EPIGRAPHE
« Les élections tout en n'étant pas une
panacée, sont comme une issue permettant au peuple de prendre ses
responsabilités et de se donner ses nouveaux représentants
»
André Lisongomi
II
DEDICACE
Ntumba Anderson Joseph
A tous ceux qui suent eau et sang pour l'avènement
d'une
démocratie consensuelle.
A tous les acteurs tant politiques que sociaux qui luttent pour
une alternance démocratique fondée sur des élections
démocratiques, libres et transparentes au pays.
III
AVANT PROPOS
Un adage africain nous dit « L'hirondelle ne
bâtit jamais son nid seule » c'est pourquoi nous sommes tenu
à remercier certaines personnes qui nous ont été d'une
grande contribution.
La fin des études universitaire est toujours
sanctionnée par la présentation d'un mémoire auprès
de ses formateurs. Dans cette optique, nous voici au terme de notre cursus de
deuxième cycle de licence en sciences politiques et
administratives.
À cet effet, il nous est recommandé
d'effectuer de recherches dans le domaine politique et administratif et de
présenter le résultat sous forme d'un document qui sera
appelé « Mémoire ». Pour notre part, nous avons voulu
faire une analyse sur : CENI et CREDIBILITE DES RESULTATS DES ELECTIONS EN RDC.
Ce travail scientifique n'aurait pas atteint cet état sans la
participation des certaines âmes bienveillantes. La Charité nous
oblige : « Rendre à César ce qui est à César
» disait le fils de l'homme.
Dans cette logique, nous tenons notre plume pour exprimer
nos sincères gratitudes et remerciements à celui qui était
avec nous à l'école primaire et secondaire, à celui qui
est avec nous à ce stade et qui sera avec nous dans la vie
professionnelle : l'éternel Dieu tout puissant.
Nos sincères remerciements et gratitudes
s'adressent à nos parents eux qui nous ont donné vie, nous ont
nourri et ont assuré notre formation jusqu'à ce stade. Il s'agit
de PIERRE JOSEPH ET MWANZA LILIANE, merci pour votre affection et amour
paternel et maternel.
Notre travail scientifique n'aurait pas atteint cet
état auquel il se présente sans un encadrement et une direction
du professeur VYANEY AN'KORO Emmanuel que dans ces quelques phrases puisse-t-il
trouver l'expression de notre remerciement et de notre sincère
gratitude.
À nos frères et soeurs : DIANA ROSE, FALON
SARA JOSÉ, SHALINA JUSTINE, DAVIS ADRIAN, OBED JÉRÉMY,
JONATHAN MWANZA pour les prières, l'affection, l'amour fraternel,
encouragement et assistance proche et lointaine. Que ce travail soit la
réussite, la joie, l'harmonie, la victoire ainsi que la fierté de
notre famille.
À nos amis DIEU DONNÉ BALUFU, TSHIPAMBA
KAYEMBE NARCISSE, TUEBEJI NTUMBA ANDRÉ, NSABWA DIBAYA MIREILLE, JESSICA
LODIE, NTUMBA NICLETTE, JOHN WATSON, DYANDA KALENGA, MUANGALA ITAJI DELANNEY,
NDARABU BATOTELA DELPHIN.
A nos compagnons de lutte : AMISI FADHILI, OMARI AMISI
PHILE, ONGALA KAHENGA GUILLAUME. Pour le fait d'être avec nous.
De tout notre coeur, que tous ceux qui ne se retrouvent
pas dans ce répertoire puissent trouver l'expression de notre
reconnaissance.
1
0. INTRODUCTION GENERALE
I. PRESENTATION DU SUJET
La thématique que nous exploitons dans le cadre de ce
travail de fin d'étude en sciences politiques et administratives
revêt d'un caractère purement politique basé sur la
Commission Electorale Nationale Indépendante et la
crédibilité des résultats des élections de 2011 et
de 2018.
Moins d'un siècle de colonisation, plus de cinquante
ans d'indépendance, et plus de dix ans d'expérimentation
électorale dite démocratique, la République
Démocratique du Congo est frappée de plein fouet par la
misère, la mauvaise gouvernance, la megestion des affaires publiques,
mauvaise répartition des ressources disponibles, l'instabilité
des institutions politiques, crise de légitimé du pouvoir, ainsi
que la désorientation sociale. Tout ceci est lié aux effets ou
à l'impact de la mise en oeuvre de la politique publique sur les
élections présidentielles, législatives et
provinciales1. Et à la mauvaise volonté des dirigeants
étatiques.
La vague de transitions démocratique dès le
début des années 1990 a marqué le retour du multipartisme
et du principe des élections libres et démocratiques. Elle a
ainsi replacé la question du vote au centre de la politique publique
congolaise.
Pourtant, ce retour ne doit pas occulter la trace des
expériences politiques non compétitives vécues pendant
vingt ou trente ans par les électeurs congolais.
Certes, la République Démocratique du Congo est
confrontée à des crises politiques récurrentes dont l'une
des causes fondamentales serait la contestation de la légitimité
de certaines institutions et de leurs animateurs qui échappent au
principe d'alternance. En effet les crises que le pays avait connues dès
la proclamation de l'indépendance avaient révélé la
nécessité de redéfinir le type de régime politique
et type de rapport entre le pouvoir central et les provinces. D'où la
naissance de la constitution de Luluabourg en date du premier août 1964,
parmi les apports de cette constitution on peut signaler : la subdivision du
pays en 21 provinces (aujourd'hui nous en avons 26) avec une capitale neutre
maintenue à Kinshasa, il en est de même du bicaméralisme au
niveau du parlement et du bicéphalisme au niveau de
l'exécutif.
En vue de mettre fin à une telle crise de
légitimé chronique, les acteurs politiques ont dû penser
à un projet de constitution définitive devant conduire le peuple
congolais aux institutions politiques. En décembre 2005, le projet de
constitution sera soumis au référendum populaire.
1 VYANEY AN'KORO, E, cours d'Analyse des politiques
publiques, L1SPA/UNILU, 2017-2018, inédit
2
Il sera promulgué par le président de la
République le 18 février 2006 et c'est la fin de longue
transition séquentielle2.
Il est institué en République
Démocratique du Congo une commission électorale nationale
indépendante dotée de la personnalité juridique. La
commission électorale nationale indépendante est une institution
d'appui à la démocratie, elle a été initiée
par l'Accord global et Inclusif de Pretoria. Cette dernière est
chargée de l'organisation du processus électoral, notamment
l'enrôlement des électeurs, de la tenue du fichier
électoral, des opérations de vote, de dépouillement et de
tout référendum. La CENI est appelée à jouer un
rôle neutre et impartiale dans l'organisation du processus
électoral.
La constitution du 18 février 20063 comme
toutes les lois organiques portant organisation et fonctionnement de la
commission électorale nationale indépendante ont consacré
celle-ci comme une institution politique d'appui à la démocratie
permanente. Après les élections de 2006 nous sommes partis de la
Commission Electorale Indépendante à la Commission Electorale
Nationale Indépendante en 20114.
Nous avons constaté que les élections
présidentielles et législatives du 28 novembre 2011 et du 30
Décembre 2018 ont connue des contestations au niveau présidentiel
et au niveau législatif.
Au niveau présidentiel, ces acteurs centraux qui
contestent les résultats des élections présidentielles
sont des individus ou groupe d'individus concernés directement par les
élections, c'est-à-dire les candidats malheureux entre autres,
MARTIN FAYULU MADIDI, Étienne TSHISEKEDI, VITAL KAMERHE, LEON KENGO WA
DONDO pour ne citer que ceux-là.
Les élections présidentielles et
législatives organisées en RDC relèvent d'un
caractère sociologique et linguistique, dans la mesure où la
plupart des candidats ont recouru à leur base clanique pour battre
campagne et rafler le plus des voix.
Il est vrai que la population se rend effectivement aux urnes
pour choisir ses gouvernants mais dans un contexte politique et juridique
radicalement différent.
Ainsi, dans le but de vouloir contribuer à
l'épanouissement scientifique du peuple congolais et après avoir
disséqué le processus électoral en République
Démocratique du Congo, nous nous sommes intéressé à
formuler le sujet qui s'intitule : CENI Et Crédibilité Des
Résultats Des Élections De 2011 et 2018 ».
2
VYANEY. AN'KORO, E, cours des
Institutions Politiques du Congo Démocratique, G3SPA / UNILU,
20162017 /Inédit
3 Constitution de la République
démocratique du Congo du 18 Février 2006, Article 211
4 Idem, Art 211.
3
Le choix porté sur ce sujet n'est pas le fruit du
hasard, il est le résultat d'une longue réflexion et il a
été motivé par les raisons suivantes : la rupture avec le
régime autoritaire et dictatorial qui s'est opérée en
République Démocratique du Congo avec la démocratisation
de la vie politique, rupture non florissante.
Aujourd'hui notre pays vit dans des troubles,
d'instabilité, des crises post-électorale ou encore de crise de
légitimité, la contestation des résultats
électoraux ; nous conduisent aujourd'hui à porter notre choix sur
le thème : « CENT et crédibilité des résultats
des élections de 2011 et 2018 ». Ainsi, le choix de ce sujet a une
importance capitale, non seulement aux yeux d'un
politologues-administrativistes qui est intéressé à
l'organisation des élections en République Démocratique du
Congo, mais aussi à tout celui qui lutte pour la stabilité des
institutions et la bonne organisation du processus en République
Démocratique du Congo.
Par ailleurs, les phénomènes enjeux
démocratiques, élections et stabilité institutionnelle
font la une des débats politiques et autres conférences,
dialogue, arrangement pacifique, de grande envergure en république
Démocratique du Congo.
Un tel choix n'est nullement pas du hasard, il résulte
d'un triple intérêt : Sur le plan personnel, sur le plan
scientifique et sur le plan sociétal.
Sur le plan personnel : Cette étude qui fait
l'objet d'une évaluation cognitive dans le cadre d'un mémoire,
nous donne encore la chance d'enrichir notre bagage intellectuel. C'est par et
à travers cet effort conjugué que nous allons pouvoir
démontrer la façon dont nous avons digéré et
maîtrisé l'application des théories et des doctrines sur le
plan épistémologique et sur le plan méthodologique, des
méthodes et techniques apprises durant notre apprentissage en tant
qu'étudiant à l'université de Lubumbashi décrivait
VYANEY AN'KORO.
A ce sujet, Karl Popper cité par VYANEY AN'KORO pense
que « le savant n'est pas celui qui a de multiples connaissances, mais
celui qui est résolu à ne pas abandonner la recherche de la
vérité »5. François Rabelais cité
par VYANEY AN'KORO, dans ses applications pédagogiques affirmait
déjà «mieux vaut une tête bien faite qu'une tête
bien pleine»6.Ainsi en voulant nous informer suffisamment, nous
nous formons personnellement et davantage, nous enrichissons notre propre
bagage intellectuel grâce aux diverses lectures et aux multiples
échanges avec les autres afin de toujours vouloir nous hisser dans la
sphère des savant.
5 Popper. R, cité par VYANEY AN'KORO,
Les politiques publiques d'autonomie provinciale et les défis du
développement autocentré en RDC, regard sur le Katanga,
thèse de doctorat en science politique et administrative,
Lubumbashi, 2015, pp10-11
6 Rabelais, cité par VYANEY AN'KORO,
op.cit. p11
4
Sur le plan scientifique : Toujours avec VYANEY
AN'KORO la rédaction d'un mémoire n'est pas une mince affaire, ni
un discours politique, il s'agit d'un examen de fin d'étude à
l'université qui consiste à mettre en épreuve
l'étudiant finaliste que nous sommes, à prouver si nous sommes
capables de démontrer systématiquement, méthodiquement
l'objet de notre étude avec des conclusions vérifiables, fiables
et valables.
Pour cela, nous concrétisons la pensée selon
laquelle « nous avons besoin de la contribution de chacun par ses
écrits, pour les soumettre à la critique scientifique, seule base
indispensable pour l'évolution de la science »7 selon
MUDIMBA. Et l'application correcte de certaines théories, doctrines,
méthodes, techniques confèreraient au travail sa
scientificité, affirmait VYANEY.
Cette scientificité lui donnerait à son tour sa
valeur intrinsèque et épistémologique d'un document
considéré comme scientifique. Celui-ci servirait à son
tour d'un document de référence à bien d'autres chercheurs
ne cessait de le confirmait VYANEY dans sa thèse de doctorat. Pour notre
part, nous essayerons de donner un éclaircissement aux questions
engendrées par la contestation des résultats des élections
en République Démocratique du Congo depuis son accession à
l'indépendance jusqu'à nos jours. Cette étude permettra au
peuple congolais de comprendre les principales raisons qui militent à la
contestation post-électorale en vue d'éviter toutes
spéculations sans fondement.
Sur le plan sociétaire : Notons que le peuple
congolais en général croupit dans la pauvreté à
cause de sa propre ignorance or cette étude est l'un des mémoires
qui permettra aux congolais de jeter un coup d'oeil dans les coulisses de
l'histoire politique et administratives du Congo pour y déceler les
erreurs du passé qui ont influencé la présente situation.
Y découvrir les leçons afin de projeter l'avenir. Comme nous le
savons tous la République Démocratique du Congo est
confrontée à des crises politiques récurrentes dont l'une
des causes fondamentales serait la contestation de la légitimité
de certaines institutions et de leurs animateurs.
Cette étude a une grande importance dans la vie du
peuple congolais du fait que les analyses qui seront développées
permettrons d'une manière directe ou indirecte à comprendre les
raisons qui militent à la contestation des résultats des
élections afin d'éviter la manipulation politicienne qui peut
entraîner la division du peuple congolais d'une part et d'autre part
notre étude permettra au peuple congolais et acteurs politiques de
comprendre ce phénomène en décelant les
7 MUDIMBA, cité par VYANEY
AN'KORO.Idem
5
contradictions, repositionnement de la classe politique afin
d'éviter que ce phénomène ne puisse pas extirper le bel
élan de la construction de la démocratie.
« Les avis et considérations qui y sont
développé, les conclusions auxquelles nous pourrions aboutir se
constitueraient en un instrument de sensibilisation, de conscientisation et
d'information et de responsabilisation des gouvernants et gouvernés du
pays en vue de défier les obstacles, et solution aux problèmes
qui se posent au sein de la société globale pour son
développement intégral »8.
II. DÉLIMITATION DU SUJET
De peur de verser dans les généralités
dépourvues de tout caractère scientifique, le chercheur doit
après avoir défini son objet d'étude, prendre soin de
délimiter son champ d'étude, c'est-à-dire définir
le cadre spatial, temporel et la typologie du domaine dans lequel il choisit de
mener son étude.
A. Délimitation temporelle
A cet effet, notre travail part de l'année 2011
à l'année 2018 la période pendant laquelle nous avons
observé les différentes contestations des résultats des
élections présidentielles et législatives qui ont
jusqu'à ces jours conduit à certains candidats malheureux de ne
pas reconnaître la légitimité des pouvoirs qu'ont
bénéficié certains gouvernants parce qu'ils estiment que
les résultats de ces élections manquent la
crédibilité.
B. Délimitation spatiale
Du point de vue spatial, notre travail couvre toute
l'étendue de la République Démocratique du Congo, elle
constitue notre proche environnement où les données seront
quelque peu accessibles de façon aisée.
C. Typologie du domaine
Du point de vue typologie du domaine, notre travail qui
s'intitule CENT et crédibilité des résultats des
élections de 2011 et 2018 revêt d'un caractère purement
politique lequel domaine est basé sur le mode d'organisation des
institutions politiques ou des gouvernements sociétés
humaines.
8 VYANEY AN'KORO, op.cit., p12
9 JEAN CLAUDE ALISEFU, Contestation des
résultats des élections présidentielles et
législatives du 28 /11/2011 en RDC, mémoire en L2SPA/UNILU,
2012
6
III. ETAT DE LA QUESTION
A l'élaboration d'un travail scientifique, il est le
plus souvent recommandé au chercheur de passer en revue sur un bon
nombre de travaux antérieurs pour se rendre compte si le sujet que l'on
veut aborder a déjà fait l'objet d'une quelconque étude.
Pour ce faire nous ne sommes pas soustraits à cette exigence
scientifique.
Ainsi, il serait superflu et scientifiquement malhonnête
de prétendre que ce travail thème n'a jamais été
traité. Quelques-uns des hommes de science bien avant nous, ont
essayé d'aborder quelques aspects de ce thème qui fait de notre
objet d'étude à ce jour, mais ils n'ont pas pu épingler
l'aspect que nous étayons ici.
JEAN-CLAUDE ALI SEFU dont son sujet s'intitule «
Contestations des résultats des élections présidentielles
et législatives du 28 novembre 2011 en RDC »9.
Il observe que Les résultats des élections
présidentielles et législatives du 28 Novembre 2011 ont connu des
contestations au niveau présidentiel et au niveau législatif.
Il cherche à savoir pourquoi les résultats des
élections présidentielles et législatives du 28 novembre
2011 ont été contestés.
Il observe qu'au niveau présidentiel, ces acteurs
centraux qui contestent les résultats des élections
présidentielles sont des individus ou groupe d'individus
concernés directement par les élections, c'est-à-dire les
dix candidats malheureux entre autres Etienne TSHISEKEDI, Vital KAMERHE,
Léon KENGO WA DONDO pour ne citer que ceux-là.
La cause de contestations des résultats des
élections est principalement le manque de connaissance du scrutin de la
part de certains candidats et en outre la jalousie de certains candidats, la
corruption que certains candidats ont orchestrée pour la réussite
de tel ou l'échec de tel autre candidat.
L'auteur conclut en disant que les élections
organisées en République Démocratique du Congo
relève d'un caractère sociologique et linguistique,
c'est-à-dire les électeurs se sont basés plus à
l'appartenance socioculturelle sur base de l'appartenance ethnique (tribale) et
linguistique.
7
M. MAMADOU SENE dans sa thèse de doctorat intitulée
: « la juridictionnalisation des élections nationales en Afrique
noire francophone ».10
Il observe qu'en Afrique noire francophone, les élections
constituent le premier facteur conflictogène. Ainsi, la
juridictionnalisation des élections nationales s'inscrit dans une
dynamique de pacification du processus de dévolution des pouvoirs
politiques suprêmes.
A cet effet, les règles d'organisation et de
fonctionnement de cette juridictionnalisation incarnée par les Cours et
Conseils constitutionnels, variables d'un Etat à un autre, visent
à garantir la régularité et la sincérité des
scrutins présidentiels et législatifs.
Toutefois, cette juridictionnalisation est
hypothéquée par sa politisation marquée par le
caractère présidentialiste de la nomination du juge. Ainsi, au
Bénin et au Sénégal, le juge constitutionnel joue un
rôle variable à la pacification et à la stabilisation du
processus de dévolution du pouvoir matérialisées par des
alternances démocratiques.
En revanche, en Côte d'Ivoire, la politisation flagrante du
juge constitutionnel provoquera une alternance armée au lieu
d'entériner l'alternance démocratique propulsée par les
électeurs. D'où la nécessité de procéder
à des réformes de la juridictionnalisation afin de garantir au
juge l'indépendance et la place qui répondent aux enjeux de la
consolidation de la démocratie électorale en Afrique noire
francophone.
DIANE MANDENG dans sa thèse de doctorat intitulée
« la procédure contentieuse en matière électorale :
recherche sur le contentieux des élections au Cameroun »11
L'auteur observe que le champ politique en Afrique, on note que
si la démocratie représentative est adoptée comme
système de gouvernance, elle peine à produire les effets
escomptés. Cela s'observe sur la capacité à asseoir la
légitimité politique des gouvernements, compte tenu de la
persistance des pratiques du système monolithique non favorable à
l'alternance politique et des multiples critiques qui s'élèvent
très souvent à l'issue des scrutins. Si « l'élection
en Afrique est juste pour le gagnant et unique pour le perdant », l'on
constate qu'elle génère des contestations et réclamations
qui peuvent être portées devant les organes
Juridictionnels considérés quelquefois comme
assujettis au pouvoir en place, lorsqu'elles ne débouchent pas sur des
violences postélectorales et des guerres civiles. On constate une
absence
10 M.MAMADOU SENE, La juridictionnalisation des
élections nationales en Afrique noire francophone, thèse de
doctorat en droit de l'université de Toulouse 1, cotutelle
internationale avec l'Université de Cheikh Anta Diop de Dakar,
Sénégal, 20-03-2017.
11DIANE MANDENG, La procédure
contentieuse en matière électorale : recherche sur le contentieux
des élections au Cameroun, thèse de doctorat en droit de
l'université de Poitiers, cotutelle : université de douala,
20-01-2017.
8
d'alternance politique, et d'une croissance exponentielle du
taux d'abstention de la population à la participation politique
notamment à l'élection.
Dans le cadre de son travail, la question centrale est de
savoir si la procédure contentieuse telle qu'organisée permet aux
citoyens de protéger leurs droits civils et politiques. À cette
question principale, se grefferont d'autres questions secondaires, relatives
à l'efficacité de l'organisation du cadre procédural et
à l'accès aux organes compétents. Les règles
procédurales favorisent-elles un accès simplifié des
citoyens au juge ? Comment s'articule le rôle des organes non
juridictionnels et juridictionnels dans le règlement des litiges ?
L'office du juge électoral. Favorise-t-il un procès
équitable entre protagonistes ? Est-il juge de la légalité
ou juge de la sincérité du scrutin ? Le juge électoral
est-il audacieux ou mesuré ?
La réponse à ces différentes questions
conduira à poser l'hypothèse selon laquelle la complexité
du cadre procédural ne favorise pas une garantie efficace des droits
fondamentaux des citoyens. Il en résulte que les résultats des
votes ne reflètent pas l'exacte volonté du corps
électoral. L'éparpillement et l'hermétisme des
règles procédurales constituent un frein et un blocage à
l'accès au juge qui est considéré comme un partisan du
régime en place. En effet, l'office du juge électoral camerounais
ne participe pas à une jouissance efficiente des droits civils et
politiques des citoyens.
L'auteur souligne à cet effet en guise de conclusion
que, si la démocratie ne se ramène pas uniquement à ses
aspects institutionnels, il est nécessaire que l'on s'assure que les
institutions remplissent effectivement la logique inhérente à
leur nature et finalités, sinon elles serviraient plutôt à
légitimer l'accaparement du pouvoir par des groupes sociaux.
L'aménagement d'un cadre procédural qui permet
de contester efficacement les irrégularités qui ont
émaillé le scrutin est loin d'être suffisant pour garantir
aux citoyens une jouissance optimale de leurs droits civils et politiques sans
le concours d'un juge électoral audacieux.
12 JEAN DU BOIS DE GAUDUSSON, « Les
élections à l'épreuve de l'Afrique », in cahier du
conseil constitutionnel, no13, Janvier, 2012, P.15.
9
JEAN DU BOIS DE GAUDUSSON dans son article « les
élections à l'épreuve de l'Afrique ». 12
Il observe que toutes les étapes du processus
électoral, depuis l'établissement - trop souvent tardif - du
chronogramme, la constitution des listes électorales et la distribution
des cartes d'électeurs jusqu'à la centralisation et à la
proclamation des résultats ainsi qu'à leur contentieux
soulèvent de nombreuses difficultés (pour un aperçu
détaillé et concret de ces difficultés et sur les
propositions d'amélioration technique, se reporter notamment à
Francophonie et démocratie.). Sans prétendre à
l'exhaustivité, on en retiendra quelques séries.
Certaines sont d'ordre normatif et concernent le dispositif
juridique et institutionnel encadrant les élections. Les
réexamens dont celui-ci fait l'objet n'ont pas éliminé les
dispositions qui en raison de leurs incertitudes, incohérences ou
inadaptations aux réalités du pays sont inapplicables ou sources
de blocages et de crises.
À ces insuffisances d'ordre législatif et
réglementaire, s'en ajoutent d'autres de nature matérielle. Tout
au long de la décennie qui vient de s'écouler, les pouvoirs
publics en Afrique se sont trouvés en permanence confrontés
à une insuffisance des moyens, en personnel et surtout financiers pour
organiser, matériellement, des élections; cette contrainte qui
peut être allégée par l'assistance internationale encore
que certains États manifestent des réticences à confier
à des bailleurs extérieurs le financement d'opérations
liées à la souveraineté - ne surprend pas dans des pays
aux économies démunies; mais elle doit être rappelée
en raison des dysfonctionnements qu'elle entraîne dans le
déroulement des opérations et du risque, à en faire
abstraction, de rendre inopérant nombre de dispositions normatives.
Il est un domaine où ce manque de moyens a des
conséquences particulièrement dommageables, c'est celui d'une
opération-clé des élections : l'établissement des
listes électorales. Tous les responsables et observateurs s'accordent
pour considérer qu'elles ne sont pas complètes ni
entièrement fiables. La responsabilité des acteurs du processus
électoral. Le sort des élections ne dépend pas seulement
quelle que soit leur portée des améliorations techniques et
réglementaires et des moyens alloués ni même des
institutions mais aussi des acteurs du jeu électoral et de leur
comportement.
10
Une responsabilité d'importance, qu'il faut au moins
évoquer, pèse sur les juges chargés de la gestion du
contentieux, ce lieu stratégique où se croisent élections
et démocratie. La question est posée de savoir si les juges des
élections ne se trouvent pas investis de compétences et de
pouvoirs disproportionnés à leurs moyens et à leur statut
mais aussi aux conséquences politiques que peuvent engendrer leurs
jugements dans un contexte démocratique encore fragile.
Une autre responsabilité particulière incombe
évidemment aux partis politiques. Une des origines des tensions et des
échecs se situe dans les défaillances des formations partisanes.
On s'accorde à constater la faible efficacité de systèmes
de partis politiques disposant le plus souvent d'un monopole électoral
(prohibition des candidatures indépendantes) mais insuffisamment
structurés pour animer et donner substance à la
compétition démocratique.
Le système de partis est fondamentalement affaibli
à la fois par le nomadisme politique, l'absence de permanence dans les
options, l'anémie de nombreuses formations politiques, l'inflation de
partis nominaux aux fonctions principalement personnelles et
financières, ou encore les tentations et les dérives
ethniques.
En toute hypothèse, et pour conclure, il revient aux
acteurs politiques de parvenir à cette dédramatisation de
l'élection gage d'un déroulement du processus électoral ;
celle-ci dépend de nombre de facteurs comme la diffusion d'une culture
démocratique dont l'un des moyens est l'organisation périodique
d'élections ; il en est un autre qui concerne les règles
électorales.
Un regard rétrospectif sur l'histoire politique
récente de l'Afrique enseigne que le succès des élections
passe à la fois par la fixation de règles du jeu politique
ouvertes et capables d'éviter l'exclusion (ou ce qui est ressenti comme
tel) des perdants et des minorités et par des modalités
d'élaboration consensuelles: le Mali et le Sénégal offrent
de bons exemples de cette corrélation entre d'une part le
déroulement non contesté des élections et à tout le
moins l'acceptation de leurs résultats et d'autre part l'utilisation de
procédures de concertation visant à l'obtention d'un consensus
tant en ce qui concerne l'élaboration du Code électoral que
l'organisation des opérations du scrutin.
C'est le défi que lancent les élections aux
nouvelles démocraties d'Afrique et à leurs dirigeants politiques
dont, on l'oublie parfois, que c'est d'abord à ceux-ci qu'il revient de
le relever.
11
Nos travaux se ressemblent par le fait que nous traitons tous
d'une thématique portant sur les élections (processus
électoral).
Cependant, ils se différencient par le fait que le
mieux analysera les raisons de non crédibilité de
résultats électoraux, l'aspect que nos
prédécesseurs n'ont pas abordé car ils se sont
penchés tour à tour sur la légitimation du pouvoir, le
fondement du pouvoir des autorités et la précarité du
processeur électoral lié à la nature du régime
politique à la veille de l'introduction du pluralisme politique.
Notre étude se démarque de toutes ces
précédentes études en ce sens qu'elle étudie la
CENT et crédibilité des résultats des élections
2011 et 2018.
12
IV. PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES DU
TRAVAIL
A. Problématique du travail
L'étude scientifique soulève un bon nombre de
questions auxquelles elle doit répondre avec pertinence pour qu'elle
soit considérée comme telle. Ainsi donc, le présent
travail ne fait pas exception à cette règle universellement
connue sous cette forme.
Depuis son accession à la souveraineté nationale
et internationale, la RDC souffre d'une crise de légitimité des
institutions politiques13. Cette illégitimité est plus
rendue complexe par la pluralité des enjeux sur le plan politique et
économique, à savoir la multiplicité et la
diversité des acteurs nationaux et internationaux, la pluralité
des mouvements politiques, des institutions gouvernementales et non
gouvernementales.
Pour arriver à mettre fin à cette crise
chronique d'illégitimité, la RDC voulait se doter des dirigeants
émanant de la volonté populaire. C'est pour cela, à la
suite du dialogue inter congolais de Sun City en Afrique du Sud, toutes les
forces vives de la Nation se sont réunies pour la mise en place d'un
nouvel ordre politique, fondé sur une nouvelle constitution sur base de
laquelle le peuple congolais devrait choisir ses représentants par des
élections libres, transparentes, démocratiques et
crédibles. La charge de l'organisation de ces élections
était attribuée à la Commission Electorale
Indépendante.
La Commission Electorale Indépendante en sigle C.E.I a
organisé en premier lieu le référendum constitutionnel le
18 et le 19 décembre 2005 et une année plus tard les
premières élections dites libres, transparentes et
démocratiques dans l'histoire de la République
Démocratique du Congo. Pour rappel la Commission Electorale
Indépendante a été créée le 29 mai 2003. Les
élections elles-mêmes se traduisant dans la pratique, du vote.
Celui-ci entant qu'acte par lequel les gouvernés procèdent
à la désignation et à la légitimation de leurs
gouvernants, ils manifestent, à leur demande, leur approbation ou
désapprobation à l'égard des projets qu'ils leurs
soumettent.
Cependant, le vote entendu comme tel partout à travers
le monde, mais en RDC, les résultats qu'il produit demeurent quasi
douteux, poussant les gouvernés à les mettre en cause ainsi que
les gouvernants élus, y compris les institutions qu'ils
établissent pour la gestion du pouvoir politique. L'idée de
légitimité populaire, voire démocratique, n'est pas
étrangère à certains systèmes politiques africains,
avant l'importance des procédures occidentales de participation, et plus
particulièrement du vote.
13
VYANEY.AN'KORO, Op.cit.
Inédit
13
Il n'était pas exceptionnel de rencontrer des formules
des contrôles du pouvoir ou de prise de décision collective. Les
strates successives d'expériences de partition et de compétition
politique, depuis les pratiques précoloniales jusqu'aux situations
actuelles en passant par les expériences démocratiques
précoloniales et de partis uniques plus ou moins ouverts à
l'expression populaire, ont tracé une voie qui délimite les
trajectoires potentielles de la démocratie électorale en
République Démocratique du Congo.
Ainsi, face à tout ce que nous avons constaté
relatif à l'organisation des élections en RD Congo, pour la
légitimation des gouvernants, nous nous proposons de nous poser les
questions ci-dessous constituant notre problématique à savoir
:
y' Quelles sont les implications de la CENI sur
les élections en RDC ? y' Les élections
organisées par CENI sont-elles Démocratiques ?
B. Hypothèses du travail
Toute étude qui se veut scientifique, doit au
préalable répondre à cette exigence, notamment, la
formulation des hypothèses. L'hypothèse est, comme le signale
Madeleine Grawitz, une réponse provisoire à la question
principale soulevée dans une problématique et qui attend
être confirmée ou infirmée dans le travail14.
Eu égard les préoccupations soulevées
dans notre étude, nous répondons en guise d'hypothèses de
la manière suivante :
y' Nous estimons à notre humble avis
qu'il existerait des implications tant positives que négatives de la
CENI sur les élections.
y' Les élections organisées par la
CENI seraient démocratiques, si elles arrivaient à respecter les
critères démocratiques que nous allons analyser au cours de notre
travail.
14 M.GRAWITZ, Les méthodes de recherche en
sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971, p.56
15 GABRIEL ALMOND et JAMES S, COLEMAN,
Théorie fonctionnaliste, Ed; The politics of developing university
press, 1990, PP.591
14
V. THÉORIES EXPLICATIVES
Au-delà des considérations données dans
le travail scientifique, ces dernières nous renvoient à plusieurs
Théories et d'autres concepts, certains sont essentiellement retenus
pour nous permettre de mieux saisir les phénomènes
étudiés pour ressortir les différences entre les
réalités à examiner et la vérité.
Pour concevoir notre sujet d'étude nous n'avons pas
mené nos réflexions dans l'abstrait, il y a quelques auteurs qui
nous ont inspiré à partir de leurs écrits et aussi
certains enseignements reçus dans le cadre de notre formation
universitaire, ceci compte tenu de notre objectif. Notre souci i n'est rien
d'autre qu'avoir un Congo stable, libre et développé sur tous les
plans. C'est sur base de nos deux méthodes utilisées que nous
avons opté pour la théorie fonctionnaliste et la théorie
systémique.
A. Théorie fonctionnaliste
Elle est représentée par Gabriel Almond et James
S, Coleman15 envisagent la société ou le
système politique comme un ensemble d'éléments
interdépendants qui contribuent chacun d'une manière
spécifique à l'organisation et au fonctionnement de l'ensemble
dont ils font partie.
Cette théorie suppose que tout système politique
évolue de façon continue et unilinéaire vers une norme
définie de fonctionnement. Ce qui permet d'apprécier son niveau
de développement par référence à
l'épanouissement des processus fonctionnels qui sont censés s'y
accomplir. Grâce à cette théorie ,nous voulons cependant
voir le système politique congolais évoluer de façon
continue vers une norme définie de développement,
c'est-à-dire que la classe politique congolaise ne néglige pas
les présidentielles et législatives comme une étape
déterminante dans le processus démocratique dans ce pays et comme
la manière aussi de réaliser un niveau d'épanouissement
plus poussé vers la construction d'un État où
l'autorité joue un rôle d'éclaireur et de pilotage des
affaires publiques ; des dirigeants acceptés par les filles et fils du
Congo et non imposés.
L'adaptation de cette théorie dans notre travail
s'explique par le fait que nous avons dans la mesure du possible
disséqué le processus électoral et nous avons tant soit
peu compris les raisons qui fait à ce que les résultats issus des
élections soient contestés, nous pensons que la contestation
serait à la base de l'illégitimité des certaines
institutions et des leurs animateurs.
15
Cette théorie nous permet également de bien
saisir la réalité sur la manière dont la CENI doit
fonctionner en toute indépendance des autres institutions politiques
pour garantir l'organisation des élections, la transparence dans ses
actions et demeurer neutre dans ses actions.
B. Théorie systémique
Elle repose sur le mot système que l'on peut
définir comme un ensemble d'élément lié les uns aux
autres de telle manière que si l'un des éléments change,
chacun des éléments change aussi et par conséquent tout le
système change.
Le système politique dans son fonctionnement en
relation d'échange avec les différentes composantes de son
environnement local et naturel, il reçoit des inputs (demandes) qu'il
doit transformer.
Le système politique reçoit constamment des
demandes et des sanctions qui constituent l'input, c'est-à-dire ce qui
entre dans le système et alimente16.
En cela, nous considérons la Commission Electorale
Nationale Indépendante comme un système, qui facilite la
stabilité du système sur base des relations contractuelles avec
les institutions politiques afin de garantir de bonnes élections aux
citoyens congolais.
Ainsi, entant que l'ensemble des éléments
liés les uns aux autres, la Commission Electorale Nationale
Indépendante ne fonctionne pas de façon isolée. Sa
collaboration avec les autorités dans le cadre de ses activités
doit déboucher sur les actions susceptibles de le rendre neutre,
indépendante, impartiale et déboucher sur des actions de
développement tout en garantissant la crédibilité
électorale au citoyens congolais.
16 DAVID EASTON, Analyse du système
politique, Paris, Ed, A. colin, 1974, pp.330
16
VI. METHODE ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
I. Méthode de recherche
Le mot méthode est défini par le dictionnaire
petit Robert comme « l'ensemble des démarches que suit l'esprit
pour découvrir et démontrer la vérité »
R.PINTO et M. GRAWITZ définissent la méthode
comme « l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles
une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, les démontre et les vérifies.17
De ce qui précède et pour une analyse
scientifique de l'étude. Il est impérieux de recourir à
une méthode et cela en fonction des objectifs que nous avons
assignés à cette étude.
Dans le cadre de notre travail de fin d'étude, nous
allons faire usage de la méthode fonctionnelle. ?
La méthode fonctionnelle
Selon MULUMBATI NGASHA18, La méthode
fonctionnelle, elle consiste à expliquer les faits sociaux par le
rôle, la fonction qu'ils assument dans le système social auquel
ils appartiennent.
Cette méthode va nous permettre de comprendre le
rôle, la place ou la mission, la fonction qu'assume la commission
électorale nationale indépendante dans l'organisation des
échéances électorales qui va permettre aux
gouvernés de choisir leurs gouvernants pour la stabilisation des
institutions et leurs animateurs.
II. Techniques de recherche
Dans tout travail scientifique il est important au chercheur
de mettre sur pied certaines stratégies qui pourront lui permettre de
récolter les données nécessaires à
l'élaboration son travail scientifique.
En effet, nous avons utilisé les techniques suivantes
:
? Technique documentaire
Pour réaliser ce travail nous allons faire usage des
documents écrits, lesquels nous permettront d'inventorier ou encore de
lire des ouvrages scientifiques, techniques qui sont par ailleurs, les livres,
les cours, les articles, les revues, les mémoires qui portent des
informations susceptibles de nous aider à rédiger notre
travail.
17 PINTO. R ET GRAWITZ.M. Les méthodes de
recherche en sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971, p289
18 MULUMBATI NGASHA.A, Manuel de sociologie
générale, Ed. Africa, Lubumbashi, P19
17
? Technique d'observation directe
La technique d'observation directe est la forme d'observation
qui porte directement sur les phénomènes étudiés.
Dans cette perspective nous avons observés le déroulement du
processus électoral, le comportement des différents candidats
dans le processus électoral ainsi que les résultats auxquels ces
élections nous ont conduits.
? Technique d'interview
Cette technique nous permettra de recueillir certaines
informations en posant de différentes questions à nos
enquêtés et les inciter librement de donner leur point de vue sur
les élections qui se sont tenues pendant la période sous
étude.
VII. SUBDIVISION OU SOMMAIRE DU TRAVAIL
Excepté l'introduction et la conclusion, notre travail se
subdivise en trois chapitres :
Le premier chapitre est consacré au cadre conceptuel. Dans
ce chapitre nous allons définir les
concepts de base et connexes afin d'épargner nos lecteurs
de certaines confusions de sens que
peuvent avoir les différents concepts de notre
thème.
Le deuxième chapitre portera sur l'aperçu
historique des élections dans le monde et en RDC.
Le troisième chapitre, quant à lui, sera
consacré aux implications de la CENT sur les élections.
18
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL
Ce chapitre comportera trois sections dont la première
sera consacrée aux définitions de concepts de base et la seconde
portera sur les définitions de concepts connexes. La troisième
portera sur le scrutin.
SECTION I. DEFINITION DE CONCEPTS DE BASE
Tout travail scientifique exige une définition claire
de ses concepts de façon à éviter les confusions sur la
différente compréhension d'un même terme. Toutefois, un
problème majeur se pose en sciences sociales et plus
particulièrement en sciences politiques, c'est de l'unanimité de
définitions de termes qui puissent rencontrer l'opinion de tous les
autres.
Malgré la divergence des opinions, bon nombre d'auteurs
et théoriciens en sciences politiques convergent et se rencontrent dans
leurs définitions. C'est ainsi que, chaque fois que nous allons donner
une définition à un concept, nous essayons de lui donner le sens
dans lequel il est employé dans la présente étude
scientifique.
§1. LES ÉLECTIONS
A la faveur du développement de la démocratie
pluraliste l'élection s'est aujourd'hui imposée à la fois
comme mode d'expression de l'opinion des individus et des groupes d'individus,
comme mode désignation des dirigeants ou des gouvernants par les
dirigés ou les gouvernés ; comme modalité de changement
politique, comme mode de légitimation des gouvernants et du pouvoir
qu'ils exercent, comme mode aristocratique d'accès au pouvoir politique,
comme source de puissance, et comme forme de participation
politique19.
1.1 Notion d'élection
Le terme élection signifie, étymologiquement,
l'action d'élire ou de choisir par un
vote20.L'élection peut, la chose choisie, signifier
l'expression des individus ou des groupes d'individus.
C'est la signification qu'elle a lorsqu'après avoir
débattu d'une question, les participants au débat choisissent
l'un des points de vue avancés sur la question débattue. Dans ce
cas, est retenu le point de vue qui recueille les plus de voix
exprimées.
MULUMBATI NGASHA considère l'élection comme un
mode de désignation des gouvernants par les gouvernés. Elle peut
être libre ou contraignante, directe ou indirecte et peut se faire selon
les systèmes électoraux variables.
19 MULUMBATI NGASHA, Introduction à la
science politique, ,2eme éd., Africa, Lubumbashi, 1977, p. 193
20 MULUMBATI NGASHA, op.cit., p.193
19
L'élection est considérée
également comme une des modalités de changement politique.
En effet, par l'élection des individus ou des groupes
d'individus qui étaient au pouvoir, cédant la place à
d'autres individus ou groupes d'individus. Et une fois au pouvoir, ces derniers
peuvent mettre en place de nouvelles institutions politico-administratives, qui
correspondent à leur philosophie politique, à leur
idéologie, à leur programme d'action ou à leur politique
et placer à leur tête des hommes nouveaux pour les animer.
L'élection est considérée
également comme un des modes de légitimation des gouvernants et
du pouvoir politique qu'ils exercent. Les différents
éléments de la population acceptent les gouvernants et le pouvoir
qu'ils exercent sur eux parfois tout simplement parce qu'ils ont
été élus. C'est ainsi, que la plupart de ceux qui font de
coup d'Etats s'arrangent pour se faire élire en vue d'être
accepté par les différents éléments de la
population.
L'élection est considérée aussi comme un
mode aristocratique d'accès au pouvoir. Lorsque les individus ou les
groupes d'individus sont appelés à choisir leurs
représentants-gouvernants, ils choisissent ceux qui paraissent comme les
meilleurs par rapport au reste de la population. Ceux qu'ils choisissent leur
apparaissent meilleurs soit parce qu'ils ont plus d'argent, soit parce qu'ils
sont plus honnêtes, soit qu'ils sont plus intelligents, soit parce qu'ils
sont plus instruits, soit parce qu'ils maitrisent le verbe oral et écrit
plus que les autres, c'est-à-dire plus que le reste de la population.
L'élection est considérée
également comme une des sources de puissance pour les individus, les
groupes d'individus, et les Etats. Du fait d'être élus, des
individus (président de la république, premier ministre) et des
groupes d'individus (ex. gouvernement) donnent des ordres, prennent des
décisions et les font exécuter par d'autres individus ou groupes
d'individus. D'autre part, le fait pour les dirigeants d'un Etat d'être
élus confère à ce dernier plus de considération,
plus de puissance par rapport aux Etats dont les dirigeants sont
autocratiques.
L'élection est considérée
également comme une forme de participation politique entendue comme
l'action par laquelle les membres d'une entité politique
individuellement ou collectivement influant sur son organisation et son
fonctionnement. Les gouvernants participent à la vie politique en
participant à la compétition électorale, en se faisant
élire, et en prenant, dans la gestion des affaires publiques, certaines
mesures et certaines décisions plutôt que d'autres. Les
gouvernés, de leur côté, participent à la vie
politique en choisissant leurs représentants-gouvernants, et en influent
positivement ou négativement sur le choix des mesures et des
décisions que leurs représentants-gouvernants prennent dans la
gestion quotidienne des affaires publiques.
20
Pour notre part définissons l'élection comme
étant un choix au moyen d'un suffrage (vote, approbation) auquel toutes
les personnes disposant du droit de vote, le corps électoral est
appelé à participer. L'objectif de l'élection est la
désignation d'une ou plusieurs personnes pour exercer un mandat
électoral (politique, économique, associatif, syndical, social)
durant lesquels elles représentent leur électeur par son vote le
corps électoral leur transfère la légitimité
nécessaire pour exercer le pouvoir attribué à la fonction
objet de l'élection.
BAUDOUIN.J, considère que ; dans les démocraties
modernes, le vote et ou l'élection est le facteur
privilégié de sélection des représentants et il
permet à l'électorat de maintenir un contrôle sur les
acteurs politiques et de limiter leurs pouvoirs. Aussi, les fonctions
exercées par l'élection libre et périodique des
gouvernements dans l'économie d'ensemble des sociétés
démocratiques bénéficient d'une reconnaissance
générale. Elle fonctionne à la fois comme principe de
légitimation des dirigeants et comme technique de régulation de
la vie politique.
Elle condense par ailleurs les valeurs de liberté et
d'égalité qui sont au fondement de la société
démocratique. l'isoloir apparait , à cet égard comme
l'espace métaphorique par excellence de la démocratie
libérale, l'individu, se dépouillant un instant de sa parure
sociale ,pour devenir ce citoyen abstrait et éclairé qui
,indépendamment de son rang et de sa fortune est invité à
juger librement une politique, voire à sanctionner un
gouvernement.21
1.2 Le Système Electoral
Le système électoral, mode de scrutin ou
régime électoral, désigne tout type de processus
permettant l'expression du choix d'un corps électoral donné,
souvent la désignation d'élus pour exercer un mandat en tant que
représentants de ce corps (élection), ou moins souvent le choix
direct (référendum) d'une option parmi plusieurs.22
Dans le cadre d'élections, les systèmes
électoraux sont soit des scrutins utilisant la règle de la
majorité, dits scrutins majoritaires, soit des systèmes cherchant
à représenter plus ou moins fidèlement le vote des
électeurs via le principe de la représentation proportionnelle,
soit des systèmes mixtes alliant ces deux types de système.
Différents modes de scrutin peuvent donner des résultats
très différents, en particulier dans les cas où il n'y a
pas de préférence clairement majoritaire en faveur d'une seule et
même option.
21BAUDOUIN, J, Introduction à la sociologie
politique, Paris, Ed du seuil, 1998, p.199 22
Fr.m.wikipedia.org,12/12/2018.
21
1.3 L'électorat
L'électorat est un ensemble d'électeurs d'un
pays, d'une région, d'un parti, d'un groupe social.23 Pour
influencer les électeurs, le candidat doit connaître, notamment
leurs caractéristiques socio-démographique, les résultats
des scrutins passés auxquels ils ont participé, leur
tempérament politique, leur humeur les sujets de leurs
préoccupations, leurs opinions sur les problèmes
d'actualité, leurs altitudes à l'égard des partis
politiques et des hommes politiques, leurs intentions de vote.
1.4 La Campagne Electorale
La campagne électorale est définie comme
étant la période précédant une élection
durant laquelle les candidats et leurs partis fonts campagne
c'est-à-dire font leur promotion dans le but de récolter le plus
grand nombre de voix possible, ils rédigent généralement
un programme électoral ou politique préablement
élaboré.
La campagne électorale vise d'abord à faire
connaitre aux électeurs un candidat, ses idées et ses actions,
ensuite à le faire aimer lui, ses idées et ses actions, enfin
à le faire préférer lui, ses idées et se actions
aux autres candidats, à leurs idées et à leurs actions. Il
s'agit en fait d'influencer les électeurs afin de les amener à
voter pour un candidat. Et pour influencer les électeurs, il faut les
connaitre et pour les connaitre, il faut étudier.
Pour bien mener une campagne électorale, il faut aussi
mobiliser certaines ressources, notamment les ressources humaines, les
ressources financières, les médias, les moyens de transport. Pour
bien mener une campagne électorale, il faut également
élaborer certaines stratégies, notamment le choix des objectifs
à atteindre, le choix des cibles prioritaires, le choix du terrain des
débats électoraux, le choix de ton de la campagne, le choix des
thèmes majeurs de la campagne, le choix des axes de la campagne.
1.5 L'encadrement politique et juridique des
élections
Pour se faire correctement, l'élection requiert un
encadrement politique et juridique.
A. Encadrement politique des élections
L'encadrement politique des élections est constitué
d'un certain nombre d'opérations que ceux qui organisent les
élections doivent effectuer et dont les plus importantes sont : le
recensement, l'aménagement de circonscription électorale,
l'aménagement des bureaux de vote, l'enrôlement des
électeurs et l'inscription de candidats et partis politiques.
23 Mobile -
dictionary.reverso.net
vote.
22
V' Le Recensement
Les résultats de toute élection ne peuvent
être fiables que lorsqu'on a des statistiques fiables sur le nombre total
de la population, sur la population électorale, c'est-à-dire le
nombre de ceux qui remplissent toutes les conditions pour être
électeur.
V' L'aménagement de
circonscription électorale
Commandé par le principe d'égalité entre
les électeurs, l'aménagement de circonscriptions
électorales consiste dans le découpage du territoire national en
entité politique au sein desquels les électeurs élisent
les différents candidats. L'aménagement de circonscriptions est
principalement déterminé par le volume de la population. En
effet, lorsque la population globale augmente, on procède à
l'aménagement des nouvelles circonscriptions électorales.
L'aménagement de nouvelles circonscriptions n'est
habituellement pas requis lorsque le système électoral retenu ou
appliqué est la représentation proportionnelle.
L'aménagement de nouvelles circonscriptions s'impose
lorsque le système électoral est uninominal. Pour assurer
l'égalité entre les électeurs, lorsque le volume de la
population d'une circonscription augmente plus que les autres, on
procède à son redécoupage afin que tous les
électeurs soient représentés plus ou moins
également.
Il est à noter que lorsque le système
électoral est plurinominal, les circonscriptions peuvent rester et
sauvent restent inchangés, mais le nombre de siège, lui, augmente
proportionnellement au volume de la population.
V' L'aménagement des bureaux de
Vote
Les bureaux de vote doivent avoir certains équipements
dont les plus importants sont les isoloirs, les urnes et les bulletins de
vote
Les isoloirs doivent être à grand nombre pour
permettre aux électeurs de voter rapidement et sans bousculade. Ils
doivent ensuite être équipés chacun d'une table et d'une
chaise pour permettre aux électeurs de remplir correctement leurs
bulletins de vote. Ils doivent avoir chacun, des photos de tous les candidats
afin de permettre aux électeurs de choisir les candidats de
préférence.
Les urnes doivent être fabriquées à grand
nombre et bien fermées afin de permettre les électeurs de voter
rapidement et en toute transparente.
Les bulletins de vote doivent être fabriqués
à grand nombre pour éviter l'interruption de
23
y' L'enrôlement Electoral
Avant les élections, les individus qui remplissent les
conditions d'éligibilité doivent se faire inscrire sur les
registres électoraux dans les circonscriptions où ils sont
appelés à voter. Il faut éviter à ce qu'ils ne se
fassent pas enrôler sur plusieurs registres ni dans plusieurs
circonscriptions à la fois. Ce qui constitue une source de contestation
des résultats électoraux.
y' Inscription des candidats et de partis politiques
La deuxième grande étape du processus
électoral est celle de l'inscription des candidats et des partis
politiques. Cette étape est réglementée par la loi
électorale (donne la durée, la qualification des candidats et des
pièces à produire) et décisive pour la tenue du scrutin et
permet la préparation des bulletins de vote24.
B. L'encadrement Juridique des Elections
L'encadrement juridique des élections est assuré
principalement par les lois électorales, les commissions
électorales et les organes chargés de gérer les litiges
électoraux.
y' Les lois électorales
Conçue, par les gouvernants, la loi électorale
définit les éligibilités, la durée du mandat, la
dimension des circonscriptions électorales, le nombre de siège
à pourvoir, la manière de comptabiliser les voix pour proclamer
le ou les vainqueurs. Il existe plusieurs lois électorales dont les plus
importantes sont : la loi électorale municipale, qui régit les
élections municipales, la loi électorale provinciale qui
régit les élections provinciales, la loi électorale
législative qui régit les élections législatives,
la loi électorale présidentielle qui régit les
élections présidentielles.
y' Les Commissions Electorales
La commission électorale est un organe qui supervise
les élections afin d'assurer leur bon déroulement jusqu'à
la proclamation des résultats. Sa composition varie d'une
élection à l'autre, d'un pays à l'autre et dans un
même pays, d'une époque à l'autre. Pour remplir
correctement ses fonctions, la commission électorale doit être
indépendante.
Pour cela, elle doit être composée des
personnalités compétentes, honnêtes et ayant beaucoup de
personnalité.
24 Article 13 de la loi électorale, p. 25
24
? Les organes chargés de
régler les litiges électoraux
Ces organes sont permanents dans certains pays, tandis qu'ils
sont constitués ponctuellement dans d'autres. Dans le premier cas, ils
sont constitués des cours et tribunaux qui, en plus de leurs fonctions
classiques, statuent sur les litiges qui naissent des élections. Dans le
deuxième cas, ils sont créés pour gérer les litiges
électoraux.
2/ CENI (LA COMMISSION ELECTORALE NATIONALE
INDEPENDANTE)
Il est institué en République
Démocratique du Congo, une commission électorale nationale
indépendante dotée de la personnalité juridique.
La Commission Nationale Electorale Indépendante est
l'une des institutions d'appui à la démocratie qui tire son
origine du dialogue inter-congolais. Par la signature de l'Accord Global et
Inclusif qui a inauguré la période de transition en RDC et cet
accord doit signifier le début d'une ère de la paix pour tous les
congolais concrétisés par la fin des hostilités.
Elle est chargée de l'organisation du processus
électoral, notamment de l'enrôlement des électeurs, de la
tenue du fichier électoral, des opérations de vote, de
dépouillement et tout referendum. Elle assure la
régularité du processus électorale et
référendum25
3/ CREDIBILITE
Etymologie : ça vient du mot crédible, issu du
latin credere qui signifie croire.
L'adjectif crédible qualifie ce qui est digne de foi,
ce que l'on peut croire. La crédibilité est le caractère
de ce qui est crédible, c'est-à-dire de ce que l'on peut croire
de ce qui est susceptible d'être cru , de quelque chose ou de quelqu'un
auquel l'on peut faire crédit ,qui est fiable, digne de
confiance.26
Le terme de crédibilité renvoie à la
situation où une partie s'interroge sur la véracité d'un
document, d'une donnée ou d'une affirmation auquel il a ou non
accès. Une information ,une donnée ,un document ,une statistique,
une expertise etc. sera jugé plus ou moins crédibles selon
l'idée que le récepteur se fait du niveau de
véracité et ou de vérifiabilité , de preuves de sa
source et de son vecteur , et par extension ,du niveau général de
confiance qu'il place dans la personne ,l'institution ou entité source
ou vecteur de l'information.27
25 Constitution du 18 février 2006, article
211
26
Www.
Toupie.org/Dictionnaire, 18/12/2018
27 https:/
fr.m.wikipédia.com,18/12/2018
25
§4. RESULTAT
Le dictionnaire universel définit le concept
résultat comme un bilan chiffré servant au classement à la
classification28.
D'après le Larousse illustré, le résultat
c'est ce qui résulte d'une action, d'un fait, d'un principe, d'un
calcul29.
Le résultat dont nous faisons allusion dans le
présent travail, constitue un aboutissant électoral,
c'est-à-dire la sanction de la réussite de l'échec.
SECTION II.LES NOTIONS CONNEXES
§1. LE VOTE
Le vote est une opinion exprimée par les personnes
appelées à se prononcer sur une question, à élire
un candidat30.
1.1 Les modalités de vote
Le vote se fait selon plusieurs modalités dont les plus
importantes sont : le vote à main levée, le vote en se mettant
debout, le vote par acclamation, le vote par boules ou bulletins. Le vote
à main levée est caractérisé par le fait que les
votants émettent leur avis pour ou contre en levant la main. Le vote en
se mettant debout est caractérisé par le fait que les votants
émettent leur avis pour ou contre en se mettant debout.
Le vote par acclamation est caractérisé par le
fait que les votants émettent leur avis pour ou contre par
acclamation.
Le vote par boules ou bulletins est caractérisé
par le fait que les votants expriment leur avis pour ou contre par des boules
qui éventuellement peuvent avoir des couleurs différentes ou par
les bulletins qui, comme les boules, peuvent avoir des couleurs
différents.
1.2 Les déterminants de vote
Dans les différents choix qu'ils font, les votants sont
déterminés par plusieurs motivations ou stimuli. Dans le choix de
l'un des candidats, les votants peuvent, selon Phippe Braud`31,
être déterminés par l'identification par identité et
par identification par obéissance.
28 Dictionnaire universel, Ed. Hachette, Paris,
1997
29 Larousse illustré, Paris, 2009
30MULUMBATI NGASHA, op.cit., p.224
31PHILIPPE BRAUD, Science politique, la
démocratie, Paris, Ed seuil, 1997, p.103
26
Les votants peuvent choisir l'un des candidats par
identification par identité lorsqu'ils l'estiment comme eux,
c'est-à-dire comme leur égal ou leur semblable. L'identification
par identité entre les votants et les candidats à choisir
peut-être réelle ou mythique.
L'identification par identité réelle entre les
votants et le candidat à choisir est conditionnée par la nature
du lien individuel identificateur avec le groupe auquel appartient le candidat.
Ce lien peut être de nature sociale. C'est, dans ce cas, le fait
d'exercer la même profession, de pratiquer la même religion, de
vivre dans les mêmes conditions sociales, dans une même religion,
à une même classe d'avoir un même statut social que le
candidat, qui détermine les votants à le choisir.
L'identification par identité mythique résulte
du fait que les votants acceptent malgré leur situation notamment leur
statut socioprofessionnel. Elle résulte aussi du fait le statut social
bien que jugé satisfaisant dans l'ensemble, présente certaines
insuffisances voire certaines tares que les votants cherchent à
compenser en se projetant dans un univers plus valorisant d'après le
système de valeur en vigueur dans la société. C'est ainsi,
pour qu'ils s'évadent de leur classe sociale enfin de se faire admettre
membres d'une classe supérieure, les votants choisissent parfois les
candidats appartenant à une classe supérieure à la
leur.
Les votants peuvent aussi choisir l'un de candidats par
identification par obéissance caractérisée par le fait
qu'ils l'estiment supérieur à eux et se mettent, de ce fait,
volontairement dans une situation à son égard. Il est à
noter que l'obéissance peut être à prédominance
affective ou à prédominance suppurative.
L'obéissance à prédominance affective
opère par médiation du modèle paternel ou maternel. Dans
le premier cas, les votants accordent leurs suffrages au candidat qui
réunit un nombre des traits paternels : la grandeur, l'autorité,
la compétence. Dans le second, les votants accordent leurs suffrages aux
candidats qui réunissent un nombre suffisant des traits maternels,
c'est-à-dire qui assure la sécurité de l'existence en
pensant les tensions, en satisfaisant les besoins primordiaux, qui sont
accessible, qui aiment le dialogue.
L'obéissance à prédominance supputative
opère par la médiation de relations d'attente.
Dans cette optique, les votants s'en remettent au candidat,
lui font confiance n'ont pas à pour faire prévaloir des
doléances précises ni des revendications urgentes, mais pour,
tout simplement, qu'il veille à leur gain dans la sphère
politique qui est la sienne. L'obéissance à prédominance
supputative opère aussi par la médiation de relation de
clientèle, qui se manifeste par des prétentions relatives
à l'emploi au plan individuel, et par l'espérance de promotion
pour la région, la ville, la catégorie socioprofessionnelle au
plan collectif.
27
Dans le choix de l'un des candidats en compétition, les
votants aussi, peuvent selon Philippe Braud32, être
déterminés par le rejet. Dans ce cas, c'est le fait d'être
contre quelqu'un qui incite les votants à choisir l'un des candidats en
compétition, auquel ils identifient plus facilement. Le rejet concerne
la politique globale dont le candidat contre qu'on est opposé est
présenté ou considéré comme responsable.
Il s'agit, dans ce cas de la protestation contre les
conditions générales d'existence. La protestation globale est
créée par le sentiment de frustration liée à
l'organisation de la société aux rapports de forces qui la
structurent, a l'expérience d'une enfance non satisfaisante sur le plan
affectif. Le choix de votant se porte, pour cela, contre les boucs et
émissaires et pour les candidats qui les dénoncent.
Le rejet peut concerner un chapitre particulier de la
politique du candidat. Ce cas, il s'agit de la protestation ponctuelle qui
s'exprime, notamment d'un referendum où la population est appelée
à se prononcer pour ou contre un projet de loi, un traité ou une
question politique quelconque.
§2. LA FRAUDE ELECTORALE
La fraude électorale désigne toutes
irrégularités qui peuvent se dérouler pendant une
élection.
Pour notre part nous définissons la fraude
électorale comme étant un processus ayant pour but d'influencer
les résultats d'une élection de façon à garantir ou
favoriser (augmenter la probabilité d'un résultat voulu) La
réussite d'un candidat.
La fraude électorale est un phénomène
universel dans ce sens qu'on la retrouve dans tous les pays mais sous des
formes et à des taux variables33. La fraude électorale
peut porter sur l'aménagement ou le découpage de circonscriptions
électorales.
Ceux qui cherchent à frauder aménagent ou
découpent les circonscriptions électorales pour gagner les
élections. Il est noté que cette forme de fraude est l'oeuvre des
gouvernants, qui y recourent pour gagner les élections afin de se
maintenir au pouvoir.
La fraude électorale peut porter aussi sur les
résultats du recensement. Pour gagner les élections, on peut
gonfler les résultats du recensement de certaines circonscriptions et
diminuer les résultats des autres. Cette forme de fraude est l'oeuvre
des gouvernants. Il est à noter que pour
32 PHILIPPE BRAUD, op.cit., p. 105
33 MULUMBATI NGASHA, op.cit., p. 227
28
autant qu'ils aient des relations avec les gens chargés
du recensement, les partis politiques recourent également à cette
forme de fraude.
La fraude électorale peut se présenter
également sous forme de condamnation de candidat concurrent à des
peines les empêchant de participer à l'élection. Pour se
faire ceux qui cherchent à frauder, créent ou ressuscitent des
affaires susceptibles d'entrainer la condamnation des candidats concurrents.
La fraude électorale peut également consister
à voter doublement. Pour cela, ceux qui cherchent à frauder font
enrôler des électeurs sur plusieurs registres électoraux se
trouvant dans une même circonscription ou dans des circonscriptions
différentes.
La fraude peut également porter sur le système
de comptage. Lorsque le comptage est mécanique, ils s'arrangent pour
détraquer les machines utilisées dans cette opération de
façon qu'elles sortent les résultats favorables ou
défavorables à tel ou tel candidat, à tel ou à tel
parti.
Et lorsque le système de comptage est manuel, ils
s'arrangent pour déclarer nuls certains bulletins afin d'empêcher
tel ou tel candidat, tel ou tel parti politique de gagner les
élections.
§3. CONTENTIEUX ELECTORAL
Le concept de « contentieux électoral » tire
sa source de l'alliage de deux termes qu'il compose, à savoir le nom
« contentieux » et l'adjectif « électoral ».
Selon le Larousse illustré, le nom « contentieux
» c'est l'ensemble des litiges ou des conflits non résolus, entre
deux parties susceptibles d'être portés devant le juge : bureau,
service s'occupant ces affaires34.
Pour le lexique des termes juridiques35 l'adjectif
« électoral » se rapporte à une élection, aux
élections. Ainsi, le contentieux électoral est un litige portant
sur les opérations électorales et portés devant une
juridiction par un électeur, un ou à une autorité publique
et tentant l'annulation des résultats de l'action ou parfois de
l'inversion de ceux-ci. Tel que défini, le contentieux électoral
recouvre des aspects à savoir : la régularité externe de
l'action et la régularité interne.
Dans la régularité externe, le contentieux
électoral a pour objectif de s'assurer de l'accomplissement de formes,
des procédures et des opérations qui l'accompagnent. Le
contrôle reste ici la surface de l'opération électorale.
Par contre dans la régularité interne, il s'assure de la
validité des résultats, et la qualité des élus. Ce
contrôle va droit au coeur de l'opération politique que
présente l'élection
34 Larousse illustré, op.cit.
35 GUILLIEN (R.) et VINCENT, Lexique des termes
juridiques, éd. Dalloz, Paris, 2001, p.488.
29
§4. CONTESTATION
Pour le dictionnaire universel, la contestation est un
désaccord entre deux parties dont les intérêts sont
opposés36.
Selon le dictionnaire le Larousse illustré, la
contestation est une remise en question systématique de l'ordre, des
conceptions dominantes au sein d'un groupe au sein d'une
société37. Dans le cadre de notre travail, le concept
contestation peut être entendu comme l'action collective d'opposition ou
de critique contre une instance dominante qui est la commission
électorale.
36 Dictionnaire universel, op.cit.
37 Larousse illustré, op.cit.
30
SECTION III.LE SCRUTIN
Le scrutin est défini comme étant un ensemble
des opérations qui constituent un vote ou une élection.
La possibilité pour les citoyens de s'exprimer et de
choisir entre différents partis politiques ne suffit pas .il faut encore
que cette volonté soit retransmise par un mode de comptabilisation des
suffrages .il S'agit d'une technique dont l'influence est considérable
et détermine les stratégies des partis.38
Dans les pays à régime politique monopartiste,
les gouvernants sont choisis par les dirigeants du parti unique qui
confectionnent les listes de `'candidats" et font ensuite adapter ces listes
par les gouvernés électeurs par un simulacre d'élection.
Si dans ce cas le choix des gouvernants par les responsables du parti se fait
avant la présentation de listes de `' candidats" aux électeurs,
il arrive des fois que le choix se fasse a posteriori. Dans ce cas, sont
élus les candidats que les dirigeants du parti unique estiment ou
considèrent comme bons, et cela quel que soit le nombre des voix
obtenues.
Dans les pays à régime politique multipartiste,
les gouvernants sont choisis par les gouvernés électeurs selon
trois systèmes électoraux principaux : le scrutin majoritaire, le
système de représentation proportionnelle et le système
mixte.
§1. SCRUTIN MAJORITAIRE
Le scrutin majoritaire est cette forme de système
électoral où est élu le candidat qui obtient la
majorité des voix. Il peut se présenter soit sous forme de
scrutin majoritaire à un tour, soit sous celle de scrutin majoritaire
à deux tours, soit encore sous forme de scrutin uninominal, soit encore
sous celle de scrutin majoritaire plurinominal.39
A. Scrutin majoritaire à un tour ou a
pluralité des voix
Le scrutin majoritaire à un tour est la forme de
système majoritaire où le vote se fait à un tour. Et dans
ce cas est élu celui qui obtient le plus grand nombre de voix, quel que
soit le total des voix obtenues par les autres candidats.
B. Scrutin majoritaire à deux
tours
Le scrutin majoritaire à deux tours est la forme de
système majoritaire où est élu celui qui obtient la
majorité absolue des voix exprimées, c'est-à-dire la
moitié des voix plus une ou moins.
38 MOLENGA LINGOTO, Cours de droit constitutionnel
et institutions politiques, G2SPA/UNILU/ 2017/Inédit.
39 MULUMBATI NGASHA, op.cit., p.194.
31
Et lorsqu'aucun candidat n'est élu au premier tour, on
organise le deuxième tour pour départager les candidats qui ont
eu le plus des voix au premier tour.
2/ LE SCRUTIN MAJORITAIRE UNINOMINAL
Le scrutin majoritaire uninominal est la forme de
système majoritaire où un seul candidat est élu par
circonscription électorale.
3/ LE SCRUTIN MAJORITAIRE PLURINOMINAL OU DE LISTE
Le scrutin majoritaire plurinominal est la forme de
système majoritaire ou plusieurs candidats sont élus dans une
circonscription électorale. Il est à observer que, dans ce cas
les candidats se regroupent par liste ; d'où le scrutin majoritaire
plurinominal est par fois appelé scrutin de liste. Il est à
observer, par ailleurs, que le scrutin de liste peut être bloqué
ou panaché.
Il est bloqué, lorsqu'en votant les électeurs
votent pour la liste et non pour les candidats qui figurent sur la liste. Il
est panaché, lorsque les électeurs choisissent parmi les
candidats qui figurent sur la liste ceux pour qu'ils voulent réellement
voter. Les électeurs forment dans ce cas, leurs propres listes.
Le système de représentation proportionnelle est
la forme de système électoral ou les candidats se
présentent au choix des électeurs par listes, qui obtiennent
chacune le nombre d'élus proportionnel au nombre de voix obtenues. Pour
déterminer le nombre de chaque liste, on utilise soit le système
du quotient du nombre uniforme, soit celui du quotient électoral.
4/ SCRUTIN CAPACITAIRE
Le scrutin capacitaire est la forme de système
électoral qui subordonnait la capacité électorale des
citoyens à la possession d'un minimum d'instruction
,vérifié par l'exigence de diplômes appropriés,
l'examen de connaissance ou l'exercice de certaines fonctions (ex :obligation
de lire dans les Etats du sud des Etats unis au XIXe
siècle).40
5/ SCRUTIN CENSITAIRE
Le scrutin censitaire est la forme de système
électoral qui subordonnait la capacité électorale des
citoyens au paiement d'un minimum d'impôt direct, c'est-à-dire
à la possession d'une certaine fortune ou d'un certain revenu (1815-1848
en France, XIXe siècle en Grande Bretagne).
40 MOLENGA LINGOTO, op cit, inédit
32
A. Le scrutin direct
Le scrutin direct est un système d'élection
dans lequel les électeurs choisissent de façon directe la ou les
personnes, ou les partis politiques, qu'ils souhaitent voir être
élu.
B. Le scrutin indirect
Le scrutin indirect est un système d'élection
dans lequel les électeurs ne choisissent pas eux même la ou les
personnes ou partis politiques qu'ils souhaitent voir élus, mais
élisent des personnes qui font ce choix. Ce mode de scrutin très
ancien reste utilisé dans les démocraties modernes pour
l'élection de nombreuses chambres hautes et de présidents dans le
cas d'élection parlementaire.
Dans le système du quotient du nombre uniforme, la loi
électorale fixe d'avance pour l'ensemble du territoire national, le
nombre de voix requises pour qu'une liste ait un élu. Chaque liste a le
nombre d'élus correspondant au nombre de fois que ce nombre est contenu
dans le nombre de voix qu'elle obtient.
Dans le système du quotient, on divise le total de voix
exprimées par le nombre des candidats à élire. Le chiffre
ainsi obtenu est appelé quotient électoral. Chaque liste a le
nombre d'élus correspondant au nombre de fois que le quotient
électoral est contenu dans des voix qu'elle obtient si on recourt au
scrutin de liste bloquée. Si on recourt au scrutin de liste
panachée, la base de calcul est la moyenne de la liste qu'on obtient en
divisant le total de voix obtenues par chaque candidat par le nombre de membres
de la liste.
Le système mixte est la forme du système
électoral où on recourt tout à la fois au système
majoritaire et au système de représentation proportionnelle. Le
système mixte fonctionne dans certains pays, notamment en Allemagne et
en Afrique du Sud.
33
Conclusion partielle
Nous voici arrivé à la fin de notre premier
chapitre qui a porté sur le cadre conceptuel de notre étude
scientifique qui s'intitule CENT et crédibilité des
résultats des élections de 2011. Tl a été question
dans ce chapitre de définir les concepts clés qui ont
constitué notre travail scientifique.
Ce chapitre a été subdivisé en trois
sections dont la première consacrée aux définitions de
concepts de base : Elections, notion d'élection, système
électoral, l'électorat, la CENT, crédibilité,
résultat et la deuxième consacrée aux définitions
de concepts ou notions connexes : vote, fraude électorale, contentieux
électoral, contestation.
Enfin la troisième section a portée sur le
scrutin ; le scrutin a été définit dans cette section
comme étant un ensemble des opérations qui constituent un ou une
élection. Cette section a été subdivisée en
plusieurs sous sections dont les plus importantes sont : le scrutin
majoritaire, scrutin majoritaire uninominal, scrutin majoritaire plurinominal,
ou de liste, scrutin capacitaire, scrutin censitaire.
Le chapitre suivant portera sur l'aperçu historique des
élections dans le monde et en RDC.
34
CHAPITRE. II. APERÇU HISTORIQUE DES ELECTIONS
DANS LE MONDE ET
EN RDC
SECTION.I. L'APERÇU HISTORIQUE DES ELECTIONS
DANS LE MONDE
Dans les cités de l'antiquité, l'élection
est à l'origine un concept et une pratique aristocratiques ; le choix
des membres du peuple pour l'exercice de la fonction de magistrat de «
commandeur » s'effectuait normalement par tirage au sort et non pas par
vote ou élection.
Contrairement à une idée reçue en France
(liée à la place de Révolution comme rupture radicale dans
l'histoire politique), les pratiques électives prolifèrent en
Occident tout au long du Moyen Âge41et, dans une moindre
mesure, à l'époque moderne42. Elles ont une place
très importante dans l'Église catholique, puisque les
évêques sont traditionnellement élus « par le
clergé et par le peuple » en fait par les chanoines des
églises cathédrales, les abbés par le chapitre monastique
et les papes, à partir de la [réforme grégorienne], par
les cardinaux43.
Les institutions municipales, les corporations, les
assemblées représentatives de toute sorte procèdent
à des élections44. Alors que la
légitimité monarchique - reposant sur le Droit divin - a
largement supplanté la conception aristocratique républicaine,
l'élection du souverain perdure cependant pour la désignation de
l'empereur par les princes de Saint-Empire romain germanique. Avec la
contestation de la légitimité monarchique et
particulièrement de celle de la monarchie absolue, le Siècle des
Lumières et l'avènement du libéralisme sous ses multiples
formes (philosophique, politique, économique, etc.) conduit à
réintroduire et à retravailler le concept d'élection.
Néanmoins, à l'époque révolutionnaire,
l'élection, en tant que modalité de désignation des
dirigeants politiques, n'est pas considérée comme
démocratique par excellence.
Ainsi, le tirage au sort y est encore envisagé comme
une modalité crédible de désignation des gouvernants. Par
ailleurs, certains des « grands fondateurs » des principaux
régimes démocratiques-libéraux actuels
considéraient les structures institutionnelles prévalant
aujourd'hui encore dans ces régimes comme antinomiques d'un
régime démocratique, dans la mesure où elles reposent sur
l'idée de représentation et donc sur l'élection.
41 Julien Théry, Moyen
Âge, dans Dictionnaire du vote, Paris, PUF, 2001, p.
667-678.
42 Olivier Christin, Vox populi.
Une histoire du vote avant le suffrage universel, Paris, Le Seuil,
2014.
43 Léo Moulin, « Les
origines religieuses des techniques électorales et
délibératives modernes », Revue internationale
d'histoire politique et institutionnelle, N03, Mars, 1953, p.
106-148.
44Christin, Vox populi,
op.cit.
35
Ainsi, James Madison, l'un des Pères Fondateurs,
pouvait écrire, à propos de la représentation, qu'elle
permet « d'épurer et d'élargir l'esprit public par
l'intermédiaire d'un corps choisi de citoyens dont la sagesse est le
mieux à même de discerner le véritable intérêt
du pays et dont le patriotisme et l'amour de la justice seront les mêmes
susceptibles de sacrifier cet intérêt à des
considérations éphémères et partiales45
».
En France, l'abbé Sieyès s'est notamment rendu
célèbre pour ses discours enflammés contre la
démocratie, et sa défense acharnée de la
représentation, conçue comme un régime politique
particulier, et non comme une variante de la démocratie. D'autres
conceptions, appuyées notamment sur la pensée de Rousseau,
défendent à contrario « la » démocratie,
conçue comme la participation la plus directe du peuple à
l'affaire publique. En France, ces conceptions demeurent à peu
près les mêmes jusqu'à la Révolution de 1848, qui
instaure le suffrage universel masculin, ce qui amène une
évolution importante des conceptions intellectuelles du terme «
démocratie », qui évolue vers sa conception actuellement
dominante dans les sociétés occidentales, tout en restant
extrêmement discutée.
C'est la IIIe République qui, en
ré-instituant le suffrage universel masculin, et en s'imposant dans la
durée, finit par amener une synthèse entre la «
Représentation », dont les institutions demeurent peu ou prou les
mêmes que sous la Révolution, et la démocratie,
considérée comme assurée par le suffrage universel
masculin, et donc par amener l'association entre la notion d'élection et
le régime démocratiques. Néanmoins, il reste d'usage,
jusqu'à l'époque moderne, de parler de démocratie
représentative, plutôt que de démocratie tout court,
lorsque les institutions reposent sur le suffrage comme mode de
désignations des dirigeants politiques. Ce qu'on appelle aujourd'hui la
démocratie directe l'expression étant discutée- correspond
donc à la conception révolutionnaire du terme
démocratie.
45 James Madison, « Federalist
10 », in. A. Hamilton, The Federalist Papers, New American
Library, 1961, p. 81.
36
SECTION. II. HISTORIQUE DES ELECTIONS EN RDC
Dans cette section nous allons parler des élections que
l'on considère comme la procédure par laquelle les citoyens
choisissent ceux d'entre eux qui ont ou sont censés avoir la
capacité de bien gérer l'Etat en leur nom. Nous rappelons ici,
nous parlerons des élections connues en Rd Congo depuis les temps
coloniaux jusqu'à ce jour.
1/ AVANT L'INDÉPENDANCE
1.1. Les premières velléités de
regroupements politiques
Le jeu démocratique se fait en général
autour du pouvoir. Les uns et les autres cherchent à conquérir,
à contrôler ou à exercer le pouvoir et à le
conserver. En démocratie, la façon pour conquérir et
conserver le pouvoir ou la voie la plus juste est l'élection.
Le peuple s'organise alors dans des groupements, partis
politiques ou groupes de pression, qui cherchent, les premiers à
conquérir et exercer le pouvoir, les seconds à l'influencer dans
un sens comme dans un autre. Les premiers partis politiques sont apparus
tardivement au Congo ; moins de trois ans avant l'indépendance, en
1957.
Il existait cependant des associations essentiellement
socioculturelles, tribales ou des anciens élèves des
écoles des missionnaires ; elles portaient, en effet, très peu ou
pas d'intérêt aux questions politiques, notamment à la
conquête et à l'exercice du pouvoir politique. Plus tard, ces
associations vont se muer en créneaux politiques pour certaines
personnalités politiques à l'occasion des élections
communales de 1957.
2/ LES ELECTIONS PENDANT LA PREMIERE REPUBLIQUE
2.1. Les premières élections
communales
Les premières élections communales
organisées par le pouvoir colonial belge ont eu lieu en 1957,
principalement dans les grandes villes de la colonie : Kinshasa, Lubumbashi,
Likasi, etc. afin de les doter des structures de direction des territoires par
des autochtones (bourgmestres et de conseillers nationaux). Ces
élections seront largement boycottées à Kinshasa,
où seule l'ABAKO qui était favorable au pouvoir colonial,
remportera une grande victoire en prenant 8 municipalités sur 10 et 120
sièges municipaux sur les 170.
La grande caractéristique de ces élections fut
alors le caractère tribal et ethnique lié à la
présentation et au choix des candidats. Ce qui accentuera la formation
des groupements politiques sur la base de la tribu, de l'ethnie ou de la
province d'origine. Le PUNA (Parti de l'Unité Nationale)
37
recrutant surtout les ressortissants de l'Equateur, le PSA
(Parti Solidaire Africain) implanté dans le Kwango, l'ABAKO dans le
Bas-Congo, le CEREA au Kivu. la BÂLU-BAKAT au Katanga.46
Nous pensons que cela était dû principalement
à l'apparition forte tardive du sentiment nationaliste, à
l'énormité du territoire ne permettant pas aux partis politiques
d'être partout et à l'autoritarisme du système colonial qui
favorisait seuls les groupements à caractère social et culturel,
et asservissait toute velléité de regroupement
véritablement politique et nationaliste
2.2. Les élections de 1960
En janvier et février 1960 à la Table ronde de
Bruxelles, les hommes politiques congolais ont fixé l'organisation des
élections locales en mars et celles nationales en mai 1960.
Les acteurs politiques soucieux d'obtenir
l'indépendance du Congo, n'ont pas donné des délais
nécessaires pour que ces élections s'organisent dans les
meilleures conditions mentales et matérielles. La loi fondamentale avait
organisé la nouvelle structure de l'Etat indépendant avec un
Parlement bicaméral : une Chambre des Représentants de 117
membres élus au suffrage universel et un Sénat de 87 membres
élus par les Assemblées provinciales à raison de 14 par
province ; un Président de la République élu au second
degré par le Sénat.
Au niveau des provinces, il était prévu un
gouvernement provincial et une assemblée élue. La grande
caractéristique des élections de 1960 est la trivialité :
rivalités politiciennes, campagnes électorales
démagogiques du type : « Après l'indépendance, (moi
au pouvoir) vous ne payera plus d'impôts, vous ne travaillerez plus dans
les champs, vous serez comme les Blancs ». Elles sont très
marquées par des impératifs tribaux, ethniques ou
régionaux.
Au Katanga, la BALUBAKAT est unie à une cause
d'exclusivité ethnique, le MNC/L et LUNC se regroupent face au MNC/K
principalement composé des Baluba du Kasaï, F ABAKO est
foncièrement dominée par les Bakongo, le CEREA s'appuie sur les
ethnies du Kivu, le PUNA sur celles de l'Equateur47. Aux
élections législatives nationales, le MNC/L remporte la
majorité de sièges (36 députés), suivi de l'ABAKO
(12), le reste des sièges étant éparpillé entre les
autres formations politiques.
Ce sont ces résultats qui ont conduit à la
formation du premier gouvernement formé par le Premier ministre Patrice
E. LUMUMBA. Le 21 juin 1960. Aux élections présidentielles,
46 TSHIMANGA, C., Jeunesse,
formation et société au Kinshasa, Paris, l'Harmattan, 2001,
p.131-261
47 MBEGU, « Allons aux
élections », Revue de pastorale des jeunes,
N068, février 2005, P14
38
KASAVUBU est élu par le Sénat au second
degré, avec 159 voix, suivi de BOLIKANGO avec 44 voix ; on compte aussi
11 votes nuls.
Dès le lendemain de l'indépendance, le 30 juin
1960, un chaos général va paralyser tout le pays en mettant les
institutions mises en place par les élections dans
l'impossibilité totale de fonctionner. La crise va durer jusqu'en 1965,
alimentée successivement par la mort de Lumumba, les échecs des
négociations du Conclave de Lovanium. La balkanisation du pays, les
échecs des gouvernements successifs de ILEO et ADOULA.
2.3. Les élections de 1965
Les élections de 1965 sont organisées par le
gouvernement TSHOMBE qui est revenu de son exil. Il est notamment chargé
de terminer la crise, de pacifier le pays et principalement d'assurer les
échéances électorales. L'occasion est alors propice au
regroupement des forces politiques dispersées ou anéanties par
les rébellions, les sécessions ou l'exil. TSHOMBE lance la CONACO
(Convention Nationale Congolaise) constituée par 49 partis et
associations à base tribale. Les nationalistes, dont le MNC/L
dispersé à cause de la rébellion et l'exil, se regroupent
et se réorganisent48.
Commencées le 20 février 1965, ces
élections vont se terminer le 1 avril 1965 pour des raisons de
communication et de sécurité. La CONACO sort victorieuse avec 122
députés sur les 167 sièges au Parlement. De nombreuses
irrégularités furent signalées dans le Kwilu, le Kivu
oriental, à Goma, Rut-shuru, Fizi, Maniema et dans la Cuvette centrale,
zones jadis minées par la rébellion. La Cour d'Appel de Kinshasa
(Léopoldville) annulera les élections dans ces régions
à cause de nombreuses irrégularités
dénoncées : manque d'urnes et pression sur les
électeurs.
L'après élections sera caractérisé
par des contestations et des réclamations électorales
jusqu'à empoisonner la vie politique. La fin du mandat du gouvernement
de transition de TSHOMBE et la fin du mandat du Président de la
République KASAVUBU opposent les deux hommes.
En effet. KASAVUBU estime que le gouvernement de transition de
TSHOMBE devra démissionner dès que les résultats
définitifs des élections seront connus et que le Parlement sera
convoqué. TSHOMBE juge pour sa part préférable de rester
en fonction jusqu'après l'élection présidentielle
prévue pour décembre 1965.
48 MBEGU, op.cit., P16
49 CENCO, Manuel de
référence d'éducation civique et électorale,
Tome II, module éducation électorale, Kinshasa/ Gombe, 2005,
P34
39
Le 13 octobre, le Président KASAVUBU démet le
cabinet TSHOMBE devant le Parlement convoqué en session extraordinaire,
et confie le gouvernement à M Evariste KIMBA, qui recevra 134 votes
"négatifs" sur 262 votes. Malgré la défiance du Parlement,
KASAVUBU va encore confirmer la nomination de KIMBA comme formateur du
gouvernement. C'est dans cette confusion mêlée à tant
d'autres tensions et conflits de personnes, que le coup d'Etat va intervenir le
24 novembre 1965.
§3. LES ELECTIONS PENDANT LA DEUXIEME REPUBLIQUE
Pour sortir le pays de son impasse totale, les forces
armées interviennent le 24 novembre 1965, en écartant les
politiciens de la scène et en proposant 5 ans de pouvoir au
Général MOBUTU. Toutes les activités politiques seront
suspendues, les formations politiques dissoutes au profit d'un seul parti, le
Mouvement Populaire de la Révolution créé en
196749.
En 1970, des élections présidentielles et
parlementaires seront organisées dans le cadre du parti. MOBUTU est
présenté comme le candidat unique à la présidence
du Congo. Il sera élu pour 7 ans partir du 4 décembre 1970, avec,
dira-t-on, 10131 669 voix.
Les élections parlementaires eurent lieu du 14 au 15
novembre 1970. Les candidats présentés sur la liste du parti. Le
déroulement de ces élections est impeccable et
contrôlé par le parti de telle sorte que les élus
étaient non seulement des militants disciplinés du parti, mais
aussi des personnes acquises à la perpétuation du pouvoir.
Depuis ces élections de 1970 la vie politique
générale évoluera vers une radicalisation du parti unique
devenant successivement la seule institution du pays et le Parti-Etat. Le
pouvoir va se personnaliser davantage dans le Chef du parti - Chef de l'Etat -
Père de la nation. Les élections qui vont suivre auront lieu dans
le cadre du Parti-Etat.
En 1982, suite à la pression occidentale, aux
différentes incursions rebelles dans le Katanga, à l'opposition
déclarée des 13 parlementaires, l'ordonnance loi 82/006 du 25
février 1982 est promulguée portant sur l'organisation politique,
administrative et territoriale du pays.
La décentralisation a comme conséquence logique
l'organisation des élections des Commissaires des zones, des
conseillers, des Commissaires du Peuple selon la nouvelle configuration des
circonscriptions.
40
Les candidats sont sélectionnés et
présentés sur une liste du Parti-Etat. A cette procédure
s'ajoutera celle de la nomination après la proclamation des
résultats II ne suffira plus d'avoir le plus grand nombre de voix, mais
aussi prouver son militantisme et sa fidélité au Chef. Le
candidat élu peut se voir enlever son mandat en cas d'indiscipline.
En 1984, une vaste campagne de recensement scientifique de la
population eut lieu, suivie de l'élection présidentielle du
candidat unique MOBUTU, élu à 99,98%.
Les dernières élections connues dans notre pays
sont celles organisées en 1987 au niveau du Conseil législatif,
des Assemblées provinciales, des Collectivités rurales et des
Zones urbaines.
§4. LA TRANSITION DE 2001-2006
Après quelques jours de désarroi et de tension
autour de la mort de L.D. KABILA, surnommé M'Zee « le sage »
le parlement provisoire du Congo Kinshasa choisit alors la solution dynastique
et proclama, le 24 Janvier 2001 entant que président de la
République le général-major Joseph KABILA, ce jeune
président, alors âgé de 29 ans, est resté
encadré par un conseil de régence dans lequel on retrouvait trois
cousins de son père.
En effet, Joseph KABILA, a hérité d'un
géant divisé en trois zones acculées où l'Etat
n'existait plus ,sauf Kinshasa dans son premier discours à la maison le
26 Janvier 2001, le plus jeune président du monde à
l'époque a promis l'ouverture du régime hérité de
son père et a dressé spécialement sa gratitude à la
France ,rappelé les « liens historiques » avec la Belgique et
affirmé vouloir normaliser ses rapports avec la nouvelle administration
Américain.50
Bref, tout portait à croire, dès ce moment, que
le régime du Kabila junior allait continuer et perpétuel celui de
Kabila le père, reprenant celui de MOBUTU, lequel rappelait sans aucun
doute celui de Léopold II, la seule probable nouveauté
résultant de la disparition de M'zee demeura un éventuel retrait
progressif des forces étrangères d'occupations sous les auspices
du conseil de l'ONU. De son côté, le président de l'Ouganda
un autre M'zee, a déclaré au quotidien New Vision Kampala :
« on n'éternellement se faire accuser au Congo pour y voler de l'or
bien que Kabila Junior soit plus habile en Anglais qu'en français
».
Par ailleurs, depuis son arrivé au pouvoir Kabila a vu
son pays s'enfoncer dans les guerres ethniques cet immense pays semble trop
grand au point que cela devient son drame.
50 Documentaire, Qui fut L.D. KABILA
?
www.tv5afrique.com
41
En vue de mettre fin à cette crise chronique de
légitimé et de donner au pays toutes chances de reconstruire ,
les délégués de la classe politique et de la
société civile, force rive de la nation ,réunis au
dialogue congolais ,ont convenu dans l'accord global et inclusif ,signé
à Pretoria en Afrique du sud le 17 Décembre 2002, de mettre en
place un nouvel ordre politique ,fondé sur une nouvelle constitution
démocratique sur base de laquelle le peuple congolais puisse choisir
souverainement ses dirigeants au terme des élections libres, pluralistes
transparente et crédible. Cette période est
considérée comme transition en RDC, qui commence avec la
constitution élaborée sur base de l'accord-global inclusif
signé entre les composantes au dialogue inter-congolais de Sun-city.
Durant cette période, il existe deux textes des
références dans l'organisation du pouvoir : l'accord a
défini des principes qui devaient régir les institutions de la
transition, parmi ces principes, on peut citer :
V' La répartition de responsabilité entre les
composantes et entités au dialogue inter-
congolais, au sein des institutions de la transition, et à
tous les niveaux de l'Etat.
Dans l'un des annexes de l'accord global inclusif, a non
seulement déterminé la répartition des ministères
et des vices ministères mais aussi, leur répartition entre les
composantes et entités, les institutions de la transition
fonctionné selon les principes de consensualité, de
l'inclusivité et de la non-conflictualité.
En vue d'assurer la stabilité des institutions de la
transition le président de la République et ses quatre
vice-présidents, le président de l'assemblée nationale et
di sénat, restent en fonction durant toute la période de la
transition. Les objectifs de cette constitution étaient les suivants
:
V' La réunification ;
V' La pacification et reconstruction ;
V' La restauration de l'intégrité territoriale ;
V' La formation d'une armée nationale restructurée
et intégrée ;
V' L'organisation des élections libres transparentes et
responsable à tous les niveaux.
La durée était de 24 mois plus 6 mois
renouvelable une fois seulement les exigences relatives à la transition.
La présidence de la République fonctionné
collégialement, le pour de direction est reconnu, au président de
la République, les ministères étaient repartis entre les
quatre vice-présidents en termes de commissions :
42
V' La commission économique et
financière : J.P. BEMBA
V' La commission de la défense et
sécurité : AZARIAS RUBERWA
V' La commission de reconstruction et
développement : ABDOULAI NDOMBASI
V' La commission socioculturelle : ARTHUR ZAIDI
NGOMA
Les trois principales tendances politique du pays se retrouvent
ainsi à la tête de l'État.
Elles se partagent les différents postes
ministériels avec les autres nombreuses factions politiques issues du
conflit. ETIENNE TSHISEKEDI, le principal opposant historique, estimant comme
déjà acquis le siège de vice-président boycotta les
élections partielles organisées par l'opposition politique non
armée, dans une salle prêtée par la MONUC, et ne participa
donc pas à ce gouvernement.
Le gouvernement de transition a pris fin avec la proclamation
de la troisième république le 18 février 2006.
§5. LES ELECTIONS PENDANT LA TROISIEME REPUBLIQUE
La troisième république s'ouvre après la
publication de la loi électorale et de la répartition des
sièges pour les élections législatives, du 17 août,
la CET accepta de s'imposer un délai extrêmement court fixant la
date de l'élection présidentielle et celle de
députés nationaux au 28 novembre, il ne lui restait que trois
mois et 11 jours pour y arriver. En 2006, malgré les problèmes
posés par le dépassement de la date du 30 juin 2006,
définie comme la limite extrême de la transition, un délai
de quatre mois et 20 jours après la publication de la loi
électorale avait été considéré comme un
strict minimum, soit du 9 mars au 30 juillet.
En 2006, la participation à l'élection
présidentielle avait été de 70,5% au premier tour et 65,4%
au deuxième tour.
Au premier tour, des élections présidentielles
ont été occasionné par les résultats des
élections présidentielles du 30 juillet 2006 selon lesquels aucun
des 33 candidats présidentiels n'a réussi à obtenir plus
de 50% de la totalité de voix. Dans les élections qui se
terminé, les deux candidats qui avait obtenu le plus grand nombre de
vote aux élections du 30 juillet 2006.
Au premier tour des élections présidentielles,
le parti politique RCD (rassemblement congolais pour la démocratique)
avait soulevé la question d'excèdent des cartes de vote, disant
qu'il y avait environ 20% des cartes de vote excèdent le nombre
autorisé pour les élections.
51 Dépliant distribué
par la CEI le jour de la prestation de serment du président Joseph
KABILA, le 6 décembre 2006.
43
Le RCD prétendit que des raisons diverses et
inconsistantes étaient avancées, envoyées dans tous les
coins de la RDC sans prévenir les partis politiques et que plus de
1.100.000 des noms d'électeurs avaient disparu du registre
d'électeurs. Selon le rapport de la mission d'observation
électorale du forum parlementaire de la SADEC, il y avait des gens qui
craignaient les incidents de partialité et de fraude électorale
de part de certaines institutions. Par exemple, les équipes
stationnées Kinshasa parlaient à tout moment du problème
de bulletins de vote excédents.
La CEI avait imprimé 5 millions bulletins de vote
excédent la quantité autorisée. Certains citoyens avaient
soupçonné qu'il s'agissait là d'un stratagème de la
part de la CET pour tricher ou avantager un parti politique particulier
vis-à-vis des autres partis politiques. La violence avait
éclaté selon les rapports à Mbuji-Mayi (dans la province
du Kasaï Orientale), bastion du parti politique UDPS qui avait
préconisé le boycottage des élections. Les
véhicules transportant le matériel électoral
étaient souvent attaqués et l'un des véhicules
était mis à feu.
L'enregistrement des candidats pour les élections
présidentielles et législatives, s'est bien
déroulé, de telle sorte que 33 candidats ont été
retenus pour les présidentielles et plus de 9000 candidats pour les
législatives. Les candidats et les partis mécontentent des
résultats selon le rapport avaient la possibilité de recourir
à la cour de justice.
Le président qui était en exercice Joseph KABILA
et le vice-président Jean-Pierre BEMBA disputera le poste de
président de la République au second tour, alors que 13,474
candidats rivalisent pour 623 sièges de 24 Assemblées
provincial.
Dimanche 24 octobre 2006, de millions de Congolais se sont
rendu aux urnes dans 50,045 bureaux de votes sur toute l'étendue de la
République Démocratique du Congo pour voter au deuxième et
dernier tour des élections présidentielles de 2006, qui ont eu
lieu en même temps que les élections provinciales.
La carte du taux de participation au deuxième tour
était apparue comme argument de poids en faveurs de la
crédibilité du scrutin, car on y lisait clairement l'engouement
particulier des électeurs de l'Equateur en faveur de Jean-Pierre BEMBA,
autant que celui dont avait bénéficié Joseph KABILA au
Katanga, dans les deux Kivu et Maniema.51
Le 20 août 2006, la CEI publia les résultats
provisoires des élections présidentielles et législatives.
Les résultats des élections présidentielles tels que
publiés par la CEI étaient comme suit :
44
y' Nombre des électeurs inscrits : 25 420 199
y' Le nombre des électeurs qui avaient voté : 17
931 238
y' Les votes en blanc : 122 946
y' Les votes vides : 870 758
y' Nombre de votes comptes : 16 937 534
y' Pourcentage d'électeurs qui avaient voté :
70,54%
Les élections du 28 novembre 2011 en R.D. Congo ont
généralement reçu une appréciation
négative : élection régulières
mais pas crédibles, une débande électorale, une impose
politique postélectorale, un hold-up électoral, une mascarade
électorale, un processus dont le contrôle démocratique
était insuffisant.
Dans la proclamation des résultats, la CEI avait
affirmé d'abord qu'il n'y aurait pas de publication partielle des
résultats provisoires de l'élection présidentielle.
L'opinion publique se rallia dépendant à l'affirmation de
l'opposition qu'une telle pratique était un refus de transparence.
La CENI publia dès lors cinq « résultats
partiels » par province pour certain nombre de bureaux de vote sans dire
de territoire ou ville ils correspondraient et sans même proclamer le
totale auquel les différents chiffres induisaient au niveau national.
Ces résultats ne furent en outre jamais posté le site internet de
la CENI Vendredi 9 décembre 2011, Joseph KABILA est proclamé
vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la Commission
Electorale Nationale Indépendante (CENI). Son adversaire politique
Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA s'est immédiatement autoproclamé
« président élu », et de premiers incidents violents
ont été signalés ce même vendredi à Kinshasa,
fief de l'opposition ravivant la crainte de voir la RDC basculer dans un
conflit intérieur. Joseph KABILA, élu une première fois en
2006, avait emporté les élections avec 48,95% des voix.
Il avait devancé de quelque 3 million de bulletin
l'opposant Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA, qui lui totalisa 32,33 % des
suffrages, selon les chiffres provisoires communiqués par la CENI avec
trois jours de retard, et qui sont pour l'heure invérifiable. Ces
résultats devraient encore être validés par la cour
suprême de justice qui désignera le 17 décembre le
vainqueur définitif.
Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA, va rejeter ces
résultats. Le même vendredi à l'antenne de la chaine France
24, il refusa de recourir à la cour suprême de justice «
cette cour, c'est une institution privée de M. KABILA. On ne peut pas
leur faire l'honneur de recourir (aux juges de la cour). Ce ferait leurs
reconnaitre une certaine légitimité. Je ne le ferai jamais
», à déclarer M. TSHISEKEDI WA MULUMBA.
45
Mais, malgré les déclarations de M. TSHISEKEDI,
le 20 décembre 2011, Joseph KABILA va prêter le serment comme
président élu avec 48,9% contre TSHISEKEDI qui avait 32,3%.
§6. LA TRANSITION POLITIQUE DE 2016
La transition politique du Congo de 2017 a commencé
avec la non organisation des élections qui étaient prévues
à la fin de l'année 2016. Face à cette situation un accord
a été signé pour organiser les élections en 2017
ainsi que le départ de Kabila. Cet accord a été
signé entre le pouvoir en place et l'opposition.52
Pouvoir et opposition Vont cogérer le pays durant la
transition entre la fin du mandat du président Joseph Kabila, le 20
décembre 2016, et la tenue l'élection de son successeur en fin
2017.
En 2017, Joseph Kabila sera toujours le président de la
République démocratique du Congo (RDC). De fait, l'homme au
pouvoir depuis 2001. Dans les toutes dernières heures de 2016, les
représentants de la majorité présidentielle et de
l'opposition, réunis à Kinshasa sous l'égide de la
Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), ont
signé un « accord global et inclusif » sur la gestion de la
transition politique.
Cet accord maintient deux des propositions qui retardent de
plus d'un an l'organisation des élections : la refonte totale du fichier
électoral et les trois scrutins combinés. Si les élections
avaient été repoussées de 2016 à fin 2017 à
travers des négociations au sein la classe politique, le deuxième
retard d'un an a été proclamé unilatéralement par
la CENT. Depuis 2011, la CENT s'était toujours défendu de pouvoir
organiser les élections sans consensus au sein de la classe politique
sur des points clés: séquence des élections, fichier
électoral et modalités de vote.
A partir de fin 2017, elle fait de ce principe en imposant non
seulement un calendrier mais aussi un fichier contesté et la machine
à voter. Le 5 novembre 2017, la commission électorale annonce un
report de fait par la publication du nouveau calendrier électoral
global, trente-trois mois après le premier.
La nouvelle date du 23 décembre 2018 pour les trois
scrutins semble pourtant le résultat d'un étrange compromis.
Cette date n'a pas été respectée la CENI avait
repoussée encore les élections cette fois-ci au 30
décembre 2018.
5.1. Les élections de 2018
Le 23 décembre 2018, la République
démocratique du Congo devrait connaître la première
alternance démocratique de son histoire. L'enjeu est historique : ce
troisième cycle électoral devait être le couronnement d'un
processus de paix amorcé le 19 avril 2002 avec la signature de
l'accord
52Http : M. Rfi journal/ 13 Décembre 2018
46
de Sun City. Cet accord a mis fin à une décennie
de guerres et a permis l'adoption d'une nouvelle constitution et la mise en
place d'institutions légitimes démocratiques au niveau provincial
et national.
Les élections de 2018, qui auraient dû être
organisées deux ans plus tôt, devraient consacrer l'enracinement
de la démocratie dans le pays avec, pour la première fois depuis
son indépendance, la passation de pouvoir entre un président
sortant et un nouveau président démocratiquement élu.
Après dix-sept années passées au pouvoir, le
président Joseph Kabila est contraint par la Constitution de
céder la place à un successeur.
La nouvelle date du 23 décembre 2018 pour les trois
scrutins semble pourtant le résultat d'un étrange compromis.
Cette date n'a pas été respectée la CENI avait
repoussée encore les élections cette fois-ci au 30
décembre 2018.
L'élection présidentielle congolaise de 2018 a
lieu le 30 décembre 2018 en République démocratique du
Congo (RDC) en même temps que des législatives et les
provinciales. Reportée à plusieurs reprises depuis 2016, cette
élection donne un successeur à Joseph Kabila, qui occupe le poste
de président de la République démocratique du Congo
depuis 2001.
La campagne était dominée par l'affrontement
entre trois candidats :
Emmanuel RAMAZANI SHADARY, dauphin désigné de
Joseph KABILA, Félix TSHISEKEDI, fils du candidat malheureux au second
tour de la présidentielle précédente Étienne
TSHISEKEDI, ainsi que le candidat commun d'une partie de l'opposition, Martin
FAYULU. Avec un peu plus de 38 % des suffrages selon les résultats
provisoires, Félix TSHISEKEDI devance Martin FAYULU, qui en recueille
près de 35 %. Emmanuel RAMAZANI SHADARY, candidat du parti du
président sortant termine sur la troisième marche du podium avec
23 %.
Dès l'annonce des résultats, ceux-ci sont
vivement contestés par Martin Fayulu, la Conférence
épiscopale du Congo annonçant par ailleurs que ces derniers ne
correspondent pas aux résultats collectés par ses 40 000
observateurs sur le terrain. Entre temps, les résultats des
législatives sont proclamés en avance, donnant une très
large majorité des deux tiers à la coalition du gouvernement
sortant, le Front commun pour le Congo, augurant une cohabitation rendant caduc
l'alternance.
Le gouvernement est accusé d'avoir, devant
l'impossibilité de faire élire son candidat, choisi de faire
gagner le candidat de l'opposition le moins hostile au régime. Un accord
aurait ainsi été conclu entre Tshisekedi et Kabila, attribuant au
premier la présidence, et au second le contrôle du gouvernement et
de plusieurs secteurs régaliens via une mainmise sur l'Assemblée
nationale
53 Journal officiel de la
République Démocratique du Congo, exposé de motif de la
constitution de la RDC. Telle que modifiée par la loi n°11/002 du
20 janvier 2011.
47
et celles provinciales. Le contrôle de ces
dernières, dont les membres procèdent à l'élection
du Sénat, permettrait au président sortant, sénateur
à vie, de conserver une partie du pouvoir.
En janvier 2019, après rejet des recours, Felix
Tshisekedi est proclamé vainqueur de l'élection
présidentielle par la Cour constitutionnelle, et prête serment. Il
devient ainsi le cinquième président du pays, et le premier
à accéder au pouvoir par le biais d'une alternance pacifique.
SECTION.III. APERÇU HISTORIQUE ET NATURE DE LA
CENI
§1. APERÇU HISTORIQUE
Depuis son indépendance, le 30 juin 1960, la
République Démocratique du Congo est confrontée à
des crises politiques récurrentes dont l'une de causes fondamentales
serait la contestation de la légitimité des institutions et de
leurs animateurs. Cette contestation a pris un relief particulier avec les
guerres qui ont déchiré le pays de 1996 à 2003.
En vue de mettre fin à cette crise chronique de
légitimité et de donner au pays toutes les chances de se
reconstruire, les délégués de la classe politiques et de
la société civile, forces vives de la Nation, réunis en
Dialogue Inter Congolais, ont convenu, dans l'Accord Global et Inclusif
signé à Pretoria en Afrique du Sud le 17 décembre 2002, de
mettre en place un nouvel ordre politique, fondé sur une nouvelle
constitution démocratique sur base de laquelle le peuple congolais
puisse choisir son environnement ses dirigeants, en terme des élections
libres, pluralistes, démocratique, transparentes et crédibles
qui, la charge de l'organisation de ces élections était
attribué à la Commission Indépendante
(C.E.I).53
La Commission Electorale Indépendante en sigle C.E.I a
organisé en premier lieu le référendum constitutionnel le
18 et le 19 décembre 2005 et une année plus tard les
premières élections libres, transparentes et démocratiques
dans l'histoire de la République Démocratique du Congo. La
Commission Electorale Indépendante depuis sa création le 29 mai
2003 a connu quelques successions des dirigeants à sa tête.
Février 2003 Abbé Apollinaire MALUMALU prend la
direction de cette institution d'appui à la démocratie ;
? Février 2011 jusqu'à juin 2013 le Pasteur Daniel
NGOY MULUNDA prend la relève de la CENI après sa
reconstruction ;
48
? Octobre 2013 jusqu'à 2015 le feu Apollinaire MALUMALU
reprend encore la
direction de la CENI et ce dernier décède le 30
juillet 2016 ;
? De 2015 jusqu'à nos jours la CENI est dirigé
par Corneille NANGA
YOBELUO.
En effet, la Commission Electorale Indépendante
cède sa place à la Commission Electorale Nationale
Indépendante, le 03 mars 2011.
La Commission Electorale Nationale Indépendante est
chapeautée aujourd'hui par corneille NANGA YOBELUO accompagné par
un Vice-président Norbert BASENGEZI KATINTIMA et un rapport Jean-Pierre
KALAMBA MULUMBA54.
Rappelons également que la Commission Electorale
Nationale Indépendante était composée de sept
commissaires, soit quatre membres de la mouvance présidentielle et trois
membres issus des partis politiques d'opposition, la commission
électorale nationale indépendante, sous la présidence du
Pasteur NGOY MULUNDA, a conduit la République Démocratique du
Congo à des élections présidentielles et
législatives contestées en novembre et décembre 2011,
lesquelles ont miné la crédibilité des institutions
politique de la République (présidence, assemblée
nationale).
§2. NATURE DE LA CENI
La création de la Commission Electorale
Indépendante (CEI) et Commission Electorale Nationale
Indépendante (CENI) était par ailleurs conforme à la
charte africaine de la démocratie, des élections et de la
gouvernance, en vertu de laquelle les Etats membres de l'Union Africaine
s'engage à créer et renforcer les organes électoraux
nationaux indépendants et impartiaux chargés de la gestion des
élections55.
La Commission Electorale Nationale Indépendante est un
organisme de droit public permanent et neutre, doté de la
personnalité juridique. Elle jouit de l'autonomie administrative et
financière. Elle dispose d'un budget, propre sous forme. Celle-ci peut
être complétée par des apports
extérieurs56.
La Commission Electorale Nationale Indépendante est une
institution d'appui à la démocratie comme nous l'avons dit au
début de cette section, consacré par la constitution de la RDC
(article 211). Elle est régie par la loi n°13/12 du 19 Avril 2013
modifiant et complétant la
54
www.ceni.com
55 Loi organique de la CENI, RDC,
2010
56 Article 211 de la constitution du
18 février 2006
49
loi n°10/013 du 18 juillet 2010 portant organisation et
fonctionnement de la CENT et par son règlement intérieur.
§3. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA CENI
3.1. ORGANISATION DE LA CENI
La structure d'une organisation est la somme totale des moyens
employés pour diviser le travail entre les tâches, d'où il
faut une spécification.57 La CENT comprend deux organes :
l'Assemblée plénière et le Bureau.
? L'Assemblée plénière : est l'organe de
la conception, d'orientation, de décision, d'évaluation et de
contrôle de la CENT ;
? Le bureau : est l'organe de gestion et de coordination de la
CENT. Tl assure l'exception des décisions, de l'Assemblée
plénière.
Tl veille au respect des lois électorales et
référendaires par les autorités politico-administratives,
parti politique, les candidats, les témoins, les électeurs ainsi
que les journalistes et les observateurs nationaux et internationaux.
La CENT dispose d'un secrétariat Exécutif
National, d'un Secrétariat Exécutif Provincial au chef-lieu de
chaque province et d'une Antenne dans chaque ville et chef-lieu de territoire.
Dans la ville province de Kinshasa, la CENT dispose des Antennes dont le nombre
est fixé par décision du président de la CENT
délibérée en Assemblée plénière.
Dans son ensemble, la CENT dispose d'un président, d'un
vice-président, d'un rapporteur et deux rapporteurs adjoints, d'un
questeur et d'un questeur adjoint et les membres du bureau. III.1.1. LE
PRESIDENT DE LA CENI
Le président de la CENT est élu au premier tour
à la majorité absolue, parmi les commissaires issus de la
société civile. Dans le cas où aucun des candidats
n'obtient cette majorité, un second tour est organisé : à
l'issu duquel est élu le candidat ayant recueilli la majorité
relative58.
Le président de la CENT exercice par lui-même ou par
délégation notamment les attributions suivantes :
y' Faire observer la constitution, la loi organique, le
règlement intérieur et le code de bonne conduite de la
CENT,
y' Convoquer, réunir et présider les séances
du bureau,
57
www.ceni.com
58 Loi électorale,
op.cit.
50
V' Mettre aux voix les questions en discussion et annoncer le
résultat des votes,
V' Superviser les travaux des autres membres du bureau,
V' Représenter la CENT en justice et vis-à-vis des
autres institutions de la
République ainsi que des tiers,
V' Veiller à la bonne marche des activités du
bureau, du secrétariat exécutif national, des
secrétariats exécutifs provinciaux et des antennes,
V' Recevoir le rapport du secrétariat exécutif
national,
V' Maintenir l'ordre au sein de la CENT. Tl peut le cas
échéant requérir les services
de l'ordre,
V' Faire aux membres du bureau toute communication le
concertant,
V' Procéder sur décision du bureau à
l'engagement au licenciement ou à la
révocation des agents et cadres techniques de la CENT,
V' Exercer les fonctions d'ordonnateur dans les conditions
déterminées par la loi financière et les règles
générales de la comptabilité publique,
V' Animer les cadres de concertation électoraux,
V' Entrer en contact avec les médias et tenir des points
de presse,
V' Entériner les propositions d'accréditation des
membres de la presse, des
observateurs nationaux et internationaux, des témoins des
partis politiques et regroupements politiques, ainsi que des candidats,
V' Signer les décisions du bureau portant nomination du
personnel électoral notamment les membres des centres d'inscription,
des bureaux de vote des dépouillements et de centralisation des
résultats,
V' Annoncer les résultats du referendum et transmettre
à la juridiction compétente les résultats de scrutins
pour proclamation,
V' Annoncer les résultats provisoires des
différents scrutins et les transmettre aux juridictions
compétentes pour proclamation.
III.1.2. LE VICE-PRESIDENT
Le vice-président remplace le président en cas
d'empêchement. Tl est chargé de suivre les questions juridiques et
de la gestion des contentieux.
III.1.3. DU SECRETARIAT EXECUTIF NATIONAL
Le Secrétariat Exécutif Nation coordonne les
opérations au niveau national, provincial et local. Tl est la structure
technique et administrative chargée de la mise en oeuvre des
décisions de la CENT. Sous l'autorité et la supervision du bureau
de la CENT, il prépare et exécute les plans
51
programmes et activités référendaires et
électorales. Il rend complet et cela par écrit au bureau de la
mise en oeuvre des décisions et présente les situations
hebdomadaires de chaque direction, des secrétariats exécutifs
provinciaux et des antennes.
Il est composé de 9 directions techniques et
administratives créées par décision du président de
la CENI délibérée en Assemblée
plénière.
Il est dirigé par un Secrétaire Exécutif
National, le Secrétaire Exécutif National (SEN) coordonne les
Secrétariats Exécutifs Provinciaux (SEP) et les Antennes locales
sont dotées d'un personnel administratif et technique.
Le poste de Secrétaire Exécutif National est
actuellement occupé par Monsieur RONSARD MALONDA.
III.1.4. SECRETARIATS EXECUTIFS PROVINCIAUX
Au niveau provincial le secrétariat est dirigé
par un secrétaire exécutif provincial (SEP) assisté d'un
adjoint qui s'occupe des questions administratives et financières. Ces
dernières ont rang de directeur et de directeur adjoint.
a) DU SECRETARIAT EXECUTIF PROVINCIAL
V' Le secrétariat exécutif provincial (SEP)
dispose de quatre divisions :
V' La division du suivi des opérations ;
V' La division de la logistique et sécurité ;
V' La division de la formation, sensibilisation, communication et
genre ;
V' La division chargée des questions juridiques.
V' Le secrétariat exécutif général
dispose d'une antenne au niveau de chaque ville,
territoire et commune de la ville de Kinshasa.
b) LES ANTENNES
Au niveau local, il existe une Antenne dirigée par un Chef
d'antenne et assisté par un Adjoint. Ces derniers ont rang des chefs de
division.
Une antenne comprend 4 services :
V' Le service chargé de la logistique et de
sécurité électorale ;
V' Le service chargé des opérations des
inscriptions des électeurs, des candidats et
accréditation ;
V' Le service chargé de la formation, communication,
sensibilisation, genre et éducation civique et électorale ;
V' Le service administratif, financier, juridique et service
comptable.
Les attributions confiées à ces services sont
exercé par un agent rang de chef de service.
52
III.1.5. LE RAPPORTEUR
Le rapporteur est chargé avec le cours des rapporteurs
adjoints de : L'organisation technique des travaux du bureau de la CENI ; La
rédaction des procès-verbaux du bureau et compte-rendu
analytiques des séances du bureau ainsi que des cadres de concentration
; Il signe les procès-verbaux avec le président de la CENI,
prépare en cas de besoin, signe les communications officielles de la
CENI ; Il communique avec le public sur des métiers
délibérés au bureau de la CENI.
A ce titre, il est le porte-parole du bureau de la CENI. Le
rapporteur est responsable du suivi du déroulement des scrutins et de la
collecte des résultats ainsi que de l'information et de la
communication.
III.1.6. LE PREMIER RAPPORTEUR ADJOINT
Le premier rapporteur adjoint assiste le rapporteur dans
l'exercice de ses attributions. Il est chargé de suivre la formation, la
sensibilisation et l'éducation civique électorale.
III.1.7. LE DEUXIEME RAPPORTEUR ADJOINT
Il assiste le rapporteur dans l'exercice de ces attributions. Il
remplace le premier rapporteur adjoint en cas d'absence ou d'empêchement.
Il est chargé de suivre l'inscription des électeurs et des
candidats.
III.1.8. LE QUESTEUR
Il assiste le président de la CENI dans
l'élaboration et l'exécution du budget de la CENI. Il signe
conjointement avec le président de la CENI tous les effets bancaires et
les autres paiements. Sous la direction du président, il supervise
l'administration, les services des finances et du budget et la question du
genre.
III.1.9. LE QUESTEUR ADJOINT
Il assiste le questeur dans l'exercice de ses attributions. Il
le remplace en cas d'absence ou empêchement. Il est chargé du
suivi de la logistique des opérations, de la sécurité
électorale et patrimoine.
III.1.10. LES MEMBRES DU BUREAU DE LA CENI
Sans préjudice des attributions légales
conférées au bureau, les membres du bureau de la CENI supervisent
les matières sectorielles ci-après : Question juridique et
gestion du
contentieux ; Déroulement des scrutins et collecte des
résultats, information et communication ; Formation, sensibilisation et
éducation civique électorale ; Inscription des électeurs
et des candidats ; Administration, finances et budget ; Logistique des
opérations, sécurité électorale et patrimoine.
53
Le membre du bureau de la CENI peut s'adresse directement au
directeur des questions relevant de son secteur en informent secrétariat
exécutif national qui en assure le secrétariat. Le directeur fait
rapport à l'exécutif national en réservant copie du
président et au membre en charge de la supervision du
secteur59.
§4. FONCTIONNEMENT DE LA CENI
Pour qu'il ait une réussite totale du processus
électoral, la CENI dispose des commissions spécialisées
pour la réalisation des tâches qui lui sont confiées,
notamment l'organisation et la tenue des élections dans le délai
et attitude constitutionnel.
Cependant, s'organisant pour de raison d'efficacité et
d'efficience, la CENI s'est appuyé sur le principe administratif de la
division du travail. Selon ce principe, le travail parcellisé rend
facile les tâches à remplir. Ainsi, en est-il l'idée que la
CENI s'est inspiré pour l'organisation du scrutin en RDC. Se penchant
sur ce principe, la CENI s'est doté des 11 commissions qui
l'accompagnent dans l'organisation des élections libres, transparentes,
démocratiques et apaisées.
Parmi ces commissions, certaines sont chargées de
l'éducation civique de la population électrice et d'autres de la
tenue même des élections en toute sérénité et
d'autres matériels électoraux. Les matériels sont les
fichiers ou documents électoraux nécessaires pour les
opérations dont la liste exhaustive sera fournie ultérieurement
soit au dépouillement, soit à la publication des
résultats60.
Partant de cette organisation interne de la CENI, il est
impérieux de noter que ces commissions dans leur organisation et dans
leur fonctionnement sont tutelle des différentes personnalités
qui composent le bureau national de la CENI.
En voici en effet, la répartition des tâches entre
ces dites commissions.
IV.1.La commission spéciale chargée de
l'inscription des électeurs et des candidats et la commission
spéciale chargée du déroulement des scrutins et la
collecte des résultats
Ces sont des structures qui assurent respectivement la
supervision de l'inscription des candidats et des opérations de vote.
Elles sont chargées du suivi de l'exécution des décisions
et recommandations de la CENI.
IV.1.1Le bureau national des opérations
Ce bureau a pour tâche d'appuyer techniquement
l'exécution des opérations électorales. Il coordonne les
activités sur le terrain et en fait rapport à la commission
spéciale chargée de
59 CENI, structures
opérationnelles des élections, Kinshasa, 2011, p9
60 CENI, op.cit., p.20
54
l'inscription des électeurs et des candidats ainsi
qu'à celle chargée du déroulement des scrutins et de la
collecte des résultats.
IV.1.2. Le bureau de réception et de traitement des
candidatures
Il est chargé de : Réceptionner et enregistrer les
candidatures ; Vérifier et traiter les dossiers des candidatures ;
Identifier et enrôler les candidats non détenteurs de la carte
d'électeur.
IV.1.3.Le centre national de centralisation des
résultats
Il est chargé de : La réception de plis provenant
des centres de vote et de dépouillement ainsi que des centres locaux de
compilation des résultats ; Traitement des résultats.
IV.1.4.Le bureau provincial des opérations
C'est un bureau qui assiste techniquement le bureau de
représentation provinciale, notamment dans : La réception et la
compilation des résultats au niveau provincial ; La transmission des
résultats à la CENI.
IV.1.5. Le bureau relais des opérations
C'est une structure d'appui logistique, notamment dans : Le
déploiement du matériel électoral du chef-lieu du
territoire vers les centres de vote et de dépouillent ; Le ramassage et
la transmission des plis et des résultats.
IV.1.6. Le centre de vote
Le centre de vote est constitué d'un ou plusieurs bureaux
de vote et dépouillement, il est notamment chargé de : Coordonner
et superviser les opérations électorales au niveau des bureaux ;
Centraliser et acheminer les plis provenant des bureaux de vote.
IV.1.7. Le centre local de compilation des
résultats
Il est chargé des différentes structures techniques
de centralisation, de compilation et de transmission des résultats aux
structures organiques de la CENI.
IV.1.8. Le bureau de liaison des
opérations
Ce bureau assiste techniquement le centre local de compilation
des résultats, notamment dans : La réception et la compilation
des résultats des bureaux de vote et de dépouillement ; La
transmission des résultats.
IV.1.9. Le bureau de vote et dépouillement
Le bureau de vote et dépouillement est une structure
chargée de la gestion des opérations de vote et de
dépouillement. Il procédé séance tenante, au
dépouillement devant les témoins, les observateurs, les
journalistes et les cinq électeurs désignés par le
président du bureau de dépouillement.
55
IV.1.10.Les taches des membres du bureau de vote
a) Le président
Le président est responsable du bureau de vote. Il est
chargé de : rappeler aux différents membres leurs taches ;
aménager le bureau de vote ; assurer la sécurité du
personnel et du matériel électoral conformément au plan de
sécurisation des élections ; superviser les activités des
autres membres du bureau de vote ; maintenir l'ordre dans le bureau de vote ;
orienter l'électeur vers l'isoloir puis vers l'urne ; inviter les
témoins à contresigner le PV des opérations de vote.
b) Le secrétaire
Il est chargé de : Remettre à chaque
électeur le bulletin de préalablement paraphé par le
président ; Orienter l'électeur vers l'isoloir puis vers l'urne ;
Dresser de façon lisible et correctement les procès-verbaux et
remplir les autres formats des opérations de vote ; Prendre note de tous
les évènements survenus au cours du scrutin et les observations
faites par les témoins ; Assurer la garde des documents des lois, des
textes règlementaires et autres.
c) L'assesseur n°1
Il est chargé de : Recevoir les cartes
d'électeur ; Vérifier que les électeurs n'ont pas d'encre
indélébile sur la cuticule du puce de la main gauche ou à
défaut, de l'un des autres doigts de deux mains ; Vérifier
l'identité des électeurs ; S'assurer que le nom des
électeurs ne figure pas sur la liste des radiés.
56
Conclusion partielle
Chapitre a porté sur l'aperçu historique des
élections dans le monde et en RDC. Dans ce chapitre nous avons faire un
bref aperçu historique des élections dans le monde et
l'aperçu historique des élections en République
Démocratique du Congo depuis les temps coloniaux jusqu'à ce jour
et ensuite de la CENT (nature, organisation et fonctionnement). Ce dernier a
été subdivisé en trois grandes sections dont la
première consacrée à l'aperçu historique des
élections dans le monde et la deuxième a porté sur
l'historique des élections en RDC, enfin la troisième a
été consacrée à l'aperçu historique de la
CENT (nature, organisation et fonctionnement) .
Le chapitre suivant portera sur les implications de la CENT
sur la crédibilité des résultats des élections de
2011 et 2018.
57
CHAPITRE.III.LES IMPLICATIONS DE LA CENI SUR LES
ELECTIONS Dans ce dernier chapitre de ce travail, nous allons
développer les considérations en rapport avec les implications
tant positives que négatives de la commission électorale
nationale indépendante sur les élections en RDC.
SECTION 1. LES IMPLICATIONS DE LA CENI SUR LES
ELECTIONS
Pour ce point, il est important de signaler que nous nous
baserons sur les implications tant positives et négatives de la
commission électorale nationale indépendante sur les
élections en République Démocratique. Ces implications
nous les appréhenderons dans le processus électoral, la
commission électorale nationale indépendante est chargée
d'organiser des élections démocratiques, libres et
transparentes.
Elle a pour mission de garantir la neutralité et
l'impartialité dans l'organisation des élections. C'est par ces
élections que le peuple exerce et exprime sa souveraineté
première et sa volonté comme fondement de l'autorité des
pouvoirs publics.
§1. LES IMPLICATIONS POSITIVES DE LA CENI SUR LES
ÉLECTIONS
L'organisation des élections par la commission
électorale nationale indépendante constitue déjà
une première implication positive. Cette implication permet au peuple
congolais par le biais de vote de choisir librement ses dirigeants, de
renforcer la démocratie, la légitimité politique des
gouvernements, favorise l'intégration nationale, la souveraineté
dans l'Etat et enfin, elle permet d'améliorer de conditions de vie de
membres qui compose la CENI.
1.1. Élection comme moyen de participation
politique
L'organisation des élections par la CENT favorise la
participation politique. La participation politique est, selon Russel Dalton,
l'ensemble des activités collectives des gouvernés susceptible de
leur donner une influence sur le fonctionnement du système
politique.61
Un tel acte ne se résume donc nullement au seul
exercice du droit de vote, il peut également prendre la forme d'une
adhésion temporaire (une manifestation, un mouvement de grève) ou
plus longue à une association, à un syndicat ou à un parti
politique l'on peut ainsi distinguer deux types de participation politique :
La participation politique conventionnelle, qui est
l'implication des citoyens à la vie politique institutionnalisée.
C'est autour de l'élection et donc de l'acte de vote que s'ordonne cette
participation conventionnelle, mais ceci peut s'étendre également
à tout ce qui concourt à produire
61 MOLENGA LINGOTO, op.cit.,
inédit
58
le processus électoral (écoutes de
émissions politiques, discutions et débat politiques,
participation à des meetings.).
La participation politique non conventionnelle : qui
est l'ensemble des manifestations qui peuvent être tout aussi bien
légales (signer une pétition, boycotter un produit, etc.) que
violentes (occupation de bâtiments, destruction de documents etc.).
Ainsi comprise, la participation politique joue un rôle
très important dans le processus de démocratisation d'un pays et
dans la consolidation de celle-ci. En effet, définie succinctement comme
« le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple », la
démocratie repose sur la conception que le pouvoir politique
procède du peuple souverain, de sorte qu'il ne peut y avoir de
démocratie sans implication du citoyen, c'est-à-dire sans citoyen
actif. C'est à ce titre que la citoyenneté politique postule non
seulement la jouissance de droit civique attaché à la
nationalité (le droit de vote, l'éligibilité, les
libertés publiques, l'accès aux fonctions de
responsabilité), mais aussi le devoir de s'impliquer dans la vie
politique, d'y participer.
Quatre conditions doivent être réunies pour la
mise en oeuvre d'une participation effective des citoyens à la vie
politique, à savoir : la liberté du droit de vote, la
participation directe ou indirecte à la prise de décision
politique, le choix entre plusieurs partis politiques et un scrutin
honnête. Lorsque ces quatre conditions de la participation politique sont
réunies, un État est dit politiquement démocratique. En
effet, la démocratie est la forme la plus accomplie d'un système
dans lequel les citoyens sont associés à la direction de
l'Etat.
1.2. La souveraineté dans l'Etat
La participation des citoyens à la vie politique repose
sur une question fondamentale, celle de la souveraineté « dans
» l'Etat. Laquelle est différente de la souveraineté «
de » l'Etat En effet, cette dernière indique que l'Etat n'est
obligé ou déterminé que par sa propre volonté mais
dans les limites du principe supérieur du droit et conformément
au but collectif qu'il est appelé à réaliser). La
première marque qu'il y a au sein de l'Etat, un organe supérieur
à tous les autres, qui lui sont ainsi subordonnés parce qu'ils
tiennent de lui leur autorité.
Le souverain est donc, au sein de l'Etat, le détenteur
de l'autorité suprême, le titulaire originaire du pouvoir. Il peut
s'agir d'un individu, d'une classe ou du peuple tout entier.
Le problème de la souveraineté dans l'Etat. Se
ramène ainsi à celui de savoir qui a le droit de commander dans
l'Etat, sur le plan juridique, ce droit appartient évidemment aux
individus qui en sont régulièrement investis par la
constitution.
59
A. Le mécanisme de la démocratie semi
directe
Les inconvénients du régime représentatif
ont fait que ce dernier Soit par la suite réaménagé sur
base des procédés de la démocratie semi-directe. Celle-ci
est en effet, un système qui implique la coexistence d'organes
représentatifs et de mécanismes de la consultation populaire
directe : les décisions sont généralement prises par les
représentants, au nom du peuple, mais celui-ci est aussi appelé
à prendre lui-même directement certaines décisions.
Les mécanismes utilisés à cet effet sont
l'initiative populaire, le véto populaire (ou référendum
abrogatif), la pétition revocante (recall) et le
référendum, utilisés notamment en Italie,
en Suisse et aux États unis d'Amérique.
V' L'initiative populaire
C'est un procédé qui permet au peuple,
s'exprimant par pétition (écrit adressé à une
autorité quelconque pour formuler une plainte ou demande), soit de
contraindre le parlement à légiférer, soit de proposer
lui-même un projet de loi et même une révision
constitutionnelle soumise ensuite à une ratification parlementaire et
éventuellement populaire.
V' Le véto populaire
C'est la possibilité donnée à un groupe
de citoyens de demander, par voie de pétition, l'organisation d'un
référendum pour annuler une loi qui a été
votée par le parlement.
Ce système existe notamment en Suisse (exigence de 30
000 signatures pour demander un référendum de ratification sur
une loi fédérale) et en Italie (500 000 signatures pour
déclencher un référendum d'abrogation).
V' La pétition revocante
Le recall est la procédure qui permet aux citoyens de
révoquer un politique ou un fonctionnaire précédemment
élu et qui déplairait. Ce mécanisme existe dans les
États fédérés américains, par exemple en
Arizona, en Californie, et au Canada (Colombie britannique), où la
révocation individuelle voire la dissolution de l'Assemblée est
décidée à l'initiative d'un certain nombre
d'électeurs.
V' Le référendum
C'est un procédé par lequel le peuple est
consulté directement, à l'initiative du gouvernement ou du
parlement, sur un texte qui deviendra texte de loi, constitutionnelle ou non,
si la consultation donne un résultat positif.
Mais il convient de distinguer le référendum,
qui est l'approbation populaire d'un acte pris par l'Assemblée du
plébiscite, qui est l'acceptation populaire soit d'un homme au pouvoir
(confiance donnée à un homme), soit d'un acte
élaboré par cet homme et son entourage.
60
1.2.1. Le droit de vote
Le droit de vote est un droit civique de base dans une
démocratie : il permet aux citoyens d'exprimer leur volonté, par
le biais d'un scrutin et ainsi d'élire leurs représentants et
leurs gouvernants ou de répondre à la question posée par
un plébiscite ou un référendum. En effet l'élection
est l'acte par lequel le peuple désigne ses gouvernants et ses
représentants, c'est-à-dire les personnes destinées
à occuper une fonction politique, économique ou sociale.
Le suffrage lui-même peut être soit direct, soit
indirect. Il est direct lorsque les électeurs procèdent
directement et sans intermédiaire à la désignation de
leurs représentants (élection des députés dans
toutes démocraties).
Il est indirect lorsque l'élection se fait en deux
étapes : dans un premier temps, les citoyens désignent au
suffrage direct un collège électoral composé de grands
électeurs ; dans un second temps, ces derniers élisent les
représentants.
Le collège électoral peut être
constitué spécialement pour une élection (ex : et
l'élection présidentielle américaine) ou exister en
permanence (ex : élection des sénateurs en France).
1.3. La légitimité des gouvernements et
leurs animateurs
L'organisation des élections par la commission
électorale nationale indépendante octroie la chance à la
population congolaise de choisir souverainement ses dirigeants par le biais des
élections libres, démocratiques et crédibles. Les
élections sont un élément central de
démocratisation parce qu'elles permettent aux populations de jouir des
droits consacrés par la déclaration universelle des droits de
l'homme, de choisir librement leurs représentants. Bien que la
démocratie ne s'arrête pas aux élections, celle-ci en sont
l'un des piliers indispensables.
Elles sont le fondement du contrat social, par lequel les
dirigeants élus acquièrent la légitimité de
gouverner qui leur est octroyée par les électeurs. Même si
les élections ne garantissent pas une bonne gouvernance, elles
produisent les dirigeants légitimes, exigence fondamentale de la bonne
gouvernance. En plus, elles offrent sans nul doute aux citoyens, l'occasion de
choisir leurs représentants et d'amener les élus à rendre
compte. A l'inverse, les élections sont d'une importance capitale pour
la légitimité politique des gouvernements et c'est sur cette base
que les Etats servent chaque citoyen et relèvent les défis du
développement accès sur la pauvreté.
Il convient de rappeler que le régime
démocratique découle du pouvoir du peuple, par le peuple et pour
le peuple, c'est-à-dire les gouvernements et gouvernants auxquels on
octroie la légitimité du pouvoir politique sont appelés
à travailler pour le peuple, connaitre leurs exigences,
61
leurs attentes ainsi que leurs problèmes, afin de
résoudre les difficultés auxquelles sont confrontés ces
derniers.
1.4. Renforcement de la démocratie
Avant l'entrée en jeu, il importe de noter que
l'organisation des élections par la CENT permet de renforcer la
démocratie qui est considérée comme étant le
pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, elle est un ensemble de
valeurs sur lesquelles repose l'exercice du pouvoir. C'est l'esprit d'un peuple
qui se prend en charge en faisant appel à sa créativité et
en permettant à chaque individu d'être libre et responsable.
Tl sied de souligner qu'en démocratie tous les citoyens
sont égaux devant la loi, ils sont libres et ils ont le droit de voter
le candidat de leur choix et cela doit se faire d'une manière
démocratique donc sans contrainte. L'élection est l'instrument de
désignation des gouvernants par les gouvernés. Elle constitue, en
effet, l'une des poutres maîtresses de tout régime
démocratique, car ce dernier est celui dans lequel les gouvernants sont
choisis par les gouvernés au moyen d'élections crédible,
transparente et libres.
Les élections attestent ainsi de l'évolution des
comportements politiques et d'une nouvelle vision du politique. Bien entendu,
même si elles ne sauraient à elles seules être un gage de
démocratie, elles n'en sont pas moins, quelles que soient leurs limites,
une condition nécessaire du développement démocratique.
Les élections constituent les principaux piliers de la
démocratie et sont devenus un moyen communément accepté
pour légitimer les institutions de gouvernance en RDC. De même,
elles contribuent à la consolidation de la démocratie en RDC.
1.5. Intégration nationale
L'organisation des élections peut favoriser
l'intégration nationale en République Démocratique du
Congo par les consensus entre les différents partis politiques, par la
cohésion de différentes ethnicités, l'unité de
différents antagonistes politiques, par le vouloir vivre ensemble et par
l'acceptation de résultat des urnes publiés par CENT.
1.6. Amélioration de la vie de membres qui
compose la CENI
L'organisation des élections par la commission
électorale nationale indépendante a un effet positif sur les
membres qui la compose c'est-à-dire eux qui travaille en son sein dans
la mesure où elle leur permet de gagner l'argent. Ce fait leurs
permettent d'améliorer leurs conditions de vie par l'exemple : ils
parviennent à payer la scolarité de leurs enfants, s'acheter des
parcelles, véhicules etc....
62
§2. LES IMPLICATIONS NEGATIVES DE LA CENI SUR LES
ELECTIONS
Dans ce paragraphe est question de parler des implications
négatives de commission électorale nationale indépendante
sur les élections en RDC. Au premier point nous allons parler de
l'inféodation de l'administration électorale, au deuxième
point nous parlerons de non apaisement du scrutin et enfin le troisième
point va porter sur le manque de crédibilité des
élections.
La première chose qui constitue une implication
négative de la CENI sur les élections, c'est son manque
d'indépendance de manière concrète, ce qui justifie la
présence d'une inféodation. Même si en RDC on semble la
combler par une autonomie plutôt théorique.
Nous aurions souhaité qu'elle organise seule à
fonds propres les élections. Car selon un adage bien connu « qui
paie commande » et un autre qui le confirme « on n'organise pas une
élection pour la perdre ».
2.1. L'inféodation de l'administration
électorale
La commission électorale nationale indépendante
est une structure permanente chargée de l'organisation, de tout le
processus « électoral depuis la confection des listes
électorales, jusqu'à la proclamation provisoire des
résultats des différents scrutins ». Cette dernière a
été créée de façon consensuelle, à la
demande de la classe politique et de la société civile. Il sied
de rappeler qu'elle est reprochée souvent de ne pas être neutre et
impartial.
Si on peut se réjouir dans quelques Etats africains de
ce que les élections sont organisées sans qu'on assiste à
des scènes de violence extrême comme c'est souvent le cas dans
plusieurs Etats africains, la commission électorale nationale
indépendante est affaiblie par le problème de leur
inféodation au pouvoir en place. L'inféodation qui est l'action
d'inféoder ou de s'inféoder.
D'une manière explicite c'est la soumission,
l'acceptation, l'assujettissement, l'asservissement, la dépendance,
l'esclavage, la servitude, la docilité, l'obéissance, la
résignation, la sujétion.
Cette inféodation à son tour se justifie par
plusieurs raisons, telles que le manque d'un budget adéquat, le
problème de la partialité des personnels de l'administration
électorale, etc.
1. Contrainte budgétaire (manque
d'autonomie)
Cette contrainte, est la difficulté majeure
rencontrée par la commission électorale nationale
indépendante en matière budgétaire.
Les moyens financiers constituent des moyens d'action
importants pour la réalisation des objectifs visés. Pour cela la
commission électorale nationale indépendante doit disposer d'un
budget et des règles en matière financière.
63
Les ressources de la CENI proviennent du budget de
l'État, des dons et legs ainsi que de l'assistance et de l'appui
provenant des partenaires bilatéraux, multilatéraux et d'autres
donateurs.
La CENT peut, à travers le gouvernement, solliciter des
partenaires internationaux l'assistance et l'appui nécessaire à
l'organisation et au bon déroulement des processus électoraux et
référendaires dans le respect de la législation en la
matière62.
Il importe de noter que le financement de la CENI peut
constituer un lieu d'érosion de son indépendance si et seulement
si ce financement est assuré uniquement par le Gouvernement
conformément au budget voté par le Parlement63.
En effet, nous estimons que les fonds alloués à
la CENT entrainent le non- respect du chronogramme d'exécution des
activités influant négativement sur le processus
électoral.
Tl importe de signaler la CENT ne doit pas se sentir redevable
vis-à-vis de celui qui la finance mais par contre elle doit rester
neutre, impartiale et indépendante malgré l'aide à
laquelle elle est bénéficiaire.
2.2. La politisation de la commission électorale
nationale indépendante
Par la politisation, il faut entendre le processus de
socialisation par lequel un individu ou une association est amenée
à s'intéresser à la politique et à
développer des réflexions et des pratiques qui en
relèvent. Par extension, la politisation d'un groupe ou d'une
société est le mouvement sociohistorique par lequel les questions
politiques les pénètrent ainsi que le quotidien de leurs
membres.
La CENI est composée de treize membres
désignés par les forces politiques de l'assemblée
nationale à raison de six délégués dont deux femmes
par la Majorité et quatre (4) dont une femme par l'opposition. La
Société civile est représentée à la CENI par
trois délégués provenant respectivement des confessions
religieuses, des organisations féminines de défense des droits de
la femme et des organisations d'éducation civique et
électorale64.
Tl convient de souligner que cette composition est en grande
partie partisane. Elle traduit les rapports de forces politiques au niveau de
l'assemblée nationale. L'on aurait voulu que la CENI soit
composée de 4 membres de la Majorité, 4 membres de l'opposition
et 5 membres de la
62 Article 43 alinéa 1 de la
Loi organique n°13/012 du 19 avril 2013.
63 THAMBA, R., Le financement des élections
en Afrique : Esquisse des enjeux et défis à partir de
l'expérience congolaise, Mémoire de Licence, Université de
Kinshasa, 2012.
64 Article 10 de la Loi
n°13/012 du 19 avril 2013 modifiant et complétant la Loi organique
n° 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la
Commission électorale nationale indépendante, Journal Officiel de
la RDC, Numéro spécial du 10 mai 2013.
64
Société civile. En tant qu'arbitre de la
compétition électorale, les forces politiques devaient y
être représentées de manière égalitaire.
La composition de la CENT devient un lieu d'érosion de
son indépendance par le fait que ses membres continuent à
représenter et à défendre les intérêts de
leurs partis politiques d'origines.
Tls reçoivent des instructions des autorités
extérieures en violation de l'article 22 de la Loi organique sur la
CENT. Une affirmation d'indépendance à l'égard des partis
qui les ont désignés, est sanctionnée par des pressions
qui obligent à la démission. Les membres issus de la
Société civile basculent facilement dans le camp le plus offrant.
Comme mécanisme de reconquête, il convient d'exiger des partis
politiques de respecter l'indépendance de la CENT, de ne chercher pas
à influencer ses activités à travers leurs
délégués et aux commissaires de respecter leur serment.
Ceci n'est possible que dans un régime démocratique.
2.3. Le manque de crédibilité des
élections
Comme le nom l'indique, nous avons constaté depuis
plusieurs années que la République démocratique du Congo
n'organise pas les élections réellement crédibles,
transparentes, démocratiques et libres au vrai sens du mot. Le suffrage
universel était impossible, cas des élections du 28 novembre 2011
car il n'y avait ni isoloir pour garantir le secret de vote comme le dit la
loi. La loi électorale fixe les conditions d'éligibilité
mais elles n'étaient pas respectées, les conditions de
dépouillement étaient mal observées car le comptage
électoral des voix avait posé des problèmes (cas des
élections de 2011 et 2018).
Bref : il faut les équipements informatiques qui
permettront à la commission nationale indépendante de bien
organisé les élections crédible, démocratiques et
transparentes.
Tl faut la sincérité de la cour suprême de
justice, les cours d'appel, les tribunaux de grande instance, les tribunaux de
paix pour que les élections soient réellement effectives. Tl
convient au juge de statuer sur la contestation des élections.
Eu égard à tout ce qui précède, il
sied de noter que les élections présidentielles en
république démocratique du Congo se font d'une manière non
démocratique, c'est à dire sans respect de la procédure
démocratique.
2.4. Le non apaisement du scrutin
Pour être dans les mêmes ondes avec notre travail
qui s'intitule CENT et crédibilité des résultats des
élections, nous avons remarqué le non apaisement du scrutin le
jour du vote et même avant le vote. Nous avions observé des
tensions avant le vote plus précisément au Kasaï
occidental.
65
Nous supposons qu'il y aurait un individu proche de la famille
politique (présidentielle) avec les bulletins et ce comportement serait
la préparation psychologique des candidats de leurs militants qu'il y
aurait une tricherie le jour du vote. Nous osons penser que le non apaisement
du scrutin était dû à la désorganisation de la CENI,
c'est-à-dire l'aménagement des bureaux de vote tel que
prévu. La loi électorale n'était pas respectée, les
bureaux de vote devraient être prêts à 06h00,' mais nous
avons remarqué dans certains centres les bureaux de vote étaient
ouvert à 10h, 12h et même à 14h et cela a causé
l'énervement des électeurs, qui se sont pris à l'attaquer
aux hommes et mobiliers de la CENI.
Il convient de signaler que, les élections
législatives, provinciales et la présidentielle du 30
décembre 2018 étaient marquées par une innovation
controversée : la machine à voter qualifiée de machine
à tricher. Dix-neuf candidats se lancent dans la conquête du
pouvoir suprême. Kabila contraint de se mettre à l'écart ne
se représente pas.
Plusieurs coalitions dont les plus importantes sont LAMUKA,
CACH et le FCC voient le jour. Le scrutin, Initialement prévu le 23
décembre, a finalement lieu le 30 décembre. Les raisons
avancées par la CENI pour cet ultime report ne convainquent personne.
L'élection présidentielle était
annulée à BENI, BUTEMBO et YUMBI. L'organisation était
vraiment chaotique le jour du rendez-vous. Plusieurs électeurs ne se
retrouvaient sur aucune liste électorale. Certains bureaux ouvraient
à 17 heures. Malgré l'imbroglio, les élections tant
attendues ont lieu.
66
SECTION II CREDIBILITE DES ELECTIONS EN RDC
1/ LES ÉLECTIONS CRÉDIBLES, TRANSPARENTES ET
DÉMOCRATIQUES.
La problématique des activités partisanes en RDC
ne laisse personne indifférent surtout quand il faut chercher à
analyser les élections présidentielles de 2011et 2018.Par et
à travers nos investigations, nous avons constaté que les
élections organisées par la commission électorale
nationale indépendante en RDC ne sont toujours pas transparentes,
crédible et démocratiques parce que les moyens financiers ne
permettent pas les organisateurs à bien organiser les élections
correctement.
Ainsi, la crédibilité des élections pose
beaucoup des problèmes que voici :
Étant donné que la crédibilité est
la raison qui détermine la croyance d'un récit ou
caractéristique d'une personne ou d'une chose que l'on peut croire, mais
le constat est qu'en 2011 et 2018 les élections n'ont pas pli aux
électeurs.
La démocratie c'est le pouvoir du peuple par le peuple
et pour le peuple, elle est un ensemble de valeurs sur lesquelles repose
l'exercice du pouvoir. C'est l'esprit d'un peuple qui se prend en charge en
faisant appel à sa créativité et en permettant à
chaque individu d'être libre et responsable. En démocratie tous
les citoyens sont égaux devant la loi, mais ce qui n'était pas le
cas en RDC lors des élections, c'est aussi la forme de gouvernement dans
lequel la souveraineté émane du peuple.
Nous pouvons dire que l'organisation des élections en
RDC pose des problèmes dans la mesure où les organisateurs jouent
sur les votes de candidats qu'ils veulent au détriment de la
volonté exprimée par le peuple.
Eu égard à tout ce qui précède, il
sied de noter que les élections présidentielles en
République Démocratique du Congo se font d'une manière non
démocratique, c'est à dire sans respect de la procédure
démocratique. C'est non-respect de procédure démocratique
engendre des contestations après la publication des résultats.
Dans le paragraphe suivant nous allons essayer de
développer les considérations en rapport avec les raisons qui
militent à la contestation des résultats des élections en
RDC.
2/ RAISONS DE CONTESTATIONS DES RESULTATS DES ELECTIONS
L'organisation des élections en République
Démocratique du Congo pose toujours des problèmes depuis
plusieurs années. En 2011 et 2018 la RDC avait organisé des
élections présidentielles. Nous en tant qu'analyste politique
nous avons constaté que les résultats de ces élections
présidentielles étaient contestés, pour notre part nous
estimons les raisons suivantes
67
comme des éléments de contestations des
résultats des élections de 2011 et 2018 : manque de transparence,
la fraude électorale
A. Le manque de transparence
Les élections sont transparentes lorsque chaque
étape est susceptible d'être ouverte à un examen, et les
parties prenantes peuvent vérifier de manière indépendante
si le processus est mené avec honnêteté et
précision. Le principe de transparence est lié au droit
fondamental des citoyens de rechercher, de recevoir et de répandre des
informations (qui sont des éléments de la liberté
d'expression), ainsi que le droit de participer aux affaires gouvernementales
et publiques.
Mais quand il s'agit d'analyser les élections
présidentielles du 30 décembre 2018.
Il sied relever le point selon lequel ces élections
organisées par la CENT n'ont pas reflétées la
réalité du terrain dans le sens que les résultats
publiés par cette dernière ont manquées la
sincérité (la vérité) et cet état des choses
a mené certains de candidats malheurs à chercher la
vérité des urnes.
Le candidat malheureux à la présidentielle
conteste les résultats provisoires publiés par la Commission
électorale nationale indépendante (CENI), proclamant un autre
opposant, Félix Tshisekedi, vainqueur de la présidentielle avec
38,57% des voix et le créditant de la deuxième place avec 34,8%
des suffrages.
Il a immédiatement dénoncé un " putsch
électoral" du président sortant, Joseph Kabila, au pouvoir depuis
2001, avec la " complicité " de Félix Tshisekedi, et a ensuite
revendiqué la victoire avec 61% des voix. Il a introduit un recours
à la Cour constitutionnelle, en vue de rétablissement de la
vérité des urnes.
Tl sied de signaler qu'après l'étude de sa
requête que la cour constitutionnelle a trouvé irrecevable le
candidat malheur déclare que le résultat proclamé par la
CENI est une forfaiture. Nous pensons que si les élections parviennent
à se faire en respectant le principe de la transparence il y aura moins
de contestations des résultats électoraux.
B. La fraude électorale
Nous considérons la fraude électorale comme
étant un processus ayant pour but d'influencer les résultats
d'une élection de façon à garantir ou favoriser (augmenter
la probabilité d'un résultat voulu) la réussite d'un
candidat.
Nous avons remarqué que l'organisation des
élections en RDC a toujours posé de problèmes dans la
mesure où nous estimons que les organisateurs jouent sur les votes des
candidats qu'ils veulent au détriment de la voix du peuple. Nous osons
croire que les organisateurs des élections imposent le peuple congolais
leurs volonté.
68
A notre humble nous estimons que les conditions de
dépouillement sont souvent mal planifiées, et le comptage des
voix posent des problèmes par le fait que les organisateurs admis des
voix de certains candidats par une contrainte morale, il s'en fait une
obligation pour le peuple congolais.
Nous pensons que cette forme de fraude est l'oeuvre de
gouvernants pour gagner les élections afin de se maintenir au
pouvoir.
C. La précipitation de la CENI pour organiser
les élections au délai constitutionnel cas des
élections de 2011
Pour notre part nous avons constaté que la
précipitation de la CENT pour organiser les élections au
délai constitutionnel avait causé un désordre le jour du
scrutin. Nous pensons que la CENT n'était pas à mesure
d'organiser les élections de manière apaisée. Dans le
souci de ne pas aller au-delà du délai constitutionnel, elle
organisa les élections précipitamment qui causera
préjudice aux différentes familles.
Le comportement politique affiché pendant le processus
électoral c'est-à-dire avant et pendant élections, nous a
amenés à remettre en cause le développement politique
pendant le processus électoral. Nous avons observé
l'inapplication des textes régissant l'organisation et le fonctionnement
de la société. Nous pouvons citer le cas de la ville de
Lubumbashi où le maire avait laissé d'appliquer la loi : sur le
marché pirate et nous avons observé l'intensification du
marché pirate dans les endroits strictement interdit parce qu'il
était candidat à l'élection législative.
Le défi logistique de la collecte, la
sécurisation et l'enregistrement des résultats avait causé
des difficultés majeures pour lesquelles la CENT a montré un
niveau d'insuffisance dans la préparation des élections. Dans
certains endroits de réception, le transport de matériels
électoral sensible n'avait pas suivi les procédures
établies. Nous avons remarqué que certains témoins des
candidats n'ont pas eu accès dans certains bureaux de vote et certains
sacs des bulletins de vote ont été laissés par terre sans
aucune protection par manque d'espace à les conserver et en plus la CENT
n'a pu afficher dans certains bureaux de vote les listes des électeurs
et cela causa comme conséquence le fait que les individus ou groupe
d'individus furent obligé de rentrer sans voter.
D. La non-participation de l'UDPS dans la
composition de la CENI cas des élections de 2011
Eu égard à ce qui précède, il sied
de noter pour notre part que les élections présidentielles en
république démocratique du Congo se sont faites d'une
manière non démocratique c'est-à-dire, sans respect de la
procédure démocratique. Nous avons constaté que dans la
composition des
69
bureaux de la CENT, il y avait l'absence de l'opposition qui
était dirigé par le feu TSHISEKEDI WA MULUMBA. Et pourtant la loi
électorale prévoyait que la composition de la CENI devra
être faite d'une part par quatre personnes du pouvoir en place et trois
personnes de l'opposition parlementaire, ce qui n'était pas fait et cela
constitue la source principale de rejet en bloc des résultats par l'UDPS
et l'origine de contestation des résultats des urnes.
A. LES ACTEURS CENTRAUX DE CONTESTATIONS DES RESULTATS
DES ELECTIONS (2011-2018)
Nous considérons comme acteurs centraux qui contestent
les résultats des élections présidentielles tout individus
ou groupe d'individus concerné directement par les élections,
c'est-à-dire les dix candidats malheureux entre autre le Challenger
KAMERHE LWA KANYINGINYI Vital, MBUSA NYAMWISI Antipas pour ne citer que
ceux-là.
La contestation des résultats des élections
présidentielles de la part de KAMERHE LWA KANYINGINYI VITAL avait un
caractère stratégique pour se faire accepter dans le camp de
l'opposition qui aurait du mal à l'accepter et le reconnaître
comme opposant, lui qui était le secrétaire général
du PPRD le parti cher à KABILA Joseph.
MBUSA NYAMWISI Antipas pour sa part serait contesté par
le fait que le challenger conteste et comme les acteurs politiques congolais
ont déjà la culture de partager le pouvoir, il est
éclairé à son tour et l'annulation pure et simple du
scrutin.
MARTIN FAYULU MADIDI pour sa part estime que les
élections organisées le 30 décembre 2018 par la commission
électorale nationale indépendante manquent la
sincérité dans la mesure où elles n'ont pas
reflété la réalité appréhendée sur le
terrain et pour ce faire il cherche la vérité des urnes.
B. ACTEURS PERIPHERIQUES
Est considéré comme acteur
périphérique tout individu ou groupe d'individus, toute personne
morale qui de loin ou de près observait le processus électoral. A
ce titre, les acteurs périphériques sont le centre cartel,
l'union européenne et Conférence Episcopale Nationale du Congo
CENCO.
1) Centre cartel
Le centre cartel une mission d'observation de résultats
des électrons présidentielles et législatives en
République Démocratique du Congo, dirigée par l'ancien
président de la Zambie,
70
Rupiah Banda Bwanzani et vice-président de la paix du
centre cartel programmes Dr. John Strenlau, et est composé de 70
observateurs provenant de 27 pays.65
Le centre cartel estime que les résultats des
élections présidentielles annoncés par la CENI, le 09
Décembre manquent de crédibilité et la qualité, et
l'intégrité du processus de dépouillement du stratum a
varié à travers ce pays, allant de la bonne application des
procédures à des graves
irrégularités.66
Le centre cartel achève son rapport en disant «
This assessment doesn't propose that the final order of the candidates is
necessarily différent from the one anounced by the CENI, but only the
process of results is not believable » qui se traduit « cette
évaluation ne propose pas que l'ordre final des candidats est
nécessairement différent de celui annoncé par la CENI mais
seulement que le processus de résultats n'est pas crédible
».
Le rapport du centre cartel a un caractère subjectif
par le simple fait que la République Démocratique du Congo
très vaste qui a une superficie de 2345410km2, et une population
à 70% Paysanne que ce centre envoie 70 observateurs dans toute
l'étendue de la RDC et les irrégularités soulevées
par le centre cartel ne sont pas en pourcentage. C'est qui est ambigu dans ce
rapport, c'est le fait de ne pas soulever les irrégularités en
pourcentage.
2) Union européenne
L'union Européenne pour sa part sur la question des
irrégularités des élections estime que les
résultats des élections du 28 Novembre 2011 manquent de la
crédibilité.67
La mission d'observation des élections de
l'Union-Européenne était composée de 147 observateurs sur
toute l'étendue de la RDC et ce rapport parait subjectif compte tenu de
nombre total de bureaux de vote (63865), ce nombre est insuffisant pour une
bonne observation du processus électoral.
3) Conférence Episcopale Nationale du
Congo
La conférence épiscopale Nationale du Congo par
le biais du Cardinal Archevêque de Kinshasa qui, au vu des
irrégularités et faiblesses à dénoncer que les
résultats annoncés par la CENI manque de la vérité
et la justice.68 Ce cardinal a annoncé que le 06
Décembre 2011 le candidat N°11 TSHISEKEDI WA MULUMBA Etienne avait
5927728 et le 09 Décembre 2011,
65www.Cartel center foundation
consulté le 20 Décembre 2018 66
Cartel center foundation op.cit.
67www.wikifemédias,com
consulté le 12 Décembre 2018. 68Www.
Ceni.gouv.cd, consulté le 22 Décembre 2018.
71
il constate que la CENT annonce 5863745 qu'il estimait que la
CENT a donné un nombre inférieur au résultat
annoncés le 06 Décembre 2011.
Pour les élections de 2018, la proclamation des
résultats tardait à venir. Dans cette attente, la CENCO qui a
placé quelque 40.000 observateurs dans les bureaux de vote à
travers le pays disposait le nom du vainqueur de la présidentielle. Le
vendredi 4 janvier, sur fond de tension entre les prêtres catholiques et
le pouvoir, l'Abbé Donatien Nshole et sa délégation
auraient confié à Kabila le nom du gagnant de la
présidentielle conformément au dépouillement en leur
possession. Ils lui ont également demandé d'aider la CENI afin
qu'elle publie les vrais résultats de ces élections.
Tl importe de noter que, l'église catholique, qui
affirme avoir déployé 40.000 observateurs le jour du scrutin, a
également mis en doute le résultat annoncé par la CENT.
Elle a souhaité que le Conseil de sécurité de l'ONU
demande à la CENT la publication des procès-verbaux de la
présidentielle.
4) La Communauté de développement d'Afrique
australe (SADC)
La SADC pour sa au regard des résultats publiés
par le CENT a suggéré qu'un recomptage " permettrait de rassurer
à la fois les vainqueurs et les perdants ". Soucieuse de ne pas
apparaître comme s'ingérant trop dans les affaires d'un de ses
États membres, elle a toutefois précisé qu'il revenait
évidemment aux autorités compétentes congolaises d'en
décider ainsi.
72
SECTION III. CRITERES DES ÉLECTIONS
DEMOCRATIQUES
La vague d'essais démocratiques du début des
années 90 a laissé beaucoup d'espoir chez les peuples africains,
nous constatons que les exemples probants d'alternance à la suite d'une
élection libre et honnête demeurent rares (RDC, Ghana, Botswana).
Même s'il ne s'agit pas d'une exclusivité africaine, les
élections dans le continent noir sont souvent contestées et
débouchent sur des vagues de violence (Kenya, Congo- Brazzaville, Gabon,
RDC etc.).
La démocratie est considérée comme le
pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, elle est un ensemble de
valeurs sur lesquelles repose l'exercice du pouvoir. C'est l'esprit d'un peuple
qui se prend en charge en faisant appel à sa créativité et
en permettant à chaque individu d'être libre et responsable. En
démocratie tous les citoyens sont égaux devant la loi, ils sont
libres et ils ont le droit de voter le candidat de leur choix et cela doit se
faire d'une manière démocratique donc sans contrainte.
Une élection démocratique est celle qui remplit
les critères ci-après : Honnête, transparente, libre,
inclusive et la compétitive.
A. ÉLECTIONS HONNETES
Quelque chose qui est honnête c'est quelque chose qui
se fait avec droiture et loyauté, qui mène une existence conforme
aux règles de la morale, sociale et qui a la probité. Pour qu'il
n'ait pas de contestation des résultats des élections, les
élections doivent être honnêtes, une élection
honnête est une élection qui n'est pas falsifiée,
fraudée.
B. ÉLECTIONS TRANSPARENTES
Les élections sont transparentes lorsque chaque
étape est susceptible d'être ouverte à un examen, et les
parties prenantes peuvent vérifier de manière indépendante
si le processus est mené avec honnêteté et
précision. Le principe de transparence est lié au droit
fondamental des citoyens de rechercher, de recevoir et de répandre des
informations (qui sont des éléments de la liberté
d'expression), ainsi que le droit de participer aux affaires gouvernementales
et publiques.
Les processus de prise de décision doivent être
ouverts à l'examen, et des opportunités raisonnables doivent
être fournies pour que le public puisse exprimer ses opinions. Les
informations relatives à tous les stades du cycle électoral
doivent être disponibles et accessibles aux citoyens, y compris les
électeurs et les candidats.
Les observateurs non- partisans et partisans doivent
être accrédités pour observer toutes les phases du
processus électoral et être autorisés à commenter
publiquement le processus sans
73
restrictions irraisonnables. Nous pensons que si les
élections parviennent à se faire en respectant le principe de la
transparence il y aura moins de contestations des résultats
électoraux69.
C. ÉLECTIONS LIBRES.
Chacun a le droit de participer aux élections du
gouvernement de son pays dans un scrutin libre à bulletin secret. Sans
ce droit il ne peut y avoir d'élections libres et équitables. Ce
droit garantit la libre expression des citoyens, la juste
représentativité des élus et la légitimation des
instances législatives et exécutives, et, par là
même, il contribue à la confiance populaire dans les
institutions.
La liberté du vote requiert aussi l'absence de
pression sur les électeurs. C'est pourquoi, lorsqu'ils choisissent de
voter, la Constitution leur garantit le secret de leur vote. La faculté
de dire oui ou non, de faire ou de ne pas faire, est le fondement du suffrage
universel et donc de la démocratie. Nul ne doit être contraint de
participer à la désignation des gouvernants.
D. ÉLECTIONS COMPÉTITIVES
Les élections sont compétitives lorsque les
citoyens ont des opportunités raisonnables et équitables de
pouvoir concourir à des élections pour des postes
gouvernementaux. La compétition politique est un élément
central des élections qui reflète réellement la
volonté du peuple. Le principe de la compétitivité
concerne les aspects de l'élection tout au long du cycle
électoral. Le cadre juridique doit permettre aux citoyens de se
réunir et d'enregistrer les partis politiques pour représenter
leurs intérêts, et donnent accès à un espace sur le
bulletin de vote pour les partis et / ou candidats. Partis et candidats doivent
être en mesure de faire campagne et les électeurs doivent pouvoir
voter librement sans influence illégale, d'intimidation ou de
violence.70
E. ELECTIONS INCLUSIVES
Des élections inclusives sont celles qui offrent
l'égalité des chances pour tous les citoyens admissibles à
participer au choix de leurs représentants en tant qu'électeurs
et en tant que candidats à se présenter aux élections pour
participer au gouvernement. Ce droit de participer est un concept large et peut
être soumis à des restrictions raisonnables qui sont
prévues par la loi.
Les autorités doivent prendre des mesures pour
évaluer et éliminer les obstacles éventuels à la
participation de tous les citoyens. Cela comprend l'élimination
d'obstacles pour les populations traditionnellement marginalisées telles
que les minorités ethniques, religieuses ou
69 MERLOE PATRICK, Droit Base
pour l'inclusivité, transparence, la responsabilisation et la confiance
D'un public dans les élections, dans international principes : la
démocratie et l'Etat de droit, Ed ABA, 2009, p.3, 18-20
70 MERLOE PATRICK, Op.cit,
p.3-18
74
linguistiques ; les femmes, les jeunes ou les personnes
âgées ; et les personnes handicapées. Les restrictions
raisonnables sur la participation doivent être réduites à
des paramètres comme un âge minimum pour voter ou se
présenter au suffrage électoral.71
71 MERLOE PATRICK, Op.cit,
pp.3-18
75
CONCLUSION GENERALE
Conclure un travail scientifique est loin de l'achever, car
toute connaissance sujette à une perpétuelle remise en question
est matière dynamique de la falsifiabilité.
Notre réflexion a portée sur « CENT et
crédibilité des résultats des élections en RDC
».
Cette étude est conçue comme une contribution au
débat politique général sur les implications tant
positives que négatives de la commission électorale nationale
indépendante sur les élections en RDC.
Tl constitue aussi un appui à la recherche de
l'amélioration des performances institutionnelles et un appel à
la bonne gestion des élections au bénéfice de scrutins
démocratiques, crédibles, transparents, apaisés, gage de
stabilité et de paix.
Comme soulevé dans la partie introductive, nous nous
sommes posé deux questions principales comme étant notre
problématique :
y' Quelles sont les implications de la CENT sur les
élections ?
y' Les élections organisées par CENT sont-elles
démocratiques ?
Eu égard aux préoccupations soulevées
dans notre étude, nous avons répondus en guise
d'hypothèses de la manière suivante :
Nous avons estimé à notre humble avis qu'il
existait des implications tant positives que négatives. Et à la
deuxième préoccupation nous avons répondu que les
élections organisées par la CENT seraient démocratiques,
si elles arrivaient à respecter les critères démocratiques
que nous avons analysés au cours de notre travail.
En ce qui concerne l'usage d'une méthode et techniques
de recherche, nous avons eu à mener cette enquête à l'aide
de la méthode fonctionnelle et de la même manière nous
avons fait recourir aux différentes techniques.
A cet effet, hormis l'introduction et la conclusion, notre
étude a comporté trois chapitres.
Le premier chapitre a parlé du cadre conceptuel. Dans
ses trois sections, la première a été axée sur la
définition de concepts de base. A la deuxième section a
été axée sur la définition de notions connexes. Et
enfin la troisième a portée sur les scrutins.
Visant le deuxième chapitre, lui a porté sur
l'aperçu historique des élections dans le monde et en RDC. Dans
ce chapitre nous avons fait un bref aperçu historique des
élections dans le monde et l'aperçu historique des
élections en République Démocratique du Congo depuis les
temps coloniaux jusqu'à ce jour et ensuite de la CENT (nature,
organisation et fonctionnement). Parlant du troisième chapitre, lui a
été axée sur les implications de la CENT sur les
élections en RDC. Dans ce chapitre nous avons démontré
comment la CENT s'implique sur les élections.
76
Après nos investigations, nous sommes arrivés
aux résultats suivants :
A notre humble avis nous avons estimé que la CENT
s'implique de deux façons (positive et négative) sur les
élections. L'organisation des élections par la commission
électorale nationale indépendante est une première
implication positive. Cette implication permet au peuple congolais par le biais
de vote de choisir librement ses dirigeants, de renforcer la démocratie,
la légitimité politique des gouvernements et leurs animateurs,
favorise l'intégration nationale, la souveraineté dans l'Etat et
enfin, elle permet l'amélioration de conditions de vie de membres qui
compose la CENT.
Comme implications négatives de commission
électorale nationale indépendante sur les élections, la
CENT connait deux grandes implications négatives : la première
est inféodation de l'administration électorale, la
deuxième est la politisation de la commission électorale
nationale.
La première chose qui constitue une implication
négative de la CENT sur les élections, c'est son manque
d'indépendance de manière concrète, ce qui justifie la
présence d'une inféodation. Même si en RDC on semble la
combler par une autonomie plutôt théorique. Nous aurions
souhaité qu'elle organise seule à fonds propres les
élections. Car selon un adage bien connu « qui paie commande »
et un autre qui le confirme « on n'organise pas une élection pour
la perdre ».
La deuxième chose qui constitue une implication
négative de la CENT sur les élections c'est la politisation de
cette dernière, il faut entendre par politisation le processus de
socialisation par lequel un individu ou une association est amenée
à s'intéresser à la politique et à
développer des réflexions et des pratiques qui en
relèvent. Par extension, la politisation d'un groupe ou d'une
société est le mouvement sociohistorique par lequel les questions
politiques les pénètrent ainsi que le quotidien de leurs
membres.
La CENT est composée de treize membres
désignés par les forces politiques de l'assemblée
nationale à raison de six délégués dont deux femmes
par la Majorité et quatre (4) dont une femme par l'opposition. La
Société civile est représentée à la CENT par
trois délégués provenant respectivement des confessions
religieuses, des organisations féminines de défense des droits de
la femme et des organisations d'éducation civique et
électorale
Tl convient de souligner que cette composition est en grande
partie partisane. Elle traduit les rapports de forces politiques au niveau de
l'assemblée nationale. L'on aurait voulu que la CENT soit
composée de 4 membres de la Majorité, 4 membres de l'opposition
et 5 membres de la Société civile. En tant qu'arbitre de la
compétition électorale, les forces politiques devaient y
être représentées de manière égalitaire.
77
La composition de la CENT devient un lieu d'érosion de
son indépendance par le fait que ses membres continuent à
représenter et à défendre les intérêts de
leurs partis politiques d'origines.
Tls reçoivent des instructions des autorités
extérieures en violation de l'article 22 de la Loi organique sur la
CENT. Une affirmation d'indépendance à l'égard des partis
qui les ont désignés, est sanctionnée par des pressions
qui obligent à la démission. Les membres issus de la
Société civile basculent facilement dans le camp le plus offrant.
Comme mécanisme de reconquête, il convient d'exiger des partis
politiques de respecter l'indépendance de la CENT, de ne chercher pas
à influencer ses activités à travers leurs
délégués et aux commissaires de respecter leur serment.
Ceci n'est possible que dans un régime démocratique.
Dans le souci de voir réaliser les élections
apaisées en RDC, il est important d'abord que la CENI soit neutre,
impartiale et indépendante, c'est-à-dire dotés d'une
autonomie remarquable et efficace. Donc la CENI doit être allouée
d'un budget suffisant, la permettant de bien accomplir sa mission et ses
attributions de façon efficace et efficiente.
Il s'avère nécessaire que la population
congolaise ait une culture électorale. A cause de l'absence de la
culture politique et démocratique, les politiciens véreux abusent
toujours de la confiance du peuple, raison pour laquelle la classe politique
congolaise devient davantage plus riche pendant que le peuple, lui, continue
à s'enfoncer dans la misère. Il revient aux acteurs politiques
d'être responsable, gage d'un bon déroulement du processus
électoral.
Tant que la RDC ne se procurera pas de tels responsables, elle
piétinera et s'accroupira dans la médiocrité. Ces
ressources humaines dignes ne sont pas complètement absentes en RDC, il
suffit de les dépister et de les responsabilise et la RDC pourrait se
développer. La RDC attend de chacun de ses fils et filles l'apport
réfléchi et le concours nécessaire dans ce combat afin que
notre pays et ses institutions dites indépendantes soient
réellement libres, autonomes et fondamentalement
indépendantes.
Il convient de rappeler à tous les acteurs intervenant
dans le processus électoral en RDC qu'il est important de respecter
l'indépendance de la CENT pour ainsi espérer matérialiser
« ...notre volonté commune de bâtir, au coeur de l'Afrique,
un Etat de droit et une Nation puissante et prospère, fondée sur
une véritable démocratie politique, économique, sociale et
culturelle ». C'est là la voie de la paix et de la stabilité
pour la RDC et pour toute l'Afrique.
Nous souhaitons que ce travail puisse contribuer au dialogue
que l'ensemble des composantes de la société congolaise devront
entamer sans délai. Ces approches vont dans le sens
d'améliorations essentielles à la transparence et à la
crédibilité des scrutins et sont techniquement réalisables
en amont des prochaines élections qui seront organisées dans le
pays.
78
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pratique du journalisme en période électoral online
7.
www.tv5afrique.com
8. www.Wikifemédias,com consulté le 12
Décembre 2018.
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TABLE DES MATIERES
EPIGRAGHE I
DEDICACE II
AVANT PROPOS III
0.INTRODUCTION GENERALE 1
I.PRESENTATION DU SUJET 1
II.DÉLIMITATION DU SUJET 5
A.Délimitation temporelle 5
B.Délimitation spatiale 5
C.Typologie du domaine 5
III.ETAT DE LA QUESTION 6
IV.PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES DU TRAVAIL 12
A.Problématique du travail 12
B.Hypothèses du travail 13
V.THÉORIES EXPLICATIVES 14
A.Théorie fonctionnaliste 14
B.Théorie systémique 15
VI.METHODE ET TECHNIQUES DE RECHERCHE 16
I.Méthode de recherche 16
II.Techniques de recherche 16
VII.SUBDIVISION OU SOMMAIRE DU TRAVAIL 17
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL 18
SECTION I. DEFINITION DE CONCEPTS DE BASE 18
§1.LES ÉLECTIONS 18
1.1Notion d'élection 18
1.2Le Système Electoral 20
1.3L'électorat 21
1.4La Campagne Electorale 21
1.5L'encadrement politique et juridique des élections
21
A.Encadrement politique des élections 21
B.L'encadrement Juridique des Elections 23
82
§2.CENI (LA COMMISSION ELECTORALE NATIONALE INDEPENDANTE)
24
§3.CREDIBILITE 24
§4.RESULTAT 25
SECTION II.LES NOTIONS CONNEXES 25
§1.LE VOTE 25
1.1Les modalités de vote 25
1.2Les déterminants de vote 25
§2.LA FRAUDE ELECTORALE 27
§3.CONTENTIEUX ELECTORAL 28
§4. CONTESTATION 29
SECTION III.LE SCRUTIN 30
§1.SCRUTIN MAJORITAIRE 30
A.Scrutin majoritaire à un tour ou a pluralité
des voix 30
B.Scrutin majoritaire à deux tours 30
§2.LE SCRUTIN MAJORITAIRE UNINOMINAL 31
§3.LE SCRUTIN MAJORITAIRE PLURINOMINAL OU DE
LISTE 31
§4.SCRUTIN CAPACITAIRE 31
§5.SCRUTIN CENSITAIRE 31
A.Le scrutin direct 32
B.Le scrutin indirect 32
Conclusion partielle 33
CHAPITRE. II. APERÇU HISTORIQUE DES ELECTIONS DANS LE
MONDE ET EN RDC 34
SECTION.I. L'APERÇU HISTORIQUE DES ELECTIONS DANS LE
MONDE 34
SECTION. II. HISTORIQUE DES ELECTIONS EN RDC 36
§1.AVANT L'INDÉPENDANCE 36
1.1Les premières velléités de
regroupements politiques 36
§2.LES ELECTIONS PENDANT LA PREMIERE REPUBLIQUE 36
2.1.Les premières élections communales 36
2.2.Les élections de 1960 37
2.3.Les élections de 1965 38
§3.LES ELECTIONS PENDANT LA DEUXIEME REPUBLIQUE 39
83
§4.LA TRANSITION DE 2001-2006 40
§5.LES ELECTIONS PENDANT LA TROISIEME REPUBLIQUE 42
§6.LA TRANSITION POLITIQUE DE 2016 45
5.1.Les élections de 2018 45
SECTION.III. APERÇU HISTORIQUE ET NATURE DE LA CENI
47
§1.APERÇU HISTORIQUE 47
§2.NATURE DE LA CENI 48
§3.ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA CENI 49
III.1. ORGANISATION DE LA CENI 49
III.1.1. LE PRESIDENT DE LA CENI 49
III.1.2. LE VICE-PRESIDENT 50
III.1.3. DU SECRETARIAT EXECUTIF NATIONAL 50
III.1.4. SECRETARIATS EXECUTIFS PROVINCIAUX 51
a) DU SECRETARIAT EXECUTIF PROVINCIAL 51
b) LES ANTENNES 51
III.1.5. LE RAPPORTEUR 52
III.1.6. LE PREMIER RAPPORTEUR ADJOINT 52
III.1.7. LE DEUXIEME RAPPORTEUR ADJOINT 52
III.1.8. LE QUESTEUR 52
III.1.9. LE QUESTEUR ADJOINT 52
III.1.10. LES MEMBRES DU BUREAU DE LA CENI 52
§4.FONCTIONNEMENT DE LA CENI 53
IV.1.La commission spéciale chargée de
l'inscription des électeurs et des candidats et la commission
spéciale
chargée du déroulement des scrutins et la
collecte des résultats 53
IV.1.1Le bureau national des opérations 53
IV.1.2. Le bureau de réception et de traitement des
candidatures 54
IV.1.3.Le centre national de centralisation des
résultats 54
IV.1.4.Le bureau provincial des opérations 54
IV.1.5.Le bureau relais des opérations 54
IV.1.6. Le centre de vote 54
IV.1.7. Le centre local de compilation des résultats
54
84
IV.1.8. Le bureau de liaison des opérations 54
IV.1.9. Le bureau de vote et dépouillement 54
IV.1.10.Les taches des membres du bureau de vote 55
Conclusion partielle 56
CHAPITRE.III.LES IMPLICATIONS DE LA CENI SUR LES ELECTIONS 57
SECTION 1. LES IMPLICATIONS DE LA CENI SUR LES ELECTIONS 57
§1.LES IMPLICATIONS POSITIVES DE LA CENI SUR LES
ÉLECTIONS 57
1.1.Élection comme moyen de participation politique 57
1.2.La souveraineté dans l'Etat 58
A.Le mécanisme de la démocratie semi directe 59
1.2.1. Le droit de vote 60
1.3.La légitimité des gouvernements et leurs
animateurs 60
1.4.Renforcement de la démocratie 61
1.5.Intégration nationale 61
1.6.Amélioration de la vie de membres qui compose la CENI
61
§2.LES IMPLICATIONS NEGATIVES DE LA CENI SUR LES ELECTIONS
62
2.1.L'inféodation de l'administration électorale
62
2.2La politisation de la commission électorale nationale
indépendante 63
2.3.Le manque de crédibilité des élections
64
2.4.Le non apaisement du scrutin 64
SECTION II CREDIBILITE DES ELECTIONS EN RDC 66
§1.LES ÉLECTIONS CRÉDIBLES,
TRANSPARENTES ET DÉMOCRATIQUES. 66
§2.RAISONS DE CONTESTATIONS DES RESULTATS DES
ELECTIONS 66
A.Le manque de transparence 67
B.La fraude électorale 67
C.La précipitation de la CENI pour organiser les
élections au délai constitutionnel cas des élections de
2011
68
D.La non-participation de l'UDPS dans la composition de la CENI
cas des élections de 2011 68
A.LES ACTEURS CENTRAUX DE CONTESTATIONS DES RESULTATS DES
ELECTIONS (2011-2018) 69
B.ACTEURS PERIPHERIQUES 69
SECTION III. CRITERES DES ÉLECTIONS DEMOCRATIQUES 72
85
A.ÉLECTIONS HONNETES 72
B.ÉLECTIONS TRANSPARENTES 72
C.ÉLECTIONS LIBRES. 73
D.ÉLECTIONS COMPÉTITIVES 73
E.ELECTIONS INCLUSIVES 73
CONCLUSION GENERALE 75
BIBLIOGRAPHIE 78
TABLE DES MATIERES 81
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