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Bref aperçu sur les avantages et les limites de l'agroécologie et l'agriculture durable.


par Clarin BASUSU
Université de Kinshasa - Graduat en Eaux et Forêts 2021
  

Disponible en mode multipage

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ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT DE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
OPTION : Eaux et Forêts
B.P. 117 KINSHASA XI

BREF APERCU SUR LES AVANTAGES ET LES
LIMITES DE L'AGROECOLOGIE ET
L'AGRICULTURE DURABLE

PAR :

Clarin BASUSU MASIMO

G3 Eaux et Forêts

Travail de Fin de Cycle présenté en vue de l'obtention du titre de gradué en Eaux et Forêts

Directeur : Professeur MUENGULA MANYI

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TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATIÈRES i

EPIGRAPHE iii

DEDICACE iv

REMERCIEMENTS v

LISTE DE FIGURES vi

LISTE DE SIGLES ET ABREVIATIONS vii

RÉSUMÉ 1

0. INTRODUCTION 2

0.1. PROBLEMATIQUE 2

0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL 3

0.3.1. Objectif général 3

0.3.2. Objectifs spécifiques 3

0.4. INTERET DU TRAVAIL 4

0.5. CANEVAS 4

CHAPITRE 1. L'AGROECOLOGIE 5

1.1. DEFINITION DE L'AGROECOLOGIE 5

1.2. LES PRINCIPES DE L'AGROÉCOLOGIE 5

1.3. AVANTAGES DE L'AGROECOLOGIE 6

1.3.1. Avantages écologiques 7

1.3.2. Avantages socio-culturels 8

1.3.3. Avantages économiques 9

CHAPITRE 2. L'AGRICULTURE DURABLE 10

2.1. DEFINITION DE L'AGRICULTURE DURABLE 10

2.2. PRINCIPES DE L'AGRICULTURE DURABLE 12

2.3. AVANTAGES DE L'AGRICULTURE DURABLE 12

2.3.1. Avantages écologiques 13

2.3.2. Avantages socio-culturels 15

2.3.3. Avantages économiques 16

CHAPITRE 3. LES LIMITES DE L'AGROECOLOGIE ET L'AGRICULTURE DURABLE 17

3.1. LIMITES DE L'AGROECOLOGIE 17

3.1.1. Limites liées à la transition 17

3.1.3. Limites socio-culturelles 18

3.1.4. Limites économiques 19

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3.2. LIMITES DE L'AGRICULTURE DURABLE 21

3.2.1. Limites écologiques 21

3.2.3. Limites socio-culturelles 22

3.2.4. Limites techniques 23

CONCLUSION 24

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 25

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EPIGRAPHE

« Les grands changements semblent impossibles au début et inévitables à la fin »

Bob Hunter, fondateur de GREENPEACE

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DEDICACE

À la mémoire de mon père BASUSU MAMBASA José et à ma mère MASIMO IGOMBO

Marie-Claire

Ce travail est le fruit de vos sacrifices que vous avez consentis jour et nuit pour mon
éducation, ma formation et mon bien être.

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REMERCIEMENTS

Ce travail est l'aboutissement d'un dur labeur et de beaucoup de sacrifices ; mes remerciements vont d'abord au Créateur de l'univers qui m'a doté d'intelligence, et m'a maintenu en santé pour mener à bien cette année d'étude.

Que soient remerciées toutes les autorités académiques comme scientifiques de l'Université de Kinshasa, particulièrement celles de la Faculté des Sciences Agronomiques pour leurs contributions à ma formation.

Ma reconnaissance va spécialement au Professeur MUENGULA MANYI Marcel et au Chef de travaux NGOMBO NZOKWANI Augustin. Simplement mais efficacement, ils ont su m'orienter. Ce travail porte donc leurs empreintes. Qu'ils soient remerciés.

Je remercie tous les membres de ma famille, particulièrement ma maman MASIMO Marie-Claire, mes grands frères BASUSU MAMBASA Charles Péguy et BASUSU MANGBAU Jérémy Alex, ma tante EBANGA ASSOSA Bernadette et mes cousins Me ELONGO BANTU ZOLE Dadou, EBANGA BENEDICTE Bénie, Marie Noëlle Tyty MOLIMBI et Gisèle MOLIMBI pour m'avoir soutenus moralement et financièrement durant mon parcours.

Je remercie mes amis Justin EPONDO, Felix KANZA, Aristote KITENGE, Isabelle KABAMBA, Reguy GBAFIO, Annita KITA et tous mes camarades de promotion qui ont rendu cette aventure sympathique.

À vous tous qui m'êtes liés par le sang comme par l'amitié, par la vie comme par la foi, daignez trouver ici, l'expression de ma profonde gratitude. Chacun de vous est une nécessité pour moi.

BASUSU MASIMO Clarin

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LISTE DE FIGURES

Figure 1. Les différents leviers de l'agroécologie 6

Figure 2. Les interactions au sein d'un agrosystème 7

Figure 3. Les trois piliers du developpement durable 11

Figure 4. La conservation du sol par l'agriculture durable 13

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LISTE DE SIGLES ET ABREVIATIONS

Agripreneurs : Entrepreneurs agricoles

CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture GES : Gaz à effet de serre

GIZ : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH Labo : Laboratoire

OGM : Organisme Génétiquement Modifié

RAD : Réseau Agriculture Durable

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RÉSUMÉ

La sécurité alimentaire reste une préoccupation essentielle de très nombreuses familles dans le monde. L'agriculture va donc être de plus en plus sollicitée dans les années à venir et il nous faut raisonnablement envisager un doublement de production végétale mondiale. L'augmentation de cette production agricole doit néanmoins respecter les normes de l'agroécologie et du développement durable.

La présente étude a été menée pour analyser les avantages et les limites de l'agroécologie et de l'agriculture durable dans le cadre d'une agriculture respectueuse de l'environnement.

À l'issue de cette analyse, l'agroécologie demeure le meilleur moyen pour préserver l'environnement tout en accroissant la production agricole, elle préserve la vie dans le sol et encourage l'interaction positive entre éléments des écosystèmes agricoles. L'agriculture durable préserve les ressources, recycle les déchets et protège les semences et les espèces.

Les limites de l'agroécologie et de l'agriculture durable sont liées à la transition comme l'apprentissage des exploitants aux nouvelles techniques, les limites économiques, socio-culturelles et écologiques.

Mots clés : agroécologie, développement durable, transition écologique, déchets, environnement.

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0. INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

Depuis 1945, les modes de production de l'agriculture se sont profondément transformés, entraînant une augmentation considérable de la productivité par hectare et par travailleur, grâce notamment à la généralisation de la mécanisation et de l'utilisation d'intrants chimiques (engrais et produits de traitement phytosanitaire) afin de permettre à l'humanité de répondre aux besoins alimentaires croissants (Schaller, 2013)

Les agrosystèmes « modernes » tendent ainsi vers une maximisation des performances économiques et productives, reposant entre autres sur des schémas de sélection (végétale et animale) orientés vers la productivité et des systèmes de production homogénéisés pouvant conduire à la dégradation de la fertilité des écosystèmes cultivés (Schaller, 2013).

L'utilisation intensive de fertilisants chimiques et de pesticides aboutit à la destruction de la fertilité biologique et physique des sols, qui tendent à devenir un support stérile et dépendants des apports ultérieurs d'engrais chimiques (disparition en particulier des micro-organismes, principaux transformateurs de la matière organique en éléments minéraux assimilables par les plantes), pertes de terres agricoles ( érosion, aridification, salinisation de terres irriguées ; épuisement de ressources non renouvelables), dégradation et simplification des paysages et la contribution au changement climatique par les énergies fossiles qui contribuent fortement aux émissions de gaz à effet de serre. En outre, de plus en plus de travaux tendent à montrer que l'utilisation des produits phytosanitaires affecte la santé des agriculteurs (Ledent, 1986).

En conséquence, la reconnaissance des différentes externalités négatives associées aux systèmes de production agricole conduit l'humanité, dans son ensemble, à repenser la croissance économique en termes de développement durable. L'agroécologie et l'agriculture durable représentent des alternatives prometteuses pour un développement durable des modes

de production agricole. Elles visent à concevoir des systèmes de production agricole

s'appuyant sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elles sont ainsi des sources de résilience aussi bien à l'échelle d'un pays, d'une région ou d'une ferme. C'est en raison de ces différents contextes que nous nous sommes focalisés afin d'en savoir plus dans le travail ici présent.

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C'est au regard de ce qui précède que nous nous sommes posés quelques questions de recherche : a) Quels sont les avantages et limites de l'agroécologie ? b) Comment le développement durable peut influencer nos systèmes de cultures ?

0.2. HYPOTHÈSES

Sur base de nos questions de recherche, nous émettons des hypothèses suivantes :

1. L'agroécologie et l'agriculture durable sont moins émettrices de gaz à effet de serre et de pollution, et bénéfiques pour les milieux naturels. Elles visent la préservation de l'environnement, le renouvellement durable des ressources naturelles nécessaire à la production (eau, sol, biodiversité...) et l'économie d'utilisation des ressources non renouvelables ;

2. Elles réduisent l'utilisation des produits chimiques jusqu'à s'en passer, elles tendent vers une agriculture biologique et contribuent à améliorer la santé des agriculteurs et des consommateurs, et orientent positivement nos systèmes de culture. Elles ont un faible rendement et favorisent l'avènement des nouvelles contraintes (nouveaux bioagresseurs etc.).

0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL 0.3.1. Objectif général

L'objectif général poursuivi par cette monographie est d'étudier les avantages et les limites de l'agroécologie et l'agriculture durable dans le cadre d'une agriculture respectueuse de l'environnement.

0.3.2. Objectifs spécifiques

Les principaux objectifs spécifiques de ce travail sont :

? Informer sur l'approche globale que propose l'agroécologie.

? Susciter une réflexion sur les avantages et limites de l'agroécologie et l'agriculture durable ;

? Amener une prise de conscience autour de l'agroécologie ainsi que l'agriculture durable comme des moyens d'atteindre la souveraineté alimentaire.

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0.4. INTERET DU TRAVAIL

Notre travail est d'une importance capitale pour la simple raison que face aux ressources qui sont épuisables, l'agroécologie tout comme l'agriculture durable permettent à mieux gérer la production agricole tout en accroissant la biodiversité dans les agroécosystèmes et en renforçant les régulations biologiques. Elles permettent aussi à produire une alimentation diversifiée et de qualité ou encore elles contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique.

0.5. CANEVAS

En dehors de l'introduction et la conclusion, le présent travail est structuré en trois chapitres à savoir : le premier chapitre aborde la problématique de l'agroécologie, le second décrit l'agriculture durable et enfin le troisième présente les limites de l'agroécologie et de l'agriculture durable.

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CHAPITRE 1. L'AGROECOLOGIE

1.1. DEFINITION DE L'AGROECOLOGIE

Le terme agroécologie qui est utilisé pour la première fois en 1928 par Basil Bensin, un agronome américain d'origine russe a fait l'objet de différentes définitions. Au niveau mondial, la définition dominante est celle donnée par des scientifiques d'Amérique du Nord et du Sud (Altieri, Gliessman, Caporal, ...). Selon ces auteurs, l'agroécologie résulte de la fusion de deux disciplines scientifiques, l'agronomie et l'écologie. Il s'agit à la fois d'une science, d'un ensemble de pratiques et d'un mouvement social (De Schutter, 2011).

En tant que science, l'agroécologie est l' « application de la science écologique à l'étude, à la conception et à la gestion d'agroécosystèmes durables ».

En tant qu'ensemble de pratiques agricoles, l'agroécologie recherche des moyens d'améliorer les systèmes agricoles en imitant les processus naturels, créant ainsi des interactions et synergies biologiques bénéfiques entre les composantes de l'agroécosystème (De Schutter, 2011). Elle permet d'obtenir les conditions les plus favorables pour la croissance des végétaux, notamment en gérant la matière organique et en augmentant l'activité biotique du sol.

Au-delà des aspects liés à la production agricole, l'agroécologie peut également recouvrir un sens plus large comme étant un mouvement social qui met l'accent sur l'autonomie des exploitations obtenue par une réduction du recours aux intrants externes et cherche de nouvelles façons d'envisager l'agriculture, la transformation alimentaire locale, la pratique poussée aux recyclages, la distribution, la consommation de denrées alimentaires et la relation entre l'agroécologie et la société ainsi que la nature (CISDE, 2018).

1.2. LES PRINCIPES DE L'AGROÉCOLOGIE

L'agroécologie se fonde sur plusieurs principes fondamentaux tels que (De Shutter, 2011) :

? Le recyclage des nutriments et de l'énergie produite par le système ;

? L'intégration des cultures et du bétail ;

? La diversification des espèces et des ressources génétiques des agroécosystèmes

dans l'espace et le temps ;

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? Les interactions et la productivité à l'échelle de l'ensemble de l'agrosystème

plutôt que sur des variétés individuelles.

La figure 1 illustre les différents leviers de l'agroécologie.

Figure 1. Les différents leviers de l'agroécologie (Agrisud International, 2010)

1.3. AVANTAGES DE L'AGROECOLOGIE

L'agroécologie est bien le seul et le meilleur choix envisageable pour préserver l'environnement tout en accroissant la production agricole. Elle est une approche intégrée qui applique en même temps des notions et des principes écologiques et sociaux à la conception et à la gestion des systèmes alimentaires et agricoles. Elle vise à optimiser les interactions entre les végétaux, les animaux, les humains et l'environnement, sans oublier les aspects sociaux dont il convient de tenir compte pour qu'un système alimentaire soit durable et équitable (Agrisud International, 2010)

L'agroécologie interpelle les agronomes sur l'intérêt de s'appuyer sur les régulations naturelles de l'agroécosystème, plutôt que sur les intrants, pour assurer la production agricole sans gaspiller les ressources, en particulier celles qui ne sont pas renouvelables. Baser la construction des modes de production sur l'agroécologie, souligne Altieri (1992), c'est diminuer les impacts environnementaux, en réduisant, et si possible en éliminant, les intrants chimiques ; c'est renforcer la santé des agroécosystèmes en promouvant des techniques qui renforcent le contrôle naturel des bioagresseurs ; c'est optimiser le métabolisme des agroécosystèmes en organisant le recyclage des nutriments ; c'est améliorer la conservation et la régénération des sols, de la ressource en eau et de la biodiversité.

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1.3.1. Avantages écologiques Sur le plan écologique :

· L'agroécologie encourage l'interaction positive, la synergie, l'intégration et les complémentarités entre les éléments des écosystèmes agricoles (plantes, animaux, arbres, sol, eau, etc.) et des systèmes alimentaires (l'eau, l'énergie renouvelable et les interactions découlant de la relocalisation des chaînes alimentaires).

· L'agroécologie crée et préserve la vie dans les sols dans le but de créer des conditions favorables à la culture des plantes (Altieri et al., 2005) ; La figure 2 illustre les interactions qu'on rencontre au sein d'un agrosystème.

Figure 2. Les interactions au sein d'un agrosystème (Agrisud international, 2010)

· L'agroécologie optimise les processus naturels qu'offre la nature en recyclant les nutriments et la biomasse existants dans les systèmes agricoles et alimentaires ;

· L'agroécologie optimise et maintient la biodiversité au-dessus des sols et dans les sols (une large gamme d'espèces et de variétés, de ressources génétiques, des variétés/races adaptées aux conditions locales, etc.) dans le temps et l'espace (au niveau de la parcelle, de l'exploitation agricole et du paysage) ;

· L'agroécologie supprime l'utilisation et la dépendance aux intrants synthétiques externes (pesticides, engrais, antibiotiques, eau d'irrigation, aliments pour bétails...) en permettant aux agriculteurs de lutter contre les maladies, les ravageurs et les adventices et d'améliorer la fertilité grâce aux processus écologiques ;

· L'agroécologie encourage l'adaptation et la résilience aux effets du changement climatique tout en contribuant à l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre (réduction et séquestration) grâce à une utilisation moindre des combustibles fossiles et à une plus grande séquestration du carbone dans le sol ;

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· L'agroécologie présente également l'avantage de contribuer à l'atténuation des effets du changement climatique, par exemple en préservant la qualité des sols et en restaurant la fertilité des sols épuisés, ce qui contribue ainsi à la séquestration du carbone , ou en réduisant directement ou indirectement la consommation d'énergie, ce qui évite les émissions de gaz à effet de serre (Lin et al., 2011)

1.3.2. Avantages socio-culturels Sur le plan socio-culturel :

· L'agroécologie est implantée dans la culture, l'identité, la tradition, l'innovation et le savoir des communautés locales ;

· L'agroécologie contribue à une alimentation saine, diversifiée, adaptée aux saisons et aux cultures ;

· L'agroécologie revalorise la place des paysans dans les sociétés ;

· L'agroécologie requiert de nombreuses connaissances et savoirs et encourage des relations horizontales (de paysans à paysans) pour partager les savoirs, les compétences et les innovations. Elle encourage des alliances entre paysans et chercheurs, dans des relations équitables ;

· L'agroécologie procure une alimentation de qualité et diversifiée, ayant des conséquences positives sur la santé ;

· L'agroécologie suscite et encourage la solidarité et les débats entre personnes de cultures différentes et au sein de ces cultures (par exemple : différents groupes ethniques qui partagent les mêmes valeurs, mais qui ont des pratiques différentes) et entre les populations rurales et urbaines ;

· L'agroécologie respecte la diversité entre les populations en termes de genre, race, orientation sexuelle et religion, crée des opportunités pour les jeunes et les femmes et encourage le leadership des femmes et l'égalité des genres ;

· L'agroécologie aide les peuples et les communautés à conserver leurs liens spirituels et matériels avec la terre et l'environnement ;

· En mettant les producteurs de denrées alimentaires au coeur des systèmes alimentaires (échanges de pratique entre pairs, promotion des savoirs paysans, etc.), en renforçant l'autonomie et en revitalisant les zones rurales, l'agroécologie permet de revaloriser les identités paysannes, de renforcer la confiance et l'engagement des paysans dans leur système alimentaire local (CIDSE, 2018) ;

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· L'agroécologie donne la possibilité aux femmes d'augmenter leur autonomie financière et, dans une certaine mesure, d'influencer les rapports de force, en particulier au sein du foyer, tout en augmentant la diversité et la valeur des rôles à la disposition des hommes (CISDE, 2018).

1.3.3. Avantages économiques Sur le plan économique :

· L'agroécologie promeut des réseaux de distribution courts et équitables au lieu de chaînes de distribution linéaires et crée un réseau de relations transparent (souvent invisible dans l'économie officielle) entre producteurs et consommateurs ;

· L'agroécologie aide essentiellement à fournir des moyens de subsistance aux familles paysannes et contribue à renforcer les marchés, les économies et les emplois locaux ;

· L'agroécologie est fondée sur une vision d'une économie sociale et solidaire

· L'agroécologie promeut la diversification des revenus agricoles permettant aux agriculteurs d'être plus indépendants financièrement, augmente la résilience en multipliant les sources de production et les moyens de subsistance, en encourageant l'indépendance par rapport aux intrants externes et en réduisant les mauvaises récoltes grâce à son système diversifié ;

· L'agroécologie accroît le pouvoir des marchés locaux en permettant aux producteurs de vendre leurs produits à des prix équitables et de répondre activement à la demande du marché local ;

· L'agroécologie réduit la dépendance par rapport aux aides (humanitaire, développement) et accroît l'autonomie de la communauté en encourageant les moyens de subsistance durables et la dignité (FAO, 2015).

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CHAPITRE 2. L'AGRICULTURE DURABLE

2.1. DEFINITION DE L'AGRICULTURE DURABLE

Le terme « durabilité » est aujourd'hui largement utilisé dans les milieux du développement, mais que signifie-t-il au juste ? Selon le dictionnaire, la « durabilité » se dit de « la continuité d'un effort, la capacité de pouvoir durer et ne pas chuter ». Dans le contexte de l'agriculture, la « durabilité » se réfère principalement à la capacité de rester productif tout en maintenant la base des ressources. À titre d'exemple, le Comité de consultation technique du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CCT/GRAI, 1988) déclare que « l'agriculture durable consiste à gérer de manière efficace les ressources utilisables par l'agriculture dans le but de satisfaire les besoins changeants de l'être humain, tout en veillant au maintien, voire à l'amélioration de la qualité de l'environnement ainsi qu'à la préservation des ressources naturelles » (Reijntjes, 1995).

Toutefois, beaucoup se réfèrent à une définition plus large selon laquelle l'agriculture est durable si elle est (Gips, 1986) :

? Écologiquement saine, c'est-à-dire qu'elle préserve la qualité des ressources

naturelles et qu'elle améliore la dynamique de l'ensemble de l'agrosystème, de l'homme aux micro-organismes du sol, en passant par les cultures et les animaux. Le meilleur moyen d'assurer cette dynamique reste une gestion du sol, et de la santé des cultures, des animaux et des êtres humains, grâce à des procédés biologiques (autorégulation). Quant aux ressources locales, elles sont utilisées de manière à minimiser les pertes d'éléments minéraux, de biomasse et d'énergie et à éviter toute pollution, l'accent étant placé sur l'utilisation des ressources renouvelables ;

? Économiquement viable, c'est-à-dire qu'elle permet aux agriculteurs de produire
suffisamment pour assurer leur autonomie et/ou un revenu, et de fournir un profit suffisant pour garantir le travail et les frais engagés. La viabilité économique se mesure non seulement en termes de production agricole directe (rendement), mais également en fonction de critères tels que la préservation des ressources et la minimisation des risques ;

? Socialement équitable, c'est-à-dire que la répartition des ressources et du pouvoir
est telle que les besoins essentiels de chaque membre de la société sont satisfaits,

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et que leurs droits concernant l'usage des terres, l'accès à un capital approprié, l'assistance technique et les possibilités de marché sont assurés. Chacun doit avoir la possibilité de participer aux prises de décision, tant dans le cadre de l'exploitation que dans la société. Les troubles sociaux y compris à l'agriculture ;

? Adaptable, c'est-à-dire que les communautés rurales sont capables de s'adapter
aux changements incessants des conditions dans lesquelles évolue l'agriculture (croissance démographique, politiques, demande du marché, etc.). Cela n'implique pas seulement le développement des nouvelles techniques mieux appropriées, mais aussi des innovations sur le plan social et culturel.

La figure 2. Illustre les trois piliers de la durabilité d'un système

Figure 3. Les trois piliers du développement durable (Nature et Science, 2017)

Ces critères définissant la durabilité peuvent être contradictoires, et absorbés selon des points de vue différents : celui de l'agriculteur, de la communauté, de la nation et du monde. Des conflits peuvent donc surgir entre les besoins actuels et futurs, entre la satisfaction des besoins immédiats et la préservation des ressources de base. L'agriculteur peut chercher à maximiser son revenu à travers des prix élevés pour ses produits, alors que le gouvernement préfère assurer un approvisionnement en nourriture suffisant à des prix abordables pour les populations urbaines. À ce titre, des choix doivent être faits constamment dans le souci permanent de trouver un équilibre entre ces intérêts contradictoires. Par conséquent, des institutions efficaces et des politiques bien réfléchies sont nécessaires à tous les niveaux, du village à la planète, afin d'assurer un développement durable (Reijntjes, 1995).

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2.2. PRINCIPES DE L'AGRICULTURE DURABLE

Pour être durable, l'agriculture doit respecter quelques principes (Nahal) :

? La conservation du sol ;

? La conservation des ressources en eau : on constate qu'à l'échelle mondiale, les

ressources en eau sont surexploitées, de sorte que le niveau des nappes phréatiques baisse presque partout, et notamment dans les grandes régions céréalières de Chine, des États-Unis et d'Inde ;

? La conservation des ressources génétiques et de la biodiversité ;

? L'aménagement durable des pâturages naturels et

? La lutte contre la désertification.

2.3. AVANTAGES DE L'AGRICULTURE DURABLE

L'agriculture durable est en fait le retour moderne aux principes mêmes de l'agriculture ancestrale, qui préservait ses ressources, recyclait ses déchets et protégeait ses semences et ses espèces. L'agriculture durable vise donc à réduire fortement l'empreinte environnementale, par exemple : limitation de l'effet de serre, réduction de la dégradation des sols, limitation de la dépense énergétique fossile, réduction des déchets, limitation d'usage de pesticides et de ce qui porterait atteinte à la santé des hommes et de l'environnement, utilisation des services écologiques fournis par les écosystèmes (GEO, 2018).

L'agriculture durable vise une amélioration de la pérennité du système, en créant plus de richesses pérennes par unité de production, sur une base plus équitable. Ses principes sont basés sur la reconnaissance du fait que les ressources naturelles ne sont pas infinies et qu'elles doivent être utilisées de façon judicieuse pour garantir durablement la rentabilité économique, le bien-être social, et le respect de l'environnement (les trois dimensions du développement durable) (APCA, 1991).

L'agriculture durable est une agriculture économiquement viable, éthiquement soutenable pour notre génération comme pour celles à venir, et pour l'ensemble de la planète. Elle est ouverte sur la société, multifonctionnelle, productrice d'une alimentation de qualité et de services, partenaire de la nature donc économe, autonome et non polluante, actrice de la gestion globale du territoire, génératrice d'emploi et moteur des dynamiques locales. (Roufaï, 2005).

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Pour le réseau agriculture durable (RAD), il s'agit d' « une agriculture qui est rentable et permet la transmission de l'exploitation, grâce à une moindre accumulation de capitaux, des systèmes plus économes et autonomes, une meilleure qualité de vie et de travail, une prise en compte des déséquilibres naturels dans les pratiques agricoles, un respect des ressources naturelles et une meilleure occupation d'espace » (Boudier, 1996).

2.3.1. Avantages écologiques Sur le plan écologique :

· L'agriculture durable assure des conditions de sol favorables à la croissance des

plantes par :

V' la disponibilité en eau, en air et en éléments minéraux, en quantités équilibrées

et régulières ;

V' la structure du sol favorisant la croissance des racines, les échanges gazeux, la

disponibilité et la capacité de stockage en eau ;

V' l'absence de substances toxiques ;

V' limitation de labour et

V' la gestion de la matière organique.

La figure 4 illustre la conservation du sol par l'agriculture durable.

Figure 4. La conservation du sol par l'agriculture durable (Turlin, 2016)

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· L'agriculture durable encourage le recyclage des déchets végétaux et animaux pour fertiliser et maintenir la qualité des sols (compost et fumier) ;

· L'agriculture durable promeut l'utilisation des déchets verts comme biomasse (combustible, carburant, biogaz) pour créer l'énergie ;

· L'agriculture durable minimise les pertes causées par les ravageurs et les maladies par la protection des cultures et la protection du bétail (utilisations des spécimens sains, culture associée, rotation, sarclage, binage, introduction des prédateurs naturels, méthode de stockage, utilisation des herbes médicinales, pratiques chirurgicales telles que le nettoyage des plaies, vaccination, lutte intégrée contre les ravageurs par les pesticides dérivés de plantes etc.) (Reijntjes, 1995) ;

· L'agriculture durable promeut la limitation de la pollution en diminuant l'utilisation des engrais et pesticides artificiels qui ne se dégradent pas facilement et qui peuvent véhiculer dans des chaines alimentaires en causant d'importants dommages chez les insectes, les insectivores, les oiseaux de proie et finalement les êtres humains (Derrits et Van Latum, 1989) ;

· L'agriculture durable intègre les espèces ligneuses pour contribuer de nombreuses manières à la viabilité d'un système d'exploitation mais également aux fonctions productives (aliments, fourrage, combustible, fibres, bois de construction, substances médicinales et pesticides), reproductives, protectrices et sociales et à la maitrise du microclimat (Reijntjes, 1995) ;

· L'agriculture durable maximise la production de l'exploitation par unité de surface grâce au transfert des minéraux et de l'énergie entre les animaux et les cultures par le biais du fumier et fourrage (CIRAD-DSA, 1986) ;

· L'agriculture durable prête une attention particulière à la conception de systèmes diversifiés qui associent de manière sélective les cultures annuelles et les cultures pérennes, les animaux d'élevage et les animaux aquatiques, les arbres, les sols, l'eau et les autres éléments des exploitations et des paysages agricoles afin de renforcer les synergies dans le contexte d'un changement climatique de plus en plus marqué (FAO, 2015) ;

· L'agriculture durable promeut la conservation des ressources en eau ;

· L'agriculture durable interdit l'utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM) ;

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· L'agriculture durable maintien et utilise des prédateurs pollinisateurs naturels ;

· L'agriculture durable favorise le maintien de la biodiversité, de l'écosystème naturel et du patrimoine génétique des espèces cultivées endémiques et

· L'agriculture durable favorise l'aménagement des paysages agricoles et lutte contre la désertification et l'érosion (Nahal, 1998).

2.3.2. Avantages socio-culturels Sur le plan socio-culturel :

· L'agriculture durable respecte des conditions de travail et de la santé des travailleurs et des habitants ;

· Les revenus générés par l'agriculture durable sont investis dans le développement social (éducation, santé...)

· L'agriculture durable promeut la traçabilité des produits pour garantir la sécurité alimentaire ;

· L'agriculture durable favorise l'intégration des cultures et l'élevage (aquaculture etc.) pour augmenter la sécurité alimentaire des familles paysannes grâce à la diversité des activités productrices (Reijntjes, 1995) ;

· L'agriculture durable procure la meilleure protection sanitaire des agriculteurs, de leur famille et des consommateurs par la réduction de l'emploi des produits chimiques (Agrisud International, 2010)

· L'agriculture durable contribue d'une part à la durabilité du territoire dans laquelle elle s'ancre par la multifonctionnalité de ses activités et d'autre part à la fourniture de services environnementaux globaux (lutte contre le changement

climatique, qualité de l'air, sécurité alimentaire, etc.) (INADES, 1987) ;

· L'agriculture durable valorise les savoir-faire et les ressources locales, techniques adaptables aux différents contextes ;

· L'agriculture durable promeut le transfert des compétences ;

· L'agriculture durable accorde une place centrale à la population locale et à ses besoins, son savoir, ses compétences, ses valeurs socioculturelles et ses institutions (GIZ, 2016) ;

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· Les approches de l'agriculture durable donnent aux individus et aux populations les moyens de surmonter la pauvreté, la faim et la malnutrition, tout en favorisant les droits de l'homme, notamment le droit à l'alimentation, et la gestion de l'environnement, de sorte que les générations futures puissent vivre dans la prospérité (FAO, 2015) ;

· L'agriculture durable peut aider les femmes qui pratiquent une agriculture familiale en zone rurale à acquérir davantage d'autonomie en produisant des connaissances, au moyen d'une action collective ou par la création de débouchés commerciaux (FAO, 2015) et

· L'agriculture durable, en tant que paradigme d'un développement rural durable qui part de la base, donne aux gens les moyens de devenir des acteurs du changement (FAO, 2015).

2.3.3. Avantages économiques

Sur le plan économique :

· L'agriculture durable encourage le recyclage qui comporte de nombreux avantages du point de vue économique aux agriculteurs : il permet de boucler les cycles et de réduire le gaspillage, d'où une dépendance moindre à l'égard de ressources externes, d'autonomiser les producteurs et de réduire leur sensibilité aux perturbations des marchés et aux chocs climatiques (FAO, 2015) ;

· L'agriculture durable favorise la création d'emplois ruraux suite au travail plus intense et plus soigné qu'elle exige (Dufumier, 2010) ;

· L'agriculture durable combine les races d'animaux d'élevage en associant par exemple, de la volaille, des ruminants et des porcins pour obtenir une gamme plus étendue de ressources d'aliments qu'avec un seul troupeau d'une seule espèce et pour minimiser des risques en cas d'une maladie (Reijntjes, 1995) ;

· l'agriculture durable permet de compenser des baisses conjoncturelles de prix sur un type de produit particulier par la vente des autres produits. (Coordination SUD Solidarité-Urgence-Dévéloppemnt, 2013) et

· L'agriculture durable favorise le pullulement des agripreneurs (GIZ, 2016).

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CHAPITRE 3. LES LIMITES DE L'AGROECOLOGIE ET L'AGRICULTURE

DURABLE

3.1. LIMITES DE L'AGROECOLOGIE

L'agroécologie s'oppose ainsi à l'idée que le progrès signifie nécessairement l'augmentation de la productivité de la main-d'oeuvre, c'est-à-dire produire plus avec moins de travail et plus de capital. Mais il y a autre chose encore. Intensive en main-d'oeuvre, l'agroécologie l'est aussi en connaissances : elle suppose des transferts de savoirs, elle repose sur les échanges entre paysans, elle les érige en experts au lieu que la bonne pratique vienne des laboratoires, elle a sa source dans ces lieux d'expérimentation qui sont les champs que l'on cultive (De Shutter, 2010).

Malgré de nombreuses réussites à l'échelle de projets, les pratiques agroécologiques ont du mal à se maintenir dans la durée ou à se diffuser à grande échelle. Enfin, certaines pratiques agroécologiques sont intensives en main-d'oeuvre : elles sont plus aisées à pratiquer sur des plus petites parcelles, où le travailleur agricole est lié à la terre, sur laquelle il investit pour le long terme (Dugué, 2014).

Après s'être documentés, nous avons remarqué que l'agroécologie est un système

de production agricole qui présente des limites suivantes : 3.1.1. Limites liées à la transition

L'agroécologie engendre des coûts de transition (apprentissages, baisse de rendements les premières années...). Afin d'ajouter de la valeur aux produits issus de l'agroécologie, il faudrait donner les moyens aux paysans d'assumer davantage des tâches liées à l'emballage, au traitement et à la commercialisation par exemple au sein de coopératives. L'accès aux marchés pour les paysans est essentiel au développement et à la survie de leurs exploitations (JAGRO, 2016)

Olivier De Schutter (2014) dénombre quatre verrous à cette transition agroécologiques : « Le premier est d'ordre technologique .
· la modernisation de l'agriculture mondiale s'est faite uniquement selon un modèle productiviste. Le deuxième est socio-économique : de grands acteurs dominent le marché, aussi bien au niveau des producteurs d'intrants que des industries de transformation. La possibilité pour de petits acteurs ou même des acteurs de taille moyenne de créer des alternatives est donc très limitée. Le troisième obstacle est culturel .
· nos modes de vie pressés dépendent d'une alimentation transformée et facile à préparer. Enfin, l'obstacle politique .
· les gouvernements sont sensibles aux intérêts

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de leurs grandes entreprises agroalimentaires, qui se trouvent de fait disposer d'un droit de veto sur les transformations d'ensemble ».

3.1.2. Limites écologiques Sur le plan écologique :

· L'on remarque que les effets de certains traitements phytosanitaires naturels sont moins immédiats comparativement aux produits chimiques de synthèse mais sont en même temps avantageux à moyen et long termes ;

· Il y a un besoin éventuel d'espaces complémentaires, pour intégrer les pratiques agroécologiques (embocagement, plantes de couverture...) ;

· Maîtrise des prédateurs et pathogènes ;

· La lutte biologique nécessite une connaissance des plantes et des minéraux, et de leurs vertus ; elle demande en général de nombreuses applications successives et s'avère parfois moins efficace que les traitements phytosanitaires de synthèse. De fois elle représente un risque de pollution lié à la toxicité de certaines matières actives (nicotine du tabac) (Agrisud International, 2010) ;

· Certaines plantes de couverture telles que le Pueraria phaseloides ou le Mucuna cochinchinensis peuvent étouffer des cultures en absence de contrôle (Agrisud International, 2010).

3.1.3. Limites socio-culturelles Sur le plan socio-culturel :

· Il est constaté que l'évolution nécessaire des pratiques traditionnelles ou conventionnelles nécessite une volonté et une motivation pour les communautés paysannes ;

· L'agroécologie nécessite un temps de travail élevé. Ces pratiques sont pour la plupart coûteuses en travail. La transformation de biomasses végétales en fumier et compost en est un exemple. Même pour les exploitations équipées en charrette, elle implique du travail de collecte de résidus de cultures, de transport, de mise en tas et parfois d'arrosage pour un résultat à court terme considéré par les agriculteurs comme limité si on le compare à celui obtenu par l'apport de 100 kg/ha d'engrais minéral (Dugué, 2014) ;

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· Les difficultés de sortir des systèmes habituels ;

· Des innovations peu compatibles avec certaines évolutions récentes. Ensuite, les stratégies d'amélioration de la productivité du travail mises en place par les agriculteurs ces 20 dernières années sont peu ou pas compatibles avec l'adoption de certaines innovations agroécologiques. La culture attelée bien maitrisée et toujours demandée par les agriculteurs permet de réduire la pénibilité du travail surtout pour l'entretien des cultures (sarclages et buttages mécaniques). La culture associée recommandée par les promoteurs de l'agroécologie est difficilement compatible avec la mécanisation des sarclages et des buttages. Les agriculteurs n'ont pas envie de revenir aux travaux d'entretien manuels, longs et fastidieux. L'association céréale-légumineuse devient incompatible avec l'épandage d'herbicides, très utilisés dans l'ensemble des zones cotonnières, car il n'existe à ce jour aucun herbicide sélectif pour ce type d'association. Plus globalement, l'usage des herbicides totaux ou sélectifs est considéré par les agriculteurs de ces zones comme un progrès majeur même s'ils sont mal informés des dangers et des limites de leur usage (Dugué, 2014) ;

· La rapide croissance démographique et la pauvreté accrue de la population mondiale, conjuguées à une vulnérabilité des milieux, font peser de fortes menaces sur la préservation des ressources naturelles et la pérennité des formes d'agriculture qui les exploitent ;

· Évolution nécessaire des pratiques traditionnelles ou conventionnelles nécessitant une volonté et une motivation (Agrisud international, 2010).

3.1.4. Limites économiques Sur le plan économique :

· L'agroécologie est à la base dans certains cas des faibles rendements, compensés par la réduction des charges et la meilleure gestion à terme de la fertilité ;

· L'agroécologie favorise les besoins éventuellement plus importants en main d'oeuvre pour certaines opérations ;

· L'on remarque que la valorisation de la qualité des certains produits issus de l'agroécologie est parfois limitée au pouvoir d'achat des consommateurs ;

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· Un retour sur investissement différé. Ce type de contrainte est lié au temps nécessaire pour que l'agriculteur bénéficie des effets de son investissement dans des innovations agroécologiques. Certaines innovations d'amélioration de la fertilité des sols nécessitent plusieurs années pour être rentabilisées, ce qui pose une difficulté économique difficilement surmontable pour les exploitations disposant d'une épargne limitée, sans accès au crédit de moyen terme et ne recevant pas de subventions pour l'amélioration foncière ;

· Certaines pratiques (tels que le greffage, l'entretien de verger etc.) demandent une quantité importante de matière organique et une mobilisation d'une main d'oeuvre importante (Dugué, 2014).

En plus de ces limites, on observe un certain nombre de contraintes :

· Connaissances techniques insuffisantes couplées à un manque de diffusion de celles déjà connues : les savoirs traditionnels sont réels et importants mais loin d'être suffisants ; il y a un potentiel et un besoin de recherche et d'expérimentation considérable. Malheureusement, le sujet est encore peu documenté car l'agroécologie, tout en reposant sur des échanges de pratiques traditionnelles, nécessite une forte intensité de connaissances. Très peu de programmes scientifiques sont développés sur ce sujet, principalement par manque d'intérêt et donc de subside et lorsqu'ils existent, ce sont les programmes de vulgarisation qui sont inexistants (Nanda, 1990) ;

· Absence ou inaccessibilité (coût) de petit matériel et outillage (indispensable pour limiter quelque peu la main-d'oeuvre et pratiquer certaines opérations correctement : boeuf ou âne pour la traction animale, sécateur, pulvérisateur ...) ;

· Teneur initiale du sol en matière organique (plus elle est faible, plus c'est lent et difficile) et

· Déséquilibre des écosystèmes (faible biodiversité, disparition des ennemis naturels...) (JAGRO, 2016).

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3.2. LIMITES DE L'AGRICULTURE DURABLE

Les limites liées à l'expansion de l'agriculture durable sont les mêmes que celles liées à l'intensification de l'agroécologie. Néanmoins, nous avons ajouté quelques éléments n'ayant pas trait à l'agroécologie pour démontrer la différence.

3.2.1. Limites écologiques Sur le plan écologique :

? Une fertilité du sol faible et déclinante. (On trouve en Afrique certains des sols les plus anciens de la planète, caractérisés par leur faible fertilité et leur vulnérabilités à l'érosion par l'eau et le vent (Lal, 2007) ;

? Le changement climatique : La plupart des éleveurs pauvres vivent en Afrique et en Asie du Sud des régions qui sont particulièrement exposées aux effets du changement climatique. Ce dernier pourrait avoir de graves répercussions sur les terres arides d'Afrique et du Moyen-Orient, notamment sur les disponibilités en eau et les ressources fourragères (IPCC, 2014)

? En Afrique australe, comme dans d'autres zones semi-arides ou sub-humides de l'Afrique de l'Est et de l'Ouest, les systèmes de production se caractérisent par de fortes interactions entre productions végétales et animales. Le bétail et la gestion de l'eau et des sols sont en concurrence pour les résidus de récolte et d'autres formes de biomasse végétale, exerçant une pression substantielle sur le développement de techniques agricoles durables (Mapfumo et al., 2014) et

? Le déboisement créé par l'expansion de parcours des bétails. En particulier en Amérique latine : quelque 70% des terres boisées de l'Amazonie servent aujourd'hui de pâturages, et les cultures fourragères couvrent une grande partie du reste. Environ 70% de tous les pâturages des zones arides sont considérées comme dégradées, surtout à cause du surpâturage, de la compaction des sols et de l'érosion imputables aux activités de l'élevage (FAO, 2006).

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3.2.2. Limites économiques

Même si elle est considérée comme une agriculture plus économe, l'agriculture durable présente sur le plan économique des limites suivantes :

· Le manque de financement des petits producteurs ne permet pas d'atteindre une agriculture plus productiviste dans certains coins du monde (Ranaivoarisoa et al., 2010) ;

· L'agriculture est prise dans l'environnement « agro-business» des vendeurs d'engrais, pesticides, semences, matériels, carburants... cela pèse sur l'orientation de ses choix (Roufaï, 2005) ;

· Les distributeurs ne sont pas obligés d'accepter le prix proposé par le producteur (Novethic, 2018) ;

· La concurrence créée par les importations et

· Les maladies des animaux créent d'énormes dépenses aux agriculteurs. Le coût de 32 maladies majeures ayant touché l'élevage au Royaume-Uni en 2001 a été estimé à 1 178 millions d'USD, soit 8 pour cent de la valeur du secteur (Bennett et al., 2005).

3.2.3. Limites socio-culturelles

L'expansion démographique, l'urbanisation, la mondialisation du commerce et l'évolution des régimes alimentaires demeurent des menaces globales considérables pour l'agriculture durable.

· La jachère naturelle est traditionnellement utilisée comme méthode clé de régénération de la fertilité des sols, en Afrique et dans de nombreuses autres parties du monde. Cependant, la montée de la pression démographique et la diminution des ressources en terres agricoles ont enlevé son intérêt à cette méthode, les exploitants se trouvant contraints de cultiver en continu les mêmes parcelles pour arriver à satisfaire la demande en nourriture, aliments du bétail et fibres (Garrity et al., 2013);

· Le changement climatique constitue une menace grave pour environ 370 millions d'agriculteurs parmi les plus pauvres, qui vivent fréquemment dans des zones arides ou semi-arides, ou dans des zones montagneuses ou collinaires à l'écologie vulnérable (Thornton, 2003). De nombreux pays voient de plus en plus de leurs

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habitants, notamment au plus bas niveau de revenu, contraints de vivre dans des zones marginales (c'est-à-dire plaines inondables, flancs de collines exposés, terres arides ou semi-arides), où ils sont exposés aux impacts négatifs de la variabilité climatique. Ces paysans dépendent de cultures qui pourraient subir des dommages considérables, telles que maïs, haricots, pommes de terre et riz, et une chute supplémentaire de rendement ne leur laisserait que très peu de liberté d'adaptation (Altieri et al., 2014)

· Les femmes se heurtent à diverses formes d'exclusion : elles ont un accès plus limité aux équipements techniques, aux services de vulgarisation, aux marchés, aux services financiers et aux ressources productives, en particulier à la terre. Cette discrimination résulte de restrictions imposées par les coutumes locales et les législations nationales (FAO, 2011) ;

· La corruption ;

· Le manque de connaissance nécessaire et de sensibilisation d'un grand nombre de d'agriculteurs, consommateurs et entrepreneurs ;

· Faible niveau d'investissement dans la recherche-développement agricoles : l'investissement public dans l'agriculture stagne depuis quelque temps, car dans de nombreux pays, la majeure partie des fonds publics consacrés à l'agriculture sont des subventions (IBRD/World Bank, 2007) et

· Dans certaines régions du monde, la population agricole vieillit, car les communautés rurales ne voient guère d'avenir dans l'agriculture (Vos, 2014).

3.2.4. Limites techniques

L'agriculture durable n'est pas une baguette magique. Édifier ces nouveaux systèmes et concrétiser les avantages annoncés suppose d'y appliquer une somme considérable de savoir et d'esprit d'innovation (Hainzelin, 2014). Quelques contraintes techniques aussi freinent son expansion :

· La standardisation et à la mécanisation des techniques, notamment sur les grandes exploitations (Hainzelin, 2014) ;

· Dans les zones tropicales, les méthodes de production animale actuelles sont souvent inefficientes, en raison de problèmes de gestion, de la qualité insuffisante des sols, ainsi que des fortes températures et du manque d'ombre pour les animaux (FAO, 2016).

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CONCLUSION

La présente étude avait pour objectif d'étudier les avantages et les limites de l'agroécologie et l'agriculture durable dans le cadre d'une agriculture respectueuse de l'environnement. À cet effet, plusieurs documents, ouvrages et articles scientifiques ont été consultés pour développer notre thématique.

À l'issue de nos investigations, force est de constater que face aux niveaux élevés de faim, de malnutrition et de la pression d'une croissance démographique mondiale continue, il faudra augmenter la production agricole mondiale tout en garantissant une sécurité alimentaire mondiale et favoriser des écosystèmes sains et une gestion durable de la terre, de l'eau et des ressources naturelles.

En ce qui concerne les avantages et les limites de l'agroécologie, nous notons que l'agroécologie est bien le seul et le meilleur choix envisageable pour préserver l'environnement tout en accroissant la production agricole car elle est une approche intégrée qui applique en même temps des notions et des principes écologiques et sociaux à la conception et à la gestion des systèmes alimentaires et agricoles.

À l'exclusion de ses nombreux avantages louables, l'agroécologie présente aussi quelques faibles (limites) comme tout système de production agricole. Nous avons remarqué les limites liées à la transition comme l'apprentissage des exploitants aux nouvelles techniques par exemple, les limites économiques, les limites socio-culturelles et les limites écologiques comme l'inefficacité de certains traitements phytosanitaires naturels qu'elle promeut par rapport aux produits chimiques de synthèse, l'avènement de nouveaux prédateurs, etc.

En ce qui concerne l'agriculture durable, nous notons que celle-ci est en fait le retour moderne aux principes mêmes de l'agriculture ancestrale, qui préservait ses ressources, recyclait ses déchets et protégeait ses semences et ses espèces. L'agriculture durable présente les mêmes avantages que l'agroécologie ce qui la rend éthiquement soutenable.

En dehors des avantages, l'agriculture durable présente elle aussi des limites. Nous notons des limites écologiques tel que le déboisement créé par l'expansion de parcours des bétails, les limites économiques comme le manque de financement des petits producteurs, les limites socio-culturels tel que le manque de connaissances nécessaires et de sensibilisation d'un grand nombre d'agriculteurs, consommateurs et entrepreneurs et enfin les limites techniques qui ne sont pas à négliger étant donné que l'agriculture durable exige la standardisation et la mécanisation des techniques pour les grandes exploitations.

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