III.1.1.1. MOTIVATION DES JEUNES
La jeunesse congolaise, dans son ensemble, s'intéresse
à la politique non pas comme une profession ou un art, mais du fait
qu'elle constate une certaine médiocrité de ses dirigeants
politiques et administratifs, mais aussi à cause du taux du
chômage qui la gangrène du jour au jour.
Les jeunes de la ville de Matadi, marginalisés par la
corruption de l'appareil politique, veulent à tout prix instaurer une
nouvelle ère organisationnelle, un changement de la classe politique,
capable de promouvoir la jeunesse, qui est l'avenir d'un Etat, tout en luttant
contre la corruption, sachant que cette pratique est un mécanisme
machiavélique, permettant de rafler la place importante de la jeunesse
et son avenir par les personnes nanties.
Les élections de décembre 2018 étaient
un moment favorable où les jeunes devraient non seulement participer
massivement, mais aussi sanctionner les dirigeants politiques qui, durant
près de deux décennies, n'ont pas donné le meilleur
d'eux-mêmes, exposant ainsi la jeunesse dans des pratiques malsaines qui
avilissent la société congolaise tout entière. Cette
participation consistait à élire d'autres dirigeants capables de
résoudre les problèmes des Congolais qui se sentent
maltraités par une classe politique composée des médiocres
et caractérisée par la bourgeoisie compradore qui ne soucie pas
du sort de la population. Cet esprit revanchard qui poussa les gens de toutes
les catégories à déposer leur candidature afin de
barrer la route aux anciens dignitaires. Ce qui justifia le
nombre élevé de candidats, bien que les postes à pourvoir
étaient minimes.
Les jeunes de Matadi étaient aussi poussés
à participer directement aux élections de 2018 parce que voter
est un droit et un devoir civique constitutionnellement garanti, permettant de
faire librement le choix de ses dirigeants pour la bonne gestion de la
République. Le désir de changement des habitants de la ville de
Matadi est de voir leurs conditions de vie s'améliorer.
Cette volonté de changement a fait que pendant le vote,
et par rapport à notre échantillon de 100 enquêtés,
67% des jeunes, dont 42 hommes et 25 femmes des jeunes, se
présentèrent aux urnes pour répondre à leur devoir.
Tandis que 33% des jeunes ne se sont pas présentés devant les
bureaux de vote, pour des raisons que nous allons évoquer dans le point
concernant les attentes et les craintes des jeunes (voir tableau n°4).
Le tableau ci-dessous tracé reprend, selon le sexe,
les pourcentages des hommes et des femmes qui ont participé aux
élections et ceux qui n'ont pas participé à ces
mêmes élections.
Tableau 4. Proportion des jeunes ayant participé aux
élections selon le sexe
Participation
|
Sexe
|
TOTAL
%
|
Homme
|
Femme
|
La Participation des jeunes aux élections
|
42
|
25
|
67
|
La non-participation des jeunes aux élections
|
14
|
19
|
33
|
Total
|
56
|
44
|
100
|
|