RESUME
Introduction: Les pathologies
cardiovasculaires, de nos jours, affectent toutes les classes sociales du monde
entier. Sur les 57 millions de décès survenus dans le monde en
2008, selon les estimations, 36 millions (63 %) étaient dus à des
maladies non transmissibles dont 17 millions par maladies cardiovasculaires.
Les cardiopathies valvulaires sévissent pour la plupart dans les pays,
tels que l'Afrique Sub-saharienne, l'Asie du sud-est, le Pacifique et les
populations indigènes de l'Australie et la Nouvelle Zélande.
Elles sont causées le plus souvent par le rhumatisme articulaire aigu
(RAA), avec atteinte de l'endocarde valvulaire et sous valvulaire
résultant de l'inflammation et des lésions cicatricielles du RAA.
Le but de cette étude est de contribuer à l'amélioration
de la prise en charge des cardiopathies des enfants.
Matériels et méthodes: il
s'agit d'une étude rétrospective et prospective
réalisée dans l'Hôpital Général de
Référence Nationale et le Centre Hospitalier Universitaire Bon
Samaritain de N'Djaména au Tchad. Il a été retenu 50
patients sur la base des dossiers, comportant une observation médicale
et un compte rendu opératoire. Les moyens d'évaluation
utilisés ont été cliniques, radiologiques, électro
cardiographiques, écho cardiographiques et biologiques.
Résultats: Il y avait 31 (62%) filles
et 19 (38%) garçons, âgés en moyenne de 10,68 ans
(extrêmes : 1 et 17 ans). La chirurgie a concerné 38 malades
ayant présenté une cardiopathie rhumatismale (76%), 12 une
cardiopathie congénitale (24%). La cardiopathie rhumatismale
était : mitrale (n=37), aortique (n=10) et tricuspide (n=7). La
cardiopathie congénitale était une tétralogie de Fallot
(n=4), une communication inter-ventriculaire (n=2), une insuffisance mitrale
congénitale (n=3), une cardiomyopathie obstructive du ventricule droit
(n=1), une communication inter-auriculaire associée à une
communication inter-auriculaire (n=1), une insuffisance mitrale associée
à une insuffisance aortique (n=1). Des 50 patients opérés,
38 sont revus et évalués après l'opération. Les
actes chirurgicaux pour les valvulopathies rhumatismales revues ont
consisté en : 29 plasties (21 mitrale, 6 tricuspide et 2
aortique) ; 9 remplacements valvulaires (5 aortique et 4 mitral) et
deux commissurotomies. En outre ont été réalisées
pour les cardiopathies congénitales (communication interauriculaire,
communication inter ventriculaire, tétralogie de Fallot) 9 cures
radicales et 4 plasties pour les valvulopathies congénitales (3
insuffisances mitrales et une insuffisance aortique). Des 50 patients
opérés : 38 cas ont été évalués,
23 avec des résultats satisfaisants, 6 cas à surveiller, 8 en
attente de réintervention, 8 patients perdus de vue, et la
létalité était de 14% (7 cas sur 50) pour l'ensemble des
opérés.
Conclusion: La prise en charge chirurgicale
des affections cardiaques est un problème majeur en raison des
difficultés de suivi. La plastie apparait comme l'option de choix pour
l'insuffisance mitrale, mais ne doit pas être réalisée
très tôt chez les enfants en croissance au risque d'une
sténose, elle est par contre à discuter pour la valve aortique
sans indication justifiée.
Mots-clés: enfants cardiaques
opérés, Chaîne de l'Espoir, Tchad
ABSTRACT
Introduction: Heart diseases affect the whole
world now. Among 57 millions of persons dead in 2008, according estimation, 36
millions (63%) were from non transmissible disease of which 17 million by the
heart diseases. Valvular heart diseases most of the time act severely in areas
like, sub-Saharan Africa, south-east Asia, Pacific and native populations of
Australia and New Zeland. It is caused the most of the time by the rheumatic
acute fever, with nuisance of endocardium's valvular and beneath valvular
apparatus resulting of inflammation and scared lesion. The aim of this study is
a contribution to the improvement in management of children's heart disease.
Materials and methods: A retrospective and
prospective study was conducted in National Reference General Hospital and
University Hospital center of Bon Samaritain in N'Djamena. We selected 50
patients on the basis of records containing medical observation and reporting
procedures of patients operated from 2003 to 2012. Clinical, radiological,
electrocardiographic, echocardiographic, and biological assessment tools were
used.
Results: There were 31 girls (62%) and 19
boys (38%), mean age of 10,68 (range: 1 to 17). The surgery involved 38
patients presented with rheumatic heart disease (76%), 12 patients presented
with congenital heart disease (24%). Rheumatic heart disease was: mitral
(n=37), aortic (n=10) and tricuspid (n=7). Congenital heart disease was a
tetralogy of Fallot (n=4), a ventricular sept defect (n=3), a mitral
regurgitation (n=2), an obstuctive cardiomyopahy of right ventricle (n=1), a
ventricular sept defect associated with patient atrial sept defect (n=1), a
mitral regurgitation associated with aortic regurgitation (n=1). Among 50
patients operated, 38 were re-examined after operation. The surgery of
rheumatic heart disease involved: 29 plasties (21 mitral valves, 6 tricuspid
valves, and 2 aortic valves); 9 valves replacements (5 aortic valves and 4
mitral valves); and 2 commissurotomies for mitral valve. In addition, were
performed a radical cure for the congenital heart disease (ventricular sept
defect, atrial sept defect and tetralogy of Fallot), and 4 plasties for other
congenital heart disease (3 mitral regurgitation and 1 aortic regurgitation).
From 50 patients operated : 38 were re-examined, 23 patients get
successful results, 6 patients to follow, 8 were awaiting for second operation,
8 patients were lost sight of, and the mortality rate was 14% for all operated
from the heart.
Conclusion: The surgical management of heart
disease remains a major concern because of following up difficulties. Plasty
appear like the best choice for mitral regurgitation, but must not be performed
early for young patient in growing at risk of mitral stenosis, on the other
hand plasty is debated without justified indication for aortic
regurgitation.
Key words: Cardiac children operated,
Chaîne de l'Espoir, Chad
INTRODUCTION
Les pathologies cardiovasculaires, de nos jours, affectent
toutes les classes sociales du monde entier. Sur les 57 millions de
décès survenus dans le monde en 2008, selon les estimations, 36
millions (63 %) étaient dus à des maladies non transmissibles
dont 17 millions par maladies cardiovasculaires [1,2]. D'après les
projections, le nombre annuel de décès par maladie
cardiovasculaire devrait passer de 17 millions en 2008 à 25 millions en
2030 [2].
Les cardiopathies valvulaires et congénitales sont
une cause fréquente de mortalité dans les pays en voie de
développement.
Selon l'OMS, au moins 15,6 millions de personnes ont une
valvulopathie rhumatismale (VR) [3]. Des 500.000 personnes qui
développent le rhumatismale articulaire aigu (RAA) chaque année,
presque la moitié développe une cardite.
Les cardiopathies valvulaires sévissent pour la
plupart dans les pays, tels que l'Afrique Sub-saharienne, l'Asie du sud-est,
le Pacifique et les populations indigènes de l'Australie et la Nouvelle
Zélande [4]. Elles sont causées le plus souvent par le rhumatisme
articulaire aigu (RAA), avec atteinte de l'endocarde valvulaire et sous
valvulaire résultant de l'inflammation et des lésions
cicatricielles du RAA. Cette maladie causée par une bactérie Gram
positif, le streptocoque, commence habituellement par une angine ou une
amygdalite. L'angine à Streptocoque A atteint
préférentiellement l'enfant de 5 à 15 ans. Le risque de
RAA chez les enfants d'âge scolaire vivant en milieu
défavorisé est de 0,2 à 0,5% par an, et la
prévalence des valvulopathies rhumatismales de 2% ou plus (étude
chez les aborigènes du Nord de l'Australie) [5].
Diverses études montrent que la prévalence des
cardiopathies rhumatismales varie de 15 à 20 cas pour 1000 [6].
La cardiopathie congénitale représente plus
d'un tiers (1/3) de toutes les pathologies congénitales chez les
nouveau-nés [7, 8, 9].
Il y a une pénurie aigüe de centre de chirurgie
cardio-thoracique dans les pays du tiers monde. Pénurie à
laquelle se surajoutent les difficultés d'accessibilité de ces
centres.
Les centres de chirurgie cardiaque pédiatrique en
Afrique et même dans le Maghreb sont rares pour ne pas dire
inexistants.
Par manque de centre de chirurgie cardiaque, en cas de
pathologies cardiovasculaires opérables chez les enfants, les patients
sont adressés à la Chaine de l'Espoir en France.
Nous nous sommes intéressés dans cette
étude à décrire l'évaluation clinique et
paraclinique des enfants retenus et opérés par la Chaîne de
l'Espoir de 2003 à 2012.
OBJECTIFS DE
L'ETUDE
1-Objectif général
· Contribuer à l'amélioration de la prise
en charge des cardiopathies des enfants.
2-Objectifs spécifiques
· Déterminer le nombre des cardiopathies
rhumatismales et congénitales des patients.
· Evaluer les résultats de la chirurgie cardiaque
en fonction de l'étiologie et du type d'intervention.
· Enumérer les complications post
opératoires.
· Identifier la mortalité post opératoire
et hospitalière des patients cardiaques.
I-GENERALITES
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