Liste des cartes
Carte 1 :Principaux conflits et risques
alimentaires depuis 1990 2
Carte 2 : Répartition géographique
des pôles de développement agricole du Gabon 14
TCHIKAYA MEGNIER Thys Verlain, Elève
Ingénieur d'Application de la Statistique, niveau4
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EVOLUTION DES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES LES PLUS
COUTEUSES AU GABON ENTRE 2005 ET 2013
Résumé
Les pays les moins avancés sont passés, depuis
le début des années 1990, d'une situation d'exportateurs nets
à celle d'importateurs nets de produits agricoles. En ce qui concerne le
Gabon, les chiffres sont très inquiétants ; Il s'est longtemps
contenté de vivre principalement de son exploitation de matières
premières forestière et minière1 au
détriment de la diversification de son économie surtout de son
secteur2 agricole. Ce faisant, la facture alimentaire semble de plus
en plus élevée alors que les ressources agricoles sont
disponibles.
Bien que le pays n'ait pas encore connu de conflits
alimentaires, une crise alimentaire est possible et menace les importations
alimentaires excessives du pays. C'est pourquoi, le Plan Stratégique
Gabon Emergent(PSGE), prenant en compte la relève du secteur agricole, a
été mis en place en 2009. Nous avons donc effectué une
étude statistique actualisée de l'évolution des
importations d'aliments les plus chères pour déterminer et
préciser rigoureusement leur progression ex-ante et ex-post PSGE.
Au terme de notre étude, les résultats montrent
qu'avant et après application de ce plan (en 2005-2013), il n'y a eu de
baisse d'importations pour aucune des denrées alimentaires, exception
faite pour le tabac. Tous ces produits ont au moins plus que doublé,
tant en quantité qu'en valeur, en moins de 10ans. Durant cette
même période, nous avons remarqué que sept (7) types de
produits sur vingt-six (26) constituaient à eux seuls près de 75%
de la facture alimentaire. Nos calculs ont permis d'en prévoir
spécialement quatre (4). Les estimations révèlent que
d'ici 2015 certains de ces produits enregistreront une légère
baisse de quantité.
1 à l'exemple du bois, du
manganèse, de l'uranium, et du pétrole
2 Le secteur agricole emploie
près de 95% de la population du Gabon, il ne contribue qu'à
hauteur de 5% de son PIB et ne compte que pour 1% du budget de l'Etat. Aussi le
dernier recensement agricole date de 1988
TCHIKAYA MEGNIER Thys Verlain, Elève
Ingénieur d'Application de la Statistique, niveau4
XII
Introduction générale
A- Contexte et justification
Dans la pléthore des programmes qui visent à
promouvoir la croissance et le développement, se trouve en
première mire celle portant sur la lutte « contre la faim dans le
monde ». C'est le premier objectif du millénaire pour le
développement (OMD13). En effet, tout être vivant a
besoin de s'alimenter. Cela reste une nécessité quotidienne des
hommes et des femmes de n'importe quelle nation, surtout pour la plupart des
Etats africains en voie de développement, où un (1) africains sur
trois (3) souffrent encore de faim et de malnutrition. Ainsi, pour
éviter une catastrophe, et maintenir une stabilité sociale,
politique, et économique, chaque pays africain doit satisfaire sa
demande alimentaire. Certains pays africains ont opté produire
eux-mêmes ce qu'il consomme mais à des coûts
élevés. Les autres pays qui n'y arrivent pas, sont obligés
d'importer leurs denrées alimentaires de l'étranger, surtout
auprès des offreurs européens et asiatiques dont la
compétitivité des prix n'est plus à démontrer.
Cependant aujourd'hui, cette solution n'est plus sans conséquences
néfastes immédiates dans un contexte économique
instable.
Après étude de plusieurs crises et reprises
alimentaires, le constat de la FAO est clair : « l'augmentation subite des
volumes importés conjuguée à la faiblesse des prix
à l'importation, a fréquemment pour effet de
dérégler les marchés locaux et de réduire la
production nationale». Cela constituerait une perte de devise et
contribuera à long terme, pour les pays en développement,
à une dépendance plus forte au marché international
(occidental); ceci aboutissant à une perte de pouvoir d'achat des
ménages, à l'inflation, une baisse de compétitivité
des produits locaux, au chômage, bref à des conflits alimentaires.
La carte n°1 ci-après nous indique qu'à partir des
années 1990, ce sont les pays d'Afrique subsaharienne, qui constituent
les principaux importateurs alimentaires en Afrique, et qui ont
été plus frappés par une survenue de conflit due à
l'insécurité alimentaire. Néanmoins, l'exception est faite
pour la Guinée Equatorial et le Gabon.
3 Réduire la pauvreté et la faim dans le
monde
EVOLUTION DES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES LES PLUS COUTEUSES AU
GABON ENTRE 2005 ET 2013
Carte 1 :Principaux conflits et
risques alimentaires depuis 1990
Pour ne prendre que le cas du Gabon qui n'a pas
été touché par des conflits, il serait souhaitable qu'il
intègre, comprenne et amoindrit le risque qu'il prend en adoptant une
sécurité alimentaire basée sur de fortes importations au
risque de finir comme beaucoup d'Etats importateurs africains en
20084. Ces Etats ont subi des prix internationaux vertigineux qui
revenaient toujours à la «normale» ; nous pourrions donc
croire que ces flambées ne sont que temporaires mais il n'en est
rien5.
4 Ce fut le cas de plusieurs pays ouest-africains
et d'Afrique centrale durant les « émeutes de la faim » en
2008, parmi lesquels la Côte d'ivoire et le Cameroun où
l'augmentation de prix de nombreux produits prisés comme le riz
doublait. Dans les faits, le kilo passait de 300Fcfa à plus de 700Fcfa
;
5 La mainmise de quelques multinationales sur les
semences et les technologies, et la spéculation financière des
marchés agricoles ont beaucoup évolué, rendant
l'activité agricole intense, lucrative mais couteuse. Cela fait que
les
TCHIKAYA MEGNIER Thys Verlain, Elève
Ingénieur d'Application de la Statistique, niveau4
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EVOLUTION DES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES LES PLUS COUTEUSES AU
GABON ENTRE 2005 ET 2013
Dès lors, cela va de soi que le Gabon, pays subsaharien
excessivement importateur d'aliments, reste plus dépendant des cours
aliments mondiaux, et alors en constante situation d'insécurité
alimentaire; En effet, ses importations couvre la quasi-totalité (soit
75%) de ses besoins en nourriture, ce qui correspond à une
dépense annuelle strictement croissante, moyennement autour de 200
milliards de FCFA depuis les années 90. Ces importations agricoles de
plus en plus massives créent un cadre de « vie chère »
et se sont longtemps substituées à l'agriculture locale. Pour
résorber le problème6, les autorités ont
élaboré depuis 2009 une vision agricole d'autosuffisance
alimentaire contenue dans le « Plan Stratégique Gabon Emergent
» (PSGE). Cette vision nécessitait premièrement la
création d'un cadre juridique, physique et financier propice à
l'agriculture et aux agriculteurs. Deuxièmement, il devrait suivre la
production effective de la majeure partie des produits alimentaires
consommés sur le territoire ; et enfin, une « évaluation
statistique (régulière) des importations alimentaires » (en
vue de leur baisse au tiers) allait situer le niveau d'efforts fournis. Les
deux premiers volets de l'implication, à savoir une impulsion des
agriculteurs et de leur production, trouvent progressivement satisfaction dans
la réalisation des objectifs stratégiques quatre(4) et onze
(11)7 du PSGE. Cependant, le troisième volet reste sans
application ni vérification correctes et claires car aucune étude
statistique sérieuse ne décrit ni ne prévoit
l'évolution des importations d'aliments au Gabon depuis 2000.
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