3.2. LIMITES DE L'AGRICULTURE DURABLE
Les limites liées à l'expansion de
l'agriculture durable sont les mêmes que celles liées à
l'intensification de l'agroécologie. Néanmoins, nous avons
ajouté quelques éléments n'ayant pas trait à
l'agroécologie pour démontrer la différence.
3.2.1. Limites écologiques Sur le plan
écologique :
? Une fertilité du sol faible et déclinante.
(On trouve en Afrique certains des sols les plus anciens de la planète,
caractérisés par leur faible fertilité et leur
vulnérabilités à l'érosion par l'eau et le vent
(Lal, 2007) ;
? Le changement climatique : La plupart des éleveurs
pauvres vivent en Afrique et en Asie du Sud des régions qui sont
particulièrement exposées aux effets du changement climatique. Ce
dernier pourrait avoir de graves répercussions sur les terres arides
d'Afrique et du Moyen-Orient, notamment sur les disponibilités en eau et
les ressources fourragères (IPCC, 2014)
? En Afrique australe, comme dans d'autres zones semi-arides
ou sub-humides de l'Afrique de l'Est et de l'Ouest, les systèmes de
production se caractérisent par de fortes interactions entre productions
végétales et animales. Le bétail et la gestion de l'eau et
des sols sont en concurrence pour les résidus de récolte et
d'autres formes de biomasse végétale, exerçant une
pression substantielle sur le développement de techniques agricoles
durables (Mapfumo et al., 2014) et
? Le déboisement créé par l'expansion de
parcours des bétails. En particulier en Amérique latine : quelque
70% des terres boisées de l'Amazonie servent aujourd'hui de
pâturages, et les cultures fourragères couvrent une grande partie
du reste. Environ 70% de tous les pâturages des zones arides sont
considérées comme dégradées, surtout à cause
du surpâturage, de la compaction des sols et de l'érosion
imputables aux activités de l'élevage (FAO, 2006).
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3.2.2. Limites économiques
Même si elle est considérée comme une
agriculture plus économe, l'agriculture durable présente sur le
plan économique des limites suivantes :
· Le manque de financement des petits producteurs ne
permet pas d'atteindre une agriculture plus productiviste dans certains coins
du monde (Ranaivoarisoa et al., 2010) ;
· L'agriculture est prise dans l'environnement «
agro-business» des vendeurs d'engrais, pesticides, semences,
matériels, carburants... cela pèse sur l'orientation de ses choix
(Roufaï, 2005) ;
· Les distributeurs ne sont pas obligés
d'accepter le prix proposé par le producteur (Novethic, 2018) ;
· La concurrence créée par les
importations et
· Les maladies des animaux créent
d'énormes dépenses aux agriculteurs. Le coût de 32 maladies
majeures ayant touché l'élevage au Royaume-Uni en 2001 a
été estimé à 1 178 millions d'USD, soit 8 pour cent
de la valeur du secteur (Bennett et al., 2005).
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