BURKINA FASO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE L'INNOVATION
Unité-Progrès-Justice
SECRETARIAT GENERAL
DIRECTION GENERALE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR PRIVE
CENTRE PANAFRICAIN EN MANAGEMENT POUR
LE DEVELOPPEMENT
Mémoire de fin d'études pour l'obtention du
Master en Audit et Contrôle de gestion
QUEL CONTRÔLE INTERNE POUR UNE MAITRISE
DES
RISQUES ASSOCIÉS AU PROCESSUS DE MISE
EN
OEUVRE DU BUDGET PROGRAMME AU BURKINA FASO ?
Rédigé par
VOKOUMA Patindé Télesphore Evariste
Sous la direction de
Monsieur Souleymane SERE
Expert - Comptable, Commissaire aux comptes, Coordonnateur du
programme MACGBR,
Professeur associé au CESAG (DAKAR)
Mémoire présenté le 02 avril 2020 devant
un jury composé de :
Dr SOME Lucain, Enseignant
M. Souleymane SERE, Enseignant
M. ZIE Hamidou, Enseignant
Année académique 2019-2020
I
DEDICACES
? A la mémoire de notre défunt Père
VOKOUMA Jean-Baptiste, aucune dédicace ne saurait exprimer l'amour,
l'estime, le dévouement et le respect pour toi.
? Rien au monde ne vaut les efforts fournis jour et
nuit pour notre éducation et notre bien-être.
? Ce travail est le fruit des sacrifices que vous avez
consentis pour notre éducation et notre formation.
Reposez en paix Papa.
II
REMERCIEMENTS
? En premier lieu, nous remercions Monsieur Souleymane SERE,
Expert - Comptable, professeur et Président du Conseil d'administration
du CERPAMAD. En sa qualité de Directeur de mémoire, il nous a
guidé dans notre travail et nous a aidés à trouver des
solutions pour avancer.
? Nous le remercions pour l'aide qu'il nous a apporté
et les connaissances qu'il a su nous transmettre. Nous le remercions
également pour sa disponibilité, sa patience et surtout pour ses
conseils avisés.
? Nos remerciements vont également à l'endroit
du Professeur Felix N.D COMPAORE, Directeur académique du CERPAMAD et du
Professeur Issaka SALIA, tous deux enseignants du module de méthodologie
de rédaction de mémoire. Merci pour vos contributions en termes
de transmission d'informations et pour la qualité des enseignements
fournis tout au long de notre scolarité.
? Nous saisissons cette occasion pour adresser nos
remerciements et notre profonde reconnaissance au Directeur
général du CERPAMAD, au corps professoral et à toute
l'équipe pédagogique et administrative, pour leur collaboration,
leur aide dans les démarches administratives et épreuves
rencontrées lors des recherches liées à ce
mémoire.
? Nous remercions et exprimons toute notre gratitude à
toutes les personnes qui ont accepté de participer aux enquêtes.
Sans leur collaboration, la conduite de cette analyse aurait été
impossible.
? À mes collègues de la Direction
générale du budget (DGB), de l'Inspection générale
des finances (IGF), de la Direction générale du contrôle
des marchés et des engagements financiers (DGCMEF) et de la Direction
générale des études et des statistiques sectorielles du
MINEFID, nous leur disons également merci pour leur coopération.
Débattre de nos idées de recherche à leurs
côtés a été très enrichissant pour nous.
? Nous avons également bénéficié
de ces mêmes débats auprès de nos amis et promotionnaires
du CERPAMAD et de l'ENAREF et nous vous en remercions pour nous avoir
aidés à garder notre motivation. Merci à monsieur Vieux
Rachid SOULAMA, Directeur général du budget, à monsieur
Vincent de Paul YAMEOGO,
Directeur des réformes budgétaires (DIREB), aux
Chefs de services et collaborateurs de la DIREB pour leurs conseils et
éclairages techniques.
? Remerciement spécial à notre tendre
épouse Docteur VOKOUMA/OUEDRAOGO Madeleine et à nos enfants
Harold Y.M.A, Loic M.S, Darel CY et Juste Paul Clovis. Leur accompagnement et
leur affection nous ont plus que guidé, réconforté et
soutenu. Un grand merci à notre mère pour son amour, ses conseils
ainsi que son soutien inconditionnel, à la fois moral et
économique, qui nous ont permis de réaliser les études et
par conséquent ce mémoire.
? Un merci chaleureux à toutes les personnes qui, de
près ou de loin, ont contribué à l'accomplissement de ce
cheminement. Merci à toutes et à tous.
IV
RESUME
Parmi les innovations qu'apporte le budget programme au
Burkina Faso, figure la question de la maîtrise du processus de mise en
place de l'outil « contrôle interne ».
Dès lors, nous nous sommes intéressé,
à titre de contribution pour le contrôle interne dans le cadre du
budget programme, à la réflexion suivante
«Quel Contrôle interne pour une maitrise des
risques associés au processus de mise en oeuvre du budget programme au
Burkina Faso? ».
Des référentiels tels le Committee of Sponsoring
Organizations of the Treadway Commission (COSO1 et COSO2) traitent
déjà du contrôle interne et de la gestion des risques, dans
les organisations surtout celles relevant du droit privé. Les normes
INTOSAI (International Organisation of Supreme Audit Institutions) qui sont une
adaptation des normes COSO sont édictées à l'intention des
administrations publiques. Cependant, le cadre harmonisé des finances
publiques de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ne
donne pas suffisamment d'orientation pour la mise en place des dispositifs de
contrôle interne tel que le recommande la directive n°06/UEMOA.
L'objectif de cette étude a été d'aider
les acteurs de gestion budgétaire à maitriser les risques
associés à la mise en oeuvre du budget programme au Burkina Faso
à travers le contrôle interne. La problématique est par
conséquent la suivante : Le processus budgétaire et
l'organisation administrative permettent-ils une maitrise des
risques associés à la mise en oeuvre du budget programme au
Burkina ?
Pour répondre à cette problématique, une
expérience incluant la distribution d'un questionnaire a
été conduite. Cette enquête a été
réalisée auprès des acteurs de la chaîne
managériale des programmes budgétaires d'une part et de personnes
ressources et acteurs chargés de la conduite des reformes
budgétaires d'autre part.. Il leur a été demandé de
répondre à des questions tendant à infirmer ou confirmer
les hypothèses ci-après :
1. Les dispositions du nouveau cadre harmonisé des
finances publiques de l'UEMOA ne permettent pas une appropriation du concept de
contrôle interne par les acteurs de la chaine budgétaire;
2. Il n'existe pas de dispositif formalisé et
internalisé qui prend en compte les éléments ;
3. Il y'a une nécessité de concevoir un
dispositif type de contrôle interne au profit des Ministères et
Institutions.
Les résultats issus de notre enquête indiquent
que le concept de contrôle interne est bien appréhendé dans
sa théorie mais pas dans ses modalités de mise en oeuvre. Par
ailleurs les acteurs sont unanimes que des règlementations, des outils
et des guides divers existent mais il n'y'a pas de dispositif formalisé
qui prend en compte ces éléments.
Notre contribution a donc été de formuler des
recommandations et de proposer une démarche d'élaboration et
d'implémentation d'un cadre de référence
interministériel de contrôle interne budgétaire au Burkina
Faso.
V
Mots clés : Contrôle interne -
Risques - Budget programme
VI
SOMMAIRE
DEDICACES I
REMERCIEMENTS II
RESUME IV
SOMMAIRE VI
LISTE DES FIGURES, TABLEAUX ET GRAPHIQUES VII
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES VIII
GLOSSAIRE XI
INTRODUCTION 1
PARTIE 1 - CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 6
Chapitre 1 - Generalites sur le budget programme et le
contrôle interne 8
Section I- Généralités sur le budget
programme 8
Section 2 - Généralités sur le
contrôle interne et le risque 19
Chapitre 2 - Approche methodologique de l'étude 28
Section I-: Problématique et intérêt de
l'étude 28
Section 2. Méthodologie de collecte des données et
méthodes d'analyse 34
PARTIE 2- APPROCHE DESCRIPTIVES ET ANALYTIQUE 44
Chapitre 1 - Présentation-analyses des résultats,
vérification des hypothèses et
recommandation 45
Section 1 : Présentation des résultats et
vérification des hypothèses 45
Section 2 : Recommandations 59
Chapitre 2. Propositions de démarche de formalisation de
dispositif de contrôle interne
budgetaire 65
Section 1 : Les étapes et modalités de mise en
oeuvre du contrôle interne 65
Section 2 : Essai d'adaptation de cadre de
référence de contrôle interne 69
CONCLUSION 82
BIBLIOGRAPHIE XI
ANNEXES XVI
TABLE DES MATIERES XIX
VII
LISTE DES FIGURES, TABLEAUX ET GRAPHIQUES
LISTE DES FIGURES
Figure 1: fongibilité asymetrique 14
Figure 2: objectifs et composantes du COSO1 26
Figure 3: Chaine managériale du budget
programme/niveau central 39
Figure 4: Chaine managériale du budget programme
/niveau déconcentré 39
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Part de budget par ministère et institution
/2019 38
Tableau 2: Avis sur l'existence ou non de dispositif type de
contrôle interne 51
Tableau 3 : Avis sur l'importance d'un dispositif type de
contrôle interne 55
LISTE DES GRAPHIQUE
Graphique 1: Niveau de connaissance de la notion de
contrôle interne 46
Graphique 2: Niveau de connaissance des
référentiels de contrôle interne 47
Graphique 3: Niveau de connaissance des dispositions
juridiques justifiant la mise en place de
dispositif de contrôle interne 48 Graphique 4:
Niveau de connaissance des dispositions juridiques indiquant les
modalités pratiques
de mise en place d'un dispositif de contrôle interne
49
Graphique 5: Avis sur l'existence d'outils de contrôle
interne existant 51
Graphique 6: Nombre de personne favorables à
l'élaboration d'un dispositif type de contrôle interne
56
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
AE ACDI AMF AMRE AN ASCE- LC BAR CHFP CDMT
CIE CIR CIFE
CID CM CNT COSO COBIT CoCo
: Autorisation d'engagement
: Agence Canadienne de Coopération
: Autorité des Marchés Financiers
: Association pour le Management des Risques et des Assurances de
l'Entreprise
: Assemblée Nationale
: Autorité supérieur de Contrôle d'Etat et de
la Lutte contre la Corruption
: Budgétisation axée sur les résultats
: Cadre harmonisé de finance publique
: Cadre de Dépenses à Moyen Terme
: Comptabilité Intégrée de l'Etat
: Circuit Intégré de la Recette
: Circuit Intégré des Financements
Extérieurs
: Circuit Intégré de la Dépense
: Conseil des ministres
: Conseil national de la transition
: Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway
Commission
: Control Objectives for Information and related Technology
: Criteria on Control Committee
CP : Crédit de paiement
CP/BPE : Comité de pilotage du budget-programme de
l'État
CSLP : Cadre stratégique de lutte contre la
pauvreté
DAF : Direction Administrative et Financière
DGAIE DGB
|
: Direction Générale des Affaires
Immobilières et de l'Equipement de l'Etat : Direction
générale du budget
|
DGCMEF : Direction Générale du Contrôle des
marchés Publics et des Engagements Financiers
DGTCP DOB
|
: Direction Générale du Trésor et de la
Comptabilité Publique : Débat d'orientation budgétaire
|
DIREB : Direction des Réformes budgétaires
DPBEP : Document de Programmation Budgétaire et Economique
Pluriannuelle
DPPD DRH
|
: Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses :
Direction (eur) des ressources humaines
|
ENAM : École nationale d'administration et de la
magistrature
ENAREF : École nationale des régies
financières
ERM : Entreprise Risk Management
FERMA : Fédération Européenne des
associations de Risk Management
FFOM : Forces, faiblesses, opportunité et menaces
GAR : Gestion Axée sur les Résultats
GIZ IFACI IFPP
IGF IIA INTOSAI ISC ISSAI LOLF MATDC
: Coopération allemande
: Institut français des auditeurs et contrôleurs
internes
: Cadre des Déclarations professionnelles de
l'INTOSAI
: Inspection Générale des Finances
: Institute of Internal Auditors
: International Organisation of Supreme Audit Institutions
: Institution supérieure de contrôle
: Normes internationales des Institutions Supérieures
de Contrôle
: Loi organisation relative aux lois de finances
: Ministère de l'Administration Territoriale et de la
Décentralisation et de la Cohésion sociale
MCOFE : Modalité de contrôle des opérations
financières de l'Etat
MFPTPS : Ministère de la Fonction publique, du Travail et
de la Protection sociale
MINEFID NB
|
: Ministère de l'Economie, des Finances et du
Développement : Nota bene
|
NBE : Nomenclature budgétaire de l'Etat
NPJ : Nomenclature des pièces justificatives
OCDE : Organisation de coopération et de
développement économiques
PAP : Projet annuel de Performance
PEFA : Public Expenditure and Financial Accountability
PDF : Plan de déblocage de fonds
PNDES : Programme national de développement
économique et social
PNUD : Programme des nations unies pour le
développement
POSEF PPBS PPM PPP PRES PTF PWC QCM
IX
: Politique sectorielle de l'économie et des finances
: Planning Programming Budgeting System
: Plan de passation des marchés
: Partenariat public privé
: Présidence
: Partenaire technique et financier
: PricewaterhouseCoopers (Programme interne d'audit de PWC)
: Question à choix multiples
RAP : Rapport annuel de performance
RBOP RCB RFFI RFFIM
: Responsable du budget opérationnel de programme :
Rationalisation des choix budgétaires
: Responsable de la Fonction financière
: Responsable de la Fonction financière
Ministérielle
RGCP : Règlement général sur la
comptabilité publique
RP : Responsable de programme
RUOP : Responsable de l'unité opérationnelle de
programme
SCADD : Stratégie de croissance
accélérée et de développement durable
SG SI
SIGASPE
: Secrétaire général
: Système d'information
: Système Informatisé de Gestion Administrative et
Salariale du Personnel de
l'Etat
SIMP
: Système Informatisé des Marchés
Publiques
X
SRFP : Stratégie de Renforcement des Finances Publiques
ST/CPBPE : Secrétariat technique du Comité de
pilotage du budget-programme de l'État
TOFE : Tableau des opérations financières de
l'État
UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest
Africaine
UV : Unité de vérification
GLOSSAIRE
Action C'est une composante d'un programme, elle
précise la destination de la
dépense. En termes de contenu, elle est un ensemble
cohérent d'activités.
Activité Ensemble de tâches
entreprises ou de travaux menés en vue de produire
des réalisations ou résultats
spécifiques.
Annualité Principe de droit
budgétaire fixant à une année la durée de
l'exercice
budgétaire (autorisations de dépenses,
prévisions des recettes et exécution du budget de l'Etat)
Autorisation d'engagemen t
Limite supérieure des dépenses pouvant
être juridiquement engagées au cours de l'exercice pour la
réalisation des investissements prévus par la loi de finances.
Budget programme
C'est un outil de programmation, de budgétisation,
d'exécution, de suivi-évaluation des programmes d'une
organisation dont la particularité est de mettre l'accent sur la
relation entre les crédits alloués et les résultats
attendus.
Budget opérationnel de progra
mme
Il désigne un service de premier niveau de mise en
oeuvre du programme. Dans un ministère, le BOP peut représenter
des Directions Générales, Centrales ou Régionales.
XI
Charte de gestion
|
Document explicitant et formalisant les règles du jeu
entre le responsable de programme et les acteurs participant à sa mise
en oeuvre (services centraux en charge des affaires financières, des
ressources humaines ou de l'équipement, contrôleurs des
dépenses, services déconcentrés, établissements
publics, opérateurs), élaboré généralement
à l'échelle de chaque ministère.
|
Cible Résultat attendu à une
échéance temporelle définie.
Comptabilité Générale
Décrit le patrimoine de l'Etat et son évolution.
Elle est tenue en partie double et est fondée sur le principe de la
constatation des droits et des obligations dans les conditions fixées
par le Plan comptable de l'Etat
Comptabilité analytique
Mode de traitement de données permettant de
connaître les coûts des différentes fonctions
assumées par un organisme public, de déterminer les bases
d'évaluation de certains éléments du bilan de
l'entreprise, d'expliquer les résultats en calculant les coûts des
produits pour les comparer aux prix de vente correspondants.
Comptabilité budgétaire
XII
Décrit la mise en place des crédits et retrace leur
utilisation.
Les restitutions comprennent deux (02) volets :
la comptabilité des engagements qui va de la mise en
place des crédits jusqu'à leur engagement ;
la comptabilité des encaissements/décaissements
visée à l'article 72 de la Directive N°07/2009/CM/UEMOA
portant RGCP.
La consommation des crédits se fait en deux étapes
:
la première enregistre l'impact des engagements
juridiques sur les crédits d'engagement ;
la seconde décrit la consommation des crédits de
paiement dans une logique de caisse en retraçant l'exécution des
dépenses budgétaires, au moment où elles sont
payées (par exemple, émission d'un virement au profit d'un
fournisseur) et l'exécution des recettes, au moment où elles sont
encaissées (par exemple, le traitement des chèques remis par les
contribuables) et elle dégage le solde de l'exécution
budgétaire.
Comptabilité des matières
Concerne le recensement et le suivi comptable, sous le double
aspect quantité et valeur en principe non amortie, de tout bien, meuble
et immeuble, propriété ou possession de l'État et des
autres collectivités publiques et établissements publics.
Elle dresse l'inventaire et permet le suivi des
immobilisations corporelles, incorporelles, des stocks et des valeurs
inactives.
Contrôle de gestion
Outils et processus visant à mieux connaître et
à mieux maîtriser les activités, les coûts, les
résultats et leurs liens mutuels permettant d'apprécier
l'efficacité et l'efficience. Contrairement à ce que laisse
penser ce mot, il ne s'agit pas d'un contrôle mais plutôt d'un
élément du pilotage d'une institution ou d'un programme.
Dans le cadre de la Gestion Budgétaire par Objectif, le
contrôle de gestion a vocation à alimenter en donnés
objectives le dialogue de gestion entre les différents niveaux de
l'administration, en éclairant les enjeux de performance.
Crédit de paiement
Limite supérieure des dépenses pouvant
être ordonnancées ou payées pendant l'année.
Dialogue de gestion
Dispositif de concertation permanente mis en place dans le
cadre du pilotage de l'action publique.
Droits constatés (principe)
Rattachement à un exercice des dépenses et des
recettes dès la naissance du fait générateur (engagement
d'une dépense ou constatation d'une créance).
Efficacité Mesure consensuelle et
optimale selon laquelle les objectifs d'un
programme, d'une action ou d'une activité sont
atteints.
Efficience Mesure de la capacité à
atteindre des objectifs au coût d'une
consommation optimale des ressources (humaines,
matérielles, et financières.).
XIV
Indicateur Variable quantitative ou qualitative
permettant d'évaluer et d'apprécier le
niveau, l'ampleur ou le changement d'une situation ou de
l'état d'un phénomène.
Objectif Ce que l'on veut réaliser.
Performance Notion synthétique mesurant
à la fois l'atteinte des objectifs programmés
et la qualité du processus de production des
résultats réalisés.
Politique Intervention d'une autorité
investie de puissance publique et de légitimité
publique gouvernementale sur un domaine
spécifique de la société ou du territoire.
Programme Ensemble d'actions à mettre en
oeuvre au sein d'une administration pour
la génération de résultats
déterminés dans le cadre d'une fonction.
Reddition de comptes
Régulation budgétaire
|
Opération qui découle de l'obligation de
répondre de l'exercice d'une responsabilité qui a
été confiée.
La reddition de comptes consiste à démontrer que
le travail fait l'a été dans le respect des règles et des
normes convenues et à faire rapport fidèlement et avec
précision du rendement des ressources en vue de l'atteinte des
résultats visés.
Action du ministre en charge des finances visant à rendre
indisponibles provisoire ou définitif des crédits ouverts (AE/CP)
sur les budget ministères en cours d'exercice afin d'éviter la
dégradation de l'équ financier défini par la loi de
finances.
|
Responsable Fonctionnaire désigné
par le ministre pour piloter la mise en oeuvre du
de programme programme dont il a la charge.
XV
Résultat Changement concret
consécutif à la mise en oeuvre d'actions permettant
d'apprécier la réalisation de l'objectif d'un
programme.
Report de Majoration des crédits
ouverts par la loi de finances de l'année par tout
crédits ou partie des crédits
non consommés de l'année précédente selon des
règles spécifiques pour les AE et aux CP.
Reporting Ensemble d'indicateurs de
résultat, construits a posteriori, de façon
périodique, afin d'informer la hiérarchie des
performances d'une unité.
Stratégie Enoncé des voies par
lesquels les objectifs seront atteints.
Unité Elle traduit l'expression de
besoins en provenance des services et est en
opérationnelle charge de
l'exécution proprement dite de la dépense dans ses
différentes
de programme phases.
(UOP)
1
INTRODUCTION
Figurant parmi les priorités des Etats, la recherche de
l'efficacité des systèmes de gestion budgétaire a
longtemps été préoccupante. En effet, l'efficacité
de la dépense publique reste une priorité centrale inscrite
à l'agenda de la réflexion en matière
budgétaire.
Dès lors, une transformation des pratiques en
matière de gestion budgétaire s'impose en mettant plus que jamais
le processus budgétaire à l'épreuve de l'efficacité
et de la performance. C'est ainsi qu'un long processus de réforme des
systèmes budgétaires a été amorcé d'abord
dans les pays avancés avant de se généraliser dans les
économies en développement. La dynamique de ces reformes est de
passer d'une logique de moyens à une logique de résultat.
Ces réformes qui s'inscrivent dans le cadre global du
mouvement de la Rationalisation des Choix Budgétaires (RCB), traduisent
les efforts et la volonté de modernisation et de conduite du changement
du processus budgétaire. Les changements introduits sont motivés
par les insuffisances des anciens systèmes budgétaires. Ces
limites quoique nombreuses, portent généralement sur l'absence de
vision de long terme et d'évaluation et sur une allocation
budgétaire plutôt basée sur les besoins en
équipements et personnel, que sur les objectifs.
Pathé TOURE, dans sa publication du mardi 13 mars 2018
à travers la revue « Lejecos » intitulée «
Finances publiques : Passage de budget moyen à budget programme pour
plus d'efficacité » affirmait ceci 1 : « cette nouvelle
conception met la performance et la qualité de la dépense au
coeur des décisions d'allocations budgétaires. Le principe,
désormais retenu, consiste à affecter les ressources suivant les
programmes qui reflètent les politiques publiques ».
L'affection de ressources basées sur des politiques publiques est le
fondement de l'obligation de rendre compte aux contribuables, de l'utilisation
des ressources publiques.
Par ailleurs, les donateurs, les partenaires techniques et
financiers ainsi que les organisations intercommunautaires adhèrent aux
principes de gestion budgétaires axée sur la performance et
pressent les Etats pour une adoption d'une approche de gestion axée sur
les résultats (GAR).
C'est ainsi que dès la fin des années 1990, sous
l'égide de l'Agence Canadienne de Coopération (ACDI), la GAR
devient une référence pour plusieurs organisations
1
https://www.lejecos.com/Finances-publiques-Passage-de-budget-moyen-a-budget-programme-pour-plus-d-
efficacite_a12824.html
2
internationales qui y voyaient un outil d'amélioration
de la performance budgétaire. Cette nouvelle vision budgétaire va
induire une nouvelle approche de la gestion de l'aide publique en faveur des
pays en développement avec :
y' le rebond au début des années 2000 soutenu
par la Déclaration du Millénaire (septembre 2000) adoptée
par 189 pays qui se sont engagés sur les Objectifs du Millénaire
pour le Développement ;
y' la Table ronde de Marrakech en 2004 et la
Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au
développement en 2005, à travers lesquelles les bailleurs de
fonds et les États se sont engagés à appliquer une gestion
plus performante de l'aide internationale basée sur l'approche de la
gestion axée sur les résultats.
Ces engagements pris et en particulier celui de la
déclaration de Paris/2005 a suscité une volonté
affichée des Etats membres de l'UEMOA de moderniser les techniques de
gestion des finances publiques par l'intégration des normes et standards
internationaux en matière de gestion. Aussi, ces Etats ont-ils
adopté entre 2009 et 2012, huit (08) nouvelles directives devant
régir la gestion des finances publiques au sein de l'UEMOA. L'horizon
2017 a été retenu comme année butoir pour l'application
desdites directives par chacun des Etats. Ainsi, le Burkina Faso, à la
suite de l'internalisation desdites directives à l'échelle
nationale, à travers l'adoption de la loi organique N°073-2015/CNT
du 06 novembre 2015, relative aux lois de finances et ses textes d'application,
a relevé le défi communautaire en s'inscrivant depuis 2017, dans
l'approche programme.
Cette approche programme, mise en oeuvre au Burkina Faso dans
le cadre de la réforme budgétaire est caractérisée
par l'élaboration d'un budget-programme triennal glissant comprenant des
programmes budgétaires logés au sein des Ministères et
Institutions.
Le budget programme constitue donc une innovation de la
conception du management public qui introduit les notions de politiques
publiques, de rationalisation des choix budgétaires,
d'évaluation, et de performance au sein de l'administration publique.
L'allocation des ressources est désormais
conditionnée par la définition claire des objectifs. En d'autres
termes, l'Etat doit traduire son intervention en termes d'output à
court, à moyen et à long terme. Dès lors, les
décisions budgétaires sont soumises à l'épreuve de
la performance qui est tributaire entre autres d'une maitrise des risques et
cela implique une certaine discipline et un renforcement du rôle et de la
place du contrôle interne. A ce sujet, le Consultant formateur Thierry
Goemans, dans son article du 10 mai 2018 intitulé : contrôle
3
interne et contrôle de gestion : quésaco ?,
écrit « ...Pratiquer le contrôle interne, c'est s'assurer
que les risques d'exploitation d'une entreprise sont connus,
maîtrisés et évalués régulièrement. Le
contrôle de gestion permet de mesurer des performances pour des raisons
stratégiques liées au pilotage de l'entreprise. Dans les deux
cas, procédures et méthodes sont nécessaires pour prendre
d'indispensables mesures... »
Nous fondant sur les dispositions de la loi organique
N°073-2015/CNT du 06 novembre 2015, relative aux lois de finances (LOLF)
et de ses textes d'application, nous rappelons la nécessité pour
chaque ministère et institution d'organiser son dispositif de
contrôle interne et qu'il est absolument indispensable dans le processus
budgétaire, de mettre en place, d'intégrer et de maintenir
l'approche de rationalisation des processus selon les mécanismes du
contrôle interne. Cette orientation est d'autant fournie par les
directives de l'UEMOA d'une part et par le dispositif juridique au Burkina
Faso, en la matière d'autre part. Nous pouvons entre autre noter:
- la directive n°01/2009/CM/UEMOA portant code de
transparence dans la gestion des finances publiques au sein de l'UEMOA en sont
point 5.5 ;
- la directive n°06/2009/CM/UEMOA en son article 13, al 3
;
- la Loi organique n°073-2015/CNT portant lois de
finances (LOLF) en ses articles 15, 53 et 82 ;
- et le décret n°2016-598/PRES/PM/MINEFID du 08
juillet 2016 portant Règlement Général de la
Comptabilité Publique, en ses articles 177, 185 et 186.
Ces évolutions posent nécessairement la question
de la maîtrise du processus de mise en place de l'outil «
contrôle interne ». De nombreux travaux de réflexions ont
été menés par l'Autorité supérieure de
contrôle d'Etat et de la lutte contre la corruption (ASCE/LC) et
poursuivi actuellement par l'Inspection générale des finances
(IGF), tendant à la formalisation du processus de mise en place de
dispositifs de Contrôle Interne dans les Ministères et
Institutions.
Toutefois, aucune orientation sur cette question n'ayant
été donnée jusqu'à l'heure par les autorités
en charge de la réforme budgétaire, il importe de s'attacher
à appréhender le dispositif global de Contrôle Interne
à mettre au sein des Ministères et Institutions afin
d'opérationnaliser les dispositions de la LOLF en la matière.
4
C'est dans cette dynamique que nous nous sommes
intéressé, à titre de contribution pour l'implantation du
contrôle interne dans le contexte du budget programme, à travers
cette réflexion « Quel Contrôle interne pour une
maitrise des risques associés au processus de mise en oeuvre du budget
programme au Burkina Faso? ».
La problématique de ce mémoire s'inscrit dans
une vaste réflexion liée aux innovations introduites par le
budget programme. En effet, conformément aux dispositions de la LOLF
(art 15-al3 et 53), les Ordonnateurs (Ministres et Présidents
d'Institution) doivent mettre en place un dispositif de contrôle interne.
L'analyse du contexte d'implantation des dispositifs de contrôle interne
dans le cadre du budget programme nous conduit à nous interroger sur
:
- quel dispositif doit être mis en place par ces
Ordonnateurs et comment?
- existe-t-il au Burkina Faso, un référentiel en
la matière ?
- le cadre juridique et l'organisation administrative
permettent-ils une maitrise des risques associés à la
mise en oeuvre du processus budgétaire dans une approche programme au
Burkina Faso ?
A travers cette problématique et dans le but de mieux
répondre aux questions soulevées par la problématique, ce
travail s'est fixé un certain nombre d'objectifs:
? De façon générale, aider les acteurs de
gestion budgétaire à maitriser des risques
associés à la mise en oeuvre du processus budgétaire dans
une approche programme au Burkina Faso.
? Et plus spécifiquement
y' Analyser à travers une enquête la perception
et l'état du dispositif de contrôle interne dans nos
ministères et institutions
y' Contribuer à la formalisation d'un dispositif de
contrôle interne sur la base des outils existants dans le processus
budgétaire d'une part et sur la base des référentiels
internationaux de contrôle interne, en proposant une démarche
d'élaboration et de mise à disposition de « cadre de
référence interministériel de contrôle interne
budgétaire » ;
y' Formuler des recommandations pour renforcer l'existant en
matière de dispositif de gestion des risques d'une part et pour proposer
de nouvelles actions afin cerner mieux le dispositif de contrôle interne
à mettre en place, d'autre part.
5
Le but de notre démarche n'est pas de traiter du
contrôle interne de façon générale, à
l'instar des auteurs en la matière, mais plutôt de situer
cette étude sur le contrôle interne dans le processus
budgétaire c'est-à-dire le contrôle interne
budgétaire.
Pour ce faire et afin de répondre au mieux à ce
sujet, ce mémoire présentera dans un premier temps un cadre
théorique qui essayera de définir les concepts de budget
programme et de contrôle interne. Pour cela nous ferons appel à
des sources comme les directives de l'UEMOA, les textes législatifs et
règlementaires qui régissent le processus budgétaire au
Burkina Faso, les normes COSO, INTOSAI et autres auteurs tels que H.Fayol,
F.Taylor, Schumpeter, E.Kubler-Ross et H.Okuda qui ont à leur actif
plusieurs réflexions et orientations en la matière.
Dans un deuxième temps, nous nous aiderons des
différentes études déjà faites sur le
contrôle interne et le budget programme, pour faire un état des
lieux du contrôle interne dans la gestion des finances publique au
Burkina Faso d'une part et d'autre part après une étude
analytique sur les données terrains, nous proposerons une
démarche pour une mise en place réussie de dispositif de
contrôle interne dans les processus budgétaire au sein des
programmes budgétaires dans les Ministères et Institutions.
6
PARTIE 1 - CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
DE L'ETUDE
La rénovation du cadre harmonisé des finances
publiques de l'UEMOA a pour but entre autres, la modernisation de la gestion
publique pour prendre en compte les nouvelles normes et techniques de gestion
des finances publiques et de s'aligner sur les meilleures pratiques
internationales en la matière.
La réforme budgétaire au Burkina Faso, fortement
inspirée des nouvelles directives de l'UEMOA, a induit des innovations
majeures tant au niveau de la programmation, de l'exécution, du
contrôle que du suivi du budget. Parmi ces innovations figure la mise en
place d'un dispositif de contrôle interne au sein des programmes
budgétaires.
Le contrôle interne constitue de nos jours un ensemble
de pratiques reconnues comme un des constituants essentiels d'une gestion
efficace dans les organismes de toute taille relevant aussi bien du secteur
public que du secteur privé.
En effet, il est important dans le dispositif de pilotage des
programmes budgétaires et dans la bonne conduite de l'action publique.
C'est un outil de pilotage pour l'ensemble des acteurs, en particulier pour les
responsables de programme (RP), les responsables de budgets
opérationnels de programme (RBOP) ainsi que les responsables
d'unité opérationnelle de programme (RUOP).
Sa mise en place, adaptée aux standards internationaux
et aux nouvelles règles de gestion publique, permet d'optimiser la mise
en oeuvre de la stratégie des politiques publiques, de vérifier
l'adéquation entre les crédits budgétaires alloués
et les objectifs en matière de performance. Il améliore ainsi le
pilotage opérationnel des services, en facilitant la déclinaison
de la stratégie des programmes dans les services centraux et
déconcentrés.
Toutefois, le constat fait ressortir que le contrôle
interne évoqué par l'alinéa 3 de l'article 15 de la loi
organique «...Les modalités de mise en oeuvre des
contrôles budgétaires et comptables prévus par la
présente loi organique ainsi que par les décrets portant
règlement général sur la comptabilité publique et
modalités de contrôle des opérations financières de
l'Etat et des autres organismes publics tiennent compte tant de la
qualité et de l'efficacité du contrôle interne que du
contrôle de gestion pour chaque programme... », n'a pas
été développé dans les décrets d'application
notamment ceux relatifs au règlement général sur la
7
comptabilité publique et aux modalités de
contrôle des opérations financières de l'Etat et des autres
organismes publics. Sa prise en compte dans lesdits décrets aurait
permis de préciser davantage le dispositif de contrôle interne, le
rôle des acteurs ainsi que ses modalités d'application.
Cette partie consistera à développer les cadres
théoriques du budget programme (BP) et du contrôle interne
(chapitre1) d'une part et l'approche méthodologique de notre
étude (chapitre2) d'autre part.
8
CHAPITRE 1 - GENERALITES SUR LE BUDGET
PROGRAMME ET LE CONTROLE INTERNE
Ce chapitre a pour objet de présenter quelques notions
théoriques sur le budget programme et le contrôle interne. Il est
organisé en deux (02) sections qui traiteront des fondements du budget
programme, les principales innovations puis du dispositif de performance dans
le budget programme d'une part et du contrôle interne dans ses
composantes et principes d'autre part.
Section I- Généralités sur le
budget programme
Raymond Guillien et Jean Vincent, dans le « Lexique des
termes juridiques », 14ème édition, Toulouse, Dalloz, p 80)
considèrent le budget programme comme « un mode de
présentation des crédits budgétaires consistant à
regrouper les actions d'un même ministère par programme en
rapprochant pour chacun d'eux les crédits de toutes natures et les
résultats physiques ou financiers attendus, le tout étant
complété par une projection indicative portant sur plusieurs
années ».
Les fondements du budget programme et les principales innovations
Fondements et cadre juridique
Fondements
Le budget programme est un outil de programmation, de
budgétisation et d'évaluation des programmes d'une organisation.
Il présente deux (02) particularités :
? Il met l'accent sur la relation entre les crédits
alloués et les résultats attendus et l'introduction de la notion
de performance ;
? Il diffuse la culture de résultat dans
l'administration en transformant le budget de moyens en un budget axé
sur les résultats.
Dans cette partie, il sera fait un bref rappel historique de
la notion avant de traiter de ses fondements.
Deux types de raison justifient l'élaboration et
l'exécution en mode programme, du budget de l'Etat. Etant d'ordre
technique et de pression, ces raisons justifient le choix du budget programme
comme outil de mise en oeuvre des politiques publiques.
9
? Les raisons techniques
Ces raisons se résument en un consensus technique mettant
en exergue les caractéristiques du
budget classique. En effet il est reproché à cette
approche ancienne les insuffisances ci-après:
? une absence de lien apparent entre le budget classique et les
politiques publiques ;
? une absence d'indication sur les objectifs poursuivis, ni les
résultats attendus ;
? une absence de visibilité de l'action publique ;
? une absence de transparence dans l'action publique ;
? une absence d'efficience dans la dépense publique ;
? une absence de culture de reddition des comptes ;
? une absence de définition de responsabilités ;
? des dotations budgétaires basées sur l'historique
des dépenses.
? Les raisons de pression
Ces raisons sont de deux ordres. Les unes sont internes et les
autres externes. Les premières sont caractérisées d'une
part par des ressources limitées face à des besoins de plus en
plus grands, ce qui nécessite qu'une attention particulière soit
accordée à la quête des résultats et par des
populations qui exigent de plus en plus des comptes sur l'utilisation des
ressources publiques, d'autre part.
Quant aux raisons externes, nous notons principalement
l'appropriation et l'application de l'approche de gestion axée sur les
résultats suite aux conclusions de la déclaration de Paris.
La gestion axée sur les résultats (GAR) rime
parfaitement avec la budgétisation axée sur les résultats
(BAR) du fait que ces deux (02) approches intimement liées visent
à mieux évaluer les performances. Dans ce contexte, la BAR permet
de rendre plus cohérents les objectifs et les réalisations
escomptées avec les ressources budgétaires. Elle entraîne
une responsabilisation accrue des acteurs car elle met l'accent sur le lien
entre les crédits budgétaires et les résultats
attendus.
La budgétisation axée sur les résultats
renforce les règles et procédures budgétaires
régissant le processus de planification des programmes, de
budgétisation, de contrôle et d'évaluation. Les
modifications proposées quant au mode de formulation du budget-programme
permettraient de tirer pleinement parti du budget en tant qu'instrument de
politique et base d'évaluation de la mesure dans laquelle les programmes
permettent d'obtenir les changements et avantages recherchés.
10
Le cadre juridique
Le cadre juridique relatif au budget programme est
essentiellement constitué des directives
communautaires et des textes législatifs et
règlementaires à l'échelle nationale.
Les directives de l'UEMOA au nombre de huit (08) ont
été adoptées entre 2009 et 2012. Il
s'agit de :
V' la Directive n°01/2009/CM/UEMOA portant code de
transparence dans la gestion des
finances publiques ;
V' la Directive n°06/2009/CM/UEMOA portant lois de
finances
V' la directive n°07/2009/CM/UEMOA portant
Règlement général sur la comptabilité
publique (RGCP) ;
V' la directive n°08/2009/CM/UEMOA portant
Nomenclature budgétaire de
l'Etat (NBE);
V' la directive n°09/2009/CM/UEMOA portant Plan
comptable de l'Etat (PCE) ;
V' la directive n°10/2009/CM/UEMOA portant Tableau
des opérations financières de
l'Etat (TOFE) ;
V' la directive n°02/2011/CM/UEMOA portant
Régime financier des collectivités
territoriales ;
V' la directive n°03/2012/CM/UEMOA portant
Comptabilité des matières.
Ces directives ont été internalisées par
des textes à l'échelle nationale à travers l'adoption de
lois et de décrets. Il s'agit notamment de :
V' la loi n°008-2013 /AN du 23 avril 2013
portant code de transparence dans la gestion des finances publiques;
V' la loi Organique N°73-2015/CNT relative aux
lois de finances ;
V' le décret n°2016-598/PRES/PM/MINEFID
du 08 juillet 2016 portant Règlement général sur la
comptabilité publique (RGCP);
V' le décret n°2016-599/PRES/PM/MINEFID
du 08 juillet 2016 portant régime juridique applicable aux comptables
;
V' Le décret n°2016-600/PRES/PM/MINEFID
du 08 juillet 2016 portant Nomenclature budgétaire de l'Etat (NBE);
V' le décret n°2016-601/PRES/PM/MINEFID
du 08 juillet 2016 portant cadre conceptuel de la comptabilité de
l'Etat;
11
V' le décret n°2016-602/PRES/PM/MINEFID
du 08 juillet 2016 portant Tableau des opérations financières de
l'Etat (TOFE) ;
V' le décret-2016- 603/PRES/PM/MINEFID du 08
juillet 2016 portant comptabilité des matières de l'Etat et des
autres organismes publics ;
V' le décret 2017- 0106/PRES/PM/MINEFID du 13
mars 2017 portant régime juridique des Ordonnateurs de l'Etat et des
autres organismes publics ;
V' le décret 2017- 0182/PRES/PM/MINEFID du 10
avril 2017 portant modalités de contrôle des opérations
financières de l'Etat et des autres organismes publics ;
V' le décret-2019-0782 MINEFID portant
régime financier et comptable des Etablissements Publics de l'Etat au
Burkina Faso ;
V' le décret-2019-0621 MINEFID-MATDC du 14
juin 2019 portant nomenclature budgétaire des collectivités
territoriales du Burkina Faso.
Les innovations apportées par le budget
programment
Le nouveau Cadre Harmonisé de gestion des Finances
Publiques (CHFP) de l'UEMOA apporte des innovations tant au niveau de la
préparation du budget de l'Etat, qu'au niveau de son exécution et
de son contrôle.
1. les innovations en matière de
préparation
Les innovations en matière de préparation du budget
portent sur l'introduction de nouveaux outils d'une part et l'adoption de
nouvelles pratiques de l'autre. Elles portent essentiellement sur :
+ Le Document de Programmation Budgétaire et
Économique Pluriannuelle (DPBEP) Le DPBEP est annoncé à
l'article 54 de la LOLF qui dispose en son
alinéa 1 « le projet de loi de finances de l'année est
élaboré par référence à un DPBEP
couvrant une période minimale de trois ans ».
Le DPBEP :
V' évalue le niveau global des recettes
attendues de l'Etat, décomposées par grande catégorie
d'impôts et de taxes ;
V' évalue les dépenses budgétaires
décomposées par grande catégorie de dépenses ;
V' prend en compte l'évolution de l'ensemble
des ressources, des charges et de la dette du secteur public,
12
y' prend en compte la situation financière des entreprises
publiques et enfin fixe les objectifs d'équilibre budgétaire et
financier sur le Moyen terme.
+ Le Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses
(DPPD)
L'article 55 de la LOLF énonce les Documents de
Programmation Pluriannuelle des Dépenses
comme suit: « Les DPPD prévoient, pour une
période minimale de trois ans, à titre indicatif,
l'évolution des crédits et des résultats attendus sur
chaque programme en fonction des objectifs poursuivis ».
+ La prise en compte de la dimension performance
Selon les dispositions de l'article 14 de la LOLF : «
....aux programmes sont associés des objectifs précis,
arrêtés en fonction de finalités d'intérêt
général et de résultats attendus. Les résultats,
sont mesurés par des indicateurs de performance. Les résultats
font l'objet d'évaluations régulières et donnent lieu
à un rapport de performance élaboré en fin de gestion par
les Ministères et Institutions constitutionnelles concernés...
»
Cette disposition implique la définition d'outils de
pilotage de la performance : y' l'élaboration d'un projet annuel de
performance (PAP)
y' l'élaboration d'un rapport annuel de performance
(RAP).
+ La présentation du budget de l'Etat par politiques
publiques et dotation
La politique publique s'entend comme un ensemble d'actions,
d'activités coordonnées, mises en oeuvre dont la finalité
est, l'évolution positive d'une situation donnée dans un domaine
spécifique . La LOLF met en relation étroite « politique
publique » et « programmes »2 Selon l'article 14 de la LOLF,
« les lois de finances répartissent les crédits
budgétaires qu'elles ouvrent entre les Ministères et Institutions
constitutionnelles. A l'intérieur des ministères, ces
crédits sont décomposés en programmes... ».
+ Les plafonds d'autorisation d'emplois
Selon l'article 14 de la LOLF, « .... Les crédits
de personnel sont assortis, par ministère, de plafonds d'autorisation
d'emplois rémunérés par l'Etat ». Que renferme cette
notion?
2 LOLF, article 14, al 3 « ...Un programme
regroupe les crédits destinés à mettre en oeuvre une
action ou un ensemble cohérent d'actions représentatif d'une
politique publique clairement définie dans une perspective de moyen
terme.... ».
13
y' le plafond d'emplois fait référence à
un nombre maximum d'emplois (personnel) que le ministère ne saurait
dépasser au cours d'un exercice budgétaire
y' les gestionnaires pourront désormais procéder
à des recrutements et à des transformations d'emplois pour
satisfaire aux besoins en ressources humaines des programmes à condition
de respecter le nombre d'emplois ministériels fixé, le montant
correspondant en dépenses de personnel et les règles de la
fonction publique en vigueur.
En matière d'exécution et de contrôle
du budget
Ces innovations portent essentiellement sur :
+ Le principe d'Ordonnateurs principaux multiples
Selon les dispositions de l'article 70 de la LOLF « les
ministres sont Ordonnateurs principaux des crédits, des programmes et
des budgets annexes de leur ministère. Les présidents
d'institutions constitutionnelles sont Ordonnateurs principaux des
crédits, des programmes et des budgets annexes de leur institution
». L'article 68 de la LOLF précise : « Le ministre
chargé des finances est ordonnateur principal unique des recettes du
budget général ... et de l'ensemble des opérations de
trésorerie ».
+ L'institution d'une comptabilité à trois (03)
dimensions
La réforme introduit une vision comptable élargie
avec le passage d'une comptabilité de
caisse à une comptabilité d'exercice fondée
sur la constatation des droits et obligations. On
note une harmonisation entre la nomenclature budgétaire
économique et le plan comptable.
Suivant la stipulation de l'article 130 du RGCP, on distingue
:
y' la comptabilité budgétaire tenue par les
Ordonnateurs ;
y' la comptabilité générale tenue par les
comptables publics;
y' la comptabilité des matières tenue par les
comptables publics ;
y' la comptabilité analytique tenue par les comptables
publics.
+ La fongibilité des crédits
La fongibilité des crédits signifie que dans les
programmes :
y' l'affectation des crédits par nature n'est que
indicative et les responsables de
programmes peuvent les redéployer par nature dans le
respect de certaines limites ; y' les crédits de personnel peuvent
abonder les crédits de biens et services, de transferts
et d'investissement ;
14
y' les crédits de biens et services et de transferts
peuvent abonder les crédits d'investissement.
On dit que la fongibilité des crédits est
asymétrique parce que :
y' les crédits d'investissements ne peuvent abonder
aucune des autres natures de dépenses
y' les crédits de personnel ne peuvent être
abondés par aucune des autres natures de dépenses
FIGURE 1: FONGIBILITÉ ASYMETRIQUE
Crédits d p rsonn l
transf rts
Crédits d bi ns t s rvic s t
d
Source : guide didactique de la
directive n° 06/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant lois de finances au
sein de l'UEMOA
Crédits d'inv stiss m nt
? La rénovation du contrôle a priori
exercé par le Contrôle financier
Le rôle du contrôle financier a été
rénové pour tenir compte des exigences de résultats et de
la performance. C'est ainsi que le contrôleur financier émet avis
sur la qualité de la gestion des Ordonnateurs et sur la performance des
programmes (art 72 de la LOLF) d'une part et contrôle par
échantillonnage a posteriori sur les actes dispensés du
contrôle a priori, d'autre part.
On assiste désormais à une adaptation du
contrôle a priori en fonction de la qualité et de
l'efficacité du contrôle interne ainsi que du contrôle de
gestion mis en oeuvre par l'ordonnateur (article 185 RGCP).
? Le renforcement du contrôle juridictionnel
exercé par la Cour des Comptes
L'article 97 de la LOLF en ses alinéas 1 et 2, stipule
que: « La Cour des comptes juge les comptes des comptables publics...,
assiste le Parlement dans le contrôle de l'exécution des lois de
finances... »
15
Cette disposition n'implique que la Cour des comptes :
y' exerce un contrôle sur la gestion des administrations en
charge de l'exécution des
programmes et dotations ;
y' assure la vérification des comptes et la gestion des
entreprises publiques ;
y' émet un avis sur les rapports annuels de performance
;
y' certifie les comptes de l'État.
+ Le renforcement du pouvoir de contrôle de
l'Assemblée
L'Assemblée Nationale a un rôle plus accru dans
les finances publiques. Son intervention s'est renforcé à travers
une documentation plus riche, un contrôle permanent
matérialisé par la communication régulière
d'informations par le Gouvernement sur l'exécution du budget et
l'assistance de la Cour des comptes au Parlement.
Le dispositif de performance dans le budget
programme
Avant de traiter du dispositif de performance dans le cadre du
budget programme, il s'avère nécessaire pour nous de faire un
aperçu sur les acteurs.
A. Les acteurs
Les nouveaux acteurs dans le cadre du budget programme sont
régis par la LOLF et ses textes d'application.
1. Les acteurs de la chaine managériale des
programmes budgétaires
Selon la charte de gestion du budget programme, les composantes
de la chaine managériale
sont identifiées par trois (03) grands groupes d'acteurs.
Il s'agit:
y' des acteurs intervenant directement dans le programme
y' des acteurs de soutien à la mise en oeuvre des
programmes
y' des acteurs partenaires dans la mise en oeuvre des
programmes
Ces groupes d'acteurs sont listés dans les articles 1
à 3 de la charte de gestion.
Article 1 : Les acteurs intervenant directement
dans le programme sont :
- le Ministre ou le Président d'institution ;
- le Responsable du programme ;
16
- le Responsable du budget opérationnel de programme ; -
le Responsable d'unité opérationnelle de programme ; - le
Contrôleur interne ;
- le Contrôleur de gestion ;
- le Directeur des ressources humaines ;
- les Opérateurs de l'Etat.
Article 2 : Les acteurs de soutien à la
mise en oeuvre des programmes
Ce sont des structures à caractère transversal
dont les activités concourent à la mise en oeuvre de tous les
programmes opérationnels du Ministère ou de l'Institution. Ils
relèvent hiérarchiquement du Ministre ou du Président
d'Institution.
Article 3 : Les acteurs partenaires dans la mise
en oeuvre des programmes
Il s'agit des structures transversales dont les
activités concourent à la mise en oeuvre de tous les programmes
du ministère ou de l'Institution. Elles relèvent
hiérarchiquement du Ministre en charge des finances.
Article 11 : les Opérateurs de
l'Etat
- Les opérateurs sont des structures dont les
activités contribuent à l'atteinte des objectifs du programme. Un
contrat de performance est établi entre eux et le RP. Ils interviennent
à toutes les étapes du processus d'élaboration,
d'exécution du budget et du suivi-évaluation des actions du
programme.
- Les opérateurs sont constitués des
Etablissements Publics de l'Etat, des sociétés d'Etat (SE) et des
collectivités territoriales.
2. Les acteurs de l'exécution
budgétaire
? Les Ordonnateurs
Aux termes de l'article 6 du décret N°2016- 598
/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet 2016 portant règlement
général sur la comptabilité publique, «les
opérations relatives à l'exécution de la loi de finances
et à la gestion des biens de l'Etat font intervenir deux (02)
catégories d'agents : les Ordonnateurs et les comptables».
L'article 2 du décret n°2017-0106/PRES/PM/MINEFID
du 13/03/2017 portant régime juridique des Ordonnateurs de l'Etat et des
autres organismes publics, stipule: "Est ordonnateur toute personne ayant
qualité au nom de l'Etat et des autres organismes publics de
17
prescrire l'exécution des recettes et/ou des
dépenses inscrites au budget, et les ordres de mouvements affectant le
patrimoine».
Les Ministres et les Présidents d'institutions
constitutionnelles sont Ordonnateurs principaux des crédits, des
programmes et des budgets annexes de leur ministère/institution,
précise l'article 70 de la LOLF.
En matière de dépenses, l'article 3 du
décret portant sur le régime des Ordonnateurs prévoit une
possibilité de délégation pour l'ordonnateur principal, de
tout ou des parties des crédits dont il a la charge. Cette
délégation est prévue au profit des agents publics dans
les conditions fixées par la règlementation en vigueur. L'article
3 du décret portant régime des Ordonnateurs stipule en effet que
: "Les Ordonnateurs peuvent déléguer tout ou partie des
crédits dont ils ont la charge à des agents publics dans les
conditions fixées par la règlementation en vigueur. A ce titre,
la délégation comporte deux volets :
V' une délégation de gestion des crédits
comportant les actes d'engagement et de
propositions de liquidation. Dans ce cas, le
délégataire est un gestionnaire de crédits. V' une
délégation d'ordonnancement emportant au profit du
délégataire un pouvoir de
liquidation et de mandatement des dépenses.
+ les comptables
L'article 2 du décret n°2016-599/PRES/PM/MINEFID
du 08 juillet 2016 portant régime juridique applicable aux comptables
publics, stipule : "Est comptable public tout agent public
régulièrement habilité pour effectuer à titre
exclusif, au nom de l'Etat ou d'un autre organisme public, des
opérations de recettes, de dépenses, de maniement de titres, ou
de gestion de matières soit au moyen de fonds et valeurs dont il a la
garde, soit par virement interne d'écritures, soit par
l'intermédiaire d'autres comptables soit pour assurer la garde et la
conservation des biens et matières.
Sont assimilés aux comptables publics toutes les
personnes habilitées par les lois et règlements à
exécuter des opérations dévolues au comptable public
».
A ce titre nous pouvons citer :
V' le trésorier ministériel/d'institution :
V' l'agent comptable central du trésor, le
trésorier régional et le trésorier provincial :
V' le comptable matière.
18
B. Le cadre de performance du budget programme
1. La notion de performance dans le budget
programme
La performance d'un organisme est sa capacité à
atteindre des objectifs préalablement fixés ; Elle se traduit par
les progrès réalisés dans la mise en oeuvre des actions.
Le nouveau cadre juridique harmonisé des finances publiques place la
performance au coeur de l'action publique (le passage d'une logique de moyens
à une logique de résultats).
L'article 14 de la loi organique 073-2015/CNT du 06 novembre
2015 relative aux lois de finances stipule que: «... A l'intérieur
des ministères, ces crédits sont décomposés en
programmes, sous réserve des dispositions de l'article 16.... A ces
programmes sont associés des objectifs précis,
arrêtés en fonction de finalités d'intérêt
général et des résultats attendus. Ces résultats,
mesurés notamment par des indicateurs de performance, font l'objet
d'évaluations régulières et donnent lieu à un
rapport de performance élaboré en fin de gestion par les
Ministères et Institutions constitutionnelles concernés...
».
Cet article annonce la notion de performance dans la gestion
budgétaire et indique également que le dispositif de performance
d'un programme comprend des objectifs, des indicateurs et des cibles.
L'article 52 de la LOLF vient en complément du
dispositif en faisant obligation d'accompagner la loi de règlement de
l'année des rapports annuels de performance par programme rendant compte
de leur gestion et de leurs résultats.
2. Le dispositif de performance
Le dispositif de performance dans le budget programme est
appréhendé par le Projet annuel de performance (PAP) et le
Rapport annuel de performance (RAP).
L'article 48 de la LOLF stipule que le PAP est une annexe
obligatoire de la loi de finances. Ils présentent la stratégie,
les objectifs et les indicateurs de performance de chacun des programmes
budgétaires. Le dispositif de performance pour chaque programme,
comprend :
y' les projets et les actions du programme et les coûts qui
leurs sont associés ;
y' les objectifs;
y' les indicateurs;
y' les résultats attendus en lien avec les crédits
sollicités.
19
Le rapport annuel de performance (RAP) constitue un instrument
clef pour apprécier la
qualité de l'action publique ;
L'article 52 de la LOLF stipule qu'il est annexé au projet
de loi de règlement et permet :
V' d'évaluer l'atteinte des objectifs initialement
fixés dans les projets annuels de
performance ;
V' les comparaisons, avec le PAP.
V' Les RAP ont deux fonctions :
V' du côté de l'Exécutif,
ils permettent de tirer les leçons de l'exécution du budget de
l'année n-1 pour la préparation du budget de
l'année n+1 ;
V' du côté du Parlement, ils
répondent aux obligations de redevabilité. L'Exécutif
rendant des comptes sur les résultats atteints en
matière de performance.
Section 2 - Généralités sur le
contrôle interne et le risque
Cette section sera consacrée à la
présentation théorique du contrôle interne dans sa notion
d'une part et des éléments qui le composent d'autre part.
I. Notions et référentiels du contrôle
interne et de risque
Après avoir développé les courants sur le
contrôle interne, nous présenterons les différents
référentiels et leurs éléments.
A. Notions du contrôle interne et de risque
De l'exploitation de plusieurs ouvrages, il ressort que la
notion de contrôle interne n'a pas encore fait l'unanimité dans la
littérature de gestion. Toutefois plusieurs perceptions de la notion ont
été développées et dans ce sens nous retenons deux
approches possibles. Une approche dite classique qui s'apparente au
contrôle dit répressif avec une vision ex post c'est-à-dire
que l'idée du contrôle ici renvoi a celle d'un gendarme tandis que
l'approche dite « moderne » suppose un contrôle pro actif,
cherchant avant tout à se positionner ex ante.
20
1. Notion de contrôle interne
Approche classique du contrôle interne
Le terme Contrôle Interne est la traduction
littérale de l'expression anglo-saxonne: « Internal Control»
(ou Business Control pour les Américains) dans lequel le verbe « to
control» signifie conserver la maîtrise de la situation alors qu'en
français le mot «contrôle» est davantage compris comme
le fait d'exercer une action de surveillance sur quelque chose pour
l'évaluer. Dans une conception classique, ALAIN MIKOL3 dans
son ouvrage «Le contrôle interne», appréhendais le
contrôle interne comme un système d'organisation qui comprend les
procédures de traitement de l'information comptable d'une entreprise, et
les procédures de vérification du bon traitement de cette
information comptable. Selon lui, le contrôle interne a pour but :
y' de sauvegarder le patrimoine, par la mise en oeuvre de
procédures qui évitent les erreurs et les fraudes ;
y' d'améliorer les performances de l'entreprise, par la
mise en oeuvre de procédures efficientes.
Le Contrôle Interne est «un ensemble de dispositifs
ayant pour but d'assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la
qualité de l'information, d'une part et d'assurer l'application des
instructions de la Direction et de favoriser l'amélioration des
performances » d'autre part.
Approche moderne du Contrôle Interne
La notion de contrôle interne est diversement
appréhendée par les auteurs. Toutefois, le principe
général «est de s'assurer qu'une organisation exerce ses
activités dans le cadre juridique de sa compétence et qu'elle
atteint les objectifs de sa mission.» (OCDE, 2005, p. 1). La notion
du contrôle interne (traduction de « Internal control »),dans
sa traduction en français, peut se rapporter aux activités de
contrôle, vérifications, d'inspection et non à celle de la
maîtrise des activités. En effet, le contrôle interne est un
outil de management centré sur l'atteinte des objectifs, et non
l'exercice d'un contrôle à proprement dit.
Pour l'INTOSAI, «Le contrôle interne est un
processus intégré mis en oeuvre par les responsables et le
personnel d'une organisation et destiné à traiter les risques et
à fournir une
3 Expert-comptable diplômé Commissaire
aux comptes Professeur à l'École Supérieure de Commerce de
Paris dans son ouvrage « Le contrôle interne »
1 édition : 1998, février (c) Presses Universitaires de
France.
21
assurance raisonnable quant à la réalisation, dans
le cadre de la mission de l'organisation, des
objectifs généraux suivants:
- exécution d'opérations ordonnées,
éthiques, économiques, efficientes et efficaces;
- respect des obligations de rendre compte ;
- conformité aux lois et réglementations en
vigueur;
- protection des ressources contre les pertes, les mauvais usages
et les dommages.» 4
L'approche actuelle est donc plus large que l'approche classique
(voir article 13 de la directive n°06/2009 de l'UEMOA sur les Lois de
finances et 14, 15 de la LOLF) : y' le Contrôle Interne
est abordé en termes de processus et plus seulement en termes de
techniques et de dispositifs de sécurité;
y' elle replace l'ensemble du personnel de
l'organisation au coeur du metier.
y' le management et les Instances dirigeantes
ne peuvent attendre du contrôle interne
qu'une assurance raisonnable, et non une assurance absolue ;
y' le contrôle interne est axé sur la
réalisation d'objectifs dans un ou plusieurs domaines
qui sont distincts mais qui se recoupent.
Le COSO (Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway
Commission (COSO) 2013 définit le contrôle interne en ces termes :
«Le contrôle interne est un processus mis en oeuvre par le
conseil, le management et les collaborateurs, et qui est destiné
à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation
d'objectifs liés aux opérations, au reporting et à la
conformité. ».
2. Notion de risque
Selon petit Robert5, le risque est un danger
éventuel plus ou moins prévisible ou le fait de s'exposer
à un danger.
Pour Serge Braudo6, Un "risque" est un
événement dont l'arrivé aléatoire, est susceptible
de causer un dommage aux personnes ou aux biens ou aux deux à la
fois.
Quant à Dusaulx7, le risque
représente un danger éventuel, plus ou moins prévisible,
inhérent à une situation ou à une activité.
4 INTOSAI, 2004, p7.
5
https://www.lerobert.com
6 Dictionnaire juridique de Serge Braudo en
partenariat avec Baumann (
https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/risque.php)
22
Qu'il s'agisse d'un danger ou de l'éventualité,
nous retrouvons dans les définitions des différents auteurs des
éléments communs qui nous permettent de dire que le risque est la
menace qu'un événement, une action ou une inaction affecte la
capacité d'une entité à atteindre ses objectifs.
Le risque peut être également
considéré comme un évènement ou une action dont la
survenance est de nature à empêcher l'atteinte des objectifs.
Le développement d'un contrôle interne efficace ne
peut se concevoir sans une analyse préalable et pertinente des risques.
En effet le contrôle interne s'appuie sur une analyse des risques dont le
résultat est formalisé dans une cartographie des risques
consistant à :
- identifier et valider les processus et sous-processus ;
- identifier, analyser et évaluer par processus, les
risques potentiels par la mesure de la
probabilité de survenance et de leur impact;
- hiérarchiser ces risques ;
- recenser et apprécier les dispositifs existants visant
à évaluer et à maîtriser les
risques les plus importants ;
- évaluer les modalités de traitement des risques,
compte tenu du niveau d'appétence ;
- proposer des actions prioritaires de maîtrise
retracées dans le plan d'action.
Ces étapes donnent une première vision du
degré de la maîtrise des risques, elles permettent
d'identifier les zones d'absence de contrôle interne, les
zones de sur-contrôle ou de contrôle
interne défaillant.
Pour porter un jugement sur la réductibilité des
risques, le contrôle interne est analysé en
fonction de trois critères :
- capacité de prévention ;
- capacité de détection ;
- capacité à réduire l'impact du risque.
Un plan d'action permet ensuite le cas échéant de
faire évoluer et de compléter les dispositifs
de maîtrise des risques.
Référentiels du contrôle
interne
Un cadre de référence (ou
référentiel) peut être défini comme est
un ensemble de lignes, de principes directeurs qui encadrent les pratiques dans
une organisation.
7 Dusaulx,Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 223
23
Il est important de distinguer les différents cadres de
référence, notamment :
V' ceux relatifs à l'ERM (Entreprise Risk Management)
consacrés au management des risques ;
V' et ceux plus particulièrement conçus pour le
contrôle interne.
1. Référentiels mondialement reconnus pour
le contrôle interne
Les cadres de référence les plus reconnus
mondialement par les professionnels sont :
V' La nouvelle pratique du contrôle interne,
publiée par le COSO en 1992 et traduit en 1993 en français par
l'IFACI et PWC ; Recommandations sur le contrôle (révisé en
2013 et entré en vigueur le 15 décembre 2014) ;
V' Lignes directrices publiées par l'Organisation
internationale des institutions supérieures de contrôle des
finances publiques (INTOSAI) sur les normes de contrôle interne à
promouvoir dans le secteur public, prenant en compte les prescriptions du cadre
de référence du contrôle interne du Committee of Sponsoring
Organizations of the Treadway Commission (COSO1 1992) ;
V' Les Recommandations sur le contrôle (CoCo), de
l'Institut canadien des comptables agréés, Canada, 1995 ;
V' Internal Control : Revised Guide for Directors on the
Combined Code (connu sous le nom de rapport Turnbull), Financial Reporting
Council, 2005 ;
V' Référentiel « AMF »,
Autorité des Marchés Financiers, 2007 et 2010 (France) ;
V' COBIT 4.0, IT Governance Institute, États-Unis,
2007 (cadre de contrôle interne des systèmes d'information
(SI)).
Pour cette approche théorique sur le contrôle
interne, notre étude va s'intéresser plus sur le COSO1 et les
normes INTOSAI.
2. Cadre de management des risques d'entreprise
mondialement reconnus
Les cadres de référence les plus reconnus
mondialement par les professionnels sont :
V' Australian/NewZealand Standard Risk Management (AustraWan
Standard 4360), Joint Technical Committee OB/7-- Risk Management,
Australie/Nouvelle-Zélande, révision 2004.
V' Le management des risques de l'entreprise -- Cadre de
référence (COSO), Committee of Sponsoring Organizations of the
Treadway Commission, États-Unis, 2004, révisé en septembre
2017.
24
y' Lignes directrices de l'INTOSAI sur les
normes de contrôle interne à promouvoir dans le secteur public -
Informations complémentaires sur la gestion des risques des
entités prenant en compte les développements en matière
d'Enterprise Risk Management émanant du COSO2 de 2004 (INTOSAI GOV
9130).
y' Référentiel FERMA
(Fédération Européenne des associations de Risk
Management). y' Cadre de référence de l'AMF
« Les dispositifs de gestion des risques et le contrôle interne
», juillet 2010 (France).
Éléments du contrôle
interne
Les éléments du contrôle interne seront
rangés et développés par référentiel.
Toutefois tous les référentiels
développés plus haut ne vont pas faire l'objet de détails
dans cette partie. Aussi, avons-nous choisi dans cette approche
théorique, de présenter essentiellement le COSO 1 au titre des
référentiels particulièrement conçus pour le
contrôle interne d'une part, le COSO2 au titre des
référentiels relatifs à l'ERM (Entreprise Risk Management)
consacrés au management des risques d'autre part et enfin les normes
IFPP/ISSAI (INTOSAI) pour le contrôle interne à promouvoir dans le
secteur public.
A. Éléments du COSO1
COSO est l'acronyme abrégé de Committee Of
Sponsoring Organizations of the Treadway Commission.
Depuis près de trente ans (1992), le COSO1 a
été publié et sert de base de mise en place de dispositif
de contrôle interne. Pour s'adapter aux changements et différentes
mutation de l'environnement, le COSO1, face aux nouveaux enjeux a
été relu en 2013 et est rentré en vigueur le 15
décembre 2014. Une version française a été
publiée en 2014 par l'institut français des auditeurs et
contrôleurs internes (IFACI)8.
Au regard de la définition du contrôle interne
donnée par le COSO1 et nous référant au « Cube
à 3 dimensions » nous notons que les éléments du
COSO1 sont constitués de trois (03) objectifs, de cinq (05) composantes
et de dix-sept (17) principes.
8 Page 26 de l'ouvrage « COSO 2013 Que retenir
de cette nouvelle version du référentiel ? » publié
dans « EXPERTISES PERFORMANCE - Finance & gestion » en
novembre-décembre 2013, par Françoise Bergé,
Associée PWC, Catherine Jourdan, directrice
PWC
1. 25
Objectifs
Le COSO1 vise trois (03) objectifs que sont :
I Opérations
I Rendre compte
I Conformité (y compris
sécurité des ressources).
2. Composantes
Au nombre de cinq (05) ces composantes aident à
l'analyse et à la construction du dispositif de contrôle interne.
Ce sont :
I Environnement de contrôle
(culture d'éthique, clarification des responsabilités,
indépendance de la gouvernance, engagement de compétence,
fidélisation des collaborateurs, responsabilisation,...)
I Evaluation des risques
(définition des objectifs, identification et évaluation
des risques)
I Activités de contrôle
(mettre en place et activer les dispositifs pour maîtriser les
risques, s'assurer de la correcte application des directives, ...)
I Information et communication
(interne, externe, informelle, formelle,...)
I Pilotage (pilotage de gestion,
évaluation et autoévaluation, organes de contrôle).
3. Principes
Le référentiel COSO est basé sur les
principes de base suivants :
I Le contrôle interne est un
processus : c'est un moyen, pas une fin ; il ne se cantonne pas à un
recueil de procédures mais nécessite l'implication de tous
à chaque niveau de l'organisation.
I Le contrôle interne doit
procurer l'assurance raisonnable (mais non absolue) d'un management et d'une
direction respectueuse des lois.
I Le contrôle interne est
adapté à la réalisation effective des objectifs.
Les cinq (5) composantes de la version initiale du COSO sont
déclinées en dix-sept (17) principes complétés par
85 Points d'attention illustratifs.
26
FIGURE 2: OBJECTIFS ET COMPOSANTES DU COSO1
Source : Pocket Guide COSO 2013
« Une opportunité pour optimiser votre contrôle interne dans
un environnement en mutation », IFACI juillet 2013
Les éléments du COSO2
Le cadre de référence dédié
à la gestion des risques est le COSO 2. Il est venu compléter le
COSO1 qui ne mettait pas suffisamment l'accent sur la gestion des risques; il
s'agit du COSO 2 qui propose un cadre de référence pour la
gestion des risques dans l'Organisation ; ce second référentiel
introduit la notion d'appétence au risque « risk appétite
», qui se conçoit comme le seuil de risque acceptable par
l'Organisation.
Jusqu'en 2017, il s'est identifié par huit (08)
composantes, quatre (04) objectifs et vingt (20) principes.
L'évolution de l'environnement et des enjeux ont
conduit le 6 septembre 2017, à la révision du COSO2
de 2004 qui comprend désormais 5
composantes déclinées en 20 principes.
Au regard de la définition du contrôle interne
donnée par le COSO2 et nous référant au « Cube
à 3 dimensions » nous notons que les éléments du
COSO2 sont constitués de quatre (04) objectifs, de huit (08) composantes
en 2004, avant sa révision puis en cinq (05) composantes à partir
de sa révision en 2017 et de dix-sept (17) principes.
1. Objectifs
Le COSO 2 vise quatre (04) objectifs que sont :
I Stratégique
I Opérationnel
I Reporting
I Conformité
2. 27
Composantes
Les composantes du COSO 2 sont au nombre cinq (05) . Ce sont
:
y' Gouvernance et culture ;
y' Stratégie et définition des objectifs ;
y' Performance ;
y' Revue et amendement ;
y' Information, communication et rapports.
Au nombre de cinq (05), ces composantes aident à
l'analyse et à la construction du dispositif de contrôle interne.
Ce sont :
y' Environnement de contrôle (culture
d'éthique, clarification des responsabilités, indépendance
de la gouvernance, engagement de compétence, fidélisation des
collaborateurs, responsabilisation,...)
y' Evaluation des risques (définition
des objectifs, identification et évaluation des risques)
y' Activités de contrôle (mettre
en place et activer les dispositifs pour maîtriser les risques, s'assurer
de la correcte application des directives, ...) y' Information et
communication (interne, externe, informelle, formelle,...) y'
Pilotage (pilotage de gestion, évaluation et
autoévaluation, organes de contrôle).
3. Principes
Les cinq (5) composantes du Cadre de référence
mis à jour s'appuient sur un ensemble de 20 principes. Ces principes
vont de la gouvernance au pilotage. D'un nombre raisonnable, ils
définissent des pratiques applicables de différentes
manières dans des organisations de taille, type ou secteur divers.
28
CHAPITRE 2 - APPROCHE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE
Ce chapitre nous permet dans une première section de
présenter notre étude à travers sa problématique et
l'intérêt au sujet. Dans une deuxième section, nous
déroulerons les techniques que nous avons utilisées pour la
collecte et l'analyse des données.
Section I-: Problématique et
intérêt de l'étude
I. Problématique
A. Contexte
Eustache Ebondo Wa Mandzila et Daniel Zéghal, dans La
Revue des Sciences de gestion 2009/3-4 (n° 237-238), pages 5 à 14
affirmaient ceci : « Tout le monde s'accorde pour affirmer que les
entreprises évoluent dans un environnement de plus en plus incertain, de
plus en plus mouvant. En effet, la mondialisation, avec son corollaire, la
complexification des activités et des réglementations, a rendu
floues les frontières entre l'entreprise et ses sous-traitants. Les
fusions-acquisitions-cessions ont accentué cette impression
d'instabilité quasi générale. Les anciens modèles
organisationnels ne correspondent plus aux enjeux actuels. L'entreprise doit
faire face à l'émergence des risques de plus en plus nombreux et
diversifiés. Selon U. Beck (2001 ; 1986) U. Beck, A. Giddens et S. Lash
(1994) nous sommes rentrés dans la société ou dans
l'ère du risque. Face à cet environnement de « moins en
moins prévisible et de plus en plus agressif », susceptible de
compromettre l'atteinte des objectifs des entreprises, il devient urgent pour
toutes les organisations de mettre en place un dispositif de management des
risques consistant à identifier, évaluer et gérer les
risques aussi bien réels que potentiels ».
Cet extrait justifie les avantages et bénéfices
de la pratique du management des risques et l'adoption de l'approche GAR dans
les différents Etats membres de l'UEMOA à travers la
déclaration de Paris, a considérablement accru la pression sur la
gestion des finances publiques de nos Etats.
29
Afin de pouvoir s'adapter et réagir
opportunément, chaque Etat doit s'inscrire dans une dynamique de
performance dans la mise en oeuvre de ses actions. C'est ainsi que le
management des risques à travers un dispositif de contrôle interne
devient indispensables en tant que dispositif de gestion pour renforcer
l'assurance pour les ministères d'atteindre ces objectifs.
Le Burkina Faso à l'instar des autres Etat qui aspirent
au développement, fait de la bonne gestion des finances publiques, de la
performance de l'action publique, des priorités des gouvernements dans
les politiques publiques. Pour atteindre ses objectifs et donner des assurances
suffisantes aux citoyens et aux partenaires économiques, le gouvernement
Burkinabé s'est doté d'un nouveau mode de gestion des finances
publiques qui met au coeur du dispositif le « le contrôle interne et
le management des risques ».
La maitrise des risques à travers un bon système
de contrôle interne comporte un enjeu important.
En effet, La gestion des politiques publiques par les
ministères a des objectifs : y' de performance
(efficacité, qualité de service, efficience),
fixés par le Parlement,
présentés dans les projets annuels de performance
(PAP) annexés au projet de loi de
finances et déclinés en objectifs
opérationnels dans les services ; y' de régularité
(conformité aux lois et règlements), qui sont d'ordre
public ; y' de fiabilité du compte rendu, qui permet le
contrôle démocratique.
Un environnement propice à la maîtrise des
risques est indispensable pour la mise en place des autres composantes du
contrôle interne. Sur le plan gestion budgétaire, cet
environnement s'apprécie du point de vue de :
y' la responsabilité devant le Parlement;
y' la production des normes de gestion et de
comptabilité budgétaires par la direction du budget.
Pour les Ministères et Institutions, les avantages
à maitriser les risques par le dispositif de contrôle interne sont
nombreux et nous pouvons noter entre autres : y' Une fluidification de
la gestion : réduction des délais de réalisation
des activités, donc des coûts ;
y' L'exécution de la plus grande part possible du
budget alloué ;
30
V' L'optimisation des choix de gestion
par rapport aux objectifs poursuivis ;
V' L'amélioration de la qualité
de la budgétisation (par rapport à la stratégie
et aux objectifs) ;
V' Une clarification et sécurisation
des tâches assignées aux agents, en levant les facteurs
d'incertitude sur les règles à appliquer ou les procédures
à respecter, grâce notamment à la documentation et à
la traçabilité des opérations à effectuer.
V' L'organisation de travail mieux
définies et moins variables, opérant dans un calendrier
prévu et respecté.
V' L'allégement des tâches
par la mutualisation des bonnes pratiques et le partage d'un socle
commun de méthodes prédéfinies.
Le passage d'une logique de moyens à une logique de
résultats soutenu par l'article 14 de la LOLF instaure de nouvelles
règles pour l'élaboration, l'exécution, le suivi et le
contrôle budgétaire avec pour objectif d'améliorer
l'efficacité de la dépense publique.
Cette nouvelle logique pose les fondements du management de la
performance par la maîtrise des risques associés aux objectifs de
gestion.
Un autre intérêt de la gestion des risques dans
l'approche programme des finances publiques est la responsabilisation des
gestionnaires par la culture de la performance et l'obligation de rendre compte
(art 15 LOLF)9. En effet, le responsable de programme, aux termes
dudit article 15, a la charge de déterminer les objectifs
spécifiques et les modalités (contrôle interne et
contrôle de gestion) permettant de mettre en oeuvre un programme et son
projet annuel de performances et de contrôler les résultats des
services chargés de la mise en oeuvre du programme.
B. Problématique
Pour se mettre en ligne avec les prescriptions du nouveau
cadre harmonisé de gestion des finances publiques de l'Union
Économique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA) (citer les
directives en bas de page), le Burkina Faso a engagé depuis 2010 une
réforme sur la gestion de ses finances publiques. L'objectif ultime de
cette réforme est d'assurer l'efficacité des
9 Article 15, al 2 de la LOLF «...sur la base des
objectifs généraux fixés par le ministre sectoriel, le
responsable de programme détermine les objectifs spécifiques,
affecte les moyens et contrôle les résultats des services
chargés de la mise en oeuvre du programme. Il s'assure du respect des
dispositifs de contrôle interne et de contrôle de gestion...
»
31
dépenses publiques, et à travers elle, des
politiques publiques, en termes de satisfaction des besoins de la population et
de transparence dans la gestion budgétaire. Dès lors, la gestion
axée sur les résultats (GAR) est devenue le principal levier du
processus budgétaire.
Suite à l'adoption de la loi organique
n°073-2015/CNT du 06 novembre 2015 relative aux lois de finances,
l'élaboration, l'exécution et le contrôle du budget en mode
programme sont effectifs depuis le 1er janvier 2017. Les décrets
d'application de cette loi ont été pris en juillet et en
décembre 2017 ouvrant l'élaboration et exécution en mode
programme des lois de finances.
Si le budget programme est effectif depuis le 1er janvier
2017, la maîtrise du processus par l'ensemble des acteurs
impliqués n'est pas totalement assurée. En effet, de nombreuses
difficultés affectent la mise en place du dispositif de contrôle
interne.
Le actions prioritaires recommandées par la mission
d'étude pour l'établissement du bilan de mise en oeuvre de la loi
organique relative aux lois de finances et du budget programme
/réalisé en août 2019 par le cabinet Limpico
sur financement du Programme d'Appui à la Gestion Publique
et aux Statistiques Sous-composante Finances Publiques, nous rassure quant
à notre affirmation en ces termes ; page 63, point 200 : « le
parachèvement des actions entreprises dans le plan de basculement de
2017 : La première activité de cette équipe est la
formalisation du groupe chargé des travaux d'élaboration du bilan
d'ouverture de l'État permettant l'ouverture du bilan au minima et la
mise en place d'un cadre de concertation régulier entre la DGCMEF et
l'IGF afin de mettre en place le contrôle modulé. En outre cet
organe travaillera au rapprochement avec la Cour des Comptes et l'ASCE-CL d'une
part et l'harmonisation des feuilles de route des réformes
administratives et budgétaires L'équipe devrait conduire
également sur le plan législatif la finalisation du décret
sur l'organigramme type avec prise en compte des acquis du BP,
l'élaboration du cadre institutionnel du contrôle interne dans les
ministères et relancer les autorités sur la
création des Responsables financiers dans les ministères et la
nomination des comptables principaux et secondaires dans les trois
réseaux comptables. ».
Le budget programme s'inspirant des principes de la GAR, oblige
entre autres :
? à une plus grande responsabilité des acteurs ;
? à une plus grande flexibilité dans les
règles de gestion ;
? et à un assouplissement des règles de gestion.
32
Pour que ces innovations produisent les effets escomptés,
elles doivent s'accompagner d'un dispositif solide de maitrise des risques et
de contrôle interne associé à la réalisation des
objectifs stratégiques et opérationnels.
La problématique de notre étude est
intitulée comme suit : « le processus budgétaire et
l'organisation administrative actuelle, permettent une maitrise des
risques associés à la mise en oeuvre des macro-processus du
budget programme au Burkina Faso ? »
Cette problématique constituant notre question centrale
est précisées par les questions subsidiaires suivantes :
? Les dispositions du nouveau cadre harmonisé des
finances publiques de l'UEMOA ne permettent pas une appropriation du concept de
contrôle interne par les acteurs de la chaine budgétaire;
? Il n'existe pas de dispositif formalisé et
internalisé qui prend en compte les éléments ; ? Il y'a
une nécessité de concevoir un dispositif type de contrôle
interne au profit des Ministères et Institutions.
Les réponses apportées à ces questions nous
permettrons de traiter notre thème formulé tel que suit :
Quel Contrôle interne pour une maitrise des risques
associés au processus de mise en oeuvre du budget programme au Burkina
Faso ?.
II. Intérêts de l'étude
A. Intérêts personnel et professionnel
Notre choix pour ce thème est dû principalement au
fait que nous sommes acteur dans le dispositif de pilotage du budget programme
au Burkina Faso. En tant qu'Administrateur des services financiers,
appréciant le métier de contrôle et d'audit et
étant, nous avons estimé que dans le cadre de la réforme
budgétaire impulsée par les directives de l'UEMOA, la mise en
place du contrôle interne soulève de pertinentes questions telles
que :
V' Que recouvre la notion de contrôle interne ?
V' Par où commencer le contrôle interne ?
V' Comment fonctionne-t-il ?
V' Quel niveau de détail faut-il avoir ?
33
La réponse à ces interrogations suscite notre
intérêt à la présente étude et se veut comme
notre contribution à la construction de cet édifice qu'est
l'amélioration des performances dans les ministères et
institutions.
Cette réflexion contribuera à mettre en place un
outil important (un cadre de référence interministériel de
contrôle interne) pour le pilotage de nos programmes budgétaires
dans les
ministères et institutions. Ainsi, le Ministère
de l'économie, des finances et du développement qui a la
charge d'accompagner les ordonnateurs principaux de crédits, à la
mise en place des dispositifs de contrôle interne, pourrait ainsi
exploiter les résultats de notre étude pour ses actions de
conception d'outils.
B. Intérêt scientifique et social
La multitude de risques pouvant entraver significativement les
politiques publiques, il apparaît d'autant plus nécessaire de
disposer d'un processus qui permette de comprendre et de gérer
efficacement les risques sur l'ensemble des actions.
C'est ce que confirment les auteurs Bernard BARTHÉLEMY
et Philippe COURRÈGES dans leur ouvrage « Gestion des risques :
méthode d`optimisation globale », 2e édition (Edition
d'organisation) ; P.34, par ces termes : « La Gestion des Risques
apparaît souvent sous son aspect défensif : réduire les
risques. C'est oublier que la réduction des risques augmente la
disponibilité des ressources corporelles ou incorporelles, et donc leur
contribution au compte d'exploitation de l'entreprise... » ; « ...La
gestion des risques permet de remplacer une perception diffuse des
vulnérabilités par une connaissance rationnelle. Elle permet
d'optimiser le traitement des risques grâce à un programme global
et cohérent, mettant en oeuvre une palette d'outils, en particulier des
outils de financement et de réduction des risques non
matériels... »
Le contrôle interne pouvant être
appréhendé comme un processus permanent qui irrigue tout
l'appareil étatique, est mis en oeuvre par l'ensemble des
collaborateurs, à tous les niveaux. Il doit être pris en compte
dans l'élaboration des politiques publiques et mis en oeuvre à
chaque niveau pour permettre d'obtenir une vision globale de son exposition aux
risques.
Nous souhaitons que notre étude constitue un important
apport dans les travaux d'élaboration et de mise en oeuvre de politiques
publiques au Burkina Faso d'une part et servir de source et
de référence dans le cadre des enseignements
comme dans le cadre des recherches de fin d'études.
Par ailleurs, notre étude, si elle est mise en pratique
au Burkina Faso, permettrait aux autres pays membres de l'UEMOA en quête
de construction de référentiel de contrôle interne, de
disposer de sources et d'expertises locales.
Section 2. Méthodologie de collecte des
données et méthodes d'analyse
I. Rappel des objectifs et hypothèses de
l'étude
A. Objectifs de l'étude
Les objectifs de ce mémoire sont déclinés en
objectif global et objectifs spécifiques.
Objectif global
L'objectif général est d'aider les acteurs de
gestion budgétaire à maitriser des risques associés
à la mise en oeuvre des macro-processus du budget programme au Burkina
Faso.
Objectifs spécifiques :
1. Proposer un dispositif de renforcement de
compétences sur le concept et les référentiels de
contrôle interne au profit des acteurs de la chaine budgétaire
;
2. Aider à préciser en fonction des
dispositions des directives de l'UEMOA, la loi organique relative aux lois de
finances, la structure qui doit concevoir et conduire la mise en place d'un
dispositif type de contrôle interne pour les programmes
budgétaires ;
3. Contribuer à une formalisation d'un dispositif de
contrôle interne sur la base des outils existants dans le processus
budgétaire d'une part et sur la base des référentiels
internationaux de contrôle interne.
34
Ces objectifs sont liés à une question initiale
précisée par des questions spécifiques que sont :
35
Question initiale
Comment aider les acteurs de gestion budgétaire
à maitriser des risques associés à la mise en oeuvre des
macro-processus du budget programme au Burkina Faso ?
Questions subsidiaires
1) Les concepts et les référentiels de
contrôle interne sont-ils maitrisés par les acteurs de la chaine
budgétaire ?
2) Existe-t-il un dispositif formalisé de contrôle
interne qui prenne en compte les éléments de contrôle
interne selon les normes et standards internationaux ?
3) Quelle sont les outils, les processus et les méthodes
de mise en place d'un dispositif type de contrôle interne pour les
Ministères et Institutions ?
B. Hypothèses de l'étude
Dans le cadre de notre travail notre hypothèse consiste
à vérifier que :
1) Le concept et les référentiels de
contrôle interne ne sont pas encore maitrisés par les acteurs de
la chaine budgétaire et les dispositions du nouveau cadre
harmonisé des finances publiques ne permettent pas une appropriation du
concept de contrôle interne;
2) Les éléments de contrôle interne selon
les normes et standards internationaux existent mais il n'y'a pas de dispositif
formalisé qui les prenne en compte ;
3) Il y'a une nécessité de concevoir un
dispositif type de contrôle interne au profit des Ministères et
Institutions.
Pour cela notre approche s'est basé sur des travaux
déjà menés par le référentiel
américain publié en 1992 et intitulé Internal
Control-Integrated Framework, plus connu sous l'appellation de COSO,
acronyme de Committee of Sponsoring Organisations of the Treadway
Commission, afin de montrer comment ce référentiel établit
le lien entre le contrôle interne et le de risque. En effet les travaux
entrepris par le COSO et auxquels les organismes tels que l'Autorité des
Marchés financiers (AMF) et la Compagnie Nationale des
Commissaires aux Comptes (CNCC) de France se
réfèrent, nous montrent clairement que les éléments
constitutifs du COSO comme l'environnement de contrôle,
l'évaluation des risques, les activités de contrôle,
l'information et la communication et enfin le pilotage doivent
impérativement se trouver dans toute organisation pour une
maîtrise raisonnable de ses activités, à tous les
échelons de sa hiérarchie.
36
II. Echantillonnage et techniques de collecte des
données
La mise en place de ce dispositif de contrôle interne
incombe à chaque ordonnateur10 de budget que sont les
Ministres et les Présidents d'Institution.
Notre étude a pour périmètre les
programmes budgétaires au Burkina Faso. Avec le basculement depuis 2017
au budget programme, l'architecture budgétaire de l'État est
composée de programmes et dotations11.
Chaque programme budgétaire est mis en oeuvre par un
ensemble d'acteurs allant de l'ordonnateur principal du budget aux acteurs
opérationnels en passant par le responsable de programme (RP). La
chaîne managériale du budget programme se présente comme
suit :
Au 1er janvier 2019, le budget de l'Etat comprenait
cent vingt-quatre (124) programmes budgétaires répartis dans
vingt-huit (28) Ministères.
A. Echantillonnage.
Pour constituer notre échantillon d'étude nous
avons dans un premier temps opéré des choix de Ministères
et Institutions abritant les programmes budgétaires, puis dans un second
temps l'identification des acteurs auprès de qui les données
seront collectées.
? Choix des Ministères et Institutions
Au regard du nombre important de Ministères et
Institutions constituant l'étendue de notre étude et pour tenir
compte des contraintes de temps et des besoins de notre étude, nous
avons choisi de travailler sur un échantillon de Ministères et
Institutions.
Aussi, avons-nous choisi de combiner les critères de
volume de budget à la technique de l'échantillonnage par choix
raisonné.
L'échantillonnage par choix raisonné s'est
fondé sur le caractère spécifique que revêt le
Ministère ou l'Institution.
En effet, le contexte socio politique accentué par les
attaques terroristes ces dernières années ont conduit le
gouvernement à de nouvelles orientations budgétaires
caractérisée par de fortes allocations budgétaires dans
les secteurs de la défense et de la sécurité. Aussi,
avons-nous
10 Article 15, al 3 et 4 de la loi organique n°
073 -2015/CNT relative aux lois de finances
11 Article 14 de la loi organique n° 073
-2015/CNT relative aux lois de finances
37
jugé pertinent, malgré la part importante de
leur budget sur le total du budget de l'Etat, de ne pas les considérer
dans l'échantillon d'étude.
En outre, le volume important des Dépenses de «
Transferts des Ressources aux Collectivités Territoriales » et
« Dépenses Communes Interministérielles », toutes
logées au Ministère en charge des finances et pouvant
comporté des biais pour notre analyse, ont également
été écarté de l'échantillon.
Ce tri nous a conduits à recueillir les données
auprès de quatorze (14) Ministères sur un total de vingt-huit
(28).
Le tableau suivant nous donne les part de budget des
Ministères et Institutions au titre de la loi de finance 2019.
38
TABLEAU 1: PART DE BUDGET PAR MINISTÈRE ET
INSTITUTION /2019
Part
60-MÉDIATEUR DU FASO
59-COMMISSION DE L'INFORMATIQUE ET DES LIBERTÉS
0,03%
0,02%
58-COMMISSION ELECTORALE NATIONALE ...
57-COUR DE CASSATION
56-COUR DES COMPTES
55-CONSEIL D'ETAT
54-CONSEIL CONSTITUTIONNEL
52-AUTORITÉ SUPÉRIEURE DE CONTRÔLE D'ETAT ET
DE ...
51-CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA COMMUNICATION
50-GRANDE CHANCELLERIE
43-MINISTÈRE DE L'ENERGIE
42-MINISTÈRE DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT
38-MINISTÈRE DE L'URBANISME ET DE L'HABITAT
37-MINISTÈRE DE LA JEUNESSE ET DE LA PROMOTION ...
35-MINISTÈRE DES DROITS HUMAINS ET DE LA ...
32-MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ ...
31-MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DE L'ECONOMIE ...
30-MINISTÈRE DES INFRASTRUCTURES
29-MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, DE L'ECONOMIE ...
28-MINISTÈRE DES RESSOURCES ANIMALES ET ...
27-MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DES ...
26-MINISTÈRE DES MINES ET DES CARRIÈRES
25-MINISTÈRE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE ET DE ...
24-MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, DE LA
...
23-MINISTÈRE EDUCATION NATIONALE ...
22-MINISTÈRE DE LA FEMME SOLIDARITÉ NATIONALE
...
21-MINISTÈRE DE LA SANTÉ
20-MINISTÈRE DES SPORTS ET DES LOISIRS
18-MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION ET DES ...
17-MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE, DU ...
15-MINISTÈRE DE LA CULTURE, DES ARTS ET DU ...
14-MINISTÈRE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DU ...
13-MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ
12-MINISTÈRE DES AFFAIRES ETRANGÈRES ET DE LA
...
11-MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NATIONALE ET DES ...
10-MINISTÈRE DE LA JUSTICE
09-MINISTÈRE ADMINISTRATION TERRITORIALE ...
08-MINISTÈRE DE L'INTÉGRATION AFRICAINE ET DES
...
05-CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
04-PARLEMENT
03-PREMIER MINISTÈRE
02-SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DU GOUVERNEMENT ET DU
...
01-PRÉSIDENCE DU FASO
0,02%
0,07%
0,05%
0,05%
0,15%
0,06%
0,05%
0,78%
0,51%
0,66%
0,04%
0,56%
0,43%
0,97%
0,37%
0,42%
0,90%
0,51%
0,69%
0,76%
0,46%
0,17%
0,05%
0,06%
0,09%
1,11%
1,19%
1,81%
1,81%
1,71%
1,20%
2,20%
5,55%
2,69%
3,13%
3,83%
5,20%
12,37%
12,00%
12,33%
22,94%
0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00% 25,00%
Source : Nos soins
? Identification des acteurs
enquêtés
Le nombre assez élevé de programmes
budgétaires nous a conduits à identifier un échantillon de
personnes à enquêter en tenant compte de la
spécificité des acteurs de la chaîne budgétaire.
La technique de stratification nous a permis de constituer
deux (02) groupes d'acteurs. Il s'agit des acteurs de la chaîne
managériale des programmes budgétaires d'une part et les
personnes ressources et acteurs chargés de la conduite des reformes
budgétaires d'autre part.
Au titre des acteurs de la chaîne
managériale des programmes budgétaires.
La chaine managériale d'un programme budgétaire,
tel que l'illustre le schéma ci-après, comporte l'ordonnateur
principal des crédits, le RP, les RBOP, les RUOP, le RFFIM et les
acteurs d'exécution. A ce titre, les questionnaires ont
été administrés à un effectif de 50 personnes
réparti comme suit : 35 RP; 10 DGESS ;05 DAF.
FIGURE 3: CJHAINE MANAGÉRIALE DU BUDGET
PROGRAMME/NIVEAU CENTRAL Source : Guide d'exécution du budget
programme ; 2015
FIGURE 4: CHAINE MANAGÉRIALE DU BUDGET PROGRAMME
/NIVEAU DÉCONCENTRÉ
Source : Guide d'exécution du budget
programme, 2015
39
40
Au titre des personnes ressources et des acteurs
chargés de la conduite des reformes budgétaires,
L'échantillon s'est porté sur des acteurs
clés des directions techniques du MINEFID et des personnes ressources.
Ces personnes choisies l'ont été es-qualités, en raison de
leur rôle en matière de Contrôle Interne et/ou des
responsabilités importantes qu'elles exercent au sein de
l'Institution.
Les effectifs de ces acteurs interrogés du MINEFID, au
nombre de 12, se présentent comme suit :
y' Personnes ressources : 3
y' Acteurs de la DGB : 4
y' Acteurs de la DGCMEF : 2
y' Acteurs de la IGF : 1
y' Acteurs des IGS : 2
B. Techniques de collecte
1. Instrument de collecte
Pour réaliser ce mémoire, nos recherches se sont
déroulées sur la base deux (02) sources d'information.
La première a porté sur la recherche
documentaire sur la notion et les théories sur le budget programment et
le contrôle interne. Il s'est agi principalement d'une recherche
bibliographique.
La deuxième source d'information est issue d'un
diagnostic réalisé à travers un questionnaire
adressé aux acteurs de la chaine budgétaire au sein des
Ministères et Institutions.
La recherche documentaire
Cette phase a consisté à passer en revue la
documentation existante, afin de mieux cerner les concepts sur le
contrôle interne dans le cadre de la réforme budgétaire. En
outre, elle a permis de comprendre l'organisation et le fonctionnement des
programmes budgétaires et d'avoir une connaissance sur la mise en place
d'un système de contrôle interne. Ainsi, la recherche documentaire
est basée sur l'exploitation de textes législatifs et
règlementaires, d'ouvrages, d'articles et de mémoires.
41
Cette recherche documentaire nous a permis d'acquérir
des connaissances nécessaires pour la création de notre
questionnaire.
Le diagnostic
La phase du diagnostic a été effectuée
à travers des questionnaires auprès des acteurs de la
chaîne managériale des programmes budgétaires d'une part et
dans les structures en charge de la conduite de la réforme
budgétaire d'autre part.
La première étape qui s'est effectuée
grâce à la recherche documentaire à travers une lecture
minutieuse des textes législatifs et réglementaires a
facilité la connaissance du cadre juridique régissant le
contrôle interne et nous a permis de connaitre ce que l'Etat
prévoit comme dispositif y relatif.. Ces informations d'une importance
capitale sont la base de comparaison avec les standards internationaux en la
matière.
L'étape de connaissance des pratiques sur le terrain se
déroule auprès d'acteurs budgétaires grâce à
des questionnaires qui ont permis de savoir quelles sont leur
compréhension et appropriation du contrôle interne, quel
dispositif peut être mis en oeuvre pour l'atteinte des objectifs.
L'enquête par questionnaire a consisté à
poser, par écrit, aux acteurs concernés une série de
questions relatives au Contrôle Interne tel qu'il existe, connu et
pratiqué à chaque niveau de responsabilité.
Après avoir mis au point un ensemble de questions plus
ou moins exhaustif, nous avons procédé à
l'élaboration du questionnaire à travers le logiciel de
traitement statistique « sphinx » avec un paramétrage des
techniques quantitatives et qualitatives.
En raison de l'implication de l'ensemble du personnel dans le
dispositif de Contrôle Interne, le questionnaire a été
élaboré en considération des différentes fonctions
existantes dans un programme budgétaire.
Pour cela nous avons procédé à un test de
notre enquête qui a permis de recueillir quelques observations
auprès de personne ressources. Suite à ce pré
enquête et aux différents aménagements du questionnaire,
nous avons procédé à son administration auprès des
acteurs retenus.
Ainsi, nous nous sommes rendus auprès de chaque acteur
en utilisant la technique de l'aide au remplissage du questionnaire. Il s'est
agi pour nous de distribuer les questionnaires aux
42
enquêtés puis, tout en restant à leur
disposition pour d'éventuelles questions, nous leur accordions un temps
pour y répondre.
2. Elaboration du questionnaire et modalité
d'administration
Le questionnaire a été élaboré
à travers le logiciel de traitement statistique « sphinx » et
les données collectées ont fait l'objet de saisi dans ledit
logiciel.
Cependant, il faut signaler que cette enquête ne s'est
pas déroulée sans difficultés. En effet, la collecte des
données s'est avérée plus difficile que prévue car
à notre grand étonnement, la notion même de contrôle
interne n'était quasiment pas bien perçue et certaines personnes
enquêtées ont confié que le questionnaire s'apparentait
plus à une évaluation académique.
Néanmoins, ces inquiétudes ont été
levées et nous avons pu obtenir des réponses à nos
questions.
Le questionnaire comporte trois (03) types de question :
- Des questions libres
- Des questions en QCM
- Des questions à échelle de valeur
Nous avons construit ce questionnaire dans le souci de
faciliter sa compréhension et d'avoir des réponses assez
standardisées pour diligenter son traitement.
Le questionnaire comprend huit (08) questions regroupées
en trois (03) axes.
Le premier axe destiné à vérifier
l'hypothèse 1 comprend quatre (04) questions, le deuxième et le
troisième axe comprennent chacun deux (02) questions.
De manière générale, il est attendu de
toutes les questions posées des informations adéquates pour
conforter notre étude, notamment vérifier les hypothèses
que nous avons émises en début de recherche.
Résultats atteints
Les résultats obtenus à travers le questionnaire
administré ont été enregistrés et traités
dans le logiciel « sphinx ». Ces résultats proviennent de
quarante-six (46) questionnaires remplis sur un total de soixante-deux (62)
questionnaires administrés, soit 74% de collecte. Ce nombre de
questionnaire collectés ne s'écarte pas de notre projection qui
était d'atteindre pour notre traitement, au moins trente-quatre (34)
fiches renseignées, soit deux (02) pour chaque programme et dix (10) au
titre des personnes ressources.
43
Au terme de cette première partie, il a
été passée en revue le cadre théorique des notions
clés de notre étude que sont le budget programme et le
contrôle interne. En outre, il a été présenté
notre méthodologie de travail qui nous a permis a priori d'expliciter
notre problématique et l'intérêt de notre étude,
avant de présenter les techniques utilisées pour les collectes et
l'analyse des données de recherche.
44
PARTIE 2- APPROCHE DESCRIPTIVES ET ANALYTIQUE
Le Burkina Faso a procédé à
l'internalisation de l'ensemble des directives de 2009 de l'UEMOA portant Cadre
harmonisé des finances publiques (CHFP) dans l'espace communautaire, lui
permettant de mettre effectivement en oeuvre le budget programme depuis le 1er
janvier 2017.
Du bilan partiel établi en 2018 sur la conduite de la
réforme budgétaire, il ressort que certaines innovations dont le
contrôle interne ne sont pas encore mises en oeuvre.
Pourtant, selon les dispositions de l'article 15 alinéa
3 de la loi N°073-2015/CNT du 06 novembre 2015, les modalités de
mise en oeuvre des contrôles budgétaires et comptables doivent
tenir compte tant de la qualité et de l'efficacité du
contrôle interne, que du contrôle de gestion pour chaque programme
budgétaire.
Nonobstant ces dispositions, les modalités de mise en
oeuvre du contrôle interne n'ont pas été explicitées
dans les textes règlementaires d'application de la loi organique ; toute
chose qui n'a pas facilité l'adaptation du contrôle
budgétaire au contexte du budget programme.
C'est dans cette dynamique que s'inscrit notre étude et
précisément dans cette 2ème partie où nous nous
proposons à faire un diagnostic sur le terrain et faire des suggestions
pour la mise en oeuvre du contrôle interne dans ce contexte de gestion
axée sur les résultats.
Notre démarche consiste en la présentation de
notre approche, l'analyse et la discussion des résultats obtenus
(Chapitre I), puis en un essai consistant à faire, sur des exemples
réussis, des propositions de démarche de formalisation du
dispositif de contrôle interne budgétaire (Chapitre II).
45
CHAPITRE 1 - PRESENTATION-ANALYSES DES RESULTATS,
VERIFICATION DES HYPOTHESES ET RECOMMANDATION
Nous allons dans ce chapitre, présenter d'abord les
résultats de notre enquête que nous analyserons par une
vérification des hypothèses émise en début de
recherche. Ensuite, sur la base des constats, nous tenterons de faire des
propositions à travers des recommandations.
Section 1 : Présentation des résultats et
vérification des hypothèses
Les données recueillies à la suite de cette
enquête menée au sein des programmes budgétaires, ainsi
qu'auprès des personnes ressources ont été
dépouillées manuellement. Quant à leur traitement, nous
avons eu recours au logiciel de traitements statistiques « sphinx »
pour déterminer les critères d'appréciation et en tirer
les conclusions qui s'imposent.
Cette enquête nous a permis de confirmer, de
compléter et d'affiner les résultats ainsi obtenus. C'est donc
l'ensemble des résultats auxquels a abouti notre étude qui est
présenté à travers une discussion et vérification
des hypothèses.
Avant de présenter les résultats, il convient de
rappeler que sur un total de soixante-deux (62) questionnaires
administrés, quarante-six (46) questionnaires remplis ont
été récupérés, soit un taux de 74% de
l'échantillon.
Nos préoccupations majeures à travers
l'administration du questionnaire, étaient de d'appréhender :
- La maitrise du concept et des référentiels de
contrôle interne maitrisés par les acteurs de la chaine
budgétaire ?
- L'internalisation d'un dispositif formalisé de
contrôle interne selon les normes et standards internationaux ?
- La nécessité de disposer au profit des
ministères et institutions abritant les programmes budgétaires,
d'un référentiel leur permettant d'élaborer un dispositif
de contrôle interne ?
46
I. Interprétation des données et validation
de l'hypothèse 1
Hypothèse 1 : Le concept et les
référentiels de contrôle interne ne sont pas encore
maitrisés par les acteurs de la chaine budgétaire et les
dispositions du nouveau cadre harmonisé des finances publiques ne
permettent pas une appropriation du concept de contrôle interne
GRAPHIQUE 1: NIVEAU DE CONNAISSANCE DE LA NOTION DE
CONTRÔLE INTERNE
Connais Ignore Aucune réponse donnée
6% 9%
Nb. cit.
85%
Source : nos soins
En analysant les réponses obtenues à la question
1, on observe que le Contrôle Interne est plus connu tant dans son
concept que dans sa traduction pratique. En effet, mesurant le degré de
connaissance du concept par les acteurs, les réponses reçues
ressortent principalement des définitions théoriques sans aucun
lien avec le cas de l'administration publique de façon
générale de même que le processus budgétaire de
façon spécifique.
Le graphique ci-dessus illustre bien le degré de
connaissance générale de la notion de contrôle interne par
les acteurs. En effet cette question a consisté à avoir une
idée du contenu que les acteurs donnent au contrôle interne. Il
ressort que 85% des acteurs définissent assez bien le
contrôle interne.
Cependant, les réponses à la question 2 montrent
que certains aspects du contenu du concept tel que les
référentiels de contrôle interne, mondialement reconnus
sont ignorés des acteurs. L'illustration (graphique ci-dessous n°2)
suivante révèle que le référentiel le mieux connu
dans l'administration publique concerne « les normes INTOSAI », mais
le COSO qui duquel INTOSIA a été inspiré, est très
peu connu.
47
GRAPHIQUE 2: NIVEAU DE CONNAISSANCE DES
RÉFÉRENTIELS DE CONTRÔLE INTERNE
45,00%
40,00%
50,00%
35,00%
30,00%
25,00%
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
30,43%
COSO1 COSO2 INTOSAI Aucun
8,70%
Fréq.
43,48%
17,39%
Source : nos soins
Pour tenter une explication de ce curieux paradoxe, il nous
faut d'abord creuser davantage la question de maitrise du concept, pour
discerner les causes de cette insuffisance.
Les réponses aux questions 2 et 4 nous ont permis
d'apprécier également la pertinence des dispositions juridiques
en matière de contrôle interne au Burkina Faso. En rappel, le
contenu de ces questions est comme suit :
V' Question 3 : Quelles dispositions dans
le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l'UEMOA,
justifient la mise en place d'un dispositif du
contrôle
interne dans les Ministères et Institutions?
(Références juridiques à préciser)
V' Question 4 : Quelles dispositions dans le
nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l'UEMOA,
permettent l'élaboration et la mise en place d'un
dispositif du contrôle interne dans les Ministères et
Institutions? (Références juridiques à
préciser).
Il a été demandé pour ces questions, de
justifier les réponses avec des références de dispositions
juridiques A l'exploitation des réactions à ces deux questions,
il ressort un fort taux de méconnaissance du Contrôle Interne dans
son concept et surtout dans sa traduction pratique due à un vide
juridique dans les directives de l'UEMOA, la LOLF et ses textes d'application.
En effet les dispositions contenues dans ces différents textes ne
donnent pas de contenu à la notion de contrôle interne et au
dispositif y relatif. Ces dispositions évoquent seulement la
nécessité d'avoir un dispositif efficace de contrôle
interne afin de mieux apprécier la performance d'une part et de
bénéficier en outre des allégements sur le contrôle
à priori du contrôleur financier, d'autre part. Ces dispositions
sont les suivantes :
48
? Articles 15.al 2 et 3 ; 53 et 82 de la Loi Organique
N°073-2015/CNT du 6 novembre 2015, portant loi relative aux Lois de
finances ;
? Articles 177 ; 185 et 186 du décret n°2016-958/
PRES/PM/MINEFID du 8/07/2016, portant règlement général
sur la comptabilité publique ;
? Article 31 du décret N° 2017- 0 106
/PRES/PM/MINEFID du 2017, portant régime juridique des Ordonnateurs de
l'Etat et des autres organismes publics ;
? Articles 15 et 42 à 49 du décret
N°2017-0182/PRES/PM/MINEFID du 10/04/2017, portant modalités de
contrôle des opérations financières de l'Etat et des autres
organismes publics.
Le graphique ci-après le confirme car il montre que
47,81% des personnes enquêtée contre 41,30% qui disent n'en savoir
rien, ont identifié des dispositions juridiques justifiant la
nécessité de mettre en place un dispositif de contrôle
interne.
GRAPHIQUE 3: NIVEAU DE CONNAISSANCE DES DISPOSITIONS
JURIDIQUES JUSTIFIANT LA MISE EN PLACE DE DISPOSITIF DE CONTRÔLE
INTERNE
40,00%
50,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Dispositions juridiques fournies et vraies
47,83%
Dispositions juridiques fournies et fausses
Fréq.
10,87%
Ne connais pas
41,30%
Source : nos soins
Force est constater donc, que ces textes communautaires,
législatifs et règlementaires restent muets quant au contenu
à donner au dispositif de contrôle interne à mettre en
place par les Ordonnateurs (article 15 al. 2 de la LOLF). Nos enquêtent
ressortent qu'il n'existe pas de dispositions spécifiques dans notre
environnement juridique (périmètre de notre étude) qui
donne à l'exemple des standards internationaux de contrôle
interne, un contenu au dispositif de contrôle interne à mettre en
place. Autrement dit, quelles sont les composantes, les principes, les
modalités de création et de mise en oeuvre, d'un dispositif de
contrôle interne dans le cadre du budget programme.
49
La tendance des réponses montre que certains
enquêtés (0%) n'ont pas pu ressortir une disposition juridique qui
montre le contenu et comment mettre en place un dispositif de contrôle
interne ; 34,78% affirme qu'il n'existe aucune disposition en la matière
et 52,17% n'en savent rien. Le graphique suivant en fait l'illustration :
GRAPHIQUE 4: NIVEAU DE CONNAISSANCE DES DISPOSITIONS
JURIDIQUES INDIQUANT LES MODALITÉS PRATIQUES DE MISE EN PLACE D'UN
DISPOSITIF DE CONTRÔLE INTERNE
Fréq.
13,04%
0,00%
52,17%
34,78%
Fréq.
Dispositions Dispositions Ne connais pas Non, ces
juridiques juridiques dispositions
fournies et fournies et n'existent pas
vraies fausses
Source : nos soins
De par notre expérience en qualité d'acteur dans
la conduite de la réforme, cette faiblesse sur la connaissance du
concept de contrôle par les personnes interrogées, pourrait
être expliqué par deux (02) raisons. Premièrement, il y'a
une insuffisance d'actions de renforcement des compétences au profit des
acteurs de la chaîne budgétaire. En effet, des formations sont
organisées mais, d'une part, les mesures d'accompagnement pour avoir des
conditions et durées acceptables de sessions de formation, ne sont pas
conséquentes et d'autre part, les actions de formations ne sont pas
rationnellement reparties dans le temps et dans l'espace,. Deuxièmement,
nous pensons que les structures portant les actions de réforme devraient
travailler à constituer et maintenir des pools d'experts et de
formateurs au niveau des services centraux et déconcentrés des
ministères et institutions d'une part et renforcer les capacités
techniques et financières de ce pools d'autre part.
En terme de vérification de cette hypothèse 1,
il faut noter qu'au regard des réponses aux questions 1 à 4 et de
la tendance globale renforcée par notre propre appréciation, nous
sommes fondés à confirmer notre hypothèse en concluant que
le concept de contrôle interne est connu dans sa
théorie mais un vide juridique et organisationnel est constaté au
plan national et communautaire, sur les modalités pratique de sa mise en
oeuvre.
50
II. Interprétation des données et validation
de l'hypothèse 2
Hypothèse 2 : Les éléments de
contrôle interne selon les normes et standards internationaux existent
mais il n'y'a pas de dispositif formalisé qui prenne en compte lesdits
éléments ; Le processus budgétaire est assujetti
à un cadre juridique et un cadre organisationnel bien organisés
de nature à garantir la performance au sein des Ministères et
Institutions. Il s'agit :
+ de l'ensemble des textes législatifs et
règlementaires régissant l'élaboration,
l'exécution et le contrôle du budget de l'Etat;
+ des règles de procédures de déroulement
des activités du processus budgétaire ; + des outils de pilotage
comme le DPBEP, les PAP/RAP, les DPPD... ;
+ du système d'information avec des applications
métiers spécifiques (SIGASPE, CIE, CIR, CIFE, CID, SIMP, ...)
+ des manuels de procédures ;
+ du cadre de performance (lettre de mission, contrat
d'objectifs, contrat de performance en très acteurs de la chaine
managériale des programmes budgétaires...) ;
+ des guides pratiques :
§ guide d'élaboration du budget ;
§ guide d'exécution du budget ;
§ guide suivi-évaluation du budget ;
§ guide de réaménagement budgétaire
;
§ guide méthodologique d'élaboration du
tableau prévisionnel des emplois et des effectifs;
§ guide d'élaboration du tableau de bord des
ressources humaines des Ministères et Institutions publiques;
§ guide méthodologique d'identification et de
description des postes de travail des Ministères et Institutions
publiques.
+ des outils d'exécution du budget ;
+ des différents types de contrôle sur le
processus budgétaire et les acteurs (contrôle parlementaire,
juridictionnel et organique).
D'entrée de jeu, nous observons à partir du
graphique ci-dessous (graphique 6), que 84,78% des personnes
enquêtées reconnaissent l'existence du cadre juridique et
organisationnel et des outils ci-dessus cités, contre 13,04% qui ne
connaissent pas cette existence et (2.17%) qui n'en savent rien.
51
GRAPHIQUE 5: PERCEPTION SUR L'EXISTENCE D'OUTILS DE
CONTRÔLE INTERNE EXISTANT
40,00%
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Je ne sais pas OUI NON
2,17%
Fréq.
84,78%
13,04%
Source : nos soins
Bien que ces éléments constituants des outils de
contrôle interne existent, 52,17% des personnes
enquêtées affirment qu'il n'existe pas de façon formelle un
système assurant un agencement cohérent de ces différents
éléments de sorte à obtenir un système formel de
contrôle interne. Pour corroborer cette réalité nous
pourrons considérer également le fait que 41,30%
des personnes enquêtées n'ont pas connaissance de
l'existence d'un tel dispositif formalisé. Le tableau ci-après
fait une parfaite illustration de ces affirmations
TABLEAU 2: AVIS SUR L'EXISTENCE OU NON DE DISPOSITIF TYPE
DE CONTRÔLE INTERNE
Existence de Dispositif FORMALISE Nb. cit.
Fréq.
OUI avec preuve (bonnes
références)
|
0
|
0,00%
|
OUI sans référence
|
3
|
6,52%
|
Je ne sais pas
|
19
|
41,30%
|
NON
|
24
|
52,17%
|
TOTAL OBS.
|
46
|
100%
|
Source : nos soins
En complément à ces observations, nous avons
disposé de deux rapports dont les contenus alimentent notre analyse. Il
s'agit :
- du rapport d'étude pour l'établissement du bilan
de mise en oeuvre de la loi organique relative aux lois de finances et du
budget programme /réalisé en août 2019
52
par le cabinet Limpico sur financement du Programme d'Appui
à la Gestion Publique et aux Statistiques Sous-composante Finances
Publiques ;
- du rapport de mission d'évaluation
réalisée en Novembre 2019 par l'inspection générale
des Finances (IGF) sur l'état des lieux du contrôle interne dans
vingt-huit (28) structures et programmes budgétaires du Ministère
de l'Economie, des Finances et du Développement (MINEFID),
Le premier rapport à sa page 32, ressort que :
V' « point 91. .... les deux
modalités du contrôle modulé étaient censées
d'être mises en oeuvre dès 2017. Cet objectif n'est pas atteint en
raison:
o du retard dans la mise en place du dispositif de
contrôle interne : la cartographie des risques de plusieurs
ministères ne sont plus à jour, absence de cartographie de
risques sur le périmètre du programme ;
o du retard dans l'adoption du projet
d'arrêté d'application du décret
n°20170182/PRES/PM/MINEFID du 10 avril 2017, portant modalités de
contrôle des opérations financières de l'État et des
autres organismes publics et du projet d'arrêté portant fixation
des critères d'évaluation, des modalités de classification
de la gestion des Ordonnateurs et des dérogations associée.
».
V' «point 97.
L'article 15, alinéa 3 de la LOLF a rendu obligatoire la mise
en place d'un dispositif de contrôle interne et de contrôle de
gestion pour la mise en oeuvre du contrôle modulé des
opérations budgétaires. Le Guide d'exécution du
budget-programme identifie les contrôleurs internes et les
contrôleurs de gestion comme des acteurs de la mise en oeuvre du
programme ».
V' « Point 98. Cependant, la mise en oeuvre
de ce dispositif est à l'état embryonnaire. Les cartographies des
risques réalisées à l'échelle des ministères
avec l'appui de l'Inspection Générale des Finances, doivent
être reprises par programme budgétaire. ».
Le second rapport, fourni également des données
tendant à confirmer l'avis des acteurs auprès desquels nous avons
mené nos enquêtes. L'extrait suivant nous en donne la teneur.
53
Extrait12 : {
...cette mission d'évaluation s'inscrit dans le cadre de la mise en
oeuvre de la feuille de route du département de l'Economie, des Finances
et du Développement pour l'opérationnalisation de la Loi
organique relative à la Loi de Finances (LOLF), dans son volet
contrôle, en vue d'une analyse diagnostique des dispositifs de
contrôle interne des structures et des programmes
budgétaires.
L'objectif général est de permettre aux
structures de disposer d'une situation de référence et de cerner
les contours des actions à entreprendre pour améliorer la
maturité de leur contrôle interne.
La séance de restitution de la mission
organisée le mardi 4 février 2020 à Ouagadougou peint
titre des directions opérationnelles, la situation de l'état des
lieux du contrôle interne comme suit:
y' maturité de leur contrôle
interne jugée «intégrée» : 2 directions;
y' maturité de leur contrôle
interne jugée «établie» : 4 directions;
y' maturité de leur contrôle
interne jugée «de base» : 15 directions;
y' maturité de leur contrôle
interne jugée «inexistante» : 7 directions.
Ainsi, 54% des directions opérationnelles
évaluées sont dans la zone «de base» ; ce qui signifie
qu'elles disposent d'une gestion des risques centralisées, menée
sur une base annuelle, mais limitée, non standardisée et peu
documentée. En revanche, les deux directions classées dans la
zone de maturité dite «intégrée» utilisent la
gestion des risques comme un outil de gestion opérationnelle.
Concernant les programmes budgétaires du MINEFID,
seul le programme «mobilisation des ressources» est classé
dans la zone de maturité «établie». Les quatre autres
ont une cotation commune et faible qui les classe au niveau de maturité
«de base».
L'évaluation, selon le chef de mission,
l'inspecteur général des Finances, Tanga OUEDRAOGO, a
été menée en s'inspirant du référentiel COSO
(Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway commission) qui comporte
cinq composantes du contrôle interne que sont: «environnement du
contrôle»; «évaluation des risques» ;
«information et communication» ; «activités de
contrôle» et «pilotage»}.
12 Rapport de mission d'évaluation
réalisée par l'inspection générale des Finances
(IGF) sur l'état des lieux du contrôle interne dans vingt-huit
(28) structures et programmes budgétaires du Ministère de
l'Economie, des Finances et du Développement (MINEFID)
54
En conclusion, les réponses provenant des questions 5
et 6, renforcées par les deux extraits du rapport sur l'état de
mise en oeuvre des dispositifs de contrôle interne, montrent que notre
hypothèse est vérifiée. Aussi, déduisons nous que
Des outils et éléments de contrôle interne existent
mais il n'y'a pas de dispositif formalisé qui prenne en compte lesdits
outils et éléments.
III. Interprétation des données et validation
de l'hypothèse 3
Hypothèse 3 : Il y'a une nécessité de
concevoir un dispositif type de contrôle interne au profit des
Ministères et Institutions.
De nos lectures et constats personnels, nous notons ce qui suit
:
La Directive n°06/2009/cm/UEMOA de la 26/06/2009 portant
loi organique relative aux lois de finances fixe les règles relatives au
contenu, à l'élaboration, à l'exécution et au
contrôle des lois de finances, et organise les relations entre les
acteurs du processus budgétaire.
Le passage au budget programme consacre une plus grande
responsabilisation des responsables de programme, l'efficacité et une
meilleure flexibilité dans la gestion de leurs crédits pour
l'atteinte de leurs résultats. Cette orientation s'accompagne aussi d'un
renforcement du contrôle, et notamment celui de la cour des comptes qui
évalue le dispositif de contrôle interne du responsable.
D'autres dispositions communautaires justifient
également la mise en place du contrôle interne telles que la
Directive n°01/2009/CM/UEMOA du 27/03/2009 portant code de transparence
dans la gestion des finances publiques au sein de l'UEMOA qui oriente les
dispositions et inspire les règles de gestion des finances publiques
ayant notamment trait aux attributions et responsabilité des
institutions, et à la légalité et publicité des
opérations financières publiques ; également certaines
dispositions de:
? la Directive N°04/2012/CM/UEMOA du 28/09/2012 relative
à l'éthique et à la déontologie dans les
marchés publics et les délégations de service public an
sein de l'UEMOA ;
? la Directive N°05/2005/CM/UEMOA du 09/12/2005 portant
contrôle et régulation des marchés publics et des
délégations de service public dans l'UEMOA ;
55
V' la Directive n°07/2009/CM/UEMOA du
28/09/2012 portant règlement général sur la
comptabilité publique qui précise les règles de
comptabilité et d'exécution du budget, les responsabilités
et relations entre les acteurs de la chaîne financière, ainsi que
les règles de tenue des comptes et de contrôle ;
V' la Directive n°08/2009/CM/UEMOA du
28/09/2012 portant nomenclature budgétaire de l'Etat ;
V' la Directive n°09/2009/CM/UEMOA du
28/09/2012 portant plan comptable de l'Etat ; V' le Directive
n°10/2009/CM/UEMOA du 28/09/2012 portant tableau des opérations
financières de l'Etat.
Au sujet des textes législatifs et règlementaire
régissant les finances publiques au Burkina Faso, il ressort
également que cette obligation pour les Ordonnateurs de mettre en place
un dispositif de contrôle interne, est consacrée par la LOLF
(article 15 ; 53 et 82), le RGCP (en ses articles 177 ; 185 et 186), le
décret portant régime des Ordonnateurs (article 31) et enfin le
MCOFE (articles 15 ; 42 et 49).
En outre, l'analyse des fiches d'enquete collectées au
sujet de la question 7 et consignée dans le tableau ci-dessous,
65,22% des acteurs affirment qu'un dispositif de
contrôle interne dans nos programmes budgétaires est indispensable
et 34,78% le considèrent comme « très
important », toute chose qui participe à la confirmation de
l'hypothèse.
TABLEAU 3 : AVIS SUR L'IMPORTANCE D'UN DISPOSITIF TYPE DE
CONTRÔLE INTERNE
Dégré d'importance du dispositif de
contrôle interne Nb. cit. Fréq.
Peu important
|
0
|
0,00%
|
Très important
|
16
|
34,78%
|
Indispensable
|
30
|
65,22%
|
TOTAL OBS.
|
46
|
100%
|
Source : nos soins
Par ailleurs, ayant cherché à savoir si les
personnes enquêtées sont favorables à la mise en place d'un
dispositif type (référentiel
interministériel) de contrôle interne au profit des
ministères et institutions, les opinions recueillies et
illustrées par le graphique ci-dessous, montrent que 93,48%
des acteurs sont favorables à cet exercice.
56
Au regard de ce qui précède, nous sommes
fondés à confirmer que notre hypothèse 3
«Il y'a une nécessité de concevoir un dispositif
type de contrôle interne au profit des Ministères et
Institutions», est vérifiée.
GRAPHIQUE 6: NOMBRE DE PERSONNE FAVORABLES À
L'ÉLABORATION D'UN DISPOSITIF TYPE DE CONTRÔLE INTERNE
100,00%
40,00%
80,00%
60,00%
20,00%
0,00%
Favorable Indifférents
93,48%
Fréq.
6,52%
Source : nos soins
Observations et analyses complémentaires sur
certaines dispositions susceptibles de porter préjudice à
l'internalisation du contrôle interne.
Au-delà de l'analyse ayant abouti à la
confirmation de nos trois (03) hypothèses, nous proposons aux lecteurs
une analyse complémentaire issue de notre propre observation. Cette
analyse complémentaire provient principalement de nos constats de par
notre rôle dans la conduite des réformes budgétaire puis de
façons subsidiaire des constats et recommandation s issus des actions de
renforcement de capacités auprès des acteurs budgétaires
(formations, cadre de concertations et accompagnements technique)
Une observation et analyse personnelle appuyées par
certain rapport d'étude, nous permet relever certaines
difficultés et incohérences, pouvant entraver la réussite
de la mise en place du contrôle interne dans les processus
budgétaire. Il s'agit :
1) des incohérences relevées dans les textes
législatifs et règlementaires. En effet, l'exploitation des
différents textes ci-dessus cités révèle souvent
des dispositions contradictoires. A titre illustratif :
57
- les articles 67 de la LOLF et 14 du RGCP disposent que les
ministres et Présidents d'institutions constitutionnelles peuvent
déléguer leur fonction d'ordonnateur tandis que l'article 10 du
RGCP leur fait obligation de déléguer leur fonction d'ordonnateur
;
- Article 10 alinéa 2 RGCP « Les ministres et les
présidents des institutions constitutionnelles exercent leurs
attributions d'ordonnateur par le moyen
d'Ordonnateurs délégués au niveau des
administrations centrales et d'Ordonnateurs secondaires au niveau des
services déconcentrés de l'Etat » ;
- Article 14 RGCP « Les Ordonnateurs peuvent
déléguer leurs compétences d'ordonnateur » ;
- Article 67 LOLF « Les Ordonnateurs peuvent
déléguer leur pouvoir dans les conditions
déterminées par voie réglementaire ».
2) du retard dans l'adoption des textes portant
réforme des corps de contrôle de l'ordre administratif
portés par l'ASCE-LC ;
3) du retard dans la mise à disposition des outils sur
la comptabilité de l'ordonnateur. En effet, ces outils portent d'une
part sur les manuels de tenue de comptabilité budgétaire,
d'élaboration des comptes administratifs et sur l'adaptation et
l'interfaçage complète des applications métiers ;
4) du retard dans la signature des arrêtés et
modalités d'application du décret
N°2017-0182/PRES/PM/MINEFID du 20 avril 2017 portant modalités de
contrôle des opérations financières de l'État et des
autres organismes publics, notamment :
- le projet d'arrêté portant fixation des
critères d'évaluation, des modalités de
classification de la gestion des Ordonnateurs et des
dérogations associée ;
- le projet d'arrêté portant fixation des
critères d'évaluation, des modalités de
classification de la gestion des Ordonnateurs et des
dérogations associées ;
- le projet de lettre circulaire relative démarche du
contrôle a posteriori exercé
par le contrôleur financier ;
- le guide d'évaluation du Contrôle interne
(respectant les normes internationales);
- la grille d'évaluation du contrôle interne;
5)
58
du manque d'arrimage entre les programmes budgétaires
et l'organisation administrative actuelle. A ce niveau il s'agit de la
divergence des maquettes budgétaires d'un ministère à un
autre ;
6) du retard dans l'adoption de l'organigramme type des
départements ministériels et institutions révisé ;
cet organigramme type pourrait être d'un grand apport dans l'arrimage des
programmes budgétaires avec les organigrammes ;
7) de la faiblesse dans la construction des cadres de
performance (tableau des indicateurs). En effet, de par notre participation aux
analyse des avant-projets de budget des Ministères et Institutions, nous
avons observé une insuffisance forte dans la construction des cadres de
performance et plus précisément dans la formulation des
indicateurs puis dans la fixation des cibles (absence de
sincérité et de réalisme) ;
8) de la faible maitrise des innovations telles que :
- la technique de budgétisation et de consommation en
AE/CP ; - l'absence et/ou le mauvais suivi des échéanciers des
AE/CP ; - le respect des plafonds d'emploi.
9) de l'opérationnalisation inachevée du
principe de l'ordonnancement multiple. L'article 70 de la LOLF précise
que les Ministres et les Présidents d'institutions constitutionnelles
sont Ordonnateurs principaux des crédits, des programmes et des budgets
annexes de leur ministère/institution. La mise en oeuvre de ce principe
a connu un début puisque depuis 2017, les Ministres et les
Présidents d'institutions sont effectivement des Ordonnateurs
principaux.
Cependant, la suite de la déclinaison en rapport avec
la chaine managériale des programmes, n'est pas effective. En effet, les
responsables de programmes sont nommés mais n'ont pas encore la
plénitude de leur fonction. La nomination des RBOP et RUOP dans les
programmes n'est pas effective ; ce qui paralyse du même coup la mise en
oeuvre du dialogue de gestion ;
10) de l'absence ou la non mise à jour des
cartographies des risques des Ministères et Institutions ;
59
11) de l'absence d'orientation relative aux modalités
de contrôle de la performance par la cour de compte13. En effet depuis
l'opérationnalisation du budget programme (2017), les RAP sont
élaborés et transmis à la cour des comptes pour examen
avant leur acheminement à l'assemblée nationale14
Ces observations viendront dans la suite de nos travaux, en
renforcement aux recommandations à formuler
Section 2 : Recommandations
Notre intention n'est pas de faire des affirmations absolues
sur les résultats obtenus de notre étude. Néanmoins, nous
considérons avoir découvert des informations importantes pouvant
être d'un apport significatif dans la quête de l'excellence dans
l'action publique.
Ainsi, le diagnostic établi a permis d'identifier les
forces et les faiblesses relatives à la mise en oeuvre du contrôle
interne dans le processus budgétaire au Burkina Faso. Pour une
amélioration de l'existant en la matière, nous estimons utile de
formuler quelques recommandations car notre étude n'a pas
nécessairement pour objectif de modifier une situation existante. Elles
sont des contributions d'amélioration des acquis d'une part et des
suggestions des innovations d'autre part.
I. Recommandations tendant à renforcer les
acquis
A. Recommandation n°01
Recommandation : relative à renforcer la
maitrise du concept de contrôle interne en vue de son
implémentation. Pour ce faire ; il s'agira de :
? procéder à l'instar du MINEFID
en janvier 202015 à un diagnostic, afin d'apprécier
exactement les besoins en renforcement de compétences sur
le contrôle interne ;
13 Articles 52 et 53 de la LOLF.
14 Article 2 de la Loi N° 008-2013/AN du 23
avril 2013 portant code de transparence dans la gestion des finances publiques.
« ... Les citoyens, à la fois contribuables et usagers des services
publics, sont clairement, régulièrement et complètement
informés de tout ce qui concerne la gouvernance et la gestion des fonds
publics. Ils sont mis en capacité d'exercer, dans le débat
public, leur droit de regard sur les finances de toutes les administrations
publiques »
15 Rapport de mission d'évaluation
réalisée par l'inspection générale des Finances
(IGF) sur l'état des lieux du contrôle interne dans vingt-huit
(28) structures et programmes budgétaires du Ministère de
l'Economie, des Finances et du Développement (MINEFID
60
y' Identifier les actions de renforcement de
compétences à l'endroit des acteurs de la chaine de gestion des
programmes budgétaires (au sein des ministères et institution),
avec un point d'orgue sur la philosophie GAR ;
y' Réaliser des formations intenses sur le
contrôle interne au profit des responsables de la chaine
managériale des programmes budgétaires ;
y' sensibiliser les gestionnaires sur les objectifs,
l'intérêt et les apports possibles du contrôle interne
budgétaire.
Justification : L'étude a montré que le
concept de contrôle interne est partiellement connu dans sa
théorie mais un vide est observé quant aux dispositions juridique
et organisationnel sur les modalités pratique de sa mise en oeuvre au
niveau sur le plan national et communautaire,.
Des actions formation sont déroulées depuis les
années 2015 et même avant, sur le budget programme, mais de par
notre présence dans ce dispositif de conduite des réformes, nous
avons remarqué que la base n'y est pas. En effet, l'approche programme
se repose sur une philosophie essentielle qui n'est pas encore tout à
fait maitrisée. Nous voulons parler de la Gestion axée sur les
résultats (GAR). Cette philosophie développe amplement des
notions comme le suivi-évaluation, le contrôle interne,
d'où son importance dans sa constitution comme socle
sur lequel doit se reposer le budget programme
B. Recommandation n°02
A la suite des observations et analyse personnelles
traitées à la page 56, nous nous devons, au motif de contribuer
pleinement à l'amélioration de l'existant, de faire de
propositions en guise de recommandation.
Recommandations relative à
l'amélioration des dispositions législatives et
réglementaire sur la mise en place des dispositifs de contrôle
interne :
Nous recommandons ce qui suit :
1) Organiser un atelier de mise en cohérence des textes
législatifs et règlementaires comportant surtout des conflits
juridique, afin de proposer de nouveaux textes révisés prenant en
compte les incohérences ;
2)
61
Travailler de concert avec l'ASCE-LC et toutes les parties
impliquées, à diligenter l'adoption des textes portant
réforme des corps de contrôle de l'ordre administratif ;
3) Diligenter l'opérationnalisation au cours du second
trimestre 2020, des outils de la comptabilité de l'ordonnateur, dont les
travaux sont en cours au niveau du MINEFID (suivi comptabilité
administrative, adaptation des applications métiers...).
4) opérationnaliser les innovations en souffrance qui
concernent notamment :
- l'élaboration et la mise à disposition d'un
document guide sur la tenue du
dialogue de gestion ;
- les formats type de contrats de performance entre les acteurs
(RP, Opérateurs,
RBOP, RUOP) ;
- l'élaboration et la mise à disposition de forma
types de contrats de
performance
- la nomination des RBOP et RUOP
- à l'endroit des RP, la désignation des RBOP et
RUOP.
5) accélérer l'arrimage de l'architecture des
programmes budgétaires à l'organisation administrative actuelle.
Le retard observé vient surtout du fait que tous les ministères
et institutions attendent l'adoption de l'organigramme type afin de
réajuster leur organigramme respectif ;
6) mettre en place des cadres de réflexions sur
l'éventuelle révision de la maquette budgétaire en
attendant les orientations sur l'organigramme type. Cette anticipation leur
permettra déjà de revoir la pertinence des maquettes actuelles et
leur adaptation à la nouvelle configuration administrative.
7) Diligenter la construction des cadres de performance (tableau
des indicateurs) à travers
- le renforcement de compétences en gestion axée
sur les résultats, en formulation et suivi des indicateurs et en
sui-évaluation au profit des acteurs des programmes budgétaires
;
62
- l'utilisation de l'approche participative dans les
activités de planification surtout au moment de la formulation des
indicateurs et de la fixation des cibles.
8) Actualiser des cartographies de risques là où
elles existent, et l'élaborer au sein des structures qui n'en avaient
pas.
II. Nouvelles Propositions sous forme de
recommandations
A. Recommandation n°3
Nous recommandons l'élaboration, la diffusion et
l'implémentation d'un référentiel
interministériel dans les processus budgétaires des
ministères et institutions
Justification : La direction du budget en France,
dans sa parution « forum de la performance » au sujet de « La
mise en place d'un contrôle interne budgétaire », en date du
: 30/04/2018, relatait ceci : « Le cadre de référence
interministériel doit être décliné par chaque
ministère sous forme d'un référentiel ministériel
(ou instruction) de contrôle interne budgétaire en fonction des
risques budgétaires qu'il aura identifiés, y compris sur ses
processus métier, et de leur criticité : c'est l'organisation du
dispositif de contrôle interne budgétaire et la mise en oeuvre
d'un plan d'actions ».
Ce passage signifie, que pour la mise en place de dispositif
de contrôle interne dans les ministères et instituions, il faut
nécessairement une orientation à travers un
référentiel commun et adapté.
Par ailleurs, notre enquête a révélé
entre autre :
? 52,17% des personnes enquêtées
affirment qu'il n'existe pas de façon formelle un système
assurant un agencement cohérent de ces différents
éléments de sorte à obtenir un dispositif formel de
contrôle interne. Egalement 41,30% du même
échantillon disent sans pour autant affirmer qu'ils n'ont pas
connaissance de l'existence d'un tel dispositif formalisé ;
? 65,22% jugent qu'un dispositif de
contrôle interne dans nos programmes budgétaires est indispensable
et 34,78% le considèrent comme « très
important », toute chose qui participe à la confirmation de
l'hypothèse ;
? ayant cherché à savoir si les personnes
enquêtées sont favorables à la mise en place d'un
dispositif type (référentiel
interministériel) de contrôle interne au profit des
ministères et institutions, il ressort que 93,48% des
acteurs sont favorables à cet exercice.
B. Recommandation n°4
Recommandation relative partage d'expériences
pour adopter les bonnes pratiques en matière d'implantation des
dispositifs de contrôle interne
Il s'agira de
1. l'utilisation des moyens adéquats pour avoir toute
l'expertise nécessaire à l'aboutissement de projet ;
2. la planification de partages d'expérience avec des
pays disposant d'un tel référentiel ;
3. la constitution de pool d'expert en contrôle interne
;
4. l'élaboration et la diffusion de guide
d'implémentation du référentiel
interministériel.
Justification : Si la recommandation relative
à la proposition de mise à disposition d'un
référentiel interministériel pour les ministères et
institutions doit être mise en oeuvre, il sied de relever certains
préalables conditionnent sa réussite.
C. Recommandation n°5
Recommandation relative à l'implantation des
dispositifs de contrôle interne dans les ministères et
Institutions
63
Les actions d'opérationnalisations de cette recommandation
sont :
1.
64
La mise en place d'une organisation claire et efficiente du
dispositif de Contrôle Interne conformément aux orientations du
référentiel interministériel;
2. La mise en place de structures de pilotage du
contrôle interne aux différents niveaux de responsabilité
;
3. L'allocation de ressources financières suffisante
pour les actions d'implémentation du référentiel ;
4. La poursuite de l'élaboration des cartographies des
risques dans les ministères et institutions et l'amélioration des
outils existant ;
5. La détermination du périmètre et
cadre d'exercice du contrôle interne à mettre en place,
conformément aux dispositions des articles 14 ; 15 et 16 de la LOLF;
6. Le renforcement des capacités des acteurs ;
7. La valoriser et l'amélioration des
expériences déjà acquises ;
8. La poursuite de l'élaboration des cartographies de
maitrise des risques ;
9. L'amélioration des outils de contrôle interne
(application métiers, guides, manuels de procédures, ...) ;
10. l'adaptation et le respect des procédures
budgétaires (programmation, exécution et contrôle
budgétaire, ...), des procédures de marchés publics, des
procédures de comptabilité budgétaire (comptabilité
des engagements et production de compte administratif...);
11. la mise en place des Directions ministérielles de
l'audit interne (DMAI) chargées notamment d'évaluer la
qualité du dispositif de contrôle interne budgétaire et de
contribuer à l'améliorer.
Justification : Nous inspirant encore de l'extrait de
la direction du budget en France, dans le « forum de la performance »
au sujet de « La mise en place d'un contrôle interne
budgétaire », date de mise à jour : 30/04/2018, je cite :
« Le cadre de référence interministériel doit
être décliné par chaque ministère sous forme d'un
référentiel ministériel (ou instruction) de contrôle
interne budgétaire en fonction des risques budgétaires qu'il aura
identifiés, y compris sur ses processus métier, et de leur
criticité : c'est l'organisation du dispositif de contrôle interne
budgétaire et la mise en oeuvre d'un plan d'actions »,
65
CHAPITRE 2. PROPOSITIONS DE DEMARCHE DE FORMALISATION
DE DISPOSITIF DE CONTROLE INTERNE BUDGETAIRE
En prélude à la mise en oeuvre de notre
recommandation relative à l'élaboration d'un cadre de
référence interministériel de contrôle interne qui
soit implémenté dans le processus budgétaire des
Ministères et Institutions et nous basant sur des expériences de
pays vivant cette dynamique, nous développons ce chapitre dans le but de
poser de jalons à titre de contribution, pour un éventuel
référentiel à construire dans ce sens.
Notre proposition de prémices de
référentiel interministériel (dispositif type) de
contrôle interne dans les Ministères et Institutions
résulte d'une part de motivations à contribuer à une
meilleure maîtrise des activités et au respect des dispositions
juridiques qui prévoit la mise en place de contrôle interne
d'autre part.
Dans ce chapitre, l'objectif est de dérouler les
étapes à suivre et les acteurs à mobiliser pour la
conception d'un référentiel type que nous appellerons «
cadre de référence interministériel de contrôle
interne budgétaire » d'une part. Il s'agira d'autre part, de
proposer à titre de contribution, une esquisse de contenu d'un
référentiel type pour les Ministères et Institutions au
Burkina Faso.
Section 1 : Les étapes et modalités de
mise en oeuvre du contrôle interne
I. Les étapes de mise en oeuvre du contrôle
interne
Afin de contribuer à la mise en place du dispositif de
contrôle interne budgétaire dans chaque
ministère et institution, nous proposons le
déroulement des étapes suivantes :
V' l'appropriation du concept ;
V' la définition du périmètre du
contrôle interne budgétaire ;
V' la description des processus et sous processus ;
V' l'élaboration de la cartographie des risques ;
V' les activités de contrôle.
66
A. L'appropriation du concept
Le référentiel que nous suggérons
d'élaborer et de déployer au sein des Ministères et
Institutions doit s'inscrire dans une démarche de gestion des risques
pour la maîtrise de ses activités du processus budgétaire.
Il s'agit donc d'un instrument qui va servir de repère et non le
dispositif même à mettre en place.
Il importe donc de s'approprier le concept et les acteurs
doivent informés et formés sur le contrôle interne qui est
un dispositif qui comprend l'ensemble de moyens, de comportements, de
procédures, d'outils, de cadre juridique et d'actions adaptés qui
régissent le processus budgétaire, contribue à la
maîtrise de ses activités, à l'efficacité de ses
opérations budgétaires et à l'utilisation efficiente de
ses ressources. Ce dispositif doit viser plus particulièrement à
assurer :
- la conformité aux lois et règlements ;
- l'application des instructions et des orientations
fixées par le management (manuels de procédures et divers
guides..) ;
- la fiabilité des informations budgétaires.
B. La définition du périmètre du
contrôle interne budgétaire
Il appartient à chaque ministère et institution
de mettre en place un dispositif de contrôle interne adapté
à la nature de ses opérations budgétaires. De façon
globale, le périmètre d'un dispositif de contrôle interne
budgétaire coïncide avec le processus déroulé durant
la phase administrative de la dépense qui va de son engagement au
mandatement ou ordonnancement. Ainsi, tous les actes, toutes les règles,
tous les outils et tous les acteurs intervenant dans l'élaboration et
l'exécution (engagement, liquidation et mandatement) de la
dépense
C. La description des processus
Le processus budgétaire décliné par la
LOLF et ses textes d'application constitue le périmètre du
contrôle interne à mettre en place par les Ministères et
Institutions. Les sous-processus au nombre de quatre (04) portent sur
l'élaboration, l'exécution, le suivi-évaluation et le
contrôle budgétaire.
67
Ce sont ces sous-processus qui vont servir de base pour
alimenter les travaux d'identification, d'analyse et de hiérarchisation
des risques
D. L'élaboration de la cartographie des
risques
Sous l'égide de l'ordonnateur, chaque ministère
et institution, dans le cadre de l'élaboration de sa cartographie de
risques doit :
y' recenser les principaux risques identifiables, internes ou
externes pouvant avoir un impact sur la probabilité d'atteindre les
objectifs. Cette identification, qui s'inscrit dans le cadre d'un processus
continu, devrait couvrir les risques qui peuvent avoir une incidence importante
sur le processus budgétaire. Elle est faite à travers l'analyse
des intrants, des actions/ activité/tâches, et des
responsabilités en rapport direct avec les extrants ;
y' analyser les risques identifiés à travers
l'évaluation de leur occurrence et de leur gravité potentielle,
ainsi que de l'environnement et des mesures de maîtrise existantes. Cette
analyse consiste à prioriser les risques par la détermination de
sa criticité à travers le calcul de la pondération entre
son impact et sa probabilité d'apparition. (Impact X probabilité)
;
y' définir des procédures de gestion des
risques. En la matière, aucune stratégie ne permet «
d'éradiquer » le risque et d'obtenir le risque « zéro
». La fraction restante appelée risque résiduel doit faire
l'objet d'une nouvelle qualification au pointage global des risques. On peut
élaborer une stratégie destinée à atténuer
l'impact du risque afin de ramener son niveau à un niveau «
acceptable »,
D'autres stratégies peuvent consister en
l'évitement des risques (réduction de l'envergure des
activités, ajout de ressources,...) ou le transfert des risques
(assurance, sous-traitance,...).
E. Les activités de contrôle
Une fois l'identification et l'analyse des risques liés
a été faite, on procède à la description et
l'évaluation des activités de contrôle liées aux
risques prioritaires. On décrit les activités de contrôle
clés qui sont menées à tous les niveaux
hiérarchiques et fonctionnels de la structure et qui comprennent des
actions variées.
68
A ce titre nous notons que dans les Ministères et
Institutions, ces activités de contrôle existent
déjà à tout niveau et dans toute fonction qu'il s'agisse
de contrôles orientés vers la prévention ou la
détection, de contrôles manuels ou informatiques, de
contrôle administratif, de contrôle juridictionnel ou encore de
contrôles parlementaire. De toute manière, les activités de
contrôle sont fonction de la nature des objectifs auxquels elles se
rapportent.
II. L'organisation de mise en oeuvre du contrôle
interne
A l'endroit des Ministères et Institutions, nous
proposons pour la mise en place du dispositif de contrôle interne, un
groupe chargé des actions stratégiques et un autre chargé
des actions opérationnelles de mise en place. Ces groupes ont pour
responsabilité de travailler à la conception et à la mise
en oeuvre du dispositif de contrôle interne dans les Ministères et
Institutions. L'objectif assigné à ces groupes sera de produire
entre autres:
V' Une fiche descriptive de l'environnement ;
V' Une fiche descriptive des processus ;
V' Une cartographie des risques ;
V' Un référentiel de contrôles à
mettre en oeuvre ;
V' Un plan d'action de mise en place de contrôle
interne.
A. Le groupe chargé des actions
stratégiques
Ce groupe est constitué à l'échelle
ministérielle ou institutionnelle et au sein de chaque
ministère et institutions on a la composition suivante
:
V' l'ordonnateur principal du budget (Ministre ou
Président d'institution) ;
V' les responsables de programme ;
V' les responsables des services transversaux (SG, DIRCAB, DDII,
DGESS, ...) ;
V' les opérateurs de programme ;
V' L le e RFFI ;
V' le DRH ;
V' le DCMEF ;
V' le DMAI16 ;
V' le contrôleur de gestion.
16 Actuelles IGS (Inspection générale
des services)
69
B. Le groupe chargé des actions
opérationnelles
Ce groupe est constitué à l'échelle de
programme budgétaire et est composé comme suit :
I le responsable de programme ;
I les responsables des budgets opérationnels de programme
;
I les responsables des services composant le programme ;
I les opérateurs de programme ;
I les acteurs partenaires.
Section 2 : Essai d'adaptation de cadre de
référence de contrôle interne
Les résultats de notre enquête menée sur
l'état du Contrôle Interne dans le processus budgétaire au
Burkina Faso, indiquent clairement qu'il existe des outils de contrôle
interne mais on note l'absence d'un référentiel
interministériel de dispositif de Contrôle Interne pour les
Ministères et Institutions. Il importe donc de faire quelques
propositions en vue de l'élaboration dudit dispositif type
(référentiel).
Le Cadre de référence interministériel,
édition de juin 2011 en France, nous semble pertinent au regard,
notamment des composantes du dispositif de Contrôle Interne.
Dans la représentation faite par le COSO1,
référentiel international, les dispositifs de contrôle
interne comportent cinq composantes étroitement liées :
I un environnement favorable à la maîtrise des
risques, y compris une forte
implication du directeur ;
I une évaluation des risques ;
I des activités de contrôle ;
I de l'information et de la communication ;
I un pilotage du dispositif de contrôle interne.
Le Cadre de référence
interministériel de contrôle interne budgétaire en
France a également adopté la même démarche
pour servir de base pour tous les ministères en France.
Aussi, avons-nous choisi d'inscrire les propositions
de la présente étude dans ce Cadre, tout en nous attelant
à l'adapter au contexte des directives de l'UEMOA.
70
Nous inspirant donc des composantes du contrôle interne
d'après le COSO d'une part et du Cadre de
référence de contrôle interne budgétaire en France,
nous proposons en terme de composantes, le dispositif suivant pour
l'élaboration du cadre de référence de contrôle
interne au Burkina Faso.
I. L'environnement de contrôle
L'environnement de contrôle est l'ensemble de la
règlementation, des outils et de l'organisation des structures qui
constituent le socle de la mise en oeuvre du contrôle interne. Au Burkina
Faso, cet environnement existe déjà. Toutefois au, delà de
son adaptation au budget programme, il y'a nécessité comme le
montre notre hypothèse n°2, de formaliser dans un cadre de
référence, les différents éléments de cet
environnement.
Un environnement favorable à la maîtrise des
risques découle essentiellement du degré de sensibilité
des responsables au contrôle interne et constitue le socle du dispositif
à partir duquel peuvent se mettre en place les autres composantes du
contrôle interne.
En plus des recommandations faites dans le chapitre
précédent, il est évident que les exigences suivantes soit
de rigueur si l'on veut réussir, au titre de cette composante, la
construction d'un référentiel national efficace au Burkina
Faso.
Au nombre de ces exigences de création d'un
environnement favorable, figurent notamment : V' le renforcement de
compétence des responsables pour une meilleure implication de leur part
;
V' l'opérationnalisation des instances d'arbitrage, de
coordination et de pilotage des programmes budgétaires avec le
déploiement du dispositif de contrôle interne dans les structures
opérationnelles (BOP, UOP)
V' une nécessaire cohérence des cadres de
performance et de la budgétisation
V' les contrats de performance avec les
responsabilités, les délégations et les habilitations
clairement appliquées et déclinées dans des
organigrammes.
A. Le renforcement de compétence
L'article 15 de la LOLF, à son alinéa 2 stipule
que «...Sur la base des objectifs généraux fixés par
le ministre sectoriel, le responsable de programme détermine les
objectifs spécifiques,
71
affecte les moyens et contrôle les résultats des
services chargés de la mise en oeuvre du programme. Il s'assure du
respect des dispositifs de contrôle interne et de contrôle de
gestion... ». C'est ainsi que les acteurs de la chaine managériale
des programmes budgétaires doivent être formés et
informés sur leurs responsabilités en tant ordonnateur
délégués de budget devant produire un compte administratif
et rendre compte de leur gestion.
Les acteurs de la chaine budgétaire doivent
également être formés aux règles de planification,
de budgétisation, d'exécution de la dépense et de pilotage
budgétaire. Ils doivent connaître les principes du contrôle
interne budgétaire, les comprendre et y adhérer, pour que se
diffuse une connaissance partagée qui permette de rendre le
contrôle efficace.
B. L'opérationnalisation des instances
Il y'a une nécessité d'opérationnaliser
les instances d'arbitrage, de coordination et de pilotage des programmes
budgétaires avec le déploiement du dispositif de contrôle
interne dans les structures opérationnelles.
A ce sujet, le cadre juridique qui encadre
l'élaboration et l'exécution du budget programme prévoit
déjà ces instance et les acteurs qui sont chargés de les
animer.
Les acteurs chargés de l'exécution du budget
programme, leurs rôles et leurs responsabilités sont
identifiés dans la LOLF et ses textes d'application. C'est ainsi que
dans la charte de gestion, on distingue trois (03) grands groupes d'acteurs que
sont:
1. les acteurs intervenant directement dans le programme
2. les acteurs de soutien à la mise en oeuvre des
programmes
3. les acteurs partenaires dans la mise en oeuvre des
programmes Ces groupes d'acteurs sont listés dans les articles 1
à 3 de la charte de gestion.
La charte de gestion formalise les rôles et les
responsabilités des différents acteurs qui contribuent à
la mise en oeuvre des objectifs des programmes. La charte précise les
espaces d'autonomie et de responsabilité des acteurs, les règles
et les canaux de partage et de circulation de l'information.
Outil de cadrage, la charte de gestion doit être stable
dans le temps afin d'assurer une certaine capitalisation des meilleures
pratiques.
72
La charte de gestion concerne à la fois le
ministère, ses programmes et leurs déclinaisons
opérationnelles. Elle précise :
· les responsabilités et obligations des acteurs
participants au pilotage ou à la gestion des programmes ;
· les règles régissant les rapports entre
les différents acteurs et permettant l'exercice du dialogue de
gestion.
Au titre des règles de fonctionnement, la charte
précise :
· les modalités et le calendrier
d'élaboration des budgets des BOP en précisant la finalité
des différentes phases de dialogue, les acteurs concernés, les
documents supports
· le calendrier des rendez-vous réguliers (a
minima la réunion de présentation du projet de BOP qui permet son
approbation et la réunion d'examen des résultats de la gestion
précédente) ;
· la périodicité et le formalisme des
comptes rendus de gestion destinés au responsable de programme et des
retours aux responsables de BOP;
· les dispositions en matière d'exercice du
contrôle dans la démarche de performance
Ce dispositif juridique et organisationnel contribue à
la maîtrise du processus budgétaire, ainsi qu'à la mise en
oeuvre efficace du dialogue de gestion.
Le dialogue de gestion est un dispositif de concertation
permanente mis en place dans le cadre du pilotage de l'action publique. Dans le
champ d'un programme il porte sur :
· la définition et l'actualisation éventuelle
de la stratégie d'exécution du programme ;
· l'acte contractuel sur la performance ;
· la répartition des moyens du programme;
· les éventuelles difficultés
rencontrées dans la mise en oeuvre des actions du programme ;
· le point sur les résultats trimestriels et les
actions correctives nécessaires en cas d'écart par rapport
à la trajectoire.
Les outils d'animation du dialogue de gestion sont
constitués de la charte ministérielle de gestion, des tableaux de
bord, des rapports d'exécution, des états financiers, les
rapports annuels de performance, etc.
73
C. Une nécessaire cohérence des cadres de
performance et de la budgétisation
La présentation du budget par programme améliore
le lien entre le budget de l'Etat et les politiques publiques avec le budget
qui est accompagné d'un cadre de performance (PAP) talque contenu dans
l'article 14 de la LOLF : « A ces programmes sont associés des
objectifs précis, arrêtés en fonction de finalités
d'intérêt général et des résultats attendus.
Ces résultats, mesurés notamment par des indicateurs de
performance, font l'objet d'évaluations régulières et
donnent lieu à un rapport de performance élaboré en fin de
gestion par les ministères (...) concernés ». Cet
extrait signifie que le dispositif de performance d'un programme comprend des
objectifs, des indicateurs et des cibles.
D. Les contrats de performance
Les relations entre acteurs de mise en oeuvre des politiques
publique (programmes budgétaires) sont soutenues par des contrats de
performance.
Le contrat de performance vise à définir les
engagements réciproques, le cadre et les modalités de
fonctionnement entre l'ordonnateur principal du budget (Ministre ou
Président d'Institution) et ses RP, entre le RP et ses RBOP et entre le
RBOP et ses RUOP.
Le contrat de performance instaure une nouvelle culture de
résultat et est avant tout le support de la responsabilisation des
services opérationnels (BOP et UOP).
II. L'évaluation des risques
L'évaluation des risques est un processus dynamique et
itératif de recensement, d'analyse et de classification des risques
susceptibles d'affecter la réalisation des objectifs. Cette
évaluation doit aboutir à l'élaboration d'une cartographie
des risques pour chaque ministère et institution.
Conformément à la disposition de la LOLF en son
article 15, dans le cadre du dispositif de contrôle interne à
mettre en place, chaque ministère ou président d'Institution doit
mettre en place des méthodes de recensement, d'analyse et de gestion des
risques budgétaires. De façon générale, un risque
est la menace qu'un événement ou une action affecte la
capacité d'une entité à atteindre ses objectifs.
S'agissant des risques budgétaires, ce sont les événements
ou actions qui sont de nature à empêcher d'atteindre les objectifs
de la qualité de la comptabilité budgétaire et de la
soutenabilité.
74
Ainsi, dans chaque Ordonnateur (ministère ou
président d'Institution) doit s'assurer de l'effectivité de :
y' cartographie des risques budgétaires identifiant et
hiérarchisant les risques majeurs est établie et
régulièrement mise à jour ;
y' du cadre de performance ressortant les objectifs et les
indicateurs de qualité de la comptabilité budgétaire et de
soutenabilité connus et appropriés par chaque acteur dans les
processus budgétaire.
A la faveur des reformes des corps de contrôle une
série d'accompagnement a été initié par l'ASCE/LC
afin de doter les Ministères et Institutions de cartographies de
risques. C'est ainsi qu'à partir de 2014, ces ministères et
institution se sont prêté à l'exercice et ont
disposé de cartographies de risque.
Cependant, il faut signaler que la dynamique n'a pas
été entretenue et l'actualisation de ces cartographies est
aujourd'hui nécessaire afin de donner de la matière pour le
dispositif de contrôle interne à mettre en place.
Chaque ministère ou institution, en fonction de ses
objectifs de politiques publiques, devra entreprendre une démarche
d'élaboration ou d'actualisation de sa cartographie de risques qui reste
incontestablement un outil d'aide à la décision permettant
d'adapter le dispositif de contrôle interne budgétaire au regard
des objectifs de soutenabilité et de qualité de la
comptabilité budgétaires.
Les responsables en charge du contrôle interne n'ont pas
été clairement identifiés par les textes en vigueur,
toutefois la dynamique imprimée par l'ASCE/LC à partir de 2014,
pourrait être exploitée pour l'actualisation de la cartographie
des risques au sein des Ministères et Institutions à travers
leurs services internes de contrôle ou d'inspection (IGS).
III. Les activités de contrôle
Une fois identifiés et évalués, les
risques doivent être maitrisés. Des procédures, normes et
outils de contrôle doivent être mis en place pour s'assurer de la
maîtrise des risques auxquels est exposée la structure. Cela se
traduit par un ensemble de dispositifs visant à maîtriser ou
à minorer l'impact ou l'occurrence des risques budgétaires
identifiés. Cet ensemble comprend des activités visant à
apporter l'assurance raisonnable que les risques susceptibles d'affecter la
réalisation des objectifs sont maitrisés. Les activités de
contrôle sont réalisées à tous les
75
niveaux et à divers stades du processus
budgétaire. Elles peuvent également être mises en oeuvre
par l'intermédiaire des systèmes d'information, par les diverses
activités manuelles et automatisées, comme des validations et des
visas, les vérifications, les rapprochements et les revues de
performance tout au long du budgétaires. La séparation des
tâches est généralement à prendre en
considération dès la sélection et lors du
développement des activités de contrôle. Egalement le
principe sacro sein de séparation de pourvoir prévu par l'article
617 du RGCP, est de nature à renforcer la sécurité des
opérations budgétaires réalisées.
En plus de ce contrôle, il y'a également
l'intervention du contrôleur financier (a priori comme a
postériori), du contrôle juridictionnel, du contrôle
parlementaire et de l'intervention des corps spécialisés de
contrôle que sont l'IGF, l'ASCE/LC et les IGS.
A. Les contrôles intégrés au
processus budgétaires
Ces opérations de contrôle constituent un «
passage obligé », un contrôle clé
intégré au
déroulement de la procédure d'élaboration et
d'exécution du budget. Il s'agit de
l'autocontrôle (respect des règles,
procédures et utilisation des guides de taches...) des acteurs
eux même d'une part et le contrôle exercé
à priori et a postériori.
La matière de ces contrôles est essentiellement
constituée :
y' des activités de programmations
budgétaires ;
y' des actes d'exécution
budgétaire ;
y' du respect des procédures ;
y' du respect des nomenclatures (NPJ, NBE..)
;
y' du respect des plafonds d'emploi ;
y' du respect des plafonds d'engagement (plan de
trésorerie)
y' du respect des règles de
budgétisation et de consommation des AE/CP.
B. L'adaptation continue de l'effort de contrôle
aux risques et aux enjeux
Les activités de contrôle doivent aussi
contribuer à la maîtrise de risque en associant les règles
de procédure budgétaire comme mitigation aux risques. A ce titre
les responsables doivent disposer d'un plan de maîtrise des risques
budgétaires. Ces risques doivent être préalablement
17 Article 6 du décret N°2016- 598
/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet 2016 portant règlement
général sur la comptabilité publique, en son article 6
dispose : «les opérations relatives à l'exécution de
la loi de finances et à la gestion des biens de l'Etat font intervenir
deux (02) catégories d'agents : les ordonnateurs et les
comptables»
76
identifiés, analysés et classifiés dans la
cartographie des risques. Ils doivent être regroupé par processus
afin de faciliter leur liaison avec les activités budgétaires
qu'ils impactent. Toutefois, il faut noter que Le contrôle interne
demeure la responsabilité de tous les acteurs de chaine.
Le COSO 2013 utilise le modèle des trois (03) lignes de
maîtrise pour décrire les responsabilités essentielles de
chaque grande fonction :
1. En premier lieu, ce sont les opérationnels (le
coeur de métier : production, commercialisation, etc.) qui doivent
s'assurer de la bonne conception et du bon fonctionnement du dispositif de
contrôle interne (responsabilisation) ;
2. En second lieu, les fonctions support (par exemple les
chargés de conformité, sécurité, gestion des
risques) apportent expertise et conseil par rapport aux objectifs de
performance et de contrôle ; et
3. En dernière instance, l'audit interne permet un
regard indépendant et des revues variées dans un but, notamment,
d'améliorer le contrôle interne de l'organisation.
Sur la base de ces trois (03) ligne de maitrise
déclinées par le COSO, les rôles des acteurs de
la chaîne budgétaire peuvent se répartir
entre les trois (03) niveaux de maîtrise suivants :
? Un niveau de maîtrise technique ;
? Un niveau de maîtrise opérationnel ;
? Un niveau de maîtrise stratégique.
1. Le niveau de maîtrise technique
Les acteurs des UOP
Ces acteurs, sous la responsabilité d'un RUOP,
exécute le budget de leur entité. A cet effet, ils sont
chargés de la définition des besoins et des
caractéristiques techniques des biens (meuble et immeuble) et services
et de leur transmission au RBOP pour centralisation. Ils assurent en outre
l'élaboration et la mise en oeuvre du contrat et ils ont en charge
l'exécution proprement dite de la dépense dans ses
différentes phases. A ce titre, ils engagent les dépenses et
proposent les liquidations y relatives.
Chaque RUOP est garant de la qualité de l'information
budgétaire pour les opérations effectuées sous sa
responsabilité.
2. 77
Le niveau de maîtrise
opérationnelle
Les acteurs des BOP
Sous la responsabilité d'un RBOP, les acteurs des BOP
participent à la réalisation des objectifs à eux
assignés. Les RBOP assurent le pilotage de leurs BOP et s'assurent de
leur bonne exécution. Ils rendent compte de leurs résultats
chacun à son responsable de programme. Ils proposent para ailleurs
l'affectation et le redéploiement des crédits et centralisent les
besoins et les caractéristiques techniques des biens (meuble et
immeuble) et services des UOP et les transmettent au RP. Ils engagent enfin les
dépenses transversales de de leurs BOP et proposent les liquidations y
relatives.
Chaque RBOP est garant de la qualité de l'information
budgétaire pour les opérations effectuées sous sa
responsabilité.
3. Le niveau de maîtrise
stratégique
a. Le Responsable de programme (RP)
Le RP assure le pilotage du programme et à ce titre,
fixe des objectifs en vue de l'atteinte des résultats. Sur proposition
des RBOP, il affecte et redéploye les crédits par nature dans le
cadre de la fongibilité asymétrique. Il s'assure également
de la bonne exécution des BOP et organise le dialogue de gestion. Enfin,
il engage les dépenses transversales de son programme et proposent les
liquidations y relatives. Le responsable de programme est ordonnateur
délégué des crédits de son programme et de ce fait
est un acteur essentiel de la programmation budgétaire pluriannuelle. Il
organise les travaux avec ses BOP. Il s'assure de la bonne application des
méthodes de programmation définies en liaison avec le RFFIM et
les décline à son niveau en fonction des caractéristiques
de son programme.
En matière de gestion des risques liés au
processus budgétaire, le RP définit les conditions
opérationnelles de maîtrise des risques identifiés sur son
périmètre ainsi que les dispositifs de contrôle
associés en cohérence avec les orientations de ce présent
référentiel. Les dispositifs de contrôle s'appuient sur les
différentes étapes du processus budgétaire.
Il coordonne, pour son programme, la tenue des contrôles
nécessaires au respect des objectifs de qualité
budgétaire. Il est responsable de la soutenabilité
financière de ses engagements et de la qualité de l'information
budgétaire. Il conduit, sur son programme l'analyse des risques
budgétaires ainsi que l'actualisation de la cartographie des risques et
des matrices de maîtrise de risques associées.
78
b. Le responsable de la fonction financière
(RFFI)
En matière budgétaire, les RP et les RFFI
reçoivent de l'ordonnateur principal, une délégation de
pouvoir, l'un pour engager et proposer la liquidation et l'autre pour liquider
et mandater les dépenses.
Ainsi, le RFFI coordonne la préparation, la
présentation et l'exécution du budget du ministère ou de
l'institution. Il assure: (i) la préparation et le suivi de
l'exécution du budget ;(ii) le suivi de la gestion des ressources
matérielles et financières; (iii) la vérification des
dossiers à liquider, (iv) la liquidation et le mandatement des
dépenses, l'édition des documents y relatifs et la signature des
mandats, (v) la centralisation des plans de déblocage de fonds. Il est
ordonnateur délégué. A la tête de ces structures
devraient être désignés des gestionnaires de métier
dont le rôle est de répondre à toute sollicitation de
l'ordonnateur principal concernant l'élaboration, l'exécution et
le suivi financier du budget. Le RFFI intervient dans la mise en oeuvre
financière des programmes et veille à ce que les programmes
disposent, au moment opportun, des moyens nécessaires pour leur mise en
oeuvre. Il ne s'agit pas pour lui de s'interférer dans
l'opportunité de la dépense.
A ce titre, ses responsabilités consistent à
:
y' appuyer les gestionnaires de crédits dans
l'exécution de la dépense ; y' tenir une comptabilité
budgétaire rendant compte de la mise en oeuvre des programmes ; y'
élaborer le compte administratif annuel de l'ordonnateur ;
y' renseigner dans les tableaux de bord, les aspects liés
à l'exécution financière des
programmes;
y' suivre la mise en oeuvre des mouvements de crédits ;
y' suivre la mise en oeuvre des plans de passation des
marchés ;
y' liquider et mandater les dépenses de tous les
programmes du ministère Le RFFI dispose de services chargés
d'accompagner les responsables de programme dans les domaines, de
l'ordonnancement et de la comptabilité administrative ; de la
préparation et de l'exécution du budget.
Au niveau régional et provincial, le RFFIR/P est
chargé d'accompagner les RBOP et les RUOP déconcentrés
dans les mêmes domaines qu'au niveau central.
79
4. La contribution du contrôle interne aux
relations avec le MINEFID
Pour la préparation de la loi de finances de
l'année, le MINEFID organise une série d'échange et de
débats budgétaires avec les Ministères et Institutions.
Ces débats rentrent dans le cadre du déroulement du processus
d'élaboration du budget qui va de l'élaboration du DPBEP à
l'adoption du projet du budget de l'Etat, adopté en conseil des
ministres.
Ce processus établi suivant un calendrier précis
et nécessitant la contribution de tous les
Ministères et Institutions, s'effectue suivant ces
étapes:
> la définition des priorités et choix
stratégiques budgétaires;
> l'évaluation des tranches antérieures du
DPBEP;
> la tenue du premier atelier de cadrage
macroéconomique;
> l'actualisation du dernier DPBEP;
> l'identification des dépenses susceptibles
d'être non reconductibles;
> L'atelier technique ;
> La validation du DPBEP ;
> L'adoption du DPBEP en conseil des ministres ;
> La parution de la circulaire budgétaire ;
> La préparation des avant-projets de budget (DPPD) des
Ministères et Institutions ;
> La tenue des débats budgétaires (débats
techniques et débats ministériels)
> La consolidation du projet de budget de l'Etat
> La finalisation et adoption du projet de loi de finances
;
> Le dépôt du projet de loi de finance à
l'Assemblée nationale.
Ces instances visent à analyser dans une approche
participative, toute la planification
budgétaire, d'où l'importance d'avoir un
contrôle interne performant pour assurer le principe
de sincérité dans nos prévisions. En effet
la participation à tout ce processus sans un contrôle
interne efficace dans les Ministères et Institutions sont
sources d'erreurs. Nous pouvons à titre
d'exemple citer:
y' La mauvaise évaluation de l'ensemble
des ressources, des charges et de la dette du
secteur public ;
y' L'absence de cohérence avec les
objectifs du Pacte de convergence, de stabilité, de
croissance et de solidarité conclu entre les États
membres de l'UEMOA;
y' La mauvaise détermination des
enveloppes sectorielles à l'issue du
DPBEP (L'identification des dépenses non reconductibles
et l'arbitrage des nouveaux
besoins).
80
IV. L'information et la communication
Un bon système d'information et de communication est
indispensable à toute mise en place de dispositif de contrôle
interne.
L'administration publique du Burkina dans sa politique de
bonne gestion, d'amélioration des services rendus aux usagers, s'est
donnée pour mission de moderniser son système d'information
à travers l'informatisation de plusieurs procédures et processus.
C'est pourquoi, à partir des années 95, plusieurs applications et
bases de données ont été mises en oeuvre dont on peut
citer le Système Informatisé de Gestion Administrative et
Salariale du Personnel de l'Etat (SIGASPE), le Comptabilité
Intégrée de l'Etat (CIE), le Circuit Intégré de la
Recette (CIR), le Circuit Intégré des Financements
Extérieurs (CIFE), le Circuit Intégré de la Dépense
(CID), le Système Informatisé des Marchés Publiques
(SIMP)...qui sont fort bien appréciées dans la sous-région
en témoigne les nombreuses sollicitations qui en découlent.
Pour le contrôle interne dans le processus
budgétaire, toutes ces applications métiers contribuent.
Toutefois le Circuit Intégré de la Dépense (CID) est
prédominante quant à une utilisation plus élargie
c'est-à-dire par tous les acteurs de la chaîne
budgétaire.
Afin d'optimiser l'allocation budgétaire, de suivre de
façon efficace l'exécution du budget par les acteurs,
d'évaluer l'efficacité de la dépense, et d'identifier les
impacts sociaux économique, il est apparu opportun de mettre en place un
système informatique d'exécution de la dépense,
appelé Circuit Intégré de la Dépense (CID).
Cette solution informatique, couplée aux autres
solutions existantes notamment le SIGASPE, le Comptabilité
Intégrée de l'Etat (CIE), le Circuit Intégré de la
Recette (CIR), le Circuit Intégré des Financements
Extérieurs (CIFE) et le Système Informatisé des
Marchés Publiques (SIMP) permettra d'informatiser tout le circuit
relatif à l'exécution du budget de l'Etat.
Le contrôle interne budgétaire s'appuie avant
tout sur le CID pour :
y' le rapprochement de l'exécution au regard de la
programmation budgétaire dans le cadre de la mise en oeuvre des
dispositifs de suivi afin de :
y' disposer d'une source d'information unique et
partagée en temps réel par l'ensemble des acteurs de la
chaîne budgétaire dans le cadre de la fiabilisation des
données ;
y' pouvoir s'appuyer sur une sécurisation des
imputations budgétaires par l'instrumentation des règles de
gestion (la spécialisation budgétaire, le suivi comptable...).
Notre questionnaire adressé aux différents
acteurs révèle qu'au Burkina Faso, le système
d'information budgétaire constitué par l'ensemble des
applications métiers et du réseau de
81
partage à tous les acteurs de la chaine, est un outil
déjà bien fonctionnel pour alimenter le dispositif de
contrôle interne. Toutefois il y'a nécessité d'actualiser
ces applications afin d'assurer une interface totale entre elles.
V. Le pilotage du contrôle interne
budgétaire
Comme tout dispositif, celui de contrôle interne est
loin d'être statique et mis en place une bonne fois pour toute. Au
contraire le dispositif de contrôle interne se doit d'être
dynamique et surtout piloté car des changements dans l'environnement
peuvent intervenir et rendre inadapté certain aspects du dispositif.
C'est pourquoi il est nécessaire de prévoir des acteurs et des
outils de pilotage du dispositif de contrôle interne, afin de
procéder à des évaluations périodiques et à
ses éventuelles actualisations.
Pour le cas du processus budgétaire pour lequel nous
proposons la mise en place d'un « cadre de référence
interministériel de contrôle interne budgétaire »,
cette activité de « pilotage » doit être assurée
par les Ordonnateurs principaux (Ministres et Présidents d'institution)
et les RP à travers les Directions Ministériels de l'Audit
Interne (DMAI)18.
Toutefois, la structure de pilotage qui va être mis en
place doit procéder à des évaluations continues ou
ponctuelles, ou à une combinaison de ces deux formes. Ces
évaluations permettront de s'assurer que chacune des cinq composantes du
contrôle interne et les principes qui leur sont associés sont mis
en place. Les évaluations continues, qui sont intégrées
dans les processus métier à tous les niveaux, permettront de
disposer d'informations en temps voulu.
En résumé, le pilotage du contrôle interne
doit reposer sur :
V' L'appropriation du contrôle interne par chaque
responsable qui doit le conduire à définir, mettre en place,
piloter les dispositifs de maîtrise des risques dans son
périmètre de responsabilité ;
V' Une sensibilisation des responsables au contrôle
interne (maîtrise des activités) et à ce qu'ils doivent
faire pour le mettre en oeuvre, de façon à permettre cette
appropriation ;
V' Des processus d'actualisation (mise à jour)
permanents des dispositifs de contrôle interne ; V' Des dispositifs
d'évaluation (internes continus et externes ponctuels, notamment par
l'audit interne).
18 Les DMAI prévues dans le projet de texte
portant organigramme type des ministères et institutions, ne sont pas
encore mis en place dans les ministères et institutions
82
CONCLUSION
Ce mémoire que nous venons de présenter a eu
pour objectif de répondre à notre préoccupation à
travers la question de recherche, « Comment aider les acteurs de gestion
budgétaire à maitriser des risques associés
à la mise en oeuvre des macro-processus du budget programme au Burkina
Faso ?
Dans une première partie intitulée «
cadre théorique et méthodologique de l'étude »,
nous sommes parti dans notre recherche en présentant successivement
les notions de « contrôle interne » et de « budget
programmes. Nous avons tenté de montrer l'intimité qu'il y'a
entre ces deux (02) concepts. A cet effet nous avons évoqué des
dispositions consignées dans la législation financière qui
régit actuellement les finances publique et plus
précisément le processus budgétaire d'une part et les
composantes et principes de contrôle interne selon des normes
internationales telles que l'INTOSAI, qui ont tracé des sillons pour les
administrations publiques d'autre part.
Après avoir estimé que le cadre théorique
relatif aux concepts de « budget programme » et « contrôle
interne » est assez développé pour nous permettre d'avancer
dans nos recherche, nous avons présenté notre méthodologie
de recherche. Sur ce point, il a été présenté
successivement le contenu et périmètre de notre étude puis
les techniques de collecte et de traitement des données.
Dans une deuxième partie, « approche descriptives
et analytique », nous avons dans la logique de notre méthodologie
proposée la première partie (chapitre2), fait une analyse
critique suivie de recommandations et de propositions. En effet, nous avons
dans un premier temps introduit les données collectées par le
biais d'une application de traitement statistique19 qui nous a
permis de construire des tableaux et des graphiques représentatifs des
résultats obtenus. Ces résultats ont ensuite été
utilisés pour une vérification des trois (03) hypothèses
de notre recherche.
Ainsi, pour l'hypothèse 1 « Le concept et les
référentiels de contrôle interne ne sont pas encore
maitrisés par les acteurs de la chaine budgétaire et les
dispositions du nouveau cadre harmonisé des finances publiques ne
permettent pas une appropriation du concept de contrôle interne
», l'analyse des résultats obtenus à travers les
questions 1 à 4 de notre
19 Logiciel « sphinx »
83
questionnaire ressort que de façon théorique, la
notion de contrôle interne est connu mais son implémentation et le
cadre juridique y relatif restent une préoccupation. La tendance globale
marquée par un faible niveau de maitrise du concept, appuyée par
notre propre appréciation nous fondent à confirmer que le concept
de contrôle interne est partiellement connu dans sa théorie mais
un vide est constaté quant aux dispositions juridique et organisationnel
sur le plan national et communautaire, concernant les modalités pratique
de sa mise en oeuvre.
La deuxième hypothèse « Les
éléments de contrôle interne selon les normes et standards
internationaux existent mais il n'y'a pas de dispositif formalisé qui
prenne en compte lesdits éléments » a été
discutée et le constat est qu'une majorité large (plus de 84,78%)
reconnait l'existence dans l'organisation actuelle du processus
budgétaire, d'outils pouvant alimenter un dispositif de contrôle
interne.
Toutefois, la question n°6 de notre enquête
« Existe-t-il un dispositif formalisé (démarche type) de
contrôle interne pour les Ministères et Institutions ? Si OUI,
préciser la référence du document qui le consacre »
nous a permis de constater que nonobstant l'existence de tout ce qu'il
faut comme outils de contrôle interne, il est difficile, voire impossible
de prouver l'existence dans le processus budgétaire d'un «
dispositif formalisé » de contrôle interne qui prenne en
compte lesdits outils.
Deux études déjà
réalisées20 en 2019 et en 2020 ont également
affirmé que des outils de contrôle interne existent mais ne sont
pas mis ensemble de façon formalisée de sorte à avoir un
dispositif type.
Aussi, avons-nous noté que cette hypothèse est
confirmée.
La troisième hypothèse « Il y'a une
nécessité de concevoir un dispositif type de contrôle
interne au profit des Ministères et Institutions» a
été vérifiée à travers les réponses
apportées aux questions 7 et 8 de notre enquête. Il ressort de
notre analyse que les acteurs reconnaissent en plusieurs dispositions
juridiques, la nécessité de mettre en place un dispositif de
contrôle interne. En effet, les directives communautaires de l'UEMOA et
les textes juridiques en matière de finances publiques au Burkina Faso,
consacrent cette obligation pour les Ordonnateurs de mettre en place un
dispositif de contrôle interne. Par ailleurs, à travers des avis
recueillis sur le degré d'importance du contrôle interne dans un
processus budgétaire, les acteurs sont quasiment tous unanimes de la
nécessité et de l'importance de la mise en place
20 Ces études ont été
cités dans la 2ème partie de l'étude à
la page 71 et 72.
84
de dispositif type de contrôle interne qui puisse
être implémenté dans chaque département
ministériel et dans chaque institution.
Ainsi, l'hypothèse 3 se trouve être
confirmé et nous concluons qu'il y-a nécessité de
concevoir et mettre à la disposition des Ordonnateurs de budget
(Ministres et Président d'institution), un dispositif type de
contrôle interne et celui-ci pourrait être nommé «
cadre de référence interministériel de contrôle
interne budgétaire », puisque notre périmètre
d'étude porte sur le « processus budgétaire » dans la
mise en oeuvre du budget programme
Finalement, ce que nous déduisons de cette étude
après la vérification des hypothèses est
résumée comme suit :
? Les dispositions du nouveau cadre harmonisé des
finances publiques de l'UEMOA ne permettent pas une appropriation du concept de
contrôle interne par les acteurs de la chaine budgétaire;
? Il n'existe pas de dispositif formalisé et
internalisé qui prend en compte les éléments ; ? Il y'a
une nécessité de concevoir un dispositif type de contrôle
interne au profit des Ministères et Institutions
Aussi, nous sommes nous fait l'obligation comme nous
l'imposait notre méthodologie, de formuler suite à ces constats
et à la fin de notre étude, dans un premier temps, des
recommandations en vue d'améliorer l'existant en terme de contrôle
interne dans le processus budgétaire.
En outre, pour une contribution plus participative, nous avons
proposé une démarche pour les éventuels travaux de
conceptions et de mise à disposition de « cadre de
référence de contrôle interne budgétaire » qui
devra servir de socle et de base de mise en place de dispositif de
contrôle interne dans les Ministères et Institutions.
Au regard de l'élan impulsé par les états
de l'UEMOA pour l'implémentation du budget programme dans la gouvernance
des finances publiques, un dispositif harmonisé de contrôle
interne budgétaire est-elle la panacée pour une efficacité
dans la mise en oeuvre de cet outil de gestion ?
XI
BIBLIOGRAPHIE
Au titre des ouvrages, articles, rapports et normes
internationales
1. ALAIN MIKOL (février 1998), « Le
contrôle interne » Presses Universitaires de France, 1
édition : 1998, p3
2. AHOU, B. (2007) « Technique de planification
approfondie », Mimographe, Ecole Nationale d'Economie
Appliquée et de Management, Université d'Abomey Calavi.
3. Autorité des Marchés Financiers, 2007 et
2010 (France), « Référentiel
AMF»
4. Cadre des déclarations professionnelles de
l'INTOSAI, à propos des prises de position
professionnelles - IFPP (
https://www.issai.org/about/
date de consultation 09/02/2020 à 03h53)
5. Claude L. et Asha A. (2002) : « Aide
mémoire de la mission de supervision du PERAC »,
Banque Mondiale.
6. COBIT 4.0, IT Governance Institute,
États-Unis, 2007 « cadre de contrôle interne des
systèmes d'information (SI) ».
7. Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway
Commission, États-Unis, 2004, révisé en septembre 2017
« Le management des risques de l'entreprise -- Cadre de
référence (COSO) »
8. Coopers et Lybrand, IFACI (2007), « la
pratique du contrôle interne », Editions d'organisation,
2ème édition,
9. COSO (1992) « La nouvelle pratique
du contrôle interne », traduit en 1993 en français
par l'IFACI et PWC ;
10. Forum à haut niveau, Paris 28 février - 02
mars 2005 « Déclaration de Paris sur l'efficacité de
l'aide au développement »
11.
XII
Françoise Bergé, Associée PWC et
Catherine Jourdan, directrice PWC (en
novembre-décembre 2013) « COSO 2013 Que retenir de
cette nouvelle version du référentiel ? » publié dans
« EXPERTISES PERFORMANCE - Finance & gestion », P. 26
12. IFACI (2009). « Normes
professionnelles de l'Audit Interne », IFACI, Paris
13. IFACI et AMRAE (2013) « Le
modèle des trois lignes de Maîtrise pour une meilleure performance
de l'Institute of Internal Auditors »
14. IFPP. Cadre des déclarations
professionnelles de l'INTOSAI, à propos des prises de position
professionnelles - (
https://www.issai.org/about/
09/02/2020 à 03h53).
15. IGF/MINEFID/Burkina Faso (2020) «
Rapport de mission d'évaluation sur l'état des lieux du
contrôle interne dans vingt-huit (28) structures et programmes
budgétaires du Ministère de l'Economie, des Finances et du
Développement »
16. Initiative Africaine Concertée sur la
Réforme Budgétaire (2013) « Le budget-programme
axé sur les performances en Afrique », p.9
17. Institut canadien des comptables agréés,
Canada, 1995 « Les Recommandations sur le contrôle
(CoCo) »;
18. INTOSAI GOV 9100, « Lignes
directrices sur les normes de contrôle interne à promouvoir dans
le secteur public », INTOSAI Vienne.
19. INTOSAI GOV 9130, « Lignes
directrices de l'INTOSAI sur les normes de contrôle interne
à promouvoir dans le secteur public - Informations
complémentaires sur la gestion des risques des entités prenant en
compte les développements en matière d'Enterprise Risk Management
émanant du COSO2 de 2004 »
20. INTOSAI GOV 9130, « Lignes
directrices sur les normes de contrôle interne à promouvoir dans
le secteur public - Informations complémentaires sur la gestion des
risques des entités », INTOSAI Vienne;
21. INTOSAI GOV 9140, « Audit interne,
indépendance au sein du secteur public », INTOSAI
Vienne;
22.
INTOSAI GOV 9150, « Coordination et
coopération entre les ISC et les auditeurs internes au sein du
secteur public », INTOSAI Vienne.
23. INTOSAI, « Déclaration de
Lima sur les lignes directrices du contrôle des finances publiques
»
24. Jean, J-F. (2004) « Des services publics
performants, c'est possible ! », first éditions,
Mayenne.
25. Larousse (2010) « le petit Larousse
illustré », paris.
26. Le référentiel Enterprise Risk Management
ERM sur le management des risques publié en 2004 par Committee
of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission (COSO)
www.coso.org/guidance.htm:
un référentiel pour la conception, la mise en place et le
pilotage, ainsi que l'évaluation de l'efficacité de la gestion
des risques.
27. PEFA (2003). « Aperçu des
normes internationales en matière de comptabilité, d'audit et de
contrôle interne dans le secteur public »
28. Programme d'Appui à la Gestion Publique et aux
Statistiques Sous-composante Finances Publiques - cabinet Limpico (août
2019) « Etude/bilan de mise en oeuvre de la loi organique relative
aux lois de finances et du budget programme »
29. PWC, IFACI, (2015) COSO :
Référentiel intégré de contrôle
interne (outils d'évaluation de l'efficacité du contrôle
interne)
30. Raymond M. (1997) « Finances publiques
» 10ème édition, Sirey, Notions
essentielles
31. Raymond Guillien et Jean Vincent (2003), «
Lexique des termes juridiques », 14ème édition,
Toulouse, Dalloz,
32. Raymond Guillien et Jean Vincent (2010) «
Lexique des termes juridiques », 17ème
édition.
33. Secrétariat de la Commission des normes
professionnelles de l'INTOSAI « ISSAI 300 -
Principes fondamentaux de l'audit de la performance »
XIV
34. Thierry Goemans Consultant formateur (mai 2018),
« contrôle interne et contrôle de gestion
»
Au titre des sites internet
35. Le portail de l'Économie, des Finances, de l'Action
et des Comptes publics
https://www.economie.gouv.fr/saef/michel-debre
36. Message de l'invité de Ron Sommer sur le débat
sur le PPBS, 1 janvier 2018
http://www.readytothink.net/management_consulting/work-plan-vision-goals-objectives/planning-programming-budgeting-system-ppbs/
37. 98AJ/5 Archives de Michel Debré, ministre de
l'Économie et des Finances (1966-1968). Répertoire
numérique détaillé Établi en 2003 par Carine
Fourmont sous la direction de Dominique Parcollet (Sciences po) et revu et
normalisé par Pascal Geneste (Archives nationales), repris en 2017 par
Ludivine Ponte sous la direction de Samuel Gibiat (Archives nationales) et
complété par Vivien Richard en 2018 (Archives nationales).
Première édition électronique Archives nationales (France)
Pierrefitte-sur-Seine 2018
https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_012151.pdf
Au titre des outils de gestion
budgétaire
38. la charte de gestion du budget programme ;
39. le guide d'élaboration du budget programme ;
40. le guide d'exécution du budget programme ;
41. le guide de suivi-évaluation du budget programme ;
Au titre des textes communautaires, législatifs et
reglémentaires
42. UEMOA (2009) « Directive
n°01/2009/CM/UEMOA portant code de transparence dans la
gestion des finances publiques »
43. UEMOA (2009) « Directive
N°06/2009/CM/UEMOA portant lois de finances au sein de
l'UEMOA »
44.
XV
UEMOA (2009) « La directive
n°07/2009/CM/UEMOA portant Règlement
général de comptabilité publiques (RGCP)
»
45. UEMOA (2009) « Directive
N°08/2009/CM/UEMOA portant nomenclature
budgétaire au sein de l'UEMOA »
46. Burkina Faso (2013) la loi n°008-2013
/AN du 23 avril 2013 portant code de transparence dans la gestion des
finances publiques au Burkina Faso ;
47. Burkina Faso (2014) le décret
N°2016-598/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet 2016,
portant règlement général sur la comptabilité
publique ;
48. Burkina Faso (2014) le décret
N°2016-599/ PRES/PM/MINEFID du 08 juillet 2016,
portant régime juridique applicable aux comptables publics ;
49. Burkina Faso (2014) le décret
N°2016-600/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet 2016, portant
nomenclature budgétaire de l'Etat ;
50. Burkina Faso (2014) le décret
N°2016-603/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet 2016,
portant comptabilité des matières de l'Etat et des autres
organismes publics;
51. Burkina Faso (2014) le décret
n°2017-0182/PRES/PM/MINEFID du 10/04/2017 portant
modalités de contrôle des opérations financières de
l'Etat et des autres organismes publics;
52. Burkina Faso (2014) le décret N°
2017-0106/PRES/PM/MINEFID du 13 mars 2017 portant
régime juridique des Ordonnateurs de l'Etat et des autres organismes
publics
53. Burkina Faso (2015) la loi organique
n°073-2015/CNT du 06 novembre 2015, relative aux lois de finances
;
XVI
ANNEXES
Questionnaire administré
AXE 1
QUESTION 1. Que recouvre la notion de «
Contrôle interne » selon vous ?
QUESTION 2. Il existe de nombreux cadres et
référentiels théoriques, qui expliquent ce qu'est le
contrôle interne et comment doit être menée une
démarche de contrôle interne :
COSO, INTOSAI, COCO, IFAC, AMF, COBIT 4.0, Bâle II, etc.
De ces référentiels, le(s)quel(s) peu(ven)t
être appliqué(s) pour la mise en place d'une démarche de
contrôle interne ? Choisir une ou plusieurs
réponses
COSO1 COSO2 INTOSAI
COCO IFAC AMF
COBIT PEFA Je ne sais pas
QUESTION 3. Quelles dispositions dans le nouveau
cadre harmonisé des finances publiques de l'UEMOA, justifient
la mise en place d'un dispositif du contrôle interne dans les
Ministères et Institutions?
|
(Références juridiques à
préciser)
|
QUESTION 4. Quelles dispositions dans le
nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l'UEMOA,
permettent l'élaboration et la mise en place d'un
dispositif du contrôle
interne dans les Ministères et Institutions?
|
(Références juridiques à
préciser)
|
XVII
AXE 2
QUESTION 5. Quels sont les outils de performance
utilisés au sein de votre Ministère ou Institution ?
(choisissez une ou plusieurs réponses)
Règles de procédures
Dispositif/outils de communication
Dialogue de gestion
Contrat d'objectif/.. de performance/lettre de mission
Organigramme fonctionnel
Documents de pilotage (PAP/RAP)
Dispositif de gestion des ressources humaines
Cartographie des risques
Dispositif de gestion des risques
Je ne sais pas
AUCUN
QUESTION 6. Existe-t-il un dispositif
formalisé (démarche type) de contrôle interne pour les
Ministères et Institutions ? Si OUI, préciser la
référence du document qui le consacre.
OUI
NON
Je ne sais pas
AXE 3
QUESTION 7. Quel est le degré
d'importance de l'existence d'un dispositif formalisé (démarche
type) de contrôle interne pour les Ministères et Institutions dans
le cadre du Budget programme ?
Peu important
Important
XVIII
Très important Indispensable
QUESTION 8. Etes vous favorable pour la mise
à disposition d'un référentiel interministériel
(démarche type) de contrôle interne pour les
Ministères et Institutions dans le cadre du Budget programme ?
Favorable
Indifférent
XIX
TABLE DES MATIERES
DEDICACES I
REMERCIEMENTS II
RESUME IV
SOMMAIRE VI
LISTE DES FIGURES, TABLEAUX ET GRAPHIQUES VII
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES VIII
GLOSSAIRE XI
INTRODUCTION 1
PARTIE 1 - CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 6
Chapitre 1 - Generalites sur le budget programme et le
contrôle interne 8
Section I- Généralités sur le budget
programme 8
I. Les fondements du budget programme et les principales
innovations 8
A. Fondements et cadre juridique 8
1. Fondements 8
2. Le cadre juridique 10
B. Les innovations apportées par le budget programme
11
1. les innovations en matière de préparation
11
2. En matière d'exécution et de contrôle du
budget 13
II. Le dispositif de performance dans le budget programme 15
A. Les acteurs 15
1. Les acteurs de la chaine managériale des programmes
budgétaires 15
2. Les acteurs de l'exécution budgétaire 16
B. Le cadre de performance du budget programme 18
1. La notion de performance dans le budget programme 18
2. Le dispositif de performance 18
Section 2 - Généralités sur le
contrôle interne et le risque 19
XX
I. Notions et référentiels du contrôle
interne et de risque 19
A. Notions du contrôle interne et de risque 19
1. Notion de contrôle interne 20
2. Notion de risque 21
B. Référentiels du contrôle interne 22
1. Référentiels mondialement reconnus pour le
contrôle interne 23
2. Cadre de management des risques d'entreprise mondialement
reconnus 23
II. Éléments du contrôle interne 24
A. Éléments du COSO1 24
1. Objectifs 25
2. Composantes 25
3. Principes 25
B. Les éléments du COSO2 26
1. Objectifs 26
2. Composantes 27
3. Principes 27
Chapitre 2 - Approche methodologique de l'étude 28
Section I-: Problématique et intérêt de
l'étude 28
I. Problématique 28
A. Contexte 28
B. Problématique 30
II. Intérêts de l'étude 32
A. Intérêts personnel et professionnel 32
B. Intérêt scientifique et social 33
Section 2. Méthodologie de collecte des données et
méthodes d'analyse 34
I. Rappel des objectifs et hypothèses de l'étude
34
A. Objectifs de l'étude 34
B. Hypothèses de l'étude 35
II. Echantillonage et techniques de collecte des données
36
A.
XXI
Echantillonage. 36
B. Techniques de collecte 40
1. Instrument de collecte 40
2. Elaboration du questionnaire et modalité
d'administration 42
PARTIE 2- APPROCHE DESCRIPTIVES ET ANALYTIQUE 44
Chapitre 1 - Présentation-analyses des résultats,
vérification des hypothèses et recommandation 45
Section 1 : Présentation des résultats et
vérification des hypothèses 45
I. Interprétation des données et validation de
l'hypothèse 1 46
II. Interprétation des données et validation de
l'hypothèse 2 50
III. Interprétation des données et validation de
l'hypothèse 3 54
Section 2 : Recommandations 59
I. Recommandations tendant à renforcer les acquis 59
A. Recommandation n°01 59
B. Recommandation n°02 60
II. Nouvelles Propositions sous forme de recommandations 62
A. Recommandation n°3 62
B. Recommandation n°4 63
C. Recommandation n°5 63 Chapitre 2. Propositions de
démarche de formalisation de dispositif de contrôle interne
budgetaire
65
Section 1 : Les étapes et modalités de mise en
oeuvre du contrôle interne 65
I. Les étapes de mise en oeuvre du contrôle interne
65
A. L'appropriation du concept 66
B. La définition du périmètre du
contrôle interne budgétaire 66
C. La description des processus 66
D. L'élaboration de la cartographie des risques 67
E. Les activités de contrôle 67
II. L'organisation de mise en oeuvre du contrôle interne
68
A. Le groupe chargé des actions stratégiques 68
XXII
B. Le groupe chargé des actions opérationnelles
69
Section 2 : Essai d'adaptation de cadre de
référence de contrôle interne 69
I. L'environnement de contrôle 70
A. Le renforcement de compétence 70
B. L'opérationnalisation des instances 71
C. Une nécessaire cohérence des cadre de
performance et de la budgétisation 73
D. Les contrats de performance 73
II. L'évaluation des risques 73
III. Les activités de contrôle 74
A. Les contrôles intégrés au processus
budgétaires 75
B. L'adaptation continue de l'effort de contrôle aux
risques et aux enjeux 75
1. Le niveau de maîtrise technique 76
2. Le niveau de maîtrise opérationnelle 77
3. Le niveau de maîtrise stratégique 77
a. Le Responsable de programme (RP) 77
a. Le responsable de la fonction financière (RFFI) 78
4. La contribution du contrôle interne aux relations avec
le MINEFID 79
IV. L'information et la communication 80
V. Le pilotage du contrôle interne budgétaire 81
CONCLUSION 82
BIBLIOGRAPHIE XI
ANNEXES XVI
TABLE DES MATIERES XIX
|