REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE
L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE INSTITUT SUPERIEUR DES
TECHNIQUES MEDICALES « ISTM/KINSHASA»
B.P. 774 KINSHASA XI
ECOLE DOCTORALE MAITRISE 2
En Sciences Infirmières
INFLUENCE DES SITES DES SOINS COMMUNAUTAIRES SUR L'ACCES
AUX SOINS DES ENFANTS DE 0 à 5 ANS DANS LA ZONE DE SANTE DE
CILUNDU.
?
KASHALA BAMANA Simplice Dieu Donné
Licencié en Sciences
Infirmières,
Orientation : Enseignement et Administration en Soins
Infirmiers
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention du grade de Master en Sciences Infirmières,
Option : Santé de la
mère et de l'enfant
Directeur : OMANYONDO OHAMBE Marie Claire
Professeur
Co- directeur : TSHIMUNGU KANDOLO Félicien
Professeur
Novembre 2018
ii
TABLE DES MATIERES
Liste des Abréviation vi
Liste des Tableaux et figures ix
EPIGRAPHE xii
DEDICACE xiii
Remerciements xiv
Résumé xv
CHAPITRE PREMIER : DE LA PROBLEMATIQUE 1
1.1 Enoncé du problème 2
1.2 Question de recherche 14
1.3 But et Objectifs 15
1.4. Justification de l'Etude 16
1.5. Domaines et type de recherche 17
CHAPITRE DEUXIEME : DE LA RECENSION DES ECRITS 18
2.1 Définition des concepts 19
2.2 Aperçu théorique sur le système de
santé 21
2.2.1 Définition et évolution du système de
santé en RDC 21
2.2.1.1 Définition du système de santé
Erreur ! Signet non défini.
Pendant la période coloniale Erreur !
Signet non défini.
2.2.1.2 Piliers d'un système de santé selon Denis
Porignon (2013) Erreur ! Signet non
défini.
2.2.1.3 La déclaration de Soins de santé primaire
d'Alma Ata (OMS, septembre 1978)
Erreur ! Signet non
défini.
2.2.2 Caractéristiques du système de santé
de la RDC 26
2.3 La couverture sanitaire universitaire 29
2.3.1 Définition de la couverture sanitaire universelle
30
1.3.2 But et objectifs de la Couverture Sanitaire Universelle
33
1.3.3 Piliers de la CSU 33
III
1.3.4 Conditions à remplir pour accéder à
la Couverture Sanitaire Universelle 37
2.4 Organisation et fonctionnement de Sites de soins
communautaires 40
Définition du site : 40
2.4.2 Objectif de Sites des Soins Communautaire 41
2.4.3. Eligibilité des Zones et Aires de santé
42
2.4.4 Fonctionnement du Site de soins 43
2.5 Etudes antérieures 44
2.6 Cadre de référence 53
2.6.1. Cadre conceptuel multidimensionnel de la qualité
des soins 53
2.6.2. Cadre de référence ministériel
54
2.6.3. Le modèle PRECEDE-PROCEED de Green et Kreuter :
54
2.7 Hypothèses 59
2.7 Opérationnalisation de variables d'étude et
leurs indicateurs 59
2.7.1 Les variables d'étude 59
2.7.2 Les indicateurs socio démographique 59
2.7.3 Les indicateurs de l'accès aux soins 62
CHAPITRE TROISIÈME : DE LA METHODOLOGIE 65
3.1. Devis de la recherche 65
3.2. Description du terrain d'étude 67
3.2.1. La Zone de santé de Cilundu 67
3.1.1. La Zone de santé de Mukumbi 72
3.3. Méthode et technique 76
3.4. Population et Echantillon 77
3.4.1 Population : 77
3.4.2 Echantillon : 77
3.4.4 Calcul de l'échantillon 78
3.4.5 Critères d'inclusion et d'exclusion 82
iv
3.5 Considération d'ordre éthique 83
3.6 Méthode, techniques et instrument de collectes de
données 83
3.6.1 Méthode 83
3.6.2. Technique de collecte 84
3.6.3 Instruments de mesure 84
3.7.1 Autorisation de recherche 88
3.7.2 Pré enquête 89
3.7.3 Enquêtes proprement dites 90
3.7.4 Contrôle de biais 91
3.7.5 Limite de l'étude 92
3.8 Plan d'analyse des données 93
3.8.1 Gestion des données : 93
3.8.2. Traitement statistique des données 94
CHAPITRE QUATRIEME : DE LA PRESENTATION DES RÉSULTATS
99
4.1 Résultats 100
4.1.3. Présentation des résultats de en rapports
avec l'accès financier aux soins des enfants de
4.1.3. Données relatives à l'analyse
documentaire 123
4.1. 3. Synthèse des résultats significatifs
après analyse des données 126
CONCLUSION PARTIELLE 127
CHAPITRE CINQUIEME : DE LA DISCUSSION 128
5.2 Les résultats en rapport avec l'offre des soins,
accessibilité financière et géographique
Erreur ! Signet non défini.
Chapitre sixième : CONCLUSION ET SUGGESTION 144
5.1 SYNTHESE 145
5.2 IMPLICATIONS 150
5.2.1 Sur le plan de la pratique de Nursing et de
l'Administration 150
4.2.2. Implication pour la recherche en nursing 151
V
5.3.1 A LA COMMUNAUTE OU AUX PARENTS 152
4.3.2. AUX RESPONSABLES SANITAIRES 152
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 153
vi
Liste des Abréviations, Sigles, symboles et
acronymes
1. AS : Aire Sanitaire
2. BAD : Banque Africaine Développement
3. BCZ : Bureau Central de la Zone
4. BM : Banque Mondiale
5. CODESA : Comité de Développement
Sanitaire
6. COGESITE : Comité de Gestion de Site
7. Coll : Collaborateur
8. CS : Centre de Santé
9. CSU : Couverture Sanitaire Universelle
10. CTB : Coopération Technique Belge, Agence
Belge pour le Développent
11. ddl : Degrés de liberté
12. ECZ : Equipe Cadre de la Zone
13. EDS : Enquête Démographique et
Sanitaire
14. Eff : Effectif
15. FOSA : Formation Sanitaire
16. HGR : Hôpital Général de
Référence
17. INSS : Institut National Sécurité
Sanitaire
18. IRA : Infection Respiratoire Aigue
19. IS : Infirmier Superviseur
vii
20. USD : Dollars Américain
21. IT : Infirmier Titulaire
22. MEG : Médicaments Essentiels
Génériques
23. MSP : Ministère de la Santé
publique
24. MSPDRH : Ministère de la Santé publique
Direction de Ressources
humaines
25. NV : Naissance Vivante
26. ODD : Objectif pour le Développement
Durable
27. OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
28. ONG : Organisation non Gouvernementale
29. OR : Odd ratio
30. P< : degré de signification d'un
test
31. PCIME : Prise en Charge Intégré de
maladies de l'enfance
32. PEC : Prise en charge
33. PMA : Paquet Minimum d'activités
34. Pop : Population
35. RC(RECO) : Relais Communautaire
36. RDC : République Démocratique du
Congo
37. SG : Secrétariat Général
38. SSC : Site de Soins Communautaire
39. SSP : Soins de Santé Primaire
40. UNICEF : Fonds de Nations Unies pour
l'Enfance
VIII
41. USAÏD : Agence Américaine pour
développement
42. VIH /SIDA : Virus d'immunodéficience humaine/
Syndrome d'Immunodéficience Acquise
43. X2 : Chi carré
44. ZS : Zone de Santé
ix
Liste des Tableaux
Tableau I : Aires de santé selon les Secteurs
Tableau II : Pathologies dominantes selon la
morbidité
Tableau III : liste des Aires de santé avec la
population, voies d'accès de superviseurs et la distance
Tableau IV: Tableau 1 l'échantillon selon les
différentes Aires de santé
Tableau V: Résultats de la pré-enquête
pour la validité et la fiabilité de l'instrument
Tableau VI : Répartition des données en rapport
avec l'âge de responsables ou parents des enfants
Tableau VII : Répartition des données en
rapport avec le sexe
Tableau VIII : Répartition des données en
rapport avec l'état civil ou matrimonial
Tableau IX : Répartition des données en rapport
avec le niveau d'instruction
Tableau X : Répartition des données en rapport
avec la Religion pratiquée
Tableau XI : Répartition des données en rapport
avec l'occupation
Tableau XII : Répartition des données en
rapport avec le recours à la prise en charge
Tableau XIII : Répartition des enquêtés
en fonction du choix du recours à la prise en charge
Tableau XIV : Disponibilité des entrants,
médicaments et fiches dans les structures sanitaires
Tableau XV : Répartition des données en
fonction de la modalité de paiement des soins
Tableau XVI : Répartition des données selon le
coût de la PEC avant l'implantation de SSC
Tableau XVII : Répartition des données selon le
coût après l'implantation de SSC
Tableau XVIII : Répartition des données en
fonction de la distance qui sépare le ménage et CS ou PS
Tableau XIX : Répartition des données en
rapport avec les barrières naturelles rendant l'accès
difficile
au CS
Tableau XX : Existence de moyen de transport vers la
structure sanitaire Tableau XXI : Données en rapport avec le transfert
des enfants malades
X
Tableau XXII : Répartition des données en
rapport avec la satisfaction des bénéficiaires par les
soins
Tableau XXIII : Répartition des données en
rapport en fonction des raisons de l'insatisfaction de la population
bénéficiaire des SSC
Tableau XXIV : Répartition des données en
fonction de la fréquentation
Tableau XXV : Répartition des données en
fonction des médicaments utilisés pour la PEC Tableau XXVI :
Répartition des données en fonction de la performance des
SSC
Tableau XXVII : Liste des données
significatives
xi
Liste des figures
Figure 1 : La distribution de la mortalité des
enfants de moins de 5 ans dans le monde
Figure 2 : Les 10 pays à forte mortalité des
enfants de moins de 5 ans
Figure 3 : Evolution de la mortalité
infanto-juvénile
Figure 4 : Répartition des causes de
décès des enfants de moins de 5 ans
Figure 5 : Localisation de décès des
enfants
Figure 6 : Les trois dimensions de la CSU
Figure 7 : La construction du concept d'accès aux
soins selon Penchansky
Figure 8 : Modèle conceptuel
Figure 9 : Carte de la Zone de santé de
Cilundu
Figure 10 : Le recours pour la PEC
Figure 11 : Répartition des enquêtés
en fonction de recours à Cilundu
Figure 12 : Distance entre le ménage le plus
éloigné et le SSC
Figure 13 : Répartition des données suivant
les réponses relatives à la résolution du problème
de
distance par l'implantation du SSC
XII
EPIGRAPHE
Il n'est pas acceptable que certains membres de la
société, notamment les enfants, soient confrontés à
la mort, à l'handicap, à la mauvaise santé ou à
l'appauvrissement pour des raisons qui pourraient avoir un coût
limité.
OMS/BM(2016)
XIII
DEDICACE
A Celui qui appelle à l'existence ce qui n'existe
pas, le Maître des temps et des circonstances pour, nous avoir
accordé cette grâce imméritée, qui, sans lui, cette
oeuvre ne pourrait se concrétiser;
A toi, ma très chère et tendre
épouse, Nana Alphonsine DIKOMA MISENGA, tu as tout supporté dans
l'amour et les prières afin que ce moment soit effectif ;
A mes enfants bien aimés, Mechack Robert KANYIKI
KASHALA, Nathan Fernando MULAMBA KASHALA et Priscillia Eunice MUJINGA KASHALA
Vicky, vous avez été sacrifiés durant toute cette
période d'études, soyez consolés par ce travail qui est
pour vous un modèle à suivre ;
A Mon très cher Papa Athanase TSHIBAKA KADITA wa
NGANDU, vous êtes une grande bénédiction pour nous dans
cette grande famille ;
A vous Robert KANYIKI KASHALA, Honorine Vicky MUJINGA
KASHALA, vous avez valablement joué le rôle de substitut de nos
défunts parents; A travers vous, que tous ceux qui vous suivent soient
aussi concernés ;
A vous Pierre Célestin NGALAMULUME MUBENGAIE et
votre épouse Julie BILONDA wa KAMANGA Pius et Alain MWANZA KANYIKI pour
votre apport inestimable, sans oublier le grand-frère de tous Etienne
NGANDU KASHALA ;
A vous tous mes frères, soeurs, cousins, cousines,
neveux, nièces, tantes et oncles ;
A tous les fidèles de l'église LA VICTOIRE
pour votre soutien spirituel ; A vous tous et toutes qui me sont chers (es) ;
Je dédie ce travail.
Que tous les membres de notre groupe d'étude, je
cite Placide KAMBANJI, Soeur Charlotte KAPINGA, Alphonsine N'GANDJA et
Adolphe
xiv
Remerciements
Pour la matérialisation de ce travail, avons
bénéficié du concours de plusieurs personnes envers qui
nous nous sentons redevable.
Ainsi, nous serons moins reconnaissants si nous n'avons
pas une pensée de gratitude à toutes ces personnes.
Premièrement, nos remerciements vont aussi droit
aux Autorités Académiques de l'Institut Supérieur des
Techniques Médicales de Kinshasa en sigle ISTM-Kin et à
l'équipe de la coordination de l'Ecole Doctorale de l'ISTM-Kin, nous
pensons au Professeur Ordinaire OTSHOMAMPITA, Coordonateur principal,
Professeur Ordinaire KANDOLO Coordonateur Adjoint, Professeur MBADU Victorine,
et professeur OMANYONDO OHAMBE Marie claire eux qui se sont battus bec et ongle
afin que nous arrivions à l'achèvement de notre
programme.
Nous rendons un hommage tout à fait spécial
à la personne du Professeur OMANYONDO OHAMBE Marie-Claire et le
Professeur TSHIMUNGU KATSHIDIKAYA Félicien ; eux qui, malgré
leurs très lourdes responsabilités, ont pris de mains de
maître la direction de cette étude.
Nos remerciements s'étendent aussi aux
Comités de gestion de l'ISTM Mbujimayi, et à travers eux, tous
les personnels académiques, scientifiques, administratifs, techniques et
ouvriers de cette institution.
Que tous nos facilitateurs et encadreurs trouvent aussi
dans ces quelques lignes, nos sentiments de gratitude, nous citons : les
Professeurs. Jean-Pierre AMULIJIWE, Professeur Léon OKENGE NGONGO,
Professeur KABEYA, Professeur YEMA LUHAHI, Docteur ILUNGA, etc.
xv
YAMBAYAMBA, ainsi que tous les collègues de
promotion, soient tous rassurés de leur place dans notre coeur.
Nous serions ingrat si nous ne reconnaissions pas l'apport
du Docteur Jean MBUYI SHAUMBA, Marcelin LUMUANGA NYANDU et Jean baptiste KUJUDI
MPUNGU respectivement Médecin Chef de Zone de Santé, superviseur
de CILUNDU et superviseur de MUKUMBI qui nous ont grandement aidé dans
la collecte des données.
A tous et à toutes nous disons ; merci.
xv
Résumé
Environ la moitié de la population mondiale
n'accède pas à de soins de qualité. Celle situation est
à la base de la morbi - mortalité des enfants de moins de 5 ans
qui se présente d'une manière disparate dans le monde.
La RDC se trouve parmi les 6 premiers pays à forte
mortalité infantile, après l'Inde, Nigeria, Pakistan et avant
Ethiopie et la chine
Plusieurs stratégies sont mises en oeuvre afin de
contribuer à la réduction de cette morbi - mortalité,
notamment, l'implantation de site des soins communautaires dans certaines zones
de santé de la RDC.
La présente étude a pour objectifs de relever la
situation de l'accès aux soins avant et après l'implantation de
SSC dans la Zone de santé de Cilundu, déterminer le niveau de
satisfaction de la population bénéficiaire en rapport avec les
SSC dans la prise en charge des enfants de 0 à 5 ans, comparer la
situation de l'accès aux soins avant et
après.
L'approche comparative quasi - expérimentale et a
été utilisée dans cette étude, entre la zone de
santé de Cilundu et celle de Mukumbi, en vue d'établir la
corrélation entre l'implantation de SSC et l'accès aux soins des
enfants de moins de 5 ans.
Un échantillon de 444 personnes a été
tiré au hasard, en raison de 148 pour la population
bénéficiaire de cilundu et 296 pour celle non
bénéficiaire de Mukumbi.
75% de la population font recours aux SSC en cas de maladies
de leurs enfants de 0 à 5 ans, pour des raisons de moindre coût de
soins et de courte distance à parcourir entre le ménage et
structure de santé.
La population déclare d'acquitter facilement de frais
de soins à 49, 3% et difficilement 48,6%. Tandis que qu'à Mukumbi
56,8% paient difficilement et 39,2% péniblement. Le nombre de cas
reçus après l'implantation des SSC est supérieur à
celui d'avant.
1
CHAPITRE PREMIER : DE LA PROBLEMATIQUE
2
Dans ce chapitre nous parlerons successivement de
l'énoncé du problème, des questions de recherche, de but
et objectifs, de la justification de l'étude, ainsi que des Domaines et
type de recherche
1.1 Enoncé du problème
Dans le monde, la situation de la mortalité infantile
se présente de manière disparate avec des écarts
très importants entre les pays industrialisés et
développés, d'une part, et ceux du tiers monde dit sous
équipés ou en voie de développement d'autre part.
Selon le rapport (UNICEF 2009) sur la situation des enfants
dans le monde, Ann M. Veneman examine la question de la santé maternelle
et néonatale et identifie les interventions et les actions qu'il faut
faire passer à grande échelle pour sauver ces vies.
La majorité des décès maternels et
néonatals pourrait être évitée grâce à
des interventions dont l'efficacité a été prouvée
notamment une bonne nutrition, une amélioration des pratiques
d'hygiène, l'accès aux soins prénatals, la présence
d'un agent de santé qualifié lors de l'accouchement,
l'accès aux soins obstétricaux et pédiatriques d'urgence,
ainsi que les visites post-natales aux mères et aux nouveau-nés
mises en oeuvre dans le cadre d'un continuum de soins reliant les familles et
les communautés aux systèmes de santé.
Cependant, selon les rapports de l'UNICEF (2014) et d'autres
rapports anonymes ;
· 10.8 million d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque
année,
3
· 4 million d'enfants meurent pendant la période
néonatale parmi les 10.8 millions d'enfants de moins de 5 ans qui
meurent,
· 27,000 environ vont mourir aujourd'hui,
équivalent au nombre des décès dû à un
tsunami chaque semaine,
· Plus de 1/3 de ces décès sont des
nouveau-nés,
· En plus, 99% de ces décès surviennent
dans les pays sous développés. Le plus grand pourcentage de
mortalité néonatale a lieu en Asie du Sud (Bengladesh, Pakistan,
et Inde).
· Cependant 80% des pays avec un taux de
mortalité néonatale élevé se trouvent en Afrique au
sud du Sahara.
· Un enfant qui naît dans un pays en
développement court 13 fois plus le risque de mourir au cours des cinq
premières années de sa vie qu'un enfant né dans un pays
industrialisé.
Voici comment se repartit la mortalité dans le monde
sur cette figure ;
4
Figure 1 : La distribution de la mortalité des enfants de
moins de 5 ans dans monde
Plus de la moitié de ces décès sont
évitables et/ou traitables avec des moyens très simples et
accessibles à tout le monde.
La RDC n'est pas épargnée par cette situation de
la morbidité et la mortalité infantile, au regard de la situation
qu'elle occupe dans le monde et en Afrique.
La CTB, dans ses Réflexions N°003 de janvier 2015
sur l'accès aux soins de santé en RDC, estime que notre
système de santé a hérité d'un système de
soins de santé primaires et de référencement par district,
bien organisé et fonctionnant correctement. Toutefois, la situation dans
le secteur Santé, à l'instar de tous les autres secteurs sociaux,
s'est très fortement dégradée ces vingt dernières
années. Et même si le ministère de la Santé publique
à Kinshasa n'a franchement pas été très efficace
ces dernières années pour inverser la vapeur, il est parvenu
à clarifier l'organisation structurelle, ainsi que les fonctions et les
normes du système de santé au niveau du district.
En effet, la République Démocratique du Congo
est parmi les pays les plus concernés par cette morbi-mortalité,
elle occupe la quatrième place en Afrique.
La situation sanitaire en République
Démocratique du Congo (RDC) concernant les enfants de 0 à 5 ans
est l'une des plus préoccupantes de l'Afrique. En effet, la RDC est
parmi les 6 pays du
5
monde regroupant 50% de la mortalité infantile
mondiale, après l'Inde, le Nigeria, la Chine, le Pakistan et avant
l'Ethiopie. (voir la figure ci bas)
Figure 2 : Les 10 pays à forte mortalité des
enfants de moins de 5 ans Source : Rapport de la Direction de lutte contre les
maladies de l'enfant 2016
Pour le Ministère de Santé de la RDC, dans
l'annuaire des données sanitaires (1010), Seulement 20% de la population
utilise couramment les services de santé. Aussi, les taux de
mortalité infantile et infanto juvénile de la RDC sont parmi les
plus élevés d'Afrique Subsaharienne. Ils sont respectivement de
92 et de 148 décès pour 1000 naissances vivantes.
L'OMS (2017) renchérit que la RDC est le
troisième pays au monde qui contribue le plus à la
mortalité globale des enfants de moins de 5 ans après l'Inde et
le Nigeria. Selon une enquête de 2010, 1 enfant
6
sur 6 meurt avant l'âge de 5 ans en RDC, soit environ
465.000 enfants qui perdent la vie chaque année. C'est une
légère amélioration par rapport à 2001, où
un enfant sur 5 n'atteignait pas son cinquième anniversaire. !!La
plupart!! des décès sont dus à des !!maladies
évitables par des mesures simples et peu coûteuses!!, notamment en
ce qui concerne!! le paludisme, la pneumonie, la diarrhée et des
maladies survenant chez les nouveau-nés (infections, asphyxies,
hypothermie).
Les différentes données du ministère de
la santé de notre pays montre que toutes les provinces sont
concernées à des proportions différentes. Nous pouvons
noter que la Province du Kasaï oriental se retrouve parmi les 5
premières Provinces les plus concernées par la
mortalité des enfants de 0 à 5 ans. La figure
qui suit démontre clairement cette situation.
Cette situation semble persister à cause de la
précarité dans laquelle est plongée la population et qui
ne fait que s'accentuer en milieu rural.
7
Par ailleurs, nous pouvons noter que le système de
santé de la RDC est ainsi caractérisé par la
désintégration qui se traduit par la désarticulation de
ses éléments, l'exercice anarchique des activités de
santé, la production de services de santé de qualité
douteuse et la déshumanisation des services de santé.
Les principales causes de ces décès sont
pareilles aux Pays en développement, notamment : le paludisme, les
infections respiratoires aigues, la diarrhée, la rougeole, la
malnutrition, le VIH/SIDA, Les causes néo-natales.
La malnutrition est associée dans la moitié des
cas enregistrés. Selon les enquêtes, 80% de ces
décès surviennent souvent à domicile ou dans les 30
minutes qui suivent l'arrivée dans une structure des soins.
Répartition des causes des décès des enfants
de moins de 5 ans Source : SG Santé, Direction des maladies de
l'enfant 2016
Plusieurs facteurs sont à la base de cette
mortalité notamment :
8
Faible utilisation des services de santé (autour de
25%), soins de santé inaccessibles (distances et coût),
circulation des médicaments de qualité et d'origine douteuse dans
la communauté et utilisés pour les premiers soins dans les
ménages etc., automédication abusive (mauvaise utilisation des
médicaments), ignorance des signes de danger, consultations tardives au
CS / hôpital, faible implication de la communauté, etc.
Dans le monde, près de la moitié de la
population mondiale n'a pas accès a des soins de santé de base
plus précisément en France par exemple pour Jusot, F et
Wittwer, J (2009), on observe des iniquités horizontales de
consommation de soins, c'est-à dire des différents consommateurs
ont besoin de l'égalité de soins ; selon leur niveau de revenu ou
leur catégorie sociale. Ces iniquités concernent principalement
les soins ambulatoires, et parmi ces derniers il y a les soins de
spécialistes, les soins optiques et les soins dentaires. Par exemple,
les cadres ont une probabilité de 16 % supérieure à celle
des ouvriers de recourir à des soins ambulatoires ; cette
probabilité est supérieure de 21 % pour les soins de
spécialistes et de 18 % pour les soins optiques. Ainsi, 15 % de la
population française déclare avoir renoncé aux soins pour
des raisons financières, au cours des douze derniers mois, et cette
proportion atteint 32 % parmi les personnes qui ne sont pas couvertes par une
assurance complémentaire.
Selon Aude Nikiéma, Clémentine Rossier, et Coll.
(2010), l'accès aux soins en Afrique constitue une préoccupation
majeure pour les autorités. Longtemps appréhendé sous le
prisme de la distance géographique, l'échec des politiques
sanitaires ne favorise pas la
9
réduction des distances entre structures sanitaire et
la population. Ces auteurs ont mis en évidence la pluralité des
causes d'une faible utilisation de l'offre, dont l'obstacle que constitue le
coût des soins et des médicaments prescrits.
Dans le même ordre d'idée, TSHIMUNGU K.F.,
CIBANGU K.R, et Coll. (2017) souligne que dans la majorité de pays
d'Afrique au sud du Sahara, une part plus en plus grande de dépenses de
santé (40 à 70%) est prise en charge par le ménage
à travers des mécanismes de paiement directe par les
usagées.
Le Document Cadre de Réforme Hospitalière
élaboré par le Ministère de la Santé Publique
guinéenne (MSPDCRH, 2003) estime 3,5 USD que la dépense publique
de santé par tête d'habitant et par an à contre la norme de
13 USD établie par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Cette dépense est de 8 USD en Côte d'Ivoire, 5 USD au Ghana et 9
USD au Mali (OMS, 2006).
En Guinée, selon la banque mondial (2005), sur une
population de près de 8 millions, seul 1,22 % bénéficie
des services d'assurance maladie. Ces pourcentages sont de 4,29 % au Mali, 0,12
% au Burkina Faso et 2,87 % au Sénégal pour des populations
respectivement estimées à 11,6 ; 12,1 et 10,2 millions
d'habitants, (Banque mondiale, 2005). Face à cette situation, des
initiatives se développent du côté des populations,
partenaires au développement, institutions de micro-assurance et des
organisations non gouvernementales pour aider les plus pauvres à
surmonter les obstacles (financiers notamment) liés à
l'accès aux soins de santé
10
Alors que la communauté internationale, marque les 25
ans de la Convention relative aux droits de l'enfant. La Situation des enfants
dans le monde appelle à une réflexion originale et audacieuse
pour résoudre les problèmes séculaires qui affectent
encore les enfants les plus défavorisés. Le rapport demande en
particulier que l'on fasse la part importante à l'innovation et que les
solutions les meilleures et les plus brillantes issues des communautés
soient transposées à grande échelle afin que chaque enfant
en bénéficie (UNICEF 2015).
l'inaccessibilité de soins est aussi une
réalité criante en République démocratique du Congo
notre pays, selon l'EDS ( Ministère du plan et de la santé 2009)
dans son rapport, le taux d'accès au soins de santé oscille entre
40 et 50%. En claire, plus de 30 millions de congolais n'accède pas
à des soins de santé de qualité.
Cet état de chose décrit ci-haut, a conduit
à l'implantation de Sites de Soins Communautaires visant à
résoudre le problème d'accès aux soins de santé,
dont l'amélioration est empêchée par trois barrières
(géographiques, financières et culturelles).
Selon le Guide de mise en oeuvre de la PCIME du
Ministère de la Santé de la RDC (2007), beaucoup de facteurs
cités ci-haut sont parmi les causes de mortalité infantile et
infanto-juvénile. C'est pour cette raison que les sites des soins
communautaires en RDC viennent contribuer à la solution des deux de ces
facteurs.
Le premier facteur est l'inaccessibilité
géographique (distances et obstacles naturels). En effet, les sites
communautaires sont mis en place dans les villages ou communautés
situés à plus de 5 Km d'une formation
11
médicale ou coupés par des barrières
naturelles, en donnant priorité aux grandes agglomérations en vue
de couvrir le plus d'enfants possibles.
Le deuxième facteur est la circulation des
médicaments de qualité et origine douteuses dans la
communauté, utilisés pour les premiers soins dans les
ménages. Les sites communautaires en RDC permettent de rendre
disponibles aux populations inaccessibles les médicaments essentiels
génériques (MEG) de bonne qualité pour les soins des
enfants.
Selon la CTB (2015) la pratique non réglementée
du paiement à l'acte par les patients est largement répandue; si
celle-ci offre un supplément de salaire aux agents de santé, elle
rend par contre le coût des soins de santé totalement
imprévisible pour le patient. Un paiement direct est
réclamé pour chaque intervention, qu'il s'agisse d'un traitement,
d'une injection ou d'une demande d'analyses en laboratoire. La prescription de
médicaments est tout à fait irrationnelle et l'accès
à des soins de qualité est déficient, tout
particulièrement dans les hôpitaux de district, qui connaissent
des frais plus élevés que les centres de santé.
Selon Gisèle Mawazo Binti Dunia (2013), depuis 2005, la
République Démocratique du Congo a amorcé l'implantation
des sites de soins communautaires. Cette stratégie a pour objectif de
rapprocher les services de santé des populations
éloignées. Bien que cela parte d'une bonne intention, elle
résulte, à notre sens, en une consécration d'un
système de santé à deux vitesses.
En effet, la première vitesse représente la
population vivant en ville, qui ont accès à des soins
prestés par des agents de santé formés ; et qui sont
sensé dispensé les soins de qualité ; alors que pour ce
qui n'est
12
de la deuxième vitesse concernant la population vivant
en milieu rural reculer qui ont pour prestataires de soins des relais
communautaires, n'ayant pas une formation de base.
Par ailleurs, selon la Coordination Nationale de la PCIME, 80%
de décès des enfants de moins de 5 ans surviennent en milieu
communautaire à domicile et 20% entre les mains d'un personnel soignant
dont 15 % au centre de santé et 5% à l'hôpital.
Figure 5 : Localisation de décès des enfants
La Zone de santé de Cilundu au Kasaï oriental,
n'est pas épargnée par cette situation, qui a par ailleurs
été aggravée par le phénomène Kamuina Nsapu
avec les mouvements des populations.
Selon la situation de cette Zone de Santé telle que
présentée par le BCZ (2018), la Population estimée
à un total général de 201078 dont 103166 femmes et 38230
enfants de moins de 5 ans qui, au départ, est pauvre et vivant
essentiellement de l'exploitation artisanale du diamant et de l'agriculture de
subsistance, a été secouée par des conséquences due
à la situation sécuritaire et l'instabilité de dollars
américains.
13
Ainsi, l'accès aux soins médicaux est -il
resté très difficile pour une zone où la subvention des
soins est inférieure à 50% avec le programme signature de SAVE
THE CHILDREN qui couvre la totalité des Aires de santé de cette
Zone dans lesquelles 52 Sites de soins ont été implantées
et sont déjà opérationnelles sur 56.
Paradoxalement, toujours selon le BCZ (2018) la
détérioration très avancée des quelques routes
reliant les différents villages entre eux, et la quasi inexistence des
moyens de déplacement ou de transport appropriés, par-dessus tout
l'insécurité et déplacement des populations semblent
compliquer la situation de cette population en rapport avec l'accès aux
soins malgré l'implantation des Sites des soins communautaires.
Par ailleurs, pour l'OMS et Banque Mondiale (2016)
l'idée de base est d'abord d'essence morale : il n'est pas acceptable
que certains membres de la société soient confrontés
à la mort, à l'handicap, à la mauvaise santé ou
à l'appauvrissement pour des raisons qui pourraient avoir un coût
limité.
D'où le besoin de faire agir la solidarité au
sein des communautés et des nations et de faire en sorte que, par des
systèmes de financement adaptés au contexte de chaque pays,
tenant compte, entre autres, du niveau de vie, de l'effectif de la population,
du taux de chômage, du niveau des infrastructures et de bien d'autres
paramètres encore, chacun puisse être en bonne santé et
contribuer à la mesure de ses capacités , à l'effort de
son développement et à la réalisation de soi.
? Les bénéficiaires ont-ils été
satisfaits de l'implantation de sites des soins dans leur communauté
pour la prise en charge du
14
Au regard de tout ce qui précède,
considérant le caractère nataliste de la population Luba du
Kasaï en général et particulièrement celle du
Territoire de Miabi où se trouve cette Zone de santé qui regorge
un effectif de 19,01% des enfants de moins de 5 ans, et que les enfants sont
l'avenir de demain ;
Vu les efforts fournis par l'Etat congolais d'une part et ses
partenaires techniques et financiers d'autre part, en mettant en oeuvre les
stratégies nécessaires dans le but de réduire la
mortalité et la morbidité de cette frange de la population, nous
nous sommes décidés de mener une étude sur l'une de ces
stratégies en l'intitulant : « influence des sites des
soins communautaires sur l'accès aux soins des enfants de 0 a 5 ans dans
la Zone de sante de Cilundu au Kasaï Oriental »
1.2 Question de recherche
De ce qui précède, nous nous posons la question
suivante :
? L'implantation de sites de soins communautaires a-t-elle
amélioré l'accès aux soins des enfants de 0 à 5 ans
dans la Zone de santé de Cilundu ?
De cette question principale découle d'autres qui
suivent :
? Quelle est la situation avant et après l'implantation
de Sites de soins communautaire dans la Zone de santé de Cilundu et
celle de Mukumbi ?
? Comparer la situation de l'accès aux soins avant et
après l'implantation de Sites des soins dans cette Zone de
Santé.
15
paludisme, des maladies Respiratoires Aigues et les maladies
diarrhéiques ?
? En comparant les deux situations avant et après
l'implantation dans la Zone de Cilundu et celle de Mukumbi, y-a-t-il eu
l'amélioration de l'accès aux soins dans cette Zone de
santé?
1.3 But et Objectifs > But :
Est de réduire la mortalité et la
morbidité des enfants de 0 à 5 ans dans la Zone de Cilundu.
> Objectif général
Ce travail poursuit comme objectif général :
« évaluer l'influence des Sites des Soins Communautaires sur
l'accès aux soins dans la Zone de santé de Cilundu, dont la
population et surtout les enfants de 0 à 5 ans vivaient dans une
inaccessibilité criante aux soins de qualité. »
> Objectifs spécifiques:
? Relever la situation de l'accès aux soins avant et
après l'implantation de SSC dans la Zone de santé de Cilundu;
? Déterminer le niveau de satisfaction de la population
bénéficiaire en rapport avec l'implantation des Sites des soins
communautaires dans la prise en charge des enfants de 0 à 5 ans.
16
1.4. Justification de l'Etude
La Zone de santé de Cilundu est l'une des Zones de
santé les plus enclavées de la province à cause de son
inaccessibilité géographique due aux ravins et à la
détérioration des quelques rares routes qui existaient ; avec
19,01% de sa population constitué des enfants de moins 5 ans.
Ces enfants comme, toute la population de cette Zone de
santé, sont victime d'inaccessibilité aux soins et prestations de
santé, raison pour laquelle les Sites des soins communautaires ont
été implantés depuis environ 2 ans en vue d'une part de
rapprocher les structures de santé de la population et d'autre part leur
bénéficier des soins de qualité à des coût
accessibles à tous.
Faire une telle étude sur l'influence de Sites de soins
communautaire, serait contribuer grandement ; pas seulement, dans
l'amélioration d'accès aux soins de la population, mais aussi et
surtout orienter les décideurs à l'adoption des stratégies
pouvant permettre d'améliorer la qualité des soins
dispensés à la communauté par les RECO.
Le but ultime ou finalité de cette étude est de
contribuer à l'amélioration de l'accès aux soins de
qualité offert à la population et la qualité des
prestations de santé en vue de réduire la morbidité et
mortalité des enfants vivant dans cette communauté.
17
1.5. Domaines et type de recherche
Cette recherche communautaire s'inscrit dans le domaine de la
santé publique, plus précisément l'économie
sanitaire et la couverture sanitaire universelle, visant à rendre les
soins de santé accessibles géographiquement et
financièrement à la population.
C'est une étude quasi-expérimentale du type de
recherche corrélationnelle évaluative et confirmative, se basant
sur l'établissement des liens entre l'implantation des Sites de soins
communautaires et l'accessibilité aux soins de santé de
qualité pour la réduction de la mortalité des enfants de
moins de 5 ans.
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, il a été question
d'énoncer le problème de recherche qui tourne autour de la
question principale qui est de savoir si l'implantation des SSC a
amélioré l'accès aux soins des enfants âgés
de 0 à 5 ans. Ce travail poursuit comme but primaire d'évaluer
l'influence des SSC sur l'accès aux soins dans la Zone de santé
de Cilundu.
Notre préoccupation se justifie par le fait que la Zone
de santé de Cilundu, l'une des entités géographiques de la
Province du Kasaï oriental, enclavées qui a
bénéficié de l'implantation des Sites des soins
communautaires pour la réduction de la morbidité et
mortalité des enfants de moins de 5 ans. Ainsi cette étude quasi
expérimentale du domaine de santé publique, contribue à
l'amélioration de l'accès aux soins et oriente aussi en
même temps les décideurs dans la prise de stratégies
nécessaires.
18
CHAPITRE DEUXIEME : DE LA RECENSION DES ECRITS
Dans ce chapitre nous parlons tour à tour des
définitions des concepts, de l'aperçu théorique du
système de santé de la RDC, Organisation et fonctionnement des
Sites de soins communautaires, des
19
études antérieures, du cadre de
référence, des hypothèses ainsi que de
l'opérationnalisation des concepts.
2.1 Définition des concepts
1. Implantation :
Selon Micro Robert(2016), le mot « Implantation »
c'est l'action d'implanter, qui signifie introduire et faire développer
d'une manière durable dans un nouveau milieu.
2. Site de soins :
Avant de définir le Site de soins, il nous faut d'abord
parler du Site qui n'est rien d'autre selon Micro Robert (op.cit.) qu'une
configuration du lieu où s'élève une ville, manière
dont elle est située.
Tandis que les Soins sont des actes par lesquels on veille sur
le bien-être, au bon état de quelqu'un ou de quelque chose. C'est
aussi toujours selon Micro Robert, l'action par laquelle on conserve ou on
rétablit la santé d'un individu.
Ainsi, un Site des Soins Communautaires pour Hermès
Karemere (2017) est en effet une aire géographique bien définie
dans laquelle un ou plusieurs villages d'accès difficile
bénéficient des prestations des soins fournis par deux relais
volontaires formés et supervisés par l'infirmier titulaire de
l'aire de santé. Le SSC vise à assurer les premiers soins
adéquats aux populations; la référence des cas avec signes
de danger vers le centre de santé; la disponibilité des
médicaments essentiels génériques de qualité ainsi
que leur utilisation rationnelle ; la notification des cas de maladies ; la
surveillance épidémiologique à base
L'accès est un concept à l'interface entre,
d'une part, des patients ayant des caractéristiques
sociodémographiques et des besoins de santé
20
communautaire ainsi que les pratiques clés en rapport
avec la survie de l'enfant.
3. Communauté :
Toujours selon Micro Robert, la communauté est un
groupe social dont les membres vivent ensemble, ou ont des biens, des
intérêts communs.
Tandis que le concept « communautaire » est un
adjectif qui se rapporte à une communauté.
4. Accès aux soins :
C'est la possibilité d'aller dans un lieu où
sont dispensées les actions par lesquelles on conserve ou on
rétablit la santé d'un individu, ou soit d'approcher quelqu'un
détenant la responsabilité de dispenser les soins de santé
à un individu.
Pour Joy Raynaud (2013), L'accès aux soins est un sujet
géographique et relève de l'interaction entre des acteurs, des
territoires et des réseaux.
L'accès aux soins est un sujet complexe qui est
relié à de nombreuses thématiques (santé, acteurs,
territoires, réseaux, gouvernance, distance, proximité,
perceptions, comportements, etc.) relevant de champs disciplinaires
variés dont la géographie est à la croisée
(économie, sociologie, psychologie, etc.).
21
et, d'autre part, un système de santé
composé de services permettant la délivrance de soins.
2.2 Aperçu théorique sur le système de
santé
2.2.1 Définition et organisation du système de
santé en RDC
Le système est défini par Edgar Morin (1977)
comme " une unité globale organisée d'interrelations entre
éléments, actions, ou individus"...
Cette unité globale se régule en liaison avec
ses environnements... Un système comprend une multiplicité
d'interrelations entre les éléments, actions ou individus: que
l'on pense à l'organisme humain, à un système de signes
comme la langue française, à un hôpital ou à un
système atomique.
Pour la CTB (2015), les systèmes de santé sont
complexes ; ils se composent d'éléments interconnectés qui
interagissent avec le contexte dans lequel ils évoluent. Comprendre
cette inter connectivité et cette complexité constitue le coeur
même d'une pensée systémique, qui appréhende le
système dans sa globalité, sa valeur dépassant la somme de
ses éléments distinctifs. Dans une approche systémique,
agir sur l'un des éléments du système peut contribuer
à rééquilibrer tout le système.
Le Système de Santé de la RDC est inspiré
de la Déclaration d'Alma Ata de 1978 basée sur la
Stratégie des Soins de Santé Primaires, et de l'Initiative de
Bamako de 1987 ayant consacré l'implication des populations dans la
gestion du système de santé et dans la participation aux
coûts. Dans ce système, l'unité opérationnelle est
la Zone de Santé.
22
Le système de santé forme une pyramide à
trois niveaux: Le niveau périphérique ou opérationnel, Le
niveau intermédiaire, Le niveau central :
1. Le niveau périphérique ou
opérationnel.
Il est constitué de 515 Zones de Santé (ZS). La
Zone de santé est l'unité de base de planification sanitaire et
de la mise en oeuvre des soins de santé primaires. À ce niveau,
les structures sanitaires sont organisées en deux échelons
reliés entre eux par un système de référence et de
contre référence.
Le premier échelon est un réseau de plus ou
moins 7 868 Centres de Santé (CS) qui offrent à la population le
Paquet Minimum d'Activités (PMA). Le PMA comprend des activités
curatives, préventives, promotionnelles et d'appui, dont les
tâches sont déléguées à une équipe
polyvalente d'infirmiers du Centre de Santé par l'Equipe Cadre de la
Zone de Santé (ECZS). Les centres de santé regroupent les centres
de santé eux même, les centres de santé de
référence, les maternités, les dispensaires et les
polycliniques appartenant également à l'Etat, aux entreprises,
aux confessions religieuses, aux ONG et aux personnes privées physiques
et morales.
Le deuxième échelon est composé d'environ
434 Hôpitaux Généraux de Référence (HGR) qui
offrent le Paquet Complémentaire d'Activités (PCA). Le PCA
comprend les activités sanitaires organisées dans le cadre de
médecine interne, de chirurgie, de gynécologie -
obstétrique et de pédiatrie au sein d'un HGR. On y exerce
également les
Après le découpage administratif stipulé
dans la Constitution actuelle, le pays est subdivisé en 26 provinces,
s'en est suivi la mise en
23
activités relatives à la gestion (information
sanitaire hospitalière, ressources humaines, matérielle et
financière ainsi que de l'encadrement du personnel de la ZS). C'est au
niveau de la ZS que toutes les interventions sont intégrées dans
les structures de base de soins de santé primaires et communautaires.
Avec une moyenne comprise entre 100.000 et 200.000 habitants, chaque ZS est
subdivisée en aires de santé d'environ 5.000 à 10.000
habitants selon le milieu, desservies par un centre de santé.
Depuis 2004, les Aires de Santé (AS) élaborent
des micro-plans intégrés qui sont consolidés au niveau du
BCZS pour en faire un plan de la Zone de Santé (ZS). Ce plan de la ZS
est transmis au niveau provincial, qui a le pouvoir de mobiliser d'autres
partenaires potentiels.
Des mécanismes de passerelles sont mis en place,
notamment par l'ouverture des lignes de crédits pour les ZS afin de
faciliter le suivi des flux financiers et des dépenses à tous les
niveaux du système de santé.
2. Le niveau intermédiaire
Il est constitué de 11 Divisions Provinciales de la
Santé et de 65 Bureaux de District de Santé. On trouve aussi
à ce niveau 2 Hôpitaux Provinciaux de Référence et
les structures provinciales assimilés. Le niveau intermédiaire
assure l'appui technique aux ZS avec des fonctions de coordination, de
formation, de supervision, de suivi, d'évaluation, d'inspection et de
contrôle. Il traduit les normes édictées par le niveau
central en directives opérationnelles et veille à leur
application.
24
place de faite de 26 Divisions provinciales de santé et
26 Inspection provinciales de la santé.
3. Le niveau central
Il est constitué du Ministre de la Santé
appuyé par son cabinet, du Secrétariat Général avec
les directions centrales, les programmes de santé et autres services
spécialisés. Le niveau central comporte également 57
hôpitaux nationaux, 4 hôpitaux universitaires, 32 hôpitaux
spécialisés et les structures assimilées. Ce niveau joue
le rôle normatif et de régulation avec des fonctions de
coordination et d'orientation stratégique.
En juin 2006, la RDC a fait évoluer sa Politique
Sanitaire Nationale à partir d'une nouvelle orientation, définie
par la Stratégie de Renforcement du Système de Santé
(SRSS). Cette stratégie a recueilli les avis favorables de la plupart
des partenaires techniques (coopération bilatérale et
multilatérale) du Ministère de la Santé Publique et a,
depuis, réussi à fédérer les appuis des principaux
bailleurs de fonds de la santé en RDC. Surtout, elle a permis
d'élaborer de façon concertée, en s'inspirant d'une vision
commune, les programmes destinés à renforcer le système de
santé. C'est désormais le fil conducteur qui doit soutenir
l'élaboration de tout programme d'appui au secteur de la santé,
et inspirer l'évolution des programmes déjà
implantés.
Cette stratégie de redressement et de relance du
secteur de santé implique : la réhabilitation et l'implantation
de structures sanitaires de proximité (hôpitaux, centres de
santé, pharmacies, etc.), le
25
développement des ressources humaines par la formation
de base et le perfectionnement en cours d'emploi, l'amélioration des
conditions de travail du personnel de santé, l'approvisionnement en
produits pharmaceutiques de base et l'équipement des hôpitaux, des
CS et des cliniques universitaires.
Le nombre de médecins est passé d'environ 2.000
en 1998 à 5.967 en 2008, le nombre des pharmaciens est actuellement de
1.300 et le nombre d'infirmiers est passé de 27.000 à 43.021 sur
la même période. Ces effectifs demeurent insuffisants au regard du
poids démographique.
En RDC, en effet, il y a un médecin pour 11.274
habitants (quand la norme est d'un médecin pour 10.000 habitants), un
pharmacien pour 51.748, (quand la norme est d'un pharmacien pour 20.000 hab.)
et un infirmier diplômé pour 8000 habitants (quand la norme est
d'un infirmier diplômé pour 5.000 hab.). Cette insuffisance
d'effectifs se double d'une inégalité de répartition
spatiale : 60% des médecins du secteur public sont basés à
Kinshasa, où l'on ne dénombre que 10% de la population. Certaines
provinces (notamment Maniema et Equateur) souffrent ainsi d'une forte carence
de personnel médical. Elles ne disposent respectivement que de 13 et 31
médecins.
Pour la CTB (2015), en 2008, la RDC occupait la sixième
position dans la liste des États défaillants en raison de son
incapacité à fournir des services publics, de l'érosion de
l'autorité légitime, de la corruption, de la criminalité
et des déplacements involontaires de population. En 2011, le pays
figurait à la dernière place du classement selon l'Indice de
développement humain, établi par le Programme des Nations
Unies
Nous pouvons souligner que le système dans son
évolution s'est caractérisé un certains nombres points qui
le caractérisent, entre autre :
26
pour le Développement. En RDC, le désengagement
de l'État de la réglementation et du financement du secteur de la
santé, auquel se sont ajoutés les problèmes de bonne
gouvernance, s'est soldé par un sérieux affaiblissement du
système de santé du pays. Largement répandue, la
rémunération à l'acte non réglementée est
à la fois une cause et une conséquence du phénomène
de commercialisation, qui prive graduellement les populations tant urbaines que
rurales de l'accès à des soins de santé primaires de
qualité.
2.2.2 Caractéristiques du système de santé
de la RDC
Située au coeur de l'Afrique, la République
Démocratique du Congo (RDC) est avec ses 2.345.000 km2
actuellement, le deuxième plus grand pays du continent. Sa population a
été estimée en 2011 à environ 70 millions
d'habitants et actuellement selon la Commission Electorale Nationale
Indépendante elle est estimée à plus 80 millions dont
près des trois quarts vit en milieu rural. Son système de
santé repose sur les Zones de Santé (ZS) encadrée par le
niveau intermédiaire sous le pilotage des services centraux du
Ministère de la Santé Publique. La ZS est dirigé par une
équipe cadre de la Zone de Santé (ECZ) ayant pour mission
d'assurer la coordination et la gestion du système de santé
local, notamment par l'amélioration de la couverture sanitaire et de la
qualité des soins, la rationalisation du fonctionnement des Centres de
Santés et de l'Hôpital Général de
Référence (l'HGR est l'Hôpital de District), et
l'organisation de la participation communautaire
27
? l'introduction des interventions humanitaires dont
l'approche a été essentiellement une approche sélective
des problèmes de santé. Ces interventions qui, avec la
normalisation de la situation socio-économique, devaient au fur et
à mesure laisser la place aux interventions de développement,
passent malheureusement à la chronicité et démasquent au
fil de temps leur vrai visage : un outil de déstructuration du
système de santé de la RDC.
? l'adoption en septembre 2000, lors du sommet du millenium
des Nations Unies, des Objectifs du Millenium pour le Développement
(OMD) dans le but d'accélérer la réduction de la
pauvreté. Ceci s'est traduit par la création au niveau
international d'une série des programmes sélectifs et des fonds
d'appui aux problèmes spécifiques de santé.
? La mise sur pieds d'un système à trois
échelons ou trois niveaux qui sont le niveau central, le niveau
intermédiaire et le niveau périphérique.
? Le niveau central du Ministère de la santé
composé du Ministère de la santé avec son cabinet, le
Secrétaire Général à la Santé qui assume la
fonction de coordination des 13 Directions Centrales et 52 Programmes
Spécialisés.
? Le fonctionnement des institutions (ministères de la
santé & éducation ou ESU notamment) de formation de
prestataires des soins. C'est ainsi qu'on dénombre en 2005 une
soixantaine de facultés et autres structures de niveau universitaire
offrant une formation dans le domaine de la santé. Depuis 1998 le
nombre
28
d'ITM (Instituts des Techniques Médicales) a
augmenté d'environ 15% par an. Il y a en ce moment 362 ITM offrant
des
formations d'infirmiers ou d'autres professions auxiliaires.
? Le niveau intermédiaire composé des plusieurs
bureaux dans une logique de reproduire des tâches des directions
centrales et la création des coordinations et points focaux des
programmes spécialisés. Les 2 échelons du niveau
intermédiaire à savoir, l'inspection médicale provinciale
et l'inspection de district, tirent ainsi leurs priorités du niveau
central.
? Au niveau opérationnel, outre le fait qu'un nouveau
découpage des zones de santé est intervenu, l'intégration
des structures de la zone de santé pose problème (l'hôpital
évolue à part et fait concurrence aux centres de santé).
La plupart des programmes subsidiés par des bailleurs des fonds
étendent leurs activités jusqu'au niveau
périphérique. Le PMA au lieu d'être mis en oeuvre de
façon intégrée par une équipe polyvalente, devient
un PMA sélectif mis en oeuvre par du personnel
spécialisé.
La RDC est repartie en 515 Zones de santé
regroupées dans les 26 provinces y compris la ville province de
Kinshasa.
L'HGR, selon le Ministère de la Santé offre un
Paquet Complémentaire d'activités (PCA) en appui aux CS qui
offrent chacun un Paquet Minimum d'Activités (PMA) à une
population d'environ 10 000 habitants répartie sur une aire
géographique de 5 à 8 km2 appelée Aire de
Santé (AS). Les communautés locales ne se contentent pas
d'utiliser les services offerts, elles apportent des ressources au CS et
29
participent à leur gestion par le biais d'un
comité de développement de l'aire de santé (CODESA).
2.3 La couverture sanitaire universitaire
Principaux faits selon l'OMS et la Banque Mondiale (2013) qui
à la déclaration de Genève en faveur de la Couverture
sanitaire Universelle :
? Près de la moitié de la population mondiale ne
bénéficie pas d'une couverture complète des services de
santé essentiels.
? Chaque année, 100 millions de personnes sombrent dans la
pauvreté extrême (vivant avec 1,9 dollar par jour ou moins1)
à cause des dépenses de santé laissées à
leur charge.
? Plus de 800 millions de personnes (près de 12% de la
population mondiale) dépensent au moins 10% de leur budget pour payer
les soins de santé.
? Tous les États Membres des Nations Unies ont
décidé d'essayer d'atteindre la couverture sanitaire universelle
d'ici 2030, dans le cadre des objectifs de développement durable.
La couverture sanitaire universelle est solidement
ancrée dans la Constitution de l'OMS de 1948 qui fait de la santé
un droit fondamental de la personne et où figure l'engagement de veiller
à ce que chacun puisse atteindre le meilleur état de santé
possible.
Le soutien international en faveur de la couverture sanitaire
universelle prend de l'ampleur avec l'adoption à l'unanimité
d'une résolution de l'Assemblée générale des
Nations Unies qui souligne que la santé est un élément
essentiel du développement international.
30
La résolution, adoptée le 12 décembre
2012, invite instamment les gouvernements à accélérer la
transition vers l'accès universel à des services de santé
de qualité et abordables.
Elle reconnaît le rôle de la santé dans la
réalisation des objectifs de développement internationaux et
appelle les pays, les organisations de la société civile et les
organisations internationales à inscrire la couverture sanitaire
universelle dans le programme de développement international.
La résolution réaffirme le rôle de chef de
file de l'OMS dans l'appui accordé aux pays pour relever les
défis posés par la mise en place de la couverture sanitaire
universelle.
Ce concept a gagné en reconnaissance dans les instances
internationales depuis la publication par l'OMS du Rapport sur la
santé dans le monde, 2010, intitulé Le financement des
systèmes de santé: le chemin vers une couverture universelle.
Ce fut ainsi le cas avec la Déclaration politique de Mexico sur la
couverture sanitaire universelle adoptée en avril 2012, de la
Déclaration de Bangkok sur la couverture sanitaire universelle de
janvier 2012 et la Déclaration de Tunis sur l'optimisation des
ressources, la soutenabilité et la redevabilité dans le secteur
de la santé, adoptée en juillet 2012.
2.3.1 Définition de la couverture sanitaire universelle
Par couverture sanitaire universelle (OMS et BM 2013), on
entend une situation dans laquelle toutes les personnes et toutes les
communautés bénéficient des services de santé dont
elles ont besoin sans
31
se heurter à des difficultés financières.
Elle englobe la gamme complète des services de santé essentiels
de qualité, qu'il s'agisse de la promotion de la santé, de la
prévention, des traitements, de la réadaptation et des soins
palliatifs.
Les noms donnés aux programmes de CSU ne devraient pas
faire illusion, à quelques exceptions près. Ils visent tous
à soulager les souffrances des plus vulnérables. C'est notamment
le cas des appellations de couverture maladie universelle (CMU), et d'assurance
maladie universelle (AMU).
La couverture sanitaire universelle permet à tout un
chacun d'avoir accès aux services s'occupant des causes les plus
importantes de morbidité et de mortalité et elle garantit que la
qualité de ces services soit suffisamment bonne pour améliorer la
santé des personnes qui en bénéficient.
La couverture universelle repose sur la Constitution de l'OMS
de 1948, qui proclame que la santé est l'un des droits fondamentaux de
tout être humain , et sur la notion de santé pour tous
définie dans la Déclaration d'Alma-Ata de 1978.
L'équité est un principe cardinal. Cela signifie que les pays
doivent suivre les progrès non seulement au sein de la population
nationale en général mais aussi au sein de différentes
catégories (c'est-à-dire par niveau de revenu, sexe, âge,
lieu de résidence, situation migratoire et origine ethnique).
32
Ce que n'est pas la couverture sanitaire
universelle
? Elle ne signifie pas la couverture gratuite pour toutes les
interventions possibles, quel qu'en soit le coût, aucun pays ne pouvant
délivrer gratuitement et durablement tous les services.
? Ce n'est pas simplement le financement de la santé.
La couverture sanitaire universelle englobe tous les éléments du
système de santé: les systèmes de prestation des services,
les personnels de santé, les établissements, les réseaux
de communication, les technologies de la santé, les systèmes
d'information, les mécanismes d'assurance de la qualité, ainsi
que la gouvernance et la législation.
? La couverture sanitaire universelle ne se limite pas
à assurer un ensemble minimum de services de santé; il s'agit
aussi de veiller à étendre progressivement la couverture des
services de santé et la protection contre le risque financier, à
mesure que les ressources disponibles augmentent.
? Elle ne porte pas que sur les services de traitement
individuel; elle inclut aussi les services pour la population, comme les
campagnes de santé publique, la fluoration de l'eau, la lutte contre les
gîtes larvaires des moustiques, etc.
? La couverture sanitaire universelle est très loin de
se limiter à la santé seulement. Avancer pour l'instaurer
implique aussi de prendre des mesures en faveur de l'équité, des
priorités du développement, ainsi que de l'inclusion et de la
cohésion sociale.
33
1.3.2 But et objectifs de la Couverture Sanitaire Universelle
Le but de la couverture universelle en matière de
santé est de faire en sorte que tous les individus aient accès
aux services de santé dont ils ont besoin sans que cela n'entraîne
pour les usagers de difficultés financières.
La couverture universelle en matière de santé a
un impact direct sur la santé de la population. L'accès aux
services de santé permet aux gens d'être plus productifs et de
contribuer plus activement à la vie familiale et communautaire. Il
permet également aux enfants d'aller à l'école et
d'apprendre. En même temps, la protection contre le risque financier
évite d'acculer les gens à la pauvreté s'ils doivent payer
les services de leur poche.
1.3.3 Piliers de la CSU
En matière de santé, l'importance de la distance
provient de la non-adéquation entre la localisation de l'offre et de la
demande, elle est donc un facteur important de l'accessibilité aux soins
(Vigneron, 2001). Si la demande est diffuse sur le territoire selon la
répartition des individus, l'offre est concentrée selon son
niveau de rareté. Pour E. Vigneron, la balance planificatrice oscille
entre qualité et sécurité d'une part (concentration des
soins) et accessibilité et proximité d'autre part (diffusion des
soins).
Néanmoins, plus les individus sont
éloignés de l'offre de soins, plus l'utilisation des services est
faible et l'effet de l'accessibilité semble plus important pour la
prévention que pour les soins curatifs. Deux éléments
influencent alors l'effet de la distance sur la consommation :
34
l'implantation de personnes et d'équipements
médicaux (l'urbanisation et l'accroissement de l'offre réduisent
les distances à parcourir) et la résistance aux
déplacements, qui résulte d'un équilibre entre la
nécessité de consommer des soins et le coût de
déplacement lié à la dépense, à la fatigue,
au temps perdu, etc.
Ainsi, la distance est un indicateur d'accès aux
services qui permet d'identifier les inégalités de l'offre de
soins et d'observer la diffusion ou la concentration des équipements ou
des professionnels de santé et de hiérarchiser ces services :
services de proximité ; spécialités et disciplines
hospitalières courantes ; spécialités, équipements
lourds et disciplines rares ou très spécialisées
(Vigneron, 2001), « Le critère pertinent pour
l'équité en matière sanitaire est davantage
l'accessibilité que la distance : accessibilité
économique, sociale et culturelle. L'accessibilité physique, qui
ne se réduit pas à la proximité, même si elle en est
un élément déterminant ». Ainsi, la question de la
distance et donc de la proximité, n'est qu'une dimension de
l'accès, comme le souligne E. Vigneron (2001) : « Lorsque nous
parlons de soins de santé, nous parlons assez rapidement
d'accessibilité aux soins et de proximité. Pourtant, la
proximité, qui est une mesure de la distance réelle, vécue
ou perçue entre deux lieux, n'est pas nécessairement synonyme de
l'accessibilité qui est une mesure plus qualitative ». Ainsi,
« La distance est au coeur de notre relation au monde et la
société a donné à des femmes et des hommes - les
géographes - mission d'éclairer cette relation. Le domaine de la
santé et des soins de santé n'y échappe pas. C'est la
raison fondamentale pour laquelle l'organisation des soins de santé est
aussi une affaire de
35
géographie et pas seulement de médecine, encore
moins de technocrates aveugles aux réalités locales ».
Cette démarche correspond rigoureusement à la
construction des concepts en sciences sociales proposée par G. Goertz
(2005) : R. Penchansky et J. W. Thomas définissent cinq constituants
(sous-concepts) associés au concept d'accès aux soins, qui sont
la disponibilité
(availability), l'accessibilité (accessibility), la
commodité (accommodation), la capacité financière
(affordability) et l'acceptabilité (acceptability).
? La disponibilité (availability)
correspond au rapport entre l'offre et la demande, c'est la relation entre le
volume et le type de services existants ainsi que le volume de la
clientèle et de ses besoins. Cette dimension comprend trois notions
relatives à la capacité réelle à produire un
service : la présence physique, la disponibilité temporelle et la
fourniture de prestations adaptées au volume et à la nature des
besoins. La qualité des soins est également un
élément important pour garantir l'efficacité
thérapeutique des services de santé.
? L'accessibilité (accessibility) est
définie comme une mesure de la proximité à travers la
relation entre la localisation des services et celle des patients, en tenant
compte de la mobilité des patients, de la distance, de la durée
et du coût du trajet. Cette dimension est celle qui intéresse le
plus les géographes puisqu'elle repose essentiellement sur l'analyse de
l'intensité des interactions entre
36
les services de santé et les patients en fonction de la
distance qui les sépare.
? La commodité (accommodation) est la
manière dont les ressources sanitaires sont organisées pour
accueillir le patient et sa capacité à s'adapter à cette
offre. Cela concerne les jours et les heures d'ouverture des services de
santé, la présence régulière d'un professionnel de
santé, le temps d'attente, le système de paiement, la prise en
charge des urgences, le système de référence, etc. A cet
égard, la présence d'un standard téléphonique
opérationnel tout au long de la journée pour prendre des
rendez-vous et fournir des renseignements est un élément
important, notamment en cas d'urgence.
? La capacité financière
(affordability) est la relation entre le prix des prestations et la
capacité du patient (ou de la famille ou de son assurance) à
payer (ou emprunter, ou recevoir une aide de son entourage). La perception des
clients de la valeur relative du coût total, leur connaissance des prix,
le coût total sont des éléments importants de la
capacité financière.
? Enfin, l'acceptabilité
(acceptability) est la relation entre les caractéristiques
(âge, sexe, ethnie, religion, localisation, etc.) et les attitudes des
patients et celles des professionnels de santé (âge, sexe, ethnie,
religion, attitude, moyen de paiement, lieu et type d'installation). Cette
dimension fait référence à la capacité du
prestataire de services et du patient à surmonter des barrières
sociales et culturelles empêchant ou altérant le contact entre
eux.
37
Extension courts
Mise en commun actuelle des fonds
Réduire le partage des couts et tarifs
Services :
Quels services Sont couverts ?
Couts Directs Proportion Des couts couverts
Figure 6 : Les trois dimensions de la CSU « cube CSU
»
Sources : site de l'OMS WWW.who.int/health
1.3.4 Conditions à remplir pour accéder à la
Couverture Sanitaire Universelle
Selon la Déclaration conjointe OMS/Banque mondiale 19
février 2013 de Genève, les plus hauts responsables des
ministères de la santé et des finances de 27 pays ont
participé cette semaine à Genève à une
réunion de deux jours aux côtés d'autres acteurs hauts
placés des secteurs de la santé et du développement afin
d'étudier la voie suivie par les pays pour progresser vers la couverture
sanitaire universelle.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Banque
mondiale ont organisé conjointement cette réunion quelques
semaines seulement après l'adoption d'une résolution en faveur de
la couverture sanitaire universelle par l'Assemblée
générale des Nations Unies.
38
Les délégués réunis à
Genève ont fermement appuyé le principe sur lequel repose la
couverture sanitaire universelle, à savoir que chacun, quelle que soit
sa capacité financière, doit avoir accès aux services de
santé dont il a besoin, sans exposer sa famille à un risque
financier.
Pour qu'une communauté ou un pays parvienne à la
couverture universelle en matière de santé, plusieurs facteurs
doivent être réunis, à savoir:
? Un système de santé solide, efficace et bien
géré qui réponde aux besoins de santé prioritaires
au moyen de soins intégrés centrés sur les personnes (y
compris des services spécialisés dans le VIH, la tuberculose, le
paludisme, les maladies non transmissibles, la santé de la mère
et de l'enfant):
o en informant les gens et en les encourageant à rester
en bonne santé et à prévenir les maladies;
o en dépistant tôt les problèmes de
santé;
o en ayant les moyens de traiter les maladies;
o en aidant les patients ayant besoin d'une
réadaptation.
? Des soins à un coût abordable - un
système de financement des services de santé qui évite aux
usagers de rencontrer des difficultés financières lorsqu'ils y
font appel. Plusieurs solutions existent.
? L'accès aux médicaments et aux technologies
essentiels pour diagnostiquer et traiter les problèmes
médicaux.
? Des effectifs suffisants de personnels de santé bien
formés et motivés pour dispenser les services et répondre
aux besoins des patients en se fondant sur les meilleures données
factuelles disponibles.
39
Il importe aussi de reconnaître le rôle capital
joué par les autres secteurs en matière de santé, qu'il
s'agisse des transports, de l'éducation ou de l'aménagement
urbain.
Selon l'OMS et La Banque Mondiale (op. cit.) beaucoup de pays
progressent déjà vers la couverture sanitaire universelle. Tous
peuvent prendre des mesures pour avancer plus rapidement vers ce but ou pour
maintenir leurs acquis.
Pour mesurer les progrès vers la Couverture Sanitaire
Universelle, l'OMS recommande le suivi de la mesure de deux indicateurs:
? la proportion de la population pouvant avoir accès
à des services de santé essentiels de qualité;
? la proportion de la population dépensant une grande
part des revenus familiaux pour la santé;
Avec la Banque mondiale, l'OMS (op cit ) a
élaboré un cadre pour suivre les progrès de la couverture
sanitaire universelle en surveillant ces deux catégories et en prenant
en compte le niveau général de la couverture sanitaire
universelle et la mesure dans laquelle elle est équitable en offrant la
couverture des services et la protection financière à toutes les
personnes d'une population, y compris les pauvres ou ceux qui vivent dans des
zones rurales isolées, par exemple.
Par ailleurs, dans un rapport datant de 2015, la
Rockefeller Foundation, Health Finance and Governance et
l'Agence américaine pour le développement international (USAID)
ont effectivement estimé que pour avancer vers une couverture sanitaire
universelle adaptée, les Etats
40
pauvres doivent définir et étendre des services
garantis, développer des systèmes de financement de la
santé pour financer les services de santé et assurer une
protection financière, une disponibilité de service de haute
qualité, améliorer la gouvernance et la gestion et prendre toutes
autres mesures de renforcement des systèmes de santé pour rendre
possible la CSU.
OMS a choisi de dédier la Journée Mondiale de la
Santé à une mobilisation tous azimuts des Etats pour atteindre
cette cible-clé des ODD.
Pour le ministre de la Santé publique, le Dr Oly
Ilunga, en RDC, le jalon de la vision forte de l'achat stratégique en
vue de la CSU pour la mère et l'enfant a été posé.
Par ailleurs, le ministre a rassuré les participants de l'engagement du
gouvernement dans la recherche du bien-être de tous les Congolais en vue
d'aller vers la CSU, dont l'un des piliers est l'amélioration des
mécanismes de financement du système de santé d'ici
à 2030. La majorité des concitoyens, a reconnu le ministre Oly
Ilunga, n'arrive pas encore à jouir effectivement de ce droit à
cause de nombreuses contraintes et barrières financières. Des
conséquences logiques de l'absence d'un système de protection
sociale couvrant le domaine de la santé.
2.4 Organisation et fonctionnement de Sites de soins
communautaires Définition du site :
Site est une aire géographique bien définie
couvrant un ou plusieurs villages ou communautés d'accès
difficile qui bénéficient des
? Assurer les premiers soins adéquats aux populations
n'ayant pas un accès géographique aux structures de soins;
41
soins fournis par des Relais communautaires formés et
supervisés pour prendre en charge certaines affections courantes des
enfants.
Le site est localisé dans l'habitation du RECO dans un
village mieux choisi selon la cartographie de la Zone de santé. Le
relais doit vaquer à ses occupations professionnelles tout en accordant
une partie de son temps aux activités communautaires.
Les modalités de fonctionnement devront être
préalablement convenues entre COGESITE(CAC), le Relais de site et
l'infirmier titulaire.
2.4.2 Objectif de Sites des Soins
Communautaire
Soutenu par ses partenaires au développement, le
Ministère de la Santé, a amorcé l'intégration de
l'approche "sites de soins communautaires" en vue de rapprocher les services de
soins de la population en 2005.
Pour Hermès Karemere (2017), le SSC vise à
assurer les premiers soins adéquats aux populations; la
référence des cas avec signes de danger vers le centre de
santé; la disponibilité des médicaments essentiels
génériques de qualité ainsi que leur utilisation
rationnelle; la notification des cas de maladies ; la surveillance
épidémiologique à base communautaire ainsi que les
pratiques clés en rapport avec la survie de l'enfant.
Les objectifs poursuivis sont:
42
? Assurer la référence des cas avec signes de
danger/alerte;
? Améliorer la disponibilité et l'utilisation
rationnelle des médicaments essentiels génériques (MEG) de
qualité;
? Améliorer la notification des cas de maladies ainsi
que la surveillance à base communautaire;
? Améliorer les pratiques clés en rapport avec
la survie de l'enfant. Cinquante-deux Zone Santé aussi bien rurales
qu'urbaines - y compris 6 ZS de la ville de Kinshasa - sur les 515 que compte
le pays - ont été progressivement incluses dans cette approche.
Depuis lors, 716 sites de soins ont été mis en place
(Gisèle Mawazo Binti Dunia, 2013).
2.4.3. Eligibilité des Zones et Aires de
santé
Il s'agit des Zones de santé ayant une couverture
sanitaire faible dont les Populations vivent à plus de 5 km d'une
formation sanitaire ou au moins à une heure de marche. Ces Populations
doivent être coupées ou séparées de structures des
soins par des barrières naturelles. La Zone de santé doit avoir
une équipe cadre capable de suivre la mise en oeuvre des
activités et bénéficiant aussi des appuis.
Identification des lieux d'implantation possibles des sites de
soins communautaires se fait suivant les critères
d'éligibilité qui suivent :
? Villages n'ayant pas accès géographique aux soins
(> 5 Km d'un CS ou coupées par une barrière naturelle),
? Densité de la population,
43
? Site peut couvrir un ou plusieurs villages,
? Obtenir l'adhésion de la population locale sur le
lieu d'implantation des sites,
? Discuter avec la population des conditions de succès du
site
Les nombres des Zones de santé qui ont
bénéficié de l'implantation des Sites de soins
communautaires dans les 11 anciennes provinces (voir tableau I en annexe).
2.4.4 Fonctionnement du Site de soins
La population au niveau de SSC est prise en charge par un
Relais Communautaire contrairement au Centre de Santé où elle est
prise en charge par un personnel infirmier.
D'après Gisèle Mawazo (op cit) par
définition, le Relais Communautaire est un homme ou une femme
volontaire, habitant le village ou la rue et choisi par les habitants de cette
entité, qui assure le pont entre les individus, leurs familles et le
service de santé. C'est un volontaire non rémunéré
à qui, est confiée la gestion des problèmes de
santé de l'enfant considérés comme mineurs, mais aussi
d'autres membres de la communauté. Il pourrait être
considéré comme personnel de santé. D'après
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (op cit), le personnel de
santé est l'ensemble des personnes exerçant des activités
dont l'objet essentiel est d'améliorer la santé, y compris les
différents aidants familiaux, le couple patient-soignant, le personnel
à temps partiel, les bénévoles et les agents
communautaires. Plus
44
particulièrement, l'on désigne par le terme
"agent ou travailleur de santé" tout personnel de santé
rémunéré pour sa prestation de soins. Le RC à qui
est confié la gestion du site de soins communautaires n'est
officiellement pas rémunérée. Il ne répond pas
à la deuxième partie de la définition, et n'est donc pas
un agent de santé, la seule compétence exigée lors de sa
sélection étant de savoir lire et écrire.
Pour organiser la prise en charge des patients dans les sites
(Ministère de la santé de la RDC, dans le Guide de la mise en
oeuvre des SSC, 2007), les RC disposent de médicaments, outils de
gestion et autres intrants. Si les soins dispensés dans ces sites sont
en principe gratuits, les patients paient les médicaments qui sont
fournis par les CS. Leurs prix sont fixés avec une marge
bénéficiaire, en accord avec l'Infirmier Titulaire (IT) et l'ECZ,
en veillant à ce que cette dernière ne rende pas les
médicaments inaccessibles financièrement.
Le comité de gestion du site (COGESITE) s'assure
périodiquement du recouvrement des coûts et de la gestion des
intrants et l'ECZ, un suivi régulier, des supervisions et
l'approvisionnement en intrants. Pour chaque patient pris en charge, le RC doit
organiser des visites à domicile régulières (au minimum 3
par patient) afin de s'assurer du suivi des recommandations, notamment la
compliance au traitement.
2.5 Etudes antérieures
1. Christophe Commeyras, Jean Rolin Ndo, Omar Merabet, Hamidou
Kone, Faraniaina Patricia Rakotondrabe, dans une étude intitulée
« Comportement de recours aux soins et aux médicaments au Cameroun
» de Janvier, février et mars 2006, paru dans le cahier de la
45
santé, vol 16, N°1, qui a porté sur 4 505
ménages. La taille moyenne est de 5,74 individus par ménage, et
elle est homogène entre les strates de résidence. En revanche,
les conditions d'habitat et les biens d'équipement, souvent
utilisés pour approcher le niveau de vie, y sont très
divergents.
Le type d'enquête effectué, fondé sur les
déclarations des chefs de ménage et des malades dans les
ménages, donne des indications sur la morbidité ressentie
plutôt que sur la morbidité objective reposant sur des diagnostics
médicaux. Le taux de morbidité se définit donc ici par la
proportion des personnes qui se sont senties malades au cours d'une
période de référence fixée à deux semaines.
Un total de 5 755 malades a été dénombré, soit un
taux brut de morbidité de 22,6%. Il est le plus élevé en
milieu rural (24 %) et le plus faible à Yaoundé et Douala (19 %).
Il est également plus élevé dans les ménages dont
le chef de ménage est moins éduqué ou est une femme et,
à critère égal, le milieu rural accentue la
morbidité. Fièvre ou paludisme (49 %), infections respiratoires
(12,6 %) et diarrhées (4,6 %) se partagent les deux tiers de la plainte
morbide.
L'enquête montre que la population adapte son
comportement thérapeutique en priorité à ses moyens
financiers, puis à son accès géographique aux formations
sanitaires, et finalement à sa perception de la maladie. Elle indique
également une très mauvaise capacité d'accès aux
soins pour les 60 % les plus pauvres. Elle montre que le médicament
rassemble 50 % des dépenses de santé, qu'il concerne plus de 90 %
des recours payants et que les plus pauvres y concentrent leurs ressources. Ce
secteur ne peut donc être ignoré dans les priorités des
programmes de lutte contre l'exclusion des services de soins pour les plus
pauvres.
46
Également, l'objectif d'un maillage plus dense du
milieu rural ne devrait pas être exclu des politiques de
développement en santé.
2. Aude Nikiéma, Clémentine Rossier et
Valéry Ridde (2010), INSS/CNRST-Ouagadougou, Dans le cadre de
l'Observatoire de la population d'Ouagadougou, une enquête santé,
menée auprès de 2500 personnes (enfants, adultes, personnes
âgées), en 2010, ont collecté des informations relatives
à l'accès aux soins lors de leur dernier épisode morbide.
Ces données ont l'avantage d'être spatialisées ce qui
permet de localiser précisément le lieu de recours aux soins et
le lieu de résidence.
En outre, cette étude qui s'intéresse
particulièrement aux populations pauvres considère le
critère de lotissement comme critère de distinction. Ainsi, deux
quartiers lotis et 3 quartiers non lotis ont été retenus. Ils se
situent tous dans la périphérie nord de la capitale soumis
à la même contrainte imposée à leur mobilité
: le franchissement des barrages qui alimentent la ville en eau. L'objectif de
cette distinction est de mettre en évidence d'éventuelles
disparités spatiales et comprendre les déterminants qui
sous-tendent l'accès à l'offre de soins.
Les Auteurs sont arrivés aux résultats empiriques
suivant :
En moyenne 19,9% des adultes interrogés
déclarent un épisode morbide. La variation entre le loti et le
non loti reste faible même si le pourcentage est légèrement
plus prononcé en non loti 21,8% contre 18,1%. Globalement, les
populations du loti (59,5%) consultent plus dans une structure de soins que les
populations du non loti (43,6%). Parmi les personnes déclarant une
maladie, 48,9% ne consultent pas dans une structure de soins. Parmi les trois
principaux motifs de non recours,
47
l'accès financier est le plus important (51,3%). La
distance constitue un facteur fondamental, dans le choix du lieu de soins.
3. Michel Chassang (2012), « Accès aux soins en
milieu rural : les idées reçues sont mauvaises
conseillères ! », Pour 2012/2 (N° 214), p. 125-130. Une
étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de
la santé (IRDES) d'avril 2011, montre que 95% de la population
française a accès à des soins de proximité en moins
de 15 minutes. Et que 1% de la population vivant dans 4% de communes de la
France soit 600000 personnes sont à plus de 15 minutes de marche pour
atteindre un Médecin généralistes, ces communes sont plus
éloignées géographiquement.
4. L'étude menée dans la Zone de santé
de Kisantu au Kongo Central par la CTB en 2018 est arrivée à des
résultats suivants :
- Celle-ci a montré des effets immédiats sur
l'utilisation des services de santé : le nombre de consultations
curatives dans les centres de santé ainsi que celui de patients
hospitalisés (référés) ont augmenté, tandis
que le nombre de patients ambulatoires à l'hôpital a
diminué.
- En 2010, des médicaments essentiels ont ainsi
été prescrits à plus de 90 % des patients des centres de
santé, alors que ce pourcentage n'atteignait pas les 50 % en 2008.
- En 2011, plusieurs centres de santé privés
à but lucratif ont dû mettre la clé sous le paillasson par
manque de patients. Cela aurait été impensable en 2008, une
époque à laquelle le secteur privé à but
48
lucratif semblait immuable. Il s'agit là d'un
indicateur de la meilleure accessibilité et acceptabilité du
système de santé public et privé à but non
lucratif. Il s'agit là d'un indicateur de la meilleure
accessibilité et acceptabilité du système de santé
public et privé à but non lucratif.
- En conclusion de cette étude la CTB prouve que
l'expérience menée à Kisantu démontre qu'il est
possible de passer de rémunérations à l'acte, au paiement
de tarifs forfaitaires en tant que choix politique dans les pays
confrontés à des problèmes financiers similaires dans
leurs tentatives d'accroître l'équité de leur
système de financement. Agir sur l'un des éléments du
système peut, pour autant qu'on recoure à une pensée
systémique, contribuer à un rééquilibrage du
système dans son ensemble.
5. Par ailleurs, Amina Keren MASUDI (2012), Institut
supérieur des techniques médicales I.S.T.M. / Goma, dans son
Mémoire Online en Biologie et Médecine intitulé «
problématique d'accessibilité aux soins de santé primaires
en milieu urbanorural, dans l'aire de santé de Bujovu ».
Pour analyser ce sujet, il est parti des objectifs suivants :
? Déterminer le taux actuel de l'accessibilité
aux soins de santé primaires dans l'aire de santé de Bujovu,
? Identifier les causes de l'inaccessibilité aux soins
de santé primaires
49
? Relever les conséquences de l'inaccessibilité
aux soins de santé primaires et en proposer les pistes de solution.
Pour vérifier ses hypothèses, il a recouru
à la méthode descriptive, aux techniques d'analyse documentaire
ainsi que l'enquête par questionnaire.
Un échantillon de 246 ménages a
été tiré et à l'issu de traitement des
données, il a abouti à des résultats suivants :
? Le taux moyen annuel (de juillet 2011 à juin 2012) de
l'accessibilité aux soins de santé primaires est de 29% pour le
curatif et 32% pour le Promotion des soins maternels et infantiles, qui sont
inférieur aux normes de l'O.M.S (50%) pour le curatif et (80%) pour le
préventif, c'est qui témoigne que les services ne sont pas
utilisés.
? 89,2% des ménages affirment que
l'indisponibilité des moyens financiers est la principale cause de
l'inaccessibilité aux soins de santé primaires, ceci a comme
conséquence la complication de la maladie à 89,2% et la mort
à 91,5%.
? Pour clore, il se permet de dire que le niveau d'instruction
joue beaucoup sur le niveau de compréhension de la population ainsi que
le pouvoir d'achat.
6. Quant à DOUMBOUYA MOHAMED LAMINE (2008) dans son
étude Accessibilité des services de santé en Afrique de
l'Ouest : le cas de la Guinée Working paper n° 2008-2 Janvier.
50
L'analyse faite au point précédent montre que si
l'accès aux soins a connu une nette amélioration en Guinée
depuis la mise en place des réformes, en revanche les populations ne
sont pas équitables face aux soins. En effet, les résultats de
l'enquête ménage portant sur la répartition
géographique des infrastructures sanitaires fournissent de nombreux
enseignements sur ce point. Pour des raisons de commodité, les distances
ont été regroupées en trois intervalles : [0-1[km, de
[1-5[km et [5-plus[ km. Pour chacun de ces intervalles les zones urbaines et
rurales ont été distinguées. Interrogées sur la
dernière structure sanitaire consultée au cours des quatre
dernières semaines, les personnes vivant en zone urbaine et à
moins de 1 km des infrastructures sanitaires, ayant répondu, citent en
priorité le centre de santé (27 %), suivi de l'hôpital
préfectoral/centre médical communal (20 %).
En revanche les personnes vivant en zone rurale citent en
premier lieu les postes de santé (25 %) puis les centres de santé
(15 %). Nous notons qu'en dépit de la proximité des structures de
soins, 52 % des personnes vivant en zone rurale (qui ont répondu
à la question) privilégient les soins à domicile contre 20
% des urbains. Dans l'intervalle [1-5[km, les résultats varient
légèrement par rapport au cas précédent. En effet,
même si 27 % des urbains ayant répondu à la question
affirment s'être adressés d'abord au centre de santé, on
remarque que l'hôpital préfectoral/centre médical communal
et l'hôpital régional/CHU ont été consultés
dans l'ordre par 26 % et 22 % des enquêtés. Par ailleurs, 70 % des
consultations des ruraux se sont effectuées entre les postes de
santé (30 %) et les centres de santé (40 %). La diminution des
consultations à domicile (qui se situent à 6 % pour les
51
urbains et 16 % pour les ruraux) au profit des structures
précédemment citées s'expliquerait par l'état
« critique » de la maladie, qui dépasserait désormais
le cadre des remèdes curatifs traditionnels, d'échange de
médicaments et/ou celui des structures sanitaires les plus proches. Au
delà des 5 km, les structures de santé les plus
fréquentées en zone urbaine sont, l'hôpital
régional/CHU (48 %), le centre de santé (14 %) et les cliniques
(12 %). Alors qu'en zone rurale les centres de santé sont encore les
plus sollicités (dans 37 % des cas), suivi de l'hôpital
préfectoral/centre médical communal (18 %) et les postes de
santé (16 %).
7. une autre étude faite par TSHIMUNGU K.F, CIBANGU K.R
et Coll. (2017) à Kabinda, dans l'actuel Province de Lomami, sur
l'adhésion à la mutuelle et l'accessibilité aux soins dans
la zone de santé de Kabinda. Cette étude a concerné 256
personnes comme échantillons repartis en deux groupes de 128 personnes
membres de la mutuelle appariés à 128 autres personnes non membre
de la mutuelle. Le but poursuivi par cette étude était d'analyser
les caractéristiques socio démographiques, les
antécédents médicaux, gynéco, obstétricaux
et chirurgicaux des adhérant à la mutuelle et les comparer aux
non adhérant et sont arrivés à des résultats ci -
après :
Le revenu mensuel moyen à terme de dépense
journalier d'achat des aliments est de 45 $, la taille moyen de ménage
est de 5 personnes , le niveau d'instruction est de 98,4% dans le groupe des
adhérents contre 89,1% dans le groupe des non adhérents pour ce
qui concerne le niveau secondaire et supérieur, le recours
thérapeutique au centre de santé est
52
de 97,7% pour les adhérents contre 91,4% pour les non
adhérents , les obstacles à l'accès aux soins sont
principalement le manque d'argent 38,3% contre 61,1% la principale raison
d'adhésion à la mutuelle reste la réduction du coup de
soins avec 72,5%.
8. POUHE NKOMA, Paul (2015) dans son étude sur les
itinéraire thérapeutique des malades au Cameroun sur un
échantillon de 3754 malades, est arrivé à des conclusions
telles que l'automédication est la première intention de recours
en cas de maladies suivi de la biomédecine quant au niveau de la
perception la maladie est jugé grave,
le facteurs socioculturelle telle que le niveau d'instruction
la considération ou perception de la maladie le sexe. Aussi les
femmes recourent à l'automédication plus que les hommes le niveau
de vie de ménage et enfin l'attitude de soignant ou prestataire à
l'instar du niveau de perception de la maladie et la région de
résidence sont les principaux déterminants aux recours à
l'automédication.
9. BANZA BAYA (1998) a mené une étude sur
l'instruction des parents et la survie des enfants au Burkina-Faso plus
précisément à Bobo-Dioulasso à l'aide de l'analyse
documentaire en comparent les conscient de mortalité des enfants entre 1
et 23 mois calculé selon les différentes catégories
d'instruction des parents en utilisant la méthode d'analyse multi
variée et la régression logistique, est arrivé à
des résultats qui suivent 82,7 %o . Considéré comme
étant la référence, le risque des décès en
courus par les enfants dont les pères a un niveau d'instruction
secondaire et plus ne représente qu'environ un tiers (36,3%), tandis que
les mères de même niveau d'éducation, le risque demeure
plus élevé
53
soit le deux tiers (66,6%). Les mères sans maris
exposent le plus leurs enfants au décès que les mères
mariées. Les risques de décès plus élevés
chez les mères dont l'âge est inférieur à 20 et
supérieur à 34.
2.6 Cadre de référence
Selon le sociologue américain E. R. Babbie cité
par Tshimungu F. (2011), un concept se définit par un ensemble de
variables statistiques caractérisées par des attributs (ou
modalités), il doit être opérationnel et relié
à une mesure empirique. La difficulté de la description et de
l'explication du concept repose alors sur le choix des variables et de ses
attributs qui sont eux mêmes reliés à d'autres concepts.
Nous avons opté pour la combinaison de trois cadres de
référence, à savoir : Le cadre conceptuel
multidimensionnel de la qualité des soins et modèle PR
ECEDE-PROCEED de Green et Kreuter.
2.6.1. Cadre conceptuel multidimensionnel de la
qualité des soins
Ce modèle est fréquemment utilisé, a
été proposé par Donabedian, caractérisé par
l'approche systémique à trois compartiments : Structure,
processus et résultats.
? En ce qui concerne la Structure
nous prenons en compte les intrants et ressources
nécessaires dont le SSC a besoin pour son fonctionnement afin
d'atteindre les but et objectifs poursuivis sur le plan de l'accès aux
soins et de soins de qualité.
? Pour ce qui est du Processus nous
pouvons noter la mise en oeuvre ou démarche nécessaire pour
atteindre les objectifs en rapport avec l'accessibilité
financière, géographique et la qualité de prestation.
54
? Quant aux résultats pour
cette étude, nous avons l'accès aux soins de qualité comme
résultats immédiats et la réduction de la
morbi-mortalité des enfants de 0 à 5 ans dans notre milieu
d'étude comme résultat final.
2.6.2. Cadre de référence
ministériel d'évaluation de la performance du système
public de santé et de services sociaux à des fins de gestion
(Ministère de Santé du Québec).
Ce cadre théorique que nous avons adapté
à notre étude se résume en quatre composantes, qui sont
les suivantes :
> L'état de santé et de bien-être de la
population concernée,
> Les déterminants relatifs à l'implantation
des Sites de soins communautaires,
> Les conditions structurelles du système de
santé,
> Les déterminants autres que ceux relatifs au
système de santé. 2.6.3. Le modèle PRECEDE-PROCEED
de Green et Kreuter :
Ce modèle est souvent utilisé pour planifier et
évaluer des programmes pour promouvoir la santé des populations
au Québec et ailleurs. Son intérêt réside, entres
autres, dans le fait qu'il dirige d'abord l'attention sur les résultats
plutôt que sur les intrants.
Pour ce qui nous concerne, dans cette étude, nous nous
intéressons à l'utilisation de ce modèle pour
évaluer l'influence des Sites des Soins Communautaires sur
l'accès aux soins de qualité. Il vise alors à voir comment
les Sites des Soins Communautaires améliorent l'accès aux soins
pour la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5
ans.
55
Ce cadre conceptuel de l'accès aux soins constitue un
outil particulièrement pertinent pour des décideurs politiques
analysant un système de soins dans sa globalité. Mais cette
approche ne permet pas de déterminer si l'accès aux soins est
insuffisant pour une population donnée : il met en évidence les
différences qui apparaissent pour des populations ayant des
caractéristiques contrastées.
Cette définition de l'accès aux soins rejoint la
construction de concepts en sciences sociales de G. Goertz (2005), puisque le
niveau constitutif est défini par l'ensemble des variables du
modèle et le niveau opérationnel est caractérisé
par les indicateurs d'équité d'accès aux soins en
analysant les corrélations obtenues entre l'utilisation des services et
les caractéristiques de la population et du système de soins.
L'intérêt principal de ce cadre conceptuel repose essentiellement
sur sa structure causale : l'objectif est à la fois de déterminer
pourquoi et comment les individus utilisent les services de soins.
Dans cette étude, à l'aide de ce modèle
conceptuel nous distinguons les variables explicatives et les variables
à expliquer. Les variables explicatives correspondent à un
accès potentiel tandis que les variables à expliquer
relèvent de l'accès réalisé sur le plan de
l'accès financiers, géographique ainsi que sur le plan de la
qualité des soins ou des prestations.
56
Figure 7 : La construction du concept
d'accès aux soins selon R. Penchansky et J. W. Thomas
(1981)
Accès aux soins
|
|
|
Accessibilité
|
Commodité
|
Capacité financière
|
|
Acceptabilité
|
|
Satisfaction concernant
|
|
Satisfaction concernant
|
|
Satisfaction concernant
|
|
Satisfaction concernant
|
La localisation du CS ou SSC selon le Lieu de résidence du
patient
|
Le temps
d'attente pour obtenir les soins
|
La couverture de la prise en charge
|
L'apparence du CS ou du SSC
|
|
|
|
|
|
|
Les difficultés pour se rendre au C.S ou SSC (distance,
obstacles)
|
Qualité du
prestataire de soins
|
|
Les tarifs de soins ou prise en charge
|
Lieu ou se situe le C.S ou SSC
|
|
La possibilité d'entrée en contact avec lui
Modalité de paiement de soins
La fréquentation au C.S ou SSC
Joy Raynaud (2013)
Niveau I
Niveau II Disponibilité
Niveau III Satisfaction
concernant
La possibilité d'obtenir des soins qualité
La disponibilité de l'IT ou RECOSITE
La connaissance de la localisation du C.S ou SSC
La possibilité
d'obtenir les soins en urgence
57
Les dimensions définies par R. Penchansky et J. W.
Thomas (1981) ont permis de clarifier le concept d'accès aux soins en
identifiant la nature des difficultés d'accès aux soins à
travers l'insatisfaction des patients. Cette approche est
particulièrement pertinente lorsque différents systèmes de
soins sont analysés : en France, la principale dimension
étudiée est celle de l'accessibilité à travers la
notion de distance, aux Etats-Unis, il s'agit de la capacité
financière des patients, tandis qu'au Royaume-Uni, les principales
difficultés des patients relèvent de la commodité
(délais longs pour une prise en charge).
Ici chez nous en République Démocratique du
Congo, le concept de l'accès aux soins est basée sur l'une
approche du système de santé, analysé à travers la
distance, le coût des soins ainsi la qualité des soins se
référant aux différents paquets d'activités suivant
les différents échelons du système de santé.
58
Structure Processus Résultats
Financement de soins
- Coût direct
- Coût indirect
- Niveau de vie de la
population
- Paiement de soins
- Paiement de frais de transport
- Satisfaction du coût de PEC
Offre de soins
- Possibilité obtenir les soins de qualité
- Disponibilité des intrants nécessaires
- Disponibilité des prestataires
Accès aux soins
de Qualités
- Prise en charge du palu
- Prise en charge de maladie diarrhéique
- Prise en charge des IRA
Réduction de la morbi - mortalité
des enfants
Localisation de SSC - Distance ménage-SSC
- Distance ménage-CS ou Hopital
- Moyen de transport utilisé par la population
- Rapprochement avec la famille
- Rapprochement avec la communauté
- Existence de moyen de transport
? Source : Modèle systémique de Donabedian et le
modèle d'accès aux soins de Penchansky et J. W. Thomas
59
2.7 Hypothèses
Au regard des différentes réalités de la
Zone de santé de Cilundu, les sites des soins améliorent
l'accessibilité aux soins de la population, comparativement à la
Zone de santé de Mukumbi se trouvant dans les mêmes conditions,
mais ne bénéficiant pas de l'implantation des Sites des soins
communautaires (2017).
Quant à la comparaison des données avant et
après l'implantation des Sites des Soins dans cette Zone de
santé, nous estimons qu'avec la prise en charge des Infections
respiratoires, les maladies diarrhéiques et le Paludisme sans oublier la
malnutrition il y a amélioration d'une manière remarquable de
l'utilisation de service de santé par population de cette entité
en général et celle des enfants de moins de 5 ans en particulier,
grâce à la réduction de la distance effectuée pour
atteindre les formations ou structures sanitaires et de
l'automédication.
2.7 Opérationnalisation de variables d'étude et
leurs indicateurs 2.7.1 Les variables d'étude
1. Caractéristiques sociodémographiques de la
population
2. Financement des soins
3. Offre des soins
4. Localisation des sites de soins
5. Accessibilité financière
6. Accessibilité géographique
2.7.2 Les indicateurs socio démographique
1. Age : Etant défini comme le temps
écoulé depuis la naissance d'un individu jusqu'au moment X.
Ainsi, on parle de l'âge exact, l'âge en révolue...
- Veuf (ve) : est toute personne qui a perdu son conjoint ou sa
conjointe donc son mari ou sa femme.
60
Pour ce qui nous concerne l'âge joue un rôle
important dans le vécu du responsable pouvant lui procurer une certaine
expérience dans la prise de décision en rapport avec la
santé dans le foyer ou le ménage.
2. Sexe : ensemble des caractères qui
permettent de distinguer le genre mâle et le genre femelle.
Dans le cadre de cette étude le sexe du responsable de
ménage est un déterminant non négligeable dans la prise de
décision en rapport avec la santé, dans la prise en charge du
coût ou dépense relative de la santé.
3. Etat ou statut matrimonial : C'est la situation
de l'enquêté par rapport au mariage dans la population
étudiée. Cette situation dépend de la législation
de chaque pays ou Etat.
La loi dans notre pays reconnait quatre statuts qui sont :
- le marié (e) toute personne liée à une
autre de sexe opposé suivant les trois formes de mariages qui sont :
Civil, Coutumier et religieux y compris l'union de fait,
- Célibataire inclut toutes les personnes qui ne sont
jamais mariées suivant les formes de mariage citées ci haut,
- Divorcé(e) c'est toute personne qui a rompue
juridiquement le mariage.
61
4. Niveau d'instruction : elle est une variable
importante à cause des changements qu'elle induit dans le comportement
des individus. Il est considéré en Afrique comme étant un
facteur de modernisme et d'affranchissement des valeurs et normes
traditionnellement africaines.
L'instruction est aussi un moyen qui favorise à une
mère, le développement des capacités lui permettant de
jouer un rôle important dans la réduction de la mortalité
infantile en favorisant le rejet de certains comportements normatifs
traditionnels néfastes à la survie des enfants.
Elle favorise la prise de décision en ce qui concerne
le recours ou choix pour les soins en cas de maladies chez les enfants en
particulier et pour les membres du foyer en général.
5. Occupation : Elle sous entend toute
activité génératrice de revenus ou des recettes en terme
financier qui détermine le degré de participation des individus
à la vie économique de la famille ou de la communauté.
Elle est l'un des indicateurs de la santé dans une
communauté ou une famille par le fait qu'elle est à la base du
niveau ou degré de la prise en charge du coût de la santé
dans le ménage.
6. Religion : selon le Larousse (2015) c'est
l'ensemble de dogmes et des pratiques établissant le rapport de l'homme
avec la divinité ou le sacré.
Elle joue un rôle important dans les différences
des comportements qu'on observe car elle influence négativement ou
positivement la prise de décision dans le domaine de la santé
suivant la
62
conception qu'à chaque religion sur la santé,
l'homme, la maladie, la vie et mort.
2.7.3 Les indicateurs de l'accès aux
soins
1. Le coût de soins avant l'implantation de SSC :
C'est une somme d'argent qu'un responsable de ménage
déboursait avant pour les soins ou la prise en charge de l'enfant de 0
à 5 ans.
2. Le coût de soins après l'implantation de
SSC : C'est une somme d'argent qu'un responsable de ménage
débourse aux Sites de Soins communautaire pour les soins ou la prise en
charge de l'enfant de 0 à 5 ans.
3. Le coût de transport vers le lieu de l'offre de
soins : c'est une somme d'argent déboursée par le
responsable de ménage pour le déplacement avec l'enfant vers la
formation ou le site de soins pour la raison de la prise en charge.
4. Le modèle de paiement de soins : Dans le
cadre de notre étude c'est la manière dont le ménage
s'acquitte de frais de soins ou de la prise en charge. Ce paiement peut
être la tarification par acte, forfait par cas et le forfait pour
l'ensemble des cas.
5. La satisfaction en rapport avec le coût des
soins : Pour ce qui concerne cette étude, c'est un sentiment de
contentement ou de mécontentement des parents ou responsables de
ménage en rapport avec les soins des enfants des enfants de 0 à 5
ans soit au niveau de Sites de Soins communautaire ou au Centre de
santé.
63
6. Le poids du paiement dans le ménage : pour
ce qui nous concerne, par poids du paiement, nous sous-entendons la
manière dont le responsable supporte la charge du coût des soins
sur le ménage.
7. La disponibilité des intrants dans les
formations sanitaires : Ce ci se rapporte à la bonne gestion de
stock des intrants au niveau des Sites de soins communautaires ou des Centres
de santé.
8. La distance entre le ménage et le SSC :
c'est l'écart de longueur qui sépare la résidence des
enfants la plus éloignée et le Site de Soins Communautaire.
9. La distance entre le ménage et le CS :
c'est l'écart de longueur qui sépare la résidence des
enfants la plus éloignée et le Centre de santé.
10. Existence des moyens de transport dans le village :
C'est présence des engins de locomotion pour le déplacement
de la population en général.
11. Organisation du système de transfert :
C'est la façon dont les cas graves détectés sont
référés au centre de santé et/ou à
l'hôpital pour les Soins appropriés.
12. Existence de fiche de prise en charge : Ceci se
rapporte à l'utilisation de fiche pour la prise en charge des malades au
niveau des Sites de soins communautaires ou des Centres de santé.
13. La satisfaction de la qualité de prestations
au SSC : c'est un sentiment de contentement ou de mécontentement
des parents ou responsables de ménage en rapport avec les soins des
enfants des
64
enfants de 0 à 5 ans soit au niveau de Sites de Soins
communautaire ou au Centre de santé.
CONCLUSION PARTIELLE
Un certain nombre des concepts ont été
définis dans ce chapitre, il s'agit de : l'implantation, Site de soins,
communauté, accès aux soins.
Dans l'aperçu théorique, nous avons parlé
d'abord du système de santé en mettant un accent sur son
évolution en RDC, ses piliers, sa base qui est les Soins de santé
primaire.
Ensuite, c'est le tour de la couverture sanitaire universelle
précisément sa définition, son but et ses objectifs, ses
piliers...suivie de l'organisation et fonctionnement de Sites des soins
communautaires, les études antérieures, le cadre de
référence, les hypothèses pour enfin terminer par
l'opérationnalisation de variables et leurs indicateurs.
65
CHAPITRE TROISIÈME : DE LA
METHODOLOGIE
Pour ce qui concerne ce chapitre, nous parlons de la
description du terrain d'étude, du devis de recherche, Méthode et
technique, Population et échantillon, Considération d'ordre
éthique, Déroulement de l'enquête ainsi le Plan d'analyse
des données.
3.1. Devis de la recherche
En ce qui concerne le devis de notre recherche, nous pouvons
signaler que c'est une étude quantitative quasi expérimentale
établissant
66
la corrélation entre l'implantation des Sites de Soins
communautaires et l'accès aux soins dans la Zone de santé de
Cilundu d'une part, et celle de Mukumbi pour le contrôle de variables
étrangères d'autre part.
Cette comparaison vise à établir une
différence entre les deux populations, celle de la Zone de santé
bénéficiant de l'implantation de Sites de Soins communautaires et
celle de la Zone de santé qui n'en a pas
bénéficié.
Ce devis de recherche répond aux critères de
validité qui suivent : la crédibilité, la
transférabilité, la fiabilité et confirmabilité.
Comme nous l'avons dit précédemment cette
étude comparative se déroule dans la province du Kasaï
oriental, plus précisément dans la Zone de Cilumbu située
dans le territoire de Miabi pour le groupe concerné par les Sites de
soins communautaires et la Zone de santé de Mukumbi dans le territoire
voisin de Lupatapata.
L'étude concerne les parents ou responsables des
enfants de 0 à 5 ans bénéficiaires de l'implantation Sites
de Soins communautaires et ceux qui n'en bénéficient pas.
A l'aide d'un questionnaire d'enquête et une grille
d'analyse documentaire nous avons collecté les données en rapport
avec l'accès aux soins de ces enfants en vue d'obtenir les
résultats pouvant être diffusés et permettre aux
décideurs de prendre des dispositions nécessaires.
67
Sou
3.2. Description du terrain d'étude
Notre étude se déroule dans la Province du
Kasaï Oriental, plus précisément dans deux Zones de
santé rurale, celle de Cilundu et de Mukumbi, situées
respectivement dans le Territoire de Miabi et Lupatapata. Ce deux Territoires
ont presque les mêmes réalités et les mêmes
caractéristiques.
3.2.1. La Zone de santé de Cilundu 1.
Situation géographique
La zone de santé est dans le territoire de MIABI, la
superficie est de 1069 Km.
68
Figure 9 : La Zone de santé de Cilundu
Source : Rapport de la Zone de santé (2017)
2. Situation politico administrative et sécuritaire
La Zone de Santé de Cilundu est l'une et la plus grande
de deux Zone de santé du territoire de Miabi. Elle Couvre trois secteurs
administratifs dont : Secteur de CILUNDU, Secteur de MOVO NKATSHIA et Secteur
de CIJIBA.
Dans le Secteur de Cilundu où se trouvent le bureau
central et l'hôpital général de Référence de
la Zone de Santé qui porte le même nom. Elle est dirigée
selon les normes de l'organisation du système de santé de
santé en République démocratique du Congo par une Equipe
Cadre de la Zone composée de 5 personnes sous la coordination du
Médecin chef de Zone de santé. A cette équipe, 10 autres
cadres se sont vus être ajoutés pour ainsi la renforcer, ce qui
donne un total de 15 personnes.
Elle est subdivisée en 15 Aires de Santé
reparties dans les trois secteurs ci-haut cités et contient chacune d'un
Centre de santé pilote ou de référence, les Postes de
santé, Dispensaires ainsi que les Sites de Soins Communautaires.
69
Cette Zone de santé a connu des troubles pendant trois
mois dus à l'incursion des miliciens du Chef coutumier KAMUENA NSAPU.
Cette situation a paralysée les activités dans toute la zone en
général et des déplacements très remarquable de la
population dans Huit aires de santé dont : CILUNDU, KASANGA, LUANGA,
BASHINGALA, CIJIBA, Bakua MBUYI, CILOBA et BK MULUMBA.
3. Situation socio-économique
La Population qui au départ est pauvre et vivant
essentiellement de l'exploitation artisanale des diamants et de l'agriculture
de subsistance ainsi que les petits commerces, a été
secouée par des conséquences due à la situation
sécuritaire et l'instabilité de dollars américains.
Dans cette Zone de Santé, il n'existe ni de grands
marchés ni d'industries ou grandes entreprises. L'Administration
publique y est représentée à un plus bas échelon et
dont la plupart sont déjà vieux et éligibles à la
retraite.
Avec l'exode rural et déplacement massif des
populations vers d'autres cieux où elles trouvent mieux, notamment la
ville Mbuji-mayi et ailleurs la situation économiques de cette zone est
ainsi désastreuse.
4. Situation sanitaire
A ce sujet, la zone de santé n'a pas connu des
épidémies en 2016 et 2017, mais des situations d'urgences sont
connues pendant le troisième trimestre 2016 et le deuxième
trimestre 2017 et la zone de santé
70
continue à enregistrer les cas des maladies
(malnutritions, Paludisme et autres) qui parfois sont conséquentes
à l'insécurité.
Les 5 maladies les plus courantes sont : le paludisme,
l'infection respiratoire, la fièvre typhoïde, la malnutrition et la
diarrhée.
Le taux de malnutrition globale est estimé à 20%
soit 3% pour la malnutrition sévère et 17 % pour la malnutrition
modérée. Ces différents taux peuvent être vus
à la hausse étant donné que beaucoup des ménages
sont encore en déplacement, beaucoup des maisons brulées, etc.
N.B : Les projets d'urgences, essentiellement les FONDS CERF, ont
servi la zone dans les différents projets dont la réhabilitation
Nutritionnelle dans 4 Aires de santé (UNICEF et APEDE), Soins de
santé primaires pour les déplacés dans 5 Aires de
santé (OMS et ADRA), Lutte contre les violences sexuelles dans 3 Aires
de santé (UNFPA, APSME et Care international), Urgences WASH dans 2
Aires de santé (UNICEF et SDC).
Toutes ces interventions sont d'une durée de moins de 6
mois mais les besoins persistent.
Ainsi l'accès aux soins médicaux est -il
resté très difficile pour une zone où la subvention des
soins est inférieure à 50%/ avec le programme signature de SAVE
THE CHILDREN, soit 4 Aires de santé sur 15.
Tableau I : Les Aires de santé selon les Secteurs
|
Secteurs
|
Aires de Santé
|
Pop 0 à 5 ans
|
Nbre des SSC
|
°
|
|
|
|
|
71
1
|
Cilundu
|
Cilundu
|
440
|
04
|
Kasanga
|
492
|
04
|
Luanga
|
930
|
03
|
2
|
Cijiba
|
Bkua Mbuyi
|
1469
|
07
|
Ciloba
|
488
|
03
|
Cijiba
|
2110
|
13
|
3
|
Movo Nkatshi
|
Bashingala
|
1037
|
05
|
Kaleya
|
563
|
03
|
Bkua Mulumba
|
1372
|
06
|
Bkua Kamba
|
140
|
01
|
Bkua Kasanga
|
492
|
04
|
Bkua Mpemba
|
|
02
|
Monka
|
|
02
|
Bkua Nsumba
|
522
|
02
|
Bkua Nsambua
|
223
|
01
|
TOTAL
|
9785
|
52
|
72
3.1.1. La Zone de santé de Mukumbi
1. Données géographiques et carte de la zone de
santé
La Zone de Santé (ZS) de MUKUMBI est une ZS rurale
située dans le territoire de LUPATAPATA, dans la province du Kasaï
Oriental en République Démocratique du Congo (RDC). Sa superficie
est de 3.015 km2 avec une population qui s'élève
à 156.658 habitants, soit une densité d'environ 52 habitants au
km2. Elle est limitée :
- Au Nord par la ZS de LUBUNGA (Kasaï central) et la ZS de
PANIA MUTOMBO(Sankuru)
- Au Sud par les ZS urbaines de la MUYA, LUKELENGE, DIULU,
BIPEMBA, et MPOKOLO
- A l'est par les ZS de CITENGE et BIBANGA et
- A l'ouest les ZS de TSHISHIMBI et KABEYA KAMUANGA.
Cette zone connaît un climat tropical humide avec deux
saisons : La saison de pluie qui va de Septembre à mi - Mai (#177; 7,5
mois) et la saison sèche qui s'étend de mi-Mai à Aout
(#177; 3,5 mois). Le relief est constitué des plaines, plateaux et
montagnes entrecoupés des vallées. La végétation
reste dominée par la savane herbeuse et boisée sur un sol
argilo-sablonneux. Sur le plan hydrographique, la zone est entourée et
traversée par plusieurs rivières dont les principales sont
Sankuru, Muya. MUKUMBI a 210 sources d'eau dont 2 ont été
aménagées en 2003 par les Fonds Médical Tropical (FOMETRO)
qui est une organisation qui s'occupait de la prise en charge de la
Trypanosomiase (THA).
73
La ZS de MUKUMBI est accessible par la voie routière et
fluviale. L'activité principale de MUKUMBI reste l'extraction artisanale
des diamants. Par conséquent, c'est plus les petits enfants qui sont
à côté des grands parents et les plus grands restent en
ville avec leurs parents. MUKUMBI connaît une période de soudure
allant de mi-Août à novembre, correspondant aux travaux
préparatoires des champs et de semis.
Cette ZS compte au total 16 aires de santé avec 27
structures sanitaires rapportant au SNIS. Son bureau central se situe à
environ 15km de la ville de Mbujimayi.
2. Données démographiques
La répartition de la population par tranches
d'âge (voir le tableau 4 en annexe)
Source : Rapport annuel de la Zone de santé
2017
3. Données socioculturelles
? Principaux groupes ethniques : LUBA, SONGYE, TETELA,
? Principales langues parlées : TSHILUBA, SONGYE,
TETELA,
SWAHILI, LINGALA,
? Principales religions : Christianisme, Islam,
? Us et coutumes qui ont un impact sur la santé de la
population : Mariage précoce, Comportement sexuel à risque,
polygamie, refus de soins (barrières culturelles), accouchement à
domicile, non scolarisation de la jeune fille,
74
? L'activité principale de la population de MUKUMBI
étant l'exploitation artisanale du diamant, la situation
socio-économique reste précaire avec faible niveau des revenus
dans les ménages ayant un grand impact sur la santé
(malnutrition, faible utilisation des services de santé, ect.)
4. Données épidémiologiques
Tableau II : Pathologies dominantes selon la
morbidité (cinq)
N°
|
Pathologies
|
Nbre de cas
|
Proportion
|
01
|
Paludisme
|
14156
|
53.5%
|
02
|
IRA
|
3518
|
13.3%
|
03
|
Diarrhée simples
|
3213
|
12.0%
|
04
|
Malnutrition
|
2893
|
19.9%
|
05
|
Fièvre typhoïde
|
2655
|
10.3%
|
Total
|
26435
|
100.0%
|
Pathologies dominantes selon la mortalité
|
01
|
Paludisme
|
8
|
61.5%
|
02
|
Diarrhées simples
|
4
|
30.7%
|
03
|
Fièvre typhoide
|
1
|
7.8%
|
Total
|
13
|
100.0%
|
Source : Rapport annuel de la Zone de santé
2017
5. Données sanitaires de la zone de santé
Les aires des santés de la zone de santé compte
16 aires de santés fonctionnelles couverte chacune par un centre de
santé. Elle compte 27 formations sanitaires qui rapportent au SNIS (16
centres de Santé, 1 HGR, 2 Centres hospitaliers de
référence et 8 postes de santé).
Source : Rapport annuel de la Zone de santé
2017
75
Tableau III : Liste des AS avec
population, voies d'accès de supervision et distance par rapport au
Bureau Central de la ZS
N°
|
AIRES DE SANTE
|
Pop.T ot
|
Voies d'accès
|
Distance entre le CS et BCZ en km
|
Observation
|
01
|
Bk Bisampu
|
8984
|
Route
|
4
|
Délabrée
|
02
|
Bk Mbuyi
|
16450
|
Route
|
70
|
Délabrée
|
03
|
Bk
Mulumba
|
9928
|
Route
|
13
|
Délabrée
|
04
|
Kalamba
|
8631
|
Rivière
|
88
|
Par pirogue
|
05
|
Kamaleka
|
6227
|
Route
|
10
|
Délabrée
|
06
|
Kanyenga
|
6876
|
Rivière
|
55
|
Par pirogue
|
07
|
Kambanga
|
11624
|
Route
|
80
|
Délabrée
|
08
|
Kankelenga
|
13563
|
Route
|
40
|
Délabrée
|
09
|
Kapiandolo
|
8405
|
Rivière
|
42
|
Par pirogue
|
10
|
Katekelayi
|
8129
|
Route
|
4
|
Délabrée
|
11
|
Lubanga
|
6908
|
Route
|
18
|
Délabrée
|
12
|
Mibale
|
7998
|
Rivière
|
60
|
Par pirogue
|
13
|
Mines 45
|
11109
|
Rivière
|
99
|
Par pirogue
|
14
|
Tshikama 1
|
7433
|
Route
|
0
|
Délabrée
|
15
|
Tshilunde
|
14852
|
Route
|
73
|
Délabrée
|
16
|
Tshiovo 3
|
9451
|
Route
|
43
|
Délabrée
|
TOTAL
|
156568
|
|
|
|
76
3.3. Méthode et technique
? C'est une étude évaluative du type
quasi-expérimental s'inscrivant dans le cadre de l'approche
corrélative évaluative et confirmative entre implantation des SSC
et l'amélioration de l'accès aux soins.
Pour notre étude cette méthode a consisté
à faire une évaluation et une comparaison croisée de
l'accès aux soins des enfants de 0 à 5 ans vivant dans la Zone de
santé concernée par l'Implantation des Sites de soins
communautaires, avant et après l'implantation d'une part, et cette Zone
de santé concernée à celle non concernées par les
sites de soins communautaires d'autre part.
? Cette approche sera soutenue par l'analyse documentaire et
l'interview structurée à l'aide d'une grille d'analyse et d'un
questionnaire guide d'entretien.
En ce qui concerne l'analyse documentaire, nous avons eu
à collecter certaines données dans les archives : les
différents documents en rapport avec les sites des soins communautaires
et les statistiques telles que les effectifs de malades reçu en
consultation, les protocoles de prise en charge, l'évaluation de
performance de sites, médicaments utilisés...
Tandis que l'interview a consisté à collecter
à l'aide d'un jeu « question-réponse » accordé
aux responsables ou parents des enfants de 0 à 5 ans, dans les deux
groupes des populations bénéficiaires et non
bénéficiaires de l'implantation de sites de soins
communautaires.
Cette population est appariée à celle de la Zone de
santé de Mukumbi, à 1 contre 2 soit 296 personnes pour
responsables des
77
3.4. Population et Echantillon 3.4.1 Population
:
? Cette étude évaluative et comparative se fait
sur la population de la Zone de santé de Cilundu qui
bénéficie de Sites de soins communautaires face à celle de
Mukumbi qui n'en bénéficie pas.
? Elle se compose d'une part, des Infirmiers Titulaires, et
d'autre part, des responsables de ménages ayant les enfants
âgés de 0 à 5 ans, bénéficiaires de
prestations de soins de la Zone de Santé de Cilundu, contre ceux de
Mukumbi.
3.4.2 Echantillon :
Comme échantillon, nous avons retenu pour ce qui
concerne le premier groupe de la Zone de Santé de Cilundu que nous
considérons comme les exposés ou les cas, 148 personnes reparties
de la manière suivante:
? 15 Aires de santé, uniquement celles qui ont
bénéficié de l'implantation de Sites des Soins
communautaires pour ce qui concerne les données en rapport avec
l'analyse documentaire.
? 148 responsables des ménages ayant les enfants
âgés de 0 à 5 ans bénéficiant de
l'implantation des Sites des Soins Communautaires.
78
ménages non bénéficiaires des Sites de Soins
Communautaires et 15 pour l'analyse documentaire.
Ainsi, notre échantillon total pour cette étude est
de 444 personnes réparties dans les deux groupes correspondants aux
Zones de Santé retenues pour mieux établir la comparaison
évaluative, de la
manière suivante : pour chaque enquêté de
Cilundu deux correspondant de la zone de santé de MUKUMBI.
3.4.3 Technique d'échantillonnage
Eu égard à cette complexité de notre
échantillon, nous avons utilisé les types
d'échantillonnage probabiliste exhaustif et en grappe.
? En ce qui concerne l'échantillonnage probabiliste
exhaustif, nous avons considéré tous les prestataires des soins
dans les deux populations étudiées.
? Pour ce qui est de l'échantillonnage probabiliste en
grappe dans la population bénéficiaire des soins, nous avons
procédé
par tirage proportionnel à la taille des Aires de
santé.
Z Z P p
2. ( ? ) . . (1 ? )
a b
( P P )
o ? 1
3.4.4 Calcul de l'échantillon
Notre échantillon est calculé en nous servant de
formules
statistiques suivantes pour les études cas/
témoins:
Po ? P1
P OR
o -
1 ? [( P . OR -
1)]
n = 2 2
n : taille de l'échantillon ;
79
Zá : La valeur de Z pour le risque de
première espèce (pour á de 5%, Zá = 1,96);
Zâ : La valeur de Z pour une puissance
de 1- â (pour la puissance de 80%) ; â est de 0,20 donc Zâ
est de 0,8;
Po : proportion des témoins non
concernés; ce sont des responsables des enfants de 0 à 5 ans
résidant dans une Zone de santé n'ayant pas
bénéficié de l'implantation de Sites des soins
Communautaires.
P1 : proportion attendue de sujets
concernés parmi les cas, donc parmi les responsables des enfants vivant
dans les Aires de santé ayant bénéficié de
l'implantation des Sites de Soins Communautaires;
P : proportion de sujets concernés
dans les deux groupes (concernés et non concernés);
OR : (odd ratio) rapport de cote entre les
deux proportions. L'OR minimum pour cette étude est de 2;
P1= P.OR = 0,5.2 = 1 = 0,67
1+Po (OR-1) 1+0,5(2-1) 1,5
P = Po+P1 = 0,5+0,67 = 0,585
2 2
q = 1- 0,585 = 0,415
n = 2(1,96+0,84)2. 0,585 . 0,415 = 3,80612
= 131,7 environ 132
(0,5 - 0,67)2 0,0289
? Pour vérifier ce calcul de l'échantillon, nous
avons fait recours au
logiciel Epi info 6, version 6,4 qui a donné une
taille de 148.
148 / 52 = 2,8 environ 3 responsables de ménage ou
parents des enfants à enquêtés par Site de soins.
80
? Ainsi, l'appariement de chaque cas se fera avec deux
témoins, ce qui donne un échantillon total de 444 unités
statistiques.
? En ce qui concerne l'analyse documentaire, nous avons pris
en compte toutes les 15 Aires de santé et le Bureau central de la Zone
de santé de Cilundu.
Pour constituer notre échantillon, nous avons
procédé à la technique d'échantillonnage à
plusieurs degrés dans les deux Zones de santé qui sont celles de
Cilundu et de Mukumbi avec 148 enquêtés pour chacune et ce de la
manière suivante :
1èr degré : ce sont les 30 Aires de santé
en raison de 15 pour la Zone de santé Cilundu et 15 pour celle de
Mukumbi ;
2ème degré : Les 52 Sites de soins
communautaires pour le premier groupe soit la Zone de santé de Cilundu
repartis inégalement dans les 15 Aires de santé de Cilundu ;
3ème degré : Les 444 responsables des enfants de
0 à 5 ans pour les deux groupes en raison de 148 pour Cilundu et 296
pour Mukumbi. Ainsi, pour chaque Site de soins 3 unités statistiques
sont prises au hasard, donnant de ce fait un effectif proportionnel à la
taille de chacune des Aires de santé qui composent la Zone de
santé de Cilundu.
Pour obtenir notre échantillon nous avons
procédé de la manière suivante :
81
Ainsi pour déterminer le pas de sondage nous avons
utilisé la population des enfants de moins de 5 ans de chaque Site des
soins divisée par 3 afin d'obtenir l'intervalle dans lequel, nous avons
tiré au hasard un nombre qui nous a servi de pas de sondage.
Voici la présentation de la population et
échantillon tels que repartis dans différentes Aires de
santé de la Zone de santé de Cilundu :
Tableau IV : Répartition de l'échantillon selon les
différentes AS.
Aires de santé
|
Population de 0 à 5 ans
|
Nbre de SSC
|
Effectif par AS
|
Effectif cumulé
|
Bkua Mulumba
|
1372
|
6
|
17
|
17
|
Bkua Nsambua
|
223
|
1
|
3
|
20
|
Bkua Kamba
|
140
|
1
|
3
|
23
|
Bkua Nsumba
|
522
|
2
|
6
|
29
|
Bkua kasanga
|
492
|
4
|
11
|
40
|
Kaleya
|
563
|
3
|
8
|
48
|
Bkua Mbuyi
|
1469
|
5
|
14
|
62
|
Ciloba
|
488
|
3
|
8
|
70
|
Luanga
|
930
|
3
|
8
|
78
|
Cilundu
|
440
|
4
|
11
|
89
|
Cijiba
|
2110
|
11
|
33
|
122
|
Bashingala
|
1037
|
5
|
14
|
136
|
Monka
|
|
2
|
6
|
142
|
Bkua Mpemba
|
|
2
|
6
|
148
|
Total
|
|
52
|
148
|
148
|
Sources : Nos calculs Statistiques
Sont exclus de notre échantillon, tous les cas ne
répondant pas aux critères précités.
82
3.4.5 Critères d'inclusion et d'exclusion :
1° Inclusion
Est inclus dans notre échantillon :
Pour le premier groupe de Cilundu :
- tout parent ou responsable d'un enfant âgé de 0
à 5 ans ayant bénéficié ou non de prestation
sanitaire au niveau de SSC dans la Zone de santé Cilundu,
- résidant dans l'une des Aire de Santé de cette
Zone depuis au moins deux ans avant l'implantation de SSC,
- ayant une conscience lucide au moment de l'étude et
disposer à répondre librement à notre questionnaire
d'enquête.
Pour le deuxième groupe de MUKUMBI :
- tout parent ou responsable d'un enfant de 0 à 5 ans
ayant bénéficié de prestation sanitaire pour paludisme,
maladies respiratoires et diarrhées,
- résident dans l'une des Aires de santé de la
Zone de santé de Mukumbi depuis au moins les deux derniers ans,
- ayant une conscience lucide au moment de l'étude et
étant disposé à répondre librement à nos
questions.
2° Exclusion :
83
3.5 Considération d'ordre
éthique
Nous ne pouvons pas nous passer de cette règle
étant donné que notre étude se fait sur les êtres
humains qui ont droit au respect de leur consentement libre et
éclairé, la confidentialité et la pudeur.
C'est ainsi que notre enquête s'est
déroulée dans le respect strict de ces principes :
? En ce qui concerne le consentement libre et
éclairé, notre instrument de collecte des données,
après son élaboration a été soumis à notre
équipe d'encadrement et autres experts dans ce secteur pour son
approbation, par manque d'une Comité d'éthique
opérationnel à notre porté. Pour ce faire, un formulaire
de consentement dont copie en annexe, a été conçu et fait
signer par tous les enquêtés après les explications en
rapport avec les objectifs de la recherche, son déroulement ainsi que
certains points sensibles.
? Pour ce qui est de la confidentialité et pudeur nous
avons ténu cette règle en garantissant l'anonymat à tous
les enquêtés et la discrétion sur les informations qu'ils
nous fournissent.
3.6 Méthode, techniques et instrument de collectes
de données
3.6.1 Méthode
Pour ANCELLE, T. (2011), une enquête
cas / témoins est une manière de mesurer une association entre la
présence d'un facteur de risque et la survenue d'une maladie, consiste
à comparer la fréquence d'exposition au facteur parmi un groupe
de malades par rapport à un groupe de sujets non malades choisis comme
témoins.
84
Dans le cadre de notre étude Cette approche comparative
consiste à dégager l'influence des Sites des soins communautaires
sur l'accès aux soins chez les enfants de 0 à 5 ans en comparant
deux groupes. D'une part, les parents ou responsables des enfants vivant dans
la Zone de santé ayant bénéficiés de l'implantation
des Sites des soins communautaires que nous avons considérés
comme les « cas » et d'autre part, ceux des
enfants vivant dans une autre Zone de santé non
bénéficiaires des Sites des soins, que nous considérons
comme « les témoins ».
3.6.2. Technique de collecte
Nous avons utilisé la triangulation de technique de
collecte des données à savoir le questionnaire guide d'interview
et l'analyse documentaire :
? La première technique nous a permis de colleter les
données en rapport avec l'accès aux soins sur le plan de
l'identification des enquêtés, des aspects financiers,
géographiques et ceux en rapport avec l'offre de soins.
? La deuxième nous a aidé à obtenir les
données complémentaires relatives aux aspects
énumérés précédemment et qui ne pouvaient
pas être obtenus par la première technique, dans les Aires de
santé de la Zone de santé de Cilundu.
3.6.3 Instruments de mesure
Nous avons utilisé un questionnaire
guide d'interview comme instrument.
85
1° Origine de l'instrument :
Pour la conception de notre instrument, nous nous sommes
inspirés de l'instrument utilisé dans l'enquête sur les
difficultés d'accès aux soins par Association Etudes et
Consommation CFDT du Languedoc Roussillon (2007).
Cette enquête de Roussillon avait pour but de recueillir
des cas concrets de difficultés rencontrées par les usagers,
depuis la mise en place de la réforme de l'assurance maladie en janvier
2006 et la nouvelle convention médicale.
Nous nous sommes aussi inspirés des instruments
utilisés dans certaines études comme celles de MIAKA MIA BILENGE
(2001) et de MPEMBU KONYI (2008), toutes, conduites en RDC.
Ainsi, de ces deux documents de base a découlé
notre questionnaire d'enquête et ses annexes que nous avons adapté
à la réalité de notre étude.
En ce qui concerne la grille d'analyse documentaire, nous nous
sommes inspirés pour son élaboration au modèle
utilisé par l'Unicef.
2° Description de l'instrument
:
L'instrument de notre étude est un questionnaire guide
d'interview directive comportant des questions fermées destinées
aux parents ou responsables des enfants de 0 à 5 Ans de la Zone de
santé de Cilundu, ainsi que aux parents ou responsables de ceux de la
Zone de santé de Mukumbi. Ce guide, en dehors de consignes et
identités de
86
l'enquêteur comporte quatre parties pour la
première série adressée aux parents :
- Identification de l'enquêté - Accessibilité
financière,
- Accessibilité géographique et - Offre de
soins.
Tandis que la deuxième série qui concerne
l'analyse documentaire utilisée pour la collecte des données dans
la documentation et archives diverses au niveau de Centres de santé
pilotes des Aires de santé de Cilundu, comportant les
éléments nécessaires pouvant compléter nos
données. Ces éléments sont essentiellement en rapport avec
les statistiques fréquentation ou utilisation de structure de
santé, le protocole de prise en charge , les médicaments
utilisés , la performance de site de soins etc.
3° Mesure de la validité et
fiabilité de l'instrument
Pour être convaincu de la validité du contenu et
la fiabilité de notre instrument, il nous a été
impérieux de le soumettre à l'appréciation aux avis des
experts et en suite le tester avant son application sur terrain. Les experts
qui ont eu à émettre leurs avis sur cet outil sont à trois
: un Docteur de thèse en Sciences Infirmières, Docteur de
thèse en santé publique et épidémiologie, un
maître en philosophie et un Médecin pédiatre cadre de
Direction au Ministère de la santé, dans le but de voir si le
contenu du questionnaire était conforme aux exigences de questions de
recherches scientifiques, à l'objet de la recherche et voir s'il pouvait
répondre aux questions de recherche.
87
Sur base de leurs observations et remarques nous sommes
arrivés à mieux orienter et adapter cet instrument, avant de le
soumettre à la pré enquête dont les résultats nous
ont confirmé sa validité et sa fiabilité.
Pour déterminer le degré de désaccord,
nous avons fait recours au test de corrélation de KAPPA à l'aide
de la formule suivante :
K = Cc - Ca 1 - Ca
K = Coefficient Kappa qui s'exprime entre -1 : Discordance
absolue et +1 : Concordance absolue.
Cc = Coefficient de concordance qui se calcule de la
manière suivante :
Nbre de Q concordantes L'ensemble des Q
Ca = Concordance attendue qui se calcule quant à elle de
la manière suivante:
t1.n1 + t2.n2 + t3.n3...
N2
Autorisations de l'Ecole Doctorale de l'ISTM-Kinshasa, nous
avons obtenu le visa du Chef de Division provinciale de la Santé de la
Province
88
Tableau V : Résultat de pré
enquêté pour la validité et la fiabilité de
l'instrument
1èr
Correcteur
2ème
|
Accord
|
A reformuler
|
Désaccord
|
Total
|
Accord
|
26
|
0
|
0
|
26
|
A reformuler
|
0
|
2
|
0
|
2
|
Désaccord
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Total
|
26
|
2
|
1
|
29
|
Cc = 26/29 = 0,9
Ca = 26×26 + 2×2 + 1×1
/292= 0,81
K = 0,9 - 0,81 = 0.09 = 0.47
1 - 0,81 0.19
A la lumière de ce qui précède, nous
constatons que le degré de désaccord est de 3.4% contre 96.6%
d'accord et le coefficient Kappa est de 0,47 une valeur qui se situe entre -1
et +1, ce qui fait de cet instrument, valide et fiable pour notre étude
avec une concordance absolue de 96.6%.
3.7 Déroulement de l'enquête 3.7.1 Autorisation de
recherche
Après l'obtention de la lettre de recommandation des
89
du Kasaï Oriental, ce qui nous permis de descendre sur
notre terrain d'enquête qui sont la Zone de santé de Cilundu et
celle de Mukumbi où nous avons été reçu aux Bureaux
centraux de ces deux Zones respectivement par les Médecins chef de Zone
de santé en compagnie de leurs collaborateurs impliqués
directement ou indirectement dans notre recherche.
3.7.2 Pré enquête
D'abord nous allons procéder par une
pré-enquête en vue de pré-tester et valider nos instruments
sur le terrain en tenant compte de difficultés en rapport avec la
compréhension des questions et des réponses.
La réalisation de la pré - enquête s'est
fait auprès de 30 parents ou responsables des enfants de 0 à 5
ans qui avais les mêmes caractéristique que les répondants
à l'enquête proprement dite, dont 15 qui vivent dans les AS qui
ont bénéficié de l'implantation de Sites de soins
communautaires en dehors de la zone de santé de Cilundu et 15 autres
résidant dans la Zone de santé non bénéficiaire de
ces Sites de soins en dehors de la zone de santé de MUKUMBI.
La pré -enquête proprement dite s'est
déroulée pendant trois jours soit du 2 au 4 Octobre 2017 et les
résultats nous ont permis de rajuster la formulation de certaines
questions a fin de faciliter leur compréhension auprès des
enquêtés. Aussi apprécier les conditions relatives à
l'application de la méthode et technique utilisées dans la
réalisation de cette étude et en fin inventorier tout le contour
en rapport avec le
90
déroulement de l'enquête. Ainsi, nous avons
obtenu la version finale de notre instrument.
3.7.3 Enquêtes proprement dites
Cette enquête s'est déroulée dans les
Aires de santé qui ont bénéficié des Sites de soins
communautaires dans la Zone de santé de Cilundu d'une part et celles de
la Zone de santé de Mukumbi non bénéficiaires de
l'implantation de Sites des Soins de santé, d'autre part.
Avec l'aide d'une équipe de 20 enquêteurs
composés des Infirmiers des niveaux A1 et A2 recrutés sur place
dans les Zones de santé en raison de 15 pour Cilundu et 5 pour Mukumbi.
Ces enquêteurs ont été formés sur la manipulation de
l'instrument de collecte des données et les exigences relatives à
la passation du questionnaire auprès des enquêtés.
L'enquête proprement dite s'est déroulée
pendant une période de 2 mois, soit du 15 juillet au 15 septembre 2018,
sur l'ensemble de deux Zones de santé concernées par notre
étude dans la Province du Kasaï oriental.
Suivant la méthode probabiliste de tirage
proportionnelle à la taille évoquée
précédemment, 30 Aires de santé ont été
concernées par cette enquête, en raison de 15 pour chacune des
Zones de santé.
Les parents ou responsables des enfants de 0 à 5 ans
résidant soit dans l'une ou dans l'autre Zone de santé
concernée ont été visités à leurs domiciles
respectifs pour l'administration du questionnaire d'enquête. Tandis que
pour l'analyse documentaire, la plus part de nos données ont
91
été recueillies dans les documents de travail des
Infirmiers titulaires des Aires de santé, complétées par
celles du Bureau Central de la Zone.
3.7.4 Indicateurs recherchés
1. Age
2. Sexe
3. Etat civil ou matrimonial
4. Niveau d'instruction
5. Occupation
6. Religion
7. Coût de soins avant l'implantation
8. Coût de soins après l'implantation
9. Coût de transport vers le lieu de l offre de
soins
10. Modèle de paiement de frais
11. Satisfaction en rapport le coût de soins
12. Poids de paiement dans le ménage
13. Disponibilité des intrants
14. Distance entre le ménage et le SSC
15. Distance entre le ménage et CS
16. Existence de moyens des transports dans le village
17. Organisation du système de transfert
18. Existence des fiches de Prise en charge
19. Satisfaction de la qualité de prestataires du
soins.
92
3.7.5 Contrôle de biais
Comme dans toute étude de ce genre, nous nous sommes
décidés d'éviter les biais de sélection, de
classement et ceux relatifs à l'information recherchée selon le
respect de principes qui suivent :
? Tous les sujets sont pris par hasard et conformément
aux critères d'inclusion retenus pour cette étude.
? Les informations sont récoltées à
l'aide du même questionnaire d'enquête d'une façon
standardisée pour les cas et les témoins.
? Les données sont comparées ou
confrontées à deux niveaux : d'une part, dans la même Zone
de santé de Cilundu avant et après l'implantation de Sites de
Soins Communautaires et d'autre part, entre la Zone de santé de Cilundu
qui a bénéficié de l'implantation de Sites des Soins et
celle de Mukumbi qui n'en a pas bénéficié.
? Le choix de la Zone de santé de Mukumbi a tenu compte
des similitudes de réalités socioculturelles, économiques,
démographiques et géographiques elle a été choisie
à cause de son éloignement de celle de Cilundu pour éviter
le biais de contamination ou d'influence par la proximité.
3.7.5 Limite de l'étude
Quant aux limites, cette étude concerne l'influence des
Sites des Soins communautaires sur l'accès aux soins des enfants de 0
à 5 ans dans la Zone de Santé de Cilundu ;
93
? de l'objet de l'implantation des sites communautaires qui ne
concerne que l'accessibilité géographique et financière,
en négligeant ou en ne prenant pas en compte l'aspect culturel.
? La qualité de prestations ou des soins
gérée par un personnel sous qualifié qui sont les Relais
communautaire.
? L'évaluation de la qualité des prestations
codifiées favorisant
le doute entre ce qui est fait et ce qui est transcrit.
? La présente étude ne permet pas d'analyser
l'évolution de la morbidité ni de la mortalité de la
population cible faute de données complètes au niveau des sites
et des Aires de santé.
? L'absence des données d'avant l'implantation des
sites dans beaucoup de centres de sante et au BCZ
3.8 Plan d'analyse des données 3.8.1 Gestion des
données :
Les données recueillies sont dépouillées
à l'aide d'un outil informatique, logiciel « épi-info
», version 3.5.4 du 30 juillet 2012, après la constitution de la
base des données sur Microsoft Excel 2007. Elles sont
gérées et présentées dans de tableaux de
fréquences à une ou double entrées, sous forme de
pourcentages, de proportions et de moyennes. Tous ceux-ci nous permettent de
mieux les analyser et interpréter à l'aide des tests
statistiques.
94
3.8.2. Traitement statistique des
données
- Analyse uni- variée : qui nous a permis de
décrire notre échantillon (comptage des effectifs de chaque
modalité des variables, déterminer les valeurs les plus typiques
et les plus représentatives.
- Analyse bi-variable et multi variable : qui nous a
permis d'explorer les relations entre variables au moyen des tests statistiques
appropriés: Chi-carré, le rapport des prévalences.
En ce qui concerne les analyses statistiques, les tests de :
khi carré de Pearson, de Mantel-Haenszel et Odd-Ratio,
nous permettent d'interpréter les résultats afin de tirer les
conclusions nécessaires de notre étude. Il s'agit de :
1. l'analyse uni variée : pour la descriptive
des variables qualitatives comporte les effectifs et la fréquence de
chaque variable. Tandis que pour les variables quantitatives nous avons
utilisé la moyenne et Ecart type.
1° Pour la moyenne arithmétique :
Nous avons eu à recourir à la
moyenne simple =Óx.
N
Pour les données groupées la moyenne se calcule de
la manière suivante
moyenne = ÓfXi
N
2° Ecart type : Sa formule se
présenté de la manière suivante
ó =
2. L'analyse bi variée : qui consiste au
croisement d'une variable ou un paramètre entre les deux groupes (cas et
les témoins). D'où l'utilisation
La comparaison de deux variables qualitatives par ce test, se
fait à partir de tableau de contingence, on applique cette formule
pour
95
de tests statistiques qui nous permettent selon Ancelle,
T. (op.cit) de tester les hypothèses de départ.
A partir des résultats de ces tests, les hypothèses
sont acceptées soit rejetées.
Le principe général d'un test est de regarder si la
différence qu'on observe est due au hasard ou si au contraire cette
différence est telle qu'il est peu probable de l'observer par hasard.
Pour cette étude nous faisons recours aux tests ci
après :
1° le khi2:
? X2 = Ó (o-c) 2
c
? ddl = (c - 1) (l -1) : si il s'agit d'un tableau à
plusieurs lignes et plusieurs colonnes,
? ddl = k - 1 : si il s'agit d'un tableau de contingence, deux
colonnes et deux lignes.
Pour la vérification de la relation entre
l'implantation des sites des soins communautaires et l'accès aux soins
de qualité, le seuil de signification est fixé à 5% de
sorte que toute probabilité inférieure à ce seuil
démontre une différence significative et si, elle est
supérieure à 5% la différence n'est pas significative.
96
l'ensemble des 4 cases, et on recherche le risque á
correspondant donné par la table pour le nombre de degrés de
liberté.
- Si á > 5%, il n'y a pas de liaison
significative.
- Si á = 5%, la liaison est significative et á
mesure son degré de signification.
Ce test est valable pour les effectifs calculés
égalent ou supérieurs
à 5
2° OR (Odds-Ratio): ad
ICOR= log bc #177; ° v1/a+1/b+1/c+1/d
f1 fo e1 eo
OR = 1-f1/ 1-fo = 1- e1/ 1- eo
L'intervalle de confiance de l'Odds Ratio (ICOR) donne une
idée de la précision de l'estimation de l'Odds Ratio. C'est
intervalle aléatoire, C'est à dire que chaque échantillon
fournit des limites de confiance différentes pour cet intervalle. Si
l'on construit un intervalle de confiance à 95%, en moyenne 95% de ces
intervalles ainsi construits contiendront la vraie valeur de l'odds ratio.
C'est un indice épidémiologique qui
établit la force de relations d'exposition ou prédisposition
à l'accès aux soins entre les enfants vivants dans les Aires de
santé contenant sites des soins et ceux qui résident dans la Zone
de santé non bénéficiaire.
97
- si OR = 1 valeur comprise entre les limités de l'IC
95%, ce qui signifie que l'on n'a pas détecté une
différence d'exposition entre les cas et les témoins.
Dans le cadre de cette étude, nous pouvons dire qu'il n'y
a pas de relation démontrée entre l'implantation des sites et
l'accès aux soins. - si OR est significativement supérieur
à 1 la limite inférieure de l'IC, cela signifie que la
fréquence d'exposition est supérieure chez les cas que chez les
témoins.
Ce qui revient à dire qu'il y a de relation entre
l'implantation des Sites de soins et l'accès aux soins des enfants de 0
à 5 Ans. Autrement dit la variable en étude favoriserait
réellement l'accès aux soins.
- si OR est significativement inférieur à 1,
cela signifie que la fréquence de facteur est faible chez les cas que
chez les témoins.
Ceci dans le cadre de notre étude, revient à
dire que le déterminant en étude est plus fréquent chez
les témoins que chez les cas.
2° Test Z: Nous a servi de comparer les
moyennes de nos deux populations de cette étude et que nous avons
calculé suivant la démarche en annexe de ce travail.
98
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre, il a été question de
présenter le Devis de la recherche qui est une étude quantitative
quasi expérimentale visant à établir une
corrélation entre l'implantation des sites des soins et l'accès
aux soins, en établissant une comparaison, d'une part, entre la
situation d'avant et d'après l'implantation des sites des soins dans la
Zone de santé de Cilundu et, d'autre part, entre la Zone de santé
de Cilundu qui a bénéficié de l'implantation et celle de
Mukumbi qui n'en a pas bénéficié.
Quant au terrain de recherche, notre étude s'est
déroulée dans la province du Kasaï oriental, plus
précisément dans les Zones de santé de Cilundu et Mukumbi,
sur un échantillon de 444 personnes reparties de la manière
suivante 148 pour Cilundu et 296 pour Mukumbi pour ce qui concerne l'interview
structurée et 15 Aires de santé de la Zone de santé de
Cilundu pour l'analyse documentaire.
Les considérations d'ordre éthique ont
été prises en compte dans la collecte des données à
l'aide d'un instrument que nous avons eu à pré tester avant son
application réelle sur notre échantillon.
Les données ont été saisies sur Microsoft
Excel 2007 et analysées à l'aide d'un logitiel Epi-info version
3.5.4.
Quant à au traitement des données, nous avons
procédé par l'analyse uni variable et multi -variable en
utilisant le test de khi2 , de Z et intervalle de confiance de Odds
ratio.
99
CHAPITRE QUATRIEME : DE LA PRESENTATION DES RÉSULTATS
100
Dans ce chapitre nous présentons les résultats
de notre recherche en rapport avec les caractéristiques identitaires de
notre population suivies des données relatives à l'attitude et
comportement des parents ou responsables des enfants âgés de 0
à 5 ans face à la maladie de ces derniers et à l'offre de
soins, en suite les données relatives à l'accès financier
aux soins et l'accès géographique de soins clôture ce
chapitre qui compte 21 tableaux et 4 figures.
4.1 Résultats en rapport avec les
caractéristiques socioculturelles, économiques et
démographiques de la population d'étude
Tableau I : Répartition des données en
rapport avec l'Age des
|
responsables
Statut des enquêtés
|
|
|
|
AGE
|
Cilundu
n %
|
Mukumbi
n %
|
X2
|
ddl
|
P< S
|
< 30 ans
|
58
|
39,2
|
101
|
34,1
|
|
|
|
30-39 ans
|
53
|
35,8
|
108
|
36,5
|
|
|
|
40-49 ans
|
22
|
14,9
|
59
|
19,9
|
|
|
|
50-59 ans
|
13
|
8,8
|
18
|
6,1
|
|
|
|
60 et plus
|
2
|
1,4
|
10
|
2,7
|
|
|
|
Total
|
148
|
100
|
296
|
100
|
4,64
|
4
|
0.3261 NS
|
101
Il ressort de ce tableau que globalement, la majorité
de nos enquêtés est composée des responsables ou parents
des enfants de 0 à 5 ans dont l'âge est inférieur à
39 ans (320 sur 444 enquêtés soit 72 %).
Dans le détail nous constatons que les
enquêtés de moins de 30 ans sont plus nombreux dans le groupe de
la Zone de santé Cilundu, rapprochés par ceux de 30 à 39
ans suivis de ceux 40 à 49 ans, avec une moyenne de 30,5 ans et Ecart
type de 14 (voir le calcul en annexe). Par ailleurs, dans la Zone de
santé de Mukumbi ce sont ceux dont l'âge varie entre 30 et 39 qui
sont plus nombreux, suivis de près par ceux de moins de 30 ans
distançant ceux de 40 à 49 ans, avec une moyenne de 32,1 et Ecart
type de 14,1.
En faisant la comparaison entre les deux groupes, nous
constatons que la différence n'est pas significative (X2
calculé 4,64 < X2 tab :9.49, ddl de 4 et P-value de
0,3261). En utilisant le test de Z pour la comparaison de ces deux moyennes,
nous sommes arrivés à des résultats tels que le Z est 1.11
inferieur à 1.645 correspondants à la valeur á de 0.1 soit
10%, ce qui confirme que la différence entre les deux populations
étudiées n'est pas significative (voir le détail en
annexe).
102
Tableau II : Répartition des données en rapport
avec le sexe
|
Statut enquêté
|
|
|
|
|
|
Sexe
|
Cilundu
n %
|
Mukumbi OR(IC 95)
n %
|
X2
|
ddl
|
P<
|
Sign.
|
Masculin
|
45
|
30,4
|
160
|
54,1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,37(0,2 - 0,6)
|
22
|
1
|
0,0000
|
S
|
Féminin
|
103
|
69,6
|
136
|
45,9
|
|
|
|
|
|
Total
|
148
|
100
|
296
|
100
|
|
|
|
|
|
De ce tableau, il se dégage que les femmes sont plus
nombreuses dans le groupe d'enquêtés de la Zone de santé de
Cilundu avec 43,1% contre 22% pour les hommes du même groupe.
Inversement pour la Zone de Mukumbi, dont les hommes sont
supérieurs aux femmes avec respectivement 78,0% contre 56,9%.
Globalement, les Zones de santé présentent une différence
est hautement significative, en comparant les deux sexes avec le X2
calculé de 22,15 > X2 tabulaire de 3.84, ddl de 1 et
P-value de 0,0000 < 0.05.
103
Tableau III: Répartition des données en
rapport avec l'Etat matrimonial
Statut des enquêtés
Etat civil Cilundu Mukumbi X2 ddl
P< S
n % n %
Marié(e) Célibataire Divorcé(e) Veuf
(ve)
|
141 95,3 6 67,2 1 0,7 0 0.00
|
199 67,2 77 26,0 18 6,1 2 0,7
|
Tota 148 100 296 100,0 43,3 3 0.0000 S
Nous constatons dans ce tableau que les responsables
mariés sont les plus nombreux parmi les enquêtés dans les
deux Zones de santé avec 58,5% pour Mukumbi et 41,5% pour Cilundu, suivi
des Célibataires dans les deux groupes avec toujours la
prédominance de Mukumbi soit 92,8% contre 7,2% et les veufs et veuves
terminent la liste.
Globalement, la comparaison entre les groupes montre une
différence hautement significative (X2cal : 43,3 >
X2 tabulaire de 7.81, ddl 3 et P-value : 0,0000 < 0.05.).
104
Tableau IV: Répartition des données en
rapport avec le niveau d'instruction
Statut des enquêtés
Niveau d'étude
|
Cilundu n %
|
Mukumbi n %
|
X2 ddl P< S
|
Sans nivea Primaire Secondaire ESU
|
36 24,3 74 50,0 38 25,7 0 00,0
|
221 74,7
41 13,9
26 8,8
8 1,8
|
Total 148 100 296 100 116,5 3 0.0000 S
Quant au niveau d'instruction des enquêtés, nous
constatons que les enquêtés du niveau primaire sont plus nombreux
que les autres dans la Zone de santé de Cilundu, suivis de ceux du
niveau secondaire et des sans niveau.
Tandis que du coté de Mukumbi, les sans niveau sont les
plus nombreux, suivi de primaire et de secondaire.
En comparant les deux Zone de santé, il se dégage
une différence hautement très significative entre les deux Zones
de santé concernées par cette étude, (X2cal. :
116,5 >X2 tabulaire : 7.81, ddl 3 et P-value 0,0000 <
0.05.).
105
Tableau V: Répartition des données en
rapport avec la religion pratiquée
Statut des enquêtés
Religion Cilundu Mukumbi X2 ddl P<
S
n % n %
37 25,0 14 9,5 61 41,2 20 13,5 2 1,4 14 9,5
55 18,6 48 16,2 102 34,5 71 24,0 12 4,1 8 2,7
Catholique Protestante Eglise de rev Les Apôtres
Témoins de j Branhamistes
Total 148 100 296 100 23,07 5 0.0003 S
En ce qui concerne la religion, il ressort de ce tableau que
dans les deux Zones de santé, les enquêtés qui pratiquent
la foi dans les églises de réveille sont plus nombreux que les
autres. Suivi de ceux de l'église catholique pour la Zone de
santé de Cilundu et la secte des apôtres, les témoins de
Jéhovah en dernière position.
Tandis que pour Mukumbi, c'est la secte des apôtres qui
vient en deuxième position, suivie de l'église catholique et le
Branhamistes terminent la liste.
En comparant les deux Zones de santé, nous constatons
une différence statistiquement significative (X2
calculé : 23,07 > X2 tabulaire de 11.07, ddl : 5, P-value
de 0,0003< 0.05).
106
Tableau VI: Répartition des données en rapport avec
l'occupation
|
Statut des enquêtés
|
|
|
|
|
Occupation
|
Cilundu
n %
|
Mukumbi
n %
|
X2
|
ddl
|
P<
|
S
|
Ménagères
|
4
|
2,7
|
74
|
25,0
|
|
|
|
|
Agriculteurs
|
123
|
83,1
|
204
|
68,9
|
|
|
|
|
Commerçants
|
12
|
8,1
|
12
|
4,1
|
|
|
|
|
Fonctionnaires
|
5
|
3,4
|
2
|
0,7
|
|
|
|
|
Enseignements
|
3
|
2,0
|
2
|
0,7
|
|
|
|
|
Chômeurs
|
1
|
0,7
|
2
|
0,7
|
|
|
|
|
Total
|
148
|
100
|
296
|
100
|
39,79
|
5
|
0.0000
|
S
|
Il ressort de tableau que la majorité des
enquêtés dans les deux Zones de santé ont
déclaré avoir comme occupation principale l'agriculture de
subsistance avec 83,2% et 68,9% respectivement pour Cilundu et Mukumbi, suivie
de petit commerce, les fonctionnaires de l'Etat, ménage pour la Zone de
santé de Cilundu et les ménagères, les petits
commerçants pour la Zone de santé de Mukumbi.
Les chômeurs occupent la dernière place dans les
deux groupes. La comparaison de ces deux Zones de santé en rapport avec
l'occupation des enquêtés présente une différence
statistiquement significative (X2cal. : 39,79 > X2
tab. 11.07, ddl : 5, P-value 0,0000).
4.1.1 Présentation des résultats en rapport
avec le choix de l'offre de soins pour les enfants 0 à 5 ans
Tableau VII: Répartition des données en
rapport avec le recours pour la prise en charge de l'enfant après
l'implantation de SSC .
Statut des enquêtés
107
Lieu de la PEC Cilundu
n %
|
Mukumbi X2
n %
|
ddl
|
P<
|
S
|
SSC 111
|
75,0
|
0
|
0,00
|
|
|
|
|
CS/Hôpital 28
|
18,9
|
264
|
89,2
|
|
|
|
|
Prière 1
|
0,7
|
6
|
2,0
|
|
|
|
|
Automédication 7
|
4,7
|
24
|
8,1
|
|
|
|
|
Tradipraticiens 1
|
0,7
|
2
|
0,7
|
|
|
|
|
Total 148
|
100
|
296
|
100
|
298,8
|
4
|
0.0000
|
S
|
Figure X : le recours pour la prise en charge des enfants
Nous constatons dans ce tableau que grande majorité des
nos enquêtés de la Zone de santé de Cilundu recourent aux
Sites des soins communautaires pour recevoir les soins de leurs enfants dans
75% de cas, suivi de CS et Hôpital avec 18,9% et l'automédication
avec 4,7%.
Tandis que dans la Zones de santé de Mukumbi c'est le
Centre de santé et centre hospitalier qui constituent le premier recours
avec 89,2%, suivis successivement de l'automédication, la prière.
Le recours aux
Tandis que, dans la Zone de santé de Mukumbi, c'est la
raison de la meilleure prise en charge qui vient en tête avec 50,2%,
suivie de celle de soins
108
tradi-praticiens arrive en dernière position dans les
deux groupes d'enquêtés.
Statistiquement, la comparaison de ces deux Zones de
santé nous démontre une différence hautement très
significative avec le X2cal. 298,8 supérieurs au
X2 tab. 9.49, au ddl de 4 et le P-value de 0,0000< 0.05.
.
Tableau VIII: Répartition des enquêtés en
fonction des raisons du
choix du lieu de prise en charge de l'enfant.
Statut des enquêtés
|
|
|
|
Raisons Cilundu
n %
|
Mukumbi
n %
|
X2
|
ddl P< S
|
Moins couteux 61
|
43,9
|
63
|
23,6
|
|
|
|
Meilleure PEC 34
|
24,5
|
134
|
50,2
|
|
|
|
Rapidité 13
|
9,4
|
14
|
5,2
|
|
|
|
Courte distance 31
|
22,3
|
56
|
21,0
|
|
|
|
Total 139
|
100
|
267
|
100
|
29,34
|
3
|
0.0001 S
|
Au regard de ce tableau, il se dégage qu'en ce qui
concerne les raisons du choix du lieu de la prise en charge de l'enfant, les
enquêtés de la Zone de santé de Cilundu ont avancé
la raison de la prise charge moins couteuse à 43,9%, suivie de la raison
de la meilleure prise en charge à 24,5%, rapprochée de
près par celle de la courte distance avec 22,3%.
109
moins couteux et la distance avec respectivement 23,6% et 21,0%.
La raison de la rapidité des soins arrive en dernière position
dans les deux Zones de santé.
Par ailleurs, la comparaison entre ces deux groupes nous
révèle que statistiquement la différence est significative
(X2cal. 29,34 > X2tab. 7.81, ddl : 3, P-valu
0,0001< 0.05).
Figure XI: Répartition des enquêtés en
fonction de leur recours en cas de maladie des enfants pour la prise en charge
avant l'implantation des SSC
2,0
10,8
81,8
Nous constatons dans cette figure qu'avant l'implantation de
SSC, la situation dans cette Zone de santé était telle que la
plupart des responsables emmenaient leurs enfants dans les centres de
santé et hôpital (81,8%) comme premiers recours suivis de
l'automédication (10,8%).
110
Tableau IX : Disponibilité des intrants,
médicaments et fiche au niveau de SSC et CS
Disponibilité
|
|
STATUT DES ENQUETES
|
|
|
|
|
|
|
|
Cilundu n %
|
Mukumbi
n %
|
OR(IC95%)
|
X2 ddl
|
P<
|
S
|
? Des intrants
|
Oui
|
143
|
96,6
|
272 91,9
|
2,5 (0,8 -7,5)
|
3,6
|
1
|
0,575
|
NS
|
|
Non
|
5
|
3,4
|
24 8,1
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
148
|
100
|
296 100
|
|
|
|
|
|
? Des fiches
|
Oui
|
96
|
64,9
|
287 97,0
|
0,05(0,02-0,11)
|
85,5
|
1
|
0,000
|
S
|
|
Non
|
52
|
35,1
|
9 3,0
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
148
|
100
|
296 100
|
|
|
|
|
|
? Des médicaments
|
Oui
|
148
|
100,0
|
288 97,3
|
|
4,06
|
1
|
0,0438
|
S
|
|
Non
|
0
|
0,0
|
8 2,7
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
148
|
100
|
296 100
|
|
|
|
|
|
111
Il ressort de ce tableau qu'en ce qui concerne la
disponibilité des intrants dans le SSC et dans le centre de
santé, les enquêtés ont reconnu en majorité qu'ils
sont disponibles. La comparaison entre les deux Zones de santé ne nous
montre pas une différence statistiquement significative, (X2
cal. 3,6 < X2 tab 3.84, ddl 1, P- value 0,575 > 0.05).
Quant à la disponibilité des fiches de
consultation, nous constatons qu'en comparant les deux Zones de santé,
les fiches de consultation sont plus utilisées à Mukumbi
qu'à Cilundu respectivement 97,0% et 64,9%. Cette différence est
hautement significative (X2 cal. 85,5 >
X2 tab.3.84, ddl 1, P- value 0,0000 < 0.05.). ).
Tandis que pour ce qui est de médicament, la
totalité des enquêtés de la Zone de Santé de Cilundu
ont déclaré que les médicaments sont disponibles au niveau
de Sites de Soins communautaires soit 100,0% contre la quasi totalité de
la Zone de santé de Mukumbi avec 97.3%.
En utilisant le test de comparaison entre les deux groupes, il
ressort que la différence est statistiquement légèrement
significative (X2 cal. 4.06 > X2tab 3.84, ddl 1, P-
value 0.0438< 0.05.).
112
4.1.3. Présentation des résultats de en
rapports avec l'accès financier aux soins des enfants de 0 à 5
ans
Tableau X: Répartition des données en
fonction de la modalité de paiement des soins des enfants au
SSC
Statut des enquêtés
Modalité Cilundu
|
Mukumbi
|
X2 ddl P< S
|
n % n %
Forfait/cas Forfait tous Cas par cas
|
11 7,4
137 92,6
0 0,0
|
10 3,4
279 94,3
7 2,4
|
Total 148 100 296 100 6,95 2 0.0308 NS
Au regard de ce tableau nous constatons que dans les deux
Zones de santé, les enquêtés ont déclaré
utiliser comme modalité de paiement le forfait pour l'ensemble des cas
de maladies à 92.6% pour la Zone de santé de Cilundu et 94.3%
pour celle de Mukumbi, suivie de la modalité du paiement par cas dans
les deux Zones de santé.
La comparaison de ces deux groupes nous révèle
une différence légèrement significative (X2
cal. 6.95 > X2 tab. 5.99, ddl 2, P-value 0.0308< 0.05.).
113
Tableau XI: Répartition des données
selon le coût de la prise en charge du paludisme, IRA et maladies
diarrhéiques avant l'implantation de SSC
|
Statut des enquêtés
|
|
|
|
|
Paludisme
|
Cilundu
n %
|
Mukumbi n %
|
X2
|
ddl
|
P< S
|
|
<1$ 1-5$ 6-10$ =11$ Total IRA
|
80 54,1
56 37,8
2 1,4
10 6,8
148 100
|
0 57 23 216 296
|
0,0
19,3
7,8
73,0
100
|
265,59
|
3
|
0.0000
|
S
|
<1$
|
72 48,6
|
6
|
2,0
|
|
|
|
|
1-5$
|
57 38,5
|
59
|
19,9
|
|
|
|
|
6-10$
|
3 2,0
|
56
|
18,9
|
|
|
|
|
=11$
|
16 10,8
|
175
|
59,1
|
|
|
|
|
Total
|
148 100
|
296
|
100
|
209,93
|
3
|
0.0000
|
S
|
Maladies
|
Diarrhéiques
|
|
|
|
|
|
|
1$
|
68 45,9
|
0
|
0,0
|
|
|
|
|
1-5$
|
60 40,5
|
91
|
30,7
|
|
|
|
|
6-10$
|
9 6,1
|
123
|
41,6
|
|
|
|
|
=11$
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11 7,4
|
82
|
27,7
|
|
|
|
|
Total
|
148 100
|
296
|
100
|
199,9
|
3
|
0.0000
|
S
|
La situation en rapport avec le coût de la prise en
charge du Paludisme au niveau de SSC dans la Zone de Cilundu se présente
de la manière suivante : plus de la moitié des
enquêtés déclarent dépenser moins de 1$ pour la
prise en charge de cette Pathologie soit environ
114
54.1%, suivis de qui ont déclaré dépenser
1 à 5$ avec 37.8%. Inversement pour la Zone de santé de Mukumbi,
dans la quelle aucun des enquêtés n'a déclaré
dépenser moins de 1$, plutôt la majorité dépensent
11$ et plus à environ 74.0%, suivi de 1 à 5$.
Globalement, la comparaison de ces deux Zones de santé
en rapport avec le paludisme présente une différence hautement
très significative (X2 cal. 265.59 > X2tab.
7.81, ddl 3, P- value 0.0000< 0.05.).
Il en est de même pour les affections respiratoires dont
la situation dans la Zone de santé de Cilundu se présente de la
manière suivante : près de la moitié des
enquêtés déclare dépenser moins de 1$ soit 48.6%,
suivie de ce qui ont déclaré dépenser 1 à 5 $,
contrairement pour la Zone de santé de Mukumbi dont la majorité
déclarent dépenser plus de 11$ avec 59.1 et ceux qui
dépensent moins de 1$ représentent 2%. Ce qui présente une
différence statistiquement très significatives (X2 cal
209.83 > X2tab 7.81, ddl 3, P- value 0,0000< 0.05.)
Les maladies diarrhéiques quant à elles ne
s'écartent de cette réalité observée
précédemment et présentent le même tableau selon
lequel les responsables de la Zone de santé de Cilundu qui reconnaissent
avoir dépensé moins de 1$ sont plus nombreux avec 45.9% suivis de
ceux qui ont déclaré 1 à 5$. Tandis que dans la Zone de
Mukumbi, 41,6% des enquêtés déclarent dépenser 6
à 10$ et ceux qui ont dépensé 1à 5$ dans le Zone de
Mukumbi. La comparaison entre les deux groupes en rapport avec les maladies
diarrhéiques, révèle différence statistiquement
très significative (X2 cal 199.9 >
X2 tab 7.81, ddl 3, P- value de 0,0000 < 0.05).
115
Tableau XII : Répartition des données
selon le coût de la prise en charge des enfants de 0 à 5 ans au
niveau de SSC après l'implantation.
Statut enquêté
Coût Cilundu
n %
|
Mukumbi n %
|
X2 Ddl P< Sign.
|
< 1$ 144 97,3 0 00,0
= 1$ 4 2,7 0 00,0
Total 148 100 0 00,0 Satisfait
Oui 131 88,5 183 61,8
4,7(2,7 -8,4) 33,3 1 0,0000 S
Non 17 11,5 113 38,2
Total 148 100 296 100 Paye les so
Facilement Difficilem Pénibleme
|
3 49,3 t2 48,6
2,0
|
12 4,1
168 56,8
16 39,2
|
Total 148 100 296 100 157,6 2 0.0000 S
Il ressort de ce tableau qu'après l'implantation des
Sites de soins communautaires, la population de la Zone de santé de
Cilundu à travers les responsables enquêtés déclare
à la quasi-totalité que le coût global est de moins de 1$
soit 97.3% contre 2.7% qui déclarent dépenser plus de 1$.
Quant à la satisfaction, les responsables des enfants
dans la Zone de santé de Cilundu sont plus satisfaits que ceux de la
Zone de santé de Mukumbi avec respectivement 88.5% et 61.8%. Cette
différence est
Au regard de ce tableau nous constatons que dans les deux
Zones de santé, la plus part des enquêtés estiment que la
distance qu'ils effectuent pour
116
statistiquement significative (X2
cal.33.3 > X2 tab. 3.84, ddl 1, P- value 0,0000
< 0.05).
Pour ce qui concerne le poids du coût de la prise en
charge sur le ménage et la manière de s'acquitter, les
enquêtés de la Zone de santé de Cilundu déclarent
payer les frais de la prise en charge facilement à 85.1% contre 14.9%
pour Mukumbi, Difficilement à 30% pour Cilundu, contre 70% pour Mukumbi
et péniblement à 2.5% pour Cilundu contre 97.5% pour Mukumbi.
Cette comparaison montre une différence hautement
très significative entre les deux Zones de santé avec le
X2 cal de 157,66 > 5.99 de X2
de tabulaire, ddl : 2, P- value : 0,0000< 0.05
4.1.3. Résultats en rapports avec l'accès
géographiques
Tableau XIII: Répartition des données en
fonction de la distance qui sépare le ménage et CS ou
PS
Statut des enquêtés
|
|
|
|
|
|
Distance
|
Cilundu
n %
|
Mukumbi
n %
|
X2
|
ddl
|
P<
|
S
|
< 5 km
|
45
|
30,4
|
29
|
9,8
|
|
|
|
|
5 - 10 Km
|
95
|
64,2
|
247
|
83,4
|
|
|
|
|
11 -15 Km
|
8
|
5,4
|
3
|
1,0
|
|
|
|
|
= 16 Km
|
0
|
00,0
|
8
|
5,7
|
|
|
|
|
Total
|
148
|
100
|
296
|
100
|
46,07
|
3
|
0.0000
|
S
|
117
atteindre le CS ou PS varie entre 5 et 10 Km avec 64.2% pour
Cilundu et 83.4% pour Mukumbi. Suivi respectivement de 30.4% et 9.8% pour ceux
qui ont déclaré effectuer la distance de moins de 5 Km.
En comparant les deux Zones de santé nous constatons que
la différence est statistiquement significative (X2cal. :
46.07 > X2 tab. : 7.81, ddl : 3, P- value 0,0000 < 0.05).
Tableau XIV : Répartition des données en rapport
avec les barrières
naturelles rendant l'accès difficile au Centre de
Santé Statut enquêté
|
|
Barrière Cilundu Mukumbi OR(IC 95)
X2 Ddl
n % n %
|
P< Sign
|
Existe 31 20,9
|
256 86,5
|
|
|
|
|
|
|
0,04(0,02-006) 185,01 1
|
|
0,0000
|
S
|
N'existe pas 117 79,1
|
40 13,5
|
|
|
|
|
Total 148 100
|
296 100,0
|
|
|
|
|
Types de barrières
|
|
|
|
|
|
Rivière 26 83,9
|
82 32,0
|
|
|
|
|
Ravin 4 12,9
|
3 1,2
|
|
|
|
|
Forêt 0 00,0
|
16 6,3
|
|
|
|
|
Montagne 1 3,2
|
155 60,5
|
|
|
|
|
Total 148 100
|
296 100
|
54,0
|
3
|
0.0000 S
|
|
Nous constatons au regard de ce tableau que dans la Zone de
santé de Cilundu la grande majorité d'enquêtés ne
reconnaissent pas l'existence de barrières naturelles à 74.5%,
contre 25.5% pour la Zone de santé de Mukumbi. Inversement pour ceux qui
reconnaissent l'existence (10.8% à Cilundu contre 89.2% à
Mukumbi).
2%
98%
118
Ces résultats présentent une différence
hautement significative avec le X2cal. de 185.01 > X2
tab. de 3.84, ddl : 1, et P- value 0,0000.
Tandis que pour les types de Barrières, nous pouvons
noter au regard de ce tableau que les enquêtés de Cilundu placent
les rivières en première position 82.9% contre les montagnes pour
Mukumbi avec 60.5% suivie des rivières. La comparaison entre les deux
Zones de santé montre différence statistiquement significative
(X2 cal. 54.0 > X2 tab : 7.81, ddl : 3 et P-
value 0,0000<0.05).
Tableau XII : Distance entre le ménage le plus
éloigné et le SSC
119
Tableau XIII : Répartition des données suivant
les réponses relatives à la résolution du problème
de distance par l'implantation des SSC
8,8
91,2
Il ressort de cette figure que la plupart des responsables ou
parents des enfants reconnaissent que les sites de soins
communautaires ont résolu le problème
d'inaccessibilité géographique, avec 91,2% contre 8,8% pour
ceux qui disent que le problème n'est pas résolu.
120
Tableau XV : Existence d'un moyen de transport du village
vers la structure sanitaireStatut enquêté
Transport Cilundu Mukumbi OR(IC 95)
X2 ddl P< Sign.
n % n %
Existe 87 58,8 286 96,6
0,05(0,02-0,12) 104,9 1 0,0000 S
N'existe pas 61 41,2 10 3,4
Total 148 100 296 100 Moyens de Transport
Velo 80 92,0 25 8,8
Moto 7 8,0 261 91,2
Total 87 100 286 100
Cout de transport
|
115,5
(50.1-298)
|
227,03 1 0,0000 S
|
< 1000FC 72 82,8 6 2,1
1000-3000FC 15 17,2 274 95,8
> 3000FC 0 0,0 6 2,1
Total 87 100 286 100 161,7 2 0.0000 S
121
Il se dégage au regard de ce tableau en rapport avec
l'existence de transport que dans la Zone de santé de Cilundu, 58,8%
reconnaissent qu'il existe le transport dans leur communauté contre
41,2% qui disent qu'il n'y en existe pas. Tandis que dans la Zone de
santé de Mukumbi, 96,6% déclarent qu'il existe le transport
contre 4,4% qui disent le contraire. En comparant les deux Zones de
santé, nous constatons qu'il existe une différence hautement
significative (X2 cal : 104,9 > X2 tab : 3.84, ddl : 1
et P- value 0,0000<0.05).
Quant aux types ou moyens de transport utilisés, nous
constatons que 92,0 % de la Zone de santé de Cilundu déclarent
utiliser le vélo, contre 8,8% dans la Zone de santé de Mukumbi.
Tandis que pour ce qui concerne l'utilisation de la moto comme moyen de
transport, Inversement au vélo nous constatons qu'elle est moins
utilisée dans la Zone de santé de Cilundu (8,0%) que dans celle
de Mukumbi (91,2). La comparaison de ces deux moyens de transport par rapport
à ces deux Zones de santé, il se dégage une
différence hautement significative (X2 cal : 227.03 >
X2 tab : 3.84, ddl : 1, P- value 0,0000 <0.05).
Par ailleurs pour ce qui concerne le coût de transport
de ces moyens utilisés dans ces différentes Zones de santé
de notre étude, nous constatons qu'à Cilundu où le
vélo est plus utilisé la population dépense moins de 1000
fc pour le transport à (82.8%), suivi de 1000 à 3000 Fc (17,2%).
Tandis qu'à Mukumbi c'est ceux qui dépensent 1000 à 3000
qui sont plus nombreux sûrement à cause de la moto qui est plus
utilisée avec (161.7%), suivi de moins de 1000 fc et Plus de 1000 fc
avec 2.1% pour chaque coût. En comparant les deux groupes nous constatons
une différence hautement très significative (X2 cal:
261.7 > X2 tab 5.99, ddl : 2, P- value 0,0000 <0.05).
En ce qui concerne la satisfaction des
bénéficiaires pour les soins reçus, nous remarquons que la
majorité des enquêtés dans les deux
122
Tableau XVI : Transfert des enfants malades
Statut enquêté
Transfert Cilundu Mukumbi n % n %
|
OR(IC 95) X2 ddl P< Sign.
|
Oui 143 96,6 30 10,1
246,8(99.8-730) 309,6 1 0,0000 S
Non 5 3,4 266 89,9
Total 148 100 296 100
Au regard de ce tableau en rapport avec le transfert des
malades vers les CS ou Hôpitaux, nous constatons que cette pratique se
fait plus dans la Zone de santé de Cilundu à 96.6%, contre 10.1%
pour celle de Mukumbi. La comparaison entre ces deux Zones de santé
démontre une différence hautement significative au regard de ce
résultats (X2 cal : 309.6 > X2tab :
3.84, ddl :1, P- value 0,0000 <0.05).
Tableau XVII : Satisfaction des
bénéficiaires par les soins reçus Statut
enquêté
Satisfaction Cilundu Mukumbi OR(IC 95)
X2 ddl P< Sign n % n %
Oui 132 64,9 256 97,0
1,3(0,7-2,4) 0,65 1 0,4192 NS
Non 16 5,1 40 3,4
Total 148 100 296 100
123
Zones de santé avec 64.9% pour Cilundu et 97% pour
Mukumbi ont déclaré être satisfaits de la qualité de
soins reçus.
Par ailleurs, en comparant ces deux groupes, nous constatons
qu'il n'existe pas une différence statistiquement
significative(X2 : 0.65, ddl :1, P valu 0,4192 > 0.05).
4.1.3. Données relatives à l'analyse
documentaire
Tableau XVIII : Répartition des données en
fonction de la
fréquentation avant et après l'implantation
des SSC
Aires de santé
|
Populat ion de 0 à 5 ans
|
CENTRE DE SANTE
|
SSC
|
Écarts
|
Nbre de cas avant
SSC
|
Nbre de cas après
|
Nbre de cas
attendus
|
Nbre de cas
aureçus
|
Bkua
Mulumba
|
1372
|
82
|
46
|
|
71
|
|
Bkua
Nsambua
|
223
|
132
|
118
|
|
9
|
|
Bkua Kamba
|
140
|
143
|
84
|
|
14
|
|
Bkua kasanga
|
492
|
93
|
105
|
|
31
|
|
Kaleya
|
563
|
26
|
75
|
|
31
|
|
Bkua Mbuyi
|
1469
|
212
|
90
|
|
79
|
|
Ciloba
|
488
|
58
|
73
|
|
20
|
|
Moyenne
|
107
|
84
|
|
36
|
|
124
De ce tableau, il se dégage que sur les 15 Aires de
santé de Cilundu seules 7 ont les données d'avant l'implantation
des SSC. Quant à la fréquentation, nous pouvons constater que la
moyenne des cas reçus aux CS est un peu inférieure après
l'implantation par rapport à la période d'avant. Tandis que les
nombres des cas total au niveau des SSC et CS après l'implantation soit
120 cas contre 84 avant.
Tableau XIX : Répartition des données en
fonction des médicaments utilisés pour la prise en charge
N°
|
Médicaments utilisés
|
Eff.(n=15)
|
%
|
Observation
|
01
|
SRO sachets
|
15
|
100
|
|
02
|
Zinc 20 mg
|
15
|
100
|
|
03
|
Amoxycicline 250 mg
|
15
|
100
|
|
04
|
Artesunate Amodiaquin
25mg 67,5 mg
|
15
|
100
|
|
05
|
Artesunate Amodiaquine
50mg 135 mg
|
9
|
60
|
|
06
|
Artesunate Suppositoire 50 et 200 mg
|
4
|
26,7
|
|
07
|
TDR palu
|
15
|
100
|
|
08
|
Paracétamol 500 mg
|
15
|
100
|
|
Moyenne
|
12,9
|
85,8
|
|
Il ressort au regard de ce tableau que le protocole est suivi
par toutes les parties prenantes en ce qui concerne l'utilisation des
médicaments au niveau des SSC avec une moyenne de 85,8% pour l'ensemble
de 15 Aires de santé.
125
Tableau XX : Répartition des données en
fonction de la performance des SSC
Niveau atteint
|
Eff.
|
%
|
Performant
|
23
|
44,2
|
Moyen
|
20
|
38,5
|
Faible
|
9
|
17,3
|
Total
|
52
|
100
|
Ce tableau nous montre que les Sites de soins communautaires
qui ont atteint la performance souhaitée représentent 44,2%,
suivis de ceux qui sont moyens avec 38,5% et les faibles représentent
17,3%. Dans l'ensemble, les non performants sont plus nombreux avec 55,8%.
126
4.1. 3. Synthèse des résultats
significatifs après analyse des données Tableau XXI : Liste des
variables significatives
VARIABLES
|
OR
|
IC95% X2 ddl P<
|
S
|
|
A. Caractéristiques socioculturelles,
|
|
|
|
|
|
Économiques et démographiques
1. Etat civil ou matrimonial
|
|
43,3 3
|
0,0000
|
S
|
|
2. Bas niveau d'instruction
|
|
116,5 3
|
0,0000
|
S
|
|
|
B. Résultats en rapport avec l'offre de soins
des enfants de 0 à 5 ans
|
|
|
|
|
|
1. le recours pour PEC de l'enfant après l'implantation
de SSC
|
|
298,8 4
|
0,0000.
|
|
S
|
C. résultats en rapport avec
l'accès
financier aux soins
|
|
|
|
|
|
1. PEC moins coûteuse comme raisons du choix du SSC.
|
|
29,3 3
|
0,0001
|
S
|
|
2. Faible utilisation de fiche au niveau de
|
|
85,5 1
|
0,0000.
|
S
|
|
SSC par rapport au CS
|
|
|
|
|
|
3. Coût élevé avant l'implantation de
|
|
209.83, 3
|
0,0000.
|
S
|
|
SSC
|
|
|
|
|
|
4. Coût inferieur à 1$ au niveau de SSC
|
97,3%
|
|
|
|
|
5. Difficulté de paiement de frais de soins
|
|
157,66 2
|
0,0000
|
S
|
|
|
D. résultats en rapport avec
l'accès
|
|
|
|
|
|
Géographique
|
|
|
|
|
|
1. Longue distance entre le ménage et CS ou PS
|
|
46.07 3
|
0,0000
|
S
|
|
2. Absence de moyens de transport
|
|
104,9 1
|
0,0000
|
S
|
|
3. Le vélo et la moto comme moyen
|
|
227.03 1
|
0,0000
|
S
|
|
4. Le transfert de malade par SSC
|
|
309.6 1
|
0,0000
|
S
|
|
5. Satisfaction du coùt aux SSC
|
|
33.3 1
|
0.0000
|
S
|
|
|
127
CONCLUSION PARTIELLE
Les résultats de notre étude ont
été présentés dans ce chapitre dans les tableaux et
autres figures suivant les catégories ci après : les
résultats en rapport avec les caractéristiques (socioculturelles,
économiques et démographiques de la population), ceux en rapport
avec l'offre de soins, en rapport avec l'accès financier aux soins et
enfin, les résultats en rapport avec l'accès
géographique.
Les principaux résultats significatifs sont : l'Etat
matrimonial ou civil, le bas niveau, le recours pour la prise en charge, la
faible utilisation des fiches au niveau des SSC qu'au niveau de Centres de
santé, le coût des soins élevé avant l'implantation
des SSC, Difficulté de paiement de frais de soins de santé,
longue distance entre le ménage et CS, Absence de moyen de transport
approprié, faible application de transfert etc.
128
CHAPITRE CINQUIEME : DE LA DISCUSSION
Ce résultat se justifie par le fait que ces deux ZS
sont des entités minières et l'exploitation artisanale des
diamants qui exige aux
129
Dans ce cinquième chapitre relatif à la
discussion, nous avons confronté les résultats obtenus à
l'issue de l'analyse statistique à ceux des autres chercheurs en vue de
dégager leur conformité, ressemblance ou dissemblance. Ainsi,
cette confrontation des résultats s'est faites tableau par tableau quel
soit le degré de signification.
En ce qui concerne cette catégorie de variables nous
pouvons noter que certaines caractéristiques peuvent jouer un rôle
non négligeable dans l'amélioration de l'accès aux soins
au niveau communautaire, il s'agit de :
1. En ce qui concerne l'âge des enquêtés
(Tableau I), les résultats de notre étude montrent que dans les
deux Zones de santé, la majorité des enquêtés soit
72% a l'âge inferieur ou égal à 39 ans. Donc, elle est
constituée de la population jeune avec un âge moyenne de 32,1 ans,
Ecart type 14,1 et en comparant les deux groupes d'enquêtés, il
s'avère qu'il n'y a pas une différence statistiquement
significative au regard de P-value de 0,3261 supérieur au seuil de 0,05.
Ce qui démontre que selon la configuration de ces deux
échantillons, la population enquêtée dans la Zone de
Cilundu par rapport à l'âge moyen est presque identique à
celle de Mukumbi.
Contrairement à l'opinion générale dans
les entités rurales de notre pays où on assiste à un exode
rural, caractérisé par le fait que les jeunes ont tendance
à quitter leur village afin d'aller chercher une meilleure vie dans les
grands centres urbains.
130
pratiquants, beaucoup des forces physiques qu'on ne peut
retrouver que chez les jeunes gens.
Ceci est en contradiction avec beaucoup d'autres études
qui stipulent qu'à cause de l'exode rural, la population des jeunes
quitte les villages pour aller chercher une bonne vie dans les centres urbains.
Par ailleurs, Tshimungu, K. F., Cibangu, K. R., (Op. cit) confirme dans son
étude que la plupart d'enquêtés se retrouvent entre 20
à 49 ans avec une moyenne d'âge de 36 et 37,3 ans avec un Ecart
type de 3,4.
2. Au tableau II en rapport avec le sexe, nous avons eu
à rencontrer beaucoup des femmes que des hommes (69,6% contre 30,4%)
pour la Zone de santé de Cilundu, contrairement à celle de
Mukumbi dont les hommes représentent 54,1% et les femmes 45,9% et
globalement, en comparant ces deux groupes de notre échantillon, il se
dégage une différence hautement significative (P-value : 0,0000
au seuil de 0,05).
Ce ci, avec ce P-value signifie tout simplement que dans notre
échantillon les hommes de Cilundu sont 0.13 fois inferieurs à
ceux échantillonnés à Mukumbi, inversement pour les femmes
au regard de l'Intervalle de confiance de l'Odd Ratio de 0,37(0,2 - 0,6).
Nous pouvons dire que ce résultat est un fait de hasard
et ne peut avoir une explication scientifique et plusieurs études vont
dans un sens ou dans un autre. Néanmoins, nous pouvons reconnaitre que
cette population de l'ethnie Luba avec son régime patriarcal, les hommes
sont des responsables des ménages et avec la crise
socio-économique, les femmes prennent de plus en plus la
responsabilité des ménages.
131
3. Etat matrimonial ou civil : il ressort clairement que dans
les deux Zones de santé, les responsables ou parents des enfants
enquêtés (tableau III) sont en grande majorité des
mariés et les femmes (Tableau II) sont plus nombreuses parmi les
enquêtés de la Zone de santé de Cilundu que les hommes avec
respectivement 69.6% et 30.4%. Inversement pour la Zone de santé
témoins de Mukumbi où les hommes enquêtés sont plus
nombreux que les femmes avec 54,1% contre 45,9%. Statistiquement, le ratio
montre le groupe de Cilundu, les bénéficiaires de sites de soins
du sexe masculin sont 0,37 fois inferieurs selon ce rapport de cote à
ceux du groupe de Mukumbi non bénéficiaire.
Quant au statut matrimonial, avec le P-value de 0,0000
inferieur au seuil de 0.05, les mariés sont plus nombreux dans les deux
groupes par rapport à toutes les alternatives de l'état civil
d'une part et les mariés de Cilundu sont plus nombreux que ceux de
Mukumbi d'autre part.
Ceci est une force dans la communauté ou le foyer,
étant donné que selon l'OMS, généralement la
situation des enfants est meilleure chez le couple marié que dans le
foyer monoparental grâce à la complémentarité de
conjoints pour la santé.
Cette affirmation de l'OMS est corroborée par Daniel
Paquette(2008) dans ma Santé mentale au Québec que l'enfant a
tout aussi besoin de son père que de sa mère, pour des raisons
différentes et que les pères ont prouvé qu'ils sont aussi
capables de prendre soin des enfants comme les mères.
132
4. En ce qui concerne le niveau d'instruction d'après
les résultats de notre étude (tableau IV), le bas niveau
d'instruction (les sans niveau et le niveau primaire) se constate chez les
enquêtés de Cilundu, il en est de même pour ceux de
Mukumbi.
La comparaison de ces deux ZS nous confirme une
différence hautement significative (P-value : 0,0000 < au seuil de
0,05). Ce ci signifie tout simplement que le bas niveau vient largement en
tête à Mukumbi, contrairement à Cilundu où nous
trouvons le niveau primaire en première position. Ce qui justifie ce
P-value inferieur à 0.05.
Ce résultat montre que cette situation influence
négativement l'accès aux soins des enfants dans le recours
à la prise en charge dans les deux Zones de santé, étant
donné que plusieurs études, notamment celle de
Christophe Commeyras, et coll. (2006), qui estime que le taux de
mortalité des enfants de moins de 5 ans est plus élevé
dans les ménages dont le chef de ménage est moins
éduqué ou est une femme et, à critère égal,
le milieu rural accentue la morbidité, Amuli Jiwe (2014) confirme que le
bas niveau d'instruction influence défavorablement l'état de
santé de la population à cause de l'insuffisance dans la
compréhension des informations relatives à certaines pratiques et
à la prise de décision sur le choix en matière de la
santé.
Dans son étude sur l'instruction des parents et la
survie de l'enfant au Burkina faso, Banza Baya (1998) confirme qu'il y a
beaucoup des enfants qui meurent chez les parents moins instruits et plus le
papa est instruit plus l'enfant a plus de chance de survivre.
133
5. En ce qui concerne le Tableau V, nous pouvons noter que
dans les deux groupes de notre étude, les églises de
réveil occupent la première place des religions avec 41,2% pour
la Zone de santé de Cilundu et 34,5% pour Mukumbi. contrairement
à ce que plusieurs anciennes études qui donne l'église
catholique en première position. Par ailleurs l'Encyclopédie
Wikipedia confirme nos résultats en plaçant le protestantisme y
compris les églises dites de réveil en première position
avec 48% suivie de l'église catholique avec 47%. On l'évalue
à 150 millions de fidèles environ et ce chiffre croit à
une vitesse époustouflante, partout dans le monde. Et en particulier au
sein des Eglises de réveil... En effet, si ces Eglises s'ancraient
jusque récemment principalement dans les pays africains, en
Amérique latine et du Nord, elles mobilisent aujourd'hui de façon
croissante les populations d'Europe, à la faveur, notamment, des
mouvements migratoires en provenance de ces pays. (Laure Malchair juin 2013).
Et jusqu'à ce jour il n'existe pas des statistiques en RDC pour le
nombre de ces église.
6. Au Tableau VI relatif à l'occupation des parents ou
responsables des enfants concernés par notre étude, il
s'avère que dans les deux Zones de santé la principale occupation
est l'agriculture de subsistance (83,1% pour Cilundu et 68,9% pour Mukumbi). En
comparant ces deux groupes nous constatons une différence significative
(P- value 0,0000 < au seuil de 0,04) ce qui prouve que, malgré que
l'agriculture de subsistance occupe la première place dans les deux
Zones de santé, elle est encore beaucoup plus exploitée à
Cilundu qu'à Mukumbi où
134
nous avons aussi rencontré beaucoup des femmes qui ne
s'occupent rien que de leurs ménages.
Ce ci serait dû à l'inexistence des entreprises
et même la fonction publique au vrai sens du mot et la chute de
l'exploitation artisanale de diamants dans ces deux entités. Ce
résultat est en contradiction avec celui de Tshimungu K. F. et coll.
(op. cit.) qui pour eux, ce sont les fonctionnaires qui viennent en
première position à Kabinda avec 55,5%.
Par ailleurs notre résultat prouve à suffisance
que cette population qui vit de l'agriculture de subsistance se trouve dans une
pauvreté qui est un des grands facteurs de l'inaccéssilité
aux soins.
7. En RDC, le désengagement de l'État de la
réglementation et du financement du secteur de la santé, auquel
se sont ajoutés les problèmes de bonne gouvernance, s'est
soldé par un sérieux affaiblissement du système de
santé du pays. Largement répandue, la rémunération
à l'acte non réglementée est à la fois une cause et
une conséquence du phénomène de commercialisation, qui
prive graduellement les populations tant urbaines que rurales de l'accès
à des soins de santé primaires de qualité.
Pour ce qui est du recours pour la prise en charge au tableau
VII, 75% des enquêtés de la Zone de santé de Cilundu ont
choisi les Sites des soins communautaires contre 18,9% pour ceux qui ont choisi
le centre de santé et/ou l'hôpital à cause de la
qualité de soins et le rapprochement de la distance. Inversement pour la
Zone de santé de Mukumbi non bénéficiaire des sites de
soins communautaires où le Centre de santé
135
et/ou centre hospitalier constitue le premier recours avec
89,9% et globalement, la comparaison de ces deux populations dégage une
différence hautement très significative au regard de ce P-value
de 0,0000 < au seuil de 0,05 pour ce qui est du recours à la PEC des
enfants de 0 à 5 ans (Tableau VII). Tandis que pour ce qui concerne les
raisons le X2 : 29.34, ddl : 3 et P-value 0.0001
< au seuil de 0.05. Il se déduit de ce P-value que depuis
l'implantation des Sites des soins communautaires, la population
enquêtée à Cilundu reconnais recourir plus aux SSC qu'au
Centre de santé et autres pratiques. Tandis que celle de Mukumbi, c'est
le Centre de santé qui constitue le premier recours pour les soins des
enfants de moins de 5 ans, étant donné que les SSC ne sont pas
encore implantés dans cette Zone de santé.
Ce ci est appuyé par nos données de l'analyse
documentaire en rapport avec la fréquentation qui nous montrent qu'au
niveau des AS, le nombre de cas reçus avant l'implantation des SSC est
inférieur à celui d'après.
Ce résultat est supérieur à celui d'Amina
Keren MASUDI(2012), qui quant à lui, l'accessibilité aux soins de
santé primaires est de 29% pour le curatif et 32% pour le Promotion des
soins maternels et infantiles, qui sont inférieurs aux normes de l'O.M.S
(50%) pour le curatif et (80%) pour le préventif.
Par ailleurs, il ressort dans l'étude de Pouchè
Nkoma, P(op.cit) que l'automédication est la toute première
intention de recours en cas de maladie suivi de la biomédecine.
136
Nous pouvons rappeler que les sites de soins dispensent les
soins de premier recours pour les cas bénin et réfèrent
tous les cas avec les signes de gravité.
Pour Michel Chassang (2012), une étude de l'Institut de
recherche et documentation en économie de la santé (IRDES)
d'avril 2011, montre qu'en France 95% de la population française a
accès à des soins de proximité en moins de 15 minutes.
8. En ce qui concerne les raisons du recours aux soins pour le
choix de la prise en charge (Tableau VIII et XII), PEC moins coûteuse
comme principale raison du choix du SSC (43,9%) suivie de 24,4% pour ceux qui
ont parlé de la meilleure qualité et 22,3% pour ceux qui ont
évoqué la courte distance.
Au regard de ce qui précède, la comparaison
entre les bénéficiaires de SSC et les non
bénéficiaires présente une différence significative
(P-value de 0.0001 inferieur au seuil de 0.05), étant donné que
dans la Zone de santé de Mukumbi, c'est la meilleure prise en prise en
charge qui est la principale raison, contrairement à Cilundu.
Quant au coût de la PEC avant l'implantation, il
était supérieur à 1$ par pathologie et beaucoup plus
encore dans la Zone de santé de Mukumbi où il est estimé
par la plupart de nos enquêtés, supérieur à 10$ pour
chacune de pathologie (tableau XI). Actuellement depuis l'implantation il de
moins de 1$ au SSC pour la prise en charge de toutes les trois pathologies
retenues par la stratégie de la PCIME (tableau XII). Dans l'entre-temps
la situation est demeurée la même à Mukumbi, où la
population enquêtée continue à dépenser beaucoup
d'argent pour la
137
PEC de leurs enfants de moins de 5 ans, raison pour laquelle
elle reconnait acquitter difficilement (56,8%) voire péniblement
(39,2%).
Par ailleurs, Christophe Commeyras, (2006) montre que la
population adapte son comportement thérapeutique en priorité
à ses moyens financiers, puis à son accès
géographique aux formations sanitaires, et finalement à sa
perception de la maladie. Elle indique également une très
mauvaise capacité d'accès aux soins pour les 60 % les plus
pauvres.
Amina Keren MASUDI (Op.cit), 89,2% des ménages
affirment que l'indisponibilité des moyens financiers est la principale
cause de l'inaccessibilité aux soins de santé primaires, ceci a
comme conséquence la complication de la maladie à 89,2% et la
mort à 91,5%. Et Aude Nikiéma, Clémentine Rossier,
Valéry Ridde (2010), renchérit que parmi les trois principaux
motifs de non recours, l'accès financier est le plus important
(51,3%).
9. La distance est Ainsi, un indicateur d'accès aux
services qui permet d'identifier les inégalités de l'offre de
soins et d'observer la diffusion ou la concentration des équipements ou
des professionnels de santé et de hiérarchiser ces services :
services de proximité ; spécialités et disciplines
hospitalières courantes ; spécialités, équipements
lourds et disciplines rares ou très spécialisées
(Vigneron, 2001), « Le critère pertinent pour
l'équité en matière sanitaire est davantage
l'accessibilité que la distance : accessibilité
économique, sociale et culturelle.
138
La longue distance entre le ménage et le Centre de
santé ou l'hôpital est un obstacle réel pour l'accès
aux soins des enfants de 0 à 5 ans, étant donné qu'elle
influence positivement ou négativement l'accessibilité aux soins.
Les parents ou responsable des enfants dans les deux Zones de santé
(Tableau XIII), ont déclaré à 64,2% et 83,4%
respectivement pour Cilundu et Mukumbi que celle-ci est de 5 à 10 Km.
En comparant ces deux populations, il s'avère que la
différence est significative au regard du P-value de 0,0000
inférieur au seuil de 0,05. Ce qui démontre qu'à Mukumbi
les distances parcourues pour atteindre les CS sont plus longues et la
population de Cilundu qui reconnait l'existence des obstacles naturels est 0,04
fois inférieure à celle de Mukumbi (Tableau XIV) avec IC-OR de
0,02 à 0,1.
En ce qui concerne ces types de barrières naturelles,
la différence est significative (P-value 0,0000 inférieur au
seuil de 0,05), étant donné que la population de Cilundu a plus
déclaré que les rivières constituent le premier obstacle
à 83,9% par contre à Mukumbi, ce sont les montagnes qui
constituent la plus grand obstacle à 60,5%.
Les enquêtés de Cilundu reconnaissent que les SSC
se trouvent actuellement à moins de 5 km entre le ménage et le
Site dans 98% de cas (figure XII), ce qui est confirmé à la
Figure XIII où 91,2% de la population déclarent que
l'implantation de Sites des soins a résolu le problème de
distance.
139
Par ailleurs l'OMS (2016) fixe que la durée de marche
à pieds ne doit pas dépasser 15 minutes pour atteindre l'offre
des soins. Et les directives en rapport avec l'implantation des Sites des soins
communautaires recommandent que la distance ne puisse pas dépasser 5
km.
DOUMBOUYA MOHAMED LAMINE (2008) a trouvé qu'en Afrique
de l'Ouest plus précisément la Guinée, pour une distance
d'au delà des 5 km, les structures de santé les plus
fréquentées en zone urbaine sont, l'hôpital
régional/CHU (48 %), le centre de santé (14 %) et les cliniques
(12 %). Alors qu'en zone rurale les centres de santé sont encore les
plus sollicités (dans 37 % des cas), suivi de l'hôpital
préfectoral/centre médical communal (18 %) et les postes de
santé (16 %).
Michel Chassang (2012) démontre que 1% de la population
vivant dans 4% de communes de la France soit 600000 personnes sont à
plus de 15 minutes de marche pour atteindre un Médecin
généralistes, ces communes sont plus éloignées
géographiques. Aude Nikiéma, Clémentine Rossier et
Valéry Ridde (Op.Cit), confirment que la distance constitue un facteur
fondamental, dans le choix du lieu de soins.
10. L'absence de moyens de transport appropriés pour
les malades et l'utilisation de vélo et moto pour cette activité
est un handicap très sérieux pour la commodité et la
sécurité dans le déplacement (Tableau XV).
140
Par ailleurs, nous pouvons noter que malgré la
réduction de la distance à Cilundu, la situation est encore grave
dans les deux Zones de santé à cause de l'inexistence des moyens
de transport adéquat avec une différence hautement très
significative (P-value 0,0000 inferieur à 0,05), étant
donné qu'à Cilundu c'est le velo qui est plus utilisé
(92%). Tandis qu'à Mukumbi c'est la moto qui est plus employée
(91,2)
Ceci constitue aussi un facteur de l'inaccessibilité
aux soins, au regard des résultats obtenus, malgré que dans les
deux groupes la majorité de nos enquêtés ont reconnus
l'existence de moyens de transport avec 58,8% pour la Zone de santé de
Cilundu et 96,6% pour celle de Mukumbi, nous constatons que ce moyen de
transport est vraiment inapproprié ; 92% pour le Vélo dans la
Zone de santé de Cilundu qui bénéficie de l'implantation
de Sites de communautaires contre 91,2% pour la Moto dans la Zone de
santé de Mukumbi.
Ce moyen de transport utilisé pour le
déplacement des enfants malades, de ménage vers le lieu de la
prise en charge dans ces deux Zones de santé est inapproprié.
11. En ce qui concerne l'organisation du système de
transfert au
niveau des Aires de santé (Tableau XVI), les
résultats de cette étude nous montrent que dans la Zone de
santé de Cilundu la quasi-totalité des parents ou responsables
des enfants bénéficiaires des SSC, qui ont fait l'objet de notre
étude reconnaissent l'existence de ce système à 96,6%
contre 10,1% pour la Zone de santé de Mukumbi où cette pratique
n'existe presque pas.
141
A la lumière de ces résultats, nous remarquons
une différence hautement très significative, la population de
Cilundu qui a reconnu l'existence du système de transfert des malades
est 246,8 fois supérieure à celle de Mukumbi (OR : 246,8 et
P-value 0,0000 inferieur au seuil de 0,05)
Ceci témoigne que la pratique de transfert et contre
transfert se déroule bien au niveau de SSC tel que prévu dans les
directives d'implantation, selon lesquelles les RECOSITE a dans ses objectifs
celui de la détection des signes de gravité chez les enfants de 0
à 5 ans et les référer au Centre de santé ou
à l'Hôpital pour la poursuite des soins adéquates et
appropriés. Tandis que dans la Zone de santé de Mukumbi la
situation est telle que, tout se passe au niveau de centre de santé
à cause peut-être d'inexistence d'un Hôpital
Général de référence digne de son nom.
12. En ce qui concerne la satisfaction des
bénéficiaires par rapport à la prise en charge
reçues, nous constatons que dans les deux Zones de santé la plus
part des enquêtés sont satisfaits des soins reçus pour la
prise en charge de leurs enfants de 0 à 5 ans avec 64,9% pour Cilundu et
97% pour Mukumbi. En comparant ce deux Zones de santé, il ne se
dégage pas une différence (P-value de 0,419 supérieur au
seuil de 0,05). La population bénéficiaire de l'implantation de
SSC est satisfaite des prestations reçues au niveau de sites, tandis que
celle de Mukumbi qui ne bénéficie pas de SSC est néanmoins
satisfaite de soins reçus par un personnel qualifié (Infirmiers)
se trouvant au niveau de centre de santé.
142
Les hypothèses sont confirmées par les
résultats qui suivent :
En ce qui concerne la première hypothèse «
Au regard des différentes réalités de la Zone de
santé de Cilundu, la prise en charge communautaire au travers les sites
des soins améliore l'accessibilité aux soins de la population,
comparativement à la Zone de santé de Mukumbi se trouvant dans
les mêmes conditions, mais ne bénéficiant pas de
l'implantation des Sites des soins communautaires. Le respect rigoureux des
orientations du ministère de la santé lors de l'implantation des
sites des soins communautaires est observé à Cilundu, comme
trouvé à Kabare au Sud-Kivu par Hermès Karemere et coll
(2017). »
Les résultats suivant confirment cette hypothèse
:
? 75% de la population font recours aux SSC en cas de maladies
de leurs enfants de 0 à 5 ans pour des raisons de moindre coût des
soins et la courte distance à parcourir entre le ménage et la
structure de santé, dans la ZS de Cilundu par rapport à Mukumbi
dont la population fréquente le CS à 89,2% et avance comme
principale raison la qualité de prise en charge.
? A Cilundu la population déclare s'acquitter
facilement de frais des soins à 49,3% et difficilement à 48,6%
tandis qu'à Mukumbi 56,8% paient difficilement et 39,2%
péniblement.
Quant à la comparaison des données avant et
après l'implantation des Sites des Soins dans cette Zone de
santé, nous estimons qu'avec la prise en charge des Infections
respiratoires, les maladies diarrhéiques et le Paludisme sans oublier la
malnutrition, à
143
moindre coût et à courte distance, il y a
augmentation d'une manière remarquable de l'accès aux soins par
la population de cette entité en général et celle des
enfants de moins de 5 ans en particulier, grâce à la
réduction du coût de soins et de la distance effectuée pour
atteindre les formations ou structures sanitaires.
Au regard ces résultats qui suivent cette
deuxième hypothèse est aussi confirmée :
? Le nombre de cas reçus après l'implantation des
SSC est supérieur à celui d'avant.
144
Chapitre sixième : CONCLUSION ET SUGGESTION
145
5.1 SYNTHESE
Notre étude a été réalisée
dans la Province du Kasaï oriental, plus précisément dans
deux Zones de santé, celle de Cilundu la seule concernée par
l'objet d'étude et celle de Mukumbi comme témoin, sur le
thème intitulé « Influence des sites des soins
communautaires sur l'accès aux soins des enfants de 0 à 5 ans
dans la zone de sante de cilundu ».
Pour le choix de ce sujet de notre étude, nous avons
été poussé par une motivation, suscitée par un
certain nombre des situations que nous avons constatées et qui ne
pouvaient nous laisser dans l'indifférence telle que :
- La République Démocratique du Congo notre Pays
est comptée parmi les six premiers pays du monde qui ont des taux
mortalité infantile le plus élevé, regroupant 50% de la
mortalité infantile mondiale, après l'Inde, le Nigeria, la Chine,
le Pakistan et avant l'Ethiopie ;
- La Zone de santé de Cilundu, l'une des plus
enclavées de la Province dont la population vit dans une
inaccessibilité aux soins de santé et une grande
précarité caractérisée par l'absence quasi-totale
du tissu économique, aggravée par l'insurrection du Chef
coutumier KAMUINA NSAPU ;
- Cette population a bénéficié de
l'implantation des Sites des Soins Communautaires dans le but de lui rendre
facile l'accès aux soins financièrement et
géographiquement. Mais ces soins sont dispensés par des personnes
non professionnelles de santé choisies dans la population.
146
Le but poursuivi par cette étude était
d'évaluer les Sites des Soins Communautaires sur l'accès aux
soins dans la Zone de santé de Cilundu, dont la population et surtout
les enfants de 0 à 5 ans vivaient dans une inaccessibilité
criante aux soins de qualité.
Dans le souci de répondre à nos
préoccupations et de vérifier notre hypothèse selon
laquelle, Au regard des différentes réalités de la Zone de
santé de Cilundu, la prise en charge communautaire au travers les sites
des soins améliore l'accessibilité aux soins de la population,
comparativement à la Zone de santé de Mukumbi se trouvant dans
les mêmes conditions, mais ne bénéficiant pas de
l'implantation des Sites des soins communautaires. Le respect rigoureux des
orientations du ministère de la santé lors de l'implantation des
sites des soins communautaires est observé à Cilundu, comme
trouvé à Kabare au Sud-Kivu par Hermès Karemere et coll
(2017).
Quant à la comparaison des données avant et
après l'implantation des Sites des Soins dans cette Zone de
santé, nous estimons qu'avec la prise en charge des Infections
respiratoires, les maladies diarrhéiques et le Paludisme sans oublier la
malnutrition il y a amélioration d'une manière remarquable de la
santé de la population de cette entité en général
et celle des enfants de moins de 5 ans en particulier, grâce à la
réduction de la distance effectuée pour atteindre les formations
ou structures des sanitaires et de l'automédication.
Dans le cadre de cette étude, une enquête «
cas- témoins » suivant une approche Quasi-expérimentale a
été effectuée dans les deux Zones de santé (Cilundu
et Mukumbi). A l'aide d'un questionnaire guide
147
d'interview adressé à 444 parents ou
responsables qui ont constitué l'échantillon de cette
étude en raison de 148 cas et 295 témoins, en vue de renforcer la
puissance de notre test statistique nous avons appliqué le 1 sur 2 (un
cas pour deux témoins). Les cas sont des parents ou responsables des
enfants de la Zone de santé de Cilundu qui ont
bénéficié de Sites des Soins de communautaires, tandis que
les témoins sont des parents ou responsables des enfants de la Zone de
santé de Mukumbi non bénéficiaire de l'implantation des
Sites. Quant à l'analyse documentaire nous avons retenu les 15 Aires de
santé.
Cet échantillon est obtenu suivant la technique
d'échantillonnage en grappe, avec probabilité de tirage
proportionnel à la taille (PPT). Ainsi, tous les 30 Aires de
santé en raison de 15 pour chacune des zones, ont été
retenues et le tirage au sort proportionnellement à la taille de chaque
Aire a été effectué chez les cas dans la Zone de
santé de Cilundu, suivant le pas de sondage de 3 ménages pour
toutes les deux Zones de santé. 15 Centres de santé ont
été tous considérés pour les données en
rapport avec l'analyse documentaire dans le but de compléter les
renseignements obtenus par l'interview.
Les données recueillies ont été
analysées après le dépouillement à l'aide d'un
outil informatique, le logiciel « Epi-info » version 3.5.4 du 30
juillet 2012, après la constitution de la base des données sur
Microsoft Excel 2007. Les tests statistiques de Khi carré de Pearson, de
Mantel Haenszel (X2) et l'Intervalle de confiance de l'Odd Ratio ont
été utilisés pour les analyses bivariées entre les
cas et les
148
témoins. Tandis que la moyenne, la fréquence en
pourcentage pour les analyses descriptives uni variées.
Les résultats auxquels nous sommes arrivés se
résument de la manière suivante :
1. Auprès parents ou responsables
En rapport avec les caractéristiques socioculturelles
économiques et démographiques de la population nous avons retenu
:
? Etat civil ou matrimonial est un facteur qui influence
favorablement ou défavorablement la prise des décisions en
rapport avec choix du recours à la prise en charge des enfants ;
? Bas niveau d'instruction demeure un déterminant ne
permettant pas le bon choix de responsables pour ce qui concerne le recours aux
soins pour les enfants de 0 à 5 ans ;
Pour ce qui est de l'offre de soins :
? Recours pour Prise en charge des enfants après
l'implantation de Sites des Soins Communautaires démontre que, ces
derniers ont amélioré l'accès aux Soins à Cilundu
;
En rapport avec l'accès financier aux soins
? Prise en charge moins coûteuse comme raisons du choix
du SSC comme recours principal pour la prise en charge des enfants de moins de
5 ans.
149
· Coût inférieur à 1$ au niveau de
SSC a beaucoup influencé ce recours pour la prise en charge.
· Coût élevé avant l'implantation de
Sites de Soins Communautaires était à la base de
l'inaccessibilité aux soins pour bon nombre des enfants de Cilundu;
· Faible utilisation de fiche au niveau de SSC par
rapport au Centre Santé ce qui est en contradiction avec les normes et
directives relatives au fonctionnement de SSC ;
· Difficulté de paiement de frais de soins dans
l'ensemble de Zones de santé concernées par cette étude et
ce malgré le coût de moins de 1$ après l'implantation des
Sites, démontre le niveau de pauvreté de cette population.
En rapports avec l'accès Géographique
· Longue distance entre le ménage et CS ou PS
était réellement un obstacle à l'accès aux soins
;
· Absence de moyens de transport approprié, ce
sont les vélos et la moto qui sont utilisés comme moyen pour
déplacer les malades ;
· Transfert de malade par SSC vers le Centre de
santé est effectué et non effectué par le centre vers
l'hôpital ;
· Satisfaction de la population en ce qui concerne le
coût des soins ou de la prise encharge des enfants aux Sites des Soins
Ceci permettrait aussi aux décideurs, d'une part au
niveau de Sites des Soins existants de prendre de stratégies pouvant
renforcer
150
Communautaires dans la Zone de santé de Cilundu
après l'implantation;
2. Aux Centres de santé par l'analyse documentaire
Les résultats se présentent de la manière
suivante :
? Augmentation de nombre des cas reçus par les
structures sanitaires (Centres de santé et Sites des soins) après
l'implantation des SSC, avec une moyenne mensuelle de 120 cas reçus
contre 107 avant.
? 55,8% pour les Sites des Soins Communautaires non
performants,
? 85,8% pour le respect du protocole en rapport avec
l'utilisation des médicaments,
Ces résultats ci-haut confirment notre hypothèse
de départ en ce qui concerne l'accessibilité financière et
géographique et le protocole et directives relatifs à
l'implantation et fonctionnement sont suffisamment respectés, sauf la
performance intrinsèque des Sites des Soins de Communautaires se trouve
en dessous de la moyenne de 50%
5.2 IMPLICATIONS
5.2.1 Sur le plan de la pratique de Nursing et de
l'Administration
Les infirmiers se retrouvent comme d'aucun n'ignore à
l'avant plan dans la dispensation de soins aux malades, à la famille,
à la communauté et aux nécessiteux, tant au chevet du
malade que en milieu de vie ou communautaire. Cette étude servirait dans
l'amélioration de la situation de performance des Sites des Soins
Communautaires.
151
davantage la capacité de RECOSITE en améliorant
par ricochet leur performance, d'autre part pour pérenniser les Sites
des soins en les implantant aussi dans des Zones de santé non couvertes
jusque là.
4.2.2. Implication pour la recherche en nursing
Cette étude est bien circonscrite dans le temps, dans
l'espace et voire dans son contenu. Nous ne prétendons pas avoir
épuisé tout ce qu'il faut pour cette étude, la
présente n'est une esquisse dans le domaine de la recherche.
Les soins dispensés aux Sites des soins communautaires
sont actes infirmiers administrés par les personnes non
qualifiées qui sont de Relais communautaires d'où la
nécessité de mener une étude sur les conséquences
à court, moyen et long terme sur la communauté, les infirmiers
ainsi que sur la profession infirmière conformément à la
Loi portant création, organisation et fonctionnement de l'Ordre des
infirmiers dans notre pays.
Dans le cadre de la couverture sanitaire universelle, les SSC
sont un instrument important vers l'atteinte des Objectifs pour le
Développement Durable (ODD) en rapport avec la réduction de la
mortalité infantile. Leur existence est une résultante des
apports des différents partenaires politiques, sociaux, sanitaires et
financiers.
Une étude peut être diligentée en vue
d'évaluer la possibilité de l'élargissement dans les
autres Zones non couvertes et la pérennisation au cas où les
Partenaires techniques et Financiers de la RDC qui appuient se retireraient.
152
4.3. SUGGESTIONS
5.3.1 A LA COMMUNAUTE OU AUX PARENTS
Les SSC contribuent grandement dans la réduction de la
morbidité et la mortalité des enfants de 0 à 5 ans
? Les parents doivent s'approprier des SSC pour leur bon
fonctionnement,
? La Communauté doit s'impliquer effectivement dans la
gestion des Sites mis à leur disposition.
4.3.2. AUX RESPONSABLES SANITAIRES
L'ECZ est composée des acteurs clés dans
l'organisation et fonctionnement des SSC. Ainsi, ils doivent renforcer les
activités d'encadrement et de la supervision en vue de rendre les Sites
performants.
153
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Aline Émond, (2010) Cadre conceptuel de la
santé et de ses déterminants: Résultat d'une
réflexion commune, Santé et services sociaux, Quebec, 35p
2. Ancelle T.(2011) statistique épidémiologie,
3ème Edition , Maloine , paris, P.308
3. Aude Nikiéma, Clémentine Rossier,
Valéry Ridde (2010), une enquête santé, (enfants, adultes,
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ANNEXES
1
Annexes I Les tableaux
Tableau 1 : Les Zones de santé qui ont
bénéficié des SSC par Province dans
l'ancienne configuration
10 Provinces/11
|
|
103 ZS/ 516
|
1. BANDUNDU
|
2.
|
11
|
|
|
|
3. BAS-CONGO
|
4.
|
1
|
5. EQUATEUR
|
6.
|
11
|
|
|
|
7. KASAI OCC.
|
8.
|
7
|
9. KASAI ORIENTAL
|
10.
|
12
|
|
|
|
11. KINSHASA
|
12.
|
8
|
|
|
|
13. MANIEMA
|
14.
|
2
|
|
|
|
15. PROVINCE ORIENTALE
|
16.
|
15
|
17. SUD KIVU
|
18.
|
20
|
|
|
|
19. KATANGA
|
20.
|
16
|
|
TOTAL
|
|
103
|
Sources : Direction de lutte contre les maladies de
l'enfance 2015
Source : Rapport de la BCZ (2017)
2
Tableau 2 : La taille de la population de la Zone de
santé de Cilundu suivant les sexes par catégories
POPULATION
|
N O M B R E
|
Année
|
M
|
F
|
Total
|
Population 0- 11 mois
|
3354
|
4045
|
8090
|
2017
|
Population 12-59 mois
|
15171
|
14969
|
30140
|
|
Population 5- 14 ans
|
29330
|
29533
|
58863
|
|
Population 15 à 49 ans
|
42775
|
46526
|
89815
|
|
Population 50 à 59 ans
|
5057
|
5866
|
10923
|
|
Population 60 et plus
|
2225
|
2227
|
4452
|
|
Population totale
|
97912
|
103166
|
201078
|
|
Population flottante
|
0
|
0
|
0
|
|
Total général
|
97912
|
103166
|
201078
|
|
3
Tableau 3 : Pyramide sanitaire de la Zone de santé
de Cilundu année 2018
PYRAMIDE SANITAIRE DE LA ZONE DE SANTE DE CILUNDU ANNEE
2018
|
|
°
|
N
AS
|
NOMS DES CS
|
NOM DES POSTES
|
HGR ,CH
|
APPARTENANC E
|
OBSER VATION
|
|
BAKUA
1 KAMBA
|
BAKUA KAMBA
|
ESEA,
|
|
PS PRIVE
|
|
|
BAKUA
2 MBUYI
|
BAKUA MBUYI
|
APOLLO
|
|
ETAT
|
|
|
BAKUA
3 MPEMBA
|
BAKUA MPEMBA
|
|
|
ETAT
|
|
|
4 BAKUA MULUMBA
|
BAKUA MULUMBA
|
CIALOKOLA
|
|
ETAT
|
|
|
BAKUA
5 SAMBUA
|
BAKUA SAMBUA
|
|
|
ETAT
|
|
|
BAKUA
6 SUMBA
|
BAKUA SUMBA
|
PETIT POISSON
|
CH.BAKU A SUMBA
|
ETAT
|
|
|
BASHINGAL
7 A
|
BASHINGAL A
|
CIBALA
|
|
ETAT
|
|
|
8 CIJIBA
|
CIJIBA
|
BENA
ODIA,BAKUA KALUBI
|
CH.CIJIBA
|
CATHOLIQUE
|
|
9
|
CILUNDU
|
CILUNDU
|
LA GRACE
|
HGR
|
CATHOLIQUEet
|
|
4
|
|
|
|
CILUNDU
|
PS PRIVE
|
|
10
|
CILOBA
|
CILOBA
|
|
|
ETAT
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11
|
KAMANA
|
KAMANA
|
|
|
ETAT
|
|
12
|
KALEYA
|
KALEYA
|
|
|
ETAT
|
|
13
|
KASANGA
|
KASANGA
|
|
|
ETAT
|
|
14
|
LUANGA
|
LUANGA
|
|
|
ETAT
|
|
15
|
MONKA
|
MONKA
|
BAKUA LULA
|
|
ETAT
|
|
TOTAL
|
15
|
15
|
9
|
3
|
|
|
|
TOTAL FOSAS 27
|
|
Source : BCZ Cilundu 2018
5
Tableau 4 : La situation démographique de la Zone
de santé de Mukumbi
O
|
N AIRES DE SANTE
|
Pop. Tot
|
0-11 mois
|
6-59 mois
|
5-14 Ans
|
15-49 Ans
|
Femmes enceintes (4%)
|
Pop.De 60 Ans
|
1
|
Bk0
Bisampu
|
8984
|
359
|
1527
|
2614
|
1887
|
359
|
189
|
2
|
Bk 0 Mbuyi
|
16450
|
658
|
2797
|
4787
|
3455
|
658
|
345
|
3
|
Bk 0
Mulumba
|
9928
|
397
|
1688
|
2889
|
2085
|
397
|
208
|
4
|
0 Kalamba
|
8631
|
345
|
1467
|
2512
|
1813
|
345
|
181
|
5
|
0 Kamaleka
|
6227
|
249
|
1059
|
1812
|
1308
|
249
|
131
|
6
|
0 Kanyenga
|
6876
|
275
|
1169
|
2001
|
1444
|
275
|
144
|
6
7
|
0 Kambanga
|
11624
|
465
|
1976
|
3383
|
2441
|
465
|
244
|
8
|
0 Kankelenga
|
13563
|
543
|
2306
|
3947
|
2848
|
543
|
285
|
9
|
0 Kapiandolo
|
8405
|
336
|
1429
|
2446
|
1765
|
336
|
177
|
0
|
1 Katekelayi
|
8129
|
325
|
1382
|
2366
|
1707
|
325
|
171
|
1
|
1 Lubanga
|
6908
|
276
|
1174
|
2010
|
1451
|
276
|
145
|
2
|
1 Mibale
|
7998
|
20
|
1360
|
2327
|
1680
|
320
|
168
|
3
|
1 Mines 45
|
11109
|
44
|
1889
|
3233
|
2333
|
444
|
233
|
|
1Tshikama 1
|
7433
|
97
|
1264
|
2163
|
1561
|
297
|
156
|
7
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
1 Tshilunde
|
14852
|
94
|
2525
|
4322
|
3119
|
594
|
312
|
6
|
1 Tshiovo 3
|
9451
|
78
|
1607
|
2750
|
1985
|
378
|
198
|
TOTAL
|
56568
|
263
|
26617
|
45561
|
32879
|
6263
|
3288
|
8
1. Population de la zone de santé de
CILUNDU
N°
|
Classes
|
Xi
|
f
|
fxi
|
x
|
x2
|
fx2
|
5
|
60 plus
|
64,5
|
2
|
129
|
34
|
1156
|
2312
|
4
|
50-59
|
54,5
|
13
|
708,5
|
24
|
576
|
7488
|
3
|
40 -49
|
44,5
|
22
|
979
|
14
|
196
|
4312
|
2
|
30 -39
|
34,5
|
53
|
1828,5
|
4
|
16
|
848
|
1
|
< 30 ANS
|
15
|
58
|
870
|
-15,5
|
240,25
|
13934,5
|
Total
|
|
148
|
4515
|
|
|
28894,5
|
??
2. population de la zone de santé de
MUKUMBI
N°
|
Classes
|
Xi
|
f
|
fxi
|
x
|
x2
|
fx2
|
5
|
60 plus
|
64,5
|
10
|
645
|
32
|
1049,76
|
10497,6
|
4
|
50-59
|
54,5
|
18
|
981
|
22,4
|
501,76
|
9031,68
|
3
|
40 -49
|
44,5
|
59
|
2625,5
|
12,4
|
153,76
|
9071,8
|
2
|
30 -39
|
34,5
|
108
|
3726
|
2,4
|
5,76
|
622,1
|
1
|
< 30 ans
|
15
|
101
|
1515
|
-17,1
|
292,4
|
29532,4
|
Total
|
|
296
|
9492,5
|
|
|
58755,6
|
??
??
9
Comparaison de deux moyennes
??2m1
|