LE PORT EN EAU PROFONDE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE
DE KRIBI
Mémoire présenté pour
l'évaluation partielle en vue de l'obtention du diplôme de Master
II en Géographie
Spécialité : Dynamiques urbaines et
rurales
Option : Dynamiques urbaines
Par
Arsène ClaudeNWALAL
Matricule : 06H560
Licencié en Géographie
Sous la direction de
Pr.BenoitMOUGOUÉ
Maître de Conférences
Mars 2017
SOMMAIRE
INTRODUCTION
GENERALE.........................................................................1
I- DELIMITATION DU
SUJET..........................................................2
II- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU
SUJET.....................................4
III- PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE
RECHERCHE.....................................5
IV- REVUE DE LA
LITTERRATURE................................................................7
V- OBJECTIFS DE LA
RECHERCHE...............................................................14
VI- HYPOTHESES DE LA
RECHERCHE..........................................................15
VII- CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE.....................................................16
VIII- INTERET DE
L'ETUDE..........................................................................32
IX-METHODOLOGIE...................................................................................33
CHAPITRE I : PAYSAGE URBAIN DE LA VILLE DE KRIBI AVANT
L'AVENEMENT DU PORT EN EAU
PROFONDE.......................................................................40
CHAPITRE II : MUTATIONS SURVENUES DANS LA VILLE DE KRIBI A
L'ERE DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU
PROFONDE.........................................63
CHAPITRE III :RETOMBEES DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU
PROFONDE SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE
KRIBI.................................................86
CHAPITRE IV : LE PORT EN EAU PROFONDE ET PERSPECTIVES DE
DEVELOPPEMENT DE
KRIBI......................................................................106
CONCLUSION
GENERALE.........................................................................124
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................127
ANNEXES...............................................................................................135
TABLE DES
MATIERES.............................................................................154
DEDICACE
A nos parents
Monsieur Jacob NWALAL MAOUCK et madame
Honorine Liliane NGO MINKA;
A notre fiancée
Mademoiselle Florence Agathe BONKWAHA
BANG;
A nos enfants ;
Ezra Christ - David NWALAL, Emmanuelle Alexandra
DIWANDJA NWALAL,
Emile Marcel Nathanaël BANG
REMERCIEMENTS
Ce travail de recherche n'a été possible que
grâce à l'encadrement de l'ensemble des enseignants du
département de Géographie de l'Université de
Yaoundé I. Une reconnaissance particulière est adressée
aux :
- Pr. Benoît MOUGOUE, notre directeur de mémoire,
pour son encadrement et son énorme contribution à la
rédaction de ce travail ;
- Pr. Paul TCHAWA, chef de Département, Vice Doyen
chargé de la scolarité, qui a toujours été attentif
à nos sollicitations ;
- Dr Paul Blaise Mabou et Dr Mediebou Chindji, pour leurs
conseils et leur assistance multiformes;
- membres de notre famille et particulièrement,
à nos frères et soeurs, Marie Joanne NGO NWALAL, Georges Patrick
MANDENG, Frank Ariel LIKOUND-LI-NWALAL, Prisca Honorine Cybill NGO NWALAL;
- camarades et amis KIBAZI Patrick, MBARGA MBARGA Tobie
Camille, AKAME ZE Georges Lionel, EKAH NGOLE Brice Lamy, MENDOUGA Yannick et
BANGWEN OUM Emmanuel qui ont toujours été disponibles ;
- personnel de la Communauté Urbaine de Kribi, aux
populations ainsi qu'aux institutions publiques, parapubliques et
privées qui ont bien voulu nous recevoir pendant notre
étude ;
- différentes administrations coutumières et
publiques de la ville de Kribi;
- personnel du MINDUH à Kribi ;
- personnel de l'unité opérationnelle du
Comité de Pilotage et de Suivi de la Réalisation du CIPK,
particulièrement à monsieur Stéphane TAGNE SIMO,
responsable du pôle environnement, qui a su nous prodiguer des conseils
et mettre à notre disposition la documentation nécessaire
à la réalisation de cette étude ;
- à monsieur Jules BONDIMA NGO, secrétaire
général des agences immobilières du Cameroun ;
Que toutes ces personnes, ainsi que toutes celles que nous
n'avons pas pu citer, trouvent en ce travail l'immensité, de notre
reconnaissance pour leur contribution à la réalisation de notre
étude.
RESUME
Au lendemain de la crise économique des années
1990, le gouvernement camerounais a mis un accent particulier sur le
développement des infrastructures. L'objectif général
poursuivi est de développer l'infrastructure en adéquation avec
la demande économique et sociale. Le port en eau profonde de Kribi fait
partie de cette logique.
La ville de Kribi jouit d'un avantage stratégique
grâce à sa localisation à proximité de
l'océan. Cette opportunité est peu exploitée.
Contrairement aux grandes villes du monde qui se sont développées
grâce à leur localisation littorale, Kribi ne revêt pas le
visage d'une ville développée. La construction d'une
infrastructure, le port en eau profonde induit, des mutations
considérables aussi bien sur le paysage urbain que sur le plan
socio-économique. La ville présente progressivement un nouveau
visage et, elle présente des perspectives prometteuses de
développement.
Pour mener notre étude, nous avons utilisé la
méthode hypothético-déductive qui consiste à
émettre apriori des hypothèses qui ont été
vérifiées grâce aux enquêtes et aux données
recueillies sur le terrain. Nous avons formulé la réponse
anticipée principale suivante : Le port en eau profonde, au
stade actuel de sa construction, influence le développement de la ville
de Kribi tant sur le plan socio-économique que sur le plan
morphologique.
Au terme du traitement des données à l'aide des
logiciels statistiques et d'analyse spatiale, nous avons progressivement abouti
à quelques résultats. Le paysage urbain de Kribi n'était
pas reluisant avant la construction du port en eau profonde. Par la
multiplicité des projets qui l'accompagnent, le port en eau profonde
permet des mutations visibles dans la ville, sur le plan
socio-économique et sur le paysage urbain. Le port en eau profonde
génère des bénéfices pour les habitants de la
ville. La présence du port en eau profonde dégage des
perspectives positives de développement et favorise la création
d'une ville nouvelle.
Le développement de Kribi est en bonne voie, et pour le
maitriser, il serait judicieux de tenir compte des scénarii de
développement retenus dans le Plan de Développement Urbain (PDU)
de Kribi.
Mots clés : Développement,
socio-économique, eau profonde, port, Kribi.
ABSTRACT
In the wake of the 1990s economic crisis, the government of
Cameroon laid special emphasis on infrastructural development. Generally
speaking, the objective is to develop infrastructure that will match economic
and social demands. The Kribi Deep Seaport fell in line with this objective.
The town of Kribi offers strategic advantages due to its
proximity to the sea. Such advantages are not fully maximized. Unlike other
major cities around the globe that have been developed thanks to their coastal
location, Kribi does not reflect a developed town. The construction of the
Kribi Deep Seaport, will lead to considerable changes both on the urban
landscape and socioeconomic level. The town is gradually taking on a new face,
and its prospects for development are high.
To carry out our study, we used the hypothetico-deductive
approach which consisted in making assumptions that were verified thanks to a
survey and data collected from the field. This work hypothesis that,
the Kribi Deep Sea Port, at its present construction phase, would have an
positive impact on the development of Kribi, both on the socio-economic and
morphological level.
At the end of the study, which consisted of processing data
using statistical and spatial analyses softwares, we obtained some results.
Kribi's urban landscape left much to be desired before the construction of the
deep sea port. Through the multiplicity of projects that accompany it, the deep
seaport brings about visible changes in the town, both on the socioeconomic and
the urban landscape level. The deep seaport generates profits for the
inhabitants of the town. The deep seaport creates positive prospects for
development and paves the way for the creation of a new town.
The development of Kribi is on the right track, and to ensure
it, it would be wise to take into account the development stages recorded in
the Kribi Urban Development Plan.
Key words: Development, socioeconomic, deep water,
seaport, Kribi
Figure 1 : Localisation de la zone
d'étude..............................................................4
Figure 2 : Etapes de l'adoption ou de la
diffusion d'une innovation selon Rogers..............28
Figure 3 :Répartition spatiale
des ménages
enquêtés................................................37
Figure 4 : Tissu urbain de la ville de
Kribi............................................................43
Figure 5 : Niveau de standing des
quartiers de la ville de Kribi...................................48
Figure 6 : Proportion des
différents types de voies dans la ville de
Kribi........................49
Figure 7 : Réseau viaire de la ville
de Kribi en 2010.................................................50
Figure 8 : Composition du trafic par type
de Véhicule..............................................54
Figure 9 : Synthèse (en %) des
activités économiques des populations de
Kribi.................55
Figure 10: Activités du secteur primaires
(%).......................................................56
Figure 11 : Employés du secteur
tertiaire dans la ville de Kribi....................................59
Figure 12 :Perceptions des impacts de
l'aménagement du port en eau profonde par les habitants de la ville de
Kribi............................................................................63
Figure 13 : Secteurs sociaux en mutation
selon l'opinion de la population de la ville de
Kribi........................................................................................................64
Figure 14 : Impacts de la construction du
port en eau profonde à Kribi par quartier...........65
Figure 15 : Spatialisation des impacts de
la construction du port en eau profonde à Kribi
...............................................................................................................66
Figure 16 :Amélioration de la
voirie dans la ville de Kribi.......................................72
Figure 17 : Evolution de la qualité
des voies dans la ville de Kribi...............................72
Figure 18 : Réseau viaire actuel
de la ville de Kribi.................................................73
Figure 19 : Perception de
l'évolution des activités de la ville de Kribi par les
populations.................................................................................................76
Figure 20 :Opinion (en %) de la population
de Kribi sur l'avènement de nouvelles activités
économiques...............................................................................................76
Figure 21 : Activités
économiques en croissance ou en voie de
pérennisation..................77
Figure 22 : Évolution croissante des
fabriques de parpaings et des dépôts de bois..............80
Figure 23 : Géo-localisation de
quelques Sociétés Civiles Immobilières à
Kribi...............81
Figure 24: Evolution des SCI dans la ville de
Kribi au cours des 20 dernières années........82
Figure 25 : Opinion des habitants de Kribi sur
les retombées du port en eau profonde avant sa
construction................................................................................................87
Figure 26 : Opinion en % de la population
sur les retombées de l'aménagement du port en eau profonde de
Kribi pendant sa construction
.......................................................88
Figure 27 : Raisons justificatives de
l'optimisme des populations sur les retombées de la mise en oeuvre du
port en eau profonde
..............................................................90
Figure 28 : Raisons justificatives du
pessimisme de certains habitants..........................91
Figure 29 : Opinion (%) de la population
sur l'existence de nouveaux emplois générés par la mise en
oeuvre du port en eau profonde de
Kribi.....................................................92
Figure 30 : Avis des habitants de Kribi
sur leur représentativité nombreuse dans les emplois
générés par la construction du port en eau
profonde.................................................93
Figure 31 : Nouvelles activités des
populations en fonction des périodes.......................93
Figure 32 : Ampleur des nouvelles
activités dans la ville de Kribi................................94
Figure 33 :Evolution moyenne du nombre
d'abonnés à l'électricité dans la ville de
Kribi........................................................................................................98
Figure 34 : Estimation de la moyenne (%)
d'abonnements récents à l'électricité en fonction
de certains quartiers de la ville de
Kribi.............................................................100
Figure 35 : Présence du
réseau d'adduction d'eau potable dans les quartiers de Kribi
............................................................................................................103
Figure 36 : Proportion des abonnés
actifs à la CDE pendant la construction du port en eau
profonde.................................................................................................104
Figure 37 : Niveau d'instruction des
habitants de la ville de Kribi.............................107
Figure 38 : Equipements scolaires existants
et équipements scolaires prévus dans la ville de
Kribi......................................................................................................107
Figure 39 :Equipements sanitaires existants
et prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon
2030..................................................................................109
Figure 40 : Equipements sportifs existants
et prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon
2030...........................................................................................110
Figure 41 : Equipements marchands
existants et prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à
l'horizon
2030..................................................................................115
Figure 42 : Avis des habitants de la
ville de Kribi sur la croissance démographique.........117
Figure 43 : Raisons des récentes
migrations........................................................118
Figure 44 :Population récemment
installée dans un quartier périphérique de
Kribi............119
Figure 45 : Raisons de l'installation
des populations en zone périurbaine......................120
Figure 46 : Perspectives d'extensions
urbaines dans la ville de Kribi...........................121
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Conceptualisation de
l'eau.................................................................18
Tableau 2 : Conceptualisation de
port.................................................................19
Tableau 3 : Typologie des
villes.......................................................................22
Tableau 4 : Conceptualisation du
développement..................................................26
Tableau 5 : Répartition de
l'échantillon d'enquête par
quartier...................................36
Tableau 6 : Activités
socio-professionnelles des chefs de ménages enquêtés dans
la ville de
Kribi............................................................................................................38
Tableau 7: Chefs de ménages
soumis au questionnaire..............................................38
Tableau 8 : Répartition de
la population de la ville de Kribi.......................................44
Tableau 9 : Répartition des types
de voies dans la ville de Kribi..................................49
Tableau 10 : Opinion de la population
sur les volets en mutations dans la ville de
Kribi........................................................................................................64
Tableau 11 :
Représentativité de la typologie de l'habitat dans la
ville de Kribi................74
Tableau 12 :Différentes SCI
présentes dans la ville de
Kribi......................................80
Tableau 13 : Apport du projet du port en
eau profonde............................................87
Tableau 14: Fondement rationnel de la perception
positiviste des retombées du port en eau profonde de
Kribi..........................................................................................89
Tableau 15 : Fondement rationnel de la
perception négativiste des retombées du port en eau profonde de
Kribi
.........................................................................................90
Tableau 16 : Apport en infrastructure
liées à la construction du port en eau profonde de
Kribi........................................................................................................95
Tableau 17 : Moyenne des abonnés
récents dans certains quartiers de la ville de
Kribi........................................................................................................99
Tableau 18 : Evolution du nombre
d'abonnés actifs à différentes périodes de
l'aménagement du port en eau profonde de
Kribi......................................................................104
Tableau 19 : Etablissements scolaires
existants ou en projet de création dans la ville de
Kribi........................................................................................................107
Tableau 20 : Etablissements sanitaires
existants ou en projet de création dans la ville de
Kribi.......................................................................................................108
Tableau 21 : Equipements sportifs
existants et prévus dans la ville de Kribi..................109
Tableau 22 : Capacités
(m3) du château d'eau existant et du château en cours de
réalisation.................................................................................................111
Tableau 23: Cadre de planification
stratégique des activités de
transport/réseaux............112
Tableau 24 : Prévisions d'emplois
par les grandes industries à Kribi...........................113
Tableau 25 : Equipements marchands
existants et équipements marchands prévus dans la ville de
Kribi...............................................................................................115
Tableau 26: Cadre de planification
stratégique des grands équipements........................116
Tableau 27 : Avis des habitants sur la
période de croissance de la population de la ville de
Kribi.......................................................................................................118
LISTE DES PHOTOS ET PLANCHES
Photo 1 : Habitat de type colonial au
quartier administatif..........................................46
Photo 2 : Voie revêtue en cours de
dégradation à
Talla............................................52
Photo 3 : Champ de manioc au quartier
Nziou.......................................................56
Photo 4 : Embarcation utilisée
pour la
pêche........................................................58
Photo 5 : La fabrication d'un filet de
pêche.........................................................59
Photo 6 : La marina de
Kribi............................................................................61
Photo 7 : Aménagement d'une buse
en zone urbaine au quartier petit Paris....................68
Photo 8 : Fabrique de parpaings
récente au quartier
Zaïre..........................................79
Photo 9 :Aspect extérieur d'une SCI
à Kribi.........................................................82
Photo 10 : Aménagement des plages
des chutes de la Lobé.........................................83
Photo 11 : La présence de la KPDC
à Kribi..........................................................101
Photo 12 : Panneau indiquant les travaux
d'aménagement des infrastructures de GDF
Suez......................................................................................................114
Planche 1 : Structure du tissu urbain de
Kribi.......................................................42
Planche 2 :Habitat traditionnel en
matériaux provisoires..........................................45
Planche 3 : Habitat
moderne............................................................................51
Planche 4 : Etat des voies non
revêtues dans la ville de
Kribi......................................49
Planche 5 :Etat des ouvrages de
franchissement à la périphérie de
Kribi........................53
Planche 6 : Lieux de débarquement
et lieux de vente des produits de pêche....................57
Planche 7 : Quelques types de commerces
dans la ville de Kribi..................................60
Planche 8 :Panneaux indiquant
l'aménagement et la réhabilitation de la voirie urbaine
Kribi........................................................................................................67
Planche 9 : Projet de redimensionnement
du gabarit des voies de Kribi.........................69
Planche 10 :Etat des travaux
d'aménagement des voies de communication dans la ville de Kribi sous la
construction du port en eau
profonde...................................................71
Planche Photo 11 : Réhabilitation de
l'habitat........................................................75
Planche 12 : Quelques banques
installées pendant la mise en oeuvre du port en eau
profonde....................................................................................................78
Planche 13 : Assainissement des eaux
pluviales......................................................96
Planche 14 : Marché central
réaménagé...............................................................97
LISTE DES ACRONYMES ET
SIGLES
AEFALSH : Association des Étudiants
de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines
AES-SONEL : Acquired Energy
Supply-Société Nationale d'Electricité
BAD : Banque Africaine pour le
Développement
BM : Banque Mondiale
BUCREP : Bureau Central des Recensements et
des Études de la Population
Carr. : Carrefour
CAVIE : Enquête sur le Cadre de
Vie
CDE : Camerounaise des Eaux
CIPK : Complexe Industrialo-portuaire de
Kribi
CNRS : Centre National de la Recherche
Scientifique
CNUCED : Conférence des Nations
Unies sur le Commerce Et le Développement
CUK : Communauté Urbaine de Kribi
DAO : Dessin Assisté par
Ordinateur
DSCE : Document de Stratégie pour la
croissance et l'Emploi
DSRP : Document de Stratégie de
réduction de la pauvreté
DUP : Déclaration d'utilité
publique
ENEO : The Energy Of Cameroon
Ets. : Etablissements
FALSH : Faculté des Arts, Lettres et
Sciences Humaines
FMI:Fonds Monétaire International
GPS : Global Positionning System
GWP: Global Water Partnership
HEVECAM: Société des
Hévéas du Cameroun
INC: Institut National de Cartographie
IRD : Institut de Recherche pour le
Développement
IRSIT : Institut de Recherche en
Stratégie Industrielle et Territoriale
KPDC : Kribi Power Development
Corporation
MINHDU : Ministère de l'Habitatet du
Développement Urbain
ONU : Organisation des Nations Unies
ONU-HABITAT : Organisation des
Nations-Unies pour l'Habitat
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PNB : Produit National Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPTE : Pays Pauvres Très
Endettés
RGPH : Recensement Général
sur la Population et l'Habitat
SCI : Société Civile
Immobilière
SNEC : Société Nationale des
Eaux du Cameroun
SOCAPALM : Société
Camerounaise des Palmeraies
PDU : Plan Directeur d'Urbanisme
INTRODUCTION GENERALE
Le développement urbain constitue un énorme
défi pour les gouvernements en matière de politique. C'est
également le cas dans les domaines de la planification, des
infrastructures, de l'emploi, des services sociaux, de la
sécurité et de l'environnement.
Le manque d'infrastructures suffisantes pour répondre
aux besoins humains essentiels freine la croissance économique de toutes
les villes et métropoles africaines. Selon la BAD le principal
problème réside sur la faiblesse financière des Etats
africains, dont les budgets alloués aux infrastructures sont souvent
soit inférieurs aux montants estimés soit alors mal
gérés.
Néanmoins, à partir des villes en pleine
expansion,les gouvernements mettent en place des stratégies qui
consistent à redynamiser le niveau de vie des populations, de rendre
l'économie compétitive et croissante, d'attirer les
investissements et d'introduire de nouvelles technologies. Par
conséquent, les villes africaines peuvent devenir d'importantsmaillons
pour une croissance locale fondée sur la demande, l'intégration
régionale et l'innovation technologique.
Parmi les stratégies envisagées par les
gouvernements, figure en bonne place celle du développement des
infrastructures en adéquation avec la demande économique et
sociale. C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet de construction du
port en eau profonde de Kribi, qui épouse le Document de
Stratégie de Croissance et d'Emploi (DSCE) du gouvernement
camerounais.
Les centres urbains sont de potentiels moteurs de croissance
et de développement. En Afrique, et malgré les défis
auxquels les villes sont confrontées, elles génèrent
près de 55% du PNB total du continent depuis quelques
années1(*).
Ainsi, les pays les plus riches sont plus urbanisés que
les plus pauvres. D'un autre côté, les pays sans littoral sont
moins urbanisés que les pays riverains ayant le même niveau de
revenu (ONU, 2007). La proximité du littoral est donc un avantage
indubitable pour le processus d'urbanisation.
En effet, une ville littorale est une fenêtre
ouverte sur le reste du monde. La présence d'un port dans cette ville
favoriserait des aménagements particuliers et un niveau d'urbanisation
adéquat pour répondre aux sollicitations externes. La
construction du port en eau profonde de Kribi épousera cette logique et
en conséquence favorisera le développement la ville de
Kribi.
I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU
SUJET
La crise économique des années 1985 - 1990 a
joué un rôle majeur dans la fragilisation du système
économique camerounais. Les reformes imposées par les
institutions de BrettonWoods et l'application des PAS avaient
entraîné un retentissement de l'influence de l'État
camerounais dans les activités économiques en
général et dans celles de son parc infrastructurel en
particulier. Pendant cette période de crise, la dépense publique
avait connu une forte diminution. Les investissements publics qui
étaient de 450 milliards en 1985/1986, vont chuter drastiquement pour ne
plus représenter en 1993/1994 que moins de 30 milliards (Ondoa Manga,
2006).Le Cameroun connaît alors des décennies
d'ajustement structurel, qui ont favorisé son endettement auprès
des organismes pourvoyeurs de fonds tels que le FMI et la BM. Cependant, le
secteur des infrastructures reste en marge du budget de l'Etat, car elles
nécessitent de gros investissements et, par conséquent, de grands
sacrifices que l'Etat camerounais ne peut pas se permettre.
De par les gains de compétitivité qu'elles
génèrent, les infrastructures jouent un rôle moteur dans la
facilitation des échanges et la promotion d'une croissance forte et
durable. La crise économique des années 1990 a
arrêté leur développement entamé depuis les
indépendances, en même temps qu'elle a annihilé les efforts
pour leur maintenance. Ainsi, le parc infrastructurel s'est très
fortement dégradé et contribue aux faibles performances de
l'économie camerounaise2(*). Dans le cadre de sa stratégie de la
croissance, et dans la perspective d'un Cameroun émergent à
l'horizon 2035, le gouvernement met un accent tout particulier sur le
développement des infrastructures, l'objectif général
poursuivi étant de mettre les infrastructures en adéquation avec
la demande économique et sociale.
Dans les années 2000, le Cameroun arrive au terme de
son ajustement structurel. Il connaît ensuite la politique de l'atteinte
du point d'achèvement de l'initiative PPTE (Pays Pauvres Très
Endettés). Celle-ci est marquée par l'allégement de la
dette et la possibilité pour l'Etat de renouer avec l'investissement
public, après deux décennies d'ajustement structurel.
Le Port en eau profonde de Kribi, vient donc, au même
titre que plusieurs autres projets dits structurants, c'est-à-dire
porteurs de croissance, et générateurs d'emplois, marquer
l'ère de renouement avec l'investissement public.Il marque une nouvelle
ère dans le développement du Cameroun en général,
et en particulier dans son développement socio-économique car il
est intégrateur et générateur de croissance, d'emplois et
de richesse.
La présente étude vise à mettre en relief
en termes de développement, les bénéfices
socio-économiques que la ville et la population pourraient tirer de la
construction du port en eau profonde de Kribi.
II-DELIMITATION DU SUJET
Le thème de notre travail s'intitule :Le
port en eau profonde et le développement de la ville de
Kribi. La délimitation de notre sujet d'étude tient
compte de trois aspects :
- un aspect spatial
- un aspect thématique
- un aspect temporel
II-1.1 Délimitation spatiale du sujet
La ville de Kribi est située au bord du golfe de
guinée, dans la Région du Sud Cameroun (Fig. 1).
Elle est localisée entre le 2°40'00 - 2°57'00" Nord et le
9° 50'00" - 10°00'00"Est. Son altitude moyenne est de 18 m.Kribi est
le chef-lieu du Département de l'Océan.
La ville s'étend sur une superficie
d'environ30 000 Km².Elle est subdivisée en deux
arrondissements: Kribi 1er et Kribi 2equi ont
respectivement pour Chef-lieuMassaka et Dombé3(*), la zone portuaire relève
de Grand Batanga dans l'arrondissement de Kribi 1er. Du point de vue
de l'organisation communale, les deux arrondissements font parties
intégrantes de la Communauté Urbaine de Kribi (CUK) (figure
1).
Sources : MINTP, BUCREP, FEICOM,
enquête de terrain 2014
Figure 1 : Localisation de la zone
d'étude
La ville est limitée :
- au Nord par l'arrondissement de la Lokoundjé dans le
département de l'Océan
- au Sud par l'arrondissement de Campo dans le
département de l'Océan
- à l'Est par l'arrondissement de
Nyè'été, dans le département de l'Océan
- à l'Ouest par l'Océan Atlantique.
II-1.2 Délimitation thématique du
sujet
Le cadre thématique de notre étude comprend deux
variables interdépendantes : Le port en eau profonde et le
développement de la ville.
La variable « port en eau profonde »
permet de montrer l'importance de cette infrastructure pour la ville et sa
population. La variable « développement de la
ville », s'applique sur le plan local. Elle met en relief, les
innovations survenues sur les plans socio-économiques et
infrastructurels.
II-1.3 Délimitation temporelle du
sujet
Le présent sujet est traité à partir des
données comprises entre 1980 et 2014. L'année 1980 marque le
début de l'initiative du projet de construction du port en eau profonde
de Kribi. Ce projet connaît un réel retard à cause de la
crise économique des années 1990. Il est relancé en 2008
après l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE.
L'année 2014 suppose que plus de 80% des travaux sont
réalisés et forcément des mutations de plusieurs ordres
sont ressenties dans la ville de Kribi. La mise en oeuvre d'une partie du port
en eau profonde de Kribi s'est achevée en juin 2014.
III-PROBLEMATIQUE
Le développement d'une ville comme Kribi renvoie
à un ensemble de dynamiques dans divers réseaux et dans divers
secteurs d'activités. Ceci se manifeste le plus souvent par une
croissance durable sur le plan social et économique. Il s'agit aussi, de
la mise en place des infrastructures nouvelles, de l'avènement
d'activités économiques nouvelles, voire l'augmentation et la
pérennisation de celles déjà existantes.
Les effets des ports sur les villes sont au centre des
questionnements. La ville et le port ont des fonctions divergentes à
cause de leurs systèmes dualistes. Ces fonctions sont souvent
présentées en termes de conflits (GABRIELLI, 1992)
aggravés par les nouveaux défis de la concurrence dans un
marché mondialisé, qui a créé un besoin de
modernisation technologique des ports et des infrastructures. Le fait qu'il
existe un lien fondamental entre la ville et le port est indéniable. Que
le port soit situé au centre ou en périphérie de la ville,
ce lien est plus que perceptible.
En général, les villes littorales connaissent un
développement différent de celui des villes continentales car, la
présence d'un port y est un facteur influent. Ce sont des villes qui, de
près ou de loin, contribuent au phénomène de
l'étalement urbain (CHERYL ARSENAULT, 2005). À cet effet, les
villes portuaires (villes-ports) sont les plus concernées.
Au cours des 20 dernières années, 352 nouvelles
villes ont été construites. Il est prévu qu'en 2020, la
grande majorité des populations cohabite en zone urbaine, soit
75% de l'humanité selon l'Agence des Nations Unies pour les
Établissements Humains (2003). De ce fait,
l'accélération rapide de l'urbanisation et le
développement des organisations urbaines vers une intense
complexité, deviennent des réalités qu'il faut
considérer dans le débat du devenir de la ville de
demain. Au vu de cette analyse, on est en droit de comprendre que la ville joue
un rôle attractif sur la population. C'est le cas même de la ville
portuaire.
Douala, ville portuaire et capitale économique du
Cameroun, constitue un exemple patent de la ville littorale des pays du Sud.
Ses caractéristiques économiques font d'elle la ville la plus
peuplée du Cameroun après Yaoundé, avec un peu plus de
1 900 000 habitants4(*), soit 11% de la population nationale. Elle exerce une
attraction quasi-irréversible sur le reste du pays, car elle
bénéficie comme bon nombre de villes littorales d'un avantage
économique du fait de la présence du port. Cette ville assure 90%
du trafic portuaire, 75% de la production industrielle nationale, 85% des
activités ferroviaires pour le transport des marchandises5(*). La ville de Kribi pourra-t-elle
rivaliser avec ces statistiques ?
Kribi est une ville littorale de 93 246 habitants6(*). Au regard de ce chiffre, la
ville de Kribi concentre, à elle seule 43,8% de la population du
département de l'océan. Kribi regroupe presque 80% de la
population urbaine du département avec 52,8%7(*) citadins.
En dépit de la multitude des hôtels et la
présence aussi bien d'un port maritime que de nombreux services publics,
la ville de Kribi donne l'impression d'une ville moyenne. Cependant, elle n'est
pas à la hauteur de sa réputation sur le plan économique.
Elle est marquée par l'omniprésence de motos-taxis, la
rareté de taxis-autos, l'insuffisance d'infrastructures viables dans les
marchés. La trame viaire de Kribi, reste fortement influencée par
les axes routiers qui relient la ville à son environnement lointain ou
proche. Dans leur tronçon urbain, ces voies présentent une
configuration triangulaire.
Les quelques rares taxis qui existent à Kribi
desservent uniquement les axes bitumés. Dans le port maritime, le trafic
des marchandises est relativement faible comparé aux autres ports du
pays.
Au regard de ce qui précède, quelques
questionnements nous interpellent.
III.1Question principale.
Le port en eau profonde peut-il influencer le
développement de la ville de Kribi ?
III.2 Questions spécifiques
1) Comment se présentait la ville de Kribi avant
l'aménagement du port en eau profonde ?
2) Quelles sont les mutations survenues dans la ville de Kribi
pendant la construction du port en eau profonde?
3) Quelles sont les retombées du port en eau profonde
sur le développement de la ville de Kribi?
4) Que peut offrir le port en eau profonde en termes de
perspectives de développement de la ville de Kribi?
IV-REVUE DE LA LITTERRATURE
Notre revue de la littérature compile les travaux des
auteurs qui ont traité des relations entre les villes et les ports
souvent appelées villes ports. Elle évoque prioritairement
l'influence que les ports exercent sur les villes, ensuite de manière
réciproque l'influence des villes sur les ports. Elle se structure en
plusieurs rubriques.
IV.1 Difficulté de définition de la
ville portuaire
La ville portuaire est une entité urbaine très
complexe à cause de sa situation géographique en bordure du
littoral. Elle n'a pas une définition conventionnelle, mais il est
possible de la comprendre en s'appuyant sur certains facteurs. Plusieurs
analyses comparatives permettent à cet effet de distinguer une ville
portuaire d'une autre.
Brunet R. (1997) souligne le fait qu'une définition
consensuelle de la ville portuaire, renvoie à la difficulté
de traiter d'un objet réel non identifié.Sur ce,
Chaline C., (1994), pense qu'il s'agit d'unecatégorie scientifique
particulière. Ce point de vue est partagé par MorvanM.,
(1999) qui propose à cet effet d'adopter une
méthodologie spécifique pour tenter de définir
la ville portuaire. Les historiens anglo-saxons évoquent
également cette ambigüité dans la définition de la
ville portuaire. Broeze F., (1989), Reeves P.et al. (1989) pensent que
lorsqu'on évoque la ville portuaire, on se heurte à sa
diversité et l'on tombe soit dans l'ornière des villes, soit dans
celle des ports et du monde maritime. La spécificité de l'objet
étudié est remise en question par rapport à ceux dont il
se distingue : les ports sans ville, les villes sans port.
Selon BrocardM., (1994) le rôle de la ville portuaire
dans l'espace géographique est pourtant clair. Il s'agit bien
d'un noeud de circulation à l'interface des réseaux
maritimes et terrestres. White H.P. et SeniorM.L.,
(1983), la qualifient de fonction originelle de rupture de charge
qui en fait une synapse. Dans le même ordre d'idées,
Brunn S.D. et WilliamsJ.F., (1983) pensent que la ville portuaire est un
point-clé de l'organisation de l'espace. A cet effet,
Bastié J. et DézertB., (1980) la définissent comme une
ville-noeud de communication. Dans cette ville, BrunetR., (2001)
spécifie qu'il s'y développe des activités
spécifiques.
Vigarié A. (1979) voit au sein de la ville portuaire un
triptyque. Il associe l'avant-pays (éventail des connections maritimes),
l'arrière-pays (aire de clientèle et de desserte terrestre) et le
port qui fait la jonction entre les deux. FrémontA., (1996) l'a
appelé le `triangle magique' qui suppose d'efficaces interfaces entre
les susdits espaces mais aussi avec la ville. Sous un autre angle, PearsonM.N.,
(1999) pense que l'avant-pays marin ferait ainsi la spécificité
des villes portuaires par rapport aux autres villes. Or, dès que l'on
quitte ces aspects trop généraux, la ville portuaire nous
échappe par la multiplicité des formes et des dosages
fonctionnels qu'elle prend dans la réalité. Boyer J.C. et
VigariéA., (1982) pensent que la ville portuaire suscite des
débats houleux sur le rôle réciproque des fonctions
urbaines et portuaires à une échelle locale et
régionale.
IV.2 Ville portuaire : un point clé de
l'organisation de l'espace
Plusieurs auteurs ont défini la ville portuaire de
façon très simple avant d'y trouver la matière pour
alimenter des réflexions novatrices. Les multiples apports que l'on peut
considérer comme classiques font davantage ressortir les permanences, ou
structures, dont font état les villes portuaires.
Pour REEVESP., op. Cit. (1989), les fonctions de la ville
portuairesedifférencient des autres peuplements urbains
régionaux et déterminent sa configuration physique,
économique et sociale ». SHORTJ.R., (1984) pense quel'avantage de
l'accessibilité par la combinaison de différents modes de
transport, est censé favoriser la croissance économique et
spatiale. La réalité géographique montre certaines
récurrences souvent observées dans les manuels de
géographie : la corrélation probante entre la localisation des
grandes villes et celle des grands ports, selon des combinaisons variables.
Pour NOIN D., (1999), FUJITA M. et al. (1996), la ville
principale est en bordure de merdans de nombreux pays, les villes dominantes
s'étant très souvent développées à partir de
ports. DOGAN M. (1988) mesure cette corrélation. Il affirme que la
majorité des villes étudiées au monde sontdes ports
maritimes ou fluviaux actifs. Ce qui veut dire que l'activité portuaire
et maritime est toujours importante et joue un rôle clé dans
l'économie et la croissance de certaines villes.
WACKERMANNG., (1998) souligne l'idée selon laquelle
toute grande métropole multiplie des connections, dans une
évolution corrélée de son site, de ses besoins, de sa
taille. Dans d'autres cas où la grande ville ne se trouve pas sur le
littoral, celle-ci gagne la mer par tentacules interposées ou par la
création d'un avant-port dédié aux échanges
maritimes internationaux.
De nombreux manuels de géographie urbaine et de
géographie des transports à l'instar de celui de BRUNN S.D. et
al. (1983) présentent les villes portuaires comme des points clés
de l'organisation de l'espace. Celles-ci exercent des fonctions
particulières liées à l'exploitation d'un carrefour de
communications. Pour BASTIE J. et al. (1980), ce sont des villes-noeuds de
communication car, elles sont des carrefours de flux d'échanges.
Selon PINCHEMEL P.et al. (1997), les villes portuaires ne sont
pas seulement des lieux de passage. Les voies par les carrefours créent
des centralités spatiales. Ces centres inscrits dans la surface
terrestre sont en relation bouclée avec les centralités
fonctionnelles qui les suscitent et qu'elles suscitent. Le carrefour est
l'élément le plus symbolique de l'organisation de la Terre par
les hommes. Dans le même ordre d'idées, STECKB. (1995), pense que,
de tels lieux d'ouverture expriment une combinatoire, à
géométrie et à durée variables.Ceci relie plusieurs
activités tant sur le plan maritime que sur le plan terrestre. La ville
portuaire est une entité fondamentale pour le développement
industriel du littoral, car elle modifie sa configuration physique. A cet
effet, THAYER R.E. et al. (1989) soulignent que les seules configurations
physiques, spatiales et techniques ne suffisent pas à comprendre
l'évolution des villes-ports. Selon lui, plusieurs mécanismes
peuvent influencer positivement ou négativement leur évolution,
parce que tout dépend des fonctions qu'occupent ces villes.
IV.3 Typologie des villes portuaires
Pour JACKSON G., (1983) les villes portuaires sont choisies
par les sociétés comme des points commodes de la rupture de
charge. Certaines ont prospéré au point de diversifier leur
spécialité originelle, devenant d'importantes localisations
du peuplement et de création de richesses. Cependant, nombreuses sont
celles qui ont, pour des raisons diverses (ensablement, situation
périphérique, etc.), connu un déclin
irrémédiable.
Selon VIGARIE A., op. Cit. (1979), la typologie fonctionnelle
de villes portuaires distingue trois configurations possibles.
La première configuration considère
l'agglomération aux fonctions portuaires nettement prioritaires. Dans ce
cas, le pourcentage d'emplois portuaires n'est pas majoritaire dans l'emploi
urbain. Dans la seconde configuration, l'agglomération est à
vocation portuaire minoritaire, avec un tissu industriel continental et peu
lié à la navigation. Enfin, la troisième configuration
évoque l'agglomération à fonctions portuaires
minoritaires, dans un ensemble d'orientations tertiaires puissantes
(grandes capitales économiques des bords de mer) .
O' CONNOR (1989) dresse une typologie des villes portuaires
qui repose sur la localisation des services commerciaux maritimes. Il met en
relation villes et activité portuaires. Il en déduit une
corrélation entre le niveau de services maritimes et le niveau
métropolitain, que l'on retrouve sous trois grands types de villes
portuaires.
Le premier type présente une ville portuaire avec des
activités quotidiennes de transit, communes à tous les ports,
reposant sur les flux physiques. Le second type de ville portuaire fait
état d'une ville maritime industrielle. Elle arbore un éventail
de services à un nombre croissant de services à haut niveau,
négociations et contrats à long terme, tissu tertiaire
élaboré. Enfin, la ville internationale qui est une ville
mondiale ou maritime-clé et qui est souvent la plus grande ville du
pays. Elle a une politique de développement à long terme
sur les routes maritimes, les conférences, la finance
internationale.
La typologie de SEASSARO L. (1992), compare de façon
théorique l'importance respective des fonctions dans les villes
portuaires. Ce qui la conduit à formuler quatre grands types, plus ou
moins, spécialisés dans le pur transit portuaire.
SEASSARO L. (1992), présente la métropole
internationale dont les fonctions complètes (d'exécution et
de commandement) favorisent son insertion dans une multitude de réseaux
et de base économique productive. La ville portuaire en déclin
par contre jouit des fonctions d'exécution, de réseaux de flux.
Enfin, opposée à la ville portuaire déchue qui promeut
uniquement des fonctions d'exécution, la ville portuaire
monofonctionnelle jouit à la fois des fonctions d'exécution et de
commandement.
La classification de MARCADON J. (1997) repose sur une
variation de taille et de complexité des organismes portuaires selon
leurs relations avec l'environnement urbain. Le port métropolitain est
à vocation de transbordement, il dispose d'une gamme complexe
d'activités tertiaires et industrielles. Par contre, le port de taille
moyenne possède des fonctions moins puissantes, qui participent
néanmoins aux grands flux grâce, en partie, à un
passé de grande ville maritime. Enfin, le port secondaire dispose d'une
fonction de collecte (regroupement - éclatement des cargaisons).
Même s'il est relativement dépourvu de l'environnement urbain, il
possède néanmoins des fonctions diversifiées.
Il est clair qu'ici la fonction urbaine a une influence sur la
taille du port. L'environnement urbain conditionne l'activité et la
taille du port.
Selon C. DUCRUET (2004), les typologies ont tendance à
figer, à un moment donné, les combinaisons ville-port
repérables à travers le monde. De plus, elles sont rarement
appliquées, en tant qu'outil scientifique au service d'une
démonstration, car elles terminent la réflexion et l'enferment.
Elles sont pourtant un passage obligé de la compréhension des
relations ville-port et de leur diversité.
Le point commun de ces typologies est de faire primer la
variation de taille, la hiérarchie fonctionnelle, plus que de
mettre en évidence des qualités qui se combinent ou
s'opposent. La seconde information, presque implicite, est qu'il y a
une division spatiale entre les centres de commandement et les centres
d'exécution, les premiers combinant toutes les fonctions (base
productive, tertiaire, infrastructures), et les seconds n'étant
là que pour servir les flux.
D'après VIGARIE A. (1968), on dispose des bases d'un
classement fonctionnel des villes de la mer, au même titre que d'un moyen
pour déterminer l'organisation de l'espace littoral qu'elles recouvrent.
C. DUCRUET (2001 et 2004), pense qu'il paraît fondamental de faire
apparaître graphiquement les principales logiques en jeu. Cet état
des lieux l'a conduit à formuler une autre typologie basée sur
des principes dynamiques, à savoir la taille démographique
couplée au volume du trafic portuaire. De multiples combinaisons de la
ville et du port illustrent l'importance variable, économique ou
spatiale, des deux entités, ce qui fait référence aux
typologies précédentes.
La ville portuaire est également fondée sur des
fonctions spatio-temporelles qui, selon WANG J.J. et al. (2003), sont des
hypothèses possibles à partir du « village
côtier ». En effet, c'est le point de départ à
l'ancrage des sociétés littorales et du transport maritime,
jusqu'à la situation extrême de la ville-port mondiale (ou
« métropole portuaire »). Il combine toutes les
fonctions, sachant qu'il n'y a pas de déterminismeou d'évolution
linéaire pour toutes les villes portuaires.
Enfin, FREMONT A. et al. (2004) proposent trois types de
villes portuaires en fonction d'un schéma théorique qui lie la
situation sur une artère circumterrestre, la situation par rapport aux
marchés continentaux et l'imbrication locale des fonctions urbaines,
portuaires et industrielles.
IV.4 Relations entre la ville et le port
DUCRUET C. (2005), aborde le problème de
l'évolution des noeuds que l'on peut percevoir plus facilement dans les
relations villes - ports. Ce sont à la fois, des flux économiques
et des flux de transfert. Ces questions restent peu explorées.
ROBINSONR., (2002), relativise un trop grand déterminisme dans le
décrochage spatial et fonctionnel apparemment inéluctable auquel
les noeuds urbanisés sont confrontés. L'ampleur et les effets des
mutations en cours, notamment provoqués par l'émergence de
nouveaux ancrages hors des villes littorales, et suite à
différentes phases d'évolution et de banalisation de
l'économie urbaine, sont encore mal connus.
WANGJ.J., (2003), pense qu'il faut considérer plusieurs
facteurs tant au niveau de la ville qu'au niveau du port pour expliquer les
relations villes ports. GABRIELLI (1992), quant à lui, souligne l'aspect
conflictuel entre villes et ports souvent cause de la dualité qui les
oppose.
Pour CHERYL A., (2005), en général, les villes
littorales connaissent un développement différent de celui des
villes continentales car la présence d'un port y est un facteur
influent. Ce sont des villes qui, de près ou de loin, contribuent au
phénomène de l'éclatement urbain.
BIRD J. (1977), BROCARD M.et al. (1995), soulignent la
dissociation spatiale fonctionnelle du port. Ils estiment que celui-ci,
malgré le fait qu'il serve aux échanges commerciaux,
possède d'abord un ancrage urbain. Les noeuds urbains sont donc à
la fois des contraintes spatiales et des moteurs économiques pour les
flux, ceux-ci évoluant plus vite que les infrastructures d'où la
volonté de créer des noeuds modernes et fluides,
éloignés ou dans l'orbite d'un noeud plus âgé qui
reste incontournable du point de vue économique. Ils prennent comme
exemple la capitale régionale ou nationale.
MURPHEYR., (1989) définit les fonctions urbaines au
détriment du port. Il pense que l'inter connectivité des noeuds
portuaires, maritimes et de transport se fait de manière progressive et
influence l'économie urbaine autant que les activités qu'on y
retrouve. Cette logique est en partie appuyée par BROCARD M., (1988)
qui pense que cette vision est commune aux villes en général avec
en plus la présence du littoral qui conditionne leur
évolution.
PEARSON M., (1998) définit la spécificité
des relations des villes-ports en fonction du volume du flux de transport qui
serait proportionnel à la taille des villes dans l'espace
continental.BIRD J., (1977); VIGARIE A., (1979); VALLEGA A., (1983), FUJITA
M.et al. (1996), ont travaillé sur les avantages comparatifs des villes
sur les ports. Ils mettent en exergue une typologie fonctionnelle de la ville
portuaire qui distingue trois configurations possibles.
I.R.S.I.T, (2004), définit les fonctions urbaines et
portuaires. Il souligne la proéminence soit de la fonction
économique portuaire sur la ville, soit la fonction économique de
la ville sur le port.
CHENDJOU E. et al. (2003), dressent le profil d'une ville
littorale du SUD, en l'occurrence celle de Kribi. Ils soulignent les aspects
contrastants de son développement qui, bénéficiant d'une
grande notoriété, ne reflète pas vraiment le statut
extérieur qu'elle présente. En effet, la proximité de
l'océan y est un facteur important pour son développent, mais cet
avantage demeure peu exploité.
Les questions sur les ports et leur influence sur les villes
portuaires restent un sujet très épicé et très
dense sur lequel plusieurs auteurs ont contribué. Cependant, l'axe qui
met en exergue, de façon spécifique, le développement
d'une ville pendant la construction d'un port, demeure encore peu
exploré.
Notre étude sur « le port en eau
profonde et le développement de la ville de
Kribi », s'y intéresse. Elle souligne la
contribution du port en eau profonde dans le développement de la ville
de Kribi. De manière plus concrète, notre sujet propose,
à l'étape de construction, une analyse de la place du port en
eau profonde dans le développement de la ville de Kribi.
Notre étude vise à expliquer l'étape
principale du développement d'une ville portuaire en se
référant sur les études précédentes
relatives aux relations entre les villes et les ports.
V-OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
L'objectif est le but recherché en fonction des
attentes que le chercheur s'est fixé. Pour ce faire, il a
recours à un objectif principal de recherche qui se décline en
plusieurs objectifs spécifiques.
V.1 Objectif Principal
Notre étude vise à analyser l'influence que joue
le port en eau profonde dans le développement de la ville de Kribi tant
sur le plan socio-économique que sur le plan morphologique.
V.2 Objectifs spécifiques
Notre objectif principal se décline en objectifs
spécifiques à savoir:
- présenter le paysage urbain de la ville de Kribi
avant l'aménagement du port en eau profonde.
- présenter les mutations survenues dans la ville de
Kribi pendant la construction du port en eau profonde.
- analyser les retombées du port en eau profonde sur le
développement de la ville de Kribi.
- mettre en rapport le port en eau profonde et les
perspectives de développement dans la ville de Kribi.
VI-HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
Une hypothèse est une réponse
anticipée par rapport à une question posée. Elle peut
être vérifiée, infirmée ou confirmée.
Dans le cadre de notre recherche, nous distinguons l'hypothèse
principale des hypothèses spécifiques.
VI.1 Hypothèse Principale
Le port en eau profonde, au stade de sa construction, impulse
le développement de la ville de Kribi tant sur le plan
socio-économique que sur le plan morphologique.
VI.2 Hypothèses spécifiques
Notre hypothèse principale de recherche se
décline en hypothèses spécifiques:
- Avant la construction du port en eau profonde,le paysage
urbain de la ville de Kribi était déplorable.
- La construction du port en eau profonde induit des mutations
positives dans la ville de Kribi.
- L'aménagement du port en eau profonde
génère des retombées positives pour le
développement de la ville de Kribi.
- Le port en eau profonde augure des perspectives positives de
développement pour la ville de Kribi.
VII-CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Dans le cadre de notreétude,nous
avons utilisés certains concepts dont la conceptualisation qui est la
manière de les représenter nous a éclairés sur les
dimensions, les variables ainsi que les indicateurs qu'ils renferment.
VII.1 Cadre conceptuel
La présente étude développe des concepts
que nous avons utilisés à savoir : eau, port, port en eau
profonde, développement et ville.
VII.1.1 Eau
Le dictionnaire Futura Environnement (2014) se base sur
l'origine étymologique du concept eau pour le définir. L'eau
dérive du mot latin aqua qui a donné aquatique et du
grec hydros qui a donné hydrique ou hydrologie. En ce qui
concerne la température et la pression ambiante, c'est un
élément sous forme liquide. Elle est composée sous sa
forme pure de
molécules
qui associent deux
atomes
d'
hydrogène
et un atome d'oxygène (H2O).
Daniel et Judith Voet (2005) définissent l'eaupar un
composé
chimique
ubiquitaire sur la
Terre, essentiel pour tous les
organismes
vivants connus. C'est le milieu de vie de la plupart des
êtres
vivants. Elle se trouve en général dans son état
liquide et possède à
température
ambiante des propriétés uniques : c'est notamment un
solvant efficace pour
beaucoup de corps solides trouvés sur Terre -- l'eau est quelquefois
désignée sous le nom de « solvant
universel »8(*)
L'eau, sous sa forme liquide, est essentielle aux organismes
vivants à la fois par ses caractéristiques mécaniques et
ses propriétés chimiques. Ces êtres vivants peuvent par
conséquent être composés jusqu'à 97% d'eau.
D'un point de vue mécanique, la pression exercée
par l'eau, appelée pression hydrostatique, est utilisée par les
différents organismes pour se soutenir, que ce soit dans l'eau (
méduse...)
ou sur
terre
(végétaux).
D'un point de vue chimique, l'eau dissout la majorité
des corps solides et facilite ainsi les réactions chimiques, donc le
métabolisme.
L'eau est en effet un
solvant
essentiel, parfois qualifié de « solvant universel ».
Pour le World Water Council (WWC), la définition du mot
eau peut s'appuyer sur différentes fonctions et valeurs de l'eau qui
peuvent être divisées en trois niveaux
complémentaires :
- L'eau pour la vie dans sa fonction fondamentale de survie
pour les êtres humains comme pour les autres êtres vivants,
- L'eau pour les citoyens comme d'usage d'intérêt
général,
- L'eau pour le développement avec une fonction
économique liée aux activités de production, tels que
l'irrigation pour l'agriculture, l'hydroélectricité ou
l'industrie.
Pour résumer, l'eau est un élément
indispensable à la vie et à la santé humaine, elle
revêt de l'importance pour d'innombrables activités, dont
l'alimentation, la production hydroélectrique et diverses
activités socio-économiques et récréatives. D'une
sollicitation de l'eau à une autre, les sources varient en fonction des
besoins et de la destination que l'on lui réserve. C'est alors que l'on
pourrait avoir recours à la rivière, au fleuve ou à la
mer.
L'eau n'est pas uniquement un liquide incolore. Elle peut
avoir plusieurs couleurs qui varient en fonction de son origine et de sa
nature. C'est ainsi que certaines rivières, fleuves ou flaques d'eau ont
des couleurs variées. Ces cours d'eau sont chargés de biomasse ou
de sédiments, ce qui leur donne une couleur particulière.
En outre, la définition de l'eau dépend de la
dimension que l'on lui attribue. Chaque individu possède une perception
de l'eau qui lui est propre, c'est pourquoi d'un contexte à un autre, la
conception et la définition de l'eau varie.
Malgré la panoplie de définitions que l'on
attribue à l'eau, celle-ci finit néanmoins par trouver un
senscommun et universel dans l'esprit des Hommes.
Néanmoins pour une bonne compréhension il est
nécessaire deconceptualiser l'eau afin d'en ressortir les domaines, les
variables et les indicateurs qu'elle dégage (cf. tableau 1).
Tableau 1 : Conceptualisation de
l'eau
Concept
|
Dimensions
|
Variables
|
Indicateurs
|
Sous-indicateurs
|
Eau
|
Politique
|
Gestion de l'eau
|
Production agricole
|
Irrigation, drainage
|
Production d'eau potable
|
Disponibilité des adductions d'eau potable
|
Economique
|
Industrielle
|
Transformation
|
Eau distillée, utilisation pharmaceutique...
|
Commercialisation
|
Eau minérale, eau potable.
|
hydroélectricité
|
Barrage hydroélectrique, Production et distribution
d'électricité
|
Transport
|
Navigation maritime
|
Ecologique
|
Hydrologie
|
Etat liquide et solide
|
Condensation, nuages, pluies, lacs, mers, rivières,
calottes glaciaires, écoulements de surface, eaux souterraine
|
Environnementale
|
Gestion des eaux usées
|
Assainissement et épuration des eaux domestiques
|
Source : Enquête de terrain,
2014
VII.1.2 Port
Le Petit Larousse illustré (1991) définit le mot
port par l'action de porter, de soulever. Dans lexique militaire, il
désigne l'attitude d'un soldat qui présente les armes (port
d'armes). Dans la marine marchande, c'est également le fait de
transporter, l'on parle de port en lourd,expression qui désigne
la masse totale que peut porter un navire. Dans ce sens, le port est aussi un
abri naturel ou artificiel pour les navires, il est aménagé pour
l'embarquement et le débarquement du fret et des passagers.
L'encyclopédie Wikipedia (2013) définitle port
comme une
infrastructure
construite par l'homme, située sur le
littoral maritime, sur les
berges d'un
lac ou sur un
cours d'eau. Elle est
destinée à accueillir des
bateaux et
navires. Un port peut remplir
plusieurs fonctions, mais doit avant tout permettre d'abriter les navires, en
particulier pendant les opérations déchargement et de
déchargement. Il facilite aussi les opérations de ravitaillement
et de réparation. Il est un lieu de séjour.
À l'opposé d'un
mouillage ou d'un
havre consistant
généralement en une
rade protégée des
vents dominants et des
vagues par la terre, un port
sera protégé par une ou plusieurs
digues ou
môles.
Il pourra être composé de plusieurs darses, de parties
isolées par des écluses, de cales sèches ou flottantes. Il
peut nécessiter des
dragages afin d'entretenir
une profondeur suffisante. Le port lui-même est aménagé
avec des
jetées, des quais,
des
pontons et doit être
relié à d'autres moyens de transport (routier, ferroviaire,
etc.).
Des ports de toutes tailles existent, abritant de quelques
barques à des milliers de bateaux et installations utilitaires ou
industrielles de production. Plusieurs paramètres pris en compte
permettent de cerner la définition du port (cf. tableau 2).
Tableau 2 : Conceptualisation de port
Concept
|
Dimensions
|
Variables
|
Indicateurs
|
Sous-indicateurs
|
|
Economique
|
Industrie
|
Activités
|
Port de commerce
|
Port de pêche
|
Port de plaisance
|
Politique
|
Sécurité
|
Base navale
|
Port militaire
|
Géographique
|
Localisation
|
Port maritime
|
Situé sur la côte d'une mer ou d'un océan
|
Port fluviaux
|
Situés sur le bord d'un fleuve, d'une rivière ou
d'un canal
|
Ports lacustres
|
Situés en bordure d'un lac
|
Ports à sec
|
Situés à proximité d'un port de plaisance
|
Source : Enquête de terrain,
2014
VII.1.3 Port en eau profonde
Le port en eau profonde désigne un avant-port
aménagé à l'entrée de l'estuaire ou à
côté du
delta qui peut accueillir les
navires de grande taille et d'importants tirants d'eau, en particulier les
navires
pétroliers et
minéraliers,
mais aussi les
porte-conteneurs,
les
cargos, etc. Au début,
simple annexe du port de fond d'estuaire, l'avant-port devient souvent plus
important que le port traditionnel, sauf lorsque le port traditionnel a
réussi à garder dans un organisme portuaire unique le
contrôle de son ou de ses
avant-port(s) au prix
d'une « marche vers la mer » de ses équipements
portuaires modernes et de ses
zones
industrielles portuaires.
Le CNUCED définit le port en eau profonde comme un
port de quatrième génération qui obéit à une
classification dont il est au sommet. Malgré un volet économique,
il met l'accent sur la modernité. En effet, ayant tous les attributs
d'un port moderne, il intègre en plus les systèmes d'informations
qui englobent l'ensemble des ports dans un pays.
VII.1.4 Ville
La définition de la ville est très complexe car
elle n'est pas standard. Elle évolue d'un continent à un autre,
d'un pays à un autre et dépend aussi du niveau de
développement et du statut politique d'un pays. Pour définir la
ville, il faudrait tout d'abord considérer l'origine du mot.
Selon l'encyclopédie Wikiversité (2013),
étymologiquement, le mot ville vient de villa,
établissement rural autarcique qui a souvent constitué le noyau
des villes médiévales en Occident. La ville évoque aussi
la civitas, communauté de citoyens, vivant ensemble, et
possédant un mode de vie citadin. Ainsi, dès l'origine, la ville
apparaît comme une forme spatiale et un objet social.
LE CORBUSIER (1933)9(*) définit la ville en identifiant les fonctions
qu'on y retrouve c'est-à-dire travailler, circuler, habiter, se
recréer. Selon lui, ce sont les fonctions fondamentales d'une ville.
Cette définition fait ressortir le critère fonctionnel de la
ville.
Pour le BUCREP (2005)10(*), La notion de ville renvoie à un mode de vie,
une architecture particulière et à la présence des
unités de production économique qui confèrent à sa
population active de nombreuses opportunités d'exercice d'une
activité professionnelle dans les secteurs tertiaire et/ou secondaire.
Ce sont ces caractéristiques qui permettent de distinguer
aisément la ville du village (RGPH, 2005).
L'encyclopédie Wikiversité (2013) stipule que,
en se basant sur le critère statistique, la ville apparaît, d'une
part, comme un rassemblement humain sur une surface restreinte. D'autre part,
il s'agit des hommes agglomérés en nombre suffisant pour former
une forte densité spatiale. Selon les pays, cette caractéristique
est très variable. Cette variable se complète par d'autres
critères à savoir : Le critère spatial et le
critère fonctionnel.
Si l'on considère lepoint de vue géographique,
le terme de ville recouvre deux sens :
· spatial : Il s'agit d'agglomération
caractérisée par une certaine densité de l'habitat et une
population relativement nombreuse, cristallisée dans l'aspect
morphologique, le mode d'occupation du sol, etc.
· fonctionnel : La ville est un lieu
d'échanges, un noeud de flux de personnes, de capitaux, de marchandises,
de « culture », d'informations, d'idées, etc. Elle
est l'élément fondamental de l'organisation de l'espace, du fait
qu'elle entretient des relations et exerce une influence importante sur
l'espace qui l'entoure.
La ville apparaît donc comme un système. C'est un
ensemble d'éléments en inters - actions dynamiques. Ce
système qui comprend des sous-ensembles (hommes, capitaux,
marchandises), est complexe. Les parties du système n'évoluent
pas de la même manière, ni au même rythme.
Le symbole de carrefour est également
considéré dans la définition de la ville. En effet, c'est
un lieu d'échanges ramassé dans un espace limité où
la population se concentre.
Par opposition au monde rural, la ville abrite des citadins,
des gens qui ne travaillent pas la terre.La ville est un ensemble de
bâtiments, de structures et de réseaux de communication qui
assurent les fonctions travail - repos - loisirs pour la population qui s'y
trouve. Elle est aussi le lieu où doivent se tisser des liens sociaux,
où se développent différents usages. Elle doit donc
permettre un usage de ses structures et activités tourné vers la
satisfaction de tous les usagers/citoyens.
Au Cameroun, et au sens de l'article 4 de la loi 2004
régissant l'urbanisme au Cameroun, une ville est entendue comme
un établissement humain, ou encore « un centre urbain
ou une communauté rurale concentrée d'au moins deux (02) mille
habitants, occupant un espace bâti de façon continue et
manifeste ». Il s'agit donc en d'autres termes, d'un lieu
de rencontres et d'échanges entre des citoyens, en quête de
développement économique, culturel ou social.
Dans le commun des Hommes, le terme ville est perçu
dans le sens d'urbanisation.C'est-à-dire qu'un lieu est
considéré comme une ville lorsque l'habitat est dense et continu
sur un espace. Cependant cette définition est limitée car elle
n'intègre ni les fonctions de la ville, ni l'architecture etc. Le
phénomène de rurbanisation est très souvent confondu au
phénomène urbain. Cependant il est important de dissocier les
deux. Pour les définir, en plus du critère spatial, le
critère démographique, et les fonctions de chaque milieu doivent
être pris en compte.Relativement, la ville est un espace de forte
densité avec des fonctions particulières et des infrastructures
particulières qui le différencient du monde rural.
Une typologie des villes fait ressortir de façon
synthétique la différenciation qu'il existe entre chaque ville
(cf. tableau 3).
Tableau 3 : Typologie des villes
Types de villes
|
Caractéristiques
|
Ville côtière
|
Ville localisée à proximité d'un plan
d'eau, contigüité par rapport à une étendue d'eau
à l'instar d'un lac, d'une rivière, d'un fleuve etc.
Dans la majorité des cas elle est à vocation
commerciale et touristique. Ce sont des activités qui contribuent
fortement à son essor
|
Métropole
|
Ville principale d'un pays ou d'une région qui
concentre une forte densité de population (à partir de
3 000 000 d'âmes), d'activités et de richesses. Elle est
à la tête d'une aire urbaine importante. Elle exerce un
rayonnement au-delà des villes ou des régions
périphériques immédiates
|
Ville moyenne
|
Aire urbaine composée à la fois d'une
périphérie rurale et d'un centre urbain dont la population est
comprise entre 20 000 et 100 000 habitants
|
Petite ville
|
Agglomération rurale située à
proximité d'une ville plus importante et, dans laquelle le bâti et
la population ne sont pas dense.
|
Ville émergente
|
Ville qui connaît un essor dans les domaines
socio-économiques multi variés. Cette évolution est due
à la mondialisation et au développement local. On y observe le
bouleversement des données économiques, les évolutions des
modes de vie urbains (multi-identités et multi-ancrages), le
développement des installations commerciales qui dessinent de nouvelles
polarités dans les territoires, la montée en puissance des
NTIC....
|
Ville agropastorale
|
Municipalité dont l'économie est majoritairement
basée sur les activités agricoles à savoir l'agriculture
et l'élevage. Elle est généralement
considérée comme bassin de production et source de ravitaillement
pour les villes voisines ou pour une région. Néanmoins elle jouit
de quelques extensions urbaines qui la différencient à une
certaine échelle du monde rural
|
Ville industrielle
|
Ville qui a été créée grâce
à la présence de l'industrie. Le paysage urbain est fortement
marqué par la présence de ces dernières. L'habitat est
généralement dense dans leur pourtour et, au fur et à
mesure qu'on s'en éloigne, celui-ci devient plus dispersé.
|
Ville portuaire
|
Ville-port, c'est à la fois une ville à
part entière et un port. l'organisation spatiale y est
particulière, elle est influencée simultanément par la
présence des deux entités à l'intérieur du
même espace géographique. Elle exerce un rayonnement étendu
au-delà de son aire urbaine.
|
Source : Enquête de terrain,
2014
VII.1.5 Développement
La définition du mot développement est
très variée. Elle est souvent opposée à celle de
croissance qui possède une connotation quantitative. Il existe
néanmoins plusieurs définitions du développement dont
l'aspect commun demeure le noyau qualitatif.
D'une façon générale, on peut
définir le développement comme étant un processus
politique, social et économique cohérent et harmonieux engendrant
un état de vie, d'être et de pensée favorable à
l'amélioration durable et désirée des conditions de vie,
tout ceci se caractérisant et s'appréciant par rapport à
des références communément admises.
OAKLEY ET GARFORTH (1986) cités par HAMMANI (1997),
estiment que le développement évoque une certaine forme
d'action, ou d'intervention propre à influencer le processus
général de transformation sociale. Il s'agit d'un concept
dynamique qui suppose que l'on modifie les données d'une situation
antérieure ou que l'on s'en éloigne. Ils ajoutent que le
processus de développement peut prendre des formes variées et
tendre vers toutes sortes d'objectifs. C'est dans le même sens que
BOUKHARI M (1997) affirme que «le développement est un changement
de l'environnement (aménagement et équipement) et de CAP
(connaissances, attitudes et pratiques)».
Il ressort de ces définitions que le
développement touche aussi bien l'Homme que l'environnement dans lequel
il évolue.
On perçoit par ces différentes approches qu'il
n'existe pas de définition universelle communément admise qui
puisse réellement cerner tous les aspects de ce concept qui se veut
davantage dynamique et relatif à un contexte.
L'économiste français François Perroux
(1961) définit le développement comme « la combinaison
des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte
à faire croître cumulativement et durablement son produit
réel et global ».
Enfin, le développementest un processus de long terme,
qui a des effets durables. Une période brève de croissance
économiquene peut pas ainsi être assimilée au
développement. Par contre, le sous-développement est un
déséquilibre entre la croissance trop faible des ressources et
l'augmentation rapide la population incapable de subvenir à ses besoins
essentiels (nutrition, éduction, accès aux soins de santé,
logement,...).
Par rapport au processus de croissance économique, le
développement englobe des bouleversements plus grands (valeurs et normes
sociales, structuresociale, etc.).
Le développement est parnature un
phénomène qualitatif de transformation sociétale
(éducation, santé, libertés civiles etpolitiques...). La
croissance économique, par contre, est un phénomène
quantitatif d'accumulation de richesses.
Ainsi, le PNUD (1970) définit le
développementcomme le fait d'« élargir l'éventail
des possibilités offertes aux hommes ». Cette
définition est inspiréede la théorie des « besoins
essentiels (ou élémentaires) ». Le développement
y est caractérisé par la disponibilité d'unminimum de
biens pour assurer la survie (alimentation, habillement, etc.) et de services
de basecomme la santé ou l'éducation. Les besoins essentiels sont
caractérisés par le fait qu'ils sont quantifiables,universels et
facteurs de croissance économique.
Le PNUD propose ainsi quatre critères pour mesurer le
niveau de développement d'un pays :
· la productivité qui permet
d'enclencher un processus d'accumulation ;
· la justice sociale : les richesses
doivent être partagées au profit de tous ;
· la durabilité : les
générations futures doivent être prises en compte
(dimension à long terme dudéveloppement) ;
· le développement doit
être engendré par la population elle-même et non par une
aide extérieure
De plus en plus, des attributs se greffent au
développement afin de l'adapter aux différentes
réalités du monde contemporain. Dans notre cas, nous nous
limitons au développement de la ville (urbain) qui se traduit par un
développement local.
VACHON B., (2001) pense que, l'approche du
développement local est originale. Elle permet de mobiliser et de
stimuler les éléments dynamiques et les ressources de la
collectivité en vue de susciter de nouveaux projets. Dans le même
ordre d'idées, elle permet de déclencher et d'accompagner les
processus individuels et collectifs de changement et de développement.
Selon lui, l'impulsion ne viendra pas de l'extérieur mais de
l'intérieur. Et pour ce faire, un ensemble d'actions seront
engagées pour mettre le territoire en état de se
développer et dès lors, de générerdes initiatives
créatrices d'emplois.
Il est tout de même important de préciser que le
développement local endogène n'exclut pas d'aide venant "d'en
haut". La complémentarité des niveaux endogène et
exogène est indispensable. En effet, le premier niveau (endogène)
mobilise la population, stimule les idées innovantes, élabore des
projets, met en valeur les ressources disponibles, rehausse la volonté
et la capacité d'agir. Tandis que le second niveau (exogène)
procure les aides en matière d'investissement structurant, de formation,
de financement, de support technique, de pouvoir décentralisé
etc. Le développement local apparaît ainsi comme le lieu de
rencontre entre ce qui vient de la base et ce qui vient des paliers
supérieurs.
Dans notre étude, nous nous évertuerons à
souligner les bénéfices de l'investissement structurant de l'Etat
sur le niveau endogène.
Il ressort des définitions précédentes
que le développement en général et le développement
local en particulier est basé sur l'exploitation des
potentialités d'un milieu qui veut évoluer. Le
développement ainsi définit passe par la croissance dans divers
secteurs. Notre étude vient donc à point nommé, mettre en
évidence les potentialités qu'offre le port en eau profonde pour
le développement de la ville de Kribi.
VII.1.6. Récapitulation
Notre thème « le port en eau
profonde et le développement de la ville de
Kribi », doit faire ressortir un concept
fondamental : le développement. À
cet effet, nous distinguons plusieurs formes de développement à
l'instar du :
- développement économique
- développement social
- développement durable
a) Développement économique
C'est le renouvellement durable du niveau de vie. Celui-ci est
mesuré non seulement par le niveau de consommation, mais aussi par le
relèvement du niveau d'instruction, du niveau sanitaire de la population
ainsi que par le degré de protection de l'environnement.
b) Développement social
Encore appelé développement humain, c'est un
processus destiné à étendre la gamme de choix des
individus. Il se mesure à partir de l'Indice de Développement
Humain (IDH) calculé par le PNUD. C'est un indicateur composite de
mesure du développement humain.
Il chiffre le niveau moyen atteint par chaque pays sous trois
aspects essentiels :
1- Longévité et santé,
représentées par l'espérance de vie à la naissance;
2- Instruction et accès au savoir,
représentées par le taux d'alphabétisation des adultes
(pour 2/3) et par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus (pour
1/3).
3- Possibilité de disposer d'un niveau de vie
décent, représentée par le PIB par habitant.
c) Développement durable
Le développement durable est un développement
qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre
à leurs propres besoins (Rapport Brundtland, 1987).
Le développement est la variable principale de notre
sujet, car il explique fondamentalement comment la ville de Kribi est
influencée par la construction de ce port (cf. tableau 4).
Tableau 4 : Conceptualisation du
développement
Concept
|
Dimensions
|
Variables
|
Indicateurs
|
Développement
|
Economique
|
Emploi
|
Main d'oeuvre temporaire, création d'emploi, insertion
professionnelle, émergence des secteurs d'activités
économiques, amélioration des activités
économiques
|
Offre de services
|
Densification du secteur des services : eau,
électricité
|
Foncier
|
Densification du secteur immobilier, transactions
foncières
|
Environnementale
|
Espace
|
Périurbanisation, densification de la voirie
|
Socio-culturelle
|
Migrations, nouvelles habitudes professionnelles, expansion du
tourisme
|
Source :Enquête de terrain,
2014
VII.2 Cadre théorique
Dans cette partie de notre étude, nous avons eu recours
à l'utilisation de deux théories afin de mieux orienter notre
sujet.
VII.2.1 Théorie de la diffusion de l'innovation
de Rogers Everett
a)- La théorie de la diffusion et ses
principes
La théorie de la diffusion de l'innovation (innovation
diffusion theory) proposée en 1962 par Everett Rogers a
été appliquée autant sur le plan individuel (Rogers, 1995)
que sur le plan organisationnel (Zaltman, Duncan, &Holbeck, 1973). Bien que
ne concernant pas uniquement les technologies informatiques, elle offre un
cadre conceptuel au mot acceptabilité. Son but est d'expliquer comment
une innovation technologique évolue du stade d'invention à celui
d'utilisation élargie. Selon Rogers (1995), il existerait cinq
éléments qui détermineraient l'adoption ou la diffusion
d'une nouvelle technologie :
· l'avantage relatif est le degré auquel une
innovation est perçue comme étant meilleure que celles qui
existent déjà. Il n'est pas nécessaire que cette
innovation possède beaucoup plus d'avantages que les autres mais ce qui
est important, c'est que l'individu la perçoive comme étant
avantageuse,
· la compatibilité est une mesure du degré
auquel une innovation est perçue comme étant consistante avec les
valeurs existantes, les expériences passées, les pratiques
sociales et normes des utilisateurs. Une idée qui serait incompatible
avec les valeurs et normes actuelles prendrait plus de temps à
être adoptée qu'une innovation compatible. De même, dans
certains cas, l'adoption d'une innovation compatible, nécessitera
l'adoption au préalable d'un nouveau système de valeurs ce qui
peut prendre un temps considérable.
· la complexité est une mesure du degré
auquel une innovation est perçue comme étant difficile à
comprendre et à utiliser. Les nouvelles idées qui sont simples
à comprendre vont être adoptées beaucoup plus rapidement
que d'autres qui nécessitent de développer de nouvelles
compétences avant de pouvoir les comprendre.
· la testabilité renvoie à la
possibilité de tester une innovation et de la modifier avant de
s'engager à l'utiliser. L'opportunité de tester une innovation
permet aux éventuels utilisateurs d'avoir plus de confiance dans le
produit car ils auront eu la possibilité d'apprendre à
l'utiliser.
· l'observabilité est le degré auquel les
résultats et bénéfices d'une innovation sont clairs. Plus
les résultats de l'adoption de l'innovation seront clairs, plus les
individus l'adopteront facilement.
Compatibilité
Observabilité
Testabilité
Complexité
Avantage relatif
Rejet
Acceptation
Source : Everett Rogers,
(1962-1995)
Figure 2 : Etapes de l'adoption ou de la diffusion
d'une innovation selon Rogers
Chacune de ces caractéristiques prise seule n'est pas
suffisante pour prédire l'adoption d'une innovation. Des études
ont démontré que, de la combinaison de ces
caractéristiques (des avantages, une compatibilité avec les
croyances et les normes, un niveau de complexité bas, une
possibilité de tester l'innovation et un fort degré
d'observabilité) résulteront de plus grandes chances d'adoption
de l'innovation que si les caractéristiques sont inversées
(Rogers, 1995).
b)- Application de la théorie à notre
sujet
Considérée comme l'adoption d'une manière
nouvelle d'agir ou, la création d'une nouvelle chose, la théorie
de la diffusion et de l'innovation s'applique à nos recherches dans la
mesure où, le port en eau profonde de Kribiest
une innovation dans la Communauté Urbaine de cette ville. Il concerne le
développement socio-économique local et un futur pôle de
développement régional. Depuis les travaux de construction
du port en eau profonde, ce dernierfavorise
l'introduction et la diffusion de nouvelles activités
socio-économiques auprès des populations qui y résident.
Il induit donc la reconversion des citadins à la pratique de nouvelles
activités sociales et économiques et améliore celles
déjà existantes. La théorie de la diffusion et de
l'innovation s'applique donc effectivement à nos travaux car, Il s'agit
d'une reconversion qui suit succinctement les cinq étapes de cette
théorie.
VII.2.2. Théorie des places centrales de
WALTER CHRISTALLER
Le modèle Christallérien se réfère
au géographe Allemand Walter Christaller qui a publié en 1933 :
« Die zentralenOrte in Suddeutschland, (les lieux centraux dans le Sud de
l'Allemagne) ». Il s'agit d'une théorie « spatiale » qui
explique la hiérarchie des lieux, selon leurs tailles, leurs
localisations et leurs fonctions.
a)- Système des lieux centraux et ses principes
La présentation actuelle de la « théorie
de la centralité » à l'aide du schéma dit «
modèle Christallérien » est le résultat d'une
réinterprétation et d'une reformulation des recherches de Walter
C. dans les lieux centraux du Sud de l'Allemagne.
Ce « modèle » réduit l'espace
géographique à un espace « homogène »,
c`est-à-dire, à un espace où on se déplace de
manière identique et à la même vitesse dans toutes les
directions (isotropie). Un espace dans lequel des formes
géométriques régulières identiques se
déduisent les unes des autres (isomorphie). Il fonctionne sans tenir
compte des comportements culturels et psychologiques des populations. Les
producteurs et les consommateurs font des choix rationnels et se
déplacent de la manière la plus économique. Il permet de
déduire qu'en théorie, les villes dans lesquelles vivent ces
populations, s'organisent spatialement en réseaux
hiérarchisés, fonctionnant selon trois « principes »
souvent appelés « logiques ».
Principe de marché
Ce principe résulte de la loi économique de
l'offre et de la demande. Une ville est considérée comme un lieu
de création et de consommation de richesses. Il en résulte une
concentration, une accumulation et une convergence de la population. Plus, une
ville offre des biens et services, plus, son « aire d'influence» en
tant que lieu « central » est étendue. L'espace étant
homogène, l'optimisation de la répartition des villes s'explique
par leur localisation aux centres et aux sommets des figures hexagonales
régulières. Par conséquent, en plus de lui-même,
chaque lieu central situé au sommet d'un hexagone appartient
également à deux autres hexagones adjacents.
Principe de transport
Ce principe résulte de la recherche de
l'économie dans les déplacements entre les lieux centraux. Afin
de réduire ces frais au minimum, W. Christaller propose d'aligner les
lieux centraux secondaires entre les lieux centraux principaux.
Principe administratif
Ce principe résulte d'une organisation spatiale
pyramidale des lieux centraux secondaires, autour d'un lieu central principal.
Christaller situe les lieux centraux secondaires à égale distance
du lieu central principal sur les sommets d'un hexagone. Chaque lieu central
situé au centre de l'hexagone principal exerce son pouvoir administratif
et politique sur les six lieux centraux secondaires. Pour un hexagone complet,
le coefficient numérologique du « principe administratif
» est l'unité pour le lieu situé au centre de l'hexagone et
1'unité pour chaque lieu central sur les sommets, soit K= (6X1) + 1= 7
En résumé, Walter Christaller,
dans sa théorie des places centrales, pense que le marché est un
élément important dans la distribution des biens alimentaires et
manufacturés. Pour ce faire, le centre urbain doit avoir tout autour de
lui des centres périphériques. Ces lieux, appelés à
approvisionner la ville en matériaux divers, sont en contact direct avec
le monde rural. Ici, les accessoires tels que les engrais, les machines et les
produits phytosanitaires sont facilement achetés et acheminés
vers les zones rurales. Dans ses travaux, l'analyse des interactions entre
l'homme et son milieu de vie situe le « binôme » zone urbaine
et zone rurale dans un contexte de complémentarité. Dans cette
optique, la ville est tributaire du monde rural autant que celui-ci l'est de la
ville. Si la campagne fournit à la ville des biens alimentaires tels que
les vivres, il convient de souligner que la ville influence d'une
manière plus ou moins directe le mode de vie des campagnes. Cette
réalité peut se traduire par l'habillement des ruraux ou alors
par les décisions politiques qui sont généralement prises
dans la ville pour s'appliquer jusqu'au fond des campagnes.
Bien qu'elle soit adéquate et relativement pratique
pour notre étude, cette théorie présente quelques limites
dans la mesure où elle limite les interactions du centre à un
espace géographique restreint. A cet effet, Denise
Pumain dans sa théorie des interactions spatiales met en
exergue le rôle de polarisation qu'exercent les centres sur leur
environnement proches ou lointains.
Selon Denise Pumain, le plus souvent, le
centre exerce aussi sous diverses formes une domination, qui peut être
politique, militaire, religieuse, commerciale ou administrative, sur sa
périphérie, et qui se traduit par un échange
inégal, une dissymétrie dans le bilan des interactions entre
centre et périphérie au profit du centre. Ce processus tend
à renforcer l'accumulation de l'offre dans le centre, ce qui augmente le
degré de complexité de ses activités. Une diffusion des
aménités, d'une partie des fonctions centrales ou des innovations
en cours peut s'opérer vers la périphérie, mais elle
n'aboutit presque jamais à réduire totalement les
inégalités entre le centre et la périphérie.
La dimension de la périphérie polarisée
par un centre dépend de la portée des activités du centre,
liée à son niveau de complexité, et des modalités
de circulation entre la périphérie et le centre, qui
historiquement accroissent la vitesse des déplacements et donc les
portées des centres. Les interactions entre centre et
périphérie, qui obéissent au modèle, peuvent
définir la périphérie comme une zone contiguë autour
du centre, ou comme un réseau de lieux accessibles en connexité.
Ce sont en effet les distances-temps et/ou les distances coûts qui
tendent à régler les interactions.
Les centres émergent à unedistance
caractéristique d'un autre centre, appelée espacement, et qui est
en moyenne égale au double de leur portée, que les centres
s'échelonnent comme des étapes sur un itinéraire ou qu'ils
tendent à couvrir un territoire selon un maillage, qui le partitionne
complètement. La régularité de l'espacement se
réfère à la population ou aux activités que les
centres desservent (et non pas à la distance physique). L'espacement
moyen entre les centres augmente avec leur niveau de complexité. Il en
résulte une organisation hiérarchique de la trame spatiale des
centres.
La différenciation de l'espace en centres et en
périphéries peut se repérer à
différentes« échelles » géographiques. Cette
organisation multi scalaire caractéristique de l'exercice de la
centralité et de la polarisation incite à explorer le
caractère fractal des processus évolutifs qui engendrent les
configurations hiérarchisées des lieux centraux et de leurs
périphéries.
Les centres entrent enconcurrence pour la captation des
ressources de leur périphérie, et développent des
innovations au cours de ce processus interactif. Le développement des
innovations dépend de l'action des acteurs localisés dans le
centre. Celle-ci consiste soit en une création, anticipation, et
tentative d'en exploiter un profit, soit en une imitation d'une innovation
ayant réussi ailleurs, ces deux attitudes constituant une
stratégie d'adaptation. Les innovations ainsi imposées ou
imitées se diffusent parmi les centres, par proximité ou
pardiffusion hiérarchique. Un centre n'acquiert un niveau de
centralité supérieur par accumulation et complexification de ses
activités que s'il réussit à concurrencer d'autres centres
en captant l'avantage initial d'un nombre suffisant d'innovations. C'est ce
processus qui tend à réguler l'espacement des centres, partout
où les interactions se sont produites pendant une assez longue
durée en contiguïté, selon la règle de la
proximité, et c'est aussi ce processus qui conduit à une
inégalité croissante dans le poids des centres. Celle-ci est
renforcée par le jeu de l'élargissement systématique de la
portée des interactions spatiales du fait de l'accroissement de la
vitesse des communications, qui détermine une tendance historique
à la contraction de l'espace physique et à l'élargissement
de l'espace accessible pour les interactions.
b)- Application de la théorie à notre
étude
La zone du port en eau profonde de Kribi relève, sur le
plan administratif, de la Communauté Urbaine de Kribi. De par son
organisation, elle répond très bien à la théorie
des lieux centraux. Sur le plan général, cette communauté
est organisée en deux zones : dont une zone urbaine appelée
« lieu central » et une zone rurale
considérée comme « lieu secondaire ». Bien
qu'elle ne corresponde pas exactement au schéma tel que décrit
dans la théorie des lieux centraux de W. Christaller, nous notons
néanmoins que deux principes de cette théorie sont applicables
à Kribi. Le principe de marché y est très présent
dans la mesure où, la construction du port en eau profonde offre une
panoplie de biens et de services qui favorisent une concentration, une
accumulation et une convergence de la population. Notre zone d'étude
répond aussi au principe administratif car, le centre urbain est le
centre administratif principal. Il exerce son pouvoir administratif et
politique sur les lieux secondaires. En effet, la mise en oeuvre du port
en eau profonde de Kribi est en grande partie implémentée
dans le centre urbain, la zone périurbaine, quant à elle, est le
lieu de réalisation.
VIII-INTERET DE L'ETUDE
Notre étude revêt plusieurs intérêts
notamment, un intérêt scientifique, un intérêt
pratique et un intérêt académique :
VIII.1 Intérêt
scientifique.
D'une part, ce travail apporte un éclairage sur
l'évolution socio-économique de la ville de Kribi induite par la
constructiondu port en eau profonde. D'autre part, il pourra contribuer
à améliorer les politiques de développement urbain
élaborées par le gouvernement camerounais.
VIII.2 Intérêt pratique
Notre étude servira d'outil d'aide à la
décision pour une meilleure planification de l'aménagement urbain
des villes portuaires en général et de celle de la ville de Kribi
en particulier. Elle permettra aux acteurs publics et privés, de mieux
planifier l'aménagement des villes portuaires tout en tenant compte de
la mise en place des structures socio-économiques.
VIII.3 Intérêt personnel.
Ce travail représente un intérêt
primordial pour nous dans la mesure où, Il nous permettra de renforcer
nos capacités en tant que chercheur en géographie, de nous
familiariser avec le monde urbain et ses réalités, et de
contribuer à la connaissance par la production de notre mémoire.
IX- METHODOLOGIE
Cette rubrique s'appesantit sur l'ensemble des méthodes
et outils que nous avons utilisés pour mener notre étude. Notre
méthodologie est essentiellement hypothético -
déductive. Elle permet de partir des observations de
terrain pour vérifier nos hypothèses de recherche.
IX.1 Collecte des données
Pour mener à bien notre recherche,
nous avons eurecours à deux principales sources de données
à savoir : les sources primaires et les sources secondaires.
IX.1.1 Données de sources secondaires
Elles sont de plusieurs ordres, et concernent la recherche
documentaire effectuée dans différentes bibliothèques et
auprès de certains organismes.
Nous avons consulté des ouvrages
spécialisés et des ouvrages généraux relatifs
à notre recherche. De manière spécifique nous avons
procédé comme suit :
· les mémoires déjà soutenus, ainsi
que les ouvrages académiques consultés à la
bibliothèque du département de Géographie, nous ont permis
d'acquérir des données relatives à notre étude et,
aussi d'adopter une méthodologie de recherche.
· à l'Unité Opérationnelle du
Complexe Industrialo-Portuaire de Kribi et à la communauté
urbaine de Kribi, nous avons pu entrer en possession du Plan de
Développement Urbain de Kribi que nous avons exploité dans le
cadre de notre travail.
· au BUCREP, nous avons eu accès aux
données démographiques et à la géo localisation
des quartiers de notre zone d'étude, ce qui nous a permis de
circonscrire notre étude.
IX.2Observation directe
L'observation directe de terrain nous a
aidés à circonscrire notre zone d'étude. Au cours de cette
étape, nous avons procédé aux prises de vue pour illustrer
certains faits saillants.
IX.3Données de sources primaires
IX.3.1 Enquête par questionnaire
Elle nous a permis par le biais de
l'administration du questionnaire, de recueillir des informations sur le sujet
traité auprès de notre population cible
(échantillonnage).Le questionnaire administré est
structuré et semi-structuré. Il s'adresse principalement aux
ménages et aux acteurs des secteurs économiques. Pour ce faire,
nous avons tenu compte des acteurs présents dans la Communauté
Urbaine de Kribi. Nous avons procédé par l'identification des
entités cibles, celles qui sont sous l'influence de la construction du
port en eau profonde.
Les questionnaires proposés pour lesdites
entités sont scindés deux rubriques principales à
savoir :
- Ménages:Dans cette rubrique il
s'agit de recueillir des données sociodémographiques sur la
population de Kribi et aussi, d'avoir une idée sur l'apport de la
construction du port en eau profonde sur la ville et sur les habitants de la
ville de Kribi.
- Activités
économiques :cette rubrique s'intéresse à la
nature de l'activité économique exercée, à sa
longévité et à la satisfaction pécuniaire du
propriétaire pendant la période de construction du port en eau
profonde.
IX.4 Echantillonnage
Dans cette partie de notre travail, nous
expliquons de manière succincte les techniques d'échantillonnage
que nous avons utilisées pour leschoix de l'espace géographique
et des quartiers enquêtés, des ménages
enquêtés et l'administration du questionnaire.
a) Choix de l'espace géographique et des
quartiers enquêtés
Pour déterminer l'espace géographique dans
lequel nous avons administré notre questionnaire, nous avons
utilisé la technique d'échantillonnage par
étapes11(*).Elle consiste à choisir un
échantillon de circonscriptions administratives par étapes
successives pour identifier les régions géographiques dans
lesquelles l'enquête sera menée. Sur le plan géographique,
elle nous a permis de distinguer la superficie urbaniséede la superficie
rurale de la communauté urbaine de la ville de Kribi (cf. Fig.3). Au
terme de cet exercice, nous nous sommes exclusivement limités à
la superficie urbanisée pour mener notre étude.
La technique d'échantillonnage probabiliste à
savoir l'échantillonnage systématiquenous a
permis de sélectionner sur une liste, en commençant au hasard et
à intervalles de sélection prédéterminés les
unités qui constituent le cadre de notre échantillonnage. Pour y
parvenir, nous avons utilisés la liste des quartiers de notre cadre
d'étude identifiés à partir des données du
3ème RGPH(cf. tableau 5). Pour sélectionner les
quartiers enquêtés, nous nous sommes fondés sur la
technique statistique de Canada (2003) qui stipule que :
- Si une liste est utilisée et que la taille de la
cible N est un multiple de la taille de l'échantillon
n, chaque ke unité est
sélectionnée lorsque l'intervalle k est
égal à N/n ;
- Un seul nombre de l'origine r est choisi au
hasard entre 1 et k inclusivement ; alors,
les unités sélectionnées donnent : r, r+k, r+2k...
r+ (n-1) k
Pour les besoins de notre enquête, nous avons choisi
50% des quartiers de la ville de Kribi, en appliquant la technique statistique
de Canada (2003), nous avons obtenus les résultats suivants :
N= (40x50)/100= 20, Soit
N=40 et n=20 ; alors k=N/n,
k=40/20=2 ; donc k=2
· K est l'intervalle à respecter
à chaque fois qu'on choisit un quartier.
· N est le nombre total de quartiers et
n est le nombre de quartiers enquêtés
b) Choix des ménages enquêtés et
administration du questionnaire
Les ménages enquêtés ont été
choisis en fonction de la technique d'échantillonnage par marche
aléatoire et par quotas(Nations unies, 2010).C'est une
technique d'échantillonnageempirique, non probabiliste qui vient
compléter la technique d'échantillonnage probabiliste que nous
avons précédemment utilisée. Elle possède un
avantage relatif car elle permet d'éviter les non-réponses au
questionnaire jusqu'à ce que l'on atteigne les quotas fixés.Nous
avons sélectionné 5% des ménages de chaque quartier de
façon aléatoire pour constituer la taille de notre
échantillon (cf. tableau 5 et figure 3).
Tableau 5 : Répartition
de l'échantillon d'enquête par quartier.
Nom du Quartier
|
Population
|
Nombre de ménages par quartier
|
Nombre de ménages de
l'échantillon
|
Niveau de représentativité
(%)
|
|
Quartier Administratif
|
1832
|
458
|
23
|
4
|
|
Petit Paris
|
4563
|
1141
|
57
|
9
|
|
New Town
|
4686
|
1172
|
59
|
9
|
|
Zaïre
|
2872
|
718
|
36
|
6
|
|
Ngoe
|
2641
|
660
|
33
|
5
|
|
Wamie
|
1961
|
490
|
25
|
4
|
|
Mokolo
|
4979
|
1245
|
62
|
10
|
|
Dombe
|
4662
|
1166
|
58
|
9
|
|
AfanMabe
|
10372
|
2593
|
130
|
21
|
|
Bongandoué
|
955
|
239
|
12
|
2
|
|
Mboa Manga
|
2545
|
636
|
32
|
5
|
|
Mpoangou
|
628
|
157
|
8
|
1
|
|
Talla
|
2141
|
535
|
27
|
4
|
|
Nziou
|
1186
|
297
|
15
|
2
|
|
Elabe
|
1101
|
275
|
14
|
2
|
|
Ebouyoe
|
430
|
108
|
5
|
1
|
|
Mpalla
|
834
|
209
|
10
|
2
|
|
Mpolongwe I
|
757
|
189
|
9
|
2
|
|
Mpolongou II
|
267
|
67
|
3
|
1
|
|
Bikondo
|
341
|
85
|
4
|
1
|
|
Total
|
49753
|
12438
|
622
|
100
|
|
Source : BUCREP, 3ème
RGPH, enquête de terrain 2014
Notre étude a été menée dans la
ville actuelle de Kribi où les quartiers enquêtés sont
répartis dans l'ensemble de la ville. Certains se trouvent dans le noyau
central tandis que d'autres sont localisés à la
périphérie,aux sorties Nord et Sud de la ville.
En outre, comme on peut le constater dans le tableau 5,
l'effectif de la population varie d'un quartier à un autre et ceci
influence logiquement celle de l'échantillon et le niveau de
représentativité de ce dernier.
Lors de notre enquête, nous avons pu relever que
même si les quartiers de Kribi ont des points similaires, ils
présentent également des spécificités uniques.
D'emblée, nous pouvons dire que les quartiers
faiblement peuplés sont également faiblement urbanisés et
généralement situés en milieu ruralo-urbain. Par contre
les quartiers densément peuplés sont localisés dans le
noyau central de la ville. Ils ont été créé autour
du vieux-Port et s'étendent jusqu'à la
périphérie.
Même si nous avons enquêtés tous les
quartiers susmentionnés, le choix des quartiers à parcourir
prioritairement a été guider par l'effectif de la population de
sorte que les quartiers les plus denses soient les premiers à
enquêter.
Source : Arsène Claude NWALAL
Figure 3 : Répartition spatiale des
ménages enquêtés.
Notre questionnaire a été administré
à l'ensemble des couches sociales que nous avons rencontrées dans
la ville de Kribi. Ces dernières se distinguent en fonction
l'activité socio-professionnelle des chefs de ménage (cf. tableau
6).
Tableau 6 : Activités
socio-professionnelles des chefs de ménages enquêtés dans
la ville de Kribi.
Activités économiques
|
Effectif (%)
|
Transport
|
6
|
Commerce
|
17
|
Tourisme
|
14
|
Agriculture
|
11
|
Immobilier
|
2
|
Ouvrier
|
8
|
Fonction publique
|
16
|
Pêche
|
9
|
Retraité
|
5
|
Sans emploi
|
10
|
Elevage
|
2
|
Total
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2014
Lors de l'administration de notre questionnaire, nous n'avons
pas eu de problème de genre, tous les chefs de famille ou leur
représentant ont été soumis au questionnaire sans
distinction de sexe (cf. tableau 7).
Tableau 7: chefs de ménages soumis au
questionnaire
Âge
|
Effectif (%)
|
Hommes
|
Femmes
|
15 - 20 ans
|
0
|
0
|
20 - 30 ans
|
11
|
17
|
30 - 40 ans
|
18
|
15
|
40 - 50 ans
|
15
|
5
|
50 - 60 ans
|
10
|
2
|
60 - 70 ans
|
4
|
1
|
70 - 80 ans
|
2
|
0
|
TOTAL
|
60
|
40
|
Source : Enquête de terrain,
2014
IX.5Difficultés rencontrées
Pendant la réalisation de ce travail, nous avons
été confrontés à plusieurs difficultés
à savoir :
· difficulté d'accès aux
données :L'accès à la documentation
auprès des services publics et para publics, précisément
auprès de la CUK, de l'ex Aes/Sonel et de la CDE...
· données démographiques
difficilement exploitables :La gestion des données sur la
population de la ville de Kribi s'est avérée très
laborieuse dans la mesure où, le 3ème RGPH date
d'avant la création de la CUK, c'est dire que l'effectif de la
population de Kribi n'est pas le même que celui de la CUK.
· Enquête de terrain
laborieuse :L'administration du questionnaire n'a pas
été facile. Elle dépendait soit de l'humeurdes habitants
deKribi, soit de leur disponibilité. Nous n'avons donc pas pu respecter
un pas précis dans la continuité de notre enquête.
Cependant, la technique d'échantillonnage aléatoire par quotas
nous a permis de nous en rapprocher.
· Les difficultés d'ordre financier :
Elles ont largement contribué au retard que nous avons pris
pour la réalisation de ce travail.
IX.6 Outils de recherche
Pour mener notre étude, nous avons eu recours à
un certain nombre d'outils à savoir :
· un appareil photo, pour les prises de vue sur le
terrain pendant l'enquête, les descentes et les observations.
· Internet, par ses moteurs de recherche nous a
aidés, à acquérir un plus grand nombre d'informations. il
complète celles qui existent déjà, celles que nous avons
recueillies dans les différentes bibliothèques.
· un GPS pour la géo-localisation des
entités saillantes de notre zone d'étude.
· le logiciel ArcGis pour la confection, l'analyse
spatiale et le géo traitement des cartes utilisées pour
l'illustration de notre travail.
· le logiciel Excel, pour le traitement de nos
données de sources primaires recueillies sur le terrain. Il convient de
préciser que, seules les questions à réponses
fermées ont été traitées par ledit logiciel.
· le questionnaire nous a permis de recueillir les
données de sources primaires
· le guide d'entretien nous a permis d'administrer notre
questionnaire aux administrations publiques, parapubliques et privées,
ainsi qu'aux autorités coutumières présentes dans la ville
de Kribi.
CHAPITRE I :
PAYSAGE URBAIN DE LA VILLE DE KRIBI AVANT L'AVENEMENT
DU PORT EN EAU PROFONDE
Introduction
La ville de Kribi se présente comme un pôle de
développement. Au fil des ans, elle a subi de profondes mutations
favorisées en partie par l'implantation des agro-industries (SOCAPALM et
HEVECAM) dans sa périphérie. Le bitumage de la route
Edéa-Kribi (Nationale n°7), a également joué un
rôle important dans son essor urbain et touristiquetout en favorisant la
croissance démographique qui a été marquée par
l'expansion de la ville. Il s'en est suivi un mouvement spontané
d'urbanisation et une occupation non contrôlée des espaces
privés ou publics, ce qui a logiquement eu un impact sur le paysage
urbain de la ville de Kribi.
Dans la perspective de présenter le paysage urbain de
la ville de Kribi avant l'aménagement du port en eau profonde, nous nous
attardons principalement sur l'habitat ainsi que sur les fonctions liées
à la circulation (Voie de communication), à l'industrie, au
commerce, au secteur tertiaire, au tourisme et aux loisirs.
I-1. Structuration du paysage urbain
I-1.1. Tissu urbain
Dans la ville de Kribi, le tissu urbain est très
varié, l'on peut le regrouper en deux grands ensembles à
savoir : un tissu urbain dense et un tissu urbain peu dense.
Le tissu urbain dense est localisé en
plein centre-ville, on y retrouve entre autres:
- Un tissu urbain spontané dense, que
l'on localise dans les vieux quartiersde la villetels que Afan Mabe et
Zaïre. Ces quartiers sont marqués par la prédominance
de l'habitat précaire qui présente une configuration anarchique.
Ici, la disposition de l'habitatimpose le développement d'une typologie
de voies de communication, à l'instar des pistes qui jonchent les murs
des habitations au détriment des voies principales ou des voies
secondaires.
- Un tissu urbain planifiéau quartier
New Town, dans lequel l'habitat est mixte et
planifié. Il est réparti de parts et d'autres des voies
secondaires qui desservent les quartiers.
Le tissu urbain peu dense est présent
dans les périphéries nord et sud de la ville, au centre-ville et
en bordure des plages.Il est composé de :
- Untissu urbain administratifà
Massakadans lequel on retrouve des locaux administratifs et des
services. Les voies primaires y sont prédominantes, elles
présentent une configuration en étoile où viennent se
greffer quelques rares voies secondaires.
- Un tissu urbain résidentielà
Nziou. Il s'étale également le long de la nationale
N°7 (Kribi-Campo), il va du nord de la ville vers le sud et s'étend
en bordure des plages. C'est une zone de haut standing composée de
villas cossues et des hôtels
- Un tissu urbain périphérique
présente une configuration linéaire de l'habitat qui
s'étale de par et d'autre de la voie principale de communication. Par
contre, à l'intérieur des quartiers (Mpoangou,
Bongandoué, etc.), l'habitat est dispersé à cause de
la quasi inexistence des voies de communication.
Dans l'ensemble, le tissu urbain de la ville de Kribiest
structuré en fonction de la localisation de chaque entité qui le
compose. L'on peut également remarquer qu'il existe des inters - actions
entre ce dernier et l'existence d'une typologie de voie de communication.
I-1.2. Voirie urbaine
La voirie urbaine de la ville de Kribi est très peu
dense, elle est composée des voies primaires, des voies secondaires et
des pistes. Elle est spatialisée de la manière suivante :
- Lesvoies primaires sont plus
représentées au centre villedans le tissu urbain administratif,
le long des plages dans le tissu urbain résidentiel et, servent de
relais aux pistes ou à desvoies secondaires qui desservent le tissu
urbain spontané dense.
- Les voies secondaires quant à elles
sont plus présentes au centre villedans le tissu urbain planifié
et dans certains quartiers périphériques.
- Les pistes elles sont omniprésentes
au centre ville dans le tissu spontané dense et dans le tissu urbain
périphérique. Elles relèvent de la conséquence d'un
réseau viaire peu dense et justifie de la présence d'un habitat
dispersé dans la périphérie urbaine.
En définitive, le tissu urbain et la voirie urbaine de
la ville de Kribi sont en inter - action, l'un influence la présence et
la configuration de l'autre et vis versa. L'on ne saurait parler de l'un sans
évoquer l'autre (cf. planche 1)
Océan
Atlantique
Planche 1 : Structure du tissu urbain de
Kribi
(d)
(c)
(b)
(a)
Kienké
2014
imageBing
Photo A :Structuration du tissu urbain
péricentral de la ville
Au centre de la ville de Kribi, le tissu urbain est
très varié. Il est réparti en fonction de la disposition
des voies de communications qui y sont représentées. Le tissu
urbain est spontané et dense au centre(a). Du Sud
jusqu'en bordure de la rivière Kienké, il est
planifié(b).À l'Est il est
administratif(c), et en bordure de la plage,il est
résidentiel(d).
(b)
(a)
Océan
Atlantique
2014
imageBing
Photo B : Structuration du tissu urbain en
périphérie de la ville
À la périphérie de la ville, le tissu
urbain est très peu dense, l'habitat est dispersé à
l'intérieur des quartiers(a) et il est linéaire
le long de la nationale 7(b). Le réseau viaire peu
dense explique cette structuration.
La figure 4 fait une synthèse du tissu urbain de la
ville de Kribi.
Source : Arsène Claude NWALAL
Figure 4 : Tissu urbain de la ville de
Kribi
I-1.3. Typologie de l'habitat
Dans la ville de Kribi, l'habitat est individuel, cependant,
il varie d'un quartier à un autre. Nous pouvons citer entre
autrel'existence :
- d'un habitat traditionnel en matériaux
provisoires,
- d'un habitat de type colonial,
- d'un habitat moderne fait de matériaux
définitifs.
I-1.3.1 Habitat traditionnel
En général, les quartiers des villes littorales
comme Douala et Kribi sont des quartiers à base ethniques (NSEGBE,
2012). Ceci s'explique par le fait que la proportion de la population
autochtone est légèrement plus représentée que
celle des migrants venus des autres régions/villes du Cameroun (cf.
tableau 8).
Tableau 8 : Répartition de la
population de la ville de Kribi
Origine
|
Effectif (%)
|
Kribi et Océan
|
55
|
Migrants
|
45
|
Total
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2014
Le tableau 8 donne un aperçu de la répartition
de la population de la ville de Kribi. La population originaire de la
Région du Sud est représentée par le Département de
l'océan et la ville de Kribi et, elle est supérieure à
celle des migrants venus des autres Régions/villes du Cameroun.
Même si au fil des ans la population de la ville de
Kribi est devenue cosmopolite, dans certains quartiers l'on retrouve encore une
population à base ethnique supérieure à celle des
migrants. Ce sont les quartiers péricentraux, ceux qui ont
été construits autour de l'ancien port. Ils sont densément
peuplés et leur spontanéité se traduit par un habitat
majoritairement traditionnel en matériaux provisoires ; il s'agit
des quartiers AfanMabé, Petit Paris, Mokolo, New town et
Zaïre.
Néanmoins, Dans ces quartiers, bien que l'habitat
traditionnel en matériaux provisoires soit représenté de
façon majoritaire, les matériaux utilisés varient d'un
propriétaire à un autre (cf. planche 2).
Planche 2 : Habitat traditionnel en
matériaux provisoires.
2014 cliché
NWALAL
Photo A : Habitat traditionnel en planche au
quartier Zaïre
2014 cliché
NWALAL
Photo B : Habitat traditionnel en semi dur au
quartier Afan Mabe
L'habitat traditionnel en matériaux provisoires
est construit soit en planches (photo A), soit en terre battue et il est
ensuite recouvert de ciment (photo B). Il est présent dans le tissu
urbain spontané dense des quartiers péricentraux
d'AfanMabé, Petit Paris, Mokolo et Zaïre et dans le tissu urbain
planifié du quartier New town . Dans les quartiers AfanMabe, Petit
Paris, Mokolo et Zaïre,cette typologie de l'habitat est disposée de
façon anarchique, tandis qu'à New town,l'habitat est
disposé de part et d'autres des voies de communication
secondaires
I-1.3.2 Habitat de type colonial
Comme la majorité des villes littorales d'Afrique en
général et de l'Afrique noire en particulier, la ville de Kribi
connaît une période coloniale. En effet, c'est avec
l'arrivée des soldats allemands en 1890 que débute l'urbanisation
de la ville. Dans le souci de connaître l'intérieur du pays, les
allemands s'installent sur la côte kribienne, et font de la ville l'une
des premières unités administratives du pays. C'est dans ce cadre
que sont créés le port de Kribi et celui de Grand Batanga.
L'occupation allemande a été marquée par une empreinte sur
le paysage urbain de la ville, luedans la typologie de l'habitat (cf. photo1)
de cette époque. C'est désormais un héritage que la ville
de Kribi compte dans l'habitat en milieu urbain.
2014
cliché NWALAL
Photo 1 : Habitat de type colonial au
quartier administratif
L'habitat de type colonial est majoritairement
représenté à Massaka, lieu-dit « quartier
administratif ». Il revêt une architecture qui lui est propre
et peu commune aux autres constructions. C'est dans le tissu urbain peu dense
qu'on le retrouve. Il sert de locaux aux services de l'administration
étatique, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle dans cette partie de
la ville, le tissu urbain est dit administratif.
I-1.3.3 Habitat Moderne
Longtemps concentrée dans le périmètre
portuaire et autour des vieux bâtiments coloniaux, la ville de Kribi
connaît un étalement urbain semblable à celui des grandes
villes du Cameroun. Il est impulsé par une forte croissance
démographique qui croît doublement tous les dix ans. De 5178
habitants en 1967, la population de Kribi est passée à 11261
habitants en 1976 puis à 20501 habitants en 1987 et finalement à
93246 habitants en 2005.
Cette forte croissance démographique se traduit par
l'hétérogénéité de la population de la ville
qui se transforme progressivement et passe d'une population ethnique à
une population cosmopolite et hétérogène
représentée majoritairement par des migrants. Cette
différenciation de la population est également remarquable au
niveau de la typologie de l'habitat. En effet, l'habitat en matériaux
provisoiresest le fait des populations ethniques (cf. planche 2), tandis que
l'habitat moderne en milieu périurbain est l'oeuvre de quelques migrants
(cf. planche 3).
Planche 3 : Habitat moderne
2014 cliché
NWALAL
Photo A : Habitat moderne haut standing à
Ebouyoe (Plage)
2014 cliché
NWALAL
Photo B : Habitat moderne moyen standing à
Nziou
L'habitat moderne se repartiten deux catégories
à savoir, le haut standing (photo A) qui se retrouve tout le long de la
bande balnéaire. Il compte les hôtels et quelques domiciles
particuliers. Le moyen standing, représente les domiciles particuliers
situés dans l'ensemble de la ville.
Pour se résumer, dans la ville de Kribi, le type
d'habitat varie d'un quartier à un autre et il représente le
niveau de standing immobilier des quartiers de la ville (cf. figure 5).
Source : Enquête de terrain, 2014
Figure 5 : Niveau de standing des quartiers de la
ville de Kribi
I-4. Qualité des voies de
communication
La voirie urbaine de la ville de Kribi est composée des
voies revêtues et des voies non revêtues.Dans cette
répartition, les voies non revêtues occupent une proportion plus
importante que celle des voies revêtues (cf. tableau 9).
Tableau 9 : Répartition des types de voies
dans la ville de Kribi
Type de voies
|
Longueur (Km)
|
(%)
|
Non revêtues
|
70
|
59
|
Revêtues
|
39
|
33
|
semi-revêtues
|
10
|
8
|
Total
|
119
|
100
|
Source : MINDUH, PDU Kribi Août
2013, enquête de terrain, 2014
Il ressort du tableau 9 que, les voies non revêtues
représentent près de 67% des voiesde la ville de Kribi, tandis
que les voies revêtues représentent environ 33%. Cet état
des lieux est synthétisé par la figure 6.
Source : MINDUH, PDU Kribi Août
2013, enquête de terrain, 2014
Figure 6 : Proportion des différents
types de voies dans la ville de Kribi.
L'analyse que nous pouvons faire du tableau 9 et de la figure
6 est simple. Elle révèle que la proportion des voies non
revêtues (59%) est plus importante que celle de voies revêtues
(33%) car, les voies non revêtues résultent en partie de la
dégradation des voies revêtues. En effet, au fil des ans, la
dégradation du bitume a laissé place à l'installation des
voies non revêtues qui sont désormais omniprésentes dans la
ville, tandis que les voies revêtues couvrent seulement le centre de la
ville et l'axe qui relie Edéa à Kribi (cf. figure 7).
Source : Enquête de terrain, 2014
Figure 7 : Réseau viaire de la ville de
Kribi en 2010.
I-4.1 Voies non revêtues
Elles représentent près de 3/4 soit 67% des
voies (cf. tableau 9) de la ville de Kribi. En plus du fait qu'elles
résultent de la dégradation des voies revêtues, ce sont
également des voies de liaison qui desservent soit l'intérieur
des quartiers de la ville, soit les arrondissements voisins. Elles sont
omniprésentes dans l'ensemble de la ville de Kribi (cf. figure 7) et
leur aspect varie d'un tronçon à un autre (cf. planche 4).
Planche 4 : Etat des voies non revêtues
dans la ville de Kribi
2014 cliché NWALAL
Photo A : Voie non revêtue au quartier
New-town
2014 cliché NWALAL
Photo B : Voie non revêtue au quartier
Nziou
Au quartier New-Town (photo A)nous remarquons l'aspect
délabré de la voie non revêtue qui dessert le quartier
situé en plein centre-ville. Par contre, dans la
périphérie (Photo B), la voie non bitumée est plus
praticable.
On constate aisément, l'omniprésence des voies
non revêtues dans la ville de Kribi. On les retrouve aussi bien en plein
centre-ville qu'en périphérie. Elles desservent également
la périphérie lointaine, sur les axes Kribi-Campo (Nationale
N°7), Kribi-Lolodorf (Provinciale P8) et Kribi-Ebolowa (Nationale
N°12).
I-4.2 Voies revêtues
Contrairement aux voies non revêtues, les voies
revêtues sont moins denses. Elles représentent environ 1/4 des
voies de la ville, soit 33% (cf. figure 6) de la voirie urbaine. Leur
état est variable. On note en effet des voies en bon état, des
voies en cours de dégradation et des voies dégradées.
Les voies revêtues présentent des niveaux de
dégradation variés. En effet, à l'exception de la voirie
du centre administratif et de la nationale 7 qui relie Edéa et Kribi, la
dégradation est une variable commune à toutes les voies de Kribi.
Les rares axes bitumés, se dégradent progressivement au fil des
ans, ce qui favorise l'augmentation des voies en terre. Ce
phénomène est remarqué en périphérie de la
ville où, il existe encore des reliques de bitume sur des voies
finalement conquises par la terre (cf. photo 2).
2014 cliché NWALAL
Photo 2 : Voie revêtue en cours de
dégradation à Talla.
A l'exception des voies revêtues en bon état
qui desservent le quartier administratif, dans les autres quartiers de la
ville, la plupart des voies bitumées se présentent sous l'aspect
de celle que l'on voit sur la photo 2. La présence de flaques d'eau
confirme le niveau de dégradation avancéede la chaussée et
le manque d'entretien de cette dernière.
I-4.3 Ouvrages de franchissement
Hormis l'état des voies, celui des ouvrages de
franchissement tels que les ponts et les buses laisse à désirer.
En zone périurbaine par exemple, la situation est plus qu'alarmante car,
ces infrastructures sont archaïques, et, en zone urbaine, elles sont
vieillissantes (cf. planche 5).
Planche 5 : Etat des ouvrages de franchissement
à la périphérie de Kribi.
2014 cliché NWALAL
Photo A : Pont en piteux état
2014 cliché NWALAL
Photo B : Pont aménagé
La planche 5 montre qu'en zone périphérique,
les ponts sont construits soit en billes de bois (Photo A), soit en planches
(photo B). De ces deux photos, nous pouvons retenir que, certains ponts,
malgré les matériaux utilisés pour leur
édification, sont mieux entretenus que d'autres. Ceci pourrait
s'expliquer par l'importance du trafic qu'ils accueillent.
L'état de la voirie et des ouvrages de franchissement
influencent le mode de transport urbain dans la ville de Kribi. Certes, les
moyens de transport qu'on y retrouve sont les mêmes que dans les autres
villes du territoire national. Ils sont constitués : des bicycles
et des automobiles de toutes sortes (cf. figure 8).
Source : MINDUH, PDU Kribi, août
2013 et enquête de terrain, 2014
Figure 8 : Composition du trafic par type de
Véhicule.
La figure 8 présente une synthèse des
différents moyens de transport présents dans le trafic urbain de
la ville de Kribi. Cette répartition révèle la
prédominance des motos, soit environ 77% du parc automobile.
L'omniprésence des motos peut se justifier par la faiblesse du maillage
des voies et leur état dégradé.
I-5. Activités économiques
Dans la ville de Kribi, trois secteurs d'activités
coexistent : secteur primaire, secteur secondaire et secteur tertiaire.
A cet effet, notre étude révèle que dans
la ville de Kribi, le commerce est très important. Il occupe environ 18%
de la population active de Kribi. Ceci s'explique par le fait que, le secteur
informel y est développé, il est représenté par une
panoplie de petits commerces dans la ville de Kribi.
Le secteur administratif est représenté par les
fonctionnaires qui occupent environ 15% dans cette répartition. Nous
pouvons donc dire que la ville de Kribi possède plusieurs services
publics et administratifs.
Le tourisme, quant à lui, occupe 13% de la population
active. Il confirme l'image touristique que revêt la ville de Kribi. Les
populations de ce secteur exercent soit dans la multitude des hôtels
présents dans la ville, soit dans la restauration.
Les services sont représentés par les
ouvriers/employés (8%), les transporteurs (6%) et les agents immobiliers
(2%). Nous notons cependant que, dans ce domaine, il existe aussi des
structures financières telles que les banques, les micro-finances et les
coopératives de crédits.
Les étudiants et les élèves font partie
de la catégorie des sans-emplois ils représentent environ 11% de
la population inactive. Les retraités (anciens fonctionnaires ou anciens
travailleurs) représentent 5% dans cette répartition.
En résumé, les secteurs d'activités
économiques de la ville de Kribi sont catégorisés en
sous-ensembles (cf. figure 9).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 9 : synthèse (en %) des
activités économiques des populations de Kribi.
I-5.1 Secteur primaire
En tant que pourvoyeur d'emplois et de revenus, il est
essentiellement constitué des activités agricoles, de la
pêche et de la pisciculture (cf. figure 11).
Source : Enquête de terrain,
Juillet 2014
Figure 10: Activités du secteur primaire
(%).
La figure 10 présente les activités les plus
représentatives du secteur primaire. L'agriculture et la pêche
occupent respectivement la première et les secondes positions. Elles
touchent 11% et 9% de la population locale active dans ce secteur.
L'élevage, quant à lui, est une activité peu
pratiquée. 2% de la population évoluent dans ce domaine.
a- Agriculture
L'agriculture pratiquée à Kribi est
majoritairement vivrière (cf. photo 3).
2014
cliché NWALAL
Photo 3 : Champ de manioc au quartier
Nziou
Sur la photo 3, l'on remarquele type de culture
pratiquée dans la ville de Kribi, en l'occurrence à la
périphérie urbaine.
Plusieurs types de cultures sont pratiqués,
néanmoins la principale culture est le tubercule de manioc qui est
destiné soit à la consommation directe, soit à la
transformation. A cette culture de manioc, l'on associe d'autres cultures
saisonnières à l'instar du Maïs, des arachides etc. La
périphérie de la ville est le lieu de pratique par excellence de
cette agriculture.
b- La pêche
Les populations en tirent l'essentiel de leurs revenus par la
vente dans les débarcadères (cf. planche 6).
Planche 6 : Lieux de débarquement et lieux
de vente des produits de pêche.
2014 cliché NWALAL
Photo A : Débarcadère moderne de
Mboa Manga.
2014 cliché NWALAL
Photo B : Débarcadère de
Nziou, lieudit pêcherie
La planche 6 illustre les lieux de vente des produits de
pêche qui font à la fois office de débarcadère.
La pêche, est pratiquée par les populations
locales, c'est la principale et la plus ancienne activité du secteur
primaire. Dans la ville de Kribi, la pêche est pratiquée de deux
principales manières :
- La pêche maritime artisanale est pratiquée le
long des côtes et sur les fonds de moins de 30 mètres. Elle est
pratiquée à l'aide des pirogues artisanales munies de moteurs de
navigation hors-bord.
- La pêche artisanale continentale est pratiquée
par les autochtones, pour des besoins de subsistance, dans les cours d'eau qui
arrosent la ville, tels que la Lobé, la Kienké
etc. (cf. photo 4).
2014 cliché NWALAL
Photo 4 : Embarcation utilisée pour la
pêche
La photo 4 illustre le type d'embarcation utilisée
pour la pêche
Bien qu'il contribue fortement à l'économie
quotidienne de la ville de Kribi, le secteur primaire doit être
redynamisé et bien structuré.
I-5.2 Secteur secondaire
Il est très peu répandu, car il connaît
d'énormes problèmes liés au manque d'encadrement des
artisans. Ces derniers évoluent de manière individuelle ou en
syndicats, le manque de financement constituant un réel frein à
leur épanouissement. Les activités artisanales les plus
répandues sont celles de la fabrication des filets de pêche, la
sculpture de figurines décoratives destinées aux touristes, la
peinture et la teinture (cf. photo 5).
Artisans/
Filet de pêche
2014
cliché NWALAL
Photo 5 : La fabrication d'un filet de
pêche
Sur la photo5, nous pouvons voir le montage d'un filet de
pêche par des pêcheurs.
I-5.3 Le secteur tertiaire.
Il est majoritairement représenté par les
activités commerciales, les activités financières et les
services publics. Au-delà de ces rubriques d'activités, nous
notons qu'il en existe d'autres qui évoluent parallèlement dans
ce secteur (cf. figure 11).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 11 : Employés du secteur tertiaire
dans la ville de Kribi.
Le commerce, même s'il est classé au premier rang
dans cette rubrique, avec une population occupée estimée à
18%, est de moindre importance, car, il concerne les petitscommerces et les
détaillants. Le secteur de commerce est néanmoins très
variés (cf. planche 7).
Planche7 : Quelques types de commerces dans la
ville de Kribi
2014
cliché NWALAL
Photo A : Entrée du marché
Nkolbiteng-Ngoe, vente de vêtements à la
criée.
2
1
2014
cliché NWALAL
Photo B : Restaurant improvisé (1) et
vente de crédit de communication (2).
Sur la photo A, nous remarquons qu'à
l'entrée du marché Nkolbiteng-Ngoe, il y'a vente de multiples
friperies. La photo B de la même planche montre un restaurant
improvisé et un « call box ».
Les services publics représentés par les
fonctionnaires occupent la seconde place dans le secteur tertiaire. Par contre,
L'auto-emploi est représenté par les ouvriers (8%), les
transporteurs (6%) et les agents immobiliers (2%).
I-5.4 Activités touristiques
Elles jouent un grand rôle dans le paysage urbain de la
ville, grâce aux attractions des plages, des sites touristiques, de la
multitude des hôtels... Environ 13% des habitants (cf. figure 9) de la
ville exercent dans ce domaine, précisément dans la restauration
et dans les différents services hôteliers (cf. photo
6).
2014cliché NWALAL
Photo 6 : La marina de Kribi
La photographie 6 présente un exemple d'attrait
touristique : la « marina de Kribi ». Elle seule
associe deux attributs, celui de la restauration et celui du
divertissement.
Conclusion
Nous pouvons retenir que, le développement de la ville
de Kribi est mal maîtrisé. L'habitat est plus ou moins
décent. Il influence largement le niveau de standing des quartiers.
Le tissu urbain, quant à lui est très
varié. Il est très dense et spontané au centre de la
ville. Cet état des lieux donne une image peu agréable à
la ville.
La voirie urbaine ne permet pas la mise en place d'un mode de
transport d'envergure. La densification du réseau viaire et
l'aménagement voire le réaménagement, des voies non
revêtues contribueraient à améliorer le transport urbain
qui est marqué par l'omniprésence des motos-taxi.
Le secteur économique est dominé en grande
partie par les activités commerciales, qui représentent
environ18% de l'ensemble de l'économie. Dans ce secteur, il existe
plusieurs activités qui relèvent du secteur informel. Il s'agit
de petits commerces et des détaillants. L'artisanat, malgré la
présence des structures gouvernementales appropriées dans la
ville de Kribi, connaît plusieurs problèmes liés au manque
de financement.
Grâce aux divers sites touristiques, aux plages et aux
hôtels, le tourisme représente environ 13% des activités du
secteur de l'économie locale.
Au vu de ce qui précède, nous nous rendons bien
compte que, avant la mise en oeuvre du port en eau profonde, le paysage urbain
de la ville de Kribi n'est pas reluisant. La question que nous nous posons est
celle de savoir si l'avènement d'un port en eau profonde dans la ville
de Kribi pourrait contribuer à améliorer cette image ?
CHAPITRE II :
MUTATIONS SURVENUES DANS LA VILLE DE KRIBI À
L'ÈRE DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU PROFONDE
Introduction
Toute innovation apporte des changements. Qu'ils soient
majeurs ou mineurs, leur ampleur dépend de la perception de chaque
individu et de la destination à laquelle elle est employée.
L'avènement du projet de construction du port en eau profonde dans la
ville de Kribi est passé à sa phase de réalisation. Cette
infrastructure est porteuse d'emplois, génératrice de richesse et
de croissance, ce qui suppose forcément des mutations dans la ville de
Kribi.
Il faut cerner le rôle fondamental que joue le port en
eau profonde dans lesmutations qui surviennent pendant la construction du port
en eau profonde. Dans ce chapitre, nous apportons quelques
éléments d'éclairage.
II-1 Vie sociale
L'avènement du port en eau profonde dans la ville de
Kribi influence la politique d'aménagement urbain. Cette dernière
implique des mutations dans l'ensemble de la ville, et
précisément, au niveau des infrastructures sociales. Elle fait
l'objet d'appréciation diversifiée par les habitants (cf. figure
12)
Source : Enquête de terrain
2014
Figure 12 : Perceptions des impacts de
l'aménagement du port en eau profonde par les habitants de la ville de
Kribi.
Près des trois quart (3/4), soit 80% de la population
de la ville de Kribi, affirment que l'aménagement du port en eau
profonde apporte des mutations dans la ville. 5% pensent le contraire, tandis
que 15% restent sceptiques.
En effet, les aspects susceptibles à
d'éventuelles mutations sont généralement, la voirie, les
services urbains à savoir l'eau et l'électricité, et
quelques fois les télécommunications (cf. figure 13 et tableau
10).
Tableau 10 : Opinion de la population sur les
volets en mutations dans la ville de Kribi
Volets
|
Routes
|
Télécommunications
|
Eau
|
Electricité
|
RAS
|
Total
|
Effectif (%)
|
86
|
2
|
2
|
6
|
4
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 13 : Secteurs sociaux en mutation selon
l'opinion de la population de la ville de Kribi.
Environ 86% de la population affirment que la voirie est
l'infrastructure qui subit un impact plus concret comme retombée de
l'aménagement du port en eau profonde. Ceci s'explique par le fait que
la ville doit jouir d'une desserte en voies assez importante, pour assurer la
fonction d'échanges terrestres dans son périmètre urbain.
Par contre, les télécommunications (2%), l'eau (2%),
l'électricité (6%), subissent des impacts timides. Il faudrait
cependant noter que l'ampleur de ces aspects sociaux varie d'un quartier
à un autre de la ville (cf. figure 14).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 14 : Impacts de la construction du port en
eau profonde à Kribipar quartier
La figure 14 résume l'ensemble des infrastructures
sociales qui subissent un impact du fait de l'aménagement du port en eau
profonde. Le degré d'amélioration tient compte de la moyenne des
opinions recueillies auprès de la population.
Dans la plupart des quartiers, la voirie est
omniprésente. Il faut donc comprendre que c'est le volet qui
connaît les améliorations les plus remarquables.
L'électricité est dominante dans le quartier
Mpoangou.Les quartiers Mpolongwe (Mpolongou) II, Mpalla et Bikondo connaissent
aussi des améliorations au niveau de l'électricité.
Mpoangou et Bikondo sont des quartiers périphériques qui
bénéficient d'une extension récente du réseau
électrique.
En outre, l'eau connaît aussi un impact positif
grâce à l'extension du réseau dans les quartiers Bikondo
à la périphérie de la ville, Massaka et Mboa Manga au
centre.
Le volet environnemental n'est pas en marge, car la gestion
des déchets est également prise en compte dans certains quartiers
périphériques, à l'instar de Dombe.
En définitive, la ville de Kribi, sous la construction
du port en eau profonde, subit de profondes mutations sur le plan social. Au vu
de ce qui précède, les aspects sociaux les plus visibles sont les
infrastructures, à savoir le réseau viaire,
l'électricité, l'eau. Dans une certaine mesure, les
télécommunications et la gestion des déchets connaissent
également quelques changements. Ces mutations varient d'une
échelle à une autre en fonction des quartiers (cf. figure 15).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 15 : Spatialisation des impacts de la
construction du port en eau profonde à Kribi
II-2. Le paysage Urbain
II-2.1 Le réseau viaire
Le réseau viaire est une priorité dans la
politique de l'aménagement urbain de la ville de Kribi (cf. planche
8).
Planche 8 :Panneaux indiquant
l'aménagement et la réhabilitation de la voirie urbaine
Kribi.
2014 cliché NWALAL
Photo A : Panneau indiquant l'aménagement
de la voirie urbaine
2014 cliché NWALAL
Photo B : Panneau indiquant la
réhabilitation de la voirie et des ouvrages d'arts
La planche 8 indique les travaux d'aménagement de
la voirie urbaine de Kribi. Elle spécifie l'axe « LOT
1 » concerné, de l'entrée de la ville jusqu'au port en
eau profonde. Ce panneau est présent dans l'ensemble de la ville. Il
décrit les différents axes à bitumer et ceux à
réhabiliter.
Avant l'aménagement du port en eau profonde de Kribi,la
proportion des voies bitumées était inférieure (33%)
à celle des voies en terre (67%).Ces statistiques tendent à
s'améliorer car, l'ensemble de la ville est en pleine
restructuration.
L'aménagement de la trame viaire de Kribi touche
également des aménagements spécifiques à l'instar
des ouvrages de franchissement (cf. photo 7).
2014 cliché NWALAL
Photo 7 : Aménagement d'une buse en zone
urbaine au quartier Petit paris
La Photo7 présente les travaux
d'aménagements des ouvrages d'art dans la ville. Ces travaux viennent
à point nommé améliorer la qualité des ouvrages
d'arts jadis utilisés dans la ville de Kribi. La
périphérie urbaine, pourra connaître un essor plus
conséquent à cause de l'avènement d'un trafic
désormais plus intense.
Dans une ville en pleine croissance, l'étroitesse des
rues s'avère un problème pour le trafic urbain. L'absence de
trottoirs invite au redimensionnement de l'ensemble des axes de la ville. Des
dispositions pratiques sont entrain d'être prises pour réajuster
le gabarit des voies (cf. planche 9).
En outre, les dispositions prises se manifestent par la
réalisation des casses qui contribuent à agrandir le gabarit des
voies sur certains tronçons.Les emprises varient en fonction de
l'importance des tronçons. A cet effet, les populations ont
attribué le surnom « Kribi cinq (05)
mètres » à la ville pour signifier que les casses
réalisées dans l'ensemble de la ville à se font à
cinq (05) mètres de la voie existante. Cependant, cette information
n'est pas toujours créditée.
Planche 9 : Projet de redimensionnement du
gabarit des voies de Kribi.
2014 cliché NWALAL
Photo A : Marque de recul
2014 cliché NWALAL
Photo B : aspect des rues après la
réalisation des casses
Sur la photo A, nous voyonsla marque d'un trait vertical
suivi ou précédé d'une flèche (Photo A) qui
désigne la limite à cassersur un mur. Ces indications sont des
marques de recul pour l'opérationnalisation d'une casse en vue de
l'agrandissement de la chaussée. Elles se retrouvent dans l'ensemble des
rues de Kribi. C'est donc dire que, les travaux d'aménagement de la
voirie urbaine sont en cours de réalisation. La photographie B,
présente l'aspect d'une rue après la réalisation de la
casse. Nous nous rendons à l'évidence que, l'avènement de
la construction du port en eau profonde de Kribi, fait de la ville un vaste
chantier de voirie.
Le réseau viaire de la ville de Kribi sous la
construction du port en eau profonde, subit une amélioration
qualitative. Il bénéficie des emprises plus importantes et d'une
épaisseur de bitume plus conséquente.
Les emprises passent de douze (12) mètres à
seize (16) mètres pour les voies secondaires inter-quartier. Elles
varient de vingt-cinq (25) mètres à quarante (40) mètres
pour les voies primaires inter-quartier structurantes12(*).
Au vu de ce qui précède, nous retenons que
l'ensemble de la voirie de la ville de Kribi est en pleine réfection
sous le poids de la construction du port en eau profonde. Les travaux
visent :
- la maintenance des infrastructures existantes,
- l'amélioration de l'aspect qualitatif de la voirie,
notamment la trame fonctionnelle,
- l'ouverture des voies primaires et secondaires dans les
quartiers anciens et dans les zones d'extension urbaine.
Avec ces différents travaux d'aménagements, le
nombre de voies bitumées croît considérablement par rapport
au nombre de voie en terre. La ville connaît :
- la réhabilitation de 15,3 kilomètres de voies
bitumées,
- l'aménagement de 6,2 kilomètres non
revêtues,
- l'ouverture et la création de 14,5 kilomètres
de voies structurantes et secondaires dans les zones d'extension13(*).
En plus du revêtement de la chaussée, de
l'ouverture et de la création des voies structurantes et secondaires,
l'amélioration qualitative des tronçons est marquée par
d'autres caractéristiques à savoir :
- L'assainissement des eaux pluviales par la consolidation du
réseau de drainage des eaux pluviales sur les tronçons qui sont
dépourvus d'ouvrages d'assainissement.
- Le redimensionnement de l'emprise de certains
tronçons favorise l'aménagement des chaussées à
double voie. C'est le cas particulier de la voie pénétrante qui
relie Kribi à Campo (Nationale 7).
Planche 10 : Etat des travaux
d'aménagement des voies de communication dans la ville de Kribi sous la
construction du port en eau profonde
2014 cliché NWALAL
Photo A : Réhabilitation de la voie
bitumée au quartier talla etMpoangou
2014 cliché NWALAL
Photo B : Route à Deux voies
bitumées présente au centre-ville et en périphérie
L'ensemble de la trame fonctionnelle de la voirie de Kribi
connaît une réhabilitation et une restructuration. La photo Adonne
un aperçu des travaux effectués sur la voie de contournement,
à l'entrée de la ville et sur l'ensemble des travaux
réalisés dans la ville. Elle donne également un
aperçu sur l'ouverture et à la création des voies
bitumées secondairesdans les quartiers périphériques.
Elles favorisent l'extension de la ville et la densification des quartiers
périphériques. La photo B, par contre illustre l'état
d'une voie bituméeà double sens qui est la voie de contournement
qui relie Kribi à Campo (Nationale 7).
Les travaux réalisés sur la trame
viaire de Kribi portent progressivement quelques fruits qui sont perceptibles
sur les longueurs de la typologie des voies qu'on retrouve dans la ville (cf.
figure 16).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 16 : Amélioration de la voirie
dans la ville de Kribi.
Il ressort de l'analyse de la figure 16 que, la voirie de la
ville de Kribi est entrain d'être améliorée. Les voies
revêtues gagnent en longueur. Elles passent de 39 Kilomètres
à 80 Kilomètres, tandis que les voies non revêtues perdent
en longueur. Elles sont passées de 80 Kilomètres à 58
kilomètres. Ceci se justifie par le fait qu'environ 28% de ces
dernières sont en cours d'aménagement au profit des routes
bitumées.
La construction du port en eau profonde de Kribi influence
positivement la politique d'aménagement urbain. Nous relevons que la
voirie connaît une amélioration quantitative etqualitative. Sur
ce, les voies bitumées sont désormais plus importantes que celles
en terre, et le réseau viaire de la ville est désormais plus
dense (cf. figure 17).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 17 : Evolution de la qualité des
voies dans la ville de Kribi.
La proportion des voies revêtues est passée de
33% (cf. Chapitre I) à 56%, soit une augmentation d'environ 23%. D'un
autre côté, les voies en terre passent de 59% (cf. Chapitre I)
à 44%, soit une chute d'environ 23%.La figure 18 illustre au mieux leur
spatialisation.
Source : Enquête de terrain, 2014
Figure 18 : Réseau viaire actuel de la
ville de Kribi
Nous pouvons, à partir de l'analyse de ce graphique,
retenir que le réseau viaire de la ville de Kribi est en pleine
restructuration. Plus de la moitié des voies de communication est
désormais bitumées/ou en cours de l'être. Ceci s'explique
par la trame fonctionnelle de la ville de Kribi qui est en plein
réaménagement. Les voies de desserte sont ouvertes dans les zones
périphériques pour densifier le réseau viaire.
Comparativement au réseau viaire de la ville de Kribi
avant la mise en oeuvre du port en eau profonde (cf. chapitre I, figure 7), le
réseau actuel (Figure 18) est plus dense. Il présente une voirie
plus fournie, avec une augmentation des voies revêtues qui desservent
même la périphérie lointaine de la ville
Sous l'impulsion de la construction du port en eau profonde,
la trame viaire de la ville de Kribi connaît une amélioration
qualitative et quantitative grâce au bitumage des voies et à la
densification du réseau viaire.
II-2.2 Habitat
L'habitat représente l'une des principales
caractéristiques du paysage urbain de la ville de Kribi. Il est
très diversifié et ce, en fonction des quartiers (cf. chapitre
I). Les aménagements survenus pendant la construction du port en eau
profonde influencent la redynamisation du paysage urbain de la ville. En plus
de la voirie, la politique de réaménagement de la ville pendant
la phase de construction du port en eau profonde de Kribi, intègre aussi
l'habitat. Car même si l'habitat en matériaux provisoires
disparaît progressivement au fil des ans, il est toujours
considérablement représenté dans la ville de Kribi (cf.
tableau 19).
Tableau 11 : Représentativité de la
typologie de l'habitat dans la ville de Kribi
Matériaux utilisés
|
Provisoires
|
Définitifs
|
Total
|
Effectifs (%)
|
37
|
63
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2014
L'habitat en matériaux
définitifs quant à lui est majoritaire (63%) il est
présent dans l'ensemble de la ville.Quant à, l'habitat en
matériaux provisoires, il est représenté à hauteur
de 37%, il est minoritaire, cependant, il occupe en majorité les vieux
quartiers et la périphériede la ville. C'est celui qui est
situé sur les axes importants/principaux qui subit des casses
d'où saréhabilitation en matériaux définitifs (cf.
planche 11).
Planche Photo 11 : Réhabilitation de
l'habitat.
Matériaux provisoires
2014 cliché NWALAL
Photo A : Habitat en cours de
réaménagement au lieudit Nkolbiteng
Matériaux définitifs
2014 cliché NWALAL
Photo B : Habitat réaménagé
en matériau définitif
Sur la planche 10, on observe une maison située sur
un axe principal au lieudit « Nkolbiteng » qui a
été réhabilitée pour revêtir un nouveau
visage. En effet, après avoir été cassée, cette
maison est reconstruite. La photo A présente l'aspect initial de la
maison, tandis que sur la photo B, on observe les améliorations.
II-3 Economie urbaine
Dans la ville de Kribi, les différents
secteurs-clés de l'économie sont le secteur primaire, le secteur
secondaire, le secteur tertiaire, et le tourisme (cf. Chapitre I). Avec la
construction du port en eau profonde de Kribi, ces secteurs d'activités
tendent à prendre de l'essor ou de la propension.
Tandis que certaines activités tendent à
disparaître, d'autres naissent. L'économie urbaine connaît
une effervescence au niveau de ses activités (cf. figure 19).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 19 : Perception de l'évolution des
activités de la ville de Kribi par les populations.
Près de 58% de la population de la ville de Kribi
affirment que, la construction du port en eau profonde favorise la croissance
des activités économiques. 23% ne partagent pas cet avis, tandis
que le reste, 19% ont des avis mitigés.
Cependant, en tenant compte de l'opinion des uns et des
autres, notre étude révèle que la croissance des
activités économiques est également marquée par des
innovations (cf. figure 20).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 20 :Opinion (en %) de la population de Kribi
sur l'avènement de nouvelles activités
économiques
Près de 65% des habitants de la ville de Kribi
affirment que la mise en oeuvre du port en eau profonde de Kribi favorise la
création de nouvelles activités économiques. Environ 17%
pensent qu'il y'a pas de nouvelles activités, 18% ne se prononcent pas
à ce sujet.
Dans l'ensemble, les activités économiques sont
en pleine croissance. Elles se manifestent par l'apparition de nouvelles
activités et la pérennisation des anciennes (cf. figure 21).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 21 : Activités économiques
en croissance ou en voie de pérennisation
La figure 21 présente globalement les volets
économiques qui subissent un impact considérable, dû
à la construction du port en eau profonde de Kribi.
II-3.1 Banques et micro-finances
Les services, en partie représentés par les
banques (31%) et les micro-finances (21%) sont largement présents dans
l'économie de la ville. La construction du port en eau profonde de Kribi
favorise l'implantation de plusieurs structures et l'afflux d'une population
plus importante. Certaines activités nécessitent de gros
investissements pour fonctionner, d'où la présence des banques.
D'autres par contre en ont besoin pour leurs échanges, d'où la
présence des micro-finances (cf. planche 12). D'un point de vue à
un autre, la présence de ces structures revêt une
opportunité.Elle contribue à accroître les échanges
et l'adhésion d'une nouvelle clientèle tirée de la couche
des nouveaux employés des secteurs publics et privés dans une
ville en pleine effervescence.
Planche 12 : Quelques banques installées
pendant la mise en oeuvre du port en eau profonde.
2014 cliché NWALAL
Photo A : Afriland First Bank sis au quartier
Mokolo à Kribi
2014 cliché NWALAL
Photo B : SCB Cameroun sis au quartier Mokolo
à Kribi
La planche ci-dessus illustre parmi la multitude, quelques
structures de finances installées au cours des trois dernières
années.
II-3.2 Commerce
Dans la ville de Kribi, le commerce représente
près de 19% (cf. figure 21) des activités économiques
visibles. Ceci se justifie par la demande de plus en plus importante des
denrées alimentaires, des matériaux de construction, etc.
Le commerce est en expansion. Certaines activités
prennent désormais une ampleur plus importante que d'autres. En effet,
l'ensemble de la ville de Kribi est un vaste chantier. C'est une période
pendant laquelle la demande en matériaux de construction est importante.
Elle favorise la croissance des activités commerciales telles que les
fabriques de parpaings (cf. photo 8) et les dépôts de bois.
2014 cliché NWALAL
Photo 8 : Fabrique de parpaings récente au
quartier Zaïre
Cette photo montre une fabrique de parpaing en cours de
création, elle confirme l'expansion des activités
économiques, la présence de nouvelles activités
économiques et en l'occurrence, les nouvelles fabriques de parpaings
dans la ville de Kribi.
Par rapport aux dépôts de bois, la
création d'une fabrique de parpaings est l'activité la plus
prisée (cf. figure 22). Cela s'explique par le fait que, hormis les
travaux de construction et d'aménagement des édifices publics,
les particuliers en profitent pour investir dans le domaine immobilier.
D'autres par contre aménagent à nouveau les habitations qui ont
subie des casses.
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 22 : Évolution croissante des
fabriques de parpaings et des dépôts de bois.
La figure22 révèle l'évolution croissante
des dépôts de bois et celle des fabriques de parpaings. En
comparaison aux trois dernières années, leur nombre a
augmenté considérablement. Les fabriques de parpaings sont
passées de 03 au cours des vingt dernières années à
13 pour les trois dernières années. Quant aux dépôts
de bois, pour les mêmes périodes, ils sont passés de trois
03 à quatre 04.
II-3.3 Sociétés civiles
immobilières (SCI)
La construction du port en eau profonde de Kribi influence
plusieurs domaines d'activités dont celui de l'immobilier. Il
représente près de 15% (cf. figure 21) des activités
économiques en pleine expansion ou en voie de pérennisation.
L'explication la plus plausible se fonde sur l'importance de la demande
foncière actuelle dans la ville de Kribi. Cette dernière,
influencée par la sollicitation foncière accrue, favorise la
pérennisation des SCI (cf. tableau 12 et figure 23).
Tableau 12 : Différentes SCI
présentes dans la ville de Kribi
Sociétés Civiles Immobilières
|
Coordonnées
|
Dénomination
|
Nombre d'années d'existence
|
Longitude
|
Latitude
|
SCIimmocam
|
2 ans
|
9°54' 43,2''
|
2°56'37,5''
|
Cabinet Expert Immobilier
|
Environ 15 ans
|
9°54'45,8''
|
2°56'37,4''
|
SCI la grace
|
3 ans
|
9°54'47,6''
|
2°56'49,6''
|
SCI la revolution
|
2 ans
|
9°56'23,9''
|
2°59'58,8''
|
Source : Enquête de terrain,
2014
Source : Enquête de terrain 2014
Figure 23 : Géo-localisation de quelques Sociétés
Civiles Immobilières à Kribi.
La figure 23 ci-dessus présente la
géo-localisation des Sociétés civiles immobilières
de Kribi. Il en ressort qu'elles sont réparties dans l'ensemble de la
ville à la périphérie comme au centre.
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 24: Evolution des SCI dans la ville de Kribi au
cours des 20 dernières années
Cette figure montre qu'au cours des deux (02) dernières
années, l'effectif des SCI a doublé par rapport aux
années antérieures. Leurs sièges sont souvent bien
entretenus (cf. photo 9)
2014 cliché NWALAL
Photo 9 : Aspect extérieur d'une SCI
à Kribi
Cette Photo présente l'une (01) des quatre SCI qui
existent dans la ville de Kribi.
II-3.4 Tourisme
Le tourisme, par la présence des hôtels, n'est
pas en marge de la croissance économique actuelle dans la ville de
Kribi. En effet, en se référant à la figure 21, il
représente près de 9% des activités économiques de
la ville. Cela s'explique par la présence de nouveaux hôtels dans
la ville.
Sous un autre plan, la mise en oeuvre du port en eau profonde
de Kribi favorise l'aménagement des sites touristiques.
1
2014 cliché NWALAL
Photo 10 : Aménagement des plages des
chutes de la Lobé
Cette photographie représente un panneau sur
lequel nous pouvons lire en première (1)
ligne : «...l'aménagement des plages aux chutes de la
Lobe à Kribi... ». Ceci justifie les moyens mis en oeuvre par
le gouvernement, pour améliorer l'activité touristique dans la
ville.
Dans l'ensemble, ces activités, relèvent soit du
secteur tertiaire, soit des services, soit du tourisme.
Au regard de qui précède, nous pouvons affirmer
que, ces secteurs sont en pleine expansion au détriment du secteur
primaire (agriculture et pêche) et du secteur secondaire (artisanat) qui
sont en somnolence.
En ce qui concerne particulièrement la pêche, les
travaux de construction du port en eau profonde en cours, la rende infructueuse
et plus pénible. Les bruits émis par les engins éloignent
le poisson des côtes. A cet effet, un témoignage recueilli atteste
que : « la mise en oeuvre du port en eau profonde
éloigne le poisson des côtes. Il faut désormais aller en
haute mer pour trouver du poisson14(*) ».
L'agriculture, quant à elle, subit également un
grand coup, car, les principaux bassins de culture, sont situés dans la
zone déclarée d'utilité publique (DUP). A cet effet, en
dehors de la pratique d'une agriculture de subsistance, cette zone est
privée de toute grande exploitation agricole. Le témoignage du
chef de la localité d'Eboundja révèle que :
« une circulaire du Ministre des forêts et de la faune
présente l'arrêt de toute culture »15(*).
Conclusion
En définitive, la construction du port en eau profonde
joue un rôle moteur dans les mutations qui surviennent actuellement dans
la ville de Kribi. Ces changements sont perceptibles au niveau des multiples
projets réalisés dans la ville ou en cours de réalisation.
Ils épousent principalement les projets d'accompagnement de la
construction du port en eau profonde16(*).
Le volet social est marqué par l'amélioration,
l'agrandissement et l'ouverture des voies structurantes dans la ville. L'on
note une augmentation des voies revêtues (56%) tandis que les
linéaires des voies non revêtus sont en baisse (44%). Tous ces
travaux contribuent à densifier le réseau viaire qui passe de 119
à 133 Kilomètres. Nous pouvons nous demander si
l'aménagement de la voirie pourrait avoir une conséquence
positive sur le transport dans la ville de Kribi ?
Les services de base, à l'instar de l'eau et de
l'électricité, ne sont pas en reste. Plusieurs actions sont
menées dans le but d'améliorer leur qualité afin de
garantir une satisfaction plus importante auprès de la population. A cet
effet, dans certains quartiers, les retombées se perçoivent
timidement.
L'économie urbaine est marquée par l'expansion
des activités du secteur tertiaire et du tourisme. La construction du
port en eau profonde favorise l'implantation des Sociétés Civiles
immobilières (SCI).
Les activités des secteurs primaires et secondaires
sont délaissées au profit de celles du secteur tertiaire.
L'agriculture et la pêche subissent un coup dur. Les pêcheurs sont
désormais obligés d'aller en haute mer pour trouver du poisson,
tandis que quelques agriculteurs qui sont généralement des
propriétaires fonciers coutumiers se livrent au commerce foncier et
délaissent leurs activités agricoles.
Au vu de ce qui précède, nous nous rendons bien
compte que la ville de Kribi subit des mutations pendant la construction du
port en eau profonde. Cependant, nous nous posons la question de savoir quelles
en sont les retombées sur le développement de la ville de
Kribi ?
CHAPITRE III :
RETOMBEES DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU PROFONDE
SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE KRIBI
Introduction
Le document de stratégie pour la croissance et l'emploi
(DSCE)a été initiépar le premier Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) en avril
2003. Il compte parmi ses objectifs, le développement des
infrastructures. Celles-ci jouent un rôle moteur dans la promotion d'une
croissance forte et durable. Elles influencent le développement des
villes. Ce sont des centres de production et de consommation nécessaires
à l'essor du secteur industriel. En plus de l'émergence des
agglomérations périphériques, elles promeuvent
également le développement des villes moyennes ou secondaires qui
contribuent à la structuration des activités économiques
dans l'espace urbain.
Au vu de ce qui précède, on est en droit de
penser qu'une infrastructure est porteuse de retombées. A partir du
développement des infrastructures figure la construction du port en eau
profonde de Kribi. L'inauguration de la première phase de ceprojet est
marquée par l'arrivée du premier navire dans la ville le
08/07/2014. A ce stade, les retombées sur le développement de la
ville sont-elles déjà visibles ou perceptibles ?
III-1. Perception des retombées avant la phase
de construction du port en eau profonde par les habitants de Kribi
Plusieurs études relatives à
l'aménagement du port en eau profonde de Kribi ont été
menées auprès de certains habitants de la ville17(*). Il en ressort que ces
populations émettent des avis mitigés par rapport aux impacts
escomptés de ce projet. Certaines s'attendent à des
retombées tandis que d'autres sont sceptiques. (cf. figure 24).
Les diverses opinions sur la question sont justifiées.
Néanmoins, plus de la majorité de la population approuve les
avantages du port en eau profonde, elle évoque les retombées que
la ville peut en tirer. Par contre, une faible minorité
désapprouve les avantages du port en eau profonde. (cf. figure 24).
Source : GWP CAF, 2011et enquête
de terrain, 2014.
Figure 25 : Opinion des habitants de Kribi sur les
retombées du port en eau profonde avant sa construction.
La plupart des populations (78 %) approuvent l'idée du
Port en eau profonde. Par contre 22 % en sont sceptiques. Cependant les
raisons évoquées par ceux qui approuvent l'idée du port en
eau profonde sont diverses (cf. tableau 13)
Tableau 13 : Apport du projet du port en eau
profonde
Retombées escomptées
|
Nombre
de fois exprimées (%)
|
- Développement
|
18
|
- Développement et création d'emplois
|
13.5
|
- Emploi, développement du commerce
|
1.5
|
- Emplois
|
6
|
- Hausse revenus de la vente produits agricoles
|
3
|
- Infrastructures (Route bitumée, Hôpital,
écoles, eau, électrification)
|
10.5
|
- Infrastructures (Route bitumée, Hôpital,
écoles, eau, électrification), emplois
|
15
|
- Urbanisation
|
4.5
|
- Urbanisation, emplois
|
6
|
Total
|
78
|
Source : Données d'enquête GWP
Caf, 2011.
Parmi les attentes des populations issues de la construction
du port en eau profonde, figurent en bonne place, le développement en
général, particulièrement celui des infrastructures, la
fourniture des emplois, etc.18(*)
Au regard de ce qui précède, il est envisageable
que la population tire à court, moyen et long termes des
bénéfices de l'aménagement du port en eau profonde de
Kribi. Les attentes des populations lors de la phase de démarrage
trouvent peut-être déjà quelques réponses.
III-2.Perception actuelle des retombées de la
construction du port en eau profonde par les habitants de Kribi
Au stade actuel où l'ampleur de l'évolution des
travaux portuaires est considérable, les avis de la population de la
ville sont partagés. Les raisons évoquées pour justifier
les retombées tirées de l'aménagement du port en eau
profonde ne sont pas statiques (cf. figure 26).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 26 : Opinion en % de la population sur les
retombées de l'aménagement du port en eau profonde de Kribi
pendant sa construction.
La figure 26 ci-dessus synthétise l'opinion de la
population sur les profits tirés de la construction du port en eau
profonde.
Nous relevons que, plus de la moitié (57%) de la
population trouvent un gain dans la réalisation de projet. Par contre
(31%)sont sceptiques, une minorité (12%) de la population ne se
prononce pas à ce sujet.
Nous remarquons effectivement que la question de la perception
des retombées tirées par les populations de la construction du
port en eau profonde est divergente.
Néanmoins, plusieurs raisons justifient les
différentes réponses recueillies auprès de la population.
Les populations qui perçoivent des retombées de la construction
du port en eau profonde avancent des raisons spécifiques (cf. tableau 14
et figure 27).
Tableau 14: Fondement rationnel de la perception
positiviste des retombées du port en eau profonde de Kribi.
Raisons évoquées
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Les activités commerciales sont plus rentables
|
91
|
25.63
|
Vente de terrain
|
48
|
13.52
|
Aménagement de la voirie
|
86
|
24.23
|
Emploi
|
101
|
28.45
|
Cadre de vie
|
29
|
8.17
|
TOTAL
|
355
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2014
Le tableau 14 ci-dessus présente l'opinion positive de
la population de Kribi sur les retombées de l'aménagement du port
en eau profonde.
Il ressort de ce tableau corroboré par la figure 27que
100% de cette population (soit 57% de la population de la ville) en tirent des
bénéfices diversement appréciés :
- 25.63% des habitants sont composés de
commerçants qui évoquent la rentabilité de leurs
activités,
- 13.52% des habitants composés de natifs de la
ville,trouventleur compte dans les transactions foncières (vente de
terrain),
- 24. 23% des habitants de la ville bénéficient
de l'aménagement de la voirie,
- 28.45% de la population active évoquent un emploi
éventuel, soit acquis avec l'avènement du port en eau profonde,
ou alors en perspective avec les multiples structures qui s'installent dans la
ville,
- enfin, une minorité, soit environ 8.17% estiment que
le cadre de vie est plus acceptable.
Ces bénéfices varient d'un individu à un
autre en fonction de l'opportunité que revêt la construction du
port en eau profonde. La figure 27 synthétise les raisons de la
population optimiste
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 27 : Raisons justificatives de l'optimisme
des populations sur les retombées de la mise en oeuvre du port en eau
profonde.
La perception des retombées de la construction du port
en eau profondebien qu'elle soit positive, trouve néanmoins des
réserves chez certains habitants de la ville (cf. tableau 15 et figure
28).
Tableau 15 : Fondement rationnel de la perception
négativiste des retombées du port en eau profonde de
Kribi.
Raisons évoquées
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Casses
|
18
|
9
|
Coûts élevé de vie
|
41
|
21
|
Pas de retombées directes
|
117
|
61
|
Expropriation
|
6
|
3
|
Pas d'emploi
|
11
|
6
|
TOTAL
|
193
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2014
De l'analyse du tableau 15 et de la figure 27il ressort que
100% de la population d'opinion pessimiste (elle représente 31% de la
population de la ville)vis-à-vis des retombées de la construction
du port en eau profonde de Kribi évoque des raisons variées
à cet effet:
- Environ 9% des habitants se fondent sur le
phénomène de casses dans la ville pour améliorer la
qualité de la voirie. Le plus souvent, ce sont les commerçants et
les riverains qui en sont les victimes,
- près de 21% se plaignent du niveau
élevé de vie qui se ressent au niveau des prix des denrées
alimentaires et au niveau de la rareté des maisons mises en location,
d'où le prix élevé de celles qui sont disponibles.
- la majorité de la population pessimiste soit61%
environ, affirment qu'il n'y a pas de retombées directes,
- une minorité, (3%) se plaint du
phénomène d'expropriation et du manque de zone de recasement
aménagée.
- Près de 6% de la population active de la ville de
Kribi, quant à elle, se plaint du manque d'accès aux emplois
générés par la construction du port en eau profonde.
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 28 : Raisons justificatives du pessimisme de
certains habitants.
Les retombées éventuelles tirées de la
construction du port en eau profonde de Kribi ne font pas l'unanimité.
Même si la plupart des habitants affirment en tirer des profits, environ
12% (figure 26) ont des avis mitigés.
Néanmoins, nous estimons que, les retombées que
tire la population de la construction du port en eau profonde de Kribi
concernent essentiellement l'emploi et les infrastructures.
III-3. Retombées de la construction du port en
eau profonde.
III-3.1. Emploi
Un investissement tel que le port en eau profonde dans la
ville de Kribi est forcément créateur d'emplois et
générateur de richesses. Les emplois sont soit temporaires, soit
auto-créés par les populations de la ville, soit permanents. Les
populations trouvent en cette infrastructure un moteur de développement
économique direct ou indirect. Il favorise l'accès à un
emploi salarié ou à la création d'une activité
économique génératrice de revenus.
Au stade actuel, la ville enregistre une multitude
d'activités économiques. Certaines sont novatrices, d'autres
tendent à s'accroître à travers l'importance de l'effectif
de la population qui les exerce. Actuellement, l'existence d'un bon nombre de
nouveaux emplois dans la ville de Kribi est favorisée par la
construction du port en eau profonde (cf. figure 29).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 29 : Opinion (%) de la population sur
l'existence de nouveaux emplois générés par la
construction du port en eau profonde de Kribi.
La figure 29 ci-dessus révèle que près de
66% des habitants affirment que la construction du port en eau profonde
génère des emplois directs ou indirects.
Les emplois directs concernent le personnel technique
recruté en vue de la construction de cette infrastructure. Les emplois
indirects, quant à eux, sont relatifs à la main- d'oeuvre
temporaire non qualifiée, recrutée pour l'exécution des
projets d'accompagnement tels que l'aménagement de la voirie urbaine
(cf. figure 30).
Environ 13% des habitants de la ville de Kribi estiment que la
construction du port en eau profonde ne génère pas suffisamment
d'emplois. Ceci s'explique par le fait que leurs proches ne sont pas
recrutés dans le projet.
Près de 21% des habitants de la ville de Kribi
n'émettent aucun avis sur l'existence d'éventuels emplois
générés par la construction du port en eau profonde de
Kribi.
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 30 : Avis des habitants de Kribi sur leur
représentativité nombreuse dans les emplois
générés par la construction du port en eau
profonde.
Il ressort de l'analyse de la figure 30 que les avis des
habitants sont mitigés sur leur insertion dans le projet de construction
du port en eau profonde. En effet, les avis favorables représentent
environ 35% tandis que les avis défavorables sont de près de 37%.
Les indécis, quant à eux, représentent 28% de la
population.
Au regard de ces différentes statistiques, nous pouvons
affirmer que la population de la ville de Kribi n'est pas suffisamment
recrutée dans les emplois offerts. Néanmoins la période de
la construction du port en eau profonde favorise l'insertion de certaines
personnes dans une nouvelle activité économique (cf. figure
31).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 31 : Nouvelles activités des
populations en fonction des périodes
Sur la figure 31, nous remarquons qu'au cours de la
dernière année, plusieurs personnes (73%) ont exercé une
nouvelle activité économique. Au cours des deux dernières
années par contre, ce taux est relativement faible (13% de la
population). Ces années correspondent au début de la construction
du port en eau profonde de Kribi. Nous pouvons donc affirmer que cette
période (la dernière année) favorise l'accès
à l'emploi. Pendant les périodes qui précèdent
l'aménagement du port en eau profonde de Kribi, l'effectif de la
population qui exerce une nouvelle activité économique est
très faible (7%).
Les nouvelles activités observées sont
favorables aux conditions de vie actuelle dans la ville de Kribi (cf. figure
32).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 32 : Ampleur des nouvelles
activités dans la ville de Kribi
Les activités économiques
représentées dans la figure 32 ont été
récemment créées. Nous constatons que 60% des habitants
sont des ouvriers. Les activités immobilières offrent près
de 24% d'emplois nouvellement créés. Elles couvrent les
transactions foncières, les constructions neuves et les
réhabilitations. Environ 7% de la population s'occupent dans le
commerce, une activité en pleine expansion dans la ville.
La ville de Kribi est connue pour son vaste potentiel hydrique
qui favorise la pêche, l'une des principales activités
économiques de la ville. Cependant, cette image tend à
disparaître avec la mise en oeuvre du port en eau profonde, les
activités économiques qui se développent relèvent
désormais majoritairement du tertiaire.
III-3.2. Infrastructures
Les infrastructures représentent également un
énorme gain pour la population de la ville de Kribi. Les plus
remarquables actions sont d'une part, l'aménagement de la voirie et
d'autre part la réhabilitation et l'extension des réseaux
d'électricité et d'eau (cf. tableau 16).
Tableau 16 : Apport eninfrastructure liées
à la construction du port en eau profonde de Kribi.
Volets infrastructurels
|
Actions menées
|
Réalisations
|
Réseau routier
|
-Maintenance des infrastructures existantes
-Amélioration de l'aspect qualitatif de la voirie
notamment la trame fonctionnelle
-Ouverture des voies primaires et secondaires dans les quartiers
à densifier et dans les zones d'extension urbaine
|
En cours
|
Réseau d'eau potable
|
- Densification du réseau d'eau potable
dans les quartiers anciens
-Extension du réseau principal dans les nouveaux quartiers
et dans la ville nouvelle
- Construction de nouveaux châteaux d'eau
|
En cours
|
Réseau électrique
|
- Densification du réseau électrique dans les
quartiers anciens
- Extension du réseau principal dans les nouveaux
quartiers et dans la ville nouvelle
|
En cours
|
Assainissement des eaux pluviales
|
- Consolidation du réseau de drainage des eaux
pluviales.
|
En cours
|
Source : Enquête de terrain, 2014
et PDU de Kribi août, 2013
Même si la plupart des actions menées dans la
ville sont encore en cours de réalisation, certaines d'entre elles
présentent en termes d'apport, des résultats positifs
auprès de la population de la ville de Kribi. Il s'agit notamment du
réseau routier d'une part et du réseau électrique d'autre
part.
III-3.2.1 Ouvrages d'assainissement
Plusieurs actions d'assainissement sont également
menées dans la ville. Elles concernent la consolidation du réseau
de drainage des eaux pluviales. Les actions menées à cet effet
visent au redimensionnement des drains primaires à l'instar des buses
d'une part, et l'aménagement des caniveaux d'autre part. Ces actions
sont aussi bien menéesdans le centre urbain que dans la
périphérie. Ce sont des précautions prises en amont pour
prévenir le délabrement progressif de la chaussée dû
à la présence des eaux de ruissellement (cf. planche 13).
Planche 13 : Assainissement des eaux
pluviales.
2014 cliché NWALAL
Photo A : Redimensionnement d'un drain
primaire
2014 cliché NWALAL
Photo B : Consolidation de l'armature de drainage
des eaux pluviales
La planche 13 présente quelques actions
menées en vue de l'assainissement des eaux pluviales. Elles concernent
le redimensionnement des drains d'une part et d'autre part, la consolidation
de l'armature de drainage des eaux pluviales (caniveaux). Elles sont
bénéfiques pour les habitants de la ville dans la mesure
où, elles contribuent à la diminution des eaux stagnantes sur la
chaussée. Elles favorisent l'écoulement des eaux usées, ce
qui contribue en partie à éloigner quelques maladies hydriques.
III-3.2.2 Equipements marchands
Dans le domaine infrastructurel, les équipements
marchands ne sont pas de reste. Certains espaces marchands à l'instar du
marché central sont réaménagés pour les rendre plus
modernes et garantir une spécialisation du commerce (cf. planche 14).
Planche 14 : Marché central
réaménagé
2014 cliché NWALAL
Photo A : façade principale du
marché central
2014 cliché NWALAL
Photo B: Inauguration du marché central ( Ngoye
- Nkolbiteng)
La planche 14 présente la façade principale
du nouveau marché central (Photo A), sur la photo B, nous pouvons voir
la pierre marquée qui confirme la construction et l'inauguration d'un
nouveau marché à Kribi.
Ce marché, même s'il n'est pas assez spacieux,
représente une retombée certaine pour les habitants de la ville
de Kribi dans la mesure où, le commerce y est spécialisé.
En outre, il est mieux construit, mieux aéré de manière
à favoriser la circulation des usagers.
III-4. Réseaux d'électricité et
d'adduction d'eau
III-4.1 Réseau
d'électricité
L'entreprise en charge du réseau électrique est
représentée dans l'ensemble du triangle national par l'ex AES
SONEL, devenue désormais ENEO.
L'augmentation de la demande en électricité sur
le plan national est estimée à 5% par an19(*). Cette demande se manifeste
dans la ville de Kribi par l'augmentation du nombre d'abonnés au
réseau électrique (cf. figure 33).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 33 : Evolution moyenne du nombre
d'abonnés à l'électricité dans la ville de
Kribi.
Nous remarquons à travers la figure 33 que, durant les
quatre dernières années, le nombre moyen d'abonnés
à l'Ex AES SONEL a timidement augmenté. Ceci trouve une
justification dans la vétusté des installations d'AES SONEL qui
ne sont pas encore réhabilitées. Cette période marque le
début de la construction du port en eau profonde de Kribi. Au cours des
trois dernières années par contre, le nombre moyen
d'abonnés a augmenté (24%) de façon fulgurante. Ce qui
reflète la demande sans cesse grandissante, mais aussi la qualité
de service de l'opérateur en charge du réseau.
En outre, les trois dernières années cadrent
avec le début (08 Octobre 2011) effectif de la construction du port en
eau profonde de Kribi. Des résidentsestiment
qu' « il y a un rétablissement de la tension
et une baisse considérable des délestages dans la
ville »20(*). Ce témoignage démontre d'une part que
les travaux de réhabilitation du réseau électrique sont en
cours. Des transformateurs supplémentaires sont installés et
d'autres remplacés21(*). Des travaux d'extension du réseau
électrique sont également en cours dans les quartiers
périphériques, ce qui accroît les abonnements (cf.
tableau17).
Tableau 17 : Moyenne des abonnés
récents dans certains quartiers de la ville de Kribi.
Quartiers
|
Mpoangou
|
Nziou
|
Mpolongwe II
|
AfanMabe
|
Mboa Manga
|
Wamie
|
Ngoe
|
Total
|
Effectif moyen
|
14
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
1
|
25
|
%
|
56
|
8
|
8
|
8
|
8
|
8
|
4
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2014
De l'analyse du tableau 17, il ressort que, le nombre
d'abonnés récents est plus important (56%) dans le quartier
Mpoangou. C'est un quartier périphérique qui jouit de la nouvelle
(2 ans) extension du réseau électrique de l'ex AES/SONEL. Par
rapport au quartier Mpoangou, les autres quartiers affichent une augmentation
plus faible du nombre d'abonnés récents. En effet, ils
constituent entre 8% et 16% de la population abonnée. Cela
s'explique par le fait que les lignes électriques qui les desservent
sont anciennes.
Afin de satisfaire une demande sans cesse croissante en
électricité, et en plus de la fourniture conventionnelle en
électricité dans la ville de Kribi, le gouvernement camerounais
de concert avec l'ex-AES SONEL a élaboré un projet
dénommé « Projet d'énergie de
Kribi ».Ce projet rejoint le programme de
développement stratégique à moyen terme pour la fourniture
d'électricité au Cameroun22(*). C'est dans cette optique qu'est mis sur pied le
projet de la Kribi Power DevelopmentCompany (KPDC) qui vient contribuer
à l'amélioration qualitative et quantitative de la fourniture en
électricité dans la ville. Les premiers résultats sont
perceptibles au quartier Mpolongwe II où quoique timide, l'on note une
augmentation de près de 8% du nombre d'abonnés récents au
réseau électrique de la ville. La figure 34 synthétise
les résultats de notre travail.
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 34 : Estimation de la moyenne (%)
d'abonnés récents à l'électricité dans
certains quartiers de la ville de Kribi.
La réalisation de la centrale à gaz de Kribi est
l'aboutissement de l'un des multiples projets d'accompagnement du projet de
construction du port en eau profonde23(*). Il participe à l'augmentation de la
fourniture en électricité de plus de 20%,24(*)dans l'ensemble du pays en
général, et dans la ville de Kribi en particulier. Il permet
à près de 8% de la population du quartier Mpolongwe II
(Mpoloungou II) de se connecter au réseau électrique (voir figure
34). En effet, la KPDC est présente dans la ville de Kribi (cf. photo
11).
2014 cliché NWALAL
Photo 11 : La présence de la KPDC à
Kribi
La photo 11 représente une plaque qui marque la
présence effective de la KPDC dans la ville de Kribi. Certains
ménages, grâce à cette filiale (KPDC) de l'ex AES/SONEL
jouissent déjà d'un accès au réseau
électrique de la ville de Kribi.
En définitive, la construction du port en eau profonde
de Kribi contribue fortement à la réhabilitation de l'ensemble
des infrastructures électriques. Pour améliorer la distribution
de l'électricité en termes de qualité et de
quantité dans la ville, plusieurs aménagements sont
exécutés ou sont en cours de l'être.
III-4.2 Adduction d'eau
III-4.2.1 Etat des lieux avant la construction du port
en eau profonde
La Camerounaise des Eaux (CDE) assure le service d'adduction
d'eau dans la ville de Kribi. Elle dispose d'un château d'eau d'une
capacité de stockage d'environ 400 m3 et d'une station de pompage.
Cette station ne parvient pas à satisfaire les besoins en eau de la
population de la ville. Elle traite en moyenne 1 040 m3/Jour pour des besoins
estimés à 3 000 m3/jour. Sur 2000 abonnés, seuls 1500 sont
actifs, car la pression d'eau est faible soit d'environ un bar (moins de 10
mètres de colonne d'eau)25(*) et ne parvient pas à alimenter tous les
abonnés. La demande actuelle en eau est satisfaite à hauteur
d'environ 35% seulement.
Notre étude révèle que 14% des habitants
de la ville ont accès aux adductions d'eau, par contre 25% ont recours
aux puits pour satisfaire leurs besoins en eau, 7% utilisent les bornes
fontaines et 54% se fournissent près des châteaux
aménagés (Forage)26(*). Au vu de ces statistiques, nous pouvons affirmer que
l'accessibilité des ménages au réseau d'adduction d'eau
est fondée.
La difficulté d'accessibilité des ménages
au réseau d'adduction d'eau s'explique par le fait que la
création des quartiers anarchiques et spontanés autour de
l'ancien noyau urbainconstitue un réel handicap à l'extension du
réseau de distribution d'eau. Le plan de la ville n'est pas
adapté.
Cependant, dans certains quartiers de l'ancien noyau urbain
dans lequel le tissu urbain est plus ou moins administratif, où
l'habitat est planifié ou encore où il est moins dense, le
réseau d'adduction d'eau est satisfaisant. Il s'agit du quartier
administratif, de Petit Paris, de New Town et de Mboa
Manga. Par contre, dans les quartiers anarchiques et denses, et dans
certains quartiers périphériques,même si le réseau
d'adduction d'eau est existant, il est peu satisfaisant car, l'on rencontre une
difficulté à voir de l'eau couler du robinet à cause de la
baisse de pression.
Même si dans certains quartiers
périphériques le réseau d'adduction d'eau est existant,
dans la majorité des quartiers périphériques par contre,
le réseau d'adduction d'eau est inexistant (cf. figure 35).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 35 : Présence du réseau
d'adduction d'eau potable dans les quartiers de Kribi.
III-4.2.2 Etat des lieux pendant la construction du
port en eau profonde
La mauvaise qualité du réseau d'adduction d'eau
dans les quartiers périphériques de Kribi commence à
trouver des solutions avec la construction du port en eau profonde.
L'avènement de ce projet est porteur de développement, car il
induit plusieurs sous-projets, parmi lesquels celui de l'amélioration de
la fourniture de l'eau. En effet, des actions ont été entreprises
dans ce sens. Elles comptent une extension de près de dix-huit (18)
kilomètres de canalisations et la réhabilitation de celles qui
existent. Quoique timides, ces opérations présentent
déjà quelques résultats par l'augmentation du nombre
d'abonnés actifs à la CDE (cf. tableau 18 et figure 36).
Tableau 18 : Evolution du nombre d'abonnés
actifs à différentes périodes de l'aménagement du
port en eau profonde de Kribi.
Périodes
|
Avant la construction du port en eau profonde
|
Pendant la construction du port en eau profonde
|
Effectifs abonnés
|
1 500
|
2 700
|
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 36 : Proportion des abonnés actifs
à la CDE pendant la construction du port en eau profonde.
La construction du port en eau profonde a induit celle des
travaux de réhabilitation et d'extension du réseau d'adduction
d'eau. Les résultats sont remarquables au niveau de l'augmentation de
l'effectif des abonnés à la CDE pendant la phase de construction
du port en eau profonde. A cet effet, Le tableau 18 révèle que
l'effectif des abonnés actifs à la CDE a augmenté de
1 200 soit plus de la moitié (80%) des effectifs (1 500) que
la CDE gérait avant les travaux de construction du port en eau
profonde.
Conclusion
En résumé, les retombées de la
construction du port en eau profonde sur le développement de la ville de
Kribi sont d'ordre socio-économique. Elles concernent
spécifiquement l'emploi et les infrastructures.
En outre, la construction du port en eau profonde
génère des emplois directs ou indirects. Au total 66% des
habitants de la ville l'affirment. Ces emplois sont en majorité
auto-créés par des personnes qui exercent une nouvelle
activité économique due au port en eau profonde.
Par-dessus tout, l'amélioration de la fourniture des
services de base à l'instar de l'eau et de l'électricité
est devenue une priorité pour les concessionnaires en charge de ces
secteurs.
Dorénavant, la ville jouit de nouvelles extensions du
réseau électrique, de la réhabilitation des
infrastructures et de l'avènement de la KPDC. Ces installations ont un
impact positif sur l'évolution du nombre d'abonnés dans les
quartiers périphériques de la ville.
De plus, l'approvisionnement en eau est également en
pleine amélioration. En effet, tout comme l'électricité,
les travaux de réhabilitation du réseau sont effectués
dans le but d'améliorer la distribution de l'eau. Ils favorisent
l'augmentation du nombre d'abonnés qui a augmenté d'environ 80%
par rapport aux effectifs (1 500) que la CDE gérait avant les
travaux de construction du port en eau profonde.
En définitive, la construction du port en eau profonde
apporte des retombées sur le développement de la ville de Kribi.
Hormis les retombées actuelles, cette infrastructure revêtt - elle
des perspectives de développement dans la ville de Kribi ?
CHAPITRE IV :
LE PORT EN EAU PROFONDE ET PERSPECTIVES DE
DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE KRIBI
Introduction
La stratégie de croissance initiée par le
gouvernement camerounaiss'inscrit dansla vision de développement du
pays à l'horizon 2035.Même si elle s'étend sur le long
terme, elle couvre la première décade de la vision. En plus du
développement des infrastructures, elle vise le développement
humain, l'emploi, le développement urbain et l'habitat. Elle augure donc
des perspectives de développement sur le plan social et sur le plan
économique.
Le port en eau profonde de Kribi est une infrastructure qui
s'intègre dans le document de stratégie et de croissance de notre
pays. Hormis les retombées qu'il génèredans la ville, il
pourrait également apporter des perspectives prometteuses de
développement.
IV-1. Développement
socio-économique
IV-1.1 Développement social
L'objectif de tout projet de développement vise
l'épanouissement de l'Homme à travers l'amélioration des
conditions de vie de ce dernier. C'est l'une des perspectives qu'offre le port
en eau profonde de Kribi à travers, l'éducation, la santé
et les structures de loisirs.
IV-1.1.1 Education
La multiplicité des infrastructures éducatives
est nécessaire dans une ville en pleine croissance. Elle pourrait
considérablement favoriser l'augmentationdu taux
d'alphabétisation et du taux de diplômés de certains
résidents de l'enseignement secondaire qui est faible. En outre,
l'absence des infrastructures scolaires constitue un handicape
sévère à la formation scolaire et académique des
habitants de la ville de Kribi. Même si dans la ville de Kribi le niveau
d'instruction est disparate (cf. figure 37), dans certaines zones
périphériques, l'accès actuel à l'éducation
est difficile à cause de la rareté des établissements
scolaires27(*).
Néanmoins, nous notons que dans la ville de Kribi, l'on compte quand
même parmi les résidents une poignée de
diplômés de l'enseignement supérieur (cf. figure 37).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 37 : Niveau d'instruction des habitants de
la ville de Kribi
La figure 37 révèle que les
diplômés de l'enseignement supérieur forment 17% de la
population. Ils sont généralement originaires des autres villes
du Cameroun, les natifs étant rares.
Avec la croissance urbaine induite par le port en eau
profonde, les habitants de la ville de Kribi bénéficient des
projets de construction de nouveaux établissements scolaires (cf.
tableau 19 et figure 38).
Tableau 19 : Etablissements scolaires existants
ou en projet de création dans la ville de Kribi
Ecoles maternelles
|
Ecoles primaires
|
Etablissements secondaires
|
Existantes
|
Prévues
|
Total
|
Existantes
|
Prévues
|
Total
|
Existants
|
Prévus
|
Total
|
23
|
26
|
49
|
18
|
28
|
4 6
|
10
|
24
|
34
|
Source : Enquête de terrain,(2014)
et PDU Kribi, (août 2013).
Figure 38 : Equipements scolaires existants et
prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon
2030.
Il résulte du tableau 19 et de la figure 38 qu'un
accent particulier est mis sur les infrastructures d'enseignement primaire et
maternel d'une part, et d'autre part, sur celles de l'enseignement
secondaire.
L'augmentation des établissements de l'enseignement
secondaire est plus remarquable. Ils passent de dix (10) établissements
existants à vingt-quatre (24) établissements prévus. Cette
augmentation inclut des établissements d'enseignement technique pour la
formation des jeunes de la ville aux métiers maritimes ou portuaires.
Les établissements d'enseignement supérieur ne
sont pas prévus alors que la ville de Kribi est en phase de devenir une
référence en termes d'urbanisation. Il est nécessaire d'en
prévoir pour garantir la formation des jeunes diplômés de
l'enseignement secondaire, comme dans les grandes villes de Douala,
Yaoundé, etc. En effet, avec l'importance démographique future,
la ville de Kribi doit disposer d'au moins une université.
IV-1.1.2Santé
Les équipements sanitaires sont bien
représentés dans la ville de Kribi. Néanmoins, la ville
ne dispose que d'un seul hôpital public (hôpital central), d'une
seule morgue opérationnelle et d'une morgue en construction. Les
établissements sanitaires privés quant à eux, sont plus
nombreux, mais cette situation ne garantit pas la sécurité
sanitaire des habitants de la ville de Kribi. Pour cela, la compétence
du personnel qui y exerce peut être remise en cause.
En outre, la construction du port en eau profonde de Kribi
contribue à l'augmentation des établissements sanitaires publics
(cf. tableau 20 et figure 39).
Tableau 20 :Etablissements sanitaires existants
ou en projet de création dans la ville de Kribi.
Centres de santé et hôpitaux
|
Existants (privés et publics confondus)
|
Prévus (publics)
|
Total
|
Effectifs
|
14
|
12
|
26
|
%
|
54
|
46
|
100
|
Source :Enquête de terrain, (2014)
et PDU Kribi, (août 2013).
Figure 39 : Equipements sanitaires existants et
prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon
2030.
Les équipements sanitaires en projet relèvent
uniquement de l'ordre public. Ils sont moins représentés (46%),
mais constituent des retombées importantes pour les habitants de la
ville de Kribi. L'accès aux soins de santé devient facile pour la
majorité de la population.Le personnel qui y exerce est a
priori plus compétent.
IV-1.1.3Culture
Selon LE CORBUSIER28(*), l'une des fonctions urbaines consiste à se
recréer.Ce qui suppose l'aménagement des espaces verts, des
espaces de sport, etc.
En dehors des activités touristiques, le sport de
loisirs ne possède pas d'infrastructures adaptées. Cependant,
cette situation tend à s'améliorer avec l'avènement de la
construction du port en eau profonde de Kribi. Le projet favorise l'adoption
d'un plan de développement urbain dans lequel s'inscrit la politique
d'aménagement des espaces de loisirs (cf. tableau 21 et figure 40)
Tableau 21 : Equipements sportifs existants et
prévus dans la ville de Kribi
Terrains de football
|
Terrains de handball
|
Existant
|
Prévus
|
Total
|
Existant
|
Prévus
|
Total
|
1
|
6
|
7
|
1
|
3
|
4
|
Source : Enquête de terrain, (2014)
etPDU Kribi, (août 2013).
Figure 40 : Equipements sportifs existants et
prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon
2030.
Il ressort du tableau 21 et de la figure 40 que les
équipements sportifs seront en augmentation dans la ville suite à
la construction du port en eau profonde. Le nombre de stade de football
prévus est désormais plus important(10) par rapport à
celui qui existe dans la ville depuis plusieurs années. Il en est de
même pour les terrains de Handball qui seront également en
augmentation (3).
Hormis l'aspect récréatif, ces
équipements permettent à la population de Kribi de
s'émanciper à travers le sport. C'est un point positif pour la
ville et particulièrement pour les jeunes de la déperdition
scolaire qui veulent évoluer dans une discipline sportive.
IV-1.1.4 Infrastructures de base
Elles concernent principalement le secteur
énergétique, l'eau, l'assainissementet la voirie.
IV-1.1.4.1 Energie
La construction de la centrale à gaz de Kribi compte
parmi les projets d'accompagnement du port en eau profonde (cf. chapitre III,
photo 6). C'est un projet initié par le DSCE. Réalisé
à court terme, il épouse également le programme
d'aménagement dans le sous-secteur énergétique. Les
perspectives de développement de la ville sont sur le long terme. Elles
concernent des programmes d'entretien, de réhabilitation et de
développement des réseaux.
IV-1.1.4.2 Eau
Pour la majorité des habitants de la ville de Kribi,
l'accès à l'eau potable demeure hypothétique (cf. chapitre
III). Les extensions des réseaux existants n'ont pas suivi le rythme
d'expansion urbaine et démographique. La capacité de stockage du
château d'eau actuel ne satisfait pas aux besoins de la plupart des
habitants de Kribi. En outre, la construction du port en eau profonde de Kribi
favorise l'aménagement d'un château d'une capacité de
stockage de 7000 m3 et d'un réservoir de 500 m329(*) (cf. tableau 22).
Tableau 22 : Capacités (m3) du
château d'eau existant et du château en cours de
réalisation.
Château
|
Quantités
|
Capacité (m3)
|
Existant
|
1
|
3000
|
Prévu
|
1
|
7500
|
Total
|
2
|
10 500
|
Source : Enquête de terrain,
(2014) et PDU Kribi, (août 2013)
IV-1.1.4.3 Voirie
En plus de l'eau et de l'énergie, le port en eau
profonde a favorisé les travaux de réhabilitation de la voirie
qui portent déjà des fruits dans le périmètre
urbain de Kribi. Néanmoins, pour certains axes, ces travaux qui
rentrent dans le cadre de la planification des activités de transport et
de réseaux, sont envisageables sur le moyen terme ou sur le longterme.
En effet, les périodes concernées sont les horizons allant de
cinq (5) années à quinze (15) années.
Les activités qui concernent l'horizon cinq (5) ans
à partir de l'année 2015, sont le renforcement de la grande
voirie et des grandes liaisons inter-quartier, le bitumage des
pénétrantes inters urbaines,l'ouverture et le revêtement
d'une voie de contournement.D'autres activités par contre, sont
prévues dans la période allant de cinq (5) ans à quinze
(15) ans. Il s'agit de l'ouverture des voies structurantes et de
l'extension des réseaux divers à savoir, principalement les voies
primaires, secondaires,et de la zone industrialo-portuaire. L'extension du
réseau d'eau potable et l'extension d'électricité rentrent
également dans cette période.
Le tableau 23 synthétise le cadre stratégique
des activités de transport et de réseau.
Tableau 23: Cadre de planification
stratégique des activités de transport/réseaux
Axes stratégiques
|
Programmes
|
Sous-programmes
|
Projets/Actions
|
HORIZON
|
5ans
|
10ans
|
15 ans
|
Transport/Réseaux
|
Transport routier
|
Renforcement de la grande voirie
|
Pénétrante autoroute Edéa-Kribi
(Carr.TRADEX)
|
6 Km
|
|
|
Renforcement des grandes liaisons inter- quartier
|
Carr. Kingué-stade football-AfanMabé-Hôtel
cocotier-inter N7
Pont Kienké-Palais de Just.-Carr.TRADEX
Pont kienké-Marché
central-Zaïre-Dépôt brasseries
Carr.TRADEX-TEXACO-Carr.Kingue-Zaïre
|
3 Km
2 Km
2,5 Km
1,5 Km
|
|
|
Bitumage des pénétrantes inter- urbaines
|
Pénétrante Campo-Kribi (pont Kienké)
Pénétrante Lolodorf-Kribi (Brasserie)
Pénétrante Ebolowa-Kribi (Pont Kienké)
|
8 Km
3 Km
3 Km
|
|
|
Ouverture des voies structurantes
|
Voies primaires
Voies secondaires
Voie de contournement revêtue
|
5 Km
5 Km
12 Km
|
7,5 Km
5 Km
|
7 Km
5 Km
|
Voies dans la zone industrialo-portuaire
|
|
|
|
Eau Potable
|
Extension du réseau d'eau potable
|
|
|
|
Réseaux divers
|
Electricité
|
Extension du réseau électrique
|
|
|
|
Source : PDU Kribi, 2013
Le tableau 23 constitue le cadre de planification
stratégique des activités de transport et des réseaux. Ce
sont des perspectives qu'offre le port en eau profonde sur le
développement de la ville de Kribi.
Dans l'ensemble, ces projets constituent des gains vitalisant
pour les habitants de la ville de Kribi. Certains d'entre eux, même s'ils
sont réalisés à long terme, commencent à impacter
la vie des citadins.
IV-1.2 Développement
économique
La construction du port en eau profonde booste
l'économie urbaine de Kribi. Le domaine de l'emploi est
particulièrement concerné. Il offre des perspectives
d'accroissement de l'offre d'emplois décents à travers des
structures ou des espaces aménagés.
IV-1.2.1 Emploi
Dans le domaine de l'emploi, la Région du Sud est l'une
des plus marginalisées. Autant que dans l'Adamaoua, et comparativement
aux autres Régions en milieu urbain, le taux d'activités des
personnes en âge de travailler est relativement bas (69.9%).
L'avènement des projets structurants dans la
Région du sud en général, et la construction du port en
eau profonde dans la ville de Kribi en particulier, viennent pallier cette
situation.
Leport en eau profonde offre plusieurs possibilités
d'emploi. Il est en même temps un bassin industriel à venir, et
une solution éventuelle d'emplois pour la population. Cette situation
est encouragée par les multiples entreprises industrielles qui
s'installent dans la ville (cf. tableau 24).
Tableau 24 : Prévisions d'emplois par les
grandes industries à Kribi.
Périodes
|
2010-2015
|
2010-2030/2040
|
Industries
|
Emplois directs
|
Emplois indirects
|
Emplois directs
|
Emplois indirects
|
CAL
|
1 000
|
2 000
|
2 000
|
4 400
|
Alcan/Rio Tinto
|
900
|
2 000
|
1 600
|
3 500
|
Bolloré
|
580
|
350
|
580
|
350
|
GDF Suez
|
200
|
440
|
200
|
440
|
Camiron
|
580
|
1 275
|
580
|
1 275
|
Logistics areas
|
145
|
90
|
450
|
270
|
Tourisme
|
1 540
|
615
|
3 500
|
1 400
|
Total
|
4 945
|
6 770
|
8 910
|
11 635
|
Source : PDU Kribi, août, 2013
Il convient de retenir que, pour la période allant de
2010 à 2015, 4 945 emplois directs et 6 770 emplois indirects auraient
été créés dans la ville. La période allant
de 2010 à 2030/2040 sera encore plus prospère 8 910 emplois
directs et 11 635 emplois indirects seront créés. Ce sont des
chiffres encourageants dans la mesure où certaines des industries
envisagées s'installent déjà sur les sites
dédiés (cf. photo 7).
1
2014 cliché NWALAL
Photo 12 : Panneau indiquant les travaux
d'aménagement des infrastructures de GDF Suez.
Sur la photo12, nous remarquons la présence
effective de l'une des industries (1, GDF Suez) pourvoyeuses d'emplois. Cette
présence est attestée par les travaux d'installation d'une tour
météorologique.
En plus des emplois réglementaires prévus dans
ces industries, d'autres activités économiques connaissent un
essor parallèle. Il s'agit des activités du secteur tertiaire en
général, et celles du secteur informel en particulier.
IV-1.2.2 Equipements marchands
Dans la ville de Kribi l'on note un essor économique
certain qui est marqué par la croissance des activités
économiques. Les échanges inters urbains y sont très
réguliers. Ces activités nécessitent l'aménagement
des équipements marchands (cf. tableau 25 et figure 41).
En prévision d'une croissance démographique
future plus importante et donc des échanges conséquents, la
multiplicité des équipements marchands est nécessaire.
Elle permet la délocalisation des centres de négoce vers la
périphérie, et ceci revêt un double avantage. Le premier
est de réduire la convergence d'une partie de la population vers le
centre urbain à certaines heures, ce qui rend le trafic plus fluide. Le
second consiste à réduire la distance et le coût de
transport des populations des quartiers périphériques qui peuvent
désormais converger vers les équipements marchands de
proximité. C'est dans cette optique que le projet d'aménagement
des équipements marchands induit par la construction du port en eau
profonde de Kribi s'inscrit.
Tableau 25 : Equipements marchands existants et
équipements marchands prévus dans la ville de Kribi
Marchés
|
Gares routières
|
Existants
|
Prévus
|
Total
|
Existantes
|
Prévues
|
Total
|
4
|
5
|
9
|
3
|
3
|
6
|
Source :Enquête de terrain (2014)
etPDU Kribi (août 2013)
Figure 41 : Equipements marchands existants et
prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon
2030.
De l'analyse du tableau 25 et de la figure 41 il ressort que
les équipements marchands concernent à la fois les marchés
et les gares routières.
En ce qui concerne les marchés, la prévision de
l'augmentation du nombre (05) en plus des 04 qui existent déjà
pour un total de 09 pourrait signifier que les échanges urbain avenir
s'annoncent intenses. Dans le souci de décongestionner le centre urbain
principal, les marchés additifs pourraient être construits dans la
périphérie de la ville de Kribi.
L'augmentation du nombre (03) des gares routières
portera leur total à 06. Tout comme les marchés, cette croissance
traduit l'intensité des échanges urbains et inters urbains
avenir. Ce qui laisse supposer que les équipements
supplémentaires pourraient être construits loin du centre urbain
principal.
En définitive, les retombées dont
bénéficie la population de la ville de Kribi de la construction
du port en eau profonde rentrent dans le cadre de la planification
stratégique des grands équipements (cf. tableau 26).
Tableau 26: Cadre de planification
stratégique des grands équipements.
Axes stratégiques
|
Programmes
|
Sous-programmes
|
Projets/Actions
|
HORIZON
|
5ans
|
10ans
|
15 ans
|
Grands équipements
|
Equipements publics
|
Equipements administratifs
|
PM
|
2 terrains
1 terrain
7 écoles
7écoles
6 ets
1 centre S.
|
2 terrains
1 terrain
9 écoles
10 écoles
9 ets
5 centres
|
2 terrains
1 terrain
10 écoles
11 écoles
9 ets
6 centres
|
Construction Equipements socio- collectifs
|
6terrains de football
3terrains de Hand/basketball
26 écoles maternelles
28 écoles primaires
24 établissements secondaires
12 centres de santé
|
Equipements marchands
|
5 marchés
Construction Gare routière du nord (N7)
Renforcement gare routière de Dombé
Construction Gare routière de l'Est (N17)
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1 marché
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2 marchés
1 Gare
1 Gare
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2 marchés
1 Gare
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Equipements touristiques et culturels
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Aménagement touristiques sur la bande côtière
à LONDJI, MPALLA, NGOYE
Construction d'un musée maritime à Kribi
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|
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Source : PDU Kribi,août, 2013
Le tableau 26 constitue le cadre de planification
stratégique des grands équipements publics dont
bénéficie à long terme la population de la ville de Kribi.
Les périodes concernées sont les horizons allant de 5 à 15
années. Elles coïncident avec les projections faites sur l'ampleur
de l'importance démographique avenir, induite par la construction du
port en eau profonde. La préoccupation est celle d'oeuvrer pour le
développement humain.
Il résulte également de ce tableau que des
équipements administratifs, socio-collectifs touristiques et marchands
sont aménagés pour rehausser l'image de la ville suite à
l'avènement du port en eau profonde.
IV-2. Paysage urbain
IV-2.1 Accroissement démographique,
périurbanisation et ville nouvelle
IV-2.1.1 Accroissement
démographique
Les effets de la mise en oeuvre du port en eau profonde de
Kribi sont remarqués sur le plan démographique. Ils sont
perceptibles au niveau de l'accroissement démographique qui est dû
aux phénomènes migratoires internes et externes.
Les migrations internes sont en majorité dues au
déguerpissement des populations victimes de la DUP. Certaines d'entre
elles, en l'absence de recasement, sont forcées de se tourner vers le
noyau central urbain30(*).
Les migrations externes, quant à elles sont
générées, par les populations venues d'autres villes ou
par celles qui vivent dans les localités situées à
proximité de la ville de Kribi. Ces migrations contribuent
également à la croissance de la population urbaine. A cet effet,
elles ne passent pas inaperçues auprès des habitants qui
constatent que la population de la ville s'accroît
considérablement (cf. figure 42).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 42 : Avis des habitants de la ville de
Kribi sur la croissance démographique
Il en ressort de l'analyse de la figure 42 quedes habitants
(97%) de la ville de Kribi constatent une augmentation de la population
urbaine. Parmi eux, 34% estiment que cette augmentation date d'un an, 44%
pensent qu'elle est vieille de deux ans, 12% de trois ans et 10% de quatre ans,
voire plus (cf. tableau 27).
Tableau 27 : Avis des habitants sur la
période de croissance de la population de la ville de Kribi
Années
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2010-2011
|
2011-2012
|
2012-2013
|
2013-2014
|
Total
|
Effectif (%)
|
10
|
12
|
44
|
34
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2014
Seules les migrations peuvent justifier la croissance actuelle
de la population dans la ville de Kribi. Les raisons évoquées par
les migrants sont diversifiées. Il s'agit entre autres de la recherche
d'un emploi, ou de l'affectation.et d'autres n'ont pas de raisons
particulières (cf. figure 43).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 43 : Raisons des récentes
migrations
Plus de la moitié (53%) des migrations récentes
sont motivées par la recherche d'un emploi. Ceci se justifie par le fait
que la construction du port en eau profonde exerce un attrait certain sur les
habitants des villes voisines, et même lointaines. Par contre, les
affectations (16%) sont également des motifs avancés par les
nouveaux migrants dans la ville de Kribi. Elles relèvent soit de
l'administration publique ou parapublique, soit du secteur privé.
Enfin, près de 31% de nouveaux migrants évoquent d'autres
raisons, dont le regroupement familial, la retraite (migration de retour), le
tourisme ou le besoin de se reconstruire dans une nouvelle ville.
La construction du port en eau profonde favorise les nouvelles
migrations. Ces nouveaux habitants de la ville de Kribi contribuent à
exercer une pression sur l'ensemble des ressources disponibles dans la ville.
Cette pression se manifeste au niveau de la demande de logementqui est
désormais plus forte que l'offre. Il s'en suit alors une augmentation du
coût des maisons locatives, le surpeuplement du centre urbain et la
densification de l'espace périurbain.
IV-2.1.2 Périurbanisation et ville
nouvelle
a) Périurbanisation
La périurbanisation est le résultat d'une
croissance démographique sans cesse galopante au Cameroun. Les villes de
plus de 10 000 habitants sont passées de 40 en 1976 à 102 en
2005 ; et le taux d'urbanisation du pays est de 55,6% en 201031(*).
Kribi est une ville moyenne, avec un taux de croissance de
5,7%. Elle abritait 59 928 âmes en 200532(*). Avec la construction du port
en eau profonde ces statistiques sont en hausse constante. La population
actuelle se situe environ à 93 000 habitants, soit une croissance
d'environ 64% par rapport à 2005.
Au vu de ces récentes statistiques, on peut en
déduire que, la zone périurbaine connaît une expansion et
surtout une densité plus importante de l'habitat et de la population due
à l'afflux des migrants (cf. figure 44).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 44 : Population récemment
installée dans un quartier périphérique de
Kribi.
Près de 34% de ces nouveaux résidents se sont
installés à Kribi depuis un an, tandis qu'environ 32% l'ont
été depuis 2 ans, 11% par contre le sont depuis 3 ans et 23%
depuis cinq ans. Les deux dernières années rassemblent à
elles seules environ 66% de nouveaux migrants, parmi les habitants de certains
quartiers périurbains. Plusieurs raisons justifient l'installation de
nouveaux migrants en zone périurbaine (cf. figure 45).
Source : Enquête de terrain,
2014
Figure 45 : Raisons de l'installation des
populations en zone périurbaine
Environ 49% évoquent le manque de parcelles de terrain
dans le centre-ville. Près de 36% avancent de la nécessité
de trouver un logement d'où la construction du leur à la
périphérie de la ville.
L'aménagement du port en eau profonde de Kribi favorise
l'étalement urbain. A ce propos, les sorties Nord et Sud de la ville
sont déjà occupées par de grandes propriétés
concédées sur le domaine national ou achetées à des
propriétaires locaux33(*). A ce rythme, il serait judicieux que le gouvernement
camerounais, par l'intermédiaire des structures compétentes
veille au lotissement des parcelles de terrain avant de les commercialiser. Cet
exercice contribuera à lutter contre la création des quartiers
anarchiques et denses, (AfanMabé et Zaïre, etc.)
qui existent dans le noyau central urbain.
En outre, la création d'une ville nouvelle dans la
périphérie, à proximité de la zone industrialo
portuaire, serait davantage une conséquence de l'étalement
urbain et une perspective de développement de Kribi (cf. figure 46).
Cependant, dans la plupart des villes africaines dont le noyau central est plus
ou moins reluisant, le paysage urbain se dégrade au fur et à
mesure que l'on progresse vers la périphérie. Dans la perspective
de rehausser l'image de la ville de Kribi, le développement de la ville
nouvelle doit être maitrisé.
Océan Atlantique
Source : PDU Kribi, Août 2013
Figure 46 : Perspective d'extension urbaine dans
la ville de Kribi.
b) Ville nouvelle
La ville nouvelle se présente comme une réponse
à la croissance démographique impulsée par la construction
du port en eau profonde de Kribi. C'est une perspective de développement
pour la ville, car elle gagne en superficies urbaines. En effet, l'espace rural
est transformé au profit de l'espace urbain. De plus, le paysage urbain
de Kribi se renouvèlera au niveau de l'habitat de type
résidentiel. Située à proximité de la zone
industrialo-portuaire, la ville nouvelle sera une ville résidentielle et
industrielle.
La construction du Port Autonome de Kribi (PAK) et
l'aménagement de la ville nouvelle ont contribué à
l'extension des réseaux divers (voirie, eau, électricité)
et favorisé les mutations de l'habitat dans la périphérie.
A Ebome et à Mpoangou par exemple, l'habitat de type traditionnel
disparaît progressivement pour laisser place à un habitat de type
résidentiel. Dans ces quartiers, l'habitat linéaire cède
progressivement place à l'habitat groupéqui s'étend.
La ville nouvelle dont le site a été
déclaré d'utilité publique par l'arrêté
N° 000257/Y144/Mindaf/D410 du 06 Février 2009
s'étend sur 4 000 ha environ. Implantée à Eboundja,
localité qui abrite le grand monument de « la mère de
l'humanité » (promu par un groupe de Noirs américains),
la future ville est contigüe à la zone industrielle, encore non
viabilisée qui est destinée à abriter les
résidences et les activités. Son avènement aura un impact
certain sur son environnement immédiat. En effet, les paysages ruraux
tendent à s'urbaniser, et l'on peut même entrevoir un
phénomène de rurbanisation dans les petites localités
environnantes, à l'instar de Grand Batanga.
Même si elle présente un aspect écologique
caractérisé par une végétation
préservée autour et à l'intérieur du noyau urbain,
l'implantation de la ville nouvelle augure des destructions à partir de
Grand Batanga, jusqu'à Lolabé.
Selon qu'on évolue du bord de la mer vers
l'hinterland, la densité de l'habitat prévue dans la
ville nouvelle varie considérablement. Dans les parties les plus
centrales de la ville résidentielle, la densité pourrait
atteindre 50 logements à hectare et au-delà. Dans les parties
périphériques, la densité pourrait être de 10
logements par hectare. La réalisation de ces logements sera
assurée par des promoteurs immobiliers anglais et américains.
Dans la ville nouvelle, la hiérarchisation et la
disposition de la trame viaire permettent l'intégration de divers modes
de transport.
La ville nouvelle est favorable à
l'épanouissement du futur citadin par la mixité du paysage rural
et du paysage urbain dans le but d'accroître le mieux être de ses
habitants.
Conclusion
En définitive, le port en eau profonde revêt des
perspectives alléchantes sur le développement de la ville de
Kribi. Ces perspectives sont envisageables sur le court, moyen et long terme.
Elles touchent l'aspect social, économique et le paysage urbain.
L'aspect social garantit le développement humain des
résidents de la ville de Kribi. A ce titre, plusieurs projets sont
envisagés dans le volet éducatif, sanitaire, culturel,
énergie, eau et réseau viaire. Ces projets visent
l'amélioration des conditions de vie des habitants de la ville par
l'augmentation des infrastructures existantes et la réhabilitation de
celles qui sont déjà vieilles.
L'aspect économique est marqué par les emplois
directs et indirects prévus par les industries futures à Kribi.
Hormis ces emplois, l'aménagement et le réaménagement des
espaces marchands induiront la croissance de l'auto emploi et les
activités du secteur tertiaire.
De même, le paysage urbain tend à évoluer,
principalement en zone périurbaine. L'accroissement démographique
contribue à l'étalement urbain et à la densification de la
zone périurbaine. Le port en eau profonde favorisera la création
d'une ville nouvelle à proximité de la zone portuaire. Les
espaces ruraux sont appelés à disparaître au profit des
espaces urbains. La ville nouvelle contribuera fortement à
l'amélioration du paysage urbain, tant ce sera une ville
résidentielle. Cependant, cette ville nouvelle devra tenir compte des
lacunes de l'ancienne ville afin d'éviter les obstacles au
développement que cette dernière connaît. La question que
l'on peut se poser est celle de savoir si elle sera à la hauteur des
attentes ?
CONCLUSION GENERALE
Notre étude était basée sur
« Le port en eau profonde et le développement de
la ville de Kribi ».L'objectif principal consistait
à analyser l'influence que joue le port en eau profonde dans le
développement de la ville de Kribi tant sur le plan
socio-économique que sur le plan morphologique.Pour atteindre cet
objectif, nous avons formulé une hypothèse principale qui stipule
que : « le port en eau profonde, au stade de sa construction,
influence le développement de la ville de Kribi sur le plan
socio-économique et sur le plan morphologique ». A partir de
cette hypothèse principale, nous avons formulé 4
hypothèses spécifiques. Pour vérifier ces
hypothèses, nous avons eu recours à la recherche documentaire,
aux entretiens directs et à l'enquête par questionnaire. Cette
méthodologie nous a permis de présenter le paysage urbain de la
ville de Kribi avant l'aménagement du port en eau profonde, les
mutations survenues dans la ville pendant la construction du port en eau
profonde, d'analyser les retombées du port en eau profonde sur le
développement de la ville et, enfin de mettre en exergue le rapport
entre le port en eau profonde et les perspectives de développement dans
la ville de Kribi.
Il ressort de nos investigations que le paysage urbain de
Kribi avant la construction du port en eau profondeétait peu reluisant.
Il était dominé par un habitat dense et spontané au
centre-ville.L'habitat résidentiel était en majorité
représenté par les hôtels situés en bordure des
plages. Le réseau viaire était peu dense et très
dégradé, ce qui a contribué à l'expansion du
transport par moto-taxi, un mode dominant dans la ville. L'économie
était peu compétitive, dominée par les activités
commerciales relevant du secteur informel. Ce secteur se développe au
détriment des activités du secteur primaire à savoir
l'artisanat, l'agriculture etc. Même si le tourisme est une valeur
locale, il représentait 13% de son économie.
La construction du port en eau profonde joue un rôle
moteur dans les mutations qui surviennent actuellement dans la ville de Kribi.
Ces changementssont à la fois d'ordre social et économique. Ils
sont générés par les projets d'accompagnements de la
construction du port en eau profonde. L'aspect social connaît une
amélioration due à l'aménagement du réseau viaire.
Les voies bitumées connaissent une croissance considérable. Le
réseau viaire devient de plus en plus dense.
Plusieurs actions menées sur le réseau d'eau
potable et le réseau électrique contribuent également
à leur réhabilitation et à leur
densification.Certainsquartiers de la ville bénéficient
déjà des travaux de réhabilitation des réseaux.
L'économie urbaine n'est pas en reste. Le port en eau profonde favorise
l'expansion des activités du secteur tertiaire, des services, du
tourisme. L'implantation des Sociétés Civiles Immobilières
(SCI) est favorisée par l'ampleur actuelle des transactions
foncières. Cependant, Les activités des secteurs primaires et
secondaires sont délaissées au détriment de celles du
secteur tertiaire. L'agriculture et la pêche subissent un coup dur.
L'analyse des retombées du port en eau profonde sur le
développement de la ville de Kribi est révélatrice de
progrès.Ces retombées sont avant tout d'ordre
socio-économique. Il s'agit spécifiquement de l'emploi etdes
infrastructures. L'offred'emplois s'est améliorée, affirment 66%
des habitants de la ville. La construction du port en eau profonde encourage
fortement l'auto- emploi. Avecl'avènementde ce projet, plusieurs
personnes exercent une nouvelle activité économique. Des travaux
d'envergure ont été envisagés en vue d'améliorer la
distribution et la qualité de la fourniture d'électricité.
Il s'agit de la construction d'une centrale à gaz ; de la
réhabilitation et de l'extension du réseau électriquedans
certains quartiers et en zone périphérique ;de
l'évolution croissante du nombre d'abonnés au réseau
électrique.Tout comme l'électricité, les travaux de
réhabilitation du réseau d'adduction d'eau potable sont
effectués dans le but d'améliorer la distribution. Ce qui
favorise une augmentation d'environ 80% du nombre d'abonnés par rapport
aux effectifs (1 500) que la CDE alimentait avant les travaux de
construction du port en eau profonde.
Par-dessus tout, le port en eau profonde augure des
perspectives encourageantes de développement dans la ville de Kribi.
Cette infrastructure revêt des perspectives positives sur le
développement de la ville. Elles touchent l'aspect social,
économique et le paysage urbain. L'aspect social envisage
l'amélioration des conditions de vie des habitants de la ville, qui
passe par l'augmentation des infrastructures sociales ainsi que par la
réhabilitation de celles existantes. Il s'agit des infrastructures
liées à l'éducation, à la santé, à la
culture et aux réseaux divers (eau, électricité, voirie).
L'implantation des industries dans la ville contribue à
la création de plusieurs emplois directs. L'aménagement de
nouveaux espaces marchands dans les quartiers périphériques et la
réhabilitation des anciens génèreront des centres de
négoceet l'expansion des commerces dans la ville. Par ailleurs,
l'accroissement démographique sous-tend le phénomène de
périurbanisation et de l'étalement urbain. La zone
périurbaine se densifie progressivement. La construction du port en eau
profonde sera à l'origine de la création d'une ville nouvelle
à proximité de la zone industrialo-portuaire. Les paysages ruraux
de ces lieux sont appelés à disparaître au profit des
espaces urbains.La ville nouvelle contribuera fortement à
l'amélioration du paysage urbain.
Nous pouvons affirmer que nos hypothèses de
départ ont été vérifiées et
confirmées. En dépit de l'effervescence de développement
en cours, il serait souhaitable que des balises soient envisagées pour
évaluer les actions actuellement mises en oeuvre dans la ville de
Kribi.
Néanmoins, nous devons relever qu'une
périurbanisation non contrôlée prend des proportions
fulgurantes dans la partie sud de la ville précisément sur l'axe
Kribi-Campo. Elle est la résultante d'un accroissement
démographique certain à Kribi. L'absence d'un plan de lotissement
dans la ville en général et dans cette partie de Kribi en
particulier pourrait conduire à la création des quartiers
spontanés, dépourvus des systèmes d'assainissement
conventionnels comme on peut le remarquer dans le noyau central urbain.
Hormis les problèmes sus-soulignés, la gestion
des déchets est un véritable challenge dans la ville, il n'existe
pas encore une décharge conventionnelle ce qui expose la ville et les
riverains à une pollution constante. Cette situation sera davantage plus
accentuée avec l'arrivée des industries dans le
périmètre urbain.
Pour y remédier, les pouvoirs publics et les
communautés locales décentralisées devront dans un premier
temps user des stratégies pour freiner le phénomène de
périurbanisation incontrôlée. Quelques unes de ces
stratégies devront consister à choisir des sites pour y faire des
lotissements afin d'oeuvrer pour une périurbanisation
contrôlée ; adopter une meilleure politique de gestion de
déchets ménagers, tout en construisant une décharge
conventionnelle, oeuvrer pour la mise en oeuvre des politiques visant à
limiter la pollution.
Par ailleurs,grâce à l'effet de rayonnement, la
ville nouvelle pourrait absorber la ville actuelle. En effet par
l'intermédiaire des services qu'elle offrira, la ville nouvelle aura
une attraction quasi irréversible sur son périmètre
environnant voire même au-delà. Même si des dispositions
sont prises auprès des pouvoirs publics pour faire des deux villes des
pôles d'attractions, des stratégies doivent être
envisagées pour redynamiser la ville actuelle de façon à
la rendre plus attrayante de manière à ce qu'elle ne sombre
pas.
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ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire
d'enquête-ménages
(Les informations recueillies à travers cette
enquête sont confidentielles et seront exploitées seulement pour
un but académique)
I. IDENTIFICATION
Nom (s) :
Prénom (s) :
Age : 20-30 ans 30-40 ans 40-50 ans
50-60 ans 60- 70 ans 70 et +
Sexe : Homme Femme
Situation matrimoniale : Marié
célibataire
Niveau d'étude : CEP BEPC
PROBATOIRE BAC BAC et plus
1- Lieu de résidence (nom du
quartier):...............................
2 - Type de résidence :
Planches Parpaings Terre battue
3- Type de quartier :
Résidentiel Spontané bidonville
4- dans quel secteur d'activité exercez
vous ?
Transport Commerce Tourisme Agriculture
Ouvrier Autres (à
préciser)...........................................................
5-en tant qu'habitant de la ville de Kribi,
êtes-vous :
Allogène autochtone
6-Si vous êtes allogène, depuis combien
de temps résidez-vous à Kribi ?
0-6mois1-2 ans 2-3 ans 3-4ans 4-5ans
5-6ans 6ans et plus
7-Votre arrivée à Kribi a-t-elle
été influencée par ?
La construction du port en eau profonde La recherche
d'un emploi autre (à
préciser)........................................................
8- Êtes-vous chef de famille ?
Oui Non
9 - Quelle est la taille de votre
famille ?
2 à 4 personnes 5 et plus
10- Qui contribue aux revenus dans votre
ménage ?
Homme Femme Homme et femme
Enfants autres (à préciser)......
II. PARTIE RELATIVE A LA QUESTION SPECIFIQUE
N°2
« Quelles sont les mutations survenues
dans la ville de Kribi pendant la construction du port en eau
profonde?»
A. Volet social
1- Depuis le début des travaux
d'aménagement du port en eau profonde, la ville a t - elle connu des
mutations ?
Oui Non
Dites pourquoi svp.....................
a- Qu'est-ce qui a été
amélioré ?
Les routes les télécommunications
l'eau l'électricité
autres(à préciser).......................
2- Spécifiquement dans votre quartier,
remarquez-vous un changement ?
Oui Non
a- Qu'est ce qui a changé ?
Les routes Les communications L'eau
l'électricité autres(à
préciser)..................
d- Votre quartier est t-il :
Mieux aménagé plus propre plus
beau plus saleautres(à préciser)..................
3- Comment vous -
déplacez-vous ?
En taxi moto En taxi auto À pied
en voiture personnelle
Autres (à préciser).........................
a- Pourquoi préférez- vous ce mode de
transport ?
Il est plus disponible Il est plus
pratique Il est plus rapide
Moins onéreux Il n y'a pas assez d'auto
taxi Les autos taxi sont onéreux
b- Quels moyens de transport utilisez-vous sur une
longue distance?
Taxi-moto Taxi auto Marche à
pied Voiture personnelle
autres(à préciser).........................
c- Lorsque vous êtes lourdement chargé
quels moyens de transport employez-vous ?
Taxi-moto Taxi-auto Marche à
pied Voiture personnelle
autres(à préciser).........................
d- Quelles sont les difficultés que vous
rencontrez pour vous déplacer
Mauvais état des routesIndisponibilité des autos
taxi aucune
4- Êtes-vous abonné à la
CDE?
Oui Non
a- Si Oui depuis quelle
période ?
Avant le début des travaux du port
Pendant les travaux du port Précisions sur les
années...................
b- Si Non, comment vous ravitaillez- vous en
eau ?
Puits Borne fontaine Puits
aménagé Forageautres(à
préciser)............
5- Êtes-vous abonné à
ENEO?
Oui Non
a- Si Oui depuis quelle
période ?
Avant le début des travaux du port
Pendant les travaux du port
Précisions sur les
années...................
b- Si Non comment vous ravitaillez- vous en
électricité ?
Plaque solaire Chez le voisin
Groupe électrogène autres(à
préciser)............
B. Volet économique
1- Est-ce qu'il y a plus d'activités
économiques aujourd'hui ?
Oui Non
2-Parmi celles qui existent aujourd'hui, y en a-t-il
qui sont nouvelles ?
Oui Non
a-Si oui lesquelles?
Agence/agent immobilière Nouveaux commerces
Autres (à préciser)...........................
VI. PARTIE RELATIVE A LA QUESTION SPECIFIQUE
N°3
« Quelles sont les retombées du
port en eau profonde sur le développement de la ville de
Kribi?»
A - Retombées directes
1- Selon vous est-ce que la construction du Port en eau
profonde a amélioré les conditions de vie des
habitants ?
Oui Non
2-Pouvez-vous dire pourquoi ?
Réponse
ouverte........................................
3-L'aménagement du port en eau profonde est
t-il bénéfique pour vous ?
Oui Non
Précisions.........................................
4-Pensez - vous que de nouveaux emplois ont
été créés?
Oui Non
5-Est ce que les habitants de la ville qui y sont
intégrés sont nombreux?
Oui Non
Commentaires.........
6- En dehors de votre activité
économique principale, pratiquez-vous une autre activité
économique actuellement ?
Oui Non
7-Si oui est-ce à cause des travaux relatifs
à l'aménagement du port en eau profonde que vous la
pratiquez ?
Oui Non
autres précisions................
8- Depuis combien de temps la
pratiquez-vous ?
1-2 semaines 2-1mois 2-6
mois 6mois-1an autres.......
9-Quelle activité pratiquez -
vous ?
a- Commerce (préciser le type de
commerce) :......................................................
b-Immobilier (préciser le type de
domaine) :.........................................................
c-Autres (à
préciser) :...................................................................................
10- Est-ce que dans votre entourage quelqu'un exerce
une activité née de l'aménagement du port en eau
profonde ?
Oui Non
11- Dans quel domaine ?
a-Commerçant (préciser le type de
commerce) :......................................................
b-immobilier (préciser le type de
domaine) :.........................................................
c-autres (à
préciser) :...................................................................................
V. PARTIE RELATIVE A LA QUESTION SPECIFIQUE
N°4
« Que peut offrir le port en eau
profonde en termes de perspectives de développement de la ville de
Kribi?»
a- Migrations
1-Selon vous, la population de la ville a t - elle
augmenté ?
Oui Non
2- Depuis combien de temps l'avez-vous
remarqué?
0-6mois1-2 ans 2-3 ans 3-4ans
3-4ans 4-5ans 5-6ans 6ans et plus
3- Est - ce à cause de
Nouvelles naissances Nouveaux migrants
autres commentaires.......
b- Foncier
4- Êtes-vous propriétaire
foncier ?
Oui Non
5- Comment avez - vous acquis votre
parcelle ?
Lègue/héritage
Achat Autres commentaires.......
6- Depuis combien de temps
l'avez-vous ?
1an 2ans 3ans
+ de 3ans
7- Pourquoi avoir acheté une parcelle à
Kribi ?
Parce que vous y travaillez Parce
que c'est une ville en construction
Autres commentaires.......
8- Avez - vous déjà vendu une
parcelle ?
Oui Non
9- Si oui, quand l'avez-vous vendu ?
1an 2ans 3ans
+ de 3ans
10- Pensez-vous que l'avènement du port en eau
profonde a favorisé l'achat de votre parcelle ?
Oui Non
Autres commentaires.......
11- Est-ce-que l'avènement du port en eau
profonde a influencé le prix du mètre
carré ?
Commentaires...................................
12- Les transactions foncières
sont-elles
En Baisse en hausse stagnante
commentaires..............
13- Le prix des parcelles est t - il
En Baisse en hausse stagnant
commentaires..............
c- Économique
14- Pratiquez- vous l'agriculture ?
Oui Non
15- Où la pratiquez - vous ?
À la maison À la sortie de la ville
En zone rurale À proximité de la ville
Autres commentaires.....
16- À quoi destinez-vous vos
produits ?
À la vente au centre urbain
À la consommation familiale
Autres commentaires.....
d- Périurbanisation
etinfrastructures
17-Selon vous est ce qu'il existe de nouvelles
infrastructures telles que :
Nouvelles bâtisses Nouveaux hôtels
Autres commentaires.....................
18-Habitez- vous un
quartier périphérique?
Oui Non
Commentaires................
19- Depuis combien de temps y
êtes-vous ?
0-6mois1-2 ans 2-3 ans 3-4ans
4-5ans5-6ans 6ans et plus
20- Pourquoi avoir choisi d'habiter ce
quartier ?
Réponse...................................................
e- Environnement
21-Pensez - vous qu'il y'ait plus de déchets
ménagers et autres qu'avant
Oui Non
22- Qui assure la collecte des déchets
ménagers ?
HYSACAM CUK
Autres (à préciser).........................
23-Depuis combien de temps HYSACAM/CUK assure la
collecte des déchets ?
2000-2005 2005-2010
2010-2014
Autres dates...........................
24- Comment se fait le ramassage des
déchets ?
Par les camions dans les bacs
25- Les bacs HYSACAM sont - ils
récents ?
Oui Non
26- Ils existent depuis combien de
temps ?
6 mois 1an 2ans 3ans Plus de
3ans
Observations
1.
2.
3.
4.
Annexe 2 : Questionnaire d'enquête
activités-économiques
(Les informations recueillies à travers cette
enquête sont confidentielles et seront exploitées seulement pour
un but académique)
I. IDENTIFICATION
Nom (s) :
Prénom (s) :
Age : 20-30 ans 30-40 ans
40 ans et plus
Sexe : Homme Femme
Situation matrimoniale : Marié
Célibataire
Niveau d'étude : CEP BEPC
PROBATOIRE BAC BAC et plus
II. SITUATION SOCIALE
1- Lieu de résidence (nom du
quartier):...............................
2 - Lieu de
résidence d'origine..........................................
4- dans quel secteur d'activité exercez
vous ?
Transport Commerce Tourisme
Agriculture Ouvrier autres à
préciser...........................................................
5-en tant qu'habitant de la ville de Kribi
êtes-vous :
Allogène Autochtone
6- Si vous êtes allogène, depuis combien
de temps résidez-vous à Kribi ?
0-6mois1-2 ans 2-3 ans 3-4ans 4-5ans
5-6ans 6ans et plus
7- Qu'est ce qui a motivé votre
arrivée à Kribi ?
Construction du port en eau profonde Recherche
d'un emploi Autres (à
préciser)........................................................
8- Aviez-vous un emploi ?
Oui Non
9- Avez - vous toujours exercé dans ce
domaine ?
Oui Non
10- Si non, pourquoi avoir opté pour ce
domaine ?
Réponse..............................................................
11- Est-ce que vous pouvez dire que la construction du
port en eau Profonde est bénéfique pour vous ?
Oui Non
a- Dans quelle mesure
l'est-elle ?..............................................................
b-Dans quelle mesure ne l'est-elle
pas ?.................................................
13- Avez-vous d'autres commentaires sur la
construction du port en eau profonde de Kribi ?
Réponse......................................................................................................
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE.................................................................................................i
DEDICACE..................................................................................................ii
REMERCIEMENTS........................ ............................................................iii
RESUME...................................................................................................iv
ABSTRACT................................................................................................v
LISTE DES
FIGURES..................................................................................vi
LISTE DES
TABLEAUX...............................................................................ix
LISTE DES PHOTOS ET
PLANCHES.................................. ...........................xi
LISTE DES ACRONYMES ET
SIGLES..........................................................xiii
INTRODUCTION
GENERALE.......................................................................1
I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU
SUJET.................................2
II-DELIMITATION DU
SUJET.......................................................................3
II-1.1 Délimitation spatiale du
sujet......................................................................3
II-1.2 Délimitation thématique du
sujet.................................................................5
II-1.3 Délimitation temporelle du
sujet...................................................................5
III-PROBLEMATIQUE.................................................................................5
III.1Question
principale..................................................................................7
III.2 Questions
spécifiques................................................................................7
IV-REVUE DE LA
LITTERRATURE.............................................................7
IV.1 Difficulté de définition de la ville
portuaire...................................................8
IV.2 Ville portuaire : un point clé de l'organisation
de l'espace....................................9
IV.3 Typologie des villes
portuaires..................................................................10
IV.4 Relations entre la ville et le
port......................................................................13
V-OBJECTIFS DE LA
RECHERCHE...............................................................14
V.1 Objectif
Principal.........................................................................................15
V.2 Objectifs
spécifiques.....................................................................................15
VI-HYPOTHESES DE LA
RECHERCHE............................................................15
VI.1 Hypothèse
Principale..................................................................................15
VI.2 Hypothèses
spécifiques...............................................................................15
VII-CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE..................................................16
VII.1 Cadre
conceptuel.....................................................................................16
VII.1.1
Eau....................................................................................................16
VII.1.2
Port....................................................................................................18
VII.1.3 Port en eau
profonde..............................................................................19
VII.1.4
Ville...................................................................................................20
VII.1.5
Développement....................................................................................23
VII.1.6.
Récapitulation.....................................................................................25
VII.2 Cadre
théorique.....................................................................................27
VII.2.1 Théorie de la diffusion de l'innovation de
Rogers Everett..................................27
VII.2.2. Théorie des places centrales de WALTER
CHRISTALLER............................29
VIII-INTERET DE
L'ETUDE.......................................................................32
VIII.1 Intérêt
scientifique...............................................................................32
VIII.2 Intérêt
pratique..................................................................................33
VIII.3 Intérêt
personnel..................................................................................33
IX-
METHODOLOGIE.................................................................................33
IX.1 Collecte des
données..............................................................................33
IX.1.1 Données de sources secondaires
...............................................................33
IX.2Observation
directe.................................................................................34
IX.3 Données de sources
primaires.....................................................................34
IX.3.1 Enquête par
questionnaire.......................................................................34
IX.4
Echantillonnage.....................................................................................34
IX.5 Difficultés
rencontrées.............................................................................38
IX.6 Outils de
recherche................................................................................39
CHAPITRE I :PAYSAGE URBAIN DE LA VILLE DE KRIBI
AVANT L'AVENEMENT DU PORT EN EAU
PROFONDE............................................40
Introduction................................................................................................40
I-1. Structuration du paysage
urbain...................................................................40
I-1.1. Tissu
urbain..........................................................................................40
I-1.2. Voirie
urbaine.........................................................................................41
I-1.3. Typologie de
l'habitat..............................................................................44
I-1.3.1 Habitat
traditionnel...............................................................................44
I-1.3.2 Habitat de type
colonial.........................................................................46
I-1.3.3 Habitat
Moderne.................................................................................46
I-4. Qualité des voies de
communication..............................................................49
I-4.1 Voies non
revêtues..................................................................................51
I-4.2 Voies
revêtues.......................................................................................52
I-4.3 Ouvrages de
franchissement.......................................................................53
I-5. Activités
économiques...............................................................................54
I-5.1 Secteur
primaire.....................................................................................55
I-5.2 Secteur
secondaire...................................................................................58
I-5.3 Le secteur
tertiaire..................................................................................59
I-5.4 Activités
touristiques..............................................................................61
Conclusion..................................................................................................61
CHAPITRE II : MUTATIONS SURVENUES DANS LA VILLE DE
KRIBI À L'ÈRE DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU
PROFONDE.....................................63
Introduction................................................................................................63
II.1 Vie
sociale..............................................................................................63
II-2. Le paysage
Urbain..................................................................................67
II-2.1 Le réseau
viaire....................................................................................67
II-2.2
Habitat..............................................................................................74
II-3 Economie
urbaine...................................................................................76
II-3.1 Banques et
micro-finances.......................................................................77
II-3.2
Commerce..........................................................................................79
II-3.3 Sociétés civiles immobilières
(SCI).............................................................80
II-3.4
Tourisme............................................................................................83
Conclusion.................................................................................................84
CHAPITRE III :RETOMBEES DE LA CONSTRUCTION DU PORT
EN EAU PROFONDE SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE
KRIBI...................86
Introduction................................................................................................86
III-1. Perception des retombées avant la phase de
construction du port en eau profonde par les habitants de
Kribi.........................................................................................86
III-2.Perception actuelle des retombées de la
construction du port en eau profonde par les habitants de
Kribi.........................................................................................88
III-3. Retombées de la construction du port en eau
profonde......................................92
III-3.1.
Emploi.............................................................................................92
III-3.2.
Infrastructures.....................................................................................95
III-3.2.1 Ouvrages
d'assainissement.....................................................................95
III-3.2.2 Equipements
marchands........................................................................97
III-4. Réseaux d'électricité et
d'adduction d'eau ....................................................98
III-4.1 Réseau
d'électricité...............................................................................98
III-4.2 Adduction
d'eau................................................................................102
III-4.2.1 Etat des lieux avant la construction du port en eau
profonde..........................102
III-4.2.2 Etat des lieux pendant la construction du port en
eau profonde.......................104
Conclusion................................................................................................105
CHAPITRE IV :LE PORT EN EAU PROFONDE ET PERSPECTIVES
DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE
KRIBI...............................................106
Introduction...............................................................................................106
IV-1. Développement
socio-économique.............................................................106
IV-1.1 Développement
social..........................................................................106
IV-1.1.1 Education
.....................................................................................106
IV-1.1.2
Santé...........................................................................................108
IV-1.1.3Culture..........................................................................................109
IV-1.1.4 Infrastructures de
base.......................................................................110
IV-1.1.4.1
Energie.......................................................................................110
IV-1.1.4.2
Eau............................................................................................111
IV-1.1.4.3
Voirie..........................................................................................111
IV-1.2 Développement
économique....................................................................113
IV-1.2.1
Emploi...........................................................................................113
IV-1.2.2 Equipements
marchands.....................................................................114
IV-2. Paysage
urbain....................................................................................117
IV-2.1 Accroissement démographique,
périurbanisation et ville nouvelle......................117
IV-2.1.1 Accroissement
démographique..............................................................117
IV-2.1.2 Périurbanisation et ville
nouvelle...........................................................119
Conclusion................................................................................................123
CONCLUSION
GENERALE.......................................................................124
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................127
ANNEXES...............................................................................................135
TABLE DES
MATIERES...........................................................................154
* 1BAD - STRATEGIES DE
DEVELOPPEMENT DU GROUPE DE LA BANQUE : Transformer les cités et
villes d'Afrique en moteur de croissance et de développement social,
pp. 3
* 2 In MINEPAT, DSCE,
P.54.
* 3Décret N°
2007/115 du 23 avril 2007 portant création de nouveaux arrondissements
au sein de certains départements
* 4 3è
Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) au
Cameroun, 2005
* 5 CAVIE 2002 :
Enquête sur le cadre de vie des populations de Douala et
Yaoundé
* 6 3è
Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) au
Cameroun, 2005
* 7 UN - HABITAT, 2007 :
Profil de la ville de Kribi
* 8Daniel et Judith Voet,
Biochimie. Chapitre 2 : les solutions aqueuses., De Boeck
Supérieur, 2005
* 9 Extrait de la charte
d'Athènes.
* 10 3è
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* 11 Nations unies. (2010).
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d'enquêtes sur les ménages.Nations Unies, série F
N° 98, 251P
* 12 PDU Kribi, Août
2013
* 13 Cf. PDU Kribi
Août 2013
* 14 Témoignage
recueilli auprès du chef Madola du quartier Wamie
* 15 Enquête de
terrain, 2014
* 16BCEOM, Décembre
2005, Rapport de synthèse : Etude de faisabilité du port en
eau profonde de Kribi dans le cadre d'un partenariat Public - Privé.
* 17 GWP CAF, 2011, Etude
hydraulique, hydrologique et hydrogéologique de la zone affectée
au projet de construction du port en eau profonde de Kribi.
* 18 GWP CAF, 2011, Etude
hydraulique, hydrologique et hydrogéologique de la zone affectée
au projet de construction du port en eau profonde de Kribi.
* 19BAD, Projet
d'énergie de Kribi/Centrale à gaz de 216MW et ligne de transport
de 225kV
* 20Propos recueillis lors
de l'enquête par questionnaire, 2014
* 21 Entretien direct avec
un agent de l'ex AES/SONEL
* 22BAD, Projet
d'énergie de Kribi/Centrale à gaz de 216MW et ligne de transport
de 225kV
* 23BCEOM, décembre
2005, Rapport de synthèse : Etude de faisabilité du port en
eau profonde de Kribi dans le cadre d'un partenariat Public - Privé.
* 24Cameroun Tribune
10005/6206 Economie p. 11 Les précisions de Basile Atangana Kouna,
Ministre de l'Eau et de l'Energie: « Les fonds disponibles en
février ».
* 25MINDUH, PDU Kribi,
Août 2013
* 26Enquête de
terrain, 2014
* 27 GWP CAF, 2011, Etude
hydraulique, hydrologique et hydrogéologique de la zone affectée
au projet de construction du port en eau profonde de Kribi, rapport 1,2 et
3.
* 28LE CORBUSIER, 1933 -
Charte d'Athènes (extrait), Paris, Seuil, 1957
* 29 Entretien avec M.
POUNGUE Freddy, responsable de la CDE, Kribi
* 30 C'est le cas entre
autres de M. Tobie MEDIKO
* 31 Vision Cameroun 2035,
page 27
* 32 3è RGPH, mais en
2013, cette population est estimée à 93 000 habitants
* 33 ONU-HABITAT, E-R-A
Cameroun, Novembre 2013, Programme participatif d'amélioration des
bidonvilles dans la ville de Kribi : Cas du quartier Afan Mabe
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