II-3-1-2- La consommation culturelle
Les recherches menées en France par Pierre BOURDIEU et
Alain DARBEL sur les publics des musées en 1969 ont ouvert un champ
d'investigation important dans la sphère des arts en
général. De ces études, il en ressort par Olivier DONNAT
et son équipe que durant ces trente dernières années, la
consommation des pratiques artistiques relève de la constitution de
véritables « classes » de pratiquants ou de consommateurs en
fonction de certains critères sociaux : niveau de diplôme,
profession, taille de l'agglomération, sexe, âge, etc. Ces grandes
enquêtes ont été accompagnées d'études plus
spécifiques sur la fréquentation des musées ; sur les
pratiques culturelles populaires. Dans le cas d'espèce, la consommation
des produits artistiques est le visionnage sous deux angles : la
délectation et l'apprentissage.
II-3-2-1- L'artiste et son oeuvre
La télévision promeut les connaissances des
auteurs à travers la diffusion de ses oeuvres. Pour Marie-José
Mondzain BAUDINET, l'artiste s'immortalise à travers un ensemble de
signes qui non seulement l'identifie, mais valorisent davantage son oeuvre et
l'inscrivent dans la mémoire collective. Il s'agit notamment des
éléments suivants : le titre et la dédicace ; la signature
qui est l'un des « textes » fondamentaux qui encadrent l'oeuvre et la
présentent au spectateur. Elle ancre l'objet dans l'histoire
individuelle aussi bien que collective et, par
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conséquent, elle est un repère non arbitraire
pour la fondation du jugement esthétique. Cependant, la signature occupe
une situation singulière98. Cette particularité
concerne les arts plastiques. En ce qui concerne les arts vivants, l'expression
artistique fait découvrir le savoir-faire de l'artiste et l'expose aux
yeux du public qui le regarde déployer ses talents. Delà, on
s'interroge sur l'identité de la personne qui réalise les
merveilles ; l'artiste, à force de s'exprimer sur scène,
d'être vue aux antennes commence à marquer le public et s'inscrit
profondément dans la conscience de ceux-ci. Il acquiert ainsi une
notoriété ; ses oeuvres deviennent la marque de
référence, une marque légendaire et son nom, une
célébrité nationale ou internationale. Daniel NDO connu
sous le nom de oncle OTSAMA est ainsi devenu l'une des références
en milieu artistique parce qu'il a été vu sur la chaîne
nationale, la CRTV à plusieurs reprises, Castel live comedy sur Canal 2
International. Les reproductions filmiques et télévisées
auront permis de dénicher un talent et de le projeter sur la
scène internationale et au public de découvrir une étoile.
La télévision serait donc considérée à ce
titre comme la plateforme publicitaire.
Au cours de notre entretien avec Charles AFANE, il a
mentionné un fait très important selon lequel, on fait beaucoup
plus la promotion de l'héritage culturel d'ailleurs. Une émission
par exemple sur les monuments au Cameroun permettrait de découvrir les
talents de plusieurs auteurs camerounais. Plusieurs passent, admirent et se
font des photos au niveau du monument de la Réunification sans pour
autant connaître que Engelbert MVENG en est l'auteur. De telles
émissions seront très suivies tant sur le plan national
qu'international.
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