le PAS, le DSRP et le DSCE. La culture comme une oubliée
des politiques de développement dont la faible dotation
budgétaire du MINAC en est une illustration et enfin la culture sans
politique au Cameroun avait comme baromètre les festivals patrimoniaux,
le dynamisme des artistes musiciens camerounais.
De l'analyse des politiques de développement
implémentées au Cameroun, en est ressortie une observation
fondamentale. Cet examen nous amène à nous rendre compte que le
secteur culturel ne constitue pas une priorité pour toutes ces
politiques. Les priorités de ces
251Christian MALARD
et Florence KLEIN-BOURDON, Ibidem
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politiques sont orientées vers le développement
des infrastructures qui demeurent jusqu'à ce jour insuffisantes voire
inexistantes dans certaines parties du Cameroun au point où, pour
rallier Kribi quittant Ebolowa en saison de pluvieuse par exemple, les usagers
sont contraints de passer par la région du Centre (Yaoundé) et le
Littoral (Edéa) avant de rallier Kribi qui est dans la région du
Sud.
Dans un contexte marqué par la raréfaction des
ressources naturelles et la baisse drastique du prix de baril de
pétrole, et dans un contexte mondialisé où la culture fait
partie des nouvelles filières de croissance, le projet
d'émergence du Cameroun qui est une politique d'orientation globale, n'a
pas fait l'économie de la marginalisation de ce secteur dont les
dividendes économiques dans les pays comme le Nigéria, les Etats,
l'Inde sont extrêmement énormes.
Cette tradition de marginalisation de la culture dans les
politiques de développement nous a permis de comprendre que,
visiblement, malgré l'immensité des potentialités
artistiques et culturelles du Cameroun, les pouvoirs publics n'ont pas encore
pris conscience que la culture peut être une industrie importante pouvant
conduire le pays à son émergence. La marginalisation de ce
secteur est perceptible également sur la dotation budgétaire du
MINAC qui a, quasiment depuis de nombreuse année, la plus petite
dotation budgétaire. Malgré cette tradition de marginalisation du
secteur culturel, il nous a été donné de nous rendre
compte qu'il existe une culture au Cameroun dont les festivals patrimoniaux et
le dynamisme des artistes musiciens en sont les indicateurs.
La contrefaçon et les conflits observés au sein
des structures de gestion collective des droits d'auteurs et des droits voisins
depuis quelques décennies jusqu'à nos jours qui « sont,
en effet, des formes de rémunération des créateurs et des
investisseurs dans l'ensemble des filières culturelles (musique,
cinéma, presse édition de logiciel, etc.)252,
certains artistes comme nous l'avons vus, produisent des oeuvres de
qualité internationalement appréciable et contribue au
rayonnement international du Cameroun.
Au regard de ce qui précède, il convient
également de souligner que la réalisation de cette étude
n'a pas été sans difficulté. Les difficultés les
plus notoires ont été celles relatives à la
réticence de nos répondants, le refus de certains à se
prêter aux entretiens, la méfiance exprimée à
l'endroit de notre sujet, le refus catégorique de certains informateurs
de nous laisser enregistrer l'entretien. Pour pallier à ces
difficultés, nous avons fait preuve d'imagination sociologique qui
devrait caractériser tous les sociologues d'après WRIGHT MILL.
252Préface de Jean TABI MANGA in
Christophe SEUNA, Droit d'auteur et droits voisins au
Cameroun : la loi du 19 décembre 2000 et son décret
d'application, Yaoundé, SOGESIC, 2008, p.5.
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Nous n'avons pas la prétention d'avoir
épuisé tous les contours de notre objet de recherche dans le
cadre de cette étude. A la suite de cette étude, les recherches
futures portant sur la place du secteur culturel dans les politiques de
développement en Afrique pourraient permettre une saisie en profondeur
de la contribution de ce secteur à la croissance afin de mieux enrichir
notre objet de recherche. Ces recherches pourraient s'articuler autour de:
politique culturelle et développement de l'Afrique: approche
comparée du Cameroun et du Maroc, politique culturelle et
développement des villes au Cameroun: cas de Foumban, la place de la
politique culturelle dans les projets de société des parties
politiques au Cameroun etc.
Notre recherche sur l'appréciation de la place de la PC
dans le projet d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035, nous a
permis de voir d'une part qu'il n'existe pas une PC clairement pensée
pour promouvoir et valoriser les potentialités artistiques et culturelle
et, d'autre part, que la culture n'est pas suffisamment prise en compte dans
les politiques de développement du Cameroun depuis les
indépendances jusqu'à ce jour. Cette investigation scientifique
n'était donc enfin qu'un modeste regard sur une thématique
actuelle (l'émergence), sur un secteur porteur (secteur culturel), mais
peu valorisé dans un environnement mondial marqué par un constat
croissant de la contribution pertinente du secteur culturel dans la
réussite du projet d'émergence des nations.
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